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LE GDPR, C'EST POUR 2018 : Quelle perception et quels enjeux pour les entreprises françaises ? Rédigé par : Karim Bahloul Yasmina Slaoui Juin 2017

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LE GDPR, C'EST POUR 2018 :

Quelle perception et quels enjeux pour les entreprises françaises ?

Rédigé par : Karim Bahloul

Yasmina SlaouiJuin 2017

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OPINION IDC

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©2017 IDC #FR456 4

La pression réglementaire évolue et se transforme, engageant beaucoup plus les

entreprises, obligeant la plupart d'entre elles à renforcer leur politique en matière de

protection des données. Enjeu majeur de la vie privée et de la maîtrise des données

personnelles, le GDPR (General Data Protection Regulation) a été mis en place par

l’Union Européenne pour unifier la régulation des entreprises qui traitent, stockent ou

collectent des données. Il représente le plus grand bouleversement de ces dernières

années dans le domaine juridique de la protection et de la confidentialité des données.

Les entreprises n’ont plus qu’un an (jusqu’en mai 2018) pour se mettre en règle vis-à-

vis de ce nouveau règlement européen et son lot de nouvelles exigences en matière de

protection des données personnelles. Le GDPR a pour objectif de faire face à

l'internationalisation du marché autour des données, et harmoniser la politique autour de

ces données entre les différents pays européens. Il concerne toutes les entreprises

européennes ou non, qui détiennent des données sur des citoyens européens.

En matière de protection des données personnelles, plusieurs législations ont précédé

l'avènement du GDPR. Mais contrairement aux législations antérieures relatives à la

protection des données personnelles, le GDPR prend une forme dématérialisée, et ne

se limite pas aux frontières. Alors que les législations antérieures étaient du ressort des

autorités nationales de chaque pays de l'Union européenne, la mise en place du GDPR

concerne les données des citoyens européens quel que soit leur lieu géographique. Elle

touche de nombreux domaines politiques, juridiques et business, de la sécurité

renforcée et la responsabilité du collecteur de données, aux nouvelles procédures

obligatoires. Face au risque de sanctions considérables, les entreprises qui traitent de la

donnée se retrouvent dans l'obligation de réviser leurs procédures et d'assurer leur

conformité à ce nouveau règlement.

Dans un contexte de mondialisation et de numérisation accrues, c'est à partir de 2011

que le Contrôleur Européen de la Protection des Données (CEPD) lance un grand

chantier de réflexion pour réformer le cadre juridique de protection des données

personnelles. Pour rappel, selon la CNIL, "une donnée à caractère personnel

représente toute information se rapportant à une personne physique identifiée ou

identifiable directement ou indirectement, notamment par référence à un identifiant, tel

qu’un nom, un numéro d’identification, des données de localisation, un identifiant en

ligne, ou à un ou plusieurs éléments spécifiques propres à son identité physique,

physiologique, génétique, psychique, économique, culturelle ou sociale".

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Du Safe Harbor au GDPR

CONTEXTE ET OBJECTIFS DU GDPR

Si l'affaire Edward Snowden a révélé le plus grand scandale sur l'utilisation des

données personnelles à des fins d'espionnage par l'agence de renseignements

gouvernementale américaine en 2013, les entreprises du secteur privé ne sont pas

moins touchées par la cybercriminalité, le hacking et la fuite des données personnelles.

En France, avec le vol des noms, prénoms, adresses emails et numéros de mobiles de

plus d'1 million de clients, la cyberattaque qui avait visé le groupe Orange en 2014 reste

dans les mémoires.

Après plusieurs cyber-scandales successifs, les politiques ont publié de nombreux

textes de lois sur la protection des données personnelles en Europe, des textes qui ont

générés plus de confusion sur le sujet, que d'harmonisation. D'abord le « Safe Harbor »

(Sphère de Sécurité) en 2000, qui devait fournir un socle de confiance pour les

échanges de données entre l’Union européenne et les Etats-Unis. Les principes de cet

accord permettaient à une entreprise américaine de certifier qu'elle respecte la

législation de l'Espace Economique Européen afin d'obtenir l'autorisation de transférer

des données personnelles de l'EEE vers les Etats-Unis.

La Directive 95/46/CE sur la protection des données personnelles, entrée en vigueur en

1998, interdisait le transfert de données personnelles en dehors des États non membres

de l'EEE qui protégeraient les données personnelles à un niveau inférieur à celui de

l'EEE. Les États-Unis d'Amérique et l'EEE partageaient l'objectif d'améliorer la

protection des données de leurs concitoyens, mais abordaient cette problématique de

façon différente. Pour créer la passerelle entre ces deux approches de respect de la vie

privée et permettre aux entreprises et organisations américaines de se conformer à la

Directive européenne, le département du Commerce des États-Unis, en concertation

avec la Commission européenne a instauré le cadre juridique du Safe Harbor (sphère

de sécurité). Mais en octobre 2015, la Cour de justice de l'Union européenne invalide

l'accord du Safe Harbor. La cour considérait que les États-Unis n'offraient pas un niveau

de protection adéquat aux données personnelles transférées et que les États membres

devaient pouvoir vérifier si les transferts de données personnelles entre cet État et les

États-Unis respectent les exigences de la directive européenne sur la protection des

données personnelles. Avec l'invalidation de cet accord qui avait mis en place un cadre

législatif clair pour les échanges de données entre l'Europe et les Etats-Unis, les

entreprises étaient confrontées à un certain flou juridique.

Le nouvel accord présenté en février 2016, le « Privacy Shield » (Bouclier de

Protection) a été vivement critiqué lors de sa présentation, et très mal accueilli par le

Contrôleur Européen de Protection des Données (CEPD) qui juge le texte trop

complexe. Selon lui, cet accord ne prend pas suffisamment en compte toutes les

garanties appropriées pour protéger le droit européen des individus à la vie privée et à

la protection des données, notamment en ce qui concerne le recours juridictionnel. Le

CEPD considérait que des améliorations significatives étaient nécessaires dans

l'hypothèse où la Commission Européenne souhaiterait adopter cette décision

d'adéquation. Cet accord ne constituait pas un traité international, mais se composait

d'une série de dispositions qui réglementaient la protection des données personnelles

transférées depuis un Etat membre de l'Union Européenne vers les Etats-Unis.

©2017 IDC #FR456 5

2000

Mise en place du « SafeHarbor » entre

les USA et l’UE

2015

Le SafeHarbordevient invalide

2016

Mise en place du « Privacy Shield »

2017

Mauvais accueil par le CEPD et réflexion

sur un nouveau traité européen, le

« GDPR »

CEPD

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En octobre 2016, plusieurs associations françaises, dont le Quadrature du net ont

déposé un recours devant le Tribunal de l'Union Européenne pour annuler cet accord.

Au même moment, une association irlandaise, Data Rights Ireland a attaqué le texte en

justice. Pendant ce temps, de nombreuses entreprises utilisent les « clauses

contractuelles types » pour poursuivre leurs échanges avec les Etats-Unis, ce qui était

défini dans le cadre de la 1ère directive de 1995, la Directive 95/46/CE. Ces clauses

sont des règles internes aux entreprises connues aussi sous le nom de « BCR »

(Binding Corporate Rules).

Le graphique suivant (graphique 1) présente les réglementations qui sont utilisées

aujourd'hui par les entreprises françaises en matière de protection des données

personnelles selon notre dernière enquête menée en Mai 2017 auprès de 150

entreprises de plus de 500 salariés basées en France. Les résultats de l'étude révèlent

que plus d'un un tiers (35%) des entreprises se contentent de demander un

consentement aux personnes concernées, et plus de la moitié (54%) utilisent des

clauses contractuelles. Ces clauses contractuelles constituent un bon code de conduite

définissant la politique d'une entreprise en matière de transfert de données

personnelles. Mais ces clauses sont amenées à disparaître au profit du GDPR qui

impose un seul règlement pour toutes les données européennes et toutes les

entreprises qui les collectent, les hébergent et les manipulent.

Graphique 1

Réglementations en matière de protection des données utilisées par les entreprises en

France

Parmi les outils suivants, quels sont ceux utilisés par votre entreprise en matière de transfert de données personnelles

vers d'autres pays que ceux de l'Union européenne ?

Des clauses contractuelles

Une demande de consentement aux

personnes concernées

Le bouclier de protection des

données (Privacy Shield)

Des BCR, règles internes d’entreprise

(Binding Corporate Rules)

Autre

Source : Enquête France Observatoire GDPR, IDC Mai 2017

N=150

Réglementation en matière de protection des données

13%

13%

26%

35%

54%

©2017 IDC #FR456 6

35%des entreprises se

contentent de demander

un consentement aux

personnes concernées

54%utilisent des clauses

contractuelles

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Ce nouveau règlement, qui s'applique à tous les secteurs d'activités, et pour les

organisations de tout type et de toute taille, impacte la gestion des données

personnelles sur de nombreux aspects dont :

Une protection accrue des données personnelles en termes de

consentement, d'accessibilité et de portabilité.

Les clients et utilisateurs des données des entreprises ont le droit de

demander l'effacement de leurs données, ou la récupération de celles-ci dans

un format clair et réutilisable.

L'intégration des exigences de respect de la vie privée dès la conception des

systèmes de traitement de données personnelles.

Une simplification des formalités administratives pour les entreprises (avec la

création d'un guichet unique).

Une obligation pour les entreprises de démontrer la bonne application du

règlement.

L'exigence d'un représentant dans l'union.

La désignation d'un DPO (Délégué à la Protection des Données) au sein des

entreprises, qu'il soit interne ou externe.

La notification des failles de sécurité dans les 72 heures.

La mise en place d'un registre des traitements obligatoire pour les entreprises

de plus de 250 salariés (ou pour les entreprises de moins de 250 salariés

pour lesquelles le traitement des données est au cœur leur activité).

Une sanction à hauteur de 4% de leur chiffre d'affaires pour les entreprises

qui ne respecteront pas les exigences du GDPR.

Les principales implications du GDPR

7

LES ENJEUX ET OPPORTUNITÉS DU GDPR

Le rôle d’un système d’information centré sur les données

Les derniers entretiens menés par IDC ont permis d'identifier l'importante évolution en

cours dans un certain nombre d'entreprises qui visent à passer d'une approche centrée

sur les processus à une approche centrée sur les données. Cette approche modifie et

impacte les systèmes d'informations mais aussi les directions métiers. Il s'agit en effet

de passer de la gestion d'un patrimoine applicatif par la DSI à la gestion d'un patrimoine

fonctionnel, qui dépend donc du responsable de ce domaine fonctionnel. Cette évolution

amène à repenser les rôles et les responsabilités autour de la donnée au sein des

entreprises, à lever les contraintes liées au silotage des données au sein du système

d'information, tout en garantissant une meilleure sécurité et une meilleure conformité

des données.

©2017 IDC #FR456

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Placer la donnée au cœur de ces approches signifie également placer le client au cœur

de la stratégie des entreprises. Le traitement des données clients devra respecter les

nouvelles réglementations autour des données personnelles telles que le GDPR, tant

pour les données internes que pour les données externes ou agrégées, mais aussi

continuer à respecter les exigences du législateur sur certains processus tels que Know

Your Customer (KYC). La gestion de ces enjeux parfois contradictoires renforcera le

rôle de la gouvernance de la donnée et l'émergence de pôles Data au sein des

entreprises, regroupant les activités de collecte, de Data Science ou encore de

gouvernance.

Les opportunités du GDPR

De nombreuses entreprises ne se rendent pas encore compte de l'impact qu'aura le

GDPR sur leur organisation, résultant d'un état d'esprit encore trop focalisé sur un effort

minimum nécessaire à fournir pour être en conformité. Hors les entreprises qui

retiennent ce type d'approche passent à côté d'une véritable opportunité. Le GDPR

implique un environnement dans lequel le risque, la confidentialité et la sécurité sont au

cœur de leur métier. Par exemple, « la protection de la donnée par design et par

défaut » obligent les entreprises à prendre en compte les exigences relatives au risque

associé aux données au fur et à mesure que les nouveaux processus métiers sont

conçus et non pas comme une réflexion à posteriori.

Y aurait-il une opportunité relative au GDPR à saisir pour les entreprises ou les

individus ? Aucun doute pour les entreprises qui ne sont pas des opérateurs

d’importance vitale, celles-ci répondent positivement.

©2017 IDC #FR456 8

Le GDPR peut être une occasion de mettre la cyber sécurité au cœur des

préoccupations stratégiques. Pour les autres (banques, assurances et autres OIV), le

GDPR ne change rien de plus puisque la sécurité et la protection des données sont

déjà à un niveau élevé au sein de ces organisations. S'appuyer sur le registre du

Correspondant informatique et libertés (CIL), s’il en existe déjà un dans l'entreprise,

peut résoudre certains des problèmes. Certaines entreprises perçoivent également le

GDPR comme une occasion de renforcer leurs relations avec leurs clients, notamment

en termes de confiance. Quelle que soit l'opportunité, le GDPR représente un levier

fondamental en termes de protection des données, et par extension de sécurité. Le

GDPR bouleverse véritablement les règles du jeu et pose de nouvelles exigences sur

les processus opérationnels de sécurité, et plus généralement sur les considérations IT.

80%des entreprises

perçoivent le GDPR

comme une opportunité

importante pour

améliorer la sécurisation

et la confidentialité des

données

Page 9: LE GDPR, · touche de nombreux domaines politiques, juridiques et business, de la sécurité renforcée et la responsabilité du collecteur de données, aux nouvelles procédures

Graphique 2

Où en sont les entreprises dans leur approche GDPR ?

Parmi les propositions suivantes, laquelle décrit le mieux l’approche de votre organisation en matière de GDPR ?

Source : Enquête France Observatoire GDPR, IDC Mai 2017 N=150

Entreprises françaises : A quelle étape du GDPR ?

Prennent tout juste

conscience du GDPR

Prévoient de mettre en place

des initiatives afin d’être en

conformité pour 2018

43%

30%

19%

9%

Prévoient de mettre en place des

initiatives pour être en conformité

cette année (2017)

Sont déjà en conformité

57%Entreprises déjà

conformes ou en

projet

©2017 IDC #FR456 9

L'opportunité du GDPR est peut-être plus un état d'esprit qu’une certitude. Cela pourrait se

faire à différents niveaux : utiliser le GDPR pour sécuriser le budget, utiliser la protection

des données par design et par défaut pour influencer l'innovation, réorganiser la sécurité

pour répondre aux nouvelles exigences du GDPR et à un environnement où les menaces

sont en perpétuelle évolution. L'enquête révèle que 80% des entreprises perçoivent le

GDPR comme une opportunité importante pour améliorer la sécurisation et la

confidentialité des données. Cette opportunité est perçue de façon plus importante au sein

des plus petites entreprises, 83% des entreprises de 500 à 1000 salariés, contre 77% des

entreprises de plus de 1000 salariés. Près des deux tiers des entreprises interrogées

associent également le GDRP à une opportunité importante d'améliorer la gestion du cycle

de vie des données. Les entreprises perçoivent aussi d'autres opportunités, une meilleure

image auprès des clients grâce à la certification GDPR, l'amélioration de la collaboration

entre les directions métiers et la direction informatique, mais aussi une meilleure relation

avec leurs partenaires.

Si les entreprises sont bien conscientes des opportunités qu'apportent le GDPR et qu'elles

n'ont plus qu'un an pour se mettre en conformité, les résultats de notre étude montrent

clairement que les entreprises françaises ne sont pas encore prêtes. Plus de 4 entreprises

sur 10 (43%) prennent tout juste conscience du GDPR (graphique 2), et moins de 10% sont

déjà conformes aujourd'hui. Cependant, près de 50% d'entreprises supplémentaires

travaillent sur le sujet pour être conformes au GDPR d'ici l'échéance 2018.

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LES PRINCIPAUX IMPACTS DE LA MISE EN PLACE DU GDPR POUR LES ENTREPRISES

L'impact du nouveau règlement sur les organisations en France varie selon la taille, la portée et la nature

des organisations ainsi que leurs activités. Ce qui est cependant certain, c'est qu'il y a un impact, mais celui

ci est moins important pour les opérateurs d'importance vitale que pour les autres entreprises.

Les entreprises françaises sont aujourd'hui nombreuses à avoir mis en place un Chief

Information & Security Officer (CISO) ou un Correspondants Informatique et Liberté

(CIL). Ce CISO ou CIL pourra aussi, pour certaines entreprises, endosser le nouveau

rôle de responsable de la protection des données personnelles ou DPO (Data

Protection Officer). Cette fonction devient obligatoire au sein des entreprises avec la

mise en place du GDPR. Le rôle du DPO est de mettre en œuvre des mesures

techniques et organisationnelles appropriées pour s’assurer et être en mesure de

démontrer que le traitement des données est effectué conformément au GDPR. S'il est

clair que la mission du DPO consistera à la protection des données, sa fonction n'est

pas encore clairement définie, et son périmètre d'intervention et son entité de

rattachement ne sont pas encore précisés. Il semble tout de même bien plus probable

que le DPO soit rattaché à une direction de la conformité par exemple, qu'à la direction

de la Data.

La nécessaire mise en place d'un DPO

Les résultats de l'étude montrent que parmi les 57% d'entreprises qui sont déjà

conformes au GDPR ou qui prévoient de se mettre en conformité d'ici 2018, près de 4

entreprises sur 10 (38%) sont en cours ou ont déjà nommées un DPO au sein de leur

organisation (graphique 3), et près de 30% prévoient de mettre en place un DPO dans

les prochains mois. Cependant, alors que la mise en place du DPO devient obligatoire

avec le GDPR, un tiers des entreprises qui se disent déjà conformes ou qui s'y

préparent, ne projettent pas de nommer un DPO.

Graphique 3

Mise en place d’un DPO au sein des entreprises françaises

Votre entreprise a-t-elle ou va telle nommer un délégué en charge de la protection des données (DPO) ?

Non et rien de prévu

Non mais en projet dans plus de

12 mois

Non, mais en projet dans les 12

prochains mois

Oui, nomination d’une DPO 38%

26%

3%33%

Source : Enquête France Observatoire GDPR, IDC Mai 2017

N=150

Mise en place d’un DPO

57%Entreprises déjà conformes ou en projet

de conformité d’ici 2018

57%

©2017 IDC #FR456 10

38%sont en cours ou ont

déjà nommées un DPO

au sein de leur

organisation

30%prévoient de mettre en

place un DPO dans les

prochains mois

Entreprises déjà

conformes

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Par ailleurs, même les petites entreprises devront nommer une personne responsable

du traitement de la donnée qui puisse assumer différentes fonctions :

Avoir toute l'information nécessaire sur le GDPR et ses contraintes. Il aura à

sa disposition un code de conduite et de certifications pour former ses

collaborateurs.

Vérifier et valider les propositions commerciales des partenaires et sous-

traitants ainsi que leur niveau de services contractuels (SLA / Service Level

Agreement). Il doit notifier les failles de sécurité dans les 72 heures, être

l’interlocuteur dédié pour les fournisseurs et pouvoir être joignable facilement

en cas d’incident.

S’assurer que les partenaires n’effectuent aucun traitement des données,

excepté sur instruction du responsable du traitement.

Vérifier et valider les pratiques de traitement des données en interne, en

particulier avec le marketing, et les ressources humaines en particulier) pour

s’assurer de la mise en œuvre de politiques appropriées en matière de

protection des données. Il veillera en particulier à faire respecter le fameux «

droit à l’oubli » qui oblige toute entreprise à effacer les données d'un prospect

ou d'un client sur sa simple demande.

Vérifier la pertinence des procédures liées au traitement des données et tenir

à jour des procédures écrites et consultables. L’UE se réserve le droit de les

consulter sur simple demande.

S’assurer qu’un plan de continuation, de reprise de l’activité et de

rétablissement après désastre a été mis en place et validé avec les sous-

traitants potentiels et au sein de l’entreprise.

Pour être conforme au GDPR, les entreprises doivent pouvoir démontrer un niveau de

sécurité adéquat pour toute donnée européenne collectée et hébergée par une

entreprise. La problématique du Shadow IT, - "informatique de l'ombre" – devient alors

cruciale. IDC qualifie de Shadow IT les projets informatiques financés et gouvernés par

les métiers sans le concours de la DSI, et sans que celle-ci n'en soit informée. La

dernière enquête IDC sur les budgets informatiques des entreprises menée sur une

population de directions informatiques et décideurs IT, révèle que 61% des projets

informatiques sont aujourd'hui financés par les directions métiers. Pour 23% de ces

projets, l'IT bien qu'informé, n'est pas inclus dans la gouvernance des projets, et 17%

des projets sont financés et mis en œuvre par les métiers sans que la DSI n'en soit

informée. La part des collaborateurs qui décident d’utiliser une solution non référencée

par l’entreprise (un outil de Web conférence, une solution SaaS métier type plateforme

de mass emailing, etc.) est alors non négligeable, et présente un nouveau danger légal

avec une couche de complexité à un problème déjà important.

L’impact sur le Shadow IT

©2017 IDC #FR456 11

61%des projets

informatiques sont

aujourd'hui financés par

les directions métiers

17%de ces projets sont

financés et mis en

œuvre par les métiers

sans que la DSI n'en soit

informée.

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Les résultats de l'enquête montrent que seules 36% des entreprises de plus de 500

salariés confirment le risque de Shadow IT au sein de leur entreprise. Pour 64% des

entreprises, la pratique du Shadow IT est inexistante (graphique 3). Les organisations

du secteur privé sont plus nombreuses à percevoir le risque que représente le Shadow

IT dans leur entreprise (45%) que les organisations du secteur privé (27%). Par ailleurs,

parmi les entreprises qui reconnaissent le Shadow IT comme un risque pour leur

organisation, la moitié évaluent ce risque comme un risque mineur. Pourtant les études

IDC montrent que le Shadow IT est largement répandu dans les entreprises. Pour les

départements IT, il est difficile de mesurer réellement le risque que représente le

Shadow IT au sein des départements métiers. En sous-estimant le risque réel de cette

pratique, il est difficile de prendre les mesures nécessaires pour le contrôler. D'après les

résultats de l'étude, parmi les entreprises qui reconnaissent le Shadow IT comme un

risque majeur (18%), seule la moitié prennent les mesures nécessaires pour le

contrôler.

Les principaux risques associés à la pratique du Shadow IT sont aujourd'hui bien

connus. En tête de file de ces risques : la sécurité des données de l'entreprise. Car si le

Shadow IT est un phénomène qui touche l'ensemble du système d'information, le cœur

de la problématique se situe bien au niveau de la donnée. Le choix des solutions mis en

place pour répondre aux besoins métiers, qui traduit la capacité de la DSI à comprendre

les attentes des collaborateurs de l'entreprise, apparaît évidement comme un moyen

naturel d'endiguer la pratique du Shadow IT. En effet, plus une solution est en mesure

de répondre au besoin du métier, tant d'un point de vue fonctionnel que d'un point de

vue de l'expérience utilisateur, moins la tentation du Shadow IT sera élevée. Le choix de

la solution apparaît donc crucial, d'autant plus qu'elle doit permettre d'assurer dans un

même temps la sécurité des données de l'entreprise.

Graphique 4

Shadow IT, quel risque pour le GDPR ?

Selon vous, le Shadow IT représente-t-il un risque majeur face aux exigences de conformité GDPR ?

©2017 IDC#FR456 12

Global Secteur Privé Secteur Public

Source : Enquête France Observatoire GDPR, IDC Mai 2017

N=150

C’est un risque majeur mais nous ne

savons pas comment le contrôler

C’est un risque majeur mais nous avons

pris des mesures pour le contrôler

C’est un risque majeur

Aucun Shadow IT dans votre

entreprise

9% 9% 9%

9% 13% 9%

64% 55% 73%

18% 23% 12%

Page 13: LE GDPR, · touche de nombreux domaines politiques, juridiques et business, de la sécurité renforcée et la responsabilité du collecteur de données, aux nouvelles procédures

CONCLUSION : RECOMMANDATIONS POUR ALLER VERS LE GDPR

©2017 IDC #FR456 13

A travers cette étude, nous pouvons mettre en exergue trois

principales recommandations relatives au GDPR que doivent

mener les DSI et CISO :

Engager un programme (et non un projet) concernant le GDPR.

Peu importe la provenance du programme dans l’entreprise,

l’importance résulte dans le fait de nommer un responsable

(DPO), et que celui-ci doit s’appuyer sur toutes les parties

prenantes de l’entreprise.

Informer votre entreprise sur la compréhension des termes de

l’état de l’art. Consultez vos pairs, fournisseurs, ainsi que

d’autres acteurs de l’industrie, et si cela est possible, collaborer

dans l’optique de fournir ensemble une définition propre à votre

secteur. Soyez prêts à défendre votre définition, peut-être, face à

une cour de justice ou une cour d’opinion public. La CNIL devrait

être une bonne source de conseils dans ce domaine.

Décidez si le GDPR représente une opportunité pour votre

entreprise dans sa globalité, ou bien pour votre

division/département, ou pour vous en tant qu’individu. Il n’y a

peut-être aucun autre règlement de cette ampleur qui aura un tel

impact sur votre organisation que le GDPR. Toutes les décisions

concernant le GDPR ne dépendent que de vous.

Si le GDPR représente une charge très importante, ce règlement

est aussi un agent de changement important reconnu par tous les

responsables. La mise en place du GDPR est essentielle à la

construction d'un environnement de confiance qui exploitera de

manière de plus en plus massive les données, et peut représenter

une opportunité de différenciation importante entre les

organisations les plus avancées, et celles qui au contraire

prendront du retard dans la mise en place des meilleures

approches.

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A propos d'IDC

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