infarctus d’une rate baladeuse – À propos d’un cas
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L’étude de la littérature ne trouve pas d’observation super-posable à celle-ci. Caponetto et al. ont décrit en 1997, le casd’un patient de 53 ans dont la syphilis a été révélée par untableau clinique proche du syndrome de Guillain-Barré [5]. Cepatient avait depuis 20 jours une faiblesse progressive des
syphilis tertiaire. Il faut donc penser à la syphilis dans cestableaux atypiques.
Déclaration d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de conflitsd’intérêts en relation avec cet article.
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membres inférieurs survenant dans les suites d’un épisodefébrile. Les résultats de l’ENMG étaient en concordance avecune PRN motrice axonale limitées aux membres inférieurs. Àl’interrogatoire, il était trouvé la notion d’un chancre 30 ansplus tôt, traité par pénicilline. Il s’agissait d’une neurosyphilistertiaire chez un patient VIH-séronégatif. Selon les auteurs, laneurosyphilis doit être évoquée parmi les diagnostics différen-tiels des PRN, même en l’absence d’antécédent d’éruptioncutanée. Les tests sérologiques doivent être réalisés dans lesang et dans le LCR. Lanska et al. ont publié le cas d’unepolyradiculopathie lombo-sacrée d’origine syphilitique chezun homme de 22 ans, VIH-positif [6]. Ce tableau est survenu
précocement après un épisode de syphilis secondaire traité par pénicilline par voie intramusculaire. Il a présenté de façonrapidement progressive une faiblesse et une douleur desmembres inférieurs. L’étude du LCR a mis en évidence unepleiocytose avec 1130 cellules/mm3, une hypoglycorachie etune hyperprotéinorrachie à 1 g/dL. Les sérologies syphilitiquesétaient positives à la fois dans le sang et dans le LCR. Lesrésultats de l’ENMG étaient cohérents avec une polyradiculopa-thie lombo-sacrée, asymétrique accompagnée d’une dénerva-tion active. Le patient a alors été traité par pénicilline par voieintraveineuse. Ce cas est différent de celui du patient dijonnaisdans le sens où le patient est VIH-positif et qu’il a fallu deuxtraitements pour l’aider à récupérer. Une équipe de neurolo-gues marocains a réalisé une étude prospective durant dix ansen colligeant 201 patients ayant des sérologies syphilitiquespositives dans le sang et dans le LCR et présentant desmanifestations neurologiques [7]. Le délai moyen de l’appari-tion de la neurosyphilis après le chancre était d’environ 13 ans.Différents tableaux cliniques ont été rapportés avec par ordrede fréquence : la méningo-encéphalite chronique, la méningo-vascularite, le tabès et l’atrophie optique, la myélite, la scléroselatérale amyotrophique et la radiculite. L’atteinte polyradicu-laire en dehors du tabès a été observée chez trois patients. Elleétait associée soit à une névrite crânienne, soit à une striatite etla dernière réalisait un syndrome de la queue de cheval. Aucuncas ressemblant à celui de notre patient n’a été décrit danscette série. Smikle et al. ont réalisé une étude rétrospectiveconcernant 112 patients syphilitiques ayant des symptômesneurologiques et/ou psychiatriques [8]. Il est trouvé 54 % depatients avec des réflexes ostéo-tendineux modifiés, 44,5 %de patients avec une neuropathie périphérique, 38 % avec uneataxie et 20 % avec des troubles sensitifs. Il n’est pas donnéplus de détails sur le type de neuropathie.Le cas du patient présenté est donc rare, sinon unique. Il a falludix mois et de nombreux examens avant de conclure à unetome 43 > n82 > février 2014
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Sandrine Brunot-Millot1,3, Dominique Audry2, Thibault Moreau3,Maurice Giroud3, Pierre Soichot1
1Hôpital général, laboratoire d’explorations du systèmenerveux, 3, rue Faubourg-Raines, 21000 Dijon, France
2Point médical, rond-point de la Nation, 21000 Dijon, France3Hôpital Général, service de neurologie, 3, rue Faubourg-Raines,
21000 Dijon, France
Correspondance : Sandrine Brunot-Millot,CHU de Dijon, hôpitaL général, service de neurologie,
3, rue Faubourg-Raines, 21000 Dijon, [email protected]
Reçu le 29 septembre 2012Accepté le 27 février 2013
Disponible sur internet le : 19 juillet 2013
� 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservéshttp://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2013.02.331
Infarctus d’une rate baladeuse –À propos d’un casInfarction of a wandering spleen –A case report
La rate ectopique ou rate baladeuse est une anomalie congéni-tale rare, décrite pour la première fois par Riolan en 1792.Elle est due à l’absence ou à l’hyperlaxité de ses attaches
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péritonéales. Sa fréquence varie de 0,2 à 0,5 % [1,2]. Elles’observe préférentiellement chez l’enfant. À l’âge adulte, elleprédomine chez la femme jeune en période d’activité génitale[3–5]. La torsion de son pédicule est la complication la plusfréquente et la plus redoutable, elle peut révéler une ectopiejusque-là latente [2].Nous rapportons le cas d’une rate baladeuse compliquéed’infarctus par torsion pédiculaire et précisons l’apport del’imagerie dans cette pathologie.
Observation
Une jeune femme de 27 ans, prenant un traitement substitutifpour une anémie ferriprive, a consulté au service des urgencespour des douleurs abdominales subaiguës évoluant depuisdeux jours, associées à un syndrome subocclusif, des vomis-sements et une fébricule. L’examen physique objectivait unesensibilité abdominale diffuse et une masse abdominopel-
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Figure 2
Coupe tomodensitométrique axiale montrant le siège pelvien de
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vienne sensible à la palpation. La biologie montrait une hyper-leucocytose et une anémie hypochrome microcytaire.L’échographie mettait en évidence une masse abdominopel-vienne homogène, bien limitée, de contours réguliers, dontl’échogénicité se rapprochait de celle du foie. L’étude audoppler révélait l’absence de tout flux au sein de cettemasse. La rate n’était pas visualisée au niveau de l’hypochon-dre gauche. La tomodensitométrie a confirmé la vacuité de laloge splénique (figure 1), la présence d’une masse abdomi-nopelvienne (figure 2) et a mis en évidence l’absence de sonrehaussement après injection de produit de contraste ainsi quel’enroulement de son pédicule vasculaire, l’infiltration de lagraisse de voisinage et l’iléus paralytique associé (figure 3). Laqueue du pancréas suivait le pédicule vasculaire de cette
Figure 1
Coupe tomodensitométrique axiale mettant en évidencel’absence de visualisation de la rate au niveau de l’hypochondregauche
masse et avait une topographie intrapéritonéale. Devantces constatations, le diagnostic d’un infarctus d’une rate bala-deuse par torsion de son pédicule a été évoqué. En peropéra-toire, la rate était volumineuse, dépourvue d’attachesligamentaires, infarcie avec torsion de son pédicule qui étaitanormalement long et décrivait deux tours de spire serrés. Unesplénectomie a été réalisée et les suites opératoires ont étésimples.
Commentaires
La rate baladeuse est une entité pathologique rare, définiepar un organe anormalement mobile, localisé en dehors de
la rate
Figure 3
Coupe tomodensitométrique axiale après injection de produit decontraste iodé objectivant l’absence de rehaussement duparenchyme splénique, l’enroulement du pédicule vasculaire etl’infiltration de la graisse hilaire
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l’hypochondre gauche, du fait de l’absence ou d’un défautde développement des ligaments gastrosplénique et splénoré-nal [1,3,6,7]. Son pédicule vasculaire est alors long, sujet à unetorsion avec comme conséquence une ischémie spléniqueaiguë ou chronique [8]. Certains auteurs évoquent une ano-malie embryonnaire du mésogastre dorsal qui se développeraitincomplètement au cours de la cinquième et sixième semainede gestation [9,10]. Cependant, d’autres facteurs acquis ont étéincriminés et rapportés dans la littérature comme la splénomé-galie, la multiparité, la faiblesse de la paroi abdominale et lesantécédents opératoires [10,11].Sur le plan clinique, la rate baladeuse peut être asymptoma-tique, de découverte fortuite lors d’un examen clinique ouparaclinique. Elle peut également se révéler par une masseabdominale mobile, un tableau de pancréatites aiguës à répéti-tion ou des douleurs abdominales intermittentes dues à desépisodes de subtorsion du pédicule vasculaire [9,12,13].L’infarctus splénique par torsion pédiculaire complète révélépar un tableau d’abdomen aigu, comme dans ce cas, constituela complication la plus fréquente [6].Le diagnostic clinique d’une rate baladeuse peut être évoquédevant une masse mobile ayant typiquement un bord crénelé[3]. Il reste toutefois difficile d’où l’intérêt de l’imagerie.L’échographie est le moyen diagnostique le plus simple àréaliser en première intention [14]. Elle montre l’absencede visualisation de la rate au niveau de l’hypochondre gaucheet la présence d’une masse dont l’échogénicité est homogèneet proche de celle du foie. En cas d’infarctus splénique, onnotera l’hétérogénéité de l’échostructure de la rate. L’étudedoppler couleur permet de mettre en évidence la torsionpédiculaire avec absence de flux artériel ou veineux et uneaugmentation de l’index de résistance au sein de l’artèresplénique (> 80 %) [9].La tomodensitométrie constitue l’examen de référence. Elleconfirme le diagnostic d’une rate baladeuse en montrantune loge splénique vide avec présence d’une masse abdo-minale et/ou pelvienne. En cas d’infarctus, les coupes tomo-densitométriques montrent une discrète diminution de ladensité spontanée de la rate comparativement à celled’un tissu splénique normal [3], l’absence de rehaussementaprès injection de produit de contraste ainsi qu’une infiltra-tion de la graisse hilaire et parfois une nécrose de laqueue du pancréas [15]. L’enroulement du pédicule vasculairepeut être également identifié permettant ainsi d’évoquerle diagnostic de torsion [6,9], comme dans le cas de cettepatiente.Outre le diagnostic positif et la recherche de complication d’unerate baladeuse, l’imagerie permet d’éliminer des diagnosticsdifférentiels comme une appendicite aiguë, une torsiond’annexe ou une sigmoïdite [2].
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La découverte d’une rate baladeuse, même asymptomatique,impose le recours à un traitement chirurgical [16,17], en raisondu risque très fréquent de complications redoutables dans plusde la moitié des cas telle que la torsion pédiculaire [16]. Lasplénopexie, sous coelioscopie ou à ciel ouvert, est souventpréconisée dans les formes non compliquées alors que lasplénectomie totale ou partielle est indiquée en cas d’infarctussplénique [13,16,18]. Le choix entre ces deux alternativesdépend également de l’âge du patient, de l’état vasculaire,du volume de la rate, de la cause de la splénomégalie et surtoutdes constatations peropératoires [10,16].
Déclaration d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de conflitsd’intérêts en relation avec cet article.
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Khaled Bouzaidi1, Alifa Daghfous2, Mechaal Ben Ali3,Sahbi Karma1, Lamia Rezgui Marhoul2
1Hôpital MT Maâmouri, service d’imagerie médicale,8000 Nabeul, Tunisie
2Centre des grands brulés, service d’imagerie médicale, 2013Ben Arous, Tunisie
3Hôpital MT Maâmouri, service d’anesthésie réanimation,8000 Nabeul, Tunisie
Correspondance : Alifa Daghfous,hôpital MT Maâmouri, service d’imagerie médicale,
avenue du grand Mageb, 8000 Nabeul, [email protected]
Reçu le 19 février 2013Accepté le 30 avril 2013
Disponible sur internet le : 1er novembre 2013
� 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservéshttp://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2013.04.022
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