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ActualitØs internationales du respect de la vie Parait toutes les trois semaines Vendu par abonnement : 160 FF/an ISSN 1163-2364 N° 100 ' TransVIE-mag n° 100, 30 dØcembre 1996 1 Sommaire Editorial : p.2 ActualitØs : p.2 Agenda : p.9 Bibliographie : p.9 Dossiers : I - Les avortements à risque II- IntØgrer l’intØrŒt de la femme dans le discours politique pro-vie Centre International pour la Vie 24 rue du Bourg, 65100 LOURDES, FRANCE. TØl. 0562945858 - Fax 0562423237 Pièce : 45 F Par 3 : 42 F Par 10 : 39 F Par 50 : 36 F Tarif franco de port. Catalogue complet gratuit sur demande Enfant à naître 12 semaines après la conception sculpture extra-fine NOUVEAU EN FRANCE Idée cadeau pour une future maman

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Actualités internationales du respect de la vie

Parait toutes les trois semainesVendu par abonnement : 160 FF/an

ISSN 1163-2364 N° 100

© TransVIE-mag n° 100, 30 décembre 19961

SommaireEditorial : p.2Actualités : p.2Agenda : p.9Bibliographie : p.9

Dossiers :I - Les avortements à risqueII- Intégrer l'intérêt de la femmedans le discours politique pro-vie

CentreInternationalpour la Vie24 rue du Bourg, 65100LOURDES, FRANCE.Tél. 0562945858 - Fax 0562423237

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© TransVIE-mag n° 100, 30 décembre 1996 2

ACTUALITÉLes notes en petits caractères italiques à la fin de chaque article indiquent soit la source,

soit des références utiles pour les lecteurs cherchant un complément d'information.

A PROPOS ...du bon usage des rapporteurs

- la création d'un centre de diagnosticprénatal dans chaque Centre HospitalierUniversitaire : rien de surprenant. En1979, la loi Pelletier faisait obligationaux hôpitaux d'héberger un centre d'avor-tement. On peut même se demanderpourquoi il a fallu attendre 1996 pourqu'ils soient enfin tenus à héberger uncentre spécialisé dans l'eugénisme. Audemeurant, les deux structures se com-plètent à merveille : les centres "Mattéï"détectent les handicapés, les centres "Pel-letier" les éliminent. Tout est propre,tout est simple. Que la rapidité des tech-niques de diagnostic s'améliorent un peu,et la femme pourra même prendre unseul rendez-vous : séléction et élimina-tion dans la même matinée : le top !

La similitude entre rapport Mattéï et loiPelletier ne s'arrête pas là : pour fairepasser la pilule, Mattéï préconise un pland'accompagnement social d'insertion etd'accueil pour les enfants et adultes por-teurs d'anomalies chromosomiques.Pas bête : on sait ce que sont devenus lesfameux centres d'accueil à la maternitéprévus par la loi Pelletier ...Et puis, surtout, réfléchissons bien, Juppésait compter. Finalement, les handicapésqui bénéficieront du plan d'accompagne-ment, d'accueil et d'insertion, si tant estqu'il voie le jour, ne devraient pas être trèsnombreux : pour y prétendre, il faudrad'abord avoir réchappé au dépistage et àl'élimination pratiquée dans les centres"Mattéï-Pelletier".

François PASCAL

Nous annonçions dans notre précédente édition (p. 6) qu'Hervé GAY-

MARD avait décidé de laisser Jean-Fran-çois MATTEI endosser la responsabilitéd'étendre le dépistage prénatal de la triso-mie 21, en lui confiant la rédaction d'unrapport, simulacre visant à diluer les res-ponsabiliutés : l'histoire vient encore unefois, malheureusement, de nous donnerraison.Rappellons les faits :

- 29 octobre 1991 : un arrêtéministériel limite le remboursement dudiagnostic prénatal aux femmes de plusde 38 ans (et aux cas d'existence d'uneanomalie chromosomique chez les pa-rents, aux cas d'antécédents de grossesses"anormales", aux cas où l'échographiesemble mettre en évidence une anomaliedu foetus. Enfin sont remboursés les dia-gnostics de maladies liées au sexe).

- 1991-1996 : une nou-velle méthode de diagnostic de la trisomie21 fait son apparition. Basée sur un simpledosage sanguin sur la mère, il permetd'effectuer une première sélection de fem-mes plus exposées au risque de porter unenfant trisomique, et de leur proposer uncaryotipe, examen beaucoup plus coû-teux mais beaucoup plus fiable. La pro-fession des généticiens et les laboratoiresd'expertise génétique réclament à cor et àcri la prise en charge généralisée de cetexamen.

- 18 octobre 1996 : HervéGaymard, secrétaire d'Etat à la santé et à lasécurité sociale demande à Jean-FrançoisMattéï de rédiger un rapport sur l'opportu-nité d'étendre le dépistage de la trisomie

21, comme on le lui réclame.- octobre-novembre : la profes-

sion des généticiens feint de s'émouvoirdu choix de Jean-François Mattéï ; lapresse renchérit en dépeignant cet hommecomme un affreux partisan du retour àl'ordre moral. Jouant pleinement le jeu, J.-F. Mattéï feint d'être défavorable à l'ex-tension demandée du dépistage ...

- 11 décembre 1996: .... pourmieux l'accepter dans son rapport !Ainsi le gouvernement a-t-il une nouvellefois, avec la complicité des médias et dulobby médical (rappelons que Jean-Fran-çois Mattéï est lui-même "conseiller gé-nétique"), réussit le montage d'un vastesimulacre désormais bien rôdé (on se rap-pelle le coup du RU 486 et de la mise endemeure de Claude Evin par le Conseild'Etat), permettant de diluer les responsa-bilités, de sauver les apparences ... et des'avancer un peu plus dans l'eugénisme(au frais du contribuable, bien sûr !).La méthode est habile. Jean-FrançoisMattéï propose :

- le remboursement pour une période d'es-sai de deux ans : chacun sait pertinem-ment que, dans deux ans, il sera impos-sible de revennir sur une telle mesure.

- la création d'un comité de suivi : chacunsait pertinemment que les comités d'éthi-ques servent les intérêts de ceux qui lesnomment, et n'ont jamais eu d'autresrôles qu'entériner les dérives.

- l'agrément des laboratoires spécialisésdans le diagnostic prénatal : la bonneaubaine ! Le monopole renforce le pro-fit.

AvortementFrance : ouverture d�une informationjudiciaire à l�avortoir de ValenciennesA la suite d’un dépôt de plainte par M.Xavier Dousseau, ancien directeur-adjointde l’hôpital de Valenciennes, une infor-mation judiciaire a été ouverte à l’encon-tre du directeur de l’établissement et duDr. QUIQUEMPOIX, responsable du

centre d’avortement. Xavier Dousseau,qui s’est rendu célèbre en participant à uneopération-sauvetage dans son propre éta-blissement, accuse le centre d’avortementde ne pas respecter les dispositions de laloi Veil.(Le Figaro, 20/12/96)

SyndromePost-AvortementRecherche : l�avortement triplela propension au suicide ;l�accouchement la divise par deux.Une étude menée de 1987 à 1994 enFinlande, sur les registres de 1 347suici-des déclarés, et dont les résultats ont été

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publiés dans le British Medical Journaldu 07/12/96, s’est attachée à mesurer l’ef-fet de l’accouchement, de la fausse-cou-che et de l’avortement provoqué (IVG)sur le taux de suicide.Il en résulte qu’on compte 5,9 suicidespour 100 000 femmes ayant accouché,18,1 pour 100 000 femmes ayant connuune fausse-couche, et 18,1 pour 100 000femmes ayant avorté. Le taux de suicidedans la population féminine générale enâge de procréer est de l’ordre de 12 %. Lanaissance provoque donc une baisse sen-sible du taux de suicide (une diminutionde moitié), tandis que l’avortement le tri-ple.(Le Quot. du Med. 09/11/96)

Diagnostic prénatalFrance : Mattéï préconise l�extension dudiagnostic prénatal ; le gouvernementsaisit l�aubaine.Le 11/12/96, le pr. Jean-François MAT-TEÏ a rendu public son rapport préconi-sant, sous couvert d’égalité entre les fem-mes, l’extension du remboursement dudépistage prénatal de la trisomie 21 paramniocentèse, qui n’était jusqu’ici rem-boursé qu’aux femmes de plus de 38 ans(lire notre éditorial). Jacques BARROT,ministre des affaires sociales, et HervéGAYMARD, secrétaire d’Etat à la santéont aussitôt annonçé (le 17/12/96) qu’ilssuivraient cette recommandation, et quele remboursement s’appliquerait dès jan-vier 1997. Il en coûtera aux contribuablesquelques 40 à 50 millions de francs par anpour étendre ce dépistage qui, rappelons-le, ne débouche sur aucun traitement si-non l’avortement (chaque caryotype re-vient à 2 500 à 3 000 F). Quand auxenfants et adultes porteurs de la maladie,Hervé Gaymard s’est borné à s’engager àleur offrir «un cadre d’insertion», sansprécision de date ni de budget.L’annonce de l’extension du dépistage aété applaudie par le Dr. Jacques MON-TAGUT en des termes éloquents :«A la critique d’eugénisme, souvent en-tendue à propos de ce dépistage il doitêtre clairement énoncé qu’il n’en est rien(...). Cette avancée scientifique s’accom-pagnera d’une indiscutable avancée éthi-que : la possibilité d’un accès égalitairepour les femmes, sans discrimination liéeà l’âge, évitant la situation actuelle où cesont les femmes les plus jeunes qui engen-drent le plus d’enfants trisomiques. (...)La meilleure défense contre toute dérivesociale, économique ou politique concer-nant la trisomie 21 est finalement celle

des valeurs républicaines de liberté etd’égalité d’accès à son dépistage, dansdes conditions optimales de sécurité sani-taire» (Le Figaro, 18/12/96)..On notera que le Dr. Jacques Montagut estun des nouveaux membres du ComitéConsultatif National d’Ethique, où il a éténommé le 09/10/96 en même temps que lePr. Baulieu.Il n’y eu guère qu’une voix dissidente,celle de Jean-Marie LE MENE, présidentde la Fondation Jérôme Lejeune, qui fus-tige le nouveau «racisme chromosomi-que» : «On sait que l’examen du liquideamniotique [amniocentèse] est particu-lièrement rentable pour les laboratoiresprivés (...). Quelle est au fond la motiva-tion de cette mesure ? La prévention de latrisomie 21 basée sur l’avortement dit«thérapeutique». (...). La prévention de latrisomie 21 est le seul exemple où lebénéfice du diagnostic ne profite pas àl’individu exploré, où le dépistage de lamaladie se solde par un pistage des mala-des, pour la raison qu’ils sont facilementreconnaissables, comme l’étaient les lé-preux autrefois. Les femmes enceintes quidoivent subir l’échographie du 4e mois lesavent bien : on y recherche des «signesd’appel» : épaisseur de la nuque, épate-ment du nez ... qui évoquent la chasse aufaciès. Avec l’extension du rembourse-ment de l’amniocentèse, la collectivités’installe dans une pratique clairementeugénique sous prétexte de choix indivi-duel, libre et éclairé. Arrêtons l’hypocri-sie ! Quand ces choix individuels d’exclu-sion sont encouragés par l’intolérancesociale et multipliés par le rembourse-ment public, ils constituent bien des pra-tiques eugéniques, ou alors les mots n’ontplus de sens. La dénonciation des enfantstrisomiques, financée par l’Etat, c’est duracisme chromosomique. Une société quimesure le respect de ses membres aunombre de leurs chromosomes est unesociété eugénique» (Le Figaro, 18/12/96).

Clause de conscience despharmaciensFrance : le tribunal de police de Bor-deaux bafoue la clause de conscienceLe 24/10/96, le tribunal de police de Bor-deaux a condamné Bruno Pichon, phar-macien, à 3 mois de suspension de permisde conduire et 3 000 F de dommages etintérêts à la plaignante (et autant à l’Uniondes Familles Laïques), pour «refus devente de contraceptifs. Marie-Line Sajous

et Bruno Pichon, pharmaciens associés,avaient été relaxés par le Conseil régionalet par le Conseil national de l’Ordre desPharmaciens, en ce qui concerne les pré-servatifs, que le pharmaciens n’est pastenu de vendre ; en revanche il leur avaitété précisé qu’ils étaient tenus de délivrerdes contraceptifs.Tous deux avaient déjà été condamnés enoctobre 1995 par le tribunal de police deBordeaux pour des plaintes similaires.Les deux décisions ont été l’objet d’appel.Une autre pharmacienne de la région bor-delaise qui ne délivre plus de contracep-tifs depuis une dizaine d’année a été elleaussi dénoncée par une de ses clientes.Jugement le 27/02/97 au Tribunal de Po-lice de Bordeaux.(Présent, 30/11/96 ; L’évènement du Jeudi, 05/12/96 ;Comm. 19/12/96)

BioéthiqueUNESCO :IPPF et UNESCO main dans la main aumoment où s�élabore la déclarationuniverselle sur le génome humain.Les 03 et 04/09/96 s’est déroulée au siègede l’UNESCO, à Paris, la quatrième ses-sion du Comité international de bioéthi-que de l’UNESCO, présidée par NoëlleLENOIR.La session démarrait par une table rondesur le thème «Bioéthique et femmes»,présidée par Gertrude MONGELLA, se-crétaire exécutif de la Conférence sur lesfemmes (Pékin, 1995), et avec la partici-pation -entre autres- d’Attiya INAYA-TULLAH, dont le parcours professionnelillustre la collusion existant entre la Fédé-ration Internationale du Planning Familialet l’UNESCO : ancienne présidente duConseil exécutif de l’UNESCO, elle pré-side aujourd’hui l’IPPF.Le projet de Déclaration universelle sur legénome humain, que l’UNESCO entendsoumettre à sa prochaine assemblée àl’automne 1997, puis à la rectification desEtats en 1998, à l’occasion du cinquante-naire de la Déclaration universelle desdroits de l’homme, énonce des principestrès généraux sur la protection «de ladignité et des droits de la personne hu-maine» dans la recherche sur le génomehumain. Elle ne porterait pas à consé-quence néfaste pour le respect de l’enfantà naître si elle n’était entachée d’un espritidéologique visant à éviter rigoureuse-ment toute référence à la nécessaire pro-tection de l’embryon humain, et à mettresur un même pied d’égalité «droits de lapersonne, santé publique et protection de

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(Publicité)l’environnement» (article 13) - ouvrant laporte aux abus sur la personne sous pré-texte de conflits d’intérêts avec d’autresenjeux.Noëlle LENOIR, membre du Conseilconstitutionnel français, est connue pouravoir élaboré en 1990 un rapport sur labioéthique préconisant des pratiques con-traires au respect de la vie (recherche surl’embryon notamment). Elle est d’autrepart membre du Conseil scientifique del’association Equilibre et Population, grou-pe de pression dont les objectifs - accroî-tre l’implication des pays industrialisésdans les programmes visant à mater lapopulation du Tiers-Monde rejoigent par-faitement ceux de l’IPPF. L’IPPF financeau demeurant les activités d’Equilibre etPopulation.

Etats-Unis : nouveau comité d�éthiqueAprès quinze années d’inexistence, laCommission nationale consultative debioéthique a été ravivée en août par BillClinton, qui en a nommé les 15 membres.Censée conseiller le gouvernement enmatière de génétique et d’expérimenta-tion sur l’homme, la Commission risquefort, comme son homologue française, dejouer le rôle de caution et de couvre-feupour des décisions politiques contentieu-ses ou amorales. Trois des nominés deBill Clinton sont connus pour des posi-tions particulièrement sordides. AltaCHARO est membre du bureau de l’AllanGuttmacher Institute - la branche scienti-fique de la Fédération Américaine du Plan-ning Familial, et de l’IPAS (InternationalProjects Assitance Services) - une ONGfournissant des équipements d’avortementdans le Tiers-Monde. Elle s’est distinguéepar ses prises de positions radicales lors-qu’elle fut membre de la «commission surla recherche sur l’embryon», où elle dé-fendit la création d’embryons dans le seulbut de l’expérimentation scientifique.Thomas MURRAY s’était quant à luiprononcé pour l’utilisation des greffonsprélevés sur des foetus avortés. Enfin,Bernard LO fut un temps conseiller de laSociété pour le Droit de Mourir (Right toDie Society), une association promou-vant l’euthanasie. Plusieurs autres nomi-nés, membres du Planning Familial ouimpliqués dans l’élaboration de l’ancienplan de santé de Bill Clinton suscitent desinquiétudes pour le mouvement pro-vie.(NRL News, 11/09/96)

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© TransVIE-mag n° 98, 07 octobre 19965

Régulation des naissancesRoyaume-Uni : Unilever lance un kit dedétection hormonale de la fécondité.La firme Unilever a procédé, le 01/10/96,au lancement de «Persona», un kit dedétection hormonale de la fécondité, surle marché britannique. Le kit, qui devraitfaire l’objet d’une campagne publicitairemondiale en mai prochain, permet le do-sage urinaire des hormones indiquant lespériodes fécondes et infécondes du cycleovarien (Oestrogènes et LH). L’appareilintégre en outre un micro-processeur in-troduisant semble-t-il une correction sta-tistique sur le dosage hormonal. Le tauxd’efficacité du kit, en usage contraceptif,serait de 95 %. Le kit vaut 500 F, auquelss’ajoute une dépense de 100 F/mois enbandelettes de test.Le principe de la méthode n’est pas nou-veau, mais le dosage hormonal était jus-qu’ici coûteux et réservé notamment auxlaboratoires d’assistance médicale à laprocréation. Contrairement au titre trom-peur de La Croix («Persona, nouvelleméthode Ogino»), la méthode proposéepar Unilever n’a aucun rapport avec laméthode Ogino. Rappelons que cette mé-thode, abandonnée depuis longtemps, nereposait sur aucun dosage ni observationcorporelle (température, glaire cervicale,...). Elle se bornait en un calcul statistiquefondé sur la découverte du fait que laseconde partie du cycle ovarien (de l’ovu-lation aux menstruations) est quasimentconstant et identique d’une femme à l’autre(environ 14 jours).(La Croix, 04/10/96 ; Le Monde, 02/10/96)

Don d�organesFrance : refus massif des dons d�orga-nesLe 15/11/96, le député Claude Demas-sieux a indiqué, à l’occasion d’une ques-tion au gouvernement, que la proportionde refus opposés par les familles à unprélèvement d’organes ne cessait de croî-tre et qu’il atteignait 60 % en 1995. Legouvernement s’est borné à répondre qu’ilmettrait en place, en 1997, le fichier natio-nal automatisé des refus de prélèvement.(BAN, 20/11/96)

PersonnalitésFrance : décès de députésLe second trimestre 1996 a vu le décès deplusieurs députés, sénateurs, anciens dé-

PMARecherche : 86 % d�échec pour la FIVSelon une analyse portant sur 37 000fécondations in-vitro (FIV) réalisées enGrande-Bretagne entre 1991 et 1994, etdont les résultats sont publiés dans TheLancet, 23/11/96, le taux de réussite (c’est-à-dire le nombre d’enfants nés vivants parcycle de traitement) moyen de cette tech-nique n’est que de 14 %. S’effondrantavec l’âge, il chute à 7 % à quarante ans et2 % à 45 ans.(Le Figaro, 28/11/96)

EugénismeEtats-Unis : montée de peur face à ladiscrimination génétique.Une étude publiée dans la revue Science,11/96, montre l’apparition d’une peur liéeà la discrimination génétique dans lesfamille touchées par des maladies généti-ques. 25 % des personnes intérrogéesaffirment avoir essuyé un refus d’assu-rance-vie en raison d’une maladie généti-que ou d’un test positif. Près d’une per-sonne sur 10 refuse un test génétique depeur de la discrimination.(Herald Trib. Int. 19/10/96)

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© TransVIE-mag n° 100, 30 décembre 1996 6

05/12/92 PAU Centre hospitalier (JØØ1)Jugement cond. TGI de Pau 30/09/93Arrêt cond. Cour de Pau 09/05/93

Condamnation définitive

16/05/92 LILAS Maternité des Lilas (JØØ2)Jugement cond. TGI de Bobigny 03/11/93Jugement cond. Cour de Paris 30/05/94Arrêt rejet Cour de cassation 21/06/95

Condamnation définitive

29/05/92 BORDEAUX Hôpital ST André (JØØ3)Orde de renvoi juge d�instruction 04/12/92Arrêt Ch. d�accusation Bordeaux 09/03/93Jugement TGI Bordeaux 13/07/93Jugement fondcond. TGI Bordeaux 16/12/93Arrêt cond. Cour de Bordeaux 22/02/95Arrêt rejet Cour de cassation 13/03/96

Condamnation définitive

Faits postérieurs à la loi Neiertz18/11/93 TOURS Hôpital Bretonneau (JØØ4)

Jugement cond. TGI Tours 05/05/94Arrêt cond. Cour d�Orléans 31/01/95Arrêt rejet Cour de cassation 31/01/96

Condamnation définitive

11/12/93 BOURG LA REINE, Hôpital A. Paré (JØØ5)Jugement cond. TGI Nanterre 14/09/94Arrêt cond. Cour de Versailles 09/06/95Arrêt rejet Cour de cassation 31/01/96

Condamnation définitive

06/06/94 COURBEVOIE, Clinique La Montagne (JØØ6)Jugement TGI Nanterre 07/12/94Arrêt cond. Cour de Versailles 15/12/95

Arrêt rejet Cour de cassation 27/11/96Condamnation définitive

25/06/94 BAGNOLET Clinique Floréal (JØØ7)Jugement cond. TGI Bobigny 21/09/94

Condamnation définitive

13/09/94 LE PUY EN VELAY, Hôpital E. Roux (JØØ8)Jugement cond. TGI Puy en V. 14/03/95Arrêt cond. Cour de Riom 07/09/95Arrêt rejet Cour de cassation 27/11/96

Condamnation définitive

24/10/94 LA TRONCHE, Hôpital Michallon (JØØ9)Jugement cond. TGI Grenoble 17/01/95 et 04/04/95Arrêts (2) cond. Cour Grenoble 21/02/96

CondamnationPourvoi en cours

26/10/94 LA ROCHE SUR YON, Hôpital (JØ22)Enquête en cours

26/10/94 ROANNE CHR (JØ1Ø)Ordre de renvoi juge d�instruction 22/03/95Jugement cond. TGI Roanne 27/06/95Arrêt cond. Cour de Lyon 15/05/96

CondamnationPourvoi en cours

26/10/94 MACON (JØ26)Jugement cond. TGI Macon 24/01/96Arrêt a-d-d Cour de Dijon en cours

14/11/94 PARIS Hôpital Pitié-Salpétrière (JØ11)Jugement relaxe TGI Paris 04/07/95Arrêt cond. Cour de Paris 15/02/96

CondamnationPourvoi en cours

Opérations-sauvetage : où en est-on ?Voici, un an après notre précédente synthèse, un nouveau point sur les faits et jugements en cours concernant les opérations-sauvetages(n’ont été retenus ici que les faits ayant donné lieu à poursuite). Les jugements et arrêts survenus en 1996 sont soulignés. Abréviationsutilisées : cond. = condamnation. a-d-d = avant dire droit.(La référence entre parenthèses correspont au numéro de série utilisé dans TransVIE-mag en cours d'année)

Faits antérieurs à la promulgation de la loi Neiertzâ

putés et anciens sénateurs.Parmi eux, il faut mentionner le décès deJacques SOURDILLE, qui s’était pro-noncé contre la reconduction de la loi Veilen 1979, en qualité de député ; celui dusénateur Marcel RUDLOFF, qui s’étaitégalement prononcé contre cette recon-duction ; celui de Jean BERNARD, qui,après avoir voté pour la loi Veil en 1974,avait combattu sa reconduction en 1979(mais voté son remboursement en 1982) ;celui de Pierre CORNET fidèle défenseur

de l’enfant à naître en 1974 et en 1979, etsurtout celui de Michel DEBRE qui s’estopposé aux lois de 1974, 1979 et 1982,avant de signer, au terme de ses mandatsparlementaires, la proposition de loi de1986 visant à abroger le remboursementde l’avortement qu’il avait tenté vaine-ment d’empêcher en 1982.(BAN et BIRS, 1996)

Organisationspro-avortementEtats-Unis : le mouvement pro-avorte-ment contre-attaqueSept organisations pro-avortement ma-jeures se sont regroupées dans la réalisa-tion d’un programme pluri-annuel visantà renverser la tendance pro-vie de l’opi-nion américaine.La Fédération Américaine du Planning

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06/12/94 NANTES Hôpital St Jacques (JØ12)Jugement cond. TGI Nantes 11/05/95Arrêt cond. Cour de Rennes 09/05/96

CondamnationPourvoi en cours

25/01/95 LYON Hôtel-Dieu (JØ13)Jugement cond. TGI Lyon 05/07/95Arrêt cond. Cour de Lyon 15/05/96

CondamnationPourvoi en cours

25/01/95 LYON Hôpital de la Croix-Rousse (JØ14)voir JØ13.

21/02/95 LE MANS Hôpital (JØ23)Jugement cond. TGI du Mans 23/02/96Arrêt cond. Cour d'Angers 12/11/96

CondamnationPourvoi en cours

22/03/95 CLAMART Hôpital A. Béclere (JØ15)Jugement cond. TGI Nanterre 21/09/95Arrêt cond. Cour de Versailles 08/03/96

CondamnationPourvoi en cours

10/04/95 CHALON SUR SAONE, Hôpital Boucicaut (JØ16)Jugement cond. TGI Châlon/S. 03/07/95Arrêt cond. Cour de Dijon 30/11/95Arrêt rejet Cour de cassation 27/11/96

Condamnation définitive

10/04/95 VIRIAT Hôpital Fleyriat (JØ17)Jugement cond. TGI Bourg-en-B. 05/07/95Arrêt cond. Cour de Lyon 15/05/96

Condamnation

Pourvoi en cours

11/04/95 LYON Hôpital de la Croix-Rousse (JØ18)voir JØ13

27/04/95 CAEN CHR Clémenceau (JØ19)Incompétence Trib. de police 23/06/95Jugement cond. TGI Caen 26/09/95Arrêt cond. Cour de Caen 11/03/96

CondamnationPourvoi en cours

12/06/95 LYON Hôpital de la Croix-Rousse (JØ20)voir J Ø13

27/06/95 ANNECY Hôpital (JØ21)Jugement cond. TGI Annecy 15/12/95Arrêt relaxe Cour de Chambery 20/11/96

RelaxePourvoi en cours

19/06/95 RENNES Hôpital (JØ24)Jugement cond. TGI Rennes 21/10/96

CondamnationAppel en cour

16/10/95 VALENCIENNES, Hôtel-Dieu (JØ25)Jugement cond. TGI Valencienn. 15/01/96Arrêt cond. Cour de Douai

Condamnation

28/12/95 CHERBOURG, Hôtel-Dieu (JØ27)Jugement cond. TGI Cherbourg. 96/11/96

Condamnation

Familial, Le Fond d’Education des Elec-teurs pour le Choix, La Fondation LigueNationale d’Action pour l’Avortement etles Droits de la Reproduction, LA Fonda-tion Majorité Féministe, La Fondationpour les Femmes, La Coalition Religieusepour le Choix en matière de Reproductionet le Centre de Documentation pour leChoix ont décidé de lancer conjointementun programme national intitulé «Projetd’Education du Public en faveur duChoix», comprenant la diffusion de spots

télévisés, la création d’une équipe d’inter-vention rapide destinée à «répondre auxattaques, centraliser les enquêtes, et créerun réseau d’activités capables de s’expri-mer au niveau du public». Le premier spottélévisé de cette coalition, intitulé «Géné-ration», est le suivant :«Notre liberté élémentaire de choisir estmenacée comme jamais auparavant. Encinquante occasions, le Congrès actuel avoté pour restreindre nos choix - interdi-sant aux femmes militaires d’obtenir

l’avortement aux Etats-Unis, refusantl’accès à l’avortement aux personnes àfaible revenu victimes de viol ou d’inces-te. La génération de ma mère a obtenu ledroit de vote - la nôtre a obtenu le droit dechoisir. Nous ne pouvons pas nous per-mettre de considérer cette liberté commeacquise. Pour en savoir plus, appellez cenuméro. Vous apprendrez ce que vouspouvez faire pour aider».(Caleb report, 09/96)

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DiffamationFrance : la fiction télévisée au service dela diffamation.Après une première fiction mettant enscène un repoussant «commando anti-IVG», Thierry BINISTI s’est spécialisédans l’inclusion d’anti-héros pro-vie dansses productions télévisuelles de la série«Verdict» (sur M6). Son troisième télé-film, diffusé le 11/12/96, mettait en scèneun cas d’infanticide : un (pauvre) coupleresponsable (mais pas coupable) du meur-tre de leur nouveau-né atteint d’une (hor-rible) maladie génétique est traîné en jus-tice sous dénonciation ... d’un médecin(sadique), président d’une association anti-avortement.(La Croix, 11/12/96)

Opérations sauvetagesFrance : pour la première fois, la Cour decassation érige l�avortement en droitStatuant le 27/11/96 sur pourvois forméspar 17 sauveteurs contre la condamnationdont ils furent victimes de la part des coursd’appel de Riom, de Versailles et de Di-jon, en raison de manifestations conduitesaux avortoirs des hôpitaux du Puy-en-Velay le 13/09/94, de Châlon-sur-Saônele 10/04/95, et à la clinique «La Monta-gne» de Courbevoie le 06/06/94, la Courde cassation, présidée par le juge Chris-tian LE GUNEHEC, a rejeté l’ensemblede leurs arguments.Reprenant en partie les termes des juridic-tions inférieures, elle a estimé :- que la cour d’appel de Versailles avaitjugé de bon droit que «la loi relative àl’interruption de grossesse, qui affirme lemême principe de protection de la vie, quicontient des dispositions tendant à la pré-vention et à la dissuasion du recours àl’avortement, et qui n’autorise la prati-que de l’interruption volontaire de gros-sesse que dans des conditions strictementdéfinies et dans le seul but de répondre àla situation de détresse de certaines fem-mes enceintes, est conforme aux exigen-ces de la Convention [européenne de sau-vegarde des droits de l’homme et deslibertés fondamentales]», que «ni[les]textes de droits internes, ni aucuntexte de droit international applicable enFrance ne conduisent à une définition ouà un statut de l’embryon humain avant lafin de la dixième semaine et ne permettentd’en inférer, pour celui-ci, la reconnais-sance d’un droit absolu à naître», et que«l’embryon ne saurait, en l’état actuel dudroit, être considéré comme une person-

ne humaine titulaire de droits subjectifspropres et exclusifs» ;- que «la déclaration interprétative faitepar la France lors de la signature à New-York, le 26 janvier 1990, de la Conventionrelative aux droits de l’enfant et selonlaquelle celle-ci ne saurait être interpré-tée comme faisant obstacle à l’applica-tion des dispositions de la législation fran-çaise relative à l’interruption volontairede grossesse» interdit effectivement toutusage de cette convention à l’encontre desdispositions de la loi Veil ;- que l’»interruption volontaire de gros-sesse, telle qu’elle est autorisée par la loidu 17 janvier 1975, est étrangère auxincriminations invoquées, notamment cel-le de génocide, et ne saurait constituer unacte de torture» ;- que «les enfants-à-naître ne relèvent pasdu champ d’application» de la Conven-tion de Genève du 25/09/1926 relative àl’esclavage, de l’article 3 de la Conven-tion européenne de sauvegarde des droitsde l’homme et des libertés fondamentalesni des articles 122-4, 122-5, 122-7, 211-1,223-5 et 223-6 du Code pénal ;- que «l’état de nécessité, au sens del’article 122-7 du Code pénal [, qui stipu-le que n’est pas pénalement responsablela personne qui, face à un danger actuelou imminent qui menace elle-même, autruiou un bien, accomplit un acte nécessaireà la sauvegarde de la personne ou dubien, sauf s’il y a disproportion entre lesmoyens employés et la gravité de la mena-ce] ne saurait être invoqué pour justifierle délit d’entrave à l’interruption volon-taire de grossesse, dès lors que celle-ci estautorisée, sous certaines conditions, parla loi du 17 janvier 1975» ;- que «les faits poursuivis ont porté unpréjudice à l’intérêt collectif de la profes-sion» représentée par l’une des partiesciviles, la CFDT43 ;- surtout, que «la défense des droits et dela dignité des femmes» mentionné dansles statuts de l’Union des femmes fran-çaises «incluait nécessairement la dé-fense du droit des femmes à accéder à lacontraception et à l’avortement».C’est la première fois que la Cour deCassation érige ainsi explicitement l’avor-tement en droit de la femme.(Arrêts K 96-80.318 D, H 95-85.118 PF; La Croix, 29/11/96 ; Le Figaro, 28/11/96 ; Le Monde, 29/11/96 ;Présent, 29/11/96 ; TransVIE-mag n° 89 JØØ6, JØØ8,JØ16)

Action pro-vieRoyaume-Uni : Life Health Centreconnaît un grand succèsFondé voici deux ans en réponse auxpressions croissantes en faveur de l’eutha-nasie des nouveaux-nés handicapés, leCentre de soins de l’association Life, lepremier en son genre, est basé sur uneapproche intégralement pro-vie des pro-blèmes médicaux de la grossesse et de lapetite enfance.Plus d’un millier de femmes y ont suivi untraitement gynécologique ou obstétrical,voire un traitement pour infertilité. 21couples hypo-fertiles y ayant appris lareconnaissances des signes naturels de lafertilité ont pu concevoir naturellement etdonner naissance. Pour d’autres, la clini-que propose la technique NEST, transfertde l’ovule dans l’utérus, une alternativepro-vie à la fécondation in-vitro et auxautres méthodes discutables d’assistancemédicale à la procréation. Une aile duCentre est réservée à l’accueil jusqu’àl’âge de 4 ans des enfants souffrant degraves malformations. Les enfants sontaccueillis avec leurs parents dans six pe-tits logements. Outre les soins et les con-seils dont ils bénéficient alors, les parentspeuvent ainsi se reposer et permettre auxfrères et soeurs de mener, pour quelquesjours, une vie moins dure.Le Centre propose aussi tant pour le pu-blic que pour le personnel médical touteune panoplie de sessions sur des sujetstels que la préparation à la grossesse ou àla ménopause, le deuil d’une fausse-cou-che, ou de la perte d’un nouveau-né, lachirurgie infantile, et la régulation natu-relle de la fécondité.Le Centre offre enfin un lieu de stageadéquat pour les étudiants en médecinerefusant de participer à des actes contrai-res au serment d’Hypocrate.(Life News, 09/96)

Italie : remise du XIIe prix Quarenghi.Le 26/09/96, Francesco Migliori, prési-dent de la Fondation Vita Nova, branchedu Mouvement Italien pour la Vie, a dé-cerné officiellement le prix annuel Vitto-ria Quarenghi à Antonio BALDASSAR-RE «pour sa position claire et courageu-se, malgré les critiques adverses, pour ladéfense de la vie dès la conception». An-tonio Baldassarre, président de la Courconstitutionnelle, avait pris position dansle débat sur la protection de la vie enrappelant, avec tout le poids de son auto-rité morale, que les données scientifiquesprouvent incontestablement que la viehumaine débute à la conception.(Si alla vita, 10/96)

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Bénévole à Lourdes ?Alliez l'utile et l'agréable !Le Centre International pour la Vie re-cherche des bénévoles pour deux semai-nes, trois semaines, un mois ou plus, du-rant la saison des pèlerinages 97:- retraité(e)s (seuls /couples) ou person-nes pouvant se libérer en périodes scolai-res, (avril-mai- juin, septembre- octobre),- étudiants (17 ans et +) durant les moisde juillet et août.Logement gratuit à Lourdes même. Tâ-ches accessibles à tous (accueil des visi-teurs). En été, vie communautaire dansl'amitié avec d'autres bénévoles venantparfois d'autres pays.

En quoi un livre sur les Droits de l’animal peut-il intéresser les mouvements

de défense de la vie humaine et leursmilitants?Rien, à priori, si ce n’est que Janine Chan-teur, professeur de philosophie morale etpolitique à l’université de Paris-Sorbon-ne, ait pris le parti d’étudier la légitimitédes Droits de l’animal (qu’elle récuse àl’issue de son analyse) en s’appuyant surles fondements philosophiques des Droitsde l’homme, tels qu’ils sont définis dansles diverses déclarations et notammentcelle de 1789.Janine Chanteur traite son sujet avec brio.Dans un premier temps, elle montre que lanotion de «droits de l’homme», d’où cer-tains estiment pouvoir extrapoler un droitdes animaux, n’est pas une notion sponta-née de l’esprit humain. Totalement étran-gère à la culture grecque, la notion de«droits de l’homme» n’a été élaborée quetardivement dans l’histoire de l’humanité,avec les contributions décisives de Hob-bes, Locke, Kant et Rousseau. Ces droitss’appuient sur une philosophie de l’hom-me bien définie. En retournant à ces qua-tre sources philosophiques, Janine Chan-teur montre assez aisément que les droitsde l’animal sont incompatibles avec lecourant philosophique qui sous-tend lesdroits de l’homme dans leur acceptationhistorique. Elle montre que l’animal n’apas de «droits», mais l’homme des de-voirs envers l’animal, une nuance de taille.Surtout, elle illustre sa démonstration en

se penchant sur le cas des personnes pro-fondément handicapées. Sont-elles sujets,elles aussi, des droits de l’homme ? Assu-rément. Encore faut-il pouvoir le démon-trer (à défaut de l’admettre avec le coeur).Janine Chanteur apporte ici sa propre dé-monstration, restant sur un plan stricte-ment philosophique, sans aucun appuithéologique. C’est donc une contributionnon négligeable à la cause du droit à la viede toute personne humaine que l’on trou-ve dans cet ouvrage qui, accessoirement,remet aussi les pendules à l’heure sur le«droit à la vie», une expression ambigüe,à laquelle Janine Chanteur préfèreraitimplicitement l’expression «droit del’homme à la vie».L’avortement, comme nombre de maux,trouve sa racine dans la manipulation desmots.Le dernier ouvrage de Janine Chanteur, ennous amenant à la réflexion sur le sens demots que nous finissons par utiliser avecroutine dans notre lutte contre l’avorte-ment, stimule et nous aide à éclaircir notrepropre pensée, ce qui ne peut qu’êtrebénéfique à toute notre action en ce do-maine.Un livre pour ceux qui aiment la philoso-phie et estiment qu’elle n’a pas encore ditson dernier mot en matière de respect de lavie.

lu pour vousDu droit des bêtesà disposer d�elles-mêmesJanine Chanteur, 04/93.Ed. du Seuil, Paris. 182 p. 110 FF.ISBN 2-02-019902-5.

Compétence exigée: bonne humeur !Contacter rapidement le :Centre International pour la Vie24 rue du Bourg, 65100 LourdesTél. 05 62 94 58 58.

Enquêtes «bidon»Des personnes ont de nouveau reçu unquestionnaire, touchant en à des pointssensibles de l’organisation des associa-tions pro-vie, émanant cette fois d’étu-diants de la région Bretagne prétendantrédiger un mémoire de psychologie.Invités à préciser leurs intentions, cesétudiants n’ont pas jugé utile de répondre.

Nous attirons l’attention des lecteurs surla nécessaire prudence face à ces prati-ques. Une étude des mouvements pro-vie,menée dans un esprit sincère, n’est pas ensoi condamnable. Il convient toutefois des’assurer du sérieux et de l’honnêteté del’enquête. En ce domaine, le prestige ins-titutionnel ne suffit pas (la précédentetentative du genre était hébergée par unsatellite du CNRS ...).Prendre conseil d’associations pro-vie re-connues et implantées de longue date.

AGENDAFrance, 05/02/97Journée «Stop suicide»

BIBLIOGRAPHIE

COMMUNIQUE12341234123412341234123412341234123412341234

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vu pour vousLe Guide maman-bébé.Tome 1 : La grossesse.1990. Edts SCERZO,PARIS.60 mn. 119 FF.

Guide pratique de la grossesse. On suitun couple tout au long de la grosses-

se. Chaque situation est l’occasion :- de dispenser des informations de basesur la grossesse : nombre de visites médi-cales obligatoires, notions de diététique,conseils d’exercices sportifs et gymnasti-que ;- de dédramatiser cet évènement de la viede la femme et les examens qui y sont liés(échographie, mesure du foetus) en lesmontrant et en expliquant leur intérêt ;- de dédramatiser également en les expli-quant les difficultés qui peuvent être ren-contrées : prématurité, naissance par lesiège.Quelques séquences animées présententle développement embryonnaire et foetal.Ce guide visuel s’apparente à un filmd’éducation pour la santé, s’attachant àdes règles d’hygiène simples, des conseils

très pratiques, pour un public n’ayant pasforcément un degré d’instruction élevé.Aucune considérations morales, spirituel-les, ou même sur la psychologie durant lagrossesse ne viennent émailler un discourstrictement médical et pratique. Cette cas-sette ne contient par conséquent aucuneremarque digne d’objection (du type pro-motion du diagnostic prénatal ou de l’avor-tement). Quelques images d’accouche-ment sont un peu crues.Un guide pratique qui se cantonne dansson rôle (c'est déjà beaucoup, à une épo-que où il devient impossible de trouver unmanuel qui ne se sente obligé de donnerdans le "politiquement correct" en matiè-re d'avortement ou de contraception), avecefficacité mais sans éclat. Tout public.Vendu en grandes surfaces.

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© TransVIE-mag n° 100, 30 décembre 199611

Les sondages sont formels : l'inceste, le viol, l'adolescence de

la mère ou le handicap de l'enfantsont perçus par la majorité des per-sonnes, y compris celles qui nesont pas favorables à l'avortement-sur-demande, comme des "cas ex-trêmes" justifiant l'avortement.Et pourtant, cette croyance popu-laire est totalement démentie parles études psychiatriques menéessur les séquelles de l'avortement :c'est lorsque nous serions le plusenclin à admettre l'avortement qu'ilest le plus dangereux.C'est ce que met en évidence lepremier article de ce dossier.

Mais l'approche utilisée parl'auteur, que nous avons respectédans cette traduction, peut laissercroire qu'on pourrait se contenterd'"améliorer" l'avortement en évi-tant les cas de femmes "à risques".Il n'en est rien. L'article met en faiten lumière le jusqu'au-boutismedes associations pro-avortementqui, loin de vouloir en éloigner lesfemmes à risque, utilise à leurs finsmédiatiques ces fameux cas extrê-mes*.Il existe en fait pour le mouvementpro-vie une voie qui allie respectinconditionnel pour la vie naissan-te et considération pour la femme.C'est ce qu'expose David C. Rear-don dans le second article.

(c) TransVIE-mag, 1996(c) David C. REARDONThe Post-Abortion Review,Vol. 1 N. 3, Automne 1993et Vol. 2 N. 4, Hiver 1994Traduction : TransVIE-mag,avec l'aimable autorisation de l'auteur.

*On se souvient de Jane Roe, aux Etats-Unis, qui prétendait avoir été violée ; de X,14 ans, qui prétendait se suicider en cas derefus d'avortement, et qui servit de chevalde bataille semblable en 1992 en Irlande ; deMarie-Claire et du fameux "procès de Bobi-gny".

Alors qu’il existe une intense controverse concernant le nombre de fem-

mes qui connaissent des problèmes psy-chologiques après un avortement, mêmeles chercheurs pro-avortement reconnais-sent qu’au moins certaines femmes res-sentent un effet négatif. Selon l’orienta-tion de chaque chercheur, ces réactionsnégatives peuvent être vaguement réper-toriées comme «sérieuses», «significati-ves» ou «mineures» et les femmes quiressentent ces réactions sont estiméesnumériquement en des termes approxi-matifs, comme étant «nombreuses» ,»quel-ques unes» ou «peu nombreuses». Maisles statistiques sont moins subjectives queles qualificatifs. Une revue de la littératu-re médicale sur le sujet montre que le tauxle plus faible de contre-effets adverses del’avortement qui soit rapporté est de 6% ;la plupart des rapports donnent des tauxallant de 12 à 25 %, et le plus élevél’évalue à 50%. Avec de telles découver-tes, seuls les chercheurs les plus partisanssont assez téméraires pour déclarer quel’avortement n’a aucune conséquence psy-chologique.Parce que l’existence d’un traumatismepost-abortif est maintenant presque uni-versellement reconnue, de nombreux cher-cheurs se penchent à présent sur les fac-teurs qui pourraient identifier les femmesayant les risques les plus élevés. D’unpoint de vue politique, les chercheurs fa-vorables à l’avortement sur demande es-pèrent montrer que les «quelques» fem-mes qui signalent effectivement des réac-tions post-abortives négatives étaient enréalité émotionnellement «déséquilibrées»avant l’avortement. Si ceci est vrai, argu-mentent-ils, alors il est possible que l’avor-tement lui même ne soit pas la cause deproblèmes psychologiques, mais bien plu-tôt que ce soit les femmes qui étaient déjàdéséquilibrées qui accusent injustementl’avortement d’être la cause de leurs pro-blèmes.

Quand la victime estaccusée

Cette conception «politiquement correc-te» du traumatisme post-abortif est basée

sur un noyau de vérité, qui sert de prétextepour blâmer la victime. Il est certainementvrai que les femmes qui souffrent de pro-blèmes mentaux ou ont auparavant vécuun traumatisme psychologique sont da-vantage exposées à manifester ultérieure-ment des réactions post-abortives négati-ves sévères. En effet, si un élément sedégage clairement de la recherche desquarante dernières années sur le syndro-me post-abortif, c’est bien le fait quel’avortement est contre-indiqué quand lafemme a des problèmes mentaux.

Ceci s’explique parce que l’avortementest toujours stressant. La manière dontune personne fait face à ce stress dépendde sa résistance individuelle et des condi-tions dans lesquelles le stress intervient.Quand l’état psychologique d’une femmeest déjà fragile, le stress de l’avortementpeut plus aisément la submerger. Mais lefait qu’elle soit plus vulnérable au stressque d’autres femmes ne signifie pas quel’avortement ne soit pas la cause de leursproblèmes psychologiques.

Si on laisse tomber une assiette en verre etune assiette en plastique, il est probableque l’assiette en verre se brisera, alors quele même choc ne fera qu’ébrécher ou fêlerl’assiette en plastique. Dans ces deux cas,le dégât ne doit pas être imputé au maté-riau mais à la chute. Alors que l’étenduedu dégât est liée à la nature du matériau,c’est la chute elle-même qui est la causedirecte du dommage.

De même, la nature du psychisme indivi-duel détermine l’étendue des problèmespost-abortifs, mais c’est l’avortement lui-même qui en est la cause directe.

Cette stratégie d’ «accusation de la victi-me» employée par certains chercheurspro-avortement n’est pas nouvelle. Elleest identique au type de raisonnementutilisé durant la Première Guerre Mondia-le, quand les anciens combattants souf-frant de traumatismes psychiques étaientconsidérés par les psychiatres militairescomme des malades imaginaires ou mêmecomme des lâches. A une époque où le

Identifier les patientesà haut risque.

DOSSIER

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combat pour la patrie était idéalisé roman-tiquement comme une aventure qui mar-quait le passage à l’âge adulte, ce diagnos-tic «politiquement correct» était nécessai-re pour détourner l’attention du fait queles combats modernes sont souvent plustraumatisants que nobles. Par conséquent,la hiérarchie militaire censurait les rap-ports faisant état de dommages psychia-triques, parce que des rapports précisauraient eu un effet démoralisant sur l’opi-nion publique.

DOSSIER

De la même manière, quand les cher-cheurs pro-avortement sont confrontés àdes femmes qui souffrent de traumatismepost-abortif, ils ont tendance à les accuserd’être «plaintives» ou «anormales», puis-que c’est un fait acquis dans les cerclespro-avortement que l’avortement «forti-fie» les femmes. Certains chercheurs pro-avortement affirment même qu’on ne de-vrait pas parler aux femmes des risques

psychologiques liés à l’avortement parce-que des informations aussi «démorali-santes» pourraient les rendre encore plussensibles à ces risques. Il vaut mieux,pourraient-ils dire, être optimiste par igno-rance quant à l’avenir plutôt qu’être infor-mé et inquiet.

Les femmes à risque

I. Décision conflictuelleA/ Difficulté à prendre la décision, ambivalence, doutes non résolus(1,

2, 11, 14, 16, 17, 19, 23, 27, 30, 36, 39, 40)

1. Croyances morales opposées à l�avortementa) Valeurs religieuses ou conservatrices(1, 17, 27, 31, 35, 36)

b) Attitudes négatives face à l�avortement(7)

c) Sentiment de honte ou de condamnation sociale liées àl�avortement(1)

d) Grand souci de garder le secret(37)

2. Désirs conflictuels de maternité(27, 23)

a) grossesse originellement désirée ou planifiée(11, 17, 21, 23, 39)

b) avortement d�un enfant désiré, pour cause d�anomalies foeta-les(2, 5, 11, 14, 15, 20, 22)

c) avortement thérapeutique d�une grossesse désirée, en raisond�un risque pour la santé de la mére(2, 11, 14, 20, 32, 36)

d) fort sentiment maternel(35, 27)

e) fait d�être mariée(6)

f) fait d�avoir déjà des enfants(19, 35)

g) grossesse dûe à un manque de précautions contraceptivesqui peuvent indiquer un secret désir d�enfant (4)

h) préoccupations positives concernant le foetus, telles que ledésir de connaître son sexe ou le fait de connaître sa date denaissance prévisible(16).

3. Avortement du second ou du troisième trimestre(20, 31, 32, 36) quiindique généralement une forte ambivalence, une contrainteextérieure ou une grossesse «cachée».

B/ Sentiments de pression ou de contrainte(11, 12, 14, 27, 33, 35, 39, 40)

1. Sentiment de pression vers l�avortementa) pression du mari ou du compagnonb) pression des parentsc) pression du docteur, du conseiller, de l�employeur ou d�autres

personnes .

2. Sentiment que la décision n�est pas la sienne ou qu�elle est «leseul choix qui lui reste»(14)

3. Sentiment de pression liée à une nécéssité de prendre unedécision trop rapide(13, 18)

C/ La décision est prise à partir d�une information orientée, impré-cise, ou inadéquate (13, 35, 36)

II. Limites psychologiques ou liées au développementA/ Adolescence (les mineures ayant un risque plus élevé) (3, 9, 12, 13, 23, 26,

32, 35)

B/ Problémes émotionnels ou psychiatriques antérieurs(2, 4, 11, 14, 17, 19, 20,

27, 32)

1. Faible capacité d�utilisation des mécanismes psychologiques derécupération(1, 23, 27)

2. Mauvaise image de soi pré-existante à l�avortement (27, 33, 35, 40)

3. mauvaise carrière professionnelle(4, 40)

4. Traumatisme antérieur non résolu(35)

5. Abus ou agression sexuels antérieurs(17, 25, 38)

6. Imputation de la responsabilité de la grossesse sur ses imperfec-tions de caractère, plutôt que sur la malchance, sur d�autreséléments extérieurs ou sur des erreurs de comportement corrigi-bles(23,24,29)

7. Fuite et négation de la grossesse avant l�avortement(10)

C/ Absence d�un réseau adéquat de liens sociaux1. Manque d�amis(4,40)

2. Prise de décision par la femme seule sans l�aide de son partenai-re(28)

3. Relation faible ou instable avec le partenaire(4,19,27,33,39)

4. Manque de soutien de la part des parents et de la famille, que lafemme décide de garder le bébé ou de se faire avorter(1,7,8,14,23,28,40)

5. Manque de soutien de la part du partenaire quelle que soit ladécision de la femme(1,4,7,8,14,19,23,27,28,32,34,39,40)

6. Femme accompagnée à l�avortement par son partenaire(24)

D) avortement(s) antérieur(s)(11,33,35,40)

Facteurs de risque permettant de prévoirles effets psychologiques qui se manifestent après un avortement

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Ces remarques préliminaires sont utilespour comprendre la motivation d’un grandnombre d’efforts récents des chercheurspro-avortement. En les gardant à l’esprit,nous pouvons à présent nous pencher surcertaines des découvertes très utiles queces chercheurs ont faites dans le domainede la classification des facteurs de pré-disposition, qui peuvent être utilisés pourprévoir les séquelles psychologiques d’unavortement.Les facteurs de risque de maladaptationpsychologique à la suite d’un avortementpeuvent être classés en trois catégoriesprincipales.La première regroupe les femmes chezqui existe une ambivalence émotionnelle,sociale ou morale significative vis à vis duprojet d’avortement.La seconde catégorie regroupe les fem-mes qui connaissent des problèmes dedéveloppement, tels qu’un manque dematurité ou des problèmes psychologi-ques prééxistants et non résolus.Les femmes ayant des caractéristiques dela première et/ou de la seconde catégoriedoivent être classées comme des patientesà haut risque.

En sens inverse, le modèle même d’unepatiente à risque faible est une femme quia pris la décision d’avorter après uneréflexion mûre, approfondie et libre, etdont la décision n’a été perturbée paraucun conflit émotionnel, social ou mo-ral.

La liste suivante résume les principauxfacteurs de risque et inclut les caractéris-tiques de pré-identification qui permet-tront de détecter les femmes présentantces facteurs de risque.

Le rôle de l’homme

L’attitude du compagnon vis-à-vis de lagrossesse est un facteur important dans ladécision de la femme d’avorter ou non, etelle détermine aussi de manière significa-tive la manière dont elle se remettra de sonavortement. De nombreuses études ayantmontré que le fait que le compagnon sou-tienne la femme dans sa décision favori-sait un meilleur réajustement de celle-ciaprès un avortement, les chercheurs ontété surpris de découvrir récemment que lefait qu’il accompagne la femme à l’avor-

tement permet de prévoir, au contraire,une profonde dépression post-abortive dela femme.

Cette découverte laisse penser qu’unemarque visible de soutien telle que l’ac-compagnement à la clinique d’avortementn’est pas un indice adéquat pour mesurerle soutien affectif que la femme ressenteffectivement. Au contraire, l’insistancedu compagnon pourrait indiquer en réalitéun ou plusieurs des éléments suivants :1) une grande anxiété avant l’avortementqui conduit la femme à réclamer cet ac-compagnement2) une contrainte ouverte ou sournoise dela part de l’homme qui s’asssure que lafemme «fait ce qu’il y a à faire»3) une relation plus intime existe entre lesdeux partenaires, et cette relations étroiteest perturbée par l’avortement. Dans cettetroisième éventualité, la grossesse impré-vue peut être perçue par la femme commeun moyen de tester l’implication de soncompagnon dans leur relation. Il se peutqu’elle désire secrètement un enfant poursceller leur engagement, pour peu qu’ilsaisisse cette opportunité pour prouverson attachement. A l’inverse, un manqued’enthousiasme ou une réaction hostile del’homme par rapport à cette grossesseconduit la femme à douter de la profon-deur et de la qualité de leur relation.

Pour résumer,quand la femme est accom-pagnée à l’avortement par son partenaire,il est plus probable que la femme fasse cechoix parce que son compagnon l’y apoussée ou parce qu’il a fait preuve d’unmanque d’implication personnelle dans larelation. Ni dans un cas ni dans l’autre ellene se sent vraiment soutenue.

Conclusion

Si la recherche, dans l’état actuel, n’estpas en mesure de déterminer précisémentle pourcentage de femmes qui souffrentde tel ou tel symptôme spécifique de trau-matisme post-abortif, il est cependant évi-dent que de tels problèmes psychologi-ques apparaissent à la suite d’un avorte-ment. De surcroit, les études publiées surle sujet montrent que les complicationsémotionnelles et psychologiques gravesqui suivent un avortement sont probable-ment plus fréquentes que les complica-

tions physiques graves.La présente étude bibliographique a aussimis en évidence des facteurs significatifsd’un point de vue statistique, qui peuventêtre utilisés pour pré-identifier les person-nes les plus exposées à souffrir de séquel-les psychologiques de l’avortement. L’examen de ces facteurs de risque indiqueque de nombreuses femmes demandantl’avortement, sinon toutes, présentent unou plusieurs de ces facteurs de risque .A partir de ces découvertes (dont la plu-part ont été publiées par des chercheursfavorables à l’avortement) il sembleraitraisonnable de s’attendre à ce que (etd’exiger que) les personnes qui procurentl’avortement :1) dispensent, avant que la femme ne

donne son consentement, une informa-tion sur les types de réactions psycho-logiques qui caractérisent une expé-rience négative de l’avortement, et surles facteurs de risque de ces réactionsadverses ;

2) réalisent avant l’avortement une détec-tion des femmes présentant les plusgrands risques de manifester des réac-tions post-abortives négatives, à partirdes critères mentionnés ci-dessus ;

3) fournissent des conseils personnalisésaux patientes ayant un risque élevé, enexpliquant de manière complète lesraisons de ce risque et en détaillant lesréactions post-abortives possibles ;

4) aident les femmes qui ont des facteursde risque élevés à évaluer et à choisirdes solutions moins risquées en fonc-tion de leur situation sociale et écono-mique et des impératifs liés à leur san-té.

Etant donné que ces facteurs de risquemajeurs ont été découverts depuis fortlongtemps, il est clair que les prestatairesd’avortement qui n’utilisent pas ces con-naissances dans leurs procédures d’éva-luation et de conseil engagent plus lourde-ment leur responsabilité en cas de trou-bles ultérieurs, quand des procès leur sontintentés sur de telles bases.

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© TransVIE-mag n° 100, 30 décembre 1996 14

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Bibliographie :

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Vous pensez que le débat sur l’avortement porte sur les droits des femmes

contre les droits de l’enfant à naître, n’est-ce pas ?

Eh bien non !C’est là seulement la façon dont les parti-sans de l’avortement et les médias ontréduit le débat. Ils ont consciemment dé-fini ce problème en des termes qui orien-tent l’opinion publique et étouffent lamajorité de ceux qui ont une positionintermédiaire - les 50%, ou plus, d’indé-cis qui se sentent partagés entre la femmeet l’enfant, les contraignant à la neutralité.Pour les partisans de l’avortement, cettestratégie d’opposition de la femme au«foetus» a connu un grand succès. Enréduisant ainsi le débat, ils tentent d’en-fermer les opposants à l’avortement sousune étiquette d’»idéologues insensibles etmachistes». Les candidats pro-vie sontassez conscients de ce piège. Beaucouptentent de l’éviter en minimisant le pro-blème. Nos politiciens pro-vie les plushardis, d’un autre coté, tentent générale-ment de contourner la focalisation du dé-bat sur les droits des femmes en le reca-drant sur le caractère sacré de la vie hu-maine innocente, auquel ils ajoutent sou-vent des considérations sur l’intérêt d’unchoix meilleur pour l’enfant, tel que l’adop-tion.

Si cette stratégie de contre-offensive estsouvent un révélateur efficace de l’inté-grité d’un politicien pro-vie et de sonengagement en faveur de nos idéaux, ellene fait en réalité que renforcer l’idée dedépart, l’idée selon laquelle l’avortementse réduit à un problème de choix entre lesdroits des femmes et ceux du foetus.Cette stratégie pro-vie modifie l’éclairagedu problème mais elle ne modifie pasvraiment le cadre qui définit la dynamique

du débat.

Recadrer le débat

Pour redéfinir le débat à notre avantage, ilne suffit pas de se focaliser sur les droitsde l’enfant à naître. Au contraire, nousdevons élargir le champ du débat en in-cluant d’autres éléments, afin de montrerde manière convaincante que c’est nousqui défendons les droits authentiques à lafois des femmes et des enfants.En bref, nous devons insister sur le faitque le champ exact du problème de l’avor-tement n’est pas une question de droits dela femme opposés aux droits de l’enfant,mais bien plutôt une question de droits dela femme et de l’enfant, qui s’opposentaux ambitions de ceux qui les exploitent etau profit de l’industrie de l’avortement.

La meilleure façon d’éviter le piège de nosopposants est de les y précipiter !N’importe quelle personne qui s’oppose ànos initiatives en faveur de la femme et dela vie peut être très justement décrite com-me ennemie de la femme. Ceux qui pren-nent la défense de méthodes coercitivessont les ennemis de la liberté. S’ils s’op-posent à nos initiatives en faveur de lafemme et de la vie, ce sont eux qui sepositionnent dans la catégorie des «idéo-logistes insensibles et machistes».

Recadrer ainsi le débat de l’avortementn’est pas difficile. Mais il nécessite queles candidats pro-vie se familiarisent avecde nouvelles données, de nouveaux argu-ments, et de nouvelles attitudes face auxmédias.

Pour commencer, le candidat qui défendles femmes et la vie à naître a besoin d’unprogramme.

Ce programme incluera le soutien pourdes projets de lois couvrant au moins undes besoins suivants :1/ protection de la femme contre les pres-sions conduisant à des avortements non-désirés ;2/ protection et garantie de droit des fem-mes à être pleinement informées avant deprendre une décision d’avortement ;3/ protection des femmes les plus expo-sées en obligeant les médecins à procéderà la détection des patientes dont les carac-téristiques en font des candidates à hautrisque pour les complications physiquesou psychologiques de l’avortement ;4/ assurer et étendre les droits à l’indem-nisation des femmes injuriées physique-ment ou psychologiquement par l’avorte-ment, y compris après un long délai, lors-qu’un avorteur n’a pas respecté le droit dela femme à une décision libre et informée,ou n’a pas procédé à la nécessaire détec-tion des facteurs de risque chez la patien-te.

Deuxièmement, le candidat pro-vie doitêtre préparé à retourner toute questionrelative à l’avortement en terme de néces-sité de protéger les femmes contre uneindustrie sans scrupule de l’avortement etcontre ceux qui les poussent à des avorte-ments non-désirés. En ramenant toutequestion à ce problème, le programme ducandidat en faveur de la femme et de la viepeut alors être présenté.

Troisièmement, chaque fois que la ques-tion de l’avortement est soulevée, l’oppo-sant [c-à-d. le candidat pro-avortement]doit être mis au défi d’apporter au moinsson soutien à une législation spécifiquequi protégerait les femmes en empêchantqu’elles soient poussées à commettre desavortements non-désirés. Ce défi doit êtrerelancé fréquemment et avec insistance.

DOSSIER

Politiquement correctcontre politiquement intelligent :

Les raisons pour lesquellesles politiciens devraient être à la fois

pour les femmes et pour la vie.

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Le but ici est de forcer l’opposant à admet-tre des régulations de l’avortement enfaveur de la femme (et ainsi à s’aliéner lesupport de ses supporters les plus radica-lement pro-avortement) ou à s’opposer àun telle protection de la femme (et ainsiapparaître comme plus intéressé par laprotection du profit de l’industrie de l’avor-tement que par la liberté des femmes). Acette stratégie, le candidat pro-vie ne peutqu’être que gagnant et son opposant queperdant.

Gagner la faveur du public pour un pro-gramme en faveur de la femme et del’enfant n’est pas difficile. La questiondes avortements forcés, par exemple, n’at-tend qu’à être cueillie.

Selon ma propre expérience, une fois quela question est soulevée, tout le monde, ycompris les partisans de l’avortement,admettent que des femmes avortent parcontrainte. Tout le monde sait que la gros-sesse est souvent plus gênante pour l’amantou pour les parents que pour la femmeelle-même. Il n’est pas besoin d’une gran-de imagination pour comprendre com-ment ces autres personnes exercent leurpression sur une femme pour qu’elle ac-cepte un avortement «légal et médicali-sé», qui «sera mieux pour tout le monde»,et dont elles ne veulent pourtant pas.

Même un partisan du «droit à l’avorte-ment», Daniel Callaghan, directeur duHastings Center, a pu écrire : « Le fait queles hommes ont depuis toujours pousséleurs femmes à des avortements dont ellesne voulaient pas, quand cela les arran-geait, eux, est bien connu mais rarementmentionné. Des données de l’Institut AlanGuttmacher [une branche de la Fédéra-tion Américaine du Planning Familial]montre que quelques 30 % des femmesayant un avortement ne l’ont pas parcequ’elles le veulent, mais parce que quel-qu’un d’autre le veut».

Il s’agit là d’une bombe politique. Person-ne ne peut rationnellement nier qu’il exis-te des avortements forcés, et aucun politi-cien n’oserait en défendre la pratique.Seuls les zélotes du contrôle des naissan-ces osent défendre l’avortement forcé, etencore hésitent-ils à exprimer publique-ment leur point de vue.

Vraiment, un homme politique pro-viequi met l’accent sur cette question poserades bases communes qu’il pourra parta-ger avec tous les hommes de bonne volon-té. Les militants pro-vie apporteront leursoutien à une telle défense des droits de lafemme, et la vaste majorité des citoyens,y compris ceux qui se proclament en fa-veur du libre-choix, reconnaîtront qu’uneffort pour mettre un terme aux avorte-ments forcés est raisonnable et nécessai-re.

Un discours de campagne électoral n’estpeut-être pas le meilleur endroit pour dé-finir précisément la solution à ce problè-me, mais une telle solution est aisée àmettre en oeuvre.Celui qui procure l’avortement doit êtretenu légalement responsable de s’assurerque le choix d’une femme est totalementle sien et qu’elle n’est pas poussée à cettedécision par quelqu’un d’autre. Si les cli-niques d’avortement manquent à ce de-voir de sélection, elles doivent être tenuespour complices du délit de pression exer-cée sur une femme en vue d’un avorte-ment non-désiré. Si une femme peut ulté-rieurement montrer qu’un conseiller pré-IVG a lui-même contribué à la sensationselon laquelle «elle n’avait pas d’autrechoix», ou s’il n’a rien fait pour la sous-traire à une pression en faveur d’un avor-tement non-désiré, les moyens devraientlui être donnés de porter plainte contre laclinique pour la mort de l’enfant qu’elledésirait garder - et de réclamer plusieursmillions de francs de dommages et inté-rêts, certainement. Il n’y a que justice enceci, tant la douleur affective et la souf-france d’une mère qui a perdu par avorte-ment un enfant désiré est similaire à cellede la mère qui a perdu un enfant du faitd’un conducteur fou.

Ceci nous conduit au deuxième objectifqu’un homme politique qui se prononceen faveur des femmes et des enfants ànaître devrait mettre en valeur. Nous de-vons attirer l’attention sur la nécessitéd’assurer et de protéger le droit des fem-mes à être correctement informées, et ledroit correspondant à dédommagement.

Les sondages montrent que la vaste majo-rité du public est favorable aux disposi-tions assurant l’information correcte desfemmes. La plupart des gens compren-

nent qu’un droit des femmes «de choisir»n’a aucun sens sans le droit correspondant«d’être informé». Comment les candidatspro-avortement peuvent-ils prétendre pro-téger le «libre-choix» et en même tempsprétendre que les femmes doivent êtreévincées du droit de connaître les risquesde l’avortement, les alternatives à l’avor-tement et le développement foetal ?

De façon similaire, il existe un tas d’infor-mations disponibles montrant commentdes femmes ont été trompées et exploitéespar des avorteurs scélérats, comment ceux-ci ont négligé de vérifier les facteurs derisque et les ont laissé se soumettre à desavortements qui étaient totalement con-tre-indiqués dans leur condition, et com-ment ces femmes n’ont pû recouvrir desdommages et intérêts en raison de l’inadé-quation des délais de prescription légale.

Modifier les délais deprescription.

En ce qui concerne ce point, il existe unprécédent légal qui permet aux enfantsvictimes de molestations de réclamer desdommages et interêts même plusieurs dé-cades après qu’ait eu lieu le traumatisme.La raison en est que la loi reconnaît que lesblessures psychologiques peuvent rendrela victime incapable de se lancer dans uneprocédure judiciaire avant d’avoir aumoins atteint tel ou tel degré de guérisonpsychologique.

Le même raisonnement devrait s’appli-quer aux victimes de traumatismes post-abortifs. Dans une étude de l’Institut El-liot (The Post-Abortion Review, Vol. 2 n°3, 1994), des femmes témoigent qu’il fauten moyenne 7 années 1/2 avant qu’ellespuissent simplement «commencer à seréconcilier» avec elles-mêmes après l’ex-périence d’un avortement. Selon la mêmeétude, 62 % des femmes ayant des problè-mes dûs à l’avortement connaissent unepériode durant laquelle elles nient l’exis-tence de sentiments négatifs dûs à l’avor-tement. Cette période de négation dure, enmoyenne, un peu plus de cinq années, etbeaucoup font état de symptômes de né-gation s’étalant sur plus d’une décade.

Très clairement, les délais de prescriptionpour les femmes souffrant de blessurespsychologiques après un avortement ne

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devraient pas s’achever avant qu’ellesn’aient eu le temps de sortir de l’incapaci-té engendrée par les comportements dedéni et de répression qui en interdisent lareconnaissance. Au demeurant, cette af-faire peut être abordée non seulementsous l’angle de la pure jus-tice envers les droits d’unepatiente, mais aussi sous ce-lui de la législation sur laprotection du consomma-teur [Ndlr : cette remarquene prend réellement sonsens que dans le contexteaméricain ou les cliniquesd’avortement, en concur-rence les unes avec lesautres, fonctionnent essen-tiellement selon les ressortsde la loi du marché].

Un autre objectif de santépublique devrait être de ren-dre un médecin-avorteurlégalement responsable desavortements contre-indiquéen raison de facteurs de ris-ques pré-identifiés. Si cetteresponsabilité était exercéconvenablement, beaucoupde femmes, sinon toutes,seraient renvoyées versd’autres structures pour re-cevoir l’assistance médica-le, légale ou sociale qui se-rait plus à même de répon-dre à leurs véritables be-soins.

Toutes ces propositions enfaveur de la femme sontimpossibles à réfuter, pourun candidat pro-avorte-ment, sur la base de la dé-fense de la femme. La seulemanière publiquement ac-ceptable de s’opposer à detelles réformes est de nierl’existence de ces problè-mes. Mais lorsqu’un candi-dat en faveur des femmes et de l’enfant sevoit opposer un tel déni, il lui suffit sim-plement de faire remarquer que :1/ son opposant soumet la santé desfemmes à des risques dans le seul but deprotéger l’industrie de l’avortement,2/ ces initiatives pro-vie n’interdisent pas

l’avortement mais rendent simplement lesstructures qui pratiquent l’avortement res-ponsables des abus et des dommages quisurviennent ou qui, en tout cas, sont sus-ceptibles d’arriver un jour.

Cette stratégie est aussi judicieuse pourposer des précédents. En recadrant le dé-bat sur l’avortement en ces termes, lamajorité silencieuse (qui n’est pas favora-ble à l’avortement, mais qui prend le partide la femme en détresse) verra que lecandidat qui prend la défense de l’enfant

et de la femme fait preuve d’une modéra-tion attirante, en essayant d’empêcher lesavortements non-désirés et en protégeantet étendant les droits des femmes.

Pour aimer l’enfant,aimer d’abord la

mère.

Si les militants pro-vie detoujours peuvent se sentirplus à l’aise avec des ar-guments plus tradition-nels de «défense de l’en-fant», nous devons recon-naître que beaucoup depersonnes dans notre so-ciété sont trop immaturespour comprendre ce typed’arguments. Ils doiventy être conduits par la main.Et la meilleure manièrede le faire est d’abord deles aider à voir que l’avor-tement n’aide pas les fem-mes, mais qu’au contrai-re il ne fait qu’empirerleur vie.

Les leaders pro-vie quivoient d’un mauvais oeilque l’on s’intéresse plusaux femmes, de peur quecela fasse oublier l’enfantà naître, devraient médi-ter la phrase qui suit : per-sonne ne peut aider unenfant à naître sans aiderla mère ; personne ne peutblesser un enfant à naîtresans blesser la mère.Cette connection intimeentre une mère et son en-fant fait partie de notreconstitution. Par consé-quent, la protection del’enfant à naître est le ré-sultat naturel de la pro-tection des mères. Ceciest nécessairement vrai.Après tout, dans l’ordre

de la création de Dieu, c’est seulement lamère qui peut nourrir son enfant. Tout ceque nous autres pouvons faire, c’est nour-rir la mère.

Ceci doit donc constituer le rouage centralde notre programme en faveur des fem-

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mes et des enfants à naître : les intérêtsprimordiaux de la mère et de l’enfant serejoignent toujours - même quand la mèrene le reconnait pas initialement, et mêmelorsqu’il faut une énorme quantité d’amouret de soutien pour qu’elle s’en rende comp-te. La meilleure façon d’aider chacun d’en-tre eux, c’est d’aider les deux. Si nous enblessons un, nous blessons l’autre.

L’objectif de notre programme en faveurdes femmes et des enfants est de conduirenotre pays à comprendre cette réalité. C’estun processus qui demande d’inverser toutd’abord le mouvement en faveur de l’avor-tement. Le mouvement pro-avortementest né d’une vision sociale qui séparait lesintérêts de la mère et ceux de l’enfant ànaître. Si leurs intérêts sont séparés, alorsil existe un conflit d’intérêts potentiel desdroits de la femme contre ceux de sonenfant à naître, conflit duquel l’un doitsortir vainqueur.

Nous ne pouvons accepter aucun élementde ce raisonnement. Nous devons com-battre toute idéologie qui situe le problè-me de l’avortement au niveau d’un conflitentre la mère et son enfant.

Nous sommes à la fois en faveur de lafemme et en faveur de la vie. Nous croyonsqu’il est possible et que nous devons aiderà la fois la mère et l’enfant. Nous croyonsque l’avortement légal n’a pas été unprogrès pour les droits de la femme, maisun progrès pour ceux qui manipulent lasociété, pour les avorteurs et pour ceuxqui profitent de la détresse de la femme.

En bref, les militants pro-vie ne devraientjamais craindre qu’un homme politiquequi se focalise sur l’aspect féminin duproblème ne porte pas assez d’attention àl’enfant à naître. Cette stratégie marquesimplement une reconnaissance de la né-cessité politique de faire valoir l’aspectfavorable aux femmes de notre travail,dans une société qui oppose de façonerronée les partisans de la vie et les fem-mes. Le programme qui vient d’être pro-posé protégera les femmes et sauvera desvies, mais il attaque aussi le mythe selonlequel l’avortement est «sans danger» etéduque le législateur et le public à proposdes dangers réels que l’avortement faitpeser sur les femmes.C’est seulement quand les dangers del’avortement pour les femmes seront cor-

rectement compris que le «marais» quiconstitue la majorité ouvrira ses yeux etson coeur pour reconnaitre notre respon-sabilité de proteger l’enfant.

Annexe :Ce qui suit est un exemple de la façon dont uncandidat à une élection peut s�engager sur leterrain de l�avortement dans une perspective dedéfense de la femme et de l�enfant et dans destermes qui sont difficiles à déformer par lapresse.

[NDLR : Dans l'encyclique Evangelium vitae, auparagraphe 73, Jean-Paul II ouvre aux hommespolitiques la possibilité de concourrir à l'élabo-ration de dispositions légales plus restrictives,pour remplacer une loi plus permissive déjà envigueur. L'approche qui suit illustre une telledémarche. Il ne saurait s'agir que d'une étapetransitoire dans l'espoir et la volonté d'uneabolition totale de l'avortement. L'exemple n'estdonc pas parfait mais ouvre surtout des pistesde réflexions pour les députés français, si peuhabile à défendre le droit à la vie, et qui pourronty trouver un état d'esprit leur permettant d'échap-per aux manichéismes dans lesquels le mouve-ment pro-avortement est parvenu, jusqu'à cejour, à les enfermer].

Discours :L�avortement est une question qui divise. Maisnous pouvons certainement tous nous mettre d�ac-cord sur un point : aucune femme ne devrait êtrecontrainte à subir un avortement dont elle ne veutpas. Les femmes devraient être protégées de lapression de leur mari, de celle de leur partenaire,ou de celle d�un conseiller social ou d�un conseillerpré-IVG. Et toute femme qui veut garder son enfantdevrait avoir accès aux services publics et privésqui lui offrent à elle et à son bébé de l�aide et dusoutien. C�est là être en faveur de la vie. C�est là êtreen faveur de la femme. Et c�est là être en faveur d�unvéritable choix. C�est pour cela que je suis candi-dat.

Mon opposant ne veut pas d�une législation quiempêcherait les femmes d�être manipulées par descliniques d�avortements sans scrupules. Je croispour ma part que si une femme doit avoir unavortement, elle mérite qu�on lui en expose lesrisques !

Mon opposant ne veut pas d�une législation quirendrait les médecins qui pratiquent l�avortementredevables financièrement des dommages physi-ques et psychologiques que provoque l�avorte-ment. Je crois pour ma part que si des médecinsveulent faire des avortements, la moindre des cho-

ses est qu�ils s�assurent qu�ils pratiquent des avor-tements sans danger. Et, dans le cas contraire,qu�ils acceptent de payer les conséquences d�avor-tements pratiqués dans des cas dangereux.

Je suis pour la défense de la vie ; je suis aussi pourla défense des femmes. Je cherche à protéger lesfemmes des pressions qui les poussent vers desavortements dangereux et qu�elles ne désireraientpas. Je veux garantir le droit des femmes à êtreinformées des risques de l�avortement et des alter-natives réalistes - y compris de l�existence desmilliers de personnes bénévoles qui se tiennent àla disposition des femmes pour les aider à donnerla vie en cas de grossesse imprévue, et pourprendre soin de l�enfant après la naissance.

Mon opposant prétend qu�il défend le «libre-choix»,mais il refuse de faire quoi que ce soit pour protégerles quelques 55 % de femmes qui déclarent êtrecontraintes à avoir un avortement qu�elles ne dési-rent pas. Il dit qu�il est pour le «libre-choix», maisil refuse de garantir le droit d�une femme d�êtreinformée des risques de l�avortement, et le droitd�être informée sur le développement biologiquede son enfant. Il prétend qu�il est pour les femmes,mais il a abandonné les femmes à une industriesans scrupules qui exploite l�avortement.

Je suis à la fois pour la protection de la femme et del�enfant. La justice a accordé aux femmes un droità avoir un avortement dans de bonnes conditionssanitaires. Par conséquent, si une femme a unavortement, je ferai tout ce qui est en mon pouvoirpour réguler le fonctionnement des centres d�avor-tement, afin qu�il s�agisse bien de l�avortement lemoins dangereux possible et que cette femme sevoie reconnaître le droit à recevoir des dédomma-gements si des complications physiques ou psy-chologiques vsurviennt, et enfin qu�elle soit plei-nement informée de tous les risques et de toutes lesalternatives possibles.

Questions et réponsesJournaliste :Qu�elle est votre position sur l�avortement ?Candidat :Je crois que nous devons absolument protéger lesfemmes contre les avortements dangereux et lesavortements auxquels elles sont contraintes, et quiont déjà blessé des centaines de milliers de fem-mes.

Nous n�en entendons pas parler dans la presse,mais notre pays est confronté à un problème épi-neux d�avortements non-désirés - des cas où lesmères voudraient plutôt garder leur enfant mais quise soumettent à l�avortement pour satisfaire lademandes de leurs proches.

Je refuse d�accepter l�avortement comme solutionde facilité pour un petit ami irresponsable et inca-

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pable d�aimer. Je refuse que des parents obligentune fille à avoir un avortement sans consiédrationpour son propre souhait de garder son enfant. Jerefuse que des femmes soient laissées seules àsouffrir de peine et des contre-effets de l�avorte-ments pour que d�autres puissent se laver lesmains.

Une étude sur plus de 250 femmes qui disentsouffrir de l�avortement a montré que près de 60 %de ces femmes se sont senties obligées à avortersous la pression d�autres personnes. 83 % disentqu�elles auraient gardé leurs bébés si elles avaientété aidées pour cela par leur partenaire, par leurfamille ou par d�autres personnes qui comptaientdans leur vie.

Est-ce que c�est être pour le «libre-choix» que delaisser des femmes être poussées à des avorte-ments dont elles ne veulent pas ? Non. C�est de lalâcheté. C�est abandonner les femmes en détresseà l�industrie de l�avortement.

Journaliste : Apporteriez-vous votre soutien à une loi qui limi-terait le droit d�une femme à avoir un avortement ?Candidat :Je soutiens les régulations qui protégeraient lesfemmes des pressions qui les obligent à avortercontre leur gré. Je soutiens les lois qui rendraientles centres d�avortement responsables s�ils négli-gent de protéger les femmes contre les avorte-ments forcés. Si l�avortement doit être une déci-sion entre la femme et son médecin, il faut alors quele médecin soit chargé de s�assurer que la deman-de de la femme d�avoir un avortement émane vrai-ment d�elle, et non pas d�une décision qu�elle aprise sous la pression de son mari, de son parte-naire ou de ses parents.

Si mon opposant est vraiment pour le «libre-choix», je suis sûr qu�il travaillera à mes côtés pourmettre en place une législation qui mette les fem-mes à l�abri d�avortements qu�elles ne désirent pas.

Journaliste :Est-ce que vos propositions n�ont pas en fait pourobjectif de rendre l�accès à l�avortement plus diffi-cile pour une femme ?Candidat :Mes propositions visent à formuler l�exigence dequalité professionnelle élevée que la Cour suprê-me a déjà décrite dans le jugement Roe vs. Wade età plusieurs autres occasions. C�est une obligationpour le médecin de s�assurer que le choix de lafemme est un choix libre et qu�elle est pleinementinformée des risques et des alternatives. Ceux quifournissent l�avortement ont des responsabilitéslégales envers leurs patientes et ces responsabili-tés doivent être appliquées en vue de sauvegarderles droits des femmes.

DOSSIERJournaliste :Comment proposeriez-vous de résoudre les divi-sions qui traversent notre pays à propos de l�avor-tement ?Candidat :Comme je l�ai dit, il y a un large consensus possibleentre les personnes qui sont en faveur du librechoix et celles qui sont en faveur de la vie. En toutpremier lieu, nous devons protéger les femmescontre le sentiment d�être contraintes à avorter.En second lieu, je pense que toutes les personnesde bonne volonté peuvent se mettre d�accord sur lefait que nous devons faire plus pour comprendrequand et pourquoi certains avortements sont dan-gereux. En 1989, le Surgeon general Koop faisaitremarquer qu�il n�y a pas suffisamment de recher-ches adéquates sur les séquelles de l�avortement.Le Dr. koop a recommandé qu�un projet de recher-che, doté d�un budget de 100 millions de dollars,soit lancé pour étudier les effets de cet acte qui estle plus fréquent de tous les actes chirurgicaux auxEtats-Unis aujourd�hui.

Quelle fut la réponse du Congrès ? Rien. Ils ont toutbonnement ignoré l�appel du Surgeon General enfaveur d�une grande recherche. Pourquoi ? Parceque les lobbies pro-avortement se sont élevéscontre les études sur le syndrome post-avorte-ment, parce qu�ils craignent que des preuves derisques de l�avortement accroissent vis-à-vis descliniques les demandes de dommages et intérêtsde la part des femmes bléssées.

Si l�avortement est réellement sans danger, pour-quoi les partisans de l�avortement sont-ils si hos-tiles au financement d�une grande étude permettantde prouver une bonne fois pour toutes si oui ou nonl�avortement est vraiment aussi anodin qu�ils leprétendent ?

Si mon opposant est vraiment soucieux de la santédes femmes, alors certainement m�aidera-t-il àobtenir que soient conduites les recherches néces-saires sur les risques médicaux de l�avortement, detelle sorte que les femmes puissent prendre unedécision en pleine connaissance de cause. Il s�agitcertainement là d�un domaine où toute personneraisonnable peut se mettre d�accord. La seule rai-son de s�opposer à de nouvelles recherches sur lesconséquences de l�avortement, c�est de s�intéres-ser plus à la santé de l�industrie de l�avortementqu�à la santé des femmes. Est-ce la santé desfemmes qui est primordiale, ou la liberté d�uneindustrie de l�avortement complètement débridée ?La femme est primordiale, bien sûr. J�invite monopposant à donner son soutien à cet effort derecherche nécessaire pour protéger la santé desfemmes.

Journaliste : Je ne comprends pas ce que vous voulez dire paravortements «non-désirés». Si une femme choisit

d�avoir un avortement, c�est le choix qu�elle veut.Candidat :Je ne peux pas vous raconter combien de fois j�aientendu les témoignages de femmes expliquantcombien elles étaient poussées, menacées, ru-doyées et même parfois littéralement traînées jus-qu�au centre d�avortement par un mari, des parentsen colère ou un petit-ami égoïste. Ces femmespréfèreraient garder leur bébé, mais les pressionsauxquelles elles doivent faire face, de la part desautres personnes, ou les circonstances difficiles,leur donnent le sentiment qu�elles n�ont pas lechoix, et personne, au centre d�avortement, ne leurpropose de les aider à dépasser ces pressions etdifficultés de circonstance.

Un autre exemple se trouve dans l�application duprogramme chinois de l�enfant unique, où descouples sont brutalement soumis à des avorte-ments non-désirés. Ceci met en lumière un autrepoint important de différence entre mon opposantet moi. Mon opposant est favorable au financementdes agences internationales qui sont engagéesdans des campagnes d�avortements forcés en vuede saper la croissance de la population des pays envoie de développement. Est-ce que c�est cela êtrepour le libre choix ?Bien sûr que non. Et pourtant, il ferme les yeux surles femmes de minorités du Tiers-Monde qui sontsoumises à des avortements contre leur gré. Il estmême d�accord pour payer cela.

Cela m�interroge. Quelle sera son attitude à proposdu droit des femmes, ici aux Etats-Unis, si un jourou l�autre il décide qu�il y a trop de monde dansnotre pays ? Prendra-t-il la cause des droits de lareproduction et du droit des femmes à porter autantd�enfants qu�elles le désirent, que ce soit 3, 8 ou 15enfants ? Ou s�engagera-t-il en faveur de l�avorte-ment obligatoire sur les femmes américaine poursatisfaire aux exigence du lobby qui s�arroge ledroit de contrôler les naissances ?

Sera-t-il pour le «libre choix», à ce moment là, ousimplement pro-avortement ? C�est cela que j�aime-rais savoir ? Et je pense que c�est ce que chaqueélecteur a le droit de savoir.

Que signifie sa position pour le «libre choix» ? Est-ce que cela signifie défendre la santé des femmeslorsqu�elles sont menacées d�avortements dange-reux ou d�avortements non-désirés ? Ou est-ce quecela signifie simplement défendre les marges bé-néficiares d�une industrie déréglée de l�avorte-ment?Si lui et ses collègues de la législature sont réelle-ment pour le libre choix, alors coopérons et com-mençons à protéger les femmes contre les pres-sions, de sorte que leur choix soit entièrement libreet pleinement informé.

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