le progressiste n° 2095

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1 euro Le Progressiste Mercredi 15 JUILLET 2009 - N° 2095 - La Chance de la Martinique c’est le Travail des Martiniquais. Journal Martiniquais d’opinions - Fondateur: Aimé Césaire 1 euro Le PPM décidé : Tro présé pa ka Le PPM décidé : Tro présé pa ka fè jou ouvè! (pp.3-4). fè jou ouvè! (pp.3-4). Le Carbet de fête (p.9)

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Page 1: Le progressiste n° 2095

1 euro

Le ProgressisteMercredi 15 JUILLET 2009 - N° 2095 -

La Chance de la Martiniquec’est le T ravail des Martiniquais.

Journal Martiniquais d’opinions - Fondateur: Aimé Césaire

1 euro

Le PPM décidé : Tro présé pa kaLe PPM décidé : Tro présé pa kafè jou ouvè! (pp.3-4). fè jou ouvè! (pp.3-4).

Le

Carbet de

fête

(p.9)

Page 2: Le progressiste n° 2095

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La Martinique vit aujour-d'hui une période difficile,dans un contexte mondialen crise financière, écono-mique et environnementa-le. Selon les critères éco-nomiques reconnus, notrepays est en récession,c'est à dire que nous pro-duisons moins de richesse

que l'année dernière. Moins de richesse, donc moinsd'activité et donc plus de chômeurs et d'exclus. Lenombre de Martiniquais vivant sous le seuil de pauvre-té atteint 20% de la population soit environ 78000 per-sonnes. 78000 Martiniquais qui vivent avec moins de616 € par mois ! Avec le niveau de prix pratiqué ici,cela n'a pas le même sens qu'en France… dans cecontexte, on comprend aisément le mouvement de "février 2009 ", son soutien populaire et surtout lerisque que cette explosion sociale se reproduise si rienne change.Certes, tout ne peut être imputé aux collectivités loca-les du Conseil Général et du Conseil Régional ; nousne sommes pas isolés du reste du monde, mais tout demême ! Il faut bien admettre que la principale collecti-vité en charge du développement économique à laMartinique, le Conseil Régional, ne peut être totale-ment dédouanée de sa responsabilité en la matière.Force est de constater, après 11 ans de politique de "desenkayage " de la Martinique, que le pays sembleplus que jamais à l'arrêt sur tous les plans !Dans ce contexte, il est plus que jamais fondamentald'avoir un vrai projet de développement qui s'appuiesur les richesses de ce pays, sur ses atouts, et dont lafinalité est la Martinique et non sa petite personne.L'exemple de ce qu'il est possible de faire, avec unepolitique progressiste, dans le cadre étriqué actuel,peut se trouver au Marin qu'il suffit d'analyser pourvoir le formidable développement de cette communeen 25 ans de municipalité progressiste, avec un cap,une vision et un projet (nous y reviendrons).Le statut politique, tant qu'il ne sera pas adapté à laréalité de notre pays, continuera de poser un problème,que l'on ne pourra évacuer en l'éludant et en l'ignorant.Néanmoins, ce statut ne peut être une finalité en soi, ilne peut être qu'un outil au service d'un projet de déve-loppement, au bénéfice de tous les Martiniquais. Dansce domaine, le SRDE maquillé en SMDE, présentécomme la recette miracle, n'est à ce titre qu'une impos-ture. Il ne s'agit là que d'un document de planification.L'article 1er de la loi du 13 août 2004 affirme le rôle decoordination de la Région en matière de développe-ment économique. Le principal outil de coordinationéconomique est un schéma régional de développe-ment économique (SRDE)dont la réalisation peutêtre confiée par l'État à la Région.

Les SRDE sont une procédure expérimentale d'unedurée de 5 ans (du 1erjanvier 2005 au 31 décemb-re 2009).À l'issue de cette période, les conseils régio-naux devront adresser au préfet de région "un bilanquinquennal sur la mise en œuvre de ce schémaexpérimental, afin qu'une synthèse de l'ensemble desexpérimentations puisse être réalisée à l'intention duParlement."En cas de réalisation d'un schéma régional expérimen-tal de développement économique, la région peut sevoir déléguer par l'État l'organisation de l'attributiondes aides aux entreprises que ce dernier met en œuvre,cela dans le cadre d'une convention pouvant associerd'autres collectivités (article L.1511-1-II du CGCT).LaRégion Martinique a été la dernière à mettre en œuvrece dispositif ! Dans ce contexte, la proposition d'évolution maîtriséedu PPM, par un processus en deux étapes avec uneclause de rendez vous à 5 ou 6 ans, une négociationavec l'Etat et une expérimentation des compétences àtransférer, prend tout son sens et tout son intérêt. Elleest rassurante pour le Peuple dont il faut gagner laconfiance pour permettre un changement de statut. Elleest également rassurante en ce sens qu'elle permet demieux maîtriser le processus de changement de statut,aujourd'hui totalement maitrisé par l'état (dans lecalendrier et dans le contenu). Les interrogations mul-tiples sur la consultation du peuple en sont une illus-tration, de même que le contenu de la loi organiqueorganisant le futur statut !A ce titre, l'exemple de Saint Martin (souvent cité à tortet à travers par certains) est éloquent, et les récentesdéclarations du sénateur de Saint Martin LC FLE-MING sont révélatrices : " j'aurais négocié avec l'É-tat une période de transition d'au moins cinq ans.Dans le processus actuel, aucune période d'accompa-gnement n'est prévue. Par, exemple, au niveau fiscalaujourd'hui, nous ne disposons que de ce que nosencaissons, d'où nos difficultés ".Comparaison n'est pas raison mais tout de même, nepas profiter de l'expérience de ceux que l'on cite cons-tamment en exemple, cela relève de l'aveuglement oude l'entêtement. Pour sa part, le PPM poursuivra sa campagne d'expli-cation de ses propositions, comme nous l'avons fait auCarbet, au Diamant, à Ducos, dans les quartiers de Fortde France, au Vauclin ou à Schœlcher. Nous irons par-tout, au Gros Morne, à Saint Pierre, à Sainte Luce…afin d'expliquer, que le Peuple soit informé, parfaite-ment informé de ce que nous proposons, et que lemoment venu il décide en toute connaissance de cause.

Le 21 juillet 2009 Didier LAGUERRE

Secrétaire Général du PPM

Editorial

Le Progressiste - Mercredi 22 Juillet 2009 - http:\\www.ppm-martinique.net

Carbet de

Page 3: Le progressiste n° 2095

REFLEXION MILITANTE

3Le Progressiste - Mercredi 22 Juillet 2009 - http:\\www.ppm-martinique.net

"

Notre camarade Renaud DE GRANDMAISON,

ancien Secrétaire Général de la Ville de Fort-de-

France, militant progressiste depuis une cinquan-

taine d'années, livre dans un opuscule ses réflexions

personnelles de mai 2008 à juin 2009. Nous en

extrayons- pour l'édification de nos lecteurs- les

passages suivants surles débats politiques actuels

(Etats Généraux, évolution institutionnelle, visage

de la future Martinique).

(…) Mener cette négociation en ordre dispersé me

paraît nous mettre nous-mêmes en position de faibles-

se (…) Entrer ex abrupto dans une négociation me

paraît aller tout droit vers l'accouchement d'une souris

par la Montagne Pelée. En outre, post-referendum, la

croyance populaire croira que ses élus ont les pleins

pouvoirs et attendra d'eux beaucoup, beaucoup…très

très vite.

Le mode de scrutin.- Ce point que je considère

comme accessoire semble celui qui passionne le plus le

monde politique. Accessoire parce qu'il n'y a pas de

mode de scrutin parfait. Parce que dans les rapports

humains (et la politique en est la partie la plus élabo-

rée) la seule victoire possible est le compromis. Parce

que chaque camp a de bonnes raisons : le caractère

éminemment démocratique du scrutin de liste à la pro-

portionnelle n'est pas contestable (…) Démocratique,

oui, mais pas forcément sans défaut ; l'expérience a

prouvé que la personnalité de la tête de liste pèse de

façon disproportionnée sur le choix des électeurs et les

autres élus de cette liste ne le sont pas pour leurs pro-

pres mérites (…) A contrario, le scrutin cantonal actuel

ne facilite pas la prise en compte globale des problè-

mes mais il est appliqué depuis 60 ans et seuls les plus

de 81 ans ont connu autre chose et il ne peut être rayé

d'un trait de plume.

Il faut prépar er le pays.- Il faut aussi prendre le

temps de préparer l'opinion publique et le corps électo-

ral en lui faisant connaître dans le détail les tenants et

les aboutissants de la décision importante qui lui est

soumise. Et ce afin de

ne pas commettre l'erreur qui a coûté si cher en 2003 :

la confusion des genres.

(…) Je crains des mesures dans le droit fil de celles qui

sont prises traditionnellement par les bureaucrates

parisiens et qui, sous couvert d'une trompeuse et pro-

visoire amélioration, ne font que perpétuer et aggraver

notre dépendance.(…) En fait, notre situation institu-

tionnelle au sein de l'Etat français nécessite une double

réforme : La correction de la cœxistence sur un terri-

toire exigu avec une population de 400.000 habitants,

de deux assemblées qui ne peuvent qu'empiéter, sauf à

ne rien faire, sur les attributions de l'autre.

Suite en page 4....

" TRO PRESE PA KA FE JOU OUVE " !par Renaud DE GRANDMAISON.

Page 4: Le progressiste n° 2095

REFLEXION MILITANTE

Le Progressiste - Mercredi 22 Juillet 2009 - http:\\www.ppm-martinique.net

....Suite de la page 3

L'élargissement du champ de compétence des

élus de la Martinique se substituant dans des

domaines à définir à l'administration directe ou

par ses directions décentralisées d'un Etat dis-

tant, mal informé et influencé par des intérêts

économiques politiquement et géographiquement

plus proches de lui.(…)

L'assemblée unique- L'administration

unique.- Ce n'est pas seulement biffer d'un trait

les assemblées existantes pour les remplacer par

une seule, nouvelle, libérée des défauts de la

situation précédente, c'est l'émergence d'un état

d'esprit nouveau, de procédures nouvelles, d'a-

bandon des habitudes et des réflexes anciens et

cela ne se décrète pas, cela se forge dans la pra-

tique quotidienne. (…) Le plus gros morceau,

quelque trois mille agents qui n'ont pas la même

culture de fonctionnement, les mêmes procédu-

res, les mêmes habitudes, les mêmes relations

interservices ou hiérarchiques, la découverte de

nouveaux chefs de service, de nouveaux direc-

teurs, de nouvelles fonctions, de nouvelles attri-

butions. (…) Tout cela avec une Martinique

mécontente de son sort, à juste titre, subissant les

contrecoups de la crise des grands, alors qu'il

faudra négocier avec le gouvernement d'une

France qu n'échappe pas à la crise et sui sera très

ouvert au transfert des compétences et des char-

ges, et intraitable sur le montant des moyens qu'il

ne cesse de diminuer dans le budget national.

Pour un PROCESSUS EVOLUTIF .- (…) Je

plaide pour un processus évolutif dont l'aboutis-

sement peut, si on y tient, être acté dès le départ

mais dont la mise en œuvre devrait s'étaler sur

une période à évaluer et à déterminer. D'abord

l'Assemblée Unique permettant une mise en

cohérence sur le plan politique, administratif et

technique. C'est le plus urgent, le moins contesté

alors que pour éviter le piège de la réforme

Balladur nous aurons besoin d'un consensus mar-

tiniquais le plus large possible. C'est ce que l'on

pourrait appeler une transition, un premier palier

(…)

Ar ticle 73 ou 74 ?-Il ne faut pas avoir le féti-

chisme des numéros d'articles de la Constitution

dont l'un serait honteux et l'autre glorieux. Et si

l'Assemblée unique peut dans le cadre de l'article

73 nous protéger contre la réforme Balladur et

nous permettre d'exercer dans de meilleures

conditions nos compétences actuelles, je dis que

c'est déjà un pas dans la bonne direction. Plus

modeste, sans doute, que celui que permettrait

l'article 74 mais plus garanti, parce que plus en

adéquation avec le niveau de prise de conscience

des Martiniquais et avec l'avancée du travail pré-

paratoire (…) Utiliser le 73, un jour, n'interdit

rien pour les lendemains (…) Les économies d'é-

chelles générées par l'unicité de l'administration

permettront d'entamer la formation des person-

nels territoriaux ainsi dégagés pour les préparer

aux nouvelles compétences. Procéder ainsi, ce

n'est pas reculer, c'est coller à la réalité, c'est se

donner le maximum de chances de réussir cette

grande mutation de la société martiniquaise en

appliquant la maxime du plus sage que nous

ayons jamais eu : " Un pas, un autre pas, encore

un pas et tenir gagné chaque pas "(…).

Renaud DE GRANDMAISON

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Page 5: Le progressiste n° 2095

POLITIQUE

5Le Progressiste - Mercredi 22 Juillet 2009 - http:\\www.ppm-martinique.net

Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire

pour faire passer le 74 !

Dans « la Martinique militairement occupée, politi-quement dominée, économiquement exploitée cul-turellement méprisée »

le président Marie-Jeanne

an tchè koko èvèk l’otchipan ?

Page 6: Le progressiste n° 2095

POLITIQUE

6 Le Progressiste - Mercredi 22 Juillet 2009 - http:\\www.ppm-martinique.net

Aux termes de l'article 25 de laConstitution française, la CommissionConsultative prévue à cet effet a rendu sesconclusions et proposé à l'Etat un redécou-page qui ne laisse pas de surprendre parcertaines bizarreries géographiques maisqui s'expliquerait par le poids démogra-phique des QUATRE circonscriptions rete-nues pour les 397.732 habitants officiels dela Martinique.

1e circonscription = 5 communes(107456 habitants) : François (cantons 1et 2), Gros-Morne, Lamentin (1, 2 et 3),Robert (1 et 2), Trinité.

2e circonscription = 17 communes(100.991 hts): Ajoupa-Bouillon, Basse-Pointe, Bellefontaine, Carbet, Case-Pilote,Fonds St Denis, Grand-Rivière, Lorrain,Macouba, Marigot, Morne-Rouge, Morne-Vert, Prêcheur, Saint-Pierre, Saint-Joseph,Schoelcher (1 et 2), Sainte-Marie (1 et 2).

3e circonscription = UNE commune(90.347 hts) :Fort-de-France (cantons 1 à10).

4e circonscription = 11 communes(98.938 hts) : Anses d'Arlet, Diamant,Ducos, Marin, Rivière-Pilote, Rivière-

Salée, Saint-Esprit, Sainte-Anne, Sainte-Luce, Trois-Ilets, Vauclin.

Quelques observations : On pourrait dénommer ces quatre circonscriptions : Atlantique (encore que…le Gros-Morne et le

Lamentin n'ont pas de façade sur l'océan !), Nord, Centre et Sud. > Fort-de-France retrouve son unité,la circonscription législative (qui sert à élire un député) se confondant avec la Ville. Jusqu'à présent, 5 cantons de la Ville allaient au Centre (avec le Lamentin), les 5 autres avec le Nord-Caraïbe. Cette nouvelle organisation législative devrait prendre effet pour l'élection des députés en2012. Le découpage actuel remonte à 1988.

Daniel COMPERE

CIRCIRCONSCRIPTIONS ELECTORALES :CONSCRIPTIONS ELECTORALES :

QUEL REEQUILIBRAQUEL REEQUILIBRAGE ?GE ?

Carte France Antilles

Page 7: Le progressiste n° 2095

TEMOIGNAGE

Le Progressiste - Mercredi 22 Juillet 2009 - http:\\www.ppm-martinique.net 7

LE SENATEUR

SERGE LARCHER,

HOMMAGE à CESAI-

RE, LE 11 JUIN, AU

SENAT

(EXTRAITS)

LE SENAT a rendu un hommage à lamémoire de CESAIRE, à l'occasion de la paru-tion de l'ouvrage collectif " Aimé CESAIRE,le legs ", dirigé par A. Thébia-Melsan.

"…Il était nécessaire que le Sénatsaluât dans son enceinte, la Mémoire de cetteéminente figure parlementaire qui fut Député dela Martinique de 1945 à 1992, et Maire de Fort-de-France de 1945 à 2001. Parce que son nom estassocié aux grands débats concernant l'évolutionpolitique, les transformations sociales, écono-miques et culturelles des Outres-mers et singu-lièrement des Antilles, telles que :

- la loi de Départementalisation de Mars 46,dont il fut le rapporteur ;

- Le débat sur l'adaptation de la loi deDécentralisation de 1982 aux D.O.M. (discoursA.N. du 29 O9 1982) ;

- Mais aussi sur des questions non moinsfondamentales pour les Peuples nés de la coloni-sation, question qui portent sur la revendicationlégitime d'une inscription dans le temps commé-moratif républicain, de marqueurs de l'histoire dela colonisation, et singulièrement celle de laTraite négrière, de l'esclavage ou de son aboli-tion ; Temps passé de crime de lèse-humanité,dont l'évocation relève d'une névralgie nourriede rancœurs, de rancunes, et ravivées par lesrécentes lois dites mémorielles.

- C'est le sens de l'intervention que fit AiméCésaire, le 17 Décembre 1982, affirmant dans unlangage caustique son hostilité à une position duSénat voulant que la commémoration de l'aboli-tion de l'esclavage soit célébrée le Dimanche sui-

vant le 4 février, jour correspondant au 16 plu-viôse (An 2 soit le 4 février 1794, date du décretd'abolition de l'esclavage par la Convention). …Je cite Césaire :" …Décidément rien n'est simple dès qu'il s'agitdes départements d'Outre Mer. Les avatars duprojet gouvernemental…en sont une preuve…Ilpropose, par ce projet de loi, de faire du jouranniversaire de l'acte d'émancipation, une fêteofficielle, un jour férié. Cette initiative excellen-te à tous les points de vue n'a pas pourtant eul'heure de plaire à tous…D'abord, toute référen-ce à l'année 1848 disparaît. On nous renvoie àpluviôse an 2, comme si les deux dates étaientinséparables l'une de l'autre, à ceci près que,soit dit en passant, que la décision prise enPluviôse an 2 n'a été que théorique et quel'Abolition effective devait avoir lieu plus de 50ans plus tard, le 27 avril 1848…Je suis très frap-pé pour ma part, par l'attachement sénatorial auCalendrier républicain. Et, si j'osais être irrévé-rencieux, je proposerais mieux encore : reveniraux jours supplémentaires que ce calendrieravait réservés pour les fêtes civiques, et fixer lacélébration de notre date anniversaire non pasau premier décadi de pluviôse, mais à la premiè-re sans-culottide de l'année. Mais soyonssérieux…. "

Après cette page d'histoire, le SénateurLARCHER, rappelle les grands traits de l'ex-traordinaire PENSEUR qu'était CESAIRE, saResponsabilité, son œuvre, dans la Négritude, "…une vie à vivre, un péril à courir, une éthique àfonder, des communautés d'hommes à sauver…". Il rappela aussi les Paroles fortes qu'il échan-gea avec le Général De GAULLE en Mars 1964.Et, il conclut ainsi : " on le voit partout, le poly-centrisme, la pluralité des cultures, le dialoguedes religions, la reconnaissance et l'intégrationsocioprofessionnelle des Minorités sont desquestions récurrentes au sein des sociétéscontemporaines, L'impératif Césairien, sonexhortation s'inscrit dans cette avancée, certesdifficile, mais inexorable pour conjurer l'anomieou le chaos/ "

(Extraits préparés par Jeannie DARSIERES)

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TRIBUNE LIBRE

Le Progressiste - Mercredi 22 Juillet 2009 - http:\\www.ppm-martinique.net

Le congrès des élus régionaux et départementaux de la Mart in ique ce 18 ju in 2009 a étél 'occasion de faire le constat de la dispar i t ion ou de l 'habi le dissimulat ion sur la scènepol i t ique mart in iquaise une fract ion non négl igeable du courant indépendant iste mart in i-quais.

Le MIM (mouvement indépendant iste mart in iquais fermait parenthèse, le C. N. C. P.(consei l nat ional des comités populaires), le PALIMA (part i pour la l ibérat ion de laMart in ique) le MODEMAS (mouvement des démocrates et écologistes mart in iquais) sontdevenus les plus éminents défenseurs de l 'autonomie.

C'est là, un constat at testant de l 'évolut ion (révolut ion) que tout observateur de la v iepol i t ique en Mart in ique peut fa i re et notamment ceux qui avaient compris, dès les années50, i l fa l la i t à la fo is garder les acquis sociaux et démocrat iques de lut te du peuple mart i-n iquais tout en poursuivant le combat pour conclure encore plus de responsabi l i tés loca-les en exigeant du pouvoir central f rançais l 'autonomie pour le peuple mart in iquais.

En fai t ses nouveaux al l iés (ral l iés) à la cause autonomiste sont en réal i té les pires fos-soyeur de l ' idée même d'autonomie : non pas cel le octroyée par l 'État f rançais dans l 'ar t i-c le 74 de la const i tut ion, mais cel le à laquel le aspire aujourd'hui la major i té du peuplemart in iquais basé sur ses propres besoins passés et présents à conserver, à consol ider etfutures à conquér i r par des lut tes quot id iennes et mult i formes.

Je ne suis pas membre du P. P. M. mais un ci toyen at tent i f et défenseur des intérêtsmajeurs de la mart in iquais du peuple mart in iquais. Dans la constance histor ique de laposi t ion des autonomistes et du courage dont i ls ont fa i t preuve face aux at taques d'unerare v io lence et d 'une réel le démagogie des indépendant istes, le groupes PPMM et démo-crates a su démontrer que dans le contexte nat ional actuel de la Mart in ique et au regard dela s i tuat ion internat ionale (cr ise f inancière et de valeurs) i l fa l la i t obtenir du pouvoirf rançais des garant ies pour tout changement de statut . . . fut- i l pet i t , anodin et apparem-ment sans conséquences pour nos droi ts chèrement conquis tout au long de notre histoired'un peuple.

En cela, l ' ident i té légis lat ive dans l 'ar t ic le 73 apparaî t p lus juste que la spéci f ic i té légis-lat ive de l 'ar t ic le 74 de nous ignorons l 'usage, à l 'autre des moments, que le pouvoir f ran-çais peut en faire.

Peuple mart in iquais exigeons nos droi ts à l 'égal i té dans l 'ar t ic le 73, peuple de Mart in ique,refusont la fausse solut ion à notre digni té et prétendument à plus de responsabi l i tés del 'ar t ic le 74. Construisons ensemble un rapport de forces favorables au peuple mart in iquaispour construire et fa i re accepter les out i ls nécessaires à l ' instaurat ion de la nat ion mart i-n iquaise sur la scène internat ionale.

sui te en page 9. . .

8

Que sont les indépendantistes devenus ?

Page 9: Le progressiste n° 2095

SOCIAL

Le Progressiste - Mercredi 22 Juillet 2009 - http:\\www.ppm-martinique.net

. . .sui te de la page 8

Peuple mart in iquais exigeons nos droi ts à l 'égal i té dans l 'ar t ic le 73, peuple de Mart in ique,

refusont la fausse solut ion à notre digni té et prétendument à plus de responsabi l i tés de l 'ar-

t ic le 74. Construisons ensemble un rapport de forces favorables au peuple mart in iquais pour

construire et fa i re accepter les out i ls nécessaires à l ' instaurat ion de la nat ion mart in iquaise

sur la scène internat ionale.

I l faut fa i re peuple a déclaré un souverainiste lors du congrès. . . d 'accord mais dans le com-

bat pour une vér i table autonomie pour la nat ion mart in iquaise, pour le peuple mart in iquais.

A-t- i l oubl ié et se souverainiste et les autres indépendant istes repent is à la modif icat ion de

la const i tut ion en 2003 qui a accouché de l 'ar t ic le 74 ne ment ionnent pas plus la not ion de

peuple cel le-c i a été remplacée par la not ion de populat ion.

Alors que faire : adhérer à une pseudo autonomie dans l 'ar t ic le 74 pour la populat ion mart i-

n iquaise (qui enterre le concept de peuple et d ' indépendance) ou poursuivre notre combat en

tant que peuple pour concquér i r toute l iberté, dont cel le, le moment venu de l ' indépendance

nat ionale.

I l faut sort i r de cet te s i tuat ion où l 'on constate que ce sont les indépendant istes ral l iés au

colonial isme français dans l 'ar t ic le 74 qui tuent l ' idée d' indépendance du peuple mart in i-

quais et de la nat ion mart in iquaise, tandis que les autonomistes à part i r de la conquête d 'une

réel le autonomie maint iennent l 'espoir d 'une Mart in ique l ibre et l ibérée de toute tutel le.

Comment le pr incipal leader indépendant iste, peut- i l d i re qu' i l ne comprend pas la posi t ion

du P. P.M. et que la démarche de celui-c i est fa i te pour gagner du temps af in qu' i l ne soi t

p lus en âge d'être présent sur le devant de la scène pol i t ique mart in iquaise ?

Cet argument t rès part icul ier peut lu i être appl iqué à l ' inverse à savoir n 'ayant plus beaucoup

de temps, i l accepterai t n ' importe quoi , une col laborat ion avec le colonial isme français, pour

ne pas être effacé de l 'h istoire de la Mart in ique actuel le et en devenir.

Comment ce leader indépendant iste et son comparse du R. D. M. peuvent- i ls se t rouver dans

une tel le communion de pensée idéologique avec le président le plus démagogue de la Ve

républ ique française ?

I ls devront tôt ou tard devant l 'h istoire de notre peupler de notre nat ion, dépendent de leur

renoncement s i d 'aventure la Mart in ique devai t engager dans une tel le impasse.

For t-de-France le 30 ju in 2009

Michel Mandegange

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Page 10: Le progressiste n° 2095

VACANCES

Le Progressiste - Mercredi 22 Juillet 2009 - http:\\www.ppm-martinique.net 10

L E C A R B E T D E F E T E E N J U I L L E TL E C A R B E T D E F E T E E N J U I L L E T ..

L e C a r b e t d e f ê t e , c ' e s t l e n o m d u t h è m e d e c e t t e a n n é e . E n e ff e t l e c o u p d ' e n v o id e l a f ê t e p a t r o n a l e a c o m m e n c é l e d i m a n c h e 1 9 j u i l l e t p a r l ' o u v e r t u r e o ff i c i e l l es o u s l a p r é s i d e n c e d ' h o n n e u r d u M a i r e J e a n E C A N V I Le t d e M l l e M a i o t t e D A U-P H I T T E ( M u s é e G a u g u i n ) e t l a p r é s i d e n c e e ff e c t i v e d e M a d a m e Yv e t t e M I C H Ea i n s i q u e M a r i u s B AV I E R e t M a r c e l PA L M O N T , a p r è s l a m e s s e e n l ' h o n n e u r d e StJ a c q u e s s u i v i e d ' u n d é f i l é a v e c d e s m a j o r e t t e s , l a f a n f a r e , l e s o ff i c i e l s a i n s i q u el e p u b l i c . U n e f o i s l e d é f i l é a r r i v é , d i ff é r e n t e s a l l o c u t i o n s o , t e u l i e u p u i s l am u n i c i p a l i t é r é c o m p e n s a l e s b a c h e l i e r s . C e t t e j o u r n é e s e t e r m i n a p a r u n g r a n d v i nd ' h o n n e u r. C o n c e r n a n t l a p a r t i e a r t i s t i q u e , l e p r e m i e r w e e k - e n d i l y e u t s a m e d i u ng r o u p e d e d a n s e e t l e g r o u p e R u b a B u d a v e c S h a n k y e t Va l l e y, l e d i m a n c h e l at r a d i t i o n f u t à l ' h o n n e u r a v e c l ' a n i m a t i o n p o d i u m d u B a l l e t E x o t i c e t l e g r o u p eR a s y n n P a y a v e c M A R C E e t M a x T E L E P H E . L e d e u x i è m e w e e k - e n d s e r a a u s s ia l l é c h a n t q u e l e p r e m i e r : l e s f e s t i v i t é s c o m m e n c e r o n t l e v e n d r e d i 2 4 j u i l l e t àF o n d C a p o t d e 1 6 H 0 0 à 2 2 H 0 0 a v e c a u p r o g r a m m e c o u p d e s e n n e e n m u s i q u e a v e cF l è c h Ta n b o u , c o n c o u r s d e b e l o t e , a n i m a t i o n p o d i u m , d é g u s t a t i o n d e b l a ffg é a n t , d é f i l é d e v ê t e m e n t s t r a d i t i o n n e l s e t d u S l a m . L e s a m e d i 2 5 j u i l l e t o nr e p a r t d e p l u s b e l l e a v e c u n t o u r n o i d e f o o t b a l l e n m a t i n é e e t l e s o i r d e l ' a n i m a-t i o n p o d i u m a v e c d e s j e u x d i v e r s , l e g r o u p e B e l ' K a b r e s s p o u r l a d a n s e m o d e r n e e ta f r i c a i n e e t p o u r c l o r e l a s o i r é e , l e s F r è r e s D é j e a n . E n f i n , p o u r l e d e u x i è m ed i m a n c h e , l a j o u r n é e c o m m e n c e r a p a r u n c o n c o u r s d e p é t a n q u e o u v e r t à t o u s , u n ec o u r s e d ' a v i r o n , d i ff é r e n t s j e u x : t i r à l a c o r d e , m â t d e c o c a g n e p u i s l e s o i r s u r l ep o d i u m u n s h o w d e b a k o u a e t l e g r o u p e M K G a v e c P r i n c e s s L o v e r e t J e a n - M a r i eR a g a l d ; l e b o u q u e t f i n a l s e r a l e t r a d i t i o n n e l f e u d ' a r t i f i c e s .

M M A

Défilé de personnalités, de droite à gauche : le maire JCECANVIL, Mlle DAUPHITE, Jean ECANVIL

Caricature de Pancho

Page 11: Le progressiste n° 2095

" ET LES CHIENS SE TAISAIENT "" ET LES CHIENS SE TAISAIENT "

C e v e n d r e d i 1 7 j u i l l e t , l e " k o u i " r e t o u r n éd u G r a n d C a r b e t b r û l e d e l a c l a m e u r i n s u p-p o r t a b l e d u g r a n d " c r i n è g r e " l a n c é à l af a c e d e l ' u n i v e r s e l l e i n d i ff é r e n c e : d a n s u nc o m b a t c o s m i q u e , u n e h e u r e t r e n t e d u r a n t ,s u r u n e s o b r e e t i n t e l l i g e n t e m i s e e n s c è n ed e J e a n - P a u l C E S A I R E , E l i e P E N N O N T;r e b e l l e p r o m é t h é e n à s o u h a i t , p a r u n e p r e s-t a t i o n s c é n i q u e p r o f o n d e e t i n s p i r é e , r e s t i-t u e l ' œ u v r e d u M a î t r e p o u r u n r e n d u b o u l e-v e r s a n t .

C e t t e l u t t e c o n t r e l ' a r b i t r a i r e e t l ' i n j u s t i c ei n s t i t u t i o n n a l i s é e , d e l a j u s t i c e e t d e l ' o r d-r e c o n t r e l e s f o r c e s d u M a l e t d u D é s o r d r e ,l e c o m b a t d u C o s m o s c o n t r e l e C h a o s , s o n td a n s l e u r t r a m e s a n g l a n t e à j a m a i s a p p o s é s ,s c e a u i n d é l é b i l e , s u r n o t r e m é m o i r eb a f o u é e , s u r n o t r e p r é s e n t s p o l i é , s u r n o t r ed e s t i n é e i n c e r t a i n e .

Tr o i s c e n t s a n s d e r a p t s , d e r a p i n e s , d e v o l s , d e d é n i s , d e v i o l s , d ' i n j u s t i c e s , d 'i m p o s t u r e s , t r a d u i t s c e s o i r- l à d e v a n t l e t r i b u n a l d e l a c o n s c i e n c e e n d o r m i e , p a rc e u x à q u i l ' o n a t o u t d é n i é e t v o l é l a p a r o l e : " A r c h i t e c t e a u x y e u x b l e u s , j e t ed é f i e ! P r e n d s g a r d e à t o i , A r c h i t e c t e , c a r s i m e u r t l e R e b e l l e , c e n e s e r a p a s s a n sa v o i r f a i t c l a i r p o u r t o u s q u e t u e s l e b â t i s-s e u r d ' u n m o n d e d e p e s t i l e n c e " .

P o r t é s p a r u n e c h o r é g r a p h i e d e J o s y M I C H A-L O N , l e s e l f e s e t l e s f a r f a d e t s a s s u r a i e n t l a "r e s p i r a t i o n " d u d r a m e i n é l u c t a b l e , q u e l e s "k a t a s " e t l e s é r u c t a t i o n s d e s t a m b o u r s d eD a n i e l D A N T I N e t M a r c S E R A L I N E a i n s i q u el a m u s i q u e d e C h r i s t o p h e C E S A I R E n ' o n t p ud i f f é r e r.

LES DERNIERS FLAMBOIEMENTS DU 38E FESTIVLES DERNIERS FLAMBOIEMENTS DU 38E FESTIV ALAL CULCULTURELTUREL

Le Progressiste - Mercredi 22 Juillet 2009 - http:\\www.ppm-martinique.net 11

ELie PENNONT Annick JUSTIN-JOSEPH etJean Paul CESAIRE en pleine rØpØtition

Page 12: Le progressiste n° 2095

LES DERNIERS FLAMBOIEMENTS DU 38E FESTIVLES DERNIERS FLAMBOIEMENTS DU 38E FESTIV ALAL CULCULTURELTUREL

Cette co-réal isat ion du SERMAC, malgré quelques pet i tsmanquements de détai l -dûs notamment aux spectateurs quidevraient savoir qu'après les " t ro is coups " toute entrée ousort ie se voudra intempest ive, bruyante et forcément gênan-te- ainsi que la di ff icul té par moments pour les spectateursdu fond de la sal le d 'entendre dist inctement le " jeu " descomédiens, est à louer ; des expér iences de la sorte méri tentd 'être recondui tes et renouvelées.

Ce SERMAC dont Aimé CESAIRE disai t : " I l y a toujoursdeux choses qui m'ont habi té : d 'une part , le besoin de sent i ret de fa i re sent i r l 'existence du Moi mart in iquais, du Moi

ant i l la is, pour lut ter contre l 'a l iénat ion. Donc j 'a i considéré le SERMAC essent ie l le-ment comme une arme ; c 'est l 'apport , la reconquête de notre ident i té mart in iquaise.Enf in, nous avons mis en œuvre cette act ion parce que le besoin étai t urgent, étai t pré-sent sur la résurgence de la personnal i té ant i l la ise qui r isquai t d 'être ensevel ie, enseve-l ie complètement " .

Ce besoin, cet te nécessi té, cet te exigence, la Vi l le deFort-de-France, f idèle au vœu du Maître, les pérennisemalgré une conjoncture socioéconomique di ff ic i le.800.000 euros pour cet te 38e édi t ion : peut-on, doi t -onpr iver et f rustrer le peuple souverain, les Mart in iquais,d 'emprunter durablement la voie de la connaissance uni-versel le, des rencontres f raternel les, des découvertesessent ie l les, bouleversantes, en élevant devant eux desbarr ières mercant i les ? Certes, tout a un coût ! LaCulture n 'y déroge pas. Cependant, la " révélat ion " etl 'éblouissement que procure l 'espoir qui enrobe le " rêve" n 'a pas de pr ix. Cette sat isfact ion de tous ceux quisont sort is du Cénacle -dont les thémat iques abordéesont dans une large mesure répondu à leur at tente- n 'apas de pr ix.

Ce Fest ival Cul turel , 38e du nom, fut un bon, un grandcrû !

Serge SOUFFLEUR

Appel du " Progressiste " aux milit ants, aux symp athisant s, à tous les Démocrates

Qui lui ont toujours fait confiance." Le Progressiste ",

organe du Parti Progressiste Martiniquais, a besoin de l'aide matérielle, intellectuelle de tous les milit ants, démocrates et symp athisant s.

Nous les remercions d'envoyer leurs dons (à l'ordre du PPM), leurs articles et leurs suggestions au siège du PPM :

Ancien Réservoir de T rénelle Fort-de-France.

Directeur de publication : Daniel COMPERE

" Flamboyant Show le 19 juillet ".

" Un visage expressif "