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L E S 3 e R E N C O N T R E S D E l ’ A U D I O V I S U E L ET D U C I N É M AJ e u d i 2 0 F é v r i e r 2 0 1 4 - C i t é a d m i n i s t r a t i v e R é g i o n a l e

S Y N T H È S E

Le mot du Président de Région

La Région Guyane, consciente de l’émergence de plus en plus importante de talents dans le domaine de l’audiovisuel et du cinéma, et soucieuse de donner à ces talents les moyens de pouvoir se former et s’exprimer en Guyane, a souhaité mettre en place, dès 2010, une politique volontariste, en matière d’accompagnement à la création et à la production ciné-matographique.Il s’agit non seulement d’apporter une réponse à une demande déjà existante, mais aussi, dans un second temps, de susciter des vocations, et de faire savoir aux jeunes Guyanais, grâce à une communication adaptée, qu’un certain nombre de métiers qui leur étaient au-paravant inaccessibles sont désormais à leur portée, dans des conditions que la Région n’aura de cesse de contribuer à améliorer, en partenariat avec l’Etat et le Centre National du Cinéma et de l’image animée (CNC).C’est ainsi qu’outre l’octroi d’aides financières toujours plus importantes, la Collectivité, sou-cieuse d’apporter la meilleure des réponses aux professionnels et apprentis du secteur, a, pris l’initiative de se structurer en créant le Bureau d’Accueil des Tournages (BAT), destiné à accompagner la réalisation de tournages et la post-production de courts métrages, longs métrages, téléfilms, films publicitaires, ou films documentaires tournés sur le territoire, en mettant en lien les ressources locales (lieux de tournage, casting, techniciens, prestataires, logistique, démarches administratives…) avec les équipes de production.L’objectif, pour nous, est en réalité quadruple :- proposer des débouchés aux apprentis et aux professionnels de l’audiovisuel et du ciné-ma ;- développer un secteur encore embryonnaire pour en faire, demain, une valeur sûre de notre secteur économique ;- valoriser l’image de notre territoire afin d’en accroitre l’attrait touristique ;- valoriser, faire-vivre, et diffuser notre culture à travers les supports de communication audiovisuels, et cesser d’être exclusivement « consommateurs » de la culture des autres.

Je tiens donc à saluer l’organisation de ces 3es rencontres de l’audiovisuel et du cinéma, qui, vont parfaitement dans le sens de notre projet en ce qu’elles constituent un véritable état des lieux à un moment donné des différentes actions concertées entreprises à l’échelle de la Guyane en faveur du développement de ce secteur d’activité, et en ce qu’elles nous permettent de tracer des perspectives et d’orienter ainsi notre travail d’accompagnement et de stimulation de ce secteur, pour permettre aux Marc Barrat, Stéphane Floricien, Pierre-Olivier Pradinaud, et tous ceux qui leur succèderont, ainsi qu’aux équipes de techniciens et d’acteurs qui concourent à la réussite de leurs projets, de travailler dans des conditions qui devront être toujours meilleures, afin que leur créativité puisse pleinement s’exprimer.

Rodolphe Alexandre

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Introduction

Pour les membres de la filière audiovisuelle et cinéma en Guyane, il est essentiel de mieux se connaître et de se coordonner pour imaginer et mettre en forme ces secteurs en plein essor dans le département. L’audiovisuel et le cinéma ont une importance culturelle, économique et touristique indéniable qui mérite d’être encore mieux accompagnée.

La création cinématographique en Guyane est naissante. Il existe un désir de la part de l’ensemble des profes-sionnels de se faire connaître et de développer leurs collaborations pour promouvoir le cinéma, non seulement à l’intérieur de la Guyane mais aussi de promouvoir un cinéma porté par les acteurs guyanais, sur le plan na-tional et international.

Ces 3èmes Rencontres de l’Audiovisuel et du Cinéma en Guyane sont en ce sens essentielles, car elles per-mettent à tous d’avoir une meilleure représentation de ces secteurs en Guyane et de son évolution et à chaque acteur de se positionner et se projeter dans l’avenir.

La professionnalisation de la filière semble désormais incontournable mais elle suppose que tous ses membres soient rassemblés par le même objectif et la même volonté, celle de faire de la Guyane, un territoire de cinéma.

I - LA PRODUCTION AUDIOVISUELLE

1 - Panorama

a) Vision de la G-CAM

Intervention de Pierre-Olivier PRADINAUD, réalisateur, Président de l’association G-Cam (Guyane, Cinéma audiovisuel et multimédia)

Aujourd’hui l’industrie du film en Guyane est financée par des institutions (CNC, Région, Conseil Général, Mai-ries, autres) mais aussi par des entreprises privées et des chaînes de télévision. Guyane 1ère est la plus an-cienne chaîne publique sur le territoire et depuis peu, deux chaînes privées ont vu le jour : Antenne télé Guyane et Kourou télévision. Canal + Overseas est une entité privée dédiée à la production en outremer.

9 sociétés de productions sont basées en Guyane (liste non exhaustive) : Aldabra films, Alasani pictures, Béré-nice production, Kanopé films, Tainos studio, Tic Tac production, Toucan production, 5 degrés nord production et DV Tech. Plus difficiles à dénombrer vu leur nombre croissant, les auto-entreprises permettent à des jeunes de se lancer dans la production audiovisuelle, à petite échelle.Enfin, la structure associative est un statut qui permet aussi de produire certaines œuvres audiovisuelles.

Les cinémas et les médiathèques permettent la diffusion des œuvres locales, tout comme les circuits itinérants qui amènent ces films dans les communes éloignées.

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Ces œuvres produites sont multiples, du documentaire au court-métrage de fiction, en passant par le clip et les films institutionnels, très nombreux. La captation de spectacle est rare. Pour l’instant, les séries télévisées fictionnelles font défaut.

Le renforcement de la production locale passe nécessairement par la formation de techniciens et de comé-diens. En effet, de plus en plus de fixeurs, caméramen ou régisseurs sont recrutés localement par des équipes extérieures venues tourner dans le département. Néanmoins, il devient nécessaire de produire des films avec le regard de guyanais sur la Guyane. Le public est en demande et montrer le pays sous toutes ses formes per-mettrait de le raconter autrement.

D’ailleurs, de nombreux jeunes ont envie de faire des films, amateurs pour l’instant, mais ils trouvent un public sur Internet. Les aider à progresser permettrait d’accrocher un public encore plus vaste.

C’est en ce sens que le documentaire devrait davantage se développer. Voilà une œuvre noble qui peut s’ex-porter. Si le regard local porté sur notre territoire est universel, il peut dépasser les frontières. Par rapport à ce genre, le passage de l’état papier à celui de film nécessite des moyens financiers mais surtout l’engagement d’une chaîne de télévision, en production et en diffusion. Cette coopération est indispensable pour développer le documentaire guyanais.

En court-métrage de fiction, l’expansion est prometteuse notamment grâce au fonds d’aide à la création ciné-matographique et audiovisuelle, mis en place entre l’Etat, le CNC et la Région Guyane.Le Bureau d’Accueil des Tournages est une opportunité de plus pour valoriser les décors, les compétences lo-cales et attirer des tournages en Guyane.

A l’heure actuelle la filière est structurée. Elle doit être consolidée par de nouveaux apports de techniciens et par le tournage d’œuvres de plus en plus nombreuses et ambitieuses. Les différents acteurs locaux sont, dans tous les cas, pleins d’envie et d’idées, et n’aspirent qu’à jouer pleinement leur rôle.

b) Présentation générale de la Convention de développement cinématographique et audiovisuelle signée entre l’Etat, le CNC et la Région Guyane

Intervention d’Aurore WAKSELMAN, conseillère spectacle vivant et cinéma à la Direction des Affaires Cultu-relles

En 2004, au niveau national, le CNC met en place le dispositif 1€ du CNC pour 2€ déboursé par une collectivi-té, pour le financement des tournages de cinéma. L’objectif est de ramener les tournages dans les régions, en éviter la délocalisation, tout en poussant les collectivités territoriales à investir dans la production cinématogra-phique locale. Ce fut un succès du dispositif au point de l’étendre dès 2005 à la production audiovisuelle et au court-métrage en 2006. La convention conclue avec les Régions est triennale et comprend un avenant financier sur l’investissement annuel des partenaires. Il s’agit de faciliter et de développer la production, tout en créant un instrument de dialogue et de négociation, pour garantir la transparence et la traçabilité des financements. Certains départements et quelques communes y participent également.

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Pour le CNC, le soutien dédié à la production, aux salles de cinéma et à l’accompagnement des actions de dif-fusion culturelle sur le territoire régional, s’articule en trois volets :

- l’aide à l’écriture et au développement de films et de projets nouveaux media- la production cinématographique et audiovisuelle ; l’accueil des tournages- l’exploitation des cinémas (investissement et fonctionnement) Chaque dossier est étudié par un comité de lecture, composé de membres spécialisés dans ce domaine. Cette convention permet de soutenir des actions de promotion autour du cinéma, telles que le dispositif national Passeur d’images, ou l’opération « Lycéens au cinéma » dont nous bénéficions en Guyane.

c) Bilan et perspectives de la Convention de développement cinématographique et audiovisuelle signée entre l’Etat, le CNC et la Région Guyane

Données fournies par Lydianne BOCAGE, Référent Cellule Cinéma et Arts visuels à la Région Guyane.

Budget 2012 de la convention CNC/Etat/Région Guyane : 277 333€ Région Guyane : 185 000€Etat (Préfecture de Région, DAC Guyane) : 32 333€CNC : 60 000€ Synthèse des activités 2012Soutien à la création : contribution régionale de 247 000€.16 projets sélectionnés sur 25 au cours de deux sessions.Subventions accordées dans le cadre du fonds de soutien sélectif pour l’écriture, le développement et la pro-duction de projet. La présélection des dossiers est effectuée par le comité de lecture.

Formation professionnelle : contribution régionale de 30 000€ dont 5000€ imputés sur la convention.Formation «Le grand atelier Caraïbes, Réécrire, Penser, Préparer son film » organisée par l’association G.R.E.C.

Diffusion culturelle : contribution régionale de 7500€Soutien aux festivals de cinéma.

Budget 2013 de la convention CNC/Etat/Région Guyane : 307 020€Région Guyane : 185 000€Etat (Préfecture de Région, DAC Guyane) : 39 520€CNC : 82 500€

Synthèse des activités 2013Soutien à la création : contribution régionale de 128 000€19 projets sélectionnés sur 27 au cours de deux sessions.Subventions accordées dans le cadre du fonds de soutien sélectif pour l’écriture, le développement et la pro-duction de projet. La présélection des dossiers est effectuée par le comité de lecture.

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Accueil des tournages : contribution régionale de 35 000€ correspondant à la création d’un poste à temps plein.Service gratuit aux sociétés de production qui viennent tourner en Guyane et promotion du territoire.

Formation professionnelle : contribution régionale de 5000€ et contribution régionale hors convention de 1000€.Formation « Doc Amazonie Caraïbes » organisée par l’association AVM de Saint- Laurent. Résidence d’écriture suivie de rencontres de production (12 au 25 janvier 2014). Participants : 13 stagiaires d’Équateur, d’Haïti, Mar-tinique dont 7 guyanais.Prise en charge des frais de déplacement d’un réalisateur guyanais (Olivier SAGNE) sélectionné pour la rési-dence d’écriture en Corse (6 au 20 novembre 2013).

Diffusion culturelle : contribution régionale de 5000€Soutien aux festivals de cinéma (America Molo Man)

Education à l’image sur le temps scolaire : contribution régionale de 7000€.Dispositif “Lycéens et apprentis au cinéma”

Education à l’image hors temps scolaire : contribution régionale de 5000€Opération « Passeurs d’images » coordonnée par l’association AVM.

d) Présentation du Bureau d’Accueil des Tournages

Lyne BENOIT, chargée de mission BAT-Cellule Cinéma et arts visuels de la Région Guyane

C’est après le vote du schéma régional le 27 mars 2012 que le Bureau d’Accueil des Tournages a été mis en place en mai 2013, validé le 10 septembre 2013. Le bureau a signé son adhésion au réseau Film France le 19 novembre 2013, garantissant ainsi sa légitimité et son intégration à un réseau.

La mission du BAT est d’intérêt général et doit faciliter l’organisation, la mise en place de tournage et/ou la post-production en Guyane. C’est le lieu incontournable pour tous les projets tournés sur le territoire. Il permet de mettre en contact les ressources guyanaises avec des équipes de tournages locales, nationales ou interna-tionales. Il est essentiel pour les porteurs de projet de se rapprocher du BAT pour mettre en place un réseau et travailler en synergie.

Les atouts de ce bureau sont multiples : la réactivité pour satisfaire les producteurs, la gratuité des informations, la gestion d’un carnet d’adresses pour répondre aux besoins du tournage et la prise en charge des autorisations de tournage.

Depuis sa création, le BAT a accompagné plusieurs projets, dont :- « Couleurs outremer », un magazine de France Télévisions notamment sur les autorisations de tournage pour 7 reportages en janvier 2014.- « 848 Motea Street, Molestane » de Patrick Métais, documentaire tourné en mars 2014, en Guyane.

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e) Présentation de Film France

Le Bureau d’Accueil des Tournages de Guyane est un nouveau membre du réseau Film France, qui étend désormais ses compétences jusqu’en Amérique du Sud. Film France agit sous le statut associatif et compte à l’heure actuelle 40 bureaux d’accueil ; la Guadeloupe dispose du sien depuis près de 7 ans. Sa mission est de promouvoir les activités de tournage et de post production en France.

Deux outils majeurs pour ses activités sont la base de décor présentée sur le back office et la base TAF (tech-niciens, acteurs, figurants). S’inscrire sur cette base est une démarche personnelle. Lyne BENOÎT envisage d’organiser une journée dédiée aux inscriptions pour faciliter les démarches individuelles.

Accompagné du Bureau d’Accueil des Tournages, Film France assure la promotion du territoire en recevant des tournages et permet le partage d’informations entre homologues.

f) Présentation des aides à la production attribuées par le Conseil Général

Joséphine LUCAS, Directrice générale adjointe chargée de la culture de la valorisation du patrimoine et de l’im-primerie au Conseil Général

Le Conseil Général propose un dispositif commun pour l’accompagnement du cinéma et de l’audiovisuel, avec la volonté d’agir et de promouvoir l’accès à la culture sur tout le territoire.Des dossiers de demande de subventions permettent d’accéder à des aides à l’écriture et des conventions de partenariats. En contrepartie, le Conseil Général demande aux associations ou aux sociétés de production de fournir des DVD des œuvres produites, pour leur mise en circuit au sein des structures culturelles.

Ces 3 dernières années, 150 000€ ont été consacrés à des associations et des sociétés de production ciné-matographique ainsi que des aides logistiques très importantes comme la mise à disposition de pirogues, de projecteurs, d’écrans, de matériel de sonorisation, par exemple. Ce soutien a été apporté pour des courts et des longs-métrages, des documentaires et pour l’organisation de festivals. Nous pouvons également relever des partenariats avec des communes, par le biais de convention pour la mise à disposition de tables, de chaises, d’accès à l’électricité et d’hébergements, avec des référents de services culturels.

Le Conseil Général est également membre du comité de pilotage du dispositif national d’éducation à l’image « Ecole, collèges, lycéens et apprentis au cinéma ».

Exemples de films soutenus : -« Mémoires retrouvées », de Tainos production-« Pour un autre monde », de Bérénice production-« On a retrouvé le soldat BORICAL », des Productions de la Lanterne

Exemples d’associations soutenues : G-CAM, Atelier Vidéo Multimédia, La bouche films, Chercheurs d’autre.

Exemples de festivals soutenus : Cinamazonia, America Molo Man, le festival du court-métrage organisé place des Amandiers en 2012, 1ère édition de la Toile des Palmistes.

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2 - Implication des chaînes dans la production locale : bilan, limites et perspectives

a) KTV

Emmanuel TOKO, président de Kourou Télévision

La volonté initiale de KTV était de créer une télévision qui appartienne à la Guyane. L’expérience associative a débuté dans un quartier de Kourou. L’ambition était de créer du lien social à travers la vidéo. Le statut associatif permettait d’être au plus près des objectifs suivants : former les jeunes, créer une mémoire collective et immor-taliser des moments de vie. La chaîne est aujourd’hui disponible sur la TNT et le satellite depuis le 24 avril 2013, principalement grâce à Canal+ Overseas qui a mis à disposition des moyens financiers et matériels pour permettre cette diffusion. Le groupe a cru en cette chaîne de télévision faite surtout par des jeunes et dont le personnel est amateur. Trouver les finances pour faire vivre une chaîne de télévision n’est pas évident mais KTV essaie d’exister et de rester productive.

Ce grand territoire qu’est la Guyane aura besoin que les chaînes de télévision soient complémentaires, pour enrichir tout un chacun avec son savoir-faire individuel.

KTV est prête à investir dans des productions locales et notamment des films, afin de faire exister la Guyane sur les écrans de télévision.

b) Canal+ Antilles Guyane

Michèle GRANDJEAN, Directrice de la communication Canal + Antilles-Guyane.

Canal + Guyane est une filiale de Canal+ Overseas, opérateur de chaînes payantes. Aux Antilles-Guyane ce sont plus de 100 chaînes diffusées.Canal + Caraïbes est un acteur engagé dans le développement audiovisuel. Depuis 2013 toutes les chaînes locales sont transportées, non seulement aux Antilles Guyane, mais aussi dans le reste du groupe. Le groupe compte environ 40 000 abonnés en Guyane.

Canal + Overseas production existe depuis 2002, c’est un partenaire incontournable pour la production d’œuvres audiovisuelles dans l’outremer. En 12 ans d’existence, ce sont plus de 250 œuvres qui ont été coproduites et diffusées au niveau national et régional. Par ailleurs, l’édition de chaînes événementielles via le canal 99 permet de travailler avec des sociétés de pro-duction locales. C’était le cas il y a deux ans pour Canal Carnaval en Guyane.

La chaîne travaille avec des quotas et une obligation du CSA d’investir une partie de son chiffre d’affaires dans des productions locales. Au delà de cette obligation réside une volonté d’accompagner des films, des documen-taires, des captations ou des séries de fiction.

Exemples : La Baie des Flamboyants, la Cata Cup à Saint Barthélémy, F comme femme, Nord plage, Oyaroni.

Dans son actualité, Canal+ a coproduit avec Bérénice production une série de fiction sur le thème du Touloulou.

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La diffusion était initialement prévue sur le Canal Carnaval qui n’a pu voir le jour cette année en raison dysfonc-tionnements propres à la chaîne. La série est disponible via la chaîne Youtube « Canalsat événement ».

En dehors du module sur le cinéma dans les salles, la grille de programmes de la chaîne est nationale et non locale. Mais, et c’est une première, dès le mois d’avril 2014, sera diffusée sur Canal+ Antilles Guyane une série de fiction de 60 épisodes de 3 minutes, coproduite par Overseas.

Le budget annuel d’Overseas est réparti entre les chaînes événementielles, un quota est dédié aux documen-taires, 30% va à la coproduction de séries.En tout c’est près d’1 400 000€ intégralement dédiés à la production et coproduction de programmes pour la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane. En 2013, ces régions ont reçu des financements pour 5/6 documentaires de 52 minutes et quelques 26 minutes diffusés sur des chaînes de sport, 1 fiction de 60 épisodes de 3 minutes et 2 chaînes événementielles.

Au-delà de son métier de diffuseur Canal + souhaite encourager l’émergence de nouveaux talents et dévelop-per les métiers de la production.

c) Guyane 1ère

Sylvie Gengoul, Directrice des antennes télé de Guyane 1ère

Selon la dernière vague Médiamétrie l’audience de Guyane 1ère représente 88 000 téléspectateurs en jour moyen par semaine, 30% de parts de marché du lundi au vendredi et 33% du samedi au dimanche, tranche où se concentre la production locale.

La volonté politique d’installer une chaîne publique dans les DOM correspondait à celle d’assurer une continuité territoriale.

Le service public est un élément constitutif des sociétés d’outremer, une alternative, un miroir, mais pas un genre. Il fonctionne en s’interrogeant sur son utilité dans un lieu donné. Son ambition est de créer un espace de rencontre, de référence entre des hommes et un pays avec l’idée de le valoriser dans sa grandeur et sa différence.

Faire du service public c’est avant tout une façon d’être et c’est en cela que la production locale est une coopé-ration coordonnée entre les acteurs du pays.Guyane 1ère produit peu de programmes, environ 700 heures par an. La moitié des émissions de divertisse-ment sont intégralement produites par des sociétés privées. C’est le cas de « Cash », « A kouman », « Péyi a gran » et « Décod’âge » qui utilisent toutes les expertises locales.

La co-production de fiction ou de documentaires dépend de l’architecture de la grille et des exigences édito-riales. Elles ne peuvent avoir lieu que dans un cadre spécifique mais Guyane 1ère affirme une volonté d’accom-pagner les projets de qualité qui se présentent et qui correspondent à la ligne éditoriale. Pour le financement des œuvres, Guyane 1ère ne fonctionne pas avec un système de quota mais une part CNC obligatoire et une autre plus libre. Le plan stratégique se construit avec des partenaires, une analyse de la situation et la volonté de se nourrir d’expertises, de potentiels, de signatures extérieures. En 2013, la chaîne a produit environ 10 documentaires de 52 minutes et une fiction de 26 minutes.

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DÉBATS

Les échanges ont principalement porté sur la difficulté à faire diffuser des œuvres produites localement. Sans garantie de diffusion il est très compliqué pour les producteurs et les auteurs de se lancer dans des projets, étant donné le temps et le coût que cela représente.

A ce sujet Marc BARRAT s’est interrogé sur une intervention des politiques guyanais auprès des chaînes de service public (France 2, France 3, France 5) : « Nous pourrions imaginer la mise en place d’action de lobbying pour que ces diffuseurs commandent, sur la masse des téléfilms produits, 1 ou 2 téléfilms tournés dans les DOM et plus particulièrement en Guyane. Une sensibilisation des chaînes publiques aux potentiels du territoire permettrait de faire venir de tels projets. Ainsi les techniciens et les sociétés de production locales pourraient travailler sur des projets d’envergure ».

Fabienne MATHURIN-BROUARD, vice-présidente de la Région Guyane, assure que la collectivité réfléchit déjà à la manière d’impliquer les jeunes dans cette économie. Jeanne LAIGNIER, chef du département culture, de-mande s’il n’y a pas une action à jouer au niveau du marketing territorial. L’idée serait de présenter la Guyane comme un lieu adéquat pour le tournage de fiction et de documentaire. Pour cela, la Région pourrait organiser un voyage de presse et faire venir des journalistes par le biais de Film France, dans le courant de l’année 2014. Ce voyage de prospective territoriale inviterait également les repré-sentants de chaînes nationales à un séjour de découverte.

Concernant la diffusion locale de documentaires, Sylvie GENGOUL, directrice des antennes télé de Guyane 1ère, suggère une rencontre avec les auteurs et les producteurs sur les perspectives de la chaîne à ce sujet. Il s’agirait d’échanger sur la manière d’amorcer des projets de documentaires qui peuvent voir le jour.

Emmanuel TOKO, président de KTV, propose de créer une plateforme de diffusion, une cagnotte commune pour soutenir des programmes. Ces derniers seraient diffusés tout d’abord sur Guyane 1ère et KTV se tient prête à participer financièrement pour passer ces programmes en 4ème ou 5ème diffusion.

Murielle THIERRIN, productrice, souligne néanmoins l’importance de connaître les besoins des chaînes et leur ligne éditoriale pour travailler en adéquation avec elles.

Concernant Guyane 1ère, l’intérêt se porte, pour la saison à venir, vers des modules courts. Ils occuperont les cases avant le journal de 19h30, car c’est la garantie de trouver le téléspectateur. Une mini série humoristique serait bienvenue.

La directrice d’antenne Sylvie GENGOUL mais aussi Jean-Elie DEMONIERE, responsable de production et Olivier BEHARY-LAUL SIRDER, responsable des programmes, ont insisté sur leur disponibilité pour recevoir des auteurs, réalisateurs et producteurs afin de travailler sur des propositions de projets.

Il existe une volonté forte de mettre en place des échanges plus réguliers et plus aboutis entre les producteurs, les réalisateurs et les diffuseurs. L’envie de se rencontrer et de mieux se connaître permettra de proposer une offre à la hauteur de la Guyane et des attentes des téléspectateurs.

Enfin, le matériel reste un point problématique. Il existe peu de loueurs sur la place mais la Région est prête à s’investir et à proposer des solutions pour pallier ce manque. La collectivité se propose également d’accompa-gner la réalisation de dossiers de demande de financement pour acquérir du matériel.

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À l’heure actuelle Tic-Tac prod et DV Tech louent du matériel, mais cette initiative reste limitée. Développer cette offre est essentielle car non seulement cela facilitera le travail des équipes sur place, mais permettra aussi de rendre plus attractive la destination Guyane pour les équipes extérieures. Ces dernières doivent pour l’instant se déplacer avec leur propre matériel, ce qui ne facilite pas leur venue.

II - LA PRODUCTION ET LA DIFFUSION CINÉMATOGRAPHIQUE

1 - Panorama

a) État des lieux

- Intervention de Marc BARRAT, réalisateur, membre du conseil d’administration de la G-CAM

En 2010, 2 longs-métrages tournés en Guyane sortent sur les écrans locaux, nationaux puis sont diffusés en DVD, VOD et en télévision. Il s’agit de « Orpailleur », réalisé par Marc BARRAT, et « 600 Kilos d’or pur » d’Eric BESNARD, dont la production exécutive guyanaise était assurée par Murielle THIERRIN.En 2013, ont été réalisées les prises de vues du long-métrage « La vie pure » de Jeremy BANSTER avec Stany COPPET dans le rôle principal. En dehors de ces trois films, il faut remonter à 1999 pour voir à l’œuvre une équipe de long-métrage sur le sol guyanais. C’était pour « Le Vieux qui lisait des romans d’amour » une co-production internationale réalisé par le metteur en scène australien Rolf DE HEER.

En 15 ans nous comptabilisons 4 long-métrages tournés en Guyane. La prise en compte de ce format dans la convention CNC-REGION est donc primordiale pour tenter d’insuffler un nouvel élan. La région doit par d’ailleurs acter un soutien sans faille au long-métrage, parce qu’elle va y gagner sur le plan économique. Un tournage en Guyane génère de l’emploi pour les techniciens, de l’héberge-ment, du transport, de la logistique et des dépenses en consommables.

Pour le format court de fiction, depuis 2008, nous recensons huit courts métrages professionnels tournés en Guyane dont deux sont actuellement en post production. « Guyane » de Imanou PETIT, « Beautiful » de Serge POYOTTE, « Kontré » de Philippe PASSON, « Guyana Blood » de Cédric SIMONEAU, « Chienne de lutte » de Stéphane FLORICIEN, « Mo Pa Jen Blié to » de Lyne BENOIT qui en cours de montage. Ajoutons trois films produits dans une démarche associative de formation : « Erreur de Jeunesse » et « Révé-lation intime », de Cédric ROSS, « Le bouï » de Georges MIGNOT.

Au total 9 films en 5 ans, soit moins de 2 courts-métrages par an.

Au niveau régional, il semblerait également que les demandes d’aide à l’écriture, au développement ou à la production de fictions soient rares, à moins que le niveau de professionnalisme de ces demandes ne soit pas atteint.

Le manque d’intérêt pour le court-métrage en Guyane pourrait s’expliquer par une méconnaissance de ce for-mat ou encore un manque de formation.

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- Intervention de Murielle THIERRIN, productrice

La TSA, « taxe sur les prix des entrées aux séances organisées par les exploitants d’établissements cinéma-tographiques » (appellation officialisée par l’art. L 115-1 du code du cinéma et de l’image animée), autrefois appelée « Taxe Spéciale Additionnelle », a été instaurée en 1948 et a constitué dès l’origine, la source de finan-cement du soutien financier de l’Etat à l’industrie cinématographique.A partir des années 80, et en fonction de l’évolution des modes de diffusion et d’accès à l’image animée, une taxe sur les services de télévision, puis sur les vidéogrammes, puis sur la vidéo à la demande et enfin sur les distributeurs de services de télévision, ont été mises en place. Toutes ces taxes constituent les sources de financements du CNC qui les redistribuent sous différentes formes notamment en subventions. Les principaux bénéficiaires sont les acteurs de l’industrie (auteurs, réalisateurs, producteurs, exploitants, distributeurs etc.).

Pour des raisons historiques la TSA n’a pas été appliquée dans les DOM, mais il faut rappeler que l’industrie est régie par le code de la cinématographie, dont les mécanismes d’aides dépendent des barèmes de la perception de la TSA. Hors la TSA n’étant pas applicable dans les DOM, tous les acteurs des DOM ne sont pas considérés comme leurs homologues de la métropole.Dans la mesure où les soutiens du CNC sont conditionnés au paiement de la taxe, ces mêmes soutiens de-meurent donc inaccessibles aux producteurs et distributeurs métropolitains et ultra-marins, à raison de l’exploi-tation de leurs films dans les départements d’outremer.

Après plusieurs tentatives de faire passer l’extension de la loi, c’est après des décennies de combat, en dé-cembre 2013, dans le projet de loi de finances que l’Assemblée Nationale adopte la loi, ratifiée par le Sénat.

Cela peut paraître anecdotique mais désormais nous pouvons prétendre à la mise en œuvre d’une politique du cinéma dans nos régions ultramarines comme dans toutes régions de métropole.

A titre indicatif, voici les taux avec une entrée en vigueur différée au 1er janvier 2015 et une montée en puis-sance progressive du taux de la taxe, comme l’indiqué ci-dessous.

Taux de la TSA applicables aux DOM1 % Du 1er janvier au 31 décembre 20152 % Du 1er janvier au 31 décembre 20163 % Du 1er janvier au 31 décembre 20175 % Du 1er janvier au 31 décembre 20186,5 % Du 1er janvier au 31 décembre 20198 % Du 1er janvier au 31 décembre 2020

Les DOM se verront appliquer le taux de droit commun de 10,72 % à compter du 1er janvier 2021.Ces délais et cette progressivité lente doivent permettre à chacun de régulariser les conditions d’application des régimes d’autorisation d’exercice pour les salles, de mettre en conformité les équipements et la billetterie et d’aménager certaines conditions d’exploitation spécifiques à l’outre-mer.

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b) Présentation, bilan et perspectives de la Convention de développement cinématographique et audiovisuelle signée entre l’Etat, le CNC et la Région Guyane

Intervention d’Aurore WAKSELMAN, conseillère spectacle vivant et cinéma à la Direction des Affaires Cultu-relles

L’aide à l’écriture s’adresse avant tout aux réalisateurs et aux scénaristes d’œuvres cinématographiques ou audiovisuelles. Cette aide financière concerne des projets avec une ébauche de scénario.L’aide au développement correspond à une participation aux frais de préparation et d’écriture, ou pour les dé-marches auprès des diffuseurs et des coproducteurs.

Concernant la production cinématographique de courte durée, le film documentaire, de fiction ou d’animation, doit avoir une durée inférieure à 60 minutes. Le comité de lecture se concentre sur les critères suivants : la qualité d’écriture du scénario et la filmographie du réalisateur. Le demandeur doit forcément être une société de production pour une demande d’aide à la production.

Il n’existe pas à l’heure actuelle d’aide à la production pour les longs-métrages, mais le sujet est en réflexion pour la signature de la prochaine convention triennale 2014, 2015, 2016.

Le cadre du traitement de ces aides est défini pour toutes les régions.

Pour plus d’informations : http://www.cr-guyane.fr/e-services/subvention-cinema-audiovisuel

c) Présentation du Bureau d’Accueil des Tournages

Lyne BENOIT, Chargée de mission BAT-Cellule Cinéma et arts visuels de la Région Guyane

L’année dernière la France entière dénombrait 4600 jours de tournages pour 156 films. L’Ile de France rassemble 44% des tournages contre 31% de délocalisations à l’étranger.Rien que pour les films de fiction, l’Ile de France concentre 46% des tournages et l’étranger 6%.

Les tournages en Guyane n’entrent pas dans ces statistiques puisque le Bureau d’Accueil des Tournages n’était pas encore adhérent au réseau Film France. La Guadeloupe accueille quant à elle un tournage de fiction durant 100 jours par an. Ces jours ne sont pas répertoriés car ils concernent une chaîne étrangère, la BBC.

En Guyane, de nombreux projets sont soutenus par la Région. Parmi les dossiers passés en commission, cer-tains projets sont en phase de développement. C’est le cas des œuvres suivantes : « Fleur de canne », « La troisième fois », « Kaz Touloulou » qui est une série déjà tournée, « Madame Cléante n’ira pas au cimetière » qui est en phase de développement, enfin « 32 jours » est un projet de long métrage d’un producteur français venu un mois en repérage grâce au BAT. Ce dernier projet devrait aboutir d’ici fin 2014.

Le Bureau d’Accueil des Tournages se rendra au Festival de Cannes cette année, en 2014.

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2 - Les circuits de diffusion et festivals

a) Cinéma Eldorado

Serge PASTORE, propriétaire du cinéma Eldorado à Cayenne

La volonté de l’Eldorado, dans sa nouvelle formule, est de créer un espace culturel au centre de Cayenne. La salle est désormais dédiée au cinéma, au théâtre, au concert ou au conte. Pour les producteurs et les réalisa-teurs, l’espace est ouvert aux ateliers de formation, aux master class ou aux castings. La salle peut aussi se louer pour des conférences, débats et hommages. La salle de 230 places reste bien sûr disponible pour la diffusion de film et de documentaire. Elle est toujours équipée en 35 mm et cherche à passer en numérique.

Au mois de mars 2014, l’Eldorado a proposé une sélection de films dans le cadre du Festival de la Femme. En avril, David MEROUR donne un festival de conte. La salle a également accueilli la 3ème édition du concours d’épellation des mots.Le Festival Nation de l’Education est un groupe de travail proposant une formation à des jeunes monteurs et une initiation aux principes de scénario et d’écriture.Depuis 2013, Marc MATHE s’occupe de la programmation des salles et un intervenant venu de l’Opéra de Lyon va gérer la programmation des concerts.

L’Eldorado n’est pour l’instant pas équipé en matériel de diffusion numérique. Etant donné le coût de cette ac-quisition, Serge PASTORE espère pouvoir compter sur le soutien et l’accompagnement des collectivités, pour la réalisation de ce projet.

b) Cinéma Le Toucan

Frédéric BELLENEY, directeur du cinéma municipal Le Toucan à Saint-Laurent du Maroni.

Le cinéma développe plusieurs volets d’actions.D’abord la diffusion de films loués à la société Films 10 du réseau Elizé. Il s’agit à 99% de films commerciaux mais il y a une demande réelle de blockbusters de la part du public. Il est quasiment impossible d’accéder aux films français ou étrangers, puisqu’il faut les louer à des distributeurs en métropole.

Depuis 5 ans se tient au mois d’octobre le festival America Molo Man, l’édition de cette année porte sur le thème des terres amérindiennes. Ce sont principalement des documentaires qui sont diffusés avec quelques fictions. La volonté est de montrer des films du bassin Caraïbes et de l’étranger, dans la mesure du possible. Cette an-née le festival proposera un film canadien et chilien montrant ainsi que la problématique amérindienne est plus vaste qu’on ne l’imagine. Les projections ont lieu le soir mais aussi en journée pour les scolaires. C’est l’occasion pour ces jeunes de voir un film en version originale et d’échanger avec le réalisateur.

Une fois par mois Ciné Américas propose un film moins attendu avec l’envie de faire venir davantage de films frontaliers.

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Ciné vacances permet de proposer des projections gratuites à Noël. Régulièrement des enfants participent à une formation de web reporter. Ils écrivent leur texte et filment des sujets. Récemment, dans le cadre du festival des cultures urbaines, une formation sur le clip vidéo a été proposée.

c) Actions du Conseil Général : Ciné Mo Péyi et future médiathèque Jean Martial

Le Conseil Général a développé différentes offres de diffusion cinématographique gratuite.- Ciné wara est une offre audiovisuelle mobile en plein air pendant les vacances scolaires durant la saison des wara. - Ciné an mo péyi concerne les quartiers populaires de Cayenne et ses environs ainsi que les EHPAD (Etablis-sement Hospitalier pour Personnes Agées Dépendantes).- Ciné rural est un ensemble de projections en plein air dans toute la Guyane pendant les mois de juillet et août. - Ciné Bib propose des films ludiques pour les enfants et des documentaires pour les adultes. Environ 450 personnes profitent de ces différents dispositifs sur l’ensemble de l’année.Le mois du film documentaire permet la promotion d’illustres personnages guyanais.

Ces actions s’attachent à multiplier les supports autour du thème choisi pour l’édition. Un intervenant qui maî-trise le sujet, échange avec le public, qui peut ensuite profiter d’une exposition, de livres ou de panneaux sur le thème du jour. Il s’agit là de toucher les adolescents, une tranche d’âge qui ne fréquente pas ou peu la biblio-thèque Franconie. Le cinéma devient en ce sens un outil d’approche.

Le nouvel espace Jean Martial qui intégrera le Musée des Cultures et l’actuel Musée Départemental, prévoit l’installation d’une cinémathèque. Sa mission : conserver et diffuser le patrimoine cinématographique guyanais. La cinémathèque permettra au grand public, aux chercheurs, aux amateurs et aux passionnés de se rencontrer autour de films anciens et contemporains. Seront disponibles également des affiches, des décors de studio, des costumes, des appareils de projection et d’enregistrement. Parmi les projets nous pouvons noter des ateliers pour le grand public et les scolaires, ainsi que la mise en place d’échanges de films avec des pays limitrophes. Les propriétaires de films anciens sont appelés à les don-ner à la cinémathèque pour le bien commun.

d) CICA Cinéma D’ici, Cinéma d’Ailleurs. Lettre communiquée pour les rencontres de l’audiovisuel et du cinéma

L’association CICA est une association loi 1901 qui œuvre dans le domaine du cinéma. La structure est en cours de réorganisation mais espère néanmoins mettre en place la 4ème édition des rencontres interrégionales du court-métrage et du documentaire en novembre 2014. Mises en place tous les 2 ans depuis 2006, ces rencontres ont permis aux professionnels du cinéma d’échanger avec différentes structures partenaires de Guadeloupe, de Dordogne et d’Haïti.

L’association appuie et aide différents projets autour du cinéma, développés par des associations, des munici-palités ou des collectivités.La formation se présente sous deux aspects : la formation des jeunes mais aussi celle des membres de l’asso-ciation aux différentes techniques cinématographiques. Le CICA est partenaire du Festival Cinamazonia et des actions du cinéma Le Toucan de Saint-Laurent du Maroni.

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e) Ciné au quartier

Didier URBAIN, président de l’association Atelier Vidéo et Multimédia (AVM)

L’opération Ciné au quartier existe depuis près de 5 ans et propose une éducation à l’image pour un public qui n’a jamais accès au type de film présenté, en présence du réalisateur. Avec la volonté de créer de la convivialité dans un quartier, AVM travaille toujours avec un soutien ou un relais local. Il peut s’agir d’un habitant, d’un res-taurant ou d’une association. Le public touché ne va pas au cinéma et regarde des films à la télévision ou sur tablette, il n’est pas forcément attiré par la programmation proposée mais par le moment créé. Le partenariat local se traduit bien souvent par la mise en place d’une buvette et d’un barbecue pour apporter un côté festif.

L’opération peut se tenir aussi bien en ville qu’à la gare routière de Saint-Laurent du Maroni ou dans un village de 20 maisons sur la route de Mana. Il est arrivé que le public soit exclusivement non francophone, dans ce cas, un adulte traduit en simultané.

En moyenne le Ciné au quartier rassemble 50 à 60 personnes avec une programmation par mois. Entre les financements de la mairie de Saint-Laurent du Maroni, de la DAC, de la Région et du Département le budget annuel s’élève à 13 000€ mais reste insuffisant. En effet, AVM ne perçoit aucune aide à l’investissement et cette économie très serrée ne permet pas d’entrete-nir ou de renouveler le matériel. Même si l’équipe est prête à continuer le bénévolat, elle demande une aide à l’achat de matériel auprès des différentes collectivités.

f) La Toile des Palmistes

Véronique LOIT, trésorière de l’association G-Cam

La deuxième édition de la Toile des Palmistes aura lieu en septembre 2014. La volonté de créer ce festival est née d’un constat, les équipes ne visionnaient pas les films sur lesquels elles travaillaient, faute de diffusion sur les chaînes locales. Il en était de même pour le grand public.

Le festival se tient en plein air sur la place des Palmistes à Cayenne et s’accompagne d’un concours de courts-métrages. Pour la première édition, parmi les 17 films rendus, 10 ont été sélectionnés pour être diffusés lors de l’événement. Les spectateurs ont aussi été invités à participer à un quizz interactif, devenant ainsi acteurs de la manifestation. En 2012, 14 films (documentaires et fictions) ont été projetés, tous tournés en Guyane. 1400 personnes sont venues en deux jours et une quinzaine d’adhérents de la G-CAM se sont investis pour organiser cet évène-ment. Les soutiens financiers émanaient de la Région, du Conseil Général, de la Mairie de Cayenne, de Canal + Guyane.

Le budget de 2012, incluant le travail des bénévoles s’élevait à 33 000€, il passe à 74 000€ pour 2014.

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Pour l’édition 2014, étant donné le manque de films guyanais et la volonté de s’ouvrir aux œuvres de nos voi-sins, la programmation va s’étendre vers les Antilles. Le concours de court-métrages, pour cette édition, sera lancé sur le thème « laché to chivé », à la mi-juillet. Les jeunes auront ainsi toutes les grandes vacances pour préparer et tourner leur film de 90 secondes.

Les objectifs de la Toile des Palmistes sont de rencontrer un public de non avertis en diffusant des films en plein air, tout en suscitant de nouvelles vocations.

g) Ciné club de l’Alliance française

Raphaël CAPDEVILLE, Responsable de l’Alliance française

L’Alliance Française ne dispose pas à proprement parler du cadre juridique très spécifique du ciné-club, mais propose tout de même 6 projections par an, ainsi que le festival Ciné au clair de lune depuis 2008.Depuis 2013, dans le cadre des jeudis de l’Encre, l’Alliance propose tous les derniers jeudis du mois, dans l’au-ditorium, une vision cinématographique hors des circuits commerciaux. Le cycle est annuel et s’organise autour d’une thématique ; le cinéma africain l’an passé, par exemple. Dans ce cadre, un système d’échange s’est mis en place avec le Festival des Ecrans Noirs, créé par Bassek Ba Kobhio, qui se tient tous les ans à Yaoundé au Cameroun. Ce réalisateur a été invité en Guyane, en novembre 2013, pour y présenter son film « Le silence de la forêt ».

DÉBAT

Les chaînes de télévision ne sont pas le seul moyen de diffuser des œuvres cinématographiques et leur parti-cipation n’est pas indispensable pour obtenir des aides du CNC ou d’une collectivité.

Ce format est un véritable tremplin, non seulement pour améliorer sa pratique cinématographique, mais aussi pour tester son potentiel d’auteur ou de réalisateur.

C’est dans ce sens que l’association G-CAM se tient à la disposition des jeunes auteurs et de ceux qui sou-haitent se lancer dans le court-métrage, afin de les mettre en contact avec des producteurs des Antilles et de la Guyane.

Il faut noter que plus la diffusion en festival sera facilitée, plus le court-métrage pourra se développer.

Pierre-Olivier PRADINAUD souligne qu’il ne faut pas hésiter à passer par des sociétés de production, car se donner les moyens de faire des beaux films reste la meilleure manière de faire reconnaître le cinéma guyanais. Il insiste sur le rôle d’une société de production qui est d’accompagner le réalisateur dans son projet, tout en trouvant les moyens financiers de lui faire voir le jour. Cette relation réalisateur / producteur est essentielle, même pour le court-métrage de fiction.

Jil SERVANT, producteur relève que pour l’instant, réaliser du mixage cinéma et de l’étalonnage est impos-sible en Guyane. Il faudrait se pencher sur la question. Créer un studio de mixage pour faire du doublage et du sous-titrage pourrait, par exemple, être un bon début.

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Les échanges ont également beaucoup portés sur les aides à l’écriture attribuées par la Région Guyane. Il semble que leurs rôles et modalités d’attribution soient encore flous pour certains. Peut-être faudrait-il envisa-ger une note d’information ou une réunion pour clairement énoncer en quoi elles consistent et à qui elles se destinent.

En conclusion, plus le format « court-métrage » sera valorisé et diffusé, plus l’envie d’en réaliser sera grande.

III - LA FORMATION

a) Présentation du Pôle image et de la politique audiovisuelle et cinématographique de la ville de Saint-Laurent du Maroni

Céline DELAVAL, Directrice des affaires culturelles et de la cohésion sociale de la Mairie de Saint-Laurent du Maroni

La politique audiovisuelle et cinématographique de la ville de Saint-Laurent du Maroni fait partie d’une politique culturelle globale et d’une volonté de faire de la culture un outil de politique publique, dans une ville en mutation. Les festivals comme celui des Cultures Urbaines ou America Molo Man sont des moyens de lutte contre la dis-crimination, favorisant la cohésion sociale et le mieux vivre ensemble. La mairie soutient la création par des aides financières avec l’aide du CNES, afin de participer à la sauvegarde du patrimoine culturel et artistique. En 2007 elle rachète sur fonds propres pour 400 000€ le cinéma Le Toucan, qui propose tous les ans le festival cinématographique America Molo Man.

Les partenariats mis en place favorisent les rencontres artistiques avec des publics éloignés ou en difficulté. Les différentes actions de formation des jeunes ont permis à certains d’acquérir une expérience et de la transmettre en tant qu’intervenant professionnel.

En septembre 2014, ouvrira dans le camp de la Transportation le Pôle Image et Multimédia de l’ouest en par-tenariat avec l’association AVM. Il vient rejoindre la dynamique de Pôle d’excellence des arts de la scène et du spectacle vivant, développée avec la compagnie de théâtre Ks and Co et son école théâtre Kokolampoe, le Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine et la bibliothèque municipale.

Ce pôle concernera également Awala-Yalimapo, Apatou et Mana. Il sera dédié à la formation artistique, à la préparation des jeunes pour intégrer des écoles de cinéma, de journalisme ou de multimédia. Il participera à l’action du Bureau d’Accueil des Tournages et interviendra dans les écoles et les quartiers pour former les jeunes à l’image.Le pôle proposera également de louer une unité de tournage, de montage ou de projection et d’épauler un ciné club.

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Présentation du Pôle Image par Didier URBAIN, président de l’association Atelier Vidéo et Multimédia (AVM)

Il existe de nombreux pôles images de par le monde, plus d’une quinzaine en métropole, certains reconnus par le Ministère de la Culture et le CNC, sous le label : «Pôle régional d’éducation artistique et de formation au cinéma et à l’audiovisuel» dont les principales missions sont :• d’animer un réseau régional• d’être un centre de ressources• de proposer des formations

Au-delà de ces missions, notre Pôle Image et Multimédia de St-Laurent du Maroni va s’inscrire sur l’ensemble des activités et des métiers qui forment les maillons de la filière audiovisuelle et de la filière multimédia.

La formation est envisagée sous 2 angles : professionnelle et universitaire, grâce à notre partenaire de métro-pole Ardèche Images et ses liens avec l’université de Grenoble.

À cela, nous ajoutons une pépinière d’entreprises destinée à faciliter la création d’activités en apportant un sou-tien technique, des conseils et des services aux porteurs de projets.

En terme de planning, l’ouverture est prévue à la rentrée scolaire 2014/2015 avec une montée en puissance en 2015 et 2016.

Le projet s’inscrit dans celui de la ville de Saint-Laurent du Maroni qui prévoit la réalisation d’un réseau d’initia-tive publique, afin de mettre en place l’accès à Internet en très haut débit, d’ici 2016.

b) Dispositif écoles, collèges, lycéens et apprentis au cinéma

Marc MATHE, gérant de M&CO films, structure coordinatrice régionale des dispositifs nationaux d’éducation à l’image

L’objectif de ce dispositif national, interministériel, porté par le CNC et la DAC avec un soutien du Conseil Ré-gional, est de faire découvrir le cinéma aux scolaires.Le CNC a créé des fiches pédagogiques pour tous les films choisis en commissions, pilotées par le CNC. Ces films sont répertoriés dans une liste et chaque commission locale (DAC, Conseil Régional, Conseil Général et coordinateur) y choisit des films à proposer aux écoles, collèges, lycées et apprentis. Il s’agit de films du patri-moine, d’œuvres contemporaines, de films courts et de cinéma d’animation.

Le dispositif a d’abord été ouvert à Cayenne (cinéma Eldorado), Kourou (cinéma Urania) et Saint-Laurent (ci-néma Le Toucan) mais avec la volonté de l’étendre. L’objectif est d’emmener le plus possible d’élèves vers ces salles afin de les sensibiliser à l’art cinématogra-phique, même si le transport reste la principale difficulté logistique. L’an dernier, 2678 élèves de primaires, 1549 collégiens et 369 lycéens en ont profité, leur nombre est en aug-mentation cette année.

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Programmation 2014

Primaire : « Le cirque » de Charlie Chaplin6ème/5ème : « Joue-la comme Beckham » de Gurinder Chadha4ème/3ème : « La visite de la fanfare » d’Eran KolirinLycée : « La mouche » de David Cronenberg

c) Option cinéma au lycée Lama-Prévot de Rémire-Montjoly

Christian MENDIVE, Inspecteur d’Académie et Inspecteur régional de lettres

Le lycée LAMA-PREVOT à Rémire-Montjoly propose une spécialité cinéma pour les classes de 1ère et termi-nale littéraire, soit 5h de cours par semaine. Les élèves sont formés à l’écriture de scénario, de court-métrage et à l’analyse filmique. L’enseignement se veut exigeant et difficile.Le programme des films est choisi au niveau national. Cette année, les élèves ont par exemple travaillé sur « Conte d’été » d’Eric ROHMER ou « L’étrange affaire Angelica » de Manuel DE OLIVEIRA. L’année prochaine, « De battre mon cœur s’est arrêté » de Jacques AUDIARD sera au programme. Une demande a été faite pour ouvrir une option facultative pour tous les élèves de l’établissement, toutes séries confondues.

Cet enseignement n’a pas de visée professionnelle mais considère que le cinéma est un passage formateur pour développer la sensibilité et l’esprit critique. La construction d’une telle culture est une grande valeur ajou-tée pour la formation des jeunes. Le lycée dispose également d’un centre de ressource cinématographique, ouvert à tous ceux qui enseignent le cinéma en Guyane.

Le souhait a été formulé d’ouvrir une option cinéma facultative au lycée Léopold Elfort de Mana à la rentrée prochaine. Un embryon de classe aménagée au collège Justin Catayée donne déjà de bons résultats. Cette classe d’élèves de 4ème et 3ème avec un profil de « décrocheur » travaille principalement sur le documentaire.

Ces enseignements artistiques ne pourraient exister avec l’Education Nationale seule mais grâce à un partena-riat fort avec le ministère de la Culture, la DAC et tous les intervenants du milieu qui se rendent dans les classes.

d) Dispositif Passeur d‘Images Didier URBAIN, Président de l’association AVM (atelier vidéo multimédia)

Le dispositif Passeur d’Images initié par le ministère de la Culture et le CNC est destiné à un public défavorisé, les jeunes notamment, éloignées des pratiques cinématographiques en général. Passeur d’images se tient hors temps scolaire et consiste à mettre en place des projets d’actions culturelles.

Il existe une coordination nationale très active et 27 coordinations régionales. En Guyane c’est l’association AVM qui est en charge de relancer l’activité avec 3 axes prioritaires :

- des ateliers pratiques sur 5 jours minimum ou 10 demi-journées, avec des intervenants extérieurs pour la pro-duction finale d’un film, d’un reportage ou d’un clip.

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- des coupons de réduction pour favoriser l’accès aux salles de cinéma.- des séances de rencontres/projections de film, en présence du réalisateur ou d’un membre de l’équipe, suivies d’un débat. Cette année la priorité a été donnée aux films guyanais ou en rapport avec la Guyane.

Bilan : Après 6 mois d’activité, l’association a mis en place une opération coupon de réduction avec la Mairie de Ma-toury et le cinéma Agora, 5 ateliers pratiques ont été acceptés en comité de pilotage tout comme 2 nouvelles opérations tarif réduit pour Matoury et Kourou.

Les financements proviennent de la DAC Guyane et de la Région. Des cofinancements sont mis en place avec les DSU et quelques partenaires. Passeur d’Images n’intervient qu’à 50% du financement du projet, à charge du porteur de trouver le reste. Le plus souvent les projets sont menés par les communes mais des associations peuvent aussi en proposer.

e) Accompagnement à la formation de la Direction des Affaires culturelles

Aurore WAKSELMAN, Conseillère spectacle vivant, cinéma et audiovisuel à la DAC

La DAC intervient sur plusieurs aspects. D’abord le volet formation longue et/ou diplômante qui accompagne 15 à 20 jeunes par an dans les domaines du spectacle vivant, des arts plastiques et du cinéma. L’accompa-gnement ne se fait pas seulement sur une année, un renouvellement peut être envisagé pour aller jusqu’au diplôme. L’intervention est sous forme de prise en charge avec l’organisme de formation du coût pédagogique, jusqu’à 80% de celui-ci.

La formation professionnelle relève de la compétence de la Région mais la DAC intervient tout de même dans le cadre de la formation continue pour les professionnels. Elle soutient notamment l’association du G.R.E.C (Groupe de recherches et d’essais cinématographiques) qui propose des formations pour écrire et réaliser son film. Un quota « Guyane » est réservé pour les sessions en Corse ou aux Antilles. Quand le stage se tient en Guyane, les participants guyanais sont bien sûr plus nombreux.

La DAC Guyane travaille selon une politique globale d’éducation à l’image qui passe par des dispositifs sco-laires, les ateliers Passeur d’Images, l’option cinéma au lycée et le centre de ressource cinématographique.

f) Accompagnement à la formation de la Région Guyane

Yveline LALSIE, Chargée de mission formation à la Région

L’aide individuelle à la formation de la Région Guyane s’organise autour de dispositifs pour des actifs. S’agis-sant des salariés, l’aide est gérée en Région mais pour les demandeurs d’emploi un guichet unique existe dé-sormais via le Pôle Emploi. L’aide à la formation finance tout ou partie du coût pédagogique, si ce dernier n’est pas disponible dans les programmes régionaux, et peut compléter d’autres financements via une OPCA (organisme paritaire collecteur agréé) ou un DIF (droit individuel à la formation).

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Les bénéficiaires sont les demandeurs d’emploi inscrits en Guyane et sortis du système universitaire ou scolaire depuis au moins un an. Le parcours est suivi et validé par un conseiller Pôle Emploi. La Région choisit les formations au sein d’une commission mixte qui se tient mensuellement au Pôle Emploi. Les projets doivent déboucher sur une qualification ou être liés à un besoin d’emploi, une création/reprise d’en-treprise, ou corrélés à un projet artistique, validé par une instance ou personnalité qualifiée de la culture, des arts ou du spectacle. Ces formations ne doivent pas excéder 12 mois.

Pour bénéficier de ces financements, il faut obligatoirement être inscrit au Pôle Emploi. La Région et Pôle Emploi participent de moitié au financement, prévoient une rémunération pour le temps de formation du demandeur et une aide à l’installation si elle se tient hors du département. Pour les formations d’une durée supérieure à 12 mois, un dossier spécifique doit être rempli, comprenant avis d’imposition et lettre de motivation.

En 6 mois, 71 dossiers ont été financés pour des formations d’une durée inférieure ou supérieure à 600h.

DÉBAT

La question de la formation reste posée, malgré les nombreux dispositifs d’accompagnement, nous manquons encore en Guyane de structures qui mènent à la professionnalisation dans le domaine cinématographique et audiovisuel. Si une grosse production se présente à ce jour, nous n’avons pas assez de techniciens formés pour travailler sur le film.

Pourquoi ne pas avancer et travailler à la création d’un BTS, d’un master ou de classes préparatoires aux grandes écoles ? En effet se pose la question du bon moment. Les intervenants se sont interrogés sur la nécessité d’enclencher des dispositifs dès à présent ou une fois que la demande en tournage et en personnel, tant au niveau local que pour les productions extérieures, sera grandissante.

L’idée a été émise par Philippe BONIFAY, scénariste, de proposer un système d’échange. Si la Région finance une formation alors les stages ou le film de fin d’études doivent avoir lieu en Guyane. Ce pourrait être un moyen d’assurer le retour des jeunes dans le département.

Il reste certain que la formation va de paire avec le développement de la filière. Il faut désormais réfléchir à une articulation logique, dans l’intérêt de tous.

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Conclusion

Cette réunion de tous les acteurs de l’audiovisuel et du cinéma guyanais, est essentielle pour renforcer effi-cacement ces secteurs économiques et culturels, indispensables au développement et au rayonnement de la Guyane.

Notre association souhaite poursuivre ce type d’événement. Nous sommes encouragés dans cette démarche, au vu du soutien financier de la Région Guyane et de la présence d’autant de partenaires institutionnels et pri-vés, des faits qui démontrent l’intérêt de tous, de développer l’audiovisuel et le cinéma guyanais.

L’implication des chaînes locales dans les coproductions, la mise à disposition de fonds et de mécanismes huilés, par les institutions locales, ainsi que la professionnalisation des porteurs de projets, nous semblent être les 3 leviers indispensables, en Guyane, pour permettre à de plus en plus de projets de qualité de voir le jour.

Le Bureau d’Accueil des Tournages, et d’une manière générale, l’accueil de tournages extérieur sont aussi le gage d’une amélioration des compétences locales et du développement ou du renforcement de nombreux em-plois. Une politique doit être menée dans ce sens.

De grands projets de films doivent être envisagés en Guyane, en coopération avec les institutions locales et les professionnels du département. C’est ensemble que nous pourront séduire ces grosses productions nationales ou internationales.

La formation des techniciens doit aller de paire avec cette évolution et devrait même être anticipée, pour per-mettre à toutes les productions de trouver facilement les ressources humaines nécessaires à leurs films, un atout indispensable.

La Guyane a un potentiel de décors importants. Elle possède un cadre juridique et économique rassurant. Elle est unique par sa population exceptionnellement diversifiée. Elle est rare par les histoires qu’elle recèle. Elle est un miroir surprenant du monde. Pour toutes ces raisons, nous pouvons croire qu’en continuant à travailler ensemble, la Guyane s’affirmera bientôt comme un territoire de Cinéma.