Transitions
Premiers pas : éléments d’analyse des parcours scolaires au Canada et au Québec
Pierre Doray, Elise Comoe, Benoit Laplante, Stéphane
Moulin, Jake Murdoch, Catherine Leroy
AQPC, Victoriaville, juin 2008
3
Plan de la présentation1. Description des objectifs de la recherche2. Présentation des orientations théoriques 3. La comparaison des systèmes provinciaux
d’éducation4. Analyse empirique
Considérations méthodologiques : représentations exhaustive et synthétique des parcours
Des parcours différents selon les modèles ? La modulation sociale des parcours
scolarité des parents Articulation travail/études
4
OBJECTIFSDe recherche
Saisir la situation en matière d’inégalités scolaires du double point de vue de l’accès et de la persévérance.
Dégager les impacts des différents modes de transition sur le choix de programme et sur la persévérance scolaire
Comparer les transitions et les parcours des étudiants de première génération avec ceux des autres étudiants
De transfert
Diffuser les résultats de recherche auprès des responsables
politiques, des gestionnaires des
institutions, des responsables de la
planification institutionnelle (dont les chercheurs des services de recherche institutionnelle)
des responsables des services (dont les services aux étudiants)
5
Définitions des parcours1. Suite d’événements relatifs à l’expérience éducative
2. Les dimensions analytiques à considérer 1. Les transactions individu/institution
Poursuite : Décision + choix individuel / possibilités et contraintes institutionnelles + organisation du système scolaire
2. La dynamique entre les situations objectives et des significations
3. Les articulations entre l’expérience scolaire et les expériences extrascolaires
Ouvrir sur les autres sphères de la vie sociale comme les conditions de vie et les relations sociales
4. Les tensions entre les différentes temporalités Ouvrir les parcours scolaires sur la biographie des individus
6
Questions ou pistes Quels parcours scolaires les élèves et
étudiants réalisent-ils ? Quel est le poids de chaque parcours ? Quelle est l’importance des parcours continus
par rapport à ceux qui ont des bifurcations ? Quels facteurs conduisent à la réalisation des
différents types de parcours ? Comment l’organisation scolaire joue-t-
elle sur la construction des parcours ? Comment les facteurs sociaux, culturels
et économiques affectent-ils les transitions ?
Combien de systèmes éducatifs au Canada ?
8
La comparaison interprovinciale Les parcours sont structurés par
l’organisation scolaire qui définit des transitions La prise en compte des dimensions institutionnelles
et structurelles obligent à cerner les caractéristiques des systèmes d’éducation.
Peut-on dégager des modèles de système scolaire ? Critères de comparaison
Nature des choix offerts par l’organisation formelle des établissements scolaires Où peut aller un sortant du secondaire Dépasser une vision du système construite sur la base
des diplômes Cheminements fixés par les systèmes scolaires
9
Le modèle 1 : le choix restreint
Marché du travail
InstitutTechniqu
e
CollègeCommuna
u-taire
Secondaire
Université
10
Modèle 2 : le pas à pas
Secondaire Université
Marché du
travail
CEGEP
Technique
PréUniversita
ire
11
Modèle 3 : le choix étendu
Marché du travail
InstitutTechniqu
e
Secondaire
Université
Collège
CollègeUniversita
ire
Analyse empirique
13
Définition empirique des parcours Deux définitions possibles
Suite d’événements ou de situations « scolaires » Articulation des différentes dimensions analytiques
Différents modes de construction des parcours comme suite de situations (ou d’états) Exhaustif : en fonction des différents états des
individus, mois après mois Synthétique : dégager des régularités en reprenant
des « tranches » Succession annuelle de situation exemplaire (octobre
de chaque année)
Présentation exhaustive des
parcours
15
Les tapis post-secondaire à temps plein secondaire à temps plein
pas en études à temps plein et en emploi ni en études à temps plein ni en emploi
16
0102030405060708090
100
Modèle exhaustif : chronogrammepost-secondaire à temps plein
secondaire à temps pleinpas en études à temps plein et en emploini en études à temps plein ni en emploi
17
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Univ
Coll
Second
N études
Chronogramme sur le niveau d’études
18
1. L’articulation travail/études Chronogramme
0
1020
30
40
5060
70
8090
100
jan
v-0
0
ma
rs-0
0
ma
i-0
0
juil-
00
sep
t-0
0
no
v-0
0
jan
v-0
1
ma
rs-0
1
ma
i-0
1
juil-
01
sep
t-0
1
no
v-0
1
jan
v-0
2
ma
rs-0
2
ma
i-0
2
juil-
02
sep
t-0
2
no
v-0
2
jan
v-0
3
ma
rs-0
3
ma
i-0
3
juil-
03
sep
t-0
3
no
v-0
3
étudiants au travail étudiants sans travail salariés sans études sans travail/sans études
Présentation synthétique des parcours
20
Mode de construction
Usage des tables d’extinction à sorties multiples
Deux étapes Parcours entre études et non-études Analyse passage secondaire /
postsecondaire Analyse passage
secondaire/collège/université
21
Études 99,6
Non études:0,4
Études: 98Non études: 2
Études: 72N études: 28
Études: 26N études: 74
Études: 100N études: 0
Études: 0N études: 100
Études: 78 54Non études: 22 16
Études: 30 8Non études: 70 19
Études: 81 0,4Non études: 19 0,1
Études: 8 0,1Non études: 92 0,3
Études: 100 0,05Non études: 0 0,0
Études: 0 0Non études: 0 0
Études: 0 0Non études: 0 0
Études: 0 0,0Non études: 100 0,3
2000 2001 2002 20031999
Études: 12Non études: 88
Études100
Canada
22
Présence aux études Canada
55
9
36
0
10
20
30
40
50
60
parcours continus interruption sorties
23
1. Présence aux études En 2003, 64% des jeunes sont aux études. Il existe de nombreux parcours possibles mais
il n’y a que trois parcours significatifs Les parcours continus en formation qui regroupe en
2003 55% des répondants de la cohorte Les parcours avec interruption qui regroupe 9 % des
répondants en 2003 Les sorties qui totalisent 36% des répondants en
2003 Les principaux moments d’interruption
correspondent aux transitions entre niveaux d’éducation
Les retours aux études se réalisent de manière «significative » en 2003
24
Présence aux études selon les modèles
63
8
29
62
5
3339
13
48
0
10
20
30
40
50
60
70
Restreint pas à pas étendu
Parcours scolaire continu Parcours avec interruption Les sorties
25
La comparaison entre modèles Les modèles 1 et 2 «produisent »
proportionnellement plus de parcours continus Le modèle 3 regroupe proportionnellement:
moins de parcours continus plus de parcours interrompus plus de sorties
Les sorties ne sont pas équivalentes entre les modèles et ne se produisent pas au même moment modèle 1 en 2002 (fin du secondaire) et en 2003 (fin
1er année universitaire ou après un an formation collégiale)
modèle 2 en 2002 (au milieu du cégep) et en 2003 (fin du cégep)
modèle 3 en 2002 (fin du secondaire)
26
2. Le passage au postsecondaire Parmi les étudiants, 54% ont passé aux
études postsecondaires 10% restent au secondaire 46% ont passé directement au
postsecondaire 8% ont quitté le système scolaire et y sont
retourné (surtout au postsecondaire) 36% même ont quitté le système scolaire
27
2. Passage au postsecondaire en 2003
Modèle 1Choix restreint
Modèle 2Pas à pas
Modèle 3Choix étendu
Total Canada
Au secondaire 10 16 6 10
Au postsecon-
daire53 48 33 46
Retour aux études 8 3 13 9
Sortants 29 33 48 36
28
2. La comparaison par modèle Dans le modèle 2, une proportion plus
grande de jeunes sont au secondaire en 2003. L’importance de l’enseignement professionnel
au secondaire Les retours au secondaire
Le modèle 1 produit davantage de parcours vers le postsecondaire, suivi du modèle 2
Le modèle 3 conduit davantage vers les sorties
29
3. Distinction par ordre d’enseignement Il y a un déplacement normal entre 2001 et
2003
En 2001 Les différences sont institutionnelles : les québécois
sont davantage au collégial En 2003
Le poids du secondaire est similaire entre le modèle 1 et 2
Le modèle 2 se distingue par la présence au cégep Le modèle 1 et 3 se distingue par la présence dans
les collèges
30
3. Situation scolaire par ordre 2001-2003, Canada
88,2
8,81,0 2,3
9,4
23,530,8
36,2
0
20
40
60
80
100
2001 2003
secondaire collégial université pas aux études
31
3. Situation selon l’ordre d’enseignement
1Choix restreint
2Pas à pas
3Choix étendu
2001 2003 2001 2003
2001 2003
Au secondaire
98 10 52 12 98 7
Au collégial 0,2 22 40 44 0,2 13Université 0,2 36 1 11 0,7 32Non aux études
0,8 29 7 33 0,1 48
La modulation sociale des parcours
33
Parcours scolaires selon l’origine culturelle (scolarité des parents)
Etudiants de 1ere
génération
Étudiants nonEPG
Parcours au secondaire
12 8Passage au collégial
32 52Retours aux études
6 9Sorties 50 32Total 100 100
34
Proportion de sortants selon l’origine culturelle et les modèles
4337
56
46
2125
34
26
0
10
20
30
40
50
60
EPG NEPG
restreint pas à pas hybride Canada
35
Situation scolaire selon l’origine éducative
91
81
90
9
1
53
29
18
31 27
42
0,0
10,0
20,0
30,0
40,0
50,0
60,0
70,0
80,0
90,0
100,0
EPG2001 NEPG2001 EPG2003 NEPG2003
secondaire collégial université
36
Articulation travail/études
Travaillent pendant les études
Ne travaillent pas pendant les études
Rapport au travail fluctuants
Classe 1(cumul en continu)
32 %
Classe 3(aux études en continu
sans travail)
11 %
Classe 5(étudient avec
passage NEmploi à Emploi)
15 %
Classe 2(avec interruption
d’études et entrée sur le marché du travail)
23 %
Classe 4(avec interruption
d’études)
8 %
Classe 6 (étudient avec
passage Emploi à NEmploi)
11 %
37
Constats 1. Le travail pendant les études : activité continue ?
La majorité des étudiants (55%) occupe un emploi au cours de la plus grande partie de leurs études
La présence simultanée dans les deux mondes est le fait de la majorité des étudiants
Elle est plus élevée quand on prend en compte les jeunes qui commencent à travailler plus tard (70 %)
2. Pour au moins le tiers des étudiants, l’activité de travail est continue tout au cours de la période.
La proportion augmente à 47 % (classe 1 + classe 5) si on intègre les jeunes qui ont commencé plus tard sans interrompre le présence en emploi
3. la proportion d’étudiants qui quitte leur emploi est de l’ordre de 1 sur 10
L’effet modulation du travail en fonction de l’expérience scolaire trouve peu d’écho.
38
3. Les facteurs de modulationClasse 2L’interruption d’études après période de cumul
Classe 3Les études seulement
Classe 4L’interruption des études
Classe 5Le cumul tardif
Classe 6 L’interruption du cumul après une période de travail
SexeRef : femmes
Statut immi.Ref: NI Départ familleRef: non
EnfantsRef: non Province Ref Québec
39
3. Les facteurs de modulationClasse 2L’interruption d’études après période de cumul
Classe 3Les études seulement
Classe 4L’interruption des études
Classe 5Le cumul tardif
Classe 6 L’interruption du cumul après une période de travail
Scol parents Ref : univ
$$$ parentsRef: élevé épargneRef: non − − −boursesRef: - de 1000
− − ?Notes antérieuresRef : fortes
?
40
Constat 1 de la modulation Impératifs financiers ?
Le revenu des parents, le fait d’avoir ou non pris des mesures d’épargne pour les études et d’avoir des revenus de bourses n’ont pas d’effet sur l’absence de cumul (C 2), le cumul tardif (C5) et la centration sur les études (C6)
Le fait que les parents aient des revenus plus faibles augmente la probabilité d’interrompre ses études
Le fait d’avoir des bourses ou des revenus provenant de mesures d’épargne réduit la probabilité d’interrompre ses études
41
Constats 2 de la modulation Les conditions de vie domestique
Le fait de quitter le domicile d’origine accroît la probabilité d’interrompre ses études (C2 et C4) et l’interruption du cumul T/E
Par contre, il diminue la probabilité de seulement étudier (C3) ou d’entrer dans une logique de cumul tardif (C5)
La présence d’enfants accroît la probabilité d’interrompre ses études
Les lieux de résidences En comparaison au Québec, habiter l’Ontario, réduit la
probabilité de se retrouver dans les classes 2 à 5. En comparaison au Québec, habiter l’ouest ou être en
mobilité interprovinciale accroît la probabilité d’interrompre ses études (C2 et C4) et réduit celle d’être aux études (C3) ou de cumuler tardivement (C5)
42
Constat 3 de la modulation Ancrages socio-culturels
En comparaison aux femmes, les hommes ont des probabilités accrues de se retrouver dans les classes 2 à 5. Le modèle plus présent chez les femmes serait le
cumul continu. Le fait d’être immigrant accroît la
probabilité d’être dans les classes 3 à 6 et réduit celle d’être dans la classe 2 (interruption d’études)
Les acquis scolaires Les notes faibles accroissent la probabilité
d’interrompre les études (C2 et C4) ou de cumuler tardivement
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Conclusion Le travail d’opérationnalisation des parcours
est amorcé, il doit être raffiné selon des dimensions plus précises Différencier selon les institutions Différencier selon la nature des programmes
Les comparaisons entre modèles ne sont pas nécessairement «spectaculaires » mais assez significatives pour poursuivre l’analyse. La grande différence se trouve entre le modèle 3 et
les deux autres modèles. (ouest vs le reste du Canada?)
Il faut distinguer ce qui relève des effets de système, des conjonctures économiques et des facteurs « individuels » de modulation
44
MERCI
45
Des différences entre modèles
Modèle 1Choix restreint
Modèle 2Pas à pas
Modèle 3Choix étendu
Total Canada
Parcours scolaire continu
63 62 39 55Parcours avec interruption
8 5 13 9
Les sorties29 33 48 36