Conduite à tenir Conduite à tenir devant une devant une
ostéoporose qui ostéoporose qui évolue mal…évolue mal…
Erick Legrand Erick Legrand
Service de RhumatologieService de RhumatologieInserm U922Inserm U922
CHU AngersCHU Angers
L’évolution de l’ostéoporose n’est L’évolution de l’ostéoporose n’est
pas toujours favorablepas toujours favorable
De nombreuses fracturesDe nombreuses fractures
vertébrales et périphériquesvertébrales et périphériques
surviennent au cours de l’ostéoporose surviennent au cours de l’ostéoporose
traitéetraitée
par des thérapeutiques modernespar des thérapeutiques modernes
Au cours des essais randomisésAu cours des essais randomisés
Dans la vraie vieDans la vraie vie
Hosking D. et al., P.577W, ECTS 2001Hosking D. et al., P.577W, ECTS 2001
50
p < 0.001p < 0.001
(fx=107)(fx=107)
**
ContrôleContrôle
Risédronate 5 mgRisédronate 5 mg
0
10
20
30
40
0 1 2 3 4 5ansans
(fx=65)(fx=65)
49 %49 %50 %50 %
** * *
Après 5 ans de Risédronate
Pourcentage
de patientes
ayant
une nouvelle
fracture
vertébrale
Zolédronate 5 mg/an en perfusion de 15 mn vs placebo chez 7 736 femmes
Dans la vraie vieDans la vraie vie ICARO ICARO
StudyStudy
880 patientes ménopausées fracturées880 patientes ménopausées fracturées
avec un traitement antirésorptif depuis 1 à 5 ansavec un traitement antirésorptif depuis 1 à 5 ans
alendronate (53.2%), risédronate (15.8%) ou raloxifène alendronate (53.2%), risédronate (15.8%) ou raloxifène
(11.2%)(11.2%)
suivi médian 2 ans (1- 4.5 ans)suivi médian 2 ans (1- 4.5 ans)
25% des patientes avec une nouvelle fracture25% des patientes avec une nouvelle fracture
Incidence fracturaire annuelle 8.9%Incidence fracturaire annuelle 8.9%
S Adami, JBMR, 2006
ICARO StudyICARO Study
Les facteurs associés à cette mauvaise réponse Les facteurs associés à cette mauvaise réponse
thérapeutiquethérapeutique
1-Le nombre élevé de fractures vertébrales au départ1-Le nombre élevé de fractures vertébrales au départ
RR= 2 pour la présence de 2 FVRR= 2 pour la présence de 2 FV
RR = 6.2 pour la présence de 3 FVRR = 6.2 pour la présence de 3 FV
2-Une mauvaise compliance thérapeutique2-Une mauvaise compliance thérapeutique
RR = 1.66 pour une compliance < 75%RR = 1.66 pour une compliance < 75%
3-L’absence de supplémentation en calcium et vit D3-L’absence de supplémentation en calcium et vit D
RR = 1.98RR = 1.98
S Adami, JBMR, 2006
La survenue de fractures sous traitement
Quelques explications possibles…
1.1. L’erreur diagnostique initialeL’erreur diagnostique initiale
2.2. Les pathologies associéesLes pathologies associées
3.3. La survenue de chutesLa survenue de chutes
4.4. Le défaut d’efficacité thérapeutiqueLe défaut d’efficacité thérapeutique
5.5. Le défaut d’observance thérapeutiqueLe défaut d’observance thérapeutique
6.6. Le caractère sévère de l’OPLe caractère sévère de l’OP
I-L’erreur diagnostique initialeI-L’erreur diagnostique initiale
MéconnaîtreMéconnaître
• un Myélome à chaînes légèresun Myélome à chaînes légères
• une Ostéomalacieune Ostéomalacie
• une Hyperparathyroïdieune Hyperparathyroïdie
normocalcémiquenormocalcémique
II- Les pathologies associéesII- Les pathologies associées
1.1.Hospitalisation prolongée et immobilisationHospitalisation prolongée et immobilisation
2.2.EndocrinopathieEndocrinopathie
3.3.Carence en vitamine DCarence en vitamine D
4.4.ChimiothérapieChimiothérapie
5.5.HormonothérapieHormonothérapie
6.6.Corticothérapie Corticothérapie
Simonelli C et al. Curr Med Res Opin 2005
• 78 patients
• Age > 50 ans
• Hospitalisés pour
une fracture
ostéoporotique
7.1
0.50.9
1.5
4.4
0.6 0.51.0
0
1
2
3
4
5
6
7
8
Toutes fractures
Hanche Rachis Poignet
Fractures (%)
AN 1 mg odTAM 20 mg od
(219)
(137)
(16)(20) (28)(14)
(46)(32)
p<0.001
Etude ATAC : Anastrozole versus tamoxifène
ATAC Trialist’s Group. Cancer 2003
III- La survenue de chutes ou III- La survenue de chutes ou traumatismestraumatismes
ASBMR 2006 - D’après Mackey DC et al. 1263
0
1
3
2
4
5
Q1 Q2 Q3 Q4
RéférenceFaible
Quartile de DMO à la hanche totale
RR = 1,6 (1,5-1,9)
0
1
3
2
4
5
Q1 Q2 Q3 Q4
RéférenceFaible
Quartile de DMO à la hanche totale
RR
RR = 1,6 (1,3-2,0)
Étude de la DMO à la hanche chez des patients victimes defracture traumatique ou fracture non traumatique
IV- Le défaut d’efficacité thérapeutique
Le pouvoir antifracturaire des médicaments est-
il conservé si l’ostéoporose est sévère?
• densité basse
• fracture périphérique
• fracture vertébrale
• fracture de l’ESF
• fractures vertébrales multiples
• fracture vertébrale sévère
• fractures vertébrales sévères et multiples
Risque de nouvelle fracture chez les femmes avec une fracture sévère à l’inclusion
MORE 3 ans
0
10
20
30
40
% o
f W
om
en W
ith a
t Le
ast
1
New
Vert
ebra
l Fr
act
ure
RR = 0.73 (95% CI 0.54, 0.99) P=0.046
Placebo Raloxifene 60 mg/d
Fracture Vertebrale
Fracture Non vertebrale
27%
RH = 0.53 (95% CI 0.29, 0.99)
P=0.04
Placebo Raloxifene 60 mg/d
47%
0
10
20
30
40
Delmas et al. Bone 2003
Risedronate decreases fracture risk in patients
selected solely on the basis of prior vertebral fracture
J. A. Kanis , Osteoporosis Int 2004
FV prévalent
es
Placebo Risedronate
RR p
1 FV 33.5% 19. 8% 0.48 <0.001
2 FV 36.8% 21. 1% 0.45 <0.001
3 FV 41.0% 20.8% 0.39 <0.001
4 FV 43.3% 22.9 7% 0.41 <0.001
Teriparatide reduces the fracture risk associated
with increasing number and severity of osteoporotic fractures
Gallagher JC, JCEM 2005
V- Le défaut d’observance thérapeutique V- Le défaut d’observance thérapeutique
est parfaitement démontré au cours de est parfaitement démontré au cours de
l’ostéoporosel’ostéoporose
Une patiente sur 2 prend 80% des comprimés de BP Une patiente sur 2 prend 80% des comprimés de BP
hebdomadaireshebdomadaires
(Recker, Mayo clin Proc 2005)(Recker, Mayo clin Proc 2005)
20 à 30% arrêtent leur traitement (20 à 30% arrêtent leur traitement (Alendronate,RaloxifèneAlendronate,Raloxifène))
avant 1 anavant 1 an (Tosteson A, Am J Med 2003)(Tosteson A, Am J Med 2003)
40% des femmes arrêtent leur traitement avant 2 ans40% des femmes arrêtent leur traitement avant 2 ans
Le défaut d’observance est associé avec une majoration Le défaut d’observance est associé avec une majoration
de 25 à 35% du risque de fracturede 25 à 35% du risque de fracture
(Caro JJ, Osteopororis Int 2004)(Caro JJ, Osteopororis Int 2004)
Patientes qui prennentPlus de 90% des cps
Patientes qui prennentMoins de 20% des cps
F. J. A. Penning-van Beest, Osteoporosis Int 2007
Compliance Risque relatif de fracture
> 90% 1
Entre 70-89% 1.26
Entre 50-69% 1.22
Entre 20-49% 1.59
Moins de 20% 1.79
F. J. A. Penning-van Beest, Osteoporosis Int 2007
Le risque de fracture est liée à la compliance thérapeutique
80% de fractures supplémentaires
Les raisons susceptibles d’expliquer ce défaut Les raisons susceptibles d’expliquer ce défaut
d’observance thérapeutique…d’observance thérapeutique…
1- Les risques réels sont souvent mal perçus par les 1- Les risques réels sont souvent mal perçus par les
patientes.patientes.
2- Les objectifs du traitement sont mal expliqués (ou mal 2- Les objectifs du traitement sont mal expliqués (ou mal
compris) par les patientes compris) par les patientes
3- Le résultat de la densitométrie n'est pas toujours 3- Le résultat de la densitométrie n'est pas toujours
transmis et n'est probablement pas expliqué en des termes transmis et n'est probablement pas expliqué en des termes
compréhensiblescompréhensibles
40% des patientes ostéoporotiques40% des patientes ostéoporotiques
ne peuvent restituer leur résultat densitométrique,ne peuvent restituer leur résultat densitométrique,
quelques mois après sa réalisationquelques mois après sa réalisation
(Pickney, Osteoporosis Int 2005)
Les raisons susceptibles d’expliquer ce défaut Les raisons susceptibles d’expliquer ce défaut
d’observance thérapeutiqued’observance thérapeutique
4- Les effets indésirables du traitement sont la première 4- Les effets indésirables du traitement sont la première
cause déclarée d'arrêt du traitementcause déclarée d'arrêt du traitement
Mais la situation est encore confuse :Mais la situation est encore confuse :
- effets indésirables réels imputables au traitement, dont - effets indésirables réels imputables au traitement, dont
l'importance est sous estimée par les médecins l'importance est sous estimée par les médecins
- confusion entre les conséquences de la ménopause, - confusion entre les conséquences de la ménopause,
celles de l'ostéoporose et celles du traitement, en raison celles de l'ostéoporose et celles du traitement, en raison
d'une information insuffisanted'une information insuffisante(Tosteson A, Am J Med 2003)(Tosteson A, Am J Med 2003)
De la difficulté du dialogue médecin malade…De la difficulté du dialogue médecin malade…
VI-VI- La sévérité de l’ostéoporose La sévérité de l’ostéoporose
L’expression fracturaire de l’OP est variable
Site des fractures vertébrales,
périphériques
Grade des fractures vertébrales
Nombre de fractures
Les conséquences sont hétérogènes
Risque fracturaire ultérieur
Douleurs et diminution de la qualité de
vie
Hospitalisation, chirurgie,
complications, décès
1-Nombre de Facteurs de Risque cliniques1-Nombre de Facteurs de Risque cliniques
J Cauley, J BMR 2007
Un facteur de risque clinique majeur pour Un facteur de risque clinique majeur pour
lala
survenue d’une OP Sévèresurvenue d’une OP Sévère
La corticothérapie prolongéeLa corticothérapie prolongée
Elle provoque un profond déficit de la formation
osseuse
en raison des actions directes des GC sur
l’ostéoblaste :
Diminution de la prolifération
Stimulation de l’apoptose
Réduction des capacités de synthèse
protéique
L’ostéocyte n’aime pas les L’ostéocyte n’aime pas les
glucocorticoïdes glucocorticoïdes (GC)
Nancy Lane (JBMR 2006)
Mais les GC provoquent égalementMais les GC provoquent également
• une augmentation de tailleune augmentation de taille
de la lacune ostéocytairede la lacune ostéocytaire
• un halo d’os hypominéralisé périlacunaireun halo d’os hypominéralisé périlacunaire
• une réduction de l’élastic modulusune réduction de l’élastic modulus
• une diminution de 40% du ratio minéral / une diminution de 40% du ratio minéral /
matricematrice
Ostéoporose cortisonique
Perforation de plaques
Rupture de piliers
Amincissement des travées
Au cours de la corticothérapieAu cours de la corticothérapieAlberto Angeli, Bone 2006
Etude multicentrique italienne
• 551 femmes ménopausées
• Age 65.2 ans, IMC = 25.1
• Sous corticoïdes depuis 4.5 ans
• Sans douleur du rachis
Pourcentages de femmes
avec au moins une fracture
< 60 ans 30%
60-69 ans 33.5%
69 ans 47.9%
Total 37%
Facteurs prédictifs
Age
Années de ménopause
Vascularite
Mais pas la densité osseuse
CorticoïdesCorticoïdes
2- Diminution de Densité osseuse2- Diminution de Densité osseuse
Prévalence de l'ostéoporose vertébralePrévalence de l'ostéoporose vertébraledensitométriquedensitométrique
dans la population française dans la population française (n=7.232 femmes)(n=7.232 femmes)
6,7%
28,3%
50,9%
42,6%
11,5%
31,0%
19,2%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
45-49 ans 50-54 ans 55-59 ans 60-64 ans 65-69 ans 70-79 ans 45-79 ans
Médecine Thérapeutique, 1997, Claude Ribot
% de pop totale
Tranches d’âge
Nombre de FV par patiente, selon le taux plasmatique de SHBG
0
0,5
1
1,5
2
2,5
3
3,5
Q1 Q2 Q3 Q4
SHBG plasmatique
(quartiles)
Fractures vertébrales
E Hoppé, SFR 2007 184 femmes ostéoporotiques
3- Marqueur biologique de gravité 3- Marqueur biologique de gravité (demain)(demain)
p 0,05 par rapport à Q1
4- Désorganisation du réseau osseux (après demain…)
5- Combinaison de paramètres pour estimer le 5- Combinaison de paramètres pour estimer le
Risque fracturaire à 5 ou 10 ansRisque fracturaire à 5 ou 10 ans
J Kanis, Osteoporosis Int, 2001
Probabilité d’avoir une fracture dans les 10 ans
T- score ESF
+ 1+ 1 00 -- 22 -- 33
50 ans50 ans 2,4 % 3,8 % 9,2 % 14,1 %
65 ans65 ans 4 % 6,3 % 15,6 % 23,9 %
75 ans75 ans 4,2 % 7 % 19,4 % 30,8 %
6- Combinaison entre fracture et Age6- Combinaison entre fracture et Age
M Van Der Klift, JBMR 2002
% de patients avec une nouvelle FV
Hommes Femmes
Pas de fracture prévalente 5.9 %
11.2%
Fracture prévalente 36.4 % 92.4%
Patients > 75 ans
6- Certaines fractures 6- Certaines fractures
La fracture du fémur est un La fracture du fémur est un
évènement trop grave, trop tardif, évènement trop grave, trop tardif,
trop lié au risque de chutetrop lié au risque de chute
Les fractures vertébrales…Les fractures vertébrales…
Lindsay R et al. JAMA 2001
0
5
10
15
Pourcentage
de survenue
d’une
nouvelle
Fracture
Vertébrale
Nombre de fractures vertébrales prévalentes
RR = 7.3
0 1 ³1 ³2
Le risque de nouvelles Fractures Vertébrales dépend du nombre de FV prévalentes
SQ Grade
0 (N = 1627)
1 (N = 429)
2 (N = 313)
3 (N = 196)
Vertebrale
4.3*
10.5*
23.6*
38.1
Non vertebrale 1
5.5*
7.2*
7.7*
13.8
% de femmes avec au moins une nouvelle fracture
Le risque de nouvelle fracture dépend de la
gravité des fractures prévalentes, Etude More (groupe placebo,3 ans)
1. Incluant clavicule, humerus, poignet, pelvis, ESF, jambe
* P < 0.05 comparé à SQ3 Delmas et al. Bone 2003
Pour définir l’existence d’une ostéoporose sévère…
Fracture vertébraleFracture vertébrale+ Fractures NV+ Fractures NV
Age>75 ans
OP sévèreOP sévère
Association de facteurs de risque cliniques
CorticothérapieCorticothérapie
FracturesFractures vertébralesvertébrales
multiplesmultiples
FractureFracture vertébralevertébrale
uniqueuniqueDMO très basse
++
++
Comment améliorer l’efficacitéComment améliorer l’efficacité
de la prise en charge?de la prise en charge?
Un bilan initial completUn bilan initial complet
incluant la liste des facteurs de incluant la liste des facteurs de
risquerisque
et des radiographieset des radiographies
pour ne pas méconnaitrepour ne pas méconnaitre
une OP sévèreune OP sévère
I- Quand Evaluer l’Efficacité?
Programmer des Consultations
M3 : tolérance du traitement et
information
M6 : observance ++
M12 : observance et efficacité
Puis une consultation annuelle : M24, M36,
M48
M 6O (5 ans) : Faut-il continuer le M 6O (5 ans) : Faut-il continuer le
traitement?traitement?
II- Comment évaluer l’efficacité?
- Interroger sur les fractures périphériques
- Mesurer la taille
- Radiographies si réduction de taille ou
douleurs
Peut-on mieux faire?
Mesurer la densité osseuse?
Mesurer des marqueurs du remodelage?
Faire des radiographies systématiques ?
Etudes randomisées des antirésorptifs chez la femme ostéoporotique ménopausée*
Risque de fractures vertébrales
1Data on file, Eli Lilly & Co.2Black DM et al. Lancet348:1535-1541, 19963Cummings SR et al. JAMA 280:2077-2082, 1998
4Harris ST et al. JAMA 282:1344-1352, 19995Reginster JY et al. Osteoporosis Int 11:83-91, 20006Chesnut CH et al. Am J Med109:267-276, 2000
LS BMD** Risque Relatif (95% CI)
Raloxifène60 mg/d
Fracture vertébrale (FV) à l’inclusion
Pas de FV à l’inclusion
2.2
2.9
Alendronate5/10 mg/d
6.26.8
Risedronate5 mg/d
4.35.9
Calcitonine200 IU/d
FV à l’inclusion 0.7
* Données non comparatives 0.5 1.00
FV à l’inclusionpas de FV à l’inclusion
FV à l’inclusionpas de FV à l’inclusion
Mesurer la densité osseuse sous traitement ?
- Le lien entre le gain de densité osseuse sous
traitement et la réduction du risque de fracture
vertébrale ou périphérique est inconstant
- Les limites, en terme de reproductibilité de la DPX,
font qu’il est difficile, à titre individuel, de définir un
échec ou un succès thérapeutique
Mesurer la densité osseuse en fin de
séquence thérapeutique (4 à 5 ans de
traitement)
Mesurer les marqueurs sous traitement
?
- Le lien entre la variation des marqueurs et la
réduction du risque de fracture est établie dans
plusieurs essais randomisés
- Mais ces résultats ne sont pas suffisants pour
recommander, de façon générale, l’utilisation des
marqueurs dans le suivi thérapeutique individuel
La modification observée entre deux dosagesest-elle le reflet...
de la variabilité technique?
de la variabilité biologique individuelle?
de l ’évolutivité propre de la pathologie?
des fractures survenues entre temps?
de l ’effet du traitement?
Quand réaliser des radiographies?Quand réaliser des radiographies?
Devant toute douleur rachidienne même banale, après 55
ans
Devant une réduction de taille > 3 cm
(par rapport à la taille à 20 ans)
Devant une réduction de taille de 2 cm, entre
deux consultations
- Risque de fracture multiplié par 13
- Sensibilité : 35.5%
- Spécificité : 93.6%
(Siminoski, Osteoporosis Int 2005)
Vers des radiographies systématiques?
Un quart des fractures vertébrales sont diagnostiqués cliniquement
Seules 28% des fractures sévères (> 30%)
sont diagnostiqués cliniquement
(Fink HA, JBMR 2005)
La présence d’une fracture asymptomatique multiplie par
2.2 le risque de fracture
1.7 le risque de fracture de l’ESF
7.4 le risque de fracture vertébrale
2.7 le risque de décès
(Pongchaiyakul C, JBMR 2005)
Initial 2 ans 4 ans
Quelles solutions pour Quelles solutions pour
améliorer l’observance et améliorer l’observance et
l’efficacité thérapeutique au l’efficacité thérapeutique au
cours de l’ostéoporose?cours de l’ostéoporose?
I- Améliorer nos propres connaissances
1- Il est impossible d’obtenir une observance parfaite
Exemple de l’Infection HIV : le traitement anti viral est
bien pris par 75 à 85% seulement des patients
2- La patiente ne dit pas spontanément qu’elle ne prend
pas son traitement : il faut évaluer l’observance lors de
chaque consultation
3- Les patientes n’ont pas toujours le même
comportement au fil des mois, en fonction de leur vie
personnelle
Brookhart, Am J Med
2007
6 questions pour évaluer l’observance
1.Quel jour prenez vous votre traitement?
2.A quelle heure?
3.Vous le prenez avec votre café du matin?
4.L’avez-vous arrêté en raison de troubles
digestifs?
5.Vous arrive t il de l’oublier?
6.Avez-vous confiance dans ce traitement?
II- Améliorer les connaissances de la
patiente
1- Expliquer la maladie avec des mots simples
Fragilité osseuse, fractures spontanées, réduction de la
taille sont plus simple à comprendre que ostéoporose,
densité minérale osseuse, capital osseux…
2- Donner le résultat de la densitométrie à la patiente
avec un compte rendu lisible pour le profane; s’assurer
qu’elle a compris le résultat.
3- Etablir le lien entre la densité osseuse basse et les
ATCD de fractures
4- Affirmer que le traitement, prévu pour une période de 4
à 5 ans, améliore la solidité osseuse et réduit le risque de
fracture
5- Informer les patientes dès la première prescription sur
La durée envisagée du traitement
Les modalités de prise
Les objectifs thérapeutiques
Les effets indésirables attendus… mais bénins
Les conseils hygiéno-diététiques en favorisant la
prise en charge personnelle
Accompagner la patiente au
cours du traitement est efficace
L’exemple du programme Forstéo- Le médecin propose un suivi par des IDE
- L’IDE appelle la patiente chaque mois pendant 1 an
puis tous les 3 mois
Résultats : 2648 patientes suivies
En moyenne 4 FV / patiente
Au bout d’un an : 316 arrêts
Persistance : 85.5% des
patientes
III- Traiter tous les facteurs accélérant la III- Traiter tous les facteurs accélérant la perte osseuseperte osseuse
- Immobilisation : kinésithérapie, marcheImmobilisation : kinésithérapie, marche
- Dénutrition calcique ou protéiqueDénutrition calcique ou protéique
- Tabagisme : Tabagisme : organiser un sevrage médicalisé+organiser un sevrage médicalisé+++++
- Surconsommation d’alcoolSurconsommation d’alcool
- Corticothérapie Corticothérapie : : organiser le sevrage, organiser le sevrage, décider d’un traitement de fond, recours à une décider d’un traitement de fond, recours à une biothérapie, thérapeutiques locales…biothérapie, thérapeutiques locales…
- Traiter la carence en vitamine D et vérifier les Traiter la carence en vitamine D et vérifier les tauxtaux
IV- Interroger les patientes sur leur style de vie et leurs attentes
Pour choisir le traitement répondant le mieux possible aux
préférences de la patiente +++
Symptômes climatériques THS
Risque de cancer du sein Raloxifène
Vie pratique BP Mensuel
Patiente qui dit oublier BP injectable
29
71*
0
20
40
60
80
100
ibandronate oral mensuel(n=211)
alendronate hebdomadaire(n=88)
Pa
tie
nte
s (
%)
Traitement hebdomadaire ou mensuel?
Traitement préféréTraitement préféré
*p<0.0001
1- Hadji P, et al. Osteoporos Int. 2006;17(Suppl. 1):S69 (Abstract P259)
Devant un échec, après avoir évalué l’observance …
1- La patiente avait mal compris les enjeux : la pédagogie va suffire
2- La patiente a compris les enjeux… mais oublie parfois la prise
Proposer des outils : montre, calendrier, carnet de suivi…
3- La patiente a toutes les raisons de ne pas observer le traitement
- Difficultés psychosociales ou familiales +++
- Longue liste de pathologies et traitements
- Troubles de fonctions supérieures
- Maladies digestives
Proposer une thérapeutique
injectable
L’Ibandronate par voie IV
Augmentation de la DMO lombaire à 1 an et 2
ans
7
6
5
4
3
2
1
0
Mod
ificati
on
m
oyen
ne à
1 a
n /
in
lcu
sio
n (
%)
2.5 mg oral 2 mg / 2 mois IV 3 mg / 3 mois IV
5.1%†4.8
%†3.8%
Delmas PD et al. Arthr Rheum2006;54(6):1838-46Lewiecki E al. ASBMR 2006: Abst 1266
4.8%
6.4%† 6.3%†
1 an 2 ans 1 an 2 ans 1 an 2 ans
ASBMR 2006 - D’après Black DM
Fractures vertébrales morphométriques
Le Zolédronate en perfusion annuelle Le Zolédronate en perfusion annuelle
Fractures de hanche
p = 0,0032
40 %(15 % ; 57 %)
0
1
2
3
0 6 12 18 24 30 36
Placebo (n = 3 861)ZOL 5 mg (n = 3 875)
Incid
en
ce c
um
ulé
e (
%)
60 %(43 % ; 72 %)
71 %(61 % ; 78 %)
70 %(62 % ; 76 %)
Délai de survenue de la 1re FESF (mois)Années
Pou
rcen
tag
e d
e p
ati
en
tes a
yan
t u
ne n
ou
velle f
ractu
re v
ert
éb
rale
3,7
7,7
12,8
1,52,2
3,8
0
5
10
15
0-1 0-2 0-3
PlaceboZOL 5 mg
Étude randomisée, en double aveugle, avec le zolédronate 5 mg/an en perfusion de 15 mn versus placebo chez 7 736 femmes