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FORCE PUBLIQUE LES SERVICES PUBLICS, LE MEILLEUR DE NOUS-MÊMES BULLETIN D’INFORMATION DU SECRéTARIAT INTERSYNDICAL DES SERVICES PUBLICS VOL. 4 N O 2, AUTOMNE 2012 Mot des présidences 01 Capsule web du SISP sur les paradis fiscaux - Quatre minutes pour mieux comprendre 02 Droite, médias et régimes de retraite : est-ce parce que c’est écrit que c’est vrai ? 04 La guerre d’Harper contre la fonction publique 06 Le meilleur de nous-mêmes 08 Dans ce numéro... LE 11 NOVEMBRE DERNIER, LE SISP A FAIT PARVENIR AU MINISTRE DES FINANCES UN PLAN COMPORTANT 15 MESURES FISCALES PROGRESSIVES QUI PERMETTRAIENT AU TRéSOR PUBLIC DE RéCUPéRER 3,2 MILLIARDS $. En déposant ce plan, le SISP tenait à rappeler aux élus que les services publics ne doivent pas faire les frais du contexte difficile. Nous sommes toutefois conscients que le gouvernement en place est minoritaire. C’est pourquoi nous demandons avec force aux oppositions présentes à l’Assemblée nationale de ne pas sacrifier l’éducation, la santé, la sécurité et la protection de l’environnement sur l’autel de la partisannerie. Ces missions essentielles doivent être financées adéquatement par des mesures fiscales progressives. Aux tenants de la droite qui prônent l’austérité tous azimuts et qui enjoignent l’État de saper dans ses programmes pour renflouer ses coffres, nous répondons que nous sommes convaincus qu’il est possible de mieux financer les services publics sans étouffer davantage la classe moyenne tout en favorisant le développement et la croissance de l’économie québécoise. L’exercice d’analyse auquel se sont livrées les ressources socio- économiques de nos organisations a permis d’élaborer un plan dont les conclusions permettraient au gouvernement de renflouer les coffres de l’État de plus de 3,2 milliards $ par an. Les 15 mesures qu’il contient ont été regroupées sous 3 thématiques : mettre fin au recours à la sous-traitance (567 millions $); adopter des mesures fiscales progressives (1,35 milliard $); effectuer un meilleur contrôle des coûts liés aux médicaments (1,29 milliard $). Non seulement ces revenus supplémentaires permettraient-ils au nouveau gouvernement d’abolir la régressive taxe santé, comme il le projetait initialement, mais ils pourraient aussi bonifier le financement de nos programmes de santé, d’éducation, d’infrastructures et d’environnement. De gauche à droite : Richard Perron (SPGQ), Lucie Martineau (SFPQ), Louise Chabot (CSQ) et Carolle Dubé (APTS). Il est possible de mieux financer les services publics sans toucher au portefeuille de la classe moyenne et des plus démunis ! AUX TENANTS DE LA DROITE QUI PRôNENT L’AUSTéRITé TOUS AZIMUTS ET QUI ENJOIGNENT L’éTAT DE SAPER DANS SES PROGRAMMES POUR RENFLOUER SES COFFRES, NOUS RéPONDONS QUE NOUS SOMMES CONVAINCUS QU’IL EST POSSIBLE DE MIEUX FINANCER LES SERVICES PUBLICS SANS éTOUFFER DAVANTAGE LA CLASSE MOYENNE TOUT EN FAVORISANT LE DéVELOPPEMENT ET LA CROISSANCE DE L’éCONOMIE QUéBéCOISE. RETRAITE : FAUT-IL CROIRE TOUT CE QU’ON LIT ?

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FORCEPUBLIQUELES SERVICES PUBLICS, LE MEILLEUR DE NOUS-MÊMES

BULLEtIN D’INfORMatION DU SECRétaRIat INtERSyNDICaL DES SERVICES PUBLICSV

OL.

4 N

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MN

E 2

012

Mot des présidences 01

Capsule web du SISP sur les paradis fiscaux - Quatre minutes pour mieux comprendre 02

Droite, médias et régimes de retraite : est-ce parce que c’est écrit que c’est vrai ? 04

La guerre d’Harper contre la fonction publique 06

Le meilleur de nous-mêmes 08

Dans ce numéro...

LE 11 NOVEMBRE DERNIER, LE SISP a faIt PaRVENIR aU MINIStRE DES fINaNCES UN PLaN COMPORtaNt 15 MESURES fISCaLES PROgRESSIVES qUI PERMEttRaIENt aU tRéSOR PUBLIC DE RéCUPéRER 3,2 MILLIaRDS $.

En déposant ce plan, le SISP tenait à rappeler aux élus que les services publics ne doivent pas faire les frais du contexte difficile. Nous sommes toutefois conscients que le gouvernement en place est minoritaire. C’est pourquoi nous demandons avec force aux oppositions présentes à l’Assemblée nationale de ne pas sacrifier l’éducation, la santé, la sécurité et la protection de l’environnement sur l’autel de la partisannerie. Ces missions essentielles doivent être financées adéquatement par des mesures fiscales progressives.

Aux tenants de la droite qui prônent l’austérité tous azimuts et qui enjoignent l’État de saper dans ses programmes pour renflouer ses coffres, nous répondons que nous sommes convaincus qu’il est possible de mieux financer les services publics sans étouffer davantage la classe moyenne tout en favorisant le développement et la croissance de l’économie québécoise.

L’exercice d’analyse auquel se sont livrées les ressources socio-économiques de nos organisations a permis d’élaborer un plan dont les conclusions permettraient au gouvernement de renflouer les coffres de l’État de plus de 3,2 milliards $ par an. Les 15 mesures qu’il contient ont été regroupées sous 3 thématiques : mettre fin au recours à la sous-traitance (567 millions $); adopter des mesures fiscales progressives (1,35 milliard $); effectuer un meilleur contrôle des coûts liés aux médicaments (1,29 milliard $).

Non seulement ces revenus supplémentaires permettraient-ils au nouveau gouvernement d’abolir la régressive taxe santé, comme il le projetait initialement, mais ils pourraient aussi bonifier le financement de nos programmes de santé, d’éducation, d’infrastructures et d’environnement.

De gauche à droite : Richard Perron (SPGQ), Lucie Martineau (SFPQ), Louise Chabot (CSQ) et Carolle Dubé (APTS).

Il est possible de mieux financer les services publics sans toucher au portefeuille de la classe moyenne et des plus démunis !

aUx tENaNtS DE La DROItE qUI PRôNENt L’aUStéRIté tOUS azIMUtS Et qUI ENjOIgNENt L’état DE SaPER DaNS SES PROgRaMMES POUR RENfLOUER SES COffRES, NOUS RéPONDONS qUE NOUS SOMMES CONVaINCUS qU’IL ESt POSSIBLE DE MIEUx fINaNCER LES SERVICES PUBLICS SaNS étOUffER DaVaNtagE La CLaSSE MOyENNE tOUt EN faVORISaNt LE DéVELOPPEMENt Et La CROISSaNCE DE L’éCONOMIE qUéBéCOISE.

RETRAITE : faUt-IL CROIRE tOUt CE qU’ON LIt ?

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FORCE PUBLIQUE | VOL. 4 No 2 | AUTOMNE 201202

COLLUSION, CORRUPtION Et SOUS-tRaItaNCE : UN COCktaIL qUI COûtE ChER à NOS SERVICES PUBLICS

Le SISP déplore le fait que le gouvernement n’ait pas tenu compte des nombreuses mises en garde que nous avons formulées au fil des ans contre les dangers de collusion et de corruption qu’entraîne le recours à la sous-traitance. Les différents témoignages entendus aux audiences de la Commission Charbonneau au cours des dernières semaines, bien qu’ils ne concernent pour l’instant que des dossiers de compétence municipale, ont confirmé nos craintes. Depuis l’annonce de la mise sur pied de la commission d’enquête, le coût des travaux à Montréal a diminué de 20 à 33 %. Au provincial, la valeur totale des contrats donnés en sous-traitance par le précédent gouvernement s’est élevée à 28,8 milliards $ en 2011, soit presque l’équivalent des dépenses de l’État en santé ! Lorsque la Commission Charbonneau se penchera sur les dossiers de compétence provinciale, découvrira-t-on que des milliards ont échappé à l’État ? Et pendant ce temps-là, on manque de ressources dans nos CHSLD, nos écoles, nos CPE, nos ministères et nos organismes névralgiques !

Le SISP invite les élus à adopter rapidement les mesures contenues dans son plan. Nos services publics ont besoin de ces ressources. Malmenés par des compressions importantes et par la réingénierie de l’État si chère au gouvernement précédent, ils ne doivent pas écoper – encore une fois – des mauvaises politiques du gouvernement, ni être mis en péril par les luttes idéologiques et les conflits partisans.

Une version PDF du document Un plan pour récupérer 3,2 milliards pour mieux financer nos services publics peut être téléchargée sur le site internet du SISP à l’adresse www.sisp.qc.net.

VOLUME 4, NUMéRO 2aUtOMNE 2012

Publication officielle du Secrétariat intersyndical des services publics (SISP)9405 Sherbrooke Est, bureau 120Montréal (Québec) H1L 6P3

Téléphone : 514 353-8886Télécopieur : 514 353-8887Courriel : [email protected] internet : www.sisp.qc.net

Rédactrice en chef : Marie-Andrée Lemay

Rédaction : Francis Boucher, Mario Labbé, Francis Lamarre, Marie-Andrée Lemay, Éric Lévesque, Christine Marceau, Michelle Monette.

Design graphique : Cartel

Impression : Transcontinental121 500 exemplaires (français)4 700 exemplaires (anglais)

Dépôt légal :Bibliothèque nationale du Québec

MOT DES PRÉSIDENCES{suite}

NOS gagNaNtES REMPORtENt UN PaNIER DE

PRODUItS EQUIta :

Lise LafLamme, de saint-eustache;

thérèse fontaine, de saint-augustin-de-Woburn.

Dans le Dernier numéro Du bulletin Force publique (vol. 4 no 1)

aU PROVINCIaL, La VaLEUR tOtaLE DES CONtRatS DONNéS EN SOUS-tRaItaNCE PaR LE PRéCéDENt gOUVERNEMENt S’ESt éLEVéE à 28,8 MILLIaRDS $ EN 2011, SOIt PRESqUE L’éqUIVaLENt DES DéPENSES DE L’état EN SaNté !

LE CONCOURS PPP, NON MERCI ! a connu un grand succès.

Merci d’y avoir participé !

Le savIez-vous ?Le 26 septembre 1962, le syndicat des fonctionnaires provinciaux du Québec, qui deviendra le syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec, est créé. Deux ans plus tard, au moment de l’adoption d’un nouveau code du travail, les employés des services publics obtiennent enfin le droit de grève, à l’exception des policiers et des pompiers.

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03

Le 26 septembre dernier, le SISP lançait la capsule vidéo Paradis fiscaux : la grande arnaque. Son objectif ? Sensibiliser ses membres et le grand public à la lutte contre les paradis fiscaux, un fléau qui prive le Trésor québécois de plusieurs centaines de millions de dollars chaque année et qui a de lourdes conséquences sur nos services publics.

Comment les multinationales s’y prennent-elles pour réduire en toute impunité leur facture d’impôts ? À moins que l’on soit fiscaliste ou économiste, la question semble de prime abord fort complexe… Elle le paraîtra beaucoup moins après avoir visionné Paradis fiscaux : la grande arnaque, qui illustre le transfert de prix, un des stratagèmes utilisés par certaines multinationales pour se soustraire à leur devoir citoyen. Cette ruse aux limites de la légalité peut rapporter gros aux entreprises qui ont des filiales opérant dans les paradis fiscaux.

UN gRaND SUCCèS aU qUéBEC Et à L’étRaNgER

Un peu plus d’un mois après sa mise en ligne, la capsule du SISP avait déjà été vue par plus de 30 000 internautes ! Depuis peu offerte en versions anglaise et espagnole, Paradis fiscaux : la grande arnaque a également suscité beaucoup d’intérêt en Europe; elle a notamment été présentée sur les sites internet de l’Internationale de l’éducation (IE) et de l’Internationale des services publics (ISP). La capsule a été produite et réalisée par le cinéaste François Jacob (La queue du train, Panama, Le soleil), qui est également codirecteur artistique du mouvement Kino et cinéaste-accompagnateur pour le Wapikoni mobile. Le réalisateur a conçu le scénario en collaboration avec le SISP et Érik Bouchard-Boulianne, économiste de la CSQ et membre du groupe Échec aux paradis fiscaux.

POUR VISIONNER La CaPSULE, RENDEz-VOUS :

• Sur notre site internet, à l’adresse sisp.qc.net/• Sur notre page Facebook : Secrétariat intersyndical des services publics.• Sur notre chaîne YouTube : sispvideo.

Capsule web du SISP sur les paradis fiscaux Quatre minutes pour mieux comprendre

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DaNS La fOULéE DU DOSSIER « LE RREgOP : MythES Et RéaLIté », PaRU DaNS LE DERNIER NUMéRO DE fORCE PUBLIqUE (PRINtEMPS 2012)1, PERMEttEz-NOUS D’aPPORtER ENCORE UN PEU D’EaU aU MOULIN. SaNS SURPRISE, LES DERNIERS MOIS NOUS ONt ENCORE fOURNI qUELqUES ExEMPLES PROBaNtS D’INfORMatIONS tENDaNCIEUSES OU PaRtIaLES SUR LES RégIMES DE REtRaItE.

Commençons par le plus récent exemple et, à notre avis, le plus spectaculaire des derniers mois. Dans son édition du 26 septembre 2012, La Presse titrait à la une : « Caisses de retraite du secteur public : un trou de 250 milliards ». Puis, en première page de son cahier Affaires, on retrouvait le gros titre suivant : « Régimes de retraite du secteur public : un monstre de 250 milliards ». Oui, un monstre ! Et comme si le titre n’était pas assez effrayant, une immense tête de rhinocéros illustrait l’article !

Mais de quoi parlait-on, au juste, dans cet article ? On y rapportait les grandes lignes d’un rapport de recherche publié par l’Institut Fraser. Ce rapport prétendait que « les engagements non capitalisés d’Ottawa et des provinces envers les retraités présents et futurs atteignent 254 milliards ». Plus loin, on indique que « les chiffres du Québec sont aussi clairs et... énormes : un passif non capitalisé de 75 milliards ».

Or, en réalité, le passif non capitalisé du Québec envers ses régimes de retraite (aussi appelé passif net) est plutôt de 28,7 milliards2. Oups ! Une petite erreur de 46,3 milliards ! Le matin même, l’Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic

(AQRP) soulignait la grossière erreur par voie de communiqué. Dans les heures suivantes, l’Institut Fraser retirait le rapport de son site Internet. Le lendemain, La Presse faisait mention de l’erreur et des excuses de l’Institut Fraser... dans un petit article d’un quart de page (cahier Affaires, page 4).

DES SOURCES BIaISéES

Pourquoi citer cet exemple et quelles conclusions peut-on en tirer ? Mentionnons d’abord que l’Institut Fraser est en quelque sorte le « grand frère » canadien de l’Institut économique de Montréal (IEDM). Tous deux font ouvertement la promotion d’idées et de valeurs de droite, et prétendent vouloir contribuer de manière objective et désintéressée au débat public sur les enjeux économiques et le rôle de l’État. Ils refusent toutefois de dévoiler la liste de leurs généreux donateurs, parmi lesquels certains n’auraient même pas leur siège social au Canada.

Revenons au rapport contenant l’erreur de 46,3 milliards. Précisons qu’il ne s’agit pas d’une faute de frappe, mais bien d’une erreur fondamentale qui rend tout le reste de l’argumentation caduc et toutes les autres données contenues dans le rapport, suspectes. Pourtant, après avoir annoncé le rapport avec éclat, La Presse se contente d’un bref et neutre rectificatif. Y trouve-t-on la moindre tentative de remise en question de la crédibilité de l’Institut Fraser ? Même pas. On peut au contraire parier que La Presse continuera sans réserve à publiciser toutes les prochaines études de cette « haute institution du savoir ».

Droite, médias et régimes de retraite :est-ce parce que c’est écrit que c’est vrai ?

FORCE PUBLIQUE | VOL. 4 No 2 | AUTOMNE 201204

RETRAITE : faUt-IL CROIRE tOUt CE qU’ON LIt ?

1 Voir aussi le dossier complet à http://www.csq.qc.net/dossiers/retraite.html.2 Rappelons que de ce montant, la part revenant au RREGOP n’est que d’environ 18 milliards (voir 2e mythe à http://www.csq.qc.net/dossiers/retraite.html).

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La VIgILaNCE S’IMPOSE

Événement isolé ? Malheureusement non. Depuis un an ou deux en particulier, quelques organismes de droite (Institut Fraser, IEDM, Institut C.D. Howe, Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, etc.) semblent s’être donné le mot pour publier à tour de rôle des « études » qui ne font que ressasser inlassablement les mêmes chiffres (quelquefois fondés, souvent biaisés, parfois totalement erronés) et répéter les mêmes affirmations gratuites reposant sur des préjugés plutôt que sur des réalités objectives.

Ce qui est peut-être encore plus grave ou plus inquiétant, c’est l’espace démesuré que les médias consacrent à ces pseudo-études, qui relèvent bien davantage de la propagande. Sans compter la presque totalité des chroniqueurs et commentateurs de toute sorte, qui non seulement reprennent à leur compte les commentaires de ces organismes, mais en rajoutent le plus souvent.

C’est pourquoi il faut demeurer vigilant et se référer à des données officielles plutôt qu’à des résultats de travaux en provenance d’organisations idéologiques. Nous ne prétendons évidemment pas nous-mêmes, en tant qu’organisations syndicales, être d’une objectivité absolue. Cependant, toutes les données contenues dans notre dossier « Le RREGOP : mythes et réalités » proviennent de sources officielles vérifiables (CARRA, RRQ, ministère des Finances, Conseil du trésor, etc.), et non de nos propres travaux, qui pourraient être qualifiés de subjectifs par nos détracteurs.

Notre objectif est donc de fournir à nos membres ainsi qu’à la population une information transparente et rigoureuse, et non de faire dans la propagande primaire. Nous en demandons autant de la part des « instituts » précédemment mentionnés, mais surtout de la part des médias. Pour les premiers, c’est peut-être une demande utopique, considérant leurs intérêts. Mais pour les deuxièmes, cela devrait normalement aller de soi. Malheureusement, il faut se souvenir que ce n’est pas parce que c’est écrit que c’est vrai...

05

DEPUIS UN aN OU DEUx EN PaRtICULIER, qUELqUES ORgaNISMES DE DROItE (INStItUt fRaSER, IEDM, INStItUt C.D. hOwE, féDéRatION CaNaDIENNE DE L’ENtREPRISE INDéPENDaNtE, EtC.) SEMBLENt S’ÊtRE DONNé LE MOt POUR PUBLIER à tOUR DE RôLE DES « étUDES » qUI NE fONt qUE RESSaSSER INLaSSaBLEMENt LES MÊMES ChIffRES (qUELqUEfOIS fONDéS, SOUVENt BIaISéS, PaRfOIS tOtaLEMENt ERRONéS) Et RéPétER LES MÊMES affIRMatIONS gRatUItES REPOSaNt SUR DES PRéjUgéS PLUtôt qUE SUR DES RéaLItéS OBjECtIVES

INFO OU INtOx?Voici deux exemples récents d’articles qui portent sur les régimes de retraite des travailleuses et des travailleurs de l’État et qui omettent de remettre les faits en perspective…

DEUx CLaSSES DE CItOyENS à La REtRaItEjean-françois Cloutier, Journal de Montréal, 7 novembre 2012

On peut notamment y lire : « Au moment où les Québécois vivent de plus en plus vieux, la crise financière a eu l’effet de creuser de façon radicale la valeur des régimes de retraite de certains travailleurs comparativement à d’autres, créant deux classes de citoyens. Une situation jugée inéquitable et intenable par des experts. »

Le journaliste décrit le RREgOP comme « la Cadillac des retraites » et compare le privé au public. Il omet de mentionner que les rentes de retraite des travailleuses et des travailleurs de l’état font partie de leur rémunération globale. Selon l’Institut de la statistique du québec (ISq), pour des emplois comparables, les salaires en 2011 étaient de 8,3 % moins élevés dans les secteurs public et parapublic que dans le secteur privé. Le journaliste cite comme seule source Pierre girardin, actuaire et conseiller de l’IEDM.

La « PatatE CHaUDE » DES REtRaItESannick Poitras, L’actualité, 1er novembre 2012

On peut notamment y lire : « Les fonds de pension des fonctionnaires provinciaux sont aussi dans le rouge. Il manque 29 milliards pour tenir les promesses de rentes faites aux employés; c’est 17 % de la dette du Québec. »

Il s’agit d’un déficit actuariel. Ce n’est pas une dette, mais plutôt un passif, c’est-à-dire le montant représentant les engagements du gouvernement envers l’ensemble de ses salariés et de ses retraités. Le déficit actuariel du RREgOP s’élève quant à lui à 18 milliards. La journaliste omet de mentionner que la capitalisation de la caisse des employés du RREgOP était à tout près de 100 % au 31 décembre 2011, alors que celle du gouvernement était à 56 % pour une capitalisation globale de 80 %, un seuil jugé tout à fait acceptable. La santé financière du programme est assurée à très long terme de manière plus que satisfaisante.

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FORCE PUBLIQUE | VOL. 4 No 2 | AUTOMNE 201206

LES EMPLOyéS DE La fONCtION PUBLIqUE féDéRaLE VIVENt DE DURS MOMENtS D’aNgOISSE. DEPUIS PLUSIEURS MOIS Déjà, ILS REçOIVENt DES aVIS LES INfORMaNt qUE LEURS POStES RISqUENt DE DISPaRaîtRE. DES MILLIERS D’ENtRE EUx ONt Déjà PERDU LEUR EMPLOI OU LE PERDRONt DaNS UN aVENIR RaPPROChé. LE gOUVERNEMENt CONSERVatEUR DE StEPhEN haRPER, RééLU aVEC UNE MajORIté EN 2011, ENtEND aPPLIqUER COûtE qUE COûtE SON PLaN D’aUStéRIté D’ICI LES PROChaINES aNNéES. fORCE PUBLIqUE VOUS PROPOSE UN PORtRaIt DE La SItUatION Et DE SES CONSéqUENCES SOCIO-éCONOMIqUES Et hUMaINES.

En mars dernier, prétendant agir au nom de «l’efficience opérationnelle» et de la productivité, le Parti conservateur du Canada a présenté un budget austère reposant sur des compressions annuelles de 5,2 milliards $ à compter de 2016-2017. Ces coupes massives doivent se traduire par l’abolition de 19 200 postes dans la fonction publique fédérale, dont 13 % au Québec (2 500 postes). Les dépenses des programmes seront amputées de 6,9 % au cours des trois prochaines années. Le gouvernement conservateur exige une réduction de 5 à 10 % des effectifs d’ici trois ans dans une soixantaine de ministères, d’agences et d’organismes fédéraux.

L’aUStéRIté ExtRÊME

Les compressions budgétaires et les abolitions de postes ne sont d’aucune nécessité économique, et sont encore moins le résultat de la crise économique de 2008. Elles relèvent plutôt d’un choix politique de Stephen Harper. Depuis son arrivée au pouvoir en 2006, le Parti conservateur a multiplié les décisions douteuses en matière de fiscalité: réduction de la TPS, baisse de l’impôt sur le capital, diminution de l’impôt pour les sociétés et les Canadiens les mieux nantis. Ces choix, vertement critiqués par des économistes et des éditorialistes, car ils privent l’État de milliards de dollars, ont mis les finances publiques dans une position de disette qui sert à justifier le déploiement à grande échelle d’un plan d’austérité. Ayant les coudées franches depuis leur réélection majoritaire en 2011, les conservateurs peuvent maintenant porter toute leur attention sur les dépenses, ce qui signifie concrètement celles engendrées par

les salaires des fonctionnaires fédéraux ainsi que par les services publics et les programmes sociaux, qui sont présentés désormais comme coûteux et inefficaces.

CONtRE La VOLONté POPULaIRE

Ces restrictions draconiennes ne sont pourtant pas souhaitées par la population. Selon une étude récente de l’Institut Broadbent, 9 Canadiens sur 10 estiment prioritaire la lutte contre les inégalités croissantes sur le plan du revenu. De plus, les trois quarts des Canadiens veulent que les entreprises versent plus d’impôt, et les deux tiers sont prêts à en payer plus eux-mêmes afin de préserver les programmes sociaux. L’équipe Harper ne gouverne pas en fonction des souhaits de la vaste majorité de la population, mais en fonction d’objectifs abstraits de croissance et de productivité. Or selon une toute nouvelle étude de l’Université de Waterloo, même si le PIB s’est accru substantiellement (28,9 %) au cours des 15 dernières années, la qualité de vie des Canadiens a peu progressé (5,7 %) durant la même période. De plus, la récente crise économique, qui a entraîné une baisse de 8,3 % du PIB entre 2008 et 2010, a fait chuter de manière beaucoup plus significative (24 %) la qualité de vie des Canadiens. En somme, «lorsque l’économie se porte bien, la population n’en récolte que peu de bienfaits», et lorsque l’économie ralentit, le bien-être de la population diminue de manière très importante. Voilà une autre bonne raison de maintenir des services publics de qualité.

la lutte contre les inégalités croissantes sur le plan du revenu.

La guerre de Harper contre la fonction publique

La guerre de Harper contre la fonction publique

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LES CONSéqUENCES SUR LES SERVICES Et LES RégIONS

Le gouvernement fédéral peut-il abolir des milliers de postes dans la fonction publique sans affecter les services à la population ? Bien sûr que non. Contrairement à ce qu’avançait une promesse du ministre des Finances, Jim Flaherty, ce sont les régions qui feront en grande partie (65 %) les frais de ces compressions. En clair, ce sont d’abord et avant tout les services directs à la population qui seront affectés. L’annonce récente de la fermeture de 29 comptoirs régionaux de service à la clientèle de l’Agence du revenu du Canada, qui permettaient aux entreprises et aux citoyens d’obtenir des services fiscaux directs, en est un parfait exemple.

L’abolition de milliers d’emplois de qualité a aussi une incidence sur l’économie des régions, déjà durement éprouvées par la crise de 2008. Selon les estimations de l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC), les pertes d’emploi annoncées dans le budget de 2012 auront un impact socio-économique de plus de 109 millions $ dans l’ensemble du Québec. Nous sommes donc loin d’un plan de relance stratégique pour l’emploi et l’économie des régions.

UNE SOUS-tRaItaNCE qUI COûtE ChER

Les compressions génèrent-elles de véritables économies pour les Canadiens ? Rien n’est moins sûr. Lorsqu’on ne dispose pas d’expertise à l’interne, il faut recourir à la sous-traitance, ce qui engendre des dépenses importantes. L’économiste David Macdonald a recensé l’ensemble des contrats en sous-traitance dans la fonction publique fédérale. Ce qu’il met en lumière est éloquent: pour la seule année 2011, la masse salariale des travailleurs en sous-traitance et temporaires s’est élevée à 1,2 milliard $, ce qui représente une hausse de 79 % par rapport à la valeur de ces contrats avant l’arrivée des conservateurs au pouvoir en 2006. Selon les indices dont on dispose aujourd’hui, il semble que cette tendance à la hausse se poursuit. Il faut donc s’interroger sur la véritable finalité des compressions proposées par le gouvernement conservateur. D’après l’économiste, on assiste non seulement à une spirale des dépenses, mais aussi à la mise en place d’une fonction publique parallèle dont les employés sont mis sous contrat en dehors des processus habituels de sélection, rigoureux et objectifs. Dans la plupart des cas, ces sous-traitants sont assignés à des tâches que des fonctionnaires réguliers effectuaient avant d’être remerciés. Ils font le travail des fonctionnaires, mais ils ne sont pas assujettis aux mêmes standards et aux mêmes exigences en matière d’intégrité, d’impartialité ou de bilinguisme.

Des compressions qui font des victimesEN PLUS DES 19 200 tRaVaILLEURS DE L’état qUI PERDRONt LEUR EMPLOI, UN gRaND NOMBRE DE PERSONNES SERONt affECtéES PaR La RéORgaNISatION DU tRaVaIL. LE gOUVERNEMENt a PaR aILLEURS ChOISI D’agIR SaNS DIPLOMatIE, EN faISaNt D’aBORD PaRVENIR DES aVIS éCRItS à SES EMPLOyéS LEUR aNNONçaNt L’aBOLItION POSSIBLE DE LEUR POStE. CEttE façON DE PROCéDER MEt CERtaINS PROfESSIONNELS DaNS UNE POSItION DE RIVaLIté DIRECtE aVEC LEURS COLLègUES, CaR tOUS VEULENt aVOIR UNE ChaNCE D’OBtENIR LES POStES REStaNtS. jUSqU’à MaINtENaNt, 24 000 aVIS ONt été ENVOyéS. SELON PLUSIEURS téMOIgNagES, UNE atMOSPhèRE MaLSaINE RègNE à L’INtéRIEUR DES LIEUx DE tRaVaIL, ChaCUN SE SENtaNt MENaCé Et SOUMIS à UNE éVaLUatION CONtINUE. CEttE aMBIaNCE a UNE INCIDENCE NégatIVE SUR La PRODUCtIVIté Et «L’EffICIENCE OPéRatIONNELLE» DU PERSONNEL, NE SERaIt-CE qU’EN RaISON DE La haUSSE DU taUx D’aBSENtéISME qUE La SItUatION PROVOqUE.

selon certains, le climat de travail dans la fonction publique fédérale se détériore à vue d’œil. on observe une augmentation du nombre de problèmes de détresse psychologique parmi les fonctionnaires, ce qui est sans doute le symptôme le plus frappant. À santé Canada, où on offre des services d’aide aux employés, la fréquence des appels de détresse jugés sérieux en raison du risque de suicide qu’ils comportent s’est accrue de façon considérable au cours des trois dernières années. Leur nombre serait sur le point d’atteindre 200 cette année, comparativement à 88 en 2009. santé Canada a aussi enregistré quelque 40 000 appels de détresse, dont 20 000 ont conduit à des consultations cliniques plus approfondies.

Par ailleurs, l’aFPC observe que le degré de stress des employés fédéraux a atteint des niveaux jamais vus. en 2011, près de la moitié (48 %) des réclamations d’assurance invalidité étaient directement liées à des problèmes de santé mentale, comme la dépression et l’épuisement professionnel. C’est deux fois plus qu’en 1991 (23,5 %). Pour le syndicat, il ne fait aucun doute que ces troubles sont liés aux compressions draconiennes et à leurs effets sur le climat de travail. Le stress qu’éprouvent les membres de l’aFPC est également amplifié par le manque total de transparence quant à la manière dont les postes sont éliminés et par le flou qui entoure la réorganisation du travail subséquente. Il faut d’ailleurs noter que, bien que six mois se soient écoulés depuis le dépôt du budget de 2012, le directeur parlementaire Kevin Page cherche toujours à obtenir des renseignements détaillés de la part des ministères et des organismes fédéraux concernés. Ces données lui permettraient d’évaluer concrètement les effets des compressions sur les services à la population et sur les employés. au moment où nous écrivons ces lignes, seul le tiers des ministères et des organismes touchés par les restrictions ont rendu ces renseignements publics.

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Je m’appelle Ginette Jacob. je suis technicienne en administration, chef d’équipe au service des aides techniques (RAMQ) à l’Institut Raymond-Dewar, à Montréal. Ma tâche consiste à appliquer le Programme des aides auditives par l’analyse des dossiers pour l’éligibilité, l’interprétation du règlement, le dépôt de requêtes pour répondre aux besoins de la clientèle, l’approvisionnement des aides techniques, la facturation des services et le suivi auprès des référents. Il faut être disponible, diplomate et avoir un sens aigu des responsabilités pour réussir à bien servir la clientèle. Toutefois, il est difficile de dispenser des services de qualité avec des ressources restreintes et de réaliser en même temps l’objectif de diminution du temps d’attente de la clientèle. Ce qui m’anime, c’est d’avoir de l’autonomie dans l’organisation du travail, de pouvoir partager mon expertise acquise au fil des ans, de collaborer avec divers professionnels de la santé et de relever le défi de satisfaire une clientèle très âgée et démunie. C’est un travail qui peut sembler routinier, mais derrière chaque dossier, il y a une personne qui a besoin d’aide.

Je m’appelle sylvie Boulet. je suis intervenante en soins spirituels à l’Institut universitaire en santé mentale de Québec, mais mon employeur est le tout nouveau CHU, qui agit à titre de fiduciaire du Centre spiritualitésanté de la Capitale-Nationale. Ce centre regroupe 42 intervenants en soins spirituels répartis dans les établissements de la région. Membre à part entière de l’équipe multidisciplinaire, je réponds quotidiennement aux besoins spirituels et religieux des personnes hospitalisées. Je contribue à la garde permanente (jour et nuit) dont elles ou leur famille peuvent profiter dans les moments difficiles. J’offre le meilleur de moi-même par mon sens de l’écoute et ma grande disponibilité. La mission des animateurs de pastorale d’autrefois s’est élargie, avec le développement d’une approche non confessionnelle qui demeure toutefois ouverte à une pratique confessionnelle. La profession est relativement méconnue, mais heureusement, la recherche tend à démontrer la valeur de notre intervention.

Je m’appelle Catherine Maltais. je suis technicienne de laboratoire au Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale (LSJML), à Montréal. Mon travail consiste à faire ressortir tous les profils d’ADN qui peuvent se retrouver sur une scène de crime. Au LSJML, nous traitons l’ensemble des demandes des corps policiers du Québec et des coroners. Donner le meilleur de moi-même au travail, cela consiste à traiter tous les dossiers de façon impartiale dans le respect des principes de justice et d’équité pour tous. L’aspect le plus difficile de ma tâche est le haut niveau de responsabilité qu’elle exige : une erreur de ma part pourrait avoir d’énormes conséquences, comme le fait qu’un criminel soit innocenté ou que des accusations soient portées contre une personne innocente. Ce qui m’anime, c’est de savoir que mon expertise combinée à l’utilisation d’équipements à la fine pointe de la technologie contribue de manière inestimable au système judiciaire.

Je m’appelle Rachel Roy. je suis conseillère d’orientation professionnelle au bureau du ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale, à Gaspé. Mon travail consiste à aider les gens à mieux se connaître, à choisir et à opter pour un emploi qui correspond à leur nature et à leurs aspirations. Je travaille avec des adultes qui vivent une situation difficile, dans la majorité des cas parce qu’ils ont perdu leur emploi. Ma plus grande fierté, c’est lorsqu’une personne que j’ai aidée repart en me disant : « Maintenant, j’ai pris une décision. Je sais à quoi m’attendre. » Pour travailler en région, il faut être polyvalent. C’est exigeant, mais on n’a pas le temps de s’ennuyer ! L’un des aspects les plus difficiles de mon travail est que mes collègues sont dispersés sur un vaste territoire; de ce fait, le soutien et les échanges avec les autres conseillères et conseillers d’orientation sont rares. Ce qui m’anime, c’est que mon travail me donne l’occasion d’aider les autres et de contribuer à ce que chacune et chacun trouve sa place. C’est un travail où les mots «service» et «public» prennent tout leur sens.

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