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,s.,. Pi . -Ijc'i. 'u . si».

LTulfCUUM,

: $Tfi)? H ninas-) prope

0^1 a t i a;

^mikîi tst , irrare: ruliïus , «tVE *

in errtìrf perfverare.

rjck. ehuippic. xií, 2.}

Mot s *oniiïiír :.'U<3t,

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EXTRAIT

les Délibérations du -fr, Présti.

de Lor , . .

Du.« ,: Novembre 178?,

L a été d-nné Je ture d'un Ouvrage

ut par un des Membres de la Prés. . .

i: Lqr. , fur les opérai ions du Con-

k'nr de Wilhelmfbad: Ouvrage qui a

Ire généralement applaudi; & il a été,

iirère unanimement, qu'U ferait imprimé

� envoyé \ rqutes les différentes Pro-

; nees de - *

Concordat cunt originalit

F, A FLORE,

GmeUi Prés, Lothar.

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ERRATA. >"

CET Ouvrage, ayant été imprûné pendant rno|i'

* absence, il s'y trouve quelques fautes typcí-.

graphiques dont il est indispensable de réparer les

principales.

Page 5, la note d, se rapporte à la phrase qui

précede le renvoi, d.

Page 15, lígne derniere, imprime, lisez, imprimai

Page 23, en marge, iex vice, effacez & reportez $ �

la page suivante, en marge du dernier alinéa, � ,,

Page 26, note z, ajoutez, vel ignolo. (Cic. de Offid^

1. 1, c. 16.) *

Page 28, ligne 24, vires, lisez vOes. L

Page 30, ligne 22 , mandat, lisez, Mandants. .

Page 34, ligne 7, posséde, lisez, possédât.

Page 36, lignes 20 & 21, elle fera d'Etres, /à

fez, elle fera composée d'Etres. { L

Page 43, ligne 25, chérissons, tyfa:, cherchon*

Page 65, ligne .15,-dérive, lisez, dériyé.

Page 68, í/g,w 17, d'abord pour, ce Convenfe�

lisez, pour ce Convent d'abord. 1*-

Pagí 79 , 7, n'est-ce pas juger, /jfe, n'est-

ce pas nous juger. .

1

Page 11: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

CONVENTU

* GENERALI

LATO M O RUM,

,Apud aquas Wtïhelrnmas, prope

Ha?muviam.

Sïtotacì, da spolia, Jtnesudore & sanguine. (Ennius.)

JuvEspECTONS les Grands de la terre;

respectons les Philosophes; respectons les

Sociétés vertueuses; respectons les As-

A

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semblées dont le bur est d'anéantir, ce

qui est mauvais, de perfectionner ce qui

est défectueux; de fonder ce qui est utile ,

honnête & juste: mais n'oublions pas que

les Grands de la terre, que les Philo-í

fopbes, sont hommes, que les hommes

font sujets à fe tromper: gardons - nous

de jurer sur leur parole. N'oublions pas

que les Sociétés les plus vertueuses , que

les Assemblées mème des Législateurs

sont composées d'hommes, que les hom-

mes sont sujets à se tromper: gardons-

nous de jurer sur leur parole: n'imitons

pas ces personnes indolentes qui préfe--

rçnt la facilité de céder & de croire, à

la peine d'examiner & de se convaincre;

c'est à elles qu'on peut dire: Salmaci,

da spolia , fine sudore %f sanguine.

Quant à moi, je ne serai jamais assez

lâche , assez parjure , pour mettre bas les

armes sans avoir combattu. Le gente de

combat que j'ai à soutenir est bien no-

ble, puisqu'il a pour objet l'amour d'une

association respectable , qui unir intime-

ment des individus, dans lesquels on re-

cherche moins le clinquant d'une nais-

sance illustre, effet du hasard, que les

qualités estimables du c�ur & de l'efprir,

qui font íe fondement inébranlable de la

véritable noblesse. Le gente de combat

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�3

que j'ai à íbutenir est bien noble, puis-

que j'ai à combattre avec les armes vic-

torieuses des Salomon , des Socrate , des

Platon, des Ciceron, des Puffendorff, des

Barbeyrac, des Domat & de tous les plus

grands, les plus respectables Philosophes

dont le ciel, dans sa bonté, a fait pré-

sent a la terre.

Ils disent & prouvent que rien ne peùt

être utile, s'il n'est honnête; quel'honnêfe

& l;utile sont inhérens à ce qui est juste;

que l'honnête, l'utile & le juste ne peu-

vent être qu'une seule & mème chose,

tellement que fí l'une de ces trois qua-

lités manque, les deux autres ne peuvent

exister dans l'objet qui est à examiner.

Appliquons ce principe inaltérable aux

opérations du Convent de Wilheímsbad,

aux opérations principales de ce Con-

vent: car pour les appliquer à toutes, il

faudrait entrer dans un examen que ni

mon temps, ni l'indulgence de mes Lec-

teurs ne pourraient m'accordet.

O vous, mes Freres! qui, dans vos

instans de loisir, parcourrez cet ouvrage

arraché à mon amour pour la vérité, n'y

cherchez ni cette éloquence enchante-

resse qui séduit plus qu'elle ne persuade,

je n'ai pas ce talent agréable; ni cette

pureté de style, & mème cette précision

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4

qui demande un temps que ma Patrie a

destiné à remplir d'autrs devoirs: j'écris

à la hâte (a), sans aucune prétention; je

suis l'impulíion de mon c�ur, que nulle

considération ne peut engager à trahir ce

qu'il pense; je remplis l'obligation reípec-

rable que m'impose la consiance de mes

Freres; je serais un traître si je me tai-

sais; je tromperais leur attente. Ne cher-

chez, dans cet ouvrage ni tableaux, ni

sarcasmes: si quelquefois vous y trouvez

des censures (je n'ai point cherché à les

ì rendre ameres), songez que je parle de

| mes amis, de mes Freres, à mes Freres,

'-ôc à mes amis; & rappeliez-vous que le

plus grand Philosophe de Rome disait

que les censures sont un tribut qu'on

doit à l'amitié (b). Si Platon ne m'avait

(a) Je n'ai eu connaissance des opérations du

Convent que le 13 Septembre, ije n'ai pu avoir

en ma poffeíîîon ces mêmes opérations que le

19 Octobre , je n'ai donc pu commencer ce

travail que le 22, & il a été fini le 5 Novem-

bre, & lu à la f d'Australie le 13 du même

mois.

Qi) Vún aulem, viííusque comntunis , consûim,

Sermones , cohortationes , ctmíoíatione» , inter-

dum etiam objurgationes , in [amicjtiis vigent

maxime. (Cic. de O^íic. 1, 1 , c. 17.)

/

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5

pas appris que ma Patrie réclamait une

partie de mon temps, que mes amis ré-

clamaient l'autre (c)', croyez-vous que

j'aurais mis la main à la plume, en cou-

rant les rifques de déplaire à quelques

perfonnes que je confidere infiniment?

Vous qui pourriez me demander

pourquoi j'écris, ignorez-vous que les

hommes , nés les uns pour les autres, doi-

vent fe rendre mutuellement fervice'(f)?

Hé! quel plus grand fervice puis-je ren-

dre à mes Freres, que de les éclairer

fur leurs véritables intérêts? que de leur

préfenter le miroir de mon c�ur? Qu'on

ne calomnie pas mes intentions, elles

00 Pr�clare Jcriptum ejî à Platone: non nobis

foium nati fumus, ortufque noftri partent patria

vindkat, partent amici. (Cie. ibid. l. i, c. 7.)

(d) Quant mutta enim qu� twjîrd caufd nun-

quam faceremus, facimus caufd amicorum? fCio.

de Amicitia, cap. 16. Tum acerbius in aliquem

invehi, infeïïarique vehement lus: qu� in rebus

noflris non Jatis honeflè, in amicorum fiunt ho-

nejlijfimè. ("Ibid.

(e) Atque ita placet Stoïcis, qu� in terris

gignuntur , ad ufum hominum omnia creari, Jto-

tnines autem hominum caufd effe generatos, ut

ipfi interfe, àliis aiii prodejfe poffent, &c. (Cic.

ibid.)

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6

{ont pures, saintes (si j'ose me-servir de

Cette expression), oui elles sont saintes

comme la Vérité elle-mème, c'est sur le

marche-pied de son autel que j'écris, &

à la clarté de son flambeau.

Pour mettre quelque ordre à cet ou-

vrage, je le diviserai en quatre parties.

Dans la premiere, je chercherai les

principes qui ont dû diriger ceux qui ont

assisté au Convent: ainsi en considérant

la Franc-Maçonnerie comme Société, j'é-

tablirai les préceptes & les loix qui cons-

tituent une Société bien ordonnée.

Dans la seconde partie, je parlerai som-

mairement de ce qui a précédé le Con-

vent de Wilhelmsbad.

Dans la troisieme, j'examinerai les prin-

cipales opérations du Convent.

Je tirerai les conséquences qui résul-

tent de ces opérations, dans la quatrieme

partie.

Je prouverai peut-être alors la néceA

sité de renoncer à beaucoup de ces opé-

rations. Mais j'aurai fait un bien infini-

ment plus grand, si je parviens à ouvrir

tles bouches que la prudence force de

rester clauses pour un temps. Quel bien

n'aurai-je pas fait , si mes réflexions sont

assez puissantes pour déterminer des Fre-

res respectables, dépositaires de secrets

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7

qu'ils n'osent avouer, .à-les confier à des

Freres zélés, dignes de leur estime & de

leur confiance? Ceux qui s'offenseront de

ma franchise, je leur dirai: Cujus auref

verìtati clauses sunt, ut ab amico verum

audire nêqueat, bujus falus desperanda est.

(Cic. de Amicitia, c. 24.)

NB. On trouvera plus particulièrement

des citations de Cicéron, pour appuyer

mon opinion: c'est que, comme le disait

le Cardinal du Perron , û y a plus en

deux pages de Océron, q 'en, dix de Séne-

que: il aurait pu ajouter qu'en dix de tous

Philosophes. J'ai môme choisi par préfé-

rence son Traité des devoirs, connu'sous

le nom des Offices, parce que c'est ce-

lui de ses ouvrages où l'on trouve plus

spécialement les préceptes suivis des de-

voirs que tout homme doit remplir. ,','$

Offices y comme l'a très-bien dit l'Abbé

d'Olivet, doivent être lus médités a'un

tout à l'autre. Tout y est d'une égale né-

cessité , d'une égale beauté. Tout s'y tient.

Un principe amene l'autre, & souvent a

besoin de l'autre pour faire sentir que la

morale ne fait toute entiere qu'un seul corps,

dont les partiel font tellement liées, telle-

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8

ment inséparables , qu'à bien examiner la

nature de nos devoirs tf celle du c�ur hu-

main, fi r on n'est pas honnête homrm eíl

tout, il s'enfuit delà qu'on ne test en

rien (/).

(/) Pensées de Cicéron, par! M. l'Abbé <T01i«

vet. Préface, page 9, édit. 1771.

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PREMIERE PARTIE.

De Ja F.-. Maçonnerie considérée comme

Société; ce que c'est qu'une Société

bien ordonnée; principes d'une telle

Société; vices & dangers d'une Société

mal ordonnée.

Sed omnium Societatum núlìa pr�stantior

est, nuïïa firmior, quàm quum viri beni,

moribus fimiles^ sunt famìliaritate con-

yun&i. Iïïuà enim honestum (quod sape

dicimus) etiam fi in alto çernimus, temen

nos movef, atque illi, in quo id inejse vi-

âetur, amicos facit,

(Cic. de OfHciis, lib. i, cap. 17.)

la belle Société! l'admirable So- f.\ M.-, con-

ciété! Ya-t-il une Société plus respecta- ^tee,crmne

ble , plus desirable, plus solide que celle

. qui est toute composée d'hommes de bien,

que la pureté de m�urs a réunis, &qui

vivent dans une sainte familiarité? Hé bien,

mes Freres! voilà la Société Maçonnique. Qualités d'un

Effectivement qu'est-ce qu'un véritable vral F,% M,%

Franc-Maçon? N'est-ce pas un homme ^

de la probité la plus scrupuleuse, qui

remplit, avec le plus grand zele, ses der

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voirs envers l'Etre suprème, envers sa

Patrie, sa famille , ses amis ? � U chérir la

vériré qu'il cherche fans relâche , il fuit

le mensonge & l'imposture. Il aspire à la

sagesse qu'il sait ne pouvoir trouver que

dans la pratique de la vertu, la vertu qui

est une, quoiqu'elle se subdivise en beau-

coup de rameaux (a): il la suit dans tou-

tes ses ramifications, sans gloire, sans

ostentation , pour elle-mème, pour lui-

mème. Bienfaisant par goût autant que

par devoir , il est sans cesse pressé par le

desir le plus vif de procurer la plus grande

somme de félicité à ses semblables. Si,

dâns ses méditations & ses recherches, ìl

fait une heureuse découverte qui puisse

tendre au bien & à l'avantage de son

Frere, il s'empresse de la lui communi-

quer; il court au devant de ceux qui ont

besoin de ses secours; il les aide de ses

sages conseils , de sa bourse, de ses con-

solations; il est l'ami le plus tendre, le

plus désintéressé (b). Deux F.\ M.\ ont

(o) Platon, Dialogues , Protagoras.

(6) Homines autem hominum causa ejse gênera-

tos, ut ipji interfe aliis alii prodejse pojsent. In

hoc naturam debemus ducem fequi; communes uti-

íitates in médium afferre, mutatione ojsiciorum ,

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une re/Temblance. de m�urs parfaire , la

même volonté, les mêmes pallions, ils

ne font qu'un, tant l'amitié qui les unit

eft forte (c).

Le vrai F.-. M.-. s'élance dans le tem-

ple de la juftice, & défend, par fon élo^

quence, l'innocence opprimée; il veille

dans le cabinet à la gloire de fa Patrie,

il vole, les armes en main, à la défenfe

de Ces concitoyens: mais s'il n'a pas les

talens de l'éloquence, ceux de la politi-

que , ceux du Soldat, il a au moins pour

lui d'être jufte, vrai, bienfaifant, mo-

defte, tempérant, & il remplit une tâche

bien eftimable, qui fait oublier les talens

qu'il n'a pas (d).

dando, accipiendo , tum artibus , tum operd , tum

facultatibus devine ire hominum inter domines f&-

lietatem. ( Cic. de Offic. 1. i , c. 7.)

(c) Nihit autem ejl amabilius, nee copulatius

quam morum fimilitudo bonorum. In quibus enim

eadem Jludia funt, e �demque voluntates , in his

fit, ut cvque qui/que cltevc deleïïetur , ac fe ipfo;

ejfi ci turque, id quod Pythagoras vuit in amici-

tii , ut unus fat ex pluribus, (Cic. de Offic. L X «

c. 17.)

Cd) Si igitur non poterit five taujas defenfi-

tare, fwe populum concionibus tenere, five bella

gerere: Ma tatnen praflare debebit, qti� erunt

in ipfius potejîate, jujîitiam, fidem, liberslita-

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12

Voilà, voilà le véritable F.\ M.\ Di-

res-moi s si y a une Société plus respec-

table, plus desirable, que celle qui est

composée d'individus semblables?

Cette Société n'aurait pas besoin d'un

code de loix, elles seraient écrites au

fond du c�ur de chacun de ses membres.

Je ne parle pas des loix pénales, elle

n'en pourrait connaître aucune, je ne

parle que des lóix morales. Mais il en

est de cette Société , comme de la Répu-

blique de Platon , ii n'est pas possible

quelle, ait le degré de perfection que ce

Philosophe a dessiné. Chacun des mem-

ta f.\ M.-. kres : de -la Société M.\ - n'a pas tous les

joit avoir «les caracteres qui constituent le vrai F.vM.\

lo,x' quoiqu'il ait le desir de les avoir, quoi-

qu'il travaille [sans relâche à ce grand �u-

vre., Il est donc indispensable que cette

Origine des Société íoitV dirigée comme les autres.

Sociétés & des Or toute Société a ses loix. La Société

lout- primitive, qui n'a pu être que la famille,

n'a pas connu d'autre loi que celle du

Pere qui en était le chef: l'amour pater-

nel .commandait, l'amour filial prévenait

le commandement; bientôt la famille,

ttm, moâestiam, temperantiam quo minus ab eo

id, quod defít, requiratur, ( Cic. de Offic. 1.

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«3

devenue nombreuse, s'est divisée; Sc ia-

République Platonique a disparu à ja-

mais , pour n'être àpperçue que d'après le

crayon des sages, qui en deslìnaient'le ta-

bleau pout échauffer l'amour de la vertu

dans l'ame de leurs disciples. L'impuis-

sance de se suffire à soi-mème , le besoin

des personnes & des choies a nécessité la

seconde espece de Société

Ces Sociétés, faibles dans l'origine, ont

posé les fondemens des grandes Républi-

ques, des gtands Empires. Les sollicitu-

des maternelles font éclorre l'amour filial,

les caresses enfantines éveillent l'amour

fraternel; les jeux de l'innocence excitent

le sentiment de l'amitié. Mais les sages

leçons d'un pere embrasent l'ame du feu

de l'amour de la Patrie. Nous voyons

certe gradation d'attachement qui nous

lie à ceux qui nous ont donné le jour ,

puis à ceux qui ont été portés dans les

mèmes flancs, ensuite à ceux qui ont été

les compagnons de notre enfance, delà à

ceux qui tiennent de nous leur existence,

enfin à la mere commune, la Patrie (/),

(e) République de Platon. Liv. s.

'(f) Cari sunt parentes , cari liberi, prophU

qui familiares: Jed omnes omnium caritates pa-

tria un» complexa est. (Cic. .de Offic, L ì , c. 17.)

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J4

diverses0^'" Au'milieu de ces grandes Sociétés, on

en voit naître & croître de plus resser-

rées; celles des individus qui s'exercent

au mème gente de travail qui leur assure

leur subsistance: tels sont les Corps d'arts

ôc métiers; celles plus nobles qui veillent

au bon ordre ou à la défense d'un état,

tels sont les Corps de Magistrature & des

Armées; celles plus pieuses qui s'adonnent

au culte plus spécial de l'Etre suprême.

Toutes ces Sociétés n'ont pu subsister sans

loix; & le malheur de la faiblesse humaine

a voulu que ces loix ne fussent pas bor-

nées au simple moral; à côté de la loi

des m�urs, on a été forcé de tracer,

avec un style de fer, la loi pénale.

Fondement Toutes les loix qu'on a inventées, ont

dei ioìx. puisées dans une source primitive,

dans le sentiment de justice que l'Etre su-

prème a inspiré à tous les hommes; c'est

ce qu'on appelle la. loi naturelle. Tant

que l'homme a écouté la voix divine qui

lui rappellait ce sentiment , il n'a pas eu

besoin d'autres loix. Mais dès qu'une fois

la corruption eut gagné son c�ur; dès

que ï'envie, la jalousie, la haine, l'ava-

fice, la cupidité, l'incontinence , l'in-

tempérance , eurent bouché les oreilles

tle l'homme, avec leur cent mains infer-

nales , il a cessé d'entendre, cette sainte

-

Page 25: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

15

voix; il s'est livré à tous les excès des

passions effrénées. Plus de sûreté publique,

plus de tranquillité particuliere; le champ

cultivé par la main laborieuse a été ré-

colré par la main paresseuse; le plus fore

a chassé le plus saible de dessous son toic

de joncs; le plus rusé a enlevé le bétail

du plus confiant; & lorsque les forces

étaient égales, on a vu l'homme répan-

dre le sang- de l'homme pour lui enle-

ver les peaux qu'avait jointes avec la plante

fibreuse une femme tendre, pour celui qui

partageait sa natte; on a vu le sang hu-

main ruisseler pour assouvir une passion

brutale: tels furent les premiers forfaits

de l'homme, auxquels succéderent bien-

tôt les atrocités commises par attroupe-

mens.

U a fallu réprimer ces affreux brigan-

dages, fixer les limites des possessions, en

assurer la jouissance, contenir par la force

& la menace l'homme entreprenant, lui

mettre un mors, vin frein, comme à un

cheval fougueux; & pendant que l'homme

ferme dictait la loi pénale, le vieillard

respectable rappellait l'homme égaré par

les passions, aux sentimens gravés dans

son c�ur par le doigt du Créateur; &

pour donner plus de puissance à cet acte

méritoire, Dieu imprima le caractere sa-.

Page 26: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

16"

cerdotal sur le front de celui qui, le

premier, exerça ce pieux ministere.

Telle est l'origine des loix positives (g).

�es loix simples n'avaient pas besoin alors

de plus d'extension que les besoins physi-

ques & moraux de la Société; & il y en

avait peu; on se fit des besoins, & les

disputes sophisinatiques ont compliqué le

recueil des loix. De la loi la plus simple,

la plus claire, on en a vu naître cent

autres; & les Docteurs, par leurs com-

mentaires, ont embrouillé cette même

loi pour en expliquer & le sens & les

corollaires. Quand, dans une forêt, on se

dévoie de la route droite, on est bien

du temps avant de la retrouver: & l'on

n'est pas encore parvenu à simplifier nos

loix, quoiqu'on dise sans cesTe, moins il

"y a de loix, plus elles sont simples &

concises, meilleures sont-elles.

Caracteres H n'est pas difficlie à celui qui connaît

aei bonnes {'essence de la justice, de faire de bonnes

0I!t' loix. L'honnête & l'utile constituent certe

essence de la justice. Bien peu de per-

sonnes s'appliquent à cette étude du juste,

de (l'honnête & de l'utile; ils mécon-

naissent mème leur caractere distinctif: ils

(g) Montesquieu Esprit des Loixt 1. X, cb. 3.

Cic. de Offic. h 2, c, 12. j

ignorent

Page 27: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

17

ignorent que tour ce qui est juste est hon-'

nête & utile, que rien n'est utile s'il n'est

honnête & juste (b). Les Sophistes dans

leurs disputes captieuses soutenaient que

ce qui est utile n'est pas toujours honnête: d« Mvwn&w

Socrate s'élevait contre cette assertion & de Votiie.

fausse, & il prouvait à ces Rhéteurs dan-

gereux, par les argumens les plus Am-

ples & les plus convaincans, l'absurdíté-

de leur these (i). Les Epicuriens qui vou-

laient prouver leur système voluptueux,

assuraient que l'honnête & Futile étaient'

quelquefois contraires; mais on leur re-.

prochait la fausseté du principe, en leur

disant que tout dans la nature étant régi

par des loix immuables, tout ce qui in-,

rervertít (k) Tordre de ces loix, inter-

vertit Tordre de la nature, que Tinter-

ai) Cui quidem ita^sunt floici afcensi, ut quld-,

quid honestum effet; id utile ejse cenjerent, net,

utile quidquam quod non honefium- l Cic, de,

Qffic. 1, 3 , c idem, ibid, L 3, c, 21, & 1. 3,

c. 7.)

(í) Platon Repub. 1. 5,

(A) Ubi twpitudo fit, íbi utilitatem esse von

pfff, (Cic, de Offic. ì. 3, c. 8.) Pervertunt

h mine s if a quce Junt fundamenta natures, quum

utilitatem ab hotu'stute Jejungunt. (Idem, ibid.

1. 3, c. 38.)

C

Page 28: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

in-

version est un Tremble, que le trouble est-

le contraire de la tranquillité & de la,

paix, sans laquelle il n'y a point de bon-

heur. Donc l'homme qui cherche la paix,

le bonheur, ne dérangera pas Tordre de

la nature: donc il vivra conformément

aux loix de la naaire (l). Qu'il rentre

dans lui-même, qu'il consulte la loi pri-

mitive , qu'il réfléchisse, & il sentira

que la volupté qui laisse un vuide dans

l'ame, qui souvent est accompagnée de

dégoût, presque toujours de remords,

ne peut être la source du bonheur. Ou

il faut avouer que ce vuide de l'ame, ces

dégoûts, ces remords, font de l'essence

du bonheur; ce qui elt absurde.

O vous' qui doutez de cette vc-1

riré, que je n'ai pas le talent de vous ren-

dre assez sensible, que rien n'est honnête

qui ne soit utile, que rien n'est utile'

s'il n'est honnête; consultez les Ora-

cles de la Philosophie (m), ils vous di->

ront que les contraires répugnent à la

riature, que ce qui est honteux répugne

(I) Convenienter natum vivere. (Idem, ibidv

L 3, c 3)

(m) Cic. de Orne, h 3, c. 8. � ,- «.

Page 29: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

19.

à la nature (n), que la nature vous pou/fa

à desirer ce qui est urile: or, en vous Y

excitant, elle ne peut vous exciter à de^

íìrerune chose honteuse, puisque le hon-

teux lui répugne; le contraire du hon-

Teux est l'honnète: donc, en vous exci-

tant à desirer l'utile, la nature vous ex-

citera à desirer une chose honnête. Donc

ce qui est vraiment urile est auísi Vérìra»

blement honnête. Et par une íliite d'ar^

gumens, les mèmes Oracles de la Philo-

sophie vous prouveront que ce qui est

honnête est toujours utile (o), ce qui est

bien plus facile à saisir.

Pourquoi la nature nous pousse-1-elle

à desirer ce qui est � utile & honnête?

C'est qu'elle nous conduit sans cesse vers

la route du bonheur. Mais nous ne l'ecou-

rons pas, nous ne la suivons pas.

Ce n'est pas assez d'avoir dit que ce Du juste,

qui est utile est honnête, que ce qui est

honnête est utile; il faut encore prou-

ver que rien n'est honnête & utile s'il

li'est juste (p). Les loix de la nature font

(n) Idem, ibid. 1, 3, c, 28. Platon Repub;

* 4. . ,':,;.

(0) Cic. Ibid. 1. 3, c. 10. ,. ,'

Ck. Ibid, 1. i.c, 19. Nihil tnim foi

ntstum esse potejl quod justitiâ vacat. 7

\

Page 30: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

20

immuables, elles ne sont immuables que

parce qu'elles sont fondées sur la justice.

Mais qu'est-ce qu'une loi immuable? N'est-

ce pas une regle qui dirige & oblige tout

ce qui existe (q)l or une regle peut-elle

être fondée sur l'in juste? Ce qui est juste

est bon, ce qui est injuste est mauvais;

mais l'urile & l'honnête sont aussi bons:

donc l'urile & l'honnête s'allient avec le

juste, car le bon & le mauvais étant

contraires, ils ne peuvent s'accorder; on:

ne peur donc pas dire que l'injuste soie

honnête & utile: donc ce qui est juste

sera utile & honnête; tel est le raison-'

nement de Socrate; ce raisonnement

frappe moins que l'idée que nous nous'

formons de la justice , par laquelle il

implique de poser que ce qui est juste ne

(jf) La définition de la loi donnée par les

Auteurs, n'eít que la définition de la loi qui

astreint les hommes. Puífendoríf, jus natur�,

1. i, c. 6. Barbeyrac fur Pufìendorff, devoirs

de i'homme & du citoyen, J. i, c. a. Montes-

quieu, esprit des loix, 1. i, c. i, &c., &c, &c.

La loi, dit Pindare , en me' servant du lan-

gage d'Amyot, traducteur de Plutarque, la Joi

est la Royne de tous mortels & immortels.

béiivres morales, chap. qu'il est requis qu'un

Prince soit savant." - -

Page 31: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

aï

soit pas honnête, ne soit pas utile; cette

implicance forme donc la preuve la plus

sensible de l'union intime qui lie ces trois

qualités, juste, honnête & utile; union

si intime qu'on peut dire, avec vérité,

que si l'on trouve une de ces qualités

dans une loi, les deux autres s'y trou-

veront nécessairement. Et que toute loi

qui a ces qualités est bonne, de mème

qu'elle sera mauvaise si l'on n'y trouve

pas une de ces qualités, car les deux au-

tres n'y seront pas, on n'en appercevra

que l'apparence (r).

Il était nécessaire de poser ces princi- De 1» Société

pes pour pouvoir établir ce qu'on doit en- bîei <"doiw

tendre par une Société bien ordonnée.née

Mais je ne parlerai que des Sociétés par-

ticulieres qui font partie de la grande So-

ciétés , pour ne pas donner une trop

grande étendue à cette dissertation; les

principes sont les mèmes, ils s'appliquent

â plus ou moins de détails.

N'appellerons-nous pas une Société bien La Société

ordonnée, celle dont toutes les parties bien ordonnée

seront combinées si parfaitement, que rien a de bonne*

n'en pourra troubler l'ordre & l'harmo- k'*.

(f) Puffendorff & Barbeyrac , devoirs de

rhomme & dn citoyen. (/. i, c 2, §, 7, 8')

Domat, traité des loix. , -

Page 32: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

snief Ces combinaisons naîtront des rap-

ports, & ces rapports seront différens.

i°- rapport d'individus à individus, qui

"se divisent en rapport de l ' égal à l'égal,

du supérieur à l'inférieur, de Pinférieur

au supérieur. 2°, Rapport de l'individu à

la masse, s0' De ^a masse à l'individu.

Ainsi, lorsque dans une Société les Mem-

bres se rendront réciproquement ce qu'ils

se doivent, lorsqu'ils rendront au Corps

l'obéissance qu'il a droit d'exiger, lors-

que le Corps rendra aux individus la pro-

tection qu'ils ont droit d'attendre, la So-

ciété sera bien ordonnée.

Pour qu'un chacun connaisse l'ctendue

de ses obligations, il sera nécessaire d'an-

noncer quelles seront les regles qui diri-

geront Je Corps, & qui en obligeront

les Membres. La regle qui dirige & qui

oblige, s'appelle loi; pour qu'une loi soit

bien faite, il faut qu'on y trouve le juste,

h . . , ., l'ufile & l'honnête: ainsi les loix qui di-

rigeront la Société, seront des loix diri-

gées elles-mèmes par le juste, l'honnête

& l'urile.

Cette So- Le Corps de la Magistrature a pour

eiété * «a bv. but de conserver â chacun ce qui luî

àpparrient, le Corps Militaire a pour bur

de défendre la' Patrie contre ses enne-

mis, toutes les Sociétés en général ont

s

Page 33: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

a.3

& doivent avoir vin but. Gn ne se réunit

pas inutilement; il sera donc encore de

l'essence d'une Société bien ordonnée

qu'elle ait un but. Ce but doit être hon-

nête, utile & juste; car s'il n'avait pas ces

qualités, s'il était appuyé fur les con-

traires, la Société cesserait d'être bien

ordonnée.. . Il y a des vérités si simplës

qu'elles n'ont besoin que d'être proposées.

Si toute Société a un but auquel ten-

dent toutes les actions des individus qui

la composent, il faut nécessairement que

ces individus le connaissent , sans quoi

il ne leur sera pas possible de diriger leur

conduite d'après ce but; il est donc en-

core de l'essence d'une Société bien or-

donnée que ses Membres connaissent le

but qui les rassemble.

Mais si cette Société était de nature Yices d',,ne

que tous ceux qu'elle admet dans son ordonnée."

sein ne dussent connaître son but qu'à-

près un long apprentissage, pendant le-

qUel on étudierait le caractere de cha-

que individu; & si pendant ce long ap-

prentissage on appercevait de la négli-

gence , de la tiédeur, un esprit léger ,

foperficiel, ne faudrait-il pas alors ar-

rêter dans son chemin cet Aspirant ctf-

rieux qui ne deviendrait jamais un Mem-

bre utile à la Sociéte? Et si quelques-urA

Page 34: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

,M

- de ces Aípirans avaient des qualités hon-

nêtes, des m�urs douces, & cependant

pas assez de capacité peur remplir le but

de la Société, ne faudrait-il pas leur

assigner une place dans laquelle ils se-

. raient utiles à la Société, à leurs Amis &

à la Patrie? Et si parmi ces Aspirans il y

en avait qui pussertt être utiles à la Pa-

trie , à la Société en prenant des che-

mins différens, ne serait - il pas impor-

tant d'établir différentes classes , afin

que chacun pút apporter íbn contingent

d'utilité? N'est-ce pas ainsi qu'on voít

dans quelques Ordres Religieux, les uns

propres à ^instruction de la jeunesse ,

les autres au saint Ministere 3 ceux - ci

avoir le talent de la Chaire, ceux - là

les ralens de l'administration des biens,

&c, &c, &c?

Enfin si l'Aspirant a toutes les qualités

qu'on peur desirer, ne faudra-r-il pas

.l'admettre & l'initier aux mysteres de la

Société? Une fois admis & initiés ne fau-

dra-1-il pas lui donner foutes les connais-

sances qu'on a, afin qu'il puisse se rendre

Utile autant qu'il dépendra de lui?

/ *S y <c*r , Mais si celui qui est chargé de procu-

rer les connaissances, n'en enseignait

qu'une partie â ceux qui ont été admis,

f este conduite serait - elle juste. & hoa-

Page 35: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

4f

nête fur - tout si ces conrjoifíances

étaient relies qu'il pûr les donner fans

éprouver le moindre préjudice? Ne pour-

rait-on pas le comparer à l'homme qui

indiquerait un Chemin faux à celui qui

s'égare, ou qui refuserait de laister pren-

dre de la lumiere à son flambeau (/)?

Ne dirait-on pas avec justice que l'hon-

nête homme doit se rendre utile autant

qu'il lui est possible , faire tout le bien

, qui dépend de lui («), & ne jamais trom-

per (x), qu'il vaut mieux se conduire avec

honnêteté que d'avoir l'eíprit le plus bril-

iant (y)l

(s) Et omnes aliud agentes, aliud simulantes,

perfidi, improbi, malitiofi swnt. Nutlutu igitur

faSum eorum potes, utile ejse, cum fit toi vitiis

inquinatum. (Cic, de Ossic. 1. 3, c. 14.)

(t) Homo qui erranti comiter monjlrat viam,

Quasi lumen de suo lumine accendat facit;

JSihilominus ut ipsi luceat, quum Mi accenderit.

Ennius.

(u) gfam se ipse doceat, eum vìrum bomtm

esse, qui profit quibus poffit. ( Cjc. de Oiïìc.

L 3, c. 19.)

(x) Ut inter bonos bene agere oportet, &

fine fraudatione. (Idem, ibid. 1. 3, c. 17.)

(y) Ita fit ut agere considerate pluris fit,

quàm cogitare prudenter. (Id. 1. í, c. 4^

Page 36: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

25

*e. vice. �r si trois ou quatre personnes de cette

Société avaient découvert des connais-

sances ou secrets, & si ces secretes con-

naissances étaient telles qu'elles dussent

tendre au bonheur des autres Membres

de la Société, & qu'en les y faisant par-

riciper elles n'en éprouvassent ni perre, ni

dommage (z), pourraient - elles garder le

secret de ces connaissances, & refuser de

les enseigner à ceux de leurs camarades

qu'on aurait admis; le caractere d'une

"bonne Société devant être de contribuer

aux agrémenS, à l'avantage> au bonheur

de ses Membres («)?

� Nous avons dit qu'une Société bien

.ordonnée devait être fondée sur les prin-

cipes de la sagesse & de l'ordre, qu'elle

devait avoir de bonnes loix {b). Ces loix

doivent être observées par tous les indi-

(z) Quidquid sine detrimento pojsit commodari

id tribuatur.ifvL �£n#P>, ££íc.^Q^iti^iJUi, \

(a) Semper aliquid ad communem utìUtxtem

fffferendum. (Cic. de Offic. 1. i, c. 17.)

Communes uiilitates in médium afferre. (Idem,

îbid. 1. 1 , c. 7.)

Profit quibus poffit. (Idem, ibid. 1. 3, c. 19,)

(b) Supientiam enim & di/ciptinam qui abjkìt

infelix f si, (Salomon, 1. sap. c. 3, v. n.)

Page 37: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

vidus de la Société (c). II est contre Tor-

dre qu'un Membre d'une Société se pré-

tende dispensé d'obéir à la loi; car route

loi étant juste, ce serait dispenser quel-

qu'un d'un acte de justice que de le dispen-

ser de l'observation de la loi.

A qui appartient - il d'être Législateur?

C'est sans doute à celui qui est le Maî-

tre; ainsi, dans un Etat Monarchique, fi

le Roi fait des loix, dans un Etat dont

tous les individus sont égaux comme dans

une République, ce sera le corps de la

Nation qui les fera. Si toutefois il y

àvait dans la République quelques per-

sonnes prudentes, pénétrées des devoirs

de la législation, qui íussent parfaitement

appercevoir le juste, l'honnête & l'utile;

il serait bien plus sage- de leur confier la

rédaction des loix, & l'on serait assuré

d'en avoir d'excellentes. Cette voie se-

rait préférable à celle de convoquer le

Corps, on se dispenserait d'entendre les

propositions absurdes des Alçibiades qui

ont la fureur de se croire capables, fans

jamais être rentré en eux-mèmes, pour

(c) Leges Junt inventée qu� cura omnibus fini'

fer und atque eaietn voce loquerentur. (Cic. de û&

fie. 1. 2, c 12. Platon Rep. 1. a, 3.)

Page 38: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

*8

scruter l'etendue de leur connaissance;, il

saur les renvoyer à l'école de Socrate (J).

< Si cependant on n'avait pas pris cette

yoie si sage, si l'on avait dit: � nous for-

� mons une Republique, nos loix, jus-

� qu'à présent n'ont pas été concordan-

tes, notre but n est pas le mème pour

� tous, nous varions jusques dans les

formes: déterminons le but, venez,

,, enseignez, apprenez, faites de bonnes.

� loix, mais pesez attentivement ce que

vous avez à faire, je vous adresse le

résumé des opérations auxquelles vous

� vous livrerez, & pour que vous vous.

,, entendiez, communiquons-nous mu-

� tuellement nos réflexions. « Alors,

comme la fin de l'assemblée convoquée

serait de déterminer le but de la Société,

de faire des loix & de bonnes loix, de

régler enfin tous les objets qui intéres-

sent la Société, chacun travaillera avec

zele, & comme ce qu'on a annoncé &

promis on doit le tenir, on se commu-

niquera ses $ifc<Js & ses opinions assez à

temps pour qu'on puisse se décider sur le

parti qu'on a à prendre, adopter cerrai-

pes opinions, en réfuter d'autres, enfin

* 00 Platon, Dialogues, premiere Alcibiade.

Page 39: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

29*

choisir dans la masse ce qui est juste/'

honnête & utile, rejester ce qui ne l'est

pas.:

Mais si l'on avait choisi un centre de Je- vice,

communication , & si ce centre avoir tout

absorbé sans faire parvenir aux différens

points de la circonférence les opinions di-

verses , soit de dessein prémédité, soit

par négligence, ne sera-t-il pas vrai de

dire au premier cas que c'est une mau-

vaise foi insigne, & au second cas qu'il

faut nécessairement que l'assemblée soin

retardée? )

Supposons la Société si étendue que 4«. vice,

rous ses Membres ne puissent contenir

dans un lieu quelconque, ou que de ces

Membres une partie soit occupée de ma-

niere à ne pouvoir se rendre -à l'assem-

blée générale | comme ils ont tous urr

droit individuel d'y assister, ils nomme-,

ront un de leurs associés pour opiner en

fieur lieU & place, il pourra mème arri-

ver qu'un associé sera muni des pouvoirs

de vingt, de trente de � ses confreres; ne

serair-il pas absurde de proposer que la-

voix de celui qui sêra porteur de cin-

quante suffrages ne vaudrait pas plus que

celle de celui qui ne serait porteur que

de dix? Ne serait - il pas plus absurde en-

core d'accorder à celui qui ne serait por-.

Page 40: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

3o

teut quedeson suffrage une prépondérance

qui équivaudrait aux suffrages de cent as-

sociés? Pour mieux faire sentir cetre ab-

surdité , proposons une comparaison.

Un moribond legue son bien à tous,

ses parens. Il laisse 100,000 livres, il y

a cent parens, cela fait 1000 livres par

rête. Tous ces légataires ne peuvent pas-

venir recueillir la succession, dix chargent

de leur pouvoir un de leurs parens, cinq,

en chargent un autre, quinze en com-

mettent un troisieme, ainsi des autres;,

quatre ou cinq viennent pour euxj- mêmes

fans aucun mandat; ils se trouvent vingt

pour procéder au partage. Donnera-r-on-

à chacun de ces vingt le vingtieme de ces,

100,000? Le partage ne scrait-il pas d'une

inégalité révoltante? Puisque celui qui

viendroit pour lui seul emporterait 5000

livres, tandis que le mandataire de vingt

n'en aurait pas d'avantage, ce qui feraic-

que chacun de ses mandas n'aurait que

250 livres.

Le partage d'une somme pécuniaire

peut-il être comparé à l'acte respectable

de se faire des loix qui doivent obliger-

un chacun des Membres d'une Société ?,

On peut se consoler d'une perte d'argent»

c'est l'accident id'un moment; se conso-

ïera-t-on d'avoir de mauvaises loix, qui

Page 41: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

3*�

à chaque instant vous obligent & vou9

dirigent, dont à chaque instant on a q,

déplorer la funeste existence?

Mais, comment recueillir ces suffrages

divises? Rien de plus simple. Je suis por,

reur de vingt suffrages? Ecrivez mon nom,

& portez, comme dans un livre de compte,

le nombre vingt à la colonne des voix;

celui qui parle pour lui seul n'aura que

le nombre un à cette mème colonne; &

alors, au lieu d'additionner sur ses doigts

jusqu'au nombre dix-huit, un Arithméti-

cien un peu plus habile, fera, fans s'ef-

frayer , l'addition plus considérable, avec

sa plume. Qu'on trouve une maniere plus

simple & aussi juste , & il faudra l'adopter.

Si le despotisme s'était introduit dans 5e. vice,

une" Société d'égalité, sià l'aide d'une

opération sourdement préparée, artifi-

cieusement présentée, légèrement approu-

vée, on avait supprimé le but de la So-

ciété, sans en indiquer un autre, ne pour- x

roit - on pas dire avec Ciceron (e), que në-

ne nous laissiez^-vous comme nous étions ,

nous savions ce que nous étions?

1 . m

(í) Utinam Rejpublica Jìetijset quo c�perat

statu, nec in hommes non tam commutandarwn

rerum quam evertendarum cupidos incidifí'et. (Cic

de Offie. L -2, c. 1.) u

Page 42: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

32 ...

', Si quelques individus de la Société

avaient cru trouver le vrai but, ou an-

noncé un but plus honnête, plus utile,'

plus juste; si, en conséquence, ils avaient

fait supprimer l'ancien but (/), & ce-1

pendant s'étaient obstinés à tenir secret

ce nouveau but, ne pourrait-oni pas soup-;

içonner que ce but n'est pas honnête,

qu'il est par conséquent contraire à la

justice? Et on leur dirait, avec Platon,

votre but, votre science n'a pas la jus-

tice pour base (g).

Et si leurs connoissances' étaient vérí-

y, tablement utiles, ne sera - ce pas un vol

,âs fait de la substance d'autrui, puisque ce

<*V \ qui est utile appartient à tout le monde,

... , x dès que celui qui a découvert cette uri-

'?A\! < I*té n'en souffre aucun préjudice (/>)? Ne

\£. sera-ce pas méconnaître l'esfence de l'ami-

.îi- (f) Qu° £fi detestabilior iflorum immanitas,

qui lacerarunt omnì fcelere Patriam & in eS

funditus delendd occupati & Jmt & fiiermt.

(Cic. de Offic. 1. i , c. 17.)

Ce) Non folùm Jcientia qii� est remota à juf-

iìtiâ, calliiitas poiius quam fapientia est appel-

Imidai &c. (Cic. de Offic. h 1, c. 19.)

(h) Quidquid sme deíriwento postit commodari t

ii tribuatUT vel ignoto, (Idem, ibid, c. j6,)

tié,

Page 43: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

tié, qui établit là communauté des chò-:

ses apartenantes aux amis (/)? C'est Pi-;

thagore qui le dit, N'y a-t-il pas de l'ìnhtt- i

mastité à refuser une chose honnête &

utile, quand on peut le faire sans qu'il

en coûte rien (k)? Observez que je parle

toujours de ceux qui ont droit à ces con*;

naissances, & non de ces esprits légers & ,

superficiels qui n'en feraient aucun usage;

de ces esprits sarcasmatiques qui en abu-

seraient , de ces eíprits faux & dange-

reux qui en feraient un usage reprëhen- >

sible, enfin de ceux qui n'ont pas ac-u

compli le temps de leur apprentissage.

Il y a beaucoup d'autres vices , qui, j 1&

dérangeant l'Ordonnance d'une Société >: í_£

la déchirent & ]'anéantissent; bornons- [

nous aux six principaux que nous tenons ,

de proposer, qui, divisant Ièfprìt de la,

Société, feront qu'une de ses branches]

partira d'un but, L'autre, d'un différent'

& qu'ils n'arriveront pas à îa même fin. .

Mais , pourquoi trouve -1 - on, dans

certaines. Sociétés , des individus quì

(s) Amkwu.ni ejse cmnia communia. (Idem,

(/í) Quce sunì us utíiA, qui accipmntt nanti

ko» molejïa. (Idem, ibid,)

Page 44: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

.34

s'-obïhnent â tenir cachées des connais-

, sances qu'ils se vantent d'avoir, quoi-

qu'ils puissent les communiquer sans es-

suyer le moindre dommage? Ne serait-il

pas affligeant que ce fût la fureur de do-

� ^iner, le démon du despotisme, qui les*

/p*f£^«*t^pofIè4e? Il arrive qu'on veut exercer un

/' empire, qui échappera, si l'on découvre que

la science est, ou étrangere à la consti-

rution de la Société, ou qu'elle n'y est

pas essentiellement inhérente; on préfere

'de la laisser cachée sous le voile du mys-

tere , &c. &C; &c.

Résumons-nous, & convenons de bonne

foi, premièrement, que les individus essen-

tiels d'une Société qui n'en connaissent pas

: le but, ne peuvent concourir au bien de

certe Société, ne peuvent pas diriger leur

conduite vers l'essence du but de cette So-

ciété, & conséquemment qu'ils marchent:

au hasard, comme si la Société n'avait

pàs de but, ce qui est contraire aux prin-

cipes cónstituans la Société bien ordon-

née.

2°. Qu'une Société dans laquelle l'éga-

lité doit exister , cesse d'être ce qu'elle

doit être, lorsqu'on y étabff des loix d'iné-

galité> qui y introduisent* le despotisme.

Société mal ordonnée/

3°. Qu'une Société dont les Membres

Page 45: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

3f

rte s'entendent pas, est une Société de

divisions , de troubles , d'inimitié, d<{

discorde. Société maî ordonnée!

: 4'1. Qu'une Société dont les Agens prin-

cipaux, ne connaissent pas les principeá

de l'honnête, du juste & de Putlíe, esí

une Société où l'ignorance croupit dans

la fange. Société mal ordonnée �

, s". Qu'une Société dont les Agens prin-

cipaux connaissent les principes du juste?

de l'honn-ête & de l'utile, mais ne veu-

lent pas agir d'après ces principes (/), eít

une Société de corruption, de mauvaisè

foi, de trahison; Société dangereuse, abo-

minable, qu'il faut dissoudre, qu,'il . faut

anéantir, annihiler. Société horriblement

mal ordonnée J

6\ Qu'une Société d'hommes égaux ,

parmi leíquels on rencontre des esprits

turbulens,-inquiets, novateurs, embrasés

par le feu de la domination , dont lá

dent despotique déchire tout, est une So-

ciété ténébreuse (m), infâme, U faut l'a-

<7) Hinc sic�, hinc vtnenu, hinc faîsa teflì-

monia nascuntur: hinc fnrtat peculatus, ex-

pilât iones, direptione/qu* Saciorum & Cívtuàk

(Sac. de Offic. 1. 5, c. $.)

(«*) In liberis Gvitatibus ngnìiniï exì/lunt

Q A

Page 46: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

, 35 ,

néantir, l'anníhiler. Société mal ordon-

née , indignement mal ordonnée!

y \ Qu'une Société infectée des vices

dont le tableau vient d'être tracé , ne

pourra, ou ne voudra faire de bonnes

�OlX.

8 . Quune Société qui n'aura pas un

but déterminé, bien connu de ses indi-

vidus , qui n'aura pas de bonnes loix, qui,

conséquemment, n'en aura que de mau-

vaises , dont les Agéns principaux' se con-

duiront d'après un penchant décidé pour

ìe despotisme , qui ne connaîtra pas les

principes fondamentaux qui doivent di-

riger toute Société, dont les Membres

seront désunis pat l'ignorance des prin-

.cipes & la diversité des caracteres; qu'une

telle Société ne pourra jamais convenir

à des personnes raisonnables. Que, par

une conséquence impérative, elle sera

sSïc. d'Etres qui, n'étant pas raisonnables, se-

ront alors le rebut de l'espece humaine,

qu'elle ressemblera donc à ces Sociétés

de mal-faisans , malfaiteurs , sur lesquels

le glaive de la justice est sans cesse suf-

cupiditates, quibus nikit nec telrius, me f�-

dius excogitari, t>ote/l. (Cic. ibid.)

Page 47: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

pendu, lorsque son fouet ne peut les

chasser.

Par la raison des contraires, toute So-

ciété qui aura un but honnête, utile &

juste, qiù aura dç bonnes loix qui déri-

vent de ce but, dont les individus hon-

nêtes, doux, vertueux par nature & par

desir, ennemis d'un gouvernement con-

traire à la constitution sociale, n'aime-?

ront que des loix sages & une concorde

bienfaisante , respecteront ces loix sages,

leur obéiront, entretiendront cette con-

corde; cette Société fera respectable dç

respectée? desirable & desirée; les Sou-

verains la protégeront dans leurs Etats,

parce qu'il est intéressant qu'un Etat sojç

peuplé de Sujets vertueux. Omnium So-

ciefatum nulla pr�stastiar est, nulla fir-r

fuior, quàm quum viri boni, moribuf stmi-

Us, sunt familiaritatt conjuníli, Illud enitn

bonestum {quoi s�pt àictmuf) etìamfi in

alto cevnimuSy tameri nos moites, atque

illi, in quo id inejfe videtur, amiços fa-

çit (n)

Telle est l'essence de la Société Ma-

çonnique; telle sera cette Société respec-

table, si jamais elle ne reçoit dans son sein

(b) Cic. de Offic. 1, i, c.jr?.

Page 48: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

"3S . . , r

«me des hommes vertueux , ou qúi desi-

rent vivement de l'être; fi son but est

honnête, utile & juste; fi ce but est

connu de fous ceux qui sont admis â

^administration de la Société, ou qui ont

acquis le dtoit d'avoir la connaissance in-

time du but de l'O; si les loix qui la di-'

rigent sont fondées íùr le juste, l'hon-

nête & rutile. Si elle a le courage de

fermer les portes de fes Temples à ces

esprits faux, turbulens, novateurs, im-

posteurs , despotes, hypocrites, & tous

autres êtres vicieux & dangereux, qui

troubleraient le bonheur d'une associa-

tion douce , honnête, bienfaisante, amie

de l'humanité.

C'est d'après tous ces principes que le

Peuple Maçon , assemblé à WilhemsA

bad (o), a dû diriger ses opérations,

� .. . _ ^

(o) J'appelle Peuple Maçon, cette partie da

Corps M.-, qiji se vante d'en être la partié

saine, qui croit avoir le véritable but de la

M.\, qui annonce le deíir formel d'être d'une

utilité essentielle au genre humain. Comme;

tous les M.-, y etaient convoqués ou devaierjt

Vitre d'après les d«ux premieres circulaires, o»

pouvoit, à plus juste titre, appeller cette as-

semblée le Peuple M.\

Page 49: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

39

qu'il a dû. fixer le véritable but, fôrtflfer

d'excellentes loix.

Nous examinerons dans les troisieme

& quatrieme Parties s'il a fait ce qu'il a

pu, ce qu'il a du, pour y parvenir.

Avant d'entrer dans ce dérail, qu'on

me permette de j ester quelques réfle-

xions sur la nature de l'homme, & quel-

ques vérités bien intéressantes qui déri-

vent de ces réflexions. i

Contemplons le spectacle de la nature.

Les astres disposés à des distances diffé-

rentes , sont cependant, pour ainsi dire ,

enchaînés, & ne se dévoyent pas de la

route qui leur est tracée; & ne voyonS-

nous pas, sur notre Globe, le cedre qui

s'éleve fièrement sur la cime du Liban",

obombrer la plante faible qui croît &

rampe autour de lui; l'aigle dirige foh

voi vers l'astre du jour, tandis que l'au-

truche s'éleve à peine au-dessus de la sur-

face de la terre; une foule d'animaux ha-

bitent l'air, une foule vit au fond de

l'eau; la terre est peuplée d'animaux in-

nombrables qui parcourent sa surface ,

tandis que d'autres naissent, vivent âs

meurent dans son sein; il y a des ani-

maux d'une grandeur, d'une grosseur ef-

frayante, il y en en a d'une petitesse im^

perceptible; les uns féroces , déchirenf

Page 50: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

4°

& dévorent tout ce qu'ils rencontrent,

les autres doux & timides broutent l'herbe

de la plaine. Certe variété immense, qui

étonne dans l'ordonnance majestueuse de

l'univers, cette variéte se trouve dans

Phomme avec des caracteres si frappans,

que des Philosophes l'ont appellé le petit

monde. Si les hommes, pour remplir les

vues de l'Erre suprème, ont entr'eux des

rapport communs, ils ont aussi des diffé-

rences caractérisées. Par un décret du

Dieu de la nature, la construction phy-

sique de l'homme influe sur sa constitu-

tion morale d'une maniere si impérative

& si marquée, que l'on trouve dans les

hommes la réunion de tout ce qui se

trouve divisé dans les autres animaux: ils

sont féroces comme le tigre, doux comme

le mouton, fiers comme le lion, hum-

bles comme le chameau, laborieux comme

la fourmi, fainéans comme l'âne, chastes

-comme l'éléphant, impudics comme îe

bouc, industrieux comme le castor, imi-

tateurs comme le singe, vigilans comme

le coq , rusés comme le renard; enfin on

trouve dans les hommes toutes les bon-

nes, routes les mauvaises qualités qu'on

trouve éparses dans les autres animaux.

Nous tirerons de cette vérité une res'l©

Utile pour les associations d'hommes, <5ç

Page 51: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

sûr - tout pour l'association - M.\ Après

avoir posé une seconde vérité bien con*T

solante par les conséquences qui en dé-

rivent , c'est que l'homme a pardessus

tous les animaux une intelligence spiri-

tuelle, qui lui donne la force de domp-

ter ses penchans pervers; en sorte que

l'homme le plus vicieux, qui se conduit

d'après cette intelligence qu'on appelle

raison, devient le modele le plus respect

table de la vertu, Socrate avouait qu'il

était né avec toutes, les inclinations les

plus désordonnées, ôç Socrate était le

sage, le seul sage auquel on n'ait jamais

reproché aucun écart. C'est un exemple

bien frappant de cette vérité touchante

qu'on peut se rendre maître de ses paf.

fions. Tous ceux qui me liront, s'ils ren^

trent en eux-mèmes, s'ils promenent

leur mémoire sur les faits de leur vie»

conviendront que plus d'une fois certe

intelligence spirituelle les a détournés de

commettre une action dont ils auraient

eu à rougir. Rougir! c'est Intéressante;

preuve de la vérité que je dis. La raison

a broyé sur la palette de la vertu ce-

rouge dont elle colore le front de

l'homme qui se repent de n'avoir pas

écouté sa voix.

�. Venons à la regle que nous avons an-

noncée.

Page 52: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

4»

Les hommes étant destinés à vivre en

Société; les hommes, par leur construc-

tion-physique, étant afîujetris à une dé-

termination qui les porte au vice ou à

la vertu; les hommes ayant en eux un

principe agissant, qui les détourne du

vice & les dirige vers la vertu , on doit

réveiller sans cesse le principe agissant,

afin de faire tendre toutes les actions des

hommes à l'avantage & au bien de la

Société; mais si l'on ne peut obtenir que

ce principe agissant opere avec effica*

cité sur toutes les passions de l'homme;

alors, ou ces passions que la raison n'aura

pas pu dompter, rompraient, d'une ma-

niere dangereuse, le n�ud social, & fl

faudra éliminer de la Société le vicieux

incurable; ou ces passions ne porteraient

âucun préjudice notable à la Société, <3t

alors il faudra en diriger l'action de sorte

qu'elles tendent à l'avantage de la So*

ciété; c'est ainsi que le militaire ambi-

tieux est conduir par mille périls au but

de son ambition. ....

regle pour la Société M.v nous trouve-

rons qu'il fera utile à cette Société de

»e :pas admettre dans son sein des ca-

racteres faux, médians, perturbateurs #

despotes, & soécialemejnc tout homme

Page 53: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

43

qui -Ce livrera "aux . excès honteux des

vices déshonorans; & si l'on avair ou-

vert le vestibule du Temple à des Aípirans

de certe trempe, il.faudra, les laisser dans

ce vestibule, si l'on ne pouvait pas ( ce

qui n'est pas admissible , ce qui prouve-

rait l'ignorance des remedes propres à

dégoûter un Aspirant de la sainteté des

travaux M.\ ), si l'on ne pouvait pas

leur interdire l'entrée mème de ce vesti-

bule. Si, au contraire, ces Aspirans ont

de ces goûts, de ces passions, dominan-

tes, sur lesquels la raison sera impuissante;

si ces goûts, ces passions, ne sont pas

destructeurs du sentiment de bienfaisance

& d'humanité (vertus sublimes, si inco-

hérantes avec la nature de l'homme);

alors il faudra profiter de ces goûts, de

ces passions pour lç bonheur des hommes

en général, & de la Société M.\ en par-

ticulier. C'est ainsi que plusieurs faiblesses

réunies procureront une masse de force

qu'on n'aurait pas eue de sa division,

. Le but M.-, est caché de tous côtés

par des allégories & des emblèmesces

emblèmes, ces allégories, quelque ex-

pressifs qu'ils soient, ont le vice de cq

genre mystérieux , de n'être pas relle-

ment propres à exprimer une chose dé\

terminée , qu'ils ne puissent convenir à,

Page 54: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

44

expliquer telle autre-chose, souvent dia-

métralement contraire. Ausiî, parmi ceux

qui ont cherché à pénétrer le véritable

but de la M.\, les uns ont cru voir tel

but, & d'autres ont cru en découvrir un

autre. Il y a au moins douze systèmes

différens. La plupart, à la vérité, mar-

chent sur les mèmes traces, sur les tra-

ces de la vertu, & voient de même un

but général, celui du plus grand bien de

l'humanité; mais ce but général, sans se

perdre par les routes diverses que l'on

prend, se voit différemment, & cela dé-

pend de la construction physique, que

nous avons dit influer avec tant de force

fur la constitution morale. De ces douze

systèmes, onze certainement font dans

Terreur; mais si cette erreur ne préju-r

dicie pas au bonheur des hommes, si

elle n'arrête pas la source de la bienfait

íànce , les efforts actifs & énergiques de

l'amour de l'humanité , faudra^ r-*il dé,

truire ces onze systèmes inréressans, donc

les partisans n'auraient pas cette portion

de lumiere, ce jugement précieux, né-*

cesfaire pour sentir le mérite & la préé^

minence exclusive du douzieme fystème?

Mais alors ceux-ci ne pourront^ils pas

dire, vous rejetiez notre fystème, pout-,

quoi le rejet-tez - vous? Prouvez - nous

Page 55: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

45

l'excellence da vôfre par des preuves éga-

les à celles qui vous ont déterminé à re*,

jetter le nòrre? Er cela amenera la dis-,

sertation sur la nature des preuves à

admettre pour appuyer la solidité d'un

systeme: dissertation importante , mais

susceptible d'une discussion des plus ar-

dues. .

: Plus je considere J'ordonnance de Pu-

nivers , plus je compare l'analogie des

parties avec le tout, plus j'apperçois d'a-

nalogie spéciale entre l'homme. & l'uni-

Vers, & plus je suis convaincu que la

Véritable ordonnance M.-, doit être cal-

quée sur l'òrdonnance de cet univers. Ec

en conséquence l'harmonie que je trouve

dans les trois regnes., m'indique une re-

gle fondamentale qui dirige tout, & n'ex-

clue rien; la terre nourrit le chêne an-

tique , iSç la fleur qui ne dure qu'un

jour; le poids du lourd hippopotame ne

dérange pas plus son équilibre que celui

de la mite 5 le vautour carnacier n'a. pas

plus de droir à l'air que, la mouche \. lô

diamant ou le grain de sable., l'or ou

le minéral le moins précieux, onr tous

leur place dans la terre, � & ne font pas

inutiles. Pourquoi (sur - tout d'après l'in-

certitude fur l'explication précise des em-

blèmes M.\) ne pas adopter Tordre éta-

Page 56: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

5îì par l'Auteur de routes choses, pour

chacune de ces choses en particulier, &

pour l'ensemble de toutes ces choses?

Pourquoi ne pas admettre tous les sys-

tèmes M.-.? Rangez-les chacun dans une

classe; les plantes, les arbres, les miné-*

raux, les animaux sont classés; les nerfs,

îes arçeres, les veines sont classés. Clas-

sez aulïï les systèmes de la M.\ A moins

que vous ne puissiez prouver', par une

démonstration à l'abri de toute critique,

par une1 démonstration que. tous les M.-,

puissent entendre & comprendre, que le

Vrai but de la M.\ est tel; vous serea

forcé, vous qui admirez l'ordre & l'har-

monie de l'univers, vous serez forcé par

îes loix de la Taison, de k justice & de

futilité publique & particuliere, d'adopter

ìe plan majestueux qui s'attire votre vé%

hération; vous admettrez donc tous les

systèmes qui ne seront pas destructeurs

de cet ordre & de cette harmonie.

Je m'arrête à regret; je m'arrache à

la contemplation d'objets fi dignes de l'at-

rentìon de l'homme! je' vais m'occUper

d'objets qui-vont me paraître bien minu-

tieux. H -ont cependant leur importance:

8t je dois remplir la tâche que je m«

íuis prescrite. *

Fïn de la premiere Pdrtk. "/

Page 57: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

SECONDE PARTIE.

Examen sommaire de ce qui a

précédé le Convent de Wil-

helmsbad.

Ad quos tanquam ad mercaturam

boncarum artium fis prosectm,

tnanem redire turpiffìmum efijt

? dedecorctntem $ Urbis aucíorita-

tem �St Magistri.

.; .' J, (Cic. de Offiç. 1. 3, c. a.)

Lorsqijè se S* GA Súp. de l'O a

envoyé sa premiere circulaire (a), qui

n'est parvenue à beaucoup d'ëtabislèmena

que plus de deux mois après sa dare, il

à recommandé qu'on lui envoyât le ré-

sulcar des réflexions avant la fin de l'an-

hée; en sorre qu'on avait à peine un

mois pour examiner, réfléchir, combi-

(«) Da 9 Septembre 178».

Page 58: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

48

ûer & rédiger ce réíliltat. On ne pou-

vait guere se promettre un succès heu-

reux d'une entreprise si précipitée:; di-

verses circonstances ònt fait proroger le

terme , & on a eu le temps suffisant pour

préparer la matiere & se déterminer sur

le parti qu'on avait à prendre; on avait

le temps de faire une étude louable de l'aré

de raisonner, de celui de faire des loix,

Un petit cours de logique, un cours

plus étendu des préceptes de la morale ,

& une lecture réfléchie des Auteurs qui

ont raisonné fur les bonnes législations;

voilà , sans doute, à quoi on aurait pu

employer le temps intermédiaire, afin de

paraître au Convent avec les dispositions

& les' talens nécessaires/ Nous verrons à

la fuite jusqu'à quel point on a poussé

ces études. , *

r- A cette époque1 [îa Maçonnerie lan-

guissante en France , jetait au hasard

quelques actes de bienfaisance qui se per-

daient ptesqu'aufíì-tôt dans la nuit del'oiu

bli. Les réunions Maçonniques étaient

plutôt des réunions de plaisirs & de

folies que de véritables Loges. Un lux©

destructeur, luxe, dans les Temples, luxe»

dans les vêtemens, luxe dans les banquets*

luxe dans lëS fèfeS , dévorait 1'alimenC

de la bienfaisance, & volait la substance

qu'on

Page 59: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

qu'on avais promise à l'humanité gémis-

sanre. Ce luxe s'était introduit jusques

dans les discours Maçonniques, dans les-

quels l'arr des mots suppléait aux con*

naissances de l'Association*

On entendait les voûtes de nos Tem-

ples retentir du beau mot de bienfaisance j

il semblait que son Autel fût au milieu

des Loges: la cherchair-on? On trouvoit

dans nn recoin un squelette informe

que l'amour propre caressait, qu'encens

sait l'orgueil, que les passions humains

couvraient de quelques lambeaux,

Cependant quelques pEf-1 respectabîe*

secouèrent le joug de l'habitude, la rai-

son dardant les rayons de fa lumiere sut

ces atteliers, les Membres qui s'y réunis-",

saient sentirent que des goûts frivoles ne

pouvoient être le but d'une Société qui

existait depuis tant de siecles; que ces

goûts frivoles devaient nécessairement

produire la dissolution de la Ma Ainsi,

vit-on entr'autres, la T\ R. !Z3 des amis

réunis à l'O. de Paris j pousser ses recher-

ches aussi loin qu'on pouvait l'attendre

d'une EZ3 dont les constitutions étaient

si modernes: elle dherehe dans les diffé-

rentes parties des connaissances Mac.\,

la mere branche d'où les autres rirent

leurs substances. Le travail opiniâtre au-

Page 60: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

s?

qttel cette CD estimable íè livre , doit

exciter la vénération de tout bon Ma-

çon: & tout bon Maçon doit ambition-

ner l'avantage de contribuer à ses pro-

grès', en l'entichissant de ses lumieres &

& ses découvertes,

- 'EnrAllemagne , ert Suede, en Prusse,

&c. oh a vu des zélateurs de l'O- M.'.,

présenter la M.\ sous des faces diverses*'

Les uns y virent des sciences abstraites,

d'autres une science morale, ceux-ci des

vérités historiques, ceux-là un mélange

d'histoire & de science \ enfin il n'y,, á

point de connaissances au physique, au

moral, utiles ou.absurdes, qui ne soient

devenues l'objet de la spéculation & des

recherches du Peuple Maçon*

- forigine de la M.\ a été l'objet des

recherches les plus sérieuses, & chacua

Pa posée suivant le calcul qu'exigeait son

système- Le lieu où elle, a pris naissance

a de mème occupé ceux qui ont fait une

étude un peu approfondie de la M.-.

On en a recherché les traces en Asie,

en Afrique, dans les pays tempérés, cSt

môme jusques près de la zone glaciale.

Il n'est pas étonnant, si, dans cette

effervescence, il s'est trouvé des esprits

exaltés, qui ont cru voir des choses in-

croyables; il est encore moins étonnant

Page 61: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

f1

qu'il se soit trouvé des imposteurs qui

aient fait de la M.\ un objet de ípccu^

lation financiere: on a vu aussi des per-

sonnes superficielles & légeres, douées de

quelques blueftes d'eíprit, privées de ju-

gement, écouter & recevoir de bonne

foi ce qu'on leur disoit, ce qu'on leur

donnait i confondant alors tout ce qu'on,

leur avoit appris, communiquer leur ga-

limatias à d'autres personnes de leur

trempe. On a vu des systèmes ou des

fables soutenues par d es sermens , deá

promenes; promesses frivoles, éteintes

faute de pouvoir être accomplies. Tour-

à-tour trompé, trompeur, retrompé, on

n'a plus su à quoi s'en tenir; l'incerri^'

tude, en tâtonnant, s'est assise dans nos

Temples, & les Maçons de bon sens ont

pris place près d'elle.

Pendant que des charlatans vendaient

leur drogues à tous venans & à tout

prix, les érablúTemens Français , réunis

au régime de Dresde y se sont assemblés

en Convent national pour corriger les X?.

imperfections de ce régime: fans toucher

au but, ils se sont bornés à le purifier t

à y adapter d'autres formes, & ce qu'ils

Ont supprimé, ils ont prouvé qu'il de-

vait l'ctre; & ce qu'ils y ont ajouté, ils

ont prouvé qu'il s'accordait parfaitement

D 2

Page 62: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

àu but considéré relativement au' géruS

& aux m�urs dé ce fîecle. Hs ont auíïi

fait un code de loix-, mais avec rróp de pré-

cipitation: c'est pourquoi on ne les trouve

ni assez claires, ni assez précises, souvent

confondues les unes dans les autres; &

cela, parce qu'on n'a pas voulu y mettre

quelques jours de plus. Il semble que

l'ouverture d'un Convent appelle à grands

cris sâ clôture. Ne vous assembles; donc

pas, lì vous ne voulez pas terminer tout

ce que vous Vous êtes proposé de faire,

fcm vous courrez les risques de voir les

Rédacteurs patrícoter des grades à leur

gré, embrouiller vos loíx les plus claires,

& changer dasts l'un & dans l'autre l'ef-

prit des délibérations pour y substituer le

leur. Au surplus le Convent des Gaulés

m'a appris que pour faire de bonnes loix,

il fallait qu'elles fussent proposées par une

feule personne, qui en eût dirigé l'ordre,

Visées, corrigées par Une commission de

quelques Membres, & seulement après

présentées à l'assemblée générale, pour

qu'elle pût en éloigner ou y ajouter Ce

que la négligence ou la précipitation au-

rait ou admis ou laissé dans l'oubli»

IJ serait à souhaiter que la loi qui

doit diriger & obliger des personnes qui

parlent des langues différentes, fût dans un

Page 63: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

idiome commua à toutes, afin que toutes

puflent vçrjfier fi l a traduction eft exacW

Tel eft l'idiome latin.

Cçs opérations des M.% Français fen-

daient a provoquer un Convent gêné*

ral; on n'a pas été trompé dans fon at^

tente: la premiere circulaire du Sme, G<J,

Sup-, n'a paru guere plus de deux ans

?près les dernieres opérations du Convent

des Gaules terminées. .

Cette circulaire, qui a fait une fenfà-

rion fi frappante dans l'efprit de tout

bon Maçon, mérite d'être lue avec atten-

tion; parcourons-en les objets principaux,

& reportons-nous au troifieme alinéa:

Ire Circul. Extrait,

lire fagt, je alinea.

je laiflerois tomber

les mains, je l'avoue,

fi je n'etais perfuade

qu'il nous refte encore

un moyen de fauver

l'Ordre, de lui donner

une forme plus adap-

tée à notre fiecle & k

nos m�urs, de le re-

duire à fes vrais prin-

cipes, & de conduire

io. Le S. G. S. an-

nonce qu'il eft perjuadé

qu'un Convent général

eft le moyeu de fauvet

tù-y de lui donner une

firme plus adaptée à no-

tre fiecle &f à nos m�urs,

de le réduire à fes vrais

principe^ , de conduire

la barque à bon port. Il

ne connaît que ce-moyen

Pour l'employer avec

profit, 41 faut convenir

de ces principes vrais de

f Ordre. Et ç>ft ajinon-j

la barque à bon port»

je veux dire, une af,

femblée fraternelle ge-

nérale de toutes les

grandes Loges Ecof-

faifes» .

6/* .�*J-~:r

I

Page 64: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

54

S X X * A I T 'cer qu'on les connaît, que

ide dire que c'est U Jeta

\ moyeu qui r este Et lors4

qu'il est ajouté qu'on y

parviendra par une ûjfem*

biéc f aterttelle gé.:crnle dè

toutes les grandes p^p,

n' est - ce pas dire quç

cenx qui asiìsteront á

cette assemblée, doivent

y développer leurs con-,

naissances, sans aucune,

réserve, ou la phrase,

n'aura plus aucun sens;

qu'ils doivent établir les

principes vrais de I0., o\\

que l'O. est perdu? Il est

indispensable, en fait de

connaissance, que la çons

munication soit faite:

sans Certe communication

sèrait-il possible de s'ins-

truire? Plusieurs des Fr",

qui me liront, connais-

sent Swedenborg, cet

homme fameux par la

pureté de ses m�urs,

plus semeux encore par

les graces qu'il assure lui

jíivoir été accordées par

Page 65: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

55

T

-

l'Erre suprême. Quelle extrait,

r . \, . . de la nemitre Circulaire,

que loir l'opinion qu on

àît de ses �uvres, j'en tire-

rai des citations morales,

auxquelles on ne pourra

refuser de rendre hom-

mage. Or Emmanuel de

Swedenborg nous parle

ainsi: � Ne voulez - vous

� donc faire aucun usage

� de vos connaissances?

� ..... Elles sont faites

� pour être mises en pra-

tique; c'est la fin pour

� laquelle leur Auteur

veut que l'on s'en ins-

� truise; elles sont corn-

� muniquables; c'est un

bien dont vous devez

� faire part aux autres

pour leur avantage. "]

Et plus bas en parla

de ces gens mystérieux :]

Qui veut acquérir la vé-

,, ritable sagesse, doit en

3, agir tout autrement;

,, les sciences, les con-

,, naissances de toutes ef-

� peces, sont des moyens

chercher & pour

Page 66: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

56

EXTRAIT .

Ht là l 'rtmhri Cmuhiri,

JHA font 4. là albu'a

LUneertitu de & Ici

cloutes fur notre fyf

temt a&uel, fon ori-

gine & fa légalite ,

ont conduit des Freres

zeles & entendus à dt s

recherches, qui peut-,

ftre n'ont pas tout-4

fait feçcêst

� découvrir ce qui peut

� être, utile dans la-vie. w

(SxpcdenhQrJ. Terres,

Plau.t? Aftt N. I8-)

. 20, Une afîertion bien

précieufe çlt celle que le

S. G. S. nous donne des

découvertes faites par des

Freres zélés & entendus ,

fur l'origine & la légalité

de l'O. On a, donc eu

droit de s'attendre que

ces Freres feraient part

de leurs découvertes îen

plein Convent; car ce

ferait fe jouçr indécem-

ment des Membres efti-

mables d'un Ordre ref-

pe£lable, que de leiu' an-

noncer une découverte

intéreflante» la plus in-;

féreflante, & refufçr en^

fuite de la leur commu*.

niquer. Aufïï ceux qui

ont lu cette affertion, fe

font écriés: graces foient

rendues à l'Eternel! Nous

ne voguerons plus fur les

flots incertains d'une

mer agitée,

Page 67: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

J!

5 , Cette aflertîon s'eft

trouve confolidée par ce

qu'a ajouré le S, G, S.,

que nous étions en état

de comparer les véfultats

des différentes recherches^

II les connahTaif donc,

tes réfultats'l Mais pour

pouvoir comparer ces ré*

Jaltats, on devait s'atten-

dre à "leur communica-

tion: car il n'çft pas poP-

fible de comparer des ob-

jets différens, fans une

çonnajfTance de ces dif-

Férens objets^

4°. Avec quelle fàge

E X T* A I T.

de la freinine Circnltire'

ttii.page tde.

Peutrêtre n'eft - ce

qu'aujourd'hui- feule-

ment que nous Commet

en etat de comparer

erur'eux , avec impars

tialité, !es réfultatsdes

differentes techerches ,

& de determiner , jus-

qu'à un certain degré

de certitude , ce que

nous devons être.. pour

répondre aux attentes

du Public,

Ibii. pigf. ilt.

, Il eftde la premier

ïnecefiité de nous en-

vent fervir de baie à

flotte cdtfçe.

précaution n>t-on mj^^CS�

erifUite developpé tOUS ?pes generaux qui doi-

îes objets à examiner dans

le. Convent futur? D'a-

bord il pofe /* nêcejfîté

de nous entendre fur les

principes généraux: ce qui

annonçait encore une né-

ceflîté de communiquer

les opinions diyerfes fur

les principes généraux,

5 La premiere quef-.I *i V**". (f\

J'" J1. } Devons-nous regar-

tion qu'on propOl.ait a der 1'0. comme un»

Page 68: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

58 . .:

examiner ( c'était vrai-

ment la premiere, la fon-

damentale) , était celle de

l'origine de l'O., ce que

c'est que l'O. Si l'on avait

été d'accord sur la nature

de l'O. il eût été plus fa-

cile de trouver son ori-

gine; mais le Corps M.',

ressemble à un arbre , il

a ses maîtresses branches,

d'où partent encore d'au-

tres branches. Il fallait

avoir une connaissance

profonde de tous les sys-

tèmes de la M.-,, pour"

pouvoir les ramener à un

point unique , au tronc

de l'arbre, & partir de là

pour en chercher l'ori-

gine; il fallait conséquem-

ment appeller au Convent

les sectateurs de tous les

systèmes. Il fallait de k -

part de ces sectateurs une

coi;fiance utile à la cause

commune (b), ccmmuni

r x T R A 1 T

ie in primicre Circulain.

Société purement con-

ventionnelle , ou bien

p'uvons-nous dcdui-e

ion nrigin. d'uie Sb*

cicté tu d'un O. plus

ancien, & quel est cet

P.?

(fr) iere Circulaire, page 3.

Page 69: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

�ucr sans aucune réserve

jet propres Lits > fou

batts <& prryitì. Les a-t-

xm convoqués? On a Heu

d'en douter; c'est ce que

nous démontrerons ail-

leurs,

- 6: A la fuite de ìa

question principale on lit

celle accessoire des- Su-

périeurs de l'Ordre , qui,

divisée en deux parties,

ne font qu'une feule &

mème question; car en

décidant qui font ces Su-

périeurs, c'est décider qu'il

y en a; mais pour con-

naître ces Supérieurs, que

fallait-il faire? Prendre

les voies sûres pour qu'ils

fussent informés du defir

qu'on avait de les con-

naître; ce qui ne pou-

vait être qu'en convo-

quant 'les sectateurs de

tous les systèmes M.\,

parce que s'il y a des Su-

périeurs , ils doivent être

connus d'une des bran-,

ches de la M-\ Si cepen-j

i, Latt. A.

Avons tl'iu. dvs Su-

périeurs actuellerrent

rçxift.,ns? QuiVonsçes

Page 70: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

,60

EX TRAIT

il U fremicre Circulaire,

lbiitm.

. Comment définir un

Supérieur de l'O.? A.

t-il l'autptit.c de com

mander, ou seulement

la.façuhç d'instmiie?

dant aucune des divisions

de la M.\ ne connaislait

de Sup. Gén, , alors une

triple sommation de hui-

taine à autre , faite à la

porte de la salle du Con-

vent , suppléait à l'impofi-

sibilité de la signification.,

à un inconnu.;

7 . IJ était naturçl qu'a»

près avoir pris des ren>

seignemens sur l'existen,-

ce ou non existence d'un

Sup. Gén., on procédât

à définir sa qualité, à

limiter son autorité; c'est

ce qu'on a, avec tant de,

sagesle? proposé à la suites

de la question de son exis-

tence.

Paflbns sous silence

toutes les autres ques-

tions proposées dans cette

circulaire, nous aurons à

en parler ailleurs; il ne

faut pas trop se répé-

ter. Observons seulement

qu'elles sont en partie

. d'une sagesse estimable ,

1 que d'autres supposent des

Page 71: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

tálens & des- connaissan-

ces bien supérieures , mais

qu'il n'étais pas impossible

de les rrouver parmi l'é-

Kte du Peuple Maeoh,

qui devait former la res-

pectable assemblée géné-

rale.

8o, Nous rrouvons dans

eette circulaire une nou-

velle preuve de la néces-

sité d'une confiance in-

rime, d'une communi-

cation réciproque. Le S.

G. St était si pénétré de

eerte Vérité , qu'il ne

croyait pas devoir ne pas

insister íùr cette commu-

nication réciproque. U

l'a recommandée avec ins-

tance implicitement ,

ainsi que nous l'avons

démontré dans les quatre

premiers paragraphes de

cette dissertation sur lai

circulaire; explicitement

ainsi que nous l'avons

vu dans les §. 5. & 8. Et

pout engager à ce témoin

gnage de confiance > íí

E X TR A l T

de la femiert Circulaire.

Ibiâ, page 5*.

Nous ne parvien-

drons jamais à former

un emlífnble des maté-

riaux óisperfëj , fi nous

ve vol Ions nous com*

munLiuer réciproque-

ment nos idce,,

Page 72: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

� fi

EXTRAIT.

it iu premiere Circulaire

Qtmier alinea.

offre de travailler avec

Tes Ff., il offre de s'expli-

quer avec clarté: la part

que vous y voudrez pren-

dre avec moi, ne pourra

qu'augmenter mon atta-

chement'-, ^c, Si vous vou-

lez lie/t travailler tfuet

moi, %fc., je me verrai

en état de m'eXpliquer ,

plus clairement [avec vous

Admirons, mes Fre-

res , cette noble façon de

penfer & d'agir; elle eû

digne du fang illuftre qui

coule dans les veines des

Brunfwiç; digne du Hé-

ros qui s'eft ilhJL- ù îî

tête des armées^

Il ne manquait à cette

excellente circulaire qu'u-

ne lettre concomitante

àdreffée à toutes les me-

res des autres régi-

mes , pour les inviter à

concourir, par leur pré*

fènce & leurs lumieres >

au bien , à la gloire de

l'CK .

Page 73: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

*5

Cette premiere circu-j

Jaire en ayant annoncé

une feconde , celle-ci n'a

tardé à paraître qu'au-

tant que le Si G. S. n'a

pas reçu les réponfes que

demandait fa. premiere.

On apperçoit dans cette

feconde circulaire que les

opinions des établhTe

mens & des Vf. ; qui vi

Vent fous la réunion, ne

font pas concordantes

qu'ils fe font formé des

idées différentes fur l'ef-

fence & l'origine de l'O

mais que tous s'accor-

dent fur fis principes f< n

,damentaux; parce qu'ef-

fectivement tout bon M. V

doit regarder la vertu

comme la bafe fondamen-

tale de l'O.; que tous doi-

vent le faire tendre au

plus grand bonheiir da!

l'humanité. . Si c'eft cela

ce qu'on appelle princi-

pes fondamentaux, il ne

devait pas y avoir diver-

fité d'opinion.

E-X T R A J

ie la fuaridé GrinlairCt

à* ur3,»>* »71U." ' '"

ï<t alinea.

SI les fentimeiis dï»

F, ne font pas. ta

tous poilus les mênne%

& fi l'O. eft cnv!la;;ê

de dfïerens points aar

vue.

Page 74: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

«4

EXTRAIT

<ft la seconde �ircilaitt.

fe alinéa

Je íuis aiîuré que

les vrais hiéroglyphes

& allégories de la M.-,

(faisant abstraction de

celles qui hese rappor-

tent qu'a l'histoire de

lvO ), sont relatives à

4es choses , ou, fi l'on

veut , a des vérités &

connaissances . lesquel-

les, fans se troaver

(lans aucun système

d'une science quel-

conque , & sans être

tìu nombre de ces

charlataneries , trop

Communes aujourd'hui

pour être inconnues ,

h'en sonî que pltts cer-

taines i sublimes &

consolantes . & plus

invariables & plus an-

ciertrtes , peut-êtte >

que 4e teste des icien.

ces humaines.

Cetre seconde cir-

culaire dóyeloppe avec

adresse le mystere caché

dans la premiere; on y

voir les efforts confiarts

avec lesquels on' croie

pouvoir diriger les efc

prirs vers un système se-

cret qui est encore der-

riere le voile \ c'est sur-

tòur au septieme alinéa

qu'alternativement on

apperçoit & Ort perd

la lune au travers d'un

nuage tantôt plus, tan-

tôt moins épais. C'est un

mélange de lumiere &

de ténebres, & íur-tout

une contradiction dans les

termes: par exemple, les.

vérités, les connaissances

sont une science; cepen-

dant on vous parle de

vérités, de connaissan-

ces qui ne se trouvent

dans aucun système d'une

science quelconque;

quoique toute science

ait un système ) dépende

d'un systeme. Un fys-.

te me

Page 75: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

-<55

tème (c) n'est-il'pas l'af-

semblage de plusieurs pro-

positions , de plusieurs

�principes vrais ou faux

,liés ensemble; & des con-

séquences qu'on en rire,

& sur lesquels on établir,

une opinion , une doc*'

.trine, un dogme, &c.?

Le S. G. S. parle de choi

-ses, de vérités de con*

naissances au pluriel, d'est

donc un assemblage de

:véritcs & connaissances:

�or ce mot système dérivé

idn grec jyft enta (d), signi-

fie composition, assem-

cblage (e)i donc ces vé-

rités , ces connaissances

-font ùn système dans le

sens philosophique; & ces

vérités , ces connaissan-

ces devant dériver de

principes , seront encore]

�XTRATT

de la stcmde Circulii'rt.

(0 Diaionnaire de l'Académie Française.

(d) Ducan^e, Uict. mot fyfìema.

(«) Encyclopédie mot système. (Philos.)

E

Page 76: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

�66

EXTRAIT

��c U scceìuk Circulaire,

Un système dans le sens

méthaphylìque (/).

Nous examinerons en

son lieu, si l'on a pu faire

un secret de ces connais-

sances sublimes & conso-

lantes , & de quel �il on

doit regarder celui qui

vous appelle son frere,

son ami, & qui vous fait

un mystere de connais-

sances consolantes ( g).

Quant à présent nous

comparerons les deux

circulaires, & nous di-

rons: dans la premiere on

a demandé la communi-

cation de tous ks secrets,

on a promis de travailler

en commun, dt s'expli-

quer clairement, dans une

(/) Ençyclopédíè, toot íyfteme. Méthaph.)

Xg) " Les Anges s'emprefferít même, par

.J, "charité , de communiquer toutes les véri-

,, tés & tout le bien dont ils jouissent, parce

� qu'ils' trouvent leur satisfaction à en procurer

� aux autres. «. (Swedenbord, Terres, Plan.

& Jjì., N. 15,

Page 77: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

*7

EXTRAIT

ne la jecmide Circulaire

H alinea.

feconde circulaire; ce qui

n'était point du rout clair.

Avançons & voyons fi

on s'expliquera plus clai-

rement: point du tout,

puifque je lis ces mots

remarquables: )e ne fau-

rois même y dans ce mo-

ment , vous en donner

d'autres preuves »" que ma

propre conviSiion; fefpere

que ceux qui peuvent gui.

der vos recherches avec

fureté, ne manqueront pas

de le faire,

Eft-ce donc ainfi qu'on tient ce qu'on

a promis? Je ne faurais dans ce moment]

Prenons patience; le moment favorable

fera fans doute celui du Convent géné-

ral. Sans doute aulîi que ce n'eft pas fans

raifon qu'il fe trouvera des perfonnes qui

ne manqueront pas de guider dans Us re-

cherches-

Puifque nous ne trouvons pas dans

cette feconde circulaire ce que la pre-

miere avait promis , abandonnons le refte

de ce qu'elle contient; admirons cepen-

dant l'art avec lequel on a retourné les

agenda pofées dans la premiere circu-

lair«.

E 2

Page 78: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

68

. Observons aussi que certe seconde cir-

culaire annonçait l'ouverture du Convent

pourìë i 5 Octobre 1781. Cette date n'est

pas à négliger.

Une troisieme circulaire a paru deux

mpis après , qui prorogeait le Convent

au temps de Pâques de l'année 1782.

Une quatrieme l'a fixé au 16 du mois de

Juillet, temps des récoltes les plus'inté-

ressantes pour le Gentilhomme cultiva-

teur; temps où les Magistrats, en

France, & presque dans toute l'Europe,

sont le plus occupes des devoirs de leur

état (b)', temps des évolutions militai-

res (i).

Par quelle fatalité donc est - il arrive

qu'on ait choisi d^bcrtTpour ce Convent

"h 'oMû�Tl le mois d'Octobre, ensuite le temps de

(/i) On fait que c'est le temps le plus favo-

rable pour prendre les eaux , conséquemment

]es Magistrats d'une santé faible, qui font obligés

d'y aller, diminuent le nombre des Juges; on

soit que les Parlamens en France entrent en

vacance au 25 Août: les Procureurs , en con-

séquence, s'empressent de faire juger les af-

faires de leurs cliens.

0) On fait que les semestres accordés aux

Militaires ' commencent au premier Octobre,

. pour finir au mois d'Avril.

1

Page 79: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

6ç

Pâques, & qu'on air fini par préférer le

mois de Juillet; comme si l'on avait eu

dessein d'empêcher les Magistrats, les Mi-

litaires & les Gentilhomme cultivateurs

d'aísister au Convent?

Si nous voulions comparer les pré-

ceptes que nous avons posés dans la pre-

miere partie à ce qui a été fait jusqu'à

ce moment, combien de fois faudrait-il

répéter: est-il honnête?,est-il utile? est-

il juste d'avoir fait cela? de promettre

& de ne pas renir, de demander des lu-

mieres <5c de n'en pas communiquer*, de

de choisir un temps qui exclut des per-

sonnes intéressantes? Mais, dira-t-on, c'est

l'effet du plus grand hasard. Du plus

grand hasard! Mais avant de fixer cette

-époque, il fallait examiner s'il était utile »

juste & honnête de la fixer ainsi. Cet

examen aurait fait naître des réflexions

nécessaires; ces réflexions nécessaires eus-

sent appris qu'il falloir choisir le rempsle

plus convenable pour tous, ou tout au

moins pour la plus grande partie, & peut-

être la partie qui n'est pas la moins estima-

ble , & par l'état civil, & par la naissance,

& par les connaissances au physique & au

moral. Attribuons , attribuons cela au ha-

sard , il serait* trop affligeant d'avoir à

croire que des Mr. eussent eu des vues

Page 80: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

yo

en suggérant certe époque. Il faudrait

qualifier cette conduite, cela serait plus

douloureux encore.

Je passe sous silence aussi plusieurs 'cir-

constances & anecdotes particulieres &

singulieres, qui fourniraient trop de ma-

tieres à une censiire amere: approchons-

nous de Wilhelmsbad , c'est-là où nous

trouverons de quoi nous occuper.

Le Convent était convoqué pour le

16 Juillet; plusieurs Freres ont anticipé

cette époque au moins de huit jours, &

on 'nous assure que ce n'a pas été fans

dessein, & que ce temps a été employé

à plus d'un objet, & entr'autres à étudier

& rédiger un règlement sous ce titre:

,r Articles préliminaires proposés aux dé-

� putés pour l'ouverture du Convent

� général de l'O., au Mardi; 16 Juillet

� 1782, à Wilhelmsbad. «

Qu'on ne perde pas son temps à devi-

ner ce que signifie ce titre; si ces arti-

cles ont été proposés à des députés choisis

pour les approuver (on n'en avait pas

choisi1, rien ne l'annonçait); si ces ar-

ricles ne sont que pour l'ouverture du

Convent, tandis qu'ils reglent la marche

à tenir pendant la tenue du Convent;

si ces articles n'ont été proposées qu'au

Mardi 16 Juillet, tandis qu'à l'article 32

Page 81: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

T1

on voit qu'ils ont été signées le 14 Juillet,

quoique le Convent ne dût s'ouvrir que

le 16, quoiqu'on ne dût les proposer

qu'huméJiatement avant l'ouverture des

conférences (k).

Ce qu'on ne croira jamais, ee qui est

vraiment incroyable, c'est que quelques

personnes, oubliant leur qualité de Ma-

çon, le titre de. frere, d'ami, d'égal,

osé faire une loi non écrire (/) qui

interdit l'entrée du Convent à quiconque

n'aura pas signé ces articles préliminaires.

Interdire l'entrée à des Ff qui avaient

droit de faire leurs observations sur ces

articles, qui avaient droit de participer

à leur rédaction; à des Freres auxquels,

on lisait dans huit minutes ce qu'on avait

été huit jours à faire! C'est donc ainsi,

que le despotisme preparait son trône

dans l'asiemblée future!

(k) Seconde circulaire, page 4, $. ier.

CO Ort m'objtctera que cette loi est' écrite

dans rengagement de discrétion: oui, oui, elle

y est, je le sais bien: mais c'est pour cet

engagement de discrétion, & les signatures

qui font au bas de cet acte prouvent la très-

grande bonbommie de ceux qui ont íigné «

fans voir le piège caché fous les feuilles.

Page 82: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

73

O vous! ' qui avez ligné ces articles

avec une confiance fi honnête, confidé-

rez ce que vous avez figné; & voyez

dans la troifieme partie comme on favoit

S'en écarter ou le faire obferver fuivant

que cela convenait aux Rédacteurs de ces

loix infidieufes. Tremblez après cela de

figner légèrement à l'avenir; mais lorf-

que votre fignature aura été appofée au

bas de quelque loi , ayez du moins le

courage d'en réclamer l'exécution , fans

qu'aucune confidératiort vous arrête.

Il n'eft pas étonnant fi parmi ces arti-

cles il y en a qui ne foient pas fiifcepti-

bles d'être critiqués; je ne foupçonne

même aucune adrefie dans leur intercala-

lation. Arrêtons-nous aux articles 5 & 6,

& rappêllons-nous que le S. G. S, a dit:

Et comme je foubaite

ardeMment que même ceux

de nos Ff. M:, qui juf-

quxà préfent n'ont pas fait

partie des Loges unies*

participent également <?

cette entreprise, £f 4 >une

réunion fraternelle îf fo-

«yi-uçç». jes différentes parties

\de rOrdre y �?c. (m).

+ , ., -^,--;...>,^. . ^

(«î) Premiere drctflajre, page ç.;

Article 5.

L'afïen b 'te genérale

lie fera compofee que

dts grands Dignitai-

les tle l'O., des grands

Officier dfsrrovinces,

des grands Prieurs &

des legitimes reprcfen-

tans des grandes T-o-

£es �côffaifes ou Prc-

feftures TefpeeHve-

inent reconnues &,

Page 83: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

73

Souvenons-nous qu'il

a ait encore: Et fi peut-

être ces rj5p qui ne font

point encore partie des

ê5P réunies , trouveraient

à propos de mus envoyer

leurs repréfentans ou man-

dataires, �fc, pour éloi-

gner aufjî tout obfiacle à

une réunion avec ces Ff.

d'un régime différent du

notre, & pour prévenir

teute\ forte de difputes,

de méfiance & de me fin-

tëligenee* �f vu les quef-

tims depuis long - temps

agitées fur l'origine, la

filiation if la dénomina-'

tkn de notre 0., fefpere

que vous ferez tous d'ac-

cord; mes Ff (en atten-

dant que ces queftions\

foient décidées à l'entrée

du Convent) de vous' af-

femller feus un titre gé-

néralement reconnu , fa-

voir celui de-* fimples Fr.

Maçons » �25 de déter ,

miner par le fort, lerang^

la place de Votans,

ArtkUs prêlimiiutiut.

Article 6.

Tous les deputes ft

reprêfentans deftines à

cotnpofer l'affemblee

generale, devront être"

Membres de l'O. in*

tériour, & fe faire re-

connaître pour tels

préalablement au bu-

reau des verifications

provifoires, des ti-

tres , pouvoirs & qua-

lites perfonelles , afin

qae Ton puilfe traiter

librement & fans in-

dil'cretion dans ladite

afTemblee toutes les

matières convenables

concernant t»nt l'O.

Maçonnique que l'O.

intérieur.

Page 84: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

74

fans déroger d'ailleurs

aux droits des Prov. ou

Prfres (;;).

Qui pourrait s'imaginer qu'après des

termes auflî clairs, auflî expreflifs, faits

pour infpirer la plus grande confiance

aux d'un autre régime; les Rédac-

teurs des articles préliminaires en aient

pu & ofé tracer les cinquieme & fixieme?

N'eft - ce pas là le comble de l'injuftice &

de la mal-honnêteté? Expofer des M.--

refpe&abies à faire un voyage dispendieux»

appellés par les deux circulaires, qu'on

était autorifé à leur communiquer, pour

être renvoyés indignement! Peut-il y

avoir une contradiction plus frappante

que celle qui exifte entre les deux cir-

culaires & ces deux articles?

Mais voyons, qui de l'Auteur des cir-

culaires , ou de ceux des articles préli-

minaires a vraiment choqué la raifon:

car entre deux contradictoires , l'un eft

jufte & l'autre eft injufte.

D'après quoi s'aflemblait - on à Wil-

helmsbad? D'après les circulaires du S.

G. S. C'eil donc dans ces circulaires que

C « ) Seconde circulaire , page iere fi. *

& 6.

Page 85: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

75"

nous devons trouver les motifs qui nous

raffemblaient?

Quels étaient ces motifs? Le premier,

de trouver l'origine de l'O. (o); encon-

fcquence refoudré les queftions £f Joutes'

fur l'origine , la filiation £f la dénomina-

tion de /'<?., tourner en même temps

nos regards vers fin effencè �p\

Avec qui fallait - il chercher cet origine?

N'était - ce pas avec tous ceux qui pou-

vaient la connaître? Or qui font tous

ceux qui font cenfé connaître l'origine

de la M.\ , fi ce ne font tous ceux qui

en ont fait une étude particuliere , qui

ont le plus acquis par leurs recherches?

Avec qui fallait - il » éfoudre les quejtions

& doutes fur ïorigine, la filiation la

dénomination de PO,, fi ce n?eft avec-

tous ceux qui auraient pu répondre à

ces que/lions, difcuter les doutes '{ On fait

que la M.\ eft envifàgée fous beaucoup

de points de vue difFérens, qui forment

autant de fyftêmes divers; il fallait donc

ouvrir les portes du Cenvent auxTheur-

(o) Premiere circulaire (1) a,

(p) Seconde circulaire , §, 14.

Page 86: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

gistcs & GoCtistes (ij), aux Pythagorì,

ciens, aux Socratistes , aux Platoniens,

aux Pythagore Platonico - cabalistes, aux

deux classes de la Philosophie hermétique,

aux Théosophistes , aux Gnostiques , aux

T. simplement dits, aux T. Pythagori-

ciens, aux T. Théosophistes, aux Illu-

minés, enfin à tous ceux qui adaptent les

emblèmes de la M.\, au système qu'ils

croient trouver dans ces emblèmes. Eux

,íèuls pouvaient discuter la matiere, pro-

duire les preuves authentiques ou mora-

les, d'après lesquelles on devait décider;

& en supposant mème qu'ils n'eussent

pas apporté chacun un degré de lumiere

ílifíisant, au moins de cette niasse de lu-

mieres réunies, on aurait eu une clarté

plus vive (r>

(q) Ceux qui pourraient ipnorer le genre

d'etude de ces différens systèmes , peuvent

avoir recours à tous les Dictionnaires , &

fur-tout au Dictionnaire raisonné des sciences

& arts , il leur donnera des> notions suffisantes

pour avoir une connaissance passable de chaque

système.

(f) Lorsqu'au 4 Juin 1782, un F.*, esti-

mable m'écrivait pour me demander s'il se-

rait admis au Con vent, lui, qui, loin d* te-

Page 87: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

77

C'était avoir une grande opinion' de

soi que de croire qu'on pouvait seul

décider une question de certe nature;

vous ne l'avez traité que superficielle-

ment; vous l'avez traité sans connais-

sance de principes; vous n'en avez exa-

miné qu'une partie. Mais n'anticipons

pas, revenons à notre proposition , &

voyons qui des Rédacteurs des deux pre-

mieres circulaires, ou de ceux des arti-

cles préliminaires, ont raisonné le plus

sagement; les premiers ont dit: U

faut déterminer le véritable systeme de

la M.\, ou au moins le plus propable;

il faut donc appeller tous ceux qui sont

en état d'établir les preuves ou les pro-

babilités de chaque système; ouvrons nos

portes à rous ceux qui professent ces

nir à la réforme, est à la tête d'un rtginn

particulier qui fait un-feffece de schisme, lors-

qu'il me disait que s'il était ècondmt, ou non

admis, cela ferait fâcheux & ridicule; quelle

a- été ma réponse? N'y allez pas. Et pour-

voi l'ai-je fait ainsi V C'est que je savais que

les dire des circulaires étaient le fait d'un

homme qui n'aurait, lors du Corsvtni, que

sa voix, & que ]a croyais entrevoir qus cette

voix ne ferait pas celie de lsr pluraliti.

Page 88: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

73

fy sternes différens. Les seconds ont agi

comme s'ils avaient dit: on veut exa-

miner les preuves ou les probabilités des

différens systèmes; il ne faut pas consé-

quemment admettre ceux qui peuvent

apporter ces preuves ou probabilités; car

dire que nul n'aura entrée, s'il n'est de

l'O. intérieur, c'est exclure ceux qui n'en

sont pas & qui suivent un système dif-

férent: c'est donc vouloir juger d'une

chose sans la connaître, refuser de la

connaître & en vouloir juger! Si c'est

ainsi que la logique apprend à raisonner,

il faut convenir que c'est une science bien

ridicule.

Si l'on disait aux Rédacteurs de ces

articles: vous n'avez exclu les sectateurs

des systèmes différens du vôtre, que parce

que vous avez craint quils n'apportassent

des connaissances, des lumieres, des

preuves ou des probabilités telles qu'elles

eussent fait rejetter un système que vous

vouliez faire prévaloir. Je crois vos in-

tentions pures; mais tous vos Ff. ne vous

connaistènt pas, & ne peuvent vous juger

que d'après vos actions, & la rédaction

de ces articles parla contre vous. je ne

dois pas vous taire ce que j'ai entendu;

& l'on a dit: pour faire prédominer l'é-

gitimemenr un système, il faut l'cxpli-

Page 89: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

79 ,

quer à ceux qui sont appellés (s) pour

faire le choix le plus utile, dans le cas

où ils ne ' trouveraient pas le plus vrai. -

Pourquoi donc s'envelopper dans le man-

teau du silence? Ne nous a-t-on pas as-

sure que le voile du mystere était levé .

pour nous? N'est-ce pas^uger bien peu / �ì4»«*4

fraternellement que de se méfier de notre

prudence & de notre discrétion? N'est-

ce pas nous juger bien sévèrement, pour

ne pas dire indécemment, que de nous

replonger dans une mer de mysteres, que

d'user avec nous d'une circonspection of-

fensante? On nous parle de vérités, de

vérités consolantes, t.ertaines\ sublimes (t):

si tout homme a droit d'y participer; à

plus juste titre un Maçon, & un M.\ con-,

duit, promené , leurré, &c., &c., &c.,

On a cru trouver dans vos assertions quel-

ques traits de la doctrine de Pythagore,

5c l'on a ajouté: prend-on des voies ror-

aieuses, ou tout au moins obliques,

parce que Pythagore enseigne de choisir

les sentiers & de ne pas suivre la route

(s) Premiere circulaire, §. 3. Seconde circu-

laire §. 2, 13, &c.

(r).Seconde circulaire, 7.

Page 90: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

8o

fratrue? Quest-ce que Pythagore véut dire

par la? Ne suivez pas la route frayée &

battue par le peuple ignorant, mais le

chemin des personnes sages & instruises,

& ce chemin n'est qu'un sentier, parce

qu'il y a bien peu de personnes instruites

& qtii méritent le titre de sage; mais en

suivant le grand chemin de l'honnête

homme, on est aussi très-assuré de ne pas

s'égarer (a)

Pourquoi, disait-on encore, tous les

Maçons ont-ils été appellés? Pourquoi

tant de Maçons exclus? Craignait-on l'�il

du Philosophe, de l'homme de la loi,

de l'homme de la religion? Laissons,

laissons cette crainte aux prestigiateurs.

Si nous ne pouvons pas soustraire des

annales M.\ deux loix aussi contraires aux

principes de l'honnête, du juste & de

J'utile, écrivons à la marge de ces loix:

(u) Le temps ne me permet pas d'entrer

dans un détail plus circonstancié des observa-

tions & des plaintes qu'ont fait naître & ces

articles préliminaires & d'autres circonstances

affligeantes qui font parvenus aux Ff. dp la f

de Lorraine, qui ont gémi d'avance fur Jes

opérations qui devaient' naître dans une affím-

blée préparée fous des auspices aussi faccheuses.

- r errtur

Page 91: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

8i

erreur d'un btmnîte homme, écart de ftfì*

prit humain, Ces deux loix ne sont point

honnêtes, parce qu'il n'est pas honnête

d'engager quelqu'un à venir , & de lui

fermer sa porte 5 elles ne sont pas justes ,

parce qu'il ne l'est pas d'exposer quel-

qu'un à faire une dépense considérable

pour lui faire une mal - honnêteté; elles

ne sont pas utiles , parce qu'elles privaient

le Gonvent de la présence de F f., dont

on pouvait espérer de recevoir des lu-

mieres.

Je passe fous silence les articles 7 ,8, Art. ? , s>«.

9 & 10 , on peut en estimer la valeur; & & >*�

si les 5 & 6 n'avaient pas été dictés, on eût

été dispense d'écrire ceux-ci»

Après avoir fait des � Article n

-, . r�- r ... Si quelque F.%

lOIX ausil iinguliereS quej quineieraitpasMem-

ceíles qu'offrent les arti-

cles $ & 6 , on devait

être embarrassé sur la

conduite qu'on tiendrait

envers les M.\ d'un ré-

gime différent de celui \

connu sous les noms de

régime de Dresde, régi-^

me réformé, régime re-^

ctifiê. Appeìlés par deux

circulaires^ b n devait s'at-

tendre qu'il s'en présen-

bre de l'Q intérieur,

se présentait au C, ,

il ne pourra y être ad-

mis; mà'.siliera aussi»

tôt nomme un Comité

particulier pt ur l'en*

tpndre, &íur le rap-

port qui fera fait en-

ìuite par ce Comité au

( onv il décidera a la

pl urali té des suffrages.

fi le M \ qui se pré*

sente pourra être ad-

mis à quelques - unes

de ses séances Maçon-

niques,

F

Page 92: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

82

Articles fréliminaires,

. u t s. �.. {

terair quelques - uns des

autres régimes. Les cir-

culaires étaient un ti-

tre pour se présenter, &

une sauve - garde contre

tout refus. A-r-oii cru

j qu'à l'aide des équivoques

que renferme l'art, ir

on laverait la tache inef-

façable qu'imprimaient

sur le projet de la police

du Convent , les art. $

& 6? A-t-on cru se for-

ger un égide assez fort

pour se garantir des traits

aigus de l'amour propre

offensé, de la probité vio-

lée? Sont - ce donc des

hommes qui ont fait ces

articles préliminaires?

Ont-ils été éclairés par

ces esprits de Mercure

dont parle Swedenborg,

qui excellent par la mé-

moire , mais ne brillent

pas par le jugement, qui

n 'aiment pai à tirer des

confluences (x)? Pour-

(x) Swedenborg, Terres Plan. & Ast. N. 17,

Page 93: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

*3

quoi, dans cet article n

ne parler que d'un M.\

qui ne serait pas de

l'O. intérieur? Pourquoi

ne pas parler des M.-,

en général? Il semble

qu'on ne se soit servi

de termes ambigus ,

qu'on ne se soit exprimé

avec si peu de clarté que

pour pouvoir interpréter

à son gré, suivant les

circonstances. Si ce n'a

pas été là Pintention ,

pourquoi en a-t-on vu

l'effet? Et si l'on doit ju-

ger l'une par l'autre, cer-

tes l'intention n'est pas

louable, ou on l'a livrée

à la merci des conjectu-

res.

Les articles 12, 13,

14, 15 & 16 sont de là

catégorie des 7, 8, 9 &

10; on en aurait pu abré-

ger le volume des arti-

cles préliminaires, si l'on

avait observé avec plus de

fidélité ce qui avait été

proposé & accepté dans

Artìclu préliminairtr.

Art. 12, 13, 14

15 & 16.

F s

Page 94: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

84

AtiîcUt frilimnidre:.

Aiticle 17.

t Tous les Ff. ....

Lesquelles (proposi-

tions) devront être

protocoles par les

deux Secrétaires-Gé-

néraux . pour y être

statué dans l'assemblée

du lendemain, suivant

le rang des matieres

qui aura été déterminé

tour fixer IVrdre du

j our. II en résultera que

chaque Frere aura le

temps d'étudier la pro-

position, & de donner

dans uh conclaveProV.

W a vis réfléchi.

la seconde circulaire (y) ,

si l'on avait adjugé les

places au sort.

Envisageons l*article 17

fous deux points de vue,

& d'abord convenons que

tout semblait prévu "dans,

les deux premieres circu-

laires. Si l'on avait adressé

à tous les établissemens

les réponses qui avaient

été envoyées, les Votans

eussent été instruits, da

tout ce qui était à trai-

ter , & dans ce cas cet

article 17 devenais inu-

Itile; mais cette opération

si ^précieuse ayant été né-

gligée , malgré les pro-

messes les plus formel-"

les (z), il convenait d'y

suppléer, & c'est ce qu'on,

a fait en rédigeant l'ar-

Xy) Secoiide circulaire , §. 6-.

(x) Prémierecircuiaire §. Fous conviendrez, rhes

F f., que Us réponsées, &c. Ibid. $, siuvant. Se-,

conde ciretMaife, ier.

Page 95: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

rida 17. En forte que

cet article offre un moyen

fage pour éviter les déli-

bérations précipitées- &

les fuffrages fans examen

Et fi quelqu'un penfait &

difait que c'était fe four

nir une occafion de pou

voir pratiquer les Vorans,

manier & retourner les

elprits, pour parvenir à

amener k pluralité des

fuffrages, on lui répon-

drait qu'il n'y a point de

loi, même la plus fage ,

qui n'ait fon flanc qui prête

à l'abus, Gardons - nous

donc de penfer qu'on ait

cherché à tendre des piè-

ges.

Je ne parlerai pas des

articles 18 , »9, 20, 21

& 2 2. J'ai trop] à dire fur

le 23e pour m'attacher à

des objets minutieux ou

de peu d'importance.

J'ai lu , j'ai relu ce 23e

article, je l'ai encore lu

avec une plus grande at-

tention une troifieme

AftiçUt (rHiminitircs.

Art. Ig , 19 , ta-

Article 43.

Quel que foit le nom-

bre des Dignitaires,

Grands-Qfficters&Re-

prcfentans d'une Provi

chacune d'elles n'aura

:

Page 96: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

96

ffois, & j'ai toujours cru

l'avoir mal lu ou mal

compris. En ai-je bien

saisi le sens? Est-il bien

vrai qu'on accorde à un

individu le droir d'un suf-

frage personnel , tandis

que les suffrages réunis

de peut-être quatre cens

de ses confreres, ne se-

ront réputés valoir que

deux suffrages?

Articles prdiminairts.

que trois snffraçes dé.

finitifs, dont l'un ap-

partiendra personnelle

ment au Chef Prov. ori

à son Représentant, &

desx autres appartien-

dront a la totalité des

autres Dignitaìres.Gds.

Oft'. & Députés réunis

de la Prov.; en forte

que ft quelqu'une d'el-

les n'avait dans l',s-

se.nb'ée qu'un seulRe-

présentantpour toutes

les parties qui la cons-

tituent, celui-là devra

avoir à lui seul tn-is

suffrages aujji iliíìiniìs

qu. celle qui serait re-

présentée par plu-

sieurs , se qui paraît le

seul moyen de conser-

ver l'égalitédei suffra-

ges à laquelle chaque

Frov. a droit.

Lorsque des enfans réunis dans une

prairie, sont en dispute pour déterminer

s'ils s'amuseront à tel ou tel jeu, alors,

que le hasard décide, ou que le maître or-

donne , qu'ils joueront à cligne - musette

plutôt qu'aux quatre coins: mais s'il s'agit

de régler la marche d'une armée, de sta-

tuer sur la forme des procédures, de cal-

culer les forces politiques d'un Etat, nç

prendra-t-on pas les précautions les plus

sages pour parvenir à son but, par une

collection précise des avis de toús les dé-

Ubérans?

Pourquoi tant de personnes étaient-

Page 97: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

87

elles assemblées à Wilhelmfoad? Es ces

personnes n'é raient-elles pas recomman-

dables, ou par leur naissance, ou par leur

état civil, & par leur âge , & par leur

qualité? Etait-ce pour des objets d'amu-

íèmens frivoles? Non sans doute. Con-

cluons donc qu'elles devaient apporter

tous leurs soins pour remplir dignement la

tâche qu'elles s'étaient imposée.

Cette réunion célèbre de Maçons de

tant de Provinces, avait pour premier ob-

jet de déterminer irrévocablement le véri-

table but de la M.\, caché sous des em-

blèmes qui pouvaient s'expliquer de beau-

coup de manieres. Et dans le cas que les

preuves ou les probabilités n'eussent pas

été assez, pondérantes , qu'elles eussent

été égales pour plufieurs systèmes , de réu-

nir le tout en un seul & mème corps,

pour corroborer la masse des forces qui

eussent contribué au soutien de l'édifice-

Le second objet était de fondre les loix

diverses qui formaient une bigarure dans

l'administration, pour en tracer de nou-

velles qui eussent pu convenir au Peuple

Maçon, épars sur presque toute la sur-

face de la terre.

Le premier objet, celui de déterminer

le but véritable de l'O., pouvait - il être

rempli par les seuls Chefs & Représentans

Page 98: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

88

,

des Provinces', en prenant:- ce terme dans

le sens qu'il présente, & tel qu'il est déV.

fini par les articles 5, 6, 9, 10, 11 *

13 & fut-tout le 14e du cahier des ar-*

ticles préliminaires du Con vent? Il me

,semble que j'ai déja susiìsamment prouvé

le contraire , & qu'il fallait accorder l'en-?

trée aux M.-, qui suivent les systemes

différents de la M,\

Mais supposons que ceux qu'on appelle

les Membres de l'Q. intérieur , aient la

conno,issance la plus parfaite, les docu-

mens les plus sûrs, les preuves les plus

completes de tous les systèmes de la

M.\; çette loi était encore vicieuse: vi»

çieuse! çe n'est "pas assez dire, nous prou^

verons qu'elle est monstrueuse , après

avoir die deux mots sur le second objet

de l'assemblée de WilhelmsDad, celui de:

faires un; corps de loi?", . « Faire desloixl

de bonnes loix! Connaissait - on toute l'é-

rendue de cette entreprise? Ce ne sont

pas dçs loix pour un Peuple qui occupe

une portion de la terre circonscrite, &

dont les limites sont fixes , qui vit sous

un climat qui exige une autre nature de

loix que le Peuple qui habite un climar

différent. , Le Peuple Maçon est répandu

fiir toute la surface de la terre; les Su-

jets Maçons vivent sous la zone glaciale.

Page 99: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

89

en en trouve sous la ligne, ils font? ré-,

pandus entre les tropiques & les cercles

polaires; voilà déja une diversité de cli-

mats. Premiere combinaison de loix. Les

F.*. M.\ sont soumis, par le fait de leur

naislànee , aux Puissances de leur lieu

naral, ils font astreints conséquemment

aux loix de leur Patrie; les loix M.-, ne.

doivent pas contrarier ces loix. Seconde

combinaison de loix. Les F.'. M.\ n'ont

pas tous le même état civil, & chaque

état civil à ses obligations particulieres*

Troisieme combinaison de loix. Il est donc

nécessaire que celui qui ose entreprendre

de faire un code de loix M. \ , bonnes

pour tous les M.\, aîf une connaissance

parfaite de la législation de tous les Pays,

des statuts de tous les Corps, des causes

physiques qui operent sur les individus

des climats divers, & plus spécialement

encore qu'il sache ce que c'est qu'une

honne loi, quelle est sa nature, quel doit

être son effet, quelles sont les qualités

qui doivent la constituer; & encore alors

se trouvera-t-il pressé par des embarras

inexprimables: car dans les codes des loix

nationales, il en rencontrera des vicieu-

ses , des abstirdes, des vexantes, & il sera

oblige de les respecter, & de veiller à

ce que celles qu'il se propose de rédiger

Page 100: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

9°

ne contrarient pas ces memes loix qu'il

ne peut estimer. Croìr-on, d'après cela,

qu'il soit fi facile de faire des loix?

Abrégeons, & prouvons la monstruo-

sité de la loi que présente le 23. article;

cette loi a été dictée par quelques indi-

vidus qui l'ont fait signer, presque par

force, à tous ceux qui se sont présentés

au Con vent. Et d'abord quel droit aviez-

vous de faire cette loi? Qui vous avait

donné ce droit? Etiez-vous des Monar-

ques, des Despotes? La convocation était

inutile. Etiez-vous les égaux de vos Fre-

res , les Freres de vos Freres? Il fallait

les consulter pour tracer cette loi, & ils

vous eussent dit: il est aussi important

pour nous, qu'il l'est pour les Membres

du Convent, de connaître le gente des

preuves & des probabilités qu'on doit ap-

porter pour faire choix d'un but pour

notre association: nous avons donc autant

de droit qu'eux pour décider quel fystème

on adoptera. C'est pour cela que nous avons

envoyé des Représentans; ces Repré-

sentans nous les avons envoyés à grands

frais, pour vous porter nos v�ux & nos

desirs; nos vceux étaient appuyés sur les

connaissances que nous avions; nos desirs

avaient pour base l'amour du bien , du

mieux & de la vérité: ainsi nos v�ux

Page 101: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

su

subordonnés à nos desirs, laissaient à nos

Représcntans une plus grande liberté de

suffrage. C'est mutiler nos droits que de

mutiler nos suffrages, c'est mutiler nos

suffrages que de les restreindre en frac-

tions , & c'est vraiment .les restreindre

en fractions que de restreindre une Pro-

vince à deux suffrages, tandis qu'elle' en

envoyait six , huit, dix ou: douze: c'est

ne plus avoir que le sixieme, le cin-

quieme , le quart ou le tiers d'un suf-

frage. Cette loi est d'une inégalité d'au-

tant plus criante, que la Province, qui

n'a qu'un établissement , trouvait' son

suffrage doublé, tandis que celle qui en

a douze, trouvait les siens réduits au

sixieme de leur valeur.

Vos Freres, vos égaux, vous eussent

encore dit: vous voulez faire des loix

nouvelles , c'est-à-dire, conserver celles

des anciennes qui sont bonnes, retran-

cher celles qui sont mauvaises, corriger

celles qui sont défectueuses, ajouter cel-

les qui manquent; or, n'avons-nous pas

plus d'intérêt a certe opération , que les

M». Prov. auxquels vous accordez une

voix personnelle? Puisque , soumis à la

loi, on nous forcera avec rigueur à son

observance; tandis que la complaisance ,,

ou tout autre motif, fermera les yeux sur

Page 102: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

*2

la çonduire du Chef de la Province; &

si ce Chef a intérêt à augmenter son au-

torité, n'avons-nous pas le nôtre bien

plus puissant de contenir certe autorité

dans des bornes légitimes? D'après ces

vérités si constantes , comment a-t-on

�)U accorder une si grande influence à

'opinion & à la décision d'un seul homme?

Objectera-t-on la confiance que l'on avait

au mérite particulier des M«."� Prov,?

Mais, i*. on a donc étendu cette con7

fiance mème sur les Repréfcntans de ces

M'íS. Prov.? 2\ Connaissait-on particu-

lièrement ces M�S. Prov. & leurs Repré-

fentans? Les connaissait-on par soi-même

ou par autrui? Et dans ce dernier cas ,

quel danger d'en croire à des relations

que l'amirié, le respect, la facilité & le

chapitre des considérations pouvaient ren-

^dre suspectes! 3<\ Vous, Meí. Prov.,

hommes que je considere & que je res-

pecte infiniment; vous, Représentáns des

Chefs des Prov., que je chéris bien cor-

dialement , parlez, parlez avez vérité;

vous n'en serez que plus respectables, ôc

}>lus estimables, & plus chers; dites-nous

i vous avez la connaissance parfaire de

tous les systèmes de la M.\ ; si vous con-

naissez les preuves physiques ou morales

qui servent d'appui à ces systèmes; fi

Page 103: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

93

vous connaissez tous les sens des symbo-

les ôc emblèmes Maçonniques, des carac-

reres & nombres mystérieux: aurant de

connaissances nécessaires pour résoudre les,

quejtions £g? doutes fur l'origit.e, la filia-

tion la dénomination de IV., & tourner

en mime temps nos regards vers Jon ejsen*

ce �a)} Relisez la premiere circulaire,

& dites-nous si vous avez fait les recher-,

ches nécessaires pour répondre à la pro-

position cotée b , sous le N \ I" de la

premiere circulaire {b); aux propositions

cotées c, (4) , d, (d) & f (0 du mèm*

(a) Secondé circulaire; §. 14.

(6) Avons-nous des Supérieurs actuellement

eicistans? Qui sont tes Supérieurs?

(c) Y a-t-il peut-étre d'autres Sociétés ou In-

dividus qui, fans affecter le titre de Supé-

rieurs , ont d'ailleurs les mêmes ou die semblables

qualités? 1

(d) Qui sont ces Sociétés ou Individus qui *

par Jeur ressemblance avëc nous, plus où moins

éloignée, ou par la conformité de leur origin*'

aVec la n�tre, méritent notre attention, &r

quels rapport devons-nous établir vis - a - vi*

d'eux?

(f) Quelle est la coordination, &c?

Page 104: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

94

N°.; à celle cotée c (f), sous le N<\ V.

Je vous entends, Freres vertueux & res-

pectables , Freres dignes de la confiance

qu'on vous a témoignée , lorsqu'on vous a

mis à la tête de vos Freres; je vous en-

. tends dire: arrêtez , n'allez pas plus loin ,

ne nous en demaudez pas davantage.

« - Je reprends mon raisonnement arith-

métique , & je dis que le but qu'on s'était

proposé, en convoquant une assemblée

générale intéressait tous les Individus

du Corps Mac.\ Tous avaient donc un

intérêt égal à faire un bon choix, soit du

but de l'O., soit de ses loix. Tous ne

pouvaient pas s'y rendre, il fallait donc

y envoyer des députés, & chaque dé-

puté devait représenter un des établisse-

ments de l'O., j'entends une Grande

E><) Ecoss., le nombre des Membres

d'une Grande Ecc., n'étant pas le

mème par-tout , il en résultait * que le

député de tel établissement qui comptait

vingt Membres , devait avoir un suffrage

proportionnel équivalant à vingt; tandis

que le député d'un établissement de dix,

ne devait avoir qu'un suffrage équivalant

(/) Y a-t-il certaines sciences dont l'Orde est

seul dépositaire, &c.

Page 105: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

95

à dix, ainsi que nous l'avons établi dans

notre premiere Partie , pages 30 & 31.

Et pour n'avòir pas suivi cette propor-

tion si conforme aux principes du juste,

de l'honnête & de îutile, dn's'est exposé

,aux dangers des opérations les plus fausses;

en voici Un de ces dangers: Je suppose

qu'une Province n'ait que deux Prés , le

M . Prov. a une voix & la Province en

a deux; mais comment se recueillent les

voix d'une Province? Dans un comité

particulier, dans lequel votent & l&s

Grands Officiers de la Prov. & les Re-

présentans des Grandes Ecc.; & par

uu autre & semblable abus, le Visir. Gé-

néral & le , Chancelier-Prov. ont alors

leurs voix personnelles; en sorte que leurs

voix contrebalançant les voix des deux

Grandes i^jp Ecc. , il en résulte que les

voix de ces deux Grandes Ecc. fourni-

ront une des voix de la Prov. , & les deux

Grands Officiers auront l'autre; & si le suf-

frage des Grands Officiers s'accorde à celui

du M . Prov. nous aurons le calcul suivant:

Le M '. Prov. . . 1 suff. pour l'affirm.

Les 2 G. Off. . . 1 Idem. >

Et les 2 G . Ecc. I- suff pour la nég.

Et si' chacune de ces Grandes j^jp Ecc.

est composée de trente Membres , il en

Page 106: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

9S

résultera'que soixante seront d'un avis-,

que trois seront d'un aVis eontraire, &

que cependant l'avis de trois l'emportera

fur celui de soixante.

Je le demande à tous les M,\, à tous

les hommes: y a-t-ìl quelqu'un qui vou«-

lût confier le jugement d'une portion--

cule de fa foraine à un Tribunal qui

emploierait cette méthode pour recueillir

les voix?

Je conviens que c'est flatter infiniment

í'amour propre des Me,. Prov. que de

leur accorder une voix personnelle |

N'eût - il pas été plus flatteur encore

qu'on rendît hommage à leur justice? Je

le demande aux Mes. Prov. r & ils ne

me sauront pas mauvais gré fi je leur fais

tant de questions, je leur demande s'ils

ont la présomption de croise qu'ils, ont

autant d'esprit, de connaissance , de ta-

leris que deux cens de leur Freres? lïs

font trop justes pour le penser, trop vé-

ridiques pour ìe dire; ôïcependant lors-

qu'on leur accorde le tiers des suffrages

d'une Province , n'est-ce pas comme íì on

leur disait: quoique nous soyons quatre

.cens Membres dans h" Province-, nous

Vous croyons nn mérite tel qu'il équivaut

â celui de deux cent de nous , & en con-

séquence, nous vous accordons un suf-

frage

Page 107: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

Frage équivalant à celui de deux ceriS

de; nous; celan'eft-il pas, ou bien fade>

pu bien inepte?

Pofons une hypothefe qui n'attaque

aucun des Mes, Prov. a&uels. Ne pourrait-

il pas arriver que lors de l'élection d'ut»

Me. Prov. on s'attachât moins aux tar

lens, qu'à la nahTance, au rang, & fur*

tout à l'aménité, qui eft une qualité fi né-

ceftaire à un Chef? Mais ni la nahTance,

ni le rang, ni l'aménité, ni même tout

trois réunis, ne font pas des qualités fuf->

fifahtes pour juger fainement, pour dé-

cider d'un point délicat & important,

pour faire de bonnes loix: & c'eft ce-

pendant un tel Me. Prov; qui aura une fi

grande influence dans la décifion d'ob^

jets de la plus grande difficulté!

Ce que j'ai'dit dans ma premiere Par-*

tie (g), ce que je viens d'expofer, ne

fuffifent-ils pas pour convaincre route

perfonne qui a une idée fairte du jufte, de

l'honnête & de l'utile, du vice de la loi

contre laquelle je viens de m'élever?

Qu'on rie m'objecte pas l'approbation^

générale des Membres du Convent, ap-*

(g) Pages 17, 19 , 20 i 29, go &

3t.

G

Page 108: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

98

probation prouvée par leur fignature; car

je demanderais comment ont été appo-

fées ces fignatures, & l'on ferait obligé

de convenir de la légéreré avec laquelle

elles ont été accordées, & tous les éra-

bliflemens feraient obligés de protefteF

contre celles de leurs députés. C'eft à

l'article 32 que nous éclaircirons ce fait.

Et pour ne pas trop m'érendre , je paffe

(bus filence les articles 24, 25, jufqu'au

31e exclufivcment; ce que j'aurais à dire

fur ces articles fe trouve déja dit.

L'arricle 32 annonce que les prêfent

articles ont été communiqués aux Ff. Dé-

putés %f Repréfentans, agréés par eux

à la plural, té des voix, £f par la figna-

ture individuelle de chacun d'enjeux, avant

l'ouverture du Convent; & il eft ajouté

qu'ils feront regle pour tous, &c.: cela

eft figné du 14 Juillet; ce qui � n'eft pas

à négliger. Voilà ce qui eft écrit ; voyons

ce qui eft vrai: & fi l'on ofe me contre-

dire, je prouverai ce que j'avance; ce

n'eft pas fur la foi d'un feul des dépu-

tés , ceft fur les plaintes de plufieurs

qu'eft rédigée cette anecdore.

Le Convent était convoqué pour le

16 Juillet: plufieurs Freres d'un zèle

éprouvé Ce font rendus à Wiîhelmsbad

huit jours avant ce terme; les uns pen-

Page 109: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

99

fent que c'était fimplement le defir de

fe procurer Un logement commode qui

leur avait fait naîrre l'idée de devancer

leur voyage -, les autres dîfent,' ils font

plus, ils foutiennent qu'une convocation

fecrétte avertuTait ces Bien - aimés Freres

de fe rendre plutôt au rendez - vous.

Quoi qu'il en foit, ils n'ont pas voulu,

fans doute, perdre de temps; & comme'

le S. G. S. avait dit: je me réferve auflï

de vous faire, immédiatement avant Pou*

verture de nos conférences, telles propofi-

tions que je jugerai convenables pour lé

maintien du bon ordre de l'&armonié

fraternelle dans nos délibérations (i>)s ils

fe font occupés à rédiger ces propofitions i

& ils ont écrit le cahiér des articles pré-

liminaires qui ont fi peu répondu à l'at-

tente du Prince refpe&able qui a préfldé

le Cortvent, puifqu'ils n'ont pasj contribue

au maintien du bon ordre, ni à celui de

l'harmonie fraternel/e. Les Rédacteurs de

ces articles les ont fignés: obfervons qué

les Dépurés arrivaient {ucceflîvement j à

chaque arrivant on préfentait ces arti-

cles, à ligner, & chaque arrivant qui

(h) Seconde circulaire , §, 24, ou pag» 4 %

J« alinéa*

G %

Page 110: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

too.

Voyait déja les signatures de ceux qui

l'avaient précédé, après une lecture ra-

pide , apposait aussi son nom au bas de ìa

pancarte: plus les signatures se multi-

pliaient, plus on signait avec confiance:

oc^orsque le nombre des soussignés s'est

trouvé assez considérable, on a changé

la maniere de présenter la chose, & l'on

a dit très-sèchement, signez ces articles,

ou les portes vous seront fermées. Cela pa-

raît difficile à croire; mais il y a. tant de

choses difficiles à croire, & qui cepen-

dant font vraies, comme noUs le verr

rons dans la suite, qu'il faut bien se ré-

soudre à ajouter foi à cette anecdote ,

d'autant plus que nous trouvons une par-

tie de la vérité dans les écrits mêmes

de ce Convent.

10. Le S. G. S. s'était réservé de faire

àes propositions immédiat en�nt avant l'ou-

yerture des conférences: cette ouverture

etaiî fixée au 16; c'était conséquemment

au 16 qu'on devait donner lecture de ces

propositions, & elles ont été arrêtées &

signées dès le 14. Premiere contraven-.

rion.

20. Ce n'c tait que des propositions

qu'annonçait le S. G S. Ot une propo-

sition n'est pas une loi: une proposition

íùppose toujours une chose à discuter ,

Page 111: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

loi -,

ou rout au moins à examiner. Il fallait,

donc présenter la proposition à tous ceux

qui avaient droit de l'examiner, non séV

parément, mais réunis; & comme ilst

n'étaient censés devoir être réunis que,

le 16 au matin, c'était le 16 au matin,

qu'on devait présenter les propositions;

& parce qu'on a pris les consentement in-

dividuels avant leur réunion, on a com-*

mis une contravention qui blesse les re-

gles de la faine logique, en mème temps

qu'on ne s*est pas conformé à çe qiij

avait été annoncé dans ]a seconde circu-

laire. Seconde contravention.

3 \r On s'assemblait pour se former un

plan d*administrarion plus sage que ceux,

qui existaient, &c.; ceux qui s'assem-

blaient étaient Membres d'une Société

d'égaux; s'ils avaient tous dróit à la ré-

daction du plan, &c; ils avaient aussi*

tous droit à régler ce qui devait con-

tribuer à la perfection de ce plan; ils

avaient donc tous droit d'examiner le»

propositions que devait faire le S. G. S. î

donc la rédaction des articles préliminai-

res arrêtée le 14, est un acte qui blesse

la raison. Troisieme contravention.

Enfin une derniere preuve de la vérité

du fait que plusieurs Freres se sont rendus

I Wjlhelmsbad, çrès de huit jours avant

Page 112: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

I02

l'ouyerrjire du Convent, se trouve au §.

$ de la 3e. Session, où lon voit qu'il est

fait mention d'une motion débattue dans

les conférences préliminaires, & qui h'a

pu être arrêtée alors, & ne se trouve

pas conséquemment dans ces articles (/),

Or puisque les articles ont éte arrêtés, le

14, qu'ils ont exigé nécessairement plus

de deux jours pour leur examen, que,

leur proposition a dû n'être faite qu'a-

près un travail de plusieurs jours, & qu'en-

fin il a fallu encore au moins un jour

pour leur rédaction ôç leur derniere ap-

probation; il doit être bien vrai que le,

comité des Prédiligés a dû s'assembler

huit jours avant le, jour fixé pour Powet-

ture du Convent, fur-tout si nous con-

sidérons qu'il a fallu encore du remps

pour rédiger l'engagement de discrétion,

& le tourner de façon à ce qu'il obtienne,

une approbation universelle.

Puisque nous parlons de cet, engage-

ment, laissons de côté. les. articles préli-

minaires, & supprimons toutes autres ob'

íèrvations (k),

r�? - �'�" "1: :1 /

(P) 11 s'agifíàit de décider le nombre des

voix qui devait former la pluralité des suf-

frages, (Actes du Convent, 3e. session, §. 9.),

(k) On pourra faire beaucoup de réflexions

Page 113: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

K>3

. Tout F.\ M.-., avant d'être reçu, a

prêté le serment de garder le secret le

plus absolu sur tout ce qui regarde la

M.v; par une précaution sans doute bien

sage, on rappelle souvent ce serment à

ceux qui Pont prêté, & à chaque récep-

tion de nouveau grade, on le lui fait re-

nouvelles Le secret est-il donc un fardeau

si pesant qu'on ne puisse pas s'empêcher

de s'en débarrasser? U n'y a point de

Corps qui n'exige de ses Membres le

secret de ses délibérations; il n'y a. point:

de Corps qui ne se plaigne de PindiscréT

tion de ses Membres; & l'on a bien de

la peine à remonter à la source du par-

jure. U n'est donc pas étonnant si l'on a

cru devoir se prémunir contre le danger

de l'indiscrétion; & l'on a dressé un acte

íolemnel que l'on a fait lire <3ç signer à

tous ceux qui se sont présentés au Con-

vent; & cet acte ainsi signé a été dé-

posé dans les archives, comme un gage

précieux qui devait servir à l'O. de ga-

rantie de l'inviolabilité du secret. Hélas í

nous avons la preuve de son inutilité;

tout transpirait, journellement, & si ja-

sur la valeur de ces mots: les présens articles

ont été agréés à la, pluralité des voix.

Page 114: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

i©4

mais on íe permet de convoquer un nou-*

veau Convent-, on íê dispensera de la

peine de la rédaction d'un acte qui n'o^

perc pas un meilleur effer. Mais pour-,

quoi tout transpirait-il? Lisez, lisez les

circulaires du S. G. S.; lisez, lisez les ar-.

ticles' préliminaires; lisez, lisez enfin les

actes du Convent, & vous cesserez d'être

étonné des indiscrétion multipliés.

Si l'on avait observé ce qui avait été

proposé; si l'on avait tenu ce qui avait

été promis ; si l'on n'avait pas détruit

la confiance, l'amitié, la concorde , par

des réserves indiscrettes; si l'on avait-

évité ces conciliabules clandestins & sus-,

pects; si l'on avait mis de l'aménité; si

l'on n'avait pas regardé ses Freres avec-

la lunette du myope; enfin si l'on avait-

pratiqué les véritables vertus M.\, la

famille n'aurait pas murmuré, les parois

de la salle n'eussent pas répété les mur-

mures , l'amour propre offensé n'eût pas

proféré de plaintes; on aurait eu trop

à méditer pour avoir le temps de parler;

on se serait occupé d'objets trop inté-

ressans, pour penser,à ces petits détails

d'où l'on voit presque toujours éclore les

dissertations.

Mais j'anticipe sur l'examen des opé-.

rations du Convent; c'est la troisieme

Page 115: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

fartie que je me suis proposé d'examir

ner,

, �V. B. Ceux qui desireront savoir c$.

que veut dire certe phrase de la circu-

laire du 18 Août 1781: J'emploierai cet

intervalle à me procurer des informations

plus positives fur certaines çbofes qui pour-

raient avoir de l'influence dans nos dé-

libérations, Ssfc, pourront s'adresser au -

S'w. P. Ch. de H.; on m'a assuré qu'il C<h«<rU«

en connaissait toute la valeur; çe P. ejst dt^ J'dCJ/e-'.

on ne peut pas plus honnête; il joint à

l'honnêteté, le desir le plus ardent d'ap-

prendre, & la bonté d'enseigner; voilà

le portrait qu'on m'en a fait. Je m'em-

presse de faire l'éloge le moisis jûspect »

puisque je n'ai pas de liaison particuliere

avec lui, & que mème je n'ai pas l'avan-

rage de le connaître, . .:

(' pin de la fìconde Partit*

Page 116: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

lo6

TROISIEME PARTIE.

Omnes enim trahimur &] ducimur ad cognitio-

nis & fcientia cupiditatem: in qud exceller*

- pukhrum putamus, labi autem errare , nef-

cire, decipi, & malum, & turpe ducimus.

Jn hoc genere, & naturali, & honeflo, duo

vitia, vitanda fmt: ununt ne incognita pro

cognitis habeamus, fa/que tetnerè ajjentiamur;

quod vitium effugere qui velit, omnes autem

velle debent, adhibebit ad conftderandas res,

� & tempus , & diligentiam. AUerum efi vitium,

quoi quidam nimis magnum jludium , mul-

'tamque operam in res eb/curas atque difficiles

conferunt, eajdtmque nos necejfarias. Quibus

vitiis declinatis, quod in rebus honeftis & co-

gnitione iignis opera: cur�que ponetur , id jure

taudabitur.

jl�Ous avons lu de belles promefTes (a),

nous avons vu le plan charmant d'un édi-

Des principales Opérations du

Convent.

... (Cic. de Offic. î. i, c.6.)

(«) Premiere circulaire, à la fin.

Page 117: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

io7,

fíce íûperbe- (b); voyons quel sera l'effet

de ces promesses: & après avoir parcouru

les défauts du plan, examinons l'ensern-,

ble & les détails de . ce Temple, auguste >

que tant d'ouvriers, de tant de pays di-

vers , font venu élever à la gloire de

l'Etre suprème. Ne nous attachons pas

â ces imperfections légeres qui annon-

cent la faiblesse de l'homme le plus grand;

songeons qu'on n'a pas mis la derniere

main à ce monument fameux. Portons

Un �il attentif jusques dans ses décom-

bres, nous trouverons, peut-être, de

quoi satisfaire notre curiosité; f ouvrier,

qui travaille sur un métal précieux,. laisse,

tjomber des parcelles de ce métal.

Nous allons donc dépouiller cette liasse

volumineuse? intitulée: Qonvtnt général

tenu â PVilbelmsbad. Ke nous arrêtons,

pas aux objets minutieux, aux incorrect

rions de style, aux points de forme, aux

logomachies. (H est si difficile, en disser-

tant sur les choses, dë ne pas disserter plus

encore sur les mots.) La premiere pièce

qui se'présente, est le discours d'ouver-

rúre prtínoncée par lç S. G. S,

(&).Secpnde circulaire, Nos. I, II, III, IV

& V.

Page 118: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

Est-ce bien là son ouvrage? Est-ce lui

qui parle? Y trouve-t-on sa belle ame?

L'ame généreuse de Ferdinand? C'est

donc lui qui, après nous avoir demandé

la communication de nos connaissances ,

après nous avoir promis de nous dévelop-

per son opinion, de nous éclairer, nous

a die dans une circulaire postérieure , &

nous répete ici, qu'il est assuré que les

hiéroglyphes M.\ se rapportent à des con-

naissances certaines, sublimes, invaria-

bles, consolantes; mais qu'on ne doit pas.

attendre de lui qu'il révélera ces secrets

importans? Non, ce n'est pas lui qui

parle; il est ' capable de manquer à ses

promesses; & quand mème il n'aurait rien

promis, il a l'ame trop généreuse pour

cacher des ebases , des vérités, des con-

naissances consolantes. Il n'est pas possible

qu'il ressemble à ces esprits de Mercure,

dont parle Swedenborg, qui veulent qu'on

leur apprenne tout ce qu'on sait, mais

ne communiquent ce qu'ils savent qu'à

ceux de leur Société intime (c).\ II res-

semble plutôr à ces esprits dont le grand,

plaisir est de travailler à procurer aux

autres la félicité dont ils jouissent (d).

(c) Terres Planétaires & Astrales, No. 36.

(d) Swdenforg, de c�h & ìnferno, N,. 4Sçt.

Page 119: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

O mes Ff.! voyez combien on a abufS

de la facilite du S. G. S., & avec quelle

mal - adresse on le fair parler: � Je me

,, flatte que beaucoup, j'oserais dire le

� plus grand nombre des Ff. que j'ai la

satisfaction de trouver ici assemblés *

� comprendront le sens de ce que je vienâ

� de dire, &C* ** Le plus grand nombre

des Ff. avaient donc la connoissance de

ces vérités consolantes? & ces vérités sonc

voilées sous les emblèmes de la M.\? Et

ces emblèmes cachent ces vérités conso-,

lantes: eh! pourquoi était-on donc assern-*

blé? Recourons aux circulaires, j'y trou-*

ve: � réduire l'O. à ses vrais principes (#)*

i, Vues & bur de l'O. (/,). Tourner noá

� regards vers l'essence de l'O. (g), ce

ìy seY(i, )e crois, le premier objet de nos de*

� libérations." Des vérités] consolantes font

l'essence de l'Ordre, cachées sous les fym-<

boles M\ Le premier objet des dclibé--

rations doit être l'examen de l'essenGe de

l'O. ', & cependant on fait dire à un Prince

aimable & vertueux, bienfaisant & géné-^

(e) Premiere circulaire , g. J.

(/) Ibid. No. V.

(g) Seconde circulaire >, $. 14.

Page 120: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

I�Q

reux, qu'on ne doirpasle trouver injuste,

S'il refuse de s'expliquer fur ces vérités

tonso ìantes, qu'il ne peur pas être notre

instructeur en partant de principes qui na

font pas des principes, à moins qu'on n'é-

tablisse que le mal , que le faux, a auíîi

fes principes; mais ce n'est pas tout, «

ce n'est pas tout? Je m'arrête par res-

pect, non pour le titre de Prince, mais

par respect pour les qualités morales dlin

M.*, qui mérite encore plus à ce titre qu'à

celui dont la volonté de I Etre suprème

a ordonné qu'il jouit dans ce monde. Mais

en respectant cë que le S. G. S, a pro-

noncé, j'ose le sommer de déclarer, sous

k serment de sa probité, s'il n'avait pas.

1 intention loyale de faire participer ses

Ff. à ces connoissances consolantes; s'il

n'avait pas cette sainte intention avant que

des impulsions étrangeres lui eussent, pour

ainsi dire, scellé les levres. J'ose vous por-

ter le défi, mon Prince, de le nier; telle

est l'opinion que j'ai de vous , que je suis

assuré que. toutes les vérités que j'ai éta-

blies dans ma premiere partie (b), sont

(ft) Page 10, siòte" b. Page 16, 17 & sui-

vantes. Page 26, notes z & a, Page 33,

note g, Page 33, nete i & k

Page 121: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

in

profondément gravées dans votre c�ur;

je fuis afluré que vous avez été pénétré de-

la vérité de cette afiertion qui fe trouve

dans un livre que vous devez connaî-

tre (î); tout Supérieur ne peut employer;

ïbn pouvoir que pour le bien de l'homme

qui lui eft foumis, & pour fou vrat bon-

heur. Oui, Prince eftimable, ceux qiii

vous ont infinué, perfuadé que vous ne

pouviez ni ne deviez être notre Inftruc-

teur, ignorent les principes du jufte, de

l'honnêre & de l'utile; ils ont oublié que

vous', en votre qualité de norre Supé-

rieur , vous deviez travailler pour notre

bien , pour notre vrai bonheur; que des

vérités confiantes font de l'effence de ce

vrai bonheur. Je fuis même prefque corn-

vaincu que ceux qui vous ont donné ce

confeil perfide, font des Ff. d'un mérite

rare; & cette convi&ien me fait faire de

triftes réflexions fur les écarts du génie,

&-fùr les erreurs dans lefquelles, Ta fai~

blefie humaine entraîne les efprits les plus

clairvoyans. Détournons les yeux de def-

fus cet affligeant tableau, & commençons

à entrer dans l'examen des opérations que

nous nous fommes propofé d'analyfer, f

(i) Des erreurs & de la vérité; page 312.'

Page 122: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

ttì

L'ordrc que nous avons â íùivre, doit

être naturellement celui qu'offre le vo*

lume des actes du Gonvent, c'est-à-dire»

de chercher dans chaque séance ou session ,

ce qu'on aura traité de plus ou de moins

.important: & si nous sommes forcé d'in-

tervertir cet ordre, ce ne sera que pours

pouvoir donner plus de clarté & de pré-

cision à cet examen.

.; PREMIERE S�ANCE.

. Noìis avons annoncé que nous paífe-

.rions sous silence les objets de forme;

ck puisqu'après le discours d'ouverture on

ne s'est occupé que de ces objets (k),

nous ne nous occuperons plus de cette

session»

SECOND� SEANC&

Cette session n'offre réellement que

íìeux points à examiner y sur lesquels -oh

(k) Les autres objets proposés bnt été ren-

voyés aux séances suivantes, à l'exception

d'une motion fur laquelle il a été statué con-

formément à rengagement de discrétion dont

elle faisait partie,

Page 123: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

a starué; & si l'ori y trouve deux àurfes

objets; le premier ne présentant que la

question de savoir si le f de direction,

dés r-Ep de Russie aurait entrée dans l'as-

semblee pour s'instruire & rendre compté

à ses Commettans, & sans voix délibé-

tative , ne mérite pas qu'on s'y arrête-

Le second étant une motion d'un Frere

qui n'a été traitée définitivement que

dans la troisieme séance, il convient d'est

siispendre l'examen pour le reprendre dans

cette troisieme séance.

Le S. & R. F. à S. V. avait érigé

la Suede en Province de FO. & lui avait

assigné le neuvieme rang-.. Cet acte n'avait

pas obtenu une approbation générale; c'est

pourquoi on a mis en.délibération si l'on

reconnaîtrait la restauration de la neu-

vieme Province en faveur de la Suede.

C'est la premiere question qu'on a exa-

minée; mais comment a-t-elle été présen-

tée? Conformément à la matricule, l'Italié

faisait partie de la huitieme Province: dès

la premiere séance les Ff. d'Italie ont

demandé la division de la huitieme Pro-

vince en deux, & ont sollicité le rang

de la neuvieme Province; & pour l'ob-

tenir ils ont établi un droit, sans doute ,

d'un grand poids; le voici mot pour mot:

� Que, dès ee moment, cette illustre as-;

H'

Page 124: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

ií4

� semblée, au nom de, l'�. entier , pro.

�. nonçant & déclarant abusive & comme

�� non avenue la restauration faite d'une

,, neuvieme Province, par le S. & R. F.

,y à S. V, prononce & déclare les deux

� grands Priés d'Italie & d'Allemagne,

3-, ècc., &c." Ils ont demandé d'être re-

connus pour la neuvieme Province. Voilà

deux questions certainement très-impor-

tantes , & qui demandaient une discus-

sion des plus approfondies, présentées

bien confusément, & jugées bien légè-

rement. Le S. F. à S. V. n'avait-il pas

autant de droit d'ériger la neuvieme Pro-

vince que le F. ab Ense de restaurer les

septieme , huitieme , seconde, troisieme

& cinquieme (car nous connaissons , en

partie, l'histoire du F- ab Ense)'í Il fal-

lait donc, avant de décider la question

de fait, approfondir celle de droit: &

certes , le S. F. à S. V. méritait à bien

des égards qu'on lui témoignât un peu

d'honnêteté; & si ce respectable Frere n'a-

vait pas pu prouver son droit, on aurait

pu lui prouver qu'on connoissait ce qui était

dû à sa naissance, à son rang; & en con-

damnant l'excès de son zele, on aurait pesé

dans la balance de la justice le mérite des

Ff. de ce District, & fait pour eux ce qu'on

a fait pour d'autres. Mais en cédant, aux

Page 125: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

»5

Ff. d'Italie, en supprimant, en cassant,

en; annullant l'opération du Duc de

Sudie, on a exercé un acte d'autorité,

& pour certaines personnes c'est un grand

bonheur.

On a donc arrêté �? conclu (& ee qui

est trille) , pcr tinanimia , que Pérectioo

de la Suede en Province �f translation en

ne ivkme Vrovmce (pour me servir des'pro-

pres termes) soit aéciarêe nulle , illégale

fcf ahujìve; on a distrait l'Italie de la hui-

tieme Province pour l'ériger en neuvie-

me; & ce qui est encore plus bizarre , on

a reconnu un Maître Provincial, qui

n'ayant pas pu être élu avant le Convent,

puisqu'on ignorait fi on se prêterait aux

xlesirs des Ff. d'Italie, n'a pas pu fêtre

au moment du jugement , puisque les Ff.

d'Italie, ayant droit de voter pour cette

«élection, n'étaient pas à Wilhelmsbad,

. Au surplus on a décidé ces deux queC-

rions d'après deux loix, savoir; jo,

qu'une Province ne pouvait être érigée

que du consentement de celles qui sont

en activité, 2^ Qu'un Convent général

pouvait changer la matricule, 'ôç diviser

une Province pour en former plusieurs.

Mais comme on était assemblé pour faire

des loix , corriger les anciennes, en sup-

primer, en conserver;, il fallait commen-

Page 126: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

ll6

c'er par établir les loix avant de statuer

íti-r des questions qui devaient être ju-

gées d'après les lòix; car c'est une mar-

che vicieuse que celle qui fait dériver le

principe du fait; & lorsqu'un fait doit dé-

river d'un principe, il faut que le principe

soit constant & reconnu..

On prérend qu'il était important, pour

certaines personnes, d'avoir des voix pour

faire prédominer leur syslcme; qu'étant

assuré des suffrages des Ff. d'Italie, ne

fêtant pas de ceux de Suede , ou ceux-

ci ne comparaissant pas, il était avanta-

geux d'adhérer à leur demande 3 que,

par la mème raison, on a attendu très-

long-temps pour faire droit sur la de-

mande des Ff. de Sepfimanie, qui récla-

maient le droit du triple suffrage, & íúr'

la demande des Ff. de M. dont le suf-

frage pouvait influer sus les décisions du

conclave de la cinquieme Province. Quant

à moi, j'aime mieux attribuer cette dé-

cision à l'ignorance des principes ou à la

légèreté, quà une man�uvre indécente &

ridicule.

Ne serair-ce donc pas ici le cas d'ob*

server que fi l'on avait retardé ce fameux

Convent de quelques semaines, on au-

rait pu éviter le reproche d'Une décision

aussi irréguliere? Parce qu'alors quelques

Page 127: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

freres, du nombre de ceux que' noúis

avons dit dans la seconde Partie de cot

Ouvrage, avoir éré empêchés de íê trou-

ver au Convent, pa? les devoirs de leur

état civil, ayant pu se rendre à Wilhelmf-

bad, auraient aussi pu faire des observa-

tions sur la complication de la proposi-

tion, sur la nécessité d'entendre ou îe

S. F, h , F. ou les Ff. de Suedè (7)'",

& enfin sur la nécessité d'établir la loi

avant de juger; parce que pour juger con-

formément à une loi, il faut que la loi

exisìe. ,', �

J'ai promis de ne m'artacher qu'aux dé-

cisions importantes; je ne parlerai donc

pas des §. 5 & 6, & je traiterai le ^

dans la 3e Session, �

TROISIEME SEANCE.

Cette troisieme Séance présente des

délibérations bien importantes & des faits

bien bizarres, bien peu réfléchis; & d'a-

bord la motion du F, à Cap, GaU, pro-

fit Qui Jiatuit aliquid, parte inauditd atteráf

�quum íicèt Jîatuerit, hwd ttquus fuit. (Séne-

que. )

Page 128: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

posée dans la Séance precédente (m) &

retirée dans celle-ci (n); comme s'il était

permis à un Représentant de faire une

proposition, puis de s'en déporter. Man-

dataire, tout ce qu'il propose est censé

.proposé par ses Mandans, eux seuls peu-

Vent l'autoriscr à se rétracter. J'arguë la

conduite d'un Frere estimable, & je me

flatte que ma franchise ne l'offensera pas*

je n'aurais pas relevé cette irrégularité, si

'elle n'avait pas été accompagnée d'un

abus bien plus repréhensible; abus qu'on

a vu naître & renaître presqu'à chaque

Séance du Convent,

Pour comprendre l'objet de là motion

du F. à C<ip. (jd,, il faut se ressouve-

nir qu'à l'exception de trois Freres, tous

ceux qui ont assisté au Cónvent étaient

munis des pouvoirs de leurs Commetîans.

Plusieurs de ces Freres étaint d'un mé-,

rite si reconnu, avaient des connaissances

si étendues, que leur Commettans ayárît

mis en eux la confiance la plus absolue,

leur avaient délivrés des pouvoirs par

lesquels ils annonçaient qu'ils s'en rap-

porteraient entièrement à eux: ces pou-

(ttí) Seconde Séance, §. ?t

(n) Tíoiíieiae Séance, §. %.

Page 129: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

voirs etaient donc illimités. Mais comme

la confiance absolue est un acte libre qu'il

est difficile d'accorder indifféremment;

d'aurres Commetrans, en rendant une jus-

tice pléniere aux talens de ceux qui con-

sentaient à sacrifier leur remps ati bien

de l'O., leur ont fait délivrer des pou-

voirs par lesquels ils íe sont réservé le

droit & la faculté d'adhérer ou non aux

délibérations du Convent; c'est çe qu'on

a appelle des pouvoirs limités; Je n'entre-

prends pas de justifier jusqu'à quel point

ces pouvoirs limités avaient approché le

terme précis du juste, de l'honnête & de

faillie; il me suffit d'observer que ces

pouvoirs obviaient aux abus de la com-

plaisance , de la brigue, de la lassitude

mème: effectivement souvent on cede

parce qu'on est las de disputer; & Pori

voit presque toújours les poumons les

plus forts dompter les plus faibles, ^d'o-

piniâtreté'vaincre la raison fatiguée.

Il y avait donc des pouvoirs illimités;

il y en avait de limités: ce qui a fait

naître la question, si les porteurs de

pouvoirs limités auraient voix délibéra-

tive. On a soupçonné des vues à ceux qui

ont, je ne dis pas proposé , mais fait

éclore cette question. Quoi qu'il en soit,

jl y a eu de grandes discussions sur cette

Page 130: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

120

matierefur laquelle on aurait ,pu con-

fuker la feconde circulaire (o) dans laquelle

on lit: � Il y a des Ff. qui ont fou-

� haité que je joignifTe à cette circulaire

une formule de compromis, par lequel

� tous les -J- .Jî devaient s'obliger d'avance

« à l'obfervance des décifions & loirç à

,, émaner de l'afiembiée générale. Une

� demande de cette nature ne pouvait

,? être faite que par des F f. qui ont

� vraiment à c�ur l'union & le bien de

n l'Q. * & je doit let en amer davan-

� tas1,e (/>). Mais tout charmé que je fe-

� rais, fi tous les f voudraient ligner

3, un pareil compromis par un motif auffi

� noble, je ne /aurais pas l'exiger comme

� devoir ((/). Je fuppofe en outre, &

� je fuis prefque afiuré que fi les déci-

� fions du Convent font bonnes & ana-

� logues à Peflence &» l'efprit de l'O. >

tous les Ff. bien intentionnés & ani-

(o) Seconde circulaire, page 3, §. 22.'

(p) Ces mots qui font en lettres italiques

dans l'original , doivent , fans doute, être

d'un grand poids , puifqu,'on a pris I3 pré-

caution de les diftinguer fi fpécialement- �a*

fotefl capere, tapait.

(f ) Ces mots font anifi en lettres italiques.

Page 131: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

tll - , �'. . ...r,

� mès d'un vrai zele , ne manqueront

� pas d'y souscrire de propre mouvement,

,, Si, au contraire, elles sont attaquées

,, d'un vice intérieur & radical, e com-

� promis le plus solemnel ne pourra les

soutenir , & elles aurónt le sort de tou-

,, tes les loix mauvaises dans leur prin-

� cipe & inconséquentes dans leur appli-

� cation'ct

Convoqués d'après des termes auflî

précis , il n'est pas douteux que les .{"j*

pouvaient délivrer des pouvoirs Imites où

illimités. Comment donc appellçr ceux

qui ont fait éclore la difficulté? N'est-

ce pas avec bien de la vérité qu'un des

Ff. a dit, soit qu'il se soit rappelle le

passage de la féconde circulaire , soit que

la force du vrai l'ait frappé: � Que les,

loix qui émaneront du Convens, de-

� vant servir au plus grand bien des

v hommes , fi elles sont bonnes & uti-

� les, seront acceptées avec joie & uni-,

,, versellement approuvées, tandis qu'elles

� sécrouleront si elles sont mauvaises ,

� sans qu'aucune puissance puisse les tenir

,, en vigueur. «

(r) Ne relevons pas la variété bizarre

f r) Actes du Convent, seconde Séance^ N?.

7. Avis du F. de Kortum.

Page 132: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

des opinions fur une matiere ii fîmple;

obfervons , en pafTant, que la juftice a

enfin di&é le jugement, & venons à .

l'acceffoire � fâcheux de cette queftion.

Pendant que l'on difcutait fur la nature

des pouvoirs , fur la nature de ceux qu'on

appellait illimités, après que le R. F. à

Fonte trriguô eut établi l'avis par lequel il

était facile de concevoir que les . pouvoirs

illimités ne l'étaient pas véritablement;

puifque ces pouvoirs ne pouvaient pas

forcer ceux qui les avaient donnés à

obéir à des loix véritablement mauvaifes. ,

Au lieu de faifir l'eiprit de fon avis, ou

tout au moins l'çnfemble de cet avis, fix

Freres fe levent; & ce qui eft plus fin-

gulier encore, fix Freres, parmi lefquels

il y en avait du plus grand mérite & du

jugement le plus fain, frappés des der-

nieres paroles du F. à honte irrigua r

déclarent avoir voix y fujff^ge avec fou-

rnir illimité. Le F. à Cap. Gai. fe leve à

{on tour, & dit qu'il était en état de prou-

ver que les pouvoirs des F. ab Ercntj &

à Strpente n'étaient pas illimités.

(s) Que toutes inftru&ions limitant néceïïai-

fement les pouvoirs, il y aurait peu ou point

de fuffrages illimités. ( Ibid. feconde Sêa me ,

Jfo. 7,)

Page 133: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

iî3

Le F. ab Eremo était porteur de lef-

tres. qu'il avait reçues depuis peu, il offrit

de les communiquer aux SC5. G. S. & F.

à Lejne refurgenu. Quant au F. à Ser-

pente, les actes ne relatent pas s'il a

parlé, & il n'a plus été queftion de lui

dans ce glorieux combat; & Meilleurs les

Députés ont agréé unanimement les offres

du F. ab Eremo/ / .:'

Mais, ou ces lettres, comme inftruc-

tions , avaient rapport aux opérations du

Convent, ou ces lettres ne regardaient

qvie les affaires du F. ab Eremo; au pre-

mier cas, elles dérogeaient à l'illimitation

des pouvoirs; au fecond cas, il était inu-

tile d'en parler & de les communiquer.

Reprenons la premiere hypothefej fi

elles avaient du rapport avec les opéra-

tions du Convent ( & certes elles devaient

en avoir, puisqu'on offrait de les com-

muniquer ) , alors pourquoi ne les com-

muniquer qu'à deux Membres du Con-

vent (je fais abftraifion de leur qualités

civiles & morales )? Ne devaient-elles

pas être communiquées en plein Con-

vent? Il y a dans cette conduite un myf-

tere que prefque l'on croirait impéné-

trable , 1Se qui le fera même pour ceux

qui ne le compareront pas à celui qu'offre

une conduite pareille que l'on rencontre

Page 134: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

r 124

plus d'une fois relatée ou voilée dans les

actes du Convenr. Mais de quelles tristes

réflexions n'est-on pas frappé lorsqu'on

médite sur les faits de cette nature! Com-

ment se fait-il que dans une Société d'a~

mis , de Freres, dans laquelle tout ce qui

peut concerner ía Société , doit nécessai-

rement en intéresser tous les Individus.,

comment se fait-il qu'on choisisse tel 3ç

tel pour les dépositaires du secret com-

mun, de la chose qui touche tous les

Membres > tandis que le secret est I*

pierre fondamentale de la M.\, que ce

qui se dit dans le Temple Maçonnique

est ii bien concentré dans son enceinte <>

qu'aucune íPuissance n'ait la force de l'en

faire sortir; tandis que pour' asseoir plus

solidement l'assurance du secret, on avait

renouvellé le v�u de discrétion, &; cor-

roboré ce v�u par l'apposition des signa-

tures au bas de l'acte qui contenait ce

v�u? Qn n'y croyait donc pas à ce ser-

ment solemnisé par la signature des Mem-

bres du Convent? Il est donc bien vrai

que les hommes les plus estimables don-

nent dans des écarts bien repréhensibles!

Tous pétris de limon , nous nous sentons

de la vase qui a servi à former l'enveloppe

de notte ame; & l'ame, cet être spiri-

tuel , n'est pas assez dégagée de la matiere

Page 135: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

I2*

pour bien voir, bien sentir j bien enten-

dre & paraître toujours avec tout. l'éclat

de sa perfection (/).

En proposant la motion des pouvoirs

limités & illimités, on a fait une choie

déraisonnable , mais on en a fait une in-,

tolérable, en se choisissant deux juges dans:

vingt qui avaient le droit de juger &

qui avaient fait deux ou trois cent lieues

pour juger, qu'on avit constitués Juges

de toutes les matieres qui seraient propo-

sées. Ces Juges ont trompé l'attente de

leur Constituans, en consentant à ce que?

deux de leur Collegues vissent, exami-

nassent & jugeassent seuls, à leur excur-

sion.; ,

Je Voulais borner à ces observations là

discussion de cette matiere si importante 5

niais on desire que j|apprenneà mes Ff. que

les S. Ff. à\ p i6toiia & à Leoi.e Ygjurgevte f

étaient initiés dans le secret- du système

du F. ab Eremo > & que c'est par cette, rai-

son qu'il les a choilis pour Juges, & que

conséquemment les lettres du F. ab Erem&j

(t) Corpus enim quoi corrumpitar. aggravât

animant, & terrena inhabitatio deprimit fenfum

multtt cogUantem. (jSalom. lib, sep, c, 9, y,

150

Page 136: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

126

avaient rapporr à ce système. Je pourrais

donner quelques notions sur ce fystême

en ce moment , mais je crois qu'il con-

vient de ne pas anticiper & de n'en parler

que lorsque nous serons parvenus aux ob-

jets qui y ont un rapport spécial. Je ne

trahirai pas un secret, puisqu'il ne m'a

pas été confié: ce sera le fruit de mes

combinaisons que je proposerai. Deplus,

si je ne me suis pas trompé, on me saura

gré d'avoir dévelopqé des idées qui peu-

vent tendre à la satisfaction de quelques

individus; si je me suis trompé, on n'a

rien à craindre de mon indiscrétion: car

c'est une indiscrétion , & une indiscrétion

blâmable de trahir le secret d'autrui, soit

quils nous soit confié, soit que nous l'ayons

surpris. Mais serai-je vraiment coupable

d'indiscrétion? Je ne lç crois pas, je dis

plus, je ne le serai pas, parce que tout ce

qui peut être donné ou appris sans qu'un

tiers en souffre, doit être donné ou ap-

pris (a); c'est ce <lue jai démontré dans ma

premiere Partie (x). Effectivement, n'est-

{ziì Quidquid sine ietrimento pojstt tommodari,

íi tribuatur vti ignito. (Cic de Offic , h l,

«. id.

ix) Pages 24 & suivantes , 4t fox- tout page*

26, 32 &33.

Page 137: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

127

il pas odieux de refuser des connaissances

Utiles à ceux à qui on les donne, & qu'on

peut donner sans éprouver le moindre

dommage (jy)? N5est-il pas contre tous

les principes du juste & de l'honnête de

refuser des connaissances, des vérités ces

teints � consolants, fublinns , invariables ,

qui doivent être le but véritable , certain ,

sublime, invariable de la M.\ , à ceux

auxquels on a assuré qu'on leur donnait le

but véritable & invariable de la M.\, la-

quelle faveur on leur a accordé pondere

metallì, après les inquisitions les plus sé-

veres fur ieurs m�urs, ïeurs vertus & leur

caractere. Or, puisque dans l'opinion des

Ff. initiés dans le système du S. F. à Vic-

toria , j'ai, en ma qualité de Président

d'une G 123 Ecc., induit en erreur les

de Visiteur du & Australie, j'ai con- A/

tribué à induire en erreur ks Ff. de ce

Prié., puisque je jn'ai ni îa possibilité,

ni la faculté de réparer le mal que je suis

sensé avoir fait en suivant Pesprit du sys-

teme du S. F. à Fïdotìa, en initiant

ceux que je dois avoir égarés du vrai che-

(y) Quce funt ìis v.tilia, qui acápmnt, danti

won molesta. (Cic. de Offic. Ll,c. xí>.)

isqu'en ma qualité

Page 138: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

�28

min, eri leur donnant communication de

ì'instníction systématique; il est au moins

de itton; devoir que je leur indique les

sources où ils doivent puiser, que je leur

apprenne la nature & les propriétés des

eaux de cette source, le régime qu'il faut

qu'ils suivent pour boire de ces^ eaux sans

danger, & enfin que je leur montre le

sentier qui y conduit.

Je ne présumé pas que les initiés de cë,.,

système m'en sachent mauvais gré , s'ils

font attention que ceux qui desireront

participer à leurs connaissances, s'y prépa-

reront , d'après mes instructions, en épu-

rant leur m�urs , en pratiquant & lá:

vertu & les préceptes de notre sainte Re-

ligion: que ceux , au contraire , qui ne

pourront en concevoir la sublimité, ne

les importuneront pas; «5c que s'il leur

arrive de chercher à les tourner en ridi-

cule , ce sera une plaisanterie du mo-

ment , qui, mème ne parvenant pas jus-

qu'aux initiés -, ne choquera en aucune

maniere peur délicatesse;

Qu'on me pardonne cette longue di-

gression , j'aurais desiré la supprimer;

mais je suis jaloux de l'estime de

mes Ff.\ il faut qu'on me connaisse à

fonds , afin qu'on ne me soupçonne pas

d'être un dépresseur opiniâtre & incom-

mode

Page 139: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

119

mode (z), & que l'on soit convaincu de-

la pureté de mes intentions & de l'hon-

nêteté de mes procédés.

On trouve dans le §. 4 de la troi- 3e Seffiou.

sieme Séance que le S,. G, S. a pro- * *'

pose de suspendre , pendant queîque;

temps, . toute correspondance de la part

des Mandataires avec leurs Commettans,

sous prétexte que le Convent s'attirais

l'attenrion du public. Loi en conséquence

dictée d un consentement unanime* On

croit généralement que cette loi a été

suggérée au S« G. S,; que ceux qui

l'ont suggérée avaient leur raison pour em-

pêcher les Commettans de pouvoir, don-

ner des instructions positives íur l'objet

important qui devait être traité dans cette

respectable assemblée , & que ceux qui

l'ont suggérée, espéraient que présentée

par le S. G. S., qui mérite jà tant de titres,

notre confiance respectueuse , on n'en

(z) Je sais qu'on a cherché à donner cette

opinion de moi, qu'on a insinué que c'était

le ton de la f de Lorraine, de ce très-petit

point de l'O.; mais & cette f & moi nous le

pardonnons à Finventeur de cette calomnie;

qu'il sache cependant que nous le connaissons,

& que nous ne le nommerons pas.

Page 140: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

examinerait pas scrupuleusement le3 con-

séquences.

Abstraction faite de cette opinion, exa-

minons si la Iòi devait être faite, & fi

le motif qui l'a fait rendre était suffi-

sent.

La loi devait- elle* être faite? Etait-

elle honnête, utile & juste (<*)? car nous

avons prouvé (b) que c'était ce qui cons*

íituait une bonne loi. Je crois qu'elle

frétait ni honnête, ni juste: il s'agissait

d'objets fi importans pour la Communauté)

qu'il était nécessaire que les Mandataires

pussent éclairer leurs Commettans fur les

détails sur lesquels ils pouvaient douter,

de mème qu'il était important pour les

Commettans de connaître les principes

fur lesquels on fondait les opinions pour

pbuvoir fournir les réponses, en cas que

ces opinions leur euslent paru en mériter,

La ténue du Convent fixée au mois

de Juillet, on n'était pas maître de choisir

fes Mandataires; il fallait avoir obliga-

tion au zele des Ff. qui pouvaient ou

voulaient sacrifier ìeut temps & leur in-

(a) I» Jemita juftiti� vita. (Sak prov. c. 13,

y. 28O - ....

t <£) Premiere Partie, page 16 & suivantes.

Page 141: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

131

téiât particulier au bien général; mais ce

zele ne supposait pas toutes les connais-

sances nécessaires; une correspondance sui-

vie devenait donc indispensable. Et il

n'était pas juste de priver les Commet-

tans de cette ressource à laquelle ils avaient

droit de s'attendre. H y a plus, ' la loi

n'était pas mème utile, puisqu'elle pri-

vait le Convent de lumieres qu'on devait

desirer.

Le prétexte dont on a coloré la né-

cessité de la loi, n'est que spécieux, II ne

s'agissait pas d'interrompre la correspon-

dance, mais d'empêcher qu'elle ne fût

interceptée. Or il y avait un moyen bien

fimple. La Ville de Francfort, aux portes

de laquelle on était, est une Ville d'une

étendue considérable; un grand nombre

de Commerçans du plus grand crédit, de

la plus grande importance > l'habitentï

intercepter leurs lettres , serait violer le

droit le plus précieux pour leur fortune;

car le commerce a ses secrets de corres-

pondance, qui sont d'un grand prix, &

tel Marchand payerait cher le livre d'a-

dresses de son voisin. H n'est donc pas

douteux qu'aucune autorité ne voudra

troubler la tranquillité piécicuse des Né-í

gocians; on Ce gardera bien de commet-

tre ce péché énorme de politique. Parmi-

Page 142: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

ces NégoclanS il y en a, à coup sûr, qui

sont F/, M...; Mais quand il n'y en au-

rait pas; il n'y! a pas un Négociant qui

n'eût rendu le service fi peu 'coûteux de

son enveloppe, pour faire parvenir, avee

sûreté, les lettres à Wilhelmsbad; & à

legard de celles qu'on aurait envoyées,

tout le monde connaît les ressources qu'on

peut avoir, qui, sans porter aucun pré-

judice à la Ferme des Postes, font1 ar-

river les lettres à leurs adresses íans au-

cun risque d'indiscrérion. �

On a remiS sur le tapis la semeuse queC

tion des pouvoirs limités, & illimités, &

Même Session, 1 j r 1 �% � � r , *

Mo, j, le résultat des opinions a servi â prouver

que là question n'était pas admissible, &

que le véritable objet de la question étajt

de savoir combien de temps on donne-

rait aux f pour adhérer aux opérations

du Convenr. On a arrêtée, pour terme,

le; 34 Juin de Tannée 178�. Postérieure-

ment on a vu la nécessité de proroger ce-

terme jusqu'au a; Décembre.

Le §. 6 nous offre le premier exemple

d'un Sous-Piïcuré exempt en faveur des

NOj t 'Ff, Palatins; personne ne s'y est opposé,

parce qu'il est vrai qu'on doit considérer

la position politique des arrondissemens#<

A l'exemple des Ff. Palatins, l,s Ff.

de Brème ont demandé à être érigés en

Page 143: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

133

Préfecture exempte: c'est le premier exem,- ' No.?

pie de ce gente, fondé aussi sur les cir-

constances locales.

Le F. à Cruce cerulea a fait une mo-'

tion, qu'il a retirée presque au même ins-

tant, sans qu'elle ait été jugée par les n0, s,

Votans. Ce q'était donc qu'une question

d'instruction, & dans çe cas il ne devait

pas la laisser rédiger parmi les actes; ou

si ce F. regardait fa motion comme im-

portante, il ne pouvait la retirer; ce n'é-

tait plus son bien, c'était celui de ses

Commettans, & il fallait recueillir les voix.

Si l'on dit que ce n'était pas comme Man-

dataire, mais en son nom qu'il avait fait

4a motion, je répondrai qu'il n'en avait

pas le droit, & que fa motion ne devait

.pas être entegistrée (c).

, Tout ce que j'ai dit jusqu'à présent pou- No. »,

vant s'appliquer du plus au moins aux n & **�

quatre articles suivans, je m'abstiendrai

de me répéter, � � , - �

Une des premieres & des plus impor- No.131

tantes opérations du Convent, était de

(c) Argue sapientum & diliget U. (Sal prov.

C.�9, v. 80

Fatuus Jìatim indicat iram fuam. (Ibid. c

n, v.-* i6.)

Page 144: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

134

déterminer le vrai but de la Maçonnerie;

son origine prouvée par une filiation pré-

cise*, & au défaut de démonstration par

pieces probantes, il était naturel de choi-

íìr, parmi les probabilités, la plus frap-

pante, la plus apparente, la plus concor-

dante aux allégories M.*.. Or comme i

était impossible de parvenir à cette fin[

íant discuter séparément les degrés de,

preuves ou de probabilité de chaque sys-

tème , pour ensuite les poser sur la balance

du jugement; il fallait nécessairement

commencer par un des systèmes de la M...,

c'est ce qu'on a fait dans l'arricle 13; le

S. G. S. a ouvert cette motion: QueUe

preuve apportera-t-on pour légitimer la

filiation de IV, du T. ì

Nous verrons, dans les Sessions suivan-

tes, comment on a procédé à cet examen.

mais nous verrons aussi, avec douleur,

qu'il n'a point du tout été question des

autres systèmes M.*. �

QUATRIEME S�ANCE.

& suivantes, "jusqu'à la quinzieme;

Dans les 4, f, 6e Séances & suivantes,

jusqu'à la 14e inclusivement, on a traité

la question de la filiation des T* Des

Page 145: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

faits; des motions ou analogues » ou

étrangeres, coupent perpétuellement le

fil de l'examen de cette question. Pour

mettre de Tordre dans nos observations*

nous ne parlerons de cette question

fameuse, qu'après avoir dit quelques

mots sur les faits & motions successives

qui se font présentées. Nous parlerons

d'abord des motions digreffives, de cel-j

les qui n'ont aucun rapport à la quet

tionî ensuite de celles qui y ont rapport;

pour delà passer aux digressions sur la ma-

tiere , soit qu'elles y aient rapport ou non;

& je finirai par l'examen dç la question

principale.

D'après ce plan , la quatrieme Séance Motio*

n'offrant ni faits ni motions étrangeres j*f^Lifou

à la question, nous en chercherons dans

la cinquieme, dans laquelle on voit qu'on «e« S�MC»

a décidé que, pour pouvoir donner en-

trée au Convent à quatre Ff. députés des

cfp nationales des Etats d'Autriche, il

fallait qu'ils fussent dans l'Ordre inté-

rieur, & on a décidé qu'ils y feraient

admis dans le jow\

C'était juger quatre choses: i°. que le

Convent avait droit de procéder à des ré.

ceptions. dans XQ. intérieur; a<,. de rece-

voir des Ff. de quelque District qu'ils fu£

íent; de leur donner dispense d'interf-

Page 146: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

ij6

itice; 4°. qu'il fallait décidément être mem-

bre de l'O. intérieur pour entrer au Con-

vent. Et d'abord sur ce quatrieme objet,

; on voit que j'ai eu raison d'avancer ce que

j'ai dit dans ma seconde Pa rie, pages 81 «

8z & 8 i , article 11 des Articles prélimi-

naires, On n'a pas suivi |-Our ces Freres

ce qui a été arrêté par ce- article »t, on

s'est donc écarté d'une loi dont on avait

íìgné Tobservance; on ne s'écarte jamais

d'une loi quand elle est vraiment sage,

& une loi doit être pour tous, & ob-

servée par tous (d). Au surplus cette ob-

servation ne tend qu'à démontrer que

vraiment la loi ne des Articles préli-

minaires était une loi mal rédigés , &

peut-être mème plus mal imaginée.

Je crois qu'un Convent général peut pro;

céder à des réceptions; composé de Pélite

des Membres de l'Ordre, représentant le

Corps entier, il peut faire ce que tes par-

ties de ce mème Corps peuvent faire. Je

crois, en second lieu, qu'il peut recevoir

des Ff. de tout District, parce qu'il repré-

sente tous les Districts, Je crois enfin, qu'il

(d) Leges Junt inventas, qu� cum omnibus

semper und , atque eadem voce loquerentur. (Cic.

de Offic. 1. 2, c. 12.) , . . . ,

Page 147: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

137

peut donner des dispenses d'interstices;

parce qu'il ne les accordera que pour de

bonnes & justes, raisons, & parce que les

établissemens de l'Orclre qui font de petits

Convents, peuvent les donner; ce sont de

çcs prérogatives sondées sur l'eítime, la

considération & la confiance qu'on doit

accorder à ces Assemblées, respectables qui

représentent le grand tour. J'aurais desiré

qu'avant de faire décider qu'on recevrait

ces Ff., on eût arrêté, qu'un Convent gé-

néral pouvait recevoir dans PO. un F, de

quelque District qu'il fût, & mème donner

des dispenses d'âge & d'interstice, s'il le

juge convenable. C'était faire dériver le

fait du principe, & non le principe du fait.

On lit dans, la huitieme Séance, qu'un

des Grands-Secretaires presenta, au nom

du Comité, une déclaration lignée par tous

les Ff. qui le composoient, qui fut lue &

déposée aux actes. Mais on ne voit pas ce

que c'est que cette déclaration. Pourquoi

ce silence?

A la dixieme Séance íe présente le F. de m Séance.

Bel.,* de la mere Loge de la croissante

aux trois clefs de Ratisbonne. On oublie

pour ce Mandataire la loi i íe des Articles

préliminaires. On n'a point fait en fa fa-

veur ce qu'on avait fait pour le Comte de

Salm Reifferscheid, de Kollowrath-Cups-

Page 148: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

. 138 ..

tein, de Witzty & de Bocdeker. On ne

l'a pas reçu dans Tordre, & on n'a pas

nommé de Comité, ainsi qn'il était voulu

par l'article u. Le S. O. S. fit donner la

réponse verbale que fi cette CD fera con-

naître de plus prèjt lis principes qui la di-

rigent , �*r* qu'elle reconnaîtra avec nous un

Chef commun en fa personne, il- lui Joit

donné communication des a&es du Convent.

Cette réponse [bien seche n'était pas

concordante avec ce qui avoit été an-

nonce dans les circulaires; voilà donc un

Député qui arrive avec confiance, & qui

doit partir bien humilié, emportant avèc

lui une opinion bien peu favorable des

opérations du Convent I Voilà peut-être

un grand rayon de lumiere écarté! Enfin

à quoi bon s'être donné la peine de faire

les Articles préliminaires , les avoir fait

signer, puisqu'on ne voulait pas les ob?

server?

Je ne parlerai pas du discours fur la bien-'

faisance du F; à Circuits, il doit paraître

incessamment imprimé.

Tels font les principaux faits & motions

qui ont interrompu l'examen de la question

primitive, & qui, comme on le voit, n'y

avaient aucun rapport.»

Motioat m- Nous allons tracer, sous un mème point

îf^stion *prin,- ^e vue, *es m°ûons relatives à la question,

cipalc.

Page 149: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

ïl9

posée d'abord dans la lettre circulaire fous

'ces quatre faces:

Devons-nous regarder, îfc. (e)?,

Puis sous ceite seconde face:

Qui font ces Sociétés, &c, (f)i í

Ensuite sous cette troisieme face i

Qui font les Sociétés, &c. (g) ì

Et enfin sous cette quatrieme:

Si jamais une restauration, îfc, {b).

Ces questions ont change de formé

presqu'à chaque Séánce, & l'on voit rem-

barras des Ff, pour établir la proposition

la plus simple, comme j'efpere le démon-

trer. Mais qu'on me permette de rap-

porter toutes ces variations.

a la troisieme Séance, le S. G. S.

a prétinté la question en ces termes assez No<e,3*ssion'

simples: QueUe preuve apportera - t - on

pour légitimer la filiation de F O. du 7*,/

La même proposition lue à la quatrieme Séance,

Seiìion, il semblait que la seule choie

qu'on dût faire, était de décider dy gente

des preuves. Or ces preuves pouvaient être

ou littérales ou morales. Les premieres euG

i («) Premiere Circulaire, No, 1,-let. a,

(/) No. I, let. d.

(g) No. I, let. e.

(A) No. IV, let. b.;

Page 150: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

140

íêut levé tout doute; quant aux morales ,

elles ne pouvaient être fondées que sur les

probabilités. Tout le monde fait qu'une*

preuve est la démonstration de la certitude

d'une chose; or de ces démonstrations les

unes ôxistent dans une suite d'acte probans,

c'est ce qu'on appelle la preuve littérale; les

autres existent dans la réunion de toutes

les probabilités, & elles � équivalent à une

preuve littérale. Effectivement, si nous

suivons la méthode des Géometres, qui di-

Tent, d'après les principes de la Logique »

que la certitude est un tout, dont les pro-

babilités sont les parties, il est certain- que

la réunion de toutes les probabilités for-

meront la certitude la plus convaincante;

tandis qu'on certain nombre de probabi-

lités ne formeront qu'une portion de cerr

titude, plus ou moins convaincante , rela-

tivement au nombre des probabilités. -

Ainsi la proposition du S. G. S. était

simple, naturelle, & ne concernait pas

l'effence de la question de la filiation, ma s

voulait que l'on statuât fur le genre de

uir la motion, dont on n'a pas saisi le sens,

. on Pa éfoufte par onze autres, dons voici

Je détail.

4« Sesliîom 1°. Résoudre les questions & doutes

suc Forigine, la filiation & la dénomina-

i serait admissible. Sans statuer

Page 151: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

,*1

tion de PO., 5c tourner nos regards vers

íbn essence; ce sera, je crois, lé premier

objet de nos délibérations (i),

zo. Que sommes-nous? �. , Essence de

PO.

Depuis qWid sommés-nous 1' . Ori-

gine de PO. (*), �

jo. D'où la M.1, tire-t-élle son origine?

Si, selon la plus grande quantité des

systèmes connus ou parvenus à notre con-

naissance, elle vient de PO des T.; com-

ment peut-on prouver la filiation, ou la

supposer venir jusqu'à nous & à notre

système (/)?

'40. La recherche de la filiation dé PO.

des T. doit servir d'échellon pour exa-

miner progressivement l'origine de la M.\,

les événemeíis plus récens devant présen-

ter quelque fil pour remontrer, à ion aide,

dans les temps antérieurs (m).'

f°. L'inspection des pieces doit précé-

der là discussion de ces objets

(i) Motion du S, (3. S,, d'après la second»

circulaire , 4, 14. - --,

(k) Proposition du F. à Cruce eerulea.

(t) Idem du F. à Leone résurgente,

(m) Du F. à Serpente. .' 1

(n) F. â Fente irrigwn 1

Page 152: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

é°. (o) Parmi ces propositions le Con-

vent préféra celles du F. à Leone résurgente,

en en intervertissant Tordre, & commen-

çant par la seconde proposition, pour finit

par la premiere

i«. Séance. 70.. A la cinquieme Séance on pro^

proposa cette nouvelle motion: Devons-

nouá abolir ou conserver , en l'adaptant

aux vues qui nous animent, le systeme que

nous trouvons contraire à notre con-

science (p)?

fie. Séance. g°. Nouvelle motion à la sixieme

Séance. Si mème nous pouvions obtenir

les preuves de la légitimité de l'O., vou-,

drions;nous, après tout ce que nous sa-

vons de l'O., continuer le íysteme pré-

sent du T.; & la restauration de l'O. des

T. étant un des systèmes dominans dans

l'affociation M.\ , une branche majeure

qui desire dans ce moment à se léunir aux

autres rameaux du mème tronc, ne íerait-

il pas nécessaire de se procurer des éciair-

cissemens fur le système de (Zinnendorff)

la C3 nationale de Berlin, qui embrasse

une grande partie de l'Allemagne {0f

(«) Arrêté du Convent.

\ (j,) F, à Lilio convalliunh

i (?) F, à Leone t-e/u,rgtnte%

Page 153: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

H?

Mème motion détaillée par le F. ab

Eremo.

La neuvieme motion est d'un gente

nouveau.

9°. Qui voulons*nous êtreí" Ou plutôt,1

que devons-nous être (r)?

io°. A la huitieme Séance on en a pro-

posé une , qui a eu un succès de quatre

jours. -

i°. La filiation de l'O. des T. avec nô-

tre système actuel est - elle 'légitimée * ou

ne Test-elle pas (s)?

2°, Dans le premier cas, est-il prudent

Sí convenable de conserver notre système

dans la forme actuelle -, & dans le second,

devons-nous y renoncer absolument?,

3°. Quel est le système le plus convenaj

ble pour réunir, le plus possible & fans

danger, les parties constituantes de l'�.

en un seul & mème régime?

4°. Quel intérêt avonsnous à Texameft

des questions relatives à l'Ordre des T.? &

à quel titre devons- nous examiner plus

sérieusement la légitimité de notre filia-

tion avec lui? .

(r) R. F. ab Heiera.'

(*) R, F. ab Eremo,

Page 154: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

. r44

Cette motion a éce adoptée par le Coh-

vent.

íae. séance. II*. Oh lui a cependant donné une

nouvelle forme; quatre Commissaires ont

été nomméî pour ce travail; & voici dé-

finitivemenç le plan que l'on a suivi (í)*

i°. Est-il prouvé que nous sommes les

vrais & légitimis successeurs des T.? t

a°. L'Q. des Maçons a-t-il des rapports;

avec l'Ordre des T./ *

3°. Conservera- t-on le souvenir de TO,

des T. dans la M.*., ou y sera-t-il tota-

lement aboli ?.....':

4°. Conservera-r-on la forme de PO>

des T. tel qu'il a été fixé dans les derniers

Convents d'Allemagne?

5°. En renonçant aux noms, qualitésf

& prétentions des T. , cóníèryerons-nòus

des rapports avec cet O.?

6°. Les rapports seront-ils conservé*

dans un Grade de Chev., ou consigné*

dans une instruction historique?

On voit par ce détail combien de pei*

«es on a eu pour s'entendre, & cela parce

.qu'il y avait un parti qui voulait ab-

solument détruire & quì íê trouvait

({) Arrêté des quatre Commifl'aires du Con-

sent, , »,

oppose

Page 155: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

145 i

opposé à deux aurres partis , d*ont l'un

voulait conserver , & l'autre examiner.

Dans toute discussion, quand on n'a

pas pour but de s'éclairer, mais de faire

prévaloir son avis, le combat est assez

inégal, parce qu'alors ou l'on abandonne

le champ de bataille au plus opiniâtre, ou

l'on se retire sans qu'il y ait rien de dé-

cidé.

Personne n'use de cet avantage, comme

les Protagoras anciens ou modernes, car

ils sont tous entachés des mèmes vices;

on les voit éluder la question dont ils ne

peuvent donner la solution, substituer

adroitement ou maladroitement une pro-

position en place d'une autre; changer un

ou plusieurs mots de la proposition, ce

qui lui donne un sens ou plus étendu , ou

plus vague, ou plus obscur , & leur pro-

cure la facilité de noyer dans une mer de

mots la proposition qui, dans l'origine,

était la plus simple. Mais parmi ces Mes-

sieurs, il y en a qui raisonnent pour le

tourment de la raison: esprits durs, en-

têtés, opiniâtres, vains jusqu'au ridicule,

ignorans, ou n'ayant qu'une teinture lér

gere de la science; la raison, ni la vérité

mème si elle descendait des cieux, ne

pourraient les convertir: ambitieux à l'ex-

cès; ils ont un orgueil insoutenable ca-

K

Page 156: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

í4<?

ché Tòiis le voílejde la modestie & de l'hu-

milité; mais comme le moindre souffle

agite ee voile, alors on voit à découvert

l'hypocrite: en vain , pour réparer le dé-

sordre, emplOiënt-ils tout l'aet de leur

métier; le Pere de la Comédie française

rious a appris les secrets de cet art (u).

Méfiez-vous donò, de cette espece de gens,

ils sont aisés à reconnaître, ils parlent peu,

c'est leur grand art; ce qu'ils disent est

prononcé avec un ton sententieux & im-

posant, ou affectueux jusqu'à la fadeur.

Ils sont les distraits, pour paraître ab-

sorbés dans les contemplations les plus

importantes. Sont-ils obligé de répondre

à une proposition un peu ardue? ils vous

écoutent les yeux fermés, le corps im-

mobile, puis après trois a quatre mouVe-

mens d'une tête qui s'éleve & s'abaisse

én s'alongeant en diagonale, leurs yeux

Rouvrent, se tournent vers le ciel, & de

leur bouche sortent des mots entrecou-

pés qui, réunis, forment là solution

souvent la plus entortillée & plus souvent

'encore la plus inepte. Si vous en trou-

vez sor votre chemin, dites-leur poliment:

(m) Moliere, Comédií du Tartufe.

Page 157: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

*4F

que Dieu vous bénisse, Messieurs les So-

phistes (x).

Une seconde espece de personne, est

celle pour laquelle on a dir, ne jurez pas

fur la parole de votre maître; celles-ci

sont dans la bonne foi, elles prennent

pour principes les .axiomes erronés de

leur maître; elles y sont, pour ainsi dire,

clouées; on a exercé leur mémoire & non

leur jugement; on a obstrué leur discer-

nement au lieu de le développer. Frappées

de l'éclat d'une proposition arrificieuse-

ment présentée, elles se prosternent &

admirent. Demandez-leur raison de leur

admiration , elle est, disent-elles, dans

leur coeur; mais elles ne peuvent en dire

davantage. Ne vous obstinez pas à cher-

cher la vérité avec elles, vous n'en re-

cevrez aucune instruction & vous ne les

persuaderez pas. Plaignez-les, mais ne vous

associez pas à elles. ,

(*) Sophiste vient du mot grec votive, im*

posteur, trompeur. Encydoyèdit, mot Sophiste.

Autrefois cette épithete était donnée aux sages,

parce qu'on la faisait dériver du mot traça; y

sagesse. GloJJ'oire de Ducmge, mot1 Sophst�.

Mais depuis que les faifeors d'argumens subs-

tils & captieux se sont fait appeller Sophistes,

on a cherché l'étimologie de ce mot dans ca-

lui <rep/í»,'«

Page 158: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

148

Gardez-vous bien, mes Ff., de cher-

cher les originaux des porrrairs que je viens

de deflîner; j'ai dir au commencement de

cet Ouvrage (y) que je ne voulais ni pein-

dre, ni offenfer perfonne. Les tableaux

que j'ai tracés font dans la collection de

ceux que je copie depuis plus de vingt

années (z)

En général toute perfonne ne raifonne

pas jufte, qui, i.. prouve ce qui n'eftpas

en queftion (/»); qui, 2°. fuppofe vrai ce

qui eft en queftion; qui, 3°. prend pour

caufe ce qui n'eft pas une caufe; qui, 4 .

(y) Page 4-

(z) J'ai entendu dire dans ma jeunefle que

1» face de l'homme était l'image de fon ame,

que fes yeux en étaient le miroir; j'ai étudié

la vérité de cette afiertion, & j'ai fait, en

conféquence, un recueil de mes obfervations

prifes fur des originaux dont je connaiflais,

d'après un examen fcrupuleux, le caractere. Je

me fuis convaincu , par l'expérience, que, non

feulement la phyfionomie, mais cucore la ma-

niere d'être & de fe tenir, avaient le rapport

le plus frappant avec le caractere de l'homme;

& que l'on pourrait faifir les nuances de ces

caracteres.

(a) Ariftote appelle ce genre de fophifme,

ignorfltio eltnchi.

Page 159: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

149

ne confidere pas routes les manieres dont

une chofe peut être, ou peut arriver»

qui, 5° .juge d'une caufepar ce qui ne

lui ; convient que par accident, ou qui

prend les fimples occafions pour les véri-

tables caufes; qui, 6 >. confondent le fens

divifé avec le fens compofé, en pafiant

de l'un à l'autre; qui, 7*. paffe de ce qui

eft vrai à certains égards, à ce qui eft vrai

Amplement; qui, 8°-. enfin fe fert de mots

ambigus, pour en abufer enfuite (</)- Si

ce'ft de bonne foi qu'on raifonne ainfi,

c'eft preuve d'un caractère d'ignorance;

fi c'eft fciemment, c'eft preuve d'un ca-

ractere d'impofture. On fera revenir le

premier de fon erreur, s'il a le jugement

droit & le defir d'être éclairé. Le fecond

perfiftera dans fes argumens infidieux; évi-

rez de diflerter avec lui.

Si nous comparons ces principes de la

faine logique avec ce qui a été dit dans

onze Sellions du Convent, combien de

fois ne pourra-t-on pas dire: que de fo-

phifmes! N'en relevons que quelques-uns,

pour ne pas abufer de la patience d'un

Lecteur même indulgent.

(6) Logique du Port-Royal, &c. Scrave-

zande, &c. Dictionnaire Encyclopédique, àq

mot fophifme.

Page 160: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

Le véritable but de l'O.* & son origïríe,

avaient fait naître beaucoup de doutes &f

d'incertitudes (c); douze systèmes qui se

perpétuaient dans la Mac.\ prétendaient

chacun au droit d'être le véritable système.

Quellt était teffence de l'O. (d)} Voilà

la premiere question qu'on devait traiter;

elle ne pouvait Terre qu'après qu'on ali-

tait pris connaissance des différens systè-

mes; alors élagant ceux qui visiblement

ne pouvaient pas constituer l'O., il fallait

comparer les autres systèmes. Or, pour pou-

voir les comparer & juger de celui auquel

on donnerait la préférence, il fallait dé-

. cider le gente de preuve ou de probabi-

lité qui seraient nécessaires. Et c'est po-

sitivement ce qu'avait proposé, avec tant

de sagesse, le S. G. S. quoiqu'il l'eût

proposé pour un seul système, la mème dé-

cision devait s'adaprer à tous. D'après ces

vérités bien certaines, nous concluerons,

ì que ce n'est que l'esprit de sophisme

qui a exclu de l'assemblée des Ff. qui

n'étaient pas de l'intérieur, & que c'est

ïin homme droit, ennemi du sophisme>

(f) Premiere circnîaire.

(d) Seconde circulaire, §. 14.

Page 161: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

& qui pensait juste , qui à écrie le §. "6

de la seconde circulaire (e). Nous cori-

cluerons 2°. que, devant décider d'abord

du mérite des preuves ou probabilités à

admettre, c'était proposer de prouver ce

qui n'était pas en question, que de pro-

poser de résoudre les questions & doutes

fur l'origine & la filiation de l'O. (f).

Il en est de mème de toutes les. autres

motions qui dérivaient de cette première,

qui avait induit à perdre de vue la mo-

tion préliminaire.

Mais une fois la motion de résoudre

les questions & doures sur l'origine & la

filiation de l'O. posée, ne trouverons-

nous pas que c'est réunir presque tous les

vices du sophisme, de dire: il ne s'agit

point de résoudre les questions & doutes

sur l'origine & la filation de l'O., mais

il faut décider ce que nous voulons être ,

ou plutôt ce que nous devons être ( ).

Cette proposition ne pouvait convenir que

lors de la formation d'une Société nou-

(e) Seconde circulaire, §. 6. Pour éloigner,

(f) Quatrieme Séance, premiere motion.

(g) Septieme Séance, neuvieme raotibo.

Page 162: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

Xf2

Velle. La motion proposée d'après la rhefe

posée, i°. rendait à prouver ce qui n'était

pas encore en question 3 20. supposait vrai

ce qui n'était qu'en question; 3°. ne

considérait pas toutes les manieres dont

la chose pouvait être; 4 . elle tendait à

prendre une simple occasion pour la cause;

.$<*. elle passait du sens composé au sens

divisé, &c., &c.

Ce trois exemples, pris au hasard, suf-

fisent pour prouver combien on s'est dé-

voyé des vrais principes d'un raisonne-

ment sain. J'abrege sur ce point & je

viens au troisieme objet que je me suis

proposé de parcourir, savoir, les digref-

Kgressions sions sur la matiere, soir qu'elles aient eu

u matiere. qUe]que rapport ou non à l'objet à traiter.

La premiere (b) a eu pour but d'être

instruit des points qui caractérisent l'iden-

tité des principes des établissemens de

l'O. sur son but & son essence.

On ne sait par quelle fatalité, maigre

les ordres du S. G. S., les réponses de

tous les établissemens n'ont pas été com-

muniquées. On ne peut soupçonner que

deux motifs: le premier, la négligence;

le second, la mauvaise foi: or dans la

Qï) Quatrieme Séance R. F. à Serpents.

Page 163: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

pofítíon des choses, s'agissant dé percer

l'obscurité dans laquelle érair enveloppé

lé vrai bur de l'O., il fallair un concours

& une communicarion de lumieres , il

fallair connaître la maniere de penser des

différens établissemens, il fallair pouvoir

répondre aux objections des uns, ou

se rendre aux raisons dérerminantes des

autres: ce qui ne pouvair pas se faire par

Ic défaut de communicarion des réponses.

Donc la négligence, dans ce cas, est un

crime aussi impardonnable que la mau-

vaise foi.

La seconde (ì) excursion a eu rapporr aux

recherches faires par les Ff. d'Iralie, sur

un fair historique, la morr de Charles de

Mont-Carmel: on a prérendu que dans les

registres mortuaires de la Ville de Casal,

ainlî que dans ses archives, on ne trou-

vair aucune rrace de ce fair; d'où l'on

îirair une conséquence de doure, qui ap-

prochait parfaitement de la négation du

fair. Pour réponse, il suffir de demander

si, parce qu'on ne trouve pas dans les

registres mortuaires d'aucune Ville , la

morr de Thiébaut Guidin, connu plus

particulièrement sous le nom du Moine

(O Ibid.

Page 164: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

x$4

Gaudini , avant dernier Grand-Maitre de

l'O. du T., on peu: en conclure qu'il n'a

pas existé. Si, parce qu'un fait qui s'est

passé dans un Cloître, il y a plus de quatre

cens ans, & qui n'intéresse nullement le

corps d'une Ville, ne se trouve pas dans

les archives de cette Ville; on peut en con-

clure contre la vérité du fait. Enfin si,

parce qu'on ne trouve dans aucune Eglise

les registres mortuaires de Moines morrs il

y a quatre à cinq cens ans, ni leur nom

dans les archives d'une Ville, on peut en.

conclure qu'aucun Moine n'a existe &

n'est mort il y a quatre à cinq cens ans.

En partant de cette maniere de voir , U

faudrait rejetter toute tradition , & l'on

boulverserait bien des choses. Il n'y au-

rait point eu d'Alexandre ni de Titus,

Mais, dira-t-on , les livres nous parlent

de ces grands Hommes. Mais les livres

nous bercent aussi de contes de Fées; &

Je pieux Archevêque de Florence, Saint

Antonin, nous a aussi raconté des histoires

bien absurdes (k). Voici un argument plus

(£) Je n'entends pas :ffirmer la vérité du fait

historique dont il s'agit: mais ne voyant au-

eune raison pour -douter de ce fait , je me

borne à dire ce que fait n'est point essentiel

peur l'histoire de l'O.., ai pour expliquer le

troisieme Grade.

Page 165: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

sorr: la liste des Grands -, Maîtres, ' donnée

par le F. ab EnJ'e, parle d'un Thieri

(Terricus); non comme ayant été-Grandi

Maître de l'Ordre, mais ayant seulement

dirigé l'Ordre pendant la captivité de Gé-

rard de Riderfort. Toutes les autres listes >

celles de Ducang-e, celle de Roman Zapa-

-ter, celle des Bénédictins, celle du ma-

nuscrit d'Etival, &c., mettent ce Terric

au nombre des Grands - Maîtres; en con-

cluera-t-on contre la liste du F. ab Ensel

On aura tort, parce qu'il n'est pas prouvé

dans l'histoire que jamais Terric eût été

Grand- Maître; & le titre de Magnus

Fr�ceptor Oïdinis qu'il avait à l'époqueX

de la captivité de Gérard de Riderfort,

a induit à erreur les Historiens moder-

nes, qui n'ont pas examiné avec assez

d'attention les Historiens Contempo-

rains (/); qui n'ont pas voulu voir que

si, en l'année 1185 , Gérard de Rider-

fort avait été fait prisonnier , étant Grand-

Maître, il n'était pas possible que Terric

le fût & qu'il n'eût abdiqué le Magister

qu'en n 87. *

U y a des erreurs dans ce - qu'a donné

(l)A Vide hist. Hierosòl. Item, e?»c. de Vi-

trìaco. Item, Smut, &c. . ,

Page 166: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

le F. ûb Ense, comme il y a des erreurs

dans toutes les chroniques & annales des

Ordres Religieux, quoique faites par des

Religieux de ces mèmes Ordres.

Certe excursion du F. // Serpente a

produit une narration historique (m) de

ce qui s'est passé dans l'Ordre, en Alle-

magne, depuis 1766, qui a dû néces-

sairement intéresser les Ff. qui ont eu

favantage de l'entendre. Cette Histoire

de la M.\ en Allemagne, mériterait bien

d'être imprimée.

Une troisieme digression, est l'opinion

du mème R. F. à Ltlio convallium (»),

fur ce qu'est de nos jours l'O. des T. qui

a fait la matiere d'un dialogue pour la for-

mation duquel plusieurs Freres ont fourni

leur contingent de lumieres.

Cette digression aurait pu être discu-

tée comme motion, si on avait reconnu

que PO. des T. était vraiment le but de

la M.\

Quatrieme digression (0). Le R. F. à

(m) Par le R. F. à Lilio convallium, qua-

trieme & cinquieme Séance?.

00 Cinquieme Seance.

(0) Sixieme Séance. , �

Page 167: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

157

Leone résurgente avait annoncé qu'il avait

des- connaissances particulieres sur une

branche de l'O. des T. Invité par le S.

G. S. de satisfaire l'attente des Fr.; il n'a

voulu consentir à le faire qu'en faveur

d'un Comité, & ce Comité a été composé

de huit Freres. Pour ne point me répéter,

je me réserve de faire mes observations

sur cette digression lorsque je parlerai

d'une motion du R. F. ab Orno, qui

s'y rapporte (p).

Cinquieme digression (q). Le R. F. ab

Eren o qui a toujours témoigné le plus

grand desir de connaître la vérité (r), a

ouvert l'avis sage, que, le but étant de

réunir tt.utes les branches de YOt M.\ en

une Jeule 2f même association, il parais

Jait important de connaître les systèmes

particuliers de chacun, comme étant le pre-

miere moyen de se réunir. Il fallait se pro-

curer des connaissances sur le fystême

Zinnendorfien , son origine , sa partie

Qp) Septieme Séance,

(q) Ibid. Sixieme.

(r) ln primifqite kominìs est propria vert in-

qu'sttw atque invejligatio. (Cic. de Offic. liv. i ,

c. 4. ,

Page 168: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

158

historique, & tout enfin ce qui en peut

intéresser le Convent & let Commettaiir.

Cesse motion du R. F. ab Eremo est

bien précieuse, & quoiqu'il se soit trompé

en, disant que le but était de réunir tou-

tes les branches de l'O. M.-.; puisque le

vraijibut était fSde connaître le vrai système

de la M.\, sa véritable origine, & que

le but dont parle le R. F. ab Ercn.o, n'é-

tait qu'un plan sécondaire pour le cas où

le défaut de preuves & l'cgalité des pro-

babilités eussertt forcé: à rester dans l'in-

certitude far le but véritable de la M.\

Cette motion est, comme je le disais,

bien précieuse; elle pose sur la base la

plus" respectable, sur Futilité , l'honnèteté,

-îa justice & les principes d'une saine lo-

gique; si toutes les motions eussent été

xle cette namre, & si l'on en avait suivi

îes plans, qu'on eût fait une excellente

besogne! Comme ce que j'ai à dire sur

<ette motion doit se reproduire plus d'une

fois, je ne m'étendrai pas d'avantage,

íjusnt à présent, íur les idées qu'elle

présente à développer.

Sixieme digression (s) du R. F. ab Ortto ,

elle a deux parties; la seconde étant re-

C*) Septieme Séance,

Page 169: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

IJ9

lative à là non communication des ré-

ponses aux circulaires, je la passerai sous

silence. La premiere est conçue en ces

termes: Qu'étant au Convent, au nom de

ses Coinmcttam", d'après [invitation, de la

, circulaire du S. G. £, dans l'cficir d y

puiser les connaissances précieuses (t) les

vérités cot; lolant es antioncées dans cette

circulaire., il s était mis au fait de ces vé-

rités , pour apprendre à distinguer le vrai

davec le faux (u) & vhir par ses propres

yeux; que tous les Députés des grandes

c£p £cc. étant invités, en qualité d arbi-

tres , Us ne pouvaieitt arbitrer qu'ils ne

soient instruits' (.x), if qu'ils ne pouvaient

donner leur voix , à moins que ces obsta-

cles ne fussent levés; concluant à ce que

les notions communiquées aux Ff. du Co-

(0 Cognilionemque rerum aut occultarum, aut

admirabîlium ad beate vivendum neceffariam du-

cimus. (Cic. de Offic. liv. i, c. 4J

(u) Omnes enim trahimur & ducìmur ad co-

gnitionis & Jcienti� cupiditaiem, in qua excet-

lere puîchrum putamus, labi autem, errare, nef-

cire , decipi, & maíum, & turpe ducimus. (Ibid.

1. I, c 6.)

(x) Fundamentum est pfiilice Jtdes. (Id. c. 7.)

Ut communi utititati Jerviatur. (Id. C. ìô.)'

Page 170: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

i5o

mité (y), soient communiquées en plein

Couvent composé de Ff. qui ont la con-

fiance de leurs Commettans, qui doi-

vent décider à la pluralité, l'objet de la

conservation filiation des T-

Me permettrai - je de commenter ce

qu'a dit ce R. F.? Hé , que pourrai-je

dire qui puisse ajouter à sa proposition

judicieuse? Tout est compris dans peu de

mots, & le meilleur commentaire qu'on

puisse faire, c'est d'adapter les préceptes

à chacun de ces mots; tout le monde peur

le faire: aussi j'ai cru devoir me borner

A mettre en notes les passages du Phi-

losophe de Rome, qui ont rapporr à

presque toutes les phrases de la motion

de l'homme estimable, qui joint à des

connaissances profondes fur la M.\, l'arc

de raisonner avec justesse.

Qui croira que dans une assemblée aussi

respectable que celle de M.-., dont

(_y) Quum quod tu scias * id ignorare emotu-

'funti tuì caujd velis eos, quorum intersit id

Jcïre. Hoc aulem celandì gcms quaU fit, &

cujus îiomình quis ho» videt? Certe non averti,

'non fimplicïs, non ingenui, non jufti, non viri

boni, versuli, potius, obfcuri, afiuti, fallacis,

malitiofi, callidì, vcteratork, va/ri. {Cic. de

Oiílc. 1. 3, c.

une

Page 171: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

ï6ï

tine des loix fondamentales, est de garder:

le silence le plus absolu ílir íes choses qui

sont confiées; qui croira que dans certe

assemblée une proposition telle qu'elle avaic

été faite par le R. F. ab Ornoy n'a pas été

accueillie? que le S. G. S. a dit que

son discours d'ouverture devait servir de

regle, qu'il s'était expliqué distinctement

sur les ouvertures que le Convent aurait

à attendre? Arrêtons-nous ici. Vous vous

trompez , Prince; votre discours ne pou-

vait être une loi. La confiance de vos Ff.

Vous a mis à leur tête pour veiller à

l'observation des loix, pour en proposer;

mais non pour en faire & en ordonner

]'exécution. Vous réunifiez les qualités

estimables du c�ur & de l'eíprit, vous

vous faites aimer par votre aménité &

Votre candeur: prenez garde de vous lais-

ser séduire par les appas d'une autorité

despotique, Vous n'en avez pas besoin

pour obtenir de vos Ff. tout ce qui sera

juste de vos Ff. auxquels toute idée d'au*-

torité absolue répugne, parce que cette

autorité serait,dangereuse, qu'elle est con-

traire aux droits des différens Souverains

fous lesquelles vivent ceux qui vous ont

choisi pour leur Chef, pour ce qui regarde

simplement la M.-., parce qu'ils ne peu-

Vent pas se dispenser de se soumettre à leur

L

Page 172: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

162

Souverain légitime. On ne peut obéir à

deux maîtres dans un mème gente de com-

mandement. Il faut donc, non seulement

ne pas aspirer à une autorité absolue,

mais mème éviter jusqu'à l'ombre de cette

autorité; de sorte qu'on ne puisse pas

mème soupçonner une entreprise qui ne

saurait, guere être indifférente aux Gouver-

nement, pour me servir de vos propres

termes (z).'

Cette erreur du moment dans laquelle

vous a jetté un zele craintif, voyez, mon

Prince, quel mal elle a fait. Elle laisse

des soupçons, des doutes à vos Ff; il y

a donc, disent-ils, des secrets qu'on nous

cache. On nous a admis au dernier de-

gré des connaissances, on nous l'a dit du

moins, & on nous trompe. Quelle foi

pouvons-nous accorder à la parole de ceux

qui nous dirigent? Nous sommes donc

dans un Société d'hommes trompeurs ou

Trompés? La M.\ est donc une Société

vicieuse? Fuyons le mensonge, & cher-

chons ailieurs la vérité & le bonheur.

Voyez, mon Prince, quel mal votre

erreur a fait. Votre crédit & votre liai-

son avec quelques-uns de vos Freres, les

(2) Premiere circulaire, N0. IV, 1. b.

Page 173: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

ont enchaînés à vorre opinion, & vous

avez privé le Convent & l'O. entier de

connaissances qu'il avait droit d'attendre.

Voyez, mon Prince, quel mal Vous

avez fait. Votre opinion a arrêté la com-

munication d'autres objets qu'il étak si

intéressant à l'O de connaître. En vain

dites-vous que la conviction des vérités

consolantes, que vous aviez fait entrevoir,

est dans votre c�ur. Que nous fait-elle,

cette conviction? Nous permade-t-elle?

Non, parce que nous ne la connaissons

pas. Et si ces vérités sont consolantes,

pourquoi nous dérober un bien auquel

vous devez nous faire participer par bonté,

par humanité, par justice? En homme

droit & bien intentionné, vous ne pouvez

pas manquer aux loix sacrées de l'huma-

nité & de la justice. Votre belle ame ne

peut blâmer ma franchise: les plus grands

hommes sont sujets à se tromper quel-

quefois �a), & ils ne sont jamais plus

grands, que quand on leur présente le

miroir de la vérité.

(a) Cujajvia hamìnis est errare, (Cic. Phil.,

12, 2.)

(&) Nulîius nìfi insipìmtis, in trrore perft-

verare. (Idem, Ibidem.)

L 3

Page 174: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

�64

J'ai £arlé cômme je l'ai dû au 'S. G. S.

Il ne me reste plus rien à dire au F.

à Leone r,su feinte.

Le R. F. ab Orna avait persisté en

partie à sa motion.

Le R. F. ab Eremt a dévoyé de cette

motion pour demander fi un F, ayant com-

muniqué un fait, pouvait être autorisé à

demande,' un Comité pour en ahnìniflrer

la preuve; c'est-à-dire, se dispenser d'ap-

porter les preuves du fait à ceux aux-

quels il a cru devoir communiquer le fait:

ce qui a fait oublier la motion du R. F.

'ab Orna, par une septieme digression.

Ma réponse eût été celle du R. F. ab

Orno'., mais le Convent a décidé contre

route idée de justice, contre tous les

principes qu'on pouvait confier à un cer-

tain nombre de personnes, la preuve d'une

vérité qui en intéressait beaucoup d'autres.

Qu'elle pitoyable logique! C'est à ce-

lui qui avance un fait à le prouver: il

doit la prouver à ceux auxquels il avance

le fait.

Le R. F. ab Eremo, qui a fait la pro-

position , a opiné en faveur de l'affirma-

6. Séance. rive, . lui qui avait dit la veille qu'il était

important de connaître les sylíêmes parti-

culiers de chacun, comme étant le premier

moyen de se réunir. Motion approuvée.

Page 175: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

ï6*

Connaître, c'est ne pas avoir iine idée

vague & confuse d'une chose, mais avoir

rous les degrés de certitudes de cette

connaissance: aussi le F, ab Ermo con-

naissait-il si parfaitement la valeur du mot

connaître, qu'il réclamait toutes k f circ ons-

tances qui pouvaient intenses, tfc. Or,

quelle circonstance, pour la certitude

d'un fait, est plus intéressante qu'une

preuve, que des preuves?

Le F. ab Eremo, qui, le 23 Juillet,

voulait une confidence sans réserve;

qui, le, 24, ne voulait qu'une demi-

confidence , voulait encore le 26 une

confidence sans réserve, lorsqu'il disait:

,, on n'a pas satisfait sur ma motion du

5, 23, il manque quelque chose; « tous

les Mt\ qui se réunissent en �onvtnt, doi-

víM communiquer librement les cahiers d$

leurs diffèrent Grades, c'est-à-dire, toutes,

leurs connaissances, & tout ce qui a rap-

port à un fystème quelconque; & il avait

raison.

Comment arrive-t-il qu'un homme

sage, comme le R. F. ab Eremor voie

un jour d'une façon, «5c le lendemain d'une

autre, & le surlendemain comme la pre-

miere fois? cherchons-en la raison dans

notrç triste constitution 5 hélas! le juge-

ment le plus sain est souvent dérangé par

Page 176: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

166

íî peu de chose! Un mal - être physique

influe sur le moral (c).

Le Convent qui avait, au 23 Juillet,

approuvé la motion du R. F. ab Enmo,

comment a-t-il pu, au 24, approuver la

motion contraire du mème F.?

Bornons notre examen à ces sept di-

gressions, les autres sont absolument

semblables & relatives à celles que nous

venons d'extraire. Pasions à la question

principale, sur laquelle je dirai bien peu

de choses.

Question prìn- Nous avons vu que le Convent avait

upait, adopté six propositions, la premiere con-

çue en ces termes: � Est-il prouvé que

í, nous sommes les vrais & légitimes fìic-

,, cesieurs des T.?"

J'ai dit, en commençant mon examen

de la quatrieme Séance, qu'il y avait

deux sorres de preuves: les unes preuves

physiques, qui consistaient en actes au-

� rhentiques qui assuraient la vérité du fait;

les autres morales ou probabilités. II étaie

difficile qu'on pût prouver la filiation de

J'O. des T. par le premier gente de preu-

ves; on sait combien la Noblesse négli-

(c) Argue fapientem & diliget te. (Sal. Prov.

«. &i v. 8.)

Page 177: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

gea.it les sciences dans le quatorzieme

siecle; elles étaient reléguées dans les

Cloîtres; les Clercs ou Gens de loi, les

Ecclésiastiques & les Gens de calcul,

étaient presque les seuls qui sussent écrire i

les Militaires ne savaient pas mème signer

leur nom. D'ailleurs en supposant vraie

k perpétuation de l'O. des T. ils ont dû

plutôt penser à la chose en elle-mème j

qu'à préparer des preuves de la chose

pour les siecles à .venir. De plus, il y

aurait eu de l'imprudence à eux de con-

signer des preuves de leur existence dans

un temps où l'on poursuivait les T. dé-

guisés (d) y où mème l'on tremblait dé

porter une barbe (Y), pour n'être pas

pris pour T. Nous ne devions donc pas

espérer de trouver des preuves de ce

genre, au moins de l'époque du quator-

(d) On trouve, dans les actes de Rymer, un

ordre du Roi d'Angleterre d'arrêter ces T.

déguisés. {Rymer, T. I, Part. 4, ad annutif

1309, p. 163.)

(e) Pierre Auçer avait fait v�u de porter

la barbe, il craignit qu'on ne le piît pour T.

& qu'on ne l'arrêtât, il s'adreffa au Roi d'An-

gleterre , qui lui fit expédier des Lettres {Ry-

mer. T. I, Part. 4, fol. 184, Edit, de la Haye.)-

Page 178: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

ï6g

tieme siecle. Les seules qu'on a dû lais-

ser exister, devaient être des caracteres

énigmatiques, tels que des emblèmes, des

hiéroglyphes, des lettres initiales, des ini-

tiations clandestines, énigmatiques, pré-

cédées d'épreuves, des nombres mysté-

rieux. Si l'on ajoute à ces probabilités

d'un grand poids, une multiplicité de

grades obscurs, une tradition, une opi-

nion presque générale, n'aura-t-on pas

une grande masse de probabilité, presque

équivalente à une preuve physique?

A défaut de preuves physiques, il fal-

lait recourir aux probabilités, & les exa-

miner avec une attention scrupuleuse.

C'est ce qu'on a sans doute fait, puis-

qu'on a trouvé unanimement des rapports

intimes entre l'O. des T. & la M.\, de l'a-

nalogie £f des. rapports, suivant les uns (f)ì

des rapports réels incontestables, suivant

Jes autres (^), prouvés par une tradition

constante par des monument authenti-

ques* La conséquence qui résulte de

cette uniformité d'opinion, c'est qu'on

(/) Avîs de la trolfíeme, septieme, huitieme

& neuvieme Province.

(g) Ayís <Je la seconde & einquieme Pr©.

Page 179: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

I<?9

a mal énoncé le résumé des avis sur la

premiere question; & comme l'a sage-

ment dit le S, G. S., si la succession lé-

gale n'était pas prouvée, le contraire ne

l'éraic pas d'avantage. Ainsi sur cette pre-

mière question: est-il prouvé que nous

sommes les vrais %f légitimes succejjiurs des

T. y la réponse concordante aux opinions

était; Nous n'avons pas d'acles, át preu-

ves littérales; mais des rapports fi intimes,

prouvés par une tradition constante, par

des monumens authentiques £3* par des hié

roglyphes sifvappans, que fi d un côté, nous

ne pouvons pas affirmer positivement , de

l'autre côté il est impossible de nier que h

M.\ ne soit le v,ile qui cacht h perpé-

tuation des 7. Ce n'était pas répondre

cathégoriquement à la question , mais il

n'était pas possible de répondre autre-

ment, à moins de dire: une Joule de pro-

habilitêj mus autorise à le croire. Une des

principales regles des probabilités, est que

dans incertitude , on doit suspendre à

se déterminer & à agir, jusqu'à çe qu'on

ait plus de lumieres.

Mais ce n'était pas ce qu'on voulait;

il fallait sapper la question, & faire dire

non: & comme on n'a pas pu obtenir

ce non absolu, on s'est contenté d'une

réponse vague, qui pouvait équivaloir à

Page 180: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

ce non, & l'on a rédigé ainsi la déter-

mination: Nous ne pouvons pas nous dire

les vrais & légitimes successeurs des T.

Quest-ce que nous pouvons nous dire?

Qu'est - ce que nous sommes? D'où

venons-nous?

Voilà des questions qu'il faudrait ré-

soudre.

Mais n'anticipons pas, & voyons la- dé-

cision des autres questions.

La premiere question décidée, nous ne

sommes pas T.; la troisieme n'en faisait

plus une, il ne fallait plus conserver la

forme de ce qu'on n'était plus.

La quatrieme question devenait éga-

lement superflue; à quoi bon conserver

le souvenir de l'O. des T.? Que fait à

la M.\, si elle n'est pas la perpétuation

de l'O. des T., d'en faire une commé-

moraison? Y a-t-il un Ordre quelconque

qui fasse commémoraison d'un Ordre

éteint? Il a cependant été arrêté qu'on

. conserverait ce souvenir inutile.

. L'opinion du S. G. S. était analogue à

son opinion, la preuve directe n'est pas

completement faite, mais il n'y a pas de

preuve contraire; il y a des probabilités

frappantes, n'abolissons pas, mais modi-

fions; cela s'appelle raisonner conséquem-

ment, & d'autant plus conséquemment.

Page 181: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

que nous verrons qu'on n'a rien substi-

tué à ce qu'on a détruit.

Cinquieme & sixieme questions. Il a

été arrêté qu'une instruction historique,

annexée au dernier Grade, serait les seules

& les derniers fleurs qu'on jetterait suc

la tombe d'un Ordre aussi fameux par ses

exploits & ses vertus que par ses malheurs.

Résumons. Il n'est plus question de l'CX

des T., & pour en consolider l'effet, un

acte authentique signé de tous les Ff. en

a assuré la vérité. Un acte! il / ne faut

vous rien cacher , mes Ff., il y en a

deux, deux du mème jour, qui se con-

tredisent de la maniere la plus frappante.

Par un de ces actes on assure que c'est

par méchanceté & faussement qu'on im-

pute à l'O. d'avoir eu pour but la res-

tauration de l'O. des T., & l'on se plaint

amèrement des calomniateurs. Par le se-

cond , on avoue que l'O. est la perpé-

tuation de celui des T., & que ceux qui

y étaient reçus, étaient appelles Chevaliers

du T.; mais que reconnaissant l'erreur, en

avouant les rapports réels avec cet O. ,

on y renonce formellement.

: Ces actes sont destinés, dit-on, pour

notre tranquillité & pour celle des Gou-

vernement.

Pour celle des Gouvernemens í Mais

Page 182: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

- -

in. supposons qu'un Gouvernement pût

en prendre ombrage: fì on lui montre

le Rituel du Nj^o le précis historique

& le premier de"ces actes, ne dira-r-il

pas: Messieurs, vous êtçs des imposteurs?

Si, d'un còtê, vous criez contre la calom-

nie; de l'autre, vos initiations louches

prouvent assez qu'il n'y a point de ca-

lomnie. Si ensuite on lui montre le se-

cond acte, il dira: c'est mentir bien im-

pudemment, de dire dans un acte que ja-

mais on n'a eu pour but la restauration

de T O. des T., & d'avouer dans l'autre

que les Membres de PO, étaient reçus

Chevaliers du T.

2'. C'est avoir les idées bien rétrécies,

que de s'imaginer qu'un Gouvernement

sage s'inquiete de votre restauration. Un

Etat est une famille, le Souverain en est

le pere, les Sujets en sont les enfans ,

& les Administrateurs ont soin des enfans.

On laisse, les bonnes bercer les enfans,

pour que leurs cris n'importunent & n' in-

quietent pas; on donne à ces enfans' des

jouets, autant pout les occuper, afin de

n'en pas être tourmenté, que pour les

amuser; & le bon pere, du coin de sòn

feu, sourit de ces amusemens enfantins.

Une prescription de près de cinq siecles

{uTure aux possesseurs des biens des T.,

Page 183: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

173

unê jouissance absolue; ces biens sòrit dê*

narurés par des échanges , &c.: on ne

peur donc avoir d'inquiétude sur. la pré*-

tention de rentrer dans ces biens; Vous

ne l'avez pas cesse prétention; & fi

vous l'aviez, les Gouverneroens ont dé

très - bons remedes pour guérir cette

maladie. Reste donc la restauration pour

ainsi dire nue (car on est revenu des

ridicules & pitoyables accusations dont ,,

en un siecle demi - barbare, on a cherché

à voiler le véritable motif de la condam-

nation); en quoi peut-elle inquiéter? Sí

l'on parvient à accumuler autant de ri-

chesses qu'en ont eu jadis les T. -, tant!

mieux pour TEtat , il en sera plus opu-

lent , & le trésor public en profitera (je

démontrerai peut-être un jour le grand

mal politique qu'a causé la suppression des

T.)- Si, au contraire, vous n'avez jamais

ces richesses, il en résultera que vous ne

vous réunirez jamais en Corps légal.

Enfin, tant que l'on verra que voiìs ne

vous mêlez pas de l'administration, que

vous ne portez aucun trouble dans l'Etat,

que dans votre enthousiasme vous exer-

cez des actes de générosité, que le pau-

vre bénit votre bienfaisance > que vous

vous occupez à . épurer les m�urs ôè

quelquefois à former l'esprir; loin de vouâ

Page 184: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

'174

troubler dans vos travaux utites, le Gou-

vernement sera plutôt tenté de donner

la sanction à votre institut.

Ne ferme-t-il pas les yeux, dans les

grandes Villes , sur des vices , pour évi-

ter des malheurs? Ne prorege-t-li pas les

Théâtres, ne tolere-t-il pas les Baladins

orduriers qui font rire le Peuple, &c. :,

&c. &c? Pourquoi cela? parce que tan-

dis que les enfans s'amusent avec leurs

joujous, ils ne pensent pas à casser les

fenêtres de la maison. Et dans le choix,

le pere aimera mieux voir ses enfans

s'amuser à des jeux qui formeront leur

mémoire, leur esprit, leur c�ur, leur ju-

gement, qu'à la main-chaude ou au jeu

de l'oie.

Retranchez donc un de vos deux actes;

& ii vous m'en croyez, pourl'honneurde

�votre jugement, supprimez-les tous deux.

/

QUINZIEME S�ANCE 0).

Il est convenu' que la M.\ renfermait

dans son sein des Membres qui suivaient,

sur son essence & son origine, des fys-

(ft La quatorzieme Séance n'offre rien d'im-

portant. L

Page 185: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

têmes disterens: après en' avoir anéanti

un, celui qui prétendait à la filiation des

T., il convenait d'examiner de mcme les

autres, & les forcer tous à démontrer,

par preuves authentiques , leur légitimité.

C'est ce qu'on n'a pas fait. Il semble

qu'on n'ait eu d'autre but que d'anéan-

tir un système. Mais encore puisque nous

ne sommes plus T. , apprenez - nous ce

que nous sommes: je vous annonce qu'on

est déterminé à vous poursuivre jusqu'à ce

que vous Payez appris; on dit qu'on a

droit de vous demander ce que nous som^-

mes , & depuis quand nous sommes , &

que quand vous nous l'aurez appris, on

aura encore lê droit de vous en deman-

der les preuves & de rejefter, à votre

exemple, les probabilités.

Au lieu de continuer d'examiner ce que

nous étions , & depuis quand nous étions,

on s'est occupé de la lecture du Rituel

du premier Grade, pour le régime de la

M.\ rectifiée au Convent géneral de l'O.

Un Rituel Maçonnique doit contenir

quatre parties. La premiere, la décoration

des appartemens; la seconde, la prépara-

tior du Récipiendaire; la troisieme, le

-cérémonial de la réception; la quatrieme,

l'instruction.

La décoration comprend la tenture

V

Page 186: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

d'une CD ? le nombre des lumières, \-éC-

pece des emblèmes , la description du

tapis, & les choses nécessaires pour unè

réception, la tenture & les emblèmes de

la chambre de préparation. Tous ces ob-

jets doivent avoir une relation symbo-

lique avec le but de la M.-.

La préparation du Récipiendaire <5t

sa réception doivent avoir une relation

énigmatique avec ce mème but.

Enfin l'instruction des premiers Grades

est l'explication exotérique de ces em-

blèmes présentée sous les points d'une

morale pure & intéressante.

Voilà, fi je ne me trompe, l'idée que

tout M/, instruit s'est formée d'un Ri-

tuel de M.\ Si cette idée est juste, il le

sera'; aussi de dire que le Rituel du F. ah

Eremo doit être concordant à ce plan ; que

tout, dans son Rituel, doit être dirigé

vers le but de la M.\; alors on lui de-

mandera: i". quel est ce but? On a de-

truit le système du T., il en faut un au-*

tre. On ne répondra pas que c'est la bien-

faisance; on sait mieux que moi que là

bienfaisance n'est qu'Un accessoire , un

chaînon de la grande chaîne de la

Vertu , de la vertu qui n'est qu'une, quoi-*

qu'elle se subdivise en beaucoup de ra-

meaux; que pour exercer la bienfaisance,

ou

Page 187: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

177'

ou pour instruirefde ces préceptes, on

n'a besoin ni de nombres mystérieux, ni

de lettres énigmatiques, ni d'emblèmes

hiéroglyphiques, ni de forme bizarre. Dire

que la M.v n'est une Société que de bien-

faisance, ce serait dire une chose qu'au-

cun M.*, mème du premier Grade , rie

croira -, ou il nóus regardera Comme des

éxtravagans oU des enfans bienfaisans. Si

les Rituels Maçonniques sont le recueil

énigmatique de la vérité Maçonnique], Gir

du but de la Maçonnerie , il en résultera

que le fabricateur de ces Rituels n'a pu

les faire qu'avec la connaissance de ,cettë

vérité, de ce but; & nous dirons, 2°î au

Comité: ou votre Rituel est le recueil

énigmatique de notre but, & alors vouâ

le connaissez, & nous vous sommons,

nous qui avons acquis droit à cette con-;

naissance , nous vous sommons de le con-

fier & de le prouver, ou vous serez ces

hommes .qu'a peint, �ieeron dans ion:

Traité de.s devoirs. > * Livre III. Chapitré

13 , & alors plus de commerce entre nousj

ou vous ne connaissez pas le but de la M.-.,

& alors comment avez-Vous pu faire un

Rituel allégorique, énigmatique;, . hiéro-

glyphique? Votre travail est dûnc inad-

missible. Si l'on ne peut pas expliquer les;

allégories, les hiéroglyphes, les énigmes ,

Page 188: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

�178

ils seront inutiles dans votre Rituel, car

nous ne voulons rien que nous ne puis-

sions comprendre.

Il faudra donc voir ce Rituel pour pou-

'voir juger de sa bonté. -, , -

Dire que le premier Grade est la baie

de l'édifìce, c'est éluder la question; toute

base tient à un fonds, à un fonds solide:

on demandera toujours ce que c'est que

ce fonds , ce fonds solide de la M.-., fur

lequel on a posé la base de l'édifice.

SEIZIEME SEANCK.

Une question très-importante, propo-

see dans la premiere circulaire (/'), étair

de savoir si nous avions des Supérieurs

actuellement existans, & qui étaient ces

Supérieurs?

On ne voit pas dans les actes du Con-

vent qu'on ait traité cette question {k),

ni qu'on ait fait ce qu'il fallait faire pour

(i) No. I, lettre b.

(h) Car la digression fur le Pce. Stuart, étair

étrangere; d'ailleurs, en posant en fait qu'il n'est

pay Supérieur , n'en peut-il pas pas exister d'au-

tres?! - . .

Page 189: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

l.7S

s'aslureç. si nous avions des Supérieurs exif-

rans. On dénature, dans cerre Séance>

la question, pour établir, la morion que

le v�u des Provinces était d'avoir un

Grand-Maître-Général. Cë devait être le

v�u; mais- il fallait faire des recherches

pour tâcher de découvrir s'il y avait des

Supérieurs.

Or voici une marche qu'on aurait pu

íiùvre: faire une circulaire pour tous les

établissemens M.\ de quelque régime qu'ils,

fussent, pour les invirer à concourir au

grand . travail de la perfection de la M.v ,

& à la découverte du but véritable, &

en cas d'impossibilité, à la réunion des dif-,

férens systèmes honnêtes de la M.:.; in-

virer tous les systèmes à venir avec cet

esprit de confiance & de bonne foi né-

cessaire pour opérer un bien commun,

On aurait suspendu la convocation finale

jusqu'au moment où. tous les matériaux

eussent été prêts. Je suis persuadé qu'il

n'y a aucun régime qui se serait refusé,

à accéder au desir de ta M.;, réunie; &

alors il n'y a pas un Supérieur, s'il en -

existe , qui eût pu prétendre cause d'i-

gnorance. D'où l'on aurait tiré la consé-

quence qu'aucun ne se présentant, ç'érair

parce qu'il n'en existait pas, ou parce qu'ils

n'avaient pas de titres qui constatassent

M a

Page 190: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

180

leur prétention: voiìà le cas où la ques-

tion de droit doit se décider par le fait;

tandis que la marche qu'on à ílíivie n'a

pas pu procurer l'éclaircissement qu'on at-

tendait.

Eh! qui osera soutenir qu'il n'existe paá

úh véritable Grand - Maître? Peut-être

attendait-il le moment de se présenter \

ii était peut-être à votre porte; il était

peut-être au milieu de vous , non dans

vos assemblées M.Y, mais dans le cercle

de la société civile; il a eu peut-être con-

'naissance de vos délibérations; il a m que.

vous aviez détruit sans rétablir, & il se

sera dit, je n'ai rien à faire ici, retour-

nons auprès des vrais M.\, de ceux qui

ont le véritable secret de la M.-. Mais

on avait , sans doute, déja pris un parri �

au lieu donc de faire statuer sur la motion

de la premiere circulaire, on s'est occupé,

dans cette Séance, à former un Comité,

pour rédiger les droits qui devaient ap-

partenir à un Grand-Maîrre. Et le 13 du

mois d'Août, lors de la dix-huitieme

Séance; on a élu pour Grand-Maître eeluj

que l'inclination & la confiance des Ff.

devaient choifir, celui que tous les c�urs

de la M.\ réunie avaient désigné lòng^

remps avant la tenue du Gonvent, enfin

îe S. P. à Vitttitia qui, depuis dix ans,

Page 191: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

I8i

conduisait, avec tant de, sagesse,.. la bar-

que M.\ Er le 20 du mois d'Août on a

arrêté h capitulation qui statue sur ses

droits,

Si l'on eût pu desirer de ne point trou-:

yer de Supérieur, c'était, sans doutej

pour pouvoir donner un témoignage- d'à*

mour au S, G. S.:

Juge?, mes Ff., de l'effervefcence des

têtes. On était assemhlé pour résoudre í

entr'autres questions, celle-ci: Apons~nou's

des Supérieurs (iBuellemsnt existant? Qui

font ces Supérieurs? On ne fait aucune

perquisition , on ne prend aucun moyeri

sage pour le découvrir; & pour mettre

le comble à l'inconféquence , en faisane

Une élection d'un Grand T Maître , on ar-

rête qu'jl s'engagera à résister à toute in-

sinuation qui pourrait lur être faite en

aucun temps, en faveur d'aucun autre

Grand - Maître, ou Supérieur inconnu,

soir de l'O. des T-, foie d'aucun atutre'

O,, &c.

Mais si la M.\ cache un O., si cet O.'

a un Grand-Maître ou Supérieur, les ma-

chinations enfantines de Wilhelmf bad

pourront-elles jamais enlever à ce Grand-

Maître le caractere dont il est revêtu?

On n'a donc pas réfléchi que pour sélec-

tion d'un Grand - Maître - Général de la

Page 192: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

M. Y, il fallait le concours général des

M:\ , & qu'on avait exclu tous ceux qui

ne suivaient pas le régime reformé? On

a encore moins réfléchi qu'en posant pour

but de la M.\ une Chevalerie bienfai-

sante, on faisait ce qu'on ne pouvait pas

faire , puisque toutes les personnes inté-«

ressées n'étaient pas admises. On n'a pas

fair attention qu'en fixant un but absolu-

ment nouveau, qui n'était connu d'aucunë

branche M.\ , ce n'était pas décider quel

est le but de la M.\, mais donner un faut

à ceux qui suivaient le régime réformé :�

que c'était sortir du Temple M.\ pour

entrer dans la carriere chevaleresque. A-

t-on fait attention que renoncer à route

recherche, à toute découverte d'un Grand-

Maître réellement existant , c'était re- :.

noncer véritablement à la M.\? qu'établir

Un but nouveau à la M. �,, c'était renon-

cer à la M.\ ancienne, à route M.-.? que

renoncer à la M.-, & conserver ses rits

& costumes , & se dire M«v, c'est une dé-

termination d'une inconséquence rebu-

tante, &c, &c., &c?

Je m'attends que MM. les Protagoras,

à l'aide de sophismes bien alambiqués,

donneront une solution des plus subtiles:

j'avoue que je n'aurai pas le temps de

leur répondre y j'invite les Ff. zélés ,

Page 193: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

. *&3

qui auront- la patience de me lire, d'en-

trer en lice avec eux , & je les préviens

qu'il ne faudra que les premiers élémens

de la logique, avec un grand fond de

patience pour fortir de combat avec hon-

neur; fur-tout fi ils élaguent tout ce qui

fera étranger à la thefê. �

Dans cetne même feizieme Séance on

a lu le travail intéreflant de la regle

Maçonnique ( /), qui a été approuvée.

On a vu auflî le travail du Comité fur

le Code Maçonnique , dont on a lu l'in-

trodu&ion (m). Les trois premieres Par-

ties ont été généralement accueillies. Je

fuis convaincu que ce gente de travail

ne peut être qu'infiniment utile , & les ta- \

lens du Réda&eur doivent afTurer qu'�J

remplira fa tâche;.

DIX-SEPTIEME SEANCE.

,11 eft impoffible de juger ce qu'on ne

connaît pas; ainfi l'inftruction du premier

Grade lue par le F. ah Eremo , que n'ont

pu comprende de très-anciens Maçons ,

0) Par le F. à Rumine.

(m) Rédigé par le F. à Grcniis.

Page 194: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

.i$4

doRt d'autres n'ont p.u faifîr la, vérité,; n,e

devrait pas être l'objet d'une difçuiîion

pour, moi; cependant quelques mots lâ-

chés par le F. ab Eretuo m'ont frappé.

Le myjîere , dit-il, dont il eft queftio^

dans le catcçhifme, fe rapporte à la tvipk

pjture de Phomme , comj ofé .d'efprit, ame

corps. Mkis il n'a pas tout dit, & je,

parierais que fon efprit eft de l'efprit

fidéré, pu bien fon efprit redeviendra

l'ame, &; alors plus de triple nature,

Mais Paracelfe (qui vivait dans le com-

mencement du feiziême fiecle (») a dir,

avant le F. ab Eventa: qu'on diftingua(t

dans l'homme deux efprits, l'un fidéré du

firmament, l'autre qui eft le fouffle de

'l'Etre fuprême; &; ailleurs que l'homme

était compofé d'un corps mortel, d,e l'ef-

prir fidéré & de l'ame immortelle. Et aik

leurs encore, il y a trinité & unité dans

l'homme ainfi que dans Dieu; il eft un

en perfonne , il eft triple en euencç ». il

a le îbuffte de Dieu î ou l'ame, l'efprit

fidéré & le corps.

Valentin Weigeî a dit que le corps

était-d'eau & de terre, l'ame d'air & de

feu, & l'efprit d'une fubftance aftrale.

C�J Né en 1493» mort fn 1541.

Page 195: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

m

- £,es deux Vanhelmont ont auflî fait

cette diftin&ion, mais d'une maniere plu?

plambiquée, J -

L e R- F. ai Eremo nous découvre un

, des cara&eres de la Théofophie; mais on-

fait que la Théofophie a plufieurs branches.

On connaît ceThéofophe, (o)qui, après

avoir gardé les vaches , s'eft fait Cordon^-

nier, puisThéofophe, & qui a enfanté des

rêveries fi contraires aux principes du

chriltianifme. C'eft de lui que Swedeiv

borg a dit: c'eft. un bon homme, il eft dom-

mage qu'il ait gliffé dans fes écrits quel-

ques erreurs , particulièrement fur la Tri,-

nité (p).

- Si nous fuivons Paracelfè , nous verrons

des Nymphes, des Gnomes, des Sylphes,

des Zonnets, des Spe&res, des Satyres,

des Salamandres, &c. &c. &c.

Faudra-t-il lire Sperber Cf)? nous ferons

Platonico - Pithagorjco -Péripatiço -Paraçejr

(o) Jacob B�hm ou B�hmius, né en 1575? t

mort en 1624. . -

(p) Obfervations aux notes fur Swedenborg,

dans le livre des Merveilles du Ciel &c de

l'Enfer, &c., p. 78, Jdit, de Berlin, 1732. ....

(q) IJçggge in verant triunius jQei & natum

cognitionem.

Page 196: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

lïco-Chrétiens. Les Rosecroix sont à-peu-

près tout cela, & encore plus que cela.

Enfin choisirons-nous la Théosophie dé-

pouillée de toute idée de cabale , de ma-

gie, &c. &c.? Définissons la Théosophie;

ce mot est dérivé de deux mots grecs ,

qui signifient sagesse de Dieu; les Théo-

sophes seront donc ceux qui auront la ík-

gesse de Dieu , ce n'est pas un titre ab-

íòlument humble ;. aussi les Théosophes dé-

daignent la raison , ils disent qu'elle ne

vous montre la vérité qu'enveloppé d'un

voile épais; que sa lumiere est factice &

trompeuse; qn'ils sont inspirés par un prin-

cipe intérieur, surnaturel & divin, qui les

éleve aux connaissances les plus sublimes:

que lorsque ces principes ne les éclairent

pas, alors ils sont imbécilles comme les

autres hommes; car ils regardent les hom-

mes qui ne suivent pas leur philosophie,

cómme des imbécilles, des machines, des

animaux d'une classe bien peu différente de

ce}le des brutes. Le Théosophe est concen-

tré en lui-mème; il est sobre , afin que la

partie animale de son tout ne dérange pas

la partie spirituelle; il est plus en contem-

plation qu'occupé à s'instruire d'après les

autres; il examine tout, il cherche les rap-

ports; de tout, il compare rout, &c. &c.

Que de choses il faut pour être Théoso-

Page 197: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

I

phe! Car il ne Faut pas appelier Théôfoï

phes nos petits génies ignorans , qui onp;

vu la Théofophie par le trou d'une bou-

teille, pour me fervir d'une eomparaifon

qui leur convient. ... Mais je m'apperi

çois que trois mots du F. ab Eren.o m'ont

conduit plus loin que je ne voulais. Je

Vais tâcher de n'être pas fi. long fur une

autre de fes phrafes, la voici. La M.\ à

conduit de tout temps,' par lé myftere dt

Vancien 'Ternaire, à un développement

dés plus grande lumieres. Nous voilà donc

dans le fyftême des nombres.

Les Théofophes (r) ont auflî dit : il y a

trois principes des chofes, il y a trois deux

dans l'homme, il eft citoyen des trois mona-

des, la nature eft divifée en trois clafles.

Mais celui qui a le plus parlé des nom-

bres , c'eft Pythagore , qui difait que ce-

lui qui faurait parfaitement l'arithméti-

que, pofiederait le fouverain bien; qu'il

y avait une liaifon entre les nombres &

les-dieux; tous les Pythagoriciens, après

mi, difaient que le nombre eft la caufe,

de l'ordre & de fa durée (j). Le nombre

eft la raifon premiere de l'enchaînement

des chofes: les nombres ont leurs vertus,

(r) Paracelfe.

(r) Agiippa.

Page 198: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

�188

leur efficacité bien ou malfaisantes; &

pour expliquer ces vertus , ils disaient: }'u-

nité est le [principe & la fin de tout, lç

nombre binaire est mauvais, le Ternaire

est parfait, il représente Diçu , l'ame du

rnonde, l'esprit de l'homme, &ç. Il y a

trinité dans Dieu, trinité dans l'homme;

<Sçc., &c.; l'homme, est abandonné à trois

démons; l'ame est composée de l'eíprit?

de la raison , de l'jdole j voilà encore le

nombre ternaire; le corps est cqrnpofê

également de trois parties,

On trouve çe nombre ternaire dans la

théologie Payenne; leurs Dieux avaient

un triple pouvoir; Cerbere avait trois

têtes; le sceptre de Neptune, trois poin-r

tes; trois Furies, trois Grâces, trois

Parques; c'est sur le trépied qu'à Delphes

, ]a Prêtresse rendait ses oracles. Enfin,

jusques dans les cérémonies les plus re-

ligieuses, dans les initiations ,, dans lesluf-

trations, on adaptait le nombre ternaire;

il y a bien peu de personnes qui n/ait une,

teinture de ces çhoses, Mais où le F. ab

Erewo &ç le Comité, ont-ils trpuv^ que

la Maçonnerie avait conduit, de tout temps r

par ce myjîere de fancieft ternaire, à m

développement des plus grandes lumieres?

Vous avez chassé du sein Maçonnique le

système de la restauration des°T., parce

Page 199: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

�89

qu'il n'y avait que des probabilités qui

pufTent. le faire conjeclurer; probabilités,,

felon vous , du plus grand » poids 3 fon- �

dées fur une tradition confiante, fur des

monumens authentiques; mais il n'y avait

point d'actes publics. Or avez - votis des

aftes publics, en bonne & due forme »

bien authentiques, qui nous prouvent

que la M.\ a conduit de tout temps j

par lemyftere de.l'ancien ternaire, à un

développement des plus grandes lumieres,

& l'on me charge de vous dire qu'on vous

croira. Prouvez par des vieux parchemins

que la M.». eft un fyftême philofophique >

& l'on Vous croira. .

On prétend avoir le droit d'exiger t

pour s'affurer de la vérité de vos afler-

tions , le même gente de preuve qUe

vous exigez des autres. O vous! qui vous

enfoncez dans les nombres , tremblez »

tremblez; j'apperçois à la porte de nos

Temples le nombre fénaire, & vpus te,

pouffez dedans. Il faillait confulter les Ora-

cles de la prudence.

Je ne dirai rien de la diverfité des opi*

nions pour accepter, refufer cette inftruc-*

tion^ pour fufpendre fon jugement, &e<

j'ai dit (t) que je donnerais des no-*

(t) Page 12& ..

Page 200: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

19°

tjons du système du F. ab Erewo , lor£

que je serais parvenu aux objets qui y

ont un rapport spécial; ce que je viens de -

dire semblera peut-être à quelques-uná

de mes Freres, être le cannevas de ce

système , ou tout an moins indiquer

sa source: mais on se tromperait fi on le

croyait; ce n'est aucun des systèmes des

�ureurs que je viens de citer, c'est un

peu de chacun d'eux; & je vais donner

des éclaircisiemens plus étendus, en rap-

prochant , fous un mème point de vue,

les semences de la doctrine qui se trou-

vent jetrées dans les actes de Wilhelmf-

bad, comme dans un champ fertile.

On a vu-à Wilhelrnsbad , un F. ren-

dre le service de porter beaucoup d'exem-'.

plaires d'un livre intitulé: Tableau na-

turel DES RAPPORTS QUI EXISTENT

entre Dieu, lHomme et l'Univers ,

qvec cette épigraphe: Expliquer les cb ses

far ïHomme £<f non l'Homme par let

cboses. Cette épigraphe est tirée d'un livre

qui a pour ritre: di-s Erreurs, et de,

LA V�RIT�, OU LES HOMMES RAPPELLES

4.U principe universel de la Science,

Voilà déja deux livres où l'on trouve une

partie des connaissances du système pré-

dominant; mais ces deux ouvrages sup-

posent d'autres connaissances qui en fa-

Page 201: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

cilirent la compréhension. Quel est donc

le genre de ces connaissances? Rappro-

chons ce qui a êré dit íìir cette :mariere.

D'abord rour ce qui est dit dans la

premiere circulaire est très-vague. Quoi

de plus vague en effet que cette phrase:

Je suis persuadé que l'U. a de quú sa.

mfatre à notre esprit & à notre c�ur; que

les occupations & les travaux des vrais M.'*

font dignes d'un homme vertueux, qu'el-

les doivent nêcejsairemtnt contribuer au bien

de f humanité. Nous trouverons ailleurs

des passages moins obscurs.

Je lis dans la seconde circulaire du S.

G. S. («) ces paragraphes que ;nous avons

trouvé si inintelligibles; mais dont en ce

moment nous saisirons le sens.

§. 7. �Je fuis assuré, mes Ff., que les

� vrais hiéroglyphes & allégories, de la

� Maçonnerie (faisant abstraction de celles

,-, qui ne se rapportent qu'à l'histoire de

� l'O,), sont relatives à. des choses, ou.

,, si l'on veut, à des vérités & connais.

� sances, lesquelles, sans se trouver dans

,> aucun système d'une science quelcpn-

� que, & sans être du nombre de ces

,, charlataneries trop communes aujour-

(m) 5Vcendt «rculaire, $. 7 > *> 9 & 12-:

Page 202: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

192

v d'hui pour 6rce, inconnues , n'en íbnt

,> que plus certaines, sublimes & conso-v

� lantes i & plus invariables & plus an-

,, ciennes peut-être que le reste des seien-

ù ces humaines. Dans ce sens , mes Ff* »

la Maçonnerie est fondée fur desloix' iné-

� branlai les gs* au-dessus de la convemnee.

fr Mais en rant que le dépôt de ces véri^

� tés s^st trouvé Ou se trouve encore

� préférablement chez relie ou telle So-

y, ciété ou Ordre, cette Société (sujette

^ elle-mème aux vicissitudes de toutes les

a, choses humaines) peut avoir pris difFé-^

� rentes formes & dénominations dans

fr le cOurs des siecles, & dans ce sens on

fr ne saurait guere nier que là Maçonnerie,

», quant à sa forme extérieure � sa dénomi-

fr nàthn composition f*-*- ies liens de la

fr Société, tfc. &c-, ne soit conventionnelle \

fr de sorte que son essence reste toujours

fr la mème; mais elle se présente, ou peut

fr íé présenter fous des formes différent

� tes, adaptées au siecle, aux moeurs &

fr même aux préjugés. «. ; , V ,;

: §, 8- Je. suis très-éloigné, mesPf, de.

y, vous donner, pour lor ce qui níest qu'Un

y, aveu sincere de ce que je pense sur cette:

fr matiere. Je ne saurais mème, dans ce

.� moment, vous en donner d'autre preu-

>, ve que ma propre conviction; mais je

� soumets

Page 203: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

J95 .

� íbumets mon opinion (si c'en est une)

� à vorre examen & jugement, & j'espere

,, que ceux qui peuvent guider V>J recher-

� cbes avec sûreté, ne institueront pas de

,, le faire."

§. 9. � Si mon opinion ne vous paraît

>, point destituée de fondement, il ne

i, vous sera pas difficile de prendre des

y, résolutions uniformes & tendantes ati

,, même but, ôc une considération arten-

� tive de cette double face de l'O., peut

iî vous fournir des matériaux pour ì'inC-

iy truction de vos Députés, & vous servir

� lieu de délibératoires que vous attendez

J", peut - être de moi. « .

§".'12. � Tâchons, nies Ff., de réparer

,, le mal par une application redoublée.

,, Tâchons de ramener notre O. à son état

� primitif, autant que le fiede ctau'jour

'� d'hui nous le permet Que l'extérieur de

5, notre Société réponde à l'objet sublime

� qu'elle renferme & représente � que

l'O. ne soit plus profané par des ames

� viles & vicieuses:; %f fi elles s'y trouvent

,, déja y tâchons de les corriger, s'il est pof-

yy fìbie� que le nom de Maçon fait fy no.

� nyme avec celui d'un vrai chrétien, d'un

yy homme vertueux � commençons par

� perfectionner ^extérieur de l'O,, <3t

,, nous trouverons, ** chemin vers son in-

N

i

Page 204: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

194

�. intérieur & la lumiere qu'il renferme�-

� que la meilleure parrie du public

� nous respecte , & que les hommes yi-

� cieux & corrompus ne rrouvent plus

� de goûr à nos assemblées � que l'O.

� soir la Société la plus respectable par

� ses effers extérieurs, & sans avoir égard

� aux connoissances qu'elle peur renier-

� mer, & nous n'en deviendrons que plus

� dignes. L'O. dans son érar corrompu,

� peur avoir des J\f. âouêí du plus haut

� degré de lumiere} mais ce sont ces indí-

� vidus qui seuls en goûrent la satisfaction,

ôt la Société, comme telie , en reste ex-

>, clUe. Une érude réfléchie de l'histoiré

� de l'O. , peur nous prouver cerre vé*

� riré. «

C'est-à-dire-, que le but de la M.\ est

de connaîrre l'origine de l'homme , la rai-

son & la fin de sa création; ce qui exige

une érude, une application, quineressem-

blent pas à Pérude & à l'application que

l'on donne aux connoissances de roures les

aurres choses qui sont réduires en systè-

mes; puisqu'il est impossible de parvenir à

cerre connoissance sans se former l'idée

majestueuse de la Diviniré , & íàns cher-

cher à pénérrer ses adorables décrers.

Pour y parvenir, il saur nécessairement

une sainteté de m�urs , une humble ' &

Page 205: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

19$

,respectueuse contemplation, se dépouiller

du vieil homme, pour me servir des fer-

mes propres, & se revêtir du nouveau. II

faut que l'ame fasse l'abstraction la-plus-

absolue de la machine grossiere & maté-

rielle qui l'enveloppe, pour se livrer toute

entiere à la spiritualité de l'objet qui doit

l'occuper,. afin d'obtenir de l'Erre suprème.

la grace spéciale d'être éclairée dans le tra- ,

vail contemplatif auquel elle se livre* II

doit nécessairement succéder à cette con-

naissance, celle secondaire de la création

des différentes planetes, astres, & de tou-

tes les autres choses qui íbnt sur la terre?

de leurs rapports & correspondances, de

leurs propriétésì Voilà Ce qu'on appelle

là sagesse, cette sagesse qu'ont obtenu Sa-

lomon & quelques autres êtres privilégiés ;.

c?est par elle qu'on doit connaître l'expli-

cation des mysteres du Livre saint de la

Bible , des paraboles & des miracles d*'

notre Rédempteur (x), On sent combien

(x) a Là Véritable íòi de Tadoration du Cftíf

^ he consiste que datis les méditations, dans

j, Péloignehìent de ses passions & dans un*

� parfaite apathie. Celui qui est parvenu à la

,,. plus grande perfection dans cette loi , après

m g'étre abyraé dans d? profondes,' contempla- -

N a

Page 206: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

i$6

I

il est impassible que tous les hommes ob-

tiennent cetre faveur. La loi indispensa-

ble de se procurer le nécessaire physique,

est un obstacle insurmontable qui empe-

stions , peut soumettre les esprits, aller au

,,. milieu des déserts, parcourir les révolutions

,,-des quatre 77, méditer njr les dnq Phi-

losophes , & particulièrement fur Kiao - Ckin-

� £fu, & enfin pásser par les différens degrés

�»de sainteté que Tòn acquiert en pratiquant

�- la loi." (Tradu&ion du, Suche - Ulh - Teham-

K,ing, Uvrt Indien traduit en Chinois, Histoire

des Hms, Recherches fur les Philosophes appel lés

Spmpìnéens, par M. de Gaines.)

� L'union des différentes parties- qui com-

� posent le corps de l'homme. n'est détruite

�í que. pat notre négligence & par la trop

grande, liberté que nous laissons à notre amet

�, de se livrer à toufesr fortes de pafíions, aux

�. plaisirs du, monde, à la table, aux femmes.

�' Abandonnez toutes ces choses, ne vous laif-

� fëz point abattre .par' le sommeil , né vous

� entretenez pas même de choses inutiles, con-

� tentez"- vous du nécessaire, gardez en tout un

� juste milieu , & vous parviendrez à rétablir

� cette union, alors votts deviendrez

., comme un genie, capable de voler dans les

n airs Scq."; (TvaduSlìon de l'Anbertkend , U-.

vre bidim. Rechercha fur les Sarnanéens , ócc.)

; , ,h Le devoir du Rhilofcphe est de chercher

� quel, est; le premier principe de l'univers;

\

Page 207: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

cfie les uns de se livrer à cette sainte étude!;

les devoirs d'un état civil arrêtent les au-

tres; la.fougue des passions, le goût des

, �I' � - - - ':' .',1 .. >-�

"" I -" � H ni »»�

. > . . . * - , . "rt

� comment les caufes générales & particujier+s

en font émanées; quels sont leurs efiets-;

qu'est-ce que l'homme, relativement à son

,) corps & à son ame; quelle est la destinée

� de chaque homme; quels sont les moyens

de la 'connaître." f Encyclopédie, mot Chi-

nois , §. principes des Philosophes Chinois du

moyen âge, &c. . ..- , ;J

Est - il possible de trouver une plus grande

analogie avec le système du F. W.? Dònç si

ce système est véritablement le but de la M.-.,

il faut convenir que le grand Fo, que 0. Tçtt.,

JPo-ti, Mohanan - Tum - Chi , Ktao - Chin - gfu §c

, Clieiie - Kiaki, étaient F.\ , M.\,} que Confa-

cius Tétait , que tous les lettrés de la Chine

le-font; & Forigîne de Ja JW.\ se porterait au

moins à 2300 ans , si nòus suivons le cdcul

de certains Auteurs, & à 2800, si nous eh

-consultons d'autres. Et méme nous remonterOits

plus haut, car Foto signifie Mercure, & Iji

conformité qu'on trouve ent,re la religion J In-

dienne & celle de l'Egypte, nous autorisera . à

faire remonter la M.', à 4000 ans & plus.

Mais le premier point à prouver, c'est que le

système philosophique du F. W. sort du vé-

ritable but de la M.\ Koyez D'ORIGNF , fur

VEgypte ancienne , T. I. Chap. 7, g & 9 , &

T. II, Chap. 12, 13 , 17, i8 & 19.)

Page 208: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

�plaisirs frivoles, la faim dévorante des

-connaissances humaines, la fureur de

l'ambirion, l'inertie de l'indolence, le

peu de conception, la tiédeur en fait de

religion, l'ignorance de ce gente d'é-

tude , &c., &c, &c. , sont autant de

barrieres qui ferment l'entrée du cirque ,

£t autant de motifs qui ont pu empêcher

les initiés dans ce système de le déve-

lopper; parce que connaissant les hom-

mes , ils ont dit entre eux: ceux qui ne

sont pas propres à cette étude, jugeront

de la chose d'après leur maniere de voir-

ies choses ordinaires; ne pouvant y at-

teindre, ils lanceront leurs sarcasmes è]c

.leurs sottes plaisanteries fur un objet qui

se trouve fi fort élevé au - dessus de leur

sphere. Aussi ont - ils dû voir avec peine

l'ouverture confiante du S. F. Fei\

à Fiiïorin, & les espérances données

dans la seconde circulaire; c'est pourquoi,

fans doute, on a vu ce S. F. tenir ua

langage fi singulier dans son discours d'ou-

verture du Convent, & cependant dans;

ee discours on trouve encore des traces

du système que je vieps de développer.

Comine il ne sera pas, généralement connu,

je vais le transcrire. .

Page 209: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

159

discours:

Du S. G. S. de l'O., pour l'ouverture

du Convent général.

,, Mes Ff, 11, dans la circulaire que

� j'ai eu l'honneur de vous adresser le

� i$ Juin de l'année ï78i , je vous ai

~� fait connaìrre, avec cesse sincérité qui

� caractérisera à jamais mes démarches

� envers mes Ff., ce que je pensais de

'� Tessence de l'O. , pour lequel nous som-r

,, mes assemblés aujourd'hui; je ne trouve

� aucune difficulté de vous réitérer, avec

� la mème confiance, ce que je vous ai

� dit antérieurement fur cet objet, & de

� vous déclarer encore une fois, que je

� suis assuré que les vrais hiéroglyphes,

� & allégories de la Maçonnerie (faisant

f, abstraction de celles qui ne se rappor-

� tent qu'à l'histoire de l'O.), sont rela-?

� tives à des choses, ou, si l'on veuf, à des

� vérités ék connaissances qui, fans se trou--

� ver dans aucun système d'une science

� quelconque, & sans être du nombre de

� ces charîaîaneries trop communes au-

� jourd'hui pour être inconnues, n'en sont

� que plus certaines , plus consolantes,

� plus sublimes, plus invariables & plus

� anciennes peut - être qué le reste de*

Page 210: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

� fciences humaines. Sans m'être engage

,, de vous donner d'autres preuves fur la

� vériré de cette opinion, que ma pro-

� pre conviction, je l'ai foumife expref-

� fément à votre propre examen & ju-

� gament, & c'eft ce que je fais encore.

y, Pour éclaircir cependant plus particu*

� liérement encore cette déclaration de

« ma part, je dois vous faire obferver,

� mes Ff., que je ne connais point dans

� l'O. une telle do&rine fyftématique dont

� le tnotfcience nous donne ordinairement

s, l'idée; mais que j'ai trouvé dans PO.

� des vérités & des connahTances que les

� feiences ordinaires n'enfeignent point,

j, Cette obfervation me paraît néceffaire,

plufieurs d'entre nous ont été trompés

i, par le mot de feience» dont quelques

� Ff. fe fervent en parlant de ce que PO.

� enfeigne , au lieu du mot de connaif-

� fan ces. Cette erreur eft caufe que leurs

� prétentions fe font étendues plus loin

� que la nature de ces connahTances ne fem-

u ble le permettre. Us demandaient une

� inftruction fyftématique , puuTe -1 - elle

� un jour leur être donnée! tant mieux

« pour eux: mais que du moins ils ne

,} l'attendent pas de moi, qui ne la leur

� ai pas prormfe, ni même en ai parlé

� jufqu'à préfent. «

Page 211: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

20�

r � Si je devais vous nommer ici «mel-

,, ques-unes de ces vérités & connaiûan-

», ces fublimes , qui, felon ma convic-

», rion, font renfermées dans la Maçon-

nerie; j'aurais, non feulement à me rç-

?, procher une contradiction , puifque j'ai

� déclaré mon opinion à votre examen

1, & jugement, & je panerais ainli les

,y bornes que je me fuis prefcrites fin-

cet objet dans ma circulaire d'invita.-

"-,, tion; mais je manquerais même peutr

être à des devoirs qui doivent m'être

i, facrés; je me flatte que beaucoup, j'ofe.-

rais même dire le plus grand nombre,

� des Ff. que j'ai la fatisfa&ion de frou-

� ver ici anemblés, comprendront le fens

^ de ce que je viens de dire. Si cepen-

� dant il s'en trouvait d'autres, à qui ma

-� déclaration parût moins claire, j'efoere

� du moins de leur impartialité, qu'ils riô

� la trouveront point injufte, puifqu'ellô

� n'eft point en contradiction avec mes

� engagemens antérieurs; & d'après ces

� principes vous conviendrez tous, mes

� Ff., que ce n'eft pas moi qui peut être

� votre inftructeiir; mais la confiance iîar*

� teufe, dont vous m'avez honoré jup.

� qu'à ce jour, me donne afiez de forcé

� pour me charger de la direction de cette

� afTemblée fraternelle, perfoadé , comme

Page 212: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

202

^je suis d'avance, que vous joindrez

. f', vos v�ux aux miens, pour que le grand

p, Architecte suprème daigne répandre fur

nous sa lumiere & ses vérités. Ce sera

,, de plus un devoir bien doux pour moi,

que d'entretenir, autant qu'il sera en

� mon pouvoir, entre les Membres qui

� composent cette assemblée illustre &

� respectable , la concorde, l'amitié & la

confiance réciproquement fraternelle ,*

� vertus si necéssaires & seules capables

� de nous assurer un succès heureux de

5, nos déliberations, dans lesquelles d'ail r

leurs je maintiendrai, avec plaisir, la

j, forme extérieure que vous avez adop-r

� tce d'un concert commun. Au reste Jjç

� m'engage ici, de la façon la plus fòV

� lemnelle, que tout ce que la confiance

� particuliere des uns & des autres-des

3, F f. ici assemblés, jugera à propos de

� commettre à ma fidélité & à mà dis->

5, crétion , sera pour moi un dépôt sacré

9, dont il ne sèra jamais fait aucun usage

que celui qui s'accordera avec l'inférêr

3y commun de toute notre respectable So-

ciété, Et toi., grand Architecte de

?. Tunivers , source unique dé tout bien

,, & de toute félicité, daigne bénir nos

voeux <3c hos efforts réunis, puissent-ils

� ne tendre, par ta grace , qu'à exalter

Page 213: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

, 205

� ton saint Nom, & à consolider 1*

� vrai bonheur de l'O., auquel nous nous

?, sommes voués. Ainsi íbit-il. «

Nous retrouvons dans ce Discours les

mèmes notions que dans la. seconde cir-

culaire: nous yLVoyons de plus qu'il existe

une instruction systématique qu'on doit se

regarder heureux d'obtenir. Nous pou-

vons conjecturer, avec fondement qu'on

exige un engagement de la .part de ceux

qu'on initie , c'est ce que prouve un pas-

sage de ce Discours, page 201, ligne

li<, �'

Si nous cherchons de nouvelles preuves

de ce système dans les protocolles, nous

entendrons le S. G. S. répéter aux Ff.,

dans la quatrieme Séance, qu'un M.'*

àott pojsêder, au plus bout point, les vertus

religieuses, ?f ks exhorter à ne point péràrt

cj objet de vue.

�. Les passages qui indiquent*le plus ípé-.

cialement le but de ce système, se trou-

vent dans les Séances dans lesquelles U

est question des Rituels. Aussi lit-on dans

la quinzieme Séance que les Représentan9

du Maître Provincial de la cinquieme &

du grand Prieuré d'Austrasie ont dit, qu«

l'on trouvait dans ces Rituels des inno?

varions hiéroglyphiques & de cérémonie ^

Page 214: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

2Q4

dont l'explication doit être connue de

quelques Freres, qui, fans doute, feront

participer à cette connaiflance ceux des

Ff. qui en paraîtront dignes, par leurs

maurs & fentimens relig eux.

Le S. G. S. a applaudi au Rituel ,

comme contenant ce qu'il y a de meil-

leur & de plus utile dans les anciens. .

Tous les Rituels , ceux des trois pre-

miers Grades fur-tout, font fuivis d'une

inûruction & d'un catéchifme; à la lecture

de ceux d'apprentif, plufieurs Ff. ont

avoué n'y rien comprendre , & voici les

explications qu'on en a données: que le

mot myjiere fe rapportait à la triple na-

ture de Vhomme compofé d'efprit, d'.itne

de corps. Que Ja M. \ avait conduit de

POU temps par ce myftere de l'ancien ter-

maire, à. un développement des plus graa*

des lumieres; <3t l'on cite pour preuve la

premiere Epitre de S. Paul aux TefTalo-

niens , v. 23. J'ai cherché dans ma Bible

eetre Epitre qui eft divifée en cinq Cha-

pitres , ainfî que la feconde qui eft di-

vifée en deux, & j'avoue que je n'y ai

pas trouvé cette preuve. Peut-être qu'il y

a ici erreur de copifte, & comme le temps

ne me permet pas, je ne dis pas de lire,

mais de méditer ces lettres, il ne m'eft

pas polîible d'en fentir toute la valeur.

Page 215: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

2oy

te S. G. S. à encore dît, avec pleine

coitv.ftion y que ces inftruclion & caréV

ûhifme rendaient au vrai but de l'O. V<

A la vingt-deuxieme Séance on voir

que la féconde Province, (c'eft la Pro-

vince-;du F. ah Eremo) fe propoiair d'ap?.

pdier les Commanderies Colleges Ecc.;-

nous ferons plus bas des obfervations ûur.

cette dénomination.

- je vous ai démontré le fentiment du?

S. F. à fifforta , fur le but de l'O. ^

fentiment développe dans fès circulaires

& fur-tout dans fon Difcours d'ouverture.

de Convent; voyons fi l'opinion du Sf.

F. à Leone refurgenîe (la feconde colonne,

de ce Convent ) y efi concordante: ceSr.

F. a prononcé le Difcours de clôture, 85.

dans ce Difcours j'y trouve cette opinion

développée en ces termes: �

� Au lieu d'un fyltême chimérique d'qr-

» gueil & d'oftentation du rétabliflèmenc.

enfin de l'O. des T., nous fommes.re-,

� venus au but primitif du faint O. �.yi),

� la vraie bienfailànce , la morale curé-

(y) Si cela eft vrai , pourquoi taat dç f£,

fe plaignaient-ils de l'inintelligence des em-

blèmes , hiéroglyphe» & inftruction» d«s Grai-

des V

Page 216: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

206

,, tienne plus plUre. Sa direBion est tournée

n vei s l'Etre suprême seule source de rout

,, bierì & de route félicité 5 nous butons

,) à nous rendre moins indignes de son

� amour & de sa grace en nous amé^

,5 liprant nous-mêmes , & travaillons par

� les ^èmes principes à améliorer nos

» Ff.«

� Au lieu de Rituels dépourvus de'

<, vérités, privés de beaucoup d'emblèmes

,, principaux, & n'offirant que la froide

� allusion d'un ancien O. aboli, nous en

,, possédons à présent de plus rapprochés

� de l'ancienne institution (z), & qui

,, forment un tableau vrai de l'essçnce de

,> la M,*, , nous réunissant avec les fyf-

rèmes principaux."

Plus bas nous lisons encoré:

,, Je ne puis que considérer corrtme

,i le grand & le vrai but de la M.^ de

� retrouver la parole de M>\ perdue;

� nous la retrouvons sous le grand nom

,, de l'Eternel Jéhova.*. C'est vous dire

pi clairement, mes Ff., que cbercber í'As-

,i cbitiQe suprême de l'umvers, fait h hui

� du vrai Aù.\ Qu'il soit à jamais íe nô-

w rre, & si c'est avec un c�ur pur, urt

(a) C'est ce qu'il faut prouver*

Page 217: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

,207

>> zele Véritable & tine intention fermé

� de marcher irtébranlablement dans le

chemin de la vertu, nous trouver\ns ces

� votif par sa grace & sa bonté ineffa-

?, bíe, &c.« '�'/ , . j-

. Et plus bas: Lorsque Vous aurez à

� répondre à des App.\ , à des Comp. y

& mcme à des Ff. de Grades plus éîe-

� vés, lorsque ceux-là vous interroge-,

� ront íìir le moyen de parvenir aux

� vraies connaissances de la M.'., répon-.

� dez-leur hardiment & sans crainte de

� vous tromper , que les Grade9 & les Di-'

gnités dans l'O. ne donnent aucun droit,

� qu'ils les demanderaient inutilement,,

j, s'ils ne se sont pas montré en tout di-

,, gnes de les recevoir; que celui-là seul

qui a purgé Jon ame des vices ou défauts

� dont il a contracté l'habitude, peut-,

� être sans le savoir, qui a travaillé soi-

p gneusement sa pierre brutte, qui a

cber.bé Jincérement à se connaître , qui

� a travaillé fortement à s'améliorer &

� qui cn a donné des preuves, estdign»

d'y participer, & qu'à moins de cela,,

� ce serait souvent un malheur d'y par-

� venir, «

Si l'on rapproche & compare les pro-

positions & assertions de ces trois Freres,

on voit clairement que leur fystème tend

Page 218: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

�20g

à la connaissance dil Créateur '& de la

choíè créée. Le S. Prince de B. ne vous

parle jamais du but de la M.-i qu'avec

l-'enthouíìafme qu'enfante l'opinion qu'il

a que ce but est siiblime & procure des;

connaissances & des vérités plus ancien-

nes que le reste des sciences humaines , défi

vérités £<f des connaissances que les sciences

ordinaires n'enseignent point.

: Quelles sont donc ces vérités que les-

sciences ordinaires n'enseignent point , qui

sent plus anciennes que le reste des sciences

humaines f Si elles sont plus anciennes:

que le reste des sciences humaines , elles

font donc antérieures à la création; elles

doivent donc concerner le Créateur. Si ces

vérités sont des connaissances , elles ne

peuvent pas s'appliquer nuement à la

croyance de l'existence d'un Dieu, d'un

Dieu avec tous les attributs de la divinité.

Puisqu'il est de la naturé de Dieu d'être

éternel, ces connaissances ne peuvent ten-

dre à la perception de l'origine de la Di-

vinité. Puisqu'il est de la nature de Dieu

d'être immense , infini, ces connaissances

ne peuvent traiter de la commeníùrabi-

lité de l'Erre infini. Puisqu'il est de la na-

ture de Dieu d'être parfait, il devient su-

perflu de lui attribuer tel & tel degré de

perfection. Puisqu'il est de la nature de

-i�v �

Page 219: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

ào9

Dieu d'être touf-puiflant, il ferait abfurde

�e cfôltfe que ces conrtaifiancès doivent

rendre à calculer l'étendue de fa puiflance.

Quelles feront donc ces connaifîànces an-

térieures à la création? Elles doivent avois

rapport au motif qui a déterminé l'Eternel

$ cette création > au but qui doit avoir été

donné à la création, à l'ordonnance des

thofes créées; & comme l'homme eft un

être créé doué d'intelligence y ces connaif*

Tances doivent avoir un rapport intime

avec le but de fa création. Il eft donc

clairement prouvé que , comme je l'ai dit,

le but qu'indique le S. fW Vi&vria, a

rapport à l'origine de l'homme, à là raifoti

à la fin de fa création. Et parce qu'il

eft de la fagefle infinie de l'Eternel de

n'avoir créé rien d'inutile, ces mêmes con-

naifîances feront àuflî celles des raifons

& de la fin des chofes crééesi ',

Nous ferons confirmé dans cette idéé

du but du fyftême dû F. IVïll-., fi nous

faifons attention que ce F. a dit que le

mot myftefe, dont il eft queftiori dans fes

inftru&ions , fe rapporte à la triple nature

de l'homme: voilà donc encore l'homme

l'objet des fpéculations;

Il eft vrai que fi nOiis ânalyfons le dif-

cours du S. F. à Leone 'resurgente, nous y"

trouvons plutôt l'efprit du piétifme. J'ou*

O

Page 220: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

Vre l'histoire , & entr'autres celle des

Trembleurs, par Carrou(tf), elle m'ap-

prend que dans le temps de la naissance

du Lurhérianisme , Un Gentilhomme Silé-

sien , qui joignait à beaucoup d'esprit la

pureté de la langue allemande , s'éleva

contre les innovations de Luther, & écri-

vit beaucoup contre lui; Luther & ses Ad-

hérera l'appellaient par déi'isìon Stenck-

feld , son véritable nom était Gaspard

Schwenckfelder, ou , selon d'autres;

Swenckfeld , Schwenfeld, ou Scuuenck-

felder (b). Il ébaucha le plan d'une nou-

velle secte; mais il arrive presque toujours

que le plan le plus étudié a ses défauts;

Viegel perfectionna celui de Schwenk-

feld; c'était un homme de génie , . uh

Théosophe; & le fameux Jacques B�hm,

cordonnier, le propagea dans la Silésie sa

(a) Histoire des Trembleurs, par Catrou,

, Livre III.

Item sponde contin. annal. EccU Bar. ai an-

num 1527 , N°. 19.

Item Odoric Raynal, ad annum I5S7, N°.

76.

(b) Jean Faber a écrit contre lui. Schwenck-

feld est né en 14^0, dans son Château d'Oiïïg,

il est mort à Ulm en 1561.

Page 221: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

au

patrie. Le nom seul de piétiste indique

assez que la base du systeme est une piéré

véritable, une confiance intime en Dieu,

une foi pléniere. Il est rare qu'avec des in-

tentions mème très-pures, lorsqu'on veut

scruter les mysteres de la foi, qu'on

veut les définir, on ne tombe dans quel-

ques, souvent mème dans beaucoup d'er-

reurs; aulîi les Schwencltfeldiens ont-ils

été mis dans la classe des hérétiques (c).

Les Schwenckfeldiens tenaient leurs as-

semblées dans des maisons particulieres,

qu'ils appellaient Collegia phikbiblka Si

le système du F. ab Eremo n'est pas le sys-

tème des Piétistes, je crois qu'en partant

«Lu Discours de clôture du S. F. à Leone re-

- sc) Si quelqu'un disait que la M.1, est véri-

tablement la perpétuation du syíìême de

Schwerckfelder, & que pour le prouver il dit:

les trcis colonnes S. f. & b. se rapportent à

Swenckfeldei , à Weigel , à Broscfcbandt. qtti

.a été un des grands Prédicateurs de cette secte;

les lettres J. & B. signifient Jacques B�hm;

,celle G. qui est dans le centre de rétoile, est

Vinitiale de Gaspard; Schwenckfelder avait ce

nom, &c., &c. N'aurait-il pas presqu'autant

de probabilités pour justifier son assertion, que

beaucoup d'autres qui appuient la vérité de leur

'système sur l'expli. ation des emblèmes, des

-allégories & des caracteres de la M.\?

O 3

Page 222: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

/urgente y ií 'devrait se gardèr de "donner 1e

nom de College aux Comités, afin qu'on

ne calomnie pas sés intentions en. ,eohfort-

dant les Colleges avec les Coliegia fbilo<-

liblica des Muilei" , -des Bsofthbanâì > des

Spener y &c,

Voilà ce que j'ai cru devoir dire fur lè

système du F. ab Ete,mo: que ceux qui de-

sirent en àVoir une connaissânce plus pro-

fonde , s'adressent à ceux qui ptmrrorit leur

donner des instructions plus satisfaisantesi

L'étudê que j'en ái faite , exigerait un rra*

Vail trop considérable pour le mettre eri

instruction abrégée; vraisemblablement les

�7. de ce système ont ce travail tout fait.

Cependant il reste une difficulté asíe*

�épineuse à résoudre. Pourquoi ces épreu^-

ves dans la M.-.? ces épreuves sur- tout si

puériles quelquefois? Pourquoi les voya-

ges? Pourquoi tant d'emblèmes, d'allégo-

ries, d*hiérôglyphes? Pourquoi des récep-

tions si bizarres? un secret recommandé

avec tant de précaution, renouvelle à cha-

que réception? Pòurqoi tant de Grades?

Les oeuvres des Théosophes sont imprimés >

ils peuvent être entre les mains de tout

le monde. N'a-t-on même pàs imprimé

tout récemment les deux ouvrages nou-

veaux dont j'ai déja parié? �es rìrs, ces

emblèmes font donc inutiles? M*ob jectera-

Page 223: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

tvòn que Pythagore n'initiait ses disciples

qu'après plusieurs années d'épreuves de si-

lence? Mais Pythagore annonçait une.

doctrine nouvelle qui détruisait la religion

dominante.; �, était dangereux pour lui

d'être surpris dans une action qui troublait

lq gouvernemeqt d'un Etat; il était donç

de la prudence d'éprouver ses disciples, fiuv

tout sur l'artjçle de la discrétion. Or si le

système du F. IV. est-, contraire â la reli*

gion, il est inadmissible,, S'il est contraire

à la religion % on ment au Récipiendaire ^

lorsqu'on- lui dit qu'il n'y a rien dans la

M.\ qui soit contraire à la religion , 4.1a.

patrie % aux. bonnes moeurs,. Mais si ce que.

j'en ai dit est véritable^ on doit être con-

vaincu que ce système n'est pas contraire

à la religion. Et si les emblèmes,, &ç. au-

tres néanmoins que ceux, ajoutés depuis

quelques années dans les �rades, n'ònt

pas un rapport essentiel , sont mème inu-^

tiles au. système du F. JV., il sera., vrai de

dire que la M.\ ne viçnt pas de ce sysr

tème, n'a pas besoin de ce système.,' que

ce système n'a pas besoin de la MK:, nç

vient pas d'elle. On ne peut décider, cette

question- qu'avec la connaissance intime

de ce système; & puisque bien, peu desFf.

du Convent en avaient la connaissance , il

s'enfuir que le Convent n'a pu décider de

Page 224: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

ïà validité & de la vérité de ce système,

& que le jugement d'un Comité ne peut

pas s'appeller le jugement du Convent.

DIX-HUITIEME SEANCE,

jusqu'à la vingt - huitieme exclusivement,

La dix-huitieme Séance a été employée

à l'élection de l'E. G. M.

Les 19, 20 & 21e, à la lecture de l.ef-

quisse du nouveau code, à arrêter la ca-

pitulation de l'E. G. M., à décider qu'il

y aurait un quatrieme Grade symbolique,

sous la dénomination d'Ecossais, & d'un

Grade dans l'intérieur.

Ces objets fortement discutés, ne sont

pas dans le cas de mériter la moindre cri-

tique, ce sont des objets de pure forme $

je ne m'attache qu'au fond.

On a adopté la rédaction du fameux acte

de renonciation au fystème de la restaura-

tion de �'O. des T.

Dans les 22, 23, 24, 25 & 25e Séances

òn a arrêté, i°. la composition des Co-r

mités pour les affaires d'une , & que

la loge Ecc.\ aurait l'inspection fur les. lo-

ges bleues en premiere instance; 20. que

le Symbole de chaque Grade serait con-

servé. Je sens y comme le F. à Capte Ga-

Page 225: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

21 ?..

ïeafo , le prix de la devise du troisieme;

mais je Cens de pius une impulsion surnafu-

relle qui m'enipêche de garder le silence ,

& j'arrends avec confiance l'effet dé la de-

vise du quarrieme, Meliora prafumo; 3°.

on a approuvé le Rituel du second Grade-

On a lu le travail sur le code , du F: à

Fonte irrigua , & fixé le nombre des Offi-

ciers d'une CZ2 , & l'âge requis pour être

reçu M,-,

On a lu le Rituel du troisieme Grade,

ainsi qu'un travail du F. à Circuits, sur les

vues générales de l'O. r r

On a lu le catéchisme du troisieme

Grade, on a adopté les trois Grades, sauf

ratification; on a accordé jusqu'à la fin de

l'anné 1783 pour la donner, -

Ce qu'il y a de remarquable en cette

Séance , c'est que, pour la premiere fois ',

On a dit, au nom du Comité, que si l'on

avait introduit quelques emblèmes dont

on ne çonnahTait pas la signification , c'est

parée qu'on n'avait pas cru qu'il fût per-

mis de les rejetter, dans l'intenfion où l'on

çtait dç réunir les autres systèmes.

Pourquoi avoir tardé si long-temps à

faire cette réponse? Pourquoi ne l'avoir

pas faite lors de la premiere interpellation?

Fallait-il douze jours pour étudier une ré-

ponse si simple? Ne pourrait-on pas dire

Page 226: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

«sue le Comisé s'est enfin déterminé h

faire cette réponse , pour fermer'la bou-

che aux Ff. à Litia convathum > Athì-

malò, &c. Mais cette réponse est bien peu

satisfaisante; pour qiù prenait ^ on les

Membres du Convent? Est-£e ainsi, qu'on

se joue des gens honnêtes & respecta*

bles (dl7> .;

Je ne parlerai pas des appointemens

,qu'on a arrêtés pour le Secrétaire-Géné-

;ral; c'est un objet qui n'entre pas dans

mon plan.

*,, La lecture de la regle des Chevaliers

Biens, a occupé aussi cette Séance, ainû

que l'examen de la question de la ma-

tricule, qui a été continuée dans la vingtr

,septieme Séance & terminée dans la

vingt huitieme-

VINGT-HUITIEME S�ANCE.

Dans cette Séance- on s'est occupé

d'objets fur lesquels je ne ferai aucune

,observation, parce qu'elles font de nature

-à pouvoir être envisagées sous difFérçns

points de vue, '.

(d) Ne atcipias faciem ïtûzcvj'us. ftjeiew spam.

(PMa sacra, Jiber Ecclefiastici, c. 4, f. 26.)

Page 227: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

L'eíquàTb du quatrieme Grade a cg&-

Jement été proposée dans cçtte Séance.

., Cette Séance a. été prorogée le íòir,

ík c'est dans les actes de cette proroga-

tion qu'on lit l'extrait intéressant d'un mé-

moire de la grande [gj �cçoslaise de

Berlin, sous le titre de frederic au Lyon

d'or, �e mémoire, érair accompagné d'une

lettre du S.. Prince Frederic , Duc de

jkunfwick,. Chef des çfyJ établies dans

les Etats de S.. M, Prussienne, Nous ne

voyons pas le contenu de. la lettre; quant,

au mémoire , ij annonce des connaissan-

ces x des sciences secrettes -x tf annonce

que les Ff. de �erlin connaissent les Su-

périeurs qui ont promis de donner souç

peu Taneien grand. Rituel manuscrit des

premiers Fondateurs, conservé par les F,

Clerïçi. Voilà donc des Supérieurs ma.-.

jeurs annonces, un grand Rituel m.anu/cric

des premiers Fondateurs promis. Qn

avait droit de S'attendre qu'un mémoire

aussi intéressant > souscrit par dçs gens

d'honneur §c estimables x reconnus pour

sels par le S, F, 4 Leone résurgente,. susc

pendrait les opérations du Convent, du

Convens assemblé pour se procurer le plus

grand degré, de lumieres, assemblé pour

juger de la validité des preuves de ceux

qui se diraient Supérieurs. N'en croyez

Page 228: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

s ta

rien, mes Ff., ce mémoire a frappés di-

versement les esprits; mais . il est bien

étonnant qu'on ait dit que, par l'acte de

capitulation & l'acte d'obéissance & de re-

connaissance, on avait renoncé à touc Su-

périeur inconnu & caché , & que, d'un

autre côté, on avait fixé & arrêté les nou-

veaux Rituels , & que cet incident ne

devait point invalider une détermination

générale prise antérieurement,'

J'avoue que je ne peux pas me faire $

un raisonnement de cette nature, qui

n'a mème rien de spécieux. Effectivement

pn a fixé, on a arrêté des Rituels, mais

sstlva ratijïcatime, &; on a jusqu'à la fin

de 1783 pour ratifier; donc la détermi-

nation n'était point générale ni définitive.

Ajoutons que fi les Représentans ont

outre-passé les bornes légitimes de la con-

fiance de ieurs Commettans, ceux-ci ne.

font pas obligé de souscrire aux erreurs

êç aux écarts de ces Représentans.

Le S. Grand-Maître s'est réservé dç

faire une réponse à ce mémoire & 3 la

lettre, il a donné lecture de cette lettre

qui a été déposie aux actes, íqus le Np,

164,' Le mémoire ôc la lettre du S. F.

Frederic, Duc * de Brunswick, y avait

été "déposé sous les K°- Mr & i6z. Mais

qu'on ne se donne pas ía. peine deles

Page 229: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

y chercher aujourd'huis Jes lettres &

mémoires déposés les 28 & .29 Aoûr, ont

été retirés des actes le 30 (e); comme s'il

érait permis de rien enlever des actes j

comme si le dépôt n'était point un acte

sacré; comme si ce mémoire dressé pour

le Convent, dont les Rédacteurs deman-

daient la remise dans les actes, qui ap.

partenait conséquemment à tout le Corps

de la M.\ réunie , pouvait être soustrait.-

Et l'on dira que les Représentant n'ont

pas outre-passé les bornes légirimes de la

confiance de leurs Commettans! & l'on

fera un crime aux + f de n'avoir pas

donné des pouvoirs illimités! , ;^

Abrégeons cette longue discussion}

passons rapidement sur la vingf-neuviemç

Séance, dans laquelle on trouve qu'après

avoir supprimé la perpétuation de l'O, des

T. on conserve les noms de ses deux pre-

miers Fondateurs dans un Grade (f)ì

ce qui est inconciliable , pour ne pas dire

inconséquent. � H ., -j ',

Mais il y a bien d'autres inconséquen-

ces, dans ce Grade. Et d'abord on voie

(*) Voyez la note en marge du §. 2. de Ja

vingt-neuvieme Séance. ->

(f) Noviciat. . . . . . /

Page 230: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

un. mausolée sar lequel on lit "cette ins-

cription: Ecce quod suptrest O. T.', 3é

aivdessus de ce mausolée , autre inscrip-

tion: JVme sumus Equités benefici Ctv.

Heligionis 'Christian* ftrenui defenforet,

jpem, fldem cbaritatem colentes.

Un. Capucin qui mettrait au-dessus de

la porte de sa çeîluce: autrefois nous étions

Cordeliers; & sur la porte: aujourá^but

pàus sommes Capuçins, & à qui un Cà-

jnaldule dirait: vous rìîtet àone pas un en-

fant de Saint François $ Assise? Ne ré-

pondrait- ií pas avec vérité: Je n'ai pas cessé

d'âtre enfant de Saint François 1 Bas bi n'a

fait autre chose que de nous réunir fbus

ùne loi plus austere, fous la regle primi-

tive; une corde lie & le Cordelier & le

Capucin, un chapelet & une croix pendent

à cette corde, nos têtes sont aussi rasées,

une couronne de cheveux indique; la diffé-

rence du Prêtre au Frere Lai. Nous sui-

vons l'un &-l'autre, avee plus ou moins

d'astriction, la regle de notre humble &

Saint Fondateur 5. & daos nos prieres, jus-

ques dans notre Confiteor, nous invo-

quons, &; Cordeliers & Capucins, Saint

François.

p Par la-, même raison, teut-Récipiendaire

qui lira le Nunc sumus',, &a se dira:

VpUà çe que nous sommes à présent, nunc.

Page 231: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

. �

Ne pourrai-je pas, ne dois-je pas trouver

ici ce que nous étions auparavant cenunc?

& se rappellant que l'inícription qu'il a vuë

imincdiatement avant, portait.:..Mité quoi)

&c. il se dira nécefiàirement: voilà ce que

nous étions,, eccequod superest, &c. Voilà

ce qiù reste, un mausolée. Nunc su mus t

&c. voilà ce que nous sommés j c'est-à-

dire , Chevaliers du T. reformés, dónt là

regle & le costume ont été accommodés

,au goût & au génie du siecle,

s Et lorsque le Récipiendaire ehtendrá

prononcer les mots sacramentaux H. Ci,

P. S. O. il ser-a confirmé dans son opi*

nion.

t . Et lorsqu'il verïa ìe costumé avec tous

ses accessoires > il sera pleinement con-

vaincu qu'il ne s'est pas trompé. Qu'on lui

,donne, après cela, lecture de l'acte de re*

nonciation , il croira avoir mal entendu,

il vòudra lire lui-mème, & pour peu qu'il

aura de jugement , il demandera si l'on se

moque de lui de le bercer avec des bali-

vernes aitílî contradictoires.

, 'Mais il n'est pas au bout du chapitre des

contradictions: on lui a dit, en commen-

çant sa réception , que le temps des eriv*

blêmes était écoulé. Et lorsqu'il enfrefâ

dans la salle du f, le premier objet qûi

frappera sa vue sera un emblème, puis ua

Page 232: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

222

second emblème (g). Et il dira: je sors

de la chambre du mensonge. Et s'il fait

attention à la devise de l'un de ces emblè-

mes, Périt ut vivat , il pensera à l'histdire

de l'O. , il sera encore convaincu que cet

emblème figure la perpétuation, & il

dira: l'imposture a donc ici plusieurs trô-

nes?, ou l'inconséquence & la contradic-

tion ont juré de me poursuivre. "-.

Il n'est pas encore au bout du chapitre

des contradictions. On lui a promis la ré-

vélation du secret de l'O. intérieur , on

lui a montré en conséquence le mausolée,

îl attend avec impatience qu'on lui révele

ce secret, & on lui dit que la bienfaisance

est la base sur laquelle est fondé l'O. des

Chevaliers bienfaisans. Il faut que le Ré-

cipiendaire soit doué d'une grande modé-

ration , s'il n'exprime pas un peu énergi-

quement son-indignation. Il dira alors, en

-Te contraignant, je crois que l'on me

prend pour une dupe , ou pour un idiot.

-J'ai trouvé...- dans tous vos Grades qu'on

me prêchait la bienfaisance, Thumanité,

ûi charité-; rfoìs mors, à quelques nuan-

ces imperceptibles près, bien synonymes.

j'ai lu dans les articles 4, $, 6 & 8- de

l:. (g) ke Pb�niz, le Pélican. - �:

Page 233: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

ï 223

votre regle abrégée, qu'on recommandait

la pratique de la bienfaisance, de la charité

<3f de l'humanité (è); jel'ai lu paraphrase

dans votre regle M.-.; tous vos discors M.',

.clouaient ces préceptes dans ma , mémoire,

Me dire aujourd'hui que ìe secret qu'on me

révele, c'est que le but de la M,\ est d'exer-

cer la bienfaisance , c'est me dire une

absurdité; car on ne révele pas à quel-

qu'un une chose qu'on lui a dit mille &

,mille fois; me révéler qu'on a institué

un Ordre de Chevalerie de bienfaisance,

c'est vouloir me persuader que vous vous

amusez comme des enfans, Qui vous a

dpnné le droit d'instituer un Ordre de

Chevalerie? & quand vous auriez ce droit.,

,quelle analogie y a-t-il entre vos récep-

, tions bisarres, vos colonnes , vos nom-

bres mystérieux, vos emblèmes, Vos hié-

roglyphes , vos Lettres, vos. épreuves 6c

,1a bienfaisance? Pourquoi recommander

'h). Chéris tendrement totts Ceux qui ont

mêmes organes, mêmes besoins, &C (Régit

-abrégée, $. 4-) ....

Qu'une bienfaisance astive, .. éclairée, Uni-

verselle soit, &c. ( Ibìd., $. 5. )

Sois affable & officieux, &c. (Mi. §. 6.)

Tout Maçon .... a des droits à ton aíìîs-.

tance, &c. (Jbid,, $. 80

Page 234: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

�24

fi inftamment le fecret ?. La bjcnfaifancë

ne peut-elle être exercée fans tout c"e'c

appareil myftérieùx? Vous rrie trompez,

voits abufez dà ma bonhommie.

Que dira ce Recipiendaire lorfqu'ùutrè

}ez quatre mots H., &c. , on lui en ap^-

prendra encore quatre autres (;), & que

dans le nombre de ces quatre mots il

trouvera encore celui iienfaifance? Ne

fera-t-îl pas tenté de dire: oh parle trop"

de biehfaiîànce , pour penfer à l'exercer?

Vous rn'habitUez tellement à ce mot,

qu'il n'afle&e plus mon oreille par cette

doùcé vibration qu'elle a reflèntie, lors-

que , pour la premiere fois , je l'ai entendu

prononcer dans le Temple augufte quia

cté témoin dë mon union avec mes Ffl

Vous m'apprenez quatre mots , j'y

trouvé ceux de bïenfairance > vertuj, huma-

nité. Nous nous formons donc des idées

bien différentes de la valeur de ces mots?

La vertu (k) èft un grand /intiment j qui

liait remplir toute notre ame, dominer fur

nos affeSiions , fur nos mouvement, fur no-

tre être. J'adopte cette définition majef-

(f) Religion, bienfeifànc'e» Vertu, humanitéV

(/;) Fhcyrlopédie » article de DA, Romilly,

teot v.rtu, N®, su

Page 235: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

"tueuse. Mais je n'àppelle paS , avëc M.Ro-

milly, les vertus s�urs, Je dis que la

vertu ressemble à une grande chaîne qui

retient deux extrèmes , si l'un des chaî-

nons se brise, les detìx extrèmes croulent.

La bienfaisance est Un chaînon de la Vertu,

comme toutes les qualités appellées im-

proprement verais , & qui ne sont que

des portions, des subdivisions de la vertu ,

je dis que la vertu est une, que tòuteí

les qualités Vertueuses la constituent; on

peut la comparer à un cercle (/) qui cesse

d'être cercle pour peu qu'on supprime de

fa circonférence. Tout ce qu'on appelle

vertu, justice, force, tempérance, &c.

ne sont que des points de ce cercle. Et

dans ce sens est vraie la proposition des

M. Romilly: rejetter volontairement une

vertu , �'efi Its rejetter toutes . car c'est

rompre le cercle"; lé cercle rompu, on

ji'est plus vertueux.

Religion , bienfaisance , vertu, huma-.

iiìté , quelle confusion! Pourquoi donc la

confusion du tout avec ses parties? Qui

dit vertu, sous - entend nécessairement lá

bienfaisance & i'humanìté: effacez dont

(s) On voit, pat la comparaison -, que j'entendï

parler de la ligne circulaire qui forme ie cercle»

* P

Page 236: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

'225

trois de'vos quatre mots* laissez* subsister

le mot Vertu, & l'on vous comprendra

parfaitement.

Si l'on se'plaint de la longueur de cette

dissertation, qu'on fâche que je parle d'une

réception qui dure plus d'une heure, ì

çe qu'on m'assure.

TRENTIEME S�ANCE,

Je voudrais bien pouvoir me dispenser

de parler de cette médaille qu'on se pro-

pose de faire frapper en mémoire de la te-

nue du Convent fameux de Wilhelmsbad.

Q Prince estimable! écoutez moi, &

voyez si je n'ai pas. raison d'empêcher

qu'on expose à la risée publique un nom

fcuílì respectable que le vôtre.

Si cette médaille tombait entre îes mains

d'une de ces personnes auxquelles on a

refusé l'entrée du Convent, ne íàisiraif-

elíe pas ávec empressement cette occa-

sion de paîtrir bien jóyeusemOnt ja pâte

du ridicule? Rappellant alors celìe qui a

iété frappée eri 1694, en faveur dU Prince

d'Orange, à l'occasion du bombardement

du Havre (f»), on fera une comparaison

Cm) On trouve dans l'Histoire de la Milice

Française, par le Pere Daniel , le dessein de

'cette médaille , Tome I, livre 7 , page 438

& à la page 523, Implication. ....

Page 237: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

217

défagréablé, parce qu'on Vous y quaîîfite

Magma Mflgijttr tatius Ordims \ tandis

qu'il eft Vrai què tout 1*0. ne Vous re*

connaît pas pour tel. Les M. S des Régi-

mes Anglais, Français, Suédois, Pruf-

fiens, &c. n'ont point encore prononcé

ïùr cette qualification.

La légende de la médaille ùe foumira-

t-elle pas auflî matiere à une critique

amere: tandem àurora lucejjît? Quelle au-

rore > plus ténébreùfè que là nuit la plus

obfcure! Oh ne fait plus ce que cveft qué

la M/.; oh,a renverfé Un édifice, & on

en a tranfporté les matériaux à cfent millô

millions de lieues. Les Ouvriers font obligés

de faire ce voyage effrayant, pour trfe

vailler à fa reconitrucidon; ils étaient Maî-

tres fous un climat, & ils recommence-

ront un nouvel apprentifiàge fous un au-

tre, quoiqu'ils aient payé bien cher leurs

lettres de Maîtrijfè.

TRENTE-UNIEME SEANCE*

Première de prorogation.

Là premiere Séance de prorôgatibri Proro^t

nous préfente encore un exemple id'in-da CotlveB�»

conféquence: uri F. avoit fecondé î'aviis

pour l'inamovibilité des Offices, appuyé fur

le motif [qUe beaucoup de Ff. ne tra*

P 3

Page 238: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

228

vaillent dans l'O. que par devoir "(il au-

rair pu ajourer , d'autres par goût j que

l'envie de s'établir & conserver une con-

sidération , une réputation ,. était le mo-

bile de plusieurs, & qu'on en trouverait

d'un quatrieme ordre , qui, desirant des

charges par ambition , faisaient un travail

forcé; auíïï cette efpece néglige- t - elle

bien ses devoirs). Il en conclut que si les

charges étaient amovibles , ces Ff., qui

ne travaillent que par devoir, quitteront

volontiers leurs places ('fen douté), &

les laisseront envahir par des siijets moins

bons. (Quand on est élu on n'envahit pas,

d'ailleurs on peur continuer dans sa place

un Maçon zélé qui s'en acquitte à la sa-,

tisfaction de ses Ff.)

Je pense que si les places étaient amo-

vibles , on verrait beaucoup de nos Offi-

ciers cesser de fréquenter nòs travaux,

s'ils n'avaient plus de charges. Inexpé-

rience prouve bien des vérités.

Quoi qu'il en soit, ce mème F. qui

avait ouvert l'avis de l'inamovibilité , a

opiné, lorsqu'on a recueilli les voix, à Pina-

movibilité des Grands Officiers de la Pro-

vince & à l'amovibilité des charges de

Chancelier , &c., des Prés.; comme si

un Chancelier d'une Préfecture , n'érair

pas au moins autant dans le cas de ces

Page 239: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

22£

Ff., qui ne travaillent dans l'O. que par

devoir, qu'un Visiteur & un Chancelier

Prov. ou Prior.'.

Aussi l'avis de la cinquieme Province

érait - il bien conforme aux vrais princi-

pes , dont l'expérience a si sensiblement

prouvé la justesse, & si j'avais eu à y ajou-

rer , j'aurais encore rendu le Préfecturat

amovible, & j'aurais fixé à fix ans le

temps de cet exercice.

Voilà une tâche bien pénible remplie;

combien elle a répugné à mon c�ur! il

faut que la vérité qui parle si fortement,

ait bien du pouvoir pour me forcer à

lui faire le sacrifice le plus précieux,

celui de risquer d'offenser des amis,

des personnes estimables, respectables.

Mais tel est mon organisation, qu'il

m'a toujours été impossible de chan-

ger; que tout ce qui blesse la justice &

la vérité me cause une anxiété que je ne

puis pas rendre, & qu'être utile aux

hommes, leur montrer mon ame a dé-

couvert , a été de tout temps ma vérita-

ble ambition; je l'ai eue avant d'avoir connu

ce passage de Cicéron: majus est , certe-

que gratius frodeffe bomiuihis, quatn opet

magnas babere (n),

(n) Cic. denat. Deo, l. 2, c. 25.

Page 240: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

«39

Il ne me refte plus qu'à examiner quel-

les doivent être les fuites des opérations

du Couvent; & fins être ThéqpneufteK

il çft bien faqle de prédire.

Page 241: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

QUATRIEME PARTIE.

�onféquenccs qui doivent réfuker

des Opérations du Convent de

Wilhelmfbadfi elles ont leur

exécution.,

Nullum igitur faSlum eorum pateft

Utile ejje, quum fit tôt vitiis i%*

quintttum.

(Cic. de Offic. 1, 3, c. 14.);

1 -?

çl'AI établi-, dans ma premiere Partie,

çe que c'était qu'une Société bien ordon-

née; j'ai développé: d'après quels princi-

pes-eue était dirigée 'r j'ai analyfé, dans

ma feconde. Partie, les opérations qui

pnt précédé le Convent; <5ç dans ma troi-

fieme Partie , les opérations du Convent;

çn appliquant en peu de irjots les prin,

çipes à ces opérations, Sç en cqmparanc

çe qui a précédé avec cç qui s'eft paffé

dans le Convent, les çonféquences feront

faciles à déduire $ & comme j'ai prelque

Page 242: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

toujours mis en opposition les principes

avec les faits dans les seconde & troisieme

Parties, il suffira de présenter le tableau

des opérations vicieuses, ce qui rendra

cette quatrieme Partie moins étendue

qu'elle n'aurait dû nécessairement être.

i°. La premiere Circulaire avait tracé

le tableau des matieres importantes qu'on

devait traiter dans le Convent. Toutes ces

matieres devaient y être traitées, non par,

forme d'instruction, mais par forme d'exa-

men , & fur chaque matière on devair ré-

sumer les avis de ceux qui composaient le

Convent.

Uoici dix questions, fur lesquelles je

desirerais qu'on me montrât, dans les

actes du Convent , la solution directe,

d'après la proposition établie, discutée &

les voix recueillies.

i°. (a) Devons-nous regarder l'Ordre

comme uue Société purement convention-

nelle?

2°. (b) Avons-nous des Supérieurs ac-

tuellement existans?

3°. (í) Comment définir un Supérieur

de l'Ordre?

(a) Premi?re circulaire, N°, I, lettr, et.

IbìA. N°, I, lett, b.

Page 243: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

233

4*. (4) A-t-iJ J'aurorité de " commander

ou seulement la faculté de nous instruire? .

5°. (e) Y a-r-il d'autres Sociétés ou in-

dividus qui, sans affecter le titre de Su-

périeur, ont d'ailleurs'les mèmes ou de

semblables qualités?

6°. (/) Quelle est la coordination &;

subordination des différentes parties de.

l'Ordre la plus adaptée à la constitution

& au gouvernement politique des Etats

où l'Ordre est établi? ;.

7°. (g) Quels sont les moyens les plus,

sûrs pour prévenir l'inobservance des loix

sutures en général & en détail.

8°, (b) Par quels moyens pouvons-nous

acquérir l'estime du public & la protec-

tion de l'Etat, & quelles sont les occupa-,

tiens d'un Maçon, comme tel, les plus di-

gnes de lui & les plus utiles au public?

9°. ( / ) Ne pourrait-on pas établir un but

public & secret, ou extérieur & intérieur,

& en quoi pourrait-il consister?

id) Ibid.

le) Ibid. N°. i, lett. ',

(/) Ibid. N°. i , lett. /,

(g) Ibid. N°. i , lett. g.

Qs) Ibid. N°. 4, lett. a.

(0 Ibid. N°. 5, lett. g.

Page 244: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

*34

io*. (k) Y a-t-il certaine* conhaiffan-

#es dont l'O. est seul dépositaire, & corn-

ment pourrait-on, danscecas, combiner

la partie scientifique avec la régiç exté-

rieure de PO. de la manière la plus avan-

tageuse pour le total, & jusqu'à quel poinç

les cérémonies maçonniques y doivent-.

çíles être analogues?

Aucune de ces questions n'a été traitée.

Elles font cependant très-importantes; &

fí l'on trouve des traces, de quelques-unes

dans les débats qui s'élevaient, çe n'est

qu'accidentellement. C'est ainsi qu'on voie

que quelques privilégiés ont été admis à

Un système philosophique, qui doit être

le but intérieur annoncé dans la questions

íbus le N°. 5 , lettre a, & qui doit con-

tenir les connaisi^nces annoncées dans \i,

question sous le mème N°,, lettrç c.

Je me doute qu'on m'objectera que la ca-

pitulation faite avec l'E. G. M. contient la

solution de la question quatrieme, cotée

by sous le N°. Ier. Je réponds qu'auparaT

van.t de dresser la capitulation, il fallait

faire décider la question. Que la capitula-?

tion ne pouvait contenir , x°. que des pré-

rogatives extraordinaires accordées par

(é) Mi. N°t 5, lett t.

Page 245: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

w*

ííestkne& la confiance au mérite; l8. uaç

promesse & un serment du G. M. de rem-

plir les devoirs de la place qui lui était

confiée conformément aux lobe de l'O.

Quelle conséquence tirer de ces omis-

sions? , V v � 1

Que le �onvent de W. ayant négligé rremw*

de faire, statuer fur dix objets importans, coasi^°'?ce'

est uji Convent imparfait , & qu'il faut un,

nouveau Convent pour réparer ces cruel-

les négligences.

. On se gardera bien de provoquer ce

nouveau Couvent: s'il y a des personne*

qui ressemblent aux idoles dont ií est dit

dans le Livre saint (l): Os baient &, non

híjutntur , ce seraient elles alors quî au->

raient usé de route leur adresse pour net

pas faire mettre en délibération des quesj

tions qui les eussent forcé de parler, on

qui, les estent gênées dans le plan qu'elles

s'étaient tracé. Mais comme cette con-

duite n'est ni juste ni honnête, on ne doit

pas être étonné fi des Frères zélés, & amis

du bien & de la vérité, réclament ïadé>

cifion & ces questions. Ce n'est ni dans

^ fiqefíe, ni dans le mensonge que se plaît

(<) Lihfn Ps&imorm. Psaln^ ijj, r,

�Pjalm. 134. v. 16.

Page 246: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

t , '2-36 j

le vrai Maçon; & routes les lumieres que

doit procurer la fcience la plus fublime &

la plus confolante , ne perfuaderont jamais

à un homme droit, qu'il foit permis d'en

impofer à fon femblable , de lui cacher ce

qu'il a droit de voir, de le priver de con-

naiffances qu'il a droit d'avoir ( ). Cacher

à des Ff., à desFf. auxquels on a fair payer

le prix des dernieres connahTances de la

M.-., à des Ff, qui ont ou toutes-les ver-

tus d'un vrai Maçon, ou au moins les qua-

lités & le defir de ces vertus, leur ca-

cher des connaiflances qui tendent à leur

bonheur («)! Leur faire entrevoir, dans

un avenir incertain , l'efpérance de les

communiquer! Cela eft indigne à un hon-

nête homme , indigne à un Maçon; & fi

quelqu'un parmi nous était capable d'une

telle conduite, il ne ferait point Maçon,

Lupus liste? oves. Ils s'attirerait la malédic-

(tn) Non falum fcientia quai eft rentota. à juf-

titia calliditas , potin quant fapientia eft appel*

landa. (Plat. apud Cic. de Offlc 1. r, c. 19,-)

Szpientia forts pra>dkat, in plateis dat va-

cent faam. (Salomon. lib. Prov. c. 1. v. 20,)

(m) Sapientù abfconfa & thefaurus invifus,

qu� utilittts inutrifqiis. (Bib. Sac. lib. Eccle-

fiaftici, c. 2Q. v. 32.)

Page 247: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

237

rion des gens honnêtes qui ont eu la bon-

hommie de lier commerce avec lui (V).,

On lui dirait: tes pas ont fouillé le, par-

Vis du temple (p), n'entre pas. Et s'il y

etait entré? Et intravit Je/us in templum

JDei^f ejiciebat ôm es vendentss tn.entet

in temple, dicit etsi Script..m. eft: Do-

mus ni; a, dam us orati.ms , vos autem fe-

ciftis illam fpelunçutn la vonum (tj). Et on

fuivrait l'exemple de l'Homme-Dieu.

2°. On avait annoncé, dans la premiere

circulaire (r), le dellr de voir les Freres

d'un autre régime participer à notre en-

rreprife. Cétoit les y inviter; & c'était

Tellement les y inviter, que dans la fé-

conde circulaire (s) jon avait dit: pouf

(o) Viros fortes & magnanimos , eojdemque bo-

nos & Jimplices, vtritatis amicos minimeque

fallaces ejfe volumus: qu� funt ex media lande

jufiitia. (Cic. de Oiflc. 1. i, C 19.)

(p) Emaris ab kominibus qni ambulant in via»

tenebrofas. (Bibl. Snc. lib. ProVerb. c. 2, V. 13.)

(<j) Evangiles Saînt P/iathieu , c. 21. v. la &

13. Saint Marc. c. 11 , V. 15. & 17. Saint

Lue. c. , v. 45 & 46.

(V) Premiere circulaire , in fine.

(s) Seconde circulaire cinquieme , & fixieme

alinea.

Page 248: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

23$ ......

doigr.er ìout 'éstadk £f prMrir toute

'd foute t méfiance £f nicjiateíiigCìiccs en-

f te les lYercS des àiffêïtns vêgimes , on

ì*ajsmhltra sorìs U titre de fitn sle F. M.\\

le sort décider* dit rang & de la

place des PotaiiS. Néanmoins quelques

jours avant l'ouvértùre du Convent, quel-

ques Freres reglent des articles prélimi-

naires , par lesquels ils excluent de l'Af-

fembléeles M.\ d'un autre régime (t), &

«n conséquence bn a renvoyé honteuíè-

hient le (u) Député du f & mere loge dé

ïa croissante aux trois clefs de Ratisbonne;

ìe Frere (x) à Capite Galeato lui-mème,

h'a pas été admis à représenter la loge des

iamis réunis; cette loge si respectable &

par lés principes qui la dirigent & par les

membres qui la composent. Est-ce avec

une pareille conduite qu'on parvient à réu-

ttïr tútis ïci fyftèntt de la M:, (y)? Eri-

�gage-t-ori des Corps à se réunir, en se

(t) �rticies préliminaires, art. 5. & ir.

(h) Protocole du Convent, dixieírie Séance.

(ac) Ibid. vingt-huitìeme Séance.

. (y) Voyez à là vingt - fixiezre Séance, fous

lie K°. 2. , cette réponse faite par le S. F.

«ì 'Leone rtf::r.gf.nU, au nom du Comité.

Page 249: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

jouant des Membres de ces Ctfrps; est

chassant, pour ainsi dire, leurs Députés}'?

Lorsqu'on renvoie les Ambassadeurs, n'est-

ce pas le signal de la guerre? � Résoudre

� Is questions &f doutes fur t'origine, la

s, filiation £*f la dénomination de �O.^ %f

,, humer nos regards vers son ejsenci («).*?

c'est-à-dire 5 d'après ce qui avait été posé

dans les paragraphes précédens de la se*

conde circulaire, chercher le véritable

but de l'Ordre; c'était le premier objet

des délibérations: or en excluant les Ff;

des autres systèmes , on se privait des lu-

mieres qui auraient pu résoudre les ques-

tionsdissiper les doutes, diriger vers l'ef Seconde

sence de l'O. Le Cohventn'a donc fait ni consequenc*,

ce qu'il â pu, ni ce qu'il a dû pour par-

venir à la découverte de l'originé de l'O.*

de son but, de son essence.

3°. Avant l'ouverture du ConVent ori

a fait une loi], par laquelle on a dit que le

Chef d'une Province aurait une voix,

mais que sa Province entiere n'en aurait

que deux (a).

ISîous avons démontré, dans notre pre-

miere & seconde Parties, combien cette

I I ti I m

(z) Seconde circulaire, quatuorzieme alinéa;

(a) Articles préliminaires , article 23. .

Page 250: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

24©

loi étair injuste (b), nous ne repérerons

pas les principes 3 mais posons un exemple,

pour faire encore mieux sentir toure l'in-

justice de certe loi. Vous avez acheté un

bijou, vous l'avez payé. Le vendeur vous %

rair actionnes pour avoir le prix de son

bijou. Vous lui répondez : je vous ai payé.

Le Juge Vous admerrra à la preuve. Vous

avez vingr rémoins; on ne veur pas de

ce tumulre dans la salle du Scnar; un Com-

missaire entend tous ces témoins , qui af'-

sirment tous vous avoir vu payer. On ré�

digepar écrit leur déposition.. Vous venez

ensuite pardevant vos Juges , avec votre

cahier authentique des suffrages des té-

moins; ce Cahier ne vaudra-t-il que pour

un suffrage ou pour vingt? Prévaudra-r^il

contre l'enquête contraire que votre ven-

deur aura fait faire, dans laquelle il n'aura

fait entendre qu'un témoin qui aura die

qu'à l'instant de l'achat voús n'avez pas

payé? Qui est-ce qui osera dire que le témoi-

gnage est égal? Hé bien! les pouvoirs en

due forme donnés aux Représentans de

chaque f Préf.\', voilà le cahier des en-

quêtes dont les suffrages doivent être

comptés.

W pages 29,, 30, 85 & ïuiVantes, jusqu'à

la 98 e.

Page 251: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

341

Veut-ost voir un second piege caché

sous cette loi systématique.

Les Provinces font divisées en Préfec-

tures: telle Province n'a qu'une ou deux

Préfectures, tandis que d'autres en ont , . .,

cinq, six & plus; ainsi, í°. une Province

qui n'a qu*un établissement , aura autant

d'influence que celle qui en a neuf; ainsi ,

2°. en suppoíànt les établissemens égautf,

& de vingt Chevaliers par établissement »

vingt Chevaliers auront autant de pon-

dérance, que cent quatre-vingt. Je de-

mande à tout homme impartial, si cela

est juste? & si avec une telle loi on peut

se promettre que les objets arrêtés dans

une Assemblée qui se conformera à cette;

loi, seront le v�u.de tous les commettans?,

Tout ce qui a été fait conformément à � �

cette loi, vicieuse ert elle - meme, loi. qui eonféqusnce.

répugne à tous les principes de la justice

& de l'honnôteté, ne peut avoir d'exécu-

: rion , ne peut mème pas être confirmé y

parce qu'il est infecté d'Un vice radical,

dont il est impossible d'effacer l'empreinte.;

Résumons les trois conséquences qui

dérivent des principes.

Le Cohvent de Wilheîmfbad est un Premier»

Convent imparfait, pour n'avoir pas statué ronfôiuencek

fur dix questions importantes annoncées

dans les circulaires,

Q. . �'

l

Page 252: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

H*:

s««mae Le Convent n'a fait ni ce qu*ií a pu,

conséquence. . ,., ja t s i j/

ni ce quil a du, pour parvenir a la decou-

verte de POrigine de l'O. & de son but.

Troifiem» Les arrêtés de ce Convent font infecté*

wnscquence. ti,un vice radical.

Je laisse à tout homme sensé à tirer lt

Conséquence ultérieure*

'Quoique nous puisions nous borner à

ce résumé succinct, parcourons cependant

encore ce champ vaste qu'offrent les ac-

tes du Convent; mâis faisons-íe rapide-

ment , & n'en arrachons que les ronces

Jes plus épineuses.

Nous ne parlerons plus du renvoi dit

Député de Ratisbonné (r), qui devenait

feien plus offensant après Tadmission de

celui de Russie & de Ceux d'Autriche (d).

Passons aussi fous silence les différentes

faces sous lesquelles, on a présenté le sujet

principal (e) du Convent j ce qui prouvé

qu'on ne s'entendait pas > ou qu'on ne

veulait pas s'entendre ,' ôu que la matiere

»'était pas digérée. Trois aspects égale*

ment défavorables.'

, Le premier objet qui se présente, est la

{c) Dixieme Séance.

(d) Sixieme & huitieme Séances

(0 3> 44fo> 7, i & ^e séances.

Page 253: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

. . . . Mf . .

difcuinon de la queftion principale propo*

fée généralement dans la premiere circu-

laire (/>, (but de �'O.) prèfbntée avec plus

de détail dans ïa feconde circulaire (g).

« Réibudre les guettions & doutes fut

i> l'origine > la filiation & la dénomination.

� de �O.£ & tourner en inînte temps nos

j, regards vers Con eïïènce, «

Ne fallait-il pas propofer ces queniôns»

pôfer ces doutes» déterminer cette enenc*

de ro.?

Nous avons vu qu'on devait s*anem»

bler (b) & qu'on s'eft aïïèmblé M.\ (i^

pour pouvoir faciliter l'entrée du Con»

vent aux M.\ des autres régimes , c'eft dire

âuïïï des autres fyftémes > que celui qui

dominait dans le régime > qui a provo-

qué le Convent. Mais on ne les y a pas

-appellés; & s'en eft préfenté qu'on a ren-

voyés > quoiqu'ils fuflènt Venus fur la com-

munication des circulaires que leur ont

faites des Ff télés', qui ïè font en cela

conformés au defir dû S» G. S» (&>

(f) Premiere circulaire » RV|k'

(g) Seconde circulaire»

(h) Secondé circulaire > & - -

(f) Articles préliminaires > àrticlè 4»

(*") Première circulaire > Vers la feùk

0.»

Page 254: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

*44

. - Cependant on ne pouvait pas xéfoudre

4es queftions & les doutes fur l'origine de

l'O. , fans le concours de ceux qui pré-

rendaient connaître l'elfence de l'O. , fort

but, ion origine. Ceux qui ont affilié'au

Convent, ne connaifient pas les titres

& probabilités des autres fyftcmes. Voilà

un vice radical, qui a empêché que Je

Convent n'eût cette réunion de lumieres

néceflaire pour décider la queffion prin-

cipale. - ...

Nous avons vu qu'on n'a pas parlé dans

le Convent de l'efTence de l'O., qu'on n'a

.pas fixé efientiellement fon but. Autre

vice.

- N'a-t-on pas lahTé entrevoir un fyf-

rême qui eft refté concentré entre quelques

.Individus? On en a la preuve (/). Voilà

de la mauvaife foi d'autant plus impar-

ti) La M.: a conduit de tout temps, par ce

myflere 4e Vancien Ternaire , d un développe-

ment des plus grandes lumieres. Celui qui le

'tonnait ejl fdtisfait'de l'y trouver t celui qui en

doute ou le nie peut être ramené un jour d cette

vérité & en faiioir gré alors. Dix - feptieme Séance

du 16 Août. Pourquoi un jour? Pourquoi pss

au moment où cette explication pouvait être

la plus intéreflante? Si elle était jufte elle eût

levé bien des obftacles.

Page 255: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

«4f

donnable qu'on profitait des lumieres d'au- Quatrieme

trui, & qu'on refufait la communication C<m cquence,;

des fiennës. Troifieme vice.

'' Ne peut-on pas conclure que le but'

notait que de détruire toUs les fyftêmes,

fàns en examiner les preuves ou les pro-

babilités , pour n'en -lahTer fubfifter qu'un

fehl?

Mais ce feul fyftême, pour le faire adop- co^"^«e

ter, ne, fallait-il pas l'expofer, l'appuyer

de preuves ou de probabilités li frappan-

tes , qu'elles euflent convaincu , tout le

Convent? Et on ne l'a pas fait. Ne doit-

on pas conclure de cette conduite, que les

partifans de ce fyftême inconnu avaient

machiné, man�uvré, pour parvenir à leur

but. Machiné en faifarit des initiations

clandéftines , afin d'obtenir un certain

nombre de fuffrages; man�uvré en leur-

rant par des promeffes quelques -uns de

ceux qu'on n'initiait pas? Et que le moyen-

de machiner était facile! Deux Freres (itt)

refpe&ables à tant d'égards aVaient, l'un

deux fuffrages effectifs, l'autre deux

éventuels. Les Machinareurs étaient affû-

tés au moins de trois? en initiant les Mes.

(m) Le S. G. S. & le F. d Leone re/urgente,

comme Maître-Provincial de deux Province^

Page 256: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

J»i*>v. ou leurs Reprcfèncaiw; îîs obte-

naient quatre fuffrages de plus. Cela fai-

sait onze voix; quelques autres initiations

.procuraient, des voix dans les conclaves

provinciaux; & c'était là qu'en pouvait

man�uvrer à grandes rames» Ajoutez à

tout cela l'eipérance de trouver dans quel-

ques Freres,, ou de la çondefeendance pour

les Princes ,. ou de la confiaace� pour ces

hommes myftérieux qui parlent comme

a parlé Ariftote îorlqu'il trouvait dans

des mots barbares la confirucuott de fb

fyllogifmcs. . ^ ... ., »

, Paifons à d'autres objets. .;

, Si l'on vérifie les dates des Séance»,

on trouve une inaction de deux jours en-

tre la quatrieme: & la cinquieme Séance;,

une de deux jours entre la neuvieme &

la dixieme, une d'un jour entre la dou-

zieme & la treizieme » contrairement

au preferit des articles préliminaires

qui voulait que les interruptions de tra-

vail fiuTent décidés à la pluralité des GiB-

frages: or il ne confie pas de ces &f&ag:e&

dans les actes. On trouve enfin une lacune

de douze jours entre la quatorzieme &

qiunzieme Séance j il efl: vrai qu'on avait

(*> AxtMes a &

Page 257: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

propofé cetre dernier© fufpenfion pour

préparer les matieres dans les Comités s

n'en peur-on pas conclure que le temps feptfeae

oe ces cenations de travail commun a ete

employé aux initiations clandeftines? Et

fi l'on Bât attention que ces interruption? , �,,*

de travail fe trouvent précifément inter-

caller les opinions fur la queftion de lafilia-»

tion, des T., & précéder conféquemment

immédiatement la décifion de cette quef»

tion; n'en concluera-t-on pas que ces ini- Huîtîeme

dations avaient pour but de faire tomber conf^u*Bce4

le fyftême des T.; & que prendre des voies

auflî tortuçufes, c'eft fe conduire indé^

cemment Sx, fe jouer de la bonhommié >

de la confiance de ceux qui ont envoyé

des Députés au Convènt; que c'eft faire

perdre le temps aux Mandataires & voler

l'argent des Mandans?

Vouliez-vous établir un fyftême plu*

vrai, plus honnête , il fallait le confier de

bonite foi; vous deviez être allure de la

difcrétion de vos Ff.

Et parce- que (o) les S. G, S., ainfique

les Mes, Provinciaux, avaient chacun une

voix équivalente à la moitié de celles

d'une Province; & parce qu'une Province

qui n'avait que vingt à trente Membres >

(o) Articles préliminaires, article 23.

Page 258: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

... «4* -

ivàit àutant de voix que celles qui comp-

taient cent, deux * trois &. quatre cens

Membres dans leur arrondissement, ce qui

produisait* une inégalité monstrueuse; n'en

Neuvieme doit- on pas conclure que la question for

conséquence, ja fi]ìarion des T., ainsi que les cinq sub-

séquentes , ont été nullement , inçompé-

temment jugées. -:'

Et parce que les Vòîans, dans l'igno-

rance sans douté des principes des proba-

'\ bilitês, dont urt fondamental est que> dans

P incertitude, on doit suspendre à se déter-

miner £f à agir , j*fáu'à ce qu'on ait phi*

de lumières . parce que > dis-je , ils auront

décidé contre un {ystème , quoiqu'ils

avouasiànt qu'il y avait entre ce système

& la M,\ des rapports intimes, des rapports

réels & incontestables, que ce système était

sondé sur une tradition constante, fitr des

ínonuméns authentiques t fur ^explication

des hiéroglyphes �f emlAêmes M<\, ce qui

forme -une grande somme de probabi-

lités , ce qui aurait dû au moins faire laiC

ser la question dans indécision , n'en doir-

nìxieme or* conclure qu'on a jugé la question

cínséqucaw, contre tout principe , toute raison, d'une

maniere insoutenable, impertinente &

inadmissible? , ..

Et parce qu'on aura jugés que la M.\

n'était plus YQ, desT,, & qu'on aura ré-

Page 259: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

. , ^ 49

digé une -protestation expresse de cette

,vérité, & que cependant on aura ordonné

que les noms des premiers Fondateurs de

l'O. des T. seraient placé dans un Grade ,

& qu'on y adapterait le précis de l'histoire

de cet O., n'en pourra-t-on pas conclure Otuiem»

que cette décision est bien contradictoire > «mícqotìiefc

bien inconséquente, faife pour en impo-

ser aux Candidats, auxquels on parlera de

choses qui ne sont pas de l'essençe de l'O.,

& qu'ils croiront nécessairement être de

son essence, puisqu'ils les verront &: en-

rendront dès les premiers pas qu'ils feront

dans l'O intérieur.

Et parce qUe l'Ordre intérieur étant

divisé en deux Grades, le premier pré-

sentera des faits historiques , qui feront

présumer que le second eu est l'accorn-

plissement, & contient la preuve de ces

faits, & que le íecond ne fera, qu'un

Grade moral; n'en çonçluera-t-on pas çJ^^wSi,

que c'est intervertir tout ordre de choses?

Et parce que dans un acte on aura pro-

testé contre la calomnie de l ímputation

faite à jla M,-, du régime rectifié, quo

la perpétuation des T, avait été jusqu'a-

lors son fystème; & que cependant, dans

un autre acte du mème jour, on aura,

consigné Paveu que cette perpétuation

avait ôté jusqu'ici la base de. ce système >

Page 260: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

eonseqwrac' ^ ^ concluera-t-on pas qu'il fallait un gran^

fond d'impudence ou d'inconséquence pour

proposer la rédaction d'actes aussi contradic-

roires, & le délire de raison le plus ca-

ractérisé pour consentir à certe rédaction?

Poursuivons. On a fair des Gradés de

. . Maçonnerie avec des emblèmes & hiéro-

glyphes inintelligibles pour d'anciens

Maçons, d'excellens Maçons, & on leur

a répondu que ces emblèmes & hiéro.-.

glyphes se trouvaient dans les cahiers les

plus anciens, sans en donner ia preuve;

pn leur a dit ensuite qu'on avait pris ces

emblèmes * dans les cahiers des différens

.^yltèmes, pour faciliter la réunion de ces

systèmes» de, cependant on avait refusé

l'entrée à des Membres de systèmes dif-

férens i enfin on a dit que ces emblèmes

çonduisaient aux connaissances des plus

grandes lumieres; & l'on n'a pas voulu

donner l'explication de ces emblèmes qui

ouitoreîeme annonçaient tant de merveilles; né con-*

«witc^uçRçe, çluera-t-on donc pas que c'est ajouter Hn4

conséquence au manquement des princi-.

pes fur l'honnête, le juste & l'utile?- -

'Et parce qu'il n'avait pas. été. mis en

question dans les circulaires fi l'on ferait

l'clection d'un Grand-Maître (p) & qu'on

*W "-' . \

Cf) Ie, *e* de croire que je n'ai

Page 261: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

.«*» "a élu un; & parce qu'il; n'a -pas êff

mis en question dans les circulaires fi roa

priverait les M« « Pnrn des grandes Di-

gnités annexées à leur titre de M% Prov.

& qu'on les en a privés, &c., &c.; n'en Q^míhm

eonclura-t-pn pas qu'on a décidé dans ce "cqu*BC*'

Convens çe qui n'avair pas été proposé?

& qu'on n'a pas décidé ce qui avait été

proposé? .

. Et parce que des Ff. d'un íystème, qui

n'est pas tout-à-fait le nôtre, auront pro-

mis de découvrir les vrais Supérieurs de

i'CX* & qu'OI> aura repondu: nous ne

{vouions pas de vos Supérieurs; quoique

deux des principaux articles de la pre-

miere circulaire portassent; uwns-nws

des Supe f ie n? qui Jont ces- Supérieurs*

.& parce que ces mèmes Ff, auraient an-

jioncé le Rituel manuscrit des anciens

Fondateurs de l'O, & qu'on n'aura pas

voulu: de ce Rituel, parce, qu'on venait

d'en fabriquer un; ne concluera^t-on pas coí»�J�cç/

avec justice que c'est raisonner auslì in-

conséquemment, qu'agir peu honnête,?

ment, en faisant soustraction de cesprçu

aucunement intention de critiquer le choix ref.

peffcable qu'on a fait, il fie s'agit, comme o&

peut, le voir, que de tirer des conséquences

ftpfe les faits, , w ... .. _ ^ ^ ,

Page 262: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

I

tîleflës dépôféès "parmi les aftes "du Con*;

vent?' ,

Enfin on avait aflêmblé l'O. le plus

refpectable; les Députés étaient cenfés

lés plus iriftruits & les plus integres, &

cependant on tenait des Comités fecrers;

on confiait à deux perfonnes des Lettres

qu'on ne voulait pas confier à toute l'afc

femblée; on racontait à un Comité des faits

dont on ne voulait pas donner la communi-

cation à un Couvent afièmblé pour tout

Dix-repdeme'voir & connaître; n'en concluera-Non pas

que la confiance & la concorde étaient

bannies de cette aflemblée, qui devait être

refpectablé? Et fi la confiance & la con-

corde n'ont pu régner dans une aflemblée

compofçe de l'élite du Corps de la M.\

eix llttItJ(,me réunie; n'en doit-on pas conclure qu'il eft

çonfequeneç. impolfible qu'elles regnent dans le Corps

même; par une conféquence finale',

qu'il n'y a pas de Société plus mal or-

donnée?

Tel eft, ô, mes Freres! le trifte S?

malheureufement le trop véritable tableau -

des opérations de ce Couvent fi defiré,

qui a fait tant de bruit avant fa naiflance.

N'eût-il pas mieux; valu qu'il n'eût pas

exifté? Il nous a donc appris que les M.\'

n'étaient que des hommes bien ordinaires,

qu'ils n'étaient pas même des homme» �

Page 263: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

comme il y en a tant, qui-n'ont jamatsmís

le pied dans le Temple maçonnique. . / �

Tous ces grands mors de verni , de sa»

-gesse, de bienfaisance, d'humanité donc

sé plastronnent les M,',,, n'ossriraient-ils

donc que l'image d'une ombre qui cache

l'orgueil, l'ambìtion, le fanatisme & Vìm*

posture ?. Non , mes F£, ne ìe croyons

pas ì il y a encore des Maçons honnêtes,

vertueux, bienfaisans, humains , instruits;

c'est à nous à les discerner parmi la foulé

de ceux qui se disent Ma, parce qu'ils

ont passé par la filiere des Grades maçon-

niques. Ceux qui sont dispersés, nóus les

réunirons; Ceux qui sont réiínis, nòus les

chercherons. Desireux d'apprendre & dé

connaître, nous ferons le tour du monde,

. s'il le faut, pour trouver ces connaissan-

ces* ; :nôUs en demanderons à Berlin â

Ratifbone, à Stockholm , à Londres, &

jusques dans les rochers d'Ecosse,- & nous

trouverons la vérité; j'en crois à mon

pressentiment, qui me dit , d'une maniere

si convaincante , qu'il est impossible quê

des ames honnêtes se refusent à éclairet

des ames vertueuses

Je íûis persuadé qu'il y a bien petide

Com-- ., de Prefectures, & peut - être de

Provinces , qui, après avoir lu les opéra-

tions de ce Convent, ne diront: qu'a-t,

on donc fait dans ce Convent? Rien,

Page 264: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

..... 254

Rien. Vous vous trompetiez, mè's amîs.

Qn â nommé des F£ éclairés pour voufr

présenter les codes des ìoix; ils feront,

j'en suis assuré, deux monumens précieux

qui immortaliseront ie Convent de Wiï-

helmfbad; & pour enlever les taches qui

terniraient cette gloire, un second Con*

Vent général de tous les M.\ générale-

ment quelconques, qui se réuniraient pour

donner sanction à ces deux codes; un se-

cond Convent, auquel les membres Cé

présenteraient avec Un esprit non pré-

Venu , avec un esprit de paix & de con-

corde , & un desir Vétitable de s'instruire,

(ainsi que d'enseigner (q), qui examine-

raient de nouveau, àvec intégrité,, toutes

ïes questions qui ònt été proposées dans

les circulaires: ce second Couvent.:, qui

ine ferait que la continuation du premier,

en rectifiant les fautes des Séances précé-

dentes, ferait vraiment une époque ho-

norable pour la M.-.

C'est l'objet de mes v�ux les plus árdens.

|e ne me suis pas dissimulé, lorsque j'ai

entrepris cet Ouvrage, tous les désagré-

«nens auxquels je m'expoíàis; cependant

(q) Esta manfuetus ad audiendum verbum > ut

íhiteUigas: & cum fctpientia proféras fe/pon/um

wum> (siib. S»�. life. Ecclefiaft. c. 5, v, 13}

Page 265: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

j'ai eu assez de constance en l'hónnêteté

des Ff dont j'ai eu à combattre le plus

fortement f opinion, pour croire, qu'ils me

íaùraient gré de ma. franchise; je n'ai eu,

je l'assure , aucune intention de les offen*

'ser; & si quelqu'un avait la tentation de

h croire , il prouverait que la méchanceté

siège dans ibn c�ur, & dans le mien je

trouverais mon excuse. Meamibi cotiscim-^

tiapluristst quàm omnium ferme (r\

On me reprochera, peut -être, de n'a-

voir pas développé mon sentiment surlè

but de la IVL\ Je répondrai, 1°. que je

n'aurai jâmais la présomption de me croire

infaillible 5 2°v que jê n*ai jamais cherché ,

ni ne chercherai jamais à entraîner qui

que ce soit dans'mon opinion; 3°. enfin

que mon but ne devait pas être de mon*

trer mon opinion fur le but de �'CX, mais

d'analyser les opérations du Gonvent >

d'en montrer les défauts & d'en Jouer les

opérations estimables. Je devais me livrer

à ce travail pénible & ingrat, parce que

le Couvent ayant fixe à la Saint Jean d'hi-

ver de l'anée i?83, le terme auquel on

donnerait son .approbation à ses opéra-

tions; les Ff de la «j- de Lor,. . ayanfr

quelque confiance en l'étude que j'ai faite

(f) Ck. ad Attic. XII, 28.

Page 266: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf

i$6

de l'O. & des loix, je devais leur faciliter

l^examen des opérations de ce Convent.

Ce travail ne fera-t-il que pour la ^ de

Lorrainé? Sera-t-il aflez intéreflant poilr

mériter d'être envoyé à tous les établifle-

mens du Prié. d'Auftrafie? Dois-je le

faire en ma qualité de Vifiteur de ce

Pv'vK? C'eft ce que je foumets à l'exa-

men & à la décifion du .J. refpeâable à la

tête duquel jai l'honneur d'être. Et je ne

puis choifir de Juges plus integres, plus

eclairés, plus eftimables, plus dignes de

mon amitié, de ma confiance refpeclueufe.

FIN.

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Page 268: De_Conventu_Generali_Latomorum.pdf
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