l’albendazole dans le traitement du kyste hydatique multifocal : alternative prometteuse : à...

1
A174 18 e Congrès de pneumologie de langue franc ¸aise — Marseille, 31 janvier au 2 février 2014 Ces anomalies étaient découvertes sur le scanner thoracique prati- qué dans le cadre du bilan étiologique d’asthme réfractaire. Chez la dernière patiente, après avoir éliminé toute autre étiologie, le diagnostic de pneumonie chronique idiopathique à éosino- phile avait été retenu sur un faisceau d’arguments cliniques (absence de signes extrapulmonaires), radiologiques (lésions bila- térales et périphériques), biologiques (hyperéosinophilie sanguine à 3200 el/mm 3 et alvéolaire à 43 %) et évolutifs (réponse spectacu- laire aux corticostéroïdes). À travers ces observations, nous rappelons quelques causes rares de dyspnée sifflante chez l’adulte, pouvant prêter à confusion avec un asthme réfractaire ; en insistant sur les critères radiocliniques et biologiques évocateurs. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2013.10.609 564 Maladie de Carrington : à propos de 2 cas H. Zaibi , J. Ben Amar , B. Ourari-Dhahri , S. Azzebi , M.A. Baccar , L. El Gharbi , H. Aouina , H. Bouacha Service de pneumologie, hôpital Charles Nicolle, Tunis, Tunisie La maladie de Carrington (MC) se caractérise par l’association de symptômes respiratoires et généraux subaigus ou chroniques, une éosinophilie alvéolaire et/ou plasmatique et des infiltrats pulmo- naires de topographie périphérique en imagerie. C’est une maladie rare ne présentant que 0 à 2,5 % des pneumopathies infiltrantes diffuses. Nous rapportons 2 cas de MC. Le premier est un homme de 32 ans, sans antécédent pathologique, présentant depuis 2 mois des dou- leurs thoraciques, une toux sèche et une dyspnée d’effort, associées à une altération de l’état général. Les radiographies thoraciques ont montré des images alvéolaires bilatérales rétractiles à gauche rapidement évolutives. Le deuxième cas est celui d’une femme de 53 ans, traitée pour asthme depuis 2 ans, pour une symptomatologie faite de toux chronique et dyspnée sifflante avec une radiographie thoracique sans anomalies. L’évolution était défavorable malgré l’optimisation du traitement. Les 2 patients étaient explorés par un scanner thoracique objectivant des condensations alvéolaires bilatérales à prédominance périphérique. La biologie révélait une hyperéosinophilie sanguine et alvéolaire (6800 et 3400 el/mm 3 , 37 % et 43 %, respectivement). Devant ces données radiocliniques et bio- logiques, une MC a été évoquée, quoique dans le premier cas le caractère rétractile des opacités était inhabituel, après avoir exclu toute autre cause d’hyperéosinophilie et retenue devant la réponse spectaculaire à la corticothérapie. À la lumière de ces observations, nous rappelons les caractères cliniques, radiologiques et évolutifs de la MC en insistant sur les difficultés du diagnostic de cette maladie, dont le diagnostic reste d’élimination. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2013.10.610 565 Une masse cardiaque hétérogène, hypervasculaire mais inerte O. Bylicki a , B. Étienne-Mastroianni b , J.M. Maury c , F. Tronc c , L. Chalabreysse d , N. Girard b a Service de pneumologie, HIA Desgenettes, Lyon, France b Service de pneumologie, hôpital Pradel, Lyon, France c Département de chirurgie thoracique, hôpital Pradel, Lyon, France d Département de pathologie, hôpital Pradel, Lyon, France Une volumineuse masse cardiaque a été découverte chez un jeune athlète de 26 ans a présentant des douleurs thoraciques. L’échocardiographie cardiaque réalisé dans le bilan a retrouvé une masse anéchogène de 50 mm envahissant l’oreillette droite (OD). Le scanner thoracique (TDM) a confirmé la présence de la masse cardiaque, hétérogène avec un centre hypervascularisé, accolé au péricarde. La tomothérapie par émission de position (TEP) a montré l’absence de l’activité métabolique de la masse. Une exérèse chirurgicale est décidée. La chirurgie thoracique a été réalisée par sternotomie médiane, en utilisant une circulation extracorporelle. En peropératoire, la lésion était de consistance ferme, et semblait envahir la paroi libre de l’OD. Une résection en bloc a été réalisée, emportant une partie de l’OD. L’examen anatomopathologique a montré, sur le plan macroscopique, une masse de graisse jaune vif de 16 × 10 × 2 cm. Sur le plan microsco- pique, on retrouvait des adipocytes matures sans nécrose ou activité mitotique, confirment le diagnostic de lipome cardiaque (LC) bien différencié. Les suites postopératoires ont été simples, et le patient a repris une activité sportive normale dans un délai de 6 mois. Les LC sont des tumeurs intrathoraciques rares, qui représentent moins de 4 % des tumeurs cardiaques primaires réséquées. Les LC sont souvent asymptomatiques. Au TDM, les LC sont souvent une masse homogène de la densité graisseuse sans hypervascularisa- tion. Notre cas est inhabituel parce que la masse présentait une très grande densité des tissus vascularisés, conduisant à discuter l’hypothèse d’un sarcome cardiaque ; l’absence d’activité hyper- métabolique au PET est un argument fort pour la nature bénigne de la lésion. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2013.10.611 566 L’albendazole dans le traitement du kyste hydatique multifocal : alternative prometteuse : à propos d’un cas W. Bourekoua, M.T. Makhloufi, S. Nafti Clinique des maladies respiratoires, CHU Mustapha, Alger, Algérie L’hydatidose est une anthropozoonose endémique en Algérie, due à l’infestation accidentelle de l’homme par la forme larvaire du tænia echinococcus granulosus. Le foie et le poumon sont les organes les plus affectés. La forme multifocale fréquemment observée dans les zones d’endémie est de prise en charge difficile. Nous rappor- tons le cas d’une hydatidose hépato médiastino-pulmonaire chez un patient âgé de 47 ans, opéré en 2009 pour kyste hydatique du foie rompu dans la plèvre. Le patient consulte, 3 ans après pour toux, hémoptysie de petite abondance et douleur basithoracique droite. L’examen clinique était sans anomalie. L’exploration radiologique (radiographie standard et tomodensitométrie thoraciques) avait objectivé des localisations hydatiques médiastinale, pulmonaire et hépato-pulmonaire transdiaphragmatique. La sérologie hydatique était fortement positive. Le traitement chirurgical ne pouvait être proposé pour ce patient du fait de l’atteinte multifocale. Un traite- ment médical antiparasitaire larvicide, dérivé des benzimidazolés (Albendazole : cp 400 mg) ; seule alternative intéressante dans ce cas a été instauré à une dose de 10 mg/kg par jour pendant une année. L’évolution était favorable avec régression de la sympto- matologie clinique et quasi-disparition des images radiologiques et une bonne tolérance du traitement. L’Albendazole a une efficacité prouvée quand il est associé à un acte chirurgical. Utilisé seul, il peut constituer une alternative intéressante et prometteuse dans la prise en charge des formes multifocales, cependant sa durée d’administration reste à codifier. http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2013.10.612

Upload: s

Post on 27-Dec-2016

214 views

Category:

Documents


1 download

TRANSCRIPT

A174 18e Congrès de pneumologie de langue francaise — Marseille, 31 janvier au 2 février 2014

Ces anomalies étaient découvertes sur le scanner thoracique prati-qué dans le cadre du bilan étiologique d’asthme réfractaire.Chez la dernière patiente, après avoir éliminé toute autre étiologie,le diagnostic de pneumonie chronique idiopathique à éosino-phile avait été retenu sur un faisceau d’arguments cliniques(absence de signes extrapulmonaires), radiologiques (lésions bila-térales et périphériques), biologiques (hyperéosinophilie sanguineà 3200 el/mm3 et alvéolaire à 43 %) et évolutifs (réponse spectacu-laire aux corticostéroïdes).À travers ces observations, nous rappelons quelques causes rares dedyspnée sifflante chez l’adulte, pouvant prêter à confusion avec unasthme réfractaire ; en insistant sur les critères radiocliniques etbiologiques évocateurs.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2013.10.609

564Maladie de Carrington : à propos de2 casH. Zaibi , J. Ben Amar , B. Ourari-Dhahri , S. Azzebi , M.A. Baccar ,L. El Gharbi , H. Aouina , H. BouachaService de pneumologie, hôpital Charles Nicolle, Tunis, Tunisie

La maladie de Carrington (MC) se caractérise par l’association desymptômes respiratoires et généraux subaigus ou chroniques, uneéosinophilie alvéolaire et/ou plasmatique et des infiltrats pulmo-naires de topographie périphérique en imagerie. C’est une maladierare ne présentant que 0 à 2,5 % des pneumopathies infiltrantesdiffuses.Nous rapportons 2 cas de MC. Le premier est un homme de 32 ans,sans antécédent pathologique, présentant depuis 2 mois des dou-leurs thoraciques, une toux sèche et une dyspnée d’effort, associéesà une altération de l’état général. Les radiographies thoraciquesont montré des images alvéolaires bilatérales rétractiles à gaucherapidement évolutives. Le deuxième cas est celui d’une femme de53 ans, traitée pour asthme depuis 2 ans, pour une symptomatologiefaite de toux chronique et dyspnée sifflante avec une radiographiethoracique sans anomalies. L’évolution était défavorable malgrél’optimisation du traitement. Les 2 patients étaient explorés parun scanner thoracique objectivant des condensations alvéolairesbilatérales à prédominance périphérique. La biologie révélait unehyperéosinophilie sanguine et alvéolaire (6800 et 3400 el/mm3, 37 %et 43 %, respectivement). Devant ces données radiocliniques et bio-logiques, une MC a été évoquée, quoique dans le premier cas lecaractère rétractile des opacités était inhabituel, après avoir exclutoute autre cause d’hyperéosinophilie et retenue devant la réponsespectaculaire à la corticothérapie.À la lumière de ces observations, nous rappelons les caractèrescliniques, radiologiques et évolutifs de la MC en insistant sur lesdifficultés du diagnostic de cette maladie, dont le diagnostic rested’élimination.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2013.10.610

565Une masse cardiaque hétérogène,hypervasculaire mais inerteO. Bylicki a, B. Étienne-Mastroianni b, J.M. Maury c, F. Tronc c,L. Chalabreysse d, N. Girard b

a Service de pneumologie, HIA Desgenettes, Lyon, Franceb Service de pneumologie, hôpital Pradel, Lyon, Francec Département de chirurgie thoracique, hôpital Pradel, Lyon,Franced Département de pathologie, hôpital Pradel, Lyon, France

Une volumineuse masse cardiaque a été découverte chez unjeune athlète de 26 ans a présentant des douleurs thoraciques.L’échocardiographie cardiaque réalisé dans le bilan a retrouvé une

masse anéchogène de 50 mm envahissant l’oreillette droite (OD).Le scanner thoracique (TDM) a confirmé la présence de la massecardiaque, hétérogène avec un centre hypervascularisé, accolé aupéricarde. La tomothérapie par émission de position (TEP) a montrél’absence de l’activité métabolique de la masse.Une exérèse chirurgicale est décidée. La chirurgie thoracique aété réalisée par sternotomie médiane, en utilisant une circulationextracorporelle. En peropératoire, la lésion était de consistanceferme, et semblait envahir la paroi libre de l’OD. Une résectionen bloc a été réalisée, emportant une partie de l’OD. L’examenanatomopathologique a montré, sur le plan macroscopique, unemasse de graisse jaune vif de 16 × 10 × 2 cm. Sur le plan microsco-pique, on retrouvait des adipocytes matures sans nécrose ou activitémitotique, confirment le diagnostic de lipome cardiaque (LC) biendifférencié. Les suites postopératoires ont été simples, et le patienta repris une activité sportive normale dans un délai de 6 mois.Les LC sont des tumeurs intrathoraciques rares, qui représententmoins de 4 % des tumeurs cardiaques primaires réséquées. Les LCsont souvent asymptomatiques. Au TDM, les LC sont souvent unemasse homogène de la densité graisseuse sans hypervascularisa-tion. Notre cas est inhabituel parce que la masse présentait unetrès grande densité des tissus vascularisés, conduisant à discuterl’hypothèse d’un sarcome cardiaque ; l’absence d’activité hyper-métabolique au PET est un argument fort pour la nature bénigne dela lésion.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2013.10.611

566L’albendazole dans le traitement dukyste hydatique multifocal :alternative prometteuse : à proposd’un casW. Bourekoua , M.T. Makhloufi , S. NaftiClinique des maladies respiratoires, CHU Mustapha, Alger, Algérie

L’hydatidose est une anthropozoonose endémique en Algérie, due àl’infestation accidentelle de l’homme par la forme larvaire du tæniaechinococcus granulosus. Le foie et le poumon sont les organes lesplus affectés. La forme multifocale fréquemment observée dansles zones d’endémie est de prise en charge difficile. Nous rappor-tons le cas d’une hydatidose hépato médiastino-pulmonaire chez unpatient âgé de 47 ans, opéré en 2009 pour kyste hydatique du foierompu dans la plèvre. Le patient consulte, 3 ans après pour toux,hémoptysie de petite abondance et douleur basithoracique droite.L’examen clinique était sans anomalie. L’exploration radiologique(radiographie standard et tomodensitométrie thoraciques) avaitobjectivé des localisations hydatiques médiastinale, pulmonaire ethépato-pulmonaire transdiaphragmatique. La sérologie hydatiqueétait fortement positive. Le traitement chirurgical ne pouvait êtreproposé pour ce patient du fait de l’atteinte multifocale. Un traite-ment médical antiparasitaire larvicide, dérivé des benzimidazolés(Albendazole : cp 400 mg) ; seule alternative intéressante dans cecas a été instauré à une dose de 10 mg/kg par jour pendant uneannée. L’évolution était favorable avec régression de la sympto-matologie clinique et quasi-disparition des images radiologiques etune bonne tolérance du traitement. L’Albendazole a une efficacitéprouvée quand il est associé à un acte chirurgical. Utilisé seul, ilpeut constituer une alternative intéressante et prometteuse dansla prise en charge des formes multifocales, cependant sa duréed’administration reste à codifier.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rmr.2013.10.612