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chinensis et Persea americana en vue de valorisations cosmétiques.
Auteur : Maes, Chloé
Promoteur(s) : Fauconnier, Marie-Laure
Faculté : Gembloux Agro-Bio Tech (GxABT)
Diplôme : Master en bioingénieur : chimie et bioindustries, à finalité spécialisée
Année académique : 2016-2017
URI/URL : http://hdl.handle.net/2268.2/3095
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CONTRIBUTION À L’ÉTUDE PHYTOCHIMIQUE DES ESPÈCES LEEA GUINENSIS, LITCHI
CHINENSIS ET PERSEA AMERICANA EN VUE DE VALORISATIONS COSMÉTIQUES.
CHLOÉ MAES
TRAVAIL DE FIN D’ÉTUDES PRÉSENTÉ EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLÔME DE MASTER BIOINGÉNIEUR EN CHIMIE ET BIOINDUSTRIE
ANNÉE ACADÉMIQUE 2016-2017
PROMOTEUR : MARIE-LAURE FAUCONNIER
I
Copyright © Toute reproduction du présent document, par quelque procédé que ce soit, ne peut être réalisée qu'avec l'autorisation de l'auteur et de l'autorité académique de Gembloux Agro-Bio Tech
Le présent document n'engage que son auteur
I
CONTRIBUTION À L’ÉTUDE PHYTOCHIMIQUE DES ESPÈCES LEEA GUINENSIS, LITCHI
CHINENSIS ET PERSEA AMERICANA EN VUE DE VALORISATIONS COSMÉTIQUES.
CHLOÉ MAES
TRAVAIL DE FIN D’ÉTUDES PRÉSENTÉ EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLÔME DE MASTER BIOINGÉNIEUR EN CHIMIE ET BIOINDUSTRIE
ANNÉE ACADÉMIQUE 2016-2017
PROMOTEUR : MARIE-LAURE FAUCONNIER
I
Remerciements Je tiens à remercier toute l’équipe du CGO de m’avoir accueillie durant les 6 mois qui ont été
nécessaires à la réalisation de ce travail. Je remercie plus particulièrement Matthew Saive de m’avoir
aidée et accompagnée afin de mener à bien ce projet. De plus, un tout grand merci à ma promotrice
Marie-Laure Fauconnier pour ses conseils et relectures, ainsi que de me permettre de continuer ma
route dans le monde de la recherche.
Ensuite, je souhaite remercier Benoit Dupperon du Conservatoire Botanique National du
Mascarin pour la récolte et l’envoi des matières premières, mais aussi Ewa Cieckiewicz et le
laboratoire de pharmacognosie de l’Université de Liège pour leurs conseils quant aux séparations des
fractions et aux analyses structurales.
Il me tient à cœur également de remercier mon papa, ma sœur et mon ami Kevin pour leurs
relectures et conseils quant à la syntaxe de ce texte.
Pour finir je vous remercie vous, membres du Jury, d’avoir accepté de lire et évaluer mon
travail. Je vous souhaite une bonne lecture.
II
Résumé
Dans le cadre de la thèse de Saive M. concernant l’étude phytochimique de plantes mahoraise,
l’étude approfondie de trois activités biologiques sur trois extraits végétaux a été réalisée. Les
activités antityrosinase, antioxydante et anti-inflammatoire ont été sélectionnées compte tenu de leur
intérêt pour la valorisation en cosmétique.
Suite aux études préliminaires réalisées sur l’île Mayotte par Saive M., les feuilles de Persea
americana Mill., les feuilles de Leea guineensis G. Don. et les racines de Litchi chinensis Sonn. ont
été sélectionnées pour cette étude approfondie.
L’étude des activités biologiques citées ci-dessus sur les différents organes végétaux sélectionnés
a été réalisée en plusieurs étapes. Pour commencer, les échantillons ont subi des extractions par la
technique du Soxhlet. Les extraits obtenus ont ensuite subi divers fractionnements par centrifugation
et chromatographie liquide. Afin de tendre vers l’identification des molécules responsables des
activités d’intérêt, les fractions les plus actives lors des mesures spectrophotométriques ont été
sélectionnées tout au long des différentes étapes de fractionnement à l’aide de technique statistique.
Cela a abouti à l’identification de fractions d’intérêt pour chacune des activités ciblées et
l’obtention d’une molécule suffisamment pure pour entamer le travail d’étude structurale.
Mots-clés : phytochimie, valorisation, cosmétique, tyrosinase, lipoxygénase, DPPH,
spectrophotométrie, HPLC, extraction, identification
III
Abstract
As a part of Saive M.'s thesis on the phytochemical study of Mahoran plants, in-depth studies
of three biological activities on three plant extracts were carried out. The antityrosinase, antioxidant
and anti-inflammatory activities were selected as they are interesting for cosmetic valorizations.
Following the preliminary studies carried out on the island of Mayotte by Saive M., the
Persea americana Mill. leaves, the Leea guineensis G. Don. leaves and the Litchi chinensis Sonn.
roots were selected for this in-depth study.
The studies of the biological activities cited above on the organs which have been selected
have been carried out in several stages. To begin, the samples underwent extractions using the
soxhlet technic. Subsequently, they were subjected to various fractionations by centrifugation and
liquid chromatography. In order to identify the molecules responsible for the different biological
activities, the most active fractions were determined using spectrophotometric coupled with
statistical tests, this allowed to focus our work only on the most active fractions.
This resulted in the identification of fractions of interest for each of the targeted activities as
well as obtaining a molecule pure enough to start the structural study.
Key-words : Phytochemistry, valorization, cosmetics, tyrosinase, lipoxygenase, DPPH,
spectrophotometry HPLC, extraction, identification
IV
Abréviations 13-HPOD : 13-Hydroperoxyde 5-HPETE : 5- acide hydroperoxy-eicosatetraenoique 5-LOX : 5-Lipoxygenase AA : Acide arachidonique ACE: Angiotensin Converting Enzyme ANOVA: Analysis of Variance ARNm: Acide ribonucléique messager BCL: Bicuculline BHT: HydroxyToluène Butylé COSY : Correlation Spectroscopy DAD : Diode array detector DHI : 5,6-dihydroxyindole DHICA: Indole-5,6-dihydroxyindole-2-carboxylique DPPH: 2,2-diphényl-1-picryhydrazyl FLAP : Five Lipoxygenase Activating Protein GC-MS: Chromatographie gazeuse suivie d’un spectromètre de masse HAc : Acide acétique HDL: High Density Lipoprotein HMBC: Heteronuclear Multiple Bond Correlation HPLC : High Performance Liquid Chromatography HSQC: Heteronuclear Single-Quantum Correlation IAR: Informant agreement ratio IC50 : Concentration inhibitrice causant 50% d’inhibition L-DOPA : L- 3,4-dihydroxyphénylalanine LC: Litchi chinensis LDL: Low Density Lipoprotein LG: Leea guineensis LT : Leucotriène MS : Matière sèche NDGA: Acide nordihydroguaiaretique ORAC: Oxygène Radical Absorbance Activity PA: Persea americana PCT: Picrotoxin PKB/akt : Protein Kinase B PTZ: Pentylenetetrazole RMN: Résonance magnétique nucléaire TFA: Acide trifluoroacétique TMS: Tétraméthylesilane Trolox : L'acide 3,4-dihydro-6-hydroxy-2,5,7,8-tétraméthyl-2H-1-benzopyran-2-carboxylique UV-VIS: ultraviolet-visible
V
Table des matières I
Remerciements I
Résumé II
Abstract III
Abréviations IV
1. Introduction 1
2. Généralités 22.1. Mayotte 22.2. Ethnobotanique 32.3. Leea guineensis G. Don 42.4. Litchi chinensis Sonn. 72.5. Persea americana Mill. 10
3. Activités biologiques 133.1. L’activité antityrosinase 13
3.1.1. La mélanogenèse 133.1.2. La tyrosinase 153.1.3. Les inhibiteurs de la tyrosinase 153.1.4. Intérêts 17
3.2. L’activité anti-inflammatoire 173.2.1. La réaction d’inflammation 173.2.2. Les lipoxygénases 183.2.3. Les inhibiteurs de la lipoxygénase 203.2.4. Intérêts 21
3.3. L’activité antiradicalaire 213.3.1. La réaction d’oxydation 213.3.2. Le DPPH (2,2-diphényl-1-picrylhydrazyl) 223.3.3. Les inhibiteurs de l’oxydation 223.3.4. Intérêts 23
4. Objectifs et stratégies 24
5. Matériel et méthode 255.1. Extraction des molécules actives 25
5.1.1. Matières premières 255.1.2. Extraction par Soxhlet 25
5.2. Séparation des molécules 265.2.1. Centrifugation 265.2.2. Chromatographie liquide à haute performance (analytique et préparative) 275.2.3. Colonne de silice ouverte 28
5.3. Mesure des activités biologiques par spectrophotométrie UV-VIS 295.3.1. Mesure de l’activité anti-inflammatoire 295.3.2. Mesure de l’activité antityrosinase 305.3.3. Mesure de l’activité antiradicalaire 315.3.4. Analyses statistiques 32
5.4. Identification des molécules 335.4.1. Spectrométrie de résonance magnétique nucléaire (RMN) 33
6. Résultats et discussion 34
VI
6.1. Fractionnements et activités biologiques 346.1.1. Fractionnement par centrifugations des trois plantes 346.1.2. Approfondissement Leea guineensis 396.1.3. Approfondissement Litchi chinensis 50
6.2. Rendements 656.2.1. Rendements d’extraction 656.2.2. Rendements des fractionnements 65
6.3. Caractérisation structurale 66
7. Discussion générale 69
8. Perspectives 719. Conclusion 73
10. Bibliographie 74
Annexe 1 : Spectres UV-VIS 811.1 Spectre d’inhibition de la tyrosinase par LG P.1 811.2 Spectre d’inhibition de la tyrosinase par LC. 10.3.3 (15 mg/mL) 811.3 Spectre d’inhibition de la lipoxygénase par LC A. 82
Annexe 2 : Spectrométrie RMN 832.1 Spectre RMN 1H 832.2 Spectre RMN 13C 832.3 Spectre RMN COSY 842.4 Spectre RMN HSQC 842.5 Spectre RMN HMBC 85
1
1. Introduction
L’île de Mayotte est connue pour sa faune et sa flore riche et variée. De plus, c’est une île qui
demeure très peu exploitée pour ses ressources. Cependant, les habitants de cette île connaissent les
propriétés des plantes qui les entourent, et énormément de chamans utilisent la médecine
traditionnelle pour soigner leurs compatriotes.
Aujourd’hui, l’île de Mayotte présente le besoin de se développer et de se valoriser
économiquement. Suite à cela, un projet de valorisation a été créé par la préfecture française.
Saive M. a entrepris un travail de valorisation de la flore par une étude phytochimique de celle-ci.
Tout d’abord, une étude ethnobotanique a permis de sélectionner une centaine d’échantillons
différents issus d’environ 20 plantes. Ceux-ci ont été étudiés pour trois activités biologiques :
l’activité antioxydante, l’activité antityrosinase et l’activité anti-inflammatoire. Cette étude a permis
la sélection des espèces et des organes qui ont été étudiés dans le cadre du travail qui va être présenté
ici. Il s’agit des feuilles de Persea americana Mill., des feuilles de Leea guineensis G. Don. et des
racines de Litchi chinensis Sonn. Une description détaillée des points cités ci-dessus sera donnée
dans les deux premières parties.
L’étude des activités biologiques citées ci-dessus sur les fractions qui ont été sélectionnées a pour
but d’identifier les molécules responsables des activités d’intérêt. Celle-ci a été effectuée par
l'extraction des molécules, suivie de plusieurs fractionnements par divers techniques afin d’obtenir
des molécules purifiées.
Pour finir, ces molécules purifiées seront caractérisées structuralement par différentes techniques.
2
2. Généralités
2.1. Mayotte L’île de Mayotte est située dans l’ouest
de l’océan Indien, dans l’archipel des Comores
et s’étend sur une superficie de 374 km2
(Amann C. et al., 2011).
D’origine volcanique (Figure 1), elle possède
un relief accentué qui subit l’érosion et
l’enfoncement de son plateau chaque année
(Préfet de Mayotte, « Découvrir Mayotte,
Population », consulté le 16 mars 2017).
Le sol était à l’origine constitué de laves refroidies et
de cendres où se sont développées des espèces
cryptogames. Ensuite, la dégradation de la roche mère en substrat a permis le développement
d’autres espèces, celles-ci ont ensuite évolué en coopération.
Grâce au climat chaud et humide de Mayotte, les ressources nécessaires à la croissance de ces
espèces sont abondantes. Aujourd’hui, elle abrite une très grande biodiversité, c’est une des régions
du monde ayant le plus grand nombre d’espèces par unité de surface. Plus précisément, 1300 espèces
végétales dont 52 strictement endémiques ont été retrouvées à Mayotte (Amann C. et al., 2011).
Celles-ci sont depuis toujours très utilisées comme médications pour de nombreuses maladies
(Mchangama M. et al., 2012).
La découverte de ces espèces a cependant été très lente, les fortes pentes de l’île rendant
l’accès difficile à certaines zones (Figure 2). Il y a en réalité trois domaines de végétation distincts :
littoral (mangroves et formation littorale), « sec » (forêt sèche) et humide (forêt humide) (Boullet V.
et al., 2011).
Depuis 2009 et suivant la volonté des Mahorais, Mayotte est devenue un département français
(Préfet de Mayotte, « Découvrir Mayotte, Histoire et Géographie », consulté le 16 mars 2017).
Figure 1. Photo du lac du volcan Dziani à Mayotte, vue du ciel, par Gildas Y., 2008
3
Celui-ci est alors également le département français le plus jeune au niveau démographique,
55 % de la population ayant moins de 20 ans. Le chef-lieu de l’île est Mamoudzou et abrite 28 % de
la population (Préfet de Mayotte, « Découvrir Mayotte, Population, consulté le 16 mars 2017). La
forte croissance démographique entraîne une pression sur la conservation des espaces naturels de
Mayotte (Rolland R. et al., 2005). De ce fait, les autorités ont pour objectif la mise en place d’un
plan de développement et de protection de la faune et la flore (Préfet de Mayotte, « Document
stratégique : Mayotte 2025, une ambition pour la république », consulté le 16 mars 2017).
L’étude ethnobotanique et l’étude phytochimique décrite dans les paragraphes suivant prend
tout son sens dans le cadre de ce souhait de valorisation des ressources naturelles.
2.2. Ethnobotanique Une étude ethnobotanique (Saive M. et al., 2014) a permis de sélectionner environ 20 plantes
de l’île de Mayotte afin d’en étudier certaines propriétés biologiques.
L’ethnobotanique est définie comme étant une « Étude des rapports entre tel groupe ethnique et la
flore de l'espace où il vit » (Larousse).
La méthode utilisée dans ce cas-ci est celle donnée par Robert T.
Elle est constituée de trois étapes majeures :
• Identifier les espèces potentielles actives
• Poser les hypothèses de recherche
• Tester les hypothèses
Figure 2. "Esquisse de la zonation altidunale théorique de la végétation de Mayotte", par le Conservatoire Botanique National Mascarin (Boullet V., 2011)
4 Figure 3. Photo de Leea guineensis G. Don à Tawain, par Bodnar L., 2013
Pour l’identification des espèces potentielles actives, plusieurs possibilités sont offertes. Il est
possible de réaliser une étude basée sur le marché, ou d’utiliser une collection d’antécédents et de
données de symptomatologie populaire, ou de se référer à la distribution phytogéographique, ou
encore de faire un screening aléatoire durant lequel il arrive de faire des découvertes accidentelles.
L’utilisation de cette méthode repose alors sur cinq critères indispensables : la base de
données, la portée des données d’entrevue, l’identification taxonomique, le consensus des
informateurs et l’efficacité des matières premières.
Premièrement, la base de données doit être suffisamment grande. Les remèdes visés doivent
être les 25 les plus communs, mais ne doivent concerner qu’une seule espèce de plante.
Deuxièmement, les spécimens utilisés doivent être taxonomiquement identifiés. Ensuite, le
consensus des informateurs doit être évalué, soit par rapport à la fréquence accrue d’occurrences, soit
par l’IAR (informant agreement ratio) celui-ci est lié à une maladie spécifique (plus le résultat est
proche de 1, meilleur est le consensus).
𝐼𝐴𝑅 = 𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑑𝑒𝑐𝑎𝑠𝑑𝑒𝑚𝑎𝑙𝑎𝑑𝑖𝑒 − (𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒𝑑𝑒𝑟𝑒𝑚è𝑑𝑒𝑠𝑠é𝑝𝑎𝑟é𝑠𝑝𝑜𝑢𝑟𝑙𝑎𝑚𝑎𝑙𝑎𝑑𝑖𝑒)
𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑑𝑒𝑐𝑎𝑠𝑝𝑜𝑢𝑟𝑙𝑎𝑚𝑎𝑙𝑎𝑑𝑖𝑒 − 1
Finalement, des tests d’activités pharmacologiques des matières premières sont requis. Dès lors,
il est nécessaire de tester les hypothèses afin de déterminer l’utilité des données de consensus des
informateurs pour identifier de nouvelles plantes potentiellement médicinales (Robert T. et al.,
1986).
De la liste de fractions végétales intéressantes obtenue par cette technique (environ 100 fractions
issues de 20 plantes), un screening phytochimique a été effectué (Saive M, 2015). Celui-ci a permis
de sélectionner les feuilles de Leea guineensis, les feuilles de Persea americana et les racines de
Litchi chinensis pour l’étude approfondie dont ce travail a pour sujet.
2.3. Leea guineensis G. Don
Leea guineensis G. Don (Figure 3),
appelé plus communément bois de sureau, est
un arbuste muni de grandes feuilles et
d’inflorescence globuleuse rouge (Amann C. et
al., 2011). Elle se retrouve dans plusieurs pays
5
de l’Afrique tropicale (Cameroun, Ghana, Côte d’Ivoire) et principalement en Asie (Lavergne R. et
al., 2014). L’origine des plantes traitées dans le cadre de ce travail est l’île de Mayotte. Dans ce
département français, elle est classée en préoccupation mineure sur la liste rouge des espèces
menacées, avec une tendance stable (Kirchner F. et al., 2014).
Le classement systématique de cette plante est depuis toujours discuté entre la famille des
Leeaceae et celle des Vitaceae, en raison du peu de connaissances présentes sur son évolution. Les
études les plus récentes tendent à la classer dans la famille monogénérique des Leeaceae, celle-ci
étant sœur de celle des Vitaceae (Molina J. et al., 2012).
L. guineensis est connue dans de nombreux pays pour ses bienfaits médicinaux comme des
actions antirhumatismaux, anti-inflammatoires ou diurétiques (Lavergne R. et al., 2014). En effet
durant une très longue période, les populations utilisaient des remèdes à base de feuilles ou d’écorces
de L. guineensis pour guérir, par exemple, l’arthrose et les fractures (Mchangama M. et al., 2012).
Ce n’est qu’à la fin des années 1990 que plusieurs scientifiques ont commencé à s’intéresser à
la composition chimique de cette plante possédant des propriétés bénéfiques.
Ainsi, en 1997, Op de Beck P. entreprit l’extraction et l’identification des molécules présentes dans
les feuilles de L. guineensis provenant du Cameroun. Il y découvrit la présence d’un nouveau
flavonoïde, le quercitrin-3’-sulfate (Op de Beck P. et al., 1997). La même année, Adersen A. intégra
L. guineensis à son étude sur les plantes antihypertenseurs et diurétiques de l’île de la Réunion. Cette
plante eut 100 % d’inhibition (0,33 mg/mL) de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (ACE,
Angiotensin Converting Enzyme), qui intervient dans les réactions biologiques entraînant une
augmentation de la pression sanguine et de la diurèse (Adsersen A. et al., 1997).
En 1999 Op de Beck P., déjà cité précédemment, publia sa thèse concernant « l’étude
phytochimique et biologique de Leea Guineensis G. Don ». Il y étudia donc des spécimens provenus
du Cameroun, et apporta beaucoup d’éléments importants sur cette plante. Plus particulièrement, il a
extrait et identifié toute une série de molécules des feuilles de L. guineensis : sept terpénoïdes
(E-phytol, scalène, lupéol, bêta-amyrine, palmitate de bêta-amyrine, coriolate de bêta-amyrine et
palmitate d’alpha-amyrine), sept flavonoïdes (kaempférol, quercétine, quercitrine, quercitrin
3’-sulfate, quercétine-3,3’-disulfate, quercétine-3,3’,4’-trisulfate et méarnsitrine), un acide gras
(acide palmitique) et deux acides phénoliques (acide gallique et gallate d’éthyle). Il a ensuite montré
que les différentes fractions avaient une cytotoxicité à 10 et à 100 µg/mL et qu’elles n’avaient pas
6
d’activité anti-inflammatoire sur le modèle utilisé (production de prostaglandines 6KF1α). Le
palmitate de β-amyrine montra une activité inhibitrice significative de la production de PG6KF1,α
mais n’eut aucun effet sur l’expression de l’ARNm de la métalloprotéinase MMP-1. Pour finir,
l’étude de l’activité antiradicalaire des extraits et des composés phénoliques a donné des résultats très
positifs, excepté pour les flavonoïdes sulfatés (Op de Beck P. et al., 1999).
Un autre sujet abordé lors de cette thèse et publié dans un article à part entière en 2000 fut
l’étude des composés volatils issus des feuilles et du bois de L. guineensis. À l’aide d’une
hydrodistillation et d’analyses GC-MS, il trouva 69 nouveaux composés jamais trouvés dans cette
plante. Parmi ceux-ci, se trouvent majoritairement des hydrocarbures et leurs dérivés, mais aussi des
terpénoïdes, des phénylpropanoïdes et des composés divers. Il est important de noter que le profil en
terpénoïdes et en phénylpropanoïdes se montra peu semblable entre le bois et les feuilles (Op de
Beck P. et al., 2000).
Le dernier article de Op de Beck P. et al., publié en 2003, détaille l’étude de l’activité
antiradicalaire. Ils y précisent que ce potentiel antioxydant est lié à l’élimination du superoxyde créé
par la xanthine-xanthine oxydase et qu’une inhibition de l’aldose réductase est également observée.
De plus, la présence de sulfate sur la quercitine diminue fortement son pouvoir antioxydant (Op de
Beck P. et al., 2003).
Ensuite, toujours en 2003, Kamanzi Atindehou K. et al. s’intéressèrent aux plantes
médicinales présentes en Côte d’Ivoire, et y évaluèrent l’activité antitrypanosomale et
antiplasmodiale. Leea guineensis montra une faible activité antitrypanosomale et aucune activité
antiplasmodiale (Kamanzi Atindehou K. et al., 2003).
Pour continuer toujours en Afrique, plus précisément au Nigéria, Falodun A. et al. ont
effectué une étude sur l’effet anti-œdémateux des extraits aqueux de L. guineensis. C’est une
méthode in vivo de mesure de l’activité anti-inflammatoire. Dans ce cas-ci, les extraits ont montré
une inhibition de 73 % de l’inflammation (dose = 400 mg/kG). Ils notèrent également la présence de
sucres réducteurs et de saponines, et émis l’hypothèse que cette activité était donnée par ces
dernières (Falodun A. et al., 2007).
Plus récemment, en 2011, Woode E. et al. se sont intéressés aux effets anxiolytiques et
anticonvulsants de l’extrait aqueux des feuilles de L. guineensis issues de Ghana. Ils ont trouvé que
l’effet anxiolytique est similaire au Diazepam1 et une activité anticonvulsante significative. De plus,
1 « Le Diazepam est un anxiolytique appartenant à la classe des 1-4 benzodiazépines. Ses effets sont liés à une action agoniste spécifique sur un récepteur central faisant partie du complexe "récepteurs macromoléculaires GABA-OMEGA", également appelés BZ1 et BZ2 et modulant l'ouverture du canal chlore. » Notice du médicament
7
aucune influence négative sur l’appareil moteur des souris ne fut constatée (Woode E. et al., 2011).
Un certain nombre de propriétés ont donc déjà été étudiées sur des variétés de Leea
Guineensis, mais celles-ci étaient toujours issues de pays du continent africain. Il est intéressant,
comme le mentionne Op de Beck P. dans les perspectives de sa thèse, d’étudier des variétés
d’origines différentes afin de déterminer l’influence du lieu et des conditions de culture des
spécimens.
2.4. Litchi chinensis Sonn. Litchi chinensis Sonn. est un arbre de la
famille des Sapindaceae de 12 à 20 m de haut,
originaire des forêts tropicales à sous-tropicales de
Chine (Amann C. et al., 2011). Il est très connu et
cultivé à travers le monde, principalement pour la
consommation de ses fruits. C’est un arbre qui fleurit
en hiver uniquement si les températures sont assez
basses au début de cette saison. Les fruits mettent
trois mois à se développer, et sont roses – rouges à
maturité (Figure 4). Il existe un grand nombre de
variétés, par exemple le « Tai So » qui est de grande taille, « Souey Tung » qui fleurit tôt dans la
saison et « Wai chi » qui est utilisé pour le semis (Diczbalis Y., 2011).
Depuis très longtemps, les populations utilisent toutes les parties de cet arbre à des fins
thérapeutiques. Par exemple, les racines pour le mal de gorge et la fièvre, les graines pour les
troubles névralgiques et les feuilles pour les maladies cutanées (Ibrahim S. et al., 2015).
Suite à ces utilisations diverses et abondantes, beaucoup de scientifiques se sont intéressés
aux fruits (péricarpe, pulpe et noyau) et aux feuilles de L. chinensis.
Pour commencer, les feuilles ont montré une activité anti-inflammatoire. C’est plus
particulièrement les molécules extraites à l’éther de pétrole qui ont inhibé l’œdème induit par la
carraghénane. Il s’agit donc probablement d’une inhibition de la cyclooxygénase en lien avec le
métabolisme de l’acide arachidonique (Besra S. E. et al., 1996).
Figure 4. Photo de Litchi chinensis., par Asit K.
8
En 2014, Castellain R. et al. se sont intéressés aux propriétés antioxydantes et
antinociceptives (réduction de la douleur) de ces feuilles. Ceux-ci ont utilisé deux solvants
d’extraction (méthanol et éthanol) et ont ensuite effectué des fractionnements avec de l’acétate
d’éthyle. Les fractions extraites de cette façon ont eu des effets antinociceptifs. Trois composés
phénoliques ont pu être isolés et identifiés : l’épicatechine, la procyanidine A2 et la procyanidine B2.
Ces composés avaient déjà été retrouvés dans le péricarpe du fruit de Litchi, cependant la quantité
dans les feuilles est de 3 à 5 fois supérieure à celle du péricarpe (Castellain R. et al., 2014).
La même année, Wen L. et al. ont étudié les flavonoïdes et les activités anticancéreuses des
extraits des feuilles. Ils isolèrent six flavonoïdes dans la fraction acétate d’éthyle, après une
extraction à l’éthanol. Les flavonoïdes retrouvés sont : la lutéoline, l’épicatechin, le kaempferol 3-O-
β-glucoside, kaempferol 3-O-α-rhamnoside, la procyanidine A2 et la rutine. Les analyses effectuées
sur ces molécules montrèrent que la procyanidine A2 possède un haut pouvoir anticancéreux pour le
carcinome cervical (cancer du col de l’utérus) et le cancer du foie, mais un pauvre pouvoir pour le
cancer des poumons et du sein. La luteoline, épicatechine, procyanidine A2 et rutine sont de
meilleurs antioxydants que le BHT (HydroxyToluène Butylé). Pour finir, la lutéoline a un bon
pouvoir antimicrobien contre Staphylococcus aureus, Escherichia coli, Shigella dysenteriae,
Salmonella et Bacillus thuringiensis (Wen L. et al., 2014).
Très récemment, une dernière découverte sur les propriétés des extraits de feuilles de Litchi
fut celle des propriétés photochemoprotectrices contre les rayons UVA et UVB. De plus, elles
possèdent un SPF (Sunburn Protection Factor) de 18,9 à 1 mg/mL, ce qui leur donnent un bon
potentiel pour faire des produits solaires (Thiesen L. et al., 2017).
Pour ce qui est du fruit, les parties les plus étudiées sont le péricarpe (la peau) et la graine, car
ce sont deux coproduits de l’industrie agroalimentaire de ce fruit. En 2000, Sarni-Manchado P. et al.
se sont intéressés à la composition phénolique du péricarpe. Ils recensèrent que ceux-ci ont une
structure orthodiphénolique, ce qui les rend facilement oxydables. C’est pour cette raison que la
couleur de la peau des fruits change rapidement après la récolte. Les quatre pigments majeurs trouvés
sont la cyanidine-3-rutinoside, la cyanidine glucoside, la quercetine-3-rutinoside (rutine) et la
quercetine glucoside. Ils montrèrent aussi que, comme dans les feuilles, on retrouve de l’epicatechine
et de la procyanidine A2 (Sarni-Manchado P. et al., 2000).
Quelques années plus tard, Zhao M. et al. ont relié ces flavonoïdes à leurs activités
antioxydantes. Il s’est avéré que la proanthocyanidine B2 a un radical hydroxyde plus puissant, et
l’épicatechine a la meilleure activité DPPH ((2,2-diphényl-1-picrylhydrazyl) (Zhao M. et al., 2006).
En 2012, Jiang G. et al. ont découvert un nouveau composé phénolique : l’acide 2-(2-hydroxy-5-
9
[methoxycarbonyl] phenoxy) benzoïque. Ainsi que sept autres molécules actives : le methyl 3,4-
dihydroxybenzoate, le stigmasterol, l’isolariciresinol, le kaempferol, l’ethyl shikimate et
l’hydroxytoluène butylé. La mesure des activités antioxydantes de ces molécules a montré que seuls
le methyl 3,4-dihydroxybenzoate et l’acide 2-(2-hydroxy-5-[methoxycarbonyl] phenoxy) benzoïque
ont une activité plus forte que le BHT. Pour finir, il a été montré que l’acide 2-(2-hydroxy-5-
[methoxycarbonyl] phenoxy) benzoïque n’a pas d’activité antityrosinase, ni anti α-glucosidase (Jiang
G. et al., 2012).
En 2017, une revue concernant les flavonoïdes du péricarpe de fruit de Litchi a résumé les
informations en précisant que ceux-ci sont divisés en six classes selon leur cycle carbone et groupe
fonctionnel (flavanones, flavones, isoflavonoides, flavanes, flavonols et anthocyanines). Ces
molécules sont de bons antioxydants, mais leur classement dépend du test utilisé. De plus, des effets
sur les maladies cardiovasculaires, cancers, inflammations et allergies ont été largement démontrés
(Li J. et al., 2017).
Le second élément intéressant du fruit de Litchi est sa graine. Pour commencer, un acide gras
non commun, le methyl dihydrosterculate, a été isolé de son huile (Stuart L. et al., 2003).
La première étude sur les graines fut constituée des extractions à l’eau, éthanol et méthanol, ce qui a
permis d’extraire cinq composés phénoliques : l’acide gallique, la procyanidine B2, la
gallocatechine, l’épicatechine et l’épicatéchine-3-galate. Les différents extraits ont montré une
activité antioxydante et antityrosinase, celles-ci étant maximales dans l’extraction éthanol/eau
(50:50) (Nagendra Prasad K. et al., 2009).
En 2011, dans une étude assez semblable, des composés nouveaux ont été extraits à
l’éthanol : le (2α,3α-epoxy-5,7,30,40-tetrahydroxyflavan-[4β-8-catechin], le 2β,3β-epoxy-5,7,30,40-
tetrahydroxyflavan-[4α-8-epicatechin], le litchiol A et le litchiol B. Des composés connus ont aussi
été retrouvés : l’acide 2,5-dihydroxy-hexanoic, la soscopoletine, l’acide coumarique, l’acide
protocatechique, le 2α,3αepoxy-5,7,30,40-tetrahydroxyflavan-[4β_8]-epicatechin, le pterodontriol D-
6-O-β-D-glucopyranoside, la narirutin, la naringin, la dihydrocharcone-40-O-β-D-glucopyranoside et
la pinocembrin-7-rutinoside, pinocembrin-7-neohesperidoside). Des tests au DPPH ont montré que
l’acide protocatechique, (2α,3α-epoxy-5,7,30,40-tetrahydroxyflavan-(4β-8-catechin), le 2α,3αepoxy-
5,7,30,40-tetrahydroxyflavan-(4β_8)-epicatechin et le 2β3βepoxy5,7,30,40 tetrahydroxyflavan-(4α-
8-epicatechin) ont des activités antioxydantes modérées (Wang L. et al., 2010).
Une autre propriété intéressante de celle-ci a été démontrée en 2014, il s’agit de l’activité
antimicrobienne de l’extrait aqueux de la graine contre des bactéries GRAM + et GRAM -.
L’inhibition de croissance la plus importante a été observée sur Streptococcus pyogenes (Bhat R. et
10
al., 2014).
La dernière découverte intéressante fut le potentiel anti-obésité des extraits aqueux de graines
de litchi par l’inhibition de l’adipogenèse in vitro (extraction aqueuse mise dans une pâte de viande)
(Qi S. et al., 2014).
En 2009, une étude sur la pulpe en général a montré que celle-ci avait un pouvoir
antidiabétique (inhibiteur d’aldose réductase) grâce à son contenu en delphinidin 3-O-β-
galactopyranoside-39-O-β-glucopyranoside (Lee S. et al., 2009). Pour terminer, Huang F. a montré
que la pulpe avait aussi des propriétés immunomodulatrices, et que celles-ci étaient mieux
conservées lors d’un séchage à pompe chauffante que lors d’un séchage par congélation (Huang F. et
al., 2014).
Un très grand nombre de molécules et activités sont déjà connues dans ces parties de la
plante. Cependant, aucune recherche ne s’est encore intéressée aux racines. Celle-ci ayant aussi des
utilités dans la médecine populaire (Ibrahim S. et al., 2015), elles seront l’objet de ce travail.
2.5. Persea americana Mill. Persea americana Mill, appelé plus
communément avocatier, est un arbre de la famille
des Lauraceae. Il est originaire du Mexique, et se
développe dans un climat tropical à sous-tropical.
Au naturel, il peut faire jusque 20 mètres de haut.
Son fruit est une drupe. Il a la peau allant du vert
au noir et contient un gros noyau (Figure 5). Il
existe environ 400 cultivars, et il est
majoritairement cultivé à des fins alimentaires. De
plus, de nombreuses propriétés médicinales lui sont
reconnues depuis longtemps, comme l’utilisation comme vermifuge ou contre la fièvre. Aujourd’hui,
beaucoup de pays cultivent cet arbre, mais le Mexique reste le leader. Les pays européens les
importent, car leur climat n’est pas favorable à la culture (Pérez Álvarez S. et al., 2015).
Les feuilles d’avocatier sont vertes et coriaces tandis que les fleurs, vertes aussi, s’ouvrent au
Figure 5. Photo de Persea americana, par Richins Myers V., 2016
11
début de la saison humide. Les organes mâles et femelles n’arrivent pas à maturité en même temps
au sein d’un même arbre, il en faut donc au moins deux proches l’un de l’autre pour avoir des fruits
(Amann C. et al., 2011). Ceux-ci font en moyenne 9 cm de diamètre (Orhevba B. et al., 2011). Ces
fruits, riches en vitamines, sont consommés dans le monde entier alors que l’huile extraite du noyau
est utilisée en cosmétique (Amann C et al.., 2011).
Selon Yasir M. et al., il existe trois variétés d’avocatiers : le mexicain, le guatémalien et
l’indien de l’est. En plus des utilisations déjà citées, ils sont utilisés en médecine traditionnelle pour
soigner l’hypertension et le diabète (Yasir M. et al., 2010). Les composés majoritaires de l’avocat
sont les acides gras, les vitamines et les caroténoïdes. La quantité de lipides est beaucoup plus élevée
que dans les autres fruits. (Ranade S., 2015).
Plusieurs recherches ont trouvé des molécules aux propriétés intéressantes dans le fruit. Pour
commencer, un composé antifongique contre le pathogène Colletotrichum gloesporiode a été
découvert en 2000. Il s’agit du (E, Z, Z) -1-acétoxy-2-hydroxy-4-oxo-hénéicosa-5,12,15-triène et il a
été isolé à partir des idioblastes de l’avocat (Domergue F. et al., 2000). Quatre ans plus tard, Lu Q.
montra que l’avocat est le fruit avec le plus de lutéine, qui représente 70 % de ses caroténoïdes.
Ceux-ci se retrouvent dans l’extraction faite à l’acétone, accompagnés des tocophérols. Cet extrait
permet d’inhiber la croissance des cellules cancéreuses de la prostate in vitro, alors que la lutéine
seule ne le permet pas. De plus, la grande quantité d’acides gras présents dans l’avocat facilitera
l’absorption des caroténoïdes dans le sang, ce qui réduit davantage les risques de cancer (Lu Q.,
2005). En 2007, Ding H. et al. confirmèrent cette découverte en précisant que les molécules
phytochimiques extraites mènent à l’apoptose en ciblant des voies de signalisation multiples et
augmentant l’oxygène réactif intracellulaire (Ding H. et al., 2007). La dernière propriété intéressante
mesurée sur l’avocat est le potentiel antioxydant. Celui-ci est dû aux phénols solubles totaux, la
vitamine C, la vitamine E, le ß-carotène et les caroténoïdes totaux. L’extrait aqueux est 95 fois plus
antioxydant que le lipophilique, ce sont donc les phénols (24,2 mg/100g MF) et la vitamine C (58 %
acide ascorbique) qui sont en majorité responsables de l’activité antioxydante de l’avocat (Corral R.
D. et al., 2008).
Pour ce qui est du noyau, une extraction méthanolique suivie d’un fractionnement a permis de
séparer et d’identifier trois composés d’acide chlorogénique et ses isomères, de l’acide quinique, des
salidrosides, de la proantocuanidines B1 et B2. Des tests in vitro ont montré que ces molécules
avaient des effets d’inhibition et de stimulation sur le keratinocyte et le fibroblaste humain (Ramos-
Jerz M., 2013). D’autres molécules phytochimiques bioactives ont été trouvées et ont pour effet
12
d’améliorer l’hypercholestérolémie, l’inflammation, le diabète et l’hypertension. De plus, des effets
insecticides, fongicides et antimicrobiens ont été encore une fois montrés (Dabas D. et al., 2013).
L’huile extraite de ce noyau est riche en composés insaponifiables qui diminuent l’arthrose par des
propriétés anticataboliques. De plus, elle inhibe la fibrinolyse et favorise la réparation du cartilage.
Pour finir, il a été observé que ces insaponifiables réduisent l’absorption et la biosynthèse de
cholestérol (Christiansen B. et al., 2014).
La dernière partie de Persea americana qui a été fortement étudiée est la feuille. Dès 2002,
des propriétés très intéressantes ont été découvertes. Une étude de l’extrait aqueux sur les souris a
montré de forts effets analgésiques (antidouleurs) et anti-inflammatoires (Adeyemi O. et al., 2002).
Peu après cela, les extraits aqueux des feuilles ont aussi montré une vasorelaxation significative sur
les rats (Owolabi M. et al., 2005). Dans les populations africaines, plusieurs parties de la plante
étaient aussi utilisées pour soigner les convulsions. Des mesures de cet effet anticonvulsant de
l’extrait aqueux sur des crises induites sur des souris par trois composés (pentylenetetrazole [PTZ],
picrotoxin [PCT] et bicuculline [BCL]) ont montré une bonne inhibition pour les deux premiers cas.
L’effet anticonvulsant serait alors dû à une augmentation de la neurotransmission et/ou à l’action
gabaergique dans le cerveau (Ojewole J. et al., 2006). Comme pour le noyau, il a été montré que les
feuilles de P. americana ont des effets bénéfiques sur le cholestérol. En effet, leur extrait aqueux et
méthanolique sur des rats hypercholestérolémiques ont réduit le LDL (Low Density Lipoprotein) et
ont augmenté le HDL (High Density Lipoprotein) (Brai B. et al., 2007). Ensuite, il a été montré que
l’extrait aqueux avait aussi un effet antiulcère, mais celui-ci n’est pas dû à un effet direct sur l’acide
gastrique, mais plutôt à une inhibition de la sécrétion d’acide, celle-ci étant stimulée par l’histamine
(Oluwole F. et al., 2011). De plus, l’extrait hydroalcoolique de feuille a des propriétés
antidiabétiques, car il régule le niveau de glucose dans le sang et dans le foie par la voie PKB/akt
(Lima C. et al., 2012). La dernière propriété majeure démontrée est l’effet antidiarrhéique (réduction
de l’humidité et de la fréquence de défécation). Ces résultats sont comparables aux médicaments
portant les mêmes propriétés (Odo C. et al., 2013).
Persea americana est donc une plante qui a déjà été énormément étudiée et qui possède un
grand nombre de propriétés médicamenteuses.
13
3. Activités biologiques
Une étude plus approfondie de certaines activités biologiques (Saive M. et al., 2015) a permis de
sélectionner ces trois plantes.
Les activités sélectionnées sont l’activité antityrosinase, anti-inflammatoire, et antiradicalaire.
Ces trois activités ont été sélectionnées dans un but de valorisations cosmétiques. La première
permet la correction du teint de la peau. En effet, de nouveaux inhibiteurs de tyrosinase sont très
demandés dans l’industrie cosmétique (Parvez S. et al., 2007). De plus, aucune étude sur cette
activité n’a encore été réalisée sur les plantes sélectionnées.
La seconde est effective dans un grand nombre de cas, car énormément de « désagréments »
physiques sont accompagnés d’une réaction d’inflammation des tissus (Prigge ST. et al., 1997).
Pour finir, la troisième activité possède elle aussi un grand nombre d’applications, car ralentir
l’oxydation des cellules permet de réduire le vieillissement de celle-ci, et par la même occasion
l’apparition de rides (CNRS, « Les radicaux libres », consulté le 5 avril 2017).
3.1. L’activité antityrosinase
3.1.1. La mélanogenèse
La mélanine est l’un des pigments les plus répandus chez les animaux, plantes et humains.
Plus précisément, c’est un polyphénol hétérogène à structure complexe et il donne une couleur
variant de jaune à noir (Kim Y.-J., 2005). De plus, elle a un rôle clé pour la protection contre
différents rayonnements, et aussi pour l’absorption des radicaux libres du cytoplasme (Parvez S. et
al., 2007). Trois enzymes sont impliquées dans la mélanogenèse : la tyrosinase (influence la
quantité), la TYRP1 et la dopachrome taulomérase (influence le type de mélanine synthétisée) (Ando
H. et al., 2007). La mélanogenèse (Figure 5) a lieu dans les mélanocytes de la couche basale de
l’épiderme. Deux types de mélanines peuvent y être produites : l’eumélanine (noir ou brune) et la
pheomélanine (rouge ou jaune) (Kim Y.-J. et al., 2005).
Les premières étapes sont communes aux deux composés et sont la formation de L-DOPA
puis de dopaquinone au départ de tyrosine. (Parvez S. et al., 2007). Elles ont pour cosubstrat
l’oxygène moléculaire et elles sont les réactions limitantes d’un point de vue cinétique (Garcia-
carmona F. et al., 1982).
Pour l’eumélanogenèse, une addition 1,4 intramoléculaire a lieu sur le cycle benzène de la
dopaquinone ce qui entraîne la formation de leucodopachrome. Une autre dopaquinone oxyde alors
14
cette molécule afin de former du dopachrome. Durant cette réaction, la dopaquinone est réduite en L-
DOPA (Figure 6). Une autre alternative à la formation de dopachrome est l’addition d’eau au cycle
benzénique avec l’aide de quinones (Kim Y.-J. et al., 2005). Le dopachrome est très stable et
détectable à 475 nm (Garcia-carmona F. et al., 1982). Ensuite, plusieurs voies enzymatiques et
chimiques sont possibles pour mener à la synthèse d’eumélanine.
Le premier cas débute par la décarboxylation du dopachrome en 5,6-dihydroxyindole (DHI)
suivi de son oxydation en indol-5,6-quinone. Celui-ci donnera des mélanines noires et floconneuses.
Le cas suivant consiste en une transformation enzymatique du dopachrome en indole-5,6-
dihydroxyindole-2-carboxylique (DHICA) catalysé par la dopachrome tautomérase. Le DHICA peut
directement mener à l’eumélanine ou bien être précédemment oxydé en acide indole-5,6-quinone
carboxylique par une réaction redox avec la dopaquinone. Les eumélanines produites dans ces deux
dernières possibilités seront plus brunes-jaunâtres et dispersées (Kim Y.-J. et al., 2005).
Pour la phéomélanogenèse, une attaque nucléphophile de la dopaquinone par le groupe thiol
de composés sulfhydryl a lieu principalement sur la position 5 (parfois d’autres positions). Les
composés formés dépendent de celui qui effectue l’attaque nucléophile, par exemple une attaque
Figure 6. Schéma de la mélanogenèse issu de Kim Y.-J. et al., 2005
15
nucléophile par la cystéine engendrera un cysteinyldopa qui subira ensuite une cyclisation et
polymérisation afin de produire de la phéomélanine (Kim Y.-J. et al., 2005).
3.1.2. La tyrosinase
La tyrosinase (EC 1.14.18.1) est une enzyme oxydase contenant du
cuivre (Kim Y-J. et al., 2005). Elle a déjà été extraite de beaucoup de
mammifères et plantes (Parvez S. et al., 2007). Comme expliqué dans le
paragraphe précédent c’est une enzyme indispensable à la mélanogenèse.
En effet, la tyrosinase catalyse l’hydroxylation de la tyrosine en L-DOPA
(Kim Y-J. et al., 2005) et ensuite l’oxydation de la L-DOPA en dopachrome
(Golicnik M. et al., 2003).
Le site actif de la tyrosinase est représenté par trois différents états,
mais dans tous les cas il contient deux atomes de cuivre. Les trois formes de
tyrosinase sont met-, oxy- et deoxytyrosinase (Figure 7). Elles utilisent
l’oxygène moléculaire comme cosubstrat (Kim Y.-J. et al., 2005).
La tyrosinase possède deux mécanismes d’action : le cycle
monophénolase et le cycle diphénolase. Dans le premier cas le monophenol
ne réagit qu’avec la forme oxytyrosinase et induit des réarrangements
menant à un o-diphénol. Pour le deuxième cas, la forme met- et
oxytyrosinase réagit avec le diphénol formé pour alors l’oxydé en o-quinone
(Kim Y.-J. et al., 2005).
Trois groupes de substrats sont utilisés par la tyrosinase. Le premier est constitué de
molécules cyclisables et qui peuvent accepter une addition 1,4 intramoléculaire sur leur cycle
benzénique. Le deuxième est celui des molécules non cyclables, mais qui peuvent subir une addition
d’eau. Le troisième regroupe les molécules stables tout au long de la réaction (Parvez S. et al., 2007).
3.1.3. Les inhibiteurs de la tyrosinase
Plusieurs voies d’inhibition sont connues pour la tyrosinase.
La première est l’inhibition de la transcription de l’ARNm de la tyrosinase. Cela est effectué par la
ceramine et la piperlonguminine. Deuxièmement, une aberration de la glycosylation de la tyrosinase
empêche celle-ci de prendre sa conformation finale, ce qui inhibe son activité catalytique. Le
glutathion, la glucosamine et la ferritine ont ce pouvoir. Le troisième type d’inhibition est l’inhibition
Figure 7. Activation de la tyrosinase extrait de Yang J., 2014
16
de l’activité catalytique au sens propre. Celle-ci peut donc être compétitive ou non. De plus, un effet
cytotoxique sur les mélanocytes est parfois observé. Par exemple, l’hydroquinone est compétitive et
cytotoxique et l’arbutine est uniquement compétitive. Plusieurs modes d’action sont possibles quant
à l’inhibition non compétitive. Tout d’abord, l’acide kojique agit en chélatant le cuivre, ensuite l’a-
tocophéryle agit comme antioxydant et finalement une réduction de la phosphorylation de la
tyrosinase empêche celle-ci de s’activer (Ando H. et al., 2007). Il a également été montré que
l’utilisation d’inhibiteurs d’action différente (un compétitif et un non compétitif) avait un effet
synergique sur l’inhibition de la tyrosinase (Jin Y. et al., 1999).
La quatrième voie d’inhibition de la tyrosinase est l’accélération de sa dégradation soit par
acidification, soit par l’utilisation de facteurs tels que l’acide linoléique et la phospholipase D2. Pour
finir, une régulation indirecte de l’activité de la tyrosinase peut être effectuée en inhibant la
signalisation entre le kératinocyte et le mélanocyte, responsable de l’activation de la mélanogenèse
(Ando H. et al., 2007).
Un certain nombre d’inhibiteurs issus d’extraits végétaux ont déjà été identifiés. Ceux-ci sont
d’abord des polyphénols, plus précisément des flavonoïdes comme le kaempferol et la quercétine
puisqu’ils sont capables de chélater le cuivre (Kubo I. et al., 1999). Par contre, d’autres flavonoïdes,
comme la catéchine agissent comme cofacteurs ou substrats de la tyrosinase. Ensuite, des aldéhydes
tels que l’anisaldéhyde ont montré une inhibition de la tyrosinase également. Des métabolites
produits par des champignons sont présents dans les différents types d’inhibitions. En effet, l’acide
azélaïque est un inhibiteur compétitif de la tyrosinase et est mélanocytotoxique. L’acide kojique, déjà
cité précédemment comme étant un chélateur de cuivre, est en fait produit par Apsergillus niger.
Pour ce qui est des dérivés de composés naturels, la longueur de la chaîne carbonée semble
influencer l’activité anti-tyrosinase. Pour finir, des inhibiteurs d’origine synthétique tels que le
captoprile (non compétitif et irréversible) et la tropolone ont été développés (Kim Y.-J. et al, 2005).
Une étude sur des extraits de feuilles de Morus alba séchées a révélé que celles-ci avaient
pour effet d’inhiber la tyrosinase lors de la réaction d’oxydation de la L-DOPA en dopachrome. De
cet extrait a ensuite été isolée et identifiée la molécule Mulberroside F (moracine M-6, 39-di-O-b-D-
glucopyranoside) comme étant l’agent inhibiteur de la tyrosinase. Cette molécule extraite est alors un
bon candidat quant au développement d’un nouveau produit cosmétique blanchissant la peau (Lee S.
et al., 2002).
17
3.1.4. Intérêts
L’inhibition de la tyrosinase est très recherchée dans le domaine agroalimentaire et dans le
domaine cosmétique.
Dans le domaine agroalimentaire, le brunissement enzymatique cause la dégradation des
aliments lors du stockage et de la transformation, ce qui entraîne la perte de qualité nutritionnelle
(destruction acides aminés essentiels) et la production de composés indésirables (Kim Y-J. et al.,
2005).
Dans le domaine cosmétique et médical, les problèmes pigmentaires tels que l’hyper- et
l’hypopigmentations sont très répandus. Ce type de pathologie entraîne des dommages esthétiques,
mais peut aussi engendrer des mélanomes. Les produits traitant ces dysfonctionnements peuvent
viser chacune des étapes de la mélanogenèse. L’hydroquinone fut durant très longtemps utilisée dans
les produits cosmétiques, mais il n’est plus utilisé maintenant, car c’est un composé mutagène.
L’extrait de citron réduit aussi la pigmentation, mais il a le désavantage d’irriter la peau à trop grande
concentration. L’acide kojique et l’arbutine sont les composés les plus utilisés dans les produits
cosmétiques actuels (Smit N. et al., 2009).
3.2. L’activité anti-inflammatoire
3.2.1. La réaction d’inflammation Chez les mammifères, la réaction d’inflammation a lieu en réaction à une agression externe
ou interne. Cette réaction se manifeste par la production de leucotriènes (Andreou A. et al., 2009).
Le mot « leucotriène » vient du fait qu’elles sont produites dans les leucocytes et qu’elles
contiennent trois doubles liaisons conjuguées. Elles sont issues d’une réaction de l’acide
arachidonique (AA) avec l’aide de la 5-lipoxygénase (5-LOX) qui rentre dans la cellule lorsqu’elle
est activée par un stimulus (Peters-Golden M.D. et al, 2007).
18
En réalité, la 5-LOX catalyse les deux
premières étapes de la réaction (Figure 8). Tout
d’abord, l’acide arachidonique est oxydé en 5-
HPETE (acide hydroperoxy-eicosatetraenoique),
celui-ci est ensuite déshydraté en leucotriène A
(intermédiaire instable). D’autres réactions
enzymatiques mènent alors à chaque type de
leucotriène (Charlier C. et al., 2003).
C’est le leucotriène B qui a le rôle le plus important
dans la réaction inflammatoire. Celui-ci aide les
cellules inflammatoires à migrer vers leurs cibles en
les orientant (agent chimiotactique). De plus, il
active les neutrophiles, augmente leur adhérence et
aide à leur infiltration dans les tissus. Les autres
leucotriènes jouent un rôle dans des maladies telles
que l’asthme, la polyarthrite rhumatoïde, la maladie
inflammatoire de l'intestin et la colite ulcéreuse
(Charlier C. et al., 2003).
3.2.2. Les lipoxygénases
Les lipoxygénases forment une superfamille d’enzymes ayant des origines et des activités
différentes. (Brash A. R., 1999). Plus de 50 lipoxygénases ont été recensées (Prigge ST. et al., 1997).
Au fur et à mesure des années, différentes façons de les classifier sont apparues : selon leur pH
d’activité, selon leur localisation subcellulaire ou encore selon leur spécificité de position de
l’oxygénation des acides gras (Andreou A. et al., 2009). Dans tous les cas, les lipoxygénases sont des
enzymes contenant du fer et utilisant de l’oxygène moléculaire comme cosubstrat (Prigge ST. et al.,
1997).
Dans ce travail, nous allons nous concentrer sur la lipoxygénase humaine (5-LOX,
responsable de l’inflammation) et la lipoxygénase du soja (EC.1.11.13.12), utilisée pour tester
l’activité biologique des extraits végétaux. Il a été prouvé que la lipoxygénase du soja était efficace
pour étudier le potentiel d’inhibition de l’inflammation humaine d’un produit suite à la détermination
Figure 8. Voie de la 5-LOX issu de Charlier C. et al., 2003. Légende : LT = leucotriènes
19
par diffraction aux rayons X de sa structure (Prigge ST., 1997). De plus, cette famille de
dioxygénases agit toujours sur le fragment 1,4-cis-pentadiène d’un acide gras afin de catalyser la
production de dérivés hydroperoxydes. Un atome de fer non-heme permet de différencier la forme
activée (Fe3+) de la forme désactivée (Fe2+).
Il est important de noter que les êtres humains possèdent en réalité trois isoenzymes (5-, 12-
et 15-LOX), mais les deux dernières sont peu connues et il semblerait que la 5-LOX soit majoritaire
dans l’organisme humain. (Charlier C. et al., 2003). Récemment, des études sur la 5-LOX ont montré
qu’en plus d’agir dans les cas de maladie inflammatoire chronique, elle a une influence sur certains
cancers (Radmark O. et al., 2007).
La lipoxygénase du soja a pour substrats l’acide linoleique et l’acide linolenique et le produit
de leur oxydation est le 9- et le 13-hydroperoxyde (Figure 9). Plusieurs isoenzymes ont été détectés,
mais plus particulièrement trois ont été identifiés : la 1-LOX, 2-LOX et 3-LOX. Elles peuvent être
séparées selon leur pH optimum. De celles-ci, c’est la 1-LOX qui est majoritaire (Fauconnier M.-L.
et al., 1996). La lipoxygénase du soja a été énormément étudiée notamment pour sa production
d’arômes. De plus, le 13-HPOD est un précurseur de traumatine (inducteur de division cellulaire) et
d’acide jasmonique.
Figure 9. Voie de la lipoxygénase du soja extrait de Fauconnier M.-L. et al., 1996
20
3.2.3. Les inhibiteurs de la lipoxygénase
Plusieurs modes d’action existent pour inhiber la 5-lipoxygénase. D’un point de
vue inhibition directe, il est d’abord possible d’utiliser des inhibiteurs redox ou des antioxydants afin
d’empêcher la 5-LOX d’effectuer des réactions d’oxydation. Ensuite, il est possible de chélater le fer
ou encore d’utiliser une molécule qui se lie au site actif de la 5-LOX (prenant la place de l’acide
arachidonique). Des inhibitions indirectes peuvent aussi être utilisées, comme une inhibition de la
protéine de liaison de la 5-LOX (la FLAP, Five Lipoxygenase Activating Protein) ce qui inhibera
toute la synthèse de leucotriène (Charlier C. et al., 2003).
De nombreuses molécules anti-inflammatoires ont d’ores et déjà été trouvées dans des
extraits végétaux. Deux flavonoïdes anti-inflammatoires ont été trouvés dans Tanatecum
mimpbyllum : la centaurérine (5,7,3'-trihydroxy-3,6,4 'trirnethoxyflavone) et le 5,3' - dihydroxy -4'-
méthoxy-7 carbométhoxyflavonol (Abad M. et al., 1993). De plus, l’extrait aqueux et l’huile
essentielle de Foeniculum vulgare inhibent la 5-LOX avec un IC502 de 27 ± 1 µg / mL et 68 ± 2 µg /
mL, respectivement (Albano S. et al., 2012). De plus, la protéine Aloe extraite du gel des feuilles
d’Aloe vera possède une inhibition de 84,6 % de la lipoxygénase pure (1 mole de protéine d’Aloe
pour 1 mole de LOX) (Das S. et al., 2010). C’est une des raisons pour lesquelles cette plante est très
répandue en cosmétique. Un métabolite de mammifère, l’oxyde nitrique, a également montré un
pouvoir anti-inflammatoire grâce à sa capacité à réduire le fer et d’être compétitif pour le site actif.
De plus il entraîne des oxydations du milieu qui ralentissent celle de l’acide arachidonique (Kanner J.
et al., 1992).
Si on s’intéresse aux lipoxygénases du soja, plusieurs inhibiteurs ont été découverts tels que
la Quercetin. Celle-ci possède une inhibition non compétitive de la 1-lipoxygénase avec un IC50 de
1,45 mg/mL. Cette inhibition agit d’abord en réduisant le fer du site actif (désactivation de l’enzyme)
puis en le chélatant (empêche la réactivation). La rutine et le kaempferol ont les mêmes propriétés,
mais dans une moindre importance (Ha T. J. et al., 2010). Les antioxydants phénoliques sont
également de bons inhibiteurs de la lipoxygénase du soja (Fauconnier M.-L. et al., 1997). Parmi
ceux-ci, le NDGA (acide nordihydroguaiaretique) possède l’activité la plus forte (Yasumoto B. K.,
1970).
2 IC50 = concentration ayant 50% d’inhibition.
21
3.2.4. Intérêts
Comme expliqué précédemment, la 5-LOX est responsable de la production de médiateurs
inflammatoires (les leucotriènes) qui interviennent dans des pathologies comme l’asthme, la rhinite
allergique, des maladies cardiovasculaires et certains cancers. Cependant, il n’existe aujourd’hui
aucun médicament présentant une inhibition efficace de cette réaction. Le développement
d’inhibiteurs de la FLAP pourrait être bientôt créé pour le traitement de l’asthme, mais d’autres voies
et molécules inhibitrices naturelles restent à découvrir pour le traitement des autres pathologies
visées (Hofmann B. et al., 2013).
3.3. L’activité antiradicalaire
3.3.1. La réaction d’oxydation
Les radicaux libres sont des atomes ou
molécules ayant perdu ou gagné un électron. Ils sont
responsables de nombreux dégâts dans le corps
humain (CNRS, « Les radicaux libres », consulté le 5
avril 2017).
La réaction d’oxydation (Figure 10) est divisée
en trois étapes : l’initiation, la propagation et la
terminaison. Lors de l’initiation, un radical libre
arrache un électron à une molécule, qui devient alors
elle-même un radical instable et s’attaque à d’autres
molécules lors de la propagation. La terminaison a lieu lorsque deux radicaux libres se lient pour
former un composé stable, mais souvent indésirable (Bondet V. et al., 1997).
Dans les cellules du corps humain, une cause de la création de ces molécules est la
respiration cellulaire qui transforme le dioxygène moléculaire en superoxyde. Celui-ci est alors
instable et propage le phénomène jusqu’à l’obtention de molécules stables (CNRS, « Les radicaux
libres », consulté le 5 avril 2017). Les lipides sont également très sensibles à ce type de réaction et
forment des hydroperoxydes. La dégradation de ces hydroperoxydes produit des composés volatils
(Bondet V. et al., 1997).
Figure 10. Schéma général de la réaction d'oxydation radicalaire
22
3.3.2. Le DPPH (2,2-diphényl-1-picrylhydrazyl) Beaucoup de méthodes de mesure de l’activité antioxydante existent. Celle utilisée dans le
cadre de ce travail est celle du DPPH. Il est important de noter que la réaction entre l’antioxydant et
le DPPH dépend de la structure du premier. De ce fait, ce ne sera pas une mesure exacte, mais plutôt
une indication du pouvoir (Bondet V. et al., 1997).
3.3.3. Les inhibiteurs de l’oxydation
De nombreux antioxydants de sources très variées existent. Du point de vue des molécules
synthétiques, le BHT est un antioxydant très puissant tandis que l’eugénol et l’isoeugénol, deux
composés naturels, le sont tout autant (Bondet V. et al., 1997).
Les différents inhibiteurs montrent des cinétiques et des stœchiométries de réactions
différentes. Ainsi, l’acide ascorbique et l’acide isoascorbique agissent directement alors que l’acide
rosmarinique et le 6-tocophérol mettent 30 minutes à être stables. L'acide caféique, l'acide génitique
et l'acide gallique ont un coefficient stœchiométrique élevé (1 pour 4 à 6 molécules de DPPH oxydé)
par rapport aux composés cités précédemment (1 pour 1 à 3 molécules de DPPH oxydé) (Brand-
Williams W. et al., 1994).
Le corps humain possède naturellement un certain nombre d’antioxydants. L’a-amyloïde
monomérique est une protéine trouvée dans les fluides physiologiques qui a une activité
antioxydante sur les neurones (Zou K. et al., 2002). Les cellules de façon plus générale contiennent
du glutathion (tripeptide g-L-glutamyl et cystinylglycine) qui protège de l’oxydation (étude effectuée
sur une levure) (Duncan W.S. et al., 1996).
Ensuite, les extraits de plantes ont montré un fort potentiel en tant que source d’antioxydant.
En effet, les composés phénoliques ont la capacité d’intercepter les radicaux libres et de leur donner
un électron libre, ce qui empêche l’oxydation des autres molécules (Rice-Evans C.A. et al., 1999).
Notamment, les tanins ont montré une inhibition de l’oxydation 15 à 30 fois supérieure à celle de
composés phénoliques simples (Hagerman A.E. et al., 1998). La quercétine, l’apigénin et la lutéoline
sont également très efficaces, car ce sont des flavonols qui possèdent une structure particulièrement
favorable à l’activité antioxydante (Dai J. et al., 2010 et Topçu G. et al., 2007). Certains composés
phénoliques possèdent une inhibition indirecte de l’activité antioxydante, car ils possèdent des
groupes dihydroxy qui fixent les métaux essentiels à certaines oxydations (Dai J. et al., 2010).
23
3.3.4. Intérêts
Le vieillissement de la peau, certains cancers et des maladies cardiovasculaires sont en partie
engendrés par les réactions radicalaires (Molyneux. et al., 2004). Il est fréquent d’incorporer des
molécules antiradicalaires dans la composition de crème afin de ralentir ce vieillissement (CNRS,
« Les radicaux libres », consulté le 5 avril 2017). Il est donc très intéressant de trouver de nouvelles
molécules naturelles et antioxydantes.
D’un point de vue agroalimentaire, l’oxydation des lipides diminue leurs qualités
nutritionnelles, car des acides gras essentiels sont détruits. De plus, des composés volatils sont
produits, mais ceux-ci altèrent généralement la qualité organoleptique du produit (Molyneux. et al.,
2004).
24
4. Objectifs et stratégies
Comme il a été expliqué dans les paragraphes précédents, les plantes utilisées dans cette étude
ont été sélectionnées sur base des pratiques traditionnelles des populations de l’île de Mayotte.
Cependant, les molécules actives responsables des propriétés conférées à ces espèces n’ont pas
encore été identifiées.
Cette identification est donc entamée dans ce travail. En raison du temps limité, il est évident
qu’une identification de toutes les molécules présentes dans les trois plantes sélectionnées n’est pas
envisageable.
De ce fait, une logique de sélection a été suivie : à chaque fractionnement, les analyses
spectrophotométriques ont permis d’identifier les fractions « les plus intéressantes » pour des
purifications ultérieures. Celles-ci ont été sélectionnées à l’aide de tests statistiques.
Cela a abouti à la caractérisation structurale d’une molécule inhibitrice de la tyrosinase extraite
des racines de Litchi chinensis.
25
5. Matériel et méthode
5.1. Extraction des molécules actives La première étape du travail au laboratoire a été le traitement des matières premières brutes suivi
de l’extraction des molécules actives.
5.1.1. Matières premières Les plantes ont été récoltées sur l’île de Mayotte par Benoit Dupperon, botaniste du
Conservatoire Botanique National du Mascarin. Elles y ont ensuite été séchées naturellement au
soleil.
Pour les feuilles de Persea americana et les racines de Litchi chinensis, les échantillons ont été
prélevés sur un seul individu dans le jardin du Conservatoire Botanique National Mascarin à une
altitude de 101 mètres.
Les feuilles de Leea guineensis ont été prélevées sur onze individus différents, situés au Chaungui-
piemont à une altitude de 293 mètres.
Lorsque les échantillons séchés sont arrivés à Gembloux, les feuilles de L. guineensis et P.
americana ont immédiatement été broyés à l’aide d’un Broyeur d’analyse IKA A11, tandis que les
racines de L. chinensis ont d’abord été découpées en morceaux de 2 cm sur 2 cm avec un sécateur
manuel, et ont ensuite été broyées avec un broyeur laboratoire à marteaux, type BOA (tamis à trous
circulaires de 6 mm).
Les échantillons ont alors été conservés sous forme de poudre à -22°C dans des barquettes en
aluminium.
5.1.2. Extraction par Soxhlet
Les molécules ont été extraites des végétaux broyés à l’aide de la technique du Soxhlet sur une
période de 6 heures.
Deux volumes de Soxhlet ont été utilisés : 30 mL lors des analyses du premier fractionnement et
200 mL lors des fractionnements ultérieurs.
Dans le premier cas, environ exactement 2 g de matière sèche (MS) broyée ont été extraits dans
26
des cartouches en papier (cellulose extraction thimbles, Whatman) à l’aide de 60 mL d’acétone
HPLC grade (Sharlau) et d’un ballon de récolte de 100 mL.
Dans le deuxième, environ exactement 20 g de matière sèche (MS) broyée ont été extraits à l’aide de
400 mL d’acétone et d’un ballon de récolte de 500 mL.
Le ballon du Soxhlet a été chauffé à l’aide d’un chauffe ballon (Electrothermal) réglé sur le niveau 4.
Après 6 heures, le Soxhlet a été arrêté et l’acétone a été évaporée entièrement à l’aide d’un
évaporateur rotatif (Heidolph, Laborota 4003). Ces échantillons secs ont ensuite été conservés à -
22°C.
5.2. Séparation des molécules Plusieurs techniques ont été utilisées en série afin de fractionner les échantillons jusqu’à
l’obtention de molécules quasi pures.
À de nombreuses reprises, il a été nécessaire d’évaporer le solvant dans lequel se trouvait
l’échantillon. Pour ce faire, un évaporateur rotatif (Heidolph, Laborota 4003) a été utilisé. La
température du bain a été fixée à 50°C pour toutes les évaporations, tandis que la pression a été
adaptée au solvant ciblé à chaque fois.
5.2.1. Centrifugation
Les échantillons obtenus au point 5.1.2 ont été une première fois fractionnés par centrifugation.
Dans le ballon de récolte, 5 ou 100 mL de dichlorométhane HPLC grade (Scharlau) ont été ajoutés
(en fonction du petit ou grand ballon). La matière sèche a été décollée le plus possible de la paroi à
l’aide d’un bain à ultrason (Bandelin Sonorex Super).
Ensuite, l’échantillon est transvasé dans un tube à essai en verre ou dans un tube à centrifugeuse en
téflon (fonction du volume). Le tube à essai a été centrifugé à 3000 rpm durant 10 minutes dans une
centrifugeuse Heraeus Labofuge 200 Centrifuge (Thermo scientifique). Le tube à centrifugeuse en
téflon a été centrifugé à 5000 rpm durant 30 minutes dans une centrifugeuse Avanti J-E (Beckman
Coulter).
Après centrifugation, le surnageant liquide a été récupéré à l’aide d’une pipette pasteur en verre
dans un ballon de volume adapté. Cette fraction sera appelée « fraction apolaire » (Figure 11) pour
tous les échantillons. Elle a été évaporée et conservée à -22°C.
27
La fraction solide restant dans le fond du tube a été solubilisée dans du méthanol à l’aide du bain
à ultrason et ensuite remise dans le ballon utilisé pour l’extraction Soxhlet (ceci a été fait afin de
limiter les pertes, car une partie de la fraction polaire restait souvent collée à la paroi du ballon).
Pour les extractions de grandes échelles, le méthanol a été évaporé et ensuite cette fraction, qui
sera appelée « Fraction polaire » (Figure 11), a été conservée à – 22°C.
Pour les extractions de petites échelles (Soxhlet de 30 mL), une faible fraction restait insoluble.
Ce mélange a alors été à nouveau centrifugé dans un tube à essai à 3000 rpm durant 10 minutes dans
une centrifugeuse Heraeus Labofuge 200 Centrifuge (Thermo scientifique).
Le surnageant a alors été prélevé, et le méthanol a été évaporé. Cette fraction sera appelée « Fraction
méthanol » (Figure 11).
La fraction solide restante a ensuite été solubilisée dans de l’eau distillée toujours à l’aide du bain à
ultrason. L’eau a ensuite été évaporée et cette fraction sera appelée « Fraction aqueuse » (Figure 11).
5.2.2. Chromatographie liquide à haute performance (analytique et préparative) La chromatographie liquide à haute performance (HPLC) permet de séparer les différents
composants d’un échantillon. Deux appareils ont été utilisés lors de ce travail, mais le principe reste
le même dans les deux cas. L’échantillon en solution à une concentration donnée en fonction de la
colonne utilisée a été filtré à l’aide d’un filtre (0.22 µm) et injecté. Ensuite, un gradient de solvant a
été déterminé afin d’optimiser la séparation des pics. Le détecteur a été dans les deux cas un
Extrait sec soxhlet + dichloromethane
centrifugation
Surnageant liquide : “fraction apolaire”
Culot solide : “fraction polaire” + méthanol
centrifugation
Surnageant liquide : “fraction méthanol”
Culot solide : “fraction aqueuse”
Figure 11. Schéma des fractionnements par centrifugation des extraits de plantes obtenus par la technique du Soxhlet
28
détecteur permettant d’analyser des longueurs d’onde dans l’ultraviolet (Multi Wave detector pour
l’analytique, DAD pour la preparative).
Les deux appareils sont munis d’une fonction « récolte », ce qui a permis de récupérer les
fractions d’intérêt.
La différence entre les deux appareils a été le volume des échantillons injectés.
L’HPLC Hewlett-Packard Agilent 1200 est utilisée pour de faibles quantités (injection de 10 µL
d’échantillon concentré 10 mg/mL) alors que l’HPLC PuriFlash 430 Interchim est utilisée pour de
plus grandes quantités (injection de 2 mL d’échantillon concentré à 100 mg/mL).
Les fractions polaires le L. chinensis et L. guineensis ont été séparées à plusieurs reprises par ces
techniques HPLC. L’optimisation des différents gradients de solvant sera présentée dans les résultats.
Pour L. chinensis, les colonnes utilisées en HPLC analytique ont été la « Inertsil® ODS-2 C18
(5 µm 2,1x250 mm, GL Sciences) » et la « Uptisphere strategy C8-2 (5µm 4x250mm, Interchrom) ».
Les colonnes utilisées en HPLC préparative ont été la « Uptisphere Strategy C18-2 prep column (5
µm-250x21,2 mm, Interchrom) », la « Strategy C8-2 prep column (5 µm 21,2x150 mm,
Interchrom) » et la « protein C4 214TP1022™ (Vydac) ». Les solvants d’élutions utilisés dans les
deux cas ont été l’acetonitrile, l’eau à 0.01 % d’acide trifluoroacétique et l’eau à 2 % d’acide
acétique.
Pour L. guineensis, la colonne utilisée en HPLC analytique fut la Inertsil® ODS-2 C18 (5 µm
2,1x250 mm, GL Sciences) et en HPLC préparative la Uptisphere Strategy C18-2 prep column
(5 µm-250x21,2 mm, Interchrom). Les solvants d’élution dans ces cas-ci furent le méthanol et l’eau
à 2 % d’acide acétique.
5.2.3. Colonne de silice ouverte Les fractions apolaires de L. chinensis et L. guineensis ont été séparées sur colonne de silice
ouverte.
Dans les deux cas, une colonne de 500x30 mm a été utilisée.
La phase fixe a été préparée avec 15 g de silice Silicagel 60 (Merck) solubilisés dans 45 mL de
dichlorométhane. Les échantillons ont été solubilisés dans un dichlorométhane à une concentration
29
de 20 mg/mL. La colonne a ensuite été conditionnée avec 50 mL de dichlorométhane HPLC grade
(Sharlau). 10 mL de la solution d’échantillon sont alors déposés sur la colonne.
L’optimisation des différents gradients de Dichloromtéhane:Méthanol et Hexane:Acétate d’éthyle
sera présentée dans les résultats.
5.3. Mesure des activités biologiques par spectrophotométrie UV-VIS Les trois activités biologiques ciblées ont été évaluées par des tests enzymatiques requérant des
mesures spectrophotométriques.
L’appareil utilisé est un spectrophotomètre UV visible double faisceau Ultrospec 9000
(Biochrom). Celui-ci a été muni d’un PCB 1500 Water peltier system qui a permis de régler
l’enceinte de mesure sur 35°C pour toutes les analyses. Cette température a été choisie en tenant
compte de la température corporelle, puisque ce sera celle des applications cosmétiques visées.
Étant donné les différentes longueurs d’onde d’analyses, des cuvettes spectrophotométriques en
quartz de 1,4 mL ont été utilisées (Hellma Suprasil® quartz absorption cuvette, Sigma-Aldrich).
Il a été défini de façon arbitraire que le « témoin positif » serait l’échantillon dans lequel la
réaction étudiée est inhibée et que le « témoin négatif » serait l’échantillon dans lequel la réaction
étudiée a bien lieu.
Toutes les mesures ont été réalisées en trois répétitions.
5.3.1. Mesure de l’activité anti-inflammatoire
Principe
L’activité anti-inflammatoire a été évaluée par une mesure de l’inhibition de l’enzyme catalysant
la réaction inflammatoire : la lipoxygénase (EC.1.11.13.12). Cette mesure se base sur l’apparition
des hydroperoxydes (HPOD) ayant des doubles liaisons conjuguées qui absorbent à 234 nm. Lorsque
la réaction est inhibée, les HPOD ne sont pas synthétisés et l’absorbance n’augmente pas.
Réactifs
Les réactifs utilisés étant sensibles à la chaleur, ils sont conservés dans un bain de glace durant
les analyses.
L’enzyme lipoxygenase de Glycine max (soybean) (Sigma-aldricht) est en concentration de
0,1 mg/mL.
30
Le substrat de la réaction est l’acide linoléique3.
Le milieu est la solution de borate 0,1 M pH 9,5 (Merck). Celui-ci est oxygéné en faisant buller
de l’oxygène gazeux durant 30 minutes puisque l’O2 est un cosubstrat de l’enzyme.
Le NDGA et la quercetin sont deux inhibiteurs de la LOX qui ont été testés pour être utilisés
comme témoin négatif de ce test. Cependant, quelque soit le solvant utilisé pour les solubilisés, ils
ont tous deux une absorbance supérieure à 1 lors des mesures à 234 nm. De ce fait le témoin
« négatif » (réaction inhibée) n’a pas pu être réalisé, et a été remplacé par une cuvette contenant toute
la réaction excepté l’acide linoléique. De ce fait, la réaction n’avait pas lieu. Le témoin « positif »
(réaction non inhibée) est réalisé en utilisant la solution de borate 0,1 M pH 9,5 (Merck) comme
échantillon.
Afin d’être analysées, les fractions polaires ont été solubilisées dans de l’eau distillée tandis que
les échantillons apolaires ont été solubilisés dans du 2-propanol reagent grade (Scharlau). Des
dilutions allant de 10-1 à 10- 3 ont été faites dans la solution borate 0,1 M pH 9,5 (Merck).
Analyse
Pour commencer, 100 µL d’échantillon4, 35 µL de lipoxygénase et 800 µL de la solution de
borate (oxygéné au préalable durant 30 minutes) ont été mis dans la cuvette. Ce mélange a incubé
durant 15 minutes. Ensuite 35 µL d’acide linoléique ont été ajoutés, ceci a été suivi d’une agitation
rapide par retournement de la cuvette et la mesure est démarrée directement.
Une mesure cinétique sur une période de 5 minutes à 234 nm a été effectuée. Durant cette
période, une mesure a été prise toutes les 20 secondes.
5.3.2. Mesure de l’activité antityrosinase
Principe
La mesure de l’activité anti-tyrosinase a été évaluée par une mesure de l’inhibition de l’enzyme
tyrosinase (EC 1.14.18.1).
Au départ de L-DOPA, la tyrosinase synthétise du dopachrome qui sera détecté à 475 nm.
Réactifs
Les réactifs utilisés étant sensibles à la chaleur, ils sont conservés dans un bain de glace durant la
3 Dans un petit bécher, peser 140 mg d’acide linoléique et 18 mg de tween 80. Ajouter 5 mL d’eau désoxygénée et mélanger vigoureusement pendant 5 minutes (faire une émulsion). Transvaser dans un ballon jauger de 50 mL et porter au trait avec de l’eau désoxygénée. 4 Le terme « échantillon » a été utilisé dans ce cas pour le témoin positif, le témoin négatif ou l’analyte lui-même, en fonction du cas.
31
durée des analyses.
L’enzyme tyrosinase (de champignons, Sigma-aldrich) est en concentration de 625 U/mL de
K3PO4 0,05M pH 6,5 (UCB).
Le substrat de la réaction est la L-DOPA 1mM H2O (Sigma-aldricht).
Le milieu est un tampon K3PO4 0,05M pH 6,5 (UCB) qui sera oxygéné par de l’oxygène gazeux
durant une demi-heure puisque l’O2 est un cosubstrat de l’enzyme.
L’inhibiteur choisi comme « témoin positif » est l’acide kojic 1mM H2O (Nutritional
biochemicals corporation) alors que le tampon K3PO4 0,05M pH 6,5 (UCB) a été utilisé comme
échantillon pour le « témoin négatif ».
Les fractions polaires ont été solubilisées dans de l’éthanol tandis que les fractions apolaires ont
été solubilisées dans du Dimethyl sulfoxide (Scharlau). Les dilutions allant de 10-1 à 10- 2 ont été
faites dans le tampon K3PO4 0,05M pH 6,5 (UCB).
Analyse
Pour commencer, 100 µL d’échantillon5, 50 µL de tyrosinase et 250 µL de tampon K3PO4
0,05M pH 6,5, (UCB) oxygéné ont été mis dans la cuvette. Ce mélange a incubé durant 15 minutes.
Ensuite 400 µL de L-DOPA 1mM H2O (Sigma-aldricht) ont été ajoutés, ceci a été suivi d’une
agitation rapide par retournement de la cuvette et la mesure directement.
Une mesure cinétique sur une période de 5 minutes à 475 nm a été effectuée. Durant cette
période, une mesure a été prise toutes les 15 secondes.
5.3.3. Mesure de l’activité antiradicalaire
Principe
L’évaluation de l’activité antiradicalaire a été faite à l’aide du test au DPPH. Ce test a été
effectué par une mesure ponctuelle de l’absorbance à 517 nm. Le DPPH est mauve lorsqu’il est
oxydé (état naturel, composé de radicaux libres stables) et devient transparent-jaune lorsqu’il est
réduit (en présence d’antioxydant).
Réactifs
Le DPPH (Sigma-Aldricht) est préparé à une concentration de 2.10-4 M dans du méthanol
technique (VWR). Celui-ci sera ensuite conservé dans le noir à 4°C (sensibilité à la chaleur et à la
lumière). 5 Le terme « échantillon » a été utilisé dans ce cas pour le témoin positif, le témoin négatif ou l’analyte lui-même, en fonction du cas.
32
L’inhibiteur utilisé comme « témoin positif » a été le Trolox 2.10-3 M (Sigma-Aldricht) dans du
méthanol technique (VWR), tandis que le « témoin négatif » a été réalisé avec du méthanol
technique (VWR) comme échantillon.
Les fractions polaires ont été solubilisées dans du méthanol technique (VWR) alors que les
fractions apolaires ont été solubilisées dans la plus petite quantité d’acétate d’éthyle HPLC grade
(Scharlau) possible. Les dilutions 10-1 et 10-2 ont été faites du méthanol technique (VWR).
Analyse
Dans la cuvette, 500 µL d’échantillon6 ont été mélangés avec 500 µL de DPPH 2.10-4 M (Sigma-
Aldricht).
Une mesure ponctuelle à 517 nm a été effectuée après 30 minutes d’incubation.
5.3.4. Analyses statistiques
Pour tous les résultats de mesure d’activité biologique, une analyse de variance à un facteur
(« one-way ANOVA ») a été effectuée afin de déterminer les fractions à sélectionner dans un groupe.
Ces analyses ont été faites à l’aide du programme Minitab.
Pour utiliser cette technique, il a fallu d’abord vérifier que le paramètre étudié suit une
distribution normale et que les variances des populations sont égales. De plus, les échantillons ont été
prélevés de façon aléatoire et indépendante. Pour toutes les analyses, 3 répétitions ont été effectuées
(n=3). Ceci est en dessous de la norme (n>10) pour vérifier la normalité d’une population, mais cela
a été considéré comme représentatif pour le cas ici présent.
Ensuite, les hypothèses du test d’égalité des moyennes seront H0 : toutes les moyennes sont
égales, H1 : une des moyennes est différente des autres.
Le facteur a de significativiter a été fixé à 0,05. Lorsque l’hypothèse nulle du test d’égalité de
moyennes a été rejetée, une structuration des moyennes a été réalisée à l’aide d’un test de Fisher.
Dans tous les cas, l’hypothèse nulle est acceptée si la p-valeur est supérieure à 0,05 et rejetée dans le
cas contraire.
6 Le terme « échantillon » a été utilisé dans ce cas pour le témoin positif, le témoin négatif ou l’analyte lui-même, en fonction du cas.
33
5.4. Identification des molécules Les molécules isolées ont été analysées par plusieurs méthodes afin de caractériser leur structure.
5.4.1. Spectrométrie de résonance magnétique nucléaire (RMN) Les analyses RMN H1, C13, COSY, HSQC et HMBC ont été effectuées à l’aide d’un Bruker 700
ultrashield™ équipé d’une cryosonde Bruker cryoplatform.
Les échantillons ont été solubilisés dans une flapule de 700 µL méthanol deutéré (CD3OD,
Euriso top®) avec 0,03 % de TMS comme référence interne, à une concentration d’environ
exactement 10 mg/700µL.
Paramètres d’analyse :
Proton : 16 scans
Carbone : 4000 scans
COSY : 1 scans
HSQC : 2 scans
HMBC : 8 scans
Les spectres RMN ont ensuite été analysés à l’aide du programme MestReNova.
34
6. Résultats et discussion Les résultats seront divisés en deux grandes parties : la première partie concernera le
fractionnement et les mesures d’activités biologiques tandis que la deuxième partie concernera
l’analyse structurale d’une molécule active isolée.
Ainsi dans un premier temps, les différents fractionnements et leurs activités biologiques vont
être présentés pour chaque plante. Ceux-ci seront accompagnés de données statistiques qui ont
permis de sélectionner les fractions dites « intéressantes », qui sont en réalité celles qui sont
significativement plus actives que les autres. De plus, les méthodes de séparations optimisées ayant
mené à ces fractions seront détaillées. Cette première partie sera également constituée de la
détermination de l’IC507 de la molécule active isolée. Ensuite, certains rendements d’extraction et de
fractionnement seront exposés.
Dans un second temps, la caractérisation structurale d’une molécule active sera développée par
l’analyse des spectres RMN.
6.1. Fractionnements et activités biologiques Les résultats vont être présentés selon la logique de sélection qui a été utilisée pour ce travail. De
ce fait, les fractions obtenues par centrifugation pour les trois plantes ont d’abord été comparées
l’une à l’autre pour chaque activité. Ceci a permis de sélectionner les fractions qui ont subi ensuite
des fractionnements supplémentaires. Les sous-fractions ainsi obtenues ont alors été comparées
uniquement entre elles.
De ce fait, une première partie présentera les résultats des fractions obtenues par centrifugations
pour toutes les plantes et une deuxième partie présentera les approfondissements des fractions
intéressantes pour chaque plante individuellement.
6.1.1. Fractionnement par centrifugations des trois plantes
Schéma général de fractionnement
Le schéma général de fractionnement (Figure 12) montre que trois fractions ont été obtenues par
centrifugations pour chacune des plantes.
7 Concentration de l’inhibiteur causant 50% d’inhibition
35
Les trois activités biologiques ont été testées pour chacune de ces fractions, et ont ensuite été
comparées par activité à l’aide d’une analyse de variance à un facteur (ANOVA) afin d’identifier les
fractions qui ont été approfondies. Chaque fraction d’une plante correspond à une population.
Activités antityrosinases
Pour l’activité antityrosinase, les extraits bruts issus du fractionnement par centrifugations ont
tous été dilués 10 fois. Le test de normalité de chaque population a mené à des p-valeurs supérieures
à 0,100 (Tableau 1). L’hypothèse nulle est donc acceptée, les populations sont normales. Ensuite, la
seconde condition a été vérifiée par un test d’égalité de variance. Celui-ci a également été validé par
une p-valeur de 0,815.
Suite à ces résultats, l’analyse de variance à un facteur (ANOVA) a été effectuée. Lors de celle-
ci, la p-valeur de 0,000 a entraîné un rejet de l’hypothèse nulle : les moyennes sont significativement
différentes.
De ce fait, la structuration de moyenne par le test de Fisher a été effectuée et a permis de mettre
en évidence les différences entre les moyennes : celles qui ne partagent pas la même lettre (Tableau
1) sont significativement différentes. De plus, ces lettres sont attribuées par ordre décroissant de
performance.
Extrait soxhlet
centrifugation
Fraction apolaire Fraction polaire
centrifugation
Fraction méthanol Fraction aqueuse
Figure 12. Schéma du fractionnement par centrifugation
36
Tableau 1. Activités antityrosinases des fractions obtenues par centrifugations de Persea americana (PA), Leea guineensis (LG) et Litchi chinensis (LC) et analyses statistiques
Ce résultat indique que la fraction méthanol de Leea guineensis est significativement la plus
active avec 92,4% d’inhibition (Tableau 1). Ensuite, la « fraction méthanol » et « la fraction
aqueuse » de Litchi chinensis sont significativement plus actives que les autres avec 85,1 et 85,9 %
d’inhibition respectivement (Tableau 1).
Pour l’activité antityrosinase, les fractions polaires de Leea guineensis et Litchi chinensis seront
donc sous-fractionnées.
Aucune référence bibliographique n’a été trouvée pour comparer ces résultats. Il semble que ce
soit la première fois que ces activités ont été étudiées dans ces plantes.
Activités anti-inflammatoires
Dans le cas de l’activité anti-inflammatoire, tous les échantillons ont été dilués 100 fois, car les
échantillons dilué 10 fois avaient une coloration trop importante pour ces analyses. Les activités
mesurées sont donc moins élevées, mais cela est en concordance avec cette dilution.
Le test de normalité a montré que toutes les populations étaient normales (Tableau 2) et le test
d’égalité de variance a obtenu une p-valeur de 0,898.
À nouveau, l’analyse de la variance à un facteur (ANOVA) a révélé que les moyennes étaient
significativement différentes, la p-valeur étant de 0,000.
Dilution
% Inhibition
(n=3)
Écart-type
(n=3) P-valeur Normalité Classement Fisher
PA Apolaire 10-1 0 0 >0,100 E
PA MeOH 10-1 61,1 4,88 >0,100 C
PA H2O 10-1 22,2 0,89 >0,100 D
LG Apolaire 10-1 2,5 4,30 >0,100 E
LG MeOH 10-1 92,4 0,26 >0,100 A
LG H2O 10-1 27,8 4,37 >0,100 D
LC Apolaire 10-1 3,6 6,19 >0,100 E
LC MeOH 10-1 85,1 0,69 >0,100 B
LC H2O 10-1 85,9 1,82 >0,100 B
37
La structuration des moyennes par le test de Fisher (Tableau 2) a permis de mettre en avant la
différence significative de la fraction apolaire de Litchi chinensis. En effet, celle-ci a une inhibition
de 45 % de l’activité anti-inflammatoire (Tableau 2).
Ce sera donc cette fraction apolaire de Litchi chinensis qui sera sous-fractionnée dans le but
d’isoler une molécule ayant une activité anti-inflammatoire.
Ce résultat est en concordance avec celui trouvé par Besra S. E. et al. lors de leur étude sur
l’inhibition de l’œdème induit par la carraghénane. En effet les molécules extraites à l’éther de
pétrole avaient une forte activité inhibitrice (ce qui correspond également à une fraction apolaire)
(Besra S. E. et al., 1996).
De plus, il est important de noter que la technique d’analyse utilisée ici ne permet pas de couvrir
tous les types d’inflammation possibles, puisque par exemple Falodun A. et al. avaient trouvé en
2007 lors d’un test in vivo que les extraits aqueux de feuilles de Leea guineensis avaient une
inhibition de 73% de l’inflammation (dose 400mg/Kg) (Falodun A. et al., 2007).
Adeyemi O. et al. avaient également trouvé un pouvoir anti-inflammatoire in vivo pour l’extrait
aqueux de Persea americana (Adeyemi O. et al., 2002).
Dilution
% Inhibition
(n=3)
Écart-type
(n=3) P-valeur Normalité Classement Fisher
PA Apolaire 10-2 22,6 9,16 >0,100 B
PA MeOH 10-2 4,3 5,46 >0,100 D
PA H2O 10-2 8,4 5,00 >0,100 C D
LG Apolaire 10-2 14,9 9,04 0,099 B C
LG MeOH 10-2 7,3 5,85 >0,100 C D
LG H2O 10-2 2,8 3,55 >0,100 D
LC Apolaire 10-2 45,0 2,80 >0,100 A
LC MeOH 10-2 9,2 4,69 >0,100 C D
LC H2O 10-2 20,0 1,42 >0,100 B
Tableau 2. Activités anti-inflammatoires des fractions obtenues par centrifugations de Persea americana (PA), Leea guineensis (LG) et Litchi chinensis (LC) et analyses statistiques
38
Activités antioxydantes
Pour le test au DPPH visant à déterminer l’activité antioxydante, les échantillons ont été dilués
10, 100 ou 1000 fois selon la coloration des échantillons bruts (Tableau 3). Les tests de normalité
des populations ont montré qu’elles étaient toutes normales (Tableau 3), et l’égalité des variances a
été acceptée par une p-valeur de 0,570.
De ce fait, l’analyse de la variance à un facteur (ANOVA) a été effectuée et l’hypothèse nulle a
été rejetée par une p-valeur de 0,000.
La structuration des moyennes par le test de Fisher ne permet pas dans ce cas de faire ressortir une
ou deux fractions (Tableau 3). En effet, dans ce cas d’activité antioxydante, les différences sont
moins marquées. Ainsi, les fractions méthanol des trois plantes, les fractions aqueuses de Persea
americana et Litchi chinensis et la fraction apolaire de Litchi chinensis sont les plus actives, mais ne
sont pas significativement différentes l’une de l’autre. Toutes ces activités antiradicalaires ont déjà
été citées dans un certain nombre de travaux (Op de Beck P. et al., 2003 ; Zhao M. et al., 2006 ;
Corral R. D. et al., 2008)
De plus, il est important de noter que le peu d’activités retrouvé dans la fraction apolaire de Leea
guineensis peut être dû à la grande dilution qui lui a été appliquée (Tableau 3). De ce fait, il a été
décidé de sous-fractionner cette fraction afin de pouvoir effectuer les analyses d’activités
antioxydantes dans de meilleures conditions.
Tableau 3. Activités antioxydantes des fractions obtenues par centrifugations de Persea americana (PA), Leea guineensis (LG) et Litchi chinensis (LC) et analyses statistiques
Dilution
% Inhibition
(n=3)
Écart-type
(n=3) P-valeur Normalité Classement Fisher
PA Apolaire 10-2 93,2 0,06 >0,100 B C
PA MeOH 10-2 94,7 0 >0,100 A B C
PA H2O 10-1 95,8 2,03 >0,100 A B
LG Apolaire 10-3 1,7 0,15 >0,100 D
LG MeOH 10-2 98,6 0,1 >0,100 A
LG H2O 10-1 89,9 5,31 >0,100 C
LC Apolaire 10-1 98,2 0 >0,100 A B
LC MeOH 10-2 98,7 0,23 >0,100 A
LC H2O 10-1 94,4 6,64 0,06 A B C
39
Discussion
Les résultats des analyses des séparations par centrifugations permettent une importante
première sélection des fractions d’intérêt.
En effet, les fractions polaires de Leea guineensis et de Litchi chinensis sont sélectionnées pour leurs
activités antityrosinases et antioxydantes.
Ensuite, la fraction apolaire de Litchi chinensis est sélectionnée pour ses activités anti-
inflammatoires et antioxydantes.
Pour finir, il a été décidé de sous-fractionner la fraction apolaire de Leea guineensis car celle-ci était
très riche et colorée, ce qui entravait le bon déroulement des analyses à ce stade, mais cela pouvait
révéler des sous-fractions intéressantes.
De plus, ces résultats ont montré que Persea americana possédait des activités moins importantes
que les autres plantes. Les analyses concernant cette plante s’arrêteront donc ici.
6.1.2. Approfondissement Leea guineensis
Schéma général de fractionnement
Dans le cas de Leea guineensis, le schéma général de fractionnement (Figure 13) montre que
plusieurs sous-fractionnements par chromatographie liquide ont été réalisés.
Comme il a été montré au point précédent, la fraction polaire (méthanol et eau) a été sélectionnée
pour ses activités antioxydantes et antityrosinases. De ce fait, un fractionnement par HPLC a été
établi. Celui-ci a permis d’obtenir cinq fractions distinctes dont les résultats seront discutés au
paragraphe suivant.
Ensuite, bien que les résultats de la fraction apolaire n’aient pas montré d’activités
significativement importantes, une séparation sur colonne de silice ouverte a été réalisée et a donné
10 fractions. En effet, cette fraction était très colorée et nécessitait donc d’être très diluée pour de ne
pas influencer les mesures spectrophotométriques. De ce fait, il a été décidé d’effectuer ce
fractionnement afin d’être dans de meilleures conditions pour tester les activités biologiques. Les
activités de ces sous-fractions seront également développées au paragraphe suivant. Les sous-
fractions LG A.1 et LG A.5 ont également été fractionnées par colonne de silice ouverte.
40
Activités biologiques des sous-fractions polaires et apolaires
• Sous-fractions polaires
Pour le test antioxydant, les échantillons ont tous été dilués 10 fois (Tableau 4). Les tests de
normalités des populations ont montré qu’elles étaient toutes normales (Tableau 4), et l’égalité des
variances a été acceptée par une p-valeur de 0,160.
Ensuite, l’hypothèse nulle de l’analyse de la variance à un facteur (ANOVA) a été acceptée par
une p-valeur de 0,628. Les échantillons ne sont pas significativement différents à cette concentration,
donc une analyse de ceux-ci dilués 100 fois a été effectuée pour envisager une sélection.
Extrait soxhlet
Fraction méthanol
+ Fraction eau
Fraction apolaire Fraction polaire
LG P.1 LG P.2 LG P.3 LG P.4 LG P.5 (Tableau 4, 5 et 6)
LG A.1
LG A.2
LG A.3
LG A.4
LG A.5
LG A.6
LG A.7
LG A.8
LG A.9
LG A.10 (Tableau 7)
LG A 1.1 LG A 1.2 LG A 1.3 LG A 1.4 LG A 1.5 LG A 1.6 LG A 1.7 (Tableau 8) LG A 5.1
LG A 5.2 LG A 5.3 LG A 5.4 LG A 5.5 LG A 5.6 LG A 5.7 LG A 5.8 LG A 5.9 LG A 5.10 LG A 5.11 LG A.5.12 (Tableau 9 et 10)
Figure 13. Schéma du fractionnement de Leea guineensis
41
.
La première information importante dans le Tableau 5 est que les écarts-types des échantillons
sont élevés (16,6 pour LG P.4). Ceci est probablement dû à une solubilité peu homogène dans le
solvant d’analyse. Les populations étaient toujours normales à cette dilution (Tableau 5) et le test
d’égalité de variance a à nouveau été accepté (p-valeur de 0,781).
Dans ce cas, l’analyse de la variance à un facteur (ANOVA) a mené à un rejet de l’hypothèse
nulle par une p-valeur de 0,002. Les moyennes sont significativement différentes, et la structuration
de celles-ci par le test de Fisher est visible dans le Tableau 5. Les échantillons ne partageant pas la
même lettre sont significativement différents, ce qui permet de voir que les fractions LG P.1, LG P.2
et LG P.5 sont significativement plus importantes que les autres (98,6, 89,8 et 85,2%
respectivement).
Pour ce qui est de l’activité antityrosinase, les échantillons ont été testés après avoir été dilués 10
fois (Tableau 6). À nouveau, les écarts-types sont très élevés (26,0 pour LG P.2). Il serait judicieux
ici de déterminer un solvant plus adéquat à la polarité des échantillons. Cependant, les tests de
Dilution
% Inhibition
(n=3)
Écart-type
(n=3) P-valeur Normalité
LG P.1 10-1 96,9 0,12 0,096
LG P.2 10-1 97,9 1,4 >0,100
LG P.3 10-1 97,9 0,87 >0,100
LG P.4 10-1 97,4 0,79 >0,100
LG P.5 10-1 95,6 4,2 >0,100
Tableau 4. Activités antioxydantes des sous-fractions polaires de Leea guineensis (LG P.) diluées 10 fois et analyses statistiques.
Dilution
% Inhibition
(n=3)
Écart-type
(n=3) P-valeur Normalité Classement Fisher
LG P.1 10-2 98,6 0,9 >0,100 A
LG P.2 10-2 89,8 16,0 >0,100 A
LG P.3 10-2 51,1 10,1 >0,100 B
LG P.4 10-2 54,5 16,6 >0,100 B
LG P.5 10-2 85,2 10,7 >0,100 A
Tableau 5. Activités antioxydantes des sous-fractions polaires de Leea guineensis (LG P.) diluées 100 fois et analyses statistiques
42
normalités ont validé l’hypothèse nulle pour toutes les populations (Tableau 6), et le test d’égalité de
variance a été accepté avec une p-valeur de 0,643.
De ce fait, l’analyse de la variance à un facteur (ANOVA) a été effectuée et a montré que les
moyennes étaient significativement différentes (p-valeur de 0,000). De ce fait, le test de Fisher a
permis de structurer les moyennes (Tableau 6), et ainsi de déterminer que la fraction LG P.1 était
significativement plus active que les autres, avec 85,5 % d’inhibition de la tyrosinase.
Les résultats des activités antioxydantes et antityrosinases permettent donc de sélectionner la
fraction LG P.1 pour un fractionnement supplémentaire puisqu’elle a les 98,6% d’inhibition du
DPPH et 85,5% de la tyrosinase (Annexe 1.1).
Ce sous-fractionnement n’a pas été fait dans le cadre de ce travail, mais il pourra être fait par
HPLC analytique aussi, probablement sur une colonne C8 vu sa faible rétention sur la colonne C18
utilisée pour ce premier fractionnement.
• Sous-fractions apolaires
La fraction apolaire a été fractionnée afin d’être dans de meilleures conditions pour effectuer les
analyses biologiques. Ici, c’est l’activité antioxydante qui a été visée.
Les sous-fractions obtenues étaient encore toutes assez riches et colorées. De ce fait elles ont été
diluées 10, 100 ou 1000 fois selon chaque cas (Tableau 7). Cependant, la fraction LG A.5 demeurait
trop riche pour obtenir des résultats utilisables. Cette fraction a donc été encore une fois sous-
fractionnée. La fraction LG A.1 a également été sous-fractionnée, car elle présentait deux phases non
miscibles.
Dilution
% Inhibition
(n=3)
Écart-type
(n=3)
P-valeur
Normalité Classement Fisher
LG P.1 10-1 85,5 1,52 >0,100 A
LG P.2 10-1 67,4 26,0 0,086 B
LG P.3 10-1 2,93 5,07 >0,100 C
LG P.4 10-1 2,14 2,60 >0,100 C
LG P.5 10-1 7,50 21,4 0,069 C
Tableau 6. Activités antityrosinases des sous-fractions polaires de Leea guineensis (LG P.) diluées 10 fois et analyses statistiques
43
Les tests de normalité des populations ont tous révélé que celles-ci étaient normales (Tableau 7),
et le test d’égalité des variances a obtenu une p-valeur de 0,172 qui a permis d’accepter l’hypothèse
nulle.
L’analyse de la variance à un facteur (ANOVA) a alors été effectuée, et a montré que les
moyennes étaient significativement différentes (p-valeur de 0,000). La structuration de moyenne par
le test de Fisher (Tableau 7) a ensuite permis de montrer que les sous-fractions LG A.2 et LG A.3
étaient significativement plus actives que les autres (84,9 et 86,2% d’inhibition respectivement). De
plus, la fraction LG A.3 était diluée 1000 fois. Cette fraction est donc très active et mérite un sous-
fractionnement supplémentaire. Celui-ci n’a pas été effectué dans le cadre de ce travail, mais il
pourra être fait sur colonne de silice ouverte à nouveau, avec un gradient d’hexane et d’acétate
d’éthyle.
• Sous-fractions LG A.1
La fraction LG A.1. a été fractionnée en 7 sous-fractions qui sont toutes des populations
normales en dilution 10 fois (Tableau 8). Le test d’égalité des variances a également été accepté par
une p-valeur de 0,813.
L’analyse de la variance à un facteur (ANOVA) a été effectuée et a montré que les moyennes
étaient significativement différentes (p-valeur = 0,000). La structuration de moyennes (Tableau 8) a
montré que la sous-fraction LG A.1.3 est significativement plus active que les autres. Cependant, on
peut voir que celle-ci a une activité de 23,4%, ce qui est bien moins élevé que l’activité de la fraction
Tableau 7. Activités antioxydantes des sous-fractions apolaires de Leea guineensis (LG A.) diluées 10, 100 ou 1000 fois et analyses statistiques
Dilution % Inhibition
(n=3)
Écart-type
(n=3)
P-valeur
Normalité Classement Fisher
LG A.1 10-1 67,2 9,61 >0,100 B
LG A.2 10-1 84,9 4,95 >0,100 A
LG A.3 10-3 86,2 0,74 >0,100 A
LG A.4 10-1 20,3 2,83 >0,100 C
LG A.5 / / / / /
LG A.6 10-2 3,55 1,18 >0,100 D
LG A.7 10-1 5,12 1,24 >0,100 D
LG A.8 10-1 4,35 3,84 >0,100 D
LG A.9 10-1 2,59 1,62 >0,100 D
LG A.10 10-1 0,113 0,195 >0,100 D
44
LG A.3 par exemple (86,2). Il n’est donc pas prioritaire d’approfondir ces sous-fractions dans le
cadre d’une recherche d’activités antioxydantes.
• Sous-fractions LG A.5
La fraction LG A.5 a été sous-fractionnée, car elle était trop riche et colorée pour permettre au
test spectrophotométrique de fonctionner correctement. Douze sous-fractions ont été obtenues par
une séparation sur colonne de silice ouverte.
Ces sous-fractions ont d’abord été diluées 10 fois (Tableau 9). Les cinq premières sous-fractions
étaient encore trop colorées pour être analysées par la technique du DPPH. Les autres sous-fractions
étaient toutes des populations normales et le test d’égalité de variance a été validé par une p-valeur
de 0,441. L’analyse de la variance à un facteur (ANOVA) a donc été réalisée, et a révélé que les
moyennes étaient significativement différentes (p-valeur de 0,000). La structuration de moyennes par
Fisher (Tableau 9) a ensuite montré que les sous-fractions LG A.5.6 et LG A.5.8 étaient
significativement plus actives que les autres, mais avec des activités de seulement 23,4 et 23,6 %
d’inhibition.
Les sous-fractions de LG A.5 ont également été analysées en dilution 100 fois afin d’essayer
d’obtenir des résultats pour toutes les sous-fractions (Tableau 10). Cependant, les sous-fractions LG
A.5.2 à LG A.5.5 demeuraient trop colorées. Le test au DPPH n’est pas vraiment adéquat pour ce
type d’échantillon. Plusieurs solutions sont à explorer, d’abord un autre test telle que la méthode
automatisée ORAC8 (Oxygen Radical Absorbance Activity) pourrait être utilisée (Ou B. et al.,
2001). Ensuite, une purification de l’échantillon visant à éliminer ces molécules colorées qui sont
8 Méthode utilisée traditionnellement pour mesurer le pouvoir antioxydant des aliments
Dilution
% Inhibition
(n=3)
Écart-type
(n=3)
P-valeur
Normalité Classement Fisher
LG A.1.1 10-1 2,26 1,31 >0,100 D E
LG A.1.2 10-1 4,47 1,57 >0,100 C D
LG A.1.3 10-1 23,4 3,03 >0,100 A
LG A.1.4 10-1 11,0 1,92 0,085 B
LG A.1.5 10-1 5,53 0,544 >0,100 C
LG A.1.6 10-1 0,833 0,732 >0,100 E
LG A.1.7 10-1 4,04 0,981 >0,100 C D
Tableau 8. Activités antioxydantes des sous-fractions de la fraction apolaire n°1 de Leea guineensis (LG A.1) diluées 10 fois et analyses statistiques
45
probablement des chlorophylles est envisageable également. Ceci peut être fait à l’aide de la
technique présentée par Iriyama K. et al. (Iriyama K. et al., 1974).
Les autres sous-fractions qui ont pu être analysées sont toutes de populations normales (Tableau
10), et le test d’égalité de variance a été accepté avec une p-valeur de 0,278.
L’analyse de la variance à un facteur (ANOVA) a permis de déterminer que les moyennes
étaient significativement différentes (p-value de 0,000). La structuration de Fisher (Tableau 10) a
alors montré que la sous-fraction LG A.5.8 est significativement plus active que les autres.
Comme pour les sous-fractions de LG A.1, ces activités demeurent moins importantes que pour
la fraction LG A.3. Il ne semble donc pas prioritaire d’approfondir les analyses antioxydantes pour
cette fraction.
Dilution
% Inhibition
(n=3)
Écart-type
(n=3) P-valeur
Normalité Classement Fisher
LG A.5.1 10-1 / / / /
LG A.5.2 10-1 / / / /
LG A.5.3 10-1 / / / /
LG A.5.4 10-1 / / / /
LG A.5.5 10-1 / / / /
LG A.5.6 10-1 23,4 0,192 >0,100 A
LG A.5.7 10-1 17,9 0,137 >0,100 B
LG A.5.8 10-1 23,6 3,52 >0,100 A
LG A.5.9 10-1 3,65 2,29 >0,100 D
LG A.5.10 10-1 3,76 2,29 0,052 D
LG A.5.11 10-1 6,39 2,30 >0,100 D
LG A.5.12 10-1 10,3 0,594 >0,100 C
Tableau 9. Activités antioxydantes des sous-fractions de la fraction apolaire n°5 de Leea guineensis (LG A.5) diluées 10 fois et analyses statistiques
46
Optimisations des séparations chromatographiques
• HPLC analytique de la fraction polaire
La mise au point de la séparation par HPLC a d’abord été effectuée sur l’HPLC analytique. La
colonne utilisée est l’Inertsil® ODS-2 C18 (5 µm 2,1x250 mm, GL Sciences). Un gradient de
méthanol et H2O+ 2%HAc a été optimisé (Tableau 11). Le volume d’injection était de 10 µL pour un
échantillon concentré à 10 mg/mL. La longueur d’onde du détecteur a été fixée à 280nm.
Temps (min) Méthanol (%) H2O + 2%HAc (%)
0 1 99 4 1 99 5 5 95 7 5 95 9 28 72 19 32 68 21 40 60 31 40 60 33 55 45 43 55 45
Dilution
% Inhibition
(n=3)
Écart-type
(n=3)
P-valeur
Normalité Classement Fisher
LG A.5.1 10-2 2,80 0,152 >0,100 D E
LG A.5.2 10-2 / / / /
LG A.5.3 10-2 / / / /
LG A.5.4 10-2 / / / /
LG A.5.5 10-2 / / / /
LG A.5.6 10-2 6,00 1,90 >0,100 B
LG A.5.7 10-2 5,27 0,04 >0,100 B C
LG A.5.8 10-2 17,6 0,159 >0,100 A
LG A.5.9 10-2 2,07 1,71 0,059 E
LG A.5.10 10-2 2,13 0,130 >0,100 E
LG A.5.11 10-2 4,06 0,153 >0,100 C D
LG A.5.12 10-2 5,42 0,105 >0,100 B C
Tableau 10. Activités antioxydantes des sous-fractions de la fraction apolaire n°5 de Leea guineensis (LG A.5) diluées 100 fois et analyses statistiques
47
48 100 0 58 100 0 62 1 99 64 1 99
Tableau 11. Gradient de solvant utilisé pour la séparation par HPLC de la fraction polaire de Leea guineensis
Le chromatogramme obtenu (Figure 14) contient un premier grand pic avec un temps de
rétention de 2’34’’, suivi de quatre autres pics moins intenses et beaucoup plus larges (28’56’’,
36’28’’, 46’37’’, 56’21’’). Il est évident sur ce graphe qu’un grand nombre de molécules sont
présentes dans l’échantillon. Cette richesse rend alors difficile d’avoir à ce stade des pics
correctement séparés et résolus. De ce fait, il a été choisi de procéder par plusieurs séparations
successives, et cette première séparation en cinq fractions fut conservée et transposée en HPLC
préparative.
Figure 14. Chromatogramme de la fraction polaire de Leea guineensis (LG P.) obtenu par HPLC analytique avec un détecteur à 280 nm.
48
• HPLC préparative pour la fraction polaire
Le gradient de solvant a été adapté à l’aide du logiciel « HPLC calculator V3.0 ». Le résultat
obtenu était quasi identique, donc le gradient utilisé fut le même que celui utilisé pour l’HPLC
analytique (Tableau 11).
La colonne qui a été utilisée est la Uptisphere Strategy C18-2 prep column (5 µm-250x21,2 mm,
Interchrom). Le volume injecté était de 2 mL pour un échantillon concentré à 100 mg/mL.
Lors de l’HPLC préparative, les 5 fractions identifiées (Figure 15) ont été récoltées. Ce
fractionnement avec récolte a ensuite été réalisé en 3 répétitions.
Figure 15. Chromatogramme de la fraction polaire de Leea guineensis (LG P.) obtenu par HPLC préparative avec un détecteur à 280nm
• Colonne ouverte de silice pour la fraction apolaire
- Fraction LG A.
L’échantillon déposé sur la colonne avait un volume de 10 mL et une concentration de
20 mg/mL. Il a été solubilisé dans du dichlorométhane. Un gradient de dichlorométhane et méthanol
a été utilisé (Tableau 12). 10 fractions de 25 mL ont été récoltées.
LG P.1
LG P.2
LG P.3 LG P.4
LG P.5
49
Volume (mL) Dichlorométhane (%) Méthanol (%)
50 95 5 50 85 15 50 75 25 50 65 35 50 50 50
Tableau 12. Gradient de solvant de la séparation sur colonne de silice ouverte de la fraction apolaire de Leea guineensis
- Fraction LG A.1
Pour le sous-fractionnement de la fraction apolaire 1, un gradient d’hexane et d’acétate d’éthyle a
été utilisé (Tableau 13). 7 fractions de 25 mL ont été récupérées.
L’échantillon posé avait un volume de 5 mL à une concentration de 20 mg/mL, solubilisé dans de
l’hexane.
Volume (mL) Hexane (%) Acétate d’éthyle (%)
50 60 40 50 55 45 50 50 50 25 45 55
Tableau 13. Gradient de solvant de la séparation sur colonne de silice ouverte de la fraction apolaire 1 de Leea guineensis
- Fraction LG A.5
Pour le sous-fractionnement de la fraction apolaire 5, un gradient d’hexane et d’acétate d’éthyle a
été utilisé (Tableau 14). 12 fractions de 25 mL ont été récupérées
L’échantillon posé avait un volume de 5mL a une concentration de 20mg/mL, solubilisé dans de
l’hexane.
Volume (mL) Hexane (%) Acétate d’éthyle (%)
50 70 30 50 65 35 50 60 40 50 55 45 50 50 50 50 45 55
Tableau 14. Gradient de solvant de la séparation sur colonne de silice ouverte de la fraction apolaire 5 de Leea guineensis
50
Extrait soxhlet
Fraction méthanol
+ Fraction eau
Fraction apolaire Fraction polaire
LC A.1 LC A.2 LC A.3 LC A.4 (Tableau 15, 16 et 17)
LC P.1 LC P.2 LC P.3 LC P.4 LC P.5 LC P.6 LC P.7 LC P.8 LC P.9 LC P.10 LC P.11 LC P.12 LC P.13 LC P.14 LC P.15 LC P.16 LC P.17 (Tableau 18, 19 et 20)
LC P.10.1 LC P.10.2 LC P.10.3 LC P.10.4 LC P.10.5 (Tableau 21)
LC P.10.3.1 LC P.10.3.2 LC P.10.3.3 LC P.10.3.4 LC P.10.3.5 (Tableau 22 et 23)
RMN
6.1.3. Approfondissement Litchi chinensis
Schéma général de fractionnement
Les racines de Litchi chinensis sont les extraits qui ont été les plus étudiés dans le cadre de ce
travail. Les résultats très intéressants quant à l’activité antityrosinase ont entraîné la décision de se
focaliser sur la fraction polaire. Ainsi, plusieurs fractionnements successifs par HPLC ont abouti en
une molécule quasi pure. Le schéma général de fractionnement (Figure 16) présente de façon
synthétique tous les fractionnements qui ont été opérés sur cette plante.
Figure 16. Schéma général du fractionnement de Litchi chinensis
51
Les séparations de la fraction polaire ont toutes eu lieu par HPLC tandis que la séparation de la
fraction apolaire a été réalisée à l’aide d’une colonne de silice ouverte.
Résultats des analyses des activités biologiques des sous-fractions polaires et apolaires
• Sous-fractions apolaires
Les sous-fractions apolaires ont été étudiées pour une activité antioxydante et anti-
inflammatoire.
Pour commencer, elles ont été diluées 10 fois afin d’être analysées pour une activité
antioxydante. Toutes les populations ainsi obtenues étaient normales (Tableau 15) et le test d’égalité
de variance a été accepté par une p-valeur de 0,398. L’analyse de la variance à un facteur (ANOVA)
a ensuite permis d’accepter l’hypothèse nulle (p-valeur de 0,079). Les moyennes n’étant donc pas
significativement différentes, une analyse à une dilution 100 fois a été effectuée.
Il est important de noter que les écarts-types des quatre fractions sont très élevés (Tableau 15).
La séparation est encore à optimiser afin d’obtenir une meilleure répétabilité.
Les populations diluées 100 fois furent toujours normales (Tableau 16) et le test d’égalité de
variance accepté par une p-valeur de 0,866. Ensuite, l’analyse de la variance à un facteur (ANOVA)
a permis de déterminer que la fraction LC A.1 est significativement plus active que les autres avec
56,1% d’inhibition, (Tableau 16). Cependant, il sera tout de même important d’optimiser cette
séparation avant d’envisager de sous-fractionner l’une des fractions.
Dilution
% Inhibition
(n=3)
Écart-type
(n=3)
P-valeur
Normalité
LC A.1 10-1 83,4 7,94 >0,100
LC A.2 10-1 83,9 10,5 >0,100
LC A.3 10-1 58,5 32,6 >0,100
LC A.4 10-1 38,6 22,5 >0,100
Tableau 15. Activités antioxydantes des sous-fractions apolaires de Litchi chinensis (LC A.) diluées 10 fois et analyses statistiques
Tableau 16. Activités antioxydantes des sous-fractions apolaires de Litchi chinensis (LC A.) diluées 100 fois et analyses statistiques
Dilution
% Inhibition
(n=3)
Écart-type
(n=3)
P-valeur
Normalité Classement Fisher
LC A.1 10-2 56,1 20,2 >0,100 A
LC A.2 10-2 19,8 9,92 >0,100 B
LC A.3 10-2 8,64 8,94 >0,100 B
LC A.4 10-2 15,5 21,7 0,097 B
52
L’activité anti-inflammatoire était également ciblée pour ces sous-fractions apolaires. Pour la
mesurer, les échantillons ont été dilués 10 fois. Les populations ainsi obtenues étaient toutes
normales exceptée la LC A.2 (Tableau 17). Ceci reflète à nouveau la nécessité d’optimiser cette
séparation avant de procéder à des sous-fractionnements supplémentaires.
Le test d’égalité des variances a néanmoins été réalisé et accepté par une p-valeur de 0,452, et
l’analyse de la variance à un facteur (ANOVA) a montré que les moyennes étaient significativement
différentes (p-valeur de 0,029) et que la fraction LC A.1 était significativement plus active que les
autres (Tableau 17) avec 99% d’inhibition de la lipoxygénase (Annexe 1.3).
Cette fraction semble donc contenir les molécules actives de l’échantillon, celles-ci sont donc
plutôt fortement apolaires. L’optimisation du fractionnement permettra de le confirmer.
• Sous-fractions polaires
Les sous-fractions polaires ont été testées pour des activités antioxydantes et antityrosinases.
Tout d’abord, elles ont été diluées 10 fois afin d’effectuer l’analyse de l’activité antioxydante. Dans
ce cas, toutes les populations étaient normales (Tableau 18) et le test d’égalité des variances a été
accepté par une p-valeur de 0,548. L’analyse de la variance à un facteur (ANOVA) a alors été
réalisée, et a révélé que les moyennes étaient significativement différentes (p-valeur de 0,000). Pour
finir, le classement de Fisher (Tableau 18) a permis d’affirmer que les fractions LC P.1, LC P.5, LC
P.6, LC P.8, LC P.9, LC P.10, LC P.11, LC P.13 étaient significativement plus actives que les autres.
Cette dilution ne permet donc pas de faire une sélection efficace puisque 8 fractions sur 17 ne sont
significativement pas différentes. De ce fait, l’analyse a également été effectuée sur des dilutions 100
fois.
Dilution % Inhibition
(n=3)
Écart-type
(n=3)
P-valeur
Normalité Classement Fisher
LC A.1 10-1 99,0 1,0 >0,100 A
LC A.2 10-1 21,9 8,97 0,043 B
LC A.3 10-1 19,9 9,40 >0,100 B
LC A.4 10-1 26,1 15,3 >0,100 B
Tableau 17. Activités anti-inflammatoires des sous-fractions apolaires de Litchi chinensis (LC A.) diluées 10 fois et analyses statistiques
53
Ces populations diluées 100 fois étaient également toutes normales (Tableau 19) et le test
d’égalité des variances a été accepté par une p-valeur de 0,530.
L’analyse de la variance à un facteur (ANOVA) a ensuite permis de confirmer que les moyennes
étaient significativement différentes (p-valeur de 0,000) et le classement de Fisher a permis d’affiner
le classement de celles-ci (Tableau 19).
En effet la fraction LC P.9 n’est pas significativement différente de LC P.1, LC P.7, LC P.8, LC
P.10, LC P.11, LC P.13 et LC P.14, mais elle est la seule à être significativement différente des
autres fractions. Celle-ci est donc la plus active avec 98,8% d’inhibition.
Dilution
% Inhibition
(n=3)
Écart-type
(n=3)
P-valeur
Normalité Classement Fisher
LC P.1 10-1 98,2 0,705 >0,100 A
LC P.2 10-1 86,8 2,36 >0,100 D
LC P.3 10-1 87,8 3,16 >0,100 D
LC P.4 10-1 69,1 2,63 >0,100 E
LC P.5 10-1 97,8 0,211 >0,100 A
LC P.6 10-1 97,1 0,370 >0,100 A
LC P.7 10-1 86,7 2,47 >0,100 D
LC P.8 10-1 98,1 0,369 >0,100 A
LC P.9 10-1 98,4 1,11 >0,100 A
LC P.10 10-1 97,8 0,149 >0,100 A
LC P.11 10-1 97,4 0,220 >0,100 A
LC P.12 10-1 62,0 2,96 >0,100 F
LC P.13 10-1 96,1 0,072 >0,100 A B
LC P.14 10-1 92,9 0,379 >0,100 B C
LC P.15 10-1 92,3 0,142 >0,100 C
LC P.16 10-1 86,0 2,09 >0,100 D
LC P.17 10-1 51,2 4,48 >0,100 G
Tableau 18. Activités antioxydantes des sous-fractions polaires de Litchi chinensis (LC P.) diluées 10 fois et analyses statistiques
54
Dans un deuxième temps, l’activité antityrosinase a été testée en diluant 10 fois les échantillons.
Les populations restèrent toujours normales (Tableau 20) et le test d’égalité des variances a été
validé par une p-valeur de 0,574. L’analyse de la variance à un facteur (ANOVA) a ensuite permis
d’affirmer que les moyennes sont significativement différentes (p-valeur de 0,000) et la structuration
de moyennes par Fisher (Tableau 20) indique que les fractions LC P.7 et LC P.10 ne sont pas
significativement différentes, mais que LC P.10 est significativement plus active que toutes les autres
fractions.
La fraction LC P.10 semble donc fortement intéressante puisqu’elle possède la plus grande
activité antityrosinase, et qu’elle fait partie des fractions les plus antioxydantes. De ce fait, elle est
sélectionnée pour un sous-fractionnement supplémentaire.
Dilution
% Inhibition
(n=3)
Écart-type
(n=3)
P-valeur
Normalité Classement Fisher
LC P.1 10-2 97,7 0,532 >0,100 A B
LC P.2 10-2 59,6 5,16 >0,100 E
LC P.3 10-2 56,8 7,05 >0,100 E F
LC P.4 10-2 3,43 1,76 >0,100 H
LC P.5 10-2 91,2 4,40 >0,100 B C D
LC P.6 10-2 50,8 3,75 >0,100 F
LC P.7 10-2 96,4 0,744 0,054 A B C D
LC P.8 10-2 95,6 0,401 >0,100 A B C D
LC P.9 10-2 98,8 0,551 >0,100 A
LC P.10 10-2 97,1 0,719 >0,100 A B C
LC P.11 10-2 97,5 0,659 >0,100 A B C
LC P.12 10-2 22,1 5,35 >0,100 G
LC P.13 10-2 97,5 0,329 >0,100 A B C
LC P.14 10-2 96,8 0,640 >0,100 A B C
LC P.15 10-2 90,0 9,19 >0,100 D
LC P.16 10-2 89,0 9,91 >0,100 C D
LC P.17 10-2 16,9 4,39 >0,100 G
Tableau 19. Activités antioxydantes des sous-fractions polaires de Litchi chinensis (LC P.) diluées 100 fois et analyses statistiques
55
• Sous-fractions LC P.10
Seule l’activité antityrosinase a été mesurée sur les sous-fractions de LC P.10 afin de préserver
les échantillons qui étaient disponibles en faible quantité.
Les sous-fractions ont alors été diluées 10 fois, ce qui a donné des populations normales
(Tableau 21) et dont l’égalité des variances a été avérée par une p-valeur de 0,770.
L’analyse de la variance à un facteur (ANOVA) a révélé que les moyennes étaient
significativement différentes (p-valeur de 0,000), et la structuration de moyennes de Fisher (Tableau
21) a permis de montrer que la fraction LC P.10.3 était significativement plus active que les autres.
De ce fait, cette fraction LC P.10.3 a été sélectionnée pour un sous-fractionnement
supplémentaire.
Dilution
% Inhibition
(n=3)
Écart-type
(n=3)
P-valeur
Normalité Classement Fisher
LC P.1 10-1 37,4 3,69 >0,100 E
LC P.2 10-1 12,7 8,75 >0,100 G H
LC P.3 10-1 11,0 1,74 >0,100 H
LC P.4 10-1 20,8 15,7 0,052 F G
LC P.5 10-1 28,6 7,30 >0,100 E F
LC P.6 10-1 0,03 0,06 >0,100 I
LC P.7 10-1 78,6 0,739 >0,100 A B
LC P.8 10-1 76,9 5,42 >0,100 B
LC P.9 10-1 55,2 1,32 >0,100 D
LC P.10 10-1 87,4 0,854 >0,100 A
LC P.11 10-1 65,2 1,16 >0,100 C
LC P.12 10-1 6,35 1,07 >0,100 H I
LC P.13 10-1 35,8 4,45 >0,100 E
LC P.14 10-1 77,2 0,187 >0,100 B
LC P.15 10-1 75,6 2,32 >0,100 B
LC P.16 10-1 28,1 1,71 >0,100 E F
LC P.17 10-1 0,00 0,00 >0,100 I
Tableau 20. Activités antityrosinases des sous-fractions polaires de Litchi chinensis (LC P.) diluées 10 fois et analyses statistiques
56
• Sous-fractions LC P.10.3
Les sous-fractions de LC P.10.3 ont été testées pour leur activité antioxydante et antityrosinase.
Pour la première, les échantillons ont été dilués 10 fois. Ceci a mené à des populations normales
(Tableau 22), et dont l’égalité des variances a été respectée (p-valeur de 0,790).
L’analyse de la variance à un facteur (ANOVA) a permis de déterminer que les moyennes
étaient significativement différentes et la structuration des moyennes par Fisher (Tableau 22) a
montré que la fraction LC P.10.3.3 était significativement plus active que les autres avec 72,6%
d’inhibition.
L’analyse de l’activité antityrosinase a également été menée sur des échantillons dilués 10 fois.
Ceux-ci étaient toujours des populations normales (Tableau 23) dont les variances étaient égales (p-
valeur de 0,224).
L’analyse de la variance à un facteur (ANOVA) a ensuite indiqué que les moyennes n’étaient
pas significativement différentes (p-valeur de 0,146).
Dilution
% Inhibition
(n=3)
Écart-type
(n=3)
P-valeur
Normalité Classement Fisher
LC P.10.1 10-1 35,8 4,45 >0,100 D
LC P.10.2 10-1 57,1 0,895 >0,100 B
LC P.10.3 10-1 82,4 0,874 >0,100 A
LC P.10.4 10-1 52,5 3,35 >0,100 B C
LC P.10.5 10-1 51,9 3,14 >0,100 C
Tableau 21. Activités antityrosinases des sous-fractions de la fraction polaire 10 de Litchi chinensis (LC P.10.) diluées 10 fois et analyses statistiques
Dilution
% Inhibition
(n=3)
Écart-type
(n=3)
P-valeur
Normalité Classement Fisher
LC P.10.3.1 10-1 28,6 13,2 >0,100 B
LC P.10.3.2 10-1 18,0 5,07 >0,100 B
LC P.10.3.3 10-1 72,6 10,19 >0,100 A
LC P.10.3.4 10-1 35,3 22,7 >0,100 B
LC P.10.3.5 10-1 32,0 15,28 >0,100 B
Tableau 22. Activités antioxydantes des sous-fractions de la fraction polaire 10.3 de Litchi chinensis (LC P.10.3.) diluées 10 fois et analyses statistiques
57
Ceci est dû au fait que les échantillons étaient faiblement concentrés, mais on peut voir tout de
même qu’une activité semble être présente dans la fraction LC P.10.3.3 puisqu’elle a une inhibition
proche de 10 % dans cette concentration.
À la vue de ces résultats et de ceux de l’activité antioxydante, il a été décidé de récolter en masse
cette fraction LC P.10.3.3 afin d’en calculer l’IC50 pour l’activité antityrosinase et d’effectuer des
analyses structurales par spectrométrie RMN.
• Calcul de l’IC50 de la fraction LC P.10.3.3 pour l’activité antityrosinase
La mesure de l’absorbance a été réalisée sur trois échantillons de concentration différente
(Annexe 1.2). Ensuite, ces résultats ont permis de dessiner une courbe d’inhibition (Figure 17). Sur
cette courbe, l’IC50 a été identifié graphiquement. Il s’agit de la concentration indiquée par la courbe
lorsque l’inhibition est à 50% : IC50 = 11,8 mg/mL.
Ce résultat peut être comparé à celui de l’inhibiteur de référence, l’acide Kojic.
En effet, l’acide Kojic a un IC50 allant de 0,00142 mg/mL à 0,04263 mg/mL (Neeley E. et al.,
2009). L’IC50 de la fraction LC P.10.3.3 est donc 200 à 10 000 fois plus faible que celui de
l’inhibiteur témoin. Néanmoins, il sera expliqué au paragraphe 6.3 que les échantillons analysés
semblent moins concentrés en la molécule active que ce qu’il a été pesé. De grandes traces des
solvants d’élutions restent présentes dans l’échantillon qui était considéré comme « sec », ce qui
fausse la pesée effectuée.
De plus, les échantillons étant créés par un grand nombre répétitions de la récolte par HPLC
analytique, ceux-ci sont sujets à beaucoup de contaminations et pertes dues aux manipulations.
Il est donc certain que la fraction LC P.10.3.3 contient une molécule active quant à l’activité
antityrosinase, mais l’IC50 calculé ici est probablement surestimé.
Dilution
% Inhibition
(n=3)
Écart-type
(n=3)
P-valeur
Normalité
LC P.10.3.1 10-1 0,0 0,0 >0,100
LC P.10.3.2 10-1 0,0 0,0 >0,100
LC P.10.3.3 10-1 8,44 9,59 >0,100
LC P.10.3.4 10-1 1,18 1,21 >0,100
LC P.10.3.5 10-1 0,0 0,0 >0,100
Tableau 23. Activités antityrosinases des sous-fractions de la fraction polaire 10.3 de Litchi chinensis (LC P.10.3.) diluées 10 fois et analyses statistiques
58
Figure 17. Courbe de l'inhibition de la tyrosinase en fonction de la concentration de la fraction LC P.10.3.3 et identification de l'IC50
Optimisations des séparations
• HPLC analytique LC polaire
Comme pour Leea guineensis, la première étape fut de mettre au point une méthode en HPLC
analytique. La colonne utilisée a été l’Inertsil® ODS-2 C18 (5 µm 2,1x250 mm, GL Sciences).
Cette fois-ci, ce fut à l’aide d’un gradient d’acétonitrile et d’eau avec 0,05 % acide trifluoroacétique
(Tableau 24). Le volume d’injection était de 10 µL pour un échantillon concentré à 10 mg/mL
La longueur d’onde du détecteur a été fixée à 280 nm.
Temps (min) Acetonitrile (%) H2O + 0,05%TFA (%)
0 0 100 50 20 80 55 20 80 65 60 40 75 0 100
Tableau 24. Gradient de solvant utilisé pour la séparation par HPLC de la fraction polaire de Litchi chinensis
IC50
59
On peut voir sur le chromatogramme obtenu (Figure 17) qu’un grand nombre de pics sont
présents. Certains sont bien résolus (pic à 30’23’’), mais d’autres beaucoup plus larges (pic à
62’14’’).
Un grand nombre de sous-fractions étaient d’ores et déjà séparables, donc ce gradient a été
retenu pour une application en HPLC préparative.
Figure 18. Chromatogramme de la fraction polaire de Litchi chinensis (LC P.) obtenu par HPLC analytique avec un détecteur à 280 nm
• HPLC préparative LC polaire
Cette méthode a alors été appliquée à l’HPLC préparative afin de récupérer et tester les 17
fractions identifiées (Figure 18). La colonne utilisée a été la Uptisphere Strategy C18-2 prep column
(5 µm-250x21,2 mm, Interchrom) et le gradient fut donc celui du Tableau 24.
Les fractions ont les temps de rétention suivants :
LC P.1 : 4’32’’ ; LC P.2 : 5’15’’ ; LC P.3 : 14 ;46’’ ; LC P.4 : 19’57’’ ; LC P.5 : 23’29’’ ; LC P.6 :
26’51’’ ; LC P.7 : 29’01’’ ; LC P.8 : 32’07’’ ; LC P.9 : 34’02’’ ; LC P.10 : 37’38’’ ; LC P.11 :
39’46’’ ; LC P.12 : 41’47’’ ; LC P.13 : 44’28’’ ; LC P.14 : 54’06’’ ; LC P.15 : 62’18’’ ; LC P.16 :
63’37’’ ; LC P.17 : 67’56’’.
Les analyses des résultats de ce fractionnement ont permis de sélectionner la fraction LC
P.10. Le gradient a donc été adapté afin que ce pic soit mieux séparé de ses voisins (Figure 19), et
récolté en un temps réduit (Tableau 25).
60
Figure 19. Chromatogramme de la fraction polaire de Litchi chinensis (LC P) obtenu par HPLC préparative à 280 nm et identification des fractions récoltées
Figure 20. Chromatogramme de la fraction polaire de Litchi chinensis (LC P.) obtenu par HPLC préparative avec un détecteur à 280 nm
LC P.1
LC P.2
LC P.3 LC P.4 LC P.5
LC P.6
LC P.7
LC P.8
LC P.9
LC P.10
LC P.11
LC P.12
LC P.13
LC P.14
LC P.15
LC P.16
LC P.17
LC P.10
61
Temps (min) Acetonitrile (%) H2O + 0,05%TFA (%)
0 0 100 6’15’’ 3 97
7 10 90 28 20 80 35 20 80
35’10’’ 100 0 45’10’’ 100 0 45’20’’ 0 100 55’20’’ 0 100
Tableau 25. Gradient de solvant utilisé pour la séparation par HPLC de la fraction polaire de Litchi chinensis et la récupération de la sous-fraction LC P.10
• HPLC analytique LC P.10
Comme expliqué précédemment, la fraction 10 a été sélectionnée. L’échantillon a tout d’abord
été analysé avec la même colonne Uptisphere Strategy C18-2 prep column (5 µm-250x21,2 mm,
Interchrom). Aucune sous-fraction n’a pu être séparée de cette façon puisque l’entièreté de
l’échantillon est passée sur la colonne sans aucune rétention (moins de 1 minute).
Une nouvelle méthode de séparation a alors été établie avec la colonne Uptisphere strategy C8-2
(5µm 4x250mm, Interchrom). Le gradient (Tableau 26) a été optimisé de façon à avoir la meilleure
séparation des pics possible (Figure 21).
Plusieurs pics majoritaires (2’01’’ ; 6’37’’ ; 13’51’’ ; 15’22’’ ; 16’06’’) ont été remarqués.
Temps (min) Acetonitrile (%) H2O + 2% HAc (%)
0 0 100 50 40 60 55 0 100
Tableau 26. Gradient de solvant utilisé pour la séparation par HPLC analytique de la fraction polaire 10 de Litchi chinensis
62
Figure 21. Chromatogramme de la fraction polaire 10 de Litchi chinensis (LC P.10) obtenu par HPLC analytique avec un détecteur à 280 nm
• HPLC préparative LC P.10
Encore une fois, cette méthode a été adaptée en HPLC préparative, mais la rétention sur la
colonne Strategy C8-2 prep column (5 µm 21,2x150 mm, Interchrom) était quasi nulle.
De ce fait, la « protein C4 214TP1022™ (Vydac) » a été utilisée. Le gradient (Tableau 27) a
été adapté afin d’obtenir 5 fractions (Figure 22).
Ces fractions ont les temps de rétention suivant : 5’21’’ (LC P.10.1) ; 5’47’’ (LC P.10.2) ;
15’03’’ (LC P.10.3) ; 19’06’’ (LC P.10.4) ; 22’11’’ (LC P.10.5).
Temps (min) Acetonitrile (%) H2O + 2%HAc (%)
0 0 100 5 0 100 10 5 95 55 30 70 57 0 100
Tableau 27. Gradient de solvant utilisé pour la séparation par HPLC préparative de la fraction polaire 10 de Litchi chinensis
Les analyses de ces sous-fractions ont permis de sélectionner la LC P.10.3 qui a alors été
fractionnée par HPLC analytique.
63
Figure 22. Chromatogramme de la fraction polaire 10 de Litchi chinensis (LC P.10) obtenu par HPLC préparative avec un détecteur à 280 nm
• HPLC analytique LC P.10.3
La fraction LC 10.3 a été sélectionnée et encore une fois séparée, mais cela eut lieu uniquement
par HPLC analytique car elle était obtenue en faible quantité.
La colonne utilisée a été la Uptisphere strategy C8-2 (5µm 4x250mm, Interchrom), et un
gradient d’acetonitrile et d’eau a été mis au point (Tableau 28).
Temps (min) Acetonitrile (%) H2O + 2%HAc (%)
0 0 100 10 0 100 55 20 80 57 100 40 59 0 100
Tableau 28. Gradient de solvant utilisé pour la séparation par HPLC analytique de la fraction polaire 10.3 de Litchi chinensis
LC P.10.1
LC P.10.2
LC P.10.3
LC P.10.4
LC P.10.5
64
Figure 23. Chromatogramme de la fraction polaire 10.3 de Litchi chinensis (LC P.10.3) obtenu par HPLC analytique avec un détecteur à 280 nm
Le système de récolte de l’HPLC analytique a alors été utilisé, et a permis de récolter 5 fractions
(Figure 23). Ces pics ont les temps de rétention suivant : 40’41’’ (LC P.10.3.1), 42’31’’ (LC
P.10.3.2), 43’36’’ (LC P.10.3.3), 45’24’’ (LC P.10.3.4) et 47’09’’ (LC P.10.3.5).
Les analyses ont permis de déterminer que la fraction LC P.10.3.3 contenait l’activité. La récolte
de cette fraction a alors été répétée une trentaine de fois afin d’avoir assez de quantité pour analyser
cette molécule en RMN.
• Colonne de silice ouverte de la fraction apolaire
L’échantillon déposé sur la colonne avait un volume de 10 mL et une concentration de
20 mg/mL. Il a été solubilisé dans du dichlorométhane. Un gradient de dichlorométhane et méthanol
a été utilisé (Tableau 12). Les 5 fractions récoltées faisaient chacune 50 mL.
Volume (mL) Dichlorométhane (%) Méthanol (%)
50 95 5 50 50 50 50 5 95 50 0 100
Tableau 29. Gradient de solvant de la séparation sur colonne de silice ouverte de la fraction apolaire de Litchi chinensis
LC P.10.3.1
LC P.10.3.2
LC P.10.3.3
LC P.10.3.4
LC P.10.3.5
65
6.2. Rendements Quelques rendements ont été calculés : les rendements d’extractions de Litchi chinensis et Leea
guineensis pour les « grands » Soxhlet (200mL), le rendement de la séparation par centrifugation de
Litchi chinensis, et finalement celui de l’obtention par HPLC préparative de la fraction LC P.10 au
départ de la fraction LC P.
6.2.1. Rendements d’extraction
Pour les Soxhlet de grande taille (200 mL), les rendements obtenus pour Leea guineensis et
Litchi chinensis sont différents (Tableau 30). Cela s’explique par le fait que ce sont les feuilles qui
sont utilisées dans le cas de Leea guineensis tandis que les racines ont été utilisées pour le Litchi
chinensis. Il est tout de même remarqué que ces rendements sont peut élevés (moins de 20% de
matières extraites). Il est donc ici judicieux d’explorer des méthodes différentes d’extractions, telle
que la macération du marc dans des solvants de polarités différentes, ainsi que de déterminer si une
extraction plus longue ne permettrait pas d’augmenter ce rendement. De plus, il est intéressant de
déterminer si une extraction avec un plus grand rendement permettra d’obtenir les mêmes molécules
en plus grandes quantités ou si d’autres molécules seront extraites.
Rendement extraction (g/100g MS)
(n=3)
Écart-type
(n=3)
Leea guineensis 15,86 0,99
Litchi chinensis 7,23 0,38
Tableau 30. Rendements des extractions par soxhlet des feuilles de Leea guineensis et des racines de Litchi chinensis
6.2.2. Rendements des fractionnements
Fractionnement par centrifugation de Litchi chinensis
L’extrait du soxhlet a ensuite été divisé selon la solubilité, et on a ainsi obtenu 87,5 % +/-
0,43 % de fraction polaire et 6,81 % +/- 0,43 % de fraction apolaire. Ce résultat est retranscrit par
rapport à la quantité de matière sèche brute dans le Tableau 31.
Il y a donc une perte d’environ 5,69 % lors de la séparation par centrifugation ce qui est assez faible
si on considère les différentes étapes de changements de récipients lors de la centrifugation.
66
Rendement extraction (g/100g MS)
(n=3)
Écart-type
(n=3)
LC Apolaire 0,50 0,04
LC Polaire 6,40 0,32
Tableau 31. Rendement de la séparation par centrifugation de Litchi chinensis
Récupération de la fraction LC P.10 par HPLC préparative
La fraction polaire de Litchi chinensis, ayant été identifiée comme intéressante, a été fractionné à
plusieurs reprises par HPLC préparative. Lors de la première de ces séparations, c’est la fraction LC
P.10 qui a été sélectionnée pour un sous-fractionnement supplémentaire.
La quantité de LC P.10 a donc été calculée : 4,58 +/- 0,42 g de LC P.10 sont obtenus par 100 g de
LC P. Ce résultat retranscrit par rapport à la matière sèche de racine de Litchi se trouve dans le
Tableau 32.
Rendement extraction (g/100g MS)
(n=3)
Écart-type
(n=3)
LC P.10 0,293 0,03
Tableau 32. Rendement d'extraction de la fraction LC P.10
On sait maintenant que deux sous-fractionnements supplémentaires ont été nécessaires à
l’obtention d’une molécule quasi pure. Le résultat du rendement de LC P.10 montre déjà que cette
molécule active est présente en très faible quantité dans la matière sèche, et explique la difficulté de
l’obtenir en grande quantité.
6.3. Caractérisation structurale
Résonnance Magnétique Nucléaire
Un début de caractérisation structurale a été effectué à l’aide de différentes mesures par
spectrométrie RMN. Cependant, l’échantillon analysé ne contenait qu’une faible quantité de la
molécule (environ 10 mg), et celui-ci a été plutôt malmené par une grande série de séchage, le
transport et une conservation trop longue.
67
Tout cela entraîne que les spectres RMN obtenus (Annexe 4) ne contiennent que des pics de
faible intensité, et le manque de signaux d’interactions en COSY et HSQC laisse penser que ceux-ci
ne sont pas complets.
Le temps limité de ce travail n’a pas permis d’obtenir suffisamment de matière pour effectuer
une identification complète.
RMN 1H
Pour commencer, on peut observer que le pic de solvant (CD3OD à 3,31ppm) est beaucoup plus
important que les autres (Annexe 2.1), ce qui confirme l’hypothèse du manque de concentration de
la molécule. De plus, des traces de solvant d’élutions sont également présentes avec des pics de
grande intensité (Acide acétique à 1,96 ppm et eau à 4,87 ppm). Cela indique que l’évaporation à sec
n’avait pas été optimale. Ensuite, on peut voir environ 26 pics allant de 0,91 à 6,97 ppm. Il n’y a
donc pas de pic aux déplacements élevés (de 8 à 10 ppm), ce qui peut indiquer qu’il n’y a pas de
composé aldéhytique. Les sept derniers pics du spectre se trouvent dans la zone de déplacement
pouvant correspondre à des alcènes ou à des composés aromatiques. De plus, les pics sont en
majorité des singulets, et des doublets ainsi que quelque quadruplet, ce qui laisse penser que la
structure de la molécule est assez linéaire et contient un grand nombre de doubles liaisons.
RMN 13C
Comme pour le spectre proton, le pic du solvant (47,59 ppm) est très important par rapport aux
autres pics et orienté vers le haut (Annexe 2.2).
23 pics ont été observés, dont la majorité est des CH ou CH3 (vers le bas), ce qui correspond à
l’hypothèse du grand nombre de doubles liaisons (-CH=CH-). De plus, les déplacements vont de
20,29 ppm à 156,59 ppm ce qui indique la présence d’hydrocarbure et d’alcène, et confirme les
hypothèses qu’il n’y a pas de fonction complexe contenant des oxygènes (ester, acide carboxylique,
cétones, aldéhydes). Cependant, les déplacements allant de 95 à 165 ppm sont susceptibles de
correspondre à un composé aromatique ou à un alcène.
RMN 2D COSY
Sur le spectre bidimensionnel proton, très peu d’interactions ont été observées en dehors de la
diagonale qui relie les pics identiques et des trainées engendrées par les pics de solvants (Annexe
2.3). De ce fait, il paraît évident qu’un pic plus résolu (augmentation du nombre de scan) est essentiel
à son interprétation.
68
Les interactions présentent sont les suivantes :
- 1,28 ppm avec 0,91 ppm
- 1,43 ppm avec 0,95 ppm
- 4,17 ppm avec 2,84, 2,87, 2,74 et 2,72 ppm.
Ce dernier pic à 4,17 ppm a donc une interaction avec quatre autres pics. Cela laisse penser qu’il
s’agit d’un carbone quaternaire.
RMN 2D HSQC
Le spectre bidimensionnel d’interaction entre les protons et les carbones fournit plus
d’informations (Annexe 2.4)
Notamment, plusieurs pics protons interagissent avec deux à trois carbones. Cela peut signifier
qu’une certaine répétition des fonctions est présente, et engendre une superposition des pics protons.
Les signaux relevés sont les suivants :
d 1H d 13C d 13C d 13C
1,87 20,29 2,05 20,29 2,72 78,49 98,61 2,74 78,41 98,63 2,84 98,61 2,87 98,63 3,21 47,59 3,31 47,59 4,81 113,88 117,94 130,875,91 94,93 98,61 155,94 5,93 94,44 98,61 156,26 6,75 130,87 6,77 144,54 6,79 144,37 6,8 78,49 113,88 6,97 117,94 144,54 Tableau 33. Interactions montrées par le spectre RMN bidimensionnel HSQC
De plus, certains pics de 13C comme celui à 20,29 ppm et celui à 98,61 ppm interagissent
avec plusieurs pics 1H. Cela fait pensé qu’il y ait des CH2 contenant des protons qui ont des
déplacements différents. Cela peut être dû à une asymétrie de la fonction.
69
RMN 2D HMBC
Le spectre bidimensionnel d’interaction entre les protons et carbones adjacents n’a donné que
trois signaux pour un même carbone : le pic de carbone 27,86 ppm avec les pics protons de 2,72,
2,74 et 2,84 ppm (Annexe 2.5).
7. Discussion générale
Pour rappel, le but de ce travail était de fractionner des extraits végétaux afin d’obtenir des
molécules actives pour diverses activités biologiques.
Plusieurs étapes ont été nécessaires afin de mener à bien ce projet, et des conclusions ont pu être
tirées de chacune des étapes.
Pour commencer, les matières sèches et broyées ont été extraites par la technique du Soxhlet. En
considérant les rendements obtenus, cette partie du travail est à optimiser selon différents
paramètres que sont le solvant, la durée et la technique. De plus, la mise en place d’une extraction
complète par application successive de différentes techniques comme Op de Beck P. le fait sur les
feuilles de Leea guineensis paraît judicieux pour atteindre une identification complète de la
composition des extraits végétaux étudiés (Op de Beck P., 2009).
Ensuite, la première étape de fractionnement a été réalisée par centrifugation. Les rendements
calculés montrent que celle-ci est assez optimale (environ 5% de perte). De plus, elle permet de
diviser chaque extrait en deux fractions de polarités différentes, ce qui fut judicieux pour le choix des
techniques de séparation ultérieures. Du point de vue des activités biologiques, cette première
séparation a permis d’identifier quelle fraction sera approfondie et pour quelle activité.
Ainsi, la décision de ne pas approfondir les extraits de Persea americana a été prise. Comme il
avait été décrit dans la partie « Généralités », Persea americana est une plante qui possède
énormément de vertus connues aujourd’hui. Les premières analyses ont confirmé ces informations en
montrant des inhibitions supérieures à 50 % pour presque chacune des fractions et chacune des
activités. Cependant, ces résultats ont été révélés moins intéressants que ceux obtenus pour les autres
plantes par les tests statistiques. Il est fort probable que cela soit dû à une technique d’extraction non
optimale pour cet échantillon.
Afin d’avoir au moins une fraction d’intérêt par activité biologique étudiée, les fractions polaires
et apolaires de Leea guineensis et Litchi chinensis ont été approfondies. Tout d’abord, la fraction
70
apolaire de Leea guineensis a été étudiée pour une activité antioxydante, mais principalement parce
que la richesse de l’extrait (épais et opaque) faussait les résultats initiaux. Les résultats des sous-
fractionnements n’ont pas été à la hauteur de ceux des sous-fractions polaires, cette fraction n’a donc
pas donné de molécule d’intérêt. Ensuite, la fraction polaire de cette même plante a été étudiée pour
une activité antioxydante et antityrosinase. Un premier fractionnement par HPLC a permis d’obtenir
une sous-fraction riche en ces activités. Cette sous-fraction n’a pas été plus étudiée dans le cadre de
ce travail, mais il est évident qu’une ou plusieurs molécules actives contre la tyrosinase sont
présentes dans celle-ci et mériteraient d’être identifiées.
Pour finir, les fractions de racines de Litchi chinensis sont celles qui ont le plus retenu
l’attention. Ceci fut la conséquence d’une part des activités importantes mesurées, et d’autre part de
l’originalité de cet extrait végétal. La sous-fraction apolaire a donc été étudiée pour une activité
antioxydante et une activité anti-inflammatoire. Le fractionnement par colonne de silice ouverte n’a
cependant pas pu être optimisé dans le cadre de ce travail. La répétabilité du fractionnement fut très
faible et celui-ci doit être optimisé avant d’opérer des sous-fractionnements supplémentaires, mais
une très grande activité anti-inflammatoire de la partie la plus apolaire fut observée. Une ou plusieurs
molécules actives contre la lipoxygénase sont donc encore à identifier. C’est alors la fraction polaire
de Litchi chinensis qui a reçu l’étude la plus approfondie. En effet, celle-ci a montré dès les
premières analyses un très grand pouvoir inhibiteur de la tyrosinase. De plus, un premier
fractionnement par HPLC a montré que cette activité était concentrée dans une seule des 17 sous-
fractions. Cette sous-fraction LC P.10 a donc été fractionnée à plusieurs reprises afin d’obtenir un
extrait qui s’apparentait à une molécule purifiée (LC P.10.3.3). Pour arriver à cela, quatre séparations
ont été nécessaires. Bien que celle-ci ait été correctement optimisée, les rendements étaient faibles à
chaque étape. De ce fait, il a fallu faire un très grand nombre de répétitions pour obtenir
suffisamment de matière pour effectuer les analyses de caractérisations structurales.
Malgré cela, la qualité des spectres RMN obtenus n’est pas suffisante pour permettre une
identification, et les spectres de masse et infrarouge initialement planifiés n’ont pas pu être réalisés.
71
8. Perspectives
Ce travail a permis la mise en avant de fractions d’intérêt pour des activités anti-inflammatoire et
antityrosinase dans les feuilles de Leea guineensis et les racines de Litchi chinensis récoltées sur l’île
de Mayotte. Dans le contexte actuel dans lequel se trouve l’île, ce sont des découvertes très
appréciées et à valoriser dans le cadre du projet de valorisation des matières végétales de Mayotte par
la préfecture française (Préfet de Mayotte, « Document stratégique : Mayotte 2025, une ambition
pour la république », consulté le 16 mars 2017).
D’un point de vue opérationnel, un certain nombre d’optimisations à réaliser ont été recensées
notamment au niveau de l’extraction et des séparations. Ensuite, une identification complète des
molécules actives trouvées sera nécessaire. Les molécules ayant un grand potentiel de valorisation
sont celles responsables de l’activité antityrosinase dans la fraction polaire de Leea guineensis et de
Litchi chinensis (Tableau 6 et Tableau 21), et celles responsables de l’activité anti-inflammatoire
dans la fraction apolaire de Litchi chinensis (Tableau 17). Il est important de noter que ces fractions
possèdent également une activité antioxydante (Tableau 5, Tableau 16 et Tableau 22), ce qui est
toujours apprécié pour des applications cosmétiques.
Lorsque ces molécules auront été identifiées, une étude toxicologique permettra de déterminer si
celles-ci sont valorisables dans des produits cosmétiques. Si cela est avéré, un nouveau travail de
formulation de produits entrera en jeu. Celui-ci devra déterminer quelles fractions des extraits seront
utilisées ainsi que leur mode de production. En effet, plusieurs pistes sont ouvertes : bien qu’un mode
d’extraction et de purification de la molécule aura été établi à petite échelle, il peut être envisagé
d’utiliser des extraits moins purifiés dans le produit cosmétique. Cela aurait l’avantage de nécessiter
moins de traitements, et éventuellement de bénéficier d’autres bienfaits que contiennent ces plantes.
Il est donc évident qu’un grand nombre de possibilités s’ouvrent à l’île de Mayotte quant à la
valorisation de ces matières végétales. Ce travail a permis d’identifier les possibilités pour Leea
guineensis et Litchi chinensis, qui sont en accord avec les utilisations traditionnelles de l’île.
L’organisation mondiale de la santé fournit également toute une série de lignes directrices quant aux
perspectives de valorisation de la médecine traditionnelle (Kasilo O. et Nikiema J.-B., 2014). De
plus, les activités visées sont très utiles à la population locale : le climat entraîne une exposition au
soleil intense qui est favorable aux pathologies d’hyperpigmentation, ce qui pourra être traité avec un
72
produit cosmétique à base de Leea guineensis ou Litchi chinensis. De plus, un produit anti-
inflammatoire est utile à un grand nombre de maux : piqure d’insecte, blessure, coup de soleil, …
L’utilisation de matériel végétal proposée ci-dessus sera un challenge à cause de la variabilité
du matériel végétal et de sa disponibilité. Comme l’explique Feiter U., la commercialisation de
plantes nouvelles implique de répondre à un grand nombre de questions. Premièrement, le potentiel
commercial devra être confirmé par une étude du marché sur l’île de Mayotte. Deuxièmement, une
étude du contexte légal pour l’introduction sur le marché d’une nouvelle crème à base de molécules
végétales sera indispensable. Lorsque la possibilité légale et économique du projet sera avérée, il
faudra s’intéresser à la culture de la plante d’intérêt : cycle de développement, variabilité génétique,
coût et lieux de production, rendement agronomique… En conclusion, la création d’un nouveau
produit médicinal à base végétale est un long travail qui peut durer de 5 à 15 ans (Feiter U., 2014).
La première étape de ce projet est amorcée ici par la découverte des activités antityrosinases, anti-
inflammatoire et antioxydants dans Leea guineensis et Litchi chinensis.
73
9. Conclusion
Cette contribution à l’étude phytochimique de plantes mahoraises a abouti par l’identification de
fractions d’intérêts et la purification d’une de celles-ci. Ce travail avait pris part dans la thèse de
M. Saive concernant l’étude de la flore de l’île de Mayotte afin de développer des applications
cosmétiques. Les trois extraits végétaux (feuilles de Persea americana, feuilles Leea guineensis et
racines de Litchi chinensis) ainsi que les activités ciblées avaient été déterminées au préalable par
M. Saive.
Les différentes parties de ce travail ont permis de décrire les potentielles de valorisation de
plusieurs fractions.
Premièrement, la fraction polaire des feuilles de Leea guineensis possède une activité
antityrosinase et antioxydante importante. L’étude de l’activité antioxydante avait d’ores et déjà été
effectuée par Op de Beck P., mais l’activité antityrosinase n’avait pas encore été recensée dans la
littérature.
Deuxièmement, la fraction apolaire des racines de Litchi chinensis possède une activité anti-
inflamatoire valorisable.
Dernièrement, la fraction polaire des racines de Litchi chinensis possède une activité
antityrosinase qui a pu être attribuée à une sous-fraction purifiée. L’analyse structurale de cette
fraction ne permet pas d’affirmer des éléments de se conformation, mais donne des pistes telles que
la présence de doubles liaisons, c’est une molécule avec une vingtaine de carbone et qu’elle ne
semble pas posséder de fonction aldéhydique.
Le potentiel de valorisation cosmétique des feuilles de Leea guinensis et des racines de Litchi
chinensis a ainsi été confirmé, tandis que les feuilles de Persea americana n’ont pas révélé le même
intérêt.
74
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81
Annexe 1 : Spectres UV-VIS
1.1 Spectre d’inhibition de la tyrosinase par LG P.1
1.2 Spectre d’inhibition de la tyrosinase par LC. 10.3.3 (15 mg/mL)
82
1.3 Spectre d’inhibition de la lipoxygénase par LC A.
83
Annexe 2 : Spectrométrie RMN
2.1 Spectre RMN 1H
2.2 Spectre RMN 13C
84
2.3 Spectre RMN COSY
2.4 Spectre RMN HSQC
85
2.5 Spectre RMN HMBC