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Working Paper n°: 2011-30-01 Impact de la nostalgie sur les relations des consommateurs aux marques : croyance en la supériorité, phénomène de collection et anecdotes racontées Aurélie Kessous a a INSEEC Business School, 27 avenue Claude Vellefaux 75010 Paris, France Juillet 2011 An ulterior version of this article appeared in Management et Avenir, 8, 48, 423-438.

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Working Paper n°: 2011-30-01

Impact de la nostalgie sur les relations des consommateurs aux

marques : croyance en la supériorité, phénomène de collection et

anecdotes racontées

Aurélie Kessousa

a INSEEC Business School, 27 avenue Claude Vellefaux 75010 Paris, France

Juillet 2011

An ulterior version of this article appeared in Management et Avenir, 8, 48, 423-438.

1

Aurélie KESSOUS

Professeur assistant

INSEEC Business Schools

[email protected]

Ecole de Commerce Européenne

21, rue d’Alsace-Lorraine

69001 Lyon

2

Impact de la nostalgie sur les relations des consommateurs

aux marques : croyance en la supériorité, phénomène de

collection et anecdotes racontées

Aurélie KESSOUS

Résumé :

L’objet de cet article est de tester les effets du type de marques – « perçues comme

nostalgiques » et « comme non nostalgiques » – sur 3 variables de relation aux marques : la

croyance en la supériorité, la propension à collectionner et à raconter des anecdotes. Une

étude quantitative, conduite sur un échantillon de 613 individus, montre que les scores des 3

variables sont systématiquement plus forts pour les marques « perçues comme nostalgiques »

que pour celles marques qui ne le sont pas. Cette étude souligne donc l’intérêt managérial des

marques, issues de différents secteurs d’activités, à intégrer la nostalgie dans leur stratégie.

Elle permet en outre, d’identifier les variables d’action pertinentes à la mise en œuvre d’une

telle stratégie.

Mots-clés : nostalgie, relation consommateurs/marque, supériorité, bouche-à-oreille,

collections.

Abstract:

The aim of this paper is to test the effects of brand type – “considered as nostalgic” and

“considered as non-nostalgic” – on three relationship variables related to brands: belief in

superiority, propensity to collect, and storytelling. A quantitative study conducted on a sample

of 613 individuals demonstrates that the scores of the three variables are systematically

stronger for brands considered nostalgic than for those that are not. This study underlines the

managerial interest, from different sectors, for integrating nostalgia into a brand strategy. It

contributes to the identification of variables relevant to implementing a brand strategy based

on nostalgia.

Key words: nostalgia, consumer/brand relationship, superiority, word-of-mouth, collections.

3

Si la nostalgie est un concept ancien, présenté en 1688 par la médecine, son utilisation

en marketing est relativement récente et date de la fin du XXème

siècle. Epoque où progrès

rime avec danger. Les crises prennent différentes formes (économiques, sociales, alimentaires

et sanitaires) et se mondialisent. Les sentiments d’insécurité qui en découlent, ont généré un

désir de retour aux « vraies valeurs ». Les consommateurs ont besoin d’être rassurés et voient

dans les expériences de reconstruction du passé, la possibilité de répondre à une quête de

sécurité (Loveland, Smeesters et Mandel, 2010). La nostalgie devient ainsi, un outil marketing

au service des marques et leur confère un capital d’authenticité, de longévité et de qualité.

A cet effet, force est de constater le nombre de messages publicitaires insistant sur

l’importance du passé dans la construction du présent. Par exemple, dans l’alimentaire, le

slogan des tartelettes Bonne Maman est : « tartelettes Bonne Maman, le doux parfum

d’antan» ; celui de la charcuterie Herta est « le temps où l’on faisait bien les choses ». Dans

le secteur de la décoration d’intérieur, Comptoir de Famille rappelle que « l’on a tous en nous

des émotions oubliées. Il suffit d’un objet pour les retrouver ». Enfin, dans l’automobile, le

slogan « Anti-rétro » de la DS3, suggère de vivre pleinement la modernité sans pour autant

oublier son histoire.

Au-delà du besoin de réassurance auquel elle contribue, la nostalgie répond à

différentes problématiques de gestion de marques. Elle est le moyen pour certaines marques,

d’élargir leur cible. Dans le prêt-à-porter par exemple, Levi’s Kids lance le premier 501 pour

bébé « My first Levi’s » ; Vilebrequin offre la totalité de la gamme adulte du 2 au 12 ans.

Pour d’autres, elle contribue à renforcer leur image de qualité et de pérennité : Patek Philippe

rappelle que « jamais vous ne posséderez complètement une Patek Philippe. Vous en serez

juste le gardien pour les générations futures ». Enfin, la nostalgie peut satisfaire une stratégie

de différenciation, qui permet à la marque de rappeler qu’elle a été le précurseur dans son

domaine et reste intemporelle : New Beetle, Mini, Fiat 500 et DS3 sont des exemples types.

Mais si pour les praticiens, la nostalgie apparaît comme un facteur de réussite, peu

d’études ont examiné en profondeur ce concept (Divard et Robert-Demontrond, 1997).

Seules, deux types de recherches ont jusqu’ici été conduites :

- Celles qui se sont intéressées à ses antécédents (Holbrook, 1993; Loveland,

Smeesters et Mandel, 2010 ; Wildschut et alii, 2010), à ses conséquences sur les relations des

consommateurs aux marques (Kessous et Roux, 2010).

- Et celles qui se sont attachées à sa mesure (Holbrook, 1993 ; Boulbry, 2003 ;

Perrusson, 2003 ; Vignolles, 2010).

Aucune étude n’a néanmoins identifié, les attitudes et les nouvelles pratiques liées à la

nostalgie, comme la croyance en la supériorité, la propension à collectionner et à raconter des

anecdotes sur la marque. C’est pourquoi, l’objet de cet article est de tester les effets de

différenciation, entre les marques perçues comme nostalgiques et celles qui ne le sont pas, sur

ces trois variables.

Outre le fait que ces variables n’ont jamais été intégrées aux recherches antérieures,

cette étude montre l’intérêt des entreprises à utiliser la nostalgie dans la gestion de leur

marque.

Ainsi, nous développons tout d’abord, le cadre conceptuel et les hypothèses de la

recherche. Nous présentons ensuite, les principaux choix méthodologiques et les résultats de

notre étude. Nous exposons enfin, ses apports et ses limites.

4

1. Cadre conceptuel et hypothèses de recherche

Cette section appréhende le concept de nostalgie selon une approche historique et

pluridisciplinaire. Elle revient ensuite sur les stimuli générateurs de nostalgie et la notion de

« perception nostalgique des marques » (Kessous et Roux, 2010). Elle justifie enfin, les

variables attitudinales testées dans cette étude.

1.1 La nostalgie : approche historique et pluridisciplinaire du concept

L’étymologie du mot nostalgie remonte au XVIIème

siècle. Du grec, nostos (retour) et

algos (douleur), elle désigne une pathologie frappant les sujets éloignés physiquement de leur

pays. La thèse de Hofer décrit en 1688 ses manifestations psychiques (déambulations,

insomnies, pensées obstinantes d’un retour au pays natal) et physiques (pertes d’appétit,

palpitations cardiaques, angoisses) et marque ainsi, une rupture avec la doctrine médicale

traditionnelle.

Au XVIIIème

siècle, à l’instar des travaux de Rousseau et Kant, la nostalgie connaît une

évolution sémantique importante. Elle n’est plus présentée comme un simple mal du pays

mais comme un regret douloureux du passé. En littérature, les écrits de Proust rejoignent la

conception kantienne et l’entendent comme la quête du temps perdu.

A partir du XXème

siècle, la sociologie lui attribue des fonctions identitaires : on

l’entend alors comme une réaction émotionnelle, préservant l’identité des individus, exposés

aux discontinuités de la vie (Davis, 1979). Les interprétations psychologiques de la nostalgie

se fondent quant à elles, sur deux perspectives temporelles distinctes : l’inadaptation de

l’individu au temps présent et la perception angoissante de l’avenir (Nawas et Platt, 1965).

Ce n’est qu’à la fin du XXème

siècle que la nostalgie franchit les frontières du

marketing (Holbrook, 1993), en référence au phénomène de consommation régressive (Badot

et Cova, 2003). La multiplicité des définitions proposées, atteste de la difficulté à cerner cette

notion qui s’entend tour à tour comme une évocation (Davis, 1979), une préférence

(Holbrook, 1993), un désir (Baker et Kennedy, 1994) et une réaction affective (Divard et

Robert-Demontrond, 1997). Nous nous inscrivons dans le cadre de cette dernière référence,

car elle insiste sur la dominante affective et cognitive de la nostalgie.

« La nostalgie est une réaction affective douce-amère, éventuellement associée à une

activité cognitive, et qui est éprouvée par un individu lorsqu’un stimulus externe ou interne a

pour effet de le transposer dans une période ou un événement issu d’un passé idéalisé,

s’inscrivant ou non dans son propre vécu » (Divard et Robert-Demontrond, 1997).

1.2 Les stimuli générateurs de nostalgie et la perception nostalgique des marques

Compte tenu de leurs caractéristiques physiques et épistémiques, plusieurs stimuli

sensoriels peuvent susciter de la nostalgie (Divard et Robert-Demontrond, 1997). Les

caractéristiques physiques d’un stimulus correspondent à son mode d’expression (auditif,

olfactif, visuel, tactile et gustatif) ; sa nature épistémique se réfère à ses significations

concrètes et abstraites.

Des études marketing récentes ont ainsi mis en relation la nostalgie avec des stimuli

sensoriels intangibles comme la musique (Holbrook, 1993) ou les odeurs (Hirsch, 1992).

D’autres, se sont focalisées sur la capacité de certains stimuli tangibles, à générer de la

nostalgie comme les représentations visuelles d’icônes intemporels (Havlena et Holak, 1996),

5

le goût de certains produits alimentaires (Baker et alii, 2005) et la consommation de marques

anciennes (Kessous et Roux, 2010). Loveland, Smeesters et Mandel (2010) se sont intéressés

à ce dernier point et définissent le concept de « marques nostalgiques » comme « des marques

qui étaient populaires dans le passé (et qui le sont toujours aujourd’hui) ». A l’inverse, les

« marques non nostalgiques » sont des marques qui « sont populaires maintenant (et qui

l’étaient moins ou n’existaient pas dans le passé) ». Les travaux de Kessous et Roux (2010)

montrent quant à eux, que les marques perçues comme nostalgiques ont, tantôt un caractère

transgénérationnel, tantôt un caractère générationnel.

Les marques transgénérationnelles sont considérées comme nostalgiques dès lors

qu’elles sont soumises à l’influence intergénérationnelle des ascendants. On les appelle

encore les « marques transmission », car elles sont ancrées dans l’histoire de la famille et sont

achetées et utilisées par l’enfant, devenu adulte (Brée, 1993 ; Ladwein, Carton et Sévin,

2009 ; Moore, Wilkie et Lutz, 2002).

Les marques générationnelles sont le propre de certaines générations (ex : Nintendo –

génération 90) (Brée, 1993). Elles ont donc trait à des épisodes vécus du passé, et

correspondent à la « nostalgie réelle » de Baker et Kennedy (1994), encore appelée

« nostalgie personnelle » (Havlena et Holak, 1996).

La section suivante présente les variables de relation aux marques, en lien avec la

nostalgie, que nous avons sélectionnées.

1.3 La nostalgie et les variables de relation aux marques

Fournier (1994) puis Delgadillo et Escalas (2004) montrent que les marques assurent

une double fonction identitaire, qui permet aux individus de se connecter à leur propre passé

et favorise leur intégration sociale. Dans le prolongement de ces recherches, Kessous et Roux

(2010) vérifient empiriquement les liens nostalgie/attachement et nostalgie/connexions au soi,

et intègrent également le niveau attitudinal conatif avec les préférences de consommation,

l’intention d’achat, la propension à offrir et le bouche-à-oreille. Afin de compléter ces

travaux, nous considérons ici les « nouvelles pratiques » liées à la nostalgie et qui n’ont

encore jamais été testées dans les recherches antérieures, comme : la croyance en la

supériorité (§.1.3.1), la propension à collectionner (§.1.3.2) et à raconter des anecdotes sur la

marque (§.1.3.3).

1.3.1 La croyance en la supériorité de la marque

La supériorité de la marque peut être vue comme une dimension de la compétitivité et

correspond à l’aptitude de la marque à être au dessus de ses concurrents (Martin et Brown,

1990). Peu d’études, l’ont à ce jour, mise en relation avec la nostalgie.

Les travaux de Brée (1993) et de Moore, Wilkie et Lutz (2002) sur l’influence

intergénérationnelle, rappellent que la famille est la première instance de socialisation au sein

de laquelle, l’enfant internalise les croyances, valeurs et attitudes qui définiront sa conduite

sociale. Ils montrent que les normes de consommation transmises par les parents ont une

incidence forte et durable. Les marques composant le panier d’achats traditionnels des mères

de famille, sont ainsi perçues comme supérieures, par leurs filles (Ladwein, Carton et Sevin,

2009). Une étude qualitative récente1, a également mis en évidence une incidence de la

1 Etude qualitative conduite en juillet-août 2007, sur un échantillon de 52 individus et destinée à identifier « les

produits et/ou les marques, liés à de bons moments de la vie ».

6

nostalgie sur la croyance en la supériorité de la marque. C’est notamment ce que l’on peut

observer à la lecture des verbatim suivants :

« Adidas, je me suis toujours senti mieux dans cette marque que dans d’autres marques,

j’ai l’impression d’être mal à l’aise dans les autres […] Je pense savoir pourquoi…mon

père jouait aussi avec des Adidas et je crois que c’est plus la nostalgie de quelqu’un que

j’ai perdu…» (Bréchard, 30 ans).

« Je n’achèterai jamais des fraises qui ne sont pas Tagada. Je considère qu’elles

doivent avoir obligatoirement un moins bon goût. La fraise, elle est Tagada, c’est le

produit originel […] C’est lié à l’adolescence, quand j’ai commencé à avoir de l’argent

de poche de mes parents et que j’ai pu m’arrêter en acheter […] Il n’y pas une

rationalité dans l’absolu. Ca a sûrement un rapport avec des souvenirs d’enfance parce

qu’à l’époque, il n’y avait que ça…» (Michel, 44 ans).

Ceci nous conduit donc à formuler H1 :

H1 : La croyance du consommateur en la supériorité à la marque est plus forte

pour les marques perçues comme nostalgiques que pour les marques perçues

comme non nostalgiques.

1.3.2 La propension à collectionner la marque

Muensterberger (1996) définit la collection comme « le choix, la réunion et la

conservation d’objets qui ont une valeur subjective ». Un certain nombre d’auteurs l’ont mise

en relation avec la nostalgie (Belk et alii, 1988 ; Ezan, 2003). Pour certains, elle permet de

retrouver à l’âge adulte, un passé idéalisé (Belk et alii, 1988). Pour d’autres, elle exprime la

volonté d’intégrer l’état psychologique et mental, dans lequel se trouvait l’individu, lors de la

découverte du tout premier élément de la collection (Ezan, 2003).

Dans la pratique, on observe l’explosion du « marché nostalgique » de la collection. Les

collectionneurs et les fans sont à la recherche d’objets phares, des souvenirs incontournables

de leur marque favorite. Coca-Cola est à titre d’exemple, la marque la plus collectionnée au

monde qui évoque pour les collectionneurs : « émotion, nostalgie, patriotisme, roman, amour

et fierté » (Slater, 2000). Les entreprises l’aborde ainsi, soit comme un marché support (ex :

les objets de la marque s’échangent dans le monde entier ; Slater, 2000), soit comme leur

activité principale (les éditions Atlas propose par exemple, de reconstituer le village d’Astérix

en miniatures) (Ezan, 2005). Sur Internet, les communautés s’organisent et s’échangent

différents objets sur des sites dédiés à cet effet comme barbiecollector.com,

crazyforbarbie.com ou sur des sites plus généralistes comme Ebay.

Bien que la nostalgie semble étroitement liée au phénomène de collection (cf. : verbatim

ci-dessous), leurs relations n’ont pas encore été testées empiriquement.

7

« L’Almanach de Saint Etienne, c’est très important pour moi. A Saint Etienne, il y a

une manufacture d’art et de cycle qui existe depuis une centaine d’années. Elle a fermé

ses portes il y a plus de 20 ans. Mais à l’époque, c’était les ventes par correspondance

et chaque année, un catalogue sortait. Je les recherche par Internet. Il y en a qui valent

jusqu’à 200 euros, 300 euros, même plus... Et l’intérêt c’est que tu as un inventaire de

tout ce qui se faisait à l’époque. Quand j’étais petit, comme mon père avait ces

catalogues, je les connaissais par cœur et j’en rêvais. Du coup, je me suis mis à les

collectionner. Quand je retrouve ceux que je lisais dans les années 50-60, ça me fait

vibrer, je les ai tellement compulsés. C’était mon livre de chevet…» (Christian, 58 ans).

« Dinky Toys, c’est une marque de voitures qui a disparu mais je les ai collectionnées.

Elles ont toujours cette odeur de peinture neuve. J’ai même les boîtes d’époque […] Je

suis allé à un salon en Avignon, il y a six mois et je vois « pièces détachées Dinky

Toys ». Je me suis dit « c’est le ciel qui me l’envoie ! ». Et j’ai fait les provisions car

j’avais des trucs cassés… » (François, 45 ans).

Cela nous amène donc à poser H2 :

H2 : La propension à collectionner des produits de la marque est plus forte pour

les marques perçues comme nostalgiques que pour les marques perçues non

nostalgiques.

1.3. 3 La propension à raconter des anecdotes sur la marque

La propension à raconter des anecdotes est caractéristique du bouche-à-oreille (Cristau,

2001), « des communications interpersonnelles informelles entre un émetteur non commercial

et un récepteur, à propos d’une marque, d’un produit, d’un service ou d’une organisation »

(Arndt, 1967).

Bien que les recherches de Kessous et Roux (2010) montrent l’existence d’un lien

significatif et positif entre nostalgie et bouche à oreille, aucune étude n’a testé

empiriquement, les relations entre nostalgie et propension à raconter des anecdotes. Les

travaux de Moore, Wilkie et Lutz (2002) soulignent que les marques transgénérationnelles

« font parler ». Delgadillo et Escalas (2004), indiquent quant à eux, que plus les connexions

identitaires avec la marque sont fortes, plus les consommateurs tendent à établir des

« narrations » donnant du sens à leur histoire. Woodside (2010) précise enfin, que le

« storytelling » procure du plaisir aux consommateurs qui peuvent revivre des épisodes

marquants de leur relation avec la marque. La recherche en marketing a ainsi très tôt montré,

l’effet significatif et positif de la consommation d’émotions sur l’activité de bouche-à-oreille

(Ladhari, 2007).

Si les liens entre nostalgie et propension à raconter des anecdotes sont théoriquement

fondés, on observe également sur le plan pratique, des connexions entre ces variables. Les

communautés virtuelles, tout comme les forums de discussion sur les « marques

nostalgiques » se multiplient. Le blog « Les moments Nutella »

(http://www.nutella.be/moments) suggère par exemple, à ses fans de déposer des

photographies et des témoignages illustrant « des instants complices, tendres, insolites,

drôles, joyeux ou ronchons » aux côtés de la marque. Le jeu concours « Parlez-vous

chamallows ? », lancé par Haribo proposait en outre, en septembre 2010, de « filmer une

scène drôle, originale ou émouvante » dans laquelle ils parlent en « langage chamallows ».

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Enfin, pour son quarantième anniversaire et en vue de constituer « un book souvenirs », Ralph

Lauren a récemment demandé à une communauté d’individus d’exprimer online, « les

souvenirs du premier polo ou du premier costume porté lors du premier emploi ».

La nostalgie favorise les connexions sociales et l’émergence de communautés

(Wildschut et alii, 2010), ce qui nous laisse supposer que, dès lors qu’elles évoquent une

histoire personnelle, les marques perçues comme nostalgiques stimuleraient la propension à

raconter des anecdotes (cf. : verbatim).

« Mon premier souvenir de barres Ovomaltine, je devais avoir 6 ans, c’était pendant

des vacances au ski à Wengen. […] Quand on part au ski, on se régale avec les barres

d’Ovomaltine. On s’est envoyé des sms et on s’est téléphoné avec des copains pour

parler de ces barres parce qu’on a une amie qui adore le chocolat et on s’était amusé à

en laisser traîner 4 à un endroit. On était sûr qu’elle allait les voler… Et effectivement,

il n’en restait plus que 2 après. Elle n’avait rien dit à personne, elle les avait mangées

en douce et dans la voiture, elle n’en avait pas proposé… » (Olivier, 45 ans).

« Mes enfants connaissent mon histoire avec la Floraline puisque je leur en ai fait aux

mêmes moments, quand eux aussi étaient fatigués. J’ai transposé mon enfance chez mes

enfants. Je leur disais ma mère me faisait ça quand j’étais fatiguée, vous êtes fatigués,

ça ne peut vous faire que du bien… » (Eliane, 66 ans).

Nous proposons donc H3 :

H3 : La propension à raconter des anecdotes sur la marque est plus forte pour les

marques perçues comme nostalgiques que pour les marques perçues comme non

nostalgiques.

2. Méthodologie de l’étude

Cette section aborde la mesure des variables considérées dans l’étude ainsi que la

méthodologie du recueil et de traitement des données.

2.1 Mesure des variables

La croyance en la supériorité de la marque

Nous avons retenu deux items de l’échelle de l’impression envers la marque de Martin

et Brown (1990) (SUP1 : Globalement, la marque X est meilleure que les autres ; SUP2 : Je

classerais, la marque X devant la plupart des autres). Nous avons également intégré un

troisième item sur son aptitude à répondre aux attentes des consommateurs (SUP3 : La

marque X répond mieux à mes attentes que les autres).

La propension à collectionner la marque

Elle a été évaluée à partir de la question suivante : « Collectionnez-vous ou avez-vous

déjà collectionné des produits de cette marque ? (oui ; non). Si oui, quels produits ?

(miniatures ; images ; vaisselle ; aimants ; boites ; autres, précisez) ».

La propension à raconter des anecdotes sur la marque

Pour mesurer la propension à raconter des anecdotes sur la marque, nous avons

sélectionné un item de l’échelle de prosélytisme de Cristau (2001) : « J’ai raconté des

anecdotes sur cette marque à d’autres personnes ».

9

2.2 Méthode de collecte des données

Nous présentons d’une part, la procédure de choix des marques et des catégories de

produits et d’autre part, la méthode recueil des données utilisée.

2.2.1 Marques et catégories de produits étudiées

Le questionnaire visait à tester les effets de différenciation de 2 types de marque (perçu

comme nostalgique et comme non nostalgique), appartenant à la même catégorie de produits,

sur des variables de relation à la marque. La constitution de la liste de marques perçues

comme nostalgiques a supposé le respect de deux critères, relatifs aux catégories de

produits (1- intensité concurrentielle forte, 2- niveaux d’implication variables) et cinq

critères relatifs aux choix des marques (1- des marques anciennes ; 2- de forte notoriété ; 3-

transgénérationnelles ou générationnelles ; 4- faisant l’objet d’achat familial ou de cadeau et

5- s’adressant tant aux hommes qu’aux femmes).

La liste des marques perçues comme nostalgiques est extraite de 52 entretiens conduits

en juillet-août 2007, au cours desquels ont été interrogés, 26 hommes et 26 femmes, sur « les

produits et les marques associés(es) à des bons moments de la vie ». Parmi les 45 marques

recueillies, nous avons conservé celles qui avaient été citées plus de 3 fois, par des répondants

différents et avons réduit leur nombre à 30.

La liste obtenue, constitue un inventaire des marques perçues comme nostalgiques et a

été transmise à un cabinet d’études spécialisées qui souhaite garder l’anonymat. Celui-ci avait

pour mission de définir le répertoire des marques perçues comme non nostalgiques, à partir de

deux critères : l’ancienneté et la notoriété. La liste qu’il nous a alors communiquée, se

compose de 30 marques anciennes, connues et n’ayant jamais été mentionnées dans nos

entretiens.

Le pré-test de ces 2 listes a été mené sur un échantillon de 40 personnes. Il permet

d’établir la notoriété respective perçue des marques et nous a conduit à en éliminer 6. Les

listes finales comprennent donc chacune de 24 marques (4 marques x 6 catégories de

produits ; cf. Tableau 1) et se plient aux exigences des études internationales sur l’influence

intergénérationnelle (Moore, Wilkie et Lutz, 2002) et sur les préférences pour les produits

nostalgiques (Loveland, Smeesters et Mandel, 2010).

Enfin, un questionnaire évaluant le caractère nostalgique perçu des 48 marques, via

une échelle de Likert en 5 points (de « pas du tout nostalgique » à « très nostalgique »), a été

soumis aux 52 participants de l’étude qualitative. Leurs réponses ont permis de confirmer

l’appartenance à la catégorie et de dichotomiser les deux listes de 24 marques en « perçues

comme nostalgiques » et « comme non nostalgiques ». Les marques présentant des moyennes

supérieures à « 3 » ont été classées dans la liste « perçues comme nostalgiques » ; celles dont

les moyennes sont inférieures à « 3 » ont été rangées dans la liste « perçues comme non

nostalgiques » (t test et son équivalent non paramétrique U de Mann-Whitney

systématiquement significatifs entre les deux catégories de marques). Les Kappa de Cohen,

tous significatifs et supérieurs à 0,7, établissent la convergence des classifications des

participants. Le tableau 1 présente les 2 listes de marques retenues.

10

Marques perçues comme

nostalgiques

Marques perçues comme non

nostalgiques

Confiseries Carambar, Malabar, Haribo, Kinder

Freedent, Kit Kat, Kiss Cool,

Lutti

Petit-déjeuner Nestlé, Banania, B.N., Nutella

Poulain, Ricoré, Kellog’s, Delacre

Produits

d’entretien

Miror, Bonux, Mir, Eau Ecarlate Ajax, Mr Propre, Cif, Omo

Jeux/jouets Lego, Mattel, Playmobil, Nintendo M.B, Sony, Ravensburger, Hot

Wheels

Vêtements/

chaussures

Petit-Bateau, Lévi’s, Kickers,

Converse

Esprit, Etam, Birkenstock, Le Coq

Sportif

Véhicules Fiat, Ford, Solex, Vespa

Smart, Honda, Skoda,

Volkswagen

Tableau 1 – Liste finale des marques perçues comme nostalgiques et comme non nostalgiques

2.2.2 Echantillon et procédure de recueil

Trois parties composent le questionnaire final :

Partie 1 : évaluation de la force des variables de relations à la marque perçue

comme nostalgique.

Les répondants ont sélectionné une marque associée à des souvenirs leur revenant

spontanément à l’esprit et ont noté leur degré d’accord ou de désaccord, pour une série

d’affirmations évaluant la force des 3 variables étudiées (supériorité, propension à

collectionner et à raconter des anecdotes sur la marque).

Partie 2 : évaluation de la force des variables de relations à la marque perçue

comme non nostalgique.

Les participants ont choisi une marque dans la même catégorie de produits, connue et

éventuellement utilisée, mais non associée à des souvenirs particuliers. Ils ont ensuite répondu

aux mêmes questions.

Partie 3 : recueil d’informations sociodémographiques (année de naissance, genre,

état civil, nombre de personnes dans le foyer, CSP). Pour toucher des générations différentes, les questionnaires ont été distribués, durant l’hiver

2009, dans une Université du sud de la France, dans des associations de retraités et dans une

gare TGV. Au total, 613 questionnaires auto-administrés ont pu être analysés2 (Tableau 2).

Age [22-32] [33-42[ [43-62[ [63-82[ Total

Effectifs 198 121 173 121 613

% 32,3% 19,7% 28,2% 19,7% 100%

Tableau 2 – Structure de l’échantillon final selon l’âge

2 La répartition du nombre de répondants par catégorie de produits est la suivante : confiserie n = 137 ; petit-

déjeuner n = 159 ; produits d’entretien n = 37 ; jeux n = 128 ; prêt-à-porter n = 75 ; véhicules n = 77.

11

2.3 Méthodologie du test des hypothèses

Deux méthodes ont permis le test de nos hypothèses : 1) Des ANOVA ont été conduites

sur le type de marques lorsque les variables étudiées étaient métriques (H1 et H3). Nous

avons veillé au préalable, à ce que les distributions soient normales3 et la variance des groupes

homogène4. 2) Un t test pour mesures répétées, a été calculé puis élevés au carré pour

obtenir des F test, lorsque la variable étudiée était nominale et binaire (H2).

Avant de procéder à l’épuration des items, 23 « individus extrêmes » ont été

supprimés de la base de données. Le test de la validité des instruments de mesure a été réalisé

sur deux échantillons (n1 = 187 et n2 = 426). L’examen des qualités psychométriques de

l’échelle de supériorité s’est fait en deux temps : une Analyse Factorielle Exploratoire (AFE)

a d’une part été menée, via le logiciel SPSS 17.0 (n1 = 187) ; une Analyse Factorielle

Confirmatoire (AFC) a d’autre part été conduite, via le logiciel AMOS 17.0 (n2 = 426).

La méthodologie du test des hypothèses étant présentée, nous exposons et discutons,

dans la partie suivante, les résultats.

3. Résultats et discussion

Les résultats du test des hypothèses figurent dans le tableau 3. Ils indiquent que les

scores des variables « croyance en la supériorité», « propension à collectionner » et

« propension à raconter des anecdotes », sont significativement plus élevés pour les marques

perçues comme nostalgiques que pour les marques perçues comme non nostalgiques. Les

hypothèses H1, H2 et H3 sont donc validées. Elles soulignent que, les consommateurs

tendent à matérialiser leurs souvenirs en accumulant et conservant des produits dérivés de la

marque et en racontant des anecdotes qui lui sont associées. Ceci favorise donc la croyance en

sa supériorité et l’existence d’une certaine complicité. Notons par ailleurs que, le phénomène

de collection touche essentiellement des femmes (53,3%), jeunes (40,1%)5 (Tableau 4).

Supériorité de

marque

Propension à

collectionner Propension à raconter des

anecdotes

Marques perçues comme

nostalgiques 3,6205 27,24% 3,2675

Marques perçues comme

non nostalgiques 3,069 5,71% 2,113

F 99,959 128,3 10,274 P ,000 ,000 ,001

Tableau 3 – Résultats du test des hypothèses

3 Supériorité : skewness = -,331 ; kurtosis = -,308 ; Anecdote : skewness = -,441 ; kurtosis = -,328.

4 Supériorité : test de Levene = ,341 ; p = ,559 ; Anecdote : test de Levene = ,548 ; p = ,671.

5 Association « propension à collectionner »/ « genre » : Phi et V de Cramer = ,076 ; p = ,05 ; Association

« propension à collectionner »/ « génération » : ,134 ; p = ,012.

12

Age

Collection

Non Oui Total

Effectif % Effectif % Effectif %

[63-82[ 95 21,3% 26 15,6% 121 19,7%

[43-62[ 137

30,7% 36

21,6% 173

28,2%

[33-42[ 83 18,6% 38 22,8% 121 19,7%

[22-32] 131 29,4% 67 40,1% 198 32,3%

Total 446 100,0% 167 100,0% 613 100,0%

Genre

Collection

Non Oui Total

Effectif % Effectif % Effectif %

Femme 275 61,7% 89 53,3% 364 59,4%

Homme 171 38,3% 78 46,7% 249 40,6%

Total 446 100,0% 167 100,0% 613 100,0%

Tableau 4 – Propension à collectionner selon l’âge et le genre

Afin d’approfondir ces résultats, nous nous sommes interrogés sur l’influence de la

catégorie de produits sur les variables métriques étudiées. Deux ANOVA à deux facteurs (la

perception de la marque : nostalgique vs non nostalgique et la catégorie de produits), ont ainsi

été conduites. Les résultats6 montrent que la catégorie de produits a un effet significatif sur la

« croyance en la supériorité » et la « propension à raconter des anecdotes », expliquant

respectivement 11%, et 23,9% de leur variance. Il apparaît également que les moyennes de la

première variable, sont les plus fortes pour la catégorie « petit-déjeuner » alors que pour la

seconde, elles sont plus élevées pour les véhicules (Tableau 5). Selon le type d’attitudes et de

relations que la marque souhaite établir avec ses clients, la nostalgie paraît adaptée à des

domaines autres qu’alimentaires. Nos résultats divergent donc de ceux avancés par Unger,

McConocha et Faier (1991), qui soulignaient l’inadéquation des publicités nostalgiques aux

produits non alimentaires. Nous incitons par ailleurs, les marques commercialisant des

produits socialement visibles, comme les véhicules, à intégrer la nostalgie dans leur stratégie

de communication.

6 Notons que pour la croyance en la supériorité (1,616 ; p = 0,088), le test de Levene rejette l’hypothèse

d’homogénéité des variances. En revanche, pour la propension à raconter des anecdotes, la statistique de Levene

= 7,361 ; p = 0,000. Une attention particulière doit donc être portée à l’analyse et l’interprétation ces résultats.

13

Supériorité

Propension à raconter des

anecdotes Marques perçues

comme

nostalgiques

Marques perçues

comme non

nostalgiques

Marques

perçues comme

nostalgiques

Marques perçues

comme non

nostalgiques

Confiseries

3,61 3,043 3,131 1,84

Petit-déjeuner

3,817 3,27 2,969 1,925

Produits d’entretien

3,317 3,19 2,946 1,649

Jeux

3,737 3,067 3,727 2,75

Prêt-à-porter

3,627 2,72 2,88 1,973

Véhicules 3,187 2,987 3,896

2,27

Eta²

cat. prod. type marques

cat. prod. X type marques

,110

,025

,052

,012

,239

,077

,156

,008

F

cat. prod. type marques

cat. prod. X type marques

13,612

6,316

67,084

3,037

34,638

20,16

224,635

2,034

Sig.

cat. prod. type marques

cat. prod. X type marques

,000

000

,000

,01

,000

000

,000

,071

Tableau 5 – Effets de la catégorie de produits sur la croyance en la supériorité et la

propension à raconter des anecdotes

Conclusion

Cette recherche apporte un éclairage nouveau sur le concept de nostalgie et identifie

les attitudes et les nouvelles pratiques qui en sont liées. Ses contributions se situent ainsi, à

trois niveaux : théorique, méthodologique et managérial.

Sur le plan théorique, cette étude est la première, à notre connaissance, à mettre en

évidence un effet significatif et positif de la nostalgie sur la « croyance en la supériorité», la

« propension à collectionner » et la « propension à raconter des anecdotes sur la marque ».

Sur le plan méthodologique, l’analyse statistique porte sur un grand nombre de

marques (48 marques : 24 « perçues comme nostalgiques » et 24 « perçues comme non

nostalgiques ») et de catégories de produits (6).

Sur le plan managérial, cette recherche montre l’intérêt que peuvent avoir les

entreprises, issues de différents secteurs d’activités, à utiliser la nostalgie dans leur stratégie,

soulignant que les marques perçues comme nostalgiques sont vues comme supérieures. Elle

révèle par ailleurs, la tendance qu’ont les consommateurs à « matérialiser leurs souvenirs »,

en racontant des anecdotes ou en collectionnant ce type de marques (Woodside, 2010). Ceci

14

peut donc inciter les praticiens à mettre en place des forums de discussion sur le net, ou à

associer un objet à collectionner à leur offre, comme le fait déjà Kinder. Notons que, ce point

a été développé le 2 Septembre 2010, par « Envoyé Spéciale » sur France 2, dans un reportage

titré « Adulescent, retour vers le passé » qui montre que, « depuis le début des années 2000,

les «adulescents» sont de plus en plus nombreux à rechercher des objets qui les replongent

dans leur enfance ».

Avant de conclure cet article, deux limites doivent être néanmoins précisées. La

méthode employée met l’accent sur des critères de lisibilité et d’accessibilité de l’information

à un public de non spécialistes et pourrait nécessiter des analyses statistiques plus poussées.

La validité interne de nos résultats pourrait également être questionnée ; souffrant

probablement d’un effet de test (les mêmes participants ont répondu aux mêmes questions sur

les deux types de marques), d’un effet ordre (les premières et deuxièmes parties du

questionnaire n’ont pas été alternées) et d’un effet de sélection (l’échantillon est

majoritairement féminin, aisé, éduqué et « local »). Enfin, les marques perçues comme

nostalgiques, utilisées dans l’enquête, sont dépendantes des 52 entretiens qualitatifs de départ.

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