la faculté polydisciplinaire de larache 2010-2011 · «introduction à la microéconomie» de h....
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Cours de Microéconomie 2
Asmaa REKLAOUI
La Faculté Polydisciplinaire
De Larache 2010-2011
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La microéconomie, c’est comme une
ballade en montagne, plus on s’élève et
plus on a la capacité d’admirer le
paysage.
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Comment s’ organiser en
micro3 conseils :
• Relire avant chaque nouvelle séance (poser
vous des questions sur ce cours, et si vous ne
trouvez pas les réponses par vous même
et/ou en discutant avec vos camarades,
interpellez moi).
• Faire vos TD avec application.
• Consulter les ouvrages de références.
3
Références bibliographiques
« Introduction à la microéconomie» de
H. Varian
« Introduction à la microéconomie» de
G. Abraham-Frois
« Microéconomie » de R. Pindyck
• et D. Rubinfeld
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Thémes abordés
I/ Production et technologie
II/ Maximisation du profit
III/ Minimisation du coût
IV/ Courbe de coût
V/ Offre de la firme
VI/ Offre de la branche
VII/ Le monopole
VIII/ Externalités et biens publics
IX/ Oligopole et théorie des jeux
X/ Asymétrie de l’information
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EXAMEN
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-Le contenu du cours
-Le contenu des TD
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Introduction
1.Définition 2. Les composantes
principales des théories
microéconomiques
Définitions de la science économique
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Définition1: la science économique est
l’administration des ressources rares.
Définition2 : la sc. Eco est une science qui
étudie comment les ressources rares sont
employées pour satisfaire les besoins de la
population. Elle s’intéresse d’une part aux
opérations essentielles: production,
consommation et distribution et d’autres
parts aux institutions ayant pour objet de
faciliter ces opérations.
L’économie
Microéconomie
• La microéconomie est
l’analyse du
comportement d’unités
ou d’agents
économiques
individuels.
• Elle traite la manière
dont les agents
interagissent pour
former des unités plus
grandes
Macroéconomie
• L’étude du
comportement d’une
économie donnée.
• Traite les quantités
économiques
agrégées (Taux de
croissance, le
chômage et
l’inflation).
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les composantes principales des théories
microéconomiques
1.Les agents économiques
2.Les arbitrages
3.Prix et marchés
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Les arbitragesUne grande partie de la microéconomie concerne les limites
les agents ne peuvent ni tout avoir ni tout faire.
Ces contraintes concernent le revenu limiter que les
consommateurs doivent dépenser en biens et services, le
budget et la technologies limités que les entreprises utilisent
pour produire et le nombre d’heure hebdomadaires que les
travailleurs peuvent allouer au travail ou au loisir.
Toutefois la microéconomie permet de montrer de quelle
façon tirer le meilleur de ces limites. Pour cela les agents
doivent faire des arbitrages et des choix.
la théorie du consommateur décrit la façon dont les
consommateurs maximisent leur bien-être en arbitrant pour
acheter plus de certains produits et moins d’autres et la
théorie de la firme décrit comment les entreprises compte
tenu de leur contraintes financière et des prix doivent
arbitrer entre les quantité d’output a produire et les quantité
d’inputs à utiliser.
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Les travailleurs doivent également arbitrer entre l’accès au
marché du travail (et renoncer a un salaire immédiat) ou
accumuler le capital humain (dans l’espoir de toucher un salaire
plus élevée au futur). Ils peuvent choisir également d’allouer
plus de temps au travail et moins au loisir.
Prix et marchés1. Prix
Tous les arbitrages décrits plus haut sont fondés sur les prix
auxquels les consommateurs et les entreprises sont confrontés
pour prendre leurs décisions.
La microéconomie décrit aussi comment les prix sont
déterminés.
- Dans une économie du marché les prix sont le résultat des
interactions entre l’offre et la demande (les producteurs et les
consommateurs et les travailleurs).
- Par ailleurs dans une économie planifié les prix sont fixés par
l’Etat.
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2. Le Marché la microéconomie traite les décisions des unités économiques
individuelles et elle s’intéresse aux interrelations entre les
consommateurs et les entreprises qui forment les marchés et
les industries.
Le marché fait référence à un groupe d’acheteurs et de
vendeurs qui interagissent.
Un marché est un groupe d’acheteurs et de vendeurs qui
déterminent par leurs actions effectives ou potentielles le prix
d’un bien ou d’un ensemble de bien. (Ainsi, le prix de marché est
déterminé par les interactions entre les acheteurs et les
vendeurs).
La microéconomie propose d’étudier le fonctionnement de ce
marché.
La microéconomie s’intéresse à la fois à l’étude des marchés de
pure concurrence dans lequel un acheteur ou un vendeur seul
ne peut influer sur les prix et des marchés non concurrentiels
dans lesquels des entités individuelles peuvent avoir un impact
sur les prix.
RappelConsommateur
• 1-l’utilité du
consommateur
• 2- Les contraintes
budgétaires
• 3-Les choix du
consommateur :
Producteur
• 1- la technologie
de production
• 2- Les contraintes
de coûts
• 3- Le choix des
facteurs de
production
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Les décisions de production sont analogues aux décisions d’achat et peuvent
également être analysés en trois étapes qui constitue la base de la théorie de la
firme :
a- La technologie de production : les différentes combinaisons d’inputs, elle permet
d’illustrer la façon dont les facteurs de production, les inputs (travail, matière première et
capital) sont transformés en output.
Comme le consommateur peut atteindre sa satisfaction en achetant différents panier de
consommation, l’entreprise peut obtenir un même niveau de production avec différentes
combinaisons d’inputs.
b- Les contraintes de coûts : les entreprises doivent tenir compte des prix des inputs,
comme le consommateur est limitée par son budget l’entreprise est limitée par son coût
de production et par ses ressources financières .
c- Le choix des facteurs de production : compte tenu de sa technologie de
production et des prix des inputs, l’entreprise doit déterminer le nombre de chaque
facteur de production dans sa production qui permet de maximiser son profit et de
minimiser ses coûts appelé la combinaison d’input optimale.
La décision de production
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L’étude des décisions de production constitue le
second pilier de l’analyse microéconomique
Quel(s) objectif(s) poursuit la firme ?
Quelles décisions de production doit-elle prendre?
Quelles sont les contraintes auxquelles la firme est soumises?
Comment produire efficacement?
Avec quelle technique?
Quelle quantité de biens produire?
Comment les coûts de production se modifient?
Que cherchons-nous à comprendre?
Le comportement du producteur
Objectif ultime du producteur :
maximiser ses profits sous sa contrainte de coûts
Il faut donc comprendre:
• Comment le producteur prend ses décisions: quels
facteurs de production employer et en quelles
quantités afin de minimiser les coûts?
• Comment les coûts varient en fonction de la
production?
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La technologie de production
Qu’est-ce que la production?
↓
Transformation des matières premières et des biens
intermédiaires en biens et services à l’aide
de facteurs de production
Quels sont les facteurs de production?
↓
– le travail, i.e. l’ensemble des ressources
humaines L
– le capital, i.e. terrains, bâtiments, équipement K
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Processus de production
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Le processus de production vise a transformer les inputs en output
(bien produite). Les inputs appelés également les facteurs de
production comportent tout ce dont l’entreprise a besoin pour
produire, Ils peuvent être classés en trois grandes catégories :
travail, matière première et capital, chacun pouvant être subdivisée.
Les inputs du facteur travail inclut à la fois les travailleurs
qualifiées et non qualifiées et la notion du capital comprend le
capital financier (l’argent ) et le capital physique (les machines,
l’immobilier) et les stocks.
Ainsi
• Inputs : main d’œuvre, matières premières, le capital
financier ou physique
• L’ output peut être un bien/service final destiné a la
consommation des ménages ou un bien/service destiné aux
entreprises pour être a son tour intégré dans un processus de
production
Les facteurs de productionOn peut distinguer les différents facteurs de production selon
plusieurs critères.
– En premier lieu, la provenance des facteurs utilises par la firme
permet de distinguer entre les matières premières et les
consommations intermédiaires.
– Une seconde distinction peut être introduite en considérant les
possibilités de modification des quantités utilisées des différents
facteurs pendant la période de temps étudiée. Si l’on ne peut
changer la quantité d’un facteur alors il est fixe. Si la quantité
utilisée peut être modifiée, alors il s’agit d’un facteur variable.
– La dernière distinction concerne la manière dont on peut combiner
les différents facteurs pendant le processus de production.
Deux facteurs sont substituables quand on peut remplacer une
certaine quantité d’un des facteurs par une quantité supplémentaire
de l’autre tout en gardant le même niveau de production.
Si deux facteurs doivent toujours être combinés dans les mêmes
proportions alors ils sont complémentaires.
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Les contraintes
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En cherchant à maximiser son profit, la firme chercherait donc à
fixer des niveaux optimaux pour ces variables de manière à
maximiser les recettes. Mais ce choix est sujet à 2 contraintes :
• Les contraintes liées au prix du marché: si les marchés sont en
concurrence parfaite, l’entreprise ne peut choisir le prix du bien a
produire ou les coûts des ressources qu’elle utilise.
• Les contraintes technologiques de production: pour fabriquer un
bien ou un service, l’entreprise est limitée par la technologie et les
quantités de ressources qu’elle choisit. Elle choisit toujours la
quantité de ressource qui minimise les coûts
Comment exprimer le lien qui existe entre les
facteurs de production et la quantité produite?
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Q f (K,L)● La fonction de production décrit la relation entre la
quantité produite d’un bien et les quantités des différents
facteurs nécessaires à sa fabrication.
● La fonction de production décrit ce qui est
techniquement réalisable si la firme utilise de manière
efficace ses facteurs de production.
La relation entre quantité d’inputs et quantités d’output est
décrite par le moyen de la fonction de production
À quoi la fonction de production servira-t-elle?
• Elle aide le producteur à choisir la quantité de K et L
• La fonction de production est donc la traduction analytique
des contraintes techniques (quantités des facteurs)
auxquelles le producteur est confronté pour produire l’output
Il faut distinguer
Court terme et Long terme
Car les choix du producteur sont limités
par l’horizon temporel envisagé
Exemple : Renault veut augmenter la production
1) Embaucher davantage de travailleurs (↑L) : réalisable
rapidement
2) Construire une nouvelle usine ou installer une nouvelle
chaîne de montage (↑K) : peut nécessiter plusieurs années
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La production à court et à long terme
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Q f (K,L)
Long terme: Tous les facteurs de production (K et L) sont variables.
Horizon suffisamment long pour changer les capacités de production.
Ex : modifier les technologies de production dans une usine.
Q f (K ,L)
Court termeSeul un facteur de production varie (L) tandis que l’autre
est maintenu constant (K) K est fixe.
Les capacités de production sont constantes.
Variation de l’utilisation des capacités de production
Par commodité de notations et de représentations graphiques, des hypothèses
simplificatrices sont émises sur le processus de production:
• Le processus de production ne permet d’obtenir qu’un seul output
• L’output est obtenu par la combinaison de deux inputs seulement
La production à court terme
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Q f (K ,L)
la seule manière d’augmenter laproduction est d’augmenter L.
↓Combien de travailleurs embaucher?
Quelle quantité produire?
Pour pouvoir répondre à ces questions, il faut déterminer comment la production augmente (ou diminue) quand le nombre
de travailleurs augmente (ou diminue). D’où la nécessité d’étudier la productivité
Puisque
La production avec un seul facteur variable (le travail)
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• Une entreprise met du temps à ajuster ses facteurs de
production si elle désire produire son bien avec des quantités
d’inputs différentes.
• Par court terme en entend une période de temps durant
laquelle il n’est pas possible d’ajuster les quantités d’un ou
plusieurs facteurs de production. En d’autres termes il y a au
moins, à court terme, un facteur qui ne peut pas varier,
appelé facteur fixe.
Exemple : un nouveau restaurant a beaucoup plus de
succès que prévu. Quels sont les choix pour le responsable?
• – …à court terme (dans les semaines/mois suivantes)?
Embaucher de nouveaux serveurs, cuisiniers…
• – …à long terme (les années suivantes)?
Agrandissement des locaux, ouverture d’un second
restaurant…
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Fonction de production avec un input et un output y = f(x).
La nature impose aux entreprises
des contraintes techniques: seuls
certaines combinaisons d’inputs
permettent de produire une quantité
donnée d’output.
L’entreprise doit se limiter à
des plans de production techniquement
réalisables.
L’ensemble de toutes les combinaisons
d’inputs et d’output qui correspondent à un processus de production
techniquement réalisable est appelé un ensemble de production.
Dans le cas ou nous avons qu’un seul input mesuré par x et un output mesuré
par y . L’ensemble de production pourrait avoir la forme représentée sur la
figure.
Dire qu’un point (x,y) est dans l’ensemble de production signifie simplement
qu’il est techniquement possible de produire une quantité y d’output si nous
avons une quantité x d’input. L’ensemble de production représente les choix
techniquement possible à la disposition de l’entreprise.
y = f(x) signifie que y est la quantité maximale d’output qu’il est
possible de produire a partir d’une quantité x d’input
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Comme seul un input varie (L) (l’autre est maintenu constant
(K)), la seule manière d’augmenter (ou baisser) la production
est d’augmenter (ou baisser) le facteur variable.
Vous devez alors décider du nombre de travailleur à embaucher
et de nombre d’output que vous allez produire
Quelle est l’incidence de cette augmentation du facteur travail
sur la production?
il faut déterminer comment la production augmente (ou
diminue) quand la quantité du facteur variable (nombre de
travailleurs) augmente (ou diminue).
Il faut comparer ce qui coûte l’achat d’une certaine quantité
d’input avec les bénéfices retirés.
Résultat: Analyse coût-avantage (arbitrage): l’entreprise doit
comparer le coût d’achat de l’input avec le bénéfice qu’il va en
retirer.
Nécessaire de connaître l’augmentation (si c’est bien le cas!) de
l’output q lorsque L augmente pour prendre la
décision.
D’où l’étude de la productivité
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• Les productivités
Les productivités permettent de décrire la relation
qui existe entre le niveau de l’output et le niveau
d’utilisation de l’un des inputs
On distingue entre 3 types de productivités d’un
input:
La productivité totale (PT)
La productivité moyenne (PM)
La productivité marginale (Pm)
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La production totale (PT) décrit l’évolution de la production en
fonction de l’utilisation du facteur variable L
La productivité moyenne (PM) décrit l’évolution de la
contribution moyenne du facteur variable L à la production.
La productivité moyenne d’un facteur est le rapport entre la
quantité produite et la quantité du facteur nécessaire à cette
production : PML=Q/L.
La productivité marginale (Pm) : variation de la production
totale suite à l’ajout d’une unité de facteur variable.
Elle reflète la contribution du travailleur additionnel à la
production totale. La productivité marginale d’un facteur est
la quantité supplémentaire de production découlant de
l’utilisation supplémentaire d’une unité de ce facteur.
PM f (L)
L
Q
L
PT f (L)
Pm = ΔQ / ΔL
La production à court terme
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• La production totale (PT)
augmente avec le nombre de
travailleurs.
• Au début, la production totale
augmente rapidement
• Ensuite la croissance est plus
lente.
• Elle atteint un plafond à 112 unités
lorsque la firme emploie 7 ou 8
travailleurs.
• Elle baisse lorsque la firme
augmente encore le nombre de
travailleurs
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)(LfPT
8 L
112
60
30
Ph croissance
Croissante Ph.
Croissance
Décroissante
B
D
A
Q
Ph.
décroissance
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Productivité moyenne et marginale
Résumé : La contribution du facteur travail au processus de
production peut être appréciée en moyenne ou bien à la marge.
Productivité moyenne = quantité de biens produite par unité d’input de
travail. Cela représente la productivité de chaque travailleur.
Productivité marginale = quantité supplémentaire produite résultant de
l’augmentation d’une unité supplémentaire d’input de travail. Cela
représente la productivité du dernier travailleur.
Productivité moyenne du travail = Production / nombre d’unités de travail
PML = q/L
Productivité marginale = variation de la production / variation de la
quantité de travail PmL = dq/dL
La décision optimale de l’entreprise correspond au point d’intersection
des courbes de productivité moyenne et marginale.
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ConstatsLoi des Rendements Marginaux Décroissants
Décroissance à partir d’une certaine quantité de travail
On parle de : loi des rendements marginaux décroissants
A court terme, si on combine un facteur de production variable (L) a un facteur
de production fixe (K), il existe un point au-dela duquel la production totale
va croître mais a un rythme sans cesse décroissant.
A partir d’un certain niveau d’utilisation d’un input, des augmentations
successives de cet input auront des impacts de plus en plus faibles sur
l’accroissement de la production
Définition :
Si on ajoute de manière successive des unités
supplémentaires d’un facteur variable, les suppléments de
production qui en résultent seront de plus en plus faibles, ou
deviendront négatifs
Remarque:
• Si les autres facteurs ne sont pas fixes, on étudiera les
rendements d’échelle
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Remarques:
1. PM = Pm au point où PM
atteint son maximum (E)
2. Pm = 0 quand PT atteint son
Maximum (D)
3.De 0 au point d’inflexion B
(phase I), Pm augmente et PT
augmente de plus en plus vite.
4. Entre B et D (phase II), Pm
diminue et la PT augmente de
moins en moins vite: Pm
décroissante
5. La Pm peut être négative
(phase III) et la PT décroissante :
phase techniquement inefficace
car on pourrait produire plus avec
moins d’input
variable
Relations entre productivités totale, moyenne et marginale
La production avec deux facteurs variables
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La production à long terme:
À Long terme, tous les facteurs de production sont variables. La firme est donc
libre d’utiliser n’importe quelle combinaison factorielle (Ex: Notre boulanger
peut ainsi librement choisir le nombre d’employés qu’il souhaite embaucher et
le nombre de fours qu’il veut utiliser; l’entreprise automobile peut acquérir une
chaîne de montage supplémentaire.)
Puisque les deux facteurs de production K et L sont
variables:
Q f (K,L)
Ceci signifie que la production peut être réaliséeavec différentes combinaisons de K et L
Les deux facteurs de production sont variables: travail et capital
On se situe dans le long terme: pas de restriction à l’ajustement des inputs
Analyse des rendements en fonction des deux inputs simultanément.
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Que désire le producteur?
• Choisir la combinaison optimale de facteurs (K*, L*) pour
produire une quantité donnée au coût le plus bas
• Choisir la combinaison optimale de facteurs (K*, L*) pour
produire la plus grande quantité pour un coût donné
La démarche?
Développer un outil pour représenter la production dans un
contexte de long terme (l’isoquante)
Identifier les propriétés de cet outil
Comprendre comment un facteur de production peut être
substitué à un autre tout en maintenant constant le niveau
de production
Vérifier comment la production évolue quand tous les
facteurs de production augmentent dans les mêmes
proportions
Exemple :
Le tableau retrace tous les niveaux d’output possibles correspondant à
plusieurs combinaisons d’inputs
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Les isoquantes- L’isoquante (ou courbe d’iso-produit), est la représentation graphique de l’ensemble des combinaisons efficaces de facteurs de production (sur la fonction de production) permettant d’obtenir un niveau donné d’output.
Elle décrit la substituabilité qui peut exister entre deux inputs pour la production d’une quantité donnée d’output. Elles font
ressortir la flexibilité des entreprises dans leurs choix de facteurs de production.
Celles-ci peuvent obtenir un niveau de production donné en substituant un
facteur de production à un autre.
-L’isoquante joue, par rapport a la fonction de production, le même rôle que les courbes d’indifférence par rapport a une fonction d’utilité.
- Dans le cas le plus général ou existe une certaine substituabilité entre les deux inputs considérés, la forme de l’isoquante est la suivante :
L’isoquanteUne isoquante est le lieu des points représentatifs des combinaisons de
K et L qui permettent d’obtenir le même niveau de production
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L
5
2
3
1 2 3
A
D
Q = 75
F
KUne isoquante, associée au niveau de
production Q, l’ensemble des combinaisons de
facteurs conduisant à ce même niveau de
production q;
l’isoquante Q correspond à toutes les
combinaisons de facteurs permettant de
produire 75 unités d’output.
Les couples de facteurs (1,5) , (3,2) et (5,1)
appartiennent à la même isoquante
Les propriétés des isoquantes
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1. Chaque isoquante est associée à un niveau de production
donné.
2. Plus le niveau de production est élevé, plus l’isoquante
correspondante est éloignée de l’origine.
3. Les isoquantes sont décroissantes : pour que le niveau
de la production soit constant, quand le capital employé
baisse, il faut utiliser plus de main-d’œuvre.
4. Les isoquantes ne se coupent jamais.
5. les isoquantes sont convexes: Une isoquante convexe
décrit une fonction de production a facteurs substituables
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Propriété 2 : Plus le niveau de production est élevé, plus l’isoquante
correspondante est éloignée de l’origine.
B permet de produire plus d’output que A,
en raison de l’efficacité technique. Autrement
dit il 'est impossible de produire plus d’output
avec les mêmes quantités d’inputs, ou autant
d’output avec des quantités moindres d’inputs.
La production augmente lorsque nous
passons de l’isoquante y0 à l’isoquante y1
L’ensemble des isoquantes définit la carte
d’isoquante de la fonction de production.
Remarque : la forme des isoquantes
dépend de la relation qui existe
entre les facteurs de production
(substituabilité / complémentarité)
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Nous savons qu’il faut augmenter K si L diminue
pour maintenir la production constante
Question
Si le nombre de travailleurs diminue de 1, combien
d’unités de K faut-il ajouter pour maintenir le niveau de
production constant.
En d’autres termes, à quel taux pouvons-nous substituer
un facteur de production à un autre?
Solution
↓
Taux marginal de substitution technique (TMST)
3.2. Taux marginal de substitution technique (TMST)
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Que représente le TMST?
Le TMST est un taux d’échange entre les deux facteurs de production
pour un niveau de production constant.
Le TMST mesure le nombre d’unités d’un facteur de production que l’on
doit ajouter ou retrancher afin de maintenir le niveau de production
constant, après avoir retranché ou ajouté une unité de l’autre facteur de
production.TMST = - ΔK / ΔL
Le signe négatif du TMST est une convention : compte tenu de
la décroissance de l’isoquante, les quantités des facteurs évoluent
en sens contraire. Le signe (-) donne donc une valeur (+) au TMST
Remarque: le TMST est toujours une quantité positive
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2 3 4 51 L
K
1
2
3
5
-2
1
1
-2/3
TMST= 2
TMST = 2/3
Q = 75
A
B
D
sur le graphique , les facteurs sont
substituables.
i.e. si on diminue la quantité de travail
(ΔL<0), on peut maintenir le niveau de
production en augmentant la quantité
de capital (ΔK>0) et vice-versa
Le TMST de K à L est égal à -dK / dL
où dK et dL sont des variations de
facteurs ne modifiant pas la
production:
TMST=-(variation de K)/(variation de L)
c
47
MERCI POUR VOTRE
ATTENTION
Cours de Microéconomie 2
Asmaa REKLAOUI
La Faculté Polydisciplinaire
De Larache 2010-2011
1 1
Définition du marché
Le marché est le mécanisme qui organise la confrontation
des offres et des demandes des agents pour un certain type
de bien/service et qui conduit à la détermination d’un prix
Chaque consommateur a une demande en chacun des biens
qui sont dans son ensemble d’opportunités
Les producteurs sont offreurs de ces mêmes biens
Sur un marché donné, il y a échange marchand si l’offre et la
demande pour le bien sont égales. Le prix d’échange d’un bien,
déterminé par la confrontation de l’offre et de la demande, est
appelé prix de marché ou prix d’équilibre
La théorie néoclassique du comportement du producteur et du
consommateur explique comment le prix d’équilibre et la
quantité échangée sont déterminés dans une structure de
marché hypothétique de concurrence pure et parfaite (CPP)
2
Toutefois, d’autres structures de marché plus réalistes
prévalent dans la réalité. De l’incomplète vérification des
hypothèses de la CPP résulte l’explication des structures de
marché en termes de concurrence imparfaite
Pour mieux assimiler la réalité des marchés, les hypothèses du
modèle de la CPP doivent être relâchées.
Ce qui nous amène à l’étude des marchés en environnement
imparfait:
Le monopole est une structure de marché à l’extrême opposé
de la CPP.
3
La structure du marché
Un marché n’est pas toujours constitué d’une multitude
d’offreurs et de demandeurs. Il existe plusieurs cas de figure
(tableau de Stackelberg):
4
THEORIE DU MONOPOLE
Monopole: entreprise seule à fournir un marché qui détermine
donc le prix du marché / la quantité servie au marché
Exemples et origines:
- Infrastructure: stade, (aéroport, système de transport en site
propre (trains,...), réseau de transport électrique, ONE
Forts rendements d’échelle (coûts fixes) interdisent la duplication
- Monopole instauré par la loi: détenteur d’un brevet (Tabac, Bayer pour
l’aspirine) ou détenteur d’un secret industriel (Microsoft pour OS, code
source Windows secret)
Protection de la propriété intellectuelle pour inciter à la R&D
En situation de monopole, deux conditions de la concurrence
parfaite ne sont pas respectées :
- l’atomicité de l’offre et de la demande puisqu’il n’existe qu’un
seul offreur pour une multitude de demandeurs.
- La libre entrée car le monopoleur bénéficie de barrières à
l’entrée d’un concurrent. Ces barrières peuvent être légales
(monopole d’État) ou économiques avec l’importance des coûts
fixes.
5
1. Monopole - Définition
Un monopole est une forme de marché caractérisée par :
L’existence d’un seul offreur pour une multitude de
demandeurs, sans qu’il soit possible à de nouveaux concurrents
d’accéder au marché.
Le produit fabriqué par le monopole n’a pas de substituts
proches: l’élasticité croisée entre la demande de bien que
produit le monopole et le prix de tous les autres biens est faible
sinon nulle.
L’entreprise représente à elle seule la totalité de la branche
de production.
Cette situation confère un certain pouvoir au monopole dans la
mesure où il peut imposer ses conditions sur le marché,
notamment en termes de prix étant donnée que la totalité de la
demande doit s’adresser à elle. L’entreprise est alors « price
maker » 6
Monopole et Concurrence
Une entreprise en concurrence pure et
parfaite est price taker, la quantité qu’elle
vend n’influence pas les prix, ainsi si elle
décide de produire moins, son chiffre
d’affaire chute et la clientèle qu’elle ne
satisfait plus s’adresse à la concurrence.
A l’inverse, une firme en monopole, ne
connaît pas de concurrence, les
consommateurs n’ont ainsi qu’un choix limité,
consommer plus ou moins d’un bien unique
suivant le prix fixé, ce qui confère au
monopole le pouvoir d’être un «faiseur de
prix» price maker.
7
En concurrence, les entreprises considèrent le prix de vente comme
une donnée exogène
Le monopole est seul face à la demande et il connaît le prix maximum
que les consommateurs sont prêts à payer pour acquérir une certaine
quantité du bien ou du service qu’il offre sur le marché.
Résultat: Le monopole aura en principe conscience de son influence
sur le prix du marché et choisira le prix et l’output qui maximisent ses
profits totaux sous la contrainte de la demande des consommateurs (il
ne peut vendre que ce que le marché accepte).
Monopole
Barrières à l’entrée, un seul producteur,
absence de concurrents potentiels, produit
difficilement substituable
8
Les différentes causes du monopole
Quatre causes possibles :
a) Monopole Institutionnel (ou public) Une réglementation de l’Etat:
l’Etat peut décider que, dans certains secteurs, seule une entreprise
peut exercer l’activité. L’entrée de nouvelles entreprises sur le marché
est alors interdite par les pouvoirs publics (le monopole du sel, par
exemple).
b) Contrôle d’une ressource rare ou d’un brevet de fabrication: Dans ce
cas, la firme est capable de contrôler l’accès à cette ressource rare ou
à cette technologie et exclure ses concurrents de ces accès, de
manière à conserver le monopole de la production finale qui nécessite
ces ressources.
Innovation (monopole innovateur): une innovation soldée par un dépôt
de brevet offre à l’entreprises des droits monopolistiques sur sa
découverte. L’entreprise sera alors seule à produire le bien.
Exemple : le contrôle des ressources en Nickel ou en uranium / une
entreprise qui découvre un médicament Il s’agit d’un pouvoir de
monopole temporaire ou provisoire car le dépôt de brevet est limité
dans le temps.
9
c) Comportements stratégiques prédateurs: C’est la source la plus
commune de monopoles dans la mesure où elle correspond aux
stratégies actives des firmes en vue d’évincer les concurrents du
marché (Microsoft est souvent cité ces dernières années pour ce type
de pratiques, sans en avoir l’exclusivité bien sûr). Ce type de stratégie
peut mobiliser des comportements agressifs comme la guerre de prix
(on baisse les prix jusqu’à ce que les concurrents ne puissent plus
suivre et soient obligés de quitter le marché),
d) Monopole naturel : il s’agit d’entreprises dont les coûts fixes sont
très importants. Pour couvrir ces coûts fixes, il faut produire des
quantités très importantes et donc avoir une taille maximale. Ce qui
implique l’existence d’une seule entreprise qui monopolise le marché.
Lourdeurs des infrastructures en réseaux (électrique, ferroviaire, etc.)
(monopole naturel) : d’autres entreprises sont incapables de dédoubler
ces infrastructures lourdes et coûteuses. Les coûts fixes importants
poussent à produire des quantités très importantes pour les couvrir.
Une seule entreprise de taille importante monopolise donc le marché
10
Monopole naturel (source : technologie)
La technologie est telle que les coûts de production
de l’industrie sont plus faibles quand il y a un seul
producteur.
Exemple : l’existence des économies d’échelle
impliquant des coûts moyens décroissants
Explication : du fait des économies d’échelle. Donc
quand il existe des indivisibilités (comme les coûts
fixes), la production par une seule firme est plus
avantageuse pour la société en termes de coûts de
production (minimisation des coûts de l’industrie).
Exemple : Industries réseaux comme les transports
publics, télécommunications ; industries lourdes
comme l’énergie.
11
Les monopoles naturels se justifient économiquement par la
sous-additivité de la fonction de coût : il est moins coûteux pour
une entreprise seule en position de monopole de produire un
bien que pour plusieurs d’entre elles
Autrement dit :
- S’il y a n entreprises sur un marché qui ont la même fonction
de coûts total CT(x)
- Si le coût de production de la quantité totale CT(x) est
inférieur à la somme des coûts de production de la quantité x i
que produirait chaque entreprise i présente sur le marché , il y
a donc sous-additivité de la fonction de coût, justifiant
l’apparition d’un monopole naturel
12
Les types de monopole
Le monopole pur : lorsque l’entreprise est la seule à produire
un bien ou un service homogène pour lequel il n’existe pas de
substitut
Le monopole discriminant : lorsque l’entreprise pratique des
prix différents pour différentes catégories de consommateurs,
selon l'impact qu'a le prix sur le volume de leur consommation
Le monopole à établissements multiples : lorsque l’entreprise
partage sa production d’un bien entre plusieurs établissements
lui appartenant
Les marchés contestables : Un monopole peut être sur un
marché contestable, c’est à dire être en situation de
concurrence potentielle, si de nouveaux entrants peuvent
entrer librement sur le marché.
13
Différences fondamentales entre CPP et monopole
L’entreprise en situation de L'entreprise en CPP
Monopole
• fabrique un produit pour lequel
il n’existe pas de substitut
proche
• Elle est price-maker, elle est
libre de fixer son prix de
vente.(P d’équilibre est
supérieur au Cout marginal)
• Le monopole est price-maker,
mais il ne peut pas vendre à
n'importe quel prix. S'il vend
trop cher, il risque de ne trouver
aucun acheteur.
• Le monopole est contraint par
la demande.
• Le monopole doit satisfaire à lui
seul la totalité de la demande.
• L’objectif du monopole est de
maximiser son profit
• L'entreprise en CPP est price-
taker et les produits sont
homogènes.
• Elle détermine son volume de
production de telle sorte que
son Cm soit égal au prix
d’équilibre.
• En CPP, la demande est
satisfaite par une multitude
d'entreprises.
• L’objectif d’une entreprise en
CPP est de maximiser son
profit.
Etant donné que la demande est une fonction décroissante du
prix, plus le monopole produit, plus il doit baisser son prix de
vente. Le monopole doit donc déterminer le niveau de
production qui maximise son profit. C'est ce niveau de
production qui va lui permettre de fixer le prix
Le profit du monopole est toujours égal à la différence entre
ses recettes et ses coûts, mais ses recettes dépendent de la
demande
L’étude de l’équilibre du monopole nécessite donc d’étudier la
fonction
de demande qui s’adresse à lui, qui va elle-même déterminer les
fonctions de recettes
Pour maximiser son profit, le monopole doit d’abord déterminer
ses coûts et les caractéristiques de la demande à laquelle il
doit faire face.
La connaissance de la demande et des coûts est cruciale pour
permettre à l’entreprise de prendre une décision économique.
Le monopole peut ainsi décider combien il doit produire et
vendre.
Le prix d’une unité de produit que perçoit le monopole découle
directement de la demande de marché. Après la fixation du prix
de vente, le monopole détermine la quantité vendue qui dépend
donc elle aussi de la demande de marché.
Résumé : Une entreprise est en position de monopole si elle est
seule à fournir le marché d’un bien pour lequel il n’existe pas de
substitut proche.
Cette position lui confère un pouvoir de marché, c’est-à-dire la
capacité d’influencer l’équilibre du marché ; et, a priori, le
monopole va chercher à l’utiliser pour améliorer son profit.
16
2. La demande du monopole
Puisque le monopole est le seul offreur du bien sur le marché, la
demande qui s’adresse à lui est égale à la demande agrégée, c-à-d à la
somme des demandes individuelles
Cette demande agrégée Y, supposée connue du monopoleur, est
fonction du prix p : Y=Y(p)
plus le monopole produit, plus il doit baisser son prix de vente, il est
plus judicieux d’exprimer le prix p en fonction de la quantité y :
p = p(Y )
C’est la fonction de demande inverse, qui est fonction décroissante
de la quantité achetée
Le prix diminue à mesure que les ventes de l’entreprise augmentent
Le prix augmente à mesure que les ventes de l’entreprise diminuent
La fonction de demande inverse indique au monopole le prix maximal
qu’il peut pratiquer en fonction de la quantité qu’il souhaite
vendre
17
3. Les fonctions de recettes
La recette totale RT(y) du monopole est égale au produit de la
quantité vendue par le prix
La recette moyenne RM(Y) est égale à la RT par unité vendue
La RM(Y) est égale à la fonction de demande inverse du marché
La RM(Y) est une fonction décroissante de la quantité: la recette
unitaire décroît quand la quantité vendue augmente
La recette marginale Rm(Y) est le supplément de recette obtenu par
unité supplémentaire vendue
18
La recette marginale (suite) : dans le cas de variations infinitésimales
des quantités vendues, la Rm est égale à la limite du rapport entre
l’augmentation de la RT et l’augmentation des quantités vendues,
lorsque cette augmentation des ventes tend vers zéro
Où p’(Y) est la dérivée première de la fonction de demande inverse
p’(Y) <0 car p(Y) est une fonction décroissante
Comme p’(Y)<0, Rm(Y)<p(Y) ou encore Rm(Y)<RM(Y) car
p(Y)=RM(Y)
En cas de monopole, le supplément de recette apportée par une unité
supplémentaire vendue (Rm) est inférieur au prix auquel étaient
vendues les unités précédentes
Le monopole doit baisser son prix pour pouvoir vendre une unité
supplémentaire: vendre plus, c’est vendre moins cher
19
La maximisation du profit par le monopole
L'entreprise en situation de monopole a la possibilité de fixer le
prix de vente de son produit. Le monopole est price maker. Il ne
peut cependant pas vendre à n'importe quel prix. Le monopole
est contraint par la demande.
Comme la demande est une fonction décroissante du prix, plus
le monopole produit, plus il doit baisser son prix de vente. Le
monopole doit donc déterminer le niveau de production qui
maximise son profit. C'est ce niveau de production qui va lui
permettre de fixer le prix.
La demande qui s'adresse à l'entreprise en situation de
concurrence pure et parfaite est infinie car celle-ci est sûre de
pouvoir vendre, au prix du marché, toute sa production quelle
qu'en soit l'importance. La courbe de demande est donc une
droite horizontale contrairement à celle du monopole qui est
décroissante.
20
Le monopoleur fixe simultanément les prix et les quantités pour
« maximiser son profit ».
(rappel : Profit = Recette totale – Coût total)
Il le fera lui aussi au point où sa recette marginale (Rm) égale
son coût marginal (Cm).
Mais la courbe de recette marginal ne s’identifie plus à la droite
horizontale des prix comme dans le cas de la concurrence.
C’est une courbe décroissante au dessous de la courbe de
demande (Recette moyenne).
Pourquoi ? Parce qu’en concurrence pure et parfaite, la recette
marginale pour une unité supplémentaire du bien était le prix du
bien. Là elle est inférieure car en produisant une unité de plus,
le monopoleur fait baisser son prix.
21
22
4. L’équilibre du monopole
Qu’elle soit en position de monopole ou en Concurrence Pure et
Parfaite (CPP), une firme réalise toujours des profits qui sont fonction
de sa recette totale et de son coût total, aussi le programme de
maximisation d’une firme en monopole ou en CPP peut s’écrire comme
il suit :
La condition de 1er ordre donne:
Le profit est donc maximal lorsque le supplément de recette provenant
de la vente d’une unité supplémentaire est égal au supplément de coût
occasionné par la production de cette unité supplémentaire
Si la Rm>Cm, le monopole peut accroître son profit en augmentant sa
Production
Si la Rm<Cm, le monopole peut accroître son profit en diminuant sa
production
23
La condition de second ordre de la maximisation du profit donne :
Le profit est donc maximal lorsque le taux d’augmentation de la
recette marginale est plus faible que le taux d’accroissement du coût
marginal
A l’équilibre, l’offre du monopole égalise sa recette marginale et son
coût marginal.
Cette propriété a une interprétation évidente. La recette marginale
mesure l’accroissement des recettes du monopole sur la dernière unité
offerte. Le coût marginal est le coût de production de la dernière unité
produite.
Si les conditions du second ordre sont satisfaites (la recette marginale
est non croissante et le coût marginal est non décroissant), il vient que
le monopole devrait produire jusqu’au point où la dernière unité
produite rapporte autant qu’elle coûte.
24
25
La condition de 1er ordre de
maximisation du profit du
monopole implique qu’à
l’équilibre, il doit produire une
quantité y* telle que
Rm(y*)=Cm(y*) (point E)
• Le prix d’équilibre p* pour la
quantité y* est déterminé en
se
reportant à la courbe de
demande inverse
• Le profit du monopole est la
différence entre entre la RT et
le CT, soit la surface grisée
• A la différence de l’entreprise
en CPP, le monopole maximise
son profit en produisant une
quantité telle que son Cm de
production est inférieur au prix
payé par les consommateurs 26
27
Comparaison entre l’équilibre en CPP et en monopole
28
L’efficience monopole/CPP
29
Pour R = C dans les deux cas on obtient:
m m
30
Résumé
Les carctéristiques du monopole
Absence de substituts proches
Elasticités-prix croisées doivent être faibles voire nulles
L’évolution technologique peut modifier l’élasticité-prix croisée
(apparition de nouveaux produits)
Barrières à l’entrée, à la sortie, à la mobilité
Le monopole est protégé de l’entrée de nouveaux concurrents
potentiels par des barrières telles que:
Contrôle de matières premières essentielles à la production du bien
Franchise: donne le pouvoir à un producteur d’offrir un bien/service
dans une région donnée
Droits d’auteur: donne le droit d’exploiter une invention pendant une
période donnée, variable selon les pays
Economies d’échelle: productions caractérisées par un coût fixe
important et un coût marginal constant et relativement faible. Dans
ces conditions, le coût moyen est sans cesse décroissant. Cette
situation conduit naturellement à un monopole
31
Les effets économiques du monopole
Le monopole est inefficace.
Il contribue à réduire le bien-
être de la collectivité en
créant une situation de
mauvaise allocation des
ressources
32
33
Effets pour les consommateurs
Mesure du coût social (passage de la
concurrence vers le monopole)
Consommateurs: deux effets liés à:
hausse de prix subie sur l’achat de la
quantité Q (surface A)
M
baisse de la quantité disponible de Q
C
à Q (réduction du surplus des M
consommateurs - surface B)
34
Effets pour les consommateurs
35
Effets pour le producteur
Producteurs: deux effets liés à:
hausse de la recette totale obtenue
sur la production Q (surface A)
M
baisse de la quantité produite oblige
l’entreprise à renoncer à un profit qui
est égal à la surface C
36
Coût social du monopole
37
Ainsi:
Monopole pose trois types de
problèmes:
Allocation inefficace des ressources;
perte sociale nette
Redistribution des revenus des
consommateurs vers les producteurs
Autres formes d’inefficacité:
inefficience technologique, qualité des
produits, innovation….
38
11
Cours de Microéconomie 2
Asmaa REKLAOUI
La Faculté Polydisciplinaire
De Larache 2010-2011
2
Maximisation du profit et l’offre concurrentielleDans le chapitre précédent qui concernait les coûts, le
problème de choix du producteur était celui de déterminer les
quantités des divers facteurs de production pour divers niveaux
de production ; on a montré que quel que soit l’output choisi, ce
problème trouve sa solution en recourant à l’hypothèse de
minimisation du coût total, qui découle de celle de la
maximisation du profit.
Ce raisonnement nous a toutefois rien appris sur le point de
savoir quel serait le niveau de l’output Q finalement retenu
Quelle quantité produire?
Comment l’entreprise choisit le niveau de
production qui maximise son profit
3
La détermination de ce niveau de production
permettra in fine de fixer la fonction d’offre du
producteur
Comment passer de la fonction de coût à la fonction
d'offre de la firme
Maximisation du profit sous :
• Contraintes techniques – Fonction de production
• Contraintes économiques – Fonction de coût
• Contraintes du marché – l'entreprise ne peut vendre
que ce que ses clients acceptent d'acheter
4
Niveau de production optimal (q*) dépend de:
La fonction de coûts
La fonction de demande (prix)
comme le prix de vente est supposé fixe, cette
maximisation ne peut être obtenue que par celle des
quantités . L’entreprise est Price Taker
La firme ne choisit donc pas son prix de vente.
Toutefois, elle va tenter de maximiser ses profits en
choisissant le niveau optimal de production.
maximiser la recette totale revient ici à vendre le
plus possible.
5
Aucun vendeur ni acheteur ne peut
influencer le
prix de vente par une action
individuelle.
Le prix de vente est donc déterminé par
l’interaction de la totalité des
offreurs et des demandeurs sur le
marché.
↓
La firme est «price-taker»
↓
La firme peut vendre n’importe quelle
quantité au prix du marché.
Par contre, elle ne vendra rien si elle
exige
un prix supérieur au prix du marché
↓
La demande à la firme est parfaitement
élastique
1. Qu’est-ce qu’un marché en CPP?
6
Un marché en concurrence pure et parfaite respecte
les hypothèses suivantes:
1. Atomicité:
La présence d’un grand nombre d'acheteurs et
de vendeurs, tous de petite taille par rapport à
la taille du marché. Aucun vendeur ni acheteur
ne peut influencer le prix de vente par une
action individuelle.
2. Homogénéité:
Le produit vendu est homogène (non
différencié). Les biens offerts par l’ensemble
des firmes en présence sont de parfaits
substituts. L'acheteur est indifférent quant au
choix du vendeur. (Pétrole, acier, coton…)
1. Qu’est-ce qu’un marché en CPP?(Suite)
7
3. Absence de barrières à l’entrée et à la sortie:
De nouvelles firmes peuvent entrer sur le
marché si elles identifient la possibilité de
réaliser des profits économiques. Elles
peuvent également en sortir si elles
enregistrent des pertes économiques.
4. Fluidité:
Mobilité complète de tous les facteurs de
production .
5. Transparence:
Information complète et parfaite. Les
consommateurs connaissent les
caractéristiques et les prix de tous les
produits sur le marché.
Recette
8
les achats d’inputs se traduisent en coûts pour le producteur.
La vente des outputs donne lieu, quant à elle, à des recettes qui
constituent l’autre composante, positive, du profit.
Celle-ci mérite donc une analyse aussi attentive.
Les deux « pôles » du profit recettes et coûts
les recettes de vente du produit se présentent d’une manière
simple : chaque unité vendue rapporte au producteur un montant égal
au prix de vente.
Recette (Suite)
9
La recette moyenne (RM) se définit comme la recette par unité
vendue.
RM = (P*Q)/Q
RM = P
la recette marginale (Rm) est l’accroissement de recette totale
qui résulte de la vente d’une unité supplémentaire.
Rm = dRT/dQRm = P
La recette totale (RT) est définie comme le nombre des unités
vendues par unité de temps, multiplié par le prix.
RT = P * Q
Rappel
10
• Coût marginal = Coût de production d’une unité
supplémentaire
• Coût moyen = coût par unité de production
– Coût fixe moyen
– Coût variable moyen
– Coût (total) moyen
Section1: Maximisation du profit et offre de la firme
11
Le profit du producteur se définit comme la différence entre sa
recette totale (RT) et son coût total (CT)
Avec p est le prix unitaire de l’output y, w1
et w2
sont respectivement
le prix d’inputs x1
et x2
Le problème du producteur est de maximiser son profit: il cherche a
choisir y de telle manière que les valeurs de RT et CT qui en découlent
rendent la différence (p ) la plus grande possible
Formellement:
condition de premier ordre:
Le profit admet un maximum si
Donc:
Le producteur maximise
son profit lorsque:
12
Commentaire: La production choisie par la firme qui maximise ses
profits est donc celle pour laquelle il y a égalité du prix et du coût
marginal.
P = Cm
Toutefois l’expression qui définit le profit ne permet pas de renseigner
sur l’horizon temporel choisit car nous n’avons pas précisé si le CT
envisagé est celui de long terme ou de court terme
Ainsi, selon que l’on choisisse l’un ou l’autre horizon temporel, on
définit le ≪ profit de long terme ≫, ou le ≪ profit de court terme ≫
La règle de maximisation des profits Rm = Cm devient en CPP
La firme doit donc choisir le niveau de production qui respecte
P=Cm
1. Profit de la firme à court terme
13
Maximisation du profit à court terme
A court terme, le producteur doit choisir y de telle manière que les
valeurs de RT et CT de court terme qui en découlent rendent la
différence (profit) la plus grande possible
Formellement :
Condition de premier ordre :
Pour maximiser son p, le producteur doit offrir sur le marché la
quantité y dont le Cm de court terme est égal au prix de
l’output
Autrement dit : p( y*) = CmCT
( y*)
14
Pour que y* corresponde bien a un maximum de la fonction de profit,
elle doit vérifier la condition de second ordre
La condition de second ordre montre que, pour le niveau de production
y*, le Cm doit être croissant
Conclusion: la quantité optimale de production y* qui maximise le
profit doit être telle que :
Son Cm soit égal au prix de l’output (condition de 1er ordre)
Son Cm doit être croissant (condition de 2 eme ordre)
Pour le prix p, la quantité optimale de production est égale a y*
15
Graphiquement, le profit associé a la quantité optimale de production
y* est égal a la surface CPAB
Le profit est égale:
Profit = RT- CT.
La RT (p.y*) correspond sur
le graphique a la surface
0PAY*.
Le CT, que l’on peut calculer
par CM.y*, est égal a la
surface 0CBY*.
Le profit sera donc égale a la
différence entre ces deux
surfaces, et plus précisément
a la surface grise CPAB
Exemple
16
Equilibre du vachon
17
Règle d’Or
18
2. La fonction d’offre de la firme à court terme
19
A court terme, si l’entreprise ne produit rien, elle doit supporter
une perte égale au montant des couts fixes (la RT et les CV
étant nuls.
Pour qu’une entreprise décide de produire une quantité y*, il
faut que son profit soit supérieur ou égal a moins les couts fixes
L’entreprise offrira une quantité d’output y* sur le
marché à condition que le prix imposé par le marché
soit au moins égal au CVM(y*)
20
Sachant que la quantité optimale y* est définie telle que p=Cm(y*), on
aura :
Nous savons que le Cm est supérieur au CVM lorsque le CVM est
croissant (au-delà du minimum du CVM)
Donc, l’entreprise offrira une quantité non nulle d’output y* sur
le marché à condition que le prix imposé par le marché soit
supérieur au minimum du CVM(y*)
Règle:
Si p<min CVM(y*), l’entreprise n’a pas intérêt a produire car le prix
de vente unitaire ne couvre pas les coûts variables moyens
Le prix correspondant au min du CVM est appelé seuil de fermeture
de l’entreprise: c’est le prix pF
a partir duquel l’entreprise peut offrir
sur le marche une quantité non nulle de son output
Rappel
21
Q
$
100
175
300
400
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
CVT
CT
CFT
50
$/Q
Q
25
50
75
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
Cm
CTM
CVM
Remarques:
Cm < CVM CVM diminue
Cm = CVM CVM est
minimum
Cm > CVM CVM augmente
Cm < CTM CTM diminue
Cm = CTM CTM est
minimum
Cm > CTM CTM augmente
22
La 1ere condition assure une offre non nulle (p≥min CVM) mais ne
garantit pas a l’entreprise de réaliser un profit positif ou au moins nul
Le profit est positive ou nul si :
Alors:
L’entreprise réalisera un profit positif à condition que le prix
imposé par le marché soit au moins égal au CM(y*)
Comme p=Cm(y*) Cm(y*)≥ CM(y*) et comme le Cm est supérieur
au CM au-delà du minimum du CM
Donc, l’entreprise réalisera un profit positif à condition que le
prix imposé par le marché soit supérieur au minimum du CM(y*)
Formellement:
23
Le prix correspondant au min du CM est
appelé seuil de rentabilité de
l’entreprise: c’est le prix pR
a partir
duquel l’entreprise réalise un profit
positif
24
A partir des deux conditions précédentes et de la définition des
seuils de rentabilité et de fermeture, nous pouvons définir et
représenter la fonction d’offre de l’entreprise a court terme :
Si p<min CVM(y*), l’offre de l’entreprise est nulle y*=0 et le profit
est négatif et égal a moins les CF de l’entreprise
Si min CVM(y*)≤ p ≤ min CM(y*), l’offre y* de l’entreprise est telle
que p=Cm(y*) et le profit est négatif mais couvre une partie des CF
Si p>min CM(y*), l’offre y* de l’entreprise est telle que p=Cm(y*) et
le profit est positif
Courbe d’offre de l’entreprise à court terme
25
La courbe d’offre de l’entreprise nous indique quelle quantité
cette entreprise va produire pour chaque niveau de prix.
La fonction d’offre de l’entreprise à court terme est
représentée par une courbe discontinue et croissante : en deçà
du seuil de fermeture, elle est confondue avec l’axe des
ordonnées puisque l’offre est nulle. Au-delà du seuil de
fermeture, elle est confondue avec la partie de la courbe de Cm
3. La fonction d’offre totale de court terme
(ou de la branche)
26
La branche d’un bien est constituée par l’ensemble des n
entreprises produisant ce même bien
Chaque entreprise i de la branche dispose d’une fonction d’offre
individuelle de court terme qui dépend de ses coûts
La somme des n offres individuelles de chaque entreprise i
composant la branche est appelée offre totale ou offre agrégée
La courbe d’offre de la branche à court terme indique la
quantité que la branche produira à court terme pour l’ensemble
des prix possibles. La production de la branche est la somme
des quantités produites par chaque entreprise séparément.
27
La courbe d’offre totale s’obtient en sommant horizontalement les
courbes d’offre individuelle
Les entreprises A et B n’ayant pas la même structure de coût, elles
n’ont donc pas la même fonction d’offre ni le même seuil de fermeture
Pour tout p<pFA
, aucune entreprise ne produit : l’offre totale est nulle
et le seuil de fermeture de l’offre totale correspond a celui de
l’entreprise A;
• Pour tout pFA
<p<pFB
, seule l’entreprise A peut offrir une quantité non
nulle et l’offre totale est égale a l’offre de A
Pour tout p>pFB
, les deux entreprises produisent et l’offre agrégée est
égale pour chaque niveau de prix a la somme de l’offre A et de l’offre
de B.
Profit et offre de l’entreprise à long terme
28
A long terme, l’entreprise a la possibilité d’ajuster les quantités
de tous les facteurs de production
A long terme, le producteur doit choisir y de telle manière que
les valeurs de RT et CT qui en découlent rendent le profit
maximum
En respectant les conditions de 1er et 2 eme ordres, nous constatons
que pour maximiser son profit, le producteur doit :
Offrir la quantité y* dont le Cm de Long terme est égal au prix de
l’output
Et , pour y*, le Cm de long terme doit être croissant
29
Pour que le profit soit positif ou nul, la quantité offerte doit permettre
de vérifier :
Sachant que la quantité optimale y* est définie telle que p=CmLT
(y*),
on aura CmLT
(y*)≥CM LT
(y*)
Et, sachant que le CmLT
est supérieur au CMLT
lorsque le CMLT
est croissant (au-delà du minimum du CM)
Donc, a long terme, l’entreprise offrira une quantité d’output y* a
condition que le prix du marché soit supérieur au min du CMLT
(y*)
La fonction d’offre de LT d’une entreprise est donc la suivante :
Le seuil de fermeture a LT est donc égal au minimum du CMLT
La fonction d’offre totale à long terme
30
A LT, les entreprises tendent a utiliser la même technique de
production pour un niveau d’output donné
Conséquence : les courbes de coût et les offres individuelles de LT
seront similaires pour toutes les entreprises
L’offre totale de LT est alors égale a la somme des offres individuelles
de LT des n entreprises pressentes dans la branche
Comme les offres individuelles de LT sont les mêmes pour les n
entreprises présentes sur le marche, on aura :
Conclusion
31
A court terme comme a long terme, la quantité optimale de
production y* qui maximise le profit doit être telle que :
• Son Cm soit égal au prix de l’output (condition de 1er ordre)
• Son Cm doit être croissant (condition de 2nd ordre)
La courbe d'offre a court terme est la partie croissante de la courbe
des coûts marginaux a court terme situé en dessus du minimum du
coût variable moyen
La courbe d'offre a long terme est la partie croissante de la courbe
des coûts marginaux a long terme situé en dessus du minimum du
coût moyen
L'offre a court terme du marché est la somme des offres individuelles
a court terme de tous les producteurs du bien vendu sur le marché
les courbes de coût et les offres individuelles de LT sont similaires
pour toutes les entreprises présentes sur le marché