la veille de red guy du 19.06.13 le good enough
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Au menu cette semaine
• L’actu mise à nu :
– La pub aide Facebook à faire le ménage
– Beigbeder relance Lui
– Le courrier pub enfin mesuré
• Point de vue : Le good enough
• Innovations et tendances :
– Dropshades : les lunettes qui pulsent
– Gouvernement grec contre TV publique : 1 partout !
– Le RER C remonte le temps
L’actu mise à nu
La pub aide Facebook à faire
le ménage…
• Désireux de maximiser les flux sur son réseau social, Facebook n’a jamais été très regardant sur les contenus qui étaient partagés sur ses pages. Il avait même plutôt tendance à minorer l’impact d’images violentes ou sexistes.
• Mais avec la montée en puissance des publicités contextuelles (appelées de ses vœux…), il est contraint à plus de vigilance pour faire face aux réactions de défiance de ses annonceurs et vient d’annoncer une inflexion de sa politique vers plus de rigueur.
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Beigbeder relance Lui
• Lui, magazine qui connut ses heures de gloire dans les années 1960, renaît le 5 septembre sous la houlette de Frédéric Beigbeder. Il avait été repris par 1633, groupe de presse spécialiste du renflouage de titres dépassés, qui avait tiré sur la corde du racolage...
• L’auteur de 99 Francs aura fort à faire pour redonner au magazine sa ligne éditoriale originelle empreinte d’humour et d’espièglerie, à la fois sexy et intello.
• Le premier numéro sera tiré à 350.000 exemplaires.
Le courrier pub enfin mesuré
• Les médias déposés dans les boîtes à lettres ont enfin leur étude d’audience, baptisés Balmétrie.
• Quelques enseignements inattendus : – Le pic du courrier pub est le mardi – Les digicodes et autres
engendrent une déperdition de 15% seulement
– Catalogues et brochures pèsent 30% de plus que les prospectus
• Balmétrie, tout comme la pige Kantar, n’étudie pas le courrier reçu sur le lieu de travail.
L’œil de Red Guy sur Facebook et les
images haineuses ou sexistes • Facebook a toujours prôné une attitude "libérale" face
à des images jugées discutables : racisme, sexisme, homophobie, violences faites au femmes, etc. Mais il reçoit de plus en plus de reproches sur ces images haineuses ou sexuellement douteuses que côtoient des annonceurs ou qui circulent via des captures d’écrans. Du coup, quelques annonceurs ont été interrompu complètement leur présence sur Facebook. Or la valorisation de Facebook est largement tributaire de la pub qui représente maintenant 80% de ses revenus.
• Au-delà d’un renforcement de la modération et de la sensibilisation des équipes de contrôle, un des moyens de responsabilisation actuellement en test consisterait à lever l’anonymat sur les auteurs de ces images.
• Au même moment, Pinterest ouvre la porte à certaines photos de nu qui pourraient être désormais considérées comme artistiques…
Point de vue :
Le good enough
La question que tout le monde se pose
• Si aujourd’hui, je souhaite acheter un produit – quel qu’il
soit (alimentation, vêtement, automobiles, high tech…) –
existe-t-il une 3ème voie entre le prix fort pour avoir de la
qualité (1) et le low-cost (2) ?
• La réponse est à trouver dans l’économie américaine, une
fois n’est pas coutume…
• Cette semaine, Red Guy s’intéresse à cette proposition de
l’entre-deux qui fleurit outre-Atlantique où elle fait de
nombreux adeptes.
Ce qu’est le good enough
• Le good enough se dit d’un produit développé par une
marque qui n’est ni premium ni low-cost, qui ne relève
d’aucune rupture technologique, qui ne possède pas de
caractéristiques techniques exceptionnelles, qui sera
acheté pour son usage et sa simplicité.
• Il répond aux besoins de nombreuses personnes qui ne
cherchent ni le produit le moins cher – dont elles se
méfient – ni le meilleur des produits, mais le produit qui
répondra à leur besoin.
Un produit good enough est un produit neutre…
• Pour être good enough un produit doit répondre à une
caractéristique particulière : être neutre.
• Il doit être utile, efficace et répondre simplement à ce pour
quoi il a été acheté.
• Ça n’est pas un produit ostentatoire, le luxe et good
enough ne faisant pas bon ménage.
• Il ne fait pas pour autant partie du marché low cost
organisé autour de l’unique enjeu du prix.
L’enjeu des classes moyennes
• C’est chez les classes moyennes que le concept de good enough trouvent sa raison d’être.
• Appelés the great middle market par les analystes anglo-saxons, ces dizaines de millions de consommateurs ont un point en commun : ils estiment qu’un produit courant ne doit être ni trop cher ni trop peu cher.
• Certaines marques ont compris qu’il fallait répondre à cette attente en développant des produits qui ne visent pas plus haut qu’un bon niveau de satisfaction.
Costco
• Cette enseigne de grande distribution
s’est imposée comme la grande surface
préférée des familles américaines en leur proposant moins de choix.
• Le concept : faire bénéficier à leurs
clients des prix très avantageux sur un petit nombre de références vendues
(4.000 contre 25.000 à 40.000 en
France) en gros. Pour autant, il ne s’agit pas de distribution discount, car les
produits sélectionnés sont ceux de
grandes marques.
Ikéa
• Symbole du good enough à
l’européenne, Ikéa a su, depuis son
origine, développer des gammes de produits de qualité, simples et utiles,
vendus à des prix abordables, mais
pas trop.
• On peut dire qu’Ikéa est un digne
représentant de la troisième voie, ni
premium, ni discount, cette marque est accessible à qui cherche du mobilier ni
trop cher (type Roche Bobois…) ni trop
peu cher.
Vizio
• Ce fabricant de téléviseurs Made in USA
est devenu leader des ventes d’écran plat
aux Etats-Unis en répondant à :
– une demande de plus en plus forte de
produits fabriqués aux Etats-Unis ou
par des Américains
– L’absence d’offre attractive en milieu
de gamme
• Les ingénieurs ont réduit les coûts (écrans
moins fins) et misé sur la durabilité : les
modèles sont en tête de toutes les études
qualité-prix comparatives depuis 2 ans….
Et en France ?...
• Comme ailleurs, le good enough n’est pas une nouveauté en France et des produits symboliques de notre industrie illustrent bien cette tendance néo-rétro :
– le stylo Bic – Le verre Duralex – Le polo Lacoste – Le robot Moulinex – La purée Mousline – Et tant d’autres…
• Qu’on se le dise, la France est une fois de plus dans la tendance sans le savoir.
On ne consomme plus comme avant…
• La consommation de tous, et a fortiori celle des classes moyennes, a changé depuis 10 ans.
• L’information dont on dispose influe sur notre mode de consommation.
• Si les consommateurs ont toujours fait attention à leurs achats, ces dernières années ont été marquées par une rupture sans précédent dans le processus de choix d’un produit, grâce aux nouveaux outils d’information et de comparaison issus d’Internet.
…grâce à Internet
• Jean-Noël Kapferer :
« Avec les forums de discussion, les blogs, les sites de vente
en ligne, s’est développée une dimension collaborative qui
agit comme une aide à la décision ; dans le même temps,
un culte du classement s’est imposé dans tous les champs de
la société : on note tout, on hiérarchise tout. Alors le produit le
mieux placé, celui qui a le meilleur rapport qualité-prix, a
beaucoup plus de chances d’être identifié et adopté qu’il y a
dix ans. »
Une sorte d’anti-progrès ?
• Dans la société occidentale, l’idée de progrès technique
pousse mécaniquement à toujours plus de consommation
puisque le produit d’hier est dépassé par un nouveau
produit (forcément meilleur puisque plus performant) qui le
rend caduque.
• Le good enough semble aller à rebours de cette tendance
à la recherche permanente d’innovations qui rendent le
produit d’hier dépassé et/ou à jeter (mais il y a de féroces
résistants…).
Simplement la réponse du besoin au désir
• On l’a bien compris, le good enough n’incarne pas la lutte
contre la consommation, mais constitue un appel à une
consommation raisonnée, à une pause dans la course à
des « plus » qui ne sont pas toujours utiles.
• Il est en quelque sorte un retour à ce que fut originellement
le marché - la réponse d’une offre à une demande – et
non à ce qu’il a tendance à devenir – une surabondance
d’offre poussée plus souvent par le besoin de dépasser la
concurrence que de répondre à une attente.
Vers une société plus durable
• Le fait que le good enough gagne du terrain devrait rendre
évidentes aux yeux des marketeurs 2 vérités d’aujourd’hui :
– Le consommateur (sous l’effet de la crise) devient de
plus en plus utilitariste,
– Il s’informe mieux, et consomme donc plus
intelligemment.
• Le succès des sites internet à vocation durable comme Le
bon coin, ou partiellement eBay, nous le rappelle.
Innovations et tendances
Dropshades : les lunettes qui pulsent
• Attention les yeux : une société canadienne vient de sortir un prototype de lunettes de soleil équipées de LED qui réagissent au son. Idéal pour les soirées en boîte !
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Gouvernement grec contre TV publique : 1 partout !
• L’Etat grec veut remplacer sa TV publique, mise en black out forcé, par un projet
appelé Nerit. Il a juste oublié de préempter le nom de domaine, acheté en hâte par
des sympathisants... qui diffusent en ligne des émission pirates de la TV publique !
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Le RER C remonte le temps
• Le RER C, de triste réputation, s’est paré du décor du Château de Versailles. Une idée de « sponsoring » venue d’un employée du Château et d’une de ses homologues de la Sncf, comme évoqué sur le blog du Sens du client.
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Index des liens
• La pub aide Facebook à faire le ménage : http://www.lemonde.fr/technologies/article/2013/05/30/facebook-contraint-de-revoir-sa-gestion-des-contenus-haineux-et-sexistes_3420575_651865.html
• Dropshade : les lunettes qui pulsent : http://www.kickstarter.com/projects/dropshades/dropshades-sound-reactive-technology
• Gouvernement grec contre TV publique : 1 partout ! : http://www.liberation.fr/monde/2013/06/14/la-tele-grecque-piege-a-son-tour-le-gouvernement_910913
• Le RER C remonte le temps : http://www.youtube.com/watch?v=U1YmeQ45szE
La semaine prochaine