#gabon unezo_n_1_a_8 nous avons dit que nous allons nous exprimer et ce n’est qu’un debut…

8
[email protected] Le Satirique d’information, de débat et d’investigationmaine La Une Bibendum veut quitter le pays en catimini Publication n°1 de la résistance de la presse libre Payez ce que vous pouvez, mais surtout passez l’info A li Bongo va-t-il tenir ? Pas sûr. Non seulement il n’a plus le soutien de la France grâce auquel il se mon- trait d’une arrogance imbécile avec l’opposition, mais en plus l’Union nationale par l’intermé- diaire de son Secrétaire exécutif, « vrai vainqueur » de la présiden- tielle de 2009, a décidé de lui mettre le feu aux fesses, pour récupérer « son » pouvoir. La pression est si forte que de nom- breux signes montrent qu’Ali Bongo ne supporterait pas, qu’il s’apprêterait à quitter le pays en catimini. Si ses rapports sont au vilain fixe aujourd’hui avec Mohammed VI, le roi du Maroc, c’est parce que, fâché qu’Ali Bongo n’écoute pas, il lui a finalement refusé de s’exiler au royaume chérifien. C’est derniè- rement qu’Ali Bongo a trouvé « preneur », le président Erdogan de Turquie a accepté de l’ac- cueillir et de ne pas l’extrader le cas échéant. Aussi, Bibendum national a-t-il acheté une maison à Ankara der- nièrement. Les travaux de réha- bilitation et d’ameublement sont engagés à une allure qui renforce les soupçons de son occupation imminente suite à une éventuel- le fuite. Par ailleurs, on note depuis deux semaines un curieux mou- vement de fonds, notamment des virements incessants de plu- sieurs milliers d’euros et de dol- lars vers Dubaï. Question : que paye-t-on qui justifierait ces règlements incessants à des clients domiciliés à la HSBC, une banque accusée de blanchiment d’argent ? Certes, Ali Bongo est reconnu depuis son coup d’Etat électoral comme étant un papillon voya- geur. Un président VRP. Mais de là à mettre son Boeing 777 en position permanente de départ comme c’est le cas depuis une semaine, le moteur tournant 24 heures sur 24, il y a anguille sous roche comme on dit. Ali Bongo est prêt à enlever son corps en cas de pépin pour aller se cacher en Turquie. En dehors d’Accrombessi, personne de son entourage n’est au courant. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle son directeur de cabinet a déjà exfiltré sa femme, Evelyne, et sa fille pour les Etats-Unis. Et c’est en cela que des plaisantins comme Alain Claude Bilie By- Nzé, qui ne pouvait même pas être recruté portier à l’Alhambra du temps où il y avait des hom- mes, sont à plaindre. Ils jouent les zélés pour rien, car quand Ali Bongo va décoller avec son avion, il ne les embarquera pas. Ils n’auront qu’à s’en prendre à eux- mêmes pour leur autisme.

Upload: franck-jocktane

Post on 29-Jul-2015

735 views

Category:

Documents


19 download

TRANSCRIPT

Page 1: #GABON unezo_n_1_a_8 Nous avons dit que nous allons nous exprimer et ce n’est qu’un debut…

[email protected]

Le Satirique d’information, de débat et d’investigationmaine

La Une

Bibendum veut quitterle pays en catimini

Publication n°1 de la résistance de la presse libre

Payez ce que vous pouvez, mais surtout passez l’info

Ali Bongo va-t-il tenir ?

Pas sûr. Non seulement

il n’a plus le soutien de

la France grâce auquel il se mon-

trait d’une arrogance imbécile

avec l’opposition, mais en plus

l’Union nationale par l’intermé-

diaire de son Secrétaire exécutif,

« vrai vainqueur » de la présiden-

tielle de 2009, a décidé de lui

mettre le feu aux fesses, pour

récupérer « son » pouvoir. La

pression est si forte que de nom-

breux signes montrent qu’Ali

Bongo ne supporterait pas, qu’il

s’apprêterait à quitter le pays en

catimini.

Si ses rapports sont au vilain

fixe aujourd’hui

avec Mohammed VI, le roi du

Maroc, c’est parce que, fâché

qu’Ali Bongo n’écoute pas, il lui a

finalement refusé de s’exiler au

royaume chérifien. C’est derniè-

rement qu’Ali Bongo a trouvé

« preneur », le président Erdogan

de Turquie a accepté de l’ac-

cueillir et de ne pas l’extrader le

cas échéant.

Aussi, Bibendum national a-t-il

acheté une maison à Ankara der-

nièrement. Les travaux de réha-

bilitation et d’ameublement sont

engagés à une allure qui renforce

les soupçons de son occupation

imminente suite à une éventuel-

le fuite.

Par ailleurs, on note depuis

deux semaines un curieux mou-

vement de fonds, notamment des

virements incessants de plu-

sieurs milliers d’euros et de dol-

lars vers Dubaï. Question : que

paye-t-on qui justifierait ces

règlements incessants à des

clients domiciliés à la HSBC, une

banque accusée de blanchiment

d’argent ?

Certes, Ali Bongo est reconnu

depuis son coup d’Etat électoral

comme étant un papillon voya-

geur. Un président VRP. Mais de

là à mettre son Boeing 777 en

position permanente de départ

comme c’est le cas depuis une

semaine, le moteur tournant 24

heures sur 24, il y a anguille sous

roche comme on dit.

Ali Bongo est prêt à enlever son

corps en cas de pépin pour aller

se cacher en Turquie. En dehors

d’Accrombessi, personne de son

entourage n’est au courant. C’est

d’ailleurs la raison pour laquelle

son directeur de cabinet a déjà

exfiltré sa femme, Evelyne, et sa

fille pour les Etats-Unis. Et c’est

en cela que des plaisantins

comme Alain Claude Bilie By-

Nzé, qui ne pouvait même pas

être recruté portier à l’Alhambra

du temps où il y avait des hom-

mes, sont à plaindre. Ils jouent

les zélés pour rien, car quand Ali

Bongo va décoller avec son avion,

il ne les embarquera pas. Ils

n’auront qu’à s’en prendre à eux-

mêmes pour leur autisme.

Page 2: #GABON unezo_n_1_a_8 Nous avons dit que nous allons nous exprimer et ce n’est qu’un debut…

L’édito’râle

Devoir de révolte

Les débats récents surles « dérapages » et la« violation de la déon-

tologie » de la profession ontdu mal à s’extraire d’un dou-ble paradoxe. La liberté de lapresse au Gabon ne faisantplus l’objet de menaces exté-rieures sérieuses, le dangersemble aujourd’hui interne,résultant des formes de régu-lation d’une activité désor-mais écartelée entre deuxcamps : le pouvoir et l’oppo-sition. La presse qui critiquese voit ainsi réprimandée,sanctionnée à tout bout dechamp, alors même qu’elleest appréciée par les lec-teurs, à en juger par les sta-tistiques de la Sogapresse, lasociété de diffusion.Cependant que celle dupalais, rédigée parAccrombessi, Guy BertrandMapangou, Guy Rossatanga-Rignault, Alain Claude BilieBy-Nzé et consorts, celle-làqui insulte, ne parle pas à lagrandeur de la République,mais à la bassesse des hom-mes, qui est attirée tel unpapillon par les ors et leslumières du pouvoir ; celled’en-haut que n’intéresseguère la société d’en bas, quine connaît d’autre vérité que

celle du pouvoir, cette pres-se-là est présentée commeun modèle de professionnalis-me par le Conseil nationalede la communication (CNC).

Pour mettre plus de sucmoral à sa démarche et nousaccabler davantage, le CNCnous présente comme depetits impolis, qui passe-raient notre temps à insulterles autorités et les institu-tions. Convoquons JosephPulitzer: « Le journalisme

c’est de l’indiscipline en

puissance, du désordre en

jachère et de l’encombre-

ment incontrôlable », ensei-gnait à ses étudiants ce célè-bre journaliste américaindont le prix éponyme, décer-né par le conseil d’adminis-tration de l’université deColumbia, récompensechaque année des journalis-tes, des écrivains et des com-positeurs. Notre supposéirrespect des institutions estune hypocrisie.

Certes, il y a de l’intérêtnational que la fonction pré-sidentielle soit respectée.Mais cet intérêt national doitplutôt consister, pour unpays, pour ses dirigeants,pour ses entreprises, à fairecoïncider la réalité et l’appa-

rence que l’on souhaite luidonner. Autrement dit, si leCNC souhaite que la prési-dence de la République soitrespectée, qu’elle dise à sonoccupant de faire en sortequ’elle soit respectable. Orle président de laRépublique, ou celui qui enfait office se comportecomme si son pouvoir étaitsans limites, comme s’il étaitau-dessus de la loi et qu’iln’aurait, de comptes à rend-re à quiconque.

Ne pas critiquer les erreurset les maladresses d’AliBongo c’est donc protéger sesintérêts et non défendre l’in-térêt de la collectivité.L’intérêt national c’est le« zéro défaut » et non la dis-simulation de ses conneries.On ne pourrait prendre AliBongo en considération ques’il était invoqué à bonescient. Ce qui est pratique-ment impossible.

La presse libre doit-ellecesser d’exister sous prétex-te qu’elle importune AliBongo ? car c’est de cela qu’ils’agit. Notre combat vient decommencer. Le devoir deceux qui ont foi dans cettelutte est simple : se révolter.

Jean de dieu Ntoutoum-Eyi

Chers compatriotes,Il ne s’agit pas d’être Pdgiste ou opposant. Notre pays est pris en otage

par des étrangers. Il s’agit de libérer notre pays. Or le Gabon ne peut

être colonisé ni par le Maroc, ni par le Bénin, ni par la Somalie, etc.,

pays d’origine de ces gens-là avec lesquels Ali Bongo a décidé de gou-

verner le Gabon.

Ali Bongo affirme partout qu’il a été élu par les Gabonais. Admettons,

mais les Gabonais l’ont-ils élu pour qu’il confie le pays aux étrangers qui

sont : Maixent Accrombessi, Henri Ohayon, Liban Soleman, Gatane

Gupta, etc. ? Ce sont eux qui sont à l’origine de nos suspensions. Nos

révélations les dérangent. Surtout, ils n’en peuvent plus de nous voir

refuser leur argent destiné à acheter notre silence. Alors, ils ont déci-

dé de nous réduire au silence en se servant d’un de leur plus bébête

garde-chiourme : le président du CNC.

Ils décident tellement de tout, tiennent tellement les finances du pays,

contrôlent tellement tout que, malgré les critiques et les plaintes des

Gabonais qu’il prétend l’avoir élu, Ali Bongo reste sourd. Ça ne peut

plus continuer, il faut que le chef de l’Etat choisisse désormais entre les

Gabonais « qui l’ont élu », comme il dit, et ses étrangers. Il en a jusqu’à

lundi prochain. S’il ne s’exécute pas, « Ezombolo » et « La Une » ras-

sembleront tous les Gabonais que cette situation insupporte pour aller

déloger ces étrangers de la présidence.

Soyez prêts pour libérer le Gabon, notre cher et beau pays !

Trous de mémoire

Voici ce que déclarait Ali Ben Bongo, le

6/11/2011, à Mouila à l’issue du conseil des

ministres :

« Depuis la disparition de la compagnie nationa-

le Air Gabon, il faut reconnaitre que notre pays

connait un enclavement certain en ce qui concerne

la desserte aérienne de nos provinces, mais dans une

certaine mesure avec l’extérieur. Il nous faut désor-

mais donner au gouvernement, dans ce secteur, des

outils de souveraineté lui permettant d’influencer

la fixation des prix de billets et le choix des

connexions. J’ai donc décidé de la création d’une

nouvelle compagnie aérienne nationale. Le gou-

vernement doit s’atteler à finaliser ce dossier qui est

déjà bien avancé et dont la concrétisation pourrait

se faire avant la tenue de la coupe d’Afrique des

nations. »

QCM (question à choix multiple). Il s’agit :

D’un flagrant délit de mensonge.

D’une énième promesse sans lendemain.

D’une duperie émergente de plus.

Prière d’envoyer vos réponses à :

[email protected]

Pauvre général Rock Onganga qui voulait escroquer

les soldats du rang en leur faisant payer leurs

tenues ! Pris en flagrant délit, il a été sommé de rembour-

ser. Heureusement qu’un de ses amis, qui a œuvré pour

sa promotion de général, lui a remis dernièrement 15

millions de FCFA pour l’aider à se sortir de l’affaire. Mais

l’argent indûment pris aux soldats (bérets rouges) du rang

s’élève à environ 30 millions.

Liban Soleman, chef de cabinet du président de la

République, est un homme heureux et comblé. Et

pour cause : American Dream Home, la société de son

père résident aux USA, a reçu du trésor public gabonais la

somme de 300 millions de FCFA pour la réalisation de

maisons témoins. Cela fait des mois et personne, pas même

Liban lui-même, ne peut montrer où American Dream

Home a réalisé ce projet. Comme si cela ne suffisait pas,

figurez-vous que Système Solutions, la société de son oncle,

a obtenu du trésor public 1 milliard de FCFA pour la four-

niture des 2 écrans géants placés au stade d’Angondjé.

Sans oublier que c’est son frère qui est propriétaire de la

fourniture de toutes les cartes de téléphonie mobile au

Gabon. Quel pays de cocagne !

3millions d’euros (près de 2 milliards de FCFA),

c’est le montant qu’Accrombessi exige par la pro-

cédure d’urgence appelée « réquisition », que le trésor

public paye à la société d’origine Turque ANKA, pour

les travaux de réhabilitation du palais des conférences

de la citée de la Démocratie. Et tout ceci sans aucune

convention !

Pauvre Rock Onganga

Idiotie Ondzoungaise

Non et non, Liban !

Bac à ordures

Pacôme Ondzounga, l’effacé et incompétent ministre

de la Défense, s’attribue les exploits qui ne sont pas

de son niveau. Ce farfelu, qui ne pèse même pas le poids

d’une épaisseur de poil de mouche et dont la cervelle tient

dans un dé à coudre, répand partout que c’est parce que

« Ezombolo » a osé s’attaquer à son insignifiante personne

à été suspendu.

Il devrait mourir de honte, un jeune de son âge qui se féli-

cite de la mort, même momentanée, de la presse. Mais, il ne

fait pas exprès, il n’est pas à une idiotie près, selon ses amis

d’enfance.

Page 3: #GABON unezo_n_1_a_8 Nous avons dit que nous allons nous exprimer et ce n’est qu’un debut…

Ouf, Libreville a tremblé !

La terre a tremblé àl’aéroport interna-tional Léon Mba

qui a refusé du monde cesamedi 11 août 2012. Il yavait foule, foule, foule !Jamais de mémoire dejournaliste, on a enregis-tré autant de monde pouraccueillir un leader poli-tique ou un chef d’Etat. Atitre de comparaison, iln’y a que lors de l’arrivéede Jean Paul II, en 1982,et la dépouille d’OmarBongo Ondimba, en 2008,que l’aéroport Léon Mbaavait ressemblé à unefourmilière ouverte.

Malgré les intimidationscontenues dans les décla-rations du Porte-paroledu président de laRépublique et dans lejournal « La Griffe » parula veille, pour découragerles populations, toutLibreville s’est déporté àl’aéroport. Même l’inté-rieur du pays n’était pasen reste, d’où sontvenues de nombreusesdélégations. Signe destemps, il y avait là deshandicapés avec des tri-cycles et des estropiés ;des femmes avec leurs

bébés ou enceintes, ainsides personnes du troisiè-me âge.

Saoulé par le matraqua-ge et la désinformationde l’autre camp, nomb-reux sont ceux quitenaient à voir AMO deleurs propres yeux, letoucher et l’entendreparler. Vini vidi vici : ilssont venus, ils ont vu, ilsont entendu. Il était enfinlà, le prétendu exilé, legrabataire donné pourparalysé à vie ou mort.Rêve ou réalité ? AMO

était bien là, il descen-dait la passerelle, sanglédans un costume gris. OuiAndré Mba Obame aretrouvé les siens. Sousles vivats et les cris dejoie : presque de l’hysté-rie.

Mais cet accueil papaln’a été rendu possibleque par les instructionsde la France, transmises,avec fermeté, parl’Ambassadeur HautReprésentant de laFrance aux ministres dela Défense, de l’Intérieur

et de la Justice. A l’aéro-port de l’ordre et desécurité se sont tenuescoites. Quelques élé-ments ont même applaudiau passage du cortègeprésidentiel.

Visiblement, le peuple atrouvé son compte. Carles premiers mots du pré-sident ont rassuré etconforté tout le monde, àl’idée que, contrairementaux billevesées du pou-voir émergent, André Mba

Obame n’est pas animéd’un esprit de vengeanceou de règlement decompte. Ce qui le préoc-cupe, c’est la situation duGabon, dont le redresse-ment nécessite la contri-bution de tous à quelqueniveau que ce soit. Honteà ceux qui font croire lecontraire aux popula-tions, et manipulent lesforces de l’ordre et desécurité dans ce sens.

Dans le blog « Gabon énervant »

Le peuple est prêt pour chasser la dictature

André Mba Obame, l’un des principauxcandidats à la controversée élection pré-sidentielle de 2009, vient de regagner le

Gabon, après quatorze mois d’absence.Lorsqu’André Mba Obame a quitté le Gabon, leprintemps arabe venait de commencer, Sarkozyétait au pouvoir en France, Jean Ping était le pré-sident de la Commission de l’Union Africaine etAli Bongo pensait que son fauteuil à la tête duGabon était sécurisé. Un an plus tard, l’ensemblede l’environnement a changé. Pas moins de troisgrands dirigeants d’Afrique du Nord ont été ren-versés, Sarkosy a été débusqué de la présidencefrançaise et Jean Ping a été, sans cérémonie,débarqué de la présidence de la Commission del’UA. On peut dire sans risque de se tromperqu’Ali Bongo a désormais peur. Cependant, nousaimerions mettre André Mba Obame en gardeque le peuple gabonais a de grandes attentes dechangement immédiat de régime dans le pays;rien de moins. Tout ce qui s’écarterait de cetobjectif serait rejeté.

Ce blog souhaite prendre un moment pour rap-peler à André Mba Obame qu’il a la possibilité demarquer de façon indélébile l’histoire du Gabon.Les conditions sont toutes réunies pour qu’ilpuisse jouer un rôle clé en aidant le pays à sedébarrasser du pouvoir monarchique. La popula-tion est prête à jouer son rôle dans l’étranglementde ce régime désespérant. Mais André MbaObame doit être claire et pas du tout hésitant. Àcet effet, son interview sur la chaîne de télévisionAfrica24 (reproduite ici) a été encourageante. Ila dit toutes les bonnes choses. Mais pour en ajou-ter à cet entretien, nous aimerions adjoindre etrappeler aux gens et surtout à André Mba Obame,les points suivants:

1. Servons-nous de la puissance de l’unité

Il n’y a pas de pénurie d’exemples historiquesbien connus et même de simples fables, à proposde la vérité de la puissance de l’unité. Pourtant, endépit de ce fait irréfutable, l’opposition gabonaisea historiquement manqué de s’unir. Cela a été faitexprès, afin de s’assurer qu’Omar Bongo reste-rait la seule incarnation du pouvoir dans le pays.Ali Bongo a essayé de continuer le même principede diviser pour mieux régner, mais il va échouerparce que les temps sont différents et les genssavent comprendre que le statut de leader de l’op-position, qui a jadis servi à diviser le peuple gabo-nais n’est plus aussi important que le désir d’ob-tenir le débarras du régime. Quiconque pourraitassembler l’énergie et le désir de la populationpour l’unité contre ce régime dictatorial auraitsans aucun doute le soutien de la majorité du peu-ple gabonais. Naturellement, ceux qui parleront lelangage de la division dans l’opposition nousferont comprendre qui tire leurs ficelles.

2. Si nous décrions le régime pour sa poli-

tique spectacle, nous devons aussi mettre fin à

l’opposition spectacle

Nous savons tous que la plupart des citoyensgabonais vilipendent Ali Bongo en raison de sapitoyable et embarrassante propension au spec-tacle et ses tendances ostentatoires. Ses politiquessont vides car il est plus préoccupé par les appa-rences que par de réels résultats.Malheureusement, le Gabon a également connuune opposition qui était plus préoccupée par l’ap-parence d’opposition que de faire une différenceréelle dans le pays. Il peut y avoir plusieurs rai-

sons à cela, mais ce qui est important aujourd’huiest pour l’opposition de comprendre que l’impé-ratif du départ d’Ali Bongo du pouvoir est si grandqu’aucune excuse ne peut être suffisante et justi-fier les erreurs stratégiques qui permettraient deconsolider le pouvoir d’Ali Bongo. Les membresde l’opposition, en particulier le leadership, porte-ront collectivement la responsabilité et seronttenus pour coupables devant la population, s’ils sepermettent de jouer aux mêmes comédies quepar le passé. Le message à tous ces gens est quemaintenant, plus que jamais, ils ont un choix àfaire: s’unir de toute urgence ou se permettre depasser au travers et de manquer cette occasionhistorique. Ce n’est pas le moment de se livrer àde petits jeux sans conséquence. Le seul ordre dujour est de pousser Ali Bongo dehors et aucunautre n’est plus important. Toute figure de l’op-position qui affirme autre chose doit être rejetéeet ignorée. Ce genre de personne devrait êtreinvité à aller faire leur opposition spectacleailleurs. Les gens sauront comment les repérer.

Il peut y avoir de véritables divergences poli-tiques entre les différents leaders et groupes d’op-position. Mais le fait le plus important est quel’opposition est déjà unie sur un objectif primor-dial: la fin du pouvoir dictatorial au Gabon et sonremplacement par une véritable démocratie. Cecipeut être atteint si des gens comme André MbaObame prennent leurs responsabilités et démon-trent que, pour le bien de la nation, ils abandon-neraient toutes les autres différences pour for-mer un front d’action unifié avec le peuple gabo-nais dans le seul et unique but de se débarrasserde la dictature. Il est temps d’étouffer ce régimejusqu’à sa disparition.

Page 4: #GABON unezo_n_1_a_8 Nous avons dit que nous allons nous exprimer et ce n’est qu’un debut…

Les vraies raisons de notre suspension...D

ans son pamphlet intitulé « Le coup d’Etat permanent »

publié en 1964, Feu le président Mitterrand évoque la

façon dont la Vè République gaullienne s’est empressée

de réhabiliter l’outrage au président de la République.

au Gabon, l’« outrage aux institutions » et le « trouble à l’ordre

public » sont aujourd’hui bien en cours, le Conseil national de la

communication (CnC) se délectant d’y avoir recours chaque fois

qu’il veut réduire un organe de presse au silence ou suspendre défi-

nitivement une émission. « Tout acte de gouvernement s’intègre à la

raison d’Etat ; l’opposition devient subversion, le citoyen sujet. Et

le chef de l’Etat, monarque », écrit François Mitterrand. Eh bien,

avec la suspension d’« Ezombolo » et de « La Une » aujourd’hui, la

suppression des émissions « Rien ne nous échappe » (TV+) et

« Pluriel » (Gabon télévision) hier, nous y sommes ! Mais dans une

variante plus perverse.

En effet, d’aucuns auraient tort de voir le CnC derrière lesdites

suspensions. autrement dit, contrairement au contenu du communi-

qué officiel de l’institution de régulation, c’est Maixent

accrombessi qui a donné l’ordre de nous suspendre. Il s’en est

d’ailleurs réjoui en adressant un message de félicitation au président

du CnC et promis, pour le remercier, lui ramener un grand cadeau.

Vous allez certainement vous poser la question de savoir pourquoi

accrombessi veut nous tuer ? Tout simplement parce que

accrombessi n’aime pas tout ce qui lui résiste. Il m’a envoyé à deux

reprises mon propre neveu en service à son cabinet pour aller cher-

cher l’argent. J’ai refusé. Il est revenu à la charge pour me faire une

offre d’achat de mon journal que j’ai repoussée. Les mêmes émis-

saires ont harcelé au téléphone le Directeur de Publication de « La

Une ». Des offres financières alléchantes lui sont proposées. Lui,

aussi, les a repoussées. Depuis lors, il a décidé de nous tuer. La déci-

sion de faire suspendre nos journaux n’est que la première étape

d’une stratégie qui consiste à nous éliminer physiquement. selon

lui, on aurait aggravé notre cas en insistant de révéler au grand jour

toutes les magouilles et le pillage organisé du pays dissimulés der-

rière cette mafia qu’il a organisée à la tête de l’Etat appelée Olam,

ce malgré les propositions de M. Gagane Gupta, le patron, de dire

ce que nous voulons et qu’on n’en parle plus.

Oui, Olam est une mafia derrière laquelle, ali Bongo et

accrombessi pillent le Gabon. Une société plus présente que La

Poste sur toute l’étendue du territoire national, et qui comprend :

Olam internationale, Gabon spéciale zone économique (située au Pk

27 devenu une zone de non droit), Gabon advents, Olam Gabon qui,

elle, est encore scindée en : Olam fertiliseurs, Olam Palm, Olam

Hévéa et Olam bois. D’ailleurs, ne soyez pas surpris qu’on éjecte

sovog dans les prochaines semaines pour donner le marché des

déchets à Ramki. accrombessi a décidé, ali Bongo s’est exécuté en

signant le décret. Il ne reste qu’à payer à sovog environ 46 milliards

FCFa représentant les frais de l’usine de transformation des ordu-

res. De même, Olam bois sera la seule qui bénéficiera bientôt de la

dérogation pour exporter des grumes !

Bien qu’à singapour il soit interdit aux étrangers d’acquérir un

lopin de terre, Olam n’a eu aucune difficulté pour obtenir un décret

lui attribuant 250 000 ha au Gabon. nous souhaiterions que tout le

monde sache que, quand nous parlons de « terre » au Gabon, il ne

s’agit pas seulement de la surface, mais il y a également le sous-sol.

Munie donc de ce décret, Olam va de banque en banque deman-

der et obtenir des crédits en nantissant quelques superficies dont elle

est désormais propriétaire. De surcroît, sur ordre d’accrombessi, le

ministre de la promotion des investissements, véritable valet

d’accrombessi, a apporté chaque fois la caution de l’Etat en tant

qu’avaliste dans toutes ces opérations financières d’Olam. ainsi,

cette dernière obtient sans difficulté ses crédits. Comme dernière-

ment où Olam Palm a obtenu 33 milliards FCFa de BGFIBank ! 33

milliards, c’est l’équivalent de 2062 salles de classe selon la norme

de la banque mondiale, qui fixe à 16 millions FCFa le coût d’une

salle de classe. 33 milliards FCFa auraient permis de refaire la

Fondation « Jeanne Ebori » (13 milliards), le Centre hospitalier de

Libreville (4 milliards), etc.

La meilleure, c’est que malgré ces crédits, Olam ne dispose pas

de provisions dans un seul de ses comptes au Gabon. Elle fonction-

ne par appel de fonds. Mieux, chacun sait que tout client qui prend

un crédit doit commencer à rembourser dès le mois suivant. Ce n’est

pas le cas d’Olam qui ne rembourse rien. absolument rien. Elle se

montre sciemment si mauvais payeur que c’est l’Etat, qui l’avalise

chaque fois, qui est mis en demeure par les banques pour rembour-

ser. Pour ce faire, accrombessi donne toujours l’ordre à son facto-

tum, Yves Manfoumbi, le directeur général du budget, de transférer

ces remboursements dans le compte de la dette intérieure de l’Etat.

Et le tour est joué !

accrombessi veut nous tuer parce que nous nous attaquons à

d’autres flibusteries qu’il a mises en place pour pomper l’argent du

Gabon. Par exemple, savez-vous que le déguerpissement de 1 200

petits exploitants d’or dans la zone de Mikébé, sous prétexte d’une

meilleure organisation, était une habile manœuvre d’accrombessi

destinée à s’accaparer seule l’exploitation de cette richesse ? Et tous

les week-ends, un avion présidentiel de type Puma va chercher le

butin. Où va l’argent de la vente de cet or ? nous aurions voulu voir

alain Claude Bilie By-nzé faire une sortie à ce sujet. Parce que cela

se passe à Makokou, chez lui. Mais il ne le pourra, car quand on

mange dans la main de l’ancien cadi d’andré Mba Obame, quand

on est sous ses draps, il est difficile d’évoquer de tels sujets.

accrombessi, c’est l’agence nationale des grands travaux

(anGT) qui, comme on le disait d’Elf aquitaine en France à l’é-

poque, est, au Gabon, un Etat dans l’Etat. a l’anGT, la langue de

travail c’est l’anglais. 84% du personnel est constitué des étrangers,

et tous les contrats, bien qu’interdit par la loi, sont libellés en

anglais.

L’anGT, c’est le financement à hauteur de 33 milliards de la

campagne de nicolas sarkozy, via la société GL Events, propriété

de Pierre sarkozy. C’est, en faveur de la même société et sous le

couvert d’opérations liées à l’organisation de la Can 2012, qu’a été

effectué le paiement de 4 milliards FCFa de factures liées à la four-

niture de feux d’artifice utilisés lors de la nuit du 31 décembre 2011

au 1er janvier 2012, et pendant la cérémonie de clôture de la Can.

L’anGT, ce sont des projets fous comme l’organisation de la cour-

se motonautique qui a coûté 14 milliards FCFa au contribuable

gabonais ; c’est la tenue du new York forum africa (nYFOR) pour

10 milliards FCFa, dont 6 pour l’initiateur, Richards attias ! C’est

également l’invitation de quelques grandes vedettes du sport et du

show bizz, chacune, de Pelé à akon en passant par Jay Z, ayant été

récompensé au bas mot à hauteur du milliard FCFa, si toutefois les

sommes décaissées leur ont été entièrement versées…

accrombessi c’est le financement par le Gabon du projet de cons-

truction de 5 000 logements. 50. 000 dollars ont été versés à la socié-

té IDC. soixante douze heures plus tard, cette société était en redres-

sement judiciaire.

accrombessi, c’est la réquisition des forces de deuxième catégo-

rie pour sécuriser les législatives du 17 décembre 2011, avec pour

consigne d’ouvrir le feu sur les Gabonais ! Ce qu’avait révélé « La

Une » et contraint son Directeur de Publication, alors menacé de

mort, à vivre dans la clandestinité.

Chacun de vous connaît Mme Rose Francine Rogombé. Cette

respectable dame est aujourd’hui une prisonnière en sursis. Qui d’el-

le ou d’accrombessi va répondre devant la Cour pénale internatio-

nale des massacres perpétrés à Port-Gentil au lendemain du coup

d’Etat électoral ? Car ce n’est pas Rose Francine Rogombé, alors

président de la République par intérim, qui a donné l’ordre aux mili-

taires et mercenaires, mais c’était accrombessi ! Pourtant, la Cour

pénale internationale vient de notifier à Mme le président du sénat

qu’elle va être entendue.

accrombessi, c’est l’usage, sous forme de « clando », de l’avion

présidentiel pour transporter la drogue et les putains.

Pourquoi accrrombessi veut nous tuer ? Parce que nous avons

découvert qu’il a fixé comme norme de promotion sociale l’homo-

sexualité. C’est pourquoi, à la présidence de la République, il a fait

virer des gens comme Jean Pierre Oyiba, Patrice Otha, François

Engongah Owono, le Pr Pambou Tchivounda, etc. au profit de petits

plaisantins qui se tortillent les fesses. Et c’est justement parce que

gardien de la morale qui réprouve ces pratiques, l’archevèque de

Libreville est la cible facile de sa presse, laquelle se délecte à lui

tailler des croupières et à le vouer aux gémonies.

accrombessi, c’est le licenciement de 229 Gabonaises, ménagè-

res à la présidence de la République, dont certaines totalisaient plus

de 20 ans d’ancienneté. Elles ont été remplacées par des Béninoises

jugées moins bavardes et moins coûteuses. Du fait d’accrombessi,

le Gabon a perdu les deux postes qu’il cumulait à Comilog et la pré-

sidence de la BEaC.

accrombessi, c’est la mise de la Fédération gabonaise de football

sous tutelle de la présidence de la République.

Parce qu’il avait osé s’opposer à l’immigration massive des

Béninois au Gabon, tous entrant munis d’une lettre de mission

signée du directeur de cabinet du chef de l’Etat, donc de Maixent

accrombessi, le général Michel andjembé a été viré de la Direction

générale de la documentation. Tandis que le général antoine

Embinga avait signé son départ en osant lui exiger un ordre écrit

consistant à arrêter tous les journalistes de la presse indépendante

ayant traité l’affaire de l’avion présidentiel arraisonné à Cotonou. Ce

dernier a été remplacé par le général Léon Mistoul, dont les origines

sont connues de tous. Mais, surtout, c’est un Commandant en chef

qui a dernièrement mis un policier à genoux, publiquement, avant de

le sommer de demander pardon à un taximan béninois qu’il avait

osé verbaliser!

Bref, nous n’en voulons pas au président du CnC de nous avoir

suspendu, lui qui insulte les opposants dans les colonnes d’un

confrère prétendant « soigner l’information » (sic). M. Mapangou,

qui oublie qu’il a financé Ezombolo et même « La Une », y écrivait

en insultant ngari, Toungui, accrombessi, etc., est un bon exécu-

tant. C’est un pauvre marmiton, qui a fait comme un bon vassal le

travail pour lequel accrombessi l’a placé illégalement comme pré-

sident. Il nous a suspendus pour six mois ; nous craignons qu’il ne

soit plus là dans six mois. Mais avant, nous allons le décevoir : sa

CConférenCeonférenCe DeDe PressePresse DeDe LALA résistAnCerésistAnCe

... et les motifs de notre rébellionL’objet de cette conférence de presse, c’est évidemment la trop sévère, his-

torique et injustifiée suspension qui frappe nos deux journaux pour une

durée de six mois ! Vous avez noté les griefs superficiels pour convoquer une

telle tentative de mise sous l’éteignoir : « attaques aux institutions et à ceux qui

les incarnent ». Ridicule rempart d’une caisse de censure du pouvoir lorsque

certains journaux persistent à évoluer en dehors des sillons tracés. Et formule

consacrée pour faire entrer, dans la prétendue régulation, la très régulatrice

théorie de la sélection naturelle journalistique. C’est un peu court comme argu-

ment, mais cela a un coût énorme puisque le bonus créé par notre absence pro-

fite bien évidemment à la seule présence d’une autre presse qui ne peut la com-

bler.

Mais quel Conseil national de la communication(CNC) nous suspendus ?

Selon l’article 98 de la Constitution monarchisante d’Ali Bongo : « le Conseil

national de la communication comprend neuf membres désignés comme suit :

trois par le président de la République, dont le président ; trois par le président du

Sénat et trois par le président de l’Assemblée nationale… ». Or, Guy Bertrand

Mapangou, l’actuel président, a été proposé par le président de l’Assemblée

nationale. Il ne peut donc présider le CNC, parce qu’il est illégal. De ce fait, ses

décisions sont frappées de nullité. Alors, quelle loi il veut appliquer ? La loi de

la République, égale pour tous qu’il piétine, ou la loi de l’émergence, dont le sub-

strat est « nous avons le pouvoir, nous pouvons tout nous permettre » ? Il nous

semble, hélas, que c’est la dernière ! Voici pourquoi.

Pour ceux qui ont la curiosité de revisiter l’histoire de cette censure sélective,

quelques dates, mais pas les seules, méritent rappel. A vos larmes !

Le 20 mai 2011, dans son numéro 441, l’Archevêque du Gabon, Mgr Basile

Mvé Engone, est gratuitement accusé par « La Griffe » de concussion à travers

« le mystère de la sainte alliance : l’argent, la foi et le pouvoir. » Pour le CNC, c’est

professionnel.

Le 4 octobre 2011, dans son numéro 227, le même prélat est traité par « Le

Scribouillard » de « tare humaine ». Pour le CNC, c’est encore professionnel.

Les 21 et 28 octobres, « La Griffe » titrait successivement en sa Une « Coup

d’Etat avorté » et « Les éléments du complot », en mettant gravement en cause,

et sans en apporter la preuve, à la fois des personnalités politiques, religieuse

(toujours Monseigneur Basile Mvé), militaires et de la société civile. Mais aussi

le président équato-guinéen, Obiang Nguema Mbasogo, accusé d’avoir servi,

toujours sans preuve, de base arrière aux prétendus putschistes. Pour le CNC,

c’est plus professionnel.

Le 25 octobre 2011, dans son numéro 230, « Le Scribouillard » publiait, en

première page, sept (7) photos de ces personnalités religieuse, de l’opposition et

de la société civile, dont Mgr Basile Mvé, André Mba Obame, Zachari Myboto,

Louis Gaston Mayila, Pierre-Claver Maganga Moussavou, Marc Ona Essangui et

Paulette Oyane Ondo, désignés publiquement les commanditaires du fameux

coup d’Etat avorté qu’un ressortissant espagnol était chargé d’exécuter. Pour le

CNC, c’est plus que professionnel.

Le 2 septembre 2011, dans son numéro 456, « La Griffe » titrait :

« Contribution d’un néonazi : Grégoire Biyogo ». Pour le CNC, c’est déontolo-

gique.

Le 2 décembre 2011, dans son numéro 469, le Gabon découvrait ce titre à la

Une de « La Griffe » : « Après le Sud-Soudan, le Nord-Gabon », après un surtitre

tout aussi définitif : « Désir de sécession ». Pour le CNC, c’est plus déontologique.

Le 2 juillet 2012, le quotidien « L’Union », dans son billet « Makaya », traitait

le premier conseiller de l’ambassade de France au Gabon, Christophe Billaudé,

de « collabo fasciste du 3ème Reich ». Pour le CNC, c’est plus que déontologique.

Le 30 juillet 2012, le même « Makaya » mitraillait à l’arme lourde le ministre

français Pascal Canfin, qu’il traitait à la fois de « pôvre ex-pisse-copie » et de « nul

en géographie ». Pour le CNC, c’est éminemment déontologique.

Lundi 6 août 2012, dans son numéro 44, « Le Gri-Gri » de « La Griffe » écrit :

« Les rigolos dirigeants » et « faux jetons comme Myboto et AMO ». Là, on décer-

ne le titre de docteur honoris causa.

Bref, nous aurons eu besoin d’un siècle pour compiler le tout, tant la flore des

exemples est dense et la faune des injures surabondante.

Mais de tout ceci, le CNC a chaque fois pris congé de ses « bouillons de 11

heures » hebdomadaires. Pas un petit rappel à l’ordre. Pas un avertissement,

encore moins une mise en demeure et à fortiori une suspension. Normal : tant

que les cibles peuvent se recruter parmi ceux qui ne partagent pas la vision

émergente, sont en indélicatesse avec le directeur de cabinet du président de la

République ou roulent carrément pour l’opposant André Mba Obame. Tant

qu’elles appartiennent à l’ethnie et à la province du Woleu-Ntem. C’est le modè-

le de journalisme que prône et entend promouvoir le CNC. Formidable modèle

de régulation où l’injure est classée bassement péché véniel et la caricature hau-

tement blasphématoire !

L’objectif de ce laïus n’est pas de dire que, puisque les autres inventent, insul-

tent ou taillent des croupières, nous aussi nous devons le faire. Non. Mais tout

simplement de montrer que le profil du nouveau président du CNC (ancien

directeur de cabinet du Distingué camarade, ancien ministre émergent et un

des artificiers d’un « canard » qui prétend soigner l’information) ne constitue pas

la meilleure garantie d’impartialité pour une institution républicaine comme le

CNC.

Pour conclure, convoquons Albert Einstein qui disait « ceux qui ont le privilège

de savoir ont le devoir d’agir ». Nous avons ce privilège, et rien n’ébranlera notre

engagement à agir. Même pas les grenouillages de cette pègre d’Accrombessi.

Page 5: #GABON unezo_n_1_a_8 Nous avons dit que nous allons nous exprimer et ce n’est qu’un debut…

Les vraies raisons de notre suspension...

décision ne nous concerne pas, car prise par une équipe illégalement

constituée. C’est pourquoi, avant d’aller en vacances, nous faisons

expressément paraître nos journaux, quoique sous une forme jume-

lée, cette semaine. On verra comment le président illégal du CnC va

nous empêcher de continuer à le faire.

Tout le monde se rappelle dans cette salle ce qu’on a appelé en son

temps l’« affaire Cissé » au Bénin. C’était un pseudo marabout que

le président Mathieu Kérékou avait pris à ses côtés ; d’abord comme

Conseiller occulte, puis comme Conseiller officiel. Celui-ci avait tel-

lement fini par prendre une place importante aux côtés du chef de

l’Etat béninois qu’on l’appelait le « vrai président ». C’est exacte-

ment ce schéma qu’accrombessi vient de reproduire au Gabon avec

ali Bongo depuis bientôt trois ans. C’est trop. Cela ne peut plus

durer. En toute chose, il y a une fin. Eh bien c’est terminé !

Désormais, c’est lui ou nous. On voudrait dire c’est ou les Gabonais.

nous lui avons donné dix jours francs, nous disons bien dix jours

francs à ali Bongo pour dégager accrombessi. s’il ne s’exécute pas,

nous allons nous charger de réunir les Gabonais pour aller déloger

ce Béninois, véritable fléau, du palais. Comme ali Bongo ne sera

pas d’accord, il voudra recourir à la Garde Républicaine. On lui dit

qu’il se trompe, car ce sont des Gabonais qui y servent et à qui il a

fait beaucoup de mal avec son accrombessi. Il appellera les bérets

rouges ? Ce sont toujours des Gabonais, qu’il a déçus et humiliés.

Qui ne le supportent plus. Les étrangers de la sGs ? On lui rappelle

qu’à la tête de cette société, c’est un Gabonais comme nous, en l’oc-

currence M. Mpouho.

Et puis, vous savez, il y a la BEaC, à Oyem, qui dispose d’une

somme de 9 milliards FCFa, gardée par un Malien. Il y a la BEaC,

à Franceville, où les dépôts sont de l’ordre de 24 milliards FCFa. si

ali Bongo veut nous pousser à faire comme Guillaume soro en Côte

d’Ivoire, qu’il maintienne accrombessi au-delà de ces dix jours.

accrombessi, c’est qui ? Comme s’il n’y avait pas d’autres étran-

gers au Gabon… Il y avait samuel Dossou auprès du président

Omar Bongo tout de même. Il était discret. Il était à sa place. Trente

ans après de beaux et loyaux services avec Omar Bongo, beaucoup

de Gabonais ne peuvent mettre un visage derrière ce nom. C’est

pourquoi aucun Gabonais ne s’en était plaint comme aujourd’hui

d’accrombessi. Pourtant samuel Dossou n’a pas fait que du bien au

Gabon. ali Bongo n’a-t-il pas honte ? Evelyne accrombessi a pris la

Première Dame en otage. Il a suffi que sylvia s’en sépare pour qu’el-

le se mette résolument au service de ses compatriotes à travers des

actions caritatives. Lui, accrombessi, l’a confisqué. Résultat, ali

Bongo n’est d’aucune utilité pour les Gabonais. « Je jure de consa-

crer toutes mes forces au bien du peuple gabonais, en vue d’assurer

son bien-être et de le préserver de tout dommage… » Tel est le ser-

ment que le président de la République a prêté. Quelques mois plus

tard, il a ajouté en déclarant : « Je ne serai jamais heureux tant qu’un

Gabonais sera malheureux. » Chaque jour qui passe, il montre qu’il

est un individualiste qui pense que le peuple se résume à sa person-

ne ; de sorte que quand il jouit des avantages et prébendes issus de

cette mafia organisée par accrombessi, il assure ipso facto le bien-

être des Gabonais. Quelques exemples suffisent à le démontrer.

au lieu d’investir pour que les Gabonais aient accès à l’eau et

souffrent moins des avanies des délestages, il a choisi d’acheter 29

voitures de luxe pour 97,677 milliards FCFa (et non 10 milliards

FCFa comme l’opposition le répète avec erreur). Il suffisait pour

cela de payer 86 milliards FCFa à la sEEG.

Quand la même institution achète cash pour 65 milliards FCFa le

Pozzo di Borgo en prétendant « réduire les frais d’hébergement des

officiels gabonais en mission ou de passage à Paris ». Or, en plus de

« Libération », des confrères locaux, notamment « Echos du nord »,

« Le Mbandja », « nku’u-le-messager » et « La Une » ont publié des

détails inouïs prouvant que les belles intentions du gouvernement se

sont muées en une vaste opération de détournement ; que l’immeu-

ble en question est devenu la propriété d’une société civile immobi-

lière dont le propriétaire est Maixent accrombessi. L’Etat, dans cette

affaire, est donc devenu le dindon d’une vilaine farce que les

Gabonais ne peuvent accepter.

On en a assez de voir un gang de délinquants d’Etat venir parler

de loi, de gestion rigoureuse aux gens, alors que dans cette affaire,

ils sont pris en flagrant délit tels des séminaristes en soutane surpris

dans un bordel.

accrombessi, c’est 37 milliards FCFa du contribuable consacrés

à l’acquisition d’un ranch personnel à Cape Town. Cette somme, si

tant est qu’ali Bongo voulait réellement du bien-être des Gabonais,

aurait pu aider à améliorer le réseau routier. De même, au lieu d’in-

vestir dans l’université handicapée par une crise qui a duré six mois,

ali Bongo, sur les mauvais conseils d’accrombessi, a préféré offrir

une mosquée de près de 7 milliards FCFa à la Turquie. On vous

épargne le reste, par exemple la mise en coupe réglée des finances

publiques sous le couvert de la Can 2012 : 369 milliards FCFa

selon ali Bongo dans « Jeune afrique ».

nous ne sommes pas malades et ne souffrons d’aucune crise

depuis notre enfance. si on trouvait nos corps quelque part, c’est

accrombessi et Gagane Gupta. C’est ali Bongo, parce qu’il aura

laissé ces étrangers venir nous tuer dans notre pays, pour ce que nous

défendons les intérêts de notre pays. C’est inutile de nous envoyer

des limiers, car les preuves de tout ce que nous venons d’affirmer

sont là et ce ne sont que des copies. Le reste est en lieu sûr et inon-

dera les médias internationaux si on touche à un seul de nos che-

veux.

nous disons assez ! nous allons mettre un terme à cette vilaine

farce qu’insupportent désormais les Gabonais au plus haut point.

alors, a nous deux, Môssieu accrombessi…nkani !

CConférenCeonférenCe DeDe PressePresse DeDe LALA résistAnCerésistAnCe

... et les motifs de notre rébellionL’objet de cette conférence de presse, c’est évidemment la trop sévère, his-

torique et injustifiée suspension qui frappe nos deux journaux pour une

durée de six mois ! Vous avez noté les griefs superficiels pour convoquer une

telle tentative de mise sous l’éteignoir : « attaques aux institutions et à ceux qui

les incarnent ». Ridicule rempart d’une caisse de censure du pouvoir lorsque

certains journaux persistent à évoluer en dehors des sillons tracés. Et formule

consacrée pour faire entrer, dans la prétendue régulation, la très régulatrice

théorie de la sélection naturelle journalistique. C’est un peu court comme argu-

ment, mais cela a un coût énorme puisque le bonus créé par notre absence pro-

fite bien évidemment à la seule présence d’une autre presse qui ne peut la com-

bler.

Mais quel Conseil national de la communication(CNC) nous suspendus ?

Selon l’article 98 de la Constitution monarchisante d’Ali Bongo : « le Conseil

national de la communication comprend neuf membres désignés comme suit :

trois par le président de la République, dont le président ; trois par le président du

Sénat et trois par le président de l’Assemblée nationale… ». Or, Guy Bertrand

Mapangou, l’actuel président, a été proposé par le président de l’Assemblée

nationale. Il ne peut donc présider le CNC, parce qu’il est illégal. De ce fait, ses

décisions sont frappées de nullité. Alors, quelle loi il veut appliquer ? La loi de

la République, égale pour tous qu’il piétine, ou la loi de l’émergence, dont le sub-

strat est « nous avons le pouvoir, nous pouvons tout nous permettre » ? Il nous

semble, hélas, que c’est la dernière ! Voici pourquoi.

Pour ceux qui ont la curiosité de revisiter l’histoire de cette censure sélective,

quelques dates, mais pas les seules, méritent rappel. A vos larmes !

Le 20 mai 2011, dans son numéro 441, l’Archevêque du Gabon, Mgr Basile

Mvé Engone, est gratuitement accusé par « La Griffe » de concussion à travers

« le mystère de la sainte alliance : l’argent, la foi et le pouvoir. » Pour le CNC, c’est

professionnel.

Le 4 octobre 2011, dans son numéro 227, le même prélat est traité par « Le

Scribouillard » de « tare humaine ». Pour le CNC, c’est encore professionnel.

Les 21 et 28 octobres, « La Griffe » titrait successivement en sa Une « Coup

d’Etat avorté » et « Les éléments du complot », en mettant gravement en cause,

et sans en apporter la preuve, à la fois des personnalités politiques, religieuse

(toujours Monseigneur Basile Mvé), militaires et de la société civile. Mais aussi

le président équato-guinéen, Obiang Nguema Mbasogo, accusé d’avoir servi,

toujours sans preuve, de base arrière aux prétendus putschistes. Pour le CNC,

c’est plus professionnel.

Le 25 octobre 2011, dans son numéro 230, « Le Scribouillard » publiait, en

première page, sept (7) photos de ces personnalités religieuse, de l’opposition et

de la société civile, dont Mgr Basile Mvé, André Mba Obame, Zachari Myboto,

Louis Gaston Mayila, Pierre-Claver Maganga Moussavou, Marc Ona Essangui et

Paulette Oyane Ondo, désignés publiquement les commanditaires du fameux

coup d’Etat avorté qu’un ressortissant espagnol était chargé d’exécuter. Pour le

CNC, c’est plus que professionnel.

Le 2 septembre 2011, dans son numéro 456, « La Griffe » titrait :

« Contribution d’un néonazi : Grégoire Biyogo ». Pour le CNC, c’est déontolo-

gique.

Le 2 décembre 2011, dans son numéro 469, le Gabon découvrait ce titre à la

Une de « La Griffe » : « Après le Sud-Soudan, le Nord-Gabon », après un surtitre

tout aussi définitif : « Désir de sécession ». Pour le CNC, c’est plus déontologique.

Le 2 juillet 2012, le quotidien « L’Union », dans son billet « Makaya », traitait

le premier conseiller de l’ambassade de France au Gabon, Christophe Billaudé,

de « collabo fasciste du 3ème Reich ». Pour le CNC, c’est plus que déontologique.

Le 30 juillet 2012, le même « Makaya » mitraillait à l’arme lourde le ministre

français Pascal Canfin, qu’il traitait à la fois de « pôvre ex-pisse-copie » et de « nul

en géographie ». Pour le CNC, c’est éminemment déontologique.

Lundi 6 août 2012, dans son numéro 44, « Le Gri-Gri » de « La Griffe » écrit :

« Les rigolos dirigeants » et « faux jetons comme Myboto et AMO ». Là, on décer-

ne le titre de docteur honoris causa.

Bref, nous aurons eu besoin d’un siècle pour compiler le tout, tant la flore des

exemples est dense et la faune des injures surabondante.

Mais de tout ceci, le CNC a chaque fois pris congé de ses « bouillons de 11

heures » hebdomadaires. Pas un petit rappel à l’ordre. Pas un avertissement,

encore moins une mise en demeure et à fortiori une suspension. Normal : tant

que les cibles peuvent se recruter parmi ceux qui ne partagent pas la vision

émergente, sont en indélicatesse avec le directeur de cabinet du président de la

République ou roulent carrément pour l’opposant André Mba Obame. Tant

qu’elles appartiennent à l’ethnie et à la province du Woleu-Ntem. C’est le modè-

le de journalisme que prône et entend promouvoir le CNC. Formidable modèle

de régulation où l’injure est classée bassement péché véniel et la caricature hau-

tement blasphématoire !

L’objectif de ce laïus n’est pas de dire que, puisque les autres inventent, insul-

tent ou taillent des croupières, nous aussi nous devons le faire. Non. Mais tout

simplement de montrer que le profil du nouveau président du CNC (ancien

directeur de cabinet du Distingué camarade, ancien ministre émergent et un

des artificiers d’un « canard » qui prétend soigner l’information) ne constitue pas

la meilleure garantie d’impartialité pour une institution républicaine comme le

CNC.

Pour conclure, convoquons Albert Einstein qui disait « ceux qui ont le privilège

de savoir ont le devoir d’agir ». Nous avons ce privilège, et rien n’ébranlera notre

engagement à agir. Même pas les grenouillages de cette pègre d’Accrombessi.

Page 6: #GABON unezo_n_1_a_8 Nous avons dit que nous allons nous exprimer et ce n’est qu’un debut…

EntrE guillEmEts

LA suspension, la semaine der-

nière, des hebdomadaires La

Une et Ezombolo décidée par

le Conseil national de la communication

(CNC) illustre, dans ses manifestations, la

situation réelle du Gabon, qui n’est pas

forcément claire dans l’esprit de chacun

d’entre nous. Pourtant, cette situation

est simple : le Gabon est un Etat de droit,

l’Etat est souverain, la terre appartient à

l’Etat, il faut respecter «l’autorité de

l’Etat», nul n’est au-dessus de l’Etat,

l’Etat est garant de l’ordre public…

De fait, nos villages, nos quartiers, nos

villes et nos maisons -dont beaucoup

sont régulièrement détruites par

l’«Etat»- ne nous appartiennent pas.

Comme l’a fait le pacte colonial qui a

accordé des concessions de 90 ans

renouvelables à des sociétés minières

françaises ou comme le fait Ali Bongo

avec Olam, l’Etat, propriétaire légal de

la terre de nos ancêtres, peut vendre ou

concéder «nos» villages et «nos» terres à

qui il veut, sans rien nous devoir,

puisque, même s’il est attesté que le

Gabon était déjà habité il y a 1700 ans,

la terre ne nous appartient pas. Nous

n’en sommes que de simples locataires

permissifs. Cela signifie que nous avons

la nationalité gabonaise sans en avoir la

citoyenneté. Si l’on exclut les parcs natio-

naux et les exploitations minières et

forestières, il ne reste que 2% du territoi-

re national pour «nos» 3304 villages qui

ne nous appartiennent pas. Nous n’a-

vons pas de pays.

D’où ces questions essentielles: l’Etat,

c’est qui? Qui est souverain? Quelle est

notre place dans la vie publique? Quels

sont nos droits?

Le Gabon est, entend-on dire, un pays

souverain. Mais cette souveraineté n’est

que territoriale, c’est-à-dire aux frontiè-

res, pas à l’intérieur. Le Gabon, c’est qui ?

Qui exerce cette souveraineté? La plus

grande escroquerie de notre histoire est

celle qui veut nous faire croire que le

peuple est souverain. Mais peut-on être

souverain dans un espace qui ne nous

appartient pas? Les Noirs, sous l’apar-

theid, les Palestiniens des territoires

occupés ou les Tibétains ont la réponse à

cette question. Cette confiscation de

souveraineté explique le fonctionne-

ment de notre soi-disant Etat.

En premier lieu, au Gabon dont le

corps électoral est loin d’égaler celui d’un

arrondissement de Lagos ou d’Abidjan,

aucune élection n’a jamais été organisée

de façon régulière. Or, le bulletin de

vote est la seule expression de souverai-

neté directe du peuple. La seule. Il serait

difficile de croire que, depuis 1958, aucun

gouvernement n’a été capable d’effec-

tuer l’arithmétique élémentaire des listes

électorales et des décomptes des voix.

Deux hypothèses peuvent l’expliquer:

soit les Gabonais sont trop bêtes pour

compter les moutons que nous sommes,

soit les élections sont délibérément sabo-

tées pour perpétuer l’imposture. Je

pense que l’élite corrompue qui nous

dirige, si elle est capable de compter des

milliards de francs détournés systémati-

quement des comptes publics, si elle sait

où les placer à l’étranger, doit être capa-

ble d’organiser les élections d’un petit

peuple comme le Gabon. L’élite corrom-

pue est assez intelligente pour confisquer

la souveraineté de nos suffrages qui lui

ferait perdre son pouvoir en présentant

les apparences du fonctionnement

démocratique de l’Etat de droit qu’ils

clament à cor et à cri.

L’autre manifestation de ce déni de

souveraineté du peuple réside dans la

nature et le fonctionnement de l’Etat

qui se substitue à nous pour définir, à

notre place, ce que nous voulons. Pour

2010, les bluffeurs du Parlement, qui

prétendent nous représenter dans le

contrôle du gouvernement, ont voté en

notre nom et dans notre intérêt, un

budget qui accorde 1,491 milliards de

FCFA au seul cabinet de la présidente

de la Cour constitutionnelle (160 millions

«seulement» pour les cabinets de tous

les autres membres), l’autorise à conti-

nuer de loger «son» institution dans sa

villa personnelle de La sablière, pour un

loyer de 4 millions par mois, en y ajou-

tant 200 millions aux frais du contribua-

ble pour les travaux de réfection de sa

maison personnelle qu’elle loue à elle-

même,. On comprend pourquoi la

reconstruction de l’ancien siège traîne,

alors qu’elle a coûté 7,7 milliards, rien

qu’entre 2008 et 2011. Dans sa cohéren-

ce prédatrice, la Cour constitutionnelle,

locataire qui construit son siège, a néan-

moins fait débourser à l’ «Etat» 1 milliard

pour l’achat d’un immeuble. Bien

entendu, dans l’intérêt du peuple. Les

ignobles députés, qui ne sont jamais

mieux servis que par eux-mêmes, ont

également autorisé l’«Etat » à dépenser

10 milliards pour la construction de l’an-

nexe de l’Assemblée nationale dont le

président, qui dispose d’un budget de 1,3

milliards pour son seul cabinet, est inca-

pable de nous montrer la moindre trace.

Peut-être suis-je un aigri de l’opposition

aveuglé par le réflexe de déstabilisation

de l’Etat. Si c’est le cas, j’invite les

Gabonais sincères à me montrer ne

serait-ce qu’une cabane en planches de

récupération qu’on pourrait au moins

nous présenter comme un modèle d’ar-

chitecture avant-gardiste de la poli-

tique d’émergence et qui tiendrait lieu

d’annexe de l’Assemblée nationale.

Le président de l’Assemblée nationale,

ses députés et l’exécutif peuvent comp-

ter sur le bon verbiage des différents

porte-paroles des organes de l’«Etat»

pour justifier ces vols qualifiés et pour

nous expliquer, sur le ton docte habituel,

que dans l’intérêt du peuple, ils ont

autorisé à dépenser, pour la seule télé-

surveillance (les petites caméras qui per-

mettent de voir qui entre et qui sort) de

l’Assemblée nationale, 128 millions avant

2008, puis 155 millions en 2008, puis 1,55

milliard en 2009, puis 438 millions en

2010. Rien que pour des caméras. Les

zélateurs du régime qui savent si bien

dire des conneries dans le français le plus

académique insuffleront dans la tête des

Gabonais que bien que les politiques

sociales sont, aujourd’hui, démodées, le

gouvernement «fait des efforts» lorsqu’il

paye leurs bourses aux étudiants ou lors-

qu’il y a du coton dans les hôpitaux, que

les bourses d’études sont une faveur et

que les étudiants ayant atteint un cer-

tain âge (donc, forcément, les enfants de

pauvres) n’y auront plus droit.

Alors que dans les pays d’aujourd’hui,

on parle de grands commis (donc de ser-

viteurs) de l’«Etat», au Gabon, la clique

dirigeante corrompue et accrochée à ses

privilèges asservit le peuple. Ils sont les

souverains et nous les esclaves. Les

contester, c’est donc déstabiliser l’Etat.

Or, l’Histoire nous enseigne qu’un pou-

voir établi trop durablement finit par se

considérer, de manière inaliénable,

comme le dépositaire naturel, voire

comme l’incarnation de l’Etat. C’est ainsi

que la confusion entre le patrimoine

public et le patrimoine personnel inalié-

nable est naturelle. C’est pour cela que,

garant de l’ordre public, donc de la

sécurité des dirigeants, beaucoup n’hési-

tent pas à massacrer «jusqu’à la derniè-

re goutte de sang» les «terroristes» qui

tentent de «déstabiliser l’Etat» en leur

demandant de quitter le pouvoir. Cela

justifie, dès lors, toutes les formes de

répression et de violences qui vont du

contrôle des opinions et de leur expres-

sion -mission du CNC- aux agressions

physiques que les trop nombreuses for-

ces de répression et de coercition (armée

nationale, Groupement d’Intervention

de la Gendarmerie Nationale, Forces de

Police d’Intervention, Unité Spéciale

d’Intervention, Garde Républicaine…)

exercent sur la population. Une des

méthodes les plus violentes et qui est de

plus en plus employée consiste à révo-

quer les ennemis d’Etat de leurs fonc-

tions dans l’administration et à suppri-

mer purement et simplement les salaires

et les pensions de retraite des pères et

mères de familles: nos prédateurs utili-

sent l’argent que nous avons gagné hon-

nêtement et la retraite pour laquelle

nous avons cotisé pendant des décennies

pour nous tenir en otages, sous prétexte

que c’est l’Etat qui nous paye et que

l’Etat étant eux, ils ne nous donnent plus

«leur» argent. C’est pourquoi et ce ne

peut être un hasard, toute forme de

contestation ou de revendication est

constitutionnellement illégale. La

Constitution gabonaise que nous avons

le devoir de brûler, reconnaît nos libertés

d’opinion et d’expression, mais elle nous

les confisque simultanément. En effet, ce

qu’on veut nous présenter comme notre

loi fondamentale met «sous réserve

de…» tout ce qui concerne nos droits et

libertés fondamentaux. En somme, la

Constitution nous accorde le droit de fer-

mer nos gueules et de ne les ramener

qu’avec l’accord de ceux que nous

contestons. Espérer le paiement de sa

bourse ou de son salaire, aspirer à plus

de justice sociale, souhaiter le respect des

scrutins, imaginer un avenir meilleur

pour nos enfants, c’est un droit, mais

l’expression de toutes ces aspirations est

soumise à la réserve qu’un ministre, un

premier ministre ou un président de la

République décide souverainement s’il y

a trouble à l’ordre public (eux) ou non. Il

faut, par conséquent, être particulière-

ment sot pour respecter un pouvoir

inique qui vote des lois iniques sur la

base d’une constitution inique. Mais cha-

cun a le droit inaliénable d’être sot.GréGory NGbwa MiNtsa

Nous n’avons pas de pays

Page 7: #GABON unezo_n_1_a_8 Nous avons dit que nous allons nous exprimer et ce n’est qu’un debut…

Voici celui qui dépèce l’opposition dans «La Griffe»Conseiller du président de la République et principal rédacteur de la presse collaborationniste qui se permet

d’insulter de paisibles citoyens gabonais, y compris l’Archevêque de Libreville, Monseigneur Basile MveEngone, juste pour mériter les os que lui jette Maixent Accrombessi.

DEPUIS un certain temps, les

Gabonaises et les Gabonais ne

cessent de se demander si le

chef de l’Etat a réellement un service

pour s’occuper de sa communication.

Dans les faits ou sur le papier, l’affir-

mative semble peser de son poids.

Oui, il existe une structure qui a reçu

la mission de prendre soin de la com-

munication du chef de l’Etat. Elle se

dénomme « Comité de Coordination

de la Communication de la Présidence

de la République (COCOM).

Mais comme pour le projet du

« Gabon émergent », il ne suffit pas de

psalmodier ces mots à longueur de

journée pour penser que c’est ainsi

qu’on atteindra ce niveau de déve-

loppement. Il ne suffit pas alors de

s’appeler COCOM pour penser que

l’exposition d’une véritable communi-

cation gouvernementale telle qu’on le

voit dans d’autres pays puisse tomber

du ciel.

Autrement dit, la communication

au niveau de la présidence de la

République d’un pays mérite d’être

sérieuse, claire, lisible, stratégique,

explicative, constructive et visionnaire.

Or actuellement, ce n’est nullement

le cas. Et d’ailleurs à ce stade du cons-

tat regrettable, il ne faut pas espérer

récolter de la banane lorsqu’on a

planté des ignames.

C’est-à-dire, lorsqu’on laisse la com-

munication de la plus haute institution

du pays aux mains d’un ramassis d’é-

trangers étranges, arrogants, incom-

pétents et au profil problématique, il

ne faut pas s’attendre à autre chose

qu’à la multiplication de sorties

impertinentes, inadaptées, ridiculisées

et méprisées telles qu’on les compte

par centaine depuis notre accession au

sommet de l’Etat.

Comment peut-on laisser entre les

mains d’individus n’ayant fait leurs

preuves nulle part dans le monde le

soin de conduire la communication du

président de la République de notre

pays ? Comment des gens qui ne

connaissent même pas plus de six

quartiers de la Capitale peuvent-ils

prétendre être capable de faire de la

communication du chef de l’Etat ?

Nous n’oserons même pas parler des

autres localités du Gabon et de la

psychologie de leurs populations.

Quel résultat en termes de commu-

nication efficace peut-on espérer

quand c’est une bande de courtisans

mais surtout de commerçants qui

viennent vendre du vent au sommet

de l’Etat ?

La preuve en est que, pendant que

les Gabonaises et les Gabonais peinent

à joindre les deux bouts pour survivre,

pendant que nos mères continuent

d’accoucher à même le sol, pendant

que nos frères à l’université pleurent

leur bourse d’études, pendant que nos

salles de classe restent vétustes et plé-

thoriques, pendant que nos routes

continuent d’être impraticables en

toutes saisons, pendant que les prix

des produits alimentaires continuent

d’augmenter, pendant que la misère

ne cesse de progresser dans nos villes,

pendant que nos journalistes talen-

tueux continuent d’être bâillonnés et

contraints à l’exil, « nos pseudo com-

municants » jugent bon de venir nous

vendre une imbécillité Soulemanaise

dénommé « course nautique » comme

si l’ineptie de faire venir Ekhon ou

R.Kelly ne suffisait pas.

Est-ce vraiment sérieux pour l’image

de notre pays ou celle du chef de

l’Etat ? Ces gens là veulent-ils vrai-

ment aider ou soutenir celui qui fait

pourtant d’eux des « pseudos roite-

lets » ?

Voici des éléments concrets qui ne

nécessitent pas d’être passé par scien-

ces Po ou par Harvard pour compren-

dre que ceux qui gèrent actuellement

la communication du président de la

République ne sont pas à leur place et

qu’il ne faudra certainement rien

attendre de leur «production ».

De même que nul ne peut s’impro-

viser médecin, il est inadmissible que

des souffleurs de vent s’autoprocla-

ment « professionnels en communica-

tion ». Il est inutile de demander à un

chameau de vous pondre un œuf car

même avec toute la bonne volonté du

monde, il n’y parviendra pas.

En plus de ce qui a été évoqué pré-

cédemment, quand on ajoute à ces

nombreux bras cassés identifiés, une

personne au passé torturé et troublé,

abonnée à des pratiques douteuses,

complexé comme neuf, sincèrement,

quel résultat peut-on réellement

espérer pour l’image du Gabon et

celle de son président de la

République sinon les nombreuses

parutions démentielles qui se lisent

dans la presse collaborationniste aux

ordres d’un ancien petit démarcheur

immobilier de Paris et d’un ancien

vendeur de pommes au marché

Louis ?

télesphore obame Ngomo

Les mensonges criminels d’Olam (suite)

AU Gabon, la prétendue compagnie singapourien-

ne d’agrobusiness, Olam, a formé une joint ven-

ture avec le gouvernement gabonais pour convertir plus

de 50000 ha de forêt primaire en plantations d’hévéa.

Plusieurs citoyens gabonais de bonne volonté et des éco-

logistes se sont interrogés quant à la sagesse d’un tel pro-

jet, compte tenu de tout ce qui est déjà connu comme

impacts négatifs qu’ont les plantations d’hévéa sur les sols

et l’environnement en général. Toutefois, Olam et le

gouvernement gabonais ont commis une étude qui a

conclu que leur projet ne serait que bénéfique à la popu-

lation, à la fois économiquement et écologiquement. Ce

blog a déjà exprimé son scepticisme à l’égard de l’étude

d’Olam et nous nous sommes appuyés sur des études

scientifiques publiées, qui démontrent que les plantations

d’hévéa sont en effet préjudiciables à l’environnement.

Comme vous pouvez le voir ci-dessous, nous présentons

une étude réalisée en Côte d’Ivoire, et publiée dans Acta

Zoologica en 1995. Il s’agit d’une étude longitudinale de

la richesse du sol s’étalant sur 30 ans, depuis la période

précédant ces plantations d’hévéa en Côte d’Ivoire, jus-

qu’à trois décennies plus tard. L’étude mesure la présen-

ce de la micro et macro flore et faune dans le sol.

Le sol est un corps naturel et la production agricole a

besoin que le sol ait de bons attributs et propriétés de fer-

tilité. Un sol et sa fertilité sont inséparables parce que la

fertilité est une propriété essentielle d’un sol sain. La

micro et macro flore, ainsi que la faune sont ce qui fait la

richesse du sol et lui permettent d’être fertile et propice à

l’agriculture. Cette flore et faune constituent l’essentiel de

la biomasse du sol, qui est la masse totale de matière

vivante dans le sol. Cette étude a mesuré la présence des

organismes suivants dans les sols de la forêt primaire, puis

5, 10, 20 et 30 ans après que cette forêt ait été convertie

en plantations d’hévéa: vers de terre; termites; fourmis;

coléoptères; dermoptères; arachnides; chilopodes; diplo-

podes; isopodes; mollusques. L’étude a également mesu-

ré la composition du sol en carbone et en azote, deux élé-

ments essentiels pour la bonne santé d’un sol.

Cette étude montre que:

1. Après 30 ans d’exploitation, le sol sur lequel l’hévéa

avait été planté, présente une baisse significative de la

quantité de carbone et d’azote. Cette baisse est de 80%

comparée aux taux existant avant la plantation.

2. La faune et la flore du sol ont également été signifi-

cativement réduites après 30 ans d’exploitation. La bio-

masse des vers de terre a été réduite de 80%, de 52,3

g/m2 avant la plantation, à 9,2g/m2 après 30 ans d’ex-

ploitation. Les termites ont été réduits de 80%; les four-

mis par 80% aussi, etc. Cette étude montre clairement

qu’après 30 années d’exploitation, le sol a perdu presque

la totalité de sa biomasse. Il est parti d’une biomasse

totale de plus de 70g/m2 à environ 17g/m2.

Ceux qui poussent le projet d’Olam vont tuer 50000

ha de forêt primaire au Gabon. Pourquoi sont-ils prêts à

commettre un tel acte? Ils doivent expliquer leurs moti-

vations, car l’étude présentée ici est irréfutable sur le fait

que les plantations d’hévéa ruinent les sols. Cette étude

nous aide également à comprendre pourquoi la durée

de vie économique des plantations d’hévéa est d’environ

30 ans : 7 ans de phase de croissance et environ 25 ans de

phase productive. Après ce laps de temps, le sol est

appauvri et meurt; rien ne peut plus pousser dessus. C’est

ce qui va arriver au Gabon. Pourquoi veulent-ils la ruine

des sols gabonais?

Page 8: #GABON unezo_n_1_a_8 Nous avons dit que nous allons nous exprimer et ce n’est qu’un debut…

Qu’Ali Bongo choisisse entre cette pègre et les Gabonais que nous sommes !

Cela se passe à La Sablière, audomicile du président de laRépublique. Ce jour-là, Ali

Bongo s’apprête à manger avec son plusproche collaborateur, MaixentAccrombessi. Soudain, il reçoit un coupde fil important et se lève donc pouraller répondre dans une autre pièceséparée de la salle à manger par unecloison. Son chargé de la sécurité lesuit. Derrière, Maixent Accrombessimanipule l’assiette et le couvert du chefde l’Etat. D’autres agents de la sécuritéalertent leur collègue en improvisantune fausse toux. Le premier revient surses pas et demande à Accrombessi pour-quoi il touche à l’assiette du « patron »,et qu’est-ce qu’il veut faire ? Celui-cifait prévaloir qu’il est le directeur decabinet. L’agent de sécurité répliqueque c’est lui qui est chargé de la sécuri-té d’Ali et que si Accrombessi faisaitcette tête, il peut l’abattre, parce qu’ilmenace la sécurité de son patron. Leton monte. Quand Ali Bongo revient, ilcalme tout le monde. Mais Accrombessicontinue de ruminer sa colère. Il exiged’Ali qu’il choisisse entre lui, le direc-teur de cabinet, et son responsable dela sécurité. Puis, tout le monde se sépa-re. Le lendemain matin, quand le garsarrive à la présidence de la Républiqueavec le chef de l’Etat, le chef d’Etatmajor de la Garde républicaine leconvoque à son bureau. Et lui signifiequ’il est affecté au GIR. Accrombessi,c’est ça : Rien ni personne ne le résisteà la présidence de la République. Depuisqu’il est chef de cabinet, il a réussi àfaire le vide autour d’Ali Bongo. A l’éloi-gner des Gabonais. Pascaline MferriBongo Ondimba, Jean Pierre Oyiba,Patrice Otha, François Engongah Owono,Liliane Bourdette, Pr PambouTchivounda, Sophie Appidangoye, etc. Ale fâcher de ses parents, dont son oncleAssélé, sa grande sœur Pascaline MferriBongo Ondimba, son grand frère LéonPaul Ngoulakia, ses frère et sœur Omar

Denis et Yasmine. Ceux qui l’ont soute-nu et aidé à prendre le pouvoir : GuyNzouba Ndama, Paul Toungui, RenéNdemezo’Obiang, Chambrier père etfils, Marcel Abéké, Henri Claude Oyima,Philibert Andzembé, les généraux MichelAndjembé et Antoine Embinga, etc. Surinstruction d’Accrombessi, il a mêmeautorisé le licenciement de 229Gabonaises, ménagères à la présidencede la République, lesquelles ont étéremplacées par des Béninoises. Au pointqu’Ali Bongo n’a plus personne aujour-d’hui. En dehors de ses étrangers. Et lespetits plaisantins recrutés parAccrombessi et dont la caractéristiqueest d’être tous des homosexuels.

Ne faisant confiance ni à ses préten-dues capacités intrinsèques ni à sonapprentissage auprès de feu son père, ilne croit qu’aux fétiches. Et encore,ceux que lui apporte André ChristNguembet des Tsogho ne lui suffisentpas. Il a ajouté le vaudou et en est deve-nu accro. A telle enseigne qu’il prendpart à une veillée de vaudou sur deux,allant le samedi soir pour revenir diman-che à l’aurore. Il lui est même arrivé devoyager avec un pseudo-maître vaudou,auquel il faisait attribuer une chambreavant son médecin personnel ! Mais toutceci explique difficilement la confiancequ’il a d’Accrombessi. C’est cette sorted’« amitié intime » frappée de mystèrequi va le perdre.

Si le vaudou immunisait contre tout,notamment contre la colère du peuple,pourquoi Mathieu Kérékou, alias le« Caméléon », alors chef de l’Etat béni-nois tenant son peuple d’une main defer, avait-il été obligé de s’attacher lesservices d’un marabout appelé Cissé,allant jusqu’à en faire un de sesconseillers. D’abord occulte, puis offi-ciel. Celui-ci avait pris une place dans ledispositif sécuritaire et décisionnel dupays que Kérékou ne décidait plus dequoi que ce soit sans consulter Cissé.Avant de manger, il fallait l’avis de

Cissé. Il ne recevait personne sans queCissé lui en donne l’autorisation. Il allaitmême jusqu’à reporter des voyages offi-ciels ou, carrément, à renoncer à cer-taines actions sur conseils de Cissé.Lequel lui avait maintes fois assuré qu’ilne quitterait le pouvoir que si lui-mêmele souhaitait. Mais la conférence natio-nale souveraine est passée par là, c’est-à-dire le souhait du peuple. Et avait finipar l’emporter. Avec Accrombessi, nousy sommes.

Ali Bongo et Accrombessi devraientpourtant savoir que celui qui brave lesGabonais le paye très mal. Au cas où ilsauraient des trous de mémoire, qu’ilsdemandent comment avait fini leCamerounais Kamgo Komo alias JohnTravolta. Ali Bongo est en train de s’a-muser avec le peuple gabonais en sefoutant éperdument de ses mises en

garde et ses récriminations. Eh bien, ilfaut qu’il choisisse entre les Gabonaisqu’il dit urbi et orbi l’avoir élu, et lesétrangers à qui il a donné tous les pou-voirs. Pour sûr, le Gabon n’est pas enco-re au niveau de se faire coloniser ni parle Bénin, ni par le Maroc, encore moinspar la Somalie. Il faut qu’il choisisse. S’ilpersiste, il devra alors dégager avec sesétrangers. Il ne lui reste que cettesemaine pour s’exécuter, sinon nousappellerons les Gabonais pour s’enoccuper.

Petite précision : si Accrombessi,Liban Soleman, Gatane Gupta, HenriOhayon, pensent qu’en dégageant, ilsvont partir avec tout l’argent qu’ils ontvolé, ils se trompent. Ils ont vraimentmenti. Ils le rembourseront jusqu’audernier centime.

Ali Bongo fait désarmer tous les corps

L’atmosphère est chargée, très chargée à la présidence.

L’arrogance d’hier cède désormais à la grande panique. Et pour

prévenir que guérir, on multiplie déjà des réunions en cercles très

restreints. Que faire au cas où ? Ce « cas où » étant de plus en plus

imminent, et vu que l’attitude de l’armée ne rassure plus, Ali Bongo

comprend que, quand la fin arrive, il y a des signes qui ne trompent

pas.

S’il a fait annuler de nombreux départs en congé avant le 17-Août

chez certains officiers stratégiques de sa garde républicaine, cette

mesure préventive n’est cependant pas suffisante. Depuis quelques

jours, sur conseils d’Accrombessi, Ali Bongo vient de la compléter, en

donnant l’ordre à tous les chefs de corps de récupérer toutes les

munitions de leurs éléments. Ainsi, en dehors de sa garde rappro-

chée, aucun militaire, gendarme ou policier ne sera armé lors du

défilé.

C’est la peur d’un coup d’Etat à la Sadate. Après les accords de

Camp David, Sadate savait que sa sécurité était menacée. Il avait

pris des dispositions pour la renforcer. Exactement comme le fait

aujourd’hui Ali Bongo : il a fait désarmer tous les corps, n’épargnant

que sa garde rapprochée. Mais à l’opposé d’Ali Bongo, lui, avait plu-

tôt choisi de limiter au maximum ses mouvements. Hélas, au cours

du défilé commémorant l’indépendance du pays, un commando de

six éléments avait surgi et l’avait arrosé de 81 balles de Kalachnikov

à moins de 10 mètres !

S’il avait su, il aurait dû passer par Cotonou pour des séances de

blindage au vaudou. Le pôvre !

Aux forces de sécurité et de défense...Douché à Paris, Ali Bongo sait qu’il a

perdu le pouvoir. Mais il ne veut pas

mourir seul, comme on dit. C’est pourquoi,

par l’intermédiaire d’Accrombessi, Ndongou,

Ondzounga et compagnie, il fait distille un

message dangereux aux forces de défense

et de sécurité, à savoir : « si le pouvoir nous

échappe, il faut savoir que ceux qui arrivent,

particulièrement les Fang, ils vont vous cou-

per les têtes pour se venger. Ils vous régle-

ront des comptes. Donc, pour mieux faire, il

faut défendre le régime à tout pris… » Eh

bien c’est faux. Ils vous mentent !

On n’a pas besoin de vous le dire : c’est

vous qui avez aidé Ali Bongo à prendre le

pouvoir. Mais qu’est-ce qu’il vous a fait ? Il

vous a envoyés au balango et s’est entouré

des étrangers. Il ne vous connaît plus. Ce

sont ces étrangers qui sont devenus tout

pour lui : les amis, les parents. Qui profitent

de tout. Quand l’un d’eux a un petit mal de

tête, il prend l’avion pour la France ou les

Etats-Unis se soigner. Alors que si l’un d’en-

tre vous tombe malade, on ne peut l’admettre

à l’hôpital militaire s’il n’a pas d’abord payé

une caution.

Vos enfants sont à l’université Omar

Bongo, perturbée chaque année par des grè-

ves intempestives. Les plus petits sont ins-

crits dans les écoles publiques aux classes

pléthoriques. Vos femmes accouchent à

même le sol et vous-même souffrez pour

prendre un simple taxi, car il faut désormais

miser. Alors que vos salaires sont restés les

mêmes.

Ces gens-là n’achètent rien ; ils sont tota-

lement pris en charge par l’Etat. Or vous

achetez tout vous-même avec votre maigre

salaire. Dites, vous avez vu comment, ces

derniers temps, la vie est de plus en plus

chère devenue ?

C’est ce pouvoir-là qu’on vous demande

de défendre en tirant, le cas échéant, sur la

foule de manifestants à mains nues ? Ils vous

mentent : ne le faites pas. Au contraire, si

vous le faites, c’est pour leur permettre de

garder le pouvoir. Eux. En trois ans, ils sont

devenus multimilliardaires. Ils vous donnent

combien ? Zéro ! Sans que rien ne change

pour vous en bien. Donc, réfléchissez.

Certes, un militaire exécute d’abord l’ordre

avant de chercher à comprendre. Mais

sachez qu’autrefois, les pouvoirs autocrati-

ques utilisaient l’armée pour réprimer, sou-

vent dans le sang, toute opposition. Sans

craindre quoi que ce soit. Mais c’était autre-

fois. Aujourd’hui, les choses ont changé. Et

c’est parce que Charles Taylor, Jean Pierre

Bemba et Laurent Gbagbo ne l’ont pas com-

pris qu’ils vont finir leur vie en prison.

Vous n’êtes pas dans le cas de ces trois-là.

Mais il y a un mois, 168 soldats pro-Gbagbo

ont été embarqués pour déférer à la convo-

cation de la Cour pénale internationale. Bien

qu’ils aient reçu des ordres de tirer, ils seront

inculpés. Parce qu’il est désormais interdit de

bâillonner les peuples. Vous aussi, si vous

exécutez les ordres que vous recevrez de

vos chefs assassins, refusez, car vous ris-

quez de passer devant la Cour pénale inter-

nationale.

Sans compter qu’en tirant dans la foule,

vous pouvez tuer votre propre fils, votre père,

votre frère, votre tante, etc. Parce que, très

petit, le cosmopolitisme du Gabon a favorisé

les liens inter-familiales. Un simple exemple :

Assélé a des enfants dans toutes les provin-

ces, dont le Woleu-Ntem. Ndemezo Obiang a

des neveux dans le Haut-Ogooué. Etc.

Ne les écoutez donc pas. Réfléchissez !