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1 L’ « eau bservatoire » du bassin versant du Loc’h et du Sal Quotidiennement utilisé comme indicateur du niveau de pollution des rivières, les nitrates font l’objet d’un suivi spécifique depuis les années quatre- vingt dix. Certaines études isolées, plus anciennes (1975) donnent des indications sur le niveau de concentration de nos rivières. À l’époque, elle était de l’ordre de 5 mg/l. En 1996, le 1er protocole de suivi du Loc’h donne une moyenne de 28 mg/l soit une augmentation de 1mg/l de nitrates chaque année. Depuis cette date, on peut observer des variations dans l’évolution des concentrations en nitrates du fait notamment des conditions météorologiques. Edito Depuis plus de 10 ans, les agriculteurs du bassin versant du Loch et du Sal se mobilisent et s’impliquent dans des actions qui visent à améliorer la qualité de l’eau. En 1995 un constat est fait, les exploitations ne disposent pas de capacités de stockage suffisantes pour pouvoir épandre les effluents aux périodes adaptées. A la demande du CPA, une « opération groupée » est lancée pour permettre à toutes les exploitations d’anticiper la mise aux normes des bâtiments d’élevage. Tout au long de cette période, et progressivement cela nous a conduit à engager des actions pour adapter les pratiques de fertilisation : échanges d’effluents (fumiers, lisiers) entre exploitations, valorisation des effluents d’élevage sur d’autres cultures que le maïs, implantation de couverts végétaux en hiver. L’utilisation raisonnée des produits phytosanitaires est aussi une volonté. Conscients des risques liés à leur utilisation, nous nous mobilisons pour en utiliser encore moins et pour développer toutes les techniques (désherbage mécanique, rotations des cultures, etc…) permettant d’y arriver. C’est la forte mobilisation autour des actions individuelles et collectives, proposées sur la base du volontariat, qui a permis d’améliorer les pratiques agricoles et d’obtenir des résultats sur la qualité de l’eau. Aujourd’hui dans de nombreux domaines la réglementation a rattrapé les actions initialement engagées sur le bassin versant, néanmoins il reste encore des marges de progrès et nous avons tout intérêt à anticiper encore ! Loïc LE RAY Agriculteur à Grand champ et Président du CPA (Comité Professionnel Agricole) Ainsi, la succession d’années sèches à partir de 2000 a permis une diminution des concentrations (25mg/ l en 2005). Par la suite, une succession d’années pluvieuses puis sèches entre 2005 et 2008 a entrainé une hausse puis à nouveau une baisse des concentrations jusqu’en 2009 avec une moyenne aujourd’hui de 28 mg/l. Ainsi, les effets de l’amélioration des pratiques agricoles et des mesures de protection de la ressource en eau sont difficilement décelables à travers ce suivi. Ils s’observent davantage sur de plus longues fréquences. Néanmoins, les efforts réalisés ont aujourd’hui permis de revenir à une situation proche des années 90. De nouvelles actions comme les échanges parcellaires et l’optimisation des systèmes doivent permettre de renforcer cette tendance. Station Pont de Brech - Rivière du Loc’h Fin des années 1980, la Bretagne s’alerte de la montée des concentrations en nitrates dans toutes les prises d’eau. Dès 1991, la France lance différentes opérations incitatives constituant les 1ères actions de lutte contre les pollutions d’origine agricole. Le Label FERTIMIEUX est ainsi obtenu sur le bassin versant du Loc’h sous l’impulsion des agriculteurs. Parallèlement, le cadre règlementaire de référence est fixé par l’Europe. Dès 1996, les programmes d’actions Bretagne Eau Pure se sont succédés et après 15 ans, le Syndicat continue d’accompagner les agriculteurs présents sur le territoire. Depuis 2008, du fait du durcissement du contexte règlementaire (Directive Nitrates, PAC, Grenelle…), les missions du Syndicat ont évolué vers des actions collectives et des communications Mot du Président Le saviez-vous ? La réglementation française (décret du 20 /12/2001) limite à 50 mg/l la teneur maximale en nitrates de l’eau destinée à la consommation humaine. Un système d’éva- luation a été défini au niveau national pour caractériser ces concentrations en fonction des besoins et usages (grille SEQ Eau) à travers cinq classes de qualité (De très bonne à mauvaise). Une concentration représente la quantité d’un élé- ment dissous dans un volume d’eau ou de solution. Elle s’exprime en milligrammes par litres d’eau (mg/l) pour les nitrates, les phosphores… et en microgrammes par litre (µg/l) pour les pesticides, les hydrocarbures… On distingue 2 types d’analyse : l’eau brute pour l’eau des rivières et les plans d’eau et l’eau destinée à la consomma- tion humaine (eau du robinet). Le suivi des concentrations mené par le SMLS, depuis 1996, est réalisé sur de l’eau brute en différents points du bassin versant. techniques en s’associant avec de nouveaux partenaires (GAB : Groupement des Agriculteurs Biologiques) afin de renforcer le développement des techniques respectueuses de l’environnement. Aujourd’hui s’amorce un autre virage : un contexte règlementaire très strict, une situation économique difficile pour toutes les productions mais surtout des attentes des consommateurs toujours plus fortes - partagés entre compassion pour ce monde paysan et vigilance sur ses excès. Le Syndicat reste à l’écoute, persuadé d’un rôle à jouer dans la mobilisation et l’accompagnement aux changements. Le Président du SMLS, En charge de l’agriculture, Yves Bleunven Lettre n° 4 - décembre 2010 L’écho Productivité, respect de l’environnement, pérennité... l’agriculture à la recherche d’un nouvel équilibre p. 2 et 3 L’actu du Loc’h et du Sal Evolution de la concentration en nitrates (1996 - 2009)

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Page 1: L’écho - SMLS · L’actu du Syndicat 1 L’ « eau’bservatoire » du bassin versant du Loc’h et du Sal Quotidiennement utilisé comme indicateur du niveau de pollution des

L’actu du Syndicat

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L’ « eau’bservatoire » du bassin versant du Loc’h et du SalQuotidiennement utilisé comme indicateur du niveau de pollution des rivières, les nitrates font l’objet d’un suivi spécifique depuis les années quatre-vingt dix.

Certaines études isolées, plus anciennes (1975) donnent des indications sur le niveau de concentration de nos rivières. À l’époque, elle était de l’ordre de 5 mg/l. En 1996, le 1er protocole de suivi du Loc’h donne une moyenne de 28 mg/l soit une augmentation de 1mg/l de nitrates chaque année.Depuis cette date, on peut observer des variations dans l’évolution des concentrations en nitrates du fait notamment des conditions météorologiques.

EditoDepuis plus de 10 ans, les agriculteurs du bassin versant du Loch et du Sal se mobilisent et s’impliquent dans des actions qui visent à améliorer la qualité de l’eau.

En 1995 un constat est fait, les exploitations ne disposent pas de capacités de stockage suffisantes pour pouvoir épandre les effluents aux périodes adaptées. A la demande du CPA, une « opération groupée » est lancée pour permettre à toutes les exploitations d’anticiper la mise aux normes des bâtiments d’élevage.

Tout au long de cette période, et progressivement cela nous a conduit à engager des actions pour adapter les pratiques de fertilisation : échanges d’effluents (fumiers, lisiers) entre exploitations, valorisation des effluents d’élevage sur d’autres cultures que le maïs, implantation de couverts végétaux en hiver.

L’utilisation raisonnée des produits phytosanitaires est aussi une volonté. Conscients des risques liés à leur utilisation, nous nous mobilisons pour en utiliser encore moins et pour développer toutes les techniques (désherbage mécanique, rotations des cultures, etc…) permettant d’y arriver.

C’est la forte mobilisation autour des actions individuelles et collectives, proposées sur la base du volontariat, qui a permis d’améliorer les pratiques agricoles et d’obtenir des résultats sur la qualité de l’eau. Aujourd’hui dans de nombreux domaines la réglementation a rattrapé les actions initialement engagées sur le bassin versant, néanmoins il reste encore des marges de progrès et nous avons tout intérêt à anticiper encore !

Loïc LE RAYAgriculteur à Grand champ et Président du CPA (Comité Professionnel Agricole)

Ainsi, la succession d’années sèches à partir de 2000 a permis une diminution des concentrations (25mg/ l en 2005). Par la suite, une succession d’années pluvieuses puis sèches entre 2005 et 2008 a entrainé une hausse puis à nouveau une baisse des concentrations jusqu’en 2009 avec une moyenne aujourd’hui de 28 mg/l.

Ainsi, les effets de l’amélioration des pratiques agricoles et des mesures de protection de la ressource en eau sont difficilement décelables à travers ce suivi. Ils s’observent davantage sur de plus longues fréquences. Néanmoins, les efforts réalisés ont aujourd’hui permis de revenir à une situation proche des années 90. De nouvelles actions comme les échanges parcellaires et l’optimisation des systèmes doivent permettre de renforcer cette tendance.

Le devenir de l’agriculture

SAGE : lancement de la consultation

Comité de pilotage CRE n° 1 Janvier 2011

Le 14 décembre 2007, le Syndicat Mixte du Loc’h et du Sal a signé un Contrat Restauration et Entretien de cours d’eau sur le territoire du Loc’h.

Ce programme a été mis en place pour : - Répondre à la Directive Cadre sur l’Eau pour atteindre le bon état écologique en 2015 et assurer la continuité écologique et sédimentaire. - Répondre aux objectifs du SDAGE Loire-Bretagne : restaurer les équilibres, rouvrir les rivières aux poissons migrateurs, préserver les têtes de bassin, les zones humides et la biodiversité.

Depuis 3 ans, le syndicat a réalisé : - La restauration et l’entretien de 100 kms de ripisylve (végétation en bordure de cours d’eau) - 7 kms de plantations - La suppression de 100 points d’accès directs du bétail au cours d’eau par la mise à disposition de pompes de prairie et de bacs. - La restauration morphologique de 1 000 m de cours d’eau. - Des interventions sur des ouvrages pour assurer la continuité écologique et sédimentaire.

Un comité de pilotage est prévu en janvier 2011 à mi-parcours du programme pour présenter le bilan des 3 premières années du contrat et les perspectives pour les 2 années à venir.

- Disposer de moyens réglementaires – portée juridique accrue depuis la loi sur l’eau de 2006 pour répondre à l’atteinte du bon état écologique fixée par la Directive Cadre sur l’Eau.

En préalable à cette démarche, le Préfet du Morbihan a mis en place un groupe de pilotage informel pour travailler à l’élaboration d’un dossier préliminaire, justifiant de la délimitation du périmètre retenu et de sa plus-value à l’échelle de ce territoire. Ce document a été transmis pour consultation le 28 octobre dernier aux communes, Conseil général et Conseil Régional - elles auront alors 4 mois (de novembre à février) pour se prononcer sur le projet de périmètre du SAGE.

Ce n’est qu’à l’issue de cette consultation que la proposition de périmètre du projet de SAGE, s’étendant du Golfe du Morbihan jusqu’à la Ria d’Etel, pourra être validée par arrêté préfectoral… et que l’élaboration du SAGE pourra s’amorcer.

laitiers instaurés en 1984 mais aussi aux réformes de 1992 et 1999 qui ont cherché à rapprocher les prix payés aux agriculteurs européens des prix des marchés mondiaux en apportant une compensation partielle. En 2003, la nécessité de rendre compatible la PAC avec les règles de l’Organisation Mondiale du Commerce a abouti à une séparation forte entre les aides versées et les volumes produits. Les agriculteurs perçoivent désormais une aide au revenu (le droit à paiement unique assis sur la surface, qui fait partie du 1er pilier de la PAC) à la condition de respecter effectivement des obligations européennes liées au bien-être animal, à la traçabilité des produits, et à des bonnes pratiques agricoles et environnementales : on parle de conditionnalité des aides PAC. Parallèlement, l’union européenne a proposé une série de mesures incitatives pour la protection de l’environnement et l’aménagement du territoire à travers les mesures agri-environnementales (aides du 2ème pilier).

En 2013 ? Quelles évolutions de la PAC et de l’agriculture de manière générale ?La Politique agricole commune va entrer dans une nouvelle phase à partir de 2013 et pour la première fois, elle sera examinée par le parlement européen. Les aides directes pourraient évoluer vers une aide unique à l’hectare exploité soit à l’intérieur d’une région agricole, soit à l’échelle d’un pays entier. La commission européenne envisage de renforcer les performances environnementales de la PAC en introduisant des dispositions simples et généralisées dans le dispositif de l’aide unique telles que le maintien de prairies permanentes ou des rotations de cultures. On en est pour l’instant qu’au stade des hypothèses. Les prix d’achat des productions agricoles continueront d’être orientés par les marchés agricoles mondiaux et la commission européenne semble vouloir au mieux maintenir les outils de régulation des marchés. Les choix de développement des exploitations agricoles devront nécessairement tenir compte de ces modifications de la politique agricole commune.

Vers une meilleure gestion des eaux pluviales

L’urbanisation galopante de notre territoire peut entraîner une augmentation du débit et de la pollution transportée par les eaux pluviales vers les rivières si aucune mesure de gestion n’est engagée. C’est pourquoi les communes et le SMLS travaillent ensemble pour mieux comprendre le fonctionnement hydraulique des réseaux et adapter l’urbanisation à une gestion des eaux pluviales qui réponde aux besoins des communes mais avant tout à la capacité des milieux aquatiques.Des études sont actuellement menées avec des bureaux d’études sur Auray, Brec’h, Le Bono, Plumergat, Pluneret et Sainte-Anne-D’Auray. D’autres communes sont déjà programmées pour 2011.

Attention : les études mettent toujours en évidence des écoulements d’eaux usées dans le réseau d’eaux pluviales causés par des mauvais branchements. Attention, à bien vous branchez sur le bon réseau public ! (Cf notre article « Les éco-gestes du quotidien » dédié à la problématique des raccordement aux réseaux d’assainissement).

Regards photographiques sur le Loc’h et le Sal

4 étudiants du Lycée de Kerplouz ont travaillé à l’élaboration d’une exposition photo dans le cadre d’un Projet d’Information et de Communication. Au fil de l’eau, ils nous invitent à redécouvrir le fonctionnement et les richesses de notre bassin-versant.

Venez découvrir ou redécouvrir les richesses et le fonctionnement de vos cours d’eau, cette exposition sera ouverte au grand public du 05 au 15 janvier 2011 au CDI du Lycée de Kerplouz à Auray.

Nous tenions à remercier ces étudiants (Solène Dallet, Christophe Sauser, Maxime, Poupelin et Steve Gantier) ainsi que l’équipe pédagogique qui les a encadrés dans ce travail !

Le projet de Schéma d’ Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) du Golfe du Morbihan jusqu’à la ria d’Etel est en cours d’émergence.

Véritable outil de planification locale de la politique de l’eau, le SAGE a pour principal objectif la recherche d’un équilibre durable entre protection des milieux aquatiques et satisfaction de tous les usages liés à l’eau.

Sa mise en place sur notre territoire offre de nouvelles opportunités : - Instaurer un dialogue de l’eau et une dynamique de concertation au travers de la Commission Locale de l’Eau (CLE) - véritable « parlement » local de l’eau associant des représentants de l’Etat, des collectivités, des usagers et des associations. - Tenir compte des enjeux locaux et des usages liés à l’eau et en favoriser l’appropriation par les acteurs locaux. - Définir un cadre pour la politique locale de l’eau en déterminant notamment des objectifs précis de qualité et d’utilisation de la ressource en eau.

On dit souvent que le développement de l’agriculture « intensive» est dû à la PAC.

La PAC c’est quoi ? Pourquoi a-t-elle été mise en place ?La Politique Agricole Commune a été créée lors du traité de Rome de 1958 puis mise en place en 1962. Elle constitue ainsi une des plus anciennes politiques communes européennes disposant d’un budget propre. Les objectifs visés en 1962 étaient d’accroitre la production des exploitations agricoles afin d’atteindre l’autosuffisance alimentaire de l’Europe (à l’époque, 20% des produits agricoles étaient importés), assurer un niveau de vie équitable pour la population agricole, stabiliser les marchés agricoles, et enfin sécuriser l’approvisionnement et stabiliser les prix aux consommateurs. Pour ce faire, les agriculteurs disposaient ainsi de prix garantis pour l’achat de leur production notamment en lait et céréales confortés par des barrières douanières fortes limitant de fait les importations.

Quelles en ont été ses effets ? Cette politique a permis une formidable croissance économique de l’agriculture européenne et très rapidement l’Europe a atteint son autosuffisance puis est devenue exportatrice. Le budget européen a considérablement augmenté pour financer l’ensemble des volumes produits voire parfois le stockage des excédents de production apparus à la fin des années 70. De plus, une certaine exaspération des autres concurrents internationaux (Etats-Unis, Canada, états d’Amérique du sud) s’est de plus en plus exprimée vis à vis de ce qui était considéré comme des distorsions de concurrence et des critiques parfois vives sont apparues concernant les impacts environnementaux ou sociaux de cette politique .

Comment a-t-elle évolué ? On parle d’éco-conditionnalité des aides avec les BCAE ?L’union européenne a été amenée au début des années 80 à mettre en place des outils de régulation de la production. On pense tout de suite aux quotas

Parole d’expertEntretien avec Didier MAROY,

chef du service économie agricole à la Direction Départementale des Territoires et de la Mer du Morbihan

Quoi de neuf ?

Publication : Syndicat Mixte du Loc’h et du Sal (SMLS)ZA de Tréhuinec - Centre Commercial les 3 soleils 56 890 PlescopTel : 02 97 68 32 20 - Fax : 02 97 68 45 02

Directeur de la publication : Yves BLEUNVEN,Président du SMLS.Conception : ALKIMIA - Vannes - 02 97 47 51 14Illustrations : SMLS et ALKIMIA

Rédaction : SMLS (X. BLONDEL – C. QUINTIN) – Chambre d’Agriculture 56 (F. MAHEO) – GAB 56 (C. LEFEVRE - M. GUILLAND) – DDTM (D. MAROY)Crédit photo : SMLS

Tirage : 40 000 exemplaires. Impression : IOV-ArradonEncres végétales sur papier provenant de forêts gérées durablement (PEFC).

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Station Pont de Brech - Rivière du Loc’h

Fin des années 1980, la Bretagne s’alerte de la montée des concentrations en nitrates dans toutes les prises d’eau. Dès 1991, la France lance différentes opérations incitatives constituant les 1ères actions de lutte contre les pollutions d’origine agricole. Le Label FERTIMIEUX est ainsi obtenu sur le bassin versant du Loc’h sous l’impulsion des agriculteurs. Parallèlement, le cadre règlementaire de référence est fixé par l’Europe.

Dès 1996, les programmes d’actions Bretagne Eau Pure se sont succédés et après 15 ans, le Syndicat continue d’accompagner les agriculteurs présents sur le territoire. Depuis 2008, du fait du durcissement du contexte règlementaire (Directive Nitrates, PAC, Grenelle…), les missions du Syndicat ont évolué vers des actions collectives et des communications

Motdu Président

Le saviez-vous ?• La réglementation française (décret du 20 /12/2001) limite à 50 mg/l la teneur maximale en nitrates de l’eau destinée à la consommation humaine. Un système d’éva-luation a été défini au niveau national pour caractériser ces concentrations en fonction des besoins et usages (grille SEQ Eau) à travers cinq classes de qualité (De très bonne à mauvaise).

• Une concentration représente la quantité d’un élé-ment dissous dans un volume d’eau ou de solution. Elle s’exprime en milligrammes par litres d’eau (mg/l) pour les nitrates, les phosphores… et en microgrammes par litre (µg/l) pour les pesticides, les hydrocarbures…

• On distingue 2 types d’analyse : l’eau brute pour l’eau des rivières et les plans d’eau et l’eau destinée à la consomma-tion humaine (eau du robinet). Le suivi des concentrations mené par le SMLS, depuis 1996, est réalisé sur de l’eau brute en différents points du bassin versant.

techniques en s’associant avec de nouveaux partenaires (GAB : Groupement des Agriculteurs Biologiques) afin de renforcer le développement des techniques respectueuses de l’environnement.

Aujourd’hui s’amorce un autre virage : un contexte règlementaire très strict, une situation économique difficile pour toutes les productions mais surtout des attentes des consommateurs toujours plus fortes - partagés entre compassion pour ce monde paysan et vigilance sur ses excès. Le Syndicat reste à l’écoute, persuadé d’un rôle à jouer dans la mobilisation et l’accompagnement aux changements.

Le Président du SMLS,En charge de l’agriculture,Yves Bleunven

Périmètre du projet de SAGE

Lettre n° 4 - décembre 2010

L’écho

Productivité, respect de l’environnement, pérennité... l’agriculture à la recherche d’un nouvel équilibre p. 2 et 3

L’actu du Loc’h et du Sal

Evolution de la concentration en nitrates (1996 - 2009)

Page 2: L’écho - SMLS · L’actu du Syndicat 1 L’ « eau’bservatoire » du bassin versant du Loc’h et du Sal Quotidiennement utilisé comme indicateur du niveau de pollution des

Fumière

Fosse

Silo

Système de traitement

Bloc de traite

Eaux pluviales

Aire de couchage

Aire d’exercice

Bâtiment hors-sol

Une autre forme : le maraichage- Développer les techniques alternatives au désherbage chimique - Optimiser les rotations culturales pour préserver le potentiel des terres- Equilibrer la fertilisation (fumier, composts et engrais minéraux)

Les efforts engagés depuis 15 ans avec l’appui du Syndicat

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Globalement, l’image de l’agriculture apparaît plutôt positive pour le grand public mais cela cache un contraste fort. Toutes les enquêtes d’opinion montrent que même si l’on attache beaucoup de points positifs à l’agriculture, on y attache tout autant de points négatifs. Ainsi, la population reconnaît que les agriculteurs sont courageux d’autant que le secteur est en crise ou que l’agriculture joue des rôles importants pour le territoire : elle nourrit les hommes et entretient l’espace, mais il existe des problèmes d’environnement….

L’agriculture sur le bassin versant du Loch et du Sal

Comprendre & agir

Productivité, respect de l’environnement, pérennité...

Cycle de l’Azote

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D’après les sociologues, toute l’ambiguïté de l’image de l’agriculture réside dans l’opposition de deux schémas qui perturbent le consommateur : une agriculture moderne, « productiviste et polluante », face à une agriculture traditionnelle vue comme plus «naturelle» et plus « propre ». Au-delà de ces préjugés, entrez dans ce numéro pour découvrir une agriculture aux multiples facettes et les efforts engagés par le monde agricole.

L’agriculture à la recherche d’un nouvel équilibreCommune de Brandivy - Vallée du Loc’h

L’agriculture biologique se définit comme un mode de production agricole exempt de produits chimiques de synthèse. C’est aussi, une agriculture moderne, innovante en constante évolution. La démarche de Didier Le HEC et de ses 2 associés installés en BIO à Brandivy sur une exploitation laitière de 80 vaches laitières et 100 hectares nous le démontre bien.

« En 1999, en m’installant, j’ai fait le choix de l’agriculture biologique en production laitière. C’est notamment les 10 années que j’ai passé dans le domaine commercial en agroalimentaire qui m’ont fait réfléchir. La production agricole était trop élevée (surproduction) alors que les agriculteurs avaient de plus en plus de mal à vivre correctement de leur métier. Il était donc urgent de revenir vers un compromis d’agriculture plus respectueuse de l’environnement et permettant une alimentation plus saine.

L’agriculture biologique c’est le respect des règles de production naturelle. Il est notamment important de respecter le cycle des cultures et de réfléchir à leur succession. La production laitière en bio est construite sur un système le plus autonome possible. Souvent la part de surface en herbe dans l’assolement est de l’ordre de 80% puis le reste est réparti entre maïs ou céréales à paille. Ceci est à la fois intéressant pour les couts de production et pour l’impact environnemental. Une attention particulière est aussi portée sur le bien être animal (alimentation, surface par animal…). Une part importante du travail est donc réservée à l’observation, l’anticipation et la mise en place de mesures préventives pour conduire le plus facilement les cultures et les élevages.

L’agriculture bio en 1999 c’était 655 paysans en Bretagne dont 154 dans le Morbihan. Aujourd’hui le Morbihan affiche 285 fermes en agriculture bio qui totalisent une surface de 11 145 ha. Cette augmentation est importante mais ne représente qu’une faible part de l’agriculture (3,4% en 2009) et ne permet pas de répondre à la demande toujours croissante (+ 10% par an depuis 1999 selon l’agence bio).

Pour en savoir plus : Contactez le GAB 56 (Groupement des Agriculteurs Biologiques) au 02-97 66-32 62

Paroles d’acteurs Didier LE HEC, agriculteur bio à Brandivy et membre du GAB 56

Comprendre et Agir

Une autre forme : l’agriculture biologiqueMode de production fondé notamment sur la non-utilisation de produits chimiques de synthèse, la non-utilisation d’OGM, et caractérisé par le recyclage des matières organiques, la rotation des cultures et la lutte biologique.

Le paysage : acteur de la protection de la qualité de l’eau - Absence de haies, talus, bandes enherbées, prairies de fonds vallées qui limitent les transferts de polluants vers les cours d’eau- Préserver ces éléments et en implanter dans les secteurs sensibles.

Des mesures d’aménagement de l’espace pour limiter les risques de pollution :

- 19 km de haies plantées- 246 ha de bandes enherbées implantées volontairement par 74 exploitations et 155 ha de prairies permanentes engagées en gestion extensive par 36 exploitations entre 1999 et 2004

Une utilisation optimisée des produits phytosanitaires :

- 101 classements des parcelles à risque phytosanitaire afin d‘adapter les traitements en fonction des risques de chaque parcelle- 92 pulvérisateurs contrôlés et réglés- 31 diagnostics des pratiques au niveau des exploitations : local de stockage,gestion des produits, manipulation et remplissage du pulvérisateur…

Fixation

Denitrification

Les risques de pollutions liés au siège d’exploitation- Epandage des effluents lors des périodes à risques de lessivage et de ruissellement (hiver), - Fuite au niveau des bâtiments d’exploitation : produits phytosanitaires, stockage des fumiers et lisiers

- Stocker les fumiers, lisiers et eaux souillées en fumière et fosse en hiver- Disposer d’un local de stockage des produits phytosanitaires

Les risques au champ : « fertilisation » des cultures- Excès d’engrais (fumier, lisier et minéral) = surfertilisation - Apporter la bonne dose au bon moment - Respecter les distances au cours d’eau et le calendrier d’épandage pour limiter toute pollution directe

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Érosion et lessivage des nitrates sur les sols nus en hiver- Érosion et lessivage des nitrates sur les sols nus en hiver- Implanter des cultures intermédiaires (CIPAN*) pour éviter l’érosion et le lessivage des terres en hiver

Les risques au champ : « utilisation de désherbants chimiques » - Entrainement des pesticides vers les cours d’eau par la pluie ou le vent , non respect des distances- Appliquer des produits à la bonne dose, dans de bonnes conditions : sans vent, ni pluie et avec du matériel contrôlé et réglé

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Une autre forme : la diversification, la double activité De nouveaux métiers : centre équestre, élevage d’animaux (chien…) ou de nouvelles activités (vente directe, accueil à la ferme, atelier de transformation)… - Sensibilisation sur les obligations règlementaires et à la protection des cours d’eau (bandes enherbées)

A

NitrificationNO3

NitrificationNO3

LessivageLessivage

FixationFixation

N atmosphérique

Azote organique Azote minéral

Mise aux normes des bâtiments d’élevage :

- En 1996, engagement groupé pour la mise aux normes des bâtiments (création de fumières et fosses pour le stockage des fumiers et lisiers)- Aujourd’hui, 84 % des exploitations qui sont rentrées dans le dispositif d’aides ont achevé leurs mises aux normes

Des outils pour améliorer les pratiques de fertilisation :

- 1119 analyses de sols pour mieux connaître le potentiel des sols- 403 analyses de fumiers et lisiers, 321 mesures de reliquats d’azote et 211 plans prévisionnels de fumure réalisés pour mieux piloter la fertilisation des plantes et apporter la juste dose- 305 agriculteurs formées à de nouvelles pratiques de fertilisation lors de démonstrations avec comme résultats à la clé une meilleure répartition des fumiers et lisiers sur les cultures et une baisse des engrais minéraux

Azote excédentaire entrainévers la nappe et les cours d’eau

Prélèvement de l’azote pour la croissance des cultures

Azote exporté lors des récoltes

DénitrificationDénitrification

Légende : : Risques : Conseils et actions engagées* Cultures intermédiaires pièges à nitrates

Le territoire du bassin versant présente une activité agricole très marquée puisque l’on recense près de 450 exploitations agricoles réparties sur les 22 communes. La production dominante sur le territoire est la production laitière (60%). En complément, on trouve de nombreuses fermes avec une production de volaille et de porc davantage localisées sur la partie nord (Pluvigner-Camors) et en amont du bassin versant sur les communes de Plaudren, Locqueltas, Locmaria et Grand Champ. On observe enfin un développement de l’activité équestre (élevage, pension) et du maraichage notamment en aval du bassin versant.

Les cultures rencontrées sont essentiellement liées à l’élevage avec une part importante de prairies dans les exploitations. Les parcelles en culture sont majoritairement en maïs (utilisé pour l’alimentation des bovins) ou en culture céréalière (culture de vente). On observe très peu de culture légumière sur le territoire par rapport à d’autres bassins versants du département (région de Locminé ou bassin de Pontivy).

Les chiffres clés :(Source : Observatoire de l’agriculture du SMLS)

Elevage- 450 Exploitations – 620 actifs agricoles - 60 % des exploitations en production laitière- 20 % des exploitations en production porcine- 20 % en production volailleCultures- 7 874 ha de prairies dont 1740 de prairies permanentes soit 41 % de la SAU du bassin versant- 6150 ha de maïs grain et ensilage (30 %)- 4459 ha de céréales : blé, orge, avoine… (22 %)- 1405 ha d’autres cultures : colza, légumes (7%)

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L’actu du Syndicat

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L’ « eau’bservatoire » du bassin versant du Loc’h et du SalQuotidiennement utilisé comme indicateur du niveau de pollution des rivières, les nitrates font l’objet d’un suivi spécifique depuis les années quatre-vingt dix.

Certaines études isolées, plus anciennes (1975) donnent des indications sur le niveau de concentration de nos rivières. À l’époque, elle était de l’ordre de 5 mg/l. En 1996, le 1er protocole de suivi du Loc’h donne une moyenne de 28 mg/l soit une augmentation de 1mg/l de nitrates chaque année.Depuis cette date, on peut observer des variations dans l’évolution des concentrations en nitrates du fait notamment des conditions météorologiques.

EditoDepuis plus de 10 ans, les agriculteurs du bassin versant du Loch et du Sal se mobilisent et s’impliquent dans des actions qui visent à améliorer la qualité de l’eau.

En 1995 un constat est fait, les exploitations ne disposent pas de capacités de stockage suffisantes pour pouvoir épandre les effluents aux périodes adaptées. A la demande du CPA, une « opération groupée » est lancée pour permettre à toutes les exploitations d’anticiper la mise aux normes des bâtiments d’élevage.

Tout au long de cette période, et progressivement cela nous a conduit à engager des actions pour adapter les pratiques de fertilisation : échanges d’effluents (fumiers, lisiers) entre exploitations, valorisation des effluents d’élevage sur d’autres cultures que le maïs, implantation de couverts végétaux en hiver.

L’utilisation raisonnée des produits phytosanitaires est aussi une volonté. Conscients des risques liés à leur utilisation, nous nous mobilisons pour en utiliser encore moins et pour développer toutes les techniques (désherbage mécanique, rotations des cultures, etc…) permettant d’y arriver.

C’est la forte mobilisation autour des actions individuelles et collectives, proposées sur la base du volontariat, qui a permis d’améliorer les pratiques agricoles et d’obtenir des résultats sur la qualité de l’eau. Aujourd’hui dans de nombreux domaines la réglementation a rattrapé les actions initialement engagées sur le bassin versant, néanmoins il reste encore des marges de progrès et nous avons tout intérêt à anticiper encore !

Loïc LE RAYAgriculteur à Grand champ et Président du CPA (Comité Professionnel Agricole)

Ainsi, la succession d’années sèches à partir de 2000 a permis une diminution des concentrations (25mg/ l en 2005). Par la suite, une succession d’années pluvieuses puis sèches entre 2005 et 2008 a entrainé une hausse puis à nouveau une baisse des concentrations jusqu’en 2009 avec une moyenne aujourd’hui de 28 mg/l.

Ainsi, les effets de l’amélioration des pratiques agricoles et des mesures de protection de la ressource en eau sont difficilement décelables à travers ce suivi. Ils s’observent davantage sur de plus longues fréquences. Néanmoins, les efforts réalisés ont aujourd’hui permis de revenir à une situation proche des années 90. De nouvelles actions comme les échanges parcellaires et l’optimisation des systèmes doivent permettre de renforcer cette tendance.

Le devenir de l’agriculture

SAGE : lancement de la consultation

Comité de pilotage CRE n° 1 Janvier 2011

Le 14 décembre 2007, le Syndicat Mixte du Loc’h et du Sal a signé un Contrat Restauration et Entretien de cours d’eau sur le territoire du Loc’h.

Ce programme a été mis en place pour : - Répondre à la Directive Cadre sur l’Eau pour atteindre le bon état écologique en 2015 et assurer la continuité écologique et sédimentaire. - Répondre aux objectifs du SDAGE Loire-Bretagne : restaurer les équilibres, rouvrir les rivières aux poissons migrateurs, préserver les têtes de bassin, les zones humides et la biodiversité.

Depuis 3 ans, le syndicat a réalisé : - La restauration et l’entretien de 100 kms de ripisylve (végétation en bordure de cours d’eau) - 7 kms de plantations - La suppression de 100 points d’accès directs du bétail au cours d’eau par la mise à disposition de pompes de prairie et de bacs. - La restauration morphologique de 1 000 m de cours d’eau. - Des interventions sur des ouvrages pour assurer la continuité écologique et sédimentaire.

Un comité de pilotage est prévu en janvier 2011 à mi-parcours du programme pour présenter le bilan des 3 premières années du contrat et les perspectives pour les 2 années à venir.

- Disposer de moyens réglementaires – portée juridique accrue depuis la loi sur l’eau de 2006 pour répondre à l’atteinte du bon état écologique fixée par la Directive Cadre sur l’Eau.

En préalable à cette démarche, le Préfet du Morbihan a mis en place un groupe de pilotage informel pour travailler à l’élaboration d’un dossier préliminaire, justifiant de la délimitation du périmètre retenu et de sa plus-value à l’échelle de ce territoire. Ce document a été transmis pour consultation le 28 octobre dernier aux communes, Conseil général et Conseil Régional - elles auront alors 4 mois (de novembre à février) pour se prononcer sur le projet de périmètre du SAGE.

Ce n’est qu’à l’issue de cette consultation que la proposition de périmètre du projet de SAGE, s’étendant du Golfe du Morbihan jusqu’à la Ria d’Etel, pourra être validée par arrêté préfectoral… et que l’élaboration du SAGE pourra s’amorcer.

laitiers instaurés en 1984 mais aussi aux réformes de 1992 et 1999 qui ont cherché à rapprocher les prix payés aux agriculteurs européens des prix des marchés mondiaux en apportant une compensation partielle. En 2003, la nécessité de rendre compatible la PAC avec les règles de l’Organisation Mondiale du Commerce a abouti à une séparation forte entre les aides versées et les volumes produits. Les agriculteurs perçoivent désormais une aide au revenu (le droit à paiement unique assis sur la surface, qui fait partie du 1er pilier de la PAC) à la condition de respecter effectivement des obligations européennes liées au bien-être animal, à la traçabilité des produits, et à des bonnes pratiques agricoles et environnementales : on parle de conditionnalité des aides PAC. Parallèlement, l’union européenne a proposé une série de mesures incitatives pour la protection de l’environnement et l’aménagement du territoire à travers les mesures agri-environnementales (aides du 2ème pilier).

En 2013 ? Quelles évolutions de la PAC et de l’agriculture de manière générale ?La Politique agricole commune va entrer dans une nouvelle phase à partir de 2013 et pour la première fois, elle sera examinée par le parlement européen. Les aides directes pourraient évoluer vers une aide unique à l’hectare exploité soit à l’intérieur d’une région agricole, soit à l’échelle d’un pays entier. La commission européenne envisage de renforcer les performances environnementales de la PAC en introduisant des dispositions simples et généralisées dans le dispositif de l’aide unique telles que le maintien de prairies permanentes ou des rotations de cultures. On en est pour l’instant qu’au stade des hypothèses. Les prix d’achat des productions agricoles continueront d’être orientés par les marchés agricoles mondiaux et la commission européenne semble vouloir au mieux maintenir les outils de régulation des marchés. Les choix de développement des exploitations agricoles devront nécessairement tenir compte de ces modifications de la politique agricole commune.

Vers une meilleure gestion des eaux pluviales

L’urbanisation galopante de notre territoire peut entraîner une augmentation du débit et de la pollution transportée par les eaux pluviales vers les rivières si aucune mesure de gestion n’est engagée. C’est pourquoi les communes et le SMLS travaillent ensemble pour mieux comprendre le fonctionnement hydraulique des réseaux et adapter l’urbanisation à une gestion des eaux pluviales qui réponde aux besoins des communes mais avant tout à la capacité des milieux aquatiques.Des études sont actuellement menées avec des bureaux d’études sur Auray, Brec’h, Le Bono, Plumergat, Pluneret et Sainte-Anne-D’Auray. D’autres communes sont déjà programmées pour 2011.

Attention : les études mettent toujours en évidence des écoulements d’eaux usées dans le réseau d’eaux pluviales causés par des mauvais branchements. Attention, à bien vous branchez sur le bon réseau public ! (Cf notre article « Les éco-gestes du quotidien » dédié à la problématique des raccordement aux réseaux d’assainissement).

Regards photographiques sur le Loc’h et le Sal

4 étudiants du Lycée de Kerplouz ont travaillé à l’élaboration d’une exposition photo dans le cadre d’un Projet d’Information et de Communication. Au fil de l’eau, ils nous invitent à redécouvrir le fonctionnement et les richesses de notre bassin-versant.

Venez découvrir ou redécouvrir les richesses et le fonctionnement de vos cours d’eau, cette exposition sera ouverte au grand public du 05 au 15 janvier 2011 au CDI du Lycée de Kerplouz à Auray.

Nous tenions à remercier ces étudiants (Solène Dallet, Christophe Sauser, Maxime, Poupelin et Steve Gantier) ainsi que l’équipe pédagogique qui les a encadrés dans ce travail !

Le projet de Schéma d’ Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) du Golfe du Morbihan jusqu’à la ria d’Etel est en cours d’émergence.

Véritable outil de planification locale de la politique de l’eau, le SAGE a pour principal objectif la recherche d’un équilibre durable entre protection des milieux aquatiques et satisfaction de tous les usages liés à l’eau.

Sa mise en place sur notre territoire offre de nouvelles opportunités : - Instaurer un dialogue de l’eau et une dynamique de concertation au travers de la Commission Locale de l’Eau (CLE) - véritable « parlement » local de l’eau associant des représentants de l’Etat, des collectivités, des usagers et des associations. - Tenir compte des enjeux locaux et des usages liés à l’eau et en favoriser l’appropriation par les acteurs locaux. - Définir un cadre pour la politique locale de l’eau en déterminant notamment des objectifs précis de qualité et d’utilisation de la ressource en eau.

On dit souvent que le développement de l’agriculture « intensive» est dû à la PAC.

La PAC c’est quoi ? Pourquoi a-t-elle été mise en place ?La Politique Agricole Commune a été créée lors du traité de Rome de 1958 puis mise en place en 1962. Elle constitue ainsi une des plus anciennes politiques communes européennes disposant d’un budget propre. Les objectifs visés en 1962 étaient d’accroitre la production des exploitations agricoles afin d’atteindre l’autosuffisance alimentaire de l’Europe (à l’époque, 20% des produits agricoles étaient importés), assurer un niveau de vie équitable pour la population agricole, stabiliser les marchés agricoles, et enfin sécuriser l’approvisionnement et stabiliser les prix aux consommateurs. Pour ce faire, les agriculteurs disposaient ainsi de prix garantis pour l’achat de leur production notamment en lait et céréales confortés par des barrières douanières fortes limitant de fait les importations.

Quelles en ont été ses effets ? Cette politique a permis une formidable croissance économique de l’agriculture européenne et très rapidement l’Europe a atteint son autosuffisance puis est devenue exportatrice. Le budget européen a considérablement augmenté pour financer l’ensemble des volumes produits voire parfois le stockage des excédents de production apparus à la fin des années 70. De plus, une certaine exaspération des autres concurrents internationaux (Etats-Unis, Canada, états d’Amérique du sud) s’est de plus en plus exprimée vis à vis de ce qui était considéré comme des distorsions de concurrence et des critiques parfois vives sont apparues concernant les impacts environnementaux ou sociaux de cette politique .

Comment a-t-elle évolué ? On parle d’éco-conditionnalité des aides avec les BCAE ?L’union européenne a été amenée au début des années 80 à mettre en place des outils de régulation de la production. On pense tout de suite aux quotas

Parole d’expertEntretien avec Didier MAROY,

chef du service économie agricole à la Direction Départementale des Territoires et de la Mer du Morbihan

Quoi de neuf ?

Publication : Syndicat Mixte du Loc’h et du Sal (SMLS)ZA de Tréhuinec - Centre Commercial les 3 soleils 56 890 PlescopTel : 02 97 68 32 20 - Fax : 02 97 68 45 02

Directeur de la publication : Yves BLEUNVEN,Président du SMLS.Conception : ALKIMIA - Vannes - 02 97 47 51 14Illustrations : SMLS et ALKIMIA

Rédaction : SMLS (X. BLONDEL – C. QUINTIN) – Chambre d’Agriculture 56 (F. MAHEO) – GAB 56 (C. LEFEVRE - M. GUILLAND) – DDTM (D. MAROY)Crédit photo : SMLS

Tirage : 40 000 exemplaires. Impression : IOV-ArradonEncres végétales sur papier provenant de forêts gérées durablement (PEFC).

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Station Pont de Brech - Rivière du Loc’h

Fin des années 1980, la Bretagne s’alerte de la montée des concentrations en nitrates dans toutes les prises d’eau. Dès 1991, la France lance différentes opérations incitatives constituant les 1ères actions de lutte contre les pollutions d’origine agricole. Le Label FERTIMIEUX est ainsi obtenu sur le bassin versant du Loc’h sous l’impulsion des agriculteurs. Parallèlement, le cadre règlementaire de référence est fixé par l’Europe.

Dès 1996, les programmes d’actions Bretagne Eau Pure se sont succédés et après 15 ans, le Syndicat continue d’accompagner les agriculteurs présents sur le territoire. Depuis 2008, du fait du durcissement du contexte règlementaire (Directive Nitrates, PAC, Grenelle…), les missions du Syndicat ont évolué vers des actions collectives et des communications

Motdu Président

Le saviez-vous ?• La réglementation française (décret du 20 /12/2001) limite à 50 mg/l la teneur maximale en nitrates de l’eau destinée à la consommation humaine. Un système d’éva-luation a été défini au niveau national pour caractériser ces concentrations en fonction des besoins et usages (grille SEQ Eau) à travers cinq classes de qualité (De très bonne à mauvaise).

• Une concentration représente la quantité d’un élé-ment dissous dans un volume d’eau ou de solution. Elle s’exprime en milligrammes par litres d’eau (mg/l) pour les nitrates, les phosphores… et en microgrammes par litre (µg/l) pour les pesticides, les hydrocarbures…

• On distingue 2 types d’analyse : l’eau brute pour l’eau des rivières et les plans d’eau et l’eau destinée à la consomma-tion humaine (eau du robinet). Le suivi des concentrations mené par le SMLS, depuis 1996, est réalisé sur de l’eau brute en différents points du bassin versant.

techniques en s’associant avec de nouveaux partenaires (GAB : Groupement des Agriculteurs Biologiques) afin de renforcer le développement des techniques respectueuses de l’environnement.

Aujourd’hui s’amorce un autre virage : un contexte règlementaire très strict, une situation économique difficile pour toutes les productions mais surtout des attentes des consommateurs toujours plus fortes - partagés entre compassion pour ce monde paysan et vigilance sur ses excès. Le Syndicat reste à l’écoute, persuadé d’un rôle à jouer dans la mobilisation et l’accompagnement aux changements.

Le Président du SMLS,En charge de l’agriculture,Yves Bleunven

Périmètre du projet de SAGE

Lettre n° 4 - décembre 2010

L’écho

Productivité, respect de l’environnement, pérennité... l’agriculture à la recherche d’un nouvel équilibre p. 2 et 3

L’actu du Loc’h et du Sal

Evolution de la concentration en nitrates (1996 - 2009)