la version complete de votre guide laos … · dans les villages, ... camille esmieu et guillaume...

79

Upload: trinhcong

Post on 16-Sep-2018

222 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,
Page 2: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE

LAOS 2014/2015en numérique ou en papier en 3 clics

à partir de

9.99€

Disponible sur

Page 3: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

En venant d’un monde moderne occidentalisé où tout est planifié en fonction du rendement, il est à la fois troublant et apaisant de découvrir un pays comme le Laos. Un pays au charme nonchalant, vivant au rythme d’antan. Rizières et villages se fondent au cœur d’une nature paisible ; entre montagnes et forêts au Nord, plaines du Mékong et plateau des Bolovens au Sud. En marge des déboires de nos sociétés industrielles, une grande partie de la population est parvenue à conserver un mode de vie traditionnel. Dans les villages, les récoltes dépendent des saisons et l’environnement naturel fournit aux habitants le nécessaire vital : matériaux de construction, riz, fruits et légumes, pêche et gibier. Quelques hectares cultivés en famille au bord d’une rivière ou sur le versant d’une colline, et un temple habité par les bonzes constituent le décor d’une vie rustique dépourvue d’artifices. Mais derrière tant de regards bienveillants, de sourires discrets et de générosité, se cachent néanmoins certains maux : absence de soins médicaux de qualité, malnutrition, pauvreté, débris et séquelles de guerre. Au Laos, le visiteur est inévitablement séduit par la sagesse d’un peuple qui n’a pas encore été tenté par le désir perpétuel de nouveauté et de rentabilité qui régit nos sociétés. Ce voyage est un retour aux sources, l’occasion de savourer les bienfaits du temps présent. Et pourtant, depuis quelques années déjà, ce petit pays s’ouvre au reste du monde et subit un véritable essor économique, sous la pression de ses voisins : la Chine, le Vietnam et la Thaïlande. Cette ouverture semble toutefois empreinte de la volonté de maintenir un équilibre entre modernité et traditions, et de conserver certaines valeurs essentielles à l’harmonie sociale. Sa capitale, Vientiane, en est un parfait exemple en jonglant tant bien que mal avec les avantages et les inconvénients du développement.En vérité, le choc culturel ne réside pas tant dans les us et coutumes, les costumes des minorités locales ou les tradi-tions culinaires, mais dans les traits de caractère qui forgent l’identité du Laos : humilité, respect de l’autre et hospitalité.

L’équipe de rédaction

REMERCIEMENTS : à tous les Laotiens pour leur accueil ! A ceux qui m’ont aidé de près ou de loin, notamment Manolith, Ting, Alexandre, Yves et les autres.

Bienvenue au Laos !

Sabaïdee !

EDITIONDirecteurs de collection et auteurs : Dominique AUZIAS et Jean-Paul LABOURDETTEAuteurs : Philippe SELBE, Mélanie DES MONSTIERS, Franck CHAUVERY, Fanny MAITROT, Jean-Paul LABOURDETTE, Dominique AUZIAS et alterDirecteur Editorial : Stéphan SZEREMETAResponsable Editorial Monde : Patrick MARINGERédaction Monde : Caroline MICHELOT, Morgane VESLIN, Julien BERNARD, Pierre-Yves SOUCHET et Elisa VALLONRédaction France : François TOURNIE, Jeff BUCHE, Grégoire DECONIHOUT et Perrine GALAZKA

FABRICATIONResponsable Studio : Sophie LECHERTIER assistée de Romain AUDRENMaquette et Montage : Julie BORDES, Élodie CLAVIER, Sandrine MECKING, Delphine PAGANO et Laurie PILLOISIconographie et Cartographie : Robin BEDDAR

WEB ET NUMERIQUEDirecteur technique : Lionel CAZAUMAYOUChef de projet et développeurs : Jean-Marc REYMUND assisté de Florian FAZER, Anthony GUYOT, Cédric MAILLOUX et Christophe PERREAU

DIRECTION COMMERCIALEDirecteur commercial et web : Olivier AZPIROZ Responsable Régies locales : Michel GRANSEIGNEAdjoint : Victor CORREIARelation Clientèle : Vimla MEETTOO

REGIE NATIONALE :Responsable Régie Nationale : Aurélien MILTENBERGER assisté de Sandra RUFFIEUXChefs de Publicité : Caroline AUBRY, Perrine DE CARNE MARCEIN, Caroline GENTELET, Sacha GOURAND, Alexandra GUILLAUME, Stéphanie MORRIS et Caroline PREAU

REGIE INTERNATIONALE :Directrice : Karine VIROT assistée de Elise CADIOUChefs de Publicité : Romain COLLYER, Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR

DIFFUSION ET PROMOTIONDirecteur des Ventes : Bénédicte MOULET assistée d’Aissatou DIOP et Alicia FILANKEMBOResponsable des ventes : Jean-Pierre GHEZ assisté de Nathalie GONCALVESRelations Presse-Partenariats : Jean-Mary MARCHAL

ADMINISTRATION Président : Jean-Paul LABOURDETTEDirecteur Administratif et Financier : Gérard BRODINDirectrice des Ressources Humaines : Dina BOURDEAU assistée de Léa BENARD et Sandra MORAIS Responsable informatique : Pascal LE GOFFResponsable Comptabilité : Nicolas FESQUET assisté de Jeannine DEMIRDJIAN, Oumy DIOUF et Christelle MANEBARDRecouvrement : Fabien BONNAN assisté de Sandra BRIJLALLStandard : Jehanne AOUMEUR

LE PETIT FUTE LAOS 2014 Petit Futé a été fondé par Dominique AUZIAS. Il est édité par Les Nouvelles Editions de l’Université 18, rue des Volontaires - 75015 Paris ✆ 01 53 69 70 00 - Fax 01 42 73 15 24 Internet : www.petitfute.comSAS au capital de 1 000 000 € - RC PARIS B 309 769 966Couverture : Femme cultivant le pavot, province de Xieng Khuang © Author’s ImageImpression : LEONCE DEPREZ - 62620 Ruitz Dépôt légal : juin 2014 ISBN : 9782746972896

Pour nous contacter par email,

indiquez le nom de famille en minuscule

suivi de @petitfute.com

Pour le courrier des lecteurs : [email protected]

Page 4: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

Sommairewn INVITATION

AU VOYAGE nLes plus du Laos .....................................7Fiche technique ......................................9

wn DÉCOUVERTE nLe Laos en 20 mots-clés ......................16Survol du Laos ......................................20

Géographie ..........................................20Climat ..................................................20Environnement – écologie ....................20Parcs nationaux ...................................21Faune et flore .......................................22

Histoire ..................................................23Politique et économie ...........................31

Politique ...............................................31Économie .............................................31

Population et langues ...........................35Population ............................................35Langue ................................................39

Mode de vie ...........................................40Vie sociale ...........................................40Mœurs et faits de société .....................41Religion ...............................................41

Arts et culture .......................................45Architecture .........................................45Artisanat ..............................................45Cinéma ................................................46Danse ..................................................48Littérature ............................................49Médias .................................................49Musique ...............................................50Peinture et arts graphiques ..................51Sculpture .............................................51

Festivités ...............................................52Cuisine locale........................................54

Produits caractéristiques ......................54Habitudes alimentaires ........................55Recettes ..............................................56

Jeux, loisirs et sports ...........................57Disciplines nationales ..........................57Activités à faire sur place .....................58

Enfants du pays ....................................59

wn VIENTIANE ET SA PROVINCE nVientiane ...............................................64

Quartiers ..............................................65Se déplacer .........................................67Pratique ...............................................72Se loger ...............................................78

Se restaurer .........................................87Sortir ...................................................97À voir – À faire ...................................100Shopping ...........................................106Sports – Détente – Loisirs ..................111Les environs ......................................113

Province de Vientiane .........................114Route du sud .....................................114

Parc national Phou Khao Khouay .....114Ban Na ............................................115Ban Hatkai ......................................116

Route du nord ....................................116Ban Pako ........................................116Vang Xang .......................................116Ban Hin Hoeup ................................117Lac Nam Ngum ...............................118

Vang Vieng .........................................119

wn LUANG PRABANG ET SA PROVINCE nLuang Prabang ....................................136

Quartiers ............................................136Se déplacer .......................................140Pratique .............................................144Se loger .............................................149Se restaurer .......................................163Sortir .................................................170À voir – À faire ...................................172Shopping ...........................................180Sports – Détente – Loisirs ..................183Gay et lesbien ....................................184

Province de Luang Prabang ...............185Ban Phanom ...................................185Ban Hat Hian ...................................185Ban Xiene Mene ..............................185Tham Pak Ou ..................................185Tham Ha Sakarine...........................186Tad Kuang Si ...................................186Tad Sae ...........................................186Tad Khua .........................................186Nong Khiaw ....................................187Ban Sophoune.................................188Tham Patok.....................................188Pak Mong ........................................188Muang Ngoi Neua ...........................188

wn NORD DU LAOS nRégion Nord-Ouest .............................192

Province de Bokeo .............................192Houay Xay .......................................192

Province de Luang Namtha ................198Luang Namtha ................................199

Page 5: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

Les environs de Luang Namtha .......205Muang Sing ....................................206Boten ..............................................211Muang Long ....................................212Xieng Kok ........................................212

Province d’Oudomxay ........................212Oudomxay .......................................213Pak Beng ........................................218

Province de Sayaboury ......................222Sayaboury .......................................222Tha Souang.....................................226Hongsa ...........................................226Pak Lai ............................................228

Région Nord ........................................230Province de Phongsaly .......................230

Bountai ...........................................230Sinsai ..............................................232Phongsaly .......................................232Muang Khua ...................................235

Région Nord-Est ..................................238Province de Xieng Khouang ................238

Ponsavan ........................................238Muang Khoun..................................246Tham Piu ........................................246Plaine des Jarres ............................246

Province de Houa Phan ......................247

wn CENTRE DU LAOS nCentre du Laos ....................................256

Province de Bolikhamxay ...................256Paksan ............................................256Réserve de Phou Khao Khouay ........258Lak Xao ...........................................259

Province de Khammouane .................260Thakhek ..........................................260Tham Khong Lo ...............................268

wn SUD DU LAOS nSud du Laos ........................................272

Province de Savannakhet ...................273Savannakhet ...................................274Aire provinciale protégée de Dong Natad ................................282Aire nationale protégée de Dong Phu Vieng ..........................282

Province de Champassak ...................284Pakse ..............................................284Ban Saphai .....................................303Plateau des Bolovens ......................303Zone protégée de Xe Pian ...............306Champassak ...................................309Vat Phou .........................................314Uo Moung .......................................316

Province de Saravane ........................317Saravane ........................................317Environs de Saravane ......................319Tad Lo .............................................319Ban Nanon ......................................321

Province de Sekong ...........................322Sekong ...........................................322Tad Faek .........................................324Tad Senoi ........................................324Nam Tok Katamtok ..........................325

Province d’Attapeu .............................325Attapeu ...........................................326Saysettha ........................................329Pa Am .............................................329Lac Nong Fa ....................................329

Si Phan Don (4 000 Îles) .....................330Don Khong ......................................331Don Det ..........................................335

wn ORGANISER SON SÉJOUR nPense futé ...........................................342

Argent ................................................342Assurances ........................................344Bagages ............................................345Décalage horaire ................................346Électricité, poids et mesures ..............346Formalités, visa et douanes ................347Horaires d’ouverture ..........................348Internet ..............................................348Jours fériés ........................................349Langues parlées ................................349Poste .................................................350Quand partir ? ....................................350Santé .................................................350Sécurité et accessibilité .....................353Téléphone ..........................................355

S’informer ...........................................357Cartographie et bibliographie .............357Avant son départ ................................358Sur place ...........................................359Magazines et émissions .....................359

Comment partir ? ................................361Partir en voyage organisé ...................361Partir seul ..........................................371Séjourner ...........................................373

Rester ..................................................376Index ...................................................380

Page 6: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,
Page 7: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,
Page 8: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,
Page 9: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

Greniers à riz entre Oudomxai et Pakbeng.

© F

ABRI

CE B

RESS

ON

INVITATION

AU VOYAGE

Un accueil véritableLe peuple laotien est de nature assez réservée. Mais une fois la relation de confiance établie, les Laotiens se montrent plus amicaux, vous prenant même parfois par la main ou le bras lors d’une promenade, ou vous invitant chez eux pour vous présenter leur famille autour d’un bon repas, d’une tasse de thé ou d’un verre de lao lao (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques, les habitants abordent rarement l’étranger par intérêt. Ils témoignent d’une vraie curiosité et sont désireux de pratiquer l’anglais ou le français.

L’art de vivreLes Lao respectent leur environnement et témoignent une certaine reconnaissance envers la nature qui les nourrit, et une déférence de bon aloi envers leurs voisins. La religion et la famille sont des valeurs soumises aux traditions ances-trales. Les pères de famille passent beaucoup de temps avec leurs enfants et il n’est pas rare de voir les hommes s’occuper des bébés. En retour, les enfants respectent fidèlement leurs parents. Ils ont le même comportement vis-à-vis des étrangers. Une attitude, qui nous incite à leur rendre la pareille.

Un climat agréableLe Laos jouit d’un climat subtropical. Les températures sont agréables la majeure partie de l’année et la moyenne annuelle est de 25 °C.Mais dans les montagnes aux confins de la Chine, les nuits sont froides de décembre à février (jusqu’à + 5 °C). Et durant la période sèche, entre mars et mai, avant le retour de la mousson, la canicule peut sévir dans les plaines du Sud (plus de 35 °C). Il est donc recommandé de visiter le sud du pays en hiver, et la région nord entre octobre et novembre, ou en avril-mai.

La notion d’espaceC’est le pays le moins peuplé d’Asie du Sud-Est ; et la population sait respecter l’espace vital d’autrui.Le pays est formé en majeur partie de vallées et de plaines cultivées, où les villages vivent au rythme de la nature.Contrairement à d’autres pays d’Asie, vous ne serez jamais noyé dans une masse humaine au Laos… Sauf pour le nouvel an en avril !

Les plus du Laos

Page 10: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

LES PLUS DU LAOS8

Calme et détenteLe Laos est un havre de paix, véritablement. Vientiane surprend d’ailleurs par sa tranquillité relative ce qui est peu commun pour une capitale, même si depuis quelques années elle se développe à une vitesse folle ! Il semble que le temps se soit arrêté. Ce calme extérieur reflète une paix intérieure. Ici, personne n’extériorise sa colère, conformément à la tradition bouddhiste. Le calme et la discrétion caractérisent l’atmosphère générale du pays. Ce que l’on pourrait interpréter comme de l’indifférence ou de la paresse correspond en fait à la nature profonde des Lao : c’est ce qui fait la magie de ce pays avec la beauté des paysages du Nord ou la paix des îles du Mékong.De fait, le Laos est propice à la méditation. Elle peut être enseignée dans les vat (temples bouddhistes), par des bonzes… mais les initiés peuvent la pratiquer seuls dans un hamac, au bord du Mékong.

Une nature omniprésenteSi vous avez soif de nature, le Laos est un bon choix. La majeure partie des forêts est naturelle, mais, hélas, la poussée économique organisée par les Chinois et les Vietnamiens a lancé un processus de déboisement systéma-tique… Toutefois, quelques spécimens rares sont encore présents dans la faune et la flore, et des espaces sauvages, naguère inacces-sibles, peuvent désormais être explorés grâce à des programmes d’écotourisme organisés par les ONG internationales. Des guides locaux

compétents peuvent vous faire découvrir la nature encore sauvage tout en respectant son équilibre naturel.

Une mosaïque culturelleLa culture nationale est formée des apports d’ethnies différentes (49 officiellement reconnues), qu’elles soient autochtones (Tai Lao) ou d’origine lointaine (sino-tibétaines, Hmong, austro-asiatique). Cette diversité forme une mosaïque de traditions : habitat, nourriture, rythme de vie, religion et concep-tion du monde. La vie traditionnelle semble respectée au Laos, contrairement à ce qui se passe chez les voisins. Loin de présenter un aspect uniforme, les régions laotiennes possèdent des caractères culturels différents, conséquences d’une histoire tumultueuse, et offrent une belle diversité artistique et arti-sanale. A noter que la situation géographique centrale du Laos explique les tentatives de domination des pays voisins.

Un parfum d’aventureIl suffit de traverser une chaîne de montagne en bus, sans pour autant risquer sa vie. Ce ne sont pas les terrains d’exploration qui manquent : forêts, montagnes, grottes et rivières sauvages… Les gorges de la Nam Ou, les cascades de Tad Lo ou les îles du Mékong en sont de parfaits exemples. Trekking ou rafting, VTT ou escalade, sans oublier les balades à dos d’éléphant, sont autant d’acti-vités de plein air qui permettent de découvrir les richesses naturelles du Laos.

Reflets sur l’eau du Mékong.

© E

RIC

MAR

TIN

– IC

ON

OTE

C

Page 11: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,
Page 12: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,
Page 13: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,
Page 14: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

Financièrement, il est parfois avantageux d’acheter un aller-retour pour Bangkok, puis un vol aller-retour Bangkok-Vientiane en profitant des compagnies aériennes low cost. Depuis Bangkok, on peut se rendre au Laos en train ou en bus. Et même de naviguer sur le Mékong entre Houay Xay et Luang Prabang.La plupart des routes du Laos ont été remises en état. Si vous avez peu de temps sur place, vous pourrez prendre un vol intérieur, ou plusieurs, entre Vientiane et le Nord et le Sud.Pour les trajets de longue distance en bus, les départs ont généralement lieu le matin ou le soir (trajet de nuit). Tous les bus ne sont pas confortables, notamment dans le nord ; entre Vientiane et Pakse, ils le sont en revanche (et la route est bonne).

Une semaine au Laos : découverte de Vientiane et Luang Prabang w Jour 1 : Vientiane. Repos et découverte de

la capitale. Balade à vélo dans la ville pour avoir un premier aperçu ; visite du Vat That Luang en passant devant le Patuxai (Arc de Triomphe) ; repas typique dans l’un des restaurants du centre-ville.

w Jour 2 : Vientiane. Tour au marché du Matin, le Talat Sao, pour se familiariser avec l’artisanat et les textiles, l’ambiance de la ville. Goûter aux friandises et à la soupe de nouilles (pho ). L’après-midi, visite du Vat Si Saket, le plus ancien temple de Vientiane, et du musée du Vat Ho Phra Keo (juste en face). Admirer le coucher de soleil sur le Mékong lors d’une promenade dans le parc Chao Anouvong. Pour le dîner, rendez-vous dans l’une des gargotes installées sur le Quai Fa Ngum.

w Jour 3 : Vientiane. Excursion jusqu’au Buddha Park de Xieng Khuan, à l’extérieur de la ville. L’après-midi, faire un tour au musée national pour en apprendre un peu plus sur l’histoire du Laos et la révolution. Réserver un moment pour aller au centre de la COPE : incontournable pour comprendre l’ampleur des bombardements pendant la guerre secrète. Bus de nuit pour Luang Prabang ou vol tôt le lendemain matin.

w Jour 4 : Luang Prabang. Visite du Palais Royal qui abrite le musée national de cette cité classée au patrimoine mondial de l’Unesco.

Puis du très ancien Vat Xieng Thong (l’un des plus beaux temples du Laos) dont l’architecture est typique de la région… Pour le coucher de soleil, on grimpera le Mont Phousi pour avoir une superbe vue panoramique.

w Jour 5 : Luang Prabang. A l’aube, vers 5h30, assister (discrètement !) à la cérémonie d’offrandes aux moines dans le secteur central de la ville, puis partir en excursion jusqu’aux grottes de Pak Ou en bateau et éventuellement dans les villages d’artisans des alentours (Ban Phanom, entre autres). Au retour, à partir de 18h, faire un tour au marché artisanal nocturne installé dans l’artère principale. Dîner dans un des petits restaurants au bord du Mékong.

w Jour 6 : Luang Prabang et ses environs. Trek (via une agence), découverte des cascades de Kuang Si, pique-nique le midi et baignade (s’y rendre tôt le matin), retour en milieu d’après-midi. Le soir, dîner dans l’un des restaurants de la ville : L’Elephant, le Roots & Leaves, Coconut Garden, Tamarind…

w Jour 7 : Retour à Vientiane. Journée shopping, si on a encore une soirée de libre, faire un tour au marché nocturne qui se tient au bord du Mékong à partir de 18h (en face du Vat Chan). Dîner dans un restaurant gastronomique comme par exemple L’Adresse de Tinay.

15 jours au Laos : Découverte du nord... Ou du sud (au choix)Voir l’itinéraire d’une semaine indiqué ci-avant en le prolongeant.

w Vers le nord : dans des régions reculées pour côtoyer les minorités, s’immerger dans un Laos authentique et voguer au fil de la Nam Ou.

w Vers le sud : Pakse et Champasak en passant par les grottes de Kong Lo. Sans oublier les 4 000 îles (Si Pan Don).

Le nord, ses villages, ses minorités ethniques w Jour 1 à 6. Se référer à l’itinéraire d’une

semaine.

w Jour 7. Arrivée à Phonsavanh (en bus).

w Jour 8. Ponsavanh, capitale de la province de Xieng Khouang. De là, on ira explorer la plaine des Jarres (compter une bonne demi-journée) ; visite organisée par l’office du

Idées de séjour

Page 15: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

IDÉES DE SÉJOUR IN

VITATION AU VOYAGE

13

tourisme ou un guide local. En traversant les différents sites, visitez l’ancienne capitale maintenant appelée Muang Khoun et admirez-en ses vestiges.

w Jour 9. Direction Sam Neua en bus ou en songtheo (taxi collectif) ; dans ce cas précis, s’arrêter éventuellement en chemin pour découvrir le site mégalithique de Suan Hin (parc archéologique). Nuit à Sam Neua.

w Jour 10. Direction Vieng Xai en songtheo (45 minutes) pour visiter les grottes du Pathet Lao, lieu historique de la résistance du parti pendant la guerre d’Indochine.

w Jour 11. Louer une moto pour sillonner les environs de Vieng Xai, visiter des villages de minorités ethniques, admirer les paysages… Retour sur Sam Neua en fin de journée (attention à ne pas louper le dernier songtheo ). Nuit à Sam Neua.

w Jour 12. Voyage de jour jusqu’à Nong Khiaw, paisible village au bord de la Nam Ou. Hébergement en bungalow sommaire, immersion dans la vie locale.

w Jour 13. Balade sur la rivière en pirogue pour regagner Luang Prabang, avec une escale à Muang Ngoi Neua (à 1 heure de bateau de Nong Khiaw). Pour effectuer le trajet jusqu’à Luang Prabang dans la journée, il faut compter entre 6 et 9 heures de navigation.

w Jour 14. Navigation ou journée à Luang Prabang (si arrivée la veille). Si c’est le cas, détente dans la ville : massages et sauna de la Croix Rouge, dernières emplettes. (Bus de nuit pour Vientiane si on repart de là, compter 10 heures de trajet).

w Jour 15. Vol retour depuis Luang Prabang ou depuis Vientiane.Au nord, on pout aussi opter pour la découverte de la région Nord-Ouest. Trajet jusqu’à Houay Xai en bateau sur le Mékong (compter 2 jours), puis direction Luang Namtha, puis Muang Sing (à 60 km), Nong Khiaw et descente jusqu’à Luang Prabang sur la Nam Ou.

Grottes et vestiges du passé : à la découverte du sud w Jour 1 à 6. Se référer à l’itinéraire d’une

semaine. Après Luang Prabang, regagner Vientiane pour se diriger plus au sud en bus ou prendre un vol jusqu’à Pakse.Le sens du circuit varie selon le moyen de transport choisi : si on arrive à Pakse en avion, on découvrira en premier lieu Champasak (Vat Phou), les 4 000 îles, puis on remontera

doucement en traversant Savannakhet et Thakhek pour arriver à Tham Kong Lo. Si l’on opte pour le bus, s’arrêter à Tham Kong Lo, puis descendre vers l’extrémité sud du Laos : Thakhek, Savannakhet, Pakse, Champasak et les 4 000 îles (retour en bus de nuit depuis Pakse ou vol intérieur). On privilégiera le trajet en avion (vol aller).

w Jour 7. Arrivée à Pakse. Découverte rapide de la ville puis direction Champasak (compter 30-45 minutes). Nuit sur place.

w Jour 8. La matinée est consacrée à la visite du site Khmer de Vat Phou. Puis balade à vélo dans la bourgade de Champasak, on remarquera ses maisons en bois à l’architecture traditionnelle et ses bâtisses coloniales, ses ruines… Nuit à Pakse.

w Jour 9 à 11. Départ pour Si Phan Don : les 4 000 îles, au sud du pays. Il est possible de passer par une agence locale pour organiser son périple ou de s’y rendre seul. Cap sur Don Det et Don Khong, entre autres. Avec un peu de chance, on apercevra les dauphins du Mékong. Découverte de chaque île à pied ou à vélo… Il fait bon flâner. Nuits sur place.

w Jour 12. Retour sur Pakse d’où l’on prendra un bus pour Thakhek. Nuit sur place.

w Jour 13. Très tôt le matin, direction Tham Kong Lo où les grottes de Kong Lo, qui s’étendent sur environ 7 km, débouchent sur des piscines naturelles d’eau turquoise. La visite prend une demi-journée (guide local sur place). Nuit dans la guesthouse à proximité des grottes ou retour sur Thakhek.

w Jour 14. Retour sur Vientiane, c’est le moment de faire ses dernières emplettes avant de rentrer…Ceux qui veulent rejoindre la capitale en avion depuis Pakse pourront profiter du temps qui leur est imparti dans le Sud pour faire une croisière sur le Mékong : « Vat Phou cruise » (3 jours, 2 nuits) avec la compagnie Mekong Cruises. Ou bien explorer le plateau des Boloven, en altitude, où sont réparties de nombreuses plantations de café. Là, de belles cascades sont à admirer à proximité du village de Tad Lo.

Séjours thématiques

10 jours en pays bouddhiste sur la route des Vat...Le pays renferme un nombre considérable de temples de styles différents, ce séjour sera l’occasion de les découvrir.

Page 16: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

IDÉES DE SÉJOUR14

w Jour 1 à 6. Vientiane et Luang Prabang. Se référer à l’itinéraire proposé pour une semaine. A Vientiane, on découvrira les principaux temples : Vat Si Saket, Vat Ho Phra Keo, Vat Si Muang… sans oublier d’aller faire un tour au Bouddha Park, en dehors de la ville. A Luang Prabang, on assistera – en silence et dans le respect le plus total – à la cérémonie matinale d’offrandes aux moines qui se tient chaque jour dans la cité. On assistera au coucher du soleil depuis le Mont Phousi sur lequel est bâti un stupa That Chomsi. Temple incontournable : le Vat Xieng Thong, orné de fresques murales colorées et de mosaïques… Autres vat remarquables (parmi les 32 que compte la ville) : Vat Visoun, Vat Aham, Vat May, Vat Sene, Vat That Luang.

w Jour 7. Vol depuis Luang Prabang vers Pakse, au sud du pays. Balade dans la ville pour avoir un premier aperçu. En milieu d’après-midi, direction Champasak, à 40 minutes de là. Nuit sur place.

w Jour 8. Visite matinale du site archéologique de Vat Phou, ancienne cité datant de l’époque Khmer. Les nuits de pleine lune le site est illuminé de milliers de bougies. A ne pas louper, si on tombe au bon moment !

w Jour 9. Retour sur Vientiane depuis Pakse, en avion ou en bus de nuit. Avant de reprendre son vol international.

15 jours à la découverte des sites naturels et archéologiques w Jour 1. Vientiane. Balade à vélo dans la

ville pour voir ses plus beaux monuments : le That Luang, ce grand stupa doré emblème du pays, le Palais présidentiel, le Patuxai (ou Arc de Triomphe), le That Dam et le Vat Si Sakhet.

w Jour 2. Départ pour Luang Prabang en avion ou en bus. Cette dernière option donne l’occasion de découvrir 3 sanctuaires khmers situés entre Vientiane et Luang Prabang : Dan Souk, Vang Sang et Dane Pha (sculptures de Bouddha taillées dans la pierre).A Luang Prabang, visite du Palais royal (musée national), du Vat Xieng Thong, l’un des plus beaux temples du pays avec ses fresques et ses mosaïques, puis balade le long du Mékong ou sur le Mékong (en pirogue) pour admirer le coucher du soleil (magnifique point de vue !). Dîner au bord de l’eau.

w Jour 3. Escapade dans les environs : visite des grottes de Pak Ou en bateau et des villages alentours. La journée se poursuit aux chutes

de Khuang Si (des agences en centre-ville organisent cette excursion). Retour en fin d’après-midi.

w Jour 4 et 5. Départ pour Houay Xai en bateau, croisière sur le Mékong (2 jours avec la compagnie Luang Say Mekong Cruises) : on admire les paysages, plages de sable blanc, montagnes et forêts verdoyantes. Escale et nuit à Pak Beng, au Luang Say Lodge (ou au Pak Beng Lodge). Le lendemain, la croisière se poursuit, escale dans des villages Hmong, au bord du fleuve ; l’occasion de côtoyer les minorités et de comprendre leur style de vie. Arrivée à Houay Xai en fin d’après-midi. Nuit sur place.

w Jour 6 et 7. De là, on part pour un trek de 2 jours dans les environs, avec l’agence Gibbon Experience par exemple (pour les plus téméraires !). Nuit chez l’habitant dans des villages reculés du Laos. Authenticité garantie ! Retour à Houay Xai.

w Jour 8 et 9. Départ pour Luang Namtha. La région se prête à de belles balades : on louera un vélo ou une moto à la journée pour explorer les villages situés à proximité de la ville. La nature est verdoyante et l’écotourisme se développe : immersion dans le parc national de Nam Ha (ZNCB).Ceux qui le veulent pourront aussi poursuivre leur route vers la province de Phongsali, une région très sauvage et méconnue des visiteurs dont la capitale éponyme est surnommée la Cité des brumes. Ici les montagnes sont plus escarpées et les routes souvent en piteux état. Au retour, il est recommandé de descendre la Nam Ou en pirogue depuis Phongsali en faisant étape à Muang Khua, Muang Ngoi et Nong Khiaw. Les autres reviendront sur Luang Prabang

w Jour 10 et 11. Retour sur Luang Prabang (en avion ou en bus). Pour ensuite rejoindre Phonsavanh (10 heures de bus) où se trouve la fameuse plaine des Jarres ainsi que des vestiges de la guerre d’Indochine. Visite de Muang Khoun (ancienne Xieng Khouang).

w Jour 12 et 13. Départ tôt le matin pour Paksan au centre du pays (nord-est de Vientiane). Point de départ pour une incursion dans la réserve naturelle (ZNP) de Phu Khao Khuay qui abrite forêts, cascades et troupeaux d’éléphants. Possibilité de loger chez l’habitant.

w Jour 14. Retour sur Vientiane dans la journée. Fin du circuit.

Page 17: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

DÉCOUVERTE

Pha That Luang.

© HUGO CANABI – ICONOTEC

Page 18: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

BaciCérémonie à l’occasion de laquelle on s’adresse aux esprits ; pour un mariage, une naissance, une maladie, un départ important ou en l’honneur d’un hôte de passage. Les Lao préfèrent utiliser le terme soukhouane (rassemblement des âmes). Pour la cérémonie, les participants se réunissent dans la pièce centrale de la maison où se trouve un plateau de feuilles de bananier et de fleurs, et autour duquel sont disposées des friandises et des bougies. Au sommet de la pyramide sont attachés de longs fils de coton blanc. Le maître de cérémonie, ou mo phone, allume les bougies et formule des vœux en pâli (langue sacrée du bouddhisme) et en lao. Ensuite, les participants coupent les fils et en nouent un morceau autour du poignet de chaque invité, en commençant par la personne pour laquelle le baci est organisé. L’invité tend la main droite, paume vers le haut, tandis que la gauche est à la verticale en signe de respect.

Beer LaoLes Laotiens sont fiers de cette leur marque de bière, produite ici-même, au Laos. Elle est vendue en bouteille dans les bars et restau-rants. C’est une boisson incontournable, 90 % des ventes se font au Laos. La bouteille, selon la quantité, coûte entre 8 000 et 15 000 kips. La bière est une institution au Laos, presque autant que le vin rouge en France. Les Laotiens la boivent très régulièrement, fraîche ou moins fraîche, souvent avec des glaçons (oui, oui, tôt ou tard tout le monde s’y fait !).

Bo Pen NyangVeut dire « ce n’est pas grave » ou « de rien » ou tellement d’autres choses que, Laotiens ou étrangers, l’utilisent tous les jours. On peut dire que cette expression représente une philosophie, un état d’esprit à la laotienne… À utiliser sans modération !

BonzeQuelles que soient ses origines ou son niveau social, tout laotien peut faire se retirer dans un monastère, pour y suivre une éducation bouddhiste ou devenir moine (consacré).

Ce dernier quitte donc sa famille et renonce (provisoirement) aux biens matériels. Le moine novice a le crâne rasé et il porte une robe couleur safran. Il vit dans le monastère dont il dépend, où il étudie les textes sacrés et apprend la méditation, entre autres. Il fait vœu de chasteté. Sa nourriture lui est offerte par les habitants lors de la cérémonie d’offrandes aux moines ou tak bat. Un novice peut quitter la vie religieuse quand il le souhaite, mais le respect familial lui reste acquis.

BounFête traditionnelle lao dont la date est fixée selon le calendrier lunaire. Il peut s’agir d’un rassem-blement familial à l’occasion d’une naissance, d’un mariage ou d’un décès. Ainsi, trois jours après la mort d’un parent, la famille organise un boun au cours duquel les aliments préférés du défunt sont offerts aux moines. Ces fêtes sont l’occasion de grands buffets où bière et alcool de riz (lao lao) sont distribués. Fleurs, bougies et encens complètent le décor. Parmi les fêtes nationales, il faut citer : Boun Pi May, le nouvel an lao, et Boun Bang Fay ou la «fête des fusées».

ÉléphantL’ancien nom du Laos, Lane Xang, signifie « Royaume du Million d’Eléphants ». De nos jours, ces pachydermes se font rares. Le pays compterait environ 1 000 éléphants sauvages dont 500 domestiqués (en 2012). Ils sont utilisés dans les régions de Sayabouri et Champasak pour des travaux et des chantiers. Des excursions à dos d’éléphant sont organi-sées par des agences (depuis Luang Prabang notamment). Chaque année, en février, se déroule le Festival des éléphants dans la province de Sayaboury.

FalangProche de la prononciation thaïlandaise « farang ». Pour la population laotienne, le falang représente l’occidental, le touriste ou expatrié de race blanche. Pourtant en langue laotienne, « falang » ou « falangset » désigne la population française, car c’est les premiers européens que les laotiens ont vu, par habitude, cette expression est restée.

Le Laos en 20 mots-clés

Page 19: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,
Page 20: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

LE LAOS EN 20 MOTS-CLÉS18

Lam vongCette danse traditionnelle lao se danse en couple, au son du khene, du khong et du sô (instrument à cordes). Les couples tour-noient doucement et les mains bougent avec grâce pour exprimer des sentiments. Chaque geste est codifié. A l’inverse des danses euro-péennes, ce ne sont pas les pieds, mais les mains qui jouent le rôle le plus important. Les mains se meuvent toujours en opposition l’une par rapport à l’autre, c’est-à-dire que pendant que la main gauche est ouverte, paume vers le bas, la main droite, elle, dont le pouce et l’index se touchent, remonte du bas vers le haut, avec flexion du poignet. En couple, les mains des partenaires ne se touchent pas. Les pieds bougent peu et les talons se touchent souvent. Une variante fait toucher le talon gauche de la pointe du pied droit. Aujourd’hui cette danse populaire est pratiquée dans les fêtes comme dans les discothèques.

Lao laoCet alcool traditionnel à base de riz fermenté est de fabrication artisanale ou industrielle. Servi à l’occasion des baci, il est d’usage d’en proposer à l’hôte de passage. S’il n’y a qu’un verre, celui qui offre se sert d’abord en versant quelques gouttes au sol en offrande aux esprits, puis le remplit à nouveau pour son hôte. Par politesse, il est préférable d’accepter le premier verre. Cette boisson aurait de nombreuses vertus ! Dans la région de Si Pan Don (Sud du pays) il a un goût de miel citronné.

MékongCe fleuve de 4 180 km (10e plus long fleuve du monde) prend sa source au Tibet. Il parcourt 1 865 km au Laos et il délimite la frontière naturelle avec le Myanmar puis la Thaïlande. Il est vénéré et joue un rôle important dans le transport des marchandises et la pêche. La construction de barrages pour la production d’énergie hydroélectrique en Chine pose des problèmes écologiques à long terme.

MinoritésLe Laos ne compte pas moins de 49 minorités ethnies différentes (reconnues), répertoriées selon leur langue, coutumes et religion. Il faut savoir que le terme « minorité » n’est pas péjoratif, il est d’usage courant. La diversité est plus importante dans le Nord Laos. Le gouvernement a recensé trois catégories (au sein desquelles sont répertoriées diverses ethnies), par zone d’habitation : les Lao Loum

ou Lao des plaines, les plus nombreux (dont font partie les Lao Thaï) ; les Lao Theung ou Lao des versants ; les Lao Lung ou Lao des montagnes (dont les Hmong font partie).

NagaSerpent légendaire à tête de dragon protégeant l’entrée des temples. Les autochtones croient que ces bêtes fabuleuses vivent au fond du Mékong et font leur apparition à certaines occasions !

PhiEn Asie, les coutumes animistes sont ances-trales. Les esprits ou Phi trouvent refuge dans les arbres, les pierres et dans l’eau. Dans chaque maison, un autel leur est consacré, orné de statuettes ou de pierres. Les baci ont pour but d’apaiser ces esprits et de protéger la famille (bonne santé mentale et physique). Des fêtes religieuses leur sont même dédiées avec sacrifices de buffles. Notamment, à l’occasion des pleines lunes de mai et de juin. Un Lao se croyant possédé par un phi s’adresse au chaman pour s’en faire délivrer.

SabaïdiVeut dire « bonjour » ou « bienvenue » en lao. C’est un mot à connaître… On le prononce en laissant traîner la syllabe finale : sabaïdiiii. Vous l’emploierez à tout bout de champ !

Sticky riceC’est le riz gluant ou khao niao, celui que vous mangerez partout ! Servi dans un petit panier en osier, fermé, qui est appelé tip khao. Ici on mange le riz avec ses doigts en faisant des boulettes que l’on trempe dans la sauce (tieo). Il faut refermer le panier à la fin du repas pour éviter les mauvais présages. C’est le pain quotidien lao.

TalatSignifie « marché ». Au Laos c’est surtout un lieu de rencontres. Le marché du Matin de Vientiane, Talat Sao, propose tissus, produits d’artisanat, bijoux et autres articles d’usage courant. Certains marchés de province sont fréquentés par les minorités locales vêtues de leurs costumes traditionnels. Les marchés offrent un mélange de parfums, de saveurs, de produits et spécialités culinaires locales plus ou moins étranges (pour nous touristes). Les Laotiens s’y rendent de très bonne heure et prennent le temps de marchander. On peut se restaurer sur place pour une somme modique (compter 8 000 ou 10 000 kips/plat).

Page 21: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

LE LAOS EN 20 MOTS-CLÉS 19D

ÉCOUVERTE

ThatSignifie « stupa », même la traduction n’est pas évidente. Quand vous passez devant un Vat (pagode lao), n’êtes-vous jamais demandé ce qu’était ces pyramides disposées dans la même enceinte ? Vous saurez dorénavant que ce sont des monuments funéraires qui abritent les cendres des défunts ou des reliques bouddhiques. Dans la capitale Vientiane, vous visiterez sûrement l’incontournable Pha That Luang, le plus grand that du pays, véritable emblème national qui abriterait, selon la légende, le sternum de Bouddha.

TissageUne tradition importante au Laos ; il y a de nombreux villages de tisserands réputés. Les tentures décoratives, les sin (jupes) ou les pha biang (châles en soie ou en coton) sont très prisés par les touristes de passage. Le mode de confection diffère selon les ethnies et les couleurs utilisées sont souvent carac-téristiques d’une région. Le procédé utilisé dans le sud est le mat mii : on noue les fils avant de les tisser. Dans les villages on peut souvent assister à la fabrication et les prix pratiqués sur place sont moins élevés que sur les marchés.

Tuk-tukCes véhicules motorisés assurent le transport individuel ou collectif dans les villes et leurs alentours. Les tuk-tuk ont trois roues, deux banquettes arrière se faisant face. Il peut transporter jusqu’à 8 passagers. La course en tuk-tuk coûte au minimum 10 000 kips (il faut généralement négocier en fonction du nombre de passagers).

VatMot qui signifie « pagode » ou « monastère ». Chaque village ou ville renferme un ou plusieurs vat. Au Laos on en recenserait 2 800. Les plus beaux sont à Vientiane et Luang Prabang, sans oublier Vat Phou, dans le sud du pays. Chaque vat comprend une salle rectangulaire avec, en son centre, une (ou plusieurs) statues de Bouddha. Les murs sont ornés de fresques illustrant la vie de Bouddha ou les épisodes du Ramayana. C’est là que les fidèles méditent et prient. Il y a également une bibliothèque et une école, les chambres des moines et un pavillon abritant le tambour qui règle la vie du monastère. Il y a parfois un stupa ou that dans lequel sont recueillies des reliques de Bouddha ou d’une personne importante.

Le fleuve Mékong.

© S

.NIC

OLA

S –

ICO

NO

TEC

Page 22: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

GÉOGRAPHIELe Laos possède des frontières communes avec la Chine (505 km) au nord, le Myanmar (236 km) et la Thaïlande (1 835 km) à l’ouest, le Vietnam (2 069 km) à l’est et le Cambodge (435 km) au sud, mais ne dispose pas d’accès à la mer. Le pays s’étend sur 236 800 km². Soit 1 000 km du nord au sud et 140 à 500 km d’est en ouest, la partie centrale (Paksane, Thakhek) étant la zone la plus étroite du territoire. La montagne et les hauts plateaux s’étendent sur plus de 70 % de la surface du pays.Au nord, l’altitude moyenne est d’environ 1 500 m. Dans la province de Xieng Khuang, certains sommets dépassent 2 000 m, dont le mont Phu Bia est le point culminant avec 2 820 m. Plus au sud, la chaîne Annamitique, avec une altitude moyenne de 1 200 m, forme une frontière naturelle avec le Vietnam. Le plateau des Bolovens, au sud, non loin du Cambodge, est réputé pour la fraîcheur relative de son climat, sa flore de semi-alti-tude et ses plantations de café. Le Mékong

longe le Laos du nord au sud sur 1 865 km. Le fleuve prend sa source dans les montagnes du Tibet et traverse la Chine avant d’atteindre la province de Luang Namtha, au nord du Laos. Au sud de Vientiane, la largeur du Mékong fait plusieurs kilomètres par endroits et les crues peuvent atteindre 2 m de hauteur à Luang Prabang. Ce fleuve est toujours une voie de transport commercial avec la Chine et la Thaïlande.La plupart des cours d’eau du Laos se jettent dans le Mékong. Parmi ses affluents les plus importants : Nam Tha et Nam Ou, au nord ; Nam Ngum, au centre ; Nam Khong au sud. Le Mékong constitue un moyen de subsis-tance pour de nombreuses populations rive-raines : pêche et irrigation. La construction de barrages dans le bassin versant permet désormais au Laos d’exporter une part impor-tante de son énergie hydroélectrique vers la Thaïlande.

CLIMATLe Laos n’a pas d’ouverture sur la mer, et si son climat est censé être tropical, il a les caractéristiques du climat continental. Les températures sont plus fraîches dans les montagnes du nord que dans les plaines du sud, où la canicule règne en avril et en mai. Les pluies sont abondantes quand arrive la mousson du sud-ouest, de juin à septembre.

La période la plus favorable au tourisme est de début novembre à mars, avec des températures agréables dans le centre et le sud du pays. Il peut faire froid dans le nord, surtout en décembre et en janvier : prévoir un vêtement chaud et de bonnes chaus-settes pour la randonnée en montagne et les nuits.

ENVIRONNEMENT – ÉCOLOGIEDéforestation, culture sur brûlis et barragesLa forêt laotienne, encore assez dense, est toutefois menacée. La culture sur brûlis, pratiquée par les montagnards, et les paysans accélère l’érosion et fait fuir les animaux sauvages. Malgré certains efforts, le gouver-nement a du mal à éradiquer ce mode de culture, tradition datant de plusieurs siècles.La déforestation pratiquée de manière

excessive sous la pression économique d’en-treprises étrangères est un grave problème. Les arbres (essences rares) sont parfois exportés illégalement vers la Thaïlande ou le Vietnam. Les entreprises chinoises et viet-namiennes favorisent la construction des routes et l’expansion de certaines cultures aux dépens de la biodiversité (hévéas). L’autoroute reliant la Chine et la Thaïlande traverse d’ail-leurs la réserve naturelle de Nam Ha. La construction de grands barrages hydroé-

Survol du Laos

Page 23: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

SURVOL DU LAOS D

ÉCOUVERTE21

lectriques, favorable à l’économie du pays, désenclave des régions naguère protégées naturellement ce qui réduit encore la forêt.

Développement économique vs sauvegarde de l’environnement w Le corridor Est-Ouest. Cet axe de circulation

routière doit relier la ville de Moulmein, au Myanmar, à celle de Da Nang, au Vietnam. Un nouveau pont est déjà construit à Savannakhet (financé par le Japon) et les routes régionales sont progressivement remises en état. A terme, le projet permettra de désenclaver certaines régions, telles que Attapeu et Sekong.

w Le chantier hydroélectrique Nam Theun 2, non loin de Thakhek. Les travaux ont été effectués de 2004 à 2009. Pour finir, 22 villages, soit 880 familles, ont été déplacés et 40 % du plateau de Nakai a été noyé, ce qui est évidemment néfaste pour l’environnement. Le coût global estimé à 1,1 milliard de dollars (60 % du PIB) a été financé par la société Nam Theun 2 Power Company (NTPC), dont EDF est actionnaire à 35 %. En contrepartie, le gouvernement lao devrait récupérer 70 milliards de dollars par an sur 25 ans (taxes, royalties et dividendes). En 2033, le Laos sera seul propriétaire du barrage.

PARCS NATIONAUXLa Zone nationale de conservation de biodiversité (ZNCB en français, NBCA en anglais) a été établie par le Laos en 1993. Elle comprend de fait 20 zones : Nam Ha (province de Luang Nam Tha) ; Phou Den Din (province de Phongsali) ; Phou Loei (province de Luang Prabang) ; Nam Et et Nam Xam (province de Hua Phan) ; Nam Phoun (province de Xayabouri) ; Phu Phanang et Phu Khao Khouay (province de Vientiane et de Xaysomboune) ; Nam Kadin (province de Bolikhamxai ; celles de Phu Hin Poun, de Nakai-Nam Theun et de Hin Namno, dans la province de Khammouane) ; celles de Phu Xang He et de Dong Phu Vian (province de Savannakhet) ; de Phu Xiang Thong, de Xe Ban Nuan et de Xe Xap (province de Saravane) ; de Dong Hua Sao et Xe Pian (province de Champasak) ; de Dong Amphan (province d’Attapeu). L’ensemble de ces zones repré-sente 12,5 % du territoire, soit une superficie totale de 3,3 millions d’hectares.Sans être des parcs nationaux en tant que tels, ces zones permettent de faire contribuer le tourisme à la préservation de l’héritage culturel ; de protéger les droits des minorités et développer leurs compétences dans un souci d’écotourisme. Les agriculteurs des ZNCB continuent de pratiquer les méthodes traditionnelles. Différents moyens d’accès sont offerts aux visiteurs. Pour organiser une excursion dans une de ces zones sans passer par une agence, il faut contacter le service de l’agriculture et des forêts de la province. En principe, des bureaux se trouvent dans les localités principales à proximité des ZNCB.Des bureaux d’information régionaux emploient

des guides formés à l’écotourisme : Vientiane, Luang Prabang, Savannakhet, Thakhek, Luang Namtha, Pakse, Oudomxay…L’écotourisme est en plein boom : treks et randonnées dans des espaces préservés, nuits chez l’habitant dans un environnement authentique, partage des tâches quotidiennes, certaines agences reversent une partie de leurs bénéfices au profit de la protection de l’environnement (par exemple, Green Discovery)...

w Pour en savoir plus : www.ecotourismlaos.com

Éléphant et son cornac entre Vang Vieng et Vientiane.

© F

ABRI

CE B

RESS

ON

Page 24: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

SURVOL DU LAOS22

FAUNE ET FLORELa fauneAu Laos on recense environ 1 200 espèces animales, dont certaines ont totalement disparu des pays voisins d’Asie du Sud-Est. On recense encore tigres, léopards, ours, élans, bovins sauvages et même des rhinocéros ainsi que des singes et des écureuils. Il y a quelques années, une espèce méconnue a été découverte en bordure de la chaîne Annamitique : le saola, un bovidé ressemblant à une antilope à cornes fuselées. Il resterait 1 500 éléphants dont 500 sont domestiqués. Près de Luang Prabang, une association veille à la protection de ces pachydermes. Des balades sont organisées pour les touristes et les fonds permettent de les entretenir, les soigner, les nourrir… (www.elefantasia.com) Par ailleurs, le parc ornitho-logique du Laos est très fourni : 437 espèces d’oiseaux sont recensées. Mais la plupart de ces espèces, aux coloris parfois extraordinaires, ont trouvé refuge dans les forêts profondes et il est assez difficile de les apercevoir. Au niveau de la frontière cambodgienne, le Mékong abrite le dauphin de l’Irrawaddy, dont la survie est actuellement menacée. Dans le Mékong, une espèce de poisson-chat géant, le Pla Buk, lui aussi en voie de disparition. C’est le plus

gros poisson d’eau douce du monde ! Adulte, il peut mesurer 3 m et peser plus de 200 kg. Sa chair tendre et appréciée (vendue plus de 10 US$/kg) a engendré une pêche intensive au cours des années 1980. Actuellement, une réglementation stricte et un programme de repeuplement permettent d’espérer la survie de l’espèce.

La floreLa moitié du Laos est encore couverte de forêts naturelles abritant une flore importante et diversifiée. Teck, palissandre, aréquier, bois de rose, pin et frangipanier font partie de la végétation des hauts plateaux. On trouve dans la partie haute du pays des arbres de la famille des diptérocarpacées pouvant atteindre 30 m de haut. Arbustes, graminées et caducifoliés (ces derniers perdant leur feuillage en saison sèche) se développent dans les plaines. Le plateau des Boloven, au sud, abonde en caféiers, théiers, et autres arbres fruitiers (pêchers, manguiers, papayers, jacquiers, cocotiers, palmiers à huile, arbres à durian). On trouve des pêchers et des fraisiers dans la province de Xieng Khuang, au nord. Bambous et rizières sont présents sur l’ensemble du Laos.

La production d’opium au Laos w Le Laos était naguère le troisième producteur d’opium, après l’Afghanistan et le

Myanmar, et pour certaines minorités ethniques, comme les Hmong, sa culture reste le principal moyen de subsistance. Les gouvernements lao et thaï sont résolus à éradiquer la drogue de leurs territoires. Des cultures de substitution sont mises en place et selon l’UNODC (Organisation des Nations Unies – Lutte contre la Drogue et le Crime), la surface plantée en pavot au Laos a été réduite de 27 000 ha, en 1998, à 1 800 ha début 2006 ! Et le nombre de toxicomanes au Laos serait passé de 63 000 à moins de 20 000 durant cette même période. De nos jours, le Laos n’approvisionne plus le marché illégal en opiacés et la répression s’est affermie envers les étrangers.

w « Après que la France eut annexé le Laos en 1893, des monopoles d’opium ont été établis pour financer les lourdes dépenses initiales du régime colonial. La production d’opium en Indochine (Cambodge, Laos et Vietnam) était passée de 7 tonnes en 1940 à 60 tonnes en 1944, en raison des besoins de la guerre. A la fin de la colonisation, l’opium a permis aux Américains, avec le concours du général Vang Pao, de financer les activités clandestines de forces paramilitaires dans la région.Au cours des années 1950, la culture du pavot s’est considérablement étendue en Asie du Sud-Est en conséquence de sa suppression en Chine et dans la république islamique d’Iran. L’expression «triangle d’or» est apparue en 1971 pour désigner la région productrice d’opium aux confins du Laos, de la Thaïlande et de la Birmanie (Myanmar). En 1989, la production atteignit le niveau record de plus de 3 000 tonnes. » (Source : UNODC)

Page 25: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

DÉCOUVERTE

Le Laos préhistoriqueDes ossements de dinosaures datant de 90 millions d’années ont été trouvés par l’équipe du professeur Taquet dans la région de Savannakhet. L’origine du peuplement humain au Laos remonterait à plus de 10 000 ans.D’après la légende, la minorité ethnique Thaï Lao proviendrait du nord-ouest du Vietnam. C’est là que Khoun Boulomun, un person-nage de la mythologie lao, aurait tranché une calebasse d’où seraient sortis sept fils, dispersés ensuite d’est en ouest à la conquête de terres inhabitées (se référer à G. Coèdes).On suppose que les premiers habitants auraient des origines mélanésienne ou austro-mélanésienne. Une migration serait venue ensuite du sud de la Chine, voire des confins de Mongolie. Ces peuples ont laissé des traces : les mystérieuses jarres de la province de Xieng Khuang. Par la suite, d’autres peuples (notamment du nord Vietnam) sont venus s’installer au Laos, chassés par les guerres.La région sud connut plusieurs dominations. La première fut celle du royaume de Funan, proche du Champa, entre le Ier et le IVe siècle. L’apogée se produisit sous l’hégémonie khmère, du VIe au VIIIe siècle, période où furent construits de nombreux temples, dont le site pré-angkorien de Vat Phou. L’histoire du Laos tel qu’on le connaît aujourd’hui commence au XIVe siècle, avec l’avènement au trône du roi Fa Ngum.

Le royaume du million d’éléphants : Lane XangAvant l’arrivée de Fa Ngum, les territoires lao étaient divisés en plusieurs principautés. Au début du XIVe siècle, Souvanna Khamphong régnait sur Muang Swa (ou Xieng Dong-Xieng Thong), l’ancien nom de Luang Pranbang. Dans les années 1320, le roi chasse son fils Chao Phi Fa de son royaume après l’avoir surpris en train de séduire une de ses concubines. Dans son exil, il emmène son fils, le prince Fa Ngum jusqu’à Angkor où ils sont accueillis par le Roi du Cambodge. Le jeune prince est élevé à la cour d’Angkor, reçoit une éducation bouddhiste et militaire, et se marie avec une princesse khmère. En 1949, Fa Ngum part à la conquête des territoires de son grand-père. À la tête d’une armée khmère, il rentre en pays lao et soumet les seigneurs de la région du sud (Champassak) et du centre puis du nord-est (l’ancienne Xieng

Khouang). Après avoir consolidé ses positions, il arrive à Xieng Dong-Xieng Thong, où il demande à son grand-père Kham Phong d’abdiquer. Celui-ci refuse et affronte son petit-fils à la bataille de Pak Ming, perd et se pend fou de honte et de douleur dans son palais. Fa Ngum prend la ville et se proclame roi du Lane Xang à 37 ans. Quelques années plus tard, pour le féliciter de ses conquêtes, le roi du Cambodge fait envoyer des missionnaires religieux, des lettrés et des ouvriers d’art au Laos. Le chef de la mission emmène avec lui une statue du Bouddha datant du XIe siècle remise par le roi de Ceylan au souverain Khmer, le Prabang, qui deviendra le palladium du Lane Xang. En 1563, Xieng Dong-Xieng Thong est rebaptisé Luang Prabang.

Histoire

Les rois du Lane Xang w Fa Ngum......... 1353-1373 w Samsenthaï......... 1373-1416 w Lan Kham Deng......... 1416-1427 w Phommathat......... 1428-1429 w Mun Sai......... 1429-1430 w Fa Khai......... 1430-1433 w Khong Kham......... 1433-1434 w Yukhon......... 1434-1435 w Kham Keut......... 1435-1438 w Sao Tiakaphat......... 1438-1478 w Theng Kham......... 1478-1486 w Lasenthai......... 1486-1496 w Som Phou......... 1496-1501 w Visunarat......... 1501-1520 w Phothisarath......... 1520-1548 w Setthathirat......... 1548-1571 w Sensurinthara......... 1571-1575 w Maha Oupahat......... 1575-1580 w Sensurinthara......... 1580-1581 w Nakhon Noi......... 1582-1583 w Inter règne......... 1583-1591 w Nokeo Koummane......... 1591-1596 w Thammikarath......... 1596-1622 w Upanyuvarat......... 1622-1623 w Phothissarath......... 1623-1627 w Mon Keo......... 1627-1637 w Souligna Vongsa......... 1637-1694

Page 26: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,
Page 27: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,
Page 28: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

HISTOIRE26

Âge d’or, chaos et prospéritéEn 1373, le fils aîné de Fa Ngum prit le nom de Samsenthaï, nom qui indique le nombre d’habitants mâles du royaume : c’est-à-dire 300 000 Thaïs. Contrairement à son père, Samsenthaï n’était pas un conquérant, mais un bâtisseur. Il construisit de nombreux temples ou écoles, et réorganisa le pays jusqu’à sa mort, en 1421. Après la mort de Samsenthaï, le royaume connut de nombreux troubles. Douze rois se succédèrent au cours de ce siècle. Le roi Phothisarath annexa Chiang Maï (nord Thaïlande). Son fils Setthathirat transféra la capitale à Vieng Chan (Vientiane) en 1563, en raison de la menace de l’armée birmane. On lui doit la construction du Vat Phra Keo et du Vat That Luang, le premier pour abriter le Bouddha d’Emeraude qu’il avait rapporté de Chiang Maï (actuellement visible au Vat Pha Keo de Bangkok), le second pour abriter une relique du Bouddha. Setthathirat disparut en 1571, laissant le pays en proie aux troubles politiques. Le pays renoua avec la prospérité en 1637 sous le règne de Souligna Vongsa, en 1637.A cette époque, quelques Européens visitèrent le Lane Xang, dont le marchand néerlandais Gerrit van Wuysthoff et un jésuite italien, Giovanni Filippo de Marini. Souligna Vongsa régna pendant 57 ans : cette période est considérée comme l’âge d’or du Laos.

Les trois royaumes et l’expansion siamoiseSouligna Vongsa ne laissa pas d’héritier à sa mort, en 1694, et il s’en suivit de violents affrontements entre les prétendants au trône. En 1700, le Lane Xang éclata finalement en trois royaumes : Vientiane, gouverné par le neveu de Souligna Vongsa ; Luang Prabang, dirigé par l’un de ses petits-fils, et le nouveau royaume de Champasak, au sud. Les Etats voisins, qui convoitaient l’héritage du Lane Xang, essayèrent de tirer parti de la situation.En 1753, les Birmans du roi Alompra pillèrent Luang Prabang puis se retirèrent. Quelques années plus tard, redoutant une nouvelle attaque, l’ancienne capitale sollicita la protec-tion des Siamois. En 1778, l’armée siamoise investit Vientiane et s’empara du Bouddha d’Emeraude (le Phra Keo), considérant qu’il s’agissait d’un bien siamois, car provenant de Chiang Maï. Et l’administration de Vientiane fut alors placée sous le contrôle de Bangkok. Les royaumes de Champasak et de Luang Prabang furent vaincus peu de temps après. L’ensemble du Lane Xang se retrouva soumis à l’Etat

siamois. C’est depuis cette époque que les provinces d’Ubon Ratchathani et d’Udon Thani font partie de la Thaïlande. A la différence des guerres européennes, le vainqueur déportait la population vers son territoire privant ainsi le pays vaincu de sa population. En 1805, le roi Chao Anou fut placé sur le trône de Vientiane. On lui doit la construction du Vat Si Sakhet.Chao Anou n’était pas en bons termes avec les Siamois et ne rêvait que d’indépendance. Aussi décida-t-il d’organiser une rébellion. A la mort du roi siamois Rama II, son armée marcha sur Bangkok, en demandant le soutien des Vietnamiens. Mais elle fut mise en déroute à Korat (nord-est de Bangkok) et Vientiane fut saccagée, sauf le Vat Si Sakhet. Plus de 6 000 familles furent exilées sur la rive droite du Mékong, en territoire siamois. Quant au roi Chao Anou, il fut enfermé dans une cage et expédié ainsi à Bangkok. Le royaume lao acheva de se désintégrer durant le demi-siècle suivant. La province désertée de Vientiane resta sous influence siamoise, tandis que Luang Prabang devint un état vassal à part entière.Au même moment, le royaume de Xieng Khuang fut envahi par les Chinois, au grand dam des anciens seigneurs vietnamiens, qui perdirent ainsi leur principale réserve d’esclaves. Craignant l’expansion chinoise, les Siamois installèrent un important corps d’armée dans la région de Luang Prabang.Le défunt Lane Xang fut donc morcelé entre les états voisins toujours en quête de nouveaux territoires. Mais la région du nord Laos demeura une zone dangereuse, théâtre de batailles et de pillages.

L’intervention françaiseLa France, établie depuis 1860 en Cochinchine – delta du Mékong – envisageait une expansion en remontant la vallée du grand fleuve. En 1861, l’explorateur français Henri Mouhot avait été reçu officiellement à Luang Prabang. Et, suite à l’établissement du protectorat sur le Cambodge en 1863, l’expédition Doudart de Lagrée avait remonté le Mékong jusqu’au Nord Laos. La France comptait en effet étendre son empire colonial dans la région. Pour leur part, les Anglais avaient déjà étendu leur empire sur la Birmanie et la péninsule malaise. Et, en 1882-1883, les Français occupèrent le Tonkin, et le royaume de Hué (Vietnam) fut mis sous protectorat. Le Siam se montrait inquiet de l’hégémonie des puissances occidentales, d’autant plus que des incidents de frontières l’avaient opposé au Vietnam et que le royaume de Hué demandait à la France de sauvegarder ses intérêts au Laos.

Page 29: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

HISTOIRE D

ÉCOUVERTE27

En 1886, le Siam dut admettre l’installation d’un vice-consulat français à Luang Prabang, chargé d’examiner la situation en faveur de Hué… au profit de la France.Le poste fut confié à Auguste Pavie qui arriva au moment où les pillards chinois « Pavillons Noirs » voulaient s’emparer de la ville. Conjuguant leurs énergies, le groupe de Pavie et les troupes du roi du Luang Prabang, Oun Kham, parvinrent à refouler les bandits chinois. Pour échapper à la convoitise et aux exactions de la Chine et du Siam, le roi Oun Kham, demanda le protectorat français pour sauvegarder son royaume.

Protectorat françaisLe protectorat français entra en vigueur le 3 octobre 1893, sur l’ensemble du Laos. Des accords suivirent avec la Chine et la Birmanie pour déterminer le tracé des frontières. La France prenait alors le contrôle sur l’Indochine pour cinquante ans. En 1893, le Laos n’était pas une entité politique. Seul le royaume de Luang Prabang affaibli conservait encore l’apparence d’un Etat. Les royaumes de Vientiane, de Xieng Khuang et de Champasak avaient disparu, mais leurs territoires respectifs étaient désormais libérés des tutelles siamoise et vietnamienne. Des gouvernements autonomes continuaient d’y exercer une autorité locale. Le gouvernement français les considérait alors comme de simples provinces sur lesquelles il devait dorénavant faire régner la paix et l’ordre. Mais il s’avéra que le contrôle du Laos n’était pas aussi facile que celui du reste de l’Indochine, et il servit surtout d’état tampon avec la Birmanie, contrôlée par les Anglais.Au début du XXe siècle, seule une centaine de civils français avaient séjourné au Laos et l’attitude de l’administration coloniale à l’égard du pays était assez négligente. L’un des premiers désagréments que connut le peuple laotien fut l’arrivée de fonctionnaires vietna-miens (l’ennemi héréditaire) pour s’occuper du service public. Le roi fut autorisé à résider à Luang Prabang, mais son pouvoir était symbolique.

L’occupation japonaiseEn 1941, tandis que la Seconde Guerre mondiale faisait rage en Europe, le Japon (allié de l’Allemagne) envahissait le Laos avec l’accord des autorités françaises de Vichy. En 1945, les Laotiens, débarrassés des Japonais, mais ayant été témoins de la défaite française exprimèrent leur volonté d’indépendance.

Peu de temps auparavant, le roi Sisavang (partisan des Français) avait été forcé par les Japonais à déclarer l’indépendance du Laos. Ce simulacre n’ayant pas convaincu les nationalistes laotiens, le Premier Ministre et vice-roi Phetsarat, créa le mouvement Lao Issara (Laos libre), pour s’opposer au réta-blissement de l’autorité française sur le Laos.

L’indépendanceLe 1er septembre 1945, Phetsarat déclarait l’indépendance du Laos, mais la France refusa de reconnaître le nouvel état et s’opposa au mouvement nationaliste. En 1946, l’armée Issara fut écrasée à Vientiane par les troupes françaises quelques jours seulement après que le roi Sisavang Vong, finalement rallié au parti Issara, a réalisé tardivement l’unité indé-pendante du Laos. Sisavang Vong put rester au pouvoir, mais les dirigeants nationalistes d’Issara durent se réfugier à Bangkok. Le mouvement Issara se réorganisa alors avec l’aide des communistes viêt-minh depuis Hanoï. Cependant, la France, qui se relevait péniblement de la Seconde Guerre mondiale, s’était habituée à l’idée d’autonomie du Laos et convia le parti Issara aux négociations. Mais, au lieu de faire corps, celui-ci se scinda en trois factions distinctes.La première faction, dirigée par le chef histo-rique du mouvement, Phetsarat, se refusait à toutes discussions avec la France et exigeait l’indépendance immédiate du Laos.Plus modéré, le prince Souvanna Phouma (demi-frère de Phetsarat) comprenait l’obligation de négocier avec la France et acceptait l’idée d’un compromis. La troisième faction, sous le commandement du prince Souphanouvong (autre demi-frère de Phetsarat) décida de s’unir aux dirigeants viêt-minh, formant ainsi la branche armée du mouvement.Finalement, après autodissolution du mouvement Lao Issara en exil à Bangkok, la France octroya au Laos le statut d’Etat « associé indépendant », en 1949. Le pays faisait toujours partie de l’Union française, mais pouvait enfin devenir membre des Nations unies : pour la première fois de son histoire, le Laos apparaissait aux yeux de l’Occident comme un véritable état. Cette reconnais-sance internationale fut suivie de la mise en place d’une mission économique américaine « chargée d’apprécier les besoins réels du pays », avec l’accord des milieux politiques laotiens. L’hégémonie coloniale de la France laissait la place à l’impérialisme des Etats-Unis.

Page 30: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

HISTOIRE28

Naissance du Pathet LaoCependant, le prince Souphanouvong créa au le Pathet Lao, le 13 Août 1950 au Viêt-Nam. Le « Prince Rouge » se voulait le porte-parole de « toutes les couches sociales, tous les groupes ethniques et toutes les régions, occupées aussi bien que libérées ».La création de ce « gouvernement provisoire de résistance » fut accompagnée d’un manifeste en 12 points affirmant l’indépendance totale du Laos et la formation, pour sceller l’unité du pays, d’un gouvernement de coalition. « Front uni, gouvernement de coalition : formules de base de la Nouvelle Démocratie de Mao Tsé-toung ». (Ph. Devillers). En 1950, Souphanouvong installa son quartier général dans la province de Sam Neua. Le Pathet Lao n’était plus un parti secondaire en exil, il devenait une menace directe pour l’accord franco-lao.Le régime colonial français, affaibli et perdant le contrôle du nord Laos, concéda davantage d’autonomie au gouvernement royaliste laotien. Envisageant même un retrait honorable, la France signa un traité d’amitié et d’entraide... ce qui n’empêcha pas le Pathet Lao, soutenu par le Viet Minh, de lancer des attaques contre Luang Prabang (résidence royale), après le départ des troupes françaises.En conséquence, pour respecter les termes du traité, la France dut reprendre la lutte contre l’avancée des troupes communistes qui contrôlaient à l’époque la zone stratégique au nord de Luang Prabang. Ce fut un cuisant échec militaire français, laissant présager la tragédie de Dien Bien Phu.En juillet 1954, suite à la défaite française au Viêt-Nam, les accords de Genève entéri-naient le contrôle des territoires au nord du 17e parallèle par le gouvernement d’Ho Chi Minh. Ces accords garantissaient la liberté et la neutralité du Laos, mais, prétextant la menace communiste, les Etats-Unis décidèrent d’agir financièrement et militairement : orga-nisation et « soutien technique » d’une armée gouvernementale de 50 000 hommes tandis que la CIA prenait le contrôle des « opérations secrètes » sur l’ensemble de l’Asie du Sud Est. En 1960 était ainsi assuré l’approvisionnement en armes du général Vang Pao, qui allait devenir le chef charismatique des troupes contre-révolutionnaires Hmong.

Coalition et instabilitéDe 1951 à 1954, le gouvernement royal dirigé par Souvanna Phouma était à la tête d’un pays déchiré. En 1957, fut mis en place un

gouvernement de coalition, avec le Pathet Lao. Kaysone Phomvihan et Nouhak Phoumsavanh se trouvaient déjà aux côtés de Souphanouvong. Aux élections de mai 1958, le Pathet Lao obtint 9 des 21 sièges dans le gouvernement d’union nationale et le Prince Rouge prit part au cabinet de coalition. Plusieurs autres membres fonda-teurs du Pathet Lao étaient élus députés à l’Assemblée nationale.Mais l’entente ne devait pas durer. En juillet, Souvanna Phouma présenta à l’Assemblée un projet de réforme monétaire qui fut vivement combattu puis refusé et Souvanna Phouma dut démissionner.Phoui Sananikone prit la tête gouvernement faisant une part importante au CDIN – Comité de Défense des Intérêts Nationaux – dont l’état-major réunissait l’élite des grands béné-ficiaires de l’aide américaine. A peine installé, Phoui Sananikone mena une politique d’éra-dication du Pathet Lao. Les deux principaux dirigeants du Pathet Lao, Souphanouvong et Phoumi Vongvichit, furent astreints à résidence, tandis que d’autres sympathisants étaient mutés ou révoqués.Les rapports avec les dirigeants du Sud Viêt-Nam, radicalement anticommunistes, furent privilégiés et un accroissement de l’aide économique et militaire des Etats-Unis fut sollicité.

La guerre civileEn mai 1960, Souphanouvong parvint à s’évader d’un camp d’internement avec quinze codétenus et se réfugia en zone dissidente nord. Son prestige grandit d’autant plus que son mouvement s’opposait à la présence américaine et au régime aristocratique en place.Cependant, le 9 août 1960, profitant de l’absence du gouvernement royal à Vientiane, le capitaine de parachutistes Kong Lê s’empara du pouvoir, réclamant « une politique de neutralité absolue » et le retour d’exil au Cambodge de Souvanna Phouma. Celui-ci fut donc rappelé par le roi.Au même moment, le général Phoumi, homme fort du CDIN, forma un comité réactionnaire à Savannakhet.Souvanna Phouma proposa au Pathet Lao de reprendre les discussions, tout en acceptant les liens diplomatiques avec l’URSS. Le prince Boun Oum, appuyé par les Américains, se déclarait garant du pouvoir sur l’ensemble du royaume.Derrière le conflit opposant la droite militaire de Boun Oum, le Pathet Lao de Souphanouvong

Page 31: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

HISTOIRE D

ÉCOUVERTE29

et les neutralistes armés de Souvanna Phouma et de Kong Lê, planait la menace plus dange-reuse encore d’un affrontement direct entre les deux grandes puissances américaine et soviétique.Progressivement, les troupes de Phoumi allaient reprendre le dessus. Le 13 décembre 1960, elles entraient à nouveau dans Vientiane, obligeant Souvanna Phouma à un nouvel exil. Bien évidemment, les Etats-Unis reconnurent ce gouvernement comme seul légitime.

Conférence de Zurich et Accords de GenèveSous l’égide de Washington et de Moscou, une conférence s’ouvrit en Suisse, pour trouver un accord entre les trois partis rivaux du Laos. Une première conférence fut organisée à Zurich. Un cessez-le-feu fut décrété sur l’en-semble du territoire, ainsi que la création d’un gouvernement provisoire d’union nationale. Bien que la coalition soit précaire, les accords internationaux de neutralité du Laos furent signés en juillet 1962 à Genève. Ce traité stipulait que « Le Laos s’engageait à respecter les cinq principes de coexistence pacifique : ne pas intervenir dans les affaires d’autres pays ; ne pas adhérer à une alliance militaire ; refuser l’établissement de bases militaires étrangères sur son territoire ; refuser la protec-tion d’une coalition à caractère militaire ; ne tolérer aucune ingérence étrangère dans les affaires intérieures du pays ».Les treize autres signataires devaient également respecter l’intégrité territoriale du Laos, et les troupes militaires encore présentes devaient être évacuées au 7 octobre 1962. Bien après cette date, Moscou et Pékin reprochaient aux USA d’avoir gardé des agents civils en poste, tandis que Washington s’in-quiétait de la présence de troupes viêt-minh dans le Nord.En avril 1964 un nouveau coup d’état fut organisé cette fois par des officiers lao d’extrême-droite, manipulés par la CIA. Le Premier Ministre Souvanna Phouma choisit de s’allier aux militaires et, de fait, la coalition laissa la place à un régime proaméricain. Le Laos était devenu le théâtre d’affrontements entre la CIA et le Viêt Minh.

Guerre secrèteLe ravitaillement Viet Minh pour les partisans au Sud Viêt-Nam empruntait ce que l’on appela la « piste Ho Chi Minh ». Elle longeait le Vietnam à l’extérieur de ses frontières et

s’enfonçait parfois à l’intérieur du Laos et du Cambodge. Face aux dénégations viet-namiennes, les USA mobilisèrent une armée clandestine : agents de la CIA, « bérets verts », mercenaires et soldats lao. En région nord, les Américains contrôlaient aussi le général Vang Pao, à la tête d’une armée Hmong de 30 000 hommes. Les Américains affirmaient publiquement que les accords de Genève étaient respectés et, jusqu’en 1970, utilisaient le Laos comme base opérationnelle contre le Viêt-Nam tout en refusant de reconnaître leurs activités militaires anticommunistes.Les bombardements américains sur la piste Ho Chi Minh commencèrent en 1969 ce qui aggrava le conflit entre le Pathet Lao et le gouvernement royaliste de Vientiane. Entre-temps, les neutralistes avaient été obligés de s’allier aux royalistes pour lutter dans la province de Xieng Khuang.Dans son ouvrage, intitulé The Ravens, l’écri-vain américain Christopher Robbins rend compte de cette guerre « secrète ». En 1973, à la fin des bombardements, les USA auraient largué environ 2 millions de tonnes d’explosifs sur le territoire laotien, dont 30 % sont des UXO (bombes n’ayant pas explosées à l’impact). Après la guerre, la récupération des débris métalliques alimenta une industrie prospère pour les habitants de la province de Xieng Khuang, à proximité de la piste Ho Chi Minh. Ces matériaux furent même utilisés à des fins domestiques : pilotis pour les maisons, abreuvoirs, gongs destinés aux temples ou même bijoux pour les femmes. Cependant, malgré le déminage méthodique entrepris avec l’aide occidentale, les UXO continuent de faire de nombreuses victimes dans les villages, plus de 30 ans après la fin des bombardements.

Le Pathet Lao accède au pouvoirEn mars 1973, à Paris, un cessez-le-feu signé entre Washington et Hanoï, met un terme au conflit laotien. Les Américains, acceptent de se désengager de cette guerre d’usure donnant une image défavorable de leur politique. Souvanna Phouma, chef de file des neutralistes, revient au pouvoir pour former un nouveau gouvernement de coalition et Souphanouvong accepte de siéger au Conseil National. Les troupes étrangères doivent quitter le pays rapidement. Tandis que la guerre suit son cours au Vietnam, les troupes du Pathet Lao avancent sur Vientiane sans rencontrer de résistance véritable.

Page 32: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

HISTOIRE30

La victoire des communistes assurée, plusieurs dizaines de milliers de personnes (membres du gouvernement, fonctionnaires, intellectuels et plus de 30 000 Hmong), se réfugièrent en Thaïlande. Les plus riches ou les mieux organisés s’exilèrent aux USA, en France ou en Australie. Mais la grande majorité fut regroupée dans des camps de réfugiés. Cette désertion vers l’Occident d’une grande partie de l’intelligentsia lao entraîna un manque crucial de personnel qualifié, entravant le développement du pays.Vientiane était officiellement libérée le 23 août 1975 et le gouvernement de Souvanna Phouma de nouveau dissout. Les relations avec l’extérieur seraient coupées pour de longues années.

La république démocratique populaire du LaosLa république démocratique populaire du Laos fut proclamée en 1975. Le prince Souphanouvong en était président tandis que Kaysone Phomvihan gardait son poste de secrétaire général du Parti. Suite à l’abdication du roi, l’ancienne monarchie fut abolie.Pour autant, dans un souci d’apaisement, Souvanna Phouma et l’ex-roi Savang Watana furent invités à siéger au politburo en tant que conseillers spéciaux. Et lorsque Souvanna mourut en 1984, de somptueuses funérailles nationales furent organisées.Cependant, les communistes interdirent tous les comportements non conformes aux consignes du Parti : une simple coupe de cheveux ou une manière de danser pouvait mener dans un camp de rééducation.Les relations avec la Thaïlande se dégradèrent, suite aux rumeurs d’un probable coup d’état fomenté par les proches de la royauté en exil à Bangkok, appuyé par la CIA. Pour cette raison, le Pathet Lao décida d’interner l’ensemble de la famille royale dans la région de Sam Neua. Exil intérieur dont ils ne revinrent pas vivants. Lors de sa visite en France en 1984, Kaysone admit enfin la disparition du roi et de la reine (malaria ou mort naturelle). Le destin de leur fils, Vongsavang, n’étant pas précisé.

De l’ouverture à nos joursAprès des années de repli sur lui-même, le Laos s’est ouvert à l’économie de marché en 1989, Kaysone Phomvihan ayant remplacé au pouvoir le prince Souphanouvong. L’entente avec la France est restaurée et le Laos adhère au groupe des pays francophones

en 1991, lors du sommet de la francophonie à Chaillot.En 1992, Nouhak Phoumsavanh devient président au décès de Kaysone Phomvihan. Le Prince Rouge meurt trois ans plus tard. Le 23 juillet 1997, le Laos intègre l’Association des Nations du Sud-Est asiatique (ASEAN). En 1998, Khamtay Siphandone remplace Nouhak Phoumsavanh à la présidence.Le 5 janvier 2003, le gouvernement commu-niste réhabilite le premier roi du Lane Xang – ancien Laos – en érigeant une statue du roi Fa Ngum à Vientiane. Par cet hommage à la royauté passée, le gouvernement témoigne son ouverture en politique intérieure et s’efforce de satisfaire les sentiments nationalistes.Le mois de mai 2003 est marqué par la première visite à Vientiane de Than Shwe, chef de la junte militaire birmane. Le Laos et le Myanmar ont un projet commun : la construction d’une route et d’un pont reliant les deux pays.Résultats des élections législatives du 30 avril 2006 sans surprise : 113 des 115 députés de l’assemblée sont membres du parti. Cependant, 29 sièges sur 115 sont occupés par des femmes contre 25 dans l’assem-blée précédente. En juin 2006, le président Khamtay Siphandone est remplacé à la tête du comité exécutif du Parti par le lieutenant Choummaly Sayasone, ancien ministre de la défense et Premier ministre, élu président de la République pour un mandat quinquennal par l’assemblée législative, il est réélu le 15 juin 2011. Traditionnellement, le chef du parti est automatiquement président de la République. Il est important de rappeler que depuis Depuis 1975, le Laos est un état communiste dirigé par le Parti révolutionnaire populaire lao, parti unique d’obédience marxiste- léniniste.Depuis que le Laos s’est ouvert aux « nouveaux mécanismes économiques » au début des années 1990, les investisseurs étrangers se tournent surtout les métiers du tourisme (hôtellerie, restauration, services). Mais des projets comme le barrage hydroélectrique de Nam Theun 2 (EDF est partenaire) ont aussi vu le jour. Le Laos subit une réelle mutation.Une mutation qui continue à s’accélérer dans les années 2010, avec un renforcement des relations bilatérales avec la France et l’Union Européenne mais surtout avec les pays voisins. Le Laos entrera dans la communauté écono-mique de l’ASEAN en 2015, une date impor-tante pour l’avenir du pays.

Page 33: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

DÉCOUVERTE

Politique et économie

POLITIQUE w République démocratique populaire lao

– Lao PDR. La République lao a été instaurée le 2 décembre 1975, en remplacement de la monarchie. C’est un état centralisé. Le président de la République est élu par l’Assemblée nationale. La devise nationale du pays est : Paix, Indépendance, Démocratie, Unité et Prospérité. L’emblème national représente le Vat That Luang de Vientiane, entouré d’un cercle.

w Parti révolutionnaire populaire lao. L’ancien Pathet Lao est devenu le Parti révolutionnaire populaire Lao (PRPL) le 22 mars 1955. Depuis 1975, c’est un parti unique d’obédience marxiste-léniniste. Il comprend le Comité central (53 membres élus), et le Bureau politique ou Politburo (11 membres).Le Comité central et le Bureau politique se réunissent en congrès tous les 5 ans pour élire leurs dirigeants.

w Gouvernement. Le gouvernement est composé du président de la République, des membres du bureau politique du parti, du Premier ministre et du conseil des ministres. Il y a plusieurs ministères : les Affaires étrangères, l’Agriculture et l’Exploitation des forêts, le Commerce et le Tourisme, les Postes, les Transports et la Construction, la Défense

nationale et la Santé publique, l’Education, les Finances, l’Industrie et l’Artisanat, l’Information et la Culture, l’Intérieur, la Justice, le Travail et l’Aide sociale.Depuis 2006 M. Choummaly Sayasone, ancien Premier ministre, est le chef du comité exécutif du parti et le Président de la République. L’actuel Premier ministre se nomme Thongsing Thammavong (depuis le 23 décembre 2010).

w Assemblée Nationale. Le pouvoir législatif est détenu par l’Assemblée nationale qui comprend 99 membres élus pour 5 ans. Il s’agit de représentants provinciaux et de membres élus parmi différents organismes gouvernementaux. Les Lao Loum (Lao des plaines) y sont les plus nombreux, devançant Lao Theung et Lao Sung. Elle est dirigée par un président, un vice-président et un comité permanent composé de sept membres. L’Assemblée nationale est chargée d’élire le président de la République et le Premier ministre (suffrage indirect).

w Front lao pour la reconstruction nationale. Le Front lao pour la reconstruction nationale a été créé en 1979. Il est formé par les syndicats, les associations féminines et les représentants de minorités locales. Il n’a pas grande autorité.

ÉCONOMIEC’est en 1986 que le pays s’ouvre aux « nouveaux mécanismes économiques » ; la décentralisation est entamée : les provinces gagnent alors en autonomie au niveau politique (en suivant néanmoins la « ligne » imposée par le Parti) et en matière de taxes locales. Le Code des investissements est promulgué dans la foulée en 1988, suivi du premier programme d’ajustement structurel adopté en 1989 avec le soutien du FMI et de la Banque mondiale. Par ailleurs, on assiste à la libéralisation du

marché du riz et autres matières premières. Le processus s’étend : plus de restrictions des échanges de produits agricoles entre les provinces et ouverture au commerce extérieur. Plus d’obligation de se procurer les « produits stratégiques » à des prix imposés. Les taux de change multiples sont abandonnés ainsi que le paiement en nature. Réduction d’embauche dans le secteur public et certains marchés, jusqu’alors réservés à l’Etat, ouverts aux entrepreneurs privés.

Page 34: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

POLITIQUE ET ÉCONOMIE32

En 1998, le Laos a subi le contrecoup écono-mique de la crise financière thaïlandaise, comme bon nombre de pays membres de l’ASEAN. Recul des investissements étrangers au Laos, certaines sociétés ayant même quitté le pays. La monnaie locale (LAK) – conser-vant sa parité avec le Baht thaïlandais – a connu alors une forte baisse par rapport au dollar américain. Cela dit, le Laos fut l’un des pays les moins touchés, car trop pauvre pour spéculer.Aujourd’hui, les investissements étrangers restent modestes et portent surtout sur le secteur du tourisme – hôtellerie, restauration, services –, ainsi que sur des projets de déve-loppement comme le barrage hydroélectrique de Nam Theun 2. La stabilité macroécono-mique en termes de change et d’inflation semble se maintenir et le Laos bénéficie actuellement de l’aide de la Banque asiatique de développement (ADB) pour entreprendre des réformes dans le secteur bancaire. Le revenu annuel moyen par habitant est de 300 US$ (environ). Le Laos demeure l’un des pays les plus pauvres du monde ; fin 2010, 26 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. L’aide internationale assure environ 10 % de son PIB.Cependant, le sous-sol du Laos contient des matières premières : charbon, zinc, cuivre. Et le secteur minier contribue à plus de la moitié des exportations totales.

Principales ressources

Agriculture et industrieLe secteur agricole représente environ 45 % du PIB et 80 % de l’emploi total.Les principales cultures sont le riz, le maïs et les fécules, puis le café, les arachides (caca-huètes), le coton et le tabac. La production de riz occupe une place prédominante sur les terres cultivables (4 % du territoire). Le Laos élève comme bétail des chèvres, des taureaux, des buffles, des porcs, des moutons, des volailles.Le secteur de l’industrie représente 26 % du PIB. Soit une augmentation d’environ 10 % par an depuis les années 1990. Ce secteur se développe dans les domaines suivants : fabrication textile, exploitation du bois, agroa-limentaire et hydroélectricité.La production d’électricité des barrages Nam Ngum et Nam Theun 2 est un atout important, car elle permet au Laos d’approvisionner les pays voisins (Chine, Thaïlande, Viêt Nam), dont

Découpage administratifLe pays est divisé en 16 provinces administratives, une préfecture et de districts (à l’intérieur d’une province). Au total, 142 districts regroupant 11 386 communautés villageoises. Les différentes provinces :

Le Nord-Ouest w Bokeo (5 districts) w Luang Namtha (5 districts) w Sayaboury (10 districts)

Le Centre-Nord w Luang Prabang (11 districts) w Oudomxay (7 districts) w Phongsaly, (7 districts)

Le Nord-Est w Hua Phan (6 districts) w Xieng Khouang (7 districts)

Le Centre w Vientiane et sa province (10 districts)

w Bolikhamxay (6 districts)

w Khammouane (9 districts)

w Savannakhet (15 districts)

Le Sud w Champassak (10 districts) w Saravane ou Salavan (8 districts) w Sekong (4 districts) w Attapeu (5 districts)

w Zone spéciale de Xaysomboun. L’ancienne subdivision du Laos, fut créée en 1994, pour être finalement dissoute en 2006. Celle-ci renfermait la partie nord de l’ancienne province de Vientiane (divisée en 1989) et une partie de la province de Xieng Khouang. Cette zone montagneuse peuplée en majorité de minorités Hmong et Khmu fut créée pour mieux contrôler et isoler ces populations, anciennes alliées de la France puis des États-Unis pendant la guerre secrète. Après sa dissolution, ce territoire fut rattaché aux provinces de Vientiane et Xieng Khouang. Mais il serait l’objet d’un conflit entre la population Hmong et le gouvernement, ce dernier étant accusé par des ONG et les médias internationaux d’exterminer les Hmong vivant dans la jungle.

Page 35: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

POLITIQUE ET ÉCONOMIE D

ÉCOUVERTE33

les besoins énergétiques sont en constante progression.

La situation économique depuis l’an 2000L’aide financière du FMI représente 10 % du PIB, le but étant d’aider le pays à sortir de la pauvreté.Le développement se poursuit : urbanisation contrôlée, voies de communication, accès à l’éducation et aux services de santé, limitation de l’endettement du pays…Bref, la tâche est rude, même si beaucoup d’efforts ont déjà été accomplis au cours des dernières années.La croissance moyenne annuelle était de 6 % entre 1988 et 2008, sauf pendant la crise financière asiatique de 1997. Malgré ce

taux de croissance élevé, le Laos a toujours une infrastructure sous-développée, surtout dans les zones rurales. La Chine a signé un accord avec le pays pour construire une voie ferroviaire à grande vitesse ; un projet qui a débuté en 2011 (et devrait durer 5 ans) et dont le coût s’élève à 7 milliards de dollars.La croissance économique a réduit les taux de pauvreté officiel de 46 % en 1992 à 26 % en 2010. Depuis quelque temps, le pays tente de remplir les critères pour adhérer à l’Orga-nisation mondiale du commerce (OMC). Sur le plan budgétaire, le gouvernement a mis en place la TVA en 2010. La simplification des procédures d’investissement a permis aux petits agriculteurs et entrepreneurs de bénéficier des crédits bancaires.

Y

YY

Y

YY

Y

Les provinces du Laos

Page 36: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

POLITIQUE ET ÉCONOMIE34

Place du tourismeLe Laos s’est ouvert au tourisme au début des années 1990. En 2005, ce secteur repré-sentait la principale source de devises devant l’hydroélectricité. En 2009, le pays a accueilli 2 millions de visiteurs et plus de 2,5 millions de visiteurs en 2010. La ville de Vientiane et la province de Savannakhet sont les régions les plus visitées ; les touristes étant majo-ritairement des ressortissants des pays de l’ASEAN. Luang Prabang et Vang Vieng attirent davantage les occidentaux, comparativement moins nombreux. L’objectif du gouverne-ment est de faire du Laos une destination de réputation mondiale en terme de tourisme durable et d’écotourisme : promouvoir la vie traditionnelle des minorités sous la direction de guides locaux, dans un souci de respect de l’environnement. Sauf dans les 4 000 îles et à Vang Vieng, où l’on assiste à un essor touristique très différent.Sur l’ensemble des touristes, les Thaïlandais sont les plus nombreux (environ 60 %), viennent ensuite les Vietnamiens (20 %), les Chinois (10 %) et les Européens (américains, français et allemands, environ 10 %). En 2012, le Ministère de l’Information, de la Culture et du Tourisme laotien a lancé une campagne pour promouvoir le tourisme dans tout le pays et à l’étranger. En 2013, le Laos a été élu meilleure destination mondiale par le Conseil de l’Union européenne pour le tourisme et le commerce.Malgré toutes ces distinctions, le Laos n’attire pas, pour le moment, un tourisme de masse à l’image de la Thaïlande. Ceci peut s’expli-quer par son ouverture tardive au tourisme, il y a environ 20 ans, et le fait qu’il n’ait pas

accès à la mer. Il échappe donc à ce four-millement qu’on constate dans la région et propose un tourisme de plus en plus vert afin de préserver sa nature pour le plus grand plaisir des visiteurs mais surtout des Laotiens.

Impact des investissements étrangersL’économie a bénéficié des investissements étrangers (Chine et Japon notamment) dans les domaines de l’hydroélectricité, des mines et de la construction. En 2004, le Laos a signé des accords commerciaux avec les Etats-Unis et l’Australie.D’autre part, la bourse de Vientiane : une bourse des valeurs, où s’échangent actions, obligations, devises, matières premières et produits dérivés a ouvert le 11 janvier 2011 et commencé ses cotations. C’est le Japon qui apporte l’aide économique la plus importante, la Thaïlande est le principal fournisseur et client (64 % des importations et 20 % des exportations). Les autres clients sont la France (8 %) et le Japon (3 %). Depuis deux ans, la Chine est de plus en plus présente au Laos. A Vientiane, les chantiers chinois explosent, China State Construction Engineering a commencé des travaux juste en face du Palais des congrès, le Jiangsu Jiangdu Construction Group érige la future résidence pour les chefs d’Etat étrangers à côté du palais présidentiel. Le gigantesque hôtel Don Chan Palace, froid et sans âme, planté au bord du Mékong, est également un cadeau de Pékin, tout comme le Lao National Culture Hall en plein centre-ville. Sur 1,8 milliard d’euros d’investissements étrangers en 2013, près de 1 milliard provient des Chinois.

Rizière à Vientiane.

© E

RIC

MAR

TIN

– IC

ON

OTE

C

Page 37: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

DÉCOUVERTE

POPULATIONLe Laos compte 6,7 millions d’habitants en 2013, dont environ 33 % en milieu urbain. C’est une population jeune avec 60 % de ses habitants âgés de 15 à 64 ans et 36,5 % de moins de 15 ans.L’exode rural a épargné le pays, jusqu’à présent, mais les exilés qui avaient fui le régime communiste recommencent à revenir depuis 1996.Cinq villes principales regroupent la majorité de la population urbaine : la capitale Vientiane, Luang Prabang, Pakse, Savannakhet et Thakhek (au sud).La population est constituée de Lao (65 %), d’Austro-Asiatiques (24 %), de Hmong-Yao (8,5 %) et d’autres minorités ethniques comprenant plus d’une centaine de nationa-lités distinctes (3 %).D’après la Constitution du 15 août 1991, le Laos est un « État de démocratie populaire » formé d’un « peuple pluriethnique », cependant la politique linguistique valorise la langue officielle : le lao.

Une mosaïque ethniqueLa population du Laos est composée d’une centaine de minorités ethniques. Officiellement, celles-ci sont répertoriées en trois groupes principaux :Les Lao Loum, ou « Lao des plaines » (65 % de la population), dont font partie les Laos proprement dits (parlant laotien) ainsi que les ethnies similaires qui parlent le thaï (Tai-Lou, Tau-Neua, Tai-Dam, Tai-Deng, etc.).Les Lao Theung ou « Lao des versants » (environ 24 %), parfois surnommés de façon péjorative Kha ( « esclave » en lao), de langue môn-khmer ou austro-asiatiques. Parmi eux, on recense une trentaine de groupes ethniques : Khamu, Pray, Singmu, Khom, Thene, Idou, Bit, Lamed, Samtao, Katang, Makong, Try, Trieng, Ta-oi, Yeh, Brao, Harak, Katu, Oi, Krieng, Yarou, Yeh, Souai, Gnaheune, Lavy, Kabkae, Khmer, Toum, Ngouane, Meuan et Kri.

Les Lao Sung ou « Lao des sommets » (environ 8,5 %), qui regroupent notamment les Hmong – principale ethnie minoritaire du pays – et les Yao-mien, tous deux de langue hmong-mien.Les Sino-Tibétains comptent huit groupes ethniques : Akha, Sing, Sali, Lahu, Sila, Hayi, Lolo et Hor…Les Hmong ( « Meo » est un surnom péjoratif) subissent de nombreuses discriminations. Ils ont aidé les Américains durant la guerre du Vietnam et vivent aujourd’hui dans les forêts (s’ils n’ont pas été exterminés). Cette minorité est considérée avec méfiance par le gouvernement en raison de son opposition farouche au communisme et d’autre part à cause de sa confession (chrétienne).

Lao Loum – Lao des plainesNumériquement, politiquement et économi-quement, les Lao Loum – Thai-Lao ou Lao des plaines – dominent le pays depuis la fondation du royaume du Lane Xang, au XIVe siècle. Ils appartiennent à la même famille ethnique que les Thaïs (Thaïlande) et les Shan (Myanmar). Leur langue provient de l’alphabet indien tout comme une partie de leur culture. Les Lao Loum représentent plus de la moitié de la popu-lation du pays. Appartenant au même groupe, les Lü et les Phu Thai représentent 15 %. A l’intérieur de ce groupe, les minorités Thai-Dam (Thai noirs), Thai-Khao (Thai blancs, près du Nord Vietnam) et Thai-Deng (Thai rouges, à l’est du Laos) sont généralement consi-dérés comme Phu Thaï, malgré de notables différences culturelles et linguistiques (tenue vestimentaire, par exemple).Théoriquement, les Lao Loum vivent dans les plaines, près des cours d’eau. Les villages sont autonomes et abritent une cinquantaine d’habitations, soit de 200 à 300 habitants. Ces villages sont délimités par des rizières et des friches. Les maisons, en bois, sont bâties sur pilotis avec des cloisons en bambou tressé. Les villages vivent en autarcie ; un chef régit la ville du village (ou ban ).

Population et langues

Page 38: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

POPULATION ET LANGUES36

w Mœurs. Le mariage mélange traditions et coutumes actuelles. Autrefois, les mariages étaient arrangés par les familles. De nos jours, les couples sont libres de leur choix, même si l’avis parental est non négligeable. Une fois la dot fixée pour subvenir aux dépenses du mariage, les festivités se déroulent dans la maison de la mariée. Le jeune couple y demeure souvent quelques années avant de pouvoir s’assumer financièrement. La polygamie est moins répandue depuis que le Parti a condamné cette pratique. Seuls les hommes assez riches peuvent entretenir plusieurs femmes. Le divorce est autorisé et le remariage, possible.

w Économie. La culture du riz est prédominante. Le riz gluant (sticky rice ) est l’aliment de base, accompagné de sauce, soupe, poisson ou viande. Le riz gluant couleur prune est réservé pour les grandes occasions, et cuisiné en dessert. Le riz est stocké durant la saison des pluies. Fruits et légumes sont souvent cultivés dans le village, ainsi que le tabac, le coton et la canne à sucre. Volaille et cochons et buffles sont élevés sur place. La cueillette, la chasse et la pêche ont un rôle important dans la vie quotidienne, même si ces pratiques ont diminué ces dernières années par manque d’espace.

w Organisation et spiritualité. Les villages Lao Loum sont sous l’autorité du chef de

village (pho ban ou nai ban ), aidé d’un ou deux assistants, élus par les villageois. Un conseil de sages – hommes et femmes les plus âgés – dispose aussi d’un certain pouvoir. Depuis 1975, les villages sont contrôlés par des comités administratifs régionaux supervisant aussi bien l’agriculture que les milices d’autodéfense. De fait, les chefs de villages disposent d’une autorité fondée sur le consensus.Les Lao Loum sont en majorité bouddhistes et la plupart des villages disposent d’un temple – vat – faisant office de salle de réunions (rôle social et religieux).Par ailleurs, les Lao Loum croient aux esprits – Phi – associés à un lieu ou une personne défunte. Le culte du phi ban – déité protectrice du village – est célébré au moins une fois par an. De nombreux villages ont abandonné ces pratiques animistes, sous la pression du gouvernement, mais le sacrifice annuel est encore pratiqué au cours d’une cérémonie réaffirmant l’importance de l’unité sociale, en gage de bonne fortune pour ses habitants.

Lao Theung – Lao des versantsC’est sans doute le groupe le plus marginal. Il représente 24 % de la population globale. Au sein de ce groupe, les Khamu comptent environ 400 000 individus. Différentes ethnies sont présentes au Viêt Nam et en Thaïlande.

Des mœurs et des qualités naturelles des LangiensExtrait du livre Relation nouvelle et curieuse du royaume de Lao, de Giovanni Filippo de Marini 1640 :« Le peuple de Lao ou Langiens, sans doute en lien avec leur climat et l’esprit de leur pays natal, sont fort dociles et d’un très bon naturel, grands amis du repos et de la paix. Ils reçoivent volontiers les étrangers, les caressent et les traitent avec beaucoup de civilité. Ils se piquent d’une grande ingénuité et d’une parfaite sincérité, et assurément sont francs et sincères, sans fourberie, humbles et fort civils, d’une fidélité incorruptible (…). Ils ont tous de quoi vivre et subsister, en sorte qu’on n’entend point parler de voleurs en ce royaume, ou alors comme d’une chose extraordinaire, et si le bruit court qu’il y en ait sur les grands chemins, ou qu’il y ait eu quelqu’un d’assassiné, on fait alors toutes les enquêtes imaginables pour découvrir les coupables, car faute de quoi les bourgs ou les villages plus proches du lieu où le crime a été commis, sont obligés de rendre la valeur des choses qui ont été pillées, de dédommager la partie, et de payer les frais de justice. Et les habitants des lieux sont contraints de les chercher à leur tour, et s’ils ne les rencontrent point, de subir la peine due à la qualité du crime, et par ce moyen la vie et les marchandises sont en sûreté dans le royaume de Lao. Mais parce que les occasions de mal faire sont plus fréquentes dans les grandes villes, où il y a beaucoup de richesses, le roi, pour s’opposer à tous ces désordres, punit rigoureusement certains sorciers et magiciens, qui répandent quelques poudres enchantées dans les maisons qu’ils ont résolu de piller… »

Page 39: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

POPULATION ET LANGUES D

ÉCOUVERTE37

Il y a d’importantes différences culturelles au sein des Lao Theung. Les Nyaheun, Sedang et Lavae vivent au plus profond des provinces d’Attapeu et de Saravane. Les Lamet résident près de la frontière entre Bokeo, Oudom Xai et Luang Namtha.Leurs langues sont d’origine austro-asiatique : certaines ont déjà été étudiées (Khamu, Lamet et Sam tao) ; d’autres restent incompréhen-sibles. Aucune de ces langues ne s’écrit. Le géographe Christian Taillard a suggéré que les Lao Theung étaient à l’origine des rizi-culteurs de plaine, avant d’être chassés vers les hauteurs par les Thaïs, et ainsi forcés à la culture sur brûlis. D’autres pensent que les Lao Theung ont toujours pratiqué ce type d’agri-culture. A noter également que les Khamu et les Lamet établis au nord ont une organisation différente des ethnies du Sud.La plupart des villages Lao Theung sont situés à mi-hauteur dans les régions montagneuses. Depuis les années 1950 cependant, bon nombre de villages sont installés à proximité des voies de communications et des cours d’eau. Après 1975, de nombreux Hmong et Khamu furent chassés par le Pathet Lao. Depuis les années 1980, le gouvernement encourage des minorités pratiquant la culture sur brûlis à s’installer dans les plaines. Les villages Lamet et Khamu sont plutôt séden-taires et ne déménagent qu’une fois tous les cinquante ans. D’autres, au centre du pays, migrent tous les dix ans.Les villages Lao Theung sont en général plus petits que ceux des Lao Loum, et comportent entre vingt et trente foyers. Mais certains comptent parfois plus de 300 habitations. Les maisons des villages Lamet et Khamu sont construites sans organisation apparente, mais les sites sont choisis par un chaman. Les villages Lamet sont séparés en deux, la maison commune des hommes se trouvant au centre.

w Mœurs. Le mariage n’est pas forcé, les parents négocient la dot de la mariée. La polygamie est traditionnellement autorisée, mais elle est peu répandue : peu d’hommes peuvent subvenir aux besoins d’une deuxième femme. Chez les Lamet, un homme peut épouser deux sœurs, ce qui est interdit chez les Khamu. Faute de dot, le jeune marié peut résider chez les parents de sa femme, pour lesquels il devra travailler.La fortune familiale comprend (au maximum) généralement un peu d’argent, du mobilier, des vêtements et un terrain. Les Lao Theung

sont des artisans spécialistes du tambour en bois ou en bronze. Autrefois, les Lao Theung produisaient davantage de riz, et le revendaient dans les plaines. Mais depuis la fin des années 1970, les excédents sont rares. Les femmes vendent légumes, poulets et objets artisanaux.

w Économie. Les Lao Theung utilisent le swidden rice comme base de leur économie domestique. Lamet et Khamu préfèrent manger du riz gluant, sticky rice.Pendant la récolte, un abri est construit à côté de la rizière et la famille peut y séjourner, de manière à éviter le trajet quotidien vers le village.Le rendement des cultures sur brûlis étant faible, les Lao Theung sont considérés comme les plus démunis. De fait, les hommes sont souvent obligés d’aller travailler en ville. Les Lao Theung pratiquent aussi la chasse et la cueillette. Si la capture d’un cochon sauvage ou d’un cerf est possible, il s’agit plus souvent de collecte de légumes, champignons, tuber-cules et de plantes médicinales. La pêche est pratiquée en basse altitudeLes Lao Theung ont une structure patrilinéaire. Chaque foyer Khamu ou Lamet compte de 6 à 12 membres : parents, enfants, époux (es) des garçons et petits-enfants.

w Organisation et spiritualité. La vie du village est régie par un comité administratif élu, composé d’un président et de plusieurs membres en charge des affaires économiques, de l’agriculture, de l’autodéfense… Le chef traditionnel sert d’intermédiaire entre le village et le gouvernement. Les décisions importantes sont prises par les anciens qui, en l’absence d’écriture, détiennent la mémoire du village.De plus, tous les villages khamu et lamet possèdent un chef spirituel chargé d’officier durant les rituels importants. Cette fonction est héréditaire.Les Lao Theung sont en majorité animistes et leurs voisins des plaines les croient dotés de pouvoirs magiques. Les esprits jouent un rôle dans leur vie quotidienne. Ils effectuent des sacrifices et font des offrandes aux esprits des défunts pour protéger le village et éviter le mauvais sort. Des rituels sont célébrés pour des événements comme la plantation du riz ou la construction d’une nouvelle maison, par exemple.Certaines pratiques leur sont propres : la fabrication ou réparation des outils a lieu dans la maison commune des hommes, jamais dans le foyer familial.

Page 40: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

POPULATION ET LANGUES38

Au cours de la guerre d’Indochine, certains Lao Theung ont apporté leur soutien au Front patriotique lao, Neo Lao Hak Sat, branche politique du Pathet Lao. Cela peut s’expliquer par la différence d’identité et le ressentiment à l’égard des Lao Loum en raison de leur domination. Juste après 1975, des Lao Theung obtinrent des postes importants au sein du nouveau gouvernement, mais peu après, nombre d’entre eux furent remplacés par des Lao Loum plus expérimentés. Cependant, la tâche de contrôler les minorités incombe souvent aux Lao Theung. Un nombre croissant de Lao Theung tente désormais d’adopter le mode de vie Lao Loum, sans pour autant y trouver l’équilibre souhaité.

Lao Soung – Lao des montagnesCe groupe comprend les principales ethnies suivantes : Hmong, Akha et Mien (ou Yao). On estime le nombre de Hmong à environ 250 000 membres au Laos (même nombre dans le Nord Vietnam, contre 100 000 en Thaïlande). Environ 60 000 Akha ont été recensés dans les provinces de Luang Namtha, Phongsali et Bokeo.Parmi les autres groupes : les Phu Noï sont recensés dans les provinces du Nord ; les Mien dans les provinces de Bokeo et Luang Namtha ; enfin moins de 10 000 Lahu et Kui habitent aux confins du Nord-Ouest.Venus du Nord, les Lao Soung sont les derniers arrivés sur le territoire (début du XIXe siècle), par vagues de migrations successives. Les Hmong ont quitté la Chine (où ils étaient riziculteurs de plaines) pour échapper aux persécutions. Ils ont transité d’abord par le Nord-Ouest du Vietnam, venant de Chine, avant de s’installer au Laos. Ils ont ensuite traversé le Mékong en 1890 pour atteindre Tak, au nord de la Thaïlande, en 1930. Ils constituent plus des deux tiers du groupe Lao Soung.Les migrations Mien sont parties de Birmanie et de Thaïlande vers le Laos.A présent, la grande majorité des villages Lao Soung se trouvent au nord du pays, à l’exception de quelques villages Hmong, relo-calisés non loin de Vientiane. Les Lao Soung vivent généralement dans les montagnes, au-delà de 1 000 m d’altitude. Ils ont dû adopter la culture sur brûlis parce que les plaines étaient déjà occupées par d’autres peuples. Et les villages devaient se déplacer lorsque les ressources de la culture sur brûlis étaient épuisées. Cependant, certains villages

atteignent à présent une centaine d’années. L’emplacement des villages Hmong est choisi selon des principes de géomancie.Avant les années 1970, la plupart des villages comprenaient une trentaine de foyers vivant de la culture du riz, du maïs et d’autres céréales. Mais le sol s’épuisait en une ou deux années et les champs s’éloignaient du village, jusqu’au jour où celui-ci était logiquement réinstallé à proximité des nouveaux lieux de récoltes.Les maisons Hmong sont construites à même le sol, avec des planches de bois verticales aux murs et un toit en bambou. La taille des habitations est variable. L’intérieur comprend la cuisine et plusieurs alcôves pourvues de lits surélevés.Le riz et le maïs sont stockés dans de grands paniers en bambou à l’intérieur de la maison, certaines maisons ont un grenier séparé. Aménagement minimal : quelques tabourets en bois, une table basse et des ustensiles de cuisine. Dans chaque foyer on trouve également un autel dédié aux offrandes pour les esprits des ancêtres.

w Mœurs. Parents, enfants, ainsi que les épouses des garçons vivent sous le même toit et il n’est pas rare qu’une maison abrite une vingtaine d’individus. Cependant, les foyers ont tendance à se dissocier, et les jeunes couples s’installent ailleurs. C’est souvent le dernier fils qui hérite du foyer familial à la mort des parents.Le système de parenté Hmong fonctionne à partir de seize clans patrilinéaires exogames. Chaque clan s’identifie à un ancêtre mythique commun. Les subdivisions de la société Hmong sont reconnaissables aux différences vesti-mentaires. Hmong blancs, Hmong rayés, et Hmong bleus (ou verts, c’est selon) sont les plus nombreux. Les dialectes sont sensible-ment différents, même s’ils se comprennent les uns les autres.Les mariages sont arrangés par des inter-médiaires représentant les intérêts du fiancé auprès des parents de la jeune fille. Une fois l’union acceptée, la dot est négociée : trois à dix barres d’argent (valant chacune 100 US$). Cette pratique subsistait à l’époque de la culture de l’opium, mais disparaît de nos jours. La cérémonie se déroule en deux endroits. D’abord au domicile de la mariée, d’où une procession rejoint la maison du marié. Parfois, les jeunes hommes s’arrangent avec des amis pour « enlever » la mariée : ils la persuadent de sortir de sa maison dans la nuit pour l’entraîner de force chez son prétendant.

Page 41: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

POPULATION ET LANGUES D

ÉCOUVERTE39

Confrontés au fait accompli, les parents de la jeune fille accepteront une dot moins impor-tante que celle convenue. Cet «enlèvement» est facilité par l’approbation de la future mariée. Une mesure gouvernementale a tenté de mettre fin à ces dépenses de mariages excessives et plusieurs clans Hmong ont aboli le système de dot.Auparavant les hommes devaient avoir suffi-samment d’argent pour pouvoir se marier, vers 25 ou 30 ans. Aujourd’hui ils se marient plus jeunes et épousent des jeunes filles de 14 à 18 ans.La polygamie, interdite par le gouverne-ment, est de moins en moins pratiquée. Une nouvelle femme dans un foyer déjà établi permet un meilleur rendement agricole. Dans les années 1970, 20 % à 30 % des mariages étaient polygames. Dans les années 1980, ce chiffre est descendu à 10 %. Les divorces sont possibles, mais pas encouragés. En cas de conflit conjugal, les aînés des deux familles tentent de résoudre la crise avec le chef du village. En cas de divorce, la femme retourne dans sa famille. Les biens et les enfants sont répartis selon les termes du divorce. Il n’y a aucun métier spécifique dans un village Hmong : les hommes sont fermiers par nécessité et certains peuvent jouer un rôle social particulier en fonction de leurs compétences.

w Économie. Les Hmong cultivent le riz blanc non glutineux, le maïs, différentes sortes de tubercules et récoltent des légumes sauvages. Le riz et le maïs sont les aliments de base. La plupart des aliments sont bouillis avant d’être mangés, et la consommation de viande n’est pas quotidienne. Les Hmong élèvent cochons, poulets et buffles. La culture du pavot était traditionnelle, mais au début de l’époque coloniale, les Français encouragèrent la production d’opium pour payer les impôts, afin de le revendre à différentes colonies.

Dans les années 1930, la production était devenue une importante source de revenus pour les Lao Soung. Les Hmong participaient alors activement à l’économie de marché régionale, ayant besoin d’acheter les céréales qu’ils ne produisaient pas en raison de la culture du pavot.En interdisant cette culture, le gouvernement fut confronté au problème des moyens de subsistance des Lao Soung. Les efforts furent portés sur l’éducation et la mise en place de cultures de substitution. La brigade anti-narcotique fut créée en 1992.En réponse à l’augmentation démographique sur les hauteurs et pour diminuer la culture sur brûlis favorisant l’érosion, d’autres pratiques rizicoles ont été mises au point. Et certains villages Hmong ont été réinstallés en plaine.

w Organisation et spiritualité. Les Hmong sont animistes, mais un petit nombre d’entre eux a été converti au christianisme par les missionnaires. La plupart pensent que les esprits sont responsables des maladies. Les chamans communiquant avec ces esprits sont très respectés et ont un rôle important. On les consulte pour leurs dons de divination.Contrairement aux temples bouddhistes et aux maisons communes des Lao Loum ou Lao Theung, les villages Hmong ne disposent d’aucun point central, d’aucun bâtiment communautaire. Le foyer familial est jugé plus important que le village. Au sein d’un village, des familles arrivent ou repartent à la recherche d’opportunités ou à cause de mésententes. La migration a diminué depuis les années 1940 et les foyers se rapprochent surtout en fonction des affinités.La gestion du village est dirigée par un président et un comité administratif, mais les aînés de chaque clan possèdent un pouvoir consultatif et décisionnaire. La solidarité joue toujours entre frères et cousins, et la famille sera sollicitée en cas d’urgence.

LANGUE w Le Lao. Le lao, la langue officielle, imposée

par l’ethnie majoritaire Lao Loum, est issue du sino-thaï ancien, une variante du thaï très semblable au siamois de Thaïlande. Les minorités ont leurs propres langues. Mais le lao est comprise et parlée par tous. L’anglais et le français sont les deux langues étrangères de référence. Le français qui était parlé au moment du protectorat français est une langue qui se perd, même si

l’ancienne génération la parle encore et que certains jeunes l’apprennent. La pratique de l’anglais est de plus en plus maîtrisée dans les grandes villes. Evidemment, le chinois, le thaï et le vietnamien sont aussi des langues importantes. w L’écriture. L’écriture est curviligne et

compte 33 consonnes et 27 voyelles ; elle va de gauche à droite et de haut en bas. Il n’y a ni capitales, ni ponctuation spécifique.

Page 42: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

VIE SOCIALEFamilleUn foyer lao comporte en moyenne une demi-douzaine de personnes. Les parents témoignent beaucoup d’affection à leurs enfants quand ils sont en bas âge, particulièrement les pères. Le respect des aînés est inculqué aux plus jeunes. Les sœurs aînées aident leur mère à prendre soin des plus jeunes. Le prénom Noy (qui signifie « petit » en lao) est souvent donné au dernier de la famille. Le Laos étant un pays essentiellement rural (à 77 %), la majeure partie de la population habite dans des villages répartis dans les plaines, dans des vallées ou sur les contreforts des montagnes. Les villes sont loin d’atteindre le degré d’urbanisation des grandes cités asiatiques voisines.

ÉducationLe Laos est un pays pauvre et le budget alloué à l’éducation est (encore) réduit. Les écoles manquent souvent de manuels, de fournitures et parfois de professeurs. Le matériel provient parfois d’ONG ou d’associations humanitaires. Dans la capitale, nombre d’écoles privées suppléent au manque d’établissements publics. Dans les villages éloignés, les cours sont parfois dispensés par les habitants. L’accès à l’école est difficile pour les ethnies résidant en montagne. Le taux de fréquentation scolaire demeure inégal, les provinces reculées étant défavori-sées. Le taux de scolarisation diffère aussi en fonction de la répartition géographique. Dans certaines provinces rurales, seulement 30 % des enfants sont scolarisés. Malgré les efforts du gouvernement, le taux national d’alphabé-tisation ne s’élève qu’à 73 %.Au Laos, le système éducatif comprend un enseignement primaire (dès 5 ans) et secon-daire (collèges et lycées : deux cycles de trois ans chacun). Le taux d’abandon est d’environ 25 % et le taux de réussite d’un tiers.Conformément à la Constitution, seule la langue lao est autorisée légalement et l’ensei-gnement des langues minoritaires n’est pas prévu, ni obligatoire. De plus, de nos jours, le gouvernement privilégie l’anglais. Néanmoins, la France fournit beaucoup de subventions pour aider le Laos. L’enseignement du français est dispensé et on estime à 40 000 le nombre d’élèves apprenant le français comme seconde

langue. Les autres langues étrangères ensei-gnées sont le thaï, le chinois et le vietnamien.Le Laos dispose plusieurs universités, la plus réputée est l’Université Nationale du Laos (UNL), à Vientiane. L’enseignement y est dispensé en lao, français et anglais. Différents programmes de coopération inter-nationale interviennent auprès des facultés. L’Organisation nationale d’études politiques et administratives (ONEPA) dispense des cours en français pour les cadres et les étudiants qui s’orientent vers l’administration ou la gestion d’entreprise. L’ONEPA bénéficie d’une coopération franco-allemande, mais aussi thaïlandaise. Certains étudiants complètent leur formation universitaire au Vietnam, au Cambodge, en Chine ou en France. L’éducation religieuse ou Dharma (bouddhisme Theravada au Laos) est dispensée dans les monastères… sous contrôle du ministère de l’Education.

Respect des traditionsLes Laos sont fiers de leurs coutumes et de leurs traditions. La plupart des jeunes, à l’ado-lescence suivent des cours de danse classique lao, natasinh. Et de nombreux parents envoient un fils dans un monastère pour qu’il y reçoive une éducation religieuse, il sera moine novice, puis deviendra éventuellement moine consacré. Le respect des traditions est primordial, au Laos, comme ailleurs, la nouvelle génération s’ouvre de plus en plus au monde extérieur (grâce/à cause des moyens de communication, télévision, Internet, etc.) et son style de vie est en décalage avec celui de la génération de leurs parents.

Service militaireL’armée laotienne est relativement nombreuse et joue un rôle social important. La plupart des membres du comité directeur du Pathet Lao sont de hauts gradés militaires. Dans certaines régions elle dispose du monopole des échanges économiques. Le service militaire obligatoire dure trois ans.

RetraiteTraditionnellement, les enfants doivent prendre soin des parents quand ceux-ci, trop vieux ou malades, ne pourront plus subvenir à leurs besoins, à défaut d’un système de retraite existant.

Mode de vie

Page 43: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

MODE DE VIE D

ÉCOUVERTE41

MŒURS ET FAITS DE SOCIÉTÉ

Calendrier laoLe calendrier vietnamien sert de référence et les années correspondent à douze symboles : cochon, rat, buffle, tigre, dragon… Le décalage est de 543 années en avance sur le calendrier grégorien (illumination de Bouddha). Par contre, le nouvel an lao ou Pi May, ne correspond pas à la fête du Têt, comme au Vietnam, mais à la pleine lune d’avril, comme en Thaïlande (5e mois lunaire du calendrier Bouddhiste), et se déroule sur 3 jours correspondant au dernier jour de l’année, au jour neutre, et au premier jour de l’année suivante.S’il est encore traditionnellement utilisé, le calendrier lao a cédé la place à notre calendrier et le pays s’est donc aligné sur le reste du monde en matière de vie sociale et écono-mique.

ComportementLes Laotiens sont de nature généreuse. S’ils donnent, ils n’exigent rien en retour. Ils aident naturellement leur prochain, discutent facile-ment et sont ouverts aux visiteurs de passage. Certes assez timides, ils sont souriants et toujours prêts à rendre service.Il est bon de respecter cette attitude généreuse, de rendre la pareille et de ne pas en abuser. Enfin, le peuple lao de nature zen et pacifiste.

Vols et délinquanceLe Laos est un pays très sûr. A ce jour, la délinquance ne sévit pas dans le pays. En ville, surtout à Vientiane, on mentionne des vols à la tire, mais ceux-ci sont peu répandus (et il convient juste d’être vigilant). Par ailleurs, il n’y a pas de risque d’agression, ni la nuit ni le jour. Attention toutefois aux vols de motos notamment, même s’ils sont épisodiques ; mieux vaut donc cadenasser votre engin.

Sexualité et prostitutionVientiane n’a rien à voir avec Bangkok ou Phnom Penh pour ce qui est de la prostitution, et si le tourisme sexuel est moins répandu, il l’est tout de même ! La prostitution se constate surtout dans la capitale, mais à petite échelle. Dans les hôtels, les boîtes de nuit et les bars, les descentes de police sont fréquentes et les touristes pris en flagrant délit écoperont d’une amende et risqueront l’expulsion. Il faut être conscient qu’une femme seule qui vient vous aborder dans un bar ou une discothèque ne veut pas juste être votre amie… Elle a une autre idée en tête. Quant à l’homosexualité, non réprouvée officiellement, elle est vécue avec discrétion. Lors de notre passage, nous avons pu constater que Luang Prabang attirait de nombreux touristes homosexuels. Quelques travestis racolent dans les rues et certains lieux nocturnes de Vientiane et sont tolérés par la population.

RELIGION

Bouddhisme w Origines du bouddhisme. Né en Inde au

Ve siècle avant J.-C., Gautama Siddhârta, le futur Bouddha, vécut protégé dans le palais de son père jusqu’à l’âge de 29 ans. Un jour qu’il sortit de son domaine, il fit la connaissance des trois fléaux de l’existence : la maladie, la vieillesse et la mort. Bouleversé, il décida d’abandonner sa vie privilégiée pour rechercher une solution à cette fatalité. Après avoir suivi différentes doctrines il se consacra à une ascèse forcenée : Indra lui apparut et le mit en garde contre l’excès. C’est à l’âge de 35 ans qu’il connut l’Eveil Suprême (la vérité). Lors du sermon de Bénarès, il communiqua les quatre nobles vérités à ses cinq fidèles,

qui propagèrent ensuite sa parole à travers le pays. Vers l’âge de 80 ans, Bouddha se coucha sous un arbre pour accéder enfin à la Grande et Totale Extinction. Après sa mort, ses disciples transcrivirent son enseignement sous forme de Sûtra et fondèrent les bases du clergé bouddhiste.Au cours du Ier siècle de son existence, la doctrine du bouddhisme était basée sur cet unique constat : « L’homme est victime de ses désirs ». Pour quitter le cycle des réin-carnations successives (avatars) et atteindre la paix suprême, il doit donc contrôler ses instincts et renoncer au plaisir terrestre. Par la chasteté et la méditation, l’homme peut acquérir la sagesse et atteindre le Nirvana.

Page 44: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

MODE DE VIE42

Aucun rite n’est véritablement obligatoire, en principe, mais les fidèles ont pour habitude de préserver leur vie spirituelle en respectant certaines fêtes religieuses et les dogmes du clergé.En raison d’une querelle théologique un schisme s’opéra, dans ce qui était devenu une religion, et il en résulta deux nouveaux courants.En premier lieu, le Grand Véhicule ou Mahâyâna, selon lequel le bien-être spirituel est réservé seulement à certains élus. Le clergé joue ici un rôle de soutien envers l’ensemble du peuple. Chacun doit s’appuyer sur un maître spirituel qui intercédera en sa faveur.En second lieu, le Petit Véhicule ou Theravâda, fidèle au bouddhisme originel, selon lequel tout homme peut atteindre le Nirvana par ses propres moyens, sans l’aide d’un maître.

w Le bouddhisme lao. Le bouddhisme lao correspond au Theravâda, comme au Myanmar, en Thaïlande, au Cambodge ou au Sri Lanka. Encore imprégnée de l’hindouisme, cette forme de bouddhisme est générale- ment considérée comme tolérante et assez libérale.Chaque matin, moines et novices, vêtus de leur robe safran, quittent le temple en procession (du plus vieux au plus jeune) et vont quêter leur nourriture auprès des habitants du village ou du quartier.Ces derniers, agenouillés, offrent à chaque moine du riz ou des gâteaux. Une telle action permet au fidèle d’acquérir des mérites pour sa vie future. Les moines retournent ensuite à la pagode prendre leur unique repas avant midi. Ils n’auront plus le droit de s’alimenter jusqu’à la nuit tombée.Chaque village, chaque quartier abrite au moins une pagode. Même dans les villages les plus pauvres, une bâtisse en bois sert de lieu de culte. Les moines ne sont pas seulement de fervents croyants. A la campagne, notamment, ils enseignaient aux plus petits à lire, à écrire et à comprendre les textes religieux.

w Histoire du bouddhisme lao. Le bouddhisme fut sans doute introduit au royaume du Lane Xang au cours du XIVe siècle, sous le règne de Fa Ngum. Mais il fallut attendre le XVIIe siècle pour qu’il supplante le culte des génies, dans le bassin du Mékong. A cette époque, le roi Setthathirath fit construire un grand nombre de pagodes à Vientiane, dont le That Luang et le Vat Ho Phra Keo, afin d’imposer l’enseignement du Bouddha.

Son successeur, Souligna Vongsa, s’attacha à utiliser ces lieux comme de véritables écoles bouddhiques où l’on enseignait aussi bien les textes sacrés que l’art. Ce fut alors l’apogée du bouddhisme au Laos. La vie au palais et dans les villages était réglée au son des gongs. Les moines étudiaient les textes et pratiquaient les rites relatifs à la vie du Bouddha. De nombreuses écoles furent créées et animées par de vénérables saints. En 1694, à la mort de Souligna Vongsa, le pays connut de profondes dissensions qui eurent de graves conséquences sur la pratique du bouddhisme.Suite à la défaite du Laos en 1778, le général Chulalok, chef de l’armée siamoise victorieuse, s’empara du « Bouddha d’Emeraude », fierté de Vientiane. De même, le Phra Bang – « Bouddha d’Or » – avait déjà été transporté à Bangkok en 1707.Tout au long du XIXe siècle, le Laos fut ravagé par les combats et les pagodes furent systé-matiquement pillées ou détruites. Faute de lieux d’enseignement, la parole du Bouddha commença à se perdre. Les coutumes reli-gieuses survécurent alors dans la forme, mais privées de sens profond.Au XXe siècle, les autorités françaises envoyèrent de nombreux missionnaires chargés de convertir les Laotiens au chris-tianisme, sans grand succès.

w Bouddhisme et communisme. Dans les années 1950, alors que les membres du Pathet Lao préparaient la révolution, ils jugèrent utile d’associer les membres du clergé à leur combat. Les moines étaient conscients des inégalités qui régnaient dans le royaume et de l’état de misère dans lequel vivait une partie de la population, dont ils faisaient eux-mêmes partie. Par ailleurs, en tant que représentants de la culture lao, ils se sont élevés contre la volonté d’intervention américaine. Certains renoncèrent à leurs vœux pour se joindre au Pathet Lao, tandis que la majorité d’entre eux, continuant leur vie monastique, apportèrent leur soutien occasionnel à la cause nationaliste. Les communistes profitèrent de ce soutien en ayant bien conscience du respect populaire dont bénéficiaient les moines.Mais après la victoire du Pathet Lao, en 1975, les relations entre communistes et membres du clergé bouddhiste changèrent. Du statut d’alliés, ceux-ci devinrent une menace poten-tielle pour un gouvernement cherchant à asseoir son autorité.

Page 45: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

MODE DE VIE D

ÉCOUVERTE43

De nombreux moines furent alors enfermés dans ce qui était pudiquement baptisé des « séminaires de rééducation », où il leur était interdit de transmettre la parole du Bouddha, dont l’enseignement ne pouvait coïncider avec la pensée révolutionnaire. Beaucoup s’exilèrent en Thaïlande et ceux qui restèrent durent se plier aux décisions du Parti. Certains temples furent même trans-formés en coopératives. En 1979, il restait moins de 2 000 moines au Laos, soit un dixième de l’effectif de 1975.Pourtant, alors que le bouddhisme allait disparaître du pays, le gouvernement décida de modérer les mesures répressives. L’une des raisons de ce changement, après l’in-transigeance des débuts, était d’utiliser la cohésion sociale apportée par le bouddhisme traditionnel pour empêcher le développement de mouvements contestataires modernes. De fait, la plupart des monuments révolution-naires construits à partir de cette époque sont de style bouddhique.Après plus de 30 ans de pouvoir, le parti communiste semble avoir fait la paix avec le clergé bouddhiste. Moines et novices peuplent de nouveau les temples et les cérémonies religieuses sont de nouveau populaires. Aujourd’hui le bouddhisme est au cœur de la vie quotidienne.

w Organisation du clergé bouddhique. L’ensemble du clergé est placé sous l’autorité d’un supérieur – Phra sangharâjâ – qui siège à Vientiane. Chaque province du Laos est constituée en diocèse, au sein duquel pagodes et religieux sont placés sous l’autorité d’un chef : Chao khana khueng. Au niveau du district, de la circonscription et de la pagode, la division du pouvoir se répète de la même manière. Tout religieux est tenu d’observer la discipline et les règles bouddhiques, sous peine de sanctions ou même d’exclusion.

Animisme w Phi et Khwan. Malgré la prépondérance du

bouddhisme au Laos, les croyances animistes sont aujourd’hui encore largement répandues au sein de la population lao.La croyance aux esprits – Phi – illustre les relations que nombre de Laotiens entre-tiennent avec la nature, de même que l’expli-cation donnée à l’origine des maladies. Cette croyance dans le pouvoir des Phi se mêle au bouddhisme, particulièrement dans les campagnes, et certains moines sont respectés pour leurs dons particuliers permettant d’exor-

ciser les malades en chassant les mauvais esprits d’une demeure.Dans certains temples, on trouve un petit refuge, à l’écart, associé à Phi Khoun, l’esprit bienfaisant du lieu. Certains Phi sont en relation avec les éléments naturels : l’eau, le feu, la terre et le ciel.De nombreux Lao Loum croient être sous la protection permanente des Khwan (groupe de 32 esprits). La maladie apparaît quand certains de ces esprits quittent le corps. Pour rétablir la situation, il faut alors organiser un baci, une cérémonie pour demander aux esprits de répandre la santé, l’amour et la prospérité à la personne concernée.Les Laotiens pensent que le Khwan d’une personne succombant accidentellement, de mort violente ou à sa naissance, ne peut être réincarné normalement et devient alors un génie malfaisant ou Phi Phetu. D’autres croyances font référence à des esprits sauvages au plus profond des forêts, dans les rivières, voire dans une pierre… sans parler des esprits domestiques qui résident à domicile.

w Coutumes. Il est d’usage de procéder à des offrandes pour s’assurer les faveurs de tel esprit dans le déroulement des affaires humaines. Autrefois, ces oboles faites au début de la saison agricole étaient censées favoriser la culture du riz. Le Pathet Lao interdit ces rites à la fin des années 1960 et ils ont quasiment disparu de nos jours, ne subsistant qu’en des lieux reculés.Les cérémonies pour gagner la faveur des Phi consistent en offrandes à base de poulet et d’alcool de riz. Une fois que l’esprit a absorbé l’essence de la nourriture, les convives formant l’assistance peuvent en consommer les restes.Dans certains villages, une personne âgée, réputée pour sa connaissance des Phi, sera sollicitée pour choisir la meilleure date d’un mariage ou le jour favorable pour célébrer les rites domestiques.Chaque village situé dans la plaine est censé être protégé par un Phi Ban (esprit du village), dont la bienveillance requiert des offrandes annuelles. A cette occasion, le meilleur spécia-liste du village préside une cérémonie – Liang Phi Ban – au cours de laquelle on sacrifie un buffle. L’accès du village est interdit à tous les étrangers pendant la journée entière. Cette cérémonie a une fonction sociale puisqu’elle redéfinit les limites du village et renforce la solidarité de ses habitants.

Page 46: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

MODE DE VIE44

w Le culte des ancêtres au sein des minorités. La plupart des ethnies Lao Theung et Lao Soung sont animistes. Le culte des ancêtres tient chez eux un rôle important, mais chaque groupe possède ses croyances et ses pratiques. Les Khamu appellent leurs esprits Hrooy. Ils ont les mêmes particularités que les Phi des Lao Loum.L’esprit de la maison occupe une place privilé-giée, mais les génies vivant dans des endroits sauvages sont particulièrement craints. Les Lamet ont des croyances similaires, et chaque village possède son xemia (médecin des esprits ou chaman) responsable des sacrifices. Il contrôle également la maison commune réservée aux hommes, et officie à la construction des nouveaux habitats. Quand le xemia meurt, l’un de ses fils est élu par les hommes mariés du village pour lui succéder. S’il n’en a pas, l’un des fils de son frère est choisi.Les rites liés aux esprits des ancêtres – mbrong n’a – sont importants, car ils assurent le bien-être de la maisonnée. Aucune activité n’est entreprise sans que les esprits en soient informés. Grands amateurs de buffles, les Lamet accrochent crânes et cornes des animaux sacrifiés sur l’autel des ancêtres ou sur le pignon de la maison. Certains tabous sont observés dans le cadre de la vie domestique pour éviter d’offenser ces esprits susceptibles.Les Hmong nomment leurs esprits neeb. Certains sont associés aux ancêtres, aux maisons. D’autres à la nature. Chaque demeure, même modeste, possède un autel au centre des rituels domestiques. Au cours des cérémonies qui se déroulent pendant le nouvel an Hmong, le renouvellement de la protection accordée par les esprits à la maison est ardemment sollicité. S’accorder les bienfaits de « l’esprit de la porte » est vital et des sacrifices sont organisés pour rassasier ce neeb.

w Chamanisme. Nombreuses sont les minorités qui associent une maladie à l’action d’un esprit. Dans ce cas, un guérisseur est convoqué pour expulser l’esprit malfaisant grâce à de rites complexes. Ces guérisseurs sont soit des médecins ordinaires ou des chamans.Selon les croyances Hmong, les esprits résident dans le ciel et le chaman possède la faculté d’atteindre ces esprits.La maladie peut être est causée par le « départ vers le ciel » de l’un des esprits protecteur

du corps. Le chaman doit alors le retrouver et lui faire réintégrer le corps malade pour obtenir la guérison.Pendant le rituel, le chaman est assis face à l’autel, à califourchon sur un siège repré-sentant son cheval. Un masque noir recouvre son visage pour le cacher du monde terrestre. Le chaman chante pour atteindre la transe et imite alors les mouvements d’une chevauchée. Le chant évoque la quête et les négociations menées avec les esprits pour récupérer l’âme égarée.Les chamans Hmong ont la réputation d’être directement choisis par les esprits, souvent à la suite d’une longue maladie… diagnostiquée par un autre chaman comme une initiation : confrontation avec la mort.L’enseignement du chaman est oral, il n’existe pas de rituel uniforme, mais une variation de pratiques similaires.

ChristianismeUne petite communauté chrétienne est présente au Laos, principalement vietna-mienne. Et elle dispose d’un cimetière sur la route de Luang Prabang.A l’origine, ces familles ont été converties par des missionnaires français, dans la première moitié du XXe siècle. Certaines familles, proches du pouvoir colonial, avaient adopté la religion avec le mode de vie. Le travail des missions ne s’est pas limité à la province de Vientiane : plusieurs milliers de Hmong furent persuadés de répudier leurs croyances animistes par les missionnaires en poste dans les régions montagneuses du nord.Aujourd’hui, s’il reste encore quelques traces visibles du christianisme (cathédrale et congrégation de sœurs à Vientiane, église de Savannakhet), le gouvernement ne se montre pas favorable. Les missionnaires américains – évangélistes du Septième Jour – ont remplacé leurs homologues français, mais tout prosé-lytisme direct leur est interdit. C’est pourquoi les écoles de langue anglo-américaines ont proliféré ces dernières années, se livrant à un véritable travail de conversion.

IslamUne petite communauté musulmane est installée à Vientiane. Il s’agit principalement d’Indiens et de Pakistanais, marchands installés là depuis de nombreuses années ou immigrés travaillant dans les usines de textile. La plus grande mosquée de la ville est située à deux pas de la place Nam Phou.

Page 47: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

DÉCOUVERTE

Arts et cultureIl s’agit avant tout d’art religieux issu du boudd-hisme. Les bas-reliefs et sculptures murales des temples retracent la vie de Bouddha. L’art laotien fait preuve de finesse, comme l’atteste le Vat Xieng Thong de Luang Prabang.Au fil des siècles traversés par de nombreux conflits, les principaux édifices ont été maintes fois détruits et reconstruits au goût des nouveaux maîtres, ses trésors pillés et dispersés aux quatre coins de l’Asie du

Sud-Est. Rien d’étonnant à ce que diverses influences apparaissent dans plusieurs temples : Vat Ho Phra Keo, Vat Si Sakhet. Siamois et Birmans ont laissé des traces de leurs invasions.Et on perçoit l’influence indienne à travers l’épopée du Ramayana ayant servi de thème aux nombreuses scènes aujourd’hui gravées sur les lourdes portes de bois ou les volets des temples.

ARCHITECTUREL’architecture reflète l’histoire turbulente du pays et les influences birmanes, siamoises, khmères et françaises. Toutefois, plusieurs types d’architecture lao sont uniques et font preuve d’une véritable originalité. Certaines constructions en bois ont même été préservées jusqu’à nos jours malgré les invasions siamoises et les bombardements américains.L’architecture lao transparaît surtout à travers l’art religieux. Ainsi, les stupas, ou that, sont très nombreux. Emblème national, le Pha That Luang a une structure quadrangulaire. Le stupa renferme les

Styles architecturauxLe style des différents temples du Laos correspond à trois régions distinctes : Luang Prabang, Vientiane et Xieng Khuang.

w Le style de Luang Prabang se caractérise par des emboîtements de larges toitures s’incurvant presque jusqu’au sol. Le Vat Xieng Thong en est un bon exemple avec un fronton décoré de nombreux motifs et des fenêtres protégées par de magnifiques vantaux de bois sculpté. Il s’en dégage une impression d’harmonie.

w Le style de Vientiane a subi l’influence thaïlandaise, avec un toit haut perché à l’arête pointue. Ces édifices sont les plus élevés du pays et de forme rectangulaire. Ils sont bâtis sur un socle et certains, comme le Vat Ho Phra Keo, possèdent même une terrasse couverte entourant le bâtiment principal, rappelant l’aspect des temples de Bangkok. Les escaliers menant à l’entrée principale sont encadrés par des nagas.

w Le style de Xieng Khouang apparaît comme un mélange des styles précédents et se caractérise par un vaste toit en bâtière, sans décrochement, descendant jusqu’au sol, comme les temples dans les temples de Luang Prabang.Le sanctuaire, ou sim, est surélevé sur plusieurs niveaux, comme à Vientiane. Mais l’aspect extérieur est plus ramassé. Dans l’enceinte de ces temples, il y a aussi des that (stupa), des dortoirs, des bibliothèques. Malheureusement, l’héritage de cette architecture est peu visible aujourd’hui car la plupart des temples ont été détruits pendant la guerre du Vietnam. On peut peut-être espérer voir ce style renaître un jour dans le cadre d’une rénovation des sites religieux de la province de Xieng Khouang.

ARTISANATL’artisanat révèle les talents et savoir-faire locaux.Le tissage, partie intégrante de la tradition lao, fait partie intégrante de l’éducation des jeunes filles. Il est pratiqué dans les zones rurales.

Le tressage et la sculpture constituent également une part importante de l’artisanat lao. Certains menuisiers et ébénistes excellent dans la fabrication de meubles ou d’objets en bambou, en rotin tressé, en bois de rose ou dans ce bois très prisé nommé long leng.

Page 48: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

ARTS ET CULTURE46

C’est au marché du matin, à Vientiane, que l’on trouve un grand choix de bijoux en or massif (24 carats). Des colliers ou bracelets en argent semblables à ceux de l’artisanat ethnique. Prudence tout de même en matière d’authenti-cité. Côté antiquités, des boutiques spécialisées

sont installées à Vientiane et Luang Prabang On y trouve : statuettes, pièces de monnaie, porcelaine… etc. Les pièces viennent souvent de Thaïlande, du Vietnam, de Chine et du Cambodge. Les vraies antiquités sont assez rares et il est difficile d’obtenir une expertise d’authenticité.

CINÉMAAu Laos, le septième art commence petit à petit à faire parler de lui… Notamment grâce à deux festivals qui lui sont dédiés et à quelques films à succès, dont Sabaidee Luang Prabang. Les sujets traités sont de plus en plus indé-pendants, et servent de moins en moins de support à l’idéologie communiste. Une douzaine de films ont été produits au Laos depuis le premier, sorti en 1960 : Fate of the girl. Parmi les fictions réalisées depuis 1975, on peut citer Boa Deng (Lotus rouge ; 1987) et Gun Voice from the Plain of Jars (1983). Il y a également des documentaires. Les spectateurs laotiens, eux, sont friands de films thaïlandais et inter-nationaux (obligatoirement doublés en lao).Sabaidee Luang Prabang, « Bonjour Luang Prabang », est le premier film lao de l’ère communiste à avoir été entièrement produit grâce à des fonds privés. Cette comédie romantique réalisée en 2008 par Anousone Sirisackda et Sakchai Deenan raconte l’his-toire d’amour d’un touriste thaïlandais et de sa guide laotienne. Mais les producteurs ont surtout parié sur le public thaïlandais, les salles de cinéma étant quasi inexistantes au Laos. Le héros du film et le réalisateur sont d’ailleurs thaïlandais. Fort du succès de ce dernier, deux suites ont suivi : From Pakse with Love et Lao Wedding, principalement tournées dans le sud du Laos.

La VientianaleEn 2009, le premier Festival international du film de Vientiane voit le jour grâce à une

coopération lao-germanique et au soutien de l’Ambassade d’Allemagne. Durant ce festival, le public est invité à découvrir divers courts-métrages, films et documentaires de réalisa-teurs laotiens et étrangers. Le but est avant tout de promouvoir la culture lao, d’encourager les cinéastes locaux à faire des films et de mettre ce cinéma au même niveau que celui d’autres pays d’Asie du Sud-Est.La seconde édition du festival a eu lieu en mars 2011 et a confirmé le succès de la première édition. Pour la prochaine édition, les organisateurs lancent deux compétitions : le prix du meilleur court-métrage sur le thème « Hier, aujourd’hui, demain » et le prix du meilleur espoir destiné aux réalisateurs en herbe. La troisième édition a eu lieu en février 2013 et a connu beaucoup de succès. En fin d’année 2013, la Vientianale est partie « sur les routes » pour un nouveau projet ! Pendant trois mois une équipe a silloné les routes du Nord Laos afin de présenter des courts-métrages aux populations locales.

Festival du Film de Luang PrabangEn décembre l’ancienne capitale royale accueille le festival du film, organisé avec la collaboration du ministère de la Culture et de l’Information. Cet événement qui honore le cinéma du Sud-Est asiatique. Les projections se déroulent dans des lieux insolites : marché de nuit, résidence du gouverneur, Musée national, Centre culturel franco-lao.

Que ramener de son voyage ?Les tissus de fabrication artisanale, en soie ou coton, sont généralement de bonne qualité. Motifs et couleurs varient selon la provenance. Il y a donc un large choix en matière de foulards, châles, jupes, sacs, tentures et couvre-lits. Vientiane et Luang Prabang regorgent de boutiques d’handicrafts, mais les prix sont moins élevés dans les villages et les villes reculées, où les artisans ont leur propre atelier. Luang Namtha et Sam Neua sont deux villes où l’on pourra acheter de beaux tissus. D’autres objets pourront être rapportés : vannerie, objets en bois, bijoux en argent, sculptures en bois, en pierre ou en bronze, peintures… Bien sûr, le t-shirt Beer Lao est très apprécié !

Page 49: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,
Page 50: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

ARTS ET CULTURE48

En 2011, plus de 20 films du Laos, de Malaisie, de Singapour, d’Indonésie, du Cambodge, des Philippines, du Vietnam et même du Myanmar ont été présentés au grand public. L’objectif de ce festival est de « stimuler la production cinématographique au Laos et de lancer des supports éducatifs sur le cinéma afin d’attirer la jeunesse laotienne vers ces métiers encore peu connus ».En 2013, le festival était de retour avec toujours autant d’enthousiasme autant du côté des organisateurs que des nouveaux sponsors comme Coca-cola et Heinenken qui ont beaucoup contribué à la réussite du festival.

Autres initiatives w CIAM. Le Centre d’information et

d’activités musicales (CIAM) a mis en place un programme de divertissement au Laos. Des projections de vidéos et de photos sont organisées à l’occasion de divers événements culturels, comme le festival du Mékong, le festival des éléphants, le festival du film de Luang Prabang.

w Cinema tuk-tuk. Par ailleurs, Yves Bernard, un français installé au Laos depuis plusieurs années, a développé un beau projet nommé Cinema tuk-tuk : une structure mobile, ou itinérante, qui se déplace dans les villages de province pour permettre aux populations de visionner des films. Plus d’infos sur le site : www.cinema-tuktuk.orgRécemment, Yves a monté un autre projet tout aussi instructif et divertissant, le Théâtre d’Ombres (basé à Champasak). La troupe, formée de musiciens et d’artisans laotiens, devrait se produire dans différentes régions à travers le pays. Instruments, marionnettes, musiques… sont fabriqués et composées par les membres de la troupe. Une belle initiative à soutenir !

w Biennale de l’Image de Luang Prabang. La Biennale de l’image de Luang Prabang – organisée par l’Institut Français du Laos (basé à Vientiane) et Cultures France – est une rencontre de photographes issus de traditions culturelles multiples. La direction artistique a pour mission d’établir une programmation riche et éclectique en matière de photographie française et asiatique : Laos, Singapour, Corée, Chine, Philippines, Inde… La sélection englobe un large panel : photographie conceptuelle, réaliste, documentaire, art numérique, « vidéo art », etc. La photographie laotienne est mise en valeur à travers des expositions. Sauf exception, la biennale se déroule de fin novembre à fin décembre. Parallèlement à l’organisation officielle, des expositions dignes d’intérêt sont organisées en «off» par des photographes professionnels indépendants.

Le Laos vu par les réalisateurs français w Bun Lan Xang est un documentaire français

réalisé par Patrick Bernard. Il raconte le monde des esprits au Laos. Comme bon nombre de Thaïlandais, les Laotiens croient aux esprits et pratiquent la cérémonie du « rappel des âmes » (bai si suu khwan ). Ce rituel ancestral doit préserver l’intégrité psychique d’une personne et se déroule habituellement lors d’un événement décisif de la vie.

w Phi pop, une histoire laotienne est un documentaire français d’Alain Mazars (2006). Le narrateur mène une enquête au Laos qui se transforme en voyage initiatique au milieu de parias dotés de pouvoirs magiques : créatures maléfiques ou Phi pop. Ce journal d’un routard à la poursuite de fantômes à travers les forêts est une histoire vraie, car, de nos jours, pour la majorité des Laotiens, le monde invisible des esprits n’est pas imaginaire.

DANSEOn distingue la danse populaire, Lam Vong, pratiquée dans les fêtes familiales, et la danse classique, interprétée au théâtre.Le Lam Vong est traditionnellement pratiqué dans l’ensemble du pays. Elle consiste en une ronde ; les deux partenaires dansent en couple, en associant des jeux de mains gracieux. L’homme est censé cueillir ce que sa partenaire lui tend ; les corps, droits, sont

guidés par une série de pas courts, comme des pas chassés.La danse classique, elle, résulte d’un lent enchaînement de postures corporelles (68 au total) exécutées au son d’un orchestre tradi-tionnel, et faisant référence aux épisodes du Phra Lak Phra Lam : Ramayana Lao. De nombreuses années d’apprentissage sont nécessaires pour acquérir une parfaite maîtrise.

Page 51: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

ARTS ET CULTURE D

ÉCOUVERTE49

LITTÉRATURELa prédominance de la culture orale explique sans doute le peu de documents écrits. De plus, les textes relatés étaient inscrits sur des manuscrits d’écorce végétale (feuille de latanier), d’une durée de vie limitée compte tenu des conditions climatiques (humidité).Les Laotiens sont friands de contes tradition-nels tragi-comiques dans lesquels le héros (tel Xieng Mieng) traverse mille épreuves avant d’atteindre son but. Entre satire, comédie burlesque et fable morale, ces brefs récits sont encore publiés actuellement dans des versions remaniées au goût du jour.Le Laos ne dispose pas d’une tradition litté-raire comparable à celle de la Chine ou du Vietnam. D’autre part, le régime communiste n’a sans doute pas favorisé le développement d’une littérature contemporaine diversifiée.

w Phra Lak Phra Lam est sans conteste l’œuvre la plus importante et la plus célèbre de la littérature lao. Il s’agit de l’adaptation de l’épopée du Ramayana, un texte écrit en Inde il y a environ 2 000 ans qui s’est propagé en Asie du Sud-Est au fil des siècles. Les différents peuples se sont approprié la légende en l’adaptant selon leur propre mythologie.La trame du récit est constituée par la destinée de Rama, roi d’Ayodhia. Au début, Rama, obligé de quitter son trône à la suite d’intrigues de cour, prend le chemin de l’exil avec sa femme Seeda et son fidèle ami Hanuman, le dieu singe. Dans la deuxième partie, Seeda est

enlevée par Ravana, seigneur du mal. Rama doit affronter plusieurs démons et finalement, avec l’aide de l’armée de singes d’Hanuman, parvient à vaincre les forces du mal et à reconquérir son épouse. La troisième partie, évoque la manière dont l’amour de Rama et de Seeda s’épanouit enfin.

w Sa tok. Ces textes religieux importants – jataka en Inde – ont joué un rôle essentiel dans la culture lao. Un jataka est la relation de l’une des cinq cents vies antérieures de Bouddha. Cependant, seules les dernières existences ont gardé une réelle dimension symbolique dans l’imaginaire collectif, puisqu’elles illustrent la manière dont le Vénérable atteint progressivement le dénuement absolu et la pureté.

w Boens vannagati, ce sont des poèmes épiques, dont certains remontent à la tradition orale prébouddhique. Il existe un grand nombre de ces « romans classiques ». Certains sont très volumineux, comme Dav Kalakhet (10 000 vers) ou Camla Si Ton (14 000 vers). A l’instar de nombreux textes, ils étaient copiés sur des feuilles de latanier séchées, découpées en bandes rectangulaires (60 cm de long sur 5 cm de large). Ces bandes étaient gravées avec un stylet sur les deux faces. Ces textes relatent des prouesses héroïques ou des péripéties romantiques. Les thèmes classiques sont ceux de la quête de la femme aimée ou de la fidélité de l’épouse.

MÉDIASJournauxLes publications au Laos sont contrôlées par le ministère de l’Information et de la Culture ou par une organisation politique. Les journaux s’auto-censurent et comportent des traductions officielles de textes émanant de l’agence de presse KPL.

Quotidiens et hebdomadaires w Khaosan Pathet Lao (KPL), l’agence du

ministère de l’Information du Laos édite un bulletin quotidien en français et en anglais. Il existe une soixantaine de journaux en langue lao dont Passasson et Vientiane Mai, les quotidiens nationaux les plus connus de Vientiane.

w Le groupe Lao Press in Foreign Languages, « Presse lao en langues étrangères », édite

le quotidien Vientiane Times en anglais et le Rénovateur, l’hebdomadaire en français.

w L’agenda culturel Pai Sai (www.facebook.com/paisai.magazine) bilingue anglo-lao, a repris sa publication en décembre 2013.

w Le magazine bilingue anglo-lao Update, le premier média privé au Laos, paraît en 2003. Les sujets politiques n’y sont (évidemment) pas abordés.

w Le bimensuel Sabaidee lifestyle & travel magazine est une nouvelle publication (gratuite) bilingue anglo-lao. Un beau magazine qui vous fera découvrir le pays à travers de jolis reportages photos sur la culture, le tourisme les derniers endroits à la mode.

Page 52: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

ARTS ET CULTURE50

w Le bimensuel Lifestyle Magazine est la seule publication sur la mode en anglais et en lao. Shootings photo, conseils mode pour mesdames et messieurs. Il donne aussi des nouvelles adresses d’hôtels et de restaurants au Laos mais aussi dans toute la région.

w Le magazine thaïlandais Gavroche permet aussi d’obtenir des informations diversifiées sur l’ensemble de l’Asie du Sud-Est (événements, grands travaux, infos administratives ou touristiques, petites annonces).

w A noter. La presse est en consultation gratuite à l’Institut français du Laos à Vientiane ou au centre culturel français de Luang Prabang. D’autre part, certains magazines étrangers sont désormais disponibles dans les supérettes de Vientiane ou à la librairie Monument Books.

RadioLa Radio Nationale Lao (RNL) est diffusée en lao sur une grande partie du territoire. Les éditions locales sont contrôlées par Vientiane. Certains programmes sont également diffusés en langue locale et en langue étrangère.Depuis 2006, RFI est diffusée au Laos en modulation de fréquence (100,5 MHz). Cette radio a pu s’implanter grâce à la coopération

de la radio nationale et sous le contrôle du ministère de l’Information et de la Culture lao. Grâce à son réseau d’émetteurs, RFI contribue au maintien de la francophonie en Asie du Sud-Est et à travers le monde entier (138 pays).

TélévisionLa chaîne TNL présente tous les soirs un bulletin d’information en lao, anglais et français. Mais désormais, la plupart des hôtels en ville disposent des chaînes télévisées internationales : BBC, CNN et TV5 Monde Asie, sans parler des chaînes indonésiennes, chinoises ou vietnamiennes.Les Laotiens, quant à eux, semblent avoir une préférence pour les programmes thaïlandais (langue quasiment identique au lao).

InternetAujourd’hui quasiment toutes les villes disposent d’une connexion Internet permet-tant de communiquer avec le reste du monde. La censure veille et il est parfois impos-sible d’accéder à certains sites ou d’ouvrir certaines vidéos en ligne (Youtube, MySpace, Facebook…).Les hôtels de luxe offrent tous une connexion wi-fi et dans les principales villes touristiques, de plus en plus d’établissements font de même.

MUSIQUEMalgré le manque de documents écrits, de nombreux poèmes épiques, légendes et chansons ont pu et sont toujours transmis, de bouche à oreille, aux générations futures. La plupart de ces pièces musicales s’ins-pirent du folklore local ou de mythes d’origine indienne. Malheureusement, la musique lao classique devient de plus en plus rare, sauf au théâtre.

Les instruments w Les instruments à cordes sont appelés

sô. Le sô u est un instrument à deux cordes (famille des vielles) avec un résonateur fait d’une noix de coco fermée par une plaque de bois où repose le chevalet et qui se joue avec un archet de crin. Le sô i est légèrement plus petit et son résonateur en bois est recouvert d’une peau de python. Le sô bang est constitué d’un tuyau de bambou monté sur un manche.

Dans les instruments à percussion, le khong est formé d’un jeu de seize gongs montés sur un cadre circulaire en rotin. Les sing sont l’équivalent des cymbales.Le rang est un xylophone formé de lamelles de bambou suspendues sur deux cordes au-dessus d’une caisse de résonance. On distingue le rang nat thong, rectangulaire, et le rang nat dek, dont les lames sont métalliques.

w Les instruments à vent regroupent le kouy : une flûte en bambou droite à sept trous, et le khene, formé de deux rangées de flûtes en bambou portant des anches libres en métal.

w La famille des tambours est celle qui regroupe le plus d’instruments. Le ta phon est un tambour cylindrique horizontal fait d’une seule pièce de bois de tek de 48 cm. Les deux extrémités, de diamètres différents, sont recouvertes d’une peau tendue avec des lanières de cuir.

Page 53: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

ARTS ET CULTURE D

ÉCOUVERTE51

Le thong est un tambour en bois dont l’une des extrémités est fermée par une peau. Son usage est courant dans la musique populaire.Le song na est un long tambour cylindrique en bois de 55 cm. Ses deux extrémités sont couvertes d’une peau fixée par des lanières de cuir.Le kong that est connu pour sa sonorité grave ; il s’agit un très grand tambour en bois recouvert d’une peau de buffle et qui est frappé avec deux baguettes de bois.Le romannea est un tambour plat.

w Les formations musicales. En général, une formation classique lao se compose d’une batterie de gongs, de cymbales, de tambours, d’un xylophone, de quelques instruments à cordes et surtout d’un khene. Ce genre d’orchestre accompagne le plus souvent des récitals ou des pantomimes.Une formation plus importante, incluant en plus deux gros tambours et une espèce de clarinette, était usitée lors des processions royales et encore aujourd’hui à l’occasion de grandes cérémonies religieuses. Enfin, certains moines détiennent l’art de jouer des percussions et l’utilisent ensuite comme support de méditation lors des veilles boudd-hiques.

Les musiques w La musique folklorique. Si la musique

classique décline, la musique folklorique, pour sa part, continue de rythmer les festivités locales. La vitalité de la musique populaire est illustrée par les chansons populaires – mo lam – dont il existe quatre formes, selon le nombre des participants. L’une des plus enjouées est le mo lam khou, où homme et femme se séduisent au son du khene en discourant de manière improvisée sur leurs mérites respectifs. Ce jeu de séduction, non exempt de gouaille, amuse l’auditoire qui n’hésite pas à lancer des remarques aux moments intenses du dialogue.

w La musique actuelle. Aujourd’hui, la jeunesse laotienne est de plus en plus adepte de la musique internationale et des variétés thaïlandaises diffusées à la télévision et dans les émissions de divertissement. La pop thaïe et la fameuse K-pop (Korean-pop) sont très écoutées par les jeunes lao et, par la même occasion, très copiées par l’industrie du disque locale. Beaucoup de chansons d’amour pour les adolescents, un peu de rock pour les adultes et encore énormément d’artistes de musique folklorique.

PEINTURE ET ARTS GRAPHIQUESLa peinture n’a pas atteint en Asie du Sud-Est le développement qu’on lui connaît en Occident. Durant le siècle écoulé, l’expression artistique est passée de la sculpture traditionnelle à la photo moderne.

On trouve néanmoins certaines belles peintures décoratives dans les boutiques d’art. Beaucoup représentent des scènes de vie monastique ou des représentations de Bouddha.

SCULPTUREL’âge d’or de la statuaire lao se situe entre le XVIe et le XVIIIe siècle. Ce sont des repré-sentations du Bouddha dénotant une véritable originalité. Les traits du visage sont caracté-ristiques : nez en forme de bec d’aigle, lobes des oreilles très étirés et chevelure aux boucles serrées. Les poses du Bouddha sont diverses,

mais deux prédominent au Laos. La première, celle du « Bouddha appelant la pluie », avec les bras le long du corps et les doigts pointant vers la terre. La seconde, connue sous le nom de « Méditation sous l’arbre de l’Eveil », avec les bras croisés sur le torse dans une attitude de profond recueillement.

Page 54: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

FestivitésOn distingue les fêtes traditionnelles boudd-hiques et les festivités liées aux saisons agricoles. Elles varient en fonction du calendrier lunaire ou bien des villages. Dans le but de promouvoir le tourisme régional, le gouverne-ment tend à associer une fête à chaque province. En lao, fête se dit boun, elle a gardé tout son sens. Et tombe souvent un soir de pleine lune.

Janvier

n NOUVEL ANFête le 31 janvier au soir et jour férié 1er janvier.Le 31 est célébré par certains laos, mais surtout par les communautés d’expats du Laos. A Vientiane et Luang Prabang, des soirées sont organisées à cette occasion.

n NOUVEL AN CHINOIS-VIETNAMIENEntre fin janvier et début février.Le nouvel an chinois/vietnamien a lieu entre fin janvier et début février. Il est célébré dans les temples chinois et vietnamiens de Vientiane, Thakhek, Savannakhet et Pakse. Ce jour-là, les banques et l’administration sont fermées pendant 3 jours. Feux d’artifices, explosion de pétards.

Février

n BOUN MAKHA BOUÇAEn février la nuit de pleine lune, à Champasak (sud du pays) et Vientiane.Cette fête commémore le premier sermon de Bouddha devant ses 1 250 disciples, ainsi que l’énonciation des fondements de la vie monastique. Les moines se réunissent pour prêcher et les fidèles se rendent au vat.

n FESTIVAL DES ÉLÉPHANTS DE BAN KIET NGONGA Ban Kiet Ngong Village dans la province de Champasak. Fin janvier ou début février, selon le calendrier lunaire.Se déroule le jour précédent la cérémonie annuelle de l’aumône au temple de Vat Phou Asa qui se trouve dans le village de Kiet Ngong. Parmi les activités de cet événement : les traditionnelles parades des éléphants, danses typiques, baci en l’honneur des pachydermes. Ne pas confondre avec le festival des Elephants de la province de Sayabouri (Elefant Asia).

n FESTIVAL DE VAT PHOUCHAMPASAKwww.vatphou-champassak.com

À la mi-février de chaque année. Se renseigner sur le site officiel.Elle a lieu chaque année, le 15e jour de la lune croissante du 3e mois (en janvier ou février) et coïncide avec la fête bouddhiste du Makha Busa. Sont prévus des processions, chants liturgiques, spectacles de danse, et récitations, courses de pirogues, des jeux, concours de pétanque, combats de buffles et de coqs et concerts en soirée. Le dernier jour se déroule la nuit de pleine lune sur le site : les fidèles viennent de loin pour assister à la cérémonie.

Mars

n BOUN KHOUN KHAODans tout le pays, en mars.La fête annuelle des récoltes est célébrée dans tout le pays pendant le mois de mars. Les villageois rendent hommage aux esprits de la terre qui ont engendré les récoltes.

Avril

n BOUN LAO PI MAIGénéralement entre le 13 et le 16 avril.Ou fête de l’eau (Nouvel an solaire). Cette fête populaire dure plus d’une semaine et tout est alors fermé. Elle coïncide avec le renouveau de la nature et l’apparition des premières pluies.Elle marque le nouvel an bouddhiste et lao, et à cette occasion sont prévus des rites particuliers. On procède à un grand ménage dans les maisons, on danse et on s’amuse. Les fidèles aspergent d’eau les statues du Bouddha et déposent fruits et fleurs dans les temples en guise d’offrandes. Les Laotiens descendent dans la rue et s’aspergent d’eau.

Mai

n BOUN VISAKHA BOUKHANuit de pleine lune.Célébration de la naissance, de l’éveil et de la mort du Bouddha, ayant lieu pour pleine lune du 6e mois lunaire. Chants et processions à proximité des temples, avec parfois des processions aux flambeaux.

n FÊTE DES FUSÉES – BOUN BANG FAIManifestation traditionnelle pour invoquer le retour de la pluie avant la reprise de la culture du riz. L’ambiance est au défoulement : chant, beuverie et parfois travestissement. La fête se termine par des lancements de feux d’artifices

Page 55: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

FESTIVITÉS D

ÉCOUVERTE53

(des bambous remplis de poudre) censés venir titiller les nuages et déclencher la pluie.

Juillet

n BOUN KHAO PANSADans tout le pays.C’est le début de la traditionnelle « retraite des pluies » qui va durer 3 mois, le début du retrait des moines dans leurs temples. Une période d’introspection et de purification. Avant le début du carême, les fidèles se réunissent par quartier pour préparer les cierges. Un concours est alors organisé dans un lieu déterminé, où l’on tire au sort le nom de la pagode à laquelle seront offerts les plus beaux. Une procession se tient dans la ville et mène jusqu’aux temples. Les deux premiers jours, les moines se confessent à leurs supérieurs. Pendant tout le carême, ils observent des règles strictes comme, l’inter-diction de passer la nuit hors de la pagode.

Août

n HOKHAO PADAPDIN ET HOKHAO SLAKEn août et en septembre.La fête des morts est célébrée deux fois dans l’année : le 14e jour de la lune décroissante du 9e mois (en août) et à la pleine lune du 10e mois (en septembre). La première, Hokhao padapdin, peut être considérée comme la mi-carême bouddhique. Les moines reçoivent solennellement l’aumône des fidèles. Ce jour-là, le roi des Enfers permet aux damnés de revenir sur terre. La deuxième, Hokhao slak, se déroule selon le même rituel.

Octobre

n BOUN LAI HEUA FAIDans la région de Luang Prabang.Processions aux chandelles, le soir, et mise à l’eau de petits bateaux illuminés de bougies que les fidèles ont confectionnés en feuilles de bananier ornées de fleurs et d’encens. Un spectacle est donné à Xiang Ngeun, à 25 km au sud de Luang Prabang.

n BOUN OK PHANSANuit de pleine lune.Fin du carême bouddhique. Après 3 mois de retraite, les moines ont l’autorisation de sortir de leur pagode. Reprise de la période des mariages.

n FÊTE DES PIROGUES – BOUN SOUANG HEUA/BUN NAMLuang Prabang, Vientiane, Savannakhet.Cette fête a lieu dans les villes nichées en bordure de fleuves, à Vientiane, Luang Prabang

et Savannakhet. A cette occasion sont orga-nisées des courses de pirogues. La fête se déroule le lendemain de l’Ok Phansa et marque la fin de la saison des pluies et le moment où les eaux regagnent leur lit.

Novembre

n BOUN THAT LUANG OU FÊTE DES LUMIÈRESÀ Vientiane.Elle se déroule au Vat That Luang, le 15e jour du 12e mois lunaire du calendrier lao, soit pour la pleine lune. Les moines de tout le pays se regroupent pour recevoir des offrandes. Magnifiques processions colorées auxquelles participent différentes ethnies lao. En parallèle est organisée une grande foire commerciale sur la place du That Luang, qui attire des milliers de personnes en soirée.

n NOUVEL AN HMONGEntre novembre et décembre.C’est la fête dans les villages Hmong, les habitants se vêtent de leurs costumes tradi-tionnels. Durant des jours, l’alcool coule à flot, des porcs et des buffles tués pour de grands festins communs. Les jeunes célibataires doivent profiter des célébrations pour trouver l’élu(e) de leur cœur et se marier avant le mois de juin suivant. Le jeu entre jeunes consiste à se lancer inlassablement une balle, souvent alignés (les hommes d’un côté et les femmes de l’autre), ne ratant que rarement leurs tirs, au milieu d’une foule haute en couleur.

Décembre

n BOUN PHA VETOn commémore l’une des incarnations du Bouddha en ordonnant des moines. Elle est l’occasion de nombreuses réceptions en famille et dans les pagodes.

n FÊTE DE KIN CHIANGFin décembre, dans les provinces du Nord.Les minorités ethniques des provinces du nord, les Hmong en tête de file, célèbrent la fin de l’année agricoles (récoltes terminées) et le début de l’année à venir. Des danses, musiques, marchés traditionnels pendant quelques jours.

n FÊTE NATIONALE LAOLe 2 décembre. Jour férié.Cette fête commémore la Révolution de 1975 et donne lieu à des cérémonies formelles telles que de défilés et discours. Le drapeau national et le drapeau communiste avec la faucille et le marteau sont présents dans le pays entier.

Page 56: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

Sans être aussi réputée que la gastronomique chinoise ou thaïlandaise, la cuisine lao est saine et variée, et a de quoi régaler les papilles des visiteurs. Comme partout en Asie, les Laos mangent à toute heure de la journée : les trois repas quotidiens, mais aussi à n’importe

quelle occasion. Partout des échoppes vendent boissons, soupes, gâteaux, snacks… Les marchés sont des lieux très fréquentés, de bonne heure le matin ou en fin d’après midi. On peut généralement s’y restaurer et y découvrir toutes les curiosités locales.

PRODUITS CARACTÉRISTIQUES

Aliment de base w Le khao niao. Le riz gluant (sticky rice), base

de l’alimentation, se mange avec les doigts. C’est un aliment nourrissant, peu coûteux et, traditionnellement, la nourriture des paysans. Il est servi avec un peu de sauce, de la viande ou du poisson ou une salade de papaye (tam maak houng ), une spécialité nationale !Les voyageurs pourront essayer le khao lam, riz gluant contenu dans une tige de bambou, cuit à feu très doux et auquel on a ajouté du lait de coco et du sucre de canne… L’un des rares aliments sucrés du Laos en dehors des fruits, très répandu sur les marchés populaires et vendu dans les gares routières.La préparation avec du riz rouge, toujours gluant, également cuit avec de la noix de coco fraîche râpée et du sucre de canne est un délice réservé pour les fêtes.

Spécialités culinaires w Soupe de nouilles de riz : proche du pho

vietnamien, elle est servie chaude, avec des nouilles et une assiette (à part) contenant feuilles de salade feuilles de menthe et autres herbes. On l’assaisonne avec des sauces plus ou moins pimentées.

w Padeck : sorte de fromage de poisson fermenté à l’odeur forte utilisé pour relever les plats.

w Laap : salade à base de poulet (ou porc), émincée ou de poisson, mélangée avec de la coriandre, citronnelle, galanga et autres condiments, le tout finement tranché. Le laap est un plat national lao. Saveur et fraîcheur assurées ! La version au bœuf est préparée comme un tartare.

w Sin savan : de fines lamelles de bœuf marinées puis séchées, que l’on fait frire et que l’on mange tout simplement ou avec du riz

gluant et de la confiture de tomates pimentée, appelée tieo maak lene.

w Khao poun : un plat à base de vermicelles de riz, accompagnées de viande ou de poisson, auquel on ajoute menthe, feuilles de laitue finement coupées, fleurs de bananier, coriandre, soja et autres herbes ; on y verse ensuite un bouillon de lait de coco épicé. Demande une longue préparation.

w Or lam : ragoût assez pimenté à base de viande, consommé dans le nord du pays.

w Mok : préparation à la vapeur, sorte de pâté de poisson (ou de viande) cuit avec du lait de coco et des épices dans une feuille de bananier.

w Sin daat : spécialité coréenne. Barbecue de fines lamelles de bœuf marinées, à cuire soi-même, que l’on place dans une feuille de salade avec des herbes fraîches et des nouilles de riz très fines, accompagnée d’une sauce aux graines de sésame.

w Sai oua : sorte de saucisse laotienne à la citronnelle et autres épices. Spécialité de Luang Prabang.

w Algues frites du Mékong accompagnées d’une confiture de piment, tieo bong. C’est une spécialité de Luang Prabang.

w Insectes. Pour donner du goût aux aliments, certains utilisent de l’essence de mengda, une espèce de cafard odorant. Il est aussi possible de déguster divers insectes grillés en brochettes ou en salade. La soupe aux œufs de fourmi est réservée aux connaisseurs !

FruitsLes marchés offrent une grande variété de fruits. Il faut les peler avant consommation. Attention aux excès de gourmandise pouvant occasionner la diarrhée.

Cuisine locale

Page 57: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

CUISINE LOCALE D

ÉCOUVERTE55

Voici une liste non exhaustive des fruits que l’on trouve sur les marchés :

w Ananas (mak nat) : à faire découper au préalable par le commerçant. Tout un art…

w Banane (mak kwaï) : toute l’année. Elle est généralement petite, sucrée et savoureuse

w Carambole (mak fuang) : petit fruit en forme d’étoile à cinq branches, au goût acide, consommé cru avec du sel ou en légume d’accompagnement.

w Durian (mak toiliane) : cultivé dans le Sud du pays, c’est un gros fruit vert de la taille d’un ballon, recouvert de piquants. Sa chair est blanche et crémeuse, mais il a surtout la particularité de dégager une odeur de fromage. Effet de surprise garanti. C’est un mets recherché et son prix est assez élevé.

w Jacquier (mak mi) : fruit oblong à peau granuleuse que l’on trouve souvent dans les jardins.

w Longane (mak lam nyaï) : le gros noyau de ce fruit, proche du litchi, est entouré d’une chair translucide et sucrée.

w Mangoustan (mak mankhout) : fruit rond d’environ 7 cm de diamètre, à la peau résistante et à l’écorce intérieure rouge non

comestible. Sa chair blanche et translucide est délicieuse.

w Noix de coco (mak phao) : à consommer pour son jus. Délicieux et rafraîchissant.

w Pomme-cannelle (mak khiep) : en forme de petite pomme avec une peau bosselée, sa chair blanche et granuleuse est légèrement acide.

w Ramboutan (mak goe) : on l’appelle également litchi chevelu, c’est tout dire…

w Sapotille (mak lamout) : ce fruit de petite taille, à la peau brune, contient une chair brune de consistance granuleuse et très sucrée ; délicieux en jus de fruit.

LégumesOutre les légumes que l’on mange chez nous, il existe au Laos bon nombre de végétaux comestibles, généralement servis en soupe ou en accompagnement :

w Haricots baguettes (phak twa nyao)

w Papaye verte (mak houng)

w Germes de soja (mak twa ngok)

w Gingembre (khing)

w Liserons d’eau (phak bong).

HABITUDES ALIMENTAIRES Où se restaurer ?

Les restaurants lao typiques proposent une cuisine familiale tout à fait appétissante à des prix raisonnables, alors que les adresses touristiques affichent bien souvent des prix surfaits. Les gargotes à petits prix se trouvent à proximité des gares routières ou sur les marchés. Elles ouvrent de bonne heure le matin (à partir de 7h) et ferment assez tôt le soir (vers 20h). Il y a aussi des marchés de nuit (de 18h à 22h) dans de nombreuses villes, comme Vientiane, Luang Prabang, Luang Namtha, par exemple. C’est un endroit incontournable pour manger des plats locaux dans une ambiance authentique. On trouve quelques restaurants gastronomiques laotiens, asiatiques et occidentaux à Vientiane et Luang Prabang. Ailleurs si l’on mange bien, ce n’est pas forcément de la gastronomie. Les meilleures tables sont généralement tenues par des occidentaux et affichent des prix comparables aux nôtres (ici en Europe). On trouve aussi des restaurants chinois, thaïlandais, vietnamiens, coréens, japonais et indiens, ce qui permet de varier un peu son alimentation.

Marchande de galettes de riz sur le marché de Vientiane.

© F

ABRI

CE B

RESS

ON

Page 58: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

CUISINE LOCALE56

RECETTESMok Pa : poisson à la vapeur au lait de coco, cuit dans une feuille de bananier w Durée de préparation : 30 minutes. Temps

de cuisson : 30 minutes. Pour 4 personnes.

w Ingrédients : 1 kg de filets de poisson à chairferme•3ou4feuillesdebananier•4œufs•1verredelaitdecoco•2bulbesdecitronnelle•10à12feuillesdecitronnierkaffir•1cuillèreàsoupedecoriandrefraîchehachée•3échalotes,2goussesd’ail•2 citrons verts, sel et poivre.

w Préparation : blanchir à l’eau bouillante les feuilles de bananier pour les ramollir. Couper le poisson en dés de 2 cm. Battre les œufs, ajouter le lait de coco. Hacher finement la citronnelle, les échalotes, l’ail et la coriandre.Ajouter ce mélange et les morceaux de poisson à la préparation œufs et lait de coco. Saler et poivrer.Bien mélanger. Couper les feuilles de bananier en larges morceaux à replier en papillotes avec 3 cuillerées à soupe du précédent mélange. Ajouter dans chaque papillote une feuille de citron kaffir. Faire cuire 30 minutes à la vapeur. Servir avec un citron vert ; on peut aussi ajouter un peu de jus sur la préparation bien chaude.

Le lap : salade typique du pays w Durée de préparation : 15 minutes. Temps

de cuisson : 3 minutes.

w Ingrédients : 200 g de viande de bœuf (sous-noix de bœuf hachée ou faux-filet haché)•100gdetripesdebœuf(facultatif)•2cuilleréesàsoupedesaumuredepoisson•6cuilleréesàsoupederizgrilléetpilé•1cuilleréeàcafédesel•lejusde2petitscitronsverts•1boldepoussesdesojafrais•1boldementhefraîche•7petitsoignonsverts•5pimentsrougesouverts.

w Préparation : couper la viande de bœuf en petits morceaux et la faire revenir à la poêle durant 3 à 4 minutes. Placer la viande dans une assiette et ajouter le jus de citron, la sauce de poisson, le sel, la farine de riz et les piments finement hachés.Mélanger le tout pendant environ 5 minutes Rajouter le soja et malaxer. Hacher grossiè-rement la menthe, préalablement lavée, et ajouter à la préparation. Rajouter au besoin sel et poivre au moulin. Le lap traditionnel doit être servi accompagné de riz gluant, de salade verte, de petites aubergines vertes crues et de haricots verts crus. La viande de bœuf peut être remplacée par du poulet, du porc, du dindonneau ou du canard. Il existe aussi une recette de lap au poisson.

L’influence française dans la cuisine laoAu temps des explorateurs français au Laos, le Vietnam était depuis peu une colonie, il semble donc logique que les populations de métropole en place aient petit à petit commencé à développer une influence sur la nourriture locale. Le Royaume du Laos a dû suivre avec des nuances l’exemple de son voisin vietnamien. En effet, grâce au nouveau réseau commercial mis en place, la France a pu approvisionner l’Indochine en mets rares tels que les boissons alcoolisées occidentales comme le vin, le champagne ou le whisky ainsi que des aliments comme la pomme de terre et autres légumes d’origine européenne. Après plus de 30 ans de cohabitation, certaines recettes sont apparues. La plus connue est sans doute le banh mi vietnamien ou le khao ji pâté lao. La fameuse baguette de pain à laquelle on y ajoute de la terrine de porc mélangée avec une sauce pimentée, du concombre et de la coriandre. Voici l’accord parfait de deux cultures qui pendant plus d’un demi-siècle se sont chacune appropriées leurs cuisines. Au fil des années, les Lao, comme les Vietnamiens, ont légèrement modifié la baguette traditionnelle française, l’adaptant aux goûts et aux habitudes culinaires du pays. La leur a une mie plus aérée, expressément plus légère afin de ne pas dominer la farce. On en mange le matin avec des œufs sur le plat ou des omelettes, et tout au long de la journée avec une grande variété de farces. Dans les villes les plus touristiques, certains marchands proposent même des versions sucrées avec de la banane et de la pâte à tartiner. De ce fait, on trouve de beaucoup de restaurants français et de boulangeries à Vientiane ainsi qu’à Luang Prabang.

Page 59: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

DÉCOUVERTE

DISCIPLINES NATIONALES

KatorSorte de volley-ball se jouant avec les pieds. Entre le football et le volley-ball, le katho se pratique avec un filet de badminton et une balle tressée en rotin ou en plastique. Il y a deux équipes de trois joueurs de chaque côté du filet. Les joueurs d’une même équipe se font des passes avant de renvoyer la balle de l’autre côté du filet. Il est interdit de la toucher avec les mains, mais toutes les autres parties du corps sont autorisées. Ce sport se pratique aussi en Indonésie, en Malaisie, en Thaïlande et au Cambodge.

FootballDepuis l’ouverture du pays au reste du monde, ce sport fait de plus en plus d’adeptes. Le Laos possède d’ailleurs une équipe nationale qui joue sous l’égide de la Fédération du Laos de football.

KaraokéCe divertissement peut sans nul doute être considéré comme un « sport » national ! Au Laos, comme partout en Asie, le karaoké est très à la mode. Les Laotiens, plus ou moins jeunes, se donnent rendez-vous pour interpréter les derniers tubes de variété, thaïe ou lao. Comme le pub en Irlande, le karaoké est une institution ici au Laos. Toutes les

classes sociales se mélangent, entre amis. A Vientiane, il y a même des « salons » spéciaux dédiés au karaoké, loués par des groupes d’amis désireux de passer la soirée à boire et à chanter.

Massages et saunaLes Laotiens apprécient le sauna aux plantes, et s’y rendent de préférence en fin de journée. Les établissements de la Croix-Rouge ont bonne réputation et sont présents dans plusieurs villes.Généralement, on se fait faire un massage après le sauna, pour une détente totale du corps (et de l’esprit). Des pieds à la tête, le massage traditionnel lao est tonique, mais pas brutal. Cela consiste à exercer des pressions assez fortes, en rapport avec les points d’acu-puncture, pour raviver l’énergie musculaire.

PétanqueC’est sans doute le hobby préféré des Laotiens. Vous constaterez vite la ferveur de la popula-tion pour cette activité, notamment à Luang Prabang (plus d’une cinquantaine de terrains) ou à Vientiane. Les terrains de boules sont nombreux. Les retraités se retrouvent souvent l’après-midi, à l’ombre d’un parc. Ce sont les Français qui ont légué ce « sport » en héritage au Laos, qui peut être fier de figurer parmi les pays d’Asie les plus primés.

Jeux, loisirs et sports

SEA GamesLes XXVe Southeast Asian Games (les Jeux d’Asie du Sud-Est) se sont déroulés à Vientiane en décembre 2009. C’était la première fois que le Laos organisait cet événement multisport (25 disciplines au total). A cette occasion, 11 pays asiatiques se sont affrontés au football, au water-polo, au Pencak-Silat (art martial d’origine indonésienne), au ping-pong, etc. Lors de la dernière édition des SEA Games, le Laos a remporté 8 médailles (dont 2 d’Or et 1 d’Argent) et a figuré juste derrière la Thaïlande, le Vietnam et le Cambodge. Il s’est notamment illustré à la pétanque. Lors de l’édition 2013 au Myanmar, le Laos s’est classé 8e sur onze pays en lice. Les XXVIIIe Jeux d’Asie du Sud-est auront lieu à Singapour en juin 2015.

Page 60: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,
Page 61: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

DÉCOUVERTE

Alexandra BounxoueiNée le 28 mai 1987. Cette jolie métisse lao-bulgare est devenue une chanteuse à succès avec la bénédiction du Pathet Lao : c’est dire si elle a du talent ! D’ailleurs, elle a réalisé son premier album à 16 ans. A présent, elle mène une double carrière dans son pays et en Thaïlande. Elle parle naturellement bulgare et anglais et joue du violoncelle. Elle a de qui tenir : ses parents sont diplômés du conservatoire de Bulgarie.

Anysay KeolaNé au Laos où il passa la plus grande partie de son enfance, Anysay était un fan de manga japonais. En 2003 il eu l’opportunité d’étudier les différents médias à Melbourne. Son diplôme en poche, il retourna dans son pays natal pour travailler dans un projet de développement appelé « Greater Mekong Subregion ». C’est pendant cette expérience qu’il eu l’occasion de co-réaliser un documentaire qui reçu un prix régional important. Cette passion pour la réalisation l’amena jusqu’à la prestigieuse université de Chulalongkorn à Bangkok, où il étudia le cinéma, la photographie et la commu-nication. Bien décidé à relancer l’industrie cinématographique au Laos, il fonde Lao New Wave Cinema en 2011. En 2012, il réalise son premier long-métrage At the Horizon, un regard intéressant sur la société laotienne moderne.

Bouna SimekdaNé à Thakhek le 9 mars 1977. Ce jeune homme était étudiant à l’école de musique de Vientiane. C’est un chanteur de folk très connu au Laos. Il est aussi compositeur, et sa chanson la plus répandue est Khit tung ban kued, l’histoire d’une famille dans un village près de Thakhek.

Chounramany NirapNé le 12 mars 1962 à Vientiane. Peintre. A l’âge de 16 ans, il quitte le Laos pour Paris, où il restera 26 ans. Il y étudie la peinture au centre de formation des Arts Appliqués de Paris. Depuis 1994, il vit à Vientiane. On lui doit une centaine de toiles d’inspiration abstraite.

Douangdeuane ViravongsConnue sous le pseudonyme de Dok Ked. Née en en 1947 au Laos. Elle est écrivain, et c’est

aussi la veuve d’Outhine Bounyavong. Elle a publié plusieurs poèmes et livres, comme Kam Pha Phi Noi (Le petit orphelin et l’esprit ).

Khamtay SiphandoneNé en 1924 dans la province de Champasak. Il participe en 1947 au combat des révolu-tionnaires nationalistes. Opérant comme officier dans la région sud du Laos, il organise les bases révolutionnaires et commande la guérilla contre les Français. Khamtay devient membre du Parti communiste indochinois en 1954, année de l’indépendance du Laos. En 1956, il adhère au Parti populaire révo-lutionnaire lao (Pathet Lao). Chargé de la propagande en 1959, il devient responsable des affaires militaires du comité central du Pathet Lao en 1960. Le général Khamtay entre au bureau politique du 2e congrès de 1972.De 1975 à 1991, il est nommé Vice Premier Ministre, ministre de la Défense et comman-dant en chef de l’armée populaire du Laos. En 1991, il accède au poste de Premier Ministre et devient, en 1992, président du comité central du Pathet Lao, suite au décès de Kaysone Phomvihan. Le général Khamtay Siphandone devient président du Laos, en février 1998. Il le restera jusqu’en 2006, date à laquelle il démissionne en faveur du vice-président Choummaly Sayasone, un autre vétéran. Ce dernier sera élu président de la république du Laos en juin 2006.

Kong Seng PongphimkhamCette femme est l’une des plus grandes danseuses laotienne. Elle a commencé la danse à l’âge de 8 ans. En 1950, elle danse au Palais Royal, puis part à Bangkok. Depuis 1959, elle n’a jamais cessé de dispenser des cours de danse. Elle a donné de nombreuses représentations au Laos, notamment pour le président Kaysone, mais aussi au Japon, en Russie et en France.

KovisethC’est le chanteur de karaoké le plus connu du Laos. Il est âgé d’une soixantaine d’années. Son répertoire dépasse les 100 titres. Sa chanson la plus connue est Thaidam Lamphan. Il vit désormais aux Etats-Unis ; son fils Chamlong qui a pris la relève.

Enfants du pays

Page 62: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

ENFANTS DU PAYS60

Mai Neng MouaNée au Laos en 1974. C’est un écrivain Hmong lao-américaine qui réside aujourd’hui dans le Minnesota.Elle a fondé le magazine littéraire Paj Ntaub Voice. De plus c’est l’éditrice de la première anthologie des écrivains hmong américains : Bamboo Among the Oaks (Le bambou parmi les chênes ). A la fois poète et écrivain, elle relate des histoires véridiques, et a publié des textes dans des magazines comme Healing by Heart, Rehabilitation Counseling Bulletin, Minneapolis Star Tribune et We Are the Freedom People.

Phaysoulinh SayaphoneCette native de Luang Prabang, étudiante à l’école de formation professionnelle de Sikeuth, à Vientiane, est la première femme handicapée laotienne à avoir remporté une médaille de bronze en haltérophilie, dans la catégorie des 52 kg, lors des Jeux paralym-piques d’Asie de 2002, à Pusan, en Corée.

Pierre Somchine NginnNé à Luang Prabang en 1892 et mort en 1971. C’est un écrivain laotien. Il a publié La Statuette merveilleuse en 1944, ce qui a fait de lui le premier écrivain lao moderne, selon l’écrivain laotien Outhine Bounyavong. Il est le fils de François Nginn, qui a participé à la mission d’Auguste Pavie en 1892. Après avoir étudié à Saïgon et à Paris, il exerce dans l’enseigne-ment primaire. En 1949 il devient Directeur des Services Nationaux de l’Information, de la Propagande et de la Presse au Laos. Il a aussi publié Dok Champa (1961) en langue française. Il fut membre fondateur du Comité Littéraire Lao, fondé en 1948, et transformé en 1970 par décret royal en Académie Royale du Laos. Il présida ces deux institutions de 1952 à 1975.

Outhine BounyavongNé en 1942 dans la province de Sayaboury et mort en 2000. C’est un écrivain et nouvelliste lao. Il a grandi à Vientiane où l’un de ses professeurs fut Pierre Somchine Nginn. Il a d’abord publié de courtes œuvres de fiction dans les journaux et magazines. Il fréquenta les enfants du grand érudit laotien Maha Sila Viravong. C’est dans cette famille lettrée qu’il rencontra son épouse Douangdeuane Viravongs, considérée comme un auteur de premier plan. Outhine travailla durant de la guerre civile du Laos. Après la victoire des communistes en 1975, il continua d’écrire pour la Maison d’Édition d’État.

Plusieurs de ses récits dépeignent les aspects traditionnels de la vie rurale du Laos. Quelques-unes de ses nouvelles ont été recueillies et traduites en anglais sous le titre Mother’s Beloved.

SouphanouvongDit Le Prince Rouge. Né en 1909, il est le premier président de la République Démocratique Populaire du Laos (1975-1991). Ce descendant du roi de Luang Prabang a participé activement au mouvement d’indé-pendance lao. En 1949, il créa l’armée de libération et, durant les bombardements américains, se réfugia dans des grottes de Xieng Xai avec le comité directeur du Pathet Lao dont il faisait partie. Le Prince Rouge devint Président de la République démocra-tique populaire en 1975 et mourut à l’âge de 83 ans, le 9 janvier 1995.

Vang PaoNé en 1931 dans la province de Xieng Khouang. Dès l’âge de 14 ans, Vang Pao sert les Français comme agent secret contre les Japonais. En 1947, il intègre la police militaire et obtient le grade d’officier de commando en 1952. En 1960, il organise une armée secrète Hmong avec l’aide des forces spéciales américaines. En 1964, Souvanna Phouma le nomme général au sein de l’armée royale laotienne. Dès lors, Vang Pao travaille étroitement avec la CIA et mène une guerre farouche contre le Pathet Lao pendant dix ans.Le trafic de l’opium, alors utilisé en Asie du Sud-Est comme monnaie d’échange pour l’approvisionnement en armes de guerre, lui permettra de s’enrichir sans qu’aucune preuve officielle ne soit retenue contre lui. En 1975, au moment de la victoire communiste et du retrait des troupes américaines, le général quitte le Laos avec une véritable fortune et est accueilli aux USA comme réfugié politique… en récompense des services rendus. Vang Pao vit depuis lors exilé en Californie.Le 4 juin 2007, suite à une enquête fédérale américaine, il est arrêté pour association de malfaiteurs et achat illégal d’armes de guerre dans le but de renverser le gouvernement communiste du Laos. Il encourt l’emprisonne-ment à perpétuité, mais sera remis en liberté sous caution en juillet 2007. Les charges d’accusation contre lui seront abandonnées en 2009, faute de preuves. Il meurt en 2011 à l’âge de 81 ans. Durant ses dernières années, il tenta de revenir au Laos mais en vain.

Page 63: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

VIENTIANE ET SA PROVINCE

Vat Sisakhet.

© ISTOCKPHOTO.COM

Page 64: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,
Page 65: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,
Page 66: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

Située au cœur d’une plaine alluviale fertile arrosée par le Mékong, Vientiane est tout à la fois la capitale du Laos, une province et la préfecture de celle-ci. La ville compte aujourd’hui un peu plus de 800 000 habitants. Depuis quelques années, son essor économique et touristique entraîne un développement du réseau routier et des structures d’hébergement.Vientiane est une ville à taille humaine comparée aux capitales voisines, Bangkok ou Hanoï. En fait, elle ressemble davantage à une grande ville de province et suit le chemin de la modernisation à son rythme. N’oublions pas que le Laos n’est sorti de son isolement politique que récemment (au début des années 1990) et que cette zone économique d’Asie est en pleine mutation. La construction immobilière bat son plein, et pas forcément de manière cohérente : à ce rythme, les rizières environ-nantes ne seront bientôt plus qu’un vague souvenir. Sur les grandes artères apparaissent les premiers embouteillages et le nombre de vélomoteurs augmente sans cesse.

Les jeunes filles troquent leurs jupes tradi-tionnelles (sin) contre des jeans unisexes, à la mode thaï et sud-coréenne. Cependant, à Vientiane, la vie quotidienne conserve un charme indéniable. Quelques jours dans la capitale sont l’occasion de découvrir ses marchés, ses musées et ses temples, tout en côtoyant les habitants et en faisant des rencontres. Ici, pas de stress apparent ni de délinquance. La meilleure façon de découvrir la ville est le vélo ! Autrefois le Mékong jouait un rôle économique important, aujourd’hui ses berges sont un lieu de promenade où les locaux viennent se ressourcer en fin d’après midi. Prenez le temps de découvrir Vientiane, une capitale paisible et charmante, à l’image du reste du pays.

HistoireDepuis sa création presque millénaire, Vientiane (Viengchan, en lao) a connu une existence pour le moins agitée. Elle a en effet subi pillages et destructions, comme bien

Vientiane

Province de Vientiane

Page 67: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

Quartiers - VIENTIANE VIEN

TIANE ET SA PROVIN

CE65

d’autres villes d’Asie du Sud-est au cours des derniers siècles. L’établissement de Vientiane sur la rive droite du Mékong remonte au XIIe siècle, un peu en amont de l’ancienne ville khmère de Saïfong. Mais il fallut attendre le XVIe siècle – 1563 exactement – pour qu’elle devienne capitale du royaume de Lan Xang (du « Million d’éléphants », surnom du pays). Auparavant, la capitale du royaume était située à Muang Sua, aujourd’hui connue sous le nom de Luang Prabang.Lorsque le jeune souverain Setthathirath décida d’établir sa nouvelle capitale à Vientiane, il fit construire le fameux Pha That Luang et le Vat Ho Pra Keo qui fut longtemps le temple le plus important. La ville était alors protégée par trois grandes murailles d’enceinte.Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, Vientiane allait s’affirmer comme un carrefour essentiel dans les échanges commerciaux, d’où un réel essor économique. Mais le royaume n’était pas à l’abri des guerres et, à la fin du XVIIIe siècle, les armées siamoises pillèrent la ville et déportèrent ses habitants sur l’autre rive du Mékong. Toutefois, les envahisseurs épargnèrent le Vat Sisaket d’architecture siamoise, aujourd’hui le seul temple d’époque de la capitale.Ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle que la ville retrouva un rôle de premier plan, avec l’arrivée des premiers Français. Les colonisateurs construisirent des bâtiments administratifs, des écoles, un hôpital, et entreprirent la réno-vation d’édifices religieux mis à mal. Ainsi, entre les années 1920 et 1930, un effort particulier sera apporté à la réhabilitation du Pha That Luang, et des temples Ho Phra Keo et Sisaket, ainsi qu’à divers autres lieux de culte.Les années 1960 ont vu l’édification du Patu Xaï au bout de l’avenue Lane Xang, surnomée les Champs Elysées de Vientiane. Cet arc de triomphe est dédié aux victimes des guerres

prérévolutionnaires. En 1975, suite à la révo-lution du Pathet Lao, les Français ont cédé la place aux Russes, à qui l’on doit quelques immeubles de type stalinien. Ensuite, durant plus de 25 ans, Vientiane a vécu en semi-autarcie. C’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles la ville apparaît aujourd’hui si calme.

La ville aujourd’huiSituée sur les bords du Mékong, qui marque la frontière avec la Thaïlande, à quelques kilo-mètres de la ville thaïlandaise de Nong Khai, Vientiane est une ville agréable à vivre. Capitale politique et économique du Laos, elle s’étend sur 3 920 km² et compte aujourd’hui environ 800 000 habitants. Dans la partie historique de Vientiane, le long du Mékong, se trouvent des sites d’intérêt tels que des temples, musées, monuments et parcs. Cette ville cosmopolite où sont installés de nombreux expatriés, renferme également restaurants, bars, cafés, boutiques de qualité. Sans oublier des hébergements de toutes catégories. Si la ville grandit et ne cesse de se développer, elle n’en reste pas moins calme, propre et accueillante.Pour sillonner la ville, le vélo est sûrement le meilleur moyen de transport. Bonne balade !

QUARTIERSVientiane est une ville à taille humaine : on peut aisément la parcourir à pied ou à vélo. Jamais on ne s’y sent écrasé par le béton ou étouffé par la pollution, comme à Bangkok ou à Kuala Lumpur par exemple. On peut évidem-ment aussi se déplacer à moto ou en tuk-tuk pour explorer des quartiers reculés, comme That Luang ou Buddha Park (Xieng Khuan, à environ 25 km du centre). La ville s’articule autour de quatre principaux axes. Les rues

Samsenthaï et Setthathirath, orientées nord-ouest – sud-est et parallèles au Mékong. Ces deux rues coupent les « Champs Elysées » de Vientiane, c’est-à-dire l’avenue Lane Xang, à la perpendiculaire ; autre grand axe de la capitale. Autour de cette avenue reliant le palais prési-dentiel au monument national, le Patuxaï (arc de triomphe), se trouvent la poste centrale, le marché du matin (Talat Sao), l’Institut Français du Laos et plusieurs banques étrangères.

Vientiane, la forteresse de la lune ?Vientiane, qui se prononce en lao « Viengchan » ; « Vieng » se traduisant par « ville » ou « forteresse », tandis que « chan » , dérivé du sanskrit, signifiant « lune » ou bien « santal ».Cette référence à la lune pourrait s’expliquer par la position géographique de la ville, au creux d’un méandre du fleuve, évoquant la forme de l’astre.

Page 68: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

VIENTIANE - Quartiers66

Quant au quai Fa Ngum (ancien quai de déchargement), elle s’étire sur la rive gauche du Mékong, en face de la Thaïlande. En fin d’après-midi, l’endroit a du charme et attire du monde, et surtout à partir de 18h quand le marché artisanal prend ses quartiers. Quelques restaurants sous des paillotes s’animent dès la tombée de la nuit et proposent une cuisine locale bon marché (notamment sur la rive ouest du quai Fa Ngum, après le bar Bor Pen Nyang). Cependant, certains ont disparu en raison de la construction d’une nouvelle route au bord du Mékong. Afin de dégorger le centre-ville, le quai Fa Ngum est désormais à sens unique (Est-Ouest) et les nouvelles route du bord du Mékong en direction de Tha Deua sont à double sens.Le secteur central, fréquenté par les touristes étrangers, comprend la place Nam Phou (fontaine), l’immanquable National Cultural Hall, et des vat (ou temples) tels que le vat Mixay, Chan, Hay Sok ou encore In Peng. Les rues les plus populaires, sont les rues François Ngin, Nokeokoummane et Mathatourath, toutes perpendiculaires au Mékong et reliant l’avenue Setthathirath. Un petit quartier sino-vietnamien s’étend autour de la rue Chao Anou, aux abords de la rue Samsenthaï.

w Dans le découpage de ce guide, on recense quatre principaux secteurs : le centre-ville, Lane Xang et ses alentours, Ban Anou et le nord de la ville, et enfin les quartiers sud.

Centre-villeAux abords du Mékong, le Centre-ville est délimité par quatre grandes rues : la rue Samsemthaï au nord ; le quai Fa Ngum au sud, qui longe le parc Chao Anouvong ; la rue Chanthakoummane à l’est, et enfin, à l’ouest par le long boulevard Khoun Boulom qui part du Mékong, passe derrière le stade Chao Anouvong et rejoint l’avenue Lane Xang. Parmi les sites dignes d’intérêt, on peut citer le musée National, le National Cultural Hall, la fontaine Nam Phou, et des temples tels que vat Hay Sok, vat Ong Teu, vat Chan, vat Mixay, vat In Peng, et vat Xieng Ngeun… entre autres. C’est dans cette zone que sont concentrés la plupart des héberge-ments (bon marché, confort ou charme, luxe). Il y a également un large choix de boutiques (artisanat, massage, bijoux, vêtements, etc.), de restaurants proposant une cuisine internationale et locale, ainsi que des bars.

Lane Xang et alentoursCe secteur est délimité au nord par le Patuxaï (Arc de Triomphe, qui se trouve au

bout de l’avenue Lane Xang) ; au sud par la rue Samsenthaï ; à l’est par la rue Mahasot qui débouche ensuite dans la rue Nongbone, et Ban Fay ; et enfin à l’ouest par la rue Chanthakoummane, qui marque la frontière avec la zone centrale. Ce quartier, dit d’affaires, renferme le Stupa That Dam, le Patuxaï, le Palais Présidentiel et le Vat Sisaket notamment. Mais aussi des ministères, dont le Ministère de l’Intérieur, de l’Information et de la Culture et du Tourisme, de la Finance, de l’Educa-tion, de l’Industrie et du Commerce ; des ambassades – France, Etats-Unis, Vietnam, Malaysie, Indonésie, Thaïlande –, le siège des Nations Unies, des banques étrangères, la poste centrale et l’office nationale du Tourisme. Sans oublier le Talat Sao, ou Morning Market (marché du matin, qui se tient en réalité toute la journée). On y trouve aussi plusieurs hôtels de grand standing.

Ban Anou et le nordComme son nom l’indique, ce secteur comprend Ban Anou (ban signifiant « village ») et les quartiers plus éloignés du centre, situés au nord de Vientiane. Le secteur est délimité au sud par la grande rue Samsemthaï ; à l’est par le quartier de Ban Saylom, et les rues Phainam (menant au That Dam) et Khouvieng ; et s’étend au nord de la ville. Il renferme le stade Chao Anouvong, la piscine municipale de la ville et le bowling (Lao Bowling Centre), ainsi que de grands hôtels internationaux à l’instar du Mercure (anciennement Novotel) et des disco-thèques (sur la rue Samsemthaï, en direction de l’aéroport). Plus au nord, vers Ban Nong Douang se trouve le Evening market (marché du soir) ou Talat Nongduang, et vers Ban Thong Khan Kham, un autre marché éponyme.

Quartiers sudLe secteur sud de Vientiane s’étend depuis Ban Dongpalane, derrière le parc aquatique Nong Chan et s’étire au sud de la ville. Il comprend Ban Phia Vat, Ban That Khao, Ban Phonsavan Nua et Ban Phaxai. Parmi les temples à voir, on peut citer vat Si Muang, vat SokpaLuang. Autre visite à ne pas louper : le centre COPE, une coopérative nationale qui fabrique et distribue des prothèses aux victimes des bombardements. Dans ce quartier se trouvent de grands hôtels comme le Don Chan Palace (immense bâtisse blanche au bord du Mékong, au bout de Fa Ngoum vers le sud) et le Green Park Hotel, mais aussi des adresses de charme et quelques bons restaurants.

Page 69: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

Se déplacer - VIENTIANE VIEN

TIANE ET SA PROVIN

CE67

SE DÉPLACER

L’arrivée

Avion

n AÉROPORT INTERNATIONAL DE WATTAYwww.vientianeairport.comL’aéroport de Vientiane est situé à 3 km au nord-ouest du centre-ville, sur la route de Luang Prabang. Il y a deux terminaux, l’un pour les vols domestiques ; l’autre, plus récent, pour les vols internationaux. Là se trouve le bureau de la Lao Airlines, bureau postal et bureau de change, ouverts en fonction des départs et des arrivées des vols. A l’étage, on trouve aussi un restaurant et une boutique d’artisanat.

w A savoir : on peut prendre son visa en arrivant sur le territoire, le coût est de 30 US$ (prévoir 1 photo d’identité).

w Pour relier le centre-ville, un taxi coûte 50 000 kips, soit 6 US$ (bureau des taxis-prépayés, à la sortie du hall des arrivées).

n AIR ASIAwww.airasia.comEntre 80 et 200 $ l’aller-retour.Assure la liaison Kuala Lampur-Vientiane. Guet ter les promotions, elles sont nombreuses !

n LAO AIRLINES2 rue Pangkham& +856 21 212 057& +856 21 212 [email protected] lundi au vendredi de 8h à 17h, le samedi de 8h à 12h.A l’intérieur du pays, la compagnie dessert Houay Xay, Oudomxay, Luang Namtha, Luang Prabang, Sayaboury, Xieng Khouang, Savannakhet, Paksé. Et à l’international, elle assure la liaison depuis ou vers Bangkok et Chiangmai en Thaïlande, Hanoi et Hô-Chi-Minh-Ville au Vietnam, Kunming en Chine, Phnom Penh et Siem Reap au Cambodge, et Singapour.Le siège de la compagnie se trouve à côté de l’hôtel Lane Xang, en plein centre-ville. Les horaires des vols varient selon les saisons : il faut demander confirmation. Consultation du site Internet à titre purement indicatif (aucune garantie). Il est plus fiable de se renseigner par téléphone auprès de la compagnie.Acheter ses billets directement à une agence Lao Airlines évite de payer des frais de commission.

w Autre adresse : Bureau à l’aéroport, ouvert de 5h à 20h. & +856 21 512 028.

Passage de la frontière thaïlandaiseLe passage de la frontière se fait au niveau du Pont de l’Amitié. Celui-ci permet de se rendre à Nong Khaï, en Thaïlande, depuis Vientiane. Le droit de passage s’élève à 4 000 kips.En venant du Laos, on peut rester 15 jours en Thaïlande sans visa (autorisation renouvelable deux fois ; soit 45 jours maximum, sans visa préalable).

w Depuis le poste frontière thaïlandais, il faut environ 15 minutes pour gagner le centre de Nong Khaï ou la gare ferroviaire. Compter 1000 bahts en taxi 50 bahts en tuk-tuk. La frontière est ouverte de 6h à 22h, tous les jours. Mais en dehors du créneau horaire 8h-16h, il faut payer un supplément de 10 000 kips (1 euro) à la police lao.

w Pour rejoindre Vientiane depuis le poste frontière, on peut prendre un tuk-tuk, un mini-van ou un bus ordinaire. Le bus n°14 passe toutes les 30 minutes et vous déposera à la gare routière de Talat Sao (marché du matin). Compter environ 40 minutes et 5 000 kips. Dans l’autre sens, ce même bus vous conduira à Buddha Park. Attention, donc, à monter dans celui qui va dans le bon sens !En tuk-tuk, compter environ 20 000 kips par personne (minimum 3-4 passagers). En taxi ou en mini-van, compter respectivement 50 000 ou 30 000 kips par personne pour gagner votre hôtel en centre-ville.

Page 70: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

VIENTIANE - Se déplacer68

n THAI AIRWAYS INTERNATIONAL& +856 21 222 527 / +856 21 251 [email protected] compagnie assure un vol quotidien Vientiane-Bangkok (environ une heure) pour une centaine de dollars.

n VIETNAM AIRLINESLao Plaza Hotel (2e étage)63 rue Samsenthai& +856 21 217 562 / +856 21 252 [email protected] lundi au vendredi de 8h à 12h et de 13h30 à 16h30, le samedi de 8h à 12h.La compagnie vietnamienne propose des vols depuis ou vers Hanoï (une heure) et Ho Chi Minh City (trois heures) plusieurs fois par semaine. Egalement des vols vers ces destinations au départ de Luang Prabang. Egalement des vols depuis ou vers la France (escale à Hanoï).

TrainIl faut savoir qu’il n’y a pas de réseau ferro-viaire à l’intérieur du pays. On peut prendre le train depuis Vientiane pour rejoindre la Thaïlande, mais c’est tout !

Le train thaïlandais en provenance de Bangkok s’arrête à Nong Khaï (terminus). Il y a là un poste frontière pour se rendre directement au Laos, ainsi qu’une navette qui franchit le pont de l’Amitié. Celle-ci s’arrête à la gare de Tha Naleng, au-delà du Mékong. De là, un transfert en tuk-tuk sera encore nécessaire pour atteindre Vientiane, tant que la voie ferrée n’aura pas atteint le centre-ville (prévue dans les années à venir).

BusLe bus est un excellent moyen de transport au Laos, et d’ailleurs le seul si vous ne disposez pas d’un véhicule pour vous déplacer. Le réseau routier quadrille quasiment tout le pays. Pour couvrir de longues distances, il est conseillé de prendre un bus VIP, un peu plus cher qu’un bus public normal, mais aussi plus rapide et surtout plus confortable. Il y a trois gares routières à Vientiane : sud, nord et celle du Talat Sao.

n GARE ROUTIÈRE DE TALAT SAOA l’est de Lane Xang Avenue& +856 21 216 507La gare routière de Talat Sao est aussi connue comme la Morning Market Bus Station (ou gare routière du marché du Matin), elle est située

Liaisons internationales en busLes billets sont vendus par toutes les agences de voyage de Vientiane, et la plupart des hébergements.

Depuis la gare routière Nord w Vientiane-Kunming (Chine). Départ quotidien à 14h, le trajet coûte 600 000 kips.

Depuis la gare routière Sud w Vientiane-Bangkok : le bus de nuit VIP (climatisé et confortable) coûte entre 650 et

800 bahts. Départ quotidien vers 17h de votre hôtel (départ du bus à 17h30). Si vous réservez via votre hôtel, le prix comprend la course en tuk-tuk ou mini-van jusqu’à la gare routière. Le trajet dure 12 heures minimum (avec une pause repas) ; le bus vous déposera à Khaosan Road, Morchit bus station ou à l’aéroport de Bangkok. Arrivée vers 6h le lendemain matin.

w Vientiane-Hanoï (Vietnam). Départ quotidien à 19h, le trajet dure 24 heures et coûte entre 160 000 et 230 000 kips.

w Vientiane-Vinh (Vietnam). Départ quotidien à 19h, le trajet coûte 160 000 kips.

w Vientiane-Hue (Vietnam). Départ quotidien à 19h, le trajet coûte 180 000 kips.

w Vientiane-Ho Chi Minh City (Vietnam). Départ quotidien à 19h30, le trajet coûte 500 000 kips.

w Vientiane-Phnom Penh (Cambodge). Départ quotidien à 20h30, le trajet coûte 450 000 kips.

Page 71: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

Se déplacer - VIENTIANE VIEN

TIANE ET SA PROVIN

CE69

dans le centre, à l’est de la Lane Xang avenue. Les bus au départ de cette gare relient Vang Vieng et les villes de la province de Vientiane, mais aussi le Pont de l’Amitié qui permet de se rendre en Thailande.

w Le Pont de l’Amitié (Friendship Bridge), puis de là se rendre en Thaïlande : prendre le bus n° 14. Départ toutes les 30 minutes, compter environ 40 minutes de trajet (et 5 000 kips) pour effectuer les 22 km. Le bus est lent, inconfortable ; les voyageurs sont serrés comme des sardines et il faut garder ses bagages avec soi. Une fois au pont, vous pourrez prendre un taxi pour rejoindre Nong Khaï. En taxi, compter 100 000 kips. A savoir : le pont de l’Amitié se trouve à seulement 10-15 minutes de marche de la gare ferroviaire de Nong Khai.

w Nong Khaï. Des bus VIP (Thai-Lao International Bus) assurent la liaison directe Vientiane-Nong Khaï en Thaïlande. Six bus par jour : 7h30, 9h30, 12h40, 14h20, 15h30 et 18h ; compter 1 heure 30 de route et 15 000 kips (55 bahts). C’est la façon la plus rapide (et la plus économique de se rendre d’un pays à l’autre).

w Vang Vieng. Plusieurs bus quotidiens, compter 5 heures de trajet en bus public, avec de nombreux arrêts ! Et 50 000 Kips. Bus VIP et mini-van partent de la gare routière nord. Si vous êtes plusieurs, c’est plus intéressant de prendre un mini-van. Réservation auprès de votre hôtel ou d’une agence, et dans ce cas, le prix comprend le pick-up depuis votre hôtel, vers 10h ou 14h (compter 70 000 kips).

n GARE ROUTIÈRE NORDRue Asiane (anciennement rue T2)& +856 21 261 905A environ 3 km au nord-ouest du centre-ville.Depuis le centre-ville, songtheos (taxis collec-tifs) et tuk-tuk (20 000 kips par personne) déposent les voyageurs à la gare routière de Sikhaï, rue Asean (anciennement T2). De là des bus partent pour les villes du nord (au delà de Vang Vieng) et la Chine.

w Luang Prabang. Bus Air conditionné : départs quotidiens à 6h30, 7h30, 9h, 11h, 13h30, 16h, 18h et 19h30, compter 100 000 kips, durée du trajet : 11 heures. Sur cette route sinueuse, le trafic est souvent perturbé en période de pluie. Les bus passent par Vang Vieng (mais ne s’y arrêtent pas tous), Kasi et Phou Khoun. Bus VIP : départs quotidiens à 8h, 9h, 20h, compter 120,000 kip, durée : 10 heures.

w Vang Vieng. Bus VIP et minibus permettent de gagner du temps. Durée du trajet : 4 heures, 70 000 Kips. Les bus publics ordinaires partent de la gare routière de Talat Sao.

w Phonsavan. Même route que celle de Luang Prabang, puis bifurcation vers l’est à partir de Phou Khoun. Bus VIP : 7 départs quotidiens entre 6h30 et 20h, durée : 10 heures environ, compter entre 95 000 et 115 000 kips, selon le bus.

w Oudomxay. Bus air conditionné : départs quotidiens à 6h45, 13h45, 16h, 17h, compter 110 000 kips. Durée du trajet : 16 heures.

w Luang Namtha. Bus air conditionné : départ quotidien à 8h30, compter 140 000 kips.

w Phongsaly. Bus Air conditionné : départ quotidien à 7h15, compter 160 000 kips.

n GARE ROUTIÈRE SUDRoute 13 vers le sud de la Province& +856 21 740 721A 9 Km au nord du centre-ville.Cette gare routière (Dong Dok) se trouve à 8 km au nord de la ville. Elle dessert les villes du sud : Attapeu, Don Khong, Pakse, Savannakhet et Thakhek, entre autres. Ainsi que le Vietnam et le Cambodge. Pour un voyage de longue distance, mieux vaut réserver son billet à l’avance (il est possible de réserver via son hôtel ou une agence, qui prendra une commission évidemment).A savoir, le bus n° 29 assure la liaison entre la gare routière Sud « Saï Taï » et celle de Talat Sao, entre 6h30 et 17h30 pour 4 000 kips. Compter 40 000 Kips pour le même trajet en tuk-tuk.

w Paksane. On peut s’y rendre en tuk-tuk, ou sinon prendre un bus en direction du sud et demander au chauffeur de s’arrêter. Compter entre 25 000 et 40 000 Kips, durée du trajet : 3-4 heures.

w Thakhek. Bus VIP : départs à 5h, 6h, 12h, 13h, compter 75 000 kips. On peut aussi monter dans un bus en direction de Savannakhet ou Pakse et demander au chauffeur de s’arrêter. Durée du trajet : 5-6 heures.

w Savannakhet. Bus local : départs quotidiens à 5h30, 6h, 6h30, 7h30, 8h, 8h30 et 9h, compter 100 000 kips (et 10 heures de trajet). Bus VIP : départs quotidiens à 5h30, 7h30 et 20h30. Autre possibilité, prendre n’importe quel bus pour Pakse. Entre 70 000 et 100 000 Kips, compter 130 000 kips et 8 heures de trajet.

Page 72: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,
Page 73: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

Se déplacer - VIENTIANE VIEN

TIANE ET SA PROVIN

CE71

w Dans la ville, la course en tuk-tuk vous coûtera 10 000 kips minimum. La location d’un vélo à la journée coûte entre 10 000 et 20 000 kips.

w Des nouveaux bus citadins ont été mis à disposition pour les habitants de Vientiane, mais cela reste peu pratique pour les touristes.

w Peut-être pour plus tard. Si vous voulez plus d’autonomie, vous pouvez louer une voiture.Faites selon vos besoins mais en général Vientiane se visite à pied ou en vélo.

Taxi w Les tuk-tuk sont des véhicules à trois

roues prévus pour 6 à 8 passagers. Similaires, les jumbo sont de plus petite taille et ne peuvent transporter que 3-4 personnes. Les banquettes sont disposées dans le sens de la longueur. Les déplacements en tuk-tuk font partie intégrante du quotidien. On trouve ces véhicules un peu partout à travers la ville et notamment à proximité des sites touristiques (Nam Phou, That Luang, Talat Sao, rue Fa Ngum). L’Association des conducteurs de jumbo et tuk-tuk fixe elle-même les prix en fonction de la conjoncture.A Vientiane, les conducteurs de tuk-tuk réclament au minimum 10 000 kips. Tarifs soumis à la loi de l’offre et de la demande. Se tenir informé auprès des expats. Ne jamais perdre son calme ni son sens de l’humour, et toujours négocier avant la course. En cas de problème sérieux avec un conducteur de mauvaise foi, il est possible de contacter l’association, dont les bureaux se trouvent à proximité de l’ambassade de France (côté sud-est). Mais cela ne vaut pas le coup de faire un scandale pour un ou deux dollars...

VéloDe nombreuses guesthouses et boutiques en ville louent des bicyclettes à partir de 10 000 kips par jour. Vous n’aurez aucune difficulté à en louer une dans le centre-ville, et notamment dans les rues Nokèokoummane et François Ngin.

Moto – ScooterOn pourra louer un scooter ou une moto à partir de 60 000 kips par jour.Comme pour louer un vélo, rendez-vous dans le centre-ville, du côté de la rue Nokèokoummane.

n FUARK MOTOCROSS SERVICEBan NakhamRue Asean (anciennement T2)& +856 20 5552 1661Location de motos. Tous les jours de 8h30 à 18h30.Atelier de réparation moto excentré, situé entre une station Shell et la gare routière du nord. Monsieur Fuark est le spécialiste de la moto. Location et vente. Excellente réputation au niveau matériel.

BateauUne liaison fluviale existe avec Pak Laï (région de Sayaboury) au moins deux jours par semaine : lundi et mercredi. Départ à 8h (à confirmer la veille). Compter de 7 à 8 heures de transit pour 120 000 kips. L’embarcadère se trouve au village de Kao Liao, à environ 5 km à l’ouest de la bifurcation de l’aéroport, soit environ 10 km du centre-ville.Il est possible d’affréter un bateau rapide pour Luang Prabang (4 à 6 passagers) pour 30 US$ par personne minimum. Mais il faut savoir que ces embarcations légères sont dangereuses, une fois lancées à pleine vitesse (80 km/h), surtout en saison sèche : niveau d’eau trop faible et risques de collision avec les rochers ou les troncs d’arbres échoués ! De plus, les remous sont puissants…Episodiquement, des bateaux marchands se rendent à Luang Prabang en 5 jours. Ces cargos sont chargés au port de Sikhaï. Rares sont les trajets maintenus en saison sèche, à cause du risque d’échouage. En effet, le niveau d’eau sur le Mékong peut varier d’une dizaine de mètres durant la saison des pluies et de plus de 15 ou 20 m lors d’une crue.Les rares bateaux pour la région sud du Laos partent du port marchand de Lak Sam.

n PORT DE LAK SAM& +856 21 313 863Les rares bateaux à destiantion du sud partent de ce port situé au kilomètre 3. Se renseigner à l’office du tourisme.

VoitureRoulez dans la capitale n’est pas dangereux ni difficile, mais il faut tout de même rester prudent. En effet, l’hyper-centre n’est pas facile d’accès pendant les heures de pointes. Le code de la route est à peu près le même qu’en France, à savoir que l’on roule à droite, toutefois ce code n’est pas toujours respecté ni controlé.

Page 74: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

VIENTIANE - Pratique72

PRATIQUETourisme – Culture

n ARASA TOUR LAOS166 Boulevard KhounboulomUnit 17 - Ban Thongkhankham& +856 21 213 633 / +856 21 [email protected] en semaine de 8h à 12h et de 13h à 17h ; samedi de 8h à 12h.Hormis les réservations de billets d’avion (vols intérieurs et pays limitrophes), cette agence propose des transferts en bus climatisé VIP depuis Vientiane vers Pakse, Siem Reap ou Bangkok. Visites guidées de la capitale et dans tout le pays. Demander à parler à la responsable d’agence qui maîtrise fort bien le français.

n DDD TRAVEL LAOS136/13 Hengboun RoadBan Mixay, Chanthabouly& +856 21 264 446 / +856 21 265 [email protected] agence francophone possède une expé-rience de plusieurs dizaines d’années. Elle est l’une des pionniers en terme de qualité, et d’adaptation de ses packages envers les touristes souhaitant découvrir le pays mais aussi le reste de l’Asie du Sud est. Ici tout est possible, pour les groupes et individuels, mais aussi des vacances dédiées au golf ou à la relaxation (Spa…) Le luxe et l’aventure peuvent aussi très bien se conjuguer au Laos. Il y en a pour tous les goûts. L’Indochine sur mesure est offerte et à prix raisonnable.

n EXOTISSIMO LAOSAvenue Kaysone Phomvihane& +856 21 241 [email protected]éritable pionnier en Asie du Sud Est, cette agence propose la visite du « Laos profond » dans des conditions de confort acceptables. L’accent est mis sur la culture traditionnelle. Circuits individuels sur mesure. L’option « Luang Prabang romantique » permet d’ex-plorer l’ancienne capitale royale. Présent à Vientiane, Luang Prabang et Pakse, mais aussi au Cambodge, au Myanmar et en Thaïlande. C’est l’un des opérateurs européens les plus dynamiques.

w Autre adresse : A Luang Prabang 44/3 Ban Vat Nong. Khemkong Road +856 71 252 879.

n GREEN DISCOVERY LAOSRue Heng Boun & +856 21264 [email protected] tous les jours de 8h à 22h.Agence spécialisée dans l’écotourisme par excellence : randonnée, canyoning, circuit accrobranches, canoë-kayak, rafting, escalade, VTT. Activités organisées dans le respect de l’écotourisme. Moyens logistiques conséquents. Une bonne condition physique suffit pour participer. L’encadrement est compétent et sympa. Cette agence dynamique est présente à Luang Prabang, Luang Nam Tha, Vang Vieng et Pakse. Un parcours d’ac-crobranche a été aménagé dans la vallée de la Nam Lik, à mi-chemin entre Vientiane et Vang Vieng : un site magnifique. Accueil aimable et professionnel.

w Autre adresse : Une agence se trouve juste à côté du restaurant Kop Chai Deu.

n HTC SERVICERue Nokeoukoumane& +856 21 222 851 / +856 20 505 [email protected]ée à côté du Croissant d’Or.Fermé le dimanche. Ouvert de 8h à 17h.Cette agence propose des tickets de bus pour la Thaïlande et le Vietnam, des visas pour de nombreux pays et des billets de train.

n INSTITUT FRANÇAIS DU LAOSAvenue Lane Xang & +856 21 215 764www.if-laos.org – [email protected] mi-chemin entre le Patuxai et le palais Présidentiel, en face du Talat Sao (marché du matin).Médiathèque : du lundi au vendredi de 9h30 à 18h30 et le samedi de 9h30 à 16h30.L’Institut français du Laos est le seul établisse-ment culturel de coopération dépendant d’une ambassade au Laos. Créé en 1993 au sein de l’ambassade en tant que service linguistique, il a ensuite été transformé en Centre culturel et de coopération linguistique, puis récemment en Institut français du Laos. Ses locaux ont été inaugurés en 1994 par Jacques Chirac, alors maire de Paris. L’IF propose des cours de français et de lao. Sur place, consultation gratuite de livres, journaux, magazines et

Page 75: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,
Page 76: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

VIENTIANE - Pratique74

n AMBASSADE DE THAÏLANDEAvenue Kaysone PhomvihaneXaysettha& +856 21214581 / +856 21 214 [email protected]é derrière le Patu Xai (en venant du Palais Présidentiel), quasiment en face de l’ambassade du Vietnam.Du lundi au vendredi de 8h30 à 12h et de 13h à 15h.Pour l’obtention d’un visa touristique, rendez-vous au consulat de la Thaïlande (le matin).

n AMBASSADE DU CAMBODGERue Tha Deua, Km 2& +856 21 314 [email protected] lundi au vendredi de 8h à 11h.Pour l’obtention d’un visa : dépôt de 2 formu-laires et 2 photos d’identité. Récupération le jour même à 16h. Visa touristique de 30 jours pour 20 US$ (à la frontière, comptez de 25 à 30 US$).

n AMBASSADE DU MYANMARRue Si-AmphoneBan Vatnak, Quartier de Sasattanak& +856 21 314 910& +856 21 314 [email protected] l’obtention d’un visa, remplir le formu-laire, faire une photocopie du passeport et apporter une photo d’identité. Le coût du visa peut varier de 70 à 100 US$, selon la durée.

n AMBASSADE DU VIETNAMRue Singha& +856 21 453 871& +856 21 413 406www.mofa.gov.vn/[email protected] lundi au vendredi de 7h30 à 11h30 et de 13h30 à 16h30 (le lundi, ouverture à 10h).Obtention d’un visa de 30 jours pour 50 US$. Il faut déposer 1 formulaire et 1 photo d’iden-tité, délai de récupération : 3 jours. A savoir : vous pouvez aussi faire une demande de visa en passant par une agence de voyage, le prix est moins élevé (à partir de 25 US$) ou l’obtenir sur place (à condition d’arriver en avion, coût : 25 US$).

n BUREAU DE L’IMMIGRATIONRue Hatsady& +856 21 212 520Non loin de l’Institut Français du Laos, en face du Talat Sao.

Du lundi au vendredi de 8h à 12h et de 13h à 16h.C’est là qu’il faut se rendre pour obtenir une extension de visa moyennant 2 US$ par jour supplémentaire. Pour un renouvellement de visa d’un mois (30 US$), rendez-vous en Thaïlande. Le visa vous sera délivré à la frontière ou dans l’un des consulats étrangers (Khon Kaen, Bangkok). Un bureau des services de l’immigration est également présent à Luang Prabang, Savannaketh, Pakse…

n CONSULAT DE LA THAÏLANDEBan Phone Si Nuan, Muang Si Sattanak15 rue Bourichane& +856 21 214 [email protected] bureau se trouve près du Lao-Singapore Business College.Du lundi au vendredi de 8h30 à 12h et de 13h à 15h.C’est au consulat et non à l’ambassade qu’il faut se rendre pour obtenir un visa. Pour une demande de visa, venez le matin entre 8h30 et 12h avec une photocopie du passeport, le formulaire rempli et 2 photos d’identité. Frais de visa : 35 US$ (1000 bahts). Récupération du visa le lendemain après-midi, entre 13h et 15h.

n LYCÉE FRANÇAIS JOSUÉ HOFFETRoute de Thadeua& +856 21 260 [email protected] les familles expatriées ou francophiles, cette école française jouit d’une bonne réputa-tion et propose une scolarité de la maternelle à la terminale. Organisation d’activités parallèles pour les élèves dont la langue maternelle n’est pas le français.

ArgentVous n’aurez aucune difficulté à retirer de l’argent dans un distributeur. Des ATM sont répartis dans toute la ville, surtout dans le centre.

n BANK OF AYUDHYAAvenue Lane Xang& +856 21 214 575Pour changer vos devises à un taux inférieur à celui de la BCEL. Possibilité de retirer de l’argent avec une carte Visa (3 % de commis-sion pour des dollars, gratuit pour les kips). Transferts d’argent pour le compte de la Western Union.

Page 77: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

Pratique - VIENTIANE VIEN

TIANE ET SA PROVIN

CE75

n BANQUE FRANCO LAOLane Xang AvenueHatsady Neua Village& +856 21 285 [email protected] siège avenue Lane Xang est ouvert de 8h30 à 16h. L’agence proche de la place Nam Phou reste ouverte jusqu’à 20h30.La BFL (Banque Franco-Lao) fut créée en 2008 grâce à un accord entre la banque française BRED Banque Populaire et la première banque du Laos, la BCEL. Elle offre à ses visiteurs un service de change, des distributeurs VISA, la possibilité d’ouvrir des comptes pour les non-résidents, des cartes de retraits BFL gratuites, un accès Internet aux comptes (voir conditions en agence), un service de coffres.Pour les clients de la BRED Banque Populaire ayant un accès Internet à leurs comptes, un service exclusif de transfert de fonds, baptisé E-Transfert Express, permet de trans-férer jusqu’à 2 300 E en temps réel pour seulement 5 E.

w Autres adresses : Agence Talat Sao : à l’intérieur du nouveau centre commercial Talat

Sao, Lane Xang Road, Hatsady Tai Village, Chanthabouly district, &+85621285330•Agence Sikhay : Sikhay Road, Sikhay Village, Sikhottabong District, &+85621521000•Agence Sihom : House n° 029, Khun Bu Lom RoadHaysoke village, Chanthabouly district, &+856 21 26 50 11.

n BCELRue Pangkham& +856 21 213 [email protected] l’angle de la rue Fah Ngum (proche du Mékong).Du lundi au vendredi de 8h30 à 13h et de 15h à 17h, le samedi de 8h30 à 13h.La Banque Pour le Commerce Extérieur Lao affiche un intéressant taux de change des devises étrangères.Pour un retrait d’argent avec une carte Visa, commission de 3 %. Plusieurs ATM sont installés en ville.

w Autre adresse : Des antennes de change de la BCEL se trouvent rue Pangkham et rue Setthathirah, au niveau du Vat Mixay (fermeture à 19h).

Page 78: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

VIENTIANE - Pratique76

n JOINT DEVELOPMENT BANK82 avenue Lane Xang& +856 21 213 531 / +856 21 213 536www.jdbbank.comUn service de change pour toutes les devises. Possibilité de retirer de l’argent avec une carte Visa, moyennant une commission de 3 %. Des distributeurs ATM sont répartis dans toute la ville.

w Autre adresse : 410 Ban Thatluang Kang, & +856 21 264 100.

n SIAM BANK117 rue Lane Xang& +856 21 213 500Service de change uniquement pour les devises suivantes : bahts, dollars, euros. Affiche des taux de change intéressants. Possibilité de retirer de l’argent avec une MasterCard, moyennant une commission.

Moyens de communicationDes cafés Internet sont éparpillés dans le centre, notamment dans la rue Setthathirath, près de l’agence Green Discovery et du restau-rant Khop Chai Deu. Mais également dans la rue François Ngin. De plus en plus de cafés offrent une connexion wi-fi (à condition de consommer), à l’instar de la Joma Bakery, de l’Aroma Café, de Khop Chai Deu, Xayoh… Dans les cafés Internet, la connexion coûte entre 8 000 et 10 000 kips l’heure.

n LAO TELECOMRue Chanta KhoumaneCentre moderne nouvellement aménagé, ouvert au public. Communications locales, interna-tionales ou achat de cartes téléphoniques. Comptez 2 000 Kips la minute (3 000 Kips la première minute). Communications via Internet plus économiques, mais aléatoires.

n MIXOK GUESTHOUSEChanthaburi188 rue Setthathirath& +856 21 251 [email protected] café Internet est ouvert de 8h à 23h tous les jours. Coût de la connexion 10 000 Kips l’heure (plus chère à partir de 22h). Une douzaine d’ordinateurs munis de casques. Bonne connexion.

n POSTETalat Sao Market & +856 21 216 328A l’angle des rues Thanon Lane Xang et Thanon Khu Vieng, quasiment en face du marché du Matin.

Du lundi au vendredi 8h à 17h, le samedi et dimanche jusqu’à 12h.Achat de timbres, envoi de colis...

w Autre adresse : Vous pourrez aussi vous procurer des timbres à la boutique La Carterie du Laos, en centre-ville.

Santé – UrgencesLes soins médicaux dispensés en Thaïlande sont bien meilleurs qu’au Laos. Aussi, en cas de problème sérieux, il est conseillé de se rendre de l’autre côté de la frontière, à Udon Thani ou Nong Khai.

w A savoir : les ambulances de l’hôpital de Wattana en Thaïlande peuvent franchir la frontière jusqu’au Laos pour récupérer un malade à Vientiane, et peuvent aussi le déposer à l’hôpital de Aek Udon. Le pont est ouvert de 6h à 22h ; en dehors de ces horaires, les portes ne s’ouvrent qu’en cas d’urgence, sur demande préalable de l’hôpital.

n AFESIPBan 147 Phonxay& +856 21 413 [email protected]« Agir pour les Femmes en Situation Précaire ». Association fondée au Cambodge par Somaly MAM pour lutter contre la traite humaine à des fins d’exploitation sexuelle de femmes et d’enfants. Il s’agit – en Asie du Sud Est – de venir en aide aux victimes ayant échappé au trafic en leur offrant des soins adaptés et une réinsertion sociale durable. La formation professionnelle est réalisée grâce à des microstructures commerciales : chaine de salons de beauté ; fabrication de produits de beauté naturels ; production artisanale locale. L’association est présente au Cambodge, au Viet Nam et en Thaïlande. Extension au Laos donc, à Vientiane et Savannakhet.

n AMBULANCE& 195

n CENTRE MÉDICAL AMBASSADE D’AUSTRALIEAmbassade de l’AustralieRoute de Thadeua, km 4Watnak& +856 21 353 800 / +856 21 353 [email protected]édecine générale et pharmacie. Du lundi au vendredi de 8h30 à 12h30 et de 13h30 à 17h.Normalement accessible aux Australiens,

Page 79: LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE LAOS … · Dans les villages, ... Camille ESMIEU et Guillaume LABOUREUR DIFFUSION ET PROMOTION ... (alcool de riz). En dehors des lieux touristiques,

LA VERSION COMPLETE DE VOTRE GUIDE

LAOS 2014/2015en numérique ou en papier en 3 clics

à partir de

9.99€

Disponible sur