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La CAGEX à Vos Côtés, Le Monde à Votre Portée. SIEGE SOCIAL : 10, Route Nationale N° 36 BP 116, 16320 Dely Ibrahim Tel : (213 23) 31 21 00 à 02 / Fax : (213 23) 31 20 93 & 94 Site Web : www.cagex.dz Compagnie Algérienne d’Assurance et de Garantie des Exportations La CAGEX à Vos Côtés, Le Monde à Votre Portée. 31 6 ( a B 6 B 6 6 20 3 & 20 93 & La diversification comme FACE À LA CRISE FINANCIÈRE La diver sification FACE À LA CRISE FINANCIÈRE ANEP - 214841 M. Kassali Brahim Djamal, Président de l'UAR alternative

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La CAGEX à Vos Côtés, Le Monde à Votre Portée.

SIEGE SOCIAL : 10, Route Nationale N° 36 BP 116, 16320 Dely IbrahimTel : (213 23) 31 21 00 à 02 /Fax : (213 23) 31 20 93 & 94

Site Web : www.cagex.dz

Compagnie Algérienne d’Assurance et de Garantiedes Exportations

La CAGEX à Vos Côtés, Le Monde à Votre Portée. 31

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La diversification comme

F A C E À L A C R I S E F I N A N C I È R E

La diversificationF A C E À L A C R I S E F I N A N C I È R E

ANEP - 214841

M. Kassali Brahim Djamal,Président de l'UAR

alternative

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Editorial

Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017 3

DiversificationPar Abdelhakim Benbouabdellah*

Chercher et emprunter de nou-velles pistes de développe-ment est imposé par d’innom-

brables facteurs objectifs : les prix fluctuants des hydrocarbures, l’infla-tion, les paliers des réformes amor-cées et à lancer, les buts à atteindre pour l’économie nationale dont, en point d’orgue, l’autosuffisance stra-tégique et la diversification des ex-portations, etc.Cependant, aux acteurs de la sphère économique et financière de faire en sorte à ce que ralentissement, baisse, stagnation et tous les autres concepts admis dans le rouge soient mus en relance, hausse et dévelop-pement par l’innovation et le génie en affaires dont le socle reste la va-leur à redonner à la notion du travail et de la création de la richesse à tous les niveaux financiers et socio-éco-nomiques.La branche assurance automobile qui représente le gros du chiffre d’af-faires est, à fin 2016, en légère baisse de 1,4%. Quoi de plus normal quand les importations de véhicules ont drastiquement été réduites par les pouvoirs publics pour les besoins impératifs d’équilibre budgétaire et de gestion macroéconomique ? De toute évidence, la mue des concessionnaires-importateurs de véhicules neufs, en concession-naires-constructeurs, avec l’ouver-ture de plusieurs usines de montage par diverses marques, devrait faire inverser, assez rapidement, la ten-dance baissière enregistrée lors des trois dernières années.

Quoi qu’il en soit, les efforts de diver-sification de l’économie nationale doivent impérativement se pour-suivre et les inscrire dans la persé-vérance et la durée car, même si les prix du pétrole venaient à repartir, considérablement et durablement, à la hausse, il reste une certitude : les énergies de demain se situent hors hydrocarbures. Les temps présents, en tous cas, in-diquent que le redémarrage haussier est à écarter, preuve en est toute la peine qu’à l’OPEP à serrer les rangs des pays producteurs en dépit des grands pas de l’accord d’Alger sur la réduction de la production de pétrole. Entre autres défis que relève, gra-duellement et dans ce contexte éco-nomique national et mondial, le mar-ché algérien des assurances, celui de la diversification et de l’innova-tion. L’adoption et l’intégration des technologies de la numérisation et de la digitalisation est une illustration de cette quête, sans cesse, du mieux et du meilleur pout le marché. Tout développement espéré passe par là. Celui durable, encore davan-tage.C'est dans cet esprit, plus globale-ment et dans le nouveau modèle de croissance adopté l'an dernier, que le gouvernement a tracé une pers-pective de diversification et de trans-formation de l'économie nationale à l'horizon 2030.

A. B*Secrétaire du CNA

Directeur de la PublicationAbdelhakim

Benbouabdellah Directeur de la Rédaction

Younes Hamidouche Rédacteur en Chef

Hamid Rabahi Coordinateur de la Rédaction

Massi BadisSecrétariat de Rédaction

& InfographieYacine Merabet

PublicitéLynda Hamdad

Rédaction, Conception et Diffusion

APEC CommunicationCité des Annassers II,

Bt. B 25, N°02, Kouba, Alger. Tél/fax : (213) 23 70 40 63Mobile : (213) 555 03 92 23E-mail : [email protected] collaboré à ce numéroAbdelhakim Benbouabdellah

Younes HamidoucheNadia Abdat

Adel NemouchiFatiha Aïd

Saïd MansouriMalik MoudirAli Mebarki

Rym Bouzidi

La Revue de L’ASSURANCE est une publication du Conseil National des Assurances (CNA), éditée par son

Secrétariat Permanent CNA : 1 Lot Saïd Hamdine,

Bir Mourad Raïs, Alger, Algérie.Tél : (213) 21 60 52 74 à 76

Fax : (213) 21 60 52 82E-mail: [email protected] Site Web : www.cna.dz

Convention ANEP - APEC N°13/2013ANEP, 50, Rue Khelifa Boukhalfa, Alger.Tel : 213 (0) 21 23 64 89 / (0) 21 23 83 24

Fax : 213 (0) 21 23 64 90Les textes publiés et le contenu de cette publication ne représentent pas nécessairement les positions officielles du Conseil National des Assurances.Les articles publiés dans cette revue n’engagent que leurs auteurs. Toute reproduction d’articles ou de photos doit être soumise préalablement à une autorisation.Les manuscrits, photographies ou tout autre document et illustration adressés ou remis à la rédaction ne sont pas restituéset ne peuvent faire l’objet de réclamation.

Dépôt légal : Avril 2017 - ISSN : 2253-0096

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Dossier

L'Interview

Evénement

Intermédiaires en Assurance- L'Association des Agents Généraux d'Assurance tient son Assemblée Générale Elective...................... 60

- Distribution multicanal : Les compagnies d’assurance accélèrent leur stratégie de digitalisation............. 62

International

M. KASSALI Brahim Djamal, Président de l’UAR........................................................................................ 22

- Le marché des assurances ressent les effets de la crise : L’impact de la chute des prix des hydrocarbures.............................................................................................................................................. 6- Réduction des importations et augmentation du prix de la RC auto : Assureurs et assurés sont impactés.............................................................................................................................................. 8- Sociétés d'assurance et défis de diversification et d’innovation : Pour une croissance structurelle et non plus conjoncturelle..........................................................................................................10 - Condition sine qua non pour la relance des économies mono-exportatrices : La diversification est seule à même de booster les assurances en Algérie............................................................................12 - Transformation digitale dans le marché des assurances : Evolution et révolution numérique...................14- A la lumière de la Loi 17-02 du 10 janvier 2017: PME, un filon pour les assureurs...................................16- Comportement des assurances en période de crise : Expériences de quelques pays à économie dépendante............................................................................................................................... 20- Face à la crise financière : Les compagnies d’assurance adoptent de nouvelles stratégies.................... 24- Point de vue de M. SAIS Nacer, PDG de la Société Algérienne d’Assurance (SAA)............................... 26 - Point de vue de M. BENMICIA Youcef, PDG de la Compagnie Algérienne des Assurances (CAAT)...... 26- Point de vue de M. TARIKET Djilali, PDG de la Compagnie Algérienne d'Assurance et de Garantie des Exportations (CAGEX)......................................................................................................... 28- Point de vue de M. HASSANI Hocine, DG de la Compagnie Internationale d'Assurance et de Réassurance (CIAR).................................................................................................................................. 28- Point de vue de M. BENHABILES Chérif, DG de la Caisse Nationale de Mutualité Agricole (CNMA)..... 30- Point de vue de M. HADJOU Abdelhakim, DG de TRUST Algeria Assurances et Réassurance............. 32- Point de vue de M. BENELMOUFFOK Mohamed Rafik, DG de la société Le Mutualiste......................... 32- Point de vue de M. VASSEROT Pierre, DG d’AXA Algérie....................................................................... 34

- Avec la participation du ministre des Finances, M. HADJI BABA AMMI : La diversification économique s’invite au Sommet gouvernemental mondial............................................................................................ 36 - Se voulant «le journal de l’agriculture, de l’agroalimentaire et du monde animal», Filaha AGRO News un fleuron parmi les titres de la presse spécialisée................................................................................... 37 - Institut Supérieur d’Assurance et de Gestion : L’INSAG remet des diplômes à ses lauréats.................... 38- M. DERRAR Abdelali, DG de l’INSAG : « L'Institut a formé plus de 1.500 diplômés en assurance »...... 40- Suivant le bilan 2016 et les ambitions de son DG, Mohamed BENARBIA : SALAMA Assurances Algérie table sur une croissance de 7% en 2017...................................................................................... 42- Dans sa volonté de rapprochement : TRUST Assurances dédie un pôle spécifié aux Courtiers.............. 44- Une Convention de partenariat signée entre la CNMA et le groupe Lacheb............................................. 47- La Caisse conforte son développement : La CNMA cible des créneaux de plus en plus ambitieux......... 48- CAARAMA lance l’e-paiement : L'assurance voyage payable en ligne..................................................... 50- Elle organise sa 1ère édition du Prix Summer Challenge : L'Algérienne Vie booste son réseau................ 53- 90% des navires de commerce dans le monde sont couverts par les Clubs de protection et d’indemnisation (P&I Clubs)...................................................................................................................... 57 - Etat des lieux du transport maritime algérien............................................................................................ 59

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Dossier : Crise financière

6 Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017

L’impact de la chute des prix des hydrocarbures

Les compagnies d’assurance ré-sistent mal à cette conjoncture et certaines accusent des difficultés

qui ont un impact sur leurs chiffres d'af-faires et leurs résultats. Pour éviter de sombrer avec la crise financière am-biante, les compagnies privilégient la di-versification en mettant l’accent sur des produits destinés à l’entreprise ou aux personnes.

En tout état de cause, même si, globale-ment, le secteur maintient sa croissance, cette dernière ne s’affiche plus à deux chiffres comme auparavant. La crois-sance est ainsi devenue lente. La preuve en est que les réalisations, à mi-2016, du marché des assurances s’élevaient à

69,9 milliards de DA, enregistrant ainsi une hausse de 3,2% seulement, compa-rativement au premier semestre 2015.

Croissance mitigée des assurances de dommages

Dans le détail, le chiffre d’affaires réalisé par les assurances de dommages qui est de 62,2 milliards de DA n’a enregistré qu’une hausse de 2,5%, comparative-ment au premier semestre 2015. Si l’on se penche sur l’analyse par branche, il en ressort que l’automobile a enregistré une baisse de 1,8%. La gravité s’en fait ressentir d’autant plus qu’elle représente près de 56% des parts de marché. En chiffre, l’assurance automobile a enregis-

tré un montant de 34,8 milliards de DA, soit une baisse de 1,8%, comparative-ment à la même période 2015 (premier semestre). Les garanties facultatives ont subi une baisse importante et enre-gistrent une baisse de 7,8% par rapport au même semestre 2015.Toujours au chapitre des branches ayant subi une baisse, figurent les assurances agricoles avec une réduction de 4,5%.

Les sous-branches « multirisques engins et matériel agricole », « production ani-male », et d’autres dommages agricoles encore, représentant 71,6% du chiffre d’affaires de la branche agricole, marquent des baisses importantes. Elles sont, respectivement, de 16,2%, 5,3% et 46,1%. En contrepartie, seules les sous-branches « production végétale », « res-ponsabilité civile agriculteur » et « incen-die et multirisques agricoles » affichent des croissances respectives de 9,2%, 8,3% et 69,3%.

Le secteur est, en quelque sorte, « sauvé » par l’évolution d’autres branches qui se portent mieux et qui n’ont pas enregistré de baisse même si leur croissance est lente. C’est le cas de la branche IRD qui a augmenté de 8,4%. Cette branche re-groupant l’incendie et les risques divers a réalisé à la même période un chiffre d’af-faires de 22,1 milliards de dinars, soit une hausse de 8,4% comparativement au premier semestre 2015.

Le marché des assurances ressent les effets de la crise

L’évolution du chiffre d'affaires du secteur des assurances fait ressortir que de nombreuses branches sont touchées aussi bien par, globalement, la chute des prix des hydrocarbures que, particulièrement, par la réduction des importations automobiles.

Par Saïd Mansouri

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Dossier

Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017 7

Mieux, la sous-branche « incendie, ex-plosions et éléments naturels » qui dé-tient près de 63,2% du portefeuille de la branche marque une hausse de 17,9% par rapport à la même période de 2015.On voit ainsi que les branches ont été diversement impactées par la crise et que certaines s’en sortent mieux que d’autres. Cette forme est maintenue pour la branche IRD, y compris pour les assu-rances contre les effets des catastrophes naturelles (Cat-Nat) qui enregistrent une hausse de près de 31% par rapport à la même période de 2015. Seul bémol, les risques de construction qui ont reculé de 12,7%.

Parmi les sous-branches ayant marqué une baisse figure celle des « transports maritimes » avec -7%, ce qui n’a pas été le cas de toute la branche transport qui connait une hausse de 19%, engendrée principalement par la sous branche « transport aérien » qui augmente de 290,5%. La sous-branche « transport ter-restre » enregistre, quant à elle, une aug-mentation de 8,4%.

Parmi les chapitres à connaître une évo-lution positive et éviter la stagnation, fi-gure l’assurance-crédit qui marque une hausse de 9,4% par rapport aux premiers six mois de 2015.

Lors de l’analyse des parts de marché des sociétés d'assurances qui accusent une baisse de chiffre d'affaires et de ré-sultats au cours du premier semestre 2016, figurent les sociétés d’assurance de dommages à capitaux privés. Leur chiffre d’affaires commun, d’un montant de près de 13,5 milliards de dinars, connaît une baisse de 1,2% comparati-vement à la même période de 2015. Le poids dans le marché de ces sociétés de dommages privées s’élève à 21,8%. L’ensemble des entreprises pensent déjà à diversifier leur production en soutenant davantage leur orientation vers les assu-rances des risques industriels. Même l’assurance des personnes peut contri-buer à sauver le secteur.

L’assurance des personnes peut sauver le secteur

Mais il n’y pas que la branche dommage puisque les assu-rances de per-sonnes ont aussi ré-alisé une production qui leur est propre avec un chiffre d’af-faires au 30 juin 2016 estimé à 6,4 milliards de dinars, contre 6,1 milliards de dinars à la même période en 2015, soit une évolution de 5,6%. Néanmoins, les assurances vie-décès et assistance ont subi un choc avec un recul de 7,7% et de 0,8%, respectivement.

Les performances sont à chercher ail-leurs comme dans la branche pré-voyance collective qui réalise un chiffre d’affaires de 2,5 milliards de DA et évo-lue de 21,3%. Les branches maladie et accident enregistrent des hausses res-pectives de 23,9% et 5,7%.

Là aussi, en termes de parts de marché, la production des assurances de per-sonnes est réalisée à hauteur de 24,9% par les sociétés à capitaux privés, avec un total de chiffre d’affaires de 1,6 mil-liards de DA. Les trois quarts sont déte-nus par le secteur public.

De l'avis des professionnels, l’assurance des personnes peut « sauver » le sec-teur. Selon Brahim Djamel Kassali, pré-sident de l’Union algérienne des sociétés d’assurance et de réassurance (UAR), le bilan de l’exercice 2016 ne devant ainsi montrer qu’une légère progression du chiffre d’affaires, tiré surtout par les assu-rances de personnes et les assurances des risques industriels.

Il est déjà établi que la croissance de ce secteur, en 2015, n'a pas dépassé 2%,

contrairement aux années précédentes, particulièrement depuis le début des an-nées 2000. Le secteur des assurances a enregistré une activité soutenue au cours de ces années de référence. Au plan de la production, il y a eu l’opportunité du développement économique du pays permettant au chiffre d’affaires global de progresser fortement durant la période 2005/2015. Il est passé de 41,6 milliards en 2005 à 127,9 milliards de DA, à fin 2015, soit un taux d’évolution global de 207,5 % et un taux d’évolution moyen annuel de 12%. Ce qui ne plus le cas, actuellement, sauf si les compagnies se mettent à exploiter au mieux le potentiel assurable en Algérie qui est très impor-tant et qui est encore insuffisamment couvert.

Quelques sociétés ont détecté ces op-portunités à l’image de la SAA avec un chiffre d'affaires de 27,4 milliards de DA, au titre de l'exercice 2015, ce qui lui per-met de détenir 23% de parts du marché et demeurer, ainsi, leader du secteur na-tional des assurances.

D’autres voudraient bien suivre cet exemple, comme la CASH, en se lançant dans des produits autres que ceux ga-rantis traditionnellement, et ce, en créant notamment une filiale vie (L’Algérienne Vie) même si son démarrage est difficile.

S.M.

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Dossier : Crise financière

8 Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017

Les mesures de maîtrise budgétaire prises par le gouvernement et la réduction drastique des importations de véhicules ne sont pas sans implications sur les assureurs. Du côté des assurés, c’est plutôt l'augmentation de l'assurance Responsabilité civile (RC) automobile qui pourrait les impacter, même modérément.

Dans le premier cas, et pour faire face à la conjoncture écono-mique, que connait l’Algérie en ce

moment, les compagnies d’assurances tentent, en général, de s’adapter à cet environnement avec des possibilités de pénétration d’autres segments que l’au-tomobile même dans un marché de plus en plus fluctuant et concurrentiel.

Néanmoins, le début d’érosion du pou-voir d’achat du consommateur algérien constitue un véritable obstacle que les assureurs devraient prendre en compte et pouvoir surmonter. Ils prévoient déjà des démarches adéquates qu’ils se pro-

posent d’appliquer à la clientèle, afin de préserver leurs positions dans le marché.

C’est pourquoi, les assureurs ambi-tionnent de commercialiser d’autres pro-duits en assurances agricoles tout comme certains d’entre eux ont procédé au lancement de nouveaux produits d’as-sistance domiciliaire et professionnelle, pour réduire l’impact de la chute des im-portations automobiles.

Hausse progressive de la RC automobileC’est dans ce contexte que le tarif relatif

à la garantie Responsabilité civile (RC) dans la branche assurance automobile a connu, à compter du 1er janvier 2017, une augmentation de 5% jusqu'à at-teindre progressivement 20% au début du second semestre 2018. Cette aug-mentation de 5%, étalée sur deux ans, sera opérée, donc, chaque semestre. Ainsi, le tarif de la RC a augmenté de 5% au 1er janvier dernier, d'un autre taux de 5% le 1er juillet 2017, puis de 5% le 1er janvier prochain et enfin, une dernière augmentation, de 5% le 1er juillet 2018, précise l’Union algérienne des sociétés d'assurance et de réassurance (UAR).

Cette augmentation, échelonnée dans le temps, ne concerne donc pas toute la composante de l'assurance automobile, mais exclusivement la garantie obliga-toire couvrant les dommages causés aux tiers, c'est-à-dire la RC.

A titre d’exemple, un véhicule de tou-risme de 7 à 10 CV, soumis actuellement à une prime de RC de 2.000 DA, verra sa police d'assurance augmenter de 100 DA par semestre pour atteindre un total de 2.400 DA au 1er juillet 2018.

Ce réajustement intervient consécutive-ment à la forte progression des accidents de la circulation et ses répercussions sur l’équilibre de la branche automobile. Cet impact est aussi ressenti suite à la réduc-tion des importations des véhicules dont le recul s’est poursuivi en 2016.

Réduction des importations et augmentation du prix de la RC Auto

Assureurs et assurés sont impactés

Par Saïd Mansouri

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Dossier

Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017 9

Le contingent des véhicules importés a été fixé initialement à 152.000 unités au titre de l'année 2016 avant d’être réduit à 83.000 unités et les concessionnaires ont attendu jusqu’au début de 2017 la délivrance des licences d’importation pour la nouvelle année.

La chute des importations de véhicules ébranle le secteurLe quota des importations des véhicules est attribué aux concessionnaires en fonction de ce que représentait, en pour-centage, la part qu'ils avaient l'habitude d'importer par rapport aux importations globales annuelles des véhicules. En plus, aucun opérateur n'aura le droit d'importer plus de 30% des contingents globaux fixés. C’est loin des 500 000 vé-hicules importés dans les années précé-dentes, ce qui a profité aux assureurs en émettant des primes importantes allant jusqu’à constituer plus de 50% de leur chiffre d’affaires d’environ 130 milliards de dinars annuellement.

Dans le sillage de la chute des prix de pétrole, le gouvernement a décidé de plafonner certaines importations à tra-vers la mise en œuvre du régime des li-cences d'importation pour les véhicules ce qui a impacté les assureurs.

Le contingent des véhicules concerne ceux destinés au transport de dix per-sonnes ou plus (chauffeur inclus), les véhicules de tourisme et autres véhicules

automobiles principalement conçus pour le transport des personnes (y compris les voitures de type break et les voitures de course) et les véhicules automobiles pour le transport de marchandises. Les professionnels important pour le fonc-tionnement propre à leur entreprise sont aussi concernés par le dispositif des li-cences.

La facture d'importation des véhicules a reculé à 768 millions de dollars, durant les sept premiers mois de 2016, contre 2,4 milliards durant la même période de 2015, soit une baisse de 1,63 milliard (-68%), selon les Douanes.

Quant aux quantités importées, elles ont chuté de 73,74% avec 53.356 véhicules importés entre début janvier et fin juillet 2016, contre 203.174 unités durant la même période en 2015, soit 149.818 vé-hicules de moins.

Selon les prévisions du ministère du Commerce, la facture d'importation des véhicules ne devait guère dépasser un milliard de dollars en 2016, contre 3,14 milliards (265.523 véhicules) en 2015 et 5,7 milliards de dollars en 2014 (417.913 unités).

Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a rappelé l'obligation pour tous les conces-sionnaires automobiles d'investir locale-ment, sans quoi la licence d'importation leur sera retirée en 2017.Au niveau des responsables du secteur

financier, Brahim Djamel Kassali, pré-sident de l’Union algérienne des sociétés d’assurance et de réassurance (UAR), est intervenu dans la presse écrite, au-diovisuelle et radiophonique pour souli-gner que le bilan de l’exercice 2016 allait montrer une légère progression du chiffre d’affaires. Celle-ci devant être tirée, sur-tout, par les assurances de personnes et les assurances des risques industriels et non plus par l’automobile. La réduction des importations présageait d’une crois-sance faible du secteur des assurances, dans son ensemble, alors qu’en 2015, la hausse du chiffre d’affaires du marché n'a pas dépassé 2%.

La forte contraction des importations a fortement impacté la branche automo-bile. Avec une réduction d’environ 50% des importations de véhicules en 2015, la progression du chiffre d’affaires de la branche automobile a été mitigée et beaucoup moins importante que celle enregistrée par le passé, explique-t-on.

Devant ce constat, l’organisation des as-sureurs et réassureurs souligne que de nouveaux produits et services assuran-tiels plus attractifs et mieux adaptés aux besoins de la clientèle ont été mis en place au cours de la décennie passée, et particulièrement en matière de services d’assistance dans les quatre lignes de métiers de l’assistance. A ce propos, en sus de l’automobile, il y a aussi l’assis-tance voyage, santé et habitation.

Par ailleurs, si la branche automobile procure des primes, il faut souligner que, sous l’effet d’une sinistralité importante à cause du volume du parc auto et du nombre d’accidents de la circulation qui n’ont cessé d’augmenter au cours des dix dernières années, et en l’absence de mécanismes adéquats, un stock impor-tant de dossiers sinistres automobiles en suspens au titre des recours s’est consti-tué au fil des années. Ce qui a, quelque peu, altéré l’image de marque du secteur des assurances.

S.M.

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Dossier : Crise financière

10 Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017

Pour une croissance structurelle et non plus conjoncturelle

Sociétés d'assurance et défis de diversification et d’innovation

La rationalisation des dépenses publiques, le holà mis à l'envolée des importations, notamment des

véhicules qui ont enregistré une chute drastique, la hausse de l'inflation qui érode le pouvoir d’achat du consomma-teur algérien, met sous pression les as-sureurs qui doivent surmonter la crise avec des initiatives adéquates proposées à la clientèle afin de préserver leurs posi-tions dans le marché algérien des assu-rances. Le chiffre d’affaires du secteur en 2015 et les prévisions de clôture pour 2016 montrent un marché en lente progres-sion. L’ambition des compagnies d’assu-rances pour 2017 et de commercialiser des assurances dans des domaines en-core peu couverts comme les risques agricoles et ce, à côté du lancement de nouveaux produits d’assistance domici-liaire et professionnelle comme l’ont fait la CIAR, la CAAT, AXA et SALAMA As-surances. D’autres sociétés, comme la TRUST Assurances et la CASH, ont aus-si préparé leurs plans pour faire face à la crise.

La crise, un mal pour un bien !La véritable issue pour les compagnies est de diversifier leurs offres et la crise économique peut profiter, dans ce cas, à l’assurance pour encourager la re-cherche et l'innovation. La crise écono-mique peut s’avérer, ainsi, un mal pour un bien ! Car, c’est une opportunité afin

que les sociétés d'assu-rance puissent concevoir de nouveaux produits pour de nouveaux be-soins et de nouveaux marchés, et, de la sorte, sortir de la dépendance vis-à-vis de l'assurance automobile. C’est dans ce sens que Mokhtar Naouri, PDG de la CASH, a souligné que le chiffre d’affaires du secteur a affiché, en 2015, la plus faible croissance depuis près de vingt ans, du fait que les princi-paux moteurs de croissance du marché -que constituent les branches automo-bile, le transport et l’IRD-, connaissent des stabilisations voire des fléchissements importants. Pour redres-ser la barre, il compte sur les dispositions favorisant la création de plateformes in-dustrielles, telles que les usines de mon-tage dans le secteur automobile.C’est ainsi que le secteur de l’assurance, qui a connu une période de croissance due principalement aux importations de véhicules, se portera mieux et redevien-dra le moteur du développement qu’il doit être, en soutenant le secteur productif, à même de permettre une croissance structurelle et non plus conjoncturelle, dit-il.La CASH comptant actuellement 27 agences opérationnelles, prévoit, dans le cadre d’une politique de diversification

de portefeuille et de proximité avec la clientèle, l’ouverture de nouveaux points de vente. Il est, en effet, important pour la CASH d’étendre son réseau commercial, mais de manière rationnelle et planifiée pour disposer, à terme, d’un réseau large, dynamique et rentable, indique M. Naouri. Certes, le positionnement straté-gique de la compagnie concerne les grands risques et les grands projets qui représentent une part importante de son chiffre d’affaires -et la CASH est leader sur ce segment de marché-, la compa-gnie mise, néanmoins, dans sa stratégie de développement, sur la diversification pour atténuer la forte exposition aux grands risques et à les compenser par des affaires renouvelables et profitables.En tant que filiale de Sonatrach, la CASH est considérée comme étant un assureur solide, compétent et sérieux. Des atouts qui sont nécessaires à n’importe quelle société qui voudrait se développer à l'in-ternational. Une perspective qui entre

Face à la conjoncture économique difficile que connait l’Algérie, les compagnies d’assurance misent sur la diversification et l'innovation pour s’adapter à ce nouvel environnement, avec des possibilités de pénétration dans un marché de plus en plus fluctuant.

Par Saïd Mansouri

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aussi dans le cadre de sa stratégie de croissance qui vise à développer de nou-veaux domaines d’activités stratégiques qui seront profitables. En effet, les accep-tations en réassurance peuvent consti-tuer une voie possible de diversification.

Nouvelles pistes pour la croissanceDes sociétés, comme la CIAR, la CAAT, AXA, la SAA et la CAAR, se sont enga-gées à relever les défis de la diversifica-tion et de l'innovation, en ciblant de nou-velles niches de croissance et des marchés porteurs, insuffisamment exploi-tés par le passé, tels que ceux relatifs aux particuliers, aux professions libérales, aux commerçants et artisans et aux PME-PMI. L'assurance multirisque habitation (MRH) et l'assurance multirisque indus-trielle sont des produits phares, qui n'ont pas eu le succès voulu, mais que ces compagnies veulent relancer et rendre extrêmement attractifs, en les couplant avec des offres d'assistance domiciliaire utiles et pratiques (plombiers, électri-ciens, serruriers, vitriers à domicile, assis-tance automobile en cas de panne, etc.). Ces formules d'association (assurance-assistance) ont fait leurs preuves dans nombre de pays et peuvent, par voie de

conséquence, s'avérer de véritables anti-dotes à la crise du secteur.D’autres compagnies, comme SALAMA Assurance Algérie, affichent aussi un in-térêt important porté à la diversification. Son directeur général, Mohamed Benar-bia, est même intéressé par la fructifica-tion des avoirs financiers, estimant que l’action du gouvernement concernant la cotation en Bourse et l’emprunt national obligataire sont des opportunités. Selon M. Benarbia, la chute du prix du pétrole et la baisse de la demande d’assurance et la faiblesse du pouvoir d’achat ont impac-té négativement le secteur de l’assu-rance, ce qui a induit, selon lui, des contraintes sur le marché. Selon M. Benarbia, l’un des axes réels de sortie de crise est celui d’une meilleure organisation des assureurs et du secteur, en citant notamment des propositions faites au ministère des Finances pour augmenter le tarif des assurances auto-mobiles. Le tarif de la RC en Algérie est le plus bas au monde et c’est l’une des causes du retard des indemnisations des compagnies, considère-t-il, en substance. Les compagnies baissent leurs provi-sions car, sans cela, elles risquent de ré-aliser un bilan négatif, tient-il à souligner.Du côté de TRUST Assurances, on

compte sur des offres différenciées pour faciliter la concrétisation de contrats et of-frir aux clients un service de qualité basé sur l’usage des nouvelles technologies. Son directeur général, Abdelhakim Had-jou met l’accent sur l’amélioration des prestations aux clients, pour en finir avec les longs délais de règlement des si-nistres et accélérer l’indemnisation des clients. Aussi, M. Hadjou mise sur son réseau de distribution pour concrétiser ses ambitions et booster le chiffre d’af-faires, présentement de 2,5 milliards de dinars, de la société qu’il dirige. Pour le DG de la TRUST, la recherche de nouvelles affaires va se concentrer sur le risque des entreprises mais, d’autres pistes sont explorées pour faire face à la crise et poursuivre la progression du chiffre d’affaires de cette compagnie qui est de 13% en 2016 par rapport à l’année précédente.TRUST Assurance qui compte 114 points de vente et couvre 38 wilayas, a indiqué son DG, s’attend à arriver à 200 points de vente à fin 2017. Il a aussi indiqué que le portefeuille de la compagnie est diversi-fié. La structure automobile qui était de 38%, l’an dernier, a contribué à réorienter l’activité vers les risques de particuliers et les risques d’entreprises.Cette quête de nouveaux marchés des sociétés du secteur des assurances s’ex-plique, en partie, par le fait que la facture d'importation des véhicules de tourisme qui s'est établie à 1,292 milliards de dol-lars en 2016 (contre 2,038 milliards de dollars en 2015) ne cesse de connaître des baisses. Le dernier chiffre en date des Douanes, fait état d’une baisse de 36,61%. Quant aux véhicules de transport de per-sonnes et de marchandises (classés en biens d'équipements), leur facture d'im-portation s'est chiffrée à 782,36 millions de dollars contre 1,5 milliards de dollars en 2015, en recul de 48%. il est à rappe-ler que sur l'année 2016, le contingent quantitatif d'importation des véhicules a été fixé à 98.374 unités dans le cadre des licences d'importation.

S.M.

Par Y. Hemimed, SP CNA

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12 Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017

La diversification est seule à même de booster les assurances en Algérie

Condition sine qua non pour la relance des économies mono-exportatrices

En effet, et en dépit d’une inflation dont la moyenne annuelle est d’environ 4%, l’Algérie a pu rame-

ner ses importations de 66 milliards de dollars en 2014 à 30 milliards $ prévus en 2017 (contre 46,7 milliards $ en 2016). Cette réduction pourrait être perçue par nombre d’assureurs comme étant un sé-rieux frein à leur activité, comme dénoté, au moment de l’annonce de la réduction des importations de véhicules afin de fa-voriser la production nationale dans le domaine. N’empêche, et comme l’indique le chiffre d’affaires du marché national des assurances, la crise financière, bien qu’entrant dans sa quatrième année, n’a pas impacté de manière dramatique le marché algérien des assurances,

quoique les contre-coups sont inévi-tables dans ce genre de situations de crise financière. A fin 2016, le chiffre d’affaires du marché national des assu-rances affichait une évolution de 2% (va-riation en nominale positive mais de -4% en variation réelle, suivant des chiffres provisoires), contre 3,2% à la fin de l’exercice précédent. Certes, ce taux n’est pas un réel indica-

teur d’une évolution sereine et d’une bonne santé du marché algérien des as-surances ; néanmoins, il n’est pas aussi catastrophique et le pire semble avoir été évité bien que le pays ne soit pas encore réellement sorti de la difficulté financière et budgétaire, la reprise des cours de pétrole étant si fragile, si précaire et au creux de l’instabilité internationale y rela-tive. En somme, et à fin 2016, les taux d’évo-lution restaient encore positifs, en dépit d’une légère tendance à la quasi-stagna-tion du chiffre d’affaires global du marché des assurances. Avec des prévisions de croissance éco-nomique de l’ordre de 3,9%, l’Algérie peut se targuer d’être l’un des rares pays

à très forte dose d’exportation d’hydro-carbures à n’avoir pas pâti de la crise énergétique qui dure depuis plus de trois ans. Dans ce qui suit, quelques autres économies quasiment similaires, assises sur la mono-exportation (hydrocarbures), témoignent de cet état de fait. En Angola, l’un des plus grands pays africains producteurs de pétrole, l’infla-tion se situe à deux chiffres : environ 20% en 2017 et le double en 2016… Dans ce pays lusophone, le taux de pénétration de l’assurance ne dépasse point 1%, comme c’est le cas en Algérie. Au Venezuela, autre grand pays produc-teur, mais d’un autre continent, l’Amé-rique du Sud en l’occurrence, l’inflation est beaucoup plus lourde. Elle se situe à plusieurs chiffres : 800% en 2016, contre « seulement » 150% en 2015 ! Le chaos pèse telle une épée de Damoclès sur toute économie à rente quasi-exclusive, pétrolière ou autre. Le pays de Bolivar est le parfait exemple de cette fragilité, en dépit de sa « ri-chesse » (première réserve mondiale de pétrole). Sur le même continent, le contraste brésilien est pourtant là, pré-sent et parlant, pour indiquer qu’une éco-nomie nationale, dès lors qu’elle est « lus équilibrée», peut mener à l’antichambre de la richesse (le Brésil étant l’un des pays émergeants, membre des BRIC’s). Le parallèle algéro-vénézuélien, partiel-lement, dans le rôle de l’Etat dans le do-maine social sur la redistribution à tout va, tout au long des années fastes, et

A fin 2016, pas moins de 93,84% des exportations algériennes sont représentées par les hydrocarbures, soit 27,1 milliards de DA. C’est énorme pour un pays qui veut faire de la diversification de son économie plus qu’un crédo.

Par Younes Hamidouche*

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non, ou peu, à l’investissement productif. Sur un autre continent, le cas saoudien semble être aussi proche du notre quoique les dimensions et propensions ne sont pas tout à fait les mêmes. Les répercussions -et ce qu’elles induisent-, sur ce pays asiatique, comme pour le notre - le plus vaste d’Afrique sur le plan géographique -, sont similaires aux deux pays : nécessité de sortir de la mono-ex-portation en diversifiant pour s’auto-suf-fire. L’Arabie Saoudite paraît être, cepen-dant, en avance du fait de la rente pétrolière, nettement plus importante et supérieure à celle de l’Algérie. Toujours en Asie, en Iran précisément, le nombre d’habitants de ce pays (près de 80 millions) est le double de celui de l’Al-gérie (un peu plus de 40 millions). Cela n’explique pas à lui seul le fait que le marché iranien des assurances, à fin 2015, soit plus dense. Les primes d’as-surances y ont représenté 2,1% du PIB. C’est perceptible, l’Iran, en dépit des lourdes et longues sanctions internatio-nales subies, attire, aujourd’hui, les convoitises de plusieurs dizaines de compagnies d’assurances qui veulent s’y installer. L’attractivité d’un marché, au-delà du strictement économique, est aus-si celle d’un pays, dans toutes ses fa-cettes y compris géostratégiques. De ce postulat, et en termes de simili-tudes, l’Algérie a tout à gagner. A travers les exemples susmentionnés, il apparait clairement que l’Algérie dispose d’un marché des assurances aux potentialités réelles demeurant encore inexplorées et inexploitées convenablement par les compagnies qui y exercent.Le marché mondial des assurances est outrageusement dominé par les trois continents les plus avancées économi-quement, à savoir (selon des chiffres ar-rêtés à fin 2015) : Amérique 35% du chiffre d’affaires global, suivie par le Vieux Continent (32%) et l’Asie (30%). Les autres continents (en réalité l’Afrique, l’Océanie et l’antarctique) de la planète se partageant les… 3% qui restent ! Et sur ce maigre taux, l’Afrique n’en détient qu’un seul, unique et orphelin, point ! Ce

1% est, presque exclusive-ment, acquis par le géant sud-africain (près de 72% de parts sur le marché conti-nental en 2015). Car, hormis le pays de Mandela, la cin-quantaine d’autres pays dont l’Algérie ne repré-sentent que des parts mi-nimes dans le marché afri-cain des assurances. Cependant, c’est dans ces pays-là, encore vierges, que les potentiels de développe-ment sont énormes et notre pays en constitue l’un des immenses réservoirs pouvant, ainsi, permettre un boom du marché des assurances, en particulier, et de l’économie, de manière générale. Mais, le tout tarde à se concrétiser et les pas se font petits, très petits…Complétant le top 5 africain avec un taux oscillant autour de 2%, derrière respecti-vement le trio Maroc, Egypte et Nigeria, le marché algérien a, néanmoins, de l’ambition pour les années à venir et est capable d’aller, dans un premier temps, dans le top 3 avant d’espérer des lende-mains encore meilleurs. En effet, et même si, présentement, l’Al-gérie se situe davantage dans le bloc de pays où le taux de pénétration des assu-rances reste en dessous du 1%, en com-pagnie de pays considérés longtemps très pauvres (exemple, au Burundi ce taux est de 0,87%), loin des pays inter-médiaires (comme l’Espagne où le taux est de 5% du PIB) et encore plus loin des pays riches (comme c’est le cas au Da-nemark où le taux dépasse 9% en frôlant même les 10%). En effet, le taux de pé-nétration du secteur des assurances dans le PIB national algérien est passé de 0,73%, en 2014, à 0,76% en 2015.L’intitulé du rapport SIGMA, élaboré par la Swiss Re, le résume parfaitement : « L’assurance dans le monde en 2015 : une croissance continue cachant des disparités régionales ». Pour caricaturer cet état de fait, nous sommes tentés de le résumer à travers le « blindage assu-rantiel » d’une personne vivant dans un

pays riche, dans la sphère nord de la pla-nète, et au vu d’une « nudité assuran-tielle » d’une autre personne dans un pays très pauvre quelque part sur une contrée désertique à tout point de vue, essentiellement sur la sphère sud de la Terre. Les assureurs, en temps de difficultés économiques dans les pays où ils exercent, ont tendance à se tourner vers l’assurance des particuliers. Le marché algérien des assurances, dont le chiffre d’affaires est assis fortement (autour des trois quarts) sur l’automobile, n’aura pas à souffrir longtemps des retombées, tant décriées par quelques assureurs, de la baisse drastique des importations de vé-hicules, décidée à juste titre par les auto-rités publiques afin d’atténuer les contre-coups de la crise financière due à la baisse des prix du baril de pétrole, du fait que des concessionnaires ont déjà mû leur activité d’importateur à celle de constructeur. En effet, quelques-unes des marques automobiles mondiales sont d’ores et déjà entrées en services, ce qui ne manquera de relancer la filiale automobile et avec elle l’assurance auto. Au « tout pétrole » d’hier et d’aujourd’hui, il faudra bien se rendre à l’évidence que « rien ne se fera » sans une réelle diver-sification. La prise de conscience mana-gériale existe. Reste à la concrétiser et à l’élargir à l’échelle du pays. Condition sine qua non pour tout réel développe-ment économique durable.

Y. H.*Cadre dirigeant au SP/CNA

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Dossier : Crise financière

14 Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017

De l'instabilité du marché aux pertes dues aux sinistres, les compagnies d’assurance font face, chaque jour, à de nombreux défis mais le défi le plus difficile que relève le secteur des assurances demeure, aujourd’hui, celui de l’adoption et l’intégration de la technologie numérique.

L'industrie de l'assurance a pris beau-coup de temps pour se joindre au monde des Technologies de l’information et de la communication (TIC). Le modèle clas-sique de réseaux d’agences qui com-mercialisent les produits des sociétés est resté intact dans les pays émergents, et la plupart des assureurs n’ont pas en-core ressenti le grand impact de la digita-lisation tel que connu dans les pays indus-trialisés.

Cependant, même si l’introduction de ces technologies reste un peu timide, comparée au pays de la sphère nord de la planète, on assiste depuis quelque temps à une évolution encourageante : beaucoup de consommateurs génèrent, maintenant, leurs opérations d'assu-rance en ligne. Un nouvel « écosystème » a pris forme, et il aura un impact sur toutes les parties de la chaîne de valeurs du secteur des assurances. Les entre-

prises qui ne s’adaptent pas deviendront de plus en plus vulnérables.Pour faire partie de la cour des grands, il faut savoir définir le point de départ et celui d’arrivée. Ainsi, les deux plus grands axes sur lesquels il faut sérieuse-ment se pencher afin de bien mener cette révolution digitale sont « l’enrichissement de l’expérience client » et « la re-prise du contrôle direct de la relation client. » L'intégration de cette nouvelle

Transformation digitale dans le marché des assurances

Evolution et révolution numérique

Par Adel Nemouchi*

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vague de digitalisation par les sociétés d’assurance nécessite la modernisation des infrastructures technologiques, mais cela doit, absolument, se faire durant une période de changement accélérée. Les assureurs traditionnels se retrouvent, de nos jours, entre le marteau et l’en-clume. D'une part, ils doivent être en mesure de commencer à livrer rapide-ment quelques-uns des avantages de la digitalisation à leurs clients. D'autre part, ils sont assis sur des systèmes existants qui, de par leur nature, ne peuvent être modifiés que par un processus en plu-sieurs étapes prolongées.Pour remédier à ce problème, se pose la nécessité de suivre une transformation informatique à deux vitesses, ce qui si-gnifie le déploiement de nouveaux ser-vices numériques, de même que les as-sureurs se déplacent vers une refonte, à long terme, de leurs architectures exis-tantes. Ceci est un exercice d’équilibre difficile pour la plupart des sociétés, mais il reste indispensable, si les assureurs traditionnels veulent demeurer ou deve-nir plus compétitifs. Pour défendre leurs parts de marché, les assureurs doivent construire de nou-veaux modèles d’affaires qui mettent l’accent sur la satisfaction des attentes des consommateurs. Ils doivent égale-ment appliquer les capacités des nou-

velles technologies pour améliorer leurs systèmes d’information et les rendre plus souples et meilleurs, à même de fonc-tionner en temps réel. Une autre façon d’augmenter l'efficacité : introduire des portails en libre-service. Ces portails pourraient permettre aux assurés de faire certaines transactions en ligne, sans au-cune paperasse ou assistance.Certes, les assureurs ont connu une sé-rieuse avancée dans ce domaine mais, le véritable défi reste celui de savoir com-ment offrir une expérience client qui pro-fite des avantages de la digitalisation.Parmi les principaux avantages que la digitalisation peut offrir, l’on peut citer : la valorisation des données clients, la sug-gestion des recommandations de pro-duits basées sur l'historique des achats et de l'examen des médias sociaux, et des suggestions personnalisées en fonc-tion de leur propre histoire d'achat et les expériences des personnes similaires.La bonne nouvelle est que la digitalisa-tion ne signifie pas nécessairement que les assureurs traditionnels seront écartés de tous les domaines de l’assurance. Partout, les assureurs traditionnels peuvent utiliser Internet, la technologie mobile et les médias sociaux, pour de-vancer leurs concurrents et, parfois, pour se démarquer.

Un autre axe porteur de crois-sance consiste en le dévelop-pement de l’activité de conseil. Là, le défi consiste à répondre aux besoins toujours plus spé-cifiques des consommateurs, en synchronisation avec l’évo-lution de la société et des technologies. Les assureurs doivent désormais se placer comme coach de vie et offrir des services et conseils à forte valeur ajoutée et person-nalisés. Afin de réaménager avec suc-cès les modèles d’affaires et de répondre aux attentes croissantes des clients en ma-tière de service, les compa-gnies d’assurance doivent

changer leur point de vue vis-à-vis de la perspective du client. Ni le produit en question, ni l’organisation interne n’est censée être locomotrice directe pour la transformation digitale.L’accent doit être mis sur le parcours du client : en adoptant une approche cen-trée sur ce dernier, est offerte aux assu-reurs une formidable occasion, non seu-lement de permettre réponses aux besoins des clients mais, aussi, d’antici-per leurs besoins et d’être présents au moment précis où ils en ont le plus be-soin. Ainsi, sera favorisée la satisfaction du client tout en augmentant la probabi-lité de ventes croisées, ce qui réduira, à la fois, le nombre de boucles des procé-dés classiques, et le coût.Les nouvelles technologies ont un fort impact sur notre vie. Nos réflexes d’achat en ligne, notre consommation de l’infor-mation, et même nos activités les plus banales, demeureront indissolublement liées à ce phénomène planétaire. Aucun aspect des activités humaines n’échappe à cette révolution qu’on pourrait facile-ment comparer à celle de la Renaissance ou à la Révolution Industrielle du XIXème siècle.

A. N.*Cadre au SP/CNA

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16 Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017

Une nouvelle loi réadaptée au contexte financier difficile que connait le pays, pour orienter le développement de la PME, qu’elle soit publique ou privée, a récemment vu le jour.La batterie de mesures prévues et complétées par la loi de Finances pour 2017 suffira-t-elle, sachant que le principal obstacle au développement de la PME réside dans le faible niveau de leur trésorerie ?

En effet, si pour créer son entre-prise, le promoteur doit disposer d’un capital suffisant qui lui per-

mettra d’atteindre, le moment venu, la récupération des montants investis, c’est au cours de la phase d’investissement qu’il doit pouvoir prévoir, d’une part, les ressources financières nécessaires aux nouveaux développements indispen-sables, et, d’autre part, anticiper le mo-ment au cours duquel son entreprise commencera à générer à nouveau des liquidités. Dans cet intervalle, il doit veil-ler à pouvoir assurer les besoins cou-rants de son exploitation.

C’est à ce moment critique que le besoin de financement ou de préfinancement devient crucial. En effet, lever des fonds bancaires est quasi impossible. Peut-on, dans ces circonstances, envisager un rôle pour les assureurs ?La loi 17-02 du 10 janvier 2017 portant orientation sur le développement de la Petite et moyenne entreprise (PME) qui abroge la précédente loi 01-18 du 12 décembre 2012 relative à la PME, se veut un texte plus exhaustif et plus ambi-tieux au regard des instruments prévus et des objectifs assignés.

Composantes majeures de la nouvelle loi d’orientation des PME

Ces dernières sont portées par les im-portantes nouveautés introduites par cette loi et qui ont trait :1 ⇛ Au relèvement des seuils en matière de chiffre d’affaires des trois catégories de PME que sont la moyenne entreprise, la petite entreprise et la très petite entre-prise. (articles 08,09 et 10) 1 ; 2 ⇛ A l’élargissement de la notion de PME afin d’attraire les entités « en phase de création, celles dont les titres pour-raient être cotés en bourse et celles dont le capital social est détenu à hauteur de 49% par une ou plusieurs sociétés de capital-investissement » (article 07) ;3 ⇛ Aux mesures de soutien aux promo-teurs de PME qui recevront divers ap-puis, dont des appuis financiers et tech-niques pour réaliser leurs objectifs en matière de:✔ création d’entreprise ; ✔ recherche-développement et d’innova-tion ; ✔ développement de la sous-traitance ; ✔ sauvetage et/ou reprise des activités des PME viables et qui connaissent des difficultés.4 ⇛ A l’élargissement du champ de la concession des services publics aux PME 2;

A la lumière de la Loi 17-02 du 10 janvier 2017

PME, un filon pour les assureurs

Par Nadia Abdat*

1 Cette mesure est passive et ne fait que prendre en compte l’action conjuguée de l’inflation et de la dévaluation de la monnaie.2 Le service public qui peut porter aussi sur des services marchands, n’est pas unanimement défini. D’une façon générale, il est appréhendé une activité d’intérêt général exercée par une personne publique ou par une personne privée sous le contrôle d’une personne publique.

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Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017 17

5 ⇛ A la mise en place de régimes fis-caux adaptés aux PME ;6 ⇛ Aux modes de facilitation de l'accès aux instruments et services financiers adaptés ;7 ⇛ Au développement des bourses de sous-traitance ;8 ⇛ A l’encouragement de la création d’associations et de groupements de PME.Ces mesures s’appuient sur des struc-tures et des instruments, en matière d’Orientation de la PME :9 ⇛ La création d’une Agence Nationale de Développement et de Modernisation des PME appelée à gérer le "Fonds na-tional de mise à niveau des PME, d’appui à l’investissement et de promotion de la compétitivité industrielle", ce Fonds de-vant être complété par la mise en place d’un Fonds d’amorçage pour encourager la création de start-up innovantes.10 ⇛ La création d’un Conseil national de concertation pour le développement de la PME.11 ⇛ La promotion de la sous-traitance, notamment dans le cadre de la substitu-tion aux importations et à l’amélioration des taux d’intégration des filières, est confiée à l’Agence nationale dont les ob-jectifs sont plus nombreux et plus détail-lés.

La population des PME au 30 Juin 2016 : Ce que révèlent les chiffres

Le 29ème Bulletin d’informations Statis-tiques du Ministère de l’Industrie et des Mines (MIM) fait état d’une population totale de PME (tous statuts et branches confondus) de 1.014.075, dont près de 57% sont constituées de personnes mo-rales. Sur ce total, 438 sont des Entreprises Publiques Economiques (EPE), le reste est composé de personnes physiques (43%), dont 20% de professions libérales et 23% d’activités artisanales.Les PME se répartissent, selon leur taille, ainsi :

97% de TPE (effectif de moins de 10 salariés) 2.7% de PE (effectif entre 10 et 49 sa-lariés) 0.3% de ME (effectif entre 50 et 249 salariés) Elles développent leurs activités dans les branches suivantes : Agriculture, Hydro-carbures, Energie, Mines et services liés, BTPH (29%), Industries manufacturières, Services (52%). Leur implantation géographique rend compte de la complexité des contraintes économiques et environnementales qu’elles rencontrent d’où l’attrait pour le Nord du pays : 69% Nord 22% Hauts-Plateaux 09% Sud Entre le 1er semestre 2015 et le 1er se-mestre 2016, ces statistiques font état d’une évolution de l’emploi de 11,16 %. ☛ Le nombre d’emplois (agents) enregis-tré est de 2 487 914. ☛ Les Importations se chiffrent à 23 509 millions $. ☛ Les Exportations ont atteint 12.678 millions $.

L’appui aux financements des PME par le FGAR 3

Durant le 1er semestre 2016, le FGAR a octroyé :✪ des garanties pour un montant de 4031,86 Mds de DA de crédits aux PME.✪ des certificats de garantie, le FGAR pour l’équivalent de 1219,76 Mds DA de crédits aux PME. ✪ le taux moyen de financement octroyé par le FGAR, représente 44% des projets neufs, ce qui s’est traduit par le soutien du FGAR à la création de 49 PME et à l’extension de 74 PME. En résumé, du-rant le 1er semestre 2016, les engage-ments cumulés du FGAR ont augmenté de 74% en offres de garantie et 75% en certificats de garantie.

Mesures spécifiques d’encoura-gement des PME introduites par

la Loi de Finances pour 2017 dans le sillage de la nouvelle loi

Le texte exonère des droits de douanes et de la TVA, pour une période de cinq ans, les composants et matières pre-mières importés ou acquis localement par les sous-traitants dans le cadre de leurs activités de production d’ensembles et de sous-ensembles destinés aux pro-duits et équipement de la branche des industries mécaniques, électroniques et électriques 4. La LF propose le rééchelonnement de la dette fiscale des entreprises en difficulté sur le plan financier et ce, sur une pé-riode n’excédant pas 36 mois.Au titre des dispositions domaniales, des abattements sur le prix des concessions de terrains relevant du domaine privé de l’Etat, pour la création de zones d’activi-tés, industrielles ou logistiques par des personnes morales de statut privé 5. Fusion en un seul compte (à l’objet élargi par rapport aux dispositions de la nou-velle loi d’orientation de la pme), le n° 302-124, des opérations de deux comptes spéciaux précédemment ou-verts dans les écritures du Trésor, l’un relatif à la compétitivité industrielle, le second, à l’appui à l’investissement des ressources des comptes spéciaux du Trésor.

Quelle place pour les assurances dans la promotion de la PME ?

Les assureurs disposent d’une masse très importante de capitaux à investir, ces derniers provenant de la collecte chaque année de centaines de millions de primes et cotisations qu’ils doivent ensuite placer.De par les placements qu’ils effectuent, les assureurs participent directement au financement de l’économie et à la crois-sance. Les PME ont besoin d’un financement pérenne, les assureurs étant plutôt des investisseurs à long qu’à court terme, le

3 FGAR : Fonds de Garantie des Crédits à la PME.4 Article 88 LF 20175 Article 80 LF 2017

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Dossier : Crise financière

18 Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017

marché des PME convient particulière-ment aux assureurs.La question est de savoir si les assureurs du marché sont en mesure d’accompa-gner le développement de la PME.Autrement dit, les assureurs disposent-ils d’épargne de long terme pour envisa-ger un tel rôle ?Le marché algérien des assurances peine à se développer avec un taux de pénétration qui reste inférieur à 1% selon le rapport de la Direction des Assurances du Ministère des Finances pour 2014.Le potentiel en matière d’assurances de personnes, quant à lui, a été estimé en 2015, à environ 5 milliards de dollars et la part de cette branche ne représente que 7% de la production globale, encore moins si l’on devait isoler la part de l’as-surance vie proprement dite.En effet, les assureurs ne parviennent toujours pas à prendre en charge les be-soins de protection du patrimoine des ménages à travers des produits Vie ; ces produits sont sensés permettre à un as-suré de :☛ se constituer un patrimoine sur le long terme, c'est-à-dire faire qu’au bout de quelques années d’épargne et qu’il puisse « sortir » en capital, c’est-à-dire retirer l’argent déposé augmenté des in-térêts nets ;☛ se constituer un complément de reve-nus, notamment pour la retraite ; ☛ transmettre son patrimoine à ses proches.Prenant l’exemple de la France où l’as-surance-vie constitue le premier mode d’épargne qui, en 2012, réunissait 1400 milliards d’encours : Les entreprises françaises ayant des be-soins de financement en priorité sont constituées de start-up et de PME, car celles-ci manquent fréquemment de li-quidités nécessaires à leur développe-ment.

Pour mobiliser les sommes inves-ties en assurance-vie au service du financement long des entreprises, une réforme a été adoptée par le Parlement français le 19 décembre 2013.Cette réforme a permis de créer au sein des contrats d’assurance-vie, des fonds offrant une garantie du capital à terme et non plus à tout moment comme sur les «fonds eu-ros 7» traditionnels. Il s’agit des fonds dits «euro-crois-sance» dont l’objectif est d’octroyer à l’assuré une garantie du capital s’ils restent investis au moins huit ans. Ces fonds sont répartis par les assureurs en deux parts inégales.La plus importante, est investie sur un compartiment sécuritaire appor-tant la garantie du capital au terme fixé, l'autre partie est destinée à renforcer les performances, donc investie sur les marchés boursiers.Les concepteurs et défenseurs de ces instruments financiers consi-dèrent qu’ils permettent une réallo-cation des actifs de l’assurance-vie vers les investissements les plus utiles à l'économie, en particulier les placements en action. Un autre instrument appelé contrat « vie génération » a été mis en place égale-ment en 2014.Cet instrument financier bénéficie d’un régime fiscal spécifique en cas de transmission dès lors qu’il répond à des objectifs d’investissement en ac-tion de PME et d’ETI 8, dans le logement intermédiaire et social et dans les entre-prises de l’ESS 9.Les sommes qui y sont placées sont in-vesties en unités de compte à hauteur de 100 %, ce qui signifie une prise de risque plus élevé.

Il faut ajouter une seconde spécificité, à savoir qu’un tiers des primes doit être placé dans des fonds qui financent l’éco-nomie réelle, c’est-à-dire les petites et moyennes entreprises (PME) ou les en-treprises de taille intermédiaire (ETI).Les assureurs français détiennent près de 30,2% d’obligations d’entreprises dans leurs actifs.S’agissant des Placements/investisse-ments réglementés des fonds collectés par les assureurs, des règles strictes en-cadrent ces investissements tant en termes de nature, de répartition des ac-tifs détenus que de durée de vie moyenne des actifs.

8 ETI : entreprise de taille intermédiaire.9 ESS : économie sociale et solidaire : concept qui englobe diverses structures, dont les associations, coopé-ratives, mutuelles, fondations, entreprises sociales à statut commercial.

6 On continue, en Algérie, de distinguer les assurances de dommages des assurances de personnes alors que, les assurances de personnes comprennent des assurances dommages au corps humain (accidents corporels), alors qu’il y a lieu de distinguer la branche Vie de la Branche non Vie.7 Un fonds en euro est un fonds directement géré par l'assureur, généralement dans le cadre d'une assurance vie. Il a pour objec-tif de protéger l'épargne de l'inflation et d'offrir un meilleur taux que les emprunts d'État.

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Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017 19

En Algérie, les placements des assu-reurs en représentation de leurs enga-gements sont définis quant à leur nature et leur répartition, contrairement au droit français qui prend en compte les trois paramètres à la fois. A 50% minimum par les valeurs d'Etat (Bons du Trésor, dépôt auprès du Trésor et obligations émises par l’Etat ou jouis-sant de sa garantie) dont la moitié, au moins, pour les valeurs à moyen et long termes. Le reste des engagements réglemen-tés est à répartir entre les autres élé-ments d’actifs en fonction des opportuni-tés offertes par le marché sans que la part des placements en valeurs mobi-lières et titres assimilés émis par des so-ciétés algériennes non cotées en bourse ne dépasse le taux de 20% des engage-ments réglementés. Les placements immobiliers admis sont par tous les actifs immobiliers ap-partenant à la société d’assurance et/ou de réassurance, situés sur le territoire national et procurant à la société des re-venus financiers.Les assureurs français investissent les fonds confiés par les assurés sur diffé-rents types de placements car, si la va-leur des actifs diminue, leur solvabilité en sera fragilisée.La directive Solvabilité II, entrée en vi-gueur le 1er janvier 2016, repose sur un principe général d’ajustement du niveau des capitaux propres des assureurs aux risques réels de toute nature auxquels ils sont exposés.Les actifs que les assureurs sont autori-sés à détenir en représentation de leurs engagements sont répartis en grandes catégories : Les obligations (et autres titres de créance) : les obligations émises par l’Etat (les OAT, les bons du Trésor), les collectivités locales et les entreprises re-présentent une part importante des por-tefeuilles des assureurs français (63 % des placements financiers des assu-reurs, à fin 2015) car, leur horizon de pla-cement, à moyen et long terme, corres-pond à la durée des engagements pris

par les assureurs pour de nombreux pro-duits (assurance-vie, épargne retraite, etc.) ;Les actions cotées et non cotées : les actions offrent aux assureurs des pers-pectives de rendement importantes mais, en contrepartie, celles-ci ne sont pas ga-ranties.D’une part, le niveau des dividendes an-nuels est variable. D’autre part, le mon-tant des plus-values de cession des ac-tions dépend du jeu de l’offre et de la demande sur le marché ainsi que du contexte économique et financier ;Les dépôts et crédits ; Les titres d’organismes de placement collectifs (OPC) monétaires et non mo-nétaires ; Les actifs immobiliers : les actifs immo-biliers, dans lesquels investissent les as-sureurs, génèrent des loyers (rendement locatif). Le choix des investissements immobiliers repose sur la perspective de générer une plus-value lors de la revente des biens.En Algérie, les placements boursiers sensés être des palliatifs aux placements bancaires sont quasi inexistants. De plus, le marché de la Bourse est caracté-risé par un manque de liquidité des quelques titres cotés. Le résultat est dis-suasif, vu que les cours n’évoluent pas car les IOB ne font pas leur travail et les volumes échangés restent dérisoires. La bourse d’Alger est composée d’un compartiment unique : celui des valeurs mobilières ; les obligations assimilables du Trésor y sont traitées à part. Dans le premier compartiment, se négocient les titres de capital et les titres de créances.Trois sociétés seulement pour les actions (groupe SAIDAL, EGH EL AURASSI et ALLIANCES ASSURANCES) et trois so-ciétés, seulement, pour les obligations non échues (SONELGAZ, ALGERIE TE-LECOM et DAHLI). Dès le 11 février 2011, le Ministère des Finances (MF) a introduit des obligations assimilables du Trésor au niveau du par-quet de la bourse d’Alger qui présentent des maturités de 07,10 et 15 ans qui gé-nèrent des intérêts à taux fixe sont négo-

ciables par l’entremise des intermé-diaires en opérations de bourses et par les sociétés d’assurances.Les alternatives à la Bourse demeurent attractives et, souvent, plus sûres, no-tamment dans une conjoncture de forte dépréciation du dinar.Il s’agit des : placements traditionnels dans l’immo-bilier, car la valeur des biens immobiliers résiste bien à la fluctuation de la mon-naie; l’acquisition dans le marché parallèle des devises étrangères qui se pré-sentent, de plus en plus, comme des va-leurs refuges…Des solutions pragmatiques consiste-raient à reconsidérer la réglementation relative aux engagements de long terme des assureurs autrement, et faute d’un marché financier opérationnel, le marché de l’assurance Vie en Algérie restera, encore, peu attractif pour les ménages.Les assureurs ne pourront pas être, ain-si, partie prenante dans le développe-ment de la PME et devront se disputer la branche de l’assurance des crédits aux PME, encore faudra-t-il que le marché du crédit bancaire soit fluide.Ils continueront ainsi, à participer du se-cond mode de financement classique de la PME, c’est à dire celui du financement par endettement (endettement bancaire ou auprès d’un établissement spécialisé comme pour le crédit bail par exemple) sans pouvoir offrir de services et véhi-cules financiers alternatifs aux PME et, donc, à l’économie toute entière.Les assureurs tardent à se doter de structures de gestion financière, le cas est patent en matière de gestion immobi-lière, alors que c’est le domaine de place-ment de prédilection des assureurs.La loi d’orientation de la PME évoque la création « d’instruments financiers adap-tés » pour résoudre le « déficit de finan-cement », dont souffrent les PME qui est précisons le plus souvent un « déficit en capitaux de croissance ».

N.A.*Cadre au SP/CNA

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20 Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017

Le marché des assurances est confronté dans beaucoup de pays à travers le monde à des conjonctures de crise économique. Comment les acteurs des assurances de ces contrées se comportent-ils face à l'adversité ? Quelles solutions sont mises en œuvre pour surmonter la crise ? Nous nous sommes intéressés aux expériences de certains des pays dont l'économie générale présente des similitudes avec celle de l'Algérie (économie peu diversifiée et dépendante vis-à-vis d'une ressource : hydrocarbures, tourisme, etc.). Tour d'horizons.

Prenant le cas le plus proche de nous : la Tunisie. Dans ce pays voisin, par exemple, le secteur

des assurances est confronté aux déficits enregistrés par le secteur du tourisme, la principale ressource en devise du pays. Face à cette crise, le marché des assu-rances tente, tant bien que mal, de consolider ses résultats. « Nous ambitionnons d’assainir, tout d’abord, la qualité du relationnel existant aujourd’hui ; d’améliorer la qualité des prestations dans la branche automobile ; et développer et promouvoir l’assurance dans toutes ses dimensions, y compris celle de l’assurance-vie, celle des PME-PMI et les micro-entreprises qui pos-sèdent un grand potentiel », affirme Las-saad Zarrouk, PDG de STAR Assurances et président de FTUSA (Fédération tuni-sienne des sociétés d’assurances).La FTUSA a même proposé un contrat-programme à travers lequel elle a inter-pellé les autorités publiques non pas pour déployer plus d’efforts mais, pour plus de visibilité à travers une vision glo-bale qui pourrait faciliter le défrichage du terrain, assouplir la réglementation et mettre en place un cadre législatif et pro-cédural qui boosterait le secteur.Les compagnies d’assurance pourraient ainsi élargir leur champ d’intervention, ce

qui mènerait à un exercice plus per-formant de leur métier et qui leur permettraient de satisfaire leurs dif-férents types de clientèle (particu-liers, ménages et entreprises) et surtout générer de l’épargne qui est un axe de croissance énorme.En Tunisie, le secteur des assu-rances n’est pas très développé. Il est à moins de 2% de taux de péné-tration au niveau du PIB, alors que la moyenne internationale est de 7%. Néanmoins, depuis 2011, le secteur des assurances a réalisé une croissance de 6 à 8% annuelle-ment, donc 2 à 3% de plus que la croissance économique. Le pro-blème reste que certains produits ne décollent pas, le secteur se limitant à la structure de portefeuille classique et à la couverture des risques traditionnels.

Croissance via l'international

Qu’en est-il du marché d’un autre pays voisin, le Maroc ? Malgré les incertitudes et un contexte économique difficile, le secteur marocain des assurances se porte plutôt bien. Dans la continuité de 2014 (+6,4 %), les encaissements de primes ont progressé de 7 % en 2015 pour s’établir à 30,4 milliards de dirhams.

Cette croissance de l’activité a été portée principalement par le dynamisme de leurs filiales dans nombre de pays afri-cains. D’ailleurs, cinq compagnies d’as-surances marocaines figurent parmi les quinze principaux assureurs sur le conti-nent, parmi lesquelles Saham assurance, Wafa assurance et RMA Watanya qui poursuivent leur percée sur le marché africain, soit à travers l’ouverture de fi-liales, les prises de participations ou le rachat de sociétés existantes.Selon l’autorité de contrôle des assu-rances et de la prévoyance sociale (ACAPS), de nouvelles mesures devront

Comportement des assurances en période de crise

Expériences de quelques pays à économie dépendante

Par Fatiha Aïd

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Dossier

Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017 21

être adoptées prochainement afin de soutenir le marché national et accompa-gner les assureurs dans leur expansion à l’étranger. L’entrée en vigueur de ces dispositions devrait ainsi contribuer forte-ment à la croissance du secteur des as-surances.

Supervision accrue

Dans un autre pays important du conti-nent africain, le plus peuplé en l’occur-rence le Nigéria, l'économie est entrée en récession au troisième trimestre de 2016 après deux trimestres consécutifs de négative croissance du PIB. Cela a ralenti les activités dans diverses indus-tries nigérianes, y compris l'industrie de l'assurance. Cette conjoncture économique difficile est provoquée par la baisse des prix du pétrole brut depuis 2014. Une situation qui a poussé les organismes de régle-mentation à regarder de près les profils de risque des compagnies d'assurance par rapport au montant du capital détenu. Un projet de cadre de supervision axé sur les risques, qui devrait être mis en œuvre à court terme, fera rapidement l'objet d'examens des stratégies com-merciales. Par conséquent, le Nigéria prévoit des fusions et acquisitions dans l'industrie ainsi que des investissements étrangers directs à court terme. Un autre règlement qui déterminera les opérations dans le secteur de l'assurance est les lignes directrices de bancassurance a reçu une attention importante des régula-teurs ces derniers temps.

Soutien aux assurances locales

Non loin de là, et juste après avoir tra-versé le Cameroun, se trouve le Gabon, un autre pays producteur de pétrole. Les autorités gabonaises ont adopté, en juin 2014, un nouveau code pétrolier qui vise à tirer un meilleur parti de l’exploitation de ses hydrocarbures. Il incite à favoriser le recrutement de Gabonais dans les contrats avec les sous-traitants. La nouvelle loi oblige également les com-

pagnies pétrolières à assurer au moins 25% de leurs risques avec des compa-gnies locales, afin de soutenir le secteur national des assurances qui compte 11 compagnies dont 5 sont spécialisées dans la branche Accidents-Dommages et 3 dans le segment Vie. Dans un marché difficile et austère, les sociétés d’assurances au Gabon n’hé-sitent pas, parfois, à solliciter leurs assu-rés à travers des messages SMS en-voyés via leur smartphone de façon répétée au cours d’une même journée.

L’option « méga-régulateur »

Sur un autre continent, et en Russie pré-cisément, presque comme en Algérie, le marché clé de l’assurance automobile est devenu non-rentable, provoquant le départ d’assureurs, notamment étran-gers, de ce segment. Si, à moyen terme, l’assurance vie apparait comme un nou-veau moteur de croissance du secteur, les perspectives sont assez sombres dans un contexte de prévision d’une forte récession. Ainsi, les primes collectées par les com-pagnies d’assurance en Russie repré-sentaient seulement 1,4% du PIB en 2014 (près de 1 000 Mds RUB, soit envi-ron 14,3 Mds EUR) et 100 EUR par habi-tant en 2014. Comme pour l’Algérie, le marché russe de l’assurance est dominé par le segment des assurances automo-biles (OSAGO – assurance obligatoire de responsabilité civile pour les proprié-taires de véhicules- et CASCO – assu-rance volontaire couvrant les dommages du propriétaire de la voiture, notamment, panne, accident, vol-) qui représente plus d’un tiers des primes.Mais, grâce notamment à la régulation renforcée suite à la création d’un méga-régulateur du secteur financier au sein de la banque centrale en 2013, le secteur des assurances fait face à cette crise économique dans des conditions relati-vement saines.Le suivi mensuel des rapports financiers des plus grandes compagnies d’assu-rance est en train d’être mis en place

pour permettre la détection précoce de problèmes financiers. Le régulateur pro-cède également à la nomination de cura-teurs responsables notamment de l’éva-luation continue de la situation financière des 100 premières compagnies d’assu-rance russes. De nombreuses réformes règlementaires significatives sont prévues à plus long terme. Il s’agit notamment de l’introduc-tion des standards de Solvabilité II, à l’horizon 2019 au plus tôt.

Adoption d’une nouvelle loi

En Amérique du Sud, le secteur des as-surances au Venezuela a été touché également de plein fouet par la crise pé-trolière qui se fait ressentir durement dans ce pays. Selon la Chambre de l'as-surance du Venezuela (CAV), le secteur des assurances a diminué de 181% au cours de la première moitié de l'année 2016, en raison du manque de liquidité et une inflation à trois chiffres, la plus élevé dans le monde.Comme solutions pour faire face à cette situation, la réglementation vénézué-lienne en matière d'assurance et de réas-surance a considérablement évolué. Il y a quelques années, l'activité d'assurance et de réassurance au Venezuela avait été réglementée principalement par deux lois, celles de novembre 2001 et du 5 août 2010. Toutefois, le 30 décembre 2015, une nouvelle loi sur les activités d'assurance a été adoptée en remplace-ment des 2 précédentes. Elle augmente considérablement le capital minimum que les assureurs et les réassureurs doivent détenir.La nouvelle loi a non seulement établi le droit de l'assuré à demander l'indexation du montant de la dette par l'assureur pour une indemnité refusée ou retardée, mais a également accordé à la Superin-tendance (le régulateur) des activités d'assurance le pouvoir d'établir les para-mètres que les assureurs doivent prendre en compte lors de la fixation des prix pour leurs services.

F. A.

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L'Interview

Revue de L'ASSURANCE : Pouvez-vous nous faire un descriptif, à pro-pos de l'effet de la crise en Algérie sur le chiffre d'affaires du secteur lors de l'année dernière et en ce dé-but 2017 ? M. Kassali Brahim Djamal : L’évolution du chiffre d’affaires du marché des assu-rances est fortement liée, et en étroite re-lation, avec le développement de l’activité économique du pays. Apres avoir enregistré des taux de pro-gression à deux chiffres pendant de nom-

breuses années, grâce à des taux de croissance économique élevés, la situa-tion du marché a changé au cours des exercices 2015 et 2016. La conjoncture économique rendue diffi-cile avec la chute des prix du pétrole, en-registrée à partir du second semestre 2014, a généré une réduction du taux de progression du chiffre d’affaires du mar-ché des assurances.La croissance du chiffre d’affaires n’a été en effet que de 2% en 2015 par rapport à 2014.Ce taux de croissance est la résultante de la progression significative du chiffre d’af-faires des assurances de personnes (+14%), et des assurances des risques industriels qui couvrent le patrimoine des entreprises (+6%).Pour l’exercice 2016, les prévisions de clôture indiquent la même tendance que celle de 2015. Le taux de progression du chiffre d’affaires devrait, cependant, être légèrement inférieur à celui de 2015.L’année 2017 s’annonce, à mon avis, meilleure que celle des deux années pas-sées. Les sociétés d’assurance s’inves-tissent, pleinement, dans les niches assu-rantielles à fort potentiel, telles que les assurances de personnes, les risques

simples des particuliers et des PME/PMI, avec en particulier une offre de produits et services plus diversifiée. Elles intègrent, aussi, de plus en plus, le numérique dans leurs activités pour une simplification des procédures de sous-cription et de règlement des sinistres no-tamment, et en créant un nouveau canal de distribution.Elles poursuivent, également, le dévelop-pement de leurs réseaux de distribution avec, notamment, la bancassurance qui progresse d’année en année.Il faudrait, donc, s’attendre, en 2017, à un taux de progression du chiffre d’affaires du marché des assurances plus impor-tant que celui des deux dernières années.

Quelles sont les branches les plus touchées par cet état de fait ? Trois branches d’assurance sont particu-lièrement touchées par la conjoncture économique. Il s’agit, d’abord, des branches automo-bile et transport. La forte réduction des importations a conséquemment impacté le chiffre d’affaires de ces deux branches, en 2015, avec une augmentation de 2,2% pour l’automobile, et une baisse de 12%

Entretien réalisé par Saïd Mansouri

Entretien avec M. Kassali Brahim Djamal, Président de l’UAR« Les sociétés d’assurance s’investissent pleinement dans les niches assurantielles à fort potentiel »« L'innovation fondée sur une exploitation appuyée des TIC apportera à l’assurance une image plus dynamique et réactive, ce qui ne manquera pas de développer la production et le chiffre d’affaires du secteur », relève le président de l’Union algérienne des sociétés d’assurance et de réassurance (UAR).

Le relatif ralentissement du taux de progression du chiffre d’affaires global des compagnies d’assurances, au cours des deux dernières années, ne signifie pas, selon Brahim

Djamal Kassali, président de l’UAR, que le marché national des

assurances est en crise. Dans cet entretien, il explique que c’est la conjoncture économique qui a généré une réduction du taux de progression du chiffre d’affaires du marché des assurances.

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Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017 23

L'Interview

pour le transport, et ce, comparativement à 2014. Par contre, pour l’exercice 2016, il est constaté une tendance inversée avec une baisse du chiffre d’affaires de la branche automobile et une augmentation de celui de la branche transport.Ensuite, la branche engineering repré-sentative des projets de réalisation d’ou-vrages et d’infrastructures économiques, a également été touchée par la conjonc-ture économique. Toutefois, malgré le repli constaté dans ces branches, habituellement très por-teuses, et comme signalé précédem-ment, d’autres ont, par contre, enregistré des avancées remarquables comme celle des assurances de personnes qui a évo-lué entre 2014 et 2015, de plus de 14%, et celle des assurances des risques indus-triels, avec une augmentation de 6% en 2015 par rapport à 2014. L’année 2016 devrait corroborer la tendance à la hausse du chiffre d’affaires de ces deux branches

Est-ce que les acteurs du marché ont pris assez de mesures pour développer des branches comme les Assurances de Personnes ?Depuis la décision stratégique prise par les pouvoirs publics, à travers le ministère des Finances en 2011, de séparer les assurances des personnes des assu-rances dommages, l’on assiste à une pro-gression remarquable de la production de ce segment de marché qui devrait se poursuivre durant les années à venir.Les sociétés d’assurance de personnes, toutes nouvellement créées, ont ainsi im-pulsé une dynamique de développement et de croissance, basée sur la création de nouveaux produits et offres assuran-tielles, et qui répondent aux nouvelles exigences et attentes de la clientèle.Cette impulsion confirme le fort potentiel de développement de cette branche, et c’est grâce à cet effort d’innovation que les assurances de personnes enregistrent une croissance des plus soutenues.La création de compagnies d’assurances de personnes a permis l’émergence d’un nouveau segment d’activité, complémen-

taire à l’assurance, en l’occurrence celui de l’assistance.Nous assistons actuellement à l’appari-tion de nouvelles entreprises d’assu-rance, filiales des sociétés d’assurance, et qui proposent un éventail de produits et services très large et diversifié. Ces nou-veaux produits d’assurance concernent, pour la plupart, les lignes de métiers telles que l’automobile, le voyage, l’habitation et la santé.Il faut signaler, aussi, le travail entrepris par les sociétés d’assurance de per-sonnes en matière de communication et de marketing. En effet, nous remarquons, sur le marché, différentes campagnes publicitaires, mettant en exergue la pano-plie des services et garanties commercia-lisées. Ces opérations de promotion permettent de vulgariser les assurances de per-sonnes et de sensibiliser les différents publics aux différents avantages offerts par ce genre de couvertures. Ces actions agissent, directement, sur le développement de cette branche, dont le potentiel reste très riche et encore insuffi-samment exploité.

Comment évaluez-vous l'impact de l'innovation en tant qu'élément de sortie de crise ?La baisse du taux de progression du chiffre d’affaires au cours des deux der-nières années, ne signifie pas que le mar-ché des assurances est en crise.Bien entendu, l’innovation est un facteur de croissance pour les entreprises d’as-surance. Elle permet la conception de nouvelles offres, ajustées aux attentes actuelles et surtout aux besoins futurs de la clientèle.Le contexte assurantiel se caractérise par des fluctuations diverses. Les change-ments des comportements et des habi-tudes d’achat des clients, imposent aux compagnies d’assurance la nécessité d’adopter des démarches novatrices en matière de qualité de service et de modes de distribution.Les technologies de l’information et de la communication (TIC), offrent une réelle

opportunité aux acteurs du marché pour développer des services modernes et qui répondent efficacement aux nouvelles exigences de la clientèle. Le marché est attentif à la nouveauté, et la modernisa-tion permettra une meilleure diffusion de la culture assurantielle.Nous constatons que les compagnies d’assurance, utilisent de plus en plus le digital, en proposant des offres et des services numériques favorisant ainsi une approche proxémique et réactive avec la clientèle.A titre d’exemple, le lancement par plu-sieurs sociétés d’assurance du paiement par carte interbancaire CIB au niveau des réseaux de distribution confirme l’intérêt porté à la modernisation comme moyen d’amélioration de la qualité de service.Il y a, aussi, l’utilisation des portails Web, l’internet constituant un vecteur de com-munication privilégié pour les entreprises d’assurance, dans leurs démarches de commercialisation des produits. Les so-ciétés proposent des simulations et devis en ligne via leurs sites web, ce service permet de se rapprocher de façon concrète des clients.La mise en place effective pour quelques entreprises du service de paiement en ligne des produits d’assurance illustre la pleine intégration par les acteurs du mar-ché de la solution TIC. Ce service sera généralisé et constituera, certainement, un canal supplémentaire de distribution des services d’assurance.Nous pouvons, aussi, citer d’autres ser-vices lancés sur le marché par les socié-tés d’assurance, tels que le SMSing pour la promotion de produits nouveaux ou pour l’envoi d’avis d’échéance, afin que le client renouvelle son assurance. Je pense qu’une innovation fondée sur une exploitation appuyée des TIC, per-met de concevoir une multitude de ser-vices, qui répondent aux nouvelles sensi-bilités et tendances de la clientèle. Ces moyens de communication modernes apporteront à l’assurance une image plus dynamique et réactive, ce qui ne man-quera pas de développer la production et le chiffre d’affaires du secteur.

S.M.

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Points de vue

24 Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017

La crise financière que traverse l’Algérie, depuis quelques temps, a engendré des changements sur les résultats des compagnies d’assurances. C’est le constat établi par certaines compagnies qui nous ont livré leur réaction par rapport à cette situation.

« La CAGEX, en sa qualité d’Assu-reur Crédit activant dans l’assu-rance du commerce extérieur, s’est

vu, relativement, impactée dans ses deux principales activités », révèle son PDG, M. Tariket Djilali, qui précise qu’il s’agit de l’assurance Crédit à l’Export et de l’assurance Crédit Domestique. Argu-ment à l’appui : il s’agit, pour cette com-pagnie, des résultats de la nouvelle poli-tique du gouvernement en matière d’investissement qui a eu, pour effet im-

médiat, un engouement des entreprises algériennes en faveur de l’exportation hors hydrocarbures, ce qui a engendré, en un laps de temps rapide, un accrois-sement de la demande d’assurance cré-dit à l’export auprès de la CAGEX.

Aussi, la réduction des importations a in-duit une diminution des échanges sur le marché interne, engendrée par la réduc-tion ou la disparition de certaines quanti-tés de produits, jusque-là largement dis-ponibles, ce qui a augmenté la sinistralité

relative à l'Assurance-Crédit Domestique. La SAA, leader du marché national des assurances, reconnait également avoir eu des difficultés, mais pas au point d’im-pacter négativement ses marges et son résultat. Le PDG de cette société, M. Sais Nacer, donne l’exemple de la branche automobile, qui est la plus domi-nante de son portefeuille, pour dire que la baisse du chiffre d’affaires a été com-pensée par de meilleurs résultats tech-niques, du fait de la réduction de la fré-quence, voire du nombre d’accidents de

Les compagnies d’assurance adoptent de nouvelles stratégies

Par Fatiha Aïd

Face à la crise financière

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Points de vue

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30%, en 2016. Une diminution obtenue grâce, notamment, aux mesures prises par les pouvoirs publics dans le cadre de l’amélioration de la sécurité routière.

Quant à TRUST Algeria Assurances et Réassurance, son DG, M. Hadjou Abdel-hakim, parle d’un secteur des assurances qui est frappé par deux crises, l’une est exogène, caractérisée par la situation économique marquée par la chute des cours du pétrole et l’autre endogène, marquée par une guerre des tarifs prati-qués par les compagnies d’assurances. De ce fait, cette compagnie fait constater que la croissance du chiffre d’affaire du marché des assurances, fortement dé-pendante de l’économie nationale, a en-registré des résultats peu reluisants du-rant l’année 2016.

Le DG de la CIAR, pour sa part, estime que, malgré la conjoncture difficile que connait le secteur depuis 2015, la com-pagnie qu’il dirige a pu réaliser une crois-sance de 2,25%, en 2015, et 1,20% en 2016, alors que la croissance de la com-pagnie était de 16,53% en 2014. Selon le DG de la CIAR, M. Hassani Hocine, ces chiffres traduisent, explicitement, la si-tuation de décroissance du secteur que nous connaitrons encore pendant au moins trois années, estime-t-il.

Par contre, le DG de la CNMA, M. Ben-habiles Chérif, se dit très rassuré du fait que la Mutualité Agricole dont il est ma-nager a enregistré des performances lui permettant de s’attribuer une place confortable sur le marché des assu-rances avec 10,5 % du chiffre d’affaires du secteur contre 10,2 % en 2014, tout en maintenant sa place de leader incon-testable dans les assurances agricoles grâce au développement de son volume d’affaires à travers son propre réseau de distribution.

De son côté, AXA Algérie, qui est à son 5ème exercice d’activités, connait, de-puis 2012, une croissance continue de son chiffre d’affaires et de ses résultats,

malgré un contexte difficile qui impacte l’ensemble du marché et le secteur de l’assurance en particulier, souligne son nouveau DG, M. Vasserot Pierre. Méca-niquement, cela s’est traduit par une lé-gère baisse du chiffre d’affaires de la branche Automobile (5% de baisse en 2016 par rapport à 2015). Mais ce n’est que passager, tient-il à précise, car cela devrait être compensé par la politique mise en œuvre en Algérie pour la produc-tion de véhicules neufs en local.

Solutions envisagéesFace à cette situation, les compagnies d’assurances ne sont pas restées les bras croisées et ont, toutes, cherché des solutions pour y faire face et sauver leurs résultats annuelles. La majorité a adopté une nouvelle stratégie lui permettant d’assoir une politique pouvant compen-ser les pertes de certaines branches.

A l’exemple de la CIAR qui a cherché des sources de produits autres que la branche automobile, et l'exercice 2017 connaitra, selon son premier respon-sable, une meilleure croissance dans les branches risques divers et transport.

La compagnie a donc pris toutes les me-sures nécessaires en organisant des sé-minaires régionaux avec son réseau pour sensibiliser la composante sur les défis de l'heure et l'obligation de diversifier son portefeuille. Une croissance notable du nombre de points de vente est aussi en-visagée.

Par ailleurs, les performances enregis-trées par la TRUST en 2016, sont essen-tiellement dues aux nouvelles réorienta-tions stratégiques visant à faire face à la crise. La TRUST est longtemps restée, selon son General Manager, l’assureur des grandes entreprises qui représentent une part de 60% de son portefeuille.

La stratégie mise en place par la TRUST consiste à diversifier le portefeuille, déve-lopper le réseau et consolider sa pré-sence territoriale et, aussi, orienter sa

stratégie vers le marché des particuliers.

La stratégie de la SAA est, pour sa part, fondée sur deux axes majeurs : le pre-mier est celui d’agir dans le sens d’une meilleure diversification de son porte-feuille d’affaires, de sorte à réduire la part relative de la branche automobile, qui af-fiche des signes d’essoufflement ces deux dernières années, en raison des restrictions sur les importations et la vente de véhicules neufs; le second est celui qui consiste à maîtriser davantage les coûts d’exploitation.

La CNMA a dressée, quant à elle, sa nouvelle stratégie de développement en se basant, prioritairement, sur la moder-nisation de son management et le déve-loppement des nouvelles techniques d’assurances agricoles, et en répondant, favorablement, aux besoins du marché par la mise en place de nouveaux pro-duits d’assurance adaptés, en vue de s’impliquer davantage dans les actions de prévention et de gestion des risques.

Par ailleurs, et prenant en compte les données du contexte économique et pour préserver ses parts de marché et son rythme de croissance, la CAAT a dû adapter sa stratégie en retenant certains axes : le maintien d’une démarche com-merciale dynamique, en termes d’actions de démarchage des prospects, de fidéli-sation des assurés en portefeuille et de communication et l’innovation par le dé-veloppement et la commercialisation de nouveaux produits d’assistance.

AXA Algérie, de son côté, a choisi une stratégie de diversification de ses activi-tés qui lui permet d’être présente, à la fois, sur les marchés des Particuliers et des Entreprises ainsi que sur les activités de Dommages et des Assurances de Personnes. Cette stratégie, gagnante de l’avis de son premier responsable, a per-mis à la société de poursuivre sa crois-sance, jusqu’à aujourd’hui.

F. A.

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Points de vue

26 Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017

«Les assureurs gardent encore des marges croissance qu’il va falloir explorer »

M. SAIS Nacer, PDG de la Société Algérienne d’Assurance (SAA)

Revue de L'ASSURANCE : Le contexte économique difficile a-t-il impacté les résultats de votre compagnie ?

M. SAIS Nacer : Les difficultés économiques que traverse notre pays ont eu, certes, un ef-fet sur la croissance du chiffre d’affaires de notre société, à l’instar des autres acteurs du marché, mais pas au point d’impacter négativement nos marges et notre résultat.

Je prends l’exemple de la branche automobile, qui est la plus dominante de notre porte-feuille, pour dire que la baisse du chiffre d’affaires a été com-pensée par de meilleurs résul-tats techniques, du fait de la réduction de la fréquence, voire du nombre d’accidents de 30%, en 2016 grâce, notamment, aux mesures prises par les pouvoirs publics dans le cadre de l’amélioration de la sécurité routière.En dehors de l’automobile, les autres branches d’assurance

« La CAAT a dû adapter sa stratégie pour marchés et son rythme de croissance »

M. BENMICIA Youcef, PDG de la Compagnie Algérienne des Assurances (CAAT)

Revue de L'ASSURANCE :Le contexte économique difficile a-t-il impacté les résultats de votre compagnie ?M. BENMICIA Youcef : Le marché algé-rien des assurances, à l’instar des autres secteurs d’activités, a été directement impacté, au cours des trois dernières années, par les effets persistants d’une conjoncture économique difficile qui touche le monde entier, notamment, les pays producteurs de pétrole. En Algérie, une des explications qui pourrait être avancée serait la baisse du volume des importations, combinée à la redéfinition des programmes d’investis-sements, qui affectent l’élément assuran-

tiel et, ainsi, le niveau des souscriptions. Cette situation est commune à l’en-semble des acteurs du marché, y com-pris la CAAT. Toutefois, l’Entreprise a pu atteindre les objectifs fixés et dégager une croissance, jugée satisfaisante, au vu du contexte. A ce titre, le chiffre d’affaires attendu, par l’Entreprise pour l’exercice 2016, va dé-passer les 22,5 milliards de DA, soit une évolution de près de 7%, meilleure que la performance enregistrée en 2015 soit 5%.Il est tout de même loisible de constater que certaines branches sont impactées plus que d’autres. Tel est, notamment, le cas des assurances liées au transport de

marchandises et des assurances engi-neering (couverture des projets) qui af-fichent des baisses entre 17 et 18%.

Quelle stratégie avez-vous adopté pour faire face à la crise ?

Prenant en compte les données du contexte économique et pour préserver ses parts de marchés et son rythme de croissance, la CAAT a dû adapter sa stratégie en retenant certains axes :☛ Le maintien d’une action commerciale dynamique, en termes d’actions de dé-marchage des prospects, de fidélisation des assurés en portefeuille et de commu-nication ;

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de progression et surtout des niches de

préserver ses parts de

affichent, plutôt, des évolutions positives, notamment celles liées à l’industrie, au transport et à l’agriculture.Ceci dit, en dépit du contexte, les assu-reurs gardent encore des marges non négligeables de progression et surtout des niches de croissance nombreuses qu’il va falloir explorer.

Quelle stratégie avez-vous adopté pour faire face à la crise ?

Notre stratégie est fondée sur deux axes majeurs : le premier est celui d’agir dans le sens d’une meilleure diversification de notre portefeuille d’affaires, de sorte à

réduire la part relative de la branche au-tomobile, qui affiche des signes d’essouf-flement ces deux dernières années, en raison des restrictions sur les importa-tions et la vente de véhicules neufs; le second est celui qui consiste à maîtriser davantage les coûts d’exploitation.Cette stratégie est soutenue par un en-semble de mesures qui vont dans le sens d’une amélioration de notre prestation de service par la modernisation de notre ges-tion et la formation de nos agents aux nouvelles techniques de vente. Notre ambition est, par ailleurs, de parve-nir à alléger nos points de vente des tâches administratives de gestion pour

leur laisser suffisamment de temps à l’ef-fet de s’occuper de leurs missions natu-relles de développement des ventes et de conseil à la clientèle.Pour ce faire, nous travaillons, à présent, sur le projet de création de plateformes permettant une centralisation, par région, de la gestion de sinistres en nous ap-puyant sur les services de l’informatique et des technologies de l’information et de la communication.Notre autre préoccupation, comme souli-gné ci-dessus, est la rationalisation des dépenses pour une meilleure maitrise des coûts opérationnels.

☛ L’innovation par le développe-ment et la commercialisation de nouveaux produits d’assistance : dépannage automobile, assis-tance domiciliaire, assistance pro-fessionnelle ;☛ L’enrichissement de la gamme des packs commerciaux qui offrent de multi-couvertures à des tarifs avantageux tant pour les particu-liers que pour les professionnels ;☛ La préservation de la relation client appuyée sur la qualité de la prestation aux plans de la sous-cription et de l’indemnisation à tra-vers, notamment, le conseil et l’accompagnement ;

☛ L’extension du réseau de distri-bution, par l’ouverture de nou-velles agences et l’agrément d’agents généraux, qui conforte davantage la politique de proximité et l’opportunité d’explorer et d’in-vestir de nouveaux gisements as-surantiels.L’ensemble des actions énumé-rées, ci-dessus, participent à la stratégie mise en œuvre par la CAAT afin de faire face à cette crise et laisse, ainsi, augurer de perspectives optimistes confortées par des actions de modernisation engagées (paiement par cartes CIB, e-paiement et SMSing, …).

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« La CAGEX bénéficie d'un accroissement de lmais elle est confrontée à une forte sinistrali

M. TARIKET Djilali, PDG de la Compagnie Algérienne d'Assurance de Garantie des Exportations (CAGEX)

Revue de L'ASSURANCE : Le contexte économique difficile a-t-il impacté les résultats de votre compagnie ?

M. TARIKET Djilali : L’amplitude de la baisse des cours du pétrole, enclenchée depuis 2014, est telle que les ressources budgétaires de tous les pays pétroliers ont été impactées. On observe que la quasi-totalité des pays producteurs d’hy-drocarbures sont majoritairement carac-térisés par des économies peu diversi-fiées. Certes, l’Algérie s’est dotée d’un niveau élevé de réserves de change à la faveur d’un marché pétrolier porteur et fortement rémunérateur durant la der-

« La CIAR s’est attachée à développer des sautres que la branche automobile »

M. HASSANI Hocine, DG de la Compagnie Internationale d'Assurance et de Réassurance (CIAR)

Revue de L'ASSURANCE :Le contexte économique difficile a-t-il impacté les résultats de votre compagnie ?

M. HASSANI Hocine: Le marché des assurances connait, depuis 2015, une conjoncture difficile dont les raisons s'ex-pliquent par un ralentissement de l'éco-nomie dans tous les secteurs, à savoir une diminution de 50% des budgets des collectivités publiques et collectivités lo-cales, moins de projets nouveaux en as-

surance Tous Risques Chantier et Tous Risques Montage (TRC/TRM) et un ef-fondrement des importations de véhi-cules.En dépit de la crise, la CIAR a pu réaliser une croissance de 2,25% en 2015 et 1,20% en 2016, alors que la croissance de la CIAR était de 16,53% en 2014. Ces chiffres traduisent, explicitement, la situation de décroissance du secteur, que nous connaitrons, encore, pendant au moins trois années.

Malgré tous ces facteurs négatifs, nous estimons que cette conjoncture difficile n’aura pas d'incidences majeures sur les résultats de fin d'exercice de la CIAR.

Quelle stratégie avez-vous adopté pour faire face à la crise ?

Dès le départ, la CIAR s’est attachée à diversifier ses activités et ses produits et à développer des sources de croissance autres que la branche automobile. L'exercice 2017 connaitra une meilleure

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e la demande d’assurance-crédit à l’export, i té relative à l'Assurance-Crédit Domestique »

sources de croissance

nière décennie, et, de la sorte, elle a dis-posé d’une plus grande marge de ma-nœuvre pour le maintien de ses investissements à un bon niveau de réa-lisation, et, par voie de conséquence, une croissance raisonnable de son PIB.La CAGEX, en sa qualité d’Assureur Cré-dit, activant dans l’assurance du com-merce interne et international, s’est vue, relativement, impactée dans ses deux principales activités :

Assurance Crédit à l’Export Pour faire face à l’amenuisement de ses recettes, l’Etat algérien a mis en place une politique de réduction des importa-tions, tous produits confondus, et lancé

un vaste programme d’exportation hors-hydrocarbures, basée sur la compétitivité et les avantages comparatifs, et ce, par la mise en place des mesures de facilita-tion et d’encouragement des investisse-ments, de nature à promouvoir, dans une optique, très diversifiée, les exportations algériennes.Cette politique a eu pour effet immédiat un engouement des entreprises algé-riennes vers l’exportation hors-hydrocar-bures, ce qui a engendré, en un laps de temps rapide, un accroissement de la demande d’assurance crédit à l’export, auprès de la CAGEX.Cet accroissement s’est traduit par la souscription de dix sept polices indivi-

duelles, pour les seuls mois de janvier et février 2017.

Assurance Crédit Domestique La réduction des importations a induit une diminution des échanges sur le mar-ché interne, engendrée par la réduction ou la disparition de certaines quantités de produits jusque-là largement dispo-nibles. Aussi, le recours systématique au crédit, notamment l’allongement de sa durée par les fournisseurs ayant souscrit une assurance auprès de la CAGEX, a eu pour effet, immédiat, une augmenta-tion du risque de crédit, et par voie de conséquence, l’avènement d’une forte sinistralité.

croissance dans les branches Risques divers et Transport.Nous avons, aussi, pris toutes les mesures néces-saires en organisant des sé-minaires régionaux avec notre réseau pour sensibili-ser la composante sur les défis de l'heure et l'obligation de diversifier le portefeuille.Une croissance notable du nombre de points de vente est également envisagée.

Il faut noter la diminution du nombre des sinistres auto-mobile déclarés qui passent de 120.860 dossiers sinistres déclarés en 2015 à 109.475 dossiers sinistres déclarés en 2016, soit un écart positif pour la compagnie de 11.385 dossiers en moins. Ceci est la résultante des efforts en-trepris par les autorités pu-bliques en ce domaine.

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30 Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017

« Pour la Mutualité Agricole, innover c’est l'évolution du marché des assurances en

qu'il génère et apporter des réponses

M. BENHABILES Chérif, DG de la Caisse Nationale de Mutualité Agricole (CNMA)

Revue de L'ASSURANCE :Le contexte économique difficile a-t-il impacté les résultats de votre compagnie ?M. BENHABILES Chérif : La CNMA a enregistré des performances lui permet-tant de s’attribuer une place confortable sur le marché des assurances avec 10,5% du chiffre d’affaires du secteur contre 10,2% en 2014, tout en mainte-nant sa place de leader incontestable dans les assurances agricoles grâce au développement de son volume d’affaires à travers son réseau. Le chiffre d’affaires 2015 de l’ensemble des compagnies d’assurances en assurances dommages est estimé à 118 milliards de DA contre 117,9 milliards de DA en 2014 soit une augmentation de 0.2 %.Le Chiffre d’affaires de la CNMA pour l’exercice 2015 est de 12.451.905 KDA (milliers de dinars) contre 11.267.570 KDA en 2014soit 11 % d’accroissement par rapport à 2014.

Cette évolution positive démontre que la Mutualité Agricole est la seule compa-gnie qui a connu un taux d’évolution à deux chiffres dans le secteur alors que le marché des assurances a stagné. Quant aux assurances agricoles, la CNMA détient toujours la première place avec 2.796.843 KDA avec une part de 75% du secteur et une évolution de 8%. Les règlements des sinistres au 31/12/2015 ont progressé de 21% par rapport à la même période en 2014, pas-sant de 5.548.046 KDA à 6.719.477 KDA ce qui a réhabilité sa crédibilité et a per-mis le retour de la confiance de ses clients. La CNMA s’est démarquée, durant ces derniers exercices, des autres compa-gnies d’assurances - qui elles ont recours aux Intermédiaires, Courtiers d’assu-rances et Agents généraux pour vendre leurs produits - en réalisant ses objectifs

grâce à la multiplication d’actions concrètes sur le terrain desservies par un réseau commercial dense englobant, à l’heure actuelle, 67 Caisses Régionales et 421 Bureaux locaux de proximité.

Quelle stratégie avez-vous adopté pour faire face à la crise ?

Un monde agricole et un marché des assurances en mutation constante exigent une évolution structurelle et une diversification dans l’offre des produits. Des exigences techniques et réglemen-taires de plus en plus pointues, de nou-veaux outils de production, de nouveaux enjeux assurantiels, une multiplication des risques sanitaires et environnemen-taux, une politique de gestion des risques pérenne, incontournable face à une fré-quence plus forte des événements clima-tiques.

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Points de vue

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être capable de décrypter vue d’anticiper les risques appropriées »

La Mutualité Agricole a dressée sa nou-velle stratégie de développement en se basant, prioritairement, sur la modernisa-tion de son management et le développe-ment des nouvelles techniques d’assu-rances agricoles et de répondre favorablement aux besoins du marché par la mise en place de nouveaux pro-duits d’assurance adaptés en vue de s’impliquer davantage dans les actions de prévention et de gestion des risques.Un chantier ambitieux a été engagé par la CNMA qui a mis en place de nouveaux processus de garantie de proximité à tra-vers l’élaboration de tarifs attractifs et appropriés à chaque catégorie de risques ainsi que la mise en place de nouveaux systèmes assurantiels à travers la cou-verture sociale des agriculteurs et la sé-curisation des revenus.En effet, dans la cadre de la politique de modernisation des assurances commer-cialisées, plus particulièrement agricoles,

inscrites dans le quinquennal 2015/2019, la CNMA a enga-gé des études pour l’élabora-tion de nou-veaux produits d’assurance en s’appuyant sur des systèmes assuranc ie ls plus adaptés au paysage socio-écono-mique du pays, et en tenant compte des particularités complexes du secteur agricole et rural.La CNMA œuvre, aujourd’hui, pour une meilleure protection du patrimoine et du revenu des agriculteurs, éleveurs et pê-cheurs, une préservation et sécurisation de l’activité et un accès facile aux crédits

agricoles.Dans cette optique, passant d’un sys-tème classique d’as-surance récoltes et élevages (multi-risques) vers un sys-tème de couverture plus complexe basé sur les rendements et les revenus, la CNMA a lancé d’importants projets de conception de nouveaux produits d’assurance agri-coles adaptés notam-ment :

Les assurances indicielles, en tant qu’outil de gestion des risques de pro-duction agricole beaucoup plus spéci-fique et dirigées aux exploitations les plus performantes, basées sur des in-dices météorologiques et climatiques, telles que l’assurance baisse de rende-ment de la culture de «céréales » suite au risque « sécheresse » et la culture de «pomme de terre » suite aux risques cli-matiques (gel, inondation, sirocco,…) ou tout autre risque non contrôlable ; La micro-assurance en tant que méca-nisme de protection des personnes à faibles revenus contre des risques d’acci-dent, de maladie, de dommages aux biens suite aux aléas climatiques et avoir aussi la possibilité d’accès au crédit ou micro-crédit ; La Prévention et la gestion du risque afin de sécuriser au mieux les investisse-ments contre tous aléas d’origine clima-tique et sanitaire.

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32 Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017

« La crise ne devrait pas constituer une rvoire même une récession »

M. HADJOU Abdelhakim, DG de TRUST Algeria Assurances et Réassurance

Revue de L'ASSURANCE :Le contexte économique difficile a-t-il impacté les résultats de votre compagnie ?M. HADJOU Abdelhakim : Je crois qu’il est utile de mentionner qu’en réalité le secteur des assurances est frappé par deux crises, l’une est exogène, caractéri-

sée par la situation économique marquée par la chute des cours du pétrole et l’autre endogène, marquée par une guerre des tarifs pratiqués par les com-pagnies d’assurances. S’agissant de la première crise, elle est due à la chute vertigineuse des prix du baril de pétrole depuis 2014. Cette crise économique est devenue une réalité prise en compte dans la construction des business plan des acteurs économiques, assureurs inclus. En effet, la politique de rationalisation des dépenses publiques initiée par l’État a eu un impact immédiat sur l’ensemble des opérateurs économiques. Certains grands projets ont été gelés et d’autres annulés, sans oublier les quotas d’impor-tations réduits et imposés, notamment aux concessionnaires automobiles. Ceci n’est pas sans conséquences directes sur le secteur des assurances, qui connait un rétrécissement en volume as-surable et, du coup, rend l’évolution du

chiffre d’affaires quasiment impossible, spécialement pour les années à venir, si la situation viendrait à perdurer.De ce fait, nous avons constaté que la croissance du chiffre d’affaires du mar-ché des assurances, fortement dépen-dante de l’économie nationale, a enregis-tré des résultats peu reluisants durant cette année 2016. Toutefois, pour la TRUST, la situation se présente autrement. Au moment où le marché enregistre une stagnation, la TRUST a réussi une évolution de 13% de son chiffre d’affaires.La seconde crise est due à la guerre des tarifs pratiquée par les compagnies d’as-surances pour dénicher plus de parts de marché, afin de faire face aux consé-quences de l’inflation qui a obligé les consommateurs à réorienter leurs choix et leurs priorités budgétaires. D’une fa-çon simplifiée, cette situation a engendré un écart entre les encaissements et les engagements en sinistres dont le coût

« Nous travaillons au développement des M. BENELMOUFFOK Mohamed Rafik, DG de la société Le Mutualiste

Revue de L'ASSURANCE : Le contexte économique difficile a-t-il impacté les résultats de votre compagnie ?

M. BENELMOUFFOK Mohamed Rafik : De par son statut, LE MUTUALISTE est relativement à l'abri des fluctuations du marché financier et résiste mieux à la crise.

D'une manière générale, les mutuelles d'assurance n'étant pas des sociétés de capitaux, elles ne subissent pas le contrecoup des crises financières. Comme l'a démontré l'expérience de la crise financière puis économique mon-diale de 2008, les Mutuelles d'assurance dans le monde n'ont pas enregistré de pertes substantielles, contrairement aux sociétés de capitaux.

Quelle stratégie avez-vous adopté pour faire face à la crise ?

La stratégie adoptée par Le Mutualiste pour faire face à la crise économique est basée sur une démarche de diversifica-tion de ses activités et de ses produits. Nous travaillons au développement des segments de l'assurance liés à l'agricul-ture, l'agro-industrie, l'agro-alimentaire et

l'agriculture, l'agro-industrie, l'agro-alimentaire

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Points de vue

Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017 33

e raison pour justifier la stagnation s’accentue sous l’effet de l’inflation. Ceci pourrait impacter, négativement, les ca-pacités des compagnies d’assurances à faire face à leurs engagements vis-à-vis de la clientèle et réduirait la qualité de prestation de service. Une telle conjonc-ture ressemble à « un serpent qui se mord la queue ».Et cela en dépit de toutes les dispositions prises par l’Etat, via les autorités de contrôle du secteur des assurances, pour réguler, encourager la concurrence, boos-ter le marché et, le tout, au bénéfice d’une meilleure prestation aux citoyens et aux assurés, particuliers et entre-prises.Mais, je crois que nous tous, comme ac-teurs du marché, avons pris conscience du devoir de redresser la situation en orientant nos stratégies vers l’améliora-tion de la prestation à la clientèle, en met-tant en place un système de gouvernance puissant et capable de prendre en charge les besoins de la clientèle, de plus en plus exigeante, et en mettant en place une politique tarifaire en adéquation avec les offres.

Quelle stratégie avez-vous adopté pour faire face à la crise ?Les performances enregistrées par la TRUST, en 2016, sont essentiellement dues aux nouvelles réorientations straté-giques visant à faire face à la crise. Il faut noter que la TRUST est, longtemps, res-tée l’assureur des grandes entreprises qui représentent une part de 60% de son portefeuille. Étant donné que les entre-prises sont les premières victimes de cette crise, il nous a semblé évident de nous tourner vers les particuliers qui restent la partie lésée de notre marché. En effet, en dehors de l’assurance auto-mobile, le reste des produits restent peu développés, à l’instar de l’assurance ha-bitation ou l’assurance contre les effets des catastrophes naturelles.La stratégie mise en place par la TRUST consiste à diversifier le portefeuille, déve-lopper le réseau et consolider notre pré-sence territoriale et aussi par l’orientation de notre stratégie vers le marché des particuliers.Il faut savoir que le marché des assu-

rances en Algérie reste, tout de même, sous-exploité en vue du potentiel offert et le manque d’innovation. La crise ne de-vrait pas constituer une raison pour justi-fier la stagnation, voire même une réces-sion. La TRUST compte mettre en place de nouveaux produits, novateurs à desti-nation des PME/PMI et, aussi, des parti-culiers.Et afin de limiter les effets de l’inflation et de la récession, les assureurs peuvent constituer un maillon fort de la chaine par l’innovation et la création de valeur ajou-tée, à travers de nouveaux services, tout en améliorant la qualité de service de leurs prestations.Quant au dumping des tarifs, notamment pour la branche automobile, plusieurs actions ont déjà été initiées par la corpo-ration représentée par l’Union des Assu-reurs et Réassureurs Algériens afin de limiter les réductions à des niveaux sup-portables et permettre aux compagnies d’indemniser convenablement leurs as-surés dans des délais raisonnables et, surtout, de garantir l’équilibre financier nécessaire à leurs survies.

segments de l'assurance liés à

les fonctions libérales.Du fait, justement, de la baisse des prix des hydrocarbures, le développement du secteur agricole, dans ses différents vo-lets, s'est imposé en tant que nouvel axe de développement économique du pays. Toutes les filières liées à l'agriculture sont concernées, notamment la céréali-culture, la pêche, la production de lait, de pomme de terre, etc.

LE MUTUALISTE est déterminé et plei-nement engagé à accompagner cette politique qui vise à assurer la sécurité ali-mentaire nationale, par la substitution des importations de produits alimentaires par une production locale.

e et les fonctions libérales »

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Points de vue

34 Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017

« La diversification est une stratégie gagnante qui a permis à AXA de poursuivre sa croissance»

M. VASSEROT Pierre, DG d’AXA Algérie

Revue de L'ASSURANCE :Le contexte économique difficile a-t-il impacté les résultats de votre compagnie ?

M. VASSEROT Pierre : AXA Algérie, société qui en est à son 5ème exercice d’activité, a connu, depuis 2012, une croissance continue de son chiffre d’af-faires et de ses résultats, malgré un contexte difficile impactant l’ensemble du marché et le secteur de l’assurance en particulier. Mécaniquement, cela s’est traduit par : ➨ Une légère baisse du chiffre d’affaires de la branche Automobile (5% de baisse, en 2016 par rapport à 2015). Mais, ce n’est que passager, car cela devrait être compensé par la politique mise en œuvre en Algérie de la production de véhicules neufs en local ;

➨ Sur le Risque Entreprise, le ralentissement économique a, aussi, entraîné une baisse des projets et des importations qui s’est traduite par une contrac-tion des primes d’assurance transport et des projets (« en-gineering »). Cette activité devrait, cepen-dant, bénéficier du lancement par le gouvernement de gros projets en 2017 ; ➨ La dépréciation de la mon-naie nationale aurait dû entraî-ner une hausse des valeurs assurées sur les biens ache-tés en devises (engins de chantier, usines, etc.), et, par voie de conséquence, une hausse des primes d’assu-

rances. Ce phénomène n’est, cependant, que peu observé à ce stade, au détriment de la protection des acteurs écono-miques et, là encore, du chiffre d’affaires des sociétés d’assurance. Cette situation a affecté certains de nos clients entre-prises pour lesquels AXA a été présente afin de les conseiller et de les accompa-gner dans la réévaluation de leur couver-ture d’assurance. Quelle stratégie avez-vous adopté pour faire face à la crise ?

Depuis ses débuts, AXA Algérie a choisi une stratégie de diversification de ses activités qui lui permet d’être présent, à la fois, sur les marchés Particuliers et Entreprises et sur les activités Dom-mages et Assurances de Personnes.

Cette stratégie gagnante a permis à la société de poursuivre sa croissance jusqu’à aujourd’hui. Plusieurs initiatives permettent de l’illustrer :

✔ Avec la baisse des importations de véhicules neufs, AXA Algérie a réorienté ses efforts sur le parc des véhicules d’oc-casion par la mise en place, en avril 2016, d’une assurance Dommage Colli-sion. Dans les prochaines semaines, AXA va poursuivre sa réflexion pour pro-poser des couvertures assurantielles adaptées au contexte du marché auto-mobile actuel, pour mieux répondre aux besoins de tous ses clients possesseurs de véhicules d’occasion ou de véhicules neufs, notamment les véhicules produits en Algérie ; ✔ Continuer à diversifier notre offre pro-duits que ce soit en assurances dom-mages ou en assurances de personnes, pour répondre au mieux aux besoins de l’ensemble de nos clients ;✔ Sur le marché des Entreprises, AXA Algérie a communiqué et mis en œuvre la réévaluation des capitaux sous risque, afin d’assurer à ses clients une couver-ture d’assurance adéquate ;✔ Le renforcement de notre rôle de conseil et d’accompagnement auprès de nos clients-entreprises dans la réévalua-tion de leur couverture d’assurance ;✔ Dans un marché très concurrentiel en termes de prix, AXA Algérie a mis, au centre de ses priorités, ses clients et la qualité du service qui leur est proposé ; ce critère différenciant permet des taux de renouvellement très élevés, proche de 100% sur le marché Entreprises.

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Événement

36 Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017

Mi-février 2017 à Dubaï (Emirats Arabes Unis), où il a participé au 5ème Sommet gouvernemental mondial, le ministre des Finances, M. Hadji Baba Ammi, a donné, en marge des travaux de ce rendre-vous de la finance, les grandes lignes de la stratégie algérienne de diversification de son économie, selon l’agence de presse nationale APS.

Il est à retenir de cet important évène-ment, notamment, l’impératif de la di-versification économique de pays,

comme l’Algérie, quasiment mono-expor-tateurs (d’hydrocarbures) d’autant que la baisse des prix du pétrole s’inscrit dans la durée et préfigure d’une réorientation mondiale future de la consommation énergétique vers d’autres sources. L’Algérie qui a eu l’amère expérience, à l’entame de la décennie 90 du siècle écoulée, quand ses réserves ne suffi-saient plus à couvrir certaines importa-tions, est, aujourd’hui, certes un pays plus que solvable et traitant en position assez confortable avec les institutions fi-

nancières internationales et régionales, ne peut, néan-moins, se permettre de consommer ses accoudoirs fi-nanciers sans songer aux len-demains qui pourraient dé-chanter. Qui pourrait s’aventurer à dire, en effet, que les économies de demain continueraient à compter sur les hydrocarbures ? Rien n’est sûr, dans un monde où le développement est à vitesse grand V et où les retardataires risquent d’être pénalisés. Récemment hissé à la tête des Nations unies (ONU), An-

tonio Guterres, tout comme étaient pré-sents à Dubaï les hauts responsables du Fonds monétaire international (FMI, Chris-tine Lagarde), de la Banque mondiale (BM, Jim Yong Kim), du Programme de l’ONU pour le développement (PNUD, Helen Clark), de l’UNESCO (Irène Boko-va), a fait lui aussi le déplacement vers les Emirats, où il était question d’échan-ger sur l’avenir des pays et les effets des changements rapides que connaît le monde sur les communautés. Mondiali-sation, robotique, machinisme et autres progrès technologiques, ne font pas que du bien à l’être humain. C’est à ce dernier de trouver les équilibres nécessaires.

K.M.

Avec la participation du ministre des Finances, M. Hadji Baba Ammi

La diversification économique s’invite au Sommet gouvernemental mondial

Par Karim Massine

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Événement

Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017 37

La presse spécialisée s’est dotée d’un titre qui commence à se frayer son petit bonhomme de chemin sans trop de bruit. En effet, Filaha AGRO News, édité par l’EURL DJASAI.COM (membre fondateur : Chelloufi Karim ; Directeur général : Mentouri Djamel), multiplie les thématiques de grand intérêt pour les milieux agricoles, comme c’est le cas pour les exportations hors hydrocarbures lors de son dernier numéro en date (janvier-février 2017) et de sa pénultième édition consacrée aux assurances.

Filaha AGRO News est d’une périodi-cité bimestrielle.

Ce journal est imprimé sous format de tabloïd. Il se donne l’ambition d’ap-porter sa part dans l’im-mense chantier de la vul-garisation, dans le vaste domaine de l’agriculture en Algérie. M. Mentouri Djamel, di-recteur de la publication, déclare être conscient de cet énorme importance de la contribu-tion à apporter par son journal mais, res-tant attachée à sa modestie réputée dans le milieu de la presse nationale, insiste à relever que le développement du monde agricole passe au devant de toute consi-dération, au vu de la place stratégique que tient cette forme motrice de toute économie, ancienne ou moderne. Il est vrai qu’un pas qui arrive à nourrir ses propres enfants est déjà un vrai complé-ment de réelle indépendance. Bien qu’avec une pagination réduite (16 au total), il y a lieu de noter la qualité du contenu assez diversifié et brassant qua-siment tous les acteurs du secteur de l’agriculture et de ce qui a trait directe-ment, à l’image des assurances.D’ailleurs, un numéro spécial a été dédié

récemment (novembre-décembre 2016) à l’assurance des risques agricoles. Inti-tulé « les contrats de la ‘’baraka’’ », ce dossier thématique a voulu brasser large en donnant la parole à plusieurs acteurs centraux, comme le CNA, la Compagnie centrale de réassurance (CCR), la Socié-té algérienne d’assurance (SAA), la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA), la Compagnie d’assurance et de garantie des exportations (CAGEX), SALAMA, et l’Association nationale des agronomes algériens (ANAA)… Dans son numéro paru en janvier 2017, Filaha Agro News a traité des exporta-tions hors hydrocarbures. Le dossier est intitulé « L’Algérie face au challenge de l’exportation : où, quoi et comment ? ». Parole y a été donnée à plusieurs acteurs

dont la CAGEX, compagnie d’assurance présentée en « organisme de garantie des exportations algériennes ». En somme, et traitant de divers sujets pertinents, avec le développement agri-cole comme dénominateur commun, le journal Filaha AGRO News est, comme le résume si bien sa devise, « le journal de l’agriculture, de l’agroalimentaire et du monde animal ». Il s’agit, ainsi, d’un nouveau fleuron parmi le peu de titres de la presse spécialisée. A cette dernière, du parcours reste à faire afin de se rapprocher de la densité et de l’impact de celle dite d’informations géné-rales dont le nombre se situait, il y a peu, à plus d’une centaine de titres de jour-naux quotidiens.

H.M.

Se voulant «le journal de l’agriculture, de l’agroalimentaire et du monde animal»

Filaha AGRO News, un fleuron parmi les titres de la presse spécialisée

Par Hamza Medakel

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Événement

38 Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017

L’INSAG remet des diplômes à ses lauréats

Le directeur général de l'INSAG, M. Derrar Abdelali a pris la parole, à l'occasion, pour présenter à ses

invités les projets futurs de son établisse-ment, créé en 2001. « De nouvelles formations vont être

créées dans les assurances après l’auto-risation du ministère de l’Enseignement Supérieur, que ce soit en master ou en licence », a-t-il annoncé.Il a ajouté que l’Institut a commencé par des formations dans le management avant de lancer l’enseignement dans le

domaine de l’assurance.L’Ecole Supérieure d'Assurances (ESA) de Paris, est le partenaire de l'INSAG pour cette formation. Son président et directeur pédagogique, M. Langlumé Pa-trice-Michel, présente à la cérémonie, est intervenu pour aborder le thème de la

Par Ali Mebarki

Institut Supérieur d’Assurance et de Gestion

L’Institut Supérieur d’Assurance et de Gestion (INSAG) a organisé, le lundi 23 janvier 2017 au niveau de la salle des conférences du Centre Familial de la CNAS (Ben Aknoun, Alger), une cérémonie de remise de diplômes. Les lauréats, qui ont suivi une formation de 12 mois dans les métiers d'assurance, se sont vus remettre leurs diplômes de « Master manager de l’assurance » et « Bachelor en assurance », en présence de plusieurs responsables du secteur des assurances.

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Événement

Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017 39

digitalisation des métiers liés à l’assu-rance, comme celui des courtiers.Une rupture apparait dans l’assurance, notamment en ce qui concerne les para-mètres d'élaboration des tarifs aux assu-rés et des mesures traditionnelles comme les catégories socio professionnelles (CSP) qui risquent de ne plus être d’ac-tualité, car il y a le « data » qui entame le basculement vers une « tarification com-portementale », par le biais des applica-tions de Facebook ou de Google, a-t-il dit. « Le digital est en train de reconfigurer le secteur de l’assurance. L’Algérie n’en est pas encore là, mais cela viendra. Les compagnies qui demeurent dans un sys-tème traditionnel de tarification devront passer à la digitalisation », prévient-il.De son côté, M. Kassali Brahim Djamel,

président de l’Union nationale des assu-reurs et réassureurs (UAR), a souligné que les nouveaux diplômés vont rejoindre un marché qui « progresse » et qui « se modernise ». Même si la culture de l’assurance n’est pas suffisamment ancrée, il y a des amé-liorations dans ce marché qui apporte énormément avec une bonne croissance du chiffre d’affaires en 15 ans, qui, toute-fois, reste encore « insuffisant eu égard aux potentialités du marché », a-t-il ad-mis.

Lors de la cérémonie de remise des di-plômes en assurance, le major de pro-motion, Boudraa Mohamed Rafik Antar, ayant obtenu un master manager de l’as-surance, a indiqué que cette formation accélérée de 12 mois intervient suite à une licence en assurance et banque et un master en sciences économiques, option monnaie et les entreprises finan-cières.« Je vais entamer une autre formation ou bien m’engager dans la carrière profes-sionnelle », hésite-t-il, après avoir suivi cette formation avec un programme sur la gestion des risques et la gestion des assurances. « Le rôle du courtier dans l’optimisation de la gestion des assu-rances de l’entreprise » est le thème de sa thèse.

Madame Djehiche Samira, qui a obtenu un master de manager de l’assurance, est diplômée en informatique et en sécu-rité des données. Actuellement, elle est sous directrice recherche et développe-ment au niveau de la CASH Assurance et a effectué sa thèse sur le thème de la " Digitalisation de l’assurance ". Elle déclare vouloir mettre ses connais-sances au service de la société dans un domaine qu’elle maîtrise particulière-ment. Lydia Chaoutène, qui exerce actuelle-ment au sein de CAARAMA Assurances, a, elle aussi, obtenu un bachelor en as-surance, en espérant qu’elle puisse ap-porter « un plus » à sa compagnie dont elle « remercie les dirigeants » pour lui « avoir permis de suivre cette formation».

A.M.

L'INSAG en bref

L'Institut Supérieur d'Assurances et de Gestion (INSAG) est un établissement privé de formation supérieure. L'INSAG est partenaire de :

☛ L'ISECOMA Paris pour les formations commerciales et de Management, depuis 1995 à ce jour.☛ L'ESA Paris pour celles concernant les Assurances, de-puis 2001 à ce jour.☛ L’UNIVERSITE DE VERSAILLES Saint Quentin-en-Yve-lines, pour la formation en Management de la Logistique, depuis 2007 à ce jour. Dans le domaine des Assurances, L'INSAG propose des for-mations diplômantes suivantes :

✔ BACHELOR en Assurances (Niveau : licence profession-nelle)✔ MASTER, Manager de l’Assurance✔ Exécutive MBA en Management de l’Assurance✔ MBA Audit et Management des Risques et des Assurances de l’EntrepriseL'INSAG propose aussi des formations qualifiantes de courtes durées par branches d’assurances. Les diplômes sont délivrés par l'Ecole Supérieure des Assu-rances (ESA) de Paris (France)Site web : http://insagalgerie.com

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Événement

40 Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017

« L'Institut a formé plus de 1.500 diplômés en assurance »

M. Derrar Abdelali, DG de l’INSAG

Les établissements qui forment aux métiers des assurances sont peu nombreux. L’Institut Supérieur d’Assurance et de Gestion (INSAG) est l'un d'entre eux. Son directeur général, M. Derrar Abdelali retrace, dans cet entretien, le parcours de son institut et présente ses projets d'avenir.

Entretien réalisé par Ali Mebarki

Revue de L'ASSURANCE :

Quel est l’apport de l’INSAG dans la formation des cadres du secteur des assurances ?

M. Derrar Abdelali : L'INSAG a lancé les formations d'assu-rance diplômantes (Master et Bachelor) et qualifiantes depuis 2001. L’Institut a ainsi formé plus de 1.500 diplômés et il a

participé à l’amélio-ration du niveau d’encadrement des sociétés d’assu-rance. Les diplômés occupent, tous, des postes supérieurs de responsabilité, des sous directeurs, directeurs centraux et régionaux. Quelles sont les mesures prises par votre institut pour assurer une formation de qua-lité dans le sec-teur des assu-rances ?

Il y a effectivement des mesures prises pour des formations

de qualité. Cela consiste, notamment, à recruter des enseignants de qualité. Notre partenariat avec l'Ecole Supérieure d'Assurances (ESA) de Paris, qui est l'une des premières écoles d'assurance en France, marque également notre vo-lonté et notre engagement à développer des formations de niveau international. Sans oublier, aussi, un management très rigoureux de l'Institut.

Qu’en est-il de vos nouvelles forma-tions en assurances qui sont en ins-tance d'agrément par le ministère de l’Enseignement Supérieur ?

Il y a, effectivement, de nouvelles forma-tions qui attendent l'agrément du minis-tère de l'Enseignement Supérieur. Il s’agit des licences et master en action commerciale et de licences et master en assurance. A ceci, s’ajoutent les licences et master en logistique et les licences et master en gestion des risques des entre-prises.

Comment l’institut se prépare-t-il aux innovations dans l’assurance, notamment dans le domaine de la digitalisation ?

C’est, effectivement, un enjeu important. L’institut se prépare aux innovations dans l’assurance grâce à de nombreuses initiatives. Il s’agit, notamment, de la création de nouveaux produits de forma-tion qualifiante. Ces nouveaux produits concernent l’économie numérique et la digitalisation de la distribution des pro-duits d'assurance. A ceci s’ajoutent la dématérialisation de l'expertise dans l'as-surance et le e-business. Il ne faut pas, non plus, oublier les enjeux des réseaux sociaux en assurance et le e-learning.

M. Derrar Abdelali, DG de l’INSAG

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Événement

Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017 41

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42 Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017

SALAMA Assurances Algérie table sur une croissance de 7% en 2017

Suivant le bilan 2016 et les ambitions de son DG, Mohamed Benarbia

Même si la croissance du secteur des assurances est faible, en 2016, SALAMA Assurances Algérie trace, pour l’exercice 2017, l’objectif d’atteindre une production de 5,35 milliards DA avec un taux de croissance de 7%.

« La compagnie a déjà atteint un taux de croissance de 6%, enregis-tré dans un contexte où le marché

enregistre une évolution autour de 1% », a déclaré le Directeur général de SALA-MA, M. Benarbia Mohamed, lors d’une conférence de presse animée le 21 fé-vrier 2017, à l’hôtel « Mouflon d’Or », à Alger.Cet objectif ne peut être atteint sans mo-biliser les moyens nécessaires pour chercher de nouvelles niches afin de booster le chiffre d’affaires, a souligné, en substance, M. Benarbia, à l’occasion de son rendez-vous avec la presse. En déclinant les autres objectifs de l’exer-

cice 2017, il ajoute que les sinistres dé-clarés devraient être de 2,76 milliards DA avec une chute de -28% par rapport à l’exercice précédent. L’objectif, pour les sinistres réglés, est d’atteindre 2,35 mil-liards DA, avec un taux de croissance de 1%, alors que les recours encaissés se situeraient à 575 millions DA, avec un taux de croissance de 67%. Les sinistres à payer sont fixés à 3 mil-liards DA, avec un taux de croissance de 16%. Cela induit déjà le fait que le résul-tat de SALAMA est parmi les plus bas. Selon le DG de cette société, c’est la conséquence de sa politique de règle-ment rapide des sinistres avec une crois-

sance continue des règlements, d’un côté, et de sa politique rigoureuse de provisions techniques, de l’autre.

Analyse du marché

Analysant les données du marché, le DG de SALAMA trouve anormal que « cer-taines compagnies dont les provisions techniques ont chuté d’une façon impor-tante ont enregistré des résultats plus importants ». Après ces constats, M. Be-narbia insiste sur le fait que la compagnie qu’il dirige a des ambitions pour amélio-rer la qualité de service ainsi que les pro-visions techniques. L’évolution du marché des assurances est lente, a souligné M. Benarbia. « Se-lon des informations obtenues sur l’évo-lution du secteur jusqu’à septembre der-nier, la croissance de 2016 devrait être de moins de 1%, ce qui n’est pas très dif-férent du bilan de 2015 », a-t-il indiqué.Le DG de SALAMA a constaté de nom-breux problèmes, notamment l’évolution lente de la production et du chiffre d’af-faires global des compagnies.M. Benarbia a expliqué que de nombreux phénomènes sont derrière cette situa-tion. Il a cité la chute du prix du pétrole ; la baisse de la demande d’assurance des entreprises ; et la faiblesse du pou-voir d’achat. « Ce sont des éléments qui ont impacté le secteur de l’assurance. Cela a induit des contraintes négatives sur le marché », a-t-il indiqué.

Par Ali Mebarki

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Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017 43

Assurances agricoles

La compagnie a d’autres projets. « Nous allons commercialiser les produits agri-coles car le marché se rétrécit et il faut chercher des niches où on peut faire du chiffre d’affaires. Il y a aussi le fait que la compagnie délivre le contrat takaful et nous pouvons concurrencer d’autres mu-tuelles », dit-il.Il précise : « On est en train d’attendre les visas et on va commercialiser les pro-duits tout en modernisant les assurances agricoles qui sont encore loin des normes internationales. On va aller sur les assu-rances indiciaires basées sur un certain nombre de phénomène pour réduire l’as-surance et utiliser la statistique sur la réa-lité météorologique. Nous avons des par-tenaires internationaux qui sont prêts nous accompagner. »

Une filiale Family Takaful pour bientôt La filiale Family Takaful est aussi dans le plan d’action. « Nous n’avions pas pu créer notre société des assurances de personnes (AP) auparavant mais on est en discussion avec des partenaires et nous finaliserons le projet avant fin 2017 », ajoute M. Benarbia. Avant de créer la filiale Family Takaful, il a rappelé que SALAMA avait déjà l’expérience de cette sorte d’assurances de 2009 à 2011. « Nous allons faire un chiffre d’affaires, ra-pidement, car notre clientèle est en train de nous solliciter », dit-il.

Propositions au ministère des Finances

Lors de la même conférence de presse, le DG de SALAMA a mis en exergue le fait que les problèmes d’organisation des assureurs et du secteur en général sont réels et qu’il y a des propositions faites au ministère des Finances pour augmen-ter le tarif des assurances automobiles en vue de régler, au moins, un des as-pects de ces problèmes. A cet égard, il a indiqué que l’assurance Responsabilité

civile (RC) en Algérie affiche le tarif le plus bas au monde et que c’est l’une des causes du retard des indemnisations des compagnies. « Les compagnies baissent leurs provisions car, sans cela, elles risquent de réaliser un bilan négatif », souligne-t-il.« On fait appel à des modèles pour éta-blir les tarifs, dans un contexte d’écono-mie de marché, et la RC doit être révisée sur un tarif détaillé par les actuaires car, on ne peut pas appliquer un même tarif pour un taxieur que pour un fonctionnaire car, ils utilisent différemment leurs véhi-cules », propose-t-il.Il ajoute : « Nous espérons que les concertations, que le régulateur entame à propos de la tarification dans ces risques, aboutissent car, il y a une concurrence déloyale utilisant la règle du moins disant, et des compagnies ré-duisent leur primes de 10 % en quelques années et cela suscite des interroga-tions.»M. Benarbia a aussi abordé la stratégie de croissance de sa compagnie en axant sur une gestion maîtrisée car, « il ne sert à rien, selon lui, d’ouvrir des agences partout dans le pays et risquer d’avoir, plus tard, des problèmes d’indemnisa-tion, ce qui donnera des clients mécon-tents ». Il a aussi brossé un tableau sur la posi-tion de sa compagnie sur le marché en

affirmant, qu'à taille comparable, elle est au deuxième rang en matière de chiffre d’affaires après la CIAR. « Il faut compa-rer les compagnies qui ont à peu près la même taille et ne pas comparer avec les compagnies publiques qui disposent, pour certaines d’entre elles, d’un quart du chiffre d’affaires du marché », affirme-t-il.A propos du rendement des agences, M. Benarbia a indiqué qu’un plan de redres-sement sera établi pour 30 des 250 exis-tantes. « Si elles n’améliorent pas les ré-sultats, elles vont disparaitre car après les avoir accompagnées, on ne les lais-sera pas impacter nos résultats », pré-vient le DG de SALAMA. Ce dernier a mis l’accent sur la formation de la res-source humaine y compris la formation externe afin que ceux qui ont quelques années d’expérience occupent des postes de responsabilité.La compagnie qui n’est pas représentée dans les grands pôles urbains comme dans l’Ouest algérien a décidé de cibler les grandes villes pour qu’elles reçoivent chacune ou deux agences supplémen-taires à même de pouvoir capter un vo-lume du chiffres d’affaires et renforcer la croissance qui passerait ainsi à, peut être, 10%, conclut le DG de SALAMA.

A.M.

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44 Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017

TRUST Assurances dédie un pôle spécifique aux Courtiers

S'adressant à ses invités, le Direc-teur Général de TRUST Algeria, M. Hadjou Abdelhakim a indiqué

que des offres différenciées sont présen-tées aux courtiers pour améliorer leurs prestations aux clients. Il a précisé que la compagnie est soucieuse de donner les moyens nécessaires pour un accès ins-tantané au système d’information de la compagnie.En plus de son réseau de distribution, TRUST Algeria, par la voix de son direc-teur général, a ainsi exprimé sa volonté

de revoir à la hausse les ambitions de la compagnie par, entre autres, le renforce-ment de la collaboration avec les cour-tiers en assurances.Avec 38 courtiers activant sur le marché algérien, leur apport représente un chiffre d’affaires de 9 milliards de dinars. La compagnie TRUST est considérée comme l’un des partenaires privilégiés des courtiers car les clients ont surtout besoin de conseils pour faire des écono-mies d’investissement et des économies d’échelle, selon M. Hadjou.

Lors des débats, le staff de la compagnie a répondu à des questions portant aussi bien sur l’innovation, la faisabilité du sys-tème d’information avec les méthodes à mettre en œuvre dans ce cadre. M. Had-jou a assuré que des équipes expérimen-tées sont dédiées à ces tâches.Les courtiers ont, de leur côté, souligné qu’il pourrait y avoir un problème de lé-gislation pour ce type de contrats et pour le partage des commissions ainsi que pour la signature du contrat, ce qui «risque de fonctionner avec quelques accrocs ».

La signature du contrat en question« Je ne vois pas pourquoi un courtier ne peut pas signer un contrat d’assurance », a répondu M. Hadjou. D’autres réponses sont données par M. Boudraâ Abdelaziz, président de l’Association nationale des Courtiers d'Assurance.M. Boudraâ a abondé dans le même sens, en déclarant que les courtiers ont le droit de signer des contrats. Il a insisté sur un fait : «Je ne pense que le problème soit posé sur le plan règlementaire. Il y a interdiction de la commission de gestion et non de la gestion ». Le courtier a une commission d’apport mais la législation n’a pas inter-dit la souscription, a-t-il expliqué, en subs-tance.

Par Ali Mebarki

Dans sa volonté de rapprochement

La compagnie Trust Algeria Assurance et Réassurance a convié, le 22 février 2017 à l'hôtel Aurassi à Alger, les Courtiers à un diner-débat pour leur annoncer la création d’un pôle courtage avec une équipe d’experts dédiés « afin de leur faciliter la concrétisation de contrats dans des temps raisonnables et d’offrir à leurs clients mandataires un service de qualité basé sur les nouvelles technologies ».

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Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017 45

Il a ajouté que les décisions de la TRUST sont innovantes en suggérant une com-mission avec la compagnie pour des ex-posés pratiques et entrer dans le détail. La gestion du système doit faire l’objet d’un guide, a-t-il aussi proposé. Abordant un autre problème, il a souli-gné: « Nous souffrons des délais de rè-glement des sinistres qui sont lents avec les expertises et les contre-expertises, il y a aussi les compagnies qui gèrent les expertises comme elles veulent », a fait savoir M. Boudraâ.Le DG de TRUST a abordé, lui aussi, la question de l’indemnisation des clients. «On n’a pas de problème de règlement des sinistres » car, « la compagnie a un groupe d’experts qui maîtrise ce dos-sier», a-t-il affirmé.« Nous avons une ca-pacité financière pour régler les sinistres et cela nécessite une prise en charge de façon fonctionnelle », a-t-il expliqué.

L'argument de la solidité financière

Sur ce sujet, le DG adjoint de la compa-gnie, M. Messai Adlène, met aussi en exergue le fait que la solidité financière de l’entreprise est indéniable avec 20 mil-liards DA d’actifs. « Ce sera le cas, dès que le projet en cours de Trust Business Center de Bab Ezzouar sera réception-né. Le projet est évalué à trois milliards de dollars. Quant à la marge de solvabi-lité, elle est de 700% », dit-il.

TRUST Algeria a clôturé l’exercice 2016 avec des résultats « très satisfaisants », a aussi indiqué son DG, Abdelhakim Ha-djou, citant une progression du chiffre d’affaires de 13% par rapport à l’année précédente.M. Hadjou a affirmé que la compagnie qui compte 114 points de vente, répartis sur le territoire national, compte maintenir la même tendance lors des cinq prochaines années.Pour parvenir à cet objectif, la compagnie qui couvre déjà 38 wilayas, s’attend à at-teindre les 200 points de vente à fin 2017.Pour ce qui est du bilan et de la diversifi-cation, la structure automobile représente 38% des primes collectées en 2016, ce qui contribue à « réorienter l’activité vers les risques de particuliers et les risques entreprises ».

Ambitions Néanmoins, l’ambition de la compagnie TRUST Algeria ne s’arrête pas au déve-loppement de l’assurance. « On a aussi l’ambition de devenir le premier groupe financier en Algérie », a indiqué M. Had-jou. Mais, en sus du secteur financier, le groupe a également un projet d’exten-sion dans le tourisme, l’industrie et l’im-mobilier.« Nous avons un des plus grands projets en cours qui est le Trust Business Center de Bab Ezzouar », a encore expliqué le DG. Le centre compte un grand hôtel

Marriott 5 étoiles et un centre commercial et de loisirs.M. Hadjou a expliqué que TRUST Algeria est créée en 1997 dont 77,5% du capital est détenu par Trust International et 22,5% par Qatar General Insurance. Le même capital est porté à deux mil-liards DA, depuis 2007, mais, le fait que la société soit adossée à un groupe lui permet de réaliser ses projets, explique le directeur général.Cela permet déjà, selon ce dernier, de mettre en exergue le fait qu’« un espace client corporate (grands comptes) sera dédié sur un portail web » et ce, dans le cadre du développement de la plate-forme d’information.La société fait partie du Groupe Nest In-vestments Holding qui compte plusieurs entreprises dans différents domaines tel que la réassurance, l’assurance directe, le courtage, les services financiers, l’im-mobilier et le tourisme.Le groupe est présent à travers ses fi-liales dans une trentaine de pays en Eu-rope, Amérique, Moyen-Orient et Afrique.Les actifs du groupe sont évalués à 4,5 milliards de dollars et son actif net est de 2,5 milliards de dollars. Dans le cadre de ses activités en assurance, le groupe compte huit compagnies d'assurance di-recte, une compagnie de réassurance et une société de courtage auprès de la Lloyds à Londres.

A.M.

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Événement

Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017 47

Une Convention de partenariat signée entre la CNMA et le groupe Lacheb

Le DG de la CNMA, Cherif Benha-biles, a indiqué lors de la cérémo-nie de signature, tenue à Alger, que

les filiales du Groupe Lacheb bénéficie-ront de la couverture assurantielle des risques agricoles, des patrimoines et des responsabilités civiles.En plus de la prise en charge des risques liés à la gestion des activités des agricul-teurs, le contrat porte aussi sur la mise en place conjointe d’actions de sensibilisa-tion consacrée aux risques de production

et le suivi des normes d’élevage pour aboutir à l’amélioration des rendements, a expliqué Benhabiles.De son côté, Rachid Lacheb, président du Groupe, a souligné que l’entreprise a de nombreux projets dans le domaine de l’amont et de l’aval agricole, dont des pé-pinières notamment à l’ouest du pays et des fermes de vaches laitières, dès l’im-portation de ces dernières, prévue pour bientôt.

Le président du Groupe La-cheb a rappelé que son entre-prise a signé un protocole pour l'élevage bovin laitier avec le consortium américain AIAG (Americain international agri-culture group). Les respon-sables du groupe Lacheb ont indiqué que ce partenariat s'inscrit dans l'objectif de ré-duire les importations algé-riennes en semence de pomme de terre et en poudre de lait.C'est l'un des premiers parte-nariats qui vont introduire la technologie américaine en ce qui concerne les fermes de vaches laitières, ont-ils dit, soulignant l'impact attendu du projet dans la création d'em-plois et la diminution de la fac-ture des importations de la poudre de lait et de la semence de pomme de terre.La formation constitue égale-ment un axe important dans ce

projet, a souligné le DG de la CNMA. A ce propos, M. Benhabiles est longue-ment revenu sur le lancement du pro-gramme de formation à la carte initié par la Mutualité Agricole, au centre de forma-tion et de services polyvalents de Khen-chela.La Mutualité Agricole est une institution qui joue, selon son DG, un rôle important dans la dynamique du développement

Par Ali Mebarki

Elle couvre 16 entreprises situées dans six wilayas différentes

Une convention de partenariat a été signée mi-mars entre la CNMA et le Groupe Lacheb couvrant ses 16 entreprises situées dans six wilayas différentes.

Cérémonie de signature de la convention de partenariat entre le DG de la CNMA et le Président du Groupe Lacheb

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48 Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017

La CNMA cible des créneaux de plus en plus ambitieux

Le C'est ainsi, que la Caisse Natio-nale de Mutualité Agricole (CNMA) et l'Organisation Nationale des

Moudjahidines (ONM) ont décidé d’un commun accord d’officialiser, le jeudi 09

février 2017, un partenariat historique, matérialisé par la signature d’une Convention au siège de l’ONM par le Di-recteur Général de la CNMA et le Secré-taire Général de l'ONM, respectivement

M. Benhabiles Cherif et M. Abadou Said. Ce partenariat historique permettra d’in-tégrer les membres de l'ONM dans la nouvelle dynamique de la mutualité agri-cole et de les faire profiter des nouveaux mécanismes assurantiels qui favorisent la proximité, la solidarité, l’entraide et la responsabilité. Autant de valeurs du mu-tualisme communes aux deux institu-tions.Il s'agit, entre autres, de la mise à la dis-position des membres de l'ONM de contrats d’assurance spécifiques, ac-compagnés de réductions avantageuses. La CNMA accompagne les Aviculteurs

Autre réalisation à mettre à l'actif de la CNMA, la signature, jeudi 02 Mars 2017, au siège de la CNMA, cette fois-ci, d'une Convention triangulaire avec l'Office Na-tional d’Aliments de Bétail (ONAB) et des Opérateurs économiques privés de la fi-lière avicole.

Par Fatiha Aïd

La Caisse conforte son développement

La Caisse Nationale de Mutualité Agricole (CNMA) ne cesse de se projeter vers des créneaux de plus en plus ambitieux, qui lui permettent de développer ses activités en tant qu’assureur toutes branches. Ainsi, et depuis le début de cette année, la Caisse a multiplié ses activités, s'appuyant en cela sur son large réseau commercial composé de 67 CRMA (caisses régionales) et de 434 Bureaux Locaux de proximité implantés à travers tout le territoire national.

rural et en tant qu’outil de développe-ment de secteur agricole et rural, elle a pour mission de contribuer, conformé-ment à la politique du gouvernement, au développement de l’ensemble du secteur de l’agriculture. Ainsi, les principaux objectifs visés par la

CNMA, par cette initiative, est de jouer pleinement son rôle d’assureur conseil de proximité, soucieux de promouvoir dans les régions rurales les valeurs com-munes du mutualisme agricole de proxi-mité.Les vétérinaires conseils de la CNMA

impliqués dans ce processus veilleront à apporter leur savoir-faire aux éleveurs sur le plan prophylactique, dans les cam-pagnes de vaccination, les techniques d’élevage modernes, les normes et para-mètres zootechniques actualisés ainsi que dans l’identification des animaux.

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Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017 49

Dans son intervention, M. Benhabiles a insisté sur le fait qu’il y a aussi la couver-ture des risques sanitaires, la mise en place de programme de gestion des risques pour sécuriser les revenus et le développement et la modernisation des assurances agricoles. Le tout pour par-

venir à l’incitation des agriculteurs et éle-veurs à s’organiser, à coopérer pour dé-velopper l’esprit de l’entraide et de la solidarité.D’ailleurs, le taux de pénétration des as-surances agricoles a atteint 23%, a assu-ré le DG contre 17% en 2014.

L’apport du projet Lacheb va booster le chiffre d’affaires de la compagnie d’assu-rance quand bien même le niveau de la prime ne soit pas révélé. Mais il faut sa-voir que le coût initial d'investissement du projet est de 100 millions de dollars.

A.M

Aux termes de ce partenariat, la CNMA s'engage à fournir au Groupe ONAB et ses filiales et aux autres acteurs de la filière avicole, des couvertures assuran-tielles adaptées, sécurisant leurs reve-nus à travers la prise en charge des risques liés à leurs activités. Des jour-nées de sensibilisations et d’information seront également organisées au profit des acteurs de la filière à travers tout le territoire national. L’ambition de la CNMA, en tant qu’assu-reur et conseil de proximité et accompa-gnateur du monde agricole, est de parti-ciper au développement de la filière Avicole, en encourageant les produc-teurs et les transformateurs à améliorer leurs productions et à maitriser les tech-niques d’abattage et de stockage.

La CNMA s’implique dans la Nutrition Animale

Par ailleurs, une journée technique conjointe CNMA-Timac Agro Algérie a été organisée, le mercredi 7 mars 2017 à Mostaganem, au profit d'une centaine d’éleveurs de bovins laitiers des Wilayas de l’Ouest du pays, avec la participation

de la Directions des Services Agri-coles (DSA) de cette wilaya. Cette journée d’échanges et de partages d’expé-riences, avait pour principaux thèmes l’optimisation de la nutrition ani-male et les pro-ductions fourra-gères et la vulgarisation des

couvertures assurantielles adaptées à cette filière.

Inauguration de Bureaux Locaux à El Oued et Mohammadia

Enfin et dans le cadre de la continuité de sa stratégie de rapprochement avec le monde agricole et rural, notamment dans les régions du Sud, le DG de la CNMA, M. Benhabiles Cherif a procédé à l’inauguration de deux bureaux locaux: l’un dans la daïra de SIG (wilaya de

Mascara), le lundi 06 mars 2017, et l’autre dans la daïra de Robbah (wilaya d’El Oued), le mercredi 08 mars 2017.Ce redéploiement permettra de créer une dynamique, au niveau local et régio-nale, par l’offre de services de la CNMA en couverture d’assurance agricoles, les tous risques chantiers et risques Indus-trielles.

F.A

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50 Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017

L'assurance voyage payable en ligne

Ouverte en milieu de matinée par le présiCAARAMA Assurance, filiale de la CAAR, est la deu-

xième société du secteur national des assurances à proposer l'e-paiement, après AMANA qui a inauguré son ser-vice de paiement en ligne en octobre dernier.Grâce à un partenariat avec la banque CPA (Crédit Populaire d'Algérie), CAA-RAMA offre désormais aux détenteurs de Cartes interbancaires (CIB) la possi-bilité de souscrire en ligne son assu-rance voyage baptisée "Moussafir".Ce nouveau service est rendu possible grâce à l'obtention par CAARAMA d'un agrément de la Banque d'Algérie qui lui

donne la qualité de web marchand. Un statut qui autorise CAARAMA à ouvrir sur son site web un espace commercial qui permet à ses clients d'exécuter toutes les opérations relatives au contrat d'assurance.Les clients pourront ainsi effectuer des devis en ligne qu'ils pourront recevoir sur leurs boites mail, créer leurs espaces clients personnels, transformer leurs de-vis en contrats payables avec les cartes bancaires, et même prolonger leurs sé-jours, les reporter ou changer carrément de destination. Mieux encore, en cas d'annulation du voyage, les clients pourront également se faire rembourser les primes qu'ils ont

payées de manière totalement automati-sée.

Comment y accéder ?Pour accéder au service de souscription en ligne, il suffit d'aller sur le site web de la compagnie www.caarama.dz et cli-quer sur le message "CIB Souscription en ligne", visible à droite en bas de la page d'accueil. Le client se trouve direc-tement orienté vers le portail de l'assu-rance en ligne.Pour établir un devis, il faut alors cliquer sur "faites votre devis", sélectionner la destination, la date du contrat et la durée du séjour, choisir la formule de souscrip-tion et visualiser les garanties. Il faut en-

Par Rym Bouzidi

CAARAMA lance l’e-paiement

CAARAMA Assurance a franchi un nouveau cap dans la modernisation de ses prestations. Cette compagnie publique d'assurance des personnes offre, depuis fin mars dernier, à ses clients, la possibilité d'acheter, via internet, l'assurance voyage. Un service disponible 7jours/7 et 24heures/24.

M. Meslouh Ammar, PDG de CAARAMA Assurance

« Le CPA prendra 15% du capital de CAARAMA »Entretien réalisé par Par Rym Bouzidi

Revue de L'ASSURANCE : Quelles sont vos projections concernant l'assurance en ligne ?

M. Meslouh Ammar : Franchement, c'est difficile de faire des projections. On se

lance dans l'inconnu. On parle de 25.000 à 30.000 transactions enregistrées depuis le lancement de ce genre de contrats au ni-veau du secteur. Nous, nous tablons sur beaucoup plus, étant données les presta-tions que nous proposons.

Dans cet entretien, le PDG de CAARAMA Assurance, M. Meslouh Ammar rassure les futurs souscripteurs en ligne sur le fait que leurs transactions seront entièrement sécurisées. Aussi, il indique que le CPA prendra, prochainement, des parts de participation de l’ordre de 15% dans le capital de cet assureur public.

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suite saisir la date de naissance, puis le nom, prénom et l'adresse mail, le numéro de téléphone et le numéro du passeport.Un code se trouvant en bas de la page doit être saisi et validé. Arrivé à cette étape, le client reçoit les informations sur son espace client sur sa boite mail, les-quelles indiquent son identifiant et son mot de passe. Il reçoit également les in-formations concernant son contrat et peut désormais se connecter librement à son espace. En validant le devis et en cliquant sur

"paiement en ligne par carte CIB", il va pouvoir consulter les conditions géné-rales de vente en ligne établies en Arabe et en Français ainsi que les conditions générales d'accès au produit Assurance voyage. En cliquant sur "procéder au paiement" le client sera redirigé vers la plateforme de la SATIM où il va saisir le numéro de sa carte CIB ainsi que ses coordonnées puis son mot de passe. Il reçoit, enfin, son contrat qui porte deux codes confi-dentiels de sécurité. R.B.

Ailleurs, on offre juste la vente en ligne mais, chez nous, ça va au-delà : nous of-frons la vente, la gestion ainsi que le rem-boursement du contrat d'assurance.

Vous avez lancé ce produit innovant, grâce à un partenariat avec le CPA. Ce partenariat va-t-il se renforcer davantage ?

Oui, évidemment. Le CPA va prendre, bientôt, 15% du capital de CAARAMA. C'est le maximum que la loi autorise. Cela va, certainement, renforcer notre partena-riat dans la bancassurance qui est très bien abouti déjà. Nous réalisons, en-semble, un bon chiffre d'affaires et nous of-frons une multitude de produits. Le CPA a eu la primauté de vendre notre Assurance

voyage via ses guichets bancaires. Son entrée dans le capital de CAARAMA n'est qu'une suite logique de ce partenariat réussi.

Pour le moment, seule l'assurance voyage est concernée par la vente en ligne. D'autres produits vont-ils suivre ?

Tout à fait, nous y travaillons. Le lance-ment de l'e-paiement pour l'assurance voyage est un premier jalon et il y aura, certainement, d'autres produits qui vont suivre surtout que nous cherchons, en per-manence, à nous rapprocher davantage des citoyens, de les réconcilier avec les assureurs et de leur faciliter la vie. C'est notre priorité. Nous croyons que c'est là où

se situe le vrai réservoir de croissance pour le secteur ; c'est là où nous pouvons augmenter le taux de pénétration de l'as-surance et augmenter le chiffre d'affaires du marché.

Les transactions en ligne sont-elles entièrement sécurisées ?

Les transactions sont totalement sécuri-sées. Elles bénéficient d'un niveau de sé-curité aux standards internationaux. Elles sont certifiées par les mêmes organismes internationaux qui certifient les cartes Visa, MasterCard, American-express ou autres. C'est un niveau de sécurité qui est vrai-ment très élevé. Il n'y a pas de soucis à se faire à ce propos.

R.B.

Dans le cadre de sa nouvelle stra-tégie de redéploiement et de ré-novation économique et com-

merciale, CAARAMA Assurance a lancé

son nouveau slogan inti-tulé "Oui à la vie" ou للحياة" ,en arabe "نعم afin "d'humaniser" da-vantage sa relation avec l’ensemble de son envi-ronnement profession-nel, commercial, écono-mique, social et Culturel. La nouvelle identité vi-suelle est accompagnée d'un relifting du logo commercial de la com-pagnie ; le lancement d'un plan de communi-cation s’étalant sur deux

années et l’élaboration d’une charte adaptée à l’entreprise.

Créée en 2011, CAARAMA As-surance, filiale à 100% de la CAAR, offre des produits d’as-

surances de personnes liés aux acci-dents de travail, accidents de la route, maladies, assistance, prévoyance, épargne et capitalisation.La compagnie a réalisé un chiffre d'af-faires de plus de 2 milliards (mds) de DA en 2016, contre 1,8 md de DA en 2015. CAARAMA Assurance commercialise ses produits à travers un réseau com-mercial de 243 points de vente, com-posé, à la fois, de son propre réseau, du réseau de la compagnie mère la CAAR (85 points de vente), ainsi que du réseau du CPA (bientôt plus de 100 agences) et celui d'ABC Bank, ses deux partenaires pour la bancassu-rance.Depuis 2011, plus de 11.000 dossiers ont été pris en charge par l'assureur pour un montant global de 3 mds de DA. Les placements de la compagnie avoisinent les 5 mds de DA, soit plus du tiers de la totalité des placements des sociétés d'assurances de per-sonnes du marché national.

Une nouvelle identité visuelle CAARAMA en quelques chiffres

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ANEP - 214881

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Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017 53

L'Algérienne Vie booste son réseau

Intervenant à l'ouverture de cet évène-ment, le Directeur Général de L'Algé-rienne Vie, M. Haddouche Saïd a

rendu hommage aux directeurs régio-naux , Directeurs Centraux et les agences directes de CASH Assurance et adressé ses compliments aux 15 Lauréats du prix « Summer challenge », représentés par son Directeur d’Agence et deux gestion-naires chargés de la production Assu-rance de Personnes dont les trophées, les certificats de mérites et les cadeaux

ont été remis notamment par M. Naouri Mokhtar, PDG de la CASH, société mère de L'Algérienne Vie. et par M. Haddouche Saïd, DG de L'Algérienne Vie.M. Nouri a souligné que les lauréats sont honorés pour leurs efforts dans le cadre de la distribution des produits vie de la filiale qu’il entend soutenir « de manière durable car elle fait partie des objectifs stratégiques de L'Algérienne Vie ». La filiale axe sur les assurances des per-sonnes qu’il ne faut pas négliger car, les concurrents ont des offres globales

qu’elles comptent proposer aux clients de la CASH dans le cadre de l’assurance dommages, dit le PDG. Ce dernier incite les commerciaux à fidéliser les clients, à travers la diversification des produits qu’ils leur proposent.

Encouragements de la société mère

« L’entreprise est dans un domaine diffi-cile qui est celui de l’assurance des per-sonnes. Il est difficile car, cela touche à la

Elle organise sa première édition du Prix « Summer Challenge »

L'Algérienne Vie, dénomination commerciale de la société agréée AGLIC (Algerian Gulf Life Insurance Company), a organisé, le 23 février 2017 à Alger, sa première édition du Prix « Summer Challenge » qui récompense les agences les plus dynamiques de son réseau de distribution.

Par Ali Mebarki

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culture d’assurance peu développée en Algérie », relève le PDG de la CASH, en parlant de L'Algérienne Vie. Dans la fou-lée, M. Naouri a annoncé la négociation, en cours, d'un contrat groupe avec sa fi-liale pour leur proposer des couvertures avec d’autres avantages sociaux.« J’ai fais valider par le Conseil d’adminis-tration une résolution pour que la prime soit partagée, notamment entre les sala-riés et les œuvres sociales avec des ga-ranties décès et maladies redoutées », affirme M. Naouri.Selon lui, « l’Algérienne Vie suit son che-min et c’est une société en phase de dé-marrage, après neuf mois de travail en 2016. J’ai confiance en les dirigeants de la société qui est en train de déployer un système d’information afin que 2017 soit l’année d’un réel démarrage ».

Il plaide en faveur d’une synergie entre la CASH et L’Algérienne Vie qui est « né-cessaire », pour renforcer les perspec-tives d’avenir commun aux deux socié-tés.

Nouveaux produits, nouvelles garantiesM. Naouri Mokhtar a souligné que la fi-liale a lancé ses activités de souscription des produits d’assurance de personnes (AP) à travers les agences de la CASH depuis plus d’une année et que, depuis cette date, plusieurs étapes ont été fran-chies.La filiale de la CASH a entrepris plusieurs actions pour mettre les souscripteurs de la CASH dans des conditions optimales pour pouvoir vendre facilement les po-lices d’assurance de personnes de L’Al-gérienne Vie.Il s’agit de l’assurance voyage et assis-tance à l’étranger et de l’assurance acci-dent corporel, avec d’autres produits.« L’offre pour laquelle les agences de la CASH présentent des atouts par rapport à la concurrence est l’assurance pré-voyance groupe à destination des entre-prises », a souligné, M. Haddouche Saïd, DG, précisant que cette dernière a revu les garanties « qui constituent notre po-lice Prévoyance et Santé et nous avons ensuite introduit de nouvelles : l’assis-tance, le tiers payant et la maladie redou-tée ».

L’autre nouveauté consiste à mettre en place une application pour l'assurance Prévoyance et Santé intitulée 'MODULO' destinée aux PME et PMI. c'est un sys-tème de modulation de quatre formules, pouvant aller jusqu'à 180 packages et se déploie en plusieurs niveaux de Garan-ties et leur montant de prime, a expliqué M. Haddouche. Enfin, les organisateurs ont clôturé l’évè-nement par une cérémonie de remise de distinctions qui a été tenue à l'occasion du déroulement de la première édition du Prix « Summer challenge » , organisée le 23 février 2017 à Alger, par la Compa-gnie d'assurance de personnes, l'Algé-rienne Vie. A.M.

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Focus

Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017 57

Y a-t-il place pour les assureurs algériens en RC transporteur maritime ?

Beaucoup d’entre eux affirment qu’aussi minime soit-elle, cette place existe et qu’elle pourrait se

concrétiser ne serait-ce qu’en accompa-gnement à la navigation de la flotte mar-chande nationale sur les eaux territo-riales algériennes. Quoiqu’il en soit, la question mérite d’être abordée, ne serait-ce que dans un unique but, celui de la vulgarisation de tout ce qui a trait au vaste monde des assu-rances. Situant, de prime abord, notre lectorat qui n’est pas nécessairement et majori-tairement très au fait de ce qu’est la pro-tection et l’indemnisation dans l’assu-

rance de la Responsabilité Civile (RC) du transporteur maritime. Dans l’Ordonnance 95-07, relative aux assurances (modifiée et complétée), ses articles y relatifs stipulent, notamment, que « tout navire immatriculé en Algérie doit être assuré auprès d'une société d'assurance agréée en Algérie, pour les dommages qu'il peut subir ainsi que pour les recours des tiers, dans le sens de l'article 132 de la présente ordonnance » (Article 192) et que « tout transporteur maritime est tenu de s'assurer auprès d'une société d'assurance agréée en Al-gérie pour sa responsabilité civile à l'égard des personnes et marchandises

transportées, ainsi que des tiers » (Article 193). Dans ce dernier, il est relevé que « la somme garantie en vue de permettre la réparation des dommages causés aux personnes transportées ne doit pas être inférieure aux limites de la responsabilité du transporteur fixées par la législation en vigueur en la matière. »En sus de ce cadrage dans la législation algérienne, la RC du transporteur mari-time est, sur le site web (www.caat.dz) de la société algérienne leader du marché national de l’assurance transport, de la sorte présentée: LE RISQUE: La présente assurance [Responsabilité Civile Maritime, NDLR] a pour objet de garantir dans les conditions ci-après déterminées, la responsabilité encourue par l’assuré, en sa qualité de transporteur maritime, en vertu des lois et conventions internationales en vi-gueur, pour les dommages et pertes rela-tifs aux marchandises remises à l'assuré en vue de leur transport par mer, sur le ou les navires désignés dans les condi-tions particulières de cette assurance ou dans les avenants y afférents, dont l'as-suré est propriétaire ou affréteur, et pour lesquelles un titre de transport régulier a été émis.

Par Younes Hamidouche*

90% des navires de commerce dans le monde sont couverts par les Clubs de protection et d’indemnisation (P&I Clubs)

Cette question journalistique peut paraitre anodine ; et des chevronnés et pointus experts dans le domaine des assurances et du maritime peuvent en zapper la portée : Quelle place pour les assureurs algériens dans la protection et l’indemnisation dès qu’il s’agit de Responsabilité civile du transporteur maritime ? Encore faudra-t-il qu’il y ait possibilité d’en avoir une, pourraient-ils affirmer, en effet, bien que l’assurance RC du transporteur maritime soit une obligation en Algérie.

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Focus

58 Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017

Garantie en cas de saisie

Si, en raison de la réalisation d'un risque couvert, l'assuré doit fournir une garantie pour éviter ou pour lever la saisie de l'un de ses navires, la CAAT interviendra au bénéfice de l'assuré dans les limites de ses engagements fixés aux conditions particulières. En effet, que cela soit pour les personnes (traversées, croisières, etc.) ou pour les marchandises, la responsabilité civile du transporteur est engagée d’où l’assu-rance du même nom dans le transport maritime ou plus largement la navigation des navires cargo ou ferry sur les eaux fluviomaritimes (un port pouvant être sur une rive d’un fleuve, comme c’est le cas dans plusieurs pays).Tout comme la navigation sur les routes maritimes internationales, soumise à une multitude d’accord et de conventions multilatérales, l’assurance maritime obéit, elle aussi, à de nombreux principes fondateurs dont fait partie la mise en place des clubs d’indemnisation et de protection (P&I Clubs), créés sur les cendres des anciennes associations d’assurances maritimes -créées pour suppléer les compagnies d’assurances incapables de répondre aux nombreux risques touchant les navires- et répan-dues dès le 18ème siècle.

Les spécialistes algériens du do-maine sont quasi-ment unanimes à se déclarer en fa-veur du maintien de l’obligation faites aux opéra-teurs d’assurer leurs flottes en RC transporteur mari-time auprès des assureurs agréés pour opérer et ac-tiver dans le mar-ché algérien. Cela appelle, de toute évidence, la mise en place d’une offre d’assurance

portant sur cette RC avec cohérence et sérénité, même si cela nécessitera, pro-bablement, le recours des sociétés/com-pagnies nationales à des pools et consor-tiums en mesure de réponde à la lourdeur financière de ce type d’assurance, d’au-tant qu’une perte d’un bateau-cargo, par exemple, est couverte à des sommes colossales (moyenne oscillant entre 1 et 4 milliards de dollars US). Cependant, les opérateurs maritimes al-gériens à travers les décennies (CNAN, ENTMV, Algérie Ferries,…) ayant vu leurs flottes de cargos et paquebots fondre comme neige - passées de près de 80 bateaux à seulement une quin-zaine, en une trentaine d’années-, conti-nueront à s’assurer auprès des P&I Clubs pour le gros des grands risques survenant du port d’embarquement à celui du débarquement, notamment dans les eaux territoriales internationales. Alors que les navires algériens assu-maient, il y a de cela un tiers de siècle, plus de 80% du commerce extérieur al-gérien, la tendance s’est carrément in-versée puisque, présentement, 80% de ce commerce se fait par des navires…étrangers. En restant sur le volet de la territorialité, il y a lieu d’indiquer qu’en ce qui a trait à l’assurance des catamarans, le leader

national de l’assurance transport, la CAAT en l’occurrence, est déjà opéra-tionnel en offrant ce type de couverture mais, toujours et sous l’égide du réassu-reur national (CCR) qui a renouvelé, ré-cemment, l’extension de leur couverture auprès des P&I Clubs. La RC des véhicules maritimes et la-custres décline la Responsabilité civile du transporteur ou exploitant du navire pour véhicules maritimes : décès et dommages corporels, recours de l’équi-page, recours des passagers, recours des tiers, dommages aux objets flottants et aux installations fixes, atteintes à l’en-vironnement (Pollutions)…Il fût un temps, lointain, durant lequel la marine marchande et navale algérienne était sans commune mesure en mer Mé-diterranée. Cette position de leadership, l’Algérie pourrait la retrouver en se re-tournant à nouveau vers la mer et en étant consciente de sa profondeur afri-caine. Au-delà de la route transsaha-rienne, il est une vérité politique conti-nentale importante que l’Algérie se doit de traduire de plus en plus économique-ment : son leadership au sein de l’Union africaine (UA), en compagnie de la puis-sante Afrique du Sud. Cela passe par une dynamisation de ses infrastructures portuaires (le déjà opérationnel Djend-jen, le futur méga-port de Cherchell,…) afin qu’elles puissent être des ponts vers la sous-région du Sahel et même bien au-delà vers l’Afrique Centrale et l’Afrique de l’Ouest. D’innombrables opérations d’embarquements et de débarquements peuvent ainsi se faire vers et partir d’Al-gérie. Des pas ont été déjà franchis dans le cadre de l’initiative africaine remarquable du Nouveau partenariat pour le dévelop-pement de l’Afrique (NEPAD), sous l’égide de l’UA, à même de faire combler au continent noir son immense retard sur le reste de la planète. Restent d’autres, de plus en plus importants et fréquents, à franchir durant les années et décennies à venir.

Y. H.*Cadre dirigeant au SP/CNA

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Focus

Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017 59

Etat des lieux du transport maritime algérien

Grâce à ses 80 navires, la CNAN a assuré une présence sur les principales routes maritimes

entre la Méditerranée, la mer du Nord, les routes du Moyen-Orient ou l'Atlan-tique nord et le Pacifique. Elle pouvait s’enorgueillir de compter près de 2.500 marins entre officiers et hommes d'équipage.Trente six ans après, il ne subsiste plus qu'une dizaine de cargos. Aussi, les 80 % du commerce extérieur algérien sont depuis, « confiés » à des navires étran-gers. On évalue à plus de 4 milliards de dollars par an le coût exposé au profit des armateurs étrangers.Entre temps, ceux sont 95% du tonnage de ses échanges commerciaux qui sont effectués par voie maritime.De nombreux experts observent que l’Algérie demeure très en-deçà de ses capacités réelles, en matière de trans-port de marchandises.Les Pouvoirs Publics ont mis en place une stratégie globale de renforcement des capacités du transport maritime.Celle-ci s’articule autour de 05 axes :

❶ La récupération des parts du marché L’Algérie connaît actuellement un mou-vement de marchandises estimé à 133 millions de tonnes dont moins de 03% sont transportées par les navires de la marine marchande.L’Etat compte conforter sa flotte navale, composée de 07 navires, en acquérant

18 autres ainsi qu’un car-ferry de grande capacité.L’objectif premier de cet équipement permettrait de prendre en charge 25% des échanges internationaux du pays, alors que le taux actuel est d’à peine 02%.

❷ La réalisation du port Centre Il s’agit d’un port de commerce en ré-seau pour un investissement de 3,3 mil-liards de dollars. Ce port est proche de deux sites : une zone industrielle de 2000 ha destinée à accueillir des projets industriels et une zone logistique de 350 ha de quais des-tinés à traiter quelque 40 millions de tonnes de marchandises/an. La réforme de la gouvernance portuaire n’est pas en reste. Les pouvoirs publics confieront la gestion de ce hub à un opérateur-mé-tier, ce qui permettrait une intégration aux réseaux internationaux qui décident du trafic, des destinations et des ports de débarquement. L’opérateur-métier aura aussi à gérer le transbordement international de la marchandise.Le pays se doterait, ainsi, d’un terminal terrestre à partir d’une plateforme logis-tique qui proposerait l’ensemble des services d’un port : manutention, entre-posage, transbordement de cargaisons maritimes vers l’intérieur du pays mais, surtout, en direction des pays du conti-nent qui sont enclavés ou dont les ports ne peuvent réceptionner de très gros tonnages.

❸ La construction de nouvelles gares maritimes pour le transport de voyageurs en vue de désengorger le réseau routier et assurer une mobilité durable.Il s’agit de deux nouvelles gares mari-times, l’une à Bejaia et l’autre à Alger.

❹ L’acquisition de véhicules de transport maritime urbain

❺ La promotion d’activitésannexes dans le cadre du transport maritime touristique (bateaux restau-rants, sport nautique, activités de croi-sières) ; ce créneau sera vraisembla-blement investi de manière massive par des capitaux privés.

❻ La formation aux métiers du transport Il s’agit de combler un important déficit en personnel qualifié pour satisfaire aux besoins des nouvelles acquisitions de navires.Ce personnel devant être spécialisé dans la conduite, l’entretien et la ges-tion des navires et, formé surtout en shipping. Un protocole d’accord en matière de for-mation maritime et portuaire vient d’être signé avec la Belgique, au cours du pre-mier trimestre 2017.

N.A.*Cadre au SP/CNA

L’Algérie possède une façade sur la Méditerranée qui s’étend sur plus de 1200 km de côtes. Sur ce rivage, 11 ports de commerce dont 03 spécialisés en hydrocarbures. Durant les années 1980, la flotte de la société nationale CNAN gérait pratiquement 80% du commerce extérieur de l'Algérie.

Par Nadia Abdat*

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Intermédiaires en Assurance

60 Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017

L'Association des Agents Généraux d'Assurance tient son Assemblée Générale Elective

Ouverte en milieu de matinée par le président sortant de l'associa-tion ANAGA, M. Bellache Moha-

med, l'assemblée générale a vu ensuite ses membres choisir par acclamation M. Allou Omar, père fondateur de l'associa-tion, pour diriger les travaux de la réu-nion, qui n'ont finalement pas trop duré puisqu'ils ont pris fin à 14 heures par la traditionnelle photo de famille. C'était suffisant pour épuiser l'ordre du jour, communiqué à l'avance par un avis de presse publié dans deux journaux comme le veut la réglementation, qui prévoyait l'adoption des nouveaux sta-tuts de l'association, l'installation du Conseil national et l'élection du nouveau Bureau national élargi.

Il faut dire que cette AGE a été, minutieusement, préparée par le Bureau sortant qui a entamé, dès 2016, l'opération de res-tructuration de l'association en vue du renforcement de ses assises et de la relance de ses activités sur des bases nou-velles et solides. Ce travail de restructuration et de mobilisation à la base de la profession des AGA a été ponc-tué par l'élection et l'installation de trois Bureaux régionaux (BR) à l'issue de trois assem-

blées générales tenues à l'Ouest (Oran, juillet 2016), à l'Est (Sétif, février 2017) et au Centre (Alger, mars 2017). Ce sont les membres élus des Bureaux régio-naux, au nombre de 69, qui ont constitué l'assemblée générale élective d'Oran.

Nouveautés de l'AGE

L'Assemblée générale élective de l'ANA-GA a été marquée par plusieurs nou-veautés. Les 62 membres présents sur 69 que compte l'AG, ont d'abord adopté les nouveaux statuts amendés de l'asso-ciation qui prévoient, notamment, de transformer l'Assemblée générale (AG) de l'association en Conseil national et

l'élection d'un Bureau national élargi. Les nouveaux statuts adoptées, le Conseil national de l'association a été proclamé et installé officiellement. Il est élargi à 75 membres et se réunit une fois par année en session ordinaire. Par la suite, les membres du Conseil national, la nouvelle dénomination de l'Assemblée générale de l'association, ont procédé à l'élection du Bureau national élargi de l'association, composé de 13 membres permanent au lieu de 11 précédemment (anciens statuts), auxquels s'ajoutent 7 membres suppléants, dans un souci de former et de préparer la relève qui pren-dra le relai dans les prochaines années. Le président sortant de l'association, M. Bellache Mohamed a été réélu au poste de président de l'association. Autre nouveauté : une femme AGA, Mme SARI Sihem, fait son entrée dans le nou-veau Bureau national de l'association. Elle est chargée du réseau des femmes AGA. Enfin, les AGA ont tenu à rendre hom-mage à leurs aînés, en désignant, à l'unanimité, M. Allou Omar, père fonda-teur de l'association, président d'honneur de l'ANAGA et M. Belkadi Mahmoud, ancien président de l'association, vice-président d'honneur.

M.B.

Par Massi Badis

Son Bureau national est élargi à 13 membres et 7 suppléants pour préparer la relève

L'Association Nationale des Agents Généraux d'Assurance (ANAGA) a procédé au renouvellement de ses instances à l'issue de son Assemblée générale élective (AGE), organisée le 30 mars dernier au niveau de l'Ecole nationale polytechnique d'Oran (ONPE), en présence d'un huissier de justice.

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Intermédiaires en Assurance

Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017 61

M. Chouchane Ahmed, vice-président de l'ANAGA, chargé de la Communication et des relations avec le CNA, l'UAR et le ministère des Finances« La révision du statut légal de la profession est notre priorité »

Revue de L'ASSURANCE : Etes-vous satisfait du déroulement de l'AGE ?

M. Chouchane Ahmed : L'AGE s'est dé-roulée dans de très bonnes conditions, dans une grande sérénité et convivialité. Toutes les régions d'Algérie étaient repré-sentées dans l'AGE, puisque nous avons reçu des collègues AGA de Tébessa, de Béchar, de Tizi Ouzou, de Bejaia, de Sé-tif, d'Annaba, de Médéa, de Djelfa, d'Al-ger, d'Oran, de Tlemcen, de Sid Bel Ab-bès et d'autres villes encore. Franchement, ça été un grand succès et on est pleine-ment satisfaits.

Quelles sont les propositions qui ont émergées de l'AGE pour un plan d'action ?

Il y a eu un débat très riche puisque nos collègues AGA ont pris la parole pour si-gnaler les difficultés et les contraintes du vécu quotidien et faire des propositions, qui serviront de base à la rédaction du plan d'action de l'association.Parmi les problèmes soulevés, il y a no-tamment le non-respect du contrat de no-mination par les sociétés d'assurance. A titre d'exemple, avant de sanctionner ou de retirer son agrément à un AGA, la so-ciété d'assurance doit d'abord l'entendre dans une Commission de conciliation, ins-tallée à cet effet au sein de la société. Malheureusement, on constate des man-quements à cette disposition prévue dans le contrat de nomination.

Par ailleurs, le décret 95-341 relatif aux statuts des AGA et des Courtiers d'assu-rance donne le droit à un AGA qui s'es-time lésé par la Commission de concilia-tion, d'adresser un recours à une Commission d'arbitrage au niveau de l'UAR. Cette Commission d'arbitrage n'existe pas ! Et puis les AGA estiment, dans un souci d'objectivité et de neutrali-té, que cette Commission d'arbitrage doit être du ressort de la Direction générale des assurances au ministère des Fi-nances, car l'UAR est une association au même titre que l'ANAGA. Bien sûr, notre souhait est que les problèmes rencontrés par les AGA à l'intérieur de chaque socié-té, soient réglés, en premier lieu, à l'inté-rieur de la société, avant de les soumettre à la Commission d'arbitrage.Le règlement, donc, de ce problème et l'amélioration, de manière générale, du statut légal de la profession figure parmi nos priorités. Le contrat de nomination qui lie l'AGA à la société d'assurance, un do-cument standard qui date de 1996 et com-plétement dépassé, doit être révisé pour permettre une relation gagnant-gagnant entre les deux parties. Les AGA réclament, aussi, la révision du barème de rémunération des commis-sions, établi en 1996. Les taux appliqués sont nettement dépassés, aujourd'hui, compte tenu de l'inflation, de la révision des salaires du secteur des assurances, et compte tenu aussi de la révision des honoraires des experts. Et puis, n'ou-blions pas que les AGA sont des em-ployeurs qui font travailler, chacun, 3 à 4 personnes et font face à des charges so-ciales et fiscales.

Il y a d'autres problèmes qu'on doit régler, comme la question importante de la fran-chise qu'on doit revoir.

Qu'est-ce que vous allez faire dans les prochains jours et les prochaines semaines ?

Dans les jours à venir, nous allons de-mander notre agrément au ministère des Finances, comme l'exige la loi relative aux assurances. Ensuite nous allons réunir le Bureau na-tional de l'association pour une répartition des tâches entre ses membres et la ré-daction d'un plan d'action.Et à partir de fin avril-début mai, est prévu le lancement de la campagne d'adhésion 2017 durant laquelle on procédera à l'ins-tallation des sections AGA au niveau des sociétés d'assurance. Nous allons aussi prendre contact avec les responsables des sociétés pour leur demander de faciliter la création d'espace de dialogue à l'intérieur des sociétés, et de travailler ensemble à lever les contraintes qui empêchent le développe-ment de l'intermédiation et du secteur des assurances, de manière globale.A ce propos, nous avons été saisis, la veille de notre AGE, le 29 mars, par le président de l'Association nationale des courtiers d'assurances, M. Boudraâ Ab-delaziz qui nous a demandé de relancer le projet de création d'une Fédération na-tionale qui regroupera les associations des AGA, des Courtiers d'assurance et des Experts d'assurance.

M.B.

Interview réalisée par Massi Badis

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International

62 Revue de L’ASSURANCE N°16 - Mars 2017

Les compagnies d’assurance accélèrent leur stratégie de digitalisation

La première étude est réalisée par

le cabinet interna-tional de conseil Accenture est inti-tulée « Digital In-surance : Reima-gining Insurance Distribution ». Elle a été menée en 2016 auprès de 414 cadres du secteur des assu-rances en Europe, en Amérique du Nord, en Amérique

latine et en Asie-Pacifique. Cette étude montre que, désormais, 44% des assureurs estimaient que l'assu-rance connectée engendrerait davan-tage de revenus au cours des trois pro-chaines années. En outre, 46% des sondés déclarent avoir lancé ou testé des services numériques mobiles per-sonnalisés en temps réel. Il s’agit notam-ment de mettre en place une méthode de vente qui part des besoins des clients et qui n'est donc plus uniquement basée sur le produit. Plus de 80% des cadres interrogés projettent d’offrir des proces-sus de vente totalement numériques à leurs clients dans les années qui viennent.

En Europe, 27% des assureurs ont déjà mis en place des processus de vente complètement digitaux et 30% de plus planifient de faire de même au cours des trois prochaines années.« Cela représente un véritable change-ment par rapport à la situation d’il y a à peine deux ans où seule une minorité d’entre eux envisageaient un tel plan. Et cette évolution est mondiale », soutient Jean-François Gasc, responsable de l’activité Management Consulting Assu-rance d’Accenture pour l’Europe et l’Amérique Latine. Ainsi, cette étude révèle que le digital prend une place de plus en plus impor-tante dans les interactions entre une compagnie et ses clients et que les agents se recentrent sur la création de valeur. Mieux encore, seul 1 assureur sur 5 ne se retrouve pas dans ces tendances.

Tendance mondiale

Les mêmes tendances sont également enregistrées par une deuxième étude. Celle des cabinets de conseils Willis Towers Watson et Mergermarket qui ont recueilli l'avis de 200 cadres supérieurs du secteur de l'assurance afin de mesu-rer le changement d'attitude des assu-reurs face aux technologies numériques. Selon cette étude les compagnies d’as-surance voient dans la digitalisation un enjeu de taille, de même que l’opportu-

nité de gagner en efficacité opération-nelle à tous les niveaux de l’entreprise, non seulement pour maîtriser les coûts, mais aussi pour rationaliser les proces-sus et enrichir ainsi l’expérience client. Il ressort en outre que pour la quasi-tota-lité des répondants (94 %), la distribution sera la principale cible des transforma-tions digitales dans les cinq prochaines années. Leurs priorités stratégiques se-ront également le traitement des récla-mations, le règlement des sinistres et la gestion client.Ainsi, le Web et les applications mobiles sont les canaux de distribution qui vont se distinguer dans les deux prochaines années, selon 77 % des assureurs ayant répondu à l’enquête. Sur les cinq années à venir, le big data, l’automatisation et la robotique.Dans cette quête d’innovation figure en bonne place le développement d’outils analytiques et de gestion des données, nombre d’assureurs interrogés assurant avoir déjà fortement progressé dans ce domaine. En effet, neuf assureurs sur dix (91 %) cherchent déjà comment collecter davantage d’informations directement auprès de leurs clients. Ils sont 79 % à tirer parti des données présentes sur les réseaux sociaux et plus de la moitié (53 %) à rechercher des moyens inédits d’exploiter les données accessibles au public.

M.M.

Par Malik Moudir

Distribution multicanal

Les assureurs ont toujours privilégié une approche de distribution multicanal. Mais depuis quelques années, avec l’essor du web, le poids des canaux digitaux se fait de plus en plus grandissant. Les compagnies d’assurance accélèrent leur stratégie de digitalisation pour transformer l’expérience client, et leurs modèles de distribution, concluent 2 récentes études durant le premier trimestre publiées 2017.

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ANEP - 214901

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