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Le Traitement Médical de la Tuberculose Pr F. Lucht, Pr E. Botelho-Nevers Université Jean Monnet-Université Lyon CHU de Saint-Etienne DU Grenoble 08/02/2018 The year 2015 is a watershed moment in the battle against tuberculosis (TB). It marks the deadline for global TB targets set in the context of the Millennium Development Goals (MDGs), and is a year of transitions: from the MDGs to a new era of Sustainable Development Goals (SDGs), and from the Stop TB Strategy to the End TB Strategy.

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Le Traitement Médical

de la Tuberculose

Pr F. Lucht, Pr E. Botelho-Nevers

Université Jean Monnet-Université Lyon

CHU de Saint-Etienne

DU Grenoble 08/02/2018

The year 2015 is a watershed moment in the battle against

tuberculosis (TB). It marks the deadline for global TB targets

set in the context of the Millennium Development Goals

(MDGs), and is a year of transitions: from the MDGs to a new

era of Sustainable Development Goals (SDGs), and from the

Stop TB Strategy to the End TB Strategy.

IDSA Guidelines Clinical Infectious Diseases ; 2016 ; 63 : 147 -195

Epidémiologie

2 milliards d’infectés

2015: 10,4 millions de nouveaux cas (6,1 millions de cas rapportés) (Inde,

Chine, Nigeria, Pakistan, Afrique du Sud=60%)

Dont 80% de formes pulmonaires et 57% de formes pulmonaires

contagieuses

Coinfection VIH dans 11% des cas (3/4 Afrique)

1,8 millions de morts par an (0.4 million HIV+): 10ème cause de mortalité

Estimation à 480 000 cas/an (4,6 %) des nouveaux cas de tuberculose

sont multi-résistants (R à INH et Rifampicine) et + 100 000 cas R à la

rifampicine

– 45% des cas sont en Inde, Chine et Fédération de Russie

– 125 000 réellement déclarés

– 53% des cas traités précédemment

TTT efficace dans 83% des TB (2014 cohort), 52% pour les MDR/RR-TB

(2013 cohort) et 28% pour les XDR-TB (2013 cohort).

Rapport OMS 2016 (data 202 pays)

http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/250441/1/9789241565394-eng.pdf?ua=1

En 1973: 60 cas/100 000

France: pays de faible incidence

Mais…..

Mais……

Surtout les personnes

vivant avec le VIH et

migrants

Rôle de la précarité et

de l’insalubrité

2013: 83 souches MDR

dont 22 souches XDR

Le problème émergeant: la

résistance

MDR: résistance à INH et Rifampicine

XDR (Extensively Drug Resistance):

résistance à INH et Rifampicine et FQ et

au moins 1 aminoside de réserve

(capréomycine, kanamycine,

amikacine)

Epidémiologie MDR et XDR

Antituberculeux

1944

p=0.02

p=0.19

p=0.36

1954

De 18 à 9 mois de TTT

Puis 6 mois avec la

réintroduction de PZA

à petites doses

Streptomycine

S. Waksman Prix Nobel en 1952: il avait prédit l’éradication de la

tuberculose. La résistance apparait dés 1958!

Posologie de 15 mg/kg/j (sans dépasser 1 g/j) en une injection (intramusculaire ou perfusion intraveineuse de 60 minutes).

La dose cumulée ne devrait pas dépasser 120 g.

Elle possède une forte activité bactéricide sur les bacilles extra-cellulaires.

Elle fait partie des antituberculeux majeurs répertoriés par l’O.M.S.

N’est plus utilisée en première intention dans la plupart des pays aujourd’hui du fait de son administration parentérale exclusive et de

sa toxicité rénale et auditive dose-dépendante.

La streptomycine est utilisée en deuxième intention en cas de tuberculose résistante à la rifampicine ou en cas d’atteinte de la fonction hépatique, gênant l’utilisation des autres antituberculeux de première ligne potentiellement hépatotoxiques.

Son élimination est exclusivement rénale.

La surveillance est rénale et auditive

Tuberculose « classique »

1. Isoniazide (Rimifon®)

Comprimés à 50 et 150 mg, ampoules IV ou IM à 500 mg. Abréviation

commune : INH.

Puissamment et rapidement bactéricide

II est utilisé à la posologie de 3-5 mg/kg/j (acétyleurs lents-rapides)

L’isoniazide est actif sur les bacilles des cavernes et à un moindre

degré sur les bacilles intramacrophagiques.

Il n’a pas d’activité sur les bacilles du caséum solide.

Les principaux effets secondaires: nausées, simple élévation des

transaminases ou hépatite médicamenteuse dose-dépendante,

polynévrites sensitivo-motrices (surtout en cas de carence en vit B6),

troubles neuropsychiques, névralgies cervico-brachiales (syndrome

épaule-main) et syndromes rhumatoïdes.

La supplémentation en pyridoxine (vitamine B6) recommandée pour

limiter la toxicité neurologique de l’INH chez le patient dénutri

2. Rifampicine (Rifadine® et

Rimactan®)

Gélules à 300 mg et suspension sirupeuse : 100 mg/cuillère mesure, flacons IV à

600 mg. Abréviation commune : RMP.

Elle est utilisée à la dose de 10 mg/kg/j

Bactéricide, elle est active sur les bacilles des cavernes, du caséum solide et sur

les bacilles intra-macrophagiques: activité stérilisante

La molécule est un puissant inducteur enzymatique microsomal, provoquant

d’importantes interactions médicamenteuses, en particulier avec les

oestroprogestatifs, les anticoagulants oraux,…

La rifampicine colore les excrétas (larmes, urines, sperme) en rouge orange

(prévenir les porteurs de lentilles).

Elle peut induire des phénomènes immuno-allergiques (thrombopénie, anémie

hémolytique, insuffisance rénale aiguë par TNIA), surtout lors des prises

discontinues du médicament.

Rifabutine (Ansatipine®): 450 à 600 mg/j si tuberculose-R

3. Pyrazinamide (Pirilène®)

Comprimés à 500 mg. Abréviation commune : PZA

II est utilisé à la posologie de 25 à 30 mg/kg/j.

Il est contre-indiqué en cas d’insuffisance hépatocellulaire ou d’insuffisance rénale.

Bactéricide, il est uniquement actif sur les bacilles intramacrophagiques et son activité à ce niveau est forte, détruisant les bacilles quiescents pouvant rester plusieurs années dans les macrophages: stérilisant

Il évite donc les rechutes et a permis de raccourcir le traitement antituberculeux à 6 mois+++.

Ce médicament a une toxicité hépatique, dose dépendante, moindre que celle de celle de l’isoniazide.

Il provoque une hyperuricémie, (l’absence d’hyperuricémie doit faire douter de la prise du traitement), le plus souvent asymptomatique et ne nécessitant un traitement spécifique qu’en cas de signes cliniques (arthralgies, crises de goutte).

Photosensibilisation

4. Éthambutol (Dexambutol®

et Myambutol®)

Dexambutol® à 250 et 500 mg Myambutol® à 100 et 400 mg.

Abréviation commune : EMB.

II est utilisé à la posologie de 20 à 25 mg/kg/j.

Ce médicament est bactériostatique et agit sur les bacilles des

cavernes et sur les bacilles intramacrophagiques mais n’a pas

d’action sur les bacilles du caséum solide.

Mais prévient la multirésistance +++

La principale complication est ophtalmologique, avec névrite

optique rétrobulbaire se manifestant initialement par un trouble de la

vision des couleurs (dyschromatopsie) puis par une baisse de l’acuité

visuelle (surtout pour des doses ≥ 25 mg/kg/j, en cas d’ éthylisme

chronique, ou chez l’insuffisant rénal).

Cela impose une consultation d’ophtalmologie avant la mise en route

du traitement, puis tous les mois tant que le médicament est poursuivi.

Le premier objectif de la polychimiothérapie

Est l’action synergique des antibiotiques sur les

différentes populations de bacilles qui permet d’obtenir la guérison en 6 mois et d’éviter la

rechute à bacilles sensibles.

C’est la rifampicine, associée à l’isoniazide, qui a

permis dans un premier temps de réduire la durée

du traitement de 18 à 9 mois, en raison de son

action sur les bacilles à multiplication lente du

caséum.

Le pyrazinamide, grâce à son action sur les bacilles

intracellulaires, a permis de réduire dans un second

temps la durée du traitement de 9 à 6 mois.

Temps raccourci implique meilleure observance

Le deuxième objectif de la polychimiothérapie

Empêcher la sélection de mutants résistants à l’origine de

rechutes à bacilles résistants.

Il y a dans les lésions excavées (cavernes, 108 bacilles) d’un

malade infecté par une souche normalement sensible, 1 sur 106

bacilles résistants à l’isoniazide et 1 sur 107 résistants à la

rifampicine.

L’éthambutol, antibiotique bactériostatique, jouerait un rôle en

évitant la sélection de mutants résistants à la rifampicine en cas

de tuberculose multibacillaire à souche d’emblée résistante à

l’isoniazide (résistance dite primaire),

Observée chez moins de 5 % des patients n’ayant jamais reçu

d’antituberculeux (chiffre stable en France depuis une dizaine

d’années).

Tuberculose maladie

Tuberculose maladie

Tuberculose maladie:

association fixe

La prescription d'une spécialité commercialisée (Rifater®) associant

dans le même comprimé rifampicine, isoniazide et pyrazinamide (1

comprimé / 12 kg de poids par jour) 2 mois,

Puis d'une spécialité (Rifinah®) associant dans le même comprimé

rifampicine et isoniazide (1 comprimé par 30 kg par jour) 4 mois,

A l'avantage, d'une meilleure observance, d’une simplicité de

prescription et de logistique

Dans certains cas, il peut être nécessaire d'avoir recours à la prise

contrôlée des médicaments en présence d'une tierce personne,

d'utiliser la voie parentérale

Pas de différence des associations fixes par rapport aux cp

« classiques », en terme de succès, de mortalité, d’ES

L’isolement fait partie du

traitement

En cas de tuberculose bacillifère, l'isolement,

avec ou sans hospitalisation, est recommandé

pendant la phase de contagiosité, laquelle peut

être évaluée à 10-15 jours.

La levée de l'isolement peut être décidée au vu

de l'amélioration clinique, du retour à l'apyrexie

et d'une négativation de l'examen microscopique direct des crachats.

En cas de doute sur l'existence d'une résistance

des bacilles (zone d’endémie, multitraité,…),

l'isolement doit être prolongé.

L’isolement

Surveillance

Durées de traitement

Bacille sensible:

Tuberculose pulmonaire, séreuse, ganglionnaire: 6

mois

Tuberculose osseuse: 9 à 12 mois

Tuberculose méningée, SNC: 12-18 mois

Faut-il doser les antituberculeux?

HAART Interactions

, black people

TTT associés au TTT anti BK

Corticoïdes?

1mg/kg

Puis décroissance

Mayosi BM,N Engl J Med 2014; 371:2534. Sauf péricardite constrictive

Vit D?

Discuté…

Tuberculose latente

IDR et IGRA

1-Concernant le choix des tests pour le dépistage de l’ITL :

Les tests IGRA sont à privilégier en remplacement de l’IDR sur les populations suivantes :

Les patients avant mise sous traitement par anti-TNF α

Les personnes âgées de plus de 80 ans

Les enfants migrants de 5 à 15 ans

Lors des enquêtes autour d’un cas, les IGRA ou l’IDR peuvent être utilisés avec toutefois

des bénéfices soulignés en faveur des IGRA : moins de faux positifs et moins de perdus

de vue.

Sur la population des personnels de santé, à l’embauche, un test IGRA pour toute IDR

>5mm.

2- Le dépistage par test IGRA doit faire partie du bilan initial chez HIV à risque

3-Concernant le diagnostic de la Tuberculose active :

Chez l’enfant, les IGRA peuvent être utilisés sans limite d’âge.

Chez l’adulte, le HSCP ne recommande pas l’utilisation des IGRA

Pour accéder au texte complet des recommandations du HSCP, veuillez cliquer sur le lien suivant.

http://www.hcsp.fr/docspdf/avisrapports/hcspa20110701_interferongamma.pdf

En cas de tuberculose latente

Caractérisée par le virage simple des réactions cutanées à la tuberculine,

par une augmentation de la récation si BCG ou par un test IGRA positif.

Une chimioprophylaxie peut-être proposée.

C’est une mesure individuelle qui doit viser tout particulièrement les jeunes

enfants, les adolescents et les sujets immunodéprimés.

Le traitement recommandé est l'isoniazide en monothérapie, à la dose de

5 mg/kg/j pendant 9 mois.

Un traitement associant rifampicine et isoniazide pendant 3 mois est aussi

efficace et parait le plus « raisonnable » (10% de souches INH-R)

Ce traitement permet, chez l'immunocompétent, de réduire l'incidence

de la tuberculose-maladie de 50 à 65 %.

Chez les sujets infectés par le V.I.H., isoniazide 1 an réduit le risque de

tuberculose.

Un traitement prophylactique, surtout s'il s'agit d'une monothérapie, ne

doit jamais être prescrit en cas de suspicion de tuberculose évolutive (RT-

BK), afin d'éviter le risque de sélectionner un mutant résistant.

Effets secondaires des

traitements anti-

tuberculeux

Hyperuricémie et pyrazinamide

Au cours du traitement par le pyrazinamide, on observe dans

environ la moitié des cas une augmentation de l'uricémie.

arthralgies, plus rarement crises de goutte.

La goutte, qui doit être traitée par un uricosurique, peut

entraîner l'arrêt du pyrazinamide si l'adaptation de la

posologie n'est pas suffisante pour éviter leur réapparition.

En l'absence de signes cliniques, la surveillance

systématique de l'uricémie sous traitement est inutile.

L'hyperuricémie initiale peut être un des indicateurs de

l'observance du traitement.

Cas particuliers

Femme enceinte

En 2011, 200 000 cas de TB en cours de grossesse dans le monde

En cas de tuberculose-maladie, le traitement curatif de la tuberculose est

impératif chez la femme enceinte.

La rifampicine doit a priori être évitée au cours des dernières semaines de

grossesse: hémorragies maternelles et néonatales mais lorsque l'utilisation est

indispensable, elles peuvent être prévenues par l'administration systématique de

vitamine K1 à la mère puis à l'enfant.

L'administration d'isoniazide au cours de la grossesse doit s'accompagner d'une

prescription systématique de vitamine B6.

L'éthambutol ne présente pas de contre-indication particulière au cours de la

grossesse.

Le pyrazinamide est utilisé dans le schéma OMS

Les aminosides tels que l'amikacine doivent être a priori évités. Si leur utilisation est

indispensable, elle doit être la plus brève possible en raison du risque de toxicité

cochléo-vestibulaire pour l'enfant.

Les fluoroquinolones ne doivent être utilisée QUE si il n’y a pas d’alternative chez

la femme enceinte.

Lecrat.org

Insuffisant rénal

clairance de la créatinine > 30 ml/min: le traitement

antituberculeux standard est recommandé ; l’éthambutol

étant utilisé dans la fourchette basse de posologie (15

mg/kg)

clairance < 30 ml/min: il est recommandé de réduire la

posologie d’éthambutol à 7-10 mg/kg, de réduire celle du

pyrazinamide à 15 mg/kg et de l’isoniazide à 3 mg/kg

Hémodialyse:

Après la dialyse

sitegpr.com

Enfant

En France le traitement recommandé est l’association isoniazide-rifampicine- pyrazinamide +/- ethambutol

L’utilisation de l’éthambutol est réservée aux cas riches en bacilles ou suspect d’être à bacilles résistants.

Chez l’enfant de moins de 2 ans, il est recommandé d’administrer l’isoniazide à la posologie de 10 mg/kg/j

Contre-indication ou R à l’un des

antituberculeux majeurs: que faire?

La durée du traitement est augmentée : à 9 mois en cas de contre-

indication au pyrazinamide ou à l’isoniazide, à 12 mois en cas de

contre-indication à la rifampicine.

S’il est impossible d’utiliser la rifampicine, le traitement peut

comporter l’association isoniazide/ éthambutol/pyrazinamide plus ou

moins streptomycine (amikacine) pendant trois mois, suivie de 9 mois

de bithérapie par isoniazide et éthambutol.

Si au cours d’un traitement classique la rifampicine doit être

interrompue après 3 mois de traitement, elle peut être remplacée par

l’éthambutol, l’association isoniazide/éthambutol devant être

poursuivie pendant 6 mois.

En cas de contre-indication à l’isoniazide, l’association

rifampicine/éthambutol/pyrazinamide pendant 6 mois semble être

quasi-équivalente à un TTT classique.

L’utilisation d’une FQ en remplacement d’un antituberculeux de 1ère

ligne peut-être proposée sans toutefois que l’on connaisse la durée

de traitement optimal

ATS 2003

Gestion des interruptions

Patient HIV At least one-third of people living with HIV worldwide in 2015

were infected with TB bacteria.

People living with HIV are 20 to 30 times more likely to develop

active TB disease than people without HIV.

HIV and TB form a lethal combination, each speeding the other's

progress.

In 2015 about 0.4 million people died of HIV-associated TB. About

35% of deaths among HIV-positive people were due to TB in

2015.

In 2015 there were an estimated 1.2 million new cases of TB

amongst people who were HIV-positive, 71% of whom were

living in Africa.

Syndrome de reconstitution

immune

"immune reconstitution inflammatory syndrome" (IRIS)

describes a collection of inflammatory disorders associated

with paradoxical worsening of preexisting infectious processes following the initiation of highly active antiretroviral

therapy (HAART) in HIV-infected individuals.

Increases in T lymphocytes after initiation of HAART are also

accompanied by increased in vitro lymphocyte proliferation

responses, increased markers of immune activation, and

pathogen-specific delayed hypersensitivity.

Les grands principes chez HIV

Commencer par traiter la tuberculose si

découverte VIH+

Privilégier la Rifabutine (Ansatipine®) car peu d’interactions avec les IP

Ne pas retarder la HAART de plus de 15 jours par crainte d’un SRI si CD4 < 50 (immediate HAART); attendre 4-8 semaines si CD4>50 (early HAART)

En cas de SRI, prednisone 1.25 mg/kg/j 2 à 4 semaines avec décroissance sur 6–12 semaines

A NE PAS LIRE!!!

Très nombreuses!!!

Autres situations

1. Chez les malades avec corticothérapie au long cours:

il est recommandé d’augmenter les doses de corticoïdes de 30 à

50 % du fait de l’induction enzymatique induite par la rifampicine.

il est recommandé de ne pas modifier le traitement

antituberculeux

2. Chez les malades sous anti-TNF: arrêter l’anti-TNF et débuter un

traitement antituberculeux standard

3. Chez les sujets âgés : tolérance au traitement plus difficile.

Vigilance sur la toxicité hépatique de l’INH et privilégier 3 mg/kg/j

4. Chez les femmes sous CO: induction du CO par la rifampicine donc utiliser un autre moyen contraceptif

Traitement de la

tuberculose

résistante

Dr Nicolas Veziris Laboratoire de Bactériologie, Pitié-Salpêtrière

Centre National de Référence des Mycobactéries

Assay Procedure for the MTB/RIF Test

Boehme CC et al. N Engl J Med 2010;363:1005-1015

Rapid Molecular Detection of Tuberculosis and Rifampin Resistance

Catharina C. Boehme, et al. N Engl J Med Volume 363(11):1005-1015

The use of the rapid test Xpert MTB/RIF® has

expanded substantially since 2010, when WHO first

recommended its use.

The test simultaneously detects TB and resistance to

rifampicin, the most important TB medicine.

Diagnosis can be made within 2 hours and the test is

now recommended by WHO as the initial diagnostic

test in all persons with signs and symptoms of TB.

Etudes complémentaires et indispensables

Génotypiques

Gènes katG, inhA: résistance àl’isoniazide, àl’éthionamide

Gène pncA: résistance au pyrazinamide

Gènes gyrA, gyrB: résistances aux fluoroquinolones

Phénotypiques

Antibiogramme complet des molécules de première et de seconde ligne

Schéma MDR FQ: lévofloxacine 500 mg/j ,

moxifloxacine?, ofloxacine

Ethambutol

Pyrazinamide

Streptomycine > capréomycine > kanamycine > amikacine pendant 6 mois ou 4 mois après conversion des cultures

Éthionamide (Trécator 250 mg, 15-20 mg/kg/j) (± bactéricide, peu cher), à dose progressivement croissante, peu toxique (confusion, allergie,…) Ou Délamanide (Deltiba® cp à 50 mg – 100 mg X 2/J)

18 mois après stérilisation des cultures ou 12 mois au total (WHO)

Schéma XDR TMC 207 (bédaquiline Sirturo®): 400 mg 1X/j 2 sem puis 200

mg 3 X/sem 22 sem avec aliments. Cp à 100 mg.

Ethambutol ou Pyrazinamide ou FQ (Levofloxacine, moxifloxacine, ofloxacine)

1 injectable actif 6 mois (Streptomycine > capréomycine (Capastat®) > kanamycine > amikacine)

Thioamides (Trécator 250 mg, 15-20 mg/kg/j) (± bactéricide, peu cher, peu toxique), à dose progressivement croissante

Cyclosérine (tendance suicidaire) ou PAS (Paser® 4g sachet X 3/J; mauvaise tolérance gastrique)

Linezolid: 300-1200 mg/J préférentiel: 600 mg/j

18 mois après stérilisation des cultures (sauf injectable: 6 mois)

Cyclosérine (ATU)

Bactériostatique

Posologie: 10-15mg/kg/j en dehors des repas

Dosages sanguins

pic à T 4h 15-30mg/l - résiduel <5mg/l

Effets secondaires : délire, dépression, vertiges,

céphalées, somnolence, myoclonies, crises

convulsives, fièvre, rash.

Supplémentation en B6 recommandée

Oxazolidinones

Linezolide

2012

600 mg/j initialement

600 ou 300 mg ensuite

194 patients

MDR-TB

R aux FQ

20 études

« favorable

outcome »

conversio

n

guérison

Fin TTT

sans

décès

Eur. Resp. J Sept 2014

78,8%

37,6%

p<0.001

Effets secondaires linezolide:

N Engl J Med. 2012 Oct 18;367(16):1508-18

Eur Respir J 2014; in press

Diarylquinolines: Bedaquiline TMC 207

1er essai, de phase 2b, comparant le TMC 207 vs placebo pendant 8 semaines en association avec une pentathérapie

efficace dans les 2 bras a montré une conversion plus rapide

des crachats dans le bras TMC 207 Diacon AH, et al.AAC 2012;56:3271-6, Diacon AH, et

al.NEJM 2009;360:2397-405.

Ici il s’agit d’un second essai phase 2b, incluant plus de

patients et avec TMC 207 pdt 24 semaines et un suivi de 120

sem

Background regimen: ethionamide, pyrazinamide, ofloxacine, kanamycine, cycloserine

P= 0.045

P= 0.023

• Temps de conversion médian:

83 vs 125 jours, HR: 2,44, 95% IC 1,57-3,80, p<0,001

Idem sur les 160 patients, idem après ajustement

HIV, albumine

• S24: 52 (79%) vs 38 (58%), p=0,008

• Acquisition de résistances à ≥1 antituberculeux:

2 bras TMC 207 et 16 bras placebo

• 10 paires, 1 patient sous TMC avait CMI X 4

Effets secondaires de la Bedaquiline

Pas de différence avec le groupe placebo

Principaux effets

secondaires Bédaquiline

Très fréquent (>1/10) :

céphalées, arthralgies, vertiges, nausées

Fréquent (≤ 1/10) :

diarrhée, cytolyse hépatique, douleurs musculaires,

allongement du QT

Nitroimidazolés

Delamanid

Etude randomisée vs placebo

multicentrique internationale

481 patients: 161 100mgx2/j;

160 200mg 2x/j;

placebo 160 patients

TTT de base similaire

DELTIBA représente une nouvelle option thérapeutique, en alternative à la

bédaquiline, en association avec une pluri-antibiothérapie dans :

• les tuberculoses MDR (résistantes à l'isoniazide et à la rifampicine) lorsque le

schéma thérapeutique recommandé n'est pas applicable en raison d'intolérance

ou de résistances ;

• les tuberculoses pré-XDR (résistantes à l'isoniazide, à la rifampicine, aux

fluoroquinolones ou à un aminoside injectable) pour maintenir un minimum de

4 médicaments efficaces ;

• les tuberculoses XDR (résistantes à l'isoniazide, à la rifampicine, aux

fluoroquinolones et à un aminoside injectable) pour diminuer le recours aux

médicaments du groupe V dont l'efficacité est souvent mal évaluée et la toxicité

souvent importante.

• dans ce cas le delamanide pourrait être utilisé avec ou à la place d'un

médicament du groupe V (cf. tableau 1).

• risque potentiel d’allongement du QT.

Effets secondaires du delamanid

P=0.048, p=0.005

Utilisation de bedaquiline si

‟when an effective treatment regimen containing 4

second-line drugs from the different classes of drugs according to WHO-recommendations cannot be

designed;

when there is documented evidence of resistance to any

fluoroquinolone in addition to MDR”

Utilisation du delamanid:

“WHO recommends that delamanid may be added to a WHO-recommended regimen in adult patients with

pulmonary MDR-TB (conditional recommendation; very

low confidence in estimates of effect)”.

In 2016, WHO approved the use of a short,

standardised regimen for MDR-TB

patients who do not have resistant strains

to second-line TB medicines.

This regimen takes 9–12 months and is

much less expensive than the conventional

treatment for MDR-TB, which can take up

to 2 years.

Patients with XDR-TB or resistance to

second-line anti-TB drugs cannot use this

regimen, however, and need to be put on

longer MDR-TB regimens to which 1 of the

new drugs (bedaquiline and delamanid) may

be added.

Meta-Analysis of XDR TB Treatment

Outcomes • CID 2010; 51: 6-14.

Pubmed et Embase

13 études, 560 patients

Ont un effet favorable sur la survie:

* âge jeune

* administration de moxifloxacine (même si BK-R à ciprofloxacine, ofloxacine)

Trop faibles effectifs pour apprécier le Linezolid, la chirurgie

Meta-Analysis of XDR TB Treatment

Outcomes • CID 2010; 51: 6-14.

Estimation du taux de succès dans

le modèle à 43.7% (95% CI, 32.8%–

54.5%), en dessous des 62%–70%

pour les patients avec TB MDR

[1,2].

Mortalité à 20.8% (95% CI, 14.2%–

27.3%)—plus élevée que pour TB-

MDR [2]. 1- Nathanson E, Lambregts-van Weezenbeek C, Rich ML, et al. Multidrug-

resistant tuberculosis management in resource-limited settings.Emerg

Infect Dis 2006; 12:1389–97.

2- Orenstein EW, Basu S, Shah NS, et al. Treatment outcomes among patients with multidrug-resistant tuberculosis: systematic review and meta-analysis. Lancet Infect Dis 2009; 9:153–61.

INH

Prodrogue

Doit être activée par catalase-

peroxydase

Système régulé par katG gène

Mutation Ser 315 Thr (Infect Immu Pym AS et al. Effect of katG

mutations on the virulence of Mycobacterium tuberculosis and the implication for transmission in

humans. 2002;70(9):4955-60) ne réduit pas la

virulence mais donne un haut

niveau de INH-R mais

éthionamide-S

Si mutation sur inhA promoteur,

alors souche bas niveau de R à

INH mais éthionamide-R

High-dose INH to overcome any potential

cross-resistance with ethionamide in a

randomised clinical trial.

Individuals receiving a high dose INH (10-15

mg/kg/d) as part of a standard MDR tuberculosis regimen became sputum smear- negative 2·38 times more rapidly (95% CI 1·45–3·91; p=0·001)

Were 2·37 times more likely (1·46–3·84, p=0·001) to achieve sputum smear conversion at 6 months than were those who did not receive isoniazid.

These patients showed radiological improvement without an increased risk of isoniazid toxicity.

Katiyar SK, Bihari S, Prakash S, Mamtani M, Kulkarni H. A randomised controlled trial of high-dose isoniazid

adjuvant therapy for multidrug-resistant tuberculosis. Int J Tuberc Lung Dis 2008; 12: 129–45.

Fréquence des effets indésirables des antituberculeux

Hépatite symptomatique: 2,5 à 6% en cas

d'association INH- rifampicine

L'isoniazide peut être responsable de neuropathies

périphériques dose dépendantes chez 2% des

patients

Pyrazinamide: 0,5 et 10% d'hépatites symptomatiques;

arthralgies chez 1 à 7%

névrite optique rétrobulbaire: 3% à 25 mg/kg à 10%

pour 45 mg/kg /j

Hypersensibilité cutanée: 4 à 5%

K. Aouam et al. Les effets indésirables des antituberculeux : épidémiologie,

mécanismes et conduite à tenir . Med Mal Inf 2007; 37: 253-261.

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