continuing the spread of buddhism in...

48
Vénérable K. Sri Dhammananda

Upload: vanxuyen

Post on 15-Sep-2018

217 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Vénérable K. Sri Dhammananda

The Sangha Sunday School Meditation Class

Helping the Untouchables Wheelchairs for the handicapped

Dhamma for the Deaf

BUDDHIST MAHA VIHARA

Continuing the spread of Buddhism in Malaysiafor over 116 years ……….

Millions have benefitted from the selfless dedication of our Sangha, volunteer teachers & friends of

the Vihara obtaining Buddhist education, free publications, counselling, blessings,

welfare assistance, etc.

Publication of the

Sasana Abhiwurdhi Wardhana Society

Buddhist Maha Vihara,123, Jalan Berhala, Brickfields,50470 Kuala Lumpur, Malaysia

Tel: 603-22741141 Fax: 603-22732570E-Mail: [email protected]: www.buddhistmahavihara.com

www.ksridhammananda.com

Published for Free Distribution Permission to reprint for free distribution can be

obtained upon request.

Previous Publication – 1,000 copiesJuly 2011 – 1,000 copies

The Society gratefully acknowledges Bhante ParawaheraChandaratana, Monsieur Michel Nicolas, M. Dharmachandra

and Monsieur Jean Yves Duran of CentrebouddhiqueInternational, France for successfully facilitating

the transalation of the orginal English text into French.

Printed byUniprints Marketing Sdn. Bhd. (493024-K)(A member of Multimedia Printing & Graphics (M) Sdn Bhd)

ISBN: 978-983-3896-23-3

PREFACE

L’Association Bouddhique internationale a le plaisir de vous présenter ce petit livre du Docteur K.Sri Dhammananda Maha Nayaka Thera.

Il a été traduit par Monsieur Michel Nicolas, dactylographié par M. Dharmachandra et corrigé par Monsieur Jean Yves Duran.

Ce livre donne l’opportunité de comprendre en profondeur le cycle des renaissances (punarbhava). Nous avons décidé d’imprimer ce livre à l’occasion de la commémoration du 2600ème anniversaire de l’éveil du Bouddha.

Nous remercions chaleureusement le Société Sasana Abhiwurdhi Wardhana qui a pris en charge l’impression de ce livre, à titre de dhammadana, afin d’assurer la gratuité de sa diffusion.

Vénérable Parawahera ChandaratanaCentrebouddhique International7, Cité Firmin Bourgeios93350 Le BourgetFranceTel : 01 18 37 21 75 – 09 81 65 10 [email protected]

1

Croyez-vous à la renaissanceVénérable K. Sri Dhammananda

Nombreux sont les bouddhistes qui tendent à admettre la renaissance comme partie de leur foi en s’appuyant sur les écritures religieuses. Cependant, peu d’entre eux font l’effort dans le sens d’investiguer la question de la renaissance : ce qu’est la renaissance et comment elle se produit. Parmi ceux qui réfutent la doctrine de la renaissance, un nombre infime se donne la peine d’étudier le sujet de la renaissance. Ceux qui désirent savoir ce qu’est la renaissance et comment elle se produit, doivent étudier et disséquer ce sujet comme on étudie un autre sujet (la chimie, la physique etc.); c’est après l’étude qu’ils seront en mesure de comprendre jusqu’à un certain point.

Nombreux sont ceux qui hésitent à admettre la renaissance parce qu’ils ne la comprennent pas ou du fait qu’ils ne se rappellent pas leur vie antérieure. Mais l’ignorer et ne pas se souvenir ne constitue pas un argument raisonnable. Sachez que la renaissance est un processus non perceptible par les sens. La renaissance ne peut pas être découverte par mesurage ou calcul mathématique ou par le recours à des machines ou des instruments scientifiques ; elle ne peut être ni photographiée, ni mesurée, ni pesée. Mais cela ne veut pas dire qu’elle n’existe pas. Même un scientifique matérialiste refuse de se limiter à une donnée expérimentée immédiate. Notre expérience est si limitée que, au cas nous ne la surmonterions pas, notre pensée sera très pauvre. L’homme moderne arrive à la conclusion qu’il y a tellement de choses dans l’univers que ni nos sens, ni les instruments scientifiques ne peuvent les percevoir.

Ceux qui désirent comprendre le sujet de la renaissance véritablement, doivent tout d’abord éradiquer leurs souillures des émotion de leur esprit ; une fois celui-ci complètement purifié, ils seront en mesure de concentrer leur esprit pour user de leur pouvoir psychique afin de repérer leurs vies passées.

Les bouddhistes instruits ne considèrent pas la renaissance comme simple théorie ou dogme religieux, et mais comme un fait sujet à investigation et vérification. Une fois opérées, celles-ci aboutissent à un constat.

2

En effet, nous allons présenter quelques lignes d’investigation qui constitue une enquête sur la renaissance.

Preuve historiqueL’enseignement sur la renaissance a une longue histoire. Dès l’aube de la civilisation, le cycle des renaissances est admis partout où vivent des hommes que ce soit dans des cultures primitives ou dans des sociétés hautement civilisées. On le retrouve sous des formes multiples dans de nombreuses religions anciennes et dans les systèmes philosophiques de nombreuses parties du monde. Des documents historiques prouvent que la croyance en une renaissance vue comme transmigration ou réincarnation, était acceptée par certains maîtres spirituels et des gens ordinaires aussi bien en Occident qu’en Orient.

La plus ancienne mention de l’idée de renaissance se trouve dans les anciens textes hiéroglyphes d’Égypte ou l’âme est figurée sous la forme d’un oiseau. Chez les Grecs anciens, la renaissance était enseignée par Empédocle, Pythagore puis Platon. Parmi les pairs de l’église chrétienne, la croyance en la renaissance a été prêchée par Clément d’Alexandrie (150-220), Justin le Martyr, Grégoire l’évèque de Nysse (257-332), Arnobe (mort vers 327), Lactence (né vers 250) et saint Jérôme (340-420). La renaissance a été officiellement déclarée comme hérésie en 553 par le concile de Constantinople qui a été boycotté par le barde de l’époque Vigile. Les philosophes Emmanuel Kant (1724-1104) et Schopenhauer (1788-1860) croyaient en la possibilité de la renaissance.

La croyance en une seule vieEn ce qui concerne la vie après la mort, vous n’avons que deux choix en matière de croyance : une sorte de survie ou l’annihilation. Ceux qui croient en une survie après la mort sont habituellement sous l’influence des enseignements d’un maître spirituel ou d’un autre. Les partisans du concept d’annihilation n’ont jusqu’à présent pas réussi à présenter une philosophie acceptable par quiconque reconnaît les valeurs spirituelles. En effet, c’est au sujet de la nature de la survie après la mort que nous devrions spéculer. Nous ne pouvons ni confirmer ni infirmer une continuation de la vie après la cessation de notre vie présente.

3

Certaines religions postulent une damnation éternelle en enfer ou un bonheur éternel au paradis. L’éternelle résidence est supposée être déterminée selon la croyance et le comportement de la personne durant sa vie unique ici-bas. Est-il raisonnable de croire que cette brève vie est la seule existence entre deux éternités de bonheur et de tourment ? Certes, les quelques années que nous passons ici-bas ne sont pas une préparation adéquate à l’éternité.

Posons la question : si une vie unique ici-bas décide de la totalité du cours du futur, pourquoi donc une vie ne dure que quelques semaines alors qu’une autre dure 70 ou 80 ans ? Dans cette perspective, une personne qui ne vit que quelques semaines ou années risque moins une éternelle damnation qu’une autre qui vit 80 ans. Celui qui ne vit que quelques semaines ou années n’a pas la possibilité de bien développer et mûrir son intelligence et son entendement, et de déjouer tous les pièges et les tentations qu’il rencontre dans la vie. S’il n’y a qu’une vie sur Terre, comment un Dieu très bon permet-il le désarroi que cause la perte d’un enfant à ses proches ? De plus, où sont là justice et la miséricorde du Dieu qui n’accorde que quelques années de vie à quelqu’un, alors qu’il procure à une autre personne une vie longue, et livre les gens à une damnation éternelle ou leur accorde un bonheur sans fin, en fonction de leurs mérites ou démérites dans cette vie unique ? En d’autres termes, est-il raisonnable d’accepter toute notre destinée dont l’éternité est déterminée par notre comportement ici-bas, abstraction faite de la courte durée de la vie ou le caractère cruel de celle-ci ?

La parole de BouddhaLe Bouddha est notre plus grande autorité sur la question de la renaissance. La nuit de son Illumination, pendant les premières heures de sa veillée, le Bouddha a développé sa connaissance rétro cognitive qui lui a procuré la capacité de voir ses vies antérieures.« Je me rappelle », a-t-il déclaré, « mon lot dans des existences passées : une, 2,3, 4,5, 10,20, 50,100, 000,100 000... ».

Durant la deuxième partie de sa vie et, avec une vision de clairvoyance, le Bouddha a vu des êtres vivants qui disparaissaient d’un état de l’existence pour apparaître dans un autre. Il a vu « le vil et le noble, le beau et le laid, l’heureux et le désolé passer selon leurs actions. »

4

Comment se rappeler le passé ?Un écrivain en sciences et en bouddhisme, Tan, écrit comment on peut se rappeler le passé. Sa théorie sur la mémoire est fondée sur le principe de la conservation de la conscience comme suit :Les psychologues qui ont étudié la mémoire de la pensée humaine ont spéculé sur ce que la mémoire serait préservée dans des molécules de protéine des cellules du cerveau. En outre, les psychologues qui ont étudié la structure du corps humain avec les isotopes-radio ont trouvé que près de 98 % des cellules changent une fois par an, et que les molécules de protéine dans la cellule du cerveau sont presque totalement métabolisées. Cependant, la puissance de la mémoire est préservée et reflète les impressions de nombreuses décennies passées. Si les méthodes hypnotiques sont employées, le souvenir de vies antérieures et des événements de générations passées est réalisable. La question suivante se pose : de quelle manière les molécules mourantes transfèrent leur mémoire vers les nouvelles molécules naissantes ? Certains savants scientifiques ont passé leur mémoire vers les molécules naissantes par des impulsions électriques. Le cas échéant, la conclusion suivante est inévitable : si lamémoire peut se conserver dans l’énergie électrique, pourquoi la conscience qui produit la mémoire et l’imagination ne saurait se conserver dans l’espace empli d’électricité ?Si le principe de la conservation de la conscience est valide, il offre une explication théorique de la renaissance.

la recherche psychiqueToute preuve de la recherche psychique tend à confirmer l’enseignement de la renaissance. Les expériences de certaines psychiques modernes jettent une lumière sur le problème de la renaissance.

. Ces expérience impliquent les phénomènes fantomatiques, la communication avec les esprits, des personnalités alternantes multiples etc… Le phénomène de personnalités secondaires s’explique soit comme des résidus d’expériences individuelles passées ou comme une « possession ». La première explication semble être plus raisonnable, bien que la seconde ne soit pas à rejeter totalement. Il nous arrive souvent de rencontrer des personnes que nous n’avons jamais rencontrées auparavant, et instinctivement

5

nous sentons qu’elles nous sont familières. Il nous arrive aussi de visiter pour la première fois des lieux et nous sentons instinctivement que nous les connaissons bien.

SpiritualismeDe nombreux spiritualistes occidentaux acceptent la renaissance comme un fait, car elle est l’unique explication valide de certaines données qui ne peuvent autrement s’accorder avec le concept spiritualiste. À titre d’exemple, il est bien connu que les médiums spiritualistes trouvent impossible d’entrer en contact avec certaines personnes décédées, alors qu’avec d’autres le contact se réalise. Cela a toujours été une grande difficulté pour les spiritualistes, mais la réponse bouddhiste est simple : elles n’ont pas toutes pris naissance dans le soi-disant monde spirituel. En outre, certains de ses plans de l’existence sont trop loin du monde pour être accessibles à un simple médium.

Hypnose : une technique pour investiguer la RenaissanceLe pouvoir psychique exige du temps prolongé et un haut degré d’auto-purification. L’hypnose semble fournir une technique rapide qui ramène certains souvenirs dormants venant de vies passées. L’hypnose est une méthode plus rapide pour percer les souvenirs latents dans le subconscient. Depuis longtemps, on sait que sous une hypnose profonde, les événements de la toute première enfance au-delà de la capacité normale du souvenir, peuvent être ramenés. Cette méthode est de plus en plus utilisée pour le traitement des troubles de la personnalité. Comme certains sujets opposent une résistance involontaire à l’hypnose, cette technique n’est pas applicable universellement pour amener à la mémoire le souvenir de vies passées. Mais là où elle est applicable, elle donne des résultats remarquables en lien avec la doctrine de la renaissance.

Si une personne se met dans une profonde transe hypnotique, son esprit conscient s’éloigne, et c’est le subconscient qui se met à fonctionner. Si l’on peut faire fonctionner le subconscient, celui ci est aigu et celui-ci possède la capacité de se rappeler ce qui n’est pas donné à l’esprit conscient ordinaire. À l’état d’hypnose profonde le sujet peut régresser jusqu’à un certain point vers son enfance et son jeune âge, ou vers une période prénatale où il accède

6

à des souvenirs latents dans l’esprit subconscient. Dans cet état le sujet redevient en fait l’enfant ou la personne qu’il a été, et revit les expériences refoulées depuis longtemps dans l’esprit subconscient. Il y a de nombreux cas authentiques concernant des personnes qui ont réussi à se rappeler leurs vies passées grâce à un état d’hypnose profond. Les hypnotiseurs oeuvrant dans des régions éloignées les unes des autres sur des sujets de très différentes cultures et traditions, ont à faire avec ce qui semble être les mémoires de vies passées. Certains de ces cas ont été vérifiés et authentifiés.

Les psychiatres qui usent de l’hypnose (avec d’autres techniques) demeurent cependant hésitants à accepter

complètement la doctrine de la renaissance. Pourtant l’un d’eux, le Dr Alexander Cannon, dans son livre Thre Power Within (la puissance intérieure), donne la conclusion suivante : « Des années durant, la théorie de la réincarnation est un cauchemar pour moi ; j’ai fait le maximum pour la désapprouver allant même jusqu’à attribuer à mes sujets en transe de prononcer des paroles dénuées de sens. Après des années passées avec des expériences, les sujets, les uns après les autres me font la même nature de témoignages en dépit de croyances conscientes très diverses chez eux. En réalité, avec aujourd’hui plus de 1000 cas étudiés, je dois maintenant admettre qu’il y a une certaine forme de réincarnation. » Pourquoi des inégalités ?Lorsque l’on considère les destinées diverses des êtres vivants ici-bas, le monde apparaît aux personnes réfléchies comme injuste. Ces personnes s’interrogent quand elles constatent injustice et cruauté dans la vie : pourquoi telle personne est-elle puissante et riche, alors que telle autre est pauvre et malheureuse ? Pour quelle raison telle personne est en pleine forme et en bonne santé, alors qu’une autre est malade et souffrante depuis sa naissance ? Pourquoi telle personne est douée et munie d’une grande intelligence, et telle autre répulsive et laide ? Pourquoi certains sont aveugles, débiles ou sourds... alors que d’autres ne le sont pas ? Pourquoi un enfant naît dans la misère et un autre dans l’aisance ? Pourquoi un enfant grandit dans la criminalité et un autre dans une famille vertueuse baignant dans la mansuétude, de bonnes moeurs avec une éducation exemplaire ? Pourquoi

7

une personne rencontre souvent le succès dans toute entreprise et une autre l’échec et la déception ? Pourquoi certains vivent dans le luxe, et d’autres dans la privation ? Pourquoi des heureux et des malheureux ? Et pourquoi des personnes vivent longtemps, et d’autres rencontrent une mort précoce ?

Quelle est la raison de ces différences dans la nature ? Pourquoi sommes-nous tenus à affronter injustice et discrimination entre les êtres humains ? Aucune de ces deux explications n’est convaincante. Si Dieu est miséricordieux, pourquoi donc crée-t-il des circonstances défavorables dans la vie de l’homme ? Un dieu compatissant ferait quelque chose pour empêcher ces inégalités.

Une autre explication consiste à attribuer l’inégalité aux méfaits de la structure capitaliste de la société. Mais cette explication ne tient pas compte de l’inégalité intellectuelle, la défiance de la personnalité etc… Dans le bouddhisme, ces inégalités sont expliquées par karma et renaissance.

Karma et renaissanceLa théorie du karma est une théorie de cause à effet, d’action et de réaction, c’est une loi naturelle qui n’a rien à voir avec l’idée de justice, de récompenses ou de châtiment. Toute action volitionnelle produit des effets ou résultats. Bien qu’ une bonne action produit de bons effets et une mauvaise action entraîne des résultats néfastes, il n’y a ni justice, ni récompense, ni châtiment opérés par quelqu’un ou par un pouvoir qui juge notre action ; c’est une opération et une loi naturelles.La loi du karma, à la différence des lois physiques, de la chimie... est imperceptible, incommensurable et non prédictable. Comme elle est imperceptible, elle ne peut pas être démontrée par les expériences scientifiques.Selon la doctrine du karma et de la renaissance , les actions bonnes ou mauvaises, ont leurs répercussions à un moment donné et dans un certain lieu. La loi du karma nous apprend que les circonstances et les conditions qui forment la destinée de l’être, se constituent par une cause antérieure et par la présence de conditions appropriées. Cela est comme un grain de mangue pourri qui ne produira jamais un arbre à fruits exquis. Les actions volitionnelles, ou karma, produites dans des naissances précédentes sont

8

les grains ou les causes premières d’une destinée bonne ou mauvaise dans une naissance ultérieure. La seule explication saine et raisonnable de l’inégalité entre les êtres humains se trouve dans la doctrine du karma et de la renaissance. Cette doctrine fournit la seule explication rationnelle et consistante qui satisfasse les penseurs impartiaux.

La doctrine selon laquelle la renaissance se produit conformément au karma, a été acceptée par les maîtres indiens déjà avant le Bouddha. Elle est incorporée dans l’Upanishad et le Vedanta ainsi que dans la Bhagavad Gita. Ces textes enseigne que la renaissance est conditionnée par le bon et le mauvais karma amassés par l’individu dans la vie présente et les vies antérieures. Comme ce processus de morts et de renaissances est accompagnée de souffrance, l’émancipation du cycle renaissance-mort constitue le but de tous les systèmes philosophiques indiens. Et le Bouddha a déclaré : « Les êtres sont propriétaires et héritiers de leurs actions, les actions répartissent les êtres sur différents niveaux. »

Le karma la renaissance1 .Ils sont en rapport direct avec des problèmes de la souffrance dont nous seuls sommes responsables. 2 Ils expliquent les inégalités entre les êtres humains. 3 Ils expliquent les esprits et les enfants prodiges. 4 Ils expliquent pourquoi deux jumeaux physiquement identiques jouissant des mêmes privilèges sont pourtant totalement différents sur les plans des caractéristiques et de la mentalité, de même intellectuellement et moralement. 5 Ils traitent du rapport avec l’existence d’une non similarité entre les enfants d’une même famille bien que l’hérédité apporte une certaine similarité. 6 Ils traitent des capacités spécifiques de personnes à côté de leurs tendances parentales. 7 Ils traitent des différences normales et intellectuelles entre parents et enfants. 8 Ils expliquent pourquoi les enfants développent spontanément des passions telles que cupidité, colère et jalousie. 9 Ils traitent du sentiment instinctif d’harmonie et d’antipathie à première vue, que l’on peut ressentir vis-à-vis d’une personne rencontrée. 10 Ils expliquent pourquoi nous accumulons « un tas d’ordures » de maux et un trésor de bonnes choses. 11 Ils traitent du déchaînement inattendu et brusque de passion chez une personne hautement civilisée, ainsi que de la transformation soudaine d’un criminel en un saint. 12 Ils expliquent le cas de débauchés qui naissent de parents sains et celui

9

d’un saint qui naît de parents débauchés. 13 Ils expliquent comment sont les résultats de ce que nous étions, et comment seront les résultats de ce que nous sommes. En d’autres termes, nous ne sommes pas absolument ce que nous sommes. 14 Ils expliquent les causes de mort prématurée et des changements brusques de sort. 12 En premier lieu, ils traitent de l’avènement de maîtres spirituels omniscients et parfaits comme les Bouddhas qui sont pourvus de caractéristiques physiques, mentales et intellectuelles. Ce phénomène s’explique par le karma et par une série de renaissances.La pré-existence des êtres humains est suggérée par leur grande variété et le niveau de réalisations qui les distinguent. Il y a un écart immense chez les gens quant à leurs capacités et performances au niveau spirituel, moral, intellectuel et artistique. Cet abîme sépare les individus, du plus humble au plus accompli. Cela suggère que les étapes spirituelles, morales, intellectuelles et artistiques constituent le résultat d’un processus d’évolution qui s’étale sur une longue période.

D’une part il y a les cours ordinaires de l’humanité avec les accomplissements moyens, d’autre part apparaissent dans le monde des personnalités hautement développées, ainsi que des êtres parfaits comme les Bouddhas. Évoluent-ils soudainement ? Peuvent-ils être le fruit d’une existence unique?

Que dire de personnalités comme Homère et Platon, des hommes de génies comme Shakespeare, et des enfants prodigues comme Pascal, Mozart ou Beethoven? Comment ces gigantesques différences entre hommes ordinaires et ceux de génie peuvent-elles être expliquées si on a qu’une seule vie? Comment les facultés de Socrate, Einstein, Gandhi, etc, peuvent-elles s’être développées en une seule existence? Sans doute ces facultés étaient les fruits d’accomplissements passés.

Enfants prodiges Dans le monde, apparaissent de temps à autres des enfants prodiges. Et, bien qu’ils ne représentent pas une preuve directe de la renaissance, ils représentent un phénomène que la biologie et les sciences ne peuvent élucider. Comment s’expliquent les talents et les facultés extraordinaires de ces enfants prodiges? - Bentham, à l’âge de quatre ans, pouvait lire et écrire le latin et le grec. - Babington Macaulay, à l’âge de six ans, a écrit un compendium de l’histoire

du monde.

10

- L’écrivain Thomas Macaulay était en mesure de parler comme un adulte alors qu’il n’avait qu’un an et demi; à l’âge de sept ans il écrivait sur l’histoire.

- Beethoven a exécuté des pièces musicales en public à l’âge de sept ans. - Mozart a écrit des compositions musicales à l’âge de six ans. - Voltaire lisait les fables de La Fontaine à l’age âge de trois ans. - Chritian Heinecken pouvait parler quelques heures après sa naissance,

répéter quelques passages de la Bible à l’âge d’un an, répondre à toute question de géographie à l’âge de deux ans, parler français et latin à l’âge de trois ans, et devenir étudiant en philosophie à quatre ans.

- John Stuart Mill lisait le grec à l’âge de trois ans. - William James Sidis à l’âge de deux ans lisait, écrivait, parlait français,

russe, anglais et allemand. À huit ans il connaissait un peu le latin le grec. - Sir William Hamilton, diplomate anglais, parlait hébreux à trois ans, et

à sept ans l’on disait qu’il avait plus de connaissances sur ce sujet qu’un étudiant d’université de niveau moyen. Hamilton était capable de parler 12 langues dont le persan, l’ourdou et l’hindoustani.

- Ferruco Burco, garçon italien, dirigeait un orchestre symphonique à l’âge de quatre ans.

- Giancella de Marco une fillette italienne, a dirigé l’orchestre philharmonique de Londres à l’âge de huit ans.

Il est intéressant de noter que les prodiges et les génies naissent en majeure partie de parents qui ne possèdent pas du tout de tels dons. Expliquer les prodiges semble un problème pour les savants en sciences. Certains spécialistes en médecine avancent l’opinion que ce phénomène relève de glandes anormales chez le sujet. Mais l’extraordinaire hypertrophie des glandes de certains individus peut aussi être dû à une cause passée (karmique). Quoi qu’il en soit les scientifiques n’expliquent pas pourquoi un petit nombre de personnes ont une hypertrophie de glandes, et pas tout le monde. Le véritable problème demeure sans solution satisfaisante.N’est-il pas raisonnable d’assumer que ces personnes, prodiges et génies, acquièrent leurs dons durant des vies antérieures? Leur talent peut s’expliquer par le résultat d’un intense développement dans le passé. Il semble n’y avoir aucune autre explication adéquate pour ces facultés hors normes.

11

Se rappeler le passé a) La mémoire et le subconscient:

Si la renaissance est un fait, pourquoi donc l’immense majorité des gens ne se rappelle pas sa vie passée? La plupart des êtres humains ne se souvient même pas de détails de son enfance, pas plus que du jour sa naissance. Il existe une croyance disant que les catégories de personnes suivantes ne sont pas capables de se rappeler leur vie passée:

1- ceux qui sont morts enfants. 2- ceux qui sont morts vieux et séniles. 3- ceux qui s’adonnent à la drogue ou aux intoxiquant. 4- ceux dont la mère, pendant la grossesse, a été très malade, ou si elle a

été téméraire et imprudente, ou si elle a du travailler péniblement lors de l’accouchement.

5- les enfants dans la matrice, étant abasourdis et stupéfaits, perdent toute connaissance de leur existence précédente.

Le fait demeure que l’esprit humain semble opérer de manière à ne pas se rappeler la totalité des événements passés. Le mental et ses activités ne sont généralement pas compris par la plupart des personnes. Nous connaissons peu de choses sur le subconscient, qui constitue la majeure partie du mental, et que nous n’utilisons pas habituellement. Dans cette partie du mental se trouvent les souvenirs latents de toutes les expériences passées, dont celles de vies antérieures.Il a été démontré scientifiquement, en Occident, que notre conscience ordinaire n’est qu’un reflet de notre subconscient, pas plus important en réalité que la lumière de la lune quand elle est mise en contraste avec la lumière du soleil. Dans cette comparaison, la lumière de la lune représente la conscience ordinaire, et la lumière du soleil le subconscient. La science moderne aussi accepte l’hypothèse selon laquelle dans le subconscient, il y a une mémoire complète non seulement des détails les plus subtils de notre vie présente, mais aussi des états passés d’existence consciente parallèle à notre existence présente. En fait c’est une bonne chose que de ne pas se rappeler les erreurs, les malheurs et préjudices de notre vie antérieure, car ils rendraient notre vie présente intolérable. Il y a renaissance dans des états non-humains où les

12

impressions ne sont pas clairement enregistrées dans la conscience. Une série de telles vies oblitère complètement tout souvenir.

b) Ceux qui déclarent se rappeler le passé: Il y a preuve de la renaissance à travers les témoignages de personnes affirmant avoir des souvenirs spontanés de leurs vies antérieures. Dans de tels cas, le souvenir de vies passées sort spontanément de l’esprit conscient ordinaire. Des rapports authentiques concernant des enfants ayant eu souvenir de vie antérieure ne viennent pas exclusivement d’Inde et de pays bouddhistes mais aussi de pays chrétiens, en Europe et en Amérique, où l’on ne croit pas à la renaissance. Des chercheurs qualifiés ont investi les souvenirs et récits de ses enfants et ont pu constaté l’authenticité de certains d’entre eux.Il est des personnes extraordinaires, souvent des enfants, qui développent spontanément selon les lois de l’association le souvenir de leur vie précédente. Nombreux sont les cas d’enfants mais aussi d’adultes qui peuvent relater les événements de vie passée en donnant beaucoup de détails, et ce tout en étant dans un état de conscience ordinaire. Certains d’entres eux ont été contrôlés et authentifiés par des chercheurs rigoureux. Quarante-quatre de ces cas sont référencés par le Dr. Stevenson de l’université de Virginie, dans son livre sur la renaissance.L’homme de science américain, Dr Ian Stevenson, auteur de « Twenty Cases Suggestive of Reincarnatio », affirme que des années de recherches sur la question de la renaissance l’ont persuadé qu’ “il est possible qu’il y ait une vie après la mort.” Dr Stevenson tente de vérifier la théorie de la renaissance depuis 1961, date à laquelle il visita l’Inde pour la première fois. Jusqu’à présent il a investigué et analysé 1200 déclarations de vies antérieures dont 170 cas venant d’Inde. Dr Stevenson déclare que la majorité des cas qu’il a étudiés “suggère la réincarnation”. Le plus grand nombre de ces déclarations viennent d’Inde, Sri Lanka, Thaïlande, Birmanie, Turquie, Syrie et Liban. Et la plupart de ceux qui se souviennent de vies antérieures étaient des enfants. Dr Stevenson dit qu’il n’y a pas de raisons pour que les déclarations de souvenirs de vies antérieures soient prises à la légère, considérées comme des superstitions; mais que la renaissance mérite une recherche académique sérieuse. Il déclare en outre que dans certains cas, l’origine de taches de naissance comme les grains

13

de beauté, ou des verrues, peuvent être mis en relation avec des blessures par balle ou au couteau reçues lors de vies passées.

Un seul cas bien vérifié suffit pour un chercheur avisé à croire en la renaissance.

Pas d’âme La doctrine bouddhiste de la renaissance doit être différenciée de celle de la transmigration et de la réincarnation enseignée dans d’autres systèmes, ceux qui postulent l’existence d’une âme éternelle. En d’autres termes, le Bouddhisme réfute la théorie d’une âme permanente qui transmigre.

Afin de justifier l’existence d’un bonheur sans fin dans un éternel paradis, et d’un tourment infini dans un enfer éternel, il est absolument nécessaire de postuler l’existence d’une âme éternelle, autrement comment le pêché commis sur terre pourra-t’il être éternellement puni en enfer?

Selon Bertrand Russel : « La vieille distinction entre âme et corps s’est évaporée, autant que la matière a perdu de sa solidité et le mental de sa spiritualité. La psychologie commence juste à être scientifique. Dans l’état actuel de la psychologie, la croyance en l’immortalité ne reçoit en aucun cas soutien de la science. »

D’après cet érudit, auteur de The Riddle of the Universe (l’Enigme de l’Univers), “La preuve théologique selon laquelle un créateur personnel a insufflé l’âme en l’homme est un pur mythe. La preuve cosmologique - que ‘l’ordre moral du monde’ requière la durée éternelle de l’âme humaine - est un dogme sans fondement. La preuve théologique à savoir que la « destinée ultime » de l’homme consiste à perfectionner son âme imparfaite après la tombe repose sur un faux anthropisme. La preuve morale selon laquelle les désirs insatisfaits et inaccomplis durant l’existence dans ce monde seront comblés par une justice compensatoire dans l’au-delà, n’est rien d’autre qu’un souhait pieux. La preuve ethnologique, suivant laquelle la foi en l’immortalité est une vérité innée et commune à toute l’humanité, est une erreur en fait. »

14

Comprendre l’enseignement d’anatta (non-âme, non-soi)Comprendre la renaissance exige en premier lieu de comprendre l’enseignement d’anatta.

Tant que l’homme ne sera pas en mesure de voir les choses comme des processus, des mouvements, il ne pourra jamais comprendre l’enseignement du Bouddha sur anatta. Il est très difficile pour les gens de rompre l’habitude de penser sans cesse à leur propre esprit et corps, et au monde extérieur, comme étant des unités inséparables et substantielles. C’est pourquoi ils posent impatiemment la question : s’il n’y a pas d’entité qui perdure, de principe permanent comme le Soi ou l’Ame (atman), alors qu’est-ce qui expérimente les résultats des actions dans le présent, et dans le futur? Autrement dit, est-ce bien l’auteur de l’action qui en récolte les conséquences dans la vie suivante?

Dire que celui qui sème est absolument le même que celui qui récolte est une extrême. Dire que celui qui sème est totalement différent de celui qui récolte est l’extrême opposée. La simple raison à cela est : ce que nous appelons la vie est un flot de processus physiques et mentaux qui apparaissent et cessent constamment. Ainsi il n’est pas possible de dire que l’acteur expérimente lui même les résultats, car il est en changement dès à présent, et à chaque moment de sa vie. La vie est un processus continu. L’enfant n’est pas le même que l’adolescent, l’adolescent n’est pas le même que l’adulte; ils ne sont pas les mêmes ni totalement différents. Il n’y a que le flot de processus physiques et mentaux. Dans le Visuddhi Magga Buddhaghosa (le fameux moine érudit du 5ème siècle CE) dit :

« Il n’est pas là question d’auteur d’actions, ni de quelqu’un qui expérimente les résultats de celles-ci. De purs phénomène en flux, voilà la seule vue correcte. »

Le changement et la continuité de la vie peuvent être illustrés en considérant l’évolution d’un papillon. À son stade initial le papillon est un oeuf. Il se transforme ensuite en chenille, puis en papillon. Ce processus se produit dans le cours d’une seule vie. Le papillon n’est ni totalement le même, ni totalement différent de la chenille. Là aussi, il y a un flot de vie, une continuité.

15

L’homme : processus physique et mentalL’homme se persuade qu’il a en lui-même une entité éternelle. À celle-ci il donne de multiples noms : âme, atta, soi, ego, moi, personnalité, être, etc. Le Bouddha enseigne que ce qui est pris pour substance éternelle est une combinaison de forces ou énergies physiques et mentales changeantes. Le processus de ces forces physiques et mentales n’est pas statique, mais naissant et disparaissant constamment. Ce processus est aussi appelé les cinq agrégats. Ce qui est appelé un être n’est autre que la combinaison de ces agrégats aux forces en perpétuel changement : agrégat de la matière (rupa khandha), agrégat du sentiment ou de la sensation (vedana khandha), agrégat de la perception (sanna khandha), agrégat des formations mentales (sankhara khandha) et agrégat de la conscience (vinnana khandha).

La naissance est la combinaison des cinq agrégats. La vie est l’existence des cinq agrégats. La mort est la dissolution des cinq agrégats. La renaissance est la recombinaison des cinq agrégats.

Le Bouddhisme ne rejette pas complètement l’existence d’une personnalité dans un sens empirique. Il récuse en un sens ultime un être identique et permanent, sans pour autant nier une continuité de processus. Le terme de philosophie bouddhique qui désigne l’individu est santati, c’est à dire flux ou continuité. Ce flux ininterrompu de phénomènes physiques et mentaux conditionnés par le kamma, qui n’a pas de source perceptible dans un passé sans commencement, ni de fin dans sa continuation dans le futur, sauf par le Chemin Octuple, est le substitut bouddhique à un ego permanent ou une âme éternelle enseignés par d’autres systèmes religieux.

Renaissance sans une âme On doit d’abord comprendre l’analyse que le Bouddha fait de l’homme, à savoir que celui-ci est un flot de processus physiques et mentaux (ou une combinaison d’agrégats constamment changeants), afin de comprendre comment la renaissance est possible sans qu’il y ait une âme reprenant chair.Selon le Bouddhisme, la naissance c’est la venue au monde des cinq agrégats.

16

De même que l’apparition d’un état physique dépend d’un état précédent qui en est la cause, de même ces phénomènes physiques et mentaux apparaissent conditionnés par des causes qui le précèdent. Le processus présent de devenir est le résultat du désir impérieux de devenir éprouvé dans la vie passée. Le désir instinctif présent conditionne la vie future, la renaissance suivante.

De même que le processus est possible sur la durée d’une seule vie sans qu’il y ait une entité permanente qui passe d’un moment de pensée à un autre, une série de vies successives est possible sans qu’il y ait aucune substance qui transmigre d’une vie à l’autre.Voici la question que le Roi Milinda posa au Vénérable Nagasena: “S’il n’y a pas d’âme qui reprenne corps alors qu’est-ce qui renaît?

“Une combinaison physique et mental (nama rupa) est la réponse, O Roi,” répondit le Vénérable Nagasena.

“Mais comment Vénérable? Est-ce la même combinaison physique et mentale que la présente?

“Non, O Roi. Mais la combinaison physique et mentale présente produit karmiquement des activités volitionnelles bonnes ou mauvaises. Et par ce karma une nouvelle combinaison physique et mentale naîtra.”

“Mais alors, cher Vénérable, peut-il y avoir renaissance sans qu’il y ait transmigration de quoi que ce soit?”

“O Roi, laissez-moi vous donner une image: si quelqu’un allume une bougie à l’aide d’une autre bougie, dans ce cas, est-ce que la lumière transmigre d’une bougie à l’autre?”

“Non, cher Vénérable.” “De la même façon, O Roi, voilà comment il y a renaissance sans transmigration.”

Samsara : la roue de l’existence La succession constante de naissances et de morts pour chaque flux de vie est nommée techniquement samsara. Samsara est l’errance récurrente du flux de vie dans l’océan de naissances et morts.

Conservant le samsara, le Bouddha a dit : « Sans fin connaissable est le samsara. Le commencement des êtres qui errent et vagabondent, obstrués par l’ignorance et entravés par le désir, n’est pas perceptible.»Ce courant de vie ou samsara coule à l’infini tant qu’il est alimenté par les eaux boueuses de l’ignorance et du désir impérieux. Quand ces deux derniers sont totalement coupés, alors seulement ce courant de vie cesse sa course, et le cycle des renaissances prend fin, comme dans le cas des Bouddhas et des Arahats. L’ultime commencement de ce flux de vie ne peut être déterminé car l’on ne peut pas percevoir d’étape où cette force de vie n’était pas mêlée d’ignorance et du désir impérieux.

Le cycle des renaissances ou samsara ne s’arrête pas tout seul, de manière automatique. Il n’y a pas non plus un point auquel tous les êtres qui tournent dans le samsara sont libérés par la fin de celui-ci, puisqu’il n’a pas de limites temporelles.

Si nous comprenons le samsara nous gagnerons l’assurance qu’il y a, en réalité, un principe moral qui gouverne l’Univers. En apprenant comment utiliser ces lois de la bonne manière, nous serons aptes à contrôler et bien orienter notre destinée individuelle grâce à un objectif spirituel élevé et un but plus certain.

Si la vie peut s’étendre dans le temps au-delà de la tombe, elle est sans doute capable de s’étendre du passé au présent. « De la matrice à la tombe » se complète par « de la tombe à la matrice » ; naître de nombreuses fois n’est pas plus miraculeux que de naître une fois.

Le Bouddha a expliqué le samsara, ou le processus de la roue de l’existence, dans son enseignement de la Production Conditionnée (Paticca Samuppada).

17

18

Le processus de la renaissance (paticca samuppada) La manière dont se produit la renaissance a été expliquée par le Bouddha dans le paticca samuppada.Paticca samuppada est un discours sur le processus de la naissance à la mort, ce n’est pas une théorie sur l’évolution du monde à partir d’une matière primordiale. Il concerne la cause de la renaissance et de la souffrance dans le but de se libérer des maux de la vie, sans tenter de résoudre l’énigme d’une prétendue origine absolue de la vie.Afin d’élaborer une introspection certaine sur la nature conditionnelle de toute chose, et de comprendre comment la renaissance dépend de certaines conditions, il convient avant tout d’investiguer les 12 liens de la roue de l’existence suivant l’explication du Bouddha dans paticca samuppada.L’ignorance est le premier lien, la cause de la roue de la vie. Ignorer les choses telles qu’elles sont, s’ignorer soi-même tel qu’on est, c’est l’ignorance qui obstrue tout véritable discernement.Dépendant de l’ignorance, apparaissent les activités (sankara) qui incluent pensées, paroles et actions immorales. Les actions bonnes ou mauvaises, dont la racine est l’ignorance produisent nécessairement leurs effets en prolongeant l’errance dans l’océan de la vie. Néanmoins, les bonnes actions qui sont débarrassées de l’illusion, de la haine et de la concupiscence, aident sans aucun doute à écarter les maux de la vie.Dépendant des activités, apparaît le lien ou la conscience de la renaissance du présent, et c’est la conscience initiale expérimentée au moment de la conception. Simultanément avec l’apparition de la conscience de la renaissance, se produisent mental et matière (nama-rupa). A partir de ces phénomènes psycho- physiques se constituent les six sens.Du fait des six sens, se produit le contact.Le contact produit sensations et sentiments.Dépendant des sensations-sentiments, surgit le désir qui entraîne l’attachement à un objet désirable.L’attachement génère le devenir (bhava) qui, à son tour conditionne la naissance future. La vieillesse et la mort sont des résultats inévitables de la naissance.Ces liens ou conditions qui produisent la roue de la vie se résument comme suit : si en raison d’une cause, un effet se produit, la cause cesse, l’effet cesse à son tour. L’explication du paticca samuppada est claire sur ce point.

19

La vieillesse et la mort ne sont possibles que dans et avec un organisme corporel, c’est -à- dire dans la machine à six sens. Et, cet organisme présuppose la naissance et doit naître. Mais la naissance est le résultat inévitable d’un karma ou action passée qui est conditionné par l’attachement au désir impérieux. Celui-ci surgit avec l’apparition des sens. Et la sensation est le produit du contact entre les sens et les objets des sens. Par conséquent, les organes des sens ne peuvent exister sans mental et corps. Le mental se produit avec la conscience de la renaissance qui est due à l’ignorance de l’arrêt et ce processus de naissance et mort se poursuit ad infinitum. Un début de processus ne peut pas être déterminé en raison de l’impossibilité de concevoir un temps où ce flux de vie n’a pas été englobé par l’ignorance. Cependant, quand cette ignorance est remplacée par la sagesse de sorte que le flux de vie réalise le nibbana, c’est uniquement à ce moment-là que se termine le cycle de renaissance.

Les conditions de la naissance en être humainSelon le point de vue scientifique, nous sommes le produit de la rencontre d’un spermatozoïde et d’un ovule fournis par nos parents. Mais la science ne fournit pas d’explications satisfaisantes sur le développement du mental qui est infiniment plus important que le mécanisme du corps matériel de l’homme.D’un point de vue scientifique, nous sommes absolument nés de parents. En effet, la vie précède la vie. Cependant, concernant l’origine du premier protoplasme de la vie, les scientifiques plaident l’ignorance.Le bouddhisme nous enseigne que nous naissons de la matrice de l’action. Les parents ne nous fournissent que le support matériel. Ceci dit, un être précède un être. Au moment de la conception, c’est le karma qui conditionne la conscience initiale qui vitalise le fœtus. C’est cet invisible énergie karmique générée par une naissance antérieure, qui produit un phénomène mental et physique qui complète le trio constituant de l’homme Concernant les conditions de la naissance ou de la conception des entités, le Bouddha dit : « Un germe de vie est planté au moment où trois conditions se réunissent. S’il y a union entre mère et père, mais en dehors de la période de fécondité de la mère, et que l’entité à naître n’est pas présente, alors il n’y aura pas de semence. Si la mère et le père s’unissent durant la période de fécondité de la mère, mais que l’entité à naître n’est pas présente, il n’y aura pas de

20

semence. Si la mère et le père s’unissent durant la période de fécondité de la mère et que l’entité à naître est présente, en effet par la combinaison de ces trois conditions, il y a semence de vie. »Une entité à naître annonce un décès quelque part. La naissance d’une entité veut dire strictement que l’apparition des agrégats ou phénomènes psycho - physiques dans la vie présente correspond à la mort d’une entité vivante dans une vie passée, comme dans des termes conventionnels, l’apparition du soleil sur un lieu traduit le coucher du soleil sur un autre lieu. Cette énoncé énigmatique se comprend mieux lorsque l’on imagine la vie comme une vague et non telle une ligne droite. La naissance et la mort ne sont à pas que des phases du même processus. La naissance précède la mort, mais aussi la mort précède la naissance. Cette succession constante de naissances et de morts en connexion avec chaque flux de vie, constitue ce que l’on appelle techniquement «samsara », errance récurrente.Si la science ultimement réussissait à produire la vie d’une matière dépourvue de vie, si des bébés naissaient un jour de tubes de tests, cette réalisation ne changerait rien quant à la doctrine bouddhiste de la renaissance liée au karma. L’énergie karmique peut se manifester à travers des éléments vitaux réunis artificiellement de la même façon qu’elle le fait par un processus biologique naturel. La production artificielle d’organismes vivants élimine la théorie de la création divine sans affecter d’aucune manière l’explication bouddhique de la vie.

Les niyamas : conditions de la renaissance Le karma seul ne suffit pas à créer la vie, car il n’est que l’un des cinq ordres du processus, les niyamas opèrent sur les plans physique et mental. Chacun des cinq niyamas contribue à la production de la vie. Chacun est condition de la vie. Tout phénomène mental ou physique s’explique par ces processus ou nyamas qui embrassent tout et qui ont eux-mêmes des lois.Utu Niyama : réfère à l’ordre physique inorganique. Cet ordre inclut des phénomènes tels que les vents et les pluies, la succession certaine des quatre saisons, les changements qui les caractérisent, les événements en conséquence, les causes du vent, de la pluie, la nature de la chaleur etc… 2. Bija Niyama : c’est l’ordre physique organique. Cet ordre inclut des phénomènes tels que germes et grains : la manière dont le riz est produit à partir de grains de riz, la façon dont le goût sucré émane de la canne à sucre ou du miel,

21

comment sont les caractéristiques propres de certains fruits etc.. La théorie scientifique des cellules et gènes et la similarité physique entre des jumeaux appartient à cet ordre. 3. Karma Niyama : renvoie à l’ordre de l’action (la condition) et le résultat. Cette loi naturelle stipule que les actes désirables et indésirables produisent des effets correspondants. De même que l’eau voit évoluer son propre niveau, de même le karma recevant l’opportunité, produit son résultat inévitable non pas sous forme de récompense ou châtiment, mais en tant que séquence naturelle. Cette séquence de cause à effet est aussi naturelle et nécessaire que le « parcours » du soleil et de la lune.4. Dhamma Niyana : réfère à l’ordre de la norme, à savoir les phénomènes naturels qui se produisent à l’avènement du bodhisattva dans sa dernière naissance. Gravitation et autres lois similaires de la nature, la raison pour être bon etc… sont incluses dans ce groupe. 5. Citta Niyama : traduit l’ordre du mental ou lois psychiques. Cet ordre inclut des phénomènes tels que les processus de la conscience, les constituants de la conscience, la puissance du mental etc… Tous les phénomènes psychiques inexplicables par la science moderne sont compris dans cet ordre : télépathie, télesthésie, rétrocognition, prémonition, clairvoyance, clairaudience, lecteur de la pensée...

Les quatre modes de la naissanceLe bouddhisme explique quatre modes de naissance : les êtres qui naissent à partir de l’oeuf, les êtres qui naissent du ventre de leur mère, les êtres qui naissent de l’humidité et les êtres qui ont une naissance spontanée.Les êtres dont la naissance est spontanée sont généralement invisibles à l’oeil physique. Conditionnés par leur karma passé, ils apparaissent spontanément et sans passer par l’état embryonnaire : les esprits (petas), les les êtres divins (devas), et les Brahmas êtres divins (devas), et les Brahmas.

Les quatre modes de la mortDans le bouddhisme, la mort est attribuée à l’une des quatre causes. 1. Épuisement de l’énergie reproductive karmique. Selon le bouddhisme, il est une règle que la pensée de volition ou désir, qui est extrêmement puissante durant une vie, devient prédominante au moment de la mort et conditionne la naissance suivante. Une potentialité spéciale est présente dans ce dernier moment de pensée. Quand l’énergie potentielle de ce karma reproductif est épuisé, les activités organiques de la forme matérielle dans

22

laquelle est incorporée la force de vie, cessent, même avant la fin d’une durée de vie dans ce plan particulier. Cela se produit souvent dans le cas des êtres qui naissent dans une situation défavorable. Cependant, il peut se produire aussi dans d’autres situations. 2. Épuisement de la durée naturelle d’une vie. L’expiration du terme de la vie varie sur différents plans. La mort de vieillesse se classe dans cette catégorie.3. Mort due à la fois à l’épuisement de l’énergie reproductive karmique et à l’expiration de la durée d’une vie. 4. L’action opposée d’un karma qui soudainement obstrue le flux du karma reproductif avant l’expiration de la durée de la vie. Les décès subits et décès prématurés ainsi que le décès des enfants sont dus à cette cause.

La mort, selon le Bouddhisme, est la cessation de la vie psycho-physique de tout individu. Elle se produit lors de la rupture de la vitalité c’est-à-dire du courant vital physico-psychique de la conscience. La différence entre le passage d’une pensée à une autre dans un instant, et du moment pensée de décès à la conscience de renaissance, consiste en ce que le dernier cas, une mort physique est perceptible et visible pour tous.

Que se passe-t-il lors du décès ? Lorsqu’un être humain décède ses éléments rejoignent chacun leur source : la terre à la terre, l’eau à l’eau, l’ère à l’air, le feu au feu et l’espace à l’espace.Mais que se passe-t-il avec la force d’attachement de la personne ? L’attachement est de l’énergie et à l’instar de toute autre force, il suit la loi fondamentale de la physique -loi de conservation de l’énergie : l’énergie ne peut pas être créée, ni détruite mais transformée.

Quand ce corps physique n’a plus la capacité de fonctionner, les énergies ne meurent pas avec sa mort, mais continuent de prendre telle forme ou telle autre qui elle aussi appelle la vie. Dans un enfant, toutes les facultés physiques, mentales et intellectuelles sont tendres et faibles, mais sont chargés de la potentialité de produire un homme ou une femme au sens concret du terme. De même les énergies physiques et mentales qui constituent ce que l’on appelle l’entité, possède intérieurement la puissance de prendre une nouvelle forme et de croître jusqu’à se munir d’une force de leur permettant de compléter leur forme. Comme il n’y a pas de substances permanentes, rien ne passe d’un moment à l’autre. C’est une série qui continue sans interruption

23

quoiqu’elle change incessamment. Cette série ressemble à une flamme qui brûle la nuit : ce n’est pas la même et non plus une autre flamme. De même, un enfant grandit jusqu’à devenir un homme de 60 ans, ce dernier n’est pas l’enfant d’il y a 60 années, ni non plus une autre personne. Ainsi, une personne qui décède ici et qui renaît ailleurs n’est ni la même, ni une autre, mais la continuité de la même série. Néanmoins, l’individu est responsable de tout ce qu’il fait durant sa vie. Que le flux meurt ici pour renaître ailleurs, ou qu’il continue d’exister dans une même vie, le processus essentiel est la continuité.

Comme la lumière électrique est la manifestation de l’énergie électrique invisible, ainsi est la manifestation de l’énergie karmique invisible. Si l’ampoule est cassée , la lumière s’éteint, mais le courant demeure, et la lumière peut se produire. De même, la force karmique n’est pas perturbée par la désintégration du corps physique, et la disparition de la conscience présente donne lieu à l’apparition d’une nouvelle dans une renaissance. Là, l’ampoule est comparable à une cellule parentale du corps, et l’énergie électrique à l’énergie du karma.

Supposons qu’une personne était « A » dans sa naissance passée et est « B » dans sa naissance présente. Avec la mort de « A » le véhicule physique, la manifestation de l’énergie karmique est abandonnée. Et, avec la naissance de « B » un nouveau corps physique apparaît. En dépit d’un apparent changement matériel, le flux invisible de la conscience continue et ne s’interrompt pas par la mort. Ce flux de conscience transporte avec lui toutes les impressions reçues des flux tributaires des sens. En termes conventionnels, « B » ne devrait-il pas être responsable des actions de « A » qui était son prédécesseur ?

L’esprit d’un homme mourant L’état critique de la mort d’une personne est comparable au tremblotement d’une lampe sur le point de s’éteindre. Pour cette personne, il y a un karma présent d’action bonne ou mauvaise accomplie durant sa vie ou immédiatement avant sa mort. Un Kamma nimitta ou nimitta apparaît dans l’esprit d’une personne mourante. Kamma nimitta est un symbole ou une reproduction mentale de chaque vue, son, odeur, goût, toucher et idée

24

dominant son activité dans la durée de sa vie. En effet, un boucher verrait la vision de couteaux et d’abattage d’animaux, un bon médecin verrait ses patients venir à lui et un dévot objet d’adoration etc…Un gati nimitta est un « symbole de destinée « ou un signe ou encore lieu dans lequel la renaissance se produit. Un tel symbole se présente fréquemment à la personne mourante. Ces visions prémonitoires de la destinée prennent diverses formes comme : feu, forêts, région montagneuse, la matrice d’une mère, châteaux célestes etc. En effet, ces indications de la naissance future se produisent, et si elles sont mauvaises, il est parfois possible d’y remédier.

Dans les pays bouddhistes, la tradition veut que l’on se rappelle les bonnes oeuvres du défunt dans le but de l’aider à avoir un heureux état karmique du mental en guise de préparation pour la renaissance favorable. En effet, ses proches s’efforcent de lui montrer des objets religieux pour son intérêt. Ou, peut-être, ils lui feront écouter un sermon religieux ou un chant de sutras.Le processus de conscience chez une personne mourante continue faiblement. Juste avant le moment de la mort, l’une de ses actions passées est connectée avec l’un des cinq sens et se présente avec la venue de la conscience. En effet, le mourant s’accroche avec désir à cet objet, son mental mourant est ainsi attaché. À la fin de son processus mental c’est-à-dire la cessation du continuum de sa vie, la pensée de la mort qui est la dernière phase de son être présent, surgit et avec la mort, cette pensée s’attache à l’objet du kamma avant de mourir. C’est cela que l’on appelle la mort.

La direction du nouvel attachement ou la place pour la nouvelle naissance sont déterminés par la conscience du mourant. Par conséquent, une personne mauvaise peut renaître sur une sphère fortunée si seulement ses pensées de la mort sont nobles. De même, quelle que noble et de bonnes moeurs que puisse être une personne, sa vertu ne sert pas un but immédiat s’il arrive que ses pensées de la mort soient ignobles ou immorales. Certes, la conséquence immédiate d’une bonne action est bonne. Mais une telle action quand elle est placée contre l’arrière-plan de toute une vie de mauvaises actions, a très peu de bons effets, et ainsi le bon effet résultant est tout au plus de courte durée. C’est le mauvais de loin qui prend le dessus. L’une des raisons des maladies embryonnaires ou infantiles peut être attribuée à ces moments de dernière pensée faible. En outre une personne qui a mené une vie malsaine,

25

peut renaître sur une sphère favorable du fait que dans une vie antérieure, elle a accompli beaucoup de bonnes oeuvres qui ont pris effet avant sa mort. Ces dernières heures sont très puissantes et décisives quant à déterminer la destinée de la personne dans sa naissance future.

La renaissance est immédiate La différence entre la mort et la naissance n’est qu’une pensée- moment : la dernière pensée-moment dans cette vie, conditionne la première pensée moment dans la soi-disant vie suivante qui, en fait, est la continuité d’une série. Durant cette vie elle-même aussi, une pensée- moment conditionne la suivante. La question de la vie après la mort n’est pas un grand mystère.

La renaissance a lieu immédiatement sans tenir compte du lieu de la naissance, telle une vague électromagnétique projetée dans l’espace est aussitôt reproduite par une station radio. La renaissance du flux mental est aussi instantanée et ne donne aucune possibilité à quelque état intermédiaire (antarabhava). La parole de Bouddha ne soutient pas la croyance selon laquelle un esprit de la personne décédée réside dans un état temporaire jusqu’à ce qu’il trouve un lieu adéquat pour y naître. Des doctrines prêchent qu’il y a un état intermédiaire où les êtres demeurent une à sept semaines jusqu’au 49e jour, le Bouddhisme Theravada rejette cette thèse.Le dialogue suivant entre le roi Milanda et le vénérable Nagasena illustre l’instantanéité du processus de la renaissance. Le roi dit au vénérable : Si quelqu’un meurt ici et reprend naissance dans le monde de Brahma (Brahma-loka), et si quelqu’un meurt ici et renaît au Kashmir, lequel des deux arrive le premier à destination ? -Ils arriveraient en même temps. C’est étrange !Veuillez me l’expliquer. - Dans quelle ville, êtes-vous né ? Dans un village nommé Kalasi. - A quelle distance d’ici se trouve-t-il ? A 200 miles environ. - Et à quelle distance d’ici se trouve le Kashmir ? A quelque 12 miles. - Pensez maintenant au village de Kalasi. J’y pense. - Pensez au Kasmir, maintenant. J’y pense. - Auquel des deux lieux avez vous pensé plus vite ou plus lentement ? A une vitesse égale a été ma pensée aux deux lieux. - C’est ainsi, Ô Roi, la personne qui décède ici rejoint le monde de Brahma à la même vitesse ; sa renaissance là est aussi rapide qu’une renaissance au Kashmir. Donnez-moi un autre exemple. - Supposons deux oiseaux qui se posent simultanément l’un sur un arbre élancé, et l’autre sur un petit arbre.

26

Lequel d’entre eux laisse le premier son ombre sur le sol ? Les deux les laissent dans le même temps, Maître. -ainsi, Ô Roi, les humains à la même vitesse reprennent naissance et non certains plus vite que d’autres.

Renaître sur d’autres plans d’existenceLe Bouddhisme ne limite pas la doctrine de la renaissance au seul plan humain, mais il l’étend à 31 plans de l’existence. Le plan humain n’est que l’un de ceux-ci.Selon le Bouddhisme, les êtres vivants sont d’un nombre infini, de même les systèmes du monde ; le corps humain et l’ovule ne sont pas l’unique route vers la renaissance. La Terre, un espace presque insignifiant de l’univers, ne saurait être le seul plan habitable pour les êtres vivants. En effet, il n’est pas impossible de croire qu’il y aura toujours un lieu adéquat pour recevoir les dernières vibrations de la pensée. Même le point de vue scientifique moderne n’élimine pas complètement la possibilité d’autres modes de vie existant sur d’autres planètes. La science reconnaît que les forces invisibles et intangibles forment le monde visible. Le Bouddhisme enseigne que l’énergie mentale se déploie à fin d’opérer dans les conditions du monde physique et le résultat en est une renaissance en tant qu’être humain ou bien animal. La même énergie mentale peut se déployer pour opérer sur d’autres plans où d’autres formes se constituent donnant une renaissance en esprit...Le Bouddha dit que les êtres se classent grosso modo en 31 groupes différents. Les êtres sujets à une expérience de sens de mauvaise augure, qui sont de quatre catégories: ceux qui sont à l’état de tourments, les animaux, les fantômes et les esprits inférieurs attachés à la Terre. Les êtres humains forment une autre catégorie qui est sujette à la fois à des bonnes et mauvaises expériences sensorielles. Il y a six catégories d’êtres célestes ou dieux. Plus fortunés que ces êtres célestes, il y a 16 sortes de Brahmas de nature divine aussi. Quatre autres catégories de Brahma existent, la renaissance peut y être réalisée par le développement de la haute concentration mentale (jhana) connu par la conception du rien, et la conception de ni-perception-ni-non-perception. L’expérience de l’être humain ordinaire se limite à très peu de ces variétés ,quant aux autres, l’on ne peut que savoir qu’elles existent.Selon le bouddhisme, il est possible qu’un être humain renaisse sur un plan biologiquement inférieur ou sous-humain. Le Bouddhisme reconnaît que

27

l’homme peut renaître comme animal, cet enseignement n’est pas accepté par tout le monde.

Le continuum de la vie s’exprime à travers des formes matérielles. Ces formes matérielles sont simplement des manifestations visibles et temporaires de l’énergie karmique. Le corps physique présent n’est pas une évolution directe d’une forme physique passée, mais une suite de l’être-forme passé et lié à celle-ci avec les mêmes flux de l’énergie karmique de même qu’un courant électrique se manifeste sous forme de lumière, chaleur et mouvementsuccessivement - l’une émanant nécessairement de l’autre - de même l’énergie karmique se manifeste sous forme de déva, d’être humain ou d’animal ou encore sur d’autres formes, sans que l’une de toutes ces formes soit en lien physiquement avec l’autre. C’est la forme matérielle de l’être

qui varie en fonction de la qualité des actions passées. Et cela dépend totalement de l’évolution de l’appréhension de la réalité par l’individu.Au lieu de dire que l’homme devient animal, ou qu’un animal devient homme, il est plus correct de dire que la force karmique qui se manifeste sous forme d’être humain, peut se manifester sous forme d’animal.À un moment donné deux ascètes Punna et Seniya qui pratiquaient respectivement un ascétisme-de boeuf et un ascétisme-de chien, approchèrent le Bouddha pour l’interroger au sujet de leur destinée future. Réponse du Bouddha : « Dans ce monde, une personne cultive de manière constante et intense, les pratiques, habitudes et mentalités, la nature de chien. En effet, ayant développé des comportements propres au chien, à la dissolution de son corps après la mort, il reçoit un corps de chien. »De la même façon le Bouddha déclaré que quiconque observe un ascétisme de boeuf, après sa mort ,reçoit un corps de boeuf.Cette histoire illustre la manière dont un être humain peut recevoir un corps d’animal conformément à la loi de l’affinité.Certains croient que la renaissance ne se produit que dans un corps physique et humain. Mais, nier la possibilité de renaître sous une forme animale est une négation de l’application de la loi universelle de cause à effet que le Bouddha a proclamé solennellement. Le Bouddha dit aussi que si le Khamma du dernier moment qui précède la mort est à un niveau moral inférieur et est gouverné par des facteurs malsains associés avec la concupiscence, la haine et l’illusion, la manifestation suivante

28

du continuum sera à ce même niveau précisément. En d’autres termes la renaissance se produira dans un corps animal ou plus bas encore.Il y ait des moments où l’esprit de l’être humain fonctionne à un niveau animal : dans un tel esprit il est animal. Si ses pensées demeurent toujours à ce bas niveau, et si sa dernière pensée avant sa mort est de même nature, pourquoi sa renaissance ne serait-elle pas sur un plan animal ? Autrement dit, si la personne mourant chérit un désir ou une idée de bas niveau, où elle anime des concepts au agit à la manière des bêtes, son mauvais Khamma la conditionnera pour la faire renaître sous une forme animale. La force khammique se manifeste à ce moment-là dans un corps animal. Cela ne veut pas dire que son bon Khamma antérieur est perdu ainsi que ses bonnes tendances. Cela aussi demeure dans un état dormant attendant une opportunité pour sortir à la surface. Et, c’est un tel bon Khamma qui marquera une naissance sous une forme humaine.Lorsque le, à titre d’exemple, un animal est sur le point de mourir, il peut expérimenter une conscience morale qui peut mûrir et le mener à une renaissance sous forme humaine. Ce dernier moment-pensée ne dépend pas totalement d’une action aux pensées de l’animal car généralement il est à l’esprit obtus et incapable de procéder à quelques action morale. Il dépend de certaines actions antérieures produites durant son cycle, lesquelles pendant longtemps étaient empêchées de donner des résultats. À son dernier moment, l’animal peut chérir des idées, désirs ou images susceptibles d’entraîner une naissance dans un corps humain.Poussin, un écrivain français illustre ce fait par la loi de l’hérédité : « Un homme peut être comme son grand-père, mais non comme son frère. Les germes de la maladie sont introduits dans l’organisme de l’ancêtre pour quelques générations dormantes, et qui se manifestent brusquement en véritable maladie. »

la vérité de la renaissanceLa vérité de la renaissance est de grandes conséquences pour tous. Rarement un être humain se languit pour les lieux d’où il vient et pour lesquels il se dirige. Il est naturel et attirant de comprendre le mystère de la vie et de la mort. Pour comprendre et pour accepter la renaissance en tant que fait, il faut donner un sérieux sens et but à la vie. La vie apparaît comme un triste cycle d’événements et des circonstances. Nouveaux espoirs sont ressentis

29

et nouvelles visions sont à l’horizon. Discerner et accepter la renaissance est recevoir un sens de responsabilité dans un univers ordonné. Discerner la renaissance consiste à réaliser qu’il s’agit de passagers dans le grand voyage de la vie ; tous sont sujets aux mêmes lois universelles des principes fondamentaux ; tous sont frères et soeurs dans l’océan de la vie et de la mort.

Histoire de renaissanceLe journal français « Direct matin » daté du 16 avril 2010 relatait l’histoire d’une jeune fille de Croatie qui avait à peine commencé à étudier l’allemand. Suite à de graves problèmes de santé elle tomba plusieurs jours dans le coma. Lorsqu’elle se réveilla, elle parlait couramment l’allemand.- Dhammaruwan du Sri Lanka chantait par coeur des Suttas en pali, à

l’âge de deux ans, alors qui n’était pas capable de lire à son âge. Des enregistrements de ces chants ont été faits en 1960. C’était un style unique de chant connus au X° siècle. Cas unique jusqu’à présent.

- Michael Croston est né à Liverpool en Grande-Bretagne. A l’âge de 11 ans, il a pour la première fois fait le voyage pour visiter la maison d’enfance de sa mère dans les Landes du Yorkshire. Lorsqu’avec ses parents ils sont entrés en voiture dans les ruelles, il reconnaissait tous les recoins. Soudain, un lourd brouillard s’abattit ; les parents affirmaient s’être perdus. A leur surprise, le garçon leur indiqua le bon chemin menant à une maison de ferme que l’on ne peutapprocher que par derrière après avoir passé par un véritable dédale. Le jeune Croston n’était pas capable d’expliquer comment il connaissait le chemin.Cette nuit-là, en cette même maison, ses parents et ses oncles parlèrent du grand-père de Michael. Michael écoutait attentivement et reconnaissait un grand nombre des événements relatés. Ce soir-là, l’étrange connaissance est parvenue à Michael qu’il était lui-même son grand-père.Le lendemain matin, Michael prit l’un des chevaux de la ferme et monta sans le moindre effort alors qu’il ne l’avait jamais fait auparavant. Il a semblé connaître tous les détails du paysage autour de lui.La nuit suivante, le jeune Michael ne pouvait pas dormir. Quelque chose n’allait pas dans la case du grand-père au rez-de-chaussée de la maison. La case de ce carillon le tourmentait. « J’ai senti comme si je tentais de

30

me rappeler quelque chose ». Michael poursuit dans son journal intime : « Lorsque le carillon a sonné deux heures, je me suis rappelé aussitôt. Je me suis précipité au rez-de-chaussée et j’ai passé la main sur le dos du vieux carillon. Mes doigts ont touché une vis secrète et un petit panneau s’est ouvert. Il y avait une grande boîte en étain que j’ai facilement ouverte, elle contenait un paquet de notes. »Michael découvrit les économies du grand-père. La mort de celui-ci avait eu lieu à deux heures du matin ; il avait succombé à un malaise soudain de sorte qu’il était incapable d’informer ses proches sur le lieu où il avait caché ces économies.

Le journal de les membres de la famille Croston vérifient que les détails ordinaires de la découverte de Michael.

- Dorothy JordonDorothy Jordon était dactylographe à Liverpool en Grande-Bretagne. Un jour, elle alla au cinéma pour regarder le film historique sur la mort de Mme Jane Grey. Au milieu du film, Dorothy a brusquement crié : « C’est totalement faux, je le sais, j’y étais, j’y étais. »Plus tard, Dorothy a révélé qu’effectivement elle vivait des scènes du film. Des souvenirs d’événements se déroulant dans le film sont revenus à Dorothy. Certains d’entre eux ne correspondaient pas à ce que l’on voyait sur l’écran : dans le film, Mme Jane Grey se trouvait penchée sur les fenêtres d’une tour à Londres. Dorothy insiste sur le fait que la fenêtre était très haute pour que de la dame en question puisse regarder à travers. Dans le film, les foules étaient silencieuses lorsque la dame exécuta son oeuvre. Dorothy s’est rappelé que les foules ,lors de l’événement, criaient. En outre, dans le film, on ne voyait pas un garçon à genoux en prière à côté de l’échafaud, ou la bande noire sur le poignet de l’exécutante. Dorothy a souligné ces détails.Une investigation historique qui a fait suite à ces remarques a révélé que Dorothy avait raison : la fenêtre était trop haute ; les foules criaient, le garçon était à genoux et priait, l’exécutante avait sur le poignet une bande noire. Bien qu’elle n’est pas eu d’expérience de ce genre, Dorothy est à présent convaincue qu’elle avait vécu comme la dame d’honneur de Mme Jane Grey.

31

- GnanatillakaGnanatillaka est son nom, elle est née le 4 février 1956 à Koamale au sri Lanka (Ceylan). En 1960, alors qu’elle avait quatre ans, elle informa ses parents. « Je veux voir mon père et ma mère. »

- « Mais nous sommes tes parents » répondit sa mère

- « Non » insista Gnanatillaka, « Je veux voir ma véritable mère et mon véritable père. Je vous indiquerai le lieu où ils se trouvent, veuillez m’y conduire. » Gnanatillaka expliqua à ses parents comment arriver à la maison où vivaient ses vrais parents, elle était située à proximité d’un terrain où été planté du thé à Talawakele à près de 30 miles du lieu où elle vivait.

Les parents ignoraient l’étrange histoire de leur fille. Les jours passaient et Gnanatillaka insistait pour qu’on l’amène voir ses vrais parents.Rapidement, l’histoire a commencé à se répandre ; quelques professeurs de l’université de Ceylan ainsi que le Vénérable Piyadassi Maha Thera sont venus s’enquérir à ce sujet. Ils ont décidé d’une investigation. Ils ont écouté Gnanatillaka qui leur a affirmé avoir été un garçon au nom de Tilakaratna ; ils ont enregistré tous les détails; ils ont enregistré tous les détails. Selon l’ information qu’elle a donnée, ils sont allés avec Gnanatillaka pour visiter la maison qu’elle avait décrite.

Gnanatillaka n’avait jamais visité cette maison au cours de sa vie présente, ni non plus vu la région où la maison se situe. De plus les deux famille n’avait pas de contact entre elles ni de connaissance mutuelle.Lorsqu’ils sont entrés dans la maison, Gnanatillaka présenta les professeurs aux maîtres de la maison. « Voici mon véritable père et voici ma mère » ajouta-t-elle. Puis, elle présenta ses frères et soeurs plus âgés et plus jeunes.

L’entrevue des parents fit connaître le caractère et les habitudes de leur fils qui est décédé le 9 novembre 1954.Lorsque que Gnanatillaka vit le plus jeune frère de sa vie antérieure, elle refusa de lui adresser la parole et n’a même pas voulu le regarder. Les parents ont affirmé que les deux frères se battaient et se querellaient constamment. Il est probable donc que

32

Gnanatillaka a gardé une rancune de sa vie antérieure alors qu’elle était garçon. Lorsque le maître d’école des lieux entendit l’histoire, il se rendit dans la maison . Dès qu’il entra ,Gnanatillaka le présenta comme son professeur. Elle est aussi en mesure de se rappeler les leçons et devoirs qu’il lui donnait dans sa vie passée de garçon.

Gnanatillaka est aussi capable de montrer le cimetière où son corps avait été brûlé suite à sa mort.L’histoire de cette fille s’est répandue comme une traînée de poudre. En effet, un chercheur dans les cas de renaissance, le Dr Ian Steveson de l’université de Virginie, a fait le voyage des États-Unis au Sri Lanka pour enquêter à ce sujet. Après son mandat, il affirma que ce cas est l’un des meilleurs cas de renaissance rapportée tant au niveau des détails que sur le plan psychologique.

Un livre intéressant sur le cas de Gnanatillaka à été publié en langue cinghalaise à Ceylan, il présente des photographies accompagnées d’indices probants.

Comment dompter les mauvaises pensées Un aspirant qui s’efforce de réaliser la concentration mentale, doit s’appliquer à contrôler toute pensée malsaine dès qu’elle surgit. Comme le souligne le Sutta Nipata, il peut être attaqué par les 10 armées du Méchant à savoir :1. Les désirs des sens (Kama), 2. Le découragement (arati), 3. La faim et la soif (Khuppipasa), 5. l’attachement (tanha), 6. La léthargie et la torpeur (thinaniddha), 6. La peur (bhaya), 7. Le doute (vicikicha), 8. Le gain illégal, louange, l’honneur et la célébrité (lobha, siloka, sakkara, micchayasa), 10. L’auto-glorification et le mépris des autres (attukamasara paravambhana).

Dans certaines occasions les suggestions pratiques suivantes données par le Bouddha pour le bénéfice de tous sont :- établir une bonne pensée qui s’oppose à la mauvaise qui surgit : si par exemple, la mauvaise pensée est haineuse, émettre une pensée d’amour-bienveillance.- réfléchir sur les conséquences néfastes : la colère peut entraîner un meurtre.- négliger ces pensées et s’en détourner totalement.- tracer la cause qui a permis l’apparition des pensées malsaines et par

conséquent, les oublier dans un processus rétrospectif.

33

- diriger la force physique.

Telle une personne puissante qui maîtrise une autre plus faible, l’on doit maîtriser les pensées malsaines par la force physique. Le Bouddha recommande : « Avec des dents serrées et une langue plaquée sur le palais, le moine de toute sa force doit maîtriser et soumettre son mental de sorte que les pensées malsaines disparaissent. C’est ainsi que le mental devient stable, unifié et concentré. » Après avoir bien réalisé ces états préliminaires et indispensables, l’aspirant qualifié se retire dans un lieu solitaire, et confiant de parvenir au but, s’efforcera sans relâche de développer la concentration.

Un objet physique tel que le cercle Kasina aide à la concentration. Mais une vertu comme l’amour- bienveillance possède un avantage spécifique de construire cette vertu particulière dans le caractère de la personne.

Pendant la méditation l’on doit intelligemment répéter les mots d’une formule spéciale, car ils servent d’aide pour évoquer les idées qu’ils représentent. Bien qu’appliqué sur l’objet de sa méditation, l’aspirant ne sera pas exempt de difficultés initiales qui inévitablement entravent la démarche de tout débutant. « Le mental divague, des pensées diverses sautent devant lui, l’impatience le domine du fait de la lenteur des progrès, et ses efforts fléchissent en conséquence. » L’aspirant déterminé lui seul, est prêt à faire face à ces difficultés et regardant droit au but, n’en détourne jamais son regard.

Concentration sur un Kasina de terreSupposons par exemple qu’un aspirant prenne un Kasina de terre pour objet (Kammatthana).La surface d’un cercle d’une trentaine de centimètres environ de diamètre, est couverte de glaise et bien lisse. Ce cercle de concentration est connu comme l’objet préliminaire (parikamma nimitta). Il le place devant lui et s’y concentrent en disant : »pathavi, pathavi (terre, terre) jusqu’à ce qu’il en devienne totalement absorbé au point que toute pensée extérieure soit

34

aussitôt bannie du mental. Quand il fait cela un certain temps, peut-être des semaines, des mois ou des années, il sera capable de visualiser l’objet les yeux fermés. Il se concentre sur cette image visualisée (uggaha nimitta) qui est une réplique mentale de l’objet, jusqu’à ce qu’elle se développe en une image conceptualisée ( patibhaga nimitta).Selon le Visuddhi Magga, la différence entre la première image visualisée et la seconde conceptualisée est que « dans la première apparaît un défaut de l’objet Kasina, alors que la seconde est comme un disque d’un miroir sorti d’un sac, bien poli ou une pleine lune toute ronde qui apparaît à travers les nuages. »L’image conceptualisée ne possède ni couleur, ni forme, elle n’est qu’un mode d’apparence, et procède de la perception.

Comme il se concentre incessamment sur son concept abstrait, l’on dit qu’il possède « une concentration proche » (upacara samadhi) et les cinq entraves au progrès spirituel (nivarana) à savoir : désirs sensuels, haine, léthargie et torpeur, inquiétude et chagrin, indécision, sont temporairement inhibés par la saveur, le zeste (piti), l’application initiale (vitakka), le bonheur (sukha) et l’application soutenue (vicara).

Finalement, il acquiert l’état de concentration (apanna samadhi), devenant absorbé dans jhana profitant du calme et de la sérénité dans un mental bien posé.Cet état du mental atteint par inhibition des entraves est nommé « pureté du mental » (cittavisuddhi), la deuxième étape sur la voie de la pureté.

Pour le Kasina de l’eau, l’on prend un ustensile rempli d’eau claire de préférence, eau de pluie, sur lequel on se concentre en disant : »apo, apo (eau, eau) jusqu’à réalisation de la concentration du mental.Pour développer le Kasina du feu, l’on allume un feu devant soi sur lequel on se concentre à travers un trou, une ouverture de la largeur de quatre doigts dans une natte de jonc, un morceau de cuir ou une pièce de vêtement. Quiconque développe le Kasina de l’air, se concentre sur l’air qui entre dans un espace dans la fenêtre ou d’un trou dans le mur en disant : vayo, vayo (air, air).Pour développer les Kasinas des couleurs l’ont fait un disque (mandala) selon une taille et une couleur (bleu, jaune, rouge, blanc) prescrites, sur lequel la

35

l’on se concentre en répétant le nom de la couleur comme le cas de la Kasina de terre.L’on peut même se concentrer sur des fleurs, bleues, jaunes, rouges ou blanches. Le Kasina de la lumière peut être développé en se concentrant sur la Lune ou sur une lumière non vacillante d’une lampe ou sur un cercle de lumière sur le sol, ou sur le mur par la lumière du soleil ou celle de la Lune entrant à travers une fissure dans le mur ou un trou, en disant : aloka, aloka (lumière, lumière).

Le Kasina de l’espace peut être développé par la concentration sur un trou de la largeur d’un empan ou de quatre doigts dans une pièce de cuir ou une natte en disant : akasa, akasa (espace, espace).

AnusatiLes dix sortes de cadavres, on les trouvait dans les anciens cimetières de l’Inde dans lesquels les morts n’étaient pas enterrés ou consumés, mais étaient livrés aux animaux carnivores. De nos jours, de tels cimetières sont introuvables.

Buddhanussati : c’est la réflexion sur les vertus du Bouddha comme suit : « En fait, le bienheureux est ainsi : fortuné, totalement illuminé, doté de la sagesse, du bien-être, enseignant, maître des dieux des humains, omniscient et saint ».Dhammanussati : c’est la réflexion sur les vertus des caractéristiques de la doctrine à savoir : « Bien expliquée est la doctrine par le Bienheureux, de sorte qu’elle peut être réalisée par soi-même avec des résultats rapides, investigation attrayante menant au nibbana, elle est comprise par les sages chacun par soi-même. »Sanghanussati : c’est la réflexion sur les vertus des membres purs de l’ordre saint qui ont fait voeu de célibat ainsi : « De bonne conduite est l’ordre des disciples du Bienheureux, de conduite droite est l’ordre des disciples du Bienheureux, de conduite sage est l’ordre des disciples du bienheureux, respectueux est l’ordre des disciples du Bienheureux. Ces quatre paires de personnes constituent huit individus. Cet ordre de disciples du Bienheureux mérite offrandes, hospitalité, dons, salutations de révérence, il est un champ incomparable de mérite pour le monde.

36

Silanussati : c’est la réflexion de la personne sur sa propre conduite vertueuse.Caganussati : c’est la réflexion sur sa propre nature charitable.Devatanussati : « Les déités naissent dans de tels états exaltés contenus de leur foi et d’autres vertus, moi aussi je possède celle-ci. » Ainsi lorsque l’on réfléchit encore et encore sur sa propre foi et ses autres vertus, plaçant les déités comme témoins, cela s’appelle Devatanussati.Upasananussati : c’est la réflexion sur les attributs du Nibbana en sa qualité de cessation de la souffrance etc…Marananussati : c’est la réflexion sur la terminaison du psycho-physique. Contempler la mort rend apte à comprendre la nature fugace de la vie. Lorsque l’on comprend que la mort est certaine et que la vie est incertaine, l’on utilise sa vie au mieux possible en l’ouvrant pour l’auto-développement et pour le développement des autres au lieu de s’adonner de manière indulgente aux plaisirs des sens. La méditation constante sur la mort ne rend pas pessimiste et léthargique, mais plus actif et énergique. En outre, elle permet de rencontrer la mort avec sérénité.Lorsque l’on contemple la mort, l’on pensera que la vie est elle une flamme ou que tous les soi-disant êtres sont les manifestations temporaires de l’invisible énergie karmique telle une lumière électrique est la manifestation de l’énergie électrique invisible. Usant de différentes comparaisons à volonté, l’on peut méditer sur la certitude de la mort et l’incertitude de la vie.Kayagatasati : c’est la réflexion sur les 32 parties impures du corps comme les cheveux, les poils, les ongles, les dents, la peau, la chair, les tendons, les os, la moelle, les reins, le cœur, le foie, le diaphragme, la rate, les poumons, les entrailles, le mésentère, l’estomac, le cerveau, la bile, le phlegme, le pus, le sang, la sueur, la lymphe, les larmes, la graisse, la salive, la morve, le fluide articulaire et l’urine.Cette méditation sur ce qui est répugnant dans le corps mène à se libérer des passions. De nombreux bhikkhus du temps du Bouddha ont atteint l’état d’arahant par la méditation sur ses impuretés. Si l’on n’est pas versé dans les 32 parties en question, l’on méditera sur l’une d’elles : les os, la chair, la peau.À l’intérieur de ce corps se trouve le squelette. Il est couvert de chair et celle-ci est couverte de peau. La beauté n’est qu’un leurre, lorsque l’on réfléchit sur les parties impures du corps de cette manière, l’attachement et la passion quant à ce corps s’effacent graduellement.

37

Cette méditation ne concerne pas ceux qui ne sont pas sensuels. Ils peuvent méditer sur les possibilités intérieures et créatives de cette machine complexe de l’homme.

AnapanasatiAnapanasati est l’attention sur la respiration. Ana signifie « exhalation », et apana « inhalation ». La concentration sur le processus de la respiration mène le mental à se fixer sur un point de repère, et par la suite à l’introspection qui conduit à l’état d’arahat.C’est l’un des meilleurs sujets de la méditation qui concerne chacun de nous sur un pied d’égalité. Le Bouddha lui-même a pratiqué la méditation anapanasati avant son Illumination. Un exposé détaillé sur cette méditation se trouve dans le Satipatthana Sutta et dans le Visuddhi Magga.Ici quelques allusions seront faites pour guider le lecteur moyen : se mettre en posture convenable, expirer et fermer la bouche. Puis aspirer par le nez de façon naturelle et sans se forcer. Commencer à inhaler en comptant mentalement un, expirer, et compter deux, en se concentrant sur le processus de la respiration. De cette manière l’on peut compter jusqu’à 10 ans fixant constamment son attention sur la respiration. Il est possible que le mental divague avant que l’on arrive à dix. Il ne faut pas se décourager mais persister jusqu’au succès. Graduellement, l’on peut augmenter le nombre des séries : plusieurs séries de dix... Après, l’on peut se concentrer sur la respiration sans comptage. Certains préfèrent compter car c’est une aide à la concentration, alors que d’autres optent pour l’absence de comptage. Ce qui est essentiel c’est la concentration et non le comptage. Ce dernier est secondaire. Lorsque l’on réalise la concentration, l’on ressent une lumière dans le corps et l’esprit ainsi qu’une paix profonde. L’on se sentirait, peut être comme si l’on flottait dans l’air. Lorsque cette concentration est pratiquée pendant une certaine période, un jour vient où l’on réalise que ce soi-disant corps périt lorsque la respiration cesse. Et, aussitôt l’on réalise l’impermanence. Là où il y a changement il ne peut y avoir entité permanente ou âme immortelle. L’introspection dès lors peut se développer jusqu’atteindre l’état d’arahat.Il est en effet clair que l’objet de cette concentration sur la respiration ne consiste pas simplement à se pourvoir d’un point de repère, mais aussi à développer l’introspection dans le but d’atteindre la délivrance. Cette méthode simple peut être adoptée par tous sans aucun dommage. Pour plus

38

de détails, les lecteurs peuvent se référer au Visuddha Magga. Anapana Sati selon le Satipatthana Sutta consiste à inhaler avec attention et à exhaler avec attention. 1./Lorsque l’on fait une longue inhalation l’on sait « Je fais une longue inhalation », lorsque l’on fait une longue exhalation, l’on sait « je fais une longue exhalation. » 2./ Lorsque on fait une courte inhalation, l’on sait « Je fais une courte inhalation », lorsque l’on fait une courte exhalation, l’on sait « Je fais une courte exhalation ». 3./ Percevant clairement l’intégralité du processus respiration : le début, le milieu et la fin, je vais inhaler. Ainsi s’exerce-t-on. 4./ Calmant les respirations, je vais inhaler :ainsi s’exerce-t-on. Calmant les respirations, je vais exhaler : ainsi s’exerce t-on.

AbhinnaLorsque l’aspirant réussit à développer les jhanas, il peut sans difficulté développer les pouvoirs supranormaux (abhinna) à savoir : l’œil divin (dibbacakkhu), l’oreille divine (dibbasota), réminiscence de vies passées (pubbenivasanussati nana), lecture de la pensée (paracittavijanana) et différents pouvoirs psychiques (iddhividha). Samadhi et ces pouvoirs supranormaux, il faut le dire, ne sont pas essentiels pour réaliser l’état d’arahat. Il y a par exemple des arahats qui sans le soutien des jhanas, atteignent l’état d’arahat comme ceux au temps du Bouddha .Ce n’est que celui qui a atteint le 5ème jhana qui pourrait développer les 5 sortes d’Abhinna.Dibbacakkhu c’est l’oeil céleste ou divin, nommé aussi de clairvoyance qui rend capable de voir les choses aussi bien paradisiaques que terrestres, lointaines et proches, ce que l’oeil ne peut pas voir.Cutupapatanana c’est la connaissance concernant la mort et la réapparition des entités. Elle est identique à l’oeil céleste. Connaissance du futur et connaissance au sujet des êtres suivants leurs bonnes ou mauvaises œuvres : ce sont deux autres connaissances appartenant à la même catégorie.Dibbasota, c’est l’oreille céleste nommée aussi claire audience qui donne la possibilité d’entendre des sons résonnants ou subtils, lointains et proches. Pubbenivasanussatinana est la capacité de se rappeler les vies personnelles ou d’autres personnes. Concernant cette connaissance, la capacité du Bouddha est sans limite à la différence d’autres, non-bouddhas dont la possibilité est limitée. Iddhividha c’est une possibilité de s’envoler, de marcher sur l’eau, de créer de nouvelles formes etc…

SERVICES AVAILABLE ATBUDDHIST MAHA VIHARA

• DanaforMonks(atViharaorHome)andBana(Sermons)• BlessingServices/FuneralServicesbyMonks• BookingofFacilitiesforreligiousfunctions/events• MarriageRegistration• FullMoon/NewMoonDayPuja&FreeVegetarianLunch• SundayDhammaClassesforChildren&Adults• Buddhist&PaliUniversityDiplomaCourses• KSriDhammanandaLibrary• Bookshop• Kindergarten-TadikaSudharma• PARAMABusiness&I.T.TrainingCentre

WEEkLy ACTIVITIES• DailyPuja 6.30a.m.&7.30p.m.• ChoirPractice Tuesday 8.00p.m.• SpecialTalk Friday 1.00p.m.• DhammaTalk Friday 8.00p.m.• Meditation Mon,Tues&Thurs 8.00p.m.• BojjhangaPuja Saturday 7.30p.m.-8.30p.m.• Puja&Talk Sunday 8.30a.m.• DhammaSchool Sunday 8.30a.m.&11.00a.m.• DharmafortheDeaf Sunday 2.00p.m. (fortnightly)• FeedingtheNeedy Sunday 5.00p.m.

DONATION IN CASH OR kIND CAN BE MADE FOR:• PropagationofBuddhism(Dhammaduta)• FreePublications(MalaysiaandOverseas)-Annuallyabout300,000 booksin20Languages• EducationFund• FullMoonandNewMoonservicessponsorship• GeneralMaintenanceoftheBuddhistMahaVihara• Utilities(Electricity,water,telephone,administrationetc)• Illumination(lighting)oftheMainShrineHall• Illumination(lighting)oftheAwkanaBuddha&Cakra• Monks'Dana• Monks'Requisites• WelfareFund(MalaysiaandOverseas)• SpecialReligiousEvents -Wesak -AnnualBlessingService -AnnualMeritOffering -KathinaPinkama(ceremony) -Monks’NovitiateProgramme

MAy THE BLESSINGS OF THE NOBLE TRIPLE GEMBE WITH yOU AND yOUR FAMILy

DONATION FORM

Buddhist Maha Vihara123,JalanBerhala,Brickfields,50470KualaLumpur,WilayahPersekutuan,Malaysia.Tel:603-22741141Fax:603-22732570

I/WewouldliketomakeadonationtotheBuddhistMahaVihara.

Name :

Address :

Amount :RM

Towards :FreePublications(English, Mandarin, Malay, Tamil, Sinhalese, Spanish,Thai, Vietnamese, Burmese, Hindi, Kannada, Telegu,Oriya, Kishwahili, Chichewa, Luganda, BrazilianPortugese,Dutch,French&Nepalese)

Others,pleasespecify

All cheques can be made payable to: BUDDHIST MAHAVIHARA or TT to “BUDDHIST MAHA VIHARA”ACCOUNT NO. 0061-10-003018-0, EON BANK BERHAD,BRICKFIELDS,KL.KindlysendusacopyofyourBANKSLIPsothatwecansendyouanOFFICIALRECEIPT.

Donations can also be made by VISA and MasterCard at theBuddhistMahaViharaOffice.

Donated ByYong Sui Loong

May they rejoice in the merits of this Dhamma Dana

and may they attain the Bliss of Nibbana.May all beings be well and happy.

Sadhu! Sadhu! Sadhu!

In Loving Memory OfChong Thau Jin @ Siew Yin

Sabbadānam Dhammadānam JinātiThe Gift of Dhamma Excels all Gifts

(1,000 copies)

Sasana Abhiwurdhi Wardhana Society

Buddhist Maha Vihara,123, Jalan Berhala, Brickfields,50470 Kuala Lumpur, Malaysia

Tel: 603-22741141 Fax: 603-22732570E-Mail: [email protected]: www.buddhistmahavihara.com

www.ksridhammananda.com