le mobile banking : une microfinance innovant au …
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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
Domaine : SCIENCES DE LA SOCIETE
MENTION : ECONOMIE
Grade : MASTER
Parcours : Développement
« LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU SERVICE DE L’INCLUSION FINANCIERE
(Adaptabilité à la situation socio-économique de Madagascar) »
Par: RAKOTOARISOA Tojonirina Clark Justin
Soutenu publiquement le 29 Octobre 2015
Président : Monsieur RAVELOSON Harimisa, Maitres de Conférences des Universités
Examinateur : Monsieur JAONASY Onivosoa
Rapporteur : Monsieur ANDRIAMALALA Mamisoa Fredy, Maitre de Conférences des Universités
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REMERCIEMENTS
Tout d’abord nous exprimons notre vive gratitude et reconnaissance à notre
encadreur, Monsieur Fredy ANDRIAMALALA, pour nous avoir donné la motivation et la
confiance pour la réalisation de ce mémoire, et pour ses conseils lumineux, ses vastes
connaissances, ses remarques pertinentes et constructives, sa disponibilité et sa bonne
humeur. San son précieux soutien ce projet de recherche n’aurait pas été possible.
Nous exprimons aussi nos très respectueuses reconnaissances et nos chaleureux
remerciements au corps professoral du Département d’Economie, Université d’Antananarivo.
Finalement, nous dédions ces dernières lignes à nos parents, notre famille, qui nous a
soutenus moralement et financièrement tout au long de nos études. Nous avons une pensée
affectueuse pour nos proches, nos ammis, dont la confiance et le soutien nous ont été de
grand secours. Nous tenons à témoigner toute notre affection et notre reconnaissance pour
leurs encouragements.
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LISTE DES ABREVIATIONS, DES SIGLES ET DES ACRONYMES
AFD Agence Française de Développement
AFI Alliance pour la Finance Inclusive
BB Bank based
BCEAO Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest
BFV SG Banky Fampadrosoana ny Varotra Société Générale
BIT Bureau International de Travail
BOA Bank OF Africa
BTS Transceiver Station Base
CNMF Coordination Nationale de la MicroFinance
CNUCD Conférence des Nations-Unies sur le Commerce et le Développement
COOPEC Coopérative d’Epargne et de Crédit
FMI Fond Monétaire International
G2B Gouvernement à Personne
GAB Guichet Automatique de Banque
GSM Global Système for Mobile
HTML Hypertext Markup Language
IMF Institution de la MicroFinance
INSTAT Institut National de la Statistique
JIRAMA Jiro sy Rano Malagasy
MFB Ministères de Finances et du Budget
NBB Non Bank Based
NTIC Nouvelle Technologie de l’Information et de la Communication
OCDE Organisation de Coopération et de développement Economique
OMD Objectif du Millénaire pour Le développement
ONG Organisation Non Gouvernementale
ONU Organisation de Nations-Unies
P2B Personne à Business
P2P Personne à Personne
PC Portable Computer
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PIB Produit Intérieur Brut
PIN Personae Identification Number
PME Petite et Moyenne Entreprise
RIF Rapport sur l’Inclusion Financière
SAMIFIN Service de Renseignement financier
SMS Short Message Service
SNFI Stratégie Nationale de la Finance Inclusive
SNMF Stratégie nationale de la MicroFinance
STK Sim Tool Kit
SWOT Strengths Weaknesses Opportunities Threats
TIC Technologie de l’Information et Communication
TPE Technologie de l’Information et de la Communication
UNCDF United National Capital Development Fund
USSD Unstructured Supplémentary Data
WAP Wireless Application Protocol
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GLOSSAIRE
Aléa Morale La possibilité qu’un assuré augmente sa prise de risque, par rapport
à la situation où il supporterait entièrement les conséquences
négatives des risques auxquels il s’expose.
Capital humain Désigne le stock de connaissance valorisable économiquement et
incorporé aux individus, ce sont non seulement les qualifications :
éducation et formation professionnelle, mais aussi l’état de santé, la
nutrition, l’hygiène de la population.
Dualisme financier La coexistence de deus secteurs dans le monde de la finance : le
secteur financier formel et le secteur financier informel.
Economie d’échelle Une diminution des coûts unitaires de production due à une
augmentation des quantités produites.
Exclusion sociale La relégation ou la marginalisation sociale d’individu. Elle n’est
généralement ni véritablement délibérée, ni socialement admise,
mais constitue un processus plus ou moins brutal de rupture parfois
progressive des liens sociaux
Inclusion financière Prestation de services financiers solides et abordables aux personnes
qui n’ont pas de compte bancaire et celles qui n’ont pas accès aux
systèmes financiers officiels
Joint-venture Association de plusieurs entreprises qui partagent les risques et les
frais liés à un projet commun
Mobile banking Prestation de services financiers solides et abordables aux personnes
qui n’ont pas de compte bancaire et celles qui n’ont pas accès aux
systèmes financiers officiels
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Sélection adverse Un phénomène statistique et économique qui joue un, rôle important
dans les domaines de l’assurance et de la gestion des risques, par
lequel une offre faite sur un marché aboutit à des résultats inverses
de ceux souhaités, à cause de l’asymétrie de l’information.
Sous-emploi La situation d’une personne ayant un emploi mais qui travaille
moins que la durée normale du travail qu’il souhaiterait travailler
davantage
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INTRODUCTION
Dans le dispositif de lutte contre la pauvreté et de la promotion d’une croissance
économique régulière, la fourniture des services financiers est un volet important, dans la
mesure où l’accès de toutes les couches de la population à ces services agit directement et
positivement sur leur capacité de générer des revenus et/ou à préserver des emplois.
Cependant, du point de vue théorique, la reconnaissance du rôle du facteur
financier dans le processus de développement économique est un phénomène assez récent. Il
fallait remonter à Schumpeter pour en trouver une analyse substantielle. En effet, dans
l’explication de la croissance économique, les théories anciennes laissaient peu de place au
système financier. Les thèses classiques apprennent que la sphère réelle et la sphère
financière présentent une dichotomie (séparation compète). Se ralliant à la Théorie
Quantitative de la Monnaie et à la théorie de la monnaie voile de Jean-Baptiste Say, les
néoclassiques stipulent que la sphère financière réponde passivement aux impulsions de la
sphère réelle. Le système financier garantit de manière quasi-mécanique et optimale
l’allocation de l’épargne vers les projets d’investissements. S’opposant à cette vision,
l’entreprise keynésienne, via la théorie de la monnaie active indique que la monnaie n’est
pas neutre en ce sens qu’elle affecte le niveau de la demande globale. De la même manière,
la position Schumpetérienne soutenait que « les banquiers, par leur ciblage et le
financement des entrepreneurs, encouragent l'innovation technologique, l'accumulation de
capital et stimulent ainsi la croissance économique »1. Les tenants de la théorie de la
nouvelle croissance : la théorie de la croissance endogène, justifient également les liens
entre les variables financières et les variables réelles.
S’intéressant particulièrement, à la nature du lien entre système financier et
croissance économique dans les pays en développement, Gerschenkron conclut que « le
système financier est amené à jouer un rôle primordial dans le processus de développement
car i s’agit de la seule source de financement dans des pays qui ne disposent pas un stock de
capital préalablement constitué. Plus le retard économique est plus fort plus le secteur
financier est fondamentale en tant que pourvoyeur de crédit »2. Or dans les pays en
développement, il apparait que le système financier est incapable de remplir cette fonction.
Pour plusieurs raisons tels que : l’inaccessibilité, l’éloignement géographique, le coût de
1 DOURSIA Fina, « Impact du système financier sur la croissance économique : analyse et application à la
CEMAC », 2005, p33. 2 Ibid.
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transaction, les institutions financières notamment les banques ont tendances à exclure une
frange de la population dont les femmes, les jeunes, les moins instruits et les personnes à
faible revenus sont les plus touchés. A Madagascar, bien que les banques représentent une
part importante de l’ensemble des actifs du système, le taux de bancarisation reste faible.
Celui–ci, avoisine les 5%1 de la population. En fait, les banques préfèrent, en général, traiter
avec les clients opérant dans les secteurs économiques formels, notamment ceux des centres
urbains disposant des revenus réguliers. De l’autre coté, malgré son développement,
l’avènement de la microfinance, qui était censée d’apporter une solution durable à la
bancarisation des défavorisées et à la réduction de la pauvreté, n’a pas permis d’obtenir la
satisfaction souhaitée. D’une part, Madagascar figure parmi les pays les plus pauvres de la
planète. Depuis la dernière décennie, la pauvreté malgache n’a jamais régressée, pourtant,
elle s’est accentuée et a gagné même du terrain en milieu rural. D’après le rapport du Fond
Monétaires International (FMI), plus de 90%2 vit sous le seuil de la pauvreté de deux Dollar
par personne par jour par habitant. D’autre part, les services de la microfinance n’ont qu’un
faible taux de pénétration. Ils ne sont pas vraiment présents en milieu rural alors que c’est la
bas se trouve véritablement la pauvreté. Le rapport de la Banque Centrale de Madagascar
publié par le Journal de Madagascar en 2012 avance que le taux de pénétration des
institutions de microfinance (IMF) ressort environ à 12 %3. Tout cela illustre, qu’une grande
partie de la population malgache est privée des services financiers aussi bien classiques que
ceux de la microfinance. Ainsi, Comme alternatif, pour leurs besoins financiers, la plupart
des malgaches recourent aux crédits informels.
Afin de corriger les paradoxes empêchant le système financier de jouer son rôle
et de favoriser ses implications dans la lutte contre la pauvreté et de l’accès au bien être,
l’accent est mis sur des mesures innovantes en ce qui concerne notamment la technologie
mobile. Dans les littératures économiques, la prise en compte de l’importance de
l’innovation dans monde de la finance a été déjà spécifiée par Schumpeter. Dans sa théorie
de l’Evolution Economique, il stipule que l’innovation est la matrice de la performance. Par
extension, plusieurs auteurs parmi lesquels Kempson, Whiley, Ignacio et Kabir ont déjà
souligné le rôle central de la finance novatrice dans le processus d’inclusion financière. Le
1http://laverite.mg/index.php?option=com_content&view=article&id=5660:banque-vers-une-hausse-du-taux-
bancarisation&catid=4:-economie 2 FMI, « République de Madagascar, Document sur les questions générales », Rapport du FMI n°15/25, Janvier
2015, p03. 3 JOURNAL DE MADAGASCAR, « Secteur financier : augmentation des crédits douteux », JDM n°0705, lundi
09 juillet 2012, p07.
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mobile banking, dans son sens large, constitue une des réponses innovantes. C’est un volet
innovateur de la finance dont les bienfaits ont été déjà approuvés grâce aux expériences
entreprises dans d’autres pays africains comme le M-PESA au Kenya.
Proprement dit, le mobile banking peut se définir comme l'ensemble des services
bancaires et financiers offerts à travers le support de la téléphonie mobile. Depuis son
apparition dans les milieux des années 2000, il a connu un succès fulgurant. Il à facilité
l’accès de millions de personnes surtout les défavorisées aux services de prêts (microcrédit),
aux services d’épargne, dans certains pays africains, à l’instar de Kenya, de l’Afghanistan,
l’Afrique du Sud… A cet effet, on peut dire que le téléphone mobile est un excellent moyen
de proposer des services financiers surtout aux endroits des plus démunis. Vue de cette
manière, la microfinance doit faire face aux exigences des TIC pour assurer son
développement et améliorer son impact. Comme pour les opérateurs mobiles, le mobile
banking revêt des intérêts pour les IMF, car s’appuyer sur la téléphonie mobile est une
opportunité pour mettre en place une structure évolutive à faible coût. C’est dans cette
optique que le mobile banking pourrait constituer un meilleur allié pour la microfinance
dans la fourniture des services financiers aux pauvres.
. Selon la Nouvelle Stratégie Nationale de Finance Inclusive, le mobile banking
devrait afficher une croissance de 25% d’ici 2017. Cependant, ce nouveau service est encore
à ses prémices. Jusqu’à présent il n’a pas encore réellement décollé. Le mobile banking est
entre une croissance continue et des obstacles au niveau opérationnels et réglementaires.
C’est dans ce cadre que s’articule notre problématique de recherche : le mobile banking est-
il la meilleure solution pour stimuler l’inclusion financière à Madagascar ?
Par rapport à ce que nous venons de relater, nous avons fixé notre thème de
recherche sur : « MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU
SERVICE DE L’INCLUSION FINANCIERE (adaptabilité à la situation socio-
économique de Madagascar) »
Dans le cadre de l’adoption du mobile banking à Madagascar, l’étude de
faisabilité des modèles économiques adoptés pour le traitement des services ainsi que le
fonctionnement technique s’inscrivait dans les études de l’ITERAIDE MADAGASCAR in
« MICROFINANCE & MOBILE BANKING : Etude de faisabilité pour la mise en place de
solutions Mobile ». Ainsi, plus globalement, notre travail a pour objectif de mieux
comprendre dans quelles mesures l’alliance entre microfinance et mobile banking pourrait
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révolutionner l’accès aux services financiers pour ceux qui en étaient jusque là exclus. A cet
effet, il se tache d’explorer les rôles des IMF en la matière. Spécifiquement, cette recherche
vise à développer davantage le domaine du mobile banking afin de permettre une inclusion
financière soutenue, qui en retour, renforce la croissance économique.
Depuis 2010, les opérateurs de la téléphonie mobile ont lancé leurs offres de
paiement mobile et naguère les offres de mobile banking en établissant des partenariats avec
des banques commerciales. Toutefois, pour les IMF malgache, le mobile banking reste
jusqu’ici un projet d’avenir pour 2017, comprise dans la SNFI. En prime, il semble que la
plupart d’entre elles n’ont pas encore la capacité de s’y aventurer du fait que cela requiert
d’investissements importants. Pour cela, il sera question de donner des réponses précises aux
interrogations ci-après : le mobile banking est-il une solution adaptée pour offrir les services
de la microfinance ? Quels sont les rôles ou bien la place des IMF dans domaine de banque
mobile ? Comment cette alliance pourrait-elle-faciliter l’accès aux services financiers de la
population ?
L’intérêt de ce travail est double : naturellement, il sert d’une part à valoriser les
connaissances acquises surtout du point de vue théorique. D’autre part, ce travail de
rechercher pourrait servir de supports dans le cadre de la promotion d’une inclusion
financière plus soutenue. Pour sa matérialisation, plusieurs outils et démarches ont été
entrepris. D’abord, pour réunir les données nous avons mené une recherche documentaire
auprès des sites internet des établissements publics, des opérateurs mobiles, des
établissements financiers, des organismes de règlementations…Le recours à la méthode
analytique nous est d’une grande importance et un grand secours. Sans oublier la méthode
d’analyse SWOT. Néanmoins, il paraît important de préciser que le manque de données fait
amplement défaut. La littérature de recherche sur le mobile banking est pauvre et très
souvent développée en anglais. Ce qui a limité plus ou moins limité notre recherche.
Pour pouvoir répondre aux questions mentionnées ci-dessus, l’architecture de
notre travail se subdivisera dans son ensemble en deux grandes parties. La première partie
traitera pour l’essentiel « Les concepts théoriques sur la microfinance et le mobile banking.
La deuxième partie fera une analyse de l’adaptabilité du mobile banking dans le secteur de
la microfinance.
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PREMIERE PARTIE :
LES CONCEPTS THEORIQUES SUR LA
MICROFINANCE ET LE MOBILE
BANKING
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Dans la mesure où il permet de démarrer, de soutenir et d’accroitre les activités génératrices
de revenus et d’emplois, L’accès aux services financiers jour un rôle important dans la lutte
contre de la pauvreté et de l’exclusion sociale. C’est ainsi que depuis 2003, les communautés
internationales ont mis l’accent sur les services financiers accessibles à tous via la
microfinance et les microcrédits. Mais face aux essors technologiques, certaines IMF se
lancent dans des services financiers mobiles pour élargir leurs activités et améliorer leurs
impacts. Dans cette partie la réflexion portera sur les « les concepts théoriques sur la
microfinance et le mobile banking ». Le premier chapitre mettra en évidence les concepts
théoriques sur la microfinance et l’inclusion financière. Tandis que le deuxième chapitre
présentera les concepts et définitions qui se rapportent au mobile banking vecteur d’inclusion
financière.
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CHAPITRE I : LES CONCEPTS THEORIQUES SUR LA
MICROFINANCE ET LA FINANCE INCLUSIVE
La fourniture des services financiers se présente comme un outil ayant
un fort potentiel de réduire la pauvreté. Compte tenu des défaillances des modèles
de financements classiques dans la promotion de la bancarisation et de
l’amélioration des accès aux services de la finance, beaucoup de théoriciens, des
organisations internationales et non gouvernementales et des associations œuvrent
sur les questions de la Microfinance et ont donné leurs appuis théoriques et
connaissances concrètes sur le fonctionnement de cette pratique d’intermédiation
financière. Ainsi, le présent chapitre traite pour l’essentiel le concept de la
microfinance de son origine aux conceptions actuelles. Il évoquera les définitions
de la Microfinance dans la diversité de ses formes.
Section I : Le concept de la microfinance
I-1) Les origines de la microfinance1
Certains historiens trouvent les origines du microcrédit en Babylonie,
quelques 3 400 ans avant Jésus-Christ. Par exemple, les prêtres du temple
d'Ourouk consentaient des prêts en nature. Les hébreux, il y'a environs 3 000 ans,
pouvaient de par leur loi religieuses prêter à intérêt.
Friedrich-Wilhelm Rafeson, en 1849, crée en suisse, pour protéger les
paysans contre les risques climatiques, la première coopérative qui sert de garantie
en faisant appel à la caution et la conscience sociale des notables. A ses débuts,
cette coopérative achète du bétail et prête aux paysans à des prix modérés,
principalement en dessous de l'usure pour qu'il démarre leur propre activités
génératrice de revenus.
SCHULTZ, F.Raiffesen, DELITZ et Alphonse DESJARDINS sont
considérés comme les pères du mouvement mondial des coopératives d'épargne et
1 http://www.memoireonline.com/01/14/8508/m_La-micro-finance-et-la-lutte-contre-la-pauvreté-Le-cas-de-
Djibouti3.html#toc6
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de crédit (COOPEC). Le premier, lance l'idée en Bavière dans la seconde moitié
du 19ème siècle, le dernier la développe au Québec dès le début du XXème siècle.
Elles sont ensuite répliquées dans les pays colonisés. A titre
d'exemple, l'Indonesian People's Credit bank ouvre en 1895. D'autres
organisations du même type apparaissent au même moment en Amérique Latine
pour mobiliser l'épargne, améliorer la productivité de l'Agriculture et permettre
aux paysans de s'unir en mettant en commun leur épargne. En Afrique, des
expériences les plus anciennes ont été identifiées au Ghana (1920), au Kenya,
Nigéria, Ouganda dès 1955. La formule des « crédit Unions » ou coopératives
d'épargne et de crédit a surtout été développée au cours de ces vingt dernières
années1.
Au XXe siècle, notamment pendant les années 1960 et 1970, les
agences d'aide au développement et les gouvernements des pays en voie de
développement commencèrent à allouer des ressources considérables à des
programmes destinés aux micro-entreprises notamment grâce à des mécanismes
de bonification d'intérêt.
C'est dans ce contexte que dans la deuxième moitié des années 70 les
premières expériences de Microfinance « moderne » apparaissent véritablement
en Amérique latine et en Asie. C'est le début d'une véritable structuration de la
Microfinance. En 1978, deux initiatives indépendantes marquent la naissance de
ce secteur émergent sans exiger des garanties : la première initiative se situe au
Bangladesh. Un professeur d'économie rurale à l'Université de
Chittagong, Muhammad Yunus, rencontre 42 femmes obligées d'emprunter auprès
d'usuriers pour acheter la paille pour rempailler des chaises, avec un taux d'intérêt
hebdomadaire de 10%. Se trouvant dans un cercle vicieux des usuriers et dans
l'impossibilité de s'adresser aux banques traditionnelles pour des raisons
d'insolvabilité, il s'engage volontairement à leur prêter les quelques dollars
nécessaires. Non seulement il est remboursé dans les temps, mais cette expérience
positive devient une aubaine pour assurer les subsistances de certains couche
social. En 1983, Muhammad Yunus crée la « Grameen Bank », une banque
réservée aux plus pauvres et détenue par ses emprunteurs qui ne signent aucun
contrat formel en échange de leur emprunt. Grameen signifie « Village » ou «
rural » en bangladais. C'est une banque détenue par ses propres emprunteurs, des
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villageois, à majorité des femmes. La Grameen Bank ne demande pas de
contrepartie pour ses prêts et aucun contrat formel.
La seconde initiative se produit au même moment, c'est l'histoire d'un
joueur de tennis américain, Joseph Blatchford, crée ACCION, une ONG visant à
initier et former les plus démunis à l'entraide mutuelle. Il commence à installer des
lignes électriques, à construire des écoles et des centres communautaires, puis
ACCION décide de soutenir des Micro-entreprises.
En Afrique, au même moment, sont créées des institutions de
Microfinance inspirées du système des tontines. Ce dernier est un système où
chaque membre cotise une somme fixe pendant une réunion qui se tient à
périodicité variable (semaine, mois...). Et chacun reçoit à son tour, le total des
cotisations de la réunion. Le tour est déterminé de deux façons selon les cas : soit
par tirage au sort, soit par mise aux enchères. C'est l'expérience de Krep au Kenya,
du PADME au bénin
I-2) Les concepts et les objectifs
A) La Microfinance
Etymologiquement, la microfinance vient du mot grec « mikros » qui
signifie « petit » et de l’ancien français « finer » qui veut dire « mener à bonne
fin ». Le qualificatif « micro » se réfère au fait que les populations ciblées sont les
petits entrepreneurs et que les services financiers portent, dans la plupart des cas
sur des montant limités. Au sens strict, on peut définir la microfinance comme la
prestation des services de petite taille à l’instar des micro-épargnes, des
microcrédits, des micro-assurances…
D’après Miche Lelart, la microfinance « s’agit d’un petit crédit, d’un
montant peu élevé, sensiblement inférieur au crédit qu’une entreprise ou une
ménage d’une banque […]. Ce crédit est donc sollicité par des personnes dont le
revenu est relativement bas […]. Il peut être demandé pour différents mobiles,
mais il est principalement pour développer une activité génératrice de revenu,
qu’il s’agisse d’une ancienne ou d’une nouvelle activité. »1
1 LELART MICHEL, L’évolution de la finance informelle et ses conséquences et ses conséquences sur
l’évolution des systèmes financiers, Monde en Développement, Tome 30, 2002, p123.
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Selon l‘économiste Belge Marc LABIE : « On appelle microfinance,
l’octroi des services financiers (généralement du crédit et/ou de l’épargne), à des
personnes développant une activité productive, le plus souvent de l’artisanat et du
commerce, et n’ayant pas accès aux institutions de financières commerciales en
raison de leur profil socio-économique »1. C’est-à-dire la microfinance est la
fourniture d’un ensemble de produits financiers aux personnes exclues du système
financier classique ou formel, dans le but de satisfaire les besoins de leurs
ménages ou de démarrer et de soutenir leurs activités économiques et
professionnelles. Ils concernent, généralement, les populations pauvres ayant des
revenus trop faibles ou des garanties insuffisantes pour faire appel aux banques
classiques. Autrement dit, « la microfinance désigne l’offre de produits et services
aux populations pauvres, exclues des systèmes financiers formels »2. Il ressort de
cette définition que la microfinance se distingue du secteur financier ordinaire,
c'est-à-dire des banques, en particulier par son groupe de bénéficiaires. La
microfinance vise les couches de population qui sont normalement exclues du
secteur bancaire, en particulier les femmes.
Le concept de Microfinance est un terme nouveau dans la littérature
économique destinée aux pays en voie de développement. D’après l’OCDE, « la
Microfinance vise l’accès au financement de petits projets, portés par des
personnes marginalisées qui aspirent à créer leur propre emploi, souvent par
défaut d’autres perspectives professionnelles et parce que l’accès aux sources
traditionnelles leur est refusé ».3
La Microfinance s’est construite comme outil d’inclusion des exclus
du système bancaire classique, offrant des services aux non bancables, à ceux qui
ne peuvent offrir des garanties physiques ou qui résident dans des zone reculées,
enclavées, isolées des services financiers.
De manière à comprendre le concept de la microfinance, nous allons
regrouper les différentes définitions de la microfinance selon trois grands types à
1http://www.memoireonline.com/01/14/8508/m_La-micro-finance-et-la-lutte-contre-la-pauvreté-Le-cas-de-
Djibouti3.html#toc6 2 http://www.epargnesansfrontière.org/Articles_c-1-s-41 3 htpp://www.micrfinancegateway.org/fr/organization/lobservateur-ocde
ss
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savoir : les définitions quantitatives, les définitions institutionnelles et les
définitions normatives.
La définition quantitative
En opposition avec la macrofinance, la microfinance se caractérise par
la faiblesse de la taille des transactions faites. De là, On peut faire une distinction
entre la microfinance au sens strict et la microfinance au sens large. Strictement,
comme déjà évoqué ci-dessus concerne les transactions de faible montant. Par
contre, la microfinance au sens élargi inclut les activités d'intermédiation
financière portant sur des montants un peu élevé.
La définition institutionnelle
La microfinance, sous sa définition institutionnelle fait référence à un
système particulier qui est capable de produire et traiter l'information financière
en environnement d'incertitude puisque les populations cibles sont potentiellement
non solvables et donc plus risquées (faute de garantie). De cette approche, la
microfinance se caractérise et s'appuie sur le principe dit de la « caution
solidaire». Ce dernier consiste à distribuer le crédit par l'intermédiaire d'un petit
groupe de membres qui se connaissent et qui acceptent de se porter caution
mutuelle. En effet, La solidarité, l'entraide et l'effet de proximité mais aussi et
surtout la confiance qui en résulte entre les individus concourent à abaisser les
coûts et de minimiser les risques de prêts aux pauvres. Donc, les IMF sont, par
ailleurs, considérer comme de « véritables transformateurs d'incertitudes en
risques maîtrisables » et constitue un avantage comparé aux banques classique. De
plus, elles ont pour caractéristique d'être capables de répondre aux défaillances
d'autres acteurs dans le secteur financier, celles du secteur bancaire classique en
particulier.
La définition normative :
Sous cette définition s’appuyant soit sur les imperfections ou les
échecs du marché, soit sur les problèmes d'asymétrie d'informations, les IMF
apparaissent comme des substituts au secteur bancaire classique, en donnant la
chance aux populations exclues des banques d'accéder à des services financiers, et
donc de financer leurs besoins.
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Au sens large, la microfinance concerne les activités d’intermédiation.
Sous cet angle, au même titre que la banque, elle peut être considérée comme un
intermédiaire financier ayant pour objet recueillir les fonds des agents à excédent
de revenu et les transformer auprès des agents à déficits de financements.
Cependant, elle diffère des banques par ses logiques d’intermédiation, l’échelle de
ses opérations, la temporalité de ses contrats, les mécanismes usités dans la
sélection et la surveillance des projets. En effet, les établissements bancaires sont
sous la tutelle de la Banque Centrale et sont règlementés par la loi bancaire, tandis
que les structures de la microfinance dépendent du Ministère de l’Economie et du
Finance et sont règlementées par une loi spécifique. Par ailleurs, les banques sont
investies du pouvoir de création monétaire tandis que les IMF ne disposent pas
cette licence. Elles n’opèrent qu’à partir des ressources collectées, ce sont des
institutions financières non monétaires.
Toutefois, pour beaucoup de personnes et pour le grand public, la
microfinance se confond avec le microcrédit. Il importe alors de faire une
distinction entre le microcrédit et la microfinance. La microfinance fait référence
à l’offre des services financiers aux populations pauvres à faible revenu. Tandis
que le microcrédit consiste en l’attribution de prêts de faible montant à des
populations entrepreneurs qui ne peuvent pas accéder aux prêts bancaires
classiques.
B) L’Institution de la MicroFinance (IMF)
Une Institution de Micro Finance est une organisation qui doit, à
terme, couvrir ses dépenses et dégager une marge sans appui extérieur pour être
viable et continuer à offrir ses services. C’est une organisation à part entière, dans
le sens où elle a ses propres organes de décision et de pouvoir, ses propres
procédures et une culture d’organisation bien à elle. Son organisation est
comparable à celle d’une PME. Mais elle en diffère de par ses objectifs, qui sont à
la fois sociaux et financiers.
Généralement, on pourrait classer les IMF suivant deux approches et
trois modèles :
• L’approche « bien être » ou Welfarist Approach ;
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• L’approche « institutionnaliste ou Institutionalist Approach ;
• Le modèle mutualiste ;
• Le modèle solidaire ;
• Les modèles mixtes.
➢ L’approche « bine être » ou Welfarist Approach » :
Appelée crédit dirigé ou encore développementaliste, cette approche
repose sur l’offre de crédit bon marché, c’est-à-dire des crédits basés sur les
subventions de l’Etat, d’organismes et des pays donateurs dont les taux d’intérêts
sont maintenus à un niveau très bas, vu le caractère social des projets.
➢ L’approche institutionnaliste ou Institutionalist Approach :
Cette approche est née au début des années 2000. Elle est basée sur
deux éléments essentiels : la massification du crédit et la pérennisation des
institutions de crédit. Les partisans de cette approche préconise que la viabilité des
institutions de crédits est sine qua non pour assurer le développement à long des
activités de crédits efficaces. Il s’agit donc de mettre en place un système
d’intermédiation qui offre des services de crédit, d’épargne sur des bases pérennes
et commerciales.
➢ Le modèle mutualiste :
Ce modèle est basé sur le système de caisses de crédit mutuel. Les
clients membres qui sont en coopération doivent constituer un fond sur la base
duquel ils pourront octroyer des crédits sans faire appel à des financements
extérieurs.
Dans ce modèle, la mobilisation de l’épargne est plus importante que
l’octroi de crédit. En fait, les crédits ne seront pas disponibles qu’après plusieurs
mois d’épargne préalable.
➢ Le modèle solidaire :
Dans ce modèle, les prêts sont octroyés à titre individuel mais les
emprunteurs doivent se constituer en groupe de caution solidaire. Si un des
emprunteurs ne rembourse pas, les autres membres du groupe devront rembourser
lui même.
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Ce modèle à l’avantage de résoudre le problème d’asymétrie
d’information et de permettre des taux de remboursement toujours proches de
100%.
➢ Les modèles mixtes :
Cette approche tente de concentrer les avantages du modèle mutualiste
et du modèle solidaire pour améliorer les implications de la microfinance dans la
lutte contre la pauvreté. On retient quatre points essentiels dans ce modèle :
premièrement la constitution d’une source de fonds de prêts via la collecte
d’épargne. Ensuite, la caution solidaire pour résoudre les problèmes d’asymétrie
d’informations. Et puis, l’octroi de crédit non conditionné par l’épargne. Et
finalement, l’appui des services techniques professionnels qui assurent la
promotion, le suivi et le contrôle de caisse.
C) Les objectifs de la microfinance
Une IMF est caractérisée par la dualité de ses objectifs qui sont à la
fois sociaux et financiers. D’une part, elle contribue au développement
économique et à la réduction de la pauvreté. En permettant aux populations de
disposer des revenus, la microfinance s’illustre comme un véritable outil de lutte
contre l’exclusion des couches vulnérables. Il apparait qu’elle contribue à la
réduction de la pauvreté d’une manière multidimensionnelle. En effet, Plusieurs
études ont montré que l’argent est utilisé pour l’agrandissement et la
diversification des activités économiques, la scolarité des enfants ou pour les soins
médicaux. C’est dans ce sens que les clients sont souvent moins vulnérables que
ceux qui n’ont pas accès à ce service. En fait, les petits prêts, permettent aux
populations non seulement de faire face aux irrégularités des revenus qui ne les
permettent pas souvent de maintenir le niveau de leur bien être mais également de
se protéger dans l’avenir. L’accroissement du revenu leur permet d’améliorer le
bien être en disposant un meilleur accès aux services sociaux de base à l’instar de
la santé et de l’éducation.
D’autre part, une IMF en tant qu’une entreprise doit dégager une
certaine rentabilité pour pouvoir continuer à offrir ses services. C’est dans ce
cadre qu’on parle de l’objectif financier de la Microfinance. Autrement dit, pour
22
Performance sociale
Performance fiancière
être viable, une IMF devrait être rentable c’est-à-dire dégager suffisamment une
marge.
La figure suivante permet de visualiser la dualité des objectifs des
IMF :
Figure n°1 : La dualité des objectifs de la microfinance
Source : EMMANNUELE Javoy, La finance a-elle un avenir durable ?, La perspective
du microcrédit, Planet Finance, 2012, p06.
Cette figure illustre que les objectifs d’une IMF est double : les
objectifs sociaux d’une part, cherchant à favoriser le développement et à réduire la
pauvreté. Et les objectifs financiers d’autre part, visant certaine rentabilité afin de
poursuivre les activités. La stratégie d’une IMF dépend de l’équilibre choisi entre
ses deux objectifs, certaines privilégient l’aspect social et d’autres l’aspect
financier. Dans tous les cas, une IMF offre des services financiers à des personnes
à revenus modestes qui n’ont pas accès ou difficilement accès au secteur financier
classique ou formel.
23
En outre, la microfinance, spécifiquement, remplit entre autres les
objectifs suivants :
• Accroitre les sources de revenus :
Le microcrédit permet à ses bénéficiaires de planifier, de démarrer et
de développer leurs projets générateurs de revenus.
• Assurer l’autonomie :
Le microcrédit peut aider des personnes à subvenir à leurs besoins et a
supporter certaines dépenses (exemple : cout de scolarité, frais de médecin,
cérémonies religieuses….)
• Faire face aux imprévus :
La microfinance augmente la capacité des bénéficiaires à surmonter les
risques et les chocs. Cela a un impact sur leur vulnérabilité par rapports à
l’imprévu.
• Epargner de façon sure :
La microfinance permet à des personnes de mettre de coté les marges
qu’elles retirent de leurs activités auprès de leur IMF partenaire.
• Donner un rôle central la femme dans la communauté :
Les femmes font partie de la première cible de la microfinance. La
microfinance représente un outil qui peut améliorer le statut de la femme et faire
prendre conscience de leur rôle au sein de foyer et dans la communauté.
• Améliorer l’estime des bénéficiaires :
La microfinance est un instrument efficace pour accéder à
l’autosuffisance et permettre au plus démunis de devenir acteur et responsable de
leur vie.
• Dynamiser l’économie locale :
La microfinance permet de dynamiser l’économie par une mise en
avant des talents locaux et la valorisation des savoirs faires.
24
I-3) Les produits d’une IMF
Dans son sens large la microfinance est l’offre de services financiers et
non financiers adaptés à ceux qui n’ont pas accès aux services financiers formels.
De cette définition, il en ressort qu’une IMF propose principalement des services
financiers mais actuellement certaines IMF investissent dans la fourniture des
services non financiers.
Figure n°02 : Les services de la microfinance
Source : Nos propres soins.
D’après ce graphique, les services de la microfinance peuvent être
regroupés en deux à savoir :
➢ Les services financiers ;
➢ Et les services non financiers.
De façon plus générale, la microfinance se réfère à une vision où le
maximum de foyers pauvres ou assimilés peuvent avoir un accès permanent à une
gamme de services financiers de grande qualité et adaptés à leurs besoins tels
SERVICES FINANCIERS
SERVICES NON
FNANCIERS
SERVICES DE LA MICROFINANCE
25
que : les services de crédits, les services d’épargne, les micro-assurances et
éventuellement d’autres services complémentaires.
• Les services de crédit
Généralement, « les microcrédits sont des crédits de 50 à 2000 US-
Dollars accordés aux emprunteurs (individus ou groupes) à des fins
d’investissements et qui sont remboursables avec des intérêts arrêtés »1. Le crédit
constitue le principal service de la microfinance. La majorité des IMF ont
commencé à offrir des crédits avant de commencer à proposer d’autres produits.
Les IMF n’exigent normalement pas un nantissement des crédits, car c’est une des
raisons principales pour laquelle la population pauvre est exclue des banques
ordinaires. Ils s’assurent du remboursement des crédits en analysant au préalable
minutieusement la capacité de remboursement des clients, exigent des avalistes ou
des cautions solidaires. A cet effet, le crédit peut être individuel ou collectif. Pour
le crédit individuel, le prêt est octroyé à titre individuel après analyse de la
pertinence du projet d’investissement et de la capacité de remboursement. Tandis
que pour le crédit solidaire, les prêts sont octroyés à titre individuel mais les
emprunteurs doivent se constituer en groupe de caution solidaire. Si un des
emprunteurs ne rembourse les autres membres du groupe doivent rembourser pour
lui.
• Les services d’épargne ou de dépôts :
Epargner consiste à renoncer à une consommation immédiate pour la
reporter dans le futur. Dans ce cas, « L’épargne est la partie des revenus qui n’est
pas consommée immédiatement et qui est réservée pour les besoins futurs. Elle
peut être destinée soit à des investissements, soit comme sécurité pour des besoins
imprévus »2.
Normalement, les IMF n’offrent pas ou peu d’intérêts sur l’épargne et
n’exigent pas de montant minimum à épargner. Pour les clients, il s’agit plutôt de
sécuriser leur argent pour faire face aux risques tels que le vol ou les incendies et
aux gaspillages inutiles.
1 2 http://www.toupie.org/Dictionnaire/Epargne.htm
26
Pour les services d’épargne on peut citer :
- les épargnes simples ou épargnes volontaires :
L’épargne volontaire est constituée de deux types de produits à savoir :
les dépôts à vue et les dépôts à terme.
Les dépôts à vue sont les produits d’épargne les plus utilisés. Ils
s’agissent des dépôts de toutes sortes qui peuvent être retirées à tout moment.
Tandis que les dépôts à terme sont des dépôts bloqués pendant une certaine
période et qui sont rémunérés par un taux prédéterminé.
- Les épargnes obligatoires :
Cette catégorie d’épargne est en relation direct avec le crédit. On en
distingue deux types :
L’épargne préalable : elle suit le postulat selon lequel un demandeur de
crédit doit fournir un effort financier minimum consistant à épargner
régulièrement une certaine somme pendant une certaine période. Cette épargne et
parfois bloquée et non rémunérée.
L’épargne de garantie : elle sert à garantir le crédit consenti
généralement à un individu ou à un groupe. Elle est parfois utilisée en
combinaison avec d’autres formes de garanties (caution solidaire de groupes).
- les épargnes solidaires :
C’est une épargne constituée dans le but de financer des opérations
solidaires qui ne trouvent pas de financements normaux. Autrement dit, Placement
financier destiné à soutenir des projets de création ou de développement
d’activités à utilité sociale souvent peu rentables : réinsertion par le travail,
logement de personnes en difficulté…
• Les micro-assurances :
La micro-assurance est une forme d’assurance qui a pour but de fournir
une couverture aux personnes exclues des circuits classiques d’assurance. Ce
système de protection permet d’assurer les populations contres certains risques
moyennant le versement régulier des primes.
27
MICROFINANCE
CREDIT
MICRO-ASSURANC
E
TRANSFERT MOBILE
EPARGNE
Comme les micro-assurances diminuent la vulnérabilité des pauvres,
elles prennent de plus en plus d’importance. Naguère, certaines IMF proposent
ces types de services. Ils peuvent être conclus pour les domaines habituels comme
la santé ou les accidents, mais il existe par exemple aussi des assurances pour
l’élevage ou la perte de récolte. Les produits de micro-assurance les plus
répandues sont :
- La micro-assurance vie et les Plans d’épargne retraite ;
- La micro-assurance santé qui prend en charge des frais
d’hospitalisation, des soins de santé de base, de maternité… ;
- La micro-assurance Prévoyance qui concerne l‘incapacité et
l’invalidité ;
- La micro-assurance sur la propriété qui permet de couvrir des biens
immobiliers, le bétail, des biens immobiliers ;
- La micro-assurance récolte qui assure la protection des récoltes en
cas de dommages ou d’une catastrophe naturelle.
Les autres services complémentaires concernent les transferts d’argent
et les monnaies mobiles.
Le graphique suivant nous donne une vision claire des différents
services financiers de la microfinance :
Figure n°03 : Les services financiers de la microfinance
Source : Nos propres soins.
28
Ainsi, les principaux produits que la microfinance fournit à des
personnes pauvres à bas revenus concernent essentiellement des crédits et des
épargnes. Mais naguère, certains IMF investissement dans la fourniture des micro-
assurances. A cela s’ajoute les services de transferts d’argent.
En complément de ces produits classiques, les IMF peuvent proposer
des services non financiers, c’est-à-dire un ensemble de prestations pouvant être
apportées pour accompagner les clients et renforcer leur capacité à tirer profit des
services financiers.
Selon les cas, les IFM peuvent proposer des formations à la gestion, à
la comptabilisation ou à la création d’entreprise. Elles peuvent également
proposer des sessions de sensibilisations liées à la santé (paludisme, hygiène,…) à
l’éducation (travail des enfants, alphabétisation,…) ou autres thèmes (droit de
l’homme, écologie, démocratie, liberté individuelle,…).D’autres IMF proposent
aussi des programmes de formation professionnelles orientées vers l’apprentissage
d’un métier.
Dans le cadre d’intégration de ces services non financiers, trois
modèles s’imposent aux IFM à savoir : le modèle « joint » ; le modèle
« parallèle » et le modèle « unifié ». Dans le modèle joint, les services non
financiers sont fournis par deux organisations indépendantes, c’est-à-dire que les
IMF établissent un partenariat avec une autre entité qui prend en charge la
fourniture des services. Dans le cas du modèle parallèle, les services sont fournis
directement par la même organisation et ont géré par un personnel distinct,
travaillant dans le même enseigne. Contrairement aux deux modèles, le modèle
unifié est un modèle de type hybride auxquels les bénéficiaires des services
financiers sont obligés de souscrire aux services non financiers.
L’existence de ces deux types de services nous amène à distinguer
deux approches en microfinance telles que: l’approche minimum et l’approche
maximum. L’approche minimum concerne seulement les services financiers de la
microfinance. Tandis que l’approche maximum regroupe ces services financiers
ainsi que les non financiers.
29
Figure n° 04 : Les deux approches en microfinance
Source : EMMANNUELE Javoy, La finance a-elle un avenir durable ?, La perspective
du microcrédit, Planet Finance, 2012, p06.
I-4) La microfinance à travers la théorie d’agence et de l’information (la relation
de crédit à la relation d’agence)
La théorie d’agence tire son nom dans la relation d’agence qui lie deux
acteurs : le principal et agent. Dans de telle relation, le principal mandate, par un
contrat l’agent qui agit par délégation du pouvoir du principal dans un domaine
décisionnel pour décider ou pour agir ou encore pour proposer.
Cette théorie consiste fondamentalement à étudier l’asymétrie
d’information ainsi que les divergences d’intérêts et de motivations qui peuvent
exister entre le principal et l’agent. Selon William Meeking et Mickael Jensen la
relation d’agence est « un contrat par lequel une ou plusieurs personnes (le
principal) engage une autre personne (agent) pour exécuter en son nom une tâche
quelconque qui implique une délégation d’un certain pouvoir à l’agent »1.
L’architecture de la relation d’agence peut se trouver à plusieurs niveaux, par
1 http://nathaliegardes.canalblog.com/archives/2013/02/25/26506525.html
SERVICES DE
CREDIT :
- Crédit
individuel
- Crédit collectif
MICRO-
ASSURANCES :
- Assurance vie
- Assurance santé
SERVICES DE
DEPOTS :
- Epargne volontaire
- Epargne
obligatoire
SERVICES NON
FIANCIERS :
- Formation (micro
entreprise)
- Sensibilisation
(santé, hygiène,
émancipation,
éducation, etc.)
APPROCHE MINIMUM
APPROCHE MAXIMUM
30
exemple dans une relation entre employeur et salarié, entre un patient et son
médecin, entre donneur d’ordre et sous-traitant…
Pareillement, la relation de crédit peut être considérée comme une
relation d’agence par laquelle le préteur (le principal) loue une part de sa richesse
aux micro-entrepreneurs ou particuliers (l’agent) qui s’engage par la suite à
rembourser et à payer à des charges d’intérêts aux conditions fixées dans un
contrat établi préalablement entre les deux parties. Or, pour le préteur, les
décisions d’octroie de fond sont inclines d’incertitudes et de risques qui sont dus
en partie aux asymétries d’informations qui existent entre les différents acteurs de
la relation de crédit. En fait, ce sont les emprunteurs qui connaissent mieux leurs
qualités et leurs projets que le préteur. De ce fait, ce sont les asymétries de
l’information entre le principal et l’agent qui conduisent à la sélection adverse et
au aléa moral qui sont les deux risques auxquels fait face le prêteur comme les
banques.
Cependant, aucun banquier n’aurait pu penser à remédier ces
problèmes alors que cela génère des coûts appelés coûts d’agence. Seule la
microfinance, grâce à sa spécificité technologique d’intermédiation et à
l’innovation, a pu apporter des réponses appropriées pour la résolution du
problème d’asymétrie d’information.
- La microfinance et la résolution des problèmes de sélection
adverse
Dans une relation de crédit, une incertitude auxquelles est confronté le
prêteur est celle de la qualité de la sélection de l’agent. Cette incertitude est
connue sous le vocable de sélection adverse et d’anti-sélection. L’anti- sélection
se présente dans la situation où des emprunteurs détiennent des renseignements
qui leur permettent d’obtenir des prêts qui leur sont favorables et qui défavorisent
la banque.
Pour parer a ce problème de sélection adverse, la microfinance a
introduit la notion du prêt de groupe. Il constitue la plus grande innovation de la
microfinance. Ce système consiste « à accorder à un groupe de personnes qui,
sur une base individuelle, n’y auraient pas accès. »1 Cette innovation repose sur
1 http://rei.revues.org/4940
31
deux mécanismes sui vont ensemble à savoir : la responsabilité conjointe (joint
liability), et la et la surveillance par la pair (peer monitoring). La responsabilité
conjoint signifie que chaque membre du groupe est mutuellement responsable du
remboursement du crédit. Tandis que le second souligne que l’activité de chaque
membre du groupe est surveillée par les autres membres. Effectivement, en
microfinance, on se base sur l’utilisation des différentes informations locales.
Autrement dit, le modèle se repose sur une parfaite connaissance mutuelle des
membres et la rationalité des agents. L’hypothèse de la parfaite connaissance des
membres implique que ces derniers habitent dans la même localité et fréquent les
mêmes réseaux sociaux. La rationalité des agents exige que les membres du
groupe aient intérêts à sélectionner les gens de même type.de manière à avoir un
groupe homogène qui permet d’accroitre la performance de remboursement. « Les
travaux sur le prêt de groupe ont abondamment établi la manière dont les IMF
arrivent à réduire les risques de sélection adverse rien qu’en se basant sur les
caractéristiques social du projet »1.
La microfinance et le problème de l’aléa moral
« L’aléa moral est une situation dans laquelle un agent peut ne pas
respecter ses engagements, et qu’il est impossible ou couteux pour son partenaire
de savoir s’ii en été ainsi ou non »2. Dans la relation de crédit, a part le risque de
crédit, le prêteur fait face également à des aléas morales regroupant toutes les
actions de l’emprunteur qui ne peuvent pas être observables par le prêteur une fois
le prêt obtenu, mais avant que le rendement soit réalisé. Pour une banque,
surveiller l’exécution des projets financés est une mission impossible. Par contre,
la microfinance, cette mission est déléguée sur la base de la responsabilité
conjointe. C’est-à-dire que chaque membre du groupe a intérêt a se surveiller
mutuellement. Dans ce cas, la surveillance est mutuelle et serait possible grâce à
la proximité géographique et aux liens sociaux qui existent entre les membres.
1 .http://rei.revues.org/4940 2 http://nathaliegardes.canalblog.com/archives/2013/02/25/26506525.html
32
Section II : Le concept de la Finance Inclusive
II-1) Les éléments définitionnels
Pour qu’un développement intégré et durable devienne une réalité, la
Finance Inclusive ou l’Inclusion Financière constitue un grand levier dans la
mesure où elle favorise une forte inclusion sociale (accès des populations à des
services de base comme l’emploi, la santé, le logement ou l’éducation). De ce fait,
elle représente un enjeu économique et social majeur aussi bien dans les pays en
développement que dans les pays développés.
Au niveau international, ce concept se trouve au cœur des
préoccupations mondiales étant donné que plus de 2,7 milliard1 d’adultes dans le
monde restent privés à des services financiers de types crédit, épargne, assurance.
En 2003, l’ancien Secrétaire Général de l’ONU, Kofi Annan a fait ce concept
comme une priorité qui fut confirmée par la suite en 2005 par la proclamation de
l’année comme « Année International du Microcrédit ».
Egalement, l’ONU a adopté pendant la conférence du 05 et 06 Juin 206
à Dakar, une déclaration relative à la construction des secteurs financiers
accessibles à tous en Afrique appelée « la Déclaration de Dakar »2.
A Séoul, en novembre 2010, le G20 a pris des initiatives en faveur de
l’inclusion financière en adoptant 09 principes qui visent à renforcer l’inclusion
financière. De même, « la Déclaration de Maya »3, issue de la Conférence des
Nations-Unies qui s’est tenue au Mexique le septembre 2011, a mis l’accent sur
l’ensemble des principes en matière d’inclusion financière.
En Brazzaville, l’état de lieux et les perspectives de la bancarisation en
Afrique ont été dressé le vendredi 25 juillet 2014, à la 3ème édition du forum
Forbes Afrique, tenue sous le thème les défis de la bancarisation : la question de
1 AFD, « 25 ans d’engagement au service de la microfinance », AFD et l’Inclusion Financière, Juillet 2013, p02. 2 La déclaration de Dakar est à l’initiative du Programme des Nation Unies pour le développement et du fons
d’équipements des Nations Unies les 05 et 06 juin 2006, affirmant la nécessité de construire des secteurs
financiers accessibles à tous comme une contribution appréciable aux efforts de l’Afrique visant à réduire la
pauvreté, à stimuler la croissance économique et à accroitre les revenus des populations pauvres à faibles
revenus et des micro et petits entrepreneurs , particulièrement dans les zones rurales. 3 La déclaration de Maya est ensemble de principes en matière de développement de politiques d’inclusion
financière. Elle a été formulée par un groupe d’institution de pays en développement, au cours du Global Policy
Forum l’Alliance pour l’Inclusion Financière qui s’est tenue en Mexique en septembre 2015.
33
l’impact de la bancarisation sur le développement économique et social des États
du continent noir.
Le 23 Mars 2015, le Congo Brazzaville a accueilli la conférence sur
l’inclusion financière en Afrique sous le thème de « Finance pour tous :
promouvoir l’inclusion financière en Afrique Centrale ».
Ces dernières années, la Finance Inclusive a fait l’objet de plusieurs
définitions. Pour l’Organisation des Nations Unes (ONU), l’inclusion financière
est « l’accès, à un prix raisonnable pour tous les ménages et entreprises, à une
large gamme de services financiers (épargne, crédit à court et à long terme,
assurances, pensions, virement en devises et envois de fonds internationaux »1
L’Organisation Internationale de Droit du Développement, quant à
elle, définit l’inclusion financière comme « la prestation de services financiers
solides et abordables aux personnes qui n’ont pas de compte bancaire et celles
qui n’ont pas accès aux systèmes financiers officiels »2.
Selon United National Capital Development Fund (UNCDF),
« l'inclusion financière est atteinte lorsque tous les ménages et entreprises ont
accès, à un coût raisonnable, à une large gamme de services financiers (épargne,
crédit, crédit-bail et affacturage, hypothèques, assurance, pension, paiement,
virements locaux et envois de fonds internationaux) fournie par des institutions
financières durables exerçant dans un environnement réglementé. »3
Bernard et al dans le Rapport annuel sur l’Inclusion Financière font
une distinction claire entre l’inclusion financière et l’exclusion financière.
« L’inclusion financière fait référence à un processus par lequel une personne
peut accéder à et/ou utiliser des services et produits financiers proposés par des
prestataires « classiques », adaptés à ses besoins et lui permettant de mener une
vie sociale normale dans la société à laquelle elle appartient. A contrario on
parle d’exclusion financière lorsqu’un personne se trouve dans une situation où il
lui est impossible d’accéder à de tels services, ou lorsque les services auxquels
1 BCEAO, « Promotion de l’inclusion financière : rôle de la Banque Centrale », Revue Economique et
Monétaire, N° 16, décembre 2014, p31. 2 Ibid. 3 Ibid.
34
elle a accès ne sont pas adaptés à ses besoins ou pas offerts par des prestataires
classiques »1. De cette définition, il en ressort que l’inclusion financière décrit la
capacité d’une personne d’accéder et /ou d’utiliser une vaste gamme de services
financiers pratiques, souples et avec des prix raisonnables. Tandis que l’exclusion
financier c’est la situation d’une personne ayant des difficultés d’accéder et
d’utilisé des services financiers adaptés. Dans ce sens, l’exclusion financière n’est
qu’une autre facette de l’exclusion sociale.
Généralement, le terme de la Finance Inclusive fait référence à l’offre
des services financiers de base à faible coût pour une catégorie de consommateurs
écartés des services traditionnels. Pour qu’un système financier soit véritablement
accessible à tous, il doit satisfaire les besoins de tous les individus aptes à utiliser
avantageusement des services financiers y compris les pauvres. Les personnes
pauvres, comme tout le monde, ont besoin d’accéder à une vaste gamme de
services financiers pratiques, souples et avec des prix raisonnables. Afin qu’une
majorité des populations exclues jouisse de l’accès aux services financiers, encore
fait-il que ces services conçus pour ces pauvres soient intégrés à chacun des trois
niveaux du système financier à savoir niveau microéconomique, niveau méso
économique et niveau macroéconomique. Par ailleurs, le secteur financier inclusif
est caractérisé par la compétition entre les prestataires des services financiers, la
viabilité et la pérennité de l’accès aux services et un environnement légal
règlementaire garantissant l’intégrité du secteur financier et l’accès pérenne aux
services financiers.
II-2) Les aspects de l‘inclusion financière
L’inclusion financière est un concept aux multiples facettes, constitué
de plusieurs composantes qui peuvent être en totalité ou en partie pour le
programme particulier d’un pays.
La figure suivante nous dresse les principaux aspects sous lesquels
l’inclusion financière peut être définie :
1 Bernard et al, « Rapport Annuel sur l’inclusion financière 2013 », Réseau Financement alternatif, 2013, p070.
35
Figure n°05 : Les facettes de l’inclusion financière
Source : AFI, « Services financiers via téléphone mobile, les approches
réglementaires qui améliorent l’accès aux services financiers », Note Politique de
l’AFI, Novembre 2010, p04.
Comme illustré ci-dessus, il existe quatre angles sous lesquels
l’inclusion financière peut être mesurée à savoir : l’accès, la qualité, le bien être et
l’utilisation.
- Accès : ce premier aspect de la finance inclusive concerne la capacité
à utiliser les services financiers disponibles, offerts par les institutions formelles.
Pour comprendre les niveaux d’accès, il est important de connaitre les principaux
obstacles qui empêchent à l’ouverture et à l’utilisation des comptes bancaires tels
que : les couts occasionnés, la distance physique des points de prestations des
services bancaires.
- Qualité : l’aspect de la qualité reflète l’expérience du consommateur
telle que démontrée par ses attitudes et opinions à l’égard des produits
actuellement disponibles pour lui. La mesure de la qualité servirait donc à
apprécier la nature et la profondeur de la relation entre le fournisseur du service
financier et le consommateur ainsi que les choix disponibles et le niveau de
compréhension de ces choix et de leurs implications par le consommateur.
- Utilisation : ne se limitant pas seulement à l’adoption basique des
services financiers, cet aspect met davantage l’accent sur la permanence et
1- Accès:
- Proximité physique
- Cout abordable
2-Qualité:
- Les produits correspondent et tiennent compte aux besions du
consommateurs
3- Bien etre:
- Bien etre/ consommation
- Productivté de 'individu/ de l'économie
4- Utilisation:
- Régularité
- Fréquence
- Durée d'utilisation
INCLUSION FINANCERE
36
l’intensité d’utilisation du service ou produit financier. Autrement dit, pour
déterminer l’utilisation, il faut disposer de plus de détails sur la régularité, la
fréquence et la durée de l’utilisation dans le temps. Cela implique aussi la
nécessité de mesurer quelle combinaison de produits financiers est utilisée par un
individu ou un ménage.
- Bien-être : le résultat le plus difficile à mesurer est l’impact d’un
mécanisme ou produit financier sur la vie des consommateurs, y compris les
changements induits dans la consommation, les activités économiques et le bien-
être des populations concernées.
II-3) Le rôle de la Finance Inclusive dans l‘économie
L’inclusion financière constitue un levier au service du développement
économique des pays en développement. En effet, la promotion de l’inclusion
financière, peut contribuer à l’expansion des activités du secteur privé et par
conséquent de redresser l’économie. Par la suite, selon la logique keynésienne,
l’inclusion financière contribue à la réduction de la pauvreté dans la mesure où
elle favorise la croissance des entreprises privées. Sur le plan micro-économique,
l’accès aux services financiers abordables, peut apporter aux ménages un mieux-
être et l’encourage à entreprendre. Au niveau macro-économique, elle influe les
grandeurs économiques à l’instar de la production…
A partir de ce qui a été dit ci-dessus, il en ressort que dans une
économie, les services financiers inclusifs sont considérés comme :
• Un catalyseur de la croissance économique ;
• Un instrument de monétisation de l’économie ;
• Un instrument de stabilisation de la finance
• Un instrument de lutte contre les inégalités des inégalités des
revenus.
L’inclusion financière : catalyseur de la croissance économique :
Dans la mesure où il permet l’accroissement de l’investissement,
l’inclusion financière peut être considérée comme catalyseur de la croissance
économique à travers deux canaux à savoir: l’épargne et le crédit.
37
L’épargne constitue le premier canal par lequel l’inclusion financière
permet de promouvoir la croissance économique. En fait, l’accès aux services
financiers à des faibles couts, permet aux ménages de disposer plus de ressources
financières pour augmenter leur épargne qui selon les littératures classiques un
élément important de l’accumulation du capital, car elle permet de financer les
investissements générateur de revenus et donc de l’emploi. Autrement dit, les
services financiers inclusifs permettent aux ménages d’augmenter leur épargne
qui serait systématiquement investi dans l’accumulation de capital physique et
humain.
Le deuxième canal concerne les crédits. L’accès aux services de
crédits permet de dynamiser le tissu économique pour le démarrage ou
l’accroissement des activités génératrices d’emplois. Donc « En permettant aux
individus, familles, et PME de saisir des opportunités économiques, l’inclusion
financière peut être un catalyseur d’une croissance économique plus forte et plus
inclusive ».1
L’inclusion financière : lutte contre les inégalités des revenus
L’inclusion financière joue un rôle essentiel dans la réduction des
inégalités et de la pauvreté. Pour les ménages, pouvoir épargner, pouvoir
emprunter à des taux abordables permet de lisser leur consommation, de faire face
aux coups durs et aux aléas de la vie, d’investir dans l’éducation, santé, habitat.
Dans ce cas, l’inclusion financière autonomise les individus, les familles, les
femmes et les pauvres en particulier.
L’inclusion financière : monétarisation de l’économie et stabilité
financière
En ce qui concerne la relation entre l’inclusion financière et la
politique monétaire, l’étude de la BCEAO, dans la Revue Economique et
Monétaire indique que : « L'accès des populations non bancarisées aux services
financiers pourrait contribuer favorablement à la monétarisation de l'économie.
En effet, grâce au développement d'un secteur financier concurrentiel et
diversifié, l'inclusion financière améliore l'efficacité du mécanisme de
1 http://www.adiac-est-laffaire-de-tous-29635
38
transmission de la politique monétaire. Une politique monétaire expansionniste, à
travers le canal du taux d'intérêt, entraîne une baisse des taux d'intérêt réels.
Cette baisse du coût du capital pousse les agents économiques à augmenter leurs
dépenses d'investissement, ce qui se traduit par une augmentation de la demande
globale et de la production. Dans le même ordre d'idée, une politique monétaire
expansionniste se traduit par une augmentation des réserves et dépôts bancaires,
engendrant une hausse des prêts bancaires. Cette hausse du volume des prêts agit
positivement sur la production, à travers l'accroissement des dépenses
d'investissement ou éventuellement de consommation. Ainsi, en augmentant le
volume des investissements aussi bien des ménages que des petites et moyennes
entreprises, à travers la promotion de l'épargne et de l'accès aux crédits, comme
mentionné précédemment, l'inclusion financière pourrait renforcer la capacité de
la Banque Centrale à agir efficacement sur le secteur réel »1.
Dans ce chapitre, nous avons vu que la microfinance se réfère à la
fourniture la fourniture d’un ensemble de produits financiers aux personnes
exclues du sy. Elle a de double objectifs : la lutte contre la pauvreté et l’objectif
d’une rentabilité financière ne tant qu’entreprise. Principalement, elle offre des
services de crédit et d’épargne mais actuellement, certaines microfinances se
basculent vers autres produits (les micro-assurances et les services financiers
mobiles). Grâce à sa spécificité technologique d’intermédiation et à l’innovation,
elle a pu apporter des réponses appropriées pour la résolution du problème du
marché de crédit notamment les problèmes d’asymétries d’informations (la
sélection adverse et l’aléa moral). Par ailleurs, nous avons pu esquissé que compte
tenu des rôles cruciaux de l’inclusion financière dans l’économie, elle est au
centre des préoccupations mondiales depuis les dernières décennies. En se basant
sur quatre principaux angles tels que : accès, qualité, utilisation et bien être,
l’inclusion financière peut contribuer à l’expansion des activités du secteur privé
et par conséquent de redresser l’économie.
1 BCEAO, « Promotion de l’inclusion financière : rôle de la Banque Centrale », Revue Economique et
Monétaire, N° 16, décembre 2014, p33.
39
CHAPITRE II : LES CONCEPTS THEORIQUES SUR LE MOBILE
BANKING
Parmi les défis auxquels les pays Africains doivent confronter, le faible
taux de bancarisation constitue un incommodant pour son développement
endogène. Au milieu des années 2000, pour parer à ce problème de bancarisation
et de promouvoir, à cet effet, la Finance Inclusive, plusieurs pays Africains ont
recouru aux Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication
(NTIC) notamment les technologies mobiles. Ils ont adoptés le système de mobile
banking comme un nouvel canal de distribution des services financiers. Dans ce
chapitre, nous allons présenter dans un premier lieu le concept du mobile banking
ainsi que les différents concepts qui s’y rapportent. En second lieu, nous
relaterons les différentes réflexions théoriques relatives au mobile banking.
Section I : Les approches conceptuelles
I-1) La présentation et la conceptualisation
A) Les concepts et les objectifs
L’expression « Mobile Banking (m-banking) » ou service de banque
mobile est un terme assez récent, elle est étroitement associée à celui de banque à
distance, définie comme l’offre des services financiers en dehors des guichets
bancaires traditionnels et qui nécessite l’utilisation des NTIC pour la transmission
des détails de l’opération.
D’emblée, Il convient de faire une distinction entre l’e-banking ou
internet banking et le mobile banking. L’e-banking est une autre forme de services
bancaires à distance qui permet aux clients de mener des transactions bancaires à
travers l’internet en utilisant un PC, un mobile, un minitel…Tandis que le mobile
banking est l’utilisation du téléphone pour délivrer les services financiers.
Etant en liaison avec les opérations à distance, le mobile banking
s’entend comme un ensemble des services financiers à distance, et dématérialisés,
utilisant les nouvelles technologies (NTIC), en particulier le téléphone mobile. Il
intègre plusieurs notions à savoir :
40
SERVICES DE
COMMERCE VIA
TÉLÉPHONIE
MOBILE
(m-commerce)
achat de biens et
services par
l’utilisation d’un
appareil mobile
SERVICES DE PAIEMENT
VIA TÉLÉPHONIE
MOBILE (m-payment)
utilisation d’un appareil
mobile pour effectuer un
paiement incluant les
transferts d’argent via
téléphonie mobile
(P2P, G2P, P2B)
SERVICES BANCAIRES
VIA TÉLÉPHONIE
MOBILE (m-banking)
utilisation d’un
appareil mobile
pour effectuer des
transactions bancaires
SERVICES
BANCAIRES VIA
UN RÉSEAU
ÉLECTRONIQUE
(e-banking)
utilisation des
canaux de
distribution
électroniques pour
effectuer des
opérations bancaires
comme internet ou les
guichets automatiques
- Notion de « Mobile Money ou Mobile paiement (paiement
mobile) »: ce sont services transactionnels de paiements (pour l’achat de biens ou
services), via l’utilisation du téléphone mobile, sans lien direct avec un
établissement financier. Il existe une variété de types de paiements mobiles,
incluant :
• De Personne à Personne (P2P) : il est connu sous le terme
de transfert d’argent via téléphone mobile.
• De Personne à Business (P2B) : le paiement de facture,
biens et services
• De Gouvernement à Personne (G2P) : une entité officielle
effectue un paiement de salaire ou un versement de
pension sociale à un individu.
- Notion de « Mobile Banking pur »: il s’agit des services
d’informations (SMS banking : consultation de solde, transferts…) et produits
financiers accessibles via mobile en lien avec un établissement financier.
Figure n°06 : Les différentes notions du mobiles banking
Source : AFI, « Services financiers via téléphone mobile, les approches
réglementaires qui améliorent l’accès aux services financiers », Note Politique de
l’AFI, Novembre 2010, p04.
SERVICES FINANCIERS VIA TÉLÉPHONIE MOBILE (m-money)
41
Nous allons expliquer le terme du mobile banking à travers des
citations d’auteurs suivants :
D’après Donovan, « le Mobile Banking est la production des services
financiers via des appareils mobiles. Cette définition englobe une vaste gamme de
services financiers tels que le paiement mobile (transfert des fonds), la banque
mobile (consultation d’un compte, transactions et informations) et la finance
mobile (crédit, assurance ou épargne) »1.
Pousttchi et Schuring définissent « le Mobile Banking comme une sorte
d’exécution des services financiers au cours da laquelle, le client utilise des
techniques de communication mobiles en conjonction avec des appareils
mobiles »2.
Selon Kabir et al, le mobile banking est la prestation de services
financiers solides et abordables aux personnes qui n’ont pas de compte bancaire
et celles qui n’ont pas accès aux systèmes financiers officiels »3.
En général, le terme mobile banking est utilisé pour désigner un
service qui permet aux clients qui souscrivent d’accéder à un certain nombre de
prestations bancaires ou financières à partir de simple téléphone mobile (mobile
phone). Autrement dit, il consiste, en la réalisation d’opération financière via
l’utilisation d’un téléphone mobile. C’est « un canal par le biais duquel le client
interagit avec une banque via un dispositif mobile pour effectuer des paiements ou
utiliser d’autres services financiers mobiles avec une indépendance de temps et
de lieur »4.
Avec le service du mobile banking, les clients peuvent gérer leur
compte, effectuer des transferts de fonds, ou en recevoir, faires des crédits,
épargner ou même payer des factures (électricité, eau, gaz, etc.). Toutes ces
opérations étant possibles à partir de leur téléphone cellulaire. Un simple SMS
(Short Message Service) suffit à effectuer la plupart des transactions. La
1http://www.memoireonline.com/11/13/7813/m_Contribution-des-TIC--Technologie-de-lInformation-et-de-la-
Communication---l-amelioration-du14.html 2 Ibid. 3 KABIR et al, « Microfinance et banque mobile : quelles expériences à ce jour ? » CGAP Note focus, n°62,
Juillet 2010, p01. 4 ZIADI Lafita, « Le mobile banking : une opportunité pour la réduction de l’exclusion financière », INSCAE,
Université de Manouba, Tunisie, 23p.
42
confidentialité des transactions étant assurée par l’utilisation d’un code PIN
(Personae Identification Number), un code confidentiel connu du seul usager
(exactement comme avec une carte bancaire).
Les services Mobile Banking peuvent-être fournis soit par l’opérateur
de téléphonie mobile ou par l’opérateur en collaboration avec une ou plusieurs
Institutions Financières ou par la banque elle-même, en fonction de la
règlementation.
Quelque soit le type, le Mobile Banking, en général, a comme
principal objectif l’inclusion financière d’une population non bancarisée et
familiarisée avec l’utilisation du mobile. Il répond entre autre aux objectifs
suivants :
• La facilitation de l’offre des services financiers ;
• La diversification et l’amélioration des services financiers ;
• La réduction des couts de transactions pour les clients comme
pour les institutions financières ;
• La sécurisation des transactions financières dans des contextes
notamment ruraux.
B) Les aspects du mobile banking
En fonction des usages et de la cible à laquelle il s’adresse, on
distingue deux aspects du mobile banking à savoir : le Mobile Banking
Transformationnel et le Mobile Banking Additif.
➢ Le Mobile Banking Transformationnel
Le Mobile Banking est dit transformationnel quand le produit ou
service financier qui est lié à l’utilisation d’un téléphone s’adresse à une clientèle
qui ne détient pas de compte bancaire dans une Institution Financière
conventionnelle (en position avec la finance informelle) ou est totalement exclue
de tout circuit financier (y compris informel). C’est-à-dire le banking
transformationnel touche les clients qui n’auraient jamais pu être desservies par
les services traditionnels des banques.
43
➢ Le Mobile Banking Additif
Le Mobile Banking est dit additif lorsqu’il ne constitue qu’un nouveau
moyen de paiement ou une nouvelle voie d’accès à un compte bancaire existant.
Dans ce cas précis, le M-Banking n’est qu’une façon d’améliorer le confort ou
d’élargir la gamme de services accordés à des clients qui ont déjà accès aux
circuits financiers officiels.
C) La catégorisation du mobile banking
Les systèmes de mobile banking peuvent être catégorisés selon qu’ils
suivent en matière règlementaire, un modèle de type « bancaire » ou un modèle
non bancaire. La différence essentielle entre les modèles dit « bancaire » ou
« non-bancaire » ne réside pas dans la nature de l’organisme qui est à l’origine du
système ou qui le pilote, mais dans la relation entre le client du mobile banking et
l’institution financière. Le CGAP résume ainsi deux modèles :
• Le modèle « bancaire »
Le modèle bancaire ou le modèle de Bank Based (BB) ou encore Bank
led-model, est une configuration qui lie un opérateur mobile avec un ou plusieurs
institutions financières, dans laquelle les clients ont une relation contractuelle
directe avec une institution financière agrée et soumise au contrôle prudentielle.
Autrement dit, c’est un système où le client gère ses propres transactions tout en
bénéficiant d’un large réseau d’agents ou de détaillants pour effectuer certaines
opérations.
Ce modèle permet d’élargir et de démocratiser significativement
l’accès aux services financiers, en passant par un ensemble de nouveaux vecteurs
de distributions (téléphones, agents, petits commerces de proximité), un partenaire
commerciale différent (opérateur mobile / chaîne de magasins) qui jouit d’une
expérience et d’une clientèle distincte de celle qu’attirent les banques
traditionnelles. Cette solution s’avère souvent moins onéreuse que les services
bancaires classiques. Ce modèle peut être mis en place à la suite d’un partenariat
ou par la création d’une Joint-venture entre une banque et un opérateur mobile.
Dans ce modèle, le compte du client reste géré par la banque.
44
• Le modèle «non bancaire »
Appelé Non Bank based (NBB) ou encore Non-Bank-led model, le
modèle bancaire est une configuration dans laquelle l’operateur de
télécommunication mobile est le seul maître à bord et aucune Banque n’intervient
dans le processus ou n’influe sur le fonctionnement du service. Dans ce modèle,
les clients n’ont pas de relations contractuelles avec une institution financière.
Dans ce cas, l’opérateur de télécommunication prend donc en charge toutes les
fonctions et agit de fait comme une Institution Financière.
Néanmoins, il convient de souligner que dans cette configuration, les
banques interviennent dans le processus dans la mesure où les opérateurs de
télécommunications doivent placer des fonds qui garantissent les monnaies
électroniques sur les comptes de dépôts de gros dans des banques commerciales
agrées.
La figure ci-dessous nous donne un comparatif des deux principaux
modèles en matière du mobile banking :
Tableau n°I: Les comparatifs des modèles du mobiles banking
TYPES
MODELE BANCAIRE
MODELE NON BANCAIRE
CONFIGRATION
Partenariat entre
Institution Financière et
opérateur mobile
Operateur mobile dominant
RELATIONS DES
CLIENTS
Relation contractuelle
avec les institutions
financières
Pas de relation contractuelle
avec les instituions financières
EXEMPLES MODELES
WIZZIT en Afrique du
Sud
M-PESA au Kenya
Source : nos propres soins.
45
I-2) Les technologies mobiles utilisées en mobile banking
Le mobile banking est un service permettant de mener des opérations
financières par le biais du téléphone mobile. Il existe plusieurs types de canaux de
transmission utilisés en matière de mobile banking à savoir :
• Le service SMS ou le Short Message Service ou le service SMS,
• Le service USSD ou l’Unstructured Supplementary Service Data,
• Le service STK ou Sim Tool Kit
• Et le service WAP ou le Wireless Application Protocol.
Le service SMS
Le Short Message Service ou le SMS s’agit d’un service de messages
courts offert par le réseau GSM à un utilisateur de composer un message textuel
d’au plus 160 caractères à partir de son terminal et d’envoyer à un destinataire
possédant un téléphone mobile ou à une entité extérieur au réseau GSM appelée
SME (Short Message Entity).
Le service USSD
L’Unstructured Supplémentary Service DATA ou le service USSD :
pouvant se traduire en « Service supplémentaire pour données non structurées »
est une fonctionnalité des réseaux téléphoniques mobiles GSM, 3G et 4G. Il est
généralement, associé aux services de téléphonie de type temps réel ou de
messagerie instantanée. Il n’y aucune possibilité d’enregistrement et de transfert
qui sont une caractéristique des messages courts SMS normaux, c’est pourquoi
qu’on l’appelle aussi SMS sans mémoire. Les temps de réponse pour des services
basés USSD interactifs sont généralement plus rapides que ceux utilisés pour
SMS. Il est surtout utilisé comme une méthode de suivi du solde disponible et
d’autre information semblable pour les services GSM prépayés.
A titre d’exemple, la figure n°05 nous esquisse l’utilisation d’in
Orange Money par voie USSD.
46
Figure n°07: Capture d’écran d’une d’utilisation d’un Orange Money par USSD
Source : nos propres soins.
Les services STK :
Le STK est un service permettant aux clients d’un opérateur mobile
d’accéder aux diverses informations via une application logée sur la carte Sim.
Dans le domaine du mobile banking, le service STK permet aux abonnés d’avoir
des informations sur son compte bancaires à-partir d’une application déjà installée
sur la carte Sim.
Le service WAP :
C’est un protocole de communication qui permet d’accéder à internet à
partir d’un appareil de transmission sans fil, comme un téléphone portable ou un
assistant personnel. Il redéfinit le protocole http, le format des données HTML et
l’interactivité obtenue par le langage JavaScript.
En résumé, il existe quatre types de technologies qu’on peut utiliser
dans le domaine du mobile banking. Toutefois, le choix d’utilisation de ces
diverses technologies résulte d’un arbitrage entre facilité d’utilisation, de
déploiement, compatibilité avec le parc de téléphones, coût, sécurité, et
évolutivité.
47
Le tableau ci-dessous esquisse un comparatif générique des principales
technologies utilisées :
Tableau n°II : Les technologies utilises en mobile banking
CANAUX DE
TRANSMISSION
Facilité
d'installation
Facilité d'accès et
de lancement
Facilité de
navigation
Facilité
d’utilisation
SMS Simple Simple Moyenne Moyenne
USSD Simple Simple Facile Simple
STK Moyenne Simple Facile Simple
WAP Difficile Moyenne/Difficile Facile Moyenne/difficile
Source : http://www.ecomaccess.com/iim/pdf/ict_fr.pdf.
Ainsi les services SMS sont faciles à exploiter car ils sont plus
généralisés c’est-à-dire qu’ils fonctionnent sur tous les téléphones GMS. Pourtant,
les utilisateurs doit se souvenir des codes et de la séquence juste pour effectuer
une transaction donnée.
Contrairement aux SMS, l’interface USSD est le plus facile à
exploiter. En fait, « l’utilisateur n’a pas besoin de créer un message, les temps de
réponse sont plus courts, du fait que les données sont envoyées et les réponses
obtenues en temps réel. Ce qui fait du protocole USSD la méthode la plus
appropriée pour les transactions complexes »1. Cependant, les services USSD
n’apparaissent sur aucun menu de téléphone ce qui rend moins intuitifs puisque
l’usager doit mémoriser des codes ou de mots clés courts pour lancer diverses
instructions de transactions.
Par contre, les services STK exigent que l’application soit installée sur
la carte SIM du client. Leur accès et leur lancement semblent plus faciles pour les
usagers car ils sont facilement repérables comme option de menu ou icône sur le
menu principal du téléphone. Ils sont donc plus intuitifs. Son utilisation n’est pas
difficile car elle aide à diviser la transaction en plusieurs étapes pour que
1
48
l’utilisateur n’ait pas besoin à se souvenir des codes ou des séquences
compliquées. De surcroit, la sécurité est l’élément fort de cette technologie.
Quant aux services WAP, ils exigent que l’usager possède un appareil
mobile perfectionné ; Ils nécessitent également que les usagers achètent auprès de
leur opérateur mobile une souscription à un service de transmission de données à
commutation par parquets, et nombreux sont ceux dont les téléphones ne sont pas
configurés ainsi par défaut. Pourtant, étant un service piloté d’un menu, il est plus
intuitif.
Le tableau suivant nous donne des exemples des canaux de
transmissions utilisés dans des pays africains :
Tableau n° III : Les canaux de transmission des services du mobile banking
PAYS
Opérateurs
Plate-forme
Canaux de
transmission
Kenya
SAFARICOM
M-PESA
STK/ SMS
Burundi
ECONET
WIRELESS
ECOKASH
SMS
Rwanda
MIT RWANDA
YACASH
SMS/STK
Tanzanie
ZANTEL
ZPESA
USSD
Ouganda
OUNGADA
AIRTEL
AIRTEL MONEY
STK/SMS
Source : http://www.ecomaccess.com/iim/pdf/ict_fr.pdf
.
I-3) Les principaux produits du Mobile Banking
Dans les pays développés où il y a un fort taux de pénétration mobile
et bancaire, le mobile banking est utilisé comme un comme un canal additif dans
la distribution des services financiers mobiles et dans l’accès aux comptes
bancaires permettant ainsi aux consommateurs existants de consulter leur solde,
49
leur historique, de transférer de l’argent, passer des ordres, régler des factures ou
encore localiser des agences bancaires.
En revanche, dans la plupart des pays en développement, le mobile
banking est souvent le seul canal qui permet aux populations généralement non-
bancarisées d’accéder aux services bancaires.
Ayant pour objet la facilitation de l’accès de toutes les couches de la
population aux services financiers le mobile banking permet aux utilisateurs de
nombreux services qu’on peut regrouper en deux tels que :
➢ Les échanges d’informations financières (initiées soit par
l’institution financière soit par le client) ;
➢ Et les services de transactions financière.
Tableau n° IV : Les services financiers du mobile banking
LES SERVICES FINANCIERS DU MOBILE BANKING
Les échanges d'informations
financières
Les services de transactions
financières
• Alerte d’échéance de prêt, • Transfert cash à cash
• Offres commerciales, • Dépôt ou cash in
• Confirmation d’opération • Retrait ou cash out
• Consultation de solde, • Transfert compte à cash
• Demande de relevé,
• Services de virements (compte à
compte; inter-agences)
• Configuration. • Remboursement d’échéance
• Paiement marchant
• Règlement facture
• Recharge mobile.
Source : nos propres soins.
50
Le tableau nous montre que le mobile banking offre de multitude de
service pour ces utilisateurs tels : les services de transferts et de virement, les
services de paiement… Mais en résumé, quatre grands types d’usages y sont
dégagés à savoir : Transférer, Epargner et déposer, Acheter et payer, Consulter et
communiquer (voir figure n°06°).
Figure n°08 : les produits financiers du mobile banking
Source : AFI, « Services financiers via téléphone mobile, les approches réglementaires qui
améliorent l’accès aux services financiers », Note Politique de l’AFI, Novembre 2010, p05.
Section II : les contours théoriques sur le mobile banking
D’abord, cette partie théorique sera relative aux liens entra le mobile
banking et inclusion financière. Après, elle mettra en exergue la relation entre le
mobile banking et développement économique
II-1) Le Mobile Banking et l’inclusion financière
D’emblée, avant de relater les différentes apports théoriques sur les
liens entre les TIC, le mobile banking en l’occurrence, et l’inclusion financière. Il
est indicatif de faire un peu de connaissance sur les TIC.
•ACHETER ET PAYER
• CONSULTER ET COMMUNIQUER
•EPARGNER ET DEPOSER
•TRANSFERER
- Virement de salaires
- Transfert d'argent
- Dépôt d'argent
- Retrat d'argent
- Paiement des factures et
fournisseurs
- Paiement commerçants
- Consultation de compte
- Informations et
notifications
51
Apparues au cours des années 90, Les NTIC ou Nouvelles
Technologies de l’Information et de la Communication « regroupent un large
éventail de services, d’applications et de technologies, faisant appel à divers
équipements (hardware) et logiciels (software) informatiques fonctionnant
souvent par l’intermédiaire de réseaux de télécommunication. Utilisés
conjointement avec du matériel et des logiciels informatiques, ces services de
télécommunications constituent la base de toute une panoplie d’autres services
comme l’e-mail, le transfert de fichiers d’un ordinateur à un autre et surtout
l’internet qui permet potentiellement à tous les ordinateurs à travers le monde
d’échanger entre eux »1.
A la base des TIC on trouve des services de télécommunications bien
connus, tels que la téléphonie fixe, la téléphonie mobile et le fax. Le téléphone
mobile au téléphone cellulaire ou encore, téléphone portable est un moyen de
télécommunication par un téléphone sana fil. A l’instar des ordinateurs, des GAB,
des TPE, le téléphone mobile peut servir à saisir, à afficher, à traiter, à stocker et
de transmettre de l’information, mais à des capacités limitées.
En matière d’inclusion financière, les modèles économiques innovants
tels que les services bancaires mobiles, offrent davantage de possibilités pour les
pauvres, les femmes, les jeunes vivant dans les zones rurales d’être intégrés dans
le tissu financier. La révolution mondiale dans le domaine des communications
mobiles offrent des occasions de relier les ménages pauvres à des outils financiers
fiables et abordables. Le Président du Groupe de la Banque Mondiale Young JIM,
souligne que « L’accès universel aux services financiers est possible grâce aux
nouvelles technologies à des modèles commerciaux novateurs et des reformes
ambitieuses […] Dès 2020, des instruments, tels que les porte monnaie
électroniques, ainsi que les carte et les comptes bancaires peu onéreux, pourront
contribuer à élargir considérablement l’accès aux services à ceux qui en sont
privés aujourd’hui »2
Dans les littératures économiques, de nombreux économistes ont déjà
spécifié les rôles crucials des NTIC dans la promotion de la bancarisation.
1 http://www.ecomaccess.com/iim/pdf/ict_fr.pdf 2http://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2013/10/11universal-financial-access-vital-reducing-
poverty-innovation-jim-yong-kim
52
Dans leurs études, « Combattre l’exclusion financière »Whiley et Kempson1
soulignent les possibilités offertes par les innovations technologiques dans le
processus de réduction de l’exclusion financière. Ils ont montré que l’innovation
financière est un élément constitutif de tout processus d’inclusion financière.
Grâce à l’utilisation de nouvelles technologies de l’information et de la
communication telle que les téléphones mobiles, les banques en lignes… la
généralisation des banques à domicile est possible.
En matière de finance inclusive, le mobile banking constitue un outil
très puissant pour offrir les services d’épargnes. Comme déjà évoqué
précédemment, le mobile banking renvoie à des transactions financières
effectuées via le téléphone mobile. Or, le téléphone mobile peut servir de carte
bancaire virtuelle et stocker en toute sécurité les informations concernant le client
et l’institution financière. En fait, la carte SIM présente à l’intérieur de la plupart
des téléphones est une carte à puce semblable à une carte bancaire (Annexe). Le
Code PIN et le numéro de compte du client de la banque peuvent être stockés sur
cette carte pour remplir les mêmes fonctions que celle d’une carte bancaire. De ce
fait, il peut servir d’un point de dépôt.
Kabir et al2 esquissent dans leur rapport le rôle central de la finance
novatrice dans la promotion de l’inclusion financière. Ils montrent les
opportunités offertes par les technologies mobiles pour une meilleure inclusion
financière. Il a été défendu que la convergence entre les services bancaires et les
services de télécommunication offre une opportunité tant pour les exclus, pour les
clients existants que pour les banques. D’abord, les services financiers mobiles en
facilitant et en étendant la distribution des services financiers permet aux exclus
même dans les zones éloignées de bénéficier des services financiers plus fiables et
moins couteux. En effet, la téléphonie mobile a des capacités à pénétrer tous les
milieux et à pouvoir être joint de n’importe où. Les services financiers qui
découlent de son utilisation offrent plus d’opportunités pour les pauvres non
seulement en termes d’accès mais également en termes de coût de service qui est
généralement faible car les services de banque mobile reposent sur l’utilisation
1 http://www.bankpedia.org/index.php/en/100-english/f/23222-finance-exclusion
2 KABIR et al, « Microfinance et banque mobile : quelles expériences à ce jour ? » CGAP Note focus, n°62,
Juillet 2010, p01.
53
des infrastructures déjà en existences. C’est dans ce sens que le mobile banking
est un moyen de mettre les services à la portée des clients non bancarisés. Ensuite,
le service de banque mobile peut accroitre la commodité des clients existants «
La banque mobile peut aider les clients existants des IMF économisé du temps et
de l’argent, à améliorer leur sécurité et à gérer leurs flux de trésorerie avec plus
de souplesse »1. Enfin cette convergence permet aux institutions financières de
réduire les couts de livraison des services classiques, Kabir et al soulignent que
« Les premiers résultats suggèrent que la banque mobile peut réduire les couts
opérationnels des IMF et que cette réduction peut être répercutée sur les clients
sous la forme d’une baisse des taux d’intérêts »2. Pour la Microfinance, le Mobile
Banking apporte une possibilité de réduire les coûts d’installation, en particulier
en milieu rural où le faible montant des transactions permet difficilement de
rentabiliser les caisses/guichets, de réduire les coûts et temps de déplacement des
agents, en particulier en milieu rural, de sécuriser l’enregistrement des
transactions dans des contextes, notamment ruraux, où les autres moyens de
communication (connexions internet, lignes de téléphonie fixe, etc.) sont
défaillants et ne permettent pas un suivi en temps réel et enfin de sécuriser les
transactions en limitant pour le client comme pour l’agent de crédit le transport de
fonds.
Défendant les mêmes idées, Mihasonirina Andrianaivo, économiste à
la Division Régulation de France Telecom à Paris, illustre dans son article que
grâce aux téléphones mobiles « Il devient plus facile et moins coûteux pour ceux
qui n’avaient pas accès aux services bancaires d’avoir accès aux dépôts et aux
prêts […]l’amélioration du flux d’informations grâce aux téléphones mobiles
favorise l’accès à l’information tant pour les déposants que pour les institutions
financières et renforce également le suivi. En fait, un taux de pénétration élevé de
la téléphonie mobile réduit les contraintes physiques et les coûts spatiaux et
temporels, diminuant ainsi les coûts d’intermédiation financière et contribuant à
l’émergence des services bancaires électroniques. Cela se traduit par
1 KABIR et al, « Microfinance et banque mobile : quelles expériences à ce jour ? » CGAP Note focus, n°62,
Juillet 2010, p09. 2 Ibid.
54
l’amélioration de l’accès au financement pour les ménages qui seraient
financièrement exclus »1
Pierre Laurent Chatain souligne les atouts du mobile banking en
termes d’inclusion financière en insistant sur la commodité des services,
l’immédiateté des transactions, les coûts réduits, la possibilité d’effectuer des
transactions à faible montants et non plafonnées, l’accessibilité et l’utilisation
d’une infrastructure déjà disponible.
En outre, si les déficits en infrastructure est un grand faille pour la
bancarisation de la population, l’économiste américain William Silber indique que
le développement des TIC et de la téléphone mobile permet de combler ce grave
problème. En fait dans sa théorie d’innovation, Silber explique que les
innovations financières permettent de relâcher certaines contraintes
(inaccessibilité, cout, règlementaire, concurrence, risque…). Ainsi, il argumente
que « l’innovation financière est un moyen de desserrer les contraintes
financières imposées aux établissements aux établissements financiers »2. De
même, Mihasonirina Andrianaivo montre que le développement des TIC et de la
téléphonie mobile permet de combler les graves déficits en infrastructure dont
souffrent les pays africains. Ce qui fait que les services financiers mobiles via le
téléphone mobile jouent un rôle important en en matière d’inclusion financière.
II-2) Le Mobile banking et le développement économique
Les instruments financiers novateurs notamment les services financiers
mobiles, en passant par une meilleur inclusion financière, peut aider à parvenir à
un développement plus important et plus inclusif. Selon le Président du Groupe de
la Banque Mondiale, « l’inclusion financière via les TIC peut être un instrument
puissant accélérateur du progrès économique, elle peut aider à réduire l’extrême
pauvreté et promouvoir une prospérité partagée »3.
1http://aff.mfw4a.org/fr/forum-africain-de-la-finance/time/2011/10/10blogpost/les-tic-inclusion-financiere-et-la-
croissance-economique-en-afrique.html
2http://www.memoireonline.com/04/11/4412/m_Innovation-financière-et-developpement-de-leconomie-
tunisueenne-1.html 3 http://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2013/10/11universal-financial-access-vital-reducing-
poverty-innovation-jim-yong-kim
55
Les TIC jouent un rôle primordial dans les efforts pour échapper et
réduire la pauvreté. A travers la figure suivante, nous allons montrer les relations
entre les TIC et le développement en général :
Figure n°09 : Les TIC et le développement général
Source : http://www.memoireonline.com/11/10/4110/m_impact-des-TIC-dans-lacceleration-
de-lacroissance-economique2.html
Ainsi, les TIC autorisent notamment aux personnes faibles et aisées de
recevoir une éducation d’acquérir de nouvelles compétences, de pénétrer sur le
marché et de solliciter des services. Elles accordent aussi une voix au
gouvernement de faire développer le monde rural et d’échapper du piège de la
pauvreté.
Par ailleurs, reposant sur l’utilisation des TIC, le mobile banking est
une approche innovante. Dans la littérature économique, les TIC peuvent
contribuer à la croissance économique. Contrairement au Paradoxe de Solow
stipulant que les progrès techniques provoqué par les NTIC n’auraient pas autant
d’incidence sur l’ensemble de l’économie, les tenants de la théorie de la
croissance endogène affirme que l’innovation est un facteur endogène durable de
la croissance économique. C’est-à-dire que les TIC sont à la fois cause et
CREATION DE
REVENU
EDUCATION
SANTE
SECURITE ET
ENVIRONNEMENT
TIC
DEVELOPPEMENT
RURAL
GESTION
PUBLIQUE ET
ECONOMIQUE
AUTRE
INFRASTRUCTURE
56
conséquence de la croissance économique. En effet, l’intégration des TIC dans le
processus de production permet d’augmenter la productivité qui permet à sont
tour d’augmenter la production. Cette augmentation de la production mènera sans
nul doute à la croissance économique. A son tour, la croissance permet d’accroitre
le revenu national qui permet aux agents économiques de faires des recherches et
d’inventer dans des nouvelles technologies. C’est dans ce sens que Maurice
LEVY souligne dans l’économie de l’immatérielle que « les TIC sont à la fois
moteur du changement mais aussi sa conséquence. Les TIC facilitent la
transformation des éléments immatériels (recherche et développement, capital
humain) en innovation et donc en croissance »1. Dans le cadre d’analyse de Paul
Romer, il a été soutenu que l’innovation est une activité économique à rendement
croissance qui augmente le stock de connaissance. Plus il ya banque d’innovation,
plus la croissance est forte et plus il y a du progrès technique.
De même, les nouvelles économies basée sur le l’information, le
savoir, la connaissance et la technologie prouve que toute innovation
technologique exerce un effet sur le système productif global. En fait, les
changements et les transformations provoqués par l’utilisation des TIC accélèrent
la capacité de croissance des économies.
Par ailleurs, en matière financier, l’inclusion financière par le biais des
services mobiles innovants permet une forte inclusion et implications des ménages
dans le jeu économique et social d’un pays. L’accès aux services à faible coût
permet aux ménages d’entreprendre, et de bien jouer son rôle entant qu’acteur
dans le processus de développement. L’Economist Intelligency Unit, dans son
rapport « Banking in Sub-Saharan Africa to 2020 » ou « Banque en Afrique
Subsaharienne à l’horizon de 2020 » montre que le téléphone mobile est un
vecteur d’inclusion économique en Afrique. Les innovations technologiques
notamment les mobiles constituent l’un des principaux moteurs de développement
économique. « Les pays Africains au sud Sahara sont prêts à profiter d’une
accélération de la croissance dans leurs systèmes bancaires au cours de cette
décennie. Les trois principaux moteurs de ce développement seront les taux
généralement très élevés de croissance économique, l’approfondissement
1 MAURICE Levy, JOUYET Jean-Pierre, « L’économie de l’immatériel, la croissance de demain », Rapport de
la commission sur l’économie de l’immatériel, 2006, p15.
57
financier à remplir d’énormes besoins non satisfaits pour les services financiers
de base et les nouvelles technologies à leur fournir- en particulier les téléphones
mobiles ».1
Par ailleurs, du point de vue purement économique, le mobile banking
en facilitant l’accès de toutes les populations à des services financiers de base à
moindre coût permet de faciliter les flux financiers, de monétiser l’économie
notamment celle des monde ruraux, de dynamiser le tissu économique et
d’évoluer vers une économie plus formelle en raison de la traçabilité des
opérations.
Dans ce chapitre, nous avons pu relater les différents concepts et
définitions relatives aux mobiles banking et qui serviront de base dans la partie
analyse. Plus clairement, le mobile banking est la réalisation des opérations
financières via un simple téléphone mobile. Il intègre plusieurs notions à savoir :
les services de paiement mobile et les services de mobile banking pure. En
fonction de la règlementation en vigueur dans chaque pays, qu’il soit modèle
bancaire ou modèle non bancaire, le mobile banking offre plusieurs multitude de
services qu’on peut résumer en quatre grands types d’usages tels que : Transférer,
Epargner et déposer, Acheter et payer, Consulter et communiquer. Ces services
peuvent être véhiculés à travers quatre principaux canaux de transmissions (SMS,
USSD, STK, WAP), dont le choix d’utilisation résulte en partie d’un arbitrage
entre facilité d’usage, déploiement, sécurité et évolutivité. Sur le plan théorique, il
a été soutenu que le mobile banking peut accélérer l’inclusion financière dans les
pays en développement grâce a son faible cout et au caractère omniprésent du
téléphone mobile. Ainsi il offre des opportunités aussi bien pour les exclue les
instituions financières que pour les opérateurs de réseaux mobiles.
1 http://www.eui.com/public/topical_report.aspx?campaignid=africanbanking
58
DEUXIEME PARTIE :
L’ANALYSE DE L’ADAPTABILITE DU
MOBILE BANKING DANS LE SECTEUR DE
LA MICROFINANCE
59
Malgré les divergences entre le domaine du mobile banking et le monde de la microfinance,
les bienfaits grâce aux expériences approuvées dans les pays africains comme au Kenya avec
le MPESA comme modèle de référence, nous laissent découvrir les rôles centrales des
services financiers mobiles dans la promotion de l’inclusion financière. Dans cette partie,
nous étude portera sur l’adaptabilité du mobile banking dans le secteur de la microfinance.
Le troisième chapitre, fera un état des lieux du secteur de la microfinance et de la finance
inclusive à Madagascar. Tandis que le dernier chapitre fera l’analyse ne question.
60
CHAPITRE III : LA MICROFINANCE ET LA FINANCE INCLUSIVE
LA MADAGASCAR
Face aux ‘imperfections du marché de crédit dû à l’existence de
l’asymétrie d’information combinée à l’absence des garanties chez une grande
partie de la population, les banques n’ont pas été à mesure de réduire l’exclusion
financière. Depuis la proclamation de l’année internationale du microcrédit par les
Nations Unies en 2005, tout en s’appropriant aux modèles de la finance
informelle, la microfinance revêt des points forts pour le financement et la
monétisation de l’économie. Avant de faire une diagnostique de ce secteur et en
même temps celui de la finance inclusive; il convient de relater d’abord les
contextes socio-économiques et d’analyser ensuite si le système financier
classique répond au financement des besoins économiques et sociaux à
Madagascar.
Section I : les contextes socio-économiques et financiers
I-1) La situation socio-économique
A) La démographie et l’emploi
En 2013, la population malgache est estimée à 22 millions d’habitants.
C’est une population à dominance rurale car près de 80%1 de la population se
trouve en milieu rural. La lecture de la structure par âge de la population laisse
découvrir qu’il s’agit d’une population jeune. En effet, près de 2/3 de la
population soit 64%2 ont moins de 25 ans. Si on se réfère au modèle de transition
démographique, Madagascar se trouve actuellement dans sa phase de croissance
démographie. La population augmente au rythme de 2,8%3 ce qui correspond à
600 000 personne de plus par ans. Ce fort taux s’explique en partie par une
fécondité encore élevée notamment en milieu rural.
Cette démographie caractérise également le marché du travail à
Madagascar. C’est un marché de travail à faible taux de chômage, mais caractérisé
1 INSTAT, EDS « Enquête Périodique auprès des Ménages 2010 », Rapport Principal, Aout 2011, p40. 2 Ibid. 3 FMI, « République de Madagascar, Document sur les questions générales », Rapport du FMI n°15/25, Janvier
2015, p04.
61
d’un taux de sous-emplois élevé. Le taux de chômage y est, en fait, relativement
faible, celui –ci avoisine les 3,8%1 et touche en majorité les jeunes. Sur les 4
millions de chômeurs recensés à Madagascar, près de 70% sont des jeunes. Ce
sont les jeunes moins de 25 ans qui rencontre les plus grandes difficultés à
s’insérer sur le marché du travail. Chez les jeunes, ce taux se trouve à près de
5,9%2.
Comme évoqué, statistiquement Madagascar possède un taux de
chômage faible, le BIT l’estime même à près de 1,3%3. Mais, en réalité, sur
terrain la majorité des malgaches sont sans emplois. Il s’agit donc d’un chômage
déguisé et près de 85%4 des malgaches sont concernées. Effectivement, ce taux
dissimule un taux de sous-emploi qui est plus explosif. Il n’est pas rare de trouver
des personnes exerçant des activités qui ne correspondent pas à leur niveau
d’étude. A cela s’ajoute le boom du travail à temps partiel. « C’est le taux de sous-
emploi qui représente mieux la situation du marché du travail à Madagascar,
celui-ci avoisine les 50% »5 a déclaré un Enseignant-Chercheur en la personne de
Ramiarison Hery. C’est ainsi qu’il y a peu de chômeurs, mais beaucoup de sous-
employés à Madagascar.
B) La pauvreté et la vulnérabilité
Depuis les dernières décennies, la pauvreté malgache n’a jamais
régressé, pourtant elle s’est accentuée et a gagné même du terrain en milieu rural
(voire le tableau n° IV).
Tableau n° V : L’évolution de l’indice de pauvreté (en %)
ANNEE 20056 20107 20138
Indice de pauvreté
68,7
76,5
90
Source : EPM 2005, EPM 2010, FMI 2015.
1http://www.madaplus.info/Madagascar-Taux-de-chomage-alarmant-chez-les-jeunes_a7518.html 2 Ibid. 3http://actualite.housseniawriting.com/madagascar/2015/02/03/chomage-deguise-madagascar-85-de-la-
population-est-concernee/1664/ 4 Ibid. 5 JOURNAL DE MADAGASCAR, « marché du travail à Madagascar- le taux de sous-emploi avoisinant les
50% », Journal de Madagascar, n°0705, Juillet 2012, p07. 6 INSTAT, EDS « Enquête Périodique auprès des Ménages 2005 », Rapport Principal, Juin 2006, p175. 7 INSTAT, EDS « Enquête Périodique auprès des Ménages 2010 », Rapport Principal, Aout 2011, p224. 8 FMI, « République de Madagascar, Document sur les questions générales », Rapport du FMI n°15/25, Janvier
2015, p03.
62
Bien avant le début de la crise, Madagascar était déjà parmi les plus
pauvres au monde. L’Enquête Périodique auprès des ménages 2005, montre que la
pauvreté a affecté 68,7% de la population malgache. En 2010, une période de
crise, la pauvreté n’a fait qu’empirer. En effet, selon l’Enquête Périodique auprès
des ménages 2010, 76,5% de la population sons classées comme pauvres et 56,5%
de la vivent dans l’extrême pauvreté. Ce qui fait qu’entre 2005 et 2010, la
pauvreté a augmenté de 9 points à Madagascar. Selon les estimations de la
Banque Mondiale, entre 2008 et 2013, la pauvreté a fortement augmenté.
Effectivement, près 92% de la population Malgache vit sous le seuil de la
pauvreté de deux Dollars par personne par jour par habitant.
A part la pauvreté, la vulnérabilité constitue une autre approche des
conditions de vie des ménages. A Madagascar, les ménages ruraux sont les plus
vulnérables, leurs principaux problèmes sont liés au climat et à l’environnement,
notamment la sècheresse, l’inondation et les cyclones. Mais la crise que secoue le
pays a compromis la capacité d’adaptation de la population face aux chocs
exogènes et aux chocs naturels.
C) Les conditions de vie des ménages et le bien-être
En fondant sur la dimension subjective de la pauvreté (annexe IV), la
majorité des malgaches réclament que leurs conditions de vie sont carrément
mauvaises dans le domaine de l’alimentation, du logement, de la santé, de
l’éducation et des services de bases (notamment l’eau et l’électricité). Les
statistiques montrent que 80%1 des logements ne suivent pas les normes et ne sont
pas dotés du minimum de confort qui répondant aux besoins vitaux de la
population. Concernant l’électricité, à l’heure actuelle, le taux d’électrification au
niveau national est estimé à 15%2, contre 57% au Sénégal et 80% en Afrique du
Sud, ce qui représente l’un des taux les plus faibles en Afrique subsaharienne. Les
zones urbaines restent les premiers servies par l’existence de diverses industries.
Elle n’atteint pas encore les villages mais plutôt des communes rurales de taille
relativement importante malgré ses effets transversaux. Dans les zones rurales, Le
taux d’accès à l’électricité, reste encore très faible, alors que 80 % des familles
malgaches y vivent. C’est la raison pour laquelle Madagascar se situe au dernier
1http://www.newsmada.com/2014/04/18/regard-sur-la-pauvrete-grande-disparite-et-faible-croissance/ 2 http://www.orange.mg/actualite/madagascar-taux-delectrification-national-estime-15
63
(189ème) en matière d’électrification rurale. Quant-à l’eau, bien qu’elle soit utilisée
pour tous les besoins primaires de la vie humaine, seuls les 27,7%1 de la
population ont accès à l’eau potable améliorée. Ce taux est plus élevé en milieu
urbain, soit 77,4%, qu’en milieu rural, 17,7%. A rappeler, que la majorité de la
population est obligée de parcourir de longueurs distances pour atteindre une
source d’approvisionnement en eau, c’est qui n’est pas adéquate pour le bien être.
Par ailleurs, l’offre de services en matière sanitaire reste encore très
faible. La réponse du système sanitaire est trop fragile pour répondre aux défis des
OMD. En 2014 ; l’espérance de vie à la naissance est de 61,2 ans (annexe) ; le
taux de mortalité infantile est de 61 pour mille 1000; le taux de mortalité
maternelle est de 498 pour 100 000 naissances ; en matière de vaccination plus de
un millions d’enfants non vaccinés aux épidémies. L’automédication devient une
pratique courante, elle concerne 64,1 %2 des malades. Donc, il n’est pas
surprenant que les « OMD santé » de 2015 sont « off track ».
En matière éducative, même si auparavant le pays est en bonne voie
pour une éducation pour tous ; La crise et les restrictions budgétaires qui vont
avec ont fragilisé le fonctionnement du système scolaire. En fait, si en 2006, le
taux de scolarisation est estimé à 96,8%, en 2012 on constate une baisse graduelle
s’affichant à près de 69,4 %. « Pour la rentrée 2011-2012, près de 400 000
enfants n’ont pas pu joindre les bancs, alors qu’une baisse des inscriptions de
4,6% avait déjà été enregistrée lors de la rentrée 2009-2010 dans les écoles
primaires en milieu urbain »3. Aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural, le
système éducatif souffre de manque d’enseignements, d’insuffisance et de
dégradation d’infrastructures. Ce qui explique l’existence des classes multigrades
dans l’enseignement primaire que secondaire. L’insuffisance des matériels
didactiques est à déplorée. D’où la baisse de la qualité de l’enseignent, provoquant
ainsi la faiblesse du rendement interne du système éducatif.
Par rapports à ces situations, Madagascar est classé parmi les pays à
très faible développement humain (Annexe V). Selon le rapport sur les Indicateurs
1RADASIMALALA Vonjy, « Eternel problème du grand sud : l’eau est-elle une fatalité ? », Magasine
découverte Express de Madagascar, n° 6226, Vendredi 11 septembre 215. 2 INSTAT, EDS « Enquête Périodique auprès des Ménages 2010 », Rapport Principal, Aout 2011, p10. 3 www.africaneconomicouttlook.org: perspectives économiques en Afrique, Madagascar 2012.
64
du Développement Humain 2010, Madagascar se classe 155ème1 place sur 187
pays. Le niveau d’IDH de Madagascar est évalué à 0,498.
Dans ces contextes, nous pouvons dire que les défis sociaux de
l’économie malgache sont de tailles. Face à cela le système financier est appelé à
jouer un rôle important dans la promotion de ces services notamment en faveur
des pauvres.
I-2) Le panorama du système financier et le paysage bancaire
L’économie peut être divisée en deux secteurs : le secteur réel et le
secteur financier. Le secteur réel concerne les activités économiques en dehors de
la finance telles la production, l’emploi…Tandis que le secteur financier regroupe
les institutions financières et le marché financier sur lequel se rencontrent les
demandes et les offres des capitaux à long terme. Le système financier joue un
rôle crucial dans l‘économie en assurant son financement via l’octroi des crédits
à-partir de l’épargne collectée.
A Madagascar, le système financier remplit difficilement cette
fonction. Il s’agit d’un système sous-développé, peu diversifié et manque de
profondeur. Ce constat avait été déjà mis en évidence par l’Evaluation des
Services Financiers menée par la Banque Mondiale et le FMI en 2005.
Actuellement, cette situation n’a guère changé. En effet, la part des actifs
financiers dans le PIB reste toujours modeste, celle-ci avoisine les 29%2 du PIB.
Généralement, le système financier malgache est dominé par des
banques commerciales qui représentent les 80%3 des actifs du système. On
compte actuellement 11 banques commerciales, 07 établissements financiers et
plus de 31 IMF. Le reste du secteur financier se compose des compagnies
d’assurances qui connaissent une croissance rapide malgré sa jeunesse. Il n’existe
pas encore de marchés boursiers et le marché obligataire ne finance que l’Etat.
1 http://www.tananews.com/asides/rapport-2013-sur-lidh-madagascar-a-la-151e-place/ 2 KOROTOUNOU Quattara, « Secteur financier : pour une croissance créatrice d’emplois », p225. 3 FMI, « République de Madagascar, Document sur les questions générales », Rapport du FMI n°15/25, Janvier
2015, p03.
65
Bien que le système bancaire présente une certaine stabilité malgré la
crise, le taux de bancarisation demeure très faible. Ce taux avoisine les 5%1 de la
population soit 1 million sur 22 millions des malgaches sont seulement accès aux
services bancaires. Cela pourrait être dû principalement à l’insuffisance des
implantations des réseaux bancaires, aux couts des services bancaires jugés élevés
et aux illettrismes financiers ou aux méconnaissances de populations aux services
financiers. En comparaison des pays de l’Afrique Subsaharien, ce taux reste très
faible (voir illustration ci-dessous).
Graphique n°01 : Taux de bancarisation en Afrique Sub-saharienne
Source : http://www.afd.fr/home/pays/afrique/geo-afr/afrique-du-sud/projets-afrique-du-
sud/proparco-south-africa/contribuer-bancarisation-populations-defavorisees
D’après ce graphique, le taux de bancarisation Madagascar est parmi le
plus faible en Afrique. Il se trouve en deçà de 5%. Comparé à d’autres pays
africains ayant un taux supérieur à 10% à l‘instar du Sénégal, Mali, l’accès aux
services bancaires est très limité. La majorité de la population dont les femmes,
les jeunes et les personnes à faible revenu sont exclus du jeu bancaire.
1 http://laverite.mg/index.php?option=com_content&view=article&id=5660:banque-vers-une-hausse-du-taux-
bancarisation&catid=4:-economie
0% 5% 10% 15% 20% 25% 30%
Botwana
Kenya
Mali
Sénegal
Côte d'Ivoire
Cameroun
Madagascar
Niger
66
Actuellement, la situation n’a pas vraiment changé car la crise sociopolitique
depuis 2009 a rendu encore difficile l‘adhésion aux services financiers du fait des
politiques prudences de la part des institutions financières. De surcroit, les rares
services disponibles ne sont pas accessibles à tous les clients. Par exemple,
l’existence des cartes bancaires et des guichets de distribution automatique de
billets demeure paradoxalement un grand luxe. Le chèque dont l’obtention
nécessite de procédure longue n’est pas totalement accepté comme moyen de
mobilisation de la monnaie et de paiement.
Par ailleurs, les grandes enseignes bancaires offrent essentiellement
des services de dépôts et d’épargnes. Elles n’offrent de crédit, qui est
généralement de courts termes, qu’à base d’une petite clientèle. Les marchés de
fonds prêtables long sont presque inexistants (voir illustration ci-dessous). Cela
montre que l’existence des banques d’investissements reste encore à souhaiter.
Graphique n°02 : Crédit a court, moyen et long terme
Source : FMI, « République de Madagascar, Document sur les questions générales »,
Rapport du FMI n°15/25, Janvier 2015, p55.
Ce graphique nous permet de visualiser qu’en majorité, les banques
n’offrent que des crédits de courte période. Elles proposent ne rarement que les
crédits à moyen et à long terme. Selon le classement facilité obtention de crédit en
Crédit à court terme
Crédti à moyen terme
Crédit à long terme
0 200 400 600 800 1000 1200 1400
67
2014, Madagascar se positionne 180ème rang sur 189 pays1. En effet, leur
politique de crédit n’est en faveur de toutes les couches de la population. Les
banques préfèrent de s’opérer avec les PME et avec ceux qui ont des revenus
réguliers. Ce faisant marginalise les populations à faible revenu. C’est- ainsi que
jusqu’à présent, les malgaches recourent aux finances informelles pour leurs
besoins financiers. On assiste, en conséquence, à une coexistence de deux
secteurs : le secteur financier formel et le secteur financier informel. C’est ce
qu’on appelle le dualisme du système financier. D’un coté, il y un secteur formel
peu développé et moins diversifié. Et de l’autre un secteur informel qui se
développé car la majeure partie de la population urbaine et rurale sont exclues de
l’accès au crédit institutionnel.
I-3) La finance informelle
A Madagascar, le secteur informel occupe une place prépondérante. La
majorité de la population se trouve dans le secteur informel presque dans tous les
domaines (travail, production, finance…) Le secteur informel occupe une place.
« Le poids économique et social du secteur informel est important dans la Grande
Ile ; En 2012, le nombre d’unité de production individuelle hors agriculture,
élevage et pêche, à Madagascar est estimée à 2 282 500 dont 99,9% d’entre eux
sont classées comme unité de production informelle. Ce chiffre montre
l’importance économique des activités économiques pour la population puisqu’en
moyenne, plus de la moitié des ménage tirent l’ensemble ou une partie de leur
revenu dans l’informel »2.
En parlant de la finance, l’importance de la finance informelle n’est
plus à démontrer. Elle est aussi bien plus présente du fait qu’elle résout certains
problèmes que la finance formelle est dans l’incapacité de résoudre. Par
définition, la finance informelle regroupe les opérations financières légales mais
ne sont pas officiellement enregistrées et règlementées et qui échappent à l’orbite
des institutions de la finance formelle, toute ne se caractérisant par un phénomène
de proximité entre pourvoyeurs de financement et emprunteurs.
1http://www.lagazettedgi.com/index.php?option=com_content&view=article&id=42160:acces-au-financement-
le-ratio-le-plus-faible-en-afrique&catid=45:newsflash&Itemid=110 2 http://lanation.mg/archive.php?id=6151
68
Réellement, depuis toujours, les circuits informels constituent une
ressource importante de financement à Madagascar. Presque toute la population
malgache y participe. La crise socio-économique que le pays a traversée il y a
quelques années a renforcé l’incapacité des banques à intégrer la population dans
le tissu financier et a donné l’ampleur à cette pratique. Les malgaches comptent
toujours sur les crédits informels pour leurs besoins financiers. Ils empruntent
auprès des vendeurs, de la famille, ou des amis. Il est estimé que le tiers des
ménages ruraux a recours aux usuriers et autres prêteurs individuels (commerçants
notamment) qui pratiquent des taux d’intérêt variant entre 100 à 250%.
La finance informelle peut prendre de formes différentes comme : les
aides (dons, prêts sans intérêts), les dépôts provenant les plus souvent des
proximités familiales (parents, amis, voisins…), les tontines.
Il n’en est pas moins vrai que la finance informelle constitue une
ressource importante de financement à Madagascar, mais effectivement, elle ne
peut pas couvrir tous les besoins variés des services financiers des populations
dans plusieurs domaines notamment le domaine de protection contre les risques
(santé, décès, incendie, climat…) et de l’agriculture pour les ménages ruraux
(terres, intrant, stockage…)
En outre, toute en s’appropriant aux modèles et innovations adoptés
par la finance informelle, le secteur de la microfinance par la particularité de son
groupe de bénéficiaires (généralement des pauvres), par la natures de ses services
et par son caractère de proximité, représente une autre source de financement non
négligeable pour les malgaches.
SECTION II : Les systèmes financiers décentralisés : le diagnostique du
secteur de la microfinance et de la finance inclusive
II-1) L’historique de la microfinance malgache
A Madagascar, l’émergence de la microfinance est un phénomène
assez récent. Elle a été favorisée par la conjugaison des interventions de trois
entités à savoir : les Bailleurs de Fonds (Union Européenne, Banque Mondiale,
AFD…), le Gouvernement Malgache et les Agences d’Implantation et de
69
Avant 1990:
CREATION
1990 à 1996:
EMERGENCE
1996 à nos jours:
CROISSANCE
Développement mais aussi. A vrai dire, les premières expériences de la
microfinance remontent dans les années 1990 et depuis plusieurs IMF ont vu le
jour.
L’histoire de la microfinance malgache comporte trois périodes
distinctes (voir figure n°08) :
• Avant 1990 : la phase de création ;
• 1990 à 1996 : la phase d’émergence ;
• 1996 à nos jours : la phase de croissance.
Figure n°10 : L’historique de la microfinance
Source : Nos propres soins.
Avant 1990, aucune Institution de Microfinance n’existait pas encore.
C’était la banque nationale BTM, qui intervenait dans le secteur en octroyant des
petits crédits aux paysans. A-partir de 1990, les défaillances du système bancaire
surtout en milieu rural ont rendus plus favorables la création de la microfinance à
Madagascar.
Entre 1990 à 1996, de nombreuses IMF, mutualistes ou non
mutualistes se sont crées telles que : l’OTIV, le CECAM, l’EAM, l’AECA…
A-partir de 1996 jusqu’à nos jours, la microfinance est dans une
croissance continue. Cette période est marquée par :
• L’extension géographique et la consolidation des réseaux
préexistants
La plupart des IMF existants à l’instar d’OTIV, CECAM /FERT ont
élargi leurs activités avec l’ouverture de nouvelles caisses dans les zones
périurbains d’Antananarivo et les autres régions de Madagascar. Par exemple,
CECAM a établi sa première extension en 1996 dans les régions d’Amoron’i
70
Mania, Vakinakaratra et Ivon ‘Imerina sur les Hautes Terres Centrales. Sa
deuxième extension était en 1998 dans les régions Sofia, Menabe, Bongolava et
Itasy.
• La mise en place de la cellule Coordination National de la
Microfinance (CNMF)
La CNMF a été créée en décembre 2003, elle est rattachée à la
Direction des Opérations Financières de la Direction Générale du Trésor au sein
du Ministère des Finances et du Budget. La CNMF a pour mission principale la
mise en œuvre de la politique gouvernementale en matière de Microfinance :
promotion du secteur, coordination des interventions, suivi et évaluation des
projets et programmes relatifs à la Microfinance.
• L’élaboration du Document de Stratégie Nationale de
MicroFinance (2008-2012)
Le SNMF est un document visant à promouvoir le secteur de la
microfinance à Madagascar. Elle a été approuvée et validée par le gouvernement
en Juin 2004. Ce document a comme vision : « disposer d’un secteur de
microfinance professionnel, viable, pérenne, intègre au secteur financier
malgache, offrant des produits et services financiers diversifiés et innovants à a
population rurale et urbaine, tout en assurant une couverture satisfaisant de a
demande sur l‘ensemble du territoire malagasy d’ici 2012 »1.
• La nouvelle loi relative à l’activité et au contrôle des IFM.
Il s’agit de la loi N°2005-16 du 29 septembre dont le décret
d’application N°2007-12 fixant les formes juridiques des IMF et les modalités de
leur immatriculation au registre de commerce des sociétés et décret d’application
N°2007-13 portant fixation du capital minimum des entreprises de crédit et la
valeur nominale des titres de participations.
Depuis 2007, plusieurs IMF mutualiste ou non (annexe) ont vu le jour
à savoir Accès Banque, Microcred, PAMF, SIPEM….
1 MFB, « Stratégie Nationale de la Microfinance 2008-2012 », Octobre 2007, p08.
71
• L’élaboration de la Stratégie Nationale de la Finance
Inclusion (2013-2017)
La SNFI est la continuité de la SNMF de 2008/20012. « Elle a pour
objectif ultime de permettre un meilleur accès à une diversité de produits et
services financiers pour la population (…) et cherche prioritairement à répondre
aux besoins de services financiers de la population. »1
II-2) Le cadre légale et institutionnel de la microfinance
A) Le cadre légal et règlementaire
A Madagascar, deux lois régissent le secteur de la microfinance : la loi
bancaire du février 1996 et la loi sur la microfinance du septembre 2005.
Etant un établissement crédit, les dispositions de la loi N°95-030 du
février 1996 portant globalement sur l’activité et au contrôle des établissements de
crédits s’appliquent aux IMF.
Pour sa part, la Loi N°-2005-016 du 29 septembre relative à l’activité
et au contrôle des IMF définit les activités de microfinance et précise les
caractéristiques d’opérations que peuvent effectuer les IMF. Entre autre, elle
précise les aspects suivants :
- Les principaux généraux du mutualisme ;
- L’organisation et fonctionnement des IMF ;
- Contrôle des IMF ;
- Interdictions et sanctions ;
- Dispositions diverses et transitoires.
Ainsi, en vertu de l’article 3 de ladite loi : « Est définie comme activité
de microfinance, l’offre à titre habituel de services financiers de proximité à des
personnes physiques ou morales n’ayant généralement pas accès au système
bancaire traditionnel. Ce sont les services d’épargne et de crédit qui sont
nécessaires pour promouvoir ou soutenir les activités génératrices de revenus
permettant à cette catégorie de population d’ améliorer son niveau de vie,
d’atteindre une meilleure intégration sociales et d’accéder à un développement
1 MFB, DGT, CNMF, « Stratégie National de la Finance Inclusive (SNFI) 2013-217 », Décembre 2012, p05.
72
humain durable »1. L’exercice de toute activité de microfinance est soumis à des
autorisations (licence ou agrément) préalables de l’autorité de supervision des
établissements de crédits.
B) Le cadre institutionnel
Au niveau institutionnel, l’Etat malgache intervient à travers les
structures suivantes dans la promotion de la microfinance :
- Le Ministère des Finance et du Budget (MFB) :
Il assure la tutelle globale et exclusive de la gestion des projets et
programmes en microfinance. Il est chargé de la régulation, de la surveillance et
de promotion du secteur. La Direction des Opérations de la Direction Générale du
trésor, assure la tutelle dans le contrôle et la surveillance des flux financiers
relatifs aux refinancements, notamment en provenance de l’extérieur.
- La CNFI :
La CNFI), anciennement appelée CNMF, est hiérarchiquement
rattachée à la Direction des Opérations Financières de la Direction Générale du
Trésor au sein du Ministère des Finances et du Budget. La CNFI a pour mission
de mettre en œuvre la politique gouvernementale pour le développement et la
promotion du secteur de la finance inclusive (microfinance, micro-assurance,
services financiers mobile, éducation financière et protection des clients) à travers
la SNFI, et assure l’efficacité des fonds publics investis.
- CSBF
Il s’agit d’une structure indépendante créée par l'Etat, assurant le
contrôle de l'application des lois, de la surveillance et de l'agrément des
institutions financières.
- Le Ministère de l’Agriculture :
Il intervient dans la promotion et le développement des systèmes
financiers décentralisés de proximité pour le financement du monde rural.
1 Titre Premier, Chapitre II : définitions, article 3, LOI N- 2005- 016 DU 29 SEPTEMBRE 2005, relative à
l’activité et au contrôle des institutions de microfinance.
73
II-3) L’évolution récente du secteur de la microfinance
Malgré sa jeunesse, depuis son émergence dans les années 1990, le
secteur de la microfinance est en plein essor. Il a connu un développement
remarquable tant en termes des IFM agrées, de points de services, de clients en
membres que du volume des opérations.
Comme indiqué dans le tableau suivant, le secteur de la microfinance à
une pénétration relativement élevé montrant que les malgaches commencent à
intéresser par les différents services de la microfinance.
Tableau n° VI : le taux de pénétration des IMF de 2008 à 2013 (en %)
ANNEE
2008
2009
2010
2011
2012
2013
Variation entre
2008-2013
Taux de
pénétration
13,7
15,8
17,5
19,5
22,69
24,61
79,63
Source : www.madamicrofinance.mg/index.php/chiffres-cles/statistiques.html
Malgré la crise, le taux de pénétration des IMF ne cesse de croitre. Le
tableau montre qu’il est en foret e croissance. En effet, entre 2008 à 2013, soit en
cinq ans, ce taux est passé de 13,7% à 24,61 % avec une variation de 76,67%.
Malgré cette croissance, ce taux demeure faible par rapport à la taille de la
population du fait que la majorité de la population malgache reste exclus des
services financiers.
Cette croissance considérable du taux de pénétration des IMF pourrait
être expliquée par le développement et l’extension des activités de la microfinance
à travers la grande ile. D’une part, de nouvelles IMF se sont installées. D’autre
part, les IMF existants pont élargi leurs activités dans les zones périurbains et les
autres régions à l’instar d’OTIV, CECAM. Effectivement, entre la période de
2008 et 2013, en termes d’IFM agréée et des points de services, les statistiques
montrent une évolution allant de 16 à 32 IMF et de 683 à 820 agences (annexe I).
Le graphique suivant nous esquisse la forte croissance des IMF agrée en 1996 à
2013.
74
Graphique n°03 : L’évolution des agences des IMF (1996-2008)
Source : nos propres soins.
L’allure de la courbe montre une croissance continuelle du nombre des
agences IMF. En effet, si en 1996, il existait seulement environ 155 agences pour
offrir les services de microfinance, 10 ans plus tard, ce nombre a presque triplet
pour atteindre 421 agences en 2006. A partir de 2010 nous avons toujours le
même constat : une augmentation continue du nombre de points services.
Parallèlement, le nombre des clients bénéficiaires des services
financiers de proximité offerts par le secteur a connu une forte progression.
L’extension géographique et le développement des activités des IMF ont rendu
plus favorable l’accès de la population aux produits et services de la microfinance.
A titre illustratif, en 2013 il y a 1 098 075 clients membres contre 522 774 en
2008. Parmi ces membres, 52,97 % sont des hommes tandis que 47,03 % sont
femmes (voir graphique n°6). Ce qui fait que ce sont les hommes qui bénéficient
plus des services financiers de la microfinance à Madagascar.
0
100
200
300
400
500
600
700
800
900
1995 2000 2005 2010 2015
75
0
50000
100000
150000
200000
250000
300000
350000
400000
450000
2008 2009 2010 2011 2012 2013
Encoursd'épargne
Encoursde crédit
Graphique n°04 : Répartition des clients membres selon le sexe
Source : www.madamicrofinance.mg/index.php/chiffres-cles/statistiques.html
Généralement, les IMF offrent principalement des produits d’épargne
et de crédit. En dépit de la crise, le volume des encours aussi bien les encours de
dépôts que ceux du crédit ont connu également des augmentations d’année en
année Le graphique suivant nous donne l’évolution du volume des encours de
dépôts et du crédit des IMF malgaches entre la période de 2008 à 2013 :
Graphique n°05 : L’évolution des encours de crédit et d’épargne
Source : www.madamicrofinance.mg/index.php/chiffres-cles/statistiques.html.
45,47
54,53
40
42
44
46
48
50
52
54
56
FEMME HOMME
76
L’ensemble des statistiques sur la microfinance montre qu’il s’agit
d’un secteur en plein essor. En dépit d’une situation socio-économique peu
favorable, le secteur est dans une croissance continue. Cette évolution montre
l’importance qu’acquiert la microfinance à Madagascar.
Néanmoins, malgré ces chiffres, il faut noter que la répartition de la
microfinance reste toujours déséquilibrée. La microfinance ne s’intéresse pas au
plus pauvre et se tende à replier en milieu urbain et périurbain. Autrement dit, la
microfinance n’est pas vraiment présente en milieu rural alors que c’est là bas que
se trouve véritablement la pauvreté.
I-4) La cartographie de la finance inclusive
D’une manière générale, la plupart de la population malgache ne
bénéficie pas encore des services financiers de base. En raison des différents frais
que cela impliquent, de l’éloignement géographique et des démarches à effectuer
qui sont lourdes et complexes, lune grande partie des malgaches sont exclues du
système financier conventionnel.
Globalement, la demande des services financiers concernent
principalement par les crédits, l’épargne, la micro-assurance et les transferts
d’argent. Les structures offrant ces produits sont constituées par les banques
commerciales, les IMF et les établissements financiers. Face à des coûts de crédit
élevés, de manque de garantie, d’absence criarde des agences surtout en milieu
rural, une proportion importante des malgaches ont des difficultés d’accès et
d’utilisation des services financiers. Les statistiques indiquent que seulement 6%
des malgaches on un compte bancaire. Malgré le développement du secteur de la
microfinance, le nombre des personnes ayant accès aux services de crédit et aux
produits de l’épargne demeure faible. 45 sur 1000 individus ont un compte de
dépôts et seulement 9 sur 1000 ont accès aux crédits1.
1
77
0 10 20 30 40 50
Arabie Saoudite
Egypte
Madagascar
Syrie
Yemen
Tunisie
Algerie
Jordanie
46,4
9,7
6
23,3
3,7
32,2
33,3
25,5
Graphique n °06 : La comparaison régionale de la finance inclusive
Source : http://fr.slideshare.net/ecdpm/vision-inclusive-du-dveloppement-de-lafrique-partir-
des-industries-extractives
Comme illustré dans le graphique ci-dessus, la proportion des adultes
ayant un compte bancaire tourne autour de 6% à Madagascar. Cette proportion est
très faible en comparaison avec quelques pays africains comme l’Algérie, la
Tunisie ayant respectivement, un taux de 33,3 % et de 32,3%. Ce faible taux
démontre que l’accès aux services financiers formels est très limité à Madagascar.
L’inclusion financière est faible.
Tout au long de ce chapitre, nous avons vu que les défis socio-
économique de Madagascar sont conséquentes, dans cette optique le système
financier joue un rôle primordiale en tant que pourvoyeur de crédit. Toutefois, il
apparait que le système financier malgache demeure très peu développé et peu
diversifié. Le système financier n’a pas encore réussi à intégrer la population dans
le tissu financier. Les malgaches comptent toujours sur les crédits informels pour
leurs besoins financiers. Malgré son développement, la microfinance quant à elle
n’a qu’un impact minime sur l’inclusion financière. De ce fait, le recours aux
NTIC est indispensable. L’alliance entre la microfinance et le mobile est une
opportunité de rendre les services financiers plus accessibles.
78
CHAPITRE IV : ANALYSE DE L’ADAPTABILITE DU MOBILE
BANKING EN MICROFINANCE
A Madagascar, bien que ce soit un secteur en pleine croissance, la
microfinance n’a pas encore réussi à intégrer les personnes pauvres dans le tissu
financier. En dépit de sa particularité d’intermédiation, le taux de pénétration des
IMF reste faible surtout en milieu rural. Pour cela, la microfinance doit faire face
aux exigences des TIC notamment le téléphones mobile. En fait, tout en visant
toujours sur les population pauvres, s’appuyer ou bien s’allier avec le téléphone
mobile (mobile banking), la microfinance pourrait améliorer son impact et assurer
encore plus son développement. Conséquemment, afin d’analyser l’adaptabilité
des services financiers mobile dans le domaine de la microfinance, ce chapitre se
fixe comme objectifs de traiter les point essentiels suivants :
- Les états des lieux du mobile banking ;
- Les rôles des IMF dans la promotion du mobile banking.
Section I : Les états des lieux du mobile banking à Madagascar
I-1) Le cadre juridique et règlementaire applicable au mobile banking
Faisant partie de la profession bancaire, le cadre réglementaire
régissant le mobile banking à Madagascar est constitué par les dispositions de la
loi N°95-030 du 22 février 1996, relatives à l’activité et au contrôle des
établissements des crédits ou « Loi bancaire ».
En vertu, de l’article 17 de ladite loi, seules les banques territoriales ou
extraterritoriales, les établissements financiers, les IMF, les institutions
financières spécialisées formant les catégories d’établissements de crédit sont
autorisés à opérer la profession bancaire à Madagascar. A cet effet, les services de
mobile banking ne peuvent pas être fournis que par les entités non bancaires.
Toutefois, aux termes de l’article 62 et 63 de la même loi bancaire, les
entités non bancaire tels que les Opérateurs de la Téléphonie Mobile, les
prestataires des services TIC, ne peuvent agir qu’en qualité d’intermédiaires
79
d’opérations de banques dument mandatées par les établissements de crédit et
approuvées par la CSFB.
En fait, lesdits articles stipulent :
« Art. 62 - L’exercice, à titre principal ou accessoire, de la profession
d’intermédiaire en opérations de banques par toute personne autre qu’un
établissement de crédit est subordonné à l’autorisation de la Commission de
Supervision Bancaire et Financière.
Art. 63 - Les intermédiaires en opérations de banque exercent leur
activité en vertu d’un mandat écrit délivré par un établissement de crédit. Ce
mandat définit la nature et les conditions des opérations que l’intermédiaire est
habilité à accomplir. »
Comme nous venons de relater dans le chapitre précédent, il existe
deux types de modèles du mobile banking à savoir : le modèle bancaire et le
modèle non bancaire. En dépit des variantes qui existent pour chacun des deux
modèles ; c’est le contexte règlementaire qui détermine en partie le modèle qui
s’impose aux acteurs du mobile banking d’un pays.
Etant donné que la règlementation en vigueur ne permet pas à des
entités non bancaires de fournir des services du mobile banking, le modèle non
bancaire ou Non Bank Based, inspiré par le Kenya, auquel l’opérateur de la
télécommunication fournit directement les services bancaires à ses clients mobiles
n’est pas applicable à Madagascar. Pour fournir des services bancaires sur le
téléphone mobile à leurs clients, le cadre juridique en vigueur impose à tous
opérateurs de télécommunication mobile le modèle bancaire auquel ils doivent
contracter un accord avec les banques.
Ainsi, juridiquement, le modèle économique applicable en matière de
mobile banking à Madagascar est le modèle bancaire. Tel qu’énoncé ci-dessus, les
opérateurs de télécommunication mobile agissent en qualité d’intermédiaires
d’opération de banque par le biais d’un mandat écrit délivré par un établissement
de crédit.
80
I-2) Le cadre contextuel
L’expérience kenyane via le MPESA montre que les téléphones
portables sont un excellent moyen de proposer des services financiers aux plus
démunis au sein des pays en développement. Grace aux apports considérables du
mobile banking, au Kenya le nombre des adultes ayant accès aux services
financiers est de 75% en 2010 contre 20% en 2006.
A Madagascar deux éléments contextuels clés offrent des perspectives
pour le développement du mobile banking, à savoir :
▪ Le taux de pénétration des mobiles : fortement croissant
▪ Un taux de bancarisation faible.
Graphique n°07 : Le comparatif du taux de pénétration mobile et bancaire (2012)
Source : Nos propres soins.
Comme le graphique l’indique, Madagascar a un taux de pénétration
mobile élevé et un taux de bancarisation très faible. Donc, il existe beaucoup de
marges de développement des services de mobile banking. Parmi les personnes
6%
51%
94%
49%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
taux de pénétration IMF taux de pénétration mobile
Inclus Exclus
81
ayant un téléphone mobile, 6% seulement d’entre eux possèdent un compte en
banque, donc nous avons 45% de marge pour augmenter la bancarisation par le
biais du mobile banking.
I-3) Les offres en matière du mobile banking
Ces dernières années, comme ailleurs le secteur du TIC a connu un
développement significatif à Madagascar. Ceci est le fruit des investissements
massifs des opérateurs privés dans l’amélioration des couvertures de réseaux et de
a baisse du prix de communication tant local qu’internationale, et surtout l’arrivée
des câbles sous-marins permettant au pays de se connecter au reste du monde.
En l’espèce, le téléphone mobile a connu pénétration d’envergure. Le
taux d’utilisation du téléphone mobile ne cesse de croitre, on dit qu’il croit de
manière exponentielle. A Madagascar, le marché de la téléphonie mobile se
partage en trois opérateurs de télécommunications mobiles à savoir : TELMA,
ORANGE MADAGASCAR et AIRTEL MADAGASCAR.
Depuis 2010, ces trois opérateurs investissent dans le développement
du payement mobile et du mobile banking permettant aux abonnés de payer les
différentes factures (facture JIRAMA, factures des différents abonnements),
mener des transactions commerciales (paiement marchand), sécuriser des fonds,
transférer de l’argent et naguère gérer les comptes bancaires et les transactions
financières via le téléphone.
Nous tacherons à travers les paragraphes suivant d’effectuer un tour
d’horizon des différentes plates-formes du mobile banking à Madagascar :
A) Telma Money : MVola
Le M Vola est un service de money mobile lancé en 2010 par Telma
Money afin de permettre aux populations malgaches d’opérer facilement les
dépôts et les retraits sur un compte électronique, d’acheter du crédit téléphonique,
transférer de l’argent à un tires, payer les factures et consulter en temps réel la
situation de son compte. Ses services sont assurés, sécurisés (validation de la
transaction par codes secret) instantanés et tractables (par un numéro de
transaction unique). L’enregistrement est gratuit et peut être effectué auprès d’un
82
Telma shop ou des marchands MVola dans tous marchands en présentant une
pièce d’identité et en signant le contrat d’abonné MVola.
Dans la fourniture de tous ces services, Telma est en partenariat avec la
BFV- SG. Cette dernière garantit toutes les transactions effectuées dans le cadre
du service MVola.
B) Airtel Madagascar : Airtel Money
Airtel Money, est un service de paiement et de transfert d’argent sur le
téléphone mobile lancé par le groupe Airtel Madagascar, qui permet de transférer
de l’argent à-partir d’un téléphone mobile vers un autre téléphone mobile,
recharger en crédit de communication, payer les factures et les achats, accéder et
gérer les comptes bancaires. L’inscription est gratuite est peut être effectuée
auprès de marchands Airtel Money dans tous Madagascar par la présentation
d’une pièce d’identité.
Avec la Bank Of Africa, Airtel lance le vrai mobile banking, c’est-à-
dire que le compte Airtel Money du client est lié à son compte bancaire BOA.
Cette liaison de compte permet à tout abonné d’Airtel Madagascar, titulaire d’un
compte bancaire ouvert à la BOA d’effectuer des transactions à partir de son
téléphone mobile en temps réel et en total sécurité et de confidentialité.
Avec le compte M-banking, plusieurs opportunités s’offrent aux clients
notamment la possibilité d’achat de bines et de services chez les prestataires ou
les partenaires commerçants d’Airtel, de retirer de l’argent, d’envoyer de l’argent
aux proches ou encore de créditer le compte mobile instantanément.
C) Orange Money Madagascar : Orange Money
Orange Money est le service d’argent et de paiement mobile du groupe
Orange. Ce service permet a ses utilisateurs de déposer de l’argent sur un compte
associé à leur numéro de mobile, pour ensuite accéder à une gamme de services,
notamment transfert d’argent domestique et international, paiement de factures et
achat de crédit téléphonique.
L’inscription est gratuite et peut être réalisée dans tout point de vente
équipé de la signalétique Orange Money. Le client doit remplir le formulaire
83
d’inscription et présenter une pièce d’identité. Pour alimenter son compte
l’utilisateur peut se rendre dans un point de vente orange money pour y déposer
des espèces, recevoir de l’argent ou recevoir son salaire directement sur son
compte.
Le client accède au service directement depuis son téléphone, à l’aide
d’un menu USSD. Ce menu, lui permet de consulter son solde, de changer son
code secret, et de réaliser l’ensemble des transactions proposées.
Les principaux services sont les dépôts et les retraits d’argent, l’achat
de crédit téléphonique, le transfert d’argent domestique et international et le
paiement des factures.
Pour promouvoir la bancarisation, Orange Madagascar et la BOA
Madagascar s’associent en signant une convention de partenariat le 07 Aout 2014.
En reliant le comptes Orange Money et le compte BOA, le peut bénéficier des
tarifs réduits. Les principaux produits sont les services du mobile banking simple
tels que :
• Transfert de l’argent vers compte Orange Money depuis son
compte BOA et inversement ;
• Alimenter le compte Orange Money ou le compte BOA
rapidement et instantanément ;
• Consultation du solde de compte bancaire depuis le compte
Orange Money.
Dans la fourniture de ces services, l’Orange Money Madagascar utilise
de principaux canaux de transmission à savoir : l’USSD et l’STK (application).
84
A titre d’exemple, la figure ci-dessous nous esquisse les contenus
d’une application Orange Money Madagascar.
Figure n° 11 : La capture d’écran d’une application Orange Money Madagascar.
Source : nos propres soins.
Selon la figure, il existe sept rubriques dans l’application Orange
Money telles que :
- Transfert d’argent
- Achat de crédit téléphonique
- Mes paiements
- Opérations bancaires
- Mon compte
- Points-cadeaux
- Solde de compte
Le tableau suivant nous permet de visualiser les différents services
donnés par les trois opérateurs mobiles en matière du mobile banking à
Madagascar :
85
Tableau VII: Le comparatif des opérateurs mobile en matière du mobile banking
Dénomination
et dirigeant
Nom du
service
Etablissement de
crédit mandant
Opérations autorisées
Telma Money
M Mathieu
MACE
(Administrateur
Général)
MVOLA BFV-SG
Transfert d’argent domestique
Retrait d'argent
Réception de transfert d’argent
international via Western Union
Paiement des fournisseurs divers
Chargement des unités de communication
Orange Money
Madagascar.
Michel
BARRE
(President
Directeur
General)
ORANGE
MONEY
BOA
MADAGASCAR
Paiements de biens et services
Virement de compte à compte
Paiement des factures
Transfert d’argent depuis compte BOA
vers compte Orange Money et inversement
Consultation du solde bancaire depuis
compte Orange Money
Airtel Money
Madagascar
AIRTEL
MONEY
BOA
MADAGASCAR
Paiements de biens et services
Virement de compte à compte
Paiement des factures
Achat crédit téléphonique
Consultation du solde bancaire depuis
compte Artel Money
Source : http://www.banque-centrale.mg/
86
Réellement, nous pouvons dire que le mobile banking et le mobile
payment commence à prendre de l’ampleur à Madagascar. Du coté offre, d’une
part, les trois opérateurs se concurrencent et investissent dans des nouveautés pour
fidéliser les clients existants et d’en acquérir à nouveau. D’autre part, les
distributeurs ou bien les détaillants de ces services (cash point et/ou kiosque)
s’éparpillent amplement sur le marché notamment dans les villes. Sans compter
les boutiques, les grandes surfaces ainsi que les stations services acceptant le
téléphone mobile comme un moyen de paiement. Du coté demande, les services
du mobile banking notamment le transfert d’argent est presque apprécié par les
clients dans la mesure où ce nouvel canal permet de faire un transfert en temps
réel, sure, sécurisé et moins couteux. De surcroit, le service de dépôt permet de
garder de l’argent d’une manière sécurisée avec la possibilité de le toucher à tout
moment. Sans oublier les particuliers faisant leurs ticketing à travers le mobile.
Toutefois, il est à noter que le mobile banking et le paiement mobile
sont moins développés en milieu rural qu’en milieu urbain. Bien qu’on constate
une augmentation des pénétrations mobiles dans ces zones, l’absence criard des
points de service (détaillant) y tende à biaiser le développement du mobile
banking et du paiement mobile. En tout cas, dans sa globalité, le mobile banking
n’est pas encore vraiment bien assise à Madagascar, il est dans une phase de
décollage.
Section II : L’analyse des rôles des IMF dans le domaine du mobile banking
face aux contextes du pays
II-1) La complémentarité des IMF et du mobile banking
A) Les intérêts du secteur de la microfinance pour le mobile banking
Du point de vue caractéristique, il s’avère que les IMF ne sont pas
mieux placés pour entrer dans les services de mobile banking étant donné que les
déploiements mobile banking fournissent en majorité des transferts, un service
peu fourni par les IMF. A dire vrai, le mobile banking est axé sur les services de
transferts et les services de paiements tandis que le monde IMF se concentre sur
les microcrédits et les micro-épargnes. Mais si on se reste basé sous l’angle de la
promotion de la financiarisation des populations notamment les ruraux situés dons
87
les zones éloignées, le mobile banking pourrait être au service de la microfinance.
La présence du téléphone mobile dans ces localités présenté, à cet effet, un
avantage.
Néanmoins, malgré ces divergences caractéristiques, le mobile banking
revêt des intérêts pour la microfinance aussi bien dans son aspect additif que
transformationnel. Il peut :
- Aider la microfinance à mieux service les clients existants
(aspect additif) ;
- Aider les IMF à atteindre de nouveaux segments de clients
(aspect transformationnel) ;
- Réduire les couts pour les IMF et leurs clients.
Le premier intérêt de la microfinance pour le mobile banking semble
être plutôt évident, comme les banques, les IMF peuvent utiliser le mobile
banking à titre additif, c’est-à-dire améliorer les services et la commodité des
clients existants. Grâce au caractère omniprésent du téléphone mobile, le mobile
banking peut un être moyen de bancariser de nouveaux clients, notamment les
populations rurales, et ce à moindre frais. Le Mobile Banking s’affranchit des
contraintes géographiques, ce que ne peut faire la banque traditionnelle et est, de
plus, sécurisé et efficace.
En outre, le mobile banking apporte à la microfinance la possibilité de
réduire les couts d’installations surtout en milieu rural du fait que ce dispositif
repose sur l’utilisation des infrastructures déjà en existence. Egalement, les IMF
peuvent réduire les coûts de leurs opérations ou les couts opérationnels. Par
exemple, les IMF peuvent baisser leurs coûts grâce à des messages automatiques
qui informent les clients des paiements ou des décaissements à venir ou qui les
avertissent d’un remboursement en retard. Ce service permet aux agents de crédit
de faire des économies de temps et de réduire considérablement leurs coûts de
déplacements et de doubler, en conséquence, leur capacité.
88
B) La typologie des IMF définie par Kabir et al
Pour les IMF qui veulent se lancer au mobile banking, leurs rôles
dépendent fortement, selon les études de Kabir et al1 du contexte du pays en
termes de présence ou d’absence des infrastructures de banque mobile. On appelle
infrastructures mobiles, l’ensemble des services de banque mobiles largement
disponibles. La figure ci-après nous résume les différents rôles que les IMF
peuvent jouer en matière de mobile banking.
Figure n°12 : La typologie des IMF dans le domaine de banque mobile
Source : KABIR et al, « Microfinance et banque mobile : quelles
expériences à ce jour ? » CGAP Note focus, n°62, Juillet 2010, p02.
D’après cette figure, selon le contexte du pays, les IMF disposent
quatre alternatifs en matière de mobile banking à savoir :
• Développer un système de banque mobile ;
• Recourir aux téléphones pour a collecte de données et pour
d’autres usages non numéraires ;
• Utiliser le système de banque mobile pour les
remboursements/décaissements de prêts et/ou dépôts ;
1 KABIR et al, « Microfinance et banque mobile : quelles expériences à ce jour ? » CGAP Note focus, n°62,
Juillet 2010, p02.
Utiliser le système
de banque mobile
pour les
décaissements/
remboursements
de prêts ou dépôts
Agir en tant que
détaillant pour la
banque ou
l’opérateur de
téléphonie mobile
Recourir aux
téléphones pour la
collecte de
données et pour
d’autres usages
non numéraires
Développer un
système de
banque mobile
IMF dans des pays disposant d’une
infrastructure de banque mobile
IMF dans des pays dépourvus
d’infrastructure de banque mobile
ROLE
DES IMF :
CONTEXTE :
89
• Agir en tant que détaillant pour a banque ou l’opérateur de
téléphone mobile.
Deux possibilités s’offrent aux IMF qui opèrent dans des pays
dépourvus d’infrastructure : soit elles développent son propre système de banque
mobile soit elles recourent aux téléphones mobiles a titre additif de manière à
accroitre a commodité pour les clients. Cependant, la première application s’avère
trop complexe et couteux que seulement les IMF de tailles conséquentes peuvent
s’y aventurer. En effet, la création de e développement d’un propre service de
banque mobile n’est pas une chose simple, un tel type de service requiert
beaucoup de planifications, de temps, d’investissements massifs, de changements
tant au niveau organisationnels, d’expertise techniques. C’est la raison pour
laquelle que cette option est dédiée uniquement aux IMF ayant des ressources
importantes et des infrastructures solides. « Le développement d’un système d’un
système de banque mobile et couteux, long et complexe ; rares sont les IMF qui
ont des capacités financières techniques et de gestion nécessaires »1.
Conséquemment, comme alternatif, les IMF peuvent recourir aux téléphones
mobiles pour réduire leurs coûts et améliorer e service à la clientèle par exemple
envoi des SMS pur rappel de remboursement, consultation des soldes via
téléphone.
Par ailleurs, deux options s’offrent aux IMF dans des pays déjà dotés
des infrastructures de banque mobile. Les IMF peuvent les utiliser pour simplifier
les remboursements de prêts et les dépôts. Cette application a été développée au
Kenya avec le fameux MPESA. Egalement, les IMF peuvent jouer le rôle de
détaillants pour une banque ou un service de banque mobile d’un opérateur. Elles
peuvent ainsi familiariser avec le système, de même que leurs clients, et
enregistrer des revenus supplémentaires.
C) La place des IMF selon leurs niveaux en matière de mobile banking
Dans la fourniture des services financiers à travers le mobile banking,
les IMF peuvent intervenir à plusieurs niveaux et agir de diverses manières en
1 KABIR et al, « Microfinance et banque mobile : quelles expériences à ce jour ? » CGAP Note focus, n°62,
Juillet 2010, p01.
90
fonction des objectifs visés en termes de gamme de services offerts et des
contraintes rencontrées.
Grace aux efforts déployés par les opérateurs de télécommunications
mobiles, les infrastructures ou bien les services du paiement mobile et du mobile
sont presque disponibles à Madagascar. Ainsi, si on se réfère aux typologies des
IMF évoqués par Kabir et al, deux alternatifs s’exposent aux IMF malgaches dans
le domaine du mobile banking : soit utilisé le mobile banking pour les
remboursements et les collectes d’épargnes, soit agir en tant que détaillant pour
l’opérateur de téléphonie mobile.
Qu’elles soient à caractères mutualistes ou non, la loi relative à
l’activité et au contrôle des IMF à Madagascar distinguent trois niveaux
progressifs d’IMF (1à 3) à savoir : IMF 1, IMF 2 et IMF 3.
Selon le cadre règlementaire, les IMF 1 mutualiste ou non font des
opérations d’octroie de microcrédits à court et moyen terme dans la limite du
plafond fixé par instruction de l’autorité de supervision des établissements de
crédit. Elles ne peuvent pas collecter de dépôt public. Elles opèrent selon une
structure de fonctionnement et de contrôle simplifié avec un dispositif de contrôle.
Pour les IMF 2, à mutualiste ou non, elles octroient des crédits à court
et moyen terme et peuvent effectuer les opérations de dépôts d’épargne dans la
limite du plafond fixé par instruction de d l’autorité de supervision des
établissements de crédit. Les IMF 2 mutualistes ne peuvent pas collecter de dépôt
public tandis que les IMF 2 non mutualistes peuvent recevoir les fonds publics
lorsqu’elles sont constituées sous forme de société anonyme à capital fixe à
plusieurs actionnaires. Elles sont dotées d’un dispositif de contrôle interne et
externe et sont tenues de respecter les règles de gestion et les normes prudentielles
définies par l’autorité des établissements de crédit correspondant à leur niveau de
classification.
Quant aux IMF 3, mutualiste ou non, elles octroient des crédits font
des opérations d’octroie de crédit à court, moyen et long terme ainsi que les
opérations de dépôts d’épargne. Les IMF 3 mutualistes ne peuvent pas collecter
de dépôt public tandis que les IMF 3 non mutualistes peuvent recevoir les fonds
91
publics lorsqu’elles sont constituées sous forme de société anonyme à capital fixe
à plusieurs actionnaires. Elles opèrent avec une structure de fonctionnement et de
contrôle développé.
Nous allons examiner à travers les paragraphes ci-après les
implications des IMF selon leurs niveau tels qu’expliqués ci-dessus :
Actuellement, A Madagascar, le mobile banking est encore dans sa
phase d’accouchement, ainsi pour les IMF 1, vu leurs structures de faible capacité
technique et leurs implantations très localisées, à ce stade elles présentent peu de
potentiel pour le développement des services de mobile banking. A tout de même,
elles peuvent s’impliquer d’une autre manière, elles peuvent devenir détaillant
d’un système de mobile banking (celui d’un opérateur mobile). Dans cet optique,
les IMF jouent le rôle de « GAB humain » en convertissant les valeurs
électroniques en espèces et inversement. Pour ces IMF, jouer le rôle de détaillant
est une excellente manière de découvrir petit à petit le fonctionnement et par
conséquent de se familiariser avec un nouveau service sans engager à des
investissements colossaux et perdre de l’argent. Ce modèle économique permet
aux IMF de se démarquer de la concurrence et de faire rentrer davantage des
liquidités dans leurs agences. En prime, grâce aux commissions, les IMF peuvent
enregistrer des revenus supplémentaires.
Généralement, cette stratégie, celle de devenir détaillant d’un système
de banque mobile est valable pour tous les IMF quelque soit leurs niveau et leurs
caractère mutualistes ou non à Madagascar. A l’instar des IMF 1, les IMF 2 et les
IMF 3 peuvent s’y aventurer car celle-ci augmente leur niveau d’aisance au
moment ou elles décident finalement de se lancer dans des services de mobile
banking pure. Au niveau international, ce modèle économique a connu des succès
au Bangladesh par le biais de l’IMF BRAC qui a fait de ces agences comme un
point de vente de détail pour les autres initiatives de mobile banking. A
Madagascar, la banque territoriale, MICROCRED BANQUE a en connu
d’expériences. Microcred Banque a conclu des partenariats avec les trois
opérateurs mobiles existants (Telma Money, Orange Money, Airtel Money) pour
devenir détaillant de ces services de mobile banking. Ainsi, dans les agences
Microcred, on peut faires la conversion des monnaies électroniques en monnaie
92
fudiciaire (monnaie papier) et vice versa. En d’autres termes, les caisses
Microcred peuvent faire l’objet d’un dépôt et de retrait d’argent quelque soit
l’opérateur utilisé.
Pour les IMF de taille relativement important avec des structures ayant
des capacités techniques, c’est-à-dire les IMF 2 et les IMF 3 peuvent s’impliquer
d’une autre manière. Elles peuvent utiliser les infrastructures de mobile banking
pour faciliter les remboursements de crédit et la collecte d’épargne, comme
MPESA au début. Etant donné qu’elles peuvent effectuer les opérations de crédit
et d’épargne, les IMF 2 et les IMF 3, qu’elles soient mutualistes ou non peuvent
simplifier le remboursement et la collecte d’épargne à travers le mobile banking.
Cela permet de faire des économies de temps tant pour les IMF (notamment les
agents de crédit) que pour leurs clients.
II-2) L’analyse SWOT de l’alliance microfinance et mobile banking à
Madagascar
A) La présentation de l’analyse SWOT
L’analyse SWOT est un outil stratégique. Il combine l’étude des forces
et faiblesses d’une organisation, d’un territoire, d’un secteur, …avec celle des
opportunités et des menaces de son environnement, afin d’aider à la définition
d’une stratégie de développement.
Le but de l’analyse est de prendre en compte dans la stratégie, à la fois
les facteurs internes et externes, en maximisant les potentiels des forces et des
opportunités et en minimisant les effets des faiblesses et des menaces.
Bien qu’avant tout destinée à la planification, l’analyse SWOT peut
permettre d’identifier les axes stratégiques à mettre en place pour répondre à la
situation décrite par l’analyse.
Cet outil a l’avantage de présenter rapidement l’adéquation ou
l’inadéquation d’une stratégie à un problème. Il participe à la clarification des
idées et à l’appropriation des axes stratégiques retenus.
93
B) L’identification et l’étude des quatre facteurs
- Les forces
Les forces sont les atours et les aspects positifs internes qu’on dispose
dans divers domaines, et sur lesquelles on peut s’appuyer pour la mise en œuvre.
Dans notre analyse, c’est-à-dire dans le cadre de la promotion du mobile banking
dan le monde de la microfinance en vue de stimuler l’inclusion financière, nous en
avons retenues trois à savoir :
• La croissance du nombre des abonnés et de la pénétration
mobile ;
• Les efforts des opérateurs mobiles dans développement des
services de paiement et de banque mobile ;
• Amélioration des couvertures des réseaux mobiles
• Le faible cout de service
La croissance du nombre d’abonnés et de la
pénétration mobile:
Ces dernières années, le secteur des télécommunications a connu une
évolution rapide dans les pays en développement à l’instar de Madagascar. Cette
évolution y est marquée par le dynamisme du secteur de la téléphonie mobile.
Effectivement, en 2012, le nombre des lignes pour la téléphonie fixe a été de
242 500, la téléphonie mobile a totalisé 8 778 7921 lignes raccordées. Pour la
même année, près de 9 000 000 de cartes SIM ont été vendues en 2012
(opérateurs confondus). Ce qui fait presque que la moitié de la population
malgache a un téléphone mobile. D’ailleurs pour cette année, le taux de
pénétration en téléphone mobile était de 51%. Le graphique suivant esquisse le
dynamisme du marché de la téléphonie mobile.
1 OMERT, « Présentation du secteur des télécommunications et TIC à Madagascar », Annuaire officiel de
Télécommunication, Edition 2013, p27
94
Graphique n°08 : L’évolution du taux de pénétration de la téléphonie mobile (1999 à
2012)
Source : http://www.eui.com/public/topical_report.aspx?campaignid=africanbanking
Cette évolution montre une croissance exponentielle du taux de
pénétration en téléphone mobile de 1999 à 2012. Comme le graphique l’indique,
le marché de la téléphonie mobile a connu une croissance d’envergure. En 1999,
le taux de pénétration mobile est estimé à 0,63%, 10 ans plus tard (2009) celui-ci
avoisine les 33,11%. Effectivement, c’est à partir de 2007 qu’on assiste à un
développement significatif de ce marché. Si en 2006, le taux de pénétration
mobile se trouve à près de 6,40%, celui-ci fait son double en 2007 soit 12,70%.
En 2012 ce chiffre s’explose à 51%. Cette allure exponentielle de la pénétration
mobile résulte en grande partie à une meilleure couverture (cf. graphique 2) par la
baisse des prix des communications (locales, internationales), par l’arrivée des
téléphone portable ou cellulaires à bon marché. En fait, il semble indicatif de
rappeler que l’année 2007 est marquée par le lancement de Telma Mobile. Ainsi,
l’ouverture et la concurrence a généré la croissance de ce secteur.
Ce fort taux de pénétration mobile constitue en grande partie un aspect
positif pour l’intégration des exclus le tissu financer dans le sens où la plate-
0,63%0,76%1,26%1,31%1,98%2,23%3,23%6,40%
12,70%
26,28%
33,11%
39,17%
44%
51%
0,00%
10,00%
20,00%
30,00%
40,00%
50,00%
60,00%
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Pénétrationtéléphonemobile
95
36
240
840
0
100
200
300
400
500
600
700
800
900
2000 2006 2009
forme du mobile banking repose pour l’essentiel sur l’utilisation du téléphone
mobile.
Amélioration des couvertures des réseaux mobiles
Contrairement aux prestataires des services bancaires et financiers, les
opérateurs de réseaux mobiles ont une couverture assez dense. L’amélioration de
la couverture est rendu possible grâce à l’accroissement des nombres des Base
Transceiver Station (BTS) ou station de transmission de base à travers la grande
ile.
Graphique n°09 : L’évolution des nombre de station de transmission de bas (BTS)
Source :http://www.eui.com/public/topical_report.aspx?campaignid=africanbanking
Sous l’impulsion de la technologie elle même et de la concurrence
entre les opérateurs de réseaux mobiles, le nombre des BTS installés depuis à
Madagascar a connu une croissance spectaculaire. En 2000 à 2009, le nombre des
BTS est passé de 36 à 240, avec une augmentation de 567% environ. Cette
évolution d’envergure se poursuive pour atteindre 840 BTS en 2009. Entre 2006 à
2009, on note une variation positive de 250%.Cette augmentation continue du
nombre de BTS se traduit en réalité par une amélioration des couvertures des
96
réseaux mobiles. C’est ainsi qu’en 2012, la téléphonie mobile couvre 3451
localités à Madagascar.
Cette amélioration de la couverture nationale en termes de réseaux
mobiles représente un atout majeur pour promouvoir l’inclusion financière dans
les zones reculées, et cela par le biais du téléphone mobile.
La disponibilité des infrastructures de banque mobile
Depuis 2010, les trois opérateurs de réseaux mobiles se sont lancés
dans l’offre des services du paiement et de banque mobile. Ils investissent de sorte
que les infrastructures du mobile banking deviennent disponibles à Madagascar.
Le tableau suivant nous résume les services mobiles disponibles à Madagascar via
le téléphone mobile :
Tableau n° VIII : Les services disponibles via le téléphone mobile
CATEGORIE SERVICE PLATE-FORME OFFRANT
LE SERVICE
Transferts
Transferts domestiques Toutes les plates-formes
Réception transfert d’argent
international via Western Union
M VOLA
Paiements
Achat de crédit de consommation Toutes les plates-formes
Factures téléphoniques Toutes les plates-formes
Facture JIRAMA Toutes les plates-formes
Billetterie/ticketing Toutes les plates-formes
Contribution, ONG Toutes les plates-formes
Paiement marchands Toutes les plates-formes
Financiers
Consultation solde bancaire Airtel Money, Orange Money
Compte bancaire relié au compte
mobile
Airtel Money, Orange Money
Transfert compte bancaire vers
compte mobile et vice versa
Airtel Money, Orange Money
Source : nos propres soins. 1 OMERT, « Présentation du secteur des télécommunications et TIC à Madagascar », Annuaire officiel de
Télécommunication, Edition 2013, p27.
97
L’existence des infrastructures déjà disponibles représentent un atout
majeur pour la mise en place des services financiers mobiles. Etant donné que le
développement d’un système de mobile banking s’avère couteux long, complexe
et nécessitent d’importants investissements, les IMF n’ont d’options que de
s’allier et établir des partenariats avec opérateurs de réseaux mobiles afin qu’ils
fournir les services du mobile banking.
Le faible cout de service
Etant donné que le mobile banking repose sur l’usage des
infrastructures déjà en existence, celle des opérateurs mobiles plus précisément,
les différents services qui en résultent sont généralement faibles et abordables.
En matière de tarification de ces services, les opérateurs de téléphonies
mobiles jouent un rôle déterminant. Réellement, les expériences des opérateurs
mobiles à Madagascar dans la fourniture des services du mobile money et du
mobile banking nous laissent dénicher qu’ils ont de faibles couts. A titre
d’exemple, les 03 plateformes (MVola, Orange Money, Airtel Money) offrent des
services de dépôt d’espèces gratuits. De même, pour les transferts d’argent au-
deçà de 20 000 Ar, l’Orange Money ne retient aucun frais.
C’est la raison pour laquelle, ce faible cout de ces services présente un
atout majeur pour le mobile banking.
- Les Faiblesses
Les faiblesses sont les handicaps internes décelés dans divers domaines
d’activités économiques, politiques et sociales pouvant constituer des freins à
l’adoption de ce diapositif. Ce sont :
• Insuffisance des couvertures nationales en termes d’agence
IMF ;
• La faible capacité des IMF ;
• Manque de sensibilisations au sujet du nouvel canal parmi les
utilisateurs mobiles ;
• Le problème d’ordre réglementaire.
• Le faible réseau d’agent
98
Insuffisance des couvertures nationales en termes
d’agence IMF
Il n’en est pas moins vrai que comparée aux autres institutions
financières (notamment les banques) la microfinance avec ses 713 agences dans
son ensemble, a taux de pénétration élevé à Madagascar. Pourtant, la couverture
géographique des IMF demeure faible. A cela s’ajoute, le déséquilibre dans la
répartition spatiale de leurs agences. En effet, les IMF tendent à se replier dans les
zones urbaines et périurbaines. Elles ne sont présentes que rarement dans les
zones rurales alors que ce sont les ruraux qui ont un niveau d’inclusion le plus
critique.
Cette présence limitée des IMF constitue un handicap pour le mariage
entre le mobile banking et la microfinance.
Le faible réseau d’agent
Malgré l’amélioration des couvertures et de la hausse pénétration
mobile à Madagascar, les rares réseaux d’agent ne couvrent que les zones
urbaines et très peuplées. Par définition, ces réseaux d’agent servent de
l’intermédiaire pour les dépôts et les retraits permettant la convertibilité des
argents liquides et des argents électroniques. L’absence des réseaux d’agents
notamment en milieu rural présente un désavantage pour ce nouvel service.
La faible capacité des IMF à assumer les
responsabilités comme prestataires des services mobiles
A l’heure actuelle, presque les IMF ne possèdent les capacités
financières et ou l’expertise technique pour mettre en place des projets
opérationnels dans le domaine du mobile banking. En fait, offrir les services du
mobile banking impose d’énormes défis pour les IMF. Elles doivent prendre en
compte de tous les changements découlant de l’introduction de ce service comme
un nouvel canal de diffusion des services financiers. Egalement, elles doivent
investir dans un software spécifique permettant de gérer le compte bancaire
mobile lié au téléphone. Or, la plupart des IMF n’ont pas encore assez de capacité
pour pouvoir s’y investir. Ce qui va compromettre à cet effet, la position des IMF
à assurer leurs responsabilités dans le déploiement du mobile banking.
99
Le manque de sensibilisations au sujet du nouvel canal
parmi les utilisateurs mobiles ;
La fourniture des informations adéquates et complètes tant à propos du
nouvel service que son utilisation constitue un élément important pour son
lancement. Elle a l’avantage de gagner la confiance des clients. Pour les clients, le
manque d’information complète risque de les induire en erreur à la fois aux stades
d’enregistrement et de transactions.
En ville, selon l’Enquête auprès de Bénéficiaires d’Antananarivo,
réalisé par InterAid en 2014 sur la connaissance du mobile banking, 54% des
bénéficiaires ont déclaré avoir connu le mobile banking. Parmi ceux, 19% ont
déclarés d’avoir déjà réalisé des transactions financières via le mobile. En milieu
rural, l’utilisation du téléphone mobile pour mener des transactions financières est
encore assez nouvel. Ces chiffres démontrent que dans, le mobile banking en tant
que nouvel canal de diffusion des services financiers, n’est pas vraiment
sensibilisé. Ce manque de sensibilisation et d’information pourrait biaiser le
développement des services financiers mobiles surtout en monde rural.
Les problèmes d’ordre règlementaire
Madagascar ne dispose pas encore des réglementations juridiques
spécifiques applicables au mobile banking, il est plutôt régi indirectement par la
loi bancaire du février 1996. En effet, les règlementations en vigueur ne
permettent ne permettent pas trop de cerner les critères à appliquer pour
déterminer qui est habilité à émettre la monnaie électronique ou à fournir des
services de paiement, à part les banques et les établissements financiers agrées.
Actuellement, le service de paiement mobile est géré par les opérateurs de réseaux
mobiles, qui ont lancé des plateformes de mobile banking. Bien que les opérateurs
de réseaux mobiles n’aient pas l’agrément bancaire et ne soient pas placés sous
l’autorité de la Banque Centrale, ils doivent établir de partenariats avec des
banques. Comme les activités de la banque partenaire son déjà régies par la loi
bancaire, les services financiers mobiles s’en régissent indirectement.
Non seulement, l’absence de règlementation spécifique et le manque
de supervision et de contrôle des activités des prestataires de services de banque
100
mobile sont préjudiciables au droit des usagers mais aussi risque de compromettre
les initiatives dans le déploiement du mobile banking, notamment dans la
convergence des services des IMF avec ceux du mobile banking.
- Les opportunités
Les opportunités sont les possibilités extérieurs positives, dont on peut
éventuellement tirer parti, dans le contexte des forces et des et des faiblesses
actuelles. On en distingue :
• L’acceptation de la technologie mobile pour les utilisateurs ;
• Nouvelle technologie et l’innovation ;
• Population jeune.
L’acceptation de la technologie mobile pour clients
Cette acceptation de la technologie par les clients facilite la mise en
place d’une plateforme mobile banking dan le monde IMF.
La nouvelle technologie et l’innovation ;
Selon Michel Levy1, l’ouverture de l’entreprise par la multiplication
des opportunités d’alliance et de partenariats entre les entreprises, qui peuvent
développer les fonctionnements en réseaux pour réduire leurs coûts de
transactions, développer des stratégies commune d’économie d’échelle ou faires
face à des investissements en R&D importants constitue l’une des ruptures
technologies constatés dans le secteur des TIC. Ces dernières sont susceptibles de
donner naissance à une nouvelle forme d’économie : l’économie de la
coopération.
Dans le cadre de notre étude, les innovations technologiques donnent
des opportunités pour les opérateurs de réseau mobiles et pour les IMF de s’allier
et de se coopérer ensemble en établissant des partenariats pour développer le
mobile banking, tout en tirant parti.
1 MAURICE Levy, JOUYET JEAN-PIERRE, « L’économie de l’immatériel, la croissance de demain », Rapport
de la commission sur l’économie de l’immatériel, 2006, 184p.
101
Population jeune
La population malgache est caractérisée par sa très grande jeunesse. La
forme de la pyramide des âges à base large et d’hauteur très enfilé (forme
triangulaire) nous laisser affirmer qu’il s’agit d’une population très jeune.
Cette caractéristique de la population présente une opportunité aux
déploiements du mobile banking dans le sens où les jeunes peuvent s’adapter
facilement aux conditions nouvelles créées par le développement. Selon le
démographe français Alfred Sauvy, une population à population jeune s’adapte
aux changements et à l’innovation.
- Les menaces
Les menaces sont les problèmes, les limitations extérieures
susceptibles d’entraver ou de limiter le développement.
Le faible niveau d’alphabétisation (éducation
financière) et de connaissance de la langue technologique ;
Le niveau d’alphabétisation constitue un autre paramètre à étudier en
matière de banque mobile. A Madagascar, si dans les zones urbaines, on note un
amélioration du taux d’alphabétisation, il reste d’importants efforts en milieu
rural. Etant donné que le mobile banking est une démarche novatrice qui s’appui
sur les technologies mobiles, le téléphone mobile en l’occurrence, le faible niveau
d’alphabétisation combiné avec le faible éducation financière et le faible niveau
de connaissance en langue technologique risque de plomber les opérations.
Difficultés liées à la connexion (réseau instable)
Techniquement, la connexion est le moteur de fonctionnement des
services financiers délivrés par le téléphone mobile. Pourtant, la technique à ses
caprices, il est probable que dans certaines zones, des instabilités voire des
coupures de réseaux communicationnels surviennent. A ce moment, toutes les
activités du service sont bloquées. Donc, aucune transaction de transfert ni de
retrait ni de dépôt est effectuée.
102
Le blanchiment d’argent
Selon la CNUCED « Les termes « blanchissement d’argent » se
réfèrent aux méthodes utilisées pour dissimuler l’argent acquis de manière
illégale, le réinvestir dans des activités légales avent de le réintroduire dans les
circuits financiers. Le processus de blanchiment a pour but d’empêcher les
autorités de retracer les mouvements et les revenus provenant de fonds illégaux et
de remonter jusqu’à l’activité criminelle qui est à l’origine de leur acquisition »1.
Faute de cadre règlementaire, les criminels peuvent utiliser facilement le mobile
banking pour un blanchiment d’argent, ce qui est au préjudice du service lui
même.
« Le SAMIFIN ou Service de Renseignements Financiers évoque que
Madagascar ne dispose pas encore de cadre législatif régissant le commerce en
ligne dont le paiement via le mobile banking. Cependant, ce nouveau système de
paiement constitue un moyen facilement accessible pour le blanchiment des
capitaux […] L’an dernier, 3 892 opérations cash n’ont pas été justifiées au
niveau de la banque primaire concernée alors que le volume de chaque opération
dépasse ce seuil réglementaire de 10 millions d’Ariary. Ce qui revient au montant
total des opérations suspectes de blanchiment de capitaux de plus de 120
milliards d’Ariary »2.
Problème infrastructure
A Madagascar, les problèmes d’infrastructure de base notamment de
l’électricité peuvent empêcher le décollage du mobile banking et son plein
expansion surtout dans le monde rurale. En effet, ayant basé sur les TIC, pour
pouvoir disposer le service à tout moment, il est nécessaire d’avoir accès à une
source d’électricité, ce qui est rare dans le milieu rural.
1 ONU, « Les services monétaires par téléphone mobile : A l’appui de développement de l’activité économique
dans la Communauté d4Afrique de l’Est », Etude comparatives des plates-formes et réglementations actuelles,
Conférence de Nations-Unies sur le Commerce et le développement, Décembre 2013, 36p 2 http://www.midi-madagasikara.mg/economie/2014/09/11samifin-balnchimment-d’argent-120-mil
103
C) La synthèse et la mise en relation des facteurs
Après avoir identifié et étudié tous les facteurs de l’analyse : forces,
faiblesses, opportunités et menaces de l’analyse SWOT, nous sommes arrivés à
établir la grille ou tableau SWOT suivant :
Tableau n° IX : Le tableau SWOT de l’alliance microfinance et mobile banking
FORCES FAIBLESSES
- La croissance du nombre des
abonnés et de la pénétration mobile ;
- La disponibilité des infrastructures
de banque mobile ;
- L’amélioration des couvertures des
réseaux mobiles
- Le faible cout de service
- L’insuffisance des couvertures
nationales en termes d’agence
IMF ;
- La faible capacité des IMF ;
- Le manque de sensibilisations au
sujet du nouvel canal parmi les
utilisateurs mobiles ;
- Les problèmes d’ordre
règlementaires ;
- Le faible réseau d’agent.
OPPORTUNITES MENACES
- L’acceptation de la technologie
mobile pour les utilisateurs ;
- La nouvelle technologie et
l’innovation
- Une population jeune
- Le faible niveau d’alphabétisation
et de connaissance de la langue
technologique (éducation
financière) ;
- Le problème infrastructure ;
- Le blanchiment d’argent.
Source : nos propres soins.
Il s’agit de voir comment tirer profit de la situation au mieux. Cette
étape consiste à explorer les différentes questions suivantes :
104
- Comment utiliser les forces pour tirer profit des opportunités ?
- Comment corriger les faiblesses en tirant profit des
opportunités ?
- Comment maximiser les forces pour faire face aux menaces ?
- Comment combattre les faiblesses pour surmonter les
menaces ?
Ainsi les différentes questions qui découlent de l’analyse SWOT sont :
o Comment accroitre la capacité des IMF pour tirer profit de la
croissance de pénétration mobile ?
o Comment accroitre la capacité des IMF pour profiter de la
présence des infrastructures mobile banking ?
o Comment la faiblesse du coût de ce service permet d’accroitre
la capacité des IMF ?
o Comment étendre la couverture des agences IMF pour pouvoir
offrir des services à faible coût ?
o Comment tirer profit de l’amélioration des couvertures
nationales pour accroitre les réseaux d’agent ?
o Comment résoudre les problèmes d’infrastructures pour
accroitre les réseaux d’agent ?
o Comment accroitre les réseaux d’agents pour tirer parti de la
croissance des abonnés du téléphone mobile ?
o Comment améliorer la réglementation pour profiter de
l’existence des infrastructures mobile banking ?
o Comment augmenter la capacité des IMF pour tirer parti de
l’amélioration des couvertures des réseaux mobiles ?
o Comment sensibiliser le les offres du mobile banking à travers
l’amélioration de la couverture des réseaux mobiles ?
o Comment la croissance de la pénétration mobile pourrait
faciliter la sensibilisation des offres du mobile banking ?
o Quelles réglementations faut-il adopter pour éviter les
blanchiments d’argent ?
o Comment accroitre les infrastructures de base pour faciliter
l’installation des IMF dans les zones rurales ?
105
o Comment accroitre la capacité des IMF pour tirer profit de la
nouvelle technologie ?
o Comment améliorer le niveau d’alphabétisation pour faciliter la
sensibilisation des services financiers mobiles ?
o Comment la nouvelle technologie pourrait accroitre la capacité
des IMF ?
o Comment nouvelle technologie permet de faciliter la
sensibilisation des services du mobile banking ?
o Comment accroitre le niveau d’alphabétisation pour tirer profit
de la nouvelle technologie ?
o Comment réduire les blanchissements d’argent pour assurer le
développement des services de paiements et de banque
mobile ?
o Comment les réglementations permettent de profiter au
nouvelle technologie et l’innovation ?
o Comment les règlementations sont profitables aux
infrastructures de banque mobile ?
Etant un outil d’analyse stratégique, l’analyse SWOT permet de définir
des axes stratégiques auxquels on peut s’appuyer pour le développement de la
plate-forme mobile banking. Dans notre analyse, il s’agit notamment :
- La réglementation ;
- La capacité des IMF ;
- La sensibilisation au sujet du mobile banking ;
- Les réseaux d’agents ;
- Education financière.
II-3) L’expérience Kenyane dans la promotion de l’inclusion financière via le
mobile banking
La première expérience du mobile banking en Afrique remontait en
2003 avec le service Celpay déployé par Celtel en Zambie et en République
Démocratique de Congo. En 2005, en Afrique du Sud, les banques ont lancés des
initiatives pur offrir des services du mobile banking. Mais c’est au Kenya qu’on
assiste au premier résultat probant d’une solution du mobile banking.
106
Mise au point par Vodafone et commercialisée à-partir de 06 Mars
2007 par son filiale kenyane, Safaricom, M-PESA est un système de paiement
électroniques et réserve de valeur (les transactions sont plafonnées à 500 dollars),
accessible à-partir d’un téléphone mobile ordinaire.
Figure n°13 : Le M-PESA au Kenya
Source :http://www.search.ask.com/search?&apn_dtid=%5EBND101%5EYY%5EMG&d=53
9-118&shad=s_0048&atb=sysid%3D539%3Aappid%3D118%3Auid%3D55b59
Le M-PESA est un symbole de la révolution technologique dans
l’univers de transferts et du paiement par mobile. Grâce à lui, le Kenya est
considéré comme le précurseur dans le domaine de l’inclusion financière selon
New América Foundation dans son étude « Saving for the poor in kenyan ». Il
donne de loin la scène internationale du mobile banking.
Au début, M-PESA est conçu pour envoyer et recevoir des paiements
de faible montant par le biais d’un téléphone portable. Au fil du temps, des
utilisations toujours plus innovantes ont vu le jour, comme le paiement des frais
divers (frais de scolarité,…) le paiement des factures (supermarchés, ticketing…),
les prêts sociaux et la collecte de fonds ou encore la gestion et le contrôle virtuels
des comptes. Le service M-PESA inclut aussi la possibilité d’envoyer de l’argent
via Western Union dans 45 pays. Plus récemment, Safaricom a lancé un
partenariat avec Equity Bank, le concept d’un compte en banque rémunéré appelé
M-KESHO. Il s’agit d’une carte de crédit prépayé avec laquelle il est possible de
déposer et retirer de l’argent par téléphone portable.
107
Enfin, le M-PESA est en train de révolutionner le quotidien des IMF. Il
permet d’aider les Institutions de Microfinance (IMF) à rationaliser leurs
opérations. En effet, comme le coût des transferts d’argent est réduit, les IMF
peuvent offrir des taux d’emprunt plus compétitifs à leurs utilisateurs.
Depuis son lancement, 75% des adultes ont accès aux systèmes
financiers en 2010 contre 20% en 2006 (voir illustration ci-dessous). En début de
2013, M-PESA représente plus de 16 millions d’utilisateurs actifs et 650 millions
de transactions par mois.
Selon le rapport du PHB Development,1 les recettes de réussite du
Kenya dans son processus d’inclusion financière sont essentiellement dues à :
• Un cadre règlementaire encourageant ;
• Une position de leader ;
• Un effort de communication médias important, centré sur le
slogan « Send Money Home » ;
• Déploiement d’un réseau de distribution dense et de proximité
pour être au plus prêts des clients (500 000 agences) ;
• Cout de service relativement faible.
Cette expérience kenyane basée sur le modèle non bancaire ou Non-
Bank-led model montre que le recours à la technologie mobile permet à
d’importants groupes de populations pauvres dépourvues de services bancaires
d’accéder aux services financiers. Elle met en évidence la nécessité de disposer
d’une plate –forme de transactions aux besoins de paiement des clients à faible
revenu.
Par ailleurs, en Afghanistan, bien qu’il soit un pays de guerre, le M-
PAISA un partenaire entre Roshan et First MicroFinance Bank a connu également
de beaux succès. Selon les études de Samir Satchu dans « Le rôle de la téléphonie
sans fil et de la banque mobile dans la reconstruction de l’Afghanistan » ont
montré que le M- PAISA a facilité l’accès de milliers de personnes au
microcrédit, suite à. Plus de 2500 personnes ayant souscrits au microcrédit et
rembourse leurs emprunts sans avoir à parcourir de longues distance.
1 SALMON Kurt, « Mobile paiement... Une révolution venue du « Sud »!Enjeux et perspectives du
développement du m-paiement », Fowards Financial Inclusion, PHB Development, 2011, p42.
108
Dans ce chapitre, nous avons vu que deux contextes majeurs offrent
des perspectives pour le développement du mobile banking à Madagascar : le taux
de pénétration mobile élevé et le taux de bancarisation faible. L’analyse de ces
deux éléments clés montre qu’il existe des marges de développement important
pour les services de mobile banking. Dans le domaine du mobile banking, étant
donné que les infrastructures de banque mobile existent déjà grâce aux efforts des
opérateurs de réseaux mobiles, deux stratégies s’offrent aux IMF qui veulent se
lancer dans le domaine : détaillant des services de mobile banking ou utilisé le
mobile banking comme moyen ce remboursement et de décaissement. L’analyse
SWOT de l’alliance entre mobile banking et microfinance, indiquent que
plusieurs encore à déployés notamment : le cadre réglementaire, les réseaux
d’agents, la capacité des IMF, l’éducation financière.
109
CLONCLUSION
En dépit de la dichotomie entre les variables réelles et les variables
financières telle que prétendent les théoriciens traditionnels dans l’économie, les
services financiers sont indispensables pour mener une vie normale, dans une
société évoluant. La fourniture des services financiers à des prix abordables
constitue non seulement un catalyseur de la croissance économique mais aussi un
facteur de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Joseph Schumpeter a fait
du banquier et de l’intermédiaire financier comme parmi les moteurs de la
croissance économique, en encourageant l’innovation technologique et
l’accumulation du capital.
Dans les pays en développement, malgré les campagnes de
sensibilisations lancées par les communautés internationales depuis 2003
concernant le rôle clé des services financiers accessibles à tous, et ce via la
microfinance et les microcrédits, la majorité de la population demeure exclue du
système financier. Dans le contexte actuel de Madagascar, le niveau d’inclusion
financière est trop faible, les femmes, les démunis, le milieu rural, les moins
instruits restent en marge des services financiers. D’où l’intérêt de renforcer les
premières expériences de mobile banking dont les résultats sont encore modestes.
Rappelons que le mobiles banking est une finance novatrice illustrant
l’adaptation des services financiers au monde de la nouvelle technologie, le
téléphone mobile en l’occurrence. Qu’il soit modèle bancaire ou modèle non
bancaire, le mobile banking englobe une vaste gamme de produits et de services à
distance en profitant de l’infrastructure technologique déjà mise en place. Pour ces
abonnés, le mobile banking offre de multitude de services qu’on peut regrouper en
quatre grands usages à savoir : les services de transfert, les services de dépôts, les
services de paiement et les services d’de communication et d’information
financière. Ces services peuvent être véhiculés à travers quatre principaux canaux
de transmissions (SMS, USSD, STK, WAP), dont le choix d’utilisation résulte en
partie d’un arbitrage entre facilité d’usage, déploiement, sécurité et évolutivité.
En desserrant les contraintes, en abolissant les distances et en donnant
de nouvelles opportunités, le mobile banking constitue un levier formidable de
110
promouvoir la bancarisation car grâce au téléphone mobile, il devient plus facile
et moins coûteux pour les exclus d’avoir accès aux services financiers. Au Kenya,
la plateforme MPESA a facilité l’accès des millions d’individus au système de
financiers. C’est la raison pour laquelle que le mobile banking est l’application
reine pour lutter contre l’exclusion financière. En passant par une meilleure
inclusion financière, avec le mobile banking, l’Afrique Sub-saharien dont
Madagascar fait partie entre dans une nouvelle ère de la croissance économique.
L’étude menée tout au long de ce travail, consiste à examiner dans quel
sens le mariage entre la microfinance et les TIC (téléphones mobiles) pourrait
révolutionner l’accès aux services financiers à Madagascar. Explicitement, il
s’agit d’explorer non seulement les divers rôles que peuvent jouer les IMF mais
aussi, les avantages potentiels que IMF et leurs clients s’attendent à poursuive le
mobile banking. De ces explorations, il en ressort qu’à Madagascar, les
infrastructures de banque mobile sont presque disponible grâce aux efforts
déployés par les opérateurs de réseaux mobiles. Dans ce cas, deux stratégies
s’offrent aux IMF soit agir en tant que détaillant pour l’opérateur de téléphonie
mobile, soit utilisé le mobile banking pour les remboursements et les collectes
d’épargnes. La première option semble plus pratique pour les IMF de petite taille.
Néanmoins, elle est valable pour tous les IMF quelque soit leurs niveaux. Les
IMF y pourraient enregistrer des revenus supplémentaires grâce aux commissions
mais pourraient également familiariser déjà ses clients avec les services mobiles.
Quant à la seconde stratégie, elle a avantage d’accroitre les commodités des
clients et de réduire certains coûts pour les IMF (coût d’installations, coût
d’opérations) notamment pour les agents de crédit (réduction des coûts de
déplacement). De ces deux options, nous sommes arrivés à la conclusion qu’à
Madagascar, à ce stade de prémices, le mobile banking revêt un intérêt pour les
IMF pour son caractère additif plutôt que transformationnel. C’est à dire que ce
qui est visé à travers la mise en place de ces services de mobile banking c’est
davantage d’accroître la qualité du service à la clientèle actuelle, plutôt que de
chercher à toucher de nouveaux segments de clientèle. Dans tous les cas, et à ce
stade du développement des services Mobile Banking pour la Microfinance, les
stratégies marketing des IMF (produits offerts et clientèle visée, mode
111
d’intermédiation) ne sont pas modifiées par l’introduction des services mobile
banking, mais plutôt confortées.
Des politiques intelligentes peuvent jour un rôle décisif dans le
développement du mobile banking, mais les vides au niveau réglementaire
peuvent empêcher de démarrer et devenir profitables. Ainsi, pour que le mobile
banking puisse démarrer, l’adoption d’un cadre réglementaire efficace et la
protection des consommateurs, sans freiner l’innovation constitue sont des grands
défis. Les réglementations doivent être adaptées aux contextes locaux pour
pouvoir que les différents acteurs puissent tirer parti du mobile banking. Aux
endroits des acteurs, surtout les opérateurs de réseaux mobiles, la construction
d’un réseau d’agent étendue et solide est sine qua non dans la mesure où il assure
en même temps les sensibilisations des services afin d’établir la confiance des
clients. Le faible taux d’alphabétisation combiné avec un faible niveau de
connaissance en langage technologique risque de plomber et par conséquent, de
biaiser le développement des plateformes. De ce fait, tout projet de mobile
banking, doit prévoir un volet d’éducation financière. Cette dernière a comme
objectif de pousser les populations à faire confiance à cette technologie pour faire
leurs opérations d’épargne, de remboursement ou de décaissement des crédits.
Actuellement, face à l’explosion de l’utilisation du téléphone mobile et
aux tendances actuelles qui caractérisent Madagascar : une population jeune,
chômage et emploi, genre, insécurité, le mariage entre la microfinance et le
mobile banking se révèle comme une perspective heureuse pour promouvoir
l’inclusion financière. Ce sont la microfinance et le mobile Banking qui répondent
complètement aux cinq normes prudentielles de la finance inclusive telles que :
l’accessibilité, la rapidité, la confiance, le coût et la commodité. Dès lors, nous
pouvons dire que le mobile banking est un service « adaptés » aux populations car
leur offre, leur structure et leur coût ne posent pas trop de difficultés d’accès et/ou
d’utilisation au client.
En guise de conclusion, la bancarisation des populations est un des
préalables au développement, mettre en place des services financiers accessibles à
tous à des coûts raisonnables est essentiel pour s’attaquer aux problèmes de la
réduction de la pauvreté et stimuler la croissance potentielle de Madagascar. Les
services financiers mobiles y jouent un rôle déterminant en permettant des
112
démarches plus inclusives. Dans cette optique, pour que le mobile banking exerce
son plein effet sur l’inclusion financière, l’Etat doit mettre en œuvre un
environnement propice à son développement, notamment en matière
réglementaire par l’adoption des législations relatives au commerce en ligne dont
le paiement via le mobile banking.
113
BIBLIOGRAPHIE
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114
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115
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lInformation-et-de-la-Communication---l-amelioration-du14.html
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http://www.orange.mg/actualite/madagascar-taux-delectrification-national-estime-15
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http://www.tananews.com/asides/rapport-2013-sur-lidh-madagascar-a-la-151e-place/
http://www.toupie.org/Dictionnaire/Epargne.htm
http://www.madamicrofinance.mg/index.php/chiffres-cles/statistiques.html
117
ANNEXES
118
ANNEXE I
La microfinance en chiffre
Période 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Nombre IMF
agréées 16 27 26 29 31 31
Nombre de points de
services 638 652 700 738 785 820
Taux de pénétration 13,7 15,8 17,5 19,5 22,69 24,61
Nombre de
membres et/ou
clients
522774 929302 733864 836375 984683 1098075
Femmes membres
et/ou clients 43.06 45.35 46.41 45.02 45.92 47.03
Encours d'épargne
et/ou de dépôts 72943 91050 136443 193096 233530 309434
Encours de crédit 119871 145174 177868 244576 314791 387683
Source : www.madamicrofinance.mg/index.php/chiffres-cles/statistiques.html
119
ANNEXE II
Madagascar : les Objectifs du Millénaire pour le Développement
Objectif 1. Eradiquer la pauvreté extrême et la faim
Objectif 2. Assurer l’éducation primaire pour tous
Objectif 3. Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes
Objectif 4. Réduire la mortalité infantile
Objectif 5. Améliorer la santé maternelle
Objectif 6. Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies
Objectif 7. Assurer un environnement durable
Objectif 8. Mettre en place un partenariat mondial pour le développement
Source : www.banquemondiale.org
120
ANNEXE III :
Le cadre juridique applicable au mobile banking
Réglementation en vigueur Implications
Opération de dépôt Art. 4, 17 - Loi No 95-030
relative à l’activité et au
contrôle des établissements
de crédit (Loi Bancaire)
Art. 14 à 17 Loi No 2005
relative à l'activité et au
contrôle des institutions de
microfinance (Loi IMF)
Art. 4 et 7 du Décret 2007-
013 portant fixation du
capital minimum des
établissements de crédit
Les Banques et les IMF 2
(constituées en Société
Anonyme dotée d’un capital
minimum de 200 Millions
MGA et incluant plusieurs
actionnaires) et 3 non
mutualistes sont les seuls
habilités à collecter des fonds
du public. La CSBF peut
requérir des montants
supérieurs.
Transfert d’argent Art. 6 -Loi No 95-030 - Loi
Bancaire
Les Banques sont les seuls
habilités à effectuer des
transferts de fonds.
Les IMF
Emission et gestion de
monnaie électronique
Art. 3 et 6 -Loi No 95-030 -
Loi Bancaire
Les Banques sont les seuls
habilités à émettre et gérer
des instruments de paiement.
Distributeurs/
détaillants
Art. 62-63 Loi No 95-030 -
Loi Bancaire
Les établissements de crédit
peuvent mandater des
intermédiaires en opérations
de banque (IOB) pour
exercer certaines activités.
Les dépôts doivent être
assortis de garanties
financières.
LAB/CFT
Loi No. 2004-20 du 8 juillet
2004 sur le blanchiment, le
dépistage, la confiscation et
la coopération internationale
en matière du produit du
crime.
Instruction No 006/2007
relative a la prévention et a la
lutte contre le blanchiment
S’applique aux
établissements de crédit,
institutions financières
(IMF), IOB, bureaux de
change et toute personne
conseillant sur opérations de
dépôt, mouvement de
capitaux etc.
Mise en place organisation et
procédures internes
121
des capitaux et la
financement du terrorisme
LAB/CFT appropriées
KYC requise: production
document d’identité avec
photo pour transactions ˃ 3
millions MGA
Télécommunications Art. 16 Loi No 2005-023 du
17 octobre 2005 portant
réforme institutionnelle du
secteur des
télécommunications
Les OTM peuvent fournir
des services à valeur ajoutée
sous réserve du respect des
règles de concurrence, de
l’établissement de comptes
financiers séparés pour
chaque service et la
fourniture des informations à
l’ARTEC
Protection des données
privées
Art. 27 (k) Décret N°2006-
213 Instituant l’autorité de
Régulation des Technologies
de Communication de
Madagascar (ARTEC)
L’ARTEC est chargée de
protéger les intérêts des
consommateurs et des
citoyens en tant qu’usagers
individuels, professionnels,
collectifs et résidentiels des
services de
télécommunications et TIC et
de ceux de I’E-gouvernance..
Banque Centrale CSBF Loi n° 94-004 du 14 juin
1994 portant Statut de la
Banque Centrale de
Madagascar.
Art. 35 No 95-030 Loi
Bancaire
Accorde licence et agrément
aux établissements de crédit,
IMF et IOB.
Contrôle les activités des
établissements de crédit.
Définir les normes
prudentielles.
Autorité de
Télécommunication
ARTEC
Décret N°2006-213
Instituant l’autorité de
Régulation des Technologies
de Communication de
Madagascar (ARTEC).
Décret No 2010- 0937 du 29
novembre 2010
Octroyer les licences et
établir les cahiers des charges
y relatifs, de recevoir les
déclarations, et de délivrer
les agréments des terminaux;
Etudier, et émettre
proposition visant à définir, à
compléter ou à modifier le
cadre juridique ou
économique dans lequel
s’exercent les activités
télécommunications et TIC
Assurer la concurrence entre
les opérateurs
Il existe cependant quelques
interrogations quant au statut
122
actuel et le rôle de l’OMERT
qui aurait dû être remplacé
par l’ARTEC.
SAMIFIN Décret No 2007-510 portant
création, organisation et
fonctionnement du service
des renseignements
financiers
Réception et traitement de la
déclaration des transactions
frauduleuses
Transmission d’informations
au CSFB pour sanctionner
les établissements
contrevenant aux règles
LAB/CFT
123
ANNEXE IV
Les déterminants de la pauvreté subjective
Source : EMICOV, 2006
Les besoins considérés comme vitaux par plus de 75 % de la population sont :
- – pouvoir se soigner quand on est malade ;
- – avoir un logement (en tant que locataire ou propriétaire) ;
- – pouvoir envoyer ses enfants à l’école ;
- – avoir un travail stable et durable ;
- – avoir accès à l’eau ;
- – avoir accès à l’électricité.
- Lorsqu’on considère les items que plus de 65 % de la population estiment
indispensables, d’autres besoins s’ajoutent à la liste précédente à savoir :
- – avoir un poste radio ;
- – pouvoir s’occuper de son corps (savons, coiffures, etc.) ;
- – avoir un moyen de transport personnel ;
- – prendre 3 trois repas quotidiens ;
- – pouvoir acheter un poste télévision.
124
ANNEXE V
Les indicateurs du développement humain (2014)
TRES HAUT HAUT BAS TRES BAS
Norvège
Australie
Pays-Bas
Etats-Unis
Allemagne
Nouvelle Zélande
Canada
Singapour
Danemark
Hong Kong
Coré du sud
Japon
France
Belgique
Italie
Espagne
Cuba
Argentine
Bahamas
Roumanie
Libbie
Russie
Bulgarie
Maurice
Venezuela
Turquie
Mexico
Seychelles
Sri Lanka
Iran
Thaïlande
Tunisie
Chine
Algérie
Jamaïcain
Colombie
Maldives
Palestine
Indonésie
Egypt.
Paraguay
Gabon
Philippines
Afrique du Sud
Irak
Viêt-Nam
Honduras
Nicaragua
Indiça
Cambodge
Ghana
Congo
Zambie
Bangladesh
Pakistan
Kenya
Angola
Cameron
Nigeria
Yémen
Madagascar
Comores Tanzanie
Sénégal
Bénin
Soudan
Togo
Haïti
Cote d’Ivoire
Ethiopie
Mozambique
Sierra Leone
Niger
Source : CORNIER Julien, « En Afrique, la Tunisie au premier rang, le Niger au dernier »,
Niveau (et qualité de vie) ? Développement Humain ?, 2015, 1-2p.
125
LISTE DE FIGURES
FIGURE N°01 : La dualité des objectifs de la microfinance .............................................. 22
FIGURE N°02 : Les services de la microfinance ................................................................. 24
FIGURE N°03 : Les services financiers de la microfinance ............................................... 27
FIGURE N°04 : Les deux approches en microfinance ....................................................... 29
FIGURE N°05 : Les facettes de l’inclusion financiere ........................................................ 35
FIGURE N°06 : Les différentes notions du mobiles banking ............................................ 40
FIGURE N°07 : La capture d’ecran d’une d’utilisation d’un orange money par ussd .. 46
FIGURE N°08 : Les produits financiers du mobile banking ............................................. 50
FIGURE N°09 : Les tic et le développement general .......................................................... 55
FIGURE N°10 : L’historique de la microfinance ................................................................ 69
FIGURE N°11 : La capture d’ecran d’une application orange money madagascar. ...... 84
FIGURE N°12 : La typologie des IMF dans le domaine de banque mobile ..................... 88
FIGURE N°13 : Le M-PESA au Kenya ............................................................................. 106
126
LISTE DES GRAPHIQUES
GRAPHIQUE N°01 : Taux de bancarisation en Afrique Sub-Saharienne ........................ 65
GRAPHIQUE N°02 : Crédit à court, moyen et long terme ................................................... 66
GRAPHIQUE N°03 : L’2volution des agences des IMF (1996-2008).................................. 74
GRAPHIQUE N°04 : Répartition des clients membres selon le sexe .................................. 75
GRAPHIQUE N°05 : L’évolution des encours de crédit et d’épargne ............................... 75
GRAPHIQUE N°06 : La comparaison régionale de la finance inclusive ........................... 77
GRAPHIQUE N°07 : Le comparatif du taux de pénétration mobile et bancaire (2012) 80
GRAPHIQUE N°08 : L’évolution du taux de pénétration de la téléphonie mobile
(1999-2012) ....................................................................................................................................... 94
GRAPHIQUE N°09 : L’évolution des nombre de Station de Transmission de Base ..... 95
127
LISTE DES TABLEAUX
TABLEAU N°I: Les comparatifs des modèles du mobile banking ................................... 44
TABLEAU N°II : Les technologies utilisées en mobile banking ........................................ 47
TABLEAU N° III : Les canaux de transmission des services du mobile banking ........... 48
TABLEAU N° IV : Les services financiers du mobile banking ......................................... 49
TABLEAU N° V : L’évolution de l’indice de pauvreté ( %) .............................................. 61
TABLEAU N° VI : Le taux de pénétration des imf de 2008 a 2013 ( %).......................... 73
TABLEAU N VII : Le comparatif des operateurs mobile en matiere du mobile
banking .................................................................................................................................... 85
TABLEAU N° VIII : Les services disponibles via le téléphone mobile ............................. 96
TABLEAU N° IX : Le tableau SWOT de l’alliance microfinance et mobile banking... 103
128
TABLES DES MATIERES
REMERCIEMENTS ................................................................................................................ 3
LISTE DES ABREVIATIONS, DES SIGLES ET DES ACRONYMES ............................ 4
GLOSSAIRE ............................................................................................................................. 6
INTRODUCTION .................................................................................................................... 8
PREMIERE PARTIE : LES CONCEPTS THEORIQUES SUR LA MICROFINANCE
ET LE MOBILE BANKING ................................................................................................ 12
CHAPITRE I : LES CONCEPTS THEORIQUES SUR LA MICROFINANCE ET LA
FINANCE INCLUSIVE ........................................................................................................ 14
SECTION I : LE CONCEPT DE LA MICROFINANCE .................................................. 14
I-1) Les origines de la microfinance ...................................................................................... 14
I-2) Les concepts et les objectifs ............................................................................................ 16
A) La Microfinance ............................................................................................................ 16
B) L’Institution de la MicroFinance (IMF) ........................................................................ 19
C) Les objectifs de la microfinance .................................................................................... 21
I-3) Les produits d’une IMF .................................................................................................. 24
I-4) La microfinance à travers la théorie d’agence et de l’information (la relation de
crédit à la relation d’agence) ................................................................................................. 29
SECTION II : LE CONCEPT DE LA FINANCE INCLUSIVE ....................................... 32
II-1) Les éléments définitionnels ........................................................................................... 32
II-2) Les aspects de l‘inclusion financière ............................................................................ 34
II-3) Le rôle de la Finance Inclusive dans l‘économie ......................................................... 36
129
CHAPITRE II : LES CONCEPTS THEORIQUES SUR LE MOBILE BANKING ...... 39
SECTION I : LES APPROCHES CONCEPTUELLES .................................................... 39
I-1) La présentation et la conceptualisation ......................................................................... 39
A) Les concepts et les objectifs .......................................................................................... 39
B) Les aspects du mobile banking ...................................................................................... 42
C) La catégorisation du mobile banking ............................................................................ 43
I-2) Les technologies mobiles utilisées en mobile banking.................................................. 45
I-3) Les principaux produits du Mobile Banking ................................................................ 48
SECTION II : LES CONTOURS THEORIQUES SUR LE MOBILE BANKING ....... 50
II-1) Le Mobile Banking et l’inclusion financière ............................................................... 50
II-2) Le Mobile banking et le développement économique ................................................ 54
DEUXIEME PARTIE : L’ANALYSE DE L’ADAPTABILITE DU MOBILE BANKING
DANS LE SECTEUR DE LA MICROFINANCE .............................................................. 58
CHAPITRE III : LA MICROFINANCE ET LA FINANCE INCLUSIVE LA
MADAGASCAR ..................................................................................................................... 60
SECTION I : LES CONTEXTES SOCIO-ECONOMIQUES ET FINANCIERS .......... 60
I-1) La situation socio-économique ....................................................................................... 60
A) La démographie et l’emploi .......................................................................................... 60
B) La pauvreté et la vulnérabilité ....................................................................................... 61
C) Les conditions de vie des ménages et le bien-être ........................................................ 62
I-2) Le panorama du système financier et le paysage bancaire ......................................... 64
I-3) La finance informelle ...................................................................................................... 67
130
SECTION II : LES SYSTEMES FINANCIERS DECENTRALISES : LE
DIAGNOSTIQUE DU SECTEUR DE LA MICROFINANCE ET DE LA FINANCE
INCLUSIVE ............................................................................................................................ 68
II-1) Historique de la microfinance malgache ..................................................................... 68
II-2) Le cadre légale et institutionnel de la microfinance ................................................... 71
II-3) L’évolution récente du secteur de la microfinance ..................................................... 73
II-4) La cartographie de la finance inclusive ....................................................................... 76
CHAPITRE IV : ANALYSE DE L’ADAPTABILITE DU MOBILE BANKING EN
MICROFINANCE ................................................................................................................. 78
SECTION I : LES ETATS DES LIEUX DU MOBILE BANKING A MADAGASCAR 78
I-1) Le cadre juridique et règlementaire applicable au mobile banking .......................... 78
I-2) Le cadre contextuel ......................................................................................................... 80
I-3) Les offres en matière du mobile banking ..................................................................... 81
A) Telma Money : MVola .................................................................................................. 81
B) Airtel Madagascar : Airtel Money ................................................................................ 82
C) Orange Money Madagascar : Orange Money ............................................................... 82
SECTION II : L’ANALYSE DES ROLES DES IMF DANS LE DOMAINE DU
MOBILE BANKING FACE AUX CONTEXTES DU PAYS ............................................ 86
II-1) La complémentarité des IMF et du mobile banking .................................................. 86
A) Les intérêts du secteur de la microfinance pour le mobile banking .............................. 86
B) La typologie des IMF définie par Kabir et al ................................................................ 88
C) La place des IMF selon leurs niveaux en matière de mobile banking .......................... 89
II-2) L’analyse SWOT de l’alliance microfinance et mobile banking à Madagascar ...... 92
A) La présentation de l’analyse SWOT .............................................................................. 92
B) L’identification et l’étude des quatre facteurs ............................................................... 93
C) La synthèse et la mise en relation des facteurs-- ......................................................... 103
131
II-3) L’expérience Kenyane dans la promotion de l’inclusion financière via le mobile
banking .................................................................................................................................. 105
CLONCLUSION .................................................................................................................. 109
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................... 113
ANNEXES ............................................................................................................................. 117
ANNEXE I ............................................................................................................................ 118
ANNEXE II ........................................................................................................................... 119
ANNEXE III : ....................................................................................................................... 120
ANNEXE IV .......................................................................................................................... 123
ANNEXE V ........................................................................................................................... 124
LISTE DE FIGURES ........................................................................................................... 125
LISTE DES GRAPHIQUES ............................................................................................... 126
LISTE DES TABLEAUX .................................................................................................... 127
132
Nom et prénoms : RAKOTOARISOA Tojonirina Clark Justin
Contact : 032 45 009 37 / e-mail : [email protected]
Titre : « Le mobile banking : une microfinance innovant au service de l’inclusion financière
(adaptabilité à la situation socio-économique de Madagascar »
Nombre de pages : 131
Nombre de figures : 13
Nombre de graphes : 09
Nombre de tableau : 09
RESUME
Dans une société qui évolue, les services financiers sont importants dans la mesure où ils permettent de
mener une vie normale. Du point de vue théorique, certaines littératures économiques ont défendu que
les services financiers, en permettant de soutenir les activités génératrices de revenus et d’emplois,
soient des facteurs de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. A Madagascar, il apparait que face à
l’insuffisance des implantations des réseaux bancaires, le cout des services jugés élevés, l’illettrisme
financier, l’absence de garantie combinés aux imperfections du marché de crédit, les banques ont
tendances à exclure une frange de la population dont les femmes, les jeunes, les moins instruits, les
personnes à faible revenu sont les plus touchés. De son coté, bien que soit un secteur en plein expansion,
la microfinance n’a qu’un faible taux de pénétration. Pour cela, la microfinance doit faire face aux
exigences des TIC notamment le téléphones mobile. En fait, tout en visant toujours sur les population
pauvres, s’appuyer ou bien s’allier avec le téléphone mobile (mobile banking), la microfinance pourrait
révolutionner l’accès aux services financiers à Madagascar. Ce travail se consacre pour l’essentiel à
l’exploration des différents rôles que les IMF peuvent jouer dans le domaine de banque mobile afin de
permettre une inclusion financière soutenue qui, en retour, renforce la croissance économique.
MOTS CLES : microfinance, inclusion financière, mobile banking, TIC.
ABSTRACT
In a changing society, financial services are important in that they allow leading a normal life. From the
theoretical point of view, certain literature has defended the financial services, to support generating
income and employment, are factors in fight against poverty and social exclusion. In Madagascar, it
appears that face inadequate set dement banking networks, the cost of services deemed high, financial
illiteracy, lack of warranty combined with the credit make imperfections, banks tend to exclude fringe
population including women, youth, less educated,, low-income people are most affected. For his part,
although is a rapidly expanding sector, microfinance has a low penetration rate. For this, microfinance
must deal with the demands of TIC including mobile phones. In fact, while still aimed at the poor
population, rely either all with the mobile phone (mobile banking), microfinance could revolutionize
access to financial services in Madagascar. This work is dedicated mainly to the exploration of the
different roles that MFI can play in the field of mobile banking to enable sustained financial inclusion
which, in turn, reinforces economic growth.
KEYWORDS: microfinance, Financial inclusion, mobile banking, TIC.