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UE : Physiopathologie.

TRAVAUX DE RECHERCHE :

L’évolution du Microbiote intestinal au

cours d’une vie

COSTEPLANE Chloé 23.03.2018

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Le microbiote est l’ensemble des micro-organismes (bactéries, virus, parasites, champignons, non pathogènes, dit commensaux) qui vivent dans un environnement spécifique. Dans l’organisme, il existe différents microbiotes, au niveau de la peau, de la bouche, du vagin… Le microbiote intestinal est le plus important d’entre eux, avec 1012 à 1014 micro-organismes, soit 2 à 10 fois plus que le nombre de cellules qui constituent notre corps pour un poids seulement de 2 kg ! Tout comme notre organisme, le microbiote se créé, évolue, se détériore, se reconstruit, et vieillit. C’est pourquoi on peut essayer de comprendre :

Quels sont les différents stades du microbiote intestinal et de quelles manières évolue-t-il au cours de la vie ? Pour répondre à cette problématique, nous commencerons par voir l’évolution et les fonctions du microbiote, se créant et grandissant, au début de la vie intra utérine et enfance. Puis nous finirons par l’aspect et les fonctions du microbiote vieillissant chez les personnes agées et le grand âge.

I. Le microbiote intestinal : grandissant.

Le microbiote intestinal d’un fœtus est totalement stérile. Il est donc entièrement exempté de quelconque micro-organisme. En effet la barrière foeto-placentaire porte bien son nom, et ne fait passer que les molécules « essentielles » à la survie de l’embryon et du fœtus par la suite, déjà digérées par la mère en ce qui concerne les nutriments.

L’acquisition des premiers micro-organismes qui vont constituer le microbiote intestinal va se faire lors de l’accouchement. Si l’accouchement se déroule par voie basse, les micro-organismes collectés se font lors du passage par la filière génitale, les premières bactéries alors collectées seront celles de la flore vaginale et anale de la mère. En revanche pour les bébés nés par césarienne, se contact avec la flore vaginale et anale de la mère ne se fait pas. C’est donc au contact de l’environnement que le bébé se forgera ses premières bactéries. À savoir que les premières bactéries qui vont être ingérées ont besoin d’oxygène dans l’intestin pour se multiplier (bactéries en aérobies : entérocoques, staphylocoques…). Ca ne sera que plus tard que celles-ci favoriseront l’implantation de bactéries qui se prolifèreront justement en anaérobie (bactéroides, clostridium, bifidobactérium…).

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Le lait humain contient également un ingrédient très spécial et moins connu, les « oligosaccharides ». Ces oligosaccharides forment un ensemble de glucides complexes. Leur structure chimique est si complexe, que les humains ne sont pas en mesure de les digérer. En effet les oligosaccharides ne sont pas là pour nourrir le nouveau né, mais pour nourrir son microbiote, et en amène d’autres bactéries. En plus de ces fonctions, les oligosaccharides préparent le nouveau né, à une ingestion de nourriture solide pour le reste de ces jours. Il est donc vrai que le lait maternel est plus bénéfique que le lait artificiel.

L’acquisition de son propre microbiote se fait aux alentours de 1 an. Et la consommation de nourriture solide vers l’âge de 6 mois. La nourriture solide, par exemple à base de petits pois va engendrer une véritable biodiversité microbienne, avec différents types de bactéries germant dans l’intestin du bébé. Cette nouvelle alimentation est source de nouvelles énergies pour les bactéries déjà résidentes. Cette période de l’évolution du microbiote est appelée le « sevrage », en effet il s’agit du sevrage du lait maternel pour passer à une alimentation solide.

C’est ensuite le lait qui prend le relais pour l’évolution du microbiote intestinal lors des premiers mois de vie du nourrisson. En ce qui concerne le lait maternel, riche en lipides, protéines, glucides et de nombreux autres composés bénéfiques pour la santé, il procure une alimentation complète. Il regorge aussi des anticorps qui lui serviront de protection pendant que son propre système immunitaire se constitue.

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Cependant, il y a l’effet opposé de l’explosion de la diversité microbienne due à la diversité de l’alimentation. Ce sont les antibiotiques. Ceux-ci « attaquent » les bactéries, les moins bonnes comme les bonnes qui forment le microbiote. Cet impact laisse des traces, car la reconstruction de celui-ci n’est jamais réellement identique au précédent, et entraine des manques, voire une fragilité. Qu’entraine ces conséquences à long terme ? Entrainerait il des pathologies, dont nous ne connaissons pas l’origine aujourd’hui ?

II. Le microbiote intestinal : vieillissant

Comme nous avons pu le voir, on peut considérer le microbiote intestinal comme un véritable organe, et en plus de ça un organe intelligent. Celui-ci évolue grâce à notre alimentation, d’autant plus si celle ci est diversifiée.

Comme les autres organes du corps humain, le microbiote montre lui aussi au fil du temps des

signes d’usure naturelle liée à l’âge. Ces modifications du microbiote sont de plusieurs ordres, comme :

- La réduction de l’abondance des Clostridia, bactéries productrices de certains acides gras à chaîne courte (butyrate)

- La réduction de l’une des bactéries très importante du microbiote intestinal, prausnitzii. - La diminution des bifidobactéries - La variation à la hausse ou à la baisse des Bactéroidetes - L’augmentation des bactéries anaérobies facultatives : entérobactéries, entérocoques,

streptocoques. Ces modifications ont des origines, comme l’évolution des habitudes alimentaires. En effet on peut retrouver une diminution de la diversité d’aliments et de certaines catégories de produits. Mais aussi des problèmes qui surviennent lors de la prise alimentaire (handicap, problèmes de dentition, démence…), et qui donc vont impacter sur la diversité alimentaire des personnes. Avec l’avancement de l’âge, on a une modification de la digestion avec un transit moins stable, et un déclin du système immunitaire, qui est physiologique. La baisse de l’activité physique, et l’inactivité totale, entraine également le vieillissement du microbiote intestinal, comme la poly médication liée de nos jours avec les nombreuses maladies chroniques qu’accumulent les personnes âgées. En plus de la poly médication, il y aurait un état inflammatoire que développerait le microbiote intestinal, ce qui entrainerait d’autant plus ces pathologies chroniques à se développer chez les personnes âgées. Le microbiote intestinal est semblable chez une personne en bonne santé de 20 à 100 d’âge. C’est réellement cette diversité alimentaire, la médication, et les habitudes de vie qui changeront la constitution du microbiote, et entraineront son vieillissement.

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En effet des études faites sur des personnes agées, dépendantes en institut comme dans une maison de retraite, et celles autonomes vivant chez elle, ont montré l’impact du bouleversement des habitudes de vie sur la composition du microbiote intestinal. En effet lorsque les personnes agées passent d’une vie autonome à celle d’un établissement de soins à long terme, leur alimentation change. Le régime à plus haute teneur en fibres qui caractériserait les habitants toujours intégrés à la communauté et ceux de l’hôpital de jour fait place à une alimentation contenant manifestement moins de fibres. La restauration en établissement est donc moins riche en fibre. Ces différences dans la consommation de fibres reflètent les disparités repérées dans la composition du microbiote. Les individus ayant un régime à faible teneur en fibre avaient aussi un microbiote peu varié, tandis qu’un régime riche en fibre était synonyme d’une plus grande diversité microbiotique. La communauté des retraités consommant une alimentation à forte teneur en fibre possédait également plus acide gras à chaine courte favorisant la santé, moins de marqueurs d’inflammation et bénéficiait en général d’une meilleure condition physique. Certaines études ont aussi montré que, en entrant dans un établissement à long terme, les arrivants avaient un régime alimentaire distinct de celui des personnes vivant là depuis plus d’un an. Un mois après le début du séjour, le régime des nouveaux résidents avait changé pour se rapprocher de celui des pensionnaires de longue date.

La diversité alimentaire est donc essentielle à la bonne composition et au bon fonctionnement du microbiote.

On peut donc essayer de maintenir l’équilibre du microbiote intestinal, pour lutter au maximum contre le vieillissement et l’instabilité du microbiote avec l’âge. Cela peut se faire par deux moyens en plus de la diversité alimentaire, il s’agit des probiotiques et des prébiotiques.

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w Les probiotiques sont des bactéries, déjà présentes dans le microbiote intestinal, elles peuvent être prises pour renforcer la présence de bifidobactéries et de lactobacilles, en quantité et diversité. On aurait donc les fonctions gastro-intestinales et immunitaires améliorées.

w En ce qui concerne les prébiotiques, ce sont les ingrédients alimentaires non

digestibles pour notre organisme, mais digestibles pour notre microbiote intestinal. Ils servent donc à la multiplication des groupes bactériens au niveau du côlon afin d’améliorer la physiologie de l’hôte. Les prébiotiques sont donc un moyen naturel pour influencer le microbiote intestinal de la personne agées, en augmentant les bifidobactéries fécales, en diminuant les clostridies et les entérobactéries. Cette introduction de prébiotiques modifie les fonctions gastro-intestinales et immunitaires, ce qui est bénéfique pour les personnes âgées.

Pour conclure, l’évolution du microbiote est sous l’influence de l’accouchement, l’allaitement, la diversité alimentaire, la génétique, l’hygiène de vie, l’environnement, et les traitements médicaux. L’ensemble de ces paramètres détermine qualitativement et quantitativement la composition du microbiote. Chaque individu a donc son propre microbiote intestinal. Ce véritable organe de notre corps humain est au cœur de notre bonne santé. C’est pourquoi il est essentiel de bien en prendre soin.

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Sources : Livre : L’incroyable pouvoir du microbiote. Écrit par Erica et Justin Sonnenburg. Site internet :

Inserm, article : physiopathologie et métabolisme de la nutrition. Inserm, article : microbiote intestinal et santé. Microbiote et santé, article : Équilibre du microbiote intestinal pour bien vieillir. Inserm, article : microbiote intestinal / flore intestinale. Nutergia, article : microbiote et bien-être. Pediact, article : microbiote intestinal, le cerveau de l’homme.