le mobile banking : une microfinance innovant au …

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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO Domaine : SCIENCES DE LA SOCIETE MENTION : ECONOMIE Grade : MASTER Parcours : Développement « LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU SERVICE DE L’INCLUSION FINANCIERE (Adaptabilité à la situation socio-économique de Madagascar) » Par: RAKOTOARISOA Tojonirina Clark Justin Soutenu publiquement le 29 Octobre 2015 Président : Monsieur RAVELOSON Harimisa, Maitres de Conférences des Universités Examinateur : Monsieur JAONASY Onivosoa Rapporteur : Monsieur ANDRIAMALALA Mamisoa Fredy, Maitre de Conférences des Universités

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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

Domaine : SCIENCES DE LA SOCIETE

MENTION : ECONOMIE

Grade : MASTER

Parcours : Développement

« LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU SERVICE DE L’INCLUSION FINANCIERE

(Adaptabilité à la situation socio-économique de Madagascar) »

Par: RAKOTOARISOA Tojonirina Clark Justin

Soutenu publiquement le 29 Octobre 2015

Président : Monsieur RAVELOSON Harimisa, Maitres de Conférences des Universités

Examinateur : Monsieur JAONASY Onivosoa

Rapporteur : Monsieur ANDRIAMALALA Mamisoa Fredy, Maitre de Conférences des Universités

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3

REMERCIEMENTS

Tout d’abord nous exprimons notre vive gratitude et reconnaissance à notre

encadreur, Monsieur Fredy ANDRIAMALALA, pour nous avoir donné la motivation et la

confiance pour la réalisation de ce mémoire, et pour ses conseils lumineux, ses vastes

connaissances, ses remarques pertinentes et constructives, sa disponibilité et sa bonne

humeur. San son précieux soutien ce projet de recherche n’aurait pas été possible.

Nous exprimons aussi nos très respectueuses reconnaissances et nos chaleureux

remerciements au corps professoral du Département d’Economie, Université d’Antananarivo.

Finalement, nous dédions ces dernières lignes à nos parents, notre famille, qui nous a

soutenus moralement et financièrement tout au long de nos études. Nous avons une pensée

affectueuse pour nos proches, nos ammis, dont la confiance et le soutien nous ont été de

grand secours. Nous tenons à témoigner toute notre affection et notre reconnaissance pour

leurs encouragements.

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LISTE DES ABREVIATIONS, DES SIGLES ET DES ACRONYMES

AFD Agence Française de Développement

AFI Alliance pour la Finance Inclusive

BB Bank based

BCEAO Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest

BFV SG Banky Fampadrosoana ny Varotra Société Générale

BIT Bureau International de Travail

BOA Bank OF Africa

BTS Transceiver Station Base

CNMF Coordination Nationale de la MicroFinance

CNUCD Conférence des Nations-Unies sur le Commerce et le Développement

COOPEC Coopérative d’Epargne et de Crédit

FMI Fond Monétaire International

G2B Gouvernement à Personne

GAB Guichet Automatique de Banque

GSM Global Système for Mobile

HTML Hypertext Markup Language

IMF Institution de la MicroFinance

INSTAT Institut National de la Statistique

JIRAMA Jiro sy Rano Malagasy

MFB Ministères de Finances et du Budget

NBB Non Bank Based

NTIC Nouvelle Technologie de l’Information et de la Communication

OCDE Organisation de Coopération et de développement Economique

OMD Objectif du Millénaire pour Le développement

ONG Organisation Non Gouvernementale

ONU Organisation de Nations-Unies

P2B Personne à Business

P2P Personne à Personne

PC Portable Computer

Page 5: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

5

PIB Produit Intérieur Brut

PIN Personae Identification Number

PME Petite et Moyenne Entreprise

RIF Rapport sur l’Inclusion Financière

SAMIFIN Service de Renseignement financier

SMS Short Message Service

SNFI Stratégie Nationale de la Finance Inclusive

SNMF Stratégie nationale de la MicroFinance

STK Sim Tool Kit

SWOT Strengths Weaknesses Opportunities Threats

TIC Technologie de l’Information et Communication

TPE Technologie de l’Information et de la Communication

UNCDF United National Capital Development Fund

USSD Unstructured Supplémentary Data

WAP Wireless Application Protocol

Page 6: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

6

GLOSSAIRE

Aléa Morale La possibilité qu’un assuré augmente sa prise de risque, par rapport

à la situation où il supporterait entièrement les conséquences

négatives des risques auxquels il s’expose.

Capital humain Désigne le stock de connaissance valorisable économiquement et

incorporé aux individus, ce sont non seulement les qualifications :

éducation et formation professionnelle, mais aussi l’état de santé, la

nutrition, l’hygiène de la population.

Dualisme financier La coexistence de deus secteurs dans le monde de la finance : le

secteur financier formel et le secteur financier informel.

Economie d’échelle Une diminution des coûts unitaires de production due à une

augmentation des quantités produites.

Exclusion sociale La relégation ou la marginalisation sociale d’individu. Elle n’est

généralement ni véritablement délibérée, ni socialement admise,

mais constitue un processus plus ou moins brutal de rupture parfois

progressive des liens sociaux

Inclusion financière Prestation de services financiers solides et abordables aux personnes

qui n’ont pas de compte bancaire et celles qui n’ont pas accès aux

systèmes financiers officiels

Joint-venture Association de plusieurs entreprises qui partagent les risques et les

frais liés à un projet commun

Mobile banking Prestation de services financiers solides et abordables aux personnes

qui n’ont pas de compte bancaire et celles qui n’ont pas accès aux

systèmes financiers officiels

Page 7: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

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Sélection adverse Un phénomène statistique et économique qui joue un, rôle important

dans les domaines de l’assurance et de la gestion des risques, par

lequel une offre faite sur un marché aboutit à des résultats inverses

de ceux souhaités, à cause de l’asymétrie de l’information.

Sous-emploi La situation d’une personne ayant un emploi mais qui travaille

moins que la durée normale du travail qu’il souhaiterait travailler

davantage

Page 8: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

8

INTRODUCTION

Dans le dispositif de lutte contre la pauvreté et de la promotion d’une croissance

économique régulière, la fourniture des services financiers est un volet important, dans la

mesure où l’accès de toutes les couches de la population à ces services agit directement et

positivement sur leur capacité de générer des revenus et/ou à préserver des emplois.

Cependant, du point de vue théorique, la reconnaissance du rôle du facteur

financier dans le processus de développement économique est un phénomène assez récent. Il

fallait remonter à Schumpeter pour en trouver une analyse substantielle. En effet, dans

l’explication de la croissance économique, les théories anciennes laissaient peu de place au

système financier. Les thèses classiques apprennent que la sphère réelle et la sphère

financière présentent une dichotomie (séparation compète). Se ralliant à la Théorie

Quantitative de la Monnaie et à la théorie de la monnaie voile de Jean-Baptiste Say, les

néoclassiques stipulent que la sphère financière réponde passivement aux impulsions de la

sphère réelle. Le système financier garantit de manière quasi-mécanique et optimale

l’allocation de l’épargne vers les projets d’investissements. S’opposant à cette vision,

l’entreprise keynésienne, via la théorie de la monnaie active indique que la monnaie n’est

pas neutre en ce sens qu’elle affecte le niveau de la demande globale. De la même manière,

la position Schumpetérienne soutenait que « les banquiers, par leur ciblage et le

financement des entrepreneurs, encouragent l'innovation technologique, l'accumulation de

capital et stimulent ainsi la croissance économique »1. Les tenants de la théorie de la

nouvelle croissance : la théorie de la croissance endogène, justifient également les liens

entre les variables financières et les variables réelles.

S’intéressant particulièrement, à la nature du lien entre système financier et

croissance économique dans les pays en développement, Gerschenkron conclut que « le

système financier est amené à jouer un rôle primordial dans le processus de développement

car i s’agit de la seule source de financement dans des pays qui ne disposent pas un stock de

capital préalablement constitué. Plus le retard économique est plus fort plus le secteur

financier est fondamentale en tant que pourvoyeur de crédit »2. Or dans les pays en

développement, il apparait que le système financier est incapable de remplir cette fonction.

Pour plusieurs raisons tels que : l’inaccessibilité, l’éloignement géographique, le coût de

1 DOURSIA Fina, « Impact du système financier sur la croissance économique : analyse et application à la

CEMAC », 2005, p33. 2 Ibid.

Page 9: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

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transaction, les institutions financières notamment les banques ont tendances à exclure une

frange de la population dont les femmes, les jeunes, les moins instruits et les personnes à

faible revenus sont les plus touchés. A Madagascar, bien que les banques représentent une

part importante de l’ensemble des actifs du système, le taux de bancarisation reste faible.

Celui–ci, avoisine les 5%1 de la population. En fait, les banques préfèrent, en général, traiter

avec les clients opérant dans les secteurs économiques formels, notamment ceux des centres

urbains disposant des revenus réguliers. De l’autre coté, malgré son développement,

l’avènement de la microfinance, qui était censée d’apporter une solution durable à la

bancarisation des défavorisées et à la réduction de la pauvreté, n’a pas permis d’obtenir la

satisfaction souhaitée. D’une part, Madagascar figure parmi les pays les plus pauvres de la

planète. Depuis la dernière décennie, la pauvreté malgache n’a jamais régressée, pourtant,

elle s’est accentuée et a gagné même du terrain en milieu rural. D’après le rapport du Fond

Monétaires International (FMI), plus de 90%2 vit sous le seuil de la pauvreté de deux Dollar

par personne par jour par habitant. D’autre part, les services de la microfinance n’ont qu’un

faible taux de pénétration. Ils ne sont pas vraiment présents en milieu rural alors que c’est la

bas se trouve véritablement la pauvreté. Le rapport de la Banque Centrale de Madagascar

publié par le Journal de Madagascar en 2012 avance que le taux de pénétration des

institutions de microfinance (IMF) ressort environ à 12 %3. Tout cela illustre, qu’une grande

partie de la population malgache est privée des services financiers aussi bien classiques que

ceux de la microfinance. Ainsi, Comme alternatif, pour leurs besoins financiers, la plupart

des malgaches recourent aux crédits informels.

Afin de corriger les paradoxes empêchant le système financier de jouer son rôle

et de favoriser ses implications dans la lutte contre la pauvreté et de l’accès au bien être,

l’accent est mis sur des mesures innovantes en ce qui concerne notamment la technologie

mobile. Dans les littératures économiques, la prise en compte de l’importance de

l’innovation dans monde de la finance a été déjà spécifiée par Schumpeter. Dans sa théorie

de l’Evolution Economique, il stipule que l’innovation est la matrice de la performance. Par

extension, plusieurs auteurs parmi lesquels Kempson, Whiley, Ignacio et Kabir ont déjà

souligné le rôle central de la finance novatrice dans le processus d’inclusion financière. Le

1http://laverite.mg/index.php?option=com_content&view=article&id=5660:banque-vers-une-hausse-du-taux-

bancarisation&catid=4:-economie 2 FMI, « République de Madagascar, Document sur les questions générales », Rapport du FMI n°15/25, Janvier

2015, p03. 3 JOURNAL DE MADAGASCAR, « Secteur financier : augmentation des crédits douteux », JDM n°0705, lundi

09 juillet 2012, p07.

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mobile banking, dans son sens large, constitue une des réponses innovantes. C’est un volet

innovateur de la finance dont les bienfaits ont été déjà approuvés grâce aux expériences

entreprises dans d’autres pays africains comme le M-PESA au Kenya.

Proprement dit, le mobile banking peut se définir comme l'ensemble des services

bancaires et financiers offerts à travers le support de la téléphonie mobile. Depuis son

apparition dans les milieux des années 2000, il a connu un succès fulgurant. Il à facilité

l’accès de millions de personnes surtout les défavorisées aux services de prêts (microcrédit),

aux services d’épargne, dans certains pays africains, à l’instar de Kenya, de l’Afghanistan,

l’Afrique du Sud… A cet effet, on peut dire que le téléphone mobile est un excellent moyen

de proposer des services financiers surtout aux endroits des plus démunis. Vue de cette

manière, la microfinance doit faire face aux exigences des TIC pour assurer son

développement et améliorer son impact. Comme pour les opérateurs mobiles, le mobile

banking revêt des intérêts pour les IMF, car s’appuyer sur la téléphonie mobile est une

opportunité pour mettre en place une structure évolutive à faible coût. C’est dans cette

optique que le mobile banking pourrait constituer un meilleur allié pour la microfinance

dans la fourniture des services financiers aux pauvres.

. Selon la Nouvelle Stratégie Nationale de Finance Inclusive, le mobile banking

devrait afficher une croissance de 25% d’ici 2017. Cependant, ce nouveau service est encore

à ses prémices. Jusqu’à présent il n’a pas encore réellement décollé. Le mobile banking est

entre une croissance continue et des obstacles au niveau opérationnels et réglementaires.

C’est dans ce cadre que s’articule notre problématique de recherche : le mobile banking est-

il la meilleure solution pour stimuler l’inclusion financière à Madagascar ?

Par rapport à ce que nous venons de relater, nous avons fixé notre thème de

recherche sur : « MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU

SERVICE DE L’INCLUSION FINANCIERE (adaptabilité à la situation socio-

économique de Madagascar) »

Dans le cadre de l’adoption du mobile banking à Madagascar, l’étude de

faisabilité des modèles économiques adoptés pour le traitement des services ainsi que le

fonctionnement technique s’inscrivait dans les études de l’ITERAIDE MADAGASCAR in

« MICROFINANCE & MOBILE BANKING : Etude de faisabilité pour la mise en place de

solutions Mobile ». Ainsi, plus globalement, notre travail a pour objectif de mieux

comprendre dans quelles mesures l’alliance entre microfinance et mobile banking pourrait

Page 11: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

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révolutionner l’accès aux services financiers pour ceux qui en étaient jusque là exclus. A cet

effet, il se tache d’explorer les rôles des IMF en la matière. Spécifiquement, cette recherche

vise à développer davantage le domaine du mobile banking afin de permettre une inclusion

financière soutenue, qui en retour, renforce la croissance économique.

Depuis 2010, les opérateurs de la téléphonie mobile ont lancé leurs offres de

paiement mobile et naguère les offres de mobile banking en établissant des partenariats avec

des banques commerciales. Toutefois, pour les IMF malgache, le mobile banking reste

jusqu’ici un projet d’avenir pour 2017, comprise dans la SNFI. En prime, il semble que la

plupart d’entre elles n’ont pas encore la capacité de s’y aventurer du fait que cela requiert

d’investissements importants. Pour cela, il sera question de donner des réponses précises aux

interrogations ci-après : le mobile banking est-il une solution adaptée pour offrir les services

de la microfinance ? Quels sont les rôles ou bien la place des IMF dans domaine de banque

mobile ? Comment cette alliance pourrait-elle-faciliter l’accès aux services financiers de la

population ?

L’intérêt de ce travail est double : naturellement, il sert d’une part à valoriser les

connaissances acquises surtout du point de vue théorique. D’autre part, ce travail de

rechercher pourrait servir de supports dans le cadre de la promotion d’une inclusion

financière plus soutenue. Pour sa matérialisation, plusieurs outils et démarches ont été

entrepris. D’abord, pour réunir les données nous avons mené une recherche documentaire

auprès des sites internet des établissements publics, des opérateurs mobiles, des

établissements financiers, des organismes de règlementations…Le recours à la méthode

analytique nous est d’une grande importance et un grand secours. Sans oublier la méthode

d’analyse SWOT. Néanmoins, il paraît important de préciser que le manque de données fait

amplement défaut. La littérature de recherche sur le mobile banking est pauvre et très

souvent développée en anglais. Ce qui a limité plus ou moins limité notre recherche.

Pour pouvoir répondre aux questions mentionnées ci-dessus, l’architecture de

notre travail se subdivisera dans son ensemble en deux grandes parties. La première partie

traitera pour l’essentiel « Les concepts théoriques sur la microfinance et le mobile banking.

La deuxième partie fera une analyse de l’adaptabilité du mobile banking dans le secteur de

la microfinance.

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PREMIERE PARTIE :

LES CONCEPTS THEORIQUES SUR LA

MICROFINANCE ET LE MOBILE

BANKING

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Dans la mesure où il permet de démarrer, de soutenir et d’accroitre les activités génératrices

de revenus et d’emplois, L’accès aux services financiers jour un rôle important dans la lutte

contre de la pauvreté et de l’exclusion sociale. C’est ainsi que depuis 2003, les communautés

internationales ont mis l’accent sur les services financiers accessibles à tous via la

microfinance et les microcrédits. Mais face aux essors technologiques, certaines IMF se

lancent dans des services financiers mobiles pour élargir leurs activités et améliorer leurs

impacts. Dans cette partie la réflexion portera sur les « les concepts théoriques sur la

microfinance et le mobile banking ». Le premier chapitre mettra en évidence les concepts

théoriques sur la microfinance et l’inclusion financière. Tandis que le deuxième chapitre

présentera les concepts et définitions qui se rapportent au mobile banking vecteur d’inclusion

financière.

Page 14: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

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CHAPITRE I : LES CONCEPTS THEORIQUES SUR LA

MICROFINANCE ET LA FINANCE INCLUSIVE

La fourniture des services financiers se présente comme un outil ayant

un fort potentiel de réduire la pauvreté. Compte tenu des défaillances des modèles

de financements classiques dans la promotion de la bancarisation et de

l’amélioration des accès aux services de la finance, beaucoup de théoriciens, des

organisations internationales et non gouvernementales et des associations œuvrent

sur les questions de la Microfinance et ont donné leurs appuis théoriques et

connaissances concrètes sur le fonctionnement de cette pratique d’intermédiation

financière. Ainsi, le présent chapitre traite pour l’essentiel le concept de la

microfinance de son origine aux conceptions actuelles. Il évoquera les définitions

de la Microfinance dans la diversité de ses formes.

Section I : Le concept de la microfinance

I-1) Les origines de la microfinance1

Certains historiens trouvent les origines du microcrédit en Babylonie,

quelques 3 400 ans avant Jésus-Christ. Par exemple, les prêtres du temple

d'Ourouk consentaient des prêts en nature. Les hébreux, il y'a environs 3 000 ans,

pouvaient de par leur loi religieuses prêter à intérêt.

Friedrich-Wilhelm Rafeson, en 1849, crée en suisse, pour protéger les

paysans contre les risques climatiques, la première coopérative qui sert de garantie

en faisant appel à la caution et la conscience sociale des notables. A ses débuts,

cette coopérative achète du bétail et prête aux paysans à des prix modérés,

principalement en dessous de l'usure pour qu'il démarre leur propre activités

génératrice de revenus.

SCHULTZ, F.Raiffesen, DELITZ et Alphonse DESJARDINS sont

considérés comme les pères du mouvement mondial des coopératives d'épargne et

1 http://www.memoireonline.com/01/14/8508/m_La-micro-finance-et-la-lutte-contre-la-pauvreté-Le-cas-de-

Djibouti3.html#toc6

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de crédit (COOPEC). Le premier, lance l'idée en Bavière dans la seconde moitié

du 19ème siècle, le dernier la développe au Québec dès le début du XXème siècle.

Elles sont ensuite répliquées dans les pays colonisés. A titre

d'exemple, l'Indonesian People's Credit bank ouvre en 1895. D'autres

organisations du même type apparaissent au même moment en Amérique Latine

pour mobiliser l'épargne, améliorer la productivité de l'Agriculture et permettre

aux paysans de s'unir en mettant en commun leur épargne. En Afrique, des

expériences les plus anciennes ont été identifiées au Ghana (1920), au Kenya,

Nigéria, Ouganda dès 1955. La formule des « crédit Unions » ou coopératives

d'épargne et de crédit a surtout été développée au cours de ces vingt dernières

années1.

Au XXe siècle, notamment pendant les années 1960 et 1970, les

agences d'aide au développement et les gouvernements des pays en voie de

développement commencèrent à allouer des ressources considérables à des

programmes destinés aux micro-entreprises notamment grâce à des mécanismes

de bonification d'intérêt.

C'est dans ce contexte que dans la deuxième moitié des années 70 les

premières expériences de Microfinance « moderne » apparaissent véritablement

en Amérique latine et en Asie. C'est le début d'une véritable structuration de la

Microfinance. En 1978, deux initiatives indépendantes marquent la naissance de

ce secteur émergent sans exiger des garanties : la première initiative se situe au

Bangladesh. Un professeur d'économie rurale à l'Université de

Chittagong, Muhammad Yunus, rencontre 42 femmes obligées d'emprunter auprès

d'usuriers pour acheter la paille pour rempailler des chaises, avec un taux d'intérêt

hebdomadaire de 10%. Se trouvant dans un cercle vicieux des usuriers et dans

l'impossibilité de s'adresser aux banques traditionnelles pour des raisons

d'insolvabilité, il s'engage volontairement à leur prêter les quelques dollars

nécessaires. Non seulement il est remboursé dans les temps, mais cette expérience

positive devient une aubaine pour assurer les subsistances de certains couche

social. En 1983, Muhammad Yunus crée la « Grameen Bank », une banque

réservée aux plus pauvres et détenue par ses emprunteurs qui ne signent aucun

contrat formel en échange de leur emprunt. Grameen signifie « Village » ou «

rural » en bangladais. C'est une banque détenue par ses propres emprunteurs, des

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villageois, à majorité des femmes. La Grameen Bank ne demande pas de

contrepartie pour ses prêts et aucun contrat formel.

La seconde initiative se produit au même moment, c'est l'histoire d'un

joueur de tennis américain, Joseph Blatchford, crée ACCION, une ONG visant à

initier et former les plus démunis à l'entraide mutuelle. Il commence à installer des

lignes électriques, à construire des écoles et des centres communautaires, puis

ACCION décide de soutenir des Micro-entreprises.

En Afrique, au même moment, sont créées des institutions de

Microfinance inspirées du système des tontines. Ce dernier est un système où

chaque membre cotise une somme fixe pendant une réunion qui se tient à

périodicité variable (semaine, mois...). Et chacun reçoit à son tour, le total des

cotisations de la réunion. Le tour est déterminé de deux façons selon les cas : soit

par tirage au sort, soit par mise aux enchères. C'est l'expérience de Krep au Kenya,

du PADME au bénin

I-2) Les concepts et les objectifs

A) La Microfinance

Etymologiquement, la microfinance vient du mot grec « mikros » qui

signifie « petit » et de l’ancien français « finer » qui veut dire « mener à bonne

fin ». Le qualificatif « micro » se réfère au fait que les populations ciblées sont les

petits entrepreneurs et que les services financiers portent, dans la plupart des cas

sur des montant limités. Au sens strict, on peut définir la microfinance comme la

prestation des services de petite taille à l’instar des micro-épargnes, des

microcrédits, des micro-assurances…

D’après Miche Lelart, la microfinance « s’agit d’un petit crédit, d’un

montant peu élevé, sensiblement inférieur au crédit qu’une entreprise ou une

ménage d’une banque […]. Ce crédit est donc sollicité par des personnes dont le

revenu est relativement bas […]. Il peut être demandé pour différents mobiles,

mais il est principalement pour développer une activité génératrice de revenu,

qu’il s’agisse d’une ancienne ou d’une nouvelle activité. »1

1 LELART MICHEL, L’évolution de la finance informelle et ses conséquences et ses conséquences sur

l’évolution des systèmes financiers, Monde en Développement, Tome 30, 2002, p123.

Page 17: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

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Selon l‘économiste Belge Marc LABIE : « On appelle microfinance,

l’octroi des services financiers (généralement du crédit et/ou de l’épargne), à des

personnes développant une activité productive, le plus souvent de l’artisanat et du

commerce, et n’ayant pas accès aux institutions de financières commerciales en

raison de leur profil socio-économique »1. C’est-à-dire la microfinance est la

fourniture d’un ensemble de produits financiers aux personnes exclues du système

financier classique ou formel, dans le but de satisfaire les besoins de leurs

ménages ou de démarrer et de soutenir leurs activités économiques et

professionnelles. Ils concernent, généralement, les populations pauvres ayant des

revenus trop faibles ou des garanties insuffisantes pour faire appel aux banques

classiques. Autrement dit, « la microfinance désigne l’offre de produits et services

aux populations pauvres, exclues des systèmes financiers formels »2. Il ressort de

cette définition que la microfinance se distingue du secteur financier ordinaire,

c'est-à-dire des banques, en particulier par son groupe de bénéficiaires. La

microfinance vise les couches de population qui sont normalement exclues du

secteur bancaire, en particulier les femmes.

Le concept de Microfinance est un terme nouveau dans la littérature

économique destinée aux pays en voie de développement. D’après l’OCDE, « la

Microfinance vise l’accès au financement de petits projets, portés par des

personnes marginalisées qui aspirent à créer leur propre emploi, souvent par

défaut d’autres perspectives professionnelles et parce que l’accès aux sources

traditionnelles leur est refusé ».3

La Microfinance s’est construite comme outil d’inclusion des exclus

du système bancaire classique, offrant des services aux non bancables, à ceux qui

ne peuvent offrir des garanties physiques ou qui résident dans des zone reculées,

enclavées, isolées des services financiers.

De manière à comprendre le concept de la microfinance, nous allons

regrouper les différentes définitions de la microfinance selon trois grands types à

1http://www.memoireonline.com/01/14/8508/m_La-micro-finance-et-la-lutte-contre-la-pauvreté-Le-cas-de-

Djibouti3.html#toc6 2 http://www.epargnesansfrontière.org/Articles_c-1-s-41 3 htpp://www.micrfinancegateway.org/fr/organization/lobservateur-ocde

ss

Page 18: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

18

savoir : les définitions quantitatives, les définitions institutionnelles et les

définitions normatives.

La définition quantitative

En opposition avec la macrofinance, la microfinance se caractérise par

la faiblesse de la taille des transactions faites. De là, On peut faire une distinction

entre la microfinance au sens strict et la microfinance au sens large. Strictement,

comme déjà évoqué ci-dessus concerne les transactions de faible montant. Par

contre, la microfinance au sens élargi inclut les activités d'intermédiation

financière portant sur des montants un peu élevé.

La définition institutionnelle

La microfinance, sous sa définition institutionnelle fait référence à un

système particulier qui est capable de produire et traiter l'information financière

en environnement d'incertitude puisque les populations cibles sont potentiellement

non solvables et donc plus risquées (faute de garantie). De cette approche, la

microfinance se caractérise et s'appuie sur le principe dit de la « caution

solidaire». Ce dernier consiste à distribuer le crédit par l'intermédiaire d'un petit

groupe de membres qui se connaissent et qui acceptent de se porter caution

mutuelle. En effet, La solidarité, l'entraide et l'effet de proximité mais aussi et

surtout la confiance qui en résulte entre les individus concourent à abaisser les

coûts et de minimiser les risques de prêts aux pauvres. Donc, les IMF sont, par

ailleurs, considérer comme de « véritables transformateurs d'incertitudes en

risques maîtrisables » et constitue un avantage comparé aux banques classique. De

plus, elles ont pour caractéristique d'être capables de répondre aux défaillances

d'autres acteurs dans le secteur financier, celles du secteur bancaire classique en

particulier.

La définition normative :

Sous cette définition s’appuyant soit sur les imperfections ou les

échecs du marché, soit sur les problèmes d'asymétrie d'informations, les IMF

apparaissent comme des substituts au secteur bancaire classique, en donnant la

chance aux populations exclues des banques d'accéder à des services financiers, et

donc de financer leurs besoins.

Page 19: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

19

Au sens large, la microfinance concerne les activités d’intermédiation.

Sous cet angle, au même titre que la banque, elle peut être considérée comme un

intermédiaire financier ayant pour objet recueillir les fonds des agents à excédent

de revenu et les transformer auprès des agents à déficits de financements.

Cependant, elle diffère des banques par ses logiques d’intermédiation, l’échelle de

ses opérations, la temporalité de ses contrats, les mécanismes usités dans la

sélection et la surveillance des projets. En effet, les établissements bancaires sont

sous la tutelle de la Banque Centrale et sont règlementés par la loi bancaire, tandis

que les structures de la microfinance dépendent du Ministère de l’Economie et du

Finance et sont règlementées par une loi spécifique. Par ailleurs, les banques sont

investies du pouvoir de création monétaire tandis que les IMF ne disposent pas

cette licence. Elles n’opèrent qu’à partir des ressources collectées, ce sont des

institutions financières non monétaires.

Toutefois, pour beaucoup de personnes et pour le grand public, la

microfinance se confond avec le microcrédit. Il importe alors de faire une

distinction entre le microcrédit et la microfinance. La microfinance fait référence

à l’offre des services financiers aux populations pauvres à faible revenu. Tandis

que le microcrédit consiste en l’attribution de prêts de faible montant à des

populations entrepreneurs qui ne peuvent pas accéder aux prêts bancaires

classiques.

B) L’Institution de la MicroFinance (IMF)

Une Institution de Micro Finance est une organisation qui doit, à

terme, couvrir ses dépenses et dégager une marge sans appui extérieur pour être

viable et continuer à offrir ses services. C’est une organisation à part entière, dans

le sens où elle a ses propres organes de décision et de pouvoir, ses propres

procédures et une culture d’organisation bien à elle. Son organisation est

comparable à celle d’une PME. Mais elle en diffère de par ses objectifs, qui sont à

la fois sociaux et financiers.

Généralement, on pourrait classer les IMF suivant deux approches et

trois modèles :

• L’approche « bien être » ou Welfarist Approach ;

Page 20: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

20

• L’approche « institutionnaliste ou Institutionalist Approach ;

• Le modèle mutualiste ;

• Le modèle solidaire ;

• Les modèles mixtes.

➢ L’approche « bine être » ou Welfarist Approach » :

Appelée crédit dirigé ou encore développementaliste, cette approche

repose sur l’offre de crédit bon marché, c’est-à-dire des crédits basés sur les

subventions de l’Etat, d’organismes et des pays donateurs dont les taux d’intérêts

sont maintenus à un niveau très bas, vu le caractère social des projets.

➢ L’approche institutionnaliste ou Institutionalist Approach :

Cette approche est née au début des années 2000. Elle est basée sur

deux éléments essentiels : la massification du crédit et la pérennisation des

institutions de crédit. Les partisans de cette approche préconise que la viabilité des

institutions de crédits est sine qua non pour assurer le développement à long des

activités de crédits efficaces. Il s’agit donc de mettre en place un système

d’intermédiation qui offre des services de crédit, d’épargne sur des bases pérennes

et commerciales.

➢ Le modèle mutualiste :

Ce modèle est basé sur le système de caisses de crédit mutuel. Les

clients membres qui sont en coopération doivent constituer un fond sur la base

duquel ils pourront octroyer des crédits sans faire appel à des financements

extérieurs.

Dans ce modèle, la mobilisation de l’épargne est plus importante que

l’octroi de crédit. En fait, les crédits ne seront pas disponibles qu’après plusieurs

mois d’épargne préalable.

➢ Le modèle solidaire :

Dans ce modèle, les prêts sont octroyés à titre individuel mais les

emprunteurs doivent se constituer en groupe de caution solidaire. Si un des

emprunteurs ne rembourse pas, les autres membres du groupe devront rembourser

lui même.

Page 21: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

21

Ce modèle à l’avantage de résoudre le problème d’asymétrie

d’information et de permettre des taux de remboursement toujours proches de

100%.

➢ Les modèles mixtes :

Cette approche tente de concentrer les avantages du modèle mutualiste

et du modèle solidaire pour améliorer les implications de la microfinance dans la

lutte contre la pauvreté. On retient quatre points essentiels dans ce modèle :

premièrement la constitution d’une source de fonds de prêts via la collecte

d’épargne. Ensuite, la caution solidaire pour résoudre les problèmes d’asymétrie

d’informations. Et puis, l’octroi de crédit non conditionné par l’épargne. Et

finalement, l’appui des services techniques professionnels qui assurent la

promotion, le suivi et le contrôle de caisse.

C) Les objectifs de la microfinance

Une IMF est caractérisée par la dualité de ses objectifs qui sont à la

fois sociaux et financiers. D’une part, elle contribue au développement

économique et à la réduction de la pauvreté. En permettant aux populations de

disposer des revenus, la microfinance s’illustre comme un véritable outil de lutte

contre l’exclusion des couches vulnérables. Il apparait qu’elle contribue à la

réduction de la pauvreté d’une manière multidimensionnelle. En effet, Plusieurs

études ont montré que l’argent est utilisé pour l’agrandissement et la

diversification des activités économiques, la scolarité des enfants ou pour les soins

médicaux. C’est dans ce sens que les clients sont souvent moins vulnérables que

ceux qui n’ont pas accès à ce service. En fait, les petits prêts, permettent aux

populations non seulement de faire face aux irrégularités des revenus qui ne les

permettent pas souvent de maintenir le niveau de leur bien être mais également de

se protéger dans l’avenir. L’accroissement du revenu leur permet d’améliorer le

bien être en disposant un meilleur accès aux services sociaux de base à l’instar de

la santé et de l’éducation.

D’autre part, une IMF en tant qu’une entreprise doit dégager une

certaine rentabilité pour pouvoir continuer à offrir ses services. C’est dans ce

cadre qu’on parle de l’objectif financier de la Microfinance. Autrement dit, pour

Page 22: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

22

Performance sociale

Performance fiancière

être viable, une IMF devrait être rentable c’est-à-dire dégager suffisamment une

marge.

La figure suivante permet de visualiser la dualité des objectifs des

IMF :

Figure n°1 : La dualité des objectifs de la microfinance

Source : EMMANNUELE Javoy, La finance a-elle un avenir durable ?, La perspective

du microcrédit, Planet Finance, 2012, p06.

Cette figure illustre que les objectifs d’une IMF est double : les

objectifs sociaux d’une part, cherchant à favoriser le développement et à réduire la

pauvreté. Et les objectifs financiers d’autre part, visant certaine rentabilité afin de

poursuivre les activités. La stratégie d’une IMF dépend de l’équilibre choisi entre

ses deux objectifs, certaines privilégient l’aspect social et d’autres l’aspect

financier. Dans tous les cas, une IMF offre des services financiers à des personnes

à revenus modestes qui n’ont pas accès ou difficilement accès au secteur financier

classique ou formel.

Page 23: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

23

En outre, la microfinance, spécifiquement, remplit entre autres les

objectifs suivants :

• Accroitre les sources de revenus :

Le microcrédit permet à ses bénéficiaires de planifier, de démarrer et

de développer leurs projets générateurs de revenus.

• Assurer l’autonomie :

Le microcrédit peut aider des personnes à subvenir à leurs besoins et a

supporter certaines dépenses (exemple : cout de scolarité, frais de médecin,

cérémonies religieuses….)

• Faire face aux imprévus :

La microfinance augmente la capacité des bénéficiaires à surmonter les

risques et les chocs. Cela a un impact sur leur vulnérabilité par rapports à

l’imprévu.

• Epargner de façon sure :

La microfinance permet à des personnes de mettre de coté les marges

qu’elles retirent de leurs activités auprès de leur IMF partenaire.

• Donner un rôle central la femme dans la communauté :

Les femmes font partie de la première cible de la microfinance. La

microfinance représente un outil qui peut améliorer le statut de la femme et faire

prendre conscience de leur rôle au sein de foyer et dans la communauté.

• Améliorer l’estime des bénéficiaires :

La microfinance est un instrument efficace pour accéder à

l’autosuffisance et permettre au plus démunis de devenir acteur et responsable de

leur vie.

• Dynamiser l’économie locale :

La microfinance permet de dynamiser l’économie par une mise en

avant des talents locaux et la valorisation des savoirs faires.

Page 24: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

24

I-3) Les produits d’une IMF

Dans son sens large la microfinance est l’offre de services financiers et

non financiers adaptés à ceux qui n’ont pas accès aux services financiers formels.

De cette définition, il en ressort qu’une IMF propose principalement des services

financiers mais actuellement certaines IMF investissent dans la fourniture des

services non financiers.

Figure n°02 : Les services de la microfinance

Source : Nos propres soins.

D’après ce graphique, les services de la microfinance peuvent être

regroupés en deux à savoir :

➢ Les services financiers ;

➢ Et les services non financiers.

De façon plus générale, la microfinance se réfère à une vision où le

maximum de foyers pauvres ou assimilés peuvent avoir un accès permanent à une

gamme de services financiers de grande qualité et adaptés à leurs besoins tels

SERVICES FINANCIERS

SERVICES NON

FNANCIERS

SERVICES DE LA MICROFINANCE

Page 25: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

25

que : les services de crédits, les services d’épargne, les micro-assurances et

éventuellement d’autres services complémentaires.

• Les services de crédit

Généralement, « les microcrédits sont des crédits de 50 à 2000 US-

Dollars accordés aux emprunteurs (individus ou groupes) à des fins

d’investissements et qui sont remboursables avec des intérêts arrêtés »1. Le crédit

constitue le principal service de la microfinance. La majorité des IMF ont

commencé à offrir des crédits avant de commencer à proposer d’autres produits.

Les IMF n’exigent normalement pas un nantissement des crédits, car c’est une des

raisons principales pour laquelle la population pauvre est exclue des banques

ordinaires. Ils s’assurent du remboursement des crédits en analysant au préalable

minutieusement la capacité de remboursement des clients, exigent des avalistes ou

des cautions solidaires. A cet effet, le crédit peut être individuel ou collectif. Pour

le crédit individuel, le prêt est octroyé à titre individuel après analyse de la

pertinence du projet d’investissement et de la capacité de remboursement. Tandis

que pour le crédit solidaire, les prêts sont octroyés à titre individuel mais les

emprunteurs doivent se constituer en groupe de caution solidaire. Si un des

emprunteurs ne rembourse les autres membres du groupe doivent rembourser pour

lui.

• Les services d’épargne ou de dépôts :

Epargner consiste à renoncer à une consommation immédiate pour la

reporter dans le futur. Dans ce cas, « L’épargne est la partie des revenus qui n’est

pas consommée immédiatement et qui est réservée pour les besoins futurs. Elle

peut être destinée soit à des investissements, soit comme sécurité pour des besoins

imprévus »2.

Normalement, les IMF n’offrent pas ou peu d’intérêts sur l’épargne et

n’exigent pas de montant minimum à épargner. Pour les clients, il s’agit plutôt de

sécuriser leur argent pour faire face aux risques tels que le vol ou les incendies et

aux gaspillages inutiles.

1 2 http://www.toupie.org/Dictionnaire/Epargne.htm

Page 26: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

26

Pour les services d’épargne on peut citer :

- les épargnes simples ou épargnes volontaires :

L’épargne volontaire est constituée de deux types de produits à savoir :

les dépôts à vue et les dépôts à terme.

Les dépôts à vue sont les produits d’épargne les plus utilisés. Ils

s’agissent des dépôts de toutes sortes qui peuvent être retirées à tout moment.

Tandis que les dépôts à terme sont des dépôts bloqués pendant une certaine

période et qui sont rémunérés par un taux prédéterminé.

- Les épargnes obligatoires :

Cette catégorie d’épargne est en relation direct avec le crédit. On en

distingue deux types :

L’épargne préalable : elle suit le postulat selon lequel un demandeur de

crédit doit fournir un effort financier minimum consistant à épargner

régulièrement une certaine somme pendant une certaine période. Cette épargne et

parfois bloquée et non rémunérée.

L’épargne de garantie : elle sert à garantir le crédit consenti

généralement à un individu ou à un groupe. Elle est parfois utilisée en

combinaison avec d’autres formes de garanties (caution solidaire de groupes).

- les épargnes solidaires :

C’est une épargne constituée dans le but de financer des opérations

solidaires qui ne trouvent pas de financements normaux. Autrement dit, Placement

financier destiné à soutenir des projets de création ou de développement

d’activités à utilité sociale souvent peu rentables : réinsertion par le travail,

logement de personnes en difficulté…

• Les micro-assurances :

La micro-assurance est une forme d’assurance qui a pour but de fournir

une couverture aux personnes exclues des circuits classiques d’assurance. Ce

système de protection permet d’assurer les populations contres certains risques

moyennant le versement régulier des primes.

Page 27: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

27

MICROFINANCE

CREDIT

MICRO-ASSURANC

E

TRANSFERT MOBILE

EPARGNE

Comme les micro-assurances diminuent la vulnérabilité des pauvres,

elles prennent de plus en plus d’importance. Naguère, certaines IMF proposent

ces types de services. Ils peuvent être conclus pour les domaines habituels comme

la santé ou les accidents, mais il existe par exemple aussi des assurances pour

l’élevage ou la perte de récolte. Les produits de micro-assurance les plus

répandues sont :

- La micro-assurance vie et les Plans d’épargne retraite ;

- La micro-assurance santé qui prend en charge des frais

d’hospitalisation, des soins de santé de base, de maternité… ;

- La micro-assurance Prévoyance qui concerne l‘incapacité et

l’invalidité ;

- La micro-assurance sur la propriété qui permet de couvrir des biens

immobiliers, le bétail, des biens immobiliers ;

- La micro-assurance récolte qui assure la protection des récoltes en

cas de dommages ou d’une catastrophe naturelle.

Les autres services complémentaires concernent les transferts d’argent

et les monnaies mobiles.

Le graphique suivant nous donne une vision claire des différents

services financiers de la microfinance :

Figure n°03 : Les services financiers de la microfinance

Source : Nos propres soins.

Page 28: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

28

Ainsi, les principaux produits que la microfinance fournit à des

personnes pauvres à bas revenus concernent essentiellement des crédits et des

épargnes. Mais naguère, certains IMF investissement dans la fourniture des micro-

assurances. A cela s’ajoute les services de transferts d’argent.

En complément de ces produits classiques, les IMF peuvent proposer

des services non financiers, c’est-à-dire un ensemble de prestations pouvant être

apportées pour accompagner les clients et renforcer leur capacité à tirer profit des

services financiers.

Selon les cas, les IFM peuvent proposer des formations à la gestion, à

la comptabilisation ou à la création d’entreprise. Elles peuvent également

proposer des sessions de sensibilisations liées à la santé (paludisme, hygiène,…) à

l’éducation (travail des enfants, alphabétisation,…) ou autres thèmes (droit de

l’homme, écologie, démocratie, liberté individuelle,…).D’autres IMF proposent

aussi des programmes de formation professionnelles orientées vers l’apprentissage

d’un métier.

Dans le cadre d’intégration de ces services non financiers, trois

modèles s’imposent aux IFM à savoir : le modèle « joint » ; le modèle

« parallèle » et le modèle « unifié ». Dans le modèle joint, les services non

financiers sont fournis par deux organisations indépendantes, c’est-à-dire que les

IMF établissent un partenariat avec une autre entité qui prend en charge la

fourniture des services. Dans le cas du modèle parallèle, les services sont fournis

directement par la même organisation et ont géré par un personnel distinct,

travaillant dans le même enseigne. Contrairement aux deux modèles, le modèle

unifié est un modèle de type hybride auxquels les bénéficiaires des services

financiers sont obligés de souscrire aux services non financiers.

L’existence de ces deux types de services nous amène à distinguer

deux approches en microfinance telles que: l’approche minimum et l’approche

maximum. L’approche minimum concerne seulement les services financiers de la

microfinance. Tandis que l’approche maximum regroupe ces services financiers

ainsi que les non financiers.

Page 29: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

29

Figure n° 04 : Les deux approches en microfinance

Source : EMMANNUELE Javoy, La finance a-elle un avenir durable ?, La perspective

du microcrédit, Planet Finance, 2012, p06.

I-4) La microfinance à travers la théorie d’agence et de l’information (la relation

de crédit à la relation d’agence)

La théorie d’agence tire son nom dans la relation d’agence qui lie deux

acteurs : le principal et agent. Dans de telle relation, le principal mandate, par un

contrat l’agent qui agit par délégation du pouvoir du principal dans un domaine

décisionnel pour décider ou pour agir ou encore pour proposer.

Cette théorie consiste fondamentalement à étudier l’asymétrie

d’information ainsi que les divergences d’intérêts et de motivations qui peuvent

exister entre le principal et l’agent. Selon William Meeking et Mickael Jensen la

relation d’agence est « un contrat par lequel une ou plusieurs personnes (le

principal) engage une autre personne (agent) pour exécuter en son nom une tâche

quelconque qui implique une délégation d’un certain pouvoir à l’agent »1.

L’architecture de la relation d’agence peut se trouver à plusieurs niveaux, par

1 http://nathaliegardes.canalblog.com/archives/2013/02/25/26506525.html

SERVICES DE

CREDIT :

- Crédit

individuel

- Crédit collectif

MICRO-

ASSURANCES :

- Assurance vie

- Assurance santé

SERVICES DE

DEPOTS :

- Epargne volontaire

- Epargne

obligatoire

SERVICES NON

FIANCIERS :

- Formation (micro

entreprise)

- Sensibilisation

(santé, hygiène,

émancipation,

éducation, etc.)

APPROCHE MINIMUM

APPROCHE MAXIMUM

Page 30: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

30

exemple dans une relation entre employeur et salarié, entre un patient et son

médecin, entre donneur d’ordre et sous-traitant…

Pareillement, la relation de crédit peut être considérée comme une

relation d’agence par laquelle le préteur (le principal) loue une part de sa richesse

aux micro-entrepreneurs ou particuliers (l’agent) qui s’engage par la suite à

rembourser et à payer à des charges d’intérêts aux conditions fixées dans un

contrat établi préalablement entre les deux parties. Or, pour le préteur, les

décisions d’octroie de fond sont inclines d’incertitudes et de risques qui sont dus

en partie aux asymétries d’informations qui existent entre les différents acteurs de

la relation de crédit. En fait, ce sont les emprunteurs qui connaissent mieux leurs

qualités et leurs projets que le préteur. De ce fait, ce sont les asymétries de

l’information entre le principal et l’agent qui conduisent à la sélection adverse et

au aléa moral qui sont les deux risques auxquels fait face le prêteur comme les

banques.

Cependant, aucun banquier n’aurait pu penser à remédier ces

problèmes alors que cela génère des coûts appelés coûts d’agence. Seule la

microfinance, grâce à sa spécificité technologique d’intermédiation et à

l’innovation, a pu apporter des réponses appropriées pour la résolution du

problème d’asymétrie d’information.

- La microfinance et la résolution des problèmes de sélection

adverse

Dans une relation de crédit, une incertitude auxquelles est confronté le

prêteur est celle de la qualité de la sélection de l’agent. Cette incertitude est

connue sous le vocable de sélection adverse et d’anti-sélection. L’anti- sélection

se présente dans la situation où des emprunteurs détiennent des renseignements

qui leur permettent d’obtenir des prêts qui leur sont favorables et qui défavorisent

la banque.

Pour parer a ce problème de sélection adverse, la microfinance a

introduit la notion du prêt de groupe. Il constitue la plus grande innovation de la

microfinance. Ce système consiste « à accorder à un groupe de personnes qui,

sur une base individuelle, n’y auraient pas accès. »1 Cette innovation repose sur

1 http://rei.revues.org/4940

Page 31: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

31

deux mécanismes sui vont ensemble à savoir : la responsabilité conjointe (joint

liability), et la et la surveillance par la pair (peer monitoring). La responsabilité

conjoint signifie que chaque membre du groupe est mutuellement responsable du

remboursement du crédit. Tandis que le second souligne que l’activité de chaque

membre du groupe est surveillée par les autres membres. Effectivement, en

microfinance, on se base sur l’utilisation des différentes informations locales.

Autrement dit, le modèle se repose sur une parfaite connaissance mutuelle des

membres et la rationalité des agents. L’hypothèse de la parfaite connaissance des

membres implique que ces derniers habitent dans la même localité et fréquent les

mêmes réseaux sociaux. La rationalité des agents exige que les membres du

groupe aient intérêts à sélectionner les gens de même type.de manière à avoir un

groupe homogène qui permet d’accroitre la performance de remboursement. « Les

travaux sur le prêt de groupe ont abondamment établi la manière dont les IMF

arrivent à réduire les risques de sélection adverse rien qu’en se basant sur les

caractéristiques social du projet »1.

La microfinance et le problème de l’aléa moral

« L’aléa moral est une situation dans laquelle un agent peut ne pas

respecter ses engagements, et qu’il est impossible ou couteux pour son partenaire

de savoir s’ii en été ainsi ou non »2. Dans la relation de crédit, a part le risque de

crédit, le prêteur fait face également à des aléas morales regroupant toutes les

actions de l’emprunteur qui ne peuvent pas être observables par le prêteur une fois

le prêt obtenu, mais avant que le rendement soit réalisé. Pour une banque,

surveiller l’exécution des projets financés est une mission impossible. Par contre,

la microfinance, cette mission est déléguée sur la base de la responsabilité

conjointe. C’est-à-dire que chaque membre du groupe a intérêt a se surveiller

mutuellement. Dans ce cas, la surveillance est mutuelle et serait possible grâce à

la proximité géographique et aux liens sociaux qui existent entre les membres.

1 .http://rei.revues.org/4940 2 http://nathaliegardes.canalblog.com/archives/2013/02/25/26506525.html

Page 32: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

32

Section II : Le concept de la Finance Inclusive

II-1) Les éléments définitionnels

Pour qu’un développement intégré et durable devienne une réalité, la

Finance Inclusive ou l’Inclusion Financière constitue un grand levier dans la

mesure où elle favorise une forte inclusion sociale (accès des populations à des

services de base comme l’emploi, la santé, le logement ou l’éducation). De ce fait,

elle représente un enjeu économique et social majeur aussi bien dans les pays en

développement que dans les pays développés.

Au niveau international, ce concept se trouve au cœur des

préoccupations mondiales étant donné que plus de 2,7 milliard1 d’adultes dans le

monde restent privés à des services financiers de types crédit, épargne, assurance.

En 2003, l’ancien Secrétaire Général de l’ONU, Kofi Annan a fait ce concept

comme une priorité qui fut confirmée par la suite en 2005 par la proclamation de

l’année comme « Année International du Microcrédit ».

Egalement, l’ONU a adopté pendant la conférence du 05 et 06 Juin 206

à Dakar, une déclaration relative à la construction des secteurs financiers

accessibles à tous en Afrique appelée « la Déclaration de Dakar »2.

A Séoul, en novembre 2010, le G20 a pris des initiatives en faveur de

l’inclusion financière en adoptant 09 principes qui visent à renforcer l’inclusion

financière. De même, « la Déclaration de Maya »3, issue de la Conférence des

Nations-Unies qui s’est tenue au Mexique le septembre 2011, a mis l’accent sur

l’ensemble des principes en matière d’inclusion financière.

En Brazzaville, l’état de lieux et les perspectives de la bancarisation en

Afrique ont été dressé le vendredi 25 juillet 2014, à la 3ème édition du forum

Forbes Afrique, tenue sous le thème les défis de la bancarisation : la question de

1 AFD, « 25 ans d’engagement au service de la microfinance », AFD et l’Inclusion Financière, Juillet 2013, p02. 2 La déclaration de Dakar est à l’initiative du Programme des Nation Unies pour le développement et du fons

d’équipements des Nations Unies les 05 et 06 juin 2006, affirmant la nécessité de construire des secteurs

financiers accessibles à tous comme une contribution appréciable aux efforts de l’Afrique visant à réduire la

pauvreté, à stimuler la croissance économique et à accroitre les revenus des populations pauvres à faibles

revenus et des micro et petits entrepreneurs , particulièrement dans les zones rurales. 3 La déclaration de Maya est ensemble de principes en matière de développement de politiques d’inclusion

financière. Elle a été formulée par un groupe d’institution de pays en développement, au cours du Global Policy

Forum l’Alliance pour l’Inclusion Financière qui s’est tenue en Mexique en septembre 2015.

Page 33: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

33

l’impact de la bancarisation sur le développement économique et social des États

du continent noir.

Le 23 Mars 2015, le Congo Brazzaville a accueilli la conférence sur

l’inclusion financière en Afrique sous le thème de « Finance pour tous :

promouvoir l’inclusion financière en Afrique Centrale ».

Ces dernières années, la Finance Inclusive a fait l’objet de plusieurs

définitions. Pour l’Organisation des Nations Unes (ONU), l’inclusion financière

est « l’accès, à un prix raisonnable pour tous les ménages et entreprises, à une

large gamme de services financiers (épargne, crédit à court et à long terme,

assurances, pensions, virement en devises et envois de fonds internationaux »1

L’Organisation Internationale de Droit du Développement, quant à

elle, définit l’inclusion financière comme « la prestation de services financiers

solides et abordables aux personnes qui n’ont pas de compte bancaire et celles

qui n’ont pas accès aux systèmes financiers officiels »2.

Selon United National Capital Development Fund (UNCDF),

« l'inclusion financière est atteinte lorsque tous les ménages et entreprises ont

accès, à un coût raisonnable, à une large gamme de services financiers (épargne,

crédit, crédit-bail et affacturage, hypothèques, assurance, pension, paiement,

virements locaux et envois de fonds internationaux) fournie par des institutions

financières durables exerçant dans un environnement réglementé. »3

Bernard et al dans le Rapport annuel sur l’Inclusion Financière font

une distinction claire entre l’inclusion financière et l’exclusion financière.

« L’inclusion financière fait référence à un processus par lequel une personne

peut accéder à et/ou utiliser des services et produits financiers proposés par des

prestataires « classiques », adaptés à ses besoins et lui permettant de mener une

vie sociale normale dans la société à laquelle elle appartient. A contrario on

parle d’exclusion financière lorsqu’un personne se trouve dans une situation où il

lui est impossible d’accéder à de tels services, ou lorsque les services auxquels

1 BCEAO, « Promotion de l’inclusion financière : rôle de la Banque Centrale », Revue Economique et

Monétaire, N° 16, décembre 2014, p31. 2 Ibid. 3 Ibid.

Page 34: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

34

elle a accès ne sont pas adaptés à ses besoins ou pas offerts par des prestataires

classiques »1. De cette définition, il en ressort que l’inclusion financière décrit la

capacité d’une personne d’accéder et /ou d’utiliser une vaste gamme de services

financiers pratiques, souples et avec des prix raisonnables. Tandis que l’exclusion

financier c’est la situation d’une personne ayant des difficultés d’accéder et

d’utilisé des services financiers adaptés. Dans ce sens, l’exclusion financière n’est

qu’une autre facette de l’exclusion sociale.

Généralement, le terme de la Finance Inclusive fait référence à l’offre

des services financiers de base à faible coût pour une catégorie de consommateurs

écartés des services traditionnels. Pour qu’un système financier soit véritablement

accessible à tous, il doit satisfaire les besoins de tous les individus aptes à utiliser

avantageusement des services financiers y compris les pauvres. Les personnes

pauvres, comme tout le monde, ont besoin d’accéder à une vaste gamme de

services financiers pratiques, souples et avec des prix raisonnables. Afin qu’une

majorité des populations exclues jouisse de l’accès aux services financiers, encore

fait-il que ces services conçus pour ces pauvres soient intégrés à chacun des trois

niveaux du système financier à savoir niveau microéconomique, niveau méso

économique et niveau macroéconomique. Par ailleurs, le secteur financier inclusif

est caractérisé par la compétition entre les prestataires des services financiers, la

viabilité et la pérennité de l’accès aux services et un environnement légal

règlementaire garantissant l’intégrité du secteur financier et l’accès pérenne aux

services financiers.

II-2) Les aspects de l‘inclusion financière

L’inclusion financière est un concept aux multiples facettes, constitué

de plusieurs composantes qui peuvent être en totalité ou en partie pour le

programme particulier d’un pays.

La figure suivante nous dresse les principaux aspects sous lesquels

l’inclusion financière peut être définie :

1 Bernard et al, « Rapport Annuel sur l’inclusion financière 2013 », Réseau Financement alternatif, 2013, p070.

Page 35: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

35

Figure n°05 : Les facettes de l’inclusion financière

Source : AFI, « Services financiers via téléphone mobile, les approches

réglementaires qui améliorent l’accès aux services financiers », Note Politique de

l’AFI, Novembre 2010, p04.

Comme illustré ci-dessus, il existe quatre angles sous lesquels

l’inclusion financière peut être mesurée à savoir : l’accès, la qualité, le bien être et

l’utilisation.

- Accès : ce premier aspect de la finance inclusive concerne la capacité

à utiliser les services financiers disponibles, offerts par les institutions formelles.

Pour comprendre les niveaux d’accès, il est important de connaitre les principaux

obstacles qui empêchent à l’ouverture et à l’utilisation des comptes bancaires tels

que : les couts occasionnés, la distance physique des points de prestations des

services bancaires.

- Qualité : l’aspect de la qualité reflète l’expérience du consommateur

telle que démontrée par ses attitudes et opinions à l’égard des produits

actuellement disponibles pour lui. La mesure de la qualité servirait donc à

apprécier la nature et la profondeur de la relation entre le fournisseur du service

financier et le consommateur ainsi que les choix disponibles et le niveau de

compréhension de ces choix et de leurs implications par le consommateur.

- Utilisation : ne se limitant pas seulement à l’adoption basique des

services financiers, cet aspect met davantage l’accent sur la permanence et

1- Accès:

- Proximité physique

- Cout abordable

2-Qualité:

- Les produits correspondent et tiennent compte aux besions du

consommateurs

3- Bien etre:

- Bien etre/ consommation

- Productivté de 'individu/ de l'économie

4- Utilisation:

- Régularité

- Fréquence

- Durée d'utilisation

INCLUSION FINANCERE

Page 36: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

36

l’intensité d’utilisation du service ou produit financier. Autrement dit, pour

déterminer l’utilisation, il faut disposer de plus de détails sur la régularité, la

fréquence et la durée de l’utilisation dans le temps. Cela implique aussi la

nécessité de mesurer quelle combinaison de produits financiers est utilisée par un

individu ou un ménage.

- Bien-être : le résultat le plus difficile à mesurer est l’impact d’un

mécanisme ou produit financier sur la vie des consommateurs, y compris les

changements induits dans la consommation, les activités économiques et le bien-

être des populations concernées.

II-3) Le rôle de la Finance Inclusive dans l‘économie

L’inclusion financière constitue un levier au service du développement

économique des pays en développement. En effet, la promotion de l’inclusion

financière, peut contribuer à l’expansion des activités du secteur privé et par

conséquent de redresser l’économie. Par la suite, selon la logique keynésienne,

l’inclusion financière contribue à la réduction de la pauvreté dans la mesure où

elle favorise la croissance des entreprises privées. Sur le plan micro-économique,

l’accès aux services financiers abordables, peut apporter aux ménages un mieux-

être et l’encourage à entreprendre. Au niveau macro-économique, elle influe les

grandeurs économiques à l’instar de la production…

A partir de ce qui a été dit ci-dessus, il en ressort que dans une

économie, les services financiers inclusifs sont considérés comme :

• Un catalyseur de la croissance économique ;

• Un instrument de monétisation de l’économie ;

• Un instrument de stabilisation de la finance

• Un instrument de lutte contre les inégalités des inégalités des

revenus.

L’inclusion financière : catalyseur de la croissance économique :

Dans la mesure où il permet l’accroissement de l’investissement,

l’inclusion financière peut être considérée comme catalyseur de la croissance

économique à travers deux canaux à savoir: l’épargne et le crédit.

Page 37: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

37

L’épargne constitue le premier canal par lequel l’inclusion financière

permet de promouvoir la croissance économique. En fait, l’accès aux services

financiers à des faibles couts, permet aux ménages de disposer plus de ressources

financières pour augmenter leur épargne qui selon les littératures classiques un

élément important de l’accumulation du capital, car elle permet de financer les

investissements générateur de revenus et donc de l’emploi. Autrement dit, les

services financiers inclusifs permettent aux ménages d’augmenter leur épargne

qui serait systématiquement investi dans l’accumulation de capital physique et

humain.

Le deuxième canal concerne les crédits. L’accès aux services de

crédits permet de dynamiser le tissu économique pour le démarrage ou

l’accroissement des activités génératrices d’emplois. Donc « En permettant aux

individus, familles, et PME de saisir des opportunités économiques, l’inclusion

financière peut être un catalyseur d’une croissance économique plus forte et plus

inclusive ».1

L’inclusion financière : lutte contre les inégalités des revenus

L’inclusion financière joue un rôle essentiel dans la réduction des

inégalités et de la pauvreté. Pour les ménages, pouvoir épargner, pouvoir

emprunter à des taux abordables permet de lisser leur consommation, de faire face

aux coups durs et aux aléas de la vie, d’investir dans l’éducation, santé, habitat.

Dans ce cas, l’inclusion financière autonomise les individus, les familles, les

femmes et les pauvres en particulier.

L’inclusion financière : monétarisation de l’économie et stabilité

financière

En ce qui concerne la relation entre l’inclusion financière et la

politique monétaire, l’étude de la BCEAO, dans la Revue Economique et

Monétaire indique que : « L'accès des populations non bancarisées aux services

financiers pourrait contribuer favorablement à la monétarisation de l'économie.

En effet, grâce au développement d'un secteur financier concurrentiel et

diversifié, l'inclusion financière améliore l'efficacité du mécanisme de

1 http://www.adiac-est-laffaire-de-tous-29635

Page 38: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

38

transmission de la politique monétaire. Une politique monétaire expansionniste, à

travers le canal du taux d'intérêt, entraîne une baisse des taux d'intérêt réels.

Cette baisse du coût du capital pousse les agents économiques à augmenter leurs

dépenses d'investissement, ce qui se traduit par une augmentation de la demande

globale et de la production. Dans le même ordre d'idée, une politique monétaire

expansionniste se traduit par une augmentation des réserves et dépôts bancaires,

engendrant une hausse des prêts bancaires. Cette hausse du volume des prêts agit

positivement sur la production, à travers l'accroissement des dépenses

d'investissement ou éventuellement de consommation. Ainsi, en augmentant le

volume des investissements aussi bien des ménages que des petites et moyennes

entreprises, à travers la promotion de l'épargne et de l'accès aux crédits, comme

mentionné précédemment, l'inclusion financière pourrait renforcer la capacité de

la Banque Centrale à agir efficacement sur le secteur réel »1.

Dans ce chapitre, nous avons vu que la microfinance se réfère à la

fourniture la fourniture d’un ensemble de produits financiers aux personnes

exclues du sy. Elle a de double objectifs : la lutte contre la pauvreté et l’objectif

d’une rentabilité financière ne tant qu’entreprise. Principalement, elle offre des

services de crédit et d’épargne mais actuellement, certaines microfinances se

basculent vers autres produits (les micro-assurances et les services financiers

mobiles). Grâce à sa spécificité technologique d’intermédiation et à l’innovation,

elle a pu apporter des réponses appropriées pour la résolution du problème du

marché de crédit notamment les problèmes d’asymétries d’informations (la

sélection adverse et l’aléa moral). Par ailleurs, nous avons pu esquissé que compte

tenu des rôles cruciaux de l’inclusion financière dans l’économie, elle est au

centre des préoccupations mondiales depuis les dernières décennies. En se basant

sur quatre principaux angles tels que : accès, qualité, utilisation et bien être,

l’inclusion financière peut contribuer à l’expansion des activités du secteur privé

et par conséquent de redresser l’économie.

1 BCEAO, « Promotion de l’inclusion financière : rôle de la Banque Centrale », Revue Economique et

Monétaire, N° 16, décembre 2014, p33.

Page 39: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

39

CHAPITRE II : LES CONCEPTS THEORIQUES SUR LE MOBILE

BANKING

Parmi les défis auxquels les pays Africains doivent confronter, le faible

taux de bancarisation constitue un incommodant pour son développement

endogène. Au milieu des années 2000, pour parer à ce problème de bancarisation

et de promouvoir, à cet effet, la Finance Inclusive, plusieurs pays Africains ont

recouru aux Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication

(NTIC) notamment les technologies mobiles. Ils ont adoptés le système de mobile

banking comme un nouvel canal de distribution des services financiers. Dans ce

chapitre, nous allons présenter dans un premier lieu le concept du mobile banking

ainsi que les différents concepts qui s’y rapportent. En second lieu, nous

relaterons les différentes réflexions théoriques relatives au mobile banking.

Section I : Les approches conceptuelles

I-1) La présentation et la conceptualisation

A) Les concepts et les objectifs

L’expression « Mobile Banking (m-banking) » ou service de banque

mobile est un terme assez récent, elle est étroitement associée à celui de banque à

distance, définie comme l’offre des services financiers en dehors des guichets

bancaires traditionnels et qui nécessite l’utilisation des NTIC pour la transmission

des détails de l’opération.

D’emblée, Il convient de faire une distinction entre l’e-banking ou

internet banking et le mobile banking. L’e-banking est une autre forme de services

bancaires à distance qui permet aux clients de mener des transactions bancaires à

travers l’internet en utilisant un PC, un mobile, un minitel…Tandis que le mobile

banking est l’utilisation du téléphone pour délivrer les services financiers.

Etant en liaison avec les opérations à distance, le mobile banking

s’entend comme un ensemble des services financiers à distance, et dématérialisés,

utilisant les nouvelles technologies (NTIC), en particulier le téléphone mobile. Il

intègre plusieurs notions à savoir :

Page 40: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

40

SERVICES DE

COMMERCE VIA

TÉLÉPHONIE

MOBILE

(m-commerce)

achat de biens et

services par

l’utilisation d’un

appareil mobile

SERVICES DE PAIEMENT

VIA TÉLÉPHONIE

MOBILE (m-payment)

utilisation d’un appareil

mobile pour effectuer un

paiement incluant les

transferts d’argent via

téléphonie mobile

(P2P, G2P, P2B)

SERVICES BANCAIRES

VIA TÉLÉPHONIE

MOBILE (m-banking)

utilisation d’un

appareil mobile

pour effectuer des

transactions bancaires

SERVICES

BANCAIRES VIA

UN RÉSEAU

ÉLECTRONIQUE

(e-banking)

utilisation des

canaux de

distribution

électroniques pour

effectuer des

opérations bancaires

comme internet ou les

guichets automatiques

- Notion de « Mobile Money ou Mobile paiement (paiement

mobile) »: ce sont services transactionnels de paiements (pour l’achat de biens ou

services), via l’utilisation du téléphone mobile, sans lien direct avec un

établissement financier. Il existe une variété de types de paiements mobiles,

incluant :

• De Personne à Personne (P2P) : il est connu sous le terme

de transfert d’argent via téléphone mobile.

• De Personne à Business (P2B) : le paiement de facture,

biens et services

• De Gouvernement à Personne (G2P) : une entité officielle

effectue un paiement de salaire ou un versement de

pension sociale à un individu.

- Notion de « Mobile Banking pur »: il s’agit des services

d’informations (SMS banking : consultation de solde, transferts…) et produits

financiers accessibles via mobile en lien avec un établissement financier.

Figure n°06 : Les différentes notions du mobiles banking

Source : AFI, « Services financiers via téléphone mobile, les approches

réglementaires qui améliorent l’accès aux services financiers », Note Politique de

l’AFI, Novembre 2010, p04.

SERVICES FINANCIERS VIA TÉLÉPHONIE MOBILE (m-money)

Page 41: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

41

Nous allons expliquer le terme du mobile banking à travers des

citations d’auteurs suivants :

D’après Donovan, « le Mobile Banking est la production des services

financiers via des appareils mobiles. Cette définition englobe une vaste gamme de

services financiers tels que le paiement mobile (transfert des fonds), la banque

mobile (consultation d’un compte, transactions et informations) et la finance

mobile (crédit, assurance ou épargne) »1.

Pousttchi et Schuring définissent « le Mobile Banking comme une sorte

d’exécution des services financiers au cours da laquelle, le client utilise des

techniques de communication mobiles en conjonction avec des appareils

mobiles »2.

Selon Kabir et al, le mobile banking est la prestation de services

financiers solides et abordables aux personnes qui n’ont pas de compte bancaire

et celles qui n’ont pas accès aux systèmes financiers officiels »3.

En général, le terme mobile banking est utilisé pour désigner un

service qui permet aux clients qui souscrivent d’accéder à un certain nombre de

prestations bancaires ou financières à partir de simple téléphone mobile (mobile

phone). Autrement dit, il consiste, en la réalisation d’opération financière via

l’utilisation d’un téléphone mobile. C’est « un canal par le biais duquel le client

interagit avec une banque via un dispositif mobile pour effectuer des paiements ou

utiliser d’autres services financiers mobiles avec une indépendance de temps et

de lieur »4.

Avec le service du mobile banking, les clients peuvent gérer leur

compte, effectuer des transferts de fonds, ou en recevoir, faires des crédits,

épargner ou même payer des factures (électricité, eau, gaz, etc.). Toutes ces

opérations étant possibles à partir de leur téléphone cellulaire. Un simple SMS

(Short Message Service) suffit à effectuer la plupart des transactions. La

1http://www.memoireonline.com/11/13/7813/m_Contribution-des-TIC--Technologie-de-lInformation-et-de-la-

Communication---l-amelioration-du14.html 2 Ibid. 3 KABIR et al, « Microfinance et banque mobile : quelles expériences à ce jour ? » CGAP Note focus, n°62,

Juillet 2010, p01. 4 ZIADI Lafita, « Le mobile banking : une opportunité pour la réduction de l’exclusion financière », INSCAE,

Université de Manouba, Tunisie, 23p.

Page 42: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

42

confidentialité des transactions étant assurée par l’utilisation d’un code PIN

(Personae Identification Number), un code confidentiel connu du seul usager

(exactement comme avec une carte bancaire).

Les services Mobile Banking peuvent-être fournis soit par l’opérateur

de téléphonie mobile ou par l’opérateur en collaboration avec une ou plusieurs

Institutions Financières ou par la banque elle-même, en fonction de la

règlementation.

Quelque soit le type, le Mobile Banking, en général, a comme

principal objectif l’inclusion financière d’une population non bancarisée et

familiarisée avec l’utilisation du mobile. Il répond entre autre aux objectifs

suivants :

• La facilitation de l’offre des services financiers ;

• La diversification et l’amélioration des services financiers ;

• La réduction des couts de transactions pour les clients comme

pour les institutions financières ;

• La sécurisation des transactions financières dans des contextes

notamment ruraux.

B) Les aspects du mobile banking

En fonction des usages et de la cible à laquelle il s’adresse, on

distingue deux aspects du mobile banking à savoir : le Mobile Banking

Transformationnel et le Mobile Banking Additif.

➢ Le Mobile Banking Transformationnel

Le Mobile Banking est dit transformationnel quand le produit ou

service financier qui est lié à l’utilisation d’un téléphone s’adresse à une clientèle

qui ne détient pas de compte bancaire dans une Institution Financière

conventionnelle (en position avec la finance informelle) ou est totalement exclue

de tout circuit financier (y compris informel). C’est-à-dire le banking

transformationnel touche les clients qui n’auraient jamais pu être desservies par

les services traditionnels des banques.

Page 43: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

43

➢ Le Mobile Banking Additif

Le Mobile Banking est dit additif lorsqu’il ne constitue qu’un nouveau

moyen de paiement ou une nouvelle voie d’accès à un compte bancaire existant.

Dans ce cas précis, le M-Banking n’est qu’une façon d’améliorer le confort ou

d’élargir la gamme de services accordés à des clients qui ont déjà accès aux

circuits financiers officiels.

C) La catégorisation du mobile banking

Les systèmes de mobile banking peuvent être catégorisés selon qu’ils

suivent en matière règlementaire, un modèle de type « bancaire » ou un modèle

non bancaire. La différence essentielle entre les modèles dit « bancaire » ou

« non-bancaire » ne réside pas dans la nature de l’organisme qui est à l’origine du

système ou qui le pilote, mais dans la relation entre le client du mobile banking et

l’institution financière. Le CGAP résume ainsi deux modèles :

• Le modèle « bancaire »

Le modèle bancaire ou le modèle de Bank Based (BB) ou encore Bank

led-model, est une configuration qui lie un opérateur mobile avec un ou plusieurs

institutions financières, dans laquelle les clients ont une relation contractuelle

directe avec une institution financière agrée et soumise au contrôle prudentielle.

Autrement dit, c’est un système où le client gère ses propres transactions tout en

bénéficiant d’un large réseau d’agents ou de détaillants pour effectuer certaines

opérations.

Ce modèle permet d’élargir et de démocratiser significativement

l’accès aux services financiers, en passant par un ensemble de nouveaux vecteurs

de distributions (téléphones, agents, petits commerces de proximité), un partenaire

commerciale différent (opérateur mobile / chaîne de magasins) qui jouit d’une

expérience et d’une clientèle distincte de celle qu’attirent les banques

traditionnelles. Cette solution s’avère souvent moins onéreuse que les services

bancaires classiques. Ce modèle peut être mis en place à la suite d’un partenariat

ou par la création d’une Joint-venture entre une banque et un opérateur mobile.

Dans ce modèle, le compte du client reste géré par la banque.

Page 44: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

44

• Le modèle «non bancaire »

Appelé Non Bank based (NBB) ou encore Non-Bank-led model, le

modèle bancaire est une configuration dans laquelle l’operateur de

télécommunication mobile est le seul maître à bord et aucune Banque n’intervient

dans le processus ou n’influe sur le fonctionnement du service. Dans ce modèle,

les clients n’ont pas de relations contractuelles avec une institution financière.

Dans ce cas, l’opérateur de télécommunication prend donc en charge toutes les

fonctions et agit de fait comme une Institution Financière.

Néanmoins, il convient de souligner que dans cette configuration, les

banques interviennent dans le processus dans la mesure où les opérateurs de

télécommunications doivent placer des fonds qui garantissent les monnaies

électroniques sur les comptes de dépôts de gros dans des banques commerciales

agrées.

La figure ci-dessous nous donne un comparatif des deux principaux

modèles en matière du mobile banking :

Tableau n°I: Les comparatifs des modèles du mobiles banking

TYPES

MODELE BANCAIRE

MODELE NON BANCAIRE

CONFIGRATION

Partenariat entre

Institution Financière et

opérateur mobile

Operateur mobile dominant

RELATIONS DES

CLIENTS

Relation contractuelle

avec les institutions

financières

Pas de relation contractuelle

avec les instituions financières

EXEMPLES MODELES

WIZZIT en Afrique du

Sud

M-PESA au Kenya

Source : nos propres soins.

Page 45: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

45

I-2) Les technologies mobiles utilisées en mobile banking

Le mobile banking est un service permettant de mener des opérations

financières par le biais du téléphone mobile. Il existe plusieurs types de canaux de

transmission utilisés en matière de mobile banking à savoir :

• Le service SMS ou le Short Message Service ou le service SMS,

• Le service USSD ou l’Unstructured Supplementary Service Data,

• Le service STK ou Sim Tool Kit

• Et le service WAP ou le Wireless Application Protocol.

Le service SMS

Le Short Message Service ou le SMS s’agit d’un service de messages

courts offert par le réseau GSM à un utilisateur de composer un message textuel

d’au plus 160 caractères à partir de son terminal et d’envoyer à un destinataire

possédant un téléphone mobile ou à une entité extérieur au réseau GSM appelée

SME (Short Message Entity).

Le service USSD

L’Unstructured Supplémentary Service DATA ou le service USSD :

pouvant se traduire en « Service supplémentaire pour données non structurées »

est une fonctionnalité des réseaux téléphoniques mobiles GSM, 3G et 4G. Il est

généralement, associé aux services de téléphonie de type temps réel ou de

messagerie instantanée. Il n’y aucune possibilité d’enregistrement et de transfert

qui sont une caractéristique des messages courts SMS normaux, c’est pourquoi

qu’on l’appelle aussi SMS sans mémoire. Les temps de réponse pour des services

basés USSD interactifs sont généralement plus rapides que ceux utilisés pour

SMS. Il est surtout utilisé comme une méthode de suivi du solde disponible et

d’autre information semblable pour les services GSM prépayés.

A titre d’exemple, la figure n°05 nous esquisse l’utilisation d’in

Orange Money par voie USSD.

Page 46: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

46

Figure n°07: Capture d’écran d’une d’utilisation d’un Orange Money par USSD

Source : nos propres soins.

Les services STK :

Le STK est un service permettant aux clients d’un opérateur mobile

d’accéder aux diverses informations via une application logée sur la carte Sim.

Dans le domaine du mobile banking, le service STK permet aux abonnés d’avoir

des informations sur son compte bancaires à-partir d’une application déjà installée

sur la carte Sim.

Le service WAP :

C’est un protocole de communication qui permet d’accéder à internet à

partir d’un appareil de transmission sans fil, comme un téléphone portable ou un

assistant personnel. Il redéfinit le protocole http, le format des données HTML et

l’interactivité obtenue par le langage JavaScript.

En résumé, il existe quatre types de technologies qu’on peut utiliser

dans le domaine du mobile banking. Toutefois, le choix d’utilisation de ces

diverses technologies résulte d’un arbitrage entre facilité d’utilisation, de

déploiement, compatibilité avec le parc de téléphones, coût, sécurité, et

évolutivité.

Page 47: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

47

Le tableau ci-dessous esquisse un comparatif générique des principales

technologies utilisées :

Tableau n°II : Les technologies utilises en mobile banking

CANAUX DE

TRANSMISSION

Facilité

d'installation

Facilité d'accès et

de lancement

Facilité de

navigation

Facilité

d’utilisation

SMS Simple Simple Moyenne Moyenne

USSD Simple Simple Facile Simple

STK Moyenne Simple Facile Simple

WAP Difficile Moyenne/Difficile Facile Moyenne/difficile

Source : http://www.ecomaccess.com/iim/pdf/ict_fr.pdf.

Ainsi les services SMS sont faciles à exploiter car ils sont plus

généralisés c’est-à-dire qu’ils fonctionnent sur tous les téléphones GMS. Pourtant,

les utilisateurs doit se souvenir des codes et de la séquence juste pour effectuer

une transaction donnée.

Contrairement aux SMS, l’interface USSD est le plus facile à

exploiter. En fait, « l’utilisateur n’a pas besoin de créer un message, les temps de

réponse sont plus courts, du fait que les données sont envoyées et les réponses

obtenues en temps réel. Ce qui fait du protocole USSD la méthode la plus

appropriée pour les transactions complexes »1. Cependant, les services USSD

n’apparaissent sur aucun menu de téléphone ce qui rend moins intuitifs puisque

l’usager doit mémoriser des codes ou de mots clés courts pour lancer diverses

instructions de transactions.

Par contre, les services STK exigent que l’application soit installée sur

la carte SIM du client. Leur accès et leur lancement semblent plus faciles pour les

usagers car ils sont facilement repérables comme option de menu ou icône sur le

menu principal du téléphone. Ils sont donc plus intuitifs. Son utilisation n’est pas

difficile car elle aide à diviser la transaction en plusieurs étapes pour que

1

Page 48: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

48

l’utilisateur n’ait pas besoin à se souvenir des codes ou des séquences

compliquées. De surcroit, la sécurité est l’élément fort de cette technologie.

Quant aux services WAP, ils exigent que l’usager possède un appareil

mobile perfectionné ; Ils nécessitent également que les usagers achètent auprès de

leur opérateur mobile une souscription à un service de transmission de données à

commutation par parquets, et nombreux sont ceux dont les téléphones ne sont pas

configurés ainsi par défaut. Pourtant, étant un service piloté d’un menu, il est plus

intuitif.

Le tableau suivant nous donne des exemples des canaux de

transmissions utilisés dans des pays africains :

Tableau n° III : Les canaux de transmission des services du mobile banking

PAYS

Opérateurs

Plate-forme

Canaux de

transmission

Kenya

SAFARICOM

M-PESA

STK/ SMS

Burundi

ECONET

WIRELESS

ECOKASH

SMS

Rwanda

MIT RWANDA

YACASH

SMS/STK

Tanzanie

ZANTEL

ZPESA

USSD

Ouganda

OUNGADA

AIRTEL

AIRTEL MONEY

STK/SMS

Source : http://www.ecomaccess.com/iim/pdf/ict_fr.pdf

.

I-3) Les principaux produits du Mobile Banking

Dans les pays développés où il y a un fort taux de pénétration mobile

et bancaire, le mobile banking est utilisé comme un comme un canal additif dans

la distribution des services financiers mobiles et dans l’accès aux comptes

bancaires permettant ainsi aux consommateurs existants de consulter leur solde,

Page 49: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

49

leur historique, de transférer de l’argent, passer des ordres, régler des factures ou

encore localiser des agences bancaires.

En revanche, dans la plupart des pays en développement, le mobile

banking est souvent le seul canal qui permet aux populations généralement non-

bancarisées d’accéder aux services bancaires.

Ayant pour objet la facilitation de l’accès de toutes les couches de la

population aux services financiers le mobile banking permet aux utilisateurs de

nombreux services qu’on peut regrouper en deux tels que :

➢ Les échanges d’informations financières (initiées soit par

l’institution financière soit par le client) ;

➢ Et les services de transactions financière.

Tableau n° IV : Les services financiers du mobile banking

LES SERVICES FINANCIERS DU MOBILE BANKING

Les échanges d'informations

financières

Les services de transactions

financières

• Alerte d’échéance de prêt, • Transfert cash à cash

• Offres commerciales, • Dépôt ou cash in

• Confirmation d’opération • Retrait ou cash out

• Consultation de solde, • Transfert compte à cash

• Demande de relevé,

• Services de virements (compte à

compte; inter-agences)

• Configuration. • Remboursement d’échéance

• Paiement marchant

• Règlement facture

• Recharge mobile.

Source : nos propres soins.

Page 50: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

50

Le tableau nous montre que le mobile banking offre de multitude de

service pour ces utilisateurs tels : les services de transferts et de virement, les

services de paiement… Mais en résumé, quatre grands types d’usages y sont

dégagés à savoir : Transférer, Epargner et déposer, Acheter et payer, Consulter et

communiquer (voir figure n°06°).

Figure n°08 : les produits financiers du mobile banking

Source : AFI, « Services financiers via téléphone mobile, les approches réglementaires qui

améliorent l’accès aux services financiers », Note Politique de l’AFI, Novembre 2010, p05.

Section II : les contours théoriques sur le mobile banking

D’abord, cette partie théorique sera relative aux liens entra le mobile

banking et inclusion financière. Après, elle mettra en exergue la relation entre le

mobile banking et développement économique

II-1) Le Mobile Banking et l’inclusion financière

D’emblée, avant de relater les différentes apports théoriques sur les

liens entre les TIC, le mobile banking en l’occurrence, et l’inclusion financière. Il

est indicatif de faire un peu de connaissance sur les TIC.

•ACHETER ET PAYER

• CONSULTER ET COMMUNIQUER

•EPARGNER ET DEPOSER

•TRANSFERER

- Virement de salaires

- Transfert d'argent

- Dépôt d'argent

- Retrat d'argent

- Paiement des factures et

fournisseurs

- Paiement commerçants

- Consultation de compte

- Informations et

notifications

Page 51: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

51

Apparues au cours des années 90, Les NTIC ou Nouvelles

Technologies de l’Information et de la Communication « regroupent un large

éventail de services, d’applications et de technologies, faisant appel à divers

équipements (hardware) et logiciels (software) informatiques fonctionnant

souvent par l’intermédiaire de réseaux de télécommunication. Utilisés

conjointement avec du matériel et des logiciels informatiques, ces services de

télécommunications constituent la base de toute une panoplie d’autres services

comme l’e-mail, le transfert de fichiers d’un ordinateur à un autre et surtout

l’internet qui permet potentiellement à tous les ordinateurs à travers le monde

d’échanger entre eux »1.

A la base des TIC on trouve des services de télécommunications bien

connus, tels que la téléphonie fixe, la téléphonie mobile et le fax. Le téléphone

mobile au téléphone cellulaire ou encore, téléphone portable est un moyen de

télécommunication par un téléphone sana fil. A l’instar des ordinateurs, des GAB,

des TPE, le téléphone mobile peut servir à saisir, à afficher, à traiter, à stocker et

de transmettre de l’information, mais à des capacités limitées.

En matière d’inclusion financière, les modèles économiques innovants

tels que les services bancaires mobiles, offrent davantage de possibilités pour les

pauvres, les femmes, les jeunes vivant dans les zones rurales d’être intégrés dans

le tissu financier. La révolution mondiale dans le domaine des communications

mobiles offrent des occasions de relier les ménages pauvres à des outils financiers

fiables et abordables. Le Président du Groupe de la Banque Mondiale Young JIM,

souligne que « L’accès universel aux services financiers est possible grâce aux

nouvelles technologies à des modèles commerciaux novateurs et des reformes

ambitieuses […] Dès 2020, des instruments, tels que les porte monnaie

électroniques, ainsi que les carte et les comptes bancaires peu onéreux, pourront

contribuer à élargir considérablement l’accès aux services à ceux qui en sont

privés aujourd’hui »2

Dans les littératures économiques, de nombreux économistes ont déjà

spécifié les rôles crucials des NTIC dans la promotion de la bancarisation.

1 http://www.ecomaccess.com/iim/pdf/ict_fr.pdf 2http://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2013/10/11universal-financial-access-vital-reducing-

poverty-innovation-jim-yong-kim

Page 52: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

52

Dans leurs études, « Combattre l’exclusion financière »Whiley et Kempson1

soulignent les possibilités offertes par les innovations technologiques dans le

processus de réduction de l’exclusion financière. Ils ont montré que l’innovation

financière est un élément constitutif de tout processus d’inclusion financière.

Grâce à l’utilisation de nouvelles technologies de l’information et de la

communication telle que les téléphones mobiles, les banques en lignes… la

généralisation des banques à domicile est possible.

En matière de finance inclusive, le mobile banking constitue un outil

très puissant pour offrir les services d’épargnes. Comme déjà évoqué

précédemment, le mobile banking renvoie à des transactions financières

effectuées via le téléphone mobile. Or, le téléphone mobile peut servir de carte

bancaire virtuelle et stocker en toute sécurité les informations concernant le client

et l’institution financière. En fait, la carte SIM présente à l’intérieur de la plupart

des téléphones est une carte à puce semblable à une carte bancaire (Annexe). Le

Code PIN et le numéro de compte du client de la banque peuvent être stockés sur

cette carte pour remplir les mêmes fonctions que celle d’une carte bancaire. De ce

fait, il peut servir d’un point de dépôt.

Kabir et al2 esquissent dans leur rapport le rôle central de la finance

novatrice dans la promotion de l’inclusion financière. Ils montrent les

opportunités offertes par les technologies mobiles pour une meilleure inclusion

financière. Il a été défendu que la convergence entre les services bancaires et les

services de télécommunication offre une opportunité tant pour les exclus, pour les

clients existants que pour les banques. D’abord, les services financiers mobiles en

facilitant et en étendant la distribution des services financiers permet aux exclus

même dans les zones éloignées de bénéficier des services financiers plus fiables et

moins couteux. En effet, la téléphonie mobile a des capacités à pénétrer tous les

milieux et à pouvoir être joint de n’importe où. Les services financiers qui

découlent de son utilisation offrent plus d’opportunités pour les pauvres non

seulement en termes d’accès mais également en termes de coût de service qui est

généralement faible car les services de banque mobile reposent sur l’utilisation

1 http://www.bankpedia.org/index.php/en/100-english/f/23222-finance-exclusion

2 KABIR et al, « Microfinance et banque mobile : quelles expériences à ce jour ? » CGAP Note focus, n°62,

Juillet 2010, p01.

Page 53: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

53

des infrastructures déjà en existences. C’est dans ce sens que le mobile banking

est un moyen de mettre les services à la portée des clients non bancarisés. Ensuite,

le service de banque mobile peut accroitre la commodité des clients existants «

La banque mobile peut aider les clients existants des IMF économisé du temps et

de l’argent, à améliorer leur sécurité et à gérer leurs flux de trésorerie avec plus

de souplesse »1. Enfin cette convergence permet aux institutions financières de

réduire les couts de livraison des services classiques, Kabir et al soulignent que

« Les premiers résultats suggèrent que la banque mobile peut réduire les couts

opérationnels des IMF et que cette réduction peut être répercutée sur les clients

sous la forme d’une baisse des taux d’intérêts »2. Pour la Microfinance, le Mobile

Banking apporte une possibilité de réduire les coûts d’installation, en particulier

en milieu rural où le faible montant des transactions permet difficilement de

rentabiliser les caisses/guichets, de réduire les coûts et temps de déplacement des

agents, en particulier en milieu rural, de sécuriser l’enregistrement des

transactions dans des contextes, notamment ruraux, où les autres moyens de

communication (connexions internet, lignes de téléphonie fixe, etc.) sont

défaillants et ne permettent pas un suivi en temps réel et enfin de sécuriser les

transactions en limitant pour le client comme pour l’agent de crédit le transport de

fonds.

Défendant les mêmes idées, Mihasonirina Andrianaivo, économiste à

la Division Régulation de France Telecom à Paris, illustre dans son article que

grâce aux téléphones mobiles « Il devient plus facile et moins coûteux pour ceux

qui n’avaient pas accès aux services bancaires d’avoir accès aux dépôts et aux

prêts […]l’amélioration du flux d’informations grâce aux téléphones mobiles

favorise l’accès à l’information tant pour les déposants que pour les institutions

financières et renforce également le suivi. En fait, un taux de pénétration élevé de

la téléphonie mobile réduit les contraintes physiques et les coûts spatiaux et

temporels, diminuant ainsi les coûts d’intermédiation financière et contribuant à

l’émergence des services bancaires électroniques. Cela se traduit par

1 KABIR et al, « Microfinance et banque mobile : quelles expériences à ce jour ? » CGAP Note focus, n°62,

Juillet 2010, p09. 2 Ibid.

Page 54: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

54

l’amélioration de l’accès au financement pour les ménages qui seraient

financièrement exclus »1

Pierre Laurent Chatain souligne les atouts du mobile banking en

termes d’inclusion financière en insistant sur la commodité des services,

l’immédiateté des transactions, les coûts réduits, la possibilité d’effectuer des

transactions à faible montants et non plafonnées, l’accessibilité et l’utilisation

d’une infrastructure déjà disponible.

En outre, si les déficits en infrastructure est un grand faille pour la

bancarisation de la population, l’économiste américain William Silber indique que

le développement des TIC et de la téléphone mobile permet de combler ce grave

problème. En fait dans sa théorie d’innovation, Silber explique que les

innovations financières permettent de relâcher certaines contraintes

(inaccessibilité, cout, règlementaire, concurrence, risque…). Ainsi, il argumente

que « l’innovation financière est un moyen de desserrer les contraintes

financières imposées aux établissements aux établissements financiers »2. De

même, Mihasonirina Andrianaivo montre que le développement des TIC et de la

téléphonie mobile permet de combler les graves déficits en infrastructure dont

souffrent les pays africains. Ce qui fait que les services financiers mobiles via le

téléphone mobile jouent un rôle important en en matière d’inclusion financière.

II-2) Le Mobile banking et le développement économique

Les instruments financiers novateurs notamment les services financiers

mobiles, en passant par une meilleur inclusion financière, peut aider à parvenir à

un développement plus important et plus inclusif. Selon le Président du Groupe de

la Banque Mondiale, « l’inclusion financière via les TIC peut être un instrument

puissant accélérateur du progrès économique, elle peut aider à réduire l’extrême

pauvreté et promouvoir une prospérité partagée »3.

1http://aff.mfw4a.org/fr/forum-africain-de-la-finance/time/2011/10/10blogpost/les-tic-inclusion-financiere-et-la-

croissance-economique-en-afrique.html

2http://www.memoireonline.com/04/11/4412/m_Innovation-financière-et-developpement-de-leconomie-

tunisueenne-1.html 3 http://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2013/10/11universal-financial-access-vital-reducing-

poverty-innovation-jim-yong-kim

Page 55: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

55

Les TIC jouent un rôle primordial dans les efforts pour échapper et

réduire la pauvreté. A travers la figure suivante, nous allons montrer les relations

entre les TIC et le développement en général :

Figure n°09 : Les TIC et le développement général

Source : http://www.memoireonline.com/11/10/4110/m_impact-des-TIC-dans-lacceleration-

de-lacroissance-economique2.html

Ainsi, les TIC autorisent notamment aux personnes faibles et aisées de

recevoir une éducation d’acquérir de nouvelles compétences, de pénétrer sur le

marché et de solliciter des services. Elles accordent aussi une voix au

gouvernement de faire développer le monde rural et d’échapper du piège de la

pauvreté.

Par ailleurs, reposant sur l’utilisation des TIC, le mobile banking est

une approche innovante. Dans la littérature économique, les TIC peuvent

contribuer à la croissance économique. Contrairement au Paradoxe de Solow

stipulant que les progrès techniques provoqué par les NTIC n’auraient pas autant

d’incidence sur l’ensemble de l’économie, les tenants de la théorie de la

croissance endogène affirme que l’innovation est un facteur endogène durable de

la croissance économique. C’est-à-dire que les TIC sont à la fois cause et

CREATION DE

REVENU

EDUCATION

SANTE

SECURITE ET

ENVIRONNEMENT

TIC

DEVELOPPEMENT

RURAL

GESTION

PUBLIQUE ET

ECONOMIQUE

AUTRE

INFRASTRUCTURE

Page 56: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

56

conséquence de la croissance économique. En effet, l’intégration des TIC dans le

processus de production permet d’augmenter la productivité qui permet à sont

tour d’augmenter la production. Cette augmentation de la production mènera sans

nul doute à la croissance économique. A son tour, la croissance permet d’accroitre

le revenu national qui permet aux agents économiques de faires des recherches et

d’inventer dans des nouvelles technologies. C’est dans ce sens que Maurice

LEVY souligne dans l’économie de l’immatérielle que « les TIC sont à la fois

moteur du changement mais aussi sa conséquence. Les TIC facilitent la

transformation des éléments immatériels (recherche et développement, capital

humain) en innovation et donc en croissance »1. Dans le cadre d’analyse de Paul

Romer, il a été soutenu que l’innovation est une activité économique à rendement

croissance qui augmente le stock de connaissance. Plus il ya banque d’innovation,

plus la croissance est forte et plus il y a du progrès technique.

De même, les nouvelles économies basée sur le l’information, le

savoir, la connaissance et la technologie prouve que toute innovation

technologique exerce un effet sur le système productif global. En fait, les

changements et les transformations provoqués par l’utilisation des TIC accélèrent

la capacité de croissance des économies.

Par ailleurs, en matière financier, l’inclusion financière par le biais des

services mobiles innovants permet une forte inclusion et implications des ménages

dans le jeu économique et social d’un pays. L’accès aux services à faible coût

permet aux ménages d’entreprendre, et de bien jouer son rôle entant qu’acteur

dans le processus de développement. L’Economist Intelligency Unit, dans son

rapport « Banking in Sub-Saharan Africa to 2020 » ou « Banque en Afrique

Subsaharienne à l’horizon de 2020 » montre que le téléphone mobile est un

vecteur d’inclusion économique en Afrique. Les innovations technologiques

notamment les mobiles constituent l’un des principaux moteurs de développement

économique. « Les pays Africains au sud Sahara sont prêts à profiter d’une

accélération de la croissance dans leurs systèmes bancaires au cours de cette

décennie. Les trois principaux moteurs de ce développement seront les taux

généralement très élevés de croissance économique, l’approfondissement

1 MAURICE Levy, JOUYET Jean-Pierre, « L’économie de l’immatériel, la croissance de demain », Rapport de

la commission sur l’économie de l’immatériel, 2006, p15.

Page 57: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

57

financier à remplir d’énormes besoins non satisfaits pour les services financiers

de base et les nouvelles technologies à leur fournir- en particulier les téléphones

mobiles ».1

Par ailleurs, du point de vue purement économique, le mobile banking

en facilitant l’accès de toutes les populations à des services financiers de base à

moindre coût permet de faciliter les flux financiers, de monétiser l’économie

notamment celle des monde ruraux, de dynamiser le tissu économique et

d’évoluer vers une économie plus formelle en raison de la traçabilité des

opérations.

Dans ce chapitre, nous avons pu relater les différents concepts et

définitions relatives aux mobiles banking et qui serviront de base dans la partie

analyse. Plus clairement, le mobile banking est la réalisation des opérations

financières via un simple téléphone mobile. Il intègre plusieurs notions à savoir :

les services de paiement mobile et les services de mobile banking pure. En

fonction de la règlementation en vigueur dans chaque pays, qu’il soit modèle

bancaire ou modèle non bancaire, le mobile banking offre plusieurs multitude de

services qu’on peut résumer en quatre grands types d’usages tels que : Transférer,

Epargner et déposer, Acheter et payer, Consulter et communiquer. Ces services

peuvent être véhiculés à travers quatre principaux canaux de transmissions (SMS,

USSD, STK, WAP), dont le choix d’utilisation résulte en partie d’un arbitrage

entre facilité d’usage, déploiement, sécurité et évolutivité. Sur le plan théorique, il

a été soutenu que le mobile banking peut accélérer l’inclusion financière dans les

pays en développement grâce a son faible cout et au caractère omniprésent du

téléphone mobile. Ainsi il offre des opportunités aussi bien pour les exclue les

instituions financières que pour les opérateurs de réseaux mobiles.

1 http://www.eui.com/public/topical_report.aspx?campaignid=africanbanking

Page 58: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

58

DEUXIEME PARTIE :

L’ANALYSE DE L’ADAPTABILITE DU

MOBILE BANKING DANS LE SECTEUR DE

LA MICROFINANCE

Page 59: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

59

Malgré les divergences entre le domaine du mobile banking et le monde de la microfinance,

les bienfaits grâce aux expériences approuvées dans les pays africains comme au Kenya avec

le MPESA comme modèle de référence, nous laissent découvrir les rôles centrales des

services financiers mobiles dans la promotion de l’inclusion financière. Dans cette partie,

nous étude portera sur l’adaptabilité du mobile banking dans le secteur de la microfinance.

Le troisième chapitre, fera un état des lieux du secteur de la microfinance et de la finance

inclusive à Madagascar. Tandis que le dernier chapitre fera l’analyse ne question.

Page 60: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

60

CHAPITRE III : LA MICROFINANCE ET LA FINANCE INCLUSIVE

LA MADAGASCAR

Face aux ‘imperfections du marché de crédit dû à l’existence de

l’asymétrie d’information combinée à l’absence des garanties chez une grande

partie de la population, les banques n’ont pas été à mesure de réduire l’exclusion

financière. Depuis la proclamation de l’année internationale du microcrédit par les

Nations Unies en 2005, tout en s’appropriant aux modèles de la finance

informelle, la microfinance revêt des points forts pour le financement et la

monétisation de l’économie. Avant de faire une diagnostique de ce secteur et en

même temps celui de la finance inclusive; il convient de relater d’abord les

contextes socio-économiques et d’analyser ensuite si le système financier

classique répond au financement des besoins économiques et sociaux à

Madagascar.

Section I : les contextes socio-économiques et financiers

I-1) La situation socio-économique

A) La démographie et l’emploi

En 2013, la population malgache est estimée à 22 millions d’habitants.

C’est une population à dominance rurale car près de 80%1 de la population se

trouve en milieu rural. La lecture de la structure par âge de la population laisse

découvrir qu’il s’agit d’une population jeune. En effet, près de 2/3 de la

population soit 64%2 ont moins de 25 ans. Si on se réfère au modèle de transition

démographique, Madagascar se trouve actuellement dans sa phase de croissance

démographie. La population augmente au rythme de 2,8%3 ce qui correspond à

600 000 personne de plus par ans. Ce fort taux s’explique en partie par une

fécondité encore élevée notamment en milieu rural.

Cette démographie caractérise également le marché du travail à

Madagascar. C’est un marché de travail à faible taux de chômage, mais caractérisé

1 INSTAT, EDS « Enquête Périodique auprès des Ménages 2010 », Rapport Principal, Aout 2011, p40. 2 Ibid. 3 FMI, « République de Madagascar, Document sur les questions générales », Rapport du FMI n°15/25, Janvier

2015, p04.

Page 61: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

61

d’un taux de sous-emplois élevé. Le taux de chômage y est, en fait, relativement

faible, celui –ci avoisine les 3,8%1 et touche en majorité les jeunes. Sur les 4

millions de chômeurs recensés à Madagascar, près de 70% sont des jeunes. Ce

sont les jeunes moins de 25 ans qui rencontre les plus grandes difficultés à

s’insérer sur le marché du travail. Chez les jeunes, ce taux se trouve à près de

5,9%2.

Comme évoqué, statistiquement Madagascar possède un taux de

chômage faible, le BIT l’estime même à près de 1,3%3. Mais, en réalité, sur

terrain la majorité des malgaches sont sans emplois. Il s’agit donc d’un chômage

déguisé et près de 85%4 des malgaches sont concernées. Effectivement, ce taux

dissimule un taux de sous-emploi qui est plus explosif. Il n’est pas rare de trouver

des personnes exerçant des activités qui ne correspondent pas à leur niveau

d’étude. A cela s’ajoute le boom du travail à temps partiel. « C’est le taux de sous-

emploi qui représente mieux la situation du marché du travail à Madagascar,

celui-ci avoisine les 50% »5 a déclaré un Enseignant-Chercheur en la personne de

Ramiarison Hery. C’est ainsi qu’il y a peu de chômeurs, mais beaucoup de sous-

employés à Madagascar.

B) La pauvreté et la vulnérabilité

Depuis les dernières décennies, la pauvreté malgache n’a jamais

régressé, pourtant elle s’est accentuée et a gagné même du terrain en milieu rural

(voire le tableau n° IV).

Tableau n° V : L’évolution de l’indice de pauvreté (en %)

ANNEE 20056 20107 20138

Indice de pauvreté

68,7

76,5

90

Source : EPM 2005, EPM 2010, FMI 2015.

1http://www.madaplus.info/Madagascar-Taux-de-chomage-alarmant-chez-les-jeunes_a7518.html 2 Ibid. 3http://actualite.housseniawriting.com/madagascar/2015/02/03/chomage-deguise-madagascar-85-de-la-

population-est-concernee/1664/ 4 Ibid. 5 JOURNAL DE MADAGASCAR, « marché du travail à Madagascar- le taux de sous-emploi avoisinant les

50% », Journal de Madagascar, n°0705, Juillet 2012, p07. 6 INSTAT, EDS « Enquête Périodique auprès des Ménages 2005 », Rapport Principal, Juin 2006, p175. 7 INSTAT, EDS « Enquête Périodique auprès des Ménages 2010 », Rapport Principal, Aout 2011, p224. 8 FMI, « République de Madagascar, Document sur les questions générales », Rapport du FMI n°15/25, Janvier

2015, p03.

Page 62: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

62

Bien avant le début de la crise, Madagascar était déjà parmi les plus

pauvres au monde. L’Enquête Périodique auprès des ménages 2005, montre que la

pauvreté a affecté 68,7% de la population malgache. En 2010, une période de

crise, la pauvreté n’a fait qu’empirer. En effet, selon l’Enquête Périodique auprès

des ménages 2010, 76,5% de la population sons classées comme pauvres et 56,5%

de la vivent dans l’extrême pauvreté. Ce qui fait qu’entre 2005 et 2010, la

pauvreté a augmenté de 9 points à Madagascar. Selon les estimations de la

Banque Mondiale, entre 2008 et 2013, la pauvreté a fortement augmenté.

Effectivement, près 92% de la population Malgache vit sous le seuil de la

pauvreté de deux Dollars par personne par jour par habitant.

A part la pauvreté, la vulnérabilité constitue une autre approche des

conditions de vie des ménages. A Madagascar, les ménages ruraux sont les plus

vulnérables, leurs principaux problèmes sont liés au climat et à l’environnement,

notamment la sècheresse, l’inondation et les cyclones. Mais la crise que secoue le

pays a compromis la capacité d’adaptation de la population face aux chocs

exogènes et aux chocs naturels.

C) Les conditions de vie des ménages et le bien-être

En fondant sur la dimension subjective de la pauvreté (annexe IV), la

majorité des malgaches réclament que leurs conditions de vie sont carrément

mauvaises dans le domaine de l’alimentation, du logement, de la santé, de

l’éducation et des services de bases (notamment l’eau et l’électricité). Les

statistiques montrent que 80%1 des logements ne suivent pas les normes et ne sont

pas dotés du minimum de confort qui répondant aux besoins vitaux de la

population. Concernant l’électricité, à l’heure actuelle, le taux d’électrification au

niveau national est estimé à 15%2, contre 57% au Sénégal et 80% en Afrique du

Sud, ce qui représente l’un des taux les plus faibles en Afrique subsaharienne. Les

zones urbaines restent les premiers servies par l’existence de diverses industries.

Elle n’atteint pas encore les villages mais plutôt des communes rurales de taille

relativement importante malgré ses effets transversaux. Dans les zones rurales, Le

taux d’accès à l’électricité, reste encore très faible, alors que 80 % des familles

malgaches y vivent. C’est la raison pour laquelle Madagascar se situe au dernier

1http://www.newsmada.com/2014/04/18/regard-sur-la-pauvrete-grande-disparite-et-faible-croissance/ 2 http://www.orange.mg/actualite/madagascar-taux-delectrification-national-estime-15

Page 63: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

63

(189ème) en matière d’électrification rurale. Quant-à l’eau, bien qu’elle soit utilisée

pour tous les besoins primaires de la vie humaine, seuls les 27,7%1 de la

population ont accès à l’eau potable améliorée. Ce taux est plus élevé en milieu

urbain, soit 77,4%, qu’en milieu rural, 17,7%. A rappeler, que la majorité de la

population est obligée de parcourir de longueurs distances pour atteindre une

source d’approvisionnement en eau, c’est qui n’est pas adéquate pour le bien être.

Par ailleurs, l’offre de services en matière sanitaire reste encore très

faible. La réponse du système sanitaire est trop fragile pour répondre aux défis des

OMD. En 2014 ; l’espérance de vie à la naissance est de 61,2 ans (annexe) ; le

taux de mortalité infantile est de 61 pour mille 1000; le taux de mortalité

maternelle est de 498 pour 100 000 naissances ; en matière de vaccination plus de

un millions d’enfants non vaccinés aux épidémies. L’automédication devient une

pratique courante, elle concerne 64,1 %2 des malades. Donc, il n’est pas

surprenant que les « OMD santé » de 2015 sont « off track ».

En matière éducative, même si auparavant le pays est en bonne voie

pour une éducation pour tous ; La crise et les restrictions budgétaires qui vont

avec ont fragilisé le fonctionnement du système scolaire. En fait, si en 2006, le

taux de scolarisation est estimé à 96,8%, en 2012 on constate une baisse graduelle

s’affichant à près de 69,4 %. « Pour la rentrée 2011-2012, près de 400 000

enfants n’ont pas pu joindre les bancs, alors qu’une baisse des inscriptions de

4,6% avait déjà été enregistrée lors de la rentrée 2009-2010 dans les écoles

primaires en milieu urbain »3. Aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural, le

système éducatif souffre de manque d’enseignements, d’insuffisance et de

dégradation d’infrastructures. Ce qui explique l’existence des classes multigrades

dans l’enseignement primaire que secondaire. L’insuffisance des matériels

didactiques est à déplorée. D’où la baisse de la qualité de l’enseignent, provoquant

ainsi la faiblesse du rendement interne du système éducatif.

Par rapports à ces situations, Madagascar est classé parmi les pays à

très faible développement humain (Annexe V). Selon le rapport sur les Indicateurs

1RADASIMALALA Vonjy, « Eternel problème du grand sud : l’eau est-elle une fatalité ? », Magasine

découverte Express de Madagascar, n° 6226, Vendredi 11 septembre 215. 2 INSTAT, EDS « Enquête Périodique auprès des Ménages 2010 », Rapport Principal, Aout 2011, p10. 3 www.africaneconomicouttlook.org: perspectives économiques en Afrique, Madagascar 2012.

Page 64: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

64

du Développement Humain 2010, Madagascar se classe 155ème1 place sur 187

pays. Le niveau d’IDH de Madagascar est évalué à 0,498.

Dans ces contextes, nous pouvons dire que les défis sociaux de

l’économie malgache sont de tailles. Face à cela le système financier est appelé à

jouer un rôle important dans la promotion de ces services notamment en faveur

des pauvres.

I-2) Le panorama du système financier et le paysage bancaire

L’économie peut être divisée en deux secteurs : le secteur réel et le

secteur financier. Le secteur réel concerne les activités économiques en dehors de

la finance telles la production, l’emploi…Tandis que le secteur financier regroupe

les institutions financières et le marché financier sur lequel se rencontrent les

demandes et les offres des capitaux à long terme. Le système financier joue un

rôle crucial dans l‘économie en assurant son financement via l’octroi des crédits

à-partir de l’épargne collectée.

A Madagascar, le système financier remplit difficilement cette

fonction. Il s’agit d’un système sous-développé, peu diversifié et manque de

profondeur. Ce constat avait été déjà mis en évidence par l’Evaluation des

Services Financiers menée par la Banque Mondiale et le FMI en 2005.

Actuellement, cette situation n’a guère changé. En effet, la part des actifs

financiers dans le PIB reste toujours modeste, celle-ci avoisine les 29%2 du PIB.

Généralement, le système financier malgache est dominé par des

banques commerciales qui représentent les 80%3 des actifs du système. On

compte actuellement 11 banques commerciales, 07 établissements financiers et

plus de 31 IMF. Le reste du secteur financier se compose des compagnies

d’assurances qui connaissent une croissance rapide malgré sa jeunesse. Il n’existe

pas encore de marchés boursiers et le marché obligataire ne finance que l’Etat.

1 http://www.tananews.com/asides/rapport-2013-sur-lidh-madagascar-a-la-151e-place/ 2 KOROTOUNOU Quattara, « Secteur financier : pour une croissance créatrice d’emplois », p225. 3 FMI, « République de Madagascar, Document sur les questions générales », Rapport du FMI n°15/25, Janvier

2015, p03.

Page 65: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

65

Bien que le système bancaire présente une certaine stabilité malgré la

crise, le taux de bancarisation demeure très faible. Ce taux avoisine les 5%1 de la

population soit 1 million sur 22 millions des malgaches sont seulement accès aux

services bancaires. Cela pourrait être dû principalement à l’insuffisance des

implantations des réseaux bancaires, aux couts des services bancaires jugés élevés

et aux illettrismes financiers ou aux méconnaissances de populations aux services

financiers. En comparaison des pays de l’Afrique Subsaharien, ce taux reste très

faible (voir illustration ci-dessous).

Graphique n°01 : Taux de bancarisation en Afrique Sub-saharienne

Source : http://www.afd.fr/home/pays/afrique/geo-afr/afrique-du-sud/projets-afrique-du-

sud/proparco-south-africa/contribuer-bancarisation-populations-defavorisees

D’après ce graphique, le taux de bancarisation Madagascar est parmi le

plus faible en Afrique. Il se trouve en deçà de 5%. Comparé à d’autres pays

africains ayant un taux supérieur à 10% à l‘instar du Sénégal, Mali, l’accès aux

services bancaires est très limité. La majorité de la population dont les femmes,

les jeunes et les personnes à faible revenu sont exclus du jeu bancaire.

1 http://laverite.mg/index.php?option=com_content&view=article&id=5660:banque-vers-une-hausse-du-taux-

bancarisation&catid=4:-economie

0% 5% 10% 15% 20% 25% 30%

Botwana

Kenya

Mali

Sénegal

Côte d'Ivoire

Cameroun

Madagascar

Niger

Page 66: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

66

Actuellement, la situation n’a pas vraiment changé car la crise sociopolitique

depuis 2009 a rendu encore difficile l‘adhésion aux services financiers du fait des

politiques prudences de la part des institutions financières. De surcroit, les rares

services disponibles ne sont pas accessibles à tous les clients. Par exemple,

l’existence des cartes bancaires et des guichets de distribution automatique de

billets demeure paradoxalement un grand luxe. Le chèque dont l’obtention

nécessite de procédure longue n’est pas totalement accepté comme moyen de

mobilisation de la monnaie et de paiement.

Par ailleurs, les grandes enseignes bancaires offrent essentiellement

des services de dépôts et d’épargnes. Elles n’offrent de crédit, qui est

généralement de courts termes, qu’à base d’une petite clientèle. Les marchés de

fonds prêtables long sont presque inexistants (voir illustration ci-dessous). Cela

montre que l’existence des banques d’investissements reste encore à souhaiter.

Graphique n°02 : Crédit a court, moyen et long terme

Source : FMI, « République de Madagascar, Document sur les questions générales »,

Rapport du FMI n°15/25, Janvier 2015, p55.

Ce graphique nous permet de visualiser qu’en majorité, les banques

n’offrent que des crédits de courte période. Elles proposent ne rarement que les

crédits à moyen et à long terme. Selon le classement facilité obtention de crédit en

Crédit à court terme

Crédti à moyen terme

Crédit à long terme

0 200 400 600 800 1000 1200 1400

Page 67: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

67

2014, Madagascar se positionne 180ème rang sur 189 pays1. En effet, leur

politique de crédit n’est en faveur de toutes les couches de la population. Les

banques préfèrent de s’opérer avec les PME et avec ceux qui ont des revenus

réguliers. Ce faisant marginalise les populations à faible revenu. C’est- ainsi que

jusqu’à présent, les malgaches recourent aux finances informelles pour leurs

besoins financiers. On assiste, en conséquence, à une coexistence de deux

secteurs : le secteur financier formel et le secteur financier informel. C’est ce

qu’on appelle le dualisme du système financier. D’un coté, il y un secteur formel

peu développé et moins diversifié. Et de l’autre un secteur informel qui se

développé car la majeure partie de la population urbaine et rurale sont exclues de

l’accès au crédit institutionnel.

I-3) La finance informelle

A Madagascar, le secteur informel occupe une place prépondérante. La

majorité de la population se trouve dans le secteur informel presque dans tous les

domaines (travail, production, finance…) Le secteur informel occupe une place.

« Le poids économique et social du secteur informel est important dans la Grande

Ile ; En 2012, le nombre d’unité de production individuelle hors agriculture,

élevage et pêche, à Madagascar est estimée à 2 282 500 dont 99,9% d’entre eux

sont classées comme unité de production informelle. Ce chiffre montre

l’importance économique des activités économiques pour la population puisqu’en

moyenne, plus de la moitié des ménage tirent l’ensemble ou une partie de leur

revenu dans l’informel »2.

En parlant de la finance, l’importance de la finance informelle n’est

plus à démontrer. Elle est aussi bien plus présente du fait qu’elle résout certains

problèmes que la finance formelle est dans l’incapacité de résoudre. Par

définition, la finance informelle regroupe les opérations financières légales mais

ne sont pas officiellement enregistrées et règlementées et qui échappent à l’orbite

des institutions de la finance formelle, toute ne se caractérisant par un phénomène

de proximité entre pourvoyeurs de financement et emprunteurs.

1http://www.lagazettedgi.com/index.php?option=com_content&view=article&id=42160:acces-au-financement-

le-ratio-le-plus-faible-en-afrique&catid=45:newsflash&Itemid=110 2 http://lanation.mg/archive.php?id=6151

Page 68: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

68

Réellement, depuis toujours, les circuits informels constituent une

ressource importante de financement à Madagascar. Presque toute la population

malgache y participe. La crise socio-économique que le pays a traversée il y a

quelques années a renforcé l’incapacité des banques à intégrer la population dans

le tissu financier et a donné l’ampleur à cette pratique. Les malgaches comptent

toujours sur les crédits informels pour leurs besoins financiers. Ils empruntent

auprès des vendeurs, de la famille, ou des amis. Il est estimé que le tiers des

ménages ruraux a recours aux usuriers et autres prêteurs individuels (commerçants

notamment) qui pratiquent des taux d’intérêt variant entre 100 à 250%.

La finance informelle peut prendre de formes différentes comme : les

aides (dons, prêts sans intérêts), les dépôts provenant les plus souvent des

proximités familiales (parents, amis, voisins…), les tontines.

Il n’en est pas moins vrai que la finance informelle constitue une

ressource importante de financement à Madagascar, mais effectivement, elle ne

peut pas couvrir tous les besoins variés des services financiers des populations

dans plusieurs domaines notamment le domaine de protection contre les risques

(santé, décès, incendie, climat…) et de l’agriculture pour les ménages ruraux

(terres, intrant, stockage…)

En outre, toute en s’appropriant aux modèles et innovations adoptés

par la finance informelle, le secteur de la microfinance par la particularité de son

groupe de bénéficiaires (généralement des pauvres), par la natures de ses services

et par son caractère de proximité, représente une autre source de financement non

négligeable pour les malgaches.

SECTION II : Les systèmes financiers décentralisés : le diagnostique du

secteur de la microfinance et de la finance inclusive

II-1) L’historique de la microfinance malgache

A Madagascar, l’émergence de la microfinance est un phénomène

assez récent. Elle a été favorisée par la conjugaison des interventions de trois

entités à savoir : les Bailleurs de Fonds (Union Européenne, Banque Mondiale,

AFD…), le Gouvernement Malgache et les Agences d’Implantation et de

Page 69: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

69

Avant 1990:

CREATION

1990 à 1996:

EMERGENCE

1996 à nos jours:

CROISSANCE

Développement mais aussi. A vrai dire, les premières expériences de la

microfinance remontent dans les années 1990 et depuis plusieurs IMF ont vu le

jour.

L’histoire de la microfinance malgache comporte trois périodes

distinctes (voir figure n°08) :

• Avant 1990 : la phase de création ;

• 1990 à 1996 : la phase d’émergence ;

• 1996 à nos jours : la phase de croissance.

Figure n°10 : L’historique de la microfinance

Source : Nos propres soins.

Avant 1990, aucune Institution de Microfinance n’existait pas encore.

C’était la banque nationale BTM, qui intervenait dans le secteur en octroyant des

petits crédits aux paysans. A-partir de 1990, les défaillances du système bancaire

surtout en milieu rural ont rendus plus favorables la création de la microfinance à

Madagascar.

Entre 1990 à 1996, de nombreuses IMF, mutualistes ou non

mutualistes se sont crées telles que : l’OTIV, le CECAM, l’EAM, l’AECA…

A-partir de 1996 jusqu’à nos jours, la microfinance est dans une

croissance continue. Cette période est marquée par :

• L’extension géographique et la consolidation des réseaux

préexistants

La plupart des IMF existants à l’instar d’OTIV, CECAM /FERT ont

élargi leurs activités avec l’ouverture de nouvelles caisses dans les zones

périurbains d’Antananarivo et les autres régions de Madagascar. Par exemple,

CECAM a établi sa première extension en 1996 dans les régions d’Amoron’i

Page 70: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

70

Mania, Vakinakaratra et Ivon ‘Imerina sur les Hautes Terres Centrales. Sa

deuxième extension était en 1998 dans les régions Sofia, Menabe, Bongolava et

Itasy.

• La mise en place de la cellule Coordination National de la

Microfinance (CNMF)

La CNMF a été créée en décembre 2003, elle est rattachée à la

Direction des Opérations Financières de la Direction Générale du Trésor au sein

du Ministère des Finances et du Budget. La CNMF a pour mission principale la

mise en œuvre de la politique gouvernementale en matière de Microfinance :

promotion du secteur, coordination des interventions, suivi et évaluation des

projets et programmes relatifs à la Microfinance.

• L’élaboration du Document de Stratégie Nationale de

MicroFinance (2008-2012)

Le SNMF est un document visant à promouvoir le secteur de la

microfinance à Madagascar. Elle a été approuvée et validée par le gouvernement

en Juin 2004. Ce document a comme vision : « disposer d’un secteur de

microfinance professionnel, viable, pérenne, intègre au secteur financier

malgache, offrant des produits et services financiers diversifiés et innovants à a

population rurale et urbaine, tout en assurant une couverture satisfaisant de a

demande sur l‘ensemble du territoire malagasy d’ici 2012 »1.

• La nouvelle loi relative à l’activité et au contrôle des IFM.

Il s’agit de la loi N°2005-16 du 29 septembre dont le décret

d’application N°2007-12 fixant les formes juridiques des IMF et les modalités de

leur immatriculation au registre de commerce des sociétés et décret d’application

N°2007-13 portant fixation du capital minimum des entreprises de crédit et la

valeur nominale des titres de participations.

Depuis 2007, plusieurs IMF mutualiste ou non (annexe) ont vu le jour

à savoir Accès Banque, Microcred, PAMF, SIPEM….

1 MFB, « Stratégie Nationale de la Microfinance 2008-2012 », Octobre 2007, p08.

Page 71: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

71

• L’élaboration de la Stratégie Nationale de la Finance

Inclusion (2013-2017)

La SNFI est la continuité de la SNMF de 2008/20012. « Elle a pour

objectif ultime de permettre un meilleur accès à une diversité de produits et

services financiers pour la population (…) et cherche prioritairement à répondre

aux besoins de services financiers de la population. »1

II-2) Le cadre légale et institutionnel de la microfinance

A) Le cadre légal et règlementaire

A Madagascar, deux lois régissent le secteur de la microfinance : la loi

bancaire du février 1996 et la loi sur la microfinance du septembre 2005.

Etant un établissement crédit, les dispositions de la loi N°95-030 du

février 1996 portant globalement sur l’activité et au contrôle des établissements de

crédits s’appliquent aux IMF.

Pour sa part, la Loi N°-2005-016 du 29 septembre relative à l’activité

et au contrôle des IMF définit les activités de microfinance et précise les

caractéristiques d’opérations que peuvent effectuer les IMF. Entre autre, elle

précise les aspects suivants :

- Les principaux généraux du mutualisme ;

- L’organisation et fonctionnement des IMF ;

- Contrôle des IMF ;

- Interdictions et sanctions ;

- Dispositions diverses et transitoires.

Ainsi, en vertu de l’article 3 de ladite loi : « Est définie comme activité

de microfinance, l’offre à titre habituel de services financiers de proximité à des

personnes physiques ou morales n’ayant généralement pas accès au système

bancaire traditionnel. Ce sont les services d’épargne et de crédit qui sont

nécessaires pour promouvoir ou soutenir les activités génératrices de revenus

permettant à cette catégorie de population d’ améliorer son niveau de vie,

d’atteindre une meilleure intégration sociales et d’accéder à un développement

1 MFB, DGT, CNMF, « Stratégie National de la Finance Inclusive (SNFI) 2013-217 », Décembre 2012, p05.

Page 72: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

72

humain durable »1. L’exercice de toute activité de microfinance est soumis à des

autorisations (licence ou agrément) préalables de l’autorité de supervision des

établissements de crédits.

B) Le cadre institutionnel

Au niveau institutionnel, l’Etat malgache intervient à travers les

structures suivantes dans la promotion de la microfinance :

- Le Ministère des Finance et du Budget (MFB) :

Il assure la tutelle globale et exclusive de la gestion des projets et

programmes en microfinance. Il est chargé de la régulation, de la surveillance et

de promotion du secteur. La Direction des Opérations de la Direction Générale du

trésor, assure la tutelle dans le contrôle et la surveillance des flux financiers

relatifs aux refinancements, notamment en provenance de l’extérieur.

- La CNFI :

La CNFI), anciennement appelée CNMF, est hiérarchiquement

rattachée à la Direction des Opérations Financières de la Direction Générale du

Trésor au sein du Ministère des Finances et du Budget. La CNFI a pour mission

de mettre en œuvre la politique gouvernementale pour le développement et la

promotion du secteur de la finance inclusive (microfinance, micro-assurance,

services financiers mobile, éducation financière et protection des clients) à travers

la SNFI, et assure l’efficacité des fonds publics investis.

- CSBF

Il s’agit d’une structure indépendante créée par l'Etat, assurant le

contrôle de l'application des lois, de la surveillance et de l'agrément des

institutions financières.

- Le Ministère de l’Agriculture :

Il intervient dans la promotion et le développement des systèmes

financiers décentralisés de proximité pour le financement du monde rural.

1 Titre Premier, Chapitre II : définitions, article 3, LOI N- 2005- 016 DU 29 SEPTEMBRE 2005, relative à

l’activité et au contrôle des institutions de microfinance.

Page 73: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

73

II-3) L’évolution récente du secteur de la microfinance

Malgré sa jeunesse, depuis son émergence dans les années 1990, le

secteur de la microfinance est en plein essor. Il a connu un développement

remarquable tant en termes des IFM agrées, de points de services, de clients en

membres que du volume des opérations.

Comme indiqué dans le tableau suivant, le secteur de la microfinance à

une pénétration relativement élevé montrant que les malgaches commencent à

intéresser par les différents services de la microfinance.

Tableau n° VI : le taux de pénétration des IMF de 2008 à 2013 (en %)

ANNEE

2008

2009

2010

2011

2012

2013

Variation entre

2008-2013

Taux de

pénétration

13,7

15,8

17,5

19,5

22,69

24,61

79,63

Source : www.madamicrofinance.mg/index.php/chiffres-cles/statistiques.html

Malgré la crise, le taux de pénétration des IMF ne cesse de croitre. Le

tableau montre qu’il est en foret e croissance. En effet, entre 2008 à 2013, soit en

cinq ans, ce taux est passé de 13,7% à 24,61 % avec une variation de 76,67%.

Malgré cette croissance, ce taux demeure faible par rapport à la taille de la

population du fait que la majorité de la population malgache reste exclus des

services financiers.

Cette croissance considérable du taux de pénétration des IMF pourrait

être expliquée par le développement et l’extension des activités de la microfinance

à travers la grande ile. D’une part, de nouvelles IMF se sont installées. D’autre

part, les IMF existants pont élargi leurs activités dans les zones périurbains et les

autres régions à l’instar d’OTIV, CECAM. Effectivement, entre la période de

2008 et 2013, en termes d’IFM agréée et des points de services, les statistiques

montrent une évolution allant de 16 à 32 IMF et de 683 à 820 agences (annexe I).

Le graphique suivant nous esquisse la forte croissance des IMF agrée en 1996 à

2013.

Page 74: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

74

Graphique n°03 : L’évolution des agences des IMF (1996-2008)

Source : nos propres soins.

L’allure de la courbe montre une croissance continuelle du nombre des

agences IMF. En effet, si en 1996, il existait seulement environ 155 agences pour

offrir les services de microfinance, 10 ans plus tard, ce nombre a presque triplet

pour atteindre 421 agences en 2006. A partir de 2010 nous avons toujours le

même constat : une augmentation continue du nombre de points services.

Parallèlement, le nombre des clients bénéficiaires des services

financiers de proximité offerts par le secteur a connu une forte progression.

L’extension géographique et le développement des activités des IMF ont rendu

plus favorable l’accès de la population aux produits et services de la microfinance.

A titre illustratif, en 2013 il y a 1 098 075 clients membres contre 522 774 en

2008. Parmi ces membres, 52,97 % sont des hommes tandis que 47,03 % sont

femmes (voir graphique n°6). Ce qui fait que ce sont les hommes qui bénéficient

plus des services financiers de la microfinance à Madagascar.

0

100

200

300

400

500

600

700

800

900

1995 2000 2005 2010 2015

Page 75: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

75

0

50000

100000

150000

200000

250000

300000

350000

400000

450000

2008 2009 2010 2011 2012 2013

Encoursd'épargne

Encoursde crédit

Graphique n°04 : Répartition des clients membres selon le sexe

Source : www.madamicrofinance.mg/index.php/chiffres-cles/statistiques.html

Généralement, les IMF offrent principalement des produits d’épargne

et de crédit. En dépit de la crise, le volume des encours aussi bien les encours de

dépôts que ceux du crédit ont connu également des augmentations d’année en

année Le graphique suivant nous donne l’évolution du volume des encours de

dépôts et du crédit des IMF malgaches entre la période de 2008 à 2013 :

Graphique n°05 : L’évolution des encours de crédit et d’épargne

Source : www.madamicrofinance.mg/index.php/chiffres-cles/statistiques.html.

45,47

54,53

40

42

44

46

48

50

52

54

56

FEMME HOMME

Page 76: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

76

L’ensemble des statistiques sur la microfinance montre qu’il s’agit

d’un secteur en plein essor. En dépit d’une situation socio-économique peu

favorable, le secteur est dans une croissance continue. Cette évolution montre

l’importance qu’acquiert la microfinance à Madagascar.

Néanmoins, malgré ces chiffres, il faut noter que la répartition de la

microfinance reste toujours déséquilibrée. La microfinance ne s’intéresse pas au

plus pauvre et se tende à replier en milieu urbain et périurbain. Autrement dit, la

microfinance n’est pas vraiment présente en milieu rural alors que c’est là bas que

se trouve véritablement la pauvreté.

I-4) La cartographie de la finance inclusive

D’une manière générale, la plupart de la population malgache ne

bénéficie pas encore des services financiers de base. En raison des différents frais

que cela impliquent, de l’éloignement géographique et des démarches à effectuer

qui sont lourdes et complexes, lune grande partie des malgaches sont exclues du

système financier conventionnel.

Globalement, la demande des services financiers concernent

principalement par les crédits, l’épargne, la micro-assurance et les transferts

d’argent. Les structures offrant ces produits sont constituées par les banques

commerciales, les IMF et les établissements financiers. Face à des coûts de crédit

élevés, de manque de garantie, d’absence criarde des agences surtout en milieu

rural, une proportion importante des malgaches ont des difficultés d’accès et

d’utilisation des services financiers. Les statistiques indiquent que seulement 6%

des malgaches on un compte bancaire. Malgré le développement du secteur de la

microfinance, le nombre des personnes ayant accès aux services de crédit et aux

produits de l’épargne demeure faible. 45 sur 1000 individus ont un compte de

dépôts et seulement 9 sur 1000 ont accès aux crédits1.

1

Page 77: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

77

0 10 20 30 40 50

Arabie Saoudite

Egypte

Madagascar

Syrie

Yemen

Tunisie

Algerie

Jordanie

46,4

9,7

6

23,3

3,7

32,2

33,3

25,5

Graphique n °06 : La comparaison régionale de la finance inclusive

Source : http://fr.slideshare.net/ecdpm/vision-inclusive-du-dveloppement-de-lafrique-partir-

des-industries-extractives

Comme illustré dans le graphique ci-dessus, la proportion des adultes

ayant un compte bancaire tourne autour de 6% à Madagascar. Cette proportion est

très faible en comparaison avec quelques pays africains comme l’Algérie, la

Tunisie ayant respectivement, un taux de 33,3 % et de 32,3%. Ce faible taux

démontre que l’accès aux services financiers formels est très limité à Madagascar.

L’inclusion financière est faible.

Tout au long de ce chapitre, nous avons vu que les défis socio-

économique de Madagascar sont conséquentes, dans cette optique le système

financier joue un rôle primordiale en tant que pourvoyeur de crédit. Toutefois, il

apparait que le système financier malgache demeure très peu développé et peu

diversifié. Le système financier n’a pas encore réussi à intégrer la population dans

le tissu financier. Les malgaches comptent toujours sur les crédits informels pour

leurs besoins financiers. Malgré son développement, la microfinance quant à elle

n’a qu’un impact minime sur l’inclusion financière. De ce fait, le recours aux

NTIC est indispensable. L’alliance entre la microfinance et le mobile est une

opportunité de rendre les services financiers plus accessibles.

Page 78: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

78

CHAPITRE IV : ANALYSE DE L’ADAPTABILITE DU MOBILE

BANKING EN MICROFINANCE

A Madagascar, bien que ce soit un secteur en pleine croissance, la

microfinance n’a pas encore réussi à intégrer les personnes pauvres dans le tissu

financier. En dépit de sa particularité d’intermédiation, le taux de pénétration des

IMF reste faible surtout en milieu rural. Pour cela, la microfinance doit faire face

aux exigences des TIC notamment le téléphones mobile. En fait, tout en visant

toujours sur les population pauvres, s’appuyer ou bien s’allier avec le téléphone

mobile (mobile banking), la microfinance pourrait améliorer son impact et assurer

encore plus son développement. Conséquemment, afin d’analyser l’adaptabilité

des services financiers mobile dans le domaine de la microfinance, ce chapitre se

fixe comme objectifs de traiter les point essentiels suivants :

- Les états des lieux du mobile banking ;

- Les rôles des IMF dans la promotion du mobile banking.

Section I : Les états des lieux du mobile banking à Madagascar

I-1) Le cadre juridique et règlementaire applicable au mobile banking

Faisant partie de la profession bancaire, le cadre réglementaire

régissant le mobile banking à Madagascar est constitué par les dispositions de la

loi N°95-030 du 22 février 1996, relatives à l’activité et au contrôle des

établissements des crédits ou « Loi bancaire ».

En vertu, de l’article 17 de ladite loi, seules les banques territoriales ou

extraterritoriales, les établissements financiers, les IMF, les institutions

financières spécialisées formant les catégories d’établissements de crédit sont

autorisés à opérer la profession bancaire à Madagascar. A cet effet, les services de

mobile banking ne peuvent pas être fournis que par les entités non bancaires.

Toutefois, aux termes de l’article 62 et 63 de la même loi bancaire, les

entités non bancaire tels que les Opérateurs de la Téléphonie Mobile, les

prestataires des services TIC, ne peuvent agir qu’en qualité d’intermédiaires

Page 79: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

79

d’opérations de banques dument mandatées par les établissements de crédit et

approuvées par la CSFB.

En fait, lesdits articles stipulent :

« Art. 62 - L’exercice, à titre principal ou accessoire, de la profession

d’intermédiaire en opérations de banques par toute personne autre qu’un

établissement de crédit est subordonné à l’autorisation de la Commission de

Supervision Bancaire et Financière.

Art. 63 - Les intermédiaires en opérations de banque exercent leur

activité en vertu d’un mandat écrit délivré par un établissement de crédit. Ce

mandat définit la nature et les conditions des opérations que l’intermédiaire est

habilité à accomplir. »

Comme nous venons de relater dans le chapitre précédent, il existe

deux types de modèles du mobile banking à savoir : le modèle bancaire et le

modèle non bancaire. En dépit des variantes qui existent pour chacun des deux

modèles ; c’est le contexte règlementaire qui détermine en partie le modèle qui

s’impose aux acteurs du mobile banking d’un pays.

Etant donné que la règlementation en vigueur ne permet pas à des

entités non bancaires de fournir des services du mobile banking, le modèle non

bancaire ou Non Bank Based, inspiré par le Kenya, auquel l’opérateur de la

télécommunication fournit directement les services bancaires à ses clients mobiles

n’est pas applicable à Madagascar. Pour fournir des services bancaires sur le

téléphone mobile à leurs clients, le cadre juridique en vigueur impose à tous

opérateurs de télécommunication mobile le modèle bancaire auquel ils doivent

contracter un accord avec les banques.

Ainsi, juridiquement, le modèle économique applicable en matière de

mobile banking à Madagascar est le modèle bancaire. Tel qu’énoncé ci-dessus, les

opérateurs de télécommunication mobile agissent en qualité d’intermédiaires

d’opération de banque par le biais d’un mandat écrit délivré par un établissement

de crédit.

Page 80: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

80

I-2) Le cadre contextuel

L’expérience kenyane via le MPESA montre que les téléphones

portables sont un excellent moyen de proposer des services financiers aux plus

démunis au sein des pays en développement. Grace aux apports considérables du

mobile banking, au Kenya le nombre des adultes ayant accès aux services

financiers est de 75% en 2010 contre 20% en 2006.

A Madagascar deux éléments contextuels clés offrent des perspectives

pour le développement du mobile banking, à savoir :

▪ Le taux de pénétration des mobiles : fortement croissant

▪ Un taux de bancarisation faible.

Graphique n°07 : Le comparatif du taux de pénétration mobile et bancaire (2012)

Source : Nos propres soins.

Comme le graphique l’indique, Madagascar a un taux de pénétration

mobile élevé et un taux de bancarisation très faible. Donc, il existe beaucoup de

marges de développement des services de mobile banking. Parmi les personnes

6%

51%

94%

49%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

taux de pénétration IMF taux de pénétration mobile

Inclus Exclus

Page 81: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

81

ayant un téléphone mobile, 6% seulement d’entre eux possèdent un compte en

banque, donc nous avons 45% de marge pour augmenter la bancarisation par le

biais du mobile banking.

I-3) Les offres en matière du mobile banking

Ces dernières années, comme ailleurs le secteur du TIC a connu un

développement significatif à Madagascar. Ceci est le fruit des investissements

massifs des opérateurs privés dans l’amélioration des couvertures de réseaux et de

a baisse du prix de communication tant local qu’internationale, et surtout l’arrivée

des câbles sous-marins permettant au pays de se connecter au reste du monde.

En l’espèce, le téléphone mobile a connu pénétration d’envergure. Le

taux d’utilisation du téléphone mobile ne cesse de croitre, on dit qu’il croit de

manière exponentielle. A Madagascar, le marché de la téléphonie mobile se

partage en trois opérateurs de télécommunications mobiles à savoir : TELMA,

ORANGE MADAGASCAR et AIRTEL MADAGASCAR.

Depuis 2010, ces trois opérateurs investissent dans le développement

du payement mobile et du mobile banking permettant aux abonnés de payer les

différentes factures (facture JIRAMA, factures des différents abonnements),

mener des transactions commerciales (paiement marchand), sécuriser des fonds,

transférer de l’argent et naguère gérer les comptes bancaires et les transactions

financières via le téléphone.

Nous tacherons à travers les paragraphes suivant d’effectuer un tour

d’horizon des différentes plates-formes du mobile banking à Madagascar :

A) Telma Money : MVola

Le M Vola est un service de money mobile lancé en 2010 par Telma

Money afin de permettre aux populations malgaches d’opérer facilement les

dépôts et les retraits sur un compte électronique, d’acheter du crédit téléphonique,

transférer de l’argent à un tires, payer les factures et consulter en temps réel la

situation de son compte. Ses services sont assurés, sécurisés (validation de la

transaction par codes secret) instantanés et tractables (par un numéro de

transaction unique). L’enregistrement est gratuit et peut être effectué auprès d’un

Page 82: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

82

Telma shop ou des marchands MVola dans tous marchands en présentant une

pièce d’identité et en signant le contrat d’abonné MVola.

Dans la fourniture de tous ces services, Telma est en partenariat avec la

BFV- SG. Cette dernière garantit toutes les transactions effectuées dans le cadre

du service MVola.

B) Airtel Madagascar : Airtel Money

Airtel Money, est un service de paiement et de transfert d’argent sur le

téléphone mobile lancé par le groupe Airtel Madagascar, qui permet de transférer

de l’argent à-partir d’un téléphone mobile vers un autre téléphone mobile,

recharger en crédit de communication, payer les factures et les achats, accéder et

gérer les comptes bancaires. L’inscription est gratuite est peut être effectuée

auprès de marchands Airtel Money dans tous Madagascar par la présentation

d’une pièce d’identité.

Avec la Bank Of Africa, Airtel lance le vrai mobile banking, c’est-à-

dire que le compte Airtel Money du client est lié à son compte bancaire BOA.

Cette liaison de compte permet à tout abonné d’Airtel Madagascar, titulaire d’un

compte bancaire ouvert à la BOA d’effectuer des transactions à partir de son

téléphone mobile en temps réel et en total sécurité et de confidentialité.

Avec le compte M-banking, plusieurs opportunités s’offrent aux clients

notamment la possibilité d’achat de bines et de services chez les prestataires ou

les partenaires commerçants d’Airtel, de retirer de l’argent, d’envoyer de l’argent

aux proches ou encore de créditer le compte mobile instantanément.

C) Orange Money Madagascar : Orange Money

Orange Money est le service d’argent et de paiement mobile du groupe

Orange. Ce service permet a ses utilisateurs de déposer de l’argent sur un compte

associé à leur numéro de mobile, pour ensuite accéder à une gamme de services,

notamment transfert d’argent domestique et international, paiement de factures et

achat de crédit téléphonique.

L’inscription est gratuite et peut être réalisée dans tout point de vente

équipé de la signalétique Orange Money. Le client doit remplir le formulaire

Page 83: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

83

d’inscription et présenter une pièce d’identité. Pour alimenter son compte

l’utilisateur peut se rendre dans un point de vente orange money pour y déposer

des espèces, recevoir de l’argent ou recevoir son salaire directement sur son

compte.

Le client accède au service directement depuis son téléphone, à l’aide

d’un menu USSD. Ce menu, lui permet de consulter son solde, de changer son

code secret, et de réaliser l’ensemble des transactions proposées.

Les principaux services sont les dépôts et les retraits d’argent, l’achat

de crédit téléphonique, le transfert d’argent domestique et international et le

paiement des factures.

Pour promouvoir la bancarisation, Orange Madagascar et la BOA

Madagascar s’associent en signant une convention de partenariat le 07 Aout 2014.

En reliant le comptes Orange Money et le compte BOA, le peut bénéficier des

tarifs réduits. Les principaux produits sont les services du mobile banking simple

tels que :

• Transfert de l’argent vers compte Orange Money depuis son

compte BOA et inversement ;

• Alimenter le compte Orange Money ou le compte BOA

rapidement et instantanément ;

• Consultation du solde de compte bancaire depuis le compte

Orange Money.

Dans la fourniture de ces services, l’Orange Money Madagascar utilise

de principaux canaux de transmission à savoir : l’USSD et l’STK (application).

Page 84: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

84

A titre d’exemple, la figure ci-dessous nous esquisse les contenus

d’une application Orange Money Madagascar.

Figure n° 11 : La capture d’écran d’une application Orange Money Madagascar.

Source : nos propres soins.

Selon la figure, il existe sept rubriques dans l’application Orange

Money telles que :

- Transfert d’argent

- Achat de crédit téléphonique

- Mes paiements

- Opérations bancaires

- Mon compte

- Points-cadeaux

- Solde de compte

Le tableau suivant nous permet de visualiser les différents services

donnés par les trois opérateurs mobiles en matière du mobile banking à

Madagascar :

Page 85: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

85

Tableau VII: Le comparatif des opérateurs mobile en matière du mobile banking

Dénomination

et dirigeant

Nom du

service

Etablissement de

crédit mandant

Opérations autorisées

Telma Money

M Mathieu

MACE

(Administrateur

Général)

MVOLA BFV-SG

Transfert d’argent domestique

Retrait d'argent

Réception de transfert d’argent

international via Western Union

Paiement des fournisseurs divers

Chargement des unités de communication

Orange Money

Madagascar.

Michel

BARRE

(President

Directeur

General)

ORANGE

MONEY

BOA

MADAGASCAR

Paiements de biens et services

Virement de compte à compte

Paiement des factures

Transfert d’argent depuis compte BOA

vers compte Orange Money et inversement

Consultation du solde bancaire depuis

compte Orange Money

Airtel Money

Madagascar

AIRTEL

MONEY

BOA

MADAGASCAR

Paiements de biens et services

Virement de compte à compte

Paiement des factures

Achat crédit téléphonique

Consultation du solde bancaire depuis

compte Artel Money

Source : http://www.banque-centrale.mg/

Page 86: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

86

Réellement, nous pouvons dire que le mobile banking et le mobile

payment commence à prendre de l’ampleur à Madagascar. Du coté offre, d’une

part, les trois opérateurs se concurrencent et investissent dans des nouveautés pour

fidéliser les clients existants et d’en acquérir à nouveau. D’autre part, les

distributeurs ou bien les détaillants de ces services (cash point et/ou kiosque)

s’éparpillent amplement sur le marché notamment dans les villes. Sans compter

les boutiques, les grandes surfaces ainsi que les stations services acceptant le

téléphone mobile comme un moyen de paiement. Du coté demande, les services

du mobile banking notamment le transfert d’argent est presque apprécié par les

clients dans la mesure où ce nouvel canal permet de faire un transfert en temps

réel, sure, sécurisé et moins couteux. De surcroit, le service de dépôt permet de

garder de l’argent d’une manière sécurisée avec la possibilité de le toucher à tout

moment. Sans oublier les particuliers faisant leurs ticketing à travers le mobile.

Toutefois, il est à noter que le mobile banking et le paiement mobile

sont moins développés en milieu rural qu’en milieu urbain. Bien qu’on constate

une augmentation des pénétrations mobiles dans ces zones, l’absence criard des

points de service (détaillant) y tende à biaiser le développement du mobile

banking et du paiement mobile. En tout cas, dans sa globalité, le mobile banking

n’est pas encore vraiment bien assise à Madagascar, il est dans une phase de

décollage.

Section II : L’analyse des rôles des IMF dans le domaine du mobile banking

face aux contextes du pays

II-1) La complémentarité des IMF et du mobile banking

A) Les intérêts du secteur de la microfinance pour le mobile banking

Du point de vue caractéristique, il s’avère que les IMF ne sont pas

mieux placés pour entrer dans les services de mobile banking étant donné que les

déploiements mobile banking fournissent en majorité des transferts, un service

peu fourni par les IMF. A dire vrai, le mobile banking est axé sur les services de

transferts et les services de paiements tandis que le monde IMF se concentre sur

les microcrédits et les micro-épargnes. Mais si on se reste basé sous l’angle de la

promotion de la financiarisation des populations notamment les ruraux situés dons

Page 87: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

87

les zones éloignées, le mobile banking pourrait être au service de la microfinance.

La présence du téléphone mobile dans ces localités présenté, à cet effet, un

avantage.

Néanmoins, malgré ces divergences caractéristiques, le mobile banking

revêt des intérêts pour la microfinance aussi bien dans son aspect additif que

transformationnel. Il peut :

- Aider la microfinance à mieux service les clients existants

(aspect additif) ;

- Aider les IMF à atteindre de nouveaux segments de clients

(aspect transformationnel) ;

- Réduire les couts pour les IMF et leurs clients.

Le premier intérêt de la microfinance pour le mobile banking semble

être plutôt évident, comme les banques, les IMF peuvent utiliser le mobile

banking à titre additif, c’est-à-dire améliorer les services et la commodité des

clients existants. Grâce au caractère omniprésent du téléphone mobile, le mobile

banking peut un être moyen de bancariser de nouveaux clients, notamment les

populations rurales, et ce à moindre frais. Le Mobile Banking s’affranchit des

contraintes géographiques, ce que ne peut faire la banque traditionnelle et est, de

plus, sécurisé et efficace.

En outre, le mobile banking apporte à la microfinance la possibilité de

réduire les couts d’installations surtout en milieu rural du fait que ce dispositif

repose sur l’utilisation des infrastructures déjà en existence. Egalement, les IMF

peuvent réduire les coûts de leurs opérations ou les couts opérationnels. Par

exemple, les IMF peuvent baisser leurs coûts grâce à des messages automatiques

qui informent les clients des paiements ou des décaissements à venir ou qui les

avertissent d’un remboursement en retard. Ce service permet aux agents de crédit

de faire des économies de temps et de réduire considérablement leurs coûts de

déplacements et de doubler, en conséquence, leur capacité.

Page 88: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

88

B) La typologie des IMF définie par Kabir et al

Pour les IMF qui veulent se lancer au mobile banking, leurs rôles

dépendent fortement, selon les études de Kabir et al1 du contexte du pays en

termes de présence ou d’absence des infrastructures de banque mobile. On appelle

infrastructures mobiles, l’ensemble des services de banque mobiles largement

disponibles. La figure ci-après nous résume les différents rôles que les IMF

peuvent jouer en matière de mobile banking.

Figure n°12 : La typologie des IMF dans le domaine de banque mobile

Source : KABIR et al, « Microfinance et banque mobile : quelles

expériences à ce jour ? » CGAP Note focus, n°62, Juillet 2010, p02.

D’après cette figure, selon le contexte du pays, les IMF disposent

quatre alternatifs en matière de mobile banking à savoir :

• Développer un système de banque mobile ;

• Recourir aux téléphones pour a collecte de données et pour

d’autres usages non numéraires ;

• Utiliser le système de banque mobile pour les

remboursements/décaissements de prêts et/ou dépôts ;

1 KABIR et al, « Microfinance et banque mobile : quelles expériences à ce jour ? » CGAP Note focus, n°62,

Juillet 2010, p02.

Utiliser le système

de banque mobile

pour les

décaissements/

remboursements

de prêts ou dépôts

Agir en tant que

détaillant pour la

banque ou

l’opérateur de

téléphonie mobile

Recourir aux

téléphones pour la

collecte de

données et pour

d’autres usages

non numéraires

Développer un

système de

banque mobile

IMF dans des pays disposant d’une

infrastructure de banque mobile

IMF dans des pays dépourvus

d’infrastructure de banque mobile

ROLE

DES IMF :

CONTEXTE :

Page 89: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

89

• Agir en tant que détaillant pour a banque ou l’opérateur de

téléphone mobile.

Deux possibilités s’offrent aux IMF qui opèrent dans des pays

dépourvus d’infrastructure : soit elles développent son propre système de banque

mobile soit elles recourent aux téléphones mobiles a titre additif de manière à

accroitre a commodité pour les clients. Cependant, la première application s’avère

trop complexe et couteux que seulement les IMF de tailles conséquentes peuvent

s’y aventurer. En effet, la création de e développement d’un propre service de

banque mobile n’est pas une chose simple, un tel type de service requiert

beaucoup de planifications, de temps, d’investissements massifs, de changements

tant au niveau organisationnels, d’expertise techniques. C’est la raison pour

laquelle que cette option est dédiée uniquement aux IMF ayant des ressources

importantes et des infrastructures solides. « Le développement d’un système d’un

système de banque mobile et couteux, long et complexe ; rares sont les IMF qui

ont des capacités financières techniques et de gestion nécessaires »1.

Conséquemment, comme alternatif, les IMF peuvent recourir aux téléphones

mobiles pour réduire leurs coûts et améliorer e service à la clientèle par exemple

envoi des SMS pur rappel de remboursement, consultation des soldes via

téléphone.

Par ailleurs, deux options s’offrent aux IMF dans des pays déjà dotés

des infrastructures de banque mobile. Les IMF peuvent les utiliser pour simplifier

les remboursements de prêts et les dépôts. Cette application a été développée au

Kenya avec le fameux MPESA. Egalement, les IMF peuvent jouer le rôle de

détaillants pour une banque ou un service de banque mobile d’un opérateur. Elles

peuvent ainsi familiariser avec le système, de même que leurs clients, et

enregistrer des revenus supplémentaires.

C) La place des IMF selon leurs niveaux en matière de mobile banking

Dans la fourniture des services financiers à travers le mobile banking,

les IMF peuvent intervenir à plusieurs niveaux et agir de diverses manières en

1 KABIR et al, « Microfinance et banque mobile : quelles expériences à ce jour ? » CGAP Note focus, n°62,

Juillet 2010, p01.

Page 90: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

90

fonction des objectifs visés en termes de gamme de services offerts et des

contraintes rencontrées.

Grace aux efforts déployés par les opérateurs de télécommunications

mobiles, les infrastructures ou bien les services du paiement mobile et du mobile

sont presque disponibles à Madagascar. Ainsi, si on se réfère aux typologies des

IMF évoqués par Kabir et al, deux alternatifs s’exposent aux IMF malgaches dans

le domaine du mobile banking : soit utilisé le mobile banking pour les

remboursements et les collectes d’épargnes, soit agir en tant que détaillant pour

l’opérateur de téléphonie mobile.

Qu’elles soient à caractères mutualistes ou non, la loi relative à

l’activité et au contrôle des IMF à Madagascar distinguent trois niveaux

progressifs d’IMF (1à 3) à savoir : IMF 1, IMF 2 et IMF 3.

Selon le cadre règlementaire, les IMF 1 mutualiste ou non font des

opérations d’octroie de microcrédits à court et moyen terme dans la limite du

plafond fixé par instruction de l’autorité de supervision des établissements de

crédit. Elles ne peuvent pas collecter de dépôt public. Elles opèrent selon une

structure de fonctionnement et de contrôle simplifié avec un dispositif de contrôle.

Pour les IMF 2, à mutualiste ou non, elles octroient des crédits à court

et moyen terme et peuvent effectuer les opérations de dépôts d’épargne dans la

limite du plafond fixé par instruction de d l’autorité de supervision des

établissements de crédit. Les IMF 2 mutualistes ne peuvent pas collecter de dépôt

public tandis que les IMF 2 non mutualistes peuvent recevoir les fonds publics

lorsqu’elles sont constituées sous forme de société anonyme à capital fixe à

plusieurs actionnaires. Elles sont dotées d’un dispositif de contrôle interne et

externe et sont tenues de respecter les règles de gestion et les normes prudentielles

définies par l’autorité des établissements de crédit correspondant à leur niveau de

classification.

Quant aux IMF 3, mutualiste ou non, elles octroient des crédits font

des opérations d’octroie de crédit à court, moyen et long terme ainsi que les

opérations de dépôts d’épargne. Les IMF 3 mutualistes ne peuvent pas collecter

de dépôt public tandis que les IMF 3 non mutualistes peuvent recevoir les fonds

Page 91: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

91

publics lorsqu’elles sont constituées sous forme de société anonyme à capital fixe

à plusieurs actionnaires. Elles opèrent avec une structure de fonctionnement et de

contrôle développé.

Nous allons examiner à travers les paragraphes ci-après les

implications des IMF selon leurs niveau tels qu’expliqués ci-dessus :

Actuellement, A Madagascar, le mobile banking est encore dans sa

phase d’accouchement, ainsi pour les IMF 1, vu leurs structures de faible capacité

technique et leurs implantations très localisées, à ce stade elles présentent peu de

potentiel pour le développement des services de mobile banking. A tout de même,

elles peuvent s’impliquer d’une autre manière, elles peuvent devenir détaillant

d’un système de mobile banking (celui d’un opérateur mobile). Dans cet optique,

les IMF jouent le rôle de « GAB humain » en convertissant les valeurs

électroniques en espèces et inversement. Pour ces IMF, jouer le rôle de détaillant

est une excellente manière de découvrir petit à petit le fonctionnement et par

conséquent de se familiariser avec un nouveau service sans engager à des

investissements colossaux et perdre de l’argent. Ce modèle économique permet

aux IMF de se démarquer de la concurrence et de faire rentrer davantage des

liquidités dans leurs agences. En prime, grâce aux commissions, les IMF peuvent

enregistrer des revenus supplémentaires.

Généralement, cette stratégie, celle de devenir détaillant d’un système

de banque mobile est valable pour tous les IMF quelque soit leurs niveau et leurs

caractère mutualistes ou non à Madagascar. A l’instar des IMF 1, les IMF 2 et les

IMF 3 peuvent s’y aventurer car celle-ci augmente leur niveau d’aisance au

moment ou elles décident finalement de se lancer dans des services de mobile

banking pure. Au niveau international, ce modèle économique a connu des succès

au Bangladesh par le biais de l’IMF BRAC qui a fait de ces agences comme un

point de vente de détail pour les autres initiatives de mobile banking. A

Madagascar, la banque territoriale, MICROCRED BANQUE a en connu

d’expériences. Microcred Banque a conclu des partenariats avec les trois

opérateurs mobiles existants (Telma Money, Orange Money, Airtel Money) pour

devenir détaillant de ces services de mobile banking. Ainsi, dans les agences

Microcred, on peut faires la conversion des monnaies électroniques en monnaie

Page 92: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

92

fudiciaire (monnaie papier) et vice versa. En d’autres termes, les caisses

Microcred peuvent faire l’objet d’un dépôt et de retrait d’argent quelque soit

l’opérateur utilisé.

Pour les IMF de taille relativement important avec des structures ayant

des capacités techniques, c’est-à-dire les IMF 2 et les IMF 3 peuvent s’impliquer

d’une autre manière. Elles peuvent utiliser les infrastructures de mobile banking

pour faciliter les remboursements de crédit et la collecte d’épargne, comme

MPESA au début. Etant donné qu’elles peuvent effectuer les opérations de crédit

et d’épargne, les IMF 2 et les IMF 3, qu’elles soient mutualistes ou non peuvent

simplifier le remboursement et la collecte d’épargne à travers le mobile banking.

Cela permet de faire des économies de temps tant pour les IMF (notamment les

agents de crédit) que pour leurs clients.

II-2) L’analyse SWOT de l’alliance microfinance et mobile banking à

Madagascar

A) La présentation de l’analyse SWOT

L’analyse SWOT est un outil stratégique. Il combine l’étude des forces

et faiblesses d’une organisation, d’un territoire, d’un secteur, …avec celle des

opportunités et des menaces de son environnement, afin d’aider à la définition

d’une stratégie de développement.

Le but de l’analyse est de prendre en compte dans la stratégie, à la fois

les facteurs internes et externes, en maximisant les potentiels des forces et des

opportunités et en minimisant les effets des faiblesses et des menaces.

Bien qu’avant tout destinée à la planification, l’analyse SWOT peut

permettre d’identifier les axes stratégiques à mettre en place pour répondre à la

situation décrite par l’analyse.

Cet outil a l’avantage de présenter rapidement l’adéquation ou

l’inadéquation d’une stratégie à un problème. Il participe à la clarification des

idées et à l’appropriation des axes stratégiques retenus.

Page 93: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

93

B) L’identification et l’étude des quatre facteurs

- Les forces

Les forces sont les atours et les aspects positifs internes qu’on dispose

dans divers domaines, et sur lesquelles on peut s’appuyer pour la mise en œuvre.

Dans notre analyse, c’est-à-dire dans le cadre de la promotion du mobile banking

dan le monde de la microfinance en vue de stimuler l’inclusion financière, nous en

avons retenues trois à savoir :

• La croissance du nombre des abonnés et de la pénétration

mobile ;

• Les efforts des opérateurs mobiles dans développement des

services de paiement et de banque mobile ;

• Amélioration des couvertures des réseaux mobiles

• Le faible cout de service

La croissance du nombre d’abonnés et de la

pénétration mobile:

Ces dernières années, le secteur des télécommunications a connu une

évolution rapide dans les pays en développement à l’instar de Madagascar. Cette

évolution y est marquée par le dynamisme du secteur de la téléphonie mobile.

Effectivement, en 2012, le nombre des lignes pour la téléphonie fixe a été de

242 500, la téléphonie mobile a totalisé 8 778 7921 lignes raccordées. Pour la

même année, près de 9 000 000 de cartes SIM ont été vendues en 2012

(opérateurs confondus). Ce qui fait presque que la moitié de la population

malgache a un téléphone mobile. D’ailleurs pour cette année, le taux de

pénétration en téléphone mobile était de 51%. Le graphique suivant esquisse le

dynamisme du marché de la téléphonie mobile.

1 OMERT, « Présentation du secteur des télécommunications et TIC à Madagascar », Annuaire officiel de

Télécommunication, Edition 2013, p27

Page 94: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

94

Graphique n°08 : L’évolution du taux de pénétration de la téléphonie mobile (1999 à

2012)

Source : http://www.eui.com/public/topical_report.aspx?campaignid=africanbanking

Cette évolution montre une croissance exponentielle du taux de

pénétration en téléphone mobile de 1999 à 2012. Comme le graphique l’indique,

le marché de la téléphonie mobile a connu une croissance d’envergure. En 1999,

le taux de pénétration mobile est estimé à 0,63%, 10 ans plus tard (2009) celui-ci

avoisine les 33,11%. Effectivement, c’est à partir de 2007 qu’on assiste à un

développement significatif de ce marché. Si en 2006, le taux de pénétration

mobile se trouve à près de 6,40%, celui-ci fait son double en 2007 soit 12,70%.

En 2012 ce chiffre s’explose à 51%. Cette allure exponentielle de la pénétration

mobile résulte en grande partie à une meilleure couverture (cf. graphique 2) par la

baisse des prix des communications (locales, internationales), par l’arrivée des

téléphone portable ou cellulaires à bon marché. En fait, il semble indicatif de

rappeler que l’année 2007 est marquée par le lancement de Telma Mobile. Ainsi,

l’ouverture et la concurrence a généré la croissance de ce secteur.

Ce fort taux de pénétration mobile constitue en grande partie un aspect

positif pour l’intégration des exclus le tissu financer dans le sens où la plate-

0,63%0,76%1,26%1,31%1,98%2,23%3,23%6,40%

12,70%

26,28%

33,11%

39,17%

44%

51%

0,00%

10,00%

20,00%

30,00%

40,00%

50,00%

60,00%

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Pénétrationtéléphonemobile

Page 95: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

95

36

240

840

0

100

200

300

400

500

600

700

800

900

2000 2006 2009

forme du mobile banking repose pour l’essentiel sur l’utilisation du téléphone

mobile.

Amélioration des couvertures des réseaux mobiles

Contrairement aux prestataires des services bancaires et financiers, les

opérateurs de réseaux mobiles ont une couverture assez dense. L’amélioration de

la couverture est rendu possible grâce à l’accroissement des nombres des Base

Transceiver Station (BTS) ou station de transmission de base à travers la grande

ile.

Graphique n°09 : L’évolution des nombre de station de transmission de bas (BTS)

Source :http://www.eui.com/public/topical_report.aspx?campaignid=africanbanking

Sous l’impulsion de la technologie elle même et de la concurrence

entre les opérateurs de réseaux mobiles, le nombre des BTS installés depuis à

Madagascar a connu une croissance spectaculaire. En 2000 à 2009, le nombre des

BTS est passé de 36 à 240, avec une augmentation de 567% environ. Cette

évolution d’envergure se poursuive pour atteindre 840 BTS en 2009. Entre 2006 à

2009, on note une variation positive de 250%.Cette augmentation continue du

nombre de BTS se traduit en réalité par une amélioration des couvertures des

Page 96: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

96

réseaux mobiles. C’est ainsi qu’en 2012, la téléphonie mobile couvre 3451

localités à Madagascar.

Cette amélioration de la couverture nationale en termes de réseaux

mobiles représente un atout majeur pour promouvoir l’inclusion financière dans

les zones reculées, et cela par le biais du téléphone mobile.

La disponibilité des infrastructures de banque mobile

Depuis 2010, les trois opérateurs de réseaux mobiles se sont lancés

dans l’offre des services du paiement et de banque mobile. Ils investissent de sorte

que les infrastructures du mobile banking deviennent disponibles à Madagascar.

Le tableau suivant nous résume les services mobiles disponibles à Madagascar via

le téléphone mobile :

Tableau n° VIII : Les services disponibles via le téléphone mobile

CATEGORIE SERVICE PLATE-FORME OFFRANT

LE SERVICE

Transferts

Transferts domestiques Toutes les plates-formes

Réception transfert d’argent

international via Western Union

M VOLA

Paiements

Achat de crédit de consommation Toutes les plates-formes

Factures téléphoniques Toutes les plates-formes

Facture JIRAMA Toutes les plates-formes

Billetterie/ticketing Toutes les plates-formes

Contribution, ONG Toutes les plates-formes

Paiement marchands Toutes les plates-formes

Financiers

Consultation solde bancaire Airtel Money, Orange Money

Compte bancaire relié au compte

mobile

Airtel Money, Orange Money

Transfert compte bancaire vers

compte mobile et vice versa

Airtel Money, Orange Money

Source : nos propres soins. 1 OMERT, « Présentation du secteur des télécommunications et TIC à Madagascar », Annuaire officiel de

Télécommunication, Edition 2013, p27.

Page 97: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

97

L’existence des infrastructures déjà disponibles représentent un atout

majeur pour la mise en place des services financiers mobiles. Etant donné que le

développement d’un système de mobile banking s’avère couteux long, complexe

et nécessitent d’importants investissements, les IMF n’ont d’options que de

s’allier et établir des partenariats avec opérateurs de réseaux mobiles afin qu’ils

fournir les services du mobile banking.

Le faible cout de service

Etant donné que le mobile banking repose sur l’usage des

infrastructures déjà en existence, celle des opérateurs mobiles plus précisément,

les différents services qui en résultent sont généralement faibles et abordables.

En matière de tarification de ces services, les opérateurs de téléphonies

mobiles jouent un rôle déterminant. Réellement, les expériences des opérateurs

mobiles à Madagascar dans la fourniture des services du mobile money et du

mobile banking nous laissent dénicher qu’ils ont de faibles couts. A titre

d’exemple, les 03 plateformes (MVola, Orange Money, Airtel Money) offrent des

services de dépôt d’espèces gratuits. De même, pour les transferts d’argent au-

deçà de 20 000 Ar, l’Orange Money ne retient aucun frais.

C’est la raison pour laquelle, ce faible cout de ces services présente un

atout majeur pour le mobile banking.

- Les Faiblesses

Les faiblesses sont les handicaps internes décelés dans divers domaines

d’activités économiques, politiques et sociales pouvant constituer des freins à

l’adoption de ce diapositif. Ce sont :

• Insuffisance des couvertures nationales en termes d’agence

IMF ;

• La faible capacité des IMF ;

• Manque de sensibilisations au sujet du nouvel canal parmi les

utilisateurs mobiles ;

• Le problème d’ordre réglementaire.

• Le faible réseau d’agent

Page 98: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

98

Insuffisance des couvertures nationales en termes

d’agence IMF

Il n’en est pas moins vrai que comparée aux autres institutions

financières (notamment les banques) la microfinance avec ses 713 agences dans

son ensemble, a taux de pénétration élevé à Madagascar. Pourtant, la couverture

géographique des IMF demeure faible. A cela s’ajoute, le déséquilibre dans la

répartition spatiale de leurs agences. En effet, les IMF tendent à se replier dans les

zones urbaines et périurbaines. Elles ne sont présentes que rarement dans les

zones rurales alors que ce sont les ruraux qui ont un niveau d’inclusion le plus

critique.

Cette présence limitée des IMF constitue un handicap pour le mariage

entre le mobile banking et la microfinance.

Le faible réseau d’agent

Malgré l’amélioration des couvertures et de la hausse pénétration

mobile à Madagascar, les rares réseaux d’agent ne couvrent que les zones

urbaines et très peuplées. Par définition, ces réseaux d’agent servent de

l’intermédiaire pour les dépôts et les retraits permettant la convertibilité des

argents liquides et des argents électroniques. L’absence des réseaux d’agents

notamment en milieu rural présente un désavantage pour ce nouvel service.

La faible capacité des IMF à assumer les

responsabilités comme prestataires des services mobiles

A l’heure actuelle, presque les IMF ne possèdent les capacités

financières et ou l’expertise technique pour mettre en place des projets

opérationnels dans le domaine du mobile banking. En fait, offrir les services du

mobile banking impose d’énormes défis pour les IMF. Elles doivent prendre en

compte de tous les changements découlant de l’introduction de ce service comme

un nouvel canal de diffusion des services financiers. Egalement, elles doivent

investir dans un software spécifique permettant de gérer le compte bancaire

mobile lié au téléphone. Or, la plupart des IMF n’ont pas encore assez de capacité

pour pouvoir s’y investir. Ce qui va compromettre à cet effet, la position des IMF

à assurer leurs responsabilités dans le déploiement du mobile banking.

Page 99: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

99

Le manque de sensibilisations au sujet du nouvel canal

parmi les utilisateurs mobiles ;

La fourniture des informations adéquates et complètes tant à propos du

nouvel service que son utilisation constitue un élément important pour son

lancement. Elle a l’avantage de gagner la confiance des clients. Pour les clients, le

manque d’information complète risque de les induire en erreur à la fois aux stades

d’enregistrement et de transactions.

En ville, selon l’Enquête auprès de Bénéficiaires d’Antananarivo,

réalisé par InterAid en 2014 sur la connaissance du mobile banking, 54% des

bénéficiaires ont déclaré avoir connu le mobile banking. Parmi ceux, 19% ont

déclarés d’avoir déjà réalisé des transactions financières via le mobile. En milieu

rural, l’utilisation du téléphone mobile pour mener des transactions financières est

encore assez nouvel. Ces chiffres démontrent que dans, le mobile banking en tant

que nouvel canal de diffusion des services financiers, n’est pas vraiment

sensibilisé. Ce manque de sensibilisation et d’information pourrait biaiser le

développement des services financiers mobiles surtout en monde rural.

Les problèmes d’ordre règlementaire

Madagascar ne dispose pas encore des réglementations juridiques

spécifiques applicables au mobile banking, il est plutôt régi indirectement par la

loi bancaire du février 1996. En effet, les règlementations en vigueur ne

permettent ne permettent pas trop de cerner les critères à appliquer pour

déterminer qui est habilité à émettre la monnaie électronique ou à fournir des

services de paiement, à part les banques et les établissements financiers agrées.

Actuellement, le service de paiement mobile est géré par les opérateurs de réseaux

mobiles, qui ont lancé des plateformes de mobile banking. Bien que les opérateurs

de réseaux mobiles n’aient pas l’agrément bancaire et ne soient pas placés sous

l’autorité de la Banque Centrale, ils doivent établir de partenariats avec des

banques. Comme les activités de la banque partenaire son déjà régies par la loi

bancaire, les services financiers mobiles s’en régissent indirectement.

Non seulement, l’absence de règlementation spécifique et le manque

de supervision et de contrôle des activités des prestataires de services de banque

Page 100: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

100

mobile sont préjudiciables au droit des usagers mais aussi risque de compromettre

les initiatives dans le déploiement du mobile banking, notamment dans la

convergence des services des IMF avec ceux du mobile banking.

- Les opportunités

Les opportunités sont les possibilités extérieurs positives, dont on peut

éventuellement tirer parti, dans le contexte des forces et des et des faiblesses

actuelles. On en distingue :

• L’acceptation de la technologie mobile pour les utilisateurs ;

• Nouvelle technologie et l’innovation ;

• Population jeune.

L’acceptation de la technologie mobile pour clients

Cette acceptation de la technologie par les clients facilite la mise en

place d’une plateforme mobile banking dan le monde IMF.

La nouvelle technologie et l’innovation ;

Selon Michel Levy1, l’ouverture de l’entreprise par la multiplication

des opportunités d’alliance et de partenariats entre les entreprises, qui peuvent

développer les fonctionnements en réseaux pour réduire leurs coûts de

transactions, développer des stratégies commune d’économie d’échelle ou faires

face à des investissements en R&D importants constitue l’une des ruptures

technologies constatés dans le secteur des TIC. Ces dernières sont susceptibles de

donner naissance à une nouvelle forme d’économie : l’économie de la

coopération.

Dans le cadre de notre étude, les innovations technologiques donnent

des opportunités pour les opérateurs de réseau mobiles et pour les IMF de s’allier

et de se coopérer ensemble en établissant des partenariats pour développer le

mobile banking, tout en tirant parti.

1 MAURICE Levy, JOUYET JEAN-PIERRE, « L’économie de l’immatériel, la croissance de demain », Rapport

de la commission sur l’économie de l’immatériel, 2006, 184p.

Page 101: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

101

Population jeune

La population malgache est caractérisée par sa très grande jeunesse. La

forme de la pyramide des âges à base large et d’hauteur très enfilé (forme

triangulaire) nous laisser affirmer qu’il s’agit d’une population très jeune.

Cette caractéristique de la population présente une opportunité aux

déploiements du mobile banking dans le sens où les jeunes peuvent s’adapter

facilement aux conditions nouvelles créées par le développement. Selon le

démographe français Alfred Sauvy, une population à population jeune s’adapte

aux changements et à l’innovation.

- Les menaces

Les menaces sont les problèmes, les limitations extérieures

susceptibles d’entraver ou de limiter le développement.

Le faible niveau d’alphabétisation (éducation

financière) et de connaissance de la langue technologique ;

Le niveau d’alphabétisation constitue un autre paramètre à étudier en

matière de banque mobile. A Madagascar, si dans les zones urbaines, on note un

amélioration du taux d’alphabétisation, il reste d’importants efforts en milieu

rural. Etant donné que le mobile banking est une démarche novatrice qui s’appui

sur les technologies mobiles, le téléphone mobile en l’occurrence, le faible niveau

d’alphabétisation combiné avec le faible éducation financière et le faible niveau

de connaissance en langue technologique risque de plomber les opérations.

Difficultés liées à la connexion (réseau instable)

Techniquement, la connexion est le moteur de fonctionnement des

services financiers délivrés par le téléphone mobile. Pourtant, la technique à ses

caprices, il est probable que dans certaines zones, des instabilités voire des

coupures de réseaux communicationnels surviennent. A ce moment, toutes les

activités du service sont bloquées. Donc, aucune transaction de transfert ni de

retrait ni de dépôt est effectuée.

Page 102: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

102

Le blanchiment d’argent

Selon la CNUCED « Les termes « blanchissement d’argent » se

réfèrent aux méthodes utilisées pour dissimuler l’argent acquis de manière

illégale, le réinvestir dans des activités légales avent de le réintroduire dans les

circuits financiers. Le processus de blanchiment a pour but d’empêcher les

autorités de retracer les mouvements et les revenus provenant de fonds illégaux et

de remonter jusqu’à l’activité criminelle qui est à l’origine de leur acquisition »1.

Faute de cadre règlementaire, les criminels peuvent utiliser facilement le mobile

banking pour un blanchiment d’argent, ce qui est au préjudice du service lui

même.

« Le SAMIFIN ou Service de Renseignements Financiers évoque que

Madagascar ne dispose pas encore de cadre législatif régissant le commerce en

ligne dont le paiement via le mobile banking. Cependant, ce nouveau système de

paiement constitue un moyen facilement accessible pour le blanchiment des

capitaux […] L’an dernier, 3 892 opérations cash n’ont pas été justifiées au

niveau de la banque primaire concernée alors que le volume de chaque opération

dépasse ce seuil réglementaire de 10 millions d’Ariary. Ce qui revient au montant

total des opérations suspectes de blanchiment de capitaux de plus de 120

milliards d’Ariary »2.

Problème infrastructure

A Madagascar, les problèmes d’infrastructure de base notamment de

l’électricité peuvent empêcher le décollage du mobile banking et son plein

expansion surtout dans le monde rurale. En effet, ayant basé sur les TIC, pour

pouvoir disposer le service à tout moment, il est nécessaire d’avoir accès à une

source d’électricité, ce qui est rare dans le milieu rural.

1 ONU, « Les services monétaires par téléphone mobile : A l’appui de développement de l’activité économique

dans la Communauté d4Afrique de l’Est », Etude comparatives des plates-formes et réglementations actuelles,

Conférence de Nations-Unies sur le Commerce et le développement, Décembre 2013, 36p 2 http://www.midi-madagasikara.mg/economie/2014/09/11samifin-balnchimment-d’argent-120-mil

Page 103: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

103

C) La synthèse et la mise en relation des facteurs

Après avoir identifié et étudié tous les facteurs de l’analyse : forces,

faiblesses, opportunités et menaces de l’analyse SWOT, nous sommes arrivés à

établir la grille ou tableau SWOT suivant :

Tableau n° IX : Le tableau SWOT de l’alliance microfinance et mobile banking

FORCES FAIBLESSES

- La croissance du nombre des

abonnés et de la pénétration mobile ;

- La disponibilité des infrastructures

de banque mobile ;

- L’amélioration des couvertures des

réseaux mobiles

- Le faible cout de service

- L’insuffisance des couvertures

nationales en termes d’agence

IMF ;

- La faible capacité des IMF ;

- Le manque de sensibilisations au

sujet du nouvel canal parmi les

utilisateurs mobiles ;

- Les problèmes d’ordre

règlementaires ;

- Le faible réseau d’agent.

OPPORTUNITES MENACES

- L’acceptation de la technologie

mobile pour les utilisateurs ;

- La nouvelle technologie et

l’innovation

- Une population jeune

- Le faible niveau d’alphabétisation

et de connaissance de la langue

technologique (éducation

financière) ;

- Le problème infrastructure ;

- Le blanchiment d’argent.

Source : nos propres soins.

Il s’agit de voir comment tirer profit de la situation au mieux. Cette

étape consiste à explorer les différentes questions suivantes :

Page 104: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

104

- Comment utiliser les forces pour tirer profit des opportunités ?

- Comment corriger les faiblesses en tirant profit des

opportunités ?

- Comment maximiser les forces pour faire face aux menaces ?

- Comment combattre les faiblesses pour surmonter les

menaces ?

Ainsi les différentes questions qui découlent de l’analyse SWOT sont :

o Comment accroitre la capacité des IMF pour tirer profit de la

croissance de pénétration mobile ?

o Comment accroitre la capacité des IMF pour profiter de la

présence des infrastructures mobile banking ?

o Comment la faiblesse du coût de ce service permet d’accroitre

la capacité des IMF ?

o Comment étendre la couverture des agences IMF pour pouvoir

offrir des services à faible coût ?

o Comment tirer profit de l’amélioration des couvertures

nationales pour accroitre les réseaux d’agent ?

o Comment résoudre les problèmes d’infrastructures pour

accroitre les réseaux d’agent ?

o Comment accroitre les réseaux d’agents pour tirer parti de la

croissance des abonnés du téléphone mobile ?

o Comment améliorer la réglementation pour profiter de

l’existence des infrastructures mobile banking ?

o Comment augmenter la capacité des IMF pour tirer parti de

l’amélioration des couvertures des réseaux mobiles ?

o Comment sensibiliser le les offres du mobile banking à travers

l’amélioration de la couverture des réseaux mobiles ?

o Comment la croissance de la pénétration mobile pourrait

faciliter la sensibilisation des offres du mobile banking ?

o Quelles réglementations faut-il adopter pour éviter les

blanchiments d’argent ?

o Comment accroitre les infrastructures de base pour faciliter

l’installation des IMF dans les zones rurales ?

Page 105: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

105

o Comment accroitre la capacité des IMF pour tirer profit de la

nouvelle technologie ?

o Comment améliorer le niveau d’alphabétisation pour faciliter la

sensibilisation des services financiers mobiles ?

o Comment la nouvelle technologie pourrait accroitre la capacité

des IMF ?

o Comment nouvelle technologie permet de faciliter la

sensibilisation des services du mobile banking ?

o Comment accroitre le niveau d’alphabétisation pour tirer profit

de la nouvelle technologie ?

o Comment réduire les blanchissements d’argent pour assurer le

développement des services de paiements et de banque

mobile ?

o Comment les réglementations permettent de profiter au

nouvelle technologie et l’innovation ?

o Comment les règlementations sont profitables aux

infrastructures de banque mobile ?

Etant un outil d’analyse stratégique, l’analyse SWOT permet de définir

des axes stratégiques auxquels on peut s’appuyer pour le développement de la

plate-forme mobile banking. Dans notre analyse, il s’agit notamment :

- La réglementation ;

- La capacité des IMF ;

- La sensibilisation au sujet du mobile banking ;

- Les réseaux d’agents ;

- Education financière.

II-3) L’expérience Kenyane dans la promotion de l’inclusion financière via le

mobile banking

La première expérience du mobile banking en Afrique remontait en

2003 avec le service Celpay déployé par Celtel en Zambie et en République

Démocratique de Congo. En 2005, en Afrique du Sud, les banques ont lancés des

initiatives pur offrir des services du mobile banking. Mais c’est au Kenya qu’on

assiste au premier résultat probant d’une solution du mobile banking.

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106

Mise au point par Vodafone et commercialisée à-partir de 06 Mars

2007 par son filiale kenyane, Safaricom, M-PESA est un système de paiement

électroniques et réserve de valeur (les transactions sont plafonnées à 500 dollars),

accessible à-partir d’un téléphone mobile ordinaire.

Figure n°13 : Le M-PESA au Kenya

Source :http://www.search.ask.com/search?&apn_dtid=%5EBND101%5EYY%5EMG&d=53

9-118&shad=s_0048&atb=sysid%3D539%3Aappid%3D118%3Auid%3D55b59

Le M-PESA est un symbole de la révolution technologique dans

l’univers de transferts et du paiement par mobile. Grâce à lui, le Kenya est

considéré comme le précurseur dans le domaine de l’inclusion financière selon

New América Foundation dans son étude « Saving for the poor in kenyan ». Il

donne de loin la scène internationale du mobile banking.

Au début, M-PESA est conçu pour envoyer et recevoir des paiements

de faible montant par le biais d’un téléphone portable. Au fil du temps, des

utilisations toujours plus innovantes ont vu le jour, comme le paiement des frais

divers (frais de scolarité,…) le paiement des factures (supermarchés, ticketing…),

les prêts sociaux et la collecte de fonds ou encore la gestion et le contrôle virtuels

des comptes. Le service M-PESA inclut aussi la possibilité d’envoyer de l’argent

via Western Union dans 45 pays. Plus récemment, Safaricom a lancé un

partenariat avec Equity Bank, le concept d’un compte en banque rémunéré appelé

M-KESHO. Il s’agit d’une carte de crédit prépayé avec laquelle il est possible de

déposer et retirer de l’argent par téléphone portable.

Page 107: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

107

Enfin, le M-PESA est en train de révolutionner le quotidien des IMF. Il

permet d’aider les Institutions de Microfinance (IMF) à rationaliser leurs

opérations. En effet, comme le coût des transferts d’argent est réduit, les IMF

peuvent offrir des taux d’emprunt plus compétitifs à leurs utilisateurs.

Depuis son lancement, 75% des adultes ont accès aux systèmes

financiers en 2010 contre 20% en 2006 (voir illustration ci-dessous). En début de

2013, M-PESA représente plus de 16 millions d’utilisateurs actifs et 650 millions

de transactions par mois.

Selon le rapport du PHB Development,1 les recettes de réussite du

Kenya dans son processus d’inclusion financière sont essentiellement dues à :

• Un cadre règlementaire encourageant ;

• Une position de leader ;

• Un effort de communication médias important, centré sur le

slogan « Send Money Home » ;

• Déploiement d’un réseau de distribution dense et de proximité

pour être au plus prêts des clients (500 000 agences) ;

• Cout de service relativement faible.

Cette expérience kenyane basée sur le modèle non bancaire ou Non-

Bank-led model montre que le recours à la technologie mobile permet à

d’importants groupes de populations pauvres dépourvues de services bancaires

d’accéder aux services financiers. Elle met en évidence la nécessité de disposer

d’une plate –forme de transactions aux besoins de paiement des clients à faible

revenu.

Par ailleurs, en Afghanistan, bien qu’il soit un pays de guerre, le M-

PAISA un partenaire entre Roshan et First MicroFinance Bank a connu également

de beaux succès. Selon les études de Samir Satchu dans « Le rôle de la téléphonie

sans fil et de la banque mobile dans la reconstruction de l’Afghanistan » ont

montré que le M- PAISA a facilité l’accès de milliers de personnes au

microcrédit, suite à. Plus de 2500 personnes ayant souscrits au microcrédit et

rembourse leurs emprunts sans avoir à parcourir de longues distance.

1 SALMON Kurt, « Mobile paiement... Une révolution venue du « Sud »!Enjeux et perspectives du

développement du m-paiement », Fowards Financial Inclusion, PHB Development, 2011, p42.

Page 108: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

108

Dans ce chapitre, nous avons vu que deux contextes majeurs offrent

des perspectives pour le développement du mobile banking à Madagascar : le taux

de pénétration mobile élevé et le taux de bancarisation faible. L’analyse de ces

deux éléments clés montre qu’il existe des marges de développement important

pour les services de mobile banking. Dans le domaine du mobile banking, étant

donné que les infrastructures de banque mobile existent déjà grâce aux efforts des

opérateurs de réseaux mobiles, deux stratégies s’offrent aux IMF qui veulent se

lancer dans le domaine : détaillant des services de mobile banking ou utilisé le

mobile banking comme moyen ce remboursement et de décaissement. L’analyse

SWOT de l’alliance entre mobile banking et microfinance, indiquent que

plusieurs encore à déployés notamment : le cadre réglementaire, les réseaux

d’agents, la capacité des IMF, l’éducation financière.

Page 109: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

109

CLONCLUSION

En dépit de la dichotomie entre les variables réelles et les variables

financières telle que prétendent les théoriciens traditionnels dans l’économie, les

services financiers sont indispensables pour mener une vie normale, dans une

société évoluant. La fourniture des services financiers à des prix abordables

constitue non seulement un catalyseur de la croissance économique mais aussi un

facteur de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Joseph Schumpeter a fait

du banquier et de l’intermédiaire financier comme parmi les moteurs de la

croissance économique, en encourageant l’innovation technologique et

l’accumulation du capital.

Dans les pays en développement, malgré les campagnes de

sensibilisations lancées par les communautés internationales depuis 2003

concernant le rôle clé des services financiers accessibles à tous, et ce via la

microfinance et les microcrédits, la majorité de la population demeure exclue du

système financier. Dans le contexte actuel de Madagascar, le niveau d’inclusion

financière est trop faible, les femmes, les démunis, le milieu rural, les moins

instruits restent en marge des services financiers. D’où l’intérêt de renforcer les

premières expériences de mobile banking dont les résultats sont encore modestes.

Rappelons que le mobiles banking est une finance novatrice illustrant

l’adaptation des services financiers au monde de la nouvelle technologie, le

téléphone mobile en l’occurrence. Qu’il soit modèle bancaire ou modèle non

bancaire, le mobile banking englobe une vaste gamme de produits et de services à

distance en profitant de l’infrastructure technologique déjà mise en place. Pour ces

abonnés, le mobile banking offre de multitude de services qu’on peut regrouper en

quatre grands usages à savoir : les services de transfert, les services de dépôts, les

services de paiement et les services d’de communication et d’information

financière. Ces services peuvent être véhiculés à travers quatre principaux canaux

de transmissions (SMS, USSD, STK, WAP), dont le choix d’utilisation résulte en

partie d’un arbitrage entre facilité d’usage, déploiement, sécurité et évolutivité.

En desserrant les contraintes, en abolissant les distances et en donnant

de nouvelles opportunités, le mobile banking constitue un levier formidable de

Page 110: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

110

promouvoir la bancarisation car grâce au téléphone mobile, il devient plus facile

et moins coûteux pour les exclus d’avoir accès aux services financiers. Au Kenya,

la plateforme MPESA a facilité l’accès des millions d’individus au système de

financiers. C’est la raison pour laquelle que le mobile banking est l’application

reine pour lutter contre l’exclusion financière. En passant par une meilleure

inclusion financière, avec le mobile banking, l’Afrique Sub-saharien dont

Madagascar fait partie entre dans une nouvelle ère de la croissance économique.

L’étude menée tout au long de ce travail, consiste à examiner dans quel

sens le mariage entre la microfinance et les TIC (téléphones mobiles) pourrait

révolutionner l’accès aux services financiers à Madagascar. Explicitement, il

s’agit d’explorer non seulement les divers rôles que peuvent jouer les IMF mais

aussi, les avantages potentiels que IMF et leurs clients s’attendent à poursuive le

mobile banking. De ces explorations, il en ressort qu’à Madagascar, les

infrastructures de banque mobile sont presque disponible grâce aux efforts

déployés par les opérateurs de réseaux mobiles. Dans ce cas, deux stratégies

s’offrent aux IMF soit agir en tant que détaillant pour l’opérateur de téléphonie

mobile, soit utilisé le mobile banking pour les remboursements et les collectes

d’épargnes. La première option semble plus pratique pour les IMF de petite taille.

Néanmoins, elle est valable pour tous les IMF quelque soit leurs niveaux. Les

IMF y pourraient enregistrer des revenus supplémentaires grâce aux commissions

mais pourraient également familiariser déjà ses clients avec les services mobiles.

Quant à la seconde stratégie, elle a avantage d’accroitre les commodités des

clients et de réduire certains coûts pour les IMF (coût d’installations, coût

d’opérations) notamment pour les agents de crédit (réduction des coûts de

déplacement). De ces deux options, nous sommes arrivés à la conclusion qu’à

Madagascar, à ce stade de prémices, le mobile banking revêt un intérêt pour les

IMF pour son caractère additif plutôt que transformationnel. C’est à dire que ce

qui est visé à travers la mise en place de ces services de mobile banking c’est

davantage d’accroître la qualité du service à la clientèle actuelle, plutôt que de

chercher à toucher de nouveaux segments de clientèle. Dans tous les cas, et à ce

stade du développement des services Mobile Banking pour la Microfinance, les

stratégies marketing des IMF (produits offerts et clientèle visée, mode

Page 111: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

111

d’intermédiation) ne sont pas modifiées par l’introduction des services mobile

banking, mais plutôt confortées.

Des politiques intelligentes peuvent jour un rôle décisif dans le

développement du mobile banking, mais les vides au niveau réglementaire

peuvent empêcher de démarrer et devenir profitables. Ainsi, pour que le mobile

banking puisse démarrer, l’adoption d’un cadre réglementaire efficace et la

protection des consommateurs, sans freiner l’innovation constitue sont des grands

défis. Les réglementations doivent être adaptées aux contextes locaux pour

pouvoir que les différents acteurs puissent tirer parti du mobile banking. Aux

endroits des acteurs, surtout les opérateurs de réseaux mobiles, la construction

d’un réseau d’agent étendue et solide est sine qua non dans la mesure où il assure

en même temps les sensibilisations des services afin d’établir la confiance des

clients. Le faible taux d’alphabétisation combiné avec un faible niveau de

connaissance en langage technologique risque de plomber et par conséquent, de

biaiser le développement des plateformes. De ce fait, tout projet de mobile

banking, doit prévoir un volet d’éducation financière. Cette dernière a comme

objectif de pousser les populations à faire confiance à cette technologie pour faire

leurs opérations d’épargne, de remboursement ou de décaissement des crédits.

Actuellement, face à l’explosion de l’utilisation du téléphone mobile et

aux tendances actuelles qui caractérisent Madagascar : une population jeune,

chômage et emploi, genre, insécurité, le mariage entre la microfinance et le

mobile banking se révèle comme une perspective heureuse pour promouvoir

l’inclusion financière. Ce sont la microfinance et le mobile Banking qui répondent

complètement aux cinq normes prudentielles de la finance inclusive telles que :

l’accessibilité, la rapidité, la confiance, le coût et la commodité. Dès lors, nous

pouvons dire que le mobile banking est un service « adaptés » aux populations car

leur offre, leur structure et leur coût ne posent pas trop de difficultés d’accès et/ou

d’utilisation au client.

En guise de conclusion, la bancarisation des populations est un des

préalables au développement, mettre en place des services financiers accessibles à

tous à des coûts raisonnables est essentiel pour s’attaquer aux problèmes de la

réduction de la pauvreté et stimuler la croissance potentielle de Madagascar. Les

services financiers mobiles y jouent un rôle déterminant en permettant des

Page 112: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

112

démarches plus inclusives. Dans cette optique, pour que le mobile banking exerce

son plein effet sur l’inclusion financière, l’Etat doit mettre en œuvre un

environnement propice à son développement, notamment en matière

réglementaire par l’adoption des législations relatives au commerce en ligne dont

le paiement via le mobile banking.

Page 113: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

113

BIBLIOGRAPHIE

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Page 117: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

117

ANNEXES

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ANNEXE I

La microfinance en chiffre

Période 2008 2009 2010 2011 2012 2013

Nombre IMF

agréées 16 27 26 29 31 31

Nombre de points de

services 638 652 700 738 785 820

Taux de pénétration 13,7 15,8 17,5 19,5 22,69 24,61

Nombre de

membres et/ou

clients

522774 929302 733864 836375 984683 1098075

Femmes membres

et/ou clients 43.06 45.35 46.41 45.02 45.92 47.03

Encours d'épargne

et/ou de dépôts 72943 91050 136443 193096 233530 309434

Encours de crédit 119871 145174 177868 244576 314791 387683

Source : www.madamicrofinance.mg/index.php/chiffres-cles/statistiques.html

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119

ANNEXE II

Madagascar : les Objectifs du Millénaire pour le Développement

Objectif 1. Eradiquer la pauvreté extrême et la faim

Objectif 2. Assurer l’éducation primaire pour tous

Objectif 3. Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes

Objectif 4. Réduire la mortalité infantile

Objectif 5. Améliorer la santé maternelle

Objectif 6. Combattre le VIH/SIDA, le paludisme et d’autres maladies

Objectif 7. Assurer un environnement durable

Objectif 8. Mettre en place un partenariat mondial pour le développement

Source : www.banquemondiale.org

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120

ANNEXE III :

Le cadre juridique applicable au mobile banking

Réglementation en vigueur Implications

Opération de dépôt Art. 4, 17 - Loi No 95-030

relative à l’activité et au

contrôle des établissements

de crédit (Loi Bancaire)

Art. 14 à 17 Loi No 2005

relative à l'activité et au

contrôle des institutions de

microfinance (Loi IMF)

Art. 4 et 7 du Décret 2007-

013 portant fixation du

capital minimum des

établissements de crédit

Les Banques et les IMF 2

(constituées en Société

Anonyme dotée d’un capital

minimum de 200 Millions

MGA et incluant plusieurs

actionnaires) et 3 non

mutualistes sont les seuls

habilités à collecter des fonds

du public. La CSBF peut

requérir des montants

supérieurs.

Transfert d’argent Art. 6 -Loi No 95-030 - Loi

Bancaire

Les Banques sont les seuls

habilités à effectuer des

transferts de fonds.

Les IMF

Emission et gestion de

monnaie électronique

Art. 3 et 6 -Loi No 95-030 -

Loi Bancaire

Les Banques sont les seuls

habilités à émettre et gérer

des instruments de paiement.

Distributeurs/

détaillants

Art. 62-63 Loi No 95-030 -

Loi Bancaire

Les établissements de crédit

peuvent mandater des

intermédiaires en opérations

de banque (IOB) pour

exercer certaines activités.

Les dépôts doivent être

assortis de garanties

financières.

LAB/CFT

Loi No. 2004-20 du 8 juillet

2004 sur le blanchiment, le

dépistage, la confiscation et

la coopération internationale

en matière du produit du

crime.

Instruction No 006/2007

relative a la prévention et a la

lutte contre le blanchiment

S’applique aux

établissements de crédit,

institutions financières

(IMF), IOB, bureaux de

change et toute personne

conseillant sur opérations de

dépôt, mouvement de

capitaux etc.

Mise en place organisation et

procédures internes

Page 121: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

121

des capitaux et la

financement du terrorisme

LAB/CFT appropriées

KYC requise: production

document d’identité avec

photo pour transactions ˃ 3

millions MGA

Télécommunications Art. 16 Loi No 2005-023 du

17 octobre 2005 portant

réforme institutionnelle du

secteur des

télécommunications

Les OTM peuvent fournir

des services à valeur ajoutée

sous réserve du respect des

règles de concurrence, de

l’établissement de comptes

financiers séparés pour

chaque service et la

fourniture des informations à

l’ARTEC

Protection des données

privées

Art. 27 (k) Décret N°2006-

213 Instituant l’autorité de

Régulation des Technologies

de Communication de

Madagascar (ARTEC)

L’ARTEC est chargée de

protéger les intérêts des

consommateurs et des

citoyens en tant qu’usagers

individuels, professionnels,

collectifs et résidentiels des

services de

télécommunications et TIC et

de ceux de I’E-gouvernance..

Banque Centrale CSBF Loi n° 94-004 du 14 juin

1994 portant Statut de la

Banque Centrale de

Madagascar.

Art. 35 No 95-030 Loi

Bancaire

Accorde licence et agrément

aux établissements de crédit,

IMF et IOB.

Contrôle les activités des

établissements de crédit.

Définir les normes

prudentielles.

Autorité de

Télécommunication

ARTEC

Décret N°2006-213

Instituant l’autorité de

Régulation des Technologies

de Communication de

Madagascar (ARTEC).

Décret No 2010- 0937 du 29

novembre 2010

Octroyer les licences et

établir les cahiers des charges

y relatifs, de recevoir les

déclarations, et de délivrer

les agréments des terminaux;

Etudier, et émettre

proposition visant à définir, à

compléter ou à modifier le

cadre juridique ou

économique dans lequel

s’exercent les activités

télécommunications et TIC

Assurer la concurrence entre

les opérateurs

Il existe cependant quelques

interrogations quant au statut

Page 122: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

122

actuel et le rôle de l’OMERT

qui aurait dû être remplacé

par l’ARTEC.

SAMIFIN Décret No 2007-510 portant

création, organisation et

fonctionnement du service

des renseignements

financiers

Réception et traitement de la

déclaration des transactions

frauduleuses

Transmission d’informations

au CSFB pour sanctionner

les établissements

contrevenant aux règles

LAB/CFT

Page 123: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

123

ANNEXE IV

Les déterminants de la pauvreté subjective

Source : EMICOV, 2006

Les besoins considérés comme vitaux par plus de 75 % de la population sont :

- – pouvoir se soigner quand on est malade ;

- – avoir un logement (en tant que locataire ou propriétaire) ;

- – pouvoir envoyer ses enfants à l’école ;

- – avoir un travail stable et durable ;

- – avoir accès à l’eau ;

- – avoir accès à l’électricité.

- Lorsqu’on considère les items que plus de 65 % de la population estiment

indispensables, d’autres besoins s’ajoutent à la liste précédente à savoir :

- – avoir un poste radio ;

- – pouvoir s’occuper de son corps (savons, coiffures, etc.) ;

- – avoir un moyen de transport personnel ;

- – prendre 3 trois repas quotidiens ;

- – pouvoir acheter un poste télévision.

Page 124: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

124

ANNEXE V

Les indicateurs du développement humain (2014)

TRES HAUT HAUT BAS TRES BAS

Norvège

Australie

Pays-Bas

Etats-Unis

Allemagne

Nouvelle Zélande

Canada

Singapour

Danemark

Hong Kong

Coré du sud

Japon

France

Belgique

Italie

Espagne

Cuba

Argentine

Bahamas

Roumanie

Libbie

Russie

Bulgarie

Maurice

Venezuela

Turquie

Mexico

Seychelles

Sri Lanka

Iran

Thaïlande

Tunisie

Chine

Algérie

Jamaïcain

Colombie

Maldives

Palestine

Indonésie

Egypt.

Paraguay

Gabon

Philippines

Afrique du Sud

Irak

Viêt-Nam

Honduras

Nicaragua

Indiça

Cambodge

Ghana

Congo

Zambie

Bangladesh

Pakistan

Kenya

Angola

Cameron

Nigeria

Yémen

Madagascar

Comores Tanzanie

Sénégal

Bénin

Soudan

Togo

Haïti

Cote d’Ivoire

Ethiopie

Mozambique

Sierra Leone

Niger

Source : CORNIER Julien, « En Afrique, la Tunisie au premier rang, le Niger au dernier »,

Niveau (et qualité de vie) ? Développement Humain ?, 2015, 1-2p.

Page 125: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

125

LISTE DE FIGURES

FIGURE N°01 : La dualité des objectifs de la microfinance .............................................. 22

FIGURE N°02 : Les services de la microfinance ................................................................. 24

FIGURE N°03 : Les services financiers de la microfinance ............................................... 27

FIGURE N°04 : Les deux approches en microfinance ....................................................... 29

FIGURE N°05 : Les facettes de l’inclusion financiere ........................................................ 35

FIGURE N°06 : Les différentes notions du mobiles banking ............................................ 40

FIGURE N°07 : La capture d’ecran d’une d’utilisation d’un orange money par ussd .. 46

FIGURE N°08 : Les produits financiers du mobile banking ............................................. 50

FIGURE N°09 : Les tic et le développement general .......................................................... 55

FIGURE N°10 : L’historique de la microfinance ................................................................ 69

FIGURE N°11 : La capture d’ecran d’une application orange money madagascar. ...... 84

FIGURE N°12 : La typologie des IMF dans le domaine de banque mobile ..................... 88

FIGURE N°13 : Le M-PESA au Kenya ............................................................................. 106

Page 126: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

126

LISTE DES GRAPHIQUES

GRAPHIQUE N°01 : Taux de bancarisation en Afrique Sub-Saharienne ........................ 65

GRAPHIQUE N°02 : Crédit à court, moyen et long terme ................................................... 66

GRAPHIQUE N°03 : L’2volution des agences des IMF (1996-2008).................................. 74

GRAPHIQUE N°04 : Répartition des clients membres selon le sexe .................................. 75

GRAPHIQUE N°05 : L’évolution des encours de crédit et d’épargne ............................... 75

GRAPHIQUE N°06 : La comparaison régionale de la finance inclusive ........................... 77

GRAPHIQUE N°07 : Le comparatif du taux de pénétration mobile et bancaire (2012) 80

GRAPHIQUE N°08 : L’évolution du taux de pénétration de la téléphonie mobile

(1999-2012) ....................................................................................................................................... 94

GRAPHIQUE N°09 : L’évolution des nombre de Station de Transmission de Base ..... 95

Page 127: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

127

LISTE DES TABLEAUX

TABLEAU N°I: Les comparatifs des modèles du mobile banking ................................... 44

TABLEAU N°II : Les technologies utilisées en mobile banking ........................................ 47

TABLEAU N° III : Les canaux de transmission des services du mobile banking ........... 48

TABLEAU N° IV : Les services financiers du mobile banking ......................................... 49

TABLEAU N° V : L’évolution de l’indice de pauvreté ( %) .............................................. 61

TABLEAU N° VI : Le taux de pénétration des imf de 2008 a 2013 ( %).......................... 73

TABLEAU N VII : Le comparatif des operateurs mobile en matiere du mobile

banking .................................................................................................................................... 85

TABLEAU N° VIII : Les services disponibles via le téléphone mobile ............................. 96

TABLEAU N° IX : Le tableau SWOT de l’alliance microfinance et mobile banking... 103

Page 128: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

128

TABLES DES MATIERES

REMERCIEMENTS ................................................................................................................ 3

LISTE DES ABREVIATIONS, DES SIGLES ET DES ACRONYMES ............................ 4

GLOSSAIRE ............................................................................................................................. 6

INTRODUCTION .................................................................................................................... 8

PREMIERE PARTIE : LES CONCEPTS THEORIQUES SUR LA MICROFINANCE

ET LE MOBILE BANKING ................................................................................................ 12

CHAPITRE I : LES CONCEPTS THEORIQUES SUR LA MICROFINANCE ET LA

FINANCE INCLUSIVE ........................................................................................................ 14

SECTION I : LE CONCEPT DE LA MICROFINANCE .................................................. 14

I-1) Les origines de la microfinance ...................................................................................... 14

I-2) Les concepts et les objectifs ............................................................................................ 16

A) La Microfinance ............................................................................................................ 16

B) L’Institution de la MicroFinance (IMF) ........................................................................ 19

C) Les objectifs de la microfinance .................................................................................... 21

I-3) Les produits d’une IMF .................................................................................................. 24

I-4) La microfinance à travers la théorie d’agence et de l’information (la relation de

crédit à la relation d’agence) ................................................................................................. 29

SECTION II : LE CONCEPT DE LA FINANCE INCLUSIVE ....................................... 32

II-1) Les éléments définitionnels ........................................................................................... 32

II-2) Les aspects de l‘inclusion financière ............................................................................ 34

II-3) Le rôle de la Finance Inclusive dans l‘économie ......................................................... 36

Page 129: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

129

CHAPITRE II : LES CONCEPTS THEORIQUES SUR LE MOBILE BANKING ...... 39

SECTION I : LES APPROCHES CONCEPTUELLES .................................................... 39

I-1) La présentation et la conceptualisation ......................................................................... 39

A) Les concepts et les objectifs .......................................................................................... 39

B) Les aspects du mobile banking ...................................................................................... 42

C) La catégorisation du mobile banking ............................................................................ 43

I-2) Les technologies mobiles utilisées en mobile banking.................................................. 45

I-3) Les principaux produits du Mobile Banking ................................................................ 48

SECTION II : LES CONTOURS THEORIQUES SUR LE MOBILE BANKING ....... 50

II-1) Le Mobile Banking et l’inclusion financière ............................................................... 50

II-2) Le Mobile banking et le développement économique ................................................ 54

DEUXIEME PARTIE : L’ANALYSE DE L’ADAPTABILITE DU MOBILE BANKING

DANS LE SECTEUR DE LA MICROFINANCE .............................................................. 58

CHAPITRE III : LA MICROFINANCE ET LA FINANCE INCLUSIVE LA

MADAGASCAR ..................................................................................................................... 60

SECTION I : LES CONTEXTES SOCIO-ECONOMIQUES ET FINANCIERS .......... 60

I-1) La situation socio-économique ....................................................................................... 60

A) La démographie et l’emploi .......................................................................................... 60

B) La pauvreté et la vulnérabilité ....................................................................................... 61

C) Les conditions de vie des ménages et le bien-être ........................................................ 62

I-2) Le panorama du système financier et le paysage bancaire ......................................... 64

I-3) La finance informelle ...................................................................................................... 67

Page 130: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

130

SECTION II : LES SYSTEMES FINANCIERS DECENTRALISES : LE

DIAGNOSTIQUE DU SECTEUR DE LA MICROFINANCE ET DE LA FINANCE

INCLUSIVE ............................................................................................................................ 68

II-1) Historique de la microfinance malgache ..................................................................... 68

II-2) Le cadre légale et institutionnel de la microfinance ................................................... 71

II-3) L’évolution récente du secteur de la microfinance ..................................................... 73

II-4) La cartographie de la finance inclusive ....................................................................... 76

CHAPITRE IV : ANALYSE DE L’ADAPTABILITE DU MOBILE BANKING EN

MICROFINANCE ................................................................................................................. 78

SECTION I : LES ETATS DES LIEUX DU MOBILE BANKING A MADAGASCAR 78

I-1) Le cadre juridique et règlementaire applicable au mobile banking .......................... 78

I-2) Le cadre contextuel ......................................................................................................... 80

I-3) Les offres en matière du mobile banking ..................................................................... 81

A) Telma Money : MVola .................................................................................................. 81

B) Airtel Madagascar : Airtel Money ................................................................................ 82

C) Orange Money Madagascar : Orange Money ............................................................... 82

SECTION II : L’ANALYSE DES ROLES DES IMF DANS LE DOMAINE DU

MOBILE BANKING FACE AUX CONTEXTES DU PAYS ............................................ 86

II-1) La complémentarité des IMF et du mobile banking .................................................. 86

A) Les intérêts du secteur de la microfinance pour le mobile banking .............................. 86

B) La typologie des IMF définie par Kabir et al ................................................................ 88

C) La place des IMF selon leurs niveaux en matière de mobile banking .......................... 89

II-2) L’analyse SWOT de l’alliance microfinance et mobile banking à Madagascar ...... 92

A) La présentation de l’analyse SWOT .............................................................................. 92

B) L’identification et l’étude des quatre facteurs ............................................................... 93

C) La synthèse et la mise en relation des facteurs-- ......................................................... 103

Page 131: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

131

II-3) L’expérience Kenyane dans la promotion de l’inclusion financière via le mobile

banking .................................................................................................................................. 105

CLONCLUSION .................................................................................................................. 109

BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................... 113

ANNEXES ............................................................................................................................. 117

ANNEXE I ............................................................................................................................ 118

ANNEXE II ........................................................................................................................... 119

ANNEXE III : ....................................................................................................................... 120

ANNEXE IV .......................................................................................................................... 123

ANNEXE V ........................................................................................................................... 124

LISTE DE FIGURES ........................................................................................................... 125

LISTE DES GRAPHIQUES ............................................................................................... 126

LISTE DES TABLEAUX .................................................................................................... 127

Page 132: LE MOBILE BANKING : UNE MICROFINANCE INNOVANT AU …

132

Nom et prénoms : RAKOTOARISOA Tojonirina Clark Justin

Contact : 032 45 009 37 / e-mail : [email protected]

Titre : « Le mobile banking : une microfinance innovant au service de l’inclusion financière

(adaptabilité à la situation socio-économique de Madagascar »

Nombre de pages : 131

Nombre de figures : 13

Nombre de graphes : 09

Nombre de tableau : 09

RESUME

Dans une société qui évolue, les services financiers sont importants dans la mesure où ils permettent de

mener une vie normale. Du point de vue théorique, certaines littératures économiques ont défendu que

les services financiers, en permettant de soutenir les activités génératrices de revenus et d’emplois,

soient des facteurs de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. A Madagascar, il apparait que face à

l’insuffisance des implantations des réseaux bancaires, le cout des services jugés élevés, l’illettrisme

financier, l’absence de garantie combinés aux imperfections du marché de crédit, les banques ont

tendances à exclure une frange de la population dont les femmes, les jeunes, les moins instruits, les

personnes à faible revenu sont les plus touchés. De son coté, bien que soit un secteur en plein expansion,

la microfinance n’a qu’un faible taux de pénétration. Pour cela, la microfinance doit faire face aux

exigences des TIC notamment le téléphones mobile. En fait, tout en visant toujours sur les population

pauvres, s’appuyer ou bien s’allier avec le téléphone mobile (mobile banking), la microfinance pourrait

révolutionner l’accès aux services financiers à Madagascar. Ce travail se consacre pour l’essentiel à

l’exploration des différents rôles que les IMF peuvent jouer dans le domaine de banque mobile afin de

permettre une inclusion financière soutenue qui, en retour, renforce la croissance économique.

MOTS CLES : microfinance, inclusion financière, mobile banking, TIC.

ABSTRACT

In a changing society, financial services are important in that they allow leading a normal life. From the

theoretical point of view, certain literature has defended the financial services, to support generating

income and employment, are factors in fight against poverty and social exclusion. In Madagascar, it

appears that face inadequate set dement banking networks, the cost of services deemed high, financial

illiteracy, lack of warranty combined with the credit make imperfections, banks tend to exclude fringe

population including women, youth, less educated,, low-income people are most affected. For his part,

although is a rapidly expanding sector, microfinance has a low penetration rate. For this, microfinance

must deal with the demands of TIC including mobile phones. In fact, while still aimed at the poor

population, rely either all with the mobile phone (mobile banking), microfinance could revolutionize

access to financial services in Madagascar. This work is dedicated mainly to the exploration of the

different roles that MFI can play in the field of mobile banking to enable sustained financial inclusion

which, in turn, reinforces economic growth.

KEYWORDS: microfinance, Financial inclusion, mobile banking, TIC.