l'autre histoire du harem

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décembre 2013 - N° 804 les dessous de… la fondation de l’oNu nos rendez-vous inédits : pas si bête, à table, les couacs de l’histoire, l’origine d’une expression… 3’:HIKPKG=\UZ\UY:?a@s@a@e@k"; M 05067 - 804 - F: 5,70 E - RD ALL 7,20 €/BEL 6,50 €/CAN 9,99 $CAN/DOM/S 6,70 €/ESP 6,70 €/GR 6,70€/ITA 6,70 €/PORT-CONT 6,70 €/LUX 6,70 €/MAR 60 DH/MAY 8,10 €/CH 11 FS/TOM/A 1570 XPF/TOM/S 880 XPF/TUN 6,80 TND l’autre histoire du hareM • un monde d’intrig ues • des femmes d’influence • l’occident s’invite dans les palais ottomans

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Le harem, du fantasme à la réalité. Cet espace sacré, lieu de l'intimité et des intrigues politiques, se livre sans détours, sous la plume des meilleurs spécialistes du sérail.

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décembre 2013 - N° 804

les dessous de… la fondation de l’oNu

nos rendez-vous inédits : pas si bête, à table, les couacs de l’histoire, l’origine d’une expression… 3’:HIKPKG=\UZ\UY:?a@s@a@e@k";

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hareM• un monde d’intrigues

• des femmes d’influence• l’occident s’invite dans les

palais ottomans

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4 historia décembre 2013

contributeurs

sommaire Décembre 2013

6 actualitésLes Halles, centre de Paris

10 les prix « historia »

13 pas si bête !Le cochon régicide

15 À tableLe sucre d’orge de Dieppe

16 l’art de l’histoireJacob Jordaens, le foisonne-ment du naturalisme flamand

19 les couacs de l’histoireChristophe Colomb confond l’Inde avec l’Amérique !

20 l’iNédit du moisL’action communiste en Afrique

23 uN illustre iNcoNNuHenri Mondor

24 uN mot, uNe expressioNUne mégère

25 l’air du tempsLa Montagne

26 ce jour-lÀL’attaque japonaise de Pearl Harbor

31 dossierL’autre histoire du haremLuxe, calme et volupté ? Le sérail de Constantinople est

surtout le centre de décision de l’Empire ottoman. Et le

théâtre de guerres intestines et de luttes d’influence…

60 les dessous de…La fondation de l’ONUAu printemps 1945, alors que la guerre touche à sa fin,

50 nations signent à San Francisco l’acte de naissance

du nouvel organisme de maintien de la paix.

66 spécial villeCannes : aux origines d’un art de vivreDès le XIXe siècle, ses racines romaines et son climat

généreux attirent les villégiateurs étrangers, principa-

lement anglais, qui s’entichent de la Riviera.

76 À l’affiche

84 livres

91 mots croisés

92 portraitL’abbé Breuil, le pape de la préhistoirePendant plus d’un demi-siècle, ce prêtre a exhumé des

trésors et échafaudé une chronologie, tout en conciliant

religion et science.

98 idée reçueLes druides coupent le gui avec une serpe d’or

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frédéric hitzelChargé de recherche au CNRS et à l’EHESS, cet historien de l’Empire ottoman a livré une histoire des Artisans et commerçants du Grand Turc (Les Belles Lettres, 2007).

isaure de saint pierreÉcrivain et reporter, elle a écrit l’histoire de la favorite de Soliman, La Magnifique (Albin Michel, 2002). On lui doit cette année, chez le même éditeur, Aliénor l’insoumise.

olivier de marliaveJournaliste, auteur d’une quinzaine de livres d’enquêtes historiques et ethnographiques. Son dernier ouvrage s’intitule Le Monde des eunuques (Imago, 2011).

jean-françois solnonSes recherches portent sur les relations entre l’Empire ottoman et l’Europe. Il a notamment publié sur ce sujet Le Turban et la Stambouline (Perrin, 2009).

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Spécial ville : Cannes, p. 66Aux origines d’un art de vivre

Dossier : L’autre histoire du harem, p. 31

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Jacques arnouldThéologien, historien des sciences, chargé des questions éthiques au Centre national d’études spatiales, il a signé Le Rire d’Icare. Le risque et l’aventure spatiale (Cerf, 2013).

denis LefebvreSpécialiste du socialisme, il est l’auteur d’une quinzaine d’ouvrages historiques. On lui doit, entre autres, Les Secrets de l’expédition de Suez (Perrin, 2010).

rémi KaufferMembre du comité éditorial d’Historia, il a coécrit Histoire politique des services secrets. De la Seconde Guerre mondiale à nos jours (La Découverte, 2012).

Juliette dumasDocteur en histoire moderne, elle a soutenu sa thèse, « Les perles de nacre du sultanat. Les princesses ottomanes (mi-XVe-mi-XVIIIe siècle) », à l’EHESS, en juin 2013.

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16 historia décembre 2013

l’art de l’histoire

au XVIe siècle, Anvers attire des peintres venus des provinces alentour. Place

financière et commerciale de tout premier plan, elle abrite une clientèle de ri-ches bourgeois ravis de se faire portraiturer. Très en vogue, la peinture de genre qui illustre des scènes de la vie quotidienne remporte également l’adhésion. Le port, situé au bord de l’Es-caut, ouvert sur la mer du Nord, sert de plaque tour-nante aux marchandises importées des Indes ou du Brésil grâce aux routes maritimes successive-ment ouvertes, au siècle précédent, par les grands explorateurs. L’escompte moderne et l’assurance maritime y voient le jour, et l’ouverture de la Bourse en 1531 rend compte du déve-loppement des techniques financières. Mais cette su-prématie reste tributaire de la situation politique…Quand Jacob Jordaens naît à Anvers, en 1593, la ville amorce son déclin. En cause, les guerres de

Religion et la sécession des Provinces-Unies du Nord. Comment en est-on arrivé là ? En 1566, les calvinistes s’attaquent aux statues des églises. Deux ans plus tard, lors de la rébellion des Pays-Bas, la cité, majo-ritairement protestante, se rebelle contre l’Espagne de Philippe II, auquel elle est rattachée. L’armée ibérique l’envahit à deux reprises. En 1585, assiégée par Alexandre Farnèse, duc de Parme, Anvers ca-pitule. L’exode massif vers Amsterdam commence ; en 1648, le port est fermé.De 100 000 habitants, la ville passe à 40 000. Elle ne perd pourtant pas son attrait auprès des peintres novateurs. Quand Jordaens est reçu franc maître de la guilde (corporation de peintres, sculpteurs, imprimeurs…) en 1615, Rubens, de retour d’Italie, y règne en maître. Mais le jeune artiste saura se battre, et son talent fera le reste. En plus de belles en-volées lyriques ayant pour sujet des épisodes bibli-ques ou mythologiques, il

devient un spécialiste des scènes de genre. Il réussit avec vigueur à donner une dimension universelle à ses compositions de grou-pes, notamment celles où il se représente avec sa famille. Son nom demeure associé à ces ripailles festives, remplies de per-sonnages et souvent débri-dées, que sont les diverses déclinaisons des tableaux Le roi boit et Comment les vieux ont chanté, ainsi jeunes jouent de la flûte. Des thèmes qu’il diffuse largement par la gravure et repris par de nombreux copistes et émules. Il sait aussi rendre intemporelles des séries illustrant des expressions prover biales devenues célèbres.Trait d’union entre les éli-tes détentrices d’un savoir inaccessible et le peuple, les proverbes connaissent un grand succès populaire. Ils sont l’œuvre de compi-lateurs d’adages inspirés par les écrits d’Érasme, le grand penseur humaniste de l’époque, auteur, entre autres, d’Éloge de la folie et de L’Ecclésiaste, qui prône

la supériorité des valeurs morales sur les valeurs matérielles et invite à réfléchir sur la vanité du monde. Érasme avait no-tamment collectionné une série de proverbes grecs et latins dans ses Adagiorum. D’autant que, depuis le XVe siècle, les expressions proverbiales servent d’outil d’éducation aux pé-dagogues. Jordaens s’ins-crit précisément dans la tradition visant à éduquer une société encore bien peu policée. Mais, loin d’être prosaïque, la représenta-tion du quotidien recèle chez lui presque toujours un arrière-plan moral. Derrière la peinture de genre flamande se cache le plus souvent une allégorie. Mais, quitte à faire passer un message, Jordaens aime mettre les rieurs de son côté, comme l’avait fait, au siècle précédent, un Pieter Bruegel l’Ancien. Ainsi avait-il compris qu’on n’apprend jamais mieux aux hommes à réformer leurs tares qu’en les divertissant. LÉlisabeth Couturier

Jusqu’au 19 janvier 2014, le Petit Palais, à Paris, décline en cent vingt œuvres le génie haut en couleur de cet émule de Rubens passé à la postérité pour ses allégories classiques et ses représentations de fêtes débridées.

Jacob JordaensLe foisonnement du naturalisme flamand

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décembre 2013 historia 17

« LE roi boit », v. 1639. Huile sur toile de Jacob Jordaens (1593-1678), 1,56 x 2,10 m.� Bruxelles, musées royaux des Beaux-Arts de Belgique.

Le contexte.� Le 6 janvier, jour de l’Épiphanie, familles et amis se réunissent pour partager un gâteau où l’on a glissé une fève, une petite pièce ou un jeton. L’heureux gagnant préside l’assemblée. Chaque fois que le roi (ou la reine) lève sa coupe, la compagnie doit l’imiter et crier : « Le roi boit ! » Celui qui néglige cette obligation voit le fou du roi lui noircir les joues de suie…

1 Les cinq sens.� Grâce à de

nombreux indices, l’artiste sollicite la vue, l’odorat, le goût, le toucher et l’ouïe. Brillance des couleurs, richesse des étoffes et des velours, mise en avant des gaufres et galettes toutes chaudes, vin blanc porté aux lèvres du roi, musique couverte par des cris joyeux et assourdissants…

2 Une scène réaListe.�

Jordaens traduit l’ambiance festive de cette joyeuse réunion débridée à l’aide d’une composition foisonnant de détails réalistes : fesses du bébé nettoyées par sa mère, homme en train de vomir (il s’agit du peintre !), vaisselle renversée ou encore chien sautillant et glapissant.

3 Le roi.� Placé au centre de la

composition, le roi d’un jour en est la pierre de touche. Il s’agit du portrait du beau-père de Jordaens, Adam de Noort, que l’artiste a croqué dans plusieurs études sur le vif.

4 Mettre Les rieUrs de son

côté.� Sur le mur du fond on peut lire : « In een vry gelach ist goet gast syn », c’est-à-dire « Où la boisson est gratuite, il fait bon être invité ». En flamand, gelach désigne à la fois une « tournée générale » et « le rire ».

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26 historia décembre 2013

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L’attaqUe Japonaise de pearL harbor

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Dossier32Un haut lieu de plaisirs et d’intriguesDes centaines de favo­rites, quelques élues… Luxe, volupté et… luttes d’influence.Par Jean-François Solnon

39Eunuques, gardiens du templeComment les « monstres sans sexe » (Théophile Gautier) assurent la bonne marche du sérail.Par Olivier de Marliave

42Roxelane ouvre la voie féminineL’ascension irrésistible de l’esclave qui séduisit le grand Soliman. Et s’imposa à la cour.Par Isaure de Saint Pierre

48Un monde pas si fermé que celaInterdit, certes, mais pas hermétiquement clos. Pour la plus grande joie des « pensionnaires ».Par Frédéric Hitzel

53Des Occi­dentaux fascinésDu hammam aux splendeurs de la cour, l’Orient subjugue l’imaginaire des artistes du XIXe.Par Juliette Dumas

C’est un antre protégé. Et non ce lupanar luxueux à quoi est assimilé, encore aujourd’hui, le sérail. N’en déplaise à Ingres, les mille et une

pièces de Topkapi ne se résument pas aux vapeurs érotiques du « bain turc ». Le palais des sultans ottomans est avant tout l’un des centres névralgiques de l’empire. Beaucoup en parlent, peu y ont pénétré.

Avec ce dossier, c’est un coin du voile que nous allons lever.

L’autre histoire duharem

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60 historia Décembre 2013

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La fonDation De L’onu

Discours du président américain Harry Truman, le 28 juin 1945, au Veterans Memorial Hall, à San Francisco.

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Les dessous de…

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Dès 1941, les Alliés se sont préoccupés des lendemains de la guerre. Comment favoriser la collabora-tion internationale pour

maintenir la paix et la sécurité ? La Société des nations (SDN) a échoué, notamment par manque de pou-voirs réels. Il faut donc aller plus loin. Américains et Britanniques signent, en août 1941, la charte de l’Atlantique, une première étape. En janvier 1942, 26 pays en guerre contre l’Axe approuvent ce texte et paraphent la déclaration des Nations unies. Suivent d’autres rencontres, dont, à l’automne 1944, celle de Dumbarton Oaks, aux États-Unis : Américains, Anglais, Russes et Chinois se mettent d’ac-cord sur les objectifs, la structure et le fonctionnement d’une orga-nisation mondiale. À Yalta, en février 1945, Roosevelt, Churchill et Staline déclarent leur volonté d’éta-blir « une organisation générale internationale pour la sauvegarde de la paix et de la sécurité ».

À l’énoncé des pays qui orchestrent ces deux dernières rencontres, un nom manque : celui de la France. Elle ne semble plus dans le jeu. À Dumbarton Oaks, où la question des structures de l’ONU en préparation est longuement dé-battue, les Américains sont opposés à ce que Paris ait un siège perma-nent au Conseil de sécurité. Ils sont d’avis qu’elle n’est pas dirigée par un gouvernement issu d’élections libres, sans parler de la méfiance qu’ils ont à l’encontre du général de Gaulle. Finalement, les partici-pants de la conférence de Dumbar-ton Oaks se mettent d’accord : la France aura un siège permanent « en temps voulu » (« in due course »). Ombrageux, Charles de Gaulle, devenu président du Conseil, voit tout cela d’un mauvais œil.

Avant la conférence, il a donné à « sa » délégation des ins-tructions précises. On trouve dans les archives du ministère des Af-faires étrangères une note datée du 16 avril 1945, « Instructions pour le ministre » – un document amendé par le Général. L’objectif est clair : « La France doit s’affirmer dans son titre de grande puissance. »

Cela passe par plusieurs points fondamentaux. Elle doit entrer au Conseil de sécurité de l’ONU, et « il importe surtout que le français soit, dès l’ouverture des travaux, reconnu comme une des deux lan-gues officielles, conformément à la tradition de la SDN ».

On trouve aussi deux autres développements essentiels. Le pre-mier n’étonnera pas, reflet d’une position solidement ancrée chez le Général. La France est favorable à la notion de sécurité collective, mais la délégation doit veiller à ce que la charte qui sera signée à San Francisco ne remette pas en question les traités signés avec certains pays en particulier, comme celui d’assistance avec l’URSS, ou ceux qu’elle se réserve le droit de négocier avec d’autres pays. Bref, la France doit rester libre de ses alliances et de ses actes.

La déLicate position d’une france fragiLisée Le second se révèle visionnaire quand, quelques années plus tard, la guerre froide dominera le monde et scindera l’Europe en deux. Cette note fixe à la délégation un objec-tif précis : « Vous ne devrez pas perdre de vue que le résultat le plus concret que nous pourrons atten-dre de cette conférence est d’asso-cier pour l’avenir les États-Unis aux affaires du continent européen et d’établir grâce à leur présence les conditions d’un équilibre né-cessaire des forces en Europe. C’est l’absence des États-Unis qui a été la cause première, mais détermi-nante, des échecs de la SDN. »

À ces instructions, le Général joint le 17 avril une lettre à Georges Bidault, ministre des Affaires étrangères, encore plus intéressante. La délégation doit « se garder des déclarations qui n’ont pas été soigneusement écrites et pesées à l’avance ». Elle doit rester prudente et favoriser les solutions d’attente, car la situation de la France n’est pas encore bien assu-rée dans le concert international : « Tout ce qui nous engage en tant que faible vis-à-vis des forts est a priori délicat. »

avriL 1945 : La guerre touche à sa fin. à san francisco, Les représentants de cinquante pays vont débattre, deux mois durant, non sans heurt, pour instituer une instance de coopération internationaLe. Le but : éviter une nouveLLe défLagration pLanétaire.

PAR DENIS LEFEBVRE

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l’abbé breuil le PaPe de la Préhistoire

Il a, en cinquante ans, signé près de 900 publications et établi une chronologie de l’outillage des premiers hommes.