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IUFM DE BOURGOGNE Concours de recrutement : Professeurs des écoles EDUQUER AU RESPECT ET A LA NON-VIOLENCE AU CYCLE 3 HUBERT, Anaïs Directrice de mémoire:Madame DESBIZET 2003 O1621139N

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IUFM DE BOURGOGNE

Concours de recrutement : Professeurs des écoles

EDUQUER AU RESPECT

ET A LA

NON-VIOLENCE AU CYCLE 3

HUBERT, Anaïs

Directrice de mémoire:Madame DESBIZET

2003 O1621139N

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SOMMAIRE

Introduction

Première partie: Hypothèses : le projet en amont

A- Agir sur la prévention des conflits.

B-Les différentes approches 1-L'approche littéraire et théâtrale 2-L'approche dansée 3-l'approche musicale 4-L'approche par les arts visuels 5-L’approche environnementale

Deuxième partie :Mise en place et déroulement du projet

A-Modifications du projet initial

B-Mise en pratique 1- Présentation du projet à la classe 2- Préparation de la mise en scène

a-Sur le plan littéraire b-Sur le plan de l’expression corporelle c-Sur le plan de l’expression musicale d-Sur le plan des arts visuels e-Sur le plan de l’éducation à l’environnement 3- Spectacle final, bilan des élèves

Troisième partie : Echecs , réussites, doutes

A-Bilan des modifications

B-Bilan de la réalisation du projet 1-Points négatifs 2-Points positifs 3-Remédiations- Prolongements possibles

Conclusion

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INTRODUCTION A l’origine, une idée ; face aux difficultés que présente le métier de professeur des écoles, pourquoi ne pas profiter d’une possibilité : réfléchir à plusieurs, ensemble autour d’un même projet ? A deux , en travaillant de manière complémentaire avec Delphine Brunet, nous en avons élaboré les contours. L’éducation civique permet d’aborder, d’allier plusieurs matières, comme l’indiquent d’ailleurs les programmes de l’école primaire de Février 2002. Le thème de la non-violence et du respect , c’est-à-dire la question du « mieux vivre ensemble » nous a semblé être un bon angle d’approche, ouvrant la possibilité d’évoquer les rapports entre élèves (travaux en équipe, dialogues, débats, mais aussi conflits). Ce qui nous tient à cœur étant d’abord et avant tout de donner à l’élève la liberté de s’épanouir, d’être heureux à l’école, de découvrir le champ des possibles, d’être pleinement citoyen et acteur, nous avons choisi de nous appuyer sur L’homme qui plantait des arbres de Jean GIONO. A travers cette œuvre, proposée dans la liste de littérature au cycle 3, nous nous sommmes penchées avec les élèves sur les différents langages, les différents modes de communication qu’il est possible de faire naître. Ainsi, est-il possible d’apprendre à se respecter, à mieux vivre ensemble , au travers de différents modes d’expression, tels que la compréhension de l’environnement, l’expression scénique, les arts visuels, la musique, ou tout simplement le langage parlé ou écrit ? Après avoir analysé les hypothèses, puis la mise en place et le déroulement du projet et son déroulement au cours du stage, nous tenterons d’évoquer quelques conclusions, les échecs et les réussites, mais également les doutes que cette expérience a fait naître .

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Première partie :

Hypothèses : le projet en amont.

« L’assemblée générale de l’ONU proclame la période 2001-2010 Décennie internationale de la promotion d’une culture de paix et de non-violence au profit des enfants du monde » 10 Novembre 1998, Résolution 53/25.

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A- Agir sur la prévention des conflits Au départ, notre idée est de trouver des moyens pour permettre aux élèves de mieux vivre

ensemble voire même, lorsqu'ils sont dans des situations de conflits, de communiquer entre eux. L’école est un lieu où les enfants vont pouvoir être préparés à devenir citoyens. Eduquer, c’est transmettre des valeurs qui sont porteuses de sens, c’est « permettre à l’enfant de construire son humanité » (J-M Muller, De la non-violence en éducation, l’éducation à la citoyenneté, p53, Unesco, 2003). Pour nous, il s'agit donc de mettre en place une éducation à la non-violence, c'est-à-dire donner aux élèves des références, des outils qui leur permettent de réfléchir à leurs actions, en travaillant sur les relations qu'ils vivent au sein de la classe. Ainsi, l’objectif de la Coordination Française pour une culture de paix et non-violence est de “mettre en place des modules spécifiques à la gestion non-violente des conflits et à la médiation dans les programmes scolaires » (Paris- Mars 2000). Le terme de non-violence ne veut pas dire "pacifisme" ou absence d'actions. Il signifie qu'il faut avant tout chercher à mieux vivre ensemble, à trouver des solutions actives qui permettent d'éviter le recours à la violence. Or, on constate qu'un des facteurs de violence peut être le manque ou l'absence de communication , sous quelque forme quelle soit.

En travaillant sur les différentes manières de communiquer, sur l'expression sous ses différentes formes, nous chercherons donc à atteindre cet objectif d'éducation civique transversal qu'est le "mieux vivre ensemble". Ainsi, dans les programmes de l’école primaire de 2002 , il est stipulé que « l’éduction civique n’est pas , en priorité, l’acquisition d’un savoir, mais l’apprentissage pratique d’un comportement. Ce domaine n’est donc pas lié à un enseignement, mais à tous. » En effet, l’éducation civique, pour être pleinement porteuse de sens, ne peut être qu’au centre d’un projet pédagogique, alliant plusieurs domaines.

Pourquoi travailler sur l’expression artistique ? Il nous semble qu’une des manières d’éduquer à la non-violence est de travailler sur les modes de communication entre élèves , sur leurs manières de s’exprimer entre eux . Proposer des modes d’expression différents dans lesquels les élèves puissent se retrouver en fonction de leurs attirances propres nous paraît pertinent. Ainsi, l’élève qui se passionne pour une activité telle que l’expression corporelle ou musicale apprend à mieux se connaître, et à mieux appréhender sa relation avec les autres. En cherchant des manières de “se dire” à travers la danse, ou encore en apprivoisant sa voix ou un instrument de musique quel qu’il soit , l’enfant trouve d’autres moyens de communiquer. Progressivement, l’enfant a confiance en lui, condition sine qua non pour qu’en cas de conflit, il aboutisse à une solution positive, à une coopération. L’enfant qui sait qu’il peut parler à d’autres ne se trouvera pas complétement démuni lorsqu’il sera confronté à des conflits.

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B- Les différentes approches :

1-L'approche littéraire: Les programmes de l’école primaire précisent que chaque année, deux classiques doivent

être lus. « On privilégiera le parcours rapide, seul susceptible de permettre à cet âge la compréhension d’ensemble de l’œuvre . L’essentiel est de permettre que l’œuvre vienne s’inscrire dans la mémoire de chacun par les divers aspects qui la constituent :les personnages, la trame narrative, les expressions, le texte d’un passage fort »

L'idée est de partir de L'homme qui plantait des arbres de Jean

GIONO , ouvrage classique proposé dans laliste des œuvres pour le cycle 3. Pourquoi cet ouvrage?

La narration de la vie de cet homme nous paraît particulièrement intéressante . Il s'agit d'un ouvrage au programme des cycles 3 depuis Septembre 2002. GIONO a écrit l'histoire d'un berger solitaire sur les plateaux du Vercors . Sa manière d'être au monde: planter des arbres. Plusieurs idées se dégagent de ce texte:

- la guerre, la folie des hommes amènent des destructions. (villages en ruines, guerre de 1914 et de 1939) - l'attention portée au milieu dans lequel on vit favorise l'épanouissement de soi et de l'environnement. - l'observation et l'écoute permettent une meilleure compréhension entre les Hommes (rapports entre le visiteur et le berger) - il n'est pas nécessaire d'être un homme extraordinaire pour entreprendre des actions en faveur de l’Environnement (au sens large; respect des arbres, de l'espace dans lequel on vit). Par ailleurs, les programmes précisent que « le maître guide les élèves dans leur effort de compréhension. Il les engage à reformuler ce qu’ils ont compris avec leurs propres mots, puis, par un dialogue attentif, il les conduit à combler les lacunes ou les erreurs qu’il constate. » Ces différents aspects permettent de décliner plusieurs activités possibles sur les plans DIRE / LIRE / ECRIRE. Voici donc les différents champs d’expérimentation que nous avons proposé, conformément aux préconisations des programmes de l’école primaire. - Mise en place d'une lecture de l' oeuvre par l'enseignant puis par les élèves eux-mêmes. « Au cycle 3, la plupart des élèves deviennent capables de lire de manière autonome des textes de littérature de jeunesse, c’est-à-dire d’en comprendre et d’en proposer une interprétation sans l’aide de l’adulte. » - Mise en place de débats autour du texte, suite à une écoute attentive par les élèves. « Chaque lecture, lorsqu’elle a fait l’objet d’un travail de compréhension et d’interprétation, laisse en suspens des émotions et pose de multiples questions qui peuvent devenir des thèmes de débat particulièrement riches »

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- Mise en place d'un Journal de classe, pour écrire ses réflexions, en particulier autour du projet et de la vie de la classe . « La plupart des genres littéraires rencontrés en lecture peuvent être le point de départ d’un projet d’écriture. » - Choix d'extraits à mettre en scène, expression dramatique. « Ce travail repose d’abord sur l’expérimentation active de la voix et de ses effets, ensuite sur l’articulation entre l’effort de compréhension et celui de diction, enfin sur l’épreuve du travail fait, face à des auditoires variés. » -Mise en réseau avec d’autres œuvres. « Les lectures autonomes peuvent faire une large place à des rituels qui développent les sociabilités de la lecture : signaler à la classe une découverte, partager avec un autre lecteur du même livre ses impressions… »

2-L'approche dansée L’homme a toujours dansé au fil des siècles . Sous des codes et des conceptions différentes, la danse a toujours eu une fonction communicative. Marie Wigman, citée dans La danse à l’école de Jackie Lascar, définit la danse comme un « langage qui parle de l’homme ». La danse peut permettre aux enfants de s’affirmer, d’affiner la connaissance qu’ils ont d’eux-mêmes.Vecteur de bien-être, la danse peut ainsi participer à l’intégration de tous les élèves via leur réussite. Par ailleurs, la danse implique l’écoute des autres et l’action au milieu des autres. Elle invite l’individu à évoluer directement en fonction des autres et donc à les considérer.La danse véhicule un message et fait découvrir une nouvelle forme de communication , celle du corps. Les supports utilisés en danse tels que la musique, le silence, la voix , les objets par-exemple enrichissent cette communication.Dès 1989, la loi d’orientation propose une pratique des activités artistiques à l’école dans le but de participer à la réussite de tous et de travailler en interdisciplinarité. Les programmes de 2002 précisent que c’est « par une pédagogie adaptée que les élèves apprennent à mieux se connaître, à mieux connaître les autres, à accepter puis à dominer leurs émotions, à prendre des repères dans l’environnement pour réussir leurs actions ».

Une des compétences spécifiques, « concevoir et réaliser des actions à visée artistique , esthétique ou expressive » est d’ailleurs déclinée en ces termes : “exprimer corporellement , seul ou en groupe, des images, des états , des sentiments ; communiquer aux autres des sentiments ou des émotions. »

A partir d'un choix d'extraits de L’homme qui plantait des arbres, l’objectif est donc de travailler par le biais de l'expression corporelle pour dire, se dire; les enfants ont ainsi confiance en eux et créent ensemble.La danse sert à parler, à « envoyer » un message ; elle permet le dialogue et l’échange d’impressions.

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3-L'approche musicale:

En considérant la musique comme moyen d'expression, on peut travailler sur différents

aspects. -L’écoute musicale d’œuvres choisies par l’enseignant et d’œuvres choisies par les élèves,

en rapport avec le thème. Dans les programmes de l’école primaire au cycle 3, le paragraphe consacré à l’écoute

précise que l’élève va être capable de s’intégrer avec plus d’autonomie dans une danse en fonction du caractère expressif de la musique (…). D’une façon générale, le langage va permettre à l’élève de justifier ses choix, ses goûts, de les faire partager, d’inscrire ainsi ses références dans sa mémoire à long terme. »

- le chant d'oeuvres en rapport avec le thème . Dans le paragraphe intitulé « voix et chant », il est précisé que « la culture vocale doit contribuer à la maîtrise de la respiration, à la recherche des différents tons qu’impliquent la diction et la lecture à voix haute de poèmes et d’œuvres littéraires. » - la découverte et l'utilisation d'instruments de musique . Quant au chapître intitulé « pratiques instrumentales », il est précisé qu’elles demeurent encore reliées, notamment pour les recherches et inventions, à un projet plus large. Ainsi, « les projets musicaux sont indispensables comme lieux de réinvestissement synthétique des acquis du chant, de l’écoute, des activités corporelles ou d’accompagnement instrumental. »

4-L'approche par les arts visuels:

En considérant les arts visuels comme moyens d'expression et de communication, nous avons donc choisi d’une part de commenter des œuvres d’artistes (peintres…) et d’autre part de proposer aux élèves d'illustrer les passages forts de L'homme qui plantait des arbres , en insistant sur l'émotion ressentie. Ces objectifs découlent de l’analyse des programmes de l’ école primaire.

Ainsi, il est écrit d’une part que « les œuvres sont présentées et situées par-rapport à une époque , un auteur, par-rapport aussi à d’autres formes d’expression littéraires ou musicales, en rapport donc avec les autres références culturelles du répertoire. Ces moments de découverte donnent l’occasion, parfois unique, aux élèves, d’une rencontre forte avec l’œuvre d’art. »

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D’autre part, « le dessin est aussi abordé dans d’autres fonctions qui sont précisées, développées et expérimentées : expression d’une sensation, mise en forme d’une idée, figuration d’une fiction, transformation de la réalité, communication , narration, dessins préparatoires à un projet, mise en mémoire d’un évenement (…) L’élève doit tirer parti des ressources expressives et des matériaux utilisés et les mettre au service de son projet. »

5- L’approche environnementale :

Bien entendu, un tel projet ne pouvait pas être réalisable sans une approche environnementale. D’ailleurs, les programmes le spécifient bien : « L’éducation à l’environnement est transdisciplinaire. En liaison avec l’éducation civique, elle développe une prise de conscience de la complexité de l’environnement et de l’action exercée par les hommes. Elle s’appuie sur une compréhension scientifique pour des choix raisonnés : approche écologique à partir de l’environnement proche, adaptation des êtres vivants aux conditions du milieu. ».

Ainsi, l’idée a été de partir des arbres qui sont évoqués dans l’œuvre littéraire étudiée pour

aboutir à la construction de connaissances concernant l’adaptation des différentes espèces d’arbres à leur milieu. Cet objectif permettait donc de développer le concept du « mieux vivre ensemble » ; chaque arbre évolue dans un milieu qui lui est propre et se développe en fonction des contraintes ou des avantages que lui procurent ce milieu.

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Deuxième partie :

Mise en place et déroulement du projet

« Le respect de l’enfant, de son univers, de ses peurs, de ses espoirs constitue la ligne de conduite à partir de laquelle il va être posssible de mettre en place de nouveaux rapports avec l’enfant, excluant toute forme d’autoritarisme et de soumission.

L’éducation à la non-violence est donc indissociable de pratiques pédagogiques nouvelles qui elles-mêmes incarnent les valeurs et les attitudes de la non-violence : autonomie, responsabilité, coopération, créativité, solidarité.

Pour passer à une culture de la non-violence, la transformation des méthodes d’enseignement constitue un défi majeur, au même titre que le contenu même de l’enseignement, fût-il centré sur la non-violence ! »

Alain REFALO, instituteur et écrivain, Alternatives non-violentes , numéro 104 , Automne 1997.

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A –Modifications du projet initial :

Ce projet a été mis en place dans la classe de CM2 de l’école de Corbigny, en milieu rural, composée de 22élèves, 6 filles et 16 garçons.

Il se trouve que Delphine Brunet et moi-même avions demandé à réliser notre stage

ensemble, afin de travailler en équipe, mais que cela n’a pu se faire, pour diverses raisons. Par conséquent, cela a entraîné certaines modifications dans la mise en œuvre. A l’origine, nous avions conscience qu’il s’agissait d’un projet conséquent, d’où notre volonté de travailler en projet, de mettre en commun nos compétences pour un travail constructif. Ainsi, en travaillant seules sur ce projet, nous perdions l’enrichissement mutuel, le regard d’une personne extérieure, et nous avons eu beaucoup moins de temps pour approfondir réellement les notions travaillées.

B- Mise en pratique :

1-Présentation du projet à la classe :

Premier jour. Première rencontre avec les élèves. Nous commençons par un jeu de connaissance «le nœud infernal », devant lequel les élèves doivent, après s’être accrochés entre eux, chercher à dénouer le nœud qu’ils ont créé ; histoire de montrer qu’il est nécessaire de chercher des solutions à un conflit et qu’il en existe, même si les nœuds sont parfois difficiles à dénouer. Puis, après une brève présentation de chacun, je commence à lire « l’homme qui plantait des arbres ». Je m’arrête au milieu du récit, leur demandant d’imaginer la suite, afin de recueillir leurs premières impressions. En voici quelques-unes, sur lesquelles je me suis appuyée pour leur présenter le projet et l’articulation entre les différentes matières ;

« On dirait que le berger veut refaire le monde » , « Il travaille pour les autres » , « Il parle

peu « , « Il a bien accueilli l’autre homme », « Il attire les gens grâce aux chênes ». Ces expressions, ainsi que le terme de « solidarité » qui revient souvent prouvent que les élèves ont, dès la première lecture, perçu l’essentiel.

Puis, je leur demande quelques hypothèses pour la suite ; en voici quelques –unes : « que les arbres plantés deviennent une forêt », « que les maisons en ruines soient habitées ».

J’enchaîne donc sur la suite du récit, les enfants sont silencieux et attentifs. Certains me diront par la suite que ce moment était un des meilleurs pendant les trois semaines : l’écoute du récit de GIONO et la découverte du projet. En effet, cette découverte se fait par l’intermédiaire de photos, cartes et documents concernant le lieu où se déroule ce récit, -c’est-à-dire les plateaux du Vercors- , mais également lorsque je raconte en quelques mots la vie de GIONO, un pacifiste…

Nous aussi, nous allons essayer de bâtir ensemble un projet , comme l’homme qui plantait

des arbres, à travers le théâtre , la poésie, l’expression corporelle, le chant, la musique !

2-Préparation de la mise en scène : Des travaux en parallèles sont alors mis en place dans les différentes matières.

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a-Sur le plan littéraire D’une part, je propose des livres dont les thèmes se rapportent à notre projet, soit sur

l’apprentissage de la citoyenneté, soit de la non-violence, soit de courts romans mettent en valeur l’idée du « mieux vivre ensemble ». Il s’agit par-exemple d’ouvrages tel que Le petit Prince de A. de Saint Exupéry, La non-violence expliquée à mes filles de J. Semelin, Frères et sœurs pour la vie d’A. Richerd, Loups contre loups de S.Girardet. Rappelons , à ce sujet, qu’un des principaux objectifs au cycle 3 est de « faire de chaque enfant un lecteur assidû », et cela passe entre autre par cette « lecture-plaisir ».Sous forme de rituel au début de chaque après-midi, je lis un extrait d’un de ces textes, pour favoriser leur mise en réseau par les élèves.

En outre, chacun des élèves peut les emprunter au cours de la journée, ou les emmener le soir (à

condition de les ramener le lendemain). L’idée est que chacun puisse, s’il le souhaite, donner l’envie de le lire aux autres en le présentant rapidement à l’ensemble de la classe. Une séance sur la manière de présenter un livre, tant à l’écrit qu’à l’oral est par ailleurs mise en place. Il s’agit de faire le point sur tous les ingrédients nécessaires lorsque l’on présente un livre (titre , auteur, pourquoi on a aimé ce livre, …)

D’autre part, je leur présente un journal de classe, dans lequel ils pourront s’exprimer sur leur vécu du projet durant les trois semaines. Celui-ci est placé dans un espace spécifique, au fond de la classe. Les élèves peuvent ainsi s’isoler du reste de la classe lorsqu’ils couchent sur le papier leurs impressions.Ce journal de classe se veut en quelque sorte être un lien entre les élèves (ils peuvent tourner les pages, lirent ce que les autres ont écrit avant d’écrire eux-mêmes ou choisir justement de ne pas le faire), un lien entre les élèves et l’enseignant (je lis régulièrement leurs productions, souvent à leur demande).

Il est cependant également un espace où les élèves prennent plaisir à laisser une trace, même anodine ; il s’agit pleinement d’un lieu de communication, qui s’inscrit dans notre projet, voire même qui participe à son évaluation. On peut même penser que cette écriture, qui va tendre pour certains à devenir un véritable rituel, peut être l’amorce d’un véritable atelier d’écriture, dans lequel, à partir d’une consigne, les élèves prendront plaisir à écrire et à revenir sur leur écriture.

A partir de ces différents éléments, mais aussi après la lecture intégrale de L’homme qui plantait

des arbres, une séance pour choisir les textes à dire au spectacle est mise en place. Je propose aux élèves de dire , en justifiant leur choix, si un passage les a particulièrement marqué (pourquoi celui-là et pas un autre, …). Comme les élèves n’ont pas le texte sous les yeux, je leur propose de relire, à chaque passage évoqué, le texte de GIONO. Nous sélectionnons ainsi huit textes, qui sont porteurs de sens et qui participent pour les élèves à une meilleure compréhension de l’œuvre dans sa globalité.

Enfin, une séance de préparation de la mise en scène , à partir des passages essentiels

préalablement selectionnés, est mise en place. L’objectif principal est alors d’imaginer et de formuler une mise en scène possible. Les élèves doivent choisir , par groupes de deux ou trois, un passage parmi les huit sélectionnés, qui leur semble particulièrement parlant. Répartis dans la salle de classe, ils réfléchissent à partir des pistes suivantes ; « Comment représenter le passage en utilisant l’expression corporelle ? Comment dire le texte (avec quel ton, quels mots sont forts, qualifier par des adverbes et des adjectifs la manière dont on va dire le texte, quelle émotion on va y mettre …) ? Quelles musiques ou quels instruments peut-on utiliser ? Les échanges au sein de chaque groupe

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sont ensuite retransmis à la classe par le biais d’un porte-parole, qui a pris soin de rédiger ses idées au préalable.

Pour finir, une séance dont l’objectif est de faire entendre le son de sa voix sans avoir peur des

autres est mise en place dans la salle de danse. Par groupes de 4 à 6 élèves sur scène (espace clairement délimité), les élèves se promènent tout d’abord en faisant sonner et résonner une phrase de leur choix. Ils doivent répéter cette même phrase, en utilisant des tons différents, à chaque fois qu’ils rencontrent un camarade, en s’adressant à lui sans oublier le public. Puis, cette démarche est reconduite, avec cette fois-ci une musique , sur laquelle il faut que les élèves parviennent à placer, poser leurs voix. Enfin, en se détachant des autres, la consigne est de se placer sur la scène de la meilleure façon possible pour que la phrase soit audible par le public.

L’objectif final de cette séance, qui suppose d’avoir travaillé au préalable sur le plan littéraire et

artistique, notamment en matière de connaissance de la voix et de l’espace, ets d’offrir aux élèves la possibilité de s’écouter, de s’apercevoir que deux phrases dites au même instant ne sont pas compréhensibles, que la voix doit être suffisament forte, et que le placement dans l’espace face au public est essentiel.

b-Sur le plan de l’expression corporelle

Dès la première semaine, une première séance d’expression corporelle de 50 minutes

environ est mise en place. Le cadre est superbe ; il s’agit d’une nouvelle salle de danse aménagée dans l’Abbaye de Corbigny. L’objectif de cette première séance est d’établir une communication autre que verbale. Après un réveil corporel puis intellectuel, c’est-à-dire un temps de détente et de relaxation, puis un premier travail sur le regard et les déplacements dans l’espace, nous entrons dans le corps de la séance. Je partage les élèves en deux groupes : danseurs et observateurs. En effet, si la danse sert à parler, à envoyer un message, si elle permet le dialogue et l’échange d’impressions, il est essentiel d’articuler en permanence, lors d’un travail en classe, les rôles de danseurs et de spectateurs. J’ explique aux élèves qu’en danse, le dialogue passe par le silence, et la musique accompagne souvent les mouvements des danseurs.

Trois activités leur sont proposées, qui mettent en avant le fait que les relations entre les

danseurs se construisent autour de différents paramètres (temps, espace, rôles à tenir, son propre corps et le corps de l’autre.). D’une part, le jeu de la marionnette ; par groupe de deux ; l’un guide , l’autre est une marionnette qui doit accepter de se laisser guider. Puis, un deuxième jeu consiste , toujours deux par deux, à imaginer qu’un ballon s’est glissé entre les deux danseurs, et qu’il faut trouver toutes les façons possibles de se déplacer avec ce ballon, et surtout de le placer …Enfin, le jeu des statues, qui consiste à travailler sur l’emboîtement, la variation des positions, sur le contact entre les deux danseurs. A chaque fois, les observateurs sont invités à dire si la consigne a été ou non respectée, pourquoi, ce qu’il faudrait faire pour améliorer le fonctionnement du jeu, puis ils sont invités à devenir eux-mêmes danseurs. Pour finir, un temps de remise au calme, d’étirements et de relaxations termine la séance.

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Quant à la deuxième séance, elle aussi de 50 minutes, l’objectif est cette fois-ci d’accentuer le travail sur les différentes façons de se mouvoir en exprimant quelque chose de précis, donc un travail préparatoire au projet de spectacle final, où les élèves devront mettre en scène quelques passages choisis du texte de J. GIONO. Par groupes de 4 ou 5, ils sont invités à prendre connaissance d’une liste de verbes. Ils doivent réfléchir sur la manière d’enchaîner les actions qui leurs sont proposées sans utiliser leurs mains. La consigne est consise : « composer –montrer-observer ». Les listes de verbes sont les suivantes :

1- Jeter/ caresser/ frotter. 2- Donner/tordre/étirer. 3- Coller/ vibrer/ envelopper. Ces deux dernières sont données à deux groupes (il y en a 5 au total), de manière à ce que

les élèves puissent s’apercevoir des différentes manières de traduire un même message. Le résultat est très interressant ; certains groupes parviennent à s’organiser, à enchaîner et à lier les différentes actions sans utiliser leurs mains. D’autres se rendent compte qu’ils est difficile de danser ensemble, de se mettre d’accord pour réaliser telle ou telle action. L’interprétation et la traduction concernant chacun des verbes varie aussi d’un groupe à l’autre. Quant à la dernière séance, elle se décompose en plusieurs phases, et s’articule avec les autres domaines travaillés pour mettre en place le spectacle final. c-Sur le plan de l’expression musicale

D’une part, la première séance qui est mise en place consiste , en terme d’ojectif, à explorer la voix de chacun, et donc à ce que chaque élève parvienne à mieux connaître les possibilités qu’offrent sa voix. Ainsi, une gymnastique de la voix ; travail sur le souffle, détente des différents membres du corps, de la colonne vertébrale en particulier est tout d’abord mise en pratique. Puis, chaque élève choisit un son de la forêt (bruit de feuille, d’animal, du vent ou de la pluie par-exemple) et s’y tient. Au premier « top » de l’enseignant, chacun s’exprime, et ce jusqu’au deuxième « top ». On évalue ensuite les sons qui ont été entendus et ceux qui ne l’ont pas été . Je propose ensuite que tous les élèves qui ont un bruit du type vent , pluie, le fasse entendre en premier , s’ajouteront ensuite les craquements de feuilles, puis les animaux.

Ce travail réalisé avec l’ensemble de la classe permet aux élèves d’avoir confiance au sein du groupe, et de placer leur propre voix. Des petits jeux sur le modèle du téléphone arabe, mais avec des sons et des mots à reprendre de plus en plus fort ou de moins en moins fort sont alors proposés. Enfin, je leur chante Le vieux chêne, chant traditionnel, reprenant la thématique de L’homme qui plantait des arbres, chant qui sera l’objet de la prochaine séance d’apprentissage. La deuxième séance est consacrée entièrement à l’apprentissage de ce chant.Si les élèves le souhaitent, il pourra être intégré au spectacle final. L’objectif, lors de cette séance est de prendre connaissance de la mélodie, et de commencer à mémoriser les paroles du refrain, ainsi que du premier couplet.Une troisième séance, dont le but est de consolider ce premier apprentissage a lieu par la suite.

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Quant à la découverte d’œuvres musicales, j’ai choisi de proposer un rituel aux élèves. Au début de chaque-aprè-midi, durant une dizaine de minutes, j’ai fait écouter des musiques classiques ou traditionnelles aux élèves. Par-ailleurs, j’ai proposé aux élèves d’amener également des musiques qui leur paraissaient avoir un lien, quel qu’il soit, avec le projet. Pour chacune des musiques écoutées, l’objectif était qu’ils donnent une couleur qui exprime leurs impressions à l’écoute de cette musique, les instruments utilisés, la langue, le rythme. Puis, ils proposent une utilisation possible de chaque musique dans le spectacle final, ou au contraire son abandon quand elle ne corespond pas au thème du projet. Voici quelques exemples de musiques écoutées, et des premières impressions et expressions des élèves.

- le Gamelan de Bali: “une musique jaune (désert, lumière), bleue (ciel, eau), rouge (feu) et vert (nature, arbres)” , utilisable au début du récit, lorsque l’homme , le visiteur, avance dans le désert du Vercors.

- MC Solaar “Hasta la Vista”: “une musique rouge (paroles en espagnol, drapeau d’Espagne) et noire (rap, solitude), qui bouge, qui fait penser à la guerre , à la mort et au village en ruines”.

Ces musiques sont par la suite sélectionnées et certaines sont intégrées dans le sorps du spectacle. Enfin, une séance de découverte d’instruments en bois et cuivre termine cette séquence d’expression musicale. Il s’agit d’un double-gong, de maracasses de différentes sortes, d’un xylophone, d’un tam-tam parlant, et de clochettes. Tous ces instruments sont d’abord laissés durant cinq minutes à la libre disposition des élèves, qui les « testent ». Puis, je leur explique leur provenance, le procédé de leur fabrication (en insistant sur le fait que ce sont des instruments en bois, creusés dans le bois ou façonnés dans le bois, et que cela n’est pas anodin par-rapport au projet.). Nous abordons ensuite leur utilisation, et surtout quelles émotions , sentiments ils provoquent selon qu’ils sont joués de telle ou telle façon. Un groupe d’élèves se chargera ensuite de réfléchir à la manière dont ils seront intégrés au spectacle. d-Sur le plan des arts visuels

L’objectif final de cette séquence est d’aboutir à la production de décors pour le spectacle qui soient réalisés entièrement par les élèves. Les élèves appréhendront , au fur et à mesure, les matières, les supports, les couleurs, mais également différentes œuvres d’art réalisées par des artistes.

La première séance commence par un rituel ; je leur présente un arbre peint par VAN

GOGH. L’idée est de repérer quels mélanges de couleurs le peintre a effectué pour réaliser son tableau. Je montre également et je leur propose de regarder d’autres œuvres du même auteur , et plus particulièrement sa manière de traiter les arbres . Puis, je leur explique l’objectif final : « peindre des décors pour le spectacle à partir de L’homme qui plantait des arbres ». Je leur donne alors la première consigne : Peindre des fonds de couleur homogènes, en mélangeant au moins deux couleurs. Ensuite, avec les outils de votre choix (queue du pinceau, doigt, peigne, carton, papier journal mis en boule, tissus), faites des traces sur ces fonds de couleurs . Puis, laissez-les sécher, nousles reprendrons à l’étape suivante »

La séance suivante, je choisis en guise de rituel de leur présenter L’arbre rouge de

Mondrian ainsi que différentes photos d’arbres. L’idée est de leur permettre d’avoir quelques

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supports dont ils puissent se servir pour créer à leur tour des arbres, en fonction de la façon dont l’œuvre de GIONO étudiée en classe a fait écho en eux.

La consigne est la suivante : « Sur une feuille blanche, à l’aide de crayons de papier puis de pinceaux et de peinture de différentes couleurs, choisissez un passage de L’homme qui plantait des arbres et représentez-le . Cela peut-être une représentation d’arbres, mais ce n’est pas obligatoire ».Ainsi, certains vont choisir de représenter le berger et le visiteur, d’autres les maisons en ruines , mais beaucoup vont essayer de travailler sur les mélanges de couleurs pour créer des arbres de tailles et d’aspects variés.

Pour finir, l’objectif est cette fois-ci de réaliser les assemblages entre fonds de couleurs

homogènes et les dessins peints créés lors de la deuxième séance. Il existe là un objectif transversal ; savoir partager les fonds de couleur créés entre les élèves, pour que chacun puisse trouver un fond et un dessin dont les couleurs se marient ensemble !!! Mais les élèves se prêtent au jeu et chaque dessin trouve un fond. Puis, la phase suivante consiste à agencer (c’est-à-dire cà copier, coller etc…), sur un même support, 3 à 4 dessins, soit autour d’une même couleur, soit autour d’un même thème. Là encore, les choix ne sont pas évidents mais les débats que cela suscite font partie de ce projet d’éducation au respect et à la non-violence.

e- Sur le plan de l’éducation à l’environnement Cette séquence s’est déroulée en trois phases, l’objectif étant de comprendre

l’environnement proche , de le respecter, et de faire des liens avec le projet en cours. D’une part, la première séance a été l’occasion de recueillir les différentes représentations

des élèves à propos du concept d’arbre. Pour cela, je guide les élèves de différentes manières ; à l’aide de supports photos, mais surtout de la question suivante : « Comment l’arbre utilise son environnement, l’espace dans lequel il vit ? ». Je propose aux élèves de travailler seul ou par deux, et de répondre à cette question soit sous forme écrite, soit à l’aide de shémas ou de dessins. Enfin, une fois ce travail terminé, on rassemble les différents éléments au tableau, sans pour autant chercher à déterminer ce qui est juste ou faux. Dans un deuxième temps, je demande aux élèves de rédiger une à deux questions à propos des arbres, qu’ils pourront poser à C. VIEUX, intervenant garde-forestier, qui viendra lors de la séance suivante. Les questions sont alors affichées au tableau, puis remises à l’intervenant.

D’autre part, la deuxième séance consiste à reprendre d’une part les questions qui ont été

posées par les élèves. L’intervenant, qui connaît le thème de notre projet, s’y est préparé. Il propose donc une séance particulièrement interactive, durant laquelle les élèves vont en quelque sorte « se mettre dans la peau d’un arbre » pendant une demi-heure. Chaque élève doit ainsi reproduire la feuille d’un arbre , ainsi que trois carctéristiques principales de cet arbre : par-exemple, le chêne a besoin d’un sol profond et riche, il ne supporte pas l’ombre et c’est un bois précieux. Le frêne aime les sols frais et humides, il a besoin de place, et c’est aussi un bois précieux….

Dans un deuxième temps, il les invite à mimer quelques scénettes, dans lesquelles deux

arbres s’adaptent à un milieu, mais où la cohabitation est délicate, ou bien à l’inverse où le fait de grandir dans un même espace bénéficie à chacune des espèces. Ce jeu de rôles est particulièrement apprécié, les élèves s’en reserviront d’ailleurs lors de la mise en scène finale.

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4-Spectacle final, bilan des élèves

Afin de mettre en place une mise en scène finale, je propose aux élèves une séance de deux heures, durant lesquelles je leur demande, à partir de tout ce qui a été mis en place et travaillé dans les différentes domaines, de se réunir par groupes de 2 ou 3 autour d’un passage précis de l’œuvre (a priori celui sur lequel ils ont déjà travaillé), pour mettre en pratique leurs idées.

Dans chaque groupe, il s’agit donc qu’un élève se prépare à dire le texte en respectant le

travail qui a été fait en classe, tandis que les autres essaient de « faire passer un message » au public. Pour cela, certains groupes décident de s’unir et de travailler ensemble, d’autres au contraire préfèrent rester à 2 ou 3 . Je profite de ce moment particulier pour tourner à travers les groupes et faire attention aux échanges qui se tissent. Parfois, des conflits se font jour : comment se mettre d’accord pour représenter les arbres qui grandissent ? Quel élève est susceptible de représenter le berger ? et le visiteur ? Quelles attitudes doivent-ils adopter sur scène ? Comment réutiliser le jeu des marionettes, des statues ?

Les questions fusent , et chaque groupe d’élèves tente d’y remédier à sa manière, ou en faisant appel à moi , en tant que médiatrice. Enfin, une première ébauche, et des liens entre les différentes scènes sont mises en place au bout d’une heure de préparation. La deuxième heure est donc consacrée à ce travail mise en scène.

Durant la séance qui suit , de 45 minutes cette fois-ci, je propose aux élèves de reprendre le

travail ébauché, et de tenter de l’améliorer, dans la mesure du possible (il s’agit de l’avant-dernière séance avant le spectacle), en s’aidant d’une grille d’évaluation. Il s’agit d’observer et d’analyser les différentes actions : occupation de l’espace scénique, relations danseurs/spectateurs, relations entre acteurs(communication, mouvement, contrastes). Mais il s’agit aussi de s’intéresser au chant, aux musiques utilisées, et surtout à celui qui dit le texte (intonation, modulation de la voix.

Quant à la dernière séance, sorte de répétition générale, elle prend en compte les remarques

qu’ont formulées les élèves (moins de bruit dans la scène de guerre, accentuer le mouvement des arbres en pensant au travail sur les marionnettes et les statues), ainsi que celles de madame Desbizet (formatrice, membre de l’équipe de suivi) : élaguer les textes, introduire des instruments en bois notamment.

Avant de présenter le spectacle aux autres classes, je propose aux élèves d’établir un premier bilan de ce qu’ils ont appris, ressenti durant ces trois semaines, en particulier par rapport à la préparation du projet. Ils doivent retenir cinq termes qui qualifient les différents aspects du projet. Les termes qui reviennent sont « liberté », « libres », »égaux », admirable », « palpitant », « superbe », « chouette », « sympa », « ensemble », « paix », « élaborer », « mime », acteurs », « équipiers », « collaboration ».

Puis, je leur demande d’écrire quelques phrases de bilan. En voici quelques –unes ;

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« Je trouve que le projet a beaucoup avancé depuis la première séance », « On a bien aimé le théâtre (exemple ; les marionnettes, les statues, l’échauffement, le

décors) « Quand on a parlé des droits de l’enfant, j’ai été surpris parce qu’il y a 3OO 000 enfants

qui font la guerre dans le monde » « Je pense que le spectacle est vraiment une bonne idée, j’aime bien parce que ça nous fait

travailler en groupe. C’est la danse (expression corporelle ) qui m’a le plus plu. » « C.VIEUX (intervenant garde forestier) nous a bien appris comment se développaient les

arbres »

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Troisième partie :

Echecs, réussites, doutes

« Dans la citadelle de Saint Exupéry, le Seigneur fait venir ses éducateurs et leur dit :

« Vous n’êtes point chargés de tuer l’homme dans les petits d’hommes , ni de les transformer en fourmis pour la vie de la fourmillière.(…) Ce qui m’importe c’est que (l’homme) soit plus ou moins homme) »

Et c’est bien cela , en définitive , qui importe à l’enseignant. » J-M MULLER, De la non-violence en éducation, l’éducation à la citoyenneté, p54, Unesco, 2002

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A- Bilan des modifications :

D’une part, il a été nécessaire de s’adapter à un programme hebdomadaire déjà établi, avec des plages horaires prévues pour des contrôles de mathématiques et de grammaire par exemple.

D’autre part, des séances de préparation au cross sépartemental et des séances de badminton étaient déjà prévues. Les séances d’expression corporelle ont dû être ajoutées à ces activités, en tenant compte de la disponibilité de la salle de danse .

Une autre difficulté a concerné les rapports entre l’enseignant (directeur de l’école) et moi-même, notamment à propos de l’utilisation du journal de classe.

B- Bilan de la réalisation du projet :

1-Points négatifs De manière générale, il s’agit en particulier du manque de temps pour approfondir les recherches dans les différentes matières (musique, expression corporelle en particulier) Une deuxième difficulté s’est située dans l’adaptation, délicate au début, au travail en groupe par les élèves. Sur le plan littéraire, la principale difficulté a résidé dans le respect des objectifs définis pour l’utilisation du Journal de classe par les élèves. Peut-être aurait –il été nécessaire de demander aux élèves de ne pas écrire dans le Journal leurs émotions, mais seulement des textes mûrement réfléchis. Mais n’est-ce pas là pervertir le sens même de la présence du Journal de classe, « carnet de bord », car le Journal avait été aussi défini comme un lieu de communication . Sans ce Journal, qui a été pour les élèves un moyen d’extérioriser leurs angoisses et leurs colères lorsque le besoin s’en est fait sentir, comment leurs sentiments de frustration ce seraient-ils exprimés ? Les élèves ont d’ailleurs reconnu, lors de la séance d’analyse des écrits du Journal, que les productions spontanées guidées par la colère nécessitaient des remédiations. Ils ont proposé des solutions pour y remédier, un véritable travail de résolution de conflit en somme. Sur le plan de l’expression corporelle, l’analyse du comportement des élèves souligne qu’un temps de maturation et d’exercices préalables plus étalés dans le temps aurait été nécessaire. C’était la première fois qu’ils faisaient de la danse, et ce n’était donc pas simple. Sur le plan musical, c’est surtout mon manque de connaissances d’œuvres musicales ayant un rapport avec le projet et qu’il aurait été bon de présenter aux élèves qui a été un obstacle.

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En ce qui concerne les arts visuels, le plus difficile a été la gestion du matériel en fonction du nombre d’élèves (22 en CM2, 30 en CM1). Peut-être le travail en petits groupes et non pas en classe entière serait-il préférable pour ce type d’activités. Enfin, sur le plan de l’éducation à l’environnement, on peut regretter qu’il n’y ait pas eu la possibilité de sortir en forêt, pour se rendre compte sur le terrain de la manière dont vivent les arbres dans leurs milieux.

2-Points positifs :

De manière globale , l’implication des élèves dans ce projet est un premier point fort ; la création du spectacle, le fait de travailler ensemble, en petits groupes (même si cela a été difficile au début), le partage des rôles, la participation de chacun, ont favorisé une ambiance chaleureuse entre les différents élèves, et de nombreux échanges. La participation des autres classes au spectacle final en tant que spectateurs, l’implication des élèves de CM1 dans la fabrication des décors ont également été des points positifs. Sur le plan littéraire, en ce qui concerne l’écriture sur le journal de classe et les lectures d’ouvrages, elles ont offert aux élèves des espaces d’expression et de découvertes précieux. Les élèves s’y sont exprimés sur leurs manières de vivre entre eux et leur manière d’aborder le projet. Les livres proposés à l’ensemble des élèves, accessibles librement ont fait l’objet de fiches de lecture, mais également de discussions et de débats lorsqu’ils ont été présentés oralement à la classe. Parmi d’autres exemples, une élève a présenté La non -violence expliquée à mes filles de J. SEMELIN . Quant au choix des huit extraits de texte, les élèves participent ainsi à l’exploration de l’œuvre, prennent le temps de mieux comprendre l’extrait avant de se l’approprier pour le transformer. Cependant , cette étape aurait nécessité me semble-t-il davantage de temps. Sur le plan de l’expression corporelle, les activités proposées (marionnettes, ballon imaginaire, statues) ont permis aux élèves de découvrir plusieurs possibilités de travailler avec leur corps, mais également avec les autres. La recherche qu’ils ont réalisée et le résultat de leur mise en scène est, bien qu’insuffisament travaillée faute de temps, particulièrement intéressante : les arbres , le mouvement du vent, leurs rapports entre eux sont le résultat de l’imagination des élèves. Sur le plan musical, le travail de tri réalisé à partir des extraits musicaux et leur choix de leur placement tout au long de la mise en scène est un premier point fort. En outre, l’intégration d’un chant d’une part et des instruments de musique en boisd’autre part, font partie des élèments positifs, même s’il aurait été intéressant de faire découvrir aux élèves des œuvres de musiciens qui ont réfléchi d’une manière ou d’une autre au « mieux vivre ensemble ».

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Sur le plan des arts visuels, le rituel de présentation des œuvres réalisées par les peintres (VAN GOGH, MONDRIAN) a suscité beaucoup d’intérêt chez les élèves. Par-ailleurs, leurs réalisations correspondent aux consignes données et font preuve de beaucoup de créativité (mélange de couleurs et homogénaité des fonds , création des arbres sur ces fonds). L’assemblage des décors avec les débats qu’ils suscitent , offrent la possibilité d’évoquer les rapports entre les couleurs, mais aussi les différentes scènes de L’homme qui plantait des arbres. Enfin, sur le plan de l’éducation à l’environnement , les élèves ont particulièrement apprécié la venue du garde-forestier, qui a su leur montrer à quel point les relations entre chaque arbre ne se font pas au hasard . Ils ont d’ailleurs su retranscrire dans la mise en scène l’adaptation de chacun d’entre eux dans son milieu en fonction de ses caractéristiques.

4- Remédiations. Prolongements possibles

En terme de remédiation , - Un travail à partir de différentes musiques de compositeurs qui ont construit leur musique à

partir de l’idée de paix et de non-violence aurait été le bienvenu et serait intéressant à mettre en place.

- Présenter d’autres types d’expositions (spectacles) montés par des élèves permettrait de leur offrir différents éléments, ainsi que des points d’appuis.

En terme de prolongements, - Aller voir un spectacle ou faire un stage d’une semaine avec une compagnie de danse

contemporaine ou théâtrale ou encore présentant un conte musical serait une démarche intéressante.

o (Par exemple, la compagnie Montalvo-Hervieu) - Des rencontres entre des élèves vivant en milieu rural et d’autres vivant en milieu urbain, ou encore avec des élèves d’autres pays (par lettres ou mails) et travaillant sur un projet similaire pourrait être intéressant, en terme d’approche comparative.

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CONCLUSION

A partir d’une réflexion sur la non-violence et les manières d’éduquer à la non-violence effectuée en partenariat avec Delphine BRUNET, ce projet mené pour ma part dans la classe de CM2 de Corbigny s’est avéré très riche et très formateur.

D’une part, il a permis de travailler dans différents domaines, et de mettre ainsi en exergue

les liens existants entre eux , notamment par le biais d’un fil conducteur essentiel: communiquer pour mieux vivre ensemble.

D’autre part, les élèves ont été particulièrement enthousiastes et se sont beaucoup investis ,

montrant qu’il est possible de créer ensemble, de faire vivre un récit littéraire, même classique, de s’organiser pour que chacun trouve une place et participe.

Enfin, ce mémoire a été l’occasion d’évaluer l’impact d’un tel projet sur le plan humain, les

doutes qu’il fait naître, ou encore l’énergie qu’il donne pour poursuivre ce travail d’éducation à la citoyenneté !

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Bibliographie

Ouvrages généraux : Ministère de l’Education Nationale, Programmes de l’école primaire, Février 2002 FORTIN, J, FORTINOS, G, Une école sans violence, De l’urgence à la maîtrise, Pédagogie pour demain, Hachette Education, Paris , 2000 .

Ouvrages spécifiques :

Sur la non-violence : Decennie pour une culture de paix et de non-violence, 2001 La non-violence dès l’école, Alternatives non-violentes, Ventabren, numéro 104, Automne 1997 Cultiver la non-violence, Alternatives non-violentes, numéro 109, Hiver 1998-1999 Face à la violence, Cahiers pédagogiques, numéro 375, Juin 1999 BAYADA, B, Conflit, mettre hors-jeu la violence, Chronique Sociale, Lyon, 1997 MULLER, J-M, De la non-violence en éducation, Unesco, 2003 MULLER, J-M, SEMELIN, J, Comprendre la non-violence, Non-violence Actualité, Montargis, 1995

Sur le plan littéraire : -cours de Madame CHARVY, année de PE2 GIONO, J, L’homme qui plantait des arbres, Utovie,Geaune, 1988. SAINT- EXUPERY,A, Le petit prince, SEMELIN, J, La non-violence expliquée à mes filles, Seuil, Paris, 2000. DUTHEIL, F, Le petit livre pour dire non à l’intolérance et au racisme, Bayard poche/ Astrapi, Rennes, 2000.

Sur le plan des arts visuels : - cours de Madame ROCHE, année de PE2 - tableaux de VAN GOGH et de MONDRIAN

Sur le plan musical :

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-cours de Madame DESBIZET, année de PE2 CD: Gamelan, Bali, MC Solaar, Samedi soir, Hasta la vista GOLDMANN, J-J, Je marche seul

Sur le plan de l’expression corporelle : -cours de Madame BOUCHERE , année de PE2 LASCAR, J, La danse à l’école, Pour une éducation artistique, L’harmattan, 2000

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ANNEXES

-Textes extraits de L’homme qui plantait des arbres de Jean GIONO sélectionnés avec les élèves. - Premières impressions suite à la lecture de l’oeuvre de Jean Giono -Lettres aux correspondants (lettres de Mathieu et de Fabian) -Fiches de lecture de deux élèves -Extraits du Journal de classe -Bilan des élèves

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Eduquer au respect et à la non-violence au cycle 3

RESUME : Comprendre les enjeux de l’éducation à la non-violence par le biais d’un projet interdisciplinaire, tel a été le fil conducteur de ce mémoire. En apprenant à communiquer autrement , à travailler à plusieurs, les élèves découvrent des moyens d’être des citoyens capables de “mieux vivre ensemble”.

MOTS-CLES : coopérer/ projet / créer/ ensemble /débattre.