de_conventu_generali_latomorum.pdf
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LTulfCUUM,
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^mikîi tst , irrare: ruliïus , «tVE *
in errtìrf perfverare.
rjck. ehuippic. xiÃ, 2.}
Mot s *oniiïiÃr :.'U<3t,
EXTRAIT
les Délibérations du -fr, Présti.
de Lor , . .
Du.« ,: Novembre 178?,
L a été d-nné Je ture d'un Ouvrage
ut par un des Membres de la Prés. . .
i: Lqr. , fur les opérai ions du Con-
k'nr de Wilhelmfbad: Ouvrage qui a
Ire généralement applaudi; & il a été,
iirère unanimement, qu'U ferait imprimé
â� envoyé \ rqutes les différentes Pro-
; nees de - *
Concordat cunt originalit
F, A FLORE,
GmeUi Prés, Lothar.
ERRATA. >"
CET Ouvrage, ayant été imprûné pendant rno|i'
* absence, il s'y trouve quelques fautes typcÃ-.
graphiques dont il est indispensable de réparer les
principales.
Page 5, la note d, se rapporte à la phrase qui
précede le renvoi, d.
Page 15, lÃgne derniere, imprime, lisez, imprimai
Page 23, en marge, iex vice, effacez & reportez $ �
la page suivante, en marge du dernier alinéa, � ,,
Page 26, note z, ajoutez, vel ignolo. (Cic. de Offid^
1. 1, c. 16.) *
Page 28, ligne 24, vires, lisez vOes. L
Page 30, ligne 22 , mandat, lisez, Mandants. .
Page 34, ligne 7, posséde, lisez, possédât.
Page 36, lignes 20 & 21, elle fera d'Etres, /Ã
fez, elle fera composée d'Etres. { L
Page 43, ligne 25, chérissons, tyfa:, cherchon*
Page 65, ligne .15,-dérive, lisez, dériyé.
Page 68, Ã/g,w 17, d'abord pour, ce ConvenfeÃ�
lisez, pour ce Convent d'abord. 1*-
Pagà 79 , 7, n'est-ce pas juger, /jfe, n'est-
ce pas nous juger. .
1
CONVENTU
* GENERALI
LATO M O RUM,
,Apud aquas Wtïhelrnmas, prope
Ha?muviam.
Sïtotacì, da spolia, Jtnesudore & sanguine. (Ennius.)
JuvEspECTONS les Grands de la terre;
respectons les Philosophes; respectons les
Sociétés vertueuses; respectons les As-
A
semblées dont le bur est d'anéantir, ce
qui est mauvais, de perfectionner ce qui
est défectueux; de fonder ce qui est utile ,
honnête & juste: mais n'oublions pas que
les Grands de la terre, que les Philo-Ã
fopbes, sont hommes, que les hommes
font sujets à fe tromper: gardons - nous
de jurer sur leur parole. N'oublions pas
que les Sociétés les plus vertueuses , que
les Assemblées mème des Législateurs
sont composées d'hommes, que les hom-
mes sont sujets à se tromper: gardons-
nous de jurer sur leur parole: n'imitons
pas ces personnes indolentes qui préfe--
rçnt la facilité de céder & de croire, Ã
la peine d'examiner & de se convaincre;
c'est à elles qu'on peut dire: Salmaci,
da spolia , fine sudore %f sanguine.
Quant à moi, je ne serai jamais assez
lâche , assez parjure , pour mettre bas les
armes sans avoir combattu. Le gente de
combat que j'ai à soutenir est bien no-
ble, puisqu'il a pour objet l'amour d'une
association respectable , qui unir intime-
ment des individus, dans lesquels on re-
cherche moins le clinquant d'une nais-
sance illustre, effet du hasard, que les
qualités estimables du c�ur & de l'efprir,
qui font Ãe fondement inébranlable de la
véritable noblesse. Le gente de combat
�3
que j'ai à Ãbutenir est bien noble, puis-
que j'ai à combattre avec les armes vic-
torieuses des Salomon , des Socrate , des
Platon, des Ciceron, des Puffendorff, des
Barbeyrac, des Domat & de tous les plus
grands, les plus respectables Philosophes
dont le ciel, dans sa bonté, a fait pré-
sent a la terre.
Ils disent & prouvent que rien ne peùt
être utile, s'il n'est honnête; quel'honnêfe
& l;utile sont inhérens à ce qui est juste;
que l'honnête, l'utile & le juste ne peu-
vent être qu'une seule & mème chose,
tellement que fà l'une de ces trois qua-
lités manque, les deux autres ne peuvent
exister dans l'objet qui est à examiner.
Appliquons ce principe inaltérable aux
opérations du Convent de WilheÃmsbad,
aux opérations principales de ce Con-
vent: car pour les appliquer à toutes, il
faudrait entrer dans un examen que ni
mon temps, ni l'indulgence de mes Lec-
teurs ne pourraient m'accordet.
O vous, mes Freres! qui, dans vos
instans de loisir, parcourrez cet ouvrage
arraché à mon amour pour la vérité, n'y
cherchez ni cette éloquence enchante-
resse qui séduit plus qu'elle ne persuade,
je n'ai pas ce talent agréable; ni cette
pureté de style, & mème cette précision
4
qui demande un temps que ma Patrie a
destiné à remplir d'autrs devoirs: j'écris
à la hâte (a), sans aucune prétention; je
suis l'impulÃion de mon cÅ�ur, que nulle
considération ne peut engager à trahir ce
qu'il pense; je remplis l'obligation reÃpec-
rable que m'impose la consiance de mes
Freres; je serais un traître si je me tai-
sais; je tromperais leur attente. Ne cher-
chez, dans cet ouvrage ni tableaux, ni
sarcasmes: si quelquefois vous y trouvez
des censures (je n'ai point cherché à les
ì rendre ameres), songez que je parle de
| mes amis, de mes Freres, Ã mes Freres,
'-ôc à mes amis; & rappeliez-vous que le
plus grand Philosophe de Rome disait
que les censures sont un tribut qu'on
doit à l'amitié (b). Si Platon ne m'avait
(a) Je n'ai eu connaissance des opérations du
Convent que le 13 Septembre, ije n'ai pu avoir
en ma poffeÃîîon ces mêmes opérations que le
19 Octobre , je n'ai donc pu commencer ce
travail que le 22, & il a été fini le 5 Novem-
bre, & lu à la f d'Australie le 13 du même
mois.
Qi) Vún aulem, viÃÃusque comntunis , consûim,
Sermones , cohortationes , ctmÃoÃatione» , inter-
dum etiam objurgationes , in [amicjtiis vigent
maxime. (Cic. de O^Ãic. 1, 1 , c. 17.)
/
5
pas appris que ma Patrie réclamait une
partie de mon temps, que mes amis ré-
clamaient l'autre (c)', croyez-vous que
j'aurais mis la main à la plume, en cou-
rant les rifques de déplaire à quelques
perfonnes que je confidere infiniment?
Vous qui pourriez me demander
pourquoi j'écris, ignorez-vous que les
hommes , nés les uns pour les autres, doi-
vent fe rendre mutuellement fervice'(f)?
Hé! quel plus grand fervice puis-je ren-
dre à mes Freres, que de les éclairer
fur leurs véritables intérêts? que de leur
préfenter le miroir de mon c�ur? Qu'on
ne calomnie pas mes intentions, elles
00 Pr�clare Jcriptum ejî à Platone: non nobis
foium nati fumus, ortufque noftri partent patria
vindkat, partent amici. (Cie. ibid. l. i, c. 7.)
(d) Quant mutta enim qu� twjîrd caufd nun-
quam faceremus, facimus caufd amicorum? fCio.
de Amicitia, cap. 16. Tum acerbius in aliquem
invehi, infeïïarique vehement lus: qu� in rebus
noflris non Jatis honeflè, in amicorum fiunt ho-
nejlijfimè. ("Ibid.
(e) Atque ita placet Stoïcis, qu� in terris
gignuntur , ad ufum hominum omnia creari, Jto-
tnines autem hominum caufd effe generatos, ut
ipfi interfe, Ã liis aiii prodejfe poffent, &c. (Cic.
ibid.)
6
{ont pures, saintes (si j'ose me-servir de
Cette expression), oui elles sont saintes
comme la Vérité elle-mème, c'est sur le
marche-pied de son autel que j'écris, &
à la clarté de son flambeau.
Pour mettre quelque ordre à cet ou-
vrage, je le diviserai en quatre parties.
Dans la premiere, je chercherai les
principes qui ont dû diriger ceux qui ont
assisté au Convent: ainsi en considérant
la Franc-Maçonnerie comme Société, j'é-
tablirai les préceptes & les loix qui cons-
tituent une Société bien ordonnée.
Dans la seconde partie, je parlerai som-
mairement de ce qui a précédé le Con-
vent de Wilhelmsbad.
Dans la troisieme, j'examinerai les prin-
cipales opérations du Convent.
Je tirerai les conséquences qui résul-
tent de ces opérations, dans la quatrieme
partie.
Je prouverai peut-être alors la néceA
sité de renoncer à beaucoup de ces opé-
rations. Mais j'aurai fait un bien infini-
ment plus grand, si je parviens à ouvrir
tles bouches que la prudence force de
rester clauses pour un temps. Quel bien
n'aurai-je pas fait , si mes réflexions sont
assez puissantes pour déterminer des Fre-
res respectables, dépositaires de secrets
7
qu'ils n'osent avouer, .à -les confier à des
Freres zélés, dignes de leur estime & de
leur confiance? Ceux qui s'offenseront de
ma franchise, je leur dirai: Cujus auref
verìtati clauses sunt, ut ab amico verum
audire nêqueat, bujus falus desperanda est.
(Cic. de Amicitia, c. 24.)
NB. On trouvera plus particulièrement
des citations de Cicéron, pour appuyer
mon opinion: c'est que, comme le disait
le Cardinal du Perron , û y a plus en
deux pages de Océron, q 'en, dix de Séne-
que: il aurait pu ajouter qu'en dix de tous
Philosophes. J'ai môme choisi par préfé-
rence son Traité des devoirs, connu'sous
le nom des Offices, parce que c'est ce-
lui de ses ouvrages où l'on trouve plus
spécialement les préceptes suivis des de-
voirs que tout homme doit remplir. ,','$
Offices y comme l'a très-bien dit l'Abbé
d'Olivet, doivent être lus médités a'un
tout à l'autre. Tout y est d'une égale né-
cessité , d'une égale beauté. Tout s'y tient.
Un principe amene l'autre, & souvent a
besoin de l'autre pour faire sentir que la
morale ne fait toute entiere qu'un seul corps,
dont les partiel font tellement liées, telle-
8
ment inséparables , qu'à bien examiner la
nature de nos devoirs tf celle du c�ur hu-
main, fi r on n'est pas honnête homrm eÃl
tout, il s'enfuit delà qu'on ne test en
rien (/).
(/) Pensées de Cicéron, par! M. l'Abbé <T01i«
vet. Préface, page 9, édit. 1771.
PREMIERE PARTIE.
De Ja F.-. Maçonnerie considérée comme
Société; ce que c'est qu'une Société
bien ordonnée; principes d'une telle
Société; vices & dangers d'une Société
mal ordonnée.
Sed omnium Societatum núlìa pr�stantior
est, nuïïa firmior, quà m quum viri beni,
moribus fimiles^ sunt famìliaritate con-
yun&i. Iïïuà enim honestum (quod sape
dicimus) etiam fi in alto çernimus, temen
nos movef, atque illi, in quo id inejse vi-
âetur, amicos facit,
(Cic. de OfHciis, lib. i, cap. 17.)
la belle Société! l'admirable So- f.\ M.-, con-
ciété! Ya-t-il une Société plus respecta- ^tee,crmne
ble , plus desirable, plus solide que celle
. qui est toute composée d'hommes de bien,
que la pureté de m�urs a réunis, &qui
vivent dans une sainte familiarité? Hé bien,
mes Freres! voilà la Société Maçonnique. Qualités d'un
Effectivement qu'est-ce qu'un véritable vral F,% M,%
Franc-Maçon? N'est-ce pas un homme ^
de la probité la plus scrupuleuse, qui
remplit, avec le plus grand zele, ses der
voirs envers l'Etre suprème, envers sa
Patrie, sa famille , ses amis ? � U chérir la
vériré qu'il cherche fans relâche , il fuit
le mensonge & l'imposture. Il aspire à la
sagesse qu'il sait ne pouvoir trouver que
dans la pratique de la vertu, la vertu qui
est une, quoiqu'elle se subdivise en beau-
coup de rameaux (a): il la suit dans tou-
tes ses ramifications, sans gloire, sans
ostentation , pour elle-mème, pour lui-
mème. Bienfaisant par goût autant que
par devoir , il est sans cesse pressé par le
desir le plus vif de procurer la plus grande
somme de félicité à ses semblables. Si,
dâns ses méditations & ses recherches, ìl
fait une heureuse découverte qui puisse
tendre au bien & Ã l'avantage de son
Frere, il s'empresse de la lui communi-
quer; il court au devant de ceux qui ont
besoin de ses secours; il les aide de ses
sages conseils , de sa bourse, de ses con-
solations; il est l'ami le plus tendre, le
plus désintéressé (b). Deux F.\ M.\ ont
(o) Platon, Dialogues , Protagoras.
(6) Homines autem hominum causa ejse gênera-
tos, ut ipji interfe aliis alii prodejse pojsent. In
hoc naturam debemus ducem fequi; communes uti-
Ãitates in médium afferre, mutatione ojsiciorum ,
une re/Temblance. de m�urs parfaire , la
même volonté, les mêmes pallions, ils
ne font qu'un, tant l'amitié qui les unit
eft forte (c).
Le vrai F.-. M.-. s'élance dans le tem-
ple de la juftice, & défend, par fon élo^
quence, l'innocence opprimée; il veille
dans le cabinet à la gloire de fa Patrie,
il vole, les armes en main, à la défenfe
de Ces concitoyens: mais s'il n'a pas les
talens de l'éloquence, ceux de la politi-
que , ceux du Soldat, il a au moins pour
lui d'être jufte, vrai, bienfaifant, mo-
defte, tempérant, & il remplit une tâche
bien eftimable, qui fait oublier les talens
qu'il n'a pas (d).
dando, accipiendo , tum artibus , tum operd , tum
facultatibus devine ire hominum inter domines f&-
lietatem. ( Cic. de Offic. 1. i , c. 7.)
(c) Nihit autem ejl amabilius, nee copulatius
quam morum fimilitudo bonorum. In quibus enim
eadem Jludia funt, e �demque voluntates , in his
fit, ut cvque qui/que cltevc deleïïetur , ac fe ipfo;
ejfi ci turque, id quod Pythagoras vuit in amici-
tii , ut unus fat ex pluribus, (Cic. de Offic. L X «
c. 17.)
Cd) Si igitur non poterit five taujas defenfi-
tare, fwe populum concionibus tenere, five bella
gerere: Ma tatnen praflare debebit, qti� erunt
in ipfius potejîate, jujîitiam, fidem, liberslita-
12
Voilà , voilà le véritable F.\ M.\ Di-
res-moi s si y a une Société plus respec-
table, plus desirable, que celle qui est
composée d'individus semblables?
Cette Société n'aurait pas besoin d'un
code de loix, elles seraient écrites au
fond du c�ur de chacun de ses membres.
Je ne parle pas des loix pénales, elle
n'en pourrait connaître aucune, je ne
parle que des lóix morales. Mais il en
est de cette Société , comme de la Répu-
blique de Platon , ii n'est pas possible
quelle, ait le degré de perfection que ce
Philosophe a dessiné. Chacun des mem-
ta f.\ M.-. kres : de -la Société M.\ - n'a pas tous les
joit avoir «les caracteres qui constituent le vrai F.vM.\
lo,x' quoiqu'il ait le desir de les avoir, quoi-
qu'il travaille [sans relâche à ce grand �u-
vre., Il est donc indispensable que cette
Origine des Société ÃoitV dirigée comme les autres.
Sociétés & des Or toute Société a ses loix. La Société
lout- primitive, qui n'a pu être que la famille,
n'a pas connu d'autre loi que celle du
Pere qui en était le chef: l'amour pater-
nel .commandait, l'amour filial prévenait
le commandement; bientôt la famille,
ttm, moâestiam, temperantiam quo minus ab eo
id, quod defÃt, requiratur, ( Cic. de Offic. 1.
«3
devenue nombreuse, s'est divisée; Sc ia-
République Platonique a disparu à ja-
mais , pour n'être à pperçue que d'après le
crayon des sages, qui en deslìnaient'le ta-
bleau pout échauffer l'amour de la vertu
dans l'ame de leurs disciples. L'impuis-
sance de se suffire à soi-mème , le besoin
des personnes & des choies a nécessité la
seconde espece de Société
Ces Sociétés, faibles dans l'origine, ont
posé les fondemens des grandes Républi-
ques, des gtands Empires. Les sollicitu-
des maternelles font éclorre l'amour filial,
les caresses enfantines éveillent l'amour
fraternel; les jeux de l'innocence excitent
le sentiment de l'amitié. Mais les sages
leçons d'un pere embrasent l'ame du feu
de l'amour de la Patrie. Nous voyons
certe gradation d'attachement qui nous
lie à ceux qui nous ont donné le jour ,
puis à ceux qui ont été portés dans les
mèmes flancs, ensuite à ceux qui ont été
les compagnons de notre enfance, delà Ã
ceux qui tiennent de nous leur existence,
enfin à la mere commune, la Patrie (/),
(e) République de Platon. Liv. s.
'(f) Cari sunt parentes , cari liberi, prophU
qui familiares: Jed omnes omnium caritates pa-
tria un» complexa est. (Cic. .de Offic, L ì , c. 17.)
J4
diverses0^'" Au'milieu de ces grandes Sociétés, on
en voit naître & croître de plus resser-
rées; celles des individus qui s'exercent
au mème gente de travail qui leur assure
leur subsistance: tels sont les Corps d'arts
ôc métiers; celles plus nobles qui veillent
au bon ordre ou à la défense d'un état,
tels sont les Corps de Magistrature & des
Armées; celles plus pieuses qui s'adonnent
au culte plus spécial de l'Etre suprême.
Toutes ces Sociétés n'ont pu subsister sans
loix; & le malheur de la faiblesse humaine
a voulu que ces loix ne fussent pas bor-
nées au simple moral; à côté de la loi
des m�urs, on a été forcé de tracer,
avec un style de fer, la loi pénale.
Fondement Toutes les loix qu'on a inventées, ont
dei ioìx. puisées dans une source primitive,
dans le sentiment de justice que l'Etre su-
prème a inspiré à tous les hommes; c'est
ce qu'on appelle la. loi naturelle. Tant
que l'homme a écouté la voix divine qui
lui rappellait ce sentiment , il n'a pas eu
besoin d'autres loix. Mais dès qu'une fois
la corruption eut gagné son c�ur; dès
que ï'envie, la jalousie, la haine, l'ava-
fice, la cupidité, l'incontinence , l'in-
tempérance , eurent bouché les oreilles
tle l'homme, avec leur cent mains infer-
nales , il a cessé d'entendre, cette sainte
-
15
voix; il s'est livré à tous les excès des
passions effrénées. Plus de sûreté publique,
plus de tranquillité particuliere; le champ
cultivé par la main laborieuse a été ré-
colré par la main paresseuse; le plus fore
a chassé le plus saible de dessous son toic
de joncs; le plus rusé a enlevé le bétail
du plus confiant; & lorsque les forces
étaient égales, on a vu l'homme répan-
dre le sang- de l'homme pour lui enle-
ver les peaux qu'avait jointes avec la plante
fibreuse une femme tendre, pour celui qui
partageait sa natte; on a vu le sang hu-
main ruisseler pour assouvir une passion
brutale: tels furent les premiers forfaits
de l'homme, auxquels succéderent bien-
tôt les atrocités commises par attroupe-
mens.
U a fallu réprimer ces affreux brigan-
dages, fixer les limites des possessions, en
assurer la jouissance, contenir par la force
& la menace l'homme entreprenant, lui
mettre un mors, vin frein, comme à un
cheval fougueux; & pendant que l'homme
ferme dictait la loi pénale, le vieillard
respectable rappellait l'homme égaré par
les passions, aux sentimens gravés dans
son c�ur par le doigt du Créateur; &
pour donner plus de puissance à cet acte
méritoire, Dieu imprima le caractere sa-.
16"
cerdotal sur le front de celui qui, le
premier, exerça ce pieux ministere.
Telle est l'origine des loix positives (g).
�es loix simples n'avaient pas besoin alors
de plus d'extension que les besoins physi-
ques & moraux de la Société; & il y en
avait peu; on se fit des besoins, & les
disputes sophisinatiques ont compliqué le
recueil des loix. De la loi la plus simple,
la plus claire, on en a vu naître cent
autres; & les Docteurs, par leurs com-
mentaires, ont embrouillé cette même
loi pour en expliquer & le sens & les
corollaires. Quand, dans une forêt, on se
dévoie de la route droite, on est bien
du temps avant de la retrouver: & l'on
n'est pas encore parvenu à simplifier nos
loix, quoiqu'on dise sans cesTe, moins il
"y a de loix, plus elles sont simples &
concises, meilleures sont-elles.
Caracteres H n'est pas difficlie à celui qui connaît
aei bonnes {'essence de la justice, de faire de bonnes
0I!t' loix. L'honnête & l'utile constituent certe
essence de la justice. Bien peu de per-
sonnes s'appliquent à cette étude du juste,
de (l'honnête & de l'utile; ils mécon-
naissent mème leur caractere distinctif: ils
(g) Montesquieu Esprit des Loixt 1. X, cb. 3.
Cic. de Offic. h 2, c, 12. j
ignorent
17
ignorent que tour ce qui est juste est hon-'
nête & utile, que rien n'est utile s'il n'est
honnête & juste (b). Les Sophistes dans
leurs disputes captieuses soutenaient que
ce qui est utile n'est pas toujours honnête: d« Mvwn&w
Socrate s'élevait contre cette assertion & de Votiie.
fausse, & il prouvait à ces Rhéteurs dan-
gereux, par les argumens les plus Am-
ples & les plus convaincans, l'absurdÃté-
de leur these (i). Les Epicuriens qui vou-
laient prouver leur système voluptueux,
assuraient que l'honnête & Futile étaient'
quelquefois contraires; mais on leur re-.
prochait la fausseté du principe, en leur
disant que tout dans la nature étant régi
par des loix immuables, tout ce qui in-,
rervertÃt (k) Tordre de ces loix, inter-
vertit Tordre de la nature, que Tinter-
ai) Cui quidem ita^sunt floici afcensi, ut quld-,
quid honestum effet; id utile ejse cenjerent, net,
utile quidquam quod non honefium- l Cic, de,
Qffic. 1, 3 , c idem, ibid, L 3, c, 21, & 1. 3,
c. 7.)
(Ã) Platon Repub. 1. 5,
(A) Ubi twpitudo fit, Ãbi utilitatem esse von
pfff, (Cic, de Offic. ì. 3, c. 8.) Pervertunt
h mine s if a quce Junt fundamenta natures, quum
utilitatem ab hotu'stute Jejungunt. (Idem, ibid.
1. 3, c. 38.)
C
in-
version est un Tremble, que le trouble est-
le contraire de la tranquillité & de la,
paix, sans laquelle il n'y a point de bon-
heur. Donc l'homme qui cherche la paix,
le bonheur, ne dérangera pas Tordre de
la nature: donc il vivra conformément
aux loix de la naaire (l). Qu'il rentre
dans lui-même, qu'il consulte la loi pri-
mitive , qu'il réfléchisse, & il sentira
que la volupté qui laisse un vuide dans
l'ame, qui souvent est accompagnée de
dégoût, presque toujours de remords,
ne peut être la source du bonheur. Ou
il faut avouer que ce vuide de l'ame, ces
dégoûts, ces remords, font de l'essence
du bonheur; ce qui elt absurde.
O vous' qui doutez de cette vc-1
riré, que je n'ai pas le talent de vous ren-
dre assez sensible, que rien n'est honnête
qui ne soit utile, que rien n'est utile'
s'il n'est honnête; consultez les Ora-
cles de la Philosophie (m), ils vous di->
ront que les contraires répugnent à la
riature, que ce qui est honteux répugne
(I) Convenienter natum vivere. (Idem, ibidv
L 3, c 3)
(m) Cic. de Orne, h 3, c. 8. � ,- «.
19.
à la nature (n), que la nature vous pou/fa
à desirer ce qui est urile: or, en vous Y
excitant, elle ne peut vous exciter à de^
Ãìrerune chose honteuse, puisque le hon-
teux lui répugne; le contraire du hon-
Teux est l'honnète: donc, en vous exci-
tant à desirer l'utile, la nature vous ex-
citera à desirer une chose honnête. Donc
ce qui est vraiment urile est auÃsi Vérìra»
blement honnête. Et par une Ãliite d'ar^
gumens, les mèmes Oracles de la Philo-
sophie vous prouveront que ce qui est
honnête est toujours utile (o), ce qui est
bien plus facile à saisir.
Pourquoi la nature nous pousse-1-elle
à desirer ce qui est � utile & honnête?
C'est qu'elle nous conduit sans cesse vers
la route du bonheur. Mais nous ne l'ecou-
rons pas, nous ne la suivons pas.
Ce n'est pas assez d'avoir dit que ce Du juste,
qui est utile est honnête, que ce qui est
honnête est utile; il faut encore prou-
ver que rien n'est honnête & utile s'il
li'est juste (p). Les loix de la nature font
(n) Idem, ibid. 1, 3, c, 28. Platon Repub;
* 4. . ,':,;.
(0) Cic. Ibid. 1. 3, c. 10. ,. ,'
Ck. Ibid, 1. i.c, 19. Nihil tnim foi
ntstum esse potejl quod justitiâ vacat. 7
\
20
immuables, elles ne sont immuables que
parce qu'elles sont fondées sur la justice.
Mais qu'est-ce qu'une loi immuable? N'est-
ce pas une regle qui dirige & oblige tout
ce qui existe (q)l or une regle peut-elle
être fondée sur l'in juste? Ce qui est juste
est bon, ce qui est injuste est mauvais;
mais l'urile & l'honnête sont aussi bons:
donc l'urile & l'honnête s'allient avec le
juste, car le bon & le mauvais étant
contraires, ils ne peuvent s'accorder; on:
ne peur donc pas dire que l'injuste soie
honnête & utile: donc ce qui est juste
sera utile & honnête; tel est le raison-'
nement de Socrate; ce raisonnement
frappe moins que l'idée que nous nous'
formons de la justice , par laquelle il
implique de poser que ce qui est juste ne
(jf) La définition de la loi donnée par les
Auteurs, n'eÃt que la définition de la loi qui
astreint les hommes. PuÃfendorÃf, jus naturÅ�,
1. i, c. 6. Barbeyrac fur Pufìendorff, devoirs
de i'homme & du citoyen, J. i, c. a. Montes-
quieu, esprit des loix, 1. i, c. i, &c., &c, &c.
La loi, dit Pindare , en me' servant du lan-
gage d'Amyot, traducteur de Plutarque, la Joi
est la Royne de tous mortels & immortels.
béiivres morales, chap. qu'il est requis qu'un
Prince soit savant." - -
aï
soit pas honnête, ne soit pas utile; cette
implicance forme donc la preuve la plus
sensible de l'union intime qui lie ces trois
qualités, juste, honnête & utile; union
si intime qu'on peut dire, avec vérité,
que si l'on trouve une de ces qualités
dans une loi, les deux autres s'y trou-
veront nécessairement. Et que toute loi
qui a ces qualités est bonne, de mème
qu'elle sera mauvaise si l'on n'y trouve
pas une de ces qualités, car les deux au-
tres n'y seront pas, on n'en appercevra
que l'apparence (r).
Il était nécessaire de poser ces princi- De 1» Société
pes pour pouvoir établir ce qu'on doit en- bîei <"doiw
tendre par une Société bien ordonnée.née
Mais je ne parlerai que des Sociétés par-
ticulieres qui font partie de la grande So-
ciétés , pour ne pas donner une trop
grande étendue à cette dissertation; les
principes sont les mèmes, ils s'appliquent
â plus ou moins de détails.
N'appellerons-nous pas une Société bien La Société
ordonnée, celle dont toutes les parties bien ordonnée
seront combinées si parfaitement, que rien a de bonne*
n'en pourra troubler l'ordre & l'harmo- k'*.
(f) Puffendorff & Barbeyrac , devoirs de
rhomme & dn citoyen. (/. i, c 2, §, 7, 8')
Domat, traité des loix. , -
snief Ces combinaisons naîtront des rap-
ports, & ces rapports seront différens.
i°- rapport d'individus à individus, qui
"se divisent en rapport de l ' égal à l'égal,
du supérieur à l'inférieur, de Pinférieur
au supérieur. 2°, Rapport de l'individu Ã
la masse, s0' De ^a masse à l'individu.
Ainsi, lorsque dans une Société les Mem-
bres se rendront réciproquement ce qu'ils
se doivent, lorsqu'ils rendront au Corps
l'obéissance qu'il a droit d'exiger, lors-
que le Corps rendra aux individus la pro-
tection qu'ils ont droit d'attendre, la So-
ciété sera bien ordonnée.
Pour qu'un chacun connaisse l'ctendue
de ses obligations, il sera nécessaire d'an-
noncer quelles seront les regles qui diri-
geront Je Corps, & qui en obligeront
les Membres. La regle qui dirige & qui
oblige, s'appelle loi; pour qu'une loi soit
bien faite, il faut qu'on y trouve le juste,
h . . , ., l'ufile & l'honnête: ainsi les loix qui di-
rigeront la Société, seront des loix diri-
gées elles-mèmes par le juste, l'honnête
& l'urile.
Cette So- Le Corps de la Magistrature a pour
eiété * «a bv. but de conserver â chacun ce qui luî
à pparrient, le Corps Militaire a pour bur
de défendre la' Patrie contre ses enne-
mis, toutes les Sociétés en général ont
s
a.3
& doivent avoir vin but. Gn ne se réunit
pas inutilement; il sera donc encore de
l'essence d'une Société bien ordonnée
qu'elle ait un but. Ce but doit être hon-
nête, utile & juste; car s'il n'avait pas ces
qualités, s'il était appuyé fur les con-
traires, la Société cesserait d'être bien
ordonnée.. . Il y a des vérités si simplës
qu'elles n'ont besoin que d'être proposées.
Si toute Société a un but auquel ten-
dent toutes les actions des individus qui
la composent, il faut nécessairement que
ces individus le connaissent , sans quoi
il ne leur sera pas possible de diriger leur
conduite d'après ce but; il est donc en-
core de l'essence d'une Société bien or-
donnée que ses Membres connaissent le
but qui les rassemble.
Mais si cette Société était de nature Yices d',,ne
que tous ceux qu'elle admet dans son ordonnée."
sein ne dussent connaître son but qu'à -
près un long apprentissage, pendant le-
qUel on étudierait le caractere de cha-
que individu; & si pendant ce long ap-
prentissage on appercevait de la négli-
gence , de la tiédeur, un esprit léger ,
foperficiel, ne faudrait-il pas alors ar-
rêter dans son chemin cet Aspirant ctf-
rieux qui ne deviendrait jamais un Mem-
bre utile à la Sociéte? Et si quelques-urA
,M
- de ces AÃpirans avaient des qualités hon-
nêtes, des m�urs douces, & cependant
pas assez de capacité peur remplir le but
de la Société, ne faudrait-il pas leur
assigner une place dans laquelle ils se-
. raient utiles à la Société, à leurs Amis &
à la Patrie? Et si parmi ces Aspirans il y
en avait qui pussertt être utiles à la Pa-
trie , à la Société en prenant des che-
mins différens, ne serait - il pas impor-
tant d'établir différentes classes , afin
que chacun pút apporter Ãbn contingent
d'utilité? N'est-ce pas ainsi qu'on voÃt
dans quelques Ordres Religieux, les uns
propres à ^instruction de la jeunesse ,
les autres au saint Ministere 3 ceux - ci
avoir le talent de la Chaire, ceux - lÃ
les ralens de l'administration des biens,
&c, &c, &c?
Enfin si l'Aspirant a toutes les qualités
qu'on peur desirer, ne faudra-r-il pas
.l'admettre & l'initier aux mysteres de la
Société? Une fois admis & initiés ne fau-
dra-1-il pas lui donner foutes les connais-
sances qu'on a, afin qu'il puisse se rendre
Utile autant qu'il dépendra de lui?
/ *S y <c*r , Mais si celui qui est chargé de procu-
rer les connaissances, n'en enseignait
qu'une partie â ceux qui ont été admis,
f este conduite serait - elle juste. & hoa-
4f
nête fur - tout si ces conrjoifÃances
étaient relies qu'il pûr les donner fans
éprouver le moindre préjudice? Ne pour-
rait-on pas le comparer à l'homme qui
indiquerait un Chemin faux à celui qui
s'égare, ou qui refuserait de laister pren-
dre de la lumiere à son flambeau (/)?
Ne dirait-on pas avec justice que l'hon-
nête homme doit se rendre utile autant
qu'il lui est possible , faire tout le bien
, qui dépend de lui («), & ne jamais trom-
per (x), qu'il vaut mieux se conduire avec
honnêteté que d'avoir l'eÃprit le plus bril-
iant (y)l
(s) Et omnes aliud agentes, aliud simulantes,
perfidi, improbi, malitiofi swnt. Nutlutu igitur
faSum eorum potes, utile ejse, cum fit toi vitiis
inquinatum. (Cic, de Ossic. 1. 3, c. 14.)
(t) Homo qui erranti comiter monjlrat viam,
Quasi lumen de suo lumine accendat facit;
JSihilominus ut ipsi luceat, quum Mi accenderit.
Ennius.
(u) gfam se ipse doceat, eum vìrum bomtm
esse, qui profit quibus poffit. ( Cjc. de Oiïìc.
L 3, c. 19.)
(x) Ut inter bonos bene agere oportet, &
fine fraudatione. (Idem, ibid. 1. 3, c. 17.)
(y) Ita fit ut agere considerate pluris fit,
quà m cogitare prudenter. (Id. 1. Ã, c. 4^
25
*e. vice. �r si trois ou quatre personnes de cette
Société avaient découvert des connais-
sances ou secrets, & si ces secretes con-
naissances étaient telles qu'elles dussent
tendre au bonheur des autres Membres
de la Société, & qu'en les y faisant par-
riciper elles n'en éprouvassent ni perre, ni
dommage (z), pourraient - elles garder le
secret de ces connaissances, & refuser de
les enseigner à ceux de leurs camarades
qu'on aurait admis; le caractere d'une
"bonne Société devant être de contribuer
aux agrémenS, à l'avantage> au bonheur
de ses Membres («)?
� Nous avons dit qu'une Société bien
.ordonnée devait être fondée sur les prin-
cipes de la sagesse & de l'ordre, qu'elle
devait avoir de bonnes loix {b). Ces loix
doivent être observées par tous les indi-
(z) Quidquid sine detrimento pojsit commodari
id tribuatur.ifvL Ã�£n#P>, ££Ãc.^Q^iti^iJUi, \
(a) Semper aliquid ad communem utìUtxtem
fffferendum. (Cic. de Offic. 1. i, c. 17.)
Communes uiilitates in médium afferre. (Idem,
îbid. 1. 1 , c. 7.)
Profit quibus poffit. (Idem, ibid. 1. 3, c. 19,)
(b) Supientiam enim & di/ciptinam qui abjkìt
infelix f si, (Salomon, 1. sap. c. 3, v. n.)
vidus de la Société (c). II est contre Tor-
dre qu'un Membre d'une Société se pré-
tende dispensé d'obéir à la loi; car route
loi étant juste, ce serait dispenser quel-
qu'un d'un acte de justice que de le dispen-
ser de l'observation de la loi.
A qui appartient - il d'être Législateur?
C'est sans doute à celui qui est le Maî-
tre; ainsi, dans un Etat Monarchique, fi
le Roi fait des loix, dans un Etat dont
tous les individus sont égaux comme dans
une République, ce sera le corps de la
Nation qui les fera. Si toutefois il y
à vait dans la République quelques per-
sonnes prudentes, pénétrées des devoirs
de la législation, qui Ãussent parfaitement
appercevoir le juste, l'honnête & l'utile;
il serait bien plus sage- de leur confier la
rédaction des loix, & l'on serait assuré
d'en avoir d'excellentes. Cette voie se-
rait préférable à celle de convoquer le
Corps, on se dispenserait d'entendre les
propositions absurdes des Alçibiades qui
ont la fureur de se croire capables, fans
jamais être rentré en eux-mèmes, pour
(c) Leges Junt inventée qu� cura omnibus fini'
fer und atque eaietn voce loquerentur. (Cic. de û&
fie. 1. 2, c 12. Platon Rep. 1. a, 3.)
*8
scruter l'etendue de leur connaissance;, il
saur les renvoyer à l'école de Socrate (J).
< Si cependant on n'avait pas pris cette
yoie si sage, si l'on avait dit: � nous for-
� mons une Republique, nos loix, jus-
� qu'à présent n'ont pas été concordan-
tes, notre but n est pas le mème pour
� tous, nous varions jusques dans les
formes: déterminons le but, venez,
,, enseignez, apprenez, faites de bonnes.
� loix, mais pesez attentivement ce que
vous avez à faire, je vous adresse le
résumé des opérations auxquelles vous
� vous livrerez, & pour que vous vous.
,, entendiez, communiquons-nous mu-
� tuellement nos réflexions. « Alors,
comme la fin de l'assemblée convoquée
serait de déterminer le but de la Société,
de faire des loix & de bonnes loix, de
régler enfin tous les objets qui intéres-
sent la Société, chacun travaillera avec
zele, & comme ce qu'on a annoncé &
promis on doit le tenir, on se commu-
niquera ses $ifc<Js & ses opinions assez Ã
temps pour qu'on puisse se décider sur le
parti qu'on a à prendre, adopter cerrai-
pes opinions, en réfuter d'autres, enfin
* 00 Platon, Dialogues, premiere Alcibiade.
29*
choisir dans la masse ce qui est juste/'
honnête & utile, rejester ce qui ne l'est
pas.:
Mais si l'on avait choisi un centre de Je- vice,
communication , & si ce centre avoir tout
absorbé sans faire parvenir aux différens
points de la circonférence les opinions di-
verses , soit de dessein prémédité, soit
par négligence, ne sera-t-il pas vrai de
dire au premier cas que c'est une mau-
vaise foi insigne, & au second cas qu'il
faut nécessairement que l'assemblée soin
retardée? )
Supposons la Société si étendue que 4«. vice,
rous ses Membres ne puissent contenir
dans un lieu quelconque, ou que de ces
Membres une partie soit occupée de ma-
niere à ne pouvoir se rendre -à l'assem-
blée générale | comme ils ont tous urr
droit individuel d'y assister, ils nomme-,
ront un de leurs associés pour opiner en
fieur lieU & place, il pourra mème arri-
ver qu'un associé sera muni des pouvoirs
de vingt, de trente de � ses confreres; ne
serair-il pas absurde de proposer que la-
voix de celui qui sêra porteur de cin-
quante suffrages ne vaudrait pas plus que
celle de celui qui ne serait porteur que
de dix? Ne serait - il pas plus absurde en-
core d'accorder à celui qui ne serait por-.
3o
teut quedeson suffrage une prépondérance
qui équivaudrait aux suffrages de cent as-
sociés? Pour mieux faire sentir cetre ab-
surdité , proposons une comparaison.
Un moribond legue son bien à tous,
ses parens. Il laisse 100,000 livres, il y
a cent parens, cela fait 1000 livres par
rête. Tous ces légataires ne peuvent pas-
venir recueillir la succession, dix chargent
de leur pouvoir un de leurs parens, cinq,
en chargent un autre, quinze en com-
mettent un troisieme, ainsi des autres;,
quatre ou cinq viennent pour euxj- mêmes
fans aucun mandat; ils se trouvent vingt
pour procéder au partage. Donnera-r-on-
à chacun de ces vingt le vingtieme de ces,
100,000? Le partage ne scrait-il pas d'une
inégalité révoltante? Puisque celui qui
viendroit pour lui seul emporterait 5000
livres, tandis que le mandataire de vingt
n'en aurait pas d'avantage, ce qui feraic-
que chacun de ses mandas n'aurait que
250 livres.
Le partage d'une somme pécuniaire
peut-il être comparé à l'acte respectable
de se faire des loix qui doivent obliger-
un chacun des Membres d'une Société ?,
On peut se consoler d'une perte d'argent»
c'est l'accident id'un moment; se conso-
ïera-t-on d'avoir de mauvaises loix, qui
3*�
à chaque instant vous obligent & vou9
dirigent, dont à chaque instant on a q,
déplorer la funeste existence?
Mais, comment recueillir ces suffrages
divises? Rien de plus simple. Je suis por,
reur de vingt suffrages? Ecrivez mon nom,
& portez, comme dans un livre de compte,
le nombre vingt à la colonne des voix;
celui qui parle pour lui seul n'aura que
le nombre un à cette mème colonne; &
alors, au lieu d'additionner sur ses doigts
jusqu'au nombre dix-huit, un Arithméti-
cien un peu plus habile, fera, fans s'ef-
frayer , l'addition plus considérable, avec
sa plume. Qu'on trouve une maniere plus
simple & aussi juste , & il faudra l'adopter.
Si le despotisme s'était introduit dans 5e. vice,
une" Société d'égalité, sià l'aide d'une
opération sourdement préparée, artifi-
cieusement présentée, légèrement approu-
vée, on avait supprimé le but de la So-
ciété, sans en indiquer un autre, ne pour- x
roit - on pas dire avec Ciceron (e), que në-
ne nous laissiez^-vous comme nous étions ,
nous savions ce que nous étions?
1 . m
(Ã) Utinam Rejpublica Jìetijset quo cÅ�perat
statu, nec in hommes non tam commutandarwn
rerum quam evertendarum cupidos incidifÃ'et. (Cic
de Offie. L -2, c. 1.) u
32 ...
', Si quelques individus de la Société
avaient cru trouver le vrai but, ou an-
noncé un but plus honnête, plus utile,'
plus juste; si, en conséquence, ils avaient
fait supprimer l'ancien but (/), & ce-1
pendant s'étaient obstinés à tenir secret
ce nouveau but, ne pourrait-oni pas soup-;
içonner que ce but n'est pas honnête,
qu'il est par conséquent contraire à la
justice? Et on leur dirait, avec Platon,
votre but, votre science n'a pas la jus-
tice pour base (g).
Et si leurs connoissances' étaient vérÃ-
y, tablement utiles, ne sera - ce pas un vol
,âs fait de la substance d'autrui, puisque ce
<*V \ qui est utile appartient à tout le monde,
... , x dès que celui qui a découvert cette uri-
'?A\! < I*té n'en souffre aucun préjudice (/>)? Ne
\£. sera-ce pas méconnaître l'esfence de l'ami-
.îi- (f) Qu° £fi detestabilior iflorum immanitas,
qui lacerarunt omnì fcelere Patriam & in eS
funditus delendd occupati & Jmt & fiiermt.
(Cic. de Offic. 1. i , c. 17.)
Ce) Non folùm Jcientia qii� est remota à juf-
iìtiâ, calliiitas poiius quam fapientia est appel-
Imidai &c. (Cic. de Offic. h 1, c. 19.)
(h) Quidquid sme deÃriwento postit commodari t
ii tribuatUT vel ignoto, (Idem, ibid, c. j6,)
tié,
tié, qui établit là communauté des chò-:
ses apartenantes aux amis (/)? C'est Pi-;
thagore qui le dit, N'y a-t-il pas de l'ìnhtt- i
mastité à refuser une chose honnête &
utile, quand on peut le faire sans qu'il
en coûte rien (k)? Observez que je parle
toujours de ceux qui ont droit à ces con*;
naissances, & non de ces esprits légers & ,
superficiels qui n'en feraient aucun usage;
de ces esprits sarcasmatiques qui en abu-
seraient , de ces eÃprits faux & dange-
reux qui en feraient un usage reprëhen- >
sible, enfin de ceux qui n'ont pas ac-u
compli le temps de leur apprentissage.
Il y a beaucoup d'autres vices , qui, j 1&
dérangeant l'Ordonnance d'une Société >: Ã_£
la déchirent & ]'anéantissent; bornons- [
nous aux six principaux que nous tenons ,
de proposer, qui, divisant Ièfprìt de la,
Société, feront qu'une de ses branches]
partira d'un but, L'autre, d'un différent'
& qu'ils n'arriveront pas à îa même fin. .
Mais , pourquoi trouve -1 - on, dans
certaines. Sociétés , des individus quì
(s) Amkwu.ni ejse cmnia communia. (Idem,
(/Ã) Quce sunì us utÃiA, qui accipmntt nanti
ko» molejïa. (Idem, ibid,)
.34
s'-obïhnent â tenir cachées des connais-
, sances qu'ils se vantent d'avoir, quoi-
qu'ils puissent les communiquer sans es-
suyer le moindre dommage? Ne serait-il
pas affligeant que ce fût la fureur de do-
� ^iner, le démon du despotisme, qui les*
/p*f£^«*t^pofIè4e? Il arrive qu'on veut exercer un
/' empire, qui échappera, si l'on découvre que
la science est, ou étrangere à la consti-
rution de la Société, ou qu'elle n'y est
pas essentiellement inhérente; on préfere
'de la laisser cachée sous le voile du mys-
tere , &c. &C; &c.
Résumons-nous, & convenons de bonne
foi, premièrement, que les individus essen-
tiels d'une Société qui n'en connaissent pas
: le but, ne peuvent concourir au bien de
certe Société, ne peuvent pas diriger leur
conduite vers l'essence du but de cette So-
ciété, & conséquemment qu'ils marchent:
au hasard, comme si la Société n'avait
pàs de but, ce qui est contraire aux prin-
cipes cónstituans la Société bien ordon-
née.
2°. Qu'une Société dans laquelle l'éga-
lité doit exister , cesse d'être ce qu'elle
doit être, lorsqu'on y étabff des loix d'iné-
galité> qui y introduisent* le despotisme.
Société mal ordonnée/
3°. Qu'une Société dont les Membres
3f
rte s'entendent pas, est une Société de
divisions , de troubles , d'inimitié, d<{
discorde. Société maî ordonnée!
: 4'1. Qu'une Société dont les Agens prin-
cipaux, ne connaissent pas les principeá
de l'honnête, du juste & de PutlÃe, esÃ
une Société où l'ignorance croupit dans
la fange. Société mal ordonnée �
, s". Qu'une Société dont les Agens prin-
cipaux connaissent les principes du juste?
de l'honn-ête & de l'utile, mais ne veu-
lent pas agir d'après ces principes (/), eÃt
une Société de corruption, de mauvaisè
foi, de trahison; Société dangereuse, abo-
minable, qu'il faut dissoudre, qu,'il . faut
anéantir, annihiler. Société horriblement
mal ordonnée J
6\ Qu'une Société d'hommes égaux ,
parmi leÃquels on rencontre des esprits
turbulens,-inquiets, novateurs, embrasés
par le feu de la domination , dont lá
dent despotique déchire tout, est une So-
ciété ténébreuse (m), infâme, U faut l'a-
<7) Hinc sic�, hinc vtnenu, hinc faîsa teflì-
monia nascuntur: hinc fnrtat peculatus, ex-
pilât iones, direptione/qu* Saciorum & CÃvtuà k
(Sac. de Offic. 1. 5, c. $.)
(«*) In liberis Gvitatibus ngnìiniï exì/lunt
Q A
, 35 ,
néantir, l'annÃhiler. Société mal ordon-
née , indignement mal ordonnée!
y \ Qu'une Société infectée des vices
dont le tableau vient d'être tracé , ne
pourra, ou ne voudra faire de bonnes
�OlX.
8 . Quune Société qui n'aura pas un
but déterminé, bien connu de ses indi-
vidus , qui n'aura pas de bonnes loix, qui,
conséquemment, n'en aura que de mau-
vaises , dont les Agéns principaux' se con-
duiront d'après un penchant décidé pour
ìe despotisme , qui ne connaîtra pas les
principes fondamentaux qui doivent di-
riger toute Société, dont les Membres
seront désunis pat l'ignorance des prin-
.cipes & la diversité des caracteres; qu'une
telle Société ne pourra jamais convenir
à des personnes raisonnables. Que, par
une conséquence impérative, elle sera
sSïc. d'Etres qui, n'étant pas raisonnables, se-
ront alors le rebut de l'espece humaine,
qu'elle ressemblera donc à ces Sociétés
de mal-faisans , malfaiteurs , sur lesquels
le glaive de la justice est sans cesse suf-
cupiditates, quibus nikit nec telrius, me f�-
dius excogitari, t>ote/l. (Cic. ibid.)
pendu, lorsque son fouet ne peut les
chasser.
Par la raison des contraires, toute So-
ciété qui aura un but honnête, utile &
juste, qiù aura dç bonnes loix qui déri-
vent de ce but, dont les individus hon-
nêtes, doux, vertueux par nature & par
desir, ennemis d'un gouvernement con-
traire à la constitution sociale, n'aime-?
ront que des loix sages & une concorde
bienfaisante , respecteront ces loix sages,
leur obéiront, entretiendront cette con-
corde; cette Société fera respectable dç
respectée? desirable & desirée; les Sou-
verains la protégeront dans leurs Etats,
parce qu'il est intéressant qu'un Etat sojç
peuplé de Sujets vertueux. Omnium So-
ciefatum nulla pr�stastiar est, nulla fir-r
fuior, quà m quum viri boni, moribuf stmi-
Us, sunt familiaritatt conjunÃli, Illud enitn
bonestum {quoi s�pt à ictmuf) etìamfi in
alto cevnimuSy tameri nos moites, atque
illi, in quo id inejfe videtur, amiços fa-
çit (n)
Telle est l'essence de la Société Ma-
çonnique; telle sera cette Société respec-
table, si jamais elle ne reçoit dans son sein
(b) Cic. de Offic. 1, i, c.jr?.
"3S . . , r
«me des hommes vertueux , ou qúi desi-
rent vivement de l'être; fi son but est
honnête, utile & juste; fi ce but est
connu de fous ceux qui sont admis â
^administration de la Société, ou qui ont
acquis le dtoit d'avoir la connaissance in-
time du but de l'O; si les loix qui la di-'
rigent sont fondées Ãùr le juste, l'hon-
nête & rutile. Si elle a le courage de
fermer les portes de fes Temples à ces
esprits faux, turbulens, novateurs, im-
posteurs , despotes, hypocrites, & tous
autres êtres vicieux & dangereux, qui
troubleraient le bonheur d'une associa-
tion douce , honnête, bienfaisante, amie
de l'humanité.
C'est d'après tous ces principes que le
Peuple Maçon , assemblé à WilhemsA
bad (o), a dû diriger ses opérations,
� .. . _ ^
(o) J'appelle Peuple Maçon, cette partie da
Corps M.-, qiji se vante d'en être la partié
saine, qui croit avoir le véritable but de la
M.\, qui annonce le deÃir formel d'être d'une
utilité essentielle au genre humain. Comme;
tous les M.-, y etaient convoqués ou devaierjt
Vitre d'après les d«ux premieres circulaires, o»
pouvoit, Ã plus juste titre, appeller cette as-
semblée le Peuple M.\
39
qu'il a dû. fixer le véritable but, fôrtflfer
d'excellentes loix.
Nous examinerons dans les troisieme
& quatrieme Parties s'il a fait ce qu'il a
pu, ce qu'il a du, pour y parvenir.
Avant d'entrer dans ce dérail, qu'on
me permette de j ester quelques réfle-
xions sur la nature de l'homme, & quel-
ques vérités bien intéressantes qui déri-
vent de ces réflexions. i
Contemplons le spectacle de la nature.
Les astres disposés à des distances diffé-
rentes , sont cependant, pour ainsi dire ,
enchaînés, & ne se dévoyent pas de la
route qui leur est tracée; & ne voyonS-
nous pas, sur notre Globe, le cedre qui
s'éleve fièrement sur la cime du Liban",
obombrer la plante faible qui croît &
rampe autour de lui; l'aigle dirige foh
voi vers l'astre du jour, tandis que l'au-
truche s'éleve à peine au-dessus de la sur-
face de la terre; une foule d'animaux ha-
bitent l'air, une foule vit au fond de
l'eau; la terre est peuplée d'animaux in-
nombrables qui parcourent sa surface ,
tandis que d'autres naissent, vivent âs
meurent dans son sein; il y a des ani-
maux d'une grandeur, d'une grosseur ef-
frayante, il y en en a d'une petitesse im^
perceptible; les uns féroces , déchirenf
4°
& dévorent tout ce qu'ils rencontrent,
les autres doux & timides broutent l'herbe
de la plaine. Certe variété immense, qui
étonne dans l'ordonnance majestueuse de
l'univers, cette variéte se trouve dans
Phomme avec des caracteres si frappans,
que des Philosophes l'ont appellé le petit
monde. Si les hommes, pour remplir les
vues de l'Erre suprème, ont entr'eux des
rapport communs, ils ont aussi des diffé-
rences caractérisées. Par un décret du
Dieu de la nature, la construction phy-
sique de l'homme influe sur sa constitu-
tion morale d'une maniere si impérative
& si marquée, que l'on trouve dans les
hommes la réunion de tout ce qui se
trouve divisé dans les autres animaux: ils
sont féroces comme le tigre, doux comme
le mouton, fiers comme le lion, hum-
bles comme le chameau, laborieux comme
la fourmi, fainéans comme l'âne, chastes
-comme l'éléphant, impudics comme îe
bouc, industrieux comme le castor, imi-
tateurs comme le singe, vigilans comme
le coq , rusés comme le renard; enfin on
trouve dans les hommes toutes les bon-
nes, routes les mauvaises qualités qu'on
trouve éparses dans les autres animaux.
Nous tirerons de cette vérité une res'l©
Utile pour les associations d'hommes, <5ç
sûr - tout pour l'association - M.\ Après
avoir posé une seconde vérité bien con*T
solante par les conséquences qui en dé-
rivent , c'est que l'homme a pardessus
tous les animaux une intelligence spiri-
tuelle, qui lui donne la force de domp-
ter ses penchans pervers; en sorte que
l'homme le plus vicieux, qui se conduit
d'après cette intelligence qu'on appelle
raison, devient le modele le plus respect
table de la vertu, Socrate avouait qu'il
était né avec toutes, les inclinations les
plus désordonnées, ôç Socrate était le
sage, le seul sage auquel on n'ait jamais
reproché aucun écart. C'est un exemple
bien frappant de cette vérité touchante
qu'on peut se rendre maître de ses paf.
fions. Tous ceux qui me liront, s'ils ren^
trent en eux-mèmes, s'ils promenent
leur mémoire sur les faits de leur vie»
conviendront que plus d'une fois certe
intelligence spirituelle les a détournés de
commettre une action dont ils auraient
eu à rougir. Rougir! c'est Intéressante;
preuve de la vérité que je dis. La raison
a broyé sur la palette de la vertu ce-
rouge dont elle colore le front de
l'homme qui se repent de n'avoir pas
écouté sa voix.
�. Venons à la regle que nous avons an-
noncée.
4»
Les hommes étant destinés à vivre en
Société; les hommes, par leur construc-
tion-physique, étant afîujetris à une dé-
termination qui les porte au vice ou Ã
la vertu; les hommes ayant en eux un
principe agissant, qui les détourne du
vice & les dirige vers la vertu , on doit
réveiller sans cesse le principe agissant,
afin de faire tendre toutes les actions des
hommes à l'avantage & au bien de la
Société; mais si l'on ne peut obtenir que
ce principe agissant opere avec effica*
cité sur toutes les passions de l'homme;
alors, ou ces passions que la raison n'aura
pas pu dompter, rompraient, d'une ma-
niere dangereuse, le n�ud social, & fl
faudra éliminer de la Société le vicieux
incurable; ou ces passions ne porteraient
âucun préjudice notable à la Société, <3t
alors il faudra en diriger l'action de sorte
qu'elles tendent à l'avantage de la So*
ciété; c'est ainsi que le militaire ambi-
tieux est conduir par mille périls au but
de son ambition. ....
regle pour la Société M.v nous trouve-
rons qu'il fera utile à cette Société de
»e :pas admettre dans son sein des ca-
racteres faux, médians, perturbateurs #
despotes, & soécialemejnc tout homme
43
qui -Ce livrera "aux . excès honteux des
vices déshonorans; & si l'on avair ou-
vert le vestibule du Temple à des AÃpirans
de certe trempe, il.faudra, les laisser dans
ce vestibule, si l'on ne pouvait pas ( ce
qui n'est pas admissible , ce qui prouve-
rait l'ignorance des remedes propres Ã
dégoûter un Aspirant de la sainteté des
travaux M.\ ), si l'on ne pouvait pas
leur interdire l'entrée mème de ce vesti-
bule. Si, au contraire, ces Aspirans ont
de ces goûts, de ces passions, dominan-
tes, sur lesquels la raison sera impuissante;
si ces goûts, ces passions, ne sont pas
destructeurs du sentiment de bienfaisance
& d'humanité (vertus sublimes, si inco-
hérantes avec la nature de l'homme);
alors il faudra profiter de ces goûts, de
ces passions pour lç bonheur des hommes
en général, & de la Société M.\ en par-
ticulier. C'est ainsi que plusieurs faiblesses
réunies procureront une masse de force
qu'on n'aurait pas eue de sa division,
. Le but M.-, est caché de tous côtés
par des allégories & des emblèmesces
emblèmes, ces allégories, quelque ex-
pressifs qu'ils soient, ont le vice de cq
genre mystérieux , de n'être pas relle-
ment propres à exprimer une chose dé\
terminée , qu'ils ne puissent convenir à ,
44
expliquer telle autre-chose, souvent dia-
métralement contraire. Ausiî, parmi ceux
qui ont cherché à pénétrer le véritable
but de la M.\, les uns ont cru voir tel
but, & d'autres ont cru en découvrir un
autre. Il y a au moins douze systèmes
différens. La plupart, à la vérité, mar-
chent sur les mèmes traces, sur les tra-
ces de la vertu, & voient de même un
but général, celui du plus grand bien de
l'humanité; mais ce but général, sans se
perdre par les routes diverses que l'on
prend, se voit différemment, & cela dé-
pend de la construction physique, que
nous avons dit influer avec tant de force
fur la constitution morale. De ces douze
systèmes, onze certainement font dans
Terreur; mais si cette erreur ne préju-r
dicie pas au bonheur des hommes, si
elle n'arrête pas la source de la bienfait
Ãà nce , les efforts actifs & énergiques de
l'amour de l'humanité , faudra^ r-*il dé,
truire ces onze systèmes inréressans, donc
les partisans n'auraient pas cette portion
de lumiere, ce jugement précieux, né-*
cesfaire pour sentir le mérite & la préé^
minence exclusive du douzieme fystème?
Mais alors ceux-ci ne pourront^ils pas
dire, vous rejetiez notre fystème, pout-,
quoi le rejet-tez - vous? Prouvez - nous
45
l'excellence da vôfre par des preuves éga-
les à celles qui vous ont déterminé à re*,
jetter le nòrre? Er cela amenera la dis-,
sertation sur la nature des preuves Ã
admettre pour appuyer la solidité d'un
systeme: dissertation importante , mais
susceptible d'une discussion des plus ar-
dues. .
: Plus je considere J'ordonnance de Pu-
nivers , plus je compare l'analogie des
parties avec le tout, plus j'apperçois d'a-
nalogie spéciale entre l'homme. & l'uni-
Vers, & plus je suis convaincu que la
Véritable ordonnance M.-, doit être cal-
quée sur l'òrdonnance de cet univers. Ec
en conséquence l'harmonie que je trouve
dans les trois regnes., m'indique une re-
gle fondamentale qui dirige tout, & n'ex-
clue rien; la terre nourrit le chêne an-
tique , iSç la fleur qui ne dure qu'un
jour; le poids du lourd hippopotame ne
dérange pas plus son équilibre que celui
de la mite 5 le vautour carnacier n'a. pas
plus de droir à l'air que, la mouche \. lô
diamant ou le grain de sable., l'or ou
le minéral le moins précieux, onr tous
leur place dans la terre, � & ne font pas
inutiles. Pourquoi (sur - tout d'après l'in-
certitude fur l'explication précise des em-
blèmes M.\) ne pas adopter Tordre éta-
5îì par l'Auteur de routes choses, pour
chacune de ces choses en particulier, &
pour l'ensemble de toutes ces choses?
Pourquoi ne pas admettre tous les sys-
tèmes M.-.? Rangez-les chacun dans une
classe; les plantes, les arbres, les miné-*
raux, les animaux sont classés; les nerfs,
îes arçeres, les veines sont classés. Clas-
sez aulïï les systèmes de la M.\ A moins
que vous ne puissiez prouver', par une
démonstration à l'abri de toute critique,
par une1 démonstration que. tous les M.-,
puissent entendre & comprendre, que le
Vrai but de la M.\ est tel; vous serea
forcé, vous qui admirez l'ordre & l'har-
monie de l'univers, vous serez forcé par
îes loix de la Taison, de k justice & de
futilité publique & particuliere, d'adopter
ìe plan majestueux qui s'attire votre vé%
hération; vous admettrez donc tous les
systèmes qui ne seront pas destructeurs
de cet ordre & de cette harmonie.
Je m'arrête à regret; je m'arrache Ã
la contemplation d'objets fi dignes de l'at-
rentìon de l'homme! je' vais m'occUper
d'objets qui-vont me paraître bien minu-
tieux. H -ont cependant leur importance:
8t je dois remplir la tâche que je m«
Ãuis prescrite. *
Fïn de la premiere Pdrtk. "/
SECONDE PARTIE.
Examen sommaire de ce qui a
précédé le Convent de Wil-
helmsbad.
Ad quos tanquam ad mercaturam
boncarum artium fis prosectm,
tnanem redire turpiffìmum efijt
? dedecorctntem $ Urbis aucÃorita-
tem �St Magistri.
.; .' J, (Cic. de Offiç. 1. 3, c. a.)
Lorsqijè se S* GA Súp. de l'O a
envoyé sa premiere circulaire (a), qui
n'est parvenue à beaucoup d'ëtabislèmena
que plus de deux mois après sa dare, il
à recommandé qu'on lui envoyât le ré-
sulcar des réflexions avant la fin de l'an-
hée; en sorre qu'on avait à peine un
mois pour examiner, réfléchir, combi-
(«) Da 9 Septembre 178».
48
ûer & rédiger ce réÃliltat. On ne pou-
vait guere se promettre un succès heu-
reux d'une entreprise si précipitée:; di-
verses circonstances ònt fait proroger le
terme , & on a eu le temps suffisant pour
préparer la matiere & se déterminer sur
le parti qu'on avait à prendre; on avait
le temps de faire une étude louable de l'aré
de raisonner, de celui de faire des loix,
Un petit cours de logique, un cours
plus étendu des préceptes de la morale ,
& une lecture réfléchie des Auteurs qui
ont raisonné fur les bonnes législations;
voilà , sans doute, à quoi on aurait pu
employer le temps intermédiaire, afin de
paraître au Convent avec les dispositions
& les' talens nécessaires/ Nous verrons Ã
la fuite jusqu'à quel point on a poussé
ces études. , *
r- A cette époque1 [îa Maçonnerie lan-
guissante en France , jetait au hasard
quelques actes de bienfaisance qui se per-
daient ptesqu'aufÃì-tôt dans la nuit del'oiu
bli. Les réunions Maçonniques étaient
plutôt des réunions de plaisirs & de
folies que de véritables Loges. Un lux©
destructeur, luxe, dans les Temples, luxe»
dans les vêtemens, luxe dans les banquets*
luxe dans lëS fèfeS , dévorait 1'alimenC
de la bienfaisance, & volait la substance
qu'on
qu'on avais promise à l'humanité gémis-
sanre. Ce luxe s'était introduit jusques
dans les discours Maçonniques, dans les-
quels l'arr des mots suppléait aux con*
naissances de l'Association*
On entendait les voûtes de nos Tem-
ples retentir du beau mot de bienfaisance j
il semblait que son Autel fût au milieu
des Loges: la cherchair-on? On trouvoit
dans nn recoin un squelette informe
que l'amour propre caressait, qu'encens
sait l'orgueil, que les passions humains
couvraient de quelques lambeaux,
Cependant quelques pEf-1 respectabîe*
secouèrent le joug de l'habitude, la rai-
son dardant les rayons de fa lumiere sut
ces atteliers, les Membres qui s'y réunis-",
saient sentirent que des goûts frivoles ne
pouvoient être le but d'une Société qui
existait depuis tant de siecles; que ces
goûts frivoles devaient nécessairement
produire la dissolution de la Ma Ainsi,
vit-on entr'autres, la T\ R. !Z3 des amis
réunis à l'O. de Paris j pousser ses recher-
ches aussi loin qu'on pouvait l'attendre
d'une EZ3 dont les constitutions étaient
si modernes: elle dherehe dans les diffé-
rentes parties des connaissances Mac.\,
la mere branche d'où les autres rirent
leurs substances. Le travail opiniâtre au-
s?
qttel cette CD estimable Ãè livre , doit
exciter la vénération de tout bon Ma-
çon: & tout bon Maçon doit ambition-
ner l'avantage de contribuer à ses pro-
grès', en l'entichissant de ses lumieres &
& ses découvertes,
- 'EnrAllemagne , ert Suede, en Prusse,
&c. oh a vu des zélateurs de l'O- M.'.,
présenter la M.\ sous des faces diverses*'
Les uns y virent des sciences abstraites,
d'autres une science morale, ceux-ci des
vérités historiques, ceux-là un mélange
d'histoire & de science \ enfin il n'y,, á
point de connaissances au physique, au
moral, utiles ou.absurdes, qui ne soient
devenues l'objet de la spéculation & des
recherches du Peuple Maçon*
- forigine de la M.\ a été l'objet des
recherches les plus sérieuses, & chacua
Pa posée suivant le calcul qu'exigeait son
système- Le lieu où elle, a pris naissance
a de mème occupé ceux qui ont fait une
étude un peu approfondie de la M.-.
On en a recherché les traces en Asie,
en Afrique, dans les pays tempérés, cSt
môme jusques près de la zone glaciale.
Il n'est pas étonnant, si, dans cette
effervescence, il s'est trouvé des esprits
exaltés, qui ont cru voir des choses in-
croyables; il est encore moins étonnant
f1
qu'il se soit trouvé des imposteurs qui
aient fait de la M.\ un objet de Ãpccu^
lation financiere: on a vu aussi des per-
sonnes superficielles & légeres, douées de
quelques blueftes d'eÃprit, privées de ju-
gement, écouter & recevoir de bonne
foi ce qu'on leur disoit, ce qu'on leur
donnait i confondant alors tout ce qu'on,
leur avoit appris, communiquer leur ga-
limatias à d'autres personnes de leur
trempe. On a vu des systèmes ou des
fables soutenues par d es sermens , deá
promenes; promesses frivoles, éteintes
faute de pouvoir être accomplies. Tour-
à -tour trompé, trompeur, retrompé, on
n'a plus su à quoi s'en tenir; l'incerri^'
tude, en tâtonnant, s'est assise dans nos
Temples, & les Maçons de bon sens ont
pris place près d'elle.
Pendant que des charlatans vendaient
leur drogues à tous venans & à tout
prix, les érablúTemens Français , réunis
au régime de Dresde y se sont assemblés
en Convent national pour corriger les X?.
imperfections de ce régime: fans toucher
au but, ils se sont bornés à le purifier t
à y adapter d'autres formes, & ce qu'ils
Ont supprimé, ils ont prouvé qu'il de-
vait l'ctre; & ce qu'ils y ont ajouté, ils
ont prouvé qu'il s'accordait parfaitement
D 2
à u but considéré relativement au' géruS
& aux mÅ�urs dé ce fîecle. Hs ont auÃïi
fait un code de loix-, mais avec rróp de pré-
cipitation: c'est pourquoi on ne les trouve
ni assez claires, ni assez précises, souvent
confondues les unes dans les autres; &
cela, parce qu'on n'a pas voulu y mettre
quelques jours de plus. Il semble que
l'ouverture d'un Convent appelle à grands
cris sâ clôture. Ne vous assembles; donc
pas, lì vous ne voulez pas terminer tout
ce que vous Vous êtes proposé de faire,
fcm vous courrez les risques de voir les
Rédacteurs patrÃcoter des grades à leur
gré, embrouiller vos loÃx les plus claires,
& changer dasts l'un & dans l'autre l'ef-
prit des délibérations pour y substituer le
leur. Au surplus le Convent des Gaulés
m'a appris que pour faire de bonnes loix,
il fallait qu'elles fussent proposées par une
feule personne, qui en eût dirigé l'ordre,
Visées, corrigées par Une commission de
quelques Membres, & seulement après
présentées à l'assemblée générale, pour
qu'elle pût en éloigner ou y ajouter Ce
que la négligence ou la précipitation au-
rait ou admis ou laissé dans l'oubli»
IJ serait à souhaiter que la loi qui
doit diriger & obliger des personnes qui
parlent des langues différentes, fût dans un
idiome commua à toutes, afin que toutes
puflent vçrjfier fi l a traduction eft exacW
Tel eft l'idiome latin.
Cçs opérations des M.% Français fen-
daient a provoquer un Convent gêné*
ral; on n'a pas été trompé dans fon at^
tente: la premiere circulaire du Sme, G<J,
Sup-, n'a paru guere plus de deux ans
?près les dernieres opérations du Convent
des Gaules terminées. .
Cette circulaire, qui a fait une fenfà -
rion fi frappante dans l'efprit de tout
bon Maçon, mérite d'être lue avec atten-
tion; parcourons-en les objets principaux,
& reportons-nous au troifieme alinéa:
Ire Circul. Extrait,
lire fagt, je alinea.
je laiflerois tomber
les mains, je l'avoue,
fi je n'etais perfuade
qu'il nous refte encore
un moyen de fauver
l'Ordre, de lui donner
une forme plus adap-
tée à notre fiecle & k
nos m�urs, de le re-
duire à fes vrais prin-
cipes, & de conduire
io. Le S. G. S. an-
nonce qu'il eft perjuadé
qu'un Convent général
eft le moyeu de fauvet
tù-y de lui donner une
firme plus adaptée à no-
tre fiecle &f à nos m�urs,
de le réduire à fes vrais
principe^ , de conduire
la barque à bon port. Il
ne connaît que ce-moyen
Pour l'employer avec
profit, 41 faut convenir
de ces principes vrais de
f Ordre. Et ç>ft ajinon-j
la barque à bon port»
je veux dire, une af,
femblée fraternelle ge-
nérale de toutes les
grandes Loges Ecof-
faifes» .
6/* .�*J-~:r
I
54
S X X * A I T 'cer qu'on les connaît, que
ide dire que c'est U Jeta
\ moyeu qui r este Et lors4
qu'il est ajouté qu'on y
parviendra par une ûjfem*
biéc f aterttelle gé.:crnle dè
toutes les grandes p^p,
n' est - ce pas dire quç
cenx qui asiìsteront á
cette assemblée, doivent
y développer leurs con-,
naissances, sans aucune,
réserve, ou la phrase,
n'aura plus aucun sens;
qu'ils doivent établir les
principes vrais de I0., o\\
que l'O. est perdu? Il est
indispensable, en fait de
connaissance, que la çons
munication soit faite:
sans Certe communication
sèrait-il possible de s'ins-
truire? Plusieurs des Fr",
qui me liront, connais-
sent Swedenborg, cet
homme fameux par la
pureté de ses m�urs,
plus semeux encore par
les graces qu'il assure lui
jÃivoir été accordées par
55
T
-
l'Erre suprême. Quelle extrait,
r . \, . . de la nemitre Circulaire,
que loir l'opinion qu on
à ît de ses �uvres, j'en tire-
rai des citations morales,
auxquelles on ne pourra
refuser de rendre hom-
mage. Or Emmanuel de
Swedenborg nous parle
ainsi: � Ne voulez - vous
� donc faire aucun usage
� de vos connaissances?
� ..... Elles sont faites
� pour être mises en pra-
tique; c'est la fin pour
� laquelle leur Auteur
veut que l'on s'en ins-
� truise; elles sont corn-
� muniquables; c'est un
bien dont vous devez
� faire part aux autres
pour leur avantage. "]
Et plus bas en parla
de ces gens mystérieux :]
Qui veut acquérir la vé-
,, ritable sagesse, doit en
3, agir tout autrement;
,, les sciences, les con-
,, naissances de toutes ef-
� peces, sont des moyens
chercher & pour
56
EXTRAIT .
Ht là l 'rtmhri Cmuhiri,
JHA font 4. là albu'a
LUneertitu de & Ici
cloutes fur notre fyf
temt a&uel, fon ori-
gine & fa légalite ,
ont conduit des Freres
zeles & entendus à dt s
recherches, qui peut-,
ftre n'ont pas tout-4
fait feçcêst
� découvrir ce qui peut
� être, utile dans la-vie. w
(SxpcdenhQrJ. Terres,
Plau.t? Aftt N. I8-)
. 20, Une afîertion bien
précieufe çlt celle que le
S. G. S. nous donne des
découvertes faites par des
Freres zélés & entendus ,
fur l'origine & la légalité
de l'O. On a, donc eu
droit de s'attendre que
ces Freres feraient part
de leurs découvertes îen
plein Convent; car ce
ferait fe jouçr indécem-
ment des Membres efti-
mables d'un Ordre ref-
pe£lable, que de leiu' an-
noncer une découverte
intéreflante» la plus in-;
féreflante, & refufçr en^
fuite de la leur commu*.
niquer. Aufïï ceux qui
ont lu cette affertion, fe
font écriés: graces foient
rendues à l'Eternel! Nous
ne voguerons plus fur les
flots incertains d'une
mer agitée,
J!
5 , Cette aflertîon s'eft
trouve confolidée par ce
qu'a ajouré le S, G, S.,
que nous étions en état
de comparer les véfultats
des différentes recherches^
II les connahTaif donc,
tes réfultats'l Mais pour
pouvoir comparer ces ré*
Jaltats, on devait s'atten-
dre à "leur communica-
tion: car il n'çft pas poP-
fible de comparer des ob-
jets différens, fans une
çonnajfTance de ces dif-
Férens objets^
4°. Avec quelle fà ge
E X T* A I T.
de la freinine Circnltire'
ttii.page tde.
Peutrêtre n'eft - ce
qu'aujourd'hui- feule-
ment que nous Commet
en etat de comparer
erur'eux , avec impars
tialité, !es réfultatsdes
differentes techerches ,
& de determiner , jus-
qu'à un certain degré
de certitude , ce que
nous devons être.. pour
répondre aux attentes
du Public,
Ibii. pigf. ilt.
, Il eftde la premier
ïnecefiité de nous en-
vent fervir de baie Ã
flotte cdtfçe.
précaution n>t-on mj^^CS�
erifUite developpé tOUS ?pes generaux qui doi-
îes objets à examiner dans
le. Convent futur? D'a-
bord il pofe /* nêcejfîté
de nous entendre fur les
principes généraux: ce qui
annonçait encore une né-
ceflîté de communiquer
les opinions diyerfes fur
les principes généraux,
5 La premiere quef-.I *i V**". (f\
J'" J1. } Devons-nous regar-
tion qu'on propOl.ait a der 1'0. comme un»
58 . .:
examiner ( c'était vrai-
ment la premiere, la fon-
damentale) , était celle de
l'origine de l'O., ce que
c'est que l'O. Si l'on avait
été d'accord sur la nature
de l'O. il eût été plus fa-
cile de trouver son ori-
gine; mais le Corps M.',
ressemble à un arbre , il
a ses maîtresses branches,
d'où partent encore d'au-
tres branches. Il fallait
avoir une connaissance
profonde de tous les sys-
tèmes de la M.-,, pour"
pouvoir les ramener à un
point unique , au tronc
de l'arbre, & partir de lÃ
pour en chercher l'ori-
gine; il fallait conséquem-
ment appeller au Convent
les sectateurs de tous les
systèmes. Il fallait de k -
part de ces sectateurs une
coi;fiance utile à la cause
commune (b), ccmmuni
r x T R A 1 T
ie in primicre Circulain.
Société purement con-
ventionnelle , ou bien
p'uvons-nous dcdui-e
ion nrigin. d'uie Sb*
cicté tu d'un O. plus
ancien, & quel est cet
P.?
(fr) iere Circulaire, page 3.
�ucr sans aucune réserve
jet propres Lits > fou
batts <& prryitì. Les a-t-
xm convoqués? On a Heu
d'en douter; c'est ce que
nous démontrerons ail-
leurs,
- 6: A la fuite de ìa
question principale on lit
celle accessoire des- Su-
périeurs de l'Ordre , qui,
divisée en deux parties,
ne font qu'une feule &
mème question; car en
décidant qui font ces Su-
périeurs, c'est décider qu'il
y en a; mais pour con-
naître ces Supérieurs, que
fallait-il faire? Prendre
les voies sûres pour qu'ils
fussent informés du defir
qu'on avait de les con-
naître; ce qui ne pou-
vait être qu'en convo-
quant 'les sectateurs de
tous les systèmes M.\,
parce que s'il y a des Su-
périeurs , ils doivent être
connus d'une des bran-,
ches de la M-\ Si cepen-j
i, Latt. A.
Avons tl'iu. dvs Su-
périeurs actuellerrent
rçxift.,ns? QuiVonsçes
,60
EX TRAIT
il U fremicre Circulaire,
lbiitm.
. Comment définir un
Supérieur de l'O.? A.
t-il l'autptit.c de com
mander, ou seulement
la.façuhç d'instmiie?
dant aucune des divisions
de la M.\ ne connaislait
de Sup. Gén, , alors une
triple sommation de hui-
taine à autre , faite à la
porte de la salle du Con-
vent , suppléait à l'impofi-
sibilité de la signification.,
à un inconnu.;
7 . IJ était naturçl qu'a»
près avoir pris des ren>
seignemens sur l'existen,-
ce ou non existence d'un
Sup. Gén., on procédât
à définir sa qualité, Ã
limiter son autorité; c'est
ce qu'on a, avec tant de,
sagesle? proposé à la suites
de la question de son exis-
tence.
Paflbns sous silence
toutes les autres ques-
tions proposées dans cette
circulaire, nous aurons Ã
en parler ailleurs; il ne
faut pas trop se répé-
ter. Observons seulement
qu'elles sont en partie
. d'une sagesse estimable ,
1 que d'autres supposent des
tálens & des- connaissan-
ces bien supérieures , mais
qu'il n'étais pas impossible
de les rrouver parmi l'é-
Kte du Peuple Maeoh,
qui devait former la res-
pectable assemblée géné-
rale.
8o, Nous rrouvons dans
eette circulaire une nou-
velle preuve de la néces-
sité d'une confiance in-
rime, d'une communi-
cation réciproque. Le S.
G. St était si pénétré de
eerte Vérité , qu'il ne
croyait pas devoir ne pas
insister Ãùr cette commu-
nication réciproque. U
l'a recommandée avec ins-
tance implicitement ,
ainsi que nous l'avons
démontré dans les quatre
premiers paragraphes de
cette dissertation sur lai
circulaire; explicitement
ainsi que nous l'avons
vu dans les §. 5. & 8. Et
pout engager à ce témoin
gnage de confiance > ÃÃ
E X TR A l T
de la femiert Circulaire.
Ibiâ, page 5*.
Nous ne parvien-
drons jamais à former
un emlÃfnble des maté-
riaux óisperfëj , fi nous
ve vol Ions nous com*
munLiuer réciproque-
ment nos idce,,
� fi
EXTRAIT.
it iu premiere Circulaire
Qtmier alinea.
offre de travailler avec
Tes Ff., il offre de s'expli-
quer avec clarté: la part
que vous y voudrez pren-
dre avec moi, ne pourra
qu'augmenter mon atta-
chement'-, ^c, Si vous vou-
lez lie/t travailler tfuet
moi, %fc., je me verrai
en état de m'eXpliquer ,
plus clairement [avec vous
Admirons, mes Fre-
res , cette noble façon de
penfer & d'agir; elle eû
digne du fang illuftre qui
coule dans les veines des
Brunfwiç; digne du Hé-
ros qui s'eft ilhJL- ù îî
tête des armées^
Il ne manquait à cette
excellente circulaire qu'u-
ne lettre concomitante
à dreffée à toutes les me-
res des autres régi-
mes , pour les inviter Ã
concourir, par leur pré*
fènce & leurs lumieres >
au bien , Ã la gloire de
l'CK .
*5
Cette premiere circu-j
Jaire en ayant annoncé
une feconde , celle-ci n'a
tardé à paraître qu'au-
tant que le Si G. S. n'a
pas reçu les réponfes que
demandait fa. premiere.
On apperçoit dans cette
feconde circulaire que les
opinions des établhTe
mens & des Vf. ; qui vi
Vent fous la réunion, ne
font pas concordantes
qu'ils fe font formé des
idées différentes fur l'ef-
fence & l'origine de l'O
mais que tous s'accor-
dent fur fis principes f< n
,damentaux; parce qu'ef-
fectivement tout bon M. V
doit regarder la vertu
comme la bafe fondamen-
tale de l'O.; que tous doi-
vent le faire tendre au
plus grand bonheiir da!
l'humanité. . Si c'eft cela
ce qu'on appelle princi-
pes fondamentaux, il ne
devait pas y avoir diver-
fité d'opinion.
E-X T R A J
ie la fuaridé GrinlairCt
à * ur3,»>* »71U." ' '"
ï<t alinea.
SI les fentimeiis dï»
F, ne font pas. ta
tous poilus les mênne%
& fi l'O. eft cnv!la;;ê
de dfïerens points aar
vue.
«4
EXTRAIT
<ft la seconde �ircilaitt.
fe alinéa
Je Ãuis aiîuré que
les vrais hiéroglyphes
& allégories de la M.-,
(faisant abstraction de
celles qui hese rappor-
tent qu'a l'histoire de
lvO ), sont relatives Ã
4es choses , ou, fi l'on
veut , a des vérités &
connaissances . lesquel-
les, fans se troaver
(lans aucun système
d'une science quel-
conque , & sans être
tìu nombre de ces
charlataneries , trop
Communes aujourd'hui
pour être inconnues ,
h'en sonî que pltts cer-
taines i sublimes &
consolantes . & plus
invariables & plus an-
ciertrtes , peut-êtte >
que 4e teste des icien.
ces humaines.
Cetre seconde cir-
culaire dóyeloppe avec
adresse le mystere caché
dans la premiere; on y
voir les efforts confiarts
avec lesquels on' croie
pouvoir diriger les efc
prirs vers un système se-
cret qui est encore der-
riere le voile \ c'est sur-
tòur au septieme alinéa
qu'alternativement on
apperçoit & Ort perd
la lune au travers d'un
nuage tantôt plus, tan-
tôt moins épais. C'est un
mélange de lumiere &
de ténebres, & Ãur-tout
une contradiction dans les
termes: par exemple, les.
vérités, les connaissances
sont une science; cepen-
dant on vous parle de
vérités, de connaissan-
ces qui ne se trouvent
dans aucun système d'une
science quelconque;
quoique toute science
ait un système ) dépende
d'un systeme. Un fys-.
te me
-<55
tème (c) n'est-il'pas l'af-
semblage de plusieurs pro-
positions , de plusieurs
�principes vrais ou faux
,liés ensemble; & des con-
séquences qu'on en rire,
& sur lesquels on établir,
une opinion , une doc*'
.trine, un dogme, &c.?
Le S. G. S. parle de choi
-ses, de vérités de con*
naissances au pluriel, d'est
donc un assemblage de
:véritcs & connaissances:
�or ce mot système dérivé
idn grec jyft enta (d), signi-
fie composition, assem-
cblage (e)i donc ces vé-
rités , ces connaissances
-font ùn système dans le
sens philosophique; & ces
vérités , ces connaissan-
ces devant dériver de
principes , seront encore]
�XTRATT
de la stcmde Circulii'rt.
(0 Diaionnaire de l'Académie Française.
(d) Ducan^e, Uict. mot fyfìema.
(«) Encyclopédie mot système. (Philos.)
E
�66
EXTRAIT
��c U scceìuk Circulaire,
Un système dans le sens
méthaphylìque (/).
Nous examinerons en
son lieu, si l'on a pu faire
un secret de ces connais-
sances sublimes & conso-
lantes , & de quel �il on
doit regarder celui qui
vous appelle son frere,
son ami, & qui vous fait
un mystere de connais-
sances consolantes ( g).
Quant à présent nous
comparerons les deux
circulaires, & nous di-
rons: dans la premiere on
a demandé la communi-
cation de tous ks secrets,
on a promis de travailler
en commun, dt s'expli-
quer clairement, dans une
(/) EnçyclopédÃè, toot Ãyfteme. Méthaph.)
Xg) " Les Anges s'emprefferÃt même, par
.J, "charité , de communiquer toutes les véri-
,, tés & tout le bien dont ils jouissent, parce
� qu'ils' trouvent leur satisfaction à en procurer
� aux autres. «. (Swedenbord, Terres, Plan.
& Jjì., N. 15,
*7
EXTRAIT
ne la jecmide Circulaire
H alinea.
feconde circulaire; ce qui
n'était point du rout clair.
Avançons & voyons fi
on s'expliquera plus clai-
rement: point du tout,
puifque je lis ces mots
remarquables: )e ne fau-
rois même y dans ce mo-
ment , vous en donner
d'autres preuves »" que ma
propre conviSiion; fefpere
que ceux qui peuvent gui.
der vos recherches avec
fureté, ne manqueront pas
de le faire,
Eft-ce donc ainfi qu'on tient ce qu'on
a promis? Je ne faurais dans ce moment]
Prenons patience; le moment favorable
fera fans doute celui du Convent géné-
ral. Sans doute aulîi que ce n'eft pas fans
raifon qu'il fe trouvera des perfonnes qui
ne manqueront pas de guider dans Us re-
cherches-
Puifque nous ne trouvons pas dans
cette feconde circulaire ce que la pre-
miere avait promis , abandonnons le refte
de ce qu'elle contient; admirons cepen-
dant l'art avec lequel on a retourné les
agenda pofées dans la premiere circu-
lair«.
E 2
68
. Observons aussi que certe seconde cir-
culaire annonçait l'ouverture du Convent
pourìë i 5 Octobre 1781. Cette date n'est
pas à négliger.
Une troisieme circulaire a paru deux
mpis après , qui prorogeait le Convent
au temps de Pâques de l'année 1782.
Une quatrieme l'a fixé au 16 du mois de
Juillet, temps des récoltes les plus'inté-
ressantes pour le Gentilhomme cultiva-
teur; temps où les Magistrats, en
France, & presque dans toute l'Europe,
sont le plus occupes des devoirs de leur
état (b)', temps des évolutions militai-
res (i).
Par quelle fatalité donc est - il arrive
qu'on ait choisi d^bcrtTpour ce Convent
"h 'oMû�Tl le mois d'Octobre, ensuite le temps de
(/i) On fait que c'est le temps le plus favo-
rable pour prendre les eaux , conséquemment
]es Magistrats d'une santé faible, qui font obligés
d'y aller, diminuent le nombre des Juges; on
soit que les Parlamens en France entrent en
vacance au 25 Août: les Procureurs , en con-
séquence, s'empressent de faire juger les af-
faires de leurs cliens.
0) On fait que les semestres accordés aux
Militaires ' commencent au premier Octobre,
. pour finir au mois d'Avril.
1
6ç
Pâques, & qu'on air fini par préférer le
mois de Juillet; comme si l'on avait eu
dessein d'empêcher les Magistrats, les Mi-
litaires & les Gentilhomme cultivateurs
d'aÃsister au Convent?
Si nous voulions comparer les pré-
ceptes que nous avons posés dans la pre-
miere partie à ce qui a été fait jusqu'Ã
ce moment, combien de fois faudrait-il
répéter: est-il honnête?,est-il utile? est-
il juste d'avoir fait cela? de promettre
& de ne pas renir, de demander des lu-
mieres <5c de n'en pas communiquer*, de
de choisir un temps qui exclut des per-
sonnes intéressantes? Mais, dira-t-on, c'est
l'effet du plus grand hasard. Du plus
grand hasard! Mais avant de fixer cette
-époque, il fallait examiner s'il était utile »
juste & honnête de la fixer ainsi. Cet
examen aurait fait naître des réflexions
nécessaires; ces réflexions nécessaires eus-
sent appris qu'il falloir choisir le rempsle
plus convenable pour tous, ou tout au
moins pour la plus grande partie, & peut-
être la partie qui n'est pas la moins estima-
ble , & par l'état civil, & par la naissance,
& par les connaissances au physique & au
moral. Attribuons , attribuons cela au ha-
sard , il serait* trop affligeant d'avoir Ã
croire que des Mr. eussent eu des vues
yo
en suggérant certe époque. Il faudrait
qualifier cette conduite, cela serait plus
douloureux encore.
Je passe sous silence aussi plusieurs 'cir-
constances & anecdotes particulieres &
singulieres, qui fourniraient trop de ma-
tieres à une censiire amere: approchons-
nous de Wilhelmsbad , c'est-là où nous
trouverons de quoi nous occuper.
Le Convent était convoqué pour le
16 Juillet; plusieurs Freres ont anticipé
cette époque au moins de huit jours, &
on 'nous assure que ce n'a pas été fans
dessein, & que ce temps a été employé
à plus d'un objet, & entr'autres à étudier
& rédiger un règlement sous ce titre:
,r Articles préliminaires proposés aux dé-
� putés pour l'ouverture du Convent
� général de l'O., au Mardi; 16 Juillet
� 1782, à Wilhelmsbad. «
Qu'on ne perde pas son temps à devi-
ner ce que signifie ce titre; si ces arti-
cles ont été proposés à des députés choisis
pour les approuver (on n'en avait pas
choisi1, rien ne l'annonçait); si ces ar-
ricles ne sont que pour l'ouverture du
Convent, tandis qu'ils reglent la marche
à tenir pendant la tenue du Convent;
si ces articles n'ont été proposées qu'au
Mardi 16 Juillet, tandis qu'Ã l'article 32
T1
on voit qu'ils ont été signées le 14 Juillet,
quoique le Convent ne dût s'ouvrir que
le 16, quoiqu'on ne dût les proposer
qu'huméJiatement avant l'ouverture des
conférences (k).
Ce qu'on ne croira jamais, ee qui est
vraiment incroyable, c'est que quelques
personnes, oubliant leur qualité de Ma-
çon, le titre de. frere, d'ami, d'égal,
osé faire une loi non écrire (/) qui
interdit l'entrée du Convent à quiconque
n'aura pas signé ces articles préliminaires.
Interdire l'entrée à des Ff qui avaient
droit de faire leurs observations sur ces
articles, qui avaient droit de participer
à leur rédaction; à des Freres auxquels,
on lisait dans huit minutes ce qu'on avait
été huit jours à faire! C'est donc ainsi,
que le despotisme preparait son trône
dans l'asiemblée future!
(k) Seconde circulaire, page 4, $. ier.
CO Ort m'objtctera que cette loi est' écrite
dans rengagement de discrétion: oui, oui, elle
y est, je le sais bien: mais c'est pour cet
engagement de discrétion, & les signatures
qui font au bas de cet acte prouvent la très-
grande bonbommie de ceux qui ont Ãigné «
fans voir le piège caché fous les feuilles.
73
O vous! ' qui avez ligné ces articles
avec une confiance fi honnête, confidé-
rez ce que vous avez figné; & voyez
dans la troifieme partie comme on favoit
S'en écarter ou le faire obferver fuivant
que cela convenait aux Rédacteurs de ces
loix infidieufes. Tremblez après cela de
figner légèrement à l'avenir; mais lorf-
que votre fignature aura été appofée au
bas de quelque loi , ayez du moins le
courage d'en réclamer l'exécution , fans
qu'aucune confidératiort vous arrête.
Il n'eft pas étonnant fi parmi ces arti-
cles il y en a qui ne foient pas fiifcepti-
bles d'être critiqués; je ne foupçonne
même aucune adrefie dans leur intercala-
lation. Arrêtons-nous aux articles 5 & 6,
& rappêllons-nous que le S. G. S, a dit:
Et comme je foubaite
ardeMment que même ceux
de nos Ff. M:, qui juf-
quxà préfent n'ont pas fait
partie des Loges unies*
participent également <?
cette entreprise, £f 4 >une
réunion fraternelle îf fo-
«yi-uçç». jes différentes parties
\de rOrdre y �?c. (m).
+ , ., -^,--;...>,^. . ^
(«î) Premiere drctflajre, page ç.;
Article 5.
L'afïen b 'te genérale
lie fera compofee que
dts grands Dignitai-
les tle l'O., des grands
Officier dfsrrovinces,
des grands Prieurs &
des legitimes reprcfen-
tans des grandes T-o-
£es �côffaifes ou Prc-
feftures TefpeeHve-
inent reconnues &,
73
Souvenons-nous qu'il
a ait encore: Et fi peut-
être ces rj5p qui ne font
point encore partie des
ê5P réunies , trouveraient
à propos de mus envoyer
leurs repréfentans ou man-
dataires, �fc, pour éloi-
gner aufjî tout obfiacle Ã
une réunion avec ces Ff.
d'un régime différent du
notre, & pour prévenir
teute\ forte de difputes,
de méfiance & de me fin-
tëligenee* �f vu les quef-
tims depuis long - temps
agitées fur l'origine, la
filiation if la dénomina-'
tkn de notre 0., fefpere
que vous ferez tous d'ac-
cord; mes Ff (en atten-
dant que ces queftions\
foient décidées à l'entrée
du Convent) de vous' af-
femller feus un titre gé-
néralement reconnu , fa-
voir celui de-* fimples Fr.
Maçons » �25 de déter ,
miner par le fort, lerang^
la place de Votans,
ArtkUs prêlimiiutiut.
Article 6.
Tous les deputes ft
reprêfentans deftines Ã
cotnpofer l'affemblee
generale, devront être"
Membres de l'O. in*
tériour, & fe faire re-
connaître pour tels
préalablement au bu-
reau des verifications
provifoires, des ti-
tres , pouvoirs & qua-
lites perfonelles , afin
qae Ton puilfe traiter
librement & fans in-
dil'cretion dans ladite
afTemblee toutes les
matières convenables
concernant t»nt l'O.
Maçonnique que l'O.
intérieur.
74
fans déroger d'ailleurs
aux droits des Prov. ou
Prfres (;;).
Qui pourrait s'imaginer qu'après des
termes auflî clairs, auflî expreflifs, faits
pour infpirer la plus grande confiance
aux d'un autre régime; les Rédac-
teurs des articles préliminaires en aient
pu & ofé tracer les cinquieme & fixieme?
N'eft - ce pas là le comble de l'injuftice &
de la mal-honnêteté? Expofer des M.--
refpe&abies à faire un voyage dispendieux»
appellés par les deux circulaires, qu'on
était autorifé à leur communiquer, pour
être renvoyés indignement! Peut-il y
avoir une contradiction plus frappante
que celle qui exifte entre les deux cir-
culaires & ces deux articles?
Mais voyons, qui de l'Auteur des cir-
culaires , ou de ceux des articles préli-
minaires a vraiment choqué la raifon:
car entre deux contradictoires , l'un eft
jufte & l'autre eft injufte.
D'après quoi s'aflemblait - on à Wil-
helmsbad? D'après les circulaires du S.
G. S. C'eil donc dans ces circulaires que
C « ) Seconde circulaire , page iere fi. *
& 6.
75"
nous devons trouver les motifs qui nous
raffemblaient?
Quels étaient ces motifs? Le premier,
de trouver l'origine de l'O. (o); encon-
fcquence refoudré les queftions £f Joutes'
fur l'origine , la filiation £f la dénomina-
tion de /'<?., tourner en même temps
nos regards vers fin effencè �p\
Avec qui fallait - il chercher cet origine?
N'était - ce pas avec tous ceux qui pou-
vaient la connaître? Or qui font tous
ceux qui font cenfé connaître l'origine
de la M.\ , fi ce ne font tous ceux qui
en ont fait une étude particuliere , qui
ont le plus acquis par leurs recherches?
Avec qui fallait - il » éfoudre les quejtions
& doutes fur ïorigine, la filiation la
dénomination de PO,, fi ce n?eft avec-
tous ceux qui auraient pu répondre Ã
ces que/lions, difcuter les doutes '{ On fait
que la M.\ eft envifà gée fous beaucoup
de points de vue difFérens, qui forment
autant de fyftêmes divers; il fallait donc
ouvrir les portes du Cenvent auxTheur-
(o) Premiere circulaire (1) a,
(p) Seconde circulaire , §, 14.
gistcs & GoCtistes (ij), aux Pythagorì,
ciens, aux Socratistes , aux Platoniens,
aux Pythagore Platonico - cabalistes, aux
deux classes de la Philosophie hermétique,
aux Théosophistes , aux Gnostiques , aux
T. simplement dits, aux T. Pythagori-
ciens, aux T. Théosophistes, aux Illu-
minés, enfin à tous ceux qui adaptent les
emblèmes de la M.\, au système qu'ils
croient trouver dans ces emblèmes. Eux
,Ãèuls pouvaient discuter la matiere, pro-
duire les preuves authentiques ou mora-
les, d'après lesquelles on devait décider;
& en supposant mème qu'ils n'eussent
pas apporté chacun un degré de lumiere
ÃlifÃisant, au moins de cette niasse de lu-
mieres réunies, on aurait eu une clarté
plus vive (r>
(q) Ceux qui pourraient ipnorer le genre
d'etude de ces différens systèmes , peuvent
avoir recours à tous les Dictionnaires , &
fur-tout au Dictionnaire raisonné des sciences
& arts , il leur donnera des> notions suffisantes
pour avoir une connaissance passable de chaque
système.
(f) Lorsqu'au 4 Juin 1782, un F.*, esti-
mable m'écrivait pour me demander s'il se-
rait admis au Con vent, lui, qui, loin d* te-
77
C'était avoir une grande opinion' de
soi que de croire qu'on pouvait seul
décider une question de certe nature;
vous ne l'avez traité que superficielle-
ment; vous l'avez traité sans connais-
sance de principes; vous n'en avez exa-
miné qu'une partie. Mais n'anticipons
pas, revenons à notre proposition , &
voyons qui des Rédacteurs des deux pre-
mieres circulaires, ou de ceux des arti-
cles préliminaires, ont raisonné le plus
sagement; les premiers ont dit: U
faut déterminer le véritable systeme de
la M.\, ou au moins le plus propable;
il faut donc appeller tous ceux qui sont
en état d'établir les preuves ou les pro-
babilités de chaque système; ouvrons nos
portes à rous ceux qui professent ces
nir à la réforme, est à la tête d'un rtginn
particulier qui fait un-feffece de schisme, lors-
qu'il me disait que s'il était ècondmt, ou non
admis, cela ferait fâcheux & ridicule; quelle
a- été ma réponse? N'y allez pas. Et pour-
voi l'ai-je fait ainsi V C'est que je savais que
les dire des circulaires étaient le fait d'un
homme qui n'aurait, lors du Corsvtni, que
sa voix, & que ]a croyais entrevoir qus cette
voix ne ferait pas celie de lsr pluraliti.
73
fy sternes différens. Les seconds ont agi
comme s'ils avaient dit: on veut exa-
miner les preuves ou les probabilités des
différens systèmes; il ne faut pas consé-
quemment admettre ceux qui peuvent
apporter ces preuves ou probabilités; car
dire que nul n'aura entrée, s'il n'est de
l'O. intérieur, c'est exclure ceux qui n'en
sont pas & qui suivent un système dif-
férent: c'est donc vouloir juger d'une
chose sans la connaître, refuser de la
connaître & en vouloir juger! Si c'est
ainsi que la logique apprend à raisonner,
il faut convenir que c'est une science bien
ridicule.
Si l'on disait aux Rédacteurs de ces
articles: vous n'avez exclu les sectateurs
des systèmes différens du vôtre, que parce
que vous avez craint quils n'apportassent
des connaissances, des lumieres, des
preuves ou des probabilités telles qu'elles
eussent fait rejetter un système que vous
vouliez faire prévaloir. Je crois vos in-
tentions pures; mais tous vos Ff. ne vous
connaistènt pas, & ne peuvent vous juger
que d'après vos actions, & la rédaction
de ces articles parla contre vous. je ne
dois pas vous taire ce que j'ai entendu;
& l'on a dit: pour faire prédominer l'é-
gitimemenr un système, il faut l'cxpli-
79 ,
quer à ceux qui sont appellés (s) pour
faire le choix le plus utile, dans le cas
où ils ne ' trouveraient pas le plus vrai. -
Pourquoi donc s'envelopper dans le man-
teau du silence? Ne nous a-t-on pas as-
sure que le voile du mystere était levé .
pour nous? N'est-ce pas^uger bien peu / �ì4»«*4
fraternellement que de se méfier de notre
prudence & de notre discrétion? N'est-
ce pas nous juger bien sévèrement, pour
ne pas dire indécemment, que de nous
replonger dans une mer de mysteres, que
d'user avec nous d'une circonspection of-
fensante? On nous parle de vérités, de
vérités consolantes, t.ertaines\ sublimes (t):
si tout homme a droit d'y participer; Ã
plus juste titre un Maçon, & un M.\ con-,
duit, promené , leurré, &c., &c., &c.,
On a cru trouver dans vos assertions quel-
ques traits de la doctrine de Pythagore,
5c l'on a ajouté: prend-on des voies ror-
aieuses, ou tout au moins obliques,
parce que Pythagore enseigne de choisir
les sentiers & de ne pas suivre la route
(s) Premiere circulaire, §. 3. Seconde circu-
laire §. 2, 13, &c.
(r).Seconde circulaire, 7.
8o
fratrue? Quest-ce que Pythagore véut dire
par la? Ne suivez pas la route frayée &
battue par le peuple ignorant, mais le
chemin des personnes sages & instruises,
& ce chemin n'est qu'un sentier, parce
qu'il y a bien peu de personnes instruites
& qtii méritent le titre de sage; mais en
suivant le grand chemin de l'honnête
homme, on est aussi très-assuré de ne pas
s'égarer (a)
Pourquoi, disait-on encore, tous les
Maçons ont-ils été appellés? Pourquoi
tant de Maçons exclus? Craignait-on l'�il
du Philosophe, de l'homme de la loi,
de l'homme de la religion? Laissons,
laissons cette crainte aux prestigiateurs.
Si nous ne pouvons pas soustraire des
annales M.\ deux loix aussi contraires aux
principes de l'honnête, du juste & de
J'utile, écrivons à la marge de ces loix:
(u) Le temps ne me permet pas d'entrer
dans un détail plus circonstancié des observa-
tions & des plaintes qu'ont fait naître & ces
articles préliminaires & d'autres circonstances
affligeantes qui font parvenus aux Ff. dp la f
de Lorraine, qui ont gémi d'avance fur Jes
opérations qui devaient' naître dans une affÃm-
blée préparée fous des auspices aussi faccheuses.
- r errtur
8i
erreur d'un btmnîte homme, écart de ftfì*
prit humain, Ces deux loix ne sont point
honnêtes, parce qu'il n'est pas honnête
d'engager quelqu'un à venir , & de lui
fermer sa porte 5 elles ne sont pas justes ,
parce qu'il ne l'est pas d'exposer quel-
qu'un à faire une dépense considérable
pour lui faire une mal - honnêteté; elles
ne sont pas utiles , parce qu'elles privaient
le Gonvent de la présence de F f., dont
on pouvait espérer de recevoir des lu-
mieres.
Je passe fous silence les articles 7 ,8, Art. ? , s>«.
9 & 10 , on peut en estimer la valeur; & & >*�
si les 5 & 6 n'avaient pas été dictés, on eût
été dispense d'écrire ceux-ci»
Après avoir fait des � Article n
-, . r�- r ... Si quelque F.%
lOIX ausil iinguliereS quej quineieraitpasMem-
ceÃles qu'offrent les arti-
cles $ & 6 , on devait
être embarrassé sur la
conduite qu'on tiendrait
envers les M.\ d'un ré-
gime différent de celui \
connu sous les noms de
régime de Dresde, régi-^
me réformé, régime re-^
ctifiê. Appeìlés par deux
circulaires^ b n devait s'at-
tendre qu'il s'en présen-
bre de l'Q intérieur,
se présentait au C, ,
il ne pourra y être ad-
mis; mà '.siliera aussi»
tôt nomme un Comité
particulier pt ur l'en*
tpndre, &Ãur le rap-
port qui fera fait en-
ìuite par ce Comité au
( onv il décidera a la
pl urali té des suffrages.
fi le M \ qui se pré*
sente pourra être ad-
mis à quelques - unes
de ses séances Maçon-
niques,
F
82
Articles fréliminaires,
. u t s. �.. {
terair quelques - uns des
autres régimes. Les cir-
culaires étaient un ti-
tre pour se présenter, &
une sauve - garde contre
tout refus. A-r-oii cru
j qu'à l'aide des équivoques
que renferme l'art, ir
on laverait la tache inef-
façable qu'imprimaient
sur le projet de la police
du Convent , les art. $
& 6? A-t-on cru se for-
ger un égide assez fort
pour se garantir des traits
aigus de l'amour propre
offensé, de la probité vio-
lée? Sont - ce donc des
hommes qui ont fait ces
articles préliminaires?
Ont-ils été éclairés par
ces esprits de Mercure
dont parle Swedenborg,
qui excellent par la mé-
moire , mais ne brillent
pas par le jugement, qui
n 'aiment pai à tirer des
confluences (x)? Pour-
(x) Swedenborg, Terres Plan. & Ast. N. 17,
*3
quoi, dans cet article n
ne parler que d'un M.\
qui ne serait pas de
l'O. intérieur? Pourquoi
ne pas parler des M.-,
en général? Il semble
qu'on ne se soit servi
de termes ambigus ,
qu'on ne se soit exprimé
avec si peu de clarté que
pour pouvoir interpréter
à son gré, suivant les
circonstances. Si ce n'a
pas été là Pintention ,
pourquoi en a-t-on vu
l'effet? Et si l'on doit ju-
ger l'une par l'autre, cer-
tes l'intention n'est pas
louable, ou on l'a livrée
à la merci des conjectu-
res.
Les articles 12, 13,
14, 15 & 16 sont de lÃ
catégorie des 7, 8, 9 &
10; on en aurait pu abré-
ger le volume des arti-
cles préliminaires, si l'on
avait observé avec plus de
fidélité ce qui avait été
proposé & accepté dans
Artìclu préliminairtr.
Art. 12, 13, 14
15 & 16.
F s
84
AtiîcUt frilimnidre:.
Aiticle 17.
t Tous les Ff. ....
Lesquelles (proposi-
tions) devront être
protocoles par les
deux Secrétaires-Gé-
néraux . pour y être
statué dans l'assemblée
du lendemain, suivant
le rang des matieres
qui aura été déterminé
tour fixer IVrdre du
j our. II en résultera que
chaque Frere aura le
temps d'étudier la pro-
position, & de donner
dans uh conclaveProV.
W a vis réfléchi.
la seconde circulaire (y) ,
si l'on avait adjugé les
places au sort.
Envisageons l*article 17
fous deux points de vue,
& d'abord convenons que
tout semblait prévu "dans,
les deux premieres circu-
laires. Si l'on avait adressé
à tous les établissemens
les réponses qui avaient
été envoyées, les Votans
eussent été instruits, da
tout ce qui était à trai-
ter , & dans ce cas cet
article 17 devenais inu-
Itile; mais cette opération
si ^précieuse ayant été né-
gligée , malgré les pro-
messes les plus formel-"
les (z), il convenait d'y
suppléer, & c'est ce qu'on,
a fait en rédigeant l'ar-
Xy) Secoiide circulaire , §. 6-.
(x) Prémierecircuiaire §. Fous conviendrez, rhes
F f., que Us réponsées, &c. Ibid. $, siuvant. Se-,
conde ciretMaife, ier.
rida 17. En forte que
cet article offre un moyen
fage pour éviter les déli-
bérations précipitées- &
les fuffrages fans examen
Et fi quelqu'un penfait &
difait que c'était fe four
nir une occafion de pou
voir pratiquer les Vorans,
manier & retourner les
elprits, pour parvenir Ã
amener k pluralité des
fuffrages, on lui répon-
drait qu'il n'y a point de
loi, même la plus fage ,
qui n'ait fon flanc qui prête
à l'abus, Gardons - nous
donc de penfer qu'on ait
cherché à tendre des piè-
ges.
Je ne parlerai pas des
articles 18 , »9, 20, 21
& 2 2. J'ai trop] Ã dire fur
le 23e pour m'attacher Ã
des objets minutieux ou
de peu d'importance.
J'ai lu , j'ai relu ce 23e
article, je l'ai encore lu
avec une plus grande at-
tention une troifieme
AftiçUt (rHiminitircs.
Art. Ig , 19 , ta-
Article 43.
Quel que foit le nom-
bre des Dignitaires,
Grands-Qfficters&Re-
prcfentans d'une Provi
chacune d'elles n'aura
:
96
ffois, & j'ai toujours cru
l'avoir mal lu ou mal
compris. En ai-je bien
saisi le sens? Est-il bien
vrai qu'on accorde à un
individu le droir d'un suf-
frage personnel , tandis
que les suffrages réunis
de peut-être quatre cens
de ses confreres, ne se-
ront réputés valoir que
deux suffrages?
Articles prdiminairts.
que trois snffraçes dé.
finitifs, dont l'un ap-
partiendra personnelle
ment au Chef Prov. ori
à son Représentant, &
desx autres appartien-
dront a la totalité des
autres Dignitaìres.Gds.
Oft'. & Députés réunis
de la Prov.; en forte
que ft quelqu'une d'el-
les n'avait dans l',s-
se.nb'ée qu'un seulRe-
présentantpour toutes
les parties qui la cons-
tituent, celui-là devra
avoir à lui seul tn-is
suffrages aujji iliÃìiniìs
qu. celle qui serait re-
présentée par plu-
sieurs , se qui paraît le
seul moyen de conser-
ver l'égalitédei suffra-
ges à laquelle chaque
Frov. a droit.
Lorsque des enfans réunis dans une
prairie, sont en dispute pour déterminer
s'ils s'amuseront à tel ou tel jeu, alors,
que le hasard décide, ou que le maître or-
donne , qu'ils joueront à cligne - musette
plutôt qu'aux quatre coins: mais s'il s'agit
de régler la marche d'une armée, de sta-
tuer sur la forme des procédures, de cal-
culer les forces politiques d'un Etat, nç
prendra-t-on pas les précautions les plus
sages pour parvenir à son but, par une
collection précise des avis de toús les dé-
Ubérans?
Pourquoi tant de personnes étaient-
87
elles assemblées à Wilhelmfoad? Es ces
personnes n'é raient-elles pas recomman-
dables, ou par leur naissance, ou par leur
état civil, & par leur âge , & par leur
qualité? Etait-ce pour des objets d'amu-
Ãèmens frivoles? Non sans doute. Con-
cluons donc qu'elles devaient apporter
tous leurs soins pour remplir dignement la
tâche qu'elles s'étaient imposée.
Cette réunion célèbre de Maçons de
tant de Provinces, avait pour premier ob-
jet de déterminer irrévocablement le véri-
table but de la M.\, caché sous des em-
blèmes qui pouvaient s'expliquer de beau-
coup de manieres. Et dans le cas que les
preuves ou les probabilités n'eussent pas
été assez, pondérantes , qu'elles eussent
été égales pour plufieurs systèmes , de réu-
nir le tout en un seul & mème corps,
pour corroborer la masse des forces qui
eussent contribué au soutien de l'édifice-
Le second objet était de fondre les loix
diverses qui formaient une bigarure dans
l'administration, pour en tracer de nou-
velles qui eussent pu convenir au Peuple
Maçon, épars sur presque toute la sur-
face de la terre.
Le premier objet, celui de déterminer
le but véritable de l'O., pouvait - il être
rempli par les seuls Chefs & Représentans
88
,
des Provinces', en prenant:- ce terme dans
le sens qu'il présente, & tel qu'il est déV.
fini par les articles 5, 6, 9, 10, 11 *
13 & fut-tout le 14e du cahier des ar-*
ticles préliminaires du Con vent? Il me
,semble que j'ai déja susiìsamment prouvé
le contraire , & qu'il fallait accorder l'en-?
trée aux M.-, qui suivent les systemes
différents de la M,\
Mais supposons que ceux qu'on appelle
les Membres de l'Q. intérieur , aient la
conno,issance la plus parfaite, les docu-
mens les plus sûrs, les preuves les plus
completes de tous les systèmes de la
M.\; çette loi était encore vicieuse: vi»
çieuse! çe n'est "pas assez dire, nous prou^
verons qu'elle est monstrueuse , après
avoir die deux mots sur le second objet
de l'assemblée de WilhelmsDad, celui de:
faires un; corps de loi?", . « Faire desloixl
de bonnes loix! Connaissait - on toute l'é-
rendue de cette entreprise? Ce ne sont
pas dçs loix pour un Peuple qui occupe
une portion de la terre circonscrite, &
dont les limites sont fixes , qui vit sous
un climat qui exige une autre nature de
loix que le Peuple qui habite un climar
différent. , Le Peuple Maçon est répandu
fiir toute la surface de la terre; les Su-
jets Maçons vivent sous la zone glaciale.
89
en en trouve sous la ligne, ils font? ré-,
pandus entre les tropiques & les cercles
polaires; voilà déja une diversité de cli-
mats. Premiere combinaison de loix. Les
F.*. M.\ sont soumis, par le fait de leur
naislà nee , aux Puissances de leur lieu
naral, ils font astreints conséquemment
aux loix de leur Patrie; les loix M.-, ne.
doivent pas contrarier ces loix. Seconde
combinaison de loix. Les F.'. M.\ n'ont
pas tous le même état civil, & chaque
état civil à ses obligations particulieres*
Troisieme combinaison de loix. Il est donc
nécessaire que celui qui ose entreprendre
de faire un code de loix M. \ , bonnes
pour tous les M.\, aîf une connaissance
parfaite de la législation de tous les Pays,
des statuts de tous les Corps, des causes
physiques qui operent sur les individus
des climats divers, & plus spécialement
encore qu'il sache ce que c'est qu'une
honne loi, quelle est sa nature, quel doit
être son effet, quelles sont les qualités
qui doivent la constituer; & encore alors
se trouvera-t-il pressé par des embarras
inexprimables: car dans les codes des loix
nationales, il en rencontrera des vicieu-
ses , des abstirdes, des vexantes, & il sera
oblige de les respecter, & de veiller Ã
ce que celles qu'il se propose de rédiger
9°
ne contrarient pas ces memes loix qu'il
ne peut estimer. Croìr-on, d'après cela,
qu'il soit fi facile de faire des loix?
Abrégeons, & prouvons la monstruo-
sité de la loi que présente le 23. article;
cette loi a été dictée par quelques indi-
vidus qui l'ont fait signer, presque par
force, à tous ceux qui se sont présentés
au Con vent. Et d'abord quel droit aviez-
vous de faire cette loi? Qui vous avait
donné ce droit? Etiez-vous des Monar-
ques, des Despotes? La convocation était
inutile. Etiez-vous les égaux de vos Fre-
res , les Freres de vos Freres? Il fallait
les consulter pour tracer cette loi, & ils
vous eussent dit: il est aussi important
pour nous, qu'il l'est pour les Membres
du Convent, de connaître le gente des
preuves & des probabilités qu'on doit ap-
porter pour faire choix d'un but pour
notre association: nous avons donc autant
de droit qu'eux pour décider quel fystème
on adoptera. C'est pour cela que nous avons
envoyé des Représentans; ces Repré-
sentans nous les avons envoyés à grands
frais, pour vous porter nos v�ux & nos
desirs; nos vceux étaient appuyés sur les
connaissances que nous avions; nos desirs
avaient pour base l'amour du bien , du
mieux & de la vérité: ainsi nos v�ux
su
subordonnés à nos desirs, laissaient à nos
Représcntans une plus grande liberté de
suffrage. C'est mutiler nos droits que de
mutiler nos suffrages, c'est mutiler nos
suffrages que de les restreindre en frac-
tions , & c'est vraiment .les restreindre
en fractions que de restreindre une Pro-
vince à deux suffrages, tandis qu'elle' en
envoyait six , huit, dix ou: douze: c'est
ne plus avoir que le sixieme, le cin-
quieme , le quart ou le tiers d'un suf-
frage. Cette loi est d'une inégalité d'au-
tant plus criante, que la Province, qui
n'a qu'un établissement , trouvait' son
suffrage doublé, tandis que celle qui en
a douze, trouvait les siens réduits au
sixieme de leur valeur.
Vos Freres, vos égaux, vous eussent
encore dit: vous voulez faire des loix
nouvelles , c'est-Ã -dire, conserver celles
des anciennes qui sont bonnes, retran-
cher celles qui sont mauvaises, corriger
celles qui sont défectueuses, ajouter cel-
les qui manquent; or, n'avons-nous pas
plus d'intérêt a certe opération , que les
M». Prov. auxquels vous accordez une
voix personnelle? Puisque , soumis à la
loi, on nous forcera avec rigueur à son
observance; tandis que la complaisance ,,
ou tout autre motif, fermera les yeux sur
*2
la çonduire du Chef de la Province; &
si ce Chef a intérêt à augmenter son au-
torité, n'avons-nous pas le nôtre bien
plus puissant de contenir certe autorité
dans des bornes légitimes? D'après ces
vérités si constantes , comment a-t-on
Ã�)U accorder une si grande influence Ã
'opinion & à la décision d'un seul homme?
Objectera-t-on la confiance que l'on avait
au mérite particulier des M«."� Prov,?
Mais, i*. on a donc étendu cette con7
fiance mème sur les Repréfcntans de ces
M'ÃS. Prov.? 2\ Connaissait-on particu-
lièrement ces M�S. Prov. & leurs Repré-
fentans? Les connaissait-on par soi-même
ou par autrui? Et dans ce dernier cas ,
quel danger d'en croire à des relations
que l'amirié, le respect, la facilité & le
chapitre des considérations pouvaient ren-
^dre suspectes! 3<\ Vous, MeÃ. Prov.,
hommes que je considere & que je res-
pecte infiniment; vous, Représentáns des
Chefs des Prov., que je chéris bien cor-
dialement , parlez, parlez avez vérité;
vous n'en serez que plus respectables, ôc
}>lus estimables, & plus chers; dites-nous
i vous avez la connaissance parfaire de
tous les systèmes de la M.\ ; si vous con-
naissez les preuves physiques ou morales
qui servent d'appui à ces systèmes; fi
93
vous connaissez tous les sens des symbo-
les ôc emblèmes Maçonniques, des carac-
reres & nombres mystérieux: aurant de
connaissances nécessaires pour résoudre les,
quejtions £g? doutes fur l'origit.e, la filia-
tion la dénomination de IV., & tourner
en mime temps nos regards vers Jon ejsen*
ce �a)} Relisez la premiere circulaire,
& dites-nous si vous avez fait les recher-,
ches nécessaires pour répondre à la pro-
position cotée b , sous le N \ I" de la
premiere circulaire {b); aux propositions
cotées c, (4) , d, (d) & f (0 du mèm*
(a) Secondé circulaire; §. 14.
(6) Avons-nous des Supérieurs actuellement
eicistans? Qui sont tes Supérieurs?
(c) Y a-t-il peut-étre d'autres Sociétés ou In-
dividus qui, fans affecter le titre de Supé-
rieurs , ont d'ailleurs les mêmes ou die semblables
qualités? 1
(d) Qui sont ces Sociétés ou Individus qui *
par Jeur ressemblance avëc nous, plus où moins
éloignée, ou par la conformité de leur origin*'
aVec la n�tre, méritent notre attention, &r
quels rapport devons-nous établir vis - a - vi*
d'eux?
(f) Quelle est la coordination, &c?
94
N°.; à celle cotée c (f), sous le N<\ V.
Je vous entends, Freres vertueux & res-
pectables , Freres dignes de la confiance
qu'on vous a témoignée , lorsqu'on vous a
mis à la tête de vos Freres; je vous en-
. tends dire: arrêtez , n'allez pas plus loin ,
ne nous en demaudez pas davantage.
« - Je reprends mon raisonnement arith-
métique , & je dis que le but qu'on s'était
proposé, en convoquant une assemblée
générale intéressait tous les Individus
du Corps Mac.\ Tous avaient donc un
intérêt égal à faire un bon choix, soit du
but de l'O., soit de ses loix. Tous ne
pouvaient pas s'y rendre, il fallait donc
y envoyer des députés, & chaque dé-
puté devait représenter un des établisse-
ments de l'O., j'entends une Grande
E><) Ecoss., le nombre des Membres
d'une Grande Ecc., n'étant pas le
mème par-tout , il en résultait * que le
député de tel établissement qui comptait
vingt Membres , devait avoir un suffrage
proportionnel équivalant à vingt; tandis
que le député d'un établissement de dix,
ne devait avoir qu'un suffrage équivalant
(/) Y a-t-il certaines sciences dont l'Orde est
seul dépositaire, &c.
95
à dix, ainsi que nous l'avons établi dans
notre premiere Partie , pages 30 & 31.
Et pour n'avòir pas suivi cette propor-
tion si conforme aux principes du juste,
de l'honnête & de îutile, dn's'est exposé
,aux dangers des opérations les plus fausses;
en voici Un de ces dangers: Je suppose
qu'une Province n'ait que deux Prés , le
M . Prov. a une voix & la Province en
a deux; mais comment se recueillent les
voix d'une Province? Dans un comité
particulier, dans lequel votent & l&s
Grands Officiers de la Prov. & les Re-
présentans des Grandes Ecc.; & par
uu autre & semblable abus, le Visir. Gé-
néral & le , Chancelier-Prov. ont alors
leurs voix personnelles; en sorte que leurs
voix contrebalançant les voix des deux
Grandes i^jp Ecc. , il en résulte que les
voix de ces deux Grandes Ecc. fourni-
ront une des voix de la Prov. , & les deux
Grands Officiers auront l'autre; & si le suf-
frage des Grands Officiers s'accorde à celui
du M . Prov. nous aurons le calcul suivant:
Le M '. Prov. . . 1 suff. pour l'affirm.
Les 2 G. Off. . . 1 Idem. >
Et les 2 G . Ecc. I- suff pour la nég.
Et si' chacune de ces Grandes j^jp Ecc.
est composée de trente Membres , il en
9S
résultera'que soixante seront d'un avis-,
que trois seront d'un aVis eontraire, &
que cependant l'avis de trois l'emportera
fur celui de soixante.
Je le demande à tous les M,\, à tous
les hommes: y a-t-ìl quelqu'un qui vou«-
lût confier le jugement d'une portion--
cule de fa foraine à un Tribunal qui
emploierait cette méthode pour recueillir
les voix?
Je conviens que c'est flatter infiniment
Ã'amour propre des Me,. Prov. que de
leur accorder une voix personnelle |
N'eût - il pas été plus flatteur encore
qu'on rendît hommage à leur justice? Je
le demande aux Mes. Prov. r & ils ne
me sauront pas mauvais gré fi je leur fais
tant de questions, je leur demande s'ils
ont la présomption de croise qu'ils, ont
autant d'esprit, de connaissance , de ta-
leris que deux cens de leur Freres? lïs
font trop justes pour le penser, trop vé-
ridiques pour ìe dire; ôïcependant lors-
qu'on leur accorde le tiers des suffrages
d'une Province , n'est-ce pas comme Ãì on
leur disait: quoique nous soyons quatre
.cens Membres dans h" Province-, nous
Vous croyons nn mérite tel qu'il équivaut
â celui de deux cent de nous , & en con-
séquence, nous vous accordons un suf-
frage
Frage équivalant à celui de deux ceriS
de; nous; celan'eft-il pas, ou bien fade>
pu bien inepte?
Pofons une hypothefe qui n'attaque
aucun des Mes, Prov. a&uels. Ne pourrait-
il pas arriver que lors de l'élection d'ut»
Me. Prov. on s'attachât moins aux tar
lens, qu'Ã la nahTance, au rang, & fur*
tout à l'aménité, qui eft une qualité fi né-
ceftaire à un Chef? Mais ni la nahTance,
ni le rang, ni l'aménité, ni même tout
trois réunis, ne font pas des qualités fuf->
fifahtes pour juger fainement, pour dé-
cider d'un point délicat & important,
pour faire de bonnes loix: & c'eft ce-
pendant un tel Me. Prov; qui aura une fi
grande influence dans la décifion d'ob^
jets de la plus grande difficulté!
Ce que j'ai'dit dans ma premiere Par-*
tie (g), ce que je viens d'expofer, ne
fuffifent-ils pas pour convaincre route
perfonne qui a une idée fairte du jufte, de
l'honnête & de l'utile, du vice de la loi
contre laquelle je viens de m'élever?
Qu'on rie m'objecte pas l'approbation^
générale des Membres du Convent, ap-*
(g) Pages 17, 19 , 20 i 29, go &
3t.
G
98
probation prouvée par leur fignature; car
je demanderais comment ont été appo-
fées ces fignatures, & l'on ferait obligé
de convenir de la légéreré avec laquelle
elles ont été accordées, & tous les éra-
bliflemens feraient obligés de protefteF
contre celles de leurs députés. C'eft Ã
l'article 32 que nous éclaircirons ce fait.
Et pour ne pas trop m'érendre , je paffe
(bus filence les articles 24, 25, jufqu'au
31e exclufivcment; ce que j'aurais à dire
fur ces articles fe trouve déja dit.
L'arricle 32 annonce que les prêfent
articles ont été communiqués aux Ff. Dé-
putés %f Repréfentans, agréés par eux
à la plural, té des voix, £f par la figna-
ture individuelle de chacun d'enjeux, avant
l'ouverture du Convent; & il eft ajouté
qu'ils feront regle pour tous, &c.: cela
eft figné du 14 Juillet; ce qui � n'eft pas
à négliger. Voilà ce qui eft écrit ; voyons
ce qui eft vrai: & fi l'on ofe me contre-
dire, je prouverai ce que j'avance; ce
n'eft pas fur la foi d'un feul des dépu-
tés , ceft fur les plaintes de plufieurs
qu'eft rédigée cette anecdore.
Le Convent était convoqué pour le
16 Juillet: plufieurs Freres d'un zèle
éprouvé Ce font rendus à Wiîhelmsbad
huit jours avant ce terme; les uns pen-
99
fent que c'était fimplement le defir de
fe procurer Un logement commode qui
leur avait fait naîrre l'idée de devancer
leur voyage -, les autres dîfent,' ils font
plus, ils foutiennent qu'une convocation
fecrétte avertuTait ces Bien - aimés Freres
de fe rendre plutôt au rendez - vous.
Quoi qu'il en foit, ils n'ont pas voulu,
fans doute, perdre de temps; & comme'
le S. G. S. avait dit: je me réferve auflï
de vous faire, immédiatement avant Pou*
verture de nos conférences, telles propofi-
tions que je jugerai convenables pour lé
maintien du bon ordre de l'&armonié
fraternelle dans nos délibérations (i>)s ils
fe font occupés à rédiger ces propofitions i
& ils ont écrit le cahiér des articles pré-
liminaires qui ont fi peu répondu à l'at-
tente du Prince refpe&able qui a préfldé
le Cortvent, puifqu'ils n'ont pasj contribue
au maintien du bon ordre, ni à celui de
l'harmonie fraternel/e. Les Rédacteurs de
ces articles les ont fignés: obfervons qué
les Dépurés arrivaient {ucceflîvement j Ã
chaque arrivant on préfentait ces arti-
cles, Ã ligner, & chaque arrivant qui
(h) Seconde circulaire , §, 24, ou pag» 4 %
J« alinéa*
G %
too.
Voyait déja les signatures de ceux qui
l'avaient précédé, après une lecture ra-
pide , apposait aussi son nom au bas de ìa
pancarte: plus les signatures se multi-
pliaient, plus on signait avec confiance:
oc^orsque le nombre des soussignés s'est
trouvé assez considérable, on a changé
la maniere de présenter la chose, & l'on
a dit très-sèchement, signez ces articles,
ou les portes vous seront fermées. Cela pa-
raît difficile à croire; mais il y a. tant de
choses difficiles à croire, & qui cepen-
dant font vraies, comme noUs le verr
rons dans la suite, qu'il faut bien se ré-
soudre à ajouter foi à cette anecdote ,
d'autant plus que nous trouvons une par-
tie de la vérité dans les écrits mêmes
de ce Convent.
10. Le S. G. S. s'était réservé de faire
à es propositions immédiat en�nt avant l'ou-
yerture des conférences: cette ouverture
etaiî fixée au 16; c'était conséquemment
au 16 qu'on devait donner lecture de ces
propositions, & elles ont été arrêtées &
signées dès le 14. Premiere contraven-.
rion.
20. Ce n'c tait que des propositions
qu'annonçait le S. G S. Ot une propo-
sition n'est pas une loi: une proposition
Ãùppose toujours une chose à discuter ,
loi -,
ou rout au moins à examiner. Il fallait,
donc présenter la proposition à tous ceux
qui avaient droit de l'examiner, non séV
parément, mais réunis; & comme ilst
n'étaient censés devoir être réunis que,
le 16 au matin, c'était le 16 au matin,
qu'on devait présenter les propositions;
& parce qu'on a pris les consentement in-
dividuels avant leur réunion, on a com-*
mis une contravention qui blesse les re-
gles de la faine logique, en mème temps
qu'on ne s*est pas conformé à çe qiij
avait été annoncé dans ]a seconde circu-
laire. Seconde contravention.
3 \r On s'assemblait pour se former un
plan d*administrarion plus sage que ceux,
qui existaient, &c.; ceux qui s'assem-
blaient étaient Membres d'une Société
d'égaux; s'ils avaient tous dróit à la ré-
daction du plan, &c; ils avaient aussi*
tous droit à régler ce qui devait con-
tribuer à la perfection de ce plan; ils
avaient donc tous droit d'examiner le»
propositions que devait faire le S. G. S. î
donc la rédaction des articles préliminai-
res arrêtée le 14, est un acte qui blesse
la raison. Troisieme contravention.
Enfin une derniere preuve de la vérité
du fait que plusieurs Freres se sont rendus
I Wjlhelmsbad, çrès de huit jours avant
I02
l'ouyerrjire du Convent, se trouve au §.
$ de la 3e. Session, où lon voit qu'il est
fait mention d'une motion débattue dans
les conférences préliminaires, & qui h'a
pu être arrêtée alors, & ne se trouve
pas conséquemment dans ces articles (/),
Or puisque les articles ont éte arrêtés, le
14, qu'ils ont exigé nécessairement plus
de deux jours pour leur examen, que,
leur proposition a dû n'être faite qu'a-
près un travail de plusieurs jours, & qu'en-
fin il a fallu encore au moins un jour
pour leur rédaction ôç leur derniere ap-
probation; il doit être bien vrai que le,
comité des Prédiligés a dû s'assembler
huit jours avant le, jour fixé pour Powet-
ture du Convent, fur-tout si nous con-
sidérons qu'il a fallu encore du remps
pour rédiger l'engagement de discrétion,
& le tourner de façon à ce qu'il obtienne,
une approbation universelle.
Puisque nous parlons de cet, engage-
ment, laissons de côté. les. articles préli-
minaires, & supprimons toutes autres ob'
Ãèrvations (k),
r�? - �'�" "1: :1 /
(P) 11 s'agifÃà it de décider le nombre des
voix qui devait former la pluralité des suf-
frages, (Actes du Convent, 3e. session, §. 9.),
(k) On pourra faire beaucoup de réflexions
K>3
. Tout F.\ M.-., avant d'être reçu, a
prêté le serment de garder le secret le
plus absolu sur tout ce qui regarde la
M.v; par une précaution sans doute bien
sage, on rappelle souvent ce serment Ã
ceux qui Pont prêté, & à chaque récep-
tion de nouveau grade, on le lui fait re-
nouvelles Le secret est-il donc un fardeau
si pesant qu'on ne puisse pas s'empêcher
de s'en débarrasser? U n'y a point de
Corps qui n'exige de ses Membres le
secret de ses délibérations; il n'y a. point:
de Corps qui ne se plaigne de PindiscréT
tion de ses Membres; & l'on a bien de
la peine à remonter à la source du par-
jure. U n'est donc pas étonnant si l'on a
cru devoir se prémunir contre le danger
de l'indiscrétion; & l'on a dressé un acte
Ãolemnel que l'on a fait lire <3ç signer Ã
tous ceux qui se sont présentés au Con-
vent; & cet acte ainsi signé a été dé-
posé dans les archives, comme un gage
précieux qui devait servir à l'O. de ga-
rantie de l'inviolabilité du secret. Hélas Ã
nous avons la preuve de son inutilité;
tout transpirait, journellement, & si ja-
sur la valeur de ces mots: les présens articles
ont été agréés à la, pluralité des voix.
i©4
mais on Ãe permet de convoquer un nou-*
veau Convent-, on Ãê dispensera de la
peine de la rédaction d'un acte qui n'o^
perc pas un meilleur effer. Mais pour-,
quoi tout transpirait-il? Lisez, lisez les
circulaires du S. G. S.; lisez, lisez les ar-.
ticles' préliminaires; lisez, lisez enfin les
actes du Convent, & vous cesserez d'être
étonné des indiscrétion multipliés.
Si l'on avait observé ce qui avait été
proposé; si l'on avait tenu ce qui avait
été promis ; si l'on n'avait pas détruit
la confiance, l'amitié, la concorde , par
des réserves indiscrettes; si l'on avait-
évité ces conciliabules clandestins & sus-,
pects; si l'on avait mis de l'aménité; si
l'on n'avait pas regardé ses Freres avec-
la lunette du myope; enfin si l'on avait-
pratiqué les véritables vertus M.\, la
famille n'aurait pas murmuré, les parois
de la salle n'eussent pas répété les mur-
mures , l'amour propre offensé n'eût pas
proféré de plaintes; on aurait eu trop
à méditer pour avoir le temps de parler;
on se serait occupé d'objets trop inté-
ressans, pour penser,à ces petits détails
d'où l'on voit presque toujours éclore les
dissertations.
Mais j'anticipe sur l'examen des opé-.
rations du Convent; c'est la troisieme
fartie que je me suis proposé d'examir
ner,
, �V. B. Ceux qui desireront savoir c$.
que veut dire certe phrase de la circu-
laire du 18 Août 1781: J'emploierai cet
intervalle à me procurer des informations
plus positives fur certaines çbofes qui pour-
raient avoir de l'influence dans nos dé-
libérations, Ssfc, pourront s'adresser au -
S'w. P. Ch. de H.; on m'a assuré qu'il C<h«<rU«
en connaissait toute la valeur; çe P. ejst dt^ J'dCJ/e-'.
on ne peut pas plus honnête; il joint Ã
l'honnêteté, le desir le plus ardent d'ap-
prendre, & la bonté d'enseigner; voilÃ
le portrait qu'on m'en a fait. Je m'em-
presse de faire l'éloge le moisis jûspect »
puisque je n'ai pas de liaison particuliere
avec lui, & que mème je n'ai pas l'avan-
rage de le connaître, . .:
(' pin de la fìconde Partit*
lo6
TROISIEME PARTIE.
Omnes enim trahimur &] ducimur ad cognitio-
nis & fcientia cupiditatem: in qud exceller*
- pukhrum putamus, labi autem errare , nef-
cire, decipi, & malum, & turpe ducimus.
Jn hoc genere, & naturali, & honeflo, duo
vitia, vitanda fmt: ununt ne incognita pro
cognitis habeamus, fa/que tetnerè ajjentiamur;
quod vitium effugere qui velit, omnes autem
velle debent, adhibebit ad conftderandas res,
� & tempus , & diligentiam. AUerum efi vitium,
quoi quidam nimis magnum jludium , mul-
'tamque operam in res eb/curas atque difficiles
conferunt, eajdtmque nos necejfarias. Quibus
vitiis declinatis, quod in rebus honeftis & co-
gnitione iignis opera: cur�que ponetur , id jure
taudabitur.
jl�Ous avons lu de belles promefTes (a),
nous avons vu le plan charmant d'un édi-
Des principales Opérations du
Convent.
... (Cic. de Offic. î. i, c.6.)
(«) Premiere circulaire, à la fin.
io7,
fÃce Ãûperbe- (b); voyons quel sera l'effet
de ces promesses: & après avoir parcouru
les défauts du plan, examinons l'ensern-,
ble & les détails de . ce Temple, auguste >
que tant d'ouvriers, de tant de pays di-
vers , font venu élever à la gloire de
l'Etre suprème. Ne nous attachons pas
â ces imperfections légeres qui annon-
cent la faiblesse de l'homme le plus grand;
songeons qu'on n'a pas mis la derniere
main à ce monument fameux. Portons
Un �il attentif jusques dans ses décom-
bres, nous trouverons, peut-être, de
quoi satisfaire notre curiosité; f ouvrier,
qui travaille sur un métal précieux,. laisse,
tjomber des parcelles de ce métal.
Nous allons donc dépouiller cette liasse
volumineuse? intitulée: Qonvtnt général
tenu â PVilbelmsbad. Ke nous arrêtons,
pas aux objets minutieux, aux incorrect
rions de style, aux points de forme, aux
logomachies. (H est si difficile, en disser-
tant sur les choses, dë ne pas disserter plus
encore sur les mots.) La premiere pièce
qui se'présente, est le discours d'ouver-
rúre prtÃnoncée par lç S. G. S,
(&).Secpnde circulaire, Nos. I, II, III, IV
& V.
Est-ce bien là son ouvrage? Est-ce lui
qui parle? Y trouve-t-on sa belle ame?
L'ame généreuse de Ferdinand? C'est
donc lui qui, après nous avoir demandé
la communication de nos connaissances ,
après nous avoir promis de nous dévelop-
per son opinion, de nous éclairer, nous
a die dans une circulaire postérieure , &
nous répete ici, qu'il est assuré que les
hiéroglyphes M.\ se rapportent à des con-
naissances certaines, sublimes, invaria-
bles, consolantes; mais qu'on ne doit pas.
attendre de lui qu'il révélera ces secrets
importans? Non, ce n'est pas lui qui
parle; il est ' capable de manquer à ses
promesses; & quand mème il n'aurait rien
promis, il a l'ame trop généreuse pour
cacher des ebases , des vérités, des con-
naissances consolantes. Il n'est pas possible
qu'il ressemble à ces esprits de Mercure,
dont parle Swedenborg, qui veulent qu'on
leur apprenne tout ce qu'on sait, mais
ne communiquent ce qu'ils savent qu'Ã
ceux de leur Société intime (c).\ II res-
semble plutôr à ces esprits dont le grand,
plaisir est de travailler à procurer aux
autres la félicité dont ils jouissent (d).
(c) Terres Planétaires & Astrales, No. 36.
(d) Swdenforg, de c�h & ìnferno, N,. 4Sçt.
O mes Ff.! voyez combien on a abufS
de la facilite du S. G. S., & avec quelle
mal - adresse on le fair parler: � Je me
,, flatte que beaucoup, j'oserais dire le
� plus grand nombre des Ff. que j'ai la
satisfaction de trouver ici assemblés *
� comprendront le sens de ce que je vienâ
� de dire, &C* ** Le plus grand nombre
des Ff. avaient donc la connoissance de
ces vérités consolantes? & ces vérités sonc
voilées sous les emblèmes de la M.\? Et
ces emblèmes cachent ces vérités conso-,
lantes: eh! pourquoi était-on donc assern-*
blé? Recourons aux circulaires, j'y trou-*
ve: � réduire l'O. à ses vrais principes (#)*
i, Vues & bur de l'O. (/,). Tourner noá
� regards vers l'essence de l'O. (g), ce
ìy seY(i, )e crois, le premier objet de nos de*
� libérations." Des vérités] consolantes font
l'essence de l'Ordre, cachées sous les fym-<
boles M\ Le premier objet des dclibé--
rations doit être l'examen de l'essenGe de
l'O. ', & cependant on fait dire à un Prince
aimable & vertueux, bienfaisant & géné-^
(e) Premiere circulaire , g. J.
(/) Ibid. No. V.
(g) Seconde circulaire >, $. 14.
I�Q
reux, qu'on ne doirpasle trouver injuste,
S'il refuse de s'expliquer fur ces vérités
tonso ìantes, qu'il ne peur pas être notre
instructeur en partant de principes qui na
font pas des principes, à moins qu'on n'é-
tablisse que le mal , que le faux, a auÃîi
fes principes; mais ce n'est pas tout, «
ce n'est pas tout? Je m'arrête par res-
pect, non pour le titre de Prince, mais
par respect pour les qualités morales dlin
M.*, qui mérite encore plus à ce titre qu'Ã
celui dont la volonté de I Etre suprème
a ordonné qu'il jouit dans ce monde. Mais
en respectant cë que le S. G. S, a pro-
noncé, j'ose le sommer de déclarer, sous
k serment de sa probité, s'il n'avait pas.
1 intention loyale de faire participer ses
Ff. Ã ces connoissances consolantes; s'il
n'avait pas cette sainte intention avant que
des impulsions étrangeres lui eussent, pour
ainsi dire, scellé les levres. J'ose vous por-
ter le défi, mon Prince, de le nier; telle
est l'opinion que j'ai de vous , que je suis
assuré que. toutes les vérités que j'ai éta-
blies dans ma premiere partie (b), sont
(ft) Page 10, siòte" b. Page 16, 17 & sui-
vantes. Page 26, notes z & a, Page 33,
note g, Page 33, nete i & k
in
profondément gravées dans votre c�ur;
je fuis afluré que vous avez été pénétré de-
la vérité de cette afiertion qui fe trouve
dans un livre que vous devez connaî-
tre (î); tout Supérieur ne peut employer;
ïbn pouvoir que pour le bien de l'homme
qui lui eft foumis, & pour fou vrat bon-
heur. Oui, Prince eftimable, ceux qiii
vous ont infinué, perfuadé que vous ne
pouviez ni ne deviez être notre Inftruc-
teur, ignorent les principes du jufte, de
l'honnêre & de l'utile; ils ont oublié que
vous', en votre qualité de norre Supé-
rieur , vous deviez travailler pour notre
bien , pour notre vrai bonheur; que des
vérités confiantes font de l'effence de ce
vrai bonheur. Je fuis même prefque corn-
vaincu que ceux qui vous ont donné ce
confeil perfide, font des Ff. d'un mérite
rare; & cette convi&ien me fait faire de
triftes réflexions fur les écarts du génie,
&-fùr les erreurs dans lefquelles, Ta fai~
blefie humaine entraîne les efprits les plus
clairvoyans. Détournons les yeux de def-
fus cet affligeant tableau, & commençons
à entrer dans l'examen des opérations que
nous nous fommes propofé d'analyfer, f
(i) Des erreurs & de la vérité; page 312.'
ttì
L'ordrc que nous avons â Ãùivre, doit
être naturellement celui qu'offre le vo*
lume des actes du Gonvent, c'est-à -dire»
de chercher dans chaque séance ou session ,
ce qu'on aura traité de plus ou de moins
.important: & si nous sommes forcé d'in-
tervertir cet ordre, ce ne sera que pours
pouvoir donner plus de clarté & de pré-
cision à cet examen.
.; PREMIERE S�ANCE.
. Noìis avons annoncé que nous paÃfe-
.rions sous silence les objets de forme;
ck puisqu'après le discours d'ouverture on
ne s'est occupé que de ces objets (k),
nous ne nous occuperons plus de cette
session»
SECOND� SEANC&
Cette session n'offre réellement que
Ãìeux points à examiner y sur lesquels -oh
(k) Les autres objets proposés bnt été ren-
voyés aux séances suivantes, à l'exception
d'une motion fur laquelle il a été statué con-
formément à rengagement de discrétion dont
elle faisait partie,
a starué; & si l'ori y trouve deux à urfes
objets; le premier ne présentant que la
question de savoir si le f de direction,
dés r-Ep de Russie aurait entrée dans l'as-
semblee pour s'instruire & rendre compté
à ses Commettans, & sans voix délibé-
tative , ne mérite pas qu'on s'y arrête-
Le second étant une motion d'un Frere
qui n'a été traitée définitivement que
dans la troisieme séance, il convient d'est
siispendre l'examen pour le reprendre dans
cette troisieme séance.
Le S. & R. F. à S. V. avait érigé
la Suede en Province de FO. & lui avait
assigné le neuvieme rang-.. Cet acte n'avait
pas obtenu une approbation générale; c'est
pourquoi on a mis en.délibération si l'on
reconnaîtrait la restauration de la neu-
vieme Province en faveur de la Suede.
C'est la premiere question qu'on a exa-
minée; mais comment a-t-elle été présen-
tée? Conformément à la matricule, l'Italié
faisait partie de la huitieme Province: dès
la premiere séance les Ff. d'Italie ont
demandé la division de la huitieme Pro-
vince en deux, & ont sollicité le rang
de la neuvieme Province; & pour l'ob-
tenir ils ont établi un droit, sans doute ,
d'un grand poids; le voici mot pour mot:
� Que, dès ee moment, cette illustre as-;
H'
iÃ4
� semblée, au nom de, l'�. entier , pro.
�. nonçant & déclarant abusive & comme
�� non avenue la restauration faite d'une
,, neuvieme Province, par le S. & R. F.
,y à S. V, prononce & déclare les deux
� grands Priés d'Italie & d'Allemagne,
3-, ècc., &c." Ils ont demandé d'être re-
connus pour la neuvieme Province. VoilÃ
deux questions certainement très-impor-
tantes , & qui demandaient une discus-
sion des plus approfondies, présentées
bien confusément, & jugées bien légè-
rement. Le S. F. Ã S. V. n'avait-il pas
autant de droit d'ériger la neuvieme Pro-
vince que le F. ab Ense de restaurer les
septieme , huitieme , seconde, troisieme
& cinquieme (car nous connaissons , en
partie, l'histoire du F- ab Ense)'Ã Il fal-
lait donc, avant de décider la question
de fait, approfondir celle de droit: &
certes , le S. F. à S. V. méritait à bien
des égards qu'on lui témoignât un peu
d'honnêteté; & si ce respectable Frere n'a-
vait pas pu prouver son droit, on aurait
pu lui prouver qu'on connoissait ce qui était
dû à sa naissance, à son rang; & en con-
damnant l'excès de son zele, on aurait pesé
dans la balance de la justice le mérite des
Ff. de ce District, & fait pour eux ce qu'on
a fait pour d'autres. Mais en cédant, aux
»5
Ff. d'Italie, en supprimant, en cassant,
en; annullant l'opération du Duc de
Sudie, on a exercé un acte d'autorité,
& pour certaines personnes c'est un grand
bonheur.
On a donc arrêté �? conclu (& ee qui
est trille) , pcr tinanimia , que Pérectioo
de la Suede en Province �f translation en
ne ivkme Vrovmce (pour me servir des'pro-
pres termes) soit aéciarêe nulle , illégale
fcf ahujìve; on a distrait l'Italie de la hui-
tieme Province pour l'ériger en neuvie-
me; & ce qui est encore plus bizarre , on
a reconnu un Maître Provincial, qui
n'ayant pas pu être élu avant le Convent,
puisqu'on ignorait fi on se prêterait aux
xlesirs des Ff. d'Italie, n'a pas pu fêtre
au moment du jugement , puisque les Ff.
d'Italie, ayant droit de voter pour cette
«élection, n'étaient pas à Wilhelmsbad,
. Au surplus on a décidé ces deux queC-
rions d'après deux loix, savoir; jo,
qu'une Province ne pouvait être érigée
que du consentement de celles qui sont
en activité, 2^ Qu'un Convent général
pouvait changer la matricule, 'ôç diviser
une Province pour en former plusieurs.
Mais comme on était assemblé pour faire
des loix , corriger les anciennes, en sup-
primer, en conserver;, il fallait commen-
ll6
c'er par établir les loix avant de statuer
Ãti-r des questions qui devaient être ju-
gées d'après les lòix; car c'est une mar-
che vicieuse que celle qui fait dériver le
principe du fait; & lorsqu'un fait doit dé-
river d'un principe, il faut que le principe
soit constant & reconnu..
On prérend qu'il était important, pour
certaines personnes, d'avoir des voix pour
faire prédominer leur syslcme; qu'étant
assuré des suffrages des Ff. d'Italie, ne
fêtant pas de ceux de Suede , ou ceux-
ci ne comparaissant pas, il était avanta-
geux d'adhérer à leur demande 3 que,
par la mème raison, on a attendu très-
long-temps pour faire droit sur la de-
mande des Ff. de Sepfimanie, qui récla-
maient le droit du triple suffrage, & Ãúr'
la demande des Ff. de M. dont le suf-
frage pouvait influer sus les décisions du
conclave de la cinquieme Province. Quant
à moi, j'aime mieux attribuer cette dé-
cision à l'ignorance des principes ou à la
légèreté, quà une man�uvre indécente &
ridicule.
Ne serair-ce donc pas ici le cas d'ob*
server que fi l'on avait retardé ce fameux
Convent de quelques semaines, on au-
rait pu éviter le reproche d'Une décision
aussi irréguliere? Parce qu'alors quelques
freres, du nombre de ceux que' noúis
avons dit dans la seconde Partie de cot
Ouvrage, avoir éré empêchés de Ãê trou-
ver au Convent, pa? les devoirs de leur
état civil, ayant pu se rendre à Wilhelmf-
bad, auraient aussi pu faire des observa-
tions sur la complication de la proposi-
tion, sur la nécessité d'entendre ou îe
S. F, h , F. ou les Ff. de Suedè (7)'",
& enfin sur la nécessité d'établir la loi
avant de juger; parce que pour juger con-
formément à une loi, il faut que la loi
exisìe. ,', �
J'ai promis de ne m'artacher qu'aux dé-
cisions importantes; je ne parlerai donc
pas des §. 5 & 6, & je traiterai le ^
dans la 3e Session, �
TROISIEME SEANCE.
Cette troisieme Séance présente des
délibérations bien importantes & des faits
bien bizarres, bien peu réfléchis; & d'a-
bord la motion du F, Ã Cap, GaU, pro-
fit Qui Jiatuit aliquid, parte inauditd atteráf
Å�quum Ãicèt Jîatuerit, hwd ttquus fuit. (Séne-
que. )
posée dans la Séance precédente (m) &
retirée dans celle-ci (n); comme s'il était
permis à un Représentant de faire une
proposition, puis de s'en déporter. Man-
dataire, tout ce qu'il propose est censé
.proposé par ses Mandans, eux seuls peu-
Vent l'autoriscr à se rétracter. J'arguë la
conduite d'un Frere estimable, & je me
flatte que ma franchise ne l'offensera pas*
je n'aurais pas relevé cette irrégularité, si
'elle n'avait pas été accompagnée d'un
abus bien plus repréhensible; abus qu'on
a vu naître & renaître presqu'à chaque
Séance du Convent,
Pour comprendre l'objet de là motion
du F. Ã C<ip. (jd,, il faut se ressouve-
nir qu'Ã l'exception de trois Freres, tous
ceux qui ont assisté au Cónvent étaient
munis des pouvoirs de leurs Commetîans.
Plusieurs de ces Freres étaint d'un mé-,
rite si reconnu, avaient des connaissances
si étendues, que leur Commettans ayárît
mis en eux la confiance la plus absolue,
leur avaient délivrés des pouvoirs par
lesquels ils annonçaient qu'ils s'en rap-
porteraient entièrement à eux: ces pou-
(ttÃ) Seconde Séance, §. ?t
(n) TÃoiÃieiae Séance, §. %.
voirs etaient donc illimités. Mais comme
la confiance absolue est un acte libre qu'il
est difficile d'accorder indifféremment;
d'aurres Commetrans, en rendant une jus-
tice pléniere aux talens de ceux qui con-
sentaient à sacrifier leur remps ati bien
de l'O., leur ont fait délivrer des pou-
voirs par lesquels ils Ãe sont réservé le
droit & la faculté d'adhérer ou non aux
délibérations du Convent; c'est çe qu'on
a appelle des pouvoirs limités; Je n'entre-
prends pas de justifier jusqu'Ã quel point
ces pouvoirs limités avaient approché le
terme précis du juste, de l'honnête & de
faillie; il me suffit d'observer que ces
pouvoirs obviaient aux abus de la com-
plaisance , de la brigue, de la lassitude
mème: effectivement souvent on cede
parce qu'on est las de disputer; & Pori
voit presque toújours les poumons les
plus forts dompter les plus faibles, ^d'o-
piniâtreté'vaincre la raison fatiguée.
Il y avait donc des pouvoirs illimités;
il y en avait de limités: ce qui a fait
naître la question, si les porteurs de
pouvoirs limités auraient voix délibéra-
tive. On a soupçonné des vues à ceux qui
ont, je ne dis pas proposé , mais fait
éclore cette question. Quoi qu'il en soit,
jl y a eu de grandes discussions sur cette
120
matierefur laquelle on aurait ,pu con-
fuker la feconde circulaire (o) dans laquelle
on lit: � Il y a des Ff. qui ont fou-
� haité que je joignifTe à cette circulaire
une formule de compromis, par lequel
� tous les -J- .Jî devaient s'obliger d'avance
« à l'obfervance des décifions & loirç Ã
,, émaner de l'afiembiée générale. Une
� demande de cette nature ne pouvait
,? être faite que par des F f. qui ont
� vraiment à c�ur l'union & le bien de
n l'Q. * & je doit let en amer davan-
� tas1,e (/>). Mais tout charmé que je fe-
� rais, fi tous les f voudraient ligner
3, un pareil compromis par un motif auffi
� noble, je ne /aurais pas l'exiger comme
� devoir ((/). Je fuppofe en outre, &
� je fuis prefque afiuré que fi les déci-
� fions du Convent font bonnes & ana-
� logues à Peflence &» l'efprit de l'O. >
tous les Ff. bien intentionnés & ani-
(o) Seconde circulaire, page 3, §. 22.'
(p) Ces mots qui font en lettres italiques
dans l'original , doivent , fans doute, être
d'un grand poids , puifqu,'on a pris I3 pré-
caution de les diftinguer fi fpécialement- �a*
fotefl capere, tapait.
(f ) Ces mots font anifi en lettres italiques.
tll - , �'. . ...r,
� mès d'un vrai zele , ne manqueront
� pas d'y souscrire de propre mouvement,
,, Si, au contraire, elles sont attaquées
,, d'un vice intérieur & radical, e com-
� promis le plus solemnel ne pourra les
soutenir , & elles aurónt le sort de tou-
,, tes les loix mauvaises dans leur prin-
� cipe & inconséquentes dans leur appli-
� cation'ct
Convoqués d'après des termes auflî
précis , il n'est pas douteux que les .{"j*
pouvaient délivrer des pouvoirs Imites où
illimités. Comment donc appellçr ceux
qui ont fait éclore la difficulté? N'est-
ce pas avec bien de la vérité qu'un des
Ff. a dit, soit qu'il se soit rappelle le
passage de la féconde circulaire , soit que
la force du vrai l'ait frappé: � Que les,
loix qui émaneront du Convens, de-
� vant servir au plus grand bien des
v hommes , fi elles sont bonnes & uti-
� les, seront acceptées avec joie & uni-,
,, versellement approuvées, tandis qu'elles
� sécrouleront si elles sont mauvaises ,
� sans qu'aucune puissance puisse les tenir
,, en vigueur. «
(r) Ne relevons pas la variété bizarre
f r) Actes du Convent, seconde Séance^ N?.
7. Avis du F. de Kortum.
des opinions fur une matiere ii fîmple;
obfervons , en pafTant, que la juftice a
enfin di&é le jugement, & venons à .
l'acceffoire � fâcheux de cette queftion.
Pendant que l'on difcutait fur la nature
des pouvoirs , fur la nature de ceux qu'on
appellait illimités, après que le R. F. Ã
Fonte trriguô eut établi l'avis par lequel il
était facile de concevoir que les . pouvoirs
illimités ne l'étaient pas véritablement;
puifque ces pouvoirs ne pouvaient pas
forcer ceux qui les avaient donnés Ã
obéir à des loix véritablement mauvaifes. ,
Au lieu de faifir l'eiprit de fon avis, ou
tout au moins l'çnfemble de cet avis, fix
Freres fe levent; & ce qui eft plus fin-
gulier encore, fix Freres, parmi lefquels
il y en avait du plus grand mérite & du
jugement le plus fain, frappés des der-
nieres paroles du F. Ã honte irrigua r
déclarent avoir voix y fujff^ge avec fou-
rnir illimité. Le F. à Cap. Gai. fe leve Ã
{on tour, & dit qu'il était en état de prou-
ver que les pouvoirs des F. ab Ercntj &
à Strpente n'étaient pas illimités.
(s) Que toutes inftru&ions limitant néceïïai-
fement les pouvoirs, il y aurait peu ou point
de fuffrages illimités. ( Ibid. feconde Sêa me ,
Jfo. 7,)
iî3
Le F. ab Eremo était porteur de lef-
tres. qu'il avait reçues depuis peu, il offrit
de les communiquer aux SC5. G. S. & F.
à Lejne refurgenu. Quant au F. à Ser-
pente, les actes ne relatent pas s'il a
parlé, & il n'a plus été queftion de lui
dans ce glorieux combat; & Meilleurs les
Députés ont agréé unanimement les offres
du F. ab Eremo/ / .:'
Mais, ou ces lettres, comme inftruc-
tions , avaient rapport aux opérations du
Convent, ou ces lettres ne regardaient
qvie les affaires du F. ab Eremo; au pre-
mier cas, elles dérogeaient à l'illimitation
des pouvoirs; au fecond cas, il était inu-
tile d'en parler & de les communiquer.
Reprenons la premiere hypothefej fi
elles avaient du rapport avec les opéra-
tions du Convent ( & certes elles devaient
en avoir, puisqu'on offrait de les com-
muniquer ) , alors pourquoi ne les com-
muniquer qu'Ã deux Membres du Con-
vent (je fais abftraifion de leur qualités
civiles & morales )? Ne devaient-elles
pas être communiquées en plein Con-
vent? Il y a dans cette conduite un myf-
tere que prefque l'on croirait impéné-
trable , 1Se qui le fera même pour ceux
qui ne le compareront pas à celui qu'offre
une conduite pareille que l'on rencontre
r 124
plus d'une fois relatée ou voilée dans les
actes du Convenr. Mais de quelles tristes
réflexions n'est-on pas frappé lorsqu'on
médite sur les faits de cette nature! Com-
ment se fait-il que dans une Société d'a~
mis , de Freres, dans laquelle tout ce qui
peut concerner Ãa Société , doit nécessai-
rement en intéresser tous les Individus.,
comment se fait-il qu'on choisisse tel 3ç
tel pour les dépositaires du secret com-
mun, de la chose qui touche tous les
Membres > tandis que le secret est I*
pierre fondamentale de la M.\, que ce
qui se dit dans le Temple Maçonnique
est ii bien concentré dans son enceinte <>
qu'aucune ÃPuissance n'ait la force de l'en
faire sortir; tandis que pour' asseoir plus
solidement l'assurance du secret, on avait
renouvellé le v�u de discrétion, &; cor-
roboré ce v�u par l'apposition des signa-
tures au bas de l'acte qui contenait ce
v�u? Qn n'y croyait donc pas à ce ser-
ment solemnisé par la signature des Mem-
bres du Convent? Il est donc bien vrai
que les hommes les plus estimables don-
nent dans des écarts bien repréhensibles!
Tous pétris de limon , nous nous sentons
de la vase qui a servi à former l'enveloppe
de notte ame; & l'ame, cet être spiri-
tuel , n'est pas assez dégagée de la matiere
I2*
pour bien voir, bien sentir j bien enten-
dre & paraître toujours avec tout. l'éclat
de sa perfection (/).
En proposant la motion des pouvoirs
limités & illimités, on a fait une choie
déraisonnable , mais on en a fait une in-,
tolérable, en se choisissant deux juges dans:
vingt qui avaient le droit de juger &
qui avaient fait deux ou trois cent lieues
pour juger, qu'on avit constitués Juges
de toutes les matieres qui seraient propo-
sées. Ces Juges ont trompé l'attente de
leur Constituans, en consentant à ce que?
deux de leur Collegues vissent, exami-
nassent & jugeassent seuls, Ã leur excur-
sion.; ,
Je Voulais borner à ces observations lÃ
discussion de cette matiere si importante 5
niais on desire que j|apprenneà mes Ff. que
les S. Ff. Ã \ p i6toiia & Ã Leoi.e Ygjurgevte f
étaient initiés dans le secret- du système
du F. ab Eremo > & que c'est par cette, rai-
son qu'il les a choilis pour Juges, & que
conséquemment les lettres du F. ab Erem&j
(t) Corpus enim quoi corrumpitar. aggravât
animant, & terrena inhabitatio deprimit fenfum
multtt cogUantem. (jSalom. lib, sep, c, 9, y,
150
126
avaient rapporr à ce système. Je pourrais
donner quelques notions sur ce fystême
en ce moment , mais je crois qu'il con-
vient de ne pas anticiper & de n'en parler
que lorsque nous serons parvenus aux ob-
jets qui y ont un rapport spécial. Je ne
trahirai pas un secret, puisqu'il ne m'a
pas été confié: ce sera le fruit de mes
combinaisons que je proposerai. Deplus,
si je ne me suis pas trompé, on me saura
gré d'avoir dévelopqé des idées qui peu-
vent tendre à la satisfaction de quelques
individus; si je me suis trompé, on n'a
rien à craindre de mon indiscrétion: car
c'est une indiscrétion , & une indiscrétion
blâmable de trahir le secret d'autrui, soit
quils nous soit confié, soit que nous l'ayons
surpris. Mais serai-je vraiment coupable
d'indiscrétion? Je ne lç crois pas, je dis
plus, je ne le serai pas, parce que tout ce
qui peut être donné ou appris sans qu'un
tiers en souffre, doit être donné ou ap-
pris (a); c'est ce <lue jai démontré dans ma
premiere Partie (x). Effectivement, n'est-
{ziì Quidquid sine ietrimento pojstt tommodari,
Ãi tribuatur vti ignito. (Cic de Offic , h l,
«. id.
ix) Pages 24 & suivantes , 4t fox- tout page*
26, 32 &33.
127
il pas odieux de refuser des connaissances
Utiles à ceux à qui on les donne, & qu'on
peut donner sans éprouver le moindre
dommage (jy)? N5est-il pas contre tous
les principes du juste & de l'honnête de
refuser des connaissances, des vérités ces
teints � consolants, fublinns , invariables ,
qui doivent être le but véritable , certain ,
sublime, invariable de la M.\ , Ã ceux
auxquels on a assuré qu'on leur donnait le
but véritable & invariable de la M.\, la-
quelle faveur on leur a accordé pondere
metallì, après les inquisitions les plus sé-
veres fur ieurs m�urs, ïeurs vertus & leur
caractere. Or, puisque dans l'opinion des
Ff. initiés dans le système du S. F. à Vic-
toria , j'ai, en ma qualité de Président
d'une G 123 Ecc., induit en erreur les
de Visiteur du & Australie, j'ai con- A/
tribué à induire en erreur ks Ff. de ce
Prié., puisque je jn'ai ni îa possibilité,
ni la faculté de réparer le mal que je suis
sensé avoir fait en suivant Pesprit du sys-
teme du S. F. à Fïdotìa, en initiant
ceux que je dois avoir égarés du vrai che-
(y) Quce funt ìis v.tilia, qui acápmnt, danti
won molesta. (Cic. de Offic. Ll,c. xÃ>.)
isqu'en ma qualité
�28
min, eri leur donnant communication de
ì'instnÃction systématique; il est au moins
de itton; devoir que je leur indique les
sources où ils doivent puiser, que je leur
apprenne la nature & les propriétés des
eaux de cette source, le régime qu'il faut
qu'ils suivent pour boire de ces^ eaux sans
danger, & enfin que je leur montre le
sentier qui y conduit.
Je ne présumé pas que les initiés de cë,.,
système m'en sachent mauvais gré , s'ils
font attention que ceux qui desireront
participer à leurs connaissances, s'y prépa-
reront , d'après mes instructions, en épu-
rant leur m�urs , en pratiquant & lá:
vertu & les préceptes de notre sainte Re-
ligion: que ceux , au contraire , qui ne
pourront en concevoir la sublimité, ne
les importuneront pas; «5c que s'il leur
arrive de chercher à les tourner en ridi-
cule , ce sera une plaisanterie du mo-
ment , qui, mème ne parvenant pas jus-
qu'aux initiés -, ne choquera en aucune
maniere peur délicatesse;
Qu'on me pardonne cette longue di-
gression , j'aurais desiré la supprimer;
mais je suis jaloux de l'estime de
mes Ff.\ il faut qu'on me connaisse Ã
fonds , afin qu'on ne me soupçonne pas
d'être un dépresseur opiniâtre & incom-
mode
119
mode (z), & que l'on soit convaincu de-
la pureté de mes intentions & de l'hon-
nêteté de mes procédés.
On trouve dans le §. 4 de la troi- 3e Seffiou.
sieme Séance que le S,. G, S. a pro- * *'
pose de suspendre , pendant queîque;
temps, . toute correspondance de la part
des Mandataires avec leurs Commettans,
sous prétexte que le Convent s'attirais
l'attenrion du public. Loi en conséquence
dictée d un consentement unanime* On
croit généralement que cette loi a été
suggérée au S« G. S,; que ceux qui
l'ont suggérée avaient leur raison pour em-
pêcher les Commettans de pouvoir, don-
ner des instructions positives Ãur l'objet
important qui devait être traité dans cette
respectable assemblée , & que ceux qui
l'ont suggérée, espéraient que présentée
par le S. G. S., qui mérite jà tant de titres,
notre confiance respectueuse , on n'en
(z) Je sais qu'on a cherché à donner cette
opinion de moi, qu'on a insinué que c'était
le ton de la f de Lorraine, de ce très-petit
point de l'O.; mais & cette f & moi nous le
pardonnons à Finventeur de cette calomnie;
qu'il sache cependant que nous le connaissons,
& que nous ne le nommerons pas.
examinerait pas scrupuleusement le3 con-
séquences.
Abstraction faite de cette opinion, exa-
minons si la Iòi devait être faite, & fi
le motif qui l'a fait rendre était suffi-
sent.
La loi devait- elle* être faite? Etait-
elle honnête, utile & juste (<*)? car nous
avons prouvé (b) que c'était ce qui cons*
Ãituait une bonne loi. Je crois qu'elle
frétait ni honnête, ni juste: il s'agissait
d'objets fi importans pour la Communauté)
qu'il était nécessaire que les Mandataires
pussent éclairer leurs Commettans fur les
détails sur lesquels ils pouvaient douter,
de mème qu'il était important pour les
Commettans de connaître les principes
fur lesquels on fondait les opinions pour
pbuvoir fournir les réponses, en cas que
ces opinions leur euslent paru en mériter,
La ténue du Convent fixée au mois
de Juillet, on n'était pas maître de choisir
fes Mandataires; il fallait avoir obliga-
tion au zele des Ff. qui pouvaient ou
voulaient sacrifier ìeut temps & leur in-
(a) I» Jemita juftiti� vita. (Sak prov. c. 13,
y. 28O - ....
t <£) Premiere Partie, page 16 & suivantes.
131
téiât particulier au bien général; mais ce
zele ne supposait pas toutes les connais-
sances nécessaires; une correspondance sui-
vie devenait donc indispensable. Et il
n'était pas juste de priver les Commet-
tans de cette ressource à laquelle ils avaient
droit de s'attendre. H y a plus, ' la loi
n'était pas mème utile, puisqu'elle pri-
vait le Convent de lumieres qu'on devait
desirer.
Le prétexte dont on a coloré la né-
cessité de la loi, n'est que spécieux, II ne
s'agissait pas d'interrompre la correspon-
dance, mais d'empêcher qu'elle ne fût
interceptée. Or il y avait un moyen bien
fimple. La Ville de Francfort, aux portes
de laquelle on était, est une Ville d'une
étendue considérable; un grand nombre
de Commerçans du plus grand crédit, de
la plus grande importance > l'habitentï
intercepter leurs lettres , serait violer le
droit le plus précieux pour leur fortune;
car le commerce a ses secrets de corres-
pondance, qui sont d'un grand prix, &
tel Marchand payerait cher le livre d'a-
dresses de son voisin. H n'est donc pas
douteux qu'aucune autorité ne voudra
troubler la tranquillité piécicuse des Né-Ã
gocians; on Ce gardera bien de commet-
tre ce péché énorme de politique. Parmi-
ces NégoclanS il y en a, à coup sûr, qui
sont F/, M...; Mais quand il n'y en au-
rait pas; il n'y! a pas un Négociant qui
n'eût rendu le service fi peu 'coûteux de
son enveloppe, pour faire parvenir, avee
sûreté, les lettres à Wilhelmsbad; & Ã
legard de celles qu'on aurait envoyées,
tout le monde connaît les ressources qu'on
peut avoir, qui, sans porter aucun pré-
judice à la Ferme des Postes, font1 ar-
river les lettres à leurs adresses Ãans au-
cun risque d'indiscrérion. �
On a remiS sur le tapis la semeuse queC
tion des pouvoirs limités, & illimités, &
Même Session, 1 j r 1 �% � � r , *
Mo, j, le résultat des opinions a servi â prouver
que là question n'était pas admissible, &
que le véritable objet de la question étajt
de savoir combien de temps on donne-
rait aux f pour adhérer aux opérations
du Convenr. On a arrêtée, pour terme,
le; 34 Juin de Tannée 178�. Postérieure-
ment on a vu la nécessité de proroger ce-
terme jusqu'au a; Décembre.
Le §. 6 nous offre le premier exemple
d'un Sous-Piïcuré exempt en faveur des
NOj t 'Ff, Palatins; personne ne s'y est opposé,
parce qu'il est vrai qu'on doit considérer
la position politique des arrondissemens#<
A l'exemple des Ff. Palatins, l,s Ff.
de Brème ont demandé à être érigés en
133
Préfecture exempte: c'est le premier exem,- ' No.?
pie de ce gente, fondé aussi sur les cir-
constances locales.
Le F. Ã Cruce cerulea a fait une mo-'
tion, qu'il a retirée presque au même ins-
tant, sans qu'elle ait été jugée par les n0, s,
Votans. Ce q'était donc qu'une question
d'instruction, & dans çe cas il ne devait
pas la laisser rédiger parmi les actes; ou
si ce F. regardait fa motion comme im-
portante, il ne pouvait la retirer; ce n'é-
tait plus son bien, c'était celui de ses
Commettans, & il fallait recueillir les voix.
Si l'on dit que ce n'était pas comme Man-
dataire, mais en son nom qu'il avait fait
4a motion, je répondrai qu'il n'en avait
pas le droit, & que fa motion ne devait
.pas être entegistrée (c).
, Tout ce que j'ai dit jusqu'à présent pou- No. »,
vant s'appliquer du plus au moins aux n & **�
quatre articles suivans, je m'abstiendrai
de me répéter, � � , - �
Une des premieres & des plus impor- No.131
tantes opérations du Convent, était de
(c) Argue sapientum & diliget U. (Sal prov.
C.�9, v. 80
Fatuus Jìatim indicat iram fuam. (Ibid. c
n, v.-* i6.)
134
déterminer le vrai but de la Maçonnerie;
son origine prouvée par une filiation pré-
cise*, & au défaut de démonstration par
pieces probantes, il était naturel de choi-
Ãìr, parmi les probabilités, la plus frap-
pante, la plus apparente, la plus concor-
dante aux allégories M.*.. Or comme i
était impossible de parvenir à cette fin[
Ãant discuter séparément les degrés de,
preuves ou de probabilité de chaque sys-
tème , pour ensuite les poser sur la balance
du jugement; il fallait nécessairement
commencer par un des systèmes de la M...,
c'est ce qu'on a fait dans l'arricle 13; le
S. G. S. a ouvert cette motion: QueUe
preuve apportera-t-on pour légitimer la
filiation de IV, du T. ì
Nous verrons, dans les Sessions suivan-
tes, comment on a procédé à cet examen.
mais nous verrons aussi, avec douleur,
qu'il n'a point du tout été question des
autres systèmes M.*. �
QUATRIEME S�ANCE.
& suivantes, "jusqu'Ã la quinzieme;
Dans les 4, f, 6e Séances & suivantes,
jusqu'à la 14e inclusivement, on a traité
la question de la filiation des T* Des
faits; des motions ou analogues » ou
étrangeres, coupent perpétuellement le
fil de l'examen de cette question. Pour
mettre de Tordre dans nos observations*
nous ne parlerons de cette question
fameuse, qu'après avoir dit quelques
mots sur les faits & motions successives
qui se font présentées. Nous parlerons
d'abord des motions digreffives, de cel-j
les qui n'ont aucun rapport à la quet
tionî ensuite de celles qui y ont rapport;
pour delà passer aux digressions sur la ma-
tiere , soit qu'elles y aient rapport ou non;
& je finirai par l'examen dç la question
principale.
D'après ce plan , la quatrieme Séance Motio*
n'offrant ni faits ni motions étrangeres j*f^Lifou
à la question, nous en chercherons dans
la cinquieme, dans laquelle on voit qu'on «e« S�MC»
a décidé que, pour pouvoir donner en-
trée au Convent à quatre Ff. députés des
cfp nationales des Etats d'Autriche, il
fallait qu'ils fussent dans l'Ordre inté-
rieur, & on a décidé qu'ils y feraient
admis dans le jow\
C'était juger quatre choses: i°. que le
Convent avait droit de procéder à des ré.
ceptions. dans XQ. intérieur; a<,. de rece-
voir des Ff. de quelque District qu'ils fu£
Ãent; de leur donner dispense d'interf-
ij6
itice; 4°. qu'il fallait décidément être mem-
bre de l'O. intérieur pour entrer au Con-
vent. Et d'abord sur ce quatrieme objet,
; on voit que j'ai eu raison d'avancer ce que
j'ai dit dans ma seconde Pa rie, pages 81 «
8z & 8 i , article 11 des Articles prélimi-
naires, On n'a pas suivi |-Our ces Freres
ce qui a été arrêté par ce- article »t, on
s'est donc écarté d'une loi dont on avait
Ãìgné Tobservance; on ne s'écarte jamais
d'une loi quand elle est vraiment sage,
& une loi doit être pour tous, & ob-
servée par tous (d). Au surplus cette ob-
servation ne tend qu'à démontrer que
vraiment la loi ne des Articles préli-
minaires était une loi mal rédigés , &
peut-être mème plus mal imaginée.
Je crois qu'un Convent général peut pro;
céder à des réceptions; composé de Pélite
des Membres de l'Ordre, représentant le
Corps entier, il peut faire ce que tes par-
ties de ce mème Corps peuvent faire. Je
crois, en second lieu, qu'il peut recevoir
des Ff. de tout District, parce qu'il repré-
sente tous les Districts, Je crois enfin, qu'il
(d) Leges Junt inventas, qu� cum omnibus
semper und , atque eadem voce loquerentur. (Cic.
de Offic. 1. 2, c. 12.) , . . . ,
137
peut donner des dispenses d'interstices;
parce qu'il ne les accordera que pour de
bonnes & justes, raisons, & parce que les
établissemens de l'Orclre qui font de petits
Convents, peuvent les donner; ce sont de
çcs prérogatives sondées sur l'eÃtime, la
considération & la confiance qu'on doit
accorder à ces Assemblées, respectables qui
représentent le grand tour. J'aurais desiré
qu'avant de faire décider qu'on recevrait
ces Ff., on eût arrêté, qu'un Convent gé-
néral pouvait recevoir dans PO. un F, de
quelque District qu'il fût, & mème donner
des dispenses d'âge & d'interstice, s'il le
juge convenable. C'était faire dériver le
fait du principe, & non le principe du fait.
On lit dans, la huitieme Séance, qu'un
des Grands-Secretaires presenta, au nom
du Comité, une déclaration lignée par tous
les Ff. qui le composoient, qui fut lue &
déposée aux actes. Mais on ne voit pas ce
que c'est que cette déclaration. Pourquoi
ce silence?
A la dixieme Séance Ãe présente le F. de m Séance.
Bel.,* de la mere Loge de la croissante
aux trois clefs de Ratisbonne. On oublie
pour ce Mandataire la loi i Ãe des Articles
préliminaires. On n'a point fait en fa fa-
veur ce qu'on avait fait pour le Comte de
Salm Reifferscheid, de Kollowrath-Cups-
. 138 ..
tein, de Witzty & de Bocdeker. On ne
l'a pas reçu dans Tordre, & on n'a pas
nommé de Comité, ainsi qn'il était voulu
par l'article u. Le S. O. S. fit donner la
réponse verbale que fi cette CD fera con-
naître de plus prèjt lis principes qui la di-
rigent , �*r* qu'elle reconnaîtra avec nous un
Chef commun en fa personne, il- lui Joit
donné communication des a&es du Convent.
Cette réponse [bien seche n'était pas
concordante avec ce qui avoit été an-
nonce dans les circulaires; voilà donc un
Député qui arrive avec confiance, & qui
doit partir bien humilié, emportant avèc
lui une opinion bien peu favorable des
opérations du Convent I Voilà peut-être
un grand rayon de lumiere écarté! Enfin
à quoi bon s'être donné la peine de faire
les Articles préliminaires , les avoir fait
signer, puisqu'on ne voulait pas les ob?
server?
Je ne parlerai pas du discours fur la bien-'
faisance du F; à Circuits, il doit paraître
incessamment imprimé.
Tels font les principaux faits & motions
qui ont interrompu l'examen de la question
primitive, & qui, comme on le voit, n'y
avaient aucun rapport.»
Motioat m- Nous allons tracer, sous un mème point
îf^stion *prin,- ^e vue, *es m°ûons relatives à la question,
cipalc.
ïl9
posée d'abord dans la lettre circulaire fous
'ces quatre faces:
Devons-nous regarder, îfc. (e)?,
Puis sous ceite seconde face:
Qui font ces Sociétés, &c, (f)i Ã
Ensuite sous cette troisieme face i
Qui font les Sociétés, &c. (g) ì
Et enfin sous cette quatrieme:
Si jamais une restauration, îfc, {b).
Ces questions ont change de formé
presqu'à chaque Séánce, & l'on voit rem-
barras des Ff, pour établir la proposition
la plus simple, comme j'efpere le démon-
trer. Mais qu'on me permette de rap-
porter toutes ces variations.
a la troisieme Séance, le S. G. S.
a prétinté la question en ces termes assez No<e,3*ssion'
simples: QueUe preuve apportera - t - on
pour légitimer la filiation de F O. du 7*,/
La même proposition lue à la quatrieme Séance,
Seiìion, il semblait que la seule choie
qu'on dût faire, était de décider dy gente
des preuves. Or ces preuves pouvaient être
ou littérales ou morales. Les premieres euG
i («) Premiere Circulaire, No, 1,-let. a,
(/) No. I, let. d.
(g) No. I, let. e.
(A) No. IV, let. b.;
140
Ãêut levé tout doute; quant aux morales ,
elles ne pouvaient être fondées que sur les
probabilités. Tout le monde fait qu'une*
preuve est la démonstration de la certitude
d'une chose; or de ces démonstrations les
unes ôxistent dans une suite d'acte probans,
c'est ce qu'on appelle la preuve littérale; les
autres existent dans la réunion de toutes
les probabilités, & elles � équivalent à une
preuve littérale. Effectivement, si nous
suivons la méthode des Géometres, qui di-
Tent, d'après les principes de la Logique »
que la certitude est un tout, dont les pro-
babilités sont les parties, il est certain- que
la réunion de toutes les probabilités for-
meront la certitude la plus convaincante;
tandis qu'on certain nombre de probabi-
lités ne formeront qu'une portion de cerr
titude, plus ou moins convaincante , rela-
tivement au nombre des probabilités. -
Ainsi la proposition du S. G. S. était
simple, naturelle, & ne concernait pas
l'effence de la question de la filiation, ma s
voulait que l'on statuât fur le genre de
uir la motion, dont on n'a pas saisi le sens,
. on Pa éfoufte par onze autres, dons voici
Je détail.
4« Sesliîom 1°. Résoudre les questions & doutes
suc Forigine, la filiation & la dénomina-
i serait admissible. Sans statuer
,*1
tion de PO., 5c tourner nos regards vers
Ãbn essence; ce sera, je crois, lé premier
objet de nos délibérations (i),
zo. Que sommes-nous? �. , Essence de
PO.
Depuis qWid sommés-nous 1' . Ori-
gine de PO. (*), �
jo. D'où la M.1, tire-t-élle son origine?
Si, selon la plus grande quantité des
systèmes connus ou parvenus à notre con-
naissance, elle vient de PO des T.; com-
ment peut-on prouver la filiation, ou la
supposer venir jusqu'Ã nous & Ã notre
système (/)?
'40. La recherche de la filiation dé PO.
des T. doit servir d'échellon pour exa-
miner progressivement l'origine de la M.\,
les événemeÃis plus récens devant présen-
ter quelque fil pour remontrer, Ã ion aide,
dans les temps antérieurs (m).'
f°. L'inspection des pieces doit précé-
der là discussion de ces objets
(i) Motion du S, (3. S,, d'après la second»
circulaire , 4, 14. - --,
(k) Proposition du F. Ã Cruce eerulea.
(t) Idem du F. à Leone résurgente,
(m) Du F. Ã Serpente. .' 1
(n) F. â Fente irrigwn 1
é°. (o) Parmi ces propositions le Con-
vent préféra celles du F. à Leone résurgente,
en en intervertissant Tordre, & commen-
çant par la seconde proposition, pour finit
par la premiere
i«. Séance. 70.. A la cinquieme Séance on pro^
proposa cette nouvelle motion: Devons-
nouá abolir ou conserver , en l'adaptant
aux vues qui nous animent, le systeme que
nous trouvons contraire à notre con-
science (p)?
fie. Séance. g°. Nouvelle motion à la sixieme
Séance. Si mème nous pouvions obtenir
les preuves de la légitimité de l'O., vou-,
drions;nous, après tout ce que nous sa-
vons de l'O., continuer le Ãysteme pré-
sent du T.; & la restauration de l'O. des
T. étant un des systèmes dominans dans
l'affociation M.\ , une branche majeure
qui desire dans ce moment à se léunir aux
autres rameaux du mème tronc, ne Ãerait-
il pas nécessaire de se procurer des éciair-
cissemens fur le système de (Zinnendorff)
la C3 nationale de Berlin, qui embrasse
une grande partie de l'Allemagne {0f
(«) Arrêté du Convent.
\ (j,) F, Ã Lilio convalliunh
i (?) F, Ã Leone t-e/u,rgtnte%
H?
Mème motion détaillée par le F. ab
Eremo.
La neuvieme motion est d'un gente
nouveau.
9°. Qui voulons*nous êtreÃ" Ou plutôt,1
que devons-nous être (r)?
io°. A la huitieme Séance on en a pro-
posé une , qui a eu un succès de quatre
jours. -
i°. La filiation de l'O. des T. avec nô-
tre système actuel est - elle 'légitimée * ou
ne Test-elle pas (s)?
2°, Dans le premier cas, est-il prudent
Sà convenable de conserver notre système
dans la forme actuelle -, & dans le second,
devons-nous y renoncer absolument?,
3°. Quel est le système le plus convenaj
ble pour réunir, le plus possible & fans
danger, les parties constituantes de l'�.
en un seul & mème régime?
4°. Quel intérêt avonsnous à Texameft
des questions relatives à l'Ordre des T.? &
à quel titre devons- nous examiner plus
sérieusement la légitimité de notre filia-
tion avec lui? .
(r) R. F. ab Heiera.'
(*) R, F. ab Eremo,
. r44
Cette motion a éce adoptée par le Coh-
vent.
Ãae. séance. II*. Oh lui a cependant donné une
nouvelle forme; quatre Commissaires ont
été nomméî pour ce travail; & voici dé-
finitivemenç le plan que l'on a suivi (Ã)*
i°. Est-il prouvé que nous sommes les
vrais & légitimis successeurs des T.? t
a°. L'Q. des Maçons a-t-il des rapports;
avec l'Ordre des T./ *
3°. Conservera- t-on le souvenir de TO,
des T. dans la M.*., ou y sera-t-il tota-
lement aboli ?.....':
4°. Conservera-r-on la forme de PO>
des T. tel qu'il a été fixé dans les derniers
Convents d'Allemagne?
5°. En renonçant aux noms, qualitésf
& prétentions des T. , cónÃèryerons-nòus
des rapports avec cet O.?
6°. Les rapports seront-ils conservé*
dans un Grade de Chev., ou consigné*
dans une instruction historique?
On voit par ce détail combien de pei*
«es on a eu pour s'entendre, & cela parce
.qu'il y avait un parti qui voulait ab-
solument détruire & quì Ãê trouvait
({) Arrêté des quatre Commifl'aires du Con-
sent, , »,
oppose
145 i
opposé à deux aurres partis , d*ont l'un
voulait conserver , & l'autre examiner.
Dans toute discussion, quand on n'a
pas pour but de s'éclairer, mais de faire
prévaloir son avis, le combat est assez
inégal, parce qu'alors ou l'on abandonne
le champ de bataille au plus opiniâtre, ou
l'on se retire sans qu'il y ait rien de dé-
cidé.
Personne n'use de cet avantage, comme
les Protagoras anciens ou modernes, car
ils sont tous entachés des mèmes vices;
on les voit éluder la question dont ils ne
peuvent donner la solution, substituer
adroitement ou maladroitement une pro-
position en place d'une autre; changer un
ou plusieurs mots de la proposition, ce
qui lui donne un sens ou plus étendu , ou
plus vague, ou plus obscur , & leur pro-
cure la facilité de noyer dans une mer de
mots la proposition qui, dans l'origine,
était la plus simple. Mais parmi ces Mes-
sieurs, il y en a qui raisonnent pour le
tourment de la raison: esprits durs, en-
têtés, opiniâtres, vains jusqu'au ridicule,
ignorans, ou n'ayant qu'une teinture lér
gere de la science; la raison, ni la vérité
mème si elle descendait des cieux, ne
pourraient les convertir: ambitieux à l'ex-
cès; ils ont un orgueil insoutenable ca-
K
Ã4<?
ché Tòiis le voÃlejde la modestie & de l'hu-
milité; mais comme le moindre souffle
agite ee voile, alors on voit à découvert
l'hypocrite: en vain , pour réparer le dé-
sordre, emplOiënt-ils tout l'aet de leur
métier; le Pere de la Comédie française
rious a appris les secrets de cet art (u).
Méfiez-vous donò, de cette espece de gens,
ils sont aisés à reconnaître, ils parlent peu,
c'est leur grand art; ce qu'ils disent est
prononcé avec un ton sententieux & im-
posant, ou affectueux jusqu'Ã la fadeur.
Ils sont les distraits, pour paraître ab-
sorbés dans les contemplations les plus
importantes. Sont-ils obligé de répondre
à une proposition un peu ardue? ils vous
écoutent les yeux fermés, le corps im-
mobile, puis après trois a quatre mouVe-
mens d'une tête qui s'éleve & s'abaisse
én s'alongeant en diagonale, leurs yeux
Rouvrent, se tournent vers le ciel, & de
leur bouche sortent des mots entrecou-
pés qui, réunis, forment là solution
souvent la plus entortillée & plus souvent
'encore la plus inepte. Si vous en trou-
vez sor votre chemin, dites-leur poliment:
(m) Moliere, Comédià du Tartufe.
*4F
que Dieu vous bénisse, Messieurs les So-
phistes (x).
Une seconde espece de personne, est
celle pour laquelle on a dir, ne jurez pas
fur la parole de votre maître; celles-ci
sont dans la bonne foi, elles prennent
pour principes les .axiomes erronés de
leur maître; elles y sont, pour ainsi dire,
clouées; on a exercé leur mémoire & non
leur jugement; on a obstrué leur discer-
nement au lieu de le développer. Frappées
de l'éclat d'une proposition arrificieuse-
ment présentée, elles se prosternent &
admirent. Demandez-leur raison de leur
admiration , elle est, disent-elles, dans
leur coeur; mais elles ne peuvent en dire
davantage. Ne vous obstinez pas à cher-
cher la vérité avec elles, vous n'en re-
cevrez aucune instruction & vous ne les
persuaderez pas. Plaignez-les, mais ne vous
associez pas à elles. ,
(*) Sophiste vient du mot grec votive, im*
posteur, trompeur. Encydoyèdit, mot Sophiste.
Autrefois cette épithete était donnée aux sages,
parce qu'on la faisait dériver du mot traça; y
sagesse. GloJJ'oire de Ducmge, mot1 Sophst�.
Mais depuis que les faifeors d'argumens subs-
tils & captieux se sont fait appeller Sophistes,
on a cherché l'étimologie de ce mot dans ca-
lui <rep/û,'«
148
Gardez-vous bien, mes Ff., de cher-
cher les originaux des porrrairs que je viens
de deflîner; j'ai dir au commencement de
cet Ouvrage (y) que je ne voulais ni pein-
dre, ni offenfer perfonne. Les tableaux
que j'ai tracés font dans la collection de
ceux que je copie depuis plus de vingt
années (z)
En général toute perfonne ne raifonne
pas jufte, qui, i.. prouve ce qui n'eftpas
en queftion (/»); qui, 2°. fuppofe vrai ce
qui eft en queftion; qui, 3°. prend pour
caufe ce qui n'eft pas une caufe; qui, 4 .
(y) Page 4-
(z) J'ai entendu dire dans ma jeunefle que
1» face de l'homme était l'image de fon ame,
que fes yeux en étaient le miroir; j'ai étudié
la vérité de cette afiertion, & j'ai fait, en
conféquence, un recueil de mes obfervations
prifes fur des originaux dont je connaiflais,
d'après un examen fcrupuleux, le caractere. Je
me fuis convaincu , par l'expérience, que, non
feulement la phyfionomie, mais cucore la ma-
niere d'être & de fe tenir, avaient le rapport
le plus frappant avec le caractere de l'homme;
& que l'on pourrait faifir les nuances de ces
caracteres.
(a) Ariftote appelle ce genre de fophifme,
ignorfltio eltnchi.
149
ne confidere pas routes les manieres dont
une chofe peut être, ou peut arriver»
qui, 5° .juge d'une caufepar ce qui ne
lui ; convient que par accident, ou qui
prend les fimples occafions pour les véri-
tables caufes; qui, 6 >. confondent le fens
divifé avec le fens compofé, en pafiant
de l'un à l'autre; qui, 7*. paffe de ce qui
eft vrai à certains égards, à ce qui eft vrai
Amplement; qui, 8°-. enfin fe fert de mots
ambigus, pour en abufer enfuite (</)- Si
ce'ft de bonne foi qu'on raifonne ainfi,
c'eft preuve d'un caractère d'ignorance;
fi c'eft fciemment, c'eft preuve d'un ca-
ractere d'impofture. On fera revenir le
premier de fon erreur, s'il a le jugement
droit & le defir d'être éclairé. Le fecond
perfiftera dans fes argumens infidieux; évi-
rez de diflerter avec lui.
Si nous comparons ces principes de la
faine logique avec ce qui a été dit dans
onze Sellions du Convent, combien de
fois ne pourra-t-on pas dire: que de fo-
phifmes! N'en relevons que quelques-uns,
pour ne pas abufer de la patience d'un
Lecteur même indulgent.
(6) Logique du Port-Royal, &c. Scrave-
zande, &c. Dictionnaire Encyclopédique, à q
mot fophifme.
Le véritable but de l'O.* & son origïrÃe,
avaient fait naître beaucoup de doutes &f
d'incertitudes (c); douze systèmes qui se
perpétuaient dans la Mac.\ prétendaient
chacun au droit d'être le véritable système.
Quellt était teffence de l'O. (d)} VoilÃ
la premiere question qu'on devait traiter;
elle ne pouvait Terre qu'après qu'on ali-
tait pris connaissance des différens systè-
mes; alors élagant ceux qui visiblement
ne pouvaient pas constituer l'O., il fallait
comparer les autres systèmes. Or, pour pou-
voir les comparer & juger de celui auquel
on donnerait la préférence, il fallait dé-
. cider le gente de preuve ou de probabi-
lité qui seraient nécessaires. Et c'est po-
sitivement ce qu'avait proposé, avec tant
de sagesse, le S. G. S. quoiqu'il l'eût
proposé pour un seul système, la mème dé-
cision devait s'adaprer à tous. D'après ces
vérités bien certaines, nous concluerons,
ì que ce n'est que l'esprit de sophisme
qui a exclu de l'assemblée des Ff. qui
n'étaient pas de l'intérieur, & que c'est
ïin homme droit, ennemi du sophisme>
(f) Premiere circnîaire.
(d) Seconde circulaire, §. 14.
& qui pensait juste , qui à écrie le §. "6
de la seconde circulaire (e). Nous cori-
cluerons 2°. que, devant décider d'abord
du mérite des preuves ou probabilités Ã
admettre, c'était proposer de prouver ce
qui n'était pas en question, que de pro-
poser de résoudre les questions & doutes
fur l'origine & la filiation de l'O. (f).
Il en est de mème de toutes les. autres
motions qui dérivaient de cette première,
qui avait induit à perdre de vue la mo-
tion préliminaire.
Mais une fois la motion de résoudre
les questions & doures sur l'origine & la
filiation de l'O. posée, ne trouverons-
nous pas que c'est réunir presque tous les
vices du sophisme, de dire: il ne s'agit
point de résoudre les questions & doutes
sur l'origine & la filation de l'O., mais
il faut décider ce que nous voulons être ,
ou plutôt ce que nous devons être ( ).
Cette proposition ne pouvait convenir que
lors de la formation d'une Société nou-
(e) Seconde circulaire, §. 6. Pour éloigner,
(f) Quatrieme Séance, premiere motion.
(g) Septieme Séance, neuvieme raotibo.
Xf2
Velle. La motion proposée d'après la rhefe
posée, i°. rendait à prouver ce qui n'était
pas encore en question 3 20. supposait vrai
ce qui n'était qu'en question; 3°. ne
considérait pas toutes les manieres dont
la chose pouvait être; 4 . elle tendait Ã
prendre une simple occasion pour la cause;
.$<*. elle passait du sens composé au sens
divisé, &c., &c.
Ce trois exemples, pris au hasard, suf-
fisent pour prouver combien on s'est dé-
voyé des vrais principes d'un raisonne-
ment sain. J'abrege sur ce point & je
viens au troisieme objet que je me suis
proposé de parcourir, savoir, les digref-
Kgressions sions sur la matiere, soir qu'elles aient eu
u matiere. qUe]que rapport ou non à l'objet à traiter.
La premiere (b) a eu pour but d'être
instruit des points qui caractérisent l'iden-
tité des principes des établissemens de
l'O. sur son but & son essence.
On ne sait par quelle fatalité, maigre
les ordres du S. G. S., les réponses de
tous les établissemens n'ont pas été com-
muniquées. On ne peut soupçonner que
deux motifs: le premier, la négligence;
le second, la mauvaise foi: or dans la
Qï) Quatrieme Séance R. F. à Serpents.
pofÃtÃon des choses, s'agissant dé percer
l'obscurité dans laquelle érair enveloppé
lé vrai bur de l'O., il fallair un concours
& une communicarion de lumieres , il
fallair connaître la maniere de penser des
différens établissemens, il fallair pouvoir
répondre aux objections des uns, ou
se rendre aux raisons dérerminantes des
autres: ce qui ne pouvair pas se faire par
Ic défaut de communicarion des réponses.
Donc la négligence, dans ce cas, est un
crime aussi impardonnable que la mau-
vaise foi.
La seconde (ì) excursion a eu rapporr aux
recherches faires par les Ff. d'Iralie, sur
un fair historique, la morr de Charles de
Mont-Carmel: on a prérendu que dans les
registres mortuaires de la Ville de Casal,
ainlî que dans ses archives, on ne trou-
vair aucune rrace de ce fair; d'où l'on
îirair une conséquence de doure, qui ap-
prochait parfaitement de la négation du
fair. Pour réponse, il suffir de demander
si, parce qu'on ne trouve pas dans les
registres mortuaires d'aucune Ville , la
morr de Thiébaut Guidin, connu plus
particulièrement sous le nom du Moine
(O Ibid.
x$4
Gaudini , avant dernier Grand-Maitre de
l'O. du T., on peu: en conclure qu'il n'a
pas existé. Si, parce qu'un fait qui s'est
passé dans un Cloître, il y a plus de quatre
cens ans, & qui n'intéresse nullement le
corps d'une Ville, ne se trouve pas dans
les archives de cette Ville; on peut en con-
clure contre la vérité du fait. Enfin si,
parce qu'on ne trouve dans aucune Eglise
les registres mortuaires de Moines morrs il
y a quatre à cinq cens ans, ni leur nom
dans les archives d'une Ville, on peut en.
conclure qu'aucun Moine n'a existe &
n'est mort il y a quatre à cinq cens ans.
En partant de cette maniere de voir , U
faudrait rejetter toute tradition , & l'on
boulverserait bien des choses. Il n'y au-
rait point eu d'Alexandre ni de Titus,
Mais, dira-t-on , les livres nous parlent
de ces grands Hommes. Mais les livres
nous bercent aussi de contes de Fées; &
Je pieux Archevêque de Florence, Saint
Antonin, nous a aussi raconté des histoires
bien absurdes (k). Voici un argument plus
(£) Je n'entends pas :ffirmer la vérité du fait
historique dont il s'agit: mais ne voyant au-
eune raison pour -douter de ce fait , je me
borne à dire ce que fait n'est point essentiel
peur l'histoire de l'O.., ai pour expliquer le
troisieme Grade.
sorr: la liste des Grands -, Maîtres, ' donnée
par le F. ab EnJ'e, parle d'un Thieri
(Terricus); non comme ayant été-Grandi
Maître de l'Ordre, mais ayant seulement
dirigé l'Ordre pendant la captivité de Gé-
rard de Riderfort. Toutes les autres listes >
celles de Ducang-e, celle de Roman Zapa-
-ter, celle des Bénédictins, celle du ma-
nuscrit d'Etival, &c., mettent ce Terric
au nombre des Grands - Maîtres; en con-
cluera-t-on contre la liste du F. ab Ensel
On aura tort, parce qu'il n'est pas prouvé
dans l'histoire que jamais Terric eût été
Grand- Maître; & le titre de Magnus
Fr�ceptor Oïdinis qu'il avait à l'époqueX
de la captivité de Gérard de Riderfort,
a induit à erreur les Historiens moder-
nes, qui n'ont pas examiné avec assez
d'attention les Historiens Contempo-
rains (/); qui n'ont pas voulu voir que
si, en l'année 1185 , Gérard de Rider-
fort avait été fait prisonnier , étant Grand-
Maître, il n'était pas possible que Terric
le fût & qu'il n'eût abdiqué le Magister
qu'en n 87. *
U y a des erreurs dans ce - qu'a donné
(l)A Vide hist. Hierosòl. Item, e?»c. de Vi-
trìaco. Item, Smut, &c. . ,
le F. ûb Ense, comme il y a des erreurs
dans toutes les chroniques & annales des
Ordres Religieux, quoique faites par des
Religieux de ces mèmes Ordres.
Certe excursion du F. // Serpente a
produit une narration historique (m) de
ce qui s'est passé dans l'Ordre, en Alle-
magne, depuis 1766, qui a dû néces-
sairement intéresser les Ff. qui ont eu
favantage de l'entendre. Cette Histoire
de la M.\ en Allemagne, mériterait bien
d'être imprimée.
Une troisieme digression, est l'opinion
du mème R. F. à Ltlio convallium (»),
fur ce qu'est de nos jours l'O. des T. qui
a fait la matiere d'un dialogue pour la for-
mation duquel plusieurs Freres ont fourni
leur contingent de lumieres.
Cette digression aurait pu être discu-
tée comme motion, si on avait reconnu
que PO. des T. était vraiment le but de
la M.\
Quatrieme digression (0). Le R. F. Ã
(m) Par le R. F. Ã Lilio convallium, qua-
trieme & cinquieme Séance?.
00 Cinquieme Seance.
(0) Sixieme Séance. , �
157
Leone résurgente avait annoncé qu'il avait
des- connaissances particulieres sur une
branche de l'O. des T. Invité par le S.
G. S. de satisfaire l'attente des Fr.; il n'a
voulu consentir à le faire qu'en faveur
d'un Comité, & ce Comité a été composé
de huit Freres. Pour ne point me répéter,
je me réserve de faire mes observations
sur cette digression lorsque je parlerai
d'une motion du R. F. ab Orno, qui
s'y rapporte (p).
Cinquieme digression (q). Le R. F. ab
Eren o qui a toujours témoigné le plus
grand desir de connaître la vérité (r), a
ouvert l'avis sage, que, le but étant de
réunir tt.utes les branches de YOt M.\ en
une Jeule 2f même association, il parais
Jait important de connaître les systèmes
particuliers de chacun, comme étant le pre-
miere moyen de se réunir. Il fallait se pro-
curer des connaissances sur le fystême
Zinnendorfien , son origine , sa partie
Qp) Septieme Séance,
(q) Ibid. Sixieme.
(r) ln primifqite kominìs est propria vert in-
qu'sttw atque invejligatio. (Cic. de Offic. liv. i ,
c. 4. ,
158
historique, & tout enfin ce qui en peut
intéresser le Convent & let Commettaiir.
Cesse motion du R. F. ab Eremo est
bien précieuse, & quoiqu'il se soit trompé
en, disant que le but était de réunir tou-
tes les branches de l'O. M.-.; puisque le
vraijibut était fSde connaître le vrai système
de la M.\, sa véritable origine, & que
le but dont parle le R. F. ab Ercn.o, n'é-
tait qu'un plan sécondaire pour le cas où
le défaut de preuves & l'cgalité des pro-
babilités eussertt forcé: à rester dans l'in-
certitude far le but véritable de la M.\
Cette motion est, comme je le disais,
bien précieuse; elle pose sur la base la
plus" respectable, sur Futilité , l'honnèteté,
-îa justice & les principes d'une saine lo-
gique; si toutes les motions eussent été
xle cette namre, & si l'on en avait suivi
îes plans, qu'on eût fait une excellente
besogne! Comme ce que j'ai à dire sur
<ette motion doit se reproduire plus d'une
fois, je ne m'étendrai pas d'avantage,
Ãjusnt à présent, Ãur les idées qu'elle
présente à développer.
Sixieme digression (s) du R. F. ab Ortto ,
elle a deux parties; la seconde étant re-
C*) Septieme Séance,
IJ9
lative à là non communication des ré-
ponses aux circulaires, je la passerai sous
silence. La premiere est conçue en ces
termes: Qu'étant au Convent, au nom de
ses Coinmcttam", d'après [invitation, de la
, circulaire du S. G. £, dans l'cficir d y
puiser les connaissances précieuses (t) les
vérités cot; lolant es antioncées dans cette
circulaire., il s était mis au fait de ces vé-
rités , pour apprendre à distinguer le vrai
davec le faux (u) & vhir par ses propres
yeux; que tous les Députés des grandes
c£p £cc. étant invités, en qualité d arbi-
tres , Us ne pouvaieitt arbitrer qu'ils ne
soient instruits' (.x), if qu'ils ne pouvaient
donner leur voix , Ã moins que ces obsta-
cles ne fussent levés; concluant à ce que
les notions communiquées aux Ff. du Co-
(0 Cognilionemque rerum aut occultarum, aut
admirabîlium ad beate vivendum neceffariam du-
cimus. (Cic. de Offic. liv. i, c. 4J
(u) Omnes enim trahimur & ducìmur ad co-
gnitionis & Jcienti� cupiditaiem, in qua excet-
lere puîchrum putamus, labi autem, errare, nef-
cire , decipi, & maÃum, & turpe ducimus. (Ibid.
1. I, c 6.)
(x) Fundamentum est pfiilice Jtdes. (Id. c. 7.)
Ut communi utititati Jerviatur. (Id. C. ìô.)'
i5o
mité (y), soient communiquées en plein
Couvent composé de Ff. qui ont la con-
fiance de leurs Commettans, qui doi-
vent décider à la pluralité, l'objet de la
conservation filiation des T-
Me permettrai - je de commenter ce
qu'a dit ce R. F.? Hé , que pourrai-je
dire qui puisse ajouter à sa proposition
judicieuse? Tout est compris dans peu de
mots, & le meilleur commentaire qu'on
puisse faire, c'est d'adapter les préceptes
à chacun de ces mots; tout le monde peur
le faire: aussi j'ai cru devoir me borner
A mettre en notes les passages du Phi-
losophe de Rome, qui ont rapporr Ã
presque toutes les phrases de la motion
de l'homme estimable, qui joint à des
connaissances profondes fur la M.\, l'arc
de raisonner avec justesse.
Qui croira que dans une assemblée aussi
respectable que celle de M.-., dont
(_y) Quum quod tu scias * id ignorare emotu-
'funti tuì caujd velis eos, quorum intersit id
Jcïre. Hoc aulem celandì gcms quaU fit, &
cujus îiomình quis ho» videt? Certe non averti,
'non fimplicïs, non ingenui, non jufti, non viri
boni, versuli, potius, obfcuri, afiuti, fallacis,
malitiofi, callidì, vcteratork, va/ri. {Cic. de
OiÃlc. 1. 3, c.
une
ï6ï
tine des loix fondamentales, est de garder:
le silence le plus absolu Ãlir Ães choses qui
sont confiées; qui croira que dans certe
assemblée une proposition telle qu'elle avaic
été faite par le R. F. ab Ornoy n'a pas été
accueillie? que le S. G. S. a dit que
son discours d'ouverture devait servir de
regle, qu'il s'était expliqué distinctement
sur les ouvertures que le Convent aurait
à attendre? Arrêtons-nous ici. Vous vous
trompez , Prince; votre discours ne pou-
vait être une loi. La confiance de vos Ff.
Vous a mis à leur tête pour veiller Ã
l'observation des loix, pour en proposer;
mais non pour en faire & en ordonner
]'exécution. Vous réunifiez les qualités
estimables du cÅ�ur & de l'eÃprit, vous
vous faites aimer par votre aménité &
Votre candeur: prenez garde de vous lais-
ser séduire par les appas d'une autorité
despotique, Vous n'en avez pas besoin
pour obtenir de vos Ff. tout ce qui sera
juste de vos Ff. auxquels toute idée d'au*-
torité absolue répugne, parce que cette
autorité serait,dangereuse, qu'elle est con-
traire aux droits des différens Souverains
fous lesquelles vivent ceux qui vous ont
choisi pour leur Chef, pour ce qui regarde
simplement la M.-., parce qu'ils ne peu-
Vent pas se dispenser de se soumettre à leur
L
162
Souverain légitime. On ne peut obéir Ã
deux maîtres dans un mème gente de com-
mandement. Il faut donc, non seulement
ne pas aspirer à une autorité absolue,
mais mème éviter jusqu'à l'ombre de cette
autorité; de sorte qu'on ne puisse pas
mème soupçonner une entreprise qui ne
saurait, guere être indifférente aux Gouver-
nement, pour me servir de vos propres
termes (z).'
Cette erreur du moment dans laquelle
vous a jetté un zele craintif, voyez, mon
Prince, quel mal elle a fait. Elle laisse
des soupçons, des doutes à vos Ff; il y
a donc, disent-ils, des secrets qu'on nous
cache. On nous a admis au dernier de-
gré des connaissances, on nous l'a dit du
moins, & on nous trompe. Quelle foi
pouvons-nous accorder à la parole de ceux
qui nous dirigent? Nous sommes donc
dans un Société d'hommes trompeurs ou
Trompés? La M.\ est donc une Société
vicieuse? Fuyons le mensonge, & cher-
chons ailieurs la vérité & le bonheur.
Voyez, mon Prince, quel mal votre
erreur a fait. Votre crédit & votre liai-
son avec quelques-uns de vos Freres, les
(2) Premiere circulaire, N0. IV, 1. b.
ont enchaînés à vorre opinion, & vous
avez privé le Convent & l'O. entier de
connaissances qu'il avait droit d'attendre.
Voyez, mon Prince, quel mal Vous
avez fait. Votre opinion a arrêté la com-
munication d'autres objets qu'il étak si
intéressant à l'O de connaître. En vain
dites-vous que la conviction des vérités
consolantes, que vous aviez fait entrevoir,
est dans votre c�ur. Que nous fait-elle,
cette conviction? Nous permade-t-elle?
Non, parce que nous ne la connaissons
pas. Et si ces vérités sont consolantes,
pourquoi nous dérober un bien auquel
vous devez nous faire participer par bonté,
par humanité, par justice? En homme
droit & bien intentionné, vous ne pouvez
pas manquer aux loix sacrées de l'huma-
nité & de la justice. Votre belle ame ne
peut blâmer ma franchise: les plus grands
hommes sont sujets à se tromper quel-
quefois �a), & ils ne sont jamais plus
grands, que quand on leur présente le
miroir de la vérité.
(a) Cujajvia hamìnis est errare, (Cic. Phil.,
12, 2.)
(&) Nulîius nìfi insipìmtis, in trrore perft-
verare. (Idem, Ibidem.)
L 3
�64
J'ai £arlé cômme je l'ai dû au 'S. G. S.
Il ne me reste plus rien à dire au F.
à Leone r,su feinte.
Le R. F. ab Orna avait persisté en
partie à sa motion.
Le R. F. ab Eremt a dévoyé de cette
motion pour demander fi un F, ayant com-
muniqué un fait, pouvait être autorisé Ã
demande,' un Comité pour en ahnìniflrer
la preuve; c'est-Ã -dire, se dispenser d'ap-
porter les preuves du fait à ceux aux-
quels il a cru devoir communiquer le fait:
ce qui a fait oublier la motion du R. F.
'ab Orna, par une septieme digression.
Ma réponse eût été celle du R. F. ab
Orno'., mais le Convent a décidé contre
route idée de justice, contre tous les
principes qu'on pouvait confier à un cer-
tain nombre de personnes, la preuve d'une
vérité qui en intéressait beaucoup d'autres.
Qu'elle pitoyable logique! C'est à ce-
lui qui avance un fait à le prouver: il
doit la prouver à ceux auxquels il avance
le fait.
Le R. F. ab Eremo, qui a fait la pro-
position , a opiné en faveur de l'affirma-
6. Séance. rive, . lui qui avait dit la veille qu'il était
important de connaître les sylÃêmes parti-
culiers de chacun, comme étant le premier
moyen de se réunir. Motion approuvée.
ï6*
Connaître, c'est ne pas avoir iine idée
vague & confuse d'une chose, mais avoir
rous les degrés de certitudes de cette
connaissance: aussi le F, ab Ermo con-
naissait-il si parfaitement la valeur du mot
connaître, qu'il réclamait toutes k f circ ons-
tances qui pouvaient intenses, tfc. Or,
quelle circonstance, pour la certitude
d'un fait, est plus intéressante qu'une
preuve, que des preuves?
Le F. ab Eremo, qui, le 23 Juillet,
voulait une confidence sans réserve;
qui, le, 24, ne voulait qu'une demi-
confidence , voulait encore le 26 une
confidence sans réserve, lorsqu'il disait:
,, on n'a pas satisfait sur ma motion du
5, 23, il manque quelque chose; « tous
les Mt\ qui se réunissent en �onvtnt, doi-
vÃM communiquer librement les cahiers d$
leurs diffèrent Grades, c'est-à -dire, toutes,
leurs connaissances, & tout ce qui a rap-
port à un fystème quelconque; & il avait
raison.
Comment arrive-t-il qu'un homme
sage, comme le R. F. ab Eremor voie
un jour d'une façon, «5c le lendemain d'une
autre, & le surlendemain comme la pre-
miere fois? cherchons-en la raison dans
notrç triste constitution 5 hélas! le juge-
ment le plus sain est souvent dérangé par
166
Ãî peu de chose! Un mal - être physique
influe sur le moral (c).
Le Convent qui avait, au 23 Juillet,
approuvé la motion du R. F. ab Enmo,
comment a-t-il pu, au 24, approuver la
motion contraire du mème F.?
Bornons notre examen à ces sept di-
gressions, les autres sont absolument
semblables & relatives à celles que nous
venons d'extraire. Pasions à la question
principale, sur laquelle je dirai bien peu
de choses.
Question prìn- Nous avons vu que le Convent avait
upait, adopté six propositions, la premiere con-
çue en ces termes: � Est-il prouvé que
Ã, nous sommes les vrais & légitimes fìic-
,, cesieurs des T.?"
J'ai dit, en commençant mon examen
de la quatrieme Séance, qu'il y avait
deux sorres de preuves: les unes preuves
physiques, qui consistaient en actes au-
� rhentiques qui assuraient la vérité du fait;
les autres morales ou probabilités. II étaie
difficile qu'on pût prouver la filiation de
J'O. des T. par le premier gente de preu-
ves; on sait combien la Noblesse négli-
(c) Argue fapientem & diliget te. (Sal. Prov.
«. &i v. 8.)
gea.it les sciences dans le quatorzieme
siecle; elles étaient reléguées dans les
Cloîtres; les Clercs ou Gens de loi, les
Ecclésiastiques & les Gens de calcul,
étaient presque les seuls qui sussent écrire i
les Militaires ne savaient pas mème signer
leur nom. D'ailleurs en supposant vraie
k perpétuation de l'O. des T. ils ont dû
plutôt penser à la chose en elle-mème j
qu'à préparer des preuves de la chose
pour les siecles à .venir. De plus, il y
aurait eu de l'imprudence à eux de con-
signer des preuves de leur existence dans
un temps où l'on poursuivait les T. dé-
guisés (d) y où mème l'on tremblait dé
porter une barbe (Y), pour n'être pas
pris pour T. Nous ne devions donc pas
espérer de trouver des preuves de ce
genre, au moins de l'époque du quator-
(d) On trouve, dans les actes de Rymer, un
ordre du Roi d'Angleterre d'arrêter ces T.
déguisés. {Rymer, T. I, Part. 4, ad annutif
1309, p. 163.)
(e) Pierre Auçer avait fait v�u de porter
la barbe, il craignit qu'on ne le piît pour T.
& qu'on ne l'arrêtât, il s'adreffa au Roi d'An-
gleterre , qui lui fit expédier des Lettres {Ry-
mer. T. I, Part. 4, fol. 184, Edit, de la Haye.)-
ï6g
tieme siecle. Les seules qu'on a dû lais-
ser exister, devaient être des caracteres
énigmatiques, tels que des emblèmes, des
hiéroglyphes, des lettres initiales, des ini-
tiations clandestines, énigmatiques, pré-
cédées d'épreuves, des nombres mysté-
rieux. Si l'on ajoute à ces probabilités
d'un grand poids, une multiplicité de
grades obscurs, une tradition, une opi-
nion presque générale, n'aura-t-on pas
une grande masse de probabilité, presque
équivalente à une preuve physique?
A défaut de preuves physiques, il fal-
lait recourir aux probabilités, & les exa-
miner avec une attention scrupuleuse.
C'est ce qu'on a sans doute fait, puis-
qu'on a trouvé unanimement des rapports
intimes entre l'O. des T. & la M.\, de l'a-
nalogie £f des. rapports, suivant les uns (f)ì
des rapports réels incontestables, suivant
Jes autres (^), prouvés par une tradition
constante par des monument authenti-
ques* La conséquence qui résulte de
cette uniformité d'opinion, c'est qu'on
(/) Avîs de la trolfÃeme, septieme, huitieme
& neuvieme Province.
(g) AyÃs <Je la seconde & einquieme Pr©.
I<?9
a mal énoncé le résumé des avis sur la
premiere question; & comme l'a sage-
ment dit le S, G. S., si la succession lé-
gale n'était pas prouvée, le contraire ne
l'éraic pas d'avantage. Ainsi sur cette pre-
mière question: est-il prouvé que nous
sommes les vrais %f légitimes succejjiurs des
T. y la réponse concordante aux opinions
était; Nous n'avons pas d'acles, át preu-
ves littérales; mais des rapports fi intimes,
prouvés par une tradition constante, par
des monumens authentiques £3* par des hié
roglyphes sifvappans, que fi d un côté, nous
ne pouvons pas affirmer positivement , de
l'autre côté il est impossible de nier que h
M.\ ne soit le v,ile qui cacht h perpé-
tuation des 7. Ce n'était pas répondre
cathégoriquement à la question , mais il
n'était pas possible de répondre autre-
ment, Ã moins de dire: une Joule de pro-
habilitêj mus autorise à le croire. Une des
principales regles des probabilités, est que
dans incertitude , on doit suspendre Ã
se déterminer & à agir, jusqu'à çe qu'on
ait plus de lumieres.
Mais ce n'était pas ce qu'on voulait;
il fallait sapper la question, & faire dire
non: & comme on n'a pas pu obtenir
ce non absolu, on s'est contenté d'une
réponse vague, qui pouvait équivaloir Ã
ce non, & l'on a rédigé ainsi la déter-
mination: Nous ne pouvons pas nous dire
les vrais & légitimes successeurs des T.
Quest-ce que nous pouvons nous dire?
Qu'est - ce que nous sommes? D'où
venons-nous?
Voilà des questions qu'il faudrait ré-
soudre.
Mais n'anticipons pas, & voyons la- dé-
cision des autres questions.
La premiere question décidée, nous ne
sommes pas T.; la troisieme n'en faisait
plus une, il ne fallait plus conserver la
forme de ce qu'on n'était plus.
La quatrieme question devenait éga-
lement superflue; Ã quoi bon conserver
le souvenir de l'O. des T.? Que fait Ã
la M.\, si elle n'est pas la perpétuation
de l'O. des T., d'en faire une commé-
moraison? Y a-t-il un Ordre quelconque
qui fasse commémoraison d'un Ordre
éteint? Il a cependant été arrêté qu'on
. conserverait ce souvenir inutile.
. L'opinion du S. G. S. était analogue Ã
son opinion, la preuve directe n'est pas
completement faite, mais il n'y a pas de
preuve contraire; il y a des probabilités
frappantes, n'abolissons pas, mais modi-
fions; cela s'appelle raisonner conséquem-
ment, & d'autant plus conséquemment.
que nous verrons qu'on n'a rien substi-
tué à ce qu'on a détruit.
Cinquieme & sixieme questions. Il a
été arrêté qu'une instruction historique,
annexée au dernier Grade, serait les seules
& les derniers fleurs qu'on jetterait suc
la tombe d'un Ordre aussi fameux par ses
exploits & ses vertus que par ses malheurs.
Résumons. Il n'est plus question de l'CX
des T., & pour en consolider l'effet, un
acte authentique signé de tous les Ff. en
a assuré la vérité. Un acte! il / ne faut
vous rien cacher , mes Ff., il y en a
deux, deux du mème jour, qui se con-
tredisent de la maniere la plus frappante.
Par un de ces actes on assure que c'est
par méchanceté & faussement qu'on im-
pute à l'O. d'avoir eu pour but la res-
tauration de l'O. des T., & l'on se plaint
amèrement des calomniateurs. Par le se-
cond , on avoue que l'O. est la perpé-
tuation de celui des T., & que ceux qui
y étaient reçus, étaient appelles Chevaliers
du T.; mais que reconnaissant l'erreur, en
avouant les rapports réels avec cet O. ,
on y renonce formellement.
: Ces actes sont destinés, dit-on, pour
notre tranquillité & pour celle des Gou-
vernement.
Pour celle des Gouvernemens à Mais
- -
in. supposons qu'un Gouvernement pût
en prendre ombrage: fì on lui montre
le Rituel du Nj^o le précis historique
& le premier de"ces actes, ne dira-r-il
pas: Messieurs, vous êtçs des imposteurs?
Si, d'un còtê, vous criez contre la calom-
nie; de l'autre, vos initiations louches
prouvent assez qu'il n'y a point de ca-
lomnie. Si ensuite on lui montre le se-
cond acte, il dira: c'est mentir bien im-
pudemment, de dire dans un acte que ja-
mais on n'a eu pour but la restauration
de T O. des T., & d'avouer dans l'autre
que les Membres de PO, étaient reçus
Chevaliers du T.
2'. C'est avoir les idées bien rétrécies,
que de s'imaginer qu'un Gouvernement
sage s'inquiete de votre restauration. Un
Etat est une famille, le Souverain en est
le pere, les Sujets en sont les enfans ,
& les Administrateurs ont soin des enfans.
On laisse, les bonnes bercer les enfans,
pour que leurs cris n'importunent & n' in-
quietent pas; on donne à ces enfans' des
jouets, autant pout les occuper, afin de
n'en pas être tourmenté, que pour les
amuser; & le bon pere, du coin de sòn
feu, sourit de ces amusemens enfantins.
Une prescription de près de cinq siecles
{uTure aux possesseurs des biens des T.,
173
unê jouissance absolue; ces biens sòrit dê*
narurés par des échanges , &c.: on ne
peur donc avoir d'inquiétude sur. la pré*-
tention de rentrer dans ces biens; Vous
ne l'avez pas cesse prétention; & fi
vous l'aviez, les Gouverneroens ont dé
très - bons remedes pour guérir cette
maladie. Reste donc la restauration pour
ainsi dire nue (car on est revenu des
ridicules & pitoyables accusations dont ,,
en un siecle demi - barbare, on a cherché
à voiler le véritable motif de la condam-
nation); en quoi peut-elle inquiéter? SÃ
l'on parvient à accumuler autant de ri-
chesses qu'en ont eu jadis les T. -, tant!
mieux pour TEtat , il en sera plus opu-
lent , & le trésor public en profitera (je
démontrerai peut-être un jour le grand
mal politique qu'a causé la suppression des
T.)- Si, au contraire, vous n'avez jamais
ces richesses, il en résultera que vous ne
vous réunirez jamais en Corps légal.
Enfin, tant que l'on verra que voiìs ne
vous mêlez pas de l'administration, que
vous ne portez aucun trouble dans l'Etat,
que dans votre enthousiasme vous exer-
cez des actes de générosité, que le pau-
vre bénit votre bienfaisance > que vous
vous occupez à . épurer les m�urs ôè
quelquefois à former l'esprir; loin de vouâ
'174
troubler dans vos travaux utites, le Gou-
vernement sera plutôt tenté de donner
la sanction à votre institut.
Ne ferme-t-il pas les yeux, dans les
grandes Villes , sur des vices , pour évi-
ter des malheurs? Ne prorege-t-li pas les
Théâtres, ne tolere-t-il pas les Baladins
orduriers qui font rire le Peuple, &c. :,
&c. &c? Pourquoi cela? parce que tan-
dis que les enfans s'amusent avec leurs
joujous, ils ne pensent pas à casser les
fenêtres de la maison. Et dans le choix,
le pere aimera mieux voir ses enfans
s'amuser à des jeux qui formeront leur
mémoire, leur esprit, leur c�ur, leur ju-
gement, qu'Ã la main-chaude ou au jeu
de l'oie.
Retranchez donc un de vos deux actes;
& ii vous m'en croyez, pourl'honneurde
�votre jugement, supprimez-les tous deux.
/
QUINZIEME S�ANCE 0).
Il est convenu' que la M.\ renfermait
dans son sein des Membres qui suivaient,
sur son essence & son origine, des fys-
(ft La quatorzieme Séance n'offre rien d'im-
portant. L
têmes disterens: après en' avoir anéanti
un, celui qui prétendait à la filiation des
T., il convenait d'examiner de mcme les
autres, & les forcer tous à démontrer,
par preuves authentiques , leur légitimité.
C'est ce qu'on n'a pas fait. Il semble
qu'on n'ait eu d'autre but que d'anéan-
tir un système. Mais encore puisque nous
ne sommes plus T. , apprenez - nous ce
que nous sommes: je vous annonce qu'on
est déterminé à vous poursuivre jusqu'à ce
que vous Payez appris; on dit qu'on a
droit de vous demander ce que nous som^-
mes , & depuis quand nous sommes , &
que quand vous nous l'aurez appris, on
aura encore lê droit de vous en deman-
der les preuves & de rejefter, Ã votre
exemple, les probabilités.
Au lieu de continuer d'examiner ce que
nous étions , & depuis quand nous étions,
on s'est occupé de la lecture du Rituel
du premier Grade, pour le régime de la
M.\ rectifiée au Convent géneral de l'O.
Un Rituel Maçonnique doit contenir
quatre parties. La premiere, la décoration
des appartemens; la seconde, la prépara-
tior du Récipiendaire; la troisieme, le
-cérémonial de la réception; la quatrieme,
l'instruction.
La décoration comprend la tenture
V
d'une CD ? le nombre des lumières, \-éC-
pece des emblèmes , la description du
tapis, & les choses nécessaires pour unè
réception, la tenture & les emblèmes de
la chambre de préparation. Tous ces ob-
jets doivent avoir une relation symbo-
lique avec le but de la M.-.
La préparation du Récipiendaire <5t
sa réception doivent avoir une relation
énigmatique avec ce mème but.
Enfin l'instruction des premiers Grades
est l'explication exotérique de ces em-
blèmes présentée sous les points d'une
morale pure & intéressante.
Voilà , fi je ne me trompe, l'idée que
tout M/, instruit s'est formée d'un Ri-
tuel de M.\ Si cette idée est juste, il le
sera'; aussi de dire que le Rituel du F. ah
Eremo doit être concordant à ce plan ; que
tout, dans son Rituel, doit être dirigé
vers le but de la M.\; alors on lui de-
mandera: i". quel est ce but? On a de-
truit le système du T., il en faut un au-*
tre. On ne répondra pas que c'est la bien-
faisance; on sait mieux que moi que lÃ
bienfaisance n'est qu'Un accessoire , un
chaînon de la grande chaîne de la
Vertu , de la vertu qui n'est qu'une, quoi-*
qu'elle se subdivise en beaucoup de ra-
meaux; que pour exercer la bienfaisance,
ou
177'
ou pour instruirefde ces préceptes, on
n'a besoin ni de nombres mystérieux, ni
de lettres énigmatiques, ni d'emblèmes
hiéroglyphiques, ni de forme bizarre. Dire
que la M.v n'est une Société que de bien-
faisance, ce serait dire une chose qu'au-
cun M.*, mème du premier Grade , rie
croira -, ou il nóus regardera Comme des
éxtravagans oU des enfans bienfaisans. Si
les Rituels Maçonniques sont le recueil
énigmatique de la vérité Maçonnique], Gir
du but de la Maçonnerie , il en résultera
que le fabricateur de ces Rituels n'a pu
les faire qu'avec la connaissance de ,cettë
vérité, de ce but; & nous dirons, 2°î au
Comité: ou votre Rituel est le recueil
énigmatique de notre but, & alors vouâ
le connaissez, & nous vous sommons,
nous qui avons acquis droit à cette con-;
naissance , nous vous sommons de le con-
fier & de le prouver, ou vous serez ces
hommes .qu'a peint, �ieeron dans ion:
Traité de.s devoirs. > * Livre III. Chapitré
13 , & alors plus de commerce entre nousj
ou vous ne connaissez pas le but de la M.-.,
& alors comment avez-Vous pu faire un
Rituel allégorique, énigmatique;, . hiéro-
glyphique? Votre travail est dûnc inad-
missible. Si l'on ne peut pas expliquer les;
allégories, les hiéroglyphes, les énigmes ,
�178
ils seront inutiles dans votre Rituel, car
nous ne voulons rien que nous ne puis-
sions comprendre.
Il faudra donc voir ce Rituel pour pou-
'voir juger de sa bonté. -, , -
Dire que le premier Grade est la baie
de l'édifìce, c'est éluder la question; toute
base tient à un fonds, à un fonds solide:
on demandera toujours ce que c'est que
ce fonds , ce fonds solide de la M.-., fur
lequel on a posé la base de l'édifice.
SEIZIEME SEANCK.
Une question très-importante, propo-
see dans la premiere circulaire (/'), étair
de savoir si nous avions des Supérieurs
actuellement existans, & qui étaient ces
Supérieurs?
On ne voit pas dans les actes du Con-
vent qu'on ait traité cette question {k),
ni qu'on ait fait ce qu'il fallait faire pour
(i) No. I, lettre b.
(h) Car la digression fur le Pce. Stuart, étair
étrangere; d'ailleurs, en posant en fait qu'il n'est
pay Supérieur , n'en peut-il pas pas exister d'au-
tres?! - . .
l.7S
s'aslureç. si nous avions des Supérieurs exif-
rans. On dénature, dans cerre Séance>
la question, pour établir, la morion que
le v�u des Provinces était d'avoir un
Grand-Maître-Général. Cë devait être le
v�u; mais- il fallait faire des recherches
pour tâcher de découvrir s'il y avait des
Supérieurs.
Or voici une marche qu'on aurait pu
Ãiùvre: faire une circulaire pour tous les
établissemens M.\ de quelque régime qu'ils,
fussent, pour les invirer à concourir au
grand . travail de la perfection de la M.v ,
& à la découverte du but véritable, &
en cas d'impossibilité, à la réunion des dif-,
férens systèmes honnêtes de la M.:.; in-
virer tous les systèmes à venir avec cet
esprit de confiance & de bonne foi né-
cessaire pour opérer un bien commun,
On aurait suspendu la convocation finale
jusqu'au moment où. tous les matériaux
eussent été prêts. Je suis persuadé qu'il
n'y a aucun régime qui se serait refusé,
à accéder au desir de ta M.;, réunie; &
alors il n'y a pas un Supérieur, s'il en -
existe , qui eût pu prétendre cause d'i-
gnorance. D'où l'on aurait tiré la consé-
quence qu'aucun ne se présentant, ç'érair
parce qu'il n'en existait pas, ou parce qu'ils
n'avaient pas de titres qui constatassent
M a
180
leur prétention: voiìà le cas où la ques-
tion de droit doit se décider par le fait;
tandis que la marche qu'on à ÃlÃivie n'a
pas pu procurer l'éclaircissement qu'on at-
tendait.
Eh! qui osera soutenir qu'il n'existe paá
úh véritable Grand - Maître? Peut-être
attendait-il le moment de se présenter \
ii était peut-être à votre porte; il était
peut-être au milieu de vous , non dans
vos assemblées M.Y, mais dans le cercle
de la société civile; il a eu peut-être con-
'naissance de vos délibérations; il a m que.
vous aviez détruit sans rétablir, & il se
sera dit, je n'ai rien à faire ici, retour-
nons auprès des vrais M.\, de ceux qui
ont le véritable secret de la M.-. Mais
on avait , sans doute, déja pris un parri �
au lieu donc de faire statuer sur la motion
de la premiere circulaire, on s'est occupé,
dans cette Séance, à former un Comité,
pour rédiger les droits qui devaient ap-
partenir à un Grand-Maîrre. Et le 13 du
mois d'Août, lors de la dix-huitieme
Séance; on a élu pour Grand-Maître eeluj
que l'inclination & la confiance des Ff.
devaient choifir, celui que tous les c�urs
de la M.\ réunie avaient désigné lòng^
remps avant la tenue du Gonvent, enfin
îe S. P. à Vitttitia qui, depuis dix ans,
I8i
conduisait, avec tant de, sagesse,.. la bar-
que M.\ Er le 20 du mois d'Août on a
arrêté h capitulation qui statue sur ses
droits,
Si l'on eût pu desirer de ne point trou-:
yer de Supérieur, c'était, sans doutej
pour pouvoir donner un témoignage- d'à *
mour au S, G. S.:
Juge?, mes Ff., de l'effervefcence des
têtes. On était assemhlé pour résoudre Ã
entr'autres questions, celle-ci: Apons~nou's
des Supérieurs (iBuellemsnt existant? Qui
font ces Supérieurs? On ne fait aucune
perquisition , on ne prend aucun moyeri
sage pour le découvrir; & pour mettre
le comble à l'inconféquence , en faisane
Une élection d'un Grand T Maître , on ar-
rête qu'jl s'engagera à résister à toute in-
sinuation qui pourrait lur être faite en
aucun temps, en faveur d'aucun autre
Grand - Maître, ou Supérieur inconnu,
soir de l'O. des T-, foie d'aucun atutre'
O,, &c.
Mais si la M.\ cache un O., si cet O.'
a un Grand-Maître ou Supérieur, les ma-
chinations enfantines de Wilhelmf bad
pourront-elles jamais enlever à ce Grand-
Maître le caractere dont il est revêtu?
On n'a donc pas réfléchi que pour sélec-
tion d'un Grand - Maître - Général de la
M. Y, il fallait le concours général des
M:\ , & qu'on avait exclu tous ceux qui
ne suivaient pas le régime reformé? On
a encore moins réfléchi qu'en posant pour
but de la M.\ une Chevalerie bienfai-
sante, on faisait ce qu'on ne pouvait pas
faire , puisque toutes les personnes inté-«
ressées n'étaient pas admises. On n'a pas
fair attention qu'en fixant un but absolu-
ment nouveau, qui n'était connu d'aucunë
branche M.\ , ce n'était pas décider quel
est le but de la M.\, mais donner un faut
à ceux qui suivaient le régime réformé :�
que c'était sortir du Temple M.\ pour
entrer dans la carriere chevaleresque. A-
t-on fait attention que renoncer à route
recherche, à toute découverte d'un Grand-
Maître réellement existant , c'était re- :.
noncer véritablement à la M.\? qu'établir
Un but nouveau à la M. �,, c'était renon-
cer à la M.\ ancienne, à route M.-.? que
renoncer à la M.-, & conserver ses rits
& costumes , & se dire M«v, c'est une dé-
termination d'une inconséquence rebu-
tante, &c, &c., &c?
Je m'attends que MM. les Protagoras,
à l'aide de sophismes bien alambiqués,
donneront une solution des plus subtiles:
j'avoue que je n'aurai pas le temps de
leur répondre y j'invite les Ff. zélés ,
. *&3
qui auront- la patience de me lire, d'en-
trer en lice avec eux , & je les préviens
qu'il ne faudra que les premiers élémens
de la logique, avec un grand fond de
patience pour fortir de combat avec hon-
neur; fur-tout fi ils élaguent tout ce qui
fera étranger à la thefê. �
Dans cetne même feizieme Séance on
a lu le travail intéreflant de la regle
Maçonnique ( /), qui a été approuvée.
On a vu auflî le travail du Comité fur
le Code Maçonnique , dont on a lu l'in-
trodu&ion (m). Les trois premieres Par-
ties ont été généralement accueillies. Je
fuis convaincu que ce gente de travail
ne peut être qu'infiniment utile , & les ta- \
lens du Réda&eur doivent afTurer qu'�J
remplira fa tâche;.
DIX-SEPTIEME SEANCE.
,11 eft impoffible de juger ce qu'on ne
connaît pas; ainfi l'inftruction du premier
Grade lue par le F. ah Eremo , que n'ont
pu comprende de très-anciens Maçons ,
0) Par le F. Ã Rumine.
(m) Rédigé par le F. à Grcniis.
.i$4
doRt d'autres n'ont p.u faifîr la, vérité,; n,e
devrait pas être l'objet d'une difçuiîion
pour, moi; cependant quelques mots lâ-
chés par le F. ab Eretuo m'ont frappé.
Le myjîere , dit-il, dont il eft queftio^
dans le catcçhifme, fe rapporte à la tvipk
pjture de Phomme , comj ofé .d'efprit, ame
corps. Mkis il n'a pas tout dit, & je,
parierais que fon efprit eft de l'efprit
fidéré, pu bien fon efprit redeviendra
l'ame, &; alors plus de triple nature,
Mais Paracelfe (qui vivait dans le com-
mencement du feiziême fiecle (») a dir,
avant le F. ab Eventa: qu'on diftingua(t
dans l'homme deux efprits, l'un fidéré du
firmament, l'autre qui eft le fouffle de
'l'Etre fuprême; &; ailleurs que l'homme
était compofé d'un corps mortel, d,e l'ef-
prir fidéré & de l'ame immortelle. Et aik
leurs encore, il y a trinité & unité dans
l'homme ainfi que dans Dieu; il eft un
en perfonne , il eft triple en euencç ». il
a le îbuffte de Dieu î ou l'ame, l'efprit
fidéré & le corps.
Valentin Weigeî a dit que le corps
était-d'eau & de terre, l'ame d'air & de
feu, & l'efprit d'une fubftance aftrale.
C�J Né en 1493» mort fn 1541.
m
- £,es deux Vanhelmont ont auflî fait
cette diftin&ion, mais d'une maniere plu?
plambiquée, J -
L e R- F. ai Eremo nous découvre un
, des cara&eres de la Théofophie; mais on-
fait que la Théofophie a plufieurs branches.
On connaît ceThéofophe, (o)qui, après
avoir gardé les vaches , s'eft fait Cordon^-
nier, puisThéofophe, & qui a enfanté des
rêveries fi contraires aux principes du
chriltianifme. C'eft de lui que Swedeiv
borg a dit: c'eft. un bon homme, il eft dom-
mage qu'il ait gliffé dans fes écrits quel-
ques erreurs , particulièrement fur la Tri,-
nité (p).
- Si nous fuivons Paracelfè , nous verrons
des Nymphes, des Gnomes, des Sylphes,
des Zonnets, des Spe&res, des Satyres,
des Salamandres, &c. &c. &c.
Faudra-t-il lire Sperber Cf)? nous ferons
Platonico - Pithagorjco -Péripatiço -Paraçejr
(o) Jacob B�hm ou B�hmius, né en 1575? t
mort en 1624. . -
(p) Obfervations aux notes fur Swedenborg,
dans le livre des Merveilles du Ciel &c de
l'Enfer, &c., p. 78, Jdit, de Berlin, 1732. ....
(q) IJçggge in verant triunius jQei & natum
cognitionem.
lïco-Chrétiens. Les Rosecroix sont à -peu-
près tout cela, & encore plus que cela.
Enfin choisirons-nous la Théosophie dé-
pouillée de toute idée de cabale , de ma-
gie, &c. &c.? Définissons la Théosophie;
ce mot est dérivé de deux mots grecs ,
qui signifient sagesse de Dieu; les Théo-
sophes seront donc ceux qui auront la Ãk-
gesse de Dieu , ce n'est pas un titre ab-
Ãòlument humble ;. aussi les Théosophes dé-
daignent la raison , ils disent qu'elle ne
vous montre la vérité qu'enveloppé d'un
voile épais; que sa lumiere est factice &
trompeuse; qn'ils sont inspirés par un prin-
cipe intérieur, surnaturel & divin, qui les
éleve aux connaissances les plus sublimes:
que lorsque ces principes ne les éclairent
pas, alors ils sont imbécilles comme les
autres hommes; car ils regardent les hom-
mes qui ne suivent pas leur philosophie,
cómme des imbécilles, des machines, des
animaux d'une classe bien peu différente de
ce}le des brutes. Le Théosophe est concen-
tré en lui-mème; il est sobre , afin que la
partie animale de son tout ne dérange pas
la partie spirituelle; il est plus en contem-
plation qu'occupé à s'instruire d'après les
autres; il examine tout, il cherche les rap-
ports; de tout, il compare rout, &c. &c.
Que de choses il faut pour être Théoso-
I
phe! Car il ne Faut pas appelier Théôfoï
phes nos petits génies ignorans , qui onp;
vu la Théofophie par le trou d'une bou-
teille, pour me fervir d'une eomparaifon
qui leur convient. ... Mais je m'apperi
çois que trois mots du F. ab Eren.o m'ont
conduit plus loin que je ne voulais. Je
Vais tâcher de n'être pas fi. long fur une
autre de fes phrafes, la voici. La M.\ Ã
conduit de tout temps,' par lé myftere dt
Vancien 'Ternaire, à un développement
dés plus grande lumieres. Nous voilà donc
dans le fyftême des nombres.
Les Théofophes (r) ont auflî dit : il y a
trois principes des chofes, il y a trois deux
dans l'homme, il eft citoyen des trois mona-
des, la nature eft divifée en trois clafles.
Mais celui qui a le plus parlé des nom-
bres , c'eft Pythagore , qui difait que ce-
lui qui faurait parfaitement l'arithméti-
que, pofiederait le fouverain bien; qu'il
y avait une liaifon entre les nombres &
les-dieux; tous les Pythagoriciens, après
mi, difaient que le nombre eft la caufe,
de l'ordre & de fa durée (j). Le nombre
eft la raifon premiere de l'enchaînement
des chofes: les nombres ont leurs vertus,
(r) Paracelfe.
(r) Agiippa.
�188
leur efficacité bien ou malfaisantes; &
pour expliquer ces vertus , ils disaient: }'u-
nité est le [principe & la fin de tout, lç
nombre binaire est mauvais, le Ternaire
est parfait, il représente Diçu , l'ame du
rnonde, l'esprit de l'homme, &ç. Il y a
trinité dans Dieu, trinité dans l'homme;
<Sçc., &c.; l'homme, est abandonné à trois
démons; l'ame est composée de l'eÃprit?
de la raison , de l'jdole j voilà encore le
nombre ternaire; le corps est cqrnpofê
également de trois parties,
On trouve çe nombre ternaire dans la
théologie Payenne; leurs Dieux avaient
un triple pouvoir; Cerbere avait trois
têtes; le sceptre de Neptune, trois poin-r
tes; trois Furies, trois Grâces, trois
Parques; c'est sur le trépied qu'à Delphes
, ]a Prêtresse rendait ses oracles. Enfin,
jusques dans les cérémonies les plus re-
ligieuses, dans les initiations ,, dans lesluf-
trations, on adaptait le nombre ternaire;
il y a bien peu de personnes qui n/ait une,
teinture de ces çhoses, Mais où le F. ab
Erewo &ç le Comité, ont-ils trpuv^ que
la Maçonnerie avait conduit, de tout temps r
par ce myjîere de fancieft ternaire, à m
développement des plus grandes lumieres?
Vous avez chassé du sein Maçonnique le
système de la restauration des°T., parce
�89
qu'il n'y avait que des probabilités qui
pufTent. le faire conjeclurer; probabilités,,
felon vous , du plus grand » poids 3 fon- �
dées fur une tradition confiante, fur des
monumens authentiques; mais il n'y avait
point d'actes publics. Or avez - votis des
aftes publics, en bonne & due forme »
bien authentiques, qui nous prouvent
que la M.\ a conduit de tout temps j
par lemyftere de.l'ancien ternaire, Ã un
développement des plus grandes lumieres,
& l'on me charge de vous dire qu'on vous
croira. Prouvez par des vieux parchemins
que la M.». eft un fyftême philofophique >
& l'on Vous croira. .
On prétend avoir le droit d'exiger t
pour s'affurer de la vérité de vos afler-
tions , le même gente de preuve qUe
vous exigez des autres. O vous! qui vous
enfoncez dans les nombres , tremblez »
tremblez; j'apperçois à la porte de nos
Temples le nombre fénaire, & vpus te,
pouffez dedans. Il faillait confulter les Ora-
cles de la prudence.
Je ne dirai rien de la diverfité des opi*
nions pour accepter, refufer cette inftruc-*
tion^ pour fufpendre fon jugement, &e<
j'ai dit (t) que je donnerais des no-*
(t) Page 12& ..
19°
tjons du système du F. ab Erewo , lor£
que je serais parvenu aux objets qui y
ont un rapport spécial; ce que je viens de -
dire semblera peut-être à quelques-uná
de mes Freres, être le cannevas de ce
système , ou tout an moins indiquer
sa source: mais on se tromperait fi on le
croyait; ce n'est aucun des systèmes des
�ureurs que je viens de citer, c'est un
peu de chacun d'eux; & je vais donner
des éclaircisiemens plus étendus, en rap-
prochant , fous un mème point de vue,
les semences de la doctrine qui se trou-
vent jetrées dans les actes de Wilhelmf-
bad, comme dans un champ fertile.
On a vu-Ã Wilhelrnsbad , un F. ren-
dre le service de porter beaucoup d'exem-'.
plaires d'un livre intitulé: Tableau na-
turel DES RAPPORTS QUI EXISTENT
entre Dieu, lHomme et l'Univers ,
qvec cette épigraphe: Expliquer les cb ses
far ïHomme £<f non l'Homme par let
cboses. Cette épigraphe est tirée d'un livre
qui a pour ritre: di-s Erreurs, et de,
LA V�RIT�, OU LES HOMMES RAPPELLES
4.U principe universel de la Science,
Voilà déja deux livres où l'on trouve une
partie des connaissances du système pré-
dominant; mais ces deux ouvrages sup-
posent d'autres connaissances qui en fa-
cilirent la compréhension. Quel est donc
le genre de ces connaissances? Rappro-
chons ce qui a êré dit Ãìir cette :mariere.
D'abord rour ce qui est dit dans la
premiere circulaire est très-vague. Quoi
de plus vague en effet que cette phrase:
Je suis persuadé que l'U. a de quú sa.
mfatre à notre esprit & à notre c�ur; que
les occupations & les travaux des vrais M.'*
font dignes d'un homme vertueux, qu'el-
les doivent nêcejsairemtnt contribuer au bien
de f humanité. Nous trouverons ailleurs
des passages moins obscurs.
Je lis dans la seconde circulaire du S.
G. S. («) ces paragraphes que ;nous avons
trouvé si inintelligibles; mais dont en ce
moment nous saisirons le sens.
§. 7. �Je fuis assuré, mes Ff., que les
� vrais hiéroglyphes & allégories, de la
� Maçonnerie (faisant abstraction de celles
,-, qui ne se rapportent qu'Ã l'histoire de
� l'O,), sont relatives à . des choses, ou.
,, si l'on veut, à des vérités & connais.
� sances, lesquelles, sans se trouver dans
,> aucun système d'une science quelcpn-
� que, & sans être du nombre de ces
,, charlataneries trop communes aujour-
(m) 5Vcendt «rculaire, $. 7 > *> 9 & 12-:
192
v d'hui pour 6rce, inconnues , n'en Ãbnt
,> que plus certaines, sublimes & conso-v
� lantes i & plus invariables & plus an-
,, ciennes peut-être que le reste des seien-
ù ces humaines. Dans ce sens , mes Ff* »
la Maçonnerie est fondée fur desloix' iné-
� branlai les gs* au-dessus de la convemnee.
fr Mais en rant que le dépôt de ces véri^
� tés s^st trouvé Ou se trouve encore
� préférablement chez relie ou telle So-
y, ciété ou Ordre, cette Société (sujette
^ elle-mème aux vicissitudes de toutes les
a, choses humaines) peut avoir pris difFé-^
� rentes formes & dénominations dans
fr le cOurs des siecles, & dans ce sens on
fr ne saurait guere nier que là Maçonnerie,
», quant à sa forme extérieure � sa dénomi-
fr nà thn composition f*-*- ies liens de la
fr Société, tfc. &c-, ne soit conventionnelle \
fr de sorte que son essence reste toujours
fr la mème; mais elle se présente, ou peut
fr Ãé présenter fous des formes différent
� tes, adaptées au siecle, aux moeurs &
fr même aux préjugés. «. ; , V ,;
: §, 8- Je. suis très-éloigné, mesPf, de.
y, vous donner, pour lor ce qui nÃest qu'Un
y, aveu sincere de ce que je pense sur cette:
fr matiere. Je ne saurais mème, dans ce
.� moment, vous en donner d'autre preu-
>, ve que ma propre conviction; mais je
� soumets
J95 .
â�� Ãbumets mon opinion (si c'en est une)
� à vorre examen & jugement, & j'espere
,, que ceux qui peuvent guider V>J recher-
� cbes avec sûreté, ne institueront pas de
,, le faire."
§. 9. � Si mon opinion ne vous paraît
>, point destituée de fondement, il ne
i, vous sera pas difficile de prendre des
y, résolutions uniformes & tendantes ati
,, même but, ôc une considération arten-
� tive de cette double face de l'O., peut
iî vous fournir des matériaux pour ì'inC-
iy truction de vos Députés, & vous servir
� lieu de délibératoires que vous attendez
J", peut - être de moi. « .
§".'12. � Tâchons, nies Ff., de réparer
,, le mal par une application redoublée.
,, Tâchons de ramener notre O. à son état
� primitif, autant que le fiede ctau'jour
'� d'hui nous le permet Que l'extérieur de
5, notre Société réponde à l'objet sublime
� qu'elle renferme & représente � que
l'O. ne soit plus profané par des ames
� viles & vicieuses:; %f fi elles s'y trouvent
,, déja y tâchons de les corriger, s'il est pof-
yy fìbie� que le nom de Maçon fait fy no.
� nyme avec celui d'un vrai chrétien, d'un
yy homme vertueux � commençons par
� perfectionner ^extérieur de l'O,, <3t
,, nous trouverons, ** chemin vers son in-
N
i
194
�. intérieur & la lumiere qu'il renferme�-
� que la meilleure parrie du public
� nous respecte , & que les hommes yi-
� cieux & corrompus ne rrouvent plus
� de goûr à nos assemblées � que l'O.
� soir la Société la plus respectable par
� ses effers extérieurs, & sans avoir égard
� aux connoissances qu'elle peur renier-
� mer, & nous n'en deviendrons que plus
� dignes. L'O. dans son érar corrompu,
� peur avoir des J\f. âouêà du plus haut
â�� degré de lumiere} mais ce sont ces indÃ-
� vidus qui seuls en goûrent la satisfaction,
ôt la Société, comme telie , en reste ex-
>, clUe. Une érude réfléchie de l'histoiré
� de l'O. , peur nous prouver cerre vé*
� riré. «
C'est-Ã -dire-, que le but de la M.\ est
de connaîrre l'origine de l'homme , la rai-
son & la fin de sa création; ce qui exige
une érude, une application, quineressem-
blent pas à Pérude & à l'application que
l'on donne aux connoissances de roures les
aurres choses qui sont réduires en systè-
mes; puisqu'il est impossible de parvenir Ã
cerre connoissance sans se former l'idée
majestueuse de la Diviniré , & Ãà ns cher-
cher à pénérrer ses adorables décrers.
Pour y parvenir, il saur nécessairement
une sainteté de m�urs , une humble ' &
19$
,respectueuse contemplation, se dépouiller
du vieil homme, pour me servir des fer-
mes propres, & se revêtir du nouveau. II
faut que l'ame fasse l'abstraction la-plus-
absolue de la machine grossiere & maté-
rielle qui l'enveloppe, pour se livrer toute
entiere à la spiritualité de l'objet qui doit
l'occuper,. afin d'obtenir de l'Erre suprème.
la grace spéciale d'être éclairée dans le tra- ,
vail contemplatif auquel elle se livre* II
doit nécessairement succéder à cette con-
naissance, celle secondaire de la création
des différentes planetes, astres, & de tou-
tes les autres choses qui Ãbnt sur la terre?
de leurs rapports & correspondances, de
leurs propriétésì Voilà Ce qu'on appelle
là sagesse, cette sagesse qu'ont obtenu Sa-
lomon & quelques autres êtres privilégiés ;.
c?est par elle qu'on doit connaître l'expli-
cation des mysteres du Livre saint de la
Bible , des paraboles & des miracles d*'
notre Rédempteur (x), On sent combien
(x) a Là Véritable Ãòi de Tadoration du CftÃf
^ he consiste que datis les méditations, dans
j, Péloignehìent de ses passions & dans un*
� parfaite apathie. Celui qui est parvenu à la
,,. plus grande perfection dans cette loi , après
m g'étre abyraé dans d? profondes,' contempla- -
N a
i$6
I
il est impassible que tous les hommes ob-
tiennent cetre faveur. La loi indispensa-
ble de se procurer le nécessaire physique,
est un obstacle insurmontable qui empe-
stions , peut soumettre les esprits, aller au
,,. milieu des déserts, parcourir les révolutions
,,-des quatre 77, méditer njr les dnq Phi-
losophes , & particulièrement fur Kiao - Ckin-
� £fu, & enfin pásser par les différens degrés
�»de sainteté que Tòn acquiert en pratiquant
�- la loi." (Tradu&ion du, Suche - Ulh - Teham-
K,ing, Uvrt Indien traduit en Chinois, Histoire
des Hms, Recherches fur les Philosophes appel lés
Spmpìnéens, par M. de Gaines.)
� L'union des différentes parties- qui com-
� posent le corps de l'homme. n'est détruite
�à que. pat notre négligence & par la trop
grande, liberté que nous laissons à notre amet
â��, de se livrer à toufesr fortes de pafÃions, aux
�. plaisirs du, monde, à la table, aux femmes.
�' Abandonnez toutes ces choses, ne vous laif-
� fëz point abattre .par' le sommeil , né vous
� entretenez pas même de choses inutiles, con-
� tentez"- vous du nécessaire, gardez en tout un
� juste milieu , & vous parviendrez à rétablir
� cette union, alors votts deviendrez
., comme un genie, capable de voler dans les
n airs Scq."; (TvaduSlìon de l'Anbertkend , U-.
vre bidim. Rechercha fur les Sarnanéens , ócc.)
; , ,h Le devoir du Rhilofcphe est de chercher
� quel, est; le premier principe de l'univers;
\
cfie les uns de se livrer à cette sainte étude!;
les devoirs d'un état civil arrêtent les au-
tres; la.fougue des passions, le goût des
, �I' � - - - ':' .',1 .. >-�
"" I -" â� H ni »»â�
. > . . . * - , . "rt
� comment les caufes générales & particujier+s
en font émanées; quels sont leurs efiets-;
qu'est-ce que l'homme, relativement à son
,) corps & à son ame; quelle est la destinée
� de chaque homme; quels sont les moyens
de la 'connaître." f Encyclopédie, mot Chi-
nois , §. principes des Philosophes Chinois du
moyen âge, &c. . ..- , ;J
Est - il possible de trouver une plus grande
analogie avec le système du F. W.? Dònç si
ce système est véritablement le but de la M.-.,
il faut convenir que le grand Fo, que 0. Tçtt.,
JPo-ti, Mohanan - Tum - Chi , Ktao - Chin - gfu §c
, Clieiie - Kiaki, étaient F.\ , M.\,} que Confa-
cius Tétait , que tous les lettrés de la Chine
le-font; & Forigîne de Ja JW.\ se porterait au
moins à 2300 ans , si nòus suivons le cdcul
de certains Auteurs, & Ã 2800, si nous eh
-consultons d'autres. Et méme nous remonterOits
plus haut, car Foto signifie Mercure, & Iji
conformité qu'on trouve ent,re la religion J In-
dienne & celle de l'Egypte, nous autorisera . Ã
faire remonter la M.', Ã 4000 ans & plus.
Mais le premier point à prouver, c'est que le
système philosophique du F. W. sort du vé-
ritable but de la M.\ Koyez D'ORIGNF , fur
VEgypte ancienne , T. I. Chap. 7, g & 9 , &
T. II, Chap. 12, 13 , 17, i8 & 19.)
�plaisirs frivoles, la faim dévorante des
-connaissances humaines, la fureur de
l'ambirion, l'inertie de l'indolence, le
peu de conception, la tiédeur en fait de
religion, l'ignorance de ce gente d'é-
tude , &c., &c, &c. , sont autant de
barrieres qui ferment l'entrée du cirque ,
£t autant de motifs qui ont pu empêcher
les initiés dans ce système de le déve-
lopper; parce que connaissant les hom-
mes , ils ont dit entre eux: ceux qui ne
sont pas propres à cette étude, jugeront
de la chose d'après leur maniere de voir-
ies choses ordinaires; ne pouvant y at-
teindre, ils lanceront leurs sarcasmes è]c
.leurs sottes plaisanteries fur un objet qui
se trouve fi fort élevé au - dessus de leur
sphere. Aussi ont - ils dû voir avec peine
l'ouverture confiante du S. F. Fei\
à Fiiïorin, & les espérances données
dans la seconde circulaire; c'est pourquoi,
fans doute, on a vu ce S. F. tenir ua
langage fi singulier dans son discours d'ou-
verture du Convent, & cependant dans;
ee discours on trouve encore des traces
du système que je vieps de développer.
Comine il ne sera pas, généralement connu,
je vais le transcrire. .
159
discours:
Du S. G. S. de l'O., pour l'ouverture
du Convent général.
,, Mes Ff, 11, dans la circulaire que
� j'ai eu l'honneur de vous adresser le
� i$ Juin de l'année ï78i , je vous ai
~� fait connaìrre, avec cesse sincérité qui
� caractérisera à jamais mes démarches
� envers mes Ff., ce que je pensais de
'� Tessence de l'O. , pour lequel nous som-r
,, mes assemblés aujourd'hui; je ne trouve
� aucune difficulté de vous réitérer, avec
� la mème confiance, ce que je vous ai
� dit antérieurement fur cet objet, & de
� vous déclarer encore une fois, que je
� suis assuré que les vrais hiéroglyphes,
� & allégories de la Maçonnerie (faisant
f, abstraction de celles qui ne se rappor-
� tent qu'à l'histoire de l'O.), sont rela-?
� tives à des choses, ou, si l'on veuf, à des
� vérités ék connaissances qui, fans se trou--
� ver dans aucun système d'une science
� quelconque, & sans être du nombre de
� ces charîaîaneries trop communes au-
� jourd'hui pour être inconnues, n'en sont
� que plus certaines , plus consolantes,
� plus sublimes, plus invariables & plus
� anciennes peut - être qué le reste de*
� fciences humaines. Sans m'être engage
,, de vous donner d'autres preuves fur la
� vériré de cette opinion, que ma pro-
� pre conviction, je l'ai foumife expref-
� fément à votre propre examen & ju-
� gament, & c'eft ce que je fais encore.
y, Pour éclaircir cependant plus particu*
� liérement encore cette déclaration de
« ma part, je dois vous faire obferver,
� mes Ff., que je ne connais point dans
� l'O. une telle do&rine fyftématique dont
� le tnotfcience nous donne ordinairement
s, l'idée; mais que j'ai trouvé dans PO.
� des vérités & des connahTances que les
� feiences ordinaires n'enfeignent point,
j, Cette obfervation me paraît néceffaire,
plufieurs d'entre nous ont été trompés
i, par le mot de feience» dont quelques
� Ff. fe fervent en parlant de ce que PO.
� enfeigne , au lieu du mot de connaif-
� fan ces. Cette erreur eft caufe que leurs
� prétentions fe font étendues plus loin
� que la nature de ces connahTances ne fem-
u ble le permettre. Us demandaient une
� inftruction fyftématique , puuTe -1 - elle
� un jour leur être donnée! tant mieux
« pour eux: mais que du moins ils ne
,} l'attendent pas de moi, qui ne la leur
� ai pas prormfe, ni même en ai parlé
� jufqu'à préfent. «
20�
r � Si je devais vous nommer ici «mel-
,, ques-unes de ces vérités & connaiûan-
», ces fublimes , qui, felon ma convic-
», rion, font renfermées dans la Maçon-
nerie; j'aurais, non feulement à me rç-
?, procher une contradiction , puifque j'ai
� déclaré mon opinion à votre examen
1, & jugement, & je panerais ainli les
,y bornes que je me fuis prefcrites fin-
cet objet dans ma circulaire d'invita.-
"-,, tion; mais je manquerais même peutr
être à des devoirs qui doivent m'être
i, facrés; je me flatte que beaucoup, j'ofe.-
rais même dire le plus grand nombre,
� des Ff. que j'ai la fatisfa&ion de frou-
� ver ici anemblés, comprendront le fens
^ de ce que je viens de dire. Si cepen-
� dant il s'en trouvait d'autres, à qui ma
-� déclaration parût moins claire, j'efoere
� du moins de leur impartialité, qu'ils riô
� la trouveront point injufte, puifqu'ellô
� n'eft point en contradiction avec mes
� engagemens antérieurs; & d'après ces
� principes vous conviendrez tous, mes
� Ff., que ce n'eft pas moi qui peut être
� votre inftructeiir; mais la confiance iîar*
� teufe, dont vous m'avez honoré jup.
� qu'à ce jour, me donne afiez de forcé
� pour me charger de la direction de cette
� afTemblée fraternelle, perfoadé , comme
202
^je suis d'avance, que vous joindrez
. f', vos v�ux aux miens, pour que le grand
p, Architecte suprème daigne répandre fur
nous sa lumiere & ses vérités. Ce sera
,, de plus un devoir bien doux pour moi,
que d'entretenir, autant qu'il sera en
� mon pouvoir, entre les Membres qui
� composent cette assemblée illustre &
� respectable , la concorde, l'amitié & la
confiance réciproquement fraternelle ,*
� vertus si necéssaires & seules capables
� de nous assurer un succès heureux de
5, nos déliberations, dans lesquelles d'ail r
leurs je maintiendrai, avec plaisir, la
j, forme extérieure que vous avez adop-r
� tce d'un concert commun. Au reste Jjç
� m'engage ici, de la façon la plus fòV
� lemnelle, que tout ce que la confiance
� particuliere des uns & des autres-des
3, F f. ici assemblés, jugera à propos de
� commettre à ma fidélité & à mà dis->
5, crétion , sera pour moi un dépôt sacré
9, dont il ne sèra jamais fait aucun usage
que celui qui s'accordera avec l'inférêr
3y commun de toute notre respectable So-
ciété, Et toi., grand Architecte de
?. Tunivers , source unique dé tout bien
,, & de toute félicité, daigne bénir nos
voeux <3c hos efforts réunis, puissent-ils
� ne tendre, par ta grace , qu'à exalter
, 205
� ton saint Nom, & à consolider 1*
� vrai bonheur de l'O., auquel nous nous
?, sommes voués. Ainsi Ãbit-il. «
Nous retrouvons dans ce Discours les
mèmes notions que dans la. seconde cir-
culaire: nous yLVoyons de plus qu'il existe
une instruction systématique qu'on doit se
regarder heureux d'obtenir. Nous pou-
vons conjecturer, avec fondement qu'on
exige un engagement de la .part de ceux
qu'on initie , c'est ce que prouve un pas-
sage de ce Discours, page 201, ligne
li<, �'
Si nous cherchons de nouvelles preuves
de ce système dans les protocolles, nous
entendrons le S. G. S. répéter aux Ff.,
dans la quatrieme Séance, qu'un M.'*
à ott pojsêder, au plus bout point, les vertus
religieuses, ?f ks exhorter à ne point pérà rt
cj objet de vue.
â�¢. Les passages qui indiquent*le plus Ãpé-.
cialement le but de ce système, se trou-
vent dans les Séances dans lesquelles U
est question des Rituels. Aussi lit-on dans
la quinzieme Séance que les Représentan9
du Maître Provincial de la cinquieme &
du grand Prieuré d'Austrasie ont dit, qu«
l'on trouvait dans ces Rituels des inno?
varions hiéroglyphiques & de cérémonie ^
2Q4
dont l'explication doit être connue de
quelques Freres, qui, fans doute, feront
participer à cette connaiflance ceux des
Ff. qui en paraîtront dignes, par leurs
maurs & fentimens relig eux.
Le S. G. S. a applaudi au Rituel ,
comme contenant ce qu'il y a de meil-
leur & de plus utile dans les anciens. .
Tous les Rituels , ceux des trois pre-
miers Grades fur-tout, font fuivis d'une
inûruction & d'un catéchifme; à la lecture
de ceux d'apprentif, plufieurs Ff. ont
avoué n'y rien comprendre , & voici les
explications qu'on en a données: que le
mot myjiere fe rapportait à la triple na-
ture de Vhomme compofé d'efprit, d'.itne
de corps. Que Ja M. \ avait conduit de
POU temps par ce myftere de l'ancien ter-
maire, à . un développement des plus graa*
des lumieres; <3t l'on cite pour preuve la
premiere Epitre de S. Paul aux TefTalo-
niens , v. 23. J'ai cherché dans ma Bible
eetre Epitre qui eft divifée en cinq Cha-
pitres , ainfî que la feconde qui eft di-
vifée en deux, & j'avoue que je n'y ai
pas trouvé cette preuve. Peut-être qu'il y
a ici erreur de copifte, & comme le temps
ne me permet pas, je ne dis pas de lire,
mais de méditer ces lettres, il ne m'eft
pas polîible d'en fentir toute la valeur.
2oy
te S. G. S. à encore dît, avec pleine
coitv.ftion y que ces inftruclion & caréV
ûhifme rendaient au vrai but de l'O. V<
A la vingt-deuxieme Séance on voir
que la féconde Province, (c'eft la Pro-
vince-;du F. ah Eremo) fe propoiair d'ap?.
pdier les Commanderies Colleges Ecc.;-
nous ferons plus bas des obfervations ûur.
cette dénomination.
- je vous ai démontré le fentiment du?
S. F. Ã fifforta , fur le but de l'O. ^
fentiment développe dans fès circulaires
& fur-tout dans fon Difcours d'ouverture.
de Convent; voyons fi l'opinion du Sf.
F. à Leone refurgenîe (la feconde colonne,
de ce Convent ) y efi concordante: ceSr.
F. a prononcé le Difcours de clôture, 85.
dans ce Difcours j'y trouve cette opinion
développée en ces termes: �
� Au lieu d'un fyltême chimérique d'qr-
» gueil & d'oftentation du rétabliflèmenc.
enfin de l'O. des T., nous fommes.re-,
� venus au but primitif du faint O. �.yi),
� la vraie bienfailà nce , la morale curé-
(y) Si cela eft vrai , pourquoi taat dç f£,
fe plaignaient-ils de l'inintelligence des em-
blèmes , hiéroglyphe» & inftruction» d«s Grai-
des V
206
,, tienne plus plUre. Sa direBion est tournée
n vei s l'Etre suprême seule source de rout
,, bierì & de route félicité 5 nous butons
,) Ã nous rendre moins indignes de son
� amour & de sa grace en nous amé^
,5 liprant nous-mêmes , & travaillons par
� les ^èmes principes à améliorer nos
» Ff.«
� Au lieu de Rituels dépourvus de'
<, vérités, privés de beaucoup d'emblèmes
,, principaux, & n'offirant que la froide
� allusion d'un ancien O. aboli, nous en
,, possédons à présent de plus rapprochés
� de l'ancienne institution (z), & qui
,, forment un tableau vrai de l'essçnce de
,> la M,*, , nous réunissant avec les fyf-
rèmes principaux."
Plus bas nous lisons encoré:
,, Je ne puis que considérer corrtme
,i le grand & le vrai but de la M.^ de
� retrouver la parole de M>\ perdue;
� nous la retrouvons sous le grand nom
,, de l'Eternel Jéhova.*. C'est vous dire
pi clairement, mes Ff., que cbercber Ã'As-
,i cbitiQe suprême de l'umvers, fait h hui
â�� du vrai Aù.\ Qu'il soit à jamais Ãe nô-
w rre, & si c'est avec un c�ur pur, urt
(a) C'est ce qu'il faut prouver*
,207
>> zele Véritable & tine intention fermé
� de marcher irtébranlablement dans le
chemin de la vertu, nous trouver\ns ces
� votif par sa grace & sa bonté ineffa-
?, bÃe, &c.« 'â�¢'/ , . j-
. Et plus bas: Lorsque Vous aurez Ã
� répondre à des App.\ , à des Comp. y
& mcme à des Ff. de Grades plus éîe-
� vés, lorsque ceux-là vous interroge-,
â�� ront Ãìir le moyen de parvenir aux
� vraies connaissances de la M.'., répon-.
� dez-leur hardiment & sans crainte de
� vous tromper , que les Grade9 & les Di-'
gnités dans l'O. ne donnent aucun droit,
� qu'ils les demanderaient inutilement,,
j, s'ils ne se sont pas montré en tout di-
,, gnes de les recevoir; que celui-là seul
qui a purgé Jon ame des vices ou défauts
� dont il a contracté l'habitude, peut-,
� être sans le savoir, qui a travaillé soi-
p gneusement sa pierre brutte, qui a
cber.bé Jincérement à se connaître , qui
� a travaillé fortement à s'améliorer &
� qui cn a donné des preuves, estdign»
d'y participer, & qu'Ã moins de cela,,
� ce serait souvent un malheur d'y par-
� venir, «
Si l'on rapproche & compare les pro-
positions & assertions de ces trois Freres,
on voit clairement que leur fystème tend
�20g
à la connaissance dil Créateur '& de la
choÃè créée. Le S. Prince de B. ne vous
parle jamais du but de la M.-i qu'avec
l-'enthouÃìafme qu'enfante l'opinion qu'il
a que ce but est siiblime & procure des;
connaissances & des vérités plus ancien-
nes que le reste des sciences humaines , défi
vérités £<f des connaissances que les sciences
ordinaires n'enseignent point.
: Quelles sont donc ces vérités que les-
sciences ordinaires n'enseignent point , qui
sent plus anciennes que le reste des sciences
humaines f Si elles sont plus anciennes:
que le reste des sciences humaines , elles
font donc antérieures à la création; elles
doivent donc concerner le Créateur. Si ces
vérités sont des connaissances , elles ne
peuvent pas s'appliquer nuement à la
croyance de l'existence d'un Dieu, d'un
Dieu avec tous les attributs de la divinité.
Puisqu'il est de la naturé de Dieu d'être
éternel, ces connaissances ne peuvent ten-
dre à la perception de l'origine de la Di-
vinité. Puisqu'il est de la nature de Dieu
d'être immense , infini, ces connaissances
ne peuvent traiter de la commenÃùrabi-
lité de l'Erre infini. Puisqu'il est de la na-
ture de Dieu d'être parfait, il devient su-
perflu de lui attribuer tel & tel degré de
perfection. Puisqu'il est de la nature de
-i�v �
à o9
Dieu d'être touf-puiflant, il ferait abfurde
�e cfôltfe que ces conrtaifiancès doivent
rendre à calculer l'étendue de fa puiflance.
Quelles feront donc ces connaifîà nces an-
térieures à la création? Elles doivent avois
rapport au motif qui a déterminé l'Eternel
$ cette création > au but qui doit avoir été
donné à la création, à l'ordonnance des
thofes créées; & comme l'homme eft un
être créé doué d'intelligence y ces connaif*
Tances doivent avoir un rapport intime
avec le but de fa création. Il eft donc
clairement prouvé que , comme je l'ai dit,
le but qu'indique le S. fW Vi&vria, a
rapport à l'origine de l'homme, à là raifoti
à la fin de fa création. Et parce qu'il
eft de la fagefle infinie de l'Eternel de
n'avoir créé rien d'inutile, ces mêmes con-
naifîances feront à uflî celles des raifons
& de la fin des chofes crééesi ',
Nous ferons confirmé dans cette idéé
du but du fyftême dû F. IVïll-., fi nous
faifons attention que ce F. a dit que le
mot myftefe, dont il eft queftiori dans fes
inftru&ions , fe rapporte à la triple nature
de l'homme: voilà donc encore l'homme
l'objet des fpéculations;
Il eft vrai que fi nOiis ânalyfons le dif-
cours du S. F. Ã Leone 'resurgente, nous y"
trouvons plutôt l'efprit du piétifme. J'ou*
O
Vre l'histoire , & entr'autres celle des
Trembleurs, par Carrou(tf), elle m'ap-
prend que dans le temps de la naissance
du Lurhérianisme , Un Gentilhomme Silé-
sien , qui joignait à beaucoup d'esprit la
pureté de la langue allemande , s'éleva
contre les innovations de Luther, & écri-
vit beaucoup contre lui; Luther & ses Ad-
hérera l'appellaient par déi'isìon Stenck-
feld , son véritable nom était Gaspard
Schwenckfelder, ou , selon d'autres;
Swenckfeld , Schwenfeld, ou Scuuenck-
felder (b). Il ébaucha le plan d'une nou-
velle secte; mais il arrive presque toujours
que le plan le plus étudié a ses défauts;
Viegel perfectionna celui de Schwenk-
feld; c'était un homme de génie , . uh
Théosophe; & le fameux Jacques B�hm,
cordonnier, le propagea dans la Silésie sa
(a) Histoire des Trembleurs, par Catrou,
, Livre III.
Item sponde contin. annal. EccU Bar. ai an-
num 1527 , N°. 19.
Item Odoric Raynal, ad annum I5S7, N°.
76.
(b) Jean Faber a écrit contre lui. Schwenck-
feld est né en 14^0, dans son Château d'Oiïïg,
il est mort à Ulm en 1561.
au
patrie. Le nom seul de piétiste indique
assez que la base du systeme est une piéré
véritable, une confiance intime en Dieu,
une foi pléniere. Il est rare qu'avec des in-
tentions mème très-pures, lorsqu'on veut
scruter les mysteres de la foi, qu'on
veut les définir, on ne tombe dans quel-
ques, souvent mème dans beaucoup d'er-
reurs; aulîi les Schwencltfeldiens ont-ils
été mis dans la classe des hérétiques (c).
Les Schwenckfeldiens tenaient leurs as-
semblées dans des maisons particulieres,
qu'ils appellaient Collegia phikbiblka Si
le système du F. ab Eremo n'est pas le sys-
tème des Piétistes, je crois qu'en partant
«Lu Discours de clôture du S. F. à Leone re-
- sc) Si quelqu'un disait que la M.1, est véri-
tablement la perpétuation du syÃìême de
Schwerckfelder, & que pour le prouver il dit:
les trcis colonnes S. f. & b. se rapportent Ã
Swenckfeldei , Ã Weigel , Ã Broscfcbandt. qtti
.a été un des grands Prédicateurs de cette secte;
les lettres J. & B. signifient Jacques B�hm;
,celle G. qui est dans le centre de rétoile, est
Vinitiale de Gaspard; Schwenckfelder avait ce
nom, &c., &c. N'aurait-il pas presqu'autant
de probabilités pour justifier son assertion, que
beaucoup d'autres qui appuient la vérité de leur
'système sur l'expli. ation des emblèmes, des
-allégories & des caracteres de la M.\?
O 3
/urgente y ià 'devrait se gardèr de "donner 1e
nom de College aux Comités, afin qu'on
ne calomnie pas sés intentions en. ,eohfort-
dant les Colleges avec les Coliegia fbilo<-
liblica des Muilei" , -des Bsofthbanâì > des
Spener y &c,
Voilà ce que j'ai cru devoir dire fur lè
système du F. ab Ete,mo: que ceux qui de-
sirent en à Voir une connaissânce plus pro-
fonde , s'adressent à ceux qui ptmrrorit leur
donner des instructions plus satisfaisantesi
L'étudê que j'en ái faite , exigerait un rra*
Vail trop considérable pour le mettre eri
instruction abrégée; vraisemblablement les
�7. de ce système ont ce travail tout fait.
Cependant il reste une difficulté asÃe*
�épineuse à résoudre. Pourquoi ces épreu^-
ves dans la M.-.? ces épreuves sur- tout si
puériles quelquefois? Pourquoi les voya-
ges? Pourquoi tant d'emblèmes, d'allégo-
ries, d*hiérôglyphes? Pourquoi des récep-
tions si bizarres? un secret recommandé
avec tant de précaution, renouvelle à cha-
que réception? Pòurqoi tant de Grades?
Les oeuvres des Théosophes sont imprimés >
ils peuvent être entre les mains de tout
le monde. N'a-t-on même pàs imprimé
tout récemment les deux ouvrages nou-
veaux dont j'ai déja parié? �es rìrs, ces
emblèmes font donc inutiles? M*ob jectera-
tvòn que Pythagore n'initiait ses disciples
qu'après plusieurs années d'épreuves de si-
lence? Mais Pythagore annonçait une.
doctrine nouvelle qui détruisait la religion
dominante.; �, était dangereux pour lui
d'être surpris dans une action qui troublait
lq gouvernemeqt d'un Etat; il était donç
de la prudence d'éprouver ses disciples, fiuv
tout sur l'artjçle de la discrétion. Or si le
système du F. IV. est-, contraire â la reli*
gion, il est inadmissible,, S'il est contraire
à la religion % on ment au Récipiendaire ^
lorsqu'on- lui dit qu'il n'y a rien dans la
M.\ qui soit contraire à la religion , 4.1a.
patrie % aux. bonnes moeurs,. Mais si ce que.
j'en ai dit est véritable^ on doit être con-
vaincu que ce système n'est pas contraire
à la religion. Et si les emblèmes,, &ç. au-
tres néanmoins que ceux, ajoutés depuis
quelques années dans les �rades, n'ònt
pas un rapport essentiel , sont mème inu-^
tiles au. système du F. JV., il sera., vrai de
dire que la M.\ ne viçnt pas de ce sysr
tème, n'a pas besoin de ce système.,' que
ce système n'a pas besoin de la MK:, nç
vient pas d'elle. On ne peut décider, cette
question- qu'avec la connaissance intime
de ce système; & puisque bien, peu desFf.
du Convent en avaient la connaissance , il
s'enfuir que le Convent n'a pu décider de
ïà validité & de la vérité de ce système,
& que le jugement d'un Comité ne peut
pas s'appeller le jugement du Convent.
DIX-HUITIEME SEANCE,
jusqu'Ã la vingt - huitieme exclusivement,
La dix-huitieme Séance a été employée
à l'élection de l'E. G. M.
Les 19, 20 & 21e, Ã la lecture de l.ef-
quisse du nouveau code, à arrêter la ca-
pitulation de l'E. G. M., à décider qu'il
y aurait un quatrieme Grade symbolique,
sous la dénomination d'Ecossais, & d'un
Grade dans l'intérieur.
Ces objets fortement discutés, ne sont
pas dans le cas de mériter la moindre cri-
tique, ce sont des objets de pure forme $
je ne m'attache qu'au fond.
On a adopté la rédaction du fameux acte
de renonciation au fystème de la restaura-
tion de �'O. des T.
Dans les 22, 23, 24, 25 & 25e Séances
òn a arrêté, i°. la composition des Co-r
mités pour les affaires d'une , & que
la loge Ecc.\ aurait l'inspection fur les. lo-
ges bleues en premiere instance; 20. que
le Symbole de chaque Grade serait con-
servé. Je sens y comme le F. à Capte Ga-
21 ?..
ïeafo , le prix de la devise du troisieme;
mais je Cens de pius une impulsion surnafu-
relle qui m'enipêche de garder le silence ,
& j'arrends avec confiance l'effet dé la de-
vise du quarrieme, Meliora prafumo; 3°.
on a approuvé le Rituel du second Grade-
On a lu le travail sur le code , du F: Ã
Fonte irrigua , & fixé le nombre des Offi-
ciers d'une CZ2 , & l'âge requis pour être
reçu M,-,
On a lu le Rituel du troisieme Grade,
ainsi qu'un travail du F. Ã Circuits, sur les
vues générales de l'O. r r
On a lu le catéchisme du troisieme
Grade, on a adopté les trois Grades, sauf
ratification; on a accordé jusqu'à la fin de
l'anné 1783 pour la donner, -
Ce qu'il y a de remarquable en cette
Séance , c'est que, pour la premiere fois ',
On a dit, au nom du Comité, que si l'on
avait introduit quelques emblèmes dont
on ne çonnahTait pas la signification , c'est
parée qu'on n'avait pas cru qu'il fût per-
mis de les rejetter, dans l'intenfion où l'on
çtait dç réunir les autres systèmes.
Pourquoi avoir tardé si long-temps Ã
faire cette réponse? Pourquoi ne l'avoir
pas faite lors de la premiere interpellation?
Fallait-il douze jours pour étudier une ré-
ponse si simple? Ne pourrait-on pas dire
«sue le Comisé s'est enfin déterminé h
faire cette réponse , pour fermer'la bou-
che aux Ff. à Litia convathum > Athì-
malò, &c. Mais cette réponse est bien peu
satisfaisante; pour qiù prenait ^ on les
Membres du Convent? Est-£e ainsi, qu'on
se joue des gens honnêtes & respecta*
bles (dl7> .;
Je ne parlerai pas des appointemens
,qu'on a arrêtés pour le Secrétaire-Géné-
;ral; c'est un objet qui n'entre pas dans
mon plan.
*,, La lecture de la regle des Chevaliers
Biens, a occupé aussi cette Séance, ainû
que l'examen de la question de la ma-
tricule, qui a été continuée dans la vingtr
,septieme Séance & terminée dans la
vingt huitieme-
VINGT-HUITIEME S�ANCE.
Dans cette Séance- on s'est occupé
d'objets fur lesquels je ne ferai aucune
,observation, parce qu'elles font de nature
-à pouvoir être envisagées sous difFérçns
points de vue, '.
(d) Ne atcipias faciem ïtûzcvj'us. ftjeiew spam.
(PMa sacra, Jiber Ecclefiastici, c. 4, f. 26.)
L'eÃquà Tb du quatrieme Grade a cg&-
Jement été proposée dans cçtte Séance.
., Cette Séance a. été prorogée le Ãòir,
Ãk c'est dans les actes de cette proroga-
tion qu'on lit l'extrait intéressant d'un mé-
moire de la grande [gj �cçoslaise de
Berlin, sous le titre de frederic au Lyon
d'or, �e mémoire, érair accompagné d'une
lettre du S.. Prince Frederic , Duc de
jkunfwick,. Chef des çfyJ établies dans
les Etats de S.. M, Prussienne, Nous ne
voyons pas le contenu de. la lettre; quant,
au mémoire , ij annonce des connaissan-
ces x des sciences secrettes -x tf annonce
que les Ff. de �erlin connaissent les Su-
périeurs qui ont promis de donner souç
peu Taneien grand. Rituel manuscrit des
premiers Fondateurs, conservé par les F,
Clerïçi. Voilà donc des Supérieurs ma.-.
jeurs annonces, un grand Rituel m.anu/cric
des premiers Fondateurs promis. Qn
avait droit de S'attendre qu'un mémoire
aussi intéressant > souscrit par dçs gens
d'honneur §c estimables x reconnus pour
sels par le S, F, 4 Leone résurgente,. susc
pendrait les opérations du Convent, du
Convens assemblé pour se procurer le plus
grand degré, de lumieres, assemblé pour
juger de la validité des preuves de ceux
qui se diraient Supérieurs. N'en croyez
s ta
rien, mes Ff., ce mémoire a frappés di-
versement les esprits; mais . il est bien
étonnant qu'on ait dit que, par l'acte de
capitulation & l'acte d'obéissance & de re-
connaissance, on avait renoncé à touc Su-
périeur inconnu & caché , & que, d'un
autre côté, on avait fixé & arrêté les nou-
veaux Rituels , & que cet incident ne
devait point invalider une détermination
générale prise antérieurement,'
J'avoue que je ne peux pas me faire $
un raisonnement de cette nature, qui
n'a mème rien de spécieux. Effectivement
pn a fixé, on a arrêté des Rituels, mais
sstlva ratijïcatime, &; on a jusqu'à la fin
de 1783 pour ratifier; donc la détermi-
nation n'était point générale ni définitive.
Ajoutons que fi les Représentans ont
outre-passé les bornes légitimes de la con-
fiance de ieurs Commettans, ceux-ci ne.
font pas obligé de souscrire aux erreurs
êç aux écarts de ces Représentans.
Le S. Grand-Maître s'est réservé dç
faire une réponse à ce mémoire & 3 la
lettre, il a donné lecture de cette lettre
qui a été déposie aux actes, Ãqus le Np,
164,' Le mémoire ôc la lettre du S. F.
Frederic, Duc * de Brunswick, y avait
été "déposé sous les K°- Mr & i6z. Mais
qu'on ne se donne pas Ãa. peine deles
y chercher aujourd'huis Jes lettres &
mémoires déposés les 28 & .29 Aoûr, ont
été retirés des actes le 30 (e); comme s'il
érait permis de rien enlever des actes j
comme si le dépôt n'était point un acte
sacré; comme si ce mémoire dressé pour
le Convent, dont les Rédacteurs deman-
daient la remise dans les actes, qui ap.
partenait conséquemment à tout le Corps
de la M.\ réunie , pouvait être soustrait.-
Et l'on dira que les Représentant n'ont
pas outre-passé les bornes légirimes de la
confiance de leurs Commettans! & l'on
fera un crime aux + f de n'avoir pas
donné des pouvoirs illimités! , ;^
Abrégeons cette longue discussion}
passons rapidement sur la vingf-neuviemç
Séance, dans laquelle on trouve qu'après
avoir supprimé la perpétuation de l'O, des
T. on conserve les noms de ses deux pre-
miers Fondateurs dans un Grade (f)ì
ce qui est inconciliable , pour ne pas dire
inconséquent. � H ., -j ',
Mais il y a bien d'autres inconséquen-
ces, dans ce Grade. Et d'abord on voie
(*) Voyez la note en marge du §. 2. de Ja
vingt-neuvieme Séance. ->
(f) Noviciat. . . . . . /
un. mausolée sar lequel on lit "cette ins-
cription: Ecce quod suptrest O. T.', 3é
aivdessus de ce mausolée , autre inscrip-
tion: JVme sumus Equités benefici Ctv.
Heligionis 'Christian* ftrenui defenforet,
jpem, fldem cbaritatem colentes.
Un. Capucin qui mettrait au-dessus de
la porte de sa çeîluce: autrefois nous étions
Cordeliers; & sur la porte: aujourá^but
pà us sommes Capuçins, & à qui un Cà -
jnaldule dirait: vous rìîtet à one pas un en-
fant de Saint François $ Assise? Ne ré-
pondrait- ià pas avec vérité: Je n'ai pas cessé
d'âtre enfant de Saint François 1 Bas bi n'a
fait autre chose que de nous réunir fbus
ùne loi plus austere, fous la regle primi-
tive; une corde lie & le Cordelier & le
Capucin, un chapelet & une croix pendent
à cette corde, nos têtes sont aussi rasées,
une couronne de cheveux indique; la diffé-
rence du Prêtre au Frere Lai. Nous sui-
vons l'un &-l'autre, avee plus ou moins
d'astriction, la regle de notre humble &
Saint Fondateur 5. & daos nos prieres, jus-
ques dans notre Confiteor, nous invo-
quons, &; Cordeliers & Capucins, Saint
François.
p Par la-, même raison, teut-Récipiendaire
qui lira le Nunc sumus',, &a se dira:
VpUà çe que nous sommes à présent, nunc.
. â�
Ne pourrai-je pas, ne dois-je pas trouver
ici ce que nous étions auparavant cenunc?
& se rappellant que l'inÃcription qu'il a vuë
imincdiatement avant, portait.:..Mité quoi)
&c. il se dira nécefià irement: voilà ce que
nous étions,, eccequod superest, &c. VoilÃ
ce qiù reste, un mausolée. Nunc su mus t
&c. voilà ce que nous sommés j c'est-à -
dire , Chevaliers du T. reformés, dónt lÃ
regle & le costume ont été accommodés
,au goût & au génie du siecle,
s Et lorsque le Récipiendaire ehtendrá
prononcer les mots sacramentaux H. Ci,
P. S. O. il ser-a confirmé dans son opi*
nion.
t . Et lorsqu'il verïa ìe costumé avec tous
ses accessoires > il sera pleinement con-
vaincu qu'il ne s'est pas trompé. Qu'on lui
,donne, après cela, lecture de l'acte de re*
nonciation , il croira avoir mal entendu,
il vòudra lire lui-mème, & pour peu qu'il
aura de jugement , il demandera si l'on se
moque de lui de le bercer avec des bali-
vernes aitÃlî contradictoires.
, 'Mais il n'est pas au bout du chapitre des
contradictions: on lui a dit, en commen-
çant sa réception , que le temps des eriv*
blêmes était écoulé. Et lorsqu'il enfrefâ
dans la salle du f, le premier objet qûi
frappera sa vue sera un emblème, puis ua
222
second emblème (g). Et il dira: je sors
de la chambre du mensonge. Et s'il fait
attention à la devise de l'un de ces emblè-
mes, Périt ut vivat , il pensera à l'histdire
de l'O. , il sera encore convaincu que cet
emblème figure la perpétuation, & il
dira: l'imposture a donc ici plusieurs trô-
nes?, ou l'inconséquence & la contradic-
tion ont juré de me poursuivre. "-.
Il n'est pas encore au bout du chapitre
des contradictions. On lui a promis la ré-
vélation du secret de l'O. intérieur , on
lui a montré en conséquence le mausolée,
îl attend avec impatience qu'on lui révele
ce secret, & on lui dit que la bienfaisance
est la base sur laquelle est fondé l'O. des
Chevaliers bienfaisans. Il faut que le Ré-
cipiendaire soit doué d'une grande modé-
ration , s'il n'exprime pas un peu énergi-
quement son-indignation. Il dira alors, en
-Te contraignant, je crois que l'on me
prend pour une dupe , ou pour un idiot.
-J'ai trouvé...- dans tous vos Grades qu'on
me prêchait la bienfaisance, Thumanité,
ûi charité-; rfoìs mors, à quelques nuan-
ces imperceptibles près, bien synonymes.
j'ai lu dans les articles 4, $, 6 & 8- de
l:. (g) ke Pb�niz, le Pélican. - �:
ï 223
votre regle abrégée, qu'on recommandait
la pratique de la bienfaisance, de la charité
<3f de l'humanité (è); jel'ai lu paraphrase
dans votre regle M.-.; tous vos discors M.',
.clouaient ces préceptes dans ma , mémoire,
Me dire aujourd'hui que ìe secret qu'on me
révele, c'est que le but de la M,\ est d'exer-
cer la bienfaisance , c'est me dire une
absurdité; car on ne révele pas à quel-
qu'un une chose qu'on lui a dit mille &
,mille fois; me révéler qu'on a institué
un Ordre de Chevalerie de bienfaisance,
c'est vouloir me persuader que vous vous
amusez comme des enfans, Qui vous a
dpnné le droit d'instituer un Ordre de
Chevalerie? & quand vous auriez ce droit.,
,quelle analogie y a-t-il entre vos récep-
, tions bisarres, vos colonnes , vos nom-
bres mystérieux, vos emblèmes, Vos hié-
roglyphes , vos Lettres, vos. épreuves 6c
,1a bienfaisance? Pourquoi recommander
'h). Chéris tendrement totts Ceux qui ont
mêmes organes, mêmes besoins, &C (Régit
-abrégée, $. 4-) ....
Qu'une bienfaisance astive, .. éclairée, Uni-
verselle soit, &c. ( Ibìd., $. 5. )
Sois affable & officieux, &c. (Mi. §. 6.)
Tout Maçon .... a des droits à ton aÃìîs-.
tance, &c. (Jbid,, $. 80
�24
fi inftamment le fecret ?. La bjcnfaifancë
ne peut-elle être exercée fans tout c"e'c
appareil myftérieùx? Vous rrie trompez,
voits abufez dà ma bonhommie.
Que dira ce Recipiendaire lorfqu'ùutrè
}ez quatre mots H., &c. , on lui en ap^-
prendra encore quatre autres (;), & que
dans le nombre de ces quatre mots il
trouvera encore celui iienfaifance? Ne
fera-t-îl pas tenté de dire: oh parle trop"
de biehfaiîà nce , pour penfer à l'exercer?
Vous rn'habitUez tellement à ce mot,
qu'il n'afle&e plus mon oreille par cette
doùcé vibration qu'elle a reflèntie, lors-
que , pour la premiere fois , je l'ai entendu
prononcer dans le Temple augufte quia
cté témoin dë mon union avec mes Ffl
Vous m'apprenez quatre mots , j'y
trouvé ceux de bïenfairance > vertuj, huma-
nité. Nous nous formons donc des idées
bien différentes de la valeur de ces mots?
La vertu (k) èft un grand /intiment j qui
liait remplir toute notre ame, dominer fur
nos affeSiions , fur nos mouvement, fur no-
tre être. J'adopte cette définition majef-
(f) Religion, bienfeifà nc'e» Vertu, humanitéV
(/;) Fhcyrlopédie » article de DA, Romilly,
teot v.rtu, N®, su
"tueuse. Mais je n'à ppelle paS , avëc M.Ro-
milly, les vertus s�urs, Je dis que la
vertu ressemble à une grande chaîne qui
retient deux extrèmes , si l'un des chaî-
nons se brise, les detìx extrèmes croulent.
La bienfaisance est Un chaînon de la Vertu,
comme toutes les qualités appellées im-
proprement verais , & qui ne sont que
des portions, des subdivisions de la vertu ,
je dis que la vertu est une, que tòuteÃ
les qualités Vertueuses la constituent; on
peut la comparer à un cercle (/) qui cesse
d'être cercle pour peu qu'on supprime de
fa circonférence. Tout ce qu'on appelle
vertu, justice, force, tempérance, &c.
ne sont que des points de ce cercle. Et
dans ce sens est vraie la proposition des
M. Romilly: rejetter volontairement une
vertu , �'efi Its rejetter toutes . car c'est
rompre le cercle"; lé cercle rompu, on
ji'est plus vertueux.
Religion , bienfaisance , vertu, huma-.
iiìté , quelle confusion! Pourquoi donc la
confusion du tout avec ses parties? Qui
dit vertu, sous - entend nécessairement lá
bienfaisance & i'humanìté: effacez dont
(s) On voit, pat la comparaison -, que j'entendï
parler de la ligne circulaire qui forme ie cercle»
* P
'225
trois de'vos quatre mots* laissez* subsister
le mot Vertu, & l'on vous comprendra
parfaitement.
Si l'on se'plaint de la longueur de cette
dissertation, qu'on fâche que je parle d'une
réception qui dure plus d'une heure, ì
çe qu'on m'assure.
TRENTIEME S�ANCE,
Je voudrais bien pouvoir me dispenser
de parler de cette médaille qu'on se pro-
pose de faire frapper en mémoire de la te-
nue du Convent fameux de Wilhelmsbad.
Q Prince estimable! écoutez moi, &
voyez si je n'ai pas. raison d'empêcher
qu'on expose à la risée publique un nom
fcuÃlì respectable que le vôtre.
Si cette médaille tombait entre îes mains
d'une de ces personnes auxquelles on a
refusé l'entrée du Convent, ne Ãà isiraif-
elÃe pas ávec empressement cette occa-
sion de paîtrir bien jóyeusemOnt ja pâte
du ridicule? Rappellant alors celìe qui a
iété frappée eri 1694, en faveur dU Prince
d'Orange, Ã l'occasion du bombardement
du Havre (f»), on fera une comparaison
Cm) On trouve dans l'Histoire de la Milice
Française, par le Pere Daniel , le dessein de
'cette médaille , Tome I, livre 7 , page 438
& Ã la page 523, Implication. ....
217
défagréablé, parce qu'on Vous y quaîîfite
Magma Mflgijttr tatius Ordims \ tandis
qu'il eft Vrai què tout 1*0. ne Vous re*
connaît pas pour tel. Les M. S des Régi-
mes Anglais, Français, Suédois, Pruf-
fiens, &c. n'ont point encore prononcé
ïùr cette qualification.
La légende de la médaille ùe foumira-
t-elle pas auflî matiere à une critique
amere: tandem à urora lucejjît? Quelle au-
rore > plus ténébreùfè que là nuit la plus
obfcure! Oh ne fait plus ce que cveft qué
la M/.; oh,a renverfé Un édifice, & on
en a tranfporté les matériaux à cfent millô
millions de lieues. Les Ouvriers font obligés
de faire ce voyage effrayant, pour trfe
vailler à fa reconitrucidon; ils étaient Maî-
tres fous un climat, & ils recommence-
ront un nouvel apprentifià ge fous un au-
tre, quoiqu'ils aient payé bien cher leurs
lettres de Maîtrijfè.
TRENTE-UNIEME SEANCE*
Première de prorogation.
Là premiere Séance de prorôgatibri Proro^t
nous préfente encore un exemple id'in-da CotlveB�»
conféquence: uri F. avoit fecondé î'aviis
pour l'inamovibilité des Offices, appuyé fur
le motif [qUe beaucoup de Ff. ne tra*
P 3
228
vaillent dans l'O. que par devoir "(il au-
rair pu ajourer , d'autres par goût j que
l'envie de s'établir & conserver une con-
sidération , une réputation ,. était le mo-
bile de plusieurs, & qu'on en trouverait
d'un quatrieme ordre , qui, desirant des
charges par ambition , faisaient un travail
forcé; auÃïï cette efpece néglige- t - elle
bien ses devoirs). Il en conclut que si les
charges étaient amovibles , ces Ff., qui
ne travaillent que par devoir, quitteront
volontiers leurs places ('fen douté), &
les laisseront envahir par des siijets moins
bons. (Quand on est élu on n'envahit pas,
d'ailleurs on peur continuer dans sa place
un Maçon zélé qui s'en acquitte à la sa-,
tisfaction de ses Ff.)
Je pense que si les places étaient amo-
vibles , on verrait beaucoup de nos Offi-
ciers cesser de fréquenter nòs travaux,
s'ils n'avaient plus de charges. Inexpé-
rience prouve bien des vérités.
Quoi qu'il en soit, ce mème F. qui
avait ouvert l'avis de l'inamovibilité , a
opiné, lorsqu'on a recueilli les voix, à Pina-
movibilité des Grands Officiers de la Pro-
vince & à l'amovibilité des charges de
Chancelier , &c., des Prés.; comme si
un Chancelier d'une Préfecture , n'érair
pas au moins autant dans le cas de ces
22£
Ff., qui ne travaillent dans l'O. que par
devoir, qu'un Visiteur & un Chancelier
Prov. ou Prior.'.
Aussi l'avis de la cinquieme Province
érait - il bien conforme aux vrais princi-
pes , dont l'expérience a si sensiblement
prouvé la justesse, & si j'avais eu à y ajou-
rer , j'aurais encore rendu le Préfecturat
amovible, & j'aurais fixé à fix ans le
temps de cet exercice.
Voilà une tâche bien pénible remplie;
combien elle a répugné à mon c�ur! il
faut que la vérité qui parle si fortement,
ait bien du pouvoir pour me forcer Ã
lui faire le sacrifice le plus précieux,
celui de risquer d'offenser des amis,
des personnes estimables, respectables.
Mais tel est mon organisation, qu'il
m'a toujours été impossible de chan-
ger; que tout ce qui blesse la justice &
la vérité me cause une anxiété que je ne
puis pas rendre, & qu'être utile aux
hommes, leur montrer mon ame a dé-
couvert , a été de tout temps ma vérita-
ble ambition; je l'ai eue avant d'avoir connu
ce passage de Cicéron: majus est , certe-
que gratius frodeffe bomiuihis, quatn opet
magnas babere (n),
(n) Cic. denat. Deo, l. 2, c. 25.
«39
Il ne me refte plus qu'Ã examiner quel-
les doivent être les fuites des opérations
du Couvent; & fins être ThéqpneufteK
il çft bien faqle de prédire.
QUATRIEME PARTIE.
�onféquenccs qui doivent réfuker
des Opérations du Convent de
Wilhelmfbadfi elles ont leur
exécution.,
Nullum igitur faSlum eorum pateft
Utile ejje, quum fit tôt vitiis i%*
quintttum.
(Cic. de Offic. 1, 3, c. 14.);
1 -?
çl'AI établi-, dans ma premiere Partie,
çe que c'était qu'une Société bien ordon-
née; j'ai développé: d'après quels princi-
pes-eue était dirigée 'r j'ai analyfé, dans
ma feconde. Partie, les opérations qui
pnt précédé le Convent; <5ç dans ma troi-
fieme Partie , les opérations du Convent;
çn appliquant en peu de irjots les prin,
çipes à ces opérations, Sç en cqmparanc
çe qui a précédé avec cç qui s'eft paffé
dans le Convent, les çonféquences feront
faciles à déduire $ & comme j'ai prelque
toujours mis en opposition les principes
avec les faits dans les seconde & troisieme
Parties, il suffira de présenter le tableau
des opérations vicieuses, ce qui rendra
cette quatrieme Partie moins étendue
qu'elle n'aurait dû nécessairement être.
i°. La premiere Circulaire avait tracé
le tableau des matieres importantes qu'on
devait traiter dans le Convent. Toutes ces
matieres devaient y être traitées, non par,
forme d'instruction, mais par forme d'exa-
men , & fur chaque matière on devair ré-
sumer les avis de ceux qui composaient le
Convent.
Uoici dix questions, fur lesquelles je
desirerais qu'on me montrât, dans les
actes du Convent , la solution directe,
d'après la proposition établie, discutée &
les voix recueillies.
i°. (a) Devons-nous regarder l'Ordre
comme uue Société purement convention-
nelle?
2°. (b) Avons-nous des Supérieurs ac-
tuellement existans?
3°. (Ã) Comment définir un Supérieur
de l'Ordre?
(a) Premi?re circulaire, N°, I, lettr, et.
IbìA. N°, I, lett, b.
233
4*. (4) A-t-iJ J'aurorité de " commander
ou seulement la faculté de nous instruire? .
5°. (e) Y a-r-il d'autres Sociétés ou in-
dividus qui, sans affecter le titre de Su-
périeur, ont d'ailleurs'les mèmes ou de
semblables qualités?
6°. (/) Quelle est la coordination &;
subordination des différentes parties de.
l'Ordre la plus adaptée à la constitution
& au gouvernement politique des Etats
où l'Ordre est établi? ;.
7°. (g) Quels sont les moyens les plus,
sûrs pour prévenir l'inobservance des loix
sutures en général & en détail.
8°, (b) Par quels moyens pouvons-nous
acquérir l'estime du public & la protec-
tion de l'Etat, & quelles sont les occupa-,
tiens d'un Maçon, comme tel, les plus di-
gnes de lui & les plus utiles au public?
9°. ( / ) Ne pourrait-on pas établir un but
public & secret, ou extérieur & intérieur,
& en quoi pourrait-il consister?
id) Ibid.
le) Ibid. N°. i, lett. ',
(/) Ibid. N°. i , lett. /,
(g) Ibid. N°. i , lett. g.
Qs) Ibid. N°. 4, lett. a.
(0 Ibid. N°. 5, lett. g.
*34
io*. (k) Y a-t-il certaine* conhaiffan-
#es dont l'O. est seul dépositaire, & corn-
ment pourrait-on, danscecas, combiner
la partie scientifique avec la régiç exté-
rieure de PO. de la manière la plus avan-
tageuse pour le total, & jusqu'à quel poinç
les cérémonies maçonniques y doivent-.
çÃles être analogues?
Aucune de ces questions n'a été traitée.
Elles font cependant très-importantes; &
fà l'on trouve des traces, de quelques-unes
dans les débats qui s'élevaient, çe n'est
qu'accidentellement. C'est ainsi qu'on voie
que quelques privilégiés ont été admis Ã
Un système philosophique, qui doit être
le but intérieur annoncé dans la questions
Ãbus le N°. 5 , lettre a, & qui doit con-
tenir les connaisi^nces annoncées dans \i,
question sous le mème N°,, lettrç c.
Je me doute qu'on m'objectera que la ca-
pitulation faite avec l'E. G. M. contient la
solution de la question quatrieme, cotée
by sous le N°. Ier. Je réponds qu'auparaT
van.t de dresser la capitulation, il fallait
faire décider la question. Que la capitula-?
tion ne pouvait contenir , x°. que des pré-
rogatives extraordinaires accordées par
(é) Mi. N°t 5, lett t.
w*
ÃÃestkne& la confiance au mérite; l8. uaç
promesse & un serment du G. M. de rem-
plir les devoirs de la place qui lui était
confiée conformément aux lobe de l'O.
Quelle conséquence tirer de ces omis-
sions? , V v � 1
Que le �onvent de W. ayant négligé rremw*
de faire, statuer fur dix objets importans, coasi^°'?ce'
est uji Convent imparfait , & qu'il faut un,
nouveau Convent pour réparer ces cruel-
les négligences.
. On se gardera bien de provoquer ce
nouveau Couvent: s'il y a des personne*
qui ressemblent aux idoles dont ià est dit
dans le Livre saint (l): Os baient &, non
hÃjutntur , ce seraient elles alors quî au->
raient usé de route leur adresse pour net
pas faire mettre en délibération des quesj
tions qui les eussent forcé de parler, on
qui, les estent gênées dans le plan qu'elles
s'étaient tracé. Mais comme cette con-
duite n'est ni juste ni honnête, on ne doit
pas être étonné fi des Frères zélés, & amis
du bien & de la vérité, réclament ïadé>
cifion & ces questions. Ce n'est ni dans
^ fiqefÃe, ni dans le mensonge que se plaît
(<) Lihfn Ps&imorm. Psaln^ ijj, r,
�Pjalm. 134. v. 16.
t , '2-36 j
le vrai Maçon; & routes les lumieres que
doit procurer la fcience la plus fublime &
la plus confolante , ne perfuaderont jamais
à un homme droit, qu'il foit permis d'en
impofer à fon femblable , de lui cacher ce
qu'il a droit de voir, de le priver de con-
naiffances qu'il a droit d'avoir ( ). Cacher
à des Ff., à desFf. auxquels on a fair payer
le prix des dernieres connahTances de la
M.-., Ã des Ff, qui ont ou toutes-les ver-
tus d'un vrai Maçon, ou au moins les qua-
lités & le defir de ces vertus, leur ca-
cher des connaiflances qui tendent à leur
bonheur («)! Leur faire entrevoir, dans
un avenir incertain , l'efpérance de les
communiquer! Cela eft indigne à un hon-
nête homme , indigne à un Maçon; & fi
quelqu'un parmi nous était capable d'une
telle conduite, il ne ferait point Maçon,
Lupus liste? oves. Ils s'attirerait la malédic-
(tn) Non falum fcientia quai eft rentota. Ã juf-
titia calliditas , potin quant fapientia eft appel*
landa. (Plat. apud Cic. de Offlc 1. r, c. 19,-)
Szpientia forts pra>dkat, in plateis dat va-
cent faam. (Salomon. lib. Prov. c. 1. v. 20,)
(m) Sapientù abfconfa & thefaurus invifus,
qu� utilittts inutrifqiis. (Bib. Sac. lib. Eccle-
fiaftici, c. 2Q. v. 32.)
237
rion des gens honnêtes qui ont eu la bon-
hommie de lier commerce avec lui (V).,
On lui dirait: tes pas ont fouillé le, par-
Vis du temple (p), n'entre pas. Et s'il y
etait entré? Et intravit Je/us in templum
JDei^f ejiciebat ôm es vendentss tn.entet
in temple, dicit etsi Script..m. eft: Do-
mus ni; a, dam us orati.ms , vos autem fe-
ciftis illam fpelunçutn la vonum (tj). Et on
fuivrait l'exemple de l'Homme-Dieu.
2°. On avait annoncé, dans la premiere
circulaire (r), le dellr de voir les Freres
d'un autre régime participer à notre en-
rreprife. Cétoit les y inviter; & c'était
Tellement les y inviter, que dans la fé-
conde circulaire (s) jon avait dit: pouf
(o) Viros fortes & magnanimos , eojdemque bo-
nos & Jimplices, vtritatis amicos minimeque
fallaces ejfe volumus: qu� funt ex media lande
jufiitia. (Cic. de Oiflc. 1. i, C 19.)
(p) Emaris ab kominibus qni ambulant in via»
tenebrofas. (Bibl. Snc. lib. ProVerb. c. 2, V. 13.)
(<j) Evangiles Saînt P/iathieu , c. 21. v. la &
13. Saint Marc. c. 11 , V. 15. & 17. Saint
Lue. c. , v. 45 & 46.
(V) Premiere circulaire , in fine.
(s) Seconde circulaire cinquieme , & fixieme
alinea.
23$ ......
doigr.er ìout 'éstadk £f prMrir toute
'd foute t méfiance £f nicjiateÃiigCìiccs en-
f te les lYercS des à iffêïtns vêgimes , on
ì*ajsmhltra sorìs U titre de fitn sle F. M.\\
le sort décider* dit rang & de la
place des PotaiiS. Néanmoins quelques
jours avant l'ouvértùre du Convent, quel-
ques Freres reglent des articles prélimi-
naires , par lesquels ils excluent de l'Af-
fembléeles M.\ d'un autre régime (t), &
«n conséquence bn a renvoyé honteuÃè-
hient le (u) Député du f & mere loge dé
ïa croissante aux trois clefs de Ratisbonne;
ìe Frere (x) à Capite Galeato lui-mème,
h'a pas été admis à représenter la loge des
iamis réunis; cette loge si respectable &
par lés principes qui la dirigent & par les
membres qui la composent. Est-ce avec
une pareille conduite qu'on parvient à réu-
ttïr tútis ïci fyftèntt de la M:, (y)? Eri-
â� gage-t-ori des Corps à se réunir, en se
(t) �rticies préliminaires, art. 5. & ir.
(h) Protocole du Convent, dixieÃrie Séance.
(ac) Ibid. vingt-huitìeme Séance.
. (y) Voyez à là vingt - fixiezre Séance, fous
lie K°. 2. , cette réponse faite par le S. F.
«ì 'Leone rtf::r.gf.nU, au nom du Comité.
jouant des Membres de ces Ctfrps; est
chassant, pour ainsi dire, leurs Députés}'?
Lorsqu'on renvoie les Ambassadeurs, n'est-
ce pas le signal de la guerre? � Résoudre
� Is questions &f doutes fur t'origine, la
s, filiation £*f la dénomination de �O.^ %f
,, humer nos regards vers son ejsenci («).*?
c'est-à -dire 5 d'après ce qui avait été posé
dans les paragraphes précédens de la se*
conde circulaire, chercher le véritable
but de l'Ordre; c'était le premier objet
des délibérations: or en excluant les Ff;
des autres systèmes , on se privait des lu-
mieres qui auraient pu résoudre les ques-
tionsdissiper les doutes, diriger vers l'ef Seconde
sence de l'O. Le Cohventn'a donc fait ni consequenc*,
ce qu'il â pu, ni ce qu'il a dû pour par-
venir à la découverte de l'originé de l'O.*
de son but, de son essence.
3°. Avant l'ouverture du ConVent ori
a fait une loi], par laquelle on a dit que le
Chef d'une Province aurait une voix,
mais que sa Province entiere n'en aurait
que deux (a).
ISîous avons démontré, dans notre pre-
miere & seconde Parties, combien cette
I I ti I m
(z) Seconde circulaire, quatuorzieme alinéa;
(a) Articles préliminaires , article 23. .
24©
loi étair injuste (b), nous ne repérerons
pas les principes 3 mais posons un exemple,
pour faire encore mieux sentir toure l'in-
justice de certe loi. Vous avez acheté un
bijou, vous l'avez payé. Le vendeur vous %
rair actionnes pour avoir le prix de son
bijou. Vous lui répondez : je vous ai payé.
Le Juge Vous admerrra à la preuve. Vous
avez vingr rémoins; on ne veur pas de
ce tumulre dans la salle du Scnar; un Com-
missaire entend tous ces témoins , qui af'-
sirment tous vous avoir vu payer. On ré�
digepar écrit leur déposition.. Vous venez
ensuite pardevant vos Juges , avec votre
cahier authentique des suffrages des té-
moins; ce Cahier ne vaudra-t-il que pour
un suffrage ou pour vingt? Prévaudra-r^il
contre l'enquête contraire que votre ven-
deur aura fait faire, dans laquelle il n'aura
fait entendre qu'un témoin qui aura die
qu'à l'instant de l'achat voús n'avez pas
payé? Qui est-ce qui osera dire que le témoi-
gnage est égal? Hé bien! les pouvoirs en
due forme donnés aux Représentans de
chaque f Préf.\', voilà le cahier des en-
quêtes dont les suffrages doivent être
comptés.
W pages 29,, 30, 85 & ïuiVantes, jusqu'Ã
la 98 e.
341
Veut-ost voir un second piege caché
sous cette loi systématique.
Les Provinces font divisées en Préfec-
tures: telle Province n'a qu'une ou deux
Préfectures, tandis que d'autres en ont , . .,
cinq, six & plus; ainsi, ð. une Province
qui n'a qu*un établissement , aura autant
d'influence que celle qui en a neuf; ainsi ,
2°. en suppoÃà nt les établissemens égautf,
& de vingt Chevaliers par établissement »
vingt Chevaliers auront autant de pon-
dérance, que cent quatre-vingt. Je de-
mande à tout homme impartial, si cela
est juste? & si avec une telle loi on peut
se promettre que les objets arrêtés dans
une Assemblée qui se conformera à cette;
loi, seront le v�u.de tous les commettans?,
Tout ce qui a été fait conformément à � �
cette loi, vicieuse ert elle - meme, loi. qui eonféqusnce.
répugne à tous les principes de la justice
& de l'honnôteté, ne peut avoir d'exécu-
: rion , ne peut mème pas être confirmé y
parce qu'il est infecté d'Un vice radical,
dont il est impossible d'effacer l'empreinte.;
Résumons les trois conséquences qui
dérivent des principes.
Le Cohvent de Wilheîmfbad est un Premier»
Convent imparfait, pour n'avoir pas statué ronfôiuencek
fur dix questions importantes annoncées
dans les circulaires,
Q. . �'
l
H*:
s««mae Le Convent n'a fait ni ce qu*ià a pu,
conséquence. . ,., ja t s i j/
ni ce quil a du, pour parvenir a la decou-
verte de POrigine de l'O. & de son but.
Troifiem» Les arrêtés de ce Convent font infecté*
wnscquence. ti,un vice radical.
Je laisse à tout homme sensé à tirer lt
Conséquence ultérieure*
'Quoique nous puisions nous borner Ã
ce résumé succinct, parcourons cependant
encore ce champ vaste qu'offrent les ac-
tes du Convent; mâis faisons-Ãe rapide-
ment , & n'en arrachons que les ronces
Jes plus épineuses.
Nous ne parlerons plus du renvoi dit
Député de Ratisbonné (r), qui devenait
feien plus offensant après Tadmission de
celui de Russie & de Ceux d'Autriche (d).
Passons aussi fous silence les différentes
faces sous lesquelles, on a présenté le sujet
principal (e) du Convent j ce qui prouvé
qu'on ne s'entendait pas > ou qu'on ne
veulait pas s'entendre ,' ôu que la matiere
»'était pas digérée. Trois aspects égale*
ment défavorables.'
, Le premier objet qui se présente, est la
{c) Dixieme Séance.
(d) Sixieme & huitieme Séances
(0 3> 44fo> 7, i & ^e séances.
. . . . Mf . .
difcuinon de la queftion principale propo*
fée généralement dans la premiere circu-
laire (/>, (but de �'O.) prèfbntée avec plus
de détail dans ïa feconde circulaire (g).
« Réibudre les guettions & doutes fut
i> l'origine > la filiation & la dénomination.
� de �O.£ & tourner en inînte temps nos
j, regards vers Con eïïènce, «
Ne fallait-il pas propofer ces queniôns»
pôfer ces doutes» déterminer cette enenc*
de ro.?
Nous avons vu qu'on devait s*anem»
bler (b) & qu'on s'eft aïïèmblé M.\ (i^
pour pouvoir faciliter l'entrée du Con»
vent aux M.\ des autres régimes , c'eft dire
âuïïï des autres fyftémes > que celui qui
dominait dans le régime > qui a provo-
qué le Convent. Mais on ne les y a pas
-appellés; & s'en eft préfenté qu'on a ren-
voyés > quoiqu'ils fuflènt Venus fur la com-
munication des circulaires que leur ont
faites des Ff télés', qui ïè font en cela
conformés au defir dû S» G. S» (&>
(f) Premiere circulaire » RV|k'
(g) Seconde circulaire»
(h) Secondé circulaire > & - -
(f) Articles préliminaires > à rticlè 4»
(*") Première circulaire > Vers la feùk
0.»
*44
. - Cependant on ne pouvait pas xéfoudre
4es queftions & les doutes fur l'origine de
l'O. , fans le concours de ceux qui pré-
rendaient connaître l'elfence de l'O. , fort
but, ion origine. Ceux qui ont affilié'au
Convent, ne connaifient pas les titres
& probabilités des autres fyftcmes. VoilÃ
un vice radical, qui a empêché que Je
Convent n'eût cette réunion de lumieres
néceflaire pour décider la queffion prin-
cipale. - ...
Nous avons vu qu'on n'a pas parlé dans
le Convent de l'efTence de l'O., qu'on n'a
.pas fixé efientiellement fon but. Autre
vice.
- N'a-t-on pas lahTé entrevoir un fyf-
rême qui eft refté concentré entre quelques
.Individus? On en a la preuve (/). VoilÃ
de la mauvaife foi d'autant plus impar-
ti) La M.: a conduit de tout temps, par ce
myflere 4e Vancien Ternaire , d un développe-
ment des plus grandes lumieres. Celui qui le
'tonnait ejl fdtisfait'de l'y trouver t celui qui en
doute ou le nie peut être ramené un jour d cette
vérité & en faiioir gré alors. Dix - feptieme Séance
du 16 Août. Pourquoi un jour? Pourquoi pss
au moment où cette explication pouvait être
la plus intéreflante? Si elle était jufte elle eût
levé bien des obftacles.
«4f
donnable qu'on profitait des lumieres d'au- Quatrieme
trui, & qu'on refufait la communication C<m cquence,;
des fiennës. Troifieme vice.
'' Ne peut-on pas conclure que le but'
notait que de détruire toUs les fyftêmes,
fà ns en examiner les preuves ou les pro-
babilités , pour n'en -lahTer fubfifter qu'un
fehl?
Mais ce feul fyftême, pour le faire adop- co^"^«e
ter, ne, fallait-il pas l'expofer, l'appuyer
de preuves ou de probabilités li frappan-
tes , qu'elles euflent convaincu , tout le
Convent? Et on ne l'a pas fait. Ne doit-
on pas conclure de cette conduite, que les
partifans de ce fyftême inconnu avaient
machiné, man�uvré, pour parvenir à leur
but. Machiné en faifarit des initiations
clandéftines , afin d'obtenir un certain
nombre de fuffrages; man�uvré en leur-
rant par des promeffes quelques -uns de
ceux qu'on n'initiait pas? Et que le moyen-
de machiner était facile! Deux Freres (itt)
refpe&ables à tant d'égards aVaient, l'un
deux fuffrages effectifs, l'autre deux
éventuels. Les Machinareurs étaient affû-
tés au moins de trois? en initiant les Mes.
(m) Le S. G. S. & le F. d Leone re/urgente,
comme Maître-Provincial de deux Province^
J»i*>v. ou leurs Reprcfèncaiw; îîs obte-
naient quatre fuffrages de plus. Cela fai-
sait onze voix; quelques autres initiations
.procuraient, des voix dans les conclaves
provinciaux; & c'était là qu'en pouvait
manÅ�uvrer à grandes rames» Ajoutez Ã
tout cela l'eipérance de trouver dans quel-
ques Freres,, ou de la çondefeendance pour
les Princes ,. ou de la confiaace� pour ces
hommes myftérieux qui parlent comme
a parlé Ariftote îorlqu'il trouvait dans
des mots barbares la confirucuott de fb
fyllogifmcs. . ^ ... ., »
, Paifons à d'autres objets. .;
, Si l'on vérifie les dates des Séance»,
on trouve une inaction de deux jours en-
tre la quatrieme: & la cinquieme Séance;,
une de deux jours entre la neuvieme &
la dixieme, une d'un jour entre la dou-
zieme & la treizieme » contrairement
au preferit des articles préliminaires
qui voulait que les interruptions de tra-
vail fiuTent décidés à la pluralité des GiB-
frages: or il ne confie pas de ces &f&ag:e&
dans les actes. On trouve enfin une lacune
de douze jours entre la quatorzieme &
qiunzieme Séance j il efl: vrai qu'on avait
(*> AxtMes a &
propofé cetre dernier© fufpenfion pour
préparer les matieres dans les Comités s
n'en peur-on pas conclure que le temps feptfeae
oe ces cenations de travail commun a ete
employé aux initiations clandeftines? Et
fi l'on Bât attention que ces interruption? , �,,*
de travail fe trouvent précifément inter-
caller les opinions fur la queftion de lafilia-»
tion, des T., & précéder conféquemment
immédiatement la décifion de cette quef»
tion; n'en concluera-t-on pas que ces ini- Huîtîeme
dations avaient pour but de faire tomber conf^u*Bce4
le fyftême des T.; & que prendre des voies
auflî tortuçufes, c'eft fe conduire indé^
cemment Sx, fe jouer de la bonhommié >
de la confiance de ceux qui ont envoyé
des Députés au Convènt; que c'eft faire
perdre le temps aux Mandataires & voler
l'argent des Mandans?
Vouliez-vous établir un fyftême plu*
vrai, plus honnête , il fallait le confier de
bonite foi; vous deviez être allure de la
difcrétion de vos Ff.
Et parce- que (o) les S. G, S., ainfique
les Mes, Provinciaux, avaient chacun une
voix équivalente à la moitié de celles
d'une Province; & parce qu'une Province
qui n'avait que vingt à trente Membres >
(o) Articles préliminaires, article 23.
... «4* -
ivà it à utant de voix que celles qui comp-
taient cent, deux * trois &. quatre cens
Membres dans leur arrondissement, ce qui
produisait* une inégalité monstrueuse; n'en
Neuvieme doit- on pas conclure que la question for
conséquence, ja fi]ìarion des T., ainsi que les cinq sub-
séquentes , ont été nullement , inçompé-
temment jugées. -:'
Et parce que les Vòîans, dans l'igno-
rance sans douté des principes des proba-
'\ bilitês, dont urt fondamental est que> dans
P incertitude, on doit suspendre à se déter-
miner £f à agir , j*fáu'à ce qu'on ait phi*
de lumières . parce que > dis-je , ils auront
décidé contre un {ystème , quoiqu'ils
avouasià nt qu'il y avait entre ce système
& la M,\ des rapports intimes, des rapports
réels & incontestables, que ce système était
sondé sur une tradition constante, fitr des
Ãnonuméns authentiques t fur ^explication
des hiéroglyphes �f emlAêmes M<\, ce qui
forme -une grande somme de probabi-
lités , ce qui aurait dû au moins faire laiC
ser la question dans indécision , n'en doir-
nìxieme or* conclure qu'on a jugé la question
cÃnséqucaw, contre tout principe , toute raison, d'une
maniere insoutenable, impertinente &
inadmissible? , ..
Et parce qu'on aura jugés que la M.\
n'était plus YQ, desT,, & qu'on aura ré-
. , ^ 49
digé une -protestation expresse de cette
,vérité, & que cependant on aura ordonné
que les noms des premiers Fondateurs de
l'O. des T. seraient placé dans un Grade ,
& qu'on y adapterait le précis de l'histoire
de cet O., n'en pourra-t-on pas conclure Otuiem»
que cette décision est bien contradictoire > «mÃcqotìiefc
bien inconséquente, faife pour en impo-
ser aux Candidats, auxquels on parlera de
choses qui ne sont pas de l'essençe de l'O.,
& qu'ils croiront nécessairement être de
son essence, puisqu'ils les verront &: en-
rendront dès les premiers pas qu'ils feront
dans l'O intérieur.
Et parce qUe l'Ordre intérieur étant
divisé en deux Grades, le premier pré-
sentera des faits historiques , qui feront
présumer que le second eu est l'accorn-
plissement, & contient la preuve de ces
faits, & que le Ãecond ne fera, qu'un
Grade moral; n'en çonçluera-t-on pas çJ^^wSi,
que c'est intervertir tout ordre de choses?
Et parce que dans un acte on aura pro-
testé contre la calomnie de l Ãmputation
faite à jla M,-, du régime rectifié, quo
la perpétuation des T, avait été jusqu'a-
lors son fystème; & que cependant, dans
un autre acte du mème jour, on aura,
consigné Paveu que cette perpétuation
avait ôté jusqu'ici la base de. ce système >
eonseqwrac' ^ ^ concluera-t-on pas qu'il fallait un gran^
fond d'impudence ou d'inconséquence pour
proposer la rédaction d'actes aussi contradic-
roires, & le délire de raison le plus ca-
ractérisé pour consentir à certe rédaction?
Poursuivons. On a fair des Gradés de
. . Maçonnerie avec des emblèmes & hiéro-
glyphes inintelligibles pour d'anciens
Maçons, d'excellens Maçons, & on leur
a répondu que ces emblèmes & hiéro.-.
glyphes se trouvaient dans les cahiers les
plus anciens, sans en donner ia preuve;
pn leur a dit ensuite qu'on avait pris ces
emblèmes * dans les cahiers des différens
.^yltèmes, pour faciliter la réunion de ces
systèmes» de, cependant on avait refusé
l'entrée à des Membres de systèmes dif-
férens i enfin on a dit que ces emblèmes
çonduisaient aux connaissances des plus
grandes lumieres; & l'on n'a pas voulu
donner l'explication de ces emblèmes qui
ouitoreîeme annonçaient tant de merveilles; né con-*
«witc^uçRçe, çluera-t-on donc pas que c'est ajouter Hn4
conséquence au manquement des princi-.
pes fur l'honnête, le juste & l'utile?- -
'Et parce qu'il n'avait pas. été. mis en
question dans les circulaires fi l'on ferait
l'clection d'un Grand-Maître (p) & qu'on
*W "-' . \
Cf) Ie, *e* de croire que je n'ai
.«*» "a élu un; & parce qu'il; n'a -pas êff
mis en question dans les circulaires fi roa
priverait les M« « Pnrn des grandes Di-
gnités annexées à leur titre de M% Prov.
& qu'on les en a privés, &c., &c.; n'en Q^mÃhm
eonclura-t-pn pas qu'on a décidé dans ce "cqu*BC*'
Convens çe qui n'avair pas été proposé?
& qu'on n'a pas décidé ce qui avait été
proposé? .
. Et parce que des Ff. d'un Ãystème, qui
n'est pas tout-à -fait le nôtre, auront pro-
mis de découvrir les vrais Supérieurs de
i'CX* & qu'OI> aura repondu: nous ne
{vouions pas de vos Supérieurs; quoique
deux des principaux articles de la pre-
miere circulaire portassent; uwns-nws
des Supe f ie n? qui Jont ces- Supérieurs*
.& parce que ces mèmes Ff, auraient an-
jioncé le Rituel manuscrit des anciens
Fondateurs de l'O, & qu'on n'aura pas
voulu: de ce Rituel, parce, qu'on venait
d'en fabriquer un; ne concluera^t-on pas coûÃ�Jâ�¢cç/
avec justice que c'est raisonner auslì in-
conséquemment, qu'agir peu honnête,?
ment, en faisant soustraction de cesprçu
aucunement intention de critiquer le choix ref.
peffcable qu'on a fait, il fie s'agit, comme o&
peut, le voir, que de tirer des conséquences
ftpfe les faits, , w ... .. _ ^ ^ ,
I
tîleflës dépôféès "parmi les aftes "du Con*;
vent?' ,
Enfin on avait aflêmblé l'O. le plus
refpectable; les Députés étaient cenfés
lés plus iriftruits & les plus integres, &
cependant on tenait des Comités fecrers;
on confiait à deux perfonnes des Lettres
qu'on ne voulait pas confier à toute l'afc
femblée; on racontait à un Comité des faits
dont on ne voulait pas donner la communi-
cation à un Couvent afièmblé pour tout
Dix-repdeme'voir & connaître; n'en concluera-Non pas
que la confiance & la concorde étaient
bannies de cette aflemblée, qui devait être
refpectablé? Et fi la confiance & la con-
corde n'ont pu régner dans une aflemblée
compofçe de l'élite du Corps de la M.\
eix llttItJ(,me réunie; n'en doit-on pas conclure qu'il eft
çonfequeneç. impolfible qu'elles regnent dans le Corps
même; par une conféquence finale',
qu'il n'y a pas de Société plus mal or-
donnée?
Tel eft, ô, mes Freres! le trifte S?
malheureufement le trop véritable tableau -
des opérations de ce Couvent fi defiré,
qui a fait tant de bruit avant fa naiflance.
N'eût-il pas mieux; valu qu'il n'eût pas
exifté? Il nous a donc appris que les M.\'
n'étaient que des hommes bien ordinaires,
qu'ils n'étaient pas même des homme» �
comme il y en a tant, qui-n'ont jamatsmÃs
le pied dans le Temple maçonnique. . / â�
Tous ces grands mors de verni , de sa»
-gesse, de bienfaisance, d'humanité donc
sé plastronnent les M,',,, n'ossriraient-ils
donc que l'image d'une ombre qui cache
l'orgueil, l'ambìtion, le fanatisme & Vìm*
posture ?. Non , mes F£, ne ìe croyons
pas ì il y a encore des Maçons honnêtes,
vertueux, bienfaisans, humains , instruits;
c'est à nous à les discerner parmi la foulé
de ceux qui se disent Ma, parce qu'ils
ont passé par la filiere des Grades maçon-
niques. Ceux qui sont dispersés, nóus les
réunirons; Ceux qui sont réiÃnis, nòus les
chercherons. Desireux d'apprendre & dé
connaître, nous ferons le tour du monde,
. s'il le faut, pour trouver ces connaissan-
ces* ; :nôUs en demanderons à Berlin â
Ratifbone, Ã Stockholm , Ã Londres, &
jusques dans les rochers d'Ecosse,- & nous
trouverons la vérité; j'en crois à mon
pressentiment, qui me dit , d'une maniere
si convaincante , qu'il est impossible quê
des ames honnêtes se refusent à éclairet
des ames vertueuses
Je Ãûis persuadé qu'il y a bien petide
Com-- ., de Prefectures, & peut - être de
Provinces , qui, après avoir lu les opéra-
tions de ce Convent, ne diront: qu'a-t,
on donc fait dans ce Convent? Rien,
..... 254
Rien. Vous vous trompetiez, mè's amîs.
Qn â nommé des F£ éclairés pour voufr
présenter les codes des ìoix; ils feront,
j'en suis assuré, deux monumens précieux
qui immortaliseront ie Convent de Wiï-
helmfbad; & pour enlever les taches qui
terniraient cette gloire, un second Con*
Vent général de tous les M.\ générale-
ment quelconques, qui se réuniraient pour
donner sanction à ces deux codes; un se-
cond Convent, auquel les membres Cé
présenteraient avec Un esprit non pré-
Venu , avec un esprit de paix & de con-
corde , & un desir Vétitable de s'instruire,
(ainsi que d'enseigner (q), qui examine-
raient de nouveau, à vec intégrité,, toutes
ïes questions qui ònt été proposées dans
les circulaires: ce second Couvent.:, qui
ine ferait que la continuation du premier,
en rectifiant les fautes des Séances précé-
dentes, ferait vraiment une époque ho-
norable pour la M.-.
C'est l'objet de mes v�ux les plus árdens.
|e ne me suis pas dissimulé, lorsque j'ai
entrepris cet Ouvrage, tous les désagré-
«nens auxquels je m'expoÃà is; cependant
(q) Esta manfuetus ad audiendum verbum > ut
ÃhiteUigas: & cum fctpientia proféras fe/pon/um
wum> (siib. S»�. life. Ecclefiaft. c. 5, v, 13}
j'ai eu assez de constance en l'hónnêteté
des Ff dont j'ai eu à combattre le plus
fortement f opinion, pour croire, qu'ils me
Ãaùraient gré de ma. franchise; je n'ai eu,
je l'assure , aucune intention de les offen*
'ser; & si quelqu'un avait la tentation de
h croire , il prouverait que la méchanceté
siège dans ibn c�ur, & dans le mien je
trouverais mon excuse. Meamibi cotiscim-^
tiapluristst quà m omnium ferme (r\
On me reprochera, peut -être, de n'a-
voir pas développé mon sentiment surlè
but de la IVL\ Je répondrai, 1°. que je
n'aurai jâmais la présomption de me croire
infaillible 5 2°v que jê n*ai jamais cherché ,
ni ne chercherai jamais à entraîner qui
que ce soit dans'mon opinion; 3°. enfin
que mon but ne devait pas être de mon*
trer mon opinion fur le but de �'CX, mais
d'analyser les opérations du Gonvent >
d'en montrer les défauts & d'en Jouer les
opérations estimables. Je devais me livrer
à ce travail pénible & ingrat, parce que
le Couvent ayant fixe à la Saint Jean d'hi-
ver de l'anée i?83, le terme auquel on
donnerait son .approbation à ses opéra-
tions; les Ff de la «j- de Lor,. . ayanfr
quelque confiance en l'étude que j'ai faite
(f) Ck. ad Attic. XII, 28.
i$6
de l'O. & des loix, je devais leur faciliter
l^examen des opérations de ce Convent.
Ce travail ne fera-t-il que pour la ^ de
Lorrainé? Sera-t-il aflez intéreflant poilr
mériter d'être envoyé à tous les établifle-
mens du Prié. d'Auftrafie? Dois-je le
faire en ma qualité de Vifiteur de ce
Pv'vK? C'eft ce que je foumets à l'exa-
men & à la décifion du .J. refpeâable à la
tête duquel jai l'honneur d'être. Et je ne
puis choifir de Juges plus integres, plus
eclairés, plus eftimables, plus dignes de
mon amitié, de ma confiance refpeclueufe.
FIN.
mritá
'lm