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LA PRESSE EN REVUE... Gérard Diez La Presse en Revue mardi 18 novembre 2014 SOMMAIRE I) Est-il vraiment possible d'abroger la loi Taubira ? 1) Caprice ou vengeance de Sarkozy… 2) Balkany: quand va-t-il basculer ? 3) Les bons et mauvais conseillers… 4) Plus de tour d’ivoire pour… Nicolas Sarkozy, samedi, lors du meeting du mouvement de l'UMP Sens commun, où il a annoncé vouloir abroger le mariage pour tous. (Dominique Faget. AFP)

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  • LA PRESSE EN REVUE...

    Gérard Diez La Presse en Revue

    mardi 18 novembre 2014

    SOMMAIRE

    I) Est-il vraiment possible d'abroger la loi Taubira ?

    1) Caprice ou vengeance de Sarkozy…2) Balkany: quand va-t-il basculer ? 3) Les bons et mauvais conseillers…4) Plus de tour d’ivoire pour…

    Nicolas Sarkozy, samedi, lors du meeting du mouvement de l'UMP Sens commun, où il a annoncé vouloir abroger le mariage pour tous. (Dominique Faget. AFP)

  • Nicolas Sarkozy ne veut plus du mariage pour tous. Pure hypothèse pour l'instant, la question n'est pas si simple sur le plan du droit, expliquent des juristes.

    Lors d’un meeting ce week-end, Nicolas Sarkozy s’est prononcé pour «l’abrogation» de la loi Taubira permettant le mariage entre personnes du même sexe. Depuis cette sortie, les militants de la Manif pour tous jubilent. Cetains de ses adversaires politiques, de droite comme de gauche, avancent, eux, que de toute façon, revenir sur cette loi n’est «juridiquement» pas possible.

    Peut-on revenir sur une loi ?

    Oui. Aucune ambiguïté sur ce point : ce que le législateur a fait, il peut le défaire. Il doit pour cela refaire une nouvelle loi, modifiant les dispositions prises dans la précédente. «On assiste d’ailleurs tous les jours à de nouvelles lois qui défont des anciennes», souligne Jean Hauser, professeur de droit privé à l’université de Bordeaux. «Il n’y a pas de sens unique en matière de législation, les allers-retours sont toujours possibles. C’est avoir la mémoire courte que de l’oublier.» En matière de droit de la famille, il cite un vieil exemple : le divorce, autorisé à la Révolution française, abrogé en 1816, puis rétabli à partir de 1884.

    Le Conseil constitutionnel pourrait-il s’y opposer ?

    Comme pour n’importe quelle loi, si le Parlement votait demain la fin du mariage pour tous, le Conseil constitutionnel pourrait censurer le texte s’il l'estime contraire à la Constitution.

    Est-ce plausible ? Les avis des juristes divergent. Nicolas Hervieu, au Centre de recherches et d’études sur les droits fondamentaux (Credof), sourit : «Il existe autant d’arguments juridiques qui permettent de défaire la loi Taubira, que d’arguments pour l’empêcher.» Pour Diane Roman, professeure de droit à l’université François-Rabelais, à Tours, «le Conseil constitutionnel devrait alors répondre à cette question: est-ce que le fait d’avoir ouvert le mariage aux personnes du même sexe est devenu un principe à valeur constitutionnelle ? Dans ce cas, y toucher porterait atteinte à la Constitution.»

    Jusqu’ici, explique-t-elle, les Sages ne se sont pas positionnés de manière claire sur ce point. «Si cette hypothèse se présentait, ils seraient au pied

    du mur. Pour moi, mais ce n’est là que mon interprétation, le Conseil constitutionnel verrouillerait la loi Taubira, au nom du principe de l’égalité mais aussi de la sécurité juridique. Car si on touchait à cette loi, que deviendraient les mariages déjà prononcés ? Seraient-ils remis en cause ? On se retrouverait avec différents régimes de fait. Je vois mal comment le Conseil constitutionnel pourrait valider cela. Il y a pour moi un cliquet, ne permettant pas de revenir en arrière.»

    Jean Hauser ne partage pas cet avis : «Le fait d’avoir plusieurs régimes juridiques qui coexistent, c’est inévitable dès qu’on abroge une loi. Cela ne me semble pas être un obstacle.» La seule raison, selon lui, qui pousserait les Sages à censurer, c’est si on remettait en cause les mariages déjà prononcés. «Sur ce point, c’est une certitude. Ceux qui se sont mariés sous l’ère Taubira le resteront. Mais sinon, je vois mal le Conseil constitutionnel se positionner sur les questions de société. Le Conseil est extrêmement réservé et prudent sur ces sujets.»

    Et la Cour européenne des droits de l’Homme ?

    C’est le deuxième loquet. Revenir sur le mariage pour tous serait-il contraire au droit européen ? «La Cour européenne des droits de l’Homme l’a encore rappelé récemment, dans un arrêt du 16 juillet : elle ne reconnaît pas un droit au mariage pour les couples du même sexe. Donc que la France ne maintienne pas la loi Taubira ne serait pas contraire au droit au mariage de l’article 12, ni au respect de la vie privée consacré par l’article 8», explique Nicolas Hervieu.

    Mais, poursuit-il, la Cour européenne pourrait reprocher à la France son manque de cohérence, en estimant qu’un tel retour en arrière, sans «motif sérieux», est source de discriminations entre les personnes, et donc contraire à l'article 14 de la CEDH. «Si l’hypothèse de Sarkozy se présente un jour, c’est sur ce terrain que cela va se jouer, reprend Nicolas Hervieu. En soi, une différence de traitement n’est pas considérée comme une discrimination à condition que ce soit pour une raison d’intérêt général. Or, je ne vois pas très bien comment le législateur français pourrait se justifier en l’espèce… Mais ce n’est que mon interprétation. Si le cas se pose, ce sera aux juges de se prononcer.»

    liberation.fr-Marie PIQUEMAL

  • II) Le mystérieux magot de Balkany l'Africain

    Par L' Obs

    La République centrafricaine soupçonne le député-maire de Levallois d'avoir empoché plusieurs millions de commissions occultes dans l'affaire Uramin. Révélations sur celui qui fut l'émissaire officieux de Sarkozy sur le continent

    Patrick Balkany, le 26 juillet 2007 à l'université Cheikh Anta Diop à Dakar, Sénégal, où Nicolas Sarkozy prononça une célèbre allocution. (LUDOVIC/

    REA)

    C'est le dernier mystère des Balkany. On croit presque tout savoir du maire de Levallois, cigare au bec et sourire en coin, et de sa première adjointe, coiffure masculine et manières de soudard. Ils habitent un domaine de 4 hectares dans le village normand de Giverny. Ils passent leurs vacances d'été dans leur merveilleuse villa Pamplemousse des Terres-Basses de l'île de Saint-Martin. Pour les courts séjours, ils lui préfèrent le riad Dar Gyucy, un palais de 1.600 mètres carrés blotti dans la Palmeraie de Marrakech.

    D'où vient l'argent ?

    Tous leurs amis louent la générosité d'un couple qui offre billets d'avion et séjours exotiques. Reste une question : d'où vient l'argent ? Comment le modeste député-maire des Hauts-de-Seine, qui a déclaré 143.000 euros de revenus en 2012 avec son épouse et n'est pas assujetti à l'ISF, peut-il s'offrir ce train de vie de millionnaires ?

    Deux ans que la justice enquête. Déjà condamnés en 1996 pour l'utilisation d'employés municipaux comme domestiques, Patrick et Isabelle Balkany sont soupçonnés par la justice de posséder des comptes cachés dans des paradis fiscaux. Ils ont été mis en examen cette année pour "blanchiment de fraude fiscale", avec une caution hors norme de 1 million d'euros fixée pour Isabelle qui est interdite de sortie du territoire.

    Les juges Renaud Van Ruymbeke et Patricia Simon cherchent maintenant à identifier l'origine de leur fortune. Le 21 octobre, ils ont mis en examen Patrick pour "corruption", le suspectant d'avoir touché une commission de 3 millions d'euros du cheikh saoudien Mohamed Bin Issa Al-Jaber, pour un fumeux projet de tours jumelles à Levallois. Les immeubles, qui devaient culminer à 164 mètres de haut en bordure de Seine, n'ont jamais vu le jour. Mais le maire de Levallois aurait gardé sa petite gratification.

    Mercredi 12 novembre, l'enquête a connu un nouveau rebondissement. Selon nos informations, le parquet national financier a été saisi d'une demande d'information judiciaire visant Patrick Balkany - ce serait la quatrième si elle est ouverte ! - et émanant de... La République de Centrafrique.

    Ses représentants en France sont en effet persuadés que le règlement du litige entre le groupe Areva et le précédent gouvernement de Bangui, suite au rachat en 2007 de la société Uramin et de ses mines d'uranium de Bakouma, a entraîné le versement de 40 millions de dollars de commissions. Patrick Balkany en aurait été l'un des bénéficiaires, avec l'ancien président François Bozizé, dont les avoirs viennent d'être gelés par l’ONU.

    “ J’ai de bonnes raisons de penser qu'une information judiciaire sera ouverte, estime l'avocat de la Centrafrique, William Bourdon, compte tenu des engagements forts pris par la France envers la Centrafrique et des enquêtes connexes à caractère international déjà ouvertes sur Uramin et Balkany."

    L'Afrique des bonnes affaires

    Et si le gros du pactole du maître de Levallois venait d'Afrique ? Disciple de Charles Pasqua dans les Hauts-de-Seine, l'édile avait déjà noué des liens avec les puissants de Centrafrique et du Tchad avant sa traversée du désert à la fin des années 1990. C'est à partir de son retour triomphal, en 2001, qu'il a confié à son "conseiller au commerce extérieur", Renaud Guillot-Corail, aujourd'hui à la retraite, le soin de le représenter sur le continent africain.

    "Je suis allé en Centrafrique, au Congo, en Côte d'Ivoire, et au Gabon notamment, car Libreville est jumelée avec Levallois", explique ce dernier,

  • dont le bureau est alors mitoyen de celui de Balkany, au rez-de-chaussée de la mairie. Les allers-retours incessants de Guillot-Corail vers l'Afrique, qui lui valent le surnom de "marquis de Bangui" dans la capitale centrafricaine, ne sont pas passés inaperçus à Levallois.

    “ Renaud me disait souvent : 'Tiens, on revient d'Afrique avec Patrick, on n'arrête pas, on a vu tel président...'", se souvient Loïc Leprince-Ringuet, un opposant divers droite.

    Pour en savoir plus sur ces intrigants voyages, Renaud Van Ruymbeke a auditionné en début d'année, dans le plus grand secret, un homme qui a beaucoup fréquenté Guillot-Corail entre 2006 et 2008, Jean-Paul Chirouze. Baroudeur aujourd'hui installé à Genève, ancien proche de feu le général Jeannou Lacaze, chef d'état-major des armées françaises entre 1981 et 1985, ce personnage haut en couleur a raconté au juge comment il a joué les intermédiaires pour Guillot-Corail.

    “ Il voulait que je lui présente des Africains, a confié Chirouze. Il me demandait sans cesse : 'Quelles sont les bonnes affaires à faire en Afrique en ce moment ?' J'étais là le jour où il a téléphoné à l'ambassadeur du Tchad pour lui proposer de venir s'installer à la mairie le temps des travaux dans son ambassade."

    C'est une filiale immobilière de la mairie qui se chargera plus tard de réaliser lesdits travaux. Un chantier "sans lien avec le champ de compétence de la ville", dénoncé par la suite par la chambre régionale des comptes d'Ile-de-France. Jean-Paul Chirouze a précisé :

    “ Tous les Africains se précipitaient à Levallois, pensant que Balkany serait le Monsieur Afrique de Sarkozy."

    Acette époque, on peut croiser à la mairie le Rwandais Fabien Singaye, conseiller du président Bozizé, et le Tchadien Abakar Manany proche des services secrets français.

    Diplomatie parallèle

    L'accession à la présidence de l'ami de trente ans n'offre pas à Patrick Balkany, trop sulfureux, le maroquin espéré. Qu'à cela ne tienne, le député-maire, que Nicolas Sarkozy emmène quand même dans ses bagages pour son premier voyage officiel en Afrique, en Libye, au Sénégal et au Gabon, en

    juillet 2007, décide de tirer parti de la situation.

    (Patrick Balkany, lors du premier voyage officiel du président Sarkozy au

    La scène n'a jamais été racontée. Trois mois après cette virée africaine, Balkany organise un fastueux cocktail au restaurant gastronomique Apicius, à quelques encablures de l'Elysée, pour une vingtaine de représentants de l'Afrique francophone.

    “ Là, entre deux bouffées de cigare et une gorgée d'armagnac, il a fait comprendre qu'il était désormais l'envoyé spécial du président et que l'Afrique, c'était lui !", rapporte un fin connaisseur du continent africain.

    Ces déclarations intempestives créent un fort malaise au sein de la cellule diplomatique de l'Elysée. Ancien conseiller du Palais, Dominique Paillé se souvient bien de la gêne de la cellule Afrique et de son chef, André Parant.

    “ Il était atterré. Il avait le sentiment que Patrick Balkany menait une diplomatie parallèle, quand il n'entretenait pas des réseaux personnels."

    De fait, "Patrick faisait passer des messages de Nicolas Sarkozy aux présidents africains qu'il connaissait bien", témoigne Guillot-Corail.

    Pour voyager plus facilement en Afrique, le nouveau Foccart demande, dès les premières semaines du quinquennat, une faveur au nouveau chef de l'Etat, la délivrance d'un passeport diplomatique, destiné, selon les spécifications officielles, "à des ressortissants qui doivent se rendre à l'étranger pour l'accomplissement d'une mission ou pour y exercer des fonctions pour le compte du gouvernement français".

    Quelle est cette mission ? Quelles sont ces fonctions ? L'appartenance de Patrick Balkany à

  • la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, où il ne se montre guère, ne justifie pas l'octroi de ce sauf-conduit. Durant tout le quinquennat, son existence reste un secret bien gardé.

    “ On a découvert qu'il avait un passeport diplomatique quand il en a réclamé le renouvellement, raconte un conseiller d'Alain Juppé, nommé ministre des Affaires étrangères en 2011. On a demandé des instructions à l'Elysée qui nous a dit de le reconduire."

    Au Palais, le dossier semble être suivi personnellement par Sarkozy. Même Claude Guéant, le secrétaire général par qui tout passait, affirme aujourd'hui avec force qu'il n'était au courant de rien !

    George Forrest et les 5 millions de dollars

    Le juge Renaud Van Ryumbeke se demande aujourd'hui si le député français n'a pas profité de ses nombreux déplacements en Afrique pour endosser un costume d'affairiste. Il s'intéresse de près aux relations entre Patrick Balkany et le Belge George Forrest, à la tête d'un empire minier au Congo-Kinshasa. Les deux hommes se sont rencontrés au milieu des années 2000 et ont aussitôt sympathisé.

    “ Forrest était tout le temps fourré dans la salle à manger de la mairie de Levallois en train de faire des courbettes à Balkany", se souvient un proche de l'élu.

    En 2007 et en 2008, c'est dans le Falcon 900 du roi belge des mines que Balkany se rend à Bangui pour négocier au nom d'Areva le déblocage du délicat dossier des mines d'uranium. George Forrest est aussi désigné comme l'un des bénéficiaires des millions de dollars de pots-de-vin de l'affaire Uramin par la République de Centrafrique, dans la plainte déposée par maître Bourdon.

    Entendu par le juge Renaud Van Ruymbecke le 18 septembre dernier, Forrest a reconnu avoir versé 5 millions de dollars en 2009 à Balkany qui lui a donné les coordonnées d'un compte à la Commerzbank de Singapour. Il s'agirait d'une commission reçue en tant qu'"apporteur d'affaires" dans le rachat, finalement avorté, d'une société minière présente en Namibie, Forsys. Mais cette explication ne convainc pas la Centrafrique, qui estime que les millions de

    Singapour viendraient plutôt d'Uramin.

    Dans tous les cas, l'accusation est grave. Patrick Balkany n'est pas avocat d'affaires ni consultant. Aucune société à son nom n'est enregistrée aux greffes des tribunaux français. En juillet 2014, il n'a déclaré à la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie publique aucune activité professionnelle pour les cinq dernières années, en dehors de ses mandats électifs. Alors, qui ment, Balkany ou Forrest ?Paterfamilias

    Selon nos informations, Patrick Balkany n'aurait pas seulement joué les go-between pour George Forrest, mais aussi pour son jeune demi-frère, Julien Balkany. Trente-trois ans séparent les deux hommes qui n'ont pas la même mère. Ils sont restés longtemps sans se voir jusqu'au mariage de Vanessa Balkany, la fille de Patrick, en avril 2008. A partir de ce jour, le grand frère a joué le paterfamilias protecteur et s'est employé à aider son cadet, qui a fait ses premières armes avec le controversé Pierre Falcone et s'est ensuite spécialisé dans les fusions-acquisitions pour le secteur pétrolier.

    “ Patrick était fier de ma réussite professionnelle et a pu me présenter des gens", concède par téléphone Julien Balkany qui vit à New York.

    Le jeune Balkany collabore depuis plusieurs années avec le troisième trader mondial en produits pétroliers, Trafigura. Cette société a mauvaise réputation en Afrique depuis qu'elle a été accusée d'avoir déversé des déchets toxiques en Côte d'Ivoire, ce qui a valu à son fondateur, Claude Dauphin, cinq mois d'emprisonnement dans les geôles ivoiriennes. Elle est aussi réputée faire travailler l'intermédiaire Alexandre Djouhri. Tout cela n'a pas empêché Patrick Balkany de recommander le tandem au président mauritanien, le général Abdel Aziz, à qui il a rendu une visite politique en juin 2009.

    Ce rôle d'intermédiaire nous a été confirmé par la société Trafigura, installée à Singapour. "Patrick Balkany nous a été présenté par Julien Balkany et a facilité certains contacts en Afrique. Il est notamment intervenu auprès du gouvernement mauritanien et une délégation s'est rendue sur place [en octobre 2010, NDLR] pour évoquer d'éventuels investissements. Mais nous n'avons jamais fait de business avec lui ou grâce à lui", nous a-t-il été répondu par mail.

  • LAPRESSEENREVUE.EU

    (Julien Balkany, à droite, membre de la délégation reçue par le ministre mauritanien de l'Energie et du Pétrole en octobre 2010, à Nouakchott. Crédit : collection

    Le scénario s'est reproduit au Tchad entre 2009 et 2011, mais sans Trafigura. Julien Balkany a été reçu par l'entourage du président tchadien Idriss Déby que son frère connaît depuis vingt ans.

    “ J’ai prospecté des investissements dans le secteur pétrolier mais cela n'a pas marché. Au final, je pense que mon nom de famille m'a plus desservi qu'autre chose", assure Julien Balkany.

    Dans les allées du pouvoir au Congo-Brazzaville, on prête aussi aux Balkany d'avoir aidé le consortium de télécommunications Agilis à s'implanter dans le pays, ainsi que la société pétrolière Lynx Energy, détenue par les frères Cyrille et Cédric Costes, des "amis" de Julien. Sollicité par nos soins sur tous ces points, par mail et par texto, Patrick Balkany n'a pas donné suite.

    Isabelle est "lasse de tout ce bazar"

    A 66 ans, le vétéran de la Sarkozie est aujourd'hui bien seul. Au meeting de son ami Nicolas, le 7 novembre à la porte de Versailles à Paris, il n'était pas au premier rang mais relégué derrière, à côté de Claude Guéant, l'autre paria de l'UMP.

    L'ancien aspirant acteur, qui joua en 1967 dans "J'ai tué Raspoutine" réalisé par Robert Hossein, continue de donner le change, avec toujours la même verve provocatrice.

    “ Quand on a rien à se reprocher, on se sent

    sent bien", répond-il quand on l'interroge sur son moral.

    En vrai, "c'est dur à vivre", confesse une amie proche. "Patrick est solide, il veut continuer à s'occuper de sa mairie. Mais Isabelle n'a pas bien vécu sa garde à vue. Elle est lasse de tout ce bazar."

    Retranché dans son fief de Levallois, Patrick Balkany reçoit toujours les intermédiaires qui demandent à le voir. A l'un d'eux, il a lancé récemment : "Alors, y'a des affaires en ce moment en Afrique ?"

    Julien Martin et Caroline Michel

    nouvelobs.com

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    III) Boris Vallaud arrive à l'Elysée: qui sont les conseillers de François Hollande

    Ils entourent François Hollande à l’Elysée AFP

    Que de mouvement à l'Elysée, auprès de François Hollande. Après le changement du secrétaire général en mai dernier, voilà que c'est le secrétariat adjoint qui évolue. Depuis le départ d'Emmanuel Macron avant l'été, Nicolas Revel assurait seul ce poste aux côtés de Jean-Pierre Jouyet, actuellement dans la tourmente suite à l'affaire Jouyet-Fillon.

    En partant pour diriger l'Assurance maladie, le voici officiellement remplacé par Boris Vallaud comme numéro 2 de l'équipe présidentielle. La nomination de l'ancien directeur de cabinet d'Arnaud Montebourg, et mari de la ministre de l'Education nationale Najat-Vallaud Belkacem est le dernier changement d'une longue série entamée après le remaniement ministériel du printemps.

    Dans le premier cercle hollandais, rare sont les personnes qui sont en poste depuis l'élection, en mai 2012. Pour savoir qui conseille désormais François Hollande après les départs d'Aquilino Morelle et Claude Sérillon et les arrivées de Nathalie Iannetta ou Pierre-Louis Basse, Le HuffPost vous propose un petit récapitulatif.

    http://www.huffingtonpost.fr/2014/11/16/boris-vallaud-secretaire-general-adjoint-elysee-diaporama-conseillers-francois-hollande_n_6082274.html?utm_hp_ref=france

    Le HuffPost | Par Alexandre Boudet

    http://www.huffingtonpost.fr/2014/11/16/boris-vallaud-secretaire-general-adjoint-elysee-diaporama-conseillers-francois-hollande_n_6082274.html?utm_hp_ref=francehttp://www.huffingtonpost.fr/2014/11/16/boris-vallaud-secretaire-general-adjoint-elysee-diaporama-conseillers-francois-hollande_n_6082274.html?utm_hp_ref=france

  • IV) Le Conseil de Paris rejette la Tour Triangle, Hidalgo conteste le vote

    La tour Triangle, c'est non. Le Conseil de Paris a rejeté lundi le projet de construction, mais la mairie va "porter l'affaire en justice, le vote secret n'ayant pas été "respecté" selon elle.

    Sur les 163 conseillers de Paris, il y a eu 83 bulletins contre, 78 pour, un bulletin nul et un non votant.

    "La loi n'a pas été respectée dans la mesure où délibérément, des conseillers de Paris ont montré leur bulletin préalablement au passage devant l'urne", a immédiatement réagi la maire PS de Paris, Anne Hidalgo. Au regard de la loi, "ce scrutin est nul, et je demande (...) qu'il soit déféré au contrôle de légalité, et déféré au tribunal administratif", a annoncé l'édile.

    La coalition des "contre" (54 UMP, 16 UDI-MoDem, 16 EELV, 1 PG, et l'ex-MoDem Jean-François Martins) avait théoriquement une majorité, avec 88 voix sur 163, mais deux élus UMP, Jérôme Dubus et Pierre Lellouche, avaient fait savoir leur intention de voter pour la Tour, contre l'opinion de la présidente du groupe Nathalie Kosciusko-Morizet, et son engagement de campagne lors des élections municipales.

    Deux scénarios sont désormais possibles au regard de la jurisprudence: "soit tous les votes qui ont été montrés sont déclarés nuls, et la délibération est adoptée, soit il doit être procédé à un nouveau vote", a expliqué l'adjoint de la maire de Paris chargé de l'urbanisme Jean-Louis Missika (apparenté PS).

    Le PS avait demandé un vote à bulletin secret pour permettre aux élus de s'exprimer en toute "liberté". Les Verts, le centre et l'UMP ont dénoncé cette décision, au nom de la "transparence" du scrutin.

    "Si contre toute morale politique, vous imposiez le vote secret, si vous choisissiez de défendre la liberté des lobbies d'exercer leurs pressions, plutôt que la liberté des Parisiens de savoir qui a voté quoi, nous le contesterions jusqu'au bout, et pour notre part nous montrerions publiquement chacun le bulletin de vote que nous mettrons dans l'urne", a lancé NKM.

    Conformément à cette annonce, les élus UMP (à l'exception de Rachida Dati) mais aussi des

    centristes et écologistes, ont montré leur bulletin pendant les opérations de vote, sans entrer dans l'isoloir.

    "Nous avons gagné", a réagi après l'annonce du déferrement du vote Nathalie Kosciusko-Morizet, dénonçant une "entorse à la morale politique", un "déni de démocratie" et une "forfaiture".

    "Quand j'ai dit que nous montrerions nos bulletins, Anne Hidalgo a dit +si vous voulez+. Si elle désapprouvait, il ne fallait pas attendre le résultat", a-t-elle protesté auprès de la presse.

    "C'était un des grands projets de la mandature, aujourd'hui ce grand projet a pris l'eau", a également réagi le député-maire du XVe, Philippe Goujon (UMP).

    Dans le camp Hidalgo, on a au contraire récusé toute idée de défaite. "Ce n'est pas une défaite politique pour Anne Hidalgo (...) Nous sommes dans une situation où les gens n'ont pas voté en conscience", a estimé Jean-Louis Missika.

    Quelle que soit finalement la décision du TGI et du préfet, le rejet de la délibération risque de retarder sérieusement la construction de la tour, un projet porté par le géant de l'immobilier commercial Unibail-Rodamco, et lancé en 2008 par l'ancien maire Bertrand Delanoë (PS).

    La délibération rejetée autorisait le "déclassement" de la parcelle sur laquelle doit être construite la tour. L'étape suivante devait être l'approbation du permis de construire, en cours d'instruction.

    Après quatre décennies sans constructions de ce type, la tour Triangle devait être l'un des trois gratte-ciel à voir le jour à Paris dans les années à venir, avec le nouveau palais de justice des Batignolles (XVIIe) et le projet Duo à Massena-Bruneseau (XIIIe) - tous deux sur les rails.

    Le projet prévoit la construction au coeur du Parc des Expositions de la porte de Versailles d'une tour de 180 mètres, pour l'essentiel de bureaux. Unibail-Rodamco prévoit d'y investir 520 millions d'euros.

    publicsenat.fr

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