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Discours catéchétique / Grégoire de Nysse ; texte grec, traduction

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Discours catéchétique /Grégoire de Nysse ;texte grec, traduction

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Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

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Grégoire de Nysse (saint ; 0335?-0394?). Discours catéchétique / Grégoire de Nysse ; texte grec, traduction française, introduction et index, par Louis Méridier. 1908.

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m VKNÏK A I.A MtèMK MBKAIKIUTextes et documents pour l'étudo historique du christianisme,

publiés sous la direction d'IIippotytc HRMMER et Paul LRJAY.

T. I. JUSTIN. Apologies, texte et traduction par PAMÏQNY,agrégé de l'Université, in-12 .'. 2 fr. 50

T. II. EUSEBE. Histoire ecclésiastique, livres I-IV, texte grecet traduction française par Emile GIIAPIN, curé-doyen deNuits (Côtc-d'Or), in-12 ..:...... 4 fr. »

T. III. TERTULLIEN. De paenitentiaet de pudicitia, puhl. et

trad.par P. DE LAIUUOM-E, professeur a l'Université de Fribourgen Suisse, in-12 3 fr. »

T. IV. TERTULLIEN. De praescriptione haereticomm, publ.eltrad.par P. DE Lum'OUE, in-12..... 2 fr. »

T. V. LES PERES APOSTOLIQUES. I. La Didaché et.l'épitrede Barnabe, publ. et trad. par A'."LAURENT, curé doyen de

Bourbonnc-les-Bains, GARRIEL OQER et H. HEMMBR. 2 fr. 50

T.VI. GRÉGOIRE T>E NAZIANZE. Discours funèbres eh Vhoh-neur de son frère Césairestde Basile de Césarée, texte, tra-duction, de; ; par Fernand HOI'-KNGER, maître de conférences à

J. la'Faculté libre des Lettres de Lille 3'fr. »

T. VII. GRÉGOIRE DE NYSSE. Discours catéchélique, texte,traduction, etc..., publié par Louis MÉRIDIER, docteur es

lettres, professeur au lycée de Sens 3 fr. »

Sous presse ou en préparation immédiate:"

LUS APOCRYPHES DU NOUVEAU TESTAMENT, pub. ettrad. par Ch; MICHEL, professeur à l'Université de Liège, L

Proto-évangile de Jacques, Évangile du Pseudo-Mathieu, Evan-

gile de la Nativité de la Vierge, Évangile de Thomas.

Les Pères apostoliques, fasc. II. CLÉMENT de Rome.

CLÉMENT D'ALEXANDRIE. LexStromates. Prolreptique.JUSTIN. Dialogue avec Tryphon.

CIIEVALlER(Le charioineUlyssc). Répertoire des sources his-

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'^hÉGOIRE DE NYSSE

py DISCOURS CATÉCHÉTIQUE

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MAÇON, I-nOTAT FIlÈnES, IMPHIMEUHS

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INTRODUCTION

I. VIE DE GRÉGOIRE

Grégoire lui-même donne dans sa Vie de Macrina

des renseignements précis sur sa famille. Il avait

trois frères et cinq soeurs (MIGNE, Patrol. Gréco-

lat., t. 45, 965 A). L'aîné des enfants était Macrina

(id., 960 B). Les frères de Grégoire étaient Basile,Naucratius qui mena la vie de solitaire, et Pierre,le dernier des enfants, qui devint évêque de

Sébaste. Grégoire était plus jeune que Basile : il

appelle son frère son maître, et à toute occasion,

le traite avec une déférence où il faut faire une

part h la différence d'âge (voir la discussion de

TILLEMONT, Mém., IX, p. 693-697. Cf. aussi p. 2).Or Basile est né en 329, et Grégoire nous apprend

que le second de ses frères était Naucratius ( Vie

de Macrina, 965 D). On peut donc conclure, avec

TILLEMONT (Afem., IX, p. 561), que la naissance

de Grégoire ne doit pas être placée avant l'année

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VI INTRODUCTION

331. On ne saurait, d'autre part, la reculer au delà

de 340 ou 341, puisque, sans parler des autres rai-

sons qui s'y opposent (allusions faites par G. à

son grand âge, dans plusieurs discours dont la

date est a peu près certaine), Macrina devait avoir

seulement treize ou quatorze ans à la mort de son

père (Vie de Macr., 964 A, 965 13).Le père de Grégoire tenait une école de rhéto-

rique à Néocésarée (Vie de Macr., 981 B; TILL.,

IX, p. 5). De môme que Basile, Grégoire étudia

d'abord l'éloquence, on ne sait avec quels maîtres

(THÉODORET, Ilist. ecclç's., 4, ch. 27 ; SOCRATE, Hist.

eccl., 4, ch. 26). T.l s'était voué lui-même à l'ensei-

gnement de la rhétorique, quand il abandonna les

lettres profanes pour embrasser la vie monastiqueet se livrer à l'étude des Écritures (THÉODORET,

4, ch. 28). C'est alors qu'il se produisit dans sa

vie une singulière crise de conscience. Il était lec-

teur dans l'église, et déjà désigné pour l'épiscopatde Nysse, quand il revint à la rhétorique. Gré-

goire de Nazianze (Lettre 11) lui en fait reproche,et le prend vivement à partie, eh lui représentantle scandale causé et le tort qu'il se fait à lui-même.

Cédant aux sollicitations de ses amis, Grégoireabandonna définitivement sa chaire de rhéteur, et

en 372 devint évêque de Nysse (au début de 372,

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VIE DE GRÉGOIRE VU

suivant TILLEMONT, Mém., IX, p. 733, ou dans

l'automne de 371, selon BARDENHEWER. Cf. SOCRATE,

Hist. ecclés., V, ch. 8).C'est en 375 que commencèrent ses démêlés

avec le parti arien. Le vicaire de la Cappadoce,

Démosthène, le fit arrêter et conduire à; Ancyre.Le prétexte de cette arrestation était une obscure

question de comptes : il s'agissait d'argent que

Grégoire était accusé d'avoir dissipé (BASILE, lettre

225). Grégoire réussit pourtant a se mettre en

sûreté. Au printemps: de 376, un conciliabule

arien réuni à Nysse, à l'instigation de Démosthène,

installait un arien sur lé siège épiscopal de cette

ville («/.). Cet exil, dur à Grégoire (voir sa corres-

pondance), était terminé en 379, quand se réuiiit

le synode d'Antioche. Grégoire y assista ( Vie de

Macrina, 973 D), et à son retour alla visiter

Macrina qui avait fondé une communauté religieusedans le Pont, sur les bords de l'Iris. Il la trouva

mourante (id,} 976, etc.), et eut avec elle un entre-

tien qu'il a rapporté dans son dialogue Hepi ^u/vjçv.ri àvaGtâ'jêtoç. Au printemps de l'année suivante,il visitait, pour s'acquitter de la mission que lui

avait confiée le synode, les églises d'Arabie et de

Palestine. En 381, il assista au concile de Constan-

tinople avec Cyrille (THÉODORET, V, ch. 8) et pro-

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VIII INTRODUCTION

nonça l'oraison funèbre de Mélèce, évêque d'An-

tioche, décédé pendant les travaux du concile, qu'il

présidait. Grégoire prit part encore au troisième

synode de Gonstantinople en 383. C'est à cette

occasion qu'il prononça son discours sur la Divinité

du Fils et du Saint-Esprit, et sur la foi d'Abraham.

En 393, il eut avec Helladius, évêque de Gésarée,un différend qui fait le sujet de sa lettre 1, et en

394, il assista au concile de Gonstantinople, où il

prononça peut-être le discours inexactement appeléSur son ordination. A partir de cette année-là, il

n'est plus question de lui, et l'on ignore la date

de sa mort.

Son oeuvre est très étendue et variée. Elle com-

prend des traités d'exégèse, tels que VApologie, de

VHexahémêron de Basile, le Traite sur la création

de l'homme, les Commentaires sur la vie de Moïse,sur les Psaumes, etc...; des écrits de théologie,comme le Discours catéchélique, et de controverse,comme le Contre Eunome, le Contre Apollinaire,etc.. Un troisième groupe est formé par des écrits

d'ascétisme : Sur la perfection. Sur la virginité,etc.. Enfin Grégoire a laissé un certain nombre

d'homélies, des oraisons funèbres, et vingt-six

lettres, dont vingt-cinq sont regardées comme

authentiques.

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Vli: DK 0RÉG01RK IX

Le Discours catéchétique n'est pas un exposé

complet de la doctrine orthodoxe. Il s'adresse non

aux catéchumènes, mais aux catéchistes, comme

un manuel destiné à fournir une réponse à des

objections courantes. Mais les objections prévues

portent sur tous les points essentiels de la foi

(voir début du ch. 38), et en voulant y répondre,

Grégoire est amené à esquisser dans ses grandes

lignes, et par endroits dans ses détails, le système

théologique auquel il s'attache. De plus, les sujetstraités sont rangés d'après leur ordre logique ou

historique, de telle sorte que l'ouvrage se présentecomme une histoire suivie de l'homme, depuis sa

création jusqu'aux effets de la rédemption. Au

reste, l'oeuvre entière de Grégoire est là pour notis

aider à compléter et à éclairer le sens des doctrines

exposées dans le Discours catéchétique,Le traité comprend 40 chapitres. Les quatre

premiers sont consacrés au dogme de la Trinité.

Grégoire, qui distingue principalement deux caté-

gories d'adversaires : les païens et les Juifs, s'ef-

force de concilier sur le dogme de la Trinité le

polythéisme grec et le monothéisme juif, en

empruntant à l'un l'idée de pluralité qu'il appliqueaux hypostases, à l'autre, la notion d'unité quiest celle de la nature divine. Les chapitres ïï-8

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X INTRODUCTION

expliquent la création de l'homme, la chute, l'ori-

gine du mal. Dieu, dans sa bonté, a créé l'homme

a son image, donc libre ; il a uni en lui la nature

intelligible et la nature sensible. Mais la jalousiede l'ange déchu a dupé l'homme, qui en se détour-

nant du bien, est tombé dans le mal. Le mal n'est

en >effet que l'absence du bien. L'allégorie des

vêtements de peau donnés à l'homme après la

chute, symbolise la mort, instituée provisoirement

par Dieu pour purifier le corps par la dissolution

de ses éléments, tandis que l'àme doit, elle aussi,se soumettre en cette vie à une discipline salutaire,si elle ne veut la subir dans l'autre. L'Incarnation

i

et la Rédemption sont longuement exposées dans

les ch. 0-32. L'homme déchu avait besoin d'une

intervention spéciale de Dieu pour être relevé.

Le Verbe a revêtu l'humanité, sans les souillures

qui s'y attachaient. Les miracles attestent la divi-

nité du Sauveur. Sa résurrection, en unissant indis-

solublement lîâme et le corps, et en les divinisant,est devenue pour le genre humain le principe de

la résurrection. En offrant son humanité au démon

comme un appât, le Verbe a sauvé l'homme, sans

faire violence à Satan, et la supercherie de la

manoeuvre s'efface devant le dessein bienfaisant de

Dieu qui est de rappeler a lui toute la création

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VIE DE GREGOIRE XI

déchue, y compris Satan lui-même. Grégoire

explique par la transcendance de Dieu, par sa

prévoyance, par la liberté de l'homme, que le

Verbe ait revêtu le corps de l'homme et non celui

d'un être céleste, qu'il ait si longtemps attendu

pour sauver l'humanité, et que la foi né se soit

pas étendue à tous les hommes. La théorie des

sacrements occupe les derniers chapitres du Dis-

cours. Les sacrements continuent l'oeuvre de l'In-

carnation, dans la mesure permise à la nature

humaine. Le baptême, qui reproduit par la tripleimmersion la mort etla résurrection du Christ est

le principe indispensable de lu rénovation spiri-

tuelle; l'Eucharistie qui, par le pouvoir de la béné-

diction, fait du pain et du vin le corps et le sadgdu Christ déifiés par la présence du Verbe, est la

nourriture du corps. Mais une foi droite et un

ferme propos d'amélioration morale sont indis-

pensables pour l'efficacité des sacrements. Celui

qui reçoit le baptême ne peut en tirer aucun fruit

si le Verbe et l'Esprit invoqués dans cette régéné-ration spirituelle sont mis au rang des créatures,

et si lui-même se montre tel qu'avant.Les dernières lignes du traité doivent en être

retranchées. L'erreur d'un copiste a ajouté en eiîet

à l'ouvrage de Grégoire un fragment de THÉODORE,

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XII INTRODUCTION /

abbé'"çlevRaithu'(v,ie siècle). Il y estqdestion.del'hérésie de Seyerus, chef des Acéphales, con-

damné en 536sau concile de Gonstantinople (SRÀW-LEY, The Catcchelical oration of Gregoryof Nys-sa, Cambridge, University Press, 1903; ». 164,

noté).

\ Le titre de l'ouvrage est donné sous cette

forme : Aôyoç VMXTlyrixiv.bçdans" les meilleurs mss.

De même dans PHOTIUS(Bibl. Cqd. 233); MAXIME

le Théologien ou le Confesseur, dans son Com-

mentaire sur Pseudo-Denys (De Ecoles. Hier., III,

§ il), en parle comme du /.xtrtyyuv.bs. De mêmedans la Panoplie dogmatique d'EuTHYME ZIÇABÊNE

(xne siècle) et la Disputâtio Theoriani eum Nersete

(xne siècle). Les mots ô t>iyaç ne figurent, ajoutésau titre, que dans quelques mss. et dans les édi-

tions de Paris (SRAWLEY, Intro(Lt p. xiv).

IL DONNÉES HISTORIQUES ET DOCTRINE

DE L'OUVRAGE

Pour assigner au Discours catéchéfique sa placeexacte dans l'histoire du dogme, pour mesurer

justement la parade nouveauté qu'il contient, onvoudrait pouvoir déterminer sa date avec preci-

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DONNÉES IIISTORIQUKS XIII

sion. La seule indication qui nous soit fournie sur

ce point est malheureusement assez vague. Au

début du ch. 38, Grégoire renvoie, pour un exposé

plus détaillé de la doctrine de la loi, à des traités

de controverse où cette question a été examinée à

fond, et où l'enseignement orthodoxe a été préciséen face de ses adversaires. Comme le fait observer

SHAWLKY (Introd., p. xiv), cette allusion semble

viser, d'une part le Contre Eunomc, de l'autre le

discours Sur la divinité du Fils et du Saint-Espritet sur la foi d'Abraham. Or le traité en XII livres

dirigé contre Eunome date de 381. Du moins, SAINT

JÉRÔME dit avoir entendu cette année-là Grégoirede Nysse lui lire son traité, a Constantinople, en

présence de Grégoire de Nazianze (TILLEMONT, IX,|

p. 579 et 585). Il est probable que Jérôme n'a eu

connaissance que dune partie de l'ouvrage ou d'un

schéma, et que le traité n'a pas été rédigé avant

382 ou 383 sous sa forme actuelle. Quant au dis-

cours Sur la divinité du Fils et du Saint-Esprit,il fut prononcé en 383 au concile de Constanti-

nople. Si l'on admet ces données, le Disc. cat. ne

doit pas remonter plus haut que l'année 383. Sui-

vit-il de près les deux oeuvres mentionnées ci-des-

sus? Nous l'ignorons, à vrai dire. Toutefois la

préoccupation, très sensible dans le Disc, cat.,

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XIV INTRODUCTION

de la doctrine anoméenne ne permet guère, semble-

t-il, de reculer la date de l'ouvrage au delà de

384 (SRAWLEY, p. xiv).Or Grégoire se trouve être, à ce moment-là, en

pleine possession de son système théologique et

de sa renommée. Basilej son frère, qui avait été,

après la mort d'Athanase, le véritable championde l'orthodoxie en Orient, est mort depuis le début

de 379. Les années suivantes ont été pour Grégoireune époque de fécondité intellectuelle. En 379, il

a composé, à la requête de son frère Pierre,- son ~-

traité Sur la création de l'homme, puis son Apolo-•

(fie de VHexahéméron de Basile. En 381 (voir plus'

haut), il a écrit son oeuvre de controverse la plus

importante, et précisé, dans ses douze livres contre

Eunome, la doctrine orthodoxe de la Trinité. Son

rôle au concile de Constantinople fut des plus

marqués. A en croire Nicéphore, il aurait été

chargé de rédiger le symbole qui fut autorisé parle concile. Son éloquence et sa force d'argumenta-tion eurent, paraît-il, au cours des débats, une

influence décisive. Le 30 juillet 381, en exécution

du deuxième canon du concile, Théodose promul-

guait une loi retranchant des églises du Pont qui-

conque ne garderait pas la communion d'Hella-

dios, évêque de Gésarée, d'Otréius, évêque de

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DONNEKS IIISTOHIQlîKS XV

Mélitène, et de Grégoire, évêque de Nysse. Ses

écrits et ses discours l'avaient donc placé au pre-

mier rang de l'épiscopat en Orient, et avaient fait

de lui un des représentants les plus autorisés de

la doctrine orthodoxe.

Les circonstances, d'autre part, se prêtaient tout

particulièrement à un exposé d'ensemble de la foi.

La mort de Valons, en 378, avait porté à l'aria-

nisme un coup décisif, et le concile de Constan-

tinople avait consommé la défaite des semi-Ariens.

Les synodes tenus à Rome et à Constantinople en

382 avaient amené l'accord complet de l'Orient et

de l'Occident sur la question de l'Homoousion.

Depuis le synode réuni à Constantinople en 383,

les semi-Ariens n'existaient pour ainsi dire plus.Seuls les Ariens purs, les Anoméens, dont

Eunome était le chef, tenaient encore. L'occasion

était donc excellente de revenir sur les résultats

acquis, et. de fixer dans l'ensemble de la doctrine

orthodoxe la place et la portée des dogmes définis

récemment. Une esquisse générale de la doctrine

religieuse, mise au point à l'aide des résultats quiavaient été obtenus, devait être bien accueillie.

Les Gappadociens étaient tout désignés pourcette entreprise. Depuis le synode d'Alexandrie

(362), ils avaient grandement contribué a prépa-

GmVioiniî m; NYSSI;. — Discours cntèchétiiiue. H

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XVI INTRODUCTION

rer les travaux des conciles par leur culture géné-

rale, leur science philosophique et la souplesse de

leur dialectique. Sans parler du rôle éclatant tenu

par Basile, on doit rappeler les services rendus par

Grégoire de Nazianze a la cause de l'orthodoxie

durant son séjour à Constantinople, et les cinqdiscours prononcés par lui en 380, qui lui valurent

le surnom de Théologien. La terminologie adoptée

par les conciles à partir de 381 pour la définition

du dogme de la Trinité et des hypostases est

l'oeuvre des Cappadociens, et en particulier de

Grégoire de Nysse.Le Discours catéchétique tient donc dans l'his-

toire du dogme une place importante. Tous ceux

qui l'ont commenté ont insisté sur cette impor-tance (p. ex. UEBEUWEG, dans son Histoire de la

philosophie, citée par SRAWLEY, Introd., p. xvi ;

HARNACK, Précis de Vhistoire des dogmes, trad.

franc., p. 172). Ils ont fait remarquer en outre

qu'aucun écrit ne met plus nettement en lumière

les traits distinctifs de l'enseignement théologiquede Grégoire (SRAWLEY, Préface; Intr , p. xvi). Par

là s'explique la fortune qu'il a trouvée chez les

Byzantins. Cité par THÉODORET dans ses Dialogues,au v° siècle, au vue par MAXIME le Théologien et

par LÉONCE de Byzance dans son écrit contre Nés-

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DONNÉES HISTORIQUES XVII

torius et Eutychès, il est largement mis à contri-

bution par JEAN DE DAMAS dans son traité sur !a

Foi orthodoxe, et EUTHVME ZIGABENE au xne siècle

en fait passer de longs extraits dans sa Panoplie

dogmatique. Le chapitre relatif à l'Eucharistie se

trouve reproduitdans un traité de la même époque,

rapportant la controverse de THEORÏANUS contre le

catholique arménien Nerses ou Noreses (SRAWLEY,

Intr., p. xv).Les adversaires que Grégoire a en vue sont de

plusieurs sortes. D'abord les Juifs et les païens,

auxquels s'adresse dans l'ensemble le Disc, cat., et

sur certains points de détail, les ESunomiens et

les Manichéens. Les chapitres consacrés au dogmede la Trinité, ceux qui traitent des sacrements, et

en particulier des conditions du baptême visent

nettement l'hérésie anoméenne. D'autre part Gré-

goire prend directement à partie les Manichéens

dans son exposé de la création et de la chute de

l'homme, de l'origine et de la nature du mal. La

diversité des adversaires amène Grégoire a varier

ses méthodes, et nous avons indiqué comment, au

début de son traité, il avait successivement recours

à deux argumentations très distinctes, contre les

Grecs d'abord, puis contre les Juifs, pour démon-

trer l'unité de la nature divine et la Trinité (ATHA-

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XVIII INTRODUCTION

NASK, De Incavnatione, MIGNE, t. XXV, 97 A, dis-

tingue de même deux catégories d'adversaires, les

Juifs et les païens).Dans cet expose" de la doctrine orthodoxe, et,

d'une manière plus générale, dans le système théo-

logique de Grégoire, quelles influences se font sen-

tir ? D'autre part, en quoi se révèle l'originalité de

l'auteur? De quels apports s'enrichissent grâce a

lui l'explication et l'apologie de la doctrine ?

I. Les grandes lignes du système sont prises a

Origène. On sait quelle empreinte l'origénisme a

laissée sur les méthodes théologiques du ive sjècle.

Celte influence réside moins dans le caractère de

certaines doctrines que dans une manière généralede concevoir le christianisme et l'enseignementdu dogme. A cet égard, tous les grands défenseurs

de l'orthodoxie au iv° siècle, de même que la plu-

part des chefs de sectes, sont plus ou moins dis-

ciples d'Origène. Ceci est particulièrement vrai

des Gappadociens. Basile, Grégoire de Nazianze,

Grégoire de Nysse relèvent directement d'Origène,bien qu'à des degrés différents. Par leur grand'mère Macrina, Basile et Grégoire avaient recueilli

la tradition et subi l'influence d'un origéniste sin-

gulièrement audacieux, Grégoire le Thaumaturge.La Philocalia, cette compilation d'extraits d'Ori-

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DONNEES HISTORIQUES XIX

gène faite par Basile et Grégoire de Nazianze nous

atteste leur sympathie pour une école dont ils con-

tinuent l'esprit plus encore que les doctrines. Cette

sympathie est beaucoup plus marquée chez Gré-

goire de Nysse. Il sulïit de lire la Vie de Grégoirele Thaumaturge, cet éloge si enthousiaste et con-

fiant, pour mesurer l'admiration qu'il avait vouée à

l'école d'Origène. HOLL (Amphilochius von Fkonium

in seinem Verhaltnis zù den grossen Kappadoziern,

1904) observe que Grégoire, sans avoir de rela-

tions personnelles avec les disciples d'Origène,montre une connaissance approfondie non seule-

ment des écrits d'Origène, mais de l'oeuvre de ses

prédécesseurs comme Philon, et de ses élèves, tels

que Théognoste (p. 198). \

L'examen du Discours catéchétique révèle à plu-sieurs égards l'influence profonde d'Origène. Elle

se manifeste d'abord dans la façon même d'abor-

der les problèmes religieux. Le système d'Origènese caractérise, comme on sait, par un élargissementillimité du domaine théologique, qui absorbe, pour

l'utiliser, tout ce qui est assimilable de la philoso-

phie et des sciences profanes. De môme Grégoiresort volontiers de la révélation proprement dite

pour demander aux idées générales une confirma-

lion des vérités religieuses (Disc. cat.} ch. 8, début.

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XX INTRODUCTION

Cf. Philocalia, IX, 2. V. SRAWLEY, op. cit., p. 20,note 1). Il s'appuie avec confiance sur la raison

humaine comme sur une autorité, et au besoin sur

les idées mises en circulation par la philosophie

antique. Cette conciliation de la théologie et de la

philosophie, se prêtant secours pour affirmer une

seule et même vérité, est bien une trace d'origé-nisme. On trouve dans la Vie de Moïse, un traité

composé par Grégoire dans sa vieillesse, semble-

t-il, ces déclarations curieuses (MIGNE, Pair. Grée,

lat., 336 D) : « Il y a dans la science étrangère« (xvjç eçw Tcatos'jueo);) un élément que nous ne devons

« pas rejeter et dont l'union nous permettra d'en-

« fanter la vertu. La philosophie, en tant que mo-

« raie et physique, peut être pour la vie supérieure« une compagne aimable, pourvu que ses produc-« tions ne gardent rien de l'impureté étrangère. »

Un second trait de l'enseignement d'Origène, un

des plus caractéristiques, se retrouve très marquéchez Grégoire : l'usage de l'interprétation allégo-

rique. On connaît la théorie sur laquelle se fonde

cette méthode : distinction du.sens littéral et du

sens figuré (Disc, cat., ch. 8 : ?i txwr(\>.<x~<x,ai OCÎVIY-

jjLâTov, etc.), et l'emploi systématique qu'en fait

Origène. Basile a résisté sur ce point à l'influence

du maître. Dans VHexahéméron par exemple, il

Page 32: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

DUiNNÉISS HISTORIQUES XXI

témoigne à plusieurs reprises pour l'interprétation

allégorique une répugnance très nette (Y. notam-

ment 40 B, 73 C, 7G A, 188 B). lien est autre-

ment pour Grégoire. Ses traités d'exégèse, sauf

VApologie de Vllcxahémcron, sont fondés sur cette

méthode que Basile rejette ironiquement. Il en

formule lui-môme les règles à plusieurs reprises

(Commentaire sur le Cantique des Cantiques,

p. 75*6 et suiv. ; C. Eunome, III, p. 573 ; Disc,

cal., ch. 32), et il la met en pratique avec une

ardeur et une témérité tranquille qui le rangent,sur ce point, parmi les disciples les plus déterminés

d'Origène. L'interprétation allégorique apparaîtdeux fois dans le Disc. cat. : ch. 8, dans l'expli-cation des vêtements de peau que l'homme reçutde Dieu après la chute, et ch. 32 dans l'inter-

prétation du symbole de la Croix (ORIGÈNE avait

déjà attaché aux vêtements de peau un sens figuréet symbolique : C. Cels., 4, 40 ; In Lev. hom. G,2 ; voir SRAWLEY, pp. 42, 141). Il faut ajouter, d'ail-

leurs, que ces deux interprétations se relèvent, la

première chez Méthodius (De resurrect., MIGNE,t. XVIII, p. 268), l'autre chez Athanase (De Inc.,

MIGNE, XXV, 140 A), deux théologiens dont l'in-

fluence a été très grande sur le Discours catéché"

tique. Il n'y a pas lieu de supposer que Grégoire

Page 33: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

XXII INTRODUCTION

soit allé prendre à Origène ces deux explications,

puisqu'il les retrouvait plus près de lui, l'une chez

Méthodius, l'autre chez Athanase. Pour ce qui est

de la première, il s'éloigne de l'interprétation d'Ori-

gène et reprend celle de Méthodius. Tandis qu'Ori--

gène voit dans les vêtements de peau donnés a

l'homme le corps lui-même, Grégoire y trouve le

symbole de la condition mortelle de l'homme et

développe minutieusement cette façon de voir.

Quant à la seconde, il déclare lui-même la tenir

de la tradition (èx, TîaoaBsaewc). Mais ce sont là des

divergences de détail. Ce qu'il faut retenir ici, c-est

que la méthode d'exégèse allégorique fondée par

Origène est presque partout ramenée par Grégoirede Nysse, moins circonspect que Basile, à un em-

ploi systématique. (C'est a ses travaux d'exégèse

qu'il a dû la plus grande pari de sa renommée chez

les Byzantins. V. MICHEL PSELLOS, CCXII, X«p«-/.-

-ou Xpuacc?-i[Asu xai Vprt'{sp(ov ~c\> N'JJJYJÇ:).En dehors de ces tendances générales et de ces

méthodes, l'influence d'Origène sur Grégoire est

reconnaissant au caractère de certaines doctrines.

MOELLER signab justement comme un trait d'origé-nisme l'importance capitale attribuée par Grégoire,dans sa conception du monde, à la condition de

Page 34: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

UONMvKS IIISTORigUKS XX11I

l'homme. La nature de l'homme et son histoire

nous expliquent la nature de l'univers, le secret

de la création et les desseins de Dieu (MOFXLER,

Gvcgorii Nysseni doctrinaux de hominis natura cl

illustravit et cum Origcniana comparavit, p. 103).Cette façon de placer l'homme au centre de: la réa-

lité, dont il devient pour ainsi dire le noeud, nous

explique l'élargissement illimité que prend chez

Origène et Grégoire l'enseignement de la religion.Partant de la révélation qui les éclaire sur la con-

dition de l'homme, ils remontent progressivementà la connaissance générale des lois de la réalité,et de Dieu.

Origène divisait la réalité en deux parts : le

monde sensible, le monde intelligible. Grégoire

reprend cette division (Disc, cal., (), -b VSYJTÔV,TG

awOvj-àv, etc.). Ces deux mondes s'opposent parleurs caractères; rien de ce qui existe ne saurait

trouver place en dehors d'eux.

On sait la place que tient dans le système théo ¬

logique d'Origène la théorie du libre arbitre.

L'homme étant libre se détourne du bien, séduit

par la fausse apparence que Satan lui en présente.Le mal n'existe donc que dans la volonté, et c'est

une notion purement négative. De cette idée qu'ila soigneusement approfondie, et dont il tire avec

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XXIV INTUODLT.TION

une extrême rigueur les conséquences, Origône fait

sortir une série de conclusions capitales: Dieu est

irresponsable du mal ; le mal étant négatif, ne

saurait être éternel, et un jour il disparaîtra com-

plètement de la réalité, ainsi ramenée a l'unité pre-mière. L'importance que Grégoire accorde lui-même

à la liberté, la fidélité avec laquelle il suit ici Ori-

gène sont frappantes dans le Disc. cal. Selon lui,

le libre arbitre est un des attributs de la Divinité,

et un des privilèges qui rapprochent le plus étroi-

tement de Dieu l'homme, son image. A l'exemple

d'Origène, Grégoire n'insiste si fortement sur ce

caractère de la nature;humaine que parce qu'il yvoit l'explication de la chute et l'origine du mal

(ch. 5 et suiv.).Comme on l'a remarqué (SRAWLKY , Iiitrod.,

p. xxu), il y a dans cette théorie dé la liberté bien

des points qui ont été repris après Origène par des

théologiens d'orientation différente, et on ne sau-

rait attribuer en bloc à l'influence d'Origène ce

qu'on en retrouve dans les idées de Grégoire. Dans

la seconde moitié du ui° siècle, un des adversaires

les plus décidés d'Origène, Méthodius, déclare queDieu est irresponsable du mal (De resurr., MIGNE,

XVIII, p. 265 D) et que le mal a eu pour originela négligence de la loi çlivine. Au ivp siècle, tous

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DONNÉES HISTORIQUES XXV

les théologiens font du mal une notion purement

négative (voir ATHANASI:, De Inc., p. 104 C, etc.).Mais ce qui est particulier au système d'Origèneet ce que nous retrouvons chez Grégoire, c'est l'am-

pleur donnée à cette théorie de la liberté, et les

conséquences tirées du caractère négatif du mal.

Pour Grégoire comme pour Origène, le mal ne

saurait être éternel (voir dans le traité Surin créa-

tion de l'homme, 201 G, la comparaison ingénieusedont il se sert pour illustrer cette idée). Un jourviendra donc où il n'y aura plus de pécheurs et où

toute la création, purifiée du mal, sera réconciliée

avec Dieu. C'est la théorie de la restauration finale

dans l'état de grâce primitif, de l'în;Gv.xtx<j-<xnç

(Disc. cal., ch. 26). Dès le vue siècle, on l'a

relevée chez Grégoire comme une trace flagrante

d'origénisme. Mais, chose remarquable, bien qu'auive siècle il y ait eu en Palestine et en Egypte de

vives discussions soulevées par l'origénisme, on ne

paraît pas avoir été frappé des tendances origé-nistes de la théologie de Grégoire. Au vic siècle,

Justinien met en avant l'autorité de Grégoire pour

rejeter la préexistence des âmes (Lelire à A/'enna,

voir MOELLER, p. 1). Pourtant, a la même époque,le philosophe et grammairien JEAN PHILOPONOS,

dans un écrit où il rejetait la résurrection des corps,

Page 37: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

XXVI INTRODUCTION

prétendait s'appuyer, croit-on, sur Grégoire de

Nysse (PHOT., Cod.,21 ; cf. 22, 23, etc. ; v. MOEL-

I,ER, p. 1). PHOTIUS parle de la réfutation présen-tée par Etienne Gobarus, qui s'efforçait de justifier

Grégoire par des arguments que nous ignorons!Enfin au vnie siècle, l'orthodoxie de Grégoire tou-

chant la résurrection se trouvait si sérieusement

contestée que GERMAIN, patriarche de Constanti-

nople, composa un traité pour la défendre. Dans ce

livre, intitulé 'AVÔQÎOTC;ou 'AvTa-ooo-i/sç, il soute-

nait que les traces d'hérésies relevées dans certains

écrits de Grégoire y avaient été introduites parides

origénistes. Les écrits^ visés par Germain étaient

la Vie de Moïse, le Dialogue avec Macrina, le

Discours catéchétique. Cette indication est inté-

ressante en ce qu'elle confirme le caractère net-

tement origéniste des théories de Grégoire sur la

résurrection. Quant à l'hypothèse d'une altération

systématique, elle paraît insoutenable. (Sur toute

cette question, v. MOELLER, p. 108). La théologiede Grégoire est pénétrée d'oiïgénisme, et la théo-

rie de r«7co/.«Tâ<jT«aiç montre simplement sur un

point particulier la profondeur de cette influence.

Grégoire comme Origène se fait de la création une

conception essentiellement optimiste. Il ne peutadmettre que l'harmonie primitive soit dérangée

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DONNÉES insroiuorEs XXVII

éternellement par l'erreur de la créature, et on peutlui appliquer la formule qui résume le système

d'Origène (REDEPENNIXG, cité par MOELLER, p. 108) :

la nature spirituelle est une, et l'homme participeavec Dieu a cette unité. Or cette unité, qui se

trouve dans le principe du monde, doit se retrou-

ver dans sa fin. L'intervalle est laissé à la liberté

de la créature et à ses erreurs. Mais l'effet de ces

égarements sera détruit un jour, et l'unité premièrerétablie.

Ce serait toutefois se faire de Grégoire une idée

incomplète et injuste que de lui refuser toute indé-

pendance à l'égard d'Origène. Sa souplesse théolo-

gique est au contraire frappante. Sur bien des

points, il se sépare profondément de son maître. f

Ainsi, en ce qui concerne la théorie du Verbe,il est inutile de dire que Grégoire s'y écarte nota-

blement d'Origène et le dépasse de beaucoup en

précision : il bénéficie en effet des travaux des

conciles et de tous les efforts qui ont été faits

depuis l'apparition de l'arianisme pour fixer sur ce

point la doctrine orthodoxe, de 32o à 383. Ceci

n'est peut-être pas très sensible dans le Discours

catéchétiquè, parce que Grégoire ne se soucie pas

d'y exposer par le menu les difficultés qui ont été

soulevées, ni les réponses que l'orthodoxie y a

Page 39: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

XXVIII IXTHOUUCTION

faites. Un seul chapitre, le premier, est consacré à

la question du Verbe, le second traitant briève-

ment du Saint-Esprit, et le troisième insistant sur

l'espèce de conciliation que réalise le dogme or-

thodoxe entre le polythéisme païen et le mono-

théisme juif. Encore Grégoire se bonie-t-il à esquis-ser une explication assez particulière du Verbe di-

vin, auquel il assigne dans la nature divine un rôle

analogue à celui du Xiyoç humain dans la nature

de l'homme. De niême, ch. 4, les caractères du

Saint-Esprit sont éclairés par un rapprochementavec le TCVÎ^ÎJ.*humain. Mais ailleurs, Grégoire a

longuement exposé ses idées sur la Trinité, ou

plutôt sa méthode d'apologie du point de vue or-

thodoxe. Les douze livres du Contre Eu nome ré-

futent en détail la thèse et les objections desr Ano-

méens ; le Contre Apollinaire, l'hérésie apollinariste.Au reste, le point de vue orthodoxe est sommaire-

ment indiqué dans le chapitre 1 du Disc, cate'ché-

tique. La nature du Verbe est celle de Dieu, et il

a tous les attributs divins ; éternel et substantiel,il est la Vie, doué d'une façon absolue de puissance,de liberté, créateur du monde. Il est distinct, d'autre

part, de celui qui l'engendre. De même le Saint-

Esprit. L'opposition qu'Origène établit entre l'in-

telligible et le sensible, Grégoire la met entre Dieu

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DONNÉES HISTORIQUES XXIX

et le monde, et l'unité qui enserre, dans le sys-tème d'Origène, toutes les natures spirituelles,

Grégoire de Nysse, comme les Pères de Nicée, la

réserve, dans le domaine de l'intelligible, a la na-

ture divine (MOELLKH, p. 111). Nous soiiunos loin

de la théorie équivoque d'Origène, de ce Verbe

conçu comme Xôy*;—

v.Tw;/a (De principiis, i, 189.

Cf. MOELLEK, p. 109), appelé ailleursfcpsaSûîatsv rrav-

xwv irt\)M\)^(Ti\JÂxbyt (C. Ce/se, o, 37), et qui, à bien

des égards, se trouve placé sur le même rang queles anges et l'Ame humaine : théorie toute pénétréede platonisme, et où le Àôys; divin joue, au-dessus

des XÔV51humains, le rôle d'une 'Ioéa Ï$ÏO>V(MOEL-

LKR, p. 111).S'il insiste, comme Origène, sur l'opposition dp

la nature intelligible et du monde sensible, Gré-

goire appuie non moins fortement sur l'idée de

la transcendance de Dieu, ce qui l'amène à un

autre partage de la réalité : entre Dieu l'incréé,et la création (ch. 28). De la distance infinie qui

sépare le Créateur de toutes les créatures, placéesainsi sur le même plan, Grégoire tire une réponseà cette question : le Verbe n'aurait-il pu descendre

parmi les hommes en revêtant un corps céleste

(V. MOELLER, p. 109) ?

D'après Origène, tout ce qui participe à là nature

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XXX INTRODUCTION

spirituelle aurait été procréé de toute éternité parle Verbe divin : théorie étroitement reliée à l'idée

qu'Origène se fait du Verbe et de l'unité de la na-

ture spirituelle; Dans le Disc. cat. et chaque fois

qu'il aborde ce sujet, Grégoire enseigne que les

unies humaines ont été créées dans le temps (MOEL-

LER, p. 111). Aux yeux d'Origènu, l'homme est

avant tout une créature spirituelle; le corps ne lui

a été donné qu'après la chute et en punition du

péché. C'est en ce sens qu'Origène interprète le

récit de Moïse concernant les vêtements de peau-

(id , p. 113. Cf. la définition si caractéristique'donnée par MKTHODIUS, dans le De licsurr., de la '

thèse d'Origèhe). Toute différente est l'explicationc'? Grégoire. Si l'on a pu conclure d'un endroit du

De Mortuis (521-528. V. MOELLER, p. 46) qu'il se

range sur ce point à lavis d'Origène, le reste de

son oeuvre s'oppose absolument a une semblable

interprétation. Le Disc. cat. enseigne qu'en créant

l'homme,'Dieu a réalisé en lui l'union de la nature

intelligible et de la nature sensible (ch. (>).' Les

vêtements de peau que l'homme a reçus de Dieu

après le péché figurent non pas le corps, mais la

condition mortelle (ch. 8). Dans le Commentaire

sur l'oraison dominicale, Grégoire distingue parmiles créatures raisonnables losanges et les hommes.

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DONNÉES HISTORIQUES XXXI

Les hommes ont donc été créés avec un corps, et

cela en vertu d'un dessein très profond et très sagede la Divinité. Ce dessein, Grégoire l'explique dans

le Disc. cat. (ch. 6. Voir en outre le Dialogue sur

Vàme et lu résurrection, où G. rejette nettement

la théorie origéniste de la préexistence des âmes

Cf. MOELLER, p. 47).

Ces divergences d'opinion sur la constitution pri-mitive de l'homme ont pour conséquence une façondifférente d'envisager la nature humaine et les

éléments qui la composent. Si Origène représente

parfois l'homme comme formé d'une âme et d'un

corps (De princip., III, 4, § 1, etc. ; voir MOELLF.K

p. 118), il adopte en général la division en trois : ,

voue, '^uyr,, c&i/a qu'il trouve chez saint Paul (/ Thes-

sal., 5, 33). Dans le Disc. cal. et dans beaucoupd'autres traités, Grégoire s'en tient à l'oppositionfondamentale entre -c ai<70v;-6v et tb VÔYJTÔV(Disc,

cat., ch. 6, 8, etc.).C'est là son point de vue habi-

tuel. S'il permet, dans le Contre Apollinaire. la

division en trois éléments (vs3ç, etc. ch. 48 ; cf. De

hom. opif., ch. 8, où il fait allusion a saint Paul),il répugne visiblement à cette manière de voir,

parce que c'est une porte ouverte a l'hérésie apolli-nariste. Dans d'autres endroits du Contre Apolli-

naire, il n'hésite pas à la rejeter ich. 35. V. MOEL-

LER).(>HK(H>im<: i»i Xissi-:. —Discours cutéchêlique. G

Page 43: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

XXXII INTRODUCTION

Comme le montre MOELLER, Origèhe était logiqueavec lui-même en enseignant que l'homme est

formé, en dehors d'un corps, d'un vouç et d'une

4»u/"ô. Se faisant de l'âme humaine une idée très

haute, si élevée qu'elle a pu le rendre suspectd'émanàtisme (MOELLER, p. 109), il ne pouvait se

résoudre à la plonger entièrement dans le mal

après la chute. La division de la nature humaine

en trois éléments lui permet de sauvegarder en

partie le caractère céleste de l'Ame, ou tout au

moins d'entretenir sur ce point une certaine équi-"

voque. Le voDç garde, quoique affaiblie, saj pureté'

première [Deprincipe I, 1, § 5; MOELLER, p. 118)et c'est surtout par l'intermédiaire de la 'J/uyrç, âme

inférieure, aXo-foç, qu'il prend contact avec le corps.Il en va tout autrement de Grégoire. Réjetant la

préexistence des âmes, enseignant que l'homme a

été composé, dès l'origine, d'une âme et d'un corps,et distinguant très nettement toutes les créatures,^même spirituelles, de la nature divine, il n'a pasles scrupules d'Origène. Par cette vue plus simplesur la nature humaine, il revient h l'enseignementdes premiers Pères (SHAWLEY, Intr., p. xxi), et il

trouve dans cette opposition fondamentale entre

TO a!o0ïj-6v et ib vovjtév une explication nouvelle des

desseins du Créateur. En réalisant dans l'homme

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DONNÉES HISTORIQUES XXXIII

l'union de ces deux natures, Dieu leur a permisde se pénétrer (Or. dom., IV), et grâce à cette

union la nature sensible peut participer comme

l'autre'aux attributs divins (MOELLER, p. 21).Dans la théorie même du libre arbitre, Gré-

goire, tout en reproduisant dans ses grandes lignesle système d'Origène, le modifie sur certains points.Comme lui, il explique l'origine du mal par la

liberté. Mais Origène gêné par ses idées sur la

préexistence des âmes, tend, semble-t-il, à croire

que l'homme est amené par une inconstance presqueirrésistible de sa nature à se détacher du bien

(MOELLER, p. 121. M. fait observer toutefois quecette tendance n'est nulle part formulée nettement

par Origène). Grégoire est plus h l'aise sur ce su-j

jet. Il explique le péché par la nature de l'homme

et par l'affinité de l'élément sensible, du corps,non pas avec le mal, mais avec la terre. Cette

affinité l'emportant, entraîne une rupture de l'har-

monie primitive. L'âme est entraînée vers ce quiest moins bien, et tombe ainsi dans le mal (Disc,

cal., ch. 6. Cf. De môrtuis).Une des difficultés auxquelles s'est heurté Ori-

gène est la résurrection des corps. Il était conduit

logiquement à la rejeter, puisqu'il regardait le corpscomme ayant été donné à l'homme après la chute.

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XXXIV INTRODUCTION

La résurrection, ramenant l'homme K son intégrité

première, devra le dépouiller de la chair. Origène ne

rejette pourtant pas la résurrection des corps, car la

croyance générale le force à l'admettre, mais la con-

ception qu'il en a manque de netteté et de cohérence.

Il dit que les corps ressusciteront (De princip., II,

10, § 1; III, G, g 6, etc. V. MOELLEH, p. 123),mais en même temps il se représente le corps res-

suscité comme très différent de celui que revêt

l'âme dans la vie terrestre (De princip., II, 10, §3,

etc.). Comme le fait ressortir MÉTHODIUS (ap.""

Phot., MIGM;, p. 317 B), Origène ne conserve'

guère dans la résurrection que l'sfàoç du corps.Selon Grégoire, au contraire, l'homme reprendra,le jour de la résurrection, le corps qui est retour-

né h la terre pour s'y décomposer, et que la mort

a purifié de ses souillures (Disc, cat., ch. 8, et

surtout De an. et res.).La théorie de l'Incarnation se ressent chez Ori-

gène du rang très élevé qu'il assigne à l'âme hu-

maine, et aussi de la conception qu'il se fait du

corps. Gomme le remarque MOELLKR, l'Incarnation

est surtout à ses yeux la consommation de l'union

étroite qui joint, de toute éternité, le \byoç humain

au Aiyoç divin (p. 122). En outre, dans cette vi-

site du Verbe, le corps se trouve à peu près négligé.

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DONNEES HISTOMQUES XXXV

rincaruation ayant pour but essentiel de réconci-

lier avec Dieu les âmes humaines [kl.). Grégoire in-

dique au contraire dans le Disc, cat., avec la plus

grande netteté, que l'Incarnation s'applique dans ses

effets à toute la nature humaine. Cette nature, le

Christ l'a assumée tout entière, et par sa résurrec-

tion, il joint dans une union indissoluble l'âme avec le

corps, pour les diviniser l'un et l'autre (ch. 16).D'autre part, toute sa théorie de l'Incarnation est

fondée sur cette croyance que la visite du Christ

parmi leshommes a été le débutd'une vie nouvelle, où

se sont trouvées définitivement modifiées les condi-

tions de la vie et les espérances du genre humain.

Enfin l'Eucharistie, aux yeux d'Origène, est un

moyen de salut qui s'adresse surtout à l'Ame, tan-jdis que, selon Grégoire (ch. 32), ce sacrement

doit procurer au corps la vie que l'âme tire du bap-tême.

II. SRAWLEV a signalé avec raison, comme une

preuve de la souplesse théologique de Grégoire, les

emprunts qu'il fait dans le Disc. cat. d'une part à

Origène, de l'autre à l'adversaire déclaré d'Origène,Méthodius (Intr., p. xxiv). L'influence de Métho-

dius explique en effet quelques-unes des divergences

qui se manifestent entre Origène et Grégoire. Elles est exercée profondément sur les théories de Gré-

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XXXVI INTRODUCTION

goire relatives à la mort et à la résurrection, au

dessein du Verbe dans l'Incarnation. Méthodius est

tout à fait hostile à l'idée de la préexistence des âmes.

L'homme a été créé avec un corps (MIGNE, t. XVIII,

p. 268A). L'interprétation qu'il donne des vête-

ments de peau est celle de Grégoire dans le Disc,

c'at. {ici., 268 A, 268 D; Ap. PIIOT., Bibl. Cod.,

CCXXXIV, p. 907, p. 293 B. De même 296 G

(X),etc). Les vêtements de peau figurent la mort.

Pour lui comme pour Grégoire, la mort est une

institution temporaire, faite pour permettre au corpsde se délivrer du mal par la décomposition.\(id.,268 D). Dieu n'a pas voulu que l'homme restât éter-

nellement souillé par le péché et maudit (Conv.dec. virgin. Disc. IX, ch. II, 181 A, MIGNE).

Grégoire emprunte à Méthodius non seulement ses

idées, mais jusqu'à son langage (SHAWLEV, Inlr.,

p. xxv). Dans le Disc. cai. Dieu est comparé à un

potier qui trouverait un de ses vases rempli de plomb

par une main malveillante, et qui le briserait pourle vider et le refaire tel qu'auparavant (ch. 13).Cette comparaison se retrouve chez Méthodius

(272 A, etc.), précédée d'une autre où l'homme est

représenté sous les traits d'une belle statue de mé-

tal précieux, qu'une main envieuse a endommagée,et que l'artiste se décide; à refondre pour ne pas

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DONNEES HISTORIQUES XXXVU

prêter à la critique (269 G, 272 A). Grégoire, dans

le Disc. cat. et dans quelques autres écrits (le De

Anima et Resurrectione, p. ex.), ne fait que re-

prendre, quand il parle de la résurrection de la

chair, l'idée fondamentale du Ilepi àva<rcâa£wç. Mé-

thodius a continuellement en vue, pour la {battre

en brèche, la théorie d'Origène sur la résurrection

d'un corps presque spirituel, ne conservant du

corps terrestre que Yzlhoz (MIGNE, 281 G D): « La

résurrection, dit-il, est pour le corps. Car elle relève

ce qui est tombé. Or c'est le corps qui meurt, non

l'Ame, etc.. » De même (317 A): «Le corps, une

fois ressuscité, deviendra impassible ; il ne dési-

rera plus les plaisirs de la terre. Mais rien ne

sera changé dans sa disposition. » <

Ces idées sur la mort ont naturellement leur

répercussion sur la théorie de l'Incarnation. Comme

Grégoire (Disc, cat., ch. 32, 35), Méthodius

affirme que le Christ a revêtu l'humanité tout

entière. Il a assumé Adam; il a été lui-même le

second Adam (Conv. dec. viry. Disc. III, ch. VI,69 13, MIGNE ;SRAWLÉ\, Inlr.t p. xxvi. Cf. MOELLER,

p. 76). Le dessein du Sauveur a été d'arracher

l'homme à la mort et de réaliser l'union indisso-

luble de l'âme et du corps. De même que la chute

du premier Adam avait déposé dans la nature hu-

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XXXVIII INTRODUCTION

niaiiie un germe de mort, de même/ la résurrec-

tion du Christ est devenue pour l'humanité un

principe de vie (cf. Disc, cat., cli. 16 ; v. SRAWLEY,

Intr., p. xvu). ;

III. Il faut tenir compte, dans une large mesure,

de rinfluence exercée sur le Disc. cal. par le

traité d'Athanase sur VIncarnation. Suivant HAR-

NACK [Précis de Vhistoire des dogmes, trad. fr.,p.

172), Grégoire est, pour la théorie de l'Incarna-

tion, le théologien le plus voisin d'Athanase et

celui qui, avec Athanase, a répondu le plus claire-

ment à la question : Pourquoi Dieu s'est-il fait

homme ? Athanase distingue comme Grégoire deux

catégories principales d'adversaires : les Juifs et

les Grecs, et il varie ses méthodes d'apologie, sui-

vant qu'il répond aux uns ou aux autres [Deinc,97 A, surtout 152 D. Ci. Disc, cat., Avant-propos,et ch. 1, i). Quand il s'adresse aux Juifs, il se

fonde surtout sur les textes de l'Ecriture (De inc.

153 A, etq.) ; lorsqu'il en vient aux païens, il fait-

appel au raisonnement, à la logique, sans dédai-

gner toutefois les arguments de fait (/(/., 168 B, etc.).Il montre l'humanité parvenue, par un progrès crois-

sant, aux derniers confins du mal avant l'Incarna-

tion du Christ.^De même Grégoire représente Sa-

tan roulant jusqu'au fond du mal, une fois qu'il se

Page 50: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

DONNÉES H1STORIQIKS XXXIX

fut détourné du bien (ch. 6). Athanase s'efforce de

répondre à l'objection suivante : Dieu ne pouvait-il,sans recourir à l'Incarnation, restaurer l'humanité

dans son état primitif, par un acte de sa volonté (Dp

inc, 173 B ; Disc, II contre les Ariens, ch. 68,

p. 292 A B) ? De même Grégoire (Disc, cat.y ch. 15,

17). Mais les raisons fournies ici et là ne sont

pas les mêmes. Grégoire, après avoir montré queles conditions dans lesquelles le Christ prend con-

tact avec la nature humaine sont pures de toute

souillure, et en observant que les raisonnements

sont inutiles en présence des faits, explique la néces-

sité de l'Incarnation par des raisons toutes sub-

jectives , tirées des attributs mêmes de Dieu.

Selon Athanase, un acte pur de la volonté divine

reviendrait à une seconde création. Or il s'agit non

de créer, mais de corriger ce qui a été créé. De

plus la corruption n'est pas extérieure au corps.Elle est attachée à lui, et un acte de la volonté di-

vine supprimant la mort n'eût pas remédié entiè-

rement à la corruption corporelle. Grégoire em-

prunte à Athanase une des théories les plus cu-

rieuses du Disc, cal., celle de l'immanence du

Verbe dans la création pour expliquer l'Incarna-

tion (Disc, cat., ch. llo). La couleur panthéiste de

cet argument, très sensible chez Grégoire, l'est

Page 51: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

XL INTRODUCTION

encore davantage chez Athanase, qui fonde son ex-

plication sur une théorie delà philosophie grecque.

D'après cette théorie, le monde est un grand

corps. Gela est exact. Mais si le Verbe est dans

ce grand corps, et dans ses parties, il n'y a

rien d'illogique à croire qu'il a été aussi dans le

corps de l'homme. Ce qui est dans le tout est dans

les parties (1G8 D, 169 A B), etc. Athanase, comme

Grégoire, répond a cette objection que le Christ

aurait pu revêtir un autre corps que celui de

l'homme, et plus relevé. Au reste, ici encore son

argumentation dilîère de celle de Grégoire. 11 ré-

pond simplement que le Verbe avait en vue la gué-rison et l'édification de l'humanité (172 B). Il s'est

attaché, pour le guérir, à ce qui était souffrant dans

la création : l'homme. Grégoire, allant plus loin,

lait valoir la transcendance de Dieu qui éloigne

également de la nature divine toutes les créa-

tures (Disc, cal., ch. 27). Quant h la situation

paradoxale du Verbe revêtu du corps humain, Gré-

goire l'explique en montrant que le Verbe n'est pasenfermé dans le corps, pas plus que l'âme humaine

(ch. 10) : car, par la pensée, l'âme circule libre-

ment dans la réalité. L'argument est pris à Atha-

nase, avec cette différence qu'Athanase distinguenettement l'activité de l'Ame, toute spéculative, de

Page 52: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

DONNÉES HISTORIQUES XLI

celle du Verbe, qui met le monde en mouvement

[Deinc.y 125 A). Il s'efforce, comme Grégoire, d'éta-

blir que la mort du Christ était nécessaire dans le

plan de la Rédemption. Grégoire (ch. 32) montre

que c'est précisément en vue de mourir pour nous

que le Verbe a pris naissance dans l'humanité. En

mourant, il nous arrache à la mort, et par sa résurrec-

tion reconstitue, en la divinisant, la nature hu-

maine. Aux yeux d'Athanase, le Verbe a voulu

avant tout payer la dette de l'humanité : la mort.

La mort de tous les hommes s'est consommée dans

la sienne (Deme, 109 C, 129 D, etc.), et sa résur-

rection est devenue un principe de résurrection

universelle pour l'humanité. Le genre de mort choisi

parle Sauveur a également arrêté Athanase. Avec

un grand luxe de dialectique, et cette coquetterie

d'argumentation qui est la marque distinctive du

De Incarnatione, il a essayé de montrer que non

seulement cette mort, en apparence infâme, recou-

vre des desseins sublimes, mais qu'elle était seule

possible (id, 133 A, etc.). Il fallait que le Sauveur

reçût la mort de mains étrangères, que cette mort

se produisît au grand jour, que d'autre part elle

laissât intact le corps du Christ. Si elle est infâme,

c'est que le Christ se chargeait volontairement de

la malédiction portée contre l'homme. Les bras

Page 53: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

XLU INTRODUCTION

étendue «lu Christ appellent a lui tous tes hommes;élevé sur la croix, il purifie l'air que respire l'huma-

nité, nous ouvre la route du Ciel, etc. (140 A). Atha-

nase reprend enfin l'interprétation donnée par saint

Paul du symbole de la croix (124 C D. Cf. Eph.,

III, 17-19). Le Verbe s'étend partout,- il ramène à lui

tout ce qui existe(124 C D). Grégoire ne suit pasAthanase dans tous les détails de sa démonstration.

Pour justifier la mort du Christ sur la croix, il se

borne à reprendre l'explication de saint Paul [Disc,

cat., ch. 32). L'héroïsme des martyrs est in-

voqué par Athanase et par Grégoire, mais lej De

Incarnationc fait de cet argument un emploi plus

spécial que le Disc, cat., et assez bizarre. La preuve,dit Athanase, que le Christ a bien tué la mort,c'est que les confesseurs ne craignent plus de

mourir (De inc, 141 D; 144 ABC, etc.). Grégoire se

contente d'alléguer que les martyrs n'eussent pasaffronté la mort avec tant de sérénité s'ils n'avaient

eu la certitude de la divinité du Christ (ch. 18).SIUWLEY a relevé le parti qu'Athanase et Grégoiretirent l'un et l'autre de l'argument défait (Inlr., p.

28). Pour montrer que l'oeuvre du Christ a un

caractère divin, ils rappellent les miracles : la

naissance du Sauveur (Deinc, p. 109 C, 128 C;Disc. ca(.. ch. 13, 10), le miracle du Christ

Page 54: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

DONNEES HISTORIQUES XIJ11

marchant sur la mer (De inc, p. 129 D ; Disc, cal.,

ch. 23), la multiplication des pains (De inc, p.129 A; Disc, cal., ch.23), la résurrection du

Christ (Deinc, 152 AB; Disc, cat., ch. 13), les

débuts et les progrès de l'Eglise (De inc. 165 B;Disc, cat., ch. 18) coïncidant avec le déclin du

paganisme et du judaïsme (De inc, p. 165 B, 1C8 B;

Disc cal., ch. 18). Tous deux insistent sur la dis-

parition de la religion juive après le Christ.

On retrouve enfin chez Athanase certaines théo-

ries de Grégoire concernant le baptême. Quand Gré-

goire insiste (Disc cat., ch. 38, 39] sur le sens de

cette régénération spirituelle et sur la nécessité

d'une foi droite pour l'efficacité du baptême, il

obéit aux préoccupations du moment ; il a surtouten vue l'hérésie arienne, et c'est le baptême arien

qu'il essaie de ruiner. SRAWLEY a raison de le dire

(Introd., p. xxxv, etc.). Il pourrait ajouter qu'a-vant Grégoire, Athanase, dominé par le même

souci, rejette comme inutile le baptême arien, et en-

ferme dans une formule strictement orthodoxe les

conditions de la régénération spirituelle (Disc. II

Contre les Ariens, t. II, p. 230 C, etc. Ep. IV,

adSerapion. 653 A). Le baptême, pour être efficace,doit nous donner pour père spirituel, non une créa-

ture, mais le Créateur. Tout a fait inutile est par

Page 55: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

XL IV INTRODUCTION

suite le baptême arien, qui invoque dans le Verbe

et l'Esprit non pas Dieu le Créateur, mais des

créatures.

Telles sont les ressemblances de détail que l'on

relève entre le Discours catêchétique et le De Incar-

nationo. Elles montrent, encore une fois, que Gré-

goire . dans une des parties les plus importantesde son système théologiqué, se fait le disciplefidèle d'Athanase. Dans l'ensemble, les deux trai-

tés présentent bien des caractères communs, entre

autres une tendance continuelle à montrer que le

plan de l'Incarnation et de la Rédemption est irré-

prochable au point de vue de la logique humaine.

Cette façon de procéder revient, en somme, à fon-

der l'apologie du christianisme sur une double

base, celle de la révélation et celle de la raison. La

part faite à la raison n'est pas la moins impor-tante. Elle donne à l'enseignement religieux un

tour universel, philosophique, fait pour attirer des

esprits nés en dehors du christianisme en leur pré-sentant la religion chrétienne comme un système

parfaitement lié. C'est là, chez Athanase comme

chez Grégoire, le signe d'un esprit théologique

compréhensif et exercé, qui doit sans doute beau-

coup aux méthodes de la philosophie grecque.Au reste, Grégoire conserve une certaine indé-

Page 56: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

DONNÉES HISTORIQUES XLV

pcndance à l'égard d'Athanase comme d'Origène.

Entre les doctrines du Disc. cat. touchant l'Incar-

nation et le De Incarn. il y a une différence pro-

fonde, essentielle. Pour Athanase, le dessein du

Verbe est double : amener l'homme à une étroite

union avec Dieu en le délivrant du péché et de la

mort, rétablir en lui la connaissance du divin (Deinc. 116 B, etc.). De ces deux points de vue, l'un

mystique, l'autre rationaliste, le dernier a été à l'ex-

clusion de l'autre,soutenu par l'arianisme. Il est a

remarquer que Grégoire le néglige totalement pours'attacher au premier. Délivrer l'homme de la mort,

et le déifier, tel est selon lui le dessein du Sauveur. Sa

théorie de l'Incarnation a par suite moins d'am-

pleur que celle d'Athanase, mais cette façon de

prendre le sujet par son côté purement mystiqueest très significative. Elle s'explique par les ten-

dances générales du Disc. cat.y fortement platoni-ciennes et quelque peu panthéistes. Il faut noter

en outre qu'Athanase et Grégoire ne donnent pasà la mort le même caractère. Grégoire, avecMétho-

dius, y voit surtout une institution temporaire et

bienfaisante. Athanase la considère comme une

déchéance (De inc., 104, B, etc.). Quand Grégoireformule cette objection : si Dieu prévoyait la con-

dition malheureuse où allait tomber l'homme, il

Page 57: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

XLV1 INTRODUCTION

eût mieux fait de ne pas le créer, —- il se fonde,

pour y répondre, sur le caractère salutaire de la

mort. Athanase au contraire prend presque l'objec-tion à son compte (De i/ic, 108 A), pour montrer

la nécessité d'une intervention divine, si Dieu ne

voulait pas rester désarmé en face de la mort (id.).IV. 11 faut enfin faire une part dans le Disc,

cat. à certaines inlluences de la philosophie

grecque. L'empreinte laissée par Platon sur Gré-

goire a frappé les commentateurs. Grégoire, dit

HARNACK (op. cit., p. 172), est un platonicien. Cette

empreinte, il l'a reçue sans doute à travers Ori-

gène, mais les idées héritées de Platon gardentsouvent chez lui la marque de leur origine assez

nette pour qu'on puisse, sans passer par Origène,les rattacher directement à leur source. La théo-

rie de l'immanence de Dieu, par laquelle Grégoireet Athanase expliquent la possibilité de l'Incarna-

tion, et que Grégoire utilise encore dans son ex-

posé des sacrements, a une couleur platonicienne

(voir le Timée). L'influence de Platon est sensible

chez Grégoire comme chez Origène, dans cette

idée que la fin de la création est de ramener à une

étroite union avec Dieu les créatures spirituelles.Bien que Grégoire n'affirme pas aussi nettement

qu'Origène l'unité de,la nature spirituelle, il de-

Page 58: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

DONNEES HISTORIQUES XLVI1

vance, suivant l'expression de BARDENHEWEK, le

réalisme extrême du Moyen-Age (Palroloc/ic, trad.

franc., t. II, p. 110-117. Cf. l'opuscule: Qu'on ne

saurait croire à la possibilité du trithc'ismc, MIGNE,

XLV, 117-120). Tout son système est pénétré de

ces tendances platoniciennes et réalistes. L'Incar-

nation, pour lai (HAHNACK, op. cit., p. 173), récon-

cilie la création entière avec Dieu : c'est un acte

d'importance cosmique (Disc, cat., ch.32; SRAWLEV,

p. 117).Dans le détail, Grégoire doit à Platon sa théorie

de la nature divine considérée comme immuable

(PLAT. , Bêp.t II, 381 G). Platon explique que l'homme

a des affinités avec le divin, et tend à s'en rap-

procher, à la façon de l'oeil qui renferme en soi dpséléments lumineux, et recherche par suite la lu-

mière (PLATON, Time'e 45 B D; cf. SRAWLEV, Intr.,

p. xxx,Cf. ARTSTOTE;THÉOPHRASTE, deSensibus§ 5.

On peut ajouter que cette théorie a passé de Pla-

ton à Philon (RITTER et PRELLER, Hist. phil. graec,

p. 465 \De incorr. mundi, 13, p. 500; De Cheruh.

6, p. 142). La théorie du mal, dans laquelle Gré-

goire s'inspire des idées courantes de la théolo-

gie contemporaine, combinées avec celles d'Ori-

gène et de Méthodius, procède, dans ses grandes

lignes, du système de Platon. SRAWLEV signale

GRÈGOIHE DE NYSSE. — Discours catéchétique. D

Page 59: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

XLVHI INTRODUCTION

avec raison, comme toute platonicienne, l'identifi-

cation de io cv et TO «YaOsv, d'où découle la notion

purement négative du mal (Intr.t p. xxn). Platon,

longtemps avant Grégoire, a insisté sur cette idée

que le mal ne saurait être imputé a Dieu, et vient

du libre arbitre de l'homme (Hep., II, 379 BC ;

X, 617 E. — Voir RITTER et PRELLER, p. 230;

Théêtète, p. 176 A ; Timëe, p. 86 D. De même

PHILON : RITTER et PRELLER, Hist. phil. gr., p.

470, n° 491 ; De conf. ling., 33, p. 432). Une res-

semblance bien caractéristique montre, sur un pointde détail, jusqu'où est allée l'influence de Platon

sur Grégoire. L'homme, suivant Grégoire, s'est

détourné du bien parce que le mal en avait pris les

apparences. D'où il résulterait qu'il a péché sur-

tout par imprudence et ignorance: /) rcspi IGV CVTOÇ

«xpicr(« (cf. MOELLER, p.' 60; v. de morluis, MIGNE,

500 A;Disc. cat. ch. 21). On reconnaît là la théo-

rie platonicienne exposée par exemple dans le

Timée (86 *D). Quand Grégoire montre la résurrec-

tion du Ghrist devenant un principe de résurrec-

tion pour'la nature entière (Disc, cat., ch. 32;

cf. SRAWLEY^P. 117), il traite l'univers comme un

grand organisme (y.ocQdtaspèvèç TIVOÇOVTOÇÇWOUrcaa-rçç

-ftq çûaswc), un seul et même être, bien qu'il ne le

dise pas expressément comme Athanase (De inc.

Page 60: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

IlONiNÉKS HISTOlUyiKS XI.IX

108 D, 169 A. ATII. reprend celle formule pourmontrer la possibilité de l'Incarnation). N'est-ce

pas un souvenir du Timée (30 13 G : TGV v.îay.ov

uoov j'i^ir/sv)? Il semble aussi qu'on doive rattacher

à l'inlluence de Platon cette idée que l'àme circule

partout sans être enfermée dans le corps [Disc, cal.,

cli. 10; V. SRAWLKY, p. 55, qui cite le Phèdre, 240

B). Cette influence se retrouve enfin dans les théo-

ries de Grégoire sur la purification des âmes souil-

lées par le péché. Grégoire présente cette purifica-

tion, non comme un châtiment infligé par Dieu,

mais comme un traitement bienfaisant, destiné a

délivrer les âmes du mal. Platon, lui aussi, insiste

fortement sur les effets salutaires de cette discipline

(Rép., 380 A (II) ; cf. 591 A B (IX) en faisantvaloirj

que les méchants sont malheureux, et que les pu-

nir, c'est leur rendre service.

V. L'influence d'Aristote et de ses disciples se

fait-elle sentir dans le Disc. cal. ? SRAWLEY signale

quelques théories spéciales, un certain nombre de

termes empruntés à Aristote par Grégoire, et accom-

modés par lui à son*système théologique [Intr.,

p. xxx, note 4 etc.). Ainsi l'expression -cbûzoxsf-

[xsvsv, prise au sens de matière (UXYJ)et opposée à

eiooç ; la définition de rcâQoç ; la théorie de la nutri-

tion par laquelle Grégoire explique la transforma-

Page 61: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

L IMhODUCTION

tion des éléments du pain et du vin dans l'Eucha-

ristie, etc., En somme, les emprunts se réduisent,

semble-t-il, à peu de chose, si l'on songe que la

plupart de ces locutions et de ces idées avaient dû

passer déjà dans la philosophie courante des théo-

logiens.

VI. Reste a définir ce qui, dans le Discours calc-

chétiquc, revient en propre a Grégoire. Cette partsemble être considérable.

L'exposé très minutieux que le Disc. cat. pré-sente de l'Incarnation renferme, notamment,

quelques idées profondément originales. C6mme

Athanase, Grégoire semble avoir été frappé de la

valeur de cette objection : Pourquoi Dieu n'a-t-il

pas rétabli l'homme dans son état primitif par un

acte de sa volonté? Il y trouve une réponse nou-

velle, d'une grande élégance dialectique, en tirant

des attributs divins : puissance, sagesse, bonté, jus-

tice, l'explication de la Visite du Sauveur (ch. 19-

26). La bonté de Dieu lui inspire le désir de sau-

ver l'humanité déchue ; sa sagesse lui indiqué les

moyens à employer ; sa puissance lui en permet l'em-

ploi, et lui donne l'occasion de réaliser un miracle

sans précédent, en revêtant la nature humaine. En-

fin sa justice détermine le mode de la Rédemption.L'homme s'est librement remis entre les mains du

Page 62: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

DONNEES HISTOMUl'ES M

démon. Il ne peut, sans injustice, être enlevé parla force à son nouveau maître. D'où la nécessité

d'une rançon. Quelle est-elle? L'humanité revêtue

par le Christ. Le démon est tenté par les miracles

du Christ; il s'imagine conclure un marché avan-

tageux en s'emparant de Celui qu'il prend pour un

homme incomparable, et se dépossède lui-même

de sa victime, l'humanité. Par une coquetterie

suprême d'argumentation, Grégoire va jusqu'àéclairer au moyen de la psychologie du démon,telle que les circonstances de sa chute nous la font

connaître, la vraisemblance de sa convoitise et de

son erreur. Et pour que cette explication soit irré-

prochable, il écarte, par la raison supérieure d'une

purification finale et universelle, le reproche de

duperie qui pourrait être adressé à Dieu. Sans

doute, il y a dans cette idée d'une rançon payée à

Satan des éléments traditionnels qui se retrouvent

chez les premiers Pères et qui étaient entrés déjàdans la théologie vulgaire des églises grecques (v.

HOLL, op. cil.,p. 180)./Mais la façon dont Grégoirerattache cette théorie aux attributs de Dieu lui est

toute personnelle, et de l'avis de SRAWLEY (Intr.,p. xxxiv), son imagination théologique atteint ici

l'essor le plus haut, bien que cette doctrine du Christ-

rançon ne doive pas être placée au premier rangde son système (MOELLEU, op. cit., p. 76)".

Page 63: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

LU INTRODUCTION

La partie consacrée à la doctrine des sacrements

est sur bien des points originale. Ce qu'il y a de

propre à Grégoire, au moins quand on considère

la théologie orientale du iv° siècle, c'est d'abord le

lien étroit qu'il établit entre l'oeuvre de l'Incarna-

tion d'une part, de l'autre le baptême et l'Eucha-

ristie. Les sacrements permettent a l'homme de

reproduire et de continuer les effets de la Rédemp-tion. De même que le Christ a, par sa mort suivie

de sa résurrection, reconstitué la nature humaine

en la divinisant, ainsi l'homme plongé dans 1l'eau

du baptême purifie son âme du péché, la fait naître

à une vie éternelle. Grégoire insiste sur cette idée

que le Christ nous donne un exemple, et que nous

devons le suivre fidèlement dans la mesure de nos

forces. L'Eucharistie, de son cOté, reproduit un

des effets de l'Incarnation. Le Verbe qui s'était

infusé à la nature humaine, vient encore se mêler

à elle, dans le même dessein de la déifier. Ainsi les

sacrements reprennent l'oeuvre de l'Incarnation

et, chacun à sa manière, maintiennent l'homme

dans une union intime avec Dieu. Il importe de

relever en outre, dans le baptême, la précisionavec laquelle. (Grégoire en définit la valeur, en

limite l'efficacité. Le baptême ne peut produire en

nous tous les effets dé la résurrection du Christ ; il

Page 64: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

DONNÉES HISTORIQUES LUI

faut tenir compte de la faiblesse de notre nature.

Il est seulement une rupture dans la continuité du

mal, et le principe indispensable de la,résurrection

spirituelle, etc.

C'est dans l'exposé de l'Eucharistie que réside

surtout la nouveauté et l'importance du Disc. cat.

A cet égard, il fait époque, suivant SRAWLEY

(ïntr.y p. xxxvi et suiv.), dans l'histoire de la

théologie orientale, et son influence se manifeste

longtemps après, chez JEAN DE DAMAS, EUTHYME

ZIGABÈNE, dans la Theoriani disputatio. Il faut

relever d'abord la nature de l'efficacité attribuée

par Grégoire à l'Eucharistie. Le baptême s'adresse

à l'âme, l'Eucharistie au corps Cette théorie,

inspirée par le souci évident d'associer la nature

humaine tout entière à l'opération qui la divinise,

rabaisse sans doute le rôle de l'Eucharistie. Mais

(SRAWLEY, Fntr., p. xxxvn) Grégoire relève l'impor-tance spirituelle de ce sacrement en faisant valoir

que la foi est, comme pour le baptême, une condi-

tion essentielle de son efficacité.

Quelle est la nature du changement qui s'opèredans le pain et le vin par l'effet de la bénédiction ?

Et comment le corps du Christ, distribué à des

milliers de fidèles, peut-il, sans se diviser, être donné

a chacun d'eux ? Grégoire résout le problème à

Page 65: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

LIV INTRODUCTION

l'aide d'une théorie toute physiologique. Il con-

sidère les effets de la nutrition dans le corps de

l'homme. Le* corps n'a pour ainsi dire pas de sub-

stance propre. Il est le théAlre d'un afflux et d'un

écoulement continuels de la nourriture. C'est ce

mouvement incessant qui le forme et le soutient.

Or, le fond de la nourriture, c'est le pain et le vin,dont les éléments (<JTOI/SΫ) n'ont qu'a changer de

disposition (sïocç) pour devenir le corps. On peutdonc dire que le pain et le vin sont le corps en

puissance, sous la réserve d'un changement dé

forme, qui leur communique des qualités nouvelles.Durant sa vie mortelle} le corps du Christ était

soumis a cette même loi. Le pain et le vin deve-

naient son corps, divinisé par la présence du Verbe

qu'il revêtait. Or la consécration du pain et du

vin dans le sacrement opère en eux le changementde forme que les fonctions physiques déterminaient

dans le corps du Christ. Grâce à elle, le pain et le

vin deviennent immédiatement le corps et le sangdu Christ. ,

Dans cette théorie de l'Eucharistie, Grégoire,comme le fait pbserver SRAWLEY (Intr., p. xxxix),va notablement plus loin que THÉODORET (Dial.> I,

p. 2o. Ed. SCHULZE). Toutefois il serait inexact

de parler ici de transsubstantiation. Il s'agit

Page 66: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

DONNÉES HISTORIQUES LV

pour Grégoire dans la digestion et dans les etîets

de la consécration, non d'un changement de sub-

stance, mais d'un changement de forme. La théo-

rie donnée par lui doit donc être étudiée en dehors

des théories occidentales. Elle n'a rien à voir avec

l'objet de la querelle qui met aux prises, au

xi° siècle, Bérenger et Lanfranc. Par l'importance.;

qu'elle attribue à l'efàoç, elle élude la difficulté

d'expliquer un changement de substance.

Quoi qu'il en soit, cette doctrine a exercé une

influence décisive sur la théologie orientale. SRAW-

LEY montre que Jean de Damas l'a prise pour pointde départ, bien qu'il la dépasse en précision et en

hardiesse. D'une part, en effet, JEAN affirme la

complète identité des éléments consacrés avec le !

corps et le sang du Christ (De fid. orth., IV, 13),de l'autre il déclare que le pain et le vin deviennent

par la consécration le corps historique du Christ, une

question que Grégoire ne soulève même pas. Mais,

encore une fois, ces théories sont sorties du Discours

catéchétique, et au second concile de Nicée, en 787, la

doctrine de Jean de Damas devient celle de l'Eglised'Orient.

Page 67: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

LV1 INTRODUCTION

i III. LE TEXTEi

. . ,-*

*

Le texte grec du Disc, cat. que nous donnons ici)

.reproduit exactement celui de l'édition SRÀWI*EY

(The Catechejicàl oralion, of GregoPy of Nyssa.

Cambridge, Ûniversity Press, 1903). Pour plus de

détails, voir SHA>VI,EY,Introduction, § 3 History

of the texty p. XMII et suiv. Ce texte a été établi

d'après un certain nombre de mss. que SRAVVLEY

partage en deux groupes : d'une part : a» d\ g, h,*

n,./?, i, k\ dp l'autre .; c, /, /, m. Du premier

groupe, SRAWLEYretient surtout le ms, /> (Venetus,Bibl. Marc Gr. 67 ; du xie siècle environ;432 feuilles in-quarto; contient, outre le Éisç.cat.,différents ouvrages de GRÉGOIRE)auquel se rat-

tachent a et g} et le ms, h (Bibl. Vatic. Pie II,cod. gv. 4, du xie siècle; 316 feuilles in-folio ; coii-,

tient 31 écrits de Grég. dont le Disc, çat,). Les

mss. d'EutHYME ZiGABÈNRj.dont la Panopliedogmar

tique renferme de larges extraits du Disc. ça/.

(Fin de Pavant-propos, ch, 1[ 2, 3, fin du oh. 5,

fragm; ch. 8; fin dui ch. 8; eh. 9) 10, lft 12*13]14,15, début du ch. 1ti, fin dtt-chi 27> fin du clu

32, ch. 33, début dji^h. 34, la plus grande paHié

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U: TEXTE IA'11

du ch. 37), fournissent un texte très voisin du

groupe fin.

Dans le second groupe, SRAYVLEY met à part le

ms. f (British Muséum, add. 22o09; du xp ou

xi° siècle, 93 feuilles; renferme, outre divers écrits

de Grégoire, le IIspî -coOây. Uvsûy.. de BASILE; le

début du Disc, manque, ainsi qu'une partie du ch. 37)et le ms. / (British Muséum, Royal 16 D I ; du xui°

siècle, 179 feuilles ; revu par un scribe qui avait

sous les yeux un texte plus pur). Le groupée / m

donne un texte très voisin de celui des éditions de

Paris, profondément altéré comme lui et défiguré

par des lacunes. Toutefois, grâce à la recension

qu'il a subie, l se rapproche beaucoup de /"qui doit

être pris surtout comme base.

Le texte de SRAWLEY établi sur ces mss. présentedonc des différences notables avec le texte des édi-

tions de Paris et celui de la Patrologic de MIGNE.

En dehors des fragments donnés par les mss.

d'EuTHYME, on peut utiliser quelques brèves cita-

tions des Dialogues de THÉODORET, du traité de

LÉONCE DE BYZANCE contre Nestorius et Euli/chès,

et surtout la Theoriani disputatio.

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NOTES CRITIQUES ET EXPLICATIVES

Aucun renvoi A ces notes n'est fait dans le texte ni dans la

traduction. On est prié de s'// reporter d'office quand on étu-

die un passage.

AVANT-PROPOS [1] xarf|/,vfaea>ç. Kar/j/eïv s'applique à

renseignement oral delà religion chez Luc 1,4; Actes,

18, 25;/Cor., 14, l9,Gal.,Q, 6(SRAWLEY, p. 1).—7îpos<j-

T?,xô«ît : les ministres de. Voir Rom., 12,8; / Thessal.,

5, 2; / Tim., 5, 17 (S., p. 1). —tÀUtfr^pt'ou. Cf./ Tim.,

3, 15. Souvent pris, ici même, au sens de : la religion^la foi chrétienne. —

[3] jxovoysv'/j Oeôv. Voir JEAN, 1, 18:

ô jjLOvoyevvjç ulôç. Cf. Disc, cal., XXXIX, 7; Quod non

sint 1res dii, pp. 128, 129, 132(MIONE, XLV); De fuie,

pp. 136, 137 (XLV). Karl HOLL (Amphilochius von

Ikonium in seinem Verhàltnis zu tien grossen Kappa-

doziern) signale l'importance de ce terme dans le voca-

bulaire de G. (p. 212). Le mot jj.ovoyêv/jÇ appliqué au

Fils prend chez lui toute sa force dogmatique, par

opposition à la doctrine des Pneumatomaques. L'expres-sion {JLOVOYÊVVJÇutdç est moins souvent employée par lui.

Mov. Oeoç se rencontre assez fréquemment chez BASILE

(HOLL, p. 128). Les Ariens, notamment Eunome, s'en

servaient d'ailleurs volontiers (id., p. 129). Il est a

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LX NOTES CRITIQUES ET EXPLICATIVES

noter (p. 165) qu'on ne trouve nulle part,cette expres-sion chez Grégoire de Nazianze. — [4] SXXT,VIÇÔVTCOV:

païens, par opposition aux juifs. Cf. Gai., 3, 28 : oùx

evi 'Iouîato; oû5è "EXX^v, etc.

I. Û7rocTdc<j6iov.Pris ici au sens d'hypostase, par oppo-sition à cpûïtç. 'Ailleurs GHÉGOIRE l'oppose à oùat'a :

C. Eun. 320 B (M'IONK, XLV). G. y explique la diffé-rence entre la substance et l'hypostase {?*</., 320 G).Même opposition dans le De communibus nolionihus,181 G, 184 A, G, 185 A, C. — En ce sens, û-ôaracnç se

trouvé volontiers chez G. joint h .nçômonov. C. Hun.,320 D : èv Tftal TifoçioTroi; xaî h-K.rjnvi.Qiv. ; /)e comm. no-

tion., 185 D. Mais ÛTtôa-raitç était employé d'abord

comme synonyme de oùsta (p. ex. dans le symbole de

Micée). Ce sens primitif reparaît quelquefois 'chez

G. : Disc. cat.,fm du1

eh, IV; C. Eun., 305 D. —

Pour l'opposition de 6ïïô<rraortç et ouata, voir ATIIANASE:In illud : omnia mihi tradita sunt a Pâtre meo, etc.

(MIGNE, 220 A). De même De incarnatione et contra

Arianos, p. 1000 B. L'opposition de-cpùatç et Ô7to'i3Ta<ïicest indiquée dans les Fragmenta varia (1224 A). Dans

le Tomus ad Antiochenos, p. 80, il y a un passage fort

intéressant pour l'histoire du mot ÔTrôsTaîtî : 801 A,etc. ATIIANASE a interrogé des fidèles, à qui on repro-chait de parler de trois hyposta^es, sous prétexte quele mot n'était pas dans les Écritures ; il leur a demandés'ils donnaient à ce mot le sens de substance, de nature,et s'ils en faisaient le même usage que les Ariens : ils

ont affirmé, en réponse, leur croyance à la Trinité.D'autres parlaient d'une seule hypostase (,u(*v ôrcô'aTa-

atv), mais interrogés par,ATIIANASE, ils ont déclaré ne

Page 72: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

NOTES CRITIQUES ET EXPLICATIVES LXI

pas prendre le mot dans le même sens que les Sabelliens,et en faire le synonyme de ouata ('/jyoûiAevot TOCÙTÔVetvat

EÎTïeïv Orcô'ïTaaiv xaî oô<j(av). Remarquer qu'A, bien quedonnant en général à ce mot le sens d'hyposlase, l'em-

ploie parfois comme synonyme de oùsta. Voir Episl. ad

Afros episcopos, p. 1036 AB : 'H ÛTtôaroctf'.; o'Wa sait,etc. Au synode d'Alexandrie, en 362, les deux formules :

une hypostase;— trois hypostases, furent admises, à,

condition qu'on leur gardât le sens orthodoxe. —[H]TW

ùîtoxeiiAêvo), sens voisin d'ÔTrôataitç. J. RUPP (Gregor von

Nyssa, Leben und Meinungen, p. 168) croit à une

glose, mais les mss. sont unanimes, et d'ailleurs l'hypo-thèse est inutile. Si TO 67ïoxsijJievov est parfois employé

par G. comme synonyme de oùci'a (Disc, cat., III, 1 ;C. ifan., 1, p. 320 B. Cf. SKAWLEY, p. 12, note 18),l'expression a, par contre, le sens d'Ô7rô<7Ta<rt<;dans le

C. Eun.f 1, p. 308 A. lîn ce dernier sens, elle se trouve

aussi chez BASILE (HOI.L, p. 218). — tht yàp àyaOôr^ç.'

11 y a ici anacoluthe, puisqu'il faudrait régulièrement

«yaOÔTYiTa. Le mouvement de l'idée explique du restecette irrégularité. Le texte d'IÏUTHYME porte àyaOôrr,Ta,Sûvatjuv, (jo^fav, contrairement aux autres mss. : tenta-

tive pour corriger la construction trop libre de G.

II. àvaywyixtoç. f, 1 et la vulgate donnent àvaXoyixw;,

qui est une correction. 'Avaycoyr, est d'un emploi cou-

rant chez ORIQENE. Chez GREC, voir Vie de Moïse,398 C. Désigne le mouvement de la pensée pourpasser du sens littéral au sens figuré. Ici, employé dansle sens d'un mouvement vers le haut.

III. [2] ;xov«p//««. SnAWLEY (p. 16, note 7) renvoieà ATIIANASE, C les Ariens, IV, 1, et à GRÉO. NAZ.,Disc. XXIX, 2.

Page 73: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

I.XII NOTKS CRIÏigUKS KT EXPLICATIVES

IV. o'JStcoSwç OcpscTtôcxç 6uvâtji.etç. IIOLI. {p. 210, 211)montre le saut que fait la pensée de G. en passant de

l'idée de Bûvxtxtç à celle d'ÔTcôaractç. Le mot Sûvajxt; in-

dique seulement un mode de la divinité. Ainsi dans la

formule empruntée à Origène par Basile et G. Naz. : àpynq

pour le Père, kvioyî'.y, pour le Fils, TsÀstcoct; pour le Saint-

Esprit sont des 5uv<xij.ei<;. Mais il y a loin de cette

notion à celle de ouvâ;xeiç conçues comme des hypos-tases distinctes, dont chacune est en possession de la

divinité tout entière. Le passage d'une idée à l'autre

doit s'être fait inconsciemment dans l'esprit de G. Il

était servi ici, comme l'observe HOLL, par l'absence de

distinction entre la force et la substance dans la philo-

sophie antique, peut-être aussi par le sens précis et

concret du mot Suvàjjtstç dans l'Ecriture (êtres célestes).—

[4] ô-oarâcst, ici, synonyme de oùoioc (voir plus

haut).V. xotvïov èvvotwv. On reconnaît ici l'influence d'Ori-

gène, qui a été plus forte sur G. que sur lés autres

Cappadociens. Moins circonspect que Basile, G. ne

refuse pas le secours de la philosophie antique pour la

démonstration des vérités de la foi. Voir son traité 'Ex

xoivwv âvv<)to)v sur la Trinité. (Cf. HOLL, p. 199, etc.)SHAWLEY cite OHIGÈNE : Philocalia, IX, 2. —

olxovojjua.SRAWLKY (p. 20, note 2) montre ce mot couramment

employé chez les Pères pour désigner le plan divin de

l'Incarnation. ATIIANASE, C. Apollinaire (p. 1096 A)

parle des hérétiques qui 8ÔXY,<7IVTVJV o{xovo|xt'av TOC

7tà0ou; 6~o).a;j.6àvou<jiv. — id., I, p. 1125 A, TT,;TOU ifau-

coOolxovoixfaç, etc. F. BOULENQER [Grégoire de Nazianze,Discours funèbres en Vhonneur de Cèsaire et de Basile,

Page 74: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

NOTES CRITIQUES ET EXPLICATIVES LXI1I

p. LIX) relève pour oixovoj/.ia les sens successifs d'admi-

nistralion d'une maison, gouvernement, ordonnance

p. ex. d'un sujet littéraire ; puis chez les Pères : grâcede la Providence, parfois aumône ; d'une façon géné-rale : vie et oeuvre du Christ, rôle de la nature humaine

clans le Christ (opposé à QeoXoyi'a), incarnation, passiondu Christ, eucharistie. Dans le Disc, cal., otxovo(a''a est

souvent employé pour désigner : 1° l'économie providen-tielledumonde :XII,xàçxax&TÔvxo(jlaovotxovo|A(ai;; XXIV,

3, V) 8tY,vsxYjÇ TWV OVTWVûîxovo[A''a ; 2° les vues de Dieu

concernant l'homme : XXXV, 7, xax' oîxovo(u.''av (en parlantde la condition mortelle attachée à l'homme par Dieu) ;

13, TVJVxoiï Tocîavxoî oixovo[/.ia ; 3° le soin de gouvernerla terre confié par Dieu à Lucifer : VI, 5, x/)V 7tep(yetovolxovoiAtav ; 4° le plan de l'Incarnation : V, XYJVxax' àvôpw-TTOVolxovotu.tav ; X,3, X7|Î Oîta; olxovo(A(aç ; XX, rr^nxpou-

a^ç oixovoiiiaç ; XX, 3, VJxaxà àvOpconov olx. ; 4, TY,Çoîxov.

TOUOeoy ; XXIV, 6, XY|Î X*0' -îjjxaç oîx. ; XXV, xfl OÎX. xouî

jxu5TY(p(ou ; 5° la passion du Christ: XVI, 9, XY,Ç-fouOeou

Tieot xôv Ûavaxov oix. ; XXXII, 6,T*?|ÎX«X-/XÔV Oàvaxov olx. ;

XXXV, 7, Y,xaxx xôv Oxvxxov oix. ; 6° lagrâcedu haptême :

XXIV, 3, TYJÎOetaçolx. ; XXXIV, 4, x'7|ÇJWÏXIXYIÇolxovo;/i'aç.—

[2] e£iç. SRAWLEV(P. 21, note 8) rapproche de ce pas-

sage PLATON, Théélète^ 197 A, où e;tç : faculté de disposerlibrement et entièrement de quelque chose, est opposéà xxY|itç : fait de posséder.

—XY,VXWV àyaOwv Ttpoexxt-

XY'JVxe xa\ 7totY|XixYjVÔ"tivautv. Les mss. sont divisés entre

opsxxixY^v et TtposxxtxrjV (MIGNÉ donne ép£xxix/,v). SRAW-

LEV regarde ôpexxtx/jV comme une correction manifeste.

HÉsYciiius, I, 376, et SUIDAS (cités par S.) tiennent la

forme upoexTixô; pour une corruption de uoo£xix<iî.

GnÉooiiiB IIK NYSSK. — Discours eatéchêlique, , K

Page 75: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

LXIV NOTES CRITIQUES ET EXPLICATIVES

/Mais elle peut venir de 7tços/êiv et r.çoéyéaOat, au sens de

présenter. Le mot auraitici un sens analogue à KfosTtxrjv.—

[3] ô Oeô; Xôyoç. La vulgate donne ô Xôyo;. S (p. 22,note 5) rapproche ATIIANASE, De Inc., 18, 19. —[4] Ka-

OdtTisp. G. pense,que l'oeil renferme des éléments lumi-

neux qui le rendent capable d'attirer la lumière du

dehors. Voir PLATON, Timèe, 15 B D, etc. (noté de S.).—

[7] T>, ôpouoiec xr, xairx T/)V slxôva. G. n'établit pas de

différence de sens entre ces deux mots, comme le fait

ORIGÈNE (S., p. 24, note 5). Noter qu'ailleurs G. comme

OHIGÈNE et comme BASILE, emploie volontiers l'expres-sion occultai; (ô. Ttpôç Oeôv ; ô. TTOOÇTO Ôeïov) pour dési-

gner l'union mystique de l'âme avec Dieu ([/.axaoïôrriç)ou la lin de la vertu (TeXoç TOC xa-r' àper/iv jS-'oo). IHOLL,

p. 203, relève l'emploi d'ôtao!o)atç en ce sens, dans In

Psalm., 433 G;//» Cant. Canl., 773 A, 770 B, 800 G;Or. dont., 1145 A B, U77 A B ; De an. et resurr., 89,

92; De morluis, 521 D, 3tc... -[9] La fin du chapitre

est citée par EUTUYME dans sa Panoplie dogni., part. I,0. —

xataXX^Xojî. Omis dans un groupe important de

mss. (fl et vulg.). S. le maintient, en rapprochant :

même chap. 4 : 8tàT0u xaTaXX/,Xou, etc., et traduit avec

raison : par'un mouvement correspondant (S., p. 26,note 5).

—[10] tb aûroxcaTÈç xal à^cKOTOv. Cf. De hom.

op. XVI, p. 185, A: xatàrb aitoxpaTÉçTe xalaÔTeÇouTtov.—

[12] âvut£(ôp7j9iç. Sur cette conception du mal qu'ilfaut rattachera Origène, et à Platon par Origène, voir

l'Introduction. ,

VI. [2] TÔ VOÏ|TÔV xt xal aliOï,TÔv. Cette division du

monde en deux éléments : l'intelligible et le sensible,est exposée dans C. iïun'u I, 333 B; G. range la nature

Page 76: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

NOTES CRITIQUES ET EXPLICATIVES LXV

intelligible dans l'àôpaTov et il y distingue la partiecréée et la nature incréée, etc. Cf. aussi De an. et

resurr.; De ho m. opif. etc. MOELLER (Gregorii Nyssenidoctrinam de hominîs nalura et illuslravit et cum

Origeniana comparavil. Halae, 1854) signale dans

ce partage de la réalité l'influence d'Origène. Sur ses

conséquences, voir MOELLER, p. 108, etc. —[3] Xr^tv.

Cf. Or. dorn., IV, 1165 B, C;De hom.op., XVII, 189 G;

G. Eun., XII, 1004 A ; V, 081 G. — KRABINGER dit de

ce mot: mereplatonicam vocem (Liv. I, annot.,p. 206).Les traductions se partagent entre : sors, locus ou regio.Les deux traductions sont exactes. MOELLER (p. 19) tra-

duit : certam vitae sortem atque consuetudinem certo

loco inhaerentem. Il rapporte pour la combattre l'in-

terprétation de HUPP (Gregor von Nyssa, p. 179), quitraduit ainsi TO jxàv xoaâXXYiXov T?, voYtx/j ç»uiet /wpiov :

Die der geistigen Natur angranzende (!) Sphaere. Gr.,

ajoute MOELLER, croyait, comme la plupart des Pères,

que toute créature intelligible occupe dans l'espace une

place limitée. —[5] 7îpo5ve[i.Y|0s!Vr1ç. Les . nges sont

préposés à la surveillance, et dans une certaine mesure,à l'organisation de l'univers. Idée judaïque, dit SRAW-

LIÎY. N'y aurait-il pas, en outre, ici, un souvenir du

Timèel —[7] àXXofwsiv. Cf. De hom.op., XVI, 184G.

Le divin est incréé et soustrait à l'altération; la créa-

ture, au contraire, est sujette au changement. Noter

dans le De hom. op. ces paroles qui se retrouvent

presque littéralement dans le Disc. cal. : -zb (aàv W<T»'J-

TMÇ tytiy x«\ àef, TÔ 8e Stàx-rfaeioç ytye.vri\J.lvov àît' àXXotw-

aswç TOC£«vxi /)p$«T0. Cf. G. Eun., 469 G; InPsalmos,

IV, 500 AB;/n Gant. Canl., 832 D. — Û7M6«XCOV.d h n

Page 77: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

LXVI NOTES CRITIQUES ET EXPLICATIVES

/donnent àîroêaXwv, corruption évidente. Il est difficile

de se prononcer entre âniSaXtov et -jTïoêaXtov. Toutefois

S. semble avoir raison d'adopter 67106. 11 renvoie à un

endroit exactement semblable du Disc. cal. (VII, fin)

qui présente la même altération dans les mss. (S.,

p. 34).—

[8] Gysta. Irrégularité de construction. G.

devajt avoir dans l'esprit le verbe 'éîtscOat qui figuredans la phrase suivante. — olov tivt (ixoei. L'exemple se

retrouve dans le C. Eunom., II, p. 629 G. —[10] àrca-

O/jÇ. MOELLER, p. 42, se demande quel est le sens exact

attaché à ce mot par G. Sans doute il désigne l'absence

de toute maladie physique et morale. M. renvoie, pourla notion de TtàOo;, au G. Apollin., ch. XXXII. i

VII. [4] e?o>... rr,ç TWV xaxwv alxt'aç o Oeô;. La théorfede G. a une couleur toute platonicienne : Rep.II, 379 C,

X, 617 E; PHILON, Deconf. ling., 35, p. 432. — ATIIA-

NASEla formule dans le Disc, contra Génies, p. 12, ch. 6 :

Le mal n'existe pas en soi, sinon Dieu, créateur du monde,en serait l'auteur. Pour le caractère négatif du mal,

l'explication qu'il donne de son origine et du rôle de la

liberté, cf. encore G. : De virgin., XII ; De an. et res.,92 B; cf. G. N.v/,., Disc. XL In sancl. hapt.,\îi A;

IV, 572 13. '

VIII. Çwvjv-pfov. Ç. — souille de vie ; p. a un sens plus

large. —[3] ivaTtXaaOer/j. Les mss. d e g h 1 * n p ajoutent

ici les mots : d ye TÔ X«T' slxôva èv TVJ7rafou<r/| Çio^ Bteacô-

<XOCTO.KRABINGER leur a donné place dans son texte. S.

les supprime, parce qu'ils ne se trouvent pas dans les

mss. f et 1 qui font autorité, et que d'ailleurs ils intro-

duisent une idée qui ne s'accorde pas avec le contexte.— f t] {iTopt/.o>Teûoy. \c'\ jes jvêtements de peau symbo-

Page 78: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

NOTES CRITIQUES ET EXPLICATIVES LXVIl

lisent la condition mortelle de l'homme déchu. Dean, et

res., 148 G, les vêtements de peau figurent la condition

humaine. Mais dans De morluis, III, 524 D, GRÉG. les

prend comme symbole des basses inclinations : plai-sir, colère, gourmandise. De virgin., XII, on trouvé

cette définition : TOÙÇoeo(u.«Tt'vouç ytrwvaç, TOy-rii-ct TÔ

'^p^vY^a TYJÇaapxôî. G. en tout cas rompt résolument

avec l'interprétation origéniste qui voit dans les 8. />.-TWVSÇle corps humain lui-même. G. NAZ. est moins net ;tantôt il penche (mais non sans hésitation) Vers l'expli-cation d'OniGÈNE: Disc. 38, 324(TOL>Î SsptxaTÉvouç àf^tév-VUTOCIj(iTcovaç, tacoç r/jv ita/ÛTepav adbxa, etc.), tantôt il

l'admet sans réserve : Carmen, 1. I, sect. 1, 8 v. lia

(MIGNE, 37, 455) oep{jt.aT(vou; yi-rwva? IfpésaaTO ffàpxa |3a-

peïav, etc. (voir HOLL, p. 162).—

«t/ty^aTwv. Pour la

théorie de l'interprétation allégorique, cf. C Eun.,

III, 573; Canl. Cant., 756. —[5] l<Âyyw. e fg Mil

donnent StdcXuaiçqui est une altération.— [7] GKSUOÎ. lie

même exemple se retrouve, avec le même sens, dans

l'Or, funèbre de Pulchérie, 876 D, 879 A. —à^oô/u-

TOV. Les éditions de Paris portent àîtpoa/uTov, mais les

meilleurs mss. donnent àTrpoy.—

àvasTOt/ettoiei. Au sens

de : restaurer les éléments dans l'état primitif : Disc, cal.,

XXXV, 7 ; Or.fun. de Pulchérie, 877 A ; De an. el res.,148 A. àva<jToiye(co<jt« est employé plus loin, 35, 13, au

sens rigoureux de résurrection des corps, par opposi-tion à à7iox«T<£<TTa<jiç.Mais il n'a pas toujours ce sens

spécial. Disc. cal., XL, 2, il est pris comme synonymede */) âvtoOev yiwrpiç pour désigner la régénération spi-rituelle du baptême. —[9] xh T/JÇ àperr,? cpapjjtaxov. In-

fluence de la théorie platonicienne de la xâOaput;. Cf.

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LXV1II NOTES CRITIQUES ET EXPLICATIVES

ch. XXVI et XXXV, fin (S., p. 46, note 10). —•kra.utWt,

et les mss. inférieurs donnent xauieûsToti. Ter. a Un sens

plus précis et expressif. —[12] (u,uptuY,x{aç. Cf. De an.

el res., 56 G où les vices sont également comparés à des

verrues. —[13] OTCy«p sxTpa7r/(<jeTai. Ce qui suit jus-

qu'à ...y<6pav o'r/ v/ti [16] se retrouve chez EUTIIVME,

Panopl. clogrii., part. I, vi. —[19] 8ià T(VO; I8ei... jus-

qu'à TÔ TS IÏWJÀOCTTJ; '}U//7|Î 8taxptveT«t, XVI, 6,se trouve

reproduit chez EUTIIVME, Pan. dof/m., I, vu, 213, etc.

IX. ysysaiç àvOfioTn'v/), etc.. Apposition à irpôç Ta ècpe-;-?,; ; il faudrait donc régulièrement l'accusatif. Le texte

d'EuTiivME donne TO ê<psij?iç,effort pour simplifier la con-

struction et faire disparaître l'anacoluthe. Mais une

irrégularité analogue se relève ch. I, 11 (voir la note).X. 'AXXà [/.'.xçôv... Cité par LÉONCE DE BVZANCE, Contre

Neslorius el Eutychès (S., p. 54, note 8).—

eÛ7rspf-

YpaTTrov; vulg. TteptYpaTct^v. Cf. in Hexah., 64, eÙTre-

piypaTîTOtç TOÎ? ^/);/a<î,.v.— K<x\ i(ç TOUTO. Cité par TIIÉO-

DORET, Dial., II, p. 194(MIGNE) pour prouver les deux

natures clans le Christ. Le dessein de G. est tout dif-

férent (S., p. 5i, note 10).— xaraxXeteTat. Cf. De an. el

res., 217 A B. S. cite PLOTIN, Ennéades, 4, 3, 20, etc..

Rapprocher aussi G. NAZ., Disc. XXXII, De modérai,

in disput., 205 A. —[3] OUT<I>xa\ è7c\ TOUTOU.Kal è. T.

est oublié par le groupe cl e g h 1 rt p et vulg. ; }xoi est

oublié par fl vulg. —[4] IÇT^SV^V. L'interprétation

de S. (clinging) est juste (p. 56, note 10). Zini, le tra-

ducteur CI'EUTIIVME, traduit par ailingère ; HERVET :

attingil et deprehendit ; FRONTON DU DUC pro-

pose : 1° conjungi et dependere, adopté par KRABINOER;2° accendi (quae ex subjecta materia accensa est). 11

Page 80: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

NOTES CRITIQUES ET EXPLICATIVES I.X1X

essaie de justifier cette interprétation par TYJV T6 ïrôp

sÇd7tTou<iav uÀTjv de la phrase précédente. Mais il fau-

drait une préposition devant TOVÎtmox. —TtspiypâcpYjÇ.

Cf. C Apoll., 1160 A. Les Antiochiens, remarque

HOLL, considèrent comme une" proposition fondamen-

tale celte idée que la divinité infinie ne peut s'enfer-

mer complètement dans un être terrestre (Hou,,

p. 229).XI. àvaxpàasto;. G. emploie indifféremment, pour

qualifier l'union des deux natures dans le Christ, les

mots evtoit; y.o\ Ttço'î&yyiipsjç (X, 4), jjuijtç, àvâxpaai;,

lûyxpaat;, «ÏÛVO5O;,<j'jv5pr[A-/,, «uvetysta. Ils marquent une

union intime et profonde. Mt'ijcç, àvâxpxat; et cuvavâxpa-

ms(Disc. Ce?/.,VI, 3) désignent l'union de xô VÙYITOVet

T£>aldG^TÔv dans l'homme ; <juv8polwv'i,XVI, la réunion des

éléments qui forment le corps ; o'jviçsta est appliqué à

l'union des hypostases dans la Trinité (Hou., 220,

227). _

'

|XIII. 7îà0ouç. Le sens du mot est ambigu. Appliqué a

la naissance, il signifie la passion éprouvée par les

parents (vjSovrj) ; appliqué à la mort, il désigne l'infir-

mité, la faiblesse (<p0<5pa). N'est expliqué par G. quedans le chap. XVI. —

[3] Y^VEGIÇet Ysvvf|<jt« sont indiffé-

remment employés dans le même sens par G. —[5] îtap-

Oevfaç. Cf. C. il'»»., 473 D; III, 580 D; 585 A; IV,

028 A. 630 D, 637 B ;" Vie de Moïse, p. 332 I) ; Cànlre

Apoll., 1164D; //. Christi resurr., III, 616 13.

XIV. TCOXuOpw. La leçon eùteÀsï èXôxpw est une glose

qui apparaît pour la première fois au xm° siècle dans le

ms. 1. Elle a été inspirée sans doute par le désir

d'adoucir la brutalité du mot XûOpov. Quant au mot

Page 81: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

LXX NOTES CRITIQUES ET EXPLICATIVES

eÙTsXeî, sa présence est peul-être due au voisinage de

GuveoTeXtÇecOat, à la (in du ch. (SRAWLEV, p. 62, 1. 13).•XV. çiXavOpwic(a. Cf. Contre Apollin., II, ch. XLII,

p. 1821 *G ; C.Eun., VI, p. 721 C. —[3] intexe^iv, au

sens biblique de visite, rédemption. Cf. Luc, 1,68, ÈTtes-

xs'iaio ; VII, 16, et Actes, XV, 14. Tïpôç S7t!<rxe,}'iv xotToe-

^Yjvat est probablement un souvenir de YExode, III, 8,

IV, 31 (S., p. 64, 1). —[4] îrtpirôoyç, cf. ch. XVII.

Rapprocher Z)e aiiim. et rcsurreet., III, p. 157 D; *V/.

p. 72 B. —[71 ^uatç, pris au sens de XTIV.Î.

XVI. TïâOoç. S. (p. 67, 1) cite la définition du waOoç

par Aristote, et rappelle les deux sens de ce mot chez

G., l'un, propre : le mal; l'autre, abusif: l'évolutionde l'être humain. S. cite encore C. Eun., VI, 721 B G;724 B. Le premier de ces deux passages se rapprocheétroitement du langage tenu par G. dans le Disc. cal.— OswostTat. Ici et dans plusieurs autres endroits du

D. C, GeiopsfaOxt est un pur synonyme de eïvat. — TO>J

sTîtpJ/UTOUTe xxl aTîopûÔTou. Tous les mss. donnent TY,;

lîïtppûxou. f et le texte d'EimmiE omettent rr^ devant

-zçoy'ffi. Correction évidente, dit S., qui, avec raison, réta-

blit TT,Ç devant xçofr^ et remplace le premier rrçç parTOU. Voir un endroit analogue De an. et resurr., p. 141,cité par S. (p. 68, 2-3).

—[4] npodayopsûot. Le sujet est

l'adversaire imaginaire. 1 vulg. donnent TIÇ 5tâÇeui|iv ;e n et le msc. d'KtrrurME donnent et 5s TIÇ T^V.

— -/j

Yivo>laÉvwv. Conjecture de KRABINGER adoptée par S. -\

vooujxsviov est donné par d g h n p ; '/}voou}JtivY| est la

leçon de f : MIONE donne */)VM1U.ÉVY(.— [7] TrepiTptKfOévxoç.La plupart des mss. donnent TceôiTfttpOivToç. S. avec rai-

son adopte la conjecture de KRABINQER fondée sur l'em-

Page 82: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

NOTES CRITIQUAS ET EXPLICATIVES LXX1

ploi de7i£ptdpÛ7rToj(VIIl,7). L'orthographe 7tspiTpu^0évToç

est, dit-il, plus correcte (?) que celle de 1 et des éditions

de Paris îtspiOpu'fOsvTOî.—

[8] Ka0a7rep SI, etc.. Cf. C.

Apoll., LVI, p. 1257 D ; C. Eun., V, 700 D, 708 A, etc..—

[9] xoà TOCTÔs<jTt... jusqu'à Ziàtrfi àva<rTâae(o; est cité

parTiiKODonET, Dial., III, p. 300 (MIGNK).XVIII. [3] àvat'jj.«XTov uowçijvYjV. Variante de l'expres-

sion courante chez les Pères : àvaty-axTiç dua-'a. Voir

G. NAZ., Disc. fan. en l'honneur de Liasile, XLVI, etc.—

cptÀoso'spt'av: vie chrétienne. Cf. De bnplismo, 420 C;Vie de Macr., 965 B. Ce mot est pris chez les Pères

dans des acceptions assez différentes. Il désigne la doc-

trine chrétienne, la religion chrétienne, la vertu, ou

une vertu, la piété, la vie monastique (F. BOULENOER,

op. cit., LVI). Ici, sens général et assez vague.—

[5]SuvasTsuôvuov. Cf. EUSÈBE, Hist. ecclés., IV, 6. Décret

rendu par Hadrien après la révolte des Juifs, en 131.

XXI. [3] 'Ev TOUTO)tofvuv. Ici commence une longue

phrase qui prend fin seulement avec [5] .. ,«3r(jj.acïiasé<rr(v. Elle se compose de deux membres très dispropor-tionnés, puisque le premier va de [2] jusqu'à îrâvTa (aotxaxà Taùtôv, etc.. [5], et que le second ne comprend que

quelques lignes (7tdivTa... I<JT(V). L'idée est celle-ci : étant

donné que l'homme, image de la divinité, mais, à ce

titre, sujet au changement, s'était attaché à l'apparence

trompeuse du bien, et était devenu ainsi la proie du

démon (premier membre)— que devait faire Dieu, pourrester fidèle à ses attributs? (second membre). La pen-sée de l'auteur, dans la première partie de la phrase,

parcourt pour ainsi dire trois étapes :

Première étape. Il y à entre l'image et le modèle une

Page 83: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

EXXU NOTES CRITIQUES ET EXPLICATIVES

différence fondamentale : l'un est naturellement im-

muiible, l'autre est changeante [1]. Ici [2] s'ouvrent'une

série de parenthèses, greffées les unes sur les autres :

I. Définition du changement (YJ 8s àXXofoxriç... ïTfo'tou-

oa) ; 2. Deux sortes de changements : l'un dans le sens

du bien, l'autre dans le sens du mal (8ûo 8è... . TÔ

jxèv... . TÔ 8s...); 3. Sens où s'opposent le bien et le

mal (y) Y^P"« uît«o;tv).Seconde étape. G. résume les points acquis et com-

mence à en tirer les conséquences : la nature de l'homme

est donc sans cesse en proie au changement (ÈTtetSr,

TO(VUV). Sa volonté l'entraîne vers le bien (fin de [3]).Mais le bien a deux formes : l'une véritable, l'autre illu-.

soire ; et la volonté risque de prendre celle-ci pour celle-

là : xaXôv 8s... y^vs^Oat [<t], ' '

Troisième étape. G. reprend encore une fois l'idée

sous une forme plus précise, qui fait suite au dévelop-

pement précédent, et ramène le lecteur à la question

pendante (ercet ouv) : quand l'homme eut été ainsi induit

en erreur, etc.. La phrase est coupée parla parenthèseoù y«P *v--* îî£pi7ïXaa0sîcY,ç. Mais le membre qui suit (sv

xaûvy,... ÙTïoÇsûi-ocvTOi;)replace sous les yeux du lecteur

la triste condition de l'homme, résumant ainsi dans

une formule très claire et complète ce qui vient

d'être dit, et faisant ressortir le second membre de

cette seconde phrase. L'édition de Paris lait commen-

cer le chapitre XXII à [5],— division qui se trouve

dans les mss. b et f, — le chapitre XXIII à xa-r*/ TOV

aô-rbv T^ÔTIOV (XXII, [2]). Nous avons dû nous-même,

pour assurer la correspondance du texte et de la tra-

duction, morceler en quatre fragments cette intermi-

nable période. I

Page 84: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

NOTES CRITIQUES ET EXPLICATIVES LXXM

XXI. [3] Trspa?. Le mouvement vers le bien ne

connaît pas d'arrêt. Cf. Vie de Moïse, p. 300 D. GRÉG.

s'y appuie sur la parole de PAUL (Philipp., III); cf.

surtout De Hom. opif., XXI, 201 A. — àvaTCetaOetç.

Cf. De an. et resurr., 92 A B, où G. explique encore

que l'homme, trompé par l'ange déchu, s'est tourné vers

le mal, faussement revêtu des apparences du bien.

XXII. [2] xarà TOV aù-rbv TpÔ7îov. Les mss. b et e et

les éditions de Paris font commencer ici le ch. XXIII.'

Dans le msc. f, la coupure est pratiquée avant les mots :

OuTOÇ 8c èffTt TlÇ.

XXIII. [2] YÊVVT|<TIVacpOooov. Cf. C. Eunome, IV,628 A. —

[2] àvapoixriv. Les mots TWV xaxao-'x.tov àv. ne

figurent que dans b, e, h, n. MOREL traduit par: damna-

torum absolulio. KRABIXGER y voit une trace de l'ensei-

gnement d'Origène sur l'absolution finale de tous les

pécheurs. Mais il s'agit ici, comme le montre là suite

des idées, de miracles accomplis pendant la vie terrestre

du Sauveur. S. (p. 87, n. 5) propose trois sens : 1°

absolution des pécheurs durant la vie du Sauveur; 2°

guérison des malades mortellement atteints ; 3° déli-

vrance des possédés. S. préfère à la première interpréta-tion la seconde et la troisième. La troisième paraît être

la plus juste, puisque les mots TWV TY,Çcpuaewç àppwcTT,-

jjf/Ttov sont déjà une allusion générale aux guérisons de

malades accomplies par le Christ. La seconde explica-tion est-elle d'ailleurs soutenable ? —

ô-losocYta. S. tra-

duit par « banquet » (p. 88, 1. 13). Il est plus probable

que ô^ocpayi'a veut dire ici : repas de poisson. Cf. ATHÉ-

NÉK, p. 338 B, ln\ ô'j/o'faytV 8taSÔY(T0î, au sujet d'un cer-

tain Dorion tyoyiyio et ô<j/oX<5yt;>; et plus loin, 343 K

Page 85: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

LXX1V NOTES CRITIQUES KT EXPLICATIVES

{ï/Jiïç vjYÔfaÇev);—

[3] «îpsïxai. Voir S., p. 89, 1. 2.

L'idée du Christ-rançon apparaît dans IRÉNÉE, C. Haer.}

V, 1 ; elle est adoptée par ORIGÈNE qui regarde le sangdu Christ comme le'prix demandé par Satan (m Rom.^

II, 13, et in il/a/(., XVI, 8) : le Christ donne sa 'fuyocomme rançon à Satan. Cette idée se retrouve chez

AMBROISE, AUGUSTIN, LÉON I et GRÉGOIRE I, etc.. ATHA-

XASE ne l'admet pas ; GRÉG. DE NAZIANZK la rejette, Disc.

XLV in sanction Pascha, p. 653. Il y oppose ce

dilemme : si la rançon a été payée à un autre qu'aumaître de l'homme (Satan), à qui a-t-elle été payée, et

pourquoi? Si elle a été payée au Méchant, quelle con-

ception impie! 11 fait valoir encore que Satan, en rece-

vant Dieu lui-même, eût touché pour prix de sa tyran-nie un salaire démesuré, que le Père ne peut s'être

complu à voir répandre le sang de son Fils. Selon

GRÉG. NAZ., le Christ s'est donné en rançon non à

Satan, mais à Dieu, pour que l'homme fût déliyré du

mal et sanctifié. Dieu n'a pas eu besoin de ce sacrifice.

Il ne Ta pas demandé, etc.. — 'AXXà [x^v. Cette idée

que l'humanité revêtue par le Christ a servi de voile à

sa divinité pour induire plus facilement Satan en erreur

se retrouve dans In Christ, res., 1, 608 A (S., 89, note 3),et Disc, cal., ch. XXIV.

XXIV. [2] Oau(u.âx(ov. Les mss. ' d e g h n p donnent

SoyjAartov, corruption évidente de 0. —[3] TOOTOyi'vsTat.Il est inexact de dire, comme le fait G., que la divi-

nité du Fils devient,àvOpojîi(vY| cpûatç (S., p. 92, note 15).—

[i] 8sXs3ut. Cf. G. NAZ., Disc. XXXIX in sancl.lum.,

394 A. La même idée y est exposée dans des termes

analogues. G. NAZ. dit de Salan : <ra(&x<5ç7tpo6X%«Tt

&sXeàÇsTX'..

Page 86: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

NOTES CRITIQUER ET EXPLICATIVES LXXV

XXV. Tt'ç yâp. Immanence de Dieu dans la création.

Cf. ATHANASE, De inc, 109 A. Idée en germe dans le

Timèe (S., p. 95, note 3).— èv àv0pco7ru). f 1 et vulg.-

donnent àvQpûmotç, correction destinée à faire dispa-raître l'ambiguïté du singulier àvOpo'ma), qui doit signi-

fier, non pas un homme, mais la nature humaine.

XXVI. x7iaTY|V Ttvâ. KnABiNGER écrit aTrâ-rr, TIVÎ* cor-

rection inutile, qui a contre elle tous les mss.— j2] 5ixato-

.ffûv7j. KRABINGER fait de ce datif le complément de àrco-

Stôovia, et de r7, àyaOÔTYjTi un complément de circon-

stance. Il vaut mieux, avec SRAWLEV, détacher, en leur

donnant la même valeur, ces deux datifs : conformé-

ment à la justice, etc. —[5] 'Ex yâp. Satan lui-même

doit être finalement sauvé. ORIG., De princip., III, 6

(S., p. 98, note 19). —[6] xxOcnrep. Sur ce feu purifiant,cf. De an. et res., III, 100 A; G. NAZ., Disc. XXXIX in

sanct. lum,, 357G; Disc.XL in sanct. baptis., 409 D,412 A. G. NAZ. distingue le feu qui purifie (xaôapr/,-

piov) que le Christ est venu jeter sur la terre, et le feu

qui châtie (où xaOapr/jptov, dXXà xa( xtAaaT/jptov). Sa doc-

trine est donc, sur ce point, plus rigoureuse que celle

de G. NYSSE, bien qu'elle semble esquisser très discrè-

tement l'idée d'une à7toxaTà'îTX3'.<; dans cette phrase :

et [Jt.7,TO><p?XovxàvTauOa voeïv TOUTO cptXavôctoTtÔTÊpov xal

TOVxoXâÇovioî ê^a^ttoç. -j[ [3] ô'Xov. Cet endroit est un de

ceux sur lesquels on s'est appuyé pour soutenir qu'aux

yeux de G. le Christ a revêtu l'humanité tout entière

(réalisme). Hoix, p. 222 et suiv., résume la question;il rappelle quecette opiniond'HERRMANN (GregronïNys-seni senlentiae de salute adipiscenda, Halle, 1875) a

été reprise par RITSCHF. et HARNACK, combattue par

Page 87: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

LXXVI NOTES CRITIQUES ET EXPLICATIVES

LOOFS. Les autres endroits de Gr., mis en avant, sont :

In cant. cant., 801 A; Contre Apolh, 1153G; In Chr,

res., \, 601 Bi HOLI,, sans rejeter la thèse d'IlERRMANN,

y fait pourtant des réserves. Si G. se représente l'hu-

manité comme une, ce n'est pas sur une notion plato-nicienne et réaliste, mais sur. sa conception de la puis-sance divine et de la Providence que repose cette idée.

11 déclare que le corps du Christ vivifie toute la nature

humaine chez ceux qui ont la foi (Disc, cal.,XXXV II, 8).La théorie de rà7ioxaxâ<ïTa<Tt; est moins une conséquencede ses idées sur la rédemption qu'un postulat immédiat

de sa conception de Dieu. En outre, l'humanité revêtue

par le Christ a une couleur concrète et individuelle

pour G : il la compare plusieurs fois avec d'a\itresindividualités humaines.—[8] à^xa-raiiait;. La source

de cette phrase /jelç TO àp/atov aTiox. est : Actes, 3, 21.

Cf. Devirg., XU, 313 C;'De hom. opif., XVII, 188 C;

De an. et res., 104, 1-18A, 152 A, 156 C D, 157 A B;in Ps., 1, 9. — Dans le De hom. op., XVI, 201, G.

explique, à l'aide d'une comparaison prise à l'astrono-

mie, que la folie de notre nature ne peut avoir éternel-

lement raison de la sagesse divine ; le mal est limité;

les créatures qui y sont entrées en sortiront nécessaire-

ment, etc. On peut se demander s'il n'y a pas contra-

diction entre cette théorie et la doctrine de la rédemp-tion. Parlant de la rédemption, G. déclare qu'une in-

tervention spéciale de la divinité était nécessaire, tan-

dis que dans l'endroit cité du De hom. op., il présentecomme une évolution naturelle et nécessaire le retour

de la créature à la lumière.—• La théorie de l'àrcox. est

d'ailleurs un peu flottante chez lui. Ailleurs, G. paraît

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NOTES CRITIQUES ET EXPLICATIVES LXXVII

soutenir l'éternité des peines: Disc, contre les usuriers,

436, 452 (alwvioî Xt>7TTj,atcovtoç xôXaaiç) ; De casliff.,

XLVI, 312 : Disc, cal., XL. Toutefois il faut noter avec

BARDENHEWER (PatroL, II, 123) le sens donné par G. à

a!<i')vioç : non pas: éternel, mais :très long. —ôjxô^covo;.

Cf. Dean, et res., 72 B.

XXVII. [3](MXÇ H... jusqu'à la (in duch. XXVIII, se

trouve reproduit chez KUTIIYME, Pan. clogm., I, vu,

p. 224. — !£ oôpavovi. Croyance attribuée, peut-être à

tort, à Apollinaire. BASILE l'avait réfutée, ep. 263 (980 B),

ep. 265 (988 A). V. HOLL, p. 155. — G. NYSSE fait valoir

contre cette objection deux arguments : 1° il s'agissaitde guérir l'homme; 2° toute la création est à une égaledistance de Dieu. ATIIANASB, De inc, 172 B, ne déve-

loppe que le premier argument; mais il ajoute que le

Christ revêt le corps de l'homme pour rétablir dans

l'humanité, grâce à cette ressemblance familière, la con-

naissance du divin. •

XXVIII. B^jjuoupyôv. Sens platonicien (S., 106, note 2).XXIX. TÎ àvfiêâXe-o. ATHANASR traite la même ques-

tion dans le Disc, contre les Ariens, I, 20; II, 68 (S.,

p. 102, note 2).— -rt Zi oùx Iv àp/aïç jusqu'à SioyXotîaav

TÔV ptov (XXX, fin du § 1), cité par KUTHYME, Pan., I, vu

(pp. 228, 229).—

[2] xcà y«p àrcl... La comparaison se

trouve déjà chez ORIGINE (S., p. 108, note 7).— j3j Oso-

|xa/t'a. Dans C. Eun., V, 681 B, GRÉG. passe en revue les

erreurs du polythéisme grec, de la religion égyptienne

(une infinité de démons regardés comme des formes de

In nature divine), des Babyloniens (les mouvements du

ciel divinisés par eux).—

6ïtepr,!pav(a. Il est possible,

ditS., p. 109, note 5, que G. ait confondu ici les Assy-riens avec les Chaldéens.

Page 89: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

LXXVITl NOTES CRITIQUES ET EXPLICATIVES

XXX. "QdTïeo yâo. Comparaison semblable dans In

diem nat. Chr., 1133(S., p. 110, note3). —[2] /âpiç dé-

signant l'Évangile. Cf. Actes, 20, 24; 2 Cor., 6, 1, etc.

(S., p. 110, 12). —Xôyw : prédication de l'Évangile,

Actes, 4, 4. —[3} âiïoxXYjpouaOai : être distribué au ha-

sard. S. relève chez ORIGÈNE l'emploi de àTtoxX^pamxtoç,

opposé en ce sens à TÊTayiAévioç ou Mpi<j(uévo)ç. G. veut

dire que les hommes ne sont pas appelés à la vraie

religion par la voie du sort, que l'Evangile s'adresse à

tous, en vertu du sage dessein de Dieu, qui garde intacts

les droits de la liberté humaine. —efy.ev' Les meilleurs

mss.ne donnent pas àv, qui ne figure que dans deghnp,et qui est inutile, et/ev étant plus atfirmatif et plus ,net

que le conditionnel. | ,

XXXI. xaTopûoûvxwv, iritransitif. —[2] YjTipurrat. Le

parfait indique que les conditions étant données, le

résultat est certain et immédiat. De même pour vj<pàvt<j-

Tai, â(pr,0Y|Tat.

XXXII. [S\ b <xû wv, f let vulg. donnent ÇoW; d'autres,(ov. S. (116, 1) fait observer que f et 1ont une tendance

à paraphraser le texte, ce qui expliquerait la substi-

tution de Ç&vàtov. Il cite TOUOVTOÇêÇfjTîTatTà flv-ra (XXV)et renvoie pour b àe\ «v à Ex., 3, 14; Ps., 90, 2, etc.

D'autre part, FRONTON DU DUC maintient 6 ài\ Çc?>vet

y voit un souvenir possible de Heh.% 7, 25. Les leçonsde f et 1 faisant généralement autorité pour le Disc,

cat., on pourrait garder Ç<ov. —[4] k-nnZr^ yàp... jus-

qu'à T&V xef(jisvov, cité par TIIÉODORET, Dial., 3, p. 300

(MIONE).— 6 ôeoBoyoç avdpwuoç. Ce langage, comme le

remarque S., p. 116, note 10, eût été plus tard suspectde nestorianisme. L'expression a été rectifiée dans 1 qui

Page 90: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

NOTKS CHITIQUKS ET EXPLICATIVES LXXIX

donne \ 0so5ôyo; <JV.O\.Pour Osoo.,cf. XXXVII, 4,9,12.

0eo8.àv0f<o7ioçreparaîtdans./rtCcm£.canl., \0b6A;JnChr.

res., 616 B : Oeou oo/eïov.—

çuveTiapOetç. Selon G., ce

n'est pas pendant sa vie terrestre, mais après sa résur-

rection, que l'humanité du Christ a revêtu les toiwjjiaTa'de la nature divine. C Eun., 705 A, 728 D ; C. Apoll.,1253 H. — a7ïav. Les mss. d e ghn p et THÉODORKT

donnent TtaGav, altération dont l'explication est facile.—

xaOâîtsp ivôç. Idée platonicienne. S. cite Tintée, 30 et

69 G (p. 117, note 4). Cette idée a été reprise par le néo-

platonisme. Cf. la conception stoïcienne de la <7uix7:â-

Osta universelle. —[6] <uaupo£i. Cf. ATH., De inc, ch. 25.—

oixovojAt'aç. Les mots TY^Çxarà TOV Oâvaxov otx. sont

relevés par S. dans G. Eun., V, p. 708 (S., p. 119,note 7). —

[7] r{ ewotx. Cf. In Chr. res., 1, p. 621

(S., p. 119, note 12).—

[8] [xucTayioyeT. Sur l'applica-tion de ce mot aux mystères chrétiens, S. (p. 120,note 15) cite PhiL, 4, 12 et /. Cor, 11,7. —

[10] itpbi7& sivai. Leçon des meilleurs mss. ; 1 el les éditions de

Paris donnent àvaix^vai. —[11] 'AXX' S7iet5/r.. jusqu'à

oùx àjjupiêâXXovTsç (XXXIV, iindu§3), cité par EUTH.,Pan. Dogm., 25, 1252. —

çtouajjLa. Cf. Inhapi.Çhr.,592 D et De bapt., 432 A, oxav... ÇIOTWOWJASV; û/., 42413.

G. nomme •l'ty.V à<pwTi<rcov l'âme qui n'a pas reçu le

baptême. Cf. aussi G. NAJC., Z)/SC. ÀX I'»I sancl.

hapl., 361 B, 364 A, etc. 11 énumère les noms par les-

quels on désigne le baptême. Outre fktTmajj % et TtaXty-

Ysvsata, donnés ici par G. NYSSE, il cite Swpov, yioin^.».

/ÇIG\L%, dtcpOstpataçlv5u|xa, Xotîxpov, cppayîç. Il dit encore

'fcoTUjjjwî;. Plus loin, il désigne le baptême par ces

mots : osuTîpa àv*yivvY,<jtç, âvdcTîXxai;, stç TÔ àoyxïov «7to-

xaxâaxaatî (308 C). F

Page 91: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

I.XXX NOTES CRITIQUES ET EXPLICATIVES

. XXXIII. TY, iiîayycXta. La grâce du .baptême est un

don spirituel. Cf. In hapl. Chr., 581 (S., p. 124, note 3).— [3] TÔ t>7coxsijji.£vov.Cf. plus haut, I, 11. Ici : matière,

par opposition à forme. Ce ternie se trouve chez AHIS-

TOTE au sens de UXY, (RITTKR et PRELLEH, p. 271, note C) :

TÔ 67toxetix£vov, o Xéyo;.>.evUXY,V; De an., 2, 2, où ARIS-

TOTK dislingue dans l'oùcta, I'UXYJet l'sîoo; ; id. Mélaph.,

Jl, 2 ; De yen. et corr., 4. —[4] Ttwuoirxtov Çoiov. Idée

platonicienne :/,o/s, 766 A.

XXXIVi [4"! U.IKÏTK-?,;. S. (129, 2j cite, pour cet em-

ploi de ijLusTiy.ô;: C liun., XI, p. 880; /H hapl. Chr.,

581. ,'

. .

XXXV. xotvwvt'xv. S. (p. 130, note 2) cite PAUL, Itom.,

7, 3-11, et IC.NACE, Magn., 5. Trait particulier à la théo-

rie de la rédemption chez ATIIANASE, De »'iic, 8, 37;C. Ar.s 2, 7. — cuva-o0îo)0s''or|î. S., p. 130, note 4,montre que l'idée d'une Oswîtî de la nature humaine

résultant de l'Incarnation se trouve d'abord chez IRÉ-

NÉE, IV, pi'icf., 3 fin; 38, 4; chez CLÉMENT, OHIGÈNE,

puis ATIIANASE. Le point de départ est Ps., LXXX11, 0

et ? Pierre, 1,4. -—[4] opoûoxv. Cf. eh. XXIII. KHABIN-

GEH et. S. (132, 8) comparent PLATON, Phèdre, 62 B.

On peut rapprocher aussi Gorgias, 525 A. —[6! xa-rôp-

Oojjx*, terme stoïcien. —[10] TaoY,v xa\ àvx<ïTa<ïtv. S.

(p. 135, 10) rapproche CYRILLE DE JÉRUSALEM, C. M.,

11,4,5. — [13] àvocîTOiysîwstv. Voirch. VIII. Ici, désigneseulement la résurrection de la chair et la réunion des

éléments décomposés par la mort. .— [141 npotjeTro^faVjY,.S. (p. 138, 12) cite liom., Il, 7; 2 Cor.] 3, 14. --[15]

xatâXXY|Xov. S. insiste sur la différence qui sépare celle

Ihéoric de la doctrine du burgatoire ; la source de celle

Page 92: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

NOTES CRITIQUES HT EXPLICATIVES LXXXl

idée est chez ORIOKNK. Cf. De an. et res., 100 A, 152 A,157 C, 100 C ; De mort., 525 A. Sur l'interprétation

([lie donne G. des peines de l'enfer, voir Hou,, p. 208.

G. réduit les peines au sentiment d'ali/ûv^ éprouvé parle pécheur (In ps., 612 B C) et à la <ÏTÉ&Y(<5'.;TMV àyafkov

(De an. et res., 81 G). L'aîu/tivri sert à consumer les

pensées mauvaises (In ps., 616 A). Cette idéç que le

feu de l'enfer est un x.x0âç*î!ov T:UOest développée dans

In illud'. tnnc, etc., 1313 A.

•XXXVII. Voici les endroits, de l'oeuvre de G. quitraitent de l'Eucharistie : Vïe de Moïse, 368 C : La

manne, suivant G., symbolise l'Eucharistie; In bapl.Chr., 581 C; In Chr. res., I, 612 C 1). GHKG. soutient

que, quand le Christ invita ses disciples à manger de sa

chair et à boire de son sang, son corps était déjà, parsa volonté, à l'état de victime; Deperf. Christ, forma,

p. 268 B C : il ne faut pas prendre pari sans discerne-

ment à ce banquet divin, etc. — TOJ... icpâ^TscOat, 1 £t

vulg. donnent TÔ>/xO^yonuivco ; f 1 (première main) el

vulg. donnent £ï.£7ts<î0xt. S. préfère la leçon È<fâ7ï-sa0«'..J>e choix estdiscutablc, caron lit.eh. XXXV : TOÏ; t-nouA-

voiç... sTkSoOx».[2], É-ô;j.evot [31.— To oî <jo)u.a. Pour

l'Eucharistie considérée comme un aliment du corps,S. cite (p. 112, note 2) IHÉNÉE, Adv. Haer., 4, 18, i ;CYRILI.K UK JÉKUS., C. M., (, I, 3; 5, *J, 15, etc.; le

point de dépari est JEAN, 0, 51, 58. —[2] (ÔG^ep vas.

Le reste du ch. est reproduit chez EL'HIYMI-:, Pan. doym.,25, p. 1262, etc., et dans la Thcoriani disputâtio.

[3] ;j.cTX7totst. Différentes acceptions de ce mot dans le

Disc, caléchélic/ue : 1° XXXIII, 3, employé pour la

semence que la puissance divine transforme en etrchu-

Page 93: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

LXXXIl NOTES CRITIQUES ET EXPLICATIVES

main. —2°XXXVII,9, appliqué au corps du Christ trans-

formé parle Logos. —3° Ici, en parlant, du corps du Christ

qui, dans l'Eucharistie, transforme le corps du croyant en

sa propre substance.-1- -1°XXXVII, 9,10, à propos du painet du vin qui se transforment dans l'Eucharistie pourdevenir le corps du Christ. —5°XL, 3, i, pour le chan-

gement moral opéré par le baptême.—

[4] sxâiTou.

Les mss. sont divisés : g (main du correcteur), 1 et

vulg. donnent àv éxâcro) qui est très acceptable. S.

adopte éxàcxou. Il fait remarquer la façon dont G.

résout la question : Comment le Christ peut-il se don-

ner entier à tant de fidèles ? L'explication de G. se dis-

tingue de l'idée que le Christ entier est présent dans

chaque parcelle des espèces consacrées; il semble pen-ser que le corps du Christ étant un et indivisible, les

lidèlcs le reçoivent tout entier, bien qu'ayant seule-

ment une parcelle. —[5] cpyatoXoYi'av. S., p. I 15, 2, ren-

voie aux théories d'ARisTOTK surla nutrition et le déve-

loppement de l'organisme: De an., 2,-i ; De gen. et

corr., 1, 5; De pari, animal., 2, 3. —[7] «XWomxvi;.

S., p. MO, note 14, cite TIIÉOOOHET, In ,/onam, eh. 2,et

ARISTOTK, De gen. et corr., 1< i. — stoo;. Distinction

entre la forme 1et la substance. Cf. De ho m. op., 27 : lYi-

oo; persiste à travers l'écoulement qui se produit dans

le corps; dans l'assimilation des aliments, les iToiyeïzîle la nourriture absorbée se combinent selon lYtào; du

corps. Cf. AMUROISE, de Mysl., 9, § 52. —\x&f)\.'stx\j.évr^.Pris dans deux sens, différents au cours du Disc, cal.

Ici, en parlant de la transformation par laquelle la

nourriture devientlccorps;ch. XXXVII, 10, en parlantdu pain dont le corps du Christ était formé et qui a été

Page 94: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

NOTES CRITIQUES ET EXPLICATIVES LXXXIIl

ainsi divinisé. —[8] SÎXÔTO;. G. insiste — ceci esl

important— sur la valeur toute relative de son expli-

cation, qui est une hypothèse personnelle. —auvTjGiov

TS xat xaTaXXVjXojv. S., p. 148, 6, signale un endroit du

De fîde orth. de JEAN DE DAMAS, qui est fortement

inspiré, pour le fond et pour la forme, de ce passage du

Disc. cat. —[9] cpûatv. S. (p. M7) dit de ce mot qu'il

résume les propriétés, les caractères distinctifs (yvwcîa-

aaTOc) de lYtSoî. Voir MOELLKR (op. cil., p. 20). QuandG. parle de la Trinité, il donne en général le môme

sens à cpuatç et à ouata. Mais quand il met en présenceDieu et l'homme, :pOatç (la nature) est opposé par lui à

o-iata (la substance). L'àme humaine diffère de Dieu

xatà TYJVT*7,Çoûaeco; loiôxTjTa, tout en étant VOY(TY,ouata,et image de l'essence intelligible. G. distingue donc

entre la cpûasw; IOVJTT,Çde Dieu, et les îotc'>v.aTa OSÔTY,-TO; auxquels l'homme participe. De même De an. et

res. : Dieu et l'àme diffèrent quant à la cpûat;, mais l'âme

esl l'image de Dieu quant à l'ouata. Cf. De hom. op.,16, 87. —

[10] jAsta-otoû^evo;. S. (p. 150, 2-3) montre

les différences qui séparent les théories de G. de la

doctrine de la transsubstantiation. Il s'agit ici d'un

changement de forme plutôt que d'un changement de

substance, d'après la théorie de la nutrition exposée

plus haut. —[Il i ôypoîi. Sur le rôle de TÔ Oyoôv dans la

nutrition, cf. ÂRISTOTE, De yen. an., III, 2, 753 b, 25

(S., p. 151, '2). —:|2] auva7ïo0s(.)0r(. Cf. plus haut. S.

(p. 151, 12) cite HILAIRK, De 7/7». ,8, 13 et 11. — sùXo-

yt'aç : prière de la consécration. Voir MAHC, 11, 22;MATT. , 20, 20; ? Cor., Il, 2i. —

[ASTaaTOtysttôaaçdésigne la transformation des éléments consacrés qui

Page 95: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

LXXX1V NOTKS (JIUTIQUKS Kï KXPL1CATIVKS

deviennent le corps et le sang du Christ. Dans In cailt.

cant., ce mot est appliqué au changement du corps

après la résurrection (I 770 A)* Vie de Moïse, 333 I),G. l'emploie pour lé corps du Christ après la résurrec-

tion. Lettre J, 1021 A, ce mot représente le retour des

âmes à l'étal de grâce; et Ep. àan. ad Let., "221 H, il

caractérise la régénération spirituelle opérée parle bap-tême (S., 152, 7).

XXXVIII. Éxiso'.; -ôvo!;. Voir l'Introd. Allusion pro-bable au Contre Eunome et au Disc, sur lu divinité du

Fils et du Saint-Esprit.—

[2] YSVVWUSVOV.Sur l'impor-tance d'une foi droite pour l'efficacité du baptême, cf..

Lettreô, 1032 A B C, et surtout C. Eun., 1, 3t0 B. Gmî<;.

y montre les conséquences de l'erreur d'Iùinome dalns

un langage très voisin de celui qu'il tient ici. De même

G. XAZ. , Disc. XXXIII contra Arinnos, et De se

ipso, 230 B, etc.

XXXIX. [2] TÔ aTisnTov. Sur le caractère immuable

de la nature divine, cf. PLATON, llêp., II, 20, 381 BC

(S., p. 155, note l|, et PIIILON, De incorr. inundi, 13,

p. 500; De cheruh., 0, p. 112, -h u.svOstov XTOÎ-TOV, TÔ

'À vcvôu.£vov o'iin U.ÎTXÔÀYITÔV(HITTEH et PitKLrF.it, Hisl.

phil. (jraec, p. 165). —[3] nç,6rn»-x. Cf. plus haut la

note sur OTtôsTaatç. G. emploie indiiréremment l'un et

l'autre pour désigner les personnes divines il)e connu,

notion., 185 D iv -çt<j\ TÎSOÇOJTÎOIÎVJ(OC,û-oaTâçs'ïi), mal-

gré la teinte de sabcllianisme du mol -pÔ5W7tov. Hoir

(p. 177) reniai*(|ne que G. NAZ. emploie plus rarement

(pie BASILE le mol •J-ôçTait; et se sert volontiers de

7rpô<jw;;ov, ce qui est une concession à la théologie occi-

dentale. —;5j ïïcoxiïrfa. JS., 156, 10, cite les paroles

Page 96: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

NOTES CRITIQUES ET EXPLICATIVES LXXXV

CTATHANASK. sur PAUL DK SAMOSATK, De syn.,4. ATII.

montre PAUL enseignant uçreçov aùrov (le Christ) {Ae-ri

f/jv èvavClotÔTîYjCîiv |y. Tïpo/.oîrïjÇ TEÛso-oiYj'îOxi. Il faut ajou-

ter que c'est là la théorie adoplienne, qu'elle fut repré-

sentée par Lucien de Samosate, disciple d'Origène, et

passa de son école à l'arianisme. — -GWTOU. Pour l'en-

seignement d'Eunome, voir C. Kun., I, 297, 32i. —

[()] XéXfjOîv ci; X'JTÔ. Les mss. cl e g h n p et vulg. oublient

£tç ; d e t'g h 1 n p donnent IOCUTOV.S. adopte la conjecture

de KRABINUIÏK qui rend à la phrase son sens juste et

explique la corruption Éauxôv. /A".."' - \

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Page 98: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

TEXTE

ET

TRADUCTION

Page 99: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

AOPOÏÏ KATHXHTIKOÏ

'O TSJÇ y.atr(y^<JS(»)ç XÔYOÇ âvaY/atoç jjiiv S<JTI TOÎÇ

lîposaxvjxccïi TOU jAuaTYjpiou xvjç £Ùaîës(aç, w; «v wXvjOti-

vouo TÎJ TCpsffO^/y; Ttov awÇojAiVwv Y) IxxXqata, TOU xaxà

TYJV 8l$3C)£Y)V ZtGTOO XÔVOU [TlT., I, 9] T$ 2XOÏ) TÛV aTtfar

TWV TipodaY0^^01*' Où ^v ^ *'JTOç TYJǧt$39xotXiaç xpd-

T:OÇ èwl ttavTtov âpj).6(jst TWV Trpoj'.ôvxwv TÛ XCY&>, àXXa

xatà xàç xôv Opvjaxsiôv otaç>opàç ;j.e0ap^6Çstv npo?^y.si

xaï TYJVxanj'/vjGiv, npoç tov aùxbv JJISV6pwvxaç xou XÔYOU

GXOTCÔV,oùy ijjLOtotpÔTCwç oè xafç xît-aaxsuaïç sç' êxaaxou

x£/pïj[As'vouç. [2] 'AXXatç Y^P ÛTCOAI^SGIV Ô feuSaiÇwv

TîposfXr^tai xpù è TU éXXyjvia^w auÇûv étepatç, o re

'AVÔJJICIOÇxat ô Mavi/aîoç xai o? xaxà Mapxiwva xaï

OùaXevïîvov xal BaaiXsfôvjv xal b XC.TCOÇxaxâXoY0* xwv

xaxà Taç a!pé<jstç icXavtoiJtivtov tèiaiç exajxcç ànoX^ecrt

ïïpo£iXyj[Ji.^évoi àVaYxaîav TUOIOUGIXYJVrcpbç xàç èx£i'vwv

ÛTCOVCWCÇl*.a*/YjV" y-aT'<* Y^P T® s^°? "^Ç VÔJOU xal xôv

Tpôîîov xvjç Ô£paix£(aç ftpocapjjiocrrsov. [3] 0!» xoiç aùxoîç

6£pai:£Û<j£'.ç xou "EXXyjvoç XYJVxoXuOdav xat xoQ 'IouBaiou

Page 100: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

DISCOURS CATtëCHÉTIQUE

AVANT-PROPOS

L'enseignement catéchétiquc est nécessaire aux ini-

tiateurs du mystère de la piété, pour permettre à l'Églisede s'accroître par l'augmentation des âmes sauvées, en

faisant entendre aux infidèles la parole digne de foi

de la doctrine. Toutefois la même méthode d'enseigne-ment ne saurait convenir à tous ceux qui viennent

écouter la parole. Il faut, au contraire, s'inspirer de la

diversité des religions pour y ajuster diversement ;la

catéchèse, et tout en proposant le même but à l'ensei-

gnement, recourir, suivant les cas, à des arguments dif-

férents. [2] Le sectateur du judaïsme a, en effet, telles

préventions qui ne sont pas celles de l'homme élevé dans

l'hellénisme; de même pour l'Anoméen, le Manichéen,les partisans de Marcion, de Valentin, de Basilide, et

toute la série de ceux qui se sont égarés dans l'hérésie.

Chacun d'eux a des/préventions particulières ; d'où la

nécessité d'entrer en lutte contre les croyances sur

lesquelles ils se fondent. Car la nature de la maladie

doit déterminer la forme du traitement qu'on lui

applique. [3] On ne traitera pas par les mêmes remèdes

le polythéisme du Grec et l'incrédulité du Juif touchant

Page 101: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

I AVANT-PROPOS, tt-îi

X/JV TCêpi xbv p.OVOY«VfJ GcÛV aTÎKïXiaV, ov»5s àrcb XÏOV a!)XO)V

xoïç /axà xàç alpfjsiç irsirXavYji'.évo'.ç àvaxpt'ist; xàç vjixa-

xy^ivaç ïrspi xoiv ooY,u.âtwv IA'JOOTCOIU;*

où Y«p o'-' wv av

xiç sTTavopOoijaiTs xbv l'aSs'XXtov, o».à xo>v aùxwv (ô^psAvjcret

/.al xbv 'Avs^oicv, -oî»5s -f) xpqç xbv MaviyaCov ;jL«yyj /ai

xbv IcjoaCcv ôvivyjaiv, àXXà ypvj, zaOto; sipvjxat, xpbç

-<xq zpchrfynç xûv àvOpw-wv $Xsixsiv, /ai /axa xf,v SY/£'<-

JH.£VV)Vé/âaxM TCXÔV/JVTccstaOai xbv XÔY«V, âp/âç xivaç /ai

-pcxâseiç S'JXOY00? SÇ'S/ÔGXÏJÇ §iaXé$sw; npoêaXXspevov,

ô)ç av Sià xo>v wap' à[j.?cxspc.<; éy.oXoYoi»;/ivMv s//a-

XufOetv] /axà xô à/ôXouOov if) àX^Osta. ,

[4] Où/ouv 'ôxav irpôç xiva TÛV SXXYJVIÇÔVXWV •/) 8iajXe<;tç

^, zaXwç av s/oi xaûxvjv TwOisîaQat —oïi XÔYCU X?JV àpy+iV.

Flôxspov slvai xb Osîov ôzvThrflZV, YJ TW xtov àOéwv cujA^é-

psxat $ÔY|J.a"t ; Eî [Aèv OUV JJIV)eivat \iyoi, s/ xwv xe/vt-

/<oç /ai «JOÇWÇ/axà xbv /SO^OV o'ty.ovojj'.oujAS/i'iov TCpoja'/Orj-

asxa'. ixpoc xb cià xoixwv slvaî xiva Sûva^iv xrjv èv xotîxciç

oia$si/vu;xévY)v /ai xoii lîavxbç ÔTCep/si'xs'vvjv ôjxoXoYvJaai'

si $s xb j/èvjelva'. JXYJàjxçiêâXXci, sic TTXYJOOÇSe Osûv xaiç

UTtovoiaiç s/çlpoixo, xotaûxrj ^pvjawjAsOa xpb<; aùxbv TÏJ

à/oXouôîa. [5] Ilôxepov xéXeiov }j èXXtirèç ^Ys^Tai T0

Osîov ; xoti èè /axà xè sî/bç XYJV xeXsisxrjxa îcpo<jjxapxu-

pouvxoç xfl Gela çûasi, xb 5ià zâvxwv aùxbv xwv èvOswpou-

ué'vtov xî) ôsôxvjxt xéXeiov à::aix*rjtf(o[xsv, wç av [XYJaujxjxiy.xov

è/ xwv èvavx(wv Ostopoîxo xb Osîov, sS èXXn:otiç /ai xsXs(ou.

'AXX' sïxs xaxà XYJV 5'JvajMV, sïxs /axà xrjv xo3 âYaOoû

Page 102: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

MÉTHODES D1VKHSES D AllGUMUiSTATION O

Dieu le Fils unique, et on n'aura pas recours aux

mêmes armes pour renverser, dans les espritslivrés aux erreurs des hérésies, les fictions erronées

qu'ils brodent sur les dogmes. VA en ell'et, les raisons

qui peuvent remettre dans le droit chemin le partisande Sabellius ne sont pas celles qui feront du bien à

l'Anoméen, pas plus que la lutte engagée contre le

Manichéen n'est profitable au Juif. Il faut, encore une

fois, considérer les opinions préconçues des individus,

et régler son enseignement sur la nature de l'erreur

dont chacun d'eux est atteint, en mettant en avant,

dans chaque discussion, certains principes et proposi-tions vraisemblables, afin que les points sur lesquelsles parties sont d'accord permettent de découvrir la

vérité, par la suite logique de l'argumentation.

[4] Ainsi donc, toutes les fois que l'on discute avec

un homme attaché aux croyances grecques on fera

bien de débuter ainsi : Croit-il à la divinité, ou par-

tage-t-il l'opinion des athées? S'il nie l'existence de

Dieu, on l'amènera, en parlant de la savante et sageéconomie du monde, à reconnaître là l'existence d'une

puissance qui s'y manifeste et qui est supérieure à

l'univers. Si au contraire il ne met pas en doute l'exis-

tence de la divinité, mais se laisse entraîner a croire à

une multitude de dieux, ayons recours à une argumen-tation de ce genre : [5] La divinité, selon lui, est-elle

parfaite ou imparfaite ? Si, comme il est probable, il

confesse la perfection de la nature divine, obligeons-leà étendre celte perfection à tous les aspects de la divi-

nité, de peur qu'il ne considère le divin comme un

mélange de contraires, l'imparfait s'y unissant au par-

Page 103: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

6 AVANT-PROPOS, ÎJ-8

èrcivsuv, SÏTÎ /axa xb <J53ÎV xs /ai- a©0;*pxôv /al àicisv

/al eï xi oXX© OSOTCJ:SKSC.vôvjjAa x?) Oîwpîa 7:pe<j/e([Asvov

xy/oi, èv ixavxl xvjv xeXsi5xr,xa Oeo)pe(<r0a'. wepi xvjv Osfav

©ûcriv zaxà xb syXoysv xrjç àxoXoufKaç xatix/jç auy/xxa-

Orjasxai.

[61 Toûxcu os fcOëvxcc. ©y/âV âv su; ^aXercov xb èa/î-

oa<j[/svcv t?,ç ctavsi'xç elç TTXVJOOÇOeôv Tcpbç [Mac (tecxïjxoç

ixepiayayetv ©[AoXoyîav. El yàp xs xéXfiicv èv ravxl SOIYJ

Tîspi xb 67w9/e(|Asvsv ©[AcXcysîaOxt, ïïoXXà ce £?vai xà

Tc'Xsia Sià TWV ayxôv •/apa/xy;p,.Çs[/îva Xéyot, àv^y/yjTtaua èixi xwv ^ds^ta rcapaXXayf, ota/pivojxévwv, àX'A' èv

xoïç ayxcîç 0£(opou;j.»vb>v, y} £7ri$sî$a». xb ïb*iov y;, £t j/yjoèv

IBiaÇôvTwç /axaXaj;.Sâvci y) Ivvoia èç' &>vxb oiazpîvov ©y/

èVïi, y.yj ÛT;OVO£ÎVXY,V Stâ/ptaiv. [7] El yàp [^XÎ ï:apà xb

TÎXÈ'CV/ai sXaxxovxyjv Siaçopàv è^cupta/ci, ciôxi xyjv èXâx-

xoxnv ô xîjç x£X£téxyjxoç. oy 7vapao£-/£xat Xiyoç, [ATQXEXYJV

ïïapà xb X£îpsv /ai Ttpoxtjxéx£pov* oi yàp àv è'xi Gsôxyjxoç.

ûnâXr^iv oyoir^ ©5 if; xcy '/sipsvcç 06/ àîï£<jxi ::p©ayjyopia'

[j.yjxe zaxà xb àp/aïov /al 7cpôa?ax©v' xb yàp [Ayj àci ©v

I5w TÎJÇ z£pl xà Gsfôv èaxiv yTcoXyj^wç." àXX' etç /ai c

ayxb? xyjç 0=6XY;XCÇ Xôyoç, ©ySsjMaç toiéxyjxoç èv oiôevl

/axà xb ettXoyov fiùpia/oixsvyjç, àvây/y; ^aca rcpbç [Mac

OEÔXVJXOÇè^oXoytav auvôXiêyjvai XYJVixEzXavYjfAÉvyjv irepl

xou ÎÎX^ÔOUÇ xwv OEÔV ©avxaat'av. [8] El yàp xb àyaôbv

zaixb Sfcaiov, x©x£ac?©v /aixb ouvaxbv waayxwr Xéysixs,

Page 104: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

JJÉTHODKS D1VHH8B8 D ARUUMKKTATlOtN 7

fait. Qu'il s'agisse de la puissance, ou de !a faculté do

concevoir le bien, de la sagesse, de l'incorruptibilité,de l'éternité, ou de toute autre conception convenant

à la divinité qui vienne à être envisagée, il reconnaîtra,

par la suite logique du raisonnement, que la perfectiondoit être partout considérée dans la nature divine,

[6J Ce point étant accordé, il ne sera plus difficile

d'amener la pensée, qui s'est dispersée sur une foule do

dieux, à l'aveu d'une divinité unique. Si l'adversaire

reconnaît en effet qu'il faut accorder à' l'objet de la

discussion une perfection absolue, mais en ajoutant

qu'il y a une foule d'entités divines marquées des mêmes

caractères, il faut de toute nécessité, dans ces natures

que ne distingue aucune différence, et qui sont envi-

sagées avec les mêmes atlributs, montrer ce qui leur

est propre; ou, si la pensée ne peut concevoir aucune

particularité là où il n'existe pas do différence, ne .pas

supposer de distinction. [7] Car si l'on ne découvre

pas de différence de plus ou de moins, en vertu de cette

idée que la notion de perfection exclut un amoindris-

sement, ni aucune différence d'infériorité ou de supé-riorité (car on ne concevrait plus de divinité là où sub-sisterait ce qualificatif d'infériorité), ni aucune différence

d'ancienneté et de nouveauté, puisque la notion du,divin exclût la négation de l'éternité; — si donc l'idéede divinité reste une et identique à elle-même, et que leraisonnement ne découvre nulle part aucune particularité,de toute nécessité la conception erronée d'une multitudede dieux se trouvé acculée à l'aveu d'une divinité unique.[8] En effet, si la bonté et la justice, la sagesse et la puis-sance lui sont accordées au même degré,et si l'immortalité,

Page 105: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

8 AVANT-PROPOS, tS —I, i-3

r, Te à?Oapuu /ai r, alSiôxYjç xxi itaja eicisêY;; Sûvcia

xaxà xbv aùxbv 5[j.oXcyoïxs xpi-ov, Tcâayjç y.axà râvxa

ÀÔY0V ciàçopaç û?aipou;j.£VYjç ajvu^atpsîxai y.ax' àvâY/.vjv

xb Twv Oswv TTXYJOOÇàfib XOO sôy^-axcç, -c^; §ù TÏ«VXO>V

xaùxôxyjxoç sic xb sv XYJV TCIOXIV TrsptaYoûoYjç.

I. 'AXX' èrsiâïj val s T-?JÇ sy<jc6cia; Xôyoç otdé xiva

ciâ/pwiv 0-CJT«<J£WV sv xft âvôxYjxi T*JÇ çûaswç ^Xéneiv,

tôç; Sv JJLYJxîj zpbç xcù;'

EXXYjvaç jxâ'/v; rpoç xbv 'louSxta-

JJLÔVyj[i,ïv è Xôyoç ùïcsve/Oswj, icâXtv icpsav^xei oiaaxoXfj

xivi Tê/viy.fJ y.ai XYJV Trspi xouxo ïcXâvyjv £7cavop0o')jaff^ai.

[2] OùBè yàp xotç s|w xou y.aO' r^-aç Sôy^axo; «?»o-

Y©v elvai xb Osîov ùîcsiXvj-xài'

xcOxs 5è -irap' èxeiviov ÔJJLO-

XoYoû[J.evov txavôç ctapGpwssi xcv ^[jixepov XGYOV. 'O

yàp ÔJJLOXOYÛV ^YJ àXoYOV sïvai xôv Qsbv TTOVXWÇ Xôyov

r/siv xbv |J.YJ OXOYOV <TUYy-aTa^<j£xai. 'AXXà [ri;v y.ai è

àv0pto7;ivoç cjJLWVvit'.ti); héy&tM XÔY°Ç- Où/ouv si Àsyci

y.aO' ô,u,o'.6xY}xa xôv rcap' if){Mv y.ai xbv xeO 6EO5 X6Y«V ÙTCS-

vo£tv, ouxw |j.sxay6yjasxai xpbç XYJV 0<j/Y)Xox£pav ûnoXvjtj'iv.

[3] 'Ava-yy-iQ Y*P ^<*<Ï« y.axâXXyjXov £tvai TCKJXEIÎEIV xfl

çû<j£i xbv XÔYÇV, wç xai xà â'XXa Tîâvxa. Kal yàp dûvaiw'ç

xiç xal ÇWYJxai acçîa itepi xb àvOpoWivcv (3X£Ttexai•

àXX'

où"/, àv xiç èx xr]ç c|j.o)vufj.(aç xctatixyjv y.ai STÙ XOO OSOÛ

XYJV ÇWYJV*J TYJV oûvà^iv YJ XYJV aoçîàv ûicovoYjasisv, àXXà

îvpbç xb xvjç çtia£wç XY]Ç Y^sxspaç [Asxpov <jtmaz£ivcOvTai

xai al xôv xoiotixtovôvo^âxtoy è;./.©âasiç. 'EÏΣI5Y; yàp oOapxr(

Page 106: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

LK VERRE DIVIN ï)

l'éternité et tout autre attribut conforme à la piété lui

sont reconnus de la même manière, toute différence dis-

parait, de quelque façon que l'on raisonne, et avec elle

disparaît nécessairement la croyance au polythéisme,

puisque cette identité absolue nous amène à croire à

l'unité.

I. Mais puisque la doctrine de notre sainte religionsait discerner une différence de personnes dans l'unité

de nature, il ne faut pas que notre exposé, en luttant

contre les Grecs, se laisse entraîner au judaïsme. 11

convient donc, à l'aide d'une distinction habile, de cor-

riger à son tour l'erreur qui se manifeste sur ce point.

[2] Ceux-là même qui restent étrangers à nos doctrines

ne conçoivent pas la divinité sans verbe, et leur assen-

timent sur ce point suffira à expliquer notre proprethèse. Convenir en effet que Dieu ne va pas sans

verbe revient à lui accorder expressément le verbe dont

on ne le suppose pas dépourvu. Mais on parle aussi

dans les mêmes termes de la parole humaine. Si donc

l'adversaire déclare se représenter le verbe divin à la

ressemblance de notre parole, on pourra l'amener ainsi

à une conception plus élevée. [3] 11 faut en effet, de

toute nécessite, se persuader que le verbe, comme

toutes les autres facultés, est proportionné à la nature.

On distingue dans l'homme un certain pouvoir, une

vie, une sagesse; Mais on ne se fonderait pas sur la

similitude des termes pour supposer chez la divinité

une vie, ou une puissance, ou une sagesse du même

genre. Le sens de ces mots-là se rapetisse à la mesure

de notre nature. Comme notre nature est périssable et

Page 107: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

10 niscoiiHS cATKCHKTiyri:, I, 3-0

y.w. «jOevvjç YJJJLMVr, ^ÔGTIÇ, $ii xouxo ïirAÛ\iopo<; it Çwr,, âvu-

wsjvaTOç' ^ ouvay.'.ç, àitor/fc ô XÔYOÇ. [4] 'ETTI §è xîjç

yTrspy.eijAîv/jç çtiuî6>ç xio [«YaXsû.) xoD Ofitopou^vou zav

xô rcspi ajTvJ; X£YÔ|J.£VOV auvîxai'pîxai. Oùy.pyv y.Sv Xôy^î

Oscû XiY/)xai, or/, èv xfl cpjx^ TOU çOeYYcMvou '/,a* T*)v

ÛftOJXXaiV £/£'.V VO[M<j0ïJ<7£Xa'., */.a0' Ô|AOlôxï}Xa XOU ^(AST£-

pcu [X£T«X(.)p(T)v stç àvtiîtapy.xcv'

àXX' wuTîsp it fyxExépa

çûffiç sTCÎy.vjpoç cusa y.«\ è-i'y.Y)pov xbv XÔYOV r/ci, ouxox;

•/) àçOapxoç y.at àîi ècxom çiiaiç àtôiov è'/£i y.al ù^uxûxa

xbv XÔYOV.

[o] El or, xouxo y.axà xb ày.ôXouOov cjxpXoYïiOstYj, xô

ûyeatâvai xbv xou (hou XÔYOV à'.Si'wç, àvxY/.Yj XXG* èv ÏW$

xoii XÔYOU xvjv ûrcôaxaaiv éïvat ô^oXoYSfv- Où Y«? *a0'

ô[/.oiôxr;xa xtov Xi'Qwv à^6)[wç 6?£<jxâva». xbv XÔYOV tùaY^ç

èsxiv ci'ssôat. 'AXX' î't ûçïSXïjy.fi voîpôv xi */P*ilJ'a y.aî àaoj-

[j.axov (ov, £Y) ïîâvxw;'

£? 8è xoy Ç-?Jv y.r/wpiaxat, oùoè èv

û-oaxâ'as'. 7:âvxwc ècxiv. 'AXXà JXVJVàaeêèç àï:£§£{/0Y].xbv

xoiî OsoO XÔYOV àvu-ôuxaxov sfvat. Or/.ouv <7uva~£§£i/0yj

y.axà xb Jr/.ôXouOov xô èv £uft xoOxov OswpEtaOaixbv XÔYOV.

[6] 'A-Xrjç Se xîjç xo5 XÔYOU îpûjsax; y.axà xb s'r/.èç sïvai

TC£7ÏIJX£U!J.£'VÏJÇ/.al ojo£<J.'!av oinXôvjvixai GI5V6£<JIVèv sauxîj

Ociy.vuoiiaYjç, oùxéx' av xiç y.axà p.£xoua(av Çwfjç xbv XÔYOV

èv Çwfl Ocwpoîyj v ov Y^P *v è/.xbç £ivj (juvOesewç YJxoiarcv;

û-ôXvjtl'iç, "b è'xcpov èv éx^pw XéYsiv "sïvat*

àXX' âvdtYxvj

Tcaaa, xvjç à7îXôxï;xoç ÔJAOXOYOU;/SVY;Ç, ajxoÇwïjv £?v*i xbv

XÔYOV oïsuOai, o!» Çov/jç jxîxousiav.

Page 108: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

U) VKRIU-: DIVIN 11

faible, notre vie par suite est éphémère, inconsistante

notre puissance, incertain notre verbe. [4] Dans la

nature souveraine, au contraire, tous les attributs qu'on

luiaccorcles'élentlenlpourse proportionner àla grandeurdu sujet. Par conséquent, lorsqu'on parle du Verbe de

Dieu, on ne doit pas s'imaginer qu'il tient sa réalité de

l'acte de la parole, pour perdre ensuite celle réalité, à

la façon de notre propre verbe. Gomme notre nature

périssable a un verbe périssable, ainsi la nature incor-

ruptible et éternelle possède un Verbe éternel et

substantiel.

[5] Une fois que la suite du raisonnement aura ainsi

amené l'adversaire à confesser la substance éternelle

du Verbe divin, force lui sera bien de convenir que la

substance du Verbe est douée de vie. 11 serait impie,en effet, d'attribuer au Verbe une substance inanimée

à la façon des pierres. S'il est une substance pensante et

incorporelle, il possède absolument la vie ; s'il est

dépourvu de vie, il est aussi absolument dépourvu de

substance. Mais précisément, on a montré l'impiétéd'une conception qui donnerait le Verbe comme

dépourvu de substance. On a donc, du même coup,démontré en bonne logique que le Verbe dont il est

question possède la vie. [(" n", si l'on a la conviction

que la nature du Verbe est simple, selon toute appa-

rence, et qu'elle ne se montre ni double ni composée, on

ne saurait envisager le Verbe vivant comme participantà la vie. En effet, une conception de ce genre, soutenant

que l'un est contenu dans l'autre, rentrerait dans le cas

d'une nature composée. Mais il faut nécessairement,si l'on reconnaît l'unité de nature, regarder le Verbe

Page 109: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

12 DISCOURS CATKCIIÉTIQL'i:, l, 7-10

[7] E» «uv £fj ; Xôv«Ç * far, <'>v» **'• ^poaipsny.vjv

zivTwç oûva[Mv è'yet*

oycèv Y*? à-poa''pîTOv TMV £O'>VTO)V

SJTI. Tr(v oà nposipsaiv Tayxvjv y.ai cVmr,v sîvjti y.acà TO

ày.ôXouOov îùaiëî'ç èsii XcY^saOai. VA '{*p';/V; T'.Ç TO oyvx-

TOV Ô.U.ÎXOYC'VJ» TO àojvatov TTXVTWÇ y.«Ta<jy.suxo-îi. [S]

'AXXà [AYJVicôppw -yjç Tcspi xb Oîîev 6T:GXI^SG>; sati TO

àîyvxTCV. Oyoxv Y«P TÛV àzs[/?3civévT<ov îcspi TYJV Osi'av

OswpsîTa'. ^ûjiv, àvâY'/.Tj S; îrao-a ToaaÛT/jv sivai OJJ.SXOY£''V

TOD \6yoo TXJV èyvajMV, oav; saù y.a'i /) irpéOîaiç, ïva [/>j

xiç JM^IÇ TWV svavTi'wv y.a». <jyvopo[;.r, ^spl TO â-Xoùv Osw-

poîTO, âSovjtjAtxç TÎ xxt oyvâ;xs(o; iv TfJ «JT*) irpoOsVsi

OswpoujjLî'vwv, eî'zsp TO ;jiv TI àiivaiTC, Trpbç os' TI à$uv^

TWÇ ïyoi'

zâvTot Se cuv2[j.s'vv;v T'J;v TOD XÔYOU Ttpoxtpeuiv

îcpbç OJOSV TWV y.a/wv TÏJV porcvjv s/s».v'

àXXo-pîa Y<*p TÏ$Ç

Ostaç çyaswç YJ irpoç xaxiav ôpi-nr,*

àXXà ::av 0 TÎ z£p

èo*Tiv «YaOôv, TOUTO V.<X\^sûXscOai, (3OUXO|AÏVYJV es TîdtVTwç

xal â'JvaaOsti, o*uvay.sv7jv oè ;rJj àvsvs'pYyjTOV eïvai, âXXà

xaaav aYaOou zpôOsaiv stç èv=pYSixv à'YStv [9] 'AY»OOV

èï G xôay.oç y.a| T« iv ayrô) rcâvTa aoçcoç TS y.xi Tsyviy.wç

OswpotîjAsva. *Apa TOU XÔYG'J spY« x* wavTa TCD* ÇWVTOÇ

jjiiv xai û^ejTWTOç. ÔTIOSCO XÔYO; èatî, îcpoaipoujji.svoy Se,

ov. Çfl*

BuvajAsvou de itav 0 TI Tusp àv *'XY)T«I, alpoytj.svoy

os TO àY^^v TS xal cocpbv TvâvTwç. xal si TI xvjç xpsiTTO-

V5Ç <TYj[Aa<Jl<XÇ SGTIV.'

[10] 'E-£'. ouv «Ya^v TI,6 xôa'/oç ÔJAOXOYSÎTXI, «TCS-

osiyôrj ce oià TWV îtpyjjxs'vwv.TÔy XOYOU è'pYOV TÔV xca^ov

Page 110: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

I.K VKRHi: DIVIN 13

comme vivant de lui-même, et non comme participantà la vie. [7] Si donc le Verbe vit, étant lui-même la vie,

il a aussi, d'une façon absolue, la faculté de vouloir,car aucun des êtres vivants n'est dépourvu de volonté.

Mais cette volonté doit logiquement, comme le veut la

piété, être tenue pour puissante. Refuser de lui recon-

naître la puissance, sérail soutenir absolument son

impuissance. [8] Mais précisément la conception du

divin exclut l'impuissance. Aucune dissonance en effet

n'est admise dans la recherche de la nature divine, et il

faut, de toute nécessité, convenir que la puissance du

Verbe répond à sa volonté, pour qu'on n'aille pas envi-

sager dans celte unité un mélange et une réunion de

contraires ; l'impuissance et la puissance s'observeraient

en effet dans la même volonté, si dans certains cas elle

était puissante, et impuissante dans d'autres. La volonté

du Verbe, étant lou te-puissante, doit nécessairement n'in-

cliner vers rien de ce qui est mal, car la tendance au mal

est étrangère à la nature divine. Tout ce qui est bon, elle

doit le vouloir, et, le voulant, le pouvoir absolument ; et

cette puissance ne doit pas rester inefficace, mais trans-

former en actes tous ses désirs du bien. [9] Le monde est

une oeuvre bonne, et aussi tout ce qu'il renferme, avec

la sagesse et l'habileté qui s'y observent. Donc, tout est

l'oeuvre du Verbe, du Verbe vivant et substantiel, puis-

qu'il est le Verbe de Dieu ; doué de volonté, puisqu'il vit ;

capable d'exécuter tout ce qu'il choisit de faire ; choisis-

sant absolument ce qui est bon et sage, portant enfin

tous les caractères de l'excellence.

[10] Ainsi lé monde est reconnu une oeuvre bonne,et il a été démontré plus haut qu'il était l'ouvrage du

Page 111: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

Il DIFCOURS CATÉCHÉTIQUK, I, 10-11

sîvai, xoù" xà àyaObv y.ai alpo'j[/£vou y.ai 3uvaj/svou, 6 oè

XÔY°Ç O^TO; sxepôç scrxi 7;apà xbv ou iaxt Xôy 0?'

fpôiiôv

Y«p xiva TCÛVîcpi'ç xi XsYOjiivwv y.ai xolixô laxtv, S7vet3vj

yprt r.&v-toq x<5 X£YW */a'- T^v *«~épa xoù" X6YOU cuvuTia-

y.oûsaQai ' où v*p av etrj XÔYO?> {«J 'ivo^ wv A6Y°?' £t

ouv 3iay.p(vsi xw a^ext/ô) xïjç avj^ajiaç Y; XÔV ày.oyôvxwv

otâvoia aùxôv xs xbv ÀOY0'' y-at "ov ôOsv èaxiv, OÙ/ÎV av

v^îv y.ivouvstiot xb [Jtuffx^pwv xatç 'EXXvjviy.aîç [;.a/ôy.evov

•jTîoXr^scu xoîç xà x<ov 'IouSauov ftpeaSetioust aovevexOvJ-

vai ' àXX' I-' iffvjç èy.axépwv XYJVàxoiuav ây.çsû^sxai, xdv

xs Çwvxa xo5 Oeot) Xo^ov y.ai èvspYbv y.at lîoiiQ-iy.bv 0^.0X0-

Y«v, o'zsp 5 'IouSaîoç où Ss^sxat, y.al xo [rr, 3v«?épsiv y.axà,

xîjv çÛ7iv aùxsv xs xbv XOYOVy.al xbv oQsv sax(v.

[11] "QcTrsp Y«p sç' fyxwv sy. xoû voQ y<x[J.vt slvat xbv

XÔYOV,ouxs Si'oXou xbv aùxov ovxaxo vu, olixs i;avxaïîa-

aiv sxspov" x« jxàv Y«p s£ l/sCvou sïvat «XXc xi y.ai oùy.

s/.sîvô sait "xo) 3s aùxbv xbv voOv sic xb s;j.?avèç «Y£IV

oùxsV av sxspov xi ,cap' èy.sîvov 6-ovooîxo, «XXà y.axà

xr,v çûsiv Iv wv sxspov xw Ù7:oy.£'.;j.£Vw scxfo'

ouxw; y.ai

ô xoD OsoO Xivoç xw ;;.èv ûçsuxâvat y.aO' sauxbv 3tvjp-/jxai

•^pb; èy.sîvov, Trap' ou XYJVÙTïccxaaiv sysi' xw 3s -zc/Xt-OL3st-

y.vJstv iv saoxw, a irêpt xbv Qsôv y.aQopaxai, ô aùxôç saxi

y.axà TVJV<p<riv ly.sfvw xw 3ià xûv aùxwv YVWPW^TWV

eûp'.cy.c^syw'

eixe Y^p àyxdbvf^, sïxs Sivajxiç, sïxs «joçt'a,

sïxe xb a!3iw; sïvat, sks xb y.ax(aç y.ai Oavaxou v.al «pOo-

Page 112: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

M] VKHIîK DIVIN 15

Verbe, du Verl)e qui choisit le bien et qui peut le réa-

liser; d'autre part, le Verbe dont nous parlons est diffé-

rent de celui dont il est le Verbe. Car cette notion

rentre, en un sens, dans celles qui sont dites relatives,

puisqu'il faut bien, avec le Verbe, entendreaussi l'auteur

du Verbe ; le Verbe en effet ne peut exister qu'en étant

le Verbe de quelqu'un. Si donc l'esprit des auditeurs

distingue par un terme marquant la relation le Verbe

lui-même de celui dont il procède, ce mystère lie

risquera plus, en combattant les conceptions païennes,des'accommodei aux doctrines des adeptes du judaïsme.Il évitera au contraire l'absurdité des unes et des autres

en reconnaissant que le Verbe est à la fois vivant, actif

et créateur, ce que refuse d'admettre le Juif, et qu'il

n'y a pas de différence de nature entre le Verbe lui-

même et celui dont il procède.

[Il] Nous disons en effet, pour ce qui est de nous,

que le verbe procède de l'intelligence, sans se confondre

avec elle, ni s'en distinguer absolument: car en tant

qu'il procède d'elle, il s'en distingue et n'est pas la

même chose, mais en tant qu'il est la manifestation de

l'intelligence, il ne saurait être regardé comme s'en

distinguant. Si par sa nature, il ne fait qu'un avec elle,il s'en distingue en tant que sujet. Il en est de même

pour le Verbe de Dieu. En tant qu'il a son existence

propre, il se distingue de celui dont il la tient ; mais en

tant qu'il montre en lui-même tous les caractères quel'on observe en Dieu, il se confond par sa nature avec

celui que font reconnaître les mêmes marques. Qu'il

s'agisse de la bonté, de la puissance, de la sagesse, de

l'éternité, du privilège d'être inaccessible au mal et à

Page 113: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

16 DISCOURS CATKCHÉTIQUK, I, Il H, 2

pàç aV£Tïl§£XXOV, SIXS XO £V TïaVXl XcXetOV, SIXS XI xotoOxov

ôXwç ffVjpieîôv' tiç TTOIOÏXOTVJÇXGD icaxpbç /axaX^£wç, 3ià

xôv aùxwv eO'p^aei <yy)|As£cov /.al xbv S£ sxsfvoy uçEcrcwxa

Xôyov.

II. "QdTïep èè xbv Xôyov èx TÔV xaO' */)[Aaç àvaytoyixwç

ITÎI TÎJÇ ûzepxet^évïjç lyvwy.îv çûjswç, xaxà xbv aùxbv

xpôzov xai T9J icspl xoù* Tcvsûfwcxoç èvvofo TtpocayôvjaôiJt.eOa,

a/iâç x».vaç xaï \u\>.rt[>.<x-OL XYJÇ àçpâaxou SuvâjAewç èv xf)

xaO' Vjp-aç Oso)poyvT£ç çûaet. 'AXX' èç' fj|j.o)v j/èv xb

?cvst>[Aa "/j xoS àipoç eaxiv ôXxi^, âXXoxptou 7cpày[Aaxt<;

wpbç XY;V XOO «rw^axoç cûffxaaiv âvayxaiwç elosXxojj.évou

xe xal Tïpoyeo^évou, o-jcep èv xw xaipw xîjç àxçwv^crswc

xou Xôyou çwvy; v (vexait xrjv xou Xôyou 3tSvocp.ty èv éaùx?)

çavepouaa. [2] 'E^i Se xîjç ôsfaç ÇÎJITSWÇ xb [iiv slvat

::vsû[;.a 0£ou eùaeêèç èvo.ufaôvj, xaOwç èSôQvj xai Xôyov

e?vat Qeou Sià xb Ï>-YJSsïv èXXncc5T£pov xou ^[/.exépou Xôyou

xbv xoy Geoïi elvai Xôyov, svîcsp xoûxou y.exà zveûji.axôç

Oewpou^vou èxsïvoç 8fya 7tV£u[J.axo<; dvai ttiaxeiioixo. Où

JAYJVàXXôxpiôv xi xaO' ô^otôxïjxa xoO ifj^exlpou 7ïvei5|j.axoi;

I^wOsv èrcippeïv xw 0«5 xai èv aùxô yfvsaôai xb ïtvsOjAa

OeoTupsTcéç ècrxiv oïeaOai*

àXX' <i>$ Ô£ou Xéyov âxoiîaavxsç

O'JX àvu7:é<7xaxôv xi ^pay^a xbv Xôyov W^QÏJJAEV, où8è èx

^.aG^aswç èyyivô[i.6vov, oDxs 3ià çwvîjç 7:poçaivôjAsvov,

oihe y.£xà xb Tïpoeve^GîJvai o\*Xuô|/,evov, oùSè aXXo xt

TïâV/ovxa Totouxov, oïa Tîspl xbv iljsjis'xêpov Xôyov ôewpefxai

TîâOrj, âXX* oùciw^wç ûçsaxûxa, Tïpoatpêxixôvxs xal èvep-

Page 114: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

L'ESPRIT DIVIN 17

la mort, de la perfection complète, ou en général de

tout autre attribut dont on fera un signe distinctif de

ridée du Père, on reconnaîtra aux mêmes signes le

Verbe qui tient de lui son existence.

II. De même que nous apprenons à connaître

le Verbe, «m nous élevant de la sphère de notre vie

jusqu'à la nature souveraine, de même nous arrivons à

concevoir l'Esprit, en considérant dans notre proprenature comme une ombre et une image de la puissanceinvisible. Mais en nous le souffle est l'aspiration de l'air

qui, en vertu d'une loi naturelle, fait entrer dans notre

organisme et s'exhaler ensuite un élément étranger.Dans le cas où la parole s'exprime, ce phénomène est

celui de la voix, manifestation de ce qui est en puis-sance dans la parole. [2] Dans la nature divine, la piéténous oblige à croire à un Esprit (soufflé) de Dieu, puis-

qu'il a été établi qu'il y a un Verbe de Dieu. Car le

Verbe de Dieu ne doit pas être inférieur au nôtre, et il

le serait si, en face du nôtre qui est accompagné d'un

souffle, il était conçu sans Esprit. Mais croire à un élé-

ment étranger, qui, à la ressemblance de notre souffle,allluerait du dehors dans la personne divine et devien-

drait en elle l'Esprit, serait faire injure à Dieu. Rappe-lons-nous qu'en apprenant qu'il y avait un Verbe de

Dieu, nous ne l'avons pas conçu comme un objet

dépourvu de substance, ni comme le résultat d'une

connaissance acquise ; nous n'avons pas pensé qu'ilse manifestât au moyen de la voix pour cesser d'être,une fois exprimé, ni qu'il fût soumis à aucun des acci-

dents que nous observons dans le nôtre. Nous l'avons

conçu comme une substance possédant la volonté, l'acti-GHÉOOIRK DU NYSSB, — Discours catéchétique.. 2

Page 115: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

18 DISCOURS CAfÉCHÉTIQUE, II, 2 —III, 2

yôv /al TravToSûva[J,ov*

[3] ou-wc /alTCV£ù[Aa ;j.£|Aaôr)zi-£<;

Osou, Yo au[ATcapo|j.xpxouv TW XÔY<«>, y-at -pavspoùv ajToû r/jv

IvépYfiiav, où Tcvorjv a<jO[xazoç svvooify.sv*

rt yàp &v zaOai-

poùc Tcpoç TaTceivô-vj-a TO |AEY«Xeîov T/JÇ Osîaç ouvâ[/ewç,

si zaO' ô[/oiô-Y}Ta TOJ yj[j,£T£pou /a? TO èv aùxo) :;v£0[Aa

û-ovooùo'

àXXà. otivay.iv oùaicjÔT) aÙTYjv èç' èau-fjç èv

iSiaÇofofl Û7C05tâj£i O£wpoup.ivvjv, OUTS /wpcsO^vai tou

(teou, èv M IJTIV, rj TOU X6YOU TOÛ Osou W ic«po[/apT£f,

ouvajiivïîv*

oins Trpbç to âviîwap/xov àva/fejjA^v^v, âXXà

zaO' 5|/.oiÔTYjTa TOU ÔEOUXC-Y©U '/.«O* O-ôa-aaiv ousav, rcpoai-

psTiz^v» ajToztVYjTOv, £V£pY«v, ^av-OT£ TO àvaObv <*?pou-

[jivyjv /ai Trpbç zaaav TipôOfiaiv <rûvo-po[Aov lyoupav T$

^OUXVJCTEITVJV àyvafuv. '

III. "QaT£ TOV àzpi&oç Ta (JâOyj TOU \i.wj-rtpis\) Siaazc-

TCO'J[X£VOVèv |AEV -fi 4UX?) xaTl* T0 àîrôppvjTOv [i,e-p»'av xivà

zaTavôyjfftv TÎJÇ '/.«ta TYJV OsoYvwafav 5i§aa/aX(aç Xaji.6à-

v£iv, \j.ri |J.;VTOt SûvaaOai XÔY<J> Siaaaçsïv TYJV àvcZ^pasTCv

TaÔTYjv TOU jAUfJTvjpiou (âaOÛTYjTa'

TÎWÇ TO aÙTÔ /al àpiQuvvj-

TÔV £(JTI /al SiaçfiÛYS'. TYJV s£ap(0|AYj<uv, /ai oYfipYjfAlvwç

ipaTai /al èv jJiovâSi /a-aXajxêâvfiTai, /ai Sia/i/piTat T$

UTwOdTaasi /ai o!» StwpWTai TÔ, ÛTÏO/EIÎAÉVM. [2] "AXXo

Y«p TI TÎ) ûîio(JTaa£i TO 7tv£D>a, /ai £T£pov Ô XÔYOÇ, **i

aXX© TcaXivvè/£tvo, ou /ai 6 XÔYO? £<*" /ai TS îïV£u|xa*

aXX' iitetôàv' TO SiazezpijAsvov èv TOÛTOIÇ /«Tavovfcyjç,

zdéXiv "h TÎJÇ ©'J(Σ(J)Ç èvÔTïjç TOV $iaj/spi<j|Abv où zpo<j(£Tai,

OJÇ|r^T£ TO TVJÇ jj.avap'/i'aç o-/(ÇsaOa'. zpaTOç elç OeoTYjTaç

Page 116: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

UNITÉ ET HYPOSTASKS 19

vite cl la toute-puissance. [3] De même, instruits de

l'existence d'un Esprit de Dieu, qui accompagne le

Verbe, et manifeste son activité, nous ne le concevons

pas comme le souffle d'une respiration. Car ce serait

rabaisser la majesté divine que de supposer à la ressem-

blance de notre propre souffle celui qu'elle possède.

Non, nous l'envisageons comme une force substantielle,vivant en elle-même d'une existence propre, qu'on ne

peut séparer de Dieu, en qui elle réside, ni du Verbe

de Dieu qu'elle accompagne, qui ne s'anéantit pas en se

dissipant, mais qui a une existence substantielle

à la façon du Verbe de Dieu, qui possède la volonté,

qui se meut de soi-même, active, choisissant le bien en

toutecirconstance, et ayant, pour réaliser tousses désirs,un pouvoir correspondant à sa volonté.

III. Ainsi, en sondant d'un regard attentif les abîmes

du mystère, l'esprit a, dans une certaine mesure, l'in-

tuition secrète de la doctrine relative à la connais-

sance de Dieu, sans pouvoir toutefois éclaircir par la

parole la profondeur inexprimable de ce. mystère, ni ex-

pliquer comment le même objet peut être dénombré

tout en échappant au dénombrement, être aperçu dans

ses parties distinctes tout en étant conçu comme unité,être divisé par la notion de personne sans admettre de

division dans la substance. [2] La notion de personne

distingue en effet 1 Esprit du Verbe, et les distingue à

leur lourde celui qui possède le Verbe et l'Esprit. Mais

quand on a compris ce qui les sépare, on voit que l'unité

de la nature n'admet pas de partage. Ainsi le pouvoirde la souveraineté unique ne se divise pas en un morcelle-

ment de divinités différentes, et d'autre part, la doctrine

Page 117: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

20 DISCOURS CATÉCHÉT1QUE, III, 2 IV, 2

oiàçôpouç /aiatey.vô^£vcv i [AY)X£ xw IouSaiy.w cçYf<«Ti

ffo^.6a£v£iv TOV Asyov, àXXà Stà piaou xôv SÛOÛTCSXV^SWV

/wpstv xr,v àXYjôsisv, éy.axspav TE XÔV atp£<j£wv y.aôatpou-

aav y.at àç' ây.axïpaç rapa5s/5[i.£Vïjv. TÔ /pvjffijAOv. ToS

JASVY^P ïcuSat'ou y.aQaipsîxat xô SÔYlxa xfi T£ T0^ AÔY*I>

Tcapaoû/Tj y.at tft Tticxet xoû TCvsyy.axof;' TMV Ôè SXXYJVIÇGV-

Tor; r, TCOXÛOSOÇè!:a<paviÇ£xat ïcXâvij, XÏJÇ y.axà çûatv Ivi-

xvjxor TC3tpaYpaçc(Jt.£'vy3çxvjv TtXvjOtmty.v;v çavxaatav. [3]

IHXiV ce au h. y.bi x?|ç 'Icuoai/.fjç OîroXvj^wç YJ xfjç

çyj£toç SVSTYJÇirapa;/evéx<o' ÈX, Se TOO 1EXXY}VIS;J.GOf,

y.axà xàç O-oaxâffsiç oiâ/.ptGt; y.ôvvj, Gêpazs'jOsfayje é'/.a-

xéptoQsv y.xTaXXvjXto? XYJÇ às^sOç ÛTiovoîaç' sorti vàp

waTîsp 6spansta xwv jzèv zspi xb sv 7cXavo)tj.£vwv ô àptO'xôç

TY}ÇxptâScç, xwv Se £tç TTXÏJOO;SOEy.£Sacr;;iv<ov5 -?,q svoxr,-

xo? XÔYÔÇ.

IV. Et oè àvxtXsYot xsôxoiç 6 Mcuoaïcç, oùy.éx' âv

YJ|MVèx xeu foou .§'J<7XoXsç5 7:pb; èxeCvov Yev-fa£xai XÔYOÇ.

'Ey. Y«p TÎOV ouvxpiowv aùxû ci$aY{J.«xwv Y; XY}; àXYjGsfoç

j'axat çpavépwjtç. Tè Y*P £*vai XCYOV OEGO y.at 7ïV£tty.a

Osoy, où(jio)5Ûc ùçsaxwjaç èuvâjAEtç, KstYjxtxaç xs xwv

Y€YSVÏili'*V(,>v xa! «êpisy.xix«ç xôv qvxwv, èx xôv Oêezvsûd-

xwv Yp^çwv £vapY£uxspov §s(y.voxat. 'Apxs? 3s juaç y.ap-

xup(»ç èiwt{Jt.vv;gQs'vTaçxoïç ?iXoxt[/ôXc'p5tç xaxaXircfitv xôv

TTAStivWV XYJVfiu'psgiv. [2] Tw XSY<P xou xup(ou, çyj<j(v,

[Ps., xxxiu, 6] ol oypavol saxspswOïjaav xat xô TcvstJ-

;*«-•. xoD cxojj.axoi; a-rcoO, fià^a. YJ 3'jvaj/.».; XJXÛV. Tlcfo)

Page 118: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

LA TRINITÉ DANS L'ÉCRITURE 21

ne se confond pas avec la croyance juive, mais la vérité

tient le milieu entre les deux conceptions, elle purge de

ses erreurs chacune de ces écoles, et tire de chacune ce

qu'elle renferme de bon. La croyance du Juif est redres-

sée par l'adjonction du Verbe et la foi au Saint-Esprit. La

croyance erronée des païens au polythéisme se trouvé

effacée par le dogme de l'unité de nature, qui annule

l'idée fantaisiste d'une pluralité. [3] Gardons de la con-

ception juive la notion de l'unité de nature, et de la

croyance païenne retenons seulement la distinction des

personnes, en corrigeant de part et d'autre l'impiété

par le remède correspondant. Le dénombrement de la

Trinitéest, pourainsidire, le remèdedeceuxquis'égarenlau sujet de l'unité, et la doctrine de l'unité, celui des

esprits que disperse leur croyance à la pluralité.

IV. Si le sectateur du judaïsme combat ces doctrines,il ne sera plus aussi difficile d'argumenter contre lui, car

les enseignements au milieu desquels il a grandi four-

niront le moyen de mettre la vérité en lumière. L'exis-.

lence d'un Verbe de Dieu et d'un Esprit de Dieu,

conçus comme des forces substantielles, créatrices de

lout ce qui a été fait, et embrassant la réalité, résulte,

manifestement des Ecritures inspirées de Dieu. Il suffit

de mentionner un seul témoignage, en laissant aux

esprits plus zélés le soin de découvrir la plupart dea

autres. [2] « Le firmament, disent les Ecritures, a été

fait par le Verbe du Seigneur ; et par l'Esprit de sa

bouche, toute l'armée qu'il renfermé. » Quel Verbe et

Page 119: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

22 DISCOURS CATÉCHÉTiyUK, IV, 2 — V, I

XÔY*p y-at TCOMJ)TCVîû^.aTt ; ouxs Y*P P*îîAa ® XOY°S» clixs

àaOjxa xb i;vsity.a. *H Y«p av y.aO' èjAOïôxïjxa TÎJÇ ^[xsxépaç

çûaewç xaî xb 6SÏOV èÊjavOpwTcÉÇoixo, eî XOIOÛXMxeypifjaOai

Xôyw y.aî xcioûxw Tcvsûjxaxi xbv TOJ zavxbç TCOI^TY)V8oY[J.a-

x(Çoisv. [3] Tic 3e xaî oûvajM? «TCOp^piâxtov xaî àaô[Aa-

xcç xïjXixaJxYj, *5ç è^apxsfv nrpoç oùpavoW <jû<jxa<jiv y.aî

xwv sv xoûxctç 8uvâ[A£6)v ; El yàp by.oioç xto Vjy.êxe'pG)p^|;.axt

y.aî b ~ox> Oeoû XOY0"» **I ^ Tïvsuy.a xw ?:vsû|Aaxi, àixoia

zâvxwç ly. xwv ô[xo(wv */j S(5va[Mç"

y.aî oavjv ô •fjjAs'xspoç,

xoaaûxrjv xaî b xou Qsou XÔYOÇ f^jv tayuv I/=t. 'AXXà JAYJV

àvfivépY^Ta xs xaî âvu'ôârxaxa xà zap' •/jfjt.Cvp^,(xaxa xai'xb

xoïç p^|/,a<ri <juv5i£^£py_6|Jt,£vov zvsu[/.a. [4] "Airpaxxa jicav-

xwç xaî àvuTcijxaxa xàxeîva xaxaaxsuaaouatv ot zpbç xvjv

ô^oiôxyjxa xou Tzup' vj^îv XÔYOU xb ôsïcv xaxaYovxsç. Et

8£, xaGwç Xe^e'- AaêCS, saxspswÔYjaav xw XÔYM xoti xupiou

ol ©ùpavoî xaî al 8uvâ|/stç aùxwv sv xw icvsii^axi xoti Qsou

xvjv aûcxxaatv s'ayov, apa «TUVSVCYJXSxb xîjç âXy;ôs(a<; \).vo-

x-^ptov, XÔYOV sv oj<j(a xaî zvsujAa sv Ozcffxâasi XSYSIV

ÛÇ>Ï)YOÔJASVOV.,

V. 'AXXà xb «J-àv sfvat Xoysv OSÔUxaî TïvsO^a 3iâ xs

xûv xoivwv èvvo'.ôv b "EXXYJV xaî, 8ià xôv YPa?l*wv o

'IouSaîoç latoç oux àvxtXs^si"

xv;v 8è xaxà àvOpwzov oixo-

voy.(av xou Osou XÔYOU xaxà xb Irov sxâxepo<; aùxûv àîco-

Soy.iji.aasi <î)ç aTïfôavôv xs xaî àîïpsTïîJ zspî Qsou Xê^eaDai.

Oùxouv i$ sxépaç âpyfjç **• £'-Ç f^v icspî xotixou itfexiv

xoùç àvxiXs'YOVxaç zposaSô^sOa.

Page 120: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

L'HOMME 23

quel Esprit? Car Verbe ici ne signifie pas « langage »,et Esprit ne veut pas dire « souffle». Sans quoi la Divi-

nité revêtirait un caractère humain, à l'image de notre

nature, si l'on enseignait que le Créateur de l'univers

possède un Verbe de ce genre et un Esprit de celte sorte.

[3] Mais comment le langageet le souffle pourraient-ils

produire une force qui suffît à organiser les cieux avec

les armées qu'ils renferment? Car si le Verbe de Dieu est

semblable à notre langage, et son Esprit à notre soufflé,

la force résultant de ces éléments semblables est abso-

lument semblable, elle aussi, et le Verbe de Dieu a

exactement la même puissance que le nôtre. Mais pré-cisément nos paroles, à nous, sont inefficaces et inconsi-

stantes comme le souffle qui s'exhale au fur et à mesure

de notre bouche. [4] Ceux qui abaissent la Divinité à la

ressemblance de notre parole étendront donc absolument

cette inefficacité et cette inconsistance au Verbe et à

l'Esprit de Dieu. Or si, comme le dit David, le firmament

a été créé par le Verbe de Dieu, et si les armées qu'ilrenferme ont été constituées par l'Esprit de Dieu, le

mystère de la vérité est établi par là même, et nous

enseigne la notion d'un Verbe et d'un Esprit substantiels.

V. Toutefois le païen sera peut-être conduit par les

idées générales, et le Juif par les conceptions de l'Écri-

ture, à ne pas contester l'existence d'un Verbe et d'un

Esprit de Dieu. Mais le plan de Dieu le Verbe relatif à

l'homme sera rejeté à l'examen par l'un et l'autre égale-ment, comme une théorie à la fois invraisemblable, et

peu convenable à la nature de la divinité. Nous parti-rons donc d'un principe différent, pour amener, sur ce

point encore, nos adversaires à la foi.

Page 121: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

2i mscoi'RS cATÉcuKïiguK, V, 2-M

[2] AÔYV "* "âvia ysYevîJîOai */.at ao?ia zapà TOÙ"

Tb rcav au<rtï;ara[Aê'vou TttaTeuouaiv, YJy.ai xpoç TaÛTrjv Ôuu-

K&IOÔÇ l'youjt TYJV UT:6XVJ<!"-V. 'ÀXX' S! JXYJ âofsv Xôyov

y.xOYîyeiaOai y.al acçiàv TÎJÇ TWV CVTWV çujxâdswç, àXoyfav

Te xaî àTsyvtav T?J àpy.îj TOU wavTOç siïWTvfaouffiv. El oè

TCUTO à'TOTîôv TS xai àasêiç, è|/oXoY£ÏTai ÎCOVTWÇ OTI XÔYOV

TS xal aoç(av YJYSJXOVSÛSIV X<**V SVTWV ô;j.oXoY"faou7iv.

'AXXà |J-"Jjv iv TOIÇ çOaaaaiv àïïoSs'âs'.xTai ;AÏ) aÙTO TOUTO

pfyj.a wv £ TOO Osoy Xéyoç, -J; s'Siç 57ît<7T^[Jf/jç Tivbç v;

croçiaç, àXXà X«T' oùat'av TIÇ ûçptdTtoaa ôtîvajMç, ftpoaips-

TIXYJ TS 7ΫVTOÇ à^ado^j *a* ev tay.ûi w«v Tb xaTa Trpoafpsoiv

fyouja'

«Ya^0^ ^e SVT'OÇ TOO y.6j(i.ou TYJV TÛV àya^(Tj>v

îrposxTixA,v TS v.ni KQirl-iïàiv âûva^'.v akfov slvai, El 8è

TOU y.ôajAOU zavTbç V) û^ôaTaaiç TVJÇTO0 XÔYOU Suvâjj.so)?

I^JjTwTai, y.aOwç •/; âxoXouOCa ïcapISsicjsv, xv&'(Y.rl r.xax v.cà

TWV TOU xôjfjiou [Aspwv [AVJSIXXYJV sitivosïv a?T(av Tivi TÎJ;

auaTâffîwç, iXX'îjTov XÔYOV «ÙTÔV, 5t' su T« ïrâvTa T/JV

sic TO ysvéçOai nâpoâov sV/e.

[3] TOUTOV oè 5ÏTS Xôyov, sue uoçfav, sue §yva[Mv, SITS

Osôv, erre àWo v. TMV y^vjXwv TS V.Z\ TI[/.(O)V ôvojAaÇetv TIÇ

âOIXct, ov» 3iot<:ô,u.s0a. "O T». yàp Sv eûpe'Qy; àsiXTtxbv TOD

ÙKOxst[Aé'vou j/9Jjj.a Y} svoji.a, ev èo-i Tb 3tà TWV çwvwv

<jyj[A»iv5[Aevov, V) àî$w>$ TOU OSOO Stivay-iç, Vj îroiYjTiy/Jj TMV

2vTG)V, ''f\ SÛpeTl'/.Y] TWV |/YJ OVTWV, if) aUVSXTlXY) TWV Y£YO"

V6TWV, V) îcpoopaTi/Yj TWV ;J.SXXOVTO)V. OÏTOÇ TO(VUV Ô Osbç

Page 122: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

IJBÉATION PAU M; VKHUK . 2;>

[2J Ils sont convaincus que toutes choses ont été

créées par la raison et la sagesse de celui qui a organisé

l'univers, ou bien ils font encore des difficultés pouradmettre cette conception. S'ils n'accordent pas qu'uneraison et une sagesse ont présidé à l'organisation de la

réalité, ils frapperont d'incohérence et de gaucherie le

principe de l'univers. Mais si c'est là une conclusion

absurde et sacrilège, il faut bien convenir qu'ils recon-,naîtront dans la réalité le gouvernement suprême d'une

raison et d'une sagesse. Or précisément il a été démontré

plus haut que le Verbe de Dieu n'a pas le mênie sens

que le mot « parole » et n'est pas non plus la possessiond'une science ou d'une sagesse ; que c'est une puis-sance substantielle, choisissant le bien en tout, et

capable d'exécuter tout ce qu'elle choisit. Le monde

étant bon, a donc pour cause la puissance qui met au

jour et qui crée le bien. Si le fondement de l'univers

dépend de la puissance du Verbe, comme la suite du'

raisonnement l'a montré, il faut de toute nécessité attri-

buer à l'organisation des parties de l'univers une seule

cause, le Verbe lui-même, auquel toutes choses doivent

d'avoir été appelées à la vie.

[3] Qu'on tienne à l'appeler Verbe ou Sagesse, ou

Puissance, ou Dieu, ou lui donner tout autre nom

sublime et auguste, nous ne disputerons pas sur ce

point. Quel que soit en elîet le mot ou le nom que l'on

trouve pour désigner le sujet, les paroles qualifient une

seule et même chose, la puissance éternelle de Dieu,

qui crée ce qui existe, imagine ce qui n'est pas, embrasse

Page 123: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

26 • DISCOURS CATÉCHÉT1QUE, V, 3-6

Xôyo<;» ifj aofi'a, rj àûvajMç, àzeSefyÔY) "/.«Ta xb à/ôXooOov

xî}ç àvôpttTrivïjç fûaswç 7cotïjT%, oûx àvaY*?; xivî ïcpbç

XY)V xbO âvOpwTcou "/.axaay.euYjv èya/OsÉç, àXX' âYâVvjç,

îceptouffia -cou xoioûxoo ÇMOU &vj[«oupYÔ<iaç T"ÔV Y^veatv.

"ESst y*, 0 H'^T£ ^o <pûç àOlatov, JI.VJX£XYJV Sî|av «fjwtpxu-

poy, ;^xe àvaTcôXauffTOV sîva». xf,v àYaôôxtjxaï y.r,xs xà

sâ'XXa zavxa, oaa Ttepl XYJV Qsfay y.aOspaxat çtictv, âpY«

xetoOai, [*.•?;ovxoç xoO {Aexlycvxsç XS v.otl ài;oXaiiovxoç.

[4] Et TOCVUV èîcî xouxciç ô avOpwTtoç sic Y^v£?lv £PXe"

x«t, èç* w xs \>.£tcyc<; xôv ôêt'wv «YaOôv Yféoôat, âvaY~

^afo>ç xoiotixoç, xaxa<r/.eust£exai, toc èmxvjSêfwç «pèç Itvjv

xwv àY«Owv y.sxoutjfav I*/eiv. KaOâîcep Y*P 4 èfôaXjibc.

5t« xîjç IY'/.SIIA^VVJÇ1

aùxô ç'jffixwç aiiY^Ç £v y.otvwyfa xoO

çpwxbç Y^VST<3tl) ^l* t?tè s|^ôxoo 3uvâ(Aêti)ç xb cruYYev£C

èçeXxôy.svoç, oîixtoç «vaYy.aiov ^}v iYX.paQîJyaf xt x$ àv8pw-

-SÏCVÏJçtaei at>YYevs<» KP^Ç to Oeiov, 6>ç ay 8ià xou y.axaXX^-

Xôu itpb; xb oixèîov XYJVsseatv l^/ôt. C^] K#t Y<*P "^ £V *fl

xwv àX^wv if'Jffe'., b$a xov IvoSpov xal Ivaiptov 2X*'/s

(ÎCÔV, xaxaXX^Xwc è'y.aaxov xôxîjç ÇMYJÇ.SÏSSI y.axsffy.êûas-

xat, <5ç otxsîov èy.axê'pou y.*l &[AÔ?uXoy Stà xîjç icôtaç xou

<JM{A«XOÇ Si«7cX«<7SW<; xw JASV xbv àlpa, xo) 8è xè ttèwp

stvai. Otixa)<; ouv x«l xby ôtvOptoiroy èrcl xî} xôy Osfwv «Y«-

Oôv «tôXaiîffêt Yêvijxévov l$et xt au^iyîq èy xîj çtîasi nphç

xb y-exê/éjuvov £y.fi'.y. [6] Ai« x«Oxô /ai Çwfl y.ai Xiyw '/.ai

<rô?(a '/ai waat xôïç Oeôîîpsffilaiv otyùiïùïç y.ôtx*y,6a^0vj, wç

Page 124: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

NATURE DK L'HOMME 27

les choses créées, prévoit celles qui seront: ce Dieu le

Verbe, qui est sagesse et puissance, la suite du raison-

nement nous a montré en lui le créateur de la nature hu-

maine, qu'aucune nécessité n'a amené à former l'homme,mais qui a ménagé la naissance d'un être semblable, dans

la surabondance de son amour. Sa lumière en effet ne

devait pas rester invisible, ni sa gloire sans témoin, ni

sa bonté sans profit, ni non plus inaclives toutes les autres i

qualités dont s'entoure à nos yeux la nature divine, ce

qui fût arrivé, s'il n'y avait eu personne pour y parti-

ciper et en jouir.

[4] Si donc l'homme est appelé à la vie pour prendre

part aux biens de Dieu, il est nécessairement apte, parsa constitution, à partager ces biens. De même en effet

que l'oeil participe à la lumière grâce aux principeslumineux qui y sont naturellement déposés, et attire

à soi, en vertu de ce pouvoir inné, ce qui a la même

nature, de même il fallait qu'une certaine affinité avec

le divin fût mêlée à la nature humaine, pour lui inspi-

rer, au moyen de cette correspondance, le désir de se

rapprocher de ce qui lui est apparenté. [5] En effet,même dans la nature des êtres privés de raison quivivent dans l'eau ou dans les airs, chaque animal a

reçu une organisation correspondant à son genre de

vie, de sorte que, grâce à la conformation parti-culière de leur corps, ils trouvent leur élément

approprié, celui-ci dans l'air, celui-là dans l'eau. De

même l'homme, créé pour jouir des avantages divins,devait avoirunc affinité de nature avec l'objet auquel il

participe. [6] Aussi a-t-il été doué de vie, de raison, de

sagesse, et de tous les avantages vraiment divins, afin de

Page 125: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

28 wsooriis <:AIKCIIKTIQI i;, V. (i-8

âv Si iy.âaxou xeûuov -pb; xà ctxsicv tvjv sîîiOyfJuav £701.

'Ki;si ouv 'èv x<7>v7;spl xrjv Os(av çûdiv «Y«0WV /ai Vj atèiô-

xvjç laxiv, è'Ssi ïxâv.Tw; jv/j$è xoûxcu TVJVxaTaroe'jvjv e?vai

TÎJÎ çû<jso>; Vj'/wv, à-ôy.Xvjpsv, »XX' r/siv èv Ixux?) xb iOx-

vaxov. (ô; av $tà TÎJÇ èY'/siSAsv^ç 5uvâ\u.so>; YVWP^ 01 "= T^

y-spy,£iy.sv5v y.aî èv èziQu^C-a T9JÇOeia; a».2iéxr,xcç sîîfj.

[7] TaOxa TCI KSp'.AYjTrxr/.f, çtovîj oV èvbç p^acoç c

-ïjw y.Offji.OYev(«ç èvsostéaxo XÔYOÇ» '/aT s*'*^'* ^so^ T^v

«vOpwzov YSYîvîJoOai \iyiw [Gen, i, 26]' èv Y«P ^fi

ê^cioWsi x?J xaxà XYJVsîy.ôva ïïâvxwv èaxt x<7>vxb 'Osîov

*/apay.xr,piÇôvxwv i- à7îapiQ|AYjciç, xat oaa itepl xoûxwv WTC-

pr/.wxspov c Moxrîjç cisi^'p/cxa»., èv otrjY^cWç sïosi $ÔY~

;xaxa f,jj.îv TcapaxiOsjAïVOi;, xîjç aùx^ç fy^xai &o»<r/.aXi'a<;.

è Y«p ïïapâàsiaoç è/sîvoç xai V) xwv y.apixwv ISIÔXÏ/Ç, WV -J)

J3pw<jiç où Y<*<JTpbçTÎXYJ<J{JI.CV^V,âXXà Y'>W<JIVy.al aîoiéxYjxa

tw95ç xcuç Y^w^^-voiç StètoGi, Tïâvxa xauxa auvââei xcïç

TcpoxeOswpïij/ivciç Txspi xbv à'v0pw7ccv, wç ày<xf}?(ç xs y.al

Iv àYa^°'<s olfavjç **"*' «p/àç '^v TÎ5Ç çtaewç.

[8] 'AXX' ÔVXIXS'YSIxuyov xoîç etpYjy.s'voiç è icpbç xà

;xapôvxa pXsTxwv xai oïsxa». SISX^YXSIV xbv XÔYOVoùx, àXïj-

Oîûovxa xw y.r, èv èy.eivoiç vuv, âXX' èv Tïaat cr/sSbv xoîç

Gîîsvavxiciç àpxsQat'xov avOpwTcov. ïloO Y^P T*1<»4^7*5*»

xb ôsostâsç ; T:O5oè h,àîxaQsia xou awixaxoç ; ixoO TYJÇÇwfjç

xb âfôiov ; (oy.ûpiopov, évadée, è7î(y.ï)pov, Ttpbç zaaav

Page 126: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

NATURE DE E'HOMME 29

que chacun d'eux fît naître en lui le désir de ce qui lui

est apparenté. J/éternité étant aussi un des avantagesattachés à la nature divine, il fallait donc, de toute

nécessité, que l'organisation de notre nature ne fût passur ce point non plus déshéritée, mais qu'elle possédâten elle-même le principe de l'immortalité, afin que cette

faculté innée lui permît de connaître ce qui est au-dessusd'elle, et lui donnât le désir de l'éternité divine.

i

[7] C'est ce que montre le récit de la création du

monde, d'un mot qui embrasse tout, en disant quel'homme a été fait à l'image de Dieu ; car la ressem-blance de cette image implique l'ensemble de tous lescaractères qui distinguent la divinité, et tout ce queMoïse nous raconte, plutôt à la façon d'un historien,sur ce sujet, en nous présentant des doctrines sousla forme d'un récit, se rattache au même enseigne-ment. Car le paradis, et la nature spéciale de ses!

fruits, qui procurent à ceux qui en goûtent, non lasatisfaction de l'estomac, mais la connaissance et la vie

éternelle, tout cela concorde avec les considérations

précédentes sur l'homme, établissant qu'à l'originenotre nature était bonne et vivait au milieu du bien.

[8] Mais peut-être cette affirmation est-elle contestée

par celui qui considère la condition présente, et qui s'ima-

gine convaincre de fausseté ce discours, en faisant valoir

que l'homme aujourd'hui, loin d'être en possession de ces

biens, se montre à nous dans une situation presqueentièrement opposée. Où est en effet ce caractère divinde l'âme ? où est cette absence de souffrance physique?où est cette éternité ? Brièveté de notre vie, caractère

Page 127: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

1)0 i>iscorns f.ATKf.iiKTigi i:, V, 8-10

T.yt.t)rt\).xxuvi loî'av y.aiâ t£ sày.y. -/ai »}J/ÏJV STCix^âîisv,

-aùxa "/ai ta TcaiTa \v(un /ai y.axaTpr/wv x?,"» ÇÛGSWÇJ

àvaxp£'7C£iv xbv à-ccîOévxa zspi TOUàv0po>7ïou Xôyov otyas-

xa». 'AXX' (5; âv \):rfiy.\).o\t tft$ ày.oXcoOîaç ô X6Y«Ç ^apa-

xpa::s{"/j, /ai îrepî TOÛ-WV èv oAÎyciç oizXr(^ô[j-eOa.

[i)J Tb VJV èv àxéircic sïvai XYJVàvQpw-ivyjv ÇWYJVor/

i/avéç èaxiv SXSY/CÇ xcu >r/;oï7;&X£ xbv avOpwïccv èv ày*"

Osîç Y*Ysvî5a^ai'

£"£tèr; yàp ^S5^ spyov 5 avOpoj-sç, xou

ôV aYaOixvjxa xb ÇMOV' XOOXOTTapaYayivTo; £».ç Y^V^<JIV»

cyy. av xtç eùXsYw?' °u ^ a'"^a ~>5? aosTiçsw; ÀY'T'ÛPTÏÎÇ

£j-s, xoSxov èv xa/cïç Y^Y5^^ 3" îcapà xou zeTCOtïjy.ôxoç

•/aOuTCOûTstjers'.ev• àXX' s-spèv £<JTIV aïxtov xoti xaûxa T£

vûv Trepi f^aç £ivat y.a«. xûv 7;poxiij.ox£po)V èpvjp.w6ï5vai.

'Ap/vj oè zâXiv y.al 7;pbç xcDxov VJp.tV xbv XÔYOV où'/ I^w

T'?jÇ XWV àv-lA£YÔVTWV £5X1 GUY'/.axaOï^W;. 'O Y^P S?»

y.Exo'Jsi'a xoW tSîwv àyaOûv ftci-faaç xbv â'vOpio-ov y.ai Tcàv-

xwv aùxw xtov y.aXfiW xàç à^opp,àç £Y'/axajy.euâ<iaç xfj

çûa£i, wç av bV è/aaxou y.a-aXXï)Xtoç xpoç xb opoiov it

cptv.ç çfpoixo, oùy. âv xoy y.aXX/axou xs xat xijMonâxou

xûv «YaOwv â7ï£<xxcpvj<j£, Xrfw or, t^ç '/axà xè ââéaTCOxov

/as aùxEÇCÛsnov /âpixoç. [10] El y*p tiÇ âvâ^y-V) X*!S

àvOpoTîi'vvjç è7û£axâx£i Çwïjç, oi£^£'j(r0ïj av vj slxwv y.at'

è/sïvo'xb y.spoç, àXXoxpi<i>Osfoa xw âvojAoup Tipbç xb âp/£-

TJTCOV'x?jç yàp ^açtXsus'jr/jç SÛJS.MÇ vj àvay/aiç x'.aîv

Page 128: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

NATURK DE 1,'llOMMK 31

douloureux «le noire oondilion, destinée périssable, dis-

position à souffrir toutes les variétés de maladies phy-

siques et morales, tels sont, avec d'autres du même

genre, les arguments dont il accab'era notre nature,

persuade qu'il réfute ainsi la doctrine que nous avons

exposée au sujet de l'homme. Mais pour éviter que le

discours soit en rien détourné de sa suite naturelle,

nous nous expliquerons là-dessus aussi en quelquesmots.

[9] Le caractère anormal des conditions actuelles de

la vie humaine ne suffit pas à prouver que l'homme n'a

jamais été en possession de ces biens. Kn effet, l'homme

étant l'oeuvre de Dieu, qui s'est inspiré de sa bonté

pour amener cet être à la vie, personne, en bonne

logique, ne pourrait soupçonner celui qui doit son

existence à cette bonté, d'avoir été plongé dans les

maux par son Créateur. Il y a une autre cause à notre

condition présente, et à la privation qui nous a dépouillésd'un état plus enviable. Ici encore le point de départ de

notre raisonnement ne sera pas sans obtenir l'assenti-

ment des adversaires. En effet, celui qui a créé l'homme

pour le faire participer à ses propres avantages, et quia déposé dans sa nature, en l'organisant, le principe de

tout ce qui est beau, pour que chacune de ces disposi-tions orientât son désir vers l'a tlributdivin correspondant,celui-là ne l'aurait pas privé du plus beau et du plus

précieux de ces avantages, je veux parler de la faveur

d'être indépendant et libre. [10] Si quelque nécessité,en effet, dirigeait la vie humaine, l'image, sur ce point,serait mensongère, étant altérée par un élément différent

du modèle. Comment nommer une image de la nature

Page 129: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

32 DISCOURS CATÉClIKTIQUIj, V, 10-12

!jits£iv(\ivtrt xe y.aî ^ouXeûsuia TÏWÇ av sV/.tov SVS;AX^OITS;

Oyy.oyv xb èià zâvxtov zpè; xb OÎCOV(ÎJJAOIWJAÎ'VOVIÔÎIT:«V-

XM; £'/siv £V Tfl fiiffS'. xb ayxoy.paxè; y.al àoiTzsxcv, MGXÎ

aOXov àpsxy]ç sîvai xr,v twv à-yaQûv ;A£Tcyç(av.

[11] IIôOîv ouv, ipîîç, 5 oià zâvxwv xoï^ y.aXXwTGi;

T£Tijj.yj[AsVoç xà /£»'pw xo>v iyaOôv àvxyjXXâ!;axo ; sa^

•/.al o Tiepl xoyxoy Asy5'* OySsjMa y.ay.sy yèv&viq £y- "°,;i

Ost'ou ^ouX^axo; xyjv àpy.yjv £<r/.£V'

"0 V*»° *v scw

[AS;JL<J<S(I);r,v yj y.ay.t'a, Oîbv iayxyj? âïttYpaçojASvy) zo^tvjv

y.ai icaxépa* àXX' è{j.fâsxai TCM; xb y.a/.ôv ISvoOevf, <xf<

zpoatpsust xéx£ auviuTajAivov, ox-av xiç àïïi xoy y.aXcy Y£v*0~

-ai xrjç '^yy^Ç àvaywpyjaiç. KaOânep Y»p r, ôpaii; ^jtjswç

èai'.v èv;pY£ia, yj OÏ zyjpoxjiç sTépyjatç èaxc XYJÇçycriy.y);

IvâpYSia;, cyxw y.ai yj âpsrvj rcpbç XYJVy.a/.iav àvxr/.aOsV

xyjxev. Oy Y*P £<7ttv aXXtoç y.a/îaç -(ivicw ivvoyjaai, YJ

àpsxîjç àzouatav. [12] "Qazsp Y«? *©$ ©wxb; ûçaiosOév-

xo; ô Çôsoç èîîyjxoAOîîOYjde, ttapôvxo; oe or/. èWv, cîixcoc,

£w; âv Tîapfj xb «Ya^bv 4v xfl cpû<j£i, àvÛTcapy.xôv x( £axi

y.aO' éautyjv YJ -/.ay.t'a 'yj Se -cou /.pstxxovoç àvay<opy;<7iç xoy

èvavxiou Ytv£Tai Y-V£<Jt** '^rcei c<5vxoyxo xvjç ayxe^oujtô-

xyjxo? £<jxi xb t5(a)[ji,a, xb y.ax* èl;o'jjtav.alpefoôat xb */.axa-

ôyjjuov, oiy s 6£Ô; aot xwv Trapsvxwv eaxlv atxioç '%a*/.ûv,

àSlaTtoxôv x£ y.aî avexôv aci y,axa<r/.£yâ<72ç XYJVçiîaiv, àXX'

YJà^ouXia xb /eïpov «vxl xoy */.p£Ûxovoç TcpssXGii.svvj.

Page 130: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

oiuiiixi: m: MAL H3

souveraine ce qui serait assujetti et asservi à des néces-

sités? Ce qui a été fait en tout point à l'image de la

Divinité devait, assurément, posséder dans sa nature

une volonté libre et indépendante, de façon que la par-

ticipation aux avantages divins fût le prix de la

vertu.

[Il] Mais d'où vient, direz-vous, que l'être ainsi

honoré de tous les plus nobles privilèges sans exception,ait reçu en échangede ces biens une condition inférieure?

Cela encore s'explique aisément. Aucune apparition du

mal n'a eu son principe dans la volonté divine, car le

vice échapperait au blâme s'il pouvait se réclamer de

Dieu comme de son créateur et de son auteur. Mais le

mal prend naissance au dedans, il se forme par un effet

de notre volonté toutes les fois que l'âme s'éloigne du

bien. De même, en effet, que la vue est l'exercice d'une

faculté naturelle, et que la cécité est la privation de cette(

activité, il y a entre la vertu et le vice une oppositiondu même genre. Car il est impossible de concevoir

l'existence du mal autrement que comme l'absence de

la vertu. [12] La disparition progressive de la lumière

s'accompagne de l'obscurité, qui n'existe pas en présencede la lumière. De même, tant que le bien est présentdans notre nature, le mal n'a pas d'existence par lui-

même, et c'est la disparition de l'élément supérieur

qui donne naissance à l'élément inférieur. Ainsi lecarac-

tère propre de la liberté étant de choisir librement

l'objet désiré, la responsabilité des maux dont vous

souffrez aujourd'hui ne retombe pas sur Dieu, qui a

créé votre nature indépendante et libre, mais sur votre

imprudence, qui a choisi le pis au lieu du mieux.GRÉGOIRE DE NYSSE. — Discours catêcltétique.- 3

Page 131: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

31 niSCOl'US CATJÏUIÉTIQl'K, VI, 1-3

VI. ZyjTêf^ SI y.«î XYJV «Ixîav TU/ÔV xfjç y.«xà XYJV (3ou-

XYJV îtat/apxîaç•

st; xouxo *,'«P '?) «v.oXouOû xbv Xôyov

çî'psi. Oùy.oyv 7:âXiv àpy/* Tl* '^^ xaT* T0 S'JXOYOV «Ops-

Q-faâxai, irçy.ai xouxo ?afr4v(9«'. xc ^tr^xx. Tc.ouxov x*.v«

Xsycv r.ocpx xwv naxspcov 2ie?s^aj;.£0a*

£<m 8è ô AÔyoç

où [AUOWOYJ; $ir,Yïjatç, «XX'

è£ ajxfjç -f,q ipûaeto; fy-Mov xb

TCKJXOVèï:aY5[/.svoç.

[2] Ai-XvJ xfc èaxiv sv xoîç oufftv v; y.axavôïjat;, sic xb

VOÏJXÔV x£ v.ai «tcOïjxbv xîjç Oswpta; SiYjpyj^évrjç. Kai

oùoèv Sv rcapà x*uxa y.xxaXv;f Osh} èv x?) XUV OVXWV çticye».

xîjc â'.atpsaso); xatixYjç e^w çîps^svsv. Anjpvjxai 8è uauxa

zpbç aXXvjXa woXXw xû {/i<ju>, Ù; JA/,X£ XYJV aiaOifjTYjv

iv xcîç voyjxoîç slva». YVWpkjJiaai, ;rr,x£ èv xcîç «1<ÏQY;XÔÎÇ

«xsivr^v, «XX'

«~ô xûv èvavxiwv éy,«-sp«v */apay.x/)piÇea6ai.

'M JJISVY^P VOVJXYJ<pû(iiç àawjAxtôv xi y.pîj^â £<JXI y.ai àva-

çèç y.aî àvsfôsov'

YJ oî aîaQïjxvj y.ax' aùxb xb svojAa èvxôç

£7X1 TVJÇ ctà xwv alcOvjxyjpîwv y.3(xavor,<j£0)(:. [3] 'AXX'

(i>!7-£p èv aùxto xtô alcOïjxû y.ôay.w, ÎÏOXXÏJÇ -îxpbç aXXyjXa

xwv <JXO»./£(WV OÎ>7ÏJÇ àv«vxi(i')jî«dç, £-iv£vô/jxa( xtç âp[Aov(a

où xwv èvavxiwv àpswÇojj.évyj Tîxpic xîjç xou xavxbç £Tïi<7xa-

XS'JOEYJÇsoçpizç, y.al ouxw; ^âavjç Y*veTat '"P®? éaoxYjv auy.-

çwv'a x^ç y.TWîuç, oùSajAou xîjç ?u<nxi}ç èvavxiôxvjxoç xbv

xvfé autj.7iV5tx<; sîp;j.bv ô\aXuoûay)ç*

y.axà xbv aùxov xpÔTrov

y.«î xoO a'.uO'^xoO wpbç xb vovjxbv ^bnxai xiç y.axà 6e(av

«çîav [/.(^iç x£ y.xi xvr/.paitç, wç Sv Tiavxa xoO y.aXou

y.«xx xb laov ;j!,sx£)roi x«l ji,Y)3sV xôv svxwv àjAO'.pofyj xîjç xou

Page 132: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

I/INÏÏ:I.I.H;HU.I: UT I.K SK.NSIIJLI; 3;>

VI. Mais vous vous demandez peut-être quelle est lacause de celte faute volontaire ; c'est en effet la questionoù vous amène la suite logique du discours. Nous trou-verons donc, ici encore, un principe conforme à la

raison, qui éclairera notre recherche. Voici en effet

l'enseignement traditionnel que nous avons reçu des

Pères. Gel enseignement n'est pas un récit de forme

mythique, mais tire sa valeur persuasive de notre,nature elle-même.

[2] La pensée distingue deux mondes dans la réalité,

que la spéculation divise en intelligible et sensible.Rien ne saurait être conçu à côté d'eux dans la nature,

qui échappe à cette division. Un grand intervalle les

sépare l'un de l'autre, de sorte que la nature sensible

ne rentre pas dans les marques de l'intelligible, ni l'in-

telligible dans les marques de la nature sensible, mais

que chacune d'elles tire son caractère propre de qualitéscontraires. La nature intelligible, en effet, est incorpo-?relie, impalpable, sans forme ; la nature sensible, commeson nom l'indique, tombe sous la perception des sens.

[3] Dans le monde sensible lui-même, malgré l'oppo-sition profonde des éléments entre eux, un accord équi-librant les contraires a été ménagé par la sagesse direc-trice de l'univers, et ainsi se trouve réalisée l'harmonieintérieure de la création entière, sans aucune dissonancenaturelle qui interrompe la continuité de l'accord. De

même, il s'opère, par un effet de la sagesse divine, un

mélange et une combinaison du sensible et de l'intel-

ligible, pour que tout puisse participer également au

bien, et que rien de ce qui existe ne soit exclu de lanature supérieure. Aussi, bien que la sphère convenable

Page 133: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

36 DISCOURS CATÉCHÉTIQUE, VI, 3-S

xpsi'xxovo; ^ÛIÎM;. Aà XOJTO XÔ JASVxaxâXXïjXcv xfl VOVJTVJ

ÇÛJÎI' )ro>p(ov f, XsTtxyj x»î s!>x»'vr(xôç è<mv oùaû, xaxà xr(v

ÛTîepxôjfMcvXïSçiv ::©XXv;v sysusa xo> »$ti£evx'. x9Jç çûaso);

zpbç xb vsvjxbv xrçv auYY*VS{av> npopr/JsCa $è xpîixxovi

Tcpbç vvjv aîsOijTYjv xxfoiv YÎysTai xiç XOÛ" VSVJXOD-auvjcvâ-

xpaaiç, w; av (j.v;3sv ÀT;Ô6XVJTOV €ÏYJ XÏJÇ xxiaswç, xaOo);

ÇYJGIVi «îrôdxoXo; [/ Tim., iv, 4|, ;/Yj3è x?5ç Qs(aç xci-

vuvfx; àîïôxXv;pov.

[4] TOUTOU /âpiv *y« VO,'JTOU xs y.ai aWOvjxov xb xaxà

xov àvOpwTîov j«Y[Jt.a *xpà x>Jç Osiaç âvaSsixvjxat ÇJJÎW;,

xaQw; drêâarxei xîjç xcs[J.OYcvt'aÇ ° ^Y°S.'

Aa8wv,Y«P i

Osiç, ç/jatv, [Ge/i., H, 7] youv arcs tfjç Y^5? TOV «VOpw-

irov ëixXaas xai Sià xîjç tèfaç èy/rcvsuaswç xw rcXâ<jjj.axi xvjv

Çw/jv evsçyieujsv, w; âv auvcTxapOeivj x<5 GÎIW xè Y^WOV

xal jx(a xiç xaxà xb 6{J.ÔT'.{I.OV dtà îzaaviç TÏJÇ xxfesw; rt

X«ptç 8nfixos, xyjç xâxo> o'jaswç Tîplç xrjv yîcepxôsjMOv <JUY-

Xipvaj/ivyjç,

[5] 'ETÎSI O'JV TVJÇ VOVJTÎJÇ xxtssioç îxpouTîoaxâcjïjç, xaï

èxâdxr, xûv! «YYSXIXÔV 3uvâ[Aswv Tcpbç XYJV XOO rcavxbç

cûaxaaiv èvspYsfaç xivbç rcapà xîjç xôv ïîâvxwv èfttjxaxoû-

crjç è^oyji'aç ixpoTveiAYjôstaïjç, -irçvixiç SûvajMç xai ifj xbv

nep(Yetov XÔTXOVeruvl/eiv xs y.ai nepixpaxefv xsxaYJAévrj,

eiç aùxb xouxov5uva[jt.o)Gsî(j« icapà xîjç xb zàv O».XOVCIJI.OÛ3YJÇ

SuvâjJieoç*

eîxa xax,e7xeuâ<j6Y) xb Y^WOV ixXao|Jta, xîjç àvw

8uvâ{JLS(oç à7î£ix6via[Ji.a'

xoOxo $« xb Çtoov ô avOpwîcoç*

xaï

^v èv aixa) xb 6eoei$èç xîjç VOYJXÏJÇ©ûuewç xaXXçç, àp^tiù

Page 134: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

JALOUSIE DE LANGE DE LA TERRE 37

à la nature intelligible soit l'essence subtile et mobile,

qui, par la place qu'elle occupe au-dessus tlu monde, tire

du caractère particulier de sa nature une profonde affi-

nité avec l'intelligible, il se produit, en vertu d'une

sagesse supérieure, un mélange de l'intelligible avec la

création sensible, pour que rien dans la création ne se

voie rejeté, suivant la parole de l'apôtre, ni privé de la

participation aux privilèges divins.

[4] Voilà pourquoi la nature divine opère dans l'homme

le mélange de l'intelligible et du sensible, comme

l'enseigne le récit de la création du monde. Il dit

en effet : « Dieu ayant pris une motte de terre, en

forma l'homme, et de son propre souffle il éveilla la vie

dans son ouvrage », pour que l'élément terrestre s'élevât

par son union avec la divinité, et que cette seule et

même grâce pût s'étendre également à travers toute la

création, par le mélange de la nature inférieure avec

celle qui domine le monde.

[5] Le monde intelligible préexistant à l'autre, et

chacune des puissances angéliques ayant reçu en partage,de l'autorité qui dirige toutes choses, une certaine acti-

vité pour l'organisation de l'univers, c'était aussi une

de ces puissances qui avait été chargée de maintenir et

de gouverner la sphère terrestre, ensuite avait été formée

avec la terre une figure qui reproduisait la puissancesuprême, et cet être était l'homme. En lui résidait la

beauté divine de la nature intelligible, mêlée à une

certaine force secrète. Voilà pourquoi celui qui avait

reçu en partage le gouvernement de la terre trouve

Page 135: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

38 DISCOURS cATKCiiKTiyri:, VI, n-7

xm cyvây.si o\i*(v.zy.pwj.ivM'

osivbv Troisixai' y.ai or/, àvsx-

xbv 5 XYJV Tïepi'Ysl0v o'(y.ovesi.(«v X*'/wv, si sy. -cvjç y-o'/sip(oy

aùxô ?C?swç àva©'si)M(asxat xtç oùaia ^pbç XYJV ûrcspfycu-

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[6] Tb S' ôrcio; £7Ù xb zaOcç xaxsppyYj xoy çOôvoy 6

iîïi [//jSsvi xa/w xxiaOsi; Tcapà xoy xb TΫV SV àyaDôr/j-ci

«jyuxYjça.u.s'voy, xb JJLSVbV àxpiësfa; èTceHiévai oi xijç uapcy-

GYJÇ 7;paY!Aaxewç è<jx(, oyvaxbv S' Sv SÏYJ xai et'. èXi'Yey

xofç syîïêiOsaxspsiç TrapaQsVJai xov XÔYOV. Tîjç Y«P àps-

xijç xai x?J<; xaxîaç or/ w; oyo TIVÛV xaO' yTt53xa<;iv çai-

v3{Alvb)v r; àvxioiaaxoXYj OscopsCxai*

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warcep àvxiècai-

psîxai Tto ovxi xb ;J.YJov' xai oix loxi xaO1

ùzcuxasiv sîixsfv

xb \j.r, ©v àvxib\a<jxsXXsGOai ?rpbç xb sv, àXXà XYJV àvyTcapçiav

àvxrôiaipsïoôa'. XSYO[J.SV zpbç XYJV yVap^iv, xaxà xbv aixbv

xpôrcov xai Vj xa/ia x<o xvjç àpsxîjç àvxixaOs'sxYjxs XSY<;>»

oy xaô' êayxïjv xiç oysa, àXXà xfl àrcoyaia vooy;xivyj xoy

xpsixxovoç'

/ai wa;x=p çaixèv àvxiotaipéïaOa». x$ ôpâîsi XYJV

Tw^pwuiv, oy xaO* sauxYjv oyciav x$ çyjsi XYJV 7cr,f3MJiv, àXXà

TïpoXaêoyaYjç sîjswç axipYjaiv, oy'xw y.ai XYJV xaxtav sv xfl

xoy aY*0oD sxspYjssi OswpefoOa'. XSYOJASV, OTOV xiva axiàv

xfj àvay/opYjasi TÎJÇ àxxïvoç sittautyêaivoysav.

[7] 'ETCSISYJ xoivyv vj à'xxiaxoç çy<r.ç XY}Ç XIVYJGSWÇ x^ç

xaxà xpoTîvjv xai ^sxaêoXyjv y.ai àXXotoxrîv ècxiv àvszîosx-

xcç, Ttav §s xb Siàç xxkswç Orcocrcàv au YY£V&? zpbç XYJV

àXXofcoaiv syst, Siéxi y.ai ayxf, xîjç XXÎCSOK YJ yftôaxaaiç

dsTxb âXXctoWeojç -Jjpijaxc, 4xcv ;;.YJ i'vxcç stç xb sîvai Osia

Page 136: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

JAMJL'SIK UK LANGE 1>E LA TEKHE 39

étrange et intolérable que, de la nature placée sous sa

dépendance, sorte et se manifeste une substance faite à

l'image de la dignité souveraine.

[0] Quant à la question de savoir comment a pu tomber

dans la passion de l'envie celui qui n'avait été créé en

vue d'aucune fin mauvaise par la puissance qui a orga-nisé selon le bien l'univers, il n'entre pas dans l'objetdu présent ouvrage de la traiter en détail, mais il est

possible d'en exposer l'enseignement, même en quelquesmots, aux esprits un peu dociles. On ne conçoit pas en

effet l'opposition de la vertu et du vice comme celle de

deux choses se manifestant en substance ; mais de même

que le néant s'oppose à l'être, sans qu'on puisse qualifierde substantielle l'opposition du néant et de l'être, car

nous disons au contraire que la non-existence s'opposeà l'existence, de même aussi le vice s'oppose à l'idée de

la vertu. Il n'existe point en lui-même, mais il est conçucomme résultant de l'absence du bien. Nous disons quela cécité s'oppose à la vue, non que la cécité

existe naturellement par elle-même : la possession

précède la privation ; de même aussi le vice se conçoit,

disons-nous, dans la privation du bien, à la façond'une ombre dont le progrès suit le recul de la lumière.

[7] Or, la nature in'dréée n'admet pas le mouvementdans le sens d'un changement, d'une transformation,d'une altération, et tout ce qui existe au contraire parl'effet de la création a une tendance naturelle au chan-

gement, puisque l'existence même de la création est

partie du changement qui, en vertu de la puissance

Page 137: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

40 DISCOURS CATKCHÉTIQUE, VI, 7-1)

5uvi[xsi ixstxrsQév-rs;"

y.xirnj 81 ^v y.xl r/ji.vr<|xov5uO£w«

3ûva,ut,».;, x-jx^ousûo y.ivr,tJi.axi xb bV/.sOv xlpoujJiévYi'

sicetôfj

-pïq xb àyaP*v TS **'• à'çOsvsv £TT£[J.UIJ£Ve[i.;j.x, coaîcsp ô

iv yjXûp xoïç (3Xs?xpsi; xi; itysiç ureôxXMv ay.èxc; ôpx,

ouxw y.àx£?v9; ajx<ï» xoi ;AYJ OsXiJaas.TÔ «Ya^v v*^'ai ^

ivxvxîov TW àYa^(T) /«tsvsr^?.. Toùxs oè isxtv 6 çOôvoç.

18] 'OjxsAOYSÏxat 5Î Ttxvxbç zpiyiizxsç àpyff* twv '/ex'

«•JXÏJV y.axà xb àxôXsuQsv £ïîi<TU{;.6aivivxtov alxixv eïvai,

siov xi} OY51'? T0 sis/TSiv, xb ipYâ£wOxi, ™ y.aO' T?J§SVYJV

$19XS'J£IV'

xf, 0£ vifffp XO àdO£V£ÎV, xb àvêvépYïjïOV |£VVXl,xo iv xvjsîx x/jv Çwvjv I/siv. O'Jxw /ai xi xXXa TCXVXXxaîç

9!'/.e(xiç àp/»'-? y.àxà xb à/.sAouQov £7:£xxt. "Qaixfip o5v f,

à"«0£ta xîj; y.xx' àpiïty uoyjç àp/ïj */.aï Û7ÎC0£O'.Ç Y'veTat>

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[9] 'EîiEtoïj Y^P «~x* ^P 5? T'° KOLY.OVXYJV poïzîjv £<r/£V 6

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Tîpbç xb «YaObv <7'jy,?t)îxç -x-caTïaaOdç y.at itpbç y.ay.iav

^pt'aaç, xyxfi'Axxo); olôv xivi £xp£t *P5(? T0V £<7/axcv ^-?5ç

TiovYjpixç opov <7UVW<J8£ÏÇ T.T^iiyH^ */.ai XYJVS'.avsrjXiy.vjv

3UVXJJI.IV, vr^v EIÇ auvépYstav xîjç xoO y.p£(xxovo; ;j.£X0U3iaç

sa/£ zapà xoy y.xtaavxoç, xaûxyjv £iç sîipscuv xwv y.xxà

Page 138: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

JALOUSIE DE L'ANGE DE LA TERHE il

divine, a subslilué l'être au néant. Or il faut rangeraussi dans la création la puissance dont nous avons

parlé, qui choisit par un mouvement de sa libre volonté

ce qui lui parait bon ; quand celui-là eût fermé les

regards au bien et connu l'envie, à la façon de l'homme

qui abaissant en plein soleil ses paupières sur ses yeux,voit de l'obscurité, il en arriva lui aussi à concevoir

le contraire du bien, pour n'avoir pas voulu tourner sa

pensée vers le bien. Et c'est là l'envie.

[8] 11 est reconnu que le point de départ de tout fait

détermine les conséquences qui en sont la suite. Par

exemple, la santé a pour conséquences la vigueur phy-

sique, l'activité, le plaisir de la vie, tandis que la maladie

entraîne la faiblesse, l'inertie, le dégoût de l'existence.

Ainsi, en toutes choses, la série des conséquences s'en-

chaîne au point de départ qui lui est propre. De même,

par conséquent, que l'absence des passions est le prin-

cipe et la condition d'une vie conforme à la vertu,de même;le penchant au vice produit par l'envie ouvre la voie à

tous les maux qui se manifestent à sa suite. [9] Lors-

qu'une fois celui qui avait fait naître l'envie en lui-même

en se détournant du bien, eût incliné vers le mal, à la

façon d'une pierre détachée du sommet d'une mon-

tagne, qui se trouve entraînée en avant par son propre

poids, il se vit lui-même, quand il se fut arraché de son

affinité naturelle avec le bien, et incliné vers le vice,

emporté de son propre mouvement, par son poids pourainsi dire, vers le dernier degré de la perversité; la

faculté de penser qu'il avait reçue du créateur pour

coopérer avec lui à communiquer le bien, il la fit servir

à la découverte de desseins mauvais, et c'est ainsi qu'il

Page 139: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

42 DISCOURS CATÉCHÉTIQUE, VI, 9-11

y.ay.iav i^civcoUJASVCOVcrovepYÔv ïîOiïjffâjAevoç, sùj/vj^àvwç

icspisp/STai $V àTrâxrjç xov à'vOpwrov, «jxbv sau-oy-Yevsa-

Oai Trstaaç çovsa TS y.ai ayxô'/sipa.

[10] 'ETCSISYJvàp $ià Tf5? Osfaç .sùXoYiaç $ovaji.wOsiç 5

avôp(i)TCGç ùt^X'àç ji,èv T^V TU àEuoji.axt"

(3aaiXsûsiv Y^p

stâ'/Ov; [Gcn., i, 28-30] x?jç Y^Ç TS y.aî xûv èV aixijç

Tïâvxwv 'y.xAbç 5à xo sidoç

"àir£iy.6vi<JiJ,a Y«p TOO âp/e-

tû-ou IY£Y^VSI **AXOUÇ'

à-a9rjç os TYJVçyciv 'xoy yk?

àTtaOou; (A'';i.r,[i.a vjv"

«vaTcXsuç 8è 7îappYî<7iaç, aixîjç y.axà

-psaw-ov xr}ç ôsi'a; sji.?avs(aç y.axaxpyçwv" Taux.* oï TW

àvxixeiji.svt;) xoy y.axà xbv çOôvov irâôoyç u7Tey.y.aû;j.axa Y^V.i

[11] 'Ia^ùt os xiv. y.at 3'? oovajj.swç y.xx£pY«<J«<iOa'.TÔ

y.axà YVW[AVJVoyy oiôç x£ vp'

ûrceptu/us Y*P ^ "*!? sîiXo-

Yiaç xou OcoD Syva[j.tç x*Jç xoûxou j3{«ç' Sià xouxo «Trot;-

x^ua». xr}ç èvKTyuôûj'/jç ayxbv oyvaji.swç [Ar^avaxài, oie à'v

sùâXtoxoç aùxto îrpbç xvjv èfttëouXvjv y.axaaxaîrj. Kaî cocicep

SÏÎI Xûyvou xou îïupbç xîjç OpJaXXtèoç îîepiSsSpaY^iv&u, et

xiç àoovaxûv xô ou^piaxt aêsW xr,v ÇX©Y« u'îwp «"

ji.(£s>.s xw sXa(w ô*càxy]ç STUvofaç xayxv;ç àixxupoWei XY;V

?X6Y«> ouxwç 5».' à-âxyjç xfl Trpsatpsasi xoy àvOpu>-ou XYJV

y.ay.îav eji.jM'l;aç 6 àvxiy.s(ji.svoç sêiciv xivà xai à[j.aypo)<riv

T^Ç syXoY^Ç, sîio^aev, YJÇ èftiXetKOÛ0v;ç «£ àvàYV.vjç TÔ

«VTiy.sfji.svov àvTsiis'py#£TXt. 'Avx(y.stxai os x9J Çwfl ji.lv c

Oâvaxoç, *, «aôsvstx 5è x9} 8-jvaji.st, xfl SJXÔY^ 3è ^ y.axâpa,

x?( Ttappr^ia $1 •/; a'.a'/ûvvj, y.3t».TTST*.xsfç «YaOsîç xà y.axà

Page 140: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

CHUTE DE L'HOMME 43

circonvint habilement l'homme par fraude, le persua-dant de devenir son propre meurtrier et l'amenant au

suicide.

[10] La puissance qu'il avait reçue d'un bienfait de

Dieu conférait en effet à l'homme une condition élevée,

car il avait été chargé de régner sur la terre et sur tout

ce qu'elle renferme ; elle lui conférait la beauté exté-

rieure, puisqu'il avait été fait à l'image du modèle même

de la beauté, — l'absence des passions, puisqu'il était'

le portrait de celui qui ne connaît pas la passion, une

entière liberté de langage, puisqu'il se repaissait du

délice de voir Dieu face à face : autant d'aliments quienflammaient chez l'Ennemi la passion de l'envie.

[Il] Mais il n'était pas capable d'exécuter son dessein

par la force et par l'usage violent de son pouvoir, car

la puissance attachée au bienfait de Dieu remportaitsur sa violence. Toutes ces raisons l'amenèrent à tramer

1

des artifices en vue de détacher l'homme de la puissance

qui lui donne sa force, pour le prendre facilement au

piège de sa machination. 11 en est de même pour une

lampe dont la mèche a pris feu de tous côtés. Si ne pou-vant éteindre la flamme en soufflant, on mélange de l'eau

à l'huile, on arrivera par ce stratagème à obscurcir la

flamme. De même ayant par fraude mêlé le vice à la

libre volonté de l'homme, l'Ennemi a déterminé comme

l'extinction et l'obscurcissement du bienfait divin. Ce

bienfait venant à manquer, ce qui lui est opposé se

présente de toute nécessité à sa place. Or à la vie s'opposela mort, à la puissance la faiblesse, à la bénédiction

l'imprécation, à la liberté de tout dire, un sentiment de

Page 141: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

ii DISCOURS CATÉCHÉT1QUE. VI, 11 — VII, 2

xo cvavxiov vooj[Asva. ma xouxo ev xot£ wapouat y.axotç

èaxi.vQv xb âvOptOTïivov, -%ç âp/îjç è/eiv/jç xoO" xctotixou

xéXou; xàç àçopjj.àç Tîapaa/oûaïjç.

VII. Kai (AYjdsiç èpwxaxu), et ftpostàwç ~r,v «vOpwTcîvvjv

<ju[/çopiv 6 Oebç XYJVsy. x9Jç àêcuXt'aç aùxw <s\i\)&rt<jo\i.vtrp

•^XOev etç xb y.xtirai xbv àvOpwTûov, w xb JXY;Y£v£^at l^XXov

foioç; YJxb àv y.a/.cîç sîvai XuatxeXê'ffxspov 7/;. Tauxa yxo ot

xoïç Mavtyaty.îtç âôyi/aai Si' àïrâxyjç Txapauupévxeç sic

<rjaxaa'.v T?tz èauxôv :;Xàvvjç TîpoêiXXouaiv, toc Stic xo'Jxou

ÏCOVYJOOVelvatxbv xrj; àv0po)7;(vy;ç ÇÛTÎWÇ y.xîcx/jv àrcôSsiy.-

vyovxeç. El yà? «YVost [iiv -<ov CVXWV oùSàv è 6eoç, èv

y.ay.ctç 8s 5 àvOpw-o;, oùy.sV av © -yjç aYaOixYjxoç xou

Osou §ia<j(o£©».xo XÔY*?J svnsp àv y.v/.oïç [j.éXXovxa xbv

àvOptOTrov ÇyjffïoOat Txpbç xbv £tov î:apf,YaY£V* VA *(xp «Y*""

095? çûffswç vj y.axà xb àyaObv àv;pY£t« Tcâvxwç SJXI'V, 6

Xu7ïr(pbç ©Sxoç y.al iiz(y.Yjpoç (âtsc or/.sV àv, <pr(7t'v, stç XÏJV

xou aYaOoD ÔïllAWupYf*v «vàYsito, àXX' sxepov ypr, xîjç

xataJxvjç l'wvjç aïxtov oïsuOxt, o> Tipbç icovrçpfov if) ç'Jutç

ÈTCtppe-wç 'ï'/et.

[2] Tauxa yàp irâvxa y.al xà xotaOxa xcfç [AÎV àv (ââOct

y.aOâ^sp xtvà SSUCJOTZO'.ÔVt3%?vjv TÏJV a'.psxiy.r,v zapaBsîsY-

(xsvotç àTrâ-yjv !a*/ôv xtva 8tà xvjç sKiKoXat'ou lîiOavâxvjxo;

à'*/îtv âoy.sî'

xotç 8è ctopa-iy.wxspsiç xfjç âXvjOsCaç aaOpic

cvxa y.al «pî'/sipov xvjv "ftq cnzàvr^ a~.©o>st<;iv I*/ovxa craçûç

/xQspârat. Kxt ixct ©V/.ÎC y.aXrô; à'yetv xbv ÀTïiaxoXsv iv

Page 142: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

LE CRÉATEUR N'EST PAS MAUVAIS 4o

honte, et à tous les biens, ce que l'espril regarde comme

leurs contraires. Voilà pourquoi le genre humain est

plongé dans les maux présents, ce premier pas ayantfourni le point de départ qui a abouti à un tel

résultat.

VII. Et que personne ne demande si Dieu prévoyait

cemalheurque l'humanité devait s'attirer par son impru-

dence, quand il se détermina à créer l'homme, pour

lequel il eût été peat-êlre plus avantageux de ne pasêtre que d'être en proie aux maux. C'est là en effet ce

que font valoir pour établir leur erreur ceux qui se sont

laissé séduire par tromperie aux doctrines manichéennes,

quand ils s'appuient là-dessus pour déclarer que le créa-

teur de la nature humaine était mauvais. Si Dieu en

effet n'ignore rien de ce qui est, et si l'homme est plongédans les maux, il devient impossible de garder intacte

la doctrine de la bonté de Dieu, puisqu'il aurait appeléà l'existence l'homme destiné à vivre dans les maux.

Car si l'activité dans le bien caractérise absolument

une nature bonne, cette vie misérable et mortelle ne

saurait plus, dit le manichéen, être regardée comme

l'ouvrage du bien, mais il faut attribuer à une vie de

ce genre une cause différente, naturellement portée au

mal,

[2] Tous ces arguments et d'autres du même genre

ont, à première vue, un caractère spécieux qui leur

prêle une certaine force, aux yeux des hommes profon-dément imbus de la supercherie hérétique comme d'une

teinture indélébile ; mais les esprits doués d'une vue

plus pénétrante de la vérité aperçoivent clairement la

mauvaise qualité de ces arguments, et les moyens qu'ils

Page 143: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

ifi DISCOURS CATÉCHÉTIQUIS, VII, 2-3

TOÛTotç auvïjYopov T/JÇ V.<XÏ' ayxwv y.axïQYopfoç, Tcpocxifaac-Oai. Aiaipsï Y^,° sv "V ~ps» KopivOiouç hbyo> râç xe aap-

y.w5eiç y.ai xàç Ttv£;p.rriy.àç xwv d/uywv y.axaaxâijetç, Ssix-

vùç, oîjj-oti, oià x&v A£Y°!''-VWVJ ÔTI é'J SI' aîaO^cewc T6

xaXbv 75 xb x&xbv xpCvsiv TCpsa^xet, àXX' I^o> x<7>vxaxà xb

ato'xa çaivojxsvwv xdv VOUVcwxccx^aav.aç, aùx'/jv èç' éauxîjç

-su x»XoO xe y.ai xoy àvavxi'cu Staxpi'veiv TVJVçiiaiv. 0 Y«P

?:vcu;j.atiy.ôç, S>VJ<J(V,[/ Cor., il, 15] âvaxpivei ta r.âvta.

i

[3] 'IVJXVJV otjAai x/jv a'txiav x9}ç TWV ôsYM-âxwv xoyxwv

[JL'jOszoïiaç xoîç ta TCtaûxa npofépovaw ^YYÊY£vïîa^at» °Tt

Tïpbç TO i,$\j —vjçàwt/axixîjç â-oXaûfîîoK xb «YaObv ipiÇô-

[>.ev5t oii xb TwâOîGi-xaî àppw<JxvjiJ.ajiv y^oxeîaPai /aï'

âvaYXvjv TVJVxoy awjj.axoç çiiatv G'JVQSXOVoyVav xa; sic

oûXusiv pic-yjav, èîrr/.oXouQsïv 5£ TCWÇ xoîç xoiotixotç

-aOr,'/a<j'. ctXYctv^v xivaawOvjciv, î:ovvjpoy Osoy TVJVàvOpw-

KOîîcifav IpYov sfvai VO|MÇOUJIV. Qç SÏYS Tcpbç xb Otj/vjXé-

Tepov lêXsTcsv aÙTOÎç V; §t«vcta, y.*! TÎJÇ irspi Taç iljSovàç.

S'.aÔiaswi: xbv voOv àîïoixfeavTsç. (JcTcaOwçèKecxànouv TVJV

TÛV OVTO)VçyutVj o!>x av aXXc Tt xaxov sTvat roxpà TVJV

?ccvv;p(%v tovjQVjaav. novvjpi'a 5è 7:«<ya èv xîj xoû" ày^^

axep^csi '/apaxTVjpiÇsTOti, 06 xàO' è«uxf,v o5a«, où5è y.aO\

yTcéffxocciv Oswpou[iivv]' xaxov y*, 0 où3èv ^o> Tcpoatplffswç.

è®' èayxou xeîxat, àXXà xa> {J.1I3sîvat xb «Y«0bv oû'xw xaxo-

Page 144: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

Mi CRÉATKUIl N'EST PAS .MAUVAIS 47

mettent à notre portée d'en démontrer la supercherie.Il est bon aussi, ce me semble, d'invoquer sur ce point

l'Apôtre lui-même, à l'appui de l'accusation que nous

portons contre eux. Il distingue en effet, dans son

discours aux Corinthiens, les âmes de condition char-

nelle et les âmes de condition spirituelle, montrant, à

mon avis, par ces paroles, que ce n'est pas au moyen dela sensation qu'il convient de juger le bien ou le mal,mais qu'il faut dégager son esprit des phénomènescorporels pour distinguer, dans leurs caractères propres,la nature du bien et celle du mal. « L'homme spiri-tuel, dit-il en effet, juge de tout. »

[3] Voici, selon moi, ce qui a fait naître dans l'espritde ceux qui émettent de semblables idées, ces doctrinesfantaisistes : ils définissent le bien d'après le plaisir dela jouissance corporelle ; comme la nature du corps est

nécessairement soumise aux accidents et aux infirmités,

puisqu'elle est composée et entraînée vers la dissolution,et que des accidents de ce genre s'accompagnent, dansune certaine mesure, d'une sensation douloureuse, ils

pensent que la création de l'homme est l'oeuvre d'unDieu méchant. Si leur intelligence avait su regarderplus haut ; si, dégageant leur esprit de toute dispositionvoluptueuse, ils avaient porté des yeux libres dépassionsvers la nature delà réalité, il n'auraient pas cru à l'exis-tence du mal en dehors du vice. Tout mal se caractérise

par la privation du bien> sans avoir d'existence propre,ni se présenter à la pensée comme une réalité ; aucun

mal, en effet, n'existe en dehors de la volonté, maisc'est l'absence du bien qui lui donne son nom. Or, ce

qui n'est pas n'a pas de réalité, et ce qui n'a pas de

Page 145: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

48 DISCOURS CATÉCHÉTIQUK, VII, 3 VIII, 2

vojJiâÇexai. To oè [r}j ov où/ ûçéa-rvjy.s, -cou 8s [r/j uçsV-

XtoXOÇ 8y}[MOUpybç ° ™)V W?SGT0'n<0V ^YjJMOUpybç OÙ/, fçX'.Vi

[4] Oùxouv ë'^w T9JÇ XMV y.axwv xîxi'aç 6 Osbç 6 XMV

ovxo>v, où/ ô xwv JAYJcvxwv IÏCIYÎXYJÇwv • ô TYJVopaaiv,

où TYJVTwV^pwaiv8yjfMoupy?ia#ç' 5 xrçv âpsxïjv, où ÏYJV<rxé-

pyjatv aùxr}ç âva8s{£aç' 6 aQXov xv}ç 7;pcaips<j£G)ç. xb XMV

àyaOwv Y=P«?TC5: "/.«T' àpexvjv ZOXIX£'JO;/SVOIÇ.rcpoOEfç,

où*/. âvdéyxY) TIV* $iai« wpoç xc éauxw coxouv ûîîoÇsy^aç xr(v

âvOpw-Cvvjv çûaiv, /aOsîwsp xi r/.suo* ôtyr/ov ày.ouau»>ç

Tcpbç xb y.aXbv s5sXy.o;j.svoç. Et 8è xoù çwxbç se: a'.Qptaç

y.aOapwç ^sptXx.a-ovcoç é'/.ouafwc xtç UTTcSaXoi xoiç j3Xs- ,

sapctç XYJVopatnv, s^w xîjç xoû* jxf, (âXsVovxoç a».x(aç ôt,

îjXicç.

VIII. 'ÀXX' aYavay.xeî î:âvxo)ç ô icpoc xr)v 3iâXu<Jiv

£XS7;MV XOD o-w^axoç, y.at yaXszbv Troisixai xw Oavdéxio

XY;VÇcoyjvifjijwv S'.aXtjeaOai, -/.«îxoOxô ÇÏJGIXWV y.axcta s'<J>(a"

xov slvai, xb xbv £iov fy/Mv x$ vsy.pox/jxt aSiWjaQat. Oùy.ouv

àirw/.e^iaOw ctà xou Gy.uOpwïroO xoyxcu xvjv UTrspêoXvjv vftz

OîfoçsùspYtat'aç" xâya Y*P*V I-^XXOV 8tà TOÛTMVirpoaayw6s(vj

Oauji.àa«». xrjv */«piv xrjç ixepi xbv àvOpo)^cv -roD OsoO y.vjSs-

;j.ov(aç. [2] Tb Çflv où XYJVxwv y.axaQu|/(wv à~6Xauaiv

alpsxôv èaxi voîç xou {â(ou |X£Xoy¥OUJiv. 'Qç si' Y*' "tÇ èv

èSûvatç oiaSiwyj, Tcapà TTOXÙXW XO'.OÛXO xb JXVJstvai xoO

àXY£ivtoç eîvai ^pbxi^ôxspsv xpCvsxat. OùxoOv è^sxaaoj^sv

si o x9|ç Çwïjç y.opviYbç xplç aXXo xt $Xéîrst, X*Î or/ ÔÎ;MÇ

av èv xcïç xaXXfexoiç P'.wrj'/sv.

Page 146: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

KIJT DK LA VIK KT DE U .MORT 49

réalité n'est pas l'oeuvre de celui qui a créé la réa-

lité.

[i] La responsabilité du mal ne retombe donc passur Dieu, auteur de ce qui est, et non de ce quin'est pas ; créateur de la vue, et non de la cécité ; quia produit la vertu, et non la privation de vertu ; quia proposé comme récompense à ceux qui régleraientleur conduite sur la vertu le privilège de jouir des

biens divins, sans avoir assujetti la nature humaine à '

son bon plaisir par aucune nécessité tyrannique, en

l'entraînant vers le bien contre son gré à la façon d'un

objet inanimé. Si, quand la lumière brille de tout son

éclat dans un ciel pur, on se prive volontairement de

la vue en abaissant les paupières, le soleil ne saurait

être mis en cause par celui qui n'y voit pas.VIII. Mais on s'indigne, en tout cas, quand on tourne

les yeux vers la dissolution du corps ; on admet diffici-

lement que notre existence prenne fin avec la mort, et.;

on représente comme le pire des maux que notre vie

s'éteigne dans la condition du cadavre. Que l'on consi-

dère donc, dans cette triste nécessité, l'excès de la bien-

faisance divine, et peut-être ainsi sera-t-on amené plu-tôt à admirer la faveur qui se manifeste dans la sollici-

citude de Dieu pour l'homme. [2] C'est la jouissancedes plaisirs qui attache à l'existence ceux qui parti-

cipent à la vie. Car celui dont l'existence se passeau milieu des peines juge, dans ces conditions, qu'ilvaut beaucoup mieux ne pas être que d'être en proie à

la souffrance. Examinons donc si l'organisateur de cette

vie a eu un autre but que de nous faire vivre dans les

conditions les meilleures.GnÉooiRE OR NYSSK. — Discours calêe/iêUt/iie. »

Page 147: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

50 DISCOURS CATÉCHÉTIQUE, VIII, 3-4

[3] 'ETreicf, Y«p tw aÙT=^ou(JW y.tvïjixau-ou xaxsO TYJV

•/.o'.vwviav èîr£(jTîa<T(i{ji.îOa, Six T'.VOÇ •fjcovîjç oîôv xt SYJXYJTY)-

picv [jéXiTi TîapaptuOlv xf) çûjei xo y.xxc/V y.axa[j.(çavx£ç,

/.al oià xouxo Tfj? y.a-à xb «TcaOèç v©8'j;jiivvjç ;j.r/.api3Xï}xoç

ly.Tîîaiv-sç, "ïrpbç TYJV y.r/.''av |/.£T£;A5psci)0Y][Jt,£v, xoyxou

£vs"/.sv ©T6v xi ay.sjsç csxpiy.'.vov wâXiv 6 àvOpo)-&ç filç y*5v

àvsAÛstai, OÛWÇ âv xfjç vùv iva-£iXr(^;j.£vr^ a!>x<o pywa-

pi'xç àîroy.p'.ôcir/jç z\ç xô ï% àpyf,ç ayvjya otà x?;ç àvaixâ-

<j£0)ç xvaicX«?0£irr

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[4] Te 3è xotoyxov côy^a îaTôpty.toxepcv [/sv y.at bY

a'.vtYjxâ-cwv 5 Mwu^ fyxïv è'/.xi'OêTai. IIXYJV è'y.oïjXcv /ai

Ta ?.iv(YJA»fa xr,v oi$a<r/aX''xv r/ei. E^fitàr, Y«P> ff,av*,

\Gen., m, 24]èv xofç àTCïjYopEuiJivoiç SY^VSVCO ot 7;pwxo'.

à'vOpwTTO'. y.ai. x?5ç ;/ay.api©xr,xcç IXSIVVJÇ 3t7:£YupwOY)<jav,

$£p[->.XXlVOUÇ £7ît6xXX£t /ITMVZÇ XOÎÇ TîpWXOTîXxGTClÇ 3

Kypto;'

o'i \iv. ÔV/.EÎ n;pbç xà xciayxa oî'pjAotTa xou X6Y«U

tvjv Stxvciav çépojv'

we(wv Y*P àîïOffçaYâ'vxwv x£ •/.*».

Sapév-wv Çwwv s-rcivoeïtai aùxcîç -fj 7r£pi8©Xv) ; àXX', èzfitSr;

7;av SÉpixa '/wptaOàv xou Çwoy vexpov èaxi, zàvxw; oîjAat

TVJV îcpbç xb V£y.pou<ï0ai 8'Jvajxiv, vj xfjç âXéY«u çû<j£wç

èça(p£x©ç v^v, èy. TcpojAYjOdaç y.£xx xauxa xeïç âvOpwîtoiç

liriêe^X^Xsvat Tbv XYJV /.M.[M ik\i.wt îxxprjsvx:;, ©r/ w?

Page 148: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

BUT DE LA VIE ET DE LA MORT 51

[,'i] Par un libre mouvement de notre volonté, nous

avions contracté la participation au mal, en Taisant

entrer le mal dans notre nature, à la faveur d'un senti-

ment de plaisir, comme un poison assaisonné de miel ;et étant déchus, pour celle Taule, de la félicité que nous

concevons dans l'absence de passions, nous avions élé

transformés par ce mouvement vers le mal. Voilà pour-

quoi l'homme retourne à la terre en se décomposant, à

la façon d'un vase de terre cuite, pour qu'une fois'

débarrassé de l'impureté qu'il renferme actuellement,

il soit restauré par la résurrection dans sa forme primi-tive.

[-i] C'est une doctrine toute semblable que Moïse nous

expose à la manière d'un historien et sous le voile

d'allégories. D'ailleurs ces allégories elles-mêmes

contiennent un enseignement 1res clair. Quand les

premiers hommes se laissèrent entraîner à ce qui étail

défendu, et furent dépouillés de celte félicité béniei,dit Moïse, le Seigneur donna des vêlements de peauaux premiers hommes créés. Selon moi, ce n'est pas à

des peaux de cette nature que se rapporte le sens véri-

table du récit. De quelle espèce, en effet, sont les ani-

maux qui, une fois égorgés et dépouillés, fournissent le

vêtement ainsi imaginé ? Mais étant donné que toute

peau séparée de l'animal est chose morte, je suis abso-

lument persuadé quenelle condition mortelle, jusque-là réservée à la nature privée de raison, fut désormais

appliquée aux hommes, dans une pensée de sollicitude

prévoyante, par le médecin qui soignait notre disposi-tion au mal, sans être destinée par lui à subsister éter-

nellement. En effet, le vêtement rentre dans les choses

Page 149: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

52 DISCOURS CATÉCHÉTIQUE, VIII, i-7

s?; àsi 7;zpx\t.ivzw' b yctp yixwv xoiv è'^wOsv 7)|/?v :-»/J«XXC-

[xsvwv èoxt, ~po; y.aipov XÏJV sayxoy ^p-7j<jiv waps^wv TM

[5] Oùy.oyv i*/. -vjç xwv àXÔYwv -fûjswr r, vsy.pox7)ç

îtxovoixtxw; TkSp'.îtiOr, xfj sic àOavaaiav /.-'.aOâtayj çûssi,

7b s£o)9sv aùx/jç Tcspiy.aXyTîxcuaa, où -b sswOsv, -b aîffOvj-

tbv -où àvOpw-oj y.spoç otJfXaij.îîâvouaa, aùx'/jç 3s xrjç

6s(aç sr/.évoç où xpouxxtcy.irr,. Ausxai os xb a'.aOvjxôv,

où/. oçsav^sxai. 'Aipav».o-[J.bç[xsv y^P ècxiv YJsic xb J/YJOV

\x£-<xytôprtaiç'

Xyaiç 3s f( sic xi-oO y.îa^ou axc'//sîaï;âXiv,

xo o)v TVJV(jyaxasiv sa/s," Stâyuaiç. Tb os sv xoyxotç ysvô-

[xsvov où/ «T:ÔXWXS, y.xv èxçst>Y?î XYJVy.axàXvjùtv xïjç V^S-»

' ' ' '

xipaç a'.oO^aswç.

[6] 'H os alxia xrjç XÛSSWÇ orjXr, 3ià xoy pr/Js'vxoç

YJJAÎVÛT:O3S(Y;X«"OÇ.'EZSISY, Y*P ^ awfiï)<J'.Ç Trpbç xb ^a/ti

xs -/.aï Y^wov oly.sto); syst, y.ps(xxwv os y.al 6^r,Xots'pa xtov

y.ax' afoOvjfftv y.iVY)|xax(ov r, vospà çyatç, 3tà TOOTOXYJÇ

Trspi xo Y.<XVOVy.pt'çsoK sv -fj ooy.i;aaa(a xwv aiaO^aswv

â|A3cpxY)0s(<r/;ç, xrjç 3s xoy y.aXoy Siay.apxiaç XYJVXYJÇiv»v-

xfaç s'Hswç iÛTTÔdtaaiv svspYYjffâaYjç, xb âypsiwOsv YJ|XWV

i/époç xf, 7xapa3oyf) xoO svavxtou Xôsxai. 'O 3s xoy UT:O-

oiiy[Wtcç XÔYOÇxoiotixôç im. [7] As3ô<r0o> xi ay.syoç, VA

ÏCYJXOÛauvsu-vjy.svai, xoyxo 3è 7îXy]psç ^y. xivoç srctôouXrjç.

ytytvtyboii xsxr//.ôxo; ;/oXté5oy, xbv. 3s ;A6XI63CVsYy.sOsvxa

lîaY^* 1xat f^vstv à-poyuxov, âvxwoisfaOai 3s xo5 a/s'uouç

xbv y.ey.xvji/ivôv, s'yovx* 3è TOJ /.epa^eûsiv XYJVsiti<TXYj;j.yjv

Page 150: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

11UÏ DE LA VIE ET DE LA MORT 53

qui nous sont appliquées ilu dehors, et qui à l'occasion

offrent leur utilité à notre corps, sans être inhérentes à

sa nature.

[51 fa condition mortelle a donc été, en vertu d'un

plan approprié, empruntée à la nature des êtres privésde raison, pour revêtir la nature qui avait été créée en

vue de l'immortalité ; elle en enveloppe l'extérieur, non

l'intérieur; elle intercepte la partie sensible de l'homme, '

mais ne touche pas a l'image divine elle-même. Or la

partie sensible se dissout, mais n'est pas détruite, car

la destruction est le passage au néant, tandis que la

dissolution est le retour de celte partie aux éléments

du monde, dont elle était formée, et sa dispersion. Ce

qui se trouve en cet état n'a pas péri, bien qu'échap-

pant à notre perception sensible.

ffi] La cause de ladissolution est éclaircie par l'exempleque nous avons donné. Gomme les sens ont une étroite i

affinité avec l'élément épais et terrestre, et que la naturede l'intelligence est supérieure aux mouvements de la

sensation et plus élevée qu'eux, voilà pourquoi le dis-

cernement du bien, lorsque les sens en ont fait l'essai, aété égaré par eux, et cette méconnaissance du bien a

déterminé la formation de l'état contraire ; c'est ainsi

que la partie de nous-mêmes devenue inutile pour avoiraccueilli l'élément contraire est livrée à la dissolution.Voici quel est le sens de l'exemple. [7] Supposons lecas suivant: un vase fait d'argile a été rempli par malveil-lance de plomb fondu, et le plomb une fois versé s'estsolidifié de sorte qu'il est désormais impossible de lefaire couler hors du vase. Le propriétaire du vase le

réclame, et connaissant l'art du potier, il brise l'enve-

Page 151: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

54 mscoiMis CAIKCIIKTIMII:, VIII, 7-9/

TwâptOpÛ^ai TW |->.oX#>0(;) XÔ CSTpa'/.GV'

c'O' O'JXtoÇ TîdfXlV

/.«-à xb zpôxspov <7/ï/[Aa xpoç XYJV Idt'av sauxoO ypvja'.v

àva^Xâcai xb ay.sûoç, y.svbv -c/Jç èij.ij.tyOeiavjç OXvjç Y5V^~

y.svov. Oj'x6)£'o5v y.al c -ou YjiJ.sxs'pou «j/.eûou; TtXâVr/jç,

-o) a'iaOr^'.y.w !X-P£t5 ~$ /a'ra ~° awy.â ç>yj^.t, TVJCy.a/.(aç

y.axa'j.'.yOsfovjç, àiaXûsaç xrçv zapaâsSajAsvvjv xb y.a'/.ôv OXvjv,

TuâX'.v àiA'.yèç xo3 ivavxioti o*.à TV}ÇàvaTxâaswç àvaîiXâaaç,

Trpbç xb 15 àpxîjç y.âXXoç àvaarxGiysiwssi xb <r/syoç.

|8j 'ETÎS'.OY;oè ativosaiç xiç y.al xoivoma xwv y.axà â[/ap-

xfav TtaOr^.âxwv Yt'vsxai xfl XS <Î^7.?S"/.«'.ttow^axl, y.aîxtç

«vaXoYÎa "ou cjup.ax'.y.ou' Qavâxou Txpbç xbv 'W/ikov scm 1

Oâvaxsv *(i)i;i:sp Y*P ^V o-apy.1TO X-?JÇaîffOvjxîJç ytopiiO^m

ço)îJç rpcj^YopeJO^sv Oâvaxov, oO'xo); /ai STI'I xîj; «J^y^c

xbv x/Jç àXr/Joîiç ÇwîJ; ywpia^.bv Oâvaxov ôvo[AotÇo;j.sv*

*::£'. ouv \j.{<x x(ç saxiv /j xoO y.ay.ou y.civwvfa, y.aOwç ixpos(-

pvj-at, èv 6uy^ xe Ostopsu^iw) y.ai <7(ô[xa;i'

Si' àf;.<poxsp(*>v

Y«p Tîpésiaiv xb ftovvjpbv sic svs'pYS'.av' Stà xcyxo ô [ASV

x/Jc StaXiisswr Oâvaxoç ly. T9JÇ XWV vs/pwv âsp^âxtov CTU-

6oXfJç TÎJÇ (]/uy,ïJç où*/ azxs-ai. IIwc Y«P «V SiaXuQsCrj xb

[AYJ<TuYy.sfy.svov ; [9] 'ETTS'I OS */ps(« xou y.àxefvrçç xàç

sjAVJsfoaç èi* àjAapxiwv y.tjXtèaç Stâ xivoç taxpetaç è^aips-

Oîjvai, xoûxou svsy.sv sv JJ.SVxfi Trapoûar, Çwîj xb Tfjç àps-

xîjç <pâp|j.ay.ov sic 0spa7cs(av xwv xoioûxwv rcpoasxs'Oï) xpau-

i/âxwv. Et âà àOspâîïsuxoç {/.évoi, sv xû jxsxà xaOxa j3(o)

xsxaij.(suxat •/) Ospansl^.

Page 152: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

HIT Di: LA VIIC HT DE LA MORT 55

loppe tout autour du plomb ; puis il modèle le vase de

nouveau en le ramenant à sa première forme, en vue

de son usage propre, une fois qu'il l'a eu vidé de la

matière qui s'y était mélangée. Ainsi procède l'artiste

qui modèle notre propre vase. Le mal ayant été mélangéà la partie sensible, je veux dire à l'élément corporel,le Créateur, ayant décomposé la matière qui renfermait

le mal, pour modeler de nouveau le vase purifié de

l'élément contraire, au moyen de la résurrection, le

restaurera, par la reconstitution de ses éléments, dans

sa beauté primitive.

[8] Or il y a entre lame et le corps une certaine union,une participation commune aux maux qui accompagnentla faute, et la mort du corps présente une certaine

analogie avec celle de l'âme. De môme en effet que, pourla chair, le fait d'être séparée de la vie sensible prendchez nous ie nom de mort, de même aussi pour l'âme,nous appelons mort sa séparation d'avec la véritable vie. f

Dans ces conditions, étant donné, comme on l'a dit

plus haut, qu'une seule et même participation au mal

s'observe pour l'âme et pour le corps, puisque l'un et

raulreconlribuentà donnerait mal sa force active, voici

ce qui en résulte : La mort par voie de dissolution, quirésulte de l'application des peaux mortes, n'atteint pasl'âme. Et en effet comment pourrait se dissoudre ce quin'est pas composé? [9] Mais comme l'âme aussi a besoin

d'être débarrassée par quelque traitement des souillures

que ses fautes y ont fait naître, le remède de la vertului a été appliqué dans la vie présente pour traiter les

plaies de cette nature, et si elle reste incurable, c'est

dans la vie de l'au-delà que le traitement a été mis en

réserve.

Page 153: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

oli hisiionts cATÉciiKïïQu:, VIII, 10-12

. [10J AXX idj-.îp sloî TIVÎÇ y.aix TO jwy.x TMV TÎXOVJ-

JJI«TWV Stayopai, <<>vai \ih £xov, aï ce cuj/.oXwTspov TY;V

Ospaîrsixv TrpojisvTxi, Î?' WV '/.ai TC/XÏ y.xï y.aur^pia y.x\

ici/pat çxpjj.xv.o-£7'!ai -pô; TYJV àvxtpeaiv TCD îvtr/.r^xvToç

TM UWJAXT'. zxObjç TrxpxXx[j.6xvovTX'., TO'.C3TCV TI /aï r,

[ma TXOTX xpiasç sïç Ospa-eïav TMV TÎ|Ç ^U/ÏJÇ àppwaTrj-

JJ.XTWV y.aTSTîavYeXXsTai, o T©?Ç [JAV yauvo-epoiç à-siXv;

y.xt ay-uOpio-wv S<TTIV èTavôpOoxjiç, o>ç av çôëw TÏJÇ TMV

àXysivcTiv àvTiSiffiwç ^psç TÏ;V ç'JYV' "fc y.xy.îaç <jo)?povu-

Oîîvj[A£v'

TOÏÇ Sa auveTWTî'pot; ixTpsix y.aï Gspxrceia Ttapà

TOI} OSOJ -o ï$tov ïiAxa^x wpoî TYJV SH àp'/vjç £7;xvxy©v-o;

/âpiv sîvai TTKJTSJe-xi. [1 1 ] 'Qç y*P c- T0UÇ vj^ouç jrs. y.xï

TÔEÇày.poyop$ôvaç 7:apx çyaiv è-iY£volA-va(9 ~$ GWJJWCTIBià

Top.îJ<; YJ y.atîîTSG); aTïo^ovTsç or/. àvu>3uvov STÎXYOUUI TÛ

eùepY£ToujJi.sv(j) TYJV ïxaiv, TCXYJVor/. èVi ^XâSy; TOU ÛTCOJAS-

VOVTOÇ TYJV Tojrrçv «yooTiv, CUTW; yaï oaa Taïç ùu/aîç

TIJJJLWVoià TY}Ç TWV TîaOïj^aTwv y.oivwvia; àîcojapxwOefoaiç

6Xw5vj zepuTwjAXTx è^iîcwpouTai, sv TW y.xtpw TÎJÇ xpiaeto;

TéjAVSTaï Tsxxt x-c!;yeTa'. T$ àppr,TM I/.SIVY; aoçix y.ai

âuvxjxsi TOD, xaOwç X^ysi fb sùaYY^isv, TOÙ; v.ay.oùç

ia-psûovToç [Luc, v, 31 ; cf. MATTHÏEU, IX, 12; MARC,

il, 17]. Où )jpe(xv yàp I/ouai, ÇYJGIV, oî (>Yia(vovT€ç îaTpoÛ,

àXX' oï xay.G);vl'yovTSç.

[12] Aià 3s TO .TCOXXYJVY£Y£Vîî<J^al Tf« '}UX?5 TCP01» "®

/.ay.ov au^yufay warcsp if) TÎJÇ [/.up^/faç TO;J.YJ %pi\>.ù(j<jv.

TYJV STC'.fâveiav'

TO Y*P îï,*pà <pû<rtv S;J.ÇUSV Tf, <pû<jei Stâ.

Page 154: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

IUJT ni: r.A vu: KÏ I>I: I.A .MOÛT O7

flOj 11y a pour le corps différentes sortes de maladies,

qui se prêtent plus facilement que d'autres à un traite-

ment, et pour ces dernières on a recours aux incisions,aux cautérisations, et aux potions amères pour détruire

le mal qui a frappé le corps, C'est une méthode sem-

blable que nous annonce expressément le jugement de

l'au-delà pour la guérison des infirmités de l'âme. Pour

les hommes frivoles, c'est une menace et un procédé de

correction sévère, afin que la crainte d'une expiationdouloureuse nous amène à fuir le mal et à devenir plus

sages ; mais les esprits plus sensés y voient avec foi

un procédé de guérison et de traitement appliqué parDieu, qui veut ramener la créature formée par lui à sa

grâce primitive. [Il] Car ceux qui enlèvent par l'inci-

sion ou la cautérisation les excroissances et les verrues

qui se sont formées sur le corps contre nature, n'arri-

vent pa3 à guérir sans douleur celui qu'ils soulagent ;mais ils ne pratiquent pas l'incision pour endommager le

patient; de même toutes les callosités matérielles qui se

forment sur nos âmes devenues charnelles par leur

participation aux maladies, sont, au moment du juge-ment, coupées et retranchées par l'ineffable sagesse et

par la puissance de celui qui est, selon le mot de l'Kvan-

gile, le médecin des méchants. « Ce ne sont pas en effet,

dit-il, les gens bien portants qui ont besoin du médecin,mais les malades. »

[12] La grande affinité qui s'est établie entre l'âme etle mal a la conséquence suivante : L'incision de laverrue cause une vive douleur à la surface du corps,car ce qui s'est développé dans la nature contre la

Page 155: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

.*i8 nisroiHs CAIKCIII-IIMII:, VIII, 12-1 i

Tivîs <ju;/-aOïix; x(o ÛTrs/st^s'vo) 7Cp©<j(<î)rsxat, /.«( xiç yi'vs-

-*'. xcv àXXoxpiou -ûps; xb •/jî/ixspsv zapâXsycç «uvavâ-

y.pxtïiç, (b; Xu-staQat'/.aî oiy.vîsOai TOO Trapx çûaiv "/upiÇo-

;/IVÏ)V Tyjv at<j0r,5iv'

s{jxo> y.ai x?J; '^X^î? «ÎCOXSTCTUVOJ/S-

V/JÇ xs y.a'i èy.Trjy.C'Aévyj; èv x:îç O-ep x?J; à;xapxîa; iXey*

;/5ï:, y.aOtô; T:O'J ?v;aiv r, "pc^vjxîi'a [Ps. xxxix, 12], Six

xr(v èv ^iOîi yîvsy.évrjV ^P 5? "® '/-«"/.«v sl/siôxïjxa y.xx'

àvâ-f/viv sKay.oXouQsvaiv à'pp/jxcî xiv$ç y.»i. àvey.?pa<r;si

iXYVj$ôvs;, tov r, dt/,Y'îal? s'/. xsy ïasu xb à?pa<jxov I/si xf,

xûv SXT:IÇOÎX£VWV àyaOcûv çûasi. Ouxs yàp xauxa, SUXÎ

è/sïva x?j $uvi»J-£i xôv Xôyt'W "»j XM <j-cyx(j;/.w xrjç ctavstaç

[13] Ojy.ouv ^rpbç xb ftépaç xiç àrcesy.OTCwv x?Jç <jc?iaç

xoO xb 7:av o».y.ovo|AoyvTOç où/ex' av sùXsyuç y.axwv ocîxiov

-bv xôv àvOpwîîwv o^^ioupYbv ÛTÎO [At/po^y/taç y.ocxovc-

[/«woi, YJ «yvosiv aixôv xb èadjxevov Xéywv, v? etàsxa /.aï

^eTTc.^y.ôxa ;AYJ S£« x/jç ^po; ,xb Tcovyjpôv op^ç sîvai.

Kai yàp flssffè èaôjxsvsv y.aî TVJVrcpbç xb yivô[i.£vov ôpf-vjv

oùy. èxwXocev'

oxi '(<xp èy/cpaftVjaexài xov âyxOou xb âvOpw-

îc'.vsv, où"/. rjyvÔYîffev 6 lïâvxa è[/.7C€piy.paxwv T^ yvamix?)

ouvâ[Asi y.at xb èçsçîjç xw Tuapwy/jy.ôxi xaxà xb ïaôv j3Xs-

Ttwv. [14] 'AXX' wdTisp xvjv TïapaxpowYjy lôsâaaxo, ouxto

xal XY;V àvâ/.Xvjàiv ÔCÙTOUirâXiv xvjv icpoç xb àyaObv *«xe-

vÔYjue. Ti ouv a[i.eivov *^v, y.aO' bXou JJLYÎàyayeïv XÏJV ÇÛCJIV

fyjLMV sic ysveaiv, STuet^vj xou xaXoB âtas/.apxïj(jsa0aiîïpc£O)pa

Page 156: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

m i ni: I.A vu: I;T m: I.A AIOUT .'iîl

nature elle-même, tient à la substance par une sorte de

sympathie, et il se produit un mélange inattendu de

l'élément étranger avec notre propre être, en sorte

que la séparation de l'élément contre nature entraîne

une sensation douloureuse et aiguë ; de même aussi,

quand l'âme s'exténue et se consume dans les reproches

que lui attire sa faute, comme dit le prophète, à causede son union profonde avec le mal, nécessairement doitse présenter un cortège de douleurs indicibles et inex-

primables, dont la description est impossible au mêmetitre que celle des biens que nous espérons. Ni les unsni les autres en effet ne se prêtent aux moyens d'expres-sion dont dispose le langage ni aux conjectures de la

pensée.

[13] Si donc on observe à distance la fin que se proposela sagesse du gouverneur de l'univers, on ne peut plus,en bonne logique, désigner mesquinement le créa-teur de l'humanité comme responsable des maux, endisant qu'où bien il ignore l'avenir, ou bien le connais-sant et l'ayant créé, il n'est pas étranger à l'élan quiporte vers le mal. En effet, il savait l'avenir et il n'a

pas empêché le mouvement qui le préparait.Que le genre humain dût se détourner du bien, c'est

ce que n'ignorait pas le maître souverain dont la puis-sance embrasse toutes choses, et qui voit les temps àvenir aussi bien que le passé. [14] Mais de même qu'ilassistait en esprit à l'égarement du genre humain, ill'a vu en pensée ramené vers le bien. Qu'y avait-il doncde meilleur? ne point appeler du tout notre nature àla vie, puisqu'il prévoyait que la créature à venir s'écar-terait du bien, ou après l'avoir fait naître, la rappeler

Page 157: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

GO MSMH'118 CATKCIIÉTU%»I:I:, Vf II, 11-17

TÔV YSV"/J<J51ASV5V,rt «Y^Y^Ta V.T. vevcavjziTa TïâXiv ~po;

TYJVsi; àp/fjç */âpiv otàc j/sTaveCaç àva/.aXs'aaaOai ;

[15] Tb Se où TX; awixaT'.y.àc à/»Y¥i$5VJ<;, ai' TCO£SU<JT<Ï)

-9Jç çûdîw; /XT* «VXY"/.V;V sîrwj^aCvouJ-., xay.oW TTOUJTVJV

TÔV Osôv ôvoy.âÇ£».v, r, JAYJSSsXwç. àvOpÛTcou XTiVcYjv.a'jTÔv

sfeaûai, wç xv \j.r, /.ai TWV à/.Yuviv-wv Yj[J.aç. aÎTioç OTUC-

VOOÎTO, TOUTO T9JÇ i<r/aTïjç [v.Y.potyuyictç Î<J-\ TÛV T$ aidOvj-

aîi Tb xaXbv xal TÔ xxxov oia/.pivovTtov, o? où"/, ïsaaiv <m

ly.sîvs -fj 9'Juît JX5V5V .èaùv àYaOsv, ou -^ aïaOvjo-'.; eux

i^â--£Ta»., xxi ;/6vsv èxstvc xaxôv Y; TS3 àXvjQivsû àYa&°S

àXXoTpîoxjiç. [16] Ilôvotç 3è y.ai rjèovaic. TÔ xaXbv xxi tb

\irt xaXbv xpfvsiv Tîjç âXÔYcu ?Û<TSO); tSiôv èauv, sç'USv

Toy àXv;0w; xaXcy f, xaTavÔY;<Jiç 5ià TÔ \j.r, \j.i?éyjî'.v arcà

voy xai SiavcCa; /<opav or/, sysi. 'AXX' ou yiv OsoîJ

IpYov b â'vOpwzcc, xaXôv TÎ xai ÈT:I xxXXfo-ci; Y?7®^ 5"

vov, ov» y.ôvov êx TÛV slpyj'/ivov; SîjXôv èo-Tiv, àXXà y.ai è*/.

txypfuv sTfpwv, (ov TÔ TTXVJOOÇ$•.« TYJV â[/.£Tp(av irapaSpa-

jxoû^.eOa.

[17] 0sbv oï âvOptoTîcy ;cetY}Tr,v ôvo^.aaavTcÇ O-JX èz».-

XeX^a;as6a twv sv tu ^pooi^i'o) zpôc. TOÙÇ "EXXvjvaç Vjy.iv

Sieuy.ptvr^év-wv, lv oTç ÀT:£$£IXVUTO ô TOU 6SOU XÔYOÇ

oùatoiSyjç TIC y.ai £VUT;Ô<;T«TOÇ OJV aÙTbç EÏvai v.cà Gebç y.ai

X6YOÇ, xasav 86va[Mv noiïjTixvjv è^episiAr^çtôç, [xaXXov

3è aÙTOoiîva^tç wv y.ai irpoç zav «YaObv T.YJV ôpp.viv I/iov

y.aî 7:av O'TI Tîsp âv OeXrjOv; xaTepYaÇô'/ivoç TU GÛVÔ\OO;/OV

I/£iv T?j pouXïja£i TYJV îûvajMv, OJ y.ai OéXr^j.a y.ai fpYov

Page 158: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

RELÈVEMENT DE LA L.tKATURE DÉCHUE 61

une l'ois malade, par la voix du repentir, à sa grâce

primitive ?

[ 15] Se fonder sur le-* soull'rances du corps qui viennent

nécessairement se greller sur le caractère inconsistant

de notre nature, pour nommer Dieu l'auteur des maux,

ou lui refuser absolument le titre de créateur de l'homme,

alin de ne pas lui imputer la responsabilité de nos souf-

frances, dénote la dernière mesquinerie d'esprit chez

ceux qui distinguent à l'aide de la sensation le bien et

le mal. Ils ne savent pas que cela seul est naturellement

bon qui n'a pas de contact avec la sensation, et qu'uneseule chose est mauvaise : l'éloignement du véritable

bien.

[16] Juger d'après la peine et le plaisir le bien et

l'absence du bien, est le propre do la nature dépourvuede raison, chez les êtres en qui-la conception du véri-

table bien ne peut trouver place, parce qu'ils n'ont point

part à la pensée ni à l'intelligence. Mais l'homme est

l'ouvrage de Dieu; comme tel, il est bon, et destiné

aux plus grands biens; c'est ce qui résulte clairement,outre ce qui a été dit, d'une infinité d'autres raisons

que leur grand nombre nous oblige à passer sous silence

pour ne pas tomber dans l'excès.

[17] Or en nommant Dieu le créateur de l'homme,

nous n'avons pas oublié les points qui ont été minutieu-

sement fixés dans le préambule à l'adresse des païens.On y montrait que le verbe de Dieu, étant substan-

tiel et doué d'une existence réelle, est lui-même à la

fois Dieu et Verbe, qu'il embrasse toute puissance créa-

trice, ou plutôt qu'il est la puissance en soi, porté vers

tout ce qui est bien, et accomplissant tout ce qu'il a

Page 159: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

62 DISCOL'HS CAThXIIÉTlgLK, VIII, 17-20

iaxiv v) xûv cvxwv Çoyrç, itap* oy y.ai ô avOpcdixoç sic xb Çfjv

wap>j/Gïj, 7î3ai xcïç xctXXfoxetç Ososiowç y.sy.03t>.v)'/îVç.

[18] 'ErcçtBrj.Ss [AÔVOVàvaXXc'toxôv icxi y.axàxr,v ÇUGIV

xb ;J.VJ8ià y.xi<jswç r/ov xv;v yéviwt, xà o' oaa ixapà xijç

à*/.xi9xou çûffêto; s* xou ii.yj cvxoç ÛTCs'axvj, eOOùç âïcb xps-

ïrvjç xey eivai àp5â;xeva, Txâvxôxsoi* âXXoiwjsw; npssiviv,

si |ASV y.axà çuaiv Tipxxxci, Tcpbç xb y.psîxxov aùxoîç xf5<;

àXXoiwjswç s».ç àsl YlYvo!JievylÇ5 5V^£ 'ixapaxpaîcsirj xîjç

sùûsiaç, Tfjç 7cpbç xb svavxiov aùxà otxos'/oti.s'vYjç v.'.v^aswç.

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xbv xîjç çyaewç Tcpbç xb svavxtov TxapûXiaOsv, à'-a<; 5s xrjç

xûv àYa^^v àva'/wprjaswç oi' âxoXoyOou ixaaav tôsav y.aw7>v

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(j/ôxoç, xfl 81 xvjç àpsxîjç àrcouci'a xvjv y.«y.(av àvxsKyayOfJvai

y.at 7ta<jy) xîj xtov «YaQwv loéa xbv xwv svavxiwv àvxapi6[AYj-

Oijvai -xaxâXoYov, xbv sv xoyxotç y.at xoîç xowtîxotç k% àêoo-

Xt'aç sfATXSTîxwxôxa*

oùSs Y«p *^v Syvaxbv sv çpovifaei sîvai

xbv. àzejxpotfi-jAsvov XYJVçpivyjsiv xai <JO?6VXI $ooXsy<ja<x6ai

xov xrjç doçiàç àvaxwp^ffavxa"

Sià XÉVOÇ I§si ïcâXiv ixpbç

xJjv si; àpx>Jç */.«Plv âvaxXvjQrjvai ; [20] Tivi âiéçspsv it

xcti Tîszxwy.ôxoç àvôpOomç, ht xoy 27xoX<oX3~oç xva/XiQaie,

Page 160: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

RELÈVEMENT DE LA CRÉATURE DÉCHUE 63

résolu, au moyen du pouvoir associé à son désir,

que la vie de tout ce qui existe est sa volonté et son

icuvre, que c'est lui qui a appelé l'homme a la vie, aprèsl'avoir paré, à l'image de Dieu, de tous les plus beaux

privilèges.

[18] Or cela seul est pur nature immuable qui ne

lient pas sa naissance d'une création, et tout ce que la

nature incréée a tiré du néant, ayant commencé d'être

à partir de cette transformation, vil au contraire dans

le changement. Ce changement se. produit sans cesse

dans le sens du mieux, si la créature agit suivant sa

nature, et elle est au contraire entraînée vers l'état

opposé par un mouvement ininlerron pu, si elle s'est

détournée de la droite voie.

[19] L'homme rentrait dans celte dernière catégorie,lui que le caractère changeant de sa nature avait

détourné sur la pente de l'étal opposé. D'autre part,l'abandon du bien une fois consommé a pour conséquence

l'apparition de toutes les formes du mal, de sorte que

l'éloignement de la vie fil place à la mort, que la pri-vation de la lumière entraîna l'obscurité, que l'absence

de vertu amena l'apparition du mal, et que toutes les

formes du bien furent remplacées une à une par toute

la série des maux opposés. Celui qui était tombé dans

ces maux et les autres du même genre, par l'effet deson imprudence (car l'être dont la raison avait été éga-rée était incapable de rester dans la raison, et s'étanl

écarté de la sagesse, de prendre quelque décision sage),celui-là, par qui devait-il être ramené à la grâce pri-mitive? [20] A qui importait le relèvement de la créa-ture déchue, le rappel à la vie de l'être tombé dans la

Page 161: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

(H mscoiiis «lAïKciiKiiorK, VIII, 20— IX, 2

r, xci -î~Xavv;;x£V5u y&ipxytùyix ; Tîvi icXXto vj xco y.ypûp

Tcâvtw; xfj* 9'jaew; ; x<o Y*P è* àp/îjç TYJVÇWJJVSÎSW/OXI

;XÔV(J)cVmbv T?,Vy.ai Tîpe-ov ay.* y.ai à~oXc[/;VYjv «va/.a-

XssaaOai. "O Tïxpà xcO ^ujtr,pÎ5!i x?J; àXyjOsix; ây.oyo;j.îv,

Oîbv zs"5irJy.sv*i' y.ax'

àpyà; xbv xvOptoTtov /ai aîsto/évai

oia-ezxwy.ixa j/xvOâvovxs;.

IX. 'AXXà {/.r/pi !^v T5J-o>v <juvOr,jîxai xr/bv x<T>XÔY':>

ô -pbç xb ày.ôXojOsv ^Xsizwv cià xb ;XYJOV/.ÎÎV ?^w xt xîjç

Oîs-pîzcuc ivvcîaç xtov s'.pvjjASveov elvai *Trpbç oè ta

èçclvjç or/ sjxc'o); s;et, ci' MV [AaXma xb [Auuxrjpicv xîjç

àXr,Oetac y.pxxûvîxai'

Y*V2<JI? àvQpw-tvv;, y.ai /) sx VYJKÎOU

Tcpb; xsXsîamv «yijïjaiç, 3?"''-? T* **'• ^ôaiç, /ai y.^ïtoç,

y.ai uzvoc, y.ai XyTtvj, y.ai ââxpusv, ay/oçavxîa xs y.ai Sivtaa-

xr,piov, y.ai axaypçç, y.ai Gxvaxoç, y.ai rt èv ^v^eiwûldiç'

xauxa Y^P <ry[A7capaXa,y.Savô[/.eva x<o {jwaxvjpfo à^ôXyvei

TÏU; xôv {Aty.ps<|/u/sxspfa)V XYJVTctaxiv, wç [Ar,$è xb s?e!ji}ç

x(ov XSYO^.;VWV b.% xà Trpos'.pYj^iVa <jyij/rcapa§sys<jôai. Tb

Y*p QeozpsTïèç TVJÇs/, vsxpwv âva?xâaso)? otà xb wspl xbv

Qxvxxov à—psTîèç où i:po<Ti'svxa'..

[2] 'EY<O oè Tcpôxepov oty.at csïv pi/pàv xijç aap/iy,îjç

Tta'/yxïjxo; xbv .XoY'.ffjAoy à-SGxfaavxaç, aùxb xb xaXèv èç'

sauxoy y.ai xb y.r/ xcpyxov y.axavorjffai, TÎCÎOIÇ YV°)P,'<Jl;'a(Jlv

éy.âxépov xotixtov y.axzXa;j.6âvîxat. Oliâéva Y^P àvxspsîv

of[/.ai xwv \z\oyi.v[>.ivt>rt, oy. sv /.axà f yaiv y.ôvov xwv Tîâv-

Page 162: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

CONDITION MOHTELLK UIJ <:I1HIST 1)0

inorl, la direction donnée à l'homme égaré ? A qui,si ce n'est au maître absolu de la nature ? A celui-là

seul qui avait donné la vie a l'origine, appartenait en

effet le pouvoir et le privilège de la ranimer, même

éteinte. C'est ce que nous apprend le mystère de la

vérité, en nous enseignant que Dieu a créé l'homme à

l'origine, et l'a sauvé après sa chute.

IX. Jusqu'ici notre doctrine obtiendra peut-être l'as-

sentiment de celui qui considère l'enchaînement des

idées, parce que rien dans notre exposé ne lui semblera

étranger a la conception qu'on doit avoir de Dieu.

Mais il n'aura pas la même attitude dans la suite,devant les faits qui sont la principale confirmation du

mystère de la vérité : la naissance humaine (du Christ)et sa croissance depuis l'âge le plus tendre jusqu'à la

maturité, le besoin de nourriture et de boisson, la

fatigue, le sommeil, la douleur et les larmes, la scène

de la dénonciation et du tribunal, la crucifixion, la

mort et la mise au tombeau. Les faits compris dans le

mystère de la religion émoussent en quelque façon la

foi des petits esprits, de sorte que les doctrines expo-sées tout d'abord les empêchent d'accepter aussi ce

qui y fait suite. Ce qu'il y a de vraiment digne de Dieu

dans la résurrection d'entre les morts, ils ne l'admettent

pas, à cause du caractère avilissant qui s'attache à la

mort.

[2] A mon avis, il faut d'abord, en dégageant un peusa raison de la grossièreté charnelle, concevoir en soi

le bien lui-même et ce qui en diffère, en se demandant

avec quels caractères distinctifs l'un et l'autre se pré-sentent à la pensée. Aucun esprit réfléchi, je pense, ne

GRÉGOIREDE NYSSK. — Discours catéchétique. 5

Page 163: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

fifi DISCOURS CATÉCIIÉTIQUK, IX, 2 —X, 2

xwv ssxîv a'.a/pbv xi V.X-.Xv.r/.ivt ziOo;, xb 8S y.x/.i'aç IXTC;

îravxb; aïa/cjç èaxlv àXXcxpiov* M OSJMQSÎVa!<r/pbv y.axa-

;i.é|juy.xai, xoOxo nâvxo); èv x$ TSÛ y.aXcy ;/cipa y.«x«X«;/-

êxvsxai, xb 8s àXr,0w; xaXôv «[A'.VÎ'Ç S^TI xoy svxvxwy.

Hp-rcei 8è Osw :càv o xi rcep ÈV xfl xoy y.aXcy Oso>psïxa'.

/wpa. [3] "H xc(vov Ssiïâxwsxv y.»y.(av sîvai-ÎÏJV v^vvr,aiv,

xrjv àv'axpc^v, TY;V ali^aiv, x/;v Tîpbç xb xs'Xeiov tfjç

^ tiseuç «péoîcv, XÏJVxoy Oavâxcy rcsîpav, XYJVÏY. xoy Oavi-

xou èï:âvo8©v' f, si sSo y.ay.(a; sïvat xà stpvjjASva <JUVT(OSVX«I,

où8èv aiarypsv eîvxi xb y.ay.(aç àXXôxpicv s£ âv»YXYjç 6;JI.O-

XoY^W'1- KaXoS 8s Tîâvxwç àvaos'.xvujAS'vou x©y,îîâo*Y;;

a'.aypixrçxoç y.al xax(aç a7:Y)XXaYi^v3u> ^ôç oùy. è/esivoî

TÎJÇ àXoYt'aç ol cb xaXbvjAYj ïcpéïreiv ST;1 Osou $OYÎ**T(ÇCV-

xeç ;

X. 'AXXà luxpôv, 9Yj(j(, y.al syitspiYparcxov f, àvôpo>-

7c(vyj çûaiç, arcstpov 8s ^ OSÔXÏJÇ, xaî xwç av rcepisX^çOïî

Toi àtôptù TO à'Tîeipov ; xaî T(Ç TOOTÔÇVJUIV, oxi TÎJ icspi-

Ypa?f) tîjç sapxbç y.aQaïïsp «YÏ^'P Tlv* ^ «wsip(a x>Jç Osé-

XYJXOÇxepieXr^Or, ; oy8s Y«P STCIT9JÇ •/j^exs'paç Çwrjç èvxbç,

xaxaxXeisxai TWVT?JÇeapxbç opwv f, vospà çyoiç. [2] 'AXX'

ô »j.àv OY'/.OÇxoy aw[A,«xoç TOÎÇ O'IXSCOIÇjiipsat TïspiYpâçe-

xai, f, 8à ^uy;/} xoiç xîjç 8iavciaç y.iv^|/.aai tta-jy; xax'èçoy-

cfav èçaïcXeOxai xî) y.xiaei, xal ^éyptç oypavwv àvioyaa,

y.aï TWV àêfoawv sftiôaxeyouja, y.al xw rcXâxsi xîjç oîxou-

[xêVnjç èTcspxojJLivvj, xal îtpbç xà xaxa/ôôvia 8ià xîjç TCOXU-

.•rcpaYlAoayvyjç sWSiivouja, rcoXXâxiç 8è xal TWV oypavfcov

Page 164: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

INION |)KS IH-il'X NATI'HKS 67

contestera qu'une seule chose entre toutes soit honteuse

par nature : l'infirmité qui s'attache au mal; et que ce

qui est étranger au mal soit exempt de toute honte. Or ce

qui est pur de tout élément honteux est conçu comme

rentrant absolument dans le bien, et ce qui est vrai-

ment bon n'admet aucun mélange du contraire. D'autre

part, tout ce que l'esprit découvre dans la notion du

bien convient à Dieu. [3] Que l'on montre donc dans

la naissance, l'éducation, la croissance, le progrès vers

la maturité naturelle, l'épreuve de la mort, et la résur-

rection, autant de formes du mal ; ou, si l'on convient

que les états en question sont en dehors du mal, il

faudra bien reconnaître que ce qui est étranger au mal

n'a rien de honteux. Or ce qui est pur de toute honte et

de tout mal étant parfaitement bon, comment ne pas

plaindre de leur folie les représentants d'une doctrine

pour qui le bien ne convient pas à Dieu ?

X. Mais, dira-t-on, c'est une chose petite et aisée à

circonscrire que la nature humaine: or la divinité est

infinie ; comment l'infini aurait-il pu être circonscrit

dans l'atome? Mais qui nous dit que l'infini de la divi-

nité ait été circonscrit dans les limites de la chair, comme

en un récipient? Car il n'en est même pas ainsi dans

notre propre vie : la nature pensante ne s'y enferme pasdans les bornes de la chair. [2] Mais si le volume du corpsest circonscrit par ses propres parties, l'âme, grâce aux

mouvements de la pensée, s'étend à son gré à toute la

création, elle s'élève jusqu'aux cieux, et se pose sur les

abîmes de la mer, parcourt l'étendue de la terre, pénètredans son activité jusqu'aux régions souterraines, sou-

vent même embrasse par la pensée les merveilles des

Page 165: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

Ci8 DISf.OUHS «UTK('.HKllQi;iJ, X, 2 — XI, I

Oxu[j.«T(i)v sv Tîspivota Ylv£Ta,M oùSèv ,3a(ouv5y.sV/j x<o èsoX-

•/.{»;) TCO JW^.aTCÇ.

[3] Et 3s àvOpwzou (J/uy/i y.axà TYJV xfo 9'JGSM; àv«Yy.r(v

';i>yy.sy.p5tjjiivYj xw awp.an zavxa"/oD y.ax* IICUVIT* v(v*T«t.

xi'ç àvâY/yî "?i çûaei xîjç aapy.bç XY;V OSSTÏ)T« Xs^siv ijj.-rce-

pieipYs^Oai y.ai y./} Bià xûv /wpYjxwv /J[MV ûïto3eiY;j.âxMv

aTO/aa^év xiva zps^ovxa Trsplxfc Qeiaç cty.ovo{i.(aç XaCsîv :

'Qç Y^P ~° xvp èicl xîjç XaïAîïâosç ôpaxai T?JÇ û-oy.sijji.£VYiç

î:spi5s§paYt*svov O'Xvjç, y.ai XOYOÇ |J.SV oiay.pivsi xô xs SVI

xï{; yXvjç rcup /ai xvjv xb zQp è^âixxoocyav Ù'XYJV, spY« Ci

où/ è'cxiv à::' «XX^Xwv xatixa §iaxs[j.cvxaç, èç*

.S«OTÎ}Ç

8sïçai xf,v ÇXSY** 8ISÇ«OYI*SVTQV TYJÇ UXYJÇ, àXX'i sv xà

ajva^ôxîpa Y've<:al' ^"^ "*** ^îxi xoûxov». [4] Kai \KO:

fAyjosiç xb çôapxi/bv xoy Tcupbr auy.TcapaXafASavé'xo) xw

Û7îO§£(Y^a"l> ^'*' ^aov sù^ps^ÉÇ £<Jxi JWVOV sv xfl si/ôvi

SS^JASVCÇ, xb àiïsy.çaCvov àttoicoisfcOii)*

xov aùxov ouv

xpÔTîOv, wç épwy.sv /ai i;yju.y.svvjv xou 6i:ox£tw.^vou xr,v

<pX5Y« y.«i o\)7. svaTCO/Xsioy.s'vYp xf} UXY;, XI y.a>XiΣt ôs(aç

çu7£w; svtosiv xiva y.ai îcpcasYY^tJi'bv y.axavc/jaavxaç wpbç

xo àvOpwïïivsv, xvjv 0so7ûp£*7x?î Siàvoiav y.ai èv xw zpoaeY"

YWJAÔ SiaaujaaOai, zaavjç rcepiY'pa^ç è/xbç slvai xb 6sïov

îtwxstiovxaç, xav èv àv0pw7:w y) ;

XI. E! 5è Çvjxcïç ÎCWÇ /axaxipvaxat QSÔXYJÇirpbç xb

àvOpwîîivov, wpa oo\ Txpo xoûxou Çvjxsîv xi'zpbç xrjv aapxa

xî)e ^wxîjç ^ uujAçuJa. El 3è xîjç <rîjç aYvosîxai «J^X^Ç ^

xpÔTCOC,xaO' 5v évouxai xw <ja>u.axi, y.Y)§è è/sïvo zavxw:

Page 166: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

MY.STKIU; DL L'INCARNATION 60

oicux, sans être alourdie par le corps qu'elle traîne à

sa suite.

r3] Si l'âme humaine, mêlée au corps en vertu des

lois naturelles, peut être partout, à son gré, qui oblige à

dire de la divinité qu'elle est enfermée de toutes partsdans la nature charnelle, au lieu d'arriver, par les

exemples qui sont à notre portée, à former sur le plande Dieu une conjecture digne de lui ? Dans le cas de la

lampe, en elfet, on \oil le feu s'attaquer tout autour à

la matière qui l'alimente, et si la raison distingue le feu

attaché à la matière, de la matière qui allume le feu, il

n'est pas possible, en fait, de séparer l'un de l'autre les

éléments, pour montrer la flamme en soi, distincte de

la matière; mais l'une et l'autre se confondent en un

seul. 11 en est ainsi dans le sujet qui nous occupe.

[4] Et qu'on n'aille pas faire entrer en compte dans

notre exemple la nature périssable du feu ; mais qu'onretienne seulement de notre image ce qu'elle a de con-

venable, en rejetant ce qu'elle contient d'inapplicable.De même donc que nous voyons la flamme s'attacher à

la matière qui l'alimente, sans s'y enfermer, qui nous

empêche, quand nous concevons une union et un rap-

prochement entre une nature qui est divine, et l'hu-

manité, de conserver intacte dans ce rapprochementl'idée qu'on doit se faire de Dieu, fermement convain-

cus que la Divinité, même si elle est dans l'homme,

échappe à toute délimitation ?

XI. Si vous vous demandez, d'autre part, comment

la divinité se mélange à l'humanité, il est temps quevous cherchiez auparavant de quelle nature est l'union

de l'Ame et de la chair. Fl si l'on ignore la manière dont

Page 167: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

70 DISCOURS CAtÉCIIÉTIQUK, XI, l —XII, 1

oïoo osïv hxb^yvdafixi TÎJ; <J^ v.on%hittynù£'

àXX' 6><sizip

svraOOa xai s/rspov sïvaC -et rcapà TO ffûjjia TJJV^u/ôv IBSTCW-

TSiîy.ajASv r/. -cou [AovtoOstarâcv -îjç *î»ux?jç T?JV crapy.a vsy.pav

T,e y.al àvsvépYvjTOv 'yfozoQaii, y.ai ÏOV TÎJÇ èvwaîwç olv. èict-

Yivw5y.o{Asv. Tpsiîôv, OUTW xà./cî Siaçépîiv [iiv 4TCI ?b [A,SYa~

Xo7ïpe7c£a?épov TYJVOsfev çtisiv rcpbç TYJV OVYJTYJVxài èict-

•/.yjpcv Ô[AOXOYOU[J!.SV,"cbv 5è Tîjç àvay.pacrswç Tpôzov TOÛ

OsCou icpbç *ov avOpWTcov auvtôsfv où ^wpoQjJisv.

[2]' 'AXXà -b y.sv Y£Y£V^<y^ai ^s*v -v àv6p6>7coo çûast

8ià TÔV {<jTopou|/évtov Oau[/«-6>v oùy. ajAçiêaXXojAsv, TG

§' OTCWÇ, <!><;JASEÇOV•») '/.orra XOYW(J.MV I^poSev, Supsovav>

TC«3tp«uoû|j.sOa. OuSè Y*P ««<?«*> t^v <7w^«-i'/.^v xz '/.ai vov;-

TYJV y.x((Ttv zapà -îjç àa,^>t'.«Tot> -s y.al ay/rCctou çtiaêw^

6îco^Tî5vat7:iarTSÛo.We?) TO T:6ÔSV ^ tb ÎÎÔÇ -fj rcspi TOÛTWV

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vstnov.

XII. Too 8è Ôsbv âv sapy.1 ttêçavspwïôat ^JACV Ô 'ïàe

ftttô&sfi;«$ IÏCIÇVJTÔV îtpbç -cas àvepyefaç ^XSW^TW. Kal yàp

ÎÔ3 SXwç sîvai ôsbv ouve av ttç lïlpav ot-reéSsi^iv g'/ot, zkty

xfjç Si'autwv^Mv èvspYStôv |xapTup(«ç» "Qditep ïôfvov elç

tb uav àçopôvTeç, y.al tâ$ xatà.tbv '/.ocr^ov 6Îy.$vd;j.fô$

â«i«>tô«ôOvts$ y.ai tàç syspY«^aç tàf Ûsé0«v y.a?a -cîjv

ÇwV ^{AÔV èv£pYôt>tjivaç, oTrêpy.stoOaÉ ttva §'JV*(MV rôtYjït-

Page 168: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

PREUVES DE L'INCARNATION .71

votre âme s'unit au corps, n'allez pas croire que l'autre

question non plus soit, en aucune façon, du ressort de

votre intelligence. Mais de même que, dans le premier

cas, nous avons été amenés à croire que l'âme était une

nature différente du corps, en considérant qu'une fois

isolée de l'âme, la chair est morte, de même aussi dans

le second, nous reconnaissons que la nature divine dif-

fère de la nature mortelle et périssable, dans le sens

d'une majesté plus haute, tout en étant incapables de

concevoir comment s'opère le mélange de Dieu avec

l'homme.

[2] Que Dieu ail pris naissance dans la nature

humaine, c'est ce que les miracles rapportés nous em-

pêchent de mettre en doute ; quant à savoir comment,nous renonçons à le chercher, comme une entreprise

qui dépasse le raisonnement. Et en effet, en croyant

que toute la création corporelle et intelligible est

l'oeuvre de la nature incorporelle et incréée, nous

n'associons pas non plus à notre foi sur ce point la

recherche du pourquoi ou du comment. Qu'il y ait eu

création, nous l'admettons, et nous laissons de côté,sans curiosité indiscrète, la manière dont a été orga-nisé l'univers, comme une question mystérieuse et inex-

plicable.XII. Quant au fait que Dieu s'est manifesté sous une

forme charnelle, que celui qui en cherche les preuvesen regarde les effets. Car on ne peut avoir de l'existence

de Dieu, considérée en bloc, d'autre preuve que le

témoignage de ses effets. De même donc qu'en jetantles yeux sur l'univers, et en examinant dans ses diverses

faces l'économie du monde, ainsi que les bienfaits réa-

Page 169: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

72 DISCOURS CATÉCHÉTIQUE, XII, 1 — XIII, 1

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XYJV XWV VIVV0[A£VWV XOCl JUVXyjprjTlXYJV TWV OVXG)V •/.<XX<XK<X\J-

SavofAsv, oiïxwç xaî è-îcl x©0 Sià aapy.b£ £,[MV çavcpojOlvxoç

OÎCU îxavijv àïiô3£t;iv xvjç lïuçavstaç Trjç GÎOXÏJXOÇ T* y.axi

xàç ivspysfaç Gaû^axa 7îêicoi^.£Ôa, ïïàvxa xoîç la-oprfizï-

aiv epYOïç, $t' «v il} ôsta );apay.xrip£Ç£xai fûsiç, y.axavo"^-

<TaVX£Ç.

[2] @£OD xb Ç(i>5ÏÏOl£ÎV XO'JÇ àvGpoWoOÇ, 0£O0 xb ffUVT/,-

p£tv Six Ttpovci'xç xà çvxa, GÎOD xb ppwcrtv y.ai TCGGIVXOÎÇ

Sià uapxbç xvjv Çwvjv v.\r,yiai yxpCÇza^aa, OEOU xb £Ù£py£-

"£tv xbv OSÔJAEVOV,GeoO xb irapaxpaïcsfoav è^ à<rG£V£(^ç xvjv

çuaiv icaXtv &V 6Y£(«Ç irpo^ êauxvjv swavaYSiv, Ô£^t5 xb

Tîâdrjç £7ciaT«-£ïv b\j.oio-pbr.u)ç xfj$ V.-IQUÙÇ, y%q, GaXâW/jç,

àipoç, y.aî xwv ûrèp xbv àépa TSÎCWV, QSCU xb icpbç zavx*

&iapy.îj xr,y dt>vaji.iv ly^giv xai irpo ys ftavxwv xb Oavàxou y.at

90opaç £ivai y.p£(xxova. [3] El jxàv ouv xivbç xoiktov y.aî

TWV xoiotîxwv èXXnryjç ^v i^ Tî£pi aÙTGv taxopia, c'y.sxto;

xb jMxjx^ptov ifjiAÛv oî 'i%o> xfjç itfoxswç i:apsYp«?o,>xo' v.

$è Si' wvvosïxai Gî6ç, Ttavxa Iv xoïç -jrepi aùxoti SHJY^I*** 71

y.aGcpaxai, x£ xb £[MXÔ3(£ÔV XÎ) -iï(<jx£i ;

i

XIII. 'AXXa, ?VJ<JC,Y^vvjfffç xe y.ai Gàvaxcç Biov xvjç

àrapy.iy.îjç èaxî çùo&iùq. $»jjAi y.àY<<). 'AXXà xb zpb T^JÇ

YsvvVjaewç y.ai xb |A£xà xbv Oavaxôv xr,v xfjç çû<j£w; ^j/Av

èv.^£t>Y6t «tvsxrjxa. Eîç y<xp ày.axepa xîjç àvGptoïîîvvjç Çw^ç

Page 170: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

NAISSANCE ET MORT DU CHRIST 73

Usés dans notre vie par une action divine, nous com-

prenons qu'il existe au-dessus une puissance créatrice

de ce qui naît et protectrice de ce qui existe, de même

aussi, quand il s'agit du Dieu qui s'est manifesté à nous

au moyen de la chair, nous regardons comme une preuvesuffisante de cette manifestation de la divinité les mi-

racles considérés dans leurs effets, en remarquant dans'

les actions rapportées tous les traits caractéristiques de

la nature divine.

[2] Il appartient à Dieu de donner la vie aux hommes,à Dieu de conserver ce qui existe par sa providence, à

Dieu d'accorder le manger et le boire aux êtres quiont en partage une vie charnelle, à Dieu de faire du

bien à qui est dans le besoin, à Dieu de ramener à elle-

même par la santé la nature qui s'était altérée par un

effet de la maladie, à Dieu de régner également sur

toute la création, sur la terre, sur la mer, sur l'air, et

sur les régions plus élevées que l'air, à Di^u d'avoir une

puissance qui suffise à tout, et avant IOMIC'

^ses d'être

supérieur à la mort et à la corruption. loi Si donc le

récit qui le concerne omettait quelqu'un de ces privi-

lèges et d'autres du même genre, les esprits étrangersà la foi pourraient, avec raison, opposer au mystère de

notre religion une fin de non-recevoir ; si, au con-

traire, tout ce qui permet de concevoir Dieu se remarquedans les récits qui nous parlent de lui, quel obstacle la

foi rencontre-t-elle ?

XIII. Mais, dit-on, la naissance et la mort caracté-risent la nature charnelle. J'en conviens. Mais les con-

ditions qui ont précédé sa naissance et suivi sa mort ne

participent pas aux lois de notre nature. Si nous jetons

Page 171: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

74 DISCOURS CATÉCHÉTIQUE, XIII, 1-3

-à iztpxza ^XeTrovTSç, ij[xsv xai oôsv àp"/ôj/,e6a/xai sic xî

•/.«TaX^YOlJ-sv. 'Ex icàDouç Y*P àp!;aji.£Voç TOU slvai Ô

avOptOîçoç rcaOsi povarcapTÉÇsTai. 'Exef 3è oS-s r, Y^vv/jaiç

àîîb T:XOOUÇ-^pHa-Oj OUTÎ 6 Oavaxoç sic TraGoç xa-éXyjSsv*

OJ-S Y^P ~*5<éY£VV^°,£WS ^SVYJ xaOr,Y^o"a-o, oîi-e xbv Oava-

xov oOcpà SuBs^a-o [Ps. xvi, 10].

[2] 'ÀTTWTÎÎÇ -UÙOayi/a-t ; Xaipw aoo T?) à^utta*

OJJ.«-

Xoyzïç Y*P wavTWç Si' tov ûîîèp nfffxiv YJY?JT0 ÀSYSJASVOV,

Û7:sp TÏJV ç'jffiv sivai -à OaJ|Aa-a. Aù-b ouv TOUT©T*JÇ Oeô-

TYJTCÇIGTW coi TOλçavsvtoç a7î£3st£;iç, TO ;rr, Sià TWV xdfcTa

çtimv Tcpotivai TÔ x'^puYl^a. Ei Y^p SVTÔÇ ?,V TÛV TÎJÇ

ç'jffâwç ôpwv Ta Tcspt'ToO Xpwxou 5tr<Y'^îJ'a"a» woO Tb'OeCov ;

Ei Sa û-sp5a(vsi TVJV ffoiv b "hbyoç, ^V otÇ àîcwxefç, h

-où-oie èiTtiv ^ àîcsîsiljiç "3'3 Oâbv sivat -rbv XYjpuaasjASVOv.

i

[3] "Avôpwïwoç |/èv Y*P sx a'jvâoa<j|xoO -(x-rsirat xai IAST»

Oavatov èv SiaçOopà Y''v£tat. E't Tayïa nepteC/s xb x^-

puY[J-«) OJX av 8sbv sivac Travcu; CO^ÔÏJÇxbv lv TOCÇ.iStoï-

;Aa<ji T9JÇçyjîtoç fy/ÔW [j.xpTupout./.îvsv. 'Eirsl S* YsY*vîîff"

Oa».;ASV «j?bv âxovst;, biîê'rçxs'vai Se -fjç yùsît,); YJJAMV

Page 172: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

NAISSANCE ET MORT Dl! CHRIST 75

les yeux, en effet, sur les deux extrémités de la vie hu-

maine, nous savons et d'où nous tenons notre origineet à quelle lin nous aboutissons: c'est à une faiblesse

que l'homme doit son origine, et sa vie s'achève dans

l'infirmité. Dans l'autre cas, au contraire, la naissance

n'a pas eu pour principe une faiblesse, pas plus quela mort n'a abouti à un état d'infirmité. El en ellel la

naissance n'a pas été déterminée par la volupté, pas plus

que la corruption n'a succédé à la mort.

[2] Vous restez incrédule devant ce miracle ? Je me

félicite de votre incrédulité ; car vous reconnaissez queces miracles dépassent la nature, en vertu des raisons

qui vous font considérer notre enseignement comme

dépassant la croyance. La religion que nous prêchonsne s'appuie pas sur les lois naturelles ? Que cela préci-sément vous démontre la divinité de celui qui s'est ma-

nifesté à nous. En elfet, si ce qu'on raconta' du Christ

rentrait dans les bornes de la nature, où serait le divin?

Mais si le récit dépasse la nature, les points qui excitent

votre incrédulité prouvent justement la divinité de

celui que nous prêchons.

( [3] La naissance de l'homme résulte d'un accouple-'

ment, et après la mort il entre dans la destruction. Si

ces caractères se retrouvaient dans la doctrine que nous

prêchons, vous refuseriez absolument d'admettre comme

un Dieu celui que notre témoignage placerait dans les

conditions propres à notre nature. Mais vous'entendez

diro, au contraire, que s'il a eu une naissance, il n'a

point participé aux conditions de notre nature, qu'illeur a échappé par le caractère de sa naissance et parle privilège d'être soustrait au changement qui aboutit

Page 173: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

76 DISCOURS CATÉCHÉTIQUE, XIII, 3 XlV

XYJVy.civixYjxa xu>XÎ xr}ç yviiazoyç xpittfp y.aixw àvsnrôéxxb)

-.¥,ç z\ç ^OopàvàXXoioWew?, y.aXwç av è'/ci/axàxb à*/.sXo'j-

ôov STÎSxb sTspo.v r?} àTUGxi'a^pyjaaaOat, £Î; xb JJ.VJâvOpwftcv

ajxbv sva xwv èv x$ ÇÛJSI $£iy.vuy.cva)V clsaOai.

[4] 'Ava^xv) yotp za<ja xbv JJ-Y;Tîtjx£Ô:>vxa xbv xotoùxov

à'vOpwTcov aval sic XYJVzspi xbù" (tebv aùxbv slvat TUGXIV

Ivx/Ofjvai. '0 yàp Y£Y£VV^<T^a'' a'J~5V laxop^aaç y.at xb kv.

zapôévou Y£Y£VV*îa^ai [MATTH., i ; Luc, il] owl'.rfifa&~G-

Et ouv Tîiaxîv èaxi Stà xôv elpvji/ivtov xb YeYS^vîJaôata'jxôv,

$tà xôv XJXÔV xcûxwv TcâvTtoç oùSI xb ouxwç ccixbv Y£Y£V"

vîjaôat àici'Oavov. [5] '0 Y^p ^vjv *(éwrtow swcwv xai xb

£/. TcapOsvtaç npoaéSrjy.sy'' y.at 5 xoD Oavàxou ;j.VYjaO£tç,xat

XYJVàvadxaa'.v xû Oavâxco.T;po<7£[/«pxypY;<j£v. Et ouv àç'

wv ày.o'jsiç y.at xsOvavai /ai Y£Y£VVY^al Sfôwç, sx x<ov

aùxôv Swastç ^avtt»)? /al xb k'^w rcàOcuç £tvai xxt XYJV

Ycwrjaiv aùxou y.al xbv Oàvaxov. 'AXXà JAYJV.xaûxa' i/etÇw

xîjç iptîjswç. OJ/OSV oîrôè sxsCvoç Tzavxwç èvxbç XY}<;

fIÎJÎWÇ ô èv xoïç 6-èp XYJVçûutv Y*Y£VÎ5a^ai àîco8siy.viiji.£-

voç.

XIV. T(ç ouv alxfa, çvjfft, xoO icpbç XYJV xa7C£iV5XYjxa

xaûxYjv xaxaSîJvai xb Oeîov, wç àtXffêsXov £tvat XYJVîïfexiv,

£t Ofiôç, xb à^oipyjxov xaî ày.axavoYjxôv xal àvsxXâXYjxov

TrpaYJxa, fo U~-P Tcaaav 5é$av xaî itaaav [MYaXstôxYjxa,

xw XijQpo) xîjç àvOpwTîivvjç <?tîa£w? xaxa[A(YVJxal» ùî *a'«

xàç O^yjXà; èv£pY£Ca; aùxôO xfl upoç xb xawsivbv kxK\u\(<x

aov£t>xîX(ç£70at ;

Page 174: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

MAISON DK l/lNCARNATION 77

à la corruption ; il conviendrait donc, en bonne logique,de tourner dans l'autre sens votre incrédulité, en vous

refusant à penser qu'il était un homme comme ceux queTon voit naître conformément à la nature.

[4] Car il faut bien, si Ton ne croit pas à son huma-

nité dans de semblables conditions, en arriver à croire

qu'il était Dieu. En effet, celui qui nous rapporte sa

naissance raconte en même temps qu'il naquit d'une

vierge. Si donc le récit nous fait croire à sa naissance,les mômes raisons ne nous permettent pas non plus de

clouter qu'elle ait eu lieu dans ces conditions. [5] Celui

qui parle de la naissance ajoute que sa mère était une

vierge. Et celui qui fait mention de la mort atteste

avec la mort la résurrection. Si donc le récit qu'on vous

fait vous amène à accorder qu'il y a eu mort et nais-

sance, vous accordez forcément, en vertu du même

récit, que cette naissance et cette mort sont exemptesde tout caractère d'infirmité. — Mais ce sont là des

choses qui dépassent la nature. — Il ne rentre donc

point, lui non plus, dans l'ordre de la nature, celui

dont il est démontré que la naissance a eu lieu dans

des conditions surnaturelles.

XIV. Quelle est donc la cause, dit-on, qui a fait

descendre la divinité à cette basse condition ? On hésite

à croire que Dieu, l'infini, l'incompréhensible, l'inexpri-

mable, supérieur à toute conception et à toute grandeur,se mêle à la souillure de la nature humaine, avilissant

dans ce mélange avec la bassesse les formes sublimes de

son activité.

Page 175: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

78 DISCOURS CATKCHKTIQUI:, XV, l-i

/XV. Or/, àzopou^sv xai i:poç TOUTO0£oi:p£icoù<; àzc-

y.piTîwç. [2] ZYJTSÏÇTYJValtiav -oO Yev-<T^at Osbv sv àvOpo'»-

T:C'.Ç; Eàv à^îXyjç TOO Jjîou T«Ç OsôOev Yivojxs'vaç cùspYî-

aia;, h. ^otwv sîptYVWTY; xb Gsfov or/, av stïteïv t>;oiç.

'Aç' wv Y*P. su Trâa/ojAsv, à-b xoîkow xbv eiepYsxïjv CTCI-

Y'.vwa-/.o,y.£v'

xpoç yxp xà Y'-v3!J-£va ^XîTCOvxeç, o\à xotixcov

XYJVTOJ àvspYornoç àvaXoY'-Cô^sOa çticiv. E! ouv l'à'.ov

YvwpwfAa -cîjç Os(a^ ÇÛJSW; ^ <fiXavOp<o-ia, c/e'.ç ov ITJS-

t^Tïiaaç XÔYOV, 2/eiç TYJVaufavu^ç èv avOpwTrcç xou 6SOU

îuapoufftaç.

[3] 'ESîîxo Y*P "*^ îaxpstiovTOç •/) çfoiç TIJJAMVàdOevr,-

aaa», £§£Îxo XOU àvopOoOvxcç ô àv xo> Trxwj/axt àvOpwtaoç,

ècîïxo xoti Çwo7ioio3vTO.ç b à?a[/apx(»>v xîjç Ç«*>*JÇ>SSEIXOxoû

xpbç -b «Y«0bv £7:àvâYcv"ô$ ° «Tcoppuiiç T>j<gTOJ àY«0o3

[ASTcuc'ac, ^XpvjÇs xîjç xoû- <po>xb; zapooaiaç ô '/.«OîipY^î'-

vcç T(o <r/.ôxto, è7ceÇ'^-ei xbv Xuxpo>xv)v 6 al'/iJ.âXwxo<;, xbv

auvaYWVWTïjv ô Ssa[j.wT-/jç, xbv èX£u9spo>xr,v 6 TW £UY« X^

3suA6taç /.aT6yô;j.svoi;. *Apa p.ty.pà xaîixa */.xi àvaSta xbv

Osbv $utjW7î9J<jac zpbq èîrfa/.e^tv x?)ç àvOpw-(vy,ç çuasw;

y.axaSîJvai, OUXOK IXSÎIVWÇ y.ai âQXfroç xïjç àvOpoîréxvjxoç

$iay.£itj.£vvjç ;'

[1] 'AXX' s^îjv, <5>'/ja(,y.ai sùspYeTvjO^vat xbv avQpwTcov

/.ai èv à-aOda xbv OEOV cia[/£Îvai. '0 f i(o xw (JouXi^axi

xb ?;àv <jU3Tvj<7â[j.£vo'ç'/.ai xb |j/}j 5v 6-o<ïT^<y«<; èv [AOVY;-ci)

ipj^.fj xo3 QsXi^aroç, xÉ or/i y.al xbv avOpwîï&v ôV ayOsvxi-

xîj<; xivbç y.ai Osiv.fjç è^ouafàç xïjç èvavxfaç §uvâjA£wç aTïOs-,

Page 176: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

LA NATURE DIV1NK N\\ PAS ÉTK ABAISSKK 79

XV. Nous ne sommes pas en peine de trouver à

cette objection encore une réponse en rapport avec la

majesté divine. [2] Vous cherchez la raison pour laquelleDieu a pris naissance dans l'humanité ? Si vous

retranchez de la vie les bienfaits qui viennent de

Dieu, vous ne pourrez dire à quels caractères vous

reconnaissez le divin. Car ce sont les bienfaits quenous recevons qui nous font connaître le bienfai-

teur; en considérant ce qui arrive, nous conjec-turons par analogie la nature du bienfaiteur. Si donc

l'amour de l'humanité est une propriété de la nature

divine, vous tenez la raison que vous demandiez, vous

tenez la cause de la présence de Dieu dans l'huma-

nité.

[3] 11 fallait en effet le médecin à notre nature tombée

dans la maladie, il fallait le restaurateur à l'homme

déchu, il fallait l'auteur de la vie à celui qui avait perdula vie, il fallait celui qui ramène au bien à celui quis'était détaché de la participation au bien ; l'homme

enfermé uans les ténèbres demandait la présence de la

lumière, le captif cherchait le rédempteur, le prisonnier\è défenseur, l'esclave retenu sous le joug de la servi-

tude, le libérateur. Etaient-celà des raisons sans impor-

tance, qui ne méritaient pas de blesser la vue de Dieu,

et de le faire descendre, pour la visiter, vers la nature

humaine, placée dans une situation si pitoyable et mal-

heureuse ?

[4] Mais Dieu pouvait, dit-on, faire du bien à l'homme

tout en restant exempt de faiblesse. Celui qui a

organisé l'univers par un acte de sa volonté, et qui a

donné l'existence au néant par la seule impulsion de son

Page 177: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

80 DISf.OUHS CATÉCIIÉTIQUK, XV, i-6

Kâvaç npbz XYJVi% àp/fj? «Ysl *«~â<J"a<nv, eî xoOxo ?(XOV

aùxw*

àXXà iAaxpàçiî£ptÉpy£xai7C£piô5ouç, <jwy.axoç û~sp-

yôf/.£voç çtaiv, xaî £ià Y*vv^a£t°Ç zapiwv eîç' xbv £iov, xaï

u«<jav àxoXo'JOtoç fjXixCav Sie^twv, £ixa Oavaxou Y^us^evoç

[Hebr., il, 9], xai oùxwç ô\à -*7jç xou iSiou awj/axoç àvaa-

xâa£wç xbv GXÔTCOVàvûiov, o>^ où/, i<;bv aùxw [/ivovxi £TCÎ

xo3 ityouç xîjç Oeixfjç SÔÇYJÇ,cià Tvpo<TxaYy.axcç aûaai xbv

av0pw7:ev, xàç os xoiaûxaç TïspisSouç */a(peiv èacai ; Où-

xo3v àvaYxr) *<*ï T*ÎÇ xotaiixatç xwv âvxiOcaswv àvxixaxaer-

xijvai Trap' -/ji/ôv XYJVàX^Qsiav, wç âv Stà ;j.yjâsvbç Vj irfextç

xwXûeixo xwv sSsxaaxixwç ÇYJXOÛVXWVxoû* (j.u<mjpfou 7bv

Xôyov. |

[0] llpôxov {/.èv ouv, ofcsp xaî âv xotç «pGâcaaiv ^SYJ

[A£xp(wç èS^xarrai, xÉ xfl âp£xf, y.axà xb èvavxfev àvxixa-

Péaxyjxsv, èTwio-y.E'J'wy.sOa.'Qç çwxt axôxoç xa\ Oâvaxoç xî)

Çwîj, où'xo) xi} âpsxîj -J) xaxîa SijXcv ôxt, xa}. oùîèv Ttapà

xaûxYjv ïxspov. KaQâîtsp y*p ÎCOXXMV cvxwv xwv èv xV)

xxfoei Qswpoujjtivwv oùàèv aXXo Trpbç xb ftùç YJ X'JJVÇCOÏJV

XY;V àvxrôiaÉpsqiv s/si, où X(ôoç, où <;ûXov, où/ îtèwp, oùy.

à'vOpwîîoç, oùx aXXo xt xwv ovxuv oùSèv, icX^jv î$(wç xà

xaxà xb èvavxfov vooû[/eva, olov axôxoi; xal Oâvaxoç*

oû'xw

y.ai èîîi rfç «pe^Ç où-/, av xtç xxfetv xivà y.axà xb èvavxCov

aùxfl vosiaQai XEYÔI, WX^V xb y.axà xaxfav yôy)^a.

[6] OùxoOv et jxèv èv xax(a YsY£VÎ!ff^ai ^ ^eîov ^

•/^fcepoç èrpéaêsus XÔY<Î<;>v-aipbv eïysv ô àvxtXs'Ywv xaxa-

xpl'/eiv i7)[/ôv xîjç fii'oxewç, <«)Çâvapjxojxâ xe xai âwejAçotC-

Page 178: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

LA NATURE DIVINE N'A PAS ÉTÉ ABAISSÉE 81

désir, quen'a-t-il aussi détaché l'homme de la puissance

ennemie, pour le ramener à sa condition première, s'il

lui plaisait de le l'aire ? Au contraire, il prend des

chemins détournés et longs, il revêt la nature corporelle,il entre dans la vie par la voie de la naissance, et par-court successivement toutes les étapes de la vie, après

quoi il fait l'expérience de la mort, et il atteint ainsi son

but, par la résurrection de son propre corps, comme

s'il ne lui était pas possible, en restant dans les hauteurs

de la gloire divine, de sauver l'homme par décret, et de

mépriser l'emploi de moyens aussi détournés. Il faut

donc que nous établissions encore la vérité en face des

objections de ce genre, pour que rien ne puisse entraver

la foi de ceux qui recherchent avec un soin attentif

l'explication rationnelle du mystère;

[5] Examinons donc, en premier lieu, ce qui s'opposeexactement à la vertu : question à laquelle nous avons

déjà consacré plus haut un certain développement.Comme l'obscurité s'oppose à la lumière, et la mort à

la vie, le vice s'oppose manifestement à la vertu, et le

vice seulement. De la foule d'objets que l'on considère

daris la création, rien ne se distingue par un contraste

absolu de la lumière ou de la vie, rien : ni pierre, ni bois,ni eau, ni homme, absolument rien de ce qui existe, en

dehors des notions proprement opposées, comme l'obs-

curité et la mort. Il en est de même pour la vertu ; on

ne saurait dire que rien dans la création soit conçucomme s'opposant à elle, si ce n'est la notion du

vice.

[6] Si notre enseignement prétendait que la divinitéa pris naissance dans le vice, notre adversaire aurait lieu

GnénoiiiK DK NYSSI;. — Discours catéchêtique. 6

Page 179: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

82 DISCOURS CATÉCHÉTIQUE, XV, 6 — XVI, 1

vovxa ~spt -?,$ bzixç ÇÙGIOK oo*{[).x-:Çôvxoy/* 'O\J *{ap CÏJ

OSIMXOVfy ayxcffoçt'av xa't àYa^TY)Ta xat àoOapaîav, /.a', si

xt Û&YJXÔVèaxt véïjjj.i xs xat 5vs;xa, -pb; xb ivavxtov [j.exa-

-STrxor/.évat Asysiv. [7] Et ouv Oîbç (i,èv r, àXïjOfjç àpsxr,,

ojdtç os xtç six 'àvxiètaipsîxai T9J àpsxfl, àXXà xaxta,

Osoç Se eux sv xaxta, àXX' £v'àvOpo>-ou Yivsxxt çôasi,

;/ôvov os àzpîTcèç xal at<r/pbv xb xaxà xaxt'av ixâOoç, £v M

oiixs Y*YOVSV û£*;, °^T£ Y27-^* 1 ?'^J'*7 £/£l> u siîaw/ii-

vsvxat xf( by.o'hoyioi xoy Osov àvOpoKcîvyjç a<iaaOàt çyaswç,

sjSsjAtaç îvavxtéxrjxoç wc TCpbç xbv xîjc àpsxîjç AÔY*7 -7

xfj xaxaaxcufj xoîi àvOpwîtou Oîwpou|A^vr(ç ; ouxs Y^P T0

XoYiy-®7' °ttxe T^ Ôiaverjxixôv, oîixe xb £7U<rrr([J.Y)çcexxtxôv,

ciixs aXXo xi xowOxov, o xîjç àvOpw-i'vvjc t'àtov oùcrt'aç £<JXÎ,

x(j) XÔY<!>"^Ç àpsxfjç rçvavx(o)xat.

XVI. 'AXX' aux/,, ÇYJSÎV, r, xporcr, xo3 v;;xsxépo'j9(dii,a-

xoç îcaOoç ijxi'v. 'O bî iv xoûxw Y£ÏÔ7WÇ £7 rc«0at Y*75"

xat *àiraOèç £è xb Osîov. Or/.ov>v àXXoxp(a Tispi OsoD r,

Û-ÔXYJ^IÇ, etasp xbv ànaOij xaxà xr;v ÇÛCNV-pb; xotV6>v(av

7:a0»u; èXQsïv $iop(Çovxai. 'AXXà xat -jxpbç xauxa zâXiv

xw «JXW XéYV '/P*/i(T*V'e^3c>®r- "° "«Ooç xb [jtiv xuptwç, xb

$è ix x«xa/p^qr£0)ç XiY£T«t. Tb p.lv ouv îïpsaipsfjswç

â?:xô[ji.svov xat î;pbç ,xaxfov à',;b -fjç âp£x?Jç y.sxaaxps'çov

àXvjftfoç ttâOo; £sx(, xb 3* osov iv xfl ç-Just xaxà xbv ïîtcv

elpjAbv 7wOpîU5J/;Vïi $t£^o3lX(ï)Ç 0îO)pîïxat, XOJXOxupt't')x£pov

Page 180: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

LA NATURE DIVINE N?A VAS ÉTÉ ABAISSÉE 83

d'attaquer notre foi, et de traiter de disproportionnée et

de discordante notre doctrine sur la nature divine ; car

il serait sacrilège de dire que la sagesse personnifiée,lu bonté, l'incorruptibilité, toutes les notions et les

appellations sublimes se sont transformées au pointd'aboutir à leurs contraires. [7] Si donc la véritable

vertu, c'est Dieu; si rien ne s'oppose par nature à la vertu

en dehors du vice ; si Dieu prend naissance, non pasdans le vice, mais dans la nature humaine, et s'il n'y a

d'indigne de Dieu et d'avilissant que l'infirmité attachée

au mal, — étant donné que Dieu n'y est pas né, et ne

pouvait y naître en vertu de sa nature, pourquoi

rougit-on de convenir que Dieu est entré en contact

avec la nature humaine, puisqu'on n'observe dans la

condition de l'homme aucune opposition avec la concep-tion de la vertu? Ni la faculté de raisonner, en effet,ni celle de comprendre, ni celle de connaître, ni aucune

autre du même genre, propre à l'être humain, ne se

trouvent opposées à la conception de la vertu.

XVI. Mais, dit-on, la transformation elle-même qui

s'opère dans notre corps est une forme de faiblesse •

Cejui qui a pris naissance dans ce corps se trouve dans

un état de faiblesse ; or la divinité est exempte d'infir-

mité. On se fait donc de Dieu une conception étrangèreà lui, si l'on prétend établir que l'être naturellement

exempt de faiblesse en vient à partager un état de

faiblesse. — Mais à ces objections nous opposeronsencore une fois le même argument : le mot faiblesse se

prend dans deux sens, un sens propre et un sens abusif.

I.e mouvement qui, avec la participation de la volonté,l'ail passer de la vertu au vice est vraiment une faiblesse ;

Page 181: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

84 DISCOURS CATÉCHÉTIQUE, XVI, 1-3

spYcv °<v H-«'^ov "0 TîâOoç TTpeffaYopcûciTO, oîov ?) Y^vvvjaiç,

T?JaucYjutç, -^ 5ià xoO £7CippiiTou Te xat àïco'ppyxou XYJÇxpo-

<f?,ç xou ÛTCO-/.£i;j.évou ^tajxovvj, T?JTÛV <JXOI/£UOV Tcspî xb

awy.a Guv§po|x^, YJ xçu auvx£6évxoç TrâXiv SiâXuaiç ts xai

Trpbç xi auYYîV^Î [/s-a/wpïjaiç.

[2] Ti'voç sôv XSYSÎ fb {xua-'^ptov YJJMOVvjçOa'. xb Osïov ;

xou y.upuoç ).£Y°!J'Svou iraOsoç, ©irep yaxia èjxtv, Y) xoO

y.axà xvjv ç'Jdiv -/.'.vriixaTCç ", s! \t.iv yap èv xotç àr;v)Ycpeu-

yivsiç Y*Y£v^a^3t'- x® Oeïev 5 XSYO; cV.a/up(££xo, ÇC'JYÔIV

è'Ssi TÏJV àtCTrav xou $ÔY!J'a"c?> wç oùSèv ÛYISÇ Tcepl Tfjç

Qeiaç çûasox: SieÇisv.toç'

si ce -cvjç çûcrewc, •fjjAÔv aùxbv

èçî^Oai X^YSt, *^ç y.al r, wponyj Y^G'Ç xs '/.ai ÙTuôcxasiç

T.OLÇ' aùxou xv)v àpyr/; £<j^e, 7:oy xfjç OEW icp£7Co;}<;Y)ç

ivvofc; $'.xtu.apxâvci xb y.YjpoY|J-a, |xr,3s[i.i«ç T:aOïjxiy.îJç «\a-

Osacw; èv xaïç ^£pi Oeou ÛTÏOXV}^£<71TÎ) Tri'axêi GuvciaisôuYjç ;

cùcè Y<*p xbv .iaxpbv èv TxaOît yivicQai hé-yoy.vt, 'ôxav ôîpa-

Trsûr, xbv èvTÎ^OÎI Ywà|ASV©v

*àXXà y.Sv Trpoaà^vjxat xcu

àppo)7xr(î>.axoç, à'Sto zaôoy; o 0£paîî£uxr,ç Siayivci.

[3] El vj Y^vsaiç aùtYj xaO' éau-Yjv 7tâ0oç oùx. èVciv,

O'JS' av XYJVÇWYJVxcç ttaOoç zpouaYop£Ûff£i£v, àXXà xb y.atO1

Y^CVYJVttâQoç x>5; àvOpwTîivvjç x«OrjY£ixai yevfasuç, *«I ^

Tipbç V.M.lwi TO)V Ç(')VXO)V Sp[AVj, xcOxo TY]Ç ÇJffStoÇ •f/(j.<7>v

Page 182: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

I,A NATURE DIVINE N\\ PAS ÉTÉ ABAISSÉE 85

tout ce qui, au contraire, se présente successivement

dans la nature à mesure qu'elle déroule l'enchaînement

qui lui est propre, sera appelé plus justement un mode

d'f.ctivité qu'un état de faiblesse: ainsi la naissance, la

croissance, la permanence du sujet à travers l'afflux et

l'écoulement de la nourriture, la réunion des éléments

pour former le corps, et en sens inverse, la dissolution

du composé et le retour des éléments à leur milieu

naturel.

[2] Avec quoi la divinité, suivant notre religion, est-

elle donc entrée en contact? Est-ce avec la faiblesse

prise au sens propre, c'est-à-dire avec le vice, ou est-ce

avec la mobilité de notre nature ? Si en effet notre ensei-

gnement affirmait que la divinité a pris naissance parmice qui a été défendu, il faudrait fuir l'absurdité d'une

doctrine qui n'exposerait sur la nature divine aucune

idée sensée ; mais si, à l'en croire, Dieu est entré en

contact avec notre nature, qui tenait de lui à la fois sa

première origine et le principe de son existence, en

quoi la religion que nous prêchons manque-l-elle à

l'idée qu'on doit se faire de Dieu, puisqu'aucun état

de faiblesse ne trouve place avec la foi dans nos idées

sur Dieu ? Car nous ne disons pas davantage du médecin

qu'il tombe malade, quand il soigne le malade; mais

même s'il prend contact avec la maladie, celui qui la

soigne reste exempt de mal.

[3] La naissance n'est pas en soi une infirmité, un mal,et on ne saurait appliquer à la vie le qualificatifd'infirmité. C'est l'infirmité attachée à la volupté quidétermine la naissance de l'homme, et l'impul-sion qui entraîne au mal les êtres vivants, est

Page 183: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

8(ï DISCOURSCATÉCHÉTIQUE;:XVI, 3-(>

icrxiv àpptôa^Yjji.a'

àXXà y.Y;v ày-yo-s'ptov aùxov xVjapsûstv

çvjaî xo ;j.u(TT^ptov'

s! ouv iljSovîJç y.iv Vj Y^veaiç rçXXoxpito-

xai, y.ay.(aç 5s ^ Çw^, TÎOÎOV jTroXsiTrsxai 7:â9oç, ou xbv

Osbv y.s/oivumjy.s'va'. çr^i xo TV^Ç sùaeêsîaç tj.uàxA,piov;

[4J El 3s TYJV xoù' crtojjLaTOç y.ai x>5ç '^X^Ç StaÇsu^iv

TcaOoç Tcpotrayopsyst, iro.Xù zpôxspov ôY/.aîoç av SÏYJ xrjv

auv3poy.Y)v à[Açcxipwv ouxw y.axovo[Aâ<jai. El Y^P p /wpnj-

yi.bç xûv auvïjjjt.y.s'vtov izâOoç saxi, xai ^ auvaçeia xwv b\s<j-

xwxwv TrâOoç av SÏY;'

-/.ivr^atç yâp xtç suxiv iv xs TÎJ ai>Y"/.p(-

ssi xtov SISGXMXCOV/ai sv xfl 3iaxp{<jsi xwv au^7:sî:XeY^s-

vo)v rj "/jvwjji.év6)v. i

[5] "Oïxep TOCVUVT?)xsXsuxata X(VYÎ<TIÇovo[Aa£exai, TO3TO

zpo<r^y.si xaXefrOai y.ai XYJV xpoi-youaTi. El Se Vj ïïpwxv)

y.ivvjuiç, ^v v^satv ôvo^âÇo^sv, îïàOoç où/ èVciv, où3' av

•^ Ssuxépa y.(yïjfftç, vr,v Oâvaxov ôvo[/a£o[A5v, TtâOoç av' xaxà

xo àxôXcuôov Xs^oixo, *»Û' £,v if) auvSpojj.vj -cou ato^aroç

y.ai x-îjç ^uyvjç dia/pivsxat.

[6] Tov ô*s i Gsôv çai^sv sv èxaxs'pa Y^T5^^* 1 t'$ "*!<»

çtiàeoK -/j^wv y.iv^osi, ôV ?;; r, xe ']">y/, irpbç xb GMJMCauv-

xpiyei, xô xe <jw[j.a xîjç ^uy^ç Siaxp'ivsxai'

xaxasAtyOévxa

$è lîpbç èxâxspov xoôxwv, -repiç te xb ataûvjxév ÇYJJMy.ai xb

vorjpbv xoO àvOpwîiîvou ^uYxpC^xxoç, âist xîjçàpp^xoL» èxs(-

vvjç y.ai avez?pasxou cuvavay.pâceojç xouxo o!y.ovoii.^jaaOai,

xb xwv aîcaS èvwOsvxwv, tyyyj?tç hiytùY.ab <jwy.axoç, /ai e!ç

«si §'.a(j.eCvat TÏJV SVWGIV. j

Page 184: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

LA NATURE DIVINE N\\ PAS ÉTÉ ABAISSÉE 87

une maladie de notre nature ; Dieu au contraire, suivant

le mystère de notre religion, est exempt de l'un et de

l'autre. Si donc la naissance a été exempte de volupté,et si la vie a été exempte de vice, quelle infirmité

subsistè-t-il qui ait été partagée par Dieu, suivant le

.mystère de notre sainte religion ?

[-i] tët si notre adversaire traite d'infirmité la disso-

ciationde l'âme et du corps, il serait juste qu'il donnât

bien auparavant ce même nom à la réunion des deux

éléments. Car si la séparation des éléments quiétaient unis est une infirmité, l'uni jn dés éléments quiétaient séparés en est également une; il y a change-

ment,'en elfet, dans l'assemblage de ce qui était séparé,comme dans la dissociation des éléments qui étaient

entré* en contact, et avaient formé un tout.

[5} Le nom qu'on donne au changement final est pré-cisément celui qui convient aussi au changement initial.

Mais si le premier changement accompli, celui quenous appelons naissance, n'est pas une infirmité, on ne

/saurait non plus traiter logiquement d'infirmité le second

'changement, celui que nous nommons mort, et dans

lequel se dissout l'union du corps et de l'âme.

[6] Quant à Dieu, nous soutenons qu'il a passé parles deux évolutions de notre nature, dont l'une met

l'âme en contact avec le corps, et dont l'autre séparele corps de l'âme ; et nous affirmons que s'étant mêlé

à chacun des deux éléments, je veux dire à la partiesensible et à la partie intelligible du composé humain,il a, grâce à cette combinaison ineffable et inexprimable,exécuté son dessein : l'union durable, et même éternelle,des éléments une fois unis, c'est-à-dire de l'âme et du

corps.

Page 185: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

88 MSCOIJHS fiATKCHÉTIQUK, XVI, 7-9

[7] Tfjç y«p çûaetoç ^t».wv oià T^Ç 18(aç/àxoXouOiaç

•/.ai èv svUfow Ttpbç 5».âxpi<jtv TOO aw[;.aTOç xal TÎJÇ ij>0)ô}ç

*/.ivr,6s(ayjç, icâXiv juvîjt^e Ta SiaxpiOévTa, xaQàffsp TIVÏ

XOXXYJ, TÎJ Osia ÀIYW SuvajAsi, r.pbç TYjyappyjXTOv svoxytv

TO 3ta7/ta0èvauvap|xôjaç. Kxi TOUTÔ SGTIV Vj àvâarafftç, r,

Twy <juvsÇeuY!J'£vo)v [/«Ta TVJV ô\âXumv èirâvoîoç etç àSix-

XUTOV svwuiv, àXX^Xotç au;j.çuo;j.iVO)v, wç 5v r, Ttpoixr)

Twspi TÔ àv9pw~ivov /âpiç âvaxXrjOîCvj, /al îïâXiviici TÏ;V

àtèiov èi;av£Xôoi;j.sv Çw^v, -95c SIAIM^OSÎCTYJÇTf( <pu<j£'.xaxi'aç

2».à T9JÇ $iaXt5<j£wç -^.(ov £xpu£fey;ç, otov l-l TCU 6ypo3

au^êaCvsi, TîepiTpuçGêVTOç «ÙTM TOO âYYet0U> ffy.eSavvoiJiê'-

vou TS y.al âçaviÇoy.è'vau, |Xïjo*£vbç OVTOÇ TOD*xspiaTéYOVTOç.

[8] KaOaîîsp Se V) àp/rj TOU Oavârou èv h\ Y^vôy-tV/;

TCOGÏ} auvSisSîjXGe T$ àvôpwTTtvy; çtîast \Rom., v, 15;

ICor., xv, 21], y.aTa T&V a!»TÔv Tpôirov xa\ -jj âp'/rj -9Jt

àvaaTaasw; 5i' £vbç è-ret îcaaav 5taT£ÉV£». TYJV àvOpwTroTYjTaA

'0 yàp TYJV âvaXyjçÔ£Ï(jav isap' £amou 'luyvjv irâXiv êvc')-

GXÇ TW otXEi'w «jwjj.axt 5tà TÎJÇ $uvajA£o>ç éayT03 T>JÇ éxa-

T^pw TÔI}TG)V KOtpa TYJV irpovrrjv aiiuTaatv l\>.[KKyOî(<JYlÇ OUTO)

Y»vixo)Tspw Tivl XÔY<{) TÏJV vospàv ^iafav TÎJ atcOïjxi'J <rt>Y~

xaTsjxt^fiv, rîfë âpxîjç xaTà TO àxôXouûov èVt TO nlpaç

£'js$oyy.£Vir,<:. v

[9] 'Ev Y«P fû çêvaXvjçOsV-i Trap' aÙTOO"àvOpwTcw itâXiv

[ASTa TÏJV SixXyuiv i:po; TO aw^.a TÎJÇ ^u./îjç èîtaveXOoiîayjç,

oîov à~6 Tiva; àpx*iî £'•? ~»3av TJJV àvOpo>Tt(vY)v ©taiv T9J

Page 186: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

LA HÉSL'imiXTlON 89

[7] Notre nature ayant été en effet entraînée, même

en la personne de Dieu, vers la dissociation de l'âme et

du corps, en vertu de Tordre qui lui est propre,il a réuni de nouveau les parties séparées comme avee

une colle, je veux dire avec la puissance divine, en

rajustant dans une union indestructible ce qui avait

été divisé. Et c'est là la résurrection, le retour, après la

dissolution, des éléments qui avaient été accouplés, à

une union indissoluble, pour que la grâce premièreattachée au genre humain pût être rappelée, et quenous pussions revenir à la vie éternelle, une fois que se

serait écoulé dans la décomposition le vice uni à notre

nature, comme il arrive pour un liquide qui se répandet disparaît, quand on a brisé le vase où il est renfermé,et que rien n'est là pour le contenir.

[8] Or, de même que la mort, s'étant une fois produite

pour le premier homme, s'était transmise en même

temps à toute la nature humaine, de même le principede la résurrection s'étend, grâce à un seul, à l'huma-

nité entière. Celui qui a de nouveau uni à son propre

corps l'âme qu'il avait revêtue, grâce à sa puissance,

communiquée à l'un et à l'autre dès leur origine, a

mêlé, sur une échelle plus générale, la substance intel-

ligible à l'élément sensible, parce que l'impulsion donnée

a suivi sans peine jusqu'au bout une marche logique.

[9] En effet, dans l'humanité qu'il avait revêtue,l'âme est retournée au corps après la décomposition,et c'est là, pourainsi dire, le point dedépart d'un mou-

Page 187: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

90 DISCOURS CATÉCHÉTIQUK, XVI, 0 —XVII, 2

3uvâj/.ei xaxà xb ÏGOV Ï, XOU ow/piOcvroç k'vwatç duSatvet.

Kai xouxo è<m "ic [/,u<jxrçpiov xî)ç TO3 OSOU Trepi xbv Oâva-

xov oîy.cvofjuaç •/«! TYJÇ sy. vsxpiov àvaaxacstoç, xb $I«X'J-

OÎ}V«I [Aèv xw Oavâxw xo3 arw^afoç XYJV.^uyyjv y,a~a VW

àv^Y^aïav XÏJÇ çûaswç ây.oXouQîav \j.rt y.wXOtrai, £».ç aXXvj-

XaSsirâXiv £zav«YaY£'v ^ia T^î? àvaaiaaew^j wç av aixbç

Y^votxo [xsOôpiov «[AçbTsptov, ûavxxou x£ y.a\ Çu^ç, sv

lauxû [j.èv axr,<J*ç Siaipou'/évv;v xw Oavâxto xyjv ©ysiv,

«ùxbç oè YSVÔJJ.£VOÇ s,0/*) "fc ~6Jv 3iYjpy;[A£Vo)V èvtosswç.

XVII. 'AXX' O?Î7ÎW çyjaîi xiç XeXûaQ«'. XYJV û-svsy6sî-

aav ^[AÏv âvx(Ôsaiv, Ia/upo7co'.sfc0«'. oè ;J.«XXOV sx, xôv

stpvjij.£v(ov xo Tîapà xôv aTîiaxwv i?j(/.ïv Trpoçepiixevov., El

Y«p TOdaû-ï) oûva'jic s<mv SV aûxw, CCYJV6 XÔY^Ç iiïéSstçev,

w; ôav«xoo xs y.«0«(psaiv */.«! Çwîjç staeSov ST:' «ùxw efvat,

x( oùyi OSXYJ(A«XI ;J.ÔVM xb y.axà Yvl,)!J-Yiv ^ci£Ï> «XX' £/.

7tspi6$su XYJV awxYjpfav ifjixwv y.axspYXusxai, xiy.xôy.svsç x£

y.ai xpsçé[j.svoç, y.al -f, xoO Oavâxou TieCpa ffwvwv xbv

avOptOTîOv, sSbv ;^xs sv XOJXSIÇ Y-vesOai y-*' 1 "^BÇ ^spi-

[2] Ilpbç Ss xbv xc.o&xov Xéyoy ?x«vbv jAèv v}v Ttpbç

xoùç S!»YVW^OV«; XOÎOUXOV SITÏSÎV, cxt y.«î xoîç iaxpoîç o!»

vo|>.oOsxouai xbv xpéîzov xrjç sKi(AsXs(aç cl y,«[/vovxsç,

oùSè îrspi xoO XY]Ç Osparcsfoç sl'Scu; Tcpbç xoù; eùspYsxaç

a[Afta6v}T03ai, $ù x( Kpocyj'jmo xoO itovouvxoç [J.ÎÇ>O'J$ G

0£p«7r£iio)v xai x65î xi zpbç xrjv xou y.ay.cO Xusiv sTTSvér,-

Page 188: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

OBSCURITÉ Di: LA CONDUITE DE DIEU ÎM

vement qui étend en puissance à toute la nature hu-maine également, l'union de ce qui avait été séparé. Etvoilà le mystère du dessein de Dieu touchant la mortet de la résurrection d'entre les défunts : si Dieu n'a

pas empêché la mort de séparer l'âme du corps selonl'ordre inévitable de la nature, il les a de nouveau réu-nis l'un à l'autre par la résurrection, afin d'être* lui-

même le point de rencontre de la mort et de la vie, enarrêtant en lui la décomposition de la nature produitepar la mort, et en devenant lui-même un principe de

réunion pour les éléments séparés.XVII. Mais on prétendra que l'objection qui nous

avait été proposée ne se trouve pas encore détruite, et

que l'argument avancé par les incrédules reçoit au con-traire de ce qui a été dit une force nouvelle. En effet,si Dieu possède toute la puissance que notre dis-cours a démontrée, s'il est en son pouvoir de détruirela mort et d'ouvrir l'accès de la vie, que n'exécute-t-il son dessein par un acte pur de sa volonté, aulieu d'effectuer notre salut par un moyen détourné, envenant au monde et en grandissant, et en faisant, pour

,sauver l'homme, l'épreuve de la mort, quand il pour-rait, sans passer par là, assurer notre salut?

[2] En réponse à une objection de ce genre, il suf-firait de faire remarquer aux esprits sensés que les

malades ne fixent pas non plus aux médecins la naturedu régime ; ils ne chicanent pas leurs bienfaiteurs surla forme du traitement, en demandant pourquoi celui

qui les soigne se met en contact avec la partie malade

et imagine ce remède-là, pour les délivrer du mal,

quand il devrait en employer un autre ; mais ils

Page 189: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

92 Discouus «JATKt:iiÉTiyi!i-:, XVII, 2— XVIII, 3

<JSV,stspov déov, âXXà irpoç xb Tt^paç épomsç TYJÇsùep-

vsdtaç ev sùyapi<rc(a TYJVeùzoi(av ISé^avto.

[3] 'AXX' èzéioV,, y.aQwç ©yjaiv ^ npofVjT'eia, [As.,

xxxi, 20] xè ^XYJOOÇx¥,ç ypr^xô-T^oç TO& Oeou xsxpujj-

{Aévrçv £*/si xrjv ùf sXeiav y.aî oiizu) Stà -oO ?:apôvToç $(ov

i^XauYwç xaôopaTo»"

/j y^P ^v Tïspiïjpr,TO Tiaaa TMV

à7c(<JTO)vàvTtppvjatç, s? -b Tcpo<;$oy.to[j.svov èv ô?6aX;j.oîç

•?,v' vjvi 3è âvap.év£i TOÙÇ è^sp/o^^vouç aiûvaç, WJTÎ èv

aù-ctç àïcoy.aXufOîJvai T« VUV dtà T^JÇTÎI'JTÎWÇ [AÔVÏJÇ5po>-

;j.£va'

àvaYV.atov «v fii/rç XOYI<J,U.OÎ<;xial xa-cà -cb £Y'/W~

poSv xai TÔV £TCIÇY;TC,J;A£'VO>Vè5sup£îv xrjv Xûsiv xoîç 7,po-

Xaêouai <ru[J.êa(vou!7av. i

XVIII. Kai TOI TCEpntbV ïorwç è<rxi Ofibv èi:I&SSYJ[/?//.£-

vat -o) (b(<pwwTêiiffàvcaç 8ia6aXX£iv TYJV napouafav, wç

où*/, èv <jo?(a TIVÎ xal X6v*p Y£V0P'-vy3v *$ xpefa-covi. Toïç

Y«p [f.r, X(av àvTt[j.«*/oiJi.£V5t? wflbç -YJV àX^Oeiav où '[My.pà

T9JÇOsfaç iKÙrtfAxç à-rcôSst^tç ^ xal Ttpb tîjç ^XXouovjç

Çwîjç èv -ôicapôvii (3fo>«avspwôsîja, i?) §i« TWV7:paY^*Tf,)V

aùtwv ÇYJ[M{j.apTup(a.

[2] T(ç Y^P °'JV' 4^sv ÔÎÏO)Ç TïexX-^pono xaxà zàv

yipcç tîjç cl'/.ou{Alvv]ç T!) -wv 8aij/6vo)v ontàr/j, Sià tîjç

sl$fa)Xo[Aavfcç xîjç Çwfjç TGW àvOpwîrwv xaTaxpaTïfc1*?*'

OÏTCOÇTOUTÔvéjjuyov Kaai TOÏÇ xatà xbv xé<j^.ov IQveaiv ^v,

xb Oepareûsiv $ù xwv etèwXwv xoùç Saty.ovaç èv xafç Çwo-

Ou(j(xtç y.al xoïç èitiêwi;.(oiç ;Ma<jy.a<:iv ; [3] 'Af'

©5 Se,

Page 190: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

CESSATION DE L'iDOLATRIE 93

considèrent le résultat du bienfait et reçoivent avec

reconnaissance le service rendu.

[3] En réalité, comme le dit la prophétie, l'immensité

de la bonté divine nous assiste d'une manière mystérieuseet ne se montre pas clairement- encore dans la vie pré-sente : autrement en effet, toutes les objections des

incrédules disparaîtraient, si l'objet de notre attente

était exposé aux yeux ; mais maintenant il attend les

siècles à venir, pour y découvrir ce que la foi seule

nous fait voir aujourd'hui. Dans ces conditions, il fau-

drait demander à quelques raisonnements, autant que

possible, une solution des questions présentes en accord

avec ce qui précède. s

XVIII. Et peut-être serait-il superflu, si l'on croit

fermement que Dieu a fait un séjour dans notre vie, de

critiquer sa présence, en prétendant qu'elle n'a pas eu

lieu suivant les lois d'une certaine sagesse et suivant

une raison supérieure. Pour les esprits qui ne sont pasanimés d'une hostilité excessive contre la vérité, il y a

une preuve bien grande de cette visite divine : celle quis'est manifestée même avanl la vie future, dans l'exis-

tence présente, je veux dire l'attestation résultant des

faits eux-mêmes.

[2] Qui ne sait en élFet comment la tromperie mise en

oeuvre par les démons avait été consommée dans toutes

les parties de la terre, et s'était rendue maîtresse de la

vie humaine par le culte insensé des idoles ; comment

c'était devenu un usage chez tous les peuples de Puni-

vers d'honorer les démons sous la forme des idoles,

par les sacrifices d'animaux et les souillures déposéessurles autels ? [3] Mais dès que se fut manifestée, selon

Page 191: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

9i DISCOURS CATÉCHÉTIQUK, XVIII, 3-i

y.aOw; çyjaw 6 à~éaxoXoç [71//., H, 11], àiteçavr] YJ '/apiç

XO-J OsoO fj awx^pioç Tîauiv àv'OptoKS'.ç, Sià x-ïjç âvOptt^fvYjç

STïiÔYj^aàaa oùvziùc, Travxa y.aîcvou 8(y.vjv £iç xb [V.YJov

•AcTe^oipr^sv, wate naûcscOai [xèv xàç xôv /pvjaxvjpiwv te

y.a\ {/avisiwv [/.av(aç, àvaipsO^va». Se xàç èxyjaîouç wojAffàç

/.ai xà Se' al[j.axtov èv xaiç éy.xxô[A*>aiç jj.oXû<T[Aaxa, èv oè

xoYç ÎCOXXOÎÇ xô>v sOvôv àçavtaO^vai y.aO' bXcu 3O>ÎJ.OÙÇy.ai

TcpcîcûXaa xai TS^SVÏJ y.aî à^iBpû^axa y.ai oca aXXa xoïç

Ocpa-su-afç xwv ca'.y.ôvwy i~l à-âxr; crçôiv aùxwv y.ai xûv

èvxuY/avôvxwv £TC£XYJS£Û£XO, WÇ àv ÎÎOXXOÎÇ XWV XÔïwtoV

JJ.KJSS',£? v£Yove xauxà i;ex£, [jt.vy;[Aoveti£a6ai, àvx£Y£pOï,vai

Se '/axa ixaaav XYJV ol/oupiv^v izi x<o xou Xpwxôu ôvsj/a-

xi vxoûç x£ y.ai Ouataax^ptx V.ai XY;V <T£[AV^V xe y.aî àvai-

jAay.xov fspua'jvvjv y.at XÏJV Ù^VJXYJV çtXoao?(av, IpYV V-^"

Xov r, XÔY<p y.axopOoujjivyjv, y.al x^ç awjxaxty.îjç Çwvjç x*jv

ÙKspot}<(av y.ai xoû Oavâxou XYJVy.axaçpivyjatv, rçv o? 'Jtsxaa-

xijvai xfjç 7Î((JX£WI; zapà xoiv -zopiwtù^ àv<x'('/.<xÇô\t.&voi

sxvspûç èïï£S£(Havxo, âvx' OÙSEVOÇSs£a|A£voi xàç xou aw-

;j.xxoç aly.iaç, y.at XYJV ÈTÙ Oavxxw ^vj^ov, oùx av ÛTCojxâv-

x£ç SrjXaSrj xaûxa, (AYJaa?9J x£ y.ai àva{j.f (êoXov xîjç Ô£(aç

£ÎÎ'.5Y)[/(XÇ I/ovxsç xf,v àftôSst^iv. i

[i] Tb Se aùxô xouxe y.al irpôç xoùç 'IouSaiouç taavsv

£<ÏXI 0/jtxsîov stafiîv xou îcapsîvai xov i:ap' aùxwv aTîtoxoti-

(xsvov. M^/pi jj.àv Y*P xîjçxcu Xpisxou ôîoçavefoç Xa|Azpà

zàp' aùxoïç -^v xà èv 'IîpOffoXûiJ.o'.ç iâxcf/.sia, ô Stwvu^o;

iy.stvo; vxôç. a 5.VSV91M?IAS'VX'.S',' i-çu; Oucriai, Tîxvxa osa

Page 192: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

DESTRUCTION DU TEMPLE DE JÉRUSALEM 95

la parole de l'apôtre, la grâce de Dieu, salutaire pourtoute l'humanité, au moyen de la nature humaine

qu'elle avait revêtue pour nous visiter, tout s'anéantit

à la façon d'une fumée ; on vit cesser les folies des

oracles et des prédictions, s'évanouir les processionssolennelles et les souillures sanglantes des hécatombes,et chez la plupart des peuples, disparaître entièrement

autels, propylées, enceintes sacrées, copies d'imagesconsacrées et tout ce qu'entretenaient les ministres des

démons pour se tromper eux-mêmes et duper ceux

qu'ils rencontraient, de sorte qu'en beaucoup d'endroits,on ne se souvient pas même si ces choses ont existé

jadis; à leur place, s'élevèrent, sur toute la surface de

la terre, à la gloire du nom du Christ, des temples et

des lieux de sacrifice, le sacerdoce auguste et pur de

sang, et la sagesse sublime, qui se dirige par les actes

plutôt que par les paroles, et le dédain de la vie et le

mépris de la mort. Ceux que les tyrans voulaient obli-

ger à trahir leur foi le firent éclater ouvertement, en

recevant avec indifférence les mauvais traitements infli-

gés à leur corps, et leur condamnation à mort, ce qu'ilsn'eussent évidemment pas supporté avec cette fermeté,s'ils n'avaient eu la preuve certaine et incontestable de

la visite divine.

[ i] Le fait suivant lui-même peut être donné aux Juifs

comme une preuve sutTisaiite du passage sur la terre

de celui auquel ils refusent de croire. Jusqu'à la mani-

festation divine du Christ, ils virent resplendir en effet

le palais de Jérusalem, ce temple renommé au loin, les

sacrifices célébrés chaque année conformément à la

loi; tout ce qui avait été fixé par la loi sous une forme

Page 193: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

96 DISCOURS CATÉCHÉTIQUE, XVIII, i — XIX

7:«pà xoO VÔJWJ ôi' aîviYïxaxwv xoîç [xuijTixw; sicaisiv kizia-

-a|jivotç' Sivjpvjxai, l-»i/pi xôxe-y,axà TÏJV è| ocpyïjç VOJMG-

Osîaav aùxofç tîjç sùasêetaç Opvj<r/.£iav àvuoXuxa -rçv. [5]

'ETTSI SI slSov xbv 7:po!ï§oy.o)|j!,£vov, ov ,5ià xwv icpoç^TÛv

"e y.al xoB vôjjiou TCposSiSâ/Ovjffay, -/.ai Tcpoxiy.oxépav èiroir,-

aayxo TÎJÇ sic- xbv çavévxa rcfexswç XYJV XOMCOV èaçaXjj.s'vïjv

i â*/.eivv}v 8ewi8atjwvfav,'rçv y.ay.wç èy.Xaëôvxeç, xàxoûvô|),ou

pfyjt.axa Sisç£Xaaarov, a'jvvjOsfoc [xSXXov q Siavofo SouXsûov-

T£ç, O'JT£ XYJV £zi<?aveî<jav èScçavxo */âpiv, y.ai xà as^y»

TVJC TCap' aùxcîç Oprj<jy.£(aç èv àirfli^zoï (JnXciç ôîïoXshxe-

xai, xou vaoy [jiv oùSè èÇ lyvcov è'xi YlV0)(™syiv©u, xfiç Se

Xa^paç £'/.£ivyjç i:6X£toç èv èpswïCotç OTÎOX'I^ÔEJUÏJ*;, u.ei-

vai Sa xofç 'IouSafoiç xwv y.axà xô àp/afov vsvojMai/ivwv

[XYjSèv, âXXà y.ai aôxbv xbv <J£6«<J[MOV aùxoîç èv Upojo-

Xû[/otç XÔTÎOV à'êaxov ïrpoaxaYjxaxi xwv Suva<jx£uévx(ov

Y£v£aOai.

XIX. 'AXX'ô[xw;, £7C£i5vj [i.Vjxe xotç èXXvjvtÇoucii [AY*,X£

xoTçxwv 'louoaty.oiv 7cpo£(jxwiJiS5Yt-''*TO)v 5oy.sî xaîka 0£i'a?

zapouufaç ::oi£ÎaOai x£y.j/,^pia, y.aXôç av s/ot ~spi xwv

àvOoTcevexOêVTwv ^[AÏV îSfaxbv XSY^V 8i«Xa6sîv, oxou */aptv

vj Ô£ta çyatç xph: XÏJV vj,U£Xcpav crun/ftXs'y.exai. Si' êauxîjç

aoiÇouaa xb àvOpw^tvsv, où Si» nposxiywtoç y.axspYaÇo-

[i.£vvj xb xaxà 7:pô0£<nv. Tfç ouv av Y^VOIXO v)[/iv àp/yj ïtpbç

xàv 7rpô'/.£(|i,£vov (jxoitbv ày.oXotiOto<; /sipaYwY°^ffa "6V '**"

Yov ; T(ç aXXnj v) xb xàç s'jcrséeîç ::epi xoO Ofioy ÛTCOX^SIÇ

è^i y.eyaXaftov SisÇsXOsïv ;,

Page 194: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

NATURE DE DIEU 97

voilée, pour les esprits capables d'entendre le sens mys-

tique, jusqu'à ce moment-là se développa sans obstacle,suivant les rites religieux qui avaient été prescrits dès

l'origine. [5] Mais quand ils eurent vu celui qui était

attendu, celui qui leur avait été enseigné auparavant

par la voix des prophètes et par la loi, et quand, au lieu

de croire à sa révélation, ils lui eurent préféré ce^uiétait désormais une superstition entachée d'erreur, et

dont l'interprétation mauvaise leur faisait conserver la

lettre de la loi, avec un attachement servile a la coutume

plutôt qu'à l'esprit, alors ils ne surent pas accueillir la

grâce qui s'était manifestée, et du caractère auguste de

leurs cérémonies il ne subsiste plus que des récits : le

temple ne nous est plus même connu par ses traces, de

celte ville brillante, il ne reste que des ruines, et des an-

tiques prescriptions de la loi, les Juifs n'ont rien gardé ;l'accès du lieu saint dans la ville même de Jérusalem a

été interdit par décret des souverains.

XIX. Cependant, puisque ni les païens ni les défen-

seurs des doctrines juives ne veulent voir là des preuvesde la présence divine, il serait bon que notre exposéétablît clairement en détail, à propos des objections quinous ont été faites, pourquoi la nature divine s'unit à

la nôtre, sauvant ainsi le genre humain par son inter-

vention directe, au lieu de réaliser par décret son des-

sein. Quel pourrait donc être notre point de départ

pour amener notre discours, par un raisonnement suivi,au but que nous proposons ? Par quoi commencer, si

ce n'est par exposer sommairement les idées que se

fait sur Dieii la piété?GHKGOUIK DE N\ssKc'Tnj(ï%oyrs caléchétique. 7

Page 195: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

98 DISCOUHSCATKCHÛTIQUK, XX, 1-3

XX. Oùy,o'jv ô\J,o\o%{iXtw. Txapà Team \).r{ t/ivov ouvaxbv

sïvas $ssv TCISXSÛSSVxb Osïov, âXXà '/.ai 8»'/asov /ai «yaObv

/ai as?bv y.aî Tca.v o xs Tîpbc xc y.psîxxov X/JV ciavssav çs'pss.

'A/ôXouOov xoCvuv szi xvjç Trapoûr^ç os/ovo|j.saç ;/r, -ce |/sv

xs psyXssOai xiov xw Osw ^pe^ôvxwv èîxnyatvsaOat xo?ç

YSYSVVJ;J.S'VOSÇ,"ô 5s JJLVJrcapsCvai' zaQ' b'Xou Y*P cùosv

èçp' say-cv xôv Ù»}Ï}XWV XCJXWVôvs^axwv CSSÇSUYMVCV™v

oXXwv àpsxv; /axà '/ôvaç saxiv ' oiixs xb àY*0bv âXïjQw;

scrxiv àYaOôv, V-'h i*£Ta "s$ cV/.aiou xs /ai uossi /as xci

oVmoO :T6xaY[*év5v' xb Y*P aoi/ov 75 a'soçov ?, àSûvaxov

aYaOsv où/ saxiv' olixs /) oûva^s; TCÛ oszaiou xs /ai TCÇOÙ

y.e/wpiay.svrj sv apsx?) Oswpssxa».'

Ovjpswosç yâp saxs xb

xowuxcv /ai xupavvi/ovjxîjç ouvai/soiç efèoç. [2] 'Qaaû-

xo>£ os /as xà XoiTîâ, ss I5t*> xov os/as'ou xb scçbv çépoixo,

vj xb ci/asov, si JAVJy.sxà xoD" ouvaxcD xs /ai xcu aYaQou

Oscopsîxo, /azsav av xiç jj.aXXov /up»'o>ç xà xcsaux'a /axovo-

;j.affsisv" xb Y^p SXXST:SÇXOU /pssxxovoç 7t(oc av xiç sv

aYaOoîç àpiQ>j,ijaeiev ;

[3] Es os ixavxa zpoa^/st ouvSpajxsîv sv xasç Tcsp'sOeoïi

âôçaiç, a/OTJ^awp.sv ss' xivoç /) zaxà avOpw-ov oî/ovst/(a

Xss'TîSxas xwv OsoTîpSTCwv yTroX^^sw». ZYJXOO[ASVïcavxoK

STîi xou Osou XÏJ? aYaOôxïjxoç xàar^-sTa. Kaixs'ç av •(é'toixo

çavspo)xspa ,xou «Ya0o3 [xapxupiavj xb tASxaTroiïjOîjVai aùxov

xou Txpoç xb svavxiov aùxcy-oXvjffavxoç, ;J.Y;OS<7uv5saxs9>5vai

xw sùjASxa6X^xw xîjç àvOpwïcivvjç ftpoaspscswç XYJVTïaYt'av

sv xw aYaOw /ai «[/.sxaS.Xvjxov çliasv ; Où Yap av v^XOsv ssç

Page 196: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

C.OKXJSTKNCK DKS AÏTIUBUTS DIVINS 91)

XX. Tout le monde convient que la foi doit attribuer

à la Divinité non seulement la puissance, mais aussi la

justice, In bonté, la sagesse, et lout ce qui porte la pen-sée vers la nature supérieure. Par suite, pour le plandont nous parlons, il est impossible que tel des attri-

buts convenables à Dieu tende à se manifester dans les

faits accomplis à l'exception de tel autre. Car il n'est

absolument aucun de ces noms sublimes qui représenteen soi, et en soi seul, une vertu indépendamment des !

autres : la bonté n'est pas vraiment telle, si elle n'est

placée aux côtés de la justice, de la sagesse et de la

puissance; car l'absence de justice, ou de sagesse, oude puissance n'a pas le caractère du bien. De mêmela puissance séparée de la justice et de la sagesse n'est

pas conçue comme rentrant dans la vertu, car la puis-sance, sous cette forme, est une chose brutale et tyran-nique. [2] De même aussi les autres attributs, la sagesse,si elle était donnée indépendamment de la justice, ou /la justice, si elle n'était conçue avec la puissance et le

bien, seraient, clans ces conditions, appelées plus jus-tement du nom de vice ; car ce qui manque de l'élé-ment supérieur, comment le compter au nombre desbiens?

[3] Mais puisqu'il convient de réunir dans nos idéessur Dieu tous ces attributs, examinons si quelqu'unedes conceptions que l'on doit se faire de Dieu manqueau plan divin qui concerne l'homme. Nous cherchons,à propos de Dieu, toutes les marques qu'il donne desa bonté. Et quel témoignage de bonté aurait pu être

plus éclatant que de réclamer le transfuge passé à l'en-

nenïi, sans que la nature ferme dans le bien et immuable

Page 197: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

100 DISCOURS CATÉGHÉTIQUE, XX, 3 —XXI, l

TO (jtùSM Yj;/5;, y.«0<ï>; ?r,<Jiv c Aaëtè [/**., cvi, 4-n ;

cxix, 05, 00,08], ;j,r( àYaOor/jTc; TY;V -otatîr/jv icpôOsciv

[4] 'AXX* ojîèv xv wvïja* -b «YaOsy r/Jç TïpoQso-sw;, JJ.YJ

aoçi'xç èvspY^v tvjv çiXavOptoTTi'av TkCiO'Jjyjç. Kaî Y^P £"'

TMV àpp(i')UT(.)Ç §'.3(/£l[Alvo)V TCoXXoî [A£V ïff(.)Ç CÎ 0CuXÔ|/eVOl

jxrj sv y.a/oïç sivxi TOV y.sîjjisvov, JAÔVSI §è rijv «Y«0YJV

Owèp TQV -/,X[XV5VTWV Tîpoupsaiv etç îrs'pa; à'YOusiv, otç.

Te^vwrç TIC SôvajMç ivspYSÎ ftpbç TVJVTOO y.a';j,vovT©ç ïaaiv.

Où/ouv TÏJV ao^iav ©s? auvsÇsu/Oai TravTioç T-ÏJ «Y«0ÔTV)TI.

[5] Ilû; TOÎVUV sv TOCÇ Y£YSVÏîl*s','6lÇ T0 «?©v TM àyaQw

auvOsupstrai ; "Ou où Y»y.vbv ~ô xa-cà TrpôOsaiv ocyaôbv

èVriv ïSsîv. IIôç Y«P ây çavsiy; if) itpôOso-iç, JA/J SIX TMV

yiYVOjAévtov çavspou'-isV/j ; Ta Se 7C£7cp«Y^-va eip^ô ™K

•/ai T«;£i oV à/oXojOou ftpoiévta TO «jofôv T£ */.a\ TS/viy.ov

Tîjç sixovo[A(ac TOU Ô£OÛ SiaSsc'y.vuaiv.

[G] 'ETÎEI 5Ï, xaôwç sv TOÏÇ çOxaaaiv sïpyjtai, zâvTwc.

TÔ oY/.a(u> TO aoçbv o-oveÇeuYi/évov àpsxyj Y^YVSTOtl» Sl

Sè/wpwOscvj, p.Yi av lç' sauToO y.a-rà {AÔvaç aY«ûbv sfvai,

xaXûc av s'/oi xai èitt TOU XÔYOU TYJÇ'/«TX avQpwTïOV otvco-

vo[/.(aç Ta àtio jxei;'

àXXvjXtoV y.aTavor}ffai, TO ao^ôv <pvj[xt

y.ai TO Sixaiov.

XXI. Ttç o3v Vj bY/.aiocûvïj ; Mfi^v^jAeOx TCXVTWÇ TÛV

y.axà TO ày.ôXouôov^v TOÏÇ TupwToiç.ToO XÔYOU bYfiprj|Aê'vwv

OTI [A(jJt,rj[j.a Tîjç ôsi'aç fiîjswç. y.aTsay.s'jxaOr} ô avôpwTîoç,

TOÏÇ TS XOMTOTÇ TÛV «Ya^v Xa'' T$ «ÙT£^OU(j(w TÏJÇ TtpOXl-

Page 198: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

JUSTICE DE DIEU 101

fût affectée par son contact avec la mobilité de la volonté

humaine ? Car il ne serait pas venu nous sauver, comme

le dit David, si un sentiment de bonté n'avait déter-

miné un tel dessein.

[i] Mais la bonté do ce dessein eût élé inutile, si la

sagesse n'avait rendu actif l'amour de l'humanité, lît

en effet, dans le cas des malades, nombreux sont sans

doute ceux qui désirent voir délivrée de ses maux la

personne souffrante, mais ceux-là seuls font aboutir

leur bonne volonté en faveur des malades, qui trouvent

dans leur science un moyen de travailler activement à

la guérison du patient. La sagesse doit donc avoir été

unie de la façon la plus étroite à la bonté.

[5] Gomment la sagesse se découvre-t-elle dans les

faits unie à la bonté? Car il n'est pas possible de per-cevoir en soi, isolément, la bonté de l'intention. Gom-

ment en effet le dessein pourrait-il se manifester s'il ne

se montrait dans les faits ? Or les actions accomplies,en se déroulant suivant un enchaînement régulier et

un certain ordre, laissent paraître le caractère sage et

savant du plan divin.

[6] Et puisque la sagesse, comme on l'a dit plus haut,est une vertu à la condition expresse d'être associée à la

justice, et que si on l'en séparait, elle ne serait plus,

prise à part, un bien en soi, il serait bon d'unir aussi

en pensée, dans la doctrine du plan relatif à l'homme,ces deux attributs, je veux dire la sagesse et la justice^

XXI. Qu'est-ce donc que la justice? Nous nous sou-

venons des points établis au début du discours, d'aprèsla suite naturelle des idées : l'homme a été créé à l'imagede la nature divine, et conserve sa ressemblance aven la

Page 199: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

102 DISCOURS CATKCHÉTIQIK, XXI, 1-3

psjsw; xf,v 7rpbç xb Osïcv cia<Ttô'£o>v 5JAC(MGIV, Tps'.z-vJ? oï

^yuîto; wv xax' àvj<y/.Y;v'

su y»? èvîsî/sxc xbv è; «XXsu'>-

(jiwç xvjv «p'/*Jîv TCU" e^vai <*/5VTa ;XY; xps-xbv eïvai -,:«v-

xcoc'

V) Y*P èy. Tôv y.ïj svxoç s'tç xb ïîvai Tcâps^s^ àXXcûo-

jtç Ttç scrxt, xî{; àviM:apijé»ç/«TSC Osfav $ÛV«[MV stç oùat'av

.;xsOt9TX(i.svv;{, •/.«».à'XXw; oè xfjç xps^ç «vaYy.»i'w$. èv x<ï)

àvôpo')-(i) Os'j)psup.sv/;ç, ITÎSISY; ^I^^X Tyjç Osi'aç fûasw;

Ô SvOptOTîCÇ ^V'

XS Se [MiACUJJ-SVSV,s! JJ.YJèv èxîpSXYJXl XtJ/Cl

xivt, xaùxbv Sv SÏY; rçâvxwç èy.îi'vw, to àçw^oiwxa'..

[2] 'Ev xoûxw xct'vuv xftç èxspsx7;xo; xou /ax' stxôva

*,'£VO[Xsvsu Tipsç xb àpylx'jrccv oiiffvjç, èv TO) xb [/èv («xp$7:-

xov sîvai xîj <j>ûasi, xb §è JXVJouxwç è'/s'.v, âXXà «V 4XXci<o-

aewç yiv ÛTCcaxîjvai y.axà xbv àîxoSsOsvx»- XÔYOV, àXXoioû-

[Jisvsv 8è {AYJTïâvxwç èv xw sîvai jxsvetv.

[3] 'H de âXXoioxjiç y.ivïjaiç xic èaxiv eîç sxepcv àitb

xoû èv w ècxiv sic âsl wpswûffa'

sus çè TÏJÇ xsiaûxïjç ei'cV,

/.iv^ffswç'

xb JASV Txpbç xb àyaObv àe>. YlYv^l*evev> ^v (I' "ô

zpsoSsç axasiv. où-/. ïyv.. o\éxi Tcspaç oùsèv xoO Sisi;o8su5-

[xsvou y.axaXa^ëxvîxai'

xb $è Txpbç xb èvavxisv, ou r,

ÛTCÔcyxajiç èv xw [J,YJ ùçsjxavat èaxiv'

y; yàp TOU àY^Oot)

èvavxuostç, y.aOwç èv xsîç è'^poaOev sipvj'xt, xoisuxôv xiv«

vouv y.axà XYJV àvxiStauxoX-Jjv r/et, y.aOaTcsp ça;xèv xw [rr,

ovxi xb ov àvxiàiaipeîaGai y.al xf, àvu-«p;i'a x/jv urcapSiv*

èTteiôr, xoiviiv xaxà XYJV xp«TCx^v xs y.ai «XXOIMXÏJV èpjr^v xe

y.ai wvvjffiv or/, èvo^sxai xr,v ©taiv èf' iajxîjç ;ASVÎ'.V

àx(vr/XOv, «XX' èzi TI<ÎC«V?O>Ç r, irpsaipeaiç i'gtai, xfjç

Page 200: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

JUSTICE DE DIEU 103

divinité par les privilèges qui lui restent et par sonlibre arbitre; mais il a nécessairement une nature chan-

geante. Celui qui tenait d'un changement le principe de

l'existence, devait forcément en eiFel être enclin à chan-

ger. Car le passage du néant a l'existenco est un chan-

gement; le non-être se transforme en être en vertu dela puissance divine, et le changement s'observe detoute nécessité chez l'homme, étant donné surtout quel'homme était une copie de la nature divine, et qu'une'imitation, si elle n'offrait aucune différence, se con-fondrait absolument avec ce qu'elle reproduit.

[2] Or voici en quoi consiste la différence de l'imageet du modèle par excellence : l'un est immuable parnature, l'autre au contraire tient d'un changement son

existence, comme on l'a exposé, et étant en proie au

changement ne reste absolument pas dans l'être,

[3] Le changement est un mouvement qui tend sans;cesse de l'état présent à un état différent, et un mou-

vement de ce genre prend deux formes : dans l'une, il

tend sans cesse vers le bien, et là, le progrès ne con-

naît pas d'arrêt, puisque l'espace parcouru est conçucomme illimité ; dans l'autre, il tend vers l'état opposé,dont l'essence est de rie pas avoir d'existence : le con-

traire du bien, en effet, comme on l'a dit plus haut,

s'oppose à lui à peu près dans le sens où nous disons

que ce qui n'est pas s'oppose à ce qui est, et que la non-

existence s'oppose à l'existence. Or dans la tendance et

dans le mouvement qui s'accompagnent de variation et

de changement, il est impossible à la nature de rester

immuable en elle-même, mais notre volonté tend tout

Page 201: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

!0i DISCOURS CATKCHÉTIQUH, XXI, 3-(i

rcpb; xb y.xXbv £iuQu[M«s «ùx/jv ç»U5i/w; sç'sXy.oî/.sVr^ s!ç

y.(vyj7iv.

[4] KaXbv 8È xb JA€V XI àXvjOw; y.axà XYJVçûaiv £7x(, xb

ce où xoiouxov, JCXX' STîïjvOia'Asvov xivl y.xXou çavxaafo'

y.p'.xrçptov 8È xoûxwv ;gùv 6 vsy;, Iv$o0ev Ï)[MV èvt§pu{^i-

voç, èv a> y.ivsuvsûsxai ÏJ xb STUXI>*/£?V xou CVXW; y.aXou, r,

xb Trapaxpa-tvxaç aùxoù* oiâ xtvo; x^ç y.axà xb oaivô[A£vov

âîî«Tv;<; èzi xb èvxvxiov fyAaç àuoppu^vai, ©îôv ->. waOsîv o

à'^wOev [AOÔiç ÇÏÎCIV [Esope, cccxxxix, Ktfwv /ai 0pw[/.«]

à:c.8ou7av èv xw ù'8axi XYJV vuiva Tupbç XYJV «jy.iàv ou 8ià

aTÔjxaTOc £?£p£, '/sOstvai \j.b> XYJV àXvjôîj xpe^vjv, itspr/a-

voîfoav 8s xb xv}ç xpo^îj; si8wXov sv XIJAÔ yevécOai. i

[5] 'ETÏSI ouv XY]Ç icpb.ç xb ovxwç àya^5v swiOu^Caç 8'.*-

'isuaOdç ô vouç Tupbç xb \irt ov zapvjvsyOyj, 8i' «Tzaxyjç xou

-.vj; y.ay.fa; 7u;/SoûXcu x£ y.a\ supsxou y.aXbv àva-staOsiç

îîvai xb xw y.xXû èvavxtov'

où yàp «v sv^pYVjaev V; âftàx*;,

[XYJSsXsaxoç 8(/.YJV XÔ xvjç y.axixç âyy.wxpw xïjç xou y.aXou

çxvxaaiaç TC£pi7ïXa7Ô£fey;ç*

èv xaûxv; xoivuv y^ovôxoç ly.ou-

oiiùç x$ 7UfA?opa xou àvôptoTrou xou" éaoxbv 8i' Y^SOVYJÇxto

è/Opw xvfc £MY}Ç uîtoÇsû^avxoi;, 7;âvxa JAOI xaxà xaùxbv

àvaÇ^xei xà xatç Ost'aiç ÙTÏOXYVJ>S7Iïcpszcvxa, xb àyaOév,

xb (joçov, xb 8(y.aiov, xb ouvaxôv, xb asOapxov y.a». si xi

XYJÇxou xpsCxxovo; a'/j^ajeaç èaxiv. [6] Oùy.ouv ùq àya-

Obç oîy.xov Xa[j.£à,vei xou 3ia7ï£7îxu>y.éxoç, wç 7090c où-/,

àvvoît xbv xpoicov xîjç àvay.Xïj7ea)ç. Soçfoç 8' av sïvj y.oà

Y; xou oiy.aiou y.pJsi;'

où yàp à'v xiç à?po7ûVfi xvjv àXvjOÇ} 81-

y.aioaûvYjv iîpo7â^£i£V.'

Page 202: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

JUSTICE DE DIEU . 105

entière vers un but, parce que son désir du bien la met

naturellement en mouvement.

[4| Mais le bien a deux formes: l'une véritable et

naturelle, l'autre différente de celle-là, et colorée d'une

apparence de bien. Leur critérium est l'intelligenceétablie au dedans do nous. On court avec elle la chance

d'atteindre le véritable bien, ou le risque de se laisser

détourner du bien par quelque apparence trompeuse,et de tomber dans l'état contraire, comme il arriva,dans la fable païenne, à la chienne qui, ayant vu dans

l'eau l'ombre de ce qu'elle portait dans sa gueule, lâcha

sa véritable pitance, et après avoir ouvert la gueule

pour avaler l'image de son dîner, se trouva en proie à

la faim.

[5] Il arriva donc que l'intelligence induite en erreur

dans son désir du vrai bien, fut détournée vers ce

qui n'est pas; trompée par l'instigateur et l'inventeur

du vice, elle se laissa persuader que le bien était

tout l'opposé du bien (car la tromperie fût restée

sans effet, si l'apparence du bien n'avait été appli-

quée, à la façon d'un appât, à l'hameçon du vice) ;et l'homme tomba volontairement dans ce malheur

quand il eut été amené par le plaisir à se soumettre

à l'ennemi de la vie. Récherchez maintenant avec moi

tous les attributs convenables aux idées que l'on se fait

de Dieu, la bonté, la sagesse, la justice, la puissance,

l'incorruptibilité et tout ce qui caractérise Dieu. [6]Ktant bon, il prend donc en pitié l'homme déchu; étant

sage, il n'ignore pas le moyen de le sauver. Le discer-

nement du juste peut rentrer aussi dans la sagesse, car

on ne saurait allier à la démence la véritable justice.

Page 203: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

101) DISCOURS CATÉCHÉTIQl'ti, XXII — XXIII, 1

XXII. Ti ouv èv xoûxciç xb oi/aiov ; Te [ir, xupavvty.fi

xtvl '/pr^aGOat y.axà xcu y.axî'/ov-c; vjy.aç aùOîvxîa, ;AYJCS

XM TTîpiôvxt ->5; cuvây.îw; à~ca-âcavxa xou y.paxouvxo:

y.axaXi-£Ïv xivà oiy.xtoXoYÎaç àscpy.ïiv x<o Si' ifj&svîjç y.axa-

oo'jXw7a;xî'vo) 75V à'vOpioriv. KaOâ-sp y^p 5- XP*ilA3x<i>v

xvjv èauxwv èXeuOîpi'av àï;o$î[A£vo'. SoùXoi xwv wv/^ax-î'vwv

slaiv, aùxoi icpaxjjpëç èauxwv y.axa<7xâvx£ç, /al ©iïxe aùxoïç

ouxs â'XXto xivî ô-èp èy.sivcov i'!;£<jxi XYJVsXsuOspîav £T:t6or]-

sacrûai, y.âv sÙTraxpioaixivèç waiv o! rcpb; XYJV<jjjj/popàv xaû-

XÏJV aùxo[j.oXr,<javx£;' [2] el cÉxiç y.ïjoî^£voçTo3«7î£[x~cXr(-

Oévxoç f.îx y.axà -su ùvvjaay.î'vou '/pwxo, aoi/oç £ivai oo;sixbv

vôjJ-to y.xïjOivxa xupavviy.wç è£a'.psity.£V5Ç'

è!;fa>v£foQat Se'

ïïâXiv sî poûXotxo xbv xcicuxov, oùoeîç .5 y.wXûwv vô;/o;

èaxt ' y.axà xbv aùxbv xpôîîov l/ouaiw; fyxwv êauxoù; «TCSJX-

TïoXvjaâvxwv é'oei îcapà xou Si' àyaOdxYîxa TcâXtv vj^aç ele

èXsuOepîav cSaipouy.évou y/r, xbv xupavvi/cv, àXXà xbv

or/.atov xpÔTtov èixivovjO^vai xvjç àvày.Xr,5S«c. Ouxoç Si

£5Xi xiç xb £iûî xw y.paxouvxi TrcujaaaQai ^av orcsp àv èOé-

Xet Xûxpov àvxi xou y.ax£/c[/£vou Xafeîv.

XXIII. Ti xoîvuv sly.bç r,v j/.aXXov xbv y.paxouvxa Xa-

6£îv sXiaOai ; Auvaxôv èaxi Si* pcy.oXoûOouo-xo/aay.ôv xiva

xvjç £7î'.0u[i.faç aùxoù* Xaêsîv, £•. xà TupsSïjXa Ytvsixe YJ|MV

xwv Çvjxoutj.évwv xô'/.jr/jpia. 0 xoivuv y.axà xbv èv àp*/f,

xou <JUYYp2'.>.;Àaxo; TCpoaîcoooOÉvxa XÔYOVXW Tipbç xbv zùr,-

p.£poÙvxa çOôvw Ttpoç \j.vt xb aYaObv £7;i;rJ7aç, xbv ce x?Jç

y.ay.i'aç Çôçov èv èauxco ,Y£vvr(<jaç, *PXV> '* "'S? ^p 0? ~*

Page 204: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

RAM;ON DB I/IIUMAXITK 107

XXII, H)n quoi consiste donc ici la justice ? A ne pasavoir usé contre celui qui nous détenait, d'une autorité

absolue et tyrannique, et à n'avoir laissé, en nous arra-

chant à ce maître par la supériorité de son pouvoir,aucun prétexte de contestation à celui qui avait asservi

l'homme au moyen du plaisir. Ceux qui ont vendu pourde l'argent leur propre liberté, sont les esclaves de leurs

acquéreurs, puisqu'ils se sont constitués eux-mêmes les

vendeurs de leurs propres personnes, et il n'est permisni à eux, ni à aucun autre parlant en leur faveur, de

réclamer la liberté, ceux qui se sont volontairement

voués à cette condition misérable fussent-ils de nais-

sance noble. [2] Si, par intérêt pour la personne ven-

due, on usait de violence contre l'acheteur, on passerait

pour coupable, en enlevant par un procédé tyran niquecelui qui a été légalement acquis. Mais si on voulait le

racheter, aucune loi ne s'y opposerait. De même,comme nous nous étions volontairement vendus, celui;

qui par bonté nous enlevait pour nous remettre en

liberté, devait avoir imaginé, non le procédé tyran-

nique de salut, mais le procédé conforme à la justice.C'était un procédé de ce genre que de laisser au pos-sesseur le choix de la rançon qu'il voulait recevoir,

pour prix de celui qu'il détenait.

XXIII. Quelle rançon devait donc naturellement pré-férer le possesseur? On peut, d'après la suite des idées,

conjecturer son désir, si les points acquis comme évi-

dents nous fournissent des indices pour la question

présente. Celui qui, d'après la doctrine exposée au

début du traité, avait fermé les yeux au bien, par envie

pour le bonheur de l'homme, et qui avait engendré en

Page 205: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

108 MàCOURS CATÉCHKTIQUE, XXIII, 1-2

"/et'pw poîîîjç y,»ï ÛTÎÔOSGIV /a», oioveî [AYjïépa xfjç XOMCÎJÇ

y.ay/'«; XYJV <piXap'/fov voGYja*;, xivoç âv àvxYjXXâ!;axo xôv

•/.x-re*/ô[ji.£vyv, si {xvj SvjAaSïj xou u^YjXcxÉpou /ai y.£iÇovoç

àvTaXXâYfJ.*™?» wç av {/.aXXov éauiou xo y.axà TÔV XUÇOV

Ope^etîv TCXOOÇ, xà [i.et'Çw xtov èXaxxovwv 8ta[ji,st6ô{J.evoç ;

[2] 'AXXà [rr(v èv xcîç à-' oclôvoç taxopouj/.î'vc'.ç, èv où-

oevl juvîyvwy.ei xcioùxov où^év, ola y.aOswpa Tispi xcv xôxs

çaivôjAsvcv, y.uo?op»!avàauvàt5aaxov, y.ai Ys'vvYjmvasOopov, y.ai

QYJXYJVèy. TïxpOsvi'aç, y.ai avwOsv èTîii/apxupoûjaç xo ûrcep-

<pusï xîi? àçîaç !/. xwv âcpâxwv ?wvâç, y.ai xwv xfjç çJd£o)ç

àppu)axYj{Jiâxwv SiôpÛuxjiv âi:paYf.xx£uxôv xiva y.ai ^IXYJV, èv

£yj[jt,axi [xôvw yai âp^ xou OîXYjjAaxcç zap' aùxoOYPPt^~

VYJV, XYJVx£ xwv xsOvYjy.ôx<i)v £7Ù xbv j3i'ov àvâXuatv, y.ai XYJV

xwv y.axaoW.wv àvâppusiv, y.ai xbv y.axà xôv Sa'.yivtov ?ô-

6ov, y.aixwv y.axà xbv àépa TcaOôv XYJV è^ouuuv [MATT.,

vin, 26, 27], y.ai -yjv 8tà OaXâ<j<jYjç 7:op£Îav [MATT., XIV,

25, 26; MARC, VI, 18, 49; JEAN, VI, 49], où Sta/w-

pouvxoç £9' ly.axspa xou TCSXOYOUÇJ*«i "©v lïuOjiiva Yuf-~

vouvxo; xoïc rcapoSsiiouGi y.axà XYJVèici Mwjewç ôaujwcxoup-

Yiav, «XX'avwxîjç èiti^avsiaç xou uSaxoç ÛTtoyçpuout'ivvjç

XY) $aG£i, y.ai oiâ xivoç àar^aXoûç, àvxixu7ï(aç OTxepstSoûffyjç

xo f/voç, XYJVxe XY}Ç xpoçîjç ÛTïîpo'itav kf' 'ÔJOV jîotîXotxo,

y.aixàç èv èpYjjx(a da'kXe?ç è<mâ<j£iç xôv èv lïoXXaîç yiXiâ-

<Tiv £Ùwxou[J!.£V6)Vji otç oîixs obpwoç èiîê'ppei xb [xâvva,

ol5x£ it Y**5 v-axà TYJV ISûv aùx?5ç çusiv cixoTroiouaa XYJV

•/psfxv è-Xvjpou, àXX* è/, xôv àppvjxwv xay.îiwv XYJÇ Qs(aç

Page 206: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

IUNÇON DK l/llUMAMTÏ: 109

lui-même les ténèbres du vice, celui qui était malade

d'ambition, principe et fondement de la dépravation,et pour ainsi dire, mère des autres vices, contre quoieût-il échangé celui qu'il détenait, si ce n'est, selon

toute évidence, contre l'objet qui le dépassait en élé-vation et en grandeur, afin de satisfaire plus complète-ment la passion de son orgueilleux vertige, en recevant

plus qu'il ne donnait ?

[2] Mais dans l'histoire de tous les temps, il ne

connaissait rien de semblable à ce qu'il voyait se

manifester alors : une conception se produisant sans

union, une naissance exempte de corruption, l'allaite-ment donné par une vierge, des voix parties des régionsinvisibles, attestant d'en haut la condition merveilleusede la naissance, la guérison sans effort et sans remèdesdes infirmités naturelles, opérée par lui d'un seul motet par un simple mouvement de la volonté, le retourdes morts à la vie, la délivrance des possédés, l'effroi

inspiré aux démons, C'était encore le pouvoir de

commander aux phénomènes de l'air, celui de marcherà travers la mer; les flots ne s'ouvraient point de partet d'autre pour découvrir le fond de l'abîme sous les

pas des arrivants comme dans le miracle de Moïse,mais la surface de l'eau se durcissait sous les pieds, et

douée de résistance, soutenait solidement leur marche;c'était le privilège de se passer de nourriture aussi

longtemps qu'il le voulait, les festins copieux offertsdans le désert à des milliers et des milliers de convives

auxquels le ciel n'envoyaitpas la manne, et que la terrene nourrissait pas, pour satisfaire leurs besoins, de ses

produits naturels, mais auxquels la libéralité de la puis-

Page 207: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

Mil DISCOURS CATÉCIIKÏÏQUK, XXIII, 2-4

oovâ|j.£u>ç v; çiXoTijAia ~psv;si, ST0'.;xsç aproç Taïç /sptj'i

TÛV îix'/.ovosîvcwv sYVswpYS'J^svs; [MATT., XIV, 20;

MARC, VI, 42, i3] /al $12 TOU y.spou TÛV èsQtôvToiv

TZXSIMV YlYv't*SV0<»5 '0 T$ ^* TWV i/Wwv c^c^aYu, où

QaXdcW/;? aÙTOîç'rcpbç TYJV ypî''av auvsiacpspoiîr/jç, àXXà

TO3 /aï TfJ OaXâWr, TO Y^VCÇ ™V i/Oiîwv SYy.«Ta$7ïsCpav-

TOÇ. [3] Kaï 7:0); àv'Tiç TO y.aO' s/aatcv TWV sJaYYeXi/ûv

$IÎ;{OI 0auy.7.Twv ; Taûr/jv TOÉVUVTYJVoJvajm yaOopwv, ô

èyOpbç èv è/eivw TÎXÎÏÎV TOD y.aTS/ojiivou TO 7;pô/£ty.£Vîv

sïBîv èv -coi (juvaXXâYSJ1»'!' TOIÎTOU y&?w «itov aipeExa'.

XÛTpov TÛV èv T$ TCUQavaTSU <j>poupa xaQsipY^vuv '(Viia-

Oai. 'AXXà y.Yjv â;/r,*/avov -^v ajTov Yuf'vt< ftpoc6X£<jm TYJ

TGD Oeou çavTasia, JXVJçapy.oç Tiva ;j.oîpav èv aÙTÛ Osw-

pr^avTa, YJVYJOYJè\à T'^c â^apTi'aç /£ys(pwTO. Aià TOOTÔ

Tispi/aXÔTîTSTai -ft (jap/î -^ OÎÔTYJÇ,Ù>; à'v, ^poç TO auv-

Tpeçôv TE /aï ffUYÏsv-$ «JTW ^XSI;(I)V, ;J.YJ TCTOVJOSIYJTOV

;:pôC7£YYW»y'bvTYJÇ ûîtspey^oûoïjç oimy.£w;• /al TYJV?]ps[j.a

o'.à TÛV Oai>[Ad?Ttov kiz\ TO y.sïÇov âtaXâ^ouaav Stiv3ey.iv

/«Tavo^aç, èTîiQu'AYjTbv [/.aXXov Y) <pcë£pbv TO çavèv elvaii

VO[M<JYJ.

[4] 'Opaç OTCWÇTO aYOtObv TÇ| Si/auo auvIÇeu/Tai /aï

TO aeçbv TCJTCOVoù/ âfio/éxpiTai. Tb Y«p otà TYJÇTOU aco-

[/.aTOç TtspiêoXîjç yujpYjTYjv TYJV 0£iav §yva[juv èîrivovjCTai

Y^vsaôai, wç âv ifj ,u7rèp TfjjAÔvot/ovo[j.(a JAYJTîapauoSicOeCYj

TÛ çôêw TYJÇ 0£I/Y}Ç èftiçav£iaç, zâvTwv /aTa TaÙTOV TYJV

àiîbèzi^vt k'y£i, TOU àytâoïi, TOÎ) coçoy, TOO 01/ai'ou. Tb

Page 208: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

HANIjON l)i: 1,'lllIMANITK I I I

sauce divine ouvrait ses mystérieux trésors; le pain quinaissait tout prêt, comme un produit de la terre, entre

les mains des serviteurs, et se multipliait à mesure ques'en rassasiaient les convives, la bonne chère fournie

par les poissons, sans que la mer eût à subvenir aux

besoins du repas, mais grâce à celui qui avait répandudans la mer l'espèce des poissons.

[3] lilt comment passer un à un en revue les miracles

de l'évangile? Devant cette puissance, l'ennemi comprit

que le marché proposé lui donnait plus qu'il ne pos-sédait. Voilà pourquoi il choisit le Sauveur comme ran-

çon des prisonniers retenus dans le cacho! de la mort.

Mais il lui était impossible de contempler en face la

vision de Dieu se présentant sans voile ; il fallait qu'il

put voir en lui une part de la chair dont il s'était déjàrendu maître par le péché. Aussi la divinité s'est-elle

recouverte de l'enveloppe charnelle, afin que l'ennemi,

ayant sous les yeux cet élément bien connu et familier,ne fût pas saisi d'effroi, à l'approche de la puissance

supérieure, et que, remarquant la puissance dont la

lumière grandissait doucement à travers les miracles,il jugeât cette apparition plus digne d'attirer le désir

que d'exciter l'effroi.

[4] Vous voyez comment la bonté a été unie à la

justice, et comment la sagesse n'en a pas été séparée.Que la puissance divine ait imaginé de devenir acces-

sible en s'enveloppant d'un corps, afin que le plan de

notre salut ne fût pas entravé par l'effroi de l'apparition

divine, ce fait démontre l'union de tous ces attributs :

bonté, sagesse, justice. La volonté de nous sauver atteste

Page 209: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

112 DISCOURS GATÉCIIÉTIQUK, XXIII, i — XXIV, 3

[/.èv Y«p èXéaOai awaat xî|ç àYaQôxvjxôç èax'.'Vapxupi'a* xb

8è (juvàXXaYtAaTiy.Yjv TCOiïjjaaôai xrjv XOÏJy.paxou|J.;VCu XJ-

xpwaiv xb âiy.aiov ;§£Îy.vuai'

xb Se /wpvj-ov oV èiuvciaç

Troi^aat, xw è^Opw xb à/Mpvjxov xîjç àvwxaxw aoçfaç xrjv

, XXIV. 'AXX' êiîiÇr(T£ïv elxbç xbv xfi àxoXouOt'a xwv

sîpyj^ivwv Tcpcal/ovxa, Ï;OU xb 0!;V2T,V xîjç Osôxrjxoç, TTOÎ

•/j à?0ap<y(a xvjç Qsfoç 5uvap.eu)ç èv xoîç slpr,jjivoiç èpaxat.

"Iva xctvuv y.ai xaûxa Y^vrjxai '/.axaçav^, xà èçsl^ç TO3

y.uaxY)ptci> âixdxoz^awjj.ev, èv oiç |J.àXiaxa Set'y.vuxai GUY/S-

y.pajAévrj x?j çiXavOpw-Ca iJj Sûva^.iç.

[2] Opcoxov [i,èv o5v xb xr)v Ttavx©8jva|j.ov <pûsi.v y.ai

zpbç xb xaTîîtvbv xî}ç âvOpwTwôxvjxoç y.axaêfjvat, Ivyyaai

icXefcva xîjç 8uvâ^.£wç xr,v àrc&o'etÇiv S/EI "4 *« [^aXa TS

y.ai ÛTwôpçuî} xo>v Oau^àxcov. To \t.h Y«p |JiYa f'-*'-*' 1 H7!"

Xbv èHspYaaOîJvat î;apà xîjç Oefaç $uvâ|j.£w<; y.axà Ç'JCJWTÎWÇ

è<m y.ai ày.sXouOsv. Kaî oùy. à'v xiva S*£vi<j|j.bv è:;aYci xîj

ày.ofl "cb Xs^eiv K«aav xvjv èv xo> y.s<xjAwy.xtuiv y.ai ^av o xi

ïïsp è';o) xwv ^atvô[ji.£vwv y.ax«Xa;j.6av£xai, èv x$ §uvâ|Asi

xoD OsOJ crixjx^vat, aùxou xoO OfiX^j/axo; Tcpb? xb cV/.oDv

oùatwOî'vxoç. 'H âè Tipbç xb xa^Si.vbv y.aGoSoç Tr£ptouaia

xi; ècxi xîjç 3uvâ^£0)ç oùSèv èv xoîç ïïapà çtisiv y.wXuo-

[3J 'Qç Y*P Î8t6v *5Tt Tîl? T° 3 xvfîç oùa(aç •/) èrci xb

avo> ?opâ, y.ai où*/, av xtç Oaûj^axoç à^iov èirl xîjç çXôYb;

•^Y^çaixo xb «uïty.w; èv£pYO'Jp.£VOv' si 8è p^ousav èiti xb

Page 210: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

PUISSANCE MANIFESTÉE PAR L'INCAHNATION 113

en effetsa bonté ; le caractère de contrat, donné au rachatdelà créature asservie, montre sa justice ; et le fait d'avoir

ouvert intentionnellement à l'ennemi l'accès de l'inac-

cessible, est une preuve de la sagesse suprême.XXIV. Mais il est naturel qu'un esprit attentif à

l'enchaînement du discours cherche où se découvredans les faits mentionnés le pouvoir de la divinité,où se découvre l'incorruptibilité de la puissance divine.

Pour rendre ces points encore parfaitement clairs, exa-

minons donc avec soin la suite du mystère, où se montre

le mieux le mélange de la puissance avec l'amour del'humanité.

[2] Tout d'abord, le fait que la nature toute puissantea été capable de descendre jusqu'à la bassesse de la

condition humaine est une plus grande preuve de puis-sance que les miracles d'un caractère imposant et sur-

naturel. Car l'accomplissement par la puissance divine

d'une action grande et sublime est, en quelque sorte,une conséquence logique de sa nature. Et on ne ferait

pas entendre un paradoxe en disant que toute la créa-

tion comprise dans l'univers, et tout ce qui existe en

dehors du monde visible, s'est constitué en vertu de la

puissance divine, la volonté même de Dieu s'étant

transformée en substance selon son désir. Mais l'humi-

liation de Dieu montre la surabondance de son pouvoir,

qui n'est entravé en rien au milieu de ces conditions

contraires à sa nature.

[3] La tendance à monter est propre à la nature

du feu, et on ne saurait s'étonner d'un phénomène natu-rel à la flamme. Si au contraire, on voit la flamme

s'abaisser à la façon des corps pesants, on trouve sur-GHKUUIHL:MÏ XYSSK.— Discours catéçhètique. . 8

Page 211: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

114 DISCOURS CATÉCHÉT1QLE, XXIV, 3-5

•/Àxtù xaô' ô^otÔT^xa xo>v è^êptOwv <7W[j,àuov ï8ot xvjv <pX£-

Y«, ~b xotoSxoy sv OocJ[/.aTt woieExai, rftç xb wOp xal oia-

|i.*vsi îcup ov xal sv xw xpôîcw xïjç X'.VVJGSO)Çsxêaîvet TVJV

yjffiv, izl xb y.âxw çepijxsvov'

ouxwç xal XYJV Osiav xs xal

ÛTXspr/ouuav ojvatj.iv six ojpavtev jxeYsOvj xal ?omr,po)y

ajyai xal v; TOÙ" -avxôç $».ay.ia|/r,a'.ç xal Y) 8IV;VSXY;Ç TWV

;VT(I)V slxovs^îa xossûxov OUOV YJsVi xo àaOsvèç x^Jç çyasojç

v^wv ai>Y/aT*&a3lî SSÉXVOCFI,T;W; xb û<!/ïjXôv, èv xw xaïxst-

vw Y*V5|J-£V5V, xal èv xo) xaTxetvw xaOopaxat xa't où xaxa-

6«(vsi xoO (J'iouç, TCW; Oeixr,? àvOpio-i'vv; cu|J.T:Xax£!<ja

f*j(j£i xal xsîixo YlV£"at y-at sxeîvs èaxtv. i

[i] 'E-sior, Yap, xafJÙç sv xotç sjj/îcpopOsv sïpY)xai,

çûaiv oùx sî/sv i?) ivavxi* dûvajj.iç àxpâxw ttpoa^ai xfl

xoîi OscD TwapcuuCa xxl YUJAVY)V o-o<jx95vai rjxoù' xr,v i\j.<fâ-

v£tav, w; av S'JXVJ-TOV V^VCITO XM ST;!ÇY;XOÎ>VXI ÙTîèp fy/wv

xb àvxaXXaY[->.a, "<•> zpsxaX'Jjj,;Aaxi xîjç y ûffsox; Y;IJ.C)V ève-

xpjçOvj xb OEÏOV, ïvx xaxà xoù; Xlyvouç TWV 1/0'JWV XÙ

SsXiXxi xîjç Gjfpxbç ai>YxaTa37ïa<jQf, xb à'Yxwxpov xf}ç Ofiô-

XÏJXCÇ, xxl iuxti) x?,ç Çwîjç xw Oavâxw eias'.XKjOsfevjç xat xw

axôxw xoù ço)xbç STXupavivxsç à^a^aviaOfi xb xô çwxt xal

xf( Zo)ft xaxà xb svavxfev voo6|/svsv'

ou Y*P ^/el ?'JGiv

OUXE «JXÔXOÇStayivsiv èv çwxbç Ttapousia, oîixs ôàvaxov

elva! ÇGJÎJÇ £vepYôû<r/i<;.

[5] Oùxouv ITÎI xs?aXa(o>v xcD {i.uj-cvjpCou xrjv àxoXou-

Oixv àvaXaS&v-eç èvxsXîJ TxotY;crw{/sOa XYJV àitc\$y(m 7tpb<;

xoùç xaxvjYopôtivxaç xîjç ,Os(aç oîxovo[x(aç, dxcu */*Plv ^l'

Page 212: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

PUISSANCE MANIFESTÉE PAU L'INCAHNATION 115

prenant un semblable phénomène. Gomment le feu,tout en restant feu, déroge-t-il à sa nature par le mode

de son mouvement, dans cette tendance à descendre?

Il en est ainsi pour la puissance divine et suprême :

ni les immensités des cieu.v, ni l'éclat des astres,ni l'ordonnance de l'univers et l'économie pro-

longée du monde ne font voir cette puissance autant

que la condescendance qui l'incline vers la faiblesse de

notre nature. Nous y voyons comment la grandeur, se

trouvant placée dans la bassesse, se laisse apercevoirdans la bassesse sans déchoir de son élévation ; comment.la Divinité, s'étant unie à la nature humaine, devient

ceci tout en restant cela.

!"4] Gomme on l'a dit plus haut, il était impossible à

la puissance adverse d'entrer en contact avec Dieu s'il

se présentait sans mélange, et d'affronter son apparition,si elle avait lieu sans voile ; c'est pourquoi la Divinité,voulant offrir une prise facde à celui qui cherchait à

nous échanger contre un objet plus précieux, se cacha

sous l'enveloppe de notre nature, afin que l'appât de la

chair fit passer avec lui l'hameçon de la Divinité,comme il arrive pour les poissons gourmands, et qu'ainsi,la vie ayant été logée dans la mort, et la lumière étant

venue briller dans les ténèbres, on vît disparaître ce

qui est conçu comme opposé à la lumière et à la vie.

Gar il est impossible aux ténèbres de subsister en pré-sence de la lumière, de même qu'il ne peut y avoir de

mort quand la vie est en activité.

[5] Reprenons donc dans ses points essentiels la suite

du mystère, afin de compléter sa justification en réponseà ceux qui accusent le plan divin de faire réaliser à la

Page 213: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

116 DISCOURS CATÉCHÉTIQUE, XXIV, 5-7

âauT^ç rt Oib-r,ç TYJV àvOpwûivvjv v.oiztpyâ'&Txi a<i)Tv;pîav.

Asf Y«p' Sià wavTWV xb Osïov iv taî; Txpeftsûaaiç ûixoX^,-

•}£GIV eïvai y.al'jAïj TO \xvt Û^VJXM; STC' aùxcu voefoOai, te

oè Tfjç Oîo-peîxoU; à;(aç £y.êaXX£aOai'

àXXà zav Û^YJXÔV

ie y.al sjjsêàç vsvjfAa Seî wavxwc lz». ôeoîi Kiatsûsc/Oat, y.«î

auyvjp-îîffOai ci' à'/.oXouOtaç xo> èxépw TO sxepov.

[6] AéSsr/.xa». xotvov TO àyaOcv, TÔ aoçpsv, TO Sîy.aiov,

TO Suvaxôv, -b çOopaç àveîtioey.xov, Tiâvxa TÛ Xsyw x^ç

y.aO' /^.aç oî/ovoi/taç £7;i3£iy.vJ[J.£va. 'H àyabbv^q sv xô

TrposXéaOai aw^ai xbv aTzoXwXôxa [Luc, xix, 10] y.araXajx-

Sâvstai, vj ao<pia y.xl T?JSivcaioutivr) iv xw xpÔTxw x95?|<7M~

xvjpfaç fy/<ov SieSîi'/Ov), ^iS'JvajMç èv xw y^^^i H--'' <*ù*

xbv èv ôy.otwtAaxi àvôpo)7ïou y.al oyitf.ot.zi y.axà -b xaTî£ivbv

x*Jç ç'j!j£(i)ç TIJJ/MV y.a». èXz'.aO'JJvat SûvaaOat aùxbv y.aO1

ÔÎAotôxYjxa xwv àvOpwTïwv xw Oava-w èY/p^O^vai, Y£v^~

[XÎVOV Si xo oly.sïov èauxw y.aî y.axà çiicrtv èpYâeraaÛat. [7]

Oly.stov Se çtotî |/èv à à?avi<7y.bç xou ay.ôxouç, Ço>?JSe ^

xou Oavaxou y.aOa(p£<jiç. 'Eirslouv T^ sùOsCaç êSoti ::aps-

veyOsVTêç xb x«x' àpx*Ç ~*5? Ça>^ç èÇexpâTîvj^ev y.al xw

Oavâtw èYy.ar/jviyGvjiASV, x( XO3 .ety.ÔTOç ^w rcapà xoû

lAUffTïjpfeu jj.avôâvo|j,sv, si Vj y.aGapoxvjç xûv è^ â[Aapx(a<;

^.oXuvOiVTWV à?â-x£xai, xai -^ ÇWYJ xûv xeOv/jy.ÔTWV, y.al

•/j ôSyjY^ tôv wèTxXavyjjx^vwv, un; av o TS |xoXuï|xbi; y.aôap-

ôeiyj, y.«l i?) TïXàvv) OspansuOsCv;, y.al etç XÏ?JV^W^JV -b x£-

Ovvjy.bç l-avs'XQoi ;

Page 214: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

PUISSANCE MANIFESTÉE PAU L'INCARNATION 117

Divinité par une intervention personnelle le salut de

l'humanité. Car la Divinité doit conserver en tout lesattributs qui lui conviennent; il ne faul pas se faired'elle sur tel point une idée élevée, pour exclure telautre caractère de la dignité qui convient à Dieu : toute

conception élevée et conforme à la piété doit être sansréserve attribuée à Dieu par la foi, et l'une doit s'en-chaîner à l'autre par une exacte succession.

[6] On a démontré la bonté, la sagesse, la justice,la puissance, l'incorruptibilité, tous ces attributs qui semanifestent dans l'organisation du plan qui nous con-

cerne. La bonté se fait voir dans la volonté de sauvercelui qui était perdu, la sagesse et la justice se sontmanifestées dans la forme de notre salut, Dieu a montrésa puissance en devenant semblable à l'homme, eten prenant sa forme, pour se régler sur la bassessede notre nature ; il l'a montrée en donnant à croire qu'ilpourrait comme les hommes devenir la proie de la mort ;il l'a montrée enfin, en réalisant, une fois devenu tel,ce qui lui appartient en propre, et ce qui est conformeà sa nature.

[7] Or le propre de la lumière, c'est de dissiper les

ténèbres; le propre de la vie, c'est de détruire la mort.

Puisqu'en nous laissant entraîner hors du droit chemin,nous avions été à l'origine détournés de la vie, et préci-pités dans la mort, en quoi l'enseignement de la reli-

gion sort-il de la vraisemblance, si la pureté s'attacheaux misérables souillés par le péché, la vie aux morts,si une direction est donnée aux égarés, afin que lasouillure disparaisse, que l'égarement soit guéri, et quece qui était mort soit rappelé à la vie?

Page 215: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

118 msoeiMis CATICOIIKTIOII:, XXV—XXVF> 1

XXV. Tô SI àv -?( ^Jasi *[vti<jt)%\ YJ;J.MVXYJVOîôxyjxa

xcîç ^ Xtav [)A'/.poty'j'/b)ç y.a-avooyu'. Ta cvxa oùoéva av

s/. xoO eiX5Y0U ÇsvwjAbv à7îaY*Yc'" ^? Y*P oyT(,) v^t 3?

XYJV'iu/Yjv w; sic xb îrav (3XéTC<ovJAYJ.SViravTÏ irwxeysiv

îiva». xb OsCov, y.ai àvojôjxevov y.«l èjAicepté/ov y.ai àY'/.a-

QYJIJ.SVOV; ToO Y*P svxcç [EX., in, I i] àîr^xai -à svxa,

y.al cjy. s'vstmv sîvai xi ;XYJàv XM cvxt xb sïvai r/ov. El

o5v 4v ajxw xà Ttxvxa y.al àv iradiv r/.îîvc, xf sicawy.'jvov-

xai xf, sly.ovs^a TOU [xuuxvjp'.cu xoO Osbv àv âvOpoi-w Y£YS~

vrjaOai 8i$âay.ovxoç xbv oiSs vOv à'£<o xou àvOpw~ou stvai

ïïêTTiaxî'j^ïVSv ;

[2] Et Y«? '/•«' c xpèrtcç x'?5; àv fy/ïv TOOOSOUTcapousfeç

c!>*/ £ aùxbç oSxoç ix.sCvb), «XX' ouv xb àv fy/ïv sîvat y.ai

vUv y.al xixe y.axà xb ïcov 5iw[xoXÔYir/"a'- ^Tî>v i^sv ©Sv

£Y'/-*'y-paxa'. Vj[/.Cvwç auvs/wv Iv xû sîvat XYJVçôaiv' xôxs

31 xaxs^C'/Ov) icjsb; xb fyjixepov, ".va xb fyjixepov xfl xpsç

xb Osïov £7:i;j.».^(a Y^xa». Oeïov, àSjaipéOèv xov Qavàxcu y.al

xî|çxoO àvxt/îi|jiv5U xupavvtèsç è'^w YSVO^SVOV*

V)Y«p à'/.st-

vsu àzb xoO Oavâxou àzâvoScç àpyYj xw Ovvjxto Y^VSI xîjç e!ç

TYJV«QavATSv ÇO)YJVèizavôîou yiyv&ïM.

XXVI. 'AXX' iawç xiç àv xfl XY}ÇSiy.aioatfvYjç xe */.«'.

aoflaç èSsxâas'. XY)Ç y.axà xfjv ©ly.ov©y.(av xaûxYjv Oswpou-

|/£VYJÇàv«Y«xai xphç xb vo;j.(aai àîtâxYjv xivà TYJV xotaôxYjv

[/éOoSov àïïivsVsîJoOai 6-èp fy/wv XCOOsw * xb Y*P H-"')YuIJ,vfi

xf} OsàxYjxi, «XX' u-b xîjç àvOpto-(vYjç ÇJ<JS(O;y.cy.aXyp.jA*'-

VYJ, «Yvo-r/J^xa ^apà xoy à'/Opoy, xbv Osbv Ivxbç xsy */.p«-

Page 216: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

LK TROMPEUR A ÉTÉ TROMPÉ 119

XXV. Que la Divinité ait revêtu notre nature, c'est

un fait qui ne saurait présenter rien d'étrange ni de

contraire au bon sens pour les esprits qui conçoiventla réalité sans mesquinerie excessive. Qui serait assez

faible d'esprit pour ne pas croire, en considérant l'uni-

vers, quela Divinité est tout, qu'elle se revêt de l'univers,

qu'elle l'embrasse et y réside ? Ce qui existe dépend en

effet de celui qui existe, et rien ne peut exister qui ne

possède l'existence dans le sein de Celui qui est. Si

donc tout est en lui, et s'il est dans tout, pourquoi'

rougir de la religion qui nous enseigne que Dieu a prisnaissance dans l'homme, puisqu'aujourd'hui même la

foi n'exclut pas de l'homme son existence ?

[2] Si en effet la présence de Dieu en nous ne prend

pas ici la même forme que là, il n'en est pas moins

reconnu que maintenant comme alors il est égalementen nous. Aujourd'hui il est mêlé à nous, en tant qu'ilmaintient la nature dans l'existence ; alors il s'est [

mélangé à notre être, pour que notre être pût devenir

divin par son mélange avec le divin, après avoir été

arraché à la mort, et délivré de la tyrannie de l'ennemi;

car sa résurrection devient pour la race mortelle le

principe du retour à la vie immortelle.

XXVI. Mais peut-être, en examinant la justice et la

sagesse qui s'observent dans ce plan divin, est*on amené

à regarder comme une sorte de tromperie la méthode

imaginée dans ces conditions par Dieu en vue de notre

salut. En se livrant au maître de l'homme sans dévoiler

sa divinité, mais en la recouvrant de la nature humaine,

Page 217: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

120 DISCOUHS CATÉCHÉTIQUK, XXVI, 1-4

x'oOvxo; Y£V-'^ai àTtâx*} x(ç èsxi xpsrov xivà xal wapaXo-

•jfWjAs?, £7cei7csp ï3tov xwv à-axwvxwv èaxî xb -îrpbç sfspov

xàç TWV £TCI6OUXSUO|AÎV6)V èX^(3aç xpÏTC£iv '/ai à'XXo Trapà

xb èXwwQlv y.a-spY«ÇeaOai. 'AXX' b xplç TYJV àX^Ostav

pX^TCwv lûâvxwv s^aXicrra x»î xoSko TV5<J'3».*/.«IOCF!>VÏJÇie xai

XÎ)Ç GOçfaç EtVXt <7UV0^<7£Xai.

[2] Aixafou j/iv y*P so i xb xax' à^iav éxâaxo) vi[/,£iv,

<JO?O0 3s xb [A-^TS ^xpaipéireiv xb Sîxouov, [XVJTSxbv àyaObv

T9JÇ çiXavOpW/ïfaç axoîïbv à-o/wptfstv xîjç xaxà xb ofoawv

xpfoîwç, àXXà uuvâiïTSiv àXX^Xoiç £j[xv))[âvwç ây^sxepa,

-ci) jxèv àixatoaiivv; xb xax' à^i'av àvxt3i3ovxa, xîj 3è âYaQô-

XYJXI xoO axsiroQ xîjç çtXav6pw:t(aç oùx èSwxafAevov.' Sxc-

7;^(JW{JI.*V xoCvuv et [j/Jj xà 3tio xauxa xoïç Y£Y0V5C;,'V èvOsw-

psfxai.

[3] 'H [i.àv Y«p TOU xax' â5(av àvxtèoatç, Si' ^ç b àw«-

xsùv àvxarcaxaxai, xb Sfxawv Sefxvudiv, é 3è axpTcbç x©5

YtYvolA-vou y.apxupfa xyj<g xou èvepYoOvxoç aYaOixvjxoç

Y(YVST*1« "ÏSIOV JJIV Y»p xîjç 8ixaio<7t5vvj<; xb èxefva véjj.eiv

Ixaaxw, 6)v xiç xàç àp*/àç xal xàç atxÇaç TcpoxaxeSâXfixo

[GaL, vi, 7], wairsp -^ Y?} y.axx xà firr, XMV xaxaêXYjOév-

X6)v jrcspixàxtov xai xoùç xapnoùç àvxtStèoxiiv'

uo<p(aç 3è xb

4v xw xpsTtw x9Jç xôv 6[j.o(t))v àvxtàÔGewç [>.!) 4xiî£GSEv X<5U

jîsXxfevoç. [4] "Q(j7csp Y«p x(T) èSs^axi b[J.ol(ûç wapajAÉYvufJi

xo çp2p|Aaxov xai b èfttêouXe'Jwv xai 6 xbv ITCISOUXSUOSVX* tw-

JJISVOÇ'

àXX' b jxèv xb SvjXvjx'^ptov, i SèxcO ÔyjXvjxyjpfot» àXeçV,-

xvjptov, xai©ù3èv b xpô~oç xîjç Ospa-sfaç xbv crxo-bv xîjç

Page 218: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

U-] TROMPEUR A ÉTÉ TROMPÉ 121

à l'insu de l'ennemi, Dieu a eu recours, en un sens, àune tromperie et à un procédé captieux, puisque le

propre des trompeurs est de détourner l'attente de ceux

que visent leurs machinations et d'agir contre cette

attente. Mais si l'on considère la vérité, on reconnaîtra

jusque-là une preuve suprême delajusticeet de lasagessedivines.

[2] C'est en effet le propre d'une nature juste dedonner à chacun selon son mérite, et d'une nature sagede ne pas faire dévier la justice, tout en ne séparant pasdes décisions de la justice les bienveillantes intentionsde l'humanité, mais de concilier adroitement les uneset les autres, en rendant, selon la justice, ce qui est

mérité, et en restant, par la bonté, dans les intentionsde l'humanité. Examinons donc si ces deux caractèresne s'observent pas dans les faits accomplis.

[3] L'action de payer le trompeur selon son mérite enle trompant à son tour, montre la justice, et l'intentiondu procédé atteste la bonté de son auteur. Le proprede la justice, en effet, est d'attribuer à chacun les

résultats dont il a auparavant posé les fondements, etsemé les causes, de même que la terre rend des fruitsen rapport avec la nature des semences qui y ont été

jetées. Le propre de la sagesse, d'autre part, est de ne

pas s'écarter, dans la façon dont on rend la pareille, del'amélioration qu'on se propose. [4] L'empoisonneur etle médecin qui traite la victime d'un empoisonnementmélangent également une drogue à sa nourriture, maisentre les mains du premier, c'est le poison, dans celles

Page 219: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

122 DISCOURS cATKf.MKTigri:, XXVI, i-7

s-jspYsuîaç 2tsXu;AY)vaxs' s» Y*P xotl TCaP*â|Acp©/csp<ov çapixx-

•/.ou \>.ifyç sv xpoçpfl Y''Yv$"a'*' <*XXà wpoç xbv <r/.07ïbv àïïcêXe-

•iavxsç xbv ;xày SZ«IVO3JJ.SV,X<O£è yjxXei;aivo|/,sv' ouxw "/aï

èvxaSOa xû ;/sv y.axà xb oi'y.xiov \byid èxsCva ô â-axswv

àvxtXajJLêstvst, wv -à <T7îcp[xaxa oià xîjç îîwsç ftpca''p£a£toç

y.axsëxXsxo ' à-axaxai Y*P */'a'« «ixbç xw xoy àvOpwïïOU

-psêXr, y.axi 5 7rp5azaxr,<jaç xàv à'v0po>7cov x<5 xîjç i^SovîJç

cYAsxay.axt'

6 oè a/orbc xftv YIYVOMV(OV ^i xb zpsixxov

XYJV7cap»XXaY*)v ïyti.

[5] 'O jj.sv Y«P -""' otaçpOopa XYJÇçvaew; XYJVànaxvjv

£VYJPYYJ<J£V,b §è di'y.atoç à'ixa y.at «YftObç xai fsoybç ï%\

jwxYjpfo xoû y.axaçOapévxoç x$ sTîtvc^a XYJÇàTtâV/jç 'èypYj-

aaxo, où [/.ovov xbv àzoXwXôxa Sià xotixwv sùepvsxMv,

àXXà xat aJxbv xbv XYJVairwXeiav r.af)'

fy/.ûv èvspYVjuavxa.

'Ey. Y«P toi ïïpoffSYYfe** x9j Çto?) txsv xbv ôavaxov, xw çwxiSe xb ayixoç, xfl â^Oapcrfa Se XYJVçôopav, à<pavi<j|/b; ji-èv

xo3 ysipovoç Y'-YVSTat /a' S'Ç T0 l^ Ôv,[j.exax<opYjffiç, wçé-

Xsia os xou àîxb XCJXWV y.scOaipoj/s'vou.

[6] KaOîtTvsp Y«P> âxi[/oxlpaç UXYJÇxw ypuuw y.axa-

•Af/OsîffYjç, ^x9JSix xoû ï;upbç Sa-avyj xb «XXéxptiv x£ v.cti

àîrsêXYjxov ol Ospaî:sux«l xou ypucriou y.axavaXwuavxsi; ï:a-

X«.v èîcavaYOoai ~P^Ç rôv '^^^ ç'Jfftv X«jJw:Yj5ôva XYJVr.po-

xijjtoxs'pav UXYJV* or/, à'-ovoç ;/ivxoi Y^sxat '/j Str/.piaiç,

*/P^vV "03 Kupoç x$ àvaXom/.fi îuva^si xb vsOov è£a?av(-

Çovxoç, «XYJVâXXx ()îpz-dx x(; eux». xoO ypu<jfou xb ày.xa-

y.jjvxt «ùxb xb !iù XtifAY) xou /«XXouç sYy.s^svov'

[7-] y.axà

Page 220: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

r.iirëiusoN ni: I/IILI.MAMTK 123

du second, le remède du poison, et le procédé du trai-

tement n'altère en rien le caractère bienfaisant de

l'intention : si l'un et l'autre mêlent une drogue à la

nourriture, nous savons du moins, en considérant

leur dessein, louer l'un et blâmer l'autre. Il en est de

même ici. Le trompeur reçoit à son tour, selon la règlede la justice, ce qu'il a semé par un acte de sa volonté

propre (car il est trompé, lui aussi, par l'homme qu'onlui présente en appât, lui qui avait le premier.trompél'homme par l'amorce du plaisir) ; mais l'intention du

procédé en change avantageusement le caractère.

[5] L'un avait exécuté sa tromperie en vue de cor-

rompre la nature; l'autre, à la fois juste, bon et sage,a imaginé la tromperie pour sauver celui qui avait été

corrompu, faisant ainsi du bien non seulement à la

créature perdue, mais encore à l'auteur de notre perte.Le rapprochement de la vie et de la mort, de la lumière

et des ténèbres, de l'incorruptibilité et de la corruption,amène la disparition et l'anéantissement de l'élément*

inférieur, pour le. bien de celui qui est délivré de ces

maux.

[6] Quand il s'est mêlé à l'or une matière moins pré-

cieuse, les ouvriers qui en ont le soin font disparaître

par le feu l'élément étranger que contient l'or et quidoit être éliminé, et ramènent ainsi à son éclat naturel

la matière la plus prépieuse; cette séparation toutefois

ne va pas sans peine ; il faut du temps pour que le feu

fasse disparaître l'impureté par sa puissance de destruc-

lion, et c'est une sorte de traitement qu'on applique à

l'or en faisant fondre l'élément même dont la présencea pour effet d'altérer sa beauté. [7] De même ici, la

Page 221: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

121 DISCOURS CATÉCHÉTIQL'E, XXVI, 7-9

xbv aùtov xpôîcov, Oavaxcu xai çOopaç y.xi/<r/.£xouç xai si

-ci xaxiaç IXYOVOV xto sûpex^ xou xaxoO 7t£piçy£*vxu>v, c

irpoa£YYw!-'-°li TÎJÇ Qefaç Suvap.swç 7.upbç Si'/vjv àçaviq/bv

xou 7:apà çiiaiv xatepY<X7a^sv9ç £Ù£pYîxsï xfl xaQâpseï x*)v

çyjiv, xav ÈTCIITOVOÇ•/; §taxpiaiç fl. OJXO3V OJO' av zap'

aùxou xoû àvxixetjAé'vou [AYJ£?vat Bixatsv xe xai aut^pisv

xb Y^Y0^*» «t*?t6aXouo, efoep £».çatdGr^'.v TÎJÇ ^pYEffiaç

SXQoi.

[8] NuVl Y^P "/.aO^TTEpOÎ £7:1 0£pa7T£(a X£[AVÔ[J.£VO(T£

XOfî y.«l5[/£V0l X<*A£7C3((V0U<JI TCtç 0£pa^£ÛO'J(Jl, Tîj ÔStivYJ XÎjÇ

TO^Ç 5p».^uj<j6|A£vo»., et Se xb vyialvzw §ià XCJXWV îcpoa-

Y^v.etTO xai i?iTÎJ-; xaûuewç àXYï)5wv napéXOoi, '/ap'.v efoov-

xai xofç x^v Oepa^av èi:' a!>xwv èvepY^aai' xaxà xbv

aùxbv xporcov xaï£ [/.axpaîç 7t£ptéo*otç èSjatpeOivxoç xoû xa-

y.ou x>5ç oûfffiwç, xou vuv aùxf) xaxajM/Oévxoç xai ayjAfusv-

xoç, èixsidàv f( etç xb àp/aîov à;;oxaxa<Jxa<Jt; xwv vOv èv

xaxfa xet'/e'vwv vévYjxat, Ô;/6ÇMVOÇ •/) eir/api<jx(a izapà 7;â-

(JVJÇèVrai TÎJÇ xxtaew;, xai xuv èv xfl y.aO«p<T£t xsxoXas-

ijivwv y.al xwv jxyjSè XYJV àpy/r,v 57U$£Yj0évxa)v xaOap-

aewç. '

[9] Tayxa xai xà xoiaoxa TiapaStèwat xb ^Ya [^u<JT^piov

TfjÇ Oefoç èvavOpwTr^wç. At' wv Y*P /axejAfyOr) x$

àv0pw7;6xr(xi, Stà irâvxwv xôv x^ç çiitiewç IStw^âxwv YSV6-

|ASVOÇ,Yevéa£o')ç x£ xai àvaxpoç/jç y.al aù^aswç, /ai f.ê'/P 1

xîjç xo'j Oavâxou 7cs(paç 3'.6£eX0b>v, xà Tcpoeipyj^iva Tïâvxa

y.axstpY«cfxat, xôv x£ â'vOpwïtov T?JÇxaxCa; èX£uO£p6W xa\

Page 222: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

GUÉRISOiN DE L'HUMANITÉ 123

mort, la corruption, les ténèbres, et tous les fruits du

vice étant attachés à l'auteur du mal, l'approche de la

puissance divine détruit, à la façon du feu, l'élément

contraire à la nature, purification bienfaisante pour la

nature, quoique le partage soit pénible. L'adversaire

lui-même ne saurait mettre en doute la justice et le

caractère salutaire du procédé employé, si toutefois il

pouvait comprendre le bienfait.

[8] Ceux qu'on traite par les coupures et les cautéri-

sations s'impatientent contre les médecins, sous la

douleur aiguë de la coupure, mais si ces soins leur pro-curent la santé, et si la souffrance causée par la brûlure

disparaît, c'est de la reconnaisance qu'ils auront pour les

auteurs du traitement. De même la nature ayant été,

par ces moyens détournés et longs, débarrassée du mal

qui s'y était mêlé et attaché, quand seront rétablis dans

leur condition primitive ceux qui sont maintenant

plongés dans le vice, le concert d'actions de grâces s'élè-

vera de toute la création, et de la bouche de ceux quiauront été châtiés au cours de cette purification, et de

la bouche de ceux qui n'auront pas même eu besoin

, d'être purifiés.

[9] Ce sont ces enseignements et d'autres du même

genre que nous donne le grand mystère de l'incarnation

divine. C'est en se mêlant à l'humanité, en revêtant

tous les caractères propres à la nature, la naissance, l'édu-

cation, la croissance, et en franchissant toutes les étapes

jusqu'à l'épreuve de la mort, que Dieu a exécuté tout

ce dont nous avons parlé plus haut, délivrant l'homme

du vice, cl guérissant l'auteur même du vice. C'est en

Page 223: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

126 DISCOURS r.ATKCHKTigUK, XXVI, U — XXVII, 'A

aùxbv xbv xïjç >.a/ù; sypsx/,v iwtAsvoç. 'laâ'.ç yap SGUV

àppwjxîaç r, TV'J vurr^axoç /âOapsiç, /xv SÏXI'TÎOVS;fl.XXVII. 'A/SXSUOÎV cà Tcâvxw; xbv 7;pb; TÏJV ?ûatv

V;;J.O>Vàvap/ipvâ»Asvsv cià itâvxwv àéçaaûai xwv ISKOJXXXWV

aùx^ç xr,v îîplç vjjJi.aç auvavr/.paaiv. KaQâixîp yàp si xbv

(bÛTTOvxwv ([JLrci'tov è/TxXu'vsvxe; où xà ;ASVèwai xwv ;;.oXua-

;j.âxwv, -à oè àTîoppÛTCTOuaiv, àXX' à::' àp'/^Ça/p*. xéXsuc

è//a0aîp5uai xwv /YJX(SO>Varcav xb 0':pa<j|j.a, d>ç av qj.ôxi-

;J,OVsauxw ôV ©Xsu xb (;.iâxiov ys'vcixs, /axà xb ïscv XajA-

icpuvOèv è/T xfjç TXXÛJSWÇ'

suxw;, ;j.oXuvOsfov;ç x$ â|;.apxu

xfjç âvôptoxivïjç Çw^ç £v àpyft xs /ai xsXsux^ /al xsîç Sià

[jiéaou zafftv, sost 2ià T;OVXWVY^vecOai xr,v s/iwXtîvcjUsav

oûvajMV, /ai J/,Y)xb JASVxi 0îpa7î£uaai xw /aOapcîw, xb 8è

Tîspiwsîv àOêpâ-suxov. [2] Toûxou /apiv xvjç £o)>5<;YJ|.>.WVeus 7clpa?iv ê/axspwQçv oisiXYj|j.[j,iVY;ç, xô /axà xr,v àp'/^v

ÇÏJJJII/ai xb x=Xoç, /aG' s/âxspov sOptV/.sxai itspa; vj oiop-

ôwxi/v; xïjç ?'j<jswç oûva;xiç, /ai TYJÇ àpxîjç à<J>ay.svYj/ai

[Xi^pi xou xéXou; .-auxrjv $7;e/xeivasa /al xà oià [j.saou xoû-

xwv ixâvxa oiaXaëouaa.

[3] Miaç Se Tcaatv àvOpwîxciç xïjç elç XYJVÇWYJVOUJ/JÇ

TxapôSou, TCÔGÎVBst TOV sîaiivxa ^rpoç vjl-iaç siaei/wOîJvai

xw £iw ; ES; oùpavou, «pyjai xuyèv 5 ciaTrxûow wc a'wypsvxe /ai ôf§p$ov \xb sîâoç TVJÇàvôpwTtivyjç Y^V^SO)?. AXX

©6/ "^v èv ojpavû xb àvOpwTttvov, otrôé xiç èv x?) urcep/oâ-

|/.iw Çw$ /aziaç voaoç lixs'/wp(a££V. O 5è xw àvOpwzw

/axajJHYVÛ'xevoi; xw a/©7rw,x?jç wçpsXeCaç iixoisîxo xrjv au-

Page 224: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

NÉCESSITE DE i/lNCARNATlON 127

effet guérir une infirmité que tic faire disparaître, mêmeau prix de souffrances, la maladie.

XXVII, Il était rigoureusement logique que celui quise mêlait à notre nature acceptât d'en revêtir tous les

caractères distinctifs pour s'unir étroitement à nous.Car ceux qui lavent les vêtements pour les nettoyer ne

laissent pas de côté une partie dea souillures, en se

bornant à enlever les autres; mais ils purifient de ses

taches toute la pièce d'étoffe d'un bout à l'autre, pour

que tout le vêtement ait la même beauté, et resplendissed'un égal éclat au sortir Au lavage ; de même la vie

humaine ayant été souillée par le péché dans son prin-

cipe, dans sa fin el dans tout l'intervalle, la puissance

qui la nettoie devait passer partout et ne pas appliquerà l'une des parties le traitement de la purification, pourlaisser l'autre sans remède. [2] Voilà pourquoi, notrevie étant comprise de part el d'autre entre deux extré-

mités, je veux dire le commencement et la fin, on trouveà chacune des deux extrémités la puissance qui redresse

notre nature ; elle est entrée en contact avec le com-

mencement, elle s'est étendue de là jusqu'à la fin, et a

occupé tout l'espace compris dans l'intervalle.

[3] Or puisqu'il n'y a pour tous les hommes qu'uneseule façon d'entrer dans l'existence, d'où devait venir

celui qui nous visitait, pour s'établir dans notre vie? Du

ciel, dit peut-être celui qui rejette comme avilissante el

sans gloire la forme de la naissance humaine. Mais

l'humanité n'était pas au ciel, et dans la vie supra-terrestre ne régnait sous aucune forme la maladie du

vice. Or celui qui se mêlait à l'homme voulait régler

Page 225: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

128 DISCOIHS CATKCIIÉTIQUK, XXVII, 'A-i

vavâ/paaiv. "fêvOa tsi'vuv xb z«y.5v ojy. v^v, sùSè o àvOpto-

-•.vs; èîtoXixeJsxo (Sisç, T;W; S7tt£/;xsî xiç èv.siOsv xoi OSÛ

~spi7tXay.^vai xbv avOpw-ov, JJLXXXCV$à oi/i «vOpwiîOv,

àXXà àvOpwîrcu xi ÎÏ^WXOV /ai 5|j,oîw[/a ; T(ç o' Sv SYSVSTO

xfjç ÇÛCJÎWÇ-/)|xwv YJoispOtoatç, si xoO irciysku Çwou ysyeaï)-

y.5-oç s'xspsy xi xôv ©jpavfav xrjv Osfov s-ijMÏiav sosljaxc ;

Où/, l'axi yàp OîpxTîc'jO^va». xbv y.ijjivovxa, [AÏ; XSU TXGVCUV-

xcç [Aspsuç iSuÇôvTO); Ss;a;xévou XYJVïauiv.

i

[4] Et ouv xb [ASVy.â,u.vov ixi Y*S? ^V, YJ5è 0s(« 8yv?ji.iç

xoy y.â[i.vsvxoç ;;.YJifr$ono} içpbçTÔ éayxîj; ^X^7COUJ« wpé-

T:CV, â'/pY;axoç Y^Vxo> àvOptozw •/) rcspi ta JAVJBSVY^JMVèrci-

•/.oivo>voyvxa XY}Ç OSIXÇ Suvâ[j.S(i)ç à<7/oX(a. To jxèv yàp

àîîpS7CSÇ SKI TfJÇ OcÔTYJXOÇ IGOV, SÎTÎSp 'ÔXtoÇ OsjMXÔv £<JXIV

aXXo TI Tuapà TYJV y.ay.Cav à^peiTèç èvvosîv. IIXYJV XM

[M/po^y^toç sv T0'JTW y.pivovxi XYJVOst'av yeyaXetôxYjxa, èv

xoi [j/Jj Ssi-acOai xwv xîjç yûsîoyq Y^WV (§ib)^xxo)v XYJVy.oi-

vom'av, oiSàv (xaXXov î:apx[j.uO£ïxai xb à&oijov oùpayio)

cwjAaxt Y) èiriysîw <yu<jy¥j[/.axi<j0î5vai xb Oscov. ToO y&p

û^iaxou y.*î àTCpOdtxou zaxà xs u^oç x?jç çyaew; Y*Jxxfoiç

7v«ja /axà xb ïaov irct xb y.axto àfîVïYjy.e, /ai éixoxijxwç

aùxw xb Ttav u-oôé&Yjxe. Tb y<xp y.a'8' ©Xou «7cpôjixov oîi

xivt [xèv ècxt Txpojtxôv, xco 3s «Tcpod^sXauxov, àXX' èw'

ïorr,c zâvxwv xoiv svxo>v O-spavs'axYjxsv.

Page 226: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

NÊCKSSITK UK l/lNCAHNATlO.N 129

sur ses vues bienfaisantes celte étroite union. Là où lemal n'existait pas, et où ce n'était pas la vie humaine

qui était gouvernée, comment veut-on que l'hommeen soit descendu pour revêtir Dieu, et il serait plusjuste de dire non pas un homme, mais un portrait, une

image de l'homme? Gomment se serait opéré le redres-sement de notre nature, si la créature terrestre étant

malade, c'était un être différent qui eût été choisi parmiles habitants célestes pour se mélanger avec Dieu? Carle malade ne peut éprouver l'effet du traitement, si cen'est pas la partie souffrante qui reçoit spécialement la

guérison.

[4] Si donc la partie malade, était sur terre, et si la

puissance divine, par souci de sa propre dignité, nes'était pas attachée à celte partie malade, la sollicitude

qui eût absorbé la puissance divine autour d'objetsn'ayant rien de commun avec nous, eût été sans profitpour l'homme. Car l'indignité eût été la même pour la

Divinité, si toutefois il n'est pas absolument sacrilègede concevoir d'autre indignité que le vice. Mais pourl'esprit mesquin, aux yeux de qui la majesté divine

!consiste à ne pas admettre de contact avec les caractères

propres de notre nature, le déshonneur n'est nullement

atténué, que ce soit sur un corps céleste ou terrestre

que la Divinité se soit façonnée. Toute la création, en effet,est, à une égale distance', inférieure au Très-Haut, quel'élévation de sa nature rend inaccessible, et l'universreste sur le même rang au-dessous de lui. Car ce quiest absolument inaccessible n'est pas accessible à tel

objet, etinabordable pour tel autre, mais se trouve égale-ment élevé au-dessus de tout ce qui existe.

GRÉGOIREDE NYSSE— Discours catéchétique. o

Page 227: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

130 DISCOURS CATÉCIIÉÏIOUK, XXVII, S —XXVIII, I

[îî] 0:JTS suv % '{?, T.sp?u)-iptt\ xft; %*&$ è<m'v, OUTS 6

cjpavbç TCXYJJIXITSPS;, OUTS -à èv sy.îtTs'pto TMV mot/sûov

ivS'.auwji.eva Stxçlpsi TI àXXr,Xtov èv T£> [j-épst TOÛTW, M;

T« [ASV s^aTîTsaOài TVJÇ àupco-tTOU çuo-sw;, T« 8è à-o/pî-

vsaOat, Y5 OUTW'Y' *v ^ ^lx -XVTWV STT' ïavjç oV,y.siv rrçv

TO 7c3v èutxpaTOuaav SuvajMv ùzwotpvuy.zv, àXX' sv TWI

uXeovdcÇouaav, sv éTlpotç svSssa-e'pav etvat, xaî -ft npoç TO

è'XaTTÔv -ce xaî wXs*ov xaî [j.aXXov xaî ÏJTTOV Staçopa ativ-

OSTOV èx TOO àxoXoiiOou TO OSÎOV àvaçav^csTat, aÙTO upbç

€«i>TO [Aï) ou|j.5aîvov, eïusp '/JJJ.WVTcôppwOsv ÛTÏOVOCÎTOs?vat

TW Xôyw T?,Ç çtiasw;, ST^po) H TIVI ysfcviôv xat SSXVJTCTOV

èx TOS aiivsYYU(s YlYVCU 0, i

[6] 'AXX'ô âXYjOïj; XÔYOÇ eut T*JÇ Û^VJXÏJÇ àÇfocç OUTS

XOCTW Xéust StàauYxpt'o-sax;, OUTSàvw*

TC«VT« Y<*P xaT* T0

ïaov xyjv TOU uavTbç èuiuTaToUGav 8tivajJi.iv u7t'oës'êYjxsv,

«aïs, eî TYJV èuiYStov çûatv àvai;îav TYJÇ icpbç TO OSÎOV ol^-

(jovTai crujATîXoxîJç, où5' av OXXYJ TIÇ supsOsCvj TO à£iov

s^ouja. Et 8è èV feYjçuavTa xfjç à£(aç «TcoXtjAuâvsTat, ev

rcps'TïOv s<m TW Gsw TO eùspYeTSîv TOV 8SÔJJ,SVOV."OTCOU TO(-

vuv ^v it vécroç, èxe? çoiTfJaat TYJV,ttojjivrçv Stivajj.iv ÔJJ.OXO-

YOOVTSÇ, Tt ë^w xîjç 0eo7cpsïtouç UUOXYJ^SWÇ ueTîKTTSiixa-

JASV; v.

i

XXVIII. 'AXXà xtojjuo&otfai TYJV çtiatv ^(j.t5v, xaî TOV

TÎJÇ YSWiQ<yst«)ç Tp6icov SiaôpuXXouat, xai oïovxat §tà TOÛ-

Page 228: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

(iti.NKRATION IMIYSIQUK DU CHHIST 131

[5] La terre n'est donc pas plus éloignée que le ciel

de la majesté divine, el le ciel n'en est pas plus rappro-ché qu'elle ; el les êtres qui habitent chacun de ces

deux éléments ne différent en rien les uns des autres, à

ce point de vue. On ne peut donc dire que les uns

touchent à la nature inaccessible, et que les autres en

soient séparés; autrement nous supposerions que la

puissance souveraine de l'univers ne s'étend pas égale-ment à toutes choses, mais qu'elle surabonde ici et quelà elle est insuffisante. Cette différence de mesure et de

degré aurait pour conséquence logique de faire appa-raître la divinité comme composée, rie s'accordant pasavec elle-même, si on la supposait éloignée de nous, parla loi de sa nature, et rapprochée au contraire de quel-

que autre créature, et facile à saisir par suite de cette

proximité.

[6] Mais le regard de la véritable doctrine, quand il

s'agit de cette majesté sublime, ne se porte pas en bas

ni en haut pour faire un rapprochement. Toutes choses

en effet restent également au-dessous de la puissancedirectrice de l'univers, de sorte que si la créature terres-

tre semble par sa nature indigne de cette étroite union

avec la divinité, on ne saurait pas davantage en trouver

une autre qui en fût digne. Si tout reste également loin

de cette majesté, une seule chose s'accorde avec la

dignité de Dieu : secourir la créature dans le besoin. En

reconnaissant que la puissance qui guérit est allée là où

se trouvait la maladie, en quoi notre croyance manque-t-ello à l'idée qu'on doit se faire de Dieu?

XXVIII. Mais les adversaires tournent en ridicule

notre nature; ils reviennent sans cesse sur le caractère

Page 229: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

132 MRoeilHK <:.\TKCHKÏIOUK, XXVIII, 1-3

Tu>v iwtYsXaaTOv rcoisïv TO {Auurrçpiov, w; àupeirèç ov OscTi

5ù ToiaÛTYjç sfosâou TÏJÇ TOU àvQpo)7c(vou ${©u xotvom'a:

èfi'^uOxi. 'AXX' JJOT) rcspl TOUTOU xai sv TCÎÇ sV^psaOî -,

etp/jTai Aôyoïç, ®Tt, [*ôvov «ï<r/pov ~fl sauTOu çtasi TO X«-

xov S<JTI xat si Tt, îrpbç T/JV xaxfav cîysCox; Ijrsi. 'H as TÎJÇ

çûirso); à/.oX©u(Ha, Qsiw £ouX^ji.aTt xai V6JMÙ o\aTa'/0sî<ja,

:rôppw TÎJÇ xaïà xaxfav s<rct StaêoXfJç, vj OUTOJY' SV ^i"

TOV S'/j^ioupvbv Vj y.aTYjyopfa Tîjç ÇÛUSMÇ èïtavfci, eî'Tt TWV

—ept aÙTvjv OJÇal<r/pév TS xaî à-pszsç ciaSâXXciTO.

[2] El ouv SAÔVYJÇxaxfôç TO QS?OV xs/tôpiaTai, çûaiç 3è

xaxfa oùx sVci, TO 8S ixuo-T/(piov sv àvGpctaw y^v^Oat TOV

Ôeôv, oùx sv xaxfa Xs'ysi, ^ 8s TOU âvOpw-ou STCI TOV (3(ov

sïcoooç jjiîa S<JTI, ôY vj<; 7T«p«Y£Tai STîi TY;V ÇWÏJV TO yfevvw-

[i.îvov, Tcva voj«0sTo3aiv sxspov Tpôzov TtoOsw TÏJÇ SIC T&V

{3(ov zapôSou oi sTcis/sçûïJvai ixèv -api TÎJÇ Osi'aç 8uva[/.swç

àffOsvifaaaav èv xa/.t'a Trjv çiidiv SUXOYOV xpîvovTeç, nplç

8s TOV r?Jç siwir/.i'lsox; Tpé-ov SutjapsuTOÛ^svoi, oùy. sî8ô-

TSÇ OTI 7:a<sa.Tipbç sauTYjv ^ y.a-aay.suvi TOU <jwp.aTOç i'xoTi-

JJIWÇ ïyv., xai oùSsv sv Tainr, T<OVTtpbç TVJV ataTaciv TÎJÇ

ÇwîSç «JUVTS^OÛVTWVwç «Tiy.6v TI r, TTOvyjpcv 8taêâXXeTai ;

[3] Ilpbç sva yàp OXOÎTOV/j TWV ôpYocviy.wv JJLSXÔV8ta<j-

XSUYJ itaca auvTSTaxTai. '0 Se axôrcôç SÎJTI TO êia^évsiv èv

TÎ) Çwfl TO âvOpwTiivov. Ta [J.SV ouv XoizàTÔv ôpYavwv T-?)V

zapoujav wilyv. TÛV àvôpwTrwv Çw^v, àXXa rrpbç aXXvjv

èvépY«i*v [ASiAspi<j[*fva, ôY tov $ al<j6vjTiy.ï$ TS xaî èvspY*)-

Tixyj SûvajMç oty.oypu.sîTai'

Ta Ss YevvrjTixà TOU JA^XXOVTOÇ

Page 230: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

GÉNÉRATION PHYSIQUE DU CIIHIST 133

de la naissance, et s'imaginent par là ridiculiser la reli-

gion, comme s'il était indigne de Dieu d'entrer par unlel moyen en contact avec la vie humaine. Sur ce

sujet, on a déjà dit précédemment qu'il n'y a d'avilis-sant par sa propre nature que le mal et tout ce qui aune affinité avec le vice. L'ordre de la nature, réglé parun acte de la volonté de Dieu, et par une loi divine,

échappe à l'accusation du mal; sans quoi l'accusation

portée contre la nature atteindrait le Créateur, si quel-qu'une des choses qui s'y rattachent était accusée d'êtreavilissante et indigne.

[2] Si donc la divinité ne s'est séparée que du vice,et si la nature n'a pas le caractère du vice; si, d'autre

part, c'est dans l'homme et non dans le vice que Dieua pris naissance, et s'il n'y a pour l'homme qu'unefaçon d'entrer dans la vie, celle qui introduit dansl'existence la créature engendrée, quelle autre manièred'entrer dans la vie décrètent-ils pour Dieu ? Ils trouventraisonnable que la nature affaiblie par le mal du viceait été visitée par la puissance divine, mais la forme decette visite les mécontente; ils ignorent que la.structuredu corps a dans toutes ses parties la même importance,et que rien de ce qui y contribue à l'organisation de lavie n'est accusé d'être méprisable ou défectueux.

[3] La disposition de l'organisme est tout entièreétablie en vue d'un seul,et même but, et ce but est deconserver l'existence à l'être humain. Les autres organesmaintiennent la vie présente de l'homme en se parta-geant différentes formes d'activité ; c'est par eux ques'exerce la faculté de percevoir et d'agir; les organesde la génération sont chargés de pourvoir à l'avenir ;

Page 231: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

134 DISCOURS CATÉCIIÉTIQUK, XXVIII, 3— XXIX, 2

ïyv. TÏJV -pévsixv, cY sayTÛv Tf( çtiusi TÏJV StaoV/ïjv «vtei-

<j;':Y0v?a.

[4] Et o3v Tipbç TC */psiw$sç ^XsVot;, T(VOÇ âv 51ÏJ T<T)V

Ti{A(b)v sïvai v5j*iÇoj;ivwv i/îîva Sstitspa ; Tivoç 81 où*/, àv

-poTt;j,ÔTspa y.aTà ,TÔ SÎ>XOY©V y.pivoixo ; Où Y«P cçOaX{i.w

y.otl à/.ofl /ai YXwacrr,, ÏJ aXXco nvî -ûv aiaOïjTï] pttov irpôç

T5 CIVJVS/Î^ TO Y*VOÇ f,|Mov ois5âYS~at'

-au-ra Y*P> y-a^^Ç

sïpïj-at, x?,ç 7;ap5J<jr,(; îaxiv à-oXataswç*

àXX' èv 4y.e(vot?

V; àOavajt'a atmïjpsîTai -cî^ «vOpwTCÔTVjxi, w; àîi y.aO' IIJJMOV

èvepY©0vT3e TOV Oâva-ov a-pay.TOv sivai tpÔTcov Tivà xat

àvrçvuTCV, rcâvTO-e ïrpôç TO XSÏTÎOV Stà TMV SIÎIYIVS^LSVWV

éauTYjv àvTsujaYO'Jffïjç T>j<g çycrswç. Tî ouv aTcpsrèç Tcapié-

3(ei vjjMiiv T'O [AuuT^piov, st $tà TOÛTWV y.aTejM/Oïj é Oscç TO>

avOpw-îvw ^uo, ô\ wv /) çiiutç ;;pôç TOV Oxvaxov [Aa/exai ;

XXIX. 'ÀXXà |j,e-aêiv-sç à~o TOUTOU OY éxspwv irâX'.v

y.axtÇsiv èziysipouui TOV XÔYOV y.xi ça<nv, et xa^cv xai

rpsTcov TW Oew TO Yev91*svôv» T'' àvs6xXeT© TÏJV euspYSfffav;

Ti 8è oùy. èv àp/aïç OUGÏJÇ TVJÇ y.a/.îaç Tïjv'sici'TO TiXlov

aÙTîJç itpooSov Ô-CT^-STO ;

[2] ripàç $è TOOTO aiivTO|AOç s KOL?' ÏJJAMV èaxt XÔYOÇ,

OTI aoçta Y-Yove xa* x0^ XUJITSXOUVTOÇ T$ çûast ^po^ïjOst'a

r, Kpoq TÏJV eispYs^îav YJ[>.WVàvaêoXVj. Kat Y^P ™V ffto[*a-

-f/.wv vs<r/j{Jt.«Ta>v, o'-av TIÇ oisçOopwç */'J[>.bç ûfspftïj TOÙ£

lîôpouç, 7:piv arav èxi TÏJV èîctfâvstav èy.xaX'jçQïSvai TÔ

zapà ÇÛJIV £Yy.st{A£vov, où y.aTaçapjxaxeûsTai TOIÇ Truy.voum

TÔ awjjia TCapà TWV Tsj/vt/ûç [/eOoâîuovcwv xà ~âOïj, àXX'

Page 232: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

DÉLAI DE LA RÉDEMPTION 135

ils assurent, par leur intermédiaire, à la nature une

succession continue.

[4] Si c'est au point de vue de l'utilité qu'on .se

place, quel est celui des organes regardés comme im-

portants auquel ceux-là céderont la première place?Sur lequel ne leur donnerait-on pas à bon droit l'avan-

tage ? Ni l'oeil en cllet, ni l'oreille, ni la langue, ni

aucun organe des sens n'assurent la continuité ininter-

rompue de notre espèce ; car ils regardent, nous l'avons

dit, la jouissance actuelle. Ce sont les autres quiconservent à la nature humaine l'immortalité, de sorte

que l'activité de la mort sans cesse dirigée contre nousest en un sens vaine et inefficace, puisque la nature

comble chaque fois le vide par la succession des

nouveaux venus. Que contient donc notre religion quisoit indigne de Dieu, si Dieu a pris, pour se mélangerà la vie humaine, les voies que la nature emploie pourlutter contre la mort?

XXIX. Passant de cette question à une autre, les

adversaires essaient encore d'injurier notre doctrine. Sila méthode employée était bonne et digne de Dieu,

disent-ils,pourquoia-t-il différé son bienfait?Pourquoi,lorsque le vice était encore à ses débuts, n'a-t-il pascoupé court à ses progrès ultérieurs ?

[2] A cette objection nous répondrons simplementque c'est la sagesse et la prévoyance de l'être bienfaisant

par nature qui ont différé le bienfait. En effet, dans lecas des maladies physiques, quand une humeur cor-

rompue envahit les conduits du corps, jusqu'au momentoù l'élément contraire à la nature s'est manifesté à la

surface, ceux qui appliquent aux maladies une méthode

Page 233: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

136 nisr.oims CATÉCHKTIQUK, XXIX, 2 — XXX, 1

oen\J.v/i'ja>. xb bfioy.vyow arav ï%t>) YsvssOa;, y.aî O'JTW

Yujxvw xw ixâOsi TÏ)V laxpsfov TïpoaâYSuaiv. EïTetoy; xot-

vuv arcai; svérole x$ çûasi xîjç âvOpto-ôxYjxo; r, xï|ç y.a-

xiaç V5<JOÇ, àvsjAscvsv ô xou -avxôç Oepa-soxy;ç {AV}§SV

uroXsiç69Jvai xîjç Trovvjpiaç e?Ss; SY'/.sy.pù(ASi.svovxfj çûasi.

[3] Au xoîixo or/. îùOùç |xexi xôv çûsvov y.aî xv;v àSsX-

<poy.xov(av xcu Kâiv ixpos»Y«i xw âvOpcôïcw XYJVOsparsi'av'

oîizw Y«P TO)VèVi Nûs y.axaçOapevxwv ÏJ y.oai'a èSeXa'x-

^sv, oùSè xîjç SoSû|Mxiy.îJ$ TîapavoiM'aç yj /aXe^yj voaoç

àvsy.aXûijOïj, où5è r, XÔV AIYJ~XIMV Oeoy-a/Ca, ©ùSè •/;TMV

'Aaaupîwv û-spr^favîa, oùos vj xôv 'IouSatwv [MATT.,

XXIII, 34] >.*xà xôv «Y(WV XOUOÎOU [waiçovla, «JSè vjixsO

'HpwSou Tcapâvojxoç-atooçovia [MATT., il, 1G-18], ioù-

5è ta aXXa Tïâvxa esa xs1|AVYjy.ovs'Jsxai /.al oua £$<o ~f,ç

laxopiaç èv xaïç y.aOsîjrJç yzvexiq v.omr.piy f)r,, TroXuxpé-

7ï(oç TVJÇTOU y.axou £IÇÏJÇ èv xaïç xûv àvOpw-Mv Trpoaipe-

creai JÎXacxavo'Jjïjç. [4] 'E^ei ouv r.poç xs àxpsxaxov

eçOaae y.s'xpov vj y.a/.(a, y.al oùSèv è'xi novvjpiaç stSoç èv

xoîç àvOpwTCCi<:«XÔXJJ.ÏJTOV-^V, WÇ av S'.à •rcâavjçx?|ç âppws-

x(aç Trpo/wp^fTstev Vj Ospassia, xotixou x*Plv 0'JV-àpX0^-

vvjv, àXXà xsXeiwOetaav Ospaixeûsi XYJVVÔGOV.i

XXX. Et Se xiç SXSYX61V ois^ai xôv YjtJiixepsv XÔY&V,

OXI y.al {A,sxà xèVTCpo<jax69Jvai XYJVOspaneCav è'xi îxXr^jj.s-

Xsïxai Sià xwv âjxapxV^axwv à «vôpw-ivo; £kç, ûixoSet'Y-

[xaxi xivi xwv Yvtopi'^ov ÔSKJYVJO/JXW~pôç XYJVàXr(Qîiav.

Page 234: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

t'KKSlSTANCU DU l»KCHK 137

savante ne traitent pas le corps à l'aide d'astringents ;ils attendent que le mal caché dans les profondeurs se

montre au dehors, et alors, quand il est à découvert ils

lui appliquent le traitement. Ainsi donc, une fois que la

maladie du vice se fut abattue sur la nature humaine,le médecin de l'univers attendit qu'il ne restât cachée

dans notre nature aucune forme de perversité.

[3] Voila pourquoi ce n'est pas aussitôt après la

jalousie et le fratricide de Caïn qu'il applique à l'homme

le traitement. IDn effet, ceux qui furent, détruits du

temps de Noé n'avaient pas encore fait éclater leur vice,la funeste maladie des crimes de Sodome ne s'était pasmanifestée, ni la lutte des égyptiens contre Dieu, ni

l'arrogance des Assyriens, ni: le crime commis par les

Juifs contre les saints de Dieu, ni le massacre criminel

des enfants ordonné par Ilérode, non plus que tous les

autres méfaits dont on garde la mémoire, et tous ceux

qui furent commis à l'insu de l'histoire dans la suite des

générations, quand la racine du mal poussait différentes

sortes de rejetons suivant les diverses inclinations de la

volonté humaine.

[4] Lorsque le vice fut arrivé à son comble, et qu'il'n'y eut plus aucune sorte de perversité qui n'eût été

osée par les hommes, alors Dieu se mit à soignerla maladie, non pas à son début, mais dans son en-

tier épanouissement, pour que le traitement pût s'é-

tendre à toute l'infirmité humaine.

XXX. Si l'on s'imagine réfuter notre doctrine en

faisant valoir que, même après l'application du traite-

ment, la vie humaine est encore gâtée par les fautes,

qu'on se laisse guider vers la vérité par un exemple

Page 235: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

138 DISCOURS CATÉCHÉTiyUK, XXX, 1-3

"Qa-zp vàp ir.l xou c?£o>?> st y.axà y.e^aXiJç ,XYJV y.atpiav

X»6ot, or/. eOOùç auvvsy.pouxai xfl y.eçaXfl val ô y.axôrciv

éXy.ôç, àXX' Vj (JLIV TéOvYjy.s, xb 81 ©ùpaîov sxi è^ii'/wxai xoi

loup OujMp xaï xij; Çuxi/ij; xtvYi?e(i>c or/, èaxspYjxai, ouxwç

2axi /ai XYJV y.ay.tav I8sïv xw |/.èv y.aipuo'irXvjYsCvav, iv §1

xcîç Xeit}âv9i{ IXUTÎJÇ sxi Sio*/Xoî5ffav xbv (îiov.

[2] 'AXX' â?£vx£ç y.aî xb wspi xoûxwv xbv XÔYOV XOU

[j.u<jxYjpiou [AéjA^saOat, xb |J,YJSÙ,T:«VXWV oi^y.siv xwv àv-

OpwTCwv XYJV ÎÎWXIV sv alxîa T:OIOUVX«I. Kai xi oA^oxe,

<p«ffiv, or/, èzî Trâvxaç v}X0sv r, */apiç, àXXà xivôv rcpoff-

Osj/ivwv xto Xôyw où tjwy.pôv è<m xb 6~oX£wô|/£vov {/.spoç,

YJ [xyj ^OUXYJOSVXOÇ xou OeoO ircbiv àçOôvwç XYJV sùepY£ff'av

veinai, yj JAYJSuvrjOsVxoç zâvxcoç ; *ïiv oùOsxepov y.aOapéûsi

xfjç |xé[^swç. Ouxe y*, 0 àSoiiXvjxov eîvai xb «Yaûbv ^P0-

jvjy.si xw Osw, ouxs "àSûvaxov. Et ouv «Ya^v Xl *) ^taxiç,

oi« xi, çaaiv, or/, STCÎzâvxaç Y^y.âpiç ;

[3] Et [/.èv ouv xaûxa y.at r.ocp' YJ[MOV èv xo> XÔY<J>y.«-

xsaxsuâÇexo, xb Tiapà xou Oetou ^ouXr^axoç àTïcy.XYjpoOo'-

Oat xcîç àvOpoi^oiç XYJV zt'axiv, xôv JAIV xaXoujAévojv, xwv

§s XOITÎÛV â^otpoûvxwv xfjç y.XY^toç, y.aipov sï/£v xb

xciouxov £Yy.XYj}i.a y.axà xou ;j.uaxvjpibu 7îpoçfp£a0at'

si 5è

ô|xéxi^.oç èVt zàvxaç ifj '/.Xfjatç, ouxs «çiaç, ouxe Y^Xr/iaç

oîixs xàç xaxà -ra è'OvYj otaçopàç Stay.pivoufja'

âtà xouxo

Y«p Trapà XYJV rpwxYjv àp/Yjv xou y.YjpuY;j.axoç ÔJJLÔYXW(730I

Tcaai xotç IOVSOIV oi ota/.ovouvx£ç xbv XÔ'YOV èy. Oe(aç STCI-

Page 236: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

SALUT PARTIKI, DES IIOMMKS 139

familier. Quand le serpent a reçu sur la tête le coup

mortel, les replis qui viennent à la suite ne sont pasabattus avec la tête, mais elle est déjà morte que la

queue reste animée du principe vital qui lui est propreet conserve le mouvement de la vie. Il en est de même

pour le vice: on peut le voir, frappé du coup mortel,

troubler encore de ses débris la vie humaine.

[2] Mais laissant de côté, sur ce point encore, leurs

critiques contre l'enseignement de la religion, les adver-

saires font valoir comme un grief, que la foi ne s'étend

pas à toute l'humanité. Pourquoi donc, disent-ils, la

grâce de l'Évangile ne s'est elle pas étendue à tous les

hommes? Pourquoi, à-côté d'un certain nombre quis'attachent à la doctrine nouvelle, une portion considé-

rable de l'humanité en reste-t-elle privée ? Ou bien Dieu

n'a pas voulu distribuer largement son bienfait à tous,ou bien il n'en a absolument pas eu le pouvoir, et ni

l'une ni l'autre de ces deux causes n'est exempte de

reproche. Car il ne sied pas à Dieu de ne pas vouloir

le bien, ni d'être incapable de le faire. Si donc la foi

est un bien, pourquoi, disent-ils, la grâce de l'Kvangilene s'est-elle pas étendue à tous?

[3] Si nous établissions en effet, nous aussi, dans

notre doctrine que la volonté divine distribue au

hasard la foi aux hommes, les uns se trouvant appelésà la recevoir, et les autres étant exclus de l'invita-

tion, on aurait lieu de porter une semblable accusation

contre la religion. Mais si l'appel s'adresse également à

tous, sans distinction de conditions, d'âge ni de race

(car si dès les premiers débuts de la prédication, les

ministres de la doctrine purent, en vertu d'une inspira-

Page 237: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

i 10 DISCOUHS CATÉCHÉT1QUE, XXX, 3 — XXXI, 1

Ttvoiaç âOpoue lyèvo'i-c [Actes, il, 8-11], Mç,av {j-vjSstç

TÏ|Ç SiSayîJç TWVàyaOûv à[/.cip^?sisv'

z<T>çav ouv ~iç x.atà

xb £:JXoYov £" 1 T°v Osbv aîxiwxe TOUJ/VJïcâvxwv Iwiy.paTîJ-

cai xbv AsYov ; I •

[4] 0 yxp xeu îçavxbç XYJVi<;ouj(av é'^wv oV û-£p£o-

Xvjv TÎJÇ â*.ç xbv avOpw-ov xij^ç àçrjy.é xt y.ai tab XYJV

•/i|j.s-|pav è^ouTtav cïvat, o3 ;*5voç c'y.acrxôç èaxt y.ûpioç.

Touxo ce iaxiv y; zpc-aipscrtç, àooûXwxôv v. "/p/Ji^a xaî

aùts^cûfftçv, sv -f, èXsuOepia x/Jç Siavetaç xety,evsv. Où-

y.oov è-l TÎÙÇ ;rJ; i:pct7a/0évxaç x?j TUIVCSISiy.atôx£pov àv

xb xotcOxov è'yy.Xï;[/a jj.ExaxeOstïj, oùy. kxi xbv y.s/Xv}xôxa

7:pbç <7UYy.atâO£<nv. [5] OùSè Y*? SKI -OU IHxpau [dictes,

n, il] /.ai' àpyjxç xbv XÔYOV SV TcoXuavOpwîrw xwv 'lou-

Saiwv âx.y.Xv;<;{a y.Yjpûiravxcç, xpw/tXiwv y.axà xaùxbv îvapa-

os^ajxévwv -vjv TTIUTIV, ZXÎÎOU; cvxeç xwv 7;£7:i<jx£uy.ôx(ov

cl àr-'.O^aavxeç âpi^avxo xbv aTcôsxoXov if' ©?ç, oùy.

èï;e(aOijaav. OùSè Y*.0 *^V *'r/-5c, £v y.oivw TrpoxeOèicrviç —9Jç

^âpixoç, xbv I'/.OUJIWÇ à~e?oix"/,aavxa JJ.YJèauxôv, àXX' è'xe-

pov -cîjç 8u(jy.Xï)p(aç £7caixiaa0at.

XXXI. 'AXX' eux, à-opofoiv oùSè wpbç Ta xoiaOxa xfjç

âpiTTty.fjç âv;;"/.3Y^?« A^/oust ï«p SûvacQai xbv Osév,

efaep èêotiXfiTO, /.ai xoùç âv-trj-wç 'l'/ovxaç avaYxa?~t-

y.wç £ç£XxuaaaOat TZÇIOÇXÏJV -apaSo/yjv xou y.ï}pÛYiJ,aîOç.

Iloû xofvuv lv xoûxotç xb aùxs<;oy<ïtov ; IloQ Se it àpsxi^ ;

Ilou Se TWV y.axopOouvxtov b IVatvoç ; Mévwv Y<*p ™>V

à»ir/o>v vj xwv àXéywv ècxî ~<î>àXXoxpfo) fiauX^axi 7:pbç

Page 238: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

LA FOI DOIT ftTRH LIHBl'i 141

tion divine, parler la langue de tous les peuples, c'était

pour que personne ne fût exclu des bienfaits de cet

enseignement), comment donc pourrait-on encore raison-

nablement reprocher à Dieu que sa doctrine ne se soit

pas imposée à tous ?

[4] Celui qui a la libre disposition de toutes choses a

permis dans son extrême considération pour l'homme

que nous eussions aussi notre royaume, dont chaqueindividu serait seul maître. C'est là la volonté, faculté

exempte de servitude, et libre, fondée sur l'indépen-dance de notre raison. Il serait donc plus juste de faire

retomber une telle accusation sur ceux qui n'ont pasété conquis à la foi, et non sur celui qui a invité les

hommes à y acquiescer. [5] Même quand Pierre prêchaau début la doctrine devant une immense assemblée de

Juifs, et que trois mille hommes reçurent la foi en même

temps, les incrédules, quoique plus nombreux que ceux

qui avaient fait acte de foi, ne reprochèrent pas à

l'Apôtre de ne pas les avoir convaincus. Il n'eût pasété non plus raisonnable, quand la grâce était exposéeaux yeux de tous, que celui qui s'y était volontairement

soustrait accusât de son mauvais partage un autre quelui-même.

XXXI. Mais même devant des raisons de ce genre,les adversaires ne restent pas à court de répliques et

de chicanes. Dieu pouvait s'il le voulait, disent-ils,amener de force les récalcitrants eux-mêmes à accepterla bonne nouvelle. Où serait donc ici le libre arbitre?

Où serait la vertu et la gloire d'une conduite droite ?

C'est seulement aux êtres inanimés et privés de raison

qu'il appartient de se laisser mener au gré d'une vo-

Page 239: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

1 i2 DISCOURS CATÉCI1ÉT1QUK, XXXI, 1 —XXXII, 2

xb Soxoûv TtspiaYSffOa'.. H Se Aovi'/.^ xe /OÙ vo-pà'^yaiç,

sàv xb y.ax' è£ou(jCav àTtôOïjxai, */.ai xrjv /âpiv xsy vcspoû

ayvantôXeaev. Eîç xi yip ypYfaexa'. xfl ot«vo(a, TÏJÇ xcy

zpoatpsîaOaC XI xôv xaxà yvwjr/jv S^OUTÎ*? SÇ' ix^pw y.si-

yivïjç ;' '

'

[2] El os àî:pa*/.xeç ^j icpoaîp'soiç [/st'vasv, -^çavicxat

•/.ax' avaY'/.vjv -^ àpsx*^, x$ ày.iv/;a{« x?Jç rpsaipétxewç èy.-

T.zïrfîziGoc'

âpsxîjç oè JJ/?JOUTYJÇ,ô'jSioç rçxijMoxat, à^ïjpr,-

xai xwv xaxopOojvxwv ô ^atvoç, ày.£vouvsç vj ay.apxia,

ay.pixoç '^ /«xi xbv 3tov Biapopâ. Tiç Y^P av *" 1 *a~* T^

eliXoYov % SiaêaXXoi xbv ây.éXaaxov »} è7:aivoiYj xbv aw^pova ;

Tajxyjç y.axà xb wpô/eipov oîijyjç éy.âjxw xîjç à-oy.pfoswç,

xo ji.Yjoàv èç' fyj.îv xwv y.axà YVW^ÏJV eîvai, Suvasxeia es

y.pc''xxovixiç àvOpwT^vaç îrpoatpécretç xpbçxo xw y.paxoOvxi

osy.oiiv r;spiaYSffOai. Oyy.ouv oy xîjç àYaOsxrjxoç xoy OscO

xb SY/Xvj^a, xb [AYJ^asiv ÈYY^vsoOai XYJVTÎÎJXIV, àXXà TYJÇ

StaOésswç xwv ôV/cy.iVuv xb y./,p UYI^-

XXXII. T( Tcpb; xoûxsiç è'xt rcapà xwv àvxiXsYîvxwv

•jcpc^c'psxat ; Tb jxâXwxa yiv |J.vj8s ©Xo)ç Ssïv sic Gavâxou

ïtsîpav èXOsïv XYJVû-spéyousav çùsiv, àXXà y.«i liyjx. xooxoy

xf, Trsptcujia T9JÇ8uvâ[Aîo); 3tîva<r0ai av p.sxà ^aaxwvvjç xb

3s/o3v y.axepY«fra<jOat. Et Sa y.at îîàvxwç lôst xo&xo Y£v^a"

Qa».y.axâ xiva Xéyov à-èppyjxov, «XX* oùv xb ;XYJXM àx^w

xpôâw TOO Oavaxou y.aGuëptaOîJvai. T(ç Y«? *V Y-VOUO>

ÇY]$(, XO$ 3tà axajpoO Oâvaxoç âxt^ixspoç ;

[2] Tî o5v y.«\ Tcpb; xauxâ <pa|xsv ; 'Oxi xbv Oâvaxov

Page 240: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

SÉCESS1TÉ DE LA MORT DU CHRIST 143

lonté étrangère. La nature raisonnable et pensante, au

contraire, si elle met de côté la liberté, perd du même

coup le privilège de la pensée. Quel usage fera-t-elle

en effet de la raison, si le pouvoir de choisir à son gré

dépend d'un autre?

[2] Or si la volonté reste inactive, la vertu disparaît

forcément, entravée par l'inertie de la volonté ; et sans

vertu, la vie aussitôt perd son prix, l'éloge dû à la

bonne conduite se trouve supprimé, le péché se commet

sans péril, il devient impossible d'établir une différence

entre les manières de vivre. Qui pourrait encore raison-

nablement accuser l'homme déréglé, ou louer l'homme

vprtueux? Cette réponse vient d'elle-même à la bouche

de tout le monde: Il ne dépend point de nous d'avoir

une volonté ; c'est une puissance supérieure qui conduit

les volontés humaines à se ranger à la décision du maître.

Si la foi n'a pas pris naissance dans toutes les âmes, la

faute n'en est donc pas à la bonté divine, mais à la

disposition de ceux qui recevaient la prédication.

XXXII. Que mettent encore en avant les adversaires?

Que la nature souveraine devait, avant tout, ne se

prêter en aucune façon à l'épreuve de la mort, mais

qu'elle aurait pu, sans en venir là, réaliser facilement

son dessein par la surabondance de son pouvoir. En

admettant même qu'il dût absolument en être ainsi en

vertu de quelque raison mystérieuse, Dieu devait du

moins ne pas accepter l'ignominie d'une mort infâme.

Car quelle mort pourrait être plus infâme, dit-on, quecelle de la croix?

[2] A ceB objections, que répondrons-nous? Que la

Page 241: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

144 DISCOURS CATKCHBTIQUE, XXXII, 2-4

ixÈv àvaY"/.a?ov yj Y-v£al<J «TcepYâÇeTai. ^ov Y*£ «rca<; !*s-

ta7/£îv s^vw/ôra "9Jç àvOpo>~ô-v;-î©c oià ^av-o)v l§si

YevéaOai TÛV lô\(o;j.â-:6>v TVJÇ Ç'JUSWÇ. Et -civuv 5JO ïze'paai

-f,q àvOpuTTivrjç Ço>ïJç' C*I£'.XYÎ;J.|.I£VÏ]Ç sv -w svt Y£vsy.svoç

-TOO*?£^ç FÔ ûpodr/ia-o, •/jjJ.t-eXYjç av Ï?I rrpôOeatç ëjjieivs

TOU èfépou TÛV TÎJÇ 9Ûa£0); ifj^wv tèiwp.a-iov où/ àt^ayivou.

, [3] Ta/a S' av -tç oV ày.p'.Sdaç y.aTa|xaQtov Tb ^.USTTQ-

piov £ÙXoY<*>~spov eÏTrot jj-r4 S'.à TVJVy^saiv au{A6s6y)y.s'vai TOV

Oâva-ov, àXXà -b s'jj.rcaXiv xoO Oavâ-ou /apiv ^àpaXvjçOr)-

vai rJjv Ysvsffiv'

où Y«p toi" Ç^aai SSOJASVOÇ6 «£'. «v TYJV

aM;xa-iy.Y)v O-ooue-ai YSVS«IV, àXX* fy/aç 4zl ~r,v Çtorçv èy.

TOJ Oavâ-ou àva/.aXoyy.sveç. 'Eirel OUV b'Xvjç'fâsi Y^véiOai

-rvjç çûffsioç T^JAWV xvjv à*/. TOO Gavâ-ou TtâXtv £7;âvooov,

OÎOVEÏ /eîpa TO) /SIIA^AO ôpsYtov ^tà TOOTO icpbç -b ^éTe-

pov èîuy.j'i/aç TCTtô^a, Toacy-ov ~w Oava-w ;:po7TQYYwsv>

b'ffov TÎJÇ v£y.pÔT/)-o; a'iaîOai y.a\ àp/v;v SoDvat -ft çyasi

7*5? àva7-a7£0)ç TW 1$UO 7(')jAaTt. SXov T9J3uvâ;/.ei 7t>vava7-

-r,7aç -rbvavOpw-ov.

[4] 'EîtsiSvj Y*P «ùx àXXoOsv, àXX' kv. TOU ^STépou

5'jpây.a-oc 6 ôsooo/oç avOpwîcoç "îjjv, b oià TÎJÇ àva7-a7£wç

auvsirapOsi; -:fi Osé'yj-t, (oansp 4-1 Toy y.«0' V)|J.aç GWJÀOC-

TOÇ if) tôy ivbç TWV ataOyj-vjpCwv èvspYStx xpbç awav TYJV

7UvaCaÛY]7iv à'YV- ~o '/jvw^évov TW ;/ipst, OUTW;, y.aOâitEp

évéç -tvoç ov-oç Çwou îcaayjç TÎJÇ ç.tiaeoxj, il; roO {lipouç

àva7Ta7iç 4T:Î -rb ^av die^ép/eTxt, xatà -b auvs/éç TÊ y.ai

V)vw[^evov r?Jç çtastoç 4y. ïoy j/épous ÎTÙ -b oXov 7uvsy.bV

Page 242: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

NÉCESSITÉ DE LA MORT DU CHRIST 145

naissance rend la morl inévitable. Celui qui avait une

fois décidé de partager la condition humaine, devait,

passer par tous les états qui caractérisent notre nature.

Or la vie humaine étant enfermée entre deux limites, si,

après avoir franchi l'une, il n'avait pas pris contact

avec la suivante, son dessein fût resté inachevé,

puisqu'il n'aurait pas touché à l'un des deux états qui

distinguent notre nature. '

[3] Peut-être la connaissance exacte du mystère per- t

mettrait-elle de dire avec plus de vraisemblance que la

naissance n'est pas la cause de la mort, mais que c'est

au contraire à cause de la mort que Dieu a accepté de

naître. Ce n'est pas en effet le besoin de vivre qui amène

l'Eternel à se soumettre à la naissance, mais le désir de

nous rappeler de la mort à l'existence. Il fallait rame-

ner de la mort à la vie notre nature entière ; Dieu s'est

donc penché sur notre cadavre afin de tendre, pour ainsi

dire, la main à l'être qui gisait; il s'est approché de la f

mort, jusqu'à prendre contact avec l'état de cadavre,et à fournir à la nature, au moyen de son propre

corps, le point de départ de la résurrection, en ressus-

citant l'homme entier par sa puissance.

[4] L'homme en qui s'était incarné Dieu, l'homme

qui s'était élevé, par sa résurrection, avec la divinité,n'était en effet tiré que de notre limon. Or, de même

que dans notre corps l'activité d'un seul des sens

entraîne une sensation commune pour l'ensemble de

l'organisme qui est uni au membre, de même, la nature

tout entière formant pour ainsi dire un seul être

vivant, la résurrection du membre s'étend à l'ensemble,et de la partie se communique au tout, en vertu de la

GnÉooinE DE NYSSB.—Discour» catéchétiqite. 10

Page 243: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

146 DISCOURS CATÉCHÉTIQUH, XXXII, 4-6

ocyivv}. T( ouv è'çw TOU sly.ôxoç èv -w j/ujxyjpû;/ («.avOavo-

JASV, si XÛTCTSI «pbç xov 7î67iTwy.ô->: 6 iuxwç sTîi xb àvop-

Owaai xbv '/.ei'jAsvov ; '0 oè axaupbç si [xëv xiva y.al è'xspov

-spisysi XÔYOV jîaOuxépov, slSsCsv âv o? TÔV y.pu-xtov

iïzifexopsç. "0 8' ouv* sic vjjjiaç s/. ixapa§s<TSWç YJXSI, xoiou-

XOV £<TXIV.

[5] 'ETÎSISY; Tîàvxa y.axà xbv 6^r,Xoxspov -£ y.ai Osis-e-

pov XÔYOV èv xw sùaYYêXi'w y.al stp/jxai */.ai ye^é^-M, xat

oùy. s'tmv o xi ;/,yj xoioQxôv èaxiv, ô où/i Tcavxoj; p.(£iç xiç

è[Aspa£v£xai xo3 Osfou zpbç xb àvOpwiuvov, XÏJÇ [Aèv ç<i>v9J<;

YJ x?Jç :;pâ<:s<»)ç «vOpwîitxwç Sis^aYOlJivvjç, xoO oè y.axà xb

/.poïcxbv vosupivou xb Osîo'v èjAoaivovxoç, ày.ôXouQov âv sivj

•/.ai èv Tto y.épsi xoûxw [J.^ xb [j.èv ^ACTÎSIV, «apopav Se xb

ctepov, àXX' èv ;/èv xw Oavâxw y.aOopav xb àvOpwTîivov,

èv 8à xw TpÔTîw ^oXuTrpaYlJ-oveîv xb Oî».sx£pov. [6] 'E-îï£ibr,

Y«p 5'Ôl^V £<JXl X?,Ç 0£OXV)XOÇXO $•« TîâVTWV YJX£IV "/.al Xfl

<f>t5<T£lTÔV OVXG)V /axà 7ΫV [XcpOÇ CU[J.7ïap£/T£(v£(î6at'

Y*p av xi $I«;AS'VGI èv xo) eîvai, JAYJèv ;w cvxi [Aivov'

$è y.'jpfa); y.at wpwxo); ov /; Osfa fûutç èax(v, r^v è£ àvâYXïjç

ittji.'£Ûeiv èv Twoéértveîvw xotç ouo-tv ^ o\a[Aovvj xwv ovxwv

xaxavaY'/.aÇsi'

xotixo S'.àxoiî axaupoî) Si8auy.i^£0a, x£xpa);ïj

xoD xxx' aùxbv r/^'/axo; Sivipyj^ivou, wç Ix xoO yisou,

y.aO' o Tcpbç èauxbv auvazxsxai, xéaaapaç àptQ|AsfoOai xàç

îîpo^oXaç, oxi b kxl xoûxou èv xw y.aipw xîjç xaxà xbv Oâ-

vaxov olxovo[/(aç S'.axaOsîç 6 xb «av Txpbç èauxbv citv3;wv

x£ y.al «juvap[ji-3Ço)v ècrïf, xàç îta^ipou? xwv ovxwv çi>?£tç

Page 244: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

MYSTÈRE DE LA CROIX 147

continuité et de l'unité de la nature. En quoi la doctrine

du mystère sort-elle donc de la vraisemblance, si celui quiest debout se penche sur celui qui gît pour le relever de

sa chute? D'autre part, la croix renferme-t-elle encore

un enseignement plus profond? C'est ce que savent

peut-être ceux qui sont versés dans l'interprétation du

sens caché. En tout cas, celui qui nous vient de la tra-

dition, le voici.

[3] C'est suivant le sens le plus élevé et.plus divin

que tout a été dit et s'est passé dans l'Evangile ; d'autre

part, rien n'y échappe à ce caractère de se révéler abso-

lument comme un mélange du divin et de l'humain, la

parole et les faits se déroulant d'une façon humaine, e^le sens caché révélant la présence du divin. Dans ces

conditions, il serait logique de ne pas considérer non

plus sur ce point particulier l'un des deux éléments

en négligeant l'autre, mais de voir dans la mort le côté

humain, et de rechercher avec soin, dans la façon dont

elle s'est produite, l'élément divin. [6] Or le propre de

la Divinité c'est de se répandre à travers tout, et de s'éten-

dre dans toutes ses parties à la nature de ce qui existe ;rien ne peut en effet subsister dans l'être, sans rester

dans le sein de celui qui a l'être; et la nature divine est

ce qui existe par excellence et avant tout. Qu'elle soit

partout dans l'univers, c'est ce que la permanence du

monde nous oblige de toute nécessité à croire. Nous

apprenons par la croix, dont la forme se partage en

quatre, et nous donne à compter, à partir du centrevers lequel converge l'ensemble, quatre prolongements,nous apprenons, dis-je, que celui qui y fut étendu au

moment où le plan divin s'accomplissait par sa mort,

Page 245: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

148 DISCOURS CATÉCHÉTÎQUE, XXXII, 6-9

itpô; ;j>iav (jûtxTivoiâv xe y.alâpjAOViav 5'.' eau-cou auv3f*j*o)v.

[7] 'Ev yàp xo?ç wt3aiv vj avo) xi vceïxai, 75 y.âxw, ÏJ Trpbç

xà -/.«ta xb TrXaYiov rcspaxa 3ia6a(vsi r, l'vvoia. "Av xoîyuv

ÀOYÎay; x<ov è-oupav(wv vj xwv ÙTTC'/OSVUOV Y) X«V y.a8'

è/âxspov xou ixavxbç lïspaxtov xvjv aûaxaaiv, TxavxayoS toi

AOY^y-w crou-.ix'poa-avxà r) OSOXYJÇ, (AÔVVJy.axà ^av ;xî'po;

xoiç ousiv èvGswpouixlv/j /ai Iv xw sïvat xà Tïâvxa cuvr/ouca.

[8] Etxs BY) Gsoxvjxa XYJV ^tisiv xaûxrjv ôvo;j,âÇc&6at -/pyj

sïxs XÔYOV sue îûvajMv slxs aoç(av el'xs aXXo xt xwv û'}vj-

Xôvxs y.al jxaXXov sv$e(!:a<jOai Suvay.évwv xb 6rsp*/.e^svov,

où$b 5 XOYO; itf'iïrt "spî cptovîjç Y) ôvitj.axo? Y) xtaou pr,-

[i.3cxti)V otasépexa'.. 'ETTSI oiïv rcasa Tcpbç aùxbv YJ y.xkiç

3>vS7C£t, -/a'. TCspl a'jxôv èffiij y.al 3».' è/sivou icpô; iaoxyjv

OUIX^UYJ; YlV£"a') X^)V *vw T0'Ç *«~<i) y.ai xwv ixXaYiwv

îrpè; àXXyjXa ôV èy.s(voj ffuiJ-susyivtov, ISsi [XYJ JAÔVOVÔV

àzov5; fy/a? ~pb; xvjv xfjç ÔÎSXYJXO; y.axavâyjatv ye'.pâvo)-

YSÏaOat, àXXà y.al xr,v s«Uv YSvIffGai xwv ût]>Y)Xoxlpo)v VCYJ-

jxâxwv SiSâay.aXcv, oOsv y.al 5 '/IY^Ç ôpyivjOstç IlaiîXoç

|j.U!jxaYO)Y£Î xbv,èv 'Eçicw Xaiv, Sûvay.iv ajxoïç èvxtOetç

Sià xïjç S'.5auy.aX(ac Tcpbç xb Yvûvai x( èuxi xb ^âOoç y.ai xb

(tyoç, xô TS 7;Xâxoç y.ai xb t^xoç mph,, m, 18]. [9]

'Ey.âcxYjv ykp xoû axaupoO TcpcêsXïjv l§(<;> p'^/axi y.axovo-.

jxâÇsi, uùoç [/èv xb ùîrsp^/ov, £aOoç 5è xb Û7roy.ê([j,£vov,

zXaxoç xe y.at ixfjy.o; >xàç wXaYfo; ey.xâaetç )A*(MV. Kal

aaçlaxêpov âxépwOt xb TOIÔOXOVvovjj/a i:pb; ^iXiftftYjafouî,

otyai, protêt o?ç <pYj<jlv [Phil,, u, 10] ou 'Ev xw ôv6[j.axi

Page 246: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

MYSTÈRE DU LA CROIX 149

est celui qui unit étroitement et ajuste à lui-même l'uni-

vers, en ramenant par sa propre personne à un seulaccord et à une seule harmonie les diverses natures dumonde. [7] Ce que la pensée conçoit dans le monde esten effet soit en haut, soit en bas, à moins qu'elle n'arrive,en le traversant, aux limites qui bornent les côtés. Si

donc elle réfléchit à l'organisation des êtres célestes ou

souterrains, ou de ceux qui sont aux deux extrémitésde l'univers, partout la divinité se présente d'abord à la

réflexion ; seule, elle s'observe en toutes les parties du

monde et maintient toutes choses dans l'existence.

[8] Cette nature, doit-on la nommer divinité, raison,

puissance, sagesse, ou lui donner quelque autre appel-lation sublime, capable de désigner plus clairement l'êtresouverain? Notre doctrine ne dispute nullement sur un

nom ou sur une forme de langage. Donc puisque toutela création se ramène à cet être et tourne autour de lui,et tient de lui sa cohésion, le haut y étant, grâce à lui,étroitement uni avec le bas, et les côtés l'un avec l'autre,nous devions être non seulement amenés par Touïe à laconnaissance de la divinité, mais encore être instruits

parla vue des conceptions supérieures. C'est de là qu'estparti le grand Paul quand il initie le peuple d'Ëphèse,et lui donne par son enseignement le moyen deconnaître ce que représentent la profondeur, la hau-

teur, la largeur et la longueur. [9] Il désigne en effet parun mot spécial chaque prolongement de la croix; il

nomme hauteur lapartie supérieure, profondeurla partieinférieure, largeur et longueur les bras latéraux. Et ilrend celte idée encore plus claire, à mon avis, quand il

s'adresse aux Philippiens: «Au nom de Jésus-Christ, dit-

Page 247: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

IfiO DISCOURS CATÉCHÉTFQUB, XXXII, 9-11

IyjaoÛ XpnjTO'j TÎOVvôvu xâ|j,'Ji£i èTroupavuov xai ITCIYSCOV/

xat xaxayOovfwv. 'EvTauGa TÏJV [Jiiavjv xepafav JMÇCîïpouY}-

Yopfa oiaXa[/.êâv£t, rcav TÔ Stà [/iaou TÛV ezoupaviwv xoù

ÛTîô/Ooviwv ôvo^âffaç I.TîiYstov.

[10] TOUTO [JisjJiaG^a^ev wepi TOU cTaupou" Tb IAIKTC^-

piov. Ta Se «TTOTOUTOUToiaÛTa xaTa T'OâxôXouOov itepié-

Xsi o XÔY^Ç, wç 6[AoXoYsfoQai xal Ttapà TWV àrckTwv y.vjo*èv

àXXÔTpiov sivm TÎ|Ç Oso-psTrouç ôzoX^sux;. Tb Y«p JAYJ

è[X[X£fvai TW Qavârw, xai T«Ç Sià TOU aiS-^pou xaTa TOU"

aw^aToç Y'vopivaç TÏXYJY«<;[JEAN, XIX, 34] y-yjâèv èjJwuô-Siov icpbç Tb sîvat ^oi^aaaOai, /.«-' è^ouatav TS çaîveaOai

;J.ST«TYjv.àvauTaaiv TOÏÇ [/.aOïjTatç, ore (SOÛXOITOirapsfvafTS aÙTOïç jA-yjôptou-Evov -/.ai èv [léato Y'ïV£a^aiJ ^'0^v "*}?

ùvbfov TV5; ôià TWV Oupûv ïcpoffSsàixevov [JEAN, XX, 19],

ÈVt(J/Û£lV TS TOÙ? [A3t8ïJT3tÇ T?) wpOffÇUffïjffSt TOU TCV£tij/.aTOÇ

[JEAN, XX, 22], kKa-yyéWzsiïod T£ xai Tb [AET' OCJTMV

slvai[MATT., XXYIII, 20], xal [AYJ&EVÎ[A€<T<JÏdiairsr/CÇsa-

Oai, xal TW JASV «paivopivw Ttpbç TOV oùpavbv àvtévai

[ylctes, i, 9],î TO>3è voouj/cvw TTavTa/ou- £Îvai, xai o<ja

TOtauTa 7î£pt^x«i ^) (jTopi'a, oùSèv TÎJÇ èx TWV \o*{Vj\>.Sn

au^a/faç izpoaoeitxi wpbç Tb Osîà TE Eivat xal TÏJÇ U^VJ-

Xîjç xai ûîcep^otiffïjç Suvà^wç. [11] Ilspl wv oùSàv ofy.aidsïv x«0' IxacTOv Si^iévai, aÙToOfiv TOUX©YOUT0 U7t^P fYjv

f liciv è[Aça(vovTOç. 'ÀXX' è^eiS'Jj u.époç Tt TQ>VJAUÎÏTIXWVâi-

SaYimwv v.oà it xatà Tb XouTpiv IGTIV oîxovou.(a, ô' ehe

Page 248: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

MYSTÈRE DE LA CROIX 151

il, tout genou fléchira dans le ciel, sur la terre, et sousla terre. » Ici, il comprend dans une seule et même

appellation la traverse centrale, désignant par cesmots : sur la terre, tout l'intervalle entre les habitantsdu ciel et ceux qui sont sous la terre.

[10] Voilà le mystère qui nous a été enseigné au sujetde la croix. Quant aux faits qui viennent à la suitedans le récit, leur enchaînement est si naturel que, del'aveu des incrédules eux-mêmes, rien n'y est étrangerà l'idée qu'on doit se faire de Dieu. Que le Sauveur nesoit pas resté dans la mort, que les blessures faites au

corps par la lance ne soient pas devenues un obstacleà son existence, qu'après la résurrection il soit apparulibrement à ses disciples, quand il désirait être à leurscôtés, en restant invisible, et se trouver au milieu d'eux,sans avoir besoin d'entrer par les portes, qu'il ait for-tifié les disciples en leur insufflant l'esprit, qu'il leurait annoncé aussi qu'il était avec eux et que rien ne les

séparait de lui, que les yeux l'aient vu s'élever au ciel,tandis que la pensée le sent partout, voilà des faits quin'ont pas besoin de l'aide du raisonnement pour révélerleur nature divine, ou pour dénoter la puissance sublimeet supérieure. [11] Il est inutile, ce me semble, de les

passer en revue l'un après l'autre, car le récit en faitéclater de lui-même le caractère surnaturel. Mais puis-que les dispositions divines relatives à la purificationpar l'eau font partie, elles aussi, des enseignements

Page 249: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

l.J>2 uisnoruscATKr.iiÉTiguK, XXXII, 11—XXXIII,2

^«Titia^a sfre çauia[xa £ÎT£ w«XiYY*vsaîav (ÎOÛXOITÔ tiç

ovojxâÇeiv, oùSèv 7;pbç -Jjv àvoy.aaîav oiaçîpéixeOx, /aXw;

av r/oi '/.aï Tispl TOUTOU (ipa^^at SisÇsXOeCv.

XXXIII. 'ËTreiSàv Y«p irap' vj'J.iïv TO TOIOUTOV à/su-

ao)3tv, OTI, TOU Ûvr,TOû îrpbç TYJV ÇWÏJV ;x£Taêa(vovTOç, à/5-

XouOov '^v TÎJÇ: TrpwTïjç ytviattas ï~\ Tbv OVYJTCV-apaYOÛ-

(jvjç j3(ov âtépav Y-V£(Jlv s|supeOf}yai, [J.^TS à~b çOopac

àpy5[j<;v/jv, jr^-e sic çQcpàv/aTaX^vouffav, âXX'.eîçàQa-

vaTov Çwvjv TOV Y£Y£VVYi!XïVOV Tuapâvoujav. tv', (oaitep èy.

Ovrj-*Jc yvdaiMz OVYJTCVsi; âvaY/vj? x0 YeYsvv^tJLêVOV û~-a~

TVJ, OUTWÇ èy. -îjç JXYJ-apa£ey<o[/.s'vvj; çOspàv TO YSVVWIA?-

vev /psùTOv Y-V'î"a' "*!Ç *''• "°" Oava-ou çQopaç'

ÏT:Z{-

3àv o'uv TOÛTWV /ai TCOV TOIOÛTMV à/oystooiv /ai TcpoSioV/-

Owcri TOV tps-ov, OTI èT/ji -pbç Oîbv y.ai yâptTo; oùpavîaç

SîïÉy.Xyjaiç /ai OSwp /ai ÏÏ(<JTIÇ £JTI CV wv -b TT(J; «vaYevv/,-

<JÎ<O; «XvjpoO-ai [M)<jT'A,piov, SU<JTΣIOMÇ ïyoucrt npbç TO

çaivojAsvov JÏXs'TtovTs;, wç où auy.Saïvov tî) èïc«YY€^? "°

awjAaTiy.w; svspYoû^evov. TIwç Y^PI ?«<ffo> eux*) **È 3u-

vâjxswç OsCa; â|:CxXv;aiç, èitl TOU û'Sa-oç yi-io^i^ Çwîjç

àpyyjYbç TOÏÇ \vjrfitXoi Y^£"aii

[2] llpb; ou;, £?—sp JJ.YJXfav gyotsv àvuTUTîw;, âwXoD;

s2apy.sC XÔYO; Tzpbç TYJVTOU ?6YI*«TO; aY«Y£?v GUY**^5-

aiv. 'AvTspou^awy.sv Y^PI T«Î> Tpo-ou -fj; /«Ta crâp/a

Ysvv/,<j£w; 7ï3<jiv CVTO; Trpoô^Xou, ^w; àvOpwTîo; l/stvo

Page 250: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

HÉttÉNKKATHlN PAU |/KAIJ 153

révélés, —qu'on veuille les nommer baptême, illumina-

lion ou régénération, nous ne disputerons pas sur la

forme du niot, — il serait bon là-dessus encore de dire

quelques mots.

XXXIII. Les adversaires eu elîet nous entendent

tenir des propos de ce genre : « Dans le passage de

l'être mortel à la vie, il était logique, puisque la pre-mière naissance conduisait à l'existence mortelle, qii'uneautre naissance fût trouvée, ne commençant pas parla corruption, et n'aboutissant pas à la corruption, mais

amenant l'être, une fois né, à une existence immor-

telle. De même que l'être qui avait reçu le jour se

trouvait nécessairement mortel au sortir d'une nais-

sance mortelle, de même cette naissance exempte de

corruption a pour but de faire triompher l'être engendréde la corruption produite par la mort. » Quand ils en-

tendent donc ces propos et d'autres du même genre, et

qu'on commence par les instruire de la forme du baptême,en leur disant qu'une prière à Dieu, l'invocation de la

grâce céleste, de l'eau et la foi sont les moyens par les-

quelss'accomplit le mystère de la régénération, ils restent

incrédules, en considérant les dehors, parce que suivant

eux l'acte accompli sous une forme matérielle ne s'ac-

corde pas avec la promesse divine. Gomment en effet,

disent-ils, une prière, et l'invocation de la puissance

divine, que l'on fait sur l'eau, deviennent-elles une

source de vie pour les initiés ?

[2] Ces incrédules, s'ils ne font pas une résistance

excessive, une simple réponse suffit pour les amener à

accepter la doctrine. Demandons-leur en effet à notre

tour, puisque le mode de la naissance charnelle est très

Page 251: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

151 Disroims CATÉCHÉTIQUI-:, XXXUI, 2-'I

yivsxai xb sic àçopirrjV xîjç a'JUTâdîw; xsy Çtpcu y.axaêaXXô-

juvov. 'AXXic [Af<voibViç b:' èxeCvou Xôyoç SGTIV 6 Xoyw-

[/.w xivlx© v.Oavbv è<psupfoy,(ov. Ti yàp KOIVSV s*/et ope;

àvOpctacu Trpbç xvjv èv èy.eivcp Qî<opco;ji.£VY)v Ttciôxïjxa

<juyy.pivojji.svoc ; "AvOpwTco; Xoyi/.ôv xi •/pfjt-'a /a^ Suvoyj-

xi/sv saxt, voD /.al è7u<jx/,|ji.ïjç ôY/.xty.ôv*

èy.eîvs Se 6ypà

xivl èvOstopsïxai TÏOISXYJXI,/.ai itXsîov cùoèv xoO y.ax' aîa-

OYJCIVèpw[j(.svou /a-aX«[x5âv£i it svysia.

[3] "Hv xoivuv f.i/.éç èaxiv à-ôy.pi<nv vjp.?v ysvs'cOai ::apà

XMV èptoxvjQs'vxwv oxi ^toç èaxl TTIOTOVè£ èneîvou JUdxîJvai

avôpw'-ov, xolîxo y.al r.tpl xrjç îià xoO îtèaxoç yivo|iivifj;

àvayevr^fjsu; kpuntjiti-tç â-oy.ptvoû|J.sOa. 'Ey.sï xs yàp

Trps'/eipsv èaxiv èy.iaxw xôv ^pw-YjîJLSvwv slïceîv oxi Gsia

SvvajJLetèy.eïvo avQpo)7;o; yivsxat, rjç ;J.Y)Tîxpoùijvjç ày.(vrjxév

èdxiv èy.eïvo xal «vsvs*pyïjxov. El cuv s/eî où xb ÛTïoy.ety.e-

vov Trc'.eï xbv avOpw-ov, àXX' f, Osîa âûvapiç rcpbç àvQpo>-

1:00 çûdtv «xexît'cisî xb çatvôjxsvov, TVJÇ èdyàxYjç «v eïr,

àyvu[i.0(7ÛVY)ç èxsï xoaaûxvjv xw Oew îxpoa^apxupoOvxaç

SûvatMV àxovsîv èv xo> \t.£pzi xciixw xb Geîbv oïsaôat zpoç

xi)v sy.TwXvjptoïiv xou GsX'r,|/.axcç. 1

[4] Ti y.civôv, <?aa(v, 0'5axi y.al Çoifl ; Te §s y.olvôv,

Txpbç ajxoùç spoO[j(,ev, uypôxyjxi y.al sly.ôvi Osou ; 'AXX'

Page 252: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

KftGriNtiRATION l'Ai» I.'KAU 158

clair pour tout le monde, comment la semence d'oùdoit sortir la formation de l'être vivant devient un

homme. Mais bien certainement il n'y a sur ce pointaucune théorie qui en découvre, par quelque procédéde raisonnement, l'explication probable. Qu'ont de

commun en effet, si on les compare, la définition de

l'homme, et la qualité qui s'observe dans cette semence ?L'homme est un être doué de raison et d'intelligence,

capable de pensée et de connaissance ; cette semencenous apparaît avec une qualité d'humidité, et la ré-

flexion n'y conçoit rien de plus que ce que distinguela sensation.

[3j La réponse que l'on nous ferait sans doute à cette

question : Comment est-il probable que l'homme se soitformé de cette semence? celle réponse, nous la ferons

aussi, si l'on nous interroge sur la régénération effectuée

par l'eau. Dans le premier cas, en effel, chaque personneinterrogée a ces mots à la bouche : « C'est par un effetde la puissance divine que cette semence devient un

homme; sans elle, la semence resterait inerte et ineffi-

cace. » Si donc, dans ce cas-là, cp n'est pas la matière

qui produit l'homme, si c'est la puissance divine quitransforme en nature humaine ce que nous voyons, il

serait de la dernière démence et de la dernière injusticede reconnaître à Dieu, dans le premier cas, une si grande

puissance, et de s'imaginer, dans le second, que la

Divinité n'a plus la force d'accomplir son dessein.

[4] Qu'y a-t'-il de commun, disent-ils, entre l'eau

et la vie ? Et qu'y a-t-il de commun, leur répondrons-nons, entre cet élément humide et l'image de Dieu ?Mais dans le cas-là, il n'y a point à s'étonner si

Page 253: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

InO DiscoLnsr.ATKciimii.iii;, XXXIII, ï — XXXIV, 3

5J0ÎV S/SÎ 75 T.Xpih^O'i, £». OîOJ (SCUXO[J.ÏV5U , Tupôç TG

TIJ/IWTXTCV Çcosv -ô ÛY?*V ;j.;?a@xfvei. To ïaov /ai èrc: TOJ-

T3J çay.lv |AYJ$SVsïvai Oocy^arrcv si Ostaç Suvâ^ew? zapou-

aix zpbç àçOapaîav ;xsracr/.sui^£'. TC ÈV r?j çQaprfl stiaîi

Yâvs;j.sv»v.

XXXIV. 'AXXà UÏJTCOSIVà~é^ei5iv -su zapeivat TÔ

Osîov i-i àY'.aa;/w 7<ovY'.VO^SVWVy.aXcujiiv5v. '0 5è TÔOTO

^YJTMV âvaYvonw zâXiv ta y.aTÔziv è5y;-aa4yiva. 'H Y*P

/a7a<r/.£UYj TOO ?Ï;V oià crap/c; -ifjjiiv STU^avsîaav $t>va[Mv

àAyjOwç Osfav sîvat TCOzapôv-oc X6YOUawrflopix *(WÎ-OU.

[2] AsiyÛsvTOç Y^P "^ Gssv *^vai ~ov ^v sap/î çavspw-

OïVia, TOÏÇ §tà TÔV YWO^SVMV Oatijxaai -ryjv çûaiv èauxoS

oîi;av-a, <juva-£C£'//Ov) -b zapsTva». TOI; YlV0lx^V0tÇ «'^«v

y,XT« zâvTa y.aipsv £7:'.y.X^a£wç. "Qairsp Y*?' éy.âaToo TÔV

OVTtoV £<JTt TIC ïdlÔ-YÎÇ *1 ^ ÇUfflV YVt0P^OUaa> °U"WÇ Ï^WV

xvjç Oswtç.^ûaîwç èaxtv Y;àX'^Osia. 'AXXà [AYjvàeiicaps'ae^Qai

TOÎÇ èziy.aXouyivotç [MATT., VU, 7; JEAN, XIV, 13; xv,

7 , 10 ; xvi, 23] èVr<YYe^':atJ y-a' sv p.i<jw TMV IÏKJTSUOV-

TMV sïvat [MATT., XVIII, 20; xxvm, 20], /.ai iv zaai

[AIV£IV xai êy.autw auv£îvai [JEAN, XIV, 23], OÙXIT1

oùv

xv éTépaç eiç TÔ Tiapsîvai TO O*cov TOÏÇ YIV0^^V 01? *W0~

SEISEWÇTcpoo-o^oi'j.EOa, TO ixèv Osôv sïvai oià TÔWGaujAaTwv

2'J7(dV Z£ZlST£t//.OTëç, l'SlOV $£ TVJÇOsÔTYJTOÇTO àpîy.Tcoç

ïrpoç TO ^£U§OÇ £"/ÈlV StSÔTSÇ,SV de TO) à^supst TÎJÇ ûzoa-

yiaswç zapsîvai TO STC^YYSXTJL^VOVo!>y.â^fiêaXXovceç.

[3] To $è TtpcY)Y£Ï<j6ai TVJV8ià TÎ}Ç eùyrjç xXîJotv TÏJÇ

Page 254: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

INVOCATION DK DIEU 157

l'élément humide se transforme par lu volonté deDieu pour devenir l'être vivant le plus élevé en dignité,lien est de même dans le cas présent. Nous soutenons

qu'il n'y a rien d'extraordinaire si la présence de la

puissance divine fait passer à l'incorruptibilité l'être

qui a pris naissance dans la nature corruptible.A'XXIV. Mais ils cherchent une preuve de la présence

de la divinité quand on l'invoque pour sanctifier la céré-

monie. Que celui qui fait cette recherche relise ce qui aété précédemment examiné. En établissant en effet le

caractère vraiment divin de la puissance qui s'est mani-

festée à nous par la chair, nous avons fourni un appuià la question présente.

[2] Kn démontrant la divinité de celui qui nous est

apparu sous une forme charnelle, et qui a révélé sa nature

par les miracles accomplis au cours de sa vie, on adémontré du même coup que sa présence se produisait

chaque fois qu'il était invoqué. Toute chose en elfet a

un caractère particulier qui fait connaître sa nature; le

propre de la nature divine, c'est la vérité. Or Dieu a

promis d'être toujours aux côtés de ceux qui l'invoque-raient, et au milieu de ses lidèles, de rester avec tous,et d'être en relation avec chacun. Nous n'aurions donc

plus besoin d'une autre preuve de la présence de la divi-

nité, si les miracles mêmes nous ont déjà donné foi àson caractère divin, si nous savons que le propre de ladivinité c'est d'être pure de mensonge, et si, nous fon-

dant sur le caractère véridique de la promesse, nousne mettons pas en doute la présence de la chose pro-mise.

[3] L'invocation adressée dans la prière précède la dis-

Page 255: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

158 DISCOURS CATÉCHÉTIQUI-I, XXXIV, 3-i

Oî'laç si*/9vs;x{a; ~spt9U9(% xiç è&xi Tfjç à^oSsi^ew;'TOU y.axà

OÎSV sîTi-sXsiaOai xb *,vspYC,j|Jisv9V. Et Y«p è~i xoy STIJSOU

TYJÇ àvOpw-5-ciuç sïSsuç al xûv YSVVWVTWV ép[xat, y.av

;j.r; STU/Xir/Jf} ~ap' aùxûv 8i' sir/ijç xb Oeîov, x$ xou OSOÛ

O'JVJE;X£I, */.«0b); sv xôtç s'/TrpcaOsv sïpvjxat, Su7:Xâa<T9uai

xb Ysvvl,')SJl£V5V> fa */wpiaOî(ar(ç a::pa/x9ç è<mv vj arouSr,

/ai àvôvyjxoç, -saco [xaXXcv èv x<o ftvsu(i.axr/.<j> xfjç Y5VV*^~

TÎMÇ TpsTiw, /aiOîCj 7:apc'aî<j0ai TCÏ; YIV0'-''-VCI? èrc^YY6'»"

;XÎ'V5J /ai XYJV wap' îauxoO ctivajnv ivxeOei/ixoç xâ>

l'pY<,"J» /aOà zsTuaxey/a'Asv, /ocixîjç f,y.sx£'pa<; irpoaipéuswç

TCpcç xb a^cuBaçé[j.£V5v XYJV ôpji.rjv èyoûjrjç, sî auy.7C<apa-

XYJÇQSIÏ) y.aOvj/ovxwç f, otà xrjç sù/fjç aujAj/ayta, [/aXXoy

eTciXsXèç è'axai xb aîrouSaÇi^svsv ;

[4] KaOâ-sp Y«P *• iTctçauaai xbv yjXtov aùxoîç £Ù/ôj/.£-

vsi xw Oeô ojolv àixêXiivouai xb rcâvxwç YIV*1*€VOV» °'^e

JAYJV ayprjaxov £tvat xiç f^crst x/jv xwv 7ïp9<jeuyoyivwv

GTïOUôVjV, St Tîîpi XOÛ TC«VX(OC£<JOJA£VCUxbv Oîbv './£Xeii0U5lV,

ouxwç e! ftsiïeiffjxsvot /axà xr,v à&£i>5y] XOU £7xaYY£iXajAi-

vo-j yrciayEaiv îîâvxw? napeCvai XYJV yâpiv xoïç oià T9JÇ

y.usxi/rjç xaôxvjç o!/ov5[M«ç àvaY£vva)[xlvoiç ÏJ ïtpcaOyjy.Yjv

xtvà Ttotoîivxa'. xv}ç yâpixc;, vj xrjv ouaav oùy. àTCOuxpsçou-

aiv. Tb Y«? 'ixâvxw; aovsCvai Stà xb Gfibv sfvat xbv £TΫY"

Y^Xa^evov lîeîcwxsuxai*

YJ §è xy}ç Ofiixvjxo; [xapxupia 8tà

xûv Qaoy.âxwv saxiv. "QJXE otà Tcavtwv xb zapEivai xb

Oêîov o Jo£i/iav àjxçiêoXiav s/si.

Page 256: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

INVOCATION DE D1KL 159

pensation de la grâce divine : c'est une preuve surabon-

dante que l'acte en train de s'accomplir est amené parDieu à son entier achèvement, lit en elVel, dans l'autreforme de la procréation de l'homme, l'impulsion four-

nie par les parents, même s'ils n'invoquent pas dans une

prière la divinité, arrive, par un effet de la puissancedivine, comnu on l'a dit plus haut, à former l'être engen-dré, tandis qi.e sans elle leur effort est vain et inutile.S'il en est ainsi, combien plus complet sera, dans la

forme spirituelle de la génération, l'effet recherché,

puisque Dieu a promis d'être présent, et a déposé dans

l'acte accompli, comme l'a admis notre foi, le pouvoirémanant de sa personne, et puisque notre propre volonté

est tendue vers l'objet désiré; combien plus complet,dis-je, si le secours de la prière vient s'y ajouter commeil convient ?

[4] Ceux qui prient Dieu de faire lever sur eux lesoleil n'affaiblissent en rien un phénomène qui se pro-duit quoi qu'il arrive, et même on ne saurait taxer d'i-

nutile leur empressement à prier, quand ils demandentà Dieu ce qui se produirait dans tous les cas. De

même, les esprits persuadés que la grâce assistera,selon la promesse véridique qui a été faite, les hommes

régénérés par la dispensation de ce sacrement, oubien ajoutent ainsi à la grâce, ou bien ne détournent

point celle qui existe. Car la divinité de celui qui a faitla promesse nous a portés à croire que la grâce est pré-sente dans tous les cas, et le témoignage de cette divi-nité nous est donné par les miracles. De sorte que toutnous interdit de mettre en doute la présence de la Divi-nité.

Page 257: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

160 DISCOURS r.ATKciiKTiguK, XXXV, 1-3

XXXV. 'II Se v.; xb uowp y.âOoSoç VM xb si; xpîç h

a!>x<T>YSvÉuOai xbv avQp<>>7;ov, 'î'xîpov s;j.icepis)[st ^uffty)-

piov. 'E^eicr, Y*? '? ~%S swxvjpfa; -/JJAMVxpô~oç où xeaoS-

xov h, x^ç y.axà T/,V oiSa'/yjv ûsvjYifasw; svspYb; Y*Y5V£V

070V 0'.' 3£'J-<0V WV SftOiyjffSV Ô TYJV 7:pb; XOV àVOpWUÔV

û-oaxà; y.otvom'av, è'pYV "V' ÇWYJVsvspY^*Ç> *v* 2».à xîjç

àvaXr, çOsforjç -ap'aù-oy y.xî juva-oOewOeiV^ç aapxbç

arcav aovciaatoOfl xb at>YYS7£$ aj-fl *a'. ÔJAÔ^UAOV, àvaY~

y.aîov ^v è-ivovjO?Jvai xiva xpôuov, èv w xiç -rçv 7UYY-7£t*

Te /ai G[i.oistr^ àv TOI? Y170!^751*» ^apà ™u STZOJJISVOOrcpoç

xbv ^Y^ûf-evov. Xpr, XCIVJV îîeiv sv TWIV C TÏJÇ Ça)^;-/;|J.ÛV

y.aO^Y'/jaâîJ.svoç èOîwpv^Ôy;, îva, xaOwç ?r;<jiv ô à::ô<JXoXcç

[Heh., II, 10], y.axà xbv àp/YjYbv TfSç <jo>xYjpiaç '/j'/ôVv

y.axopOwOfj xo?ç swojiivo'.ç YJ |xi;/r,uiç.

[2] "Qj-sp Yap Tîapà xwv ^eTcatosujxévwv xà xay.xiy.à

-pbç x/;v ÔTCÀiTix/jv èjA7:£ipiav àvaYovxai sî oV wv ^Xérçou-

aiv Tîpoç xvjv eupuOixév xs y.al SVOÏÏXIOV y.Çvvjciv ;:ai8éuô-

J/.6V01, ô oè JAÏJ Tcpâxxwv xb -pcosiy.vj[A£vov àjj.sxo'/oç Tfjç

xotayxvjç èj/TCîipia; jjiivsi, y.axà xbv aùxbv xpÔTeov xw icpbç

x/jv cwxrjptav Yj'iwv èHrjYOU'Jivw izâvxwç otç WYJ irpôç xb

àYaOôv èaxiv f, CTTÏOUOJ}&[AO((I>; èzavaYxeç Sià [Mjr^aswç

sftscOai, xb ;tap' aùxoû 7:po8e».*/0sv etç' l'pYOV â'YOVxaç. Où

Y«P s'uxi irpbç xb ïaov y.axavxï/aai îcépaç, ;J.YJèià xûv éjAOï'wv

ôèsûuavxaç. [3] KaQaTiep Yap o( xàç xwv Xaêupi'vOwv rcXavaç

d*».sc;eX6eîv «[Aïj'/avouvxeç, eï xtvoç èjjwcsipwç ë/ovtoç lici-

xôyotev, y.axÔ7îiv sfiopevot xàç 7toiy.(Xaç xs y.al àuaxYjXàç

Page 258: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

TKIPM-: IMMERSION RAPT'SMAI.K 161

XXXV. L'entrée de l'homme dans l'eau, el sa tripleimmersion renferment un autre mystère. Le procédé

employé pour notre salut doit son efficacité moins a la

direction de la doctrine qu'aux actes mêmes de celui

qui a accepté de partager la condition de l'homme :

il a donné à la vie une réalité effective, pour qu'au

moyen de la chair revêtue par lui et déifiée avec lui,se trouvât sauvé en même temps ce qui est apparentéà la chair el de même nature. Dans ces conditions, il

était nécessaire d'imaginer un procédé où les actes ac-

complis par celui qui suit eussent une affinité et une

analogie avec celui qui conduit. Il faut donc voir avec

quels caractères nous est apparu le guide de notre vie,afin que, selon la parole de l'Apôtre, l'imitation

de ceux-qui suivent, se réglant sur l'auteur de notre

salut, ait un heureux résultat.

[2] Les hommes rompus aux exercices militaires

dressent les conscrits à la manoeuvre, en leur mon-

trant pour les instruire le mouvement bien rythmé de

la marche militaire, mais si l'on ne suit l'exemple

donné, on n'acquiert pas cette sorte de science; de

^nême, les hommes animés d'un zèle égal pour le

bien doivent, do toute nécessité, suivre par une exacte

imitation le guide qui nous conduit à notre salut,et mettre à exécution l'exemple qu'il donne. Il est

impossible en effet d'atteindre un but semblable, si l'on

ne suit pas un chemin analogue.

[3] Ceux qui, perdus dans les sinuosités d'un laby-rinthe ne savent en sortir, et qui rencontrent une per-sonne familiarisée avec ce dédale, arrivent, en mar-

chant derrière, à parcourir jusqu'au bout les détoursGRÉGOIREDE NVSSE. — Discours calèchèlique. 11

Page 259: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

Il»2 msainis cATiiciimiorK, XXXV, H-G

Tfov cî'/wv àvajxpo^àç S'.s!;spysvxai, or/, av CIÎJJÎXOÎVXÎÇ,

[AVJy.ax' ïyvsç êTïéjJtiSvoi TW ïipoaYOvxi, euxo) JJ.OI vsrjacv

y.ai 7bv xoy £lcu TOUTOU XaSypivOov àSiîHtxYjxov eîvai xfi

àvOpwiwîvvj yiiasi, s! [r/j xtç TVJÇ a!»xïjç èîsQ XâSoixe et'

f,q b vi oùx<ï> Ysvôji-svoç ï\iù xaxsGxvj xcO ïzspiéyovxo;.

[4] AaSvpivOôv $£ ?YJ;J.'. xpsTriy.to; XÏJV àSié^oàov xoO

Oavâxcu ^poupâv, yj xô osiXaiov xou âvOpoWou Y£V 0?

TTspisç/s'ûïj. Tî ciîv Tî'ep'i xbv àpyyjYbv T9JÇ «jonrjpCaç ^[AWV

i0saaâ;j.s8a ; xpn/jjAspov vsy.pw<nv y.ai ;:âXiv ÇWYJV. Or/.ouv

ypYj xi xoiouxov /a», iv f(y.îv sTîivoYjOyJvài spsfbv/sc. Tiç

suv èsxlv ^ izivou cV YJÇ y.al èv 'TJJMVwXyjpouxa'. xoD wap'

r/.sivou Y£YOV^TO? "h \>-i\xWt ï

[5] "Awav xb vsxptoOlv oty.sîsv x'.va •/.«'. /axa çûc.v syèi

yûpov, XYJV Y*3V» sv YJ y.Xîvsxai XÎ /ai xaxay.ptaxsxai.

IICXXYJV Se rcpb; «XX-rçXa XYJV auYY£v£tav -y.£l Y^5 TS xa!

U30)p, [AÔva xwv sxor/euov j3ap£a xs cvxa y.«t .xaxufepv],

y.at èv «XXYJXOÏÇ [Asvovxa y.oci Si 'âXX^Xwv /paxotifASva.

'ETTSÎ OUV XOU y.aOYîYOU^î'vou xvj? Çu>9}ç Vjjjt.ô>v o Oavax&ç

6-ÔY£l 5? */aT^ T*'îv fcoivïjv Y£Y0V£ çfoiv, Y; XOU" Gavaxou

jM^Yjatç Y; zap'^jj.wv YtvojJLiviQ èv TÔ Y«ÎTOVI SiaxuzoîJxai

jxoiysiw. [6] Kai w; s/sïvoç ô àvwOev à'vOpwTcoc [JEAN,

m, 31 ; I Cor:} xv, 47] àvaXaêwv XYJVvs/psxYjxa [xsxà

XYJVÛTCÔYSIOVOs'atv xpixaïo; STÎÎ XYJVÇWYJVïcâXiv àv^pa|Aev,

ouxw iraç ô auvYj'jAjiiyoç y.axà XYJVXOU cwjjiaxoç çùaiv exeCvto

zpbç xb aùxb y.axo'pOwjAa ^Xiiîwv, xb xaxà XYJV ÇW^JV

X^YW TCspaÇ» «vxi Y>ÎÇ TÔ u5o)p èi:iysa[Asvoç y.ai ûrcoSùç xo

Page 260: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

THIFI.I-: IMMKKSIOX HAPTISMALK 163

compliqués et trompeurs de l'édifice ; ils n'en seraient

pas sortis, s'ils n'avaient suivi les pas de leur guide:

représentez-vous de môme que le labyrinthe de la vie

serait inextricable pour la nature humaine, si l'on ne

prenait la route qui a conduit hors de l'enceinte Celui

qui y est entré.

[i] Par labyrinthe, j'entends au figuré la prison sansissue de la mort, où avait été enfermé l'infortuné genrehumain. Qu'avons-nous donc vu se produire pourl'auteur de notre salut? Pendant trois jours il est resté

dansla mort, puisi! estrevenuà lavie.il nous faut donc

imaginer pour nous-mêmes quelque chose d'analogue.Quelle est l'invention qui nous permettra de reproduireintégralement sa conduite ?

[5] Tout être une fois mort a un séjour approprié,qui lui est fixé par la nature ; c'est la terre où il estétendu et enseveli. Or il y a une étroite affinité entrela terre et l'eau ; ce sont les seuls éléments doués de

pesanteur et portés à descendre ; seuls ils subsistent

l'un dans l'autre et sont absorbés l'un par l'autre.

Puisque le guide de notre vie est descendu sous laterre en mourant, suivant la condition commune, l'imita-tion de sa mort que nous poursuivons est figurée dansl'élément qui s'en rapproche. [6] Kt de même que Lui,l'Homme venu d'en haut, après avoir accepté l'état decadavre et avoir été déposé dans la terre, est revenuà la vie le troisième jour, de même quiconque setrouve uni à lui selon la nature charnelle, s'il a en vuele même résultat heureux, je veux dire s'il a la vie

pour but, .reproduit, en répandant sur lui de l'eau, en

Page 261: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

164 DISCOURS CATÉCHÉTIQUE, XXXV, 6-9

OTOI/SCOViv Tpiui Ttsptosoiç TÏJV Tptrl;j,.£loov Tfj; àvaÔTâsso)?

[7] EïpvjTai 3s TÔ TOIOUTOVzai sv TOÏÇ çQâffacr.v, OTI

/ax' ol/ovo;j.(av èïïrj/xa'. T?, àvOpw-Év/; çpôasi :;apà rTjç

Osiaç wpcvcfaç ô QâvaT'oç, WGTS T?JÇ/az(aç SV T*J oiaXûasi

TOU ao'^aTOç /ai TVJÇ ^u^fjç èxpùsia'/jç -âXiv 3ià t^ç

àva<7xâasw; awov /al à-aO/5 zai àzépaiov /ai ^âar,<; T'îjç

zaxà zazîav sïïijM<;Éaç àXXôxpiov àvaaxciysto>0?Svai xbv

«vOpwTcov. ?AXX' èîîi [j.sv TOU zaGr^^--''^ f*5? <xwxyjp(aç

if)[ji.(5v xo xsXsiov vj zaxà xov Oavaxov ïc/vt oizovojMa, zaTa

TOV ïdiov <J/OÎ:OVSVTSÀM; TrXïjpwOsïo-a. [8] AisaTaXvjTs y«P

Sià-roO Oavàrou xà ^vwjiiva /ai TïâXiv auv^/Orj Ta 3iazsxpt-

{Aéva, cbç av zaOapOsfeïjç TÎJ; ©ûaswç sv T?5 TWV auu.ouuv

3taXû<jsi, «î'U'/vîç TS Xéyw zaiaûjAaTOç, TwâXtv V) TWV ZS*/W-

pw[Alvo)v ITCOVOSOÇTfjç àXXoTpfaç s-iu.i£(xç zaOapsûouca

Y^VOITO*

è7ti 3* TWV àxoXouOcuvTwv TW zaOyjYOu^-vw '©y

/wpsï TYJVà/pi^ij [MjAYjaiv ôV oXwv I, çûdiç, àXX' oacv

SuvaTwç e/ei, TCOEOOTOVvBv TCapaSsSajAsvrj, TO XSÎÏTOV xw

[ma xauxa xafMSÛsxai "/pôvw.

[9] T( cuv èVtiv 6 ^-i}xeiTai ; Tb TYJÇè[A[My()siffï;ç xaxîaç

sv xfl Tfjç vszpwoewç sizôvi T9J Y£V0^vTi ^ta T0" û'SaTOç

TOV à?avi<JiAbv è^oi^cai, où [XYJVTSXSÎWÇà<pavi<T[Abv, àXXâ

Tiva SiaxoïUYjv TÎJÇ.TOÙ*zazou auvsysiaç, auv3pa|AÔvxo>v Sus

zpbç TÏ]V Tîjç xax(aç âvafpsonv, TÎJÇ TS TOU wXvjjx^sX^aav-

xoç {i.STa[AsXs(aç /ai Tîjç TOU OavaTou jxi^vjjewç, S».' wv

s/Xûexa( 7CO)ç à avOpioftoç TÎ}Ç Tcpoç TO zazbv au^ufaç,

Page 262: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

TRIPLE IMMERSION BAPTISMALE 165

guise de lerre, et en se plongeant à trois reprises dans

cet élément, la grâce obtenue après le troisième jour.

[7] On a déjà dit plus haut que la mort a été intro-

duite à dessein dans la nature humaine par la pré-

voyance divine, pour que le vice s'étant une fois

écoulé dans la séparation du corps el de Pâme

l'homme reconstitué par la résurrection se retrouvât

intacl, libre de passions, pur et exempt de tout mélangeavec le vice. Mais le dessein que se proposait en mourant

Pauteur et le guide de notre salut s'est réalisé d'une

façon parfaite, il a été entièrementrempli suivant son

propre but. [8] Les éléments qui étaient unis ont été

en effet séparés par la mort, et les éléments sépprésont été de nouveau rapprochés, pour que la nature ayantété purifiée par la décomposition des parties unies

ensemble, je veux dire l'âme et le corps, le retour

à la vie de ces éléments séparés se trouvât exempt du

mélange qui les altérait. Au contraire, pour ceux quisuivent ce guide, la nature ne permet pas une imitation

exacte en tous points, mais elle l'admet maintenantdans la mesure de ses forces, et réserve le reste pourle temps à venir.

[9] En quoi consisledonc cette imitation? A faire dis-

paraître le vice mélangé à la nature, dans le simulacre

de mortification exécuté au moyen de Peau ; ce n'est

pas à la vérité une disparition complète, mais comme

une solution de la continuité du mal ; deux causes

contribuent à la destruction du vice: le repentir du pé-cheur et l'imitation de la mort; c'est par elles que Phomme

Page 263: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

166 DISCOURS CATÉCHÊTIQL'E, XXXV, 9 — 11

TfJ [j.sTa[A«Aiu |Asv si; l*ïaôç Te /ai àXXsxptW.v xfjç

xa/îxç ywpwv, XOJ §1 Oavâw xoy /«/SO xbv àçavi<j|xbv

[10] 'AXX' si yiv ^v àuvaxbv èv xeXei'cp xw Oavâx<o

YsvéoOa'. xbv |Mt/co|j.svôv, O-JS' âv {Ai^aiç, «XXà xayxsxvjç

xb YiYyô;.>.svov ^v, /ai e!ç xb îîavx*Xèç xb /a/bv s/ xîjc

çuffsw; -^jj-tov vjçavfÇsxo, wsxe, zaQwç ÇVJJIV ô àzôaxoX©?

[/?om., VI, 10], èf&cag àucOavsiv T*J âj/apxi'a. 'Eirsi Se,

za&w; eïpvjxai, xoaouxov [M^O'jjAeOa xïjç ÛTrepe'/oûsrçç Suvâ-

ji,£w; corov xwP£Î "^p-ûv 7) --toysfa x^ç çûaewç, xb (iStop

xpiç èîtiyeâ[ji.evoi /ai wâXiv àva6avxsç «7:0 xou iiSaxoç, TYJV

awT^pwv xaçvjv /al àvâaxasiv xf,v èv xpivj[/cpto YîvojJis'vYjy

xw xpâvw 67ïo/ptvô;xe0a, xoyxo Xa8svxsç zaxà Siâvoiav

oxi, wç ^{Aîv èv è^cjaîa xb uScopè<j?î, /al èv ajxu ysv^Oai

/ai è£ aùxoO ^âXiv âvaSuyat, zaxà xbv aùxbv xpô^sv 4TC'

è£ouj(aç -^v ô xoû rcavxbç r/wv XYJV3e<j-ox£iav,- wç yjfiisïç

èv xw uSaxi, ouxw; èzstvoç èv xw Oavâxw /axaâusiç, TuâXiv

èVi XYjvlâfov àvaXûeiv [/azapiàx/jxa.'

[11 ] El oùv xiç îcpôç xb elzbç (3XII7ÏOI /ai /axa xr,v èv

é/axépw SûvafMV xà Y^ô^sva /pivoi, oùSsjxîav èv vsïç

YivojJtévoiç sùpfaei Siaçopâv, è/axspou, zaxà xb xîjç çûaeux;

[jixpov è£epYaÇo[Aévou xà zxxà $tîva(uv. 'Qç Y^P ^ariv

àvôpwTïw xb uSwp.zpbçxb âzivSûvwç S?ÏIQIYY«VSIV, ei(3ou-

Xotxo, âzetpoïïXacritoç xîj 9sta Suva^e». /ax' sù/oXtav ô Oâva-

xoç Tîpozsixai, /ai èv aùxw Y*v£(jOai /al \J.T,xparc^vai itpb?

*â6oç.

Page 264: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

nill'U: IMMEHSION IIAPTISMALI: 167

est délivré on quelque sorte de son union avec le mal :

le repentir l'amène à haïr et à éloigner le vice, et la

mort opère la destruction du mal.

[10] S'il était possible clans eetle imitation de subir

une mort complète, il n'y aurait pas imitation, mais

condition identique, et le mal disparaîtrait absolument

de notre nature, de sorte que, suivant la parole de,

l'Apôtre, nous mourrions une fois pour toutes au

péché. Mais, comme on l'a dit, nous imitons la puissance

supérieure dans la mesure où le permet la pauvreté de

notre nature; en versant sur nous l'eau à trois reprises,et en nous élevant hors de l'eau, nous figurons l'ense-

velissement salutaire et la résurrection opérée en trois

jours, dans la pensée que si l'eau est à notre disposition,si nous sommes libres de nous y plonger et d'en ressortir,de même le souverain de l'univers avait le moyen, aprèss'être plongé dans la mort comme nous dans l'eau, de

revenir à la condition bienheureuse qui lui est propre.

[11] Si donc l'on considère la vraisemblance, si

l'on juge des faits d'après le degré de puissance dis-

ponible de part et d'autre, on n'y trouvera aucune

différence, puisque le Sauveur et l'homme exécutent

chacun de leur côté ce qui est en leur pouvoir, sui-

vant la mesure de leur nature. De même que l'hom-

me peut sans clanger entrer en contact avec l'eau, s'il le

veut, il est donné à la puissance divine, avec une faci-

lité infiniment plus grande, et d'entrer dans la mort et

de ne point y éprouver de changement dans le sens

d'une faiblesse.

Page 265: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

168 DISCOURS CATÉCIIÉT1QUK, XXXV, 12-14

[12] Au xsuxo xoivuv àvaY'/.aïsv VJJACVxb àv/xô uôati

wpop.sXsx'îîgat xvjv TÏ}Ç àva<jxâa£w; y.âpiv, ^? *v sîSsfï)ji.6v

'ôxi TO taov YJJJ.ÏVsic sjxsXfxv saxîv ù'8axî x£ (3aTCXta0î}Va*.

/ai sx xo3 Qavâxou ïrâXiv àva83vat. 'AXX* wfjîcsp sv xpîç

xaxà xbv (3t'ov Yivs;/.£vo».ç'xtvà xtvwv èuxlv àpy/jYixonçpa, ^>v

aveu O'JX Sv TO YIV5|XSVOVxaxopOcoOetvj, xaCtoi, sîïcpbç.jïb

lïs'paç' v; àpyvj xptvsixo, àvx' oùâsvb; sïvai 8ôî*£i xou ?:pây-

[xaxcç v; àp/ï; <JJY/-Pl,'°t/-V'i T<PtsXst'

ïifàpïwv àvôpajTcpç

xal xbzpbç xfjV jûaxaaiv xou ÇMOJxaxaêaXXô[A£VOV ; 'AXX'

b(JUi>;, s! [xv; exsîvo sïrn 6Ù$' «v xouxo Y*VOIXO'

cuxw; xai

xb xaxà xr,v ;j.£YaXv)V «vâcxauiv [xeiÇov £v vfl cpuss».,xijç

àpyàç svxeQOsv xa'i xàç a'txÉaç i'yei' où Y«P ècxi Sovaxby

èxstvs Ysv-^al) Sl lA*ôTODXS TcpoxxOvjY^atxo.

[13] MYJ 8tivas0at 8** <pyj[M 8iya xr)ç xaxà xb Xouxpbv

àvaYevvyJ^ew^ sv àvajxâa£i Ysv*'0at T*v «vOptowsv, o!»

icpbç XÏJV xou 9UYxpty>aTdç ^tA^v «v«7cXas(v xs xal àvasxoi-

yeiWiv ^X^TCWV'

xpoç xoOxo Y^P ^sî wâvxw; ïropsuQfjvai

XÏJV çfoiv o!xs(atç àvaYxatç **"« xvjv xoO xâ^avxoç cixove-

;j.»!av 9Uvu)dou{jivt]v, xav Tîpo<jX*6r( xvjv èx xoû" Xouxpoû*

yaptv, xav à'|/otpo; |;.£(VYJ xfj; xoiajxvjç [ÀO^aewç" àXXà

XY;V eVi xb [xaxâptôv x£ xoù Ostov /aï lîâayjç xaxYjçsîaç

x£*/wpw^ivôv à-o/axâûrxa<jiv.

[14] Où Y«p èja $i 'àv*<jxâ<j£to; xvjv STÎI xb sïvat ixâX'.v

èfiâvoSov Ssyexa'., Txpb? xbv a!>xbv èwaveiffi 3(ov, âXXà

TÎCXÙ xô |X£uov xôv xe xsxaOapjjivow xal xwv xsO xaOap-

afou ftpoaSsoyivMV î(j-(v. 'Ef>' wv Y^P y-*"à T5V ?-5V

Page 266: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

NÉCESSITÉ DU 1IAPÏÊME 169.

[12] Voici donc pourquoi il nous fallait préluderpar l'eau à la grâce de la résurrection : c'était pourapprendre qu'il nous est également facile d'être baptisésdans l'eau, et d'émerger de la mort. Mais dans les évé-

nements de la vie, certaines choses plus que d'autres

sont décisives, et sans elles on ne pourrait réussir:

cependant, si l'on met en parallèle le commencement

avec la fin, le début comparé au résultat paraîtra' insi-

gnifiant. Gomment mettre en effet sur le même pied (l'homme et la semence destinée à former l'être vivant?Et pourtant sans l'une, l'autre n'existerait pas. Demême aussi, le privilège si grand de la résurrection,

quoique supérieur de sa nature, tire d'ici ses origineset ses causes, car il est impossible que ce résultai se

produise, s'il n'a été précédé de cette préparation.

[13] Je le déclare, il est impossible à l'homme deressusciter sans la régénération du baptême, non quej'aiejen vue la reconstitution et la restauration du composéhumain ; la nature doit en effet s'y acheminer danstous les cas, sous l'impulsion de ses propres lois, confor-mément au plan de son organisateur, qu'elle reçoivela grâce du baptême ou qu'elle reste exclue de cetteinitiation ; je veux parler de la restauration qui ramèneà l'état bienheureux, divin, exemptde toute affliction.

[14] Tout ce qui reçoit le privilège de revenir à l'exis-tence par la résurrection ne retourne pas à la même

vie, mais il y a une grande dislance entre ceux qui ontété purifiés et ceux qui ont besoin encore de purifica-

Page 267: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

170 DISCOURS CATÉCHÉTIQUE, XXXV, 14 —XXXVI, 1

xoOxov % 3ià xou XouxpoD" -poy.aOïjYTfaaxo y.âQo'paiç, Trpoçxb auYY£Vîç xoûxoiç */j àva/wp^atç è'sxai ' xw SS zaOapô

xb à-a9sç TCpsjw/swxai, iv os x$ «TcaOefa xô jxay.apiov

sivai or/. ày.çtSaXXexa'.. Oîç os ^poas^wpwOvj xà TÏXOY;

/.ai oùèsv ^poa^'/Oïj -f,ç y.vjXîSoç y.aOâpaiov, où*/ Oô\op

•/ucxi/ôv, or/. èntxX^atç Osiaç ôVvâ|Asws, or/ r, £•/. [xsxa-

jxsXstaç o'.opOwjtç, àv«Y*/."0 i:a<ra xai xouxouç sv xw y.axaX-

X-^Xw YsvcuOai.

[In] KaxâXXvjXov $è xw y.sy.'.6Ô7jXs!>!Asv<;) puatto xo

*/tovcrcr,pt0Vj (ôç xîjç S[A[M/0S(<7Ï)Çaixoiç */.ay.(aç à~oxa^

y.sfeyjç [/r/.poïç uuxspov a'.wsi xaOapàv à-oawOfJvat 'xw

Osw xyjv çûsiv. 'ET:*', OUV fcvr.xwfi x(? scrxt divajj.t? Iv xw

-ypî y.ai xw uSaxi, ot oià xou ù'$axoi; xoO JAUJXI'/.CÙ*xov

xfjç y.a/.Êaç ^ÛTTOVàftoy.Xu?2[Asvoi xou sxs'pou xwv y.aOapcfwv

eïSouç or/. sTîto's'ovxat * oî Se xaûxrjç àjxtîïjToi.xîjç y.aOâp

crstoç àvay/.«fo); xw Tiupl y.aGapÉ£evxa'..

XXXVI. Mîj Y«P «ïvai duvaxbv o xs y.oivbç osiy.vu<jt

X^Y^Ç v-at ^ TÛV YP«?wv SiSaay.aXîa Ivxoç xou Osîou Y£Vêc"Oa».*/opou xbv [/y) y.aOapwç îtâvxa; xoùç èy. y.axfaç (JTCCXOUÇ

azoppu'ia^svov. Tovxà èuxiv o [Mzpbv ov y.«0' sauxb \).ïyâ-Xôv «YaOûv àpy^ xs y.al ÛTîoOsctç Y^V£Tat' Mi'/.p»v 3s ?vji/t

x*J sr/.oX(à xou y.axopOw(j,axoç. TÉÇ Y?p itapsaxi TÎ^VOÇXW

TcpaY^ax»., TV.uxsujat 7:avxa'/oû xbv Gsbv sfvat, iv xZai 3s

ovxa, îtapsiva», /.a»,xoïç STxtzaXouiAs'votç xvjv Çomy.'Jjv aùxou

Page 268: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

NÉCESSITÉ DU BAPTÊME 171

tion. Ceux qu'a dirigés tout d'abord durant cette vie

la purification du baptême, ceux-là se retireront vers

le genre de vie approprié à leur nature ; or l'absence

de passions est étroitement unie à la pureté, et dans

l'impassibilité réside sans conteste la béatitude. Quantà ceux dont les passions se sont endurcies et qui n'ont

mis en oeuvre aucun moyen d'effacer la souillure, ni

l'eau du sacrement, ni l'invocation de la puissancedivine, ni l'amendement du repentir, de toute nécessité !

ils doivent, eux aussi, avoir la place qui est en rapportavec leur conduite.

[15] Or l'endroit qui convient à l'or altéré est le four-

neau du raffineur, pour qu'une fois fondu le vice quis'était mélangé à ces pécbeurs, leur nature, au bout de

longs siècles, soit rendue à Dieu pure et intacte. Puisquele feu et l'eau possèdent la propriété de jietloyer, ceux

qui ont effacé la souillure de leur vice dans l'eau du

sacrement n'ont pas besoin de l'autre forme de purilica-;

tion; ceux-là, au contraire, qui n'ont pas été initiés à

cette purification doivent nécessairement être purifiés

par le feu.

XXXVI. La raison universelle et renseignement des

écritures montrent en effet que Ton ne peut entrer

dans le choeur divin sans avoir été entièrement lavé

des souillures du vice. Cette condition, bien petite parelle-même, devient pourtant le principe et le fondement

de grands biens. Je dis qu'elle est petite, étant donné

la facilité avec laquelle s'obtient cet heureux résultat.

Quelle peine a-t-on à croire que Dieu est partout,

qu'étant en tout il assiste aussi ceux qui invoquent sa

puissance vivifiante, et qu'élant présent il fait ce qui

Page 269: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

172 DISCOURS CATÉCHÉTIQUE, XXXVI, 1 —XXXVII, 2

àûv2(My, 7capivT« 5s TÔ otxsfov Tcoieïv ; [2J "lôiov oè TÎJÇ

Ostaç èvspys^Ç *} ~&v Ssojxfvwv è<m awcvjptx. AUTYJ oè StS

tïjs sv ÛS«TI xa0»p<j£wç èv£pybç Ylv£Ta'" 0 ^£ y.«0«pOel<;

àv ;x£TOU(7t« T95Ç xaOapcTYiToç £CT«I, TO oè àXvjûôç xaOapbv

YJ OSÔTÏJÇ £<TTIV. Opa* OTÎW; {Mxpév tt TÔ y.atà TÏJV àpy^v

è<m /a'. fÙXftTÔpOwTGV, TîîaTlÇ X«l UOtop, 7) (A£V £VTO£ T^Ç

irpoatp£<7ïti); Y)[J.«V à-;o'/.si[x£v"/j, x©8è «rJvxpoipov r$ àvGpw-

-?irt Çwvj. 'AXXic -cb'sx TO'JTWV àvbt^pusjxEvov àyaObv b'txov

•/.ai ctov, w; Trpbç ajT& TO Osïov S'/SIV rîjv cîy.siôtyjTa.

XXXVII. 'AXX.' sTcetSy; èiirXoOv TO àvOpwwivov, ^u/f)

T£ xal <j(ô[/axt <jUYxey-Pa!-''£VOV> dV «[xçôTépwv àvây'^ fcB

rcpb.ç TYJVÇWÏJV /aOyjYOUJAsVou TOUÇ <JU>Ç©[A£VOU;'è?âVrsdGat.

OùxoDv f, Ù'JXYJ [xèv âù ntVreuç Trpoç «ùtbv dtvaxpaOstoa

T«Ç «foptxàç £VT£uOsv T9JÇ aunvjpiaç ïyt\'

r, Y*p rcpb; TVJV

ÇtoYJV SVMCTtÇ TYJV -9J? ÇwîJÇ XOtVtovfav ë'/fil"

TO §£ 3MJJ.3

STSpOV TpîTtOV £V JASTSUîl» T£ V.0,1 àvaxpâffSl TOO 9fa)^9VTOf

Yivs-3i. [2] "Qo-Ktp Y^P c* ÎYjXvjT^pisv Si' àîciêsuXîJç XaSôV

T£<; à'XXw çap^àxw TYJVçOoponotbv StivajMV è'aêsaav, */py) 8s

xaô* 6[>.5t5Ty)T« TOU cAeOpfeuxat xb àXsÇïjTnjpisv èvroç xôv

âvOpwîtÉvwv yijiotixi aîtXâyy.vwv, *oç Sv Si' àxsivwv èç'

àîî«v xaxa|Aspiaôsto) xb <jto;xa f) xoû (âoyjGoOvco; StivjtjMÇ,

ouxw TOO SiaXtiovxoç rfjv ©dav rj[AÛv «îîOYeuff*!xevct waXiv

otvay¥.x(<ûç xal xeO <jtmYovxoç. xb StaXsXujJisvov èïîêSe^Oyj-

[JL£V, WÇ Sv SV f([J.iV YSVO|X£VOV xb XOIOÛXOV àXfi^ïJTVJpiOV X^V

TîpO£VT£0s?ffaV XM <JG)[J.aXt XSU $ï)AYJXÏJp(0U ^X«ÎVJV 5t3f Tfj{

clxîfxç àvTtTiaOsixc à^W75»to.

Page 270: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

COMMUNICATION DU CORPS DU CHRIST 173

convient à son caractère ? [2] Or le propre de l'aclivité

divine, c'est d'opérer le salut de ceux qui en ont besoin.

Ce salut se réalise par la purification effectuée dans

l'eau. Celui qui a été purifié participera à l'étatde pureté,et la pureté véritable c'est la nature divine. Vous voyezcombien la chose est simple en son principe, et facile à

réaliser : de la foi et de l'eau, l'une laissée à la dispo-sition de notre volonté, et l'autre étroitement associée

à la vie humaine. Mais le bien auquel ces conditions

donnent naissance a une étendue et une qualité quil'unissent étroitement à la divinité elle-même.

XXXVII. Mais puisque l'être humain est double,formé par le mélange d'une 1âme et d'un corps, les

hommes en voie de salut doivent nécessairement

prendre contact par l'un et par l'autre avec le guide

qui les conduit vers la vie. L'unie une fois mêlée ù

lui par la foi y trouve le point de départ de son

salut ; en effet l'union avec la vie implique la partici-

pation à la vie ; mais le corps a une autre façonde jouir du Sauveur et de se mêler à lui. [2] Ceux

à qui on a fait absorber insidieusement du poison, en

amortissent par une autre drogue l'influence perni-

cieuse, mais l'antidote doit pénétrer, comme le

poison, dans les organes vitaux de l'homme, pour

que l'effet du remède, en passant par eux se dis-

tribue dans le corps tout entier; de même, après avoir

goûté à ce qui dissout notre nature, nous avions

nécessairement besoin de ce qui en réunit les éléments

séparés, pour que ce remède, pénétrant en nous, chassât

par son effet contraire l'influence funeste du poison déjàintroduit dans notre corps.

Page 271: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

171 Msr.ouns CATÉCHÉTUJL-K, XXXVII, 3-5

[3] •Ti cuv saxi xouxs ; sùolv exepov -rç èy.sîvo xb <Tcojjt.a

s xou x£ Oavâxsu y.pstxxsv èSefyOvj xal xi{; Çwîjç ^I^<ïv

y.ax^pSaxo. KaOarcep Y«P tw*pà ÇÛIAYJ, y.aOwç çrjaiv 5

àTîôaxoXsç, [/ Co/\, V, 6] oXov xb çtipa^a Tcpbç êayx/jv

£|o|/5toîj ouxo)ç xo àOavaxwOèv OTTOXOQ OSOU a<o|/a lv xw

/j^sxépw YSV&JASVOV<&5V rcp&S sauxb [Jt,£xa7;oi£t '/.al |/.sxaxi-

Ovjaiv. Qç Y«P fô î/OspoTCOio) Trpb; xb ûytaïvov àvajwyôévxi

â'irav xb àva/.paOèv <rovï)ypsu»)xai, ouxwç y.aî xb àôâvaxov

<jc7>|/,a èv xo) àvaXaêôvx». «JXÔ Y£v6j;.£vov Ttpbç XYJV éauxou

çûaiv y.aî xb ÏÏ«V [Jt,exs;xo(Yj<j£v.

[4] 'AXXà [ÀYJVoù/, à'dxtv â'XXwç èvxôç xi Y^cOai xou

<j(0|Ji,axoç, I-IYJ Sià ^pwîîto'ç y.ai Ttôcréwç xoïç GTïXâYy.vo^ç

x«xa;AiYvt;(i.evov. Oiy.ouv èîcâvaYy.sç y.axà xb îuvaxbv xîj

çpûasi xps-ov xvjv Ço>o.îxcibv d'JvajMv xw awjAaxi îs^aaOai.

Môvou 2à xou OsoSôyou aw'xaxoç èxe(vou xaûxvjv àe^ai/ivou

XYJVyâpiv, â'XXwç 5à SfiiyOiVxoç j/yj eîvai Suvaxbv lv âôa-

va<j(* YsvsaO»4 xb -^[Jt.s'xspov <7W|J.a, JAYJ 8tà xîjç Tcpbç xb

àOâvaxov y.oivwvfaç èv tJisxouaia xîjç à?ôapaCaç YtvVevov»

(jy.oîï^at ^pou^y.ei, itôç èY^vsxo Suvaxbv xb £v èxsîvo <7W|j.«

xatç xouatîxaiç xwv irwxwv \J.\)p\ia>. y.axà îta^av x-Jjv oty.ou-

yivyjv sic âsi y,axa!Aspi£6[/.svov oXov, ènacrxou 8ià xoû"

•xépouç YCvssOai y.aî aùxb [J.s'vsiv èç' èaoxoO oXov.

[S] Ouy.oOv wç. 5v ixpbi; xb ày.ôXouOov VJÎXCV ^ lïfexiç

^Xézouda (j.yj$s{j.(av à^têoXCav irspl xoO 7ïpoy.si|xévou vo^-

{Jtaxoç ly.oi,- fj.ty.p6v xt îcpoty^y.st «apaa*/oXî}<jai xbv Xo^ov

etç xr,v ÇU<JIOX*Y(*V xoy <jw|Aaxoç. T(ç Y*P oyy- °^sv ®Tl

Page 272: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

COMMUNICATION DU COttl'S DU CIIKIST 175

[3] Quel est donc ce remède? C'est précisément ce corps

glorieux qui s'est montré plus fort que la mort et qui est

devenu pour nous la source de la vie. Gomme un peude levain, selon la parole de l'Apôtre, s'assimile toute

la pâte, ainsi le corps élevé par Dieu à l'immortalité,une fois introduit dans le nôtre, le change et le trans-

forme tout entier en sa propre substance. De même en

effet que la présence d'une drogue pernicieuse mêlée à

un corps bien portant réduit à l'impuissance tout ce quia subi le mélange, de même aussi le corps immortel,

par sa présence dans celui qui l'a reçu, transforme en

sa propre nature jusqu'à l'ensemble de l'organisme.

[4] Mais pour pénétrer dans le corps, il n 'y a pasd'autre moyen que de se mêler, par la voie de la nour-

riture et de la boisson, aux organes de la vie. Le corpsest donc dans la nécessité de recevoir par le procédé

permis à la nature, la puissance qui vivifie. Or le corpsen qui s'est incarné Dieu est le seul qui ait reçu cette

grâce ; d'autre part, on a montré que notre corps ne

pouvait être admis à l'immortalité, si son étroite union

avec l'être immortel ne le faisait participer à l'incorrup-tibilité. Il convient donc d'examiner comment ce seul

corps, en se partageant indéfiniment sur toute la surface

de la terre, entre tant de milliers de fidèles, a pu se

donner tout entier à chacun dans la parcelle reçue et se

conserver lui-même entier.

[5] Pour que notre foi, considérant la suite rigoureusede la doctrine, n'éprouve aucune hésitation devant le

sujet proposé à notre réflexion, il est bon de nous

arrêter un instant aux lois de la nature du corps. Quine sait en effet que notre nature physique, prise en

Page 273: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

176 DISCOURS CATÉCHÉTIQUK, XXXVII, 5-7

•?)xou «jwjxatoç ^.ôv fùviç «JTYJ y.aO'

sauxYjv 'èv ià(a xivî

ôizccxâffet ÇOJÏJV où*/, 2/et, àXXà Sià xîjç è7ïtpp£oi5<jY)ç aùx?5

ouv3[i.£(oç auvé/ei x£ lauxvjv v.aï èv xw eîvai jjivei, à-atîfJXM

y.ivr^csi xb xe XSÏÏÏOV Tcpbç êaoxvjv èçsXxo(iivY} xai xo wspix-

xeOov ànwOoupivr, ;' [6] Kaî <o<j7;£p xiç àcyy.cç Gypou xtvbç

TrX^pvjç «v, s», y.axà xbv TruG^lva xb âyKsijJtevov Gns^foi,

où-/. 5v çuXàffffot xb Tîspi xbv SY/OV sauTOu ?^p.a, ^YJ

àv-siaiôvTOç avwôsv éxs'pou -pôç xb y.£voû|;.£vov, wats XOV

ôpwvxa XYJVÔYXWSÏJ xou <ZYYS''OU xsûxou Tisptoy/ijv e'.âlva».

;/f, tSfav slvat TOI) <patvo;j!ivou, âXXà xb etcrpéov èv aÙTto

YIVÔJJI.SVOV<r/Y)y.ax(Çe».v xb -nspté/ov xbv 5Y*OV'

°^Ta> xai

r, xoO cuj/axoç T^WV xaxà<ïX£ur) ïStov yiv 7;pbç xrçv lau^ifjç

ctaxauiv oùdlv I?)|ÀÎV Yvwpi^ov I/et, &à 3è xî)ç èîrsi<yaY<5-

[/ivvjç $ûv«|j.£wç èv xô elvai iiivei.

[7] 'H 8è Sûva^iç auxyj Tpoçprj '/.ai IVri xaî Xs\s-:at.

"E<JTI SI o'jyit aùxr, iraat xofç xp£<po|As*vot<; owy.«<jiv,'àXX«

xiç ly.«<TT(.) xaxâXXyjXoç zapà xoû" XÏJV çiijtv OÎXOVOIAOUVXOÇ

gTCOxgxX^pcoxai. Ta jjièv Y^P ™)V ÇMWV pt£wpuyoyvx«

xps?£xai, Ixipeiç èffxîv Vj îîôa tpiftfACÇ, xivwv Se Vj xpoçf,

dcp/eç sta{v, avOpwixw 8è xaxà xb i;pôvjY«<ty'SVOV àpxoç.

KaS stç T-)JVxoû i»YpoO Sta^ovYjv xal <7uvx^pvi<j'.v TCÔXOVY^S-

xai sùx àtnb [/ivov xb y'Sojp, àXX' oïvw iîoXXr/.iç èçnjSu-

vdpievov, Tîpbç xf,v xsu Qfip^où* xou èv i,\>Xv au,ujj.a'/(av.

Oûxouv 5 ^pc<; xaOxar (3Xsttfa>v 8uva;j.€i «pb? xbv 5YXOV XOÛ"

^j;.€xlpoj cwj/axoç {SXsfîei* èv èjxol Y«P èxeîva Y^'ô^va

cd\K<x y.ai crto^a Y^V6T* 1) ^taXXVjXwç 8i« xîjç àXXota)xixîJ<;

Page 274: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

COMMUNICATION DU CORPS DU CHRIST 177

soi, ne fonde passonexistence surune substance propre,mais se maintient et subsiste grâce à la force qui afflue

en elle, attirant par un mouvement incessant ce quilui manque, et rejetant ce qui est inutile ? [6]

Supposons une outre pleine de liquide ; si son

contenu s'échappait par le fond, elle ne conserverait

pas sa forme renflée, à moins qu'un autre liquide n'y

pénétrât par le haut pour combler le vide qui se produit;on se rend compte ainsi, devant le pourtour volu-,mineux du récipient, qu'il n'appartient pas en propre à

l'objet qu'on voit, mais que c'est l'afflux du liquide qui,à l'intérieurdu récipient, moule les contours du volume.

De même, nous ne voyons pas que la structure de notre

corps ait en propre aucun moyen de se maintenir : c'est

la force qu'on y introduit qui assure sa permanence.

[7] Cette force est la nourriture, et elle en porte le(nom. Elle n'est pas la même pour tous les corps qui se

nourrissent, mais chacun a sa nourriture appropriée

qui lui a été assignée par l'organisateur de la nature.

Certains animaux se nourrissent de racines qu'ils dé-

terrent, d'autres vivent d'herbes, quelques-uns de chair;

quant à l'homme, il se nourrit principalement de pain.Pour entretenir en nous et conserver l'élément humide,nous avons pour boisson non seulement de l'eau pure,mais souvent de l'eau adoucie avec du vin, afin

d'accroître notre chaleur interne. Quand on considère

ces éléments, on considère donc ce qui est, en puissance,le volume de notre corps ; une fois en moi, ils devien-

nent eu effet mon sang et mon corps, en vertu de la(înÉoomi: un NYSSK. — Disvouvs valéchétique. 12

Page 275: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

178 DISCOURS CATÉCHÉTIQUE, XXXVII, 7-9

owvdéjjiswc xpbç xb xou aw^axoç ctSsç TÎJÇ xpo9,rjç [«OiGxa-

[8] Touxwv f,\i.Xv xoûxcv Sieoy.ptvyJOsvxo)v TOV TpÔTCiSV

swavay.Tsov icaXtv KÇSOÇxà npoy.sî;x£va TVJV Stavotav. 'EÇYJ-

TSÎTÎ v*p ^^Ç "5 -v èy.£ivo a(0!x« xofJ Xpwxo'O Trôtaav Ç(i)0-

Tcotei xr;v t(T)v àv0pcÔ7w(i)V ÇÛJIV, èv occiç yj Trfoxtç ècx(,

irpbç îxâvxaç {AspiÇs-^evov "/.ai aùxb où y.£iojy.svov. Taya

xofvuv èYyùç TO3 sly.ôxoç X6YOU Ylv^f's^a- ^l Y*? wavxbç

aa>fJt,axoç rj ÙTriaxauiç sy. xîjç xpo^ç Y^VSTai» aiïxYj Si

#pto<jtç y.al irêatç èaxîv, è'<m Se èv TÎJ ppoWsi à'pxoç, èv Se

tfj îrô(j£i xb uSwp èç'/iSuî^ïVcv TM oïvw, ô Se xou OSOJ Xé-

Ycç, y.aOwç èv xoîç lïponoiç otyjp^xat, 5 y.ai Oeoç wv '/ai

XÔYO^J t?j àvGpo)"tvy, <n>vav£y.pâOyj 9'j<j£». y.at èv xw ard^axt

xô) ^jxexspw YSVOJASVOÇOJX â'XXvjv xiv« zapsy.aivôxsjAYjas

xfl fticei XYJV a'Jaxxaiv, àXXà Si* x&v JUV^OWV xs y.al

y.axaXX'^Xo)v sSw/.e xw y.aO' èauxbv awy.axi XYJV S».a[A©r/jv,

3pw(i£i y.ai T;S<J£I ix£piy.paxûv xf,v 6-cVxa<nv, Y] Se JïpoxTiç

â'pxsç •?/;*

[9] (oa-sp xoCvuv £9' r(^.wv, y.aOwç Y^SY; T:OX"

XàV.i; sl'pYjxat, ô xbv «oxov tSwv xpi-cv xivà xb aw^a xb

àvOpwTxivsv ^Xîiïïst, oxi èv xotixa) èy,£Ïvo Y^^SVOV XÔOXO

Y^ve'at, ouxw y.à'/.sï xb GfioSè/ev <7«;j,a XYJV xpoçrjv xo3

à'pxôu ixapaS£^a[i.svov X©Y<p xtvi xaùxbv Y^Vèy.£tv«, TYJÇxpc-

995c, y.aOwç fiïpvjxai, :cpoç XYJVXÔO<JW[A*XOÇ 9ti<riv [/.eOtaxa-

jjivvjç'

xb Y«p itavxwv tSiov y.a». èic' èy.s£vv)ç xîjç aapxbç

6)|A9XoYVj0vr oxi «pxw y.àxsîvo xb 5tT)|xa St£y.pax£Ïxo, xb

Se awjAa T9J Iw/.ipv. xoîi 0£ou Xdvou -pbç XYJV 0£ty,y(v

Page 276: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

COMMUNICATION DU CORPS DU CHRIST 179

faculté d'assimilation qui, de part et d'autre, fait prendreà la nourriture la forme du corps.

[8] Ces points ayant été ainsi bien établis par nous,nous devons ramener notre pensée au sujet qui nous

occupe. On recherchait en ellet comment le seul corpsdu Christ peut vivifier entièrement la nature des

hommes qui possèdent la foi, en se partageant entre tous isans s'amoindrir lui-même. Peut-être touchons-nous

donc à l'explication vraisemblable du fait. Admettons

en effet les points suivants : tout corps tire sa substance

de la nourriture, et cette nourriture consiste en aliment

solide et en boisson ; le pain fait partie des aliments

solides, tandis que l'eau adoucie à l'aide du vin se

range dans la boisson ; d'autre part, le Verbe de Dieu,à la fois Dieu et Verbe, comme on l'a établi au début,s'est mélangé à la nature humaine, et une fois dans,notre corps, sans imaginer pour la nature une nou-

velle manière d'être, a fourni à ce corps le moyen de

subsister par les procédés habituels et appropriés : il

maintenait sa substance à l'aide d'aliment solide et de

boisson, et cet aliment solide était le pain. [9] Dans

ces conditions, de même que pour nous, comme on

l'a déjà dit bien des fois, quand on voit le pain, on

voit en un sens le corps humain, puisque le pain

pénétrant dans le corps devient le corps lui-même, de

même ici, le corps en qui Dieu s'était incarné, puisqu'ilse nourrissait de pain, était en un sens identique au

pain, la nourriture, comme on l'a dit, se transformant

pour prendre la nature du corps. On a reconnu en effet

Page 277: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

180 DISCOURS CATÉCHÉTIQUE, XXXVII, 9-11

à|(av [XSXSIÎOI^OÏ}. KaXwç ouv /ai vuv xov -<]) XSYV fo3

OcoO àYi3tÇô[i.svov apxov sic awtxa xoD Osoy AÔy00 |J.éxa-

::ctsîaOat msxsôo.uev.

[10] Kai Y«P è/sîvo xô <jw;xa à'pxoç xfl S'jvâ'xei r,v,

•r,Y'.a<jOyj 3è xfl sitiff/vptôasi ~oû "ki^so xoO «j/vjvwaavxoç

iv xfj aapxt. OùxoDv oOsv 6 èv è/î(v(o xù <j6)[xax'. ^exa-

^oiYjGetç à'pxoç sic Qsfav [xexéaxy; âJvajMv, 8ià xou aùxoD

/xi vuv xè ÏTOV Yfosxai. 'E/S? XS yctp ^ "$u XÔYOU/«pi*

«YIOV 67çc(ei xb <70)jj.a (T>1/ xou à'pxou Y) aûcrcaaiç ^v, /ai

xpôzov xivà /ai aùxb àpxo? TÇV'

èvxauOa xs w<j«ûxa);'é

apxoç, y.aOtSç çnjaiv o âwisxoXoç [/ Tim., iv, 5], àYia-

Çsxat dtà XÔYOUOsoO /aisvxsûi;s(oç, où 8ià ^pwarstoi Trpâtwv

sic xb <jw[jt,aYSViuOai xoO XÔYOU, «XX' sùOùç Txpbç xo a<b[>.a

8i« xoO XÔYOU[A£xa7ïOiot5;j-evoç,xaOwç sïpvjxat 67:0 XOUXo^ou

OXI Toûxô SJXI xo (jû^â [AOU[MAKC, XIV, 22; MATT.,

XXVI, 26; Luc, xxn, 19].

[11] Ilâsyjç Se cap/bç /ai 8tà xoO 6YP0^ xpsçoyivvjç'

où Y«P «v 8£*/a xîjç itpbq xouxo ffuÇuY^? T0 ^v *(l^v V^wSeç

sv xw Çflv &t«[Uvoi'

cî'xjiïsp Stà xîjç axsppaç xs /ai àvxi-

XÙ7ÎOUXpOfftÇ xb «JXSppbvXOD*(J6)[AaXO; Ù7tô<T-YJp£ÇO|ASV,xbv

aùxèv xpôîcov /ai xû ÛYpw xvjv «poo-ôv^/^v 1/ xîjç £[/OYS-

voûç TCOtoii[As0a fûasw;, 07îsp sv Vj|Aïv Yevô[j.svov 8ià xfjç

àXXot<tmxf]ç SuvajAsw^ e£ai|Aaxoûxai /al j/âXtaxâ YS e' ^l*

xoû" oïvou XaSoi x*J)Vèûva[Mv itpbç xrjv sic xb Ospjxbv [Asxa-

irofvjatv/

Page 278: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

COMMUNICATION DU COUPS DU CHRIST 181

à cette chair glorieuse la propriété commune à tous leshommes : ce corps, lui aussi, se maintenait à l'aide du

pain. Mais ce corps, devenu le séjour de Dieu, avait été

transformé par sa présence et élevé à la dignité divine.Nousavons donc maintenant raison de croire que le painsanctifié par le Verbe de Dieu se transforme pour deve-nir le corps de Dieu le Verbe.

[10] Et en effet ce corps était du pain en puissance,et il a été sanctifié par la présence duVerbequi a résidé (dans la chair. Le changement qui a élevé à la puis-sance divine le pain transformé dans ce corps, amènedonc ici encore un résultat équivalent. Dans le pre-mier cas en effet, la grâce du Verbe sanctifiait le corpsqui tirait du pain sa substance, etqui en un sens était lui-même du pain; de même ici le pain, suivant la parolede l'Apôtre, est sanctifié par le Verbe de Dieuet par la prière; mais ce n'est pas parla voie del'aliment qu'il arrive à être le corps du Verbe ; il se ;transforme aussitôt en son corps, par la vertu du Verbe,comme il a été dit dans cette parole : « Ceci est mon

corps ».

[Il] Mais toute chair a besoin aussi de l'élémenthumide pour se nourrir, car sans ce double concours,ce qu'il y a on nous de terrestre ne pourrait rester envie ; de même donc que nous soutenons la partie solidede notre corps parune npurriture consistante et solide,de même nous fournissons à l'humidité un supplémenttiré de l'élément qui a la même nature ; une fois en

nous, il se change en sang par notre faculté d'assimila-

tion, surtout si par son mélange avec le vin il acquiertle pouvoir de se transformer en chaleur.

Page 279: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

182 wscouiisrATÉciiÉTiOiîK, XXXVII, 12-XXXVIII, 2

[12] 'Eiïel ouv y.ai xoûxc xb [J.époq vj Ossâpyo; è*/.s(vrj

<jip^ spbç TYJVcùsxaciv êauxTjç Ttap^çocxo, è 3è çavsp^o-

6stç Osbç 3tà xouxo xa-s'y-iÇev èauxbv XÏ) sTCtx^pfa)çûseï, ïva

XY) TVJÇ (teôxrjxoç xoiywvfa auvaTcoOswOî) xb àvôpwTuvov,

xoûxou /«piv irasi, xotç T:£IUJX£U/Ô<JI xfl oixovo^C* xfjç

yâpixoç èaoxby èva^etpei dta xîjç.ffapxôç, v}ç ^ uûcjTaan; èS

oïvcu x£ /al à'pxou SGXJ, xotç ao^aat x&v TCSI:WX£UXSXG)V

xaxaxipvâj/svoç, wç av xf, wpoç >xb àOâvaxcv svtôssi /ai

6 à'vOpto'Oç TYJÇ àffapofaç \>.iioyoq YIVOITO. TaOx« 3s

OÎCOXÏI xfl XY]Ç £ÙXoYta<î 3uvà;xst Tûpbç èxeîvo y.£xa<yxoi-

yeuocaç xwv çaivojxevwv XYJVçûstv.

XXXVIII. Où3sv sïj/ai xoïç siprjjAs'voiç èv3£îv XO>V

7î£pî -s [AucxYjpicv ÇYJTOU^IV(OV,icXvjv toX> xaxà xrjv Ttfoxtv

XÔYCU' °v 3».'ÔX(YOUjxàv xat èîtî xîjç 7capot5ff^ç èx0vjaôy.£Ôa

T:paY^aT£f*Ç« Tôt* 3è xbv xfiXfiwxepov siuÇvjxouffi XÔYOV

?,$*} 7cpo£^£0f[/£6a èv Ixfpotç TCSVOI;, 3ià xïjç Sovaxîjç

•r,[Mv aîcou^rjÇ èv â/ptêst'a xbv Xo^ov à-Xwaavxeç, lv otç

Txpiç x£ xoùç èvavxi'oyç «Ywvtctixwi; auvtîcXdty.vji^.sv /al

y.aO' èauxsùç Tcspt x(7)v irpoaçspojjiivtov TJJJAÎVÇvjxrj^âxwv

èTrw/.s'iajxeSa.j [2] TM 8S ïrapsvxi XÎYW TOCTOUXÔVetasiv

Trspt xîj; TTWXSW;y.aXwç ï/£tv Mffîr,\).zv caov if) xot) sùaY-

YsXfo'j îcspii/fi 9'ov/,, xb xbv Yswa>[i.£vov xaxà xf,v irvsu-

'/axixrjv «vaY^vv/jffiv slîévai -napà xÉvcç Y£VV*"ai xai ^oîov

Y^vsxai Çwov [JEAN, I, 13 ; m, 6, 7]'

[AÔVOVY«P xotfxo xb

XTJÇ Y£vv^êwS î?3oç' xax' icousCav ï'/ei, o xi i:sp av

sXyjxat, xoiîxs y&véodou.

Page 280: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

NATUUE DE LA FOI 183

[12] Or la chair glorieuse habitée par Dieu a acceptéaussi cet élément en vue de sa subsistance, et le Dieu

qui s'est révélé s'est mélangé à la nature périssableafin de déifier l'humanité avec lui en l'admettant au par-tage de la divinité; voilà pourquoi il se distribue

comme une semence à tous les croyants, suivant le

plan de la grâce, au moyen de cette chair composée devin et de pain, et il se mêle au corps des croyants, pour

que cette union avec le corps immortel permette àl'homme de participer lui aussi à l'incorruptibilité. Tel

est le bienfait qu'il accorde en transformant, par la

vertu de la consécration, la nature des apparences en

ce corps immortel.

XXXVIII. Il ne manque, je crois, à notre exposéaucune des questions qui intéressent" la religion, si

ce n'est la théorie de la foi. Nous l'exposerons égale-ment, en quelques mots, dans le présent traité. Ceux;

qui cherchent un exposé plus complet le trouveront

dans d'autres travaux, où nous avons déjà expliquéminutieusement la doctrine avec tout le soin dont nous

sommes capables, et où,en soutenant des controverses

contre les adversaires, nous avons aussi examiné en

elles-mêmes les questions qui nous ont été proposées.

[2] Dans le présent traité, nous avons cru bien faire

en nous bornant à ce que dit l'Evangile : celui qui est

engendré suivant la régénération spirituelle sait de quiil est fils, et quelle est sa nature ; seule, en effet, cette

forme de génération a le pouvoir de choisir ce qu'elleveut être, et d'être ce qu'elle choisit.

Page 281: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

184 DISCOURS "CATÉCIIÉTIQUE, XXXIX, I -A

XXXIX. Ta [j.ï't y'xp Xot-à xoiv xiy.xo^évwv /ufl 6p[A$xtov âzoY£VV^VT0)v ûfWTarai, 6 §è Tcveu^axixbç xsxoç xïjç

è<*oua(aç ^pxïjxai xou xtxxo|J.évoy. 'ETceiori xo(vt>v èv xoûxo)

èaxiv 6 xCvSvvoç, èv TCOIJAYJ§iaj/,apxetv xoO <ju;j.çepsvxoç,xax* è£ou<nav TcpoxeijJi.e'vïjç iravxi xîjç alp^sewç, xaXwç

s^siv <j>Yj[Ji.lxbv TCpbçXYJVY*vvYjffiv TVJVioïav optuâvxa irpo-

Sia^voivat xw XOYWJAM, tfç aùxû XuaixeX^asi Tra-vjp /.ai èx

xivoç a^sivov aùxw cucxfjvai XYJVçtiatv'

sïpvjxai Yap on

xax' èSjouafav xoùç Yevv^°PaÇ à xoiouxoç a?peïxai xéxoç.

[2] Al^îJ XCÉVUV XtoV CVXtoV |J,e[A£pi<JlUé'vG>V StÇ xb XX10XOV

xai xb â'xxiffxov, xai TVJÇ[Aèv.ày.xCaxou çsiffswç xb axpeTî-xôv xe xa» à[j.exaOsxov èv éauxfl xexxYjj/é'vY;?, xïjç Se xxi- 1

aewç Ttpoç xpoTtvjv àXXoiou[/ivvjç, 6 xaxà XOY1(J^V T0

XuaixeXoQv îcpoatpotiixsvoç xfooç alpyjaexat [ASXXOV ywla-6ai Tt/vov, x9}ç èv ~poirfl Qewpouj/ivrjç ^ tfÇ à^e-âffxa-

xôv xe xai rcaY^av xai àei waaiîxwç ê^ousav èv xô «Y*^

y.sxxïj[Ji.évr(ç x-îjv çtîuiv ;

[3] 'Ercel ot>v èv TW syaYYsX(w -à xpîa TrapaSs'doxai

r.p6aiû~â xe y.ai ôvé[J.axa &V wv ^ Y£VVYîat<9T0K lîwxsiiouat

YÉV£X3i, Yevvaxai fà- y.axà xb ÏGCV ô èv x?) xptaSi -(&Tm-

y.evoç rcapà Tcaxpôç xe y.ai uioO xat ftveû|/,axO(; àY^ou' ouxw

Ï«P W 11 ^6P'' T0^ Tiveû^axoç xb £6aYY*'aov [JEAN, m, 6]oxt Tb YSY£VV''Î!J--VCVs* "°y Tïveti[Jt.«xo<;«vety.* èaxt, xat b

IlàuXoç èv XptuxM Y^vva [/ Cor,, iv, 15], xat '0 îraxvjpTîdtvxtov èaxi :caxrjp [Eph., iv, 6]' èvxauôâ ;xot vyjçe'xtoxoO àxpoaxoy f, Siavoia, \>.r,T*JÇ âsxaxofoïjç çtiaeto; èauxv;v

Page 282: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

iNATURH l>K LA FOI 185

XXXIX. Les autres êtres qui naissent doivent en effet

l'existence à l'impulsion de leurs parents, tandis que la

naissance spirituelle dépend de la volonté de celui quinaît. Mais dans ce dernier cas, le danger est de se trom-

per sur son intérêt, puisque chacun est libre dans son

choix ; il est donc bon, je le dis, que celui qui veut être

l'auteur de sa propre naissance, connaisse d'avance

par le raisonnement qui il lui sera avantageux d'avoir

pour père, et de qui il vaudra mieux pour lui tenir sa

nature ; on a dit en effet que cette sorte de naissance

choisit librement ses parents.

[2] Or comme le monde est divisé en deux parts,l'élément créé et l'élément incréé, et que la nature in-

créée possède en soi la stabilité et l'immutabilité, tandis

que la création est sujette à l'altération et au changement,celui qui choisit avec réflexion le parti avantageux, de

qui préfèrera-t-il être le fils, de la nature que Ton voit

en proie au changement, ou de l'élément qui possèdeune nature immuable et ferme dans le bien, et toujourssemblable à elle-même ?

[3] L'Evangile fait connaître les trois personnes et

les trois noms par lesquels s'opère la naissance chez

les croyants : celui qui est engendré dans la Trinité

est également engendré par le Père, par le Fils et parle Saint-Esprit, car l'Evangile dit de l'Esprit : ce quiest né de l'Esprit est Esprit, et : Paul engendre dans

le Christ, et : le Père est père de tous. Qu'ici donc la

raison de l'auditeur montre sa sagesse, et qu'elle n'aille

pas se faire la fille de la nature toujours en proie au

Page 283: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

I8<i nisr.oims (UIKCIIKTIQUI:. XXXIX, .'{-5

è'xYOvov Ttovipr^ à|ôv xr,v axpsTîxôv TS y.aî àvaXXofwxov

âp/Y)Ybv wsi/jaaaGai xvjç tSiaç Çwîjç.

[4] Kaxà yàp XÏJV SiaOsaiv xîjç '/.apStaç xou rcpoaiôvxoç

xfl c'ty.ovop.(3£ y.ai xb Yiyô^svov xr,v SûvajMV «yei, W<JTSxbv

jj.àv à'y.xiuxov ô;/oX©YO,î>vxa xr,v âY^av xptâàa sic XÏJV axp£î:-

xôv x£ y.al âvaXXcioncv st<rsXÛsCv ÇWÏJV, xbv $è xrjv y.x'.axf,v

oûcriv'sv xf) xpiaSi 5r.à xîjç ^7ca-îïj{ji,évïj<; ôftoXv^ecoç i^Xc-

^ovxa, è'ftsixa iv aux?) Jïa?ïxiÇiii.evoy, ^«XiV xo> tpeictw xs

y.aî àXXotou^.évw sYY£Vvyî^^vat ?lV'

T?5 Y*P TWV Y£VV',)V~

xwv «pùast y.at' âvaY*r,v 6[J.OY£VÎC èaxt y.ai xb xty.xô^evcv.

[5] Tt ouv av sir; XuuixsXs'axspov, sic XY;V axpsftxcv

ÇWY)V sîasXOsîv vj zaXiv xoi àcxavoyvxi /ai àXXoiou^svo)'

lYy.u^axoujOai $(<o ; 'Ercsi CJV rcavxl SîjXôv SGX».xw xjaî,

OTîwaoOv Stavoi'aç »j.sx£'yovxi, oxi. xb éaxwç xou \).rt êaxwxoç

i:ap« TCOXÙxi<MG>xepov, y.al xoO IXXITCOUÇ xb xéXs'tov, y.al

xou àsoy.t'vou xb JJ-YJâsôy-evov, y.aî xou 8ià Tîpoy.OTîrJç àvtiv-

xoç xb jj.vj l'yov sic 0 xi wposXOy;,' àXX' iid xtjç XSXEIÔXTJXO;

xou" aYaGou' [jivsv às£, iTîâvaYy.sç av SÏYJ dv ê£ âj^oxïpwv

aîpeîaOai rcâvxuç xôv Ye V°ÛV lyovxa, YJ xîjç ày.xfexou

çpûaswç sïvai TCI.&XSÛSIVxrjv àY^av xpûSa y.alouxtoç àpyYJYbv

dià xîjç fîveu|i.aTiy.fjç Ysvv'fasu)Ç ~ois?aQai xîjç ».§(aç Çwîjç,

vj, sî ££(0 xîj^.xou ^pwxou y.al àXvjOivou y.ai àYaOou" ôsoû

çtiaeto;, xîjç xcu iraxpbç XSYW, VO[MÇCI sivai xbv wlbv YJ

xb ^veu;j.a xb or/iov, \i.rt ou<.».7capaXa[jt.6âveiv xr,v sîç xauxa

îrfexiv sv xw y.aipw x?jç Y£vvvjaswç, IA^TCOXS XaO'/j xf) èXXi-

ïteî SÛJSI y.ai $£oj;ivr; xoy àYa^VOVTO<s sauxbv sîa-oitov

Page 284: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

NAITUK UK I.A FOI 187

mouvement, quand elle peut prendre pour source de sa

propre existence la nature stable et immuable.

[4] La vertu de l'acte accompli est en effet en rapportavec la disposition de l'âme qui s'approche du sacre-

ment. Par suite, si elle reconnaît le caractère incréé

de la sainte Trinité, elle entre dans la vie stable et

immuable, tandis que si une conception erronée lui fait

voir dans la Trinité la nature créée, et si elle reçoit dans

cette idée le baptême, elle se trouve naître de nouveau à

l'existence changeante et en proie à l'altération : car

l'être engendré partage nécessairement la nature des

parents.

[5] Qu'y aura-t-il donc de plus avantageux ? d'entrer

dans la vie immuable, ou d'être de nouveau ballotté sur

les flots d'une existence instable et changeante? Pour

quiconque a la moindre parcelle déraison, la stabilité a

beaucoup plus de prix que l'instabilité, la perfection que

l'imperfection,, ce qui est sans besoin que ce qui a des

besoins, et l'être dont l'élévation se fait progressivementest inférieur en dignité à celui qui n'a pas de progrès à

réaliser, et qui reste immuable dans la perfection. Un

esprit sensé sera donc bien forcé, en tout cas, de choisir

entre lesdeuxparlis : ou decroire que la sainte Trinité

rentre dans la nature incréée, et ainsi de la prendre,dans la naissance spirituelle, pour source de sa propre

vie, —ou bien, s'il regarde le Fils et le Saint-Espritcomme étrangers à la nature du Dieu qui a le premier

rang, du Dieu véritable et bon,—je veux dire à la nature

du Père, de ne pas adopter ces croyances au moment de

sa naissance, s'il ne veut pas entrer à son insu dans la

nature imparfaite, qui a besoin d'amélioration, et rêve-

Page 285: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

188 DISCOURS CATÉCHÉTIQUE, XXXIX, 0-7

xa\ xpoixov xivà TcâXiv stç xb 5{i.0Y£vèç éaoxbv S<<T«Y«YTλ

xîjç ûîusps/sûtyyjç <pi>(T£w; àzoaxvfaaç XÏJV TT(<JXIV.

[6] 'O Y«p xivi'xôv XXKJTÛV êauxbv încoÇedîjaç XéXvjOsv

etç àuxb xal oùx sîç xb Osïov TYJV èXzfêa *cîjç aMXYjpâç

lywv. Ilaora Y^P *I >«W xw xaxà xb foov èx xoû" JAYJSVXO;

SIC xb, elvai ixpo^xsiv o!x£(<o; xpbç lauxirçv eysi'

xai

(oaitep sTîi TÎJÇ XWV awy.axwv xaxaaxsuîjç Ttavxa xà JJ.S'XY;

zpbç lauxà au[/?uwç lyst, xav ta yiv ûi;o6£Svjxôxa, -à

Se vTwspavsaxwxa TÛ*/Y;, OÙ'XMÇ•/; XXKTXY;«pffi* vjvovcai Tcpbç

lauxrjv xaxà xbv hôyov xvjç xxfoeo); xaî oùâèv vj xaxà xb

ÛTîsplyov xai svâéov sv fyjiv S'.a^cpà Biîax/jjiv aùxYjv xyjç

Trpbç éauxrjv <rj(j.çu(a(;'

»ov Y<*p ST:' ïaYjç ïcposTîivosîxai V,

âvui;ap!*ia, xav àv xofç aXXotç xb Stâçopov Y), oùSsyiav

xaxà xb jxlpoç xoOxo xîjç Ç'JJSWÇ wapaXXaY"î)v l^supfc-

XOJASV.

[7] Et o5v xxtaxbç \)\v 5 avûpwTco;, xxiaxbv ce xai xo

zv£ù>a xal xbv [/SVOY^VÎJ Ofibv sîvài vo|v!Çoi, ^.axatoç Sv

£irj Iv IXnfôi xîjç IKÎ xb xpsîxxov txéxaaxx7£wç, wpbç sauxbv

'àvaXâcov. "OfJLOiov Y*? "<*?? ™3 Ntxo§vj;/ou (yKoMttyioiv

s<ixtxb Yivs[J.£vov) oç Txepi xoO Setv avtoQfiv Y«vvY)6ï5vat waP*

xoO Kup(ou [xaQùv Sià xb p-fatû y^pîjaai xoû |Au<jxY)ptci>

xbv XÔY«V £^'« ^bv [xrjxpwov xiXîtov xoïç XOYI<J[AOÏÇ xaxecj-

pexo [JEAN, m, 4]. "Q<JX£ s! |j.yj Kfî<; XYJV àxxiaxov fjaiv,

àXXà xplç XY)V <n>YYev''î ''•** 5|*i5ouXov xxkiv éayxbv âîtâ-

Yoi, -cfjç xaxcoftev, su xïjç avwOsV èaxt YSW^766)Ç. «Pyjal 5è

xb sy«YY-^l0v *vo)0«v stvat xwv cwÇojAi'vwv XÏ;V \'éwfi<jw

[JEAN, m, 3].'

Page 286: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

NATURE DE LA FOI 189

nii* en quelque sorte à son milieu naturel, en détachant

sa foi de la nature supérieure.

[6] Se mettre en effet sous la dépendance de quelque

objet créé, c'est placer, à son insu, l'espoir de son salut

dans cet objet même, et non dans la divinité. Car

dans la création, tout se tient étroitement, parce quetout passe au même degré du néant à l'être, lit de

même que dans la structure des corps, une étroite

affinité unit entre eux tous les membres, que les uns

se trouvent à la partie supérieure, et les autres à la

partie inférieure du corps, de même la nature créée ne

fait qu'un dans le plan de la création, et la différence

qui sépare en nous l'élément supérieur de l'élément

inférieur n'introduit aucune désunion dans sa cohésion

interne. Les choses qui ont été'd'abord conçues.comme

également dépourvues d'existence, même si elles dif-

fèrent sur d'autres points, ne nous découvrent sur

celui-là aucune différence de nature.

[7] Si donc l'homme est créé, et s'il regarde aussi !

comme des créatures l'Esprit et Dieu le Fils unique,il serait insensé d'espérer un changement qui l'amènerait

à la vie supérieure, alors qu'il revient à lui-même. Ce

qui lui arrive est semblable aux idées que se faisait

Nicodème. Apprenant du Seigneur qu'il faut naître d'en

haut, et ne comprenant pas le sens de la révélation, il

se trouvait ramené par ses raisonnements au sein mater-

nel. De sorte que s'il se dirige, non vers la nature in-

créée, mais vers la création qui partage son origine et

sa servitude, il appartient à la naissance qui vient d'en

bas, et non à celle qui vient d'en haut. Or l'Evangiledit que la naissance des créatures envoie de salut vient

d'en haut.

Page 287: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

190 DISCOURS CATÉCHÉT1QUE, XL, 1-3

XL. 'AXX'ou \xoi Soxeï [J.£*/pi xôv sipr^xsvwy aùxâpxïj

xrjv StàacxaXtav i, y.axïjyrjatç è'ystv. Asî yâp, ofi/at, jwcl

XO [J.£xà XOUXÛ <J'/.07ÏSfV, 0 TCoXXot XMV TCpOCFlôvTtoV X$ XOU

^a-Tia|JLaToç yâptxt Tîapopom, oV àrcir/jç sat;xcùç Tcapi-

yev-sç, y.aî xto Soy.eîv JAÔVOV,oùyt xo> ovxi 'ysvvwjAsvoi. II

y«p oià xîjç àvaY£Vvfa=w? YtvolJ'-vïî "fc ?W*ÎÇ vj^wv y.zxa-

TC5iYj<jiç oùx, av eiY] ;/.STaTCo£ï}aiç, et ev w ècr[Asv 8iajAé*vot-

[j.ev. Tbv Y«p ev xcfç'aùxotç ovxa où/, olîa ira; saxiv «XXcv

xivà Y£Yevîîa^ai vojMffat, èçp' ou tx/jSèv xuv Yv^ptapaxcov

|j,£-£7îOirJ0ï). Tô Y«P -wl àva'/.xivijixw *«' ^exa^X?, -rTJç

çtieew; 'JJJAWV XÏJV tto-VjpiGv zapaXa^âveaOat Y-vvvi<7lv.

rcavxi SfjXov bxiv. [2] 'AXXst y.Yjv f, àvOpM-ôxïjç aùxr,

y.aO' eauxvjv [j.£xaêoXyjv iv. xpu fiaTîxfcîAaxoç où Tcpcaîexa^

oiixe TÔ XoYt'/.ôv otixs -b âtavoYj-f/.ôv oiixe xb è-tîxfji/r^

ôV/.xi'/.bv oùcè à'XXo xi xwv yapay.xv)piÇévxtov totaç XYJV

àvOpwïtiV/jv ^ûcriv sv [zsxaTcotKjjîi YÉvsxat. ril yàp av,i:pbç

xb yetpov f, jASTaico^uiç sïvj, et xt xcûxwv UTraixetçOeÊr^ xwv

t$(wv xîjç ©IJJÎOJÇ. Et ouv it avb)Oev Y»vvvj5iç àvaaxcr/êfw-

<j(ç xiç xou âvOpw-ôu Y^£"«t) xauxa $è xr,v [;.£xaëoXr,v où

Tcpoufexat, oy.s'ïïT«©v xt'voç y.exaTîCivjOevxoç èvxeXr,ç XÎ;Ç

àvaYevvr(7£0)ç Y) yâpiç èax(.i

[3] AîjXov ôxi xwv Trovr/pwv Y'"*>pi?[''^T<ov è^aXfitfOev-

xo)v x9Jç çûjeo)ç .^MV V) irpbç xb y.peîxxov ;i.ex«irca<jiç

yCvexai. Oùy.oûv et, y.aOwç çyjaiv à Tïpoçv^xy;; [IsAÏE, i,

16], Xouffa|A£vot xw y.Udxtxw xoûxw Xouxpw y.aOapot xàç

Page 288: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

NÉCESSITÉ DE LA CONVERSION INTÉRIEURE 191

XL. Mais l'enseignement catéchélique, s'il s'ar-

rête à ce qui a été dit, ne me paraît pas suffi-

sant. H faut en effet, ce me semble, en considérer

aussi la suite. Cette suite, beaucoup de ceux quiviennent chercher la grâce du baptême, la négligent ;ils s'égarent en se dupant eux-mêmes, et leur régé-nération n'a que l'apparence, sans la réalité. Car la

transformation de notre vie opérée par la régénéra-tion ne peut être une transformation, si nous restons

dans notre état présent. Celui qui vit dans les mêmes

conditions, j'ignore comment on peut s'imaginer que la

naissance ait fait de lui un autre homme, puisqu'il n'ya de changé en lui aucun de ses traits caractéristiques.Que la naissance salutaire que nous recevons ait en vue

le renouvellement et la transformation de notre nature,cela est évident pour tout le monde. [2] Mais la nature

humaine, prise en soi, ne relire du baptême aucun

changement : ni la raison, ni l'intelligence, ni la faculté

de savoir, ni aucune autre propriété caractéristique de

la nature humaine ne subit de transformation. Sans

doute en effet la transformation aurait lieu dans le sens

du pire, si l'une de ces propriétés naturelles éprouvaitun changement. Si donc la naissance venue d'en haut

est une restauration de l'homme, et si ces propriétésn'admettent pas de changement, il faut examiner

au prix de quelle transformation s'accomplit la grâcede la régénération.

[3] C'est évidemment quand sont détruits les carac-

tères mauvais de notre nature que s'opère le changement

qui nous améliore. Si donc, selon laparole du prophète,le bain dans l'eau du sacrement purifie les désirs de

Page 289: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

192 DISCOURS CATÉCIIKTJQL'E, XL, 3-1

^poàipéssi; vevo([j.£0a, xàç ircvYjpîaç xûv tyoy'Sw àiroy.Xtf-

javxsç, ''/.pstTtouç Y=Ï^VÎ{!J'£V *ai ^P 0? "& "/peixxov [xçx£-

Tcci/jôifijjt.sv. E»..8è xb ;/èv Xcuxpbv Iza/Oefvj xô aw;/axi, if)

5è-t}»U"/Yj xàç èij.TxaOèïç y.vjXï$aç {J/jj à;;oppui{<aixo, âXX' ô

[xetà XYJV [Aiivjoiv'

$ioq auy.Saiyst xo) ây.urçxto (Sûo, y.av

xsX[xv;pbv e'nreîv vj, Xt^w y.ai ouv. àicGipan-^ao^at, oxi èiù

xoiixwv xb oSwp tiswp SGXI'V, cjoay.cîi xîjç cwpeaç xo3 àyi'ou

Tîvsûj/aTor èiïiçavfifevjç TW YtVv0!J'-vt!>> ®Tav Wh I^vov xb

y.axà xbv Oujxbv al<r/oç OSptÇv; XYJV Osiav [/opçrj'v rj xb y.axà

7;Xsevs^(ay TcaOsç y.ai •/; ày.ôXxuxoç y.ai à<r/^[Awv Siâvoia

y.ai xD?oç y.ai çQôvoç y.ai ùîcepvjçavia, àXXà y.ai xà,è£

àâiy.iaç y.î'p$yj wapaj/ivv; aùxw y.ai rt h, ixor/efaç 'aùxw

y.xvjûsïaa YUVÏJ xafç r^ovaiç aixou y.ai jAsxà xoOxo ûzyjpe-

xfjxat»

[4] 'Eàv xaûxa y.ai xà xoiauxa b\t.o(<i)ç rcpdxfipov xe y.ai

|j.£xà xauxa ^epi xbv #îov xoB (âaïîxiaOcVxoç Y), xt'|X£xa7ce-

iîc(r(xai t&îîv où'/. à'*/o), xbv aùxbv ^Xsîto)v ovîcep '/ai îcpô-

x£pov. '0 •^r/.ïjiJ.î'voç, 6 ae<xi>y.05)avx^.£vo<;, 6 xwv ISÉwv

aTxoxyOetç où§£[x(av ôpwjtv £9' êauxwv xrçv XOO XfiXoujiivou

|A£xaSoX>jv. 0!»y. ^y.ouaav y.ai rcapà xoûxou xvjvxou Zay.^afcu

çwv/jv oxt Eï xivâ xi lauxoçavxvjffa, a7Co8£$<i)[M xfixpaicXa-

<y(ova [Luc, xix, 8], rtÀ Tïpb xoO £a7ïx(<j|.>.axoç IXfiyov, xà

av>xà y.a\ vDvvz£pi aùxou 8i£<*ip)|0vxai, kv. xûv aùxûv ôvo-

jj,âxwv y.axovoixaÇçj7». 7cX£ov£y.xvjv, xwv àXXoxpttov 4T:IOO-

JAYJX^V, àrcb 7U[^cpwv àvOpti)7îîv6>v xpyçiovxa. '0 xofouv èv

xoï; ajx5?ç('ov, ïnv.xv. s-iOpuXwv lauxw 8iàxoO (Sar:x(a[Aaxoi;

Page 290: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

NÉCESSITÉ DE LA CONVERSION INTÉRIEURE 193

notre volonté, en effaçant les vices de l'âme, nous deve-nons meilleurs, et nous sommes transformés dans lesens du mieux. Mais si le bain est donné au corps sans

que l'âme soit lavée des souillures causées par les pas-sions, et si la vie qui suit l'initiation s'accorde par son

caractère avec la vie dépourvue d'initiation, si hardie

que soit cette parole, je veux la dire sans détours :dans ces cas-là, l'eau est de l'eau ; car le don dû Saint-

Esprit ne se manifeste nulle part dans l'acte accompli,toutes les fois que l'homme, non content d'insulter

à l'image divine qui est en lui, par le vice affreux de

la colère ou parla passion de la cupidité, par le désordre

indécent de l'esprit, par les fumées de l'orgueil, parl'envie et par le dédain, persiste à garder les gains in-

justement réalisés, et que la femme acquise par lui au

prix de l'adultère continue à servir à ses plaisirs.

[4] Si ces vices et d'autres du même genre se montrer^

après comme avant dans la vie de celui qui a reçu le

baptême, je ne puis voir cequ'ily a de changé, puisque

j'ai sous les yeux le même homme qu'auparavant. La

victime de l'injustice, la victime de la calomnie, l'hom-

me dépouillé de ses biens, ne voient, en ce qui les con-

cerne, aucun changement chez celui qu'a lavé l'eau du

baptême. Ils ne lui ont pas entendu dire comme Za-

chée : « Si j'ai fait tort de quelque chose à quelqu'un, jelui rends le quadruple. » Ce qu'ils disaient avant le bap-tême, aujourd'hui encore ils le rappellent tout au longsur son compte; ils l'appellent dos mêmes noms: cupide,

plein de convoitise pour le bien d'autrui, grassemententretenu par l'infortune des autres hommes. Celui qui

GnÉooinE IIK NYSSE.— Discours catéchétiqne. 13

Page 291: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

194 DISCOURS CATÉCHÉT1QUE, XL, 4-7

TYJV«pbç xb ypeîxxov |Aexa6oX-rjv, â/oosâxa) x^jç FlaiiXou

çwv^ç [Gai., VI, 3] oxt Et xiç So/eî etvat xt, p.r,5àv wv,

çpevaîïorîa éaoxéy. l,0 'fàp ;J."J)Y*Yova<s» où* e*-

[5] "OJCI IXaêov aùxôv, çr,<ji îcept xtov «vaYevvvjOsVXOV

xb eùaYY^Xtov [JEAN, I, lâjjè'oV/.sv aùxotç èc;oua(av xl/va

Osou Y£V-GO*'" Tb veV.vov YSVÔ[/6VÔVxivoç è[X0Y£vèç Tîàvxwç

èaxi xu Ysvvïjjavxt. Et ouv «-Xaêsç xbv Gebv /ai xéV.vov

£Y£vou OsoO, Ssïçov'èv asauxw xbv'Y«vv^aavxa. 'E!* wv xbv

Oebv YVo>p{ÇojAev, Si s/stvwv ^poff^/st 8et/0î}vai xou Y£V0"

t>ivoy ubO Osoîi XÏJV îcpbç xov Oebv oixetdxyjxa. 'E/eivoç

àvcfyei TiiV'/sEpa [Ps. CXLV, 16] /ai è^tîîXa TΫV ÇÔOV

£'j$ox(aç, 6nep6atvsi àvoy.{aç [MICHÉE, VU, 18], jAexavoeî

èïïi/a/Caç [JOËL, il, 13] *, ypr^oq Ktipioç xoïç «rû^adt

[Ps. CXLV, 9], [>/<] èpYrjv èi:âYMV zaO' è/âaxYjv *,yipav

[Ps. vu, 12]'

eùOrj; Kyptoç 6 Osôç, /ai o!»/ èaxiv àoY/.Ca

èv aùxw [Ps. xcu, 16], /ai o<ra xctaoxa <77wopâoY,yTrapà

xîjç Tpa^ç SiSau/i^.eOa. [6]. 'Eàvèv xotîxoiç ^ç, âX-rçOtoç

èYevou xly.vov Oeou* et §è xolç xSJç /a/(aç èT^iveiç YVW~

pfo(i.aat, (xâxïjv èirtOpuXeïç csauxw XYJVavwOev Y^v/jatv.

'Epeî Tipbç crè •/) TipoçyjxeÉa oxt Ylbç àvOpwîîôu et [Ps. IV,

3-4] où/i ulcç T^crxou [cf. Ps. LXXXII, 6-7]* àYaTtaç

^axatéxrçxa, Çvjxeîç 'ieuSoç. Où/ ^YVW? ^ÛÇ Oauy.affxcîixai

àvOpw-oç [cf. Ps. iv., 4], oxt o!>y. â'XXw;, ei ^ osioç

YsvYjxai.

[7] 'AvaY/aïov av sir, xoîixoiç Tïpcaôeîvat /ai tb XetTcé-

y.svov, oxt cttxe xà «Y0^* T* -V S7taYYsX(atç xoî; e5 (Seêiw-

Page 292: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

SORT FINAL DES JUSTES 19o

reste dans le même état, et qui ensuite va parlant par-tout du baptême qui l'a amélioré en le transformant,

qu'il écoute Paul disant : Si un homme s'imagine être

quelque chose, en n'étant rien, il s'abuse lui-même. Carce que vous n'êtes pas devenu, vons ne l'êtes pas.

[5] A tous ceux qui l'ont reçu, dit des hommes régé-nérés l'Evangile, il a donné le pouvoir de devenir enfants

de Dieu. L'enfant est absolument de même race que son

père. Si donc vous avez reçu Dieu, et si vous êtes deve-nu l'enfant de Dieu, montrez par le choix de votrevolonté le Dieu qui est en vous, montrez en vous-mêmecelui qui vous a engendré. Les marques auxquelles nousconnaissons Dieu doivent faire voir la parenté avec Dieude celui qui est devenu fils de Dieu. Il ouvre sa mainet rassasie tous les êtres de bonne volonté, il pardonnel'iniquité, et regrette le mal qu'il envoie ; le Seigneurest bon envers tous, il n'exerce pas sa colère chaque jour;Dieu est un maître droit, et il n'y a pas d'injustice en

lui; et tous les traits du même genre dont nous instruit

çà et là l'Ecriture. Si vous portez ces marques, vousêtes devenu vraiment l'enfant de Dieu. [6] Si vous per-sistez au contraire dans les caractères du vice, vous

répéterez en vain que vous êtes né d'en haut. La voixdu prophète vous dira : Tu es fils d'un homme, et nondu Très-Haut. Tu ajmes la vanité, tu recherches le

mensonge. Tu ne sais comment l'homme est magnifié ;tu ignores qu'il ne peut l'être qu'en étant pieux.

[7] Il faudrait ajouter à ces enseignements ce quinous reste àdire : c'est d'abord que les biens offerts dans

Page 293: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

190 DISCOURS CATÉC1IÉT1QUU, XL, 7-8

xcci ttpoxstyîva xotauxa ècxiv w? eîç ÛTcoypa^riv XÔYOU

èXOstv. IIcoç Y*?* OOTSèçG'ïXjAoç elSev, ol>T£ OOÇvj/oucev,

clixs ITÏI xapSfov «vOpwTrci; àvsêyj [/ Cor., il, 9] ; OUxe

^YJV ÏJ «XYÎIVJ} T"V wsîîA>);^.sX«iy.ÔTO)v ÇWYJïîpsç XI TtoV

T9J§S XuTtcûvxwv xr,v aî'aOy;aiv b\i.o?i\>.<ùç lyst. 'AXXà xSv

6Tcovo^.a<j0t) Ti xwv Ixeî y.oXa.;rjpiwv xciç wSs Yvt0PlÇ°lA-~

voiç iv5{j,«5iv, eux èv iXfyto t^v ftapaXX«Y*Jv è'*/ei. IIjp

Y«p àxoûwv [ISAÏE, LXVI, 24 ; MARC, IX, 48 ; MATÏ.

m, 10; Luc, m, 9] àXXo xi 7rapx xotîxo VOSÎV èoio«/0v;ç

ex TOJ zp57xeïa0a( xi XM îcupi sxsfvw o èv xoûxw eux eaxt'

xb [/èv Y^P o'J aêsvvuxai, xotîxou S* T:OXX« Trapà TYJÇT^ipaç

èHeûpvjxai xà aêsax^pia, TCOXXYJ8S xoO aêsvvup.i'vsu wpb^ xb

\j.-fl TiapaSsyéj/evov G^IGIV V);Siaçôpa. Oi/euv «XXo xt, xai

oùyt xouxé Iffxi.

[8] IlâXiv arxwXvjxâ xiç àzouaaç [ISAÏE, LXVI, 24 ;

MARC, IX, 48] JJ.YJ8tà xrjç àjAtovy^iaç wpbç xb èrt(Y£l0V

xcuxo Ovjpfev «-o^spi^Ow x?) Siavofa' ^ Y*P ^posOVjX'rç xct»

«xsXsûxrjTCV «ïvai aXXrjv xivà ?uaiv rcapà XYJVY'vwffxop.é-

VYJVvosïv ÛTîoxiOcxa».. 'Evcei ouv xaîxa Tcpôxsixai xî} èXicfôi

xoO [i.e-bc xauxa [3(ou, xaxaXXrçXwç èx x^ç êxâffxou itpoai-

psVewç xavà xvjv Sixaiav xoO Osou xpCaiv àva^puo^sva xô

(3tw, awçpovo'jvxiov av sïrj |AVJi:pbç xb îîapbv àXXà rcpbç xb

y.exà xoîixo (3XI?:siv, xai xvjç àçpâcxou [Jiaxapiéxvjxoç èv xî)

ôXiYyi xaûxyj xal 7cpo(7xa(pw Çwî) xàç àçopjiàç xaxaSâXXea-

Gai xai'xîjs xwv xaxwv iteCpaç. Si' «YaOvJç rcpoaipéaswç

âXXoxpiousôat, vQv yiv xaxà xbv (îfov, y.exà xaUxa 81 xaxà

xvjv alwvfov àvxfôoaiv. •

Page 294: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

SOHT FINAL DES PÉCHEURS 197

les promesses divines à ceux qui auront bien vécu dé-

fient, par leur nature, la possibilité d'en donner un

aperçu. Gomment décrire en effet ce que l'oeil n'a pasvu, ce que l'oreille n'a pas ouï, ce qui n'est pas parvenujusqu'à l'esprit de l'homme? La vie douloureuse des

pécheurs ne peut, elle non plus, être comparée à riende ce qui fait souffrir les sens ici-bas. Même ci l'on ap-plique à quelqu'un des châtiments infligés dans l'au-delà les noms connus ici-bas, la différence reste immense.Par le mot : feu, vous avez appris à concevoir tout autrechose que le feu d'ici-bas, parce que celui-là possèdeune propriété que n'a pas celui-ci ; l'un en effet nes'éteint pas, tandis que l'expérience a découvert biendes moyens d'éteindre l'autre, et la différence est grandeentre le feu qui s'éteint et le feu inextinguible. C'estdonc tout autre chose que le feu d'ici-bas.

[8] Qu'en entendant parler du ver, on ne se laisse pasentraîner non plus, par la similitude des noms, à songer,'à cette bête qui vit sur la terre; le qualificatif d'éternel

qui s'y ajoute nous fait concevoir en effet une naturedifférente de celle que nous connaissons. Puisque cesont là les traitements qui nous attendent dans l'autre

monde, etqu'ilssont, dans la vie, le résultat et l'épanouis-sement de la libre volonté de chacun selon l'équitablejugement de Dieu, les esprits sages doivent avoir envue non pas le présent," mais l'avenir, jeter dans cettevie brève et passagère les fondements de l'ineffable

félicité, et, en tournant leur volonté vers le bien, se

garder de faire l'expérience du mal, aujourd'hui pen-dant la vie, plus tard au moment de la rémunérationéternelle.

Page 295: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

198 NUÏK ADDITIONNKLLK

Les lignes suivantes, qui manquent dans la plupart des

mss., figurent à la suite du Discours catéchétique dans lemanuscrit du British Muséum (Iloyal 16 U XI ; voir Srawley,Introduction, XL VI] et ont été reproduites dans les éditionsde Paris. On les trouve dans Védition de la Patrologie gréco-latine deMigne (voir'iolre introduction, p. XI).

b Xptaxbç ,3ojX£xat Oewpsîv 8ûo çûaeiç oJatwîwç

YjVMjj.îvaç c^.oXôY«3a« xà/. xoôxou ftapiTxwaa xb y.evaXsïov

xou kXioyç xal xûv olv.xtptj.wv xcu OSOOirspl ifjjAaç xaxaôV

;a[Aî'voy o-.à XYJVirpbç -/j^aç axopYV' ouvsîvaî xs xal auva-

piO|xe?aOa».T?JlauxeO ?Û7£ix-r,v ifjtAsxspav' xal /âpiç xw Osco

èzî x$ àvs/îi^Y^fw a'jxou Stopea" xal xaîixa ;j.àv stç xospO-

xov' £7t£ioyj 2è b Ssurjpoç (J/iXaîç TvpoxaOsÇsxai çwvaï;,|iv

pr^auixe [AÔvotç xal vj/oiç xrjv sùaî'êsiav ôiïoxiOsxat, xaîxc.

Y* xou àrcccxôXou XéYOvxoç* où Y«P sv XÔY« YJ JîaaîXeta

TOUÔsoOàXX' èv Suvâpei xal àX'/jOsia [/ Cor. ,'4,20]' ouxo;

as Trap' aùxoi Seu'^pw xpâxiaxoç OSOXÔY0? yvupiÇe'tw. ^ *v

xàç xaxyjYoptai; 'ApiaxoxéXouç xal xà Xoizà xtov è'^o) çtXo-

aôçwv xc^'}à rçuxvjjj.lvoç xuY/âvoi, âvaYxaîov rt\JÂç xà

<jYj[J.a'.vi[.>.svaiéxaaxyjç Xs^sw; xôv sic xà Tcpbç aùxbv

^Eufjpov XsYÔp.îva ^psiwBôi; Xa^êavoyivwv èiù xatpoO

caçvjvwat xaxà xbv vouv xôv èxxX^iadxixtov ât8a<j/.âXtov

xaO' ov xaOxx è<;siX^?a<Jiv' l'va è'/oisv ot èvxt>Y/âv©vxeç

xoiç Û7C©Y£YP:tlJ4;'-V0lÇX«Y 01? sx ^pwx^ç.èvxsû^soiç vosîv

xôv X£Y0[J.£vwv SyvajMV* xal JAVJ8ià xrjv aYvotav xo3 <JVJ{A«I-

vejiivou xûv Xê^sttv Txpbç XÏJV xaxâXr/'Inv xwv sv aùxoîç

Oewp-/;;A»T(i)v rtapaitoBÉÇwvx'a'..

Page 296: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

NOTE ADDITIONNELLE 199

Le début de ce fragment est inintelligible. Il est probable

que les premiers mots ont été omis, et qu'il faut rétablir h

peu près ainsi le commencement de la phrase : 'II f^sié^aJîfaiiî, «v oîî Yvw?'Çïi:at] ô Xptwj, etc...

Notre foi, dans les caractères qui distinguent] le

Christ, veut envisager deux natures, dont elle con-

fesse l'union substantielle; et par là elle met en lumière

la grandeur de la pitié et de la compassion qui ont fait

accepter à Dieu, dans son amour pour nous, de voir

notre nature s'unir à la sienne et être comptée avec

elle. Grâces soient rendues à Dieu pour son ineffable

bienfait! Mais en voilà assez. Pourtant, puisque Sévère

ne s'attache qu'à des mots, et ne fait résider la piété

que dans des paroles et dans des sons, malgré cette

déclaration de l'Apôtre: Ce n'est pas dans le lan-

gage que consiste ie royaume de Dieu, mais dans

la puissance et dans la vérité ; puisqu'aux yeux de

Sévère, le meilleur théologien est celui qui est versé

clans les catégories d'Aristote, et dans les autres

subtilités de la philosophie païenne, nous nous voyons

obligés d'éclaircir mot par mot, au moment voulu, la

signification des textes utilisés dans notre réponse à

Sévère, suivant le sens où les ont pris les docteurs de

l'Eglise. Nous voulons que les lecteurs, en présence des

textes, puissent au premier coup d'oeil en saisir le

sens, sans être empêchés, faute de connaître la signi-fication des termes, de pénétrer le sens des conceptions

qui y sont enfermées.

Page 297: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf
Page 298: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

INDEX

Le premier des chiffres arabes indique le chapitre, sauf

pour l'Avant-propos; les autres, les paragraphes. Les livres

et auteurs bibliques sont indiqués à leur place alphabé-

tique. La première référence l'envoie au livre biblique, la

seconde au texte. La lettre n, après une référence, renvoie

aux notes placées à la fin de l'introduction.

Actes :

I, 9 : 32, 10.

11,8-11:30,3.

H, 41 : 30, 5.

Adversaires delà foi : Avant-

propos.«xoXouOt'a(pour indiquer l'en-

chaînement de la doc-

trine) b, 2, 8; 6, 1; 24,1. 5.

«xd'Xo^Ojv(même sens), 1, o;

h, a, 8; 6,1,8;8,19; 9, J;

20,1; 21, 1; 23, 1; 27, 1,

5; 32, 5, 10; 37, 4.

afaiypa. 8, 4 ; 18, 4 n.

octpsaiç: Av.-prop. 2, 3; 3, 2.

a?oQï)T<*î6, 2, 3, 4; 16, 6,8 /».

âXXodoat; 6, 7; 8,18; 21, 1 n.

àXXotwTtxTjSûvaatî 37, 7, 11 n.Ames charnelles, âmes spi-'

rituelles 7, 2.— Traitement des maladies

de l'âme durant cette vie

8,9.— L'âme humaine n'est pas

enfermée dans le corps, 10.— Mystérieusement unie

avec la chair H, 1.

àvayewàv 34, 4; 40, 5.

àvaYévvYiaiç38, 1; 35, 13; 40,1, 2.

àvoÎYxrj (pour indiquer une

conséquence nécessairedans la suite des idées •

Page 299: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

202 MÀyATt— BA.IÈME

—àvotyxrj 37, 1.

— àvâYxi) -xax. Av.-prop, 0,

7 ; 1, 3, 5, 6, 7 ; », 2; 13,

1; 30, 14.

— IÇ àviyxr(î 9, 3 ; 32, o.

— xxt' àvxyxjjv, Av,-prop. 8;

8, 12; 21, 1; 39, 4.

— XVXYXXÏOV{larî, etc.) S, i ;

17, 3; 35, 1; 40, 7.

— XVXYXXÎW; 5,4 ; 21,1 ; 37,2.— De môme snxvxYXêj 37, 4 ;

39, 5.

àvaYwytxtô; 2, 1 n.

àvaiuxxto; 18, 3 n.

àvixXïisiS8, U, 20; 22, 2.

xvxxpxoi; 6, 3; 11, 1 ; 37,1 n.

àvxnXaatî 3b, 13.'

xvâarxsiç 8, 3, 7 ; 9, 1 ; 13, b ;

lb, 4; 16, 7, 8; 32, 3, 10;

3b, 6; 10, 12n.

ivxaTOiyEioCfv 8, 7; 3b, In.

àvxitof/sitoaii 3b, 13; 40, 2 n.

Anges chargés de gouvernerle monde 6, b.

Ange (1') de! la terre. Sa

chute 6, 7, etc.

xvOpwTtoTto'.tx 7, 3; 34, 3.

àvT«X)aYjx« 23, 1 ; 24, 4.

'AvTixetjxEvoî (ô) 6, 10 ; 25, 2 ;

26,7.

àvunafgfa2il 1; 39, 6.

àvuTto'aTXTOj 1, b ; 2, 2; 4, 3.

aTtxOeia 5, 8; 6, 8 ; 15, 4 ;

3b, 14. ;

xrcârrç 26, 1 /». •'

'Anaxic&v (4) 26, 3, 4.

xRoxxTxaTaoi; 26, 8; 3b, 13 ;i.

i;;oxXY}foîv 30, 3 ; 37, 7 n.

ànojxpxouv 8, 11.

«ncixôvi9(xx 31, 3a.

«j>/cTunoî b, 10; 21, 2.

Assistance divine. Son carac-

tère mystérieux 17, 3.

Assyriens 29, 3.

àauvWxatoî 23, 2.

Athéisme païen (Réfutationde 1') 4.

aT?snïo; 21, 2; 39, 2; 34 n.

aÙTsïouatôxYiç b, 12. '

xÙTo5ûvxjj.tî 8, 17. I '

xyxo^wrj 1,6.

aùtoaoçt'x lb, 6.

àîpOopo; 23, 2 n.

Baptême : régénération spi-

rituelle 33, 1.

— ses éléments 33, 1.

— Présence de Dieu dans le

baptême 34, 1, etc.

— Prière faite avant le bap-

tême 34, 3.

—Reproduit la mort et la

résurrection du Christ 3b,

6, 9.—

Reproduit la mort du

Christ dans la mesure

permise à l'homme 3b, 10.

— Principe nécessaire de la

Page 300: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

DAPlÈMt; — CHOIX 203

résun,ection(àrcoxàÎTa3Ta'j'.{^

35, 13.— Caractères do la nais-

sance spirituelle; libre

choix des parents 31', 1,— Inefficacité du baptême

arien 39, 4.— Inutilité du baptême sans

une transformation mo-

rale durable.

pinxwjia 32, 11; 40, 1, 2, 4.

Basilide. Av.-prop. 2.

Bien. A deux formes, l'une

véritable, l'autre trom-

peuse 21, 4.

Caïn 29, 3.

Changeant (caractère) de la

créature 6, 7; 8, 18.

Changement (le). Ses lois

21, 3.

Christ. Sa naissance et sa

mort exemptes d'infirmi-

tés 13, 1 ; 16, 3.—• Caractère miraculeux de

sa naissance et de sa mort

13, 3, 5.— Ses miracles 23, 2. ;/— Son corps : voile de sa

divinité et appât pour le

Démon 23, 3 ; 24, 4.— Son corps n'est pas

descendu du ciel 27, 3.— En contact avec toutes

les phases de la vie hu-

maine 27, 2.— Son appel s'adresse à

tous les hommes 30, 3.— S'est mêlé à la nature

humaine pour la diviniser

37, 10.

Corinthiens (ire Ép. aux) :

11,9:40,7.

11,15:7,2.

IV, 15: 39,3.

V, 0 : 37, 3.

XV, 21:10, 8.

XV, 47 : 25,6.

Corps : vase de terre 8, 3.—- Vase d'argile rempli de

plomb fondu, etc. 8, 7.— Sa résurrection 8, 7.— Le corps humain : égale

importance de toutes ses !

parties 28, 2.— Sa résurrection en vertu

des lois naturelles 35, 13.— Le corps comparé à un

récipient sans cesse rem-

pli et vidé 37, 6.— Le corps n'a pas de sub-

stance propre 37, 5, 8.'

Création de l'homme, sa

raison 5, 3.

Créé. Division de la réalité

en deux parts : le créé et

l'incréé 39, 2.

Croix (Interprétation du

symbole de la) 32, 0.

Page 301: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

204 DAVID —viow.rt<ji;

David 4, 4.

osiai&atfjiovfa 18, îi.

8îÀ«ap 24, 4 n.

Démon. Sa tromperie 0, 9 ;

comparaison avec la

mèche d'une lampe 0, 11.— Rançon cpii lui est offerte

par Dieu 22, 2 ; 23.— Sa convoitise devant les

miracles du Christ 23, I,

-» •*•— Comparé à un empoison-

neur 26, 4.

Dessein de l'Incarnation 15;3 ; ses effets : étroite union

de l'âme et du corps 16, 8.

Sr,jj.ioupyo'î 7,3; 8,13 ; 28, 1n.;

<5i8a-/ïj Av.-prop. 1, 30,3.Dieu. Ses attributs, Av.-

prop. 5, etc.— Irresponsable du mal 7,

4.— prouvé par l'économie

de l'univers. Av.-prop. 4;

12, 1. |— Sa puissance 12, 1, 2.—

Comparé à un médecin

17, 2; 26,4; 29, 2.— Attributs inséparables de

Dieu : puissance, bonté,

justice, sagesse 20,, 1.— Bonté de Dieu dans la

Rédemption 20, 3 etc.,24,6. ;

— Sagesse de Dieu dans la

Rédemption 20, 5; 24, 6.— Immanence de Dieu dans

l'univers 25, 1 ; 32, 6.— Sa justice et sa bonté

dans K> marché conclu

avec le Démon, 26, 3,4, 5.— Comparé à un chirurgien

26, 8.— à une dislance infinie de

toutes les créatures 27, 4.— comparé à un instruc-

teur militaire 35, 2.

Divine (puissance) comparéeà l'action du creuset qui

purifie l'or 26, 6. | ,

Eau. Son affinité avec la

terre 35, 5.

Egyptiens 39, 3.

ÎÏSOÎ 37, In.

£tôo)).o[j.avia 18, 2.

h.vXrfl'w., Av.-prop. 1.

ÉXXYjvtfffjiôî. Av.-prop. 2; 3,

3 n.

Ivav0pti5nr|7!î 26, 9.

Enfant. Caractères d'un vé-

ritable enfant de Dieu 40.

5.

Enseignement catéchétique :

son utilité. Av.-prop. 1,etc.

ïvvotat (xot'vai') 5, 1 n.

£Vo(*7]<j'.: 37, 9.

Page 302: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

i5«lJA«tOUV— GRECS 20S

IÇaipatouv 37, 11.

•Çtî 5, 2; 6, 6; 8, 6 n.

t;taYY«Xfa 33, 1.

inh<xy/.ii. Voir àv*Yxr).Éphèse 32, 8.

Ephêsiens [Epître aux) :

III, 18:32, 8.

IV, 6 : 39, 3.

îTi'.Sriijua 18, 1.

ij;îxXy)oiî 33, 1; 34, 2/ 3b,14.

ëmtr.Çt'a 14, 1 ; 25, 2 ; 27, 3 ;

35, 7, 8.

iniiM^ii 1b, 3.

èniaxKÎvwatç37, 10.

snupavsta 23, 34.

Esprit humain et le Saint-

Esprit 2, 1, 2.— L'Esprit divin et ses at-

tributs 2, 3.Eucharistie : antidote du

mal attaché au corps 37,

1,2,3.— Le corps du Christ s'y

distribue aux croyantssans s'amoindrir 37, 4.

— Le pain sanctifié par le

Verbe y devient le corpsde Dieu le Verbe 37, 9.

— Le vin y devient le sangdu Christ 37, 12.

eûXoYÎaô, 10, 11; 37, 12 H.

eùnêptypa/tTO;10, 1 n.

eù-^a<5taTfa17j 2; 26, 8.

ftcorfe; III, 4; 25, I.

Fable du chien qui lâche la

proie pour l'ombre (imagede l'homme) 21, 4.

Faiblesse : sens propre, sens

abusif 10, 1.

Feu : purification par le feu

réservée à ceux qui n'au-

ront pas reçu le baptême

35, 15.Flamme : se dirige vers le

haut, 2'*, 3.

Formules de Grégoire : voy.

àxoXouôi'a, àxo/.ouOov, àvdt-

Y'/Ï), ôtxoXofzXxtui.

Gaiates [Epître aux) :

VI, 3 : 40, 4.

VI, 7 : 26, 3.

Génération (utilité prépon-déx'ante des organes de la)

28, 4.— Caractère mystérieux de

la génération humaine 33,2.

Genèse : I, 26 : 5, 7.

I, 28-30 : 6, 10.

11,7:6,4.

III, 21 : 8, 4.

Yivvr(ai; (le baptême) 40, 1,

2, 6.

Yvoiptffiia 1,11; 15, 1 ; 40, 3.

Grecs. Av.-prop. 3 ; 1, 1 ; 5

1 ; 8, 17.

Page 303: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

20(i HÉBREUX JKAN

Hébreux (Epftre aux) :

II, 9 : 15, 4.

II, 10 :35, 1.

Ilérode 29, 3.

Homme, imago do Dieu 5,

4, 5, 0, 7.— L'homme déchu, ses mi-

sères S, 9, 11 ; 6, H.— L'homme: union du monde

sensible et du monde in-

telligible 6, 3, 4.— Sa condition privilégiée

6, 5, 10.— Avait besoin d'être rame-

né au bien par le Verbe

8, 20.— esclave volontaire de Sa-

tan 22, 2.— L'homme déchu, compa-

ré à la victime d'un em-

poisonnement 37, 2.

Humaine (la vie) : ses di-

verses phases n'ont en

soi rien de honteux 9, 3,

28, 1. |Humanité. Son état avant le

Christ 15, 3.— Ses égarements avant le

Christ 29, 3.— Le vice arrivé à son

comble au moment de la

rédemption 29, 4.— L'humanité comparée à

des voyageurs perdusdans

un labyrinthe /(prison de

la mort) 35, 3, 4.

Hypostases. Réfutation de

l'erreur juive I, 1, etc.

Idolâtrie. Ses ravages avant

la venue du Christ 18, 2.— Disparaît après la visite

du Christ 18, 3.

Immuable (caractère) de la

nature incréée G, 7 ; 8, 18.

Incarnation : preuves four-

nies par les miracles 11,2-12 1

— L'amour de Dieu pourl'humanité en est la ca'use

15,2.— Dieu y prend contact,

non avec le vice, mais avec

la nature humaine 16, 2.

Intelligence : critérium du

vrai et du faux bien 21, 4.

Intelligible (le mondée Ses

caractères 0, 2.

ISAÏE : I, 16 : 40, 3.

LXVI, 24 : 40, 7.

Jalousie de Lucifer 6, 6, 7.

JEAN (Evangile de) :

1, 12 : 40, 5.

I, 13: 38,2.

III, 3 : 39, 7.

III, 4 : 39, 7.

III, 6 : 39, 3.

Page 304: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

JKAN .MANICHKKNS 207

III, 6, 7 : 38,2.

III, 31:35, 5.

VI, 49 : 23, 2.

XIV, 23 : 34, 2.

XIV, 13 : 34,2.XV, 7, 16 : 3i, 2.

XVI, 23 : 34, 2.

XIX, 34 : 32, 10.

XX, 19 : 32, 10.

XX, 22 : 32, 10.Jérusalem 18, 4, S.JOËL II, 13 : 40, 5.Juifs. Av.-prop. 3 ; 1, 10; 3,

3; 18, 4,5; 29, 3 ; 30, 5.Juive (religion). Sa spleiv

deur avant le Christ ; sa

disparition après lui 18,

4,5.Justice : la justice divine

dans la Rédemption 22,1,2; 24, 6.

xàOafatj 26, 7; 35, 15 ; 30, 2.

,x.aTaXXrîXw; 5, 5, 9; 37, 7;40, 8 n.

xaTrJyjrjotî. Av.-prop. 1 ; 40,1 n.

x«Top0o8v 18, 3; 31, 1 ; 35,1 n.

xaTÔpOwjJia35, 6 ; 36, 1 n.

xTfpuYjJia13, 2; 16, 2; 30, 3;

31, 1.

XfjÇtç 6, 3 n.

Liberté de l'homme 5, 9,10.

— Il a librement choisi lemal 5, 12.

— Les hommes sont libresdo refuser la foi au Christ

30, 4.—

Importance de la libertéhumaine pour la vertu 31,1,2.

XouTfov 32, 11; 35, 13; 40,3.

Luc (Evangile de) :II : 13, 4.

V, 31 : 8, 11.

IX, 10 : 24, 6.

XIX, 8 : 40, 4.

XXII, 19 : 38, 10.

XvOpov14, 1.

Xikpov 22,2; 23, 3.

Xurpwatç 23, 4.

Mal. Notion négative 5, 11,

12; 6, 6; 7, 3.— Mal et vice : leur identi-

té 7, 3.— Le mal seul est avilis-

sant 28, 1.

—Le mal comparé a un ser-

pent 30, 1.— Ses dernières convulsions

après la venue du Christ

30,1.Manichéens. Av.-prop. 2, 3.

Page 305: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

208 MANICHÉENS— NATURE

— leurs sophismes 7, 1.

MARC [Evangile de) :

II, 17 : 8, H.

VI, 42, 43 -.23, â.

VI, 48, 49 : 23, 2.

IX, 48:40, 7,8.

XIV, 22 : 37, 10.

Marcion. Av.-prop, 2.

Martyrs. Leur héroïsme 19,

3.

MATTHIEU (kcangile de) :

I : 14, 4.

II, 16-18 : 29, 3.

VII, 7 : 34, 2.

VIII, 26-27: 23,2.

IX, 12 : 8, 14.

XIV, 20 : 23, 2.;

XIV, 25-26 : 23, 2.

XVIII, 20 : 34, 2.

XXIII, 34 : 29, 3.

XXVI, 26 : 37, 10.

XXVIII, 20 : 32,

10; 34, 2.

jj.s0t<jTï)jii37, 7, 9, 10 n.

fm»6oÀTÎ 6, 7;J40, 2, 4.

[Asxanoisïv 33, 3 ; 37, 3, 9,

10; 40, 1,2, 3, 4/i.

jmajîotYjatç 37, 11; 40, 1,2.

[AS-câaTaai; 39, 7, 40, 3.

jjisxaaTOf/siouv 37, 12 n.

[AETaTtôévai 37, 3. i

Méthodes à employer contre

les païens. Av.-prop. 4.

MICHES VII, 18 : 40, 5.j

{JU'YJA*6, 4. ''

Miracles consécutifs à la

résurrection du Christ

32, 10.

Moïse S, 7 ; 8, 4; 23, 2.

[Aovapyja 3, 2 n.

[AOVXÎ 3, 1.

Monde. Le monde est bon 1,

9.

{JLOVOYÉVTSÎ.Av.-prop. 3 ; 39,

7n,

Mort : effet de la bienfai-

sance divine 8, 1 ; 35, 7.

— Son objet : purifier le

corps de la souillure 1du

mal 8, 3. I

[xûr,atî 35, 13 ; 40, 3.

[zu9o;to'.(a. Av.-prop. 3 ; 7, 3.

{iuaTafwYeïv 32, 8 n.

jj.urcT(p'.ov. Av.-prop. 1; 1,

10; 3, 1; 4, 4; 9,1 ; 12,

3; 15, 4; 16, 2, 3, 9; 24,

1, 5, 7; 25, 1; 26, 9; 28,

1,2; 30,2, 3; 32, 3, 4,10;

33, 1; 35, 1; 38, 1; 39, 7.

[iuotixôî 32, 11 ; 34, 4; 35,

15; 40, 3 n.

[i,uaTixâ}$ 18, 4.

Naissance et mort de l'hom-

me. Infirmité qui s'y at-

tache 13, 1.

Nature humaine : ses carac-

tères 1, 3.

Page 306: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

ve*por/jç— FSAUMKS 209

vszfotrjî 8, 1, 5; 32, 3; 35,6.

Nicodème 39, 7.

Noé 29, 3.

voipo'ç 1, 5; 8, 6 ; 10, l ; 10,

0,8; 31, 1.

VOÏJTOÎ6, 2, 3, 4, 5 ; 11, 2 n.

Nourriture do l'homme :

pain et eau avec un peude vin 37, 7.

—Représente le corps en

puissance 37, 7,

otzovojjLÎa 5, 1 ; 10, 3; 12, I ;

20, 1, 5, 0; 23, 4; 24, 3,5, 6; 25, 1; 32,6, M; 34,

3;.35, 7; 39, 4 n.

otxovofiixtô; 8, 5 n.

ôjjiotWtç 5, 7 ; 21, 1.

ôpo\oyv.T<xi (en parlant soit

d'un postulat, soit d'un

point acquis dans la suite

logique du raisonnement)I, 10; 5, 2; 6,8; 20,1;de même iiwtxoXo^xon 25,2,

6[j.ôçwvo5 26, 8 n.

Organisme. Sympathie des

diverses parties de l'orga-nisme 32, 4.

oùatojSrô; 4, 1 /».

*âOoç 10, 1, 2,3, 4, 5; 23, 1,

2; 33/i.

-aXiyyîvsata 32, 11.

Paradis terrestre. Récit «le

Moïse 5, 7.

K%Wffl\9. 0, 10, 11.

Paul 32, 8 ; 39, 3 ; 40, 't.

r.ipiypi.yr', 10, 1, 4 n.

r.îpiotoi 15, 4; 17, 1; 20, 8;

34, 0.

Philippiens 32, 9.

Philippiens (Epître nux) :

11, 10.

Pierre 30, 5.

Plan de Dieu dans l'Incar-

nation 5 et suiv.

TîXaatxa 6, 4.

Polythéisme (Réfutation du)

Av.-prop. 0.

Prédication. Diversité des

méthodes. Av.-prop. 1,etc.

Prévoyance de Dieu 8, 13.

îtpoaîpeau 1, 7, 8; 5, 11 ; 7,

3, 4; 16, 1; 20, 3, 4; 21,

1,3; 30,4; 31, 2; 36, 2;

40, ~, 8.

npoxo7î»{ 39, 5 n.

npoancupovv 35, 14 n.

jîpoatonov 39, 3 n.

Psaumes : IV, 3, 4 : 10, 0.

IV, 4 : 40, 6.

VII, 12 : 40, 5.

XVI, 10 : 13, 1.

XXXI, 20 : 17, 3.

XXXIII, 6 : 4, 2.(jitKGOinn ni; m'ssR.— Discours en ter lie tique. ii

Page 307: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

210 l'SAUMKS— THINITÛ

XXXIX, 12:8, 12.

LXXXIl, 6, 7:40,

6. .

XCII, 10 : 40, 'îi.

l'A'l, 1-5 : 20, 3.

CXIX, 60-68: 20,

'3-

CXLV, 9 : 40, 5.

CXLV,16:40,5.

Raison. La création ; oeuvre

de la Raison cl de la Sa-

gesse de Dieu a, 2.

Réalité. Se divise en deux

parts : monde intelligible,

monde sensible 0, 2.,

Rédemption.L'oeuvre de la

Rédemption prouvée par

les faits; 18, 1, etc.

— Condescendance de Dieu

dans la 11. : incomparable

témoignage de sa puis-

sance 24, 2.

—- Comparée à une lessive

27, t.l

— Pourquoi Dieu l'a diffé-

rée 29, 2.

Restauration finale de tous

les pécheurs, y compris

Satan, dans l'étal de gràci

primitif 20, 8.

Résurrection du Christ

s'élend à toule l'humani-

té 18, 9 ; 32, 4. j

Momains {K pitre aux) :

Y, lîi : 10,8.

Yl, 10 : 35, 10.

sabelliens. Av.-prop. 3.

Sens. Leur affinité avec l'élt

menl terrestre 8, 6.

Sensible (monde) 6, 2, 3.

j-o'./tlov 6, 3 ; 8, ;i ; 10, 1

27, 5; 33, ti.

rjy/.ç.ipy. 10, O4, 3;i, 13.

rjviXXaYI-1* 23, 3.

juvavàxoaatç 0, 3; 8, 12; il

6;27, 1.

TJvanoOsoOv 3i>. l ; 37'. 12 ;i.

[Uooôyo; 32, 4; 37, V, 9 «.

rJïo;j.ay(a 29, 3 n.

fJîosiv-ia 18, 4.

Timothée {Epitre, l à) :

'IV. 4 : 6, 3.

IV, o : 37, 10.

Tile (fi pitre ù'\ :

I, 9 : Ai\-prop. I.

II, Il : 18.3.

Trinité : Ksi un mystère

1.

— Dogme de laTrinité. Tiei

le milieu entre Terrei

juive et Terreur païeni

\,2.

— Témoignage des Kcritun

prouvantle dogme de

Trinité 4, 1, 2.

Page 308: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

TR0MPKR1K CMOTZ0 lÔC 211

Tromperie imaginée par

Satan, et tromperie imagi-née par Dieu : leur diffé-

rence 2t>, i, ;'».

:j-.o>.v.\xvim (TO). Av.-prop. G;

1, il ; 3, i; li, 3; S, 12;

10, i; 33, 3/J.

•j^oT-aaiç 1, I, t, t> ; 2, '3 ;

3, 1,2, 3; o, 2; 0, 0, 7 ;

7, 3; H, 0: 10, 2; 21, 3;

37, o, 8 n.

'jç/JY^it: 35, 1.

Valentiu. Av.-prop. 2.

Verbe. Le verbe humain 1,

2,3,11.— Le Verbe divin l, 2, etc.;

:>, 2, 3; 8, 17.— Le Verbe divin auteur

du monde 1, 8, 9, 10.— Notion relative 1, 10.

— A la nature de son Père.

Se dislingue de lui en un

sens 1,11.— Lu Verbe divin créateur

de riiommc .">, 3.— Non entériné dans le corps

revêtu par lui 10, 1, 3, i.

—Comparé à la llamme

d'une lampe 10, 3.

— Mystérieusement uni à

l'humanité 11, 1,2.

Vérité : caractère propre de

la nature divine 3i, 2.

Vêlements. Allégorie des vê-

lements de peau, sa signi-lication 8, i.

Vice. Comparé à une ver-

rue 8, 11. j'— Le vice : seul mal 8, 1'».

— list seul avilissant 9, 2.

— S'oppose absolument à la

vertu 15, i>.

Vie future. Impossibilité de

, décrire les biens et les

maux de la vie future 40,

7.

çOôvo; 0, 0, 7, 8, 9, 10 ; 23, 1 ;

29, 3 n.

çiloioziioi 18, 3.

spojpà 23, 3; 3Î>, ï n.

vjat: 1, I, 10; 3, 2 ; G, 3;

2'i, 2, 32, i n.

oviaioXoY!?. 37, 5 n.

5(.hia[J.a 32, 11 n.

•/âf.î (l'Évangile) 30, 2 n.

yttcSvéî (ôâpjjLâ-rivot) 8, i n.

•/PWk (j> -f»i t'rfti) 8, 2.

Zachée 40, i.

X'<ior.o>.îh 12, 2; iîi, 3 ; 37,

s. /i^i:'>ï'>\two-oi'J; 37, ifi£> v^

Page 309: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf
Page 310: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

TAlîLU DKS MAT1KHKS

IXÏHODUCT10N.

I. Vu-; HK GnKtionu: v

II. DoXNKKS IIISTOIiryL'ES KT 110C.TIUMJ IU-: r.'lll VM.VCii:. .. XII

Ml. I.K TIÎXTK I-Vl

NOTKS CHITIQUKS KT KXPMCAT1VKS .... I.IX

TKXTK KT TRADUCTION' { I

INDKX SOI

TAliLK DKS MATIKUKS .X^ !' ."/>„. • • • 212

M.U:0.\, l'HOTAT IHKHICS, I.MI'IUMEUHS.

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Page 312: Gregoire de Nysse, Discours catechetique.pdf

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I.XXIII, 1. 5 et et

10,1.20 jïvai EÏvat

10,1. 23 av/0«9êwî avvOiaêw;

54, 1. 0... uXrjv. GX*jv02. 1. 20 TOV xft ao?ï'«? .Tov T% a.

109, 1. 19 démons, C'était démons. C'était

178, 1.25 8TI on i

190, 1. 25 Xou-ft.) XouTftji196, 1.2 a fi

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INTRODUCTION.I. VIE DE GREGOIREII. DONNEES HISTORIQUES ET DOCTRINE DE L'OUVRAGEIII. LE TEXTENOTES CRITIQUES ET EXPLICATIVESTEXTE ET TRADUCTIONINDEXTABLE DES MATIERES