compagnie de jesus en france 1910

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Page 1: Compagnie de Jesus en France 1910

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Page 2: Compagnie de Jesus en France 1910

COMPAGNIEDEJÉSUSENFRANCE

~[~

1–

HISTOIRE

Mt-ALA

Page 3: Compagnie de Jesus en France 1910

A~/A O~~r

t.utet!ae PartsiOtun),d)p <t)t*MaH

A'"i0 MCMXXtV

Y. pE BBthttE.

tox.dfp.

tMPHtMATUH

~anO~, die ~4' MO" <?).

Ë. TMHMA8,

t'<<

Page 4: Compagnie de Jesus en France 1910

COMPAGNIE DE JÉSUS

iU'~ENFRANCE

OMGMES A LA SUPPRESSION

(i528-i762)

SOUSLE HtNiSTÈBE BE RtCHEMEU

t.eP.HoïMrtFOUQUBRAV.8 V.

8, ftACB DO M&i<OB?fT'MtTHOOAHD.(T) r,·

HISTOIRE

PB~Mt~RBfART)R

~<M<M-<&MÉTUDES 1.

DELA

TOMEtV

(<6M.i6M)

Ma

PAR!8

t0a&lmb

Page 5: Compagnie de Jesus en France 1910

AVANT-PROPOS <––

On ne s'étonnera pas du sous.iitte de ce nouveau volume,a!

t'en songe &la part prépondérante de Richelieudans le gouver-nement de ta France durant tes vingt dernières années du fe~no jdo LouisXttt On verra du reste que te cardinal se montra, lui

aussi, pour la Compagniede Jesua un protecteur, maisprotec-teur autoritaire, jatou\ et gattican. C'est assez dire que la Jâsituation des Jésuites françaissous son long ministère '.utparfoisdeHeateet qu'U leur fattut une prudence constammenten eveit J

pour pouvoir garder tout ensembleMonoatimcet taur indopon"danco. tei ofta certaines poraonnatit~sindiscr&toaou matadraites &

durent ctra désavouéespar les Supoftouttt;maisa tout prends,t'Ordrc do ttaini Ignace fut gcneratetnent bien vu de ttichotieu, 1

et, sans se mettre a son service, put conserveravec ses bonnes

grâces te beneNcode son puissant patronage. Le fait est

d'autant plus rcmar<ptabtoMueles ennemis da la Compagnie

pronterent do tout pour la compromettre et provoquer contre

etto t'animoaitodu gMnd muMatro a t'apparition des tibottea

critiquant sa poiitiquo, au moment de la brouille du Mi et do

ta reine mère, tora dos polémiques aur te pouvoir tomporot du

Pape, dans les eennits entre séculiers et réguliers, dans d'autres

circonstancesencore, les adversaires des Jésuitesne manqueront {

pas d'attribuer, sinon a leur action directe, au moins a tour

inspiration, tout ce qui faisait oba!ae!c a l'autorité suscepti-ble du cardinal. Maisla tactique no réussit pas. Grâce a sa

clairvoyance, a sa large eomprchen"ion de t'interet national,

Page 6: Compagnie de Jesus en France 1910

v< AYANT.PMOP08.

Richelieu sut rendre justice à des hommes non moins zétés

pour le bien du pays que pour celui de la religion. Puis, nousdevons l'avouer & la louange de Louis Xtti, jamais ce princesurnommé le Juste, et très capable à l'occasion d'imposer sa

volonté, n'aurait permis une offense grave ni un dommagesérieux à l'encontre d'une société religieuse qu'il aimait fort,

qu'il défendit efucacement, qu'il combla de bienfaits et de témoi-

gnages d'affection. Au souverain, bien plus encore qu'au ministre.la Compagnie de Jésus doit se proclamer redevable du succèsdes œuvres entreprises en ce temps-là par ses enfants unetrentaine do fondations nouvelles; le progrès des établissements

antérieurs; le développement des travaux apostoliques à l'inté-rieur du royaume l'accroissement des missions du Canada, de

Constantinople et du Levant; l'influence spirituelle sur lesmilieux les plus divers, sur la cour, la noblesse, le clergé,les autres ordres religieux l'avancement des hautes études etde l'enseignement secondaire; et un certain renom de gloire

acquis à la France par des Jésuites français dans le domaine des

sciences, de l'érudition, des lettres et des arts.

Nous serons obligés, vu l'abondance des matières, de donnerdeux tomes portant le même sous-titre. A la nn du tome V,avec la mort de Louis X!H, s'achèvera la tache qui nous était

assignée. Un autre publiera les volumes suivants déjà ~n

préparation.

Page 7: Compagnie de Jesus en France 1910

ber:ni. XXXtX.

H!bL!OGRAPmE DES TOMES !V ET V

(CONTtMWTL~ USTE)'KSUOCOMEXTSETOUVRAOBS!<t)XESCORECiTBS).

1. SOURCES MANUSCMTE8

i° HEC~M~St)E CCCfME'<T8CONSERVESDANSLACOMt'At.NtE.

Historia Missioois Canadensis.An~iao historia.

Anglia, Ep!sto!aeCeoera)ium.Ptandro-Betgka, Episto!ao Generattum.nermaoia Superior. Eptstotne Gonerattum.Mediotanpcsts. Ep!ato!ae Geoefat!unt.Kheni !nferioris prov!neta, Ep!sto!)p Cenera!!u)M.Archives do la province de France, Bccue!! de lettres adressées au <

P. Petau.

2" noctMEKTSCOSSEaV~SM?!8 ~ESABCMtVESET MBUOTMÈQMBSPt:BUQt)E8. ;trcel.IOuas.

Paris, bibliothèque nationale.mss français 3tM!8-3670.:«t77. 30?H. !)7S8. t0708, MH!M,i6i!:0*

i«itt<). «K79. i77<7.20983. S~UNi.msa latins 97t;H,i3i:)7. i3t3H. ?mss italiena, M.fonds Dupuy, 4M.7~ 378. ~2,473, 703. 7C7. HK9.

– Vc. Colbert, ). 4< htO. M3.Paris, BiN:othèque.Sa!nte.Conev:eve. mss. 3M, 3238.~M. Archives nationales M, 2ti MM,287,388; – H, i802. )?Paris, Archtvos du Ministère des A<Ta!rc8étrangères. Constant!-

nopie, correspondance, 3, 5; Turquie, correspondance, 3, 4. i60;– Turquie, supplément i, 2, iO.

Roma, Archivio Vaticano, Nunziatora di Francia, o. <M*87,30$,3U8,39:W<. 4it). 422, 442. Nunziatura di Savoia, S8, S9. Bar- J'

Page 8: Compagnie de Jesus en France 1910

vot mBUOGRAPtOE

Iloma. MMiotheca Yaticaoa, Barberini latino MOO,8!03, 8«9,8t8U, M~8, MM8. <

lloma, BiMiotheca Pia, HC. i4â./~OM«,Bibliotheca Corsioi, 7t:t.

/~to, Archivio di stato, Gesuit. cotteg.?«n«o, Arehhto di Stato; Storia det!a reate casa, Lettere ministri;

tnaterie ecctesiastice.reoe:M. Archivio di Stato, Dispacci di Conslantinopoli; Dispacct di

Aleppo; Det)beraz!oo! de! Senato; Decreti del Senuto.

V'') aMcc,Archives départementales, Ardèche. Am'go, Aube. Uouches-du.Xhùne, Côtes-d'Or. nard. Gironde, ttaut~MarnR, Hérault, lndre-et-Loire, tsërc, l'as-de-Catais, t'uy-de-Uôme, SaùMp-et-Lotre. faro-

et'Uaroone, Vendfp, Vosges, séries D. H.~'tvtHcc,Archives communa!es, Atby, Arles, thtpaumo, Hesan~oo.

Cha!oo-sut'-SaAoe, C))Hr!cvt!te,C!ennont-Fefraod, Chaumont, Eptoat,hejus, t!fsdm. Maçon, MontpeUicr, Pamiers, t'ontoisc, )'orrentruy,Rennes, 'l'ours. SériMAA, M, GH.

~r«Mfp, h;M<oth~qucs )nunic}pa!es A!x, Boutgei;, La HoeheHe,Louviers.

~«MCf, Archives du grand séminaire de Viviers.Archives de la Visitation de Nevers.

t!. 80UHOB8 tïaPMMËEa

i" XKCHtt.SOE Mt~MEXfSET QHMA'.KSCOXTEMt'OHttSS.

~pufc~tf~OM<« «)ff«ft<' tf~ f<tf~ fOttffele jMfOHM<)«MJ~Mttf, par MM~pftTtOMMa<fft)"M<)ff «M6<ft)~t<M<<'(s. t., MDCXHX.<n'8").

<<M<H&tHg<M~A<f<<«f. CAoMM'Mtt)<ft ;tUMftMM~MtMCMtpat teP. ~OW'M(P<'î)8,M85,io-ta).

Mtu~o(j. L. Ouelde),«:M«'M(t'a~b. )66&.a )n.fQ!.).M)!<M(M)enoe),8. J., «f*p"i~ "M.f(t<'Montff<d'"M~mHt<p<~h<<(Pont'tt'Moot-

Mn, t69&,tn. t).Hatnt;))Mna(Joaanea),8. J., ?<*~MM<tfo<toc~to«<J<«t (Uuatt.MDCXXKX,

)o~.Bo~f<(Jean),Ae<<~e<~ ~Mede C' (M!o.MOCXXXYi),)o.BREMtK)(~Mn~a'JOMpb).8. J., M<'t<!«0t)H~t~ff de ~MC~MfO<M<0<0<Mfier

~tM <4' tMo~o~MtcfieJ<'tt<<~«Ht<HA'OMt'e~e~ot)fe, ttaduettondu P. Nar-<)«(Montrât, ttH?,tn-tt").

CAOMM(Nieulas),N. J.. Aofout' «Xnte. <M<Men sa <~f«<ft~pft~ffMottet«M~Mx-H~lie fft t'tp <tefo"~Mf (BntMUM,MUCMHV,2<a.t°).

Ct:tM<T(Louis),N.J., t<t~'f<'t<a et A<etftK-~«M&w (Rouen,NDOXU.tn.to).).

Cn~ot-MM(Samuet),tc~<~cj'<?. (Pa~ts,t830,3to'8:).XMCtMM(MeoCi,<K"tfM, pab!)t;Mpar Adamet 'fanceM (Pa~e, t898, <a

tn.t).OMBT<~ae'}ae<),~'<<MedMap&eMcMOf<~atM~e~<*<t~fo~H~eMf<'t«e<<eAoMh.MM

(Camton,~f-awMh <tt~<M<a,XXIII.Pa~h, ta80, to-Muceo!tNhMon),.V''wo<<e<«e ~enf~, t~fntef due de ~ontHtOfcncM(PaH9,t66&,

to.M).),fEnmEn(Jérémlede), te MMuM~xe'<'A<t«<(Paris.<62â.ta'ta).GA)«Mt8(ftr.),8.J., Le~«<f~<n<!j!<'OMAt~f s<M<~MMOtfp<n~« ~x P. CH~Ot-

<Mfpubliépat Lathe'te (Path, <9ta,tn.a~.

Page 9: Compagnie de Jesus en France 1910

MBHOGRAfHtE

fieottcs (Hugo). t'pistolae (AïMtetdam, MDCt.XXXVM,<o-4'').Gt:Mue<o'< (Samuel, ildstoire ~Mfa~tgue de la M~a<e maison de Sat'o~e

(Tttfto, )7M. 2 to-M.).jASMftt (CoMftii), fpMcop< ~pr~~it. ~M9<Mf<aM<(Pat!s. t6tt. !a.fot.).Jot« Motde .W" ? fardtMt (te MM~t~tt ~M a /<"< durant te grand oyo~c

de la co«r annees JC3C.~C3~(Ams)efdam, IGU, to*~).t~tca-ot (Claude), Mémoires four~cfftf fi la vie de Du t'e~<e< de NoufanM,

<t&~ lie Aftfa~C~raM (Cotosne, )738,2io.tZ).LEMBB&e(Pierre), ~<'fMf« <tM actes, titres et m~MoiMt Mnffn)«')< les a~ttM

Jtt Clergé <<efroHM ~a~i', t7t6.<750. t3 to.fot.).tc«f~ <~ t<t~V..<MM ~<MMM. publiées par FaugOre (Path, tM8, 2 )n.8").

Af~fft <~ tn ttM<-rMt<e~fe J~'We de ~ofornottMt (Patio, <68t, ~-f)..

t' M'M tfe ~M. < o~nehtt* ~ans<'f)ttt<, fr<'<~M<'d')"pres, et de quelques OMitM

personnes <)M. Jean CM rf~'ff d<' Bat~n'tMe. abbé de .satt)f-< «an, atw des

fema~MM historiques ft <A~o~~u«, pat fMorots Du Vivier (Co!0!;oe. MDCCII,

in-t6).Actf't! ~f M. t «x ~<<(de Pau~ (Paris, <S83, 2 <o.8°).MtmtBBK (t~aofoi~, Œttf~M de. (Co)). des Grands EcdwatM, Paris, tM9,

r. to.~).~t-moi~M df .Mo~ffM .Votf. publiés par de ChampoHton-Ftgeae (8of!<M de tHta.

<o)Mdu Ffance. Pario, t8M, 9 to-8°).At''moiyf~ de Mu))<fh<t<UtoMetdam, 0)a, 9 tn'M)..Wmetf~ df .Woo~~nt tCott. Miehaud, 3* sèr., t. \').).~fmottv< df Mootff~x <Co!t. Ntchaud, 3' sér., 1. )));..~fmotf~ ttf' t.otfutt d Ot~<t<x tCo)). Mtettaud, a° e~t., t. <X).

.V~fff<o poM«M, Anf f<< f~Mtotuf a<fan«<' t<fo<«Kt <M<M<WMmsibi muluo

fon/MfM«Mm, ~ft« f~ fon!'<f«t<t"M<' dt~oof. ~Mjrto c<~)<«M A«'p<'M tm~yf~oM

tAottf~ptap, t635. h) f)

O~taff CaMt df «fffMtto .<tA<<m<~< ~t~f~ pOtOMtc~fm (<).t., <<HO,.)o't~PttHt)t:n. ~~ofogtc ou ftf~ftXf pour tM < ~«<f<')t contre ff< f«<omn)M do,

tftftf <'t)M<'M<<(Pa~)~. )G25,)n-a').Penn~ (C)aude). 8. J., N<<f"i'<'fH<~<'< fff~tfo~~Mf, <!Hf<'tt)<'<*<Mo~«tf, 'h' ~o

< ~<' df CAo<on*~Mf*<a'!H<'(Chaton, MOCt.)X. )n-M.).PouEaeMSB(Matie de), Af fAfo~M'')' df «)<'<<<<'dM < t<MW')M(Paris, )673,

!o ~).<~M<t<'<ttH))fpoMMfn<*~MtfMttfMMf «~«<ta<f<n*<<ttn~frt auto Ao~un~n pfo<')'<*

dfntf Mp~not' df Wc~f~fM (t. t.. tSM. in.t°).a<BtBOt (Mtehet). 8. M~fatM* <.f~Mji df cotfo'fo «'motf, fh' <tM~~)o

<))aM««~ttuit (Patte. <M), tn't"HtBHMH(Antolne), N. J., ~on'Mfoh <t)<'<<<~<poMt' «'ft~f n tA<<<o<f~d«CA~ftw'

MOMe <« O~fMt (Patb. t905.t9)9. a tôt., tn.~).Mtc*~ (MonoMt OEKmt, tn" de), <K"M fOMp~fM puNt~es pat Tenant de <.a

Tout (Pa~o. tSM a tn.O).~WaMott sur <'Mta&~f'm''n< <tM M~M d" ~«<af'Mff<'MMt< (a. 1.o. d. – MM

t63& tn.)~.~MpOMtfa" ~tw <M<<f«M t~fo~tf pour f't MftfMWde ~r<< eonftv ~<'d<<*

fouM d Htt ~MK~e e (Paria, MDO<<Vtt.h) 8*).Htcuen (EdmoMd), ~<o«on de c<' qui *'<t ~OMffMNof&oanf 1.. tM9, in'&').Botto~o (Pettua). N. J., De wtfo ft t~tM ~MMi<fMachf< de Ao ~ofAf/bMfaMM

fafdtnoM*, t<AWderfm <Patb. )0~, )o'9°).8«.Ant), N<<fo<M<tMtna<t<<« <*<fe~<~M ~xp fM M<«<*HMOffotMa ont

/!afft)t pour la M'tf<'M"ot d<'<<n/MfMM (Pâtit. <636, tn.8").S~t~tne (J. B.). S. J.. t dt- .M. de ~«~ (Paris, «M. to~.8~MBEtu (Aotatoe). 8. J., y~oftatM~df ~«pfM<,~<'A<<Ma<< ~po~~tto. ff df

<'etM(<t~ ~omat)< PottM/~fM <n df~eth pM't~td~ (Rotne, MUCXXXV, tn-t°).~pcottdf o/<<' pour f~Nttf~fM de ~'o<~ eoo<fe <<*livre /~« par un ~«Me

po'tf ~f'~OMM « ~f<'M<ffe apologie (Pa~s, t0t3. in'y<')tMM«'«<politiqued'<tfw«))ddu~e«t<catd<n<!<deMcAfMfM(AmstMdatn,

ewCLXXwp~a In·ta).ditl'leu;. 1:01'(11110'lIeRfd'l'lIeli(ADlsterdam.

MDCLXXXVOi.2tn.t~)

Page 10: Compagnie de Jesus en France 1910

x B!Bt.tOGRAPHtE.

OUVRAGESO'AOMCRSNOSCOSTENPOBAtSS

AtencrettUB (Cb. d'), Histoire de la ville de Monlpellier depuis <on origine<M~«'dnos temps (MootpeM)ef.MDCCX~XVtt,3 <a.fot.).

AtMNK(J.). Histoire du collège de fanaM (Meanes,MO?.!a.8'').AMtM <~OH)s.BMenne),Histoire de la pWe ? ta ~e<AfMe(Pah$,t?56, 2 ttt"t.BotMt (Adt)en), Viede Code~fo~~e~Moc: (Amste~dttn,<?n, to-)3).

Wcd'f(tmon(<Bicher (Liège, r't, tn '<). tBM~Ott(€ de). MfaWe<~Marie de ~'t;nfe, reine d.tn~Mfrff (Paris, ta~7,t~").

BABBtiBB-Pmt(M. C.), ~«fo<r<' <ft<coW~e de fomtfra son oW~tae ao<~oMM(Pott, t9U, )n.8°,. ,j

BM*ttT (Hen~), f«o< A~to~/aMfsur les écoles de CAotoH.~ur-Sftdnc(Chaton,t87~, )n~').

B~Htt.t (touh). Aa dMcA<'f«f(le Chevreuse (tatta, t90, tn-8°).Bc~M et c'ABB~ttMtT.tfft t <m'fMtM<de ~'«Kfhf.f<'M)<<'tO~on, <M5,to-8").BBAtf~AU)M" Henri de), ~Mfmo<ff<pour «'<T<~o t'Aftfot'f de <*Aa~f<~t duc de

lorraine (Mett, tM6. ia.t9). cB~ou<) AbM).Mt~o~f d<'la t<~<'de eopcMM«'(AtM9.<sce,<n*a"t. jBstT<~T et CK~EV,t «fm~f OftnM<fa<<«Mhistoire onftMttx*f< moderne de }

la p<Mcde CAn~)).<Mf.so(!jt<'(!.yan, MOCLXII.a tn.t"). SBtiMOK<jMepb), ta Syrie f< ht y(-r~ .som~ ait .Vf~' ~fff <t'e)tteM, ta&

toa--).BBSSO!)(t'AbM),te )~famfa< de d tttfff~ (.<M))nfMfron~t'cm~M, <669).BMsoEt 4,quM ~.). A'offA~MtHtv ~onfohe (Pa~b, na2.39, < io-M.).BotMEtu.AtCK~ttt(C" do), ta ~<fAM<0d'.ttj)M)M<nt(fatb. <883,to.BoMnBT~atotne),8. J., tcj)0f/o<< M«M<t<nn<tt<v<t<t<0t<<*d)tJ'.Jt<«pnM"anO)y

«.yoa, tM?. <o.ta)..BotCHteo(Bpnest), les de tiaofndM (BttMfMMde la ~o~W d'~mt'foMoade

< /)?Mff.t. X. <S68t..pofM~tT (OuOtaomet)yac!n)hf), M~tot~ df< ~xft'~M ff df< négociations ~tt<

p~f<'d~n< traité d<' tt'M~AHKc(Patb. )!S?, 9 tn.t°).~fo<)~ du ~)<M de M'M~Aahf (Pa~. <?)). a tn ~).

BotRBos tOeoT6~)'A'ottfe Ah<0)~o< sur le eoK~aede ~ontouton (<t.t. n. d.,ta.8').

Bt)&M!tt)(Heot~,~Mtof~ MfMfa~ dM «'a«mM< MMotfM.f<a ~MtMff.t. tV. V,VI (Parle, t9ao.t92?, <o*8'').

Bâtée (Ottto~o). CMCWpMonaeMpfMcd~ la <<M<'de PoWt (Pat~, 006,9to'M).BM~ae tV~Mdo La). 8. J.. le ~aM~t<<m<'W ~m«)<m daM ~ffAfFcAMd~

<e<ca<'f~Hj!<fMM,t. Vf), tMt'MptembM, <0)0.BBoeua(Bon), de), Saint t'tnMat de Paul (Paris, MO?.to-H).BMM*eo<JaMpb),~OMM~CuMenoM (Boo~, <899.ta*8°).

~MmotM'tAhtoW~oMde 'a cWe d<'BoH~ <Boufg,&tn.8°).~M~a<f<'<e< ~toM~e df BoMM(Annolesdf .soff~Md~OtMf<!«ot)df<<a,

tMO.Baoeten (Joseph), S. J., AfMyfj)<M<'d<~Mdf &o<n<*t'y<'aodans ~<'fAe~<t de

<c<MMMt<g<NM~,t. tM. annfe t0t9.CtBDBMfocB(Adotphe).te eoM~" ~M ~<MMMd~fMf) (A)rM9.(a89, <o'8°).CnAUt~ (0. t..). Histoire t<e?'ot«~<M (Tours-Paris, t8<t. 4 ta'8").CBAB~nMT(B ), ~Wotfede la guerre <'<*f~M~ .ttM (Parle. <a78,2 tn'8°).Cn~MT(Henri), 8. Mude «tf ~a lie <'<les tphtfM dM P. te ~Moyt)f,Paîh,

t88?, tn.8").yM<<Mnco«o!M,~He<e~M (Lille, <890.tn.8").

CoapAtBt(M. CI.). MMdM~«<oWotKM<t~ t'.<M~o<< (Albi, <Mt, tn.t°).Conso!)(AbbéGotuoTMde), ~ouMMA~foW~Medet'~re~ft'~M de <?MHM(Pathr-

RennM, t880.)80, to~).Coc&stMBDBLtt.t«t (AbM K. L.), W<fo<Mde. ~(Mp~a~M de Sofn~MfpA

tPatte. M8?, 2 ttt.8°).Cotsm (Victor), Madame de MaM<e/bf<(Pa~t, t85~, tn*8").

Page 11: Compagnie de Jesus en France 1910

OBUOGBAPHtE.

.n ~~nmftthtttt «'M Vnf~a Ffanctae MM<feCMt tPati~.CasMMts (FMo~ob), B~h'nao Caaadcottt <e« Aot'ae ffanc~ae MM décent (Paris,

MOOOUHV, to-~).

CtMCtB(M. de ~). te posément de BoM~o~Medepu~Ma <M~)<ae~M& sa

cAufe(DHoo-Patb,t89t. a ia'8°).Cean! (Odette de). 8. J., Nh«)fM de saint f~onfo~ N~ (t.yoa.Pa~9, 1893,

10'8"),"D~tN.(ChMtea).8. t'ae wocotton et une d<~fdce d e<K<fde AoM«~M

(Paris, 1861.10-1<1).~)fuea HBC~sot tPMOfota),~Mfofre de ~<Mttn'a<(Moatt~a), 1868,tc-S°).06B<ot (J. M.), M'~otM d «HcoM~e M)Ma<e<(M<[Bayonne}(Agen, t8M, tthM).

DMtms et DBCB). N~fo'~tttt cc«~ed~tno< (Eptoat, 1901, <o-8').Onoz (S~aphto). «Mo~e f<«collège de BMN«fOM(HeM~on, <a<8,2 to-8'').

D~to~t(J.'B.). ~ofM dx for~M~t tfe foHfoMM(Pa~h, <M5,a <D-8°).

OtMt (faut), 8. J., t«'&t<MfMen<des ~t<~ .~OMf~eMtcrdans WfonaM

<t<'M«<'ta<MMc<tTAMfo<~religieuses publiés &t'oeMeton de Jubilé <pbcopa) dt)

M" de CabtMte~. 1. H (Paris, M99. tn.&DnMtt et RtDt.T,Ae <WoHoft « ~ecardinal f~ ~Met'eM (ChamM~y. ta78,

!o-a').AhofaM.p~Mt (f~at (ChamMty, tMO. )n-8°).

UHf (BOtet), W<toneMcM«o~M9t«'du J<rM'< (Paris, '?«, <it~a°).ttn-ott-fBMKR (Uutta<e).B"coM~ Mcfmonto"~f~ Aou<<.te'e~<'M<<(Pat)9,

t92). <o'8").~G'<)MtGu~ta~e).te P. Joseph f< Richelieu tPads, )89t, 3 to.8~.t~*tt.tE(Mon), ~Mtow de < ~f~e M~~o~o««t<Meet <ftttMoc~ede ~OMM(Rouen,

tsea, )(o-~).FAMtft(KmHe) tMoakt '<Mcollège d'.tt~ (At!es, MO),to.s°).pAtCtUot (Jean), te <'o<f~e dea ~M«e< <) .Woo~eM'ff (MontpetMet, Ot).

In,8»,FMtn'(Justin), Note sur t'~duf<'«0)t <~~ettt'e cardinal de Aorfo<ae (WmohM

<fe<a aoc~M d'~fcAf'ofo~'e fo~M~e, a' «tte, t. XV), 1888).~uc6 t(.o)t!aume de), ~<!<o~ dea pM~~oM~ de ~M«M (Patte, <a50,to.8").fm.uE tPattt), ~fMfofM <ttf rie de .~«We.~ce des ~M<M<(Po!UeM,1818,

aln.SO).tHen~), 8. J., ~fffo~ u~ fAe foaM~~ pm) «tff o~ Me SocMy o~ ~M<

t~onJoo, <at?.<aa9, tn.a°).fontotB (MaKtMttt),8. J.. ~tohe des .t~M.j~aWHMM(Parle. tSMO.8 )aS°).foKttBB~t (Méat)).8. J.. Ae ~MM.Stt~fn à cotx'de Varie de Wdtfta <

df to"<* <<W(Ncpuedes ~He)«oo<tAM<of<~uM,t. LX~tX, <0<M).FaQM~ftt'AbM). MM'M't,<'<'<<<<AhtoMqMe(AMaa,MM.to-8~t-MBt(l'Abbé). tu ~otM~M~tMdu ~aM<'<e (Pat! tate, )n.a"t.Mt~ee (AtetandM). Le collègede ~ott~a (Patta, ta!0, <a.a°).OBe~tt (A)etaodM~!hat!cs),ta tatt<Med<Mo<~et tanc~n foM~e <t<n~eM«f

(Mon)petUef.<aax.!a.~).Qt.<n<(Aototne). <t<t< de <Attt<'<Mdf fOttF<-M<dM ~M)w<<fAe<tt< df ?

< tMede «oM~M (BoomM.ta??. <a-&%Ota~UM (Bugeae). N<~o<Mde Tours (TouM, 1873, atn~.CM~fo!)(Etteone), A'tntffMeMonpublique a ~<MM<K<m<-a,<87e,ta-8°).ONMm (Kosene).Aeu« ~M et Mf~MM <Pa~~ )9«, tn.a't.– ~o/M* de ~«)<~ dM AtM* «tête (Pa~, tett. )n.a°).MMMKt)(M. de). Nftfotfe de t'~Mpt~e OMomon, <Mt!.de t'attemand par Doehet,

Pa~tt.tatt.atn.S*)..HANM(Oeoya de), A'oWtehistorique <Mrta potelé Noh~<tMt-Na<a<M

(Patta, tM2.to's*).tht)MO!)ttn.B(C" d').~<fctM de <a ~e))n<onde ta ~feiM d ta ~OHM (Pads,

tfm, tn-8°j.HEffMRf(Paot).aWe de Wd<c« da<M Pa~-No< (Bto<et!e<.<8?6,to-a~.HoMOM,De poM«c<<<HMeAe«aMMayua ~f<«a M&eM<<«h6M de doctorat, 8.

Clodoaidi, MM. <o.<°<.Ht BTtuet MACtt,Mf«oHHa<~Ahfo~Mede fa ville de Pof«(Patth, <7!9. «a-8°).J«~a (N"), ~«<o<~ de <'<~M<ecatholique ea ~anM, <. XVM(Patts, 18C9,

tn~").. ·

Page 12: Compagnie de Jesus en France 1910

m~tUMAPtttE.

w~SS'~Rh~ ~<"riosia 'ugabourg, 4T54,ell).~BBK(Ptt~ppe,, 8. J., NofMM~tf~ CoaWfta, 1.XV(Paris, n28. to-fot.).~BBEt OEOn-w.MhMrede «~<t<W d« CCM~de ~o«~<<. (Besançon, <8M,IQ'S"I,

~cu~M(~é<ÏMc). mémoire <t!<<.MdM <:afMM(~t«e de < NMot~M~raire de iiwnce, 1911).(P~fe-Ftan~ot:), Histoire de la Co'<~dtd<OH ~~fM.f)~ (pa~)~,~3~2 10-121.

.V~<~?8~)?'les 'M (~o~1/urDiArrn,1899).~~«~~te <Tt)<'oph)!e).W<fo«'e de f't'M~e OM«~f)tt(Pa~)s t855, )n-4~<.EBMt (Meo~),MMtoftede ta oille de ~foafou&oft(Montaubao. )at) 2 ttH~~)" ~° 9"'< ~<<6<)M (Moataobao,tMtJ i111.8").~t! Ct.BBc?(Ch~tien). ~ewfft MfaM«<fwf))tde foy d.~Mt<tA'oMtfMc~ftofcIParls, ItlU,ln.12),).tca<M&(Etntte). ~o<<M d.- < Mht&~t~M~tt JM Pères de t'omDooMtodejMtMen ~OHttt 1 Paris,)X6~<.<.<<

't "e

LE T<c (Shte), M«f<.<<e<-A<ftMo~~M<-df- ta ~'oMt-f~e~-nnfc (Pa~ 1898,tn.8~MJtOtt, J:~At'M<'hdMdf <tf9f de ~(i~t6~*7'" ~°'" ~"<&~ .W« .M«<fe de t7'<c<tf,t<!t,o<.(PaW:.1671, In.4").

1M<MM(M)h). 8. J.. p. ~<-ond<'B~&fM~(Pafb, <M7. )o.)?'Af < ~«()<' .~t<f< (Pat)s, t8M. )n.)3).

~fMOt<Mpour M~).f <)</~hi~ d~ <'oft.No~n<t< <)ta rie de lié ~f,etM9ft~Med<'S<t<n~Vot~f~e )fMftuM~'<M(h', MttCC!!).)),3 <a't9).

Mt:~)tR (t'Abb~,Nt<fo<f<'dMf<'<ttt.~<t~<)M)«f tMontMutt~ut.M~. t89R.io.~)MEtEB~)beH de), tM prcM<<'<McoxfMtcftM ~ftHt~<<<~)f« t~onf~ ~on~a)o~1919.IIHIQMtc<(ot(VinMn)).M<<ohade<'fM~~ u«<Mt«t)(Pa~, <?').)n~}.Mts (Qabrlrl de), /<x'AfMfMc~<<tmnftftttde .~f)<<' (Patb. <uu7. ttt-8~.P6t!)t.<.tt~ottK.t,At~fMfjf<t~f<m~,M t~.Mt ffMftM )P<)tt9.t9t9 in.8")Pno~ (M.), td'"(.nd ~<<-A<.f!Paris, tMC,a b.a~.t«N)-<u.<o ffdMac dM~tt~M de ~tifott (~t'xo d~to .snf<('<~MMf«<<cdet~tt<

188ti-11I8~"Ht~ttK(A. J.), t'«e ~~<ed<'f~~of<~MCHMfoM~~do J~M~M d'~r/ft n~fMcd uHopftf.) Atifof~M <Hf coM~~ d'~tf/M (MaMetMe,taa7, !n.a').BApts(MM6),.V<'m"ifM.publiés pat Aut'tneau (Paris, MM. 3 <o-a"Hf6<nm' (~a)~.A)ffcd). <o «'«~o~n<<-<ef~~ dM~')<fawMMd (Pa~h. )aot,

'0.8°).MMtttn(t~tnh)..SoM A«M~XIII, ~«~Men~ <H~d<~dM Mt~mp~of< d~ ~~ffi

dx t'aMttfn <Pa~tonpo. t9<a, to.a~.Mette (AmM~e),.VodoMede ~o~aofMf~ (Path, t~a. <o.8~.Btc~Bo(M"), Les ptM)~r.M~<<tM foW.~Nt <paH<.ta8~. tn.s°).Bten~no<M.),~fo<~ dM d<e~<M d~ BM<tofoM<-<de ~o<nt.C~«)de «ieMO~on.

18111,in·a°).Roaoe~tcat(En).P!we). te< d~n~Mtemps dMsiège do ~cfAcMe(PMb, t69tt,

In.So),8*)~E*Btu<e, <'oW*~<d (Pat)<, tSeo. < to.~).8~tt.P)eaae ORJtM~ (La R'" Mtte). Ke de la ?" .WM fA<«fd de ~af<-<<PH.

boMC,tt)<o.t[..a°(.8tK«.8AU<Em(Ceoe*Mtede),AteoM~de~<-HaM(a"MpMHd<'ta Rot. ~~fA<'ato9d~M<W tMatHf. t. XLVt,<9t9~.8eu)M)]t:t)o(A.).<-VdMf<tMottMOfato da <o('om~Mtc de MtM M ~Mfe <ûM<

tonftca f~e <PaH~.8918.to-8°).8MOtMt6(Auj;o<!e).W<~o<f<'du t<'o''f<!&fewfpMeMfde Dieu Julien ~<tt<Ho<f

(Patte.PoMteM,<895,2 tn.&).8tMM<jHto(Aan~a),~f)f< o/tAe OM~oto/and (London, tasa, to-~).8cMB(Benjam)o),Les <'OMOd<MM~anfo~ (Oathec, )8M, <n.a°).T<tSto?t(Bthe!Mdt..), yAe«<fo~o/'Me~e<odM<aF'ond<t,<)n(!on. tOOt.tn-8").

Page 13: Compagnie de Jesus en France 1910

U)Ht.tOCt~t'tHE. !n,t

TopM (UMttM),~o«« AW el ~fM<cM (pa~9, <MG,))!-S°).T~nou~M tt'b.), te collège tte fe~)9Mf«t (f<Mp:gnan,t8a8, to.8").V~tM(Oomenifû),8. J., Mf<t(fM~«-~ o ~0x0~fom~MMe <Mt~tto e M~~ooro/otttMo c<M«di jiacottt ~Tmta. t9t0. tn-s ).VMiBBt(Louis). ~«<o<fedit follège fte fo~o~M~ (Ponentn)y, t866.to*S~.t'(<'<tet'</HenAft)f~Mf~«Wettef~cotMattMt t'ar unereligieuseUMuMne(parie,

t893, to'ft**).t te de <WmfM «'~t <<fUfde 0<M .Yo« CrMt<t~<? ~ff~ tPa~)~, t8M, tn.O).Xem (Joseph), )~t)tt~< (<«.<nc«--t'tmr. le f«t)<<te ~f~ <Utt~Patb, <.d.,

)0't6).

Page 14: Compagnie de Jesus en France 1910

COMMOMBM<)Ss)!–T.)t. f

CHAPITREPhEMtEK

LES PRBMtKRS HBBH.BS CO~B BtCMKt.t~

(<02~i626)

SoOMnaiye. – t. ttifhctioo est proma ait e.ndtuatat. –~ H entre nu mtotst~e;.~a ['o)}t)')))c. 3. U'~te des J~uh~'a dam t'atïah'o du toachtgo axK~'s. – t.Choi\ du fonftsscnr 'te Madam'' th nr!eUe-M:tfte do t~uc< – Affatro de ta

attctim'. – t~cs pn'tuip~ hhettes ccnhe ta )iotiti<(ue )te Michpttru fan~s~nten'aMtibuM au\ J~uit' ).)tfmoMt<t« «~ r~~) condant))~ )'af le pr~ût de

t'an<. et Ct'mu)~ par ta Sorbounc. – t). )nt<'ne)ttion h0!)<))o ))e t'oheraite de)'a)it).

aoutcesoanuac~teat. HMuett) dp deeumm~coaM~t dans h Compagnte t a' Cattia,Kf~tot. 6etnta)tun< ad tM~ntot: b) tfaneta, ept9)"~Ceneta))t)m; e) ftaoeta.KpjstotB ad t:entfatetD.X. Mutna. Bit'). Coreint, fnd. ~0.

)t). t)')tM. Atthht" Yatteanu. finnetatufa dt f~unrta, o. 69, 6t. <(N. 00; – Bittt. plat,n u. «o. )M.

tV. Paris, Btt't. nationale, ?. asu. tOtM; f. Oupo~. ~ot. )t~.V.fath. tMhhet dM Mtots~~ode~ A<!a~<'<t'tMos~tM, Rome. to~tPtpoMttaate, t'~VI. Paris, eth))o<h~<)ue de )')n«t)u). to!tertt"o Codehoy. <o). KV.

8ottMea tmp~tm~ea ) .Wn)0ff*< de Mx'AfM<M. ~.e ~ffure ~t)(< – Af~fuMJt~tt<<f. – Atcnet. t<M)ft< de HtcAft~tt. C'Atgeot~, < "<ffr<<o~tftt«'<oyt'M. – ~t)n"f«(<<*<«.< f<tM<x .h'«t«M. Btuce. ~m~hc Mkoft.tf. <;araMC, ?<'<'« «M~o~ ~cafa~Qt'.PntttMt~)« tt)<'ff)< doc. ttt'. – tffftffb A'HtXtt <~orttt<v, t. ~)). – tta)'tn, Nt~f'X~ du~«tMt'aXMff. – t.t)fIe).M<<tnor<' .t« <t''p))f tf~AnM<<UM. – Baittet. t'<f de <!Mtf. – ttouséant. Hnf"~ <<«<M'M de tfMt~.tttf. HMotatt*. Nhtot~.ht MttMnot d<-N"'AfhtH.tte Ba))too. H~t~~t~M"~ tfa ~anff. )tou<Mayp. te <r'h'Mtd<' B<'ft<Meet f<' CtMHaa)'fe~tfM~tt; &n C<tfm~t<~< ~~foaM.– ~taMao. M<<f''<)~o~t)'y<'tfft~<Mt)ttfe'<et.t'hpt"t!)"t)f. – taao)n. < jMfpA tt Wf~hfa.

t. Bans!o <ra!Mdu <0aetW<6ao,qui scellait la <~eone!Ma<itM)de LooiaX)Mavec la rehta m~re', il avait été convenuque l'on

t~compettsctaUles servicesde Richelieuen demandant pour lui!o chapeau de cardinal. Mais,prévenu secrètement que cettenominationnotWMriaitpoint à SaMajeaMTrèschrétienne, le PapePaul V oierefusa toujours aux pressantes instances du marquisde Coonvres,ambassadeur à Rome. Ce fut seulement en i682,après la mort du cardinal do Hotz, que le roi consentit, sur la

1.Voittome<!t,1.tM,e. t. p.4M.MO.

Page 15: Compagnie de Jesus en France 1910

9 SOUSMCHEUBU. PMM~MEPAMTtE.

prière de sa mute, &la promotion de Févéque de Lucon 1.D'aprèsle bref adressé au prêtât par Grégoire XV, le nouveau pape pré-tendait surtout récoopenser les travaux dp controversiste et du

théologien, t'enctturager dans la voie où il avait débuté d'unemanière éclatante~ « Dans i~ite que nous avons à soutenircontre le prince des ténèbres, lui éorivait'U, votre science etvotre piété ont été, en vos contrées, comme un giaiye de salut

pour abattre l'orgueil des hérétiques, et exercer une saintevindicte parmi toapouptM croyants. Or sachez que vous nousaurez comblé des preuves de votre reconnaissance si, vous mon-trant semblable à vous-même, vous continuez &augmenter enFranco la dignité de t'Ë~tise, et s) vous écrasez les forces del'hérésie sans vous laisser arrêter par aucune difficulté, en mar-chant avec confiance sur les aspics et les basilics. Ce sont làles grands services que t'Ëgiiso romaine o\e et attend de vous.Uuant &nous, certain que notre espoir ne sera pas dé~u, nousvous embrassons avec amour dans notre charité paternotte Il

Les services espérés du nouveau cardinal n'étaient pas précisé-ment ceux qu'il devait rendre un jour. L'évoque de Lucon Mvétude la pourpre romaine no sora plus qu'un homme d'Ëtat moinssoucieux des intérêts spirituels do t'Ëgtiso que des avantages

temporetsde son pays.Au début toutefois, satisfait d'une dignité longtemps ambi-

tionnée, it ne songeait qu'Ase rendre utile au Saint-Siège commeAla couronne, et donnait &ta Compagnie de .tésus des marquesd'une sincère affection. ttépondant te r' décembre aux compli-ments du P. Coton, il lui disait IlMon Père, en quelque tempsque vous me ~<vori''iexdes teamoignagesde vostre ttonno votontt',jo les Mcevray touajoura comme prooédans d'une personne domérite et de grande considétation parmi tous les gens do bien.

Cetuy qu'il vous plaist me rendre présentement sur le sujet dela dignité que je dois à la bonté du Roy et do la Reine, m'ostd'autant plus agréable qu'on vous réjouissant avec moy de

1.HanotaM.~h~p <<«fat'<f<<t0~~c~<<A<M,t. )t, p.<Metauh. –Wmo~Mde WtAtMfM,1.1,90?.

9. UutreteM/~n<edft ~f<<tf<DOM.epoinf<<~ ~a/h<,t'~t~qnode t.utooa~atttMb!Mpeuta leaeh~Mûtnes dosondtattsouno~MtmfMoaeu eaMt~amaquieut untrèsg~ostoee~s,fut ~pandH-danatoutelafMBMet traduitdeostaptupMtdeatangae~det'BuM,w,<o)Mentu~f,enarabeet dan*) Mtomedessauvagesd'A*me~tque.o (UpNcanx.A" M/&fMeet ~ofW~He/~<tHfaheM ~t~onf,t. H,p. St.)

9. Brefdo O~gotMXVRkheUeo, 3MTemhtotOM.(B!bt.CoMtnt,cod.?0,miscell.,p.&3.)

Page 16: Compagnie de Jesus en France 1910

tBS Pt~tERS H0BHES. 3

l'honneur reçu, vous me promettez quand et quand l'assistancede vosprières pour m'en acquitter à la gloire de Dieu. Je vousen remercie et voua supplie de croire que la pourpre dont ila plu à Sa Sainteté de m'honorer, ne me donnera point decontentement parfait, que lorsqu'en servant t'Ëgtiso et le Royje pourray rendre à vostre Ordre en général, et à vous en

particulier, des preuves du désir que j'ay d'estre, mon Père,au~ctionnéà vousservir*.

8. Mariede Médicis,ayant obtenu le chapeau pour son grandaumônier, voulut encore le faire entrer dans le conseil; maisles préventionsdu roi allaient lui rendre !&tache difficile.Tousles ministres a qui Louis Xt!! avait accorda sa conflancedepuisla mort de Conoini, lui avaient représenté ce prélat commeun esprit dungereux et dominateur. Aussiavait-il coutume de

répondre à sa mère, torsqu'etto vantait le xète et les talentsdu cardinal <'Je !o connais mieux que vous. Madame,c'estun homme d'une ambition démesurée En<0~ te comte de

Schomberg sejoignit au prince de Condé et à M. de Puysieuxpour faire donner la présidence du conseil au cardinal de LaRochefoucauld, non par estime de sa personne, observe

jalousement Richelieu, mais pour m'oater t'espôrance de t'oc-

cuper et à la Meinol'honneur d'avoir part dans ce choix n.

Cependant, opr~sta disgrâce do Sillery, le marquisdo La Vieu.ville s'entendit avec Mariede Mëdicia,et tous deux convainqui-rent le roi d'appeler t'évoque do Lueou mais cette fois ce futcelui-ci qui montra pou d'empressement ii prétendit que tefardeausemblaittrop lourd pour sa santédëticato.«Sinonobstantces considérations, ajoutait-il, Sa MajestéN'anermiten sa résolu-

tion, tecardinat ne peut avoirautre réplique que t'obeiaaanco*.tt se Htainsiordonner, au mois d'avril t6}H,d'occuper une placequ'il desirait avec passion. Quelquesmois plus tard, te 19août,te marquis de La Vieuvitteétait &son tour disgracié; itichetieuavait gagné la pleine connance do LouisXM);itdevint t'ameduministèreet le vrai chef du conseilsooala présidence nominaledu cardinal de La Hochefoucautd.

Jusqu'alors Richelieu s'était montré le partisan des Jésuites; it

t. t<c«M do RtcheUeoau P. Cotoo, t" dt'cetnbM<692. (B)M. de t'iM)!tu'. tôt.Qodeffoy.wt. XV.f. 40).)

2. O~&ct.~<o(fe dit M~ne <f<OM~~W t.1, p. ~)3.9. ~MmotMtde WeAeMeM,t.1, p. 207.4. Ibidem, p. M9.

Page 17: Compagnie de Jesus en France 1910

4 sousMCHBUBU.– FRBMtÈHBPAKTtE.

les jugeait spécialementcapables de tenir tète à FMrésie; il les

aimait d'autant plus que les protestants cachaient moins leur

haine pour laCompagnie.« La bonté de Dieuest si grande, avait.

11écrit un jour en s'adressant aux Calvinistes, qu'elle convertit

d'ordinaire en bien tout le mal qu'on veut procurer aux siens.

Vouapensez nuire aux Jésuites et vous leur servezgrandement,

n'y ayant personnequi ne reconnoisseque ce leur estune gaude

gloired'être Marnesdo la bouche mêmequi accuse l'Église, qui

calomnieles Saints, fait injure à Jésus-Cbrist et rend Dieucou.

pable. Ce leur est véritablement chose avantageuse, nous le

voyonspar expérience, on ce que, outre les considérationsqui

les doivent faire estimer de tout le monde,beaucoup les aiment

particulièrementparce que vousles haïssez*.

Kndiverses occasions l'évoque de Lu~on avait défendu les

Pèrea avecvigueur, et ceux-cise basant sur le passé comptaient

que, parvenu pouvoir, il ferait servir ses admirables talents

nun seulement à la grandeur do la France, mais encore au

triomphe de la foi. Têt était en particulier l'espoir du P. Vite!.

IcseM, quand il écrivait au nouveau ministre cette lettre de

félicitationsa tllustrissimeet KévérendissimoSeigneur, il est enfin arrtvé

Févénementdéairé de tous les gens de bien et qu'ils attendaient

pleins deconnanee le roi TrêsCbréiiena appela VoireSeigneurie

Illustrissimeà siéger dans sonconseil, Il convenait en eQetde

mettreen évidencevotre rare et grande sagesse,comme on Oam'

beau sur le chandelier, pour répandre sa lumière non dans un

cerelo Matreint, mais dans tout le royaume. Jo n'en doute pas.

toua ceux qui ont à cœur le bien général se sont réjouis pour

eux-mêmeset pourle royaume tr~schrétien; ils ont fait des vœux

pour Votre Seigneurie Illustrissime,persuadés que ses conseils

très éclairés donneraient un nouveau lustre Aun État dé)&très

florissant. Quant &moi qui prévois nettement Futilité et les

avantages quien ~sulteront, non seulementpour l'administration

du paya,mais aussi pour le bien do l'Église et les progrès du

catholicisme, je m'empressedo joindra aux félicitationsdo tous

mes compliments et mes vœux. Je ne cesseraide demander il

Dieu,dans mes prières, qu'il conservelongtemps sur cette terre

un prélat qui unit a tant de sagesseune si hautepiété. Je sais,

en eNet. avec quel zèle VotreSeigneurie embrasse tout co qui

t. Mehe)!ea,te*pWot<paM.<po<n~(~ /Mea~oMtM.cha~.M.

Page 18: Compagnie de Jesus en France 1910

LESPREMIERSUBBU.ES.

touche à l'honneur de la Majestédivine, avec guette ardowette

poursuit FerMUr et i'impiété qu'elle a réfutées dans de <t~9

doctesouvrages. C'est pourquoi me lenable que Dieua voulu

donner à la France une marque insigne de oa proteeNon en

élevant Votre Seigneurieà un poste brillant, où eUe pourrarendre de nombreux services et travailler par dea œwvtwsra-

tantes à la sauvegarde et à t'e~ensioo de la SamteËgMse.Je

n'ignore pas quelle fat de tout temps sa bienveillance enveM

notre petite CotnpagtMo.~e me plaisa~~jo~~Fd'hu~à lui en mani-

fester ma profonde reconnaïsMaco, et j'ose lui demander de

vouloirbien toujourata pMM~et',afin ({n'appuyés MM'son anto-

rite nouapuissionsen paixnoua dépenser au service de Dieu et

du prochain, dans la mesure où le permettra ïe nombre de:<

sujetset l'esprit de notre institut. Kn attendant, je dépose hum'

Momentaux pie<h.do Votre Seigneurie Illustrissime, avec jmoa

dévouement et ma soumission,!ea respects de cetteCompagniedont Dieu m'a eonQôen partie le soiu. Si ces homn~ea

~pondent qu'imparfaitement auxmôriteade Vot~eSB~goea~

Illustrissime,dumoinsnoasprieronaMeu.MOveraioBtn~tÏM~~de la comMerde phMenp!usde ses ~cea~de sea dona.–

Momoje 3juin t<ta~

Qu'on ne a'etonne pas des tormea.élogieux de cette lettre. Le

P. ViteUeschieeconnaissaiten hommea; it avait devinéleg~niade Richelieu.

Parvenu au pouvoir, te cardinal avait Achoisir entre deux

politiques celle do Henri tVou cello doMariede Medioi9:t'ami-

tié do t'Kspagncou l'abaissement de la maisond'Autriche.Or le

choix etoU fort deticat. Comment concilierensemble, dans les

rotations extérieures,les intérêts du pays et ceux de la ratigion?'<Le roid'Kapagrne,observa Richelieu dana ses~M<MnM,aodit

chefdes catholiques,et par jo nesaisquenorencontMd'aiMresot d'artinoes, non par piété, so trouvo en effetavoir se~ inMrets

le plus souvent Mesavec les leurs. a Aucontraire les intérêts de

la Franco,opposés&ceuxde l'Espagne,s'accordaientd'ordioaiM

avec ceux des États protestants. ~a nouveau ministre n'hésita

point; dominé par uno Ncutepensce, la prépondérance de la

menaMbiefrançaise, it reprit hardiment t'oeuvrede Henri <V.!t

espérait que son KètoAôtouNeFt'Mresie dans le royaume lui

ferait pardonner t'attiancoavec les protestantscontrel'Autriche,

t. LeMtpdaP.<KBCmtaf otdtaatdeBteheMea,a Joiet6M.(OatUa,Bpht.Oeo.adetteMM,t. tOt3.!OM.)

Page 19: Compagnie de Jesus en France 1910

& SOUSMCHEUEU.– PREMIEREPARTIE.

Imbu du principe gallican, que dans la gestion des affaires tempo-relles le pouvoir dvildoit être soustrait à tout contrôle de l'Église,on le vit assister coup sur coup la Hollande contre l'Espagne, lePalatinat contre la Bavière, les Grisons contre les Valtelins, etfiancer une 611ede France à l'héritier du trône d'Angleterre.Cette conduite, avoue un écrivain protestant, « était évidemmentdestinée à arrêter les progrès du catholicisme; quoique l'alliancefrançaise fût d'une nature exclusivement politique. Je protes-tantisme devait néanmoins en recueillir un grand profit, pré-cisément à cause de l'union étroite des intérêts religieux et

politiques*Aussi fut-ce un scandale, et à la cour romaine, et en France,

parmi ceux qui s'appelaient les Aon~f~/Ao/t~M~. Ils néirissaientRichelieu du nom de fo~Ao/t~Mp et lui appliquaient les

paroles de l'Écriture, /M/<M~~p~M <ïM~/<M<M «Vousprêtezsecours à l'impie, vous vous joignez à ceux qui haïssent Dieu, et

ainsi vous attirez sur vous-même la colère du Seigneur. o Quantà la Compagnie de Jésu~, son attachement au Saint-Siège et auxdoctrines romaines était trop connu pour qu'on pût se méprendresur ses véritables sentiments. Malgré la prudente réserve corn.mandée par les circonstances et dans laquelle elle se tint tou-

jours, elle M vit cependant accusée d'être l'instigatrice de l'op-position faite à la politique anti'espagnote de Richelieu; onmême temps on lui attribua l'inspiration des principaux pam-phlets dirigés contre les actes de son gouvernement. Nous allonsdire quel fut, en fait, le rôle des Jésuites français dans les aSaires

épineuses de cette époque.

3. A peine Richelieu était-il entré dans le conseil, qu'on ymit en délibération ie mariage de Henriette-Marie de France,troisième. BHode Henri tV, avec Cbarles, prince de Galles,héritier présomptif du trône d'Angleterre. A vrai dire, l'idéed'une semb!ab!e alliance notait pas nouvelle. En i6i2 il avaitété sérieusement question du mariage de Madame Christine,sœur du roi, avec le prince Henri, fils de Jacques I' puis, aprèssa mort, avec le prince Charles son frère 2. En 1620, le duc de

Luynes essaya de renouer des négociations pour fiancer MadameHenriette au même prince Charles; mais alors le roi d'Angleterreet Bnchingham, son favori, méditaient une alliance avec l'infante

t. Ranke,NMo~ dela PapattMpeM<fan<<Mxn*e<]<vn'<Mc<M,t. tV,p. t8t.2. Voirtomem. p.332.

Page 20: Compagnie de Jesus en France 1910

LESPREMtENSUBELLES. 7

d'Espagne. Après l'échec de ce projet, à la nn de janvier 1624,

Jacques s'étant assuré que ses avances seraient bien remues,

demanda pour le prince de Cal!es la main de Madame Henriette.

Dans la séance du Conseil où l'on examina le côté politique de

cette union, Richelieu exposa avec une grande netteté les intérêts

respectifs de l'Angleterre, de l'Espagne et de la France, et con-

clut en faveur de l'alliance proposée'. Restait la question reli-

gieuse, hérissée de difncultés presque inextricables. Il fallait

obtenir, en eNet, que la sœur du roi Très Chrétien pût pratiquer

librement sa religion dans un pays o& l'hérésie était ofnciet-

lement reconnue, et qu'elle ne subit pas l'injure de voir persé-

cuter ses sujets catholiques. Jacques I" avait envoyé en France

deux ambassadeurs extraordinaires lord Kensington, plus tard

comte do Holland, et lord Hay, comte de Carlisle. Pour s'aboucher

avec eux, le roi nomma quatre commissaires le cardinal de

Richelieu, le garde des sceaux d'Aligre, le marquis de La Vieu.

ville, surintendant des finances, et M. Loménie de La ViUe-aux.

Clercs, secrétaire d'État, chargé des auaires d'Angleterre. Les

conférences s'ouvrirent le 3 juin (i62~), à Compiègne, où se

trouvait alors la Cour2.

Les ambassadeurs de Jacques t~ déclarèrent que leur mattre

accorderait sans peine à la France les articles onertsa l'Espagne,

à l'exception cependant de trois. Le premier regardait la liberté

de conscience pour les catholiques anglais; le second octroyait

une église publique pour les officiers de la maison de la prin-

cesse le troisième portait que les entants issus de ce mariage

demeureraient, jusqu'à l'âge d' douze ans, entre les mains de

leur mère qui les élèverait dans sa religion. Sur les instances des

commissaires français, les ambassadeurs anglais flnirent par'con-

céder ce troisième article. « La plus grande diMculte fut sur le

sujet de la liberté de conscience en Angleterre, ou publique ou

tolérée secrètement 3. »

En vain les commissaires réclamèrent la liberté publique, as-

surant que cette concession était absolument nécessaire au roi de

France pour lui servir de garant auprès du Pape, sans l'aveu

duquel on ne pourrait conclure le mariage. Les ambassadeurs

répondirent que le roi d'Angtoierre ne pourrait accorder awx

9. JtMmottMde ~Mctc«<M,t. t. p. 289. Avene!,Ae«~ de~MeteKeM,t. Vf.

p. &Met suiv.2. BntM. OomM«c cat<!Mdor, t. M23.M2S.P. M9. –OrMM, op. e«., t. l, p. Mt.

3.~Mmo<M<<e~McM<eM.t.t.p.M2.

Page 21: Compagnie de Jesus en France 1910

8 SOUSMCHEUEU. PRENDREPARTtE.

t.23t).

catholiques la liberté publique de conscience, sans violer les loisde son royaume et sans s'exposer à une révolte générale de ses

sujets its promirent seulement que Jacques i" et le prince deGalles s'engageraient par une simple lettre &traiter les eatho-

tiques aussi &voraMemeni qu'il leur serait possible. à condition

qu'on n'eu pariât point dans le contrat. Richelieu résolut alors

d'envoyer à Londres le marquis d'Ëfnat et N. de La ittc-aux-

Ctercs, pour négocier directement avec Sa Majesté Britanniqueles articles sur lesquels ses représentants n'avaient pas osé pren-'Ire une résolution. Mais déjà le mariage était décidé en prin-cipe'.

JJ restait à s'entendre avec Rome ot à obtenir du Pape une

dispense. Or Urbain YiMne semblait pas enclin à l'accorder. Par

deux brefs, il avait adressé à Louis Xttt et à la reine mère de

graves représentations à ce sujet. Le nonce. M~ Spada, avait

reçu l'ordre do s'opposer de tout son pouvoir à une aUiance < on-sidérée comme funeste aux intérêts de r~gliso. Dès lors on

s'eftorga de modifier les sentiments de Sa Sainteté. Au mois do

juillet, le marquis de La ViouviHe, dans un entretien avec leP. Arnoux, lui demanda s it serait disposé eutreprendt~ le

voyage do R'uno afin d'expliquer au Pape les avantagea de cette

affaire matrimoniale. Le Jésuite se déclara tout prêt A rendre

service, pourvu toutefois que dans ses instructions il n'y eot riende contraire A t~aconscience et a son zèle pour la réputation duroi. Apparemment le P. Arnom< n'était pas homme à mener &

bien pareiHa négociation 2. Le P. de Séguiran. confesseur de

Sa Majesté, no pouvait non plus, dans la circonstance, servir

d'intermédiaire à Richelieu il était d'avis – et no l'avait pascaché au roi –

que Rome exigeat toutes Jes conditions féc!amees

autrefois par la Cour d'Espagne s. Louis XtM, circonvenu par les

subtues raisons de son ministre, que soutenait !e eardinat do La

Rochefoucauld, persista dans ses vues optimistes sur t'avenir de

sa soeur et dans ses dispositions conciliantes & l'égard de

Jacques le,. On chargea le P. de BéruHe do foire valoir aopresde h cour romaine les motits de l'utilité publique En mémo

temps Richelieu écrivit AM" de Marquemont, le priant de tran-

t. C<.CHOët,t t, p 422. DeBaillon,WMWeMe.J~a~<'~e~<tnc<~Med~!<*gleterre,p. 38.

a.LetU<dunonceautard.BMbe<!nt,7JatMettCM.(AtthitMVat,Konz.<tiPfaada.n. 4<0,f. 970,M))

a. Du tt6)ne an même, <4 aoM M:< M&~M, a. <M. f. M.toa).4. M~nMUMdonné &M. de B~oMe (Bib!. Nat., <a9.?. My<M,f. at0-23t).

Page 22: Compagnie de Jesus en France 1910

LESPREMtERSLIBELLES.

quilliser le Souverain Pontife le roi, disait-il, a pris toutes ses

assurances relativement au salut de Madameet de ses serviteurs;

il y a lieu d'espérer Beaucoup de ce mariage pour le bien

générât du catholicisme en Angleterre. Le pape, anxieux,

remit l'examen de l'auaire à une congrégation de cardi-

naux'.Entre temps, le confesseur de la reine mère travaillait de con-

cert avec le confesseur du roi à faire prévaloir les véritables

intérêts do l'Église. <'Je sais, écrivait le P. Générât au P. de

Séguiran, que le P. Jean SuBren et vous unisses vos efforts ann

que l'on tienne compte des avantages de la religion catholique.Je ne doute pas que VotreRévérence ne s'y emploie sérieusement,

car je connais son esprit de charité et son aèlo pour la gloire

divine; il est cependant de mon devoir de lui déclarer en peu de

mots combien il me plaira qu'elle s'y livre avec ardeur. Elle fera

ainsi une chose très agréable à Dieu, très utile à de nombreux

catholiques, dont la foi et la piété sont comprimées par la vio-

lence, et qui no peuvent rendre à Nôtre-Seigneur l'honneur qu'ilattend de tous les chrétioas. Cesmalheureux espèrent, a l'occa-

sion du mariage, quoique faveur divine, quelque secours, grâceà ceux dont la voix et les prudents conseils sont plus écoutés du

pieux roi Louis Xt!t; leur espoir repose en Votre Révérence.

Puissent-ils n'en être pas frustrés. Dieu ne vous a peûMtre permisun si lacilo accès à l'oreille et au coaur de Sa Majesté Très Chré-

tienne, que pour promouvoir une ouvra si importante et si

digop d'une âme religieuse. Je vous la recommande donc positi-vement et le plus fortement qu'il m'est possible~. e

D'Augleterre et d'Ecosse les catholiques adressaient lettre sur

lettre au roi do r~nco. Ils lui exposaient leur misérable situation;

ils le remerciaient do son bon vouloir et de ses efforts pour

apporter quelque adoucissement à leurs maux 3. Deson côté, le

P. Richard Blount. provincial de la Compagnie en Angleterre,écrivit au nonce du Saint-Siège a Paris. Dans l'incertitude des

conditions qui seraient adoptées par les deux rois, il plaçait sa

confiance dans la divine Providence il mettait toutefois M" Spadaen garde contre les interprétations captieuses qui seraient données

t. LeMMdunoofe,0 sept.<63~(AKMt.Vat.,NOM.di ~aada, n. 69,f. io,.tM).

a. LettMdoP.VUeMeMMaoP. deSéguiran,t&JniUet<Mt(PMBe!e,Bpht.Oen.,<.)V).

a. DeB&Htoo.o~f.,p. 89.

Page 23: Compagnie de Jesus en France 1910

<0 SOUSRICHELIEU. PRBSUEREPAHTt~.

aux conventions matrimoniales, si t'en n'avait soin de les rédigerde manière à éviter toute équivoque*.

Lesarticles de mariage furent signes à Paris, Je 10 novembrei624. On donnait à la princesse huit ce~t mi!!e éous de dot,

moyennant quoi elle renoncerait, pour elle et ses descendants, àtout héritage provenant de la couronne de France. On lui assu-

rait, ainsi qu'à toute sa maison, le libre exercice de la religioncatholique. Elleavait droit à uneobapone dans toutes les maisons

royales et en quelque Mou qu'elle se trouvât. Elle aurait à sa

cour, outre un évoque, son grand aumônier, vingt-huit prêtresou religieux pour desservir ses chapelles. On lui laissait le soind'élever sea enfants jusqu'à rage. de treize ans, comme aussi lechoix des personnes commi~s à leur éducation. Outre les articles

généraux, tiscns'nous dans le ~fc<Mc/«!HfoM, il y en eut trois

particuliers i" les catholiques, tant ecclésiastiques que séculiers,

prisonnieM depuis le dernier édit, seraient tous nus en liberté;– 8° les catholiques anglais ne seraient plus recherches pourleur religion; a° ce qui se trouverait en nature des bienssaisis sur les catholiques, depuis le dernier édit publié contreeux, leur serait restituer

Aussitôt après la signature des articles, Jacques s'ompreMad'élargir un certain nombre de prisonniers, prêtres ou taïq~s,qui attendaient leur condamnation ou bannissement ou &la mort til fit restituer les amendes a ceux qui les avaient dé}&payées, etdonna l'ordre de surseoir &l'exécution des lois pénales contre lesinsoumise C'était l'apaisement, si l'on eut persévéré dana cettevoie. Maisbientôt le P. Btount constatait une repriM dea mesuresviolentes et se plaignait avec raison de la faiblesse du marquisd'Effiat, notre ambassadeur A Londres. « Depuis le départ deM.de La Vitte'aux-Ctercs, écrivait-il a M~Spada, on no tient plusaucune despromesses faites en faveur de la religion. La perséou'tion recommence et s'accroît de jour en jour. En vertu desanciennes lois de nombreux catholiques sont poursuivis pour leseul motif de religion, et plusieurs ont été jetéa dans les feratout cela à Londres même, sous les yeux de l'ambassadeur deFranco, qui ne jouit d'aucune autorité, et au détriment du Roi Très

1. LettredoP.Btooota Spada.(AfeMt.Vat.,Knm.dtFrancia,o. 6t, f. <?.tCf.~eeo~ e/~e M~A p~e~cc, t. Vt).p. M.

2. Le MeFCHfe~<Mf<t<o, t. X, an. 16it, p. <SMS7. – et. Btuce, <M).<M.,t. <6M-MM, p. 98?.

8.1e dlereuro jranÇata, 1. lilll, an. t637, p..93.1f1ft. A. SlrfeJdanll, ticeao/a. ~e Me~t~e /~oM~h, p. xnt, <037. op. <93.t"< -.A. StdeMana,

~tMo/<~MMMo~a~. t. tV. p. )49. – Bmce, op.fM.. t. t6M.<62a. p. <t0.

Page 24: Compagnie de Jesus en France 1910

LESPKEMERSUBBU~S. f

Chrétien,avili dans la personnede sonministre »CettecoupaNe

incurie valut au ~présentant de LouisXtH!abienvei!!anceduMi

d'Angleterre Jacques demanda pour le marquis d EtHatle

cordon bleu du Saint-Esprit, qui M fut accordé l'année sui-

vanter

Pendantqu'on réglait en France les conditionsdu mariage

et qu'on délibérait à Romesur l'opportunité de la dispense, on

s'occupait à la cour de former la maison ecclésiastiquede la

future reine. Le cardinal de Richelieujeta d'abord les yeux sur

Duvergierde Mauranne.qu'il traitait alors en ami, et lui proposa

i'omcede confesseurde Madame.Vivementpresséd'accepter par

le P. de BéruUequi croyait à sa vertu. l'abbé de Saint-Cyran

s'excusa,prétextant qu'il ne se sentaitpoint propre à ce ministère.

Lecardinal se montra si oNenséde son refus, qu'U rompit tout

commerce avec lui et ne voulut plus le voM- I! neréusstt pas

davantageprès de i'évéquede Poitiers, auquel désirait confier

la charge de grand aumônier. En vain le noncesuppna le prélat,

au nom de Sa Sainteté,d'accepter au moinspour quelque temps

une position si délicate; M~'de La Bocheposay.commet abbéde

Saint-Cyransonami. ne consentità aucun accommodement

Lea amis de la Compagniesouhaitaient qu'on ebotsMun Père

Jésuitepour confesseurde Madame.La reine m<'repartageait ce

sentiment, persuadéequ'on rendrait ainsi à sa nUoun éminent

service. On mit en avant les noms des Pères Jacques Gordon,

Jean SuSren et Pierre Coton\ LeConseMavait songé à la Domi.

nation de ce dermer. comme pouvant être agréable au roi

d'Angleterre. Maisje P. (.énéra! avait d'autres .'ues il ohoisitlo

P. Barthélémy Jacquinot, provincial do Toutotse". Hommedo

science,de prudenceet de vertu, lenouveaucojf~seurdo Madame

reçut un très cordialaccueil à la cour. Les ambassadeuraanglais

eurent beaudéclarerqueleurs instructionsportaientden'admettre

t. Let~edoP. MoumaunonceSpada.MM~Mt62&<~Mw.Vat..Noat.<M

ftaneta.o.406.f.2).2,Glitret, op e3t., t- 1. p. 480.

~S; ?& p. t?t.<M. L~<, ~.<.« ~"<A~<

vie de N· de Saü~t·CVran, p. 3B.cote.

~tu~X~ Gdk. < <"

D~mneta,0.69. tol. 20~. it. 68. 1. 13a).~S~< ~X

ao P. de MtoMB.Njatn <6a4<Hou&M~.AM M<W!<'f«M~~onM, pt~eajMMOee.

'l'et. D. XV)."Mt~itoP. G<nM au P. d. MMB~MM. <&JotMet MM <

Cea-, t. M). -€h OaMMe,~e« oM~a~ (CaM~oo,DocotoentBtn6dtb. doe. lit,

p. «).

Page 25: Compagnie de Jesus en France 1910

)3 SOUSMCHEUEO. PMNtEttB PARTtE

aucun religieux de la Compag~i dans la maisondola princesse,le roi et la reine mère n'en 'sièrent pas moins dans leurrésolution. Mariede Médicisdisait hautementqu'elle faisait de la

présencedes Jésuites près de sa &Ue une condition absolue debon consentement au mariage*. '< Le P. Jacquiuot, écrivait lenonce te février t625, a commenceà entendre les confessionsde Madameet à t'instruire deux fois la semaine des principauxpointsde la religion catholique. Lesreprésentants de Jacques lerse sont plaints qu'on ait choisiun Jésuitecomme confesseur, se

déclarant prêts à accepter des religieux do tout autre ordre. Leroi leur a répondu qu'its n'avaient point à s'occuper de la con-duite de Madame,tant qu'elle restait en France quand elle iraiten Angleterre, lui-mêmeetSaMa{est6ttriianniques arrangeraiententre eux sur ce point comme sur lesautres~. n MaisLouis Xtttavait compté sans lesmenéesdesdiplomatesanglais, ils manœu-vrèrentsi bien qu'ils gagnèrent quelquesévoqueset ébranlèrent

l'esprit de la reine mère et de ceux qui gouvornoient soncon-seit* On Ct aussi intervenir les amis des Jésuites, pour leurconseiller de renoncer spontanément Ala mission qu'on avaitvoulu leur confier4. Maissur qui les en décharger? LeP. Jacqui-not, tout te premier, attira l'attention du noncesur les Pères del'Oratoire. H"' Spada s'empressa do communiquerce renseigne'ment à Richelieu, en ajoutant que M.de Mrutte était vraimentun sujet demérite et très estimé ARome. Le cardinal socontentade répondre que c'était en effet un homme &mettre an avantet qu'il pourrait servir t'Égtise dans la Grande-Bretagne~,ttconsultaensuite te comtede TitMèrcset M.de La ViMe-aux-Cteres,et leur demandas'ils ne connaissaient point a Paris, outre lef. Jacquinot, quelque personne propre a exercer la charge doconfesseur de Madame. Si vous ne pouvezprendre un Jésuite,

répondit le comte de TiUières,vous ne trouverea pa« mieuxqueHèrutle".o Quelquetempsaprès, le fondateurdo l'oratoire était

désignépour remplacerle P. Jacqoinot.

). OMMM,Op. <M.,p. C.z. i.eUte 'io 'tonee a Ba~be~ot. <t MwHeft6M (Archiv. Va), Nooz. dt Pfoae!e,

n. <!<,f<4<).).3. OaMeae, c. Volt, &copfopM, une teUMdu P. ~acqotnot a Jezooe CMm~dde

Matet, <9MtWort6a&,datMta t « de la AA?~M~<'~~c CMeofd de ~aM parla mère Saint-Me~MdeJeaaa, p. M. cote.

4. Hapto, op. fM., p. t7<.&.LeUte de hpada &Barbette!. M Mw~Mt6M (AtfMv. Vat., Nnaz. di ftaocb,

o. M, f. 29.M).C. Du mPmeau taCme(MMfM, f.B2*M~.

Page 26: Compagnie de Jesus en France 1910

t.E8 PRBMŒBSUBEtJLBS. fa

Au commencementdu mois de décembre 1634,Urbain VM!conformément&ravis de ta congrégation des cardinaux, setéso-tut en faveur du mariage; il en prévint le roi de France par unbref du 30 do même mois', a Les regards du monde terrestre,aussibienque ceuxdu mondespirituel, sontnxéssur vous,écrivit-it &la jeune princesseM;puis il t'exhortait à devenir l'Esther deson peuple opprimé, la Ctotildequi soumit au Christ son victo-rieuxépoux, l'Audebergedont le mariage implanta en Angleterrela foi chrétiennes. Le bref de dispense fut envoyé au conce;mais, avant de le remettre à Louis XH1,Spada devait attendre(lue Fattictedu contrat relatif à la tolérance des catholiqueseutété conQ'Tnépar une déclaration publique de Jacques )". Le roi<t Angleterres'en tint aux clausessecrètes, affirmant qu'U nepouvaitfaire davantage~.LouisXtt! promit MtenneMementqu'eutant qutt dépendrait de lui «le contenuezditxariictes concernantla religion set oitgardé et accomply a. Madames'engageaéga-lement, si Dieu bénissait son union, à ne mettre que des

catholiquesauprès de ses enfants~ Urbain VtMse contenta decespromesseset ordonna de délivrer la dispense.

Lu solennitédos fiançailles fut sétéhrée le jeudi 8 mai M25,et la cérémoniedu mariage te dimanchesuivant dans le parvisNotre.Kame' Jacquest" étant mort le 0 avril, MadameHenriettedevint,pour sonmalheur, reined'Angleterre. KéeleMnovembret0u9. elle n'avait pas encore seize ans. t'no carmélite, la MèreMadeleinede Saint-Joseph, l'avait préparée à la piété, et aa foiétait inébranlable; mais Mariede Médicisl'avait élevée dans laf) '~oMtéet l'ignorance. Cour tendre et générous, esprit promptet ouvert, l'épouse de Charles 1" allait rencontrer dans sonnouveauroyaume des inimitiés qu'elle nosaurait pas con)urer.Rllepartit ta a juin, sous la condo ? du duo de Buettingham.Samaison françaisese composaitdo cent-ah personnes, y comprislesdomestiquesdo toutessortes. A la tête du cte~é se trouvait,en qualité de grand aumônier, Dauiel du Ptexsis,éveque deNende,parent do ttichelieu. Le P. de Bérulte avait le titre de

t. Bfcîd'U~atoV)))&LatthX)U.8~d~eobteMM(BiN.doCMpeotMa,eo!t.PetMte,1. XIU,t 899).

2. Cf. De BtUtoo,op. < p. 45.3 ~mntfM <f<-~<cteMf«.t. t, p. a9î. – ne Battton, o~. c~ p. <t, 45.4. Metatatton do M maM M2~. aux AMMw.de< ANa)~ BtMes~ea, t!Me par

MoQfnaye.~ep.tfcB~MMeeftO~oiM.p.530.5. t~Mte de Madame&Urbain VMt.e awtt) tOS5<Btb!.Nat., Doaut, vol. 4M!.G. Ae .VeMMfe~OMfo~.t.X), ann. <625.p. 8M.

<.

Page 27: Compagnie de Jesus en France 1910

M SOUSMCHEUEU. PREMtëM PAM~B.!

confesseur ordinaire. Puis venaient quatre aumôniers, deux

chapelains,deuxclercsde obapelleet douzeprêtres de l'Oratoire

parmi lesquelsle P.AchilledeHarlay-Sanoy,ancien amba~adeurde France à Constantioople*.Ce grand nombre d'ecclésiastiquesdevait donner de l'ombrage aux Anglais ils les regarderontcomme autant d'ennemis du protestantisme, venus dans leur

pays pour y rétablir l'autorité du Pape sous la protection de la

jeune reinee. En fait, ce mariage tout politique, voulu parRichelieu,ne servira ni la religion, ni même l'alliance angto.

française.

5. Quelquesjout's avant le départ de MadameHenriette, le

St mai, le cardina! Barberini, neveu d Urbain Vit!, était prrivôà Paris en qualité de Légat.Il venait traiter avecle roi de Franceles aSaireade la Vattetino.

Étroite et fertile vallée de vingt lieues de longueur, la Yatie-

lino reliait le Milanaisavec le Tyrol autrichien, et interceptaitles communicationsdes Vénitiensavec la Suisse et la Franco.On conçoit quot intërct les Espagnolsavaient à s'en emparer.Etto avait étô .cédée aux <!risonspar les ëvequea de Coire au

commencement du xvt siMc!o.Maiscomme tes Grisons, de..

venusprotestants, persécutaienttes Vattetinarestes catholiques,ceux'ei s'insurgèrent et se placèrent sous la protection de

t'Kspagno. Répondant & leur appel, le duo de Feria, gou.verneur du Milanais, se rendit maître de toutes les placesfortes do la fattee

Or, la France n'avait pas moins d'intérêt que l'Espagne a ne

ménager un passageau nord de t'itatie; aussiles Grisonsfurent-ils bien accueillis de Louis Xttt, quand ils vinrent en iu20

implorer son aecouracontre t~s Vattelins révoltes. Le gouver-nement français ne pouvaitse dispenser d'intervenir on faveur

d'anciens alliés, et il le lit sans retard. Mais, au lieu d'en-

treprendre une action militaire, que lui interdisaient alorsles troubles intérieurs du royaume, il out recours A la voiedes négociations.Bassompierrese rendit t la cour de Madrid,ann de protester e~oiro l'invasion de la Vattetico. Par le

traité du 25 avril <6ai, Jes Espagnols promirent d'évacuer

t. CtHonMayp,te c<!Mf<Ma<deM~Me eaf<Mw~<?MfAeMe",p.to.3.Ot!<~t,op. 1.1,p.4?a.9. M ~cw~e/hH!f< 1. )V,an. t6:o, p. t74. – 0. Haootaot, cp. M< t. M,

p. 395.401, Mt, M4.

Page 28: Compagnie de Jesus en France 1910

LES PRBMtERSMBBUES. <S

les forts dont ils N'étaient emparés, poa.vn que les Grisonsaccordassent une amnistie générale aux YatteMnset f 'on

supprimât dans Je pays toutes les nouveautés préjud! es

au culte catholique. Les Jésuites purent ainsi renh dans

leurs aneiens domiciles, d'où ils avaient été exilés neuf années

auparavantAu début de ce conOit qui intéressait l'équilibre européen,

le pape GrégoireXV, tout en conservant une attitude impar-tiale entre les deux couronnes, avait réclamé une garantieefficaceen faveur dé la vraie religion. JI faisait A Philippe IVet à Louis XMtune obligation de conscience de ne tolérerdans la Valtelineque le seul exercice du catholicisme.A cette

époque, le P. Arnoux et*))*encore confesseur de Sa MajestéTn's Chrétienne. M~'Cofmi, nonce à Paris, reçut l'ordre dolui rappeler grnve~fnt qu'il ne devait rien épargner pouréctairer sur ce poi~ la piété du rop. Mêmerecommandationfut faite lors de t'entrée en charge du P. de Séguiran. Sa

Sainteté, écrivait au nonce le secrétaire d'État, veut que Votre

Seigneurerie suiv~ toujours la tn~moligne do conduite, qu'elleremontre forietucut au successeur du P. Amoux& quels dan-

gers la religion catholique se trouvera exposéedans la Yatte.

Une. si ce pays retourne sans condition sous le pouvoir desGrisons~.

)t semble que le haité do Madrid avait donna sur ce pointdes garanties suffisantes; mais les Espagnolsne s'empressèrent

pas de s'y conformer loin d'évacuer la Vattetino, le marquisde Fuent's conseillait A Phitppe <Vde s'assurer encore doMonacoet do Finale. C'était le moyen do donner des fers A

t'tiatie'. La France sottioitait le Pape de contraindre t'Es-

pagne à remptir ses pr~measM,<mand un Coup do tête desGrisons vint compliquer la situation déjà fort embrouiUéeils entreprirent de recouvreF par ~eaarmes ce qu'ils avaient

perdu. Grégoire XVne vit atora de satut pour les catholiques

que dans la protection de l'Espagne, ot it eut recours au P. do

Séguiran et au cardinal de Hetz pour obtenir que la France

n'exigeât pas avec trop de rigueur t'exécuta du traité de Ma-

t. M M<wuM~<tfo<t,t. Vttt.an.<oa9,p.9M. PtaMan,oj). t. M,p. 9a?.KotdMa.WM..Sof. p. Vt,t. Vt.a. «.tS.

2.Dépêched'ARoetcMae Cotstat,0 oet.<63<(AtcMv.Vat.,BtM.l'la.o. tM,f.8,0).

.t. t.pdo*to!o&CoKto!, 4 JuHîet M9a (fMffem,a. )<o, f. 6?.?0).<. Bougeant,N~fotM <ft) ~o<Mdo tt~~p/)at<e, 1.1, p. <M<

Page 29: Compagnie de Jesus en France 1910

<6 SOUSMCBEUEC. PRBMt~RBPARTtE.

dpM. BaM reotM~en que !e P. de Ségoifan eut avec !edrid. Dans l'entretien que !e P. de Ségoiran eut avec le roi

sur ce sujet, Louis XM! nnit par toi dire o qu'a Rome ils

étaient tous Espagnols M. « Eh bien! répliquait le cardinal

Ludovisio,qu'on dise si l'on veut que lePape

est Espagnol, jmaisqu'on avoue aussi que, comme chef de t'bgtise, Mne peut jfaire autrement'.

Lorsquele chancelier, Mrutartde Sillery, prit, eù 1623~la

direction des affaires, le nonce écrivit à Rome que les inté*

rêts religieux dans le pays on litige étaient de plus en plus

compromis. « Le chancelier, disait-il, anectionné aux vieilles amaximes de Henri iV, se propose, tout en conservant la paix ?

en France, de tenir toujours occupé le roi Catholique, afin [

qu'il ne puisse songer à de nouvettesentreprises ni tenter de 1

nouvelles acquisitions. Les motifs de conscienceont moins de

force sur lui que la raison d'État. Et il se plaignait du

P. de Séguirat;et du cardinal de LaRochefoucauld,auxquels il

ne trouvait pas la souplesse et le dévouement désirables~. <Faut-ils'on étonner quand Philippe tV,inndète à sa parole, non (seulementcontinuaitde garder laYattetine,mais encoreenvahis'

sait. de concert avec l'Empereur Ferdinand, une partie du paysdes Grisons?

LaFrance, Veniseet ta Savoie,intéresséesà arrêter les progrèsdesdeux branchesdo la maisond'Autriche, signèrent te 7février

1623un traité d'alliance otfensivoet défensivepour obtenir et,

au besoin, imposer t'eséeution du traité de Madrid. Ann de

détourner forage prêt à fondre sur elle, t'Kapagne offrit de

remettre la Vattetineentre les mains du Pape, jusqu'A t'entior

accommodementdu différend. Le nonce, d'accord avec !e P. de

Séguiran et t'nrchovéquedo Tours,Mertrandd'Kscbaux,favorisa

cette solution3. LouisXMty consentit,&conditionque les forts jseraient rasés et t'anairo réglée dans trois mois*. La mort do

Crégeire XV,survenue te 8 Jttuitet<693,occasionnades retards,et rien n'était encore décidé quand le cardinal de Richelieuentra au ministère.

Les Valtelins,persuadés que lour sort dépendait surtout de

la France,avaient résolu d'envoyer une ambassadeALouisXtH;

t. t.t)(Ïo~)eACoMtnt,MJntMet<6:3(AKhtv.Vat,BtM.Pta,n. «o.f.?<.??).2.Coraictà t.u<ot!t!o,28mait6M(t&~em,n. «a, f. aa3-9M).9. Lettre du nonce ft BMbe~nt, 29 mais <62~(AKMt. Va)., Bibi. P!a, n. «,

f. 60, a?!.4. Zc~ereMM /Wn)foh, t. M, Mn. tM?, p. 60.

Page 30: Compagnie de Jesus en France 1910

LESPRENMRSUBBH.~

e ~eyettM /faHfOt<,t. X, Ma. M-M.t~ <N9*

CO!)PMMBM ~<Ji. t. tW.

mais craignant que ta négociation ne trainat 'en longueur, Us

eurent recours au P. Générât de la Compagnie pour obtenir

plus facilementune audience du roi. Le 9 avril t624, le P. Yi'

tellescbi écrivit, & leur prière, la lettre suivante au P. Suf-

ffen, confesseur de la reine mère « Les catholiques de la

Yaitenneenvoient des ambassadeurs au Roi très Chrétien; ils

comptent beaucoup sur votre bienveillance et votre charité

pour mener & bien leur entreprise. H s'agit d'une chose qui

intéresse la sécurité et le progrès de la religion et ta plus

grande gloire de Dieu, si elle réussit comme on le désire.

Je ne doute pas que le Roi Très Chrétien, à raison de sa haute

piété, ne veuille favoriserla foi catholique; mais il peut arriver

que sou bon vouloir soit entravé par des conseils opposés. Si

donc Votre Révérencepeut obtenir de la reine mère, qui prend

part aux délibérations importantes, qu'on ait surtout égard

l'honneur de Dieu et au bien de la religion, sa démarche

sera certainement conformeà l'espnt de notre Institut et très

agréable à Dieu. Je m'abstiens de toute autre recommandation,

laissant tout à votre prudence et à votre charité'.

Les sentiments do ViteHoschiétaient partagés en France parles AoM<c~Ao/t~M. Leurs chefs firent une forte oppositionà

Richelieuqui des son entrée au miniatere avait pria parti pou

les Grisons Aentendre Micholde Marittac,« les principaux du

eonMiiaoroient dinamés comme peu soucieuxdo la religion, ai

oo s'a~t'm~ssoit à vouloirconserveraux Grisonsla souveraineté

Murla Va!teiino;cela n'étoit pas ;usto; Mou y étoit ouonaé; et il

étoit &craindre que ce ne fut l'heure, que plusieurs âmes très

Muntesprévoyoient, de la punition do cet État, si on négtigeoit

les moyensque Dieuprésentoitdo ruiner t'héreaio~.

Urbain Y<M.comme Grégoire XV. avait surtout à cœur te

salut des amea. Les instructions données a~c~aini furent donc

renouveléesa M"'Spada, son meeessenr. Pois le Pape dressaun

projet de transaction d'après lequel les Espagnols auraient droit

de passage par le territoire contestéquand its en feraient la de-

mander Le commandeur de SiHery. ambassadeur à Home,y

donna son approbation. Mais,pour MeheMeu,les ménagements

dus au SouverainPontifene balancèrent pas longtemps les inté-

rêts du pays. Il n'hésita pàs à désavouer la conduite de notre

). Let)MdnP.V)te!tMcMaoP.anCtea,oavril<6M(Pmae<a,BpM.Cen.,t. IV).a. AM'ao<M<(feBteAeK~M.t. t. p. 862.3. te ~e<tM ~oHfo«, t. X, aaa. M!M,P. <?'

Page 31: Compagnie de Jesus en France 1910

~8 SOUSMCHEUEU. – PREMtERBPARTIE.

ambassadeur. Le marquis de Cœnvres, député vers les Suisses etles Grimas, envahit la Valteline, le 25 novembre i62~, et s'enrendit mattre en trois mois. Cela fait, le ministre de Louis Xtttinvita la cour de Rome à régler amiablement l'affaire avec lui.Et c'est &cette nn que le cardinal Barberini vint à Paris commetégat du Saint.Siège au mois de mai t625 t! était accompagnéd'un thé 'togien consulteur, le P. Eudaomon-Joannès. jésuite, grecde nation, très connu par de solides écrits publiés autrefois enfaveur du cardinal Bellarmin contre les théologiens anglicans.

Le cardinal Barberini professait, comme le pape Urbain Vttt,une haute estime pour la Compagnie de Jésus. Cependant desgens malintentionnés voulurent profiter de son béjour dans la

capitale pour l'indisposer contre les Jésuites français, a Monsieurle tégat, raconte le P. Garasse, ayant fait soo entrée, laquelle futaussi magnifique qu'on sçauroit imaginer, nos ennemis ne per-dirent pas leur tems, car, aussitost ils tachèrent de gagner sonoreille et de b!amer nostre Compagnie. Les uns tacho!ont de ledivertir de nos maisons, lesquelles néantmoins il visitta et futreçu très honorablement dans le co!tpge~. Les autres lui por-tèrent tous les libelles diffamatoires qui avoient été composéscontre nous depuis trois ou quatre ans. tt y en eut encore quifurent si étourdis que de t'intimider au sujet du P. Eudaemon-Joannès, duquol ita disoient le nom cstro odieux à Paria aux genade lettres et nommément a cet auguste Parlemout, lequel ils pré-tendoient avoir esté oSensé par un écrit dudii Père. Et M.Servins'oublia si fort que do proposer cette affaire au parquet des Gensdu Roy et former quelque sédition, pour ordonner prise de corpscontre luy. MaisM. le Procureur Générât te renvoya bien verte.méat. Le diable donc, voyant que t'entrée lui estoit fermée parcette voye, it tacha de dinamer le Pt're auprès du Hoy. commel'un des plus factieux Jésuites du monde et le plus grand ennemide son Etat. Le Roy t'aiteodoit en coite qualité et avec préven-tion d'esprit. mais il lui fit un accueil royal, après l'avoir ouï, etle caressa plus qu'on avoit attendu, dont ses ennemis demeu-rèrent chargés de honte~. n

Louis XtH et Biche~u se montrèrent d'autant plus prodiguesd'bonneurs envers le égal, qu'ils étaient bien décidés a ne rien

t. te Mercure~anfo~, 1.X,ann.t6M,p.SMet H)tt. t. XI,ann.<6!5,p. <85etsulv.

9.MMeduP.H)teaaauP. <Mo<Mt.tCJoin)6ï5(Franda,BpM.adOen.,<. tV).a. Oan<se,/~fMau CMy. (OaMyon.op.c«.,p. <MO).

Page 32: Compagnie de Jesus en France 1910

LES PREMMRSUBBLMS. 1 M

n~ntaniof B~manemnmttt'Eana~sna. LoMOMeBap-accorder qui pût contenter sérieusement l'Espagne.LorsqueBar-

berini, dans sa première audience. demanda, au nom du Pape,la restitution des forts de la Vattetine,!o roi répondit qu'il s'en

tiendrait au traité de Madrid,et il nomma pour négocier avec le

représentantdu SouverainPontife trois commissaires,parmi tes~

quels se trouvait !e cardinal .de M!chetieu.Barberini.qui n'avait

que vingt-quatre ans, était trop inexpérimenté pour se mesurer

avecun aussi habite diplomate. Bientôt convaincu que les com-

missaires français ne se prêteraient à aucune transaction, il

rompit brusquement les pourparlers, et le 28 septembre, sana

avoir rien conclu, il quitta la capitale'. L'affairene fut réglée

que l'année suivante par le traité de Moncon(5 mats 1626).Les

fortsdevaientêtre remis au Pape pour les démolir; les Valtelius

rentraient sous l'obéissance dee Grisons; l'exercice de la seule

religion catho~uo était maintenu dans la vallée, et la disposi.tion des passages laisséeà la Franco~.

0. Lecardinal de Richelieu n'ignorait pas que les Aonsfo~Ao-

/tyMMlui reprochaientd'emptoyer les armesdu RoiTrèsChrétien

à relever, dans les pays étrangers, t'héréaiequ'il combattaitdans

le royaume. De leur critique il n'avait nul souci3.Toutofoiane se

<aisait.itpas illusion,torsqu'it prétendait, dans un entretien avec

M"'Spada, qu'il obtiendrait quand il le voudrait l'approbationécrite non seulement de la Sorbonno mais encore de la Com-

pagnie de Jésus*?Pourquoi donc alors N'enprendre surtout aux

Jésuites,quand parureut «djux méohamslivres "où sa politiqueextérieure était violemmentattaquée commeune trahisonenvers

t'Êgtiso?'1

Le premier, intitulé ~My~MM~o/<~M 6tait un recueil do huit

lettres daos lesquellesdes personnages illustres mais ano-

nymea,exprimaientteur opinionsur les anaireadu temps, sur les

princes et leurs ministres~. L'auteur s'appuyait autant sur des

raisonspolitiques que sur des princ~peareligieux. C'était un pu-

t. te .~e«M<w~<tMf<Xjt.t. X),ann.)03&,paM.–Cf.Ot~at.op.c~4.tt.p.461.

a. te .t~MHM~aMfe<<,<. XM,Mn. t628,p. 20t. – PtaaMn, op. c~ t. M.p. 9:9.– Boogeaot, op. f~ 1.1, p. «o.

3. Cf. Fagales, op. e~ 1.1. p. M).4. t~eMMdeSpada au card. Me~tatM d'Etat, 23cet. t625 (AKMw.Vat., Non&.dt

PMnda, <ot. MtV, f. aM.3&9).6. ~t~<o<~opoMMea.Aoe M<trp~o~ o~foo~ cfM~M <MtM<WMm<?< mM~eoMn~<<M«MMffe~e<cotM<~eMt«oM~B<At"eM,<6!5).Vo<)rt'ana!yMdtce!'beUe

conflde,u:1I leenet eonalclerattone dlgna; (ADveh,162&).Voir1'00&"88dt ce ~ihalledans Ae~MO'~ ~uMc, t. p. ?M-?79.

Page 33: Compagnie de Jesus en France 1910

20 SOUS tMCHEUEf. PREMERE PARTIE.

blieiste tout dévoué à ta maison d'Autriche, dont il soutenait la

cause contre la France, tt reprochait à Richetieu la conclusion du

mariage anglais, et le rendait responsable des malheurs q~e

pourrait entratner l'alliance d'une princesse catholique avec un

prince protestant. Il montrait a Louis XtMque prendre les armes

pour rétablir I'é!eeteu'' palatin, gendre de Jacques )* dépossédéde.ses États par le duc de Bavière, serait manquer à sa conscienceet an bien de son peuple'.

Tont le monde était convaincu que tesJu~~M y~o~avaient été écrits en Allemagne, mais personne n'en connaissaitJe véritable auteur. Lesennemis de la Compagnie, espérant faireretomber sur les Jésuites français la mauvaise humeur de

Richelieu, attribuèrent cet ouvrage au P. Jacques Keller, recteur

dn cottcge de Munich, qui possédait toute la confiance de i'étec-teur de Bavière. Les explications do P. Coton et du P. Suffrensemblèrent dissiper tous les soupçons du cardinal ministre.

Le second libelle, intitulé ~~wow//o ad ~ycw, traitait le

même sujet que le précédent, mais seulement du point de vue

tbéotogique. D'après le titre complet de l'ouvrage, on y démon-

trait brièvement mais vigoureusement, hreviter et M~t'a~, que la

France s'était couverte de honte et de déshonneur Il Le dedansdu livre, déclare Richelieu dans ses jy<~M<MtM,étoit conforme à

ta fausseet calomnieuse inscription; on y déduisoit au long, avec

un styie envenimé, qu assister les Hollandais contre t'~pagne,le Palatin contre Bavière, Savoie contre <!ônes, Venise contre la

Valteline, étoit faire la guerre directement contre tes catholiques,violant tout droit divin et btimain. L'auteur, parmi son discours,mê!oit des injures atroces contre le cardinal qu'il appeloit le

boute-feu de cette guerre, le promoteur du mariage d'Angleterreet l'auteur de la dernière tigue avec les protestants et autres

mauvais catholiquesUne telle appréciation se conçoit sous la plume de Richelieu,

encore tout ému des attaques dont it avait été l'objet. Toutefois

t. Le.VefffM/<ntf0< 1.X)..ann.<6M.pMet sotv.2. Lettres du cafd. Spada, t8 juin. tW Juillet et septembre <6)6. ~Aïchtt. Vat., NMBa.

di Francia. n. 400, 495.436, COt.)3. C. C. yAeot09<ad ~MttOftCMttt~'W. f<'pPMe&~«Ot<(M<M)tM 0<<BMH<M<

/MfMM<m< AMM««MC.p~wp ~f~ ex CeW<~ <t ~oMMMM~0~0, ~Ma~cp«M' e<ttCfMoe detnoMtra~Mf CaM~M /hf<e <M~Me<'<M<p<«m/beatM <tt«Mee< <t~tMtttB< ~e««Mt Aoc <eMpore CM~a coMoMeo* omisse, MfM~M~ MiMp~eprosequi MM poMp. (Aogoetae Francorom catn facultate catholle. Magtsttat., Mmo<626).

<. ~e'me<f€< de Bfe&eMeM,t.t, p. 360.

Page 34: Compagnie de Jesus en France 1910

LESPMtUt-aSLJBË~LES. S!

te n'avait-il pas raison ï<Msqu'Upréieoda!il'écrivain anonyme n'avait-il pas maison lorsquu prétendait

avoir présenté son ~~o~~M~ ~~t, sinon avec humilité <

du moins avec venté et Méliié »? Ce n'était pas un vulgaire

pamphtétaire,recourant&decalomnieuses inventions c'éiaitmn

théologien possédant, avec les notions d'une saine politique, la

connaissance des aSaires et des hommes. Son tort était de se

renfermer dans le domaine de l'absolu, de gâter nne thèse juste

en soi par des exagérât ious regrettables. Partant de ce principe

qu'un souverain catholique ne peut jamais favoriser l'hérésie.

ni dans ses Etats ni au dehors, il en tirait des conséquences

démesurées et ne recutait devant aucune conclusion pour peu

qu elle lui parut renfermée dans les prémisses. Detous côtés,

disait-il, on se pose bien des questions j'en choisis quelques-

unes pour les suumettfM au Mi. On demande donc si un roj,

allié puhtiquement avec des hérétiques, peut être averti par les

États de son ruyaume? s'il pèche mortellement en agissant de

la sorte? M par Je fait seuJ de faire ia guerre aux catholiques et

de favoriseri'hérésie, il n'est pas excommunié? si ses conseillers

n'encourent pas la même peine que lui'?. si on peut lui résister

par les armes? s'il ne serait pat<possible d éiabKr un protecteur

de la <~Mgtonet des faihies/quetqu'un qui régn&t à coté de lui?

et qui pourrait exercer ou donner ce pouvoir L'auteur M

répond pas A toutes cea questions, mais it ne cache pas qu'il

serait porté &les résoudre afnraaativement. U compare, en eoet,

la conduite de Louis X~Hà cette de Josaphat, châtie par le Sei.

gneur p~Hr son alliance avec Ochosias, roi idolâtre d'fsrat'L il

lui rappelle que itenri <Vavait été assassiné par la permission de

Mcu, au moment, o& it s'apprêtait à porter secours &des princes

Lérctiques contre les catholique!)'.On le voit, i'~</wo~MH du théologien anonyme attaquait des

opinions patronnées par Jes Parlements, acceptées comme des

maximes d'État par les t'niversités et passées depuis longtempsdans les habitudes de la politique française. Aussi l'émotion fut-

elle vivo à la cour et à ia ville, grande l'irritation dans Jes

régions du pouvoir. Maisquel était l'autour de cet écrit? Pour

mieux dérouter le public, l'ouvrage se présentait comme la

traduction latine d'un livre français ~<&Mo/<Mo.M; C~~eo M

f~~MM! ~OM~aM. Avant de l'introduire en France, on l'avait

répandu en Flandre traduit en Wallon, ce qui le lit attribuer par

t. VoitaoatyMdëtaiU~eder~dMOMModansAcN~wne /ir<!Mfe~,t. XI,eont6M,p. 1071etM)iv.

Page 35: Compagnie de Jesus en France 1910

9S SOUfMCHEUEU. PRENDREPARTIE.

quelques-uns au fameux prëditiateur de la Ligue, Jean Boucher.

L'archidiacre de Tournai protesta qu'il n'y était pour rien et se

justifia publiquement de la catornuie U'autres l'attribuèrent à

Jansénius, qui plus tard écrivit contre la France un ouvrage encore

plus insultant puis à Scioppius qui en était bien capable. « Je ne

doute pas, écrivait le secrétaire d'état Phetypcaus à M. de

Béthune, ambassadeur à Rome, que vous n'ayez vu par de là unmescbant libelle que l'on tient avoir esté composé à Borne contre

le Boyen forme de remonstrance. Ce libelle a couru par toute la

France. L'on tient que l'auteur est Gaspard Scioppius, Atte-mand Les ennemis de la Compagnie prétendirent que le por.nicieux écrit avait été médité de concert avec ta cour de Borne

et !es Jésuites. Les uns nommaient te P. Scnban! qui sediscutpa;d'autres le P. Kudaemon-Joannès~: ce dernier, lors de son

voyage avec le cardinal Barberini n'aurait eu d autres maximes,dans ses entretiens A Lyon, Avignon et Paris, que celles dot'.4<

MOMt~M.« Mais ledit cardinal et tous les Jésuites, mandait de

BorneM~'dcMarquemont, déchargent fort sx mémoire de ce crime,et ceu~ q~i ont considéré ses arires compositions semblent ne

recognoistro pas son style en cetie-cy~. » tt est tout a fait faux,

/a/~<mo. écrivait de son côté te cardinal secrétaire d'Etat, quece Père soit fauteur des livres incriminés

Les ~Jeptes de Théophile de Viau, trop heureux do se vengerdu P Caras!.e, te signatéront comme le vrai coupante, tts espé-raient le faire poursuivre pour outrages envers la France et sonroi. Souvent, raconte le vaitthnt polémiste, je m'entendoissaluer par ta ville avec ces parâtes ~~MOHt~o<M/~y~. Du

Moastijr, esprit enragé contre notre Compagnie, N'en attoit

parcourir toutes les boutiques des libraires de la rue Saint-

Jacques, demandant &haute voix si on n'avoit pas I'M)OH~<oMdu P. Carassus contre le Boy? Banpban, d'un autre costé. lit un

sanglant tibetto contre nostrc Compagnie et nommément contre

muy, me dtsant autour.de ce malheureux livre H Le P. Harassese défendit et rencontra dans le cardinal de La Rochefoucauld, te

t.8pa'!aà Barberini,3t oet. t625(Archiv.Vat.,NuM.dt Francia,n. 6), f. <58).Cf.BaHtct.t'<efteWcAef.p.S<).X.Phe~'MMa Mthuoo,a<not.<6M(Mbt.nat~ft. )€69, M;.a. S~adaa Bathe~ot,3) cet. t6M(AKb!t.ft. NOM.di FMaeta.n. 6t. f.

458).à Barberini,31 oct. 1625(Archiv.Vas.,Nuoi.di Fronela,n. rA,r.

4. MaMoemonta Phetypeaa*(ArcLiv.dutntn.desAC.BtMng.,Rome,eo~fesp..t.xxxvth.f.~t).

&.BathettotaSpada.30déc.<6Ï5(Archiv.Vat.Nonz.di Francia,o. M,L690).6.Garasse,~c« aMvray. p. ?.

Page 36: Compagnie de Jesus en France 1910

LES PMEMKRS UBEUES. 23

1 1 ar_W f_ u tn 1

duc de Montmorency et le procureur général Mathieu Noté, des

amis qui cautionnèrent sa probité. «Le Roy, qui a sceu le vrai

auteur, nous a fait ennn cette faveur de dire, en présence de

plusieurs seigneurs, qu'il scavoit que ce n'estoitpas un Jésuite.M~le cardinal de Richelieu et M"'le Nonce nous ont fait l'hon-neur de déposer le même et de dire publiquement que l'auteurde cet avorton ne fut jamais un Jésuite, ni bon ami des Jé-

suites" M

Kn vain avait-ou fait planer sur plusieurs religieux d'indi-

gnes soupçons, jamaison ne put avancer contre eux une accusa-tion formelle. Cependant les accusateurs ne s'avoueront pasvaincus ù les entendre. t'/wo~tOMne pouvait avoir été ins-

pirée que par l'esprit de l'institut dont elle rendait la doctrine,ft le Souverain Pontife avait positivement afOrmé qu'un Jésuite

on était fauteur. Ce bruit pénétra jusqu'à la cour de Savoie, et leP. Pierre Monod, confesseur de la Sérénissime princesse, enavertit le P. Cène)a!. Vitetteschi lui répondit, le 25 janvier iMâu:Il Jamais le Souverain Pontife n'a pu affirmer ce!a, carit connaîtle véritabte autour du libelle, lequel, je crois, n'est point non

plus ignoré du MuiTrès Cbt~tien. Votre Révérence aura donc soindo dire à qui df droit la vérité, et elle prontera de la premièreoccasion pour montrer la fausseté des accusations dirigées contre

nous, la malice des calomniateurs et je dommage que la crédu-lité peut causer à lu réputation du prochain. Dieu, on qui reposenotre espérance, fera tout servir au bien générât et aussi à notr"

profit spirituel, si nous suppurions patiemment tes injustes traite.menta des bonnncs~.

7.Michetieu, dès l'apparition des deux libelles, s'était bien

promis do les faire condamner part'autorité judiciaire et l'auto-rité religieuse. Le 30 octobre iu25, une sentence du prévôt doParis déclara "tesditt tivres pernicieux, méchants et séditieux,

remplis de faux bruits, et contenant plusieurs maximes etpropo.sitions contraires A l'autorité des rois étabtis do Dieu et a lasûreté de leurs personnes, au repos des peuples, et tondant à lesinduire a rébellion sous un taux et simulé prétexte de religionHtteordonnait en conséquence qu'ils seraient lacérés et brutes en

place de Grève; enjoignait a toutes personnes, de quelque qua-lité qu'ettes fussent, d'apporter les exemptMros en leur pos-

t. ?<(?"<,p a?,88.a. LettMduP.O<n~a)aoP.Mono<t,2ata!)t)et<C26(t.ngt!t)n.,Ep!st.Ceo.,1.tV).

Page 37: Compagnie de Jesus en France 1910

SOUSMCHEUËU. – PREMtËREPARTIE.

session au greffe do Chate!et pour être supprimés. et défendait

.<à peine de la vie~.aux particuliers de tes lire et retenir",aux

imprimeurs et aux tit~raires « de les imprimer, vendre, ni expo-

sert

Quelques jours après la sentence du prévôt, le 16 novembre,

la Faouité de Théologie se réunit en assembtép extraordinaire au

collège de Sorbonne. Sur la proposition de Si'Ueorgett Froger,

syndic, on nomma une commission de huit membres, charges

d'examiner la doctrine des tibeites et d'en faire un rapport à t'as-

semblée dut" décembre~.

Dans l'intervalle, le nonce intervenant auprès de quelques

docteurs, leur demanda de dresser une censure en termes géné-

raux sans spécifier ni condamner des propositions particulières:

on éviterait ainsi « le risque d'oCenscr le Saint-Siège et de btesser

les maximes de conscience les ptua universelles par trop de zète

pour la défense des droits royaux~ a. La dëmarctt'' de Spada n<'

fut pas tout à fait inutile. Le<"décembre, la Fatcaitc, après avoir

entendu le rapport de ses commissaires, déotara t'.i~MOH~to <t</

~fafM "ent!crement exécrable et détestubte.remptiedecatom'

nies noires et d'injures atroces.et contenant beaucoop de choses

contre la vraie et saine doctrine de t'~tise Partant, elle

pliait et conjurait les Révérendissimes protats et les magistrats

séculiers, par le zèle qu'ila ont &l'honneur do Dieu, à la justice,

au salut du Roi et au bien générât de son État. de châtier exem-

plairement par toutes. voies justes et raisonnables ce reste

survenu, après une ample vendange, de tant de malheureux

assassins du passéSans attendre la censure do la Sorhonno, les tenants du gatti

canisme s'étaient empresses de remuer t'opinion au pront de

teura doctrines. Sous prétexte de défendre l'honneur de ta Franco

et la personne sacrée du roi, des écrivains aux gages doRiehetteu

saisirent l'occasion de réveiller d'anciennes querelles. En ce

temps'tA vivait dans la capitale un ministre converti, -térémie

Verrier, jadis professeur de théologie catviniato à Kimes. Catho-

lique do nom, mais plus soucieux des prétentions de t'that quo

t. Menteptedop~wOtdeParle,80octobretM6(.tnw~M~MtoM~ofXMMMM,t nt. p 60,8t).Cf. ~<'M"M'.?"«?. < <.P78?. Mt.

9 D'~enM. toHM~o~MdtftorMM.t«.P. )'.p<0o.8. DeSpada&BatbcHnt.6(MMmbM<M&(Arcblv.Va).Non!,dt t~MCta,o.6t.

r. r.711),4. Censurede la Sorbonne,t" dëc.<025(DAtgcntK,CoM.~t~ 1.)).P. M,p.

tOa}.

Page 38: Compagnie de Jesus en France 1910

LESPREM!ERSUBEU.ES. 3~a

des droits de rË~iise, il entreprit à la demande du cardinal,

une reptation de r/t<~M<ont«oad ~eye~M*.En quelques semaines

il eut composé J~ C~o/~Me <f~a<, ou <~MCOMM~o/<e des

alliances du Roy ~M CAfM~~t, contre les calomniesdes ennemis

<~ MME~ Le P. de Bérulle, paratt-tt, approuva cette répli-

que quand elle lui fut remise mémo il proposa d'ajouter quel-

ques lignes, qu'on aurait insérées de fait dans !e corps de t'ou-

vrage~. Par contre le cardinal de Sourdis dénonça dans t'assem-

btéedu clergé un livre dont le seul titre tuisemMait n un sujet descandate* Quoi qu'il en soit, tout n'était pas également esti-

mahte dans a'uvre de Fet rier '<il picquottait ouvertement nos-

tre Compagnie, dit le Il. Carasse, et moi nommément comme si

('eusse étô Fauteur de j'/tf~HoM~o o.

Le Ca~o/t~M? J ~~< fut suivi d'uno autre réfutation encore

inspirée par KicheMeu. Ette était due à la ptumedeMaydu~hastoÏet, mattM des requêtes, avocat générât au Paiement de

hennés. Sous ce titre, ~i~<<~Mw~A~u~~ sans ~«~s<oM-<Mf~/«.«<'«<'<libelles <M/ow«~ <MM ~M< en .4~MO~H~ l'auteur

~prenait les arguments dévetoppés par ferriet*, et, comme lui,ne ménageait pas los Jésuites, tt'autrea publicistes prirent goût à

la même besogne bientôt !e pays se trouva inondé de réfuta-

lions, oietnanitestes, de pamphtets violente et passionnés. Devi-

uant o~ cette campagne dop!umo pourrait aboutir, les huguenots

eux'méates, par haine de la Compagnie et des doctrines fomai-

ncs, sa mirent & défendre dans teura écrits lo gouvernement

qu'ils combattaient les armeh à t~ main~. Dans t'autre camp per-sonne n'osait pt'ta sodéctarer&~M c~o/t~wp, ni même, sansatter

jusquo-tâ, prendre seulement la défense des Jésuites, tant on

craignait le courroux de ttichetieu. Le sieur Pelletier eut p"ur<tant to courage d'étovor la voix en faveur des accaséa et de

publier pour ou< une ~o/o~K' Loin de calmer les esprits, cet

"puscute fournit un nouvel aliment de discorde. Ferrier, le conai-

dérant comme une critique dirigée contre lui, en entreprit la

réfutation. Mettant hum de cause les Pères Jésuites pour s'atta-

t. Spadaa BMbe'tnt.31ott. tOM(Naox.Jt Ftaneta.n. M.f. MS).2.Housaa)e.l.Pearcllnalda llArufleet lc curdtnofdv°Hic~hetteu,p,.03.00.2 MouMa~c.~<' c«nM<M<(to M'M<*et tt <'Hf~<<)a<<ft~<tAfM<'«,

p.03.60.a.~'Mtf~.tMatM~e<«MM~~<ffet~. ayanteda Mnov.«!25.t.CafaMe,WcMMMf~oy. p. 71.&.M.Hubaulldao<sa <ht<o ~oW<CMin ~MfMMM~K~'w~aMaalibellis

(p.<(?*«?),a (ÏonoOnnoMbMogMpf!etaiMnn~edealibelle.écritspouroucontreJapotiUqoedeBtcheMeu.

B.Apologieox ff~tMepn«r (M~fM ~«Met <oH<fe (a)omM<Mde <eu~ct)ne<7)<<,parleeteurPelletier(Puis, <C20,tn*8,p.80).

Page 39: Compagnie de Jesus en France 1910

26 SOUSMCHEUEU. PMMtËREPARTtE.

–-– 1- --–t~ – ~––– t~~it-A* *tttttquer &ïa seule personne de Pelletier, il l'accabla de récrimina-

tions, eu lui opposant sou propre dévouement à ia cause du Roi,de l'État et du bhn public.

Maisd'autres allaient bientôt s'en prendre aux yetigieux de la

Compagnie. impatiente de dire son mot, ''Université de Parisentra en lice. Tarin, son recteur, feignit de croire que leP. Pierre Coton était t'ajteur véritable de J'~tuo/p~~ parue sous lenom de Pelletier. L'Apotogie du Frère Pierre comme il

l'appelait, devint entre ses mains, grâce aux notes venimeusesdont il accompagna une nouvelle édition, un violent pamphletcontre la Compagnie. Cet ancien éjève du collège de La Flèche,ou it avait d'abord batayé les classes, puis servi do marmitonaux pensionnaires, fut continué, de trimestre en trimestre, unan et demi dans sa charge de Recteur de t Université. w~ re

~<<ï /< contra 7~M)/<!< Peu lui importait la sentencedu prévôt de Paris, menaçant de peine de mort quiconque liraitou conserverait les J/o /)o/</<f<! et !4f/Hton~)o ad ~«.Ami de l'avocat généra! Servin, assuré de l'appui df plusieursmembres du Parlement, il ne se contenta pas de !iret/t</woM~o,it nt un extrait des propositions tes plus dangereuses, les pluscompromettantes, et les pub!ia Mus le titre Co/~« </of~<M«~~Mt<!f<!CfO//P<~a f</t/a </PM)Mt<0 ~M~WMNM~f~OfM. « Kt

pour faire le volume plus gros et ptus odieux, raconte <:arasao,il prit la peine de lev er des registres de Paris, de Rouen et de

Mjon tous les orrests qui avoient esté prononcés contre nous,au nombre de soixante-quatre, depuis t pstabiissementde nostre

Compagnie en Franco, compilant tout ce qui est 'te plus atroce,et je faisant imprimer aux despens de l'Université. Le roiaverti par le P. de Séguiran du préjud! ;o que pouvait causer asa personne t'imprudenio puMicaiion du Recteur, montra do

l'indignation et commanda &M.le Chancetierd'en faire justiceMAMgreen écrivit au lieutenant civil et lui Meommanda Faf-faire comme très importante au service de Sa Majesté. Or ce

magistrat, Il très intime du Recteur et par conséquent fort peufavorable à nostre Compagnie, sa contenta d'en faire une répri-mande & l'imprimeur C'était bien mal comprendre lavolonté royale et traiter bien doucement 1 Université; celle-ci

cependant feignit l'indignation et, pour défendre Tarin, pré-senta au chancelier un mémoire contre ics Jésuites, a les gens

t. Garasse,~e« au ffoy. p.?t.2. GaMMC,p.M.

Page 40: Compagnie de Jesus en France 1910

LESPREMIERSUBELLES. 27

mme eUe disait avec dédain. Elle y soutenaitde Clermont comme eUe disait avec dédain. Elle y soutenait

que « l'exécrabte libelle d'où l'on avait extrait les Co/!t<a<~«c~'MM!p,ne pouvait avoir pris naissance que chez eux, parce

qu'il était conforme à l'esprit de leur Société. "Mût à Dieu,disaient les rédacteurs du factum, qu'ils ôtent cette opinion et

fassent preuve du contraire. Quant à nous, puisqu'ils réduisent

l'anaire a ce point quits nous contraignent de faire voir à tout

le monde que c'est d'eux et avec eux qu'il y en a qui ont tel

sentiment ou font <"tsdiscours, nous soutiendrons par leurs pro-

pres écrits et livres cette cause, qui n'est point tant notre cause

que ceMe du royaume de France et de tous les gens de bien

En présence des passions déchatnécs, la Compagnie ne crut

pas devoir garder plus longtemps te silence. Les Jésuites de

l'aria décidèrent que, d~s 1 ouverture de t'Avent, les Pères pré-dicateurs protesteraient avec uniformité de paroles coniM

les calomnies répandues dans le public. le premier dimanche,le P. Cotonil Saint Faut, le t*.Sunren à Saint-Gervais, le P. Garasse

à Saint-Merry, le t*.Caussiu &Saint-Louis, afurmèrent quasi en

mêmes termes que ta Compagnie de Jésus était complètementétrangère à la publication des livres incriminés, et que, loin

do tes approuver elle Marnait tout ce qu'ils renfermaient d'in-

jurieux pour te roi et son ministre. Cette protestation, enteaduode plus de dix mitto personm's, fut bientôt connue de toute la

ville, en sorte qu'aucun homme de bonne foi ne put désormais

douter de t'ionu~) ce des religieux. < Ce désaveu uéantmoina,ne noua servit de rien, observe le P. Garasse car le Hcetoup

prit de M occasion de nous calomnier derechef et de dire publi-

quement que nous n'avions garde d'écrire ou d'imprimer nos

sentiments, mais que nous nous contentions de les déclarer do

vive voix, taquette manière est sujette à désaveus. Il

L'avis était bon A suivre. A leurs protestations verhates contre

les libelles, les Pères résolurent d'ajouter une protestation écrite

contre te rectaur do t'Université. Mais n'était'it pas à craindre

que réc! de la publicité no soulevât une nouvelle tempête. Et

d'ailleurs a qui adresser la requête? Le Parlement la rejetterait;le corps universitaire la regarderait comme une injure à son

chef; et Richelieu, que Tarin semblait défendre, ne la laisserait

peut-être pas parvenir au conseil du roi. On prit donc le parti

t. Wme<re<fet'CtUeeMMp(leParis nuc~NMeeM~fdefronce(O'AfgenM,CoM.~Mdfc.,t. )t, p. 'M). ·

2. Gâtasse,p. M.

Page 41: Compagnie de Jesus en France 1910

? SOUSMt:HEUEU.– PBEMt&MPARTIE.

de présenter à « Nessienra de Sorbonne » une sorte de remon-trance pour qn'it leur plut imposer silence au recteur, si faire ¡se pouvoit

Ktto fut rédigée par le P. Garasse, sous la forme d'un cas deconscience à résoudre par la Faculté. On demandait si le recteurn'oSensait pas Dieu mortellement en persécutant les Jésuites,et si ceux'ei n'étaient pas <bodësen raison d'exiger de hti une

réparation d'honneur, ou, à tout le moins, de se plaindre publi-quement de ses criantes injustices. Après avoir rapporté les

principales attaques dirigées par Tarin contre la Compagnie.le P. Garasse disait en unissant S'il n'étoit question quo d'en-durer en notre pa<ticuner, nous baiserions les vestiges do M. leRecteur, et forious comme saint Ignace, te grand martyr d'Au-tioche nous caresserions les ours et les lions qui nous perse-·cuteni. Mais estant question d'un corps injustement outragé,et d'un sujet qui ne nous rendrott pas martyrs comme saint

tgnacj, mais victimes de toutes les malédictions du monde,permettez-nous qu'il nous Mste quatre choses, lesquelles oune nous sçauroit ravir sans injustice la ptume pour nous v"défoodM modestement; la voix pour nous plaindre justement;tes poulmons pour soupirer doutcement dans nos angoisses, etnos vmux pour les présenter a Dieu dévotement on faveur deceux qui nous aH!igeut~. a j)

Cettoremottirance futMmise au ?' rioger, syndic; 11la corn'

muniqua d'abord au ti' t'uvai et a quelques autres gens debien do teor corps Tous reconnurent qu'etto était juste et

fondée, mais ils avouèrent qu'elle ne servirait qt''A surexciter

davantage un homme qui M sentait soutenu par quoique puis- ·sant ennemi des Jésuites. Et en eOct Tarin, informe de leur §jémarc!)~. «invectiva cruellement contre eux et tacha de mon-t~cr en sa harangue que la Sorbonne n'avoit aucun droit decorrection sur lui au contraire c'estoit tui qui avoit du pouvoirsur la Sorhonne, pour la convoquer quand bon lui sembleCette conduite du Recteur dëtermlna les Pères à porter t'anaire `au conseil royal. Ils no pouvaient sans doute compter sur lebon vouloir do Richelieu; mais ils regardaient comme un devoirde conscience de ne aëgMger aoona moyen de sauvegarderl'honneur do la Compagnie. Le P. Coton, de concert avec le

). CaMW.p.?t. ~¡a. MtMf. p. 7<ma. <3. OtM~M.f. M.

Page 42: Compagnie de Jesus en France 1910

LESPMMtBRSUBBU.ES. 29

P. deSégniran, adressa doncau roi en sonconseilla supplicationsuivante

« Sire, comme ainsi soit que par les réitérés discoursde M. leRecteur de t'foiversite, et par tant de libelles duiamatoires

qui se crient et vendent par les Mes tous les joun, on faitaccroire au peuple que nostM docttine est duférente de lacommune de i'ÉgUse, et notammentqn'ette enseigne d attenterà la personne sacrée des Mis, cstop la puissanceabsolue que leciel leur a donnée sur leurs sub}eets,les déposséder, et révolterles peuples contre les sapénoritez établies d&Dieu horriblecalomniequi ne combat pas seulement la ve~té, ains est baatanto

(capable)de mettre le gtaivo à la maindes furieuxet la séditiondans les âmesfactieuses, qui se tiendroient par noe conscienceptTonee assez autboriscz et asseoMaen leurs damnables des-seins, quand ils c~ifoient qu'un Ordre de religieux,qui est enestime de doctrine et de vertu, approuwe)poi<tenM attentats,quoy que très cx~CMtdeset abominables. Jomet ausaique têtslibelles, rempt}'' d'impostures, sèment la division parmy vos&ubjcctt.qui partaRcnt ieurs jugements, les uns A accosw, lesautres Ales excuser.

Ptaise A \'ostra Majesté,comme duement informée de lavérité, défendre sous griesvcs peines, tant audit Recteur qu'àtous outres, do descrier la doctrine des dits Pères on quelquemanière que cesoit, et do ne dire, cacrire, improuver ou publiertttnse aucune contre la réputation tant de leur Ordre que detcurs particulières pcfaonnes.Attendu mesmementque tous lesautres princes do l'Europe, osians ogatement intéressez on cesteleur protendue doctrine, aucun d'eux no s'en est formalisé jus.qu'&présent: veu aussi qu'on no les peut représenter si mes.cbans sans taxer VostreMajesté,vostre Consoit,vosParlement et

plus do cent mille personnes de qualité, qui jusqucs Amainte.nant leur ont coulié t'iustructioa do tours eofans, lesquels sontautant de tesmoinsde leur dttotrine et déport~ment, qui ne lesdoivent souffriraius lesexterminer si ce dont on les accuseestoitfondé en vérité M

A la requête des PP. Cotonet Séguiran. t'Univorsiteen opposaune autre signée du ttecteur, dans laquelleelle prônait la mode-ration dont elle et les autres académies du royaume avaienttou}oursusô envers la personne desJésuites, et elle sa plaignait

t. le .Vew)M/)-aMfot<.1.XI,aan.Mae,p.80,8t.

Page 43: Compagnie de Jesus en France 1910

30 sous MCHEUm – PHEMtËREPARTtE

de la manière soi-disant indigne dont ses suppôts avaient été Htraités dans l'Apologie que ces Pères avaient pubUée sous le nom sde Pelletier. Quant aux reproches adresses à la doctrine de leurOrdre, elle n'avait rien dit qui ne fut complètement wai; et

par conséquent « Maistre Pierre Coton et Maistre Gaspard &Sëguiran » avaient eu tort de soutenir ie contraire; ce qu'eUeoffrait de faire voir, soit en présence du roi soit en la cour duParlement, « sans invective ny passion aultre que celle qui doitestre apportée a la défense de la vérité' M.

Richelieu, encUn à faire retomber sur les P~res Jésuites laresponsabiiitô des pamphlets publiés contM sa politique, ne sesoucia point de leur faire rendre justice il s'appliqua plutôt ales mortifier; it .Ctporter au Parlement et la suppMque du Hec.teur et celle des PP. Coton et Séguiran, bien que cette demi&t~ne fut adressée qu'au roi en son conseil. Maisles choses en res-tereni là pour le moment d'autres graves conflits, d'autreslibelles plus méchants nreut oublier cette futile querelle.

t. ~M<'m,p. 83. ¡5

Page 44: Compagnie de Jesus en France 1910

CHAPITREt!

t-M CKtVeaStT~S PB FRANCE COKTNB LES J~SUTES

(i622-t626)

SoaMoahre. -1. L'Unt~e~t~ de Pads s'oppose t'~tabUssemcntd'un eoU~ee dota Compagnh' & Pontets. Elle pmfêeha l'achat du coM~e du Mans..<- Vicissitudes do t'UnhetsUé de Tournon. – t. Les Un~eK)Ms de France&<-liguent contre elle. a. Elle est tiuppr!nt~. – < ~Uniwrstté tte Pada etle collège d'Angoutôme.

aoMcea manuscrites h 1. ileçueilsdf dofumente conaerséa dana la Compagoto) a) fMn.Ha.Ephtotae GpMMttam)-b:tMnefa. Ephtotac adMnetatem; –c~Fanciae hhMWat-di t.ugdunensie, eptsMao t.eceMXu'n! e!t.u8<)unen-'h. tphtotaaattCeMtatem; –fi Lugduneo~a. fundaMoneacottcatoMm;- e'Tf'osana. BptaMtaea.iGpoefatenx b)pm~?'~ '°" t"ea'ort)m. ti Bpt«o)aeea~tnaOuo j) Aeo toog~saMonumprolineluilulit.«. Paris, Afthtwa eaMonatt-a.M«t et MMssa.<)t. paWa. et6)toth~ua na)<ot)e)e.ma. (f. Sta~

AtfhKea depatrh-mentatea de t'A~ehc. de ta Mautp~aMnne. detachaK'atp.e~fteO.AffoiTM conMauna!Mde poatoiM. eMe BB.

Not~oeatmp~m~at ~<wM/~<tftfo~.–~una~~«oM~MM~t~M.fMMj~,«f. C<.n)~<MM')<f)uOHfa~m~t. t.ett)a~pen<)<-t.~w«Mdfott.~? 7~?~ dit A<< ~M~nAMaM~.~e de~.w..M.BottMtintde.M~~teoWae~faot.Mnx-.tx.MaMo<taoea.J~M«M~naou.~f.oufda' NMtat~-de't.~MW ~<.~F«. ttaodet.~Mo~ < ~~fM<M'tft a~<.M.Dnpoan'ft~ef,DM<'cW~deClermonta" A~~m<.tc<!M)nA

t. ).Tn!versi~ de Pa~a.oo a~aq~ant tes doctrtnea romainesdo la Compagnie do J~sHs,n'agtMa)i<.e!!e,<:oï0!uoeMol'avaitprétendu, que par amour de la vônM, sans invective nipassion'<?Meat dMQcHede le croire, quand on la voit déployertant d'animosité contre aa rivale stn ta terrain de la libertéd'enseignement. Au lieu d'accepter loyalementune eoncurrenoedestinée a décupler les énergiea des professeurs, elle consumases forces en de stériles débats, aCn d'entraver les progrès decollèges florissants qui ~a!aaienttrop ressortir & son gré ladécadencedoses propres écoies. C'estainsiqu'on Ja vit s'opposer&tafondationd'un cottëge&Pontoise,aragrandiMomentde celui

Page 45: Compagnie de Jesus en France 1910

32 SOUSMCHEUBO.– PREMtÊREPARTtE.

<t~ t*)nm<i~~Tt< A Pnma & tft mpnnn~Maan~a MB'aIe <to t tde Clermont à Paris, à la reconnaissance Mgate de FUniversité

de Toumon et de celle d'Angoutéme.Louis XJH, par lettres patentes du 23 septembre t6H, avait

permis au cardinal de Joyeuse de bâtir, fonder et doter sufn-

samment à Pontoise une maison et résidence de Jésuites. sans

que toutefois lesdits religieux y puisent tenir école pour i'ins-

truotion de la jeunesse' M.Les habitants de !a ville, heureux de

la concession royale, avaient facïKté l'installation des Pères et

cherché à leur être agréables de toutes façons. Ils espéraient

pouvoir un jour leur confier le collège fopdé en t56~ par les

soins de la Confrérie-aux-C!ercs~. Le 37 janvier t<;20, ils autori-

sèrent les échevins à <' solliciter le plus fermement possiblecette faveur et à se pourvoir auprès Ju roi Il pour obtenir

des lettres de Sa Majesté n. Elles leur furent accordées !o

2tmar8i62i~Mis an courant de toutes ces démarches, le P. Général ne se

pressait point de donner son approbation. Déjà en «t0~ – il

le savait – Université do Paris s'était opposée à l'ouverture

d'un collège de la Compagnie à Pontoise. N'était~ pas à craindre

qu'on rencontrât les mêmes difficultés, lesquelles deviendraient

peut-être une occasion de troubles pour les maisona de Paris?

Sa Paternité écrivit donc au P. Armand, provincial d'exfuniner

sérieusement la question avec ses consuïtours et do lui trans-

mettre leur avis, se réservant, aprèa l'avoir reçu, d'en délibérer

!ui'mémo avec ses assistants*.

Malgré ces hésitations et ces têtards, les habitants no renon-

cèrent pas à tour dessein; ils prièrent M. d'Matincottrt, <' !eur

seigneur .!o solliciter en leur nom du P. Générai l'approbationsi ardemment déairéo~. Devant leur insistance, appuyée par un

vœu de la congrégation provinciale, VitoHeschi se détermina,

non sana quelque inquiétude, adonner son consentement' los-

truit par l'expérience des difncnttéa qo'entraMtem presque necett-

eaïrement une teUo mesure, nous serions porté A ne point

t. Voirt. ttt, t. Il,chap. p 3M.ComptM~M«<M0!'f<M~<'meat,t. V),p.335.2.MMMMUondoCorpsde wtMc.37maM<6)9(AKMw.comm.dePontotM.BB.

<,reg.<M&-<683).Cf.<<aC&an'eaUor.LeaMM<fMA~M~o<)c.p.t0.8.Le<aseptembresotMatde Boave!ttapatentesordonnèrentt'e~eeattoodespye-

mMte*(~M'tafesdMMt-d~oM~<M«e<.t. M.p. 608.Ma).a.teMMadaP. Get!eMtanP.AnMn<Md6c.t6at,<9sep<.MM(Ptaae!a,EpM.

~en~t.tV).&.LettredoM.d HaUoeooHauP.MaêM),MmaMMaa(Ptaneta,FMd.coll.,LH,

o. <M).6.~etaeoasjt.Pmw.,<Mt.<? Lo~dm,fondât<o!t~ t. vt. a. <M.

Page 46: Compagnie de Jesus en France 1910

LESUNiVERStTËSC(H<iaSLESJÉSUITES. 3~

l'adopter, mandait-il au P. Armand. Maispuisque !a congrégation

provinciale le demande, je permets à Votre Révérence (si elle

juge avec ses consulteurs que les inconvénients puissent être

sufnsamment évités), de changer la rés!dence en coUego. j'ymets cependant une condition, o*e8tqu'elle signifie aux habitants

de Pontoise qu'on commencera les classes seulement à Fessai,en sorte qu'il nous soit loisible de résiner le contrat et derenoncer à l'enseignement s'il doit on résulter quelques trou-

bles H

Les difficultés prévues par le P. Vitettesobi ne tardèrent pasà surgir. L'Université de Paris résolut d'empêcher l'ouverturedu collège, comme contraire à la clause précise et condition-nelle do l'admission de la Compagnie à Pontoise. Le 3i mai t683elle dénonça son opposition à la ville de Paris: laquelle arrêta

d'intervenir en cette <~jse et de présenter requête au Parlement,son juge naturel. Les Pontoisiens, d'autre part, portèrent leursréclamations au Conseil du roi; ce fut en vain le Conseil

accepta bien de retenir te procès et différend des partiesmais par un arrêt du 3 février i62~ il débouta la ville de Pôn-toise de l'entérinement des lettres patentes que Sa Majesté

révoqua avec défense de s'en aider~ M.

En 1637 les habitants, soutenus par la duchesse do Guise,rencuvolèrent leur tentative' itsne réussirent pas mieux que la

première fois~. Il en fut de même on iB~ë. Les otuciers,échevins et syndic de t.) ville avaient oncoro décidé, malgrél'abstention du procureur du roi, do confier le collège A la

Compagnie*. Mais t'Univorsité do Paris, de plus en ptua hostileà cette entreprise, recourut au Parlement, et la cour, par arrêtdu 2 juillet 1650, nt défonto aux Jésuites « d'enseigner au

collège et dans la vitto et faux-bourgs do Pontoise, d'y tenirécotos ou études, ni même do s'ingérer audit collège dansaucune direction ni instruction, directement t.u indirectement'' H.

2. Pour empêcher le succès des Jésuites, les Universitaires sem-btpJent n'avoir d'autres ressources que d'empêcher la fondation

). LettreduP.<Mo<M)auP.Aïmand,<~janviert6M(PMne}a,BpM.Geo.t. tV).2. Bcqu<tede lavilledeParisao Patentent,juin <623(~oaa<eades<o<*<HM<K

.MMMM,t.Il, p. S<0.S«) AKMduconseil,9fëwttef)62).(Mtffem,p. 9M.)Cf.teMcfCttM/h!woh,t. X,aoo.t6~,p.403.Le JMe~Ct~e~Mf~, t. l, p.a<t.aM.3.t.ogdnn..Fondât.coHpg.,t. Vt.o. <23.4.0<Ubemt!ondut?JuU! Mf.(Archiv.eomm.da Pontobe,BB,t, f. <89).6. <*oMp<MrendusaMPa~emea~,t. Vt,p. 235.

COaPACMBBB <<M;S. T. M. 3

Page 47: Compagnie de Jesus en France 1910

3~ SOUSMCtiEUEU.– PMEMiKREPAMTtt:

ou le progrès de leurs établissements. Ce n'était pas toujours

chose facile, car le roi, les ministres, les prélats, les plus puis-

sants personnages de la noblesse ou du clergé favorisaient une

œuvre dont l'utilité s'imposait. AinsiLouis XH!,reconnaissant du

service que les Pères rendaient à la jeunesse française, les aidait

de tout son pouvoir. Ayant su que la dotation du collège de Paris

était devenue insuffisante par suite de l'augmentation du per-

sonnel enseignant, il résolut d'y pourvoir. En i62i il s'adressait

a son grand aumônier, le cardinal de La Rochefoucauld, et le

priait d'appliquer à cette maison quelques bénénces. L'estat de

mes affaires, lui écrivait-il, ne me permettant pas d'y contribuer

de mes propres moïens. j'ay appris qu'il y it plusieurs mala-

dreries vacantes et auxquelles il n'y a, grâces à Mieu,maintenant

aulcuns malades n'y aultt'es charges. J'ay estimé que le revenu

de celle qui est près de ma ville du Mans,de celle qui est proche

de Beauvais et de celle de Pompone ne sauroit estre plus utiUe-

ment employé qu'à l'effect susdit. Et pour ce j'ay bien voulu

vous en advertir et prier d'y donner vostre consentement et de

vouloir faciliter l'union des dites maladreries au collège des Pères

Jésuites'. '<

L'exemple du roi était, peu après, suivi par l'évéquo de Luçon.

L'acte d'une donation qu'il ttt le 8 janvier i622, nous montre Ce

qu'il pensait alors de l'Ordre de saint Ignace. « Il n'est personne

qui ne voie, personne qui n'admire, disait le prélat, combien le

peuple catholique est redevable à la uorissanto Compagnie de

Jésus, dont les ouvriers travaillent avec tant de succès a la vigne

du Christ. Cen'est pas sans un vif sentiment de plaisir que nous

constatons surtout les fruits abondants et incroyables que la

France entière recueille du collège do Clermont, placé en quelque

sorte au cœur du royaume pour être dans l'Univers chrétien une

source de vie et des plus purs sentiments. Touché de ces motifs,

nous pensons qu'il est du plus haut intérêt pour la gloire de

Dieu et l'utilité de l'Église, que nous aidions et favorisions selon

nos forces la Société de Jésus. C'est pourquoi, de notre plein gré

et librement, nous promettons de payer chaque année au collège

de Clermont la somme de mille livres, a prendre sur quelqu'un

t!c nos bénénces. jusqu'à ce que nous puissions la remplacer

par un bénéfice ecclésiastique de même valeur ou par une pen-

t. Lettreduroiaucardinalde LaRochefoncanld,14cet t6M.(Archtv.mt-.ms.Mi.) Réponseducardinal,8 déc.(BiM.nat/.fr.9768,f. i70).

Page 48: Compagnie de Jesus en France 1910

LESUMVERSiTËSCOXTRELESJÊSUtTES. 3S

sion équivalente. Ce que nous promettons d'exécuter volontiers

dans l'espace de trois ans, en témoignage de notre sincère affec-

tion envers la dite Compagnie*, a

Lecollège parisien regorgeant d'élèves avait aussi besoin de

dilater son enceinte. La cour de Langres où les Pères s'étaient

établis après avoir quitté l'hôtel de Clermont, avait son entrée

sur la rue Saint-Jacques. Resserrée à gauche par le collège des

Cholets, à droite par le collège de Marmoutiers et celui du Mans,elle s'étendait en profondeur jusqu'à la petite rue Sainte-Barbe.

L'ensemble des bâtiments formait ainsi un carré long, fort étroit

et rétréci encore à ses extrémités~. On conçoit le désir d'agran-dissement qui bantait les Jésuites. Ils avaient commencé paracheter lelong de la rue Saint-Jacques huit maisons particulières

quatre en montant, adossées aux Cholets; quatre, en descendant,,adossées à Marmoutiers. Ils portèrent eusuite leurs vues sur le

collège du Manss.

Ce collège, fondé vers tMO, devait son origine aux libéralitésdu cardinal Philippe de Luxembourg, évoque du Mans. Leprélaty avait institué douze bourses pour les jeunes gens pauvres de

son diocèse désireux d'étudier en l'Université de Paris Mais

l'enseignement y fut suspendu en 1623, a cause de l'insuffisancedes revenus, et Charles de Beaumanoir de Lavardin, qui occupaitalors le siège épiscopat du fondateur, permit au Principal delouer les chambres au profit de l'établissement. Les Jésuites se

présentèrent pour acquéreurs; mais l'Université da Paris ayanteu vent de t'a'taire, et pressentant une diminution de son inuuenceclans la perte d'un de ses coUèges, s'opposa par un acte du

12 septembre 1095 «aux entérinements et vérifications des traitéset conventions faites ou à faire avec les prêtres et écoliers ducollège de Clermont ». Cela n'empôoha point M~'deBeaumanoirde passer le ii octobre avec le P. Filleau, Recteur, un contratpar lequel il cédait le collège du Ma<Mavec toutes ses dépendancesaux Jésuites. Ceux-ci s'engageaient de leur côté à acheter

pour ledit seigneur évêque une maison choisie par lui dans

t. Actede donationde t.ooolivresde rente,traduitsurletextelatinenvoyéauP. Cénera).(EpistotaecaKttnaMum).Cf.~</<'<aeonnuae t6M (Ffaoctaehistoria,t, 111).

2. Vottrtomett.p )4, t85.3.Bmond,BMotredit coM<~de &M/h~e.OMt!«~.p. no, «t.4. Cf. Meindre, ~M/otre de Paris, catalogue des principaux collèges.8. Acte d'opposition de l'Université, M sept. )6K. (le ~efeMM- Jésuile, t. t.

p. 763.) –Cf. Dupont-Ferrier, Du coM~e de t'moM<aM <Mc<e~OMfs.OMHdp. M,.a8.

Page 49: Compagnie de Jesus en France 1910

36 SOUS MCHEUEU. PREMtEBE PARTIE.

*–*A~t~ I~.n~A A~t~~MM~~tt~~~n <n~wtt<t-tf~<: Tt~ttt~la capitale, jusqu'à concurrence de trente.trois mille livres 1.

Dès qu'il eut connaissance de cet acte de vente, Tarin présenta,

au nom de l'Université, une requête au Paiement il demandait

que le contrat fut déclaré nul comme préjud!dab!e à la fondation

et contraire aux intentions des fondateurs. Deuxjours après, Je

principal, le procureur et les boursiers du collège) du Manspor-

taient plainte à leur tour2. On était à ta fin d'octobre. Lachambre

des Vacations, en remettant l'audience au lendemain do la Saint-

Martin, défendit néanmoins aux Jésuites de mettre le contrat à

exécution et de faire aucune démolition ou nouvel ouvrage, à

peine de tous dépens, dommages et intérosts~ n. Les i'~res et

t'évêque ne jugèrent pas à propos de parattrc devant une Cour

dont ils n'attendaient aucune justice. Le 22 novembre ils rési-

lièrent le contrat et nront signiOer à l'Université leur désiste-

ment

3. Les Jésuites n'avaient pas réussi dans leur tentative pour

ouvrir un collège à Pontoise et pour agrandir celui de Clermont,

Ils furent plus heureux ù LaFtècbe ils obtinrent que tours élèves

ne seraient plus sous la juridiction de t'Université d'Angers et

ne pourraient ~tre cités que devant le prévôt de la vitte Par

contre ils échouèrent à Toulouse où leur fut refusé le privilège

de conférer les grades, comme ils en avaient le droit en vertu do

la bulle de Jules !<!<

Mais, dans le même ordre de choses, t'attaire qui eut le plus

de retentissement fut celle du collège de Tournon, lorsqu'en

<622 le roi l'autorisa par lettres patentes à donner les grades en

théologie, y compris te doctorat. Un simple exposé des faits noua

montrera ce qu'il faut penser du reproche d'empiétement adressé

dans cette circonstance &la Compagnie je J~sua par quelques

historiens.

On se souvient que ce collège, établi en 1536 par le cardinal

François de Tournon, puis honoré en 1552 du titre d'Uni' eraiié,

avait été conBé aux Jésuites en i66i avec tous ses pnvit&ges~.

t. ContratenlrelesJ~aKesctCharlesde Beaumanotr,si oct.<6M(AMMt.Na).,MM.388,f. 2M).

2. ReqoMMda 22 et 24 oct. t6M (te ~CfCMM désuile, t. t. p. 7M, 707).a. AKM da25Mt. <M&~MJem, p. 258).4.Actede(MaternentdesMsaXestATcMv.oat.,MM,888.f. M8).Cf.Dt)pont.Fen!ef,

6. CLDeRocbcmonteht,LecollègeCcnr~If, t. t, p. t0&.6. Ibidem,p. MB.7. Voir 1.1, p. 288 et ao~.

Page 50: Compagnie de Jesus en France 1910

LESUXtVERStTËSCONTREMSJÉSUITES. 37

En fait, l'Université de Tournon ne comprenait pas toutes les

facultés. Ce n'était alors qu'une modeste école de grammaire,de philosophie et de langues, autrement dit une Vacuité des

Arts dont les gradues jouissaient des mômes avantages queceux de l'Université de Paris. On n'y vit jamais aucun pro-fesseur de médecine ou de droit. L'enseignement de la théologie

n'y fut autorisé qu'en i58f. Après t'édit de rétablissement

de la Compagnie, Henri IV confirma les droits d'Université jadis

octroyés au collège « à cause de la profession des lettres latines,

grecques, hébraïques, chatdes, morale et naturelle philosophieet it les étendit encore en permettant les leçons de métaphy-

sique, de mathématiques at de théologie '<tant schotastique quepositive2 H. Le comte Just de Tournon, ayant reçu du roi pleinpouvoir, fit constater ces droits t'anné 3 suivante,et it fut convenuentre lui et le P. hicheome, provincial do Lyon, que <'doresna-

~ant on tiendroit lecture de la langue hébraïque, de mathéma-

tiques, do philosophie entière et parfaite et des autres sciences M,comme dans les grands collèges et universités de rtnstitut~ H.

t nnouveau contrat fut passé à ce propos, puis soumis au P. Gé-

néral, auquel on demanda son approbation*. Et comme la pré-senco de nouveaux professeurs nécessitait une augmentation du

revenu, le ~omte promit une rente annuelle de quatre mille

livres, jusque l'union d'un bénéHce d'égale valeur. Ce don

généreux de 1 ithMtro et puissant Seigneur de Tournon n,

ajouté à plusieurs autres, lui mérita le titre de « second

fondateur de t'Un'versitô~ u.

Celle-ci, au début du xvtr sifete, était assez uonssanto.

Il y avoit, dit uu témoin (le chanoine Dobane), environ

sept cens escottiers estudiants à Tournon, la ptuspart gentils-

hommes; non pas tant seulement des provinces voyainos, mais

des plus estoignëes Picards, Normands, Bretons, Cttampenoys,Tourangeoia. Au logis où j'<stois en pension. nous estions

vingt escoUiera, dont le plus honorable, tant à cause de sa

nayssance et profession, estoit messire Fran~oya de Gondi, nta

de feu M. le duc de Retz, abbé do Saint-Aubin et du despais

archevesque de Paris, tt y avoit aussi deux chanoynes, comtes

t. HMoiMma.delafondation(Tolosan..Fuodat.eoUeg..t. IV, n. 58).2. PaU'ntesdoHenritV.octobret60t(AfeMo.det'A~deche,D.coU.deToumoo).3. MtMducomteJustau P. OeneMt(ATcMt.duco)t.S'*JoMpha Lyon).4. DonationducomtedeTournon(Tolosan.fondâtcoUeg.,t. IV,n. Ot).6. LeMMdu P.Généralau comtede Toumon.23 août <605.(t,ugduo.Ëptst.

Gtn)

Page 51: Compagnie de Jesus en France 1910

38 SOUS MCHEUEU. – PRKM!EBEPAimE.

de Saint-Jean de Lion, l'un appelé le comte de Coitenson,

t'aniM le comte de Kebe, qui est à présent archevesque de

Narbonne. H y avoit dix escottiers de Tours et les aultres

estoient Auvergnats, Foresien~, et moy seul du pays de Vivarois.

JI y avoit aussi d~ns la dite ville quantité d'escoiiiers Flamands,

Lorrains, Allemands, Suisses, Piémontois, Milanois et Savoyards.

U y avoit aussi quatre Irlandais de fort itonnemayson et quelques

Anglois. Enfin c'estoit une académie peuplée d'aussi bolle

jeunesse et noblesse qui fût en France*.

Les troubles do la régence, suivis de la révolte du Lan-

guedoc, mirent On à cette prospérité. La ville prit l'aspect

d'une place de guerre et en subit toutes tes charges. Au duc

de Montmorency qui ordonnait do lever sans dehu un subside

de huit cents livres pour le transport des munitiuns, los con-

snts répondirent ie 2t juillet t621 Kotre til!e se trouve

réduite en extroame paouvreté et néc~sité, n'ayant pour lors

au!cung cocttnerce pour gaignier et profuc'er, le peu de prof-

net qu'elle soutoit faire au moyen des escoUict~ cessant par

le peu de nombre qu'it y ou a depuis phtsieura annce~. Il

Jusqu'à cette époque. lo collège de Touruon. quoique plu-

sieurs fois nanti do toutes les autorisations requises pour ta

profession entière » do son programme d'études et la col-

lation du la maîtrise es arts. n'avait joui do ces faveurs que

d'une manière spéculative. cause de l'opposition do iTni-

vorsité de fouiouso~. Le m"ment semblait venu, si l'on voulait

prévenir la d' cadouce, d'exercer enuu des privilèges inoontes-

tables, et métne d'en augmenter t'étendue. On résolut de pro.

fiter du passage de Louis X)tt &Lyon, en 1022, pour obtenir,

avec une nouvelle confirmation des prérogatives univorsitairea,

l'autorisation de conférer les grades en théologie. Le roi donc

fat informé qu'en Vivares, Uanphiué et Lyo)moi<)il ne se

trouvoit aucune Université ou il ao tist ie~on de cotte science,

qu'au coUègo dos Pères Jésuites de Tournon il comprit

tout le bien que ces trois provinces pouvaient attendre d'un

établissement d'où sortiraient des personnes doctes et ca-

pabies d'être promues aux chargea ecclésiastiques; et il donna,

le 22 décembre, des lettres patentes, par lesquelles il main-

1. Mémoiresms.duehano)neDcbane<AKMt.daCMn<<St'mtnatMde Viviers,n.

2.0).MetMaHoodes eoneut",2)JotMet<M<(AteMv.dép.de l'Ardèche,Tournon,

B 20t).3.LettreduP. O~neMtau P.AMOM,2&maKt6Za(A~ottan.Esptat.Oeo.,t. M}.

Page 52: Compagnie de Jesus en France 1910

LESfXtVERStTËSCOXTRELESJESUTES. :?

«~t- t-- -~tt~–~ ––n!t tnM<*<TK*n-tena!t le programme d'études du collège, approuvait l'augmen-

tation de ses revenus et confirmait ses privilèges universitaires

en tes étendant à la théologie'.Le P. Générât apprit avec joie ce nouveau bienfait du Roi

Très Chrétien, mais tout de suite, il prévit et redouta une

nouvelle opposition de Université de Toulouse. M pria le P.

Arnoux alors présent dans cette ville de, solliciter même en

son nom s'it le jugeait a propos l'appui du premier pré-

sident du Parlement dont l'autorité serait d'un grand poids

dans cette aiiaireï. Les appréhensions du P. Yiteiteschi paru-

rent tout d'aburd mal fondées. t)ès le C mars t0a:i, les lettres

patentes de Louis XHt avaient été enregistrées au Parlement

de Toutouse'.Les Pores du c"Ufge envoyèrent alors à Home un Mémoire

pour demander au Souverain Pontife t'autorit~tion de graduer

ex théologie; à quoi, ajoutaient-ils après t'exposé de la re-

quête, Sa Sainteté sera d'autant plus facilement induite, qu'elle

verra que ce n'est pas une nouvelle érection, mais une simple

amptiation, et que ses prédécesseurs, par huttes expu's, ont

concédé a nostre Compagnie d'accepter les tniverMtes, conférer

tes degrés. etc., et en demie!' lieu que Sa Majesté nous t'a

déj~ accordés o. Cette instance auprès du Saint-Siège avait

toutes chances de succ''s, maia, par suite de eircunotances

que nous allons rapporter, ello resta guspendue.

4. Les lettres patentes de décembre <u22, destinées a sauver

de la décadence le collège de Tournon, faittiMni le perdre com-

plètement. En euet elles exciteront la jalousie de rivaux envieux

et susceptibles. L'Université do Valence, où pourtant l'on n'onNei-

gnaitque le droit, avait toujours vu avec déplaisir les faveurs ac-

cordées a sa voisine. Cette fois, elle ne aocontenta pas de se plain-

dre elle voulut nuire directement et sollicita tes raiveraités

d'AM, de Toulouse et de Cahors de se joindre à elle pour frapperun grand coup. La première refusa, dans une assemblée solen-

nelle, de soutenir une lutto qu'elle déclarait incivile mais les

t. Patentesdu22décembre<CM,ea faveurdocollègedeTournon.(Le~e~MM/!r't<!po't X,ann. tB~t,p.408.)

x. LettreduP. C6n~m!au P. Arnoul,20marst023<Mjac!tce.3. A~M do Parlement de Tou!oa<e, 0 man MM (Archiv. do ta Haute~Cafonne,

tt, H7).4. RequêtedesJésuitesdeTournonauSouverainPonMfe,MM.(Tolosan.,Fandat.

colleg.,t. tV,o. 68.)

Page 53: Compagnie de Jesus en France 1910

40 SOtJS MCHEUEU. – PRENNE PABTtE.

.11~ 1 1deux autres acceptèrent; avec les juristes de Valence eUes pro-testèrent contre l'enregistrement des patentes et s'opposèrent àla collation des grades par les Jésuites de Tourn on LeParlementde Toulouse, circonvenu par les adversaires de la Compagnie,n'hésita pas à rapporter son arrêt du 9 mars, sans avoir entendula défense des religieux, et à faire inhibition au collège de Tour-non (i9 juillet 1623) '<

do prendre le nom, tiltre ni quanta d'Uni-

versité, ni bailler aucunes matricules testimoaiales d'F~iude, niaucuns degrez en aucune Faculté, ni aucune nomination auxbénéCces à peine de nullité, <*tautre arbitraire

Mais les Jésuites ne tinrent nul compte de cet arrêt, les titresde Tournon leur paraissant indiscutables ils continuèrent à déli-

vrer, conformément à leurs droits antérieurs, des lettres testi-moniales d'étude en parchemin, scellées du sceau du secrétaireet signées de la main du Recteur. Par un nouvel arrêt du ti aoûtle Parlement de Toulouse déclara Il nuUes et de nul eBect etvaleur les lettres expédiées. avec inhibitions &ceux qui lesavaient obtenues, do s'en aider et servir, ni prendre le nom et

qualité de graduez, à peine de faux et autres peinM portées parles ordonnances3. » Alors les Jésuites recoururent à la justice du

roi ils se pourvurent devant le Conseil privé pour faire casserl'arrêt qui leur était défavorable et maintenir l'Université deTournon eu la possession et jouissance ues privilèges, droits et

pouvoirs accordés par les lettres patentes do <622~ ECectivo-

ment, l'anairo fut évoquée, et le Conseil ortlonna (i5 décem-bre 1633) qu'en attendant le jugement, Il lesdits recteur et

régens do ladite Université de Tournon jouiraient des mesmos

privilèges, authoritez, prééminences et libertés dont ils jouis-soient auparavant les dites lettres de décembre <62~ Cedernier arrêt, rendu sur la requête du syndic des Jésuites, fut

oigniHé aux syndics des Universités de Toulbuso, de Valence etde Cahora, assignées a comparaitre dans deux mois devant leConseil « pour, parties ouyea, leur estre faict droit ainsi que doraison x.

1.Cf.Baudet,/<0t~e ffp't'P«<w«<Mde C~OM,p. «t. – MaMtp,op. rif.,p.8t.

2.AMMdo Parlementde Toulouse.)9 juillet<M3(~e jMc«'Mre~M~e, t. 1,p. 2M).

3.AMMduParlementdeToulouse,tt août)M3(~oAfe«'M~e~tHfe. p. 9M).4. BeqoMedesJésuitesau Conseilprivé(CoodreMe.W~e<<'<-~M~a~ede ~a

ttot~anceel detp~ea~ede Cempa~Mtede.M«M,t. 0,p. MO).6 AttetduCooseUprivé,<5décembre<6!3(~eA~CMfe~MnfoM,1.X.p.<M).c. Ibidem,p. 4<7.

Page 54: Compagnie de Jesus en France 1910

LESU~VERStTKSCOKTHELESJ~SMTES.

t t tt t – 'A-– t~t~ ~t~t~XDans ces conjonctures, les Universitaires de Valence cherchè-

ent de nouveaux appuis; comme si leurs collègues de Toulouse

i de Cahors ne suffisaient pas. Us requirent !e concours non

entement de l'Université de Paris, mais encore de toutes les

utres Universités françaises. « L'intérêt qui touche la conserva-

ion des Universités de ce royaume vous est commun et à no~s,

eur écrivirent-ils, et nous avons creu de notre devoir do vous

tonner advis d'un nouveau dessein qui s'est depuis peu formé

)n en quartiers à nostre commune mine; aBn que, le mal vous

estant~ogneu, nous puissions le prévenir à son commencement,

)t par bonne intelligence empescher le progrez qu'il pourroitaire. Après avoir rappelé les lettres patentes de 1622, obtenues

par tes jésuites, et tout ce qui s'était passé devant le Parlement

le Toulouse et le Conseil du roi, l'Université de Valence ajoutait

Nous ne doutons point que vous ne jugiez sainement de la

:onséquense qu'un tel commencement peut apporter; car Us

les Jésuitesj espèrent, quand ils seront déclarez capables de faire

tes promotions et conférer los degrez en l'une des facultez, do le

pouvoir faire en toutes, et par ce moyen tour dessein s'achemi.

nera peu &pou à la ruine des t'niversitez. Joignons donc] nos.

trc intervention avec la vostre en la donense de cette cause,

pour; que la postérité ne nous puisse Masmer d'avoir, parMstre connivence, laissé couler dans t'Estat une telle nouveauté,

caquette ils prétondent d'estabtir dans un petit tien pour en

tprès la faire suivre par tous leurs collèges. Vousnous obli-

gerez grandement de nous taire part, a'it vous ptaist, de vos bons

[tvis et résolutions, lesquelles nous embrasserons avec tout

t'honneur et respect qui nous sera pus<.ibtea

Pareille invitation fut accueillie avec empressement par t'Uni-

veraité de Paris, convaincue que, Mtes Jésuites triomphaient, la

jeunesse accourrait en foule prendre ses degrés à Tournon8. Puis,

à son tour, elle exhorta toutes les Universités du royaume à in-

tervenir dans une affaire intéressant ta conservation de leurs com-

muns privilèges. Bordeaux, Beims, Poitiers, Caen, Bourges, Or-

téans, Aix, Angers répondirent à l'appel et envoyèrent à Paris

des députés a. Ainsi toutes les Universités de France, sauf Pau et

MontpeMier, confondues dans un même sentiment d'hostile

t. LettreduB~ndtcdn)'OntMK)MdeVoleneeao*UntveM!MadeFmnce,Mmars<M<(Jootda!n,N~tofMde t </a<MM<Mde ~of~, pt~ceejust.,n. LXV).2. Le~e~MM/~ONM~.t. X,son.<62<,p.422.3. Voirlesdécretsdep!u<teoMUnWeM!Ma(fe ~fCMfe~tMtte.t. p.749-Mt).

Page 55: Compagnie de Jesus en France 1910

M SOtS MCMEUEU. – PhEtMEREPARTiB.

jalousie, se liguèrent contre la Compagnie de Jésus représentéepar le collège de Tournon, C'était un réveil de l'antagonismelatent, mais toujours vivace, entre tes écoles séculières et tes

congrégations religieuses'.Uans un apf~MsMM~< en forme de requête, présente aa roi

et à son conseil, MeFromont, député de t'fniversité de Valence,parlant au nom des t nivcrsit&tfrançaises. ctabtit un parattèteentre celles-ci et les Jésuites, et dénonça tes entreprises de la

Compagnie comme préjudiciables aux intérêts généraux de i État.« Les Universitez sont corps séparez, faits &pièces rapportéps,de toutes professions de personnes privées, recluses et solitaires,

qui n'ont aucune intelligence ni dessein que sur leurs livres,

ayant renoncé à tnut maniement et counoissance d'aitaires. Lesdemandeurs, au contraire, font un corps oni, puissant et dinox

par tous les coins de h France, voire de la terra c'est un scut

esprit qui agit en pius!eurs testes. ils ne subsistent que poureux et ne travaillent que pour s'agrandir, ne mesurant leur cha-rité qu'a l'aune de tours intérêts, t Les Universttéa, commeMtea aisnées de ta couronne, no relèvent que do t'autorité desrois; les .~suites ne reconnaissent d'autre supérieur que leur <:A-néraj. Les Universités ont toujours combattu pour les droits et

privilèges de t'Êgtise Gallicane les Jésuites ont toujours Mtu*tenu l'opinion contraire et se sont affranchis de la puissanceet juridiction des évoques n. <' Si Vostre Majesté lour accorde ledroit des promotions, pourquoi non pas aux Barnabites, auxpcres de i'Oratoire, A ceux de lit Doctrine chrétienne, et autres

qui se présentent tous les jours? voire & tous les Ordres desMondians qui enseignent, preschont et font los mesmes fonc.fions?. Tous ceux-Jtê attendent avec impatience le succez deceste cause, pour auMitosi se mettre en campagne, et par sotti-eitations ou importunité. comme tes Jésuites, suivre la piste etle chemin qu'ils auront frayé. Que si te privilège est rendu

commun, et qu'il soit loisible à tous les réguliers de promouvoiret conférer tM degrex, it y aura enfin autant d'Universitex enFrance que de villes ou de bourgs, qui est la ruine du royaume,ainsi que les plus clairs-voyons ont jugé des long temps. Car la

t. t.'UotweM)Mde ParisMdMtosoapar uneaohnostMMttteaMte;ritene secontentapasdodemander0 Intervenirau fMei~,elfeeepptfaencoMSaM~MMdetMtteindfele nombrede. eot~gMoù les~<o!tM,disait-elle,t'~tatentlntrodults'l 6ubreptlcemt'otet nonobstantlesjustesoppositionsdesanclenscollèges,Univer-a Mb!epHcen)Mte<oonot'ttantde FranceoppoatMoMdea andeoacoH~a. Un!M~-autrecomoanantezet t)Mesde Ptanece. et deteat dêfendn)d'co«ab!)faoeoaaotrea t'aveaif.(~ J~~M~~MMe,1.1.p. 9M.Keqaetedu t?Jo!otOM.)

Page 56: Compagnie de Jesus en France 1910

tES MXhEMStT~SCONTRE!.? tÊSMTES.

ado fféaucnce des collèges occasïooae de quiMer to com-trop grande fréquence des collèges occasionne de quitter te com-

merce, l'exercice det'agricutture et autres arts nécessaires à la

vie et société politique, pour se précipiter aux esohotes. sous

t'espérance que chacun a d'accrotstre et augmenter sa condition

en portant une robe plus longue que d'ordinaire*.

Un tel plaidoyer, où l'on mettait en avant l'intérêt publie,

devait nécessairement impressionne!' des juges, comme ceux du

Confit privé, habitués à considérer tes choses du point de vue

politique et dont plusieurs partageaient tes idées exposées dans

t'.t'~MMMM~.Le P. Générât avait approuvé les premières démarches par les.

quettes te collège de Tournon réclamait le libre exercice de ses

droits. Mais,quand it apprit la ligue formée par les f nivelés

de France, tt ctwgnit que le débat, restreint d'abord à un seul

étahtisscment. ne pt'H 'tes proportions plus vatttcs, et que ta

Compagnie etto.tn.~ne ne fut inquiétée à cette occasion, n Mcom-

manda donc au P. de Sésuirande faireen sorte qu'on no «'occupai

plus, s'i! était possible, du procès de Tournon, ou du moins quo

te Conseil ne déchut rien qui pût nuire aux autres cotteges?.

Cette tigne de conduite était d'autant plus sage, que tes t'niver-

sitcs dans teurs requêtes ne visaient po<;seutonent le droit M

conferev les Rrndea. mais sussi t'étenduo de t enseignement dans

teacottéges déjà fondés, et jusqu'à l'existence à l'égard des futurs

cott<*gps.

Cependant la cause était trop avancée pour qu'U fut possible

de reculer. On no devait plus songor qu'à parer tea coupa des

adversaires et a diminuer l'éclot d'un triomphe presque assuré.

La veitto du jugement, le 30 Mptembre. le eyndie de t Université

do Tournon demanda et obtint dos lettres en forme do reqnéte

ctvitc contre t'a) réi du Parlement de Toulouse, afin que celui-ci

remit les parties « en tcj catat qu'ottea esloient auparavant~.

tt'autre part. tes t'niversitaires ne tf~rent pas inactifs. Le

recteur de t'Univorsii~ do Pa~a était atora M'JeanAuberi. régent

de rhétorique au cottege do Catvi; it se distingua par uno

ardeur infatigabte cemro tes Jésuitet cola lui valut l'honneur

d'être tnaintenu dans ses fonctiona deux années consécutives.

Quand vint to moment décisif, it n'épargna rien pour battre en

t. neqaCtedet'UotMK)MdeValence~f .V«v"~~"< t. t. p. M~3.~tUoduP.Mn~t m.P.deS~tMa. t" ~HtetMM~Moda,Mpt~O"'S.MeqaOtedu~ndtfdeTootaoo.aoeept.t6M<Ac~wM~anf~. t. Jt. ano.

«Ht,p. 400;.

Page 57: Compagnie de Jesus en France 1910

44 SOUSMCHEUEU. – PHEHtËM:PARTtE.

brèche le crédit de la Compagnie it multiplia ses visites aux

juges et, en affectant la modération, it sut les gagner à sesidées Admis te 37septembre &plaider devant le Conseil la causedes Universités de France, it parla en latin, selon l'usage, avec

beaucoup de force et d'adresse si bien que le garde dos sceauxne put se retenir de le complimenter. Comme le Recteur avait faitallusion à la naissance du roi, dont c'était t'anniversuire, M.d'A-

tigro lui répondit « que les fniversitez devaient espérer aussi,

qu'en mesmejour qu'il a voit pieuà Uiou de donner ta vie au Roy,Sa Majestéconservoroit cotte des Université~ ApW'sUllecourte

délibération, le Conseil refusa de casser t'ar~t du t'artfment de

Toulouse comme le demandaient tes Jésuites. saut aux deman-

deurs, ajouta-t'U, su pourvoir par requestc civile contre leditarrest audit Parlement3 M.

5. Les choses ne pouvaient en rester là. i)< le lendemain,les Jésuites de Tournon présentèrent au Conseil privé une nouvetto

supplique, par taquette ils réclamaient la jouissance des droitset privit"ges dont ils étaient en possession avant les lettres

patentes do Louis XHL Le Conseil no voulut point trancher lui-même la que'.tiun;ii ordonnaseulement que les Reoteuret Syndicdo t'Uoiversité do Tournon jouiraient de leurs anciennes préro-galives, jusqu'à ce que le Partotnent de Toulouse eu eut arrêtéautrement*. En attendant le jugement déOnitif. des <V~o~Mfurcttt échangea entre les parties, et la lutte se poursuivit avfoardeur devant l'opinion publique.

LesJésuites nreot cunnattro les raisons qui militaient en leurfaveur. u La profession do religieux, disaicnt-itx, tes exctut biende la lecture do ta médecine; mais, pour la théologie, ceste

quatité leur donne plus d'advantage qu aux séculiers, pour estremoins distraits es amures du monde ot avoir l'esprit plus Mbre,à causa de la pureté de vie. Et, de faict, tes grands docteurs do

t'Êgtiso ont esté Religieux, comme sainct Basile, satoct méfosme,sainct Augustin et sainct Grégoire. Aussi, tant s'en faut que les

religieux se Boientintroduitadan*! los Universitez, qu'au contrairete sont tea ttcHg!eux de aainct Benoist et de sainel Augustin

t. Jourdain,op.f~ p. <08.JeanAubertfutrecteurduat mata<6aaao Mmarstoa&.2. RëponMdutbitaceOftauMCtautt!et'UntweMJX(te We<fMM~Mj-o~,p. <t0).3. Atf<'tduConseilptt~. 97sept.tMt (M~eM.p.4<?).<.OrdonnançaduConseilpt! 28eept. t6M(~'.Ve~ufe/iranfoh,t.X,ann.tMt,

p. 4M).

Page 58: Compagnie de Jesus en France 1910

LESUXtVERStTËSCOXTRELESJËStJiTES. 4S

.––.t t– –––SA*t, tt~t~~mc. tt*~ct«httB~nt~M-qui ont gouverné tes premières Universitez. Ce n'est chose nou-

velle que tes Jésuites ayent des Universitez; ils en ont au Pont-

a-Mousson, à Otmus, à Gratz, à Prague, à Vienne en Autriche,

à Lisbonne et en ttatic ils ont pouvoir de bailler des degrez à

ceux qui ~nt estudié en leurs Uoiversitez. Et quant à celle de

Tournon, it ne faut pas craindre qu'eue soit tirée en conséquence

pour autre, en faveur dt's Pères Jésuites; d'autant qu'ils ont

trouvé t'fniversité établie, quand ils sont entres à Tournon, et les

ttuitcs et lettres patentes enregistrées au Partement*.

En ce qui concernait la lecture de la tttéotogie AT~urnon, le

syndic du cottage montra combien cet enseignement y était avau-

tageux pour le royaume et pour t'Égtiso. « f En toutes tes Uni-

vorsitez de France, hor~ qu'en Sorbonno et celle do Toulouse, on

no fait point de t<*etnr«ni de profession de tbcotogic, si ce n'est

par quelque t!)'n!"gat. ou par quoique jeune docteur régent

pour s'accréditer durant quelques mois. Et, où on enseigne la

thcutogip, on se mntonte dolire la théologie scotastique, sans faire

cas de la muraue lui est la principatto et plus nécessaire pour tes

curez, ny dp la positive n<'n moinsnéeoa'iaire contre t'hérésie.

a Lo:! Universitex do ttio et d'Orange estahnes par les Hetigion-

naires qui gastoot et perdent le Vivarais pt le itauphinc, sont

voisines do cctto do T"urnon il ''st donc expédient que la lecture

y soit faicte do la sainte tth'otogie, at!n que les bons escoliers et

docteur-!qui estsortiront, puissent ramener les esprits égarés.–

:)"t,'étautiti~'mout du cette Université et la profession de théologie

feront que les sujets du Roy, qui sont contraints d'atter chercher

en Avignon, à ttoto ot à Chamhéry et autres Univorsitéz étran-

gères, tes tcfona do théologie et d'y prcndro tours degroz,

domeuroront dorcsnavant en France, et los étrangers tnesmo

seront convifs à y wenir~.

Ces raisons auraient du former la bouche a tous les opposants;elles no furent malheureusement pas écoutées. Les adversaires

de la Compagnie ressuscitèrent, aeton leur tactique habituelle,

les ancien ueacatomnies, en imprimant un recueil do tout ce quiavait été autrefois publié contre elle. On Ht aussi courir contre

!e<)Jéauitea un papier volant dea raisons sur lesquelles estoit

intervenu i'arrest du 37 septembre t62~. IlSous prétexte do

t. AMmofM<fMJ~H~Mpouf<'<y«<MMfMde yoMMtOM(Ae~tewre ~'<tMfo~,<N!0.<6'!).("~M)

a. ~Mem,p. «;ï.t66,passim.Cf.MMsip.op.cM.,p. 82.3.~o ~eMM~c/)ranfo<t,t. X,p. 460.

Page 59: Compagnie de Jesus en France 1910

46 SOUSRtCHEUEU. PhEMiÊREPARTIE.

défendre les Universités de France, on s'eoorcait de prouver« par les propres escrits et pièces des Révérends Pèresj qu'ilsn'entreprennent pas seulement sur les droicts des Universitez,mais aussi contrarient et préjudicient grandement à l'autoritédn roy, à la justice ordinaire de Sa Majesté, à la dignité et au

pouvoir de Messieurs les Cardinaux, Archevêques et Ëv~ques, aux

règles et professions des autres religieux, à la jeunesse estudiantsoubs eus, à ceux qui entrent on leur Société, au bien et reposdes villes qui les reçoivent, à

la perfectiondes sciences, à t'anti.

qn'té et a<txcommandemens de l'Eglise, etc., et mesme au pouvoirdo Sa Sainteté' Ainsi, d'après cette énumération, il n'y avait

personne, dans le royaume et sur la terre, qui n'eut à se plaindrede la Compagnie, néau des individus, des famittes et de tou*einstitution. Les P~MM des UtJversitez de France concluaienten demandant non seulement la révocation de toutes tes Lettres

que les Jésuites avaient obteaues pour s'attribuer tes num, titre,

qualité, droits et privilèges des Universitésn, mais encore l'inter-

diction Il à eux et à tous autres ttetigieux de poursuivre à i'ad-venir t'cstabtissement d'aucun collège de plus en ceux qu'ilsont ès villes où il n'y a Universités, ils ne pourront doreanavantfaire plus de trois classes, pour tes langues latine et grecqueseulement », Us auront ainsi, ajoutait'oa, plus de tuisirs~' de

servir t'Ëgtiso, le Roi et leur patrie, ct ~etont d'autant plusobligez de prier Mien, comme ils fout profession M.

Les Jésuites deTournon, forts de lours privitegea antérieurs aux

lettres patentes de décembre t682, ne se prcssèrfnt pas de pa-raltre devant If Parlement do Toulouse. P. <tén''rat. it est vrai,n'avait pas renoncé à réclamer pour la Compagnie l'exercice de

tous ses dmits; mais, afin do no pas exposer l'ensemble des col-

lèges à quoique avanie, il désirait qu'on fut assuré d'abord de

l'approbation du Consoi!privée Cunuant on la bienveillance de

cetoi-ct. !o comte do Tournon lui présenta une requête où il de-

mandait que le procès pendant devant te t'artement de Toulouse

fût renvoyé devant une autre Cour, pour cause de suspicion légi-time en effet, il y avait des parentés, alliances et amitiéa h

entre Messieursdu Parlement do Toulouse et les professeurs de

l'Université de la même ville. LeConseil reconnut le bien fondé

i. MfeMM do9 UnherstMs (~f JMefO'fe ~tM~e, t. ), p. 253'. CL D'AtgfnM(CoMffho jM~)Cfo~Mw,1. Il. P. Il, 266).

a.~M~em.3. Lettre duP. G~n~at au P. de SOgotMD,?cet. <621~F~aDc~a,Epht. Oen., t. tV).

Page 60: Compagnie de Jesus en France 1910

LESUX!YERMTKSCONTRELESJ~UtT~. M

de ce motif, évoqua iui'même l'affaire et donna aux Universités de

Toulouse, de Valence et de Cahors assignation de comparaître*.L'Université de Paris comprit alors la nécessité, pour abattre

i'enofOMcommun, de réunir une seconde fois en un seul faisceau

les forces de tontes les Universités françaises Laplupart répon-dirent à tappet par l'envoi de députés ou pat des procurations au

nom du recteur. M*Aubère. On convint en outre que la ligue

universitaire ne bornerait pas son action à l'affaire présente, mais

qu'eue l'étendrait à celles qui pourraient survenir sur tous les

points du royaume. Bientôt, dans une réunion générale de toutes

tes FacuMcs,l'Université de Paris donnait Ason Recteur le pou-voir et te soin de conserver et défendre par toute voie due et rai-

~onnaMc. les droits des Universités, suivant ftes précédents

arrests] du Paiement de Toulouse et du Conseil privéLeReoteut défendit avec une habite vigueur, non toutefois «par

voie due et raisonnable les intérêts qui lui étaient connés.

C'est sous son inspiration que fut rédigé contre le comte de Tour-

non unJtA'wouc dans teque!, au Moud'exposer fidèlement les faits,«n énuméraitcfmptaisammeut" quinze ft'audfs",disait-oa, aux-

tjuoUostesJésuiiesavaienteurecourspour perdre <esUuivorsités\

Kux'mémos, concluait le ~wo~ ce~rengioux reconnaissent, en

évoquant i'anairo au Conseil, que leur cause est très mauvaise,

puisqu'Hs refusent pour juges ceux qui ont été leurs pro-tecteurs et sont encore A présent leurs bienfaiteurs, plus qu'enautre ville du royaume' M.

Au mois de mars t626 le Conseil allait s'occuper du procès,

lorsque la comte de Tournon fit présenter des Lettres ~'J~<~·

dont l'effet devait tout suspendre pour six mois. Il n'en fut pastenu compte et, le 27 mars, le Conseil prononça un arrêt qui ren-

voya do nouveau tes parties devant le Parlement de Toulouse.

celui-ci d son tour ordonna, !e 20 août, l'exécution de son arrêt

du iOjuiMet tu23". Ainsi so trouvèrent supprimés les titres et

1. Cf.t'oodKtte,"p.W.. t. M.p. 203.2~.x. Mctct du ta~tUa t02&<~MMO~ dea <tx-<h<«tt<~M~«, t. ttt, f. 49).a. DttpM déotets et procuration (Le .VM'fMM~M~e, t. ), p. 734.7M).t. ~«wtM dea <o).d'<aM< J<'<M~e<,p. 4t.

!VpmowfuM~eleeeW~~c yoH''<wt(~Mttt~Mdest'x.<M«t<)tJ~M~M,1.)tt,p. <6S).Bande!enattribueia tMacMan6 PtetMd'Oliveprofesseur&tttn~eMtMdeCahoM(W~M'e~cf</«<ce«M<et'nAo«.p. tMj.

6. ~MHa~M<<<MMMHtM f. C.7. Onappelait&fMM'fd ~<t<ee!!ssque !eMtacMtdattà tousccu<qu<étaient

forcésde6'abMoterpoo~teservicepublie.8. AKMdu ConseiiptM.atOMs t&t8;a~<t do PattementdeTouîouM.MaoOMMO

(Le ~ewc ~aHr~t, ). Xt, ann. <620. p. «o).

Page 61: Compagnie de Jesus en France 1910

M SOUS RICHELIEU. PREMIÈRE PARTIE.

privitèges d'Université accordés au collège de Tournon par I~s

bulles des papes et les édits des rois.

Ledénouement a de quoi nous surprendre. Jusque-ta le Parle-

ment de Toulouse et le Conseil privé, s'étaient presque toujoursmontrés favorables à la Compagnie de Jésus. Comment donc s'ex-

pliquer qu'ils aient consenti à sacrifier les droits indéniables de

l'un de ses collèges ? Une lettre du 3 septembre i626, adressée au

P. Généra! par le P. Pierre Lacaze, supérieur de la maison pro-fesse de Toulouse, nous donnera la solution de l'énigme. Dans les

débats devant le Conseil, dit-il, la question politique domina la

question scolaire. Influencés par les libelles répandus à profusion

parmi le publie, les conseillers et les ministres, au moins en

majorité, se laissèrent persuader qu'il importait au bien de t'Ëtat

de ne pas reconnaître les privilèges universitaires à une Société

toute dévouée au Souverain Pontife, exempte de la juridictiondes Ordinaires et obéissant à un Général étranger, que l'on s'ima-

ginait hostile à la France. Au Parlement de Toulouse; la même

préoccupation détermina la conduite d'un certain nombre de

magistrats. Le premier président, les présidents et les anciens.conseillers de la Grand'Chambre restèrent dévoués aux Jésuites;mais les jeunes conseillers de ta Chambre des Enquêtes embras-

sèrent le parti des Universités. De plus, suivant un usage établi

depuis plusieurs années &Toulouse, les présidents et les conseillers

qui faisaient partiedes Congrégations de la sainte Vierge, devaient

s'abstenir de siéger dans toutes tes causes concernant la Compa-gnie en6n, chose absolument nouvelle, la même abstention fut

exigée, dans l'affaire présente, de tous ceux qui avaient leurs fils

au pensionnat de Toulouse. Cr&ce à toutes ces' exclusions, l'arrêt

contraire aux Jésuites fut rendu à l'unanimité moins une

voix'.

Cependant l'acte de la Cour suprême du Languedoc ne consa-

crait pas un droit commun pour toute la France il ne concernait

qu'un seul collège de la Compagnie, les quarante autres restant

parfaitement libres de renouveler des tentatives semblables dans

leur contrat avec les municipalités, en vertu des privilèges qu'ilsavaient obtenus du Saint-Siège. On comprend toutefois que, de-

vant le parti pris d'hostilité, les Jésuites n'aient montré nul em-

pressement, qu'ils aient même retenu sur une pente dangereusedes fondateurs trop zélés. C'était sagesse, comme on le verra

t. LettreduP.Lacazean P.Généra!,3 sept i626(To!oMn.,EpM adCen-,t. t,n. t6).

Page 62: Compagnie de Jesus en France 1910

LES UXtVERStTËS CONTRELES JË4MTBS. 49

~'t~A~ ~«~~mc~wM~t&~t~ &1&t~tt~~A~~t~ ~t <îMt*

Cf.tome M. p. 6t9.COMPMtMBM <ÉM)8. T, tV. 4

par l'affaire d'AngouIème, assez semblable à la précédente et sur-

venue à la même époque.

M. La famille des Valois-Angoulème avait toujours protégé les

lettres et les arts. Jean le Bon, frère du poète Charles ~'Orléans

et grand-père de François I", conçut le dessein d'établir une

Université dans le chef-lieu de son Comté; mais il mourut avant

d'avoir pu réaliser son projet. Son petit-fils François, devenu roi

de France, accomplit le vœu du « bonComteJean "en accordant

à Angoulême, par lettres patentes du mois de décembre i5i(;,

« collège, écoles et Université en toutes facultés et sciences' M.Les

mattres, gradués, écoliers, bedeaux, messagers devaient y jouir de

la même juridiction, puissance et autorité, des mêmes privi-

lèges, immunités, exceptions et franchises que ceuxdes Univer-

sités de Paris, Poitiers et Toulouse. François!" voulait ainsi récom-

penser les bons services rendus dans les guerres anglaises,« par l'une des principales clefs et frontières du royaume, du

costé et endroit du duché de Guyenne ». il était convaincu que les

écoles serviraient beaucoup à la prospérité de la vilit:, comme au

pronct et instruction des pauvres et jeunes personnages des pays

circonvoisins, et à l'exaltation de la saincte foy catholique~L'Université d'Angoulême eut à lutter dès sa naissance contre

celle de Poitiers qui, redoutant une rivale, résolut de s'opposeru l'enregistrement des lettres patentes du Parlement de Paris. Sur

la requête présentée le 7mars i6i7 par le procureur Deschamp,

chargé de défendre les intérêts des Poitevins, l'avocat généralconclut à l'audition des parties dans le délai de trois semaines.

Par suite de longueurs dans la procédure, la vérincaHondes lettres

patentes n'eut lieu que les 2 avril i5M. La vil!e d'An~oulême,eo possession de son droit, n'en avait pas encore pronté, lorsqueLouisXll!, par un brevet du 10 mai 1623, permit d'y établir un

collège de jésuites s.

Un article du contrat, passé le ii juin entre la Compagnie et

la municipalité, regardait spécialement les prérogatives univer-

sitaires. Le maire et les écbevins, afin d' « honorer et illustrer

ledit collège », accordaient aux religieux de jouir du droit d'Uni-

versité « pour lettres humaines, philosophie et théologie H, con-

). VoirtomeHt.p. 6i2et soiv.– Cf. BotMonnade,JM~M ducollègee<~ff'e<f~M~oMMme,p.3*6.

2. Lettrespatentesde Fmncoht",décembre)5t6(AMMv.comm.d'AngoaMme.AA,6,f. 81).

3. Cf. tome nï. p. 6M.

Page 63: Compagnie de Jesus en France 1910

M SOUSRiCHEUEU.– PHEMtKREPAHTtK.

cédé par les lettres patentes de Françoise, con&rméde règne en

règne et nommément par Louis XtM avec, pour eux et leurs

écoliers, tous Jes privilèges enregistres ès cour de Parlement à

Paris 1Peut-être cet acte n éveilta-t-il pas tout de suite les suscep-

tibilités de Poitiers et de Bordeaux, mais les progrès rapides du

nouveau collège tirent bientôt craindre à ces deux villes une con-currence plus dangereuse encore si les Jésuites s'avisaient d'user

de leur droit d'Université. Les docteurs de Poitiers, dans leur

décret d'union avec les universitaires de France contre les

Jésuites de Tournon, attirèrent l'attention de leurs collègues

parisiens sur la situation exceptionnetto du collège Saint-Louisà Angoutême Le recteur Jean Aubert s'empressa d'intéresser à

à cette cause le Parlement de Paris, auquel Angoutème ressor-

tissait, et demanda qu on entev&t aux Jésuites de cette ville le

droit d'Université concédé par tes lettres patentes do <5<(}.Mais,à la nouvelle de cotte démarche, ta municipatité augoumoise

protesta énergiquement, le tl mars tM25~. L'évoque et le cha-

pitre se joignirent en cette circonstance aux maire et échevins, et

tous ensemble revendiquèrent pour la ville la jouissance de son

droit d'Université. tts obtinrent au mois de juin un arrêt du GrandConseil qui, reconnaissant la justesse de leurs réclamations, les

maintenait en possession de leurs privilèges. '<Quant à l'Univer-

sité, y est-il dit, il a esté ordonné qu'elle sera estabtio et instituéeen ladite ville ~d'Angoutème) toutesfois et quantes, par t'advis

commun desdits é~equo, chapitre, maire et corps de ville, à

l'exemple des autres Universitex du royaume, suivant les lettres

de concession octroyées par te roy François f', entaque!te seront

agrégez tes rettigieux do ladito ville et mesme tes Jésuites, tout

ainsy qu'ils sont aux Universitez do Poictiers et de Hourdeaux*.

Cet arrêt ne découragea point les opposants. le t8août,J<'anTarin, successeur de Jean Aubert, présenta au Grand Conseil une

requête par laquelle "tes Recteur, Doyens, Procureurs et suppostsde l'Université de Paris demandaient l'annulation du contrat

passé entre la municipalité d'Angouteme et les Pères de la Com-

1.Contrateotrela 'tUeet lesJésuites,« juin t622(<<«MafMdes<o(.<t<M<M.t. Il, p.693,cote).

2. Décretd'untoodet UntteMih;de PottteMavectes UnheKiMsdo royaume(Ae~eKMMJésuite,t. p.7~ ).

3. Détibetattonducorpsdeville,11mafst625(Archivescomm.d'AngouMme,BB,6,f.t68). Cf.BotMoanade,o/ cM..p. 6t, 65.

4. Arrêt du Grand Conseil, juin t6M (Archives de la Charente, D, 7, n. 6.)

Page 64: Compagnie de Jesus en France 1910

LES UNIVERSITÉSCONTRE LES JÉSUITES. 5t

pagnie de Jésus. Msavaient été avertM, <t)8Meot-MS,que les jé-

suites"voutans s'introduire Mencette ville « pour y tenir cotiège

et y instruire la jeunesse, avaient trouvé moyen de faire annexer

à leur prétendu collège la prébende préceptoriale, et non

contents de ce, auroient faict unconiract par lequel supposant

que ladicte ville a droict d'avoir Université, et ce en vertu de

lettres qui n'ont jamais sorti effect, ils se seroient faict céder

ledict prétendu droict, et à présent sous prétexte de faire homo-

loguer l'union de ladicte prébende, veulent faire indirectement

autoriser par le Conseil la qualité d'Université qu'ils donnent

injustement, sans tiltre valable, à leur dict collège, qui est une

usurpation préjudiciable à toutes les Universités de France et

particulièrement à ceUe de Paris H.

LesJésuites d'Angoulême, instruits par les mécomptes qu'éprou-vait alors te collège de Tournon, se montrèrent peu soucieux de

s'engager en la poursuite d'un procès dont l'issue serait d'autant

plus douteuse qu'ils y interviendraient à un titre quelconque.

tt'aitteurs, leur sorait'ii jamaispossible d'organiser une Université

dans unevit!e où, comme le passé l'avait prouvé, tous les éléments

de succès faisaient défaut? Ils résolurent de séparer leur cause de

celle du maire et des éohevins, de l'évêque et du chapitre, etde

conserver peut-être ainsi à la ville le droit d'Université dans le-

quel elle avait éjtémaintenue par t'arret du mois de juin. Dans

une requête présentée au Grand Conseil le ti septembre 1625, ils

se contentèrent de protester contre les fausses allégations du

Recteur de l'Université do Paris. Celui-ci, disaient-ils, Il sousun

prétexte imaginaire avait supposé qu'ils voûtaient s'attribuer la

direction de l'Université accordée &la ville par le roi Françoisalors qu'ils ne prétendaient qu'à la simple administration du

coitège établi par le Roi ( Louis Xt!t), consenti par i'évesque,

postulé et entretenu par ladite ville En conséquence, le syndicde la Compagnie suppliait le Grand Conseil de lui donner acte de

la déclaration suivante Quêtes Jésuites n'ont jamais entendu

former ni gouverner ladite Université d'AngouIesme, ni contre-

venir à t'authorité dudit sieur Recteur 2. »

Cependant l'évêque avecle chapitre, lemaireavec tes éche-

vins, conseillers et pairs de la ville, continuèrent à solliciter

t. Requêtede t'Un~eKttéde Pattean GrandConseil,)2 août )626(Ae~<f-CMr<'7<!aM«e,t.),p.t96)

2 RequêtedeaJtsattesaaGrandConseil,4 sept t625(LeMefCMfe~M«e,t. 1,p.200).

Page 65: Compagnie de Jesus en France 1910

68 SOUSMCHEUEU.– PREMIÈREPARUS.

l'exécution dn contrat et le maintien de leurs privilèges antérieurs.

Après la plaidoirie des avocats, le Recteur Tarin demanda à être

entendu; puis tes jugea, n'ayant aucun égard à la requête du

syndic du collège, déclarèrent le i9 septembre 1625, nul et

résolu Msur le point en litige le contrat de t622, sans qu'àl'advenir les maire et eschevins pussent j prétendre droiot d'Uni-versité en ladite ville d'Angoutesme' Cet arrêt peu libérât,arraché en quelque sorte au Grand Conseil par les intrigues de

Tarin et consorts, froissa d'une manière très sensible t'amour-

propre des Angoumois. Cen'est pas sans raison que les historiensde la ville se firent t'écbo des do!éancea de leurs compatriotes.Tous ceux qui ont parlé de cet arrêt « ont étc unanimes pour leMarner et pour regretter qu'on ait si à la tégèM tésé les intérêts

de la population ». Il eut du moins un avantage débarrasser les

Jésuites de leurs ennemis qui « ayant obtenu gain de cause ne se

préoccupèrent plus du cottège~LesPères de la Compagnie, noua le savons par ta déclaration

du syndic d'Angoutême devant le Grand Conseil, ne tenaient pasau titre plus brillant qu'utile d'université ce qu'ils déiraient

avant tout c'était la connrmation de t'étaMistement du collège.tts t'obtinrent de Louis Xt!), en 1827, par l'entremise du mare-chai de Schomberg, gouverneur de la province~.

t.A~t. doGMedConMH,<0septembret635(LeJMf<M /htwfo«,t. XI,ann.M2a,p.t0<w.

9. De MasiioogoM,LesJ~M~e~d'~n~oxMmc,p.69.– Ho!Moonede,< <«.,

P.3.9?

Lettrespatente:deLoutsX<U.juin<62?(Afch!<fe!.dcla Chwente.D,t, n.0).Pendantcesdéme!<~avec t'UnWeKtte,te9coagn'jtaMon~t'Mvinftateaavaienteu

lieu.Panntles~M<t<<o<<touwmmon'Hfat tesotode pïcseotMau P.GeoMet,t'aoconcernaitla pennb&tondedonnerMit~~ctfM <p<W~M~auxcommunautésdefemmes.Vitette~btaet~tattttsenee. Of.acauseda 6'anduombtededemandesonauraitdea!ttn'avoirKeouMqo'amPP.Pm*<nt!aan.LeP. G~M<refusa aCetteMesxte,tepoadtt-H,~taMtepourdejustesmotth,est d'unusagecommundanslaCompagnie.o On continuadonca demanderta peftnh~ona Rometo«e~~Mo«M(<et<tCong.PMt.,tMt).

Page 66: Compagnie de Jesus en France 1910

CHAP!TREtM

tKE StITE D'AFFAIRES DËSAGB~ABLBS

(<<;2W026)

Sommatre. – Vofatton du jouno Favier. 2. Les biens <<Mcollèges. :1..~<îahe<tc-4!cMr<'adu t'.Arooux.4.A~t!~AmbroiscUuvot.–&. Le P.Andf\'<.tsht etTh~e~ttette Viau. 6. DtsgrâM du P. <:o S'~uirao. 7. Accueil fait

par la eoor ao Il. Jean Sufr~en sox Buccesseat'.

SourcM maauaefttea t. Recueils de Documents coo~ene~ dana la Cnmpagoio a) Ep)<-totae eeeefattnm m) e~tercot b) tMtne~. Eptatotae MoeMttun) –c) ftaoeta, Epi~otaead Cenefatrm; "'t) Lugdunfoaia. t:phto)aetieneMHon) -e) ).jgt<uneMit, EphMMedCeMotem, "0 tMoctae historia -s) Kraocta, t'undattocea eoHes)on<<n.H. Roma, ATchb~ ~aUtaoo, SonttatuM <!) FraMfta, n.eo, tB, a: sw, 40t – ctU. Pia,

B* M.t)t. Parb, B)M)oth6qM' hattonatt), t. (f. saxt 8<m. 3~8.K. *))t, BH'))~h<\tue muotctpate, maattsft)t9, eot~attoadacca de Petruse.V. tatpenMaa. N)M)ut))~He tuM)th<pate< manuet~ta. eeUecMua Fe)MM.

NeeMea tm~tm~ea) Atenet, ~MfM<<e N'fAeMfM.–MAno~tttea'fM~M. –jMA)M<«'<t~fMotAtft' Mo~. –pMCfa tf~&a<t.F <tf<<M<fm6~<'oa~"rM<M ft't t'~M~ – ~ttttOtM desMt<t)MM<t J~M«M.– GM~aM~.?''<-<<«H eM~(CaMyoa, CotMMMXt ttKWM. <<<<e.W'.– O't'~eaua.ta t~e<h' P.<frMCot"<t. C<~fda~a,M~s<e~')«S<?<ftot<<Je)~p.v~– jMM.))ne.n<t~tt«<'<fffAr<Mt~"M'f<' !')<~<<<'B'q~. -~MotrM fAMMM~MM<MMyatt~tf fNt«e)rf<<<. B)f~ Huquet. <h<fo<M-du Po~Mnott ~~o~oad~.– Jour.data. MMo'M de ft/n<rM'<t<t' de Paris. Pmt, «~Af~AM sur tt CoMjM~~e <t.:J~<M.l. tV.

<. A !'eMtop!e~es uMvot~Maipca,les autres ennemis da )&Compagnie no perdaient aucune occasion de la combattre et dela vilipender. Sans aller jaaqu'à menaccrson existence, ces atta.quea et ees catomnies pat ticutièfea tendaient cependant à i'aSai-blir, en tournaht contre elle t'opinion à un moment donné unassaut général aura d'autant plus de chances de réussite, que Jesesprits auront été plus prévenus, les passions plus surexcitées.Entre i63~ et 1626 survinrent plusieurs aHahes désagréables'nu allaient singulièrement assombrir Jes dernières années de labelle carrière du ceiebre P. Coton.

Placé à la tête de la province de France, après avoir aban-donné au P. Nicolas Vilhiès le gouvernement de celle d'Aqui-

Page 67: Compagnie de Jesus en France 1910

8t SOt~SMtCHEUEU. PREMIÈREPAWtE.

<a!no t'nn«!«n «ntttonc~ttf~nHotm! tV ~<ttn t~~tt. Vttttaine, l'ancien confesseur de Henri IV et de Louis X!Marrivait àParis le 2~ janvier i625. A la cour comme partout ailleurs, itrencontra l'accueil le plus bienveillant. « Le cardinal de Riche-lieu qui estoit enfermé dans son cabinet avec les ambassadeursd'Angleterre, quand il lui atta rendre sa première visite, n'eut

pas plus tost esté averti qu'il estoit dans son autichambre, qu'ilquitta les ambassadeurs, disant qu'ils luy perniettraient biend'atter embrasser son bon ami, et il t'embrassa euectivementavecde grandes démonstrations d'amitié. Toute la cour le vint voir enfoutte. Le Roy et les Heynos i'attèrent entendre le jour de laPuritication à Saint-Gervais, où il devoit prescber le caresme,et, à certaines gens près dont le jugement suit toujours la mau-vaise volonté, il fut applaudi universellement et écouté avecavidité d'une multitude innombrable de peuple qui l'avoit tou-

jours regardé comme un saint Il

Un début aussi heureux semblait présager des jours tranquillesà ce jésuite que le peuple de Paris avait surnommé fange de la

paix 2. Maisla Providence en avait disposé tout autrement. LeP. Coton, dont la douceur était proverbiate. savait montrer la

plus grande énergie quand il s'agissai de défendre les inté-rêts des âmes. S'il lui fallait par exempte protéger une vocationsincère contre les abus de l'autorité paternotle, oa le voyaitallier une invincible fermeté aux ménagements 'une légitimecondescendance. On en trouvera ta prouve dans te fait suivantque le P. Harasse nous a conservé.

Un maltre des requêtes nommé Favier, avait un n!s qui don-nait tes plus belles espérances. Lejeune homme, ayant entendu

l'appel de Meu, sollicita de son père l'autorisation d'entrer dansla Compagnie de Jésus; rebuté plusieurs fois, it résolut de suivrele conseil évangélique plutôt que d'être inndéio à Dieu it quittasecrètement la maison familiale et se réfugia en Lorraine, aunoviciat de Nancy. Mais il n'y fut pas longtemps en repos. Le

père désolé, presque au désespoir, présenta requête au Parlementcontre tes Jésuites ils avaient ensorcelé son nta pour mieux

l'accaparer et le corrompre do leurs pernicieuses doctrines etafin deroogager plus avant dans tes secrets de l'Ordre, on luiavoit fait changer de nom par la substitution d'une lettre, t'appe-lant François Xavier au lieu de François Favier M.La Compagnie

t.D O~Mans,VieditP.PierreCoton.p. tCS.a. OaMsse, ~Mcf<ait tfay. p. 21.

Page 68: Compagnie de Jesus en France 1910

UNESMTE~'AFFAMESDÉSAGRÉABLES. 55

nde le dire? ) oo s'était point rabaisséeà des moyens(est-il besoin de le dire? ) oo s'était point rabaissée à des moyensaussi ridicules; le novice était allé en pleine liberté ;,il n'avait

été ni séquestré, ni séduit. Pour en convaincre tes siens et !e

Parlement, le P. Provincial de France, d'acord avec celui de Cham-

pagne, le nt revenir à Paris. Aussitôt arrivé, on le conduisit chez

le Procureur générât, en présence duquel it fut remis à M.Favier.

Et dans cette circonstance tout le monde admira "ta modestie

du P. Coton qui souffrit sans s'émouvoir, devant plus do cent per-sonnes d'honneur, tous les outrages que la rage pouvoit suggérerà un père irrité'. L'enfant, de son coté, «après des difficultés

merveilleuses, fondant en larmes et en sanglots, se jeta aux

genous do M. le Procureur générât, et a haute voix fit vœu de

vivre et de mourir jésuite ce qui cuida faire sor~ le père des

bornes de la raison. Malgré les plus vives inst <ces, il refusa

de rentrer chez ses parents et fut laissé à la disposition du

P. Provincial, Cetui-ci pensa que, sans mettre en danger une

vocation si solide et si sincère, it pouvait condescendre quelque

peu aux exigences paternelles. Il pria donc Lo'jis Xttt de confier

le novice à son père pour trois semaines; après ce laps de temps,on le laisserait libre de suivre ses désirs, s'il y avait persévéré.

LeRoy fit l'honneura M.Favior de l'envoyer quérir, et lui com-

manda de traiter son fils avec toute sorte de douceur, luy donnant

une entière et pleine liberté pour mettre en effet sa vocation. Le

père néantmoins le tenoit fort otroitement serré dans son logis,

luy faisant des indignités incroyables, jusques &luy faire déchi-

rer sur le dos en mille lambeaux la soutane et les habits qu'il

portoit. En quoy cet enfant montra des effets d'une merveilleuse

générosité, demeurant jour et nuit, l'espace de quinze jours ou

trois semaines, déchiré et demi-nu au cœur de t'hyver, résolu de

mourir ptustost que do revcstir un habit séculier. M

Ledélai fixé par to roi ayant expiré, le matira des requêtesn'en continuait pas moins à tenir son tits enfermé. MaisFrançois,résolu plus que jamais de rester fidèle à Dieu, parvint à s'en-

fuir et revint à Nancy d'où il fut envoyé en Attemngne. N. Favierse plaignit de nouveau à Louis Xttt ot fatigua le Parlement de

ses clameurs. Mais on ne l'écouta plus ses indignes procédésenvers l'enfant tui avaient aliéné toute sympathie <. Le mal-

heureux magistrat ne le pardonna pas aux Jésuites et, quoyquedans la suite du temps il leur rendit son amitié, ce ne fut qu'après

1. Garasse,Récitau vray. p. 123-128.

Page 69: Compagnie de Jesus en France 1910

56 MUS MCNEt.tEU. PREN~MÎ PARTtE.

t-–~ –~–At~ ~~B~t- t

leur avoir fait sentir des effetsde sa haine, d'autant plus queles temps lui en donnèrent plusdoccasion <.n

a. Au dire des calomniateurs, la Compagnie, non contentede séquestrer tes personnes, savait aussi accaparer lesfortunessous prétexte de fonder des maisons d'éducation, elle aurait

acquis des richesses considétaMea. Laceusation, déj&réfutéemaintes fois, se renouvelait alors avec insistance. Le P. de Sé-

guiran dut en avertir le P. Coton, absent de Paris et occupé àla visitede la Province. Il lui dit que les faux bruits répanduscommençaienta mal impressionnerla cour. Richelieului-même,parait-il, conseit!a!tau roi de ne plus accorderde lettres patentesaux villes qui demandaient des collègesde la Compagnie.Favo-rable d'aiUeurs & la liberté d'enseignement,te ministre n'était

pourtant point d'avis de multiplier tes établissements d'ins-truction secondaire. Il redoutait tes suites pernicieuses dudemi.savoir, les atteintes souvent irrémédiables qu'il porte Ala piété, au respect. à l'esprit de soumission, a tous tes senti-menta (lui sont te lien des sociétés humaines s H.Dans un Ëtatbien ordonné, peosait'it, la culture tittéraire ne doit pasêtre générale. Pou idée était donc do réduire te nombre descollèges; on la retrouve dans un cur!eu< projet do ~~w~~pour toutes tes aOairesdu royaume réd!gé vers <625et publiéparmi ses f~MfM; entait, otto uefnt jamais miseAexécution.Maison voit commele moment était opportun pour attaquer tesétablissements de la Compagnie, Ils étaient beaucoup tropriches, prétendait-on; et t'~n s'oubr~ait de persuader au ruide ne plus leur attribuer de secours temperas. Sans attendreson retour à Paris, le P. Coton s'empressa de détromperLuais Xttt, dont on pouvait surprendra ta bonne M. !t luiécrivit de Tours te ta juillet i625: t<csmosmes ennemis (dot'ÉgtMOet de votre servicej voulurent Mire accroireau fouHoy,le grand Henry, vostre pore, que nostre Compagnie ostoit si

t. D'OtMane,~.c~ p.tM.9. Jootdato, M«to~<' <<<*f~t<M<'<<Mde ~aW<. p )4S.

Noaa voaïû)!<.MaaM.ond!Mau Mt dao<eo ~feMCM~ qu'it n'y att p!ux decoU6ge8et co a'eat wU!eacydire au tel dans Patts, Rouen. qu'il ]~<~<M,plus decollègesIl ce n'ea' èl villes c, après QOlQmde8:parle, Roucn, Amiens,vole3, OiJoa,Lyon. To!oM, BoT<ieao)t,PctMeta. Beoaet. la HMchp. Pan, qui sont en )eMea<-tteMe en nostM myaomoque tout ccot qo oo cf~nohtm patUeuMtMmeate~tMCMao< en y (xtuMoxt e!tMco~mod~~)eo~ cnwoiM. Koaawoutoot'to'co ehaeooeaux leU,es y pourront estre commodément envolez. Matis,oulon8 qnea chacnnad'tcettM Mait deoa coU~ges, t'na de tëcnMeMet t'antM de Pf. MM!te9.et Acausedu grand nombre df KnoMM ')n! se trouve dans Paris coua Mn!oo! qu'il yen ait quatre, trois de sëcutteMet an de bottes (Avenel, Ae~ej* du c«f<f. deRichelieu. t H, p. 0'

Page 70: Compagnie de Jesus en France 1910

U?!BSUITEtTAFPAMES~SACaëAB~ES. 5~

riche que nous regorgions de hénéBcea;Araison de qaoy je tu

contraint de porter un dénombrement de tous nos biens à

M.de Bettiévre, lors chancelier, à M. de Sutty, surintendant

générât des Bnances, et à messieurs les Secrétaires d'Estat,

faisant voir ce que j'oSre encore de faire pour te présent –

que nousn'avons pas deux cents francs par homme, y compte*nant vivre, vestir, librairies, sacriatiea. bastimens, procès.

viatiques et toute autre despense, tant commune que particu-

lière et, touchant les benôBcea,que nous nommerionsplusieurs

ecclésiastiquesen France dont !e moindre a, lui seul, plus de

bénéficesque nous tous ensomhïe.Et cela fat vëpiOëpour clore

la bouche &la médisance.et sommesppêta d'en iaMeencore la

preuve si VoatMMajestéle désire. Si nostre Compagnie, Sire,ne faisoit la guerre à Sathan et à ses supposts, nous ne serions

en ces peines, et les ennemis de la vérité nooa laisseroicnt en

repos, ains diroient Mon de noua et nous tonetoient a Yostfo

Majesté.Maintenant,comme ils sont et comme nous sommes,

ilsne se désisterontjamais. Aussi sera-ce un eSect de sa grandebonté et de la sapiencoqui accompagne )<ouis.te.Juste,do nous

prendra,a'it luy plaist, en sa protection, comme t'ont toujoursraietle feu Roy, son Père, et la Heyne,sa chère et très honorée

mère, et Vostre Majestémesme, Sire, l'a fait Jusqu'à présent.Soustels auspiceset ceuxde la grâce de Dieu, nouscontinuerons,

partout QUil tuy plaira de nous establir, d'estw ce que noua

luy sommes, totalementacquis et redawabiea.et d'en produireles eOectaet los preuves, à l'endroiet tant do ses propres sut'-

jects que de tous étrangers. u

Ala marge do la minute de cette tettre, lu P. Cotonavait

ajouté la nota suivante Il C'est pour rospondre en générât aux

eatran~caimpressionsque le grand favori (Richelieusans doute)a mis deapuiapeu en l'esprit du Moy.'M«~«~?<M'~~Mo ~MM~oM~aoM'f <H~p~M/o, chose maintenant qui doit estre seereto.

Plaise a Dieu qu'estant a Paris j'y puisse apporter quelqueremède '.M

3. Maintenirt'oxistencodes collègeset voitier Aleur entretien,ne fut pas le soul soucidu P. Cotonpendant son dernier Provin.

ciatai; il eut aussi b défendre l'honneur de qnetques'uas de ses

1.Lettredo P. Coton<tLouiaXtU,13f'Mett~~ (Ptat,/!ecAe~AM,t. tv,p.640).

Page 71: Compagnie de Jesus en France 1910

S8 SOUSRtCHEUEU. – PREMtÊHERAMTtE.

confrères les PP. Jean Arnoux, Ambroise Guyot, André Voisin,

Gaspard de Séguiran, François Garasse –injustement pour-

suivis par des ennemis acharnés.

t.e P. Arnoux était alors l'un des prédicateurs tes plus en re-

nom il était recherché par un si grand nombre de prélats que le

P. Général dut se réserver la disposition de sa personne tt venait

dedonner avec grand succès le carême de t63~ dans la cathédrale

d'Orléans, lorsqu'il fut appelé pour prêcher à Paris; c'était avec

congé exprès du roi car, malgré son éloignement de la cour,le religieux n'avait point perdu les bonnes grAccsde Louis Xttt

Son arrivée dans la capitale, la veille de la Pentecôte, portaombrage à plusieurs courtisans. M'ayant rien sceu do ce

voyage, quelques-uns de ceux qui geuvernoieut alors, et quiestoient des plus puissants ennemis de nostre Compagnie, tirenttous leurs efforts pour le renvoyer incontinent après les fêtes.Et si ce n'eus! esté les prières do Madame la comtesse de

Saint-Pot, on croit qu'ils en fussent venus à bout On parvinttoutefois &h fermer l'entrée ~de la cour et à empêcher le roid attor l'entendre à Saint*Gorvais,où it prêchait l'octave du SaintsSacrement avec un grand concours de tous les ordres, nonsanscstro esp!é dans toutes ses paroles Le ~te du Père n'enfut pas refroidi; i! ne cessa durant trois mois, d'exercer sonfructueux ministère dans diverses églises et plusieurs commu-nautés religieuses. Vers septembre, il partit pour Komo oùt'invitait depuis longtemps le P. Vitettesobi Soit faveur duP. Général, soit pèlerinage do dévotion au tombeau des saints

Apôtres, ce voyage d'un religieux n'avait pas est tui-mcme do

quoi préoccuper l'opinion. Maisl'ancien confes~ur du roi avaitdes ennemis personnels qui no manquèrent pas do donner a l'évé-nement des motifs odieux. tt ne fut pas si toat parti, qu'onvit des tibt" contre luy, comme ayant esté appelé par te Papoou par nostre T. R. P. (Générât) pour sçavoir de luy tous les

secrets d'Estai.juaques aux confessions du Roy tt'autres diaoient

qu'estant mal content do nostre Compagnie, il attoit a Romo

pour demander dispense à ses v<fux, et la calomnie alla si

1. Cf.CotdMa,~Mto~.Snf.~<t<,P. Vt,t. V),n. 65.2. Lettrede Spada&BMtwt!n!,7 JoUtft<6~<(AMhtw.Vat.,Nuo:. di tMtttta,

0.40t,f. <28).3. OMNMp,MfMaM<~o~ p.2.4. Ibidem.6. LettredeSpade,?JotUet,d~&dMc.

Page 72: Compagnie de Jesus en France 1910

UNE 8U!TE D'AtPAtRES PËSAGREABLES. 159

–~ –t. A.<t. *nnm< & tn *na!e<tn ~t'~tiaeao nMtPavant que plusieurs évesques vinrent à la maison professe pour

en estre instruiets'. ?»

Pendant que ces bruits, inventés pour perdre la réputation

du prédicateur, couraient le royaume, le P. Amoux vivait à

Rome dans la solitude et la pratique de ses devoirs religieux.

M fait peu de visites, écrivait à Peiresc son correspondant

romain; on le voit rarement u l'ambassade, et il refuse pres-

que toutes les invitations du dehors2. » 81n'acceptait que de

prêcher ta parole de Pieu. Comme c'était l'année du jubilé,

il paria plusieurs fois A Saint-Louis des Français et à Saint-

Jean de Latran, et le public y accourait en foule, à la suite

des cardinaux et des ambassadeurs~. Au milieu de ces travaux

apostoliques, le jésuite était loin de soupçonner le nouveau

complot tramé en Franco contre lui et dont it faillit être la

victime.Un jour, un des Pères de la maison professe de Paris reçut

du Procureur généra! l'annonce d'une étrange nouvelle on

avait dérobé la vatise du P. Arnoux pondant son voyage

et on y avait découvert tes pièces tes plus compromettantes~.

Cétait un raconta~o. reposant toutefois sur un fondement

bientôt connu.

Le P. Arnou< avait donné sa confiance à un jeune homme

nommé Oudin il lui écrivait souvent et lui recommandait cer-

ta!nes aUaires concernant le service de Dieu et tes intérêts de la

Compagnie. Il Mais, commec'estoit chose importante et quiméritait le secret, ito avoient convenu certains termes ordi-

naires dont ledit Oudin avoit la listes Or ce malheureux,

soit qu'it fat un hypocrite, soit qu'il ont succombé aux ten-

tations. so mit a mener une vie dissolue oit il perdit sa for-

tune; tombé ensuite gravement malade et n'ayant pas d'argent

pour payer ses dettes, il résolut de battre monnaie avec les

lettres du P. Amoux. tt les lit ottrir pour deux mille livres

d'abord & la comtesse de Saint.Pot, puis au P. Mornac,

procureur du collège de Clermont. Ne recevant do ces deux

t. Garasse,op.f~ p. 6.2 CaMMe, N~fM "Mf~ p. 0.

a. Nouatt'atoo!paslatet~eëtfttedoRotnet Peireie,maisnouseono~M<M9ce

rapportparunelettredetnt.mfmeAaonfrère, a~M~!MMM(BtM.mun.d'Ait,correspondancedePetMM.t. t)), fol. t32).

4.LettreduP.de CM~oHMau P. RenéA;MOt<,Mjanviert<!25(Prai,op.e«.,p. 4M).

6. Gâtasse,p. 7.

Page 73: Compagnie de Jesus en France 1910

60 SOUSMCHEUEC.– PBBMÏÊMEPABTiE.

côtés aucune réponse, il vendît enfin la correspondance à nn

grand seigneur, ennemi mortel des Jésuites. Ap"&sl'avoir par.courue, Facquéreup s'imaginant avoir en sa possession le moyende les perdre, courut à Compiègne la montrer au roi. Louis XtH

renvoya les lettres au chancelier, lequel en confia l'examenà MM.Le Doux et Du Chatelet, maîtres des requêtes ordin~uresde l'Hôte! Tandis qu'ils remplissaient consciencieosMnentleurs fonctions, on répandit dans la capitale tes bruits tes plusabsurdes, tes plus invraisemblables, qui, comme it arrive d'ordi-

naire, n'en trouvèrent que plus de créance. Cet Oudin étaitun Jésuite, de ceux qu'on appelle w-ro~ ne revêtant pasl'habit de la Compagnie, mais admis ta la participation detous ses mérites. tt était entretenu par le P. Générai comme

agent et correspondant; c'est lui qui recevait les lettres enlatin et les traduisait en français pour tes plus chers confi-dents do la Compagnie. Quant aux documenta découverts, ilsétaient excessivement graves, et pour preuves on en St circulerde prétendus résumés, bien que les lettres du P. Arnouxn'eussent point quitté tes mains des magistrats enquêteurs. On

y lisait que les Jésuites délibéraient sut toutes les affaires de

t'Ëtat; que le procès-verbal de ces délibérations faites à LaFlèche était envoyé au P. Générât; que !o P. Arnoux se trou-vait fort avant dans ces machinations, et que dans ses lettreson chiffres il traitait to roi avec mépris, le désignant par unzéro. Href, dans toutes ces missives, au nombre de plus detrois cents, écrites par le P. Arnoux depuis sa disgrâce, on

voyait « toute l'intrigue et l'esprit de cabale de la Sociétéett'euet de son gouvernement~

Le plus répandu de ces résumés avait pour titre .V~Mt~CM~<?tMH<les ~MCt/MKMr~0<H~</Mlettres ~MCle P..ttVtOtM,~Mt~P, avoit MC~M ton MOM)M!~OM<~n, 0/M~ ~M'~ /M<cA<M~de la COMf,~XPM~ (tM~Oj/ <M~ par Mn<~ CMH*missaires ~M~S ~a~ ~a/M~ ~OKf t?PO~ /M<~t<M lettres

informer ~Mfle co~~aM ~< icelles. C'était un misérable

pampblet que fauteur, pour mieux tromper le public, pré-sentait sous une apparence officielle. Dirigé principalementcontre !o P. Arnoux, il reproduisait bri&vcmeot les bruits

répandus au moment de sa disgrâce, et prétendait en prouverla véracité par des extraits supposés de la correspondance

1. <)<'M<~M<t<'««t-<M<oMJ~Mt/M,(. Ht,p. note.2./Mem, p. 2-9,note.

Page 74: Compagnie de Jesus en France 1910

UXESUITED'AtTAiRESDËSAGRËAPLKS. 0<

incriminée; mais l'ensemble présentait si peu de vraisem-

blance que pour tout esprit rénéchi l'illusion était impos-sible.

Oudin mourut pendant l'enquête. Celle-ci, poursuivie avec

un soiu minutieux, devait révéler l'exacte vérité. Les maîtres

des requêtes, Le Uonx et Do Chatelet, déclarèrent en pleinconseil qu'ils n'avaient trouvé dans les lettres Mchose aucune

digne de b!asme ou qui put estre soupçonnée contre l'Estat* ».

Lejésuite ne méritait qu'un reproche, celui d'avoir eu tropde confiance dans un homme qui ne s~n montra pas digne.

En somme, disait le nonce, cette intrigue ourdie par la ma-

lice humaine, la Providence divine, l'a fait tourner à la gloirede Dieu et à l'avantage de la Compagnie! H

Le P. Général, de son côté, avait interrogé 1ancien confes-

seur du roi et bien vite reconnu l'imposture, aussi s'empressa-<-il d'exprimer à LouMXi!! son intime conviction. « Rien ne

me serait plus pénible, lui ccrïvait-il, que de voir un reli-

gieux de la Compagnie manquer de respect envers Votre Ma-

jesté, surtout s'il s'agissait du P. Arnoux. qui aurait ainsi ré-

pondu par la plus noira ingratitude &tous les bienfaits dont

il a été comblé, et je no manquerais pas do punir d'une

fa<;onexemplaire une si grande faute. Mais, grâce à Dieu, je

puis le certifier, ce Père, que je connaia intimement et parses lettres et par ses entretiens, a toujours montré un profond

respect, une cordiale aueetton envora Votre Majesté, et témoignéla plus sincère gratitude pour les faveurs reçues de sa royalemunincence; ce qu'il continue de faire maintenant. Quant aux

papiers récemment découverts, où il est question do Votre

Ma}esté, les explications du Père me semblent si satisfaisantes

qu'à mon avis elles méritent une entière créance, et l'obtien-

dront sans aucun doute de votre parïaito justice*.LeP. Cotonpouvait, comme le P. Cénéral so porter garant des

bons sentiments du P. Arnoux, mais il n'eut pas à intervenirdirectement dana une cause où, pour faire triompher l'innocence,

il sufnsait de l'intégrité des magistrats. Il n'en fut pas de même

dans une étrange affaire où se trouvèrent impliqués ~ea religieuxde la résidence do Dieppe.

1. 6MMM, o~. cit., p. 7. 8.

2.Spada&barbetint.<&mars<M5(AK&W.Vat.,NOM.di PMMb,o. 899.&M.~

3. Lettredo P. viteMeMMà t~oteXttt, MtoaMM3~(Bpb~Gcn.ade]HeM09,t. t).

Page 75: Compagnie de Jesus en France 1910

62 SOUS RICHELIEU. – PMMtËRË PARTIE.

)L f~tt~ .~tt~ t' –t. ~–J~–A- ~-t–*4. Cette ville, l'un des plus ardents foyers du calvinisme, ne

possédait que depuis peu une maison de la Compagnie, bien que,dans le passé, elle eût été plusieurs fois le théâtre de ses travaux

apostoliques. Nous avons mentionné au cours de cette histoireles succès des PP. Antoine Possevin et Olivier Manare en

t570, et le séjour prolongé du P. Jean Gontery en <608, surl'ordre de Henri iV. Deux ans plus tard tes habitants s'assem-bJèrent, et même se cotisèrent, pour fonder un collège mais,remarque un vieil historien, bien que le zèle de quelques'unseût paru en l'exécution de cette entreprise, la froideur de quel-ques autres la fit avorter2 ». Au mois de juin i6i8, quelquesPères étant revenus cvangétiserla ville, leurs partisans songèrentà les y établir en simple résidence, à titre de missionnaires. Même

ainsi, on se heurtait à de fortes oppositions, quand survint unecirconstance qui fit tomber les préjuges. « Comme la peste mois-sonnait le peuple, deux de ces Pères s'exposèrent au péril pourl'assister »; par leur charité, leur courage « à risquer leur vie

pour la conservation de cellede l'âme et du corps des Dieppois »,ils gagnèrent Il les cœurs et les affections de leurs ennemis ». Dèslors disparut la malveillance qui avait empêché jusque-là leurétablissement 3.

La chambre de ville les admiten 16i9, ù la condition qu'ils ne

pourraient avoir qu'une maison d'A<M~cp,destinée à recevoir lesmissionnaires du Canada, soit à leur embarquement soit à leurretour 4. Les Jésuites s'installèrent « rue du Bccuf, proche de

l'église Saint-Jacques », dans une maison qu'ils acquirent pourquatrorze mille livres, grâce à la libéralité d'un généreux bien-faiteur, Alexandre Bouchard, sieur de Caudecoste

En 1625 la modeste résidence de Dieppe, dépendante du col-

lège de Rouen, était composée de trois religieux, le P. Ëtieune

Chapuis, le P. Ambroise Guyot et le Frère Benoit. Or, il arriva

qu'au commencement de cette année, le P. Guyot fut accusé faus-sement du crime de lèse-majesté, enfermé dans les prisons deRouen et enfin reconnu innocent par le Conseil du roi. L'auairen'eut pas alors un retentissement considérable, maiselle devint,

<1. Voir tome t. p. M5.546 tome iH, p. <6:.2. AsseUne, Les OH~o"«e: et cA<wt<oMe.<de la o<Me de Dieppe, t. Il, p.

)7&.3. AMeHne. op. cil., t. H, p. 202.4. JtMmo<re< t-AfoMoto~MM ~OMf<cft'<t <tf~<o«ede Dieppe, t. M,p. 129.6. Fondation de la maison de Dieppe (fMnc)a, PNodat. colleg., cabler B, n.

42')

Page 76: Compagnie de Jesus en France 1910

UXE SUITE O'AFFAtRES DËSAGRKABLES. 63

t~ -~t–– ~tît~-A ~1– w~«~~«*t ~A~~M~ten 1762, sous la plume du substitut du Procureur Généra! au

Parlement de Rouen, le prétexte des plus perades insinuations',renouvelées et amplinéeseni8~i parM. Floqnet, dans son Histoire

du Parlement de Normandie 2. Le P. Garasse a raconté ce drame

judiciaire tel qu'il l'avait appris du P. deBrébeufetdu P. Guyot3;nous suivrons donc son récit comme celui du témoin le mieux

informé.Auxenvirons de Dieppe, dans la paroisse d'Estran, demeurait

un meschant prestre nommé François Martel, qui cachait

sous les dehors d'une vie régulière une âme vile et criminelle. Il

avait choisi pour confesseur le P. Guyot; mais, comme il l'avoua

depuis, il abusait des sacrements; hypocrisie sacrilège que, dans

sa candeur excessive, le jésuite n'avait point soupçonnée. Celui-ci

entretenait donc avec le fourbe des relations amicales. Un jour

~u'il allait le visiter « par manière de promenade avec le

Frère Benoit, il rencontra*" quatre pauvres soldats espagnols quilui demandèrent l'aumône ». Comme il n'avait point d'argent,il leur dit de l'accompagner chez « un homme do bien où

ils trouveraient quelque secours. Chemin faisant, on parla dos

affaires de la Valteline qui occupaient alors tous les esprits.A la cure d'Estran la conversation reprit sur le môme sujet;

les Espagnols, en bons patriotes, chantèrent merveilles de leur

pays et du gouvernement détour souverain. '<Plût ADieu,s'écria

le P. Guyot, que le roi de France fut aussi bien servi que celui

d Espagne »A ce vœu d'un Odèlc sujet, le curé repartit que leroi d'Espagne méritait d'être roi de France. Le Père et son com-

pagnon relevèrent ce propos avec une indignation bien légitime,mais si vive, que François Martel, outré de dépit, résolut de se

vengera la première occasion. Ellen'allait pas tarder. Peude tempsaprès, ce mauvais prêtre, dont on avait enfin découvert les crimes,fut arrêté avec Nicolas Galeran, son domestique et son complice,et emprisonné à la conciergerie du Parlement de Rouen. Misàla question, il s'accusa d'une faute dont il n'était point coupable,en prétendant qu'à la suggestion du P. Guyot il était entré avec

quatre Espagnols dans un complot contre le roi.Cette délation fut aussitôt prise au sérieux par io premier

président, Faucon de Ris, qui croyait avoir à se plaindre du P. de

t. <om~«<~ CoMM~MMMet de la Doctrine<<e~sociétése disantde J~M()762.)n-M;.p.t70.<M.

9. Ftoquet, Histoire <f" P«~<'Me')< A'efaMtKMe, t. tV, p. 4<9-4M.3.Garasse.Récitouway. p. 23.

Page 77: Compagnie de Jesus en France 1910

~4 SOUS MCBEUEU. PREMIÈRE PARTTE.

Ségmran. Mavait convoité la charge de Garde des sceaux, et

quand M. d'Aligné lui fat préféré, il n'avait point caché son

ressentiment contre les Jésuites, d'ailleurs bien étrangers à son

échec: ils me le payeront », s'éiait-it écrié. plupart des

membres du Parlement étaient, comme lui, mal disposés enversla Compagnie. Un autre président, à la nouvelle de l'accusation

portée contre le P. Guyot, dit aussi « Voilà la meilleure affaire

qui se soit jamais présentée, à jaquette il faut servir le Roy. »Fau-

con de Ris, se sentant appuyé, n'hésita pas, sur une simple dé-non dation qu'il ne prit pas soin de contrôler, à lancer un man-

dat d'arrêt contre tes trois religieux de la résidence de Dieppe.Pendant qu'on allait tes saisir, le curé d'Estran, dont tes autres

crimes n'étaient que trop réels, fut condamné à être brûlé vif, et

Galeran, sonvatet, à être pendu. Toutefois, sur le point de paraMredevant Dieu, le calomniateur eut remords de son mensonge il le

rétracta publiquement en présence de dixou douze personnes. Sa

déposition fut écrite par un greffier dans la prison. Une seconde

fois, sur le lieu du supplice, interrogé « s'il persistoit dans la

décharge du P. Guyot, il dit qu'oui, et qu'il le reconnoissoit pourinnocent Le grefner prit encore acte de cette suprême rétrac-

tation, et, comme il le devait, la joignit au procès-verbal qu'ilremit devant témoins au premier président. De quoi vousmêlez-vous? lui dit Faucon de Risvisiblement contrarié. –Dema

charge, reprit l'honnête fonctionnaire il ne m'est pas permis

d'opprimer les innocents. Et comme le président s'apprêtait à

déchirer le rapport « f;ardez-vous-en bien, lui dit le grefner,

je vous l'ai remis pour le présenter à la Cour quand il serabesoin. »

Cet incident aurait dô faire réuéchir Faucon de Ris; mais il

résolut de n'en point tenir compte et commença d'instruire te

procès des trois Jésuites. Bientôt le P. Cbapuia fut élargi et coonéà la garde du P. Honoré Nicquet, recteur du collège, pour en

répondre à la première réquisition. On agit de même a l'égarddu F. Benoit, et l'on ne retint que le P. Guyot. Interrogé par le

premier président, le religieux avoua sans détour la rencontre

avec les soldats espagnols, l'entretien sur la Valteline, la scène

chez le core Martel et le propos sur le roi d'Espagne «mieux servi

que le roi do France mais il ne se connaissait pas d'autres

crimes. Faucon de Ris vit bien qu'il n'y avait pas dans ces faits

matière à condamnation; toutefois l'on pouvait, en poursuivantl'affaire, soulever du scandale, donner le change &la crédulité

Page 78: Compagnie de Jesus en France 1910

UNESUITED'AFFAmESD~AGR~ABLES. 85

.A~- ~tt~* t w~'t~ït- -A ~~–

r-v. vv~aauvaywv u jravuvaai vuCMPAemB M <ÉSt;9. – Tt M. B

publique, ameuter l'opinion contre les Jésuites il y avait donctout pront &garder le Père soaa tes verrous.

Cependant les confrères d'Ambroise Guyot ne le laissaient pointsansdéfense. Le procureur du collège de Rouen, )e P. do Brébeuf,futur missionnaire du Canada, courut à Paris informer le P. Coton,lui expliquer la trame du complot il avait entre tes mains la

preuve certaine que le premier président, pour arriver à ses nns,n'avait point honte de suborner de faux témoins. Le P. Pro-

vincial, anxieux, réunit ses consulteurs. Fattait-it dénoncer t'in-

digne conduite de Faucon de Ris? En attaquant de front un sihaut personnage, n'allait-on point s'atiéoer tous les Parlements?Mieuxvalait peut-être s'expliquer avec lui directement, lui mon-trer par une démarche conBdeotiette qu'on n'ignorait ni sesdesseins ni ses procédés. Cette tactique prévalut, et l'on choisit

pour l'exécution un ancien recteur du collège de Rouen, jadis enbons termes avec Messieursde la Cour, le P. Jean Phetippeau. tt

partit en poste, le 28 janvier, avec le P. do Brébeuf, et dès souarrivée il alla saluer Faucon de Ris qu'il connaissait personnoUe-ment. Le président se tenait alors à l'écart dans une satte où setrouvaient plusieurs groupes de visiteurs. Quand il aperçut le

jésuite, il devina aussitôt la raison de sa présence et fit semblantde ne pas le reconnattre. Froissé de cet accueil, Jean Phetippeau,qui avait moins de souplesse que de sang-froid, ne se laissa pasdéconcerter avec courage il déclara le but de sa visite, affirmal'innocence du P. Guyot et protesta contre les fa'tx témoignagesqu'on s'eNorçait de recueillir à Rouen et à Dieppe pour faire con-damner un innocent. « Je voudrais bien, s'écria Faucon de Ris,

que vous me disiez en présence de ces Messieurs ce que vousvenez de me dire en particulier. »Et il s'approcha de la cheminéeoù tout un groupe se chauSait. « Je suis prêt, reprit to Père avec

assurance, de voua maintenir en présence du roi lui-même ce

que je viens de vous dire, dont je prends ces messieurs ù témoins,que vous avez sollicité des personnes contre te P. Ambroise. »Et &l'appui de son reproche il exhiba plusieurs lettres signées;puis en se retirant, it ajouta C'est une animosité particulièreque vous couvez depuis longtemps contre le P. de Séguiran. M

Une si grande liberté de paroles ne pouvait qu'aigrir davan'

tage le premier président. S'il ne trouva rien à répliquer, il se

promit du moins de montrer par des actes bon irritation. Cepen-dant il s'aperçut bientôt que ses singulières pratiques, ébruitées

par la ville, avaient ému le public. On commençait à prendre en

Page 79: Compagnie de Jesus en France 1910

66 SOUSMCH6UEU.– PREMïÉMBMMML

faveur Faccnsë, et en suspicion le chef de la magisîratMe; an

sein même du Parlement il y eut quelques hommes assez cou-

rageux pour lui tenir tête. t!n jour qu'on plaidait une eause im-

portante et que les Gens du Roi étaient en retard « Voila ee que

c'est, dit Faucon de Ris impatienté, comme le Roy est mal servi.

Et c'est pour cette parole, Monsieur, riposta le président de

Saint-Aubin, que vous voulez rendre le P. Ambroise criminel de

l&se'ntajesté. a t'ne autre fois, M. Nicquet, avocat général, jusque-

là très contraire aux jésuites, déclara franchement que si l'on

continuait à mettre tant de passion dans l'affaire Guyot, il quitte-

rait le Parlement et porterait plainte au Conseil du roi.

En fait, la cause fut évoquée au Conseil, grâce aux amis du

P. Coton. Un huissier à la cbatne, nommé Mauroy, se rendit à

Rouen et remit au premier président, le 2i février, une lettre de

cachet. Aux termes de celle-ci <'toutes procédures, charges et in-

formations faites contre le P. Ambroise Guyot seraient envoyées

au roi, et cependant ledit Père mis entre les mains de l'huissier

do son Conseil, pour estre remis par luy ès mains de coluy qui

sera ordonné par Sa Majesté Au bout de six jours seulement

Mauroy revint avec les pièces du procès et en compagnie de lac-

cnsé, qui fut donné en garde aux Pères de la maison professe.Assures de son innocence, tes Jésuites se tinrent en repos, tandis

que les partisans de Faucon de Ris formaient maintes intrigues.

Maappelèrent à leur secours tous les conseillers d'Ktat qu'ils

savaient « à leur dévotion Quand l'affaire vint en délibération,

on entendit M. Favier. malire des requêtes, encore sous le coup

du chagrin causé par le départ de son fils, Nerépandre en amères

invectives contre la Compagnie de Jésus tout entière, et lui repro.

cher la doctrine du tyrannicide. A vrai dire, conclut-il, tout

Hnstitut est coupable, si le P. Ambroise ne l'est pas. il y va de

l'intérêt du royaume de se défaire d'un Ordre Al'occasion duquel

on agite ai souvent cette malheureuse question du meurtre de

nos rois.

Charles Miron, évoque d'Angers', n'eut pas do peine montrer

le danger d'un tel raisonnement et l'injustice de la solution

proposée. a Plusieurs faibles esprits, dit-il, se persuaderont aisé*

i. LemamMctMauonous8vonaentretesmainsdit M.d'AngeM t,e tette deM.KtMfdetduP.CaMyonportefaatMtnentM.Ang~nnes JaMuMMnitCMM,e~quotteBMOM,moufntfta~lesiège'!ecetteville.Chat:MM'îon.etCqued'An~passadoceaiègesurceluide Lyon,pntMa.C'estbiendeluiqu'Hs'asMpotatuerao<

teoy,quiécrivaitaprèscettedate,ajoute quiestaajoMd'ha!archevesquedeL}fonD.Cf.CaillaCtW!«0!)a,t. M,p tM.

Page 80: Compagnie de Jesus en France 1910

UNESUITED'AFFAIRES~)6SAG!~ÊAB~ES. 67

ment qu'une doctrine, qu'on veut faire croire embrassée par des

personnes reconnues savantes, est soutenable en elle-même; etchasser les Jésuites pour cette cause, c'est gâter nos anaires ettomber dans l'inconvénient que nous voulons éviter, surtout

quand on verra que des gens savans et hommes de bien ont mieuxaimé souffrir le bannissement que quitter la doctrine qu'on tem

impute. Ainsi je conclus que ceux qui remuent ces questionsoiseuses font un très mauvais service au roi. Je ne m'arrête pas à

justifier le P. Ambroise, puisque M.Favier le reconnatt lui-même

innocent, mais je dis que le meilleur service que nous puissionsrendre à l'État c'est d'étouffer à jamais ce procès et cette ques.tion'.

M. de Léon appuya M. d'Angers et fut suivi de messieurs deKesmond et do Fouquet; mais ilsno parvinrent pas à ébranler la

majorité du Conseil qui demandait !o renvoi du procès au Parle-ment de Rouen. Le chancelier d'Attgre allait prononcer i'arret

quand !I. do Turquan, le rapporteur, « se leva tout en colère aet protesta que personne au monde autre que le roi ne pourraitlui arracher ce procès d'entre les mains; car il importait souve-t ainementau service de Sa Majesté que la cause ne sorttt pointdu Conseil et que la question de doctrine fut étounée à jamais~

L'examen impartial de J'affaire conduisit à l'acquittement duP. Guyot. Laissé a la disposition des supérieurs, it ne retourna

point à la résidence de Dieppe et fut nommé à celle de Pantoise.C'était un bon religieux que l'éprouve sanctifia, en fortillant savocation. Il n'en fut pas de même du P. Voisin dont nous devonsmaintenant conter los malheurs.

5. Nous avons dit ailleurs, en parlant de la Doc~tMe cMr/e<Mcdu P. Harasse, comme quoi le Parlement de Pâtis avait condamnélamort le po&tolibertin Théophile de Viau, et comment cotui-ci,

) Garasse,t<.30,31.3 Garasse, op. f~ p. 22.32.3.En)020il futsérieusementque~Uoodeauppîhncfla~stdencodeDieppe.Onla

tonseftacependantquandonconnutlesraisonsd'nOttteetmfmede neccMJMquetitvaloirteP.HonoreNicquel,recteurdu f~ttegedeMoaeo.LoulsXIIIencontirme)'p<a)')t9sempotparlettrespatentesdu 0 juin t027,avecdéfenseauxMsuites«detenireectenyfatmaucunotectuMoyleçonpubliqueB.maistesteM&MeUonnefutfMmaintenuedanstontesattauent,cardansunetettfodu tt maMt637,legoavet*nutt.lesmaireetechewtns«attestentquelesMtesdelaCompagnieetaNteàDieppeavotfnttomntpncfà y enseignerlescontroverses.tescasdoconscienceet toutteslespartiesdesmathématiquesavecgrandsotnet aMMotte.ancontentementeteaustae*liondetoutela ville.e(Dofondtttoaotestdentiae,FranclmMstoria,Ht,n. 40.)

Page 81: Compagnie de Jesus en France 1910

68 SOUSMCHEUEt'. PREMIÈREPARTIE.

échappé d'abord par la fuite, avait été de nouveau arrêté*. U

était depuis plusieurs mois détenu à la Conciergerie lorsqu'ennnon instruisit son procès. Ce fat très long un an et six mois, pen-dant lesquels ses amis le représentèrent aux juges et au puMiocomme une malheureuse victime des Jésuites. Lui-même dans

une ~oA~?c au roi se plaignit amèrement des prédicateurs,

courageux censeurs de sa conduite, et particulièrement du

P. AndréVoisin de la Compagnie de Jésus. '<J'ay veu, disait-il,

mes accusateurs faire en leurs sermons de longues digre&sionset

quitter l'évangite pour prescher au peuple que j'estois athée,

impie et abominable. Un h~mmo qui fait profession de religieux,

le P. Voisin, jésuite, s'est jeté dans la vengeance d'un tort qu'iln'a pas receu et s'est forgé des sujets d'oCense pour avoir prétextede me haïr. Cet homme a fait glisser dans les âmes faibles une

fausse opinion de mes mœurs et de ma conscience, et prostituantl'auihorité de sa robbe à l'extravagance de sa passion, il a fait

éclat de toutes ses infâmes accusations contre moy. !t a pénétré

tous les lieux doses cognoissancos et des miennes pour y répandrela mauvaise odeur qui avoit rendu ma réputation si odieuse

A vrai dire, le P. André Voisin, prédicateur d'un grand zèle

et animé des meilleures intentions, manquait parfois de mesure.

Un jour, n'avait-il pas eu le mauvais goût de blâmer du haut de

la chaire la fastueuse collation donnée par Richelieu aux ambas..

sadeurs a l'occasion du mariage anglais, et qui n'avait pas coûté

moins de quarante mille livres? Lepuissant ministre ne lui par.donna jamais~. Assurément un homme apostolique pouvait et

devait condamner au nom de la morale Théophile de Viau, 898

oeuvreset sa coterie; mais le P. Voisin fit plus; en dehors des

fonctions sacerdotales il mena campagne pour attirer sur le

prince des libertins les foudres do la justice. Sa conduite incon-

sidérée fut désapprouvée du P. Général, qui retarda les vœux

t. Vo!ftome)H.liv.))!,chap.v, n. b,p.666.569.2.<BMtw<coM~fMde Théophiledp t <<tM.puMteeaparCb. AMeanme,t. H.

p. 33?,M2). Cf.LacMw,Afp'cfM</«t)M~eyAfO~Affeffe «a".a. e Cettecollation,t cequenousseeomMdes Ingénieuxet autresoMtteMqui

avaienttbaw dela dresser,coûtapourtetno!n9ouatantemtUeM<K8,en quatrearticlesenconatutes.enpartuma,enfontatoesd'eaude senteuteteofeudattt0<e.JamaisPathn'aMttMate!!omas"McenM.Uyeutquc!qoeaM~difatcnMquiB'ëthaof*tSMOtparuntropgrandM)eet<teM!{'Mntpuissammentcetabusetcette(mpetCutte.Bienleurvalutde n'estrepasjésuites;carunde nosPeteaa'estantavancédodireMaternent,&Satnt'Andte~ft.AKS,queouatanteoucinquanteomofMOMeussente«emieuxt<np!oyeta fonderon hôpttatquà faireonecoUaUonde troishcut~ eneut

800ton8êpeude~onMapïesetfut€nass6deFMBceB(Gata&M,~<«OMtM~p.6)).

Page 82: Compagnie de Jesus en France 1910

UNE SUITE O'AFFAMES DESAGREABLES. 69

m-solennels d'un religieux si peu pénétré de l'esprit de saint Ignace*.

Elle fournit aux partisans de Théophile un excédent moyen de

défendre le poète, en accusant les Jésuites d'animosité particulièrecontre lui.

Au commencement du mois d'août i6a&, le procès touchant à

sa fin, « nos ennemis, raconte le P. Garasse, Srent tous leurs

efforts pour y engager les Pères de nostre Compagnie, nommé-

ment le P. André et moi. Tous les jours on faisait entendre au Roy

nue nous sollicitions contre le criminel, et ceux qui taschoient de

lui sauver la vie, sçavoir M.de Uancourt et M.de LaRoche-Guyon,

prioient publiquement tes juges de n'avoir égard aux calomnies

du P. Voyain qui en faisoit sa propre cause. Car, pour moi, on

connutbientost que je ne m'en mes!oisen façon du monde, et bien

m'en prit, car j'estois e~pié de toutes parts. Le malheur voulut

que !e P. Voyain, qui se confloit entièrement & quoiqu'un des

juges, fut par lui trahi publiquement. Car it porta en pleinechambre les écrits et tes mémoires dudit Père, par lesquels il

remontroit à Messieursqu'il y alloit de la cause de Dieu et que la

mort de ce malheureux seroit un sacrifice très agréaMe (au Sei-

gneur~. M

Ce zèle intempérant produisit sur tes juges un e8et déptoraMe,et l'on entendit deux présidents s'écrier <'que le P. Voyainméritoit

miuux la mort que Théophile un autre nt observer que l'opi-nion des Jésuites no devait pas prévaloir au Parlement Ainsi la

situation do t'accusé s'améliorait; celle de l'accusateur devenait

critique les amis du poète rcsoturent de faire condamner le

jésuite. MM.de Liancourt et de La Roche-Guyon se montrèrent

tes plus acharnés à sa perte. Cesjeunes soigneuravoutoient mat

de mort au P. Voysin et avoient dit publiquement qu'ils lui pas-seroient t'épée au travers du corps en quelque lieu qu'ils le trou-

vot oient. En aHondant, ils cherchèrent à lui ravir la réputationet l'honneur. A l'instigation de Théophile, ils l'accusèrent d'un

crime infâme qui, dit le P. Garasse, ne vint jamais en penséeXpersonne qu'a ce diable incarne Comme ils avaient accès

auprès du roi, ils lui racontèrent tes bruita qu'eux-mêmes répan*daient a la cour. Si absurde que fût la calomnie, elle ne laissa

pas d'effaroucher Louis XtH, o ennemi de toutes sortes d'or-

t. ~tttea ditP. <Ko~atao P. Atmaod,t5juillet<62t<aoP.VoMo.2 décembre<M)(P.<'ne)a,Bpht.Oeo.,t. )V).

2. OaîMM, petit ou vray. p. 62.3. ~Mdem, p. 68.

Page 83: Compagnie de Jesus en France 1910

M SOUS MCBBUBU. – PREMIÈRE PARTtE.

dures '< et il s'écria mdigné « Le P. Voysinest le plus méchanthomme de mon royaume. M

A peu de temps de là, le P. Coton reçut du chancelier le MUetsuivant MonPère, je vous escris parle commandement du Royà ce que vous ayez, la présente vue, sans détay et sans répUquo.à renvoyer le P. Voysin hors de France Pourquoi cet arrêtd'exil? Etait-ce pour punir, sans enquête et sans jugement, unefaute imaginaire? Non pas. Au dire de M.de Uéihune, il avait étédicté par Richelieu, surtout à cause de « certains propos indis*crets » que Je P. Voisin s'était permis contre tes profusions dufavori. Celui-ci profitait du mécontentement générai que lejésuite avait provoqué, pom le faire chasser de sa patrie.

Chargé d'exécuter un ordre aussi sévère, le P. Provincialchercha le moyen d'en dérober la connaissance à son subordonné.

Répondant à un désir précédemment exprime d'aller à Morneconférer avec le P. Générât, it lui proposa do s'y rendre tout desuite, afin do prendre part aux fêtes du jubilé. liais André Voisin,qui devait prêcher la station do t'Avent dans l'église Saint.Paut.déclina l'offre de son supérieur, no voulant pas, disait.it, saor!upfune u)uvre apostolique à une satisfaction personnelle. On insista

on combattit son esprit jusques au troisième jour do septembre,auquel ie P. Ignoco {Armand), député procureur pour la congré-galion fgénératcj, dit publiquement qu'il ne partirait point qu'itn'eust veu te P. Voysin&cheval. Cette paroto quiiuifutrappurtéopar quelqu'un, lui donna un estrange martel en teste et lui Qtconnoistre que uos prières n'estoicnt que des déguisements dela volonté du Roy, de façon qu'on fut contraint de lui dét-ouvrirla secret de l'aiiaire M.

A cette nouvelle, te Père aurait voulu tenter une suprêmedémarche auprès de Louis Xttt, se jater à ses pieds pour prouverson innocence et demander justice contre aes calomniateurs.Neanmoina, sur tes inatanccs du P. Coton, it résolut d'obéir aucommandement du roi et, te 4 septembre, it partit pour Rome.Les principaux amis de Théophile, VaUaux. Oea BarreaM, Saint-Mmy, qui t'avaient si indignement calomnié, l'attendirent Nurla Mute, au~ environs de Lyon, dans une maison près de laquelleil devait nécessairement passer. Lorsqu'ils l'aperçurent. ils se

portèrent A sa rencontre, lui tirent mille caresses d'abord etdes protestations estranges d'une amitié sincère, et sur teur

t. Garasse,op.e~ p.60.6).

Page 84: Compagnie de Jesus en France 1910

UNESUITBO'AfPAtRESh?AG!~AB~Ë5. 7<

départ lui persuad&rentpar tenu cajoleries d'entrer dana tewpcarrosse. ? M ila lui firent mille indignités. jusq<tesAlesonfOeteret lui tirer la barbe et lui donner des coups d'~pet~ndans le ventre, ce qu'il endura patiemment sans répondre uneseule parole Cette scène de brutalité révoltante ne montre-t-ette pas clairement que ht haine seule avait aussi inspM les

outrageset ta catotooie?Arriveà Home.le Père n'eut d'autre soucique de se réhabiliter

aux yeux de LouisX)H.Ëchappaotau couple de sessupérieurs,il n)utUp!!aHses dontarehesà l'ambassadede France, au Vaticanet auprès des plus iuOuentspersonnages. Ko vain le P. Ceoératvoulut-il, pour te ramener a t'observationde la rëgte, J'envoyerdans quelque résidenceoù Savocationcourrait moioade dangers.t'tbain VtH, prévenu eu sa faveur, le retint à Rome. Ce quevuyant, te p. YJtetjpiicbicrut devoiravertir not~ ambassadeur.« Um'envoya, écrit cotui'ci, le P. Battbaxat',assistantdo France.

tequet me vint trouver. me dist que le P. do Seguiran lui avoi~fait sçavoir que t inteMtiondu Hay esloit que, pour certatos

propos que !te P. Voisin}avoit tenus assex iodiscrôtemeat, Sa

Majestén'avoit point agr~aMoqu'il demeurast en Franco et quepeut'eatrete voudrait'eite aussipeu ici. Moquaiil m'adverttssoit,auo quej'advisasao le te'nperamant queyy voudrais preodra;qui sera de parler au Pape sur ce HMbjccta la première occasion

que je te verray, oOoda pénétrer en quoy Sa Sainteté a besoindu service dudict pfro, et, selon ce que j'apprendray, je me

~ouveroeray en ce aub~eei.soit à le ta!sMf!eyjusquea a ce quej ayojFe':eHquelque commandementdu Roy, ou bien &m'em-

ployer que dea maintenant Sa Sainteté le laisse aMor~.p De

France, le ministfod'Ëtat ~poodit a H. de Bëthune Ce quele P. Bttttbazafvoua a dit du P. DesVoiMM(sie) est véritable.t.'on parlera au P. Cotonet au P. de Seguiran pour te faireretirer de Momn.~ovoif~part vouay pourrez donner tea maina,mais en sorte que cet ordre semble plus tost venir de MaSQp<9*rieurMque de vostro poursuite~.

Le religieux, obligd de quitter Bomo, no se rendit pas aucollège de Porrentruy où 11 était envoyé. Espérant toujoursrecouvrer t estimedu roi, it vint se cacher dans les environs de

t. CaMM<p.68,M.9. Lente de M. de BMhuae&PMypeaut. 0 <t<€.<6C&(BiM. Mt., f. sa!?,

f t?t).a. PMtpeao' t e«hun<, t<~M<!M<6M. (BtM.a~ f. fv.8C69,t M.)

Page 85: Compagnie de Jesus en France 1910

18 SOUSMCHEUBU. PRES'ÊREt'ARTtE.

~tt~~M~~A~~At~~é~~w~tt~ ~– -t– *tParis. Grâceà l'intervention de quelquesamis il put se cocotierla bienveillancedu chancetier, et celui-ci pria Sa M~estéde luiper<nettr&de rentrer à la maison professe. « C'estmoi, réponditLouisXttt, qui ai commandé au P. Provincial de !e faire sortirdu royaume, et je l'ai fait à bon escient; et aujourd'hui qu'ilrefusa d'obéir à mes ordres et à ceuxde son Général, je devraisle laisser retournera Paria!Non,je n'y consentiraijamais*, »

Malgréun refus si catégorique, !o P. Voisinpersévéra dansson projet. Mvint à Paris ou il logea, selon tes uns chez M.deModernes,selon les autres, chezun président de ses amis; mais iléchouadans ses tentatives,comme nous l'apprend le P. LeJeune.« Apresavoir icy demeurétrois ou quatre jours, et escritdiverseslettres sans lieu ny datte, il a faict prier la tteyne Mèred'obtenirdu Hoy qu'il se vinst jottor à ses pieds, ou pour se justinerou pour luy demander pardon. s'il avoitouencéen quoiquechose,avec promesse do le mi~x servir cy après. La Reyno Mèreenparla au Royqui respondit qu'il ne le vouloitpoint voir; et toutcela s'est passé si seorettementque nous n'avons rien sçou quequelquesjours après. Onne sçait oùil est, ny ce qu'il a iaictdu despuis

Invité par le P.Générâtà se retirer au eo!!ègede Chamhéry,ie malheureux dévoyé promit d'obéir et n'eut pas la couragede tenir sa promesse.Nousne le suivronspas dans sa vie errante.A Lyon Hséjourna plusieurs semaines au couvent des Carmes3.Venuensuite dans Avignon, il n'écouta point le pro-té~at quit'exhortait a se soumettra*. <t se montra mémo insensible auxavances charitables ot patemeHesde ses supérieurs. ttevant cescandale pub!ic, le P. Vitelleschi se vit contraint do menacerd'une peine sévère to religieux inude!o\ Sur son ordre, leP. EtienneCharlet, Provincial de Lyon, enjoignit au P. Voisin,au nom de la sainteobéissance,dose rendre au co!go do Cbam-béry avant quatre jours, sous peino d'excommunication ipso/<M~. Les supérieurs ne demandaient qu'un signa do repentirpour ouvrir leurs bras Ateofant prodigue; ita n'eurent point ce

t. t~mMdoP. tanaeeAMnandetduP.~se~tteaBe~h 90P.O~n~a!,?mat tMO(PMoe)a,Kpttt.adUen..t. <V).

a_~e«Mda P. toJenno au P. Provincial de Lyon,20 mais )690 (PMMhe MxtMta,1. IIJ.3. ~Ute du P. G~Mt au P. Com)o)t)oede .MMa, tt Mût t690 <Bpht. Gen. ad

BincM, 1. <BtB-M?9).4. t~Xtedtt P.Bt. GuyooaoP.Wn~a). <nut.t026(t.ugdao., Ep!st. ad Oen-.t.M).0. t.eUtedt) P. Oén~at ao P. Chenet, aaMpt. tûM (t.Mdoo.,Bpht. Oen.. t. th.s. PMrepfbm <~a<unta J'. CA<tW«,21 cet. <620«<ag(!an.,~t«. ed Oeo., t. ))~.

Page 86: Compagnie de Jesus en France 1910

UNBSUITED'AFFAtRBSDËSAGBEABLES. ?3

bonheur. André Voisin se soumit à l'injonction do P. Provincial,

mais il ne changea ni de sentiments ni de conduite. Aveuglé par

l'orgueil, l'infortuné n'aspirait qu'à retourner à Paris et ne tenait

aucun compte des prescriptions de la règle*. Le voyant incor-

rigible, le P. Général lui permit, suivant son désir, de passer à

un autre ordre religieux'

6. Richelieu s'était montra bien dur à l'égard du P. Voisin,

pour quelques paroles de critique; il allait bientôt sacrifier un

autre jésuite, coupable de n'être pas assez souple à ses volontés.

Le confesseur du roi exerçait depuis quatre ans une charge déli-

cato qu'il n'avait point recherchée. Par sa réserve, son intégrité,sa vertu, il s'y conduisait de façon à mériter les é!oges du

nonce et du Souverain Pontife3. Mais, s'il évitait d'empiéter à

la cour sur les droits de personne, it no renonçait pas pour-tant à aucune des prérogatives inhérentes à ses fonctions. Or,

ce qui était chez lui simple accomplissement du devoir, fut

taxé d'orgueil par les malveillants. Un trait montrora !a pué*riliié de leurs griefs.

Louis XtH,comme Henri !V, avait toujours pendant la messeson

confesseur auprès de lui. M"' do L'Aubcspino, évéquo d'Orléans,

froissé de voir un religieux àcotte place d'honneur, prétendit quec'était faire outrage à ladignitédea prélats, &qui seuls appartenaitde se tenir aux cotés du roi pendant l'ofneo divin. s*tr sesplaintes,Sa Majesté décida que désormais le confesseur se placerait parmiles aumôniers. Le P. de Séguiran n'avait fait que suivre la cou-

tume de ses prédécesseurs. !l déclara qu'il seroit bien marri

do ne pas rendre aux Seigneurs pré!atb l'honneur et la respect quileur eat du~ Le bruit courut cependant qu'il avait prétendu A

1~préséance sur les évoques et les princes de l'Eglise, Intéressés

dans la question, les cardinaux do La Rochefoucauld et Richelieu

le défendirent cette imputation, dirent'ila, était pure calomnie*

Quant a Louis XUL il avait exprimé plusieurs fois au P. Gêné.

rai la satisfaction avec laquelle il recourait aux lumières d'un

t. Lettresdu P. <Mn6Mtau P. Filleauet au P. SuCten,25JaiHet<6M(fMnete,BcM.Gen.,1.!V).

2, LettredoP. GénéralM P. Mae).t" die.taxa(t~gduo.,EpM.Geo.,1.1~.3. Lettredo CoMtntaoMtd.Ludoviaio,a<jao~efMM(AMMv.Vat..BtM.Pla,

a. Ita, 1. 17,18),OnlOêmoau mhne.23févrierIG24(.\rehl'.Vllt"Nooa.dlPlan-cia,t49.t. n.<S).OoM6n!oaomtme.23 M'~ett62<(AtchW.Vat..KoM.

dtPMn.

th.o. M.f. 66.68).desSt'ada&t.udowte!o.9du <6M(MMeM.Il, 405,aM)

<.pMe~'ce~ot~ <tM<)Keme~p<p~fa<M dMC~~<.<. P.BM.o.Ibidem.

Page 87: Compagnie de Jesus en France 1910

M SOUSMCHEUEU.– PBEMtÈttEPAttTiE.

religieux du plus grand mérite'. Men fallut, en enei, au P. de

Séguiran pour se maintenir plusieurs années en dépit des intri-

gues qui se déclarèrent dés le début. Richelieu, en parvenant au

pouvou, lui montra d'abord beaucoup de bienveillance; mais

quand il eut constaté l'esprit d hostilité régnant contre lui à la

cour, il ne fit rien pour 8'y opposer. Cela s'explique. Le jésuite,dans l'exercice de ses fonctions, ne prenait conseil que de sa

conscience il ne savait point natter les puissants, ni capter leursfaveurs par d'adroits témoignages d'admiration. Or le ministrede Louis Xtit prêterait les hommes disposés à approuver sesactes. Pour tes indépendants il n'avait que froideur, en attendantl'occasion de les ctoigaer sans éctat. H fallait à sou absolutismeun entourage de serviteurs complaisants; le P. de Séguirann'en était point son éloignement fut résott!. Mais par qui le

remplacer? CboiMfait-ou encore un jésuite? L'affaire des libelles

Afy~~M/<o/~<c<!et J</M<oM~<o<t<M< avait indisposé Riche-Ueu contre la Compagnie los désagréubtes aventures des

PP. Arnoux, Guyot et Voisin avaient encore augmenté los pré-ventions contre elle ù la cour. Par aitteurs t (hatoiro était vud'uneeit favorable, depuis que le P. deBcruite avait gagné lesbonnes grAces du ministre en assurant par son habileté to

mariage do Henriette de France avec le roi d'Angleterre. Un

songea donc d'abord à prendre le successeur de Séguiran parmitesOratoriens. Les ~suites, écrivait te sieur de VatavozAPeiresc,sontici en fort mauvais prédieamcnt, tant it cause des lettres du

P. Arnoux que do la déposiiiou de ce matheureu!! prMre (Fran-

çuis Marte!), comme aussi parce que tu cardinal ne tes aymo

point à cause du tivro qui a esté fait à Homecontre tuy. On parlede donner au Roy pour confesseur te P. Chantetoube, do ceux dol'Oratoire. Jc ne scay si cela se pourra faire M ·

En enet doux obstacles s'opposaient & la réalisation do ce des-sein la conduite irréprochable du P. do Séguiran, qui ne don-nait aucune prise a la critique~ la vo!on<6 formetto du roi quitenait &garder son confessfur. Quels moyens employer pourprévenir l'esprit do LouisXMtetto détacher d'un religieux estime?La calomnie ne pouvant atteindre la personne du confesseur,

t. Ontesait parunet~ponMdo P. U~mt «o n'SMt6?Mà ooe lettreMogjteoMdo ~a!9X)tttEpM.Oeo.<n<ditetMe,1.1).

2. t<ettf0de Vah*e<APftMM<B)b).deC~fpentMs,MM.cott.PetMM.t. 49,f.389.300).<<enoncepa~oauMtda p~etdachohttunOMtotien(t<cUmduaJanv.t620,AttMw.Val.,Nunt.diFtaneta,n. ?, t. 8)).3.LettreduP.Oëaëtatà M<'t~n~ot. 28d~e.<Mt(OaUia,Epitt.Oeo..t. IV).

Page 88: Compagnie de Jesus en France 1910

UKESMTE~A~FAinESDËSAGBëABLES. ~&

on lui reprocha une aitidude trop raide, une direction tropétroite.Pendant plusieun moison ue cessa de parler sur ce tonsi bienqu'à ïafin le roi, sans rien perdre de son estime pour le

P. de Séguiran, sembladésirer un antre confesseur.L'intrigue ne

réussit toutefois qu'a moitié.Lecardinal de La Rochefoucauld,

grand aumônier, intervint fort opportunément; avant qu'on eût

proposéle P. deChanie!oube ou toutautre, it engagea SaMajestéà se mettresous la direction du P. SuSren. déjà confesseurde la

reine mère. LouisX!Magréa cechoixet s'y arrêta si résolument

querien dans la suiteno put te faire changer d'avis Néanmoinsil fallait obtenir aussi le consentementde Mariede Médiciset du

jésuite mi-même.Le vingt'unicsmejour de décembre, raconte Garasse,le Roy

après une délibération de six mois se résolut de se défaire du

P. Séguiran et de substituer te P. Suffren a saplace. Il appela

pour ce sujet M.le cardinal de La Rochefoucauldet lui déclara

sondessein avec commandement exprès de le faire scavoir &la

heine ~amère, ce qu'il Ot avec M.le Cardinal de Richelieu. Car

tousdeux allant trouver tatteine mère dans sa chambre lui Mrent

entendre la volonté du Roy son Ob. A quoi d'abord la lieine,commesi elle n'eust rien sceude raCaitc, pria Messieursles

Cardinauxde no passer outre, jusqu'à ce qu'oHe eust parlé au

Hoy.MaisM. le Cardinal de Richelieu la pria de no rien remuerci d'acquiescer a la volonté du Roy, d'autant que c'estoit une

attaire vuidéf~ qu'eUo pourroit aigtir l'esprit de son Ots quiav"it résolu cechangementdepuis le jour de la Pentee~to~?juin),

jurant par !effu que voilà, se tournant du costédola cheminée,

qu'il avoit emposchéle coup et tuttô contra l'esprit du Mo)t'es'

pacod'un demy an tout entier. La Heine trouva grande difn-cuttô &consentir6 ce changement, croyant d abord que la Roylui voutustoater le P. Suttren. Maisquand elle entendit que la

volontédu Roy n'estoit pas do la priver dudit Père, eito montra

une grande facilité, les priant néantmoinsde ne to taire pas s~a-voir à nos Pères jusqucs &ce qu'elle enst par!6 au ttoy pour luifairo entendre Ms raisooa.

"Commeitsestoiont sur ces contestations, te ttoy survint dansla chambre do la Reine mère et voyant quelque dispute entreelle et les cardinaux,it luidit d'abord Madame, c'en estfait ;j'ai« résolu de prendre Je P. Suttren. – A quoi la Reine lui dit

t. Awwhtdelnnntto,20<!<o.t6MtA~hh.Vat.,KMn<.dirancis,o. 899,f. 458).

Page 89: Compagnie de Jesus en France 1910

SOUS MCHEUËU – PREM!ËRBPARTIE.

premièrement « Sire, je ne scais si vous ne comptez pas sans'< l'boste. Car je m'asseorequ'itnevoudrapas.LeRoytuirepartitccJ'ai bien préveu cela mais je lui ferai commande!' par son

Supérieur.–Mais quoy, dit la Reine, Sire, n'avez-vous point« songé à ce qu'on pourra dire, et faire courir le bruict que c'est

une de mes inventions et que je vous ai donne le P. Suffren« pour sçavoir l'estat de vostre concience. Mn'est peut.estre pas

expédient que vous et moy ayons un mesme confesseur. LeRoy ne répondit rien à cela sinon qu'il y avoit bien pensé et qu'ilavoit déctaré sa volonté à M"'le Cardinal de La Rochefoucauld et

qu'il n'en voutoit ptus entendre parler'. aLe grand aun-~ior, de retour à Sainte-Genieve, dépêcha un

carrosse au P. Cotou, le priant de le venir trouver sur les sixheures du soir. Le P. Provincial, o~upé à la préparation de sonsermon du lendemain, s'excusa par lettre et décida d'envoyer àsa place deux Pères dont l'un était le P. Lallemant que le cardinalavait connu à Rome. Tous deux furent aimablement reçus;cependant M~ do La Rochefoucauld ne voulut point leur fairede communication de vivo voix; il se contenta de leur remettrepour le P. Coton un pli cacheté, dans lequel il lui déclarait lavolonté royale et lui racontait ce qui s'était passé chez la reine, ttétait de sept à huit bourfs quand les Pères revinrent à la maisonprofesse. Le P. Provincial causait avec le P. do Séguiran dans lasalle de récréation. Après avoir lu le bUtot, il continua son entre.tien avec une grande tranquillité sans laisser paraître la moindreémotion puis, au son de la cloche, il 8e rendit à la chapelle pourla récitation des litauies. Quand elles furent terminées, il recom.manda aux prières de la communauté une affaire importante, etse retira, selon sa coutume, devant le Saint-Sacrement où ildemeura plus longtemps qu'à t'ordiMairo.

Le lendemain, de bon matin, Il il s'en atta trouver le R. P. S6-guiran dans sa chambre et luy dit d'abord MonRévérend Père,je viens vousdonnorune nouvelle, laquelle peut-estre vous eston-nera. n Le P. deSéguiran t'interrompant N'est-ce pas, monPère, que je ne suis plus confesseur du Roy? – C'est cela mosme,reprit te P. Coton. A ces paroles le R. P. Séguban se tournantvers soo oratoire, commença à bautte voix le Te~<*MM/aM</<MHM~.Uo quoy le R. P. Cotondemeura estonné et grandement édiné. »

Après quelques réllexions sur l'état présent des affaires, le

t. Garasse,~c« aMpfoy.p. <t2.<t4.

Page 90: Compagnie de Jesus en France 1910

UXESUITED'AFFAIRESttÊSAGRËABLES. T?

P. Provincial dit quit était résolu, « devant que passer oultre M,Hvoir le roi et à lui faire entendre le préjudice que pourrait luicauser ce changement. Mais te P. de Séguiran t'en dissuada,«d'autant, dit-il, mon Père, que la chose est faicte et qu'il n'y a

plus de remède ».Ensemble ils altèrent chez le P. Suffren qui, ne songeant « à

tien moins o, préparait tranquiUement sa prédication pourSaint-(!ervais. A la vue des deux Pères, it eut un soudain saisis-sement. Le P. Provincial lui ayant annoncé la décision du roiet lu le hiitet du rand aumônier, it se défendit longuement deporter un si tour~ fardeau, jusqu'à se jeter aux pieds de son

supérieur qu'il suppliait par ces paroles Si ~w<~~o~M,a~HKïMo~.« MonPère, lui répondit le Il. de Séguiran, il est temps dese sacrifier pour la Compagnie; il faut absolument accepter cettecharge, ou voir périr la Compagnie en France. Le P. Sutfrense résigna. MLa seule consolation que j'aye en cette affaire, dit-il,est que je ne vivrai plus guéros, et que je verrai d'autant plustost Nostre Seigneur car il est impossible que je puisse durerlongtemps en cet estait

Uans ces sooncs, si bien décrites par un contemporain, on nosait ce qu'il faut le plus admirer ou du joyeux empressementavec loquel Je P. de Séguiran abandonna un poste d'honneur, oude la vive répugnance que le P. Suuren mit à t'accepter. Lepremier prit congé de son royal pénitent par une lettre qu'iladressa au grand aumônier, tt le priait df remercier de sa partSa Majesté do l'avoir déchargé d'un oMce dont il s'était toujoursjugé très ~ndigne; do lui faire agréer ses excuses pour les fautesqu'il avait pu commettre dans une charge si difficile; de luidemander en quet thu il devait se retirer d'invoquer sa libéralitépour te paiement d~<gages do quelques serviteurs3. Le lendemainu la messu, la roi ayant reçu du cardinal de La Rochefoucauldla lettre du P. do Séguiran, ta lut c* ta relut avec une si viveémotion, que l'archevêque ~e Tours et t'évoqua d'Auxerre s'enaperçurent et s'approchèrent pour en demander la cause. LeP. Séguiran, tour dit-il, est un très bon homme et très bon reti.gieux jo n'ai aucun mécontentement do tuy je veux qu'il soitpayé jusques au dernier sot et qu'il sa retire où il voudra jem'en remets au Provincial. Au reste, it a tort do me demander

t. GaMase,p. t<5,tto2. ~Mem.p. tt7.3. (!aTa9M,p.)t?.

Page 91: Compagnie de Jesus en France 1910

78 SOUSMCHEUBU.– PRENDREPARHE.

––. ~– !t <––~ ––~t *-&- a~~tt––~ n~i-pardon; car il m'a toujours servi très ndettement. » Puis il

chargea les deux prélats de lui rappo' ~r ces parot~ comme

témoignage de son entière satisfaction*.Le P. de Séguiran avait aussi écrit au P. Vtietteschi, et lui

avait dit toute sa joie d'être déchargé d'un emploi si délicat etsi redoutable. Le P. Général voyant qu'il considérait son appa-rente disgrâce comme un nouveau bienfait de la bonté divine,le félicita do ses religieuses dispositions. Mais, ajoulait-il, jeveux surtout remercier Votre Révérence de la maniera dont elle

s'est acquittée de son emploi, ne s'épargnant au<'uno peine pourla conso!ation du roi Très Chrétien, le bien générât du royaumeet aussi de la Compagnie. Je lui suis vivement «connaissant du

soin avec lequel elle a traite los auairos contres à sa prudenceet a sa charité. De nombreux cottpges et moi en particuiierlui devons les plus grandes obligations; aussi est-ce en mon nomet au nom do toute la Compagnie que je veux la remercierencore une fois do sa sollicitude et de ses labeurs. Pu!sse le divin

distributeur des grâces la combler de ses dons et de ncs conso*

tations~. »

7. Le 39 décembre le P. Suttrcn se rendit au Louvre pour se

présenter au roi et savoir ses volontés; il en tut très favorable.ment accueilli. Louis XIII lui dit que, se nant a Mprud'hom-mie a, it avait depuis longtemps formé le dessein do le prendre

pour Cftnffsaour, et qu'ayant su do la Reino m~'re Il le conten-tement qu'elle avoit do ses entrctïens M,il avait résolu do luiremettre sa conscience entre tes mams. Car, repeta-t'it à trois

reprises, <'je veux me sauver, à quelque prix que ce soitPuis il ajouta Au reste, je no veux point vous obliger d'assistertous les jours à Ma messe it sutura que vous veniez me voirune fois la soma!)he et, quand j'aurai besoin de vous extraor-

diuairpmoni, je Vfua envoyerai un carrosse. Asseuroz tous vosPères que je n'ai rut mécontentement du P. Seguiran ni d'aucundo la Comp et qu'en toutes tes accusations qu'on me ferado vos Pères je m'csctairciray avec vous. Puis il le congédia

avec do tr~s nonnes paroles, tuy redisant souvent Ayez soindo mon Ame, car jo mo veux sauver~ n.

t. ~Mem.t.. ~?. <te.9. t.cUMduP. '):<)cMb<aoP. doN~go!îan,36Jaia)MO(Francia,Bpht.Oen.,

1. !V1.8. CMM:e, p. 118, t<9.

Page 92: Compagnie de Jesus en France 1910

t;KE SUITE&AFFAMKSMSAGRËAB~S. ?a

Mariede Médicisse réjouit beaucoup du changement de confes-

seur elle savait que le P. Snnren ne donnait pas la moindre

prise aux calomnies portées contre ses frères en religion. Pour

exprimer son contentement elle dit nn jour qu'il n'estoit pascomme tes autres Jésuites et que tout en iroit mieux Cet

éloge blessa un des seigneurs présents, lequel nourrissait de

tout autres sentiments a l'égard de !a Compagnie. <' Madame,

rcptit-it, je vous respondrai sur ce point par le narr& tt'nne

histoire qui est arrivée ces jours passés. Je pris dernièrement

dans une de mes maisons une nichée de touvoteau\, et une

dame, qui a bien t'hooneur d'estro connue do Vostre Majesté,Mtant entrée dans ma salle où j'avois faict porter ces louveteaux,

me pria de luy eu donner un. Je luy présentai toute la nichée et

<tte, faisant estat de se contenter d «n seul, les considéra tous

fort attentivement, en prenant tantoat t un, tantost it autre, et

< nfin,après les avoir tous regardez entre tes deux yeux, elle les

tctta par dépit, disant qu'ils estoient tous louveteaux et tous

fotanta d'une louve, et que le meitteur ne valoit rient. Ce

mordant apologue montre t'ien do quette haine certains courtiaanh

poursuivaient les Jésuites, Ils s'entpre~scrent de le raconter au

roi qui le lendemain le rapporta au P. Suttren.

Ceux qui fréqueotaiet~ le plus la personne de Louis XtH eu-

rcnt recours a toutes sortes d'artinces pour le détourner do son

nouveau confesseur, le représentant comme un homme scrupu-toux, d'une sévérité outrce et si farouche qu'au moindre pceh~vcnict il imposait dos jeunes et des disciplines pour peni-tfncQ-' Le jour mémo ot') Sa Majesté devait se confesser au

l'ère pour la première fois, to 3~ dëc"mbre, voitte de Ko<'t,

des gens mat intentionnés allèrent par tout le Louvro racontantIl que le ttoy n'avoit pu dormir de la nuiet pour l'appréhension

d approcher te P. Suttrt'n, et qu'il n'y avoit pas d'apparence de

le tenir dana cette servitude et géhenne d esprit n. Au grand

déplaisir de ce8 intrigants, ta roi se rotova du trihnnat de la

pénitence si Mtisfait, si consola, qu'il se rendit aussitôt prfa de

ta reine mère pour lui déclarer son contentement, disant à

haotte voix que jamais il n'en avoit receu de pareil do ses con.

fessions, et qu it csperoit toujoura aller de mieux en mieux:'

t. OaïMM.op. rit., p. 120.?.<~<tMdu nonceau eaïd)na)secrétairedËtat 2 janvier<626(AKhW.Nat.,

KaM.dtFrancia.n.M, fol.9~.3. OaMMC,p.<Xt.

Page 93: Compagnie de Jesus en France 1910

80 SOUS MCHEUEU. PRENDRE PARTtE.vU' I;JU.IIn"U" ·-·1l..iHl.1·p·W.·1s1·.

Tous les bons serviteurs de Louis XH! faisaient l'éloge du nou-

veau confesseur. Notre ambassadeur à Rome, le comte de

Béthune, écrivait « L'on ne pouvoit faire un meilleur choix

que du bon P. SuQren, estant, selon mon sens et par la connois-

sance que j'ai eue de lui six mois durant, un des meilleurs etmoins intéressés religieux que je connoisse

Richelieu n'en a~ait pas une idée moins avantageuse il te re-

présente dans ses Mémoires comme un personnage de grande

pieté et simplicité, éloigné do menées et d'artiBces~ M.Toutefois

t'humb!a religieux n'allait-il pas. justement par sa vertu et son

mérite, acquérir sur l'esprit de t<ouisXtt) un ascendant capablede gêner i'inttuence du premier ministre? A raison mém~de sa

charge, ne se croirait-il pas oMigo à donner au roi des conseils

qui dérangeraient tes plans d'une certaine pontiquo peu embar-

rassée do scruputos? Préoccupé de cette crainto, le cardinal eutl'idée do faire la teron au jésuite et lui écrivit en ces termes

Ayant p!eu au roy faire choix de vostrc personne pour estre

son confesseur, t'aucctton que je porto à vostt'Mordre et la c')-

gnoissance que ~'ay du bien quo vous pouvoa fairo en servant,comme vous ferez, Sa Majesté en cette charge, h<e faiot désirer

que vous !a remplissiez en tant d'années qu'i) ptaira A Uioude

vous laisser au monde. C'est cequi faici que m'asseurantquo vouaferez quoique cas da mes avis sur le procédé que voua awe&a

tenir on cette condition nouvello. je vous toucherai un mot parla présente do cf que je juge nécessaire, tant pour vatre con-

duite que pour l'honneur et maintien de vostre Compagnie, quej'ay tousjoura aimée.

Il Ke vous m"s!c!!donc point, je vous prie, des anaires d'Est~t,

parcf qu'outre qu'eHes ne sont point de vostre charge, n'en

cognoissant point les suites, il vous seroit impossible d'en porterun jugement certain.

N'anex chez le Moyquotorsqu'on vous y appellera, aQu que,no rendant point votro personne commune et ordinaire, ce quevous déNtpexpour le bien soit de plus grande fonsideration.

Il Ko parlez d'aucune des affaires du tiers et du quart qui in-

téressent les aécuMefs non seulement parce que vous n'êtes pas

eataMy pour cela, mais d'autant que vous seriez accablé, ne

pouvant par!or pour tous ceux qui en vous recherchant vous dé"

toumeroiont des dovoira do vostre profession.

t. LctModeBOthunet PMypeaait,e. d., t6ao(e)bt.aat., f.fr. 80!8, a<).2. ~t'mo~-MdeJ!fcAe~e",1.1,t. VMt,p. t!<).

Page 94: Compagnie de Jesus en France 1910

UNE SMTB D'APURES DK8A6HÉAB~6S. 8<

··1.. _· H. __· S 1 S. · a- _II 1_ _1 -1--

« N'ayez point l'ambition do disposer des eveohes et des

abbayes, estaut chose qui doit dépendre immédiatement du Roy,ainsi que toutes les autres grâces! à moins que vous ne seussiez

quelques raisons qui vous obligeassent en conscience de parler

pou!*empescbet que les grandes chargea de t Égt!scfussent rom-

pttes par des pet~onnos indignes <tetes possèdes.f K'emptoyea on vos sermons que trois quarts d'heure au plus,

aHo que dans l'attention que les moina dévots ont accoutumé de

donuct pour peu de temps, les honnes âmes reçoivent tes bonnes

instructions que vous voudrez leur donner.

.aur ce qui est de vostre "rdre, embrassez peu tes affaires

qui le concernent et quand il sera nécessaire d'en parter, tatssex

te faire à d'anhes de la Compagnie, ann que chacun voie quevostftt Ordre déshe ptuftosi obtenh du roy ce qu'it demande par

justice que par le respect den &son confesseur.

FaitCitqua vos f~tc:* se rendent xoMmisen ce qui se doit aux

thdinaires qui Nonttes puissances tè~iitmes estabties par t'Ëgtiso,

Uu'itt no donnent point de jalousie ans autres religieux, quiestant ptus ancioas, portent d'autant plus in~patiemment d'eatre

traita par tes vostres comme tt'its csto!ent inférieurs. Une non

seulement vos Pères ne a'enbrcent pas d'ostablir des eot!&gesau<tieux oit Us trouvent do ta résistance, maia mesme qu'ita n'aiitent

pa~ partout où ils sont appetës. Qu'aux lieux où ils sont déjàe~tatdis, ils se contentent de prcscher, fonfesser, cat~obisof et

instruire la jeunesse sans prendre cognoissanco des villes («c).des partieuttera et des acerets des famiMos.

Il ~aiiea que désormais vos Pères ne poursuivent ptua d'unions

de bt'n~ncea a teurs collèges; oar outre que e'eat porveftir i'in-

tcntion dos font.ateuM. ee grand soin qn'ita ont de bien fonder

leurs maisons leur attire t'cuvie et fait dire qu'ita s'attendent

moina que tt's autres religieux Ala providence divine.

Que vu')aupërieurs prennent soigneusement garde, je vous

ptio, qu'aucuns de vosire Compagnie ne fassent imprimer des

livres contenant de maMva!seamaximes contre tes justes regtesdos Ratats voire qu'ils s'abstiennent d'an mettre en avant aucune

qui puisse estre prisa en mauvais sens.Il Tout cela estant, la roy continuera à avoir de voua la saiis.

faction que vostro réputation luy a des}a donnée, vous maintien-

dra, ainsy que vostre Ordre, en la créance en laquelle il doit

désirer d'estre dana le monde, et voua Requerra do plus en plusde louange de la bouche mesme do ceux qui voua voudroient

eotMcstEot:<<<t<.– t. M.. B

Page 95: Compagnie de Jesus en France 1910

M SOUSMCHEUEU.PHEMtt~EPART)E.

ma!; qui est ce que je sais que vous méprisez, mais pourtantoéeessairppour le bien dovostre Compagnie'.a1)

Cettelettre est à rapproche! de coUeque M.de Luvncsécri-vait en <6~<au P. de Seguiran le due laissait au confesseurdu roi pleine liberté le curdin~t te charge d'entraves. Pourtantsi quelqu'un n'avait pas besoin de ces instructions métioutcuses.c'était aspurëment P. SuQrea, dont la conduiteirréprochableà la cour avait donne depuis longtemps desgaranties aufOsantes.Maisn'est-ce point sa seule quaMtede jésuite qui ou'usqueet moton dcBanco KichoMeu?Sous to forme embarrassée des avis, ouplutôt des ordres, on devine <ju'iin'est pas loin d'admettre lesdéfauts reptoch<!aà la Compa~oiede Jésus par ses ennemis; itsemMe croire qu'elle cherche à so rendre indôpoudantodo lahiérarchie ecclésiastiqueet Aenrichir ses collègespar t'uuion dogrosbénënces; qu'~Momépris.!los autrea fanti!t<'sro!igie«sesetSHplalt aux intrigues politiques. S'il a encore quetque estimepour eUe, il parait bien refroidi dans sou aUectian; il désirequ'oHenes'accroisaoptus.qu'otte recutedevaut le moindre obs.tac!o et refusemôme les étalements qu'on lui otMra.

Quantaux recommandationslégitimes,pas besoinn'était delesappuyer sur tes motifs do !a prudence humaine. Le p. SuUrenentendait au fond du efm une voix plus impérieuse celle dela conscienceechiree par losprescriptionsdo t'mhtiiut et dirigéepar deaprincipes aurnatu~ Uansla place que J'ai été forced'occuper par obéissance à tordre do Dieu, dis«it<i<au P. ûë.nt'rat, j'ai résolu de consoner nue cooduito telle qu'etiono puisseonrir quoi que co noitde contraire a !a modestie, taMmpMcite,aia pauvreté re!igieuao.C'estla regtequej'ai toujoursatti~io,a !a grande sat!sfactiondu roi, do la rfine et de toute iacour, depuis onaoans que j'y suit!,et je ne m'en départirai ter.tninomenipoint. Car, ainsiquej'ai ou l'honneur de vous t'écrire,je no voisni motifsni nécessitedo changer. Je croisau contrairequ'H importe plus que jamais à la gloire do Dieu, à !'ediQcationdu prochain, Al'honneur do la Compagnie,de conserverjusqu'àla fin la mente manière do vivre. J'espère d<'ncque VoiroPater-mie voudrabien, danasabontu, m'accorder ieagracoa queje luiaidemandéeset queje luidemanda encore,afinque, si teafonctioMdo confesseurdu roi doivent bientôt passer do mes malimdanacoMead'un rcngiotMd'un autre Ordre, comme !e bruit s'en eat

d~S~T~& < dit–~cfeRIeAelien,1.11,p, tG~,tao),

Page 96: Compagnie de Jesus en France 1910

UXES~TE P'AFFAiRKSOËSAGMëABLES. 83

répandu, toua soient obMges d'avouer qu it n'y a den do change

dans OMmanière de vivre, et qu'ils n<:puissent rien trouver à y

reprendre 1.La Ça do cette lettre nous apprend que dans certain milieu

on n'avait point encore fenoncô au projet d'enlever aux Jésuites

la dnMOtionde la fouaciooco royale. Ma~Louis XM!s'attacha tel-

lement à son nouveau confe~eur. qu'il ne voulut plus entendre

parier do changement~. Kt le P. Sunron, encouragé par le P. Ge-,

n~rai', mit tout son soin à rempMr dignement ses deHoaies fonc-

tiens.

f. t~Htcdu P. Sontenau P. C~Mt, t5 février'690(Pral.op. f~. 1. tV.

p.:.73},Lettre du Nonce au cardinal eec~tatM dt~t. 3 jander )&M<AKhW. Vat..

%uns. dl J1tanr/a, n, t. 3:').3. Lettresdu P.(M'osâtao P. Sonteo.36janvieret 93~"Het t6M(~anda,

t;t.ht.Geo..1.1~.

Page 97: Compagnie de Jesus en France 1910

CHAPtTMEtV

%tTAOttS COXTHK LE P. OAMS~t!

(tu~.t62tt)

aoaiKOatfe. – t Onctu'tfh'' A fomprftnfttn' h' f. <ctcn. – L<* )'f)pnr O~ict

:)«a<)OM t~ ~nh'w < )'t<f)«. c.xa~e t~'ond t'ar Non .t~'f~'a" 3. tiruit

f.)H .tûtouf ttQ cet outca~e. t. t'xt'ttf.ttton uo ta .<n'M<t't<')fAf"/o'~<~)'t'. ffr-

)}'!<'a <')i))q))''s <!<' ~'tnt-Cyran. – &. t n titw)te contr" Mtcht'ticn hnMcn)p)t)

a<~)"')* il Gat.x.o. <t. I.a .<t'umH).' )f'At-f~u~<~)(c ptt cpnsx~o en Soybonne. <

Soureea tnanasc~tM ) t. ttffthib do dotunn'ttb to))''Pt*t dana h Cotn~aante

atftantta.Bt'~to).<e<.enetra)ium) b} ttanctao tpht")~et – et ~~uttanta, t()ht")aeCem'fattun).tt. aoma. AMt'X)a VaOtaoo. ~unttamr.' dt ffanf)a. o. 3:B. saa.

)M. t~m~M, B)b)totbf'tw toutitf~'atc. <nM. de pufo ton)foean.

8c<w:ea <n)prtm~a! t.afSMe. S. t. ?<'« ntt oM~ tCaM~on. pe<'t'm<)<< tnM)M, << <))'

~pofo~e do ffo~))<'<< HOMMOt. t<ot<yOt< ho~ contre les n<A?«<M << <t&f<r<)a<de t)<M*fM tt~e; (!M~x'))Mftu <<<MfM~ tf~<h<t~. ogtet. J«a<n)t<)< et f~ttut~de <a fto~ftfte fMtr'MMede t'rot)fut<Mf))~MM.– teJft~M~e ~fo'tfox, 1. !Ht. –H'Atsc))*gré. Ct)M~«<t~t<tM<-<<tntm. – pahaf, Mm'fM, 1.1. Rafan. <onv< 1.1. – Ma)hMt'<~*«f~< fo<np~ t. t. nat'h). X. A. ~<fn«-~ {f« ~anM<tt<B<f. – ta'ffW' t'"

Mo<M fo~d<< du p. UaMMt fft'tu~ t~t~a~ <t<)<fB de ~'M«c< OU}. fba~f).tM OhtttOf~MM <f~ta n~M&M~M tfM ~ttfM.

t. hea incidents p<ntb!ps de <6aa aon)Maiant pr~ta~pFunetM~og~n~M!ode boucHeMcootre la Compagne. L'ao t6~8 ooa'ouwfttpaa souade n)e!t!oMMattapices:.LeP. Coton tout to pré-mtcFfaUMt~<Mvictime d'une attaque poynde.Chaque onnéo, laMte de la C{Mone!sioMsu c~MbraJtsoteoneMentent& la n!a!son

professeda Paris, t<oroi, par ~aK! poufNonaouveaueonfesseut',s'y M0<< le ))"janvier. aOod'asaMtct'auxt~pfes et au sormo!)Le P. ~o Joune, ofatcMf<tiat!MgM6de !a pMviocado ~yoo, pt~'eha sur !a royaotô do J~suo-Cht'!aido façoa à n~riter les élogesde LouiaXMt'.Appâta cérémonie,tBadisque Sa Majestés'entre.tenait avec !a P. Coton, quelques.eouFi!saass'approchèrent etl'un d'eMx,te duc do La Moche-Hayon,désirant surprendre te

1.Samac,N~Maf tt~ (CaMjco,Oof.<«~ doc.Mt,p. Mt).

Page 98: Compagnie de Jesus en France 1910

ATTAQUESCOXtRBLE P. GARASSE. M

P. Provinciatdan~sesparoles, luiposaà brû!a'pourpomt cecas de

foascience Uo criminel do ieso-majestéest-ii ohMgéd'avouer

sua crime quand il n'y a ci preuve ni témoin. C'était entamer

indirectementla questiondu tyrannioide. L'archevôquodeTouM

et i'éveoaod'Anxerro,présents à l'entretien, éventèrent le piège.-t n~pt signe au iéauite d'esquiver la réponse; mais un docteur

.toSo.bonne,M.de M. curé de SaioMïennain-rAMxer~ois.:n~er-

vintet en~age~ ta P. Cotondans la députe, Il répondit qo'eo

~~nerat un homme n'est point oMtg~do coopeMFà sa nMtt;

'uantmoins que !e crime pouf~it cstpe tel, td <S!M)fmeet si

:Méjud!c!ahteau publie, qu'il seroit tenu de l'advouer a. Lecuré

~c Saint-Germaina~teva forteotent contre cette doct~oc p~-tendant qM'eMo estoit hectique et contraire au sentiment de

la Sorbonno Pour mettre On à une discussion de plus en

ptua orageuao. le roi pria !o P. Coton d'exposer par écrit son

sentimentet do le montrer au grand aumônier. Le P. <!u@riM.

casuiatode la maison professe, fut employé pour d~dMirele

( as,ce qu'it fit avec beaucoup d'adresse et ncs P~rea l'ayant

communiqué & M.<ocardioat do La Rochefoucauldsuivant le

conutandement qui en avoit esté foict. ledit aieur de Né écri-

vit une dispute tr~ scandatcusc ta~essas, par laquelle it <a8-

chuit de montrer que noa auteurs, et notamment SuarM et

hcxsius.avoiontenMigne une doctrine les pernicieuse a ta Sa.

( ~e personne de nos Roys~.Onne tiait ce qui serait advenu ai la questioneo! ëMportée

<!<'vant!a Sorbonne et te Parlement, toujours hostilesà la €om''

t~goio.Maisle profnreurgcnerat fittppt'imade tiapropreautoritéi~erit du cure do Saint~ermain. etju~na tes fuites ttevanUe

Kt!,entuiesp~quant<a deptrino~tc tawa~~otogien'R;cnet!oun'était point intervenudanttcotto a<faîre;~Mmoin9

t'.usles yeuxétaient tonmea veMlui pour saisir an moindrosigne-o opinion.Le P. Provincial sut &p~po!) gagoer oa iawMpenlui demandant !a permission,<p~ accorda~tontieM, d'imprimericpart, Mua!e titre de P<~MM</plaCoM~~M~<~~Ms par j!f"t<tf<ftMaf ~<f~/<eM,quetquaa oittraitade Noat!vra coN~ ieatninisireado Charentoo. CcMeopportune publication déjoua tea<usasdesadversaires. CommentresM8citO!'de vieilles quere!

t. AwtMde!!<nn«o,t<tJtaw!etMM(AKMf.Va).,Ko)))),di PMOtta,B.a9<.f.!69.9?0).

«MaMe,op. e~, p. 131-123.

Page 99: Compagnie de Jesus en France 1910

80 SOUSR!CMM.!EU. PMMtËREPABTtB.

contre une Compagnie que le tout-puissant ministre paraissait

protéger ouvertement'? P.

2. Cependant une polémique toute récente leur fournissait des

armes, sinon contre tout t'Ocre do saint tgnace, au moins contre

l'un de ses membre!, les plus zétes, te P. François Garasse.

Itopuis la reprise du procès do Theophitetmars t6â~) l'animo-

ait6 grandissait dans un certain clan contre fauteur de ta ~oc-

~Mp fM~eM~p~f< ~M«~ ~M t~. 81s'agissait de sauver la tête du

poète ticoncietM.MM.de Liancourt, do La Hochc-Cuyon et Mont-

morency dans la noblesse, les Pasqnier dans la bourgeoit-io,surent

~iaMir un courant favorablo au prisonnier, en menant des atta-

ques furieuses contre Caras~eet son livre, témoins à charge dont

il fallait détruire t'autorHë à tout prix. Chose étrange, ils furent

anivittdans teurassaut par uncco!e)<iastiquo,François O~ier,prieurcommendataire de Chomeit. Onno sait tropquettomouche lepiqua.Visant a ta réputation d'homme do lettres, il avatt des relations

assez intimes avec tes beaux esprits et vivait en bons termes avec

texnt&dKuenno Pasquier: secrot-itattpmt par lis trait)* lancés

contre eu< cëda't'it a leurs iuatancea, ou t<ien,désireux de mettre

la main a ta plume, vit-il une chance de succès dann t'audace

mémo do so mesurer aven un potémiate fameux? Poussa aanx

douto par touxces motifs à la fo!a, il publia ~<'M<fHtel f~Mw~ (le

la ~of/Mn~fM~~MA' U's l'éplire deditatoire Au<Bit. PP. Je-

suitea n i! diverse son venin. <!arasse, dit'it, mieux pourvu des

conditions nécessaires a un pn~'te aatyriquo et a un farceur, quenon pas des quahtex convenables a un docteur catholique, a fait

depuis naguère un livra qui porte un tilire spécieux d'escrU contre

les athées, et qMi.&parier stuceremont et comme devant Dieu, est

un ctoaque d impiët~ et une «entine do profanationa, Mn ramas

do bouMonnorieset do eonteafaeetieus, uno satyre de matignitôotde mosdisance contre innoia gens do bien et de mériter IlPoire

croire quo la ~ac~Mp fM~Mc est un odieuxtibette, têt pat donc te

but du prieur ftgier. Pour y parvenir tous les moyens lui sembtcnt

honnates: mensonges, Insinuations, calomnies on t'entendra re-

procher a un oMettont religieux do sa tivrcr lui-mèmo aux viees

qu'il combat dans les autres.

t. Attht det~ionUo,<0janvier<626(Atfhtw.wat.,NOM.dt PMac!a.R.398,f.a6M78).

9. ~emMttetecw'fede~nBoc~W«ec"Wc<M8(teff<)fO<<Ca)'<tM~,Ëp!6tfoaoxM. PP.~Mottes.

Page 100: Compagnie de Jesus en France 1910

ATfAQUKSCOXTtΠP. GARASSB. M

Cefut à Poitiers; où il s'était retiré sur l'ordre deses supérieursaussitôt après la publication hâtive de ta Doctrine CM~<M~quele P. François Garasse connut les attaques dont it était t'omet.fout d'abord celles des jeunes tibertins et des Pasquier remurent,moins pour son propre honneur que pour leur effet probable aurtes juges de Théophito. Craignant donc que te procureur généralne se laissât influencer, il crut bon du lui adresser le t4 novem-bre (t623) un mémoire apologétique. Il Monsieur, écrivait-itdansla lettre d'envoi AMathieu Mo!~je voua demande pardon, si j'oxo

prendre h hardiesse d'interrompre vos sérieuses occupations pourvous prier de jeter tes yeux sur cotte apologie. Je l'ay jugéenécessaire pour dissipa, sous i'auihoritô de vpstre nom, tes

calomnies qui se sont formées contre moy depuis la publicationde mon livre. Jo suis otdigé do faire voir que <cs maximes do

mon livre no sunt pas de mon invention et que théophite est

abnudonnô aux impiétés par la déposition de st's propres escripiz,quand vous n'auriex d'autres preuves do ses atheismea et vitai-nies. Ceux qui me suscitent tes accusations, que vous ptendresa'itvous p!u<stla peyno do voir, sont les enfants de fou H. Pasquiorqui ont imprime de moy choses horribles. t'ermettex-moi, H'itvous ptaist. que je défende mon innocence sans tes oneneer, et

que me mettant a t'abri do vostre authorite je fasse voir a toutle monde que je suis. Monsieur, vostre très humbïo serviteur.tte Poitiot~, novembre tOM'.

A cotte date !e jésuite devait encore ignorer ta C<M«M~duprieurOsier r~ptnduo dans Patisau mois d'octobre, (jtuand il on eut priaconnaissance, it ne vuutut point rester sous io c~updea calomniestancées ftar un personnage dont la conditinn pouvait en imposer.Augmentant donc et refondant son mémoire à MathieuMoto,Mnt

parattrea !« Un de décembre ~o/t)~f~~w<{uM <?o)~M<tM~oM~<UM/«<'<'COM~<*les ~A<?M~et /<Mj! </Cno~t a~f/C.

Il Je euntesso, ~erit-i! au début, qua j'ay hataneé longtempsen mon esprit la résolution que jo viens)de prendre touchant cette

responao apologétique, ot n'eut été te commandement exprca do

t Apuatrequi m'enjoint de rendre mon ministère honorable, de

peur que la parolo do Dieu n'en soit méprisée, assurément j'euspenché du caste du sitenea dans tequet j'eus trouvé du soulagementet du mérite mais, puisqM'Ma plu a mes ennemis m'envier Jo

repos de mu études particuliers (s/ctpar tes efforts et les Nacoussos

1.t~tttf!tt'*y. OsMMe&M.MoM.poN~epar t.afh<'0fefttt MfMO<M<nAf«f~<P.COMOMM,(!9n<~<'<efte t'to~t ~W~a~e~effonfp, ftt, p.cooeteott.}.

Page 101: Compagnie de Jesus en France 1910

88 SOUSH!t:t)EUEU. – PRENt~BRP~BTtE.

violentesqu'ils ont donnesà la robe queje porte et à la fonction

quej'exerce, ils m'ont ravi les moyensde me taire. Sije crie

doncques, je protesteque cen'eatny par la violencede la douleur

que je sens, ny par Fexcèsde l'injustice qui m'est faite, mais

par le juste ressentimentdu tort qu'on a fait à mon ministère*.

Apt~savoir montré combienii était inconvenantpour un ecclé-

mastiquede se faire le défenseur deslibertins et d'accabler d'in-jures un religieux qui combattait leur Immoralité, Garasse exa-mine tour à tour los griefs articulés contre Ha conduite et etlivre. Endes pages alertes, il f)age!teimpitoyablementle censeurde la DoctrinefM~M~, lui renvoyant avec esprit soa reprochesdo mëcbanpoto.d'indécence et de bouMbnnerio.IlJe proteste,déclarait-il en Unissant,que comme voicy la première apologioqui aortde maplume, aussysera-t-elle taderxiere pour actionsetauaiMs per8onnei!es~. t~nis, tendant ta main &son adverfaireet lui pardonnant de bon c«'ur Vivonsen paix, disait-il, c'estce que je lui demande; vivonsen gens dobien, c'est ceque nousdovonafaire; vivons en bons ecctcsiastiques,c'est ce que tout lemonde attend do aooa; vivons en bons amys, c'est ce qu'il doitprocurer et que Je no luy refuserayjamais, n

Ce dernier appel fut entendu, d~sque de graves et honorablespersonnages s'entremirent pour amener une rcconcitiationentretes doux auteurs. <:aratse le premier écrivit uno tettro d'estimeft son adversaire, qui répondit sur le même ton*. Apres lapublication de ces tettMs de part et d'autre, le jésuite ni en-core paraître, sous !a pseudonymede Guay, un ~OMtwoM~p.M~t~de cf ~tMa f/tt ~ff~ ~ot~ co~~ le livre f~ AtDoctrine<'w«'tM<~it y afnrmait que le prieur do ChomoilavaitfotracMsa C~MM~

3. Quottefut, dans la Compagnie de Jesua et dans le pubUc,l'impression produite par t'~o/o~tp Jp ~w~oM ~~t~a~Mo~

premifTO édition (de Poitiers, décembre <023)deMta teP. <:enerat. Avec raison il déplorait la méthode excessiveet viotontode l'autour. Que Dieu pardonne a nos Pères dufoMegcdo Poiiiera qui ont laissé parattro ce livre, nouveau

t. ~pofo~f<tf~)fo«Mo~M.attn'MeamteeteaM.9. hataMo, ~pnfo~f. p. ??.a. ~Mes!, chap. «o. Co.4. ~e~M <tMP. f~Mfo~ CoMM'Md .V. Ogier, ~ouf'Awf ~fOHfWo~oM.fi M.

pOtMf<f"<Mf <~<ff «Mf~f t)M'<MC<t~.S. M!ftMO,~matt-M. 1.XXXt,p. 88).

Page 102: Compagnie de Jesus en France 1910

ATTAQUES CO?fmE t~ P. TARASSE. 89

sujet de sollicitude pour moi M,écrivait-il le <8 janvier i63~

au Recteur do cott&gedo Cteymont'. Sur cette remarque, ou

de leur propre initiative, les sapériem~ supprimèrent la plus

grande partie des exemplaires, tandis qu'une secondeédition se

pt~parait A Paris. C'est la seule que nous connaissionset parsuitenous ignorons en quoi elle difMrait de la p~mière". Sacs

doute tes passages tes plus vih contre te prieur Ogier avaient

disparu.Pour éviter dfHMl'avenir de pareils ëcaris; le P. Général

ordonna au t*. Gatesse (et cette fois en vertu de la sainte

.Maoce) de ne plus faire imprimer aucun ouvrage sana

l'avoir envoyé à M~tnoet obtenu de là même l'autorisation~.

toutefois it apprit avec bonheur le encens de l'Apologie et

..es heureux r~ut~ts t'apatsen'~ni do la tempête soulevée

p:n la ~oc~)~ c<~(Mp et la ~coacitiatton do l'auteur avec

t'tftfr'.Pcn<!antla quorelle, le célèbre <:uez do Battae, jadis élève

<totarasse, avhit pria parti pour le prieur il critiquait vi-

vement le style trop negii~ de son ancien mattto. Mais te

jésuite m' se tai. ~apas faire. itans la ~c~tOM~</««fMf

(/a~c <tM«cHf de C«/M<, il se permit de signaler &eemi'ci

ses propres défauts le eutto exagère de 10 forme, le ton

emphatique, la lenteur et la Minutie dans la composition.

toutes vca lettres, lui disait.it, no sont qu'un pre~itt de

metanehotienoire et d'une gloire magniMquequi approche do

bien près du frénétique. Vos périodes sont des périodes tuna*

tiques; vos locutionssont dea ampoules; voa virgules sont dea

Fodomontadct);vo'i intarponctuationa Mnt des menaces.

Vous Mtes une nevre de woatreestudo, et, quand voua com-

posez,on peut dire que vousAteaou dans le frissonou dans Jia

thateur, Jamaisdana r~gatité et le tempérament d'un homme

sain\Aces coupsdroitf. portés d'uuo main un peulourde. Matzaene

p~ponditpoint; it crut plus sage et plus respectueuxde subir

c't aUeocales reproches d'un vieux professeur,et même de Mn-

'fef dans ses bonnes gr&ees.

Cependant it existait un parti qui ne devait jamais par-

t <<eUMde V)t<-)teMh!au P. Mtteao, Mjanvier <69t (PMada, Ep)at.«eo.. ). tV~.9 Cf. NommenroKet.< 1. t". ~ot. )<a&.a. t~.3 LtUM de ViteHMtM&MaMMe,Mf~ttet <6M«'mad~ E~«. Ocn., t. tV).< pp mêmeao P. dp Matme~anM, 8 <Mtt <6M(F&<<f«n).& ~MpOMM «tf~ ~o<Mj!e an <<e)~de C~ac, p. 7, 8.

Page 103: Compagnie de Jesus en France 1910

90 SOUSHtCHEUEU.– PREMtÊREPARHE.

donner à Garasse ses vigoureuses ripostes. La rude correction

inuigée dans l'Apologie à Etienne Pasquier réveilla l'ani.mosité de ses enfants. tts pressèrent un avocat de réhabiliterla mémoire du grand homme. La réponse d'Antoine Memy,publiée d'abord sous le titre de ~e~MMf ~OM~~~<~MM~Pas-

~M< parut ensuite sous celui d\/t~<-C<Hw~. C'est une misé~rable parodie de Recherches des ~f~c~M on le jésuite avaitsi bien disséqué le mortel ennemi de son Ordre*. Le voyantsi mal défendu, François Garasse ne se donna pas la peine de

répliquer. Quant aux attaques personnelles, il avait promisde ne plus les relever, et it tint parole. Qu'ils partent,qu'Hs esctivent, qu'ils invectivent contre moi, avait-il dit deses calomniateurs dans son Apologie, qu'ils esvantent leur colère,

qu'ils remplissent le monde de libelles, qu'ils profanent monnon. ils n'auront jamais autre response de moy que celle de

Sophonie Pax, pax, pax, a lacie ~OMXM~~M!o~M~o est diesOMH)M<tMO~MMA~.M

Aussi bien Harasse n'avait entendu guerroyer que pourla défense de la foi. Sa campagne, on ne pent le nier, mit ledésarroi dans le camp des libertins; elle contribua dans une

certaine mesure à la condamnation de leur coryphée. Par unarr~t du i" septembre 1625, le Parlement prononça contre te

poète Théophile de Yiau une sentence de bannissement. Peine

légère au gré de plusieurs le rapporteur do Fanairo, CnH-tauma des Landes, et d'autres magistrats intègres l'avaient

jugé digne de mort; mais « la cabale du duo de Montmo''ency,secondé de la Oeur de toute la jeunesse, fut si forte. qu'ontrouva moyen de faire passer son procès pour une entreprisedes Jésuites », et de capter ainsi l'indulgence du Parlement« auquel ils étaient odieux* ».

Quoi qu'il en soit, t'œuvre apologétique du P. (!a rasse n'était

pas achevée. En publiant La Dof~Mp CMtWtMCdes Ap<MM'esprils,oit il combattait les maximes do l'athéisme, il avait promis dela faire suivre d'une seconde partie l'exposé de la doctrinechrétienne, tt a'y mit au commencement de t'anaée <62~. Maisaucun dogme n'ayant été respecté par les incrédules, il

1.Voirtome)U,p. 665,566.2. Apologie de fraMpott CofaMM, p. 857.360.a.Rapin,B<<M<~dit~nM~H~Mc,p.)90-)93Audiredomêmeauteur.aGuUtaume

desLandestombamaladed'unesif[randeInjusticefaitea sonrapportD(p. i93).

Page 104: Compagnie de Jesus en France 1910

ATTAQUESCONTRELE P. (.ARASSE. M

a.ŒMcn

p.M6.

fut nécessairement amené à écrire un traite complet. Pendant

près de deux ans it s'occupa de ce vaste ouvrage qui parut à la

nndeit;25.La MMt~e <A~/o~~Me des vérités capitales de la religion

c~MMe était dédiée au cardinal de Richelieu, et divisée en

trois tomes comprenant chacun trois livres. Dans le premier

tome, l'auteur traitait de l'athéisme, de Dieu, de Jésus-Christ;

dans le deuxième, de l'homme, de rame raisonnable, de Fêtât

de l'Ame séparée; dans le troisième, de tËgtise, des vertus et

des vices, du monde et de son gouvernement.S'adressant aux gens du monde, it écrivit en français, s'éloi-

gna le plus possible de la forme scolastique, et préféra les

procédés littéraires à la sécheresse du raisonnement. S'il cite

tes auteurs grecs oulatins. c'est en sa propre langue; il appuie

ses preuves de récits historiques, développe sa pensée par

des images ou des comparaisons, et termine chaque livre,

parfois même les chapitres, par de courtes élévations A Dieu,

des prières à Notre-Seigneur, aux anges, a la Vierge Marie.

Mieuxécrit que ta Doc~nc cw«?M«', t'ouvra~e, gâté par les

défauts de l'époque, n'est assurément pas un modcto de bongoùt;

mais i! ne mérite puiut tous tes reproches que lui adressent de

confiance beaucoup d'écrivains quino t'ont pas lu. tt n'avait pas

encore vu le jour, que tes beaux esprits ou tes libres penseurs

dators partaient déj& de todétérer à la congrégation de t'/w/M.

tarasse tes raillait sans amertume. Ceux qui se sont obligés

d'en porter les nouvelles Home auront une bonne commodité

cotte année (cette de jubilé); car ils pourront y gagner l'indul-

genco pténière do leurs autres fautes, et pardon pour ceite.ci

qui n'est pas des plus grossesAu surplus, de précieux encouragements le consolaient et le

soutenaient. Des littérateurs en vogue, Jacques Sirmond, Mat-

herbe, Racan, Uatzac, auxquels it avait communiqué des feuilles

de son manuscrit, ne lui ménageaient pas les éloges. Malherbe

par exemple défiait ainsi lesdétracieurs du livre en préparation

EfpritsquieherchexàtHesdtre,AdfesseK'ousen d'autrestiemCeste(puwreestune(Bu'redeDieu

Garassen'a faitquet'escrtre

t.Ac.S!oB)M<<cto~Me,adtNtbsement8,n.XVt.2. ŒMCfMco'M~tMde .VnMct~e(Co)twUondea Onode ËMha!M),t. t,

Page 105: Compagnie de Jesus en France 1910

? SOUSMCHEUEU. fRBMiÊM PARTtE.

p. ?6'.4. Beptn.~<~e<fcd"~a<M<'n'<mf,p.t89.

Nonmoins hyperbolique, Matzaorangeait te jésuite «parmi les

Pères des derniers siècles' o. Et Bacan arguait des beautés deson livre pour prouver l'immortalité de t'ame contre les im-

pies«ratai escho!icrd'Ëspicofe.

Quandtu voistesdoctesmeneiUesCu'afait naistMeoses tondues~eU!e~Cegrandornementdunosjours,Peux'tucroire,csp'tinMe!te.Quetant d'admirablesdhcoursSoientpartisd'uneâmemofette'?

1Toutefois, quand il s'agit de doctrine, les témoignages des plusgrands littérateurs ont pou de poids. JI nous faut avoir t'avisdes juges compétents. Or, la Somme ~o/M~M~ soumise parparties à des théologiens romains et Adeux des principaux mem* jbres de la Sothonne re~ut leur comptète approhatioo. Cc!)e desdocteurs Froger et de Mootereut était formutée en ces termes

Nouasoubsaignés, docteurs rôgons en la Faculté de Théologiede Paris, certiOons avoir lu et sérieusement examiné trois livresdo la &MnM<c~o/o~wc. auxqueto nous n'avons trouvé chose

qui ne soit conforme à la doctrine que tient t'ËgtMe catholique;au co~trairo, nous le («c) jugeons très digne d'être mis enlumière pour servir d'antidote contre les impiétés des athées *'tlibertins de ce temps' r~ 1

Kst-co a dire qu'il no se trouvât rien a reprendre dans cet

ouvrage? Nonassurément. Garaase, dit le P. Rapin, n'avait pasl'esprit aussi exact que demandait cette étendue de capacité dontil avait 't réputation; il se méprenait quelquefois dans lescitations qu'il faisait it avait lu tes auteurs anciens avec tropde rapidité, metaatteura sentiments aux siens. dooaani sou-vent leurs pensées pour tes sienncs a. routons qu'il publia laSommesans l'avoir corrigée assez sérieusement. Un plus grandsouci do l'exactitude, une vérification attentive des textes lui au-rait fait éviter bien des fautes. Danscertains traités on remarque

t. Lettrede BatMcau B.P.GMMM,a. d.(eR'f~d<' ~<<:0f,Paî)<,MM.< t,p. <M).

2. ~p~MtMMtfpoMfMfMt'enu fomMenceMM~~MMpMff"P. Co<'aMe~OM<MtM<mp<M.(<B"p«'«fcMacon.'puMtees('at TenantdeLaTour,t. t, p. Me.)

3. ApprobationttesdoctenMFrogeret deMoateteni(PMt,~e<'AcMAM,<. IV,?.?&

Page 106: Compagnie de Jesus en France 1910

ATTAQUESCOMRE LE P. GARASSE. M

d'importants pM~a que les esprits mal tournés se garderaient

bien d'attribuer aux typographes; de môme, eertainea manières

de parler, toutes nouvelles et à double entente, risquaient tort de

n'être pas prises dans le sens de l'auteur. Donne veine* pour

Uavergier de Hauraone. Noncontent de tirer bonparti des fautes

t-eoUes,t'abhé de Saint-Cyran, prodige de mauvaise foi, entreprit,

à l'instigation de Jansénius. de travestit t'ouvre de Garasse.

Kipnn'est plus facile que de défigurer la pensée d'un écrivain en

isolant ses phrases de leur contexte. Saint-Cyran fit subir cette

tortore a la Somme ~A~o~t~Mc. Puis, avant même de livrer è

l'imprimour sa perfide censure, it en répandit à Paris parmi

ses adeptes tes passages les ptus méchants. Ues ~u'U les connut, le

jf suite se récria IlToute la vengeance que je désire do cetuy ou

do ceux qui ont diMaméet deamembré mes propositions, est qu'ils

~~achentque je tes désavoue pour miennes en l'estat qu'ils les ont

publiées, et que sij'avois autant d'heures à perdre comme ils en

perdent à l'examen de mes cscrits, it n'y a liv reau monde, quel-

que saint qu'il puisse estre, dans lequel retranchant, adjoustant,

substituant, changeant, biaisant le sens, comme Ha font dans ma

SoMWf, je ne trouvasse autant d'hérésies comme Ëpiphane et

Théodoret en ont rccognu et de&faictpar leurs docks volumes.

L animosité des Aristarques me faict cruire que si je faisois im'

primer !o symbole des apoaires on y tfouveroit des hérésies

centaines~.

Cependant, divulguées par les fils de Pasquior et les amis de

Théophile, tes critiques acerbes de Saint-Cyran fanaient leur

chemin au préjudice de la Compagnie; elles parvinrent jusqu'à

home otto Il. Général s'en émut. Bientôt le P. Coton reçut l'ordre

de soumettre à une nouvelle révision la doctrine incritninée. Il en

chargea un homme de science solide, de jugement sur, le P. Jean

Suuren; etcemi-ciaprèsanesamenconscienoiotM pouvait écrire

au P. Vitetieschi J'ai lu les propositions erronées et scanda-

leuses que quelqu'un avait extraites de la Soww<??%<fo/o~Medu

P. CaraMe. et qu'il allait livrer h l'impression. Je tes ai eonfron-

tMeaaveo le contexte do l'auteur. J'avoue qu'il y a en cetui'ci

certaines propositions qui, Apremière vue, paraissent hardies.

Cependant si on tes considère avec la rigueur de l'École, toutes, ou

t.lbid~m.~KaMMC.A'o~M~<co'wWeH~t<'MM'~epM~'wh<<'dM'M<M<~<cWf"«'

.so~tee<des~~opM~MMde «~o~e M~a par f'a feMMtranonyme(M<a

SoMBtethéologiqued" P. ~'aafof<Of'fOM'M.

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M SOUSM~CtiEUEU.PKEMtÈKEPARTtE.

à peu près toutes,peuvent sedéfendre; et les conséquencesqu ona voulu en tirer soat, pour la plupart, ou ridicules ou faussesou frivoles. QM~M~~C~Mf, a~ MO~MMtfC~t~~M ~C~~Mf.Maiscelui qui a recueil ces propositions et qui en a déduit cesconséquencesest mat ~tteotionnéenvers te P. Garasse il n'estdonc pas étonnant qu'il ait vu des fautes où it n'y en apoint »

Cettejuste appréciation était bien faite pour tranquilliser leP. Général; mais Uë'ait écrit que la personnalité de Garassedonnerait plus d'un souci aux Supérieurs. Tandisqu'on attaquaitj'orihodosie de sa doctrine, parut uniibeih qui le tit aoup~onnefde révoltecontre le pouvoir.

5. Les~M<!<~tOM~po/~cae étaient une sang~nte satire ducardinal miniatte et de sa pnUtiquo. Elle n'avait que quelquespages l'autoui- anonyme, partisan do l'Espagne, y résumaittouf sessriefsensoiï&nto et onze questions, souventinjurieuses,parfois trôs impertinentes. Qu'onen juge.

«N'est.it p~ expédient, au milieu des aS~iMs,de lire quoi.quetbis les sept psaumes de la pénitence?

«N'est'iJ pas une lumièrede t'ËgMsecelui quia auua)6taguwFûcontretousles défenseMrade t'Égnso, etn'a t-itpasaceom.pli Maévangéliquesparoles de la &aintaÉcriture /MM~aoy</c<Met /we~M?

e Pendit y avoir un homme qui ne soit ni chair ni poisoncatholique ni huguenot ? Et si un tel hommevenait a mou<

tir, où irait-il ?« SiRobert, docteur de Paris et fondateur de J'ancienneSor.

bonne, venait à ressusciter, ne précherait.Mpas en cour sur cetexte do saint Luc JM</a,eMM/o~/<MMAo~wM~M ?

« Parce que tes paroles do t'Êcritufo sont un peu ubscures,Judas Iscariute n'a.t.U point étô cardinat soua te pontificatdeJésus-Christ?'1

« Les cardinaux sont-ils oMig&tde croire qu'il y a un enferpour eux? Comment yseront.itareçus par Ce'hère sur le seuil,en courtisanNou en soldats, ou de l'une et Fautre aurte?

«Ne seront-ils pas tenus d'y travailler aune alliance entrel'eau et le feu, le froid et le chaud '1

t *vt~'?M'8uBh!aaaP. G~M!, <3M.~t620 (dMap~t.~A~"'t t'<

doP. 8uflteo au P. Géndral, 18février 1628 (dan8 Piaf, Recherrhea,

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ATTAQUBSCO~MBLE P. ~RASSB. 95

« K'ya't-iipas espoir qu'ils parviennent aussi à établir la paixentre Dieu et Betiai?

f Judas fut-it docteur en théologie, en droit civil, ou en droit

canon, ou rien de tout cela? En enfer attise-t-il le feu de la dis-

corde parmi tes diables, ou mënage-t-it entre eux des alliances,ou fait-il t'un et l'autre ?.?

<' Pourquoi i'Htutrissime Seigneur cardinal officie-t-ilpoutifica-t<'mentavec bottes et opérons ? N'a-t-it pas appris cela dans les

tp~ons.dudocteur Richer

«a, quand et comment sera enseveli i'ttiustrissime Seigneur?Uuisuivra ses funeraiUes? Le~uera't'it en mouraut ses Mens à !a

Sorbonne, et quels sont-ils Un bréviaire ou un g!aive ? Un cha-

t'eMurouge ou un casque ? Et oA peindra't-on ie bréviaire ?sur

)eso!,paMequ'Hi'afou~ao&pied8?ou devant ses yeux pour~u H commence a te lire ?. a

Lesautres questions n'étaient pas moins oBensantes quelques-unes ne respectaient ni les infirmités ni ia vie privée de Richelieu.) raitôen disciple de Machiavel, te cardinal montra une irritation

pt ochede !a fureur. Toutes les blessures faites son amour-pro-t'K' par t'~MtOM~o a~ F~~Ms'étant rouvertes, it eut le tort de

n<'pas contenir son ressentiment; il alla jusqu'à jurer la mort du

mupaMe a'it te trouvait. Et que ue fit-il paa pour cela? « Moyens

indignes et hommes infâmes~ tout lui fut bon. Ses informa-

teurs cherchèrent d'abord parmi les polémistes du temps. Le

nom de tarasse s'ourit & eux et tes ennemis des Jésuites s'inge-nit'ront &confirmer leurs soupçons. O'aiMeursit ne fui paadifu*~i!ede le faire partager &Richelieu. Voutui-it obtenir des aveuxtn feignant la conviction? voulut.il simplement se venger sur

quelqu'un d'une ouenae impunie~? noMst'ignorons mais nousMvons qu'il usa do procédés inexcosaMMS.Laissons Harasse lui-

tnome nous en Mire te récit.

Environ le 20' de janvier {<6a6{fut apporté d'AHcmaguoun livret do quinze ouMixe pages QtM~tOHM~o/Mcae ~Mo<~e-~«M. Ce livret, tr~s ingénieux et plein de venin, portoittottomdeN. deBassom~ierre on ces termes: ~aMow~e~oetM~<t~

«~M~Aa~. Uodeux copies Mutes qui furent portées dans Paris,

). v'OMMonMpoMM'ttf,~"of<M&<Mf<te;«~nMfhtein Inojoriaxto SoF6o"<f<tt'«f&M)<n<Mt<tof<6M<,M<me tM~ef< p~MMeMt<'<MM<WM<Moea~tnaMdeMtf~eMm«ce de NMpcMo.annotOïWiCMMt~tt'Motf «tpeWoM'mBoMompe-t'~f'Mf<d«< o~pfotap<t.

t. KtMtd,Ae<O~ad~eM~<<<'la WpM&K~edM~MfM.t.Il, p. 88t.3. LcMMduP. deLaToutao P.G<o.,<&janviert620(fMaetaoBpht.,t. <,f. 45).

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90 SOUSMCHEUEU. PMEMtÉBEPARTtE.

t'uno fut donnée à M.de Metzà l'issue do Louvre, et l'autre àM.te Lieutenantcivil, lequel t'ayant leu la nt voir à M. le car.dinal de Biehetieu. qui d'abord montra des ressentiment

inoM'yab!eset nt toutes tes diligences ponrsçavoifd'où et de

quelles mains venoit cet escrit. Buon, tibraire, homme trèshonorable pour sa qualitéet ami de notre Compagnie,sçachanttoutes tes inquiétudes de M.le Cardinal, le fat trouver pour luifaire entendre que c'estoit luy qui avait Nceu le paquet, lequellui avoiteste covoyô de Kaocy. M.leCardinal voolut s'est~taiM~decette affaire, et pourcet eNectil appe!a!o tacteurdo tnessagctde Nancypottrs~avoipde tuy la v~~té, lequel avouafranchement

qo'i! avoit apporté ledit paquet à H. Bu"o; et eoquh plus outred'où il l'avoit pris, Mapend~tqu'on l'avoit jette par la feneatK?de la chambre basse, suivant le dyle ordinaire ushé entre les

messagers do France. Cesdouxcopies desquellesj'ay parlé, entirent osotorem. millier dam hu!t ou dix jours, n'y ayant bou

eapr!t dansParis qui n'en vouiût avoir copie escrito a la main, a

quelque prix queeefuat.Nosennemis ne laissèrent point etuuter cette uceasiou, maia

tasohèrent de persuader à M.le Cardinatqu'Mvenoitde maveineet doma plume. Lesprinoipau!!catomniateursfurent ceuxqui ontesté ey-dcvant nomm~a,ravoir Pavereau, t<anomaa,OuMous-

tier, Saint'Mëmy,ViUieraet Sxint'Germain, lesquels gagnèrentiettoment la créance do M. le Cardioa) et doaea domet!iqnes,qu'on m'aeouMit pubMqacment d'avoir eomposô, ou du moinsdonne dea mëmoireapourla compositiondudit livret.

!<osPores,ayantapria tes eneatacatrangeaquecette calomnieavoit opère dana t'psprist dn ttoy et de N. le Cardinal, furentd'advia que j'allasse trouver mondit Seigneur to Cardinal poufluy taire entendre mon tnno~nce; eoqneje na io 90 de~onviefCar l'ayant salué dans Chaillotaur le poinot qn'ii t~ortoitpourouyr messedana t'eglihc des Perja Mihimea.jetuy proteatayqueJo brnitqoeseadomestiquca fa~soientcourir estoit grandementpréjudiciable et contraire &ta uMieaiaMonque je faisois publi-quement d'estro son trea hmhMo serviteur. A ces paroles M.leCardinal me prenant par la main me dit avec un accentplein decotêro «Neditea point, monPère. que ce sont me<)domeNuqMca:

car p!ua de cinquante personnes d'honaeur m'ont assuréu qu'homme du monde ne peut avoir faict ce liv re que vous"Mut ".Sur quoy metrouvant eatonn~d'at<ordetprenant do nou-vellesforceade moaïnnooenco,je tnidonnay poufosiag'ema part

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ATTAQUESCOKTHHtB P. CA!tASSB. 97

do paradis, et je tuy juray monsatutquej'eateia injustementcalomnié. Ce jurement prononcé avec grande force, en pré-sence do plus de cinquante personnes d'honneur, désabusal'esprit de M. le Cardinal, eu sorte que me prenant par lamain <' Ha, mon P~'fe, je le croîs et n'en vem: pointd'autre prouve; mais quiconque Mit, qu'il s'asseure que

pour les intérests du Hoy, j'en sçauray Mea tirer justice; car,« pour ce qui me touche, je le pardonne volontierset de bon "1

CtHUt'.

~'adioatay, pour une entière justiScation, que, gracesa Meu,je n'avoispa» perdu le sens oommundepuis deux mois, auquel Ítemps je tuy avois dédié ma Somme de ~~o/o~ tasehant deypconnoishoson <aetitc en tormea trla honnorables.Il fépartii va

Je te cto!a, mon t~re. et n'eu soyea plus en peine. <.Kêant.moinH,t'aprés-dinee mesmede ce 90 de janvier, nous apprismes,par le rapport de M.le h~sideut de Lamoignon, que l'esprit deM.le Cardinal ~sioitsi fort provenu<Iecette créance que, tacite'montet sous-main, il Msoit faiM des onquestespar LaUbtnaaelFavereau. qui se pottoit en qualité de dénonciateur; ce qui fuicause que le lendemain ~7. le P. Cotton, par l'advis de sescon-itutteurs. trouva hon do me faire jurer sur les saints Ëvaneitest't sur ta part de mon salut, de tuy dire si, directement ou indi-rcctement, j'avois contribua a la compositionde ce tibette. Jejuray d&)Mhef.estant a genoux devant le f. Cotton, mon Pro-vincial. et tes ptiocipau~ t'&retde la maison et du collège, quej'eatoiaentièrement innocent et tormioay mon jurement par eeaparoles, tenant la main sur le canon da la messe 7~<t~M t~W~W~ <~Aaff sancla ~t<!0~/M.

Cela fait, le P. Cottonet le P. de Séguiran partirent pouraller à Chaillot trouver M.le Cardinal et luy donner toutes lesasMuranees que la Religion et la prudence humaine peuventdonner en cecas. H. te Cardinaldit froidementqu'il estoitmarryde la peine qu'ils avoiant pris, et que j'avois tort do me mettreen peine, apr~s t'asseurancequ'il m'avoit donnée le jour devant;quiconque fust. au reste, l'auteur de ce livret, qu'it a'en repen.tiroit. NosPtrea luy dirent derecbef qu'ils mettaient la main ao

jfeu pour soutenir mon innocence. Le P. S~guiran luy ayant ditqu'it voubit estre bruste pour moy, M.te Cardinalse déclarapinsqu'il n'avoit falct, luy disant « MonPère, je vous conseillede J

feapondre pour vouamesmo. LeP. Coitonajoata /H~–~M<M~ M<M«o. Car oo U est innocent, ou il est ta~~ j\CM)MMtBt)<:<«t9. –t. M. 7~

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08 sous MCHËUEU. t'BEmËRKt'AHTtE.

« nichant homme du monde,ce que nousn'avons pas recogneuMjusques à posent.

~'ap~s-dinée du mesme jour 87, on plein conseil, M.feCardinal produisit ce libelle, et dit hauitement quii sçavoitdebonne part quej'estoia innocent, et que c'estoit une calomniedenos ennemis, laquelle estant découvertemêritoit d'estre chastiée

exemplairement. Cetesmoignagedeschargea nostre Compagnie,estant donné en présencedu Roy par la bouche de ceiuy qui setiontoitle plus interesse. Onno laissoitpas neantmoins d'assurer

publiquement que, le lendemain 28, mon Mvre dovoit estrobrusté par la main du bourreau, en Ïa cour du Palais. Lauemaset Pavereau Inisoientdes assetnbtées dans la maison do Saint-Uermain, ausquellos on examinoit tous mes iivres pour en tirerquelqueconformitédu atyte; et en effetils portèrent AM.Je Car-dinat un papier dans lequel il y avoit vin~'cinq ou trente coo-formitez pretenduea, la plus part ai honteuseset ridicules, quemondiot Soigneurne jugea pas a propusde tes faire voir a per-conno, et ai ne laissoit pas neantmoins d'asseoir son jugementpar une préoccupation funeste, disant à tous nos t'eres qui levoioient que j'avoia tort et faitioisdéshonneur à noatro Compa-gnie; que je me perdroia, a'MSn'y proaoient garde, et mettroisnostre Société en peine.

Il Favereau et Lauemas payèrent bien plus avant. Car ayanttrouve le movondo retirer quelques feuilleseacritetdoma main,Us coutrenrent mon caractère et cacrÏvirent une lottre en monnom A un imprimeur do Venise, par taquone je le priois dem'envoyer une centaine des fy~f~oMj ~o/~w~ que j'avoit.faictes, lui recommandant sur ioutoa chose!)Jo secret. Ayantdressd et minuttu cette lettre, Mataportèrent il M.Je Cardinal,qui la montra au P. Cotton,pour ravoir si c'eatoit moncaractère.Aquoi te Père repartit que, sur sa part de Paradis, c'eatoit une

pure calomnie et une &UMeMdigne de mort, luy protestant, aureste, de m'envoyerle Jendemainavec des papiers escritsdomamain, pour découvrir la vérité du faict. J'y fus troia ou quatrefois, mais en vain, car jamais jo ne sceuaaborder mondit Sol.goour le Cardinal, pour luy faire entendre t'impoatenrede mesonnemia.

LeRoycependant et la Reine disoien~que c'estoit moy quiavois composéce MbeMe.Ce que le P. Snnron ayant appris parie rapport de ceux qui hantoicnt plus franchement la Cour et laBeiae mère, résolut de faire ses plaintes au Boy. Et en eNect,

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ATTAQUESCOXTRELEP. 6ARA8SE. 99

la veille de la. Chandeleur, devant que de confesser le Roy, il

se jetta à ses pieds luy disant Sire, je demande à Vostre

« Majestéprotectionet justice, de !apartde nosPèresqui sontplus

persécutez et opprimez maintenant qu'ils n'ont esté du tempsmesme du feu Roy vostre père de 'glorieuse mémoire, quandil n'estoit pas encore dans le giron do t'Egtiso cathoUque.ces paroles, te Royse mit en action et dit au P. Suiuen d'une

\oix passante Si vousestes afOigez,vous le méritezbien. Car

pourquoyest-ce qne le P. Garassusescrit centre moy etcontre

M.te Cardinal de Riohptieu'~

Le P. Sun'ren cuida pasmer à ces paroles, et prenunt des

forcesde nostro innocence, it dit au Koy « Si le P. <:aifaMMsa

esorit ce Mvro,je veux estre chastié pour luy et subir toutes

les rigueurs do justice. Je prie YoatreMajestéde se aouvenir

do ce qu'elle m'a ptomi~, quand j'entray en cotte charge

qu'aux accusationsqu'on feroit contre nous, elle garderoit une

oroiMeAnoatro innoceoee,poura'esotaircir avec moy. – Mais

quoy, dit !e Roy. c? n'est donc pas le P. <:ara8suaqui a faict

n ce livre'?Ccpendan' ~atfemaNme l'a juré.LePère no laissapas écouter Foc~asionpourtuy faire enten.

dre les quaMt~ade LaMemaa.qui avoit esté déctaré infâme pararrest, luy remonstrant que Sa Majestéestoit oMi~éeon cons.

ciencode fermer tes oreilles tant à Lauomaaqu'à Du Mouatieret

autres semblables, qui font triomphe do calomnier noatre Com-

pagnie et tuy rendr ) de mauvais offices.il promit au Père qu'iln'en croiroit rien !ua, et que désormais il no ao taiaserdt pas

prévenir a Lanbmat. La Reinerégnante aoua lit la meamofaveur

d'en parler ASa Majestéet de luy faire entendre que c'eatoient

dea ennemiade n4)stro Compagniequi probablement avoient

composéce livre pour noua rendre odieux, et qu'H n'y a point

d'apparence qu'un homme qui dit la messe chaque jour ait mis

la main a un aim&chaotouvrage.Si dans la C~urdu RoynouacationspersécutezAl'occasion

de ce tiboMe,nos auait'ea n'pateient paa en maittourordre dana

la Courdu Parlement. Car ce livre ayant esté bru"!6 par arrest

des Chambres asttombtéca,M.Servin, qui avoit sur to ctcur la

mémoiredu ~on'j'Kc<des~oyM~ invectiva furieusement contre

moy,suscitant les esprits dc&juges a un décret de prise de corps.

ApfôHsa harangue, un des plus anciens conaciMeraecctéaias-

t. Cf.t~MMdoP.foCten,OjMwtMt6M(PMnehoBpht..t. <,<.0).2.OowMaetatt~quodeCMMte,to!t<<«t.p.6M.

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MO SOUSMCHBUEU.PRENtËRBPART!B.

tiques, se levant en colère, jura le nom de Dieu que j'e~ntoof-rois, a'Uestoit un de MMjuges. M. le Préaident d'Osembray et

M.Oostandes,Doyende ta Cour, s'opposèrent fortement Ala con*

juration de Sorvio, me donnant ndvis de tout ee qui s*estoit

passé, le troisièmejour de tovrïor, auquel jour je recMSsur

le tard adwtade me sauver la nuiot suivante, d'autant qae la

brigue de Servin estoit si forte que, to lendemain quatrième de'

février, l'on debvoit asseurémcnt décréter prise do corps contre

moy, et me mettre on laConciergerie.« Nos P~s, devant que dé rien détopnMnpf.tpoMvèt'cntbon

d'envoyer le P. Taeon chez 'a. le Procnrour Centrât, pour

prendre son conseil. LePère y fut sur les huict heures du soir,et ayant faict entendre a tnoadit Soigneur !o Procureur Henérat

J'advertissemcntqu'on nous avoit donné, il conseilla à nos Pèrpa

de ne rien changer pour cette nuiet, d'autant, tuy dit-il, quete le dessein de vos ennemia aeroit de donner reapouvante au

P. CarassMaet le rendre criminel par!son ahaenco. Au reste,

dites'tuy de ma part qu'Hn'aye point de peur, pour co qu'eotout cas on ne peut décréter prise do corps contre luy que

sur !ea eonctusionades Cona du Boy, ou aur tes plaintes do

M. te Cardinal de Richelieu, K'i! se rend partie. Or, quoy

qu'i! puisfo arriver, je hty en donneray advia quatre hoarfs

<'devant pour te moins, et on quatre heu~a, dit.it, on iait bien

do h besogne.le bruit courut cependant par toute la ville do Paria que

j'eatoia dana la Conciergerie, prest d'estre mené en Grève,

opinion qui'a'eohauBf ai fort dans t'eNpritdo ta popu!ace, que

plus do miûo personnes accoururent, qui au Palais, qui vera la

Urêvo, qui dana ncatra maison, pour voipa'it eatoit véritable.

«eux princes, sur cette rumeur, envoyèrent à Saint-Louis, pourme prier de me sauver en tour hostet, et ce bruit ayant esté

porto dana t'assemblée du Ctcrge,on s'apporceut, au diacoura et

au visagedo plusieursÊvcsques, {d'}un ressentimentet td*]une

aNectionMondifférente.Lesuna en triomphoient comme d'unechose faicto, et les autres en tesmoignoientde FaMictiotn En

suite de ces opinions, Il, te Cardinal et ses domestiques, ou

ceuxqui tuy pensoient faire plaisir, n'ont laissécouler aucune

occasion, durant te oaresmo pasaé, de calomnier et d'afMgernos Pères, syadiqt<«nttours prédications, teur imposant des

choses hon.e<Me9,leur envoyant, on ottMredo vérité, des épi-grammes impudiques, après t'~iop ~OMa, les coudoyant et

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ATTACHESCOKfBE~E P. ~MANB. toi

'11- .&A.a.&heurtant dansi'estomach à l'issuo de la cbaiM, tes trompetant

et injuriant par tes rues avec des atrocités non pareiitea.« L'unde ceux qui a'estpot'té le plus ardemment contre nous,

a esté cet homme de néant, nommé Tarin, Recteur de t'Uni*

veraité; lequel, comme j'ay dit, de pauvre garaon bailleur

(balayeur] de classes de La Flesobe, et fils d'un meunier de

Mocheforten Anjou, ayant esté promeu à cette charge, a taseM

par ses ingratitudes 'eSacer ton~a les obligationsqn'ii nous a,

prattiquant et mesnageanttoustes sujets imaginaMespour nous

perdre. Cetuy'ey donc, se présentant te jour de la Chandeleur

devant le Roy, pour luy donner le cierge, suivant la ct-ntume,

so fit accompagner d'anë trentaine des plus factieux do t'~ai-

versitê et, apr~t avoir dit quatre ou cinq tnota &la tonange du

)toy, qui est le thème de MmMaMesactions, il se jetta comme

font forcené à genoux devant Sa Majesté, tuy disant « Sire, je

nuisioyde ta part desUniversitezdo France,pour vousdire que

ce sont les Jésuitesqui ont composétes livres intitulez ~tcftMO.

.< M~oatF~MHet~««~«Mtc~o/tftfoe. NousNouapresentonsa

VoatMMajese.Sire,enquatit6de~énoac}ateurspourdeschargernostMconscience. Aces paroles, le Royt'intertwnpit disant

Jo suis bien ayse du so!n que voua avea du salut de mon

Estâtet de ma vie; passez outre. Cesparoles assommèrentai

fort d'eatonnement t'esprit de ce jeune garçon, qu'it ne aceut

jamais dire autre chose,si ce n'est fOeiet! 0 terre! et N'égara

si toing qa'it apprêta à rire à toute t'aMistaneequi catoit très

belle et tt~a honorab!e<.»

Lesennemis do la Compagnie n'ayant pas réussi dans ieura

projetaeontretoP.Garasse,incriminèrentunjésuite d'Allemagne,

comme ita t'avaient fait autrefois pour i'M~o ad ~~t.

Michotieu,sans contrôler la vérité de leurs assertiona,se laissa

persuader. MHy a trois jours, eerivaii te P. %uuren au mois de

juillet 16~0, le cardinal s'eat plaint devant moi de la conduite

d'un des Nôtres a sonôgard. Jo t'ai défendu comme j'ai pu, en

disant que personne parmi nous n'était capable d'one si noire

ingratitude; mais je ne crois pas avoir complètementdissipe ses

soupçons.PrionsDieudo t'eetairer afinqu'il comprennecombien

!a Compagniefui est toute dévouée.S'il ne nous conserve pas

son affection, nous devons nous attendre à toutes sortes de

désagréments

t. OM)MM,0<Mta<t<:my.p.<M-<M.9.)~MMdoP.SoOteaaoP.G~mt, 9$it)U!MMM(FranciaeBpbt.,1.1,o.63).

Page 115: Compagnie de Jesus en France 1910

<M SOUS MCHEUBU. PMSUËRE PARTtE.

n w

En fait, Richelieu ne cessera d'estimer les Jésuites, maM Ilsaura bien leur faire sentir parfois sa rancune de ne trouverparmi eux aucun admirateur attitré de sa poUtique.

6. Tandis qu'on menait grand bruit contre la CompagniedeJesMsau sujet des CM~~MMM~o/~f~, Saint-Cyran compilaitdans l'ombre et publiait La sommedes ~!M~ /<!MMp~capi-M~ MM~MK~~la Somme~<'0/O~M<?du P. ~MfOM Garasse.Elle ne comprenait pas moins de trois volumes in-quarto, plusennuyeux et malhonnétes que nuisibles. Il fallut des coupsplusforts et partis de p!us haut pour ruiner le livre du Jésuite.Au mois de février (t626), Jean Tarin; Recteurde rUniveraité,ledénonçaitAtaSorbonneet ensollicitaith censure.LeP.Garassepersuadé que la tiate des propositionsprétendues fautives avaitété dressée pa. DocteurFilesac, se préparait à écrire contretui; maiail en fut détournépar le P. Généralt it quoi bonjeterdet'huitesur !efeu?'?

Le a mars la Faculté confiait à plusieurs de ces membrest'esamen de l'ouvrage. Le 2 mai elle entendit leur rapport et,à une forte majorité, déclara que la Somme~~o/oy~Mcméritaitune censure?; mais les docteurs qui l'avaient approuvée deman-dèrent le temps do préparer leur défense un m~is leur futd'abord accordé, puis te délai fut prorogé jusqu'au t" juillet.A cette date, les réguMorsqui M trouvaient en grand nombredans t'assemblée J!reni décider à la pluralité des voix qu'onattendrait encore un mois ou deuxann que l'auteur pût « de safranche volonté rétracter ce qu'il avait écrit aveo trop poude piété, de vérité et do modestie Enfin le i" septembre, laFaculté, après avoir obtenu du Parlement un arrêt qui éliminaitde rassemblée laplupart des« Dooteursreligieuxoumendiana~jugea que te livre du P. Garassedevait être condamné commecontenant plusieurs propositionshérétiques, erronées, scanda-leuses, téméraires, et plusieurs passages de t'Ecritura Sainte etdes Saints Pères mal cités, corrompus et détournésde leur vraisens. et des bouCbnneriessans nombre, indignes d'être écriicaet lues par des chrétiens et des théologiens n.

1. LeU,e du P. Généralun P. Armand. IfluUle11626¡ au P. de La Tour, 28juillett. t.eUte<h!P. C~Mtoo P. A~M(t.<4~t)îet )6M<an P. deLa

Too~ 38to)t!~MM; eo P. OamMe, t< JoMtet.aeaoOt tcan. (PMne!aeEpht-, t. tV).

2. <~)tM de M. Lambert, 9 mat <6M (Archiv. Vat-, NuM. d) fMnda. n. 395,f. 954).3. An« du faoût )6!!0 (Le ~w<ye ~OHfch, t. XU. <630,p. 626-53?).4. CcNMM<fela ~omme ~oh~Me (b'AtgeaM, CoMeet.~<< t )t, P. Il,

p.2S)Oetaa!t.).

Page 116: Compagnie de Jesus en France 1910

ATTAQUESCO?<TRBLE P. GAHASS8. <M

Revueet confirmée le t6 du même mois, cette censure était

injuste.En euët les propositionstaxées d'erreur ou de scandale

présentaient bien un sens condamnable, si eties étaient consi-

dérées isolément; mais, rapprochées du contexte, elles étaient

au contraire susceptibles d'une favorable explication. La Sor-

bonne, avec un parti pris évident (puisqu'elle réoasa en cette

circonstancetes Docteursréguliers), ne tes envisagea que de la

première manière elle agit avec la même mauvaise foi que

Saint-Cyran.Le P. Garasse n'avait pas attendu a Paris la décision de la

Sorhonne; il s'était retiré do son plein gré a Bordeaux, loin des

avaniesque sesadversaires,DesBarreauxet consorts,cherchaient

Alui sMscHerdans tes mes et jusque'! dans les églises. tt trouva

auprès de nobles et inébranlables amitiés le dédommagementde

tant d'injures, mais ce qui soutint surtout son courage, ce fut la

consciencede n'avoircombattuque pour la causede Jésus'Chdst.

Mevonudans ta province d'Aquitaine A laquelle it appartenait

par sa naissance, il se consacra tout entier au ministèreaposto-

Hquo.Les dernières années de sa vie ont été marquées par un

dévouement, une intrépidité que tes historiens tes moinsbien'

veittantaont été forcéado reconnattre

Dansl'intervalle de ses prédications, il rédigea quelques-unsde sessouvonira ~<~ ait vray </M/)c~~M<<o~MM/<w<'MfOM~

/~J~~<CoW~e~M~M~MM~ M//e~P<!M~~OM

~3 fait par le R. P. ~a~fOM f<?oy<M<p,~M<en ~aM/-

frit t<H~AonH~~o~c. Cetterotation, a laquelle nous avonsfait

de targcs emprunts, est écrite dans un style original, nerveux,

animé non par la passion, mais par t horreurdu vice, l'amour

de la vertu et le zêle do la vérité. Pour l'époque o'eat un écrit

très français on oubue vite te manque de goût et de mesure

quand on est entralné par le mouvement de la pensée, la viva-

cité de l'expressionet t'éttqueneo d'une âme convaincue.Carasso

n'avait pas la prétention d'être un styliste, ni même un littéra-

teur il ne voûtait être qu'un apôtre.!t n'écrivait pas pourplaire,maispour combattre l'impiété ou défendrel'iuqocence. t<est un

narrateur véridique et sincère nouspouvons le croire quand it

).Un<630Ueed<MMaaMM!tedespeaUfMaàBoîdeM*t ranoêeeuh'antc,étanta PotUeM.quandte 06aoy<(6wM,tt setiteofe~metaveolesmourantepoot!eafCMCnMtlessecoursdolate!ts!on:tt gagnaauf~sd'eottla terrible<Mta<MeetMe-cofnbale<4Joiodansd'admtmMasMn~tneatad tnmtMM.ta villed~ttdadegtavetsursontombeauunetascttpMocattestantMnM~MMitqoe(BtM.mua.doPo!Uet9,mas.deDomFonteneau,XXXtt,368).

Page 117: Compagnie de Jesus en France 1910

i04 SOUSMCHEUEU. PREMtËREPARTIE.

Mppo~e des ëvéoemeots dont il a M le témoin, parfois mêmei<m des acteurs ou lune des~etimea. Aussi le mettfoos.MMencore à on~ut; daM l'exposé des faits qui vont suivre: lesdéta~caraoté~quesdont est plein son ~.it, éclaireront d'unjour plus vif les témoignagesd'autres contemporains, étfaogeKd'la compagnie.

Page 118: Compagnie de Jesus en France 1910

CHAPITREV

LA pWESTtON i~BS RËCUUBRS A t.'A8SBMBHÊB GÈt~BAM DU CLBMÈ

(i620.i626)

SonMnaiM. – t. La question des MejfuMe~. – 2. tnaovaHoa'de t'évoque d'Of-tcans. 3. DiMcuttés des Jésuites avec )'~vt'oue de Po!t!cM. 4. la questiondes prtwitcgcs en Sorboune; il Paris; dans le d!ocescsdeLantn~ea. – 6. L'eve-

que de Seei! et les Jésuites d'Atcu~on. – C. Assemblée de t6%< plaintes de

t.utthHMMeLe Preste, t!~quo de Quimper. 7. t.'A!iMmbt<e soMtteni te curéde la Bonssac contre les Jésuites. 8. tJu livre du Etienne tUnet pour ladéfense des (<rtwtMges. – 9. D~axtMon do t'évêque de Chartres, ou Règle.Mt~tf coa(M les K~uMers. – 10. Con')u~ etnMtse de t'AssetoMee. – H. Corn.tnent la Wc~<«<<H)test nccuotNie & Home. – t2. Condamnation par t'Assetn.t)!ee da t(<25de demi HbeMM faussemeotattrtba~ aux Jésuites. –13. io~efeacedu partemeat. – t4. Bcsistfmce du cturge et rô))) de tticheUeu.

SoMMea cmaMM~ttea t. RMueOe do eoeutoeot.) cooeeM~ daot la Contpagote ia) Franciae historia 1 b'FMncta. Ept8to)aegeneMt)um;c) Attuttanta, Ep)ato)aetieneMtttm.H. AMhhea de la pM<taea de fatia; papiers Rolland.lit. AKMM<de la province <!eLtoo.IV.Noma. AMhhto vattean". NmHtato)~ 'H tTaocta. n. 6}, M,~ 4u9. «&v. PaWa,BtMtetheque naUooate. f. Hopny. MXHt tM~. < S'RT.

SMtMea ttaprtm6ea le M<TMttf~ronfott, ana. <(?*, <<!?). – MeM)'M' J't<f.eaKMM,N<<e«au M<<dans CamfC, ~ef.t<Mt).- Vat«<fMdieN<fA<Mftt.–BeaU'<of)tto. ~'<)<t:<ott<Md< FMttoe. – M«h~ du t~t~h~. de OM~f. – CuMcfM""du

pf<x<<r~<ttt.<- dea «MemM~ ~tt~Mtf: <«<ftMsAt. )t. –Et. etnet, J.Mp<KMe a<trf/MMtt~ d'M<tf~nd pt~/at. – B~t~eNtrc, teMfcMf J~t~M-MM. – <)H"a<M<tM <o<''<fM<MJ~M«M. Hap))). M<<<e<M'<« JoM~tftmf. O'Awtaay. AM)M<M<~fonoto9~Mt<«dt~maMaMM. – ttttoTto 8M. ~fcmeTtot<~otd«e. – C*Mdata.N<t<Wo SM~<o<~JfM. P. Vt. fMet, A<'<jM«'n<<~ au ~fM' t<Mc. fByot.~moHdWfA~.PMt, Ne<AeMA«.t. tv. Men'Hte. M«<otM eoM~ de ~<m~M'. oettour. t'M«t«c< « PaM~~M.

I. Noassommes acrivëNà ooe époque où Je ~eU!can!sm&dev!eat de plus en plus agissant. L'autorité ponUBoaïe,d'abord

contesMedana~'ordMpolitique, rest~assi mainteaaotdans J'or.

dre MU~iao~parceax-Mm6mesq<ti,aux-EtataGénéï'aMxdeM~,l'avaient soutenue avec ardeur contre les audaces du Tiers

Ktai Edmond Richer peutse consoler de la condamnationdu

t. Voirtomelit, p. 340ets.

Page 119: Compagnie de Jesus en France 1910

Ma SOUSMCREHEU. Pt)BM)ÈREPARTtE.

Z.<M en voyant adhérer à ses théories schismatiques la plu-part des curés de Paris et des docteurs de la Sorbonne. Danscette France qui se croyait unie avec Rome, l'opposition galli-cane se glisse partout; bientôt eUe va se manifester bruyammentpar une attaque générale contre tes privilèges des Réguliers.

A vrai dire, depuis le xm*siècle, la magistrature et le clergéavaient souvent cherché querelle aux Ordres mendiants. Plustard, les décisions du concile de Trente ne parvinrent pas à em-pêcher les disputes entre tes Ordinaires et tes Religieux. Desconflits de juridiction s'élevaient à tout propos. Si encore onavait plaidé en cour de Rome. Maisnon; tes Parlements s'étantarrogé le droit de contrôler tes actes du c!ergé, on vit des pré.lats chercher auprès des cours séculières un appui pour leuropposition à des privilèges accordés par le vicaire de Jésus-Cbrist.

a. Les Papes avaient, entre autres, donné aux Religieux tepouvoir d'entendre tes confessions Jn tout temps do l'année. Enlaissant aux ndè!es la liberté de choisir un confesseur, ils vou-laient les attirer en plus grand nombre au sacrement de péni.tenco. <.Or, écrivait le nonce BenUvogtio le &juin <6t9, it y aen France des évêques et des curés, surtout des curés de Paris,qui prétendent que ni tes moines ni tes Pères Jésuites ne peuvententendre les confessions ni administrer la sainte communion auxjours des fêtes principales~. IlPourtant la question avait été tran.chée une fois déjà en 1592. lors du démé!é entre les curés deDouay et les religieux de divers Ordres. Un bref de Clément VfHavait condamné los prétentions des premiers et eonOrmé tesprivilèges des seconds, en leur recommandant d'en user avecrespect et modérationa. A Paris, sous Henri de Gondi, cardinalde Betj!,les réclamations des curés furent vaines le prélat, con-seillé parte nonce, ne les écouta pointa Mais il n'en fut pas domôme à Orléans.

Au printemps do i6i0. t'évéque, Gabriel de L'Aubespine,déclare aux PP. Jésuites et autres Réguliers de sa ville épisco.

pale qu'ils auraient A s'abstenir de confesser <:tdonner la com-munion, huit jours avant et huit jours après la Pentecôte, et

1. VomomeMt.p.295et6.2. Lettte de BeoUwogUo an Mc~tatM d'Ëtat,~Ju'D <a)0(AMn:~M~ 'M ~w-

fM, < tt), p. 347).S.Brefdu22décembre<6M(O'AwHgny,AMMm~Mc~wtoh~oMM.t.h p.geo).4.Vo!fplushaot. r

Page 120: Compagnie de Jesus en France 1910

LAQUESTÏOXD!-SHËUUUEt~ t0?

commeles Pères de la Compagniereprésentèrent que, vu leurs

privilèges, cette prohibition ne pouvaitles atteindre, l'évêque laleur Qt signifier juridiquement par voie de notaire. U écrivitensuiteaux députés du clergé, alors réunis AParis,pour les prierde t'aider dans une causequi leur était communeet de s'efforcer,à l'occasionde cette assemblée, de maintenir aux prélats et auxcurés leur autorité et leur juridiction. MEn apprenant cettenouvelleau cardinal secrétaire d'État, Bentiviglioajoutait «Les

députésont embrassé,dit-on,cette affaireavecchaleur ils atten-dentpour la traiter que les cardinaux soient présents, a0n d'en-tendre leurs avis; au reste les Jésuites ont accédé à l'ordre do

Févéqued'Orléans*.C'étaitde leur part un acte de condescendance,et nullement

une renonciationà des privilèges qu'ils n'avaient pas le droitd'abandonner. LeP. Général et le P. Chariot.alors provincialdeFrance, comptaient tenir ferme dans une aSaire intéressant lalibertédu ministèreapostoliques. Maisla vivacitéet l'impression-nabilité de M"*de L'Aubospineréclamaient des ménagements.

11ne faut pas l'irriter, mandait Bentivoglio&Borghèse, card'unenature très ardente, il e<~hommeà porter tout à l'extrême,ne serait'ee que pour avoir la satisfactionde faire parler do sesnouveautés. Il s'est déjà cahné un peu, et, commeil est mobileet changeant, on peut espérer qu'une autre fois il se montrera

plus favorable aux religieux3. De fait, l'évoque d'Orléans,revenu a des sentiments plus modérés, ne renouvela pas sonordonnanceà l'occasionde la Toussaint;en conséquencele nonces'abstint de lui communiquerun bref comminatoirepar lequel leSouverainPontifecondamnaitsesmesuresantérieures*.

Cependant l'innovationde M"de L'Aubespine,alors que cer-tains exaltésparlaient déjà de convoquer un concilenational enfaveur des curés contre les Religieux, oBraya les cardinaux deItetz et de LaRochetoucauld.Annde prévenir le retour do sem'blables nouveautés, ils jugèrent indispensable l'intervention

simultanée du Pape et du roi le Souverain Pontife presseraitLouis XH1d'interposer sonautorité auprès des évoquesles plusexigeants, en les laissant libres de soumettre leurs griefs au

Saint-Siège. Résolution fut prise d'agir en ce sens~. Nous no

t. BenMvcaUoaBoTBhtM,lettredéjàctMe.a. Lettre du P. C~nCMiou P. Cha~M.t!~ot)!et <6t9 <fMne!a.Spisl. <Mo..t. M)).8. Bent!t06t!o&BM~!)6so,20nov. M<0(AMtt:<o~f<!<?~OM<«, t. ht, p. MO).4. Do <n6tneao tn@me,at oot. t<UC(tM<tpm,p. 6~).

BenMtogMoa BoîsMse, M sept. MM (op. Wt-,p. MO).

Page 121: Compagnie de Jesus en France 1910

~<M SOUSMCBBUBU.< PBNatBREPARTtE

savonstrop cequi s'ensuivit, maisnous constatonsau contraireque le casde l'év&qued'Océans ne testa point isolé. APoitieïs, à

Langues,à Alencon,à Quimper,a Hennéset ailleurs tes Jésuiteseurent maille à:partir avec.I'Ordinaire.

3. Henri-LouisChasteigaierde LaHocheposay,depuissa nomi-nation à l'évêché de Poitiers, en i6tt. s'était toujours montrefavorableaux pères de la Compagnie. Graceen partie à sa bien-veillance, deux prieurés avaient ét~ unis au coHègeSainte-Marthe<.Rieon'était encore venu troubler la bonne harmonie etles étudesprospéraient sous le gouvernementdu P. Lespantard,quand M-"de La~ocheposays'a'asadechoisircommegrandv!caireDuvergierde Hauranno, auquel il céda l'abbaye de Saint-Cyranen Brenne. Ami de Jansénius, esprit inquiet, présomptueux,farouche,se communiquantpeu, et fort particulier en toutessesmanières so,i)uvorgier, nous le savons,n'aimait point les Bisdesaint Ignace. Mard!et entreprenant, il gouverna l'éveqocet lediocèse,exerçant son inOueneoau profit de son ambition et deses antipathies. Bientôt les curés poitevins, endoctrinés par lui,ne montrèrent « moins préoccupés du salut des âmes que del'afauencadesndètesautt messesdes Jésuitesa Un capucin, leP. Athanase,donna dans ces jalousies. Tr&agonte du peuple, itdéclare, pendant le carême do 1620,du haut de la chaire doSaint-Porobairo,qu'il y a obligation de précepte <.d'assister detrois dimanches l'un, pour le moins, Ala messe de paroisse<n,et cite â l'appui de sa doctrine certain décret d'un concile pro-vinoialdo Bordeaux. !<e8fldêlesN'étonnent,s'alarment du nou.veau joug dont ils sont menacés, se répandent on plaintes dansla vitle et viennent en foule au collègedesMsuttespour les con.Nulter.Le P. Viguior,qui enseignait alom les cas de conscience,fut chargé par le P. Rectour de réfuter la doctrine étroite ducapucin.11la fit en dictant un petit traité qui ne permettait pasdo réplique AussitôtHnvergier de représenter a l'évéqMequec'en est fait de son autorité a'H ne soutient les prétendus droitade la paroisse.M"do LaRochoposayentre complètementdans ces

.M.K~ la duaidentBolJandIl'Bree.,lIle),9. Btpto.'H~. dit Je<M<'n<<tae,p. 80.9. fmet, ~< ~WM~~M MMjttw <?<?, p. ?a

te ~fettH) ~jmttf, 1.1, p.2.B.ttap!n, op. c«., p. 7t.

Page 122: Compagnie de Jesus en France 1910

LA QUESTIONPES H6CUUBRS. <<?

vues et, le 30 mars, quatrième dimanche de ca~me, it publiel'ordonnance suivante

<' Estans advertis du troaMe qu'on apporte depuis quelques

jours aux consciences de plusieurs personnes,sur l'obligation

que ohaonn a de fréquenter son église parochiate, et désirant yremédier par le pouvoir de nostre charge, nous déclarons et

ordonnons qne le décret du dernier concile de Bourdeaux sur ce

sujet sera entièrement observé, duquel la teneur s'ensuit « Qoe

tes curez ayent à dénoncef Mtours paroissiens cet ancien décret

de t'Ëgtise par lequel tous coux-!a sont excommuniez qui partrois dimanches suivais ot continuels n'assisteront à la messe

paKtchiatc, que tes confesteurs soyent soigneux d'interrogerteurs péntfenis s'its ont detinqué en cet endroit, tear proposantdevant les yeux h gt avi<6du péché, afin qu'its ayent & sen

'< gardet' & t'avenir*.Cette ordonn"uee adressée au blétropolitain fut soumise à

l'examen d'une commission et eonnrmëe le i0 avril. Le cardinal

de Soardts, lui aussi, excommuniait les contrevenants et de(en-

thtit à tontes personnes de diseoter la qMpation~.Cn nt alors courir toutes sortes do bruits au sujet des propos

tenus par les Jesuitef. soit entre eux. soit avec les membres de la

Congrégation do la Sainte Vierge; on citait même tours parolesCeux qui estoient assemblés à ce synode (de Bordeaux) estoient

<!eaign"rans. Co n'est pas aux évosques à décider la question

présente. Le conoMode Bourdoaux n'a pas eato approuvé parle Pape. Ceque le Pape en a dit ne se doit pasentendre comme

Monsieur do Poitiers t'explique. t/interprëtation irançoiso faite

par tea mestnes évesques synodaux ne respond pas &leur t'usinâtlatin, eto. Sans s'informer de l'exactitude do ces dires, M~de

La Mocheposaydécida de nuppt~mer !o eours de cas de ~or science

et tes assomMéea de la Congrégation~ d~nt faisaient partie plu-sieurs magistrats du Prësidiat; puis il chargea son ~rand vicaire

d'aller signifier ta double suppression aux Jésuites. Duvergierchoisit mal son temps; rencontra et reconnu a la porte du coUegc

par la foute des etcvea sortant de classes, it fut traite ppu respec-

t. M~onaoMf<*de ~ff~tte '? ~oMeM,30maM16!o(AnnalesdesMMttM<M~<fM. t. n, p.6M). Mf.Ae~ft«w J~M< t. <,p. 2.

2. <'oM/?fma«oftdecelleonfoHaanee.parte e~rdina)io Sourdis(HateaM,ftt., p. <02)3. AeMefCM~P~<M«e,t. t, p. St.3!.t. H~oanoHM«tp~tmoat Meona~o~eK ~nno~ deaMt-tt~cat. t. M,

p. 6!0).

Page 123: Compagnie de Jesus en France 1910

«o SOUStUCHBUEU. PREM~RBPARTIE.

tueusement. Quant aux Pères, Uspromirent d'obéir. Maisl'évêqueno se contenta point de leur bon vouloir pour Favenir; il exigeades excuses pour !e passé et une rétractation publique. Puia, annde venger l'insulte faite à son grand vicaire par leurs élèves, illeur défendit d'exercer aucun ministère auprès dea moniales dela ville1. Acette nouvetto, M" t'~besse de Sainte-Crois, CharlotteFtandrine de Nassau, fit observer au prélat qu'& l'égard de sonmonastère telle interdiction laissait quelque tache après elleEst'ce qu'ette-mémo ou ses nt!es odonnoyent scandale à la maisondes Pères, ou les Pères à la sienne ? KUevouloit estre éclairée dece doute atin d'en faire faire la punition requise Lui fut

répliqué par Monsieur l'évesque que rien oo le mouvoit que leseul nom de Jésuites; qu'il voutoit les ranger aux termes de leurrestabtissoment et à l'observation des saincts décrets et recognois-sance de sa juridiction ordinaire, sans av~it recours a t'extraordi-

naire. contre tes libériez do t'Ëgtise Gallioane » Devant une

explication si naïvement claire, t'abttcsse a'inciina mais saobantà quoi s'en tenir, elle adressa des lettres do plainte a ses amis dela cour. Elle no pouvait, disait-elle, maintenir t'ordre et la disci-

pline dans son monastère sans le secours des Jésuites; olle priaitdonc le roi de lui accorder sa protection~. !'n consoitter d'Étatvint a Poitiers et recueillit les dépositions de&parties. H était

peine de retour dans la capitale, que t'évoque reçut une lettre decachet par laquelle Louis X!tt lui ordonnait de rétablir tes chosesdans t'état o~ elles étaient, do laisser les Jésuites exercer leursfonctions dans tes maisons religieuses et surtout dans l'abbaye deSainte'Croix; enfin do ne rien innover en matière de religiondans une province si gâtée par le protestantisme'.

La teiiro du roi no parlait pas de la Congrégation do ta SainteVierge. C'est que Monseigneur, & la requête de9 Pères et sur lacommunication des bulles et statuts do cotte pieuse société, avaittcvè son interdit; cela, it est vrai, à des conditions excessivesainsi aucun nouveau membre ne pourrait être reçu désormaissans son consentement, et il se réservait le droit, si bon lui sem-

blait, do tes obliger à faire en sa présence leur acte de consé-cration'

t. Raph,op.rit., p. 71,M.2. te ~'eMfe <?')<<?,1.1,p. <,9.a. Bap!o,p. M.4. Repta,p.M.– Cf.De~oof,AMMx~Ma PoMfM,p. «, <a.5. O~cMnoHMde M'' ffeAa~ocAe~o~o~sur fa CM~~aWon,M moit020

(~'MK~Mdes<0<.(tt<OMt.t. )t, p. Ott).

Page 124: Compagnie de Jesus en France 1910

CUESTMN DES RëCUt.<Bas. «t

.);t.~AtA 1- n f'A~~t ~t<tï< ~~ooA ~tt~M<mDurant tout le démêlé, le P. Mènera! n'avait cessé d'exhorter

les Pères au respect et à la déférence envers t'évoque'. U écrivit

au cat~iual do Sourdis, pour le prier de prendre la défense de

religieux dont la doctrine était conforme l'opinion commune

des théologiens~. Mais, par ailleurs, H btam& la conduite de ses

subordonnés sur plusieurs points on avait manqué de prudenceen intervenant tes premiers dans une affaire relevant de l'éveque

diocésain, et l'on n aurait pas dû accepter, même tacitement, les

conditions imposées aux congréganistes. Hy avait ta une graveatteinte aux privilèges de la Compagnie, et mieux eut valu dis-

soudre ta Congrégation; il fallait doncs'euorccr de lui rendre son

indépendance primitive~. Ces: du reste ce qui arriva peu de

temps après, lorsque t'évoque de Poitiers se fut rendu compte

par tui-mémo de la bonne édification que cette confrérie pieusec< cbaritabtt; donnait à toute la vitto*.

t. Cettequerelle apaisée, d'autres n'avaient pas tardé à surgir.Au commemement dp 1022, un docteur curé de Paris se plai-

Kuit. dans une assemblée de Sorbonne, do quelques religieux qui,disait'it, excitaient te peupit* à décaisser los paroisses. Vautres

dénoncèrent à ce sujet certain livre d'un Cordelier, Kmmanuet

Kottriguo, contenant plusieurs exagérations touchant les droits

des Kegutiers. Sixmois plus tard, sur le rapport des commissaires

chargés d'examiner l'ouvrage, la Faculté 8e disposait a le con-

damner~; mais le if André Huval, devinant tout le parti que les

Hichéristes pourraient tirer de la censure, s'y opposa énergique-ment. Il pressa rassemblée de xe rien faire au mépris et en haine

du Pape si bien qu'on décida de ne point passer outre sans

savoir la volonté du roi. Les cardinaux de LaRochefoucauld et de

S<mrdisjugèrent alors que le plus pressé était d'obliger les Riché.

ri&tosà se démasquer; on leur demanderait dono de souscrire aux

deux articles suivants <'t" Le Pape, comme pape, peut faire des

toix qui obligent en conscience tous et chacun des Mdcteschré-

tiona – 8" Mpeut donner des privitfgea aux religieux pour

t. LeMtpaamPP.AnMM.Sa~Mo.~pMtatdtPMnc~etAquManta.Bpht.«en.).)~MM9tt'tP. <Mn~a)ancardinaldoSoutd! M~ta <6M(GaU)a.Bp)«.Gct).

11e*tMM9,t. <0<3-t8?9).9. t~UîMaoP.Suffren,a5jo!Uet1620,au P. tMpao''tJ.a?oet. 1620(Aquttao.,

KcM.0<n.,t )t)4. Coidan,N«t. sac.~eM,P. Vt.lib. V.a.M.5. ~eMn!dononceancard.Ladottsto,aJaio<6N(AKMv.Vat.,NoM.<MPtaeda,

a. 38,fol,312). Cf.DAtgeot~,Colt.~M(t<c<ofunt,<.Il, P. Il, p. <M,<8<.

Page 125: Compagnie de Jesus en France 1910

«9 SOUSKtCHBttEU.– PMKUtÊRBPARUE.

entendM les confessionspar tous tes diocèses'. MRiobelieu, pro-viseur de Sorbonne,s'eHbrçaen vain d'obtenir de Hichwet dosesadhérents la signature de cesdeux propositions,qui tiennent ce-pendant à l'essence mê~o de la diMipUneet de la foi. L'anciensyndic prétendit défendre par son re~s .<l'indépendancede t'au.torité souveraine.teatihertésetunmunitesduroyaume et la vieilledoctrine de la Sorbonne 2),.Il présentadans cesens une Mqueteau ConseUd'htat. sans avoir honte de recourir à un tribunalsëonUercontre raction de Ms supëneum ecctés!astiques.Et i'onvit nn ëvôqae,Jean de Vionx.Pont.le ~compenser de son ~!e enlui confiant un canonicat vacant dans ja cathédrale de MeanxDeuxansap~es,ce sera toute une assembMede préiatsqui s'em.parera des théories de Biche, pour leur donner droit d~ cité enFrance. U'ic)là notonsencore quelque manifestationdd catiica.nisme ép!scopat.

En 1633 t'archevcquo de Paris, Jean François de t:ondi.voulut défendre à tous tes religieux de son diocèsede confes.ser pendant la Semaine Sainte et t'octavede Pâques. Le nonceet les cardinaux de Sourdis et de La HochefoucauM.d'accordpour s'etever contre pareille interdiction, en reMrcrent a Home.Quoiquela mesure ne dat être appliquée qu'une seuto foisdans l'année, le Saint-Père maintint les droits des religieux:t archevêquese soumit*.

Quelques mois plus tard, le 10 septembre, Sebastien Zamet,évêque de Langres, défendait aux habitants du Cbaumont dese eonfeascr et de communier aitteurs que dans t'cgtiso pa-roiasiate. depuistes Rameauxjusqu'à ta Quasimodo sans unepermission pa~iouti&rodu doyen et des chanoines, curez deladite église~ Ëst-i!vrai que les ;ésuites de Chaumont sosoient conformes à i'o~onnanee épiscopate? Le .M~M~foMtaMrmec; il so trompe. Los Pères du cottëgo ue la con.nurent que to mars t0a&. dimancho do ta PaMion.où ellefut tue au pr~e de l'église paroissia!e,et dès Je jeudi suivantils firent Mgniner aux chanoines par un notaire apostolique

t. ~M~<~M~o<f<ca<(f~MMonet~eAef,p.SM.M<.9. W<f.<~a~Mf<M~.p. 367.36~f

8. FM~fM,p. 369.4. ~x ~x avril Val.,tla, o. 63 fol. 2t2-U3}.~~onnanco de t-~fqa. de t.M~, Msept. MM (AMbtt.t.mm. de Chaumom,9.13).0. Ao~<wMM/yonfoh, t. X, n. <MM.p. MO.

Page 126: Compagnie de Jesus en France 1910

LAQUESTIONCESRËCUUMS. fia

AtMfMf<!HMW«'~CM(ftaadae hhtoHa, t. Mt, o. 6!)..<:OBM6!<tBna <e<t:N– T. «. 8

leur appel en cour de Home, déclarant a se maintenir, et tewdit collège, en tours dits privilèges M.

Uan<une supplique à la Sacrée Congrégation, les Jéaniteaavaientdemandé « t" Si une fois approuvés pour los confes-sions ils avaient besoin pour tes entendre, même oettes des

inurmes, d'une nouvelle autorisation des ouréa, dans quelquetempsde t'anneo que ce fut, même dans le temps paacat?

a" S'ils pouvaient donner la communion à toute sorte de

peMonnea.aussi en quelque temps que ce fut de l'année,c<cept6 seutement le jour de Pâques? <- 3~S'iis étaient tenusun non d'observer la dite défense de J'évoquede Langres'. u

La sacrée Congrégation répondit, à la première questionnô

guthement, à la secondeaffirmativement, et a ta troisièmeque!a défense de t ëvequode Langres ne devait point être ob"

spr~ce~M.En agissant commeil avait fait, Sébastien Xametavait cédé

à t importunitédes cttanoinesde Cnaumont cependant it avaitt:ttMeten Jésuitesconfesserau temps de Paqueacomme à t'ordi.oitite'. Ma qu'il eut reçu ta déclaration de Momo,il a'em*

(tre~iade révoquer Nonordonnance de 1623 par un acte pu.htic qui témoigne assez de son humble soumissionau Saint.

Sh'ge*.

5. h'Mvequode S~ez, Jacques Camua,dans une eirconatancesemblable, montra moins do dooititô. Nous avons dit. autome ttt, avec quet peu d'omprcssemoat il avait permis auxMsuitos de s'etabtir dans la petite ville d'Atencon~. Leurfou&soétait a peine ouvert que, sous t'inituence d'ua cure dosa ville épiscopale, membre do l'Oratoire it prit contra euxmtoattitude hostile. Sans dire pourquoi, il leur défendit d'exer-cer dans leur chapelle aueuno des fonctionsdu ministère, deprêcher, de confesser, de donner la communion,et m<)mo,auxjours do" fêtes principales, do dire la messe~. Eu vain te

t. tf~e<<o~t f~ ~aMt~M<~nt)<t<M<fM<oM<t<tM.t. ))t,p.a<.note).Cf.MM<o<Mo~t'~ttMt'dufnW~~(B)bt.tnundoC!)ao!noot,mM.?).

3.W~OMtfla x«ft~ CoMjt~tt~oM)<.e.VeK'Mfe~«nfo~,p.8«, a)!t).a. ).eUMdnP. tMn~mta': P. Armand,<aonOt)6!K(t~nda, t!pht.Oen.,1./Vl.4. 0<'e~ay<tMoMfh' < <<r~M<'ftf top~fM, 39 Mpt. t62t fte ~Mx~e /~aMf«h

p, 8t). 8t5).t. Totne )t), p. &29,MO.6. Cf. HooMate, te P. MMtMe<'<l'oratoire, p. 60t.?. AtMpMf<!HMM«<'~CM(ftaadae hhtoHa, t. Ut,o. 6!)..

Page 127: Compagnie de Jesus en France 1910

«4 SOU& MCHEUEU. – PRËMtÈRE PAMtE.

P. Jean-Bapt!ste de Saint~wo s'eCor~ de lui pefsoadepceMe ïoterdicMoo. contpaim & ta <t!aMnt:n~ <<

P. Jean-Baptistede Saint-Jures'eCorcade toi persuader combiencette interdiction, contraire à la discipline du concile deTrente et aux pièges de t'tnstitut, nuirait au Mondes âmes,seu! but du nouveau collège d'Alençon; en vain la reine mèreet le cardinal de Richelieu joignirent leurs remontrances àcelles du P. Recteur; Jacques Camus, loin de céder, exigeal'exécutionrigoureuse de ses ordres. Le nonce du Saint-SiègeOttavio Corsini.qui tenait l'évoque de Séez pour un hommede vertu, ne put s'empêcher de lui manifester sa surprise.Après lui avoir rappelé pour quels sages motifs les Papesont accordé aux Réguliera, entre autres privilèges, celui de con-fesser en tout temps, il ajoutait En restreignant le nombredes confesseursvous restreignez aussi la liberté des pénitents.Eu retuoant à des religieux l'usago de leurs privi!èges veuxtroublerez la pah;, car, seuls les Souverains Pontifes qui lesont accordés sunt maMres de tes réformer; et il no peutvenir à l'idée de Voire Seigneurie Ëminentisaimeque cesprivilèges soient sans valeur. Et Corsini,rappelant que l'annéeprécédente l'archevêque de PariMavait reçu un Marne duPape pour avo;r voulu retirer tours pouvoirs aux MeguMeraà l'occasion des totea pascales, suppliait l'évoqua de Séez derépondre aux intentions de Sa Sainteté, et do ne pointprivertoute J'annéo une petite ville, comme Atençon, du secoursspirituel de quelques Jésuites'.

Ces considérations, ces prières adressées par le représen-tant direct et autorisé du Saint-Siègen'eurent aucun euet. Nonseulement Jacques Camus ne voulut rien changer à ses' déci*aions, mais bientôt il tes aggrava par un mandement danslequel it déclarait excommuniés les prêtres qui entendraienttes confessions ut les Mè!es qui se confesseraient hors de!'ég!iso paroissiale on sans l'autorisation du eurés. Sn{ot doscandale pour les uns, de moquerie pour les autres, t'excom.munication du prélat, même en supposant sa validité, n'at.teignait point les habitants d'un faubourg d'Atenpoa, celuide Monsort, situé dans to diocèse du Mans. tta continuèrentdonc à fréquenter Io collège, Charles de Beaumanoir, leurévoque, ayant donné aux Pères pleins pouvoirs; mais parmieux se glissaient des ndèies des autres quartiers sans que tes

CoM)ot&à JacquesCamnt,28d6c.t023(B!M.nat..f:nopay,t. MX)V,A~)..2. ~<McfMOMHMMfMM.(~Mttao MstOfh.t. ))), n. 60).

Page 128: Compagnie de Jesus en France 1910

corfessenrs puissent toujours tes reconnattre. M"Camus,s'aper-cevant un peu tard que son autorité était compromise, laissa

faire*; puis de vives réclamationss'étant élevées de toutes parts,il finit par permettre aux Jésuites de confesser ses diocé-

sains dans la chapelle du cottège, excepté quatre fois dans

l'année, la veille et le jour des solennités principales, où ils

pourraient entendre les confessionsdans tes paroisses~.t'n grand pas était fait; mais on ne pouvait en rester t&.Le

P. Provincial n'avait pas le droit de renoncer à des privilègesaccordés par le Saint-Siège en faveur, non des religieux, mais

des fidèles. Il profita de sa visite, pendant t'été de i625, pourccrireà t'évoquede Séozune lettre pleinedo déférence et de fer-

meté. Aprèsavoir signalé, dans tes restrictions apportées au mi-

nistère de ses subordonnés, leur caractère d'innovation, puis-

qu'elles étaient contraires à la discipline du c~noite de Trente

et à la pratique universellede t'Ëgtiso,it suppliait le pré!at d'en

reconnattre los désastreusesconséquences.Tellerestriction, disait.it, parnous approuvéedevant ou con-

tre le jugement du Saint-Siège, révoqueroit en doute toutes les

absolutionsque jusqu~s à présent ona données à têts jours,pourne rien dire do l'espèce d'infamie que porte avec soy l'interdit

d'une égliseMUd'une chapelle detempa en temps.A biendire,telle restrictionnouvellesemMenodénoter autre chosesinonquele Saint-Siège a erré, ou du moins a eu tort d'exempter tes Reli-

gieuxet de leur conférer te pouvoit ut los privilèges qu'ils ont,non pour eux, n'en ayant que la peine, maispour ayder au salut

des Ames, en servant messieuMtes évesq~es et soulageant les

curez qni sont occupezau baptême, mariage, extrosme-onctiou,

sépulture, visitation des malades, et au service do leur église.

Mepréhensionqoin'a estéMcte pamnaucun concile(Beuméniqueet qu'il est matay«éde fairesans oHensM'topasiouruniveKet de

t'ÉgUse,lequel tenant la place de Saint Pierre, a intendance et

juridiction sur toutes tes ouailles de Jésus'Christ sans excep-tion. M

Rappelant ensuite t humM«remontrance adressée au Saint-

Siègesur le mêmesujet par le synodeprovincial de Bordeaux,il

suppliait toprétatdetaisser les Pèresd'Alençonexercer librement

leur miniatèrejusqu'à la décisiondo SouverainPontife; « autre-

ment, ajoutait-il, ce seroit prévenir son jugement, vous en com-

t. KottceeurleeoMtged'Aten~cn(AKbtv.pMV.det.ym!).a. MfdcM. Cf. PMt. Retherches, t. <V,p. MO.

Page 129: Compagnie de Jesus en France 1910

i<6 SOUSMCBBtmt. PRÉFÈREPARBE.

mandant, nous en obéissant. Ooo si vous estimez de oeteponw&iffaire, octroyez-moi do moins que j'attende la t'eaponsede nostre

Père Général, sans l'autorité et consentement duquel je ne puiacontrevenir à ce qui se pratique en nostre Compagnie par toute

l'estendue de la terre. MEnPoissant, le P. Coton faisait appel à

la piét~ et prudence singulière nde t'évêqne, à son zèté pour « la

gloire de Dieu, et le saint des âmes et protestait de sa très

humble obéissance pour tout ce qui n'était pas contraire au de-

voir de sa charge*.tt faut croire que M~'Camus se laissa convaincre, car désormais

noua ne trouverons plus aucune tt~co de dissentiments entre tui

et tesJésuites. Maistoutes cesréconcihationsparucatiôres ne chan-

geaient rien aux tendances gallicanes de t'~piscopat. Le concile

provincial tenu à Bordeaux en 162~ sembla donner t~dson aux

adversaires des Régnïicra il renouvela les règlements de celui

de i68a qui restreignait !euM privHègea; il défendit de bâtir des

monastères, des églises ou des collèges sans la permission de l'Or-

dinaire il frappa de censure les prédicateurs qui parieraient con-

tre FoMigation d'assister Ala messe paroissiale un dimanche au

moins sur trois; il prétendit qu'en 1632 te Pape Grégoire XVavait

défendu aux RégaMers de prêcher et de confesser sans l'approba-lion et la permission de t'Ordinaire~. Or, comme le P. Générât le

8t observer au P. Charles de La Tour, la boMedo Grégoire XVn"

limitait les pouvoirs des Réguliers que par rapport aux confessions

des religieuses, et cela ne regardait aucunement la Compagnie

puisqu'ette s'interdit eUo-mcme l'exercice ordinaire de ce minht-

tère. etn'ailleurs, ajoutait Vitellesohi, il est certain par la décla-

ration de la Sacrée Congrégation des cardinaux, qui a suivi cette

Butte que nos privilèges n'ont point été atteints et que les Nôtres

une fois approuvés peuvent entendre tes confessioaa comme au-

paravant*. » Et !o P. Général ne cessait de recommander aux Su-

périeurs do voitter avec soin à la conservation des privilèges do

la Compagnie. <'Manous ont été accordés par tes Souverains Pon-

ines; nous ne devons ni ne pouvons les abandonner ou en faire

pou de cas, puisqu'il s'agit de l'autorité même du Saint-Sivgo. Si

). Lettredu P. Cotonè JacquesCamus,24août<6M(Ftanctaehhto~a,t. tM.n.67).

2. Labbe, M<'M<aM~a ConWMa, t. XV. M J[e ~MWF~'fNMfo~, t. X, an. M2t,

p. M8.8. ~ecfofa«oae<Sacf.Con~f.Cone<M<t'pe~Con«.&C.~V.0~oW<Papse.V~

de &:emDt<t<m~<p< (Le.Were"M~'ancoff.t. X),aa. <6:5,p. 692-690).<.t~ttMdevitetteschlau P.de t~Toor.<"dêc.tM?(~anchBpbt.Ooa.,t. tV).

Page 130: Compagnie de Jesus en France 1910

!<A(~ESWK'! DESBËCUUERS. <H

*n!Ott<t<MM«it!f!nnnnBn<!a<*not«ma<tn<Mmo~A<MMt–donc on noussignifiedemodiBernos usages, nousdevons ~pon-dre avec modestieque nouane pouvonsy consentirsansta volonté

formelledu PapeEn enet l'heure était venue d'one brmble mais inébrantaMe

resistaaoe. « Oneniendoit sourdement, dit un contemporain,des

menéescontre les Régulierset les pnvitégies, et dea propositionsaucunementscandaleuses contretoute taMoinoorie(car c'est ainsi

qu'ils parteBtdesOrdrea reMgieox)laquelle, à !eupdipe,HfaUoi<réformor et contenir en sondevoir*. »

6. Beaucouppensaient alors tluela prochaine AssemuMegëoô-rale du cter~ y pourvoirait. Eues'ouvrit au moisde mai 1625.

Aen juger par divers incidents pariiouMorsou locaux, il semble

t'ien que bon nombredestMpuieaa'yrendirent avecl'intention de

se prêter aux mesures rigoureuses que tes plus exattéa propose-raient nul doute que ptuaieura prélats iouuenta y apportèrentt'iutentioo très arrôtee d'y faire triompher ieura prëientiona gai-ticancs.S'it faut en croire le P. Garasse,le plan d'attaque contre

les Religieux aurait été concorté le propre jour de Saint-Tho-

maa,1684.entra deuxÉvoquesdes plus pulssansde touteta France

qui se reaconirêrout à Notre-Damedes ArdUtioressous prétexted'une neuvaioe~ Cesdeux Èvêqucademeurèrentdix jours chez

lesPèresdot'Oratoire, traitant de leun anaires. Etcommeje près.choist'avent à Saumur, jo découvrisune partie do leur dessein et

en donnaiavisau P. Seguiran. teque!estoitalors Ala cour.Durant

etteneuvaine ils ne laissèrent pasde traiter avecmoi fort fami-

tninôrement, ne perdirent aucunede mes sormona;et, los fêtes

deNoHtestantvenues.Fund'euxagt'ëaqueje luiquittasseiachaïro.

Car en e8e<c'est un des Évêquesqui s'en acquittele mieux et te

ptus dignement do la France.Le B. P. S<'guiranprévoyant te danger docette assemblée,

Mten sorte avecM. le Cardinal de LaRochoiouc~utt'que le Roycommandât&M.teChancetier de ta convoquer à Montargiset de

t'êtoigner de Paris, pour éviter toutes les ligues et factions des

espritsremuons. Aussitost,un des Évêquesquej'ai nomméss'ap*

t. ~eUMadup.VMetîeMMooP.Ntqnet,8sept.t625(~<<feM);auP;(ÏeMgotMO.8 <Xc.t6M(~<'mm).

2. Oam's?, ~'M <mt'f<!N. (CMamB,e~. eM-,p. 49).8. Il a'agtt sans donte de Mbnof d-Bahuopet. Mqae de Charltes, et de CaMet de

~AubMp!oe. ét~qoe d o~MaM,eppeM*&tooM un tô!e tmpMhmt dans t'aManbMede t6a5.

Page 131: Compagnie de Jesus en France 1910

ii8 SOUS MCBEUEU. PREMiËRE PARTIE.

perçeut de la ruse et en jetta te blasme sur le P. Ségutran; s'envint nous voir à nostre maison professe, pour nous prier d'osterceste fantaisie, disoit-il, de l'esprit dudit Père, qui s'attireroit parce moyen !a haine de tous les Ëvêques de France. Séguiran selaissa aller aux prières qu'on lui en tit de dehors, car dedans iln'en fut jamais importuné par nos Pères*, »

L'AssemMée se tint donc à Paris et s'ouvrit au couvent desGrands Augustins, le 23 mai i625~. Parmi ses travaux nous neretiendrons que les discussions relatives à la question des Régu-liers et aux affaires de la Compagnie.

La campagne contre les religieux s'ouvrit par l'examen des dé-mêlés du D' Louytre, doyen de Nantes, avec M~René de Rieux,évéque de Saint-Pol-de-Léon, au sujet des Carmélites 3. Le doc-teur, subdéiégué des cardinaux de La Valette et d<.La Rochefou-cauld dans l'affaire du Carmel, avait menacé de jeter l'interditsur la maison épiscopale du prélat, si les Carmélites de Morlaix,réfugiées dans le diocèse de Saint-Pol à cause de la contagion,refusaient de reconnattre M de Bérulle comme visiteur. L'As-semblée déclara « abusif, nul et de nul eNet » tout ce qu'avaitfait le doyen de Nantes*.

A partir de ce moment il n'y eut presque plus de séance où

quelque prélat ne vint récriminer contre telle communauté, telleabbaye, tel religieux do son d:ocèse. A entendre ces plaintes, onaurait dit l'exécution d'un plan combiné d'avance pour provo-quer t'Assemblée à des actes de répression. Pourtant, combien la

plupart étaient injustes ou mesquinesLe i? juin, Guillaume Le Prestre, évéque de Quimper, porta

une accusation contre les Jésuites de cette ville; mais elle ne futdiscutée que le surlendemain, lorsque l'évoque de Chartres,Léonor d'Estampes, présenta un rapport sur cette aSaire. Envoici la substance « Les Jésuites s'étant, en 1620, tumultuaire-ment et par la faveur du peuple, introduits dans la ville de

Quimper, auroieni disposé le mesme peuple à demander avec im-portunité audit Seigneur Evesque son consentement pour leurestablissement a et le prélat, « pour éviter quelque désordre,auroit esté contraint de le leur accorder, à condition toutefoisque cela ne pourroit apporter aucun préjudice à ses droits ny

t. Garasse,op.c«.,p. 4a.2. Le Mercure yhKtpoh, t. XV, p. 63t.a. Voirtomem, p. 67tetsuiv.4. Le JM~CM~e/hmfo~, p. Mi et Bott.

Page 132: Compagnie de Jesus en France 1910

LA QUESTIONDESRÉGULIERS. «9

A son chapitre, soit pour te spirituel soit pour le temporel

Le récit que n~us avons fait, sur pièces authentiques, de la

fondation de Quimper, au tome lit do cette Histoire nous dis-

pensede relever les erreurs contenues dans ce préambule. U

est certain que M~LePrestre, quels que fussent les motifs déter-

minants de sa conduite, avait donné un très libre consentement

É~ à l'érection du collège. tt n'est pas moins vrai que les Jésuites

en promettant de respecter les droits de l'évêque et du chapitre

entendaient bien que la Compagnie serait à son tour acceptée

avec ses conditions ordinaires d'existence. JI en fut du reste

a ainsi pendant plusieurs années. Me<620à t625 les Pères purent

exercer le ministère en Cornouaille et dans la ville épiscopale

¡sans aucune récrimination de la part de personne. Le i" janvier

i6~. Guillaume Le Prestre, en témoignage de sa bienveillance,

avait même voulu présider dans ta chapelle de la Compagnie

les solennités du saint Nom de Jésus. Le matin il y célébra la

messe en présence d'une foule nombreuse; et comme le local

était trop étroit pour contenir les tidètes, il leur donna rendez-

vous pour le soir a la cathédrute. Là, H leur adressa sur le mys-

t tère du jour un sermon auquel il mêla Jes louanges de la Com-

pagnie, se félicitant du bien que les disciples de saint Ignace

Í: opéraient dans son diocèse. Uurant tout le cours de cette année

ses sentiments ne se démentirent point, et non plus ne languit

le zète des Jésuites à lui donner satisfaction 3.

Dans les premiers mois de <625 il modifia soudain son attitude.

w Les Pères avaient-ils donc changé de conduite? Nullement. l.eurs

muvres devenaient ptas fructueuses que jamais: les classes

étaient suivies par de nombreux élèves; grâce aux congrégationsde la sainte Vierge, l'esprit de piété se répandait dans toutes tes

i classes de la population tes communions, de plus en plus fré-

quentes dans toutes les églises, en étaient un signe évident. Mais1 des ndètes de tout âge et de toute condition assistaient avec

assiduité aux exercices de dévotion dans la chapelle du collège,

et tes curés de la ville craignirent de voir diminuer leur propre

influence. Alléguant qu'ils avaient charge d'Ames et que c'était

à eux de les diriger, ils se plaignirent ù t'éveque de ce que tes

Pères leur enlevaient leurs ouailles. C'est alors seulement que¡

t. ~o~M< f~p~Mede f~or~M(Collect.des~e~.f~aM~ desaM.gén.duclergé,t. tt. p<607et eott.).

2 Voir tome H!, p. M6 et aut*.8. t«<erae oMnMoe~SMMM.coMf~fcM'hop~MMh(FMndcehtstor.,t. t)),

n. 62).

Page 133: Compagnie de Jesus en France 1910

<M SOUSMCHEUm PREMBËRBPARTIE.

M" Le Prestre crut s'apercevoir que tes jésuites empiétaient surses droits, et rendit contre eux ope ordonnance qu'il essaya dejostiner dans i'AtaemMée du clergé'. Leur reproohant, nous ditle

rapportdeLéonor d'Estampes, d'avoir exercé le ministère sanaavoir été examines ni approuvés par lui, et ~ns lui avoir exhibéleurs pnvUèges. it leur lit défense, le 37 mars t625, <.d'entendreles confessions et de donner la communion depuis le dimanchedes Rameaux jusqu'au dimanche de Quasimodo inclusivement.en outre ii déclarait.. rebeMea et excommMn!és, suivant la teneurdu canon OMHM M~MM~Mpspa-tM, toua ceux qui n'obéiraient pasponotueMementSM.

Cette ordonnance, poursuit le rapport ayant esté signiné aLéon Le Fèvre, vico-reoteur [du coHôgo], ii y auroit fait responseavec évident mépris de la dignité et autorité dudit SoigneurEvesque C'est grave; mais, par bonheur, on nous donne teatermes de cette réponse que voici Los Jésuites a\oient juridte.tion de Sa Sainteté qui avoit pouvoir universel sur tout le mondedepuis quatre ans ils avoient exercé [le ministère] dans laditevit!e, à la vue et sans opposition dudit Seigneur Kvcsque; quantaux privMéges, qu'ils sont pMstx a tes montrer et qu'ils se trou.vent an droit commun des privées; et pour le canon <hMMM v'

M~M~Kf ~~M. qu'il ne denbud aux privilégiés d'entendre lesconfessions au temps de Pâques, non plus qu'aux évesques et àSa Sainteté, qui no sont curez immédiats ni propres prostrés ~des a;paroissiensj. et io peuvent par eux-mêmes et leurs détégués;[ennu les Jésuites de Quimper n'avaient pu] contrevenir auxconditions de leur établissement, n'en ayant admis d'autresque ce que la Compagnie pratique par toute ta Franco sanscontrMdit~. “

Héponso parfaite. o& i'on chorchorait en vain ta «

t. CoMect.de* ~c~M'tûM. t. e.2. Ce ~°'°'" T"' du <}"?~ de t~ao (Uuta<5. Mua hnoM-at )tt)Mt aloal eoctu: Om~ M~~M .~M, cA~f. c,,m <~ aa~M .M«.~<<a peM~ oMM<opMM<a < < M~~ M?~M~~

~l' W'~a~ M~<, ~M~, M~Mt~M. McMMampeMtMp<Mh<(~a BM)p~o Mce~efe. eMMa~ <nMMn~M~<M«mo~ofeeye a~ ~a~ PMta tact preMWtMMc~te~K~

'S~~cS~le pape et t~eqac sont le o propre a~M <t Mt datt au'oD remplit dob!~<m?~ ~"f'eu~ p!a de Mnc~p~~ les temps deMn<e t usagodola pulasancedes clés, dont M.sont les p~mteM depo~ta)~ Ao~le V Mnd do lattan (MM M.a X) d~Me.M) que tes ~M~M~tabsoudre librement et licitement MM qui se pM'se.teMn~~.efqXS,p"&~S~' au canon ~?"< (0-AM! ~.t t.p. M et sul9.)3. BtppoU de Monoï d'Estampes (Coll. des pMCM.M~oM. 1. c.).

Page 134: Compagnie de Jesus en France 1910

LA QUESTMMDESRËGCUBHS. M<

moindre trace de mépris; si elle blessa Févêqne de Qntmper

c'est qu'eUe était sans réplique. Mais à qui la tante?

Guillaume Le Prestre reprochait encore aux Jésuites de sou-

mettre aux mesures disciplinaires, en usage dans tes collèges, les

élèves ecclésiastiques sur lesquels it avait seul le droit de cor-

rection puis d'avoir choisi pour la construction des nouveaux

bâtiments un lieu comprenant, disait-il, « le tiers de la ville

ttii'exagération est évidente; quant à l'ensemble du grief, il a

hfpsoiod'explication.Conformément aux le~trea patentes du toi, la ville de Quimper

Mvaitacheté pour hatir le collège quelques maisons et des jardins~.

H~ Le Prestre prétendit que l'emplacement choisi ne pouvait&treaccordé par le conseil de ville, attendu que lui seul, en

qualité de seigneur féodal de Qnimper, avait droit d'en jouir et

d'en disposer. A la requête du chapitre, les juges des Molaires"

défendirent aux Jésuitt's de démolir ni de bâtir dans le fief

fpiMopat a peine de cinq cents Mvread'amende pour tous les

matons et ouvriers qui y contreviendroient. Maisil intervint

une décision toute contraire du Presidia!, interdisant aux cha-

nniaes de poursuivre leur opposition. Ce tribunal permit en

même temps de déblayer i'emptaeement et de faire les prépa-

ratifs des bâtisses. Mautà donner ensuite une indemnité au

prêtât. Celui-ci appela do cetta sentence au Parlement de Ronnes

attendu, disait-il, que le Prësidiai formé de la meilleure partiedes babitann, était inhabile à connaître de la question ». Plu-

sieurs fois le Parlement se prononça contre t'évêquo AtoraGuillaume Lu Prestre se plaignit de t injustice des arrêta, soua

prétexte que la plupart des conseillers, appartenant a !a Congré-

gation do la Sainte-Vierge et ayant leurs enfantssous la direction

des Jésuites, étaient plus disposéfen leur faveur~. En somme la

ville se trouvait soute en cause dans ceadémotés, et t'ôvêquo attri-

bHait tout aux Jésuites.

Comme conclusion de son rapport, Léonor d'Estampet deman-

dait Al'Assemblée, au nom de bl"Le Prestre

t" Qu'elle s'entendit avec le Pape sur la confection d'un Me-

t.Cf.f!en't!!<o~.f~p.M.).9. Aehata dea tt.ta. M~to et 6 sept. t<t2t et 2? maM <6M (Areblvesdu ~nb.

lére, D. 6).a.' Terme cmp!oyé en Btetegca poat désigner 'o ~MteMon temporelle dea

~~aqaes.~~t du ParlementdeBeonea,a juin<a:5<AKb!w.doMoiaMK,D.0.) =5.Cf.fteuMte,op.e«..p.2M6.

Page 135: Compagnie de Jesus en France 1910

<M sous MCHBUEU.PRMUËREPARTIE.

glement afin que « los Exempts et particulièrement tes Jésuitespuissent être réduite aux termesdu droit commun»; et qu'elle enHtun artiole des remontrancesà soumettre au roi.

a*Qu'attendules « habitudes » que Jésuites etQuimpéroisontau Parlementde Rennes, il ptot « à Messeigneursde t'Assembléesejoindre aveclesuppliant pour lui faireobtenir a uueévocationde toutes affaires dudit Parlement de Rennes au Parlement deParis ou au Grand-Consoit.

3*Qu'ilfat détenduaux Jésuites de Quimperde soumettreleursélèves ecclésiastiques aux mesures disciplinaires communesàtous les autres

L'Assembléeadopta gravement ces conclusions,mais remit &s'en expliquer dans une séance utténeureoù l'on convoquerait,vu l'importancedo la matière, tous les prélats présents à Paris.Le 9 juillet, t'évoque de Chartres ayant retu devant eux sonrapport sur les plaints de Guillaume Le Prestre, t'Assembléedécida qu'il serait pourvu par des règlements généraux « auxprétendues exemptionsdes Jésuiteset de tous autres MoinesetReligieux Puiselle ordonna la comparution du P. Provincialpour rendre compte de la conduite de ses subordonnés~. LaP. Cotonne se trouvait pas à Paris, et le P. de Marguestautd.supé.rieur de la maisonprofesse, était retenu au lit par la fièvre. Cefut le p. Ignace Armand qui se présenta, pendaut lu séancedu ai juillet.

)i dit qu'en t'ahsencede sessupérieurs it estoit venu pour as-surer t'Assembléeque ceux de la Compagnie no a'escarterentjamais de l'honneur et du respect qu'ils doiventaux prêtais, etque ses supérieurs n'avoueront [n'approuveront]jamais ce quisera fait au contraire.

Knquiss'it vouloitavouer{oudésavouerala rcaponsedu Vice.Recteur de Quimpor, laquetteaeatô lue mot à mot. a dit qu'itn étoit que partiouMerre!!gionx.et qu'il en communiqueraitavecses supérieurs, ne devant entrer en dispute sur cetiequestion.Aquoy M'"le Présidenta reparti que ta présenteAssemMéene s'of.froit pas do disputer; qu'elle ne faisoit qu'ordonner et décider.et partant qu'il eut à prendre un certain temps dans Joque!il eutà faire foy, de ta part de sessupérieura.de l'aveu ou désaveudetarespoDsoà tuytue; au deSautdo ce, t'Assembléeprononcera,ainsi que la gravité du fait te requiert.t.

?S?~C'(<'oM~.dMpw~aM..t. e.3 ~Mdem.Cf. Annales <fMMM~o<u ~u~, t. itt, p. 80.M.

Page 136: Compagnie de Jesus en France 1910

LAQUESTKMDESRËGUUERS. i83

MLedit religieux Ignace a dit ne pouvoir prendre ce temps dé-

terminé,nedépendant point de luy. Quoyfait, Ms'estretiré <.a

Onne le revitplus.Guillaume Le Prestre, pour soutenir fes droits temporels,

adressaau roi une requête o~ il demandait qu'il ptnt à Sa Ma-

jeaté, sans avoir égard aux arrêts du Parlement de Bretagne ni àla sentence du Présidiat, <*ordonner que tes Jésuites ne pour-ront prendre aucune place dans la ville, que du consentement

duditsieur Evesque&.LeConseilprivé, par arrêt du 25 août 1625

renvoyala requête en la cour du Parlement de Rennes pourestre fait droit aux parties aur l'appel interjeté H.L'aNeirene

s'arrangea pas de si tôt. Ennn au mois de mars 1626, à la suite

d'une transaction, tes habitants consent!rent &payer, pour les

droits seigneuriaux de févêque, une indemnité de seize cents

livress. Maisrevenonsà t'Assembléedu clergé.

7. Le t9 juillet elle «vait entendu les plaintes de M. Vincent

Charnass~, curé de La Boussac,au diocèsede Bo!, contre tes

jêsjites de Rennes, :t les ayant prises en considération, avait

chargé t'archovcquede Bourgeset t'évoquede MaiMezaiade Mre

un rapport. De quoi s'agiasait-i! donc ?Dans tes limites de la commune do La Bouaaaoétait situé le

prieur de Sainte-Mariede lirégay (ou Bregain).uni au coHègede Rennes par Paul à lacharge pour tes Jésuitesde desservir

t'égtise*. Devenuspar le fait curés primitifs de la paroisse, ils

entendaient y exercer tes fonctioups~ccrdotate' C'était tour droit

et mêmeleur devoir; pourtant, verq 1638, VincentCharnass6,soutenu parson évoque,AntoineHovot,entreprit des'y opposer.Déhoutéde ses prétentions par le Présidiat do Rennes il en ap.

pela au Parlementqui d'abord lui donna raison; puis, revenant

sur son premier jugement, la Cour. par deux arrêts, reconnut

tes titres incontestables des Jésuites, leur permit de saisir le

temporeldu curé et les maintint en possessionde H eétéb.er la

gMnd'messe, faire t'oMcodivin et toutes les fonctionscuria!es

t. MMÛadespMe(~.wetbamde t'AMetnbMcdo ete~ (~MH~Mdea))o<-d«a<M~t)MM.~<M.p.70.?'!

a. HeqnMedoG.Le ftestM au ~(~nxa~ <fMMMfMM. t. <U. p. 89).3. b'<!w<'qocde Quimper.commeseteocaf da Nef,aoMtt voulu qo'on N!!tse: atmea

tant eapieMequ'en bo<Met <oftea*ttîM"d3M t'egHMet aattcsMeot.t~habt-tantaKto~Mnt d!Mnt que ta supMotMëappartenait au roi t cause de la coneesdoode r<M:tto!M<e&ta ville tour la eonatMcMonet t'eotKUeo do coHegetCtplus tard

tes amies du roi foMnt tentée posées (HeMttte.p. a), M).6. ~t<oSaBe<aeSe<M<.p. 287, n. M.

Page 137: Compagnie de Jesus en France 1910

<M SOUSMCHEUEU. PKEMtËREPAMiE.~~t'A~.t!–-t-t-en 1 éghse de La Boossao aux quatre fêtes solennelles de l'année.avec défense au sieur Cbarnassé de tes y troubler à l'avenir “ u..

C'est alors que le curé, désireux de faire casser les arrêstsrendus contre fui, résolut de recourir à l'Assemblée générale duclergé. Là, il était sur de recevoir satisfaction. Dans la séance ,)du 6 août, présidée par le cardinal de Sourdis, elle ordonna, sures conclusions de l'évèque de Maillezais qu'on accorderait à

'1H. Vincent Charnassô cent cinquante liv respour frais de procé-dure et que le cterge se joindrait avec le dit recteur de La Bous. :'1sac pour poursuivre au conseil du Roy la cassation desdits arrestset tout ce qui s'en est suivi et pour obtenir évocation au mômeconseil de tous les proc~ et dia~rends .,u.s et à .nouvoir.. entre ylui et tes Jésuites. Après quoi, on chargea les agents générauxdu clergé Ild'en faire tes poursuites et ditigences nécessaires, onattendant que rassemblée eut dressé nn règlement sur cette

,jmatière~. M~I

8. L'annonce d'un ~w.~< pour remédier à ce qu'onJ

oppelait tes abus des Réguliers, revenait comme un refrain (\'dans toutes tes décisions prises à leur sujet. L'évêque de Chartresavait été chargé de le formuler; on t'attendait avec impatience.MMttem~ tes travaux de l'Assemblée préoccupaient alors tcus lese~.L.p. Etienne Mnet, provincial de Champagne, étantvenu &Paris et s'y étant rencontré avec t'évéque de Langres qui fl'appréciait fort, tous deux s'entretinrent de la question du jour.Sébastien Xamet. enronédans l'Oratoire se montrait peu Afavorable aux privilèges, mais animé d'unie Macère .tétait

I~idisposé 6 entendre raison. Le P..re lui avoua franchement sapensée et ses craintes si t'Assemblée n'y prenait garde, tes opi. wnions qui semblaient y triompher la mèneraient à des mesuresinjustes et ittégates.M. de Langres.ébraate sinon convaincu, tepria de proposer les inconvénients qu'its'imaginoit et de dresser

'lotion' La chose avait trop d'importance pour ;1?°~. autres occupations, reculât devant .1;ce travail. Mlit parattre. sous le pseudonyme do François de Fon-taine, ~a~. <a

la ~Me ~<.<~Rc~gt~lier~.

~1. 'SMa!<62~.<Mna~de<Mw~aM. t. Mtt. 6M~°~ 'oM~M. <.<)<,?;?..?,)3.GMaMp,S.J., ~c~OMffa~ p.49,40.

Page 138: Compagnie de Jesus en France 1910

tA QUESnox DES RËGUUE~. <M

Croissant la hiérarobio, d'après saint Thomas, l'ensemble

des pasteurs et des ndèiea subordonnés à un chef unique i'au-

teur montre que les religieux, comme tels, ne peuvent la trou-

b!er. « LesPapes et les conciles, disait-H, tiennent que les évoqueset lescurez succèdent aux apoatres etaux disciples deJésns-Chriat;

cela est très vray mais aussi il est vray que tes papes et les =

conciles ont employé tes religieux et tes ont comme insérez dans

ceste hiérarchie, comme fonttesBoys qui, outre la miticeordi'

naire et qui va aux despens du Roy, ont des cornettes blanches

où s'assemblent les volontaires, qui sont bien souvent les pfe*

utiers aux coups, et moyennant qu'ils facent bon devoir et soient

soubs i'authorité duMoy, touttemondoiestouc.iesaymeetteaadmire. Outre ceux qui de droit sont obligez do procurer le salut

des âmes, Dieuet son vicaire en iorre ont des troupes d'élite quiis

~n\o\ent au secours, et, pour mieux s'acquitter do leur charge,

ilsleur donnentdes privit~ges et des armospourcombattre renfer,

tespcchez eUes mathcu~qui accab!enttesames. Con'estdunc pastrouMer la biôrarohie, mais la secourir, vivre et mourir pour son

service.

Les premiers honneurs doivent être rendus aux évoques et

les seconds auxcurez; celaest hora de dispute. CequoleareMgieuxdemandent ce n'est ny grandeur ny honneur, ny revenu, ny

séance, ny rien qui esclate; ils no demandent que anepaang et

eau travailler jour et nuit servir et consolor tout le monde

prescher, confesser, visiter hoapitaux et prisons; on ne doit donc

pas «ppetor cela troubler la hiérarchie. L'ÊgMao orientale n'a

jamais eu celte créance, veu qu'aujourd'hui même on n'y fait

quasi ny patriarche, ny arehevesquo. ny évesque sinon les Roi!-

gieux do l'Ordre do saint Basile M

Et a co propos te P. Binet rapporte un mot du saint évequode<:eueve,dont le clergédo France poursuivait &!otala hNatiOcation.

a jour, raconte'M!, que j'avois l'honneur do discourir avec

luy et que je luy touchois en discours familier cette corde, il me

dit avec sa sérénité angélique Je ne scay où ces mesaieartt

vont forger cette hiérarchie et où ils vont imagmer ces distinc.

tiona quand it leur plaira, je tour montreray que les religieuxsont une des plus importantes pièces de la vreye hiérarchie de

rEgMso et y a tel qui fait semblant de vouloir battre seulement

les religieux, qui voudroit avoir abattu Ics évëquescttePapo

4. E. Btnet,S.J., F!e~po!MeOM~demnMdMd'Ma~fondp~at. p. tox.a.B.Btoet,8. J.,~M~ot~ea"~ demandes<fuMgrandp~fat. p.87,88,99,M.

Page 139: Compagnie de Jesus en France 1910

M& S<MS WC.HKLMSU.–

PRENt&~K P&KHE.

~N 1·u 9% N 1 · a

mesme. Y~ons, dH-U,Mlas' ~onsetsecwons-uousdo ceux queta bon Dieu nous envole quand nous aenons encore dix Msautant que noua sommes, cettea, noua ne serons paa encore lamo~ô de ce qu'M faudrait, tant Mest ~ay que <o<tMwMnd«$est<n MX~t~nopoM<«s<.»

Pourquoi donc eneBot, contrairement à t'eap~t de ~ÈvangHese priver du aeccuMdeaReUgteax~AwaH-on quelque chosesùleur yeprooheF?tc~eP. Bmetexamwe succesa~emeut tous les

griefs tant de Ma rebattus «Les MUgteux sont trop attachés au

Pape et se voudraient rendpe p~ pa<ssants que~e~ ovesques »Usfont déserter les paroisses et atthent tout à ewx; Maabusent de~ews privilèges, se tout trop mdepoadants des OcdmatMs < et

quasi M)M~e~ts. Msm&pr~ent les eco~asUques et meMMafSlescm~a et empiètent sur eux ne suivent pas les maximes dt)

t'oyaume .< Mafemp~eat tes metUeuMa chE~pMet se feude~comme de pet~a sou~emms~ Ce~Mppoohea n etatent pas nouveaux on les avait faits aux Ordres les mieux d~sc~p~~nêa,aux M<g~ax tea plus édmant~. Le P. B~et tnoutM qu'Ua sont in~tcqu'on sfen prévaut comme de moUta 4MusoMes,que sous prôte!ide combattre les abus des p~\Megea, on chercbe à aMpp~merp~Megea meMea. Ce qui est fort a pesev, Messogneo~. o*

qu'ou n'attaque pasencecy ~~Mg~HeM aeutement, mais l'auttHe du Samt'S~ge mais yuo~ de rRgU&e (t~a~tout ceMabouti un gfaud paftage); tuatab~ conçues gênotaux,Na~ts cauon~a, la doctrine g&nêtate de t EgUM,fe~uc de)'t!u~eM Qipratiquée par taut de Mèctes; et tout cee, poupoint d' boauouret de pou~oh', et pow uu su~otque taut do gtcardinaux hieu sages, taut de aaMuset ~eueraMes ~e;Ma~da\OMut Mau~M dans le gouvernement de t'Ëgtke u'outvoulu tomuer\"

Auu d'apa~My t'otrage et de calmer les esprits, le P.aurait voulu que le cannât de La ttocbetouoautd '<a\e<

qu'autre q~ lui MssemMat Iltut choM pour arbitre du ditCar H a mo~eu.aj~outott-H,dottou~ef uu hon aooord, d

à MeaaeigneuM les pvelaAaet à mesateut~ les curez plusMuta qu'Ua n'eu dêatMnt, et tayaut aussi aux roligliberté de ~ouh' de tours dM~ts*. M

t. <Mdem,p.?9,60.a. <Md<Ht.p. M. MMM.a.MMeM.p.aM.aM.4. MMem.

Page 140: Compagnie de Jesus en France 1910

<

M QOESTKMDESRË6UUBR8.·

<87

L'ouvrage du jésuite fut traduit en toutes les langues. Quant

au moyende conciliationqu'il avait proposé, l'Assemblée ne te

goûta point elle ne voulait d'autre arrangement que la renon-

ciation des ReMgieuxà tours privilèges. Un des premiers

archevêquesde France, raconte le P. Garasse,voyant qu'on ne

pouvoitnous OëchM',nous porta cette parole de la part de FAs-

sembMe.que noua vinssions &renoncerfranchementet librement

aux privilèges ultramontains, ot qu'ils nous promettoientque,

pour un privilège, ils nousen donneroieut quatre, et qu'en effet

nous tierionsévesques dans leurs diocèses, n porta cette parole

a un hommequi ie renvoya bienvilement et lui fit voir qu'elletendoit manifestementà un schismeet estoit très scandateuse.

Unavançoitde sembtabtesdiscours qui n'estoiontque des avants-

c.turiera d'une rcbeUion. et on entendit un des principaux

Hicheyistesdit~ pubMquementque ai ia corde se rompoit, on

\crroit MeMtOtle Pape et les Jésuites confinez au-delà des

Monts*.L'inutile démarche tentée auprès du Provincial de la Com-

pagme de Jésus)fut probablement renouvelée auprès des supe.rieurs d'autres Otdtres; mais tous durent répondre qu'ils ne

pouvaientrenoncer a des privilèges accordes par tea Souverains

Pontifeset qu'ils no refonnaisaaientpoint aux évêquesÏo droit de

modifier r~nv-e du Saint-Siège. Aus~i bien, la plupart des

membresde t'A~omMëe n'avaient pas non plus, uroyons.nous,

cettenretontion.ia. ils n'apercevaientpas la tendanceau schiame

<mecachait leur hostilitéà t'atat reM~ieMX.et nous verrons bien.

tôt que, tout en désirant la suppression des privMMgos,ils

n'oserontrien faire sans le consentement du SouverainPontife.

0. Leurs visées furent nettement formulées par Monor d'Es.

tampes, dans le ~/fMMM~si somont annoncé qu'it tut enfin &la

séancedu7aoat. Onte d!scutaauxmoisde septembre et d'ootobre.

Il avait pour titre ~f/a~~oH <MM~e~M~«A' <<fMc~<'

'/<'~<!n€CSMf cn~fMM J<'N~M/Av~ C<<!U~a personnes

~MMp~M,contre f<tM~oM~~Meo~a/e, aotM~~<<* de ~M~a

f.e~ p~MM/<~M~.Danscett) Û~/<t«!~oH,tea prôtondnea« entreprises dosHegn-

tiers n étaient tout simplementl'usage des droita &eux coMerés

1.OarMM.M<'«aMt~ p.M.2. .Me~m'e~OMfob, p. ))& ctaoW.

Page 141: Compagnie de Jesus en France 1910

<a8 SOUSMCHBUBU.PMtUËREPARUB.

par les Papes toutes les restrictions apportées a l'encontre parcertains évéquea, et dont nous avons parlé plus haut, étaientconsacrées; d'autres, ni moins rigoureuses ni plus légitimes,étaient proposées comme règle à suivre dans l'avenir. En unmot, on boulevelsit l'organisation et tes statuts des Ordresreligieux; oubliant, ou feignant d'ignorer, que tes Régulierssont dans la penséedu Saint-Siègetes auxiliairesde i'Ëgtise, onvoulait en faire tes auxiliaires du clergé hiérarchisésur place.

La prétention était de conséquence; et sans doute Léonord'Estampes le voyait, car en finissautit soumettait son œuvre &l'approbation du SouverainPontife.

Dca qu'il connut la ~<<t<M<, le nonce, ?" Spada, s'enémut; it pria le cardinal de Sourdisd'user de toute son innuencepour qu'elle ne fut pas publiéj. L'archevêquede Bordeaux toipromit qu'elle ne te serait point avant t'envoi d'une deputai~onà Home. ttu reste, ajouta-t'it, j'ai ou soin d'y faire apposer laformule sauf le hon plaisir de Sa Sainteté. » – Précautionvaine, repartit le nonce, puisque déjà on est en train d'envoyerla ~c~<<M< à tous tes évoques et d'en presser l'exécution.François de Sourdis eut beau renouveler sa promesse, i! laissale nonce pou rassuré, o Je doute fort qu'il réussiase, é~ivaitSpada au cardinal Barberiui de mon oot4je n'ai pas manquéd'agir discretomoutauprès des évéqueabienat!eetionné9au Saint*Siège; tous ~gardent la chose comme très difncite nous con-naîtrons bientôt te dénouement '<

Les démarchea du nonce ne restèrent pas infructueuses, cardans la première séancedu 2u octobre t'AssemMéoprit )a résolu.tion suivante Surceque M*'le cardinalde Sourdis)a remontréque le Règlement fait pour tenir en devoir tes HéguMera.dovoitestro présenté à NostroSaint'Père, pour eahe autorisé etapprouvé par son très grave jugement avant d'est ro divulguéet publié'et qu'estant, commeil est. conformeaux saints Décretset à l'usageetpratique doce royaume,duquel SaSainteté corno!tles nécessitéset besoins,it no doutoit pas que non seulement Ëttal'agréeroit mais le loueroit; délibération prise, d'nno communevoix a esté ordonné qu'it soroit escrit à Sa Sainteté avec toutesoumission et respect; cependant que ledit Règlement noseroit envoyé, ny publié, ny divulgué et que Mcsseigneuralesévesques de Chartres et do Valence iroient de la part do t'As-

t. SpadaABatbMM,Mcet.MK(AMb.Vêt.,Nuat.tUPtaneta,a. M.f.4M.M4).

Page 142: Compagnie de Jesus en France 1910

LAQUESTIONDESMËCUUERS. t~

-S2t).},C<M)PA6ftB M <6tt<. – t. M. 0

semblée en assurer H" le Nonce et le supplier d'y vouloir joindreses bons ofnces

Dans la seconde séance du même jour, t'évêque de. Chartres

donna lecture de la lettre qu'il avait été chargé d'écrire au

Saint-Père. Après un bel é!oge du Souverain Pontincat, aprèsdes louanges bien méritées à l'adresse d'Urbain ~Mt, l'auteur

traçait avec plus d'art que d'exactitude un tableau peu loyaldesprétendus désastres causés par tes privUèges des RéguUersA Rome, heureusement, on n'était pas dupe; on ne se faisait

pas illusion sur le but que poursuivait t'Assemblée. Aussi le

cardinal Barberini, écrivant au nonce, approuvait-il sans féserve

st's instances auprès du cardinal de Sourdis, et lui recom-

mandait-it à nouveau de s'opposer de tout son pouvoir a la

publication du Règlement, a acte si peu respecteux envers le

Saint-Siège et qui entt'ainorait tes plus déplorables consé-

quences ». n Au reste, lui disait-il, VotreSeigneurie peut assurer

les évéquea que Sa Sainteté leur dunnera toute satisfaction conve-uab!p e: plus qu'ils no pensent peut-ctre »n

1n. Personne j)o doutait que la Compagnie de Jésus ne fut

particulièrement vis6o par la fameuse Déclaration. En effet, ils trouvait doux artictes qu'on no pouvait appliquer d'autres

qu'à aeapropres membres. 0'apfèa te premior, aucun évéque ne

donnerait plus les «rdrea sacrés ni les dimissoiroa Aaucun reli-

s!eux qui n'eM déjà fait vœu mdennet de pauvre'é. O'aptèsle second, toutes tes fois qu'un religieux sortirait de son Ordre

une <'pension congru.: et suffisante p~ur l'entretien de sa vieserait levée par t'évoqua sur la maison dont il serait parti.

"La-dessus,rapporte Garasse, comme six Evcsquosou Archevos-

')ues noua fussent venus voir tous ensomMe dans la maison pro-fesso, entre lesquels estoient les doux de Saumar qui désiroientfortjustifner leurs règlements et nous faire croire qu'ils ne ton*choient en façon du monde nostre Compagnie, mais seulementun tas do Cordoners vagabonds qui soulevoient un grand scan-dale dans t'Egnse de Dieu, nous leur ftmea avouer que ceq deuxarticles que je viens dé cotter no visoientque contre nostre Com-

pagnie, et que le dorBior avoH esté auggufe AMeaaieurates Eves-

1.PMcts'Mthatms.,< ~ancodu20och&M.a. Pfoeèa-tetba)m<,2.séaneeduZOOftobîo.3. t~ttM de Bpadat Batbet!o!,2< Ot'. t6M(AKht*. Vat., Nna<. <j<Ptane~, a. 406,

f 3t0.92t).

Page 143: Compagnie de Jesus en France 1910

~0 SOUSRICHELIEU, PMEMtEREPARTIE.

ques par un homme assez connu, sorti de chez nous, cornue l'un

d'eux nous confessa franchement'. M

Maispourquoi ces démarches des prélats auprès des Jésuites?

C'est que déjà le P. Provincial, les supérieurs locaux, le P. Binet,d'autres encore avaient montré par leurs actes et leurs écrits l'in-

compétence de t'Assemblée dans une matière réservée au Saint-

Siège, et leur ferme intention d'en appeler à Rome. Si l'on pou-vait les tranquilliser, empêcher leurs protestations, leur faire

croire que l'entreprise est sans portée, combien cela faciliterait

la réussite Car ce que les évêques, eux, veulent demander au

Pape, ce n'est pas à proprement parier un jugement, mais la

simple« confirmation du règlement concerté contre les préten-

dues exemptions dos Réguliers »; et ils entendent solliciter cette

comirmation, non par devoir, mais par '< convenance et bien-

séance et aussi par tactique, pour eiouner les plaintes de

certains intéressés qui cherchent à se détacher do l'obéissance

qu'ils doivent aux seigneurs prélats establis par le Fils de Dieu

pour connoistre, ordonner et disposer en son Eglise, sous la

direction et souverain gouvernement du chef visible séant à

Rome, l'autorité duquel les prétendus Réguliers font mal à proposservir à leur intérêt

Ainsi, âpres avoir supprimé en pratique les privitfgcs accordés

et de tout temps maintenus aux Religieux par les Papes, on de-

mandait au Pontife régnant tout autre chose encore que son

approbation, fa connivence. Etait-ce audace ou naïveté Sans

doute, dans cette conduite assez incohérente, il y avait surtout

do l'hésitation. es membres de t'Assemblée, résolus pour la plu-

part de restreindre les privih'gea, n'étaient pas tous égalementimbus des préjugés gallicans. Les plus sages retenaient tes plus

emportas. Ceux-ci persuadés au fond de l'illégalité de teum'uvre,auraient voulu forcer en quelque sorte la main au Souverain

Pontife. On en a une preuve dans leur peu de loyauté: en dépit do

toutes les résolutions inscrites aux procès-verbaux des séances,

t. OafBMC,M<'<«an e'ay. p. 4t. 45.a. Votetletftte du proce~ftbat(séancedu 24oelobroisa SurcequiaMMK-

monstrequ'ilMto)tnfcMMifepourtirer unfruit cettaiodu règlementquiotattMMecntetMcontrelesp~tenduMe'cmpMonadMM~M, dofaired~putattonMptMsode<)uet'tu't)ndesseigneursP~tatsdeweMSaSainteté,poureopouMutvfeh ecn'iHTUtto)).estantconvenableet bienséantdorendraencetteM')Con)tet'obets-sancequiettdueanchefwMbtedot E~ise,!'ateuet l'approbationduquelserviradesceau t~ assurépourobtentfles efTet<e~pMatt pourftoanertMpta)ntcs,été..e

tffocts~Mbatm<de t'AtsembteodetG25.)9. ~<<teM.

Page 144: Compagnie de Jesus en France 1910

CO~AMXATtOX UE U~ UBËLLËS. i3)

ils laissèrent, avant tout recours à Rome, divulguer le texte de

lit ~c/<!f<!«<M<.Dès le iO octobre elle avait été envoyée, au

moins manuscrite, daoa plusieurs provinces ecctésiastiques avec

une lettre très ferme, invitant les archevêques et évoques & la

faire exécuter dans leurs diocèses*. Et quand, le 5 novembre, oo

revient sur la question, l'Assemblée, il est vrai, proteste quelesdits règlements ne seront distribués par ordre et ne seront

pris en exécution, que premièrement ils n'ayent esté approuvés

par Sa Sainteté mais en même temps elle avoue qu'ils sont

imprimer et divulgués et no prétend nullement empcscher

quj ceux qui par curiosité les voudront avoir eu puissent pren-dre de l'imprimeur ou d'ailleurs~

On serait tenté de croire à une comédie. Tout ce que l'on peutdire à )a décharge de f .ssemblée, c'est que !o secrétaire, Kichard,

prieur de Lansac, avait agi &son insu, et que rien jusque-t~ no

s'était fxit ofnciettement. 81avait encore on sa possession, au

mois de novembre, cent vingt-cinq exemplaires de la D~c/oya~oH

signés de lui, qu'it consentit remettre te 0 du mémo moia

entre les mains du nonce. M'' Spada, en écrivant à honte ces

derniers renseignements, reconnaissait que beaucoup do

copies avaient été déjà divutguéea mais pas « au nom do t'As'

semt'ïée~

11. L'évoque de Chartres avait été désigné pour porter a Romo,

avec te texte de la ~c/ara~on, une lettre < oneetivodes députésdu etorgé sollicitant t'adhésion du Saint-Pore, Avant son départ,)o nonce lui signala le mauvais cuct que produirait à !a cour

pontinca!e la vue d'un texte imprimé. tt serait aussi préférabte,

ajouta-t-il, de remplacer le titre do C~c/oM~OMpar celui de

.M~Me; ennn. dans ta lettre à Urbain VUt,H conviendrait

de présenter te rt'gtoment comme un simple pr~et en évitant

surtout d'exprimer le déplaisir que ressentirait !'A8<iemb!ées'H

n'était pas approuvé*. Léonor d'Uatampcs promit de tenir

compte do ces observations; mais, à ce moment même (il t'igno.tait comme le nonce) son voyage n'avait plus aucune raison

t. LeUM&meMtcuM< atchewMqtM;et évottOMdece toyamnepontétapes*chefet prévenir!e'e! entreprisesdesR<so))et<"(te .VfMMM~M~o~.t.Xt,p. 715).

2.PtOf~s-~Mbattn~ séancedo t nov.t6M.:<.t<ett<edo Spada,7 nov.t6~S(AKMv.Vat. NuM.dt Ftanch,o. C9,f. 490,

4U)j.4.Ibidem.

Page 145: Compagnie de Jesus en France 1910

132 SOUS RiCHEUEU. – PBEMtÈRE PAUTiE.

d'être. Déjà un exemplaire imprimé de la Déclaration était

parvenu à Rome, et Urbain ViU en manifesta tout de suite un

très vif mécontentement.

Le 5 novembre notre ambassadeur, M. de Béthune, écrivait

au secrétaire d'Etat Phelypeaux You~ saurez que le Papem'a faict de grandes plainctes de la /)<V!~OM qui a esté faicte

par t'Assemblée du ctfrgé contre tes Réguliers, m'ayant dit

jusque-tà Sa Saincteté que l'Evesque de Spatatro [Marc-An-toine de Dominisjavoit commencé en ceste façon sa désobéissance

à t'Egtise. Avant de détibérer sur les abus reprochés aux RcU-

gieu\, tes prélats dévoient en parler au Roy et le supplier d'en

faire escriro à Sa Saincteté; ils dévoient observer le respect quia esté toujours rendu au Saint-Siège. parler au Nonce et lui

faire entendre leurs plainctes, devant que d'en donner connais*

sance au public, comme ou a faict. Me tout cela Sa Saincleté

accuse particulièrement M. le cardinal de Sourdis. M'ayant ad-

jousté à ce que dessus qu'Elle est toute preste, non pas de dé-

puter des Italiens pour aller informer dans les diocèses, mais

telles personnes que Sa Majesté luy voudra nommer'.

Les justes réprimandes du Saint-Père durent être aussitôt

communiquées aux principaux membres de t'Assemblée on

peut croire qu'elles refroidirent leurs ardeurs gallicanes. Pron-

tant de la circonstance, M"'Spada sut mnn"'uvrer avec tant d a

propos que, conformément au désir d't'rbain VHt, la ~<'c/<!<a~«M

contre tes Réguliers resta sans effet. « Mais, écrivait le nonce A

Barberini, cette suspension sera-t-elle de longue durée? Je n'en

suis pas certain, et j'attendrai d'en être bien assuré pour vous

mieux renseigner. J'en dois dire autant d'une censure qu onvient

de décréter contre t ~MOH~oad /M et qui me parait indi-

gne d'une si grande Assemblée. Je me demande comment je

pourrai y apporter quelque remède~. » Spada faisait allusion &

une nouvelle affaire qui nous touche très particulièrement.

i2. La censure des libelles anonymes J!<! ~o/<«c<ï et

/i<~HOM!<!0ad /~€M faussement attribués à des Jésuites, ne

causa pas moins de soucis aux députés du clergé que leur entre-

prise contre les Ordres religieux. Les discussions qu'elle souleva

t. LettredeBéthane&Phelypeaux,6 décembre<625(BiN.nat.,mss.fr., 3677,f. 17Õ).

2. LettredeSpadaBarbertni, 2 janvier 1626 'Archiv. Vat., Nonz. di Francia,

n. 6N,f. 27. ?3).3. Voir plus haut, ehap. t, n. 6 et 7, p. <9-26.

Page 146: Compagnie de Jesus en France 1910

CONOAMKATtOXUE DEUXUBELLES 0~

sur les doctrines romaines furent comme un préludede la grande

bataille qui se livrera bientôt autour du livre du P. SantareUi.

H nous est donc nécessaire d'entrer ici dans quelques détails.

La Faculté de théologie avait prié l'Assemblée de i625 de ne

pas se dissoudre sans avoir condamné les deux audacieux libelles

vieux restes des doctrines parricides ». Dans la séance du

7 novembre, quelques prélats ayant dénoncé l'o~o ad

/~<w, on chargea aussitôt Léonor d'Estampes de l'examiner.

Quelques jours plus tard l'évêque de Chartres en faisait son rap-

port, et on lui commandait de rédiger une ~c/a~M C~s~-c

..u nomdu clergé. A cette nouvelle, le nonce alla trouver plu-

sieurs évoques dociles à ses conseils et leur demanda que la

censure projetée fut conçue en termes très généraux, comme

l'avait été celle de la Sorbonne. Maisune telle réserve ne pouvait

plaire au rapporteur il s'attacha beaucoup moins à censurer

les libelles qu'à établir les principes du régalismc. 1)'après un

procès.vorbal qu'on devait renier plus tard, son travail, lu en

français dans la séance du 29 novembre, y aurait été approuve.

sauf certains points. et on aurait convié l'autour pour donner

plus de couM et d'autorité à ladite censure de la vouloir mettre

en latin et la faire imprimer

L'évêque obéit, et sa traduction, peu rigoureuse puisqu'il

avoue s'être attaché non pas aux mots mais aux choses parut

imprimée, avec la date du 13 décembre 1625. sous ce titre

C~MM/tMM, ~-cAK~tt~'MMt, ~CO/XM-MMC~~W~tyMP ~M!

{ rM/M~ /~t ~f/Mf~ Mf/M~C/S COMM~MtM~M~f~.

de aMo~yM~s~M~~M e~/aM~ïM /<&< ~M~~M (Jugement

des cardinaux, arcitevéques. évoques et autres qui se sont trouvés

en l'assemblée ecclésiastique de toutes les provinces du Royaume,

sur des libelles diffamatoires sans nom d'auteur)~.

Sans doute le texte de ce ./My<'M<~rénétait et résumait les

idées que Léonor d'Kstampes avait émises dans son rapport du

29 novembre, mais n ayant pas été soumis à la connaissance

de l'Assemblée, celle-ci ne peut être en rigueur tenue responsable

de toutes les erreurs qu'il renferme. Et il y en a de fort graves.

Entendons d'abord l'évoque de Chartres nous déclarer te sans

fard, sans adulation et médisance, ce que la Religion enseigne

touchant l'authorité des Roys « H est donc à scavoir, dit-il,

1.Extraitsdes procès-verbauxde tAss.du clergé.(~MMa~Mdes M~~ont.t. t!),p.88).

2. Le J~t-CM~ /'tY<))f<"<,t. XI, p. <OMet suiv.

Page 147: Compagnie de Jesus en France 1910

,i3t SOLS HtCHEDEU. – PBEAMEHEt'AHTtE.

qu'ouïe l'universel consentement des peuples et des nations, lesprophètes annoncent, les Apostres confirment et les Martyrs con-fessent que les ttoys sont ordonnez de Dieu, et non ceta seulement,mais qu'eux-mesmes sont Dieux. non par essence, mais parparticipation non par nature, mais par grâce non pour toujours,mais pour certain temps, comme estans les vrays tieutenans duDieu Tout-Puissant, et qui, par l'imitation de sa divine Majesté.représentent ici-bas son image. M

Apres cet hymne emphatique à l'omnipotence royale; le prélatcourtisan ose avancer les propositions suivantes « Le h<'ya ensa disposition la vie et la mort de tous ses sujets. Chacun deceux-ci est oblige d employer tout son pouvoir pour amptinert Estât dans lequel il est né, principalement parce que Dieu l'aainsi ordonné. – Encore qu'un prince ravisse nos biens et qu'itnous osto nostre liberté, qu'il nous surcharge et nous fasse tout lemal que Dieu annonçoit à ceux qui luy demandèrent un ttov,nonobstant tout cela, il faut obéyr au Prince pour fascheu\ qu'ilpuisse cstre. ~ts'il persécutera hengion.s'tt a lesarmes la main,s'il e~oso les udeiies au martyre: néantmoins, si nous voulonsuhéyr à i'Ëscrituro, il vaut remporter une victoire céleste

par l'effusion de nostre sang que do souiller la renommée de la

patience des Chrestiens, en lui résistant t'épée au poing. Quantaux alliances avec tes hérétiques, it ne faut, dit-it, répondre qu'unmot C'est que le Koy a faict l'alliance parce qu'il ta voulu;qu'il a entrepris la guerre parce qu'il estoit juste et raisonnabte.ou pour mieux dire qu'une telte guerre est juste parce qu'il t'a

entreprise'. Il

Jamais peut-être le gallicanisme politique ne tétait expriméavec autant d'audace. Ces maximes parlementaires que te Tiers.Ktat aurait voulu faire déclarer toi fondamentale du royaume, un

évéque tes érigeait en dogme de foi. C'était dépasser toute mesure.Le nonce oifrayé réclama. Sur ses remontrances, la majorité det'AssentMée s'empressa de désavouer Léopor d'Hatampos et set

complices Puis, afin de décliner toute participation à une œuvre

~schismatique, olle résolut, le i 2 janvier 1626, sur la propositiondu cardinal de La Yattette, de publier une nouvelle censure,portantla simple condamnation des libelles sans aucun exposé dedoctrine. Séance tenante t'évoque d'Angers, Char!psNiron, rédigea

t. CensnMdesUhettM,t3d~ttmb)ret6M,paTMooo)rd'Bstan)pe8(te.V~<'M<v/~M-f~, p.MM).

2.Vtth~to8M.JVemoWeMfon~/e,t. V),p.MtM.

Page 148: Compagnie de Jesus en France 1910

COSUAM~ATtOX DE DEUX UBELLES. <35

–t – t~t A ~!t -H:~––< t't~t~nn texte très court, mais tout à fait suffisant. L'/t<~n<MM~oad

< <fM et les ~«a ~o/t~ca étaient condamnés « commecon-

tenant plusieurs choses fausses, téméraires, scandaleuses, sédi-

tieuses, contre l'utilité, la tranquillité et la prospérité du Moyaume,et contre la personne du Roy, son autorité et son conseil

<3. Loin d'apaiser tes esprits, cet acte, tréa correct, ce tit queles exciter. Le Parlement avait adopté rœuvro de t'évêque de

Chartres. Quand l'avocat générât, t~ouisServin, apprit que t'As-

scmhtée s'apprêtait ù la renier, il dénonça dans un violent réqui-sitoire les menées factieuses du nonce, qu'il désiguait par la

méprisante quatiOcation d étranger; et la Cour, par arrêt du

~t janvier 1626, ordonna que le Procureur générai auroit <:om-

<n!sMonpour informer desdites menées, séductions et suborna-

tions En même temps, elle défendait toutes personnes de

s'assembler pour remettre en question la censure de Léonor

d'Estampes et d'en publieraucune autre, sous tes peines portéescontre tes criminels do téze-majesté

Cet arrêt était à peine connu du puhiic, que parut é~atement!a censure dressée par Cher'es Miron, la soute ofnciettementadmise par t'Assernt'téo. Aussitôt, ft rihstigation do Louis Servin,nouvel arrêt du Parlement, irrité qu'on méprisât ses ordres ciLa

<~oura ordonné et ordonne que ledit arfcst du 21 janvier dernier

sera exécuté selon sa forme et teneur. Fait défenses a toutes

personnes d'y contrevonit sous les peines y contenues: a cassé,

révoqué et annullé comme attentat les actes des détihérations des

'.cas dudit ctergê, ai aucuns ont esté faits au préjudice dudit

~'freat leur fait inhibition et défensesd<!ptusa'assembter, publier,n'y faire imprimer aucunes délibérations contraires à celle pareux faicte le t3 décembre dernier, sous les peines portées parledict arrest~.

Le Parlement avait-il donc t'espoir d'intimider les évoques?Knce cas il setrompait. Son ingérence souleva leur indignation.ns convinrent, le <9 février, de convoquer tous les prélats, non

députés, présents &Paris, afin de concerter les moyens qui se

pourroient prendre pourtirer raisondudit arrost Le lendemain,on décida d'envoyer au chancelier une députation de trois

t. CctMM«'h<Mt~cfM&t'e(~ .V<'<TMfe/ira«fe«.p. to?8-<OM).t. AtrCtdu 2) Jantïet t6M<0'Afgentté, <<)M.~xJ..p. H. t'. tt,f.<99).2.Arratdu21Janvier1626(t)'Argen·té,('oll. Jud.,1.Il, P. Il, p.199).

3.AM<'tdu18M~ter<620(~on~Mdes<o<-<ow~M~M,t. t«. p.M).4. ËttMUdespMb~vMbaatdesA5!.duclergé.séancedut9Mttter(~nnatM

des<oMha<M.p. no).

Page 149: Compagnie de Jesus en France 1910

~6 SOUSMCB8UEU. – PREMtKMPABTiK.

évoques, qui demanderaient l'évocation de t'anaire au Conseil

privé, ou, si besoin était, iraient jusqu'au roi lui présenter de trèshumbles remontrances contre l'acte inquatinabie do Parlement.

La réponse du chancelier fut dilatoire, et t'Assemblée parvenueau terme de son mandat dut se dissoudre te ~2février. Auparavant,eUe eut soin de supprimer dans le proc&s-verbat ce qui avait

trait au ~cMfMt do Léonor d'estampes

t&. Maisles évoques étaient toujours un peu honteux de ce

fattum. imprimé ailleurs et sous leur nom. Ils recoururent au

cardinal de La Rochefoucauld qui, ne faisant pas partie de l'As-

semblée, en avait cependant suivi avec anxiété tous les débats

Avec lui ils avisèrent an moyen de sauvegarder t honneur du

ctorjsré". Les 26 et ~7 février, tous les prétataet députes présentsa Paris se réunirent à t'abbaye Sainte-Geneviève et stj~n~rcnt une

protestation ainsi conçue Nous soussignés. Cardinaux, Arche-

vesques, Evesquea, et autres ecclébiastiques, taht députés de t'As

aemhtée ~éaérateductergé na~uères tenue &Paris, qu'autres prê-lats trouvés do présent audit Paris et à la suite de la cour, dé-

ctarons il tous qu'il appartiendra qu'encore que noua détestions

et condamnions deux certains libelles latins publiés contre

~honneur et l'autorité du Kovet le repos de son Kstat. et ap-

prouvions tous ia < ensure faito par ladite assombtéo, y lue et

approuvée te i3 de janvier dernier sigme de M" !e t~ardittat do

t~ Vatette y présidant, et Micbard, secrétaire, pour 1 envoyerdans tous tes diocèses; néanmoins nous ne pouvons approuverun certain discours latin, publié sous te titre de .~<w<'wf des

M~/M~M~,ete. daté du t~ décembre <0~. En désavouons et

improuvona respectivement la publication et impression, comme

faits sans charge ni pouvoir de ladite AssemMép, ni do nous; et

ledit iibeUe n'ayant jamais été lu ni vu daus'tadito Assemblée,

ni par au* unde nous que depuis ladite publication, nonobstant

certain acte prétendu, signé dudit Kicbard sur l'un des exom*

ptairps imprimés, et tes arrêta aussi donnés par surprise sur c''

sujet, tes 21 de janvier dernier et <Hdu présent mois. i~ait en

t'Assemblée tenue à Sainte't.enovieve les 20 et 37 février

<ea6 Il

t. Lettre do Spada a Barbe~ot.M M~f. tO~a (AM))!v Vat.. KoM. <HFfaacta.o. 65,

f. )')9).2. ~em.f. <09~.<t0.a.Mc~'fnMoHt/M~?'<M~M<'m~e<de <M<'m&Mc(~nMofe<des«o<.<~M<

!H,p. M).

Page 150: Compagnie de Jesus en France 1910

CO'<OAM!<AT<0'<:UËUEUXtJBELLES. 07

Quand il s'agit de souscrire à cette déclaration, iesév&quesde

Chartres, de Soissons et d'Avranehes se sépareront de leurs cot-

tègues; ils mirent du moins commecondition à teursigoatureque

les autres signataires adhéreraient aux trois proposi~ons sui-

vantes t" four quelque cause et occasion que ce puisse estre,

il n'est permis de se rebeller et prendre les armes contre le Roy.

2° Tous subjects doivent ohôyr au Moy, et personne ne les

peut dispenser du serment do ndétité. 3"Le Roy ne peut esfre

dëp~c par quelque puis~noe que ce soit, ni sous quelque pré-

texte et occasion que ce puisse estre'. »

)t ne fut tenu aucun compte détours exigences, et l'évêque de

Chartres soutenu par ie Parlement s'entêta dans son refus. Onne

sait ce qui serait arrivé, si tth heneu n'avait entrepris de le ra-

.ncoerade meilleurs sentiments. Ce fut difM<e. <. car il estoit

nucstton de faire rétracter un homme constitué on dignité. ap-

pt!y&de personnes puissantes qui eussent bien voûta que la

dispute M atteophts avant ".Kn<m <' moitié par douceur, moitié

par autorité te cardinal ohtigea ~onor d'~tampes a

signer Mnedemi.rétractation Kous soussigné, évoque de Char-

tres. déclarons qu'en la dèclaration que nous avons faite par le

.mmandoment ductergé, pour ri-fuler et condamnerles livres~/MMM~o /~Mn et .Vy~~« ~o/~tfa, souscrite de noua en

date du i3 décembre a dernier, nous n'avons ou autre intention

que do suivre la doctrine qui a toujours été tenue en ce royaume

tant pour la sûreté do la personne de nos roya que de !em'

Ktat. sans avoir voulu ni entendu en aucune façon condamner

ni l'opinion contraire ni aucune autre d hérésie. Fait & l'aria,

cf ~7 février tu3u. L. d'Kstampcs, évoque de ChartrM'.

C'étaU une médiocre satisfaction dunnén aux autres prêtais: ils

s eumnientôront. Le t'artoment, lui, la regarda comme un*'ira.

hison. Mans son dépit, it cassa par un ar~t du 3 mars lesdéli-

hératit'ns do i'Assemntée de Satnte.t.encviéve, défendit anxéveques

présents a t'aris do se réunir do nouveau, el leur enjoignit, sous

peine do saisie de leur temporel, de se retirer dansquinM jours

en leurs diocèses' Ce troisième arrêt fut signifié te 7 mars a

1. p<')ftt«t~oa'tMt~f'M <~<'Atttft~et <feM<Mt"M.za~tt~f <62S(te ~f-c~ /)wtf" t. Xt,enn.1620,p. 05. 196).

9..M<'wo)t~'de~<<tff<c".t. f 30!“3.00 <MOM a 3 dMembM! dans les .V~mo'~ < Mic/'c~ex. mats l'errent est

twM'*ntc.<. ~Mo«-<-< (le MfA~'M. 1.1. p. 3aT.

&.<!<~ << maM 7M.!0!~M<w<<«<MMMf~'M t. )H. p 96)

Page 151: Compagnie de Jesus en France 1910

08 SO~'SMCHEt.)KU. PREMtKRËPARTIE.

l'archevêque d'Auch, M~'de Trapes, chez lequel se trouvaient

réunis six archevêques, vingt évoques et plusieurs ecclésiastiques

du second ordre. C'était la cause do la religion qui était enjeu;

it importait de ne pas laisser un tribunal laïque empiéter sur la

liberté des jugements épis< opaux. L'archevêque d'Auch soutint

éncrgiqucmentavec t'évoque d'Angers lesdroits sacrés de t'Kt;tise.

JI répondit aux envoyés du Parlement « en présence et par l'aveu

de tous MMessieurs du Parlement de Paris n'ont aucune autorité surie

clergé de Franco que nous représentons et qui ne retève que du

rov. leurs arrêts sont un attentat intotérabte contre l'honneur de

Dieu et l'autorité de Sa Majesté, et par conséquent tendant n la

subversion de la Religion et de t'Ëtat. Les prêtais ont pouvoir et

obligation, de droitdivin et humain, de s'assembler pour tesan~i-

rcs del'Église quandles occasions terequi&rent. ils sontassemhtés

Aprésent pour résoudre certaines questions urgentes et surtout

pour aviser à co qu'ils pouvent et doivent faire afin d'obtenir du

rov la caution des arrêts dont il s'agit, comme préjudiciablesA l'autorité de t'~gtise et de Sa Majesté, faire défendre aux dits

du Parlement d'en donner de semblables à l'avonir, et détromper

tes peuples de la créance qu'ils pourraient y avoir au préjudice

du salut de leurs Orneset du respect dô &la religion t. li

Cette réponse jeta quelque désarroi parmi les membres du

Parlement. Cependant deux jours aptes, le 0 mars, il déclara

dans un quatrième arrêt, rendu par dix-sept voix contre quinze,

ladite réponse nulle, impérieuse, calomnieuse, tondant à la

destruction des lois fondamentales do t'Ëtat en mémo temps

il décrétait d'ajournement t'archevéquo d'Auch et t'évoque d'An-

gors, et ordonnait la saisie do leur temporel Lo toi étant

absent, la reine mêre défondit au Parlement d'exécuter son

arrêt avant le retour de Sa Majesté. Dans l'intervalle, Richelieu

intervint d« nouveau. tt iattoit, dit-il,empêcher

te schisme,

réunir le clergé, maintenir l'autorité do t'Ëgtise, et no pas

violer cello du Parlement qui, eu beaucoup d'occasions impor-

tantes, est nécessaire & ta manutention de t'Ëtat. Le cardinai

intéressé en ces doux corps par la dignité qu'il a en t'EgIme

et par ta qualité do premier. ministre, sans Messor les droits

d'aucune des parties, par un sage tempérament, les tnit d'ac-

t. ~ftaM~OM~f f<wt<'c~M'd'~MfA<Ja8M,~'WM-det~ MM"M~"<'<

~<!W<t. XV).p.«?). Cf.Poyo).Mme~ Wf~f, 1.H.p. 26),lob.

3..t~ dit 0mo~M-M(<<MOMfM<t<'«oM~OM.1.t)!, p. 0~.

Page 152: Compagnie de Jesus en France 1910

COXMMXATtOXMEUKfXHBEHES. <39

cord. !t conseilla au roi d'évoquer à sa propre personne la

connoissance de cette aCaire; ce qui fut fait par arrêt du Con-

stii. A quoi le Parlement ne déférant pas abso)ument

comme it eût du, te cardinal crut devoir conseiller au Roi.

grande douceur et force tout eosomMe.. [Sa Majesté) envoya

quérir quelques-uns du Parlement qu'elle reprit de leur faute;

pu!s messieut~ du ctergé, auxquels elle dit qu'eMe les main-

ticndroit toujours en tours immunités, n'approuvoit pas les arrêts

du Parlement contre eux, mais aussi qu'ils se devoient abstenir

eu tours réponses de termes qui piquassent cette compagnie'.Le cardinal de ).a Hocbefoucautd entreprit alors de justi-

lier la conduite de t'~p~copat français, dans un ouvragea'!ress6 au roi et intitulé ~<Mon< ~o«<' le </t~<tt~wfait ~af/< t't~M~ </Pce tOyaMWC~'WM~M~ publie (!<Cf .'f ~e

<' jMycM!pn<des fHr</<M«Mjr,M~cAcK*t< etc. L autour

tnontre que cet écrit est marque au sceau du schisme «n yretrouve tes principes erronés de l'article présenté par le

fiera aux t'.tats<:énéraux de iûH et la doctrine qui a fait con-

damner le serment de ndétité exige des catholiques par le roi

d'An~etorre: encore celui-ci uo prétondait-it étahiir qu'un

point do police et de discipline, tandis quo l'évêque de Char-

tres présentait ses maximes comme autant d'articles do foi~.

On croit gëneratement (et la chose est très vraisemblable)

que l'ouvrage, paru souste nom du eardiaai do !<aMacbe.

foucauld, avait été composa par IL P..tésuitu Jean PhéMppeau*.Hicber prit la plume pour le réfuter en exposant à nouveau

ses opinions bétérodoxea~. Toutes ces députes le ravissaient,

et !'on raconte qu'à Ja vue dos suc~s régalistes et gallicansdans te domaine reMgieux et poniiquo, Ha'écria un jour avec

orgueil JV«Mevivit H~o ~oc~M<o(Ma doctrine est pleinede vie)' Peut-être avait-il raison, si l'on en juge par les

cntérpa qu'un ouvrage venu do Home décbatnait en ce mo.

menHa même su, les Pères de la Compagnie do .Msus.

t. JV~tOb~<f<*~<«'M<( t, p.367.2.t.eUMdo8t)ftd91Batbetint. t0no*.t020(Archlv.Va).,Xunt.dt t'Mnc!a.o.403.

î. C99,C9tt.a. C'any, op. ftf.. t. 1.p. 388.4.Cf.aornute~og~e<M.~f ~aCf<'deJf"M,t. Vt,c. 0?4.N 1.à. L'oatMttede Richeravaitt'oot OtMCot"'M<'<o«o/MtMf«M«'w <MfM)~fNoho'Mpo"f<ettMHt'cM.oM<<<'«~<'a<~e<oM< ~oNttte tf<«'fo<<fa~-

dft)H<<f<'AoAnfAf/hMcoMM.fOt~tOlesf<'«<<«'A<«w~M« «' t<'M'~<,pnfyA<*!')oM<<fM!MfohenMo~Mf,t028.–Cf. <tatttet.Aff< t<'f~ntOt)~M<c~f,p. 859.

LeLoog.Bibi.A'of.. M.M,665<teutw.6.Pu)ot,op.cil., t. M,f. x6~

Page 153: Compagnie de Jesus en France 1910

CHAMTMEY!i

8.I'IRE '$var 'U'¡SA!iTARtiLUnwanx'r LHPARI,tiM~'T,

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SoJlUDatre:1.

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110 la tll"'r!anUioli il sl¡.:III.'I',10. I.a Il,1'11'311'

1' porlreau roi t 1'ls,III'

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1'1 alti du l'. ('01011,

13

ga,upcea ineauscritea1 i.nectte·us du

vorUIIII"II18r.'nscmra rianala C,'IDI,agll'o: a) t'ail.

1"aohI81¡¡,la:Io)t'fanrl:lI't:pISI",ael-

c) £11,.lo'ae1',1;1"111: d)It:U\f1lSel t:1'rell'

~?.

di 1'raneia. Q, W, 41ti.

p6 fil A't"hht'S ma1L

yESs~sM:~– A"n~otrâ 'les sa

Saur<:ea 1mpflméell,'.urmnitea rPeR~eAeliere. 1J'It:ptn',

Wriw·frv~rutieimrttm..Õa'

~~yy. )·, )t.~ei!nu e·wJ jEara)014 JW« in.~rfita, rt. il, Aunutes dea ,aj-,h,au,

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)*Oîlt-30 1.<' lïe ela l'. l'eorre Lo~

f fou. l'rat, 1l, Iv. fa1i1' ,1!'e"'er Aiatoriyuo aur te l'nrloment de

ton, pu, ut, I:u/ '¡j,'h"

'r~t~

l'uu

des mieux acbalandés de la rue Sniut.laccluolf, recevaitda

publicnlioneparmi let4que,

sis

tl unliviv du jésui

itnlien ""toioo ~IIIo"1U

x~

s nt·ynmendnpuP»itenliae,el ile jiolesfale

ItW atti Pvnti~eisle

p-~ '&<“ d. le

~°°'p. Georges de t.a

'< .'auvrit. pn"o"

X .pc~t!'Mn des ~J~

~i. ~dao. quel

.~=:?s=~

n.

Par prudcnce ilratint lee six exompJraircs

ou devait les envoyer

Un n'ODporta que cinq. docteur de Sprbauue,earYOn:aut

,.CnM~

Page 154: Compagnie de Jesus en France 1910

LE HVRE DE S.tXTAMEt.UDEVANTLE PARLMEKT. iM

_d

1. OMaMe, We« ait e~a~ p. «o.

.tans le magasin peu après le P. do La Tour, avait remarqué

rouvrage et obtenu du frère do M. Cramoisy d'emprunter un

<~emp!aire pour i'étudier à loisir. Les autres, aussit&t arnvés

t ueSaint-Antoine furent distribués à cinq théotogiens (lui les

.\amiaèrent sans retard. Ha reconnurent do suite à la manière

.tont procédait l'auteur, et surtout aux sujets scabreux traités

.tans tes chapitres «x et xx\t, tout le parti que des gens mal

intentionnés sauraient tirer d'un pareil iivro. Au~ te P. Coton.

mis au courant, u'eut.it plus de repos qu'il n'eut recoud le

si\i. meexemptaire. La chose semblait aisce, car celui qui le

.t. tenait avait un frère .truite. M La Mothe, étudiant on théo.

tot;ic au cott~e de Ctermont. t<e soir morne cetui'ci reçut

rt.tdre de faire toux ses elrorts pour retuettre lit maison pro-

t. s~een possession de son bien. Le lendemain donc tf jeune

~!igieu\ s'en va trouver son h'ére qui actueMptMOtttestoit

sur la lecture des deux chapitre [tes plus dangetOMX et le

voyant, it 8'cscria ttéta~ n.on f~re. je s.a:s bien ce qut

vous amène icy. YoitA un livre qui est capable de vous

ruiner entièrement. – <eat pour cela, dit Maistre La

~'the, que je viens vous conjurer au nom de Dieu de me

donner ce livre, ann que jamais plus il n'en soit parlé.

A la bonne heure; le voilà, do très bon cwur. avec les

extraits et mémoires que j'en avois faict pour tes fatre voir

A vostrc Provincial. ~'une chose suis.je mar~ seutement.

c'est que eo matin, comme je le Msoia. est entré dans mon

cstndo un Pocteur de Sorttonno. dos ptus animes contre

vo~tre Compagnie, qui ne manquera pas de vous susciter

ta'deMUS quelques querettes'.Cet adversaire, en euet. avait eu te temps de noter plusieurs

passages, et vingt-quatra heures ne s'étaient pas écoles que

des copies s'en répandirent dans t't'niversité. au Parlement et

jnsqu'a la Cour. Nos ennemie s'en aitoicnt à ceotaiuo dans tes

boutiques des libraires, demandant ~<WM .s«~w~M,

~MM~~M ~MM~CM.Il

n faUait arrêter cet esclandre. Mais que M)re? Les Pérex

rêsotureutdo consulter un ami puissant et dévoué, le procureur

générât Mathieu Moté. '< Ce bon seigneur nous dit que le Koy

avoit accu la diugenco que nous avions apportée pour retirer les

exemplaires et qu'il nous en avoit loués; qu'à son advia nous np

Page 155: Compagnie de Jesus en France 1910

<M SOUSMtCHEUEU.– PHMMKREPAHTtË.

-t~t -–~–~ –- ?dehvions craindre ny pis ny mieux que ce qui estoit arrivé auxlivres de Mariana, BeUarmin et autres qui avoient traité lesmêmes matières; qu'asseurément !e livre seroit bruslé par arrestet que toute la querelle s'assoupiroit dans ses cendres. HSonspar.tager cet optimisme, tes Pères attendirent les événements qui netardèrent point, !ouvrage étant introuvable à Paris, un prési-dent de la grand'chambre, très hostile aux Jésuites, dépêcha un

exprès à t.yon où it so vendait depuis quelque temps sans avait

choqué personne; huit jours plus tard le magistrat recevait lefameux traité et en connaît l'examen au docteur Filesac, unémute do B!oher. un docile serviteur de Richotiou, un homme tout

acquis aux doctrines gallicanes'.

9. Maisquel était donc ce livre incendiaire et capable de fairebannir do France la Compagnie de Jésus? Le ~ac/<ï~ de hae-<M<,etc. était le premier volume d'une somme de théoto~iemorale qui, dans le projet de Santarelli, comprendrait toute

l'explication du dëcatogoe. Apropos du premier commandement,fauteur traitait do l'hérésie, du schisme, de t'apostosio et dela puissance du Pape, successeur de saint Pierre. Sur ce dernierpoint il suivait la doctrine, & la fois si logique el aiconciliante,admise par Bettarmin et les théologiens du Saint-Siège. Dansle ptan divin tout est subordonné &ta fin suraaturoUe; – orsaint Pierre et ses successeurs ont reçu do J<'sua't:hris<la chargede conduire les hommes cette nu – donc Ha ont dans lesmatières spirituelles un pouvoir direct et immédiat, et, envertu de cetui'ci, mais indirectement, on pouvoir, suprême aussi,dans les matit'res temporelles relatives à la fin dernières'

Comment et de quel droit un roi chrétien pourrait-il se sous-traire a la juridiction du représentant do Bieu? Au touvorain

pomifo a été concédo le pouvoir te plus étendu do Mer et dedé!!orious tes chrétiens, quels qu'ils soient3 – donc il peutdiriger et critiquer h conduite des princes, tes empêcher de fairedes lois contraires au bien des âmes, les punir de peines eceté-

aiastiqueN, tes excommunier, les déposer, défier leurs peuplesdu torment do MéMié~. B'aMteurs. wn'eat-co pas une obligationpour un peuple chrétien de ropoussor un prince iundéte ou hère-

t. GaMMe.p. t;t.2. Cf. BettMmtn,?<-aom.~o<5, ?. op.t. Il, p. <?.3. Bettatmtn,~<otMht~-~apnf,8. Op.1.X)t,p.<4. Bd)aMo!n,De~om.~'o~t.,7.op.t. Il. p. )M.

Page 156: Compagnie de Jesus en France 1910

LE UVMECE SAKTAHELUORYANTLE PAHLEMEKT. ~3

tique qui s'onbrcerait d'entraîner ses sujets dans l'hé~sie ou

tinHdétité? Or, c'est au Pape, chargé de veiller aux intérêts de

ta religion. de décider si un roi est, ou non, coupable d'un tel

crime; c'est donc à lui de décider si le prince doit être, ou non,

dépossédé de son trône

Cesthéories devaient soulever la cot<<redes régaliens maiselles

) talent alors admises des meilleurs eanouistes. C'est pourquoi le

livre du P. Santarelli fut approuvé sans réserves par les réviseurs

romans. O'abord par ceux du P. Générai, qui eurent cependantle tort d'oublier ou do négliger ta recommandation faite autre-

fois de ne plus toucher aux questions irritantes s'ils avaient été

puis prudents, ils auraient oblige l'auteur à émettre simplement!e principe du pouvoir des clés sans entrer dans le détail de toutes

tes conséquences. Mais ces réviseurs vivaient dans un paya où

l'ou regardait comme un avantage pour les rois d'être sujets du

Pape; ne sont-its pas excusables de n'avoir pas songé à la monta'

Hté peu orthodoxe do t-ertaios milieux français.? Au surplus,en sortant de leurs mains, le 7f<!fM~ ~M~t passerait à

mettesdu Vice.Cérant do Rome et recevrait t'estampitta du Mattre

du Sacré Palais. Ce dernier ne donna t'/H~<Mo~«' que sur

l'approbation do deux docteurs: et il pouvait to faire sans crainte

après ce témoignage élogieux du P. VincentCandide, professeurde théologie, de J'Ordre de saint Dominique. Il J'ai lu avec la

plus grande attention te ?~w~' '/<?~W~~ f~M~cAMM)~etc. du

très révérend P. Antoine Santaretti, dans lequel je n'ai rien

trouvé qui soit contraire la sainte foi on aux bonnes mœure.

ttien plus, cet ouvrage me parait être plein d'érudition et fait

avec une remarquable intelligence. Toutes les choses y sont

éclaircies et prouvt'ea par des raisons tirées de ta théologie et de

l'un et t'autro droit; et l'auteur y appuie ires &propos sa propredoctrine sur l'autorité d'itiustre!) écrivains et sur des sentiments

d'un grand poids. C'est pourquoi je juge que ce livre est trfa

digue de voir le jour pour le bien et t'avantage d'un grandnombre~.

Assurément le P. Dominicain ne pouvait Mdouter que certaines

opinions, sur l'étendue du Mouvoirpontificat, allaient offusquer,dans le royaume très chrétien, deb parlementaires, des docteurs

do Sorbonne et mcmo to cardinal ministre.

i. MMfm. Cf. J. <!eLa Scn~M. Aa ~<ofc~e do~<'<h<<~)f!p. Ot et eohantM.

9. ~offNtu«feNoeM<<,NfA<<M)0<f.f'j)pyo6HMo~. )<nf<'nM<Cf«t<tM<,Bo)n8e,

MJaouatU tM&.

Page 157: Compagnie de Jesus en France 1910

SOUSRtCHEUE~PREMIÈREPARTIE.

3. En examinant le ytac~o~M<~?~<M~~<,le docteur Filesac nese proposait d'autre but que de fournir au Parlement des armescontre la Compagnie de Jésus. Lesextraits qu'il en fit ne donnaientpoint une idée juste de l'ouvrage. C'était des propositions iso-lées, dont la rigueur était adoucie dans le contexte par des exptications préalables. En voici plusieurs.

Le Pape a sur les princes une puissance de direction, doncil en a une de correction vu qu'il ne peut avoir cette-ta sanscelle-ci, pourquoi donc ne pourra.t-it corriger et punir les prin-ces méchants par censures ecclésiastiques?

« Pour raison de foi, ou pour quelque ~rand péché, et fortco~nu, si l'Empereurou le Hoi est incorrigible, le Pape peut ledéposer.

Le Pape peut avertir les rois de tours devoirs et les cbastier.Ma été dit Msaint Pierre et à ses successeurs Pais mes brebis.Or, c'est la propre du pasteur de cbastier ses ouailles do la pein~qu'on juge plus supportante. Donc, si pour !e bienpublic i! échoitquelquefois que la prudence et la raison dictent qu'il fài!!e chas-ti~r le prince désobéissant et incorrigible par peines temporelles,voire le priver du royaume. le Pape peut imposer ces peines, vuque les princes sont du bercail de t'Elise'

ToUes sont quetques-unes des prétendues erreurs trouvées parFitesao dans le livre de8antare!H. Eïtesexcitôre.t au plus hautpoint la fureur de Servin et consorts au Parteme! de Tarin et deses adeptes dans t'Univorsité. Elles provoquèrentRussi l'irrita-ti~n de ilichelieu. Ces maximes, lit-on dans ses <WM< sontcapables de ruiner toute t'Ëgtise de Dieu &taqut:!o les puisaanceKtemporellesdoivent être soumises par amour, qui est la sou.siss:sRde la grâce, non par <or<:eet contrainte, qui est la soumissionde t'enfer U y aurait peu d'assurance dans les Etats si ellesavoient tieu. Qui est !o prince a qui on ne puisse faussement impa.ter des crimes, plus facilement de t'insufnsance &gouverner, etdavantage encore de la négligence a s'en acquitter comme il doit?Qui seroitte juge de ce<tchoses? Qui iesconaidéreroitsans passionet sans intérêt ? Ce ne seroit pas le Pape qui est prince temporelet n'a pas tettemeni renoncé aux grandeurs do la terre qu'il y soitindifférent. Mn'y a que Dieu seul qui puisse être juge; aussi les

~PMpMtUoMextraitesdolivredoSanetMe!(~n~M MM<!an<1. n),p. <M,)&<).< "Mpttsnie évfdentet de MM~Mloi. Marine,Bet<Mm!n,ScatM.~~MS~ quele Pape autres

IIIOJeosneeufdsalentpas.

Page 158: Compagnie de Jesus en France 1910

LE UVKE PE SAKTARELU DEVAIT LE PARLEMENT. t4~

L Garas'.e, ~e't o« tM~ f. «~.

cot)f<c!<)(: ne <<<t<. t. tv i0

rois ne pècbcnMts qu'envers lui, a qui seulappartient ta connais-

sanco de leurs actions. Mest probable que le Pape étabtiroit

mieux son autorité tégitime, s'il arrêtoit le cours des écrivains

qui ne lui prescrivent point de bornes, d'autant que cela donne

lien àbeaucoup de gens mat affectionnésau Saint-Siège de ravaler

sa puissance au delà de ce qu'eue doit être en en'et »

Maintenant que nous connaissons les sentiments de Michetien,

nous comprendrons mieux son rote dans toute cette affaire. Quant

au\ Il gens mat aneciionnés au Saint-Siège ",its étaient toujours

prêts & s'en prendre d'abord à la Compagnie de Jésus. On a vu

déjà, dans diverses rencontres, &queues extrémités pouvait les

entraîner leur passion où les ménera-t-etto, s'ils la sentent par-

tagée parle favori du roi?'?

Servin n'eut pas plus tôt re~u les extraits de Fite~c qu'il

se proposa do s'en servir avec éclat d~s la première occasion.

t.QU'sXm s'étant rendu au Parlement, le 6 mars, pour la vérifi.

cation de quelques édits, l'avocat général, selon la coutume, dut

le haranguer. Tout le monde attendoit avec une extrême impa.

<!encoqu'il tombât sur los Jésuites ce devoit estre le bel endroit

~dudiscoure; maisit y fut peine qu'on cessa de t'entendre~" »

Sa tangue embarrassée brouittait les mots; tout à coup, frappé

d'apoptesio, il tombait aux pteds du procureur générât. L'émo.

tion fut gran'Ie de voir, il l'ouverture de ce débat, l'ennemi. mor*

tci des Jesnites foudroyé sana avoir le temps de se recoanattre ni

de donner «n signe de repentanceOo put croire un instant que cette murt tragique refroidirait

l'nrdeur de la poursuite. Il n'en fut rien. Dès le lendemain, tes

ppocéduret furent reprisas par Omer Tato. te successeur d'ofQce

de Servin. t<esJésuites avaient le droit do omptor sur fa bienveit.

tuneo it était leur obligé ct avait promis au P. Sirmond de tefr

montrer un jour les eHctsdo sa gratitude. Maissa promi'Te ttaran-

guo tes déçHt c<lour nt presque regretter son prédécesseur. H

eochéritsut'tes mémoires et dur t'inimitié de M.Servin si odieuse-

ment, que M.le Procureur Général fut obligé de te tirer par la

robbe deux ou trois fois. it rapporta non seu!emont tout co qui

s'estoit faict contre nostre Compagnie depuis l'an i57!t, mais

aussi les plus furieuses catomniet que nous ayons souucrtes en

t. AMm<Af'<<f<*af'~e~f".1. 1.il.3S8.2. 0 OtMans. La t to < < t-'otOM,p. 205.

3. Garas'.e, llécil ot<tM~ f. «~.

Page 159: Compagnie de Jesus en France 1910

~6 sons HtCHEHEU. PREMtÈHE PAHTiE.

toute l'Europe depuis nostre naissance, faisant à tout propos ialecture de ce qu'il pensoit estre le plus propre pour animer l'es-prit des juges contre nous. Et en effect Je fruit de son plaidoyerfut un grand et générât effarouchement de la Cour, et disait-onpubliquement que Servin, en l'espace de vint-cinq ans, n'avoitpas tant endommagé nostre honneur que M. Talon dans unematinée'.

Sa réputation de "grand justicier') donnait encore un surcrottd'autorité aises paroles; aussi, sur ses concisions passionnées, leParlement décida-t-i), dans Ja séance du 13 mars, que le livre deSantarelli serait « lacéré, fustigé et brus!é par la main du bour-reau dans la cour du Palais Miseen goût par cette première flé-trissure, la rage des magistrats s'acharna sur les victimes. « Quel-ques juges fort anime!: conclurent que l'exécution se feroit dansla seconde basse-cour do la maison professe, tous nos Pères pré-sents. D'autres estoient d'advis de le faire brusier à la fontaine deBirague qui est justement au milieu de la rue Saint-Antoiue,tout au-devant de nostre église. Kéantmoinsundes Présidents quine nousa jamais monstré beaucoup d'affection, détourna to couppar une cbresiienne et puissante considération, pour ce que nousestions au commencement du jubilé et que nostro église estantnommée la seconde pour les pardons, it auroitun abord incroya-ble de peuple qui rocevroit d~ scandale de cette action, au lieude gagneras indulgences, lesquelles seroient grandement décré-ditées. Cette mesme raison animoit que!ques autres à pousserplus avant, et t'afuuence du peuple servoit de motif à ieurpassionet à leur animosité, i cari ils nedemandoient autre chose que nos-tre abaissement et confusion. L'affaire alla si avant, qu'on mit endélibération d'interdire nostre église, ou de prier M~de Parisd'en nommer ou d'en substituer une autre pour la visitte des par-dons affin qu'on eust le moyen de faire l'exécution dans nostrebasse-cour sans scandale. On revint néantmoins à la premièreréso!ution, quelque chaleur que M. le premier Président tcsmoi-gnat du contraire. et le livre fut bruslé. dans la cour du Palaisavec une affluence incroyable du peuple

Cet autodafé ne pouvait satisfaire ceuxqui rêvaient la ruinemême des Jésuites, et sur-le-champ ils proposèrent contre euxd'autres peines. «La première fut de nous interdire les chaires dela prédication, qui eust esté un aSront insupportable, pour ce

1.Garasse,p. <M.2. Gatassp, p. j4a, 149.

Page 160: Compagnie de Jesus en France 1910

LE U\RK DE SAKTAMËLL)DEVAM LE PAM.EMEXT. )4~

·. v ·v·_ 1 -4 -_w.<t 4- ~nnque c'estoit sur le milieu du caresme et que nous tenions les

ntpiiteures chaires tant de la ville que de l'Université. La seconde

fut de fermer le cotiège de Clermont, ou à tout le moins de noua

interdire la lecture des haultes classes, retenant seulement la

grammaire. La troisième fut de nous deBendro toutes les confes-

sionsd'hommes et do femmes de quelque estat et qualité qu'elles

fussent. A ce point M. Deslandes, doyen de la cour. nostre unique

support en la grand'chambre, s'enleva tout transporte décolère

et dit avec un courage merveilleux: «Messieurs, à quoi pensons-

nous?Nous avons entrepris de nous faire moquer de nous par

toutela chrestienté, car si nous desnendons aux Jésuites les con-

« fessions d'hommes et de femmes de quelque condition qu'ils

soient, it faut que nous déttendionsauttoy et à la Meinemère de

se confesser au P. Suitren et que nous leur nommions un con-

fesseur'.

5. On avait rarement vu de séance aussi orageuse (lue colle du

t:) mars t62(;, '<ny si grande affluence de peuple, ny entendu à

la chambre du conseil un si grand bruit de juges, DU était deux

heures de l'après-midi quand elle prit tin. Le P. Garasse revenait

alors de Saint-Merry où il prêchait le carême sur le Pout.au-

houbte, it rencontra le carrosse do M.de Lamoignon, un des plus

insignes amis de la Compagnie, qui se dirigeait à toutes hrides

vers )a maison professe. Mon Père, lui dit le Président d'une

voixtremblante, tout est perdu A l'heure que je parle on fait

hrustcr le livre de Santaretty et demain on doit donner l'arrest

tie vostre bannissement. Je m'en vais trouver le P. Cotton pourluy porter ceste fascheuse nouvotto et consulter avec vos Pères ce

fluenous avons à faire. Le P. Provincial ayant réuni sa con-

sulte, on décida que lui-même irait, accompagné des PP. Jean

Snuren et Ignace Armand, se jeter aux pieds de Louis X!t! et

implorer s~ protection. Par malheur, ceux qui avoient suscité

ceste bourrasque avaient aussi prévu la démarche des Pcres et

trouve moyen d'éloigner le roi; il venait de partir pour la chasse

et ne reviendrait que dans deux jours. Alors le P. Provincial

demanda audience à la reine mère et la pria de commander au

premier président de surseoir toute nouvelle délibération jus-

qu'au retour de Sa Majesté. Mariede Médicis, écrit le P. Coton,

y eût volontiers consenti, mais monsieur le chancelier, qui

<-CatMSf,p. ~9. <M).

Page 161: Compagnie de Jesus en France 1910

<48 SOUS MCBEMEU. – PREMtÈRE PARTIE.

63.

f

cependant ne nous est pas hostile, l'en détouma'. » Le désir de

plaire &Richelieu avait sans doute éteint chez Mariltac tout sen-timent de justice et de commisération. Car, dans les dessous decette affaire, on trouve partout la main du cardinal. Désireux detenir Rome en respect et de rendre populaires les doctrines réga.tiennes, il n'était point fâché des rigueurs et des excès du Parle-ment il lui tachait la bride contre les Jésuites, tandis qu'il para-lysait le bon vouloir du roi et de la reine à leur égard. Lessachant très utiles et les estimant, it ne cherchai point leurruine, mais leur humiliation, leur docilité, leur soumission,peut-être leur reconnaissance, et au moment propice il saura sedonner l'avantage d'arrêter la persécution.

6. Revenus du Louvre à la maison professe, les Pères reçurentun ordre du Parlement qui citait les supérieurs des maisons deParis et sept des plus anciens profès, à comparaMre le lendemaindevant la cour pour leur faire remonstraoee et te~urprononcerl'arrest n. Cette convocation, raconte le P. Garasse, Il estoit unefinesse do deux présidents, lesquels s'estant imaginez que leP. Sirmond, le P. Moratet moy n'estions pas de l'advis do Santa-

retty, serions pour désavouer publiquement sa doctrine en pleinechambre du conseil, et que par ce moyen on pourroit former unschisme dans nostre Compagnie. Mais, grâces à Dieu. ils ne pu-rent trouver d'ouverture pour découdre et deschirer nostrerobbe 2. )J

Au lieu de signifier la citation par un huissier suivant l'usage,le procureur générât l'avait fait connaltre aux Pères par un

substitut, chargé de les prévenir que la comparution de tous les

personnages désignés n'était pas obligatoire il fut donc résolu,sur cet avis, que seuls les supérieurs de Paris M rendraient auParlement.

Le lendemain 14 mars, le P. Coton, provincial de Franco, leP. Filteau, recteur du collège de Clermont, le P. Brossault, rec-teur du noviciat, le P. Ignace Armand, remplaçant le P. de La

Tour, supérieur de la maison professe, empêché par ta.matadie,arrivèrent au palais vers 9 heures du matin. Accueillis par six

huissiers, il furent conduits à la chambre du conseil, a traversune foule de curieux qui par sa contenance leur témoigna res-

1.LettreduP. Cotonau t'. Général,te marst6M(Eptst.P. Cotont).3.OMa'se,p. t&3.

Page 162: Compagnie de Jesus en France 1910

t.E L'YREDE SAXTARELLtUEVAKTLE PARLEMENT. i49

pcct, sympathie et intérêt. Il n'en fut pas même des juges, le

)'. Coton nous t'apprend. « Entrés dans la salle où se trouve la

première chambre, nous restâmes debout, la tête découverte

devant tes magistrats qui ne répondirent par aucun salut au

n'être, pas môme par une légère inclination de tête'. M

Le premier président, M. de Verdun, leur reprocha d'arriveren retard et en si petit nombre. Mathieu Mo!ôles excusa illeur avait Cxé l'heure lui mêmeet les avait prévenus que la pré-sence des supérieurs suffirait. Ensuite il fut procédé à t'interro-

gatoire. Beaucoup d'historiens l'on reproduit d'après Le ~M~CMfe

/<aHfOM.Or le P. Garasse en nie l'authenticité. Lesrédacteurs du

t/f«~ dit-il, Il ont dressé tout un procès-verbal des demandesfie M. te président et des responses du P. Cotton, auquel je puisdire en conscience qu'il n'y a pas un seul article de véritable~ M.Denos jours, M. Fayard ne parle pas autrement. Cet interroga-loire n'a rien d'authentique nous l'avons vainement recherchéet fait rechercher dans les registres et les minutes du Parlementdo Paris déposés aux Archives nationatcs~. Tenons-nous-endonc à la relation du P. Provincial, la complétant par quelquesdétaits empruntés à celle du P. Garasse, identique quant au fond.

Lepremier président demanda d'abord au P. Provincial quelt'tait son nom, ses fonctions n'était-it pas supérieur dos Jésuitesde France, et tes Pores qui l'accompagnaient, supérieurs desmaisons de Paris ? Le Père, après s'être nommé, dit qu'il n'avait

point sous sa juridiction tous les Jésuites du royaume mais seute-tnfntceux de la province de Franco; it indiqua ensuite les nomset tes titres do ses trois confrères. Après quoi, d'un ton grave.M. de Verdun N'adressa au quatre Pères conjointement.

Mes Pères, la Cour a désiré que vous prissiez la peine devenir icy pour vous faire entendre sa volonté à l'occasion d'unlivre do Santaretty, religieux de vostre Compagnie. Vous estessrands dans le monde, mes Pères; vous gouverne!: la plus grandeet la meilleure partie de l'univers; vous commandez dana les

haires; vous disposez des consciences; vous moulez la jeunessevostre gré, et qui plus est vous avez l'oreille quasi de tous tes

princes~. La cour s'estonno fort de ce que, depuis quelques

LettreduP. CotonanP.Centrât,14maM<6M(PMcdchiatorSa,t.Ht,n.too).a. Garasse,p. tM.3. Fayard.<)~e<'f'<A~oW~t«'«M*le parlementde PH<<9,t. Il, p.66.4. LeP. Cotonauraitpuinterrompreteprésidentd0fcettephrase !e<aitd'avoir

''oreM)ode tousleaprincesprouMqueceux-cin'envoulaientpointà la Compagated'admettretepouvoirIndirectdupapedanalesaBaifeate)np«K!!e9.

Page 163: Compagnie de Jesus en France 1910

150 SOUS MtCHEUEU. PBEMt~RE t'AHTtt!.

années, plusieurs méchants livres estant sortis au jour contrel'autorité du Roy, nostre Souverain, vous n'avez jamais dée!ar<vostre sentiment en faveur du prince naturel. -Toute la Franceest témoin, repartit le P. Coton, que. depuis une vingtained'années qu'it a plu au roi de nous rappofcr par édit. noosn'avons pubtié aucun livre sans témoigner notre singulièreaffection au service de Sa Majesté. – it n'est pas question de cela,

rcprtt le premier président, mai~ de combattre par raisons las

fausses maximes du tivre de Santaretty et de quelques autres

sembtatdes, qui assujettissent mat à propos la couronne dit Royau Saint-Siège de Rome 1. La Cour désire savoir de vous

i" Quel est votre sentiment, au sujet du pouvoir du Souverain

Pontife sur tes rois;

Pourquoi vous avez si longtemps dinéré de satisfaire A

l'arrêt de t<lti et a celui de «m, qui vous ordonnaient de pté-sentcr a la tour, dans t'esnat odo six mois, une nouvelle ratin-

cation du décret qu'avoit porté votre Uénérat !Aquaviva;, quandit s'agissait du tivre de Mariana;

« ~Pourquoi, lorsque tant de vos Pères écrivent en faveur de

la doctrine qu'on appelle indirecte, contraire aux lois fondamen-tales du Royaume, aocun d'entre voua n aécrit,ni prêché dans

te sons opposé. Hëponde!!&ces questions. M

Je répondis a ta première, rapporte le P. Coton, que nousn'avions d'autre sentiment que celui des Universités catholiques.

« A la seconde, que Votre Paternité avait confirme le décret

de son prédécesseur touchant la dangereuse doctrine du tyranni-cide)

« A ta troisième, que nous avions jugé plusà propos de garderle silence sur ces questions, puisque, on tes traitant, il nous

aurait fottu combattre le torrent des docteurs, même saint

Thomas, saint Bernard, t.erson et beaucoup d'autres auteurs

étrangers et français, ce qui aurait été difnciie; et parce que,si nous avions combattu l'opinion contraire, qui est la plus com-

mune, la nôtre aurait aussi été condamnée par les écoles d'Italie,

d'Espagne et d'Attemagno, et que nous aurions eu, dans cette

cause, plus d'adversaires que de partisans. C'est pourquoi, nous

avions pense qu'il valait mieux étouuercette controverse, d'autant

plus que nous avons un Roi qui n'est ni un tyran, ni un usurpa-teur, tes seuls dont partent Santarelli et tes autres; en sorte

t. OataMe,op.t«., p t65*<6!.

Page 164: Compagnie de Jesus en France 1910

LELhRE HESAKTAMELUDEVAITLEPARLEMENT. <5<

que ceux qui, sous ce rapport, feignent de craindre quelquetriste accident, semUeut faire injure à notre souverain.

a Le premier président, reprenant la parole. ajouta Vous

avez vu dans quels périls nous ont jetés tes libelles diffamatoires

intitulés Af~«'«<! ~o/~tca, ~tt/moM~toad ~~f~, (~Ma~~oMM

~<M~/<&~<c<!<pourquoi donc, vous qui t;tesinstruits et éloquents,n'écrivez-vous pas dans un sens contraire? Nous répondîmes,

que nous écririons toutes tes fois que nous pourrions le faire

a propos.– tt ne s'agit pas d'attendre, réplique te premier

président; il vous faut écrire; et de plus, vous allez signer de

suite les quatre propositions dont to grefncrde la cour va donner

lecture. Lisez, greffier, à haute et iutctH~ibtc voix

Le grenier lut alors les quatre propositions qui suivent

i" Que le Roy ne tient son ttoiaume (lue de Dieu et de son

cspée. 2" Que le M<'yne rccognoit aucun supérieur en son

ttoixume, que t'icu seul. – :t°Que le t'ape ue peut mettre le

Ho\ et son Hoiaumo en interdit, et dispeh.~er ses subjets du

serment de <id~it6 qu'ils luy doivent, pour quelque cause et

occasion que ce suit. f Que le t'apo n'a aucune puissance, ni

directe ni indirect' médiate ni immédiate, eoactivc ni directive.

sur te )toy, poxr quelque cause et occasion que ce soit~.

u Voita, dit te premier président a la nn dota lecture, tes pro-

positions nuxquottes vous devez souscrire. Vous obtiendrez, en

outre, de votre t'~re <!<'nerat,qu'il censure et condamne le livre

cloSantarcni. – IlJe lui repondis, rapporta te t*.Coton, que ces

propositions créaient un mur examen et que, ait premier

énonce, elles présentaient deux choses itnpossibtcs ta promicro,

que notre t'e~'c t.enerat condamnât ce qu'avait approuve le

Battre du Sacré Ratais, puisque, s'it le faisait, il provoqueraitsur lui les rigueurs do l'Inquisition; la seconde, que la propo<siiion oit il était dit que le Pape ne peut pas excommunier le

ttoi était injurieuse au Roi lui.mômc, qn'fUe le mettait, pourainsi par!cr. en dehors du berçait de Jcsus*Cbrist et de la com-

munion des Crêtes. A laquelle préside le Souverain Pontife,

Vicaire de Notre Seigneur Jésus-Christ et successeur de saint

Pierre 3.Le P. Provincial s'arrêta sur ce dernier trait qui no fut pas

sans produire quelque émotion; puis, au nom de ses confrères,

t. RelationduP Coton(PMncnt&t.Prov..t. n), n. tOO).2. AtHetesproposOtau<Jésuites(tEavteset ~'reuvM,n 37&h).3. Relationdu P. Cotondéjàcitée.

Page 165: Compagnie de Jesus en France 1910

f5â SOUS tUCHE~EU. PBEMtERE PARTIE,

il pMa la cour de vouloir bien leur remettre les propositionspar écrit et leur accorder le temps de se concerter dans unesalle voisine. i! fut fait droit à leur demande, et on les rappelaau bout d'un quart d'heure. Tous avaient décidé qu'ils nepouvaient souscrire des propositions contraires à une doctrineautorisée et généralement enseignée dans t'Égti~e, et ils étaientconvenus de la déclaration suivante qu'ils remirent au premierprésident. « Nous supplions très humblement la Cour d'avoirpour agréable que nous ne tenions ni signions autre chosetouchant ces quatre articles que ce que tiendront et signerontles Prélats, les Universités et les autres Ordres religieux antérieursau nôtre car c'est tout ce que nous pouvons'. n

M.de Verdun ordonna aux Pères de se retirer quelque temps,pendant que les magistrats délibéreraient sur leur déclaration.Cette-ci était sage, habile et humble tout à la fois. Sur le pointen litige, les Jésuites ne prétendaient point penser mieux que lesthéologiens des autres familles religieuses et des autres corpssavants. Or n'avait'on pas vu, mémo en France, des évoqueset des prêtres séculiers suivre la doctrine de Santarelli;n'avait-on pas enten<:Mle cardina! du Perron la soutenir auxderniers États Généraux? Pourquoi donc alors exiger des seulsJésuites ia promesse de n'admettre que l'enseignement contraire?Le raisonnement était juste, sans réplique il embanassa et~ois-.a les juges. lls se persuadèrent, dit Garasse, qu'en pariantde se ranger à l'avis des évoques nos Pères faisaient allusion

aux animosités présentes de la Cour et du Clorgé, où journel-tomeRt on ne voyoit autre chose que des excommunications desPrélats contre le Parlement et des arrêts du Parlement contreles Prélats. La Cour donc s'imagina que c'estoit une espèce demoquerie, à laquelle pourtant it est certain que nos Pèresn'avoient passongé. » La délibération se ressentit de la mauvaisehumeur des magistrats. Quelques-uns, entre autres te présidentde Ncsmcs, voûtaient qu'on retint prisonniers le P. Coton et leP. Armand; mais d'autres objectèrent le ridicule d'une mesureai odieuse, si injusiiQée; de part et d'autre on s'échauffa si fort,que le premier président leva brusquement la séance et renvoyala conclusion à un autre jour. Les Pères furent congédies vers1 heure do t'apr~s-midi~.

t. Déclaration des eopMeaM de Paris (ŒnTrea et ëpTfatas, n. 87 M<).2. Garasse, p. <M.)6t.

Page 166: Compagnie de Jesus en France 1910

t.E t.tVMEDE SAKTARELUOEVAKTLE PARLEMENT. <53

17. Dans la soirée, le P. Provincial se rendit auprès du nonce

pour lui rapporter les événements et aviser avec lui. Spada se

montra très réservé; il témoigna sa peine du discrédit où se trou-

vaient les Jésuites; il donna des consens de modération; mais ii

aurait cru manquer à son rote en intervenant comme représentantdn Saint-Siège dans une anaire où celui-ci n'était pas intéressé

dhectement et où il serait redoutable de provoquer le dépit de

t;nhcueu. t.e cardinal secrétaire d'État lui recommandait de sou-

tenir la cause dos Pères avec cette prudence que demandent des

matièressi délicates, danstesqoeMes souventil vautmieux se taire

que parter* VotreSeigneMrioiHustrissimeu'ad'autre attitude

aprendre que celle de directeur, sans employer !e nom, ni la per-sonne, ni l'autorité duSaint-Père, comme elle a fait trèssageme'~

jusqu'ici~. H

Quant au pape Urbain Vtt!. son impression nous est connue parla correspondance du cardinal Barberini. la première nouvelle

que Sa Sainteté eut par vos lettres de !a commotion qu'avait cau-

sée a Paris la doctrine contenue dans tes chapitres x::x et xxx) du

haité de ~pf~t, elle jugea, par le souvenir de ce qui était arrivô

autrefois, de tout !o mal qui pouvait en résulter. Elle se plaignitamèrement de nos écrivains et particutièrement des Pères de la

C"mpaguio à qui les Souverains Pontifes ont si souvent reeom-

tunndé de ne pas agiter cesqucstiona do l'autorité ponti8cate,qui,uaics et catholiques en principe, trouvèrent cependant toujoursnfait une grande résistance, etqui, traitéeasaua autre besoin que

't en faire parade devant !a publie, ne servent qu'à exciter les

susceptibilités jalouses des princes, à les irriter contre le pouvoirdes papes @t&les prévenir contre eux au détriment de l'infailliblo

vérité. Sa Sainteté a chargé !o cardinal Magalotti de faire de

s~vèroa reproches au P. t.énérat pour avoir laissé imprimer cet

ouvragée »

Xotre ambassadeur a Rome, M. de Béthune, aurait voulu du

l'ape une protestation tormoHe et publique. Dans une lettre A

ttichetieu, il disait au sujet du livre condamné J'en ay parlé au

t'ape, luy remonstrant que .sa puissance spirituelle no s'augmen'tcroii point par tels écrits, et quenéantmoins il en pourroitnaisire

plusieurs inconvénients et scandales dangereux. Maisit no so porto

<.LettredeBarberini&Speda,20few!eftMC(Arcblv,Vat..Nno?.di Pmnt!a.n. ~00, 489).

2. Dumtmeau même.awtt!<620(MM~x).3. LeUtodeBatbe~tntàSpade,MtHMM,4~adMe.

Page 167: Compagnie de Jesus en France 1910

SOL'S MtCHEUKU. MEMBRE PAUT)E.

[pasjjusques icy, quelques remonstrances que je tuyaye faites, àen faire décret ni deCense générale. ~t veut bien seulement;deaendre, comme il a faiot, au Maistre du Sacré Palais, qui a lacharge de donner permission d imprimer. de no point souQrir nypermettre d'ore en avant que tels livres, qui toucheront en quelquefaçon que ce puisse estro caste matière de la poissant e des Papessur tes Kovs et leurs royaumea, paraissent on puh!ic H

Dans une autre tottre &M.Phetypoau\. l'ambassadeur disait tesregrets et les décisions du P. Vitetteschi. t.e P. <;én6rat desJésuites, auquel j'ai parlé du nouveau livre, m'a tesmoigné on ht s~rand sentiment qu'il ait esta mis en tumi'-ro, estant un hommeadvisé et le plus s~ge politique wcc quij'ayojamaM traité, ~n.pour y estto sa pcnnissinn, et. n'est pas a dire qu'U ayt ou cott-noissanc'' de la doctrinoqu'it cn))ten"it; cemanquement estant an.rive par la relation do ceux auxquets it «voitdonne charge d'c\a-minor les tivres. no pouvant pas fournir il les lire par lui-tnesme. Ledit Cenctat, pour tesm"igoer son aUcction eu ce quipeut satisfaire le Moy,et le désir qu'il a de luy omptairo, m'a ditqu'il avoit escrit parh'ui aux supetieurs de sa C'ttnpaguie d'achc.ter et de retirer autant d'exemptaires <mi se <rouver<'i<'ntdo celivre, m les suppritnant. Et non content de cet expedieht et do litpreuve qu'il m'a t~nduo de son desp!aisir en ce rencontre incspère et imprévu, il team~ne aussi sa doutour par des lettresdo soumission qu'il escrit au Hoy, à la tteyno mère, a M. le car.dinal de ttichetieu et aux MM.tes cardinaux qui sont prêseu.tement on France?. u

Ainsi, d'après les lettres que uuus venons de dter, on htamaitsévèrement a Homo, commeinopportune, ta publication d« ~<t~t~ etc.. maison ne niait pas pour cola ta juridiction spi-rituelle absolue du t'ape sur les r''ia comme sur les peuples, nisa puissance indirecte sur tes souverains dans t'ordro temporel.~uand donc te P. HënH-atutréimprimer t'ouvra~edu P. Santarettisans les deux chapitres incriminés, il n'entendait pas du toul re.noneoraux Ilprincipes vrais ot catholiqucs; n il voulait seutcmentécarter une pierre de scandale~.

8. Cependant toutes ces mesures tardives no pouvaient amc-

1.~ettMtteM.<!etMU)M9&HttheMco.mai<6M<BtN.nat.,ma.ff..3679,I. a;).x. MMmne&Phetypcau*.f awt!!tMOtOM.cat., ~M.,fol.40).BMbMtnta8p&da. awt)<62a(AKhtt.Vot.,NuM.dtpMada,n. toc.f. tM.172),

Page 168: Compagnie de Jesus en France 1910

LKL~REt)ESAKTAHELt.)DBVA\Tm PAHLM~T. <&5

tiurer la situation des Jésuites français. Pour les soustraire au

périt imminent, le t*. C~ion ne comptait plus que sur Louis XttL

Ayant appris son retour !o samedi soir (t~ mars), il résolut de se

couver le lendemain à sa messe et ensuite t'informer de tout. « M

satua le Hoy, dit le t*. tarasse, mais noreceut pas t'accucit ordi-

naire de Sa Majesté, laquelle se defnt de iuy le pius tost qu'ellepeut, ce qui n'douhta son afHiction*. t"ut semblait desespêrô.Cefut le moment que Hichetieu choisit potn' se posft* en oncitia*

teu! Le !'tU !pM!fn<hamaitta perte des Jfsuitps lui, désirait scu-tctttpnt les h)ide* aptfs tes avoir hnmitics. (tn voûtait, a*f-itécrit dan'<ses <WwH«< leur defondtedo ptus onseigncrot uMvrirleurs ~c«tf8, ou tc<tchasser <nôtnede frauce. Le cardioat dit aM

tï"y qu'il y a cet tains ahus <jn'nnabotit ptus aisumentea testoM*

tant )ju en tosYoutaotdt'ttuitcuuYcttetnfttt; hienqtt'aucuttcs foison sache des opinions trot manvaises, il est dangctCMXde s'y oppo.<et', priMcipatcmmt tjuand eUes sont cot~rees du pr~'tcxtMdo la

tetigi"n: il ftuit it'ut <jttcSa Majestéhmat to Partcntent do fac-tion qu'il avoit taictc en taisant ht ~tet*to ti~tMet ptnpëchant quotelle pet ttici«usc ductt ittc n'H~t cnMts MMco royaume mais iltattoit mettre or.tre qu'its ne passassent jmqM'aMp"i)t< tlui p"uv'tit être aussi pt~judteiattto a son st'tvicc c"mme tour artion yavait étt~utile tt fut d"ttf décida dans le ~nseit <ptelu r«iordonnerait au t'artem~ut par une tottM de cachet, do surseoir A

t'aMairedcsJusuitca; OHm''mctctnp!tonpt<'p~craita ccu~'cidcs

cunditiuns<jui donneraient a taCoMrMnQsattsfactionraisunnahto~Le lundi tMmaM, tMt*. <:oton, déjà soutnant. v~utut pr~eher

x Saint-Paut commo &t'ordinaire nu totam' il fut oidigo de sumettre au lit. \ct':) io miliou do !ajourt)Ma un getttithotnmo vint,do ta p'~ do Louis Xttt, rinvitcr à sf rendre au Louvre; mais.

quand il vit. son ct~t. il ne lui permit paa de se taver. affirmant

que 10roi serait dêsotc d'oxposof acs jours. Atot atoPt'r« so con-<onta de dicter au < ttaftrix, son soeitts. un t'ittet dans tcque!il disait ou substance « que «'it y attoit du service de Sa~Ma,)fsh\il n'y avait tiohwfa qui le poust cmpOiicherde M por<cr i'occom'

ptissemont do aoa volontés t'ttis. il envoya ou L"uvre, à «a

place, to f. tgnaco Armand et le t\ Chartes do La four, supérieurdo la maison professa

t. OaMMf,p. <M.2. ~mo'fft (h*/)M<'t<f«,). t, f. 9M.a.~e~0)~eap~9~U9tt)'ttn).<7maM<OM«tebt*.Yot.,KttHt.dttMnc)e,n.69,

fot.0!*M).4.OataMP,p. <M. ·

Page 169: Compagnie de Jesus en France 1910

<S6G SOUSMCHEUËU. PREMtKREPAHTtE.

introduit danste conseil, raconte le P. Armand, j'excusaidatwd te P. Provincial et j'ajoutai qu'il m'avait chargé de re-cevoir les ordres qu'on lui aurait donnés. Sur le commandementdu tto<le carthnai madressa la pa~te et me dit « Vous M'ignorezIl pas. mon Père, tes plaintes qu'a soulevées dans te Parlement

!e livre de SantareUi vous avez été appeté ici pour apprendreque Sa Majesté veut protéger la Compagnie. liais, au pointou en sont les choses, il est absolument Nécessaire de donnerquoique satisfaction &la Cour, qui ne pense &rien moins qu'~vous expulser du royaume. Or, êtes. vouais a désapprouvera mauvaise doctrine contenue dans ce livre, pernicieuse auxt~is et a~~ hoyaume. et it ajouta beaucoup de choses sem-

htabtcs.

Ayant consenti a cette demande, on noas pria do nousretirer jus<ma ce qu'on eut tihetté tes artictes qu'on voulait nousfaire signer. Pmson nou..rapp.a. et le Mi me remit entre lesmai~ ta formule et la déclaration projetée. Elle contenait lestrois points suivants i" Nousdesapprouverions la mauvaise doc-trmo contenue dans le livre susdit contre la personne des roiset des princes, et contre leurs États qu'its ne tiennent que de Dieuet qu'ils poss.dt.ni indépendamment de tout autre; a" noussouscr.r~ns la censure du même livre qui pourrait être faite pat.le Uer~ ou par la Sorbonne; nous p~fessorions sur cettematière ta doctrine que les Avcqu..s de France, i'Untversité et lahorbonne enseignor~ent communément' t)

Le P. Armand représenta humblement au Consoil que le P. deLa Tour

pouvaient P~ aucune détermination sa~ave~oosut éteurPereProvineia).A la ho,no heure, réponditfroidement Kiehetieu. mais je vous advisede ta pari du~v<~it faut signer ee!a, ou faire état do sortir du ro aume; nonque le ray vouscha. m~ H misses faire la Cour du Par-~t. tt sufnra que six ou sept Ido v<~ pères) signent !edésadveu. au plus une douzaine?. u

Ce dé~veu était bien diMérent de celui que t. Parlementavait e.igé et que pas un catholique, a t'exempte du P. Colon,.aurait pu tdgner a cause de

certame.pression, schi~'iq~s. 81 demandait toutefois & .tre e~min6 soigneusem~:afin de savoir jusqu'à quel point la conscience de~ign~pourrait être engagée.

"HMataM~s

1. SX~ au(Francia,E~. oen.2. cotasse,p,'61,

Page 170: Compagnie de Jesus en France 1910

LEMVhBCESA~ARELUDEVAITt.6 PARLEMENT. <57

&. Les principaux Pères de la maison professe et les théolo-

giens du collège de Ctermont se réunirent avec les cousulteurs

de province, pourdétibérersurles propositions que <eP. Armand

avait rapportées du Louvre. L'heure était grave, H s'agissait de

l'honneur de la Compagnie,de sa ruine ou de son maintien

dans le royaume, Il fallait échapper au couperet sans s avilir.

On pressa doao chacun des articles. on le tourna dans tous les

sens de façon à ''entendre, a l'interpréter, à l'admettre dans

celui-là seulement qui no blesserait point ta vérité catho-

lique.Article Uésapprouver la mauvaise doctrme contenue

dans le tivro do Santarelli contre la personne des rois et des

princes, et contre leurs États, qu'ils ne tiennent que de Dieu et

possèdent indépondanttnentde tout autre. Les Pères jugèrent

qu'on pouvait en conscience signer la premicre partie non pas

que les c~uctusions de SantareUi fussent fausses, mais, pour

l'époque et certains pava. elles étaient dangereuses, irritantes;

donc tour exposé était nuisible et capable de trouver la tranquil-

!ité publique. Ouant à la seconde partie, on décida qa'eUo

pouvait être admise dans son sens obvie, car il est vrai que les

rois sont des princessouverains, nu tenant !our puissance d'aucun

autre et ne reconnaissant point de supérieur temporel.

Articto Souscrire la censure du livre de SantaretM qui

pourrait être faite par te Clergé ou par la Sorhonne. – Si la

censure émanoit du C!orgé, on pouvait raMonnahtoment no rien

craindre. Aux États Céuéraux do iO~. en s'opposant a l'article

proposé par lu Tiers comme ioi fondamentale du royaume, et

tout récemment encore, à t'Assemblée générate do i0a&. en

désavouaut tes théories de t'évoque do Chartros, le Ctorgé français

s'était montré sufnsammont attaché à la chaire do Saint-Pierre

et à l'enseignement de l'Église. Mais ai la censure émanait de

la Sorbonne, n'avait-on pas tout &craindre de certains docteurs

dont les tendances setusmatiquos étaient connm's? JI est vrai;

par contre, les docteurs orthodoxes ne manquaient pas non plus,

tsamuett, Uuvat, Bevordy et phtsiouM autres universellement

estimés. Eu outre, dans le texte proposé, il appât att qu'on aurait

te choix de signer ou la ccnsuro du Clergé ou celle de la

Sorbonne; or on avait tout lieu d'pttoudre du premier un juge-

ment acceptable. Néanmoins plnsieurs Pères flairaient un piège#

ontesentratna en teurrappetani t'Miome KMMo~MMMM~MfMa/tM

~Mt~o&e~ on pouvait en effet sapposerque la formule dressée

Page 171: Compagnie de Jesus en France 1910

<S8 SOURRtCHË~EU– PREMtEBEPAMtE.

par Miohetieu dans un but de conciliation ne cachait pointd'embûches.

3~ Artiote « Les Jésuites professeraient la doctrine que tes

évêques, l'Université et la Sorbonne enseignent communément. MCette phrase ne peut avoir qu'un sens quand sur un pointde doctrine il y aurait unanimité entre les évoques, les Univer-sites et la Sorbonno, les Jésuites suivraient. Nos théologienspensèrent qu'on pouvait s'y obliger sans so compromettre; cet

engagement restant d'ailleurs subordonné à la clause convenue,et toujours sous-entendue en pareil cas, so/po Bcc/Mtac~w~f~o

)<aconsultation terminée, on rédigea la déclaration suivanteNous soussignés, déclarons que nous désavouons et détestons

la mauvaise doctrine contenue dans le Uvre do Sanclarellus, ence qui concerne la personne dos liois, leur autorité et leurs États,et que nous reconnaissons que t ours Majestés relèvent indé-

pendamment de Uieu sommes prêts d'épandre nostre sang et

exposer notre vie en toutes occasions pour la conOrmation decette vérité; promettant de souscrire à la Censure qui pourraêtre faite de cette pernicieuso doctrine par le Clergé ou la Sor-

fjonno, et ne professer jamais opinions ni doctrines contrairescelle qui sera tenue en cette matière par ta Cierge, les Univer-sités duttoyaumo et la Sorbonne~.

Le P. -Armand porta cette formule au P. Coton qui l'approuvaet signa le premier. Au moment de souscrire à leur tour, plusieursdes autres Pères, malgré les considérations exposéM ci-dessns,hésitèrent et même furent sur le point de refuser, Ils aimeraient

mieux, disaiont-its, sortir du royaume que t!e signer despropo-sitions pouvant paraltre contraires Al'enseignement de t'Kgtise.

Alors, raconte un témoin, le P. Armand noua pria da ne faireaucune difncutté, et nous dit par deux fois les larmes aux yeuxCp</fH<~uMf~ ~w~o~, Pa~M Mtp<.Ne donnons point cette afuic-tion ù nostre M.P. Provincial qui a signd te premier; et, après

t. SofMUedtMUMtot)<M«to8!qop<tMPtreadoPMta.wohOaMMe.p. tM.<68.PMt,llethoi-ches,t.1%Le p, l'rat tlonooeanoteletested'nueconsultationde~ecAe<f<<-<.t. tV,)<.:69.?65.LeP. PMtttonooennoteconstaterd'nneconsotteMondenosthëeto~tcnsdoHotneeorteM)6m«sujet.onpeutyconstatefquotcorJagemeotfatfontbfme&eetotdeaPadstfos,

i! Noo~donnonscette(MthMUood'ap~ad'A~enM(t. H,p. n. p.ao8),te~~«Na~<'<desM<.<~f«M~.<~M (t. lit, p. <M)et tes ~ow<f<'t ~<fA<'MfM(1.XVtthcependantplusieursphM<esnonssurprennpntunpea.pat exemplecettepMmcsMderépandresonoangqu'onnedemandaitpotnt. – « reursmaje~tetrelèventin~peo-dammentdeDieuB.etc.LaeenadacotedectataMon.dan~CaTa~se.etHtte~atténue:a NouarecognoissonsqueleBot w M<'<~? ~MtM«'~ <<<<f<~« quede D!eoseul.0

Page 172: Compagnie de Jesus en France 1910

LE HVRECESAKTARKHJOEVAKTLE PAM.EMEKT. <5&

tout. souvenons'nous de Venise*. Si nous sortons une fois deFrance, nous n'y rentrerons jamais plus, et le service de Dieu endéct~rra visiMement. MDe leur côté, les théologiens du cottagedo Ctermont ajoutèrent que, pour éviter les maux dont on étaitmenacé, on pouvait signer, ~««! ~<t<~Htof ca~MMin coM~on~wtt<MM,pourvu qu'on réservât les droits duPape et du P. Général.Tous alors se résignèrent, mais en protestant que s'its apposaientleurs noms c'est qu'Us croyaient les propositions véritables danstel sens déterminé

tO. Il L'acte estant faict authentiquement et en forme, autant

<juUse pouvoit, te P. Tacon, Procureur des Provinces, fut députépour aller porter nostre signature au Roy, qui i'attendoit avecimpatience, mettant à tout propos !a teste il la fenestre, pourvuit s'il découvriroit quelque Jésuite. Et eaun ayant veu le)'. Tacon et son compagnon qui entroient dans le Louvre, il setourna vers la Reine sa mère et s'escria Les voicy, madame, los

votcy a, et donna deux pistoles a celuy qui lui en apporta ta non.vctte te premier. Le Pt're donnant ce papier à M. le cardinal detUchetiou suivant sa commission, le Koy y accourut aussy tostpour le lire entre ses mains. Et aprex avoir parcouru les nomsde ceux qui avoient signé, il dit tout hault Je les cannois tous

excepté deux. Incontinent aprex il monta a cheval, laissant lacommission, et chargea M.do La Vitto.aux*C!eres de porter nostrosignature le lendemain à la Cour du Parlement avec expressedeMensode passer outtro '<

!Uc!tetieu prétend a tort dans ses W~o~M « que la Cour secontenta de ta déclaration du te mars et qu'il « empêcha ainsila ruine des Jésuites < Le Partomont était trop anime contre la

Compagnie de Jésus pour cesser aussitôt ses procédures. Lorsquele H mara, M. do La Vitte.aux'Cterca leur signifia l'ordra do SaMajesté, tes magistrats, no tenant aucun compte do la soonnsaiondes Pères ni de la Il défense expresse o du roi, refusèrent d'aban-donner l'affaire dont ils étaient saisis ils prononcèrent, séancetenante, un arrêt ptus sévère que le précédent <°Les Jésuitesdevaient désavouer t'~i~woH~to ad ~ycw en mesmes termes

t. ChassefdeVeniseeo tCoa.t!aMte; cheonataneNquenouaavonswttca((.!tt.p. 9tT.2<9),tf9J<!so)<Mn y poMntrentrerao'cat6M.

2. UMMse, p. <M, t6').3. Garasse, p. <69. Mo.4. ~fmo~Mde~tfAeMfM,1.t, p.3C9.

Page 173: Compagnie de Jesus en France 1910

<60 SOUS !UCttËUEU. – Pt)EM!t:HE PARTIE.

que la censure qui eo avait été faite par la Sorbonne, et bailleracte » qu'ils détestaient le livre de Santarelli; 2" LeProvincialde France commanderait aux autres Provinciaux du royaume defaire signer la censure par les principaux Pères de chaque maison–

3° H chargerait deux Pi'res d'exposer, l'un en français et1 autre en latin, le sentiment de la Compagnie touchant If doc-trine de Santarelli; lequel écrit serait au bout de huit joursdéposé au greffe du Palais. IlAutrement et à faute de ce faire dansledit temps, et iceluy passé, sera procédé à l'encontre d'euxcomme criminelsde lèze-majesté et perturbateurs durepos publie.Et sera le présent arrest signiné au Provincial de ceste ville deParis, à ce qu'il ait à y satisfaire 1. »

Dans l'après-midi du même jour, le président Des Landes etle procureur générât blatliieu Molement connaWre aux Jésuites !ateneur de l'arrêt, lesengageant Aprendre les mesures convenablesavant qu'il leur soit signiué. « Nous priasmes M. le ProcureurGénérât, raconte ~et'. Carasso, de remonstrer il la Cour les deuxarticles suivants. Le premier, qu'il n'estoit point ù ta puissancedu Provincial de France de commander aux autres Provinciaux.Le second, qu'il estoit hors de son pouvoir d'assigner deuxhommes qui peussent en si peu de temps traicter et approfonditune matière de si grande importance, et que nous jugions que !aCour nous avoit donné trop pou de temps pour escrire, veunommément que ceux qui le pouvoient faire avec que!que hon-neur estoient occupés ou leur prédication du caresme ou à )euriccou de théotogio. MathieuMotc se chargea bien votoniiers de

porter cette rt'-c!amatioo a la Cour qui y fit droit. Elle acceptaque « sans user du terme do commandement te Provineia! deFrance s'employât seulement à faire signer le désaveu par lesautres Provinciaux; puis elle donna terme de trois semaines ouenviron pour exposer en fronçais et en latin la doctrine de ta

CompagnieAu milieu de ces événements !a matp.die du P. Coton avait

empiré. Sixdes principaux médecins de t'a<is, réunis en consul-tation, venaient de déclarer qu'elle <'tait mortelle et qu'il nevivrait pas plus de huit ou dix jours. Hecueiltant ce qui lui restaitde force, le P. Provincial écrivit encore au P. Yiteltcschi, te18 mars, pour lui apprendre les nouvelles exigences du Par-

1. AffMdu 17mars<M<!t~chtt. oa)..M.24)..– Cf.D'ArgentM.t. tt.x.t). p.2on.Garasse,p. <80.

Page 174: Compagnie de Jesus en France 1910

LA MORT OU P. COTOX. <6i

-1- r.xi

COMMG!t)H 0': ~C~ – T. 't.

)M8~ p. <82. t83.

lement. Maintenant, ajoutait-il, nous attendons que l'arrêt nous

soit officiellement siguiué. !l n'y a aucune difCculté sur le pre-

mier article parce que <~ Hbctte ~~<oH~<o ad Regem est un

danger et un grand scandale aux yeux du Clergé et de l'Univer-

sité qui l'ont condamné pour cette raison. Quant à l'obligation

d'écrire dans un autre sens [que le P. Sautarellij, nous la rem-

plirons avec le secours de Dieu, de manière à satisfaire le roi et

le Parlement sans rien céder des droits du Souverain Pontife.

Votre Paternité verra combien il a fatlu que la Providence nous

assistât pour que les sentences ~A~'o/o du Parlement aient abouti

à ces deux ou trois points; autrement nous aurions été certai-

nement exilés de France~.

Sur les cin<jheures du soir, le même jour, un huissier se pré-

senta à la maison professe pour signifier au P. Coton l'arrêt du

i7 mars. Deuxdes médecins du roi étaient alors dans la chambre

du malade. Le Père les pria de loi permettre de se lever affin

d'entendre avec décence t'arrest de la Cour Ils n'y voulurent

point consentir, et lui pcxnirent seulement de se mettre sur son

séant avec la soutane sor tes épaules. L'huissier étant entré de-

manda p:ndon au vt'nérabh' religieux de la pénible mission qu'i!

était obtigé de remplir, et durant « un quart d'heure ou environ »

lit lecture de l'anét renfermant tes exigences énoncées plus haut.

'Juand il vint a la clause i!nale ou autrement il sera procédé

contre eux comme crinunets de It-ze-majesté on vit le P. Coton

Il sang!<'tter et soupirer profondément u.

L'huissier ayant faict sa e!):n gc. luy demanda s'il avait qm-i-

quc chose & respundre; et luy ayant respondu en ces propres

termes ~ous o!<éirons il la ':our et exécuterons 1 arrest selon

la vo!onté du Hoy l'huissier, qui tenait sa plume pour escrire,

dit tout bas à un de nos PU'es Priez le P. Cotton de ne rien

rcspondro mais de faire seulement un ~este, et qu'on me laisse

faire le surplus; car asseurément la Cour gtoseroit sur sa res-

pouse que!!c qu'elle fust. Leconseil fut trouvé h'es bon et

commo venant d'uu a'uy particulier do nostre Compagnie. Le

Père donc ayant rcspcndu par quelques gestes et congédié l'huis-

sier le plus honnestonent qu'il tuy fut possible, dit. en présence

des médecins, les tnrmcsaux yeux Il Hélas! faut-il que je meure

« comme criminel de léze.majcsté et perturbateur du repos public

1.LettreduP.Colonau P.G'-oéM),18mars<620<Ep!sto!aeP.P' Cotont,citéeparPrat,t. V,p.47t)..

2. Garasse, p. <82. t83.

Page 175: Compagnie de Jesus en France 1910

162 SOLS tUCHKUEU. PREMIÈRE PARTtE.

<' aprezavoir servy deux Roys de Franco, l'espace de vin~t ans,<' avectant de (idétité »

H. Profondément atteint dans sesattections les plus intimespar le dernier arrêt du Paiement, le P. Proviuciat passa la nuitdu t8 au 19 mars dans une agitation féhrite qui, sans doute, pré-cipita sa fin. Versminuit, ayant remarqué l'altération de ses traits,le frère infirmier lui recommanda do se tenir en repos et depenser Uieu. Ces derniers mots le frapp'-rent. Eh quoi: monfrère, lui dit-i!, suis-je proche de !a mort? – L'infirmier avouaqu'il lui donnait a peine quelques heures de vie. Aussitôt le ma-lade fit appeler le P. i:crtrix auquel il se confessa a ~euoux.Ensuite il s'occupa (le remplir tes derniers devoirs de sa char.e.!t manda près de lui te t'. F)a)h;ois Tacon et le P. !gnace Armand.Au premier il recommanda d'un sens fort rassis toutes tesauaircs temporcUcsde lit Compagnie en France. Puis, s'adressantau second, il lui di) .< ~ox Père, puisque Uieu m'appelle en ftestat et au fort de nos auain's. je vous remets lit provim-e entreles mains, !<yantreçeuc de vous, et vousdL'darc.sit vous ptaist,Provinciat, jus<;ucsa ce que autrement en soit ordonné par nostreH. P. Céuéra). n LeP. Annaud, tout en tarmes. objet ta son s''andâge, Mon Père, reprit le P. <:oton d'une manière pressante,vous voycK l'afiliction en taqueUu je meurs. Je vous prie, net'au~nenh'x pas par votre refus. » Ces paroles déeidt'rent )eP. Armand, auquel !e matadc demanda aussitôt sa nénediftion.Le vice-provineiat s'excusa disant que c'était au supérieur dehénir l'inférieur. Souvencx-vous.mon Père, repartit le P. C"tou

que j'ay esté vostre dist iptc et en cette quaiité ne me refusezpas ce que je vous demande. Le P. Armand s'exécuta, puisa1\son tour le P. Provincial voutut Lien donner ù toute la commu-nauté sa dernière bénédiction.

A partir de cet instant, it ne pensa plus qu'aux intérêts de sonâme. JI bénissait itieu de ses souuranccs et lui onrait te sacrificede sa vie. Versquatre heures du matin, se rappelant que c'étaitle jour de saint Joseph, il voûtât le sanctiCer par lit pri're et(;.demanda au P. I:pr!rix de réciter tes matines do la fête avec luimais, après te second nocturne, ses forces le trahirent et it duts'arrêter. Vers5 heures du matin, it lit introduire dans sa chambreles frères coadjutcurs et les novices venus comme d'ordinaire A

t. UMasse.)'. ttt.

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LA MORT Df P. COTOX. <ti3

,n _¡"ton 1.~ ~i~ .cno 1~ ~nnn ai1 nnula maison Saint-Louis pour le service des messes. Il leur dit que

depuis de longues années il désirait mourir en la fête de saint

Joseph et que ses vœux allaient être exaucés; ne pouvant avoir

)a consolation de célébrer le naint sacrifice pour se préparer au

grand voyage il les priait au nom de Xotre Seigneur d'y

assister eux-mêmes et d'y communier à ses intentions.

Apres ta communion de nos frères on lui apporta le saint

Sacrement. » An son de ia clochette annonçant l'approche du

métré, il se teva et se mit a genoux sur le plancher. A l'entrée de

~'trc Seigneur, il )c satua par ces mots de t~ vangite «~ /toc

M«/««/ t'c~M~ ~OM<~M<M«'Mx«</ «<c? tt te tccut avec une dévo

lion angétiquc, et demeura près d'un demi quart d'heure, tou-

jours il genoux, soutenu sur les bras de deux religieux. Porté

ensuite sur son lit, il demanda t'Kxtrémo-nnctiou. La cérémonie

Uttait pas achevée, que poussant deu\ protonds sounirs il rendit

sot ion'* a Xit'u.

t) était environ <:ht'urcsdn matin, et t égtise de ta maison pro-

tt-~sc,en ce temps du juhité, se trouvait rcmptic do iidctcs. Comme

ou se mit a tendre tes autels en noir, its apprirent bienM la mort

<!nserviteur d'' t~ou. ~n exposa te corps revêtu des ornements

~ccrdotaux, d'abord dans une ehapettotatérate; puis pourper-)))<ttre a la fonte d\'n approcttor plus facilement, on dut le

transporter dans lit sacristie. !t y eut alors atttuonce de personnes

j'i< usesqui voûtaient lui baiser tes pieds ou faite toucher à sa

<)' pnuittodivers objets.fans tes autres égHst-s de la capitale, t'usquc h's prédicateurs

<t') carême rccomntandocnt tenr andnoire t'ame du jésuite

'h tout, on entendit des sanutots et des )nouveu<outtt cstranges

')')) furent des tesmoinnagcs irréprocttatdcs de la vertu de co

s.unt tfomme t)'ai!tenrs la nouvette du grand dcuit de la Com-

(tfnic ne tarda pas a être connue de toute la ville, et te peupleaccourut de tous les quartiers vers t'égnse Saint-Louis.

)t y cust. depuis midyjusqua sept heures du soir, le plus

(;mnd concours qui se soit veu de mémoire d tx'mme. On vcit

Licutost les partes et tes fenestres entevécs de tours gotts. les

axuoircs rompues et tout comme au uittagc. !) n'y yavoit rien qui

)" ))st résister aux ondées, je ne dis pas d'une simple populace,mais des seigneurs et dames qui rcmplissoicnt nos trois basses

~"nrs, nostre sacristie et une partie de nosho jardin.Xos t'èrcs

')u cottégc et du noviciat trouvèrent une grande résistance Mnos

portes, pour ce que les rues de Saint-Antoine et de Saiut-Paul

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t~ SOUS :t)CHEt.)EU. PREMIÈRE PARTIE.

estoient ou pleines de monde on embarrassées de carosses. Plu-

sieurs personnes de qualité disoient que le concours n'avoit pisété plus grand aux honneurs du feu Roy Henri IV. »

Vers les six heures du soir, on voulut transférer la bière décou-

verte de la sacristie dans le ctxrur, avant de réciter t'on'ice. L'hon

neur de porter les précieux restes échut aux PP. tenace Armand.

vice-provincial,Cttartcs de La Tour, supérieur de la maison pro-

fesse, Jean Suu'rcu, confesseur du roi et de la reine Mère. et

François Garasse. L'encombrement rendait leur t~cttc bien difn-

cite; ils tirent si~ne il deux frères coadjutcurs <te les aider

aussitôt plusieurs gentilshommes se présentèrent, trop heureux

do rendre ce dernier devoir au serviteur de ttieu

Autour du catafalque les religieux commencèrentà psahnodier

l'office des morts, mais « on ne s'y entendoit p:<s. tant estoit

grand le bruit do ceux qui se pressoient p"urapproct<er,et tant

il y avoit de gens dans cette grande assemblée <;uidonnoicnt des

marques éctatantes d'une forte et vive douleur Sur la fin de

t'ofuce, un tumulte extraordinaire attira les regards vers t'entrée

do l'église. C'était t'archevequo de Paris <mia t aide de ses dômes.

tiques essayait de se frayer un passage au milieu de la toute.

ttetirôa'.a campagne de Saint'Ctoud quand il apprit la mort du

religieux son ami, il était accouru en toute hato a lit maison pro-

fesse &travers ta multitude, qui n'avait point trouvé ptacc dans

to sanctuaire, il se faufila comme il put et arriva, son roehet ton

déchiré, presdu cerfueii au moment oùt'en commeu'-int t'absoute.

Se tournant de t"uttt costcx. il imposa silence, et prenant l'en-

censoir lit trois fois te tour du corps, puisl'alla baiser au front, et

revenant h ses pieds luy dit tes oraisons qui rest"ient de t'omeo.

et de ses propre mains le voutut mettre en terre'. La foss'

avait été creusée devant t'autet du c~té de t'épttre~ apr' s

t'avoir bénite, t'archevéquo y jeta ta première poignée de terre

et les nobles personnages dont it était entouré suivirent son

exempte.Pendant plusieurs jours, on eut de lit peine x <ontootcr toutes

les personnes qui réclamaient un souvenir. Princes et prélats,

dames et seigneurs de lit cour, bourgeois ou g'ns du peuple.

demandaient quelque objet qui eut appartenu ou touché au cote.

bre jésuite. La reine mère obtint la mëdaitte de son chapelet;

t. OaMMe.p. MMM. Cf d'OtMaM.«p.<f., p. 220,222.2. Le cofp'! du P. Coton fut plus lard, sur la demande dé aon frère, transporté dans

r~ttM du collège de Roanne (D OttMM. (' 3t2).

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LAMORTt)L t* COTO\. <65

)! de ~uerchevitte, son rctiqnaire on envoya son bréviaire &

~F de L'Aubespine. Tout ce qu'ou put ainsi distribuer fut reçu

comme des retiqucs.

Longtempson n'eutondtt que louanges et bénédictions à la mé-

moh'e du confesseur de Henri 1\' et do LouisXttL En témoignant

-ts regrets, !e roi dectara (;u'i! te croyait bien haut dans te ciel.

te cardtnat de La Xocbcfoucautd, qui l'avait vu do près il la

coût. t'appp!at< ua bonnHo sans teptoche et d'une intégrité de

vit in:tt<t'rahtc 1.A la ncuveite df son ttcpas, t'évoque d'Ortéacs

d)~:))< Je ne sais qui, lie ta Contp.~nic, de t't'~Hso ou de ta

F~nco a ta ptus tar~c part une si grande perte. Je puis assurer

<t)tmoins que le t*. Coton, d'une innocence et d «ne douceur

;)'!nnratdc- était di:,ne de t'atnout' de tuus les hommes Le

)'. det!<'nd!e avait remarque eu lui )rcis indices de la plus haute

pofccticn, une union c«uttoue)Ie avec Hieu, une douceur que

non n'a:~ri!,sa!t et une si grande t-~atit'-de vie qu'it n'avoit ja-

)).:tisparu un moment duh-rent de tuy-mesmo Le garde des

aux,~ariitae, louait snrtuut sa p) ob!teet la doiturc inttoxihte

<t.son ta'ur~.Au dire d'And'e du Sanssay. évoque de Hcttdéem,

cttnndent de t ran'<'isde Satcs, le saint prêtât professait pour le

t*.C't)un une atTeetneuse estime, et en toute rencontre il partaitde lui ave< i~tnpattue et Vt neration

)<t'd~.)f)".<<t'ïM

?.H~frtus.)t<«<tuf")",H)'. Il, c. 13.

:t.)H)~tMm,)'.3~..<tM).

')tutt'))u<,t.t' ~·.

Page 179: Compagnie de Jesus en France 1910

CMAP!Tt!KVU

m ttVRE M StSTtHELU t~ SUBBOXXH

;t62C-«;a7)

So!0tnaire:).).t'sjt"<uth's'st)u))h'))pn) autan) '())')ts~ou«')t<.t)a)tft)t!)t~Xt.Hs. )!)C)i"h<)) ))')n )t\)n.–t',t')f)')')tn.'th('iti.tti')))tt))hhah)

!;( !<o)nt')':tM<ct'' 'h'< ro)! t..t)),f'it«'))t .sto' )< t'ot'tuitt' d<s J< "ttttfs ~)x .t~

tt~n~ t'.tttanf S.)))'.n')h. ~.).)' 7 ««<«<t<s <<«)<« tstttt'n~n" t.tS'uhut'x'

t'. <cn'))'tt'<t <~un. – )'t0t't.))i<"t ')" )n')~c' ht'tuoh'htchtt'ttt ')n

t'nj))*. M. )!i<'h'h'u '-e tt"')'))' a intotctxr. – 9. )) uh)it'))t ).< -o"))tissi<'))ttc)t

~u(b'))))tt' <') hm'' h:i t'~is'am'fs <).' t L)))\t-t~tt' (0. SM ttiftk'uit't :«'.

)c)'.t))t')m'))t.–)<. tt)))''th!n)t)))'.ti~))r).))t'))tH':)h'))tSt)').t<)fsU t:tt\')t.

j'arntc ~cnd.tm r <)).«))' <)<*):<tt'xsm~

SOtt~cea Maauscfttes t. Rcfuetts de documenta t "u~ttt. 5 d.)ns ta ~"t0)'agnte f <

ttaoeiau ttiMona, t. ))). b) traxfiae t:9)'h)o)ae. – t ) Hamiaf t ()t;to):w <ttwM))um.d)Can)ra'')aett!itt'tia.X. t~'ma, AM))hio~a)icauo, ~un~tjtUM <))tfancta, n < 3''t, t(M. tôt.. tta, n;<, nj.

tU.))). t'jris. orfhhft ')u mtnisX'fc de~ AffattM tt~ang' f'<. )t"i))e, t'~rMj~nxtanf' <").

X\&tX.etSuppte'm'ut,to). H.)~. fatt' Mb))o)b. oatinnatc. 0~9. fran'at~. 3«M,3<.W; x~s. i)a)h'))9, Ct; ox'i.taOm,

MM..

aou)-eea<n)p)r)m6e9!~f VftY)'t<<«M. t.~tt. VtntOt)~~ ~fhx'ftttM. t.ara~f,~«<«tt t ). (<)3[)!t ):))a«<)). onx'Mto)t)')«, d<.f. ))).– tUOtt'f, /~«<)"o t-<~t<«ft-

f<)tt <'f)t~"f< f'f Sotto'ox'. U'fRfu~ tu<~t<j~~Mj<f)'<rt))<). – ~<n'f<ta<t), M<'f0)t~ ttf < f nxftt't.' <'<tt«. – Ct))a).)<m")t'< <i)'A<)'. H)"«sa)' t'' < «t'ttnttfB''f"<~f«f <«f<<t))<t<~ ~tfA<ttf".– Pta), ~icfAtff/.f* *<!< tft <CM<~o~M)<'.ffj.'tt'.t.n.

t. <<cP. Coton M<(tt<Apeiftc descendu dans la tombe, <}Hosonsuccesseur devait s'occuper do snttshure au dernier arr~t du Por-tentent. On Mol-appelle fju A la date du 17 mars la cour avaitdonn6 aux Perps trois jouM pour hai!!er acte ~u'i!a suus.crivaient &!a censure de la tacuhede théologie contre t'MtOM).~to <!f/ ~f~n et d<)avoMa)OMtlit doetriHe de San<arc!M<<<<'deh)

expirait donc le 20 tnars. Cejour-là, le P. François Tacon remit

auprocutcur genoraj, de ia part des Jésuites do Paris, une nou-velle déclaration portant les signatures dos mêmes religieux quiavaient signé !A première. EUe était ainsi conçue Nous sous-

Page 180: Compagnie de Jesus en France 1910

).E U\HE DESAXTARELUENSOMOKKE. 167

signés, Religieux de la Compagnie de Jésus, souscrivons en tout

et partout, commesi cela étoit inséré mot a mot, à la censure d'un

libelle qui a pour titre ~~oH~M~~ctM, iaqueHeaété faite

par nos tressages Mattres Messieurs les docteurs en Théologie de

la Faculté de Paris. /~Ht, Comme it y a dans le livre d'Antoine

Sanctaret intitulé de //<M! ~o<M ~AM~M~ lequel a été

condamné depuis peu par la Cour du Parlement, ouantité de

choses scandaleuses, séditieuses, qui tendent au renversement

des États, à retirer les sujets de l'obéissance due aux Rois, aux

l'rinces et aux Souverains, touchent leurs États et mettent même

leurs personnes en grand danger et périt, nous les improuvons

pareillement, rejetions et condamnons'.

Par cette déc:ara<i<tntrès explicite et pnssabtement ampoutée se

tr"uvait exécutée la première partie de t'arrét du i7 mars. Mais

il exigeait en "t'tre qu'au bout de deux mois le Il. Provincial de

rrancc rapportât au greNe de !a Cour pareil acte signé des qua-tre autres Provinciaux, des Recteurs et de six des plus anciens

Pères de chacun des co!h''gcs qoc la Compagnie avait dans to

royaume. Or, par su:te du déct'-sdu P. Cotun, la province de

franco n'avait p!us ofmie!tcmfnt de supérieur, et le P. Armand

jugea fort à dit Garasse, qu'it ne dehvoit pas prt'n.<he la quatité de vico-provinoiat pour no s'ambatrasser p"in<d«n-<ces anairps et avoh } prétexte)de représenter que, nous es.

t.<ntsans supérieur et sans chef. tout ce qno nous ferions seroit

~uhjcct à déxadveu. Kucnet, au nom du P. Fran'joisTacun, pt'u.

eurenr de n"s Provinces, nous présentasmps rcqueste à la Cour

il co qu'il lui p!eMstnous doum'r un peu de répit ju~qu'tt ce que

nous oustions respuusp de nostre P. ttt'nt'rat, veu que e'c''<&lui

t'eut de nommer les Provinciaux que nous n'esiisons pas capitu'

tairoment comm'' tes autres Ordress. Tant de fut laissé aux

Jésuites, qu'en fait on signa plus tard dans h'a tieutes villes du

rt".sort du Pnr!cm''nt de Paris, et encore conditionnt'uetnent~.

Cesdeux points rég!és, restait une ttoisit'me exigence de t'arrèt,

!a plus difnci!e Msatisfaire publier eu français ''t en htia un

exposé do ta doctrine contraire a cet! de Sautart'tti. Les Jésuites

jugèrent ne pouvoir a!!<'rjusque.ta. C'eut été agir contre leur

conscience; ils aimaient m!ou< se retirpraaus éc!at du royaume;

t. Ot-t!M~'o))'!f&Jt~nn.atouchant)ps th~M~)o< '~e ')(«).<<'«<.(DAtg''ntt<Ct)Mec«o~mMt<0tt'M,t. tt. P.tt. r. 207.)

2. GaMMP, op. ft7.. f. 20t.

3. MtmoiM du P. t'tnct sur cette a<Mfc (Campan)ao htstoth, t. Ht, n. 3).

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<68 SOUStMCMEUBU.– PREM~HEPAhTtE

lo P. Sunren le déclara au cardinal do Richelieu et a ta reinemère'. « Si tes magistrats, écrivait te Il. de La Tonr, veutcntabsolument nous contraindre a pat ter du pouvoir de déposer tesrois qu its refusent de reconDattre au Pape, nous dirons franche-ment qu'ii est impossihte de te nier puisqu'il a toujours étéreconnu dans l'Élise. Mou nous aidera; quelque chose quiarrive a ses serviteur, il le fera tournct- a leur bien

2. La protection divin' en enct, pouvait seule tirer !es Jésuite:de ce mauvais pxs; elle ne se lit pas attendre. t~nremarquatti< ntôt dans les hantes régions du pouvoir uno te.<ctio)t tavorahh'.KMhe!i<-)t.soUicit' par h' P.r.t)n)ht, se montra dispos x n'te-nir ranitnosité des parletnentaires. tie Medicis protnit Mu)'. Snut< n son concours et sa proh'ftion. L< roi t~mui~na uxeparticutiete hienveittance comme h- )'. Ar<nandlui remettaitune iettro du P. (.cnérat et le suppHait 'h' n'' pa'<p< rmcttrf <tnete Parlement torcat la Compagni'' a s'<itct. il r~p-indit av<'cémotion <ptit y ponrvoiroit tout de bon t.t il prit a témoin desa promesse !e cardinal de La H0fh''tom-:<utd, pr<t.( nt t'cntr<tien

Les Jésuites et leur antisattrilntaient cf rfvitetmnt.' t'intcrces-Mon du P. Coton <juo dos âmes )nivi<egiecs. Marx?Te~.nniera Vnh'nce, la mère Co~mnt- du Saint'Hsprit 'hdh'J ta mèrede Mate! A Hutnne, créaient dejM est possession de lit féticit~étornejh' Je crois que les priercsdu d'-funct ont este t'\«uceex,écrivait le P. Lejeune ait P. Provituia! do Lyon, car hier, jourde Kostn-ttame )~ mara}. te )t<'y s'estant communit! promitd'évoquer tout ftsoy. K<de faict, .tpres h' disné, it manda quérirKon Procureur généra! et luy commanda que le Partemeot netfaitast aucuueme tt au.}ourd'huy de no'.tre anaire. K<ce matinte ttoy a commenw do faire ses stations pour ~oi~ner te jubilé,et a visité cinq ég!i80&il pied. quoyqno fort étonnées, et a esteA huit heures en la "astre de Sainet Louys, et après avoir faietsa prière a dict au P. Ignace ~Armand}et <tuP. Jean Sunren qu'aoBKc heures il aMcmMefoit son consfit pour oo~ro affaire. Aonxe tt~urea dis matin, ta Moyne régnanta a aussi esté a pied ennostre esgtise avec toute Haeuitte, et après sa prière, qui a esté

t~Htpdu P. Armandau P. Général,36toan )696'PMt.~f/~t. t. V.p. 475).

a.LettMdu P.det.aTcM.0awtH)f!MŒMoc.Mbt.pMt..<.t)t. n. a9t.9.t<fUMduP. Armand,20tnMt,d<'jàc)«'e.<.Cf.ftat. ~<'<'t<<AM,t. tV,p. 8M.

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LE UYMEPE SASTAttEtt.t EX SORBOXXE 169

d une petite dem y-heure, a tesmoi~ne &nos Pères un t< es grandressentiment de nos ati'aires et do ta mort du P. Cotton, et a dict

<ptesi cela dcpendoit d'elle, elle mestroit hiontost ordre, mais

tjneto Roy Ytravailluit en son conseil. Sur les quatre heures du

snir la Royne )!ero est venue, mais en carrosse, ne le pouvantaucnnemont faite à pied. Monsieur le cardinal de ta Valette s'yc~t neuve et Monsipt)!'!tchevesqut de Paris qui a donné latu ~diction. Et au sortir de t'ËsgHse, la !teync Morea diet il nos

h <cs qn'' le Hoyen son cona<H f~voitfort travHUt~ pour nous àonxoh<«rcsdismatin et et' soir Monsieurte cardinal de La hoche*

f"nc;ndd, 'lui s'fst grandement fn)p!<è pour noua, nous Qmandé

')n<nuus ne fnstions ptus <'« po~nc, une tout ostuit acc"mmodet <ptele Hoy a\"it r<;mcdiMà tout, ntt'is nous no savons pas en*m!6 fn 'ntt'tte faeun'. Il t'no h'ttrc postérieure du t*. Annandan P. ~m'rat n"ut apprend tpte t.ouis Xtt) ordonna au fremier

t'n sidt''tt, M.de Verdun, d avenir lit C'~urde ne plus rien remuer<"))tt'' h'sJt'stntfs'.

t.c tnartn d'' t't~ptes, le cfttdinatdc nicheUcu, acc'ttupa~n~ d'un)'<m:)t'' cutt~e de seigneurs, tint lui aussi a la maison protestet'"nr ~t~n'r tes indut~enpt's. He~u Mla porte do t'egU"<'part' Ignace Armand, il tut conduit ju''<pt'au pied du mathc'autot"x. après av"ir pri~ !cbornements hacfe'i, Hcetehra le Saint Sa-

f.itke. Son aftion de (.:r~cfs terminée, il a!ta sur la tomba du

t*. Coton, montrant de restes et de parotes Je Fessenttment

't't it a~oit de sa mort Tous tes gentiisuommesde son entuurago

ptitent cettt'vistto pourunhun ausuro ttr~ponditeueuet aut'. Atmand. <ptitui recommandait ta Compagnie, ~uaSa Majestét\oit dej)~ ordounô au t'artement do uo plu s'occuper du thr.)'ioSantaretti et ~u'ette le lui commandeDtit encore.

Les magistrats se voyant ahandonnea 'to ttichetiou penseront')mts n'avaient plus qu'a oh~ir, < bientôt M. de Verdun attatt'ssuter te roi de leur parfaite soumissiont.

:t. t<.<'t'. ttarasso rapporte au coutritiro que ta Cour ne s'adou*cit en ta<;on aucune et it ajoute t.e propre jour assignép~r t')u reat nous fûmes sommes de représenter au ~reue la dé-claration nue nous avion'' faicte touchant la souveraineté des

t. )<e)tM<<nP. LejeunetmP. Chatte!.20tn~a <M&tPtaxttaehhto~a.t. t t,n.6~).

?.~ttt)' dof. AtMtn'<au P.OCc~tat.oavriltMOt~M<'m,tt.a9).8.Oata'M'.p.a'<o.<.LettreUof. Armandao P.O~n~Mt.9: a<t)tt<:M(t'tat. 1. V.p,

Page 183: Compagnie de Jesus en France 1910

no SOL'S ntCMEUEL'. – PHEMi~RE t ~RTtE.

Bovs*.Mtcrhant plusieurs aanéesaprest'évéuemcnt,auteurduRécit ait t'w~ a ou ici un défaut de mémoire. Unexposé doctrinal,portant le titre do Déclaration < ~Mt/fx < Paris ~OMcAow~/«.~oMt'<'fM~«'~</MPapes f~ </MRoys, fut Lion rédigé en françaiset traduit ensuite en latin, mais jamais i! ne tut présenté au l'ar-lentont, ainsi <p)'itressort de plusieurs lettres du P. Armand an?. Générât. « t:ommo nous avions lieu de douter, lui écrivait-ille i6 avrit, (lue le Parlement voulut ottéiraux injonctions du roi,nous tenions pt~'tc notre rédaction pom tu présenter si ron ve-nait t'exiget'. Jusqu'à présent on no nous a rien demandé et it

y a cependant trois j(nn~ <juo !<)terme du détai a <'xpiré. Oxnous donne mémo t'cspoir <ju'"n no nous la demandera pas'. »Mémonote n la date du V mai Le dépôt do !a dée!aration n'a

pas été téctamé Il Et dans une dépêche du :!8 mai, le seeté-faire d'Ktat t'hctypoaux tnandait AM. de Héthunc « Les t'êtesJésuites inxnt faict <jjue!tjuedifncu!té, )a C"tn' ne les en a paspressés davantage4.

AuMi hien, A en juger pat*le texte <ptc nous a c"nsorvé <;a-

rasse, lit ~<'fAM~/<o~des Jésuites pari-tiens u'aurait pu on-tenter h) t'artement. On n'y avait rien 'édé des droits du Sou.vcrain t'ontifo, comme le t'. C"tou, !a voiue de lia tn<nt,rayait promis au t.énéraL C'était un exposé do ptin' ipes,tout haut tes rapports entre i'r~tise et t t~tat, la juridiction duVicaire de Jésus'Chrisi et la souveraineté du roi. Mais<m n'iu

diluait point tes limites o)) ces deux puissantet sa t'eucon-traient, et on omettait tt's cas partieutiers «u lit première doits'exercer sur la se<"ndo en vertu de lit snhordinat!ou du temp"retau spirituel; par suite. M n'était point parte dMhodép.'sitiondes rois, ni de tx rlispenso du serment do fidélité.

t'on'tncttement examinée jus~u'~ une virMUte pxruuinxo tttéotogiens .tésMi!cs. cette dé' tarati"n fut approMvéesans réserve par la cardinal de La Hothefou<autd, André ttu*val et prieurs autres ductours do Sort'oune. t.e nonce du

Saint'Sié~e assura <ju'"n en sfroit satisfait AHomo"

4. Les Jésuites français étxieut donc tirés de t'cmharras oit

t. <:OtM<c,p. 2M.9. t~Utf du t'. AtinanJ au t'. U.'n~t. )'i a*ft t6~9 t'MnchP Kp)s)., t. t).J. t<e)h<'d't rn~tm' au tnffnp, ?<nat f~ft'M).<- Phft~'MUt a tMtt)un~, as mat tM'i ))))M. nal., 30JO. f. a:.).6. Oata~p, f~. f<t., p. x:<.C. (!a)a<'i<c. p. a?7.

Page 184: Compagnie de Jesus en France 1910

HVRE DE SAMARELLt EN SORPOXXt: n<

n v Ales avait jetés la publication malcucontreuse de leur confrère

italien. Maisétait-ce à teur honneur? Leur refus de ne pointcomhattre la doctrine de Santarelli, dans co qu'elle avait de

plus contraire au ~atticanisme politique, nous permettra do mieux

apprécier l'ensemble de leur conduite.

M. t'abbé Puyo!, auteur d'une vie d'~f/Mton~ ~tcA~ leur

reprothe de n'avoir pas été « à la taille de ces énergiques

religieux qui préféraient être expulsés de Franco en tM3',et de Venise en i<!08~plutôt que do reconnaître des faits par

lesquels la puissance pun<!Hca!o était blessée Kt i! ajouteLa forte !i~née des enfants de saint Ignace, la puissante sève

''spagnote avait fait ptace Aune m'uveHc postérité qui, en se

nfttionatisant, eser<;ai<peut-être une ptus grande !n<!uence. mais

en mOne temps pordatt quelque chose do la vigueur origineUe'Ce jugement nous paratt sevcro. M. t'uy"! a vu, dans !a

Wf/<o« signée p:tr !s Jesnites le «t mars t62C, plus quecoux'ci 'ott pn tendu y mettre, plus qu'ils y ont mis reette-

txcnt. Le t'ar!en)cnt. lui, ne s'y est pas trompé; de tA son

:<ttët du H tnars. Happotons !a situation à cette date les

tesmtes ont desavoué !o livre de Santaretti comme duiestatde

et scandateux (entende: vu t'~tat des esprits en France); its

ont recunnu que te~. rois rctcteni ind''pond!tn)n)en< de Dieu

(eatende: quant au tempère!) ils ont pr"mis do s"us' rire à

la <ensure que f"t)nuterait !p <tor~ ou la Sorbonne. M&!<.tout

aux yeux des juges n'est qu'une t't'happatoiro. Oui "u

non. disent-ils aux Jésuites, admettox-vous !e pnuvnir indirect

du t'ape sur le tt'mp'uet du noi? si oui, vos désavcut u'"n<

aucune portée: si non, espnsex la doctrine 'ontraire dans un

é<rit fraufais et ~atin. Or a etto dernière inj"nction tes reU-

gioux fépttndont ptutot sortir du royaume que de refuser

au Pape un pouvoir qui cat une conséquence inétuctaMe do sa

suprématie spiritueHe. Kt ta-dessua Ri' !te!ieu. trop théologien

pour ne pas, A part s"i. d"uncr tort au Partotnent, arrête !a

procédure. Ainsi tes Jéauih's sont sau~é' Mns avoir eu rien

tdessé ta puh"a<M'cp~ttincato.Co qu'on peut hur reproctter c'est, !o t« mars, une décla-

ration équivoque. Mais e:) face de t'exputsion imminente et du

détriment qu'en éprouveraient leurs œuvres et même !a reli-

t. L'atr~td'c<t'nt!')onest du2')dfeembro<50.3. L'attft do bann~ement est du <4 juin «oc.3.t'oyo!,A~Mnwt//M< t. M.p. 280.

Page 185: Compagnie de Jesus en France 1910

SOLSMtCMEU&U.PttEtMÊBEPAM1E.

gion en France, ils sont excusables d'avoir saisi la planchede salut qu'on leur'tendait, d'avoir recouru à des expédientsqui, sans ternir t honneur, aidaient à gagner du temps etpouvaient .apaiser les ennemis. Ce qu'on peut encore leurreprocher, c'est d'avoir, justement par l'équivoque, fait unsemblant de concession. Et où lie va-t'on pas quand on entredans cette voie? t'en a peu le virus gattit an va s'infiltrer dansles esprits, et un jour viendra où les l'ères français, non plussous le coup de la persécution <mais en pleine faveur, signe-ront la rf.:rettahtc dë<taration du 2~ mars t7t3.

Tel est notre jugement, a quatre si<c)cs de distance. Disonsque! fui celui de ttome au lendemain monp do la tourmente.

Voyant t("! choses de haut et indépendamment des circons-tances particutit-rcs, t'rhain V)H, d'aiitcms t.ot dispose a sou.tenir la Compagnie. se montttt très mcc<.nten<de ta tonduitodt'st'~res; il désapprouvait surt'tut leur eM~a~onent de suuscrircà la future censure de la Sorhonuo. Votre Seigneurie tttus-trissimc, etri~ai) au nonce te cardinat Barhcrioi. fera entendreaux prmeipau\ d'entre eux & que! notatdo danger ils se sontpar lit exp'tscs. Quant & ta manicrt' d'apaiser la tempête etdo recouvrer teur crédit, Sa Sainteté a fait savoir au P. t.e-nërat qu'on se gatde t'ien d'emptoyer des moyens qui devraient,A t'aident d.-mma~o de la Compagnie, être réprouves par tejugement inf~ittitda du Saint.Siogo' Le Souverain t'ontifehtamait aussi t'edition expurgée du livre de Santarctti, etrecommandait au u"nco d en empô*hcr ta diMosion.

).c )'. Centrât do 'i'.u coté aurait désire qu'on ne prtt aucunparti avant d'avoir reçu une direction de h..)ne. Mais il cela taP. Suuron réptiquait que le t'artoment n'avait pas laissé totemps d'agir avec une pareille tonteur; et, t~' ~6 mars, il écri.vait au P. Assistant Je ne doute pas que pout'e<.hc, a ttomo,eu n'ait jugé que nous nous sommea trop prfcipitt:.s Asoust'rh'ece quo le )toy demandoit, et Acensurer Santarctti comme le Par-lement t ordoanoit; mais, comme j'escrivis par mes dernières, quieusse ven la furie de nos ennemis, t'anhaitement de nos amis,t'ovident danger ou noas nous trouvions ou de quitter la Francoou. pour le moint, do quitter le cottega do Ctormont, et (l'ailleurst impossibitite d'obtenir du dctay, les impressions qn'ou avoitdonn6 au Ituy coMtrcnous, etc., eusse juge que ce que eo saino

<_LeXMde ))Mbetini<tSpa<!a, 3! a~t t<HGfAtChh.V~)..XuM.tMtMCtta,D.6~,f. )&3,t5t).

Page 186: Compagnie de Jesus en France 1910

LEUVHKDESAMAHELDEXSOMMEE. H3

conscience et sans offense de Dieu nous pouvit~s dire ou escrire,

le devions plus tost faire que nous mettre cu ce danger, et tiens

assuré que N. H. P. Cénérat et Votre ttévéreoce aiant veu nostro

déclaration no trouveroient rien à redire, sinon qu'"n n'a pasattendu response do Homoet des auttres provinciaux; mais quelmolien? Le Roy ne nous avait baillé que vingt-quatre heures, et

le t'attentent trois jours, et si précisément qu'on ne nous en

rahatit pas une heure. t.a Providence de Dieu, qui a envoyéVotre ttévérence ù t!"n)o, a voulu qu'cUe aie expérimenté en

France quelque chose seuttdabte, <nais je t'assure que l'affaire

estoit bien réduit et! d'auttres extrén'ites ptus grandes que de

son temps.« Je recognois hion, par une lettre que S. tt. It. <<enera!

m'a escrit du t~ avril et m'a esté rendue par M. le cardinat

nonce, qu'il ne dcsitoit aucunement qu'avant que nous eus-

sions sa resputtso nu d~c!:trAt le ttcntifuent de nos t'c'res on

telle tuaticro mais je crois que Votr<'ttcvpron< e nousdétondra

comme ses entants, <nt' à tneu no ptaise que nous aiuns eu la

moindre pensée de desunéir ou de mescontcntfr Sa Paternité.

J'attends eu h"nne dévotion le senti'Meut de Votre ttévt'-renco

pn t)"stre proct dcr, aft!n que. si quoique aultro «ccasiou arri*

voit, nous scaetti<t)ts comme il faut faire, et n anray jamaisdifficulté a "bcir, qu"i qu'i! en arrive, a t'exempte de Hetuy

attt lie MCt</<*f<o6<f/<C<~<MW~<?«/ <tM< <

5. tt importait, on effet, d'être pr'paro il tout événement, car

on était toujours mcnaeu do co«o censure du livre do S~ntareUia taquotto on avait promis de suu::crire. Ce fut ta So<honooquise chargea do t~ dresser.

Encouragée par les partemontaire~, la fraction gallicane do ta

Faculté do 'titéoto~it} entreprit do faire condamner ta doctrinedu jésuite italien comme fausse et hérétique, t! ne s'agit ptus,comme au t'artement, d humilier un ordre t cti~icnxdévoué au

Pape t'attaque est diriséo contre ïeSaint-Si~ptui-mémo. C'est

la aeconde phaso de i'anaire Santaratti nouii y rotrouvoronaencore r)int!ucncodetUchoticu.Ce<todQOtriu<'dupouvoirindiroct,que beaucoup de français considèrent comme catholique, il nolui doptatt pas de la voir condamnéo par un jugement doctrinal.~e pouvant !o demander à i'Assembtéo du ctergo qui n'est pas

1.LcmodoP. Su~coanP. ChMttt,2<;(N~ta<6M(~. to~ontt'~a).

Page 187: Compagnie de Jesus en France 1910

SOUS tUCttEUËU. t'HEMtHRE t'ARTtE.

réunie, il laisse lit S~boone la tbrmuier, quitte à réprimer tesexcès de son xéte au montent voulu.

Kdmond tticttcr nous a transmis une /~<<o~ <<!A/edetalutte ators eugasée entre docteurs gallicans et docteurs ultra-montains Nous h résumerons et) la contrôlant par la corres-pondance du nonce avec le cardinal ttarberiui. et celle des Jé-suites avec tcurt.énérai.

La ptupart des docteurs séculiers brAtaient de profiter do laeirconstancf pourafnrmor teurs opinions." ttétoit temps,disaient-ils, d'empéctu-rte coûts t-t les t-m.ts d'noc doctrine tant prcjudi-ciat~ rt~tise pt au sahtt des âmes <jm avoit domté un titresp' cicu\ la L~uo, mis tout ic ttoyaume de t rance, voire toute< Kmopo,on confusion, causé la mort de pmsiours mittions dectnctiens et parricide des deux derniers do nos rois. Uoc-ttiuc pernicieuse. Ilui '<induit de soi et porte imperceptihtementtes esprits A des ahoninabtes entreprises, non seulement d'atten-ter :)!a vie des rois et princes souverains. mais aussi & renver-ser tes Ktats et poissâmes poHti~ucs <pte Uicu a établis en sonvc-raineté, pour ydm et tant <met'Hgtise dmcra, c'est-à-dire jusqu'àla consommation des siectes H.

t:et état d esprit en Sot bonnefavorisait tes desseins de tUchetiou.Cependant ox no pouvait rien entreprendre sans t assentiment dusyndic t~ro~er, théologien anim" des moitteures intentions a!'ésarddttS:tint.Sie~e. <tn lui députa t'itesac, son ancien profca-seur, dont t'a~e et l'autorité lui en imposèrent, et, bientôt gagné,il roptit te noctem- ttouucnant, doyen de la t'a< utté,do convoquerpom te tH ma) s nnoasscmbtée dans ta<ptette on procéderait àt'e\ame)) du 7M/ </<<~M«'

Le syndic avait :<peine cédé <pt'it io regretta. t)ans lit soirée duayant communupté sa résotution au U' thna!, eotni.ci le

bt~ma vivement tt n aurait pas d~ promouvoir cette attaire: ilavoit tout ~até cela attoit plus toin <pt'it ncvoyoit. Et sur cejttuvatt tni représenta tant de chose,~u'it tui lit chauler d'avM< rrMaisil était trop tard pour conhemander t'assemblée. Le tende.main donc, eu la salle d<*la S'u bonne,quarante et un docteursse trouvaient réunis daus le nombre, pas plus da trois regatiersles autres étaient occupés a des statious de carême en province.

t. nichp),~to« r~t.- </<-«. ~)«it'<-<fpM~eM.~or~ton- M(~ mf<M'<"o) tif. 2tfe))«);<6.i<ff."<<<~a«W''t< ~c'~(/t!<f{e<'~<;?72. ? fo.'MM t'ett~Mf, p. )«.3. Sfada &B~hMeni. n tnat~ tMC <~ch!t. Vat., Kun!. dt Francia, n. 66, f. 63..4. ~t /'t«oMt f<~a~'y< p.

Page 188: Compagnie de Jesus en France 1910

LEHVHEDESAKTAHELUENSOMBOXXE. i~

En qualité de syndic, Froger exposa le motif de la convocation,

puis it ajouta aussitôt que, reûexion faite, it lui semblait dange-tpux de deliixéror sur une matière aussi grave sans eu avoir yeçut'aveu de l'autorité ecclésiastique, et qu'on ferait bien de s'en

tt-mr ta. Maisle doyen, ami de Hicher, fut d'un avis contraire;la aeutté s'y rangea, et tout de suite elle nomma une commission

pour examiner le livre de Santarelli et en faire un rapport à la

prochaine assemblée.

Ann d ëetairer les docteurs chargés de ce soin, les Jésuites

jugèrent a propos de leur faire parvenir par l'entremise du roiet 'ht chancelier quelques comtes observations.

« l'iaiso au Uoy de faire voir AMessieursde la Sorbonne et àceuxqui examinent ce livre et en doivent faire un extrait: t* S'it

n est pasvray qu'en tout te ti\ re dontil est questioni! n'est nutte-nteut parlé du hoy en particulier. – S'il n'est pas vray quet"ut le traite de la puissance du ~ape regarde autant t'Ëmpe-tcur, tf itoy d Kspagne, cetuy de Pologne et tous les princes sou-

Ytr.tius, tant d'Attemagne et d'ttauo que te ttoy. – S'it n'est

pas vray qu après avoir traiite de la déposition des ttoys au cha-

pitre \XX, it traitte aussi de celle du Pape mesme ausuivant. – S'il n'est plis vray que ta mesme matière fut agitéeauxderniers Estais Généraux et que feu Monsieur te cardinal durcn'onafoict imprimer sa harangue, taquotte contient ta mesmo

<etrino t't faiet voir que saint Thomas et grand nombre dé doc-teurs de la racuitti de Paris l'ont enseignée et imprimée dans toursouvres. y S'il n'est pas vray jqu'en ce cas; il faut aussi.~fendre lit lecture de tous lesautuurs quisouatiennent la mesme

'tpiuion. – <~S'il n'est pasvray que c'est faire injure signateo &S:)M:tjest~de dire que le tivro est ptus cr.'indre pour tuy (s<c)

<ptepour les autres souverains, commes'il avoit rien approchantdes qualités d'un tyran, d'un usurpateur et d'un prince mat con-

tntionne attondv que l'auteur ne parle que de ceux*ift. –

7°S'il n'est pas ray qu'il vaut mieux faire commelos autres sou-

\<-fains,ei comme it fut faici aux Ratais Généraux du Royaume,

<tui est d'cstouuer et aupwimet' cette prétendue doctrine plust"st que do l'eventer et putttier davantage par contestations,attendu que lit thf <c est une opinion et que t'Egtiac n'a riendécidélà-dessus t,

). 6Observationsù MessJetiMde taSotbonoe (FMne!aohhtoHa,t. tH, n. ?o,sansdate).

Page 189: Compagnie de Jesus en France 1910

m; SOUSHtCHEU~. PRËMtËttEPARTtE.

.t~–– -––t< t~6. Ce dernier conseil qui s'adressait plus speoiatement à

Louis XMtne fut pas suivi, et tes commissaires no tinrent aucuncompte de ces sages observations, si toutefois elles tour furentcommuniquées. Le i" avril, ils donn&rent tccturc de leur rapportdans lequel ils s'étaient appliques faire ressortir ce <juole ti~econtenait do p!ns tort sur les rotations des deux puissances 1. Ilsconclurent qu'une telle doctrine devait être condamnée comme« nouvelle, fausse, erronnee et conlrairo à la parote do Dieurendant la dignité du Souverain Pontife odieuse, ouvrant le chc~min au schisme, dérogeant &l'autorité souveraine des rois qui nedépend que de Dieu seul empêchant la conversion des prince!}infidèles et hérétiques; troublant lit paix publique; renversantles royaumes, tes Etats et tes républiques; détournant los sujetsde t'oht issanee qu'ils doivent a tours souverains et les induisant

des factions, rehettions et attentats a la vie do tours princes x.Les partisans des doctrines romaines. Uuvat, Mancterc, tsam.

bert, !<cCtorc, Fro~of demanderont oit vain <m'<.nse c.'Qtontatd'une censure H~a!o, comme on avait fait pour r~/H)<censure <jui justement « avoit ett'-bien reçue do tout le monde,mëtuo du Saint t'ero~ L'avis contraire pt'evatut; il fut d~cid~.a lit majorité, que la doctrine de Santaretti serait condamnco8e!"n tft formute proposée par tes rapporteurs, ftn n"mma unecommission pour redigef un te\te amptet on donnerait ensuiteune approbation définitive. Averti de ce <)uise passait, le car.dina! Spada sortit enfin de sa tëse~ve et prit auprès du couver*noment une attitude enorgioue. <técrivit le soir mémo a Miche.tieu. Il Monseigneur, nous voici plongea dans le plus grandembarras <pti fut jamais; nous voici a ta veitte d'un schisme, anserment d'Angleterre. Si Votre Seigneurie Htustri'<sime n'v met!a main et ne se déetare ouvertement, si elle n'v remédie pa'iavant demain matin, il ne sera plus temps. M. ritesac a amené lesyndic do la Sorbonne a une réunion extraordinaire. On a nommfun petit nombre d'examinateurs, et parmi ce peu beaucoup dettiebcïMes. Snr Mn simple et premier rapport to toup a et<porte, et demain matin en une nouvoHe assemMue extraordi.naire on se propose d'ordonner la publication de ce <p)ia'ost fait.lion 1 Est-ce donc avec cette précipitation et tous ces ma-

t. <Relationdofoqut&'<'s<t'as~en Sotbonne,te<"o<tMe <~tcMw.Vêt. \u))<mtMRt)a,n.M(',f.2!).

M< S'f"~ <I;Cnttt',t~ofl.dctd·e·1.Il, Il. Il, p.:UO,}

9. Relation<'<Mo6f<p. 7.

Page 190: Compagnie de Jesus en France 1910

~E UVRE OBSAXTARELUEX SOMtOXNË. ~7

MtMoffM HC H<M<'f<e't, p. -)3t.

COBM'~tE fE <~OS. –' T. M.

neges que doivent se décider des points de doctrine de cette tm-

portaaco? Est-ceainsi qu'on prétend donner le coup mortel au

Saint-Siège,dans un tempsoù te proviseur de la Sorbonneest un

cardinal de Richelieu?Etc'estun Pitesae. connu pour la créature

de Sa Seigneurie Illustrissime, qui a le front de s'en faire le

promoteur sans craindre de nuire Ala réputation du cardinal.

t'n cardinal du Perron a eu le codage, en présencede tous tes

États,de défendre les droits de l'Église apostoliqueaux applau-dissementsdotout le royaume,et autourd'hui on n'entend parler

de la cause de Dieu qu'avec des gémissementspar ceux qui ne

peuvent l'aider autrement que par des gémissements.Je supplie

humblement Votre Seigneurie Illustrissimed'ôter le masque de

honte à tous les gens de bien, et de donner de si bons ordres

que demain Mne se parle do rien a la 8orbonne.Je pense qu'il

n'est ni du service de Meu, ni de celui du Roi, qu'étant aussi

juste et aussi pieux qu'il est, il se commette sous ses yeux ces

impiétés et qu'on fasse croire ce qui n'est pas' u

18est probable que Richelieune donna aucun ordre. Danslas-

semblée du samedi avril, après ta lecturedu projet docensure,

quelques docteurs des plusconsidères, telsque ttuva!et tsambort.

supplièrent leurs cottèguesd'adoucir les qualificationstrop sévè-

res, de aupprimer tes expressions « orronnee et contraire à

la parole do Dieu La censure, vivementappuyée par Hicberet

Fitesac,fut approuvée dans tes termes où elle avait été pro-

posee~.Lenonce, très contrarie, s'onorcaencore d'obtenir une inter-

vention dj gouvernement; mais les docteurs, avoue Kicbetieu,

étaient« soutenuspar la Courqui cro)oit, en tes défendant,main-

tenir l'autorité royate~. Spada. se doutant qui les appuyait, se

rendit au t~uvre. Reçupar Mariode Medicis,il lui déclara que le

cardinal ministre s'était oui considérablementen cette anairo, et

qu'on en parlerait à son désavantagedans tous les pays étran-

gora. La reine répondit qu'après tout le mal qu'on avait déjà

dcbM sur son compte, sesennemis pouvaientdifficilementoser

davantage. Ce peut être vrai pour la France, repartit le nonce,

mais non pour les autres royaumes. ARomesurtout, j'ai rendu

jusqu'à ce jour au cardinal de fort bons ofOces,hormis en cette

1.t~UtedoSpadaà nMtfMfU.t" avril<6M(Ob!.nat..nM.Uatt''n.6t. f.a&).€f.MoUMaye,tefa~<f«t<N<fM~eW~cat<t<n<!<<<<!WcAfMex.p.tM.ttt.

2. CenmMdaH<MdeSantaKH!(U'At6<'nt~,C"M.Jt«<«'t. tt, t'. tt.p 2tt).n.~dMotfMftcNM<'Me't,p.~3t.

Page 191: Compagnie de Jesus en France 1910

~8 SOUS MCHKtJEU. PMEM~HE PAMTtH.

Htfaire dont i'imnnptanfM no mn .~nm~t ~< .t~ àaffaire dont ~importance ne me permet paa de me lairet. 1)La censure, présentée d'alrord au roi et au cttancetier qui en

exprimèrent teur contentement, fut ensuite impriméeen latin eten françaiset mise en vente to lundi a avrit. Au dire de Hicttor

la acuité de Théotogie et les docteurs de Paris furent lorsgrandement loués et bénitspar les bonsserviteurs de Dieu et duMoiet par ceux qui aimoientt'itonneur. la tranquillité et le reposde la France ». L'Universitéde paris tint, le 33 avril, uneassembléeextraordinaire; elle y décréta Il qu'on devoitgrande-ment louer la sacrée Faculté de Théologied'avoir jugé si saine.ment, pieusementet religieusement, et d'avoir, si a propospourt'état de la chrétienté et principatement de la r'ranco, rotové lutumiére de raucieuno et véritable doctrine, imité la vertu detours anciens, et fait chose tr~adigne de la professionqu'its fontdo défendre ta vérité ». Parte même décret, it fut ordonné quela censure sorait conservéedans les archives universitaires etlue tous les ans publiquement &la processiongénétato du moisd'octobrea. Les Universitésdo Tuutousc, do Valence,de Bor.deau<. de t'oitiers, do BourRfs.de Caonet plusieursautres con.damuèrent aussi le livre de SantareMiet ordonnèrent que lacensuredo Sorbonnoserait inscrite dans tenrs registres

KaMicatMet t'artomontairestriompttaient; quotques.nus mêmeprédisitiontdéjà la chute prochaine des Jésuites. Maistôt n'étaitpoint le ptan do ttichetien. On te vit bien, quand t't'nivoraitéprésentarequête à la Cour pour obtenir t'enrogistromeotdo sondécret, fout en remerciant le tiédeur. Tarin, de sonxétepour lesdroits de la royauté, LouisX)tt, &t'ins~ation du ~ardinatmi.nistre. lui intima t'ardu' do cesser toute démarcha oMpr''sdut'arïcmont.. U'autant. lui mandait.it. (lue cela ne pourraitsinon rembraspr une division que j'ai éteinte, qui paroissoitentre vouset tes Pères Jésuites, nesquo!~ ont désapprouvéledittivro comme mécttant et pernicieux, et que le bien da mesaMairesno comporte point des partiatitex dans ce !<oyaumo\ IlMienptus, craignant que 'farin Il pressé par aucuns Aqui touteschoses nouvottes plaisent ne devrai pas A ses eonunando.

K~ (Archiv. a,a. ltvlarlon~W~iloGfe,p. lot.Ucupt t)e H.'nhtMttf. ao owtMtc~t (O-A~n)~, faM. ~Mf., 1. )). f. H,l" alal.

t. tt'At{!<')~ê,f. 3~0.

~'tfnheMXc, rnaUMO. (n'Atgeat~. t«~. Jt«Mc.,p- <t~.

Page 192: Compagnie de Jesus en France 1910

H! t,ht~ CE SA?<TA~~E~ EX SORRO~E. H&

ni ~A<t!~t t~ <t n~nt ~tt t~n~Mt~~ttMfAcÏ~AT~t VttTt~Mnmonts,le roi écrivit le 3 mai au premier Président, Xt.de Verdun,le chargeant de veiller à l'exécutionde sa volonté.« En cas, lui

disait-it. (lue ce remède ~ord~ donné au Bectaur} soit tropfaible, ce sera &vous à en prendre un tel sur-te-cbfunp, quej'aye le contentementq«e je m'en promots'. a Quelquesauda-cieux conseillaient a tarin do passer outre, sousprétexte (luelalettre du roi n'était pasrevêtuedu grand sceau; mais ils ne furent

passuivispar la majorité~.

7. Uant lecoup pott~ aux doctrines romaines par laSorbonne,le cardinal Spad~n'avait pas eu do peine à reennnaKrola maincachée de Hichotiou.Aussi ne fut'it pas dupe de ses hypocritesexcuses,torsque te ministre lui envoya le P. de Bet"!to pour luiexprimer ses regrets de n'avoir pu empêcher !a censure et toifaire ente)«h'e que te roi était circonvenu par des gens qui In

t emplissaientde crainteset de soupçons. l.enonce,outre de cotte

duplicité, se plaignit amèrement de la conduite de MichetieuIl se pique, dit-il a Berutto,de faire le bon Françaispr~'sde la

personnedu roi quand tes intérêts do Borneet du t'apo sont en

jeu, mais il manque a foire !o bon catholique ou no le fait quapou rondement et par manière d'acquit. A la.vérité, jo l'estimeet te tiens pour homme de t~to. de ressources et d'un grandncdit; cependant quii le sache, je na cesserai de faire retentir

partouttneareproches,~usqu'&ce qu'il m'ait donne sujet d'atten'thé de sa part un remcde prompt et sfhieu~.

ABome, le Papa et les cardinaux étaient sons le coup d'uneémotion non moins vive, dont nous retrouvons l'écho dans lit

correapondancadu cardinal do Marquomont. ~i0roy très chré-lieu, tito aisnA de t'6{;!iae,n'est donc plus dans lit bergeried'icottp, puisqu'on ne vcult pas qu'il reeognoisaele Pape pour

t. Copte do h tctttc du ~ut n M.de Yefjun. 3 tnat t~M (Atthh. Va! Kunt. difMneta, u. t. &)&.&<}.

9. C).Jotthtatt), Wit.~<' <'(/o<t'<'M<M<~ ~<rh, p. «t.3. Sp9(<a<)BMbM<n!.Muata~t BteheUsufera retomber te< tott* ~urte < de H~uttp

t!))M.nal., f. Italien, et. fo). ta). )<e~aoctoh~etMt le P. H~Mm) ~tthattau f. Cha~tel u M!c~te P. Monodpattant a PontthMt'teat)ftM'' te eetdtnat doHteheMeoOMttdetôt ces paMtes On tn'a woutu(hat(;e~d'awo~ voulu n)e«M ma) ta Compacte toMdota<Ta!<ed~Saotatetty. Celan'est point. CefuMte ca~MnahtetMMtteqot fett toute <eMetrame t't ato)t tuoetu irmUeete!m)ut) (Ï9toute la fMf)t< 00 t)uo)t~f<om fa!Mywotfh< n~moin's. t)t«)bt. n«., t. hOo. M58, fct. t<9.t R~ttttf. mott en t6M. t)<tpottt.tttM ttûfenJMe<t))<teCMaceu~ttana '(<))no tout m'Hetoent pmtnë?a. Aut<MtMtt<sont't&tattonaMcatdinalat au mob tt'aoMt63?. ~euaprf'<tedfnoupmentde t'attatte San<~te)< pMato 'tm' te papen'avait Hexwna lui Mpmfbff<h)t)9tp<c!MO))<tf)nfts<!<(;tatMl'ourle Stint-a~-gf. Cf. t<Qu.sa}p.< fff.. p. t?< ft M~.

Page 193: Compagnie de Jesus en France 1910

iM SOMR!CttEMEU.PHSH~HEPARTIE.

son pasteur*M,s'écria Urbain VU<et il «Majusqu'à dire que ta

censurede Sorbonnoa étoit de tette qualité, quo d'une façonou

d'une autre il était nécessaire qu'H.en appardt quelque répa-

ratif'n, qu'il en faudroit parler en une congrégation de bon

nombrede cardinauxouen pleinconsistoire,et.sï cola nesufnsoit

pas. qu'tt faudroitassomMerunconcite~ M.Cettecensure, écrivait

encore Marquomonta Hichetieu. n'a pas moint scandalisé la

cour de Mômeque le livre de Santaretti n'a irrita ta France. Le

cardinal Magatutt:a dit à M.t'Ambassadeur quecette occurrence

a plus touché et affligé !e Papo que no fist la ptiso des forts de

la Valteline, et certes j'ay moi.mcsmeouy Sa Saintetéen public,

dans sa congrégation du Saint-O~ce. et on particniier dans sa

chambre, en parier avecbeaucoup do douleur et de sentiment.

Il est quasi tmpossible. qu'it ne se fassequelque rupture à nos

liaisons, si l'on n'apporlo quelquetenitifa ces aigreurs~.

no telles remontrances nreni comprondre à itichetien que ja

Faculté de Théologie,dépassant toute mesura avait notoirement

Mc:ts6J'autorité du Saint-Siège. « Par cotte censure, avoue-t-il

dans ses ~wof~, [les docteurs do Sorbonne) condamnoient

comme hérétiques beaucoup de propositionsensemble,de i'avitt

desquels («e) piusieurs et la plupart dos docteurs de rÉgiiae

ont été, et aucunssaints et doctespersonnages sont maintenant.

Rtoibien cette opinion[de SantaroiM)est mauvaise et non rece-

vable on France,H est permis de n'ctra pas d'une opinion sans

condamner l'autre d'hérésie, qui diviserait la robe da Jesu~

Christqui est son ËgMM*.Il

Ajoutonsque te cardinal ministre n'avait nulle envie de se

brouiller avec ta cour de ttome ni avec tes bons catholiques de

France. Mva donc reprendre le ro!o de paciticat~urqu'it a d~a

rempn rannee précédente entre le Parlement et le Cterge; it y

sera aide par tes disputes qui régnaientau soin de la Sorhonna

depuis la censarode Santaretti.

B. A peine avait'eMeété publiéo que les doatours uttramon-

tains, Uuvat, Mauctere,Poulet, taamberi, Beverdy, protestt'rent

coot~ol'audace des Mieheristca.Ils dirent avec raison que !a

). t.cUteducardinaldeM<Kqnemont~t<ou!<XtM,o*t«tM6<tHM.aat.,?. S6G8,t MI,

3. jt.e«te du cachât do Ma~aMMnt a t~t! X tt. a ma) <6M(~Mhtw.des A<T.

EtMnt: MoMP.CotM~ t. XXX)X.p. &).3. Mttx~'opa Htehew. 7 mtt<M6<~<~<-m.p. 9~.

t..MftttOtn't '? «hh' «< t. 1. p. «t- t

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HVBB PB SAXTAHKt.U ËK SOMOXXE. ~8~

tacutté, surprise par la violence et l'astuce de quelques-unsavaitviotoles toisde sa discipline intérieure u ils aimaientmieuxtnourir, déclaraient-ils, quesouscrire à une censurecontraire ~uxtoncites tecuméniques et injurieuse au Saint-Siège'. Hésoiusou<)eia fait*erévoquer oud'en adoucir les termes, ils tentèrent, pafdesinstancesamicales,d'amener leurs confr&resgaiticansAcorn*

j'tendro la gravité do i'oMensofaite au Pape et il ta religion.y y réussissantpoint,Ussongèrentencore&organiser une contre..ts~emMée;mais los docteurs mendiants K'ouh''reot,et !o PrieurdesAugustinsreiusa une salle pout !a réunion~.Manst'as'iembteo<tela Soruonnodu 2 <nai, ia majorité des docteurs protestèrentvtotommentcontre ceux <jui voulaient revenir sur la censuM.AtorsMauciercmenaça d'en appeler AJ'autorité supérieure et,{tussantau< actes, tie rendit au t~ou~reavec ses amis. L~. ie«' thna! lit entendre Mar<ede Mtdids <.qu'it estoitprêt, avecla meiMouropartie do soncouege, d'espanohcr sonaang~ou sortirdu royaumeplus tost que de souscrire a la censure de Santa-tctiy~

Aprescotte démarche, (famnteto P. Carasso,« nous vein)?sungrand changement aux auatres de leurs Majestéset de la cour.Car M.de Mariuae. a prient garde des sceaux, dit courageu-sementa la Meinentore ~uit n'estait pas temps de faire desmartyrs, e< qu'il valait mieux pstouQerces semences de dM'hiou' itiehoMeude son cot&lit savoir au cardinal Spada ~u'i!o)ai<décida Aintervenir eu <jua!it~do Proviseur do Sorbonne.~e Pape, dit-il, a fort à cepur la révocationde !a censure..doveuxlui donner cette satisfaction sans~ue lesgens du Parlementpuissentcrier contre mui sur cet aftioto~ u Maisit se contentad abordd'amuser le nonce et la eour da Hotnopar des nc~acia*lions dont le P. de Beruttc devint te principal agent, Son idêot tait quo !a Sorbonne dressât uno nouvelle conattfeen termesscneraux, sans condamneraucune propositiunparticulière. pouryparvenir, il fallait d'abord qu'un eertaia nombre do docteurslui adressassentune lettre danstaquette i!ase plaindraient de tafaçondont on avait procédé la première fois, <<eP. de Herutte,chargé do la rédiger, obtint en trfs peu de jours vingt-q)Mtpe

t. ~Ment.t~«MdeButâtaa Ma~,<"iaMtett6M(AMMt.Vat.,Noaa.dtFMafÏa.n.<M.f. t0~.

?. Cf. Puyott op. f~ t. )). p. a<o. cote a.:<. OttaMO,p. a!9.9:0.4.tMt~M.&.)LeMMM,W)totf<' <fe<OM<<~fW, t. XXtV.

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<M sms tMCMMt~. PMEMtKMBPAMTtE.

~natures; encore avait-ilcru plus prudent de no demander leuradhésionqu'à un petit nombredo retirions*.

t.c cardinal ministre n'avait pas encore jeté tes yeux sur cette

pétition, que parut un arrêt du Coosoitqui prétendait resoudMtoutes les difncutMs~.t/aHairede la censure s'était co'npUqueo,en en'et,do la questiondes docteurs re~utiots dont le t'artemontvoulait restreindre le no'nbr~des voixpour tes décisionsconcor-cant la doctrine~. t)onc,pat' rarrôt du i8jutttet, le roi, dëshanten finit*avectoutesces discussions,évoqua la cause itsa personne,défendit au Patentent do s'immiscer dans les anttirM dMht

Facutte, et commandaau syndicdo celle-ci d'expédier au Conseiltontes les pièces relatives &ta condamnation de SantaretHet &t'admi'Miondes Hc~ntiet~

t<ot'artemont, ne tenant aucun compte de la volonté royale,dcc!da que de tr~'shutnbtos remontrances soraient adresséesASa Majestéet contmua do detiberer sur lu présence des doctoum

re~uticMaux Assembles do ta Sorhonne; il arrêta memo.tejuillet, que tes Supérieurs des quatre Urdrea mondiants ne

pourraient envoyer plus de <tfux Religieuxdo chaque couvent« pott) assister et avoir voixdetiberativttaux dites assemblées~Matgrôcettedéfense tes ttoguMors,s'autorisant des tettrfsdu roi,vinrent en grand nombre a t'assotnbtoodu mois d'aont. Maux

députesdu t'artement se fendirent en Sorbonnopour verinor tefait, et, a la «nite do lour procea'verbat, f'arret défavorable auxOrdres mendiants fut maintenu et confirme dans toute sa

rigueur~ Ator: fatigué de cetteobstruction, te noncent entendretM plus vives ptaintes; il représenta au ministre que ce demetehritant tratnait depuis six utois, au grand seandate du publieit était temps d'exécuté?tes promessesdont Son ËminencaN'étaitmoatr~o prodigue, il fallait en nni<'at qu'on n'fn partat plus.Mehatieurépondit que satisfactionseraHdooneoau Saint-Siège!.

Defait, te r novembre. )LaoïsXHtsigna un arrêt de sonConseildans lequel, rappelant celui du juittet, it en ordonuaH

t. Spitda&Ba<bct~t.a~awttt'6M(MN.nat..t. naMon.Qt.fo).<)a,69.-.M«MaQM<<!e<<!ottea~(A)t<'tt~.Vat.,Kuae.diPMneta,n.420,fol.t<8.t&&).

9.t~UM<!oP.6~n<'tatanP.Binet,<tmat<6M(~aoeta,Bp!t.Geo.,t. tV~.a. Spada&aMtMtat,t&Jutttett6'!0(Atet)!w.Vat.,NuM,di PMne!a,n.CO.f.«!).4.A~t duCooMH,tSJutMf)t6M(Ae~f~ff /)w<f<!<<,t. Xtt,en.MM,p.MO).&.AMCtduPattement.3tJutllett6XO(O'A~ent~,t'oM.~tMKc..< M.P.M.p.9M).0.t.eMMdoMauetMc&~uy«M.<taoût<MO(A<eh!t.Ve< Nun)!.dt t~aM~.

o.MO,f. <CO,<M)–Cf..W<no<~<WeA<'M<'M,t.t. p.<aa.7.SpadtaCMbeWat,30ju)!!<?t<620(Ateh!t.Va<Moot.dtFMOfte,0.<03, <<!?.

468).

Page 196: Compagnie de Jesus en France 1910

).(! t.hME PR SAXTAR~t.! EX SOMMONS. <M

~exécution,sansa~oirégard &Farrét du Pariemontrendu le2~do

mémomois. tt défondait en outra à tous ses sujets de quelque

profession, qualité et condition qu'ils fussent, de composer,traiter, ni disputer do i'aftirmativoou négative des propositionscoMcornantle pouvoir et ~autorité souveraine do !ta Majestéot

des autres rois et souverains. a peine d'être punis comme

séditieuxet perturhateursdu ~pos puMio'. HCetartM fut s)go!Mela FaouModans t'assemtdeodu i" décembre.

Késagréabto rUmvepsii6,à la Sorhonnoet à la mag!stt'atut'c.r'ate~eoUon du roi ne fit que les exciterà la résistance. Deux

cas d'insoHmissioKso prodtostrent aussitôt.

L'arrêt du 8 noveothro maintenait aux docteurs réguliers le

droit do participer aux assomtdéosde la Facutté or, les docteurs

sfcuMersretusurent do renregiatrer, sous prétexte que le Par!c.

meot avait donné une décision contradictoire~. – t.'arrét du

a nove)nbrHdéfendait a qui que ce fnt do traiter tes questionsrelatives aux deux puissances or, le recteur do l'Université pritl'occasion d'uoo thèse du dominicain Testefort pour rappeleret condamner !« doctrine qui attribue aux t'apos un pouvoirindirect ou direct sur te tomporet des rois~.Lesévoquesprésentsà Paris s'élevèrent contre t'uaurpatioMdu recteur, auquel il

M'appartenaitnullement de trancher une questionde théologie~.Au surplus c'était trop de désobéissance, t'autorit'; du roi se

trouvait compromise, et dans son ontourago on conaeiMai~la

réprt'sitioH.t.o maréchat deSohomhergétait d'avis « de aedébar-

rasser do ces pédants qui chaque jour mettaient aux priées Sa

Majestéavec la Papa Le P. do <téruHedisait que l'exil de

t~itesacet d'un do ses collèguos, durant trois Mois.produirait

plus d'an'ot que dix arrêts~. U'autresproposaient !es chatimanttt

les ptussév&rca.MaisKicheMeuavait un autre dessein aborder

de front tes insoumis, forcer ia Sorhonne. t'Université, !e Par-

temont à a'incMnordevant les voïentéa rayâtes.

9. )) dompta en premier lieu !a Faculté de ilidologie. !<o

a janvier <027.Philippedo Ccapéao,Avôquede Nantea,ao rendita t'assomMée,porteurd'une ïettre de cachot, ~o roi y ordonnait

). A~MdueoaMttpttw~.a ooweNtbta<6M«yAtgoaM.t'oM.~<f<c.,p.aaa).x. LeUtedanoacot.oa!t Xttt,Jea~tM<a:!(AMM*.Vat-,Mu)!dtFMaete,n.

40<,f tt 0)a. Condamnationdoh ~6!e<!ofe!<e(bH(u'Atgen)~ eM.,p.935).4. Wtno~vt<f<-We~fMM,1.1, p.4M.6.HoOM~e,op.e~p. t6N.

Page 197: Compagnie de Jesus en France 1910

ttt; SOtS HtCMUt.tKU. PKMMKOEPAtWK.

aux docteurs. dans les termes les plus impératifs, d'enregistrerarrêt du Conseilconcernant les Ordreamendiants et de cesser

toute contestation relative au livre de Santaretti'. Lu Facultéconclut d'une voix unanime que l'arrêt du 2 novembre Mraitenrt~ishé Quant au Uvro incriminé,t'évéquo doKan!cs déclaraque le roi tenait a savoir si la majorité des docteur acceptaitou rejetait la censure du 2 avril <6~6. Aprèsen avoir dëtib~rédans'M~ns grande agitation, laFacu!~ dédda unanimementquet ouvragedu jésuite devait être condamné comme mauvais etpotMicieux; mais dix-huit docteurs seutetnout po~isteteut amaintenit'ta première censure, cinquante t'ofusorentd'en Mfon-naMre ta vatidité et sotticitôrontl'autorisation d'en drosser unoattirer instrMitde cette délibération et du désaveu de h cen-bure, !o t'ape commandaau nonce do s'opposer a toute censurenouveno~.Quoiqu'il en dut advenir, la Sorbonne était soumise.

ttichetieu ne ménageapas davantage t Université une déeta-ration royato aunuta en torntea sovëre:) le décret du RecteurMazurecondamnantla thexode Testctbrt~t~'humiMationn'abattitpoint Mazure,qui s'imagina Mtever lion erédii en se disculpanttui.mémodevant LouisXHt. Le ~janviet', it se rend au Louvreen hatut de ct'rémonie et suivi dea t~cuttés qui rempt~enttout le cabinet du t'oi\ '<Sire, lui dit-it, votre UniveMité.. estgrandement traversée et aMigée. pour vous avoir scrv! ndé*temont. On veut. donner couraa cette damnable et pepoiciotts~doctrinequia enfanté la Mgue. Noussommesignomi~teusement.aoiea et persécutezpour avoir soutenu que vous ~tes souverainet ne ponveaêtre déposé.Sire, le mat est si grand ets'augmentMsi tort, qu'ito'y aquo VotreMajestéseule qc! puisMy remédieret teamenacesetvieteocesqu'on nousMinons réduisentjosqu'aupoint de demander vot~eprotection. Et aCn que toute la Franceconnoisseque ce que nous wou~disonsest vérïtaMe, et que hpostérité aaone que noua vous avons rendo tous les dovoiradenotre ndétité, nous vous supplions, Sire, que noua soyonsjugéo

t. t~uoduMta h8c<bot)M,3~Mtst<SMM~~w.~ ~«fe«, <.~M,M!.MM~c't0)'

9. <MtnpteMada de h t~aate de Soîhoaoe. a ~ot!et t09T(AKMw.V~t., «OM.d!~<ranf)a.n. ~M.f. 818). – pMc6netha< do M~que de NetXet (MMMn,o. «a. ttM'taa). Cf. ~WM~Mf~. p. a<t ~aM<fM d<<e~M~,t. t, p. 43$.

9. Samtoath delta MMMttoM~atta. <uttt<~ de la ee<Mtt)'aMotto<tMod'An<eo!o8<u<)aM)!o(AKMw.Vat., NttM.di pMn~a, n. <M, t. )0~<5).

9.BMtMMoomnatantta<!&aetdoMe<eat<M<Mta~M deTette&ttMo~f.tH~p'<t<)p«~.t. XII,an.t6M,p. «).

S.FMth'M,p.!t<.–Cf.D'Aw«aoy,~me<M<<'A<'otM~<~tM<,1.1,p.4tt.

Page 198: Compagnie de Jesus en France 1910

t~ HVttE &ESA!4TAMt.UEX StMWOXXE. 183

eu votreParlement, ou sont ceuxque nous a donnez pour jugesnaturels Votre Najostôen son avènement à la couronne, ainsi

<~tevos prédécesseurs*.MLe roi se contenta de rëpondfM «Je

vousremero!e de i'auection et du soin que vousavez pour moi;mais je ne trouve pas bon que vous vous mestioz de ce quitouche la Foy c'est à faire aux <!octeurs.MonMardedes Sceaux

vousdira le teste LeRecteur fut matmeuôpar M.de NaMttac.<.Vousavez fait, hu dit-il, un décret que vousne pouviez pasfaire, vostrc profession n'estant point de théologie, et l'avez

hastt sur un faux fondement,disant que la thèse [de Testeîort)avo;tété condamnéepar la Sorbonne,ce qui n'est point. u Une

discussion s'étant onglée, le Garde des Sceaux interrompitMaxureet lui imposa-silence« de la part du Roy M.En vain ie

hpeteursuppUaLouMXtHde lui permettre de parter. Sa Majestôlui réponait '< C'eat assez~ L'fnivetrsité dut se t'é~udre,

jusqu'&tMUvelordre, Ane plus censuret' les œuvrea des theo-

logions.

t0. Le Parlement n'aHait pas être aussi laeile à soumettre.

Il lui parut que la Sorhonne, en révoquantla censure du ~a~<~~M~, avait porto atteinte A ses propres arrêts contre le

mêmeouvrage. C'estpourquoi, !o janvier, il Marnafetto revo-

cation, la déclara une entreprise contre t'autoriM du Roy, la

soretédasa personne et de son Estât et ordonna que la censure

<tpa< et t avril tO~Qserait enregistrée au greC~do la Faculté

de thcoto~ie pour y avoir recours quand besoin seroit a. En

outre, i! défendit à toutes personnesde quoique état et qualité

qu'etteatussent d'~erire ou mettre en dispute aucune propositioncontraire à ladite censure, & peine do crime de tëse.majeate.A cette audacieuse provocation le roi répondit, le ta janvier,en donnant oao ~<<M~~oH par taquotta il interdisait A la

Faeuttô de traiter, en quelque sorte et manière que ce fut.auairedeSautaratM:de publier aucunacte de sesdetiberatioM

précédentes sur cp sujet; de m'en délivrer aucun extrait <m

t opie,sans«a permissionexpresse,a peinedo nuMitôet désobéis*

sanee et d'encourir son indignation. Maisle Parlement ne fit

aucun cas de la Déclaration royate; revenant li la charge, il

ordttnna, le 35 janvier, que son arrêt du 4 serait exccuMselon

t. HaMagaa<!aRettea~MMoM(teM~MM~Hfett, p.!?}.2. ~e ~'jnM ~aft~ott, p. ta'39.

Page 199: Compagnie de Jesus en France 1910

<8~ soustOCME~EU.PRRM!K!<Rt'AttTIE..A

sa formeet teneur, ovfe défense&toute personned'y contrevenir

sous peinede punition exemplaireAmsi tes magistrats de la cour suprême, aoua pretextt de

défendre t'iadépendanoe du roi, résistaient ouvetteMent à sesordres, Le 39 janvier, un nouvel arrêt du Conseil lour fit« expressesinhibitions etdenenses do connaîtrede cette attireet chargea les sieurs cardinaux, prélats et autres que Sa

Majestédfputeroit de décider « en quels termes sero!t n~uela censure de la pernicieuse ot détestable doctrine cantot t hulivre de Santaretti t<cParlement ne cédn pas tout do te;il résotut, le i'" Mvrier, do faire d''s remontrances au roi, et

désigna !o président Le Jay pour se rendre avec quatre conseil-terf à la Sorbonne où t'nn préparait, disait'on, une d~eotarationcontraire à la censure primitive En cHet, la Faculté do Thfo-

togie, fort embarrassée au milieud'ordres oontradictnifM, tenaitalors une assemblée ordinaire; elle vettait de conchue ~u'ettese soumettrait aM!: injonctions du roi, torsque sur~ittrent tes

dëputea du t'artement. LeJay déclara qu'ii était envoyé par laCourpour retever le courage do ceuxqui défendaient les droitsdu pouvoir royat il promit a Fitosaeet aux ttteher~teNt'assis-tance des magistrats, et menaçaau contrairo de leur ressen'timent te ?' Ouvatct teauttramontaina. Maittcesderoiersripos*tt'rent qu'en dépit du Parlement, et contre lui, its soutiendraient

jusqu'au bout la doctrine dot'Égtise. Sa missionremplie, le JayMretira emportant l'original de la eonotusinnpriao ait début det'assamMee 4.

A la nouvelle de cotte démarche, Louis Xt!) pensa qM'it no

pouvait plus longtemps laisser do tettos bravades impumes.tt manda au Louvre le premier président, te président Le Jay,tea gens du roi et tas conseiMeraqui avaient M députes enSorbonne. La, en présence des cardinaux de ttiobetieu ci dpLaKoohefoucautd,du garde des sceaux,do Marittao,et du <nar~-tbat do Schomberg, il leurdit vous commande, et sous

peina d'encourirmonindigaation.dene plusvousmeIet'ftcsatMrpsde ta Sorbonne. Si voua continuez de vous y Mgërcf, je vouaforai voir qui est le matttc do voua ou de moi. Mohetica

t. MttxmtooduNoyaMttoyeo,StntttoetOoeteotedola Paeu!MdeTh6o!o)!!?,<tut3tMw!e~taM(O'AtRenM,p. aM,9M).– AMÊtduPosémentdua&~n<!ef~M~em,p. Mt).

3. At~t du Paiement. <" M<t!at )8M (0'Atcentf. p. 252).9. PMt~'tCtM du pt~Ment te <tay(O'A~em~, C!'M.jM<Mc.,p. ataj.8. P,od8o1'crhat dupl4!sldeot 1097(D'Argenlte, f~pn~ois,p. ail-*

2&3),4. A<f~dMCon<eu,39~ao<!et)OM(tP ~effHfe ~OMpo~,p. at).

Page 200: Compagnie de Jesus en France 1910

LE ).~RB MKSAXTAMË~HKKSOMBOXXK iM

_I~_ 1.1,1:· hrlAnA:' 1.0-.1 a.onnn.nl,oQ ~%n

prenant ensuite lit pa~te, mohva et adouci les reproones uo

Sa Majesté. Ufaud~it, dit-il, êtra fort mauvaisttt6o!ogieMpourne pus connottreque le Royno retôvesa couronne et le tomporetde son E~tatque de Dieuseul. Maisil faudroit bien t'estre aussy

pour no sçavoir pas que le Hoyne peut, ni par l'autorité qu'ii a

donocoàse'.t'artemens, ni par celle qui réside en sa personne,ni pat' le pouvoirque la Sot bonnea du Saint'Swge, faire ou pro.noncerun articledofoy, s'it n'a premièrementest~déclaré tel par

rÉgnsc en ses conciles tccMnténiques.81 n'y a point de docte

théologien,do non sujet ni d'homme de bien qui puisse no tenir

pa&tes propositionsdo Sanotaret pour méchanteset nhominatMea.

HMossont <6mer.nre8.scandateuses. pertmnatives du reposdes ~tats et donnent grande occasion d'envie contre le Saint-

Siège. Hn cette consideratipn il est non soMtementjuste, mais

neceasairc, d'ompesoher le cours d'un si petn!cioux tivt'e, non

seulementen le faisant nruster. maison outre par la voye do

t'Êgnse, en !o faisantcondamner par uno censureauthentique,seule capabtedo calmer beaucoup d'esprits. Lottoy a toujourseu cette pon~o, et Sa Majestéest ftdete témoin que ceuxqui ont

t hanncufde la servir en ses conseil n'ont jamais eu d'autres

sentiment!.Maison a estime qu'il fatoit parvenir a cette Qnparune voye innocente, et non telle qu'ette mit !a personnedu R'<y

en plus grave péril quecotui qu'on veut cvitor. ).ottoy attend

une censure do Homo. qui fera d'autant plus d'en<'t qu'elleviendra d'une pari que beaucoup tiennent partie en causa. Si

Sa Majesténe la reçoit, ottoen procurera une en son royaume,

qui puisse être soutenue par tout le mondeet qui édifiotoute la

chrétienté au lieu do ta diviapr<.

Cetaagage forme, mais ptoaure, brisa les dernières résistances

des magistrat: Msormais le dénouementdo t'anaire Santarotti

ne dépendra ptusque do Richelieu,Quand, ndëte Asa promesse,it voutMtprcsspren cour do Rometa condamnationde t'ouvrago,ta nunce lui tit entendra que le t'apo ne serait pas dispose&

tenter une entreprise qui avait soulevéd~a tant de difMcuttéa

Par aitteuM les tttch~ristes ne M «ttuchtioat nullement do «o

soumettre au Saint OMeo.Un instant le cardinal ministre eutie

dosseindo recourir &i'assombModu cterge; mais il t'abandonna

t, o CequeM.tecardinaldea!che!!eua ditde<aatte Royen~wt!eftoaye(D'Ar8\'ntrf.p.nI, 2~6).

a. ëiMMthBatbMtatA8paf!a. 23~tHeî )69?(AMhh.Vot..N'to<.dt ~neta,n.4M,f<88?.89t).– Btefd'UtbttoVn<a HteheMao,9tM*t!attCM(AKt)!w.des~fTatMeËtMt)8<!tM.Home,Mpp!~eo<,t. tV.f.Mt).

Page 201: Compagnie de Jesus en France 1910

SOLS h)t:HKLm. PM:Mft:HE MHTtt:.

mentot. et ton crutqu)tsere<na(tau~a/« ~'<o. Loin de là;s'taxt souvenu qu'it était proviseur de Sorbonne, il manifesta

1un jour t'iutention de se rendre avec plusieurs évêques A t'as.semHée des dwtcut*. atin d'y dresser une nouvelle censure Cefut une surprise ~énérate. et le nonce s entptoya, suivant sesinstructions parer le coup. JI nt partager tes vues du Papeau cardinal do t.a Hochefoucautd et à t'archevequo de Paris, etceux-ci trouv'rent de si graves raisons pour convaincre Hicheiieu'ju'it ren"n' a tout de bon a son projet ttus lors, l'atrairc Santa-n'Hi passa dans le dumaiue de t'histoire.

ëH. Afin de ne pas intenompro le récit de la seconde phase,

nous avons omis plusieurs in. idcxts particuliers a la Compagniede Jésus. Et d a)mtd <)ueHeavait été t'attitudo du P. (.t-nerai dèsla pren)i''te menace d'une censure? Hedoutant qu'elle no fut unesource d<-tracasst'ries pour les Jésuites français, it s'était empresséde les recommander a la roino uu're il leur avait ensuite tracé Ela conduite tenir, dans la circulaire suivante adressée aux cinqprovinciaux

Bien que Votre Hévercuce et les autres Pères attachent unegrande importance ù l'allaire présente, très ~fave en oifet, nonseutotnent pour ta Compagnie a<aisencore pour i'~gtise et la causede Uieu.cependant le devoir de ma charge et le souci de répondreaux intentions du Souverain Pontife m'obti~ent & vous donnerquelques avis.

Il Avant tout que les Xotres n't't rivent, ne signent et n'itu-priutent a'<sotument rien désormais sur la question qui s'agite;car te Saint Père a ajouté de vive voix l'autorité de sa feorn-maadation au décret et Al'ordre très sévères que je vous ai der-nièrement envoyés. Le roi TrèsChrétien et les autres ne trouverontpas mauvais que par respect pour la volonté du Souverain Pontife,

1

nous nous imposions un silence absolu dans une affaire qui est lasienne. S'ils demandent notre sentiment ou s'ils craignent quecette doctrine soit un danger pour le royaume, nous irona tous, etvous les premiers, nous jeter aux pieds du vicaire de Jésus-Christpour le supplier au nom de sa sollicitude paternelle pour la

). Lettre de Spadaà Barberini, 9 avrt) t627 (Archiv. Yat., NoM.dt Fmcde, a. 40<,f.320).

2. ~ettrM de Barberini à Spada, 23 février et 9 maM t627 (/&t<~M, o. 406, f. 887€t&36).

3. Spada a Batbefiai. 22 tdvrier t627 tBtbL nat., italien, M. f. an). Cf. Hon&-Mye, op. cil., p. t-2. )?3.

Page 202: Compagnie de Jesus en France 1910

LEHVHËDESAYTAHEU.!ES SOMO~E. 189

!u' accorder tout ce qui c'est pas iocompatiMe avecFrance, de tu' accorder tout ce qui c'est pas incompatible avec

sa dignité, et nous nous tiendrons disposés à tout souBrir plutôt

que de ne pas obtempérer aux désirs de Sa Sainteté.

.<Quant à ce qui concerne directement la censure de la Sor-

bonne. les Nôtres ne se laisseront engager par aucun motif à y

inscrire, quand môme it faudrait supporter de nouvelles et plus

terribles tempêtes pour rester fidèles à la vérité et à l'obéis-

sance due au Souverain Pontife. Mais,puisque cette affaire importe

a l'honneur d~ la France et à la dignité de la Sorbonne eUe-

mëme, tes Nôtres s'euorceront de tout leur pouvoir, auprès de

ceux qui sont susceptiblesd'une pareille démarche, de les porter

à renier et àrévoquer cette censure, laquelle du reste est btaméo,

nous dit-on, ou du moins désapprouvée par la partie la plus

saine et la plus nombreuse des Sorbonistes.

Konn it est très juste et tout à fait nécessaire que tes Noires

suivent en tout la direction de l'illustrissime Noncedu Saint-Siège,

<.trecourent aussi dans lours difficultés à la prudence et à la

coopération du cardinal de La Rochefoucauld et de nos autres

protecteurs, si recommandab!os par leur sagesse et leur piété.

Car, comme ces seigneurs sont conduits par la pensée de la gloire

de Dieu, leurs avis et leurs tumit'rcs peuvent être d'un grand

secours pnur mener les choses Ala Hndésirée. Uieu nous aMistera

du haut du ciel et fera tourner les éprouves à notre plus grand

bien

Nousavons vu que tnatgré les monéas poradesde leurs onnenns

tes Jésuites ne furent point enveloppés dans tanuuvette tempête.

Pendant qu'elle faisait ra~o autour d'eux, ils jouiront d'un catmo

auquel depuis longtemps ils n'étaient plus accoutumés. « Nous

sommes en paix, écrivait te Hmai 1626 le P. Charles do la Tour

au P. Générât it ne nous reste plus de la tourmente passée que

la réputation do notre MéUtéa la doctrine re~e dans rËgtiso de

tMeu. Nous rendons d'intinies actions de grâce il la miséricorde

du Seigneur pour tant et de si grands bienfaits et nous recon-

naissons que nous en sommes redevables aux prières do Votre

Paternité et de toute la Compagnie

A la un de juillet un incident faillit soulever les haines toujours

en éveit. Comme nous estions, raconte Garasse, dans les dou-

1. Lettre du P. Vitelleschi aM PP. Pto'todaox. 6 ma) t62G (t-raoc'a. B)')st. Gen.,

t.~UiUre du P. de Lt 'four au P. VtteUetehi. 8 mai tGM < fMactap bhtofta. t. iït.

n.90).

Page 203: Compagnie de Jesus en France 1910

<SU SOLS tUCHKtJEU. t'HMHËHE P.UmK.

a_ -t_8ft.cours de la sécurité, M'evesque de Cettoy par trop d'affection,cuidarenouve!ter tesptayesqui eommencoient à se fermer d'elles.marnes. Cnr ayant este prié de prescher le jour de saint Ignacedans nostre egtiso de la maison professe, il le fit avecplus de pas-sion et de véhémence que noua no l'eussions d<itu. prenant poursua thème tes paroles de saint t,uc, chapitre XXi, C«M<a<«~fr~M

~r~f/M ~<c<<oM~, Mo/t/c ~w<'<; et il rendit raison pourquoi,preschant ia la feste d'un confesseur, il ovoit choisy les parolesque t'Ègtisf a coatume d'appliquer aux Martyrs, d'autant, disoit-il, que les Jcsuhes en c~ temps sont de vrays martyrs et leursennemis de vrays tyrans et de vraya persécuteurs; et puis setournant devers ta chapelle do nos saincts, qui garde tes os dufeu t*.Cotton, il apostropha ce grand serviteur do Dieu avec des

paroles si peines de véhémence, qu'on n'ontendoit en son audi-toire que t)nn)fs et sanglots, ot l'appela cinq "u six fois glorieuxmartyr et dfnenseur d<' t'authurité do t'r:gtise. Ces paroles noptourent pas n tant son auditoire, car il y en eut qui s'en attèrentimmédint0nft)t aprcz soustever l'esprit des jugcM.Ce qu'ils nrentavec tant d'enieacf. que le lendemain, pronierjour d aoust, il yeust arrcst contre H" t'ëve~qua de ttettey et commandoncnt auCatdicn du grand c"uventdcs Cordeliers. oit it doh\oit prcscttorle jour suivant, de tuy fermer lit chaire do son egli~ 1>

t.raco a ta hifnvfiHanco do t.<tuisXt!t. t'unairc n'eut aucunesuite ft)ct)cusopour ta Compagnie, fou do temps après, le Sou-verain Pontife s'étant ptaint a M.de Ucthnno de quetquos proposet lettres écrites inconsidérément par un docteur <toSurbonnele roi fit ohservfr a sou ambassadeur qu'il <<dtait.. ptus tostrireque se piquer de pareittes choses. Ce que je suis moy.mesmontdi"<; do practiqucr, ajoutait- a l'endroit do gens do tncsmocattn'gorie que le xcte a porté, en preachant .MParts, dans desméditations et exhortations extravagantes et qui pourroient estredites séditieuses et foctieuspa, u'cstoit que les deportcmons detelles gens sont recogncus bons et sincères d'aUtcurs. Aiusy est-ilraisonnabie, si endo tcttesoccaMons j'apporte une grande patience,quetot'ape ext'nse parettaritt' ces indise'étions~, u

t. Jeao.FtetMCamus,lediMtpteet tamtdeMtntffanM~de Sales.2. Cara<.tp,op.< )'. 23t'M3.Lp<tettfesdunoneeau!.<~d)t)a)Hatbettn!etcettM

dMPP.Annant)<'tsmtfmau P.M~n~ta)eontittncnt<t""tetan<doan~MfCataMe.3.LettfetteLouisXtttftM.detM'thune.23ao~ttMG(Btb).t)ot..fmo'jMu. f. 88~

Page 204: Compagnie de Jesus en France 1910

CHAPtTM YHt

tM FOSttATtOXSURt6~ At030

o

Sommatre: t.Kou~-Ue et infructueuse tcntathe d'ctabtt~ftoeot dans ta ville

.).' 't'rovps. fondation dttCo)~e<rA)bt.fn'' M.d'.onproffssea a

)!u)dt-au'i. La r.'siden.t. do Saint.Mthtc). r.. Ët.'bH~ftocnt d'un cottage a

Mont~eOt''). -<t.t< f~sid.'ht~ de M.o~xnos. A t.a))i:t'estc9t'<rea~u)ttcot

tcur r. skten' ft pn-nn' )'< la 'On-tion du cnjtt' 8. fondation du fo))~f

))e t.a Uofhcut'. 'J. M' <a~)iss<'u'cnt des J~uHc~ au < oMt;" do Pamter".

)U.t'cn')a<to)) du toU'do \a«))pb.

Sources manuscrites. t. necuet~ do dffu)))Ct)tat"n~t<tS<'ana t.)f.omp3s"to e)Aqu)-

taota. tp~tob" ).<;ntta))un) t.tAquiMuta. Ep~'otae ad '.t-ncfatofa –c! ~ampaxit.

txitMtae Ccherat~'t') – d) traoOa. t)'ht"tac GenctaOun) – t) ~o~osat)a. Ep~tntat'

'.pMfattmu! -t)A')ut)an)aeht9tofia:–H)Cat!)pantaehh'or)a;–h) tfaoehc htstofia;–

t' tototaMt' hhMtda – )) A'tuttauta. t'umtaUonfatoXt-stomn). – h) Campauta. tunda-

<ionf9fo))cs't" ''Mucta. ~undaUt'nM cuXegtoTcna n') T..toaana. yuodaUot't-s

coXfginrutn m <.a))~. tp~totao Ceuftattutn ad cttefnot u)Ey)ato)aeMM)putn.

p)tph<Qtaot:t')')fO)tnn)tt); t))\athcf.<tn'MM.

)). faht. mbttothC~ue de ))))"t'u). t-'ttp); Hndtf)ro)r.

)U. Atthhe~t'~mtUUt'atf~de H")t-s. A)).). M(.t)))'ft)ier.t~m)pf.)t. AKt)ht-9dcpaMfn)p"ta'fs<)uTaM. 'tp)a c)~udp,dota!)'-U}f. t<c!)<uf)hcpt.Mo5e))p,

ttf ) H'~auh. do t.' Haute Mamc. de t'Attelé.

A~httPt 'Uoft'MtnM de COtdpaut.

l'1. Btttttothcquo muntttpato df)~ ttothe'te.

aoMeeatmnfHn<eat~.t~"n-< Ca~<-<.f.J.. <t)<<ttoa<~mtt)<t-<t)eto'~<t<«')<

-.tuKtt.n~ut f))t<)Wf~ -Cor-a~. M))<o~"Saf<~tX.< .'<-<.<.P. ~).-Gfn<te)f.

U~otOt~* «oH~ t'ff <'M'"Q"~ t'f!' P~'vo J~M««. – Compatn'. ~<Hftf< A)i<u~t~"M

.t.f f.)M)MM' Rothm). Hx~tM f««'f~ '<e ht t~e <t'.<(&<. – Oe MobtUtM). M

rtffht CA"~<'ttfe~~a<n< Oudnu. Kto&t'MnHMt~~ J~u< .<.Vottfjt~tfF.dana

Wa"af~ ttf <.f«''Mt"~ d'~fo.~ Mt<H" fFSMh-o"ip. HJ'tc~f tte h' ""<' de

tfMttfMfff.– fauft))"n.<Wof"~ ~.xtM.tJMf'n~fM' '.efotn.o f.tf'W <<M

~T)< et f«nf<Mt fut~H~ ''<- Mant~ttfff. tatMMttd. ~~tuxf <<"M')' th- N~fM<

– ffmtf) Sf&a«~n <<. – Arc~M, M'tfotn! '<f r<Hf (te t~' ~<ofAf< Oc ~ttun-

dea. ~n"ntf< t'.t)t)~M. t.a'tctOMd. les orf~tn~ Ah~f~uM de fa t )/f'' t'onnff.

daM.t' .Vn~)~ < M:"))'. Hxtojfe.h) fo)t.~ ttF t'nnttM. – ttff~eth'

t<-n!9"< <«~n.f')'t't. Xt.–t.. <:u)MUd.<.<"<<<M'OMn'- 'tjfo<tt~f«ff.

i. La Compagnie do Jésus put peu do dôvctoppotncot dans le

rovaumo durant les cin'j protatëreaannées du oiaistt'rc de

t<iche!ieu ttnco!!Hgo d«naAtbi,unom<uson professe& Uordnaux

et unor~deucc &Satut-Mttuc!,tete8t tohUna doMs fondations

entre im~ et 1620. H!te essaye do nouveau de a'utnMir it Troyes,

taaîsBansptusdoaucc~qu'auhcfois.Cet échec mente pourtant

Page 205: Compagnie de Jesus en France 1910

<M SÛL'S HtCXKUEL'. CHEmKRË PAHUE.

-t.~ ~t<~–< -t ~< t tnotre attention, carit fit du bruit dans son temps et n'a pas tou-jours été présenté d'une façon comp!ète et impartiale.

Nous avons dit déjacommeot, en <6u~ et en t6H, t'inQuenceprépondérante des Pithou avait fermé aux Jésuites l'entrée dpcette ville'. La mort de François Pitbou, loin de faciliter leschoses, vint plutôt les compliquer. Par son testament du25 novembre iUt7 it avait té~u~ sa maison à la municipalitépour y fonder un collège. à la érudition expresse que les Jésuitesn'y seraient point admis Ma)~les héritiers du défunt ayan)proteste eontrt; ce legs, les éehevius ne purent s'ectend;'e avecl'exécuteur testan notaire. L'évoque, Hene de Brcstay, et

le oha.noino Jacuups KivcHo prout< fent de la hrouitto pour'tppe!er àTt~yes quelques religieux de !a Compa~ie, en attendant ia pos.Mbintp dp les introduire comme instituteur~de la jeunesse. Eu<a<9. je F. ChM6!ophe Nevelet s'inataHa~cs la maisondu chi.noine, et il y dentourp deux ans, occupé aux fonctions du minis-tère, matgré les t~etamatiunsdesma~iatratN municipaux~, tt futrctnptacé en iMt par les PP. imhert !!o<-tet Pierre LeCamus\Le 2 juin de la n~rnM annue. Jacques XivuHph'gna aux Jésuitestous ses î:~ns meubtcs et immeubles eonoant dans un meilleuravenir, il demandait qu'on instituât en Noenom tes deux petitesclasses dit futur coltêgo' Ace moment tes animosites contre tesPères s'étant un peucatmées, teurs anus et eux.tnamea a'imagi.nt~nt que la municipalité ne s'opposet'ait plus à un établisse-ment routier ils MttipiM.rcnt donc de Louis Xtt) une autorisa-tion qui leur fut octroyée par un brevet du 30 janvier t8g3:.Quand le P. do Séguiran le présenta au garde des sceaux, celui-ci Ut des objections se rappelant ~'opposition des habitants enICit, il représenta au roi qu'il serait bon de tea consulter. Or,nne assemblée consulaire, tenne A cet effet, décida d'envoverAParis une députation, laquello sotqttierait humblement SaMajesté, «pour l'utilité ds ladite vitteet obvier à ta désunion deMababitana. qu'il lui ptnst les vouloir dispenser dudit csiaMis-

t. Votttome))).p.3?)ft suiv.~.TMtMnentde ~n~oia Hthoa.20novembre)6<?(Arth)t.romm..OOib.A.30,P.aaal.3. Werc'M /«)t)ro' t. X, aon. <M). p. <o6-<08.– OrojtM, .~MoftMcoMf'

«'ff<ft)<~<<~i<f<<MM.J~M~<.p.M.t. ~ettM du P. 0<n<~ au P. Xewftet, a Dttw.<6t9 (Camnao.. Bt'ht. Heo t. ))r., Du même au P. 3pau 3ou,el, il août lt"?l (ilsi leni).f'. Grosley, ao P. ~MnSoutet. août «H9 [M<~n)).H. CMstfy. ~MO«M poMf «fc<r. p.ut.7-Bretetdu fo)t'jfme«f)f)tau< Jeunet d\')ab))t une tt'~JeneotTfoyc<())tb) dd

t <M)))o). Co)). Oodf-f~. 1. XV, f. t22).

Page 206: Compagnie de Jesus en France 1910

XO~EL KCHECUAXS L~ V)~K CE TR'~KS tM

t ~)t*~ –t .t ~–t t~. U ~t~

COMMCttE M <(:~i. – T. )<f. 13

sèment." Les députes obtinrent ce qu'Ut désiraient. Le P. de

Séguiraa leur ayant demandé au moins la concession d'un sim-

pte Ao~tfc ou pied à terre pour les Pères do passag'), ils répon-diront « qu'ils n'avoient point charge de consentir Acela

Sur les entrefaites, Jacques Xivette tomba gravement matxde;

'<esentant ptt's de !~aHn, il dicta un nouveau testament par tequot

révoquant le précédent eteupprimanttactause relative Mla fonda-

tion de doux petites classes, il laissait aux Jésuites tous les biens

qu'it possédait aux villages de r'euges, Auboterre et MontsttMm,

ses livres, «moments d'église et argenterip, ptus deux mitto livres

pour acheter uue maison à Troycss'ita pat'veuaient &s'y ~tahUr

sinon,~tadito soMmo serait employée autrement à leur proÛt.Suivaient divom legs a sa famille et à des (Buvrcs charitables.

Knnn il institmut, comme exécuteurs de ses volontés, sou frère,

Jean civette, et M. Louis ~ovetot. archidiacre et chanoine de

t'égtisadeTroyes. tt mourut pieusement dans les promifrs jours

doi'aoneoitmtteus mois avant son décès, tes Jésuites avaient <mitt~sa mai-

sou, oit ils teut'vaientrhospitatité, et s'étaient toges dans le voi-

sinage du prieuré Saint*Uuentin ils craignaient en puât qu'onlour reprocttAt d'avoir iatmenc~ ta testateur. Mais maigre celte

précaution, tes twritiors ~atureta attaquèrent le testament les

t'erca, disaient its. uavaient tellement pratiqué leur parant, qu'itss'étaient rendus mattres da sa maison et de ses volontés sana quetedict Nivelle usast contredite a. Pouravoir la paix, on consentit

à une transaction pm' laquelle )<'sheritiora rentr~reat en posses.sion d'une partie des domaines, rentes ot vaisselle d'argent du

défunte

Cependant i'iuHta!tation des Jésuites dans une maison do louage

avait jeté t'atarmo parmi tours advemaiMs. La tO octobre tm3,

une assemblée do t'ëcbevinage dénia aux PP. Mar~uenat et r'agotle droit d'avoir une demeure particulier'' c'était une innovation,

un établissement déguisé, dont on tes préviendrait du Il se dé*

partir A la remontrance qui leur fut adressée, les Jésuites

répondirent que leur domicile n'était destiné qu'aux retigietMde passage a Troyes ou qui viendraient y séjourner pour des pré-dications ils proposèrent do donner lA-dessus telle déclaration

1.QMste),~<'mo<ff<poMf<f~t'<f,p.U&etM))<r.VoirAKht'.eomm.,MiiMMttonton&utetfM.A.so,fu).'!6a.a:o.

2. GM*)ey, '«~'M. ,p'CaMM.t«<ft~t<<Mf<<!<'fnH)~«<tf,t. t,

P. <Utt

Page 207: Compagnie de Jesus en France 1910

iOt SOUS HtCttEUKU. t'HKMthhK t'AhTtË.

qu'on voudrait, et ils ajoutèrent qu'ils avaient un brevet du roi,en vertu duquel ils continueraient d'occuper lour maison 1.

hevant cotte légitime résistance, tes maire et echevios en-

voyèrent une nouvelle deputation il Sa M~jestf, ta priant « de

tes vnutoir décharger de t'estabtissoment et demeure des Jésuites

Le roi assura les députés de ses bonnes intentions; mais le Con-

seil, persuadé que l'opposition venait do ceux qui occupaient les

principales charges, refusa do donner le moindre arrêt, afnn

qu'il ne parût pas que tes Jésuites eussent cato chassés ? A do

nouvettes sommations du maire, qui feignit de craindre quela continuation de teur séjour n'eschautfat tes esprits tlu peuptotes P~ifs répondirent par une fin de non-recevoir ils étaient

venus, dcctarèrent-its, appotes par )~' t'évoque, approuves partes anets du Consoil privé du tu novembre tUi7 et de la Cour

de Partemont du ~janvier tt~O, et le roi. par brevet du 30 jan-vier i6:M, leur avait permis de s'etabtir dans ta vitte; Us no pou-vaient donc on sortir, A moins qu'on leur montrât par écrit la

vo!on<~de Louix Xttt mais alors ils protchtaient d'obéir inces-

samment et sans diuicuttes

tJnedémarche fut tentée auprès do t'évoque, auquel on demanda

d'ea~a~ertes Pères la soumbsinn. Mundes par M" do Urestay,tes rft~ieux protnirent do quitter teur mfnsun. s'i) lui ptaisoitdo tes toger prca de sa personne Ueplus, ils dëctarerent parécrit, te )Mjanvier <02~,qu'ils ne s'établiraient jamais Troyc:<

par toUege. es~Uso. communauté, résidence ou hospice oy au.

froment sans l'autorisation du roi et consentement des trois or-

drcs de la ville. Tout cela ne pouvait s'tttsfaite tes opposants, tts

remontrèrent, dans uno assemblée do t'echevinago, qu'il n'cstoit

point il propos de recevoir tes dites oures, parce que, tes Jésuites

su '('tirant t'cveacttô, c estoit ta même chose que leur domouro

eu la maison qu'ils avaient toueo «n resutut donc do recourir

Sa Majesté, pour avoir ta'dcssus sa volonté et commandement

par c-friptLe conseiller d'Ktat Jacqufa Vignier, potit-iits do Kicotas

Vit;niet'. ancien compagnon ti'esit des Pitttou, fut ehnr~ parLouis Xttt de s'informer sur hs tioux des vëtitabtes dispositionsde ta ville. Heason arrivée à Troyos, il fut circonvenu pnr les

t. ni'XMfaOontdu <0ottob~c)'JM(~ch)t. fonu').,A.3t. f. t et eu)*.).))~)tMta))m)dt)G~eftnhn )'!<:<(Atth)w.cotom..A..<t.f <-?!.

;a.UOtMt.Xiundu)&Jan<)ef)'< <t6~< f. ~).4 <:m<tey, WMo'tf).? t«-)t7.

Page 208: Compagnie de Jesus en France 1910

NOUVEL~CHECU.~SLA\)LLHUETHOYKS. <M

adversaires des Jésuites'. On provoqua quelques attroupementsdans los rues, et Yi~nier, dans son rapport au Conseit, ne manqua))as designaler comme une manifestation do la votouté populaireics cris do quelques gens sans aveu, pays pour la circonstance~.Puis les meneurs,.afin d'atteindre plus sûrement tour but, enga-.rcrent le maire à se rendre en personne il la cour pour supplierSa Majestéde rctabtir la paix dans la vitte". Ason retour, let juin, it put annoncer tal'échevinage que le roi lui avait exprimesa volonté en ces termes « Jo ne veux pas qu'il y ait coHège nimaison des Pères Jésuites on ma ville de Troyes, mais pourrat evesque.en avoir un ou deux. si bon tuy semble, à sa suite

pendant son séjour en la vitto pour t'assister en ses fonctions

~piritucttcsCette solution était conforme, on le voit, aux otfrcs faites par

t< s J<suitesle i janviot. ils ne tirent aucune ('csistance commeils t'avaient promis, et remirent au maito les ctt'a de leur de.meure. Maison tem demanda ou outre de se retirer doucementde la ville, srainto que leur ptêsenee, au jour de t'assemblée

~cn~rate des t~tata et mestiera~ ne causast quelques rumeurs

~armi le puupto Ce prétexte n'était pas suricux ii montraitassez t'bostiH~ insurmontahto des eebevins. C'est pourquoi tesJ)''suitfane pront~rpnt point do la permi'si'tu qu i!s avaient de se

ntu~ict' a i'év~ftt~: itt proféreront sortir d'une vitto ou ils ren.contraient tant d'ubstao!es Pour!ont ce n'était pas sans J'espoirdo s'y établir un jour Kou<tcomptons pour cela sur la Provi-

dence, rivait !o P. Centrât au P. ttecteur de Cb~ton!). Et ildonna t'ordro dM couserver soi;;neusoment to mobilier destinaau futur cottège. et do réserver tes rcntft provenant de la dona.lion de Jacques ~iv~tte

Le journal du temps, ~.p.Wcff«~/<a«;oM, apr<a avoir ra-conte les incidents qui précèdent, ajoute \ouavorro))8 cy.Mpr~st'!usicur!) vittes qui no ressombtont pas à celle do Troyes. les-

qucUea reebfrfb~'nt et roeoureni les Perça Jésuites ft leur tirentbas)ird« beaux coUt'gea~ Et parmi cites. il cite la ville d'Atbi.

1.MhMtaOonda )Umat )Mt(Afthttcatnm..A.a<.f. 97.:"<).9 OM~tf),f. <5t.3. MtMfattoadu !tama)(AKhtt.eomm.,A.St. f.9'). neUMMUon 'tu < juin (~'W<-<«.f. 99'. ao).5. Gto<!ey. t'. 103.n. H~)Mfa«"n du n«))< de juin t~t (Afthiv tonn).. A. 3), fat. 3)).7. Letlte du P. Hfn~n) nu f. l'aul DuM. X no*. (';<)tn)'an. t:pht. Mn. ). )).8. t<' .Vf~"tf /t<'f';<)fit. 1. X. an. <63), 't0i).

Page 209: Compagnie de Jesus en France 1910

)04 SO~SRtCHKt.tEU. PREMËREPAttTtE.

Le P. Cordara, dans son lliduire de la CoM<~M~n~<~ ~<M,place la fondation d'Albi on Hm 1. Cen'est pas tout à fait exact

quelques classes avaient été ouvertes un ait plus tût, au moisd'oc~o~c~ <nai~sans doute notre ~ieit historien a surtout tenu

compte du moment où le cottc~e devint comptot par t'adjonotijndes humanités et de la rhétorique.

Quoi qu'it en soit, les Jésuites étaient connus et désiras de la

population albigeoise depuis tu On du xv<°siècle. Le cardtnatLaurent Sttozzi. evêqued'Athi de <Mt M1M7. tpsavait introduitsdans son diofcsp, et le P. Auger, après avoir proche en i57t dansla ville episeopatc. y taissa une si ttonno odeur do savoir et de

piété que les consuls projetèrent do « ptanter dans leurs tnursune pépinière df ta Compagnie de Jusus~ ~o dessoin, dont

un n-tfouve les traces de temps à autre dans les d<tiu6ratiuns det'echovinage, resta de tonguos années sans exécution Cependantrien u'était nét:ti~e p[.ur le faire réussir. Quand Alphonse d'ED'eocfut nonune a t'ev6ct)6 d'Athi (rt8)t), tes magistrats lui uront eon-naUro tes \mu\ de la puputaUon et le puèrent de leur prêter '<on

appui i. !<ea Lyott, d'une famiMeoriginaire de Horence, te nou-veau prêtât était un savant, un ami dos lettres et dca études histo-

riques ausqnettes il cottsacrait ses !oisirs. tt approuva et encou.

ragea ta fondation d'un cottego de J'~uites. car, di~ait.it, it n'va meilleur tno~cnd'entp<'chfr que ta peste du t'hér~sio no puttutededans ta vitte.quodohit'n endoctrtnerta jeunesse. comme ontaefoMstuntMde faire ct'u~ do cestu Contpa~nio Ht il m'omettaitpour sa part une rente de douze cents livres. Lorsqu'on tM8 illit s~n entrée dans sa ville npiscopate, la Compasnt~ de J~us,

frappée par tes arrêts du Partement de Pat'is. pouvait difticite.ment ouvrir de nouveaux cotit'ses. H fallut donc so conteuter

d'envoyer AAttu des predicateuM. t.ca PP. ttiehard, Sevorin, <:at-tior vinrent y prêcher des stations d'avent et do carême Apresredit dcrotaMbsemeot, tcs<ooauta, toujoura d'occQF<tavec t't've'

que, rcnouve~'t'ent souvent dans toura d6tit<erations le projotde conner aux Jésuites !our cottegeSainto'Uenuno, tnai:) au oitieu

1.Cotd9M,W~nr.Xw.Jf~<.P. V),ttt). tS.n. )M.9. t)upf)!'t"e des fQO<t)t<A t'<'tfque, 5 cet. tM) (AtfMt. eomm.. nu. 8)).3. tMhMfatton* dMMet 97 mat )M3. t" MM tM5 t~"tem, M. 2Jt, foi. a), 99.¡

fol. '!t,<. Com~t~, ?<«'<<'<<if<fn)r<<)M<')«tf f tt&'a' p. )0t. to~.&. LeUfo <t'A!phonM d Btbfoe aot euMoh, )&90.t)Me par Conipa~r~. p. <05. j.ute.0. LettMt dM fP. AteMn'ha tteo~t tt Jac~nM Gordon am t0f)<ot<, 15 oct. et

)< now. tMt (Atthtt. tomn)., GC..a<).

Page 210: Compagnie de Jesus en France 1910

fomvnox com~E tt'ALBt.

des troubles continuels (lui d~o!a:ent le Languedoc et aon~

d'Atbi eut beaucoup à souffrir, il fallut toujours remettre à

plus tard une en.rcp~.b~ de tous les ~u<. Elle

~.uspensjusqu'àFannée <GM. AceMcépoque. !epr.nuerp~-

sidont duParlement deTcu!ou.e. M. Ma.uy.r,

aux consuls pour la faire aboutir. Par son entremise les députés

do la ville eu,n< en négociations aveo le P. B~

..uinnt t, provinciald. T.utouso, c<au mois .te ,ua; un contrat de

~datic~.ah .ign6 dans le pat~ ~seop~ et on

Ah.honscd'Etb~e !t. successeur do son onclo depuis

Il fut résolu de débuter par deu. cta~. do g~n~n-oavec

cents Hv~ do ~nu.: on ajou.c.ah tes bu~an.

L.o~que. et uno classo d. philosophieA .urequ~a

l'onte

,n,.ucHe ,non<cra;tadcu~mi)ted~ centcmquante.hos.ndt.

q.a.r. ~Utc livres. Kn plus, il serait ~ib!e aux

Y.~ t~ dons de Fé~que. du c~r~ ou des parheuh~. ils

raient <.o~uq~ do .u~ g~e de nui~i jour .antp~

qu'au, .nuraitt. c.,nn~ a~; de tout d~ d .nt~ et de toute

i np.s;on ~d.nai.e et e.<raordina!.e Quant au local, ne on

coU~.Sa.ntc.n~sc.aitabandon~, on le

ptusku~ niaisons qu'on acb6<c. a;'jusque conçue, de douze

mille üvres

'Juc,cbid.nna.on app.ubaUon\ et le lirésident Le

~r obtint faeit.mon< !u ptacut du roi c-aoM ta~. A leur

a T.~e. te H.c.ob.e. les J~u.tc. furent tn.taU~ dan. ma~n.

t. avait an~ag~i don.ptu~u~d~pondai.md.la

,atadrene Sa;nt.t.a.a~~ T~d~fu~

..Q.ub~ou. h dMton du P. J.r.~<' de Sa.nt.At~n.(.

r~oq.,p dM renou~U~ent d~ag!st~ .uunc.pa~. Les a~

avant de quiMer leur charge, Inscrivirent dans annat~

~!a:~un. ~a!c ~~and~d.

c.mm.nc~ t~'u ~u)Uc. d~aicnt.quc c.Mo.n roducUon de

s; t!~cnd« P~c~oi~emantuf-ecotnn~un)!dc!t~ t~motnde

nu~ainct~aacct~M. el entre si a~tdan~e ~'u.-do nos au<

cc~-uM qu'it~ aycnt do bonnes volontés pour pouMu~reca<:ef

t. WttMMtton~ <8MM< m9M.3eHa*~t6M(A~htw.tomn.B~69.foL

it,2.YI,Contratde rOmlaUOD,19ma'IGI3(A,hl9,eomm..AA,10.fol.SU-SU),

"l-X. P.Jaclittinui,tt aot'llIGa3(Tolot.8p/SI,Qea.,1.1

Y~thohfuXatct,fol.Ht). -t n <ht<n<.MMtetdo roi,9 ao~'M (Afchtt.duTa~. 0. 9. 'o'-

a.CcatMtdefondation,19mai)02a<AMh)'.comm..AA.to.fol.331etao~.t.

Page 211: Compagnie de Jesus en France 1910

i"S SOLS HtCHEHEL'. r«Em:HE t'A)n)K.

~-t~tt* -t J~ ~~ttt~- _t testat'ti'.sement du collège gouverne par des maistres Jésuites.t'Iaise il Dieu que les assideus soins que nous y avons apodes fortvolontiers set vent do fondement stable et immuable au bien et

progrès do toute notre jeunesse albigeoise'. Lesnouveaux con-suls se montèrent dignes de leurs devanciers. Crace ta une aug-tttentation de revenus on put ouvrir, d~s la rentrée de <62~. lesclasses d'humanités et de rttetoriquo~. ha classe do p!)itf'<:opbione put être créée qu'en Hi~a; après quoi le t'. Général conféraaux consuls d'Athi tes titres et privi!cgcs do fondateura~

Tan'Ht que la provins de T~utnu<e «'exrichis'Mtitainsi d'unétatdisscntcnt scolaire, celle d'Aquitaine jetait Hordcaux lesfondements d'une maison professe. Uepuis quinze ans elle étaitvivement dt'sireo par les Supérieurs; tucnto on avait été sur te

point d'at'nutir en 1010. A celle époque, fin ric!)omarchand avaitcommence de hatir preadoSainte-Cotond'o une maguiûque égiise,destinée Aservir de paroisse; mais il mourut, taisant la construc-tion inachevée, t/arehevcquo résotut do ta donner A la Compa.~ttioaveosfs d''pendaoces~, pour !rpction d'une tnaison professequcLouisXtH autorisa' t/annee suivante un des principaux con.scU!ertt du Parlement do Bordeaux, très tict)o et aana enfanta.

promit un logs da vingt mille ccua à !a ntOno intention* tt sem-b!ai< qu'on n'avait p!us qu'A mettre la main A t'œuvre. quandtoutes les fspt'rances s'évanouiront comme un rêve. Le cardiuatde Sourdia. brouitté avec tes Jésuites au sujet do la résidence do

Saint*Haeairo,leur retira passagèrement se!)favcuM, et le génô-reux magistrat, on no sait pour que! motif, révoqua son testa-tnent~. Nais tes Supérieurs de ta Compagnie no furent point de.tournes par ces dehoirca d'une entreprise qu'ita jugeaient néces-saire; ils devaient un jour reusair,graco à l'appui eiaus !!beratitesde ptusiourf nobles petsonnagoa.

En <023 un président au Paiement de Bordeaux, Jacques LeComte, fcda.aux Jesuitfs une maison qu'i! avait acquise au prix

1.T)-<tamfntfoMu!atMt!<'t';?3((!an~Ho)tan(!.~<~owW~f«~<-(/e~'<'W<'<r)~,8)').«ndtM.n.)).

t,'Uf<a<!ann.,H)M. '6M(To!oMn.,m<Hor.pmt..)59&.)aM.n.)5).t.'augfaentauondu tpffnu ('totfcnft)t de t'untot) que t'<<)ueaM)t fattc Junfteufëde 8a)o(.Afr~oe(t&<~<m).

3. bettresIl'sUmonlalesdu P. VIlt'lIescbl,2l1Ju!fItall(Yarlae'!ltullates,f. tt~ij.4. t~tt~Mt<-at)tnnnhte<tdoP. vUcttcM-M.98Ju);)t0tt(vathetacuttatea.f. mj.4. n"oduMUmentttoS'.Cotombeam ~iottet. ?m~M<C)0(Afft))~.t)toc6<a)a'

C.1.toanowttdoBetteao,p.92t.B23).6. PeteatM du rot, 7 maM <a)0 (Atcht*. <Ïela <:)Mndo. J~oXM. Il. (6~).'). W<f<e ~<'<t<t~~«<'<;t<'t)<~e la M«~o" ix~/}'<!<' <h' Bo<Jf«M~ f~&tJfHt).7, ~<<n.

Page 212: Compagnie de Jesus en France 1910

MAtSM PROFESSE DE ttOHMEAUX. <39

de dix-sept mUtetivres'. l'eu après, un amitout dévoué, JeanJau-

bert do Barraut.évoque de Bazas, donna une forte somme « pour

l'achat de places et autres choseanécessaires au logement des reti-

~!eux~ ".OoaUait s'instatter, quand des gens malintentionnés

firent opposition auprès des autorités de la ville etdugouverneur

de la province. Le duo d'Êpornoo, d'ordinaire sibienveittant, re.

présenta au\ Supérieurs « qu'il ne pouvoitsouiMr qu'une maison

religieuse fust bastio si proche du cbastoau etcitadettede ta ville,

telle qu'cstois' ta nosh M.et qu'ainsi il prioit nos Pères de Mpour-

voiraitteurs~ Onattendit un peu, dans l'espoir que les oppo-

sants reviendraient à des sentiments plus équitables, et l'on

multiplia les dumarches pour éclairer le gouv~rneu)'. Elles

n'obtinrent aucun succès et il fallut bien obéir.

Voyant l'embarras des Jésuites, le ptemier président, Marc-An-

tuino de fourgues, < urit et vendit aux Sup~rioura sa maison pa-

ternello, ptuscontratc que la précédente'. Plusieurs immeubles

voisins furent uobft~ dans la rue Saint-James, et Jacques de Cour-

gués, aumônier du toi, donna une maison qu'il possédait dana ta

même rue. On ne dépensa pas moins de <jnixao<e.<reizomHte

livres pour l'acquisition de bâtiments et de terrains destina <' la

maition professe et à son cotise. Les tiboratitéa de bienfaiteurs

restés inconnus permirent d'en payer tout do suite une partie'

L'aménagement M nt sans retard. Toutes los mesurea étaiaut déjA

prises pnurtarrivëo proctmino lies Porcs: to cardinal d~Sourdia

avait obtenu du P. Cénorat que la cbapoMofut placée sous le vo-

cable do Saint t'ran<;oi''Xavier, et il avait fixe l'époque do ta bé-

nédiction sotennetta. Trois jours avant la date convenue, tcsauto-

citésciviles enjoignirent au P. Pfovtociatdc ne pas ouvrir ta mai-

son professe. Les motifs de cette défense no sont point donnés partes documents qui relatent le fait nous savons seulement quo la

président do Courguos et te cardinal de Sourdisemptoyeront toute

leur influence u dissiper tes prétostcs, a démasquer tpscahtmnioa,

la mauvatse foi dea opposants. La défense fui tovéo, et, to it no*

vembre <6~, eut lieu t'inaMgurationde!acbapo!to'aveo grande

t. Donattotntefwtto<t!om0<~MpMfM)!<<Aqa)tan..fond.co))fa.). n.Co).2. '~<~<r<'<fe< M<aA<fHtfnt.a. ~Men).

Annales twt)ae)MAqu)tan)ap, <52~,pMf<Mtum<!omO<tntUa. (Aquttatt.h~totta,n.

5.:t).

~ftfe'n et '.WwM to'<f/)f'o<< t<fo6h«eMC<)tde <<tm<t<<on~fe/i'~e (AMh)tf*

(~ot. do t-tanee).0, 11s'agIévidemmentd'unechapelleIlro'iwlre,On1'011parIeliLellruannuehas

que))&'ag't ~tdenMnentd'uoochapette('MwJMtfe.Oofut pattesle Mnuft'MquetapKm~feptetfedet'tsUeoSatnt.Ftaotots-Xawteffut po~e te <9co*tnt-

Page 213: Compagnie de Jesus en France 1910

2M S(Jt S HtCOEHEU. PhKMtKMRfARUK.

affluence du peuple, de la bourgeoisie et de la noblesse. Le Par-lement tout entier avait accompagné son premier président dontit pat tarait la joie et la bienveillance. L'archevêque après avoircétébré le saint sacrince, prononça un discours de circonstanceo&après s'ôtro étendu sur les louanges de la Compagnie do Jésus,il invita les fidèles a fréquenter le nouveau temple et àne pas lais.ser dans le besoin tes religieux qui s'y dévoueraient au ttien desâmes'. Cet étoquent appel & ta charité troava de t'éctx' dans toustes eu'ors. Parmi les insignes bienfaiteurs de la nouvelle maison,t'ancit'nne histoire manuscrite mentionne JeanJaubert de Uarrautet le président de Gourgucs. t.o premier devenu archevêqued Artcs nt un legs de quatre mitto livres, donna sa bibliothèque,estimée cinq mille écus et Il pour gage dernier de non immorietleatfeclion, voulut cst~ enterré dans nostro église M.Lesecond, déjàfondatcnrdu nr viciât <!oilordeaux, tesmoi~na grande satisfac-tion de ce que te.~tuicite doses parontzot le lieu de sa naissancenous hervnit do retraite, et it pstoit de volonté de le donner gra-tuitemont, si les cohéritiers de na famille n'y fussent apportéquetqoo obstacle. UameOtive de Lestoonao,son épousu [lui! ayantaurvescuet imitant ses exemples, a suppléé ace qu'il n'a peu exô.cuter, ayant tégué par son testament la somme do quarante miUotivMt!pour estra employée au bastiment de l'église et de la mai-son profe'.se~'t.

Le P. <:énéra) avait désigné pour premier supérieur, on

~<M~,le P. Jacques do Moussy,ancien provincial d'Aquitaine maiscelui-ci. de santé précaire, dut être bientôt déchargé do sesfoneth'xM.A t'automna 1025 arriva do Home, pour le rftnptxcer,le P. Chartes do Lorraino~.

Prince d'une ittustro maison et ancien évequo de Verdun*,Chartes do Lorraiuo venait do faire profession au collège Komnin,.un an seulement apn's se~ prcmiert! VŒux; it avait demandé,comme une faveur, la régence d'une petite ctasso do grammaire,puis convoité les périls des missions toiutainos. Ces dfu< grâceslui furent refusées le P. Vitetteschi pensa que son nom, ses

aptitudes, ses vertus le rendraient plus utile &ta tête do la nou-

bre)6M.et leMnetQatMontfttam Mettt)leat ma)<6!S~tepfnbteqoocette~)M~tat)mte 'iut)'mpheetnM)dolamaisonttumatMfmajotist)u)nt)<)aehe~co t':6~.

1.'~fo~MOtttM~on))!<<H<M'<.annatft<M<.2. ~«~f lie t <o<a&t'«<'Mfff<<3. to )'MsduP.tMo~Mtao P.tteMooa)t,tOaattetet8 septembre<G2j(Atottan.,

Et.ht.0''o..t.t)).9. Voirtotne)tt, Ht.t)t. c.tt,o.U,p.480.– DoLaubtOMt!,~nt'todu MfoC~ff<'<

dr t"r«'<nc,p. <M'<80.

Page 214: Compagnie de Jesus en France 1910

M.USO\FBOt'ESSEDEt<un&EAHX. ~Ot

vette maison professe de Bordeaux. En annonçant sa nomination,

le P. Chartet, assistant de France, cernait !t est donc de trois

.rands talents do gouverner, de prescher, de converser, Lèpre'

Mier s'est vu dans la conduite pleine d'une prudencetoute apiri-

tHpttoqui, ayant paru dès le noviciat, nous a fait naltre do belles

espérances do ce qu'on peut se promettre de son gouvernement.

I,osecond paroissoit avant son eutrée dans la Compagnie, quand

il faisoit l'apostre dans son évesche; et dernièrement encore il lit

une prédication &Saint-Louis avec grande satisfaction de ses aa-

dtteurs, partieutit'rement de M. le Cardinal do Savoye, de M.le

Cardinal Bentivogtio et do M.nostre ambassadeur. Pour le talent

t!c la conversation, il est si aimable qu'il a rdvi le cœur de tous

tes nôtres sans réserve d'un s.'ut. t'tusiours proposoientde

)<-réunir ici; mais noua avons jugé qu'il commenceroit mieux

en France. pour le salut des âmes et pour la gh'ire do Uieu

A llorileaux, Charles do Lorraine no démentit point les pro-

messes de tics débuts dans la vie religieuse. Sa noh!e simpUcite,

)Hdistinction do ses manières, t'ëganM de son caractère lui ga-

~naient toutes tes sympathies; ses subordonnée vénéraient, tes

personnes du dehors recherchaient aea entretiens plusieurs con-

versions furent le fruit de son exquise charité, t'eputé &Rome

<n t628 par la congrégation provinciale d'Aquitaine,il se retira

(ptotquosjours au noviciat do Saint.Andro pour s'y retremper dans

t esprit dosa vocation.C'est là que pressé intérieurement do s'unir

ADieu par des tiens plus étroits, H'.btint du P. Cem-rat d'ajouter

A s~ obtigations de profes deux autt'es v.~ux qu'il prononça to

Mdécembre. Mov. Char!es do Lorraine, do la Compagnie de

Jésus, jo voue et promob en l'honneur de la Tr&aSainte Trinité de

toujours chercher la plus grande gloire de Uieu on toutes ctto~

graves et do quotquc importance. t!e plus, jo fais VtMUde dé.

fondre jusqu'à t'ettuaion de mon sang t'ttnmafutea Conception do

la Bienheureuse Vierge Marie, ma treadouco mero Cedésir

intense de ta perfection, cet amour ai pur de Dieu no pouvaient

attcr sMs une charité ardente pour to prochain, et, quand deua

ans plus lard la peste décimera la population de Bordeaux, on

verra le Supérieur de la maison professa ambitionner t'honnou!

<!esacriuer sa vie au chevet des mourante. La biographie de

Fittuatre et Batni retigioux a ot6 publiée au xv)u*siècle. Kousne

t. LtttteduP. Charlelauprovinciald'A.~t~tnc(CeLaubrussel,op.<-M.,p.t02)

9. Lau~M- op.ftt.. 3t2.3. LaubTUM'-).op.<'<t..p. 2'0.

Page 215: Compagnie de Jesus en France 1910

SOLS RtCHEUEL. t'HEMt~RË PARTIE.

Pouvons v insister davantage il nnn<! faut nnt)rsn:ur<t la ~npouvons y insister davantage il nous faut poursuivre le récit desnouvelles fondations.

t. En <(<26,la province de Champagne s'accrut d'une petiterésidence à Saint-~ihiet. Cette ville peu importante était pour-tant !e siège d'un parlement, auquel ressortissaient plusieursmaisons de la Compagnie; de là, pour les l'ères procureurs, lanécessité d'y faire de fréquents voyages et séjours afin de dé.fendre les intérêts qui leur étaient confiés. Or, le P. Vitetteschine voyait pas sans inquiétude des religieux vivre ainsi en dehorsde ta communauté; il recommanda au P. Houvot, Provip ial, deremédier le plus tût possible aux inconvénients d'une pareillesituation'.

L'an tM3 une oxceUente occasion se présenta. Un jeune hommedu paya, .teau Bettemps, étant entré au noviciat, ses parents,riches marchands de Saint-~tihiet, <'lui laissèrent tous leurs biens

(environ cent six mille quatre cents francs ttarrois) avec pleinpouvoir d'en disposer pour la fondation d'un* résidence u encette vittc~. Avant de prononcée ses premiers vœux, le jeunenovice donna tout de suite aux supérieurs soixante mille francsdont ils profitèrent aussitôt. Une maison fut achetée et agrandie.Le i8 septembre 16~5. le duc de Lorraine autorisa le nouvelétablissement et amortit tous tes fonds de terre qui lui étaientdestinés, mais imposa comme condition, qu'il no serait jamaiscollège~. l'el était aussi le désir des Supérieurs de la Compagnietu résidence de Saiot-Mihiot dépendrait do !'t niversitéde Pont.a.Mousson.Au mois do février 1626, l'installation étant achevée,le P. Recteur, Philippe Ptumeret, vint célébrer ta première messedans la chape)te\ A la Hn de t'annce, la communauté, dont leP. ~tcotasAubertin avait été nommé supérieur, comprenait cinqreligieux trois Pères et deux Frères coadjuteurs, sans parlerdes Pères Procureurs que lours affaires appelaient dans la petiteville où ils séjournaient parfois longtemps*

1. a Prime informatio de acceptattoae domù9 8t)ntn)e!tanae D (Campaa. Fundal.Co!tes,t.))),a.)<4).

a. )MMf'~ ~f la Mnfxoa ~e Conjpftnntc ù .So<o<-WA~<(Archtt. de la MeaM.H. -traites de Saint-Mibte)).

3. t. Secuoda totoftnattodeaccpptaHonodotnQsD (Camp. Pundat coll., t. !!), n. 113).Cf. CaffM. CMfa~ Pror. M~ t. Il, p. XLIII.

4. tM.)M/Mde la Mf«<oM.Cf. Carrez, p. XHV. – « Pftma taformatto B d~Jacltée.~MfM.

6. LeUfe du P. Gêné.j) an P. Btnet, 30 dét. t629 (Catop.. Epist. Gen., t. 1). Utt.aoo. mas. i626 (Cam)'. historia, n. t0)'

Page 216: Compagnie de Jesus en France 1910

RËStDE~CË ttË SAtXT MUUËL. 203

< t .< 't –-t-JL~t-Très bien accueillis dès le début, les Jésuites ne tardèrent pas

à jouir d'une grande considération et, malgré leur petit nombre,

à recueillir des fruits abondants. On les désirait dans les bour-

gades environnantes, et quand ils pouvaient s'y rendre on les

recevait « comme les envoyés du ciel Aussi les supérieurs son

gèrent-ils sérieusement à multiplier les ouvriers sur une terre

aussi bien préparée, en mettant a Snint-Mihiet le Troisième An de

la province~. Le P. Vitetteschi. d'abord opposé, se laissa ensuite

convaincre~. Uo fait, on no passa jamais à l'exécution, bien qu'on

eut obtenu, le C juillet iM28. les lettres patentfs du duc de

Lorraine*.

C'était alors Charles !V, auquel à cette époque le P. t:énéral se

voyait contraint de refuser une faveur ardemment désirée. Depuis

plusieurs années ce prince et son frère, François H, poussés par

quelques-unsde leurs conseillers qui supportaient impatiemment

le joug de l'étranger, demandaient au premier supérieur des

Jésuites la formation d'une nouvelle province, dite de Lorraine'*

elle serait gouvernée par un religieux originaire du pays: eUe

engloberait toutes les maisons de la Compagnie situées dans la

Lorraine, le Ban-oiset le comté do Bourgogne, de plus les cottfges

de Mot!:et do Verdun et encore, s'it le fallait, les collèges alle-

mands de ttaguenau. do Motshcimet do Bockot.heim, établis non

loin de la frontière~. Tel était le plan proposé, et Leurs Altesses

en poursuivaient avec insistance la réalisation. Maisle P. Général

y voyail les plus graves inconvénients c'eût été désorganiser la

province de Champagne et par contre'coup toutes les autres, et

mécontenter les habitants de plusieurs contrées; les villes do

Metxet de Verdun appartenaient à la France; le comté de Bour-

gogne dépendait des P«ya'Bas; quanta empiéter sur l'Allemagne,

ce serait très peu pratique 't à cause de<- umeura et façonsde vivre

si ditTérentes" enfin, céder aux caprices des ducs de Lorraine

était créer un précédent sur lequel ceux de Bavière, de Savoie,

t.. tnfonxattodeadmttttndadomopMbationbSammiftU.(Campaa.h)"tuf)a.o.U0.~&«<<'<M.

3. t~tt~eda P.GénéralauP.JeanFouttef.aumaitOM(CampanEpist.Oen..t. )).4 PatentesduHJuillettMa(ArchW.deMeurthe.pt-MoitUe,B.<M.f. 95).6. Lettredu P. t'tnetau l'. C~néta)tt déc.t6M(Campan.,Epht ad Gen.,t. t.

6' LettreduducFrançoisa M.virion,sonagent&Motne.2! mai)6M(Ateh~esdeMeutH<e-et-Mose)te.H.<628).

7. L€ttK8daducFfanfohetdudacChat!e<.29jotnt629(W'/<'M');doducFMnqoie.21 juta t6M (~fffM). ,«

8. Mémoire du P. Hioet fatt par le commandement de M<"le duc Ffanqo!$ (Cam.

pan. HtBtoT.. 1.1)). n. 3).

Page 217: Compagnie de Jesus en France 1910

Mt SU~S HtCHEt.tKf. f'H~UKHK PAUTtH

de l'arme et le grand-duc de Toscane pourraient un jour s'ap-puyer'. Vitetteschi, désote de blesser des princes qui, suivant lattadition de tt'ur famille, s'étaient toujours montres des pro-lecteurs et des bienfaiteurs insignes, no crut pas cependant pou-voir leur sacriUer les intérêts de la Compagnie~. Ce refus luiattira d'ameres récriminations et tes rapports du d'to (Htartesavec les Jésuites furent quoique temps très tcodus*. Peua peu tout

s apaisa, et Leurs Altesses unirent par renoncer à leur entreprise.

5. Durant tesdeuxannt'esquisuhirantta fondation de Saint-Shhit't. tesnnnatesde la Compagnie no mentionnent aucun nou-vel etat'tis<.e)n''nt. C'est qu'alors les circonstances n'étaient pointfavorables. Ho i027 tes esprits se trouvaient encore sous le coupdo la profonde émotion produite dans toutes les t niversites duroyaume par ta censure du livre de Santaretti; en iu2H le siègede LaHochctte faisait l'objet de toutes les préoccupations. Et puisHiehetiou, nous t'avons vu, était plutôt opposé il la multiplicitédescott~'s. Uurant tes quatre premières années doaon nunistt're.aucun nf fut érige. Plus taKt seutetnent, quand it eut terrassé

par les armes le parti protestant, it comprit quo son triomphe noserait ni complet ni durable, a'it no parvenait & les 'amener parla persuasion a la foi de leurs pères; or, pour atteindre ce but,rien n'était plus efnoaco que la fondation do collèges catholiquesdansdes vittcscommoLattochette. Mnntanban.~ootpt'itier, Xtmoa,tongtemps infectées du venin de t'hercsie.

ha jeunesse de ~tontpcttier fut confiée aux soins des Jésuites entu~U. dire vrai. les religieux de la Compa~niH étaient connusdans cette ville depuis longtemps; it y étaient venus x divo~eaépoques et s'y était'nt fait respecter malgré t'opposition descatvini'itot. Qu'il nous suMae do rappoh'r le succès do plusieursmissionnaires en l'au t«u0, fpa conversions opérées par lesPP. Haymond des Elroits et ttichard Corberun do 1003 fi <005

1.Cordara.~«~f.of.7<'<'<.p. V).1.XVH.a. M7.Sos.a. t~ttres du P. COa~tau f HeH)H"o'),a) tooM )6tt. ou P. Jatet 95 eoOt <M3

(Campan.. Hp)st. Oeo 1. 1).3. LettMdudocPMOcoit6Virion,6 février<03<(ArfMw.de Meu~he~t.Mo'-cttp.

vo V<tescht, la sept. )M2(Ef~to).Pftncipum.1.VI).

<. Mtredu P. Mn~atati P. Jean Fouttef, OJant~r <GM(Campan.. Bpht.Gen.,

&. Votf Registres de< nfnMfaOoas do chapitM de tf.oo & <oo5. (AKhh. det UeMutt, (;.

0. A'~fntf «<}«.«!<-<6'H. ff. L. Gutfaud. ~Mf/M <"< la ~f/hfM'' M~o~M~~t. ), p. 0<o-6tt

Page 218: Compagnie de Jesus en France 1910

KTAHUSSËMEYFUT~ CUt.t.ECKA ~OXTPELHEH. ~3

.h. t' Ilanri Adtim en 1608 ot t(;07 force detes controverses du P. Henri Adam en i6u8 et t607 force de

voir et d'entendre tes disciples de saint Ignace, les bérettqnea

les comprirent mieux et se mirent à tes traiter avec bonne grâce.

tn 1608 le P. Léonard Patornay remporta sur tes ministres des

victoires doctrinales qui lui valent l'estime et la considération

de l'Université. Dès lors it fut convié tantôt a des séances de la

Kcultéde médecine et contraint d y occuper la première place

tantôt à des«disputes de chaire a la Faculté de droit, où les

concurrent l'appelaient'<Révérend Père et se déctaratent très

hnuorés de sa présenceLeP. Mernard Galtier, en i609. eut la

joie de recevoir quarante abjurations; il s'était tellement attaché

les cathoUqucs (lue ceux-ci a son départ témoign'-rent hautement

)cur peine d'avoir A sa place t'année suivante un autre pré-

dicateur A

\pr.sta mort do tteuri IV les calvinistes, jusque-tà comprimés

par sa main puissante,relevèrent la tute, et tes consuls do Mont-

pellier sentirent se ranimer leur vieille haine contre les Jésuites.

\ousavoosraconté plus haut l'opposition que le P. Jacques t.eorge

tpncontra dans cette ville devenue l'un des plus ardents foyers

delà réhettion contre le pouvoir toyat. Une fallut non moins que

tuute l'autorité de Miehe;ipu pour la réduire à l'obéissance et y

.-tablir la Compagnie de-tésua.

Montpellier, sic~e d'un évécité, possédait une Chambre des

Cumptos et aussi, depuis le xt~si.cle. une Université comprenant

les Facultés de tbéolosie, de droit, de médecine et des arts

t ontftemp' des mallres gagés par la ville enseignèrent les belles.

lettres dans l'~ole.mage mais, a partir doiM~

les troubles

civils et religieux intprrotnpircnt les études; l'Ëcote-magefut

transforma en hopitat. La jeunesao, licenciée ot débordée se

livrait A beaucoup do scandales lorsqu'on iMti Henrt tV

<-l.argea les consuls de faire remettre et rostabtir le collège qui

jadis solioit estro en sa ville de Montpellier. Le bon roi to dota

d'une crue do douze deniers imposéesur teeeldébitédansta pro-

vinco do Languedoc C'était un revenu, assez modique, de

t. CLCh~at. ~c<9' p.20?- Oudon.~M.M<-mm«<M

.S~d~ <f<Mh.~ d~<.<~f. P.3Me<

Mt,. L.GniMud.op. p Ott~t3.2. Dudon, oy. rü., p. 2311, L, Oulraud, op. ttl., p. d21-G25.

Cf. L.Oultaud. op. tu., p,628-62U,

Volrl. III, p. ~,o,

S~ Ristoirede Grt;lflr drJlonlprlltrr, 1. Il, p. :\40,

6. patentesdeHeml1~pourlerélablls5ell1enlduœllègede Monll'elller(4rtbl,e!'o

Page 219: Compagnie de Jesus en France 1910

200 SOUS tttCHËHEU. PRMHFRE PARTIE.

deux mille quatre cents livres mais, par le fait- et la chose est aretenir -le nouvel établissement sera désormais considéré commede fondation royale. Il s'appellera le co~p ~wmaw~; Useraadministï~ par huit notables, quatre protestants et quatre catho-liques, sous le contrôle du conseil municipal; il sera dirigé parun principal protestant, mais le reste du personnel sera mi-parti enGn un jour viendra où le corps professoral aura le privi-lège de conférer la maîtrise es arts Comme local, après quel-ques années d'installation provisoire, les consuls choisirent dansl'lie de Cézelly un immeuble jadis légué a la ville. Le premierprincipal fut Isaac Casauhon~ La divergence desdeux religions,qui tendaient sans cesse à prévaloir l'une sur l'autre parmi leshabitants, nuisait beaucoup aux études. Au point de vue do laformation morale, les parents catholiques étaient loin d'avoirconfiance en des maîtres dépendant d'un principal calvinisteet choisis par une municipalité où l'esprit de la réforme dominait.Aussi voyons-nous bientôt les évoques entrer en lutte pour sou.tenir les intérêts de leurs ouailles et préserver de l'erreur les âmesdes enfants. En t604, umccord, plus tard approuvé par le roi,est passé entre le Conseil de ville et M"Jean de Cranter. Il estconvenu que lo prélat présidera toutes les délibérations des huitadministrateurs; qu'il verra et approuvera la liste des livresmisentre les mains deséloves; qu'aucun auteur ne sera lu qui puisseoSenser l'une ou l'autre religion Pierre de renouilict, com-patriote et ami de saint François do Sales, nommé en iMM Al'évéché do Muntpellifr, résolut de maintenir et même d'étendreles droits de son prédéces~ur Adoux reprises il obtient deslettres patentes affirmant son autorité sur le eott~o. Noutinationdesprofeswxrs et collation des grades lui appartiennent, et quandla municipalité lui résiste, il sait trouver un appui contre ollodans le Parlement do Toulouse* Visant à catbotieisor J'enseigne-

dol'oférauls.Jesu.tM.cott~e~a)).- Cf.Faucillon.Le«~a.- .ff<~M<~<de.Mo<«.pt-M~ p s.

). ~<J<*m.a. Patt-a~ ~e )~nft n' donnant poutotf de conférer te Rtade de mo))M a~o

n~pmhM <fH)7(AfthhM de t'H~auH, collège foya)). Cf. t.efmatn, to ~wfMf/ftJf~ft f<t<tf~t e«~<'i;t ~<o<~pfM<< j). 97.

3. Omtoa. op. t/ p. ~2. ~0. – (,. t:u)MuJ. «p. f<f.. M?.4. Accord entre )'ti<f<f)ue et le ronsell de ville, Il Mt. tMt (Aftb)t. MOtn.,

GG.t.e. t'atcntcsdo tuai t6)o approuvant l'accord de tGOt (An))~. tOtpta., Grand Tha.

)otnu<. )t. p. 373). tt patentes tonOrmathfs. sont <0)3 c))fc< par nudon. op. f<t..Aotrt c< &jfMMfo~, p. 237, 238.6. A~to du t'attententea faveurde ''fnou)))et~out la ditM~ot)duto))f-ge,

Page 220: Compagnie de Jesus en France 1910

t~ABUSSEMEKTCOLLEGE A MO'<TPELHEH. 207

ment, il fève déjà de le conner aux Jésuites; il tache donc de

les fixerà Montpellier, et après la prise de la viUopar Louis XH!,

en 1623, il parle de les y établir en résidence.

Le P. Yitelleschi donna son consentementl; toutefois, durant

uuelquea années onse contenta d'une mission dépendant du col-

lège deHèziers. Grâce au zèle des PP. Jacques George et Alexan-

drp Hegourd, elle sufntà inspirer auxcatholiqueslo plus vif désir

d avoir des Jésuites pour instruire leurs enfants~. Onentama donc

des négociations: mais elles furent lentes le projet n'était pas en

faveur auprès des consuls, et l'insuffisance des revenus enrayait

tes supérieurs de la Compagnie. Ap~sta soumission du Langue-

dot, en 1629, les circonstances devinrent plus favorables. Aux

t actions consulaires du mois de mars, la ville élut six consuls

catholiques et, onpremière ligne, F$an':oishancbin, chancelier de

taFacuttédo médecine, un nouveau convertie Au mois de juin,

l'rivas tombait au pouvoir des troupes royales, et !'cnouiHet ren-

contrant Louis XIII daus A!HMobtenait sans peine l'autorisation

do mettre les Jésuites au fo/ <~ MMMan! Par brevet du

t6 juulet i620. le roi le leur octroyait e avec ses revenus, dé-

pendances, privilèges et exemptions Kn même temps Sa Majesté

mandait au sieur Evesque de tenir la main audit estabnssement,

et ordonnait aux coosuts et tous autres qu'il appartiendrait d'oxé-

uterau plus Mt na pr~aente volonté

Fenouillet, sana pordr? do temps, prunta de la présence de

niehelieu a MontpelHerpuur installer les Jésuites. 11 fallait ce.

pendant ménager l'opinion du Conseil de ville ou les idées calvi-

nistes dominaient toujours. Le premier consul, Ranchin, lo cou-

ique la 20 juillet; il donne commuoication du Bravet que les

t'~ros lui ont remia coux-ci, ajoute-t-il, ont la permission de

lévéquo, et, moyenoaut l'acquiescement du Conseil, Hiohelieo

leur a promis de les établir avant son départ suivant .'ordre du

toi. Après eu avoir délibéré, le Conseil répond q' si to car*

<)ioa!veut établir l<'sJésuites au collège, il no donnerait aucune

JatMet)0)5et 'a K*<'f '"ta )Aftb)t.de HMMut).J~otte~.to))~aM~a)).f.t..Gu)Mt)d.op. f«, t'. 748.

t. LettreduP. O~tat au P. Ba~MMmyJacqutaot.20dte. t6M(Mo9..Eph).(;en.,t,l),

2.LettresduP.O~aOM)auP. J. Oeotnc.39 M'f'e' 'M9.auP.H~oufd.<0oct.

f.M (MMfM). Lettredu tard.de LaRochefoucaulda y<-nont)!<!t,20 <n<u<6!j

(Dlbl.de &0cne*)~p.ms.3Ma,f. 39<).Cf.autraud.op. p.79t.notet.

3. FaofXton,f'p. f't.. t' 2 et6ut<r.a. Brevetpour)'t)aM)MCtne"t<)&<Jt'M)te9auco!)~. tOjuillettCï3(Atcb)t.de

n~Mutt.luttes).

Page 221: Compagnie de Jesus en France 1910

M sous HtCXKt.!EU. PRHAUÈBEt'AHUE. vatHtéaioo. mais ne nrétendaU nas meth'e emneschemenL ni nanadhésion, mais ne prétendait pas mettre empeschement, ni non

plus tien payer dans le cas où les Pères demanderaient des fonds

pour tes premier frais d'installation, ou si tes revenus de la cruedevenaient insuf usants'

Puisque le cottè~o était de fondation royate et que t'évoqueavait le choix du personnel, t\'ncutttet pouvait regarder cummeune simple formatttu la délibération du Conseil. Htte n'était posterminée <)u'it conduisit les PP. Carrel et de Sainte.Cotombcedans i'tte do Cézetty, leur Ht prendre possession des bâtiments

scolaires, signiua aux anciens mattros qu'ils n'avaient pluslieu u prétendre et dressa un procès-verb.d en ttonno forme

Quelques jours plus tard une épidémiG violente se déclarait :<

MontpcUier. ttcaucoup d'habitants s'enfuirent; hancttin et r'c.nouittot rcstt'rent à leur poste. Pendant dix mois ce fut uneenravanto mortalité Les Jésuites oo purent ouvrir tours cours

qu'au mois d'octobre t(i:!0*.

N'ayant fait aucun contrat ni débattu aucune condition, ils setrouvèrent bientôt dans la ~ne. Louis XtU vint a leur secoursKn conurmant son brevet par des lettres patentes, données au

camp de Maurienno (juittoHMu). il leur permit d'actopter tous

te~s. donations et fondations qui leur ont este on seroient faic'teaa t'adveni! Par autres patentes du 2 août <63:ï, il aug.menta do deux mitt*' quatre cents livres le revenu primitifh'aUteura le zèle et tes utiles travaut des rengieus tt's recomman.dèront t'ieut~t il la t'ienveittanco du public; tes prem!cR) fro!Me-tnents rcsaentia par la muMeipatita N'adoucirent et dispafurent.

KosP6< dit une ancienne relation manuscrite, exercèrent dèsSabord teurs fonctions avec anccca: ou vit un ~and nombre deconversions; les sacrements furent fréquentes, et tout ce qu'it ya de gfand et de considérable dans la vitta s'attacha si fort ànous qu'ils noua ont comtes'' depuis l'amour et t'estimo dont it~nous honorèrent dès le commencement~, t

Comme preovcs de cet attachement nous mentionnerons, eni0:ti, un don du Conseil de ville do « soixante douzaines d'ais

1.M))b<'TaUondu ConMttttcw))tc.aujuittet)f.39(AMh)*.tomm BB,t. tM5-t6M~.

3. Faucillon, < p.o, to..a. Voir tteahtrfa do ehapilrp, 14août )6ï9 (AKhh. de t'H~aot), Rfi!)!ttMt<p!!u-

lolres).4. Cf.Oodon.«/ f~, p. M9.5. PaK-otMdoJttHtcttSM(Afch)v.dot'HeMott,Reg~tredMT~MttMt.t63)t.a. PatmtMdo 2août<&M(~Kh)w.detH~aott.MtattM).7. ~oMeeeurteco!).doMontpett)e~(Lugdua.tH9t.Prov..t. ), o.<).

Page 222: Compagnie de Jesus en France 1910

ËTABUSSPMEXT b LXCOLLEGEA MOMPEU-'ËR. S09

pourqcol )t n'appatttent ('as AcotM httto'M.

t«MHt.~)KnK<KK–T"r.

pour la réparation du coUëge en <633, l'abandon par l'évoque

d'un fief noble, oontigu aux bâtiments et estimé deux mille cinq

cents Uvrea=';en iM8, une rente annuelle de cent écus accordée

par le dioc&se~; en M~, la remise « des lode et ventes dus

au roi qui voulut à cette occasion prendre le titre de fonda.

teur*.

Avec l'évoque FenouiUet, le cardinal de Richelieu avait été

t'on des principaux promoteurs de t'étabtissement dea Jésuites à

Montpellier. Dès que le P. Générai connut son rôle prépondérant,

it s'empressa de t'en remerciera o Cesignalé service. lui écrt-

vait-il, no me permet pas d'attendre plus longtemps pour expri-

mer à Votre Seigneurie Éminontisaime, au nom de tous, nos son.

timena de profonde soumission et d'aBectueuse reconnaissance.

t'armi tes nombreuses ohtigationa dont la posante conservera

un éternet souvenir, il faut mentionner en pfcmière ligne le

soin avec ïequet \'<ttroSeigneurie s'efforce d'accrolire les progrès

de la religion catholique" Ricbeiieu n'était point fâché qu'ou

reconnut à Homo sou zè!o Acombattre le protestantisme duns le

~tyaumo très chrétien. Sans doute faut-il attribuer a sc~ !tonnes

dispositions le nouvet élan donné alors aux œuvrea do la Compa.

goie de Jésus, Itien qu'en l'année tO~Oon compte cinq nuuvetto&

fondations: uno résidence à Haronnea, et quatre eoHegcs. Lau-

gres, La )toche!!o, t'amiera et ~aanes'.

0. L<~debubde Marennca nous montreront la façon dont s'éta.

htissait é cette époque une résidence suivant t'écrit dos Constitu-

<ions.Témoindes fruits do salut que tes missionnaires du cot~'go de

t.D~MfattooduSfMM)63t(AM'w.comŒHB.<6~<M9).< Et<t dM contrats et <<atMdaeq ~tUoa dofot~ge (AKh)'. de ( H~mu)),<c-

8U1\88),Cf. Faudlloo, mp.eil., p, 19,

"'3"Dond'o~ d~M~t'~uapartad)oetM(AMhh.dat'H~fau)),~uttMj.t.BondetodtO'co~pa~teMtt~6. l'a lieu avant, ~«ette~tMMeitaussiea'oï~unelettrede temetMem<-nMa

t ''we'tae(voir Dadon.n;).t~ ~x-uMM' o. X).0. t~MMduP. Générala BtthfHeu.<aoow.t0ï9(RptU.Geo.adett~no<,1.)0<3.

IG1:!),7. LatnfnMannéetMOaaeott6gofat encorefonduparPMnfnta)t de Lorrainea

BcfheoMtooa BnaqueMO,villeprincipaleducomtédoSaay'WeMtn')<Mte duetfaattdeMCOutMf.LellftastfafurentinaugurdeaenttHtMt)9 dlrectlandu P.Nt.

colasPago!de lat~toee de Champesne.a<rMunpersonnelt~ m«M~; ainsi.

MntcattefdesfrèrestoadiuteuK,))y awattdemKtta'cutdelapMttaMCat)~th'!t:<dem dola n~mantaSoptHeon!.deuxde la Cermaoteto~tteuMet deutdeChato*

paane)maie.d<-alatiode tonnée.le nouvelftabttsMmcntayantc'a aan. ah

!.t0theode Uettaante8npet)eo~c.Il ce a'ytrouvaitplusquedes ft~ o)!emanda;c'estpourquoi)tn'appartient('aaAcotMhtttotte.

Page 223: Compagnie de Jesus en France 1910

Xtu SOUS MCHSt.tEt. PREMtKMEPARTtK.

C1I. '1 y a'l '1 e__Saintes produisaient dans la contre, une pieuse femme, N" de

Capus. veuve de Jacques de Bryan, résolut do leur donner toute

facilité d'avoir un contre de ministères dans la pot!to ville de

Maronnes sans estre à charge & aucun des habitans A cet

effet elle té~ua aux religieux tous les biens qu'ellc possédait en

Saintonge quotqucs rentes et quelques aires de marais sa-

iants '< situés en la parfisse de Saint'Just et autres Heu\

Apr<~sa mort, arrivée co octobre 1~8, les exécuteurs tcs<an<on-

taires&i~niuct-ent le to~sauxJésuites de Saintf s, et le t*. t'rovineiat

d'Aquitaine accepta la donation sousle bon plaisir du P. <!cnertd.

informe des clauses du testament, YiteUcscbi répondit qu'ondevait louer le dessein do la fondatrice, mais que, gardien do

t'inté~rite do l'institut, il ne pouvait appn'uvor certaines condi-

tions~. Puisque Votre Hévérenct', ëcrivait-it au )'. t'rovinciat.

m'assure que tt"* doCapuso'a jamais ou la pensée de nous deman-

der rien d'uppoter aux Constitutions, je vous envie toutes les

indications nccfssaires pour rédiger un nouveau contrat

Le it janvier i(!30 les t'P. tgnace Mah"<ct)t.provincial, et

nernadin Sica" fond~ do pouvoir du Hecteur do Saintes,se rendirent au bour~ de Saint-J<<~t«u fut pns~ dnus la mai-

son do M' tmrand, l'un dos c\ccutfur'' testamentaires, un n"u-

vel acte de donation par tcque! le mUègf' de Saintes était

mis en pleine, recHo et actuelle posses~!<'nn du tons !es biens

dont avait juui la testatrice sans aucune réserve. Kt ce, affin

que au bour{: de Maronnes, comme le ptun grand et le p!usnotatdM. il v a\e un" rexidencf desdits ttéverends t'eres quisoit semée comme ung membre dud!ct «)!b~o do Xainctes et

dospendo ontieromcnt de la direction du Heett-ur dudiet <o!tego:A taquette résidence puissent estro nturria et entretenus autant

do Petff que le revenu desdits mh'f's le pourra permettre,suivant ce qu'il sera ju~' et advise par ledit Il. P. t'rovinciat

et ses su'cftitcurs. Cn nouveau contrat prévoyait aussi !o cas

où t'autfmentation des revenus permettrait do cbanKcr )a resi'

dence en eu!b'ge ou en ma!~on do pf'bation, et il fut con-

venu que d''s toya t'<tah!)sscmcnt serait autonome'.

A peine iostattés Maronnes, les oussionnaircx répondirent

t. oContMftm<'tnfo'!at')'t)Katp<)JcottaMMatfnnfnMfn(A'juttan.t'unj.eott.,). )). n.tt). Onap~tatt«< tepctUtiaMta<att<'d nntnaMhMtant.

2. ?iousnaton*t'ntntte)tomCte te:tame"<dpM"*de Cepmet no conna!<Ma<2. ~OIlSn'avonsliolniretrouvéle tulameuldeai"' de Call1llici ne eOl1naluOnlpas )Mthu<e<')"enepouvaitadmfOtcleP.f:t'n~a).

9 Lettte du P. U<'n<!tatan P. Matfito!. a? f))!)ft t<.?9 (A~uHeo. prist. Cen, 1. 11).4. Coliltacltis enx'ndatt's

Page 224: Compagnie de Jesus en France 1910

HEStDK~HKMAHEXXES. 2)t

aux intentions de la fondatrice de manière à mériter les étogeadu P. Hënerat'. Ils curent néanmoins à subir diverses contra-

riétés tant de lu part des hérétiques que de celle de certains

catholiques qui auraient préfère d'autres religieux. Ceponda*la majorité de la population leur était favorable. l'ne famille

inttuentc du pays voutut metue construire il ses frais une eha-

{)fUeen t'tnmneur de la Sainte Vior~o~.Hientot le P. Provincial

d'Aquitaine songeait à mettre dans la petite ville un Troisième

An de prottation~. <\umois de février tG33. à l'instante prièreet requête des t<at'itants on obtenait lettres patentes do

Louis SIII Permettons et accordons auxdits Pères Jésuites

d avoir une maison et dt'mourc audit lieu lie )!ar<'nnfs comme

tt ptus propre <*<commode (des lies adjacentes du Brouago)

j'our instmite tes habitants d'icelles en la vravc retigion,

('i~t~ et b"nncs m"'uts, vaquer a la convct~ion dts de~t'~est < faire les e~crcict's ordinaires à ceux de leur profession. u

t.e n'i permettait <n "utre d'accepter ju:'qu'A six mitto tivpfs

df revenu annuel cu ttiens d'Kt?!!foou autres*. Cette mémo

.(«née le noviciat de Hordcaux no pouvant contenir tous t<'s

t'~n's appeies « faire toxr troisième probation. quetqnes'ttntturent envovts A Maronnes avec un Père instructeur' Matbou-

rcuspment on n't'n avait p'.int nui avec les <dt!ttacto<)tnate-

rifts; cause d't difticuttea soutevecs par tes tteritier)' de

de Capua, la maison d'' Marenm's ne tarda pas il !io trouver

dans un'* hituation trett emt'arrassante. L'union d'un priaurc,.mowtô m tu33 par t'évoque. Jaequfa Haout' permit do tenir

b"n quelque temps, Iloux ans ptua tard, daua t'imposaibitité do

sutttrc il t't~ntretien d'un nombreux porsonoet, Marenncs redc-

vcnait bimpte residcuce dépendante du co!t<-gode Saintes~.

7. Par contre, dans la province de Champagne, a Langres,

en 10:10,tes P~'res attandonnerent tcur t~sidence pour prcndro

t.eUfMdu P.<~at'fatau P. PMttnfht.? ~ept.et d~emb. <MO(Atu)Hn.,t:r~ UtO..ft)

LX)aan «t~ (AquHaahoHtatona,n M)3. t.ettfc'tu P. Afotud HohjtMau P. Mn~at, tO Mtttft <M3 (Aqu)tan., t!ptot.

aJ t.fn.. 1. Il, n. 3).t. Patente* de t.oah X)tt. ~wttft <MJ (AMh~. de h OMn.tc. H :.8, t. )3)

t<eUfe!du P. G~fatauP Boh;tc. t'.Jut)tet tOM; aa P. P'fMp de Otta~x,t'tt. mat au P. t.uOtaumc Anatnot. 10 fnaM tMt (Aqo)ten K~t. (!fn.. 1. «).

Le))fe< d'union, t'~ ~ac')ttM naout. du t'tteoto s'.Barth~temy de t.a)anje,att)) <C3j<Atftd* do t& OtMndp. H. S8. fut '53t.

Afto eona~. )')atiat. AluHan., t'.M. – Catato~t Pror. Aquttan.. t6t7.

Page 225: Compagnie de Jesus en France 1910

2)3 sous tUCHEUEU.– PRENDREPARTtE.

la direction du collège municipal. La chose n'alla pas sansdif6cu!téa. Nous avons dit déjà, au tome JM,comment t'évêque,Sébastien Zamet, avait dû remettre à plus tard l'exécutiond'un dessein qo'U jugeait très utile au bien de son diocèse~.Dans la viito, dans Je chapitre et parmi leq autorités locales,tes esprits étaient assez divises à l'égard des Jésnites; aussi

l'opposition releva-t-eUe la tête, quand on apprit qua le prélats'employait de nouveau à leur coniier l'instruction de la jeu-nesse. Parmi les biens qui devaient former leur dotation setrouvait le prieure de Tronohoy, uni la résidence de Lan.

grès en 1623 par Urbain Vj! En consentant à cette union,

évoque et chapitre avaient spéciM qu'eUo était faite en vue dufutur co!R'ge~. Or, vnici qu'en i626 quetquea c!)auoinea mé-contents interjetèrent appel comme d'abus; en môme tempsun certain n"toLre do notabtoa présentèrent requête a !a courcontre les projets de Sébasnpn Zamet; les officiers du siègeroya!, de t'é!ec<iunet du grenier à sel intervinrent dans le mêmeaena auprès du conseil royat et allaient jusqu'à demander

l'expulsion, dans les vittgt'quatre heures, dea Jésuites domicitiésà Langrea*.

Cependant les Pères ayant pour eux, avec réveque, la nreil.!euro partia du chapitre et de la villo, «htinrcnt on 1037 deslettres patentes les autorisant à a'étabUr au cdtège. Sur co,nouvol obataoto. Quand on présenta les patentes au garde dessceaux, M.de MarUiaosoUieitô par un Père do t'Oratoire Miusade les sceller; it fallut, pour obtonir les formalités néccsaaircs,lui promettre que les Jésuites abandonneraient aux Oratoriens

!'enseignemant de la <héotogio\

Ayant eo main toutes les pièces requiMs, t'évcque et lesreligieux do la Compagnie attendirent cepondan! une occasionfavorable pour a'en servir. Justement, le 25 af'ût i62H, expi-

1.Vo)ttome)H,t. U),c. <)t,n e,p. 507et 8u)t.~)(ffn).

3 Actedu at m<MMMt)MdM<<M<'ompf<-<fMxttuoa ~~<'m<'n<.t. Vf.p. na.

Cf. < om~<<'<<fM<h« au ~a~t<'Me«<. p. <?0. t?7.&~ttre doP. t<aj;uUtoau P.Jouvancy,lui donnantunapwu htstoHqoede la

fondation,to MOtt:on(PMndttoHt''totia,t. Ht,n. 82,f. 2;t7,2M).-.Lettro duP.0<a6ntau P. Suu'Kn.t9 aoûttcao ~Mnda Ep)ot.<:ta.,t. tV). pans cetteaffaireM.de Ma~ttafétaitpeurles ft-~t de l'oratoirequinemanouatentpasdopaMt'Mt&Langtea;quanta M.de Bem))e.tt novoulutpas !nte~<a)tn danslacraintedpMtttuttefa tt)chc))eoB,mata!<o'at'tattpasdetnftHJfmiensqood'évincerles~uHe<. Voir0 tct)M<tMa~tthe)Tabafaud,~«t. <fncoffMootde Déraille,t t. p.tt!< –Pf"M!,.<)<-6M~f«~«JMf~.p. !)t.

Page 226: Compagnie de Jesus en France 1910

~STAUATtO\ AU COURGEDE t~XGR~S. 20

rait le bail fait avec l'ancien principal. Ce-jour-là donc,M'' Xamet et les t hauoines, de concert avec le maire et les

tchev!os, résolurent de mettre les Jésuites A ta tête du coMège.ttès le lendemain. malgré une ordonnance contraire do gou*verneur de la ville, injonction était faite au principal de quit-te*' les iieux. JI y eut contestation et i'aaaire fut portée auParlement. Deux arrêts de la Cour, l'un du 7 décembre 1628et l'autre du 8 février iM29, accordèrent au principal et aux

régents une prolongation do charge pour une année pendantlequel temps lesdits évêque, chapitre, maire et échovins

pourront se pourvoir de personnes capables pour la directiondu cottëge' A ce moment, le parti contraire aux Jésuitesrenouvela ses menées et mémo adressa ac roi une pétition oùt ou disait que ces religieux n'étaient nullement utiles 2.(h, t'etmcmb!e de la population pensait tout autrement.Xous en avons la preuve d'abord dans les nouveUes lettres

patentes octroyées par le roi au mois de mai t630. Louis XtH

y déclare positivement avoir été sollicité par ses Il chers etbien ftimés les doy~n. chanoines et chapitre, maire ot échevins,bourgeois et habitaots de sa viUe de Langres p; ce sont eux

qui ont prié Sa Majesté de donner le seing et directionde leur <o!!f~ej aux Po.Ms de la Compagnie de Jësu"atin d'y reatab!ir en son entier la discipline scolastique et em*

peschor les désordres que la licenco des préoepteora y asou~entefoïa introduits' o. Mais. pour connattre les vraies

dispositions des habitants, il faut surtout considérer l'accueil

qu'Us ureot aux nouveaux mattros. Les lettres patentes étaient

peino remises nux ofUcieMdu a)cge royal, que ceux-ci los

enregistraient Mua la moindre objection, et le 28 mai, avecle consentement du conseil municipal, Ëtienoe Voinchet.lieutenant civil, mit les PP. Jean Poorier, provincial, Antoine

t'févostet, supérieur de la résidence, et plusieurs autres en

possession du collège, de la maison preceptoriate et du

prieuré de Saint-Gpngoutph. Au cottcgo, raconte le prooës-verbal, étaient présepa un grand nombre de porsoaoes.jusques a quatre ou cinq cents, lesquels avec acclamation de

joye ont remercié le Roy du diot estaMissemont, et avec le

1.CotaptMf<*M~U<CM~<!t~MHf,p. ~7..9. VotfcelleteMMdenaPMod,op.cM.,p. 99.3. Patentesdemal 1630(Arebiv.dela Haute'MMnc,D. t0,a tasuiteduproees.

verbalde tiostattaUcadea ~~attea).

Page 227: Compagnie de Jesus en France 1910

St< SOLS tOCHEUËU. – PM~ttKHË PAttTtË.

corps de ladite ville preste consbntement à icetuy avec toutemodestie et alégresse, ayant les escoliers et autres assistants,en signe de resjouissance. crié Vive le Roy Aplusieurs et di-verses fois La ctuche du cottège sonna a toute volée pouradvertir un chacun de tadiete prise de possession o, et aus-sitû' il y eut grande affluence de notables habitans, ecctesias.

tiques, otnciers de police et autres )pe~sonne8~de tuute qualité u.Cette foule suivit le lieutenant civil et les Pères à la maison

preceutoriate et au prieuré de Saint.<:eogoutph dans l'égliseelle chanta le Te ~«M<; « et it n'y a eu aucune rc< tamationfaicte ou emposoboucnt forme, ains ptusienrs grandes excla-mations de joye, de Vive le Hoy, réitërces par un long tempsA diverses reprises'

A lire ce procfs-verbat on a l'impression que l'opposition auxJésuite'! avait ctë le fait d'une minorité la foule les désirait, etmaintenant exaucée elle manifeste hico haut sa sympathie.

H'apr~a un contrat passe avec la ville, tes P~res devaient ensoi-

guer le latin et le grec dans les trois ctnssvs déjà oxistantea. etitsnuratpnt tes revenus, LionNetbâtiments du collège. Lechapitreaccorda la jouissanco de la préhende prccoptoriate, et la muni-

cipalité promit une rente de cent cinquante livres. Si le revenutotal, y ccmpria colui du Tronchoy, montait Adeux mille quatrecents livres on ajouterait uno quatrième classe, puis une cin-

qutèmc pour une augmentation do mille livres' Ettes furent,de fait, in''titue<'s dans la suite, ot en t0(t3 uno donation particu'libre permit de fonder une classe do phitosophie~.

Se trouvant mat logés dans l'aiicien collège, les Jêauitfs levendirent et s'établirent dana une do sesdôpettdances, le pticurede Saint.Gongoutp!)*, où ils firent quelques constructions. Maisco local, situe à une extrémité de la ville, n'était guère favorableà l'exercice du miniatôro: aussi cborcha-t-on bientôt &s'endébarrasser. Kn i053 il fut acquis par les religieuses Visitandines,et l'ou acheta dana te plus beau quartier do Langres une maison

vulgairement appelée le 6~M<PoMMp. C'est là que sera bâti,et restera désormais, to collège do la Compagnie do Jésus. Pour

t. PMCê~MbatdoHMtattaUoa,28nxt tMO(Archir.de la Baute-Marne,D.)0).2. fom~M~MfhMau fHf~MfMt,t. Vf,p. t7H73.t. UnatcofCornent Mgaa&cette IntentionqaatMmilledna centsHwrea.

~Mfm.)4. Leprleurdde 8a)nt-0eagoutphavait«e uniaucollègeentM9.pareoo~qoent

avantt'<o<Mdt!et!oodetP~M:,tMt!cn!eaffat<of,MM)'~p)scopatdeChat!ead'BscaM(CoMp~M~<'N<h«,p. 06).

Page 228: Compagnie de Jesus en France 1910

tOXDAU~ MU COD.ECK DE )~ ROCHELLE. 8'5

t t~– –t t~?t t! t'SQ~t ~ttt w~tn~~Pa

apprendre à la postérité qu'il tenait Ueu de l'ancien, en placera

les armes de la v ille au-dessus de la porte de la chapelle et au-

dessus du maMre-autei'.

Dans les premières années, et jusque l'entrée en possession

du prieuré du Tronchoy, la situa~on Onanci&refut assez pénible.

Maïsensuite on moissonna dans la joie ce qu'on avait semé dans

les larmes; si bien que !o P. La~uitte, écrivant au P. Jouvancy

au commencement du xvm siècto. pouvait dire il y a p''u

(tecottègesdontt'étatdissemtnt ait été plus traversé que celui de

Langrea, mais il y a, à présent, peu do villes oit nous soyons plus

aimés et où nos miuistères soient mieux rc~us*.

8. A !<aHocttetto, au contraire, les débuts furent très faciles.

L'initiative de "!che!ieu~, la volonté expresse du roi, tes instances

des cath"tiqups ouvrirent los voies à la Compagnie.

Après avoir réduit par un s:ège célèbre la citadelle du oahi-

nistne, Louis Xttt. de retour AParis, signait, le i8 novembre t6~8,

Je brevet qui suit Il Considérant le fraict que les Pères Jcsuitea

peuvent faire en la ville de La Mocbettopour la conversion des

âmes, Sa Majesté leur a accordé le lieu nommé Saint-Miche!,

appartenanceset deppendances. pour n'y estabtir, et veut que

~èa &présent ils en prennent possession, déctarant Sadite Majesté

que si otto déairoit estabtir un coUé~c dana ladite ville, elle leur

en donneroit la direction.. Il

En vertu de l'acte myal, la P. Ignace Matescot, provincial

d'Aquitaine, et la P. Jean de LaBonaudio furent mis eu possession

de la maison Saint-Mittn't par~'achitK Corisay, doyen de t'église

cathédrale de Saintes~. On y mit d'abord une simple mission Nous

la dépendance directe du P. Provincial, taron espérait l'érection

prochaino d'un collège", En attendant, le P. Générât recootman'

dait d'y envoyer «des hommes d'une insigne modeatie, hrataota

do zote. des ouvriers infatigatdes qui, vivant au milieu des

hérétiques, les attireraient doucement At'. religion par t'ootat de

teuM vertus~.

t. Com~MfMtdtM.p. t7t.a.LettredoP. LagoMte,déjàe!Me.B tettMdoP. <Mn<fa)au tMd.de RteheHeu,2no~.)628(OaMta,Bpht.Ocn.ad

t!iteMoa.t. <6)8*MM'.DatnemeMtBttM,a<Janv!eftM9<MMM<).4. BMteida)8no*.<628(Aqo)tao Fand~.fOtea., t. H.o.0):.Vo!rHecaeHda4. Brevetda 18DO~,1628(Aqa)tan.,Fanda',..01le3',1.Il, a. U' VoirRecaellda

r. ~aUtot.det OMtotM.BtM.deLaBoet~ette.ma.<a3,f. tt.&.A'c6~.~~fof'vt~ la WM<'<&'~ft~f~fM<t t). p. M9.0 t<eUMduP.G<a~ataoP. Rots<et0.<0tnatt0:9fAqattao..Bpbt.Oeo.,t. <Ï).7.Dumêmoau P. MaÏescot.MHMtertCN(FM<f<'w).

Page 229: Compagnie de Jesus en France 1910

2X. SOLS MtCHEUEt). – PHEMtERE PARTIE.

L'exercice du coite ayant été rétabli à La Rochelle, les catholi-

ques revinrent dans la ville en grand nombre, mais Us nesavaient à qui confier l'éducation de leurs enfants. Ils se plaigni-rent au roi de n'avoir pu « les rappeler jusqu'ioy, pour n'avoir

moyen de les instruire « Les auppnans, ajoutaient-ils, ontrecouts à Vostre Majesté, afin qu'il Luy plaise estabtir nn collège,!uy continuer le revenu cy-devant anccté pour ceux qui enavoiont la charge, et ie pourvoir de précepteurs qui, avec la

doctrine, donnent tes impressions d'une vraye piété. » Puis,faisant allusion au brevet du 18 novemht~*i628, ils réclamaientformellement les Pères Jésuites, '<ayant désjà esprouvé en ville!')ttitit6 de leurs travaux en l'instruction du peuple et conversiondes Ames, et s'asseurant qu'à l'advenir leurs soins en l'éducationde la jeunesse seroient utiles à ceste province'. ') Les supérieursde la Compagnie2, Louis XH! et Richelieu étaient trop d'accordsur ce point pour que les choses traînassent en longueur. Parlettres patentes du mois de décembre 1629, le roi « ayant agrééet receu avec plaisir l'advis a du cardinal ministre, donna auxJésuites les b&timcnts et les revenus de l'ancien collège et pourvutpar une dotation de doux mille livres de rente annuelle à ~00-tretien doa professeurs~.

Ueux mois plus tard, le H février i63u, les religieux de la

Compagnie, abandonnant aux Récollets la maison Saiot-Michet,se transpo! tarent au coUôge~.Le lendemain eut lieu l'inaugurationsolennelle des classes. Le gouverneur par intérim de la ville etde la province~, le chef de la magistrature de l'Aunis, les princi-pales autorités civiles et militaires y assistaient. Le professeurchargé du discours d'usage prit pour sujet « La Hénovation de LB'Rochelle '). C'était i'œovre de l'avenir, et le nouveau collègedevait y contribuer. Sous le premier Recteur, le P. du Tertre,

1.Requêtedescatholiques,<629(Aqatt)m..fond.coU.,t. M,o.65).2. LeUMdu P. Oén&mtan P. JeanSatEfea.20dée.t6M (Pmoeta,Epbt.Oen.

t tV~.DumêrneauP.Ma)eM:ot,M<Mc<629(Aquttm.Bp!st.Gen.,t. Il).3. Patentesduroi,décembre<629(Aquttan.,Fond.coll.,t. Il. n.96).VoirMM.de

LaRocheHe,ma.308,fat.3M6.4 AKere, N<x<on<'<<<'~< ~oc~et<< t. M,p. 609. Le coUege de La BocheMeayant été

bat) sur un fond appartenant aux religieux de Saint-François, ecox-e) après le trans-fett des Jésottea, en revendiquèrent la posseMtoo, bien qne te roi les eût tcdemntaëapar h don de 8a!nt-Mtehe!. LM syndics de la vUle MottnrenUe droit dea Jésuiteset en t6M un arrêt du Coaeet) termina ie con<!)ten teaffawot. (~'otf AMeM, tom~ U,p. 520. Bibliothèque de La Roche)!e, ms. 287. f. t-a; – M9. 308. f. 87. 40, 4t).).

5. Le gouverneur de La Rochette et do pays d'Auots netatt plus Tolras (cotnmëen )M6, pnls démiseionBaire), et ce n'étatt pas encore Rtchelleu nommé le H décembret630 Nouf.Ignorons quel fat l'intérimaire.

Page 230: Compagnie de Jesus en France 1910

tOKOATtOX DU COLLËGKDE LA ROCHELLE, ai?

les débuta forent modestes. Déjà cependant bon nombre d'enfants

de familles hérétiques fréquentaient les cours. Durant le carême

on prêcha d&xa la chapelle tons les vendredis sur la Sainte

Eucharistie, et deux autres fois la semaine sur des matières con-

troversées. Maisle local était beaucoup trop petit pour l'afOuenco

des auditeurs; ce que voyant, les Pères de l'Oratoire. offrirent

spontanément tout église de Sainte-Marguerite, et la foule avide

de la parole de Dieu s'y pressait nombreuse. Plusieurs conversions

furent le fruit de ce premier apostolat. On remarqua entre autres

eeUed'un capitaine, gentilhomme de bonne maison, qui voulut

donner un témoignage publie de M.recounaissance aux religieux

de la Compagnie. tt fit sou abjuration solennelle en présence de

tuutes les notabilités de la ville, et quand it eut achevé sa formule

il la remit aussitôt à un Père Jésuite en disant « Voilà, mon Père,

l'acte do ma professiun de foi, car c'est à vous, aprèa Dieu, que

Je dois mon entrée dans le sein de l'Ëghse'.

A mesure que les Pères étaient mieux connus, ils étaient plus

appréciés. La magnifique fête qu'ils offrirent à la reine, le

~t novembre 1632, acheva de leur gagner les Rochelois. Ils

tirent dresser un beau théâtre dedans la cour de leur collège,

raconte un témoin. Leur intention estoit d'ouvrir les jeux à

une heure de relevée; [mais] la Reyne no s'y rendant qu'à quatre

heures du soir obligea d'exhiber ceste action aux flambeaux, qui

la fit bien plus agréable et plus illustre. D'abord Sa Majesté fut

xatuée par dix-huiet députés de différentes nations, chasonn d'eux

vestus à sa mode, et qui parloient autant de langues naturelles.

Itare entreprise et bien fort intriquée (sic), mais qui se rendit

aisément à la main de ces Pères, d'autant que l'océan leur fait

présent, de jour en jour, de force jeunesse estrangère, laquelle

peut s instruire a leurs leçons de tous les endroits de la terre.

La suite fut des victoires du Roy qui s'y représentèrent sous le

nom de l'~ercM/pGaulois, conformément an dessain des arcs de

triomphe. Sur la fin dos actes, cette jeunesse florissante la

ptuspart composée de gentilshommes escholiers – fit triompher

son grand héros dans un superbe chariot orné de toutes sortes

de trophées, tiré par des lyons, et, en le convoyant, cria mille

Vive le Roy, et autant de Vive la Reyne qui en sortit bien satis-

faite.« Voilà sommairement comme le Collège Royal conjoignit ses

t. Cotte~!RopeUanttnit!a(Aqnitaoïaehistoria,n.45).

Page 231: Compagnie de Jesus en France 1910

2)8 SOUS HtCHEUEU. – tHEM~HE t'ARTtE.

devoirs à ceu~rde la vUie dont il fait à présent un membre fortconsidérabte

Le ton de ce récit, da à la plume de David de Fos, avocat auPrésidial, montre assez que La HocbeUe, naguère si caJviniste,~taitdéju ti~re de son cottège catholique: or it n'avait que deux ansd'existence. Les méthodes d'enseignement, l'apostolat au dehors,t'érectioad'unecongtégationdoIaSainte Vierge, bientôt florissante,contribuaient plus que tout le reste afaire aimer la Compagnie deJésus. Lezè!o et la prudence des missionnaires, leur dévouementdésintéressé au bien commun dissipaient tous !e<<préjuges*. Sousle gouvernement du Il. Mautas, successeur du t*. du Tertre, ilfallut songer a de nouvelles constructions. L'on commença parl'église, pour laquelle le roi et !e cardinal se montrèrent trcsgénéreux, car ils désiraient son prompt achèvement. File futconsacrée, le 8 août <638, sous le vucabtode la Sainte Vierge, pari évéquode Saintes s.

Avecle souvenir de la munificence royate nous devons rappelerle nom d'un autre illustre bienfaiteur, M. do YiUemontev,mattro des requêtes il pnurvut si Uhéfa!emcnt à l'entretien desreligieux, que le P. Cénérat lui envoya des lettres de participationaux mérites de la Compagnie

<t. Parmi les fondations do l'année 1630 nous avons signa!<!celle de PamieM. Co nom doit évoquer dans.t'esprit du lecteurto souvenir des origines do la Compagnie de Jésus en France.Pamiers fut la seconde viUe du royaume A posséder un collège deJésuites mais i! ne subsista que peu de temps ouvert en 1559,il tombait en <602, avec ses bâtiments et ses revenus, au pouvoirdes reformés, devenus mattros de la viUe. Des démarches faitesen 15<t7pour le rétablir rcstereRt sans résultat~. Maistescatho-Mquesdu paya ne désespéraient pas de sa restauration, et nousvoyons l'un d'entre eux, Jehan de Soubreville, léguer une partiede sa fortune, t'importance métairie de Pégnthe, pour rcntretienet l'ameublement des Pères Jéanites, quand ils auraient repri<

n ~ftM~OMt~ ff ~«t<'< ~fM~a <<-«<<ff de ~tf fM WMftic~«'A<'M<-MMMo~f<feMotft~w««<<t~f<-<t<~<'<e«~. (BtN.de LaHotheUeÏmfîttnM.n. 3289).

2. Lt-ttre do P. GCo~at an P. Sicard, 8 maM <0!t (AqnHM.. Bp!st. Geo. t ti)3. At-etM, ~wAf~. t. If, p. 6M.t "f" Meo., t. t);.

4.t<et<MSdu P.G<o<MtaaP. Mautaa.98Jutttet,<9nov.<633(Aqattao.,Eptot.(Jeu.,l,II).6. Volt tome ), p. t69.287.

Page 232: Compagnie de Jesus en France 1910

M~ABHSSEMEXT DU COLLEGEUE PAMtEHS. 2t0

possessiondu collège De leur côte, les évêques qui succédèrent

a Hobert de Petgé, mort on t579, se montrèrent toujours

favorables à laCompagnie.

Sous t'épiscopat de Bertrand de

Uarrau, le Conseit d'Etat, faisant droit &la requête des catholi-

ques contre les prétentions des syndics réformés, décide, te 7jan.

vier 1002, Il que les fruits de la mettftio de Péguthé seront

régis et administrés par iceux bourgeois catholiques de la ville

choisis par te sieur évesque puis, prévoyant le rétablissement

du cotK'gf, i! ordonne dès &présent que tadito metterio demeu-

rera aux Jésuites selon l'intention de Jehan do Soubrevitte~

Joseph d'K'<parH's, qui remplaça Bertrand de Barrau sur le

sifge de Pamiers, aima si sincèrement la Compagnie qu'il sotti-

t ita du Souverain Pontife la faveur d'entrer au noviciat. La mort

l'empêcha d'exécuter son dessein; mais avant d'expirer, à Tou-

t.'uso, le & décembre t625, it prononça ses v(Buxde dévotion,

tout constdé par la pensée qu'au jour de la Hésurrection it aurait

sa place marquée parmi tes enfants de saint Ignace 3.

Son successeur, Henri de Sponde, filleul de Henri tV, était un

«tnverti il avait retrouve la foi en lisant tes ouvrages de

Uu Perron et de Bettarmin~ Pans un voyage à Home en <600 il

reçut la prêtrise, <!t la connaissance do Baronius et conçut des

lors le projet de faire un abrégé de ses ~HWt~ qui parut en

i(H2. Nommé à t'avcché do Pamiera par Louis XHtau commen-

< omohtdo i02u, et sacré à Home par le cardinal de Marquomont,

il revint en Franco et <!tson entrée dans aa viUe épiscopa!e Je

mai iM7 Ëmu des ravages causés par t'hérésio dana son

diocèse, il appela les Jésuites a non secours et les établit d'abord

près de lui comme missionnaires, puis U résolut de les employer

a l'instruction de ta jeunesse.Appuyé par le P. Racapé. supérieur

de la mission, il pria !o P. Lacaze, provincial de Toulouse, de

lui envoyer quelques professeurs. Mais on ne pouvait rouvrir le

collège saot l'autorisation du P. Générât. Pour l'obtenir, on lui

~tt entrevoir la possit'itite d'une dotation sutnsantc les revenus

de Péguthé montaient à 900 livres; Henri de Sponde, te chapitre

et la vilto donnaient déjà 700 livres aux PP. M:8ionnaires;

i'évcque de Mirepoixavait l'intention d'unir un bén~uM d'environ

t TestamentdeJeande SoubM'tUe,aMMt57<(Arehtv.comm.,casea).9 At~t dueonMtt,7 Jao*tMt602(Ateh~eadot'At!<~c.H,Boites).2.CoïdMa,M~~oWn7Jao'ler'GO:! V, X,de00. Cf.

MM~'t'f«M«', t. )t,3. Cordais,IlialorlnSor.Jt'a~t,P. \'1,1.X 0, uo,Cf. l:ellin l'Arialaniu, Il,p. &69,

~4.~<<ofAW<~t<n.1.XtU,p. <?) StMMO,op.f<< t. XI,p. M. Horter,o~.e« 1.1,p. 6M.

Page 233: Compagnie de Jesus en France 1910

~0 SOUSMCHBUEU. – PREMtKHEPAHTJC.

800 livres, et l'on espérait un secours annuel des États de la

province; au total on arriverait à 3.000 livres environ'.Avec cet avenir un peu vague en perspective, les Jésuites furen*

rétablis au collège de Pamiers l'an 1630, par un arrêt du Conseildonné le 8 septembre à la requête de l'évêque, du chapitre et desconsuls ti n'était que temps pour la jeunesse, car tes reformésn'étaient jamais parvenus à réorganiser l'enseignement. Lesbâtiments scolaires n'avaient pas été mieux soignés que tes élèves.A peine les Pères eurent-ils ouvert deux classes, le <8 octobre,qu'ils éprouvèrent tes plus grands embarras. La maison ne com-prenait que trois chamhreb, peu do mobilier et aucun livraiLa chapelle avait été mise en un tel état qu'on fut obligé decélébrer tes offices dans t'écurie ou M.do Hoban tenait ses elte.vaux tes ressourcfs sur tesuuoUes on avait compté faisaientdéfaut. L'évoque s'était retiré a Paris où i! s'occupait deses travaux

historiques, et tes administrateurs de la métairie de Péguthéemployaient &leur uropre usage tes revenus destinés au collèger~ attendant de pouvoir mettre ordre à tout cela, on s'ingéniapour entretenir trois régenta chargea de cinq cesses. LeP. Générâtvoulut qu'en plus it y eût ioujou~a un missionnaire pr~t àrépondre aux besoins spirituel de la population Plus tard Ma-lement, grâce a de libérales donations, le collège de Pamiers,sorti des difncuttés matérielles, atteindra son plein dévotonpe.ment.

tu. A l'époque qui nous occupe, la catholique Bretagne n avaitencore que deux collèges da la Compagnie t'un aMennes, l'autre& Ouitnpcr. Un troisième fut fondé à Vannes durant t'annéo<630.

L'ancienne capitale dea Vénètes avait joui dans le passé d'unecertaino importance les ducs de Bretagne y résidaient, et ce futdans aef mura que les Ktats du paya Baoctionn&rentla réunionde la province & la France (<53~). Vers la 60 du xvf siècle elle

perdit son Parlement au pront de Hennés, sa rivale (i5C2). Pource qui concerne l'instruction publique, il paratt qo'ette n'eut

t. Lettreda P. LMMoauP. G~o~M).2Jo)o)630(Toto: Fondet.eoueg.,t. ),o. M).Cf.Cordera,W~.~«f. ~Mx,P. V), ).XV,n.S5.

2.AftMdntoaMt),8Mpt.t6M(AtcMw.tomm.,to! t).3. OotdaM.t f. <<ttM<!oP.G~Mteu P. Nattto,t5ioUtei<M9!aa P.MMHo,

tSJoHteHeM;ao P.RaM~,tajan~et <63t<'R)!<M.,Bptat.Geo.,). t).4.Lahond6<,JxKf~M<~~omffM,t. H,p. tM,cote.6.LettMdaP.0<a<mtsuP.Baeat~,4 d~c.t63a(To!o9.,Bpht.Gen.,t. 1).c.Eatnëtneaomfme,?mat t634«M~fM).

Page 234: Compagnie de Jesus en France 1910

~OXOATtO?!DUCOLLÈGEOEVAKXES. Mi

longtemps que de petites écoles. Eni57~ seulement elle décida la

construction d un collège pour l'enseignement dea « bonnes let-

tres Noble homme Jean Bricon, sieur du Pé. donna le. terrain

René d'Aradou, chevalier de l'ordre du roi, céda une maison

voisine avec ses dépendances*. Quatre ans plus tard, la bâtisse

étant achevée, le nouvel établissement prenait le nom de Saint-

Yves,et l'évêque, Louis de La Haye, tr~s zélé ami des lettres, lui

unissait tes dîmes des paroisses de Quistinic et de Saint-Avé et du

vicariat d'Arzon

Le personnel devait comprendre un principal, cinq régents, et

deuxéconomes,

t'uo chaQoiae.i'autMtaïc. Maisles bons régenta

et pédagogues étaient rares saasdoute, car en iMOcous voyons

Jacques Fahry, sénéchal de Vannes, M plaindre que « la jeunesseest mal instruite et enseignée a. En 1593, désiMux d'avoir de

hons maîtres, i'év6qao Georges d'Aradon, successeur de Louis

de La Haye, proposa le coHfge Saint.\ves au P. Aquaviva il y

aUait. lui disait. de l'intérêt non seulement du diocèse, mais de

toute la province Avant même que les Supérieurs do la Compa.

gnie aiont pu prendre ce projet en considération, il dut être

abandonné en euet, les guerres de h Hgue forcorent les habi-

tants de Vannes Ase réfugier danst'enoeinte des murs, en dehors

de taquettese trouvait tocottôge~. Apr&srentrée de Henri tV ·

dans Paris survint le banuissameot des Jésuites, et l'institution

Saint-Yves continua de végéter sousdes maîtres inoapab!os.

Cependant la prospérité des collèges de Mcnneset de Quimper

ne pouvait manquerd'inspirer auxVannctais la résolution d'appe-

ler taCompagnie do Jésus. En tttaB, des pourparlers sont engagés

avec les Supérieurs" mais, par suite de divergences do vues. tes

négociations traînent jusqu'en 1629 Le 7 mai do cette année.

l'évêque, Sébastien de Kosmadec, donne son approbation a réta-

blissement des Jésuites moyennant que los habitants do Vannes

l'aient pour agréable et que par assemblée publique et généralconsentement ils approuvent ladite installation Le même

1.Sut tesoriginesduMX~edeVannM.w~t.aUemaod..)<!«"<"<f .fMA"t899,CoM~<'<t<')aanM.t'.<8)etaa~.–NfM<<' f<w'~«'W<w"<c.t.Xt.<8M.p. 39tetaatw. Allantc,~~tot~f~xeoMafd<') aa"<'<.f. 7 et M't*.

2.~WNM~M<Mf'r')f~'(~Moeta,fan't. eotteg.,t.tt, n.tM).3.Oîdoooaoeedu 2t aoOtt&Mehëepat La!tetM<K!,op.f~p. 180.t. LeMMde0. d'AMdoaau P.AquaMM.20joUtett693(Bt'iBt.BptMop.).5. La)teman)t.o~.f'< p. 187.0. tafotmaUodeeot)tgto(PfMtta,Paodat.eoU<8.t.tt.t60).P.UtteMe enauaemM. 1031.

S. LaUemaad.op.c«..p. <89.–AUaaic,e~.f~ p. 0. – /«'' "e <'fMM~ocMM)<sMOMdafM,t. Xt.p. 395.

Page 235: Compagnie de Jesus en France 1910

2~ SOLS RtCMEUË~ PBEMtKREPARTIE.

jour une assemblée de la communauté présidée parte duc d&Brissao, lieutenant général pour le roi au gouvernement de Bre.tagne, arrêtait Jes conditions du futurcontrat Au mois d'aoûtde année suivante furent obtenues les patates rova!es~. et leP. Omet, :.ccteur duooUège de Rennes, vint a Vannes pour pren-dre possessionde Saint.Yves et régler tes derniers arrangements.Outre la somme dedix.huit mille livres pou.. d~coastruct.oasnécessaires et une auhededeux .nmopourramoahtement. laville devait fournir une tente annuelle de deux mille cen~ nua.Mate livres, provenaot quinze cents, des dttnes des deux pa.tasses aane~.cs; cent quarante, déjà pt-chendo prcceptoriaieet cinq cents, des dénier de l'octroi. LaCompacte promit d'irif-titucr quatre classes une de .hetorique, une d'humanités etdeux de grammaire

Aussitôt apt~s la signature du contrat, on fit réparer lesanciens bati.uents et construire seize chambtcs pour les Pères- onacheta plusieurs maisons tiontigut'o et jardint voisins; on fermala cour et l'enclos. Le tout fut amenai <m.ctant do diHgonce.que quatre classes purent ouvrir avant h fin de i0:!u. t.'inaugu.ration faillit être troub!ëe par une dispute de prëscan.o ontw1 ~que et le président duprcsidia). moi.!tout finit par rangert amtatdo et !ecoUn:p, favorisé partes trois ordres de ta ~mo, futfrêqucntt'dès !c début par un bon nombre d'etèv~s'. Ucux ans oeétaient pas ..cou)~ flue, aur t'initiativo de ttenrv Colombel,fteurdeKercado, la ville, décidant d'avoir une cinquième classe,augmentait de deux cents livres terevoaunnnnot\

t'oiMSa tmo!ot-o!!egodcVan))esdeviQ<dep!usonptusno-

rissant. sonate gouvernement des l'ères Hartbe!emv Yimont, Jeande La Cour et Mcotaa do Sainte.Cenavieve. En t~n il comptaitd~& quatto cents etewea.Dans la suite ce chiure a't'h~a jusquedouze cents, lorsque de nouvcUes donations permirent d'ajouteraux classes de lettres un coura dopltilosophio et un autre de théo.Jogie mora!c'.

~S.~J~ 100110, du ''°" numé-rotée)or, Iaila~aaad,op.rft.. P.1811,~&)~~?.)~c~sa.'e~ne.. Mût )<!M(F~da.Vitudai. eolleg., 1. Il. n. 131),

3. PMee)pt)!fon!Mf<o< a~coti (Pfancta. Funtat. eo!<f8., 1. Il, a. tt~.<. HUeMp annuae cotteg)) Venetentt<, )03) ~<.M<.w.o. 131).~tbtba'u')" l'établissementd'une~f'~o classe.atj~tte~ tM5~tchtv.doblothlbati,D),

n~ ~y?' f'a dont t~ oofM.ont MsMstocon.nas.Qnandte fondéspar tooteate<t)aMe<su<d))e.,ta nomssontanooeHemcntnus.Quandleeoltegefut touteslesclasses8usdlles,la villepOJa"annuellement

Page 236: Compagnie de Jesus en France 1910

FOXDATtOXUUCOLLEGEUEVA~XES. 223

tcer auParmi les bienfaiteurs de Satnt-Yves il faut placer au

au premierrang le roi !.ouis Xt!! Pour témoigner aux Jésuites de

Vannes sa vive il satisfaction du grand seing qu'Us apportent en

l'instruction de la jeunesse il leur donna, au mois d'août i63~,

~ou parc do Lestrenio'. Située à moins d'une lieue de Vannes,

sur la routede Nantes, cette propriété était environnée de murs et

contenait environs six hectares. La proximité de la mer. la soli-

tude. tes boi~d'atentour. t'avaient prédestinée à devenir la maison

'te campagne du collège.

1.'exemple du roi suscita do nombreux imitateurs: qui, don-

nnit une terre; qui. constituait une rente, et toujours on vue

J'aider les Jésuites dans leur apostolat~. Ainsi, to 5 novem-

)'tc t63(t, Laureut Le Moyno.sieur de Saint-Julien, et Olive Tenier

sa femme, désirant participer aux prières et mérites de la

Compagnie de Jésus et donner moyen aux Pères, d'exercer tours

fonctions au satutdca a mes'transportèrent aucottegeSaint-Yvesla propriété otjouMsaoco do la maison dite de Toutboutonpresdo Pontivy. Ils demandaient seulement au P. Général d'agréer

'p)e te revenu fat emptoyé aux frais d'une mission donnée par tes

t'< reade Vannes quinze jouM ou environ par chascun au audict

Pontivy, et huitjoura ou environ en h ville de Hottau~ My eut

d'autres fondations do ce genre, et tes religieux do la Compagnie

ne rendirent pas nmins de Bfrvice à la BasseBretagne par la prédi-f«<ion que par l'enseignement.

si"t' thtM.otHMtMdXondest'arotMcadeSatnt.A~elde~uhttattetdMMteu~a-t'Anonet d'Atabon.CedfM)ftfut ano~Mparbulledu pape tonocentX)),duXdfMtnbM't69t.CT.t~ttemao~."< f' f. t~. tOQ.

1.DonaUoaparlaroiduparedeLf~tMotetA'tb)<MduMo~b)haa.n'?.Votta K)atde<(Uî€<'dufo)~<;e<Anbt'rfdaMoïbtbtO.D'.3.t)ooa«oodela tnatMode Ttta)bou)ûo(~M,t)aMe<).i.

Page 237: Compagnie de Jesus en France 1910

CHAPITRE. tX

CfELQOBa ~t<tt!M6tT8 PB t.~ VtB OB9 AXCtMS

COLL~OKS

(!02:M6:M)«

SaaMoatte i. A Mct~, Mto fo t'honnpttr 'to la duehc&se d« La VatoMc. – < «<~

tconhts scohtroa au eoU~o d~ t'aft~ 3. tA-t'~uo de Toul soutint on acte['uMtc à t't ohCKh'- de font-à'NonsMn. – 4. Ct-ëtenttons de<t jurhtea do Cette

LoheMt! – D~od cntt-c les J~uttf's d'~n~ou~mo et Mv~quo An~tm-')<*La HochpfouMutd. tt. SustcpttUttt.~ du t'aftexx'm tt'Att en PrOïenep:?. t)uerc)to avec ta ~ou~ffneur 'te La fMche au sujet tt'un droit <<<* t~'tx'.M. t'oa mulinerio d'oUcn' au coX'~c de ttennea. – t'. Les J&suttca gMëa 'ho''

t'usage do !euM dt~hs far les t t)hefst«'s. t't. t'tenfatts ft e~gencct ')

~ytoce de Condé è ttou~pM. U. ConstyucOon tte nomvttM t'gt~fa en pro~tnc~et ttaas la tapitate. ); tn'dtnt .<u~ue< donna ))eM )a pesé do )~ pMtn~yf

ptcrMttu penstonnat aucoM~o doC!fnnoat. M. L~totsedu aottctat tte

t'afts. H. t)cureu6e t))) de deut tnsigopa btcnfatteunt.

Sonfeea toanosc~tMa 't. ttMQftto de documents fon~M~t dans ta Cumpa~cte t a)~aofta. tt~ttohe cenetation)) – b) ttanfta. Cphtotae a<< Ccot~atetat – f) tMattaet)tt!o~ '))eamt'an)ae MMo~a; e) t.u<duufm)t htMo~ta.Il. Af<'ht«*t!e ta ~o<)nfe (!e Paris, pat'tendu ~r~tMeot ttottomt.)H. Pa~t, AKtttMa natt"uat< )t. <Mt.t~. Paris, BiMtotMque de t'AMenat. mM. t«a. a.v. tenoet. *ît6)<M du fattMneot.

V). AMhhMd~pattffNtotatM <!e la Sarthe, de ('AH)ey.du t~ey.0). <Kt)hM fomounates de th'~p.

Soupcea ttap~tto~es) ~M~Mt~~xt~ O'tnfeotK. <WMMo~t«f<f<o~um. –6tNA'e<c'< nx tf<t~ tCaMtQt), Bof. faAt., M). AbMm. M~<o'M tf~f</a<MM«~ <~ ~oot't'J~OHMoa. – Mt'ehto. ~M<t~«t"ft'~a~M"'«<<'<< – 'om~<M-~a<f"'o~~tftfpt~nt. ). Vt. <)t. OanMon Poo)~. <~< ~««~ ') M~tt. – CaMton. M)«ott< dt<

''<Mt~«'"<' M de <<tKotn~ ~f~s?. – C. y~tto. < nfrtT«M (le ~'Mtt ') Metwon.fa<(ff..Vof~tttf fAtufffo') (ft«)jt"F<ffn(t<'ft<.otVtt<'tf.–He MMMUi)))et.<J~M«M « ~tt~'tMmf. E")t'"nnade. M~t-dt M)<~<t<jf<'t'f(f<<t'aaMt''m<Ct~M. H«<o<n' d~ <te d~ <.« ~~Af. femett. A" ~Meou tôt* <t~ De Mont'Mt.W<f<])~~ J.o ~M~. Do poftn'ta"n)eh. fatMa~ M"'f< de ~Mf.tofOtM, M<«o)M dea ~<pM ~fM)n«. Xa~na). M~'offe't" H'Auoatp, M"t~yt <fttttWn<vtd~Con<f< f<.an)'~) )te La Faite. Pf~r<pftOM de tt)~<t. Chan<t.AMfnnf<f<tW<Mungt.–Oton<tet. MM/t)twfuM/tr<)ftfO<<f. <.ctma)o Ctttf. ttM~ott.t)Ottt<M<<? ff) tW~ Pa~<t. Mut'a'tt et Ma!)'. P<t«aa!)<t~ A«t~~tt<- fa t'<H<-'ff ftt~ft. ~e MCnana), ~.M ~u«ft tfa <!t rue Sftfnt ~'tfotn?. e<non< M«to<M'h'

Mt~~ <~«<< ttMH't. 0. de La noiie~p, .\o«f< auf ua M<<~ d? ~tM <t'<W~<'«)t)tfft«<< p<tf fMOtvAtfM~t ~U«~.

t. Apf~sie r<jcitdos nouvones fondn<!ona,n nous faut M!a<prlea faits les p!u!< aotitaota do t'hiatoh'o dea oDc!et)a coHt'gca

Page 238: Compagnie de Jesus en France 1910

LA VtE DES AXC)E\S COLLKGËS. sas5

muaavu vvavcv w. n v. v w..vp.. ««0 we cv uwv ~.n.

C'WtCt)tB['K~t*T.tt. )~

durant les six premières années du miniat&ra do Hicheiieu.En <6a~ le duc de La Valette, fils du duo d'Ëpernon, résolut,l'occasionde son mariage, de faire une entrée solennolle dans

la ville de Vota dont il était gouverneur. Il y amenait sa jeunefemme, Cahriotte de Bourbon, u)iode Menri tV et de la marquisede Yerneuit. ).n vieiUe cite «e mit en frais pour procurer a sesillusires hôtes une réception brillante, et le collège fut appelé.'( y contribuer. Le 19 avril !o mattre-échevin. Jean-Baptiste deYitiers, ayant assemblé les trois Ordres, on charga une commis-tion de prendre les mesures convenabtex. Sans s'arrêter à aucun

projet « les sieurs commis trouveront bon do s'adresser aux PereaJcsuitcitcomme Aceux dont les inventions cs-setnb!ab!es tiubjects.traient paru avec satisfaction dans toute la rrance a. Les Pèrestinreut it honneur de témoigner, en cotte occasion, leur recon-naissance cnv<'rs ceux ft ~ui après Dieu et Sa Majesté itsdevaient leur etautissement dans la vitte. Do ptusieurs desseins

<p)i)adressèrent a la hâte. on choisit to plus faci!c un CoMt&a~~'A<<HMe«~fnHtw/t' ~f«' /f~ ~Mo~ ~A'wpM~.Ceu<-ci, sous la formede divinités païennes, devaient rivaliser A qui recevrait le )nieu]<la duchesse, et lui adresser un eomptiment !orsqu'ft!e passeraitau milieu de leurs palais enchantés, construits à t'entrée do la

ville, entre la cathédrale et la porto Saint'Thibaut'.Sur tout te parcours, les maitioua étaient tondues do magni-

Huuos tapisseries, ou ornéea de Oeuraet do verdure. Onze com-

pagnies d'infanterie et trois corps de cavalerie formaient lahaie.

ttevant la fontaine Saint-Xico!aa un arc do triomphe trèa élevé

représentait le temple de Neptune. t<e Moude t'Ondu nt danserles oaïadoa au chant des arènes nageant dans i'eau. fn pou piuat«!n M trouvaient rangés quatre ceutNcnfonta, diviséa en 'tuntrecompagn!*a.

« )ta étaient couverts do sole, satin, taffetas ouauttrehello matière, le tout conforme au~ tivrcea de Nadamo. htane etbien; le panaeho incarnat, btanoe'bteu; l'escarpin blanc; tesbaw incarnadina; tes armes grandement MtuiMnhN. Chaquecapitaine do compagnie vint faire un compliment a la princesse.

A t'cntréo do la place Boyate, second arc do triomphe le pa'lais ~e la Terre. )~ dae<se Flore, accompagnée do nymphes,

t. <ont~(<~n)«"fon<~W<'~fty /W<'M<Mfn~,~ncff~<'tt~)«<.Mf~f.MM'~mf <fu<Af«<''tf Ao<«<<*<?eNf<tt <?*?<< c'e<tnnerelationdMtêtes,duoprobablementau P. Motet<Cf.Bommettos~.op. t~ t. V.tel. toao).VotfVtan<Mn'PoaM.Aft /~M~MAM~ p. a~,M,et nota)t.

Page 239: Compagnie de Jesus en France 1910

MC SOUS MCHEHEU. PREMtÈHE PARTtB.

parsemait le sol do fleurs; le dieu Pan venait lui oSrir ses hom-

mages les sytvaina et tes satyres marchaient en cadence au sond'un concert exécuté par tes muses.

Au bas de Fourniruo se dressait le palais de t'Air. Xéphir,Eurus et tes autres messagers du dieu dansaient, tandis que des

rossignols artiticiels faisaient entendre un chant mélodieux.Sur ta place Saini'Ëuoono on trouvait !o palais du Feu, haut

de cent pieds. A l'entour, des hommes armés de torches en formede lettres ftambtoyantes, traçaient en marchant des devises etdes anagrammes à l'honneur de la duchesse.

De là on la conduisit à la cathédrale oit un Te~«nt fut chanté

puis ou gagna <*nbon ordre l'hôtel du gouverneur.Le 25 ao~t, dans la grande salle du palais, les étèveajouèrent

Philis tf~OMt~ ou ~<M~OM~des A'~M~Aft<T~<M~a~M<Mf~'ApM-"e!MPM~C el «~PMfde .Vc</aM~la </McA<"t~f/f La tWe~P M)la ville de <V~ Parmi les acteurs, on remarquait Bernard de

Xogaret, proche parent du duo d'~pomon. Tous s'acquittèrenthabilement do leur rôle. « Les enfants de Metz, dit un chroni-

queur, ont prouvé en cette occasion qu'its sont aussi bien nés

puur l'olive quo pour la palme, ayant autant d'adresse et dobienséance aux exercices et gentiMe~beado la pai<que de courageaux onets du champ de bataille 1.

Le t~ariage du duc de La Y«!etteavec CabrieHe do Bourbonavait é<~ tnénagé par le frère de ce!!e ~i, Henri do Mourhon.évoqua nommé de Metz. Ce jeune prêtât fréquentait ators tescoun' du cottage de Ctermont, avec un autre Ots tégitimé deHenri t\ le comte do Noret. Tous deu!! tic fi~nataient par leur

piété et leur anvoir. Lepremier était membre de la congrégationdes ppns!pnnn~es depuis tu3t te second devint en tM:! préfetd'' la congrégation dt'a externes~.

L'évoque de Nottt avait déjà défendu brUtamment des thèses de

philosophie, d" ptns!que et d'astronomie~, torsqu'it soutint, en

iua5, uu acte puhtiu do théologie fur les traités De ~<'oM~M

~Mu, et F~ !~A« /He«~M~o. Quaoi toute la cot'r, raconte leP. Harasf' le dissuadott de faire ses réponses chez nous, maisdo faire cet honneur & la Sorbonne, auquel cas it n'y anMit pasdo poiua d'y amener le ttoy. Ce bravo princo se résolut ou do

t. Combat'<Af)«oe~ dtépMVhnMoo-t'onM,np.W(.,p. 28,29et cote <0.3. Cata)on.W<fo<~eH~f~ Mn~f~o~tfMt,p. O*a. ttUMdut'. U<n6ta!aaP. ~UtM,< Mt.<63<(~Mnch.Epttt.<:ef!t. )V).

Page 240: Compagnie de Jesus en France 1910

V)E DKSAX(U6?!8 COLLÈGES. 237

ne point répondre, ou de faire cet honneur à ses maltres o Mavait doublement raison, et t'en ne s'explique guère la dé-fiance dea courtisans. Ne savaient'ita pas que Louis XtH se plai-saità honorer de sa présence les solennités scolaires du coUége deCtermont? Sa Majestéavait eUe.môme présidé la dernière distri-bution des prix, doot elle avait daigné faire tes frais, et s'étaitvivement intéressée à la tragédie de ~M~tfe jouée par lesélèves

Le roi accepta donc avec plaisir l'invitation du jeune princequi lui avait dédié ses thèses. Les gravures du placard impriméreproduisaient des scènes d'un dessin admirable. Louis XtH étaitassis sur un char de triomphe, tratné par quatre chevaux vus defront. Tout autour se déployait une guirlande de petits médail-lons, supportés par des génies et représentant les principalesvittes fortes de la France.

La dispute eut lieu te jour de l'Epiphanie t625, devant « la

plus royalle et illustre assemble qui entrât jamais uu collège deCtermout~ Aux côtés du roi avait pris place toute la cour; lesambassadeurs dea puissances étrangSrpa; le uonee du Saint-Siège; les cardinaux de La Rochefoucauld et do tUobeUou; un

~rrand nombre d'archevêques et d'évolués; les prèsidents doh'utc!!tes chaptbres de justice: les chevaliers de t'Ordre du Saint.

Ksprit; une foulo de dneteurs doa quatre Fueut~s; bref tout ce

quo la capitale comptait de personnages distiugués. Ou remarquaqxo Louis XH!suivait la dispute avec la plus grande attention;

plusieurs fois, do ta maio, it Ut taira tes chuchotements indiscretsde son entourage un pou mondain; it pria les t'veques d'argu-menter, voulut que tous parlassent latin et que la discussion nesortit point des formes ordinaires do l'école. Daus l'attaquecomme dans lu riposte, elle fut digne do t'honorMbtoassistance 4.

Trois semaines plus tard, te 27 tanvior, dimanche do la Saptua-gésime, le roi revint au cottogc de Ctcrmont avec to même appa.rcit pour assister encore &un tournoi presque Mmbtabto. Lecomte de Morotallait Houtonir ses thèses </H«'f~« ~At/o~o~<a.On <it cette fois t'évcquo do Metz argumenter contre son frère,et tous deux faire assaut do subtilité, do talent et do bonue grâce.A ta grande joie de Louis XHt, un gentilhomme do sa suite,

t. RaMMe,~f« «M<~<t/ (CaMyon,Bof. <aM.,tH.p. 20).x. UttMaeann.<62t(~MnttaohtttoHa,t. Ht,o.31,M).8. ti~raMe, <<. WfffN.

Page 241: Compagnie de Jesus en France 1910

~8 SOUS RICHELIEU. PRENDRE PARTIE.

connu pour bien manier Fépee, voulut montrer qu'il savait aussi

manier le syllogisme il s'en tira fort dextrement, et à l'issue

de la séance. Sa Majesté, ravie dA son savoir, l'honorait d'une

charge vacante.

Reconduits jusqu'à la porte du coliègp à travers la cour des

élèves ornée d'un arc de triomphe, le roi et les seigneurs ne ca-

chaient point leur satisfaction jamais on n'avait vu, même

dans ITniveraité de Paris, dispute plus habilement conduite de-

vant pïusmaguiuque auditoire t.

3. L'année suivante (t626) l'Université de Pont-à-Mousson

célébra une f~to littéraire non moins soteonette. Le prince

Kicotas'Fran~ois de Lorraine, évêque et comte do Toul, venait d<-

ter'niner son cours de philosophie, pendant lequel it avait donné

à ses condisciples t'exempte du travail et do l'assiduité. Le 2~ fé-

vrier, il soutint un acte public en présence de François son

nf're, dp Chartes 1\' son frèr«, de la cour ducale, des Facultés en

costume '!t des notabititês du pays. Le prince ayant Mtisfait &

l'attente gonërate. le doyen de la Faculté de Théologie demanda

pour l'illustrissime et très digne candidat la collation des

grades académiques. Alors le chancelier to proclama successive*

ment bachelier, licencié, docteur es arts et en philosophie, <

lui romit tous les insignes de sa nouvelle dignité l'anneau, le

livre, le bonnoi carré, aurmonte d'une touue de soie bteue, et

to manteau violet a borduro rouge. Le prince fit ensuite sa

profeM:on do foi, agenouillé devant le Recteur, et promit sur

tes Évangiles de garder toujours la religion catholiques.

En iu3T t'évoque de Toul sa disposait & sabir la ~H~tce

sur les vertus thcologates et le sacrement de pénitence. Dej&

l'on imprimait à Anvcra '< avec un grand luxe de gravure Il les

thèses qu'il avait dediëcs au pape Urbain YitL lorsque, le

8 septembre, des lettres de ttomo annoncèrent sa nomination au

cardinalat Il ne pouvait plus, revêtu de la pourpre romaine,

descendre dans la I!ee, ni suivre les cours ordinaires pour achever

sa iheokgie. Deux Jésuites lui donnèrent des leçons partieu-

t. UtKMeana.<6M~(Penche htatorta,t. iït, < M,55).te ~e~M~~nn~.1.en. 1025,p.878,

~M~~<~d<'<t<o<'M<<f<t<! fo«<MMOt<, p. <8t~83. – B. MMttn.

J. Pnfrc~W ~nM-~ouMM, p. 98.

3. Paelet..late aur E'vdercolton d'urt~enne cardlrrnl de Lorraine (dans Mémoires

3. PawteT. A'ofe < tVd«Cf«oHffMM~eMHecof<«"f'< 1888, p. 101.

~mof~M

<fc fn soc<<'M~rcMo<o'!<e <.o~<t<ta, 3° ~!e, t. XVt, tM8, p. <0?.

Page 242: Compagnie de Jesus en France 1910

LAYtEDESAKC!EXSCOLLÈGES. S29

itères*. En reconnaissance, il voulut, cette année-là, faire comme

<OMO~~ tes frais d<*la distribution des prix du cottège~.

Lorsqu'en i629 it quitta t't niversité. où il avait étudié pendant

sept ans avec tes plus beaux succès, il fat salué avant son départ

par de touchants adieux. Ses condisciples le complimentèrent en

quarante langues, tant anciennes que modernes, et jouèrent en

son honneur un drame intitule Jw~t~M, ~M ~Mwpatriarche de

l'eiaise. L'auteur, bien inspiré d'otirir un M beau modèle au

jeune cardinal, avait su mêler la louange uue te~on trèscfncace~

t. Mais tout n'était pas f~tes où événements heureux dans la

vie extérieure des coDèges. Quelques-uns subirent vers ce temps-là des difnouttéa ju des tracasseries venant de causes diverses.

A l'Université de Pont-à-Mousson, tes idées d'indépendancedont étaient imbus les professeurs de droit menaçaient toujoursde troubler la paix. Longtemps assoupies, eUes se réveillèrent

sous te Mctdrat du P. Philippe Nicaud. Les étudiants Allemands

imaginèrent de se grouper en jVo~oa, et demandèrent au duc

Henri Il de lenr accorder cette faveur. C'étatt une innovation

dangereuse, et le P. Recteur ne manquait pas de bonnes raisons

pour s'y opposer La requête des juristes avait été renvoyée au

conservateur. Antoine de Lenoncourt, primat de Lorraine. it vint

au Pont, et essaya de régler paisiblement t'auaire en convo-

quant au collège le conseil de l'Université. Maisles professeursdo droit refusèrent do s'y rendre, ne voulant pas tenir séance

chez les Jésuites. Le primat dut se retirer sans avoir apaise te

conuit. Il fallait pourtant prendre une décision. Mandéà Kancy

par le duo de Lorraine, le P. Nicaud combattit auprès de Son

Altesse les préientiona des étudiants, Il rappela l'exemple de

Cujas et de Grégoire de Toulousa, l'un et t'autre opposés aux

~V~MMMdans des circonstances toutes sembtabtfs céder aux

Allemands serait créer un précédent dout s'autoriseraient les

autres étrangora bientôt it ne serait plus possible de maintenir

la tranquillité dans la vitto. Le duo n'osa rien résoudre avant

d'avoir examiné les usagM des autres universités; mais son

enquête no fut pas longue. Les Allemands ayant insisté pour

<.Abnun,op.Wt.,p. Ma. – MMUp,op. f«., p.205.a. MatUo, op. cM., p. a* <.9. AhMtn, op. f«, p. 4M.4. Nousavonswnqo'&PonM.MoMMa.leBecteordocoU~gedes~suHe9êtahen

nometempsRecteurdptoutet*Un!veK!M.

Page 243: Compagnie de Jesus en France 1910

2:t0 SOUS HtCHEUEU. – PREMtËRE PARTIE.

avoir une réponse favorable, il leur déclara ne vouloir plusentendre parler d'une mesure qui tendrait à distinguer les étran-

gers de ses autres sujets.Irrités de ce refus, les juristes n'attendirent que l'occasion de

témoigner leur mauvaise humeur. Elle se présenta au mois defévrier i6~. quand Biaise Jaoquot fut nommé professeur et

doyen de la Faculté de droit. Le Recteur ayant voulu le sou-

mettre, avant son entrée en charge, aux cérémonies d'usage, ses

collègues feignirent de croire qu'on lui demandait un serment

d'obéissance, et protesteront contre une forma!it6 qu'on n'avait

jamais exigée d'eux-mêmes et contraire, disaient-ils, aux statutsde la Facolté. Biaise Jacquot se présenta quand même à la pro-ffssion de foi et reçut du Recteur la permission d'enseigner.avec défense toutefois de commencer ses cours tant que SouAltesse n'aurait pas statué sur le nouveau conflit.

Henri Il, après en avoir délibéré dans son conseil, ordonna le12 mai que tous les professeurs, juristes et autres, avant d'en-trer en charge, feraient la profession de foi conformément ù lahuile do Sixte-Quint, et prendraient acte du Recteur n. Commele notaire de 1't'niversité avait négligé de tenir les procès-verbauxdes cérémonies précédentes, Je P. Mcaud convoqua le i9 janvieriU25 tous les professeurs de droit et de médecine, sauf Biaise

Jacquot, pour régulariser leur situation. Tous se soumirent et la

paix un iastant troublée se trouva ainsi rétablie'.

5. Un cotlége qui ne sortait d'un embarras que pour tomberdans un autre, fut colui d'Angouléme. Nous avons raconté, toutà ses débuts, ses difficultés avec l'évéque, Antoine de La Roche-

ibucauld.puis avec l'Université do Pariss. Cette seconde querellen'était pas nnie que l'évéque en suscitait une autre. D'ailleurs,

depuis les premiers démêlés, et bien qu'il eût promis de protégerdésormais les Jésuites, il n'avait cessé de les tracasser de toutesmanières. Ainsi leur défendait-il do confesser les habitants de laville ou de prêcher au dehors sans avoir « chaque fois au préa-lable demandé son autorisation et la permission du curé de la

paroisse; il en vint jusqu'à leur interdire tort ministère horsde leur coDège, et là encore ne devaient-ils l'exercer que pourleurs seuls élèves 3. Longtemps les Pères obéirent sans mur-

t. E. MaTtto.op.<-«.,p.ao-9!.2. Voit tome tu, p. 6<2 et sait., et plus hant. ebap. n, n. 6.3. A. deMMMUt!oe8,Ae)~~M</Md~M~oMM<!te, p. Ot.

Page 244: Compagnie de Jesus en France 1910

LA VIE DES ANCIENSCOLLÈGES 23<

murer, mais ils necrurent pas devoir céder aux exigences épisco.

pales'dans le conuit survenu lors de la construction de leur ég!ise.

Lachapelle provisoire, « un petit mécbant trou où les écoliers

ne pouvaient se ranger étant devenue insuffisante, les Jésuites

commencèrent à élever un nouvel édifice, et pour emplacementils choisirent, sur les terrains acquis par eux, une ancienne salle

de déclamation et une partie de la «place en chaume » qui

s'étendait au devant du collège, en face des écuries de l'évèché.

Comme les palefreniers de Monseigneur avaient la singulièrehabitude de conduire là le fumier de ses chevaux par une rueUe

voisine, le maire, pour accommoder les religieux, lit clore cette

issue. /M</c!raf Prétextant que l'endroit choisi n'était pas con-

venable, Antoine do La Rochefoucauld enjoignit aux Pères, sous

peine d'excommunication, do cesser leur entreprise il se gardait

bien d'explique le véritable motif do sa défense, et pour en-

venimer l'auairo soulevait une question de droit canonique. A son

ordonnance, signifiée le 3~ septembre i6~. les Jésuites d'An-

gouléme repondirent dès le lendemain par un acte d'appel &l'ar'

chevéquo de Bordeaux, et suspendirent les travaux do construc-

tion, en attendant la conclusion du procès en cours avec l'Uni-

versité de Paris. Ils les reprirent à la fin de tu25 Sur q~i, le

23janvier i626, nouvelle ordonnance de l'évéque, dont il ne fut

tenu aucun compte. Fne troisième, signifiée le 30 du même mois,

ne produisit pas plus d'eHet; mais cette fois les Pères rédigeront

de « Trèshumbles remonstrancesàMonseigneur le Hévércndissime

Evesque d'Angoulesmc a. Appuyéssur les privilèges re~usdu saint-

Siège. ils aflirmaiont avec modération leur droit de bâtir des

églises ou oratoires dans l'intérieur de leurs établissements, d'y

ériger des autels et d'y célébrer la messe avec l'approbation de

leur Provincial ils déclaraient toutefois ne vouloir user de ces

privilèges sans le bon aveu a de l'autorité diocésaine.

'<Nous ne désiron'! rien tant, disaient-ils au prélat, que de vous

servir et condescendre, en tout ce que nous pourrons raisonna-

blement, à vos volontés, comme nous l'avons fait voir au fait des

confessions, prédications et autres fonctions de la Compagnie quevousnous avez interdites horsdenostre chapelle. Nousprétendonstant seulement par là vous faire voir ce qui est de nos droits,

a6nqu'il vous plaise nous estre d'autant plus douxet favorable,

que nous sommes retenus à user d'eux pour vostre considération

1.CoMpfetrM~MtOMp(tWe<MeM<</ePaW<,t. Vt,p. M5.

Page 245: Compagnie de Jesus en France 1910

2~ SOUSRtCHEUEU. PRMUEREPARTIE.

et aspect.. Et comme l'évêque les avait menaces d'excommuni-cation, ils ajoutaient «Nous ne croyons pas, Monseigneur, quevous vemthez atterô cette extrémité, à Dieu ne plaise. Yoaaagrée-rez plus tost, s'il vous plait, par les considérations susdites, quenous nous servions de nostfe édifice pour une chapelle à y direla messe, en attendant que Dieu noua ait donné la commoditédebasura.tteurs. C'est ta irèshumbte prière que vous font parcet eserit, de Vostre Seigneurie Révérendissime, tes très humbleset très ndètes Serviteurs) en Jésus-Christ, tes religieux de laCompagnie de Jésus du collège Saint.Louys d'Angoulesme' u

Ce n'est pas là, croyons-nous, le langage de gens insoumis etintraitables. L'historien du Co/ ~~oM/est doncmalvenu de reprocher aux Jésuites, dans cette drconstance, leur

ton hardi et m~ne hautain, Ja fierté d'un Ordre qui se savaitindépendant de la juridiction éptseopaieet qui aimait à le fairesentir

Les frôs humbles remontrances Il auraient du convaincre16v<'que elles no servirent qu'a l'irriter davantage. Sous prétexteque deacopies couraient dans le public et pouvaient t'abuser. ilUtrédiger une requête oùl'on seifo~ait de réfuter les aUégationsdes Pèr<-s.comme contraires à lour admission dans le royaume età l'édit de teur retabUsaement. Sur tes conclusions de son promo-teur que tes Jésuites ne pouvaient s'aider de leurs privilèges 1).t évêqueMndit. to <2février i0~. une ordonnance par laquelleil défendait aux religieux du collège "de bâtir église, niconverUren église le' bat!ment naguère paracttevc. ni d'y ériger aucunautel, fo.aute pareillemont de ne publier ni soutenir qu'ils peu-vent [le faire saM la licence des évoques, pour autant que celaest rompt! d'impteM et d'horreur H. Eu cas de contravention, ilexconunuoiftiticsdits Jésuites et interdisait ledit lieu et prétendueéglise, tt prescriviten même temps auxcu)~" et aux prcdicateuMdopublier s~ santonce au prône des messes paroissiales, pendanttrois dimanchesconsécutifs, et de lui en rapporter les certi-ucats'

t.e i4 février, forts ile leur t~on droit, tes Jésuites en appelè-rent de la sentence episcopateau cardinal deSourdia, par un actequifutMgniué au promoteur le même jour. Que si « nonobstant

'T~a h~mMestemonstmatM.ctt~s par.MasMogoes.p. 62,M.Cf.tf Vtr.CM~e/tfott, t. xn.aon.t629.p. t<9.

e .t~2. BoiMoonade, B~<. ~"coM~f e~/M ~f<-e <f tM~oM~me, p. 60.2. Af~M /~oMfcf).,collègeeon.<6<6.

p. t62, i03.– Con~tMt-tn~t a.t3. Le blercr~re fYarr~oia, t. XII, enn. 1616, p. 162, f08.- Cnmytes rt:ptlna ait~tffmeat, t. Vt, p. )6&.

Page 246: Compagnie de Jesus en France 1910

LAVtEDESAKCt&KSCOURGES. 233

ledit appel, lui disaient-ils, vous voulussiez passer outre au me-

prisde Fautorité dudit seigneur cardinal, comme vous avez ci-

devant fait, vous déclarent lesdits Jésuites qu'ils sont appelansdesdites inhibitions et de tout ce qui poapfoit faire en suite

d'iceUpa à N. S. P. le Pape, où ils protestent de se pourvoir,toutes foiset quantes, tant contre vous que contre ledit seigneur

évesque et tous autres, vous enjoignant, de l'autorité du Saint-

Siège, faire seavoir lesdites appellations et le contenu en cespré-sentes a ieetni seigneur évesque, afin qu'il n'en puisse prétendrecause d'ignorance').

Kn même temps, a6n d'éclairer l'opinion, les Jésuites publiè-rent une Apologie où, s'autorisant du droit canon et des décrets

des eoncites, ils déniaient toute valeur it la sentence épiscopale.Haus~m ordonnance, Antoine de La Rochefoucauld s'était plaint

d'une certaine t'emontrance portant qu" les Pères n'enten-

daient pas demander sa permission pour bâtir. – Cette remon-

trance, répund l'Apologie, ne porte pas cola, mais tout le con-

traire, puisque par eltc'meme nous vous demandons, sur la tin,

expressément permission avec très humbles prières, p Dans la

même ordonnance, l'évêque avait invoqué l'autorité du roi. –

Maisquand t'ien même, fépliquent les Jésuites, le roi voudroit

que nous fussions sujets aux évesques en toux cas raisonnables,

veut-il pour cela que contre toute raison nous soyons oppressés

par aucuns d'eu~:on qu'n nous traite ici autrement qu'en tous

les autres tieux de son royaume, où nous avoua l'exercice libre

'te toutes nos fonctions?. Nous avons obéi, Monseigneur, avec

beaucoup d'incommodité trois ans et plus, en tout ce que noua

avoxs pu, sans altégufr n"s droits et privilèges au fait des con-

h'sstona hors du coltègo, noua avons toujoura demandé congéaux curés, outre votre approbation, pour ce que vous l'avez

ainsi voulu pour tes prédications, vous ayez désiré qu'on deman-

dât congé /o<tM~Mo~M,nous l'avons fait; vous tes avez défan-

dues entiômeut. nousavonacessé du tout. Etainsi des catéchismes,

missions et autres fonctions que vous nous avez refusées. Parmi

les payens ou barbares, on nous permet d'ériger des autels, do

prêcher, de faire le service divin en tout lieu, et dans une ville0

catholique, chez nous-mêmes, dans notre sol, cela nous est dénié. cLe Roi entend-il cela, je voua prie? et l'édit de notre Mstablis-

sèment on dit-il mot? »Il

<

1. Compta t~n~)'< f"< J'a~Mpn~, t. Vt, p. 966.

Page 247: Compagnie de Jesus en France 1910

S3t SOUSMtCHEttEU. – PREMtÈBSPAHTtE.

Les religieux démasquaient ensuite le prétexte ridicule de

l'opposition du prêtât « Vostre censure est nulle, parce que vous

faites du juge en vostre propre cauae, s'agissant ici de nostro

chapelle et du fumier de vos écuries Nemo sibi ~Mc~- esse

~o~M< Mais qui sera le juge qui nous biasme d'avoir Lasty en

la nécessité où nous sommes, aux despens de la ville et des au-mosnos des gens de bien, une chapelle à faire le service divin enun lieu le plus commode que nous ayons, tout entièrement nos-

tre, distant de vos estables (écuries), une grande place entre

deux, et selon le jugement de tous, assez décent et convenable?1

Vous seul estes d'&dvis contraire, Monseigneur* n.

L'o/o~t~ se termiuait, ainsi que tes ttemontranees parune protestation de soumission à l'évoque et non pas. commeledit M.Boissonnade. '<par un refus d'obéissance

1

<m no sait pas au juste comment se termina ce ridicule conflit. 9Sans doute Antoine de La Rochefoucauld comprit que sa cause, aassez mauvaise, n'était soutenue par personne, tte teur coté lesJésuites ayant persévère dans leur légitime uessein, n'y furent

plus contrariés: l'apaisement se fit et la chapoUe, objet des1

dobats, fut ouverte au culte. Maisjusqu'il la mort du prélat, lesrelations restèrent froides entre t'ëveché et la compagnie.

i0. Partout, suivant to dé~ir dit t*. Général, tes Jésuites s'eSor-

caiont do donner l'exemple de la soumission à l'autorité ecclésias-

tique comme a l'autorité civito. Maisla utatveiHanco les observaitdo si près, interprétait si faussement leurs intentions, clu'elletrouvait encore a redire aux actés les plus inouensifs. t'n faitentre beaucoup d'autres.

C'était là coutume au collège d'Aix en Provence, comme dans

toutes les autres maisons do la Compagnie, d'honorer particuliè-rement ta saint fondateur le jour do sa fête, en exposant son

image au-dessus du mattre-autet. Or, a Aix, cette place était

occupée d'ordinaire par un tableau do saint Louis. )t sembla

scandaleux à certains esprits mal tournés que !o portrait du saint Itroi fut caché, mémo un jour, par celui do saint Ignace. Le30 juit.têt i627, MeDocormia, avocat générât au Parlement, ne dédaigna

point de venir à t'égtiso pour inspecter les préparatifs de la déco.ration et, « quoy que rien ne pareost encore parce ~ua le treillis

l

estoit tecdu, se doubla que l'on mettroit saint jgndce couvrant

t. ~f JMewf<'/htnfo~.t. c.,p. )60,)s<. (2.BoisMaoade,W<<o<<e<<MM~f~ef<~c<'ed~npouMme.p.63.

Page 248: Compagnie de Jesus en France 1910

LA YtE DES AKCtEXSCONGES. ~5

saint Louys Il demanda le P. Recteur et lui St des observations.

te P. Ctaude Sunren tenait à ne froisser personne; il promitdonc que le grand tableau du saint roi resterait en vue; du moins,

s'it devait être caché ou en placerait un autre plus petit au-des-

sus de celui du Mienheureux Père. Puis, MeOecormis insistant, il

promit tout à fait que le tableau de saint Ignace ne seroit pointdevant cetuy de saint Louys

Nonobstant tout cela, ledit sieur advocat ne laissa pas d'aller

proposer t'aufure à la cour. Onla mit sérieusement en délibé-

ration, et furent « plusieurs choses dite:! là-dessus, entre autres.

xu'it ne fesoit point beau voir qu'un Espagnol tournast !e dos à

un saint Louys et à un Roy de France Sur les conclusions du

procureur généra!, la chambre des vacations nt défense au

Recteur du cottège et autres ayant charge dans l'église d'iceluy,d'oster ni changer de sa place ordinaire l'image et portrait de

saint Louys qui est au maistre'autet, pour quotquo cause et pré-texte que ce soit, &peine de saisie de tous tes revenus et gages

établis pour t'outretion dudit coUcgo, et autres arbitraires u.

Vers tO heures du matin un huissier se présenta au collège

Moyat'Bourb"u pour intimer l'arrêt, t~eP. Recteur répondit qu'H<'cstoit prest pour ob~ir &la Cour, mais qu'olle eust oagard aux

autres églises, et à Aix et aiUourf, qu'on ne faisoit aucune difn*

culte, le jour des festes des Saints particuliers, de mettre sur

l'image du mostro-authet le tableau du Saint dont on faisoit la

lesto, et que dans Paris mesmo, en la présence du Roy, qui ne

manque point d'aller à nostfo église tous les ans te jour de

saint Ignace quand il est dans Paria, on couwroit !o tableau de

saint Louya, pour y mettre dessus eoluy de saint tgnacc. Et

quo de plus la Cour n'avoit point eu occasion de faire arrest,

puisqu'au seul signe de t'Advocat général susdit, il s'estoit

porté a condescendre à sa volonté, ayant commando au sacris-

tain de lesser l'image de saint Louya en sa veuo ordinaire, et

togcr aiiieurs io tableau de saiut Ignace.« Nonobstant ces respousea, on obéit lat'arrest qui, estant sceu

par toute la ville, feut cause que te lendemain y eut meilleure

compagnie tout le long du jour, parce qu'on vonuit voir comme

quoy les deux images estoient disposées'.Tel est, au vrai, le récit de cet incident, présenté par un auteur

do xvor siecte comme un exemple do l'insupportable ambition

t. MteMo,<H<M<Mdu fo~e ~«t ~ot«<t«)tf<.«jr.1.1,p. 43,4t.

Page 249: Compagnie de Jesus en France 1910

23f: SOLStUCttEUEU. PREMÈREPARTIE.

des Jésuites*. N'est-ce pas plutôt une nouvelle preuve que te~actions les plus innocentes ne sauraient trouver grâce auprrs des

esprits prévenus De ta, dans t'ttistoire impartiale, la nécessitéde remettre en lumière certains faits qui p~r eux-mêmes n'au-raient qu'une bien minime importance.

7. C'est le cas pour le din<heod survenu, eu t030, entre le cot-

tège de t.a t~~che et le gouverneur do cette ville. Tous tes histo-riens du ticu l'ont rapporte, mais pas toujours sous sou véritableaspect~. Il sera facile de remuer leurs nombreuses inexactitudesA t'aide des procès-verbaux do t'atiairc conservés a la Biblio-

thèque de t'Arscnat.

A la mortdeCuiHautuo Fouquet, marquis do t.a Varenne, sonn!s, liené de La Vareuno, baron do Sainte-Suzanne, lui succédadans le gouvernement do La t'tcchc. Autant te père avait mon.trd d'affectueux empressement à favoriser les Jésuites, autant letua déploya de t!<'tcingénieux à tes tracasser. Contrairement auxderpieres voh'ntea paternelles, it refusado tour payer une sonunode douze mille livres qu'il avait été chargt' de leur remettre pourt'ae)n'ven)ent do teur éguse bientôt, s"us pretfxto do revendi-

quer un priviRge illusoire, il passait à t'hoatitité ou~orte etbrntah'. Voici à quelle occasion.

En vertu d'une autorisation donnée fi son père par tteuri IV,M. do La Varenne avait le droit do pécher dans les fusses do LaHccbe il prétendit l'exercer m~tnodans ceux qui traversaient la

propriété des t'ères. Les religieux protestèrent, exhibant leurstitres furmels eux souts, par suito de ta cession du domaineroyat, avaient !o droit de pêcho daus tes douves du col-

tège~.t'n jour – te t8 mars t03U– un de tours domestiques y ayant

pris du poisson, le gouverneur le lui fit enlever par son mattred'hotet et lui défendit a peine des étrivi&rcs dejamaM rcc<'m.moncer. Averti, le P. Procureur courut chez M.de La Varenne;mais eu vain lui remontra-t-il doucement t'i~osttco de ses ?<'<"cédés..<Si je n'ai pas la justice pour moi, répliqua to marquis,

t. tt)M<<~ <<t.tt<ft~<~ <oM<««)))J~ttt/M,1.1)).p. 3i3,n. t.2. Ctefe.M'<~t<' fAm~~f t'< ~7~f<t<.~<)nery.AH~fAf ««~tt*

-Ch. deMootM)'.~o~'f de Laf~A< – Marchantde Burbure,~«m AMh~~</M~<M~fn<<Mfel ~f<ot~<f/ft" ~7ftAf.

3. Mémoires et titre touthant te dfott de t<tbe attaqué par M. de La Vatenne(Archives. de la Sattbp, U., t. f. t2).

Page 250: Compagnie de Jesus en France 1910

!.A VtEUESAXCiEXSCOLLEGES. ~7

j'aurai la force; jo pécherai dans les douves quand boa me sem-

htera, et je défends aux Jésuites d'y pécher

Troissemaines après, le 6 avril, ses serviteurs viennent y tendre

des engins. Le Frère cuisinier les aperçoit; homme « un pou

extravagant et mai assuré de son esprit o. il se fâche, lance des

pierres et hlesse l'un des pêcheurs, qui trouvent prudent de se

retirer. Maisle soir mémo, ils reparaissent. Alors le P. Nimstre,

en barque, s'approche d eux. leur enjoint au nom du roi de s'en

attor, et, Il par advis de conseil, pour maintenir les droits du

c"tt<?e. itcoupf quelques mailles de tours htets.

En usant de ces moyens les Jésuites avaient suivi le cooseUdes

« gensdo htstiet! )ts ne tardèrent pas a s'o.t repentir. t.e 9 avril,

le gouverneur lui-même. &la tête d'uno troupe armée de basions

Afeu, de piques et de portuisanea s'apprôto à surveittor de loin

ses pécheurs, et il leur prêter main-forte s'it le faut. Les t'eres

sont inquiets, t~ la part du Recteur, (Uaude Loiret, toprofesseur

d'Écriture Sainte et un autre se rendent & l'hôtel de ville, pour

demander protêt Uoncuntre les sévices dont on les monaM sous

prétexte de pesohe dans tes foMoz Aussitôt le maire et tesëetto-

vins vout trouver le gouverneur; ils le supplient d'empcsctter

qu'il so commist vx'tonce on la personne ou t'iena desdits p~-rea

-Je n'ai point cette intention, répond La Varonno: mais je veux

pêcher devant leur maison comme c'est mon droh; à deux M*

pnoea ils ont repoussé mes gens: cette fois '<je mo tiendrai près

''n personne avec mes ttommos et voua pouvez<'assurer tea

Jésuites qu'ils ne sounriroot Qulcun tort

Losofficiers municipaux portèrent ces paroles do sûreté Il au

coUe~e. Maisles Hetigieux, connai~ant lu caractère emporte du

marquât, avaient, diaaiont-ita, justes raisons d'appréttonder".

Ils prièrent donc les maire et cchevioa de restor auprès d'eux Ilet

estro présena p"ur empesot<fr qu'it ne leur fust faict désordre

Lea magistrats aeceptt'reot ot n'eurent pas attendre longtemps.

Comme!ta so dirigeaientvora te murd'enceinte, lesdomestiquea du

gouverneur commentaient &jeter teura Mota dans les douvea. A

une centaine do pas se tenait M.de La Varenne, entouré d'hommea

armés. Debout sur la muraille le procureur du roi, Chartes Mar-

sellier sommait au nom de la loi les peohouradoso retirer. N'étant

t. Pouree~c)tnoo*euttoaste<ptoc~a-wbamde t'bote)de <t)tea touchantledifrérendd'entretesJésuitesde LaF)feheftM.doLaVarenne <B)M.detAKC-nat,mM.4«8)et!eM~moiMntaonMtttd'anP.~otte cooMtt6a LaH<fhe.Cf.deRothemontttt.op.c«.. t. t. P '69tt M3.

Page 251: Compagnie de Jesus en France 1910

23S SOt S RtCME~Ef. PHEJtttËRHP~RTtK.

pas ohé!, il conseille aux Jésuites Il de laisser sortir leurs eschol-liers pensionnaiMs et taira donner sur tes dicts domestiques et

pescheurs Les Pères refusent crainte de séditions a. Se tour-

nant alors vers les officiers municipaux, M' Marsettier leur dit

qu'il faut faire prendre les armes aux habitans pour défendretes droits du collège coutre les prétentions du gouverneur A

quoi le maire s'empresse do repondre qu'il no consentirait point,p'tur cette affaire, a une rébellion. A hout de moyens, le procu-reur du roi se tira de son rôle quelque peu ridicule en dressantun proces-verhat qu'il enverrait au roi et on menaçant les

pécheurs de pfis"n. Ceu~.o!n'en continuèrent pas moins Il la dicte

pec!te à laquelle s'opposèrent les dicts Pères Jésuites par un acte

qu'ils firent dresser par un notaire )'. t.a-dossus les dt'ux partisse rcptiprent en bon t'rdre.

Maisle titit~edemeurait et tes choses ne pouvaient que s'enve-nimer. Kn etiet. le jour suivant, les Pères apprirent do personnes

d'honneur et dignes de foi qu'oo avoitdo tuuuvnh dcsseings surle collègo te marquis avait convoqué plusieurs tant bouchers

que auttres personnes du dehors do la vitte. avec armes, picqset auttrcs fb'rements o. Le P. tteotour s'exagéra peut-~tre le dan-

ger: toujours est-il qu'it lit fermer les portes d'' la maison et do

t'égtitie, el ordonna do suspendre les murs. Ce fut < aoso d'un

t;raud dmoi dans la petite ville au habitaient de notubrou): exter-

nes les uns prenant parti pour les Jésuite et les autres p"ur to

gouverneur, un pouvait craindra de graves d'surdres. Le jeudi« avrit teaofnc!ora municipaux exigèrent du P. Itcclour la réou-

verture des ctnsses J'y contiens votontiors. teur r~pondit'it. maisa la condition que vous prendre!! sous votre fauvcgardo nos per-sonnes et nushiens. uLetuaire ass)traqu'Hctupcct)erai< toutes voiesde fait, et les o~et nés furent adm!sau'< cours d~s le tendemain'.

Lt) bruit do cette querette étant veau à Paris, les courtisans

n'épargnèrent p"iut tes quotihots au gou semeur do t.a Ftcctte.On riait de cbon marquis do La Yarenno qui n'avait ost- utter

au ai~'gode La HocttcHeet qui avait t'té ttardimcnt et en homme

intrépide assit'gt'r t<'cottogo; pondant que la nnbtcs&edor'fancoservait vaillamment Sa Majesté sur les champs de bataittc, luiallait à la guerre des grenouiMct p. t<cConsfit d'H<at, auquel !o

t. Ptot~&'tfttMOtd~jacités.CLSttnp~, f~ p. <a. –pp MontM~.cp. <'«.,p. M.

2. Mftnoite[oann!tt)td'unPèreJ~n)<f,d~attt~.Cf.i!pnofhemontftt,0~.f~t. p tM.

Page 252: Compagnie de Jesus en France 1910

I.AVtEUM AKOESSCO~KGES. 239

f. Xoiret avait porto plainte, envoya un mattre des requêtes pour

procéder à une information. instruit du rësuMat de Fenqucto,Luuis xm Ut savoir au gouverneur, par une lettre de cachet,

ou on avait trouva ses procèdes fort blâmables, et qu'il eut à

tcsser ses violences contre tes Jésuites. Ko même temps !o mac-

tmisd'EMat, le duo do Montbazon et le prince de Condôs'entre'

tXt'ttaient pour apaiser le diiferend. Peine perdue ni la lettre

~u rui. ni tes moque~es de la cour, ni les conseils d'amis ne pat'-vinrent ti eaimer Hcn6 de La Varenne. !t no s'apaisa qu'en <oa~,

toM' uo tes Jésuites désirant avoir la paix, lui oS'rireot, pourl'abandon do son pt~tondu droit do p~che, une somme do mUte

t eus U los accepta saus se faire pri<'r. C'est là fans doute qu'ilvoûtait en venir 1.

8. Mu Haitqu'an x~u' si<'cte ia turbulenco do la gent ëcoUere

n'était pas te tn<'indrc souci des directeurs de «dtt'ge. Les Pores

de la Contpaguie d" J~us, tnatgrt' leur vigitanco et leur disci-

ptiae, no parvenaient pa~ t"~ouM a éviter h'a abus résultant sur-

<"ut du grand nombre des e!cve9 (:eu<-ei. presque t"us extomes

p! diss~tninét dans ditMrents quarticfa, échappaient aisément au

cantr'~o des mattrea et pouvaient préparer dans t'ombro det ava-

))io9tnattenduo!

t.t' toHcgo do Hennés comptait t'n tcao plus de quinze cents

)t)unfs gens do tuut agf et do toute provenance, depuis tes olasses

de grafnmatt'o jusqu'au co<n'!<de theo!og<e th', il prit uo jour

fnntaisi<' il que!quca ~are~'ux de ntachinor une petite r~votte

contre !'aut"rit~ sc"!aire. Us M plaignaient do ne pas avoir a~C!!

t)t)eunges, et rea'dun'nt d'<tenh' de vivo force ta auppt'oMh'ndo

certain''s ctasses. Un jeudi matin, le 3 mai t6~, tes rebeUca, au

nombre de sept. eo rendirent au c<'u<'gopt~cedes d'un ufre et do

'u< tamtmurs. Loprincipat mcnt'uf,Jean J'~set m"ine do haute

'.tature, presque p"int de harbo, hahiHAdo noir. parut !o pro*

mier devant ta p"rtc, t'efp~c nue et proférant des MasphomeasccrabtcMu. Lesautre)) se rangèrent autour do lui, degaincreot

<t, à son exemplo se mirent li frapper indifféremment ceux do

!cur!) camarades qui se présentaient pour entrer Les Pères

«yant voutu intervenir, Jos<)et avec menaces et jurements leva

son arme sur !o professeur de t"giquo. Cependant tes bons e!evcs

1.t

·. e.t. De MontKy. f.z. Cenomt)teau6""n<aenMtfdanstatoXf.tattaatde 3.5f043.t.<M'Cf.GuHtotto

deCotMn,fo"<M''/i<<fcW~ < t~f/if'<*<?<'(te/?<'<'w<.1.)t),p. 0~.

Page 253: Compagnie de Jesus en France 1910

~t0 SOUSRtCttKUEU.– PHËHtËMEPAHTtE.

s'efforçaient de fraaoMr le seuil; il s'ensuivit une bagarre dans

laquelle trois jeunes écoUe~ des classes de grammaire furentblessés. Après ce bel exploit, nos mutins se retirèrent satisfaitsde leur manifestation, et sans trop penser Ases suites. Plusieurs,

pour la circonstance, s'étaient quelque peu déguisés: mais ioumtnattres les avaient tous reconnus. Kn portant plainte au procu-reur général, !c P. Recteur put lui donner leur nom, leur signa-lement et l'adresse do leur domicile

Pt's to8 mai, l'avocat général Busnel prit contre eux des ccn'ctusiuns et demanda qu'ils fuMont amenés par deux huissiersdevant le P. Recteur pour recevoir un juste châtiment. Le ten-

domain, la t~our rendit un an'~t par tequet e!to con8ait.au sénf-1 hat t'arrestation des coupables Nous ignorons la peine qu'ilssubtrent; mais nous voyous que, pour empêcher ttdte récidive.le sénéchal multiplia les visites domicUiaires, Maisit les psp~e<pougnartK et auttrea nrmca o, interdit aux étudiants d'en avoiret d'en porter, et aus mattres de pensions de leur on soutMr, lesrendant responsabtes de tous les méfaits que tours jeunes hôtes

pourraient commettre A main armée

Cans la suite un no trouve plus l'intervention do la police dansde semblables aQaires et t'on peut croh'e que cette grave muti.aer!e fut un cas Isolé.

9. Koua avuna hignaiô tout à l'heure la prospérité du coUfgedo tiennes. Uan" d'autres vittca encore, la Compagnie prenaitde nouveaux accroisseMenta. A TuMe A Chaumout à Em-brun &CharteviUe à Moulins s, à Heïma on augmentaitle nombre des classes. A Paris, on <830, au collège do Ctarmout.la classe de eioqu~mo était tellement fréquentée, que tes Pèresféso~rent de la diviser en deux sections après Pâques. Le rec-tcar do i'Univeraitô ayant appris fo projet, s'en émut. Il allase plaindre au prenner ptés!d<<nt du Parlement si on !aisso

t. M~ao!MduP. Reeteo~tAKhheadoPa~aceotttataottsJe laefand'thMub~).3. Cottdottottde t'MOtatR~cCM)el &n<tdetaConf,a et 9 tnattMt (<6<J<'M).8. ~M(f<'M.C~.Parfouru,~MrnMMwWe'f~MM~M(.<«f)«~<~~f/H~nf.(. )!

p.M)*S9t).VoitaoM)6. dotiatat~auweaf,le coM~f ~cnnM(~uM~tn(<ft<'AnfW<'(w~~o~~w dWf.<'<.K~<<t<). !iLV)),p. na, no~.

<.CotdaM.N~tof.Sof.~M't.P.Vt. t.. X.n. )('S.&. UM.aM. tnM.t62<(Campanta&tatoH8,o. a?).6. Potn)~. W<fo<tv~<-<.t~M..V<'WMm<'<. ). H, p. MO.?.UU.aao.tn:<.<M7(Oompan)œht~totie,o. <)).S. Afcb! do t AOtet. ?. 9. Cf. Bouehard, M<jf. ft" foM. de .Vo'~M.M.FoodaMoa d'un couM de tbM<e par Ffantob BMttMt (AKhtt. de la Marce,

D. tB8).

Page 254: Compagnie de Jesus en France 1910

LA YtE DES AXCtEKS COLLEGES. Mt

:··1V W V n.yaua w -or

COSM'~tt. CE <K<f. T. tt. M

faire les Jésuites, dit-il, bientôt ils auront deux coitèges dans

une seule maison. M.deChampigny répondit qu'en tous cas on

saurait bien les forcer a l'observation des lois <~~M~J~M~ac

mM~Hjas et /~f~ aï<pn~M<,eus co<w~w<M~ Vraiment, les

lois du royaume n'avaient rien à voir ici; il s'agissait d'un rè-

glement intérieur, et les Pt'rea étaient parfaitementlibres de

prendre une mesure très favurabte aux progrès deséteves. Devant

l'opposition d'! t't niverait~, soutenue par le Parlement, ils y

renoncèrent.

Ainsi la menace do mesquines tracasseries paralysait les plus

louables etforts ou empêchait l'usage de droits incontestables.

A Pau, les Jésuites auraient pu, d'après les patentes royatcs,

enseigner ta philosophie et la théologie, conférer tes grades,

j.mir de tous les privilèges de l'ancienne t niversité d'Ortbcz. Ils

s'en abstinrent daua la crainte de voir leur cottègo de Pau exposé

:n)Xmêmes vicissitudes que cotui do Tournon, contre lequel

setaifut liguées toutes les t nivcrsitéa du royaume Maiste Par-

tomont de Navarre n'approuva point teur timidité; par un deoMt

du 2~ juillet itHO, it tour ~rdouna de conférer les diplômes de

baccalauréat, do licence et de doctorat au\ eteves dûment

examines P"ur<tuoi. oncUo~ leur disait.en, obliger les étudiants

Marnais à émigrer dans tes Univcrsttca voisines, quand, de par

ta volonté f'yate, te collège do Pau avait les prérogatives uni.

vpraitairea' ToutcMa la Cour no prétendait rien imposer que

sous le bon ptaisir do L~uis Xttt. tio son côtu le P. Vitetteschi,

auquel le P. Provincial on avait référé, ne voulut donner aucune

autorisation avant de bien connaître les anciens statuts de t't'ni-

vorstto d'Orthex et les intentions do Sa Majesté. En fait, et sans

doute pour éviter têt éclats de la jalousie, aucune décision no fut

1. DectettXt)UoheMt'athde jMotUa,n a~dt tMo fn'At{;ant~,'"M. JffM.)))?); p.a)t;.t.

2. Nous etona fafnnto l'lus haut tea dt~tutt~ do toX~e do Toumno. Atootoo~.

tout ~M'eot')pt''<. 'toc dans ptmteHM auttea tU)M tea ~~uttea eofcnt des dtWMQM

a<«: <M UnheMth~ tmatc". auxqueUM tfUM MUt~ft étaient )neoTpOt<a. Ainsi, à

Avignon, tiow dtMM mottft (ChoMat. o~. f'f.. p. aM et M~.h ato~) a Ret'MOa la

<atMtM do l'acte d'aa~aUoo tut longtemps cnntM~e (Caoty, f/t. f«.. p. 32t et ~n~.<– Vorln, Atcht*. <s~ «. t' Cttt et Mh.h a Mt" quand te cot!~< d<~fno df

ftttn e~e~M cM < uni à t'unhf~'M! fette~t so ~f~ta to droit do ptMdMtMcotaens et de eonffMt les cMdM; oa~ elle eo ptoOta pour mettre OMtado a"t

dbputMpub))q"M et traiter les <t('tM des Pt'Ma a'fe unepaHh))<ô manifeste t de

là. tonRuc 'metf)tt) qui ne fM<a ~0 fo t<M),toM du tnm~fcft de t UtdtCMtMa BcMnron

)Cf. Archives cotntn do Uù)e. n. <47<, rc<)n6tM6< ptatotMdM J<'<o)tM; t« <'M<-

« MW<.fc fnutf/tc.CoMtf. p. ctttn~ttton. – ~eawr!ef. ~e fcM~e '<e t.~f,

f. <tt et tt))*.).3. Dettcmn)aopMmaocuf~aNavattHUta.2t jn)))ct<6M(Aqnitan.MM..n. M).t. LettMduP.MnêMtaaP.Matf~tot,8jant)et<690(Aqoitan.Bpb).,t. M).

Page 255: Compagnie de Jesus en France 1910

242 SOt!S tUCHEUEU. – PREMERE PARTÏE.

prise. Du moins, nous ne voyons nulle part qu'on ait continuéles négociations au sujet de la collation des grades. Les annalesde la Province d'Aquitaine nous ont seulement conservé le sou-venir d'un buttant tournoi théotogique auquel assistèrent trou

évoques et un grand nombre de membres du Parlement. JI futsuivi de la conversion du Président Gassionqui, après avoir abjurél'erreur, retira son ttts des mains des hérétiques pour le confieraux Pères de la Compagnie

iu. !t arrivait parfois que des ennuis étaient causés aux Je.suites par tt's plus insignes bienfaiteurs de leurs maisons. Ainsi,à Bourges, euront-its quelque peine a satisfaire pleinement le

prince de Condé.ttenri H do Bourbon, gouverneur du liorry et du UourbonDais,

duc et pair do Chateauroux, avait manifeste t intention d'érigerdans cette petite ville un collège de la Compagnie auquel ildestinait quatre mille livres de revenu Les supéneurs lui repré-senteront le tort que ce nouvel établissement ferait à celui do

Bourges. No serait-il pas préférable d'assigner u ce dernier I~sfonds disponibles afin de le rendre parfait et accomply on

qualité do grand collège selon la forme de) tnstitot ~?Loprinceaccueittit favorablement la proposition; H"n seulement il con-

ncntit Ii augmenter de quatre mille livres to dotation de Uourgfs,il joignit encore un don do douze mino livres pour ta cons-truction des bntimonts. Par un contrat passé to tO juin t02~,le P. Jean t'oissey, recteur, promit d'ajouter Mt'cnsoignetnentdes lettres et do la pbitusupbie colui do lu ibéotogio, de t'~criture

Sainte et de t hébreu Le 35 octobre suivant, to prince et tt':inotabilités de la ville assistaient A t'iuauguratit'n sotennotto des

cours.

Je veux, avait dit to gouverneur du Iterry, défendre et pro-téger la Compagnie do Jésus comme si en étais le générât. H

il tint par"te. JI eut d'ab"rd à lu secourir dans un démété avec

t'LniverMte do Bourgps. Celle-ci, 'ontrariëc de t'importance

acquise au coltcgo par t'ndmission du haut enseignement,ne tarda pas ri manifester sa mauvaise humeur. Uopuis i57~,

). Annate* pMt. Aqttttantae, tMO (A~u)tao. bts)., n. )5;.2. PMJet d'ctabtbMMfnt <<Cb.!tfauruot (Atchh. du Cttfr, D. 3ï). –D'Auti:ate,

~xto~e ~f< ~~<<)<M<A (.'oxf/f. t. )tt, p. )4t, )4~.3. t'tancta, t~nnJat. coXfj}.. t. 1, n. 98. C'nMp~<'<<v«'~< <tM~f/t'Mfo~. 1. V)t.

p. )4n. haynal, ~<i'fo<reftMB'r~, 1. Ht, p. <6t.CootMt du tGjuin <OM(Francia, Poatlat. coHea.. t. 1. n. 8.).

Page 256: Compagnie de Jesus en France 1910

LA V)K DES AKCtEKS COLLËGES. ~3

date de l'incorporation du collège, le P. Recteur comme re-

présentant le déeaaat de la Faculté des Arts avait coutume de

prêter serment entre tes mains du Recteur de l'Université. Cette

formalité à laquelle on s'était soumis jusqu'alors, le P. Foissoy

avait volontairement omis de la remplir. L'Université en prit

prétexte pour refuser les grades aux philosophes de SMUte~larie.

Quand arriva le moment des examens, elle décida « qu'on ne

pouvait passer outre à la maîtrise des arts et nomma des dé-

putés pour expliquer à <' Monseigneur le prince les motifs de

cette mesure LesJésuites, de leur côté, ayant exposé leurs rai-

sons, Coudé trancha en leur faveur on convint que désor-

mais le Recteur du collège serait exempté du serment 2.

L'harmonie semblent donc parfaite entre los Pères et le gou.

verueur du Berry, quand un léger incident menaça de la trou-

Hor. Le contrat du i6 juin formulait plusieurs conditions oppo-

sée à t'iasiitut. Le P. Vitettesohi refusa de le ratifier s'il n'était

pas corrigé. '< Mieux vaut, disait.il, renoncer à tous tes avan.

tages oQ'erts que d'enfreindre un seul point des Constitutions. »

U ne pouvait approuver l'obligation civile d'enseigner la théo.

togie et de donner deux miMions perpétuelles, non plus que la

clause finale par laquelle les P~re. seraient déchus de tous lours

droits, s'its négtigeaieut quelqu'une des conditions du contrat~.

tt signalait en outre quelques formules surannées, par exemple

la préscntatiou d'un homme vivant et mourant et quelques

expr~aiou~ dérogeant a t'usago, comme cette do Société du

nom de Jésus Mais ces derniers défauts, ainsi que le faisait

observer le P. Foksoy, devaient être attribués au stytc du notaire

public. Quant au droit de main-morte, Coudé y renonçait tout on

conservant la <tct!on

Quoi qu'il en soit te P. Général inststait pour qu'on remédiai

du moins au vice essentiel du contrat, et ann de tranquilliser

M. le Prince sur les intentions do la Compagnie, il imposait au

Itoctour et &ses successeurs, uu uum do l'obéissance religieuse,

1. PtaintMdu Recteurde rUahwM. f j"U)ettCM<AttM'_de la PM'. de

Paris,PapiersdoPfé~deotRottand).Cf.An-bhMduCttft,K. t037.

2. i~UMaa t'. Grandamyau P. M~dt. 9 janvier<C30~fancta.E~t. adCeo.,

1. 0, as).''3;f'N~a'ndala contMdoBttoHcenst(FMOcta.Fuo<h'.M)'<-Ht. °-

< CoutumeMo<M'!dM«n&e&coo-tCtMfau 'UKmtnse dM)~6Ufle <ierquitôt

tehappa~eapassantOMMmmuoauM)ceOe~nemoufaatpointleseigneurnau.

M)tpoautrementexercertesdroitsau~aetadoouaUlieutou~ttoMda la MCCM.

sion,~LeUfedo P. PotMe~ au P. Général, a Janetet tMO (Francia, Efitt. ad Gea.,

t. t,n. M).

Page 257: Compagnie de Jesus en France 1910

244 SOUSRtCHEUEU. – PREMtÈHEPARTIE.

l'obligation d'enseigner au collège la théologie et la langue

hébraïque, et d'envoyer chaque année des missionnaires évan-

gétis~r ChAteauroux et les environs La mort du P. Coton, sur-venue au moment des pourparlers, ne permit pas d'apporterimmédiatement au contrat les modifications désirables. Le

nouveau Provincia!, te P. FiHcau, trouva M. le Prince très con"ciliant sur les points principaux, mais moins bien disposé surles secondaires Pour faciliter les choses on envoya de h«meune formule se rapprochant le plus possible du projet primitif~,et, te m octobre i<t27, un nouveau contrat fut passé à Hourgesentre les Pères du cottège Sainte-Marie et le prince de Condé.

Après l'indication des seigneuries, terres et fermes d'o~ pro-viendrait la rente annuelte de quatre mille livres, venait t'énoncé

des clauses dont plusieurs août Aremarquer1° Cette cession étant faitt~ en vue de rendre le collège de Bour-

ges parfait et accompli, on y tira, à l'instar des cottèges de Lyon

Tournon, Avignon et autres lieux toutes les mfsmes facultés

et sciences En outre, le il. dénotât ordonnera aux supérieurs

d'envoyer chaque année en temps convenable quelques Pères,

approuvés de l'Ordinaire, pour faire des missions tant à Château-

roux qu'aux lieux circonvoisins, selon lit forme et tnstitnt de

ladite Compagnie2" Deplus, tes Pères moyennant ta sommede douze mittotivr''s

que Monseigneur leur a payée comptant, seront tenus de cons-

truire « dans deux ans, ou ptus tost si faire se peut un corpsde logis où ils seront tpnns de loger Monseigneur le duc d'An-

guien et autres enfants de mondict seigneur le prince, ~i aucuns

en naissent, tant qu'il plaira audiet seigneur les tenir au coHège

pour y estudier

3° A l'endroit le plus apparent des constructions nouvelles« seront apposées les armes de Condé, et aussi une plaque de

marbre sur laquelle sera faite mention sommaire, en grosseslettres d'or, de ses libéralités et munificences aun que chascun

recognoisse qu'il est insigne bienfaiteur desdits Pères ».

t" A l'ouverture annuelle des classes, A laquelle seropt invités

mondit Seigneur le Prince, messeigneurs ses enfants et descen-

1. a !n~t)<uUoTheotcs'aeet tingaMbebraitae,8 mars<62C(Variaet'acuOatpsprotarifaeo)tegti9.– Fundatiomi~toamnprooppidoCaatri-Hodntph) 9 mars t6ï6(~<~cm).

2. Lettredu P. Filleauau P. Généra).2Csept. 1626(Francia,Epist.adGen.,t. t.n. 69).

3. Lettredu P. Généra)au P. FotMey,30juin t626(Francia,Eptst.Gen.,t. !V).

Page 258: Compagnie de Jesus en France 1910

VIE DES A?<C)EK§COLLEGES.

dans d'eux onfera mention honorable par quelque beau dis-

cours des dites libéralités et bienfaits a, pom'en ran~tchir la

mémoire au public et aux auditeurs.

5° Si tes Pères viennent « à manquer et défaillir d'entretenir

le collège en ladite forme et qualité. ils seront « privés de la

jouissance des choses cy dessus "et Monseigneur le prince en

pourra autrement disposer. Toutefois en cas de cessation, ils no

serout point tenus à la restitution ni de la somme de douze mille

livres employées à la construction des bâtiments, ny des inté-

rêts d'icelle(;"Et devront les Pères Jésuites faire approuver le présent

contrat par leur Révcrendissime Père Cénérat et délivrer à mon-

dict Seigneur les actes de ladite approbation dedans six

mois'

Bien que ce contrat ne fAtpas tout à fait conforme au projet

envoyé de Rome, le Il. Vitelleschi le ratifia mais dans ses paten-tes il eut soin d'exclure en termes formels toute obligation civile

pour les ministères de t'Institua. Cette rcstrtctiun irrita le princede Condé. ~c parvenant pas à le calmer, le P. necteur eut l'im-

prudence de lui promettre d'obtenir dans trois mois une nouvelle

approbation qui le satisferait pleinement- Or, le maintien de la

restriction paraissait un devoir de conscience au P. Général.

Loin d'y renoncer, il recommanda au P. Filleau de faire tout le

possible pour amener le prince à ne rien exiger de contraire aux

Constitutions L'n expédient fut alors imaginé le notaire quiavait dressé le contrat, accepterait au nom du prince les lettres

(l'approbation du tiénérat portant la restriction, mais il se cou*tenterait défaire mention de ces lettres a la suite du contrat enne citant que les premiers mots et la data ViteUcschiagréa lasolution proposée, pourvu que le notaire reçût du prince, enprésence de témoins, le pouvoir d'accepter les patentes d'ap-probation, puisqu'il n'avait aucune autorité pour le faire de lui.même'

Ainsi se termina en 1631 cet incident qui avait duré plusieurs

1. Contrat du t6 cctobM '62! (Ftaneia, Fundat. eoUeg-, t. t, o. 9B).2. Patentes du P. GenéTat. 7 février <6M (uailla, Variae Facettâtes p 49) Lf-tt.

du P. Générât au P. HUeaa, 27Janttet 1628 (Fraacia, BpM. Gen., t tV).3.

Lettre

du P. Filleau au P. Générât, 25 Jantter <MO(Francia, Eptst. ad Gen. 1.1

4. Lettrée P. GeatMt ao P. PUleau, 25 mars 1680(Francia, Bpist. Gen t tV)&. a Notanda toconttactu Bitaricensiu (Francia, Fundat. eoUeg. t.) n'9o'

J

6. UBUredo P. Oéaétat <MP. jMqafnot, 3 janvier t63t (Ptaneta,' Bpist Cen.t. 1\'),

0"

Page 259: Compagnie de Jesus en France 1910

2M SOUS RtCHEUEU. – PREMIERE PARTtE.

Mtnées. D'ailleurs on n'eut point à regretter d'avoir établi l'en-

seignement supérieur au cottège de Bourges il y prit une grande

mportance les cours étaient suivis par un nombre considérable

d'auditeurs, au milieu desquels on voyait de temps en temps

d'illustres personnages et le gouverneur du Berry lui-même.

11. A part les quelques difficultés mentionnées ci-dessus, les

collèges et maisons do la Compagnie poursuivaient leur oeuvre

bienfaisante, dans tout le royaume, avec une tranquille prospé-rité. De généreuses aumônes permettent alors la construction de

nombreuses églises. Cettes du noviciat de Rouen, des collèges

d'Eu, de Limoges et de Reims s'achèvent cette du collègo de

Sens est commencée; celle de Mauriacest ouverte au culte, on

pose la première pierraa Rennes',&Béziers.à Auch, àAurillac, à

Carpentras, à Chaumont.

L'église do Chambéry s'élevait peu à peu, <}uand le

t4 février 1627 un violent incendie détruisit une partie du col-

lège. On découvrit le lendemain que le sinistre ne pouvait venir

que d'une main criminelle restée inconnue. Mais,dans cette péni-ble circonstance, les Jésuites purent éprouver combien leur

dévouement a la jeunesseleur avait gagné de solides sympathies:

sénateurs, religieux, bourgeois, artisans, tous se firent un devoir

de leur porter secours~. Le premier étage, où se trouvaient les

chambres des l'ères avait été le plus endommagé de tous côtés

on tour offrit en ville des logements. Les classes n'ayant pas été

détruites, il n'y eut pas d'interruption dans los études. Leduc de

Savoie, Chartes-Emmanuel, que le P. (.énéral avait déclaré fon-

dateur en i6i2, se chargea de reconstruire tout le cott~go~.

A Paris, rue Saint-Antoine, l'ancien hostel d'Anvitte et la

modeste chapelle aménagée en 1580 par les soins du cardinal do

Bourbon ne suffisaient plus depuis longtemps au développe-ment des œuvres de la maison professe. Les Pères achetèrent

quelquesmaisons voisines, sur l'emplacement desquelles ilsproje-

t. SuttaCQJ1strucliondel'églisedeRennes,votrG.de 8atot-8aotear,op.c<fp.7et sut*.

9.LeUMda président do Sénat au Pttnco Thomas, {MMMmeurdeSapote, t&fewher t6M

(t.ugdtio. historia, t. t, o. M).3. a Natr6 de t'embrazement du collège de Chambéry B (Logduo.. Pundat. eo)teg.,

t. n. n. <38). Note du P. L. Mtchaette sur les dons de ChaHes-Bmmanuet (M'<<fB),n. t49).4.VoirtomeIl, p. 36,37;PlgaololdeLaForce,BMeW~«cMde fa~ t. H,p.95

etMtv.

Page 260: Compagnie de Jesus en France 1910

LESCOXSTttfCTtOXSDEGLtSKS. 2M

talent de construire une église*. Maisil fallait des fonds. Parmi

lesdonateurs signalons Louis Xll!, heureux de montrer sa recon-

naissance « envers un Ordre qui lui fournissoit des guides dans la

voiedu salut Sa Majesté décida qu'on prendrait chaque année

deux mille livres sur l'Abbaye de la Couronne, récemment unie

au collège do Clermont, et deux mille autres sur le trésor

royal~.A la suite de la Congrégation provinciale de t625, le procu-

reur délégué à Home présenta au P. Yitellcschi deux plans de la

future église. Le P. Générât approuva tout d'abord l'idée d'une

nouvcite construction quant aux plans, il se réserva de donner

plus tard son avis il entendait qu'on fit grand et beau. IlCe quenous voulons surtout, dit-il, c'est que l'église soit digne de saint

Louis qui elle est dcdiée. digne du roi Très Chrétien qui lui

assigne des revenus, digne d'une ville si grande et si populeuse.Aussi désirons-nous, autant qu'il sera possible et que l'emplaee-

mentle permettra. qu'oUene soit pas noiablementmoins vaste quecelle du <;esùde ttomo Sur les plans proposés che avait seule-

ment trente perches de longueur, un quart de moiusqu'à home;le P. Général aurait désité qu'elto en etlt trente'ciuq. Il exhorta

les Pcrfs &cutuptcr sur )o secours de !a Providence qui ne fait

puint défaut aux œuvres entreprises pour la gloire do Dieu et le

saint des âmes Hunsune lettre du 30 décembre i626, il permitnu P. Filleau, provincial, d'appeler à Paris le Frère Martellangc,architecte en renom, et de lui adjoindre un compagnon poursurveiller les travaux.

Au mois de mars i027 tout était prêt pour la pose de la

premier'' p:orro. Le dimanche 7. rapporte un témoin, le Roys'estant confesse et communié, vint outfr les vesprcs et la prédi-cation en nostre égusc, et âpres cela mit la première pierre aufondement de la future, Il tesmoigna pendant l'action une grandepiété, ayant toujours demeuré la teste nue tout !o temps que

1.t)<*M~no~a),t''<<~<' ~a<)te~n<Ht.<t)<o«tf.)).M.53.a. OfOM, /o'f<'f«/~H<~Mf(/<'<o fo'e ~<««f< t. )), p. 3S2.3. Lilt. anu. )nM. t'H~' tF~oeiae hbtotta.t.m. n. &3.M~.Ce <htteM ceMf époque

(tt août t6ï6) que (M Pères de la tnatson profMse ac'jotKnt une maison de campa-aneap~eMe ta ~o«f-)«MM. à laquelle Hs donnèrent le oomde.Vo<t<ot<<.<. Ellefut connue plus tan! sous le nom de .Vo«ot) <tM< ~HfAow, tnats i) est inetact quoLouis XtV en ait fait don & son confesseur. Quand le P. de La ChatM commenta aremplir celle tbaff:e )t y avait près de cinquante ans que <M Jeauttea éta!ent propde-tattesde tatHta.Cf Cumplts ~<w<M<'h<«r~'mf))~ V).5t.

<. Acta congr. pMV., t625.6. «'<<<cm.6. Lettre du P. Général au P.H)!eao,3f dec.t620(FMnc)a Epiât. Geo.,t. tV).

Page 261: Compagnie de Jesus en France 1910

a;o SOUS HtCHSUEU. – PBEM!ÈHE PAHTtK.

~m -– ttt–– C~ t~- -–Monseigneurl'Arehevesque fit les cérémonies qui durèrent prèsde trois quarts d'heure. Quoy que !e temps fut fort fascheux, lefroid grand avec des Mmats de neige et grésil, chacun demeura

fort satisfaict de l'action. LeRoy mesme mit les quatre médail-

t<:s au quatre coinga de la tabte de marbre qui est enchâssée

entre les doux pierres fondamentales, et avec une truelle d'argentau manche d'ébèno priut le mortier fort décrément et de bonne

grâce, et le deschargea sur les jointures de la pierre et du mar-

bre

Les historiens se partagent au sujet du plan do t'é~tise, les uns

l'attribuant au Frère MarteUange, les autres au P. François Derand.

Tous les deux, selon Piganiol de La Force, auraient dressé chacun

leur projet. Martettan:fe, dit-il «qui étoit ttabite architecte, s'étoit

proposé dans son dessein d'imiter t'égtiso do Jésus de Rome, quia été bâtie par le fameux Vignote, et qui est une des plus belles

qu'il y ait en ttalie. Le P. Ufrand au contraire n'avoit copié quelui-même, et malheureusement les Jésuites préférereot son des-

sein à celui do )!arte!taoge~Le biographe de codernift'.M. Cttarvet, est dum~mo avis. On

ne trouve pas dans cette œuvre, observe-t-il, t~ simplicité quicaractérise tes ouvrages de notre artiste et qui devint un défaut

aux yeux des Pères qui attachaient on co moment à l'éclat une

importance telle qu'ils le confondaient presque toujours avec le

bon goût. Le P. Oerand a dA ~tre influencé par la façade d<*

l'église Saint-Gorvais et Saint'Protais avec laquelle on trouve

ptuaduneanatogio. Il ce serait pasimpossit'tencaHmoina queMartettange, en saquatité de religieux d'un Ordre où l'obéis-

sance et l'humilité sont pousseea t'extrémo, (ut fourni des

détails, des dessins et mémo la surveillance qu'on était en droit

d'exiger do lui. Ce St'rait à cette tirconstanco qu'on aurait pului attribuer d'être aussi l'auteur de la composition

»

Et M. Charvet ajoute que, faute de preuves écrites, il en est

réduit à des conjectures. Plus heureux que lui, nous pouvonsdonner le mot de l'énigme grâce à un recueil de plans conservés

a Uuimperuù il avait été apporté en i667 par te Frërocoadju*teur Charles Turmel. Sur l'un des dessins de cette collection nous

trouvons la note suivante dont nous respectons le style

1.LettteduP.TacoaauP.PMCOfeufgOnéMtdela Compagole,10!DMet6??(FtM.c!a,Fondât,cotteg.,1.1,n. 9~.

PtgaototdetaForce,«~.c«.,t. tV,p.372.3. Charvet, ~HcMo~ ~a~c~cn~f, p 207, 208.

Page 262: Compagnie de Jesus en France 1910

LESCOXSTt~CTtO~SUËGUSES. 3~

at étévaiton do t'Ëst!se de Saiot-Louvs de la rue« Le plan et élévation do l'Église de Saint-Louys de la rue

Saint-Anthoiue, à Paris, premièrement planté et estevé jusques

aux impostes par l'ordre du Frère Martettange, continué par le

P. Oorand et achevé de conduire par Frère Turmel, dont la

première messe fut dite par le ca~tinjd de Richelieu, le Moyet

toute la cour y assistant, t0~2'.

Cette note, très probablement de Turmet, établit clairement

la part respective des trois architectes de la Compagnie dans

la construction de l'église artu~Uc Saint-Paut-Saint-Louis~. Le

plus habih* et le plus justement cétèbre des trois~ était Martel-

!ance. Si les supérieurs lui avaient laissé une complète indé-

pendance, sans doute il aurait su éviter tes défauts remarqués

nar <"U8les connaisseurs dans cet <;dittce, qui n'en reste paamoins un atHa~c tri's intéressant d'art français et d'art

italien* Pouf quel motif n'a-t-il pas seul Il cunduit les

travaux jusqu'à leur entier achevt'n~'nt, nuus t ignorons, t'no

lettre que lui écrivait le i~ st'ptcn'bro i628 le Il. t;énérat nous

apprend qu'il s'était ptaixt t'a haut heu des modincations

apportées à son plan primitit. et Mteitcsthi. un peu surpris

tui-n~mc do ces changements, t'encourageait à la patience.

source do tant de mérites' Aussi bien cet artiste réputé n'avait

point perdu l'estime des supérieurs, et bientôt, à Paris même,

ils le choisiront comme architecte d'une autre attise

t. Vo)fBnu~Ja t.aRo::Mte,.Vo~M tffMf~ptoMt 'fV'~fMM~tfo~

u(«fft«~/<~«<<'< <"< urn~e" tt.o?'t6?2.(Jf«M<"«'lerfi<"f'-HMMM.~t \(.f<w'-t'~)!«f" '< '<tf««-«~. tenuea PMhte 7awttt<HtX).

Lptaftho~edesJ~a~donue~parTutmelest tocatm~eparlestatatogneadeta

CoMp~te.Nousy voyous<ocOftquet'taa':obDemad*tnt& ma~o profèreen«noet rcata ptuskuMancéeaa~e le )t)Mdepf«~f<)« /<t&t-<ca<En t6Mc'e~tChattMTurmel,wMn<de Moh 'luiprendfe titre.

a. Nousa<oa$d~adonneunecourteMo8~P' deMatteUaa~e~omettt. p. tOO).ffancotsDeMod,né danstMV"~s en )Mt.entradansla Cftapagn!eà Rome

M ici et mouruten <Mt.Apt~savoirëtf profesMUTdef~MamatM,faitaeaetndtsdotbeoto~eetprotêt les mathemat~aesau <:oU~e,Ma'ettop&d'arcMtecturee

parUrde)6?3 IlMthrait en mematcmp~au totot~fede tacoa~MtonetétaitundjrectcoftteszeMettt~ ~oote.Etantto<nMmUadeUfat appeMa Agdepart'ewe.

ouedecetteville,Maetu!,et y mourut.Sursestalentset sestraMMto!rOhat-

Tel(M'foe .Vnt<'M""9<paestm).ChattesTnnnet,cea Quimperen <597.eatmdanala Compagoteen <6M.Oa te

<ottde bonnebéateafpth)u6aux travauxd ateMtectn~,d'abordcommeMcftM

D~e/e<«/!t<'f'f"eent62?aucottage'teRouenpatsbientôtest tat.tnemeptw-~-fn'<A'Mft'e&Otte<tM.a Bto!a.a Paris.a Vannes.BnunaQuimpet,depuis1667,il estarchilectus;c'estHqu'Umouruta t âgedequatre-tingtsans.dontdoqoante-')t)atMpaasésdanalaCompasoie.Ony avaitadmiréMnapplicationau tM~attetM

ptctc.4. MareetReïmond. deh<foM<ff-~f/bfM<edansla ~et«edMPeMt.~f<M<dM,

tAMt' aon~e,t. tV.p. 47tt tôt*.).6. LettMdn P. Gen~t au Fr. Martettange. « sept. t6M(Ptantta, Epbt. Oea., t.tV).

Page 263: Compagnie de Jesus en France 1910

8SO SOUS tUCHEUEU. – PREM~RE PARTIE.

fa. H semble toutefois qu'il n'eut aucune part dans t$ recons-

truction alors entreprise du collège de Clermont. Lesancieus bâti-

ments, « fort vieils et eaducqs étaient devenus trop étroits

et très incommodes.Obligé d'abattre et de rebâtir par parties, on

résolut de commencer par l'habitation des pensionnaires'; et ce

fut, croyons.nous, sur les plans d'Augustin Guillain, architecte

de la vitte~. On ne s'expliquerait guère autrement sa présencnà la pose de la première pierre.

Ktte devait avoir lieu le 8 août iM8. Quelques jours aupa-ravant le P. tenace Armand et plusieurs autres Pères se pré-sentaient au Uurcau de la YiUe et invitaient le prévôt des

marchands et les échevins à mettre eux-mêmes la pierre fon-

damentale du nouvel édiOce. Le prévôt leur répondit qu'ilsestoieut les biens venus, que la ville estoit disposée df satis-

faire officieusement à leur désir tant par la considération do

leur mérite particulier, que par ce qu'ctto doibt au ~rand exo~-

cice des bonnes lettres qui se faict «udict cottage; pour ce leur

promet de le visiter mardy prochain, sans cérémony néant.

moinps et sans archers, ce qu'etto n'onireprcnd jamais <ans

lettres du r~ u

Au jour convenu, le prévôt des marchands, Nicolas de ttait-

teut; les échovins, Pierre Parfait, Ucnis Maittet et AugustinLe ttou\; le procureur du roi,' Cabriot Payen; le sHerétairc do

la mairie Guillaume Clément, et tf receveur de la ville. Char-

tes Le Bor, so rendaient « en carrosses Il nu cott~p ou plu-sieurs d'entre eux avaient leurs enfants. Hccus sotpnnet-

lement et Il avec grandes exclamations de joyc ptr une

muttitudo d'escoliers tant grands que petits puis conduits

par les Pères au lieu et endroit qui estoU prépare ils

poo&ront la première pierre suivant les formalités d'usage,la truelle et le marteau d'urgent leur étant prést'ntés parl'architecte Huittain. Sur cctto pierre fondamentato ils ptacô-ront une plaque de marbre noir portant leurs noms en lettres

d'or; puis ils mirent par-dessus quatre des médailles gravéesà cette occasion et représentant d un côté le portrait du roi,de l'autre les armes do la ville avec diverses inscriptions. Et

t. LettresduP. 0<n<fatao P.PitteauetauP. Attnand, tnaMtOM(M«f<'m).2.Emond,Histoire'tMcollègetoM«~f.fn< là.Ht.3. Pmets-teTba! de la pose de la première pterM dea Moments du eollège de

Ctertront (Rftt~tKS du Bureau de la ville de Paris, 13 août <625-t4 août 1628, At-thites nat., H. W2, f. M2).

Page 264: Compagnie de Jesus en France 1910

CO'<STML'CTtO~DU PEXStO~AT OE PAHtS 251

ce pendant y avoit une musique doulce, et tous les escoliers

ont recommencé à crier f<K~

La cérémonie achevée, ces messieurs furent menés dans la

grande cour du collège, et là complimentés par quelques-uns

des étoves vestus en mariniers très gentitz, chaseun ung

aviron en la main ». On les conduisit enfin à la grande salle

oH leur fut servie une collation, après laquelle se sont pré-

sentés deux jeunes escoliers qui ont récitez ptusieuM vers

hancois sur le subject des vietz bastiments et de la réparation

d'icoulx, et aussy à la louange de la ville. Ce faiet, messieurs

.te la ville s'en sont retournes avec remerciements de part et

dauttre'.Assurément, des deux côtés on avait bien fait les choses. Mats

la fête allait avoir un lendemain inattendu.

L'université fut froissée de tant de marques de faveur; d'au.

tant plus qu'on publiait de tous côtés que messieurs de la

ville étaient devenus les patrons de Ctermont et avaient payé

aux Jésuites une somme de tu.OQO livres pour les ai.ter A

rebâtir leur cottage~ Donc le lendemain de la ccrémome,

le Recteur de tTnivetsité, Nicolas Le Haistre. convoqua une

assemblée extraordinaire au cutt~o do Beauvais punr con-

suttor ses collègues sur la conduite à tenir dans une si grave

circonstance, Un convint qu'il fallait avant tout porter plainte

au prévôt des marchands, et ensuite recourir au Parlement

si les réponses do la Municipalité ne paraissaient pas :.atts.

faisantes. Le il août, le Mectour accomp"gné des « doyens.

procureurs, suppôts et bedeaux portant masses Il se rendit à la

Chambre de Yitto. introduit aupr~ du prévôt et des échavina,

il teur exprima ~s amers regrets et ses vives appréhensions.

Ke doit~n pas craindre, dit.it, que les Jésuites ners d'une telle

marque de bienveillance, no viennent à s'en prévaloir contre

l'Université et à faire croire que leur cottcge, auquelIl cette

ville s'est opposée d.'s t'aonée t56~. est maintenant au)ttoris6

par adveu public d'icette, voire mesme fondé et ttasty de ses

deniers-~ "?

Nicolas de Bailleul ne se laissa point troubler par ces do-

léances trop intéressées it répondit« que la ville les prenait

1.Ibidem,f. 6M'-6MaJourda)n.<M~ede<tn'fff<M''cfOf'),p.9 P~c~Mba). dela ftqu)8)t!ondu.eeteurde rCnhtMtM(Registresdu Bu.

reaudela*U!ade Parla,Afthtv.Nat..H. !802,f. 62tv.c-'&).

Page 265: Compagnie de Jesus en France 1910

~5& SOUS RtCHËUEU. –t'REM~HE PAttTtE.

~tt t~~nt~~ ttapt n mAmtt ~t~ Atn!t «~t~t~w~t~ ~<M~ ~Aen bonne part ".même elle était contente que !c Recteur sesoit venu esclaircir d'un tel faiel, qui s'est passé tout aultre.ment qu'on ne lui a faiot entende, et auquel ladicte UniversitéM'a re~u aucun préjudice M. En enet, ta prévôt et les échevinsavaient as~Mté à la pose de la première picue sans marquedu magistrat et par un simple office de particntier~ ce quis'est passé en celte occasion a été sans aucune inteniit'n de préjudicicr aux droicta de l'Université; la vitto ~ait ce qui tuy estdeub et tny départira toujours très vo!ontieM aOeOiou ot pro-tection pour t)oc"nder ses bt')M dessoins' On t'u resta là, le!tecteur ayant bien voulu se Ot'ntentcr do ces assmances; mais ilsetivra s:<nsdou!<*"& do triste ronexionssur les pt'u~s rapidesque les Jésuites avaient faits est quelques années dans les ran~sde la )'omgp"isio parittieune~

i3. Leur noviciat de Paris n'était pas tm'ins M~ri~ant que leurcott~ et lit aussi <'ncummenpa en tOJO !a conhtruction d'uneogtise. r.tevée ~race il la muoUhenco do r'ranc'us Sublet dosK"vers, ello sera pia~e suua !o vncabtf do saint FrançoisXavier, t'apure des Indes. La prenut-rc pierre fut posëo le30 avril par le prince Henri de Bourb"u, evcqae de Net:!et abbéde Saint.Uertnain. Le Fr~re Martettango en avait dresse le ptan.at cotte fois obtint du P. Général « l'autorisation formelle defaire tout ce qu'il jugerait à propoa sans avoir A ouivro lesordres do personne~ «.

Bien të~itinto t'~cnce. car, daus aucun art. la liberté de

conception et l'unité do dirocti'<n ne sont aussi nécessaires qu'onarchitecture. Livre a tui-mCtno, MarteUangoconstruisit un mt'nu.ment dont tes auteurs eontempomina ont vanté tes f"rmes régu.lières et tes propt.rti'tna élégantes. Crace aux descriptions et auxdessins qu'ils ont laissés de cotte église, auioufd'bui dlaparuo,il est facile do n"us en fairr une idée*.

Elle était petite. A l'intérieur elle avait soiae luises de ton.

t. Wth'M.a. Jourdain, f~ p. 113.3. GermainUrhc.~jM'f<<HMMoMreHo<<<' f<M<-<~ ~'«f~,1.H. ;). 8')<.M~n

')neMaHeMansef'tttomnX'temeattetoa!tM,ttonttotoasdan<)pcataloguetMt-~9.ottt!powetetttMd'aMt.ftMtf,qoU eot teUeeao~e.tAMo*8MordtMte ~teTunndcutamepM<e<u<<~<-««-t<Ht.eul deMtef,nou; t'atoas<))<,onpo~tap!mTUfUleJcmnmeprne/fcluanper~or:nu.Cedernier,nousl'a,008dit, emporiaplustardAQuXnMfplusieursdestinsde sonmettrefntMautres!oplande Ka'<MdunotMa;de Paris ce .d)tM plan,quelquepeu tnodtQoet alourdi,qoetMeuitMde OutmMft.uratentfaitadopterparcette tUtepourt'~gHMdotentto~co(B.deLaRoset)?.op.f<t..p. t?).

4. L'~theduoottetatde Parisa~att"onentréerue du P<jt'de*Pey(toe Bona*

Page 266: Compagnie de Jesus en France 1910

t.KGUSEDUKOYtOVfDEPARtS. 2~3

gueur sur sept toises deux pieds' do largeur dana œuvre

et sept toises tluatre pieds do hauteur sous c!of Deux murs

do refend dctcrminaicnt une net cont'nue !ar~o do vin~t-aept

pieds, et laissaient droite et à gaucho doux espaces p"ur

cuapoHos de cin~ pioda, tturntoutce~ de trihanct. La nef pro-

prt-ment dite, tonguo do six toist's, u'avai) ~uo deux arcades;

ensuite uno crcis~o ou bras do croix rcpromit, sur une t"h-

suouf do cinu hxsc-), t"uto la largeur do r~ditico; puis venait

to ch't'ur a\cc on'~ ncutc arcado, et entin uno ahsido deuil-

cireutairo ou «ait situé le rctaMe de Fau<p!. iteu\ cscatiers a tour

mados'ouvraient dans !o pr"tunM)nput des potitt bas'c't~.

Le purtait tt:ut d'rn dct doux "rdres dor! )uo et h'ni(;uo.Sur la frise ~n !is;t)t rinsctiption Sancto t'raociacu Xavcri"

Sacrum ~S. t'rauo. \.tvcr. S.).L'ordre dnm)uor'~u:ut sout au dedans do t Jditico. Les m'u!p-

tUMs dos tu' t'~tt". n'ptMscntaipMtdos «jtjt'ta sprvnut aux c~ro-

ntottifs !itur~i'p<o~.Sur lit fri<.oouvoyait attorner !pah-ttres S.

<;<F. S. nnttctatccs; initiâtes <juirappotatent Saint !'rau':<tis, pa.

trondo t'u~tiso,t'< t r.tnt;"iH Suhh't.s'tn f"ndat<*ur. stA co pr '?'"<,

<)m'au<cur de lit~«)«/~<M« ~o~, Jt' dotsroxtar'pter'pt'on ne

p' ut d'.unor tr"p do tuuango~ il lit rc< "nnainsancodo:) J~~uitca

avf~cp hipataittour. ~ousoutonoot !tesam~"8"at a la clef de

h Vt'utc, on tt's n'Ut. 'ntre mtcare il d'autrex cndmits c) !or~'tU'un

y ponxp !o tuoin". 'Jui ~t.co, par c\emptp, ~ui n'avi~roit do les

aHerchprt'hct aur ta hahMh-tdo 'p)i ronfMunotMSanctuniro'pttcs

y t)"ut cppt'udant, ft <tU!tndon «'~ardo de pt'tN"n voit fur les pi-

ta~t~sa hauteur d'appuy. <pti en rctifnncut têt ttav~o' !n /M/

&t<<Ht'. <««fM««t'</f~&/f,< '"«' tf'~f~ '/<'«'~f,

uui d'ma un </<w< ~'«3f«' cuu)p"8t'nt tca artacs dux S'thtot~. u

H. Xous ne pnuv'ns oubtinr. on tt'rtainnot en chapitre, de

rappoter la ut<'m"irHd.' deux in~s'f's hienfaitcur!*<p~ipar un

prtvit~c tn's raru <dttinront d" untr <our vie d;m'<do!. cQtnmu-

naut'sdo Jc'smtea.

(~'<p othnttf't h'<' nffDp~t tp )f.)))fu ')" )~<a<'))w)))fnt, ))n)t~- d.' te f'W

t'f)f tft me< M~~t."nt ))"uot~t;t"a)tff.

t. Ladite tat-iH ~ifO* m.ur~. te fft) Atft) t~.t te ''CM'tan tn~«e'0 to.3!tt.r.

ttton'ts!. <«'/)<?.. ~«.' /).~fw«'. t. Il, ta et <o)*. t'bat'f).

t' 97-<K'.3. P~anM de L.~~te. ~Mft<pt'"n <'o~<<.). Vt. p. )M.3VJ. – Cf. ttathm et

jja~n), ~'ft'f'f'o'f' /n'h~J<' f<! fW. < Ut. ('. 6~. -n ttcuMM

dans tp< tnfotf~ autcuKte detat) do )aM''n)fntanone) detca)h<'))h!empnm<OMM<tft

Je cette ~6)hc.

Page 267: Compagnie de Jesus en France 1910

?1 SOUS RtCHEUEU. PRËM~HK PARTIE.

Arnauld do Borret, conseiller au Parlement de Toulouse, avaitlargement contribué ù la construction do t'égtisodu noviciat danscette ville, donné au cottcge deux propriétés rurales et fondé unechaire de thcotogie'. Magistrat intègre, il s'~tait montre pendantvingt-huit aussi conatanunent juste dans l'exercice de ses fonctions

qu'on le surnommait la toi vivante- Marié à Mariede Cuihertde Costa (ou de La Costo)et connaissant l'attrait de celle-ci pourla vie rchgicuso, ii~vait abdiqué ses droits d'époux par un billetdaté du H novembre it!05 et remis au P. Jésuite Charles de Chezel.t'eu aprfs il omettait te vteu de chasteté entre tes mains dos Vi-caires généraux, et Marie do Costaentrait au monastère do Sainte-Cathctino de Toulouse, fondation nouvelle à laquelle il avait acti-vcmcut participô Lui-même,depuis lors, vécut comme un véri-tahte religieux puis, à t'age do soixante ans, il detxauda auxSupérieurs de la Compagnie la faveur d\ tro admis a titre d'hôte

perp~tuot dans une de teurs maisons, otiraut à ce propos milleecus pour tocottt'~ doToutousc\Cefutt& qu'on le rcoutd'ahord,en tu! ttaos la suite il vint habiter au noviciat où il mourut,en <M4, apr~s avoir fait t admiration do tous par sa pieté, son re-non~emont ot sa ponetuatito'

Quotquesam~os ptus tard, en tuan, mourut uu cottoge d'Avi-gnon M.Louis t!cau, cttauoino des Uont, protonotairo apoatotiquoet vicaire gen' pat du diopfsp. <;uéri d'une malntlio grave part'intercc~iun do saint tgnaeo et do la Sainte Vierg", il avait faitde grandes tnr,,t~ct< aux i'eros. construit Asts frais un oscatiermonumnn<"t. une vaste ttihtiotttùtjue, ot r~signom faveur du cot.t''g'* t'' prieurt* do Cadcrousaf. Vfts la nn do sa vi< il v<tut<ittieretirct' dans unL'mnistm de la Compagnie pour N0pr<;t.arer il lamort. On lui pcnnU de prononcer tes v<Muxsimph's do rctigiontea St'ptt'uu'rMtt!2t, et sept uns apt~'s il rendit son Omo à Dieu,taisant au t-uti~ ~'i« e<'ntsecus du rfnto ot t~a tivrcs dont test't'ros avaient t'usagodcpuia longtemps~. ·

t. "tt.fontjathtdeU' H')tfCte.(HQme.Af<:hh.t]i N~<o,0~a)t.fo))t'a. faccoat~.–L<'nf0 tttt P. <.<'wM) a M. <!e tte~et, 8 to~M t' (~()uitaf). ~pht. <.ff).. 1. li. Le(*.Pau~ijne* a<a)t h)<~ uno vie Mant)*ft))f, )'n'tMt)h tnfot t~fJttc, de M. de Bowt.

9. CufdaM. M~f..<;Mf. ~x. f. Vt, 1. tX, o. n~.3. Con))tun))tat)jnftcM"' M.Tt). futte.tie tou'tust-.Cf. )H<~effn<')<H<fo~x'(nou.

tfite ('dt~nn, Mt')<;)nt)M',p. M).t. n htfottna))oN.d<c))<*c.5. Lftttt' du t'. ttuman nu P. <n~nt. ao MM <0)) (Totot, f!)'ht. (!en.).c. Conhfa. t. f.T. ChtMMt, Af ~Ut~M W f<'<~ MMt't~ Mtt<f)t)OH, 2)7.

Page 268: Compagnie de Jesus en France 1910

CHAP!TBEX

HM TRAVA~ At'OSTOHO~KS ET SCtEXTtHOUKS

M <62~ A 1630

Sommaire =t. tt~id.ne~ et m.~on.. d.. m~.on. f.t'~dtcatcu.s

~t~n~

3""s.i.o.~i..<crtcu~. t. t.aeont.c~.se-r..t.<.o~ dc.ta~.o

tes t-rttdito. –t;. ).M ~'h.ittt-i:MC.-tiqucs. t-x htstott.-ns. – Les

h ~at~. L<s.)~uhc, vic.i.ucs de b e). lU. (.art p.~pa.

la C~ -'M.).. aur s df. co,,b-r~a"ons ,)~t. us~. P~.ta .). t'otdro du

Ve,~ ), -H. t:'ab)i~ .en! <)<-sYi.i.a.))..< & t'ay. ).v..)o).nt

~~cX'~tio.. d.. t.U'-s~. Koh~.a.c.M.n M- de Satnte.Heuvc.

)?. Fondation det t't~rM do h )hssion.

aou~-es maousofttea ) t. hMUcm do tt.cumcota c..nsen<i! .):'os la <HU'e a' *~a

c?.S).<)..r!a)iun). h- t.); -0 tfa".).. ~'ht-be ~MM).

cl) ~n~. ~be <;<ef."tu,= .) ~-du,.M.

Oa.t~to'a. ~.ncfattuN a.! f.n. t!) Ef'to'ae <;f..<-raUu.u ..d dh<t

t.) Aanttantae t.b'oria. ).Cam)))ti'a. f.toda't.'ma foU~t.'fum.

f). ftoo.). <"h"t.. VaUcano. Kuw.Jh.ta .tt ffaw)a. x. M. at.

))). Paris, Uit)))"t'" <)' s.<)))tc '.pnrYt~o. fn9. 3ja'<

n t'arx. ))))!!t"tttp.)uc de nu~Hut. cnt~e'toM bo~t-ff").

tM"fn''<. ntt')iu))<t'.(uc tt)m))tij'jh'. Jnum.)' do t.cbn.e.

a.~M (mp~meea .W,< *<.).d"

~T- Mfa~ «.< MM. ~n~

~ntaM. M. s~. J~ P. )V. n..<e.iU<. f.~~<

<t.

~h. f ,<M.t. AX-x. M~ <Y'

~m~at. -M.chtu./t.)'?' ~s~ ~o.t.<

~.T.'t~ ~no~. B.&~<

~L. ~c~o. W~ '-A."< M'

Af.).f..M~ S..t.tt.< <c)te~. <-<< ''ot.< en~ "~wa)C. M.

~t ~f~e.r.1:11,,11;

~F.~<). C~n..cJ. M..«.~d.. ~f. "T"

M'e~t BttVM. t''< t-t M.M~t~~t'f' .<f'f. ~f Mtn-dcS.c,

? ..I .h~< 7~~t.«~ <M "w .M< tM <:ui)heftn~. ~C~e

S.1in' ";II~c"'I/\1 Punl.-A1. Au PorucroU!l.

t'A)~!t)<<< '<et'ot'ttVdft t/MMfotO.

t. A tucauro ~UHs'étendait to champ ou~.rt aux œuvres de la

C<tmpHHo!c,nous l'avons vue. pour faciliter ses travaux aposh'U-

fptos, crMersous lo nom de r~idcncos cert;una domicites dont ne

p~r!cp"int t'tnstiiut. Commeneo c'avait ct6t~!6 ofucieUcmcnt&

ce sujet, il fallait chaque fois recourir au P.Gcnciat, et iaforotede

ces établissements Matait en quelque sorteindeternMnéo. En 1028

Page 269: Compagnie de Jesus en France 1910

2j6 SOUSMCHEHEC. fHEMt~HEPARUE.

t n&e~nr~~M~r~f~trSwt~ÏQt~<t~t <~w~~I~w~.t~ -t~~A~t~:–t assembléeprovinciale de Lyon demanda des éclaircissements auP. Vitetteschi. « LesPères de la Congrégation, disait un des jMo~M-/~o, désirent savoir de Votre Paternité si les domicilesvulgairementappetés résidences, bien quece nomne se trouve pasdanslesConstitutions, peuvent être établis avec des revenus et durer per-pétuellement en quoi i!sditfèrent des ct'ttè~es et des maisons pro-fesses quelles règles po<)n duivpnt présider à l'érection et Alaconservation do ces établissements o~ résident un petit nombre desNôtres, spécialement appliqués à procurer le salut (les âmes'.

« Il y a deux sortes de résidences, «'-pondit en substance !eP. Génërat. Les unes sont considérées cotUtne un eonxnoncementde e<'U6gcparce qu'ou a Fospurance do les transformer un jour enmaisons d'enseignement; sans cela, cUesnt'p«urraifnt avoir derevenus. Les autres sont membres des coUè~es d"nt elles dépon-dont par exemple la residt'nmdoTuscu!u)n rctat~ementauctti-ï~go homain, ot la résidence de Pontoise rctatiYemcnt au collègedo Ctermnnt HParis. Ces résidences, membres de coHc~os, peu-vent t'tre pprpetuo!!es, mais elles ne peuvent administrer tfsbiens attribues pour elles ces coHe.trcs.Hn dehors (le ces douxcatégories on ne saurait admettre de résidences avec des revenus;car d'après !'tustitut, les coUt'ges seuls et losmaisons (leprobationpeuvent en avoir. Quant au modo d'érection do ces domicilesstables, il dépend de plusieurs circonstances, d'abord des res-sources qui sont ouortes, mais surtout dos fruits qu'ils sontdestinés à produire~, n

«utre les résidences composées d'un certain nombre de Pèressous t'aatoritt' d'un supérieur, !a Compagnie étabtitisait parfoisdes maisons de mission, dans lesquelles demeuraient tomporai.remcnt ou pondant toute l'année un ou deux prêtres avec uncompagnon. Ces maisons ne devaient pas avoir de revenus porpé-tuota; aussi le P. YitoUescbi htama.i.it soy~remcnt certains abusqui s'étaient introduits sur ce point dans la province de Lyon; ilprotesta qu'it ne les aurait jamais permis si on l'avait consulté.Le Il. Provincial rc<.ut i ordre de rcsiHet' les contrats et de toutramonera la forme do t'tnstitut'.

Les maisons do mission et les résidences, de m~mo que lescollèges et tes maisons professes, étaient autant do centres d'oùrayonnaient do nombreux apôtres dont le P. Générât ne cessait

1. Actacongr.Ffo* tG28.2. ~tta Mogt. Prot., !tMpoa<. ad posta).3. Mtt/em.

Page 270: Compagnie de Jesus en France 1910

TRAVAUXAPOSTOUQUESET s6tEXT<MQUf:S. 257

Vo~tomeHt.p.tMCOMP~B CE <~t 9. – T. tV.

*4

d'encourager le ministère « comme très utile, agréable à Dieu,

cher à la Compagnie depuis sa naissance et abondant en fruit

<!t)salut, si t'en observait exactement les règles des Mission-

uaircs'

2. Parmi les prédicateurs en vogue dans la période de i63~

a tC30nous citerons quelques noms des plus connus. C'est d'abord

le P. Coton, qui parcourt en apôtre la province d'Aquitaine

dont il avait l'administration. Nous le trouvons en i62~ prêchaut

avec succès le carême à Poitiers, puis t'octave du Saint-Sacrement

t'ontenay-te.Comte. Le P. Coton, écrivait un magistrat de

cette ville, nous a presché l'octave de la Feste-Dieu avec un

méritoire applaudissement et un fruit inestimable pour l'Eglise

catholique2, Ue Fontenay le provincial d'Aquitaine so rendit

près de La «ochotto. au Fort.Louis, où commandait te brave

capitaine Arnaud que. deu\ ans auparavant, il avait converti. Les

htstructious qu'il donna aux soldats do la garnison produisirenttes plus heureux réauttats. n ne pouvait, comme jésuite, songer

a exercer son zète dans La RocheUe même, alors boulevard de

thércaie; il voulut du moins avoir la consolation d'y célébrer

les saints mystères. Le capitaine Arnaud transmit son désir aux

Oratonona, en tes priant d'obtenir de la municipalité que le

P. Coton pût leur faire visite et dire la messe dans leur égtise.

Leconseil de villé se montra dans cette circonstance plus condes-

t-endant qu'il ne l'avait été autrefois a l'égard du P. do Séguhan~

envoyé j'ar Uemi tV. Considérant que le P. Coton ne demandait

qu'à rendre visite à des amis, il conclut daps une do ses délibé-

rations qu'U battait le recevoir. Le maire et les échcvins allèrent

x sa rencontre, ouvrirent parexception la porto depuis tongtempa

condamnée, du côté du Fori-Looia, aceueiturcut je religieux

avec bonneur et le conduisirent a ia maison do l'Oratoire; ils

t'u envoyèrent mémo des présents comme cela M pratique d'or-

dinaire a l'arrivée des grands personnages. Le Père répondit a

ces prévenances avec sa distinction naturelle, une noble simplicité

qui charma tout le monde. On parla beaucoup, a La Hoche~o et

ailleurs, do la réception brillante faite à rUtustro ami do Menri <V

par les magistrats huguenots; mais on se perdit en conjecturât)

t. Ibidem.a. Lettredo M.Beatya Dopay,<7juin t6:<(B)b<detfnatitat,co)).Ootteffoy,

carton269,f. 2t9).8. Vo~tome m.p. 168

Page 271: Compagnie de Jesus en France 1910

258 SOLSR!CBEUEU. PRE~nËRt;:PAHTtE.

sur leurs véritables intentions. Laissons-leur le mérite d'avoir

uniquement fait preuve de tact, de bon goût et de totérance'.Dans le cours de ses visites provinciales le P. Coton eut l'oc.

casion de revoir le Béarn it remarqua, non sans étonuement.que partout, et dans la ville do Pau spécialement, les calvinistesne craignaient point d'encourir la colère de leurs ministres entraitant avec égard les religieux de la Compagnie et en tourconnant leurs enfants~.

Après avoir quitté la province d'Aquitaine pour gouverner cellede France, le P. Coton se fit entendre plusieurs fois dans lacapitale. « )t commença ses prédications de cette apnée 162~, ditle P. Garasse, par la fête de la Purification, dans Saint.Gervais,suivant la coutume de Paris, parce que les prédicateurs decarême prennent possession do leur chaire tel jour. Le Roy, lesReynes, Monsieur et toute la cour y fut. La station fut suivie

avec un grand concours, tant .que la petitesse du lieu le putpermettre~. – « Je ne saurois vous dire, écrivait Je nonce auP. Générât, toute t'édiCcatiou, tout le contentement qu'ontprocuré à cotte ville pendant le présent carême les prédicationsdu fameu\ P. Cotonqui nous ont empêchéde sentir aussi vivementl'absence du P. Arnoux*. » L'année suivante l'éminont orateurcommettait a Saint-Pau! son trente et unième ou trente deuxièmecarême, mais nous savons que la mort ne lui permit pas det'achèvera

t~ P. Garasse dont le talent d'écrivain était assez discuté, sevoyait très recherché comme prédicateur à cause de son caractèretout personnel et si original, Il prêche l'avent à Saini-Mcrrv etle carême à Saint'Etienna-du-Mont en 1625, et, fnietque tempsavant son retour dans l'Aquitaine, sa province, le carême à Saint-

Sulpice en i62(! Les chroniques des Ursulines nous ont aussiconservé le souvenir d'un de ses sermons donné Paris dansleur communauté pour l'inauguration de la chapelle des Saintes-

Reliques. M"' de Sainte-Beuve t'avait invité à parler sur te cultedes Saints. t! prêcha un admirable discours où il dépeignitce lieu comme un petit paradis terrestre, en sorte qu'il laissa

t. Relationdu Soclu8du P.Coton,citéeparPrat,/<fcAf~M,t. tV,p. 40HM.2. ~<~<a Soc.~MM.P.V). t. IX,n. 133.3. GaritMp, Récit a" vray. p. 82-344. Lettre du nonce au P. Général, t5 mars <625 (Archiv. Vat., Kom. di Franda.

o. 399. fo!. 871).6. Voirplushaut,p. tMeta.6. N<'c<<ait <my. p. 79, t6t.

Page 272: Compagnie de Jesus en France 1910

TRAVAUX APOSTOLIQUES ET SC!EXTtF!QUES. 2~a

· '1 1 _.t. ~tf' ~.t.1~ n~no

toute la maison dans le plus vif désir d'en jouir au plus

tost' ))

Avec les PP. Coton et Garasse, les PP. Suffren, de SégTuran,

\'o\sin, Le Jeune occupaient les meilleures chaires de la capitale,

tandis que les cathédrales des grandes vittes de France se dispu-

taient les PP. Holtin, Jacquinot, Arnoux et plusieurs autres. Sur

un théâtre moins éclatant, le P. Paul de Barry avait le mérite

et la consolation de ramener à la foi les habitants de la petite

ville de Paray. Quand il y vint en 1626 annoncer la parole de

Dieu Il on Y comptait à peine douze familles demeurées fidèles

à l'Église Tel fut le triomphe do son apostolat, qu'il nt

tenaïtre dans la population la vie catholique et même le désir

de la vie parfaite 2.Le Il. Mcotas Caussin, littérateur distingué, n'eut pas moins

de réputation comme orateur. A deux reprises, en i62~ et en 1628

il avait ét< désigné pour prêcher à la cour de Belgique, mais

chaque fois il protesta de son peu d'attrait pour un emploi si

brillant, et malgré les instances de l'Archiduc, il obtint de

rester en France avec la liberté de s'employer à de plus humbles

ministères~.

3. A la prédication se rattache t'n'uvredes missions intérieures.

Grâce aux recommandations du P. Générât, otte reçut alors

dans les cinq provinces françaises une nouvelle impulsion. Jamais

les Pères n'avaient laissé languir un apostolat aussi important;

ils s'y consacreront de 16~ & tMU avec une activité extraordi-

naire. Les circonstances d'ailleurs réclamaient ce redoublement

de zèle. En effet les victoires de Louis XtH sur les huguenots

avaient eu pour conséquence le rétablissement du culte catho-

lique dans tout le midi. C'était le moment do faire entendre

dans les contrées les plus infectées d'hérésie les enseignements

de la religion et d'y détruire les abus implantés par les ministres

do Calvin. Dès l'année i622, des missions, dites royales parce

qu'elles étaient fondées par le roi, avaient ét<- établies dans la

t Cf DeLeymont..V«da<M<-'/<-MM~eut'c, p. 282,3M. Cettechapellecens.

tfutteaM fMkde M- Je 8a)nte.Beawétait attenante a t'e~tse desUfMtUoesMir

ta'taeUeetteprenattjoafpardeuxteoettes; placéedansla tt'MoM.elle~taitreM~ée

aus hab!)ante<du monastère.2. Zettef,LeP. ~<"t<de ~0 p. 27et cutv.Cf.~tto~e de< ,<M~<.de fMMce,

Il, p, lot.3. Lettredu P. Géaefa)aa P. CaoMto.t4 juin t621(Francia,Bpist.Gen-,t. <V).

Lettredu P. Généralau P. FiUeau.28ja)t)et1829(M~M.t. V).

Page 273: Compagnie de Jesus en France 1910

230 SOUS MCHEUEU. PREMIÈRE PARTtE.

province d'Aquitaine, à Bergerac, à Puymirol, &Clërac, à Duras,

à Nérac, à Condom,à Tonneins, à Château-Jaloux et à Langognc.Toutes dépendirent d'abord du collège d'Agen, lequel y employaitdix Pères, deux scotastiques et deux frères coadjuteurs. L année

suivante !a mission de Bergerac fut aBectée au collège de

Périgueux et celle de Ch&teau-Jaloux au collège de Bordeaux.

tandis que celui de Tulle était chargé de fournir des mission-

naires à Beaulieu, dans le limousin. En 162~ une nouvelle

mission fut établie à Saiote-Foy par le collège do Bordeaux, et la

résidence d'Ofihez devint une simple mission dépendante du

collège de Pau~.Le zèle apostolique des Pères fut plus d'une fois secondé par

d'éclatants prodiges, et bientôt tout changea de face. La connais-

sance et la pratique dea devoirs religieux remplaça partout les

désordres que le calvinisme avait introduits. Cette transformation

fut si rapide et si complète qu'on la regardait comme un miracle

de la grâce. L'ouvre de régénération une fois accomplie, les

missionnaires ne l'abandonnaient pas aux vicissitudes du temps.Afin d'on conserver tes fruits, ils associaient dans de pieusesconfréries les personnes les plus fervcntct de la contrée. Le but

n'était pas seulement d'accnmptir certains actes do dévotion

surérogatoire; on devait encoro visiter les malades, secourir

les pauvres et, par le bon exemple, porter le prochain aux

vertus chrétiennes. La C~te </ela cAo~ établie ft Nérae

en i62~, peut être regardée comme !o hpe de ces groupementsd'élites~. L'apostolat, si prospère dans la province d'Aquitaine,n'était pas moins fécond dans les autres contrées méridionales

où se trouvaient plusieurs centres hérétiques. Outre les anciennes

missions de Gray, de Bourg, do Montéli'nar, de Die, d t'zcs, de

Satins, de Pontarlier, de Paray, de Fréjus. dans la province de

Lyon, do nouvelles missions furent établies Chabons, A Pilles,

A Nyona en 1024; a Nimes et au Buis en i62~: à Arles, dans la

vallée d'Aoste, à Saint-Paul-Trois-Chateaux, eu iUM; àKvian,à Baume, à la Mure en i(H7; dans la vallée de Pragola en

i63(P. Les missions de Sommières et d'Annonay daus la provincede Toulouse existaient depuis iM2, et celle de Lcctoure depuis

1.Aqttttan!aoPtov.annalest625-t027.Aquitantaecatato~.3. CordaM, Wt~. Soc. ~MM, P. tV, 1. )X, o. 133 et su!v. Cetatt une eotttté de

femmes pieuses qui s'engageaient à secourir !eA indigents et &servir les maladesdatu

les bOt'ttam.3. Catalogl pM'. LogduMMh.

Page 274: Compagnie de Jesus en France 1910

TRAVAUXAPOSTOLIQUESET SCtENTiFtQUES. 26t

t623. La mission de Privas fut créée en <62~; celles de i'ts!e et

de Montauban en 1627, celle de Ramiers en 1628'.

Durant la mémo période nous oe trouvons dans la province

de Champagne qu'une nouvelle mission. ceUede Vezelioe, établie

en ttm et supprimée trois ans après Signalons aussi des

excursions apostoliques plusieurs fois l'année, à Itoyars, imposées

par le P. Général aux Jésuites d'Auxerre, à !a suite d'une donation

de cinq cents livres faite au collège de cette ville par François de

Selles, sieur do Montot, « trésorier général de la maison et des

nuances de Madame la Comtesse de Soyssuns

Dans la province de France on commenta eu 1630 à préparer

les missions bretonnes dont nous aurons à parler plus tard. Avant

d<*tes entreprendre il était nécessaire d'avoir des religieux

possédant la langue du pays. Au P. Guillaume Thomas qui lui

avait remontré l'avantage d'admettre au noviciat des jeunes gens

parlant breton, le P. Général répondait le 30 avril « J'ai déjà

recommande cette atfaire au P. Provincial et je viens d'apprendre

qu'on s'en occupe. !l serait en elfet très utile que les habitants

do cette contrée pussent recourir pour leur consolation à quel.

ques'uns do nus Pères, qui les entendraient au tribunal de la

pénitence et seraient leurs guides dans les chemins de la vie

chrétienne. Pour vous qui comprenez le breton, je loue le

zèle avec lequel vous instruisez les âmes et les diriez dans la

voie de Dieu en travaillant ainsi au bien do prochain, vous

acquerrez de grands mêtitoa~.

4. Uans leurs prédications l~s Pères de la Compagnie s'en

tenaient d'ordinaire n l'exposition do la doctrine chrétienne et à

la réfutation dc~ erreurs calvinistes. Néanmoins ils durent plus

d'une fois combattre directement les ministres qui voyaient avec

peine diminuer le nombre de leurs adhérents. A la tète des

controvcraistcs d'alors nous rencontrons encore le Il. Coton, tl

écrivait do Hordeaux au Il. de ttcrullo le 23 juin «~ « Je dois

faire une solennelle dispute Pau avec M. Charles, ministre

d'Orthiez que l'on tient habile homme, et quasi toute lu noblesse

du pays en attend l'yssue pour se cathoticizcr tco] qui me

faict vous supplier très instamment d'appliquer quelques messes

t. CatatofflpM*Mo~oac2. M~MM teXff* ù ce sujet <Mt )0ao (Ca~'an., Bptst. Oen.. 1. )!).

8. ttoaa'ton du octobre )6!9(Cam:t'). tu~t. M))t, t. t. n- 3).

4. Lettre du P. MaëM) au P. Ouittaott)" ThJ!aM. M avril <C30 (Ffancta. BpM

Oen., 1. V;.

Page 275: Compagnie de Jesus en France 1910

263 SOUSRICHELIEU. PRECHE !'ARm;.

à cette 60 et de m'obtenir quelques cotnmuoions générâtes desdeux monastères de votre obéissance a Paris, ~<oM< ~o <~

M«~M<moM<< ad Do y/o~am, sans spécifier autre chose sinon

que cela aussi me regarde Nous dirons eu peu dé mots l'oc-casion et les circonstances de cette dispute.

Durant une de ses visites au coHege de Pau, lorsqu'il était

provincia! d'Aquitaine, le P. Coton avait entrepris, à la prièredu Parlement, une série de conférences religieuses dans lu prin-cipale église de la ville. Un grand nomhro de protestants se

pressèrent autour de la chaire, confondus avec les catholiques.Plusieurs reconnurent la vérité qu'ils emtn'asscrcnt immédia-tempnt: d'autres, bien que convaincus, préférèrent pour diversmotifs différer quctque peu teur abjuration. Parmi ces derniersse trouvait une dame de haute naissance qui craignait qu'onattribuât sa c<'nvet".ion n un entratnonent irrettét hi. t'n mois

après !e départ du Il. Provinciat, elle résolut d'organiser c))c<

oHo, entre tes docteurs des doux retirions, desconférenceseontr.dictoircs auxqueHes cHc invita le minishe d'Orthez et le P. Coton.Cotui'ci promit d'être tidète au rondex'vous. Le tninistrc avait

pristetnemo cn~agetnoxt. mais quand il sut que! serait son

antagoniste, i! se dédit atténuant pour excuse (lue la conférencen'avait pas t'approhation de sescotie~ues. La H"hio dame contpritque jea ministres n'avaient point confiance f)) la honte de leurcaus< et itsufnt de que!qu<'s instructions parUeutieres du Il. Cotot:

pour la décider sans plus do retard à se déclarer cathotique~.Lo P. A!exaadre tte~ourd n'était pas moins habite dans la

controverse, ni moins redouté des ministres, ~ous avons racontésa cé!6hro dispute avec Charnier au château de Lectouroet les conversions qui on turent le couronnement K'< <(!:Mil remporta encore un hrillant succès dan~ une conférence

qu'il out à Béziers en présence du duc de Montmorency, couver-nuur du Languedoc, et do toute sa suite. Trento.sh hérétiquesébrantés par la force et la e)arto de ses arguments, abandon-nÈrfnt la religion de Catviu

Nous r''trouvons le même Père luttant victorieusement en tO~Ucontre le ministre La Paye & Heautiou et a Saintes. Ce fut le gou-verneur de cette dernière ville qui les mit aux prises. Le comte

1. Lettredu P. Cotonau < df O.'ntX 2JJutn <G2t(Arrhiv.oa! M.Mt, pabtMepat Houssaw,LesCo~)<«<'<(le ~f«nf< p. tt2).

2. RotcHu", )ttft ~eMt«to"t. Hw.)t), c. v)).a. Vo~tomo)H. p. 5&oet suit4. Coniafa,M«<.~o<f<x. p. vt, ). x, t).ut.

Page 276: Compagnie de Jesus en France 1910

TRAVAUXAPOSTOLIQUESET SCtEXTtFtQUES. 2~

de Parafera avait con~u quelques doutes subies croyances hété-

rodoxes dans lesquelles il avait été élevé; &medroite et sincère

il voulut s'instruire, et s'adressant à l'évoque diocésain, Michel

Hacul, il le pria d'autoriser une dispute entre un docteur catho-

lique et un ministre réforme. Regourd et La Faye furent choisis.

Aujour indiqué une foule nombreuse envahit le lieu de la confé-

rence. On n'attendait plus que le signal de l'attaque, quand on

vit tout à coup le champion des huguenots se retirer discrètement

t!c l'assemblée où il ne reparut plus. Le champion des catho-

liques, ma!tre du terrain, prit la parole, expliqua le sujet de la

ftinttoverse. exposa la doctrine orthodoxe et réfuta celle de

Cahin. La fuite.du ministre et l'éloquence du Père triomphèrentttt's dernières hésitations du gouverneur il se convertit sur-le-

thamp avec tuute sa famitte*.

L'année suivante le Il. Rogourd, toujours intrépide, formait

le ministre Ruvanel a une honteuse retraite puis, au mois do

,juillet it)~, il engageait AParis, contre le ministre Mcstréxatune

nouvetto intie qui eut, à t'époquf, un grand retentissement.

C'était pendant une absence do Richelieu, alors avec le roi

dans le Languedoc. Plusieurs personnes plus zélées qua pru-

dentes )' espérant quelques bons résultats d'une conférence

publique sur des matières de controverse, imaginèrent d'eu

instituer une dans la capitale, et, l'insu de l'archevêque, oh.

tinrent do Mane do Wdicis l'autorisation nécessaire. De leur

propre initiative elles choisirent le lieu de la réunion, le ministre

qui devait parler et le jésuite qui devait répondre; après quoi,

la disoute commenta, présidée partes hommestes plus distingués,

tels que M.do La Force ot le comnmndeur do La Porto, oncle dt'

Richotieu

ttouze jours durant, les discussions se poursuivirent au grand

scandale des esprits timoréa. A cote de ceux-ci, de graves et

prudents personnages ne voyaient pas sans appréhension la

publicité d'un débat doctrinal, sur l'opportuuito duquel Fau.

toritc ccctésiastiquc n'avait pas mémo été pressentie. Les uns

parlaient de recourir au Parlement ou de réclamer une défense

formelle de la reine; l'archevêque songeait à venir on personne,

avec la crosse, interdire solennellement la discussion. Plus

1. ~Jem.n. <0).2, Plagel, fip. c~l., p. :'18.

D~ft unetrUteducard.deLaHMhefoneautdauP. Généralcetteconférence.andébut,oautattpaséMt'ubHque,mahta~putattondujeAuitoy attirabeaucoupdemonde~ettfe du2août<629.Mtb).S'Oene~ètrp,ntS.3:38.f. 2<t.2<9).

Page 277: Compagnie de Jesus en France 1910

SOUS RICHELIEU. PR~HÈMK PAHT~.

cannes, le cardinal de La Valette et tes évoques d'Orléans et doChartres s'entendaient avec le P. deOérutto pour terminer laconférence sans éclat “ Ette n'avait déjAfait que trop de bruit etquand Richelieu en fut informé il témoigna son mécontentementpar cette lettre adressée de Pézenas à M. de Rancé. « Aïantappris comme la reyne, par brevet, permit une conférence entreunjésmte et uu ministre, et qu'en suite cette action a fait un teles~at dans Paris que tou~o la ville en a esté scandalisée, je nepuis que je ne vous en tosmoigneestre étonné comment la revuedont la prudence est cogneue &un chacun, s'est en cela laisséesurpMndre~ fi

Coïncidence piquante &t'heuro mémo n.t le cardinal écrivaitces ttgnos. on té.mprimait cUezCramoisy ~c~M<~o~</Pla /0t. </<yc<«/M<fo~<. les ~«<«. Ht<M!~M~ C~O~~O~Or, dans ce livre paru en i6t7, HicueUct.alors évéquo de Lu. onpféconist)it les conférences puhHques avec les protestants, nedurant rien plus, disait-il que tonconuer tes occasions deremporter à J'avantage de la vérité do nouvelles dép..uittes surourserreuts Ainsi c~ qu'avait «pprnuvé t'évéque, le cardinale damait. Où donc était l'opinion juste? Uanste livre ..u dansla lettre? Peut-être l'expérience des atiaires avait.ctto appris aucard~at ministre quoique chose que M.do L'on ignorait.

A Homo, on était plus frappé de:) inconvénicntt que desavanta~'ade cca controverses pubtiquos. Le 8 septembre t629,le P. t.énérat écrivant au t*. ttp~ourd, lui marquait un vifdépta)sir de sa dispute avec Mestréxat. t.os uummcssagca. disait-il, savent par expérience quo ces coméronces, lo'plus souventinutttcH. sont parfois dangereuses pour le bien do la fetigiunaussi sont-elles condamnées par to Souverain Pontife. S'it venaità connattre co qui s'est passé à Paris, it nemanquerait pas do metaire appeler pours'enp!aindre3. Le P. Vitettescbi craignaitque les adversaires do la Compagnie ne prontasscnt de quelqueimprudence pour lui susciter d.'s queroitos. t! fut bientôt rassurépar !o cardinal do La Hocbefoucautd et M.de Sittcrv qui touorentcomme il convenait le zole du P. negourd et le fruit, non seule-ment do ses prédications, mais encore de ses conféremes avecles hérétique~. Le cétèbM controversée était même tellement1. !Y ~ta,ftfeB~ C<h.a<~ ~<p. 45S.aM.t.. 39~ 'e).ea à M.de HMcé.30JutUet)C~ (Avenel,op. f,t', 1.t)t.p. 39~).9. t~UM do P. O~M) au P. H~oant. 8 sept. t6M (FMnc)a. Bptot. Ocn 1.V)4. Lettre du car.)t.,9) de La NochefouMutJ aa P. U~e~t. 2 aoOt <M) (Bib). de

Page 278: Compagnie de Jesus en France 1910

TRAVAUXAPOSTOUQt~S ET SC~TIHQUKS.

tt~–

apprécié de plusieurs personnages, qu'ils obtinMnt, par l'en-

tremise de l'ambassadeur français à Rome, la prolongation de

son séjour à Paris'.

Outre les disputes publiques que nous venons de signaler,

nous trouvons encore la trace de plusieurs autres, mais sans en

connaître tes détails. Ainsi, en i62~, nous voyons le P. Audebeyt

aux prises avec le ministre Pierre, de Sate~ en t6~6, le P. Mar-

tincourt mesure aveo le ministre inay, à Annonay en i630.

le P. Me<in avec le ministre de Castel2. LeP. Cordara mentionne

encore, sans nommer les combattants, trois disputes qui curent

lieu, à Pau.en 1625. à Ftoronsno<)tà Gignac en i626

De nombreuses conversious, mémo do ministres, venaient

encourager et .'écompenser les travaux des missionnaires. Qu'il

uous suffise de rappe!er ce qui se passa en tt!28 dans la petite

ville herbue d'Aubenas. Après t'entrée de François d'Ornano,

Mt-e du défunt maréchal, et lit destitution des magistrats cahi-

nistca, les Jesuitca du collège prccbt-tcnt une grande mission.

SixPères é~it'nt continuettcntpnt occupés a instruira, confesser,

a at'suudre ces âmes jusqo'titora rebelles à la grâce. Eu moins

de trois semaines, deux cent cinquante famitioa abjurèrent~. La

plupart du ces hérétiques, regardés comme les plus opiniâtres

du pays, avouaient librement, dit Michetieu. qu'Ils avaient

désiré une telle occasion do se réduire, tes uns depuis sixans, les

autr<"<depuis dix, voire quetques'uns depuis trente; tant tes

respects humains, bien que petits et faibles <'n considération des

choses d;vinos ot de notre salut, sont quotqoefoM puissant et

quasi néccMairoa pour notre conversion

5. Tandis que missionnaires et controversistes se tivraicnt a

do fructueux travaux, tes écrivain') de lu Compagnie ne chômaient

pns.LeP. fronton du t)uc venait do mettre la dernière main a son

grand ouvrage, la ~A/to~Mc gruco.tatino f~ ««c~« et

S"<-oc't~e. 'M.3Ma.f. 2<t.2)9~.t~«tMdu P. <~n''ra!au Mt.t.Je La93M(.t.tGM.AM.JoSillery,a ~n.ter t<,30(t!n)a. Kf)~.Gen.ad Ë~eMos.Mt3.

tG'3).t. Lellte do P. G6a<rat au P. Filleau, 31 aoOt t6M (ffaMte, EpM. Oeo.,t. V).

2. 8on)meftMf<. o~) f-'t.. 1. )V. e. 2M- – fht,ft, op. < f. M8.

3. Coradara. M.'t. AM. ~<'<. P. V). ). X, n. )0&: ). XI, n. <j2.

~.CnTdata, ~<'M,). X«),n. UO.– Cf. MaMa,Mn~MCM~'f'M <<«tte~MOe.

«Ht, p. !)0.5..Vt~f'~t /Af~< Mt). Mtchaud. t. 1, p. 430.

Page 279: Compagnie de Jesus en France 1910

266 SOUS MCHEUEU. – PHEMIERKPARTtE.

des aM~MMMc/f~a~~MM lorsqu'il fut surpris par la mort, à <l'Age de soixante-dix ans (162~). Le JU~cMfcfrançais lui con-sacra un article très élogieux et non moins mérité Dans espace )do vingt aua le savant jésuite e\huma des manuscrits, ou reviteu les enrichissant de précieuses notes, tes u-uvres de saint Jean

Chrysostome, do saint Grégoire de Nysso,de saint Jean Damaacèxc,de Théodore Balsamon, de Mcephore Callisto, de saint Ignacemartyr, de Jean Moschus, et les opuscules de plus de cinquanteauteurs grecs jusqu'alors très pou connus. Amisou adversaires,hérétiques uu catholiques, se plaisaient il reconuaUt'e sa scienceet ses talents, et tui-n~me saunait tes sympathies do tous par littargeur de son esprit et ta douceur do son caractère. Uana cerctiKipu\ ou ne savait quoi le plus adumet. de l'assiduité autravail ou de l'amour de lit prière il y persôvëta jusqu'à ta mortmaigre de ouottes infirmités 3. Le P. Lnhbe n'a pas hérite Ainscrire son non) dans le catalogue des plus maintspersonnages defranco au xvn" siecte

Égah'ucruditionUFronton duUue,peut-ftr<'tncn)eted~paMant,!o P. Jacques Sinnoud acheva do publier t'n iU2!) tes .h<cw<coHf</<'s</<-/« <<««/<'(Concilia antiqua Cattiae), c'est.a.dire lesactes do ces grandes assemblées auxquelles assistaient tes chefsmilitaires et pohUques de la nation avec tes évoques qui ont faitla Franco. Cotte cottection, qui connnonco au totnps de rentrereur Constantin et UnitApou pn'a avec to siecte. fortne troisvotumes; à ta un de chacun on trouve des notes tre., estiméesLa réputation que Shtnond s'était acquise par ses touvrcs varicesétait universetto. t es prftniors écrivains do son temps, quelqueparti qu'ils appartinssent, les Maronius et les Bettattnin connnetes Crotius ot tes Sauntaise, ne lui mena~ront point teurs Mmoi.gnagcs d'admiration. Quand le cardinal Ba.'berini, grand amides lettres, voulut est tu~U p!aecr dans a.t ttibtiutttcque les pur.traits des savatts qu'it appréciait te plus, il ttt den~ndor celui duP. Sirmond. Il Xoos nu pouvons rffuspr cet))a un si grand princedont nous avons tant de fois éprouva te hienveittanco e, écrivit

[

<. ~~M~Afffttftf~tot ~tt«Mt<fu <)ff/<tnfff~<t<«~fo<«h<. Cf. Somtnet'o'ctop. ftf.. t. ))). col. }t<t.

2. ~~<'<~t<M' /<'<tt< t. X, aon. <Mt, p. ?M ft autw.a. ~Mneh, Ë!o~. defonEt. – Abmfa. ~«to~f ff<.t f7))) fMt~<f<'~<))t<.«..Vc)MM~.

p. <t0, «7. – Uatootut. ~HMo~ tt<-ffj)., t. )X. p. ?G.<- t.abbp, A'oM<cM<Hft(~(a~u~ttf<. p. t23etMth. –Cf.~ittfoa.t. XXXVOt,

p, 103rl eulv. Le Alercure ,(/nl1J;!J, 1. 71,p. '/81,p. t031) autt. – Ae~cft-MM /r«n(0t~ t. ]t, p. ?a).&. Cf. Sotntnettoget, f«., <- V)), fot. t2M.

Page 280: Compagnie de Jesus en France 1910

TKAVAL'.<APOSTOUQUESET St:)EXT~UËS. aô7

..A.1 .1.a la lu.: .1- PoSnnte P. Uénerat au P. Armand; et it lui recommanda de faire

peindro un portrait, à l'insu, si possible, de t'intéresse, et

de renvoyer uHomo'.Le Pape Urbai't Vt)t considérant les grands services qu'un tel

homme pouvait rendre la t'É~iise, souhaita ravoir auprès de sa

personne, mais, u<'voulant point paraître imposer sa votante, il

eut recours è t intenuediaire du cardinal Harborini. tnformô parfc dernier du détir du Souverain Pontife, YitoUescbiécrivit au

f. Sinnond en lui exprimant Ja coosotation qu'il aurait tui-memo

t!csa venue à ttotuo et l'espoir que sa santé no s'opposerait pas a

i'c\ecu)inn de cf dcssoin t.'hmnbtc rcti~ious, tout en sed<'c!arajt

-<"unusaux moindrea ~otnntesdo s"n supérieur, lui représenta les

inconvénients d un si tong voyage et d'un séjour & t'etran~cr

)'f ur un vieittard hfptuagent<iro. et surtout la dift!fu!<6 de con-

tinuer autoin at".tt.«au<. Ces ratsons ne parurent Rassurantesnu cardinal qui ihsista du nouveau, eu faisant vatoirtcs avantages

'ju ouraiont au\ savauts tes riches tr~sora do la vittc ~teructto 9

MaisLouis Xtt) xu voulut pas souffrir qu'on lui ravM un homme

<)~i faisait tant d honneur u son royaume, Il douanda ait

t' t:en'r.d que Sh mondno quittât pas ta Franco, et tous a'inch-

)t''M?n<devont oa vototttAsouveraine. ~on se~te'ncnt !p P. Sir-

tnond. répondit \'i)fUt'4''hi, mais !a Compagnie tout entière est

p!us entre fct<m'tins du Yottro Majesté treschr~tionno qu'entre les

mieuncs; elle peut dune diaposet de toua tes retigicu~ soîon

fon bon ptaisir. t'u'squ'eHo a daigm'' m'honorer de Muncomman-

detneut, c'est pou)' mui un devoir d'obéir avec une tordinto aMec-

tion'. e

Pendant qut!t h;tin Vnt r~etam~it a Homo la présence du P. Sir-

mond, Phitippe tV. r"i d'Kspi~ne, dentaadait un autre jcsuito

francaia. !eP. t'etau,commpprofQMeur d'histoire, pour le col-

te~o imperiat do~adr~nrecotament

fonde. Uana und tpttrp au

P. <~nor.< it ann'tn~att sou intention d'écrire, N'i! !o fallait, au

toi do France VUeth-sch!na voulut prendre aueuno dee!s!on

avant d'avoir ''QusuItM!c principat intcre''sc; il lui transmit donc!a demanda et, "<)a rien lui imposer, M contenta de rappeler tes

motifs qu'on nvai* du no point répondra par un refua a un Ni

t. t~ttfcduP.Of~'at ou Atmaod,Ibdét.tcao(Ptaneh,tpht. Gen..1.tV).3. LtUMdo t'. <:ea''M)au P. a~mond,a) ~ottet «tM(fMMtt, t!ph<.Tfo..

t.V).Dur.}tneounfx'e, <8ntatt:C9(~Me~t).

<.Uan~taea txtub.«H,0M-<o!)M<639(Bpht.Oeo.addtMtMt,t t)6..WMotfMdoN~.eft'n,t. X«V)X,f. 03.

Page 281: Compagnie de Jesus en France 1910

868 SOUStUCHEUEU. PRETRE PAMtE.

puissant protecteur; cependant il lai laissait toute liberté d'agircomme bon lui eembterait Quette n'est pas votre délicatessepour moi, répondit le p. Petau, de désirer oonnattre mon avisdans une matière ou c'était votre droit de décider par voos'même.Je ne saurais voua exprimer combien j'en suis touché, d'autantplus que vous mefaites juge de mon sort en m'ordonnant de vousdire sincèrement et librement tes obstacles qui pourraient s'op.poser au dessein du roi catholique s. Apr~s avoir expose avecfranchise que sa santé délabrée le rendait incapable do faire levoyage d'Espagne et de supporter les cbatcurs accablantes du

pays, il ajoutait « Je m'abaudonue il la sollicitude de VotrePaternité. t)uoi que vous décidiez, je le regarderai commel'expression do la volonté de Dieu, et je furai eu sut tede l'oxccutetgénéreu'.ement, avec promptitude et avec joie. u Le P. Général

n'insislopas. « Je savait, ~rivit.it :m f. Petau, que l'état do votresanté ne vouspennottfaitpasd'accederaudësu- du roi catholique;mais il vous avait d'')uandé nommétueot ft avec insistance. Jedevais, pour rccounaUro sa bionveitianco &notre ôgaF.i, mettretous mes soins a le satisfaire. J'accepte v<'aIntimes excuses, sibien mutivt~'s; H no faut nullement exposer une santé prccaireque vous saurez encore employer fructueusement, comme par lepassé. rhonnour de la Compagnie Un jéamte Portugais, leP. Pram.ois Macedo fut nommé professour d histoire &Madrid, etUenia Petau put continuer de se livrer en franco à la compositionet à la pubticitUuude ses importants travaux.

Kn iu~7 il avait mis a jour s"n fameux livre De ~f~o ~w./w. Esptitmaut te titre, dans ta dédicatf au cardinal dett!ct<etiou. its'c~prim;<it ainsi Saint Augustiu. au livre Xt'deses Co/</<tOH< disserte savamment sur la nature du temps, ce

qui no t'empêche paa d'avouer ensuite, au livre XXV., sun igno-rance a co sujet. QuHst.eoque le temps? ëcrit.it. Si por~nno neme le demande, jo te sais; mais si on m'interroge, je reste Acour!d'explications. tt no s'agit pas dans cet ouvrage d'étudier letemps en tui.memo, mais daoo aoa rapports avec t'existonca doattommea et des pouptea, et d'en faire M<rtircotto science part!ca.tiéreque nous appâtons/M science </<"<~M~ ),

Enpareille matière, avant

t'appatitiou du livre du t'. Petau,

f. t~ttf« <iu C. ttt'oftat au P. Pttau. ïtjaotte~ '6M (PMaf)a, Kt')<H.nfn.. t. V).3. ~UM do P. fc!9u au < OL-n~at, tU<e pat CbateXato. /.<- < ~«~ ~'c~.).

p. ats·at~.3. Lemo do P. O~n~Mtau p. petao, )9 atttt )639 (t-Mneb, t:)tt. Oeo.. t. v)<. u. Pctau, ~<' ~<f~<MMt<'M~a<tox, dCdfcaM, au d<but.

Page 282: Compagnie de Jesus en France 1910

ThAYAfXAPOSTOUQUESET SOEXTtFtQUKS. 269

t.! <'M)<'H<~M~<'~M~ofMHtde Scaliger faisait autorité; ausa

l'orgueilleux protestant fe vnntait.it d'avoir dit le dernier mot.

On pourra bien ajouter ou retrancher à mea écrits, on pourra

son servir avec une méthode nouvelle; mais la doctrine qu'its `

renferment est tettement sûre qu'on n'y pourra rien innover.

Comme Archytos de Tarente mit le premier les principes géomé-

t nquesdans la science mécanique, ainsi les ai-je mis le premier

dans la science des temps' fette était, en effet, l'opinion reçue

an début du xvn~siècle. Protestants et catholiques, tous, pleins

d admiration pour la science chronologique de ScaUger, le con-

sidi-raient « comme un ~énie incapable de se tromper, ou dont

les erreurs no pouvaient être aperçues ni corrigées que par lui-

.u.me~ ». Le P. P<;taudissipa ce préjugé, en réfutant un ouvrage

surfait et en posant la base d'une chronologie universelle.

L'écrivain ptotestant n avait point de méthode; il s'exprimait

d une façon peu ctairH, et, pour déguiser ce défaut, il avertissait

s~teeteuM de n'approcher point s'ils n'étaient initiés a toutes

les sciences et a tous les arts libéraux Petau, hetténiate, hé-

tm~Mnt, taunist'' consommé, théoto:den éminent, historien aur-

tout et même astronome, prit un malin plaisir, avant de mon-

trop les fautes de Scati~er, &remanier to teste même de celui-ci

un exprimant les n~mes idées sous une forme beaucoup plus in-

tftti~ibto. on sotte que désormais pour bien entendre le protes-

tant ii faudra recourir d'abord au jésuite. Un a reprocha Ace

dernier d'avoir traité son adversaire <'sans morei MaiaScaliger

n'avait jamais cu'to pitié pour p<'rsunno it subirait maintenant

la peine du talion.

La cbronoto~e do Potau ne pouvait être, vn l'époque, to der-

nier mot do la science; etto prouve du moins, par le long crédit

dont elle ajout, la supériorité de l'esprit qui l'avait connue.

La F)oc~M~ <~ ~Mt~ se compose da trois parties. La pre-

mière, uniquement spéculative et base de tout l'ouvrage, traite

do la science d'ordonner et de disposer les temps selon les r&-

gtes do l'astronomie. La seconde, application des principe pré-

cédants à l'histoire, roule tout entifre sur lea moyena de fixer à

des temps déterminée les événements les plus importants. La

troisième est une chronolugie de tous les faits historiques, depuis

to commencement du monde Jusqu'à l'au 533 après Jésua.Chnst.

l, Cf.Cba'ellaln,Lep, DenisPetitit,p, 2.01),t. Cf.ChateUain,te P. ~n<' ~h" p. M".9. Ntceron,o~.f' ). XXXVX,p. t~.a. Chattitatn.op.<«.,p. 201.

Page 283: Compagnie de Jesus en France 1910

2~0 SOUS MCHEDEU. PREMIÈRE PARTIE.

L imoatience de i'!mnr!m<!ttp & t'nnnmntKt ~a )nL impahence de l'imprimeur à l'approche de la Foire de Franc.fort, ne permit pas à l'auteur de conduire plus loin son travailCette c~oH~w /o«e, comme l'appelle le P. Oudin, n~renferme que des faits et des dates; mais elle n'eu est pasmoins, au dire des savants, un véritable chef-d'œuvre qui aservi de base à d'innombrables édinoes. Jean Athert t'abricius,célèbre professeur d'etoquence à Hambourg, regrettait que per-sonne no t'eut continué jusqu'à nos temps avec la mémo cxacti.tude et en suivant la même méthode. « Denis Petau, disait-il, aécrit de merveilleuses pages, et, bien qu'il s'acharne trop vio-lemment après son adversaire, il a conquis i'immortaUté daus

sontivrede~~Mc~Mc~y~Nous pourrions multiplier les étogicux témoignages rendus .t

l'auteur par des protestants, enthousiastes de Scati~er; nous nuuxcontenterons d'invoquer celui d'un calviniste fr:m~tis, Ato~andrcMorus. ennemi déclaré des Jésuites. Il faut nécessairement.eoivait-it, compter Denis Petau parmi les prme''a do lit cbrono~!"gie. Comment ne pas admirer te multiple gt'nie de cet homme,son érudition qui embrasse tant de choses a la fois, sa f.tçon des'exprimer, qui est si latine et si harmonieuse? Notre admirationva si loin que nous le suivonssouvont d''préférence AScaUger~.«n peut juger, par celte appréciation d'un huguenot, ce que dut~tre celle des catholiques. Uenis Petau, drivait le cardinalNons, est !o plus laborieux des hommes et, en fait do scienc'-chronotttgique, non seulement personne en noire siècle n'est sonégal, mais personne n'approotte do lui

Pourtant quelques Pères do la Compagnie trouv'ront a rodiroà uno page importante du magistrat ouvrage ils reprot herent al'auteur d'avoir abandonne, sur l'année de la naissance do Jésus.Christ, le sentiment do Baronius, qu'ils s'imaginaient ~tro celuido t'Ëgliae. Or to P. Petau, esprit largo et indépendant que leprcstigo d'un grand nom no pouvait arrêter devant une conclu.Monlogiquement tirée do données scientifiques, était M mêmetemps plein de soumission n i'aatoriM infaillible dSt'Ëgtis"romaine, tt s'ompressa donc de publier une tettre do juatiCea-tion, où il montrait que son opinion n'étant point en désaccordavec l'ensoignement catholique, il était libre do t'admettre et de

D.petao.DeCofMan~mpon<M,coteAlaOndelatroisièmepartie.t. C!t6pa~Nteefcn,op.f«., p. t09.m.8. Ibidem,p. «t.<. Cn< pM Chatcttato, p. :08.

Page 284: Compagnie de Jesus en France 1910

TRAVAUXAPOSTOUQUESET SCtEXTt~QMS. 97i

la soutenir. Aussi bien, un soin extrême de ne rien avancer de

suspect aux yeux de la foi apparat! dans toute son œuvre et

fut constamment la règle de sa conduite

En i630 Denis Petau publia les t~Mf~s </<?d'empereur Julien,

dont l'impression commencée en i628 fut quelque temps inter- 1

t~)!Upue. On alarma en effet sa conscience cette pubUoation

n'atlait-etle pas autoriser les écrits d'un apostat, ennemi acharné

de la religion chrétienne? Mais,pour le rassurer, les savants qui

s'intéressaient a l'ouvrage annoncé, firent agir les cardinaux

Barberini et de Magni dans jugement desquels il avait toute

confiance. Sur leurs instances, il consentit à terminer l'édition s; s

toutefois il ne mit point son nom en tôto du livre, et dans la pré-

face il reprochait à quelques éditeurs précédents d'avoir donné

trop do louanges à l'empereur apostat.Vers la même époque le P. Jean Lorin, professeur d'Ecriture

Sainte au cottcge romain, continuait les publications qu'il avait

autrefois entreprises au cotise de Clormont. Lesjuges les moins

favorables à la Compagnie ont été forcés do rendre hommage à

cet interprète des Saintes Lettres itt<ont loué son vaste savoir,

sa connaissance des langues anciennes, son esprit do sage oriti.

que. Prontant de l'influence que lui avait acquise partout sa

science de l'écriture, il s'employa de tout son pouvoir a pro.

pager en ttatie, en Franco, en Espagne, ta dévotion a t'tmma-

cutée Conception de Marie. Co fut sur son conseil que l'Université

de OAlese Ht une 1~ d'obliger tous ses doctoura au serment de

défendre jusqu'à la mort ce glorieux pri~itégo do ta M.'re de

ttieu'.

U. Uansto domaine de t'ascétismo comme dans celui de l'éru.

dition, la Compagnie «vait alors plusieurs écrivains marquants

et encore connus do nos jours. Le P. Ëtiennc Binot. condisciple

de François do Sales au eo)lcgo de Ctermont et plus tard lié d'une

conatanto amitiô avec la saint évoqua do Cencvo, a laissé de

nombreux écrits qui, sinon pour la perfection du stylo, au moins

pour l'ensemble da la direction spirituelto, rappollent ceux du

grand docteur*. Entre i6a~ et 1030 il no publia pas moins do

t. lhldem.Ht~'de Bagftta Bauberlui,t" maMtOM(Archiv.Vat-,Nao<.di Francia, t

n.M,f.6~K'MMO,p.«&Chatetta)o.t..Mt.2M.9. Cf.OoQKtef.AfortaM~ottuMoMntMmMet~o~Mm,p. 40j. DKwe,t««

Soc.~x', 20tnM9.p. <t7.~to~e do<<M'~anfe~o~ntf, t. ).p. <0?.. ¡

t. M.B~mocd.~o(M duieH«mcn<Mt~te"et't francf.t. t. p. 12Uet entt.

Page 285: Compagnie de Jesus en France 1910

2722 SOUS RtCHEHEU. – PREMtERKPAttTiE.

dix-sept opuscules. Signalons entre autres De restai ApK~M<M<ï/A~<rcM~des <~tpAAOM~a~~f~f~t ~Mf~a~O!~(tG26).~'<'n~o/a~<oM</M~HM ~o~M f~ ~M<sont f/a«< des artf/< et~A<ïM</o~nfMMM(t626). ~n~cA/c M)~A')co«/pf/e ~<<'MJ lafontf~MH f/Mbon ~Ton (tG27). Le riche MMt'af /a ~o~<-</0t~ </Mciel, et ?MO~</Af<!C!'<~f~ ~r~n~f ~M/~f!~<CC /'0~-HtO~P (<(!27). ~<'M<~<.<f)MtP)'<!MCOM~'fla ~<' ~< À!M)07~

MMf/a~t~;j~'CC< prières ~'0)} les ~M<M ~<'M«'~ ~y~MMf <~OMCP10/t<e/n~OM <~tr~M<C<'fC~a~OM,tant </M<'HH~la

f~n/~ton ~M'~t toute a?<<' ~<r/<fw o« M~«' (i628-i62!t)binet avait de très beaux talents <récmain. tteaucnup

d'esprit et de sens, un tout' p~rs~asif, une imagination somp-tueuse mais, emporté par sa faconde, il se perd cluelquefoisdans un verbiage puéril ou de mauvais gont. Quand il sait se

modérer, sa verve pittoresque nous chatmo et nous émeut; ilescelle dans le symbolisme. Pour le fond de sa doctrine, nous

pouvons nous en tenir l'opinion do sainte Jeanne de Chantât.Je n'ai jamais (.ut, dit.eUc, un esprit plus conforme en solide

dévotion Acelui do Monseigneur (François do Sales), en la con-férence particulière des choses de Di.)~.

Le P. Nicolas Cnussin avait dejA composé Le yr<oM<Afde la

~«'/<' la ~/o!f~ des o~MM</« /~)~, tors~u'it entreprit d'écrireLti Cotir Aa<t<~<W/'<</<~)M~ fA~~t~tHC </M~<7!<)</<,<!«'f les

<y<'M! '/e fCMJ ~« </«HAles fMtfMOM< W<~H«!<Hf/ Le

premier volume, puhUt' en tu3~, eut une seconde t'dition en

1625: le second, approuve en <627 no patut qu'on iti29. et totroisicmecn t63t. S'il s'y houvo des fautes de style et de goûtexeuba!dca&cette époque, elles sont bien rachetées par la soli-dité da fond, les qualités du développement, la vigueur et tarichesse do t'cxprcsaion. Aussi ce bet ouvrage, recuite quatorzefois en Francs du vivant de l'auteur, fut-il bientôt traduit danatoutes les langues de t'Europo

Lo P. François t'oiré était Père spirituel au collège de Pont-a-

Mousaon,quand il publia en i630 /.a triple coM<ow<p</ela jït~t-hetrreuse Vierge ~V~'e</e~<eM.Ce livre, fruit d'immensea rcct<e)cttca poursuivies avec une infatigable persévérance au milieu des

occupations les plus variées, est considère depuis près do trois

1.SMomeMoge),t. ), cot.tM5.t499.B~mond, p. )3t, <3!.

3. t<!«fM de sainte Jeanne de CAnnfat. t. t). p. 14.4. Sommerwoget,t. Il, M).909.

Page 286: Compagnie de Jesus en France 1910

THAYAfX APOSTOUQUESET SCtEMtFtQ~ES. 27:)

)e GuXhcnny. t~Hoto~e ~c t'.t~h~Mfe «c ~fonfe, t. ), p. tt7.

COaP~GXtEDt. t~tS. – T.

siècles comme un des principaux monuments ôtevés à la gloire

de Marie. H offre, selon t'espression de Uom Guéranger, un ré-

sume substantiel de ce que les siècles ont produit de plus magni-

nque et de plus tumineux sur la reioe du ciel et de la terre Le

shte en a vieilli, mais il reste savoureux, tout imprégné de poésie

et de p!été. Kotuns encore, pour terminer cette revue de l'ascé-

tisme, nécessairement iucomptète dcuï excellents ouvrages,

l'un du P. Batthétcmy Jaequinot..tJf~~ f/x~ ~OM<-t'«'r<'

selon ~~M '/a«s /e M<on~ (t(!28) et rnutro du Louis Ht-

che"me, ~<«<v<'~«-<~<f <e f<H)~«t~o~~aA/p ci les /< o«

~)H<«< <c<<'(t6~7)

7. Les Pères uaiote, Salian, Solier et Hertri\ sont, de tG2t à

tG30, les rcprc!.t-ntan<8de rhistotre dans la Compagnie do Jésus.

Le P. Jean-Je~me Ka!'de voutut éctirc le livre d'or des t on.

gre~ations de la Sainte Vierge. Heumssant donc tous tes traits les

plus edinauts cuxsi~nes dans les annales des collèges il composa

un vutmMcqui parut on it;:}~sous le t!ifo .t~w~/M Co~M-

/<~ .S«Mf<H)«< «~««~ .U<Mt' (0//ff~ ~M«(!/<A«A~~C<P.

/o~&~M'<

La )uen)e année te P. Jacques Satian donna le sh!cmo et de~

nier votutned~.t «Mo/M'/<'~twM ~Mt< depuis ta création

du mondejusqu'à ta naissance doJesus-Chrat. Cet ouvra~ d'une

erudttiot) humense. comprend, outre la vie intérieure du peuple

de Dieu. td'ta~eau comptet de riesrelations avec tons les peuples

do t'anti'tu'té. L'auteur le destinait a tMrvh' d'introduction aux

~<~ ptt/«<'< do Raronius. At!n de le conduire a sa pep.

fection, il eut lit patience de le retoucher et de le transer!rojus-

:}U~ ~x fois tout entier de sa propre main. Au dire des jugea

autorisés. les ~M«H/<'<du f. Satian ~ctublont écrites avec la

plume do" saints docteurs

Kn 1~7 te t*. Fran' ois Sottier, dejAconnu par divers ouvrages

asccUoucs traduits de l'italien et de l'espagnol, avait commencé

la publication de t'<~o/~ t'«-/<~a~MC (les (les et royMMM<c<'/w

Japon. Au mois oe juin 16~8 il terminait son manuscrit par ces

mots Je nuis seconde décade de mon llistoire Japonaise. A

1. DomGucran,:er,A"<< eox~oMne.préface,f.2. Xouf te'teoJM')" plus toosacMent sur ce Mjet au to'ne v, fhap. <M).

3. Son)toeno,:f). t. tV, co). 720, tome V). M). t8!8.

4. 8u)n)nc~0i!<'t. 1. t. col. 7M.

5. Ab~nn, op. f'<, p6. De GuXhcnny. ~fHo<o~e t'.t~t~aMfe (le ~fonfe, t. l, p. tt7.

Page 287: Compagnie de Jesus en France 1910

a?~ SOUSMCHEtLtEU.– PREHtKREPARTIB.

la gloire de Dieu qui m'a donné, et à la louange de la Reyne desViergeset à l'honneur des saints Ignace et Xavier qui m'ont obtenules forces de le conduire à ce point, le soixa~te-dixième an de monâge. Mtt mourut quatre mois après, dans la résidence de Saint-Macairoprès de Bordeaux. Le Père chargé d'achever l'impressionde l'ouvrage y ajoutait quelques lignes a la louange du laborieuxvieillard Les lecteurs, disait-il, lui ont cette obligation d'yvoir clair maintenant dans l'Histoire du Ja, si fort embrouilléeavant qu'il y eust mis la main, qu'on y connaissoit aucun ordre;la peine qu'il a prise pour le public mérite que la postérité quijouira de ses travau\ en conserve et honore la mémoire

Kn <6M un autre ouvrage tustorique d'un Jfsuiio fit quelquebruit au Parlement do Rouen. Le ~7 septembre, la Chambre desVacations interdisait la vente d'une ?'«A/eCAfOMo/o~w publiéeoous le nom d'uu sieur Tanquorot, et citait celui-ci à comparattrodevant la cour pour avoir rangé parmi tes hérétiques un avocatdu Parlement do Paris, Pierre do Cugnières, qui, sous Philippe doVatois, « avoit auutonu les droits du Hoy contre tes abus et entre-prises do la juridiction ccotosiastiquo Ce sont les termes del'arrêt ?. Or tf véritnt~o autour, comme le deotara t'accune, étaitle P. Jacques Uortrix, recteur du cutiëgo de Honon. Le 20 dé.cemLro, apr~s un viotout réquisitoire do l'avocat ~én'at. Le

ttUorchoia.cuntro "certains esprits desguiso)', cootrairesau droictcommun et mal affectionnez à la franco u, toparh'moot condamnala ?~&/pC~o~~w coMmo «

ettcripte en plusiours cndroickcontre la veriM de t'ttistoiro, contre tes lois et bonnes maximesdo t'Estat etordonna que h's ptanchca et caractcrca en tioroiont

rompus o. Toutefois t'urrét no dit mot des Jésuites dénonce parl'avocat général. Tanquerot et l'imprimeur en furent quittes pourdo tcgèrca amendea.

tt. Apresi'histoiro voici la poésie, roprfsonteo par tes PP. Collot,de Lidct et Le Moyno.

Le P. Loui~Cottot, successeur des PP. Potau et Caussin dans lachaire do rhétorique au cotR'go de La r'tèeho, donna au publicun itMO un recueil do ses muvrespoftiquoN, contenant trois tra-

gédies ~t~<c«, .Sa~of, C~M~o~N;une tragi-cotneuio, A« ~<'(?f.

t. Abtam,op. p. tt6, t)0.9. te ~fCMM .<fo~.<.XVt,ano.trao,p. 65t-SM.8. ~d~nt, p. M<. Cf. fttnofM dea ~oMf<on< ~M</f<, t. ))), p. 3M) Floquet

WifofM dra Parlement de ~ofmotjfc. t. IV, p. <23 et autt.

Page 288: Compagnie de Jesus en France 1910

TRAVAUXAPOSTOUCUESETSCtENHFtQUES. 375

naM~, et quelques opnscntea Rotrou. grand imitateur d'Euri-

pide, de Plaute et de Séncque, oo dédaigna point d'imiter aussi te

P. Cellot auquel il est redevable de deux de sea chefs-d'œuvre il

a pris le sujet et les personnages de son C~o~o~ dans celui du

jfsuite pour son S~Cpn~, la pièce la plus romantique qu'on

puisse imaginer, il a puisé largement dans l'4<A~t, abrégeantles trop longues tirades, mais prenant les principales scènes, les

personnages avec leurs noms, les plus beaux vers et les plus beaux

traits qu'il se contenta de traduire 3.

Le P. Claude de hidet, régent de rhétorique A Rouen et à Paris,

pabtia un poème sur la Prise de La Rochelle, et une tragédie,

Arsace, qui fut jouée sur le théâtre du cottfge de Ctermont au mois

d'août 1030. A Rouen, il avait compté nu nombre de ses élevés

l'ierre Corneille Lorsque plus tard il lui offrit son t'oau traité

sur la thcotogie mystique des saints le grand poète remercia

son ancien mattre en lui adressant, comme témoignage do recon-

naissante affection, six stances de dix vers. Retenons seulement

ta dernière qui résume toute la pi~co

Je fus ton disciple, et pout-~treQue t'houreux éc!ntde tm'a versf.blouitassez l'universPour faire pou do honte au )ua)tre;Par une plus sainte !MonTu m'apprends da quello façonAu vicoon doit fairo to nuorre.Putssé.jo en user encore mieux,

KtconnnHje te dois ma gloire sur la terre.

Puissé.Jo to devoir un jour cette dea cieux

l'lus connu ~uo do Lidot, Pierre Le Moyno nai~saU alors à la

célébrité. Abandonnant la composition !atino que l'on cultivait

avec soin dans tescottégcs de la Compagnie, U s'adonna do bonne

t. SototnMtogf!,t. H.eot.CM.a. Chardon, Ka de ~offOM, p. tM. U&.3. B.DMtbitapt,Aoyumant~Mte(te<etott~tfM,p.2G9.4. fMtubtemeaten<C!0.<6ï)tCoMeH)oova)tatoMd)<-ntufaoo.Pat)ottMpttt~cn).

twMtpartafotataut<ufdîanut)qt!eoaMtattqoefêtâtquelui<a)t)tunottajucUontaversd uomoreMude la MoM~e.Cf.<KuoM'<de Cof«e«fe,<mt.<Mg3!ef,t. 1,p. «. AaM.ta Ayc<'eda ~OMCM,p.'6), <67.

6. LaM<o<o~<edM<a<a<<,ot<<on<Mp~en~estM~<<M~Me<~e~fe<MMdeta Of<!ee.Cf.Sommet'oget.tV, col.1807,<S09.

8. Ba Mte do la M<'o<o~e d<t M<M~, o eté t<ttopHtn<' par to Mercure, décembret7:7. p. a8i)t. Cf. Ofa~M de (.'o~tctMe (Bdtt. Regaler, t. X, r. 3~.

Page 289: Compagnie de Jesus en France 1910

3~ SOUS tUCHEUEf. – PMEMt~E PJ~TiE.

heure à la poésie fraot aise. tt avait eonmtence, en <G26,sos etttdcsde theo!ogie &Pnot-a-Mousson, quand il fut obligé, pour un motif

accidentel, de tes intet'rontpre. C'~t à itoims, où il avait été en'

voye, qu it put'Uaen iG~9 Les ?ftOM~A<'$~<'~.«t«$/c~«~p, recueil

de pièces diverties, chansons, tttaucp~,Mpigfatnnx's.sonnets, odes,

etetfies, eg!ogues. t'ue des odes -S«f /ft < o~~fy<«~««</<*l'isle 'A*

M~ avait déjà paru en t037 Le recueil <'mnp!et.qui porltit ~'<M<-

~M!0<«r du t*. !\jurier, pM\iociai de Champagne, altira l'at-

tention du Il. itp!t~sehi.Craignaut que l'inclination du t*.t<eMoyne

pour la poésie ne le detournAt de travaux plus sérieux, il <tt f-

contmander au ttccteur de Pont'u-Mou~ux de vciHer Apo que te

jeune pcUgicux ne se tivr.U pas à la vctsitieatio!) au dchimen)de ses études

Si{;na!ons eoct'ro pat )ui les écrivains de la mCrnoépoque, les

PP. Jean t.em'echou, <!u!<')tgctet Vi~cr.Le P. Jean Leurcc!t"n, dont nous avons raconta la vocatinu si

éprouvée, est l'auteur des /~f~~Mts ~«~Mt«<<~<~ Cet

ouvrage qui obtint une certaine v"~ue t't eut prieurs éditions.

est un recueit de pt")dc:neit ptaifans et facétieux d arithn)'

tique, geumettio, a''tr"tog!t\ optique, ppr~pettive, n«'cauiqm',

chyntio, ci autres rares et curieux secret')~

t<et'. Jutes'Ceaar Mutenger, le potetnisto qui releva avec faut

do succès tcaetreura do Uup!es<it-Mornayt"u' haut t eucharistie t,

pubuaeo tu~7 d!vcr« travaux sur tes antiquité!) rontaines, co)))-

tnenees t"rsqu'U était pr~fseura t't'nivcrsitôde t'iso

t.e P. Frant;"is \i~')'. ht'!)t'')itte di!'tint;nê, tradui'<it ''x tatinta

~t~f~o~M t'mtt~/tyMp d Hu''ehf, et coutp"sa un traita d's

P~Mf~OttF <<0/<SM)f'<<'/M/'<a'/M<yff~M<t)o voit par cette esquissa rapide que, ~epuia tes huxddea ct't*

des depbito!ogiejunqu'aM< p!u<<hautes spt''cn!ations de !a neifoee,les ~eauitfsoo restaient etrau~eM a aucun dcvetoppomentdt-

l'esprit humain.

) SotnmfttOKct, ). V. tôt. t3M, )~t.j ~-n~c tto t'.t~nfM) au t*. t'"ut)ft. )2 now. )HM (C.))np!)n., Epht. Gen.. 1. t

3 ajmmcno~,t.)V.cn). n&<nM.) Voit t. Il, )'. 5~H.5 Cen'est pa*fommejésuiteque tintengerf"<ptofc~tota fh'' t op~avoir

pa<&6doute"o''dansb fontpa~ate,il t'atat)nutth-eaufsadfratcdp.t)y MatMfn<620,fa~oMbtemeatattufittipatle P.(!~M). Sawtnthommf,qo<')')upd tdtfaTtopeuUterm, XMebe<ast tien sontn&tn!taat<'pafrtMtnpte(! une<('*MtfaHem«ntt<'aut~Mqoete)eup~tteutat'adtntMnta la pMKMtenil tnoatat<<CahoKen ?28(~Matn,op.t~ t62-t6~.

O.Sonttncttbset.t.VtH,eo).?M,?t9.

Page 290: Compagnie de Jesus en France 1910

THAVALXAPOSTO!<t0~t'SKTSCtEXTtHO~ES.~ !m

il. Un livre publié par le P. Jean Grillot et intitulé ~.yoM

(t/< tle con~tOH, oit .V(!)«'<'</<*ce ~<«s'f~~Me </<<M M~Mo-

«;&tCMfCUt//e<~M«~P«)0~ <r(!OtM<~M~tt~MM aUH!OM

<cc~&fp nous amène &parler des victuncs quotaCotn-

pa~oie dessus fournit au H~au qui de <M8 &tu30 ravagea le

ceutroottetXtdtdo ht France. Mans cet espace de hoia ans, la

seule province do Lyon donna au c!ot une gturïcuse phatange de

<juatre*v!ns~ 'Martyrs de la chanté

"t.'tndignatiundivioo, tisons, nousdans nno relation c<'atem-

poraino, s'est fait pu!!Matnmpn<fcsxcntk avec des oneta pradt-~tpux en ce toyamne do Franco, cette année t0~, et sin~nM~rc-)neo<on la ville de t<you,ta<)uettea e<p<!r!)nont~au< despena de

h vie da plus do soi\an<u tniUo pofsonnes, «ont'ien ttiou est

tort itdc en la vougpancp <pt'!t prend de nus pcchca MOn attu-

hmtt~n~r~!otnent!aeontaKton au pesage dos troupes condMt-

les en t'tthnoot par tonarq'ns d t~en~M.Le 8 août quot~ucs cas

t!o pot.tRfort'nt s~natot it La <tuutotiùt dans les prent~ra joursdoticp~mh)" !o tt~au K'gnatt su<*tinte ta ~Utc. L<'schâteaux do

la n"!dcssc vo!s!no. les phtorcs<ptcs maisons de campagne uu la

huur~coistMavah cru lui ~chxppot', les vUtagO!)ot sah~tfea quic"m'ut)ne)tt tes cutcaux du Lyoaoa!s furcnt \!aU~ comme les

vio!t!cael etr<'itfa rues do la ctt~

Toua ccu~ qui avaient pu tt'"uvcr un aa!!o ou dehors, a'~aieotnt)d<).L' t't'MttCapueiua, <!<!co)!c<'<,Mtnimcs, Carntoa, M parla-

Kèr<'at les quart!cr!<do la v!Uo ot les hôpitaux pour as&itet'!estntdadca. Les rc!!gict)x do !a Contpogt)~ no n~tt'rcnt à toMacoshuas pcrm puur coMMfleur tMuppp et prendre part a leur honu-ra!ee~e)<cc. Pour furtoux qu'ayc eat<)tomat ono'ajaMaiamtt'tfomptt ''a ~g!b)cs dea Jt'au!<C!it<?atxarciccN ordinaires dacchto C<'mpagtuo, tncsmutQoutdesstrmunN tea jours du dimao''cho et de fcate, et les trihunau~ eftoioot toujours tvutpUs dedix ou dnuxoconfessoMrsIlui Mcevu!oot touaeeM~qui s'y pj~seo-t'dent. ttavantago les aupôr!cMr!<ot pères nnetoas oc fa~oiontuuUo dif<h:u)tu d'aller au Htutcau, d'eateodre du rumpaU les'uatadcs. do faire doa sertautM et oxhortationa en Ja cour de

t. Sommctwoxc!,1.1«.col.<8ï9.9. Cf. AtfMtabc, ~ffo~ ef t<fM)nof fAaWfoM~. Ra~natj, .Va~Mf~o Bff

~<-<~M n'f m<f<uMt ~n'<U)ft <-<pfo~fttw tf~o~ fontpa~~o. t<<;on<<~oMtOfo~tfO.

3.Betauot)dela cootagtoade Lyon(te ~c~f<M/)wHfo<t,(. XV,M. 1628p. 3&tt outw.

4.Relationdéjàc)t<c,p. 35,30.

Page 291: Compagnie de Jesus en France 1910

~8 SOUSMCHEUEU. PREMmREPAMH!.

Samot-LauMns,de confesserceux qui alloient &t'hospita! et auxmesmes jours les monastèresdesfillesreligieuses, partie pour dire la messe&cellesqui n'avoiont

point de prostré, partie pourtes consoter, et tesassister' làSept de ces héros de la chanté, dont le P. Thcopbite Raynauda conser-~tes noms, tondront victimes det'épid~mie Nous

citeronsparmi eux le P. François Bouton,ancien missionnairedeConstantmopto.ouit avaitsounertuoo longueet dure captivitéSentant approcher sa dernière heure. il se trolna au pied du litd un de sescompagnons, te p. tgnaco i'ompone. qui tQi.môn)oëtatt au pins mat Apr&slui avoir adaunintstrô tes derniersacMtttfn~, il étendit à ses côtésen !opriant do lui rendro temême service, Il alla peu après Mcovoir au ciel la recomposede ses travaux3,

Ce fut ogatement au moisd'août 1638 que la posteéclata dansla vittode RourKes.Plusdo sixmillehabitants prirent la fuite. Lnmaire et tes cchevins nodésertèrent pas lour poste mais il neresta qu'un sent conseillerau pr~idiat, avec deux membres ductergô et un professeur de l'Université.Quatre religieux de laCompagnie~quatre Capucinsfurent presque ~eutsa confesseret à consoler tes mourants. Deuxdes Jésuites, le p. Baraceet soncompagnon succombèrent; les deux autres surv~curcot A tasu io des priera publiques ordonnéespar le maire et d'un v<.ufaita Noire-HamedoUcsse.ta matadic disparut comptctomemau mois do dec.'mt.ro ello avait fait près do cinq mille vie-ti<nos*.

La mêmo anoepmourut a ttcnMsausprvieo des pestif~s leFrercseotastiquo C!a.,dottousMt.Pourobtenh-de son .up~ricurla faveur ~'f~ ~~ga par ~u a plusieurspratiques de dévotion en l'honneur do la Très 8.:nte Vierge.Sademande ayant été exaucée, il prodige aux maladesdu grandbôptattps plus tendres soins pendant quatre jouM. après tes.& v~if: 11

peinoalgéde vingt-huit ans

8,tteintiondéjaellèf,p,85.34.t. Hetattoad~~ ttt~, p. 85. M.3. Votr t. <H.p. 0«. 6)7. 625.~t'

:Aaett. de i'iaaee, 1. Il, p, 403,4,Délibérations du conseil de .lUe (Archivescomm.IIB, n, t.18f, 1?8. 114, 2301.mun, de Dou~8. tnaa. r, 0.18), cr, IIs,nat. piatolre dititerry. l, IV. p. ,n8,6. ~hgemïw,p. M8. ~no~e,u. SM.

Page 292: Compagnie de Jesus en France 1910

AUSERVICECM PESTt~RËS. 3~9

Le Frère Jacques Vasserot.coadjuteurdu cottégedeCarpentraa,eut le même hooheur. le 86 décembre 1688. Dès l'apparition de

la peste, il avait sollicité la grâce d'exposer sa vie au service des

mourants. Après avoir fait une confession générale, il s'enferma

dans l'hôpital, où, durant pmsieurs semaines, il dut remplacerles médecins, tous emportés par la violence du mat, et prodi-

guer presque seul aux malades les consolations de t'ame et les

soulagements du corps. Atteint une première fois de contagion,il échappa comme par miracle et reprit avec une nouvelle ardeur

son (Muvredo dévouement, t'ne rechute l'emporta !o lendemain

do Km't, quand t'épidémie était déjà sur&on déctin*. Sept autres

rougieux du mémo coMége tombèrent victimes de leur cha-

rité.

L'historien du couègc d'AuriHao nous rapporte comment, en

cotte même année, les C'u'do!icrsot les Jésuites, secondant le pré.mior magistrat do la ville, re)pvaient les courages abattus, soi-

gnaient les malades, enterraient tes mort~. Le P. Jean-François

Martmcourt avait été au premier rang de ces braves. On nous

t'aura gré do reproduho ici la lettre par iaque!!oit demandait au

il. i'rtninciat la poru)!'miou de fie sacriMor.

Uieu, provoqué par tes péchés apéciatemeut du misérable

pécheur qui escrit ce mot, a afuigo natM AuriUao, deux pe~onneaostans morles en deux di~rsos maisons, cette première nuit et

matin de ia Visitation de la Vierge (:ijuit!et). Et bien que~ostimo

qu'ii y a plus d'appré!<onsion quo do rée!, toutesfoh) tout est en

euMy, et on croit et craint que la mal sera plus grand. K&tant

inutue en la Compagnie et homme de néant, et d'aittours par mes

péchés cau~e du mnt.joprioct domando à Votre Révérenceque de

justico je m'expose. Si Votre Révérence l'accorde &d'autres,

ce sera charité, mais pour moi co sera suivant te démérite do mes

péchés et comme ta vengeance divme le t'cqu!ort. Et ai Dieu so

sert de t:o moyen pour me donner îo ciel, casera nn exeéada sa

mi~Hcordo. J'en prie Votre ttôvérence p~rto sang do Celui qui,comme jo t'cspore, lui auggérerade mot'ootruycr. Certainement,

s'it faut avoir pou d'appréhension, en ce cas j'assure Votra ttévô

renco, soit donde Dieu. soit mon estourdtsaemont, quo jo n'en

ay point du tout. Et do bonne votontô a servir en ccato extrémité,

1. CotdMa.op.fM.,). ««.a. )S3.–Ate8ambe,p.270.–W"('fos<t !t, p M8.9. Wooh~.t. t,f. tt.B.Boaqate~~of<ee<uf~efofM~etf~M~Mac,p.M. Cf.AMt!*Mcomm.d'AoH)'

lac,M. MshttMdest!t!)b<mt)on!.()0t?.t6t0).f. t30.05.

Page 293: Compagnie de Jesus en France 1910

?0 SOfS HtCXEt.tEf. PREH~MK PARXK.

j'en sens plus que je n'en mérite. Plaise à Dieu me i'augmnteretque je puisse vivre et mourir pour Co!uy qui est mort pour nous.Par lequel, au saint sacrifice, comme j'oiTro &son Père ma vieet ma mort. l'unissant à son ourando. ainsi es mains do Votrettevercnco. je iuy résigne la mort do ce tronc inutile, mais sec etpropre à bruyères feux de sa juatice éternel. Je conjure VotreHevërence par my.mcsme m'aydor à changer ces peines ès Mr.vicosd'une expiation, et ja la prie y joindre sa bénédiction pater-ne!!o

t ne supplique si bumb!e méritait d'être oxaucco. Ce fut avecun joie toute sumaiureue que Je P. Martincourt se jeta aumilieu de la fouroaMo qui consumait tant de matm'urcux. U vdépensa sana r~servo durant quelques semaines les h~sors deson ardente charité puis dévore ïui.mémo put- le ma! impi.toyable, il accueillit courageusement, tes yeu< ~.ur!o erucinx, lamoft qu'il avait ambitionnée~.

A Tournoo, dans dea circonstancea anatogue!), dix t'eres duco!t~e avaient oncri teurs servicfa au tunsutai. L'un d'eux, ioP. t'ierre t'ournet, succomba bientôt A ta peiner

t.'annco «iao ne fut pas moins féconde que la précédenteen actions héroïques L'épidémie ayant reparu en Uauphine,les Jésuites nttcreoi comme de coutume au-devant de lu m"rt.t<c P. PiorM Brun no craignit pat de s'aventUMp au milieudes vit!oa et des bourgs tes pmaepronvts. tt était dans la petitevMt~de 'fboin quand il no sentit frappti mortellement en fceevant la confession d'un malade abandonne, Il t4uec"H)baquet.quos juurs âpres. beureu< de donner sa vie pour te pro-chain~.

Au mois d'avril ta peste ectata dant Cédera. Le P. Claudedo Sainte-Colombo, qui y pr<'<hait te catomo, s'<'tfrit ausaimtpour porter 6ooouM aus victimes du fléau. Les ëcbcvim), loind'accedor à son deaif, rebug~'rcat o se ~fugior datM un vUtageëtoigno do quetqttca mittea. Mentôt la eonto~ion s'~pndU jus.qu'au t!eu do sa retraite, et te Père, hcufou< do se sacfMief.pMdigua jour et nuit aux malades toua los soins do rame etdu corps, ti mourut !ai mémodu mal qu'il avait aaroate pard~voMtnon~.

t. t.eUMttuP. MMUneouttaoP. OcnfMt(TotoMoaoptov.necMtoatnm)a. Af~tnbe,p. a: CofdMa.1. X«t,a. tt?.~a'fnu.

3. Nadasl, <<HM'M~ff. M<'moy& t mt. – ~Mofoof, Il, <s?< CohIaM,). X)V.o. <9i.0. tfsdt< p. MO. – CMdMa, t. JttV. a. <2t ~«o~f, M. <M.

Page 294: Compagnie de Jesus en France 1910

AU SERYiCË DES PESWËHËS. 281

Au mois de juillet ce fut le tour de la ville d'Avignon. t!n

t'èro et un Frère coadjuteur, envoya au secours des pestiférés,trouvèrent auprès d'cu\ uoo mort ttiorieusa. Ueuxautres Pères et

ceux Frères les tomptacèrent; au bout de quotques mois ces

derniers succombaient, mais tes deux prêtres purent remplir leur

héroïque mission jusqu'à la ttn de l'épidémie. En moins d'une

année la ville avait perdu six mille habitants. Tant que dura

la contagion, tes P&ras ae tinrent à la disposition des pénitentsdans l'église du cottège restée ouverte, Le P. Antuine Four-

nier y prit !o germe du tuât, et fut la cinquième victime. Un autre

t'èro du coUè~e organisa les secours contre le fléau, à t'zès,"ù tous tes ministres avaient abandonna teu' poste. Sa mort édi-

tiauto contribua grandement à la conversion dos horctiques de

ta vit te'.

A Aix on Provence, la p~tc s'était dëctaree le 3i juillet.t.a encore tes Jésuites se dévouèrent sans merci. Fauria do

Saint-Vincent tes cite en teto dea reti~iou~ qui en cette

occasion se distinguèrent te ptus~ n. Troix Frères cnadjuteura.un novico scota'<tique et deux Pèrea <aoururent A leur postedo combat. Parmi ces derniers nous devons mentiounet' Ëtz~ar

d Oraiaon, Hts atnè du comte de Boutbon. Sa famille l'avait

pressa de )i0reifugior prca d'otto et de «8 souatrairo ainsi au

ucau; mais t'intr~pide apôtre, sourd à la voix de sea proches,ne jota nu plus fort du dau~'r, dan!* t~a huttes de Saint-

Hutrope, ait gisaient tes pauvres do la camp'tgue décimes parla peste et la famim'. )t tomba au champ d'honneur~. Quel-

quos joufs ptus tard auccombait a son tour la recteur du

fottogo, le P. JacqueN tanard. dont saint François do Sates

d!aH Il )t <'st non «eutemont doctM religieux, mais encore

tout spirituel et tout de Uicu~. Il H fut très fc~rott~ de la

viUo et de la province on il jouiMait d'aoo grandt réputationde «aintotë\ Lo P. Jean Loyre. atteint de la contagion dana les

infirmeries orguni~ea au couvent des Minimes, resta p!u9!onmMCtnaincaentra la vie et la mart. A peine guéri, il vola de

nouveau avec un grand courago au Bocoura des p~tiferca de

MaKeittc. t<Aencore Dieu le préserva, et it revint &Ai< « vïc'

1.Ch<MMt,<.M~M<~<tt h t'Mo'«'< <).tft~noM.p. aM-!3t.9.aoiXtbtM,te foM~f'o~a~CoMft<m<f~<jf,p. <&.8. CofdtM, t. XtV. o. <tn. Atpgambe. 980. – ~Hofo~. ). M, p. t~.<.) <M <<MpMmM~t fvMe~«M< de ) <tM<!M<Mt.1.1, p. M2.6. CotdaM. 1. KtV, n. t<8 – Alegambe, p. 380.–M''Mn~< t. n, p. 65t. M6.

eh)n, .<tM)(t~<dit <o<M9<*f0!~ Bourbon d'~tf, 1.1. p. M*M.

Page 295: Compagnie de Jesus en France 1910

2M SOUSMtCHEUEU.PR~tÊMEt'AKHE.'I_a.

torieux du mai et plus glorieux {encore~des ses bonnes œuvres. uLe F. Philippe LePort, coadjuteur de la résidence do Marseille,fut aussi respecté du fléau bleu qu'il t'a)trontat toujours avecune rare intrépidité'.

Vienne en Daupbiné fut témoin do l'héroïque dévouementdu P. Pierre Richard. Depuis longtemps déjà il avait fait

t'appreutissage do la chariM envers les pauvres et les n)a!ades dela ville qu'il ne cessait de visiter. Quand la peste s'abattit sur

's, celui qu'ils n'appelaient plus autrement que tour p~rett'cmptoya gencreusement a les aoenurir et perdit la vie dans

t'accomptissement de sou périlleux miui'.têre. Tous le pleurè-

1rent, et les consuls de Vienne, louant bien haut son z~te, pro-mirent au P. <!encrat de reporter sur le cottego le témoignage ide teur reconuaiManco~. )

En l'unuée t6~0 le ucau sovissait encore dans le midi de la

Franco, et le dévouement des Jésuites no se ralentirait point..Parmi les nouvette'' viotimet, nous nommerons tout d'abord leP. Louia ttouiitft, missionnaire a Montétimar depuis plusieursannéca. A l'apparition de la peste, il conua le soin Jos viita~esa son compagnon et M chargea seul do la ville, d'où s'étaientenfuis tous ceux qui auraient pu la soulager. Chaque jour,

après la célébration du Miot saorince, il parcourait tes rues, tecruci8!<à la main, baptisant tes enfants, administrant tes morts,mendiant pour tes retigipuxea eto!trees, relevant par se~ paroles net son exempte la ltopulalion abattue. Mais tant de fatiguea ¡et la violence do t'épidemio vinrent à bout do M vaittancc.

Quand 11tomba, la ville entière" parut frappée en sa personneti expira ta t6 février, en pressant sur sa poitrine to cruniUs quil'avait soutenu dans tous les combats*.

Avec la peste, la famine avait visite la ~iite de Chambcry,et ces deux Ocau!: ontramaient à leur suite des misères sans

nombre. Le P. Louis do Serres, recteur du collège, so mut-

tiplia pour venir en aide & tant d'infortunes, (trace aux au-

mûnca recuoitties de porto en porto, il fit distribuer durant

six tnoia des secours A six cents pauvres. Confiant dana la Pro-

vidence, il avait donne t'ordro do ne rien refuser Apersonne.i

1.Souttt~,AMMtt~Mf) .~OM~Mf,p t9.2.t~eUtedeatooM~au P. OOoM.:a ~nttet tMO(Lugdun.,Ep);t.ad Gta..

n.69). – lettresdoP. AMhtaotet duP.(Mc~atauxtooMÏt.<9et 30avril<0:a L(AKhtt.totnm.deWtcnne,00. 50).Cf.CotdMa,t. «v. o. t<<.– AtEgttnbe,9!0..– Wnoh~. tt' P

CuïdMa,t. Xtv,a. t2o.– Ategambr.p. M).– WHotoyc,1.p. 953.

Page 296: Compagnie de Jesus en France 1910

A)t)EALXCOXGt~UATiOXSREUCtKfSM. %M

Plusieurs de ses subordonnés avaient déjà payé do leur vie leur

dévouemeotaus mxtad~a, quand lui-même, le ajustât, partageatour sort et leur gtoire*.

Le P. Forier, dans son ~M~oMcdes ~~M-~o~~MM, nous

montre les Jpsnitcs du coMcge d'Embrun M prodiguant au

chevet des moribonts et trépassant tour & tour, tandis que le

Père Rectenr, seul survivant mais malade, servait en l'égliseNotre-Dame do chappetain et de tout2 t! employa au soula-

gement dos néce''<'i<<'ux« non seulement !a pension des <tésu!ic!t

défunls, mais, au-'tossu~ de !a rente annuelle, plus de milleesoua dont le co)icgo se trouva pour !ca années su!vau<es en-

debtô d'auttnt~

Desï'apparition d fléau a Bordeaux, le P. ChartfNdo Lorraine,bien que sountant. '~a!t a!!e solfrir aux autorités do la ville;mais les tna~)''h\tts n'eurcut garde d'nccoptor sa demande; ilsMeconton~runt do t'inscrire sur leurs registres pour servir de

témoignage a ta p s~Dté*. Le supérieur de la maison professedut même, sur i\'r'~o du P. Prov!nciat, «o reUrorquotques moisa~Saint-Mac'titcatin d'y t'établir ses forct's defait!antoa. Piu~eura

autres Pcret so dispuh'rent !o poste de périt et d'honneur t'un

d'entre eux y mourut, !o P. Bernard Cibot, qui fut inhumô dana

l'hospice Saint-Mictu't, théâtre de ses exptoita'Nous avons sigcitt! les principales victimes do la charité dont

nesannates et ics h stoires locales nous ont eonaorvcto aouvenir.D'autrea succondt~rent. Sombrons furent ceux qui, après a'eiro

dévoues, n'eutent paa la <;onNo!at!ondo cueillir ta paime du

martyre, objot do leur ambition. Dieu, écrivait te P. Gcneratau Recteur de Kud<'<,toa n resorvéa pour de nouveaux travaux,ann d'augmenter te m~rito de tour sacriSco". N

<0. Pour eompt~ter !e tableau do rapoatotat des Jéauitea

français) à cette ~o~Mo, il nous resta a dite la part priso parqueique~una d'entre euj! à !a fondation ou aux progrès des con'

grégatioas rctigicusts.

1.Utt<'MOanauaf(Lut:tuo.hht.,1.1.n. M,60}.8. yo~. ~fo<~ ~M~~M.~WMMM,t. M,p.<<M.Mt.9. W<&<. !t9ubtu<Mt.Ao tVt'tfH P. CAa~M de ~o~M~w, p. 9M.B. UtteMe 6000~0 <6M<A'tu!<an.ahtorta,n.~). Cf. t.afOM:), t~no~ft oa MM*<(~

de, p. <M.0. t<eUfedu P. G<o<M!au P. Jean~ebrot,6 tnaM<Mt(TotoMn.BpM.Cen.,

t,l),

Page 297: Compagnie de Jesus en France 1910

Mt SULSn~OKt.)KL. fBKAttKMEPAttHE.

à-- à-Au temps ou la Compagnie do Jësus établissait un collège &

ttoaono, vivait dans celle ville une jeune Cite, Jeanne Cue~ardde Matet. que ttieu élevait peu Apeu aux derniers sommeta mys*tiques'. Ut s t'aaoëotut9, quand elle n'avait que viust-troisans,Kotro-Sfigneur lui présageait déjà son rùto de fondatrice d'unordre nouveau, dans des visions mystérieuses dont atoM eUonecomprenait pas toujours ioseos~. Prévenue du gracpasinguuèrcs~dondo contemptation infuse, oraisonde quiétude. extases), Jeanneavait besoin lie directeurs éclaires Dieu lui en donna dans lapersonne do p!usifurs Jésuites. Le P. Coton venait aouveot riHoanoe. t'n jour oUoentra par hasard dans un confessionnal onil se trouvait. Les parotos nuavemont ardoxtes du venerat'tareligieux répondirent si bien aux dispositions de sun Auto,qn'ottola tni dovoita tout entière. IlJ'avoue, dit.e!)e. qu'it a et~ !epr<'mie!'ft're auquet j'ai déclare los miséricordes do Dieu envers moi. Sadouceur était un hou hameçon elle d'tnoait aux âmes les pluscratotivea ta oonnance d'* s'ouvrir a h)i~.

Uana la suite, elle fui ton~tempa dirigée p«r des t'ere!! do ta

Compagnie. Tour il tour tes t't'. AntoineParot, Jean de Yiitars,t'tntippe de Ncaux, Nicolas Uupont, Barthetemy Jaequtn"t, laguidèrent dans les voies de la perfection. Lo dfrtuer tiurtout futpour elle « ju~o en dernier ressort de toutett i~ questiona capi-tdtett'. u Ml'avait cxaminea avec Kotnet J'avait rasauroa eu luidéclarant que Dlou était bien fauteur do tout ce qui sa pasiMuten eHo. Uoodos premières questions qu'ette lui yountit fut ceitode sctt aspirations & la vio du etottre. tt lui nt a co oujet uneréponse où paratt, avec une rare prudence, comme une vue pro-phétique de l'avenir. Apreo avoir demandé tumiore &NoireSeigneur pour vuutt conseiitor f.eton son bon plaisir, jo me aonNprcssô do vous di~ que co ne serait pas votre mieux d'etruenfermé dans un ctottra. L'état où les fréquentes visites do bleuvoaa mettent requiert une condition oaiatemeat Mhro. t~a«racea cxtraotdmairca que voua Mcove!:demandeut une vocaUoae<traordioairo, taquctto. si vous ôtes bien humble, voua sera

1. t<e<~ ~t~ffa<f<'.<~«'CAf-t«~t<~.Vnff~,/!M)<f«~j<-<'<~<On~<'<<Mtf~a~fMfa~et Aa~Mowmfot.pMla M~eSatnt.KMMdo ~MM.«u~teu~ dumonMt~edo~oa. CetoatM. bteadoeumeatO,a été<MMd'M~ testnMOKWteot<s!nem.ftsavoirtaVieautographedela M~fodeMatetet taRecueilmanant dolabièrede)~<y.safontenipoM~p.

9. vieMto~ e.<ut. – l'le<f<-la M. <<e~«M, p. &3.9.e~t~f.et.t)t.4. «edc AJt. Volet,p. a?. SurlemyaudMMdotaN6MdeMatet.woJt

Bt<mM<op.«t., t. V),p.20?et eutw.

Page 298: Compagnie de Jesus en France 1910

AME AUXCOXGRëGATtOXSHEt.M~SBS. MS

.·manifestée en son temps. Vous travaillerez pt~sqae pour voua

seule, si voua allez prendre te voite quelque part, et il me semble

que Dieu vous destine a aider le proch&!n. Donc, mon conseilest qu'attendant ce qu'il plaira au saint Amour do faire do vous,vcuNcontiHuioxdo !o servir Mètement dans i'état "n vous êtes,sans aoxictwoment penser a autre chose et, luisant ainsi, l'heureviendra ou vous verrez à découvert ce que vous devez entre-

prendre'. L'avenir attait montrer t'opportunité do cette doci*sion.

Ce fut encore !o p. Jacquinot qui trancha (et certes au gré duUivin Mattro) la queitHon de la communion fréquente. ttans une

apparitiott, Noire Soigneur, après avoir enc"uragé!ajouoentte,avait ajoute hia A ton cnnft'ssour que je veus que lu meMfoivcs toustc!<j<'))ra~.MLeP. do Vittar'), auque!Jeanne s'adres-sait alors, hésita; tnoia te P. Jacquiaot c<'nsu!t4donna aMstitottoute pornussion. Combien il avait ainsi répondu au désir duSacr~ Cn'ur. Jeans toi-m~n~ daigna le d~ctater a «a servantedans une do ses premières connnunions quotidiennes. <'J'ai boni,dit-il. el bénirai ce p~'re do ce qu'il a connu ta faim et qu'it y apourvu. Je le délivrerai do sco ennomia aux jours mauvaif en

compense de sa char!tô~ n Tuue!<ante parole, précieuse assu-rance donnée au\ apotret de !a communion fréquente.

Ceci se p~oait au mois d'août <0~u. A partir da ce momentNotre Soigneur multiplie seafavoura; de plus on plus o!airotncn<.il manifeste à cette âme prMto~iee ft~n grand do~eia sur elle.

Je t'ai destinée Ainstituer un ordre souf mon Xom et quihonorera ma Per~onno, incaruee paur J'amour des hutnmca. Uomptno que j'ai chois! te btonheMrou~ Iguaco pour instituer uno

compagnie d'hommeasonN mon Kum. jo t'ai oHohiepoMriattHueruno congrégation de t!Ucs*. u Pu!t),daua des visions aucceaaivea,10 but, io plan, io caractère du futur institut N0p~oiseot. Le<5 janvier <&a5,pendant qu etto assiste a la tncMo du P. Coton,Jeanne do Mate! connait par rcvoiation le eoatumo que devront

porter sea retigiousea la r<'bo Manche et, te manteau roo~o. Un

poa plus tard, étant en oraison dana t egliMdu cottêgo, eUo voituno couronno d'épines au milieu do laquelle était marqaé lesaint nom de Jésus aM-desauad'un ccour percé de trois ctoua et

t.) 7~ ~? Jt/MM,p. 68,69.t. Vieautogf.,c. imm.3. v<eaa!ogf..c. mo~.<. Vlo autogt., e. «st. – tYc de /« /?. dJ. ~<V< p. &?.

Page 299: Compagnie de Jesus en France 1910

286 SOUStUCMELIEU. PREMIERE PARTIE.

renfermant ces mots ~ntor ~~M~.Et Notre Seigneur lui dit defaire mettre sur le scapulaire de ses fidèles épouses ce qu'elle avu dans cette vision', Puis H la pressait de se mettre à l'œuvre.

Mis au courant de ces faits surnaturels, le P. Jacquinot futd'avis qu'on ne devait pas attendre davantage. Quittant donc lamaison paternelle, Jeanne, avec deux cumpa~ues, CatherineFleurin et Marie Figent s'installa d'abord dans une maison

appartenant a M. de Chenevoux. Cinquante ecus composaienttout leur avoir. Ainsi naissait dans le dénutuont l'ordre duVerbelucarné. La Providence lui vint en aide. Bientôt une pieuseveuve, M" Claude Bernard, très instruite, hcs adroite et douéed'un véritable talent pour étevor la jeunesse, s'adjoignit à lanouvelle communauté; grâce à cette recrue on put commencerà recevoir des pensionnaires~.

Avant même de quitter le monde, Jeanne de Mate! avait dresséun plan de Constitutions. Aussitôt réunies, elle et ses Sues lesobservèrent avec une édinante exactitude. Eu i6~7, profitant dujubilé accorde par Urbain VU!, la fondatrice, sur l'unitiative duP. Dupont, se rendit à Lyon pour demander à l'archevêquel'approbation canonique. Charles Miron lit examiner la requêtepar le R. Il. Morinde l'Oratoire; et celui-ci ayant donné un avistrès favorable, le prélat, persuadé «que ce dessein était do Dieu

approuva la congrégation pour Roannes. Ce n'était là que lesmodestes débuts do l'Ordre du Verbe h'camé. Sun dévelop-pâment, entravé par do longues et humiliantes contradictions,no fut pas rapide. Le raconter nous entralucrait 1«iu de notresujet. Quelques mots seulement sur le rote dos Jésuites et l'appuiqu'ils donnèrent a la Mèrede Matolen diversfs oecationN.

Cefurentdeux Pères de la Compagnie, AntuioeMittiou ot CharlesMaitlan, qui lui conseilleront de s'établir à Lyon. Ëtto travaillaprès d'un an avec succès à la fondation d'un tnonastore on cetteville; mais, premier contre-temps, la mort soudaine de l'arche-

vêque et l'apparition de la peste arrêtèrent son entreprise*. Ala Su de l'année 1628, appelée par les PP. Arnoux et Jacquinotpour un établissement dans la capitale du royaume, eUo serendit à Paris là, ceux qui avaient été jusqu'alors ses meilleurs

soutiens, durent tout-a-coop l'abandonner. Elic venait de faire

t. Vteaato~c. <mt.– Wc,p. 87.2. Hette la R. ~F. de ~a<e~, p. M, t<M.8. tMdeM. p. t08.4. 7MdeM<,p. 110-lao.

Page 300: Compagnie de Jesus en France 1910

AtDB AUX COXGRËGATtOXSREUG!EUSES. 287

.r_une retraite avec le P. de Lingendes, quand arriva aux Jésuites

des trois maisons de Paris la défense formelle du P. Général de

s'occuper d'elle et de son œuvre. Que s'était-il donc passé? Son

séjour dans la capitale. la renommée de sa vertu, le bruit de

!;es projets avaient alarmé M°~de Sainte-Beuve, toute brù-

lante de zèle pour la prospérité des Ursulines. Celles-ci n'au-

raient-elles pas à souffrir de l'établissement d'un nouvel ordre,

semblable au leur dans son but et ses moyens? Fondatrice du

noviciat du faubourg Saint-Germain, M*~de Sainte-Beuve était

toute puissante sur certaios Jésuites parisiens; elle so plaignitaux plus inUuents d'une personne qui prétendait établir une

compagnie do Jésuitesses, capable de ruiner tous les monastères

.te Franco. Ces P~res, à leur tour, se plaignirent au P. Général

des innovations de la Mère de Mate!et du P. Jacquinot. Or, à ce

moment mémo, on s'occupait à Rome de la suppression d'un ordre

de Jésuitosses creô depuis près d'un siècle par deux Anglaises.

Vitotleschi pensa que l'heure était mal choisie de le ressusciter,

et immédiatement il fnvoya la défense dont nous avons parléLe P. Général fut obéi. Pendant trois mois, la Mère de Matol,

top-~ chez la ducttossode La Roche-Guyon~, resta sans relations

avec ses anciens directeurs. Sur l'avis du P. Jacquinot, alors

supérieur de la maison professe, elle s'était adressée à un Père

Carme. Cependant ses amis travaillaient à dénouer une intrigue

déraisonnable et fondée sur un malentendu. La P. de Lingendes

écrivit à Home Il Elle ne songe nullement à fonder un ordre de

JcsuiteMea elle a toujours été trop docile &nos avis. et ai elle

avait eu jamais pareille pensée, nous aurions su l'en d''tourner.

Son dessein n'est point non plus de nuire aux autres religieuses;elle veut seulement unir sa barque à la tour, pour conduire plusaisément et en plus grand nombre les personnes de son sexe au

port assuré do la religion. C'est un nouveau pitoto qoi se joint à

tant d'autres atin de faciliter le passage,n Puis ayant montré le

caractère surnaturel de sa mission, son éminente vertu, ta sainteté

de son entreprise, it concluait Voila, mon Hévérend Père, celle

que vous nous ordonnez d'abandonner. Le public, témoin de la

conduite que nous avons tenue jusqu'à présont, n'est-il pas en

droit d'insulter à l'œuvro de Uiou, et avons-nousraison d'autoriser

un tel scandale ~7 Cette lettre modifia du tout au tout le sen-

h) <<!de la ~c~n<et.p. t2Uet Mtiv.2.Surla partpriseparladuchessedeLaRoEhe-Onyon.volt )?. pMStin.3. Hedela ?. de~atet, p. )36.

Page 301: Compagnie de Jesus en France 1910

288 SOUS MCHEUEU. – PMEMt6RE PAHTtE.

timent du P. Générât; il laissa aux Pères de Paris pteino liberté

de s'occuper d'une œuvre évidemment utile A la gloire de Dieu.

L'orage apaisé, plusieurs personnes de distinction et de piété

s'unirent à eux et aux Oratoriens pour obtenir du Saint-Siège une

butte d'érection. Les cardinaux Cajetau et Bcntivogtio ayaut exa.

mine la fo mute du nouvel Institut, t'approuvèrent, ainsi que te

nom de t ~&e/nM~<' qu'ils reconnurent conforme Ason but'.

La bulle donnée en 1629 ne sera exécutée que dix ans plus tard,

après bien des difncuttés.

«. S'il est bon de tavoriser les religions nouvelles, quand il

est évident que leurs fondateurs sont conduits part'esprit de Dieu,

&plus forte raison convient-il aux hommes apostoliques de pro-

pager les ordres qui ont déjA fait leurs preuves dans la mitico do

t'Ëgtise. LesJétiuites ne m'-gtigcrent jamais ce moyen ri pratique

de travailler à la gloire de Nôtre-Seigneur. Ainsi en t620. un des

principaux missionnaires du temps, le P. Faut de Barry. apr~

avoir converti, comme nuus t'avons vu, la popataiiou de Paray

parseaardfntes prédications, songea.t i! Aétabtirnu milieu d'elle

un<' commuoauté religieuse qui, en prêchant d'exempte, la

maintiendrait dans la ferveur chrétienne. Comme on lui deman'

dait de désigner lui-même l'ordre le ptus capable do répondre 1)

ce dessein, il conseilla d'appeler les tittea de saint François <!c

Sales. Ledivin Mattre montra combien ce choix lui était agréable.

car te jour )ncme de t'inauguratiou do ce monastère, où la Bien.

houreuso Marguerite Marie devait plus tard recevoir les conN.

deneea du Sacré.CtMur, le P. de Barry. miné par la névro. fut

dubitcmpnt guéri pendant te sermon qu'il prêchait pour cett''

belle Mte"

L'Ordre de ~otrc.ttnme, fondé pour l'instruction des jeunes

fliles par te P. Jean do Bordes et la bienheureuse Jeanne de

Lcstonnao. se développait alors rapidement. Honouvcttpamaisoot

a'étovaient presque partout où ta Compagoio do Jésus possédait

des collèges. C'est ainsi que nous voyons cette congrégation

s'établir, sans doute avec le concours des Pères, &Tournon en t6a~

à Aurillao en i03&; A Rodex, a Pan et à Saintes ea <OM; ~i

AIenconea t628; à Toulouse en 1030~

1. lbtdem, p. 140~r auiv.2. S~ ~L C..<MM~ ~o~. ch.«, p. Met Mtt. .~<o~

Il. p.for.J''J~~«A~AfM~Me de AM~MM. p. 2M et <ait. Ve)r aussi du taPoe

euteur, ta t<~<'<'oMe.~W)Me<~ AMtoHnoc, p. 628.

Page 302: Compagnie de Jesus en France 1910

A)&E ALX CO~GBÊGATtO~S RBUCtEUSBS. ?9

Voit tome <H,p. 6)0.

COHPACNtBos <~M. – M. M

Les Jésuites de Paris n'avaient ces&ëd'exercer leur ministère

auprès des Ursalmea de cette ville Lorsque leur fondatrice,

M"' de Sainte-Beuve, tomba dangereusement ~aatade en M30,

elle Qt appeler !e P. Jérôme Lalemant qui arriva au moment

on le vicaire de Saint.Jaeques.do-Ha<tt-Pas se retirait après lui

avoir donné la sainte communion. « Mademoisette, lui dtt-it, je

viens au nom d~ ma compagnie vous rendre le dernier devoir et

je vous prie de me déclarer ce dont voua désirez que je voua fasse

ressouvenir en cette extrémité? Ue m'oacir &Dieu dans mes

souffrances et dans ma mort, r6pondit.ette, en union aux mérites

de ta sainte m<'rt et pasfion de son très cher Fils. » Le Père lui

demanda si elle ne désirait point recevoir t'extreme-onction

t. [)e tout mon coun', répundit.et!e, el je voua prie d'aller vous-

memo au-devant du prêtre t)ui la doit apporter et do hâter sa

venue. Tous tea assistants furent edinée~ de ses vifs senthneots

de foi durant la cer~xunie. Remercions Oieu. lui dit le Père,

de ce qu'il vous a fait la grâce de recevnir tes saints saerements

et de ce qu'il vous appelle ù Lui sL bien munie dea armes de

t Église..)tt rocita &cette intention un ~/oM<!Pa~t et lui donna

i'absntution <Hn<~c«/o<MOf~.Pendant que le Père et h*aassistants

récitaient atteroativement te~oe~~M <wM,elle ferma tes yeux et

s'endormit doucement dH~ste Soigneup~.

0. t<esreligieux da la Compagnio~vaiant d'autant ptusa cœur

d'aider tes auttcs congrcsations, qu'& coUe époque, grâce A la

lutte vi~'ureuse de Louis X!Hcoutro le protestantisme, le champdo l'apostolat catholique s'ouvrait plus large que jamais. Celui

d<*smission8enpa<<icutier,prenait, scus la protection du cardinal

de Richelieu, un développement si coosidérahto que les Jésuites

ne pouvaient y suture. Or, Dieu allait susciter une autre famille

religieuse qui, sous te nom de ~-<~M de /a .VMs<uM,aurait pom'

principal objet t'evangétisation des campagnes. Pour l'accomplis-semunt de son dessein, it choisit M'~de Gondi et celui qui devait

ôtre suint Vincent de Faut. Noua avons dit comment ~o dernier

avait eu pour e<'t!aborateurs, dans une mission en Picardie, le

P. Fourché et to ttectour du coUègo d'Anuens~. Encouragée par

t. AeeUetpoqop,dansplusieursvillesdoprovince,r~tabUMetnantdesUfauuneaeatdOa Xohtheoaataffotdca~oue~: a)Mi&8a)nt'Mato{t632),6N9'eM«62!).AQutmpet(tM3).?C~py-eo'Vetots<)62t).a Ptwnttct(t6M),a Boutgea(tMt).Cf.CAfW~MMdes~fM/~M.t. ). p. t79.<M.?0),2t<,224,293.

2. Dei~tnont, .Vo~amede.'ia<n<e-BeMroc<les~ftMMneattePaW~,p. 3M.:M5.3.Votftome<H,p. 6M.

Page 303: Compagnie de Jesus en France 1910

990 SOUS MCHBJEU. – PREMIÈRE PARTtE.

cet essai qui avait produit des résultais merveilleux, M°"de Gondi

conçut le projet d'assurer, à époques fixes, aux paysans de ses

terres, le bienfait de la parole de Dieu, en affectant à cette œuvre

un revenu de seize cents livres. M. Vincent fut charge de trouver

une congrégation qui accepterait ce legs en s'engageant adonner

tous les cinq ans une nusaion dans les vittage!; dépendant du cba-

teau de FotlevittePlusieurs aonëcs se passèrent en d'inutiles recherches. le

t'. Chartet, Provincial de France, auquel on Jetait d'abord adresse,

opposa les constitutions de la Compagnie ~uin'admetta!ent, pourles ministères spirituets, aucune obligation civile. ).es Oratorienti,

de leur côt6, ne bouturent prendra aucua engagctnent. Uovautce

double refus on décida do former une congrégation nouvelle. Lo

<7avril <025. fut signe l, contrat de fondation de ce qui devait

s'appeler la .VwoM. M.et M°' do <:ondidonnèrent une souu)te de

quarante'cinq mille livres dont le revenu decait ~trc consacre à

l'entretien d'un certain nombre d'ecctéa!ast!qucs, au choix dudit

sieur de Paui Ïesqueta s'appliqueraient entièrement evansé-

liserlo pauvropeup!edetacatnpagne\ Que!qupstu"isapt~sM. Vin'cent réunissait dc<tprêtres séculiers, ao retirait ave~ eux nu euUtge

dca Hons-Enfan'a, mi~ à sa disposition par t'arohovcquo de Paris,

et tes animait do sa puissante charité. L'ccuvre nai~antp, auto.

risée en France pay tettros patentes de LouisXttt au taoi~ domai

<6a7, fut approuva par te pape Urbain VIII. le 0 janvier t0~~

t. Bm.de BMaUe,Adtatt<ttfM)<~~<tu<,p.a~.a. Ibidem, f. M. se.3. Jag~tfo~t~Mt~oM~u~M ~fanff, t. XVt.p. M~.

Page 304: Compagnie de Jesus en France 1910

CHAPITREXI

LA MMStOX Ct' C~AUA

(i0i3.i6~)

SoNMoa~e t. t'rcmtcrs voyascs do fhampiatn. L'Af<&Mof<Of)de Québec.f. Misstoo des H~cottets. La .s'of~Md~ m<t<TA.it«<<et la CcM~'u~nt~ de .VoMfmo*n'try. 3. Leduc dt? Vottadourct la WM'on dca J~utte~. 4. t'roxter départd'' ~t)Mtonnatr<-s. K~tdenco da Kotrc-Dantp-des.Anses. – 5. Second départ.t~j'toKtb!~ situation df la eolopie. t~n)an'hM du P. Soypm. 0. H!che)teut'rrnd en tMttt !rs afïairfs (tu Canad. <'om~a~nf<' tfM <'<'<t<.4M&c<<~– ?. Trot.&Mn)odépart. entreprise des ft~rea Kerth contre Québec. ~eu< Pèees prison-nifra. M. Quatrième départ et naufrax< – 9. Reddittoa do <}o6bcc. –H'. Conduite des Anghh t' t!) colons et des tutMtoun.ttrcs.

aootcea <aaau<Mrttea<1.Reçue)) do dotutnenx foa!em< dans t9 Compagnie o) fMMta~)<Mtae Cfnffa))u<n. – &)Mntnuwnb bhMfhe tn)t!)«nta notao Franelae.tt. Parit, AMhhet caUanatft. t~f. M,a~.

SoutceattnpttmCeat ~<(t<<(~<ff~<Jt'«t<fft. t'o~asf* du <~M~ CAon)~fof)t. – te M<~<M~~Mt)fe< – f<t~da~ ~<t<e~< fo<oat<)<,t~t.teao. y~e JMM~~tfa«an<«<)<<<)H<~ doMtOfat~. <.<M~w annuae Sot<ft<t«< ~~H. – 8asMd, M<<f<~MduCanada et ro~osM ~ue <Mft~t) ttfM«ft< t.t) /tt)« pûtt~ <<t<w)rfft<ot)<fMto~tft.– Catre~&n.Cofum~M 'w'(h«, ]m. –Contafit. M<<f<M~'tSofff<<~«JMM,P. tt. – Gu<nto,B<<<ofMde m<ont<o<f<m~)f)(<t<M. <<<t~Vc"wM<~Mnc<. – De Charlevoix, M«to<w <<f<f«'oa<<e<<t A'ontvMeff'toM. Cteuttuo. M~<oWoaCoMft~M~tfu~otw~MMÏMM6r<<f<OM!t.–te Cte~ft). f<tn)<tt'~aM<MM)f)< ~{o fo~~an* <o]\'oxM«<~Mft«'. –fatUco, H<«o<M totao~' ~nf<?<«' Qt<Co'it'~a. – 6taaoe, Somt~t <Aam~<a<!).–tm!tt, M'ttofM <~Wt)t)a<M<TM/Wtn{<t<<.–teftMtt, <OM~ d'N<<<o(t~d« faaa<<a. –Pj)~mM, pfonn<fM/~ant<tft <!ftn<Mm~~Me du ~<~<~ De notbcmontet', t«Jt~nfM et ta .YotwM<ffuttct.

1. Douze annéos s'étaient ccouMas depuia la destruction, eni6i3, des colonies françaisesde SaiQi-Saaweoret de Port.Moya!,et le retour des tniss!onaaiMsJesuitea en France, Descircons-tancesprovideaMeUcs,que nous devons faire conaaMM,allaientramener en i625 ÏeaPèresde la Compagne de ~ësasdaoa i'~mô*

rique du Nord, non plus sur les côtes de l'Acadie, mais sur lesbordsdu Saint-Laurent.

Samae!Champlain,qui avait accompagnéen i00&le sieur de

Page 305: Compagnie de Jesus en France 1910

8M SOUSR!CMEUEU. PRMDÉRBPARTtE.

Monts dans son voyage en Acadie, était revenu en France en

i607, après qu'un arrêt du Conseil eût dissous, à la requête des

commer~tntsdeSaint'Mato, ia Société fondée pour la colonisation

1de cette contrée lointaine Maisla pensée de l'intrépide tnarinse reportait sans cosse vers le grand Oeuve Saint-Lauréat qu'ilavait remonte jusqu'au saut Saiut-Loais. H aspirait & revoir ce

pays mystérieux on il espérait faire de nouvelles découvertes et

amener ces pauvres peuples & la connaissance do Pieus. H parlade ses désirs à do Monta, &qui le roi venait de renouveler pourun an sa commission de lieutenant généra! de la XouveUcFrance

(7 janvier <C08). Peu de temps apt~s, de Monts organisait une

expédition à la Mte de taquotteit ptacaHIe courageux explorateur, ·

comme son Meutenant particulier.

Champlain, noua dit le P. do Char!evoi<. otait un h"tnmc de

mérite; il avait un t:rand sons, beaucoup do pfnctration, dca

vues fort droites o, autant de prumptitude dans la décision que e

de constance dans les entreprises, un courage à l'éprouve des

contretemps les plus i)upr6vu&,un z~te ardent et d~aintorcM~pourla patrie, un ~and fond d'honneur et probité. Maisce qui met le

comble à tant do honnoa qualités, c'est que, dans sa conduite, il

parut toujou)~ un homme véritahtement chrétien, z~té pour le

service do Dieu~pieiu do candeur et de religion. 81avait accou-

tumé de dire que ta salut d'une seule Amevalait mieux que ta

conqu~to d'un empire et que tes rois ne doivent songer a étendre

leur domination dans les paya où r~gno l'idolairie que pour tes

aoumettM A~éaux.Cbrist

Tous !e~ hiatoriona ont souscrit &ce portrait Mcie da t'homme i,

destiné par la Providence à préparer les voica aux pionniers f

ffan~ais de t'Amérique du Nord

PavUde Ronfleur, le <3atvri!<60a. Champ!ainarriva, le a juin. tATadoussac, à l'embouchure do Saint-~auront; puis. remontant

le Neuve, il s'arrêto, le ajuiUot. au pied d'an cap couronné do

noyers ot de vignea. Les sauvages nommaient ce lieu AfMccp'fst' ia-dire passage rétréci, parce q~'en cet endroit <eSaiot-Lam cnt

estMsscrré entre dooxeôtcs 6tevé~. C'eat !Aque le cfi&bre navi- D

gateur établit te poste ou AotMa~M qat dev~t donner naissance

t. VNtttome)~ p. <a7.2ao.9. )eMOSMtfeCAompf<!<n.1.1, p.O.<0a. *? Cnm~woh. Wt~~e ft ffe<~p«o.. p~n~~te te <? ~xM~ f<<M. t. 1.

p. 4.<0?. t'~o~Mde CAomptafM. <. t. p tM-XK. fatUon, ~fatot~ t~ ~o fc~onfc /)'OM.4

f<W«!aa f<fnN~o, 1.1, p. «'~

Page 306: Compagnie de Jesus en France 1910

LAMtSStOXWCAKADA. M3

à la capitale du Canada Le site était admirablement choM

placé à cent trente lieues de t'emhouchure du grand leuve,

Québec en commande tonte la vallée et poss&deun havre magni-

fique.

Champlain ne montra pas moins la rareté de son coup d'e~t,

quand it installa unantre poste dans cette position avantageuseoil s'éteva plus tard la ville de Montréal. Nousne pouvons ie soi.

vre dans ses nombreuses excursions, ni dans ses campagnes contre

les Iroquois, ni dans ses voyages en France où il était contfaint

de revenir pour traiter les intérêts de la colonie. Ce fnt en retour-

nant au Canada, en tuti, qu'it rencontra, vcM la 6n d'avril, le

navire qui portait à Port-Hoyat tes t'~res Mard et Massé. « Nousavons voyagé quelque temps do conserve avec Cbamptain, écri-

vait Mard au P. Cénérah C'est un marin d'une intrépidité à toute

épreuve et d'une grande expérience, qui navigue depuis septans dans ces mers. Kousno pouvions le voir sans eirroi lutter avee

une énergie extraordinaire et une rare habileté contre les gta~onad'une grosseuf prodigieuse, et poursuivre courageusement sa

route vers le Saiut-i.aurcnt au milieu des plus grands dangers~.

2. Matgré son dévouement sans bornes a t'ouvre de la coto-

ni*'ation. celle-ci resta tongtompa stationnairc. Do Monts s'en

désintéressait. Or. ce qu'il faUait surtout à hcotonie, c'était uo

puissant protecteur. Aussi Cuampiaic, revenu en France dans

l'automne de itttt, o'adrcosa-t-it au comte do Soistons. en loi

t'aisant valoir tes intenta de la patrie et ceux do la vraie foi.

Sincèrement chrétien, Chartes de Mourhon accepta le r~te qu'onlui ottrait. Lo « octobre <6ta. !a rciue régoMte le nouxnait lieu-

tenant générai et gouverneur de t« Xuuvptte franco: Champtainrecevait huit juuts plus tard le titre de tifatenant particatier.Sa commission de commandant lui enjoignait non seulement de

conserver to Canada sous t'ohéitsance de Sa Majc'dé mais

encore do provottuef et d'émouvoir les eauvagesA la connais*

sance et au service do Dieu, a la lumière de ta foi et de la

rctigion, catholique, apostolique et romaineLect'mto de Soissona mourut quelques semaines après sa nomi-

nation. sanoavoir eu le temps de donner des marques de son bon

1. to;/<tj)Mlie<'A«n)pf<tfft.1.1.p. )50.x:t.tattton,o/t.ett., t.t, p.~t0.2. Lettredu t*.Otantau P.(Mo~at(A'MfMettnnuae)0)a).8. Comtnhatnn '!n <a oftobM t6t9 (Uiunnf. sn'axft t'A«m~to<t), t. t. f~tM Jm<

UtteaUMs, N). Cf. te~M de t'Aam~ht~H, 1.1, f. Mt.atO.

Page 307: Compagnie de Jesus en France 1910

SM SOUSRICHELIEU. PM6<mÊREPARTtË.

_1-.1- '1- 2-vouloir pour le Canada. Son neveu, le prince de Condé, auqueléchntta succession, prit le titre de vice-roi de la Nouvelle Franceet conserva Champlain sous ses ordres En mente temps, pouravancer les aitairfs de la colonie, une société commerciale fut

constituée, où pouvaient entrer tous tes marchands de Rouen, duHavre, de Saint Mato et de La Rochelle. On lui accorda pouronze années ta monopole de la traite des pelleteries, à condition

d'employer une partie des bénéfices à fortiHet' t'étahtissement deQuébec et à favoriser la conversion des sauvages soit en tesattirant près des Français, soit en leur envoyant des mi)!'Monnaires~ M.

En tut~ Champlain t!< appel au z6!e dos Récollets, une desbtanchea les ph)9<!or!ssantesde t'Ordredo Saint-Fran'.ois. Ces re-

ligieux avaient dans t'Amêriqua espagnole cinq cents couventsdistribues en ving't deuxprovinces. Introduits en Francepar t.ott!sde Conzasue, duc de Never:),ils avaient formé en t6t3 la provincede Saint-ttooya qui fournit A Québec ses premiers apôtres". La20 mars i0i5 Louis Xttt accorda des lettres patentes pour leurt1tablis.Iomentdans la Nouvelle France. L'Assemblée générale du

ctergc remit à Champtain unosomme de (ptinzocents t!v<'cadMti-neoa l'achat des nhjeta du eu!to. Les marchands associa onrirent

d'embarquer sratuitement.de nourrir et d'pntrotonirs~mi'~tf)naircs. Les prcparaitfa terminas, quatre Mecottota. les PP. UonyaJamaya.Jpan UothMo. Joseph Le CaMn, et to Frère PacinquoOap!es<)!spartirent de Honfleur au mois d'avril. et arrivèrent àTadoussac le a!*mai après une heureuse navigation do trente otun joun)*.

Acette époque, les trouhtea qut allaient to royaume nuioaient

grandement aux progrès de la cotonip.On M souvent quoConuo,chef do ta ligue des princes, fut arrèto et enfermé à la Rastiuo,

puisAVinccnnes. Pendant aa captivité, le marechot de fitémincste femptaca provisoirement dans scs fonctions de gouverneur duCanada. Au sortir d'' aa prison, le prince vendU moyennant trentc-trois mille livres ~a charge do viee.ro! au duo da Montmorency,amiral de France. Ce dernidr Komma Champlain son lieutenant

générât, et t<ou!sXttt adtoss~aafondateMfdeOMebec,te 7mai 1620.une lollre par Jaquotte il lui recommandait vivement d'agir ia-

t. D!onm,o~ W~1.t, p. 90.a. aoHo.~~to~edesConaJfMM~anfah, 1.1, p. <M.8. M)(on.t. «t.– Ptttattd,t, <68.<-Fedand.1,tN.

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LA MtSStOXDU CAKAUA. 295

bas en bon Français et en Hts dévoué de i'Égtise. « J'aurai bien

agréabtea, lui disait-il, le sservices quevous me rendrez en cette

occasion, surtout si vous maintenez le pays en mon obéissance,

faisant vivre les peuples qui y sont le plus conformément aux

toix de mon royaume que vout pourrez, et y ayant le soin quiest requis de la religion catholique, afin que voua attiriez par ce

moyen la bénédiction divine sur vous, qui fera réussir vos entre-

prises et actions à la gloire de Mt'u, que je prie vous avoir en sa

sainte et digne garde*, »

Champlain n'avait rien de plus cœur que t'étaMissoment du

catholicisme danata colonie, mais c'était là le moindre souci do la

société commerciale fondée en i0t3. Une partie de ses membres

étaient calvinistes; itssacriuaiont ait hancdeapeueteriest'hon*nour natx'uat et la propagande religieuse. !.oa Récoiteta, subis'

saut les effets do leur mauvais voutoir, se voyaient refuser

toutes h") mesures qui avaient pour but la conversion des sau-

vages. IlSi voua vouliez rendre Montagnais sëdentairea, disait

aux m!)Miunnai~csun des tammit '!c ta société, nous les chasse-

rions Acoupa de batou~. n Il fut même défendu aux interprfteade donner aux religieux des tc'~na de langue indigène~. Et si le

lieutenant générât Sf pormettait q'xtqucs observations, nos mar-

chands n'en tenticnt aucun compte, car, pn dohora de son com-

mandement. il n'était qu'un simvlo associé, au même titre quetous les autres.

t'nte! état de choses ne pouvait durer; it compromettait non

Mutoment t'tuuvre de la convcr~ton dos fauvagcs maia encore !o

dévetoppement et la sécurité tt~too do la co!«nio. Uea plaintesnombreusoa ayant été adressées ft ta cour, Montmorency résotut

d'opposer aux Mtaff~a«(~ <t'MOf«'<lino nouvone société commer-

ciato; mois Il fut assez mal inspiré sur le choit des direotourtt il

prit deux calvinistes, Guillaume <'tËmory de Caen, t'onote et te

neveu, qui, pour obtenir plus aisément le monopole dea pettetc-ries, avaient manifesté to dessein d'embrasser ta religion catho.

liquo. Aprea quelques déméiés, tes 'tpux sociétés so réunirent en

une soute Mus te nom de CcH<~t~f t/c ~oM~Mto~Mc~.Et!e était

ouverte à toua les sujets du royaume, et la traita des pelleterieslui fut assurée pour vingt-deux au'<<.

t. Pe~Md,t. <6M<M.2. Segatd,étoffe 'fMCanatfa.p.<C9.8. FaiUoo,), <5t.4. PoatonMaMMotementpafMonhnn~oey.Mabtetoi ajootaonzeautteaanntcs

(PaUton,1.<M,t8S).

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?6 SOUSHtCHEUEU.– fMEaUËMPAMTtE.

La convention signée entre le duo et les sieurs de Caen porte que« ïe sieur deCnampiMa, lieutenant du vice'roi, aura ia préséanceen tPMw,Mmmaodera à l'habitation de Québec et générale.ment daoslla ~ouveMeP'rance amfrançais et autres qui y <~si-deront a. La compagnie c~mmereiate devait lui payer douzecents francs d'appointements annuels, entretenir dix ouvriersà son service et six familles de laboureurs, charpentiers etma~oos*.

~uiltaume de Caen pendant son ptemiers~joarao Canada rem-p!:t bien ses engagements et sut plaire à tout le monde; mais

après son dopant, les commis de M société M'pri~ntics ancienserrements et se montrèrent plus qu'indUt'Mfents&la colonisationet K t'ewan~etisation du pays. Bien que Cbamptain, mettant leCanada sous la protection de f;aiot Joseph (tMg~~ favorisât de toutson ponvoirïeB Kecuueia.~nx-eïcQntrccarfesdana l'exercice deleurs BtinistèMa n'obUarcnt pas do luttait appr~ciabies. Ce.pendant un dictionnaire de la tangoo huronneavait Mébaucbûpar !eP. Le €arondèsi'ann6e tQ<6, et le p. (.eorgesLe Bai)!if

pt~sonta au roi en <6M quelques études sur tes tangueshuronne,atgonqumeet moniagnaiso'. IlNosP&rcs.dit rauteur du Premier~<MM~w< Vo~ d!aH<la A~OMte/~~rdMff, auro!ent bienvou!uetabtirdess~nMnaiMttAQaebeo. aux T<ois.Mhi6res. à Ta.dousasc pour y habituer, entretenir et élever tes enfants desba~barcs, mais comme c'eatoit une entMpriso à grands frais et quenos moyens estoient mëdioepas e, M Mut ao!)icitor dans la uteropatria les aumônes oëeessairea. En tait, le premier essai de sëmi.

nairo(tuai) ne réussit pas. Il t,es gardons côtoient plus Mbortins

que les sauvages aduttea; la chasse et J'air des bois tes attiroient,ot on ipa retenoit plus dimcUement M

Aussi bien les HccoMct&.vu leur petit nombro, no pouvaient seconsacrer à la fois At'iostraction des enfants et ta i'cvang~nsationdes adultes, saoa parler dcatioiMqu'its devaient donner aux co-tons fonçais. !ts r<~ï<tront donc d'appeler Ateur aide un autreOfdre religieux, etsongcreat aux Jësuitesqui avaient déjà fait onAcadie j'apprentissage do ce rude apostolat. t.Le déBnitoire do laprovince de Saint-t~enya,dit t'abbô Perland, s'adressa Aces Pùrosplutôt qu'a d'autres, parce que deux Mciétés avaient toujours

t. FcthB<1.Mt.a. DépôtstoMtada'ottoata PêtoettopttfdeKotte-Se~eorfat (ootoorah~tttace

aoCanada,conimet'attesteotlesnombteotMtsttsMétet~eatnMobonocuf.3.~Mtaod,l, M7.4. Le Ctereq. ~<-m<<~ ~(OMf~MtM~, p. «9,9M.

Page 310: Compagnie de Jesus en France 1910

tAMi8StO'<HUCAKABA. M?

subsisté dams une union très étroite, travaillant ~nsetoMe dans

pinsienra missions awe une entente iouta cordiale*.

3. Les Jésuites, de ~enr côté, souhaitaient beaucoup d'ôvangé-tiser ces fêlons lointaines, à peine entrevues par leurs ppemieMmissionnaires La ~AMMa du P. Mard avait exaité l'ardeur apos-

tolique chez un bon nombre de religieux. A La Fiecbe, pendant<U<ana, le P. Massé,ministre dea scotastiqoes, les entretenait sou-

vent de son séjour et de Matravaux en Acadie, et ses récite les en-

ttammaient d'un saint zèle pour la conve!*siondes tnSdôtes. Parmi

les plus enthousiastes se distinguaient deux jeunes philosopbes,Paat LeJottneet Bar<h6!emyVimont.Envoyés à Pans en i62a pourcommencer au coUege de Cteftnontlears études théologiques, Ua

répandirent autuuf d'eux le feu sacré dont ils hrûtatcnt. t.? P. Spi-

rituel, Jean de La Nfctesche, ne pouvait qu'encourager !eora pieuxttéaira; il ne doutait pas, en effet, qu'au jour marqué pav Oieu la

porte de la ~ouveMo Ffam o no fut rouverte à la Compagtue de

Jéaua même il dit un jom au P. Vimont Je n'ai pas l'habi-

tude do faire des prédictions; cependant je voM afurtne que voua

verrez une maison de Jésuites à Ouébeo'. » Et non contect de

prier &cette intention, il recommandait Fœuvfa & wa anua et

il ses pénitents.Parmi eca derniers ne trouvait un neveu du duc de Montmo-

roncy. Monri de Lévis, duc do Ventadour. Ce grand seigneur,

déboute du monde,s'était retiré do !a cour; ayant ensuite Mcu les

ordres saoréa, il no souhaitait plus que contribuer A ta gloire de

Jésns.Cbrist. n a'aneetionna tout do suite à la mission du Canada,

et. quand la mort lui eut ravi le P. do La Bretesche, il choisit,

pour le remplacer, un de sea fils de prédikcUon, !o P. Phi!i-

hort Koyr<'t, tout dévoué lui aussi Al'évangélisation de~ !odiens.

Pt'ocuMUfauco!tugede<!ourgcs, Noyrotne rêvait que leur sa-

crinof sa vie et ne perdait aucune occasion de favoriser t'ouvre

de Champtain. !i comprit sans peine quel puissant soutien oHe

t. FedM<t.t, ?t!.2. CMOtiua,MhfoWf«'<'«a<M«t. <f"Moro~~ottWfte.t<~<<f<ff<*N,t. t, p.<.:t. ~a dintaathMtt MtMi)partaitde bonmatinateouojeune«-t~teut,thM"n

unmorceaudppain<)Mtlapoehp,quth maoseaipata tnid),as&!ssu la MMgaUed'napulls.il allaitd'uovilla~aaJ'oratre,enseignantladoctrineehtéUebneatr1aat?-donputte. t) a)!aHPendanta <'<mtte,eo~etsMotta doct~aeebt6Ueaoeacntcet<M8et am cofaats.Pendantet*âne,avecooe~gotahtéadn'tmbtf,MMtnpMicetepoatotat,nefcotMntle Mitqueforttard,CpuMparle ~eûne.par tEttooMMetunetoceeadonhttsaote<!«taMd)tame!et de p~M!MUone!it fatmit)tto<t,dixati~U,MOappteBttsMRede mttttottnatKtha tesMOM~ea(~ontttnento~Mo~oeJM<<-<fon<tAocae~owto?, P. )t, c.M).Of.deRochemeoteh,op.e«., 1.1,p. t<?.

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S98 SOUSMCHBUEU. PBEMtËREPARTIE.

aurait dans la personne de son nouveau pénitent auquel ce man-quait ui vertu, ai zèle, ni influence, ni prestige. Justement le duode Montmorency, fatigué des tracasseries que lui causait la cow-p<~w<?des M~cAoHch, cherchait à se débarrasser de sa chargede vice.roi. Le P. Noyrot conseilla au duo de Ventadourde l'ache-ter, et lui montra comment it pourrait, dans cette haute situation,bateries progrès de la Mon protégeant les predicatouradet'Ëvan.gué. Heor! de Lévis se tai~a tacitement persuader, et bientôtLouis X)tt ratifiait, par lettres patentes de janvier 1025, l'actepassé entre tes deux ducs'.

Cefut à ce moment qu'un Père Récollet vint prier to nouveauvico.r.,i d'envoyer des ~suites au Canada. On ne pouvait luifaire plus agréable requête. 11écrivit donc au P. Général pourlui demander des missionnaires et on r<'cut une réponse favo.rabto?. f,o P. Coton, promoteur de la premicro mission en Acadio,«ait alors proviuoiat do France; dès qu'il connut la propositinndes tMcoMeta.il b~oit la Providence qui lui permettait de <e-prendre une <euvre taquett~ il n'avait jamais renonce

Cependant cène œuvre était trop aumatureHe pour ne pointporter le cachet de la contradiction, et cettc.ci lui vint d'abordde certaines gêna qui prétendaient n'avoir en vue que t'intërètde la foi. Le choix que nous f!mes des Jésuites, dit le P. Sa.gard, fut fort eontpariô par beaucoup de nos amis qui taschaientde nous en dissuader, nous apurant qu'a la fin du compte ilsnous mottroient hors de nostro maison et du paya mais il n'yavoit pas d'apparence de cmira ceste moscognoiasance do cf8bons Pères; ils noni trop sages et vertueux pour le vouloir faireet quand bien mesmo un ou deux partioutiera d'entre eux en au-roient ta votontô. une hirondcHo no fait pas un printemps, nyun ou deux religieux, la communauté <.n L'opposition vint aussido la cow~w<' ~M M<<.tH~. Ptusieurs associés étaient hu.guenots. et aimaient assez peu tfs ordres rctigieux; ils avaientioiéré tes pauvres Récollets, mais ils redoutaient la venue desJ~suitea qui avaient do puissants proteoteum à la cour et pou.valent faire arriver leurs plaintes jusqu'au pied du trône ='

1. ~<MMK'<t~~W(M'«M.W~ton~ P. t).c. tU.~t.ettMda P.U~Mt aa P. Armand,a?jao.!ef <6MtFmoc!a.BpM. <:po..~IVJ,8.TM, ~ctAefcAM.t. tv, p.M7.<.8a~ M~M du Canadae<to~apM~e ~M WwMMRécollets«on</&(~<pour<oeMt-cM(o<tdes<n/MeM<~p.aM.

~eoMeM8. PMtaod. t, ats..

f

Page 312: Compagnie de Jesus en France 1910

LAMtSStONDUCAKAOA. '!9a

En vain essayèrent'its d'entraver le départ des Jésuites que le

roi avait approuvé. Le duc de Ventadour leur nt entendre qu'ilsdevaient non seulement y consentir, mais y contribuer; puis,

pour couper court à de nouvelles difQoultés, it se chargea lui-

même des frais du voyage*.Le vice-roi avait môme oQert de pourvoir A l'entretien dea

Pères Jésuites jusqu'à ce qu'ils eussent trouve des ressources

suffisantes; mais cette générosité n'étant que provisoire, le

P. Coton dut chercher tes moyens d'assurer l'avenir de la mis-

sion. Leoiei lui vint en aide. !t était à Amiens lorsqu'il reçut la

visite du marquis de Rohault de Gamache, dont le Ma René ache-

vait au collège de cette ville ses études tittéraire&. Ce seigneur,très homme de bien, consacrait une partie de sa fortune à dos

œuvres charitables. Rien ne fut plus facile que de t'intéresser &

celles du Canada; il promit, pour tes soutenir, d« donner, sa vie

durant, une t~nte annuelle de trois mille livres. Dieu l'en récom*

pensa en af~etant son fils à la Compagnie de Jésus. Dans le

courant do l'année i62u, avant de quitter sa famillo, le jounohomme pria son père do consacrer à la fondation d'un collègeà Québec une partie du patrimoine qui lui était destiné. Le

marquis, consentant volontiers, remit au P. Coton,uno somme

de seize mille écns~.

4. Il ne rfstait plus qu'à choisir tea misaionnairea. Déj& des

religieux en ~rand nombres'étaient onerta prêtres, scoatatiquo<coadjute'tM. Mans uno letlro au P. Coton, t'! P. ViteUeschi lui

signale tes PP. Chartes Latemant et Philibert Ncyrot, les Pfèrta

Barthétemy Vimont, Jean Goacstro, Jacques Bécheret, Léonard

Chauvin, rr<n~o!s Charton, Jacques Froment~; mais d'autres

encore avaient soiticiM directement du P. Provincial la mémo

faveur. Une mission aussi rude que. celle-là demandait do mates

courages et dea aanMs robustes. Le P. Coton désigna pour le

premier départ tes PP. Charles Lalomont, Eonomond Massé et

Jean de Bfébfuf*.Le P. Lat~mant, ancien professeur de grammaire, de littéra-

ture et de mathématiques, était alors prmoipat du pensionnatau collège <to Paris; il fut mis à la tête de l'expédition Le

1. tMJcm.a. Mooom.hht. mtM.,P. tt, c.ta.8. Lettreda to f~~tMtOM(ttaneh,Bp!M.'Oea-,t. iV).4. Mon.hbt.n'tM..c.6. tyepî~ Cha"tp!atn,11<tattoMadotteMi'AImandquia*dteeMUeateoantett-

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Mo SOUSHICHËUËU. pREMtE~Ë PARTIE.nP. Massenous est déjà connu après une absence de douze ans,il retourne dans un pays où il avait laissé tout son cœur. LeP. de Bréheuf, le plus jeune des trois, deviendra le plus iUustrepar l'héroïsme de ses travaux et de sa Mort. On leur adjoi-gnit deux Frères eoadjuteurs, François Charton et t.m.ert Buret,dont le concours serait utile dans un pays où it faudrait toutcr<er.

Nos cinq Jésuites s'embarquèrent à Dieppe, le avril <C25,sur un navi.'e commande par Guillaume de Cam. tandis queCbamp!ain. maintenu dans sa charge de lieutenant générât, res-tait en France pour s'occuperdes auaires <!ola colonie. Arrivésà Québec, les Pt.tos y reçurent un trt-s n)auv;<isaccueil. Emeryde Caen a étonna de n'avoir reçu aucun ordt~edu vice-roi à leursujet: il osa bien déclarer qu'il a y avait point de place poureux ni dans i'Aa&<<o~, ni au fort. ni ailleurs. Que faire? ienrtaudrait-it donc retourner en t'fanco? Les deu< de Caen les vengagaient. Mais tes PI'. Hec..ttets t.-ur oH'rircnt une charitablehospitalité dans le couvent de Saint.Chartes. et les deux commu-nautés ~curent plusieurs moiscAto à côte tetravaiHanteosembtedtns !a meilleure inteUi~ence~ '<.

Cependant. désireux de ne point rester à la charge do ieurshôtes, les Jéstutea cherchèrent un endroit favorable pour leurpropre étabtissement. Ils choisirent, non loin des RecoUets. unemplacemont très agréable, alors connn sous le nom de fort Jac-ques Cartier, et, en plus, un assez vaste terrain situé entrerivière Saint-Chartes et le petit ruisseau Saint-Miche!. Us endemandèrent au duc de Yentndour la concession qui leur fut gra-cieusement octroyée le tu mars iu26, nostro volonté estant.disait le vice-roi, qu Us jouissent paisihtenx-nt de tous les bois.lacs, estangs, riviùres. ruisseaux, prairies, carit-rcs, pairrières etautres choses qui se rencontreront dans le contenu desditesterres, esquelles ils pourront bastir, si bon ieup s.mhie. unehabitation, demeure, noviciat ou séminaire, pour aux et ponry eslever et instruire les en fans des sauvages3

X' '!?~' auteurs écrivent son nom avecaeut t. mais lui et Ma fr~e J<t(ttne signalent ~otemoM/.t. Voir tome Ot, p. )99, 6ttt.4;)'5.,< Lettres '< Cha.op)a!o et au PMWneia) des HteoOets 28 juillet

p.dn ('onada. p. 868, et Ferlatid, l, 316,3. Donation des terres de ~r de la Vacherie par

dour, 10 mars 1626 (Atcblv. lIal., U. 2U),

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LAMISStOKDUCANADA.

Le i" septembre 1625, les pères prirent possession du ueu

où devait bientôt s'élever la résidence de Noire-Dame-des-Aoges.

« ~ous. plantâmes la sainte Croix avec toute la solennité pos-

sible, écrivait le 1). Lalemant à son frère. Les Kéyérends Pères

Récoltets y assistèrent avec tes plus apparens des François, qui

après ie disuer an mirent tous à travailler. Kous avons, depuis,

toujours continue, nous cinq, à déraciner tes arbres et à bes-

cher la terre tant que le temps nous a permis. Les neiges

venant, noua fusmes contrainets de surseoir jusques au prin-

tempsPendant la rude saison de Utiver uu'it passa sous la tente des

Algonquins, le P. de Babeuf, pour se préparer à l'apostolat des

sauvages, se livra surtout à l'étude des langues indigènes. Lea

PP. Lutemant et Massé partagèrent leur temps entre la même

étude et remerciée du saint ministère auprès de leurs compa-

triotes. Ueoxinterprètes avaient consenti à leur donner des tecoas

de langue hurouue et atgouqoiue. Cette étude était d'autant plus

importante que, d~ja, le P. Supérieur songeait à instituet- une

école pour tes onfnnt<)des tndieos < Xous o'avona pas fait autre

chose cette annep, mandait le P. Lalemant au P. Cénéra). le

f août iu2<~ 'jue d'acquérir !a connaissance des lieux, des per-

sonneaet de t'idtoate des deux nations. Pour tes Français qui sont

ici au nombre de quarante-trois, nous ne nous sommes pas épar-

gnéa. Après «ne exttortation sur la nècessito du sacrement de pé-

nitence, nous avons entendu leurs confession génér&teN.Nous

leur donnous tous les mois doux sermons. Nos Pères, grâce à

Dieu se portent bien. Tout notre temps, on dehors des ûsereicea

spirituels et des o'uvrea apostoliques, est emptoyô à cultiver la

terre

Ces travaux manuels étaient neceasaafes~&moins de s'exposer

&mourir de faim. « Noussommès si éloignés df la mer, que nuua

ne sommes visita par les vaisseaux français qu'une fois chaque

année, et seulement pM ceux qui en ont droit, car cette naviga-

tion est interdite aux autres. En sorte que, si par hasard tesns.

vires marchands perdaient ou s'ils étaient pris par les p t~tes,

nous ne pourrions compter que sur la Providence divine pour

1. LettfMdoP.LalemantAsonfrère,f'août i6M(~e.tfeffMrc~Hfo<<,t. XIII,an.1626,p. 13).

2. Lettre do P. Gfmrat ao P. Gh. Latemant, t" d<e. t6Z5 (Francia, Epist. Gen.,

t.)V).a. Lettre do P. Lalemant ao P. (Mn., t" août <M6 (Carayon, Boc. <n~<< X)t, o.

V!tt)

Page 315: Compagnie de Jesus en France 1910

:'(M SOUS tt!CHEL)EL. PREMtERK PAhTtE.

nnx~fnp tt~me nntt«<f Pn ~«nt w*n ~–- -– 1.pouvoir nous nourrir. En effet nous n'avons rien à attendre dessauvages qui ont à peine le strict nécessaire; mais Celui qui apourvu jusqu'à présent aux besoins des colons français, ne cher-chant ici depuis tant d'années qu'un gain temporel, n'abandon-nera pas ses missionnaires tout occupés de sa gloire et du salutdes âmes. La moisson est abondante et Je nombre des ouvrierspetit, mais les nôtres sont disposés, avec la grâce do Dieu, à ne selaisser abattre par aucune difficulté Il

Dela culture des terres dépendait pour une large part t'e\!s-tcnce de la colonie. Or la compagnie commotciate t'avait beau-coup trop négligée, ne pensant qu'à s'enrichir par la traite despelleteries. Sans doute quelques familles do taboureurs étaientvenues s'établir a Québec; mais on n'avait pris aucun.. mesurepour faciliter leur travail. Elles ne parvinreui u défricher quet-ques arpouts do terre qu'a force do courage et en ..urmontanttnitto obstacles, et quand elles purent récottor au deta du leurspropres besoins, eu tes contraignit à vendre le surplus au prixfixé par les associés des de Caen qui seuls pouvaient racheter. EtChamplain t'tait impuissaut contre ce monopote dout it redoutaitles conséquences. Tout ceci observp.t.i!, no se faisait qu'a des-sein de teuir le pays tousjouN nécessiteux et ostor le courage àchascun d'attt'r y habiter les commerçants voûtant uinsi avoirIl la domination entière sans que d'autres s'y puissent ae.croistre

Les Jésuites, n'ayant rieu a attoodro ni des associés ni des sau-vages, avaient donc pris to seul parti raisonnable de se hufUreAeux.m~nes par la culture du sol. Champtaio les en tuxc haute-mont. Pteust à ttieu que depuis vingt-trois aus. tes sociétés[eotmnerciatcsj eustent esté aussi poussées du momo de&irque cesbons Pères; il y auroit maintenant plusieurs habitations et mes-nages au païs qui n'eussent esté dans lea transes et apprëhon-Mons qu'ils se sont veues Quand au P. Générât, il feiioita tesmissionnaires d'imiter l'exemple des premiers Pères envoyés enEthiopie, lesquels joignaient le travail des mains aux œuvres det'apoatolat 4.

6. Lorsqu'au t026, le ueutonantgëuérat revint a Québec, il était

t, CH'o*!u8,~<. m<M.caoo~ t, p. 15.2. t oyo~e<<feCAam~tatn. 1. Il, p. 224.8. t'o~M do Champlain,t. Il, p. ~t.4. LeMMdu

G6n~tao P.Ch. Lalemant,t6 dëc. <628(Francia,Bpht.Oea.,

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LA MiSStO~ DU CANADA. 303

accompagné de deuxnouveaux missionnaires Jésuites, tes PP.Anne

de Xouë et Philibert Xoyrot, d'un Frère coadjuteur, Jean Gof-

fesho, et de vingt ouvriers engagés à leur service pour travailler

aux constructions. Une commission nouvelle accordée à Cham-

plain t'autorisait '<à bâtir des forts; à instituer des ofCciors pour!a distribution de la justice, pour le maintien de la police et des

odonuances; à faire la guerre et la paix avec les peuples sau-

vages à découvrir un chemin pour aiter par l'occident auroyaumetlu la Chioe et aux Indes orientâtes; en un mot à exercer sur les

lieux tou:' les pouvoirs du vice-roi pour le bien et le service deSa Majesté tr<'s chrétienne

C'était eo somme t'autorité souveraine, mais toute nominale;

tar, comment et sur qui t'exercer? Acemomentla colonie ne peutsi' suffire Acttc-nx'mo eUo n'est ni organisée, ni peuplée, ni cul-

tivt'e. Ette est presque uniquement un entrepôt de commerce, unmarchô de fourrures, en sorte que la direction réelle appartientau\ u)arctt!)uds qui ont établi des comptoirs aux TroisHiviercs,aux rapides de Saint'L"uis et surtout &Tadoussac. Québec mérite)<poioo le nom de bourg; moitiu missiou, moitiu factorerie, ses ua-ttitants sédentaires n excédent pas cinquante à soixante, tant reti.

gieux que traGquants. th'ux ou trois malheureusesfantittcsont ap-pris Asubvenir x leurs besoins avec les produits tlu sol les autres

tit~nt leur subsistance de la Franco. Tout dépérit sous le mono-

p"!e des do Cuen fu changement comptât dans t'organisatioode la CoM)~M<yMtfJf .Mon<Mw<'M~pouvait Meutremédier à uneruine prochaine et inévitable de la mission comme de la colonie.Aussi Cttamptnin, d'accord avec le P. hatemant, prit-il une réso.

lution suprême. Pendant que te P. dp Kout' accompagnera l'infa-

tigable P. Je Brébeuf au pays dos Murons, te P. Koyrot repartirapour Paris, avec ordre d'exposer au vice-roi le véritable état deschoses. « Le secours qui nous est venu do France, écrivait te P. La-lemant à son frère, est un bon commencement pour cette mission;mais tes affaires ne sont pas encore en tel estat que Dieu puisse yestre sorvy ndettemcnt. L'hérétique y a autant encore d'empire

que jamais; c'est pourquoy je renvoyé to P. Noirot, selon la per-mission que tes Supérieufg m'en ont faicte, ann qu'il parachèvece qu'U a commencé it est le mieux entendu en ceste anairo.

J'envoye son compagnon avec le P. Brébeuf &cent lieucs d'icyà une de ces nations qui sont stables en leur demeure. J'eusse

t. Pet!amt,t,ata.9. PathmM, ~M p<oon<eM ~anpah dans t'/tm~W~Medu Nord, p. 2;0.

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30t SOUS tUCHEUEU. – PRENDRE PAM1E.

bien désifé estre de la par' mais nos Pères ne l'ont pas trouvé&propos, jogeans qu'il estoit nécessaire que je demeurasse !c\tant pour testabusMment de notre petit domicile que pour t'en-tretien des François a

Le P. Xoyrot, débarqué en France, te rendit à Rouen avec unjeune aauvage auquel l'archevêque fut heureux de conférer !o$saint baptême; ensuite, it atta directetnent à Paris, où il multi-

plia ses démarches courses, visites, lettres, mémohes. it ne né-gligea rien pour gagner aux iutéreta de la Nouvelle h ance lespersonnages ~s plus ionuenta de la capitale Au vice-roi, àLouis Xttt et a leurs coxscitters, il exposa les mau\ dont souifraitla eotonie; il Htontra t'unique rouede dans la dissolution d'uuoNociëtôcommerciale où dominaient les calvinistes, et dans son

remplaeement par une société de catholiques assez d'~intfresscs

pour faire passer avant tont t'hoMeur de la mère patrie et la pro-pagation de la foi catholique

L'incfoyahte activité qui! d~ptoyait donna quelques soupçonsaux ussociesde la CoMt~o~~ .MoH~<o~<My.A~ant de une sesprojets, ils employèrent tous les moyens pour tes faire ~chou'uMn~e,par esprit de vengeance, iht se tivrèfeot A des act~s ea-

pablos de ruiner la mission pendant que teura afHdéa, en rance.empêchaient te départ dea seconfa destina aux retigieu~ et desmunitions réetamëa par Champtain. leurs commis, résidant à Uué-bec, réduisaient presque Alitfamine les miMionnairfs et tes patho.

Uqueaponr tes contraindra à se désister eux-mêmes de !enr entre.

prise. Maisces menées odieuses ne pouvaient qu'oavrir les yeuxaux moiM ctairvoyanta. Le P. ~yrot ré'Mttutd'en Unir et pourcela de N'adresser aa puissant du jour, aa cardinal de Richelieu.

6. Le vaillant missionnairp, tr~a hun adminiatrato'tt', hommeactif et entreprenant, n'avait point toutefois ta p!<rote faeite;appréhendant do se troubler en présence du grand ministre. il sefit accompagner par le P. Ragaeneau. Mniaau scut accueil deRichelieu, toute timidité disparut; ~yrot aut s'exprimer Kansembarras, exposer avec chaleur, étoquonce même,l'objet de savisite, et le cardinat lui prêta la plus grande attention

1. LeUMduP.mctOMt,<"aoOtt6M.(Ae.Vew<M/nfo~,<<m.aM.t6M,p.t2).a.MonumentaM6<tn!M.,e.tv.3. OMOiUus.op. cM.. 1. t. p. x. – Cofdafe, ~t. ~c. ~e< P. Vt, ). X, n. 220,

221,4.MonutMntaMatof.miss.,1.e.

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LA Mt§8IOX BU CANADA. 3(K.

1. Monam.h)~. mtss., P. !). c. M. – Fetiond,1, 2:9.COMMt-ftS DB <tSt.B. – T. IV. 20

Au sortir de l'entretien la réso!utiou de Richelieu était priM:lui qui s'apprêtait à humilier le protestantisme dans le royaume,ne suuSrirait point qu'une société de quelques commerçants cal-

vinistes perdit une colonie française ou y enrayât l'expansion du

catholicisme. Prompt à passer aux actes, il supprime la compagniedo Montmorency et se charge d'en créer une autre qu'il tiendra

sous sa dépendance. Il est déjà ~rand-mattre et surintendant

général de la navitfation et du commerce. Afin d'avoir la haute

maiu sur le Canada, il eu~a~e le duo de Ventadour à résigner la

charge de vice-roi eu sa faveur; puis, ayaut trouvé cinq auxiliaires

do hnnna volonté, il signe avec eux, le 29 avril t637, l'acte d'éta-

bUssement do la CuM~oy~)~(les Cc~ .t~soft~s ou </t*/« JVoM<c

~ottcp. Avec un parfait dcaintereMemeot. la marquise de t.uer-

cuevitte cëdo ses droits sur t'Acadie et se fait inscrire pour une

somme de 3.ttuUlivres daos !a nonveHosoci~t''

En puNiant l'acte d'établissement, .V~cMfp /ra«f0~ fait

remarquer le ~rnnd soin que monsieur le cardinal prend p'~ut'ramener à la Foy les peuptcs sauva~ea. Ktdo fait, on voit aux

consid~rantu et aux artic!es de ce contrat que b'uis X!tt et non

ministre poursuivant une <fuvre de chUMatiun catholique et

française.Le tt<tycuntinunnt te m~medésir que le deifunt rny sou pcra

avoit de faire rcehfn her et découvrir <'apaya. terres et tontrees

do la Xttuvpttc France dite Canada, quelque habitation capable

p"ury estatdir uuo cot'tuie, afin d'essayt'ravoe rabsistanco divine

d'amener tes peuples qui y habitent a la co~n"issance du vray

Dieu, les faire po!it er et instruire u la Foy et rpngion catholique,Monaeisueur le cardinat de Hime!ieu, estant ot)Ut?épar tosdovoira

de M cttorgo de faire roussir tes eaintea intentions et desseins

desdita s~isueuM Hoys, avoit ju~ que le seul moyen estait do

peupler ledit paya de natut~tn fram.oM tathoMquM. pour, parleur exempte, disposer ces nations à la religion rhr<tieuno ci à la

vie civile, et mpsme, y t'stahtissaat t'autorité royale, tirer de<'ditea

terroa no'~ottomeHt découvertes quelque avantageux commerce

pnur l'utilité des sut'jets du roy.Néantmnina ceux auxquels on av'tit confié co aoin n'ont pas

été curieux d'y pourvoir iÏa ont agi « plus tost pour l'iutercat

des marchands que pour t'advaucompnt du service de Sa Majestéita n'ont eu aucun pntnoir et volonté de peupler et cultiver te

t. Monam.h)~.n))~, P. !).c.M.– Pe~antI,t. 2:9.

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306 SOUSMCHEUEU. PRBMËBEPARTIR.

pays; us ont tout fait <' poureSarouoher les Fraoçois qui y vou.drunt aller habiter M.

« Les désordres estant parvenus Ace point, mondit seigneur aoreu estre obligé d'y pourvoir. C'eat pourquoy, après avoirexaminé diverses propositions et ayant recogneu n'y avoir moyende peupler ledit pays qu'en révoquant les articles cy-devantaccordés AGuillaume de Caenet à ses associes, comme contrairesà l'intention du Roy, mondit Seigneur le cardinal a convié lessieuro deRoquemont.Monot'. deLattaignantS.Dabton~, Duchesne'et Castillon, do lier uneforte compagnie pour cet enet, s'assemblersur ce subjet et en proposer les mémoires. Ce qu'ayant estéeueotué. ils ont promis a mondit seigneur le cardinal de dresserune compagnie de cent associés et faire tous leurs euurts pourpeupler la Nouvelle Frauce dite Canada suivant les articles cy.après déclarés.

La CoM~o~~tcdes C<~ Associés s'obligeait à faire passer deuxou trois cents hommes dans la colonie dès i'aonée <628, et elledevait en transporter annuellement pendant quinze ans jusqu'aunombre do quatre mille tous Français et catholiques, Elle testogerait et entretiendrait pendant trois années; après quoi eUediatribuerait chaque coton une certaine quantité do terres défri-chées. suffisante aux besoins de sa famille, et lui fournirait le grainnécessaire pour tes premières semaittes et pour la subsistancejusqu Ala recette suivante, t~to pourvoirait A entretien de troisprêtres et à tous les frais du culte, durant qui<Kaans. dans chacundes postes qu'on établirait.

A ces conditions te roi faisait & ta compagnie tes plus grandsavantagea il lui donnait en toute propriété teCanodacttaFioride'il lui remettait pour toujours !o trauc des cuirs, peaux et polle-teries. et, pour quinze ans, tout autre commerce par terre et parmor, sauf toutefois tnpécho des morues et baleines déclarée librepour tout Français: il lui promettait deux vaisseaux de guerre,armés et équipés, d..nt ello pourrait nommer les capitaines.

En outre, pour favoriser t'ouvre des futurs colonq, Sa NajcsM'our accordait a oux.mt'mes un certain nombre de privUéges.Tout artisan, ayant exercé son métier pendant six ans dans laNouvelleFranco, serait réputé maître et pourrait tenir boutique A

t. Contrôleur6~M)<!es8<t)h!eaenBroaage.2.BottMeohdeCatols.3. SycotcdeD!eppe.4. Bchev!ode lavtHedu Matro<!e-G~ec.

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tA M!5StONDU CANAOA. 30?

Paris et autres villes. Pendant quinze ans toute marchandise

provenantde la colonie serait exempte d'impôts, etde même toutes

les munitions à elle destinées, les vivres et autres choses oéces-

saires à son ravitaillement. Les descendants de ceux qui se fixe-

raient dans le pays et les sauvages convertis seraient censés et

réputés naturel français; ils jouiraient dans la mère patrie de

tous les droits inhérents à cette qualité sans être tenus à aucune

formalité de naturalisation*.

7. Ainsi se trouva remplie, et au dcta de toute attente, la négo-

ciation confiée au P. Noyrot. Tandis qu'il la menait à si bon terme,

it s'était occupé aussi, activement, en qualité do procureur,

d'approvisionner la résidence de Notre-Dame-des-Anges. Les

terres cultivées ne pouvant encore suffire à la nourriture da tout

le personnel. il fallait faire venir beaucoup de choses de Franco.

Crace aux aum&oesrecueillies, le P. Noyrot put expédier à Hon-

Ocur tout ce qui était nécessaire, pour un an, à l'entretien des

missionnaires et de leurs ouvriers. Cet envoi aurait du arriver à

Québec vers le milieu do <627; mais le capitaine de La Matde,

tout dévoué aux de Caon, épousa leur animosité contre les J&saites

et arrêta les ballots destinés Ala résidence. Au mois d'octobre

tes provisions de t'annéo précédente touchaient tour lia, et te

Il. Lalemant réduit à ta famine se décidait à partir avec ses vingt

ouvriers tMt'arque en France dans to courant de novembre, il

rocut AParis une lettre du P. Centrât q"i t'exttortait A ne rion

négliger pour venir au secours de la mission

L'année suivants, 1038, Louis Xtt!, }Mrun édit daté ducamp de

La Bothette, conHrma l'acte d'~tabiissoment do la Cow~~a~ de

la A'oMp<c ~M<ff qui compla bientôt plus de cent associés.

Soutenue par do puissants protecteurs, la nouvelle Mciéte donnait

déjà tes plus bettes espérances. EUe équipa quatre vaisseaux,

placés soua le commandement de l'un de ses membres, Claudo de

Roqucutont, lequel devait remettra & Champlain un brevet le

nommant gouverneur et beutenant général du roi au Canada, it

partit de Dieppe le 8 mai, accompagné do doux Jésuites, Chartfs

Lalemant et François ttagueueau, et de trois Récot!ets\ Le

t. ~eMey~tM~nf~. p.aM-9M.9. P~tand.), aat.&LpUMdoP. Otlaeralau P. Leiemant,1&détembKt62?(fmneia,BpM.Oeo.,

~tv).<.AKhWeadotama~oe,A',Ht.6. LettredoP.<M~Mtao P.Memaot.17juint6M(PraDda,Bfht. Oea.. tv).

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30f SOUS tUCHEHEU. PRENtËHK PARTIE

P. Noyrotaveodenxfrérpscoadjuteurs snivaUtaQottiUe, montéaurun navire chargé de provisions pour Notre-Uame-dos.Anges Niles uns ai les autres nodevaient parvenir au terme de leur voyage.

Un nouveau coup de force allait être tente contre tes pos:tea.siens de. la France au Canatta,et cette fois par des huguenot'français passes au service de l'Angleterre.

David Kertk, hattite et hardi marin, n6 & Dieppe d'une mèrefraneaise et d'un père écossais, s'était fait donner par Chartes t"l'autorisation d'attaquer notre colonie renaissante. Aidé de sesdeux frères, Louis et Thomas, it avait éttuipé Agrands frais p!u.siouM navires. La petite nott~ partit de Londres au printemps de1628 guidée par un trattre, !ocapitaine Niohet, dieppois lui aussi,qui avait commandéjadis un vaisseau des do Caon. SuperieuMen nombre, tes audacieux aventttfiera s'empareront faci~ment de

Port'Roya! et allèrent mouiller devant Tadoussac, t'cmbou-chure dll Saint-Laurent.

On~taitaioMau commencement du moisde juillet, Champ!ainattendait d'un moment At'autre les vaisseaux do la CnH)a<wdes f~ ~AAof~, ~uand dem hommes, accourus en toute hatndu cap Tonrmen!e, lui annoncèrent t'approche de la Hotteanglaise2. Averti de la présence de l'enneiiii, le gouverneur pré-para quelqnes retranchements antoar de /A~<oH et du fortdont tes remparts n'étaient pas encore termines. Par t'imprô-voyance des de Caen, tout Manquait vivres et munitions. LesMsnitcs et les Hccottots ntirpnt lours récottes la disposition ducommandant.

Le tOjuittet. des Bagnes, prisottniers des Angtais. apporte.Mnt&Champtain une toure dansinquette ttavidK«r<h t'informait

avait otnenu commitsion duruide!at:rande.Bretagne pnurprendre possession du Canada, tt t'invitait en même temps ttrendre le fort et fAa&w< nnn d'éviter une effnsioMde ttangabsolument inutile. Acette sommation, le gouverneur, d'accordavec les principaux habitants, nt une t:M~' et nohte réponsef Nonsien! ayant encore des grains, hteda d'indc, pois et febvea,sans ce qne le pays fournie, dont toaNotdats de ce tieusepaa-sent ~e eontcntont] ans~i bien que s'ils nvaient tes mcittenresfarines du monde. nouH ne serions pas dignes do paraître deshommes devant notre ttoy, Hinous rendions le fort et ~<~«~en J'oslat que nous sommes maintenant. Je sais quo vous <!stimo-

<-CMat!o<,op.fM.,). t, p. n.2. PattoMM. p~87a, a!B. Ferland, t. 9M.

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LAMiSSMXUUCANADA. 309

rez plus autre courage, en attendant de pied ferme votre pe~sunne avec vos forces, que si Jacbemont noua abandonnions une

cbosetjui nouscstsi chère, sans premier voirt'essaide vos canons,approches, retranchomens et bateries. Nous attendons d'heurea autre pour vous recevoir, et ompescher, si nous pouvons, les

prétentions qu'avez eues sur ces lieux 1.

Champtain n'avait plus que cinquante livres de poudre, maissuivant son expression, en ces occasions, bonne mine n'est pmidéfendue". Sa fermeté en imposa aux Anglais. Kertk, convaincu

qu'il se heurterait à une résistance d~sesperJe, renonça pourl'instant à son premier dessein. Trouvant plus d'avantage a sur-

prendre la notti!!e qui venait ravitailler Québec, il quitta Tadous.sac et croisa dans le golfe Saint-Laurent. A la hauteur de nied Anticosti ou de t'Assomption. il rencontra les navires fran-t.'aiscommandes par Hoquemont. Cc!ui*ei se défendit avec cou-rage contre des forces très supérieures après <)ixheures de

combat, il fut forcé d'amener pavillon. !i M rendit Aces troisconditions vie sauve deafeti~ieu<, reapect des femmes, liberté àtous. Kcrth renvoya en France Hoquomoot et les colons, et jetasur une mauvaise barque les ttëc<dtotsqui Oniront par aborderà Hayonne. Le P. !<oyrot, poursuivi par les vaisseaux ennemis,était parvenu '<c!)appor: il gagna, apr~'abion des dangers, mi

port do France. Uuand aux PP. Lalemant et Raguonoao, le vain.

quourtcs cunduisit comme pfisonMeFsenAngteterro~.D~qu'U apprit la captivité des doux missionnaires, io P. Vitel.

tesch! s'cmpMMad'ecripo au P. PtUcau, ppovinciat do Franco,l'engageant à faire tous ses efforts aMod'obtenir leur mise entibortc~. Craco ai'intet'veniion de Marie doMëdioiaeta l'influencedo M tille, la reine Henfiette. los PeMs fnFent pfo:nptementdetivfes et conduits do LondMa en Betgiqoo, d'où Us vinrent &Paris. Les tribulations éprouvées p:<r h mission du Canadaavaient vivement ému !o cœur du Souverain Pontife; mais U nodoutait pas qu'elle ne produittt un jour des fruits abondants oesalut Aussi le P. Général, auquel ii avait cunQd ses espérances,continuat.i! do la recommander ao P. FUtoaQet au P. La!emaatmature toutes les éprouvcs H fallait poraôvcrer

1. )o~o~M~e MoMp~M.).tt,p.tM.<93. Cf. CteutiM.t.t. f.tS.–petttBd 8, eaa. Moaum. M<t. mt~. ). H. c. t. < Ctentio~. t.}, p. tMo. eoXa2~ o/&f<!fepopcM. Montât, e.t&74.<MO. p. <8i. 'eaaa~o~9.~MMduP.U.<OtrJ<uP.KttMO.aMtembMt6M(FMn<a,Bcht. u<B t tVt<.Lettresdumeme<aP. t~ktatot, Md~eembM<62a1ta P.KUeM,TMt.t6M1·bldcm).

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<0 SOUStUCHBHEU.PREMIÈREPAttTtB.

8. Cependantla détaxe de Roquemont entraînait les suites les

plus f&cheuseapour Champlainet sescompagnons qui ne pou-vaient, avant dix mois, recevoir aucunsecoursde la mèrepatrie.Au mitieu de sa détressele gouverneur ne perdit point courage.Afinde faire durer le plus longtemps possiblele peu de ivn's

qui restait, la ration de chaque homme fut rédn!te à sept oncesde pois par jour. Lapèche, la chasse, les racines trouvéesdansles bois,quelquesmorceauxde vennisondonnespar les aao~tges

empêchèrent les Françaiset les religieux de mourir de faim pen*dant l'hiver*.

En t629, la Compagniedes Cent ~Moct< arma de nouveaux

navires pourravitailler le Canada,et Richelieuordonna au com-mandant de Raz!Uy de tes convoyeravec sept vaisseauxdu roi.

D6J&lu Motteétait tassemMéodans le port de LaRooheno,prête A

partir, quand un traitéde paixfut conclu à Suseentre LouisXHtetChartes i". L'AngteterMétant devenuet'aUteedela Pranco l'ordredonné à Razillyn'avait plus de raison d'être et fut révoquer

Au mois de juin, tes capitaines des navires~~rchands quiavaient retardé leurvoyagepour attendre teavaiaseauxde guerre,Mdécidèrent enHnà partir. ToutJ'espoirde la colonie reposaitsur cetteexpédition maia elle n<'devait pasm!etMattehtdre sonbut que la précédente.

CinqJésuites étaient parmi les passagers tes PP. Latemaot,Noyrot,Alexandreda vieux'Pont, Barthélemy Vimont,et te F~MMatot,de la provincedo Champagne.Le P. Vimont,était embar-

que sur le vaisseaucommandépar le capitaine Dan!et. Co!ui.ct

poofséparta tempête sur rt!e du Cap-Bretoa, s'empara du fort

qu'y avaientconstruitles Angh!a,!e démolitet en bâtit un autMà Fentrée de ia rivière du Grand'Cybou; il y taiMale P. Vimontaveo quarante bonuneset revint en Fmnceavec eoixante prison.nie~a*.

Le capitaineJoubert, moins heureux, fit naufrage sur les côtesde Bretagne Quant au navire monté par les PP. Lalemant, Noy-rot, de Vieux'Pontet !e Frère Malot,11alla 88brisersur lesrocheMdet'tte de Canseau,près de la Nouvelle-Écosse.LeP. NoyroiettoFrère Maïot, furent engloutis; les PP. Lalemant et de Vieux.

t. OKOttM,1.1,p.99.a. Me'<tattdttUaaa~ ao a~ge de La BoetteMe.Of. A~ece!,&<MfMbu cognât

de~cA~eM, M. <M, 463, 4M.<M, <M, 6)4,629. M)t ttt, tM.9. ~McM, lU, 8M.<.BehMoodo wyaso Mtoar teeeDt«!M Oactet e!MepMpMttmatt,p.SM.–Cote!t'

ftof o~ <Mo<<'pepeM,eo~afo< <a74.{660,p. <09.doa o j 8tatn9apeia, totoniat .6740.660,p, 105,

Page 324: Compagnie de Jesus en France 1910

LAM!ËS!OKDUCAKAOA. 3«

Pont parvinrent à gagner le rivage*. Quelques jours après, leP. de Vieux-Pont rejoignit le P. Vimontau Grand-Cyboupourtravailler avectui&i'évaagétisation des indigènes~.Le P. Laie-mant recueilli par des pêcheurs basques fut conduit à Saint-

Sébastien,où it aborda, après un second naufrage s.

9. Tandisque notre nottittemarchande était ainsianéantie ou

dispersée,Champlainet les habitants de Québec,privésde tout

secours, se voyaient menacés de la plus crueUofamine. Étant

parvenu à construire une barque de dix à onze tonneaux, le gou-verneur chargea son beau-frère, BouUé,d'aller à Gaspe,sur le

golfe Saint-Laurent, où chaqueannée se rendaientdes vaisseaux

francaia pour la pèche de la morue s'il n'en trouvait aucun, ildevait fairevoilejusqu'en France pour renseigner, sur la tristesituation do ïa colonie, le roi, le cardinal de Richelieuet lesassociésde la compagnie. BouUéfut capturé avecson équipagepar les frôresKorthqu!, à forcede questionner les prisonniera,connurent,i'~iat désespéré du fort et de~aMa~oM*.

Onétait au moisde juillet. Champlainde plus en piua inquiet,et craignant un coup de main de la part des Auglais,avait faitvenir tcamixsionnaip<'sdesHurons afin qu'ils ne Matassent paasanssecours au milieudessauvages. Bientôton apprend que dosvaisseauxanglais ont été aperçusderrière !a pointe Lévis,à troismiUesda Québec.Aussitôtle gouverneur convoque les Jésuites,les RécoUetaet les principauxcolons, aun do pfendro teur avis.Tousconviennentque la résistanceest impossible il faut obtenirde l'ennemi les conditionsles plus avantageuses. Peu après co

conciliabule, une chaloupe anglaise N'avance&u milieu de la

rade, s'arrête et déploieun pavillon blano on répond en arbo-rant un drapeau de même couleur. La chaloupe s'appr<he alorsde terre et l'oMeier qui la commande, présente au gouverneurune lettre dans laquelle les deux Mres Louis ot Thomas Kerthdéclaraient connaltre le déplorable état de la colonie, deman*datent la remise du fort entre leurs mains et promettaient unea compositionhonnOtoet raisonnaMo~n.

Cbamplain proposaloi-même les articlesde ia capitulation.

t. CniQttne,t. p.<0.–F&M!on.C!p.c«.,t<MO.2.LaMMda P. 0<a<tat au P. V!mont,t0 mate <630(PMne! Bf!:t. Oea.,t. <V).8. CMottoe,t. t. p. M.<. Pet!M<t,t, aa), 2M. – De ChMtevoh, op. cM~1.1. p. tes.a. Voyagesde Mandats, t. H,p. 262,263. OMottM. H, 26,a?. –PMhnd,

),239.

Page 325: Compagnie de Jesus en France 1910

3<a SOLSMCHEUEf. PREMtÈRËPARTIE.

11" Avant toutes choses, MessieursKerth montreroient la commis.

sion du Roy de la Grande.Bretagne. a" tb lui foumiroient un

vaisseau pour passer en France avec tous les Français sans en

excepter un sent. – 8° Les gens de guerre sortiraient avec teurs

armes et tous les effets qu'ils pourroient emporter. Et on6n il ne

seroit fait aucune insulte ni violence à personne'. Louis Kortk

promit que son trère David resté à Tadoussac, produirait la com

mission demandée et qu'on assurerait à tous le passage en France.

En outre, les cfQciers au service de la compagnie sortiraient avec

armesetbagagoa; tessotdata garderaient leurs armes, leurs habits

et une roho do castor; les religieux, leurs robes et leurs livres.

Tout le reste demeurerait dans la place2.

10. La capitutation fut signée le i9 juiUet 1629. Le lendemain,Louis Kertk prit possession du fort, de t'A~AtM~nn, du couvent

dea Récollets et de la résidence de Notre'uame'dcs-Anges. On

assure, dit le P. de Charlevoix, qu'avant la prise de Québec,Uavid Kertk avait reçu des aVMcertains de l'accord survenu le

a~ avril entre le roi de France et le toi d'Ang!eterra, mais qu'ilfeignit de l'ignorer. <' t! avoit fait de grandes dépenses pour son

armement et it a'~itaitnatté de trouver dans la Nouvette'France

beaucoup plus qu'il ne fattoit pour l'en dédommager, tt fut fort

étonné de voir qu'il n'était le mattre que d'un rocher habité parune centaine de personnes, épuisées par une longue famine et à

qui il faUoit commencer par donner du pain; d'un magas<n oo

il n'y avoit que des peaux en petite quantité; do quelques maisons

mat bâties et encore plus mat meublées. Ainsi tout le fruit do sa

mauvaise foi fut do s'être ruiné. Il tt n'eut pas même, comme

nous le dirons plus tard, la 'consolation d'avoir travaillé pour le

prince qu'il aervait~.

voici, d'apte ua reçu dcUvra par Louis Kertk a Champlaintout ce qui se trouvait dans le fort 7 canons, 7 pierriers,5< boulets, M !ivM9de poudre, SOlivres de mèches, iA mous-

qoeta, 4 arqa'ebHses, 10 haiiebardca, 12 piques, 6 à 6 milliers

de plomb, 53 armures, 8 pétards do fonte verte, une vieille

tente et quelqoes ustensUes de ménage 4.

t. DoOhMteMh,t, p. tM.– Ca~n<ta<p. es. t~o~ MompFa<a,< M,p. 26?,X03.

Ca<pM<far. p. 99. CfeatttM, p. 27, 98.8. DeChattewo!t, t?a, ~-CMmtos,p. 29.< t'~oeet de C~OMptatt, h M, p. 9?o. 6B<o!B, N«<o<M de <a wtMtûu«eM

/~anfs<<e< la ~ourcMc ff<!Mtc, 1.1, p. 188.

Page 326: Compagnie de Jesus en France 1910

LAM!SS!0?)OUCAXAM. 3<3

Apres l'inspection du fort, Louis Kerth se rendit chez les

HécoUets et les Jésuites, o traitant tes premiers avec autant de

fourtoisie qu'il témoigna d'aversion aux autres et allant jusqu'à

exprimer le regret de n'avoir pu commencer par démolir leur

b&timent sur ïeura fêtes Pour tes colons, il sa crut intéressé

a leur moutrer dea égards i) engagea ceux qui avaient dé&

< hé dea terres &ne pas perdre le fruit de leurs travaux, et leur

fit les oures les plus avantageuses s'ils consentaient à rester

dans le pays. M promit même de les rapatner au bout d'une

année, s'ils en exprimaient alors le désir. Le gouverneur, queces pauvres gens consuttôrent, leur accorda son agrément, mais

il les avertit que, si le roi ne reprenait pas le Canada dans un

an, ils feroient mal de demeurer plus longtemps privés dea

aaoromenta et des autres secours spirituels, satut de ïeura

antea devant leur être plus cher que tous les biens qu'ils pou-vaient posséder

Tandis que Looia Kortk demeurait avec quelques colons &

Québec, Thomas rejoignit à Tadouaaao son frère David qui a'yétait arrêté, tt amenait avec lui Champtain, tea Rceottfta et les

PP. Massé,de Noue et de Brabeuf. Une fois à terre, nos catho-

ttques furent trattéa avec peu de ménagements. David Kerth no

voulut leur permettre aucun exercice publie du culte; il montrait

aiMi ce qu'on pouvait attendre de la toteraneo dea huguenots

a'ib étaient reatés mattres dans <e payas. Quant au trattro. te

capitaine Jacques Michot. il ne cessait d'invectiver contre les Jé-

suites. Messieurs,leur dit Uun jour en présence de OavidKertk,

votfa seul but, en venant au Canada, a été de jouir des déponiMeade M. de Caen que vous avez dépossédé. Pa~onnoz-noua,

Ilonsieur, répliqua le P. do Brêbeuf, noua ne vînmes que pour la

gloire du Seigneur et nous nous exposâmes a mtUo dangers pourconvertir ~es Indiens. – loi, Michel t'interrompit en criant

Ah 1 Ah1 convertir les indiens; dites donc convertir iea castora.

C'est faux répartit te Père. Alors Michel, levant !e poing

s'exclama N'était le respect dA A l'amiral, je vous frappe-rais pour ce démenti. – Le P: de Brébenf, homme d'une force

peu commune, garda néanmoins sou sang-froid et répondit

Rxcosez-moi; je n'ai pas eu Fintention de vous donner un

démenti; ces mots sont ceux dont nous noua servons dans les

1.PMtunM,op. tM..p. 8M.9. foMOpMde Champlain, t. Il, p. 37S.

8 foUton,t. 2<7.–Pettmd,t, 287. t~a~Mde Champlain,t), p. 8N.

Page 327: Compagnie de Jesus en France 1910

3~ SOUS RICHELIEU, PREMtÈMËPARTtE.

écoles, lorsqu'on avance une proposition douteuse, et ils necomportent donc pas d'offense je vous prie cependant de meles pardonner'.

Malgréces excuses, l'esprit malade de Michels'empara de ce

sujet et il ne parla plus que de cette insulte présumée, » Il

s'emporta même en de telles imprécations contre Dieu et ses saints

que Champlain ne put s'empêcher de s'écrier « Bon Dieucomme vous jurez pour un réformé. -Je le sais, répondit-ilmais je veux être pendu, si je n'inuige à ce jésuite la correction

qu'il mérite. » Deuxjours après, il mourait dacs un de ces accès deforeur auxquels il était sujets, t~s Anglais lui rendirent les hon-neurs funèbres; mais après leur départ, les sauvages déterrèrentle cadavre, le pendirent selon son imprécation u et le jetèrentaux chiens. Ce qui montre, écrivait plus tard un missionnut <,o qu'il ne fait pas bon blasphémer contre Dieu ny contre sessaincts, ny se bander contre son Roy, trahissant sa patrie

3».Au mois de septembre 1629, David Kertk quitta Tadoussao avec

cinq vaisseaux bien armés; il atteignit Plymouth le 20 octobreHuit jours après, les Jésuites s'embarquèrent à Douvres pour laFrance, ou ils furent d:stribués dans différentes maisons. Le P. La-lemant se retira au cottège de Bourges; le P. Massé revint à LaFtèchc le P. de Noue se dirigea sur Amiens et le P. de Brébeufsur Rouen. L'année suivante les PP. do Vieux-Pont et BarthélemyVimont étaient rappelés du Cap-Breton et envoyés, le premier,comme prédicateur, à Rouen; le second, comme préfet des étu-des, à Vannes\

Quant à Champlain, it fut tout surpris, à son arrivée en Aa-gleterre, d'apprendre qu'un traité de paix avait été signé entrece pays et la France trois mois avant la reddition de Québec.L'ambassadeur français, auquel it remit un Mémoire, lui promitd'obtenir justice et réparation Le gouverneur de la NouvelleFrance rentra donc à Paris avec l'espoir de voir bientôt reconsti-tuée une colonie à laquelle il avait consacré « toute son énergie,toutes ses affections, sa vie tout entière 7

<. Voyagea de Champlain, tt, p. 319-320.2. Ibidem. Monnmenta. P. n, c. vtn. – Cf. Parhmaa. M6, 887.8. Lettre du P. Le Jeune, 7 août t6M (Ne<a«o<Mdes .M<«MM, 16M, p. 9).4. PeHand. t. 237. De CbarteMtt. 1.1?3.6. Cf. de Roehemonteit, t. i76. 177.6. Voyages de Champlain, t. t). p. 326.7. FeWaod, t. 248 – De PtMMo, N<«o<re. de la diplomatie /h!Mfa<M, U.3M. –

CoM)MMfofS<o<e papers, col. tS74-t660, p. <02.

Page 328: Compagnie de Jesus en France 1910

CHAPITREXU

LA MtSStOK DE COKSTAKTtSOPt.B

(i623-iS30)

BommaiM Une Mto huéraire à Saint-Penott. 2. L'inOueace de Cyrille

Lucar combattue par M. de C~y. 3. Menées du patriarche Cyrille contre la

mission. 4. Affaire des Jésuites de Chio. 5. A Coastanttnopte, le patriar-

che s'unit aux ambassadeurs protestants pour faire ch~

restation, eapttvM et exil de trois mtsi.~t. 7. M. dcC~y fait rétablir

les J~uttea Satnt.Beoott. 8. Délivrance des captifa et sécurité relative de

la misstoo.

Seorcea mMeac~tea t. aecueUs de documenta consenes daus ta Compagcte e) Mt99)o

CoM~n'tMp~'taM. t. 1 et VtU; b) ffMctt. EpHtotae ''«oefaUum,

~Wh~esde la pM~cfc de ~aoce. p)Mea manuscriles sur Jésuites.

mMrts. Bibl. nationale, msa ft.. t6tso à <6<m (ambassade de M. M<y!. Ponde Dn-

puy. \'01. 1', 103 1 Clnq ceo\8 Colbert, vol. 483.

t~&X~es~vol. III,

coU. Godefroy, \'01,

VI,RomaArehlvloVatleauo.,l'iunJiaturadit'randa,Il,61,6%Sn30(kHa.vm.~cBMta.ATCbttiodtMa'o.DispacetdtMostanUnopott.a. "0.<?.<00.

i. Nous avons retracé, au volume précédent, l'histoiro de la

mission de Constantinople jusqu'aux derniers mois de l'année

i623'. A ce moment, le P. de CanUtao, son premier supérieur

et pour ainsi dire son fondateur, fut contraint par une santé

délabrée d'abandonner un poste où depuis quatorze ans, au gré

de tous. il rendait les plus grands services. Le P. Laurent d'Auril-

lac le remplaça, et, à la Bn du mois de novembre, le P. Perrin et

un Frère coadjuieur~. envoyés do France, apportèrent quelque

renfort; assez du moins pour ne rien ralentir de la vigoureuse

impulsion donnée jusqu'alors aux œuvres apostotiques3.

Quelques semaines après le départ du P. de CanUlac. les élè-

ves de Saint-Benolt représentèrent un drame ou sorte de mystère

t. VolttomeMi,p. 606et sntv.2.Probablementle Cr,JeanDiron.

~X'd~} a~'d~ .eM (BtM. uai.. ma. .6.M. .)

Page 329: Compagnie de Jesus en France 1910

3iG SOt'S RtCHEUEU. – PHEAUËREPARTIE.

en grec vulgaire, dans la nefdet'égtise transformée pour la cir-constance. Galata n'était pas habitué à pareil spectacle ce futtout un événement. « Lesujet de cette action, écrivait le P. d'An*rillac, a été c~mme saint Jean Cbrisostome, aagé seulement deneuf à dix ans, se convertit de i'idotatrie et paganisme ù la foydeJésus-Christ, et comme apr~s estre converti en ce même bas

aago, it convertit son père, sa mère et sa sœur. t.e jour désignéà telle représentation fut te jour même de la feste de saint JeanCbrisostome, non selon t Église tatine mais selon t'Église grec-que. Il y eust si grand concours, principalement des Grecs, quesi t'égtise eust esté une fois plus grande de ce qu'elle est, it n'yeust peu demeurer. Hatre autres, it y eust deux ambassadeurs.à scavoir l'ambassadeur de France et celuy do Flandre oud'Hollande, qui louèrent extrêmement les acteurs et faction, eten sortirent fort contens et satisfaits. EUe se représenta pour laseconde fois deux ou trois jours après, où vint M l'ambassadeurd'Allemagne, et l'église fut encore pleine pour cotte secondefois*. )'

Pareille solennité littéraire n'était pas un simple divertisae-

ment eUe avait pour but, comme i'indiQue le P. d'Aurillac,d'honorer le glorieux évéquo en faisant connaître sa vie et sesvertus. Ce <.dialogue M,plus éloquent qu'un sermon, entr~oa

plusieurs conversions. Vos Révérences, disait quelques joursapros un des principaux Francs de Galata, ont trouvé le moyende gaigner tes cœuM des Grecs par ces actions pubti'juea, parlanten leur langue et louant tours saints, et s'accommodant encoreen la célébration do leurs festea. et leur teamoignant que nousne sommes pas tant atiénéa de leur Ëgtise~. »

On avait beaucoup remarqué l'absence du patriarche grec,Cyritto. Bien qu'il eut exprimé le désir d'assister a la représon'latioo, notre ambassadeur, M. do Césy, avait répondu qu'il nel'aurait pas pour agréable, et personne no fut étonné de cerefus.

3. Cyrille Lucar, né en i5T2 dans Ftte do Candie, avait étu-dié à Venise et à Padoue. M visita ensuite t'AUemagne où ilse lia avec tes théologiens protestants dont il adopta l'esprit

t.LeMMduP.d'AurillacanP. Général,17joutettOM(MtM!oCoMtaaUaopoHtana,vitl, n. 39),

a.OMMdttttttattn.3. LettreduP.d'AntiMMdéjàcitée.

Page 330: Compagnie de Jesus en France 1910

LAMtS8!OMUECO~STAKTtXOPLB. 3i7

n~M ~~«n ~< n.~mmA archtmandfiteet les doctrines. Revenu en Gr~ce et nommé archimandrite

par son parent Mététins Piga, patriarche d'Alexandrie, il fut

envoyé par ce prêlat en Lithuanie, où it s'opposa la la réu-

nion des luthériens et des catholiques, ce qui le fit accuser de

tuthéramsme. De retour & Constantinople et élu patriarche

d'At~andrie après la mort de Mététius Piga, it se rendit dans

cette ville et en gouverna l'Église durant plusieurs années.

tt éta!t parvenu par ses intrigues à supplanter, en <6t9,

Théophile, patriarche de Constantmopte; mais un mois après

son installation. il avait été renversé à son tour et remplacé

par Thimothee, métropolite de Patras.Ia.Vieute.

A la mort de ce dernier, Cyrille, remonté par la faveur du

grand vizir sur le siège de Constantinople, se servit do son

autorité pour répandre les doctrines protestantes dans i Ég!ise

grecque. Son élection simoniaque et son indigne conduite no sou-

levèrent aucuno opposition parmi le cierge, malgré les remon.

trances des mi'<stnm)aites do la Compagnie de Jésus. Le P.

Généra! no vit de remède au mal que daua l'intervnnon de

l'ambassadeur d<' France, qu'il réclama par l'intermédiare du

p. de Séguiran alors confesseur du roi'. lie son côté, M" Cor-

aini. nonce du Saint-Siège & Paris, en montra la nécessite A

M. de Pa's:eus, et Louis Xttt promit de ce rien épargner pour

obtenir un changement de patriarche~.Grâce aux oMot<s do M. do Césy, Cyrille no tarda pas A être

dépossédé de son siège, ainsi nue noire ambassadeur !'ann<'nca:t

au roi !o 30 avril <623. Il Sire, je n'ay pas mal employé le

temps et mes ofacos. depuis la dernière despcsche quo j'ou-

vovai & Vostre Majesté, car j'ay moyenné en telle sorte la

ruine du patriarche grec de Conatantinopïe qu'il est mainte-

nant hors do siège par commandement du premier viz!r.

Ce patriarche estoit un très dangereux hérétique, qui n'avoit

autre but que t'atMbtissement ou la ruine do i'ÊgUse Romaine,

et d'estabHr le calvinisme dans la Grèce et dana toutes les

partyes or!fnta!es. C'est chMe étrange qu'an patriarche de

Constantinopto uiast la réattto du Saint-Sacrement de l'autel

et voutust ostor la confession, sana que les Crées nssent aucune

démonstration do le vouloir changer, car il pipoit leur igno-

t. tjeMMdo t*.<;<n<M)aa P.de Mgn'M!).<6ao0t<6N(Ftanch.Epttt.Oen..

t. 2.<Vt

LeMMdeCoM)n!&~ndoth),2<tantiof <6M(AKb.Vat., Nooz.dt ~NOtta.

o. 03,f. M).

Page 331: Compagnie de Jesus en France 1910

3i8 sousMCBBLtEU.– PREMtËREPARTIE.

rance. On tient qn'U est retiré chez l'ambassadeur de Hollande,et que les Pères Jésuytes sont fort menacés par luy et parl'ambassadeur d'Angleterre*. e

Le nouveau patriarche, Grégoire, archevêque d'Amaz!e a au

pats du Pont eut à lutter contre l'influence occulte deson prédécesseur. N'ayant trouvé aucun métropotite qui vouldtle mettre en possession de sa charge, it s'en plaignit au grandvizir et le jour mosmo, raconte M. de Césy, Cirille fut

embarque, les taira aux pieds, dans une frégate, pour estremjné à Rhodes, ou il aura tout loisir de commenter sur leslustitutions de Catvin~ e. Le 88 mai, les métropoUtes cooaen.tirent à introniser Grégoire et le 28juin, Louis XUt félicitait sonambassadeur de la conduite de cette affaire. J'ay eu plaisir,lui écrit-il, d'apprendre le service que m'avez rendu au chan-

gement du patriarche. Voyez aussi de deBendre les PèresJésuistes de ses vengeances comme d'autres, a Unque les pra.tiques des ambassadeurs d'Angleterre et de Hollande contreeux ne prévalent, et qu'Ua puissent plus facilement soubs monauthortté faire vaUoip le talent que Dieu leur a donné poursa gloire~.

Grégoire'ne fit que passer sur le siège de Constantinopte;ton le remplaça bientôt par Anthimo, métropolite d'And<inop!e,homme de bonne volonté, mais trop faible de caractère pourdes circonstances aussi dif6ci!es*. Un ne devait pas tarder às'en apercevoir.

vers la nu do septembre, on effet, CyriUe repatut &Conatan*

tinople, comme patriarche, grâce aux bons ofUces de ses amisles ambassadeurs d'Angleterre et de MoHandc' Les métro-

polites épouvantes firent partager leurs craintes A Aotbime"

qui renonça de iui'meme &lutter contre son rusé et puissantadversaire. N. do Cesy en fut aussi surpris que consterné.e Si je n'estois icy, dit.H à M. do Pnisieus, je ne pourroiscroire ce que je vous escris maintenant; mais vous entendrez, a'Hvous p!aist, que ce matin ayant fait restab!M' le patriaMhoAnthime dans son siège, il vient d'aHor chez l'ambassadeurde Motande où est CiriUe pour luy résigner ta patriarchat et

t. t~MMdeM.doC<:yauMt.80avrilMM(Bibl.pat.,Cr.MH6,f. <69t.).3. Datn6meaomême,t9 malt6M(~&M<-M,t t69).3 Lettredaroi&M.do(Msy,28Ja!o<OM(BtM.oat., fr. !0)50,f. 335).4. O~yau roi,OJotUet<6!3(&.<9«&,f. Mt).8.<Maya Pa):!eot(ibidem.L2M).0. Dumêmeau m6me(ff. <atM,f. 2)8).

Page 332: Compagnie de Jesus en France 1910

LAMtSStONMCOXSTAKTiKOPLE. 319

le renoncer d&ace soir. Et comme j'aUois faire fermer cette

despesche on m'a adverty que ledit AniMmo venoit passercéans pour m'en faire des excuses, mais je ne Fay*pas attendu,luy ayant fait dire que j'estois aliô me pourmener, et que jetronvois bien estrange q't'H eust si tost changé de résotutionau lieu d'aller doma!n veoir le visir pour le remercier deson restabUssement, et que pour moy je ne pouvois ap-prouver ce qu'il allait faire. M a respondu qu'il n'avoit pointd'argent et que, ponr avoir la paix avec Cirille, les Grecslui avoient conseiUé de se contenter d'un aMhevesohé. Si j'ensuis creu, sy ferai-je sauter CinUe pour la seconde fois, caril fera trop de mal, s'U dure'.

3. A peine CyriUe eut.U repris possession du siège patriarcatde Constantinople, qu'il nt imprimer à Winemberg, soua !enom d'un de sas disciples nommé Zacharie, une instructionchrétienne remplie d'erreurs, et !a répandit dans tout FempiM.<'C'est, écrivait au roi notre ambassadeur, un livre capabled'infecter d'hérésie toute cette pauvre ÊgUse d'Orient, si on n'ypémôdyo; car il est entièrement plein d'oppinions calvinisteset iuth<!riennes, lesquelles so pourront facilement glisser dansles faibles et ignorans esprits des Greca. Je no double pointque luy et les ambassadeurs ses amya n'essayent de faire quel-que n'ai aux Pères Jésuites~.

Bien qua les prévisions de M.de Cesy dussent un jour se

reatiser, CyriUo tacha tout d'abord do Ha~aer les bonnes grâcesdes missionnaires et, par ïeu!* entretatse, ceUes de l'ambas.ttadeur de Franco~. Mais personne oo so laissa tromper par cesavances insidieuses. A Paris et n Borne, comme à Contantinop!e,on ne cessa do travailler & h déposition du perfide intrus'.

Cyrille, d partir de ce moment voua aux Jésuites une hainemortello.

Un religieux de Jérusalem, désirant obtenir un comman-dement dont il avait besoin, était aUu, aceumpagné d'un inter-

prète do M. do Céay, saluer le catmacan. Après que celuy-ci

<t. CdsyAPoMeat,a oet(Afe<6N(Bibi.ntt., h. <nt&6,f. at8).Lettredo nM'ee

antard. MC~t~ted'Etat,MJ~tttt <6!4<AtehtMsVat., Naaz.dt fMDeta.o. 6t,f. 58).Cf.VeoMta,AKh.dtMato,DtspMcttHCcn~anMnop<e.o.e8,f.tM"t99.

a. C~t au roi,3t janvier<6M(Htb).oat., ff. <6)60.f. 239).9. tjtMMaannotMMt9M(MtM.Constant..t. V)tt.p. M).4. BadMftatù Bpada.Mavril<Mt(Atet)~.Vat.,NooB.dtP~aneta.a. 809,f. at,

20).CLt<MMdeSpada&ta Propagande,:3 mat ta:). (M<fem,n.6t, f. <30).

Page 333: Compagnie de Jesus en France 1910

320 SOUS [UCHEUEU. Pt~Mï~tE PAHT<E.

l'eust regardé, U demanda si c'estoit un Jésuite sur quoy illuy fust respondu que non et qu'il estoit de l'ordre de saintFrançois; à quoy il répliqua que le premier Jésuite qoit ver.roit, il le vouioit faire empâter. M Ces paroles, rapportées ùH. de Césy lui donnèrent Apenser <' que le patriarche Cyritte[avait] faict faire quelque meschant of6ce aux Pères par quet-que a~nbassudeuf ou par aultre moyen* 81voulut ~'assurfrde leur exactitude. Elles n'étaient que trop vraies, comme ilranuonça lui-même au roi, te 7 juillct <G2~ en lui rappf'riaotl'entretien qu'il avait eu avec te ministre turc.

Sire, tes Pères Jcsuytes ont esté a la veille d'estre ettas~ad'icy et peut-eatre avec vioteuco et hasard de la vie de qu''I.qu'un d'eus, si hicu ne m'eust inspire d'aller vfoir le cay.Macan & leur occaston; car tursquo je tuy pariay du tuo.gage qu'il avoit tenu contre eux à l'interpretto OMiviet. il01 comme t'estouno de ce qu'après les avoir menacés de hmort, ils ~toient encore icy, et me dit que je les foissf partirplus tost ce jour*tA que le lendemain, s'its ne voulloient e',tt0mat traittca, m'adjoustant que c'estoient gens trt'a daugt'ffuxpour tuua Estais o~ ils habitoiHnt, et m'attegHa des exemplesqui me tirent cogautstro ctayroment que tes enoooia des t'èn't,tuy avoit'nt imprimé dans l'esprit ptusieurs mensonges que jeluy Iaksay dire jusqu'au bout~. a

M. 'te C~sy prit il son tour ta parole et lui rappela querétabUssfmentdcs Jésuites à Constantinople avait été aut"t:s'par le Uraud Seigneur pour la consolation et service paticutier des ambassadeurs de France Lo caKmafan «'pa) it

que t.atata possédait d'autres religieux qui ne refuseraient t jsleurs services et qu'il faUait que les Jésuites sertissant df laville, Sa majesté no pouvant trouver u estran~o que le UrandSeigneur enassast do son pays ceulx qui h' vouttoieut trou-bler t/ambassadeur, t'interrompant. lui dit qu'it u y avaitaucune preuve contre les rérea, qu'it dém"utrfrait leur inuo.conco en dévoitaut la catonuie et que d'aitteurh « c'pstoitfaire tort d la grandeur de rEmpiro ottomun de craindre quequatre pauvres Pert's fussent capables do le troubler Apresplusieurs autrcà raisons it conclut qu'i! no permettrait pas leurbannissfmeut sans avoir vu te Grand Seigneur et lui avoir faitentendre ses remontrances & ce sujet. le caïmaean Bnit par

1. C<syau Mt, 23JuintC2)(BiM.nal., fr. tOtM.f. 28?v., M8).a.C~yau roi, JuHtet tMt (Mbt.nat., fr. )0)M.f. 29St.SM).

Page 334: Compagnie de Jesus en France 1910

LA MiSSKM DE MXSTANTPMPt.Ë. 328

tes ionM de détRt et ttMMMtt A t*HfnhnBe<t<tcnt< <t&

Da M<a Ctsy, 0 août et MptembM <6at (BtM. Mt.. t0t60, f. <M t, 4M<COHPABMBOB<)!<M. t. tt.

accorder quelques jours de delà; et promit à l'ambassadeur deno rien faire sans l'avoir revu.

Ce deslay, She, continue N. de Césy me donna le

temps de pouvoir recourir aux remeddes ordynayres do pays<*ùquazy toutes eh Messe vendent; et après que j'eus vu lesauttrea visirs avec des présenta, et que le mufti eût accepté cece que je lui envoyay, je pris rêsollution de retourner voirledit caymacan: mais je pris à très mauvais ausuM de ce

que, contre ta coutume des Turcs, il refusa uu très beau pré-sent que luy envoyay en luy demandant audience. Toutes tuysje débattis sy beurecsentent la cause des buus Pères qu'il me

promit et asseura do les laisser en repos, M condition qu'ilsne ee ntes!eroient qoe de pMcr Dieu. A quoy je MpUquaytant de choses que je la forcay de me dire que des chresUens,tes plus grands et les pretn!<'rs du pays. av oient fait plaintecontre eux. Ht cella, Sire, se doit inta!mt'!cmpnt entendre du

patriarche CytiUe ou de quelque ambassadeur'.Louis XtU ne douta pas que CyriUe ne fût appuyé dans ses

projets de vengeauce par tes représentants de ttottande etd'Ang!eterre, et motue par le baile de Venise, car la Seigneurie,depuis ses dû)uc!caavec Pau! V. en voulait toujours à la Compa-gnie de Jésus. tt repondit donc il sunatnbas~dour.te t6 aoûttu2~ Je no puis moins que v«us tecotntnander Ici PèresJésuites. tesque!s. ospnsrs Ala furyedo cayntacax, soruient poursouMrit'.Nide bunne beure vous n'y fetxeddic! et mestue estantbaitadcscbreaUeas hollandais etangMa~ <'nrecevraient du Mai,ce que je désire que vous éotaht!ssip! Ht si vous voyez que lebatto de Venise tretnpe aux accusations qu'on leur impute, ~edésire que vous luy faciez sentir que cola no pourra jamais estre

interpretté à bonne 6n et que moy, qui suis le protecteur de cesbonnes gens, anray sujet et moyen de m'en ressentir. Je crois

qa'ea la deatitution de Cirille ron trotiveroit Mn Mces maux:aussy est-ce c!tosoà quoy il faut travailler àquoy – ajoota't-i)!o sopteobre

– je tno passionne pour la gloire de Dieu et ïosatut do tant de pauvres âmes qui sont en Orient

La destituUon de Cyrille n'était guère possible qu'à une condi-tion Mcoorif, de nouveau, aux « remeddes ordinaires du payaoù qaasy toutes choses se vendent Louis X)Met le SouverainPontife ne répugnaient point a employer cet unique moyen

t. M*yMroi, jotMett6M.lettred~ ttMe.9. Do roi a Césy, 0 aoOtet MptembM <6at (BtM. Mt.. n. t0t60, f. <M t, 4M <).

Page 335: Compagnie de Jesus en France 1910

~M SOUSRtCHEUEU.PRBNt~EMRTtE.

de sauvegarder la foi des Grecs contre les agissements du

patriarche Ou était décidé a dépenser an besoin dix mille ëcus,dont trois mille seraient fournis par le Saint-Siège. Nais t'exe*

cution présentait de graves difficultés. « Si les Vénitiens, décla-

rait M.de Cesy, descouvrent que l'argent qui sera envoya ioy partdo Home. t'at!airo est ruynee. je dis ruyneo absolument 2 CaMce cas, éorivaii'it au roi, iteat mieux valu feindre uoe~conci-liation avec le patriarche « que de paroistre son ennomy et ne

luy pouvo'r nuire. Et il ajoutait IlMHintpnantquo Vostre

Majesté me commande de travaU~r à pa ruyne et me donne capë-tance de quotquesMCouMde Konto.jo m'eu vais rec<nntoencerdf nouveau

Maisr~ son zc!e, hautement reconnu par le Saint SiëgeM.de Ccsy no réussit pas dans son entrepr~e. Les ambassadeurs

do ttottanoc, d'Angleterre et le baUe de V~niacenchérirent autfos ou'M~de ramt'assadeur de France, et Cyrille conserva jus-

qu'où tu33 to hi~e patriarcal deConstantinopto t.csJësuitcs

devaient donc ~attendre Acpruuver t'ientAt les enets de la cot~e

do leurs )tu'8!ttn<!4ennemis. Ette atteignit d'abord deux feres

'n'i~inairp"do Chio.

On !iotiouvicot qu'it y avait dans cotte tto une résidence d<'J~suitea. depfndanto de la t'rovinco df SieUe* Comme it s'yytrouvait quotquo~ religieux Siciliens, dont ta nat!onatiM <!taitodieuse aux Turcs. M.de C~y aurait pr~Mrô qu'elle no compritque dfn <:recMet des Fran':aia. t~s t'nnneo tu~ it écrivit dansce fCMsaMt'cro <:eM6rat.Cetui.ci remercia l'ambassadeur de sa

ttutticitude, maia it ne voyait aucun inconvénient & co que cette

ma!s"n restât ce qu'elle avait toujours été depuis sa fondation

sans éprouver aucune difticutta Les Pêroa, qui la composaient,

pour la plupart natifs du paye, et sachant dt's leur bas âge les

tangues'grecque et itatienm'. outreprenaient de numbrausca

excuMionsapostoliques dans les ttcs de t'arettipe!.

1. t~Ut~tto Ma'Mttnt ~SfaJe. 3) sept. tMttdeatudaat~tbc~nt.tO M*Hett635(Ant)W. Vat.. o. ao). f. Ot; n. 62. f. )f)).

d. C«~AM.deLaViXe-am.CtetM,<août<Mt(AMttt.Vêt.,Naot.dt~Moeh,n. < f. ?tM)3~.

:t. t.eUMdoM.deC~ au M<. anntt69t(tM<f<'m,M. MM~O).<.HMfdUttMtnVOte M.de C<*ty,MJaottM«m (0)M.na).Ctoq.tcotaCotbett,

t. <89.f. tza).&. tLeUtM daC~'y à M. <) He~oX, 37 juin et 93 août tOM (BtM. oat.. rp. <0.t90.

f. 0:0. CM'.f). Toma)tt. p. 0<0.'?. t~UtedoP.O~n-M!nM.deC~y,0MM!e~t6M{Otbt.09t. ff. <o.<58.f. <t2).

Page 336: Compagnie de Jesus en France 1910

LAMtSS!OSPKCOXSTAXTtNOPLE. 323

C'est ainsi qu'en t6a? un enfant et ancien missionnaire de Chio,le P. Dominique Maurice, appartenant depuia piuaïeurs annéea àla mission de Constantinople, fut envoyé avec on do sea compa-triotes, le P. Jean Marqueso, dansl'lie de Chypre. Tous deuxrctjnrent & Nicosieun exceitont accueil d'un noble habitant decette ville, nommé Natheo Cigata. Matabientôt, sur la dénon-ciation d'un consul vénitien, ils furent arreMs te 37 juin, comme

espions du r"y d'Espagne et jetés en pr!sun. Heureusementle m"uasa!em, ou lieutenant du pacha, qui commandait alors ANicosie, était ami de la France. Au tien de tourmenter tes PpMa,il dépêcha un exprès à M. Bordier, notre consul à Atop, pourl'intéresser &leur sort. Ayant l'ordre [du vizir}, lui mandait.it.je ne sceu faire autrement que do les tnettr~ en prison bien

vray que <;aa esté n mon grand regret. Je w<'usenvoie ce mienhomme exprès, qui est de nttion fran':<sp. lequel je vouarccoutmando, pour ft<ir<!do vous mieux représeutpr t'auairccommec'est pa% et aller j'arter uu visir, tuy dire a !t est vrayqn'it m'ayu cacrint les toUrcs que j'ay r~t~u du tuy pour punirtcsdita Jcauitca. Je u'ay {rien) voulu fêre quo je voyo Mncom*mandemoni o~pr~sdu vi«ir. car je douto que c~uy que )H] m'aonvoyô no Mit do la pari dea Vénitiens, dfpuia que [ifa{veulentmai do mort à cette rei~iuM t'ordre dea iéauitea; et ennapirentla ruine do vostro na<i"u u

Va même temp~ tf P. U"m!nique Maurice fCtiwit de M prisonau~ PP. Casp;<r Manigtier el Joan Stella, misaiunnairea de la

compagnie de Jesua à Alop, les priant d'intervenir auprès du con.sut aOaqu i! remuutratau grand vizir la tauMPtd dca accu~ttona

portes contre doux pauvroa pr~troa qui ne Notaient jamais 'te.

eup~< que élu salut dM amM M.Hordior. trea touche de d'àplaintes, sut rcc!amer avec force en faveur do t'inn"eence, tandis

quo SI, do Cesy agissait pu!<-8ammontde son côté auprès dcamiMstrea de !a Subti'no h'ttp La a? juillet, te pachado Chyprere'~utle commaudomont de rctachor ica deux Pèrea rctonua pri-Monnioraa Kicosie

1.0P. Uëuerat, mis an courant de cette déaogroabto aventure.Nodemandait quo faire pour en oviter do pareilles a ravemr. Il

t. ~MtedutoouMatftndoNicosieM. Bo~Jttf.i~JoHMtM'r~Af€t)tw.duH!)ntt.MMdct AtT.Etmoa Co!t<<aM)oop)<Cotte~ncadantp.t. ))t.f. <a<a. t.tUMduP.MattWceeo<t~KaMant~ie~et Stetta.a tat)!ctt6'~(MtM.Con<tt..r, l, p. 133), ·a*tUM.oat..fr <0.)S8.f. M.

4. t<MtodeMt<pMhMap]Mha<!eCh}~c.Miat)'tt<M?(BtM.mt..ft.<0.tM,t.<t6).

Page 337: Compagnie de Jesus en France 1910

3~ SOUStUCHEHEU. PREMtÈHEPARTIE.

pria le P. SaSren, confesseur de Louis XIII, de soggéref au roi

d'agir auprès de la Seigneurie et d'obtenir que les représentantsde celle-ci laissassent en paix des missionnaires appliqués au seulservice de Dient. Ce n'était pas la première fois que notre gou-vernement faisait appel à l'équité mais il ne pouvait point trou.ver d'écho dans !e cœur d'hommes avides qui sacrinaient toutaux intérêts matériels. AOn que vous soyez informe, écrivaitoutre ambassadeur à M.d Herbautt. pourquoy tes VénitioMsîavo.risent Cirille et tes hérésies qu'on veut estabtir <tede<a, je vous

diray, Monsieur, qu'ils [ne] craitntent ri<'n plus en Levant quede vu; r 1Églisemotaynt' ot l'autorité du pape prendre quelquepied, croyant que si cet empire vono!t en quelque décadence, tes

catholiques auruipnt plus tost rccour" au rov ou &cotuv d'Hs.

pagne qu'Ala Ffpubiique de Venise. C'est puurquuy !et Vénitiensdésirent que tes Grecs demeurent plus tost en leurs schismes et

tes voyr infectés d'hérésies, que n"n pas de rpe~noish'e les

erreurs qui tes reudent du tnutattiéoés detËgl!<er<'n)ayoe-

a. La rcsiden' edo Cunatnntinopto, bien que sous la protectiunimmédiate de rambotMtdour ffttn'.ais, ne fut pas il l'ohr! des

persëeutions.Le tnercppdi :H décenthro t027. H. deCésy fait venir les P''re-<

à ti'tn palais et tcuf «pnrend qt:e le catmactn. il ta sotticitationdu p:ttriarehe. des Htnhatwadeursd'An~tetorro et do ttottaude t't

du bailo de Venise soprépare &tpsfatfc arrêter le lundi suivant.

Pour empêcher cette violence, it tes engage à rester quetquct.jours nupr* do toi. pendant qmt avisera au moyen de les pré.server de tonte avnui~. Kt qnct est donc leur crime, ou plutôtquettes nouvottc!!catutnnics a't-on pu inventer montreeux? Kntre

'.<~<K'<h)P.C<o~M<au< autffM.)" d~eetnbMt~?tPMOt!a.Ep)at.<~o..t.)Y).LfUMttc C~y Ilt'.t'-hc'amtt'MettMttX.Mttttaired'Etat.2t août)0 (U)b!.

"a< ft. <6)M).f. <t'<8). ~no OtanteMmhhbteAfet!odM~M~ dpCdinarrivaa'tuatMm!Mtotta<<tt<«Mht't'. Ponusahet h' p.AymafCu6ttn.dola t~o*tntettot~an)w taf. Mattatea'ojtatt<oMhtopfp.M.daC~tyavaitobtenutu leurfaveurat Mof'fondu)t('ou~les fairetMtttfnttà <!M))ca<)on,Mottenomdpntitfthaodtftonfo)*.par<royad'At"ta"')t!eetdoCa~M'.IlsfurentdanacettedernièretOteataUndetf~M t6M.etaoMÛûtte eea<o)fM~atoteedtt:seaeutSotMhtmavecoo<Qte~p~tett de<tetttMda Keotnttnadattoo.MataunUteeauservicedeaTottt peMuadafutpifthadnCa)MquecëtateatdefËtpasMtad~ffutt~et qatthttatttfaattëttf.Atnttlui tttt.etootMfoawtdutpatMt'outteutMo~Qttnqmutepbotfeaqonempfnnta

gMatnM~t'. (<<ettMda C~y au P.(Mn~nd.MMtftef t'~9. M~.CoRM..VtU.n. 38).– t.<ttMdoM..PMno"coMa).oumême(Mtee.CoMt.,t. ), a. <M).aurtoP. Co~tto,weh€. BectMt.~~ant ~~top'~WM MW~o~Mwf~a~~t <neJ«*.t. XU.f. 9:t, 9!930t. 32~.M9,et t. ~Vtadetg~~Mt.

3. LettMduP. Gutt)tetooP.0<n<Mteo d<fembMt69?(M! Comt.,t. Vnt,<-48).

Page 338: Compagnie de Jesus en France 1910

LANtSStOSCBCOXSTAK~NOPLB. 325

autres accusations <'il y a que, ay le Grand Seigneur ne leaehasse,ils sont capables de soulever en on jour tous lea cbrestiens », On

ne doit pas craindre de les arrêter, quoique Prantaia, disaient

leurs ennemis, « veu que maintenant, lea François et lea Espagnoles'estant liés contre les Anglois, le pape travsilloit à fayre queces deux puissances attaquassent l'Ottoman* M.

Une fois encore M.de Césydéjoua le complot tramé contre les

Jésuites; avant la fin de décembre, presque tous les Pères ren-

trèrent dans leur maison de Saint Benott que des amis dévoués

avaient gardée pendant leur absence*. L'ambassadeur ne maa-

qua pas de s'en fétidter auprès du roi. <*Ça* lui écrit-il, sy le

caymacau eust suivy les passions et les mensonges de cents quiles persécutent, ils eussent esté jettés dans la mer, afin que Vostre

Majestf fust tfdttitte ou à comporter cette action, ou à s'en res*

sentir en quelque maniete d'attt'rcr t'amitié qu'ette a avec i'Otto-

man, laquolle leur est insupportable3.Fat!guo do rester Murla défensive en parant les coups des

adversaires, M.de Cêsy résolut Méprendre vigoureusement roSen-

sive eu dénonçant certaina do leurs actes comme une nouveauté

irê~ dangereuse pour i'cmpira*.Cyrille avait fait venir d'Aogtetorre.au mois d'août 1627, toute

une imprimerie, à la tête de taqueUe il avait placé un caloyer

grec, Etudiant d'Oxford, lequel se promettait d'eatre un second

~auciut et d'achever do perdre la pauvre é~ise grecque, et la

rendre encore ptus irréconeitiabto quejamaif avec la romayne,ce quy aéra fneiie – ajoute l'ambassadeur – sy on laisse fayreces bons seigneurs et ce saint personnage de Cirille, lequel de

jour à nuttre M fait cognoittre pour un méchant et pernicieux

tterôtique, voire atbcyste, avec quy un ne peut plus venir à aul-

cun party ay aecom~~dement'*

Au moment ou l'on a'y attendait le moins. trente Tnrca, con-

duits par un ou!cicr de police, fout irruption dans la maison du

caloyer et saisissent tous tes caractères d'imprimerie qu'ils em-

portent chez le e<umacan. t'no foule furicuM brise les preMes et

saccage tout ce qui lui tombe sous la main". Dcaque t'ambassa-

t. C~syauto).a~t~MmbM<M?(B)M.na< fr. <a.<M.7M).a. Lettredo baltoau eêatt de VeotM.e janviertoaa(Veoexta,Afd).d) 8ta<o,

Db~td diConstant n.«M.f.65&t, MO).3. M~y au roi, <S tMttct t6M (MM. Bât., ff. <0.<M. f. t).<. ~M<feM,f. 7 v.5. C~ya d'He<bau!t.'0 août<M?(BtM.nat.. ff.t0.tM,f. 698!.a. o MtadaCoa<tant!ttop!ae,a! janvier<6M(BtN.a~ f. Dopay,<.7<,f. aat).

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?0 SOUS MCHEUEU. pnBMtMS PARTIE.

deur d'Angleterre, !e baile de Venise et le patriaohe connurentremuement, ils « dirent entre eutx assez hault raconteM.de Cësy que c'estoit moy qui avoya fait faire ce coup, pourleur donner des anayreset empesoher que les Jéauystesne fus-sent attaqués, mays qu'il leur cousteroit dix mille esous pourfaire noyer ou chasser d'ioy les Jëauystes.. co quoje aceus dèsl'heure mesme, et )ne couliaut au commandement obtenu dcpuvstrois jours en faveur des bons Pères, je me contentays d'envoyerdomander audience au canmacan pour le teodemain'

hcs le iendetnain matin, les Pères étaient arrêts, avant quel'ambassadeur de Franco eut pu tuterceder en leur faveur. Nousavons retfouvo ie récit de l'un d'entM eux. le P. Jean Régnier,auquel nooa emprunterons tea principales circonstances de tourarrestation et de leur doulourousu captivitë~.

6. Tous tes Pères de la mission ne furent pas pria. Le supérieur.ta P. Perrin. était aiors a Smyrno; tes PP. d'Aottty et Mattinhabitaient encore a t'ambasxade. Les PP. Hegcier et (.niUier etle rrèfe Amahio Fressange so trouvaient aeu!a a la résidence deSaiut.ttenott avec doux gentilshommes grecs, les sieurs Canachi.quand tu lundi janvier i62«, le vaivode ou {fouverneur doGalata ho présenta, accompagné d'un janissaire du patriarche ~'tde quetques hommes armés. t! commanda aux religieux et au~gentitshotnmes de te suivro pendant que ses satellites s'cmpn.raient de tous tpa livres do la bibliothèque. Cbextecaïmacan, oùita.furent conduits, déjà M.de Cëayétait accouru pour protestercontre cette arrcataUon arhitraira oa lui Otde heUeNpromessesqu'on n'avait paa l'intention de tenir. Aussitôt après son départ,tes captifs furent jetés dans un étroit cachot, sorte d'ogoMtd'uneinfection iutot~rah!o. Ou nuoB enchaîna par le cou, raconte leP. Régnier, comme do pauvres bêtes, avec des cottieM de ferreMës ensemble par une grosso chatne rivée au mur. )! ne peutse dire combien olle cous incommodait la nuit quand nous vou-lions reposer. Uèaqu'il connut ces indignes traitements, Fam-hassadèur fit tout son possible pour le soulagement des prison-nier; il obtint qu'on t<risAtleurs fera, et un lui permit de secharger de leur aour) itme.

Le mercredi 26 janvier, dans t'apres-midi, les trois Jésuites et

1. ft<yea M!,? MvhM«)<s(OtM.Mt..fr. <o.n3,f.9-12).9.

a NatM)toaedet)apf)a!ontaepet6MuttonodenMttHnCona<tct<oeM!t.ooMtannot6M (MtM.CoMt-,t. V)tt,n. 53~.

Page 340: Compagnie de Jesus en France 1910

LAMtSStO~DECOXSTAtfHXOPH!. 3~

comoaraMut devant !a jusMce raot~ resta dansun des Canachi comparurent devant la justice; l'autre resta dans

le cachot parce qu'on n'avait tien contre lui. Ils rencontrèrent.

comme interprètes au tribunal, un médecin maure, homme assez

honorable mais ennemi dénote ambassadeur, et !o janissaire du

patriarche qui parlait bien gMC. Le janissaire leur demanda

d'abord, au nom du juge, qui tes avait envoyés dans co pays. Le

t' Gnillier répondit qu'il2 avaient été envoyés par le roi de

France, sous la protection duquel ils vivaient Qu'ètes-vous

venu faire à Constaatinople? ajouta le janissaire. –Servir am

bassadeur et les marchands français, répliqua le Père.– Cepen.

dant, interrompit le caltmacan. voua êtes aussi à Chio, ou il n'y a

pas d'ambassadeur. Les missionnaires de Chio, lui fut'il ré.

pondu, sont de ce pays, et ils servent leurs compatriotes.

Alors l'interprète maure Ura un livre cache sous ses vêtements

et dit <'Le ct~macan est t~'s étonnô qu'on ait trouvé dana votre

bildiotbèque c volume qui est contraire a la loi d~ prophète. Il

Or, le livre ne portât point au premier fouillet la marque de la

ré&idonee. tl n'appartient pas aux Jésuites. s'écrie le sieur Ca-

nachi, et, pour cette observation, on l'emmène hora de la salle

d'audience, afin de l'interroger séparément. Commont se fait-

il, reprit le janissaire du patriarche, que ce livre soit dans votre

maison? 11est bien possible, répondit le t\ t:uiUier. qu'après

notre départ on l'ait glissé parmi les autres pour trouver contre

noua un prétexte d'amusation. IlOn emmena les Jésuite et l'ou

commenta l'interrogatoire de Canachi. en lui promettant la

liberté, s'il disait la voriM tout entière.

a Savfz-vous, lui domanda-i'on, qui sont ces Pères ot pourquoi

Ussont venusici? –Je n'en sais rien,car ilsyétaientavautmo).–

~Ju'avez-vous dit au Patriarche Avotre arrivée a Constuntiuople?– Je ne m'en souviens plus. D'où vouez-vous maintenant?–

De Rome où j'ai fait mes études. Lojanissaire traduisit cette

doraièro réponte on disant que t'accusé était envoyé par le Pape.

Le sieur Canachi qui comprenait le Turc lui reprocha de n'être

point un interprète ndole. Je suis sujet du Grand Seigneur,

ajouia.t.H, né &Napoli de Romauio, et je paye lo t~but aux

Turcs bien qu'ayant étudié en 'iatie.

Au sortir du tribunal, les Pères rencontrèrent uu chrétien do

leurs amis auquel ils racontèrent ce qui a'éta;t passé ils le

chargèrent d'en informât l'ambassadeur en priant celui-ci de

leur. envoyer un homme aûr qui pourrait leur servir do conseil.

M. de Césy leorBt parvenir un billet dans le luel il les exhortait

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3~ sous htC8HJËU. – PREMIÈRE PARTIE.

à garder bon courage et leur recommandait, s'ils étaient denouveau interrogés, de ne rien répondre si ce n'est en présencede l'interprète de franco ou du résidentimpériat, et, mêmedan~ce cas. de s'exprimer en peu de mots. Au reste lui-même allaits'employer activement à obtenir leur délivrance. JI visita lemufti. chef suprême de la religion mahométane. et un autre im-portant personnage, Méhémet Etiendi, qui prirent à cœur lacause des prisonniers et ne t'abandonnèrent plus. Le pacha~ie )amer, ou ministre de la marine, se montra aussi très bien disposépeureux. Nais leurs mortels ennemis, I'ambas<'adeur d'Angleterreet le baile de Veniseouvertement, l'ambassadeur de Hollande etle pattiarctte en secret, excitaient par toutes «ortes de calomniesle caïmacan Aprononcer une sévère condamnation.

Le volume incriminé, comme hostile A la toi de Mahomet, futsoumis n l'examen du mufti, lequel déclara qu'un Mlivre, mêmeen admettant qu'il appartint aux Jésuites, no les rendrait pascoupables, t! n'était pas étonnant, observait-il, que ces religieuxeussent des ouvrages contraires aux croyances mahométnnes etconformes aux leurs: d'ailleurs il n'avait cté ni écrit ni inspirépnr eux. On ne put faire la preuve d'aucune des autres accusationsdirigées contre tes Porea, savoir qu'ils avaient voulu empécttorla paix entre l'empereur et la Turquie que leur doctrine semaitla discorde parmi tes Grecs; qu'ils cherchaient à faire nommerpatriarche le xieurCanachi comme favorable à la r'~nco; qu'ilspervertissqient les jeunes Turcs, servaient d'espions d l'Eapagnoet fabriquaient do la fausse monnaie.

Uans leur cachot, où personne ne fut admis à tes visiter, lesprisonuiera s'exhortaient à souffrir en Metex disciples de Jésus.Christ, et s'oubliaient eax.mêmps pour travailler encore, autantqu'its le pouvaient, an salut dea âmes. Ainsi, en dehors de leursexercices de piété, entreprirent-ils de traduira en grec vulgairet'a~eM</f~r~ Ils eurent la consolation do terminercette œuvre avant leur élargissement, et de là faire remettre auP. d'Aultry, demeuré libre dans le palais de l'ambassade.

Cependaut, malgré te zèle et les démarches de leurs protcc.teurs, le catmacan, sacrifiant les droits de l'innocence auxinjustes réclamationsdu patriarche et de ses complices, condamnates Pères à t'exit. Le vendredi 28 janvier. deux chiaoux, chefsdes sbires, devaient prendre les prisonniers et les transportera Chio ou ù Bhodes. Aussitôt que notre ambassadeur connut lasentence, il obtint par l'entremise du mufti qu'on en diaérat

Page 342: Compagnie de Jesus en France 1910

LAM!SSONDECONSTANTtXOPLE. 329

~tt~ t – ~t -– !t J-–J~ __– t~-i exécution; puis, allant trouver le caJtmacan,il demanda que lestrois religieux et leurs deux compagnons fussent connéa &sa

garde. « Pour une huitaine de jours, si vous voulez, répondit le

Turc, mais à une condition, c'est que vous les renverrez ensa'te

dans leur pays. MM.de Césy protesta que jamais il ne commet-trait parcHte injustice si l'on chassait les Pères, il partiraitavec eux et romprait toute relation avec le Grand Seigneur, car

telle était la volonté du roi. Cela dit, il se retira en donnant les

marques d'un très vif ressentiment'.

Après quelques jours, ne recevant aucune satisfaction, il fit

suspendre tout le commerce des marchands français et se rendit

chez le mufti, pour le prier do prévenir le Crand Seigneur ou le

Uivan qu'il était décidé à quitter Constantinople. Le bruit de

son départ se répandit aussitôt dans le sérail. Le cadclesker,chef suprême de la justice, s'en émut et dit bien haut qu'on nedevait pas pour une affaire si peu importante se brouiller avec

l'ambassadeur de France. Les ennemis de la Compagnie, sur

le point d'aboutir, attaiont-ils donc perdre le fruit de leurs

intrigues? tb<ouvrirent leurs hou<ses plus largement que jamais

cinquante mille piastres, dont trente mille au cauuacan, furentdistribuée:}pour le succès de leur méchante entreprise. Toutefois

M.de Césy ne se montrait point inquiet, car ou répétait partoutque les prisonniers '.eraient libérés au commencement du carême,dans les premiers jours de murs.

Subitement les choses changèrent de face et l'on apprit qu'iléttit de nouveau question d'exiler les Jésuites. Lemufti et Méhémet

Mtendi. interrogés par notre ambassadeur, répondirent qu'iln'y avait rien à craindre, que le catmacan ne devait ni ne pouvaitprendre une telle décision, Ils se trompaient.

On venait d'entrer en carême et les Pères s'attendaient &leurl'

prochaine délivrance, lorsque le lundi 13 mars, à une heure de

l'après-midi, les cinq prisonniers furent chargés de chaines:

puis un chiaoux et un serviteur du caïmacan les conduisirent au

port et les embarquèrent daus un caïque~ tout prêt a partir'.Alors commença pour ces géuéreux confesseurs de la foi un

nouveau supplice dont le premier n'avait été qu'une ombre.

Lettredu balleau Sénatde Venise.4 mare t628(Vénéra.AKMt.dl Stato,Ms; diCoost.,n. )M.f. 17).Cf.~c .MfffM~/}'OMfO)!t,1.XtV,an. MM,p.4M-4&4.

2. CanotenusagedaoelesmeMdu Levant3 Lettre de Y. de Thon à Dapoy. datée do Péra, M mai t6M (BtM. n&t., f.

D~t")), t. 703. f. t26 v.). Lettre do balle au ténat de Yenke, t4 mare t6M (Venezta,~tchtv. dt Stato, Dtepacci dt CoMt-, n, t06. f. ?X-S).

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~30 SOMStUCMEUEU. P!tBMiÈMïPARTIE.

SurveiUés pendant la traversée par de grossiers musulmans, quilenr rappelaient les léopards da saint ëvéque d'Antiocbe, ils

furent nourris au pain et à l'eau comme des esclaves destinés aux

galères. Leurs premiers gardions les ayant dépouillés à peu prèsde tout, ils se virent exposas jour et nuit, à demi nus et sans

couvertures, à toutes les injures de l'air, à la pluie, aux tem-

pêtes. Dans les moments les plus durs, ils n'avaient d'autre res-

source, raconte le P. Régnier, que de s'animer entre eux par le

souvenir des quarante martyrs d'Arménie sur leur étang gtacé*.Ënun. après un mois de ces snuurances ils arrivèrent le 9 avril

à Chio où its furent enfermés dans le château~.

7. Leur départ avait été si imprévu et si rapide que t'ambassa'

deur français ne put rien faire pour s'y opposer, tt ne renun';a pascependant u poursuivre leur mise en liberté, ainsi qu'il l'écri-

vait au roi, le t9 mars ttt2H Sire, lui disait-il. jo suys ré-

so!tu dochercher tous les tempuramens honorables quy me seront

possibles, pour obtenir que le caymacan face rovouir ou les Pères

qui sont partis d'icy, ou pareil nombre de ceuK de teur Compa-~pie quy sont il Smirne. Mayaje ne scay si j'ose espérer le retourde ceux qui sont part!a, considérant te livre qu'on a produit contre

eux, dans lequel il est parla do Mahomet en des termes capablesde fayre bien du mat à ceulx qui a'eo trouvent saysis; et bien

que ces Pères soutiennent qu'il a este supposé par leurs ennemis,it y a toujours de quoy fonder une avanie sur ce subject. J'aytoujours doux PetC8de leur Compagnie ausquets on n'a dit mot,et que j'essayeray do remettre en leur maison an traitant le ra-

tour des autresM. de Cesy poursuivit avec une patiente ardeur ce double but,

mais ce n'est qu'à force d'instances et do démarches qu'il devait

triompher de tous les obstacles. « A t'beure où jo vous escris,mandait-il MM.d'Herbautt le <Hmars 1628, voylla l'ambassadeur

d'Angtcterre quy, de concert avec le Baylle de Venise, s'en va

demander au Caymacan l'esglise des Pères JésuytcN pour y fairela prescbc, résollus de ne nea espargncr pour l'obtenir, car il

est vray que si le Jésuystes avoient perdu leur esgtise. difncitc-

ment les pourroit-on tenir icy, et seroit les chasser de tout, veu

<t. NafMUoae. déjàc!t<e.2. Ad~hde<'oastantinop!eArehlv.ptow.dePranca.PMcMmas.surlesJ~utte~

f. 3?9,880.3. Cesyan Mt, OmaM 1628 (Bib). nat, ft M.<&3, f. 20).

Page 344: Compagnie de Jesus en France 1910

MtSS!(M) DB CO?iSTAKTtXOt'LE. 33t

t – n~ -a~ ~t: ~4 A~t~ê~c

qu'on ne peutt bastir en Turquie aulcune esgtise et que toutes

celles de Galata sont occupées » Grâce aux bons officesde Fam-

bassadeur de France, non seulement l'église de Saint-Benott tut

conservée aux Jésuites, mais on leur rendit même toute leur bi*

btiothèque Bientôt M. de Césy put entrevoir comme prochainle moment où tes Pères rentreraient dans leur maison. Ué}ala

chose serait faitte, écrivait-it le 20 mai, sy le Baytte de Venise

n'eust employé une nouvotte d~spance pour empescher le coup s.

Ne pouvant lutter avec avantage sur ce terrain, notre ambas-

sadeur recourut a i autorité personnelle de LouisXttt que les Turcs

avaient en haute considération. tt est besoing que Sa Majestéen escrive au Grand Seigneur et à ses principauté ministres.

manda-t-il ait t*.Suuren. J ay desiré on avertir vostre Hévéreuce,

afun qu'elle puisse employer ses ofûces puur faire quo tes dites

lettres soient telles que l'affection que Sa Majesté porte à vostre

Compasnve les doit fayro espérer; et croyez qu'en tout ce qui

despendra de )nes soins et de mes ditigencfs, j'apporteray toute

la chatteur que bmuriez attendre d'un do vos propres Pc<ea

Le soin et la diligence apportés par M.do Césy eu cotte osea.

sion ne ta'sst'rcnt rien Adésirer. Lesautorités turques permirentd'abord aux PP. d'Auitry et Martin, qui habitaient toujours au

palais de rambasaadf, d'aller en touresgiise de Saint Benoi~

pour tenir tes oracmens et toutes choses en bon ordre puis,avant môme l'arrivée des lettres de Louis Xttt, le H juillet tU28.

un firman impériat les rétabtit dons leur résidence et te lende-

main its en reprirent possession. M. François-Auguste du Tttou,

~onseitter au Parlement, de pasatge à Constautinople pour se

rendre en Tt'rre Sainte, se nt un honneur do tes Ilmener en Ga-

tata M.Avec lui le sieur Lem{erour, consul de France à Jérusalem,

ot une partie do la famille t'e M. de Césy attérent entendre ta

me&wet disncr )t Saint~Benott, où tous tes François se trouvèrent

et plusieurs Pérota aucctiopnës aux Jéauytea Grande fut la

jo'e de cului qui pouvait s'attribuer le succès do cet heureux

événement. En rapprenant au roi. il ajoutait « Dedire a Vostre

1.C~y&dHe~t'X.tOmaMt'.aa:~M.. f. )f).Ct.Ltt~e<tonatteat)~oatdeVentM.t" avril<6'M(VenM)a.A~eh~.dt. Ntato.UhpatetdiCoaat..n. <00.f. <07-«0).

a. ~eMmdu P.d AuH~au P. M~Mt.13oat tCM(M(t9.ConH..Vttt.n. &0).3. C~ya d He'bauH,Mtnat<M8(ft.tO.tM.f. N).4. C<&yau P. Sutîten. t" mai <6!S (B)M. nal., fr. t0t59. f. <2~.6. Ctay au M), ma: t6M (ft. i0.t53, f. 6)).6. MtmMImpérialenfaveurdesJésuites.<t JoUïet<02a(Mh9.Coott..VH. o.

M).7.C<eyao Mt.24juillet<6?8(ft. t0.tM,f.0).

Page 345: Compagnie de Jesus en France 1910

333 SOUSMCHEUËU. PHEHtËHEPARTIE.

Ma;eatécombien ce restabUssement est honnorable et quel déses-poiren tesmoigne le BayUede Venise, ce soroit chose difficileà n~présenter ma~ j'estime que voylla ces bons Pères en repos pourl'longtemps, car les lettres que j'attends de Yostre Majestéme pour-ront servir à obtenir quelque escrit de la main du Grand Seigneurpour empescher qu'à l'advenir ils ne puyssent estre troublés

Le conseiller de Thou, peu favorable aux Jésuites, approuvatrès forl le zèle que notre ambassadeur déploya dans toute cetteauaire. Ettc importait A la réputation du nom t~n~oia en Le-vant, écrit-il Ason auu Dupuy: car il est certain que lesdits Pèresn'ont été pfMécutés que pour estre subjecta du roy et en celavous me pouvez bien croire, car je n'ai pas grand subject de mepassionner pour leurs intérêt:) n

8. Tout en s occupant de conserver et de faire rendre à la Com-pagnie de Jésus la maison et i'égusc de Saint.Bonott, M.do Césyn'oublia point do s'employer à ta dé!ivrauce des trois re!igicu\emprisonnés dans t'He de Chio. Au m~is d'avril, le mufti et tepacha de la mer. ses amis, le prévinrent tlu'ordre avait été donnéuu secrétaire d'état de dresser un commandement en faveur desJésuites, mais qu'il ne sorait pas expédié avant que le caïmaeaune reçut qoetquo honncato présent ». L'ambasaadcur supposaqn'U s'agissait des t'eres qui avaient été cbasst.tde Cucstantiuopte<.ou d'en <uirc yenir d'autres Uueite no fut pas sa surprisetorsque, rendant visite aucaïmacau, cetui.ci lui présenta un corn.mandement du Grand Seignem pertm-ttaut ta venue de n'impottequels retigieux hormis les Jésuites. Je no voutus pas accepter,raconte M.de Césy. – it me répliqua que te livre, quy avoit estétrouvé citez ces Pères et produit conhe cu< avec tesmoings, me.ritoit la mort t<o!ouh loi des-musulmans, mays qu'estant r'raneoyson leur avait sauve la vie. A quey lui ayant rcspondu ce quejo debvois contre la qualité dos tesmoings et des accusateurs, iltue dit qu'il me prioit de ne me pasfnscher. et que c'estoit unecbuseimpossible pour cette heure de voir revenir lesJôsuvates

< Mjntttett6Z8.deMacampdeMntLaBochettc.leM),parquatreetttMt~MsantMauGMndSeigneur.autnuftl,aupMh<.telam~,et aueat.n)Mao,teataMUrtf~mmandtlerétablissementdesJfsuttMa!<atnt.ttMM)t.autfemeat,<!tM)t.H.ceseraitrairecroirea une dtmtnattoode t'ancteanoamjttee. (Bibi.det tnsmut.cet) Godetroy.vol.XV.f.388.389).

?0~ F. A.de ~°" "°' 23juillet "°t"03, f. 18:~v3.C~eyautoi.4avttt(ff. <e.<63,f. 331).

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LA MtSS!OXDE MNSTANTÏNUPLE. 333

·_ o r~e.el..W 11~WnnaCLes PP. Guillier et Hégoier et !e P. Fressange testaient toojoms s

enfermés dans te château de Chio, incertains du sort qui leur0,

était réservé. En vain !e P. Perde, supérieur de la mï~on, fit

<.<Mr,par t'intermédiaire des principaux personnages de la ville,

une forte somme afin qu'on leur accordât la faveur d'habiter

dans qneique maison particuUère, il neput Oéchir la rigueur des

~eôners*. Aumois de mai, le cadi ou juge reçut enSo du caïmacan

t'tttdFe de omettre tes prisonniers entre tes mains du eoo-

'.ut ft ança!schargé de les faire coado!rf à Smyrne; de !a ils de.

,aient prendre la mer pour rentrer dans leur pays~.

Cette déHvrauc~, n)nt"purensp'nent <r<'ptardive, prouvatt assez

l'innocence des ret)g!eu< contre lestluels la haine des ennemis

<iola Franef avait xceumuh' tant de c~!umnips. Cependant, mal-

~ré rar~ent répandu &profusion, h mission dont on avait com-

ph.té la ruine subsistait toujours grâce à Dieu. Les t'ères que 6

de Césy avait hospitalisés au patais de l'ambassade. puis

r~tabns dans leur demeut~ de Galata, recommençaient a jonir

tt'nne sécurité retative. Au~i, dés !e mois de novembre <028. te

t*. t:en6rat .t'hosita-t-H pas & faire désigner par !o P. Pr"nnc!at

doux autres missionuaires pour remplacer tes PP. <:uiUier et

hé~nier A!a résidence do Constantinop!e s.

Pb~iourafois encore le baitode Venise, b'patriarche CyriHe

et t'ambassado'u' de HoUandeessayeren' de soutever de nouvel-

les tempctes: ils ne purent réussir dans leurs maMvaiadost.cinx.

t/ambassadeur d'Angtc'ert payait été cbans''ot le nouveau venu

no desirait p'"nt ''ntrer en tign" avec cu\ fuonp avoit fait son

deyancier*l'no imprudence de t'ambaMadeur d'AUemagno faittit tout

compromettre.<'il eut cette vanitë do vuutoir prétendre de faire

venir des Jesuyste«aubjecta de t'Empereuron <:atata. aUegaaot

que c'estoit un article de paix et qu'il y on avoit en quelques pla-

ces do Hongrie po~eddées par te t'rand Seignenr Lecalma-

cao répondit qu'il n'y consentirait point et que, aans !e rpKpect

du roi de France, ceux qui se trouvaient à Saint-BenoH n'y reste'

raient pas une heure.A la suite de cette démarche, le baitode

t Cttyauroi,t" tnat(~. ta.tM,f. 40~3).LettMduballeau6<oatdoveotM.2t Juillet<098(Veaezta.AttMw.diStato,

DhMtet(!)Cooetant..n.t06.f. 3ÏM2&).aJLeUMdoP. G~Mt. 2no*.)6M(PModaeBotat..t. ).4.C~yauM!.7oo<nt6M(Btbt.nat..n.<6.<M.f.68).4, Cfa>,au '°1, 7 aol1' 1628 (Bibi. nal., rr, 16,1&3,t. 6S),

&. Msyao tôt, < août t629 («' f. 199). Lettre do P. d'Aottty ao P. Gt-ntta). a

t août (M)M. Const.. Vtt). n. 69'.

Page 347: Compagnie de Jesus en France 1910

3M SOLS MCHEt.tEU. PREM~RE PAMtK.

VeniseBt connue bruit que le caïmacan « ne vou!to!t point queles Jésuystes ni aultres religieux nouveauls demeurassent en ce

pays M. de Ces; atapme demanda une audieuce. Le catmacan

le rassura en lui disant qu'U ne voulait rien changer à la situa-

tion présente des religieux, pourvu qu'ils se comportassentmodestement sana contrevettir aux loys ottomanes comme le

patriarche continuait à se plaindre que les Jésuites séduisaient

tes entant du rit grec, tes Perea, sur te conseil de notfe ambas-

sadeur, cessèrent pour quelque temps de les admettre dans

leur école; coupant court aux faulses informations '). ils

s'appliquèrent uniquement & l'instruction des enfants du rit

latin

Jusqu'à la un de t.on ambassade, Philippe de Harïay ne cessa

de se tenir en éveil p"u*' rompre les trames perfides que Il des

gens sanaparoMe.sansfoy, sans honneur''t saxa au!cuo<*consi-

dération s..ourdissaient contre la Compagnie Co Jésus et l'in-

fluence française dans le Levant. Louis X!tt, pour le récompenserde ses services, érigea en comté sa tcrrt* da Césy

t. ~<-M.?. C~ytuM),a d~ffnhre<C<0<B)ht.na)..ff. M.<33.f. 2~*).3. t~redc Hofdttf&M"'deC~ )Hib).n9t..ft.~o.UM.f. 5~

Page 348: Compagnie de Jesus en France 1910

CHAPtTKËXtU

HiS MtSStUXS t~ ~:VA*<T

(<M2a.tMM)

Sommaire t. Projet d'"n ~tabti-~pmfot ti~ JcsuXcs .t J.~ttMtt-t.t. – Uf

tw~icn et ~tnt-sf~ .)M Pt-aoebctttns. 3. E'ab!ct.t à i~mt-ap.

). Mtnts' .te. t'P. der..n)Ua<- et Qu~Mt. 5. Aposto!~ des A'-m~' eo<p~

t t.. K.on.tet. t.M coM~a'tons.te'aS&t."y"

.t-Ah.p Mtd.ci.M et!.j.M"~pa.- t.Mt. ?. 'Mbu~(on..tMt').S~ne<

)()ondp< titrent ch.('.Uep. -H. t. ~ou~ et 'c"a~< -0.

~n< et 8nccf-s ap.sto))quo & Xa~P.- <U. L'W<)ue .tei~. f.'it ~.j~

h~UitM.

S.tw:ea ctaauMrttM. t. BM'.fth de docomeoM ~n~n~

M)M)o CM.tantiMp-.Utaaa; -t.)~Mte.Ep)~o'ae MoefaUunt el '.aUta<< NtM'onM.

tpta<otM <.ecpp<))Utn <~ tphMtae <:efMtat't)taedp'M009.)t. <Mht<M de h pto'toce de Catie. ttetuet) de n)be}f<'<p.

))) fMtAKhhMdoNtoX~MdM A<fatrt-«t'ao~M«.Tttn<(t)e. c< )<

n ~MM~tMqw~e.n)M.tfa~a'<<e~<6t~<6<<.o.

~M'Wbt~ d) ~<o. Ciepac.) dt MnMMUo..poU i C'~Mtd) «epp< O~.t

-tat ~et'ato !M!)<'efa')<

eOtlfCQSuuprtmé411J1 tiahlrath.lla't.mmta irrl.fifsl.ouvaesclvd PHirfoiredu l'A,¡aI¡'IIII,J/t8

~±~telolfon de l'élnGltasemenl rtea

1':rea de hr (.'OUlp"~lIjl' Il. JAsus ~mil~sit~laf'an, I~oenmeale luPdits, dor, 11Il,

Letlrea ~il/innfea,hler»oirca ofitigraili, 1. 1* Fleurlau, ~atpl dva :Ula9fnns de IlrP~se.

IRBtand. Retofiou de des NP· d® la Compogvl®.IP Jr:tns vn I eawnl. ·-·

Pe8soa, l.oBUsle -Fi tn 'fnre S..in', Il'' 1 Vll· stv'Ple. Catdala, fflalurfa SiA', Jeau, P. VI.

~ES5.-MC=.'t..S=!=:S!

lieu. P. fia menI. i'AltiplK de tJar·ny. enDrfe de Cèoy. dans Revue A'Alah~fre Hlplo.

.Mt~'t. M)R~'OM'

1 Fn aëtaMtssaut à CouM~ot'nopto !<'a Jésuites raient eu

t'eanoir d'~<opce!'Mnjou<-!curac<:on sur tout roriont. Tel était le

nlao du P. de CaniUac; aussi i'avoos.nooa vu, en i<H&,eotre.

pendreun long voyage pour ~chercher te. centres qui poup-

!aient!e<n!eoxcon~n~&l'établissement de nonve! ~m~sioM.

ProBtant ue la bienveillance do patHaMhe de Jérusalem, il avait

même voulu fonder un coHege dans cette ville, mais le pro-

jet éc!toua devant l'opposition des Franciscains, gardiens du

Saint-Sepntore'. U devait être repris plus tard par un consul.

1. Voirtome!)t. p 60. 60.

Page 349: Compagnie de Jesus en France 1910

3M SOUSH:t:MEt.)KU. t'REMtËMEPARTIR.

<

En tSat.LouiaXtH ayant appris que tes A'méniena empié-taient sur les droits des Cordctten et s'eubr<:aient de leur enleverla.garde des Saints-Lieux "dépeseha le sieur des Hayea vers leGrand Seigneur pour faire chastier t'iosotonco de ces naurpc-teurs. Et ann qu'à t'advenir [les retigieu<! poussent estre pmspromptomcnt secouru? au besoin, et que tes pèlerins qui vontvisiter les sa!nts lieux y poussent recovoic de t'assistanc~, it luicommanda d'estabUr an consul eu Hiérusatem, puur les protégersous son nom et tenir !a main à l'exécution dt's t'onunandemfus

que sox ambassadeur ohticndfoit A la fut te en Ifur faveur'. «).ou!s Ufs ttaycs, Laro))do Courmenin, remptit protupteme))! etiidMotncnt sa dou)'!o n)iM)i"u.LeUmai, toCrand Seignem'donnat'ordro au pacha do J~rusaton do rt'stituct* aux n'ioux francs

tea egnsoa et lieux de dévotion de la vHte et des envirot)9 o, quede toute ancienneté ils avaient <'tenus et possédez d« tea enfaire jcuir et d'fmpêcher qu'Us ne fusent « motestox nv trou-h!ez parles Afn~uieos et par les aulrea nationx chrostiennca

Pour exercet' les fonctions de t'o!Mut à ~ërutfateat, on choisitun de ces hommes avisca qui regardent le non t'enotn de laFranco comme intimement tic à i'avaxcement de la religion. Apfiuo nomme, le sieur Lempereur écrivit au P. Asai~ant deFrance pour te prier de soumettre au P. Gênera! un dessein qu'itavait co~u et qui, croyait.it, serait tr~ utile < a la gloire deUieu, et t'hounenr du Muy et au eontentement de touto la chrex.tiontc La création d'un consulat dans Jérusalem, diaait.it, est

de tp~agrande ~onséqut'nco pour t'iatcr~t particutier des PerçaCordctiorf et dea peterina. mais eUo oure un autre avantage.supérieur encore. IlPar le moyen d'uu canaat t'on pourra, av~cle temps, eatablir un cottège d'hommes doctes pour réduire enta pristioe splendeur tous les cttrt'ftieas fehiamauquea enti~-Mment dôvuy<}sdubon chemin. Or est ii que, M)tonta jugementd'un chacun et le mien aussy, l'on no peult faire élection de per-sonnes plus capables que des Porea de vostro Société qui jour*nellement fontparoistre, soit par bonsMcmptestioit par érudition,qn'Hf n'ont aauradcsir que d'accroistre et au~mentpR te nombredea élus. ~o désire avec passion (qu'on fasse choix de vostreCompagnie] tant pour la grande auection que jo luy ay vouée.que pour la grande capacité qu'un chacun recognoist en elle,

t. t)MMayes,fo<oy.<fAern<~~t~~f~ fOf~o<oa~<'M<~<du~u MtfaaH<'e~M~('. t. Cf.Rabhatb,~)tM<ftM<f<<n~1.1. p. 33).339.

9. FM'~M. p. <M, 4:0.

Page 350: Compagnie de Jesus en France 1910

PROJETit &TABUSSEMEKTA ~ttJSALEM. 3M

eoM~este os ~tKt. – t. tt. aa

M!MM 00 OiHM00 KOM ae VCMtf. M CtMOM t029 (VtMNa, AttMt. dt 8tt)~aMt d) Coottmt., o.SO, f. <M.t60j.

très propre &mettfe ce desseinà exécution.Ëo tout cecy il n'estJtesoia que de patience et attendre que j'aye donn6 advia d'unferme ettranquiHo eataMiasementen oe qui me concerne*. »

Le P. Général recueillit de divers côtés dea informationsettoutes furent mvorab!es&la demande du consul. Lecardinal deLa Hochefoucauidavait m~me promis do fournir les Mcoursaêcessaires a ~entretien d'une nouvelle mission. Toutefois oncraignait fort l'opposition des Cordetiers. Parviendrait-on à lavaincre? Ëtait-i! mente prudent d'essayer, on faisant intervonifColoi ou le souverain pontite? LeP. VitoUeschine le pensa pas,Apt~s avoir tout cxamioc il nt 6avo!rau P. Amtand, Provinciatde France, qu'il ne jugeait paa opportun d'établir une maisonde laCompagnieà Jérusatpm. Jtpertocitait seu!omentque deuxP~resaccompagnassent, comme chapelains, ie nouveau consul,a6o de voit comment ils seraient accepta par les Cot~eUers,etN'i!aérait po~ibte de vivre en bonne intettigencoavec eux selon<acnarftë curctienne et ret!gieu8o~.MaiMon dut Fem'ncet'bientôtà cet essai. par suite des craintes qu'il inspira aux <Hade aaiutftan~uM'. Dèsqu'ik eurent ventde t'enireprino,ib oc plaignirentait P. YitcUesohidu tort '{uela pr~senottdo deu<JéHuito<!cause*nut à !eur couvent. i!aallèrent jo~uu~adéclarer qu'oux-memeaxeraieut obli~ de quitter Jôrmiaiem, si d'auto religieux ymettaient toapieds. Le P Ccnera!renouvela donc au P. ArmandFordre de ne rien commenceravant qu'on eOttaplani toutea!eNt!in!cu!M'a.

8. Croirait'on. si nouMn'en avionNpour garant M. de Cêay,quo tes CordoMeran'étaient pas moins opposesà ta nominationd'un oonau!qu'~ la vennodes ~ë~uites?<*~ovoua dit~y, taandaitnotre ambassadeur o M. de Puy~ous, le ~3avril <M3, quereligieux(Cordotiera~ne craigneot rien tant au mondeque i'Mta.Jttiasementdu aieur LompereM: et un ntoynefraneois qui estioy fa ConatantinopieJ.nomméleP. Nartin, proveo~, !uy Mbieno~ dire qu'il ne aotMuveroit pan bon mar<hant d'entreprendrece voyage.Et avec m~me impudoneeledit P. Martina refunô de

t. MtMduconsult~mpe~otauP.Aedttaat,atseptembre<09)(MtM.Coo~t..<-1.o.ut}.MctooWtte(tv)ttgoofdesMayca(W~M,n.oi).t:f.BtbÏHtt),nu.fM.,p.933.

2. tnfdKnaMoproMoMt~nMaMteuMotjmittoa(MtM.CoMteat.,t. VtM,a. te).LeUMdoP.0<a<t<ita t'.AtmtBd.98d«KnbMM!t(Pmatta.Bpt~~Oen.,

<.L6ttMdoballeaotëattdeVM!tf.Moctobre<629(VeoNta,AMMt.dt8Mo,O'patttd)Coottmt.,o.SO,f. <M.t60j.

Page 351: Compagnie de Jesus en France 1910

338 SOUStt~MEHRU. PMENtÈMEPARTtE.

signer le traite que j'ay fait avec tes Arméniens. Mah je nelaisseray de passer outtre. Et lorsque ledit sieur ~empereur iraen ttiérusatem, it en sera le porteur, a8n qu'il puisse paf sa pre-scoco contenir tes uns et tes autres aux tonnes du traité, qui seraun moyen de tes faire vivre en meilleure intottigeace'. »

Hisoqs'te toutefois, cette opposition manifeste contre le consulet tes Jésuites n'était point genërate parmi les Franciscains. Ainsiun religieux même de Jérusalem écrivait à l'un do ses confrèreson Europe <. Ceu\ qui paroissent plus touchez du véritablehonbcurde la famille franciscaine de Terre Sainte] que d'unevaine domination qu'ils n~prMent et qu'ils baissent, estiment,surtout aujourd'hui, qu'il no pouvoit rien arriver de plus favo.rahte à la custodio que ïa présence d'un homme d'authorito. etmême que la nomination de dt'ux t'èrcs JesHitos pour résider avectuy. !hcroyentqu'it n'y a rien de plus propre pour diminuer lesfréquentes inquiétudes que ta famille reçoit des pacttaa et desautres commandons, quo la prJsonce d'un consm qui informerala l'orto do leur vioteuce et en sera plus cru que nous; qu'agis.txmt par luy et par des drogmans fidèles que nous n'avuns pas, ilaccommudcra les an'aires véritables avecbeaucoup moins do {do.penscsj que nous ne faMQns.et empeaobora los faussas que nospropres drogmans nous suscitent pour en partager FutUo avec tesTurcs. Il

Quant aux appréhensions At'cgard des Jésuites, te mcmo reti.gieux tes considérait commoi'cu'et d'une jalousie sans fondement.Il Si l'on voyoit quetqu«a.unes de tours ootreprises injustes,ators on auroit raison do N'uttarmerot de se ptaindro; mais quandon tes verra boroéNà la chapelle du consut, deux coota dcua doronle, au désir au plus d'avoir une petite retraite pour tes leursqui viendront visiter les saints tiou~ ce sera mal ~rvir. a monsens et celuy de ceux qui sont enclins Ata paix, la custodie deTorre.Sainto, d'eatror, pour traverser ces dt'&s~ina,daus des vuesqu'on détestera tôt ou tard et qui pourraient nous attirer to matquo noua cbi'rctnoos à eviiet'. Votre hevercuee ou jugera a!s6.ment avec son bon esprit et sur la connaissance qu'etto a dosjaacquise des vérihbtes ingrats de la eusiodie, dont je ne medcpartiray jamais~. M

t. Lettrede C~yù Pn)<!eue.3 atd) t6!3.publiéepat le P. pMtf~tfAe~M~7' /hytQy,comteile4'vay,dans~pt't«*tfMt~owff~~Mn~Mf.annéetMt.p. a7t.M9.

a. LeUM tfon ~.t~)co< ObteManMn ~Mto de ~Mtpn< Aun do ses tonf~Mt Mf<Maffa~. p~mc.. traduite de nM)M en nan~<). (MtM. Con.<Mt..t. 1. n.M~

Page 352: Compagnie de Jesus en France 1910

PfMMETU ÉTABUSSEMEXTA JÉRMSAHM. 339

Cessages réflexions ne purent dissiper tessoupcons injustes dea

six religieux qui composaient le discrète. Leurs craintes, sans

doute, n'étaient que chimériques puisque te P. Vitetteschin'avait

point accepté les offres du sieur Lempereur; mais elles étaient

entretenues par les perCdes insinuations des Vénitiens qui,

redoutant pour leur inOuenco l'établissement d'un consul français

Jérusalem, avaient persuadé aux Franciscains qu'on ne leur

donnait un c~asut que pour les controUer et pour estabiir des

Jésuites au Saint.Sépuicre et dans toute la Terre Sainte' ".Des

députés furent donc envoyés &Paris, pour représenter au roi les

matheurs que pouvait entratner la présence d'un consul français

A Jérusalem et supptier au moins Sa Majesté d'ôtor tes deux

t'&res Jésuites, et do vouloir bien que les propres religieux do la

famille de Terre Sainte fussent chapelains du con&u~

Arrivés à Paris les députés confièrent leurs intérêts au baito de

Venisequi se charma de plaider leur cause avec la sienao auprès

du roi. Quelle nf fut pas la surprise de Louis Xttt lorsque te rusé

Vénitien vint lui remontrer que le protectorat français en Orient

était sérieusement menacé. Vous aurez à s~avnir, écrivit-il &

M. de Césy, que t'ambassadeur de Venise me vint vooir. il y a

quelques jours, et mo voulut persuader que les ctn'estions sohis-

matiques qui rccognoissent !o patriarche de Jérusalem, même

tes ret!gieu< qui sont aux saints tiou<, voutoiont se retirer de ma

protection et recourir à la leur seule [celle des Vénitiens~ par

t'apréhen'iion qu'ita avoient que j'eusse do~eing d'y eatabUr les

Jt suites, ce qu'ils donnaient à vostre désir, visant me mettre en

jeu et mo priant do tes <'sc!air*'irlà-dessus 'do ce que faisons to

consul Lempepeur en la Sainte Ciité et comment jo vouttois que

vous vescusaiez avec eux. Ja luy rcsp!iquay là-dessus que je

n'ovoya point anvyo d'ostabtir tes tpsdita Jésuites en Jérusalem,

que j'y nvoy<tenvoyé Lcmpereur pour protéger teH tieux où se0

sont opérés les mystères do noatro Rédemption et mes subjocta

avec tes autres cbresi'ens qui les iront visitera

L'nmbasMdeur de Franco à Constantinoplo eut beau protester.do son côté, qu'il n'avait jamais eu l'intention d'établir les

Jésuites AJérusalem, il ne parvint pas à détromper les Pères Cor-

deliers, trop conOants dans la parole du consul vénitien. Il Je

t. t<<ttMde M.de C<tyà M.de LaVitt~aat.CtetM,n tuai t6~ (Oibt.nal., ff.

<6.<59.f.?')2. ~~<'M.8. LetttedoMt?M. de Ctey,0 Juint62t<ttit)<n!tt..ff.<o.tM,f. <<~t.

Page 353: Compagnie de Jesus en France 1910

3)0SOLS MtCHEUEU. PREMBÈRB PARTtE.

dépesche un messager ceajours-cy aux supérieurs et religieux deBiérusatem, mandait.il &M.de LaVilte-anx-Ciercs,pour leur aster,a'U est possible, le soupçon qu'ils ont d'estre chassés des Saints-Lieux par les Jésuites ou par les Capucins* et se trouvant ic;maintenant un Père ou deux de Hiérusatem, je suys résoitu deleur jurer sur les Évangiles ou sur la Croix qu'on n'a point ledesseins qu'ils prétendent' »

Malgré les précautions prises par les Jésuites français de Cons-

tantinople, pour éviter tout ce qui aurait pu éveiller de nouveauxsoupçons, les Franciscains n'en continuèrent pas moins à répandrele bruit qu'ils cherchaient à les supplanter dans la garde desSaints-Lieux, et un jour le P. Yitetiesohi recevra un avertissementde la Propagande à ce sujet. Bien que la Congrégation n'aitajoute aucune foi ta l'avis qu'eUe a reçu de Constantinople tou-chant les menées et tentatives faites auprès des Turcs par lesretigieux français (lui sont dans cette vHte, avec promesse degrosses sommes d'argent, pour usurper sur les P&res MineursOhservaotina la garde des Saints'Lieux néanmoins elle a voulupar précaution qu'on vous communiquât cet avis, afin que vousreotterchiez avec soin s'il n'y a pas quetquo fondement En toutcas, Votre Paternité voudra bien ordonner expressément auxsusdits religieux derenoncer entièrement taune telle entMpriau;car on ne saurait songer à enlever aux susdits Pères MineursObaorvantinaune très ancienne charge dont ils sont en possessiondepuis plus de trois cents ans, sans avoir rien fait pour être privésd'un si grand trésor, gardé et conservé par eux aux prix de tantde sueurs et do fatigua

LeP. François Martin, alors supérieur de la résidence de Cons-tantinople, n'eut pas de peine & se justice? d'une calomnieabsolument gratuite. De son coté le P. Cénérat réitéra ses recom-mandations aux missionnaires d'éviter tout ce qui pourrait éveillerle moindre soupçon touchant la garde des Saints-Lieux~.

3. trréatisabtea & Jérusalem, les desseins du P. de CaniUacdevaient mieux réussir ailleurs.

1.8ortatt<aUMeotMCbse~MttnsetCapot)OBto)fPagn!e<t,~<'P.~)tMtA e<Riche.

MM', t. l, p. 889 et e.2.t~MtedeM.deC~ya M.de LaVu!e-ao<-C<eMa,<0mai tMS(BtM.aa' fr.

<0.<M,f.<00).9.Deete~SaefaeCensMgattootadePMpa~ndaade,edP.OeoeMhMneocunanicata.ft fettiet<M9(M)S!.Constant.,t. IX,n.202).4. Lettre du P. Générai au P. P. Motttn, t" novembre t639! au P. Jean Amieo,

2 JaHtet <a« (Gat). mtM., Bpbt. Gen.

Page 354: Compagnie de Jesus en France 1910

HtSSMNSDULBVAKT.MYRKB. 3tt

M.Des Bayes, lors de son passage à Constantinople en i69t,s'était entretenu avec lui de la marche à suivre pour propager la

foi dam i'Orient. Ayant constaté qu'en bien des endroits tes consats

français étaient privés de tout secours spirituel, il aurait voulu

qu'its suppliassent le roi de leur envoyer quelques Pères de la

Compagnie on eût ainsi ouvert la voie u la prédication évangé-

lique non seulement dans les villes o& se trouvaient des consul~mais dans tout le reste de l'empire turc. Au retour de son voyage,il passa par Rome' et remit au P. ViteUeschi un mémorial dans

lequel il exposait ses vues. Le P. Cénérat tes approuva et s'em-

pressa de le faire savoir à Louis Xit).IlSire, un gentilhomme venu de Constantinople, a quije conBe

cette lettre, m'a raconté tout le Lien que la Compagnie pourraitfaire dans ces contrées pour le service de Dieu en sorte que jeme vois obligé de représenter au zéte si vit de Vostre Majesté,

par t'intcrtUédiairo de ce même gentilhomme, les besoins spiri-tuels de ces pauvres peuples. Si elle juge que la Compagnie puissecoopérer à l'accomplissement de ses saints désirs, jo la supplieavec la plus respectueuse at!ecti"o d'en disposer avec pleineliberté et enti''re autorité, comme elle sait qu'elle peut en user.Et nous tous, ses très obligés et très fidèles serviteurs, nous obéi.rons au moindre signe de Vostre Majesté, & laquelle j'oSpe enunissant mes plus humhtcs hommages

Quand M. Dcs llayes présenta cette tettre au roi, il plaida lacause des consuls avec tant d'é)oqtteocp, que Louis XU! n'hésita

point Adonner t'ordr~ suivant à M.do Césy Voulant favoriser

Qutantque je le pourray t'estabtissement de tarouginn chreatiennoes provinces de Levant, jo désire que vous vous employez do toutvotre pouvoir pour obtenir dn Grand Seigneur une permissiongénérale aux Pères Jésuites de pr~scher librement et publique-ment, dire la mesc", confesser, administrer les saints sacrementset fairAtes autres officespropres a cette Compagnie, par toutes lesterres de son obéissance où il y a des consuls cstabtis pour lanation fran':oise, tout aiusy qu'ils font eu Péra, saus qu'ils y puis-sont estre empeschés en aucune sorte que ce soit. Vous ferez encela un oeuvre méritoire et duquel je vous scauray gré M

t. DeaHayeB,tMo~ <<«AeMMf,p.<M.3. LeMfedaP.Généralt<oa!9X))t,)<mas t6M(publiéepa~!eP.pMt,op.<-«..

piècesJa:Ut)caU~ea,p. 360).8. LeUMdo roi&M.de <Mm(B)N.nat., ff. to.)59,ft. M9).Notons009les

J<ea!teade ConetaoUcopten'haMtaiectpa. P<M,eommeleditLootaXUt.mahGatata.

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3M sous R!CHEUEU. – PREMt&RE PAHTtE.

!<u!lieu, après Constantinople, ne semblait mieux convenir

que Smyrne à l'établissement d'une mission de la Compagnie.Située sur la côte de l'Asie Mineure, elle c'était pas loin de t'!tede Cbio où le P. de Canillac s'était retiré malade en novem-bre 1623. Dès le mois suivant, accompagné du P. Jean Colaro, ilétait allé la visiter

Smyrne était toujours le plus important marché du commerceentre t Orientet l'Occident, mais on ne reconnaissait plus en ellecette église de t Apocalypsesi célèbre par ses origines chré-tiennes. Parmi ses soixante mille hattitants, les Turcs dominaienton y comptait aussi de nombreux t.recs et Arméniens. Séparéspn- la diversité delà langue et du culte, tous étaient unis dansune même aversion du catholicisme et du pontife romain. Lesiideles du rite latin, privés de prêtres, avaient presque tousadhéré au schisme grec. Quant aux marchands des pays catho-

liques, la plupart, uniquement occupés des intérêts de leur com-merce. s abstenaient de tout devoir religieux. Des superbes édi-lices qui faisaient autrefois l'ornement de cette antitlue Égiise.les Turcs n'avaient laissé à la disposition des ~rccs que celui de

Saint-Ceorges. Les Arméniens seservaient comme chapelle d'unesa)te destinée A ~tro un dépôt de marchandises. Les Latins seréunissaient dans une chambre étroite chez le consul de Veniseou chez le consut de Franco

M.Samson Xupotton. homme d'une grande piété et très ami dela Compagnie, exerçait ators à Smymo les fonctions de consul

;'our la nation française Havait ou d'abord comme chapelainun Cordctierje P. Pierre Peiron, auquel succéda Vincent Schiati,

prêtre de Chio. Ce dernier ne sachant pas assez notre langue pourentendre les confessions, demanda son congé au moment do l'ar-rivée du P. de Canillac 4.On ne pouvait espérer que les Turcs per-mettraient auxchrétiens d'ouvrir un nouveau temple. Il fut doncdécidé que les Pères de la Compagnie rempliraient les fonctionsde chapelains et habiteraient pour plus grande sécurité dans la

1.Cf.BWèpct~t~Mt tf<*tc<Hh«MfMco<des<f< M<ta WMc<~SM<y<«<'(Catayoo,Oce.<«ff/.d. X).p. t62). –LettredoP. G~rat aMP.d Aurtt~e.t&Joit~let t634(Gall.m!M..Eptst.Gen.).

2. Fleuriau. ~<~ des A~~mM)!de K~ff.p. t«, n6. –Cordara,N' Soc.MM.(f. VI, ). XV, n. 2~2.208).

3. Cf. Léon Boor~o~s, SoMt~oM.Yo~o//o<t, nollce dans ~frMf <<<'Ma~e~te e< de~rot'cacf (1886-1887). ~tfA<t'e<fM«CM«'< de <~).~oh<'f~ ffn«ff, 2< ~he, t. tV.).. 95.

4. a Narréde tarésidencede laCompagnieà Smyrne (Miss.Const..t. in, n. t).tjettredo balleao sénatde Venise,t" cet. t024 (Vencria,Diap.dt CoMt.,n. 98,t. tt&.U?).

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MISSIONS BU LEVA\r. – SMÏRNH. 343

_1 1 f~ t 1. v

maison du consul. M.Kapolton fut heureux d'employer à leurentretien les trois piastres que, d'après un ordre do roi, chaquenavire français, à son entrée dans le port, payait au consul pourl'usage de sa chapelle

Sur ces entrefaites. M"do Marchi. ôvèque de Santorin et visi-teur apostolique, abordait à Smyrne~. Il fut douloureusement

surpris de voir que les Latins n'avaient, dans une ville si impor-tante, ni curé ni église paroissiale. Pour obvier autant que possi-ble à cet inconvénient, il ordonna que la chapelle du consul de

France, dédiée & Saint-t'olycafpe, serait désormais considéréecomme paroisse, et il en contia l'administration à perpétuité auP.deCaniMac cta scssuecesseura.avecletitt'oetlesdroit~de curé'.

Le Père accepta cette charge et, avec l'aide du consul, décoraconvenablement la chapelle dans laquelle il plaça le Saint-Sacrc-meut. A partir de ce jour il remplit l'office d'un vrai pasteur,rassemblant les match~ndset les matelots, les visitant dans leursmaisons ou sur leurs navires, leur administrant les sacrements etne cessant, en public ou en particulier, do leur apprendre lesdevoirs du christianisme. Ala vue do tant de bien opor' par !czélé missionnaire. de Marchi, devenu archevêque de Smyrne,désira que le supérieur de la résidence fat aussi son vicairegénéral. Le l'ère excusa de recevoir ce titre d'honneur; mais le

prélat en écrivit à Môme.et le P. Général Qt au P. de Canillac uncommandement exprès d'accepter le titre et les fonctions

Parmi les nombreuses conversions dues aux soinsdu P. Supé-t'ieur, mentionnons celle du consul anglais, sur laquelle l'auteurdu ~Vo~'<'de la ~t</cMccnous fournit quelques détails. Le sieurconsul des Angola, surmontant toutes les difficultés qui luyfurent faictes tant de son ambassadeur que de ses marchands, sedéclara publiquement catholique pour avoir le bien de jouir des

prédications du P. de Canillac et de la conversation des Nos-tres. [Fidèle à leurs conseils et à la grâce] il advança tant endévotion qu'un chascun le regardoit comme un miroir de vertu.L'an i62~, peu de mois après fson abjuration; il tomba malade &la mort, communia souvent de la main des Nostres, demandant

). LettreduP. Généralau P. deCanillac,Mnov.<624(GaU.mts~ Epbt.Ceo).Cordara,o~.c«.,n.~09).

2. Lettre do baUe au sénat de Venise, mars 1625 (Venezta, Uim. di Con~t.n. 99, f. 292.299;.

a. Cordara, op. f~ n. 201.4.Nart6. d~aettt.– Fleuriau,op.c~ p. t2t.

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34t SOUS RICHELIEU. PHEMtÈRE PARTIE.

~––~––-–A ~– t -–t~t t fM~t

que publiquement on lui portast le Très Saint-Sacrement. Dansle temps qu'il eust disposé de ses affaires temporelles, il ne vou-tust qu'on luy parïast d'autre chose qae de Dieu et, pour ce, sup-plia le P. de Canillac de ne l'abandonner point, comme il ne Sst

jusque à la mort D

Le t'. Supérieur, non content de prodiguer ses soins ans Latinset voulant aussi pourvoir au saiut des Grecs, avait fait venir de

Constantinople, en 1624. le P. Jérôme Oueyrot~. Cetui-ci. à peinearrivé à Smyrne, fut invite à prêcher dans révise Saint-Georgesce qu'it continua de faire les jours de fête et le carême~. l'eu de

temps après, it oavrit dans ses appartements une ctaaso pour lesenfants des Crées~. Le Métropotite ymena son nHeut et son neveu

pour être instruits avec les autres lui-même, par suite de sesrelations avec les Pères, vit tomber beaucoup de ses préjugés,connut mieux la Compagnie et se prit d'atteetion pour t'Éliselatine

L'instruction étant gratuite, le nombre des écotiers s'éleva

rapidement à quatre-vingts. les parents, satisfaits des résultats

obtenus, songèrent à se procurer un local plus commode seu!

quelques calvinisles jaloux firent échouer le projet. Au reste

l'enseignement se donnait dans des conditions très pénibles.Manquant de livres, le mattre était obligé d'écrire de sa main des

.feuilles qu'it distribuait aux éi&vea. Mais cette peine fut bienadoucie par tes fruits merveilleux qu'on ne tarda pas A recueil-lir. Les enfmns, de retour Ala maison paternelle, rapportaient <<leurs parents et à leurs domestiques les principes de ta doctrine

chrétienne, qu'ils «vaient appris en classe, et leur inspiraientainsi le désir d'entendre eux-m~mea ies ieçons du professeur.

Afin de satisfaire ce louable empressement, le P. Queyrot ins*titua, pour les jours de fête, un catéchisme commun aux enfantset aux adultes. Au commencement des réunions, un des enfantsrécitait en grec vulgaire l'Oraison dominicale, !e Symbole des

Apôtres et tes dix commandements de Uieo; puis venaient les

interrogations sur les parties de la doctrine chrétienne apprisedurant la semaine. Le Père expliquait une ou deux des prin-

1.a Narré.2. Lettre da P. Général au P.Qneyrot, 30 nov. t62~ (Gall. mtM.. Epist. Gea.).3. Lettre du balle de Constantinople aU sénat de Venise, 4 janvier <6M f~enezta.

AKMv.dtStato, Senato, DettbemziontCoMt. Reg. XV, f. i63).–t<eKM do P.C<ne-mt au P. d'Annttac, 7 fet. )<?&(Gall. m<M.. Bpbt. Geo.).

4. LettreduP.GénêMianP.d'AorHtae.1févriert626(0a!t.m!M..Bptet.Cen.).b. Lettredu P. G<neMtau Métropolitede Smyroe,<9sept.t627(Ep!:t.6en.ad

Mtemos).

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MtSS!OXSDU LEVAKT. SM~RXË. 3~

cipales ventés de la foi, et l'on terminait l'exereice en chantant

à l'unisson les litanies de la Très Sainte Vierge. Tous, avant de

se séparer, récitaient one prière pour !e Souverain Pontife. Par

ce moyen on apprivoisait à l'Eglise cette nation tant aliénée

du Saint-Siège'TeUe était ignorance religieuse des Grecs avant l'arrivée des

Jésuites, qu'un grand nombre ne savaient pas même former îe

signe de la croix. De gtaves erreurs s'étaient introduites parmi

le peuple. Les uns pensaient que le précepte de la confession

n'obligeait les hommes qu'à l'âge de vingt ans et les femmes

qu'âpres leur mariage. D'antres croyaient que le confesseur

n'était hé par aucun secret; de là, bien des abus ou l'on omet-

tait une partie do ses fautes, ou l'on s'abstenait du sacrement de

pénitence. Grâce aux catéchismes tontes ces idées fausses dispa-

rurent, et avec elles la haine implacable que tes Grecs avaient

vouée aux Latins et a la religion romaine, plus odieuse pour

eux que les superstitions des Turcs. t!s finirent par apprécier la

Compagnie de Jésus que leurs caloyers leur avaient appris a

détester; on les vit fréquenter les Pères, leur demander conseil

et même s'adresser à eux pour la confessfon

5. Aucun des missionnaires ne connaissait !a langue des

Arméniens; ils n'avaient donc pu jusque-là s'occuper de cette

nation qui méritait pourtant quelque intérêt. Plus dociles et de

nature plus ouverte que les Grecs, les Arméniens no montraient

pas & l'égard des Latins la mcme hostilité mais, pour leur

ignorance do la religion chrétienne, ils ressemblaient u des

païens. Ils avaient a Smyrne un curé et un évoque. Le curé ne

savait ni lire ni écrire; il récitait de mémoire les prières litur-

giques. L'évoque n'était guère plus instruit. l'n t'ère l'ayant prié,

par interprète, de lui t'crire l'oraison dominicale en Arménien,

il dut la transcrire en lisant dans un livrer

Quand le P. de Canillao fut contraint par l'état de sa santé

de quitter la ville, on le remplaça par le P. Artaud Riondet qui

savait un peu l'Arménien. Faute d'usage de la langue le nouveau

tnissionnairo ne réussit d'abord qu'à moitié; puis, A force de

patience et d'étude, il acquit une grande facihté, et son ministère

fut dès iota couronné de succès*.

t. eKafrédelar~tdenee.2. 7M<Tem.3. a NMtédelarésidence Cordara,op.< n. 2t0.4. Lettre du P. R!ondet au P. OMfat, 20 avril t6M (Gatt. miss., Eptst. Gen.).

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3M SOUSRtCHEUEU. PREMMEPARTtH.

A son arrivée à Smyrne, le P. Riondet n'avait plus trouvécomme consul M. Samson NapoUoa qui venait de partir avecl'assentiment de notre ambassadeur; il allait bientôt être nommé,en récompense de ses services, chevalier de l'Ordre de Saint-~chet et gouverneur pour sa Majesté du bastion de France enAfnque'. Il avait laissé le vice-consulat à M. Jean Dupuy en luiimposant de garder tes Pères Jésuites comme chapelains etcomme hôtes <. Ce fut à ce vice-consul qne le P. Hiondet remit,en arrivant, une lettre de Louis XH). dans laquelle le roiordonnait <\ son feprésentant do conscrit. auprès de lui jpsmissionnaires et « de tes assister es nc.-a8.uns ..“ ilsen pourroieutavoir besoin, comme personnes disait Sa Majesté que nousavons on singulière considération Jean Uupuyvoutut que.ettelettre ftlt enregistrée en la chancellerie, et témoigna d abordaux Jésuites !a mcme bienveillance que Samson XapottonL œuvre de l'apostolat se poursuivit donc en toute sécurité

Les marchands <)oChio exdus do la chapelle de Venise com-mencèrent u fréquenter e!!o de France Les Pères entreprirentalors, chaque premier dimanche du mois, <un principatcs fêtes dol'année, et tous les dimanche de t'avont et du carême, des in-structioM en diiférentea langue en f.ai8 après ta messe, enitalion après tes vêpres L« chnpeUe étant trop petite pourcontenir à la fois un ~rand nombro d'auditeurs, on tes intro.duisait par groupes; dès qu'une instruction était linie, les mis-sionnaires étoient obligez d'en commencer une autre et celajusque trois et quatre fuis de suite, pour contenter ceux quinavotont pu trouver place à la précédente o. Le eonsutde~nMe interdit asos compatriotes la chapelle des Jésuites et ilpunit d'une amende ceux qui Ala desrobée n avaient assisté niours prédications « Cette amende, écrivait le P. Perrin, a estéapphquée it œuvres pies, savoir est à la réparation et fabriquede h chapelle do Notre-Dame de

Constantinople. Dieu soitbény qui nous a fait contribuer, sans y penser, à une si sainte~ntreprMo".

Orammonl, '~AamMH Ar<M~M )~e<-2. a Narrè de la Reaideacc. t "?<

3. LettredoM!auconsuldoSinyme.<9avti)ta~afNot~delat~.).4. K~N:'S~'iS-a 0 NarrédelaR"ldence. a

6. Heu~aa. f<<«< <~ .WM<oH)) c~ff p ,M.~S~ Venise.n Jolliet diS~.Decrellcte)Senato,Cooslanllnopoll,Reg.X~p,1:r, 6,.).8. Lettredu P.Petftnd<j~citée.

Page 360: Compagnie de Jesus en France 1910

MtSStOXSUULEVAfiT.– 8MYMKE. 3~

Parte! les œuvres des Pères de Smyrne, nous ne pouvons passer

sous silence les congrégations érigées en l'bonneur de la Trcs

Sainte Vierge. au nombre de trois ce!!o dos marchands, celle

des artisans et cette des écoliers. L'an t629, raconte t'aonatiste

de la résidence, a à la sollicitation de plusieurs, pour accroistre

la fréquence des sacrements, nous avons institué une congré-

gation pour les marchands françois et autres tatins du pays,de laquelle, outtrc les e\ercices ordinaires à toutes, Dieu a retiré

des fruictz par la vocation d'un dos plus ttonestes et vertueux

marchands quy fust enSm\rnc, loquel est à présent au noviciat

d'Avignon.. Aceste congrégation on a adjousté celle des artisans

tntins et grecs, ou laquelle les tatios passagers et habitans sont

en grand nombre, qui ne manquent do s'advaneer à la crainte

de Uicu ft en donnent des preuves tous te:! jours. At'inntation

de <esdeux concertions do personnes âgées, les enfants de l'es-

colle ont, p)U'dt-votion à la Vierge, commencé la leur, t taquei:o

ib ~e rassemblent tous les dimanches. lisent un livre spirituel eu

grec, disent le chapeUet et chantent les litanies de la ~ierge.

puis s'en vont ouyr la messe, t.'aprês dtnor ils viennent d la

doctrine chrétienne et y amencot quantité d'au! très Grecs.

tcotte <!nie, on la faict au< Arméniens fn leur langue, et puis

t'en va au\ vaiMet frau'.ois induire les mousses des ëqui.

pages'.En même temps que le culte de la Très Sainte Vierge, la

dévotion à saint tgnaee s'était promptement répandue AStayrno,

grâce aux miracles que Dieu opérait par son intercession et le

contact d'une de ses reliques.Il t'nc femme turque qui tous les

mois estoit tourmentée du mal caduc, ayant appris la vertu do

cctto relique, pria un Grec do l'emprunter de nous pour ayder

quelque femme chrestienue et la luy porter. Depuis que lu

rotique fut en ta maison do la femme turque, (son mat] ne la tour-

menta plus, et craignant qu'ji!j oela saisît « l'ordinairo si elle la

renvoyait, elle [tajgarda l'espace de deux mois. Kousdemandâmes

souvent nostre relique au Grec qui. après plusieurs excuses et

détays, advoua qu'il l'avoit portée a une femme turque, Maquette;

en ayant rcccudu soulagement, faitoitdifUcutté de la rendre Un

de nos Pères dit au Grec qu'il assearât la dicte turque que le

mal caduc no la tourmcnteroit plus, puisqu'elle avoit eu recours

a sainct Ignace. Elle le creut et renvoya la relique avec une

t. a Nanêde la tésMepce.a.

Page 361: Compagnie de Jesus en France 1910

?48 SO~S MCMKU8U. PREMtÈhEPABTtE.

3. B~<- ~otwt de ~~M'M<mc«< <~M Pères <'<'MpM

~M~rne. (Catayoo. op. fM.. p. <0t). <

belle bourse faicte de sa main, où elle avoit mis un nom de Jésus,

et depuis jamais le mal caduc ne l'a reprise*.

Ainsi les premières années de la mission peuvent être nommées

desannées d'abondance elles furent suivies de n quelques

années de stérilité lorsque les Capucins vinrent s'établir A

Smyrne~. Les Jésuites injustement dépouiiïés de tous leurs

anciens droits se trouvèrent en peu de temps sans maison, sans

chapelle, sans revenus et sans aucun moyen de pouvoir librement

exercer leurs fonctions, non pas mesme de pouvoir célébrer !a

messe, comme it leur arriva souvent~ u. Kous raconterons plus

tard les indignités de toutes sortes qu'ils préférèrent souurit'

plutôt que d'abandonner un champ déjà fécondi-par leurs soins.

four t'instant, afin de garder t'ordre chtonotogique des faits,

racontons comment la Compagnie de Jésus parvint a s'introduire

dans .ep.

6. Cette ville avait été visitée par le P. de CaniHac dans te

voyage qu'il entreprit, en i(H5, a travers la Syrie. Ello lui pamt

omir tous tes avantages requis pour uu centfo de mission. Or,

a la même époque, le connut français d'Atcp proposait nu

P. Coton d\ fonder une résidence semblable Acelle do Constan-

tin"p!e. pt t'éminent religieux se sentait fort porté A un <'<<.b!)t-

sempnt qui favor~crait la propagation do la foi dans toute cette

contrée et jusque dans la Perse. Toutefois it ne voulut point

s'engager dans une affaire si importante sans avoir pris conseil.

Il écrivit donc au comte de Brèves qui avait tongtemps représenté

la Franco en t'rient, et lui demanda ce qu'on pouvait espérer

d'un tel dessein. La réponse de l'illustre diplomate fut peu

encourageante.Je vous diray. quant à la proposition que le consul d'Alep

faict à ceux de vostre Compagnie, que j'y trouve de l'obstacle.

Alep est une ville habitée do Mores, de Turcs, do Jnita; et a

cause de la grande quantité do marchandises qui viennent do

Perse. it y a bon nombre de marchands François, Italiens,

Anglais et Flamands qui y résident. Quant aux Anglais et Fla-

mands (Hollandais), vous savez qu'ils sont les ennemis de nostre

religion et en particulier de vostre Société, et partant, comme

1. LtgMod.~oMoMde <M<wxt< ~M~fM '<ela CeM~Mfe<<eJM<)<f« ~f0«f, p 0. «

2. Ptfa~a.u F< ~M ~M"<«' f/c~fre. p. n2.

3. B~~r<- ~~<<M de ~~M'WM~<< ~M Pères <'<'wpM9"<ef" M r< de

Page 362: Compagnie de Jesus en France 1910

MiSSIOKSOULEVAKT.– At~P. a49

ils verront [vos Pères] arriver par de là, Us ae manqueront pointde ton? dresser des embuscbes et de les faire ci~noistre plusiostpour des espions que pour des ecclésiastiques. 11y a d'autre

part, d'ordinaire, un ou deux religieux de t'ordre de saint Fran-

çois qui sont envoyés do Gardien qui réside en Jérusalem. nonseulement pour servir aux besoins des chrestiens, mais encore

pour les exhorter à secourir de leurs autmosaes les Saints-Ueux.Si vos Pères vont [a Atep] ils seront ennuyée des dits religieuxde Saint-François qui croiront qu'ils ne sont attéa par det& quepour !eur ravir los autmosnesqui leur sont faictesordinairementet pour cette cause, ils seront pour se joindre avec lesdits

anglais et Flamands pour faire chasser ceux de vostre Compa-gnie, qui, vivant en Alep, n'auroient pas le moyen d'y profiter.comme ik font en Couxtantinopte, attendu qu'il y a peu dechrestiens de nostre créance, et partant, un coUè~e n'y sera pasgrandement utite'. n

Ces difucuHés, trop réeues, n'auraient pu cependant arrêterle t*.Coton, mais son étoignementde la cour l'empêcha de donne*suite au projet. On y revint quelques années plus tard, sur denouvelles instances du consul, et sur l'ordre du Souverain l'ou-tife~.

A!ep, située sur tes tivcs du Marsyas, entre l'Euphrate et lamer de CiUeio, était devenue par l'avantage de sa position undos tnarcués les plus importants do l'empire turc. Elle ne lecédait qu'à Constantinopte et au Caire pour le nombre de seshabitants~. On y comptait en i62~ beaucoup de chrétiens dodiBerentea nations, mais donnes de presque tout accours spi-rituel. Rome s atarmo do co déplorable abandon, et le papeUrbain VUt, d'accord avec les cardinaux do la Propagande~,résolut d envoyer en cette ville des Pères do ta Compagnie de

Jésus\ Lo 2N décembre i62~, le P. ViteMeschienjoignait anProvincial de Lyon de désigner doux Pères pour la mission

d'Alep, et au P. de Ségairan de leur obtenir du roi des lettres~e recommandation". Bientôt les PI'. Jean Stella et Gaspar Mani-

t. ~eMredeM.deB~ea auP.Coton,6nov.tOlB,pobU&)parPmt,Nff&e<'eAM,Y,?7.

2. t<eMMdo P. Général au P. de Canfllac, 27 mai t6M (Oall. toss-, BpW. (ten.).8. Cf. Massott, <Mtt.< foMMeMe ~«fo« <<OtM AeroMt, p. a?t.4. La cooy~aUoo do la Pfotasande fut fondée paf Ot<go!M XVen )6M.6. Cordara, W<<. &M'. ~MM. P. VI, 1. XV, n. at8. ~f~toffM <<«<.epOM<,t. J.

p. 120 – Beseon, to S~he e< yef~e &H~<eou tW <«f<e. p. t9.a. LeUM dn P. (MaeMt ao P. t'omt~, M dec. <aat (Lagdan. Eptst. Gen., t. H).

Lettre do m&me au P. deMeutmn, même date (FMtMta, i!p}st. Gen., t. )V).).

Page 363: Compagnie de Jesus en France 1910

330 SO~SMCHEUKU.PHEM~HBPARTIE.

gtier furent avertis de se rendre à NapseUte où ils devaient s'em-

barquer. C'est !à qu'ils reçurent tes lettres de cachet adressées

à l'ambassadeur de France en Turquie et à notre consul d A!ep.

A ses deux représentants Louis Xttt ordonnait de protéger les

missionnaires t< ea telle aorte qu'il ne lour soit donné aucun

empescbement en toutes leurs fonctions ecclésiastiques et spiri-

tuelles, ains qu'ils y soient soigneusement assistés par ïe&

consuls et auttres, comme chose qui tend A la gloire de Meu

et à l'édification des cathotiques*

t'artis de Marseitte le 32 juin iU~3, tes i'P. Stella et Manigticr

ti'arrêtèrent quelques jours a Matte et débarquèrent à Ate~au-

drette le vendredi 18 juillet. Le dimanche suivant Us étaient dans

Alep et se rendaient immëuiotemout à la maison du consul-

Lu, par matbenr, ils ue trouvèrent point le titutairo, mais un

certain Pierre utnvior qui a- ait aHertOé la cbargo sans posséderles quahtea requtses pour t'exercer u~ec honneur dans des cir-

constances d~ncates ou difCcitcs~.

t. t.ettto du &M. de OMy.tt f~. t<~ (BtM. lial., ttt.t5< f 4Mt publiéepar Mebbath,up. «< p. a~. -< MtM du toi eu consul d'Alep inème date (Mi«.Conttaot. ). ). f. MH~

x. o !<)tt)p)!rhshnanattatto eomtn ~Ufx'dnabua Pattihua At~putn tntMtt Man-

t;ett)n)..<detiMo ha). Ju). an. <G~ ad <4' <at. Aprit tOM Stante SteXa etMantj}tc<)u&(M~s. Cttoataat., 1. ). c. U~.

3. Pet)Q<M."< t. )'. -'3f. Après 'lue tf' eonMhte. dU tft ameu~.tuMcmfM ~t)~~ en titre doMee,il att~a Mu«nt 'tue <MOtotattea ne toutant t'a* t~Metsur te* i)ca< atTeftnt'fMtteo'a tbaf)! tat~Mnt€M)Mqu'XatM fabaifnt ~f~e~

~at fOttUntMion.t~ <n~tCt<de la totonte n-to'ahe et de* coloos ~tmas~M qutvivaient sous la )~otM))onde la t'MOtt.'ee trouvaient alors tonti~a a dMagecta~H!n'ao~nt ~Mt'M<Mh)uMfoactt"f)")Me dat~de~~ttestn~M~ca. t'<tat) la M*d un cftta))) rtftft* 0)))<if~ qui ayant a~ft)~ pour trnit aa* <<?fOOMM<)'A"f <tf ftent fte<6 dMla tcndttion de dun)p")tf)t)0du <roa&u)a<au ~0)) de consul, etf!uUahontcu~tnent <M~tdenM tMnfah <'t <t<ao)fMtaeaatM <e<tMafuttnw,totnme M) a~attfait f~f~temtoent faillie (ca~uttt<. la plus n'ao()e anttpathtp. n avais faischasserles Mfondad'A)cpt U ae Un<fa* &lui <)ue(co ~Mtntttt n'eutMnt tf "~tne sort. 0

M. yat;t!tM)fn formulant eeUe affOMtton ne fait tjue ~umef une feqttfte adffMteam tntf~atKa du roi p!tv le mandatée des t~~)<!et)t<funtah a Atfp. fAt~.M'taag.TM~utf. ect~ t. IV). Toutefob la ~oottte <tou<oblige a Oet~f 'juf!qt)''<doutes tafle seul point qui noua taMt~M tjUfttefui ~)tttMct la conduite du consul omw'ff&t'~fd dpaJ~uXf*? t~dt'comcnt' qae nom atun~ dans tea maint sont tottMdte*<oire<. t.M Pf. Nt~Uaet Mant; )'eMO"'nt de toautaia ~Ottotf et de dupHeXëtt.t«M o M dp t' < Jutt) )fM7. Atf. Kt~"K. Tut'tuto. catr., t. n), f. tt")t detn0t))f le steut t'htHffe Caonp, Na~Mttto~,feodant a Atep. attMto va tMt que ceconsul n a putott'<)t) les intenta des J~nttea fM<'<et'<,t. tV, n. t0). Par contre.nousatout pnuf ta d<feo:9de t'teth) tttthtt~ t t" une teUfa de tut an f. t!otd!en de~n)Mt<tn en faMUt dea <a!M!onoatîMde la Cotnpaso)~,8 novembre tGj!) (Btbt.nal., ft. )0)60.f.<a2);–2° uoeteUMdutOMu)t~ntth'odA~p.ponptnt ashaMaetatUt des ~~uHM. au h~ttede' 'Veniseit Coo<tanHnop~,dans ):'ttt?t!e t) Mt'tatnt. te30Joio t69!. que le consul français t'empiote, et n sain de cause, pour te* r<'Maitupt~ du thif (VeRMia,Arcbtw.d) Stato. niap. dt Comteot.. n. tm, &76-&?9)t–a~ectin un temUtat ea bonnefatme du P. Qu~Mt. aMeetant. le atttt <63t, qoo

Page 364: Compagnie de Jesus en France 1910

MSStO~SUU~EVAKT.At.6P. 35<

~m~*n*tnnt*«*n~nm~tn«tt«atu! t«a nntttfttttttX7. M. Ottiviep n'ayant pu recevoir chea lui tes nouveaux

arrivants, ils furent contraints de se loger an /on~M~, on

maison commune des marchands français*. Et aussitôt commença

pour tes pauvres Pères une vie <!econtrariétés et d'épreuves,

qu'on aurait peine it croire si elles n'étaient attestées par des

documents irrécusables. Ils tes supportèrent avec une patience

héroïque, les regardant comme le gage assuré des fruits spiri-tuels qu'its devaient un jour recueillir.

« La vérité historique, observe n ce sujet le P. Cordara,

demanderait qu'on indiquât tes personnes qui se déclarèrent

ouvertement contre la mission, les motifs qui inspirèrent leurs

actes, ce qu'ils entreprirent contre la Compagnie et comment ils

parvinrent a teur but. Mais la loi de charité nous oblige do ne

dire que ce qui est indispensable pour l'instruction de la pos-térité~. Il t.ardons, nous aussi, dans la mesure du possible, la

même réserve; exposons simplement tes faits est renvoyant aux

sources le lecteurs qui voudrait connattto les causes de ces regret*

tables événements.

81y avait à Atep un couvent dont le supérieur, en vertu do je

no sais quel privitège, s'attcilmait le droit et le pouvoir de curé

ordinaire dans toute t étendue des possessions turques en Orient.

bos qu'il apprit ta présence des dcu~tJésuites, il teur dépêcha un

de ses religieux pour leur signinor de no pas s'avancer plus loin,

et leur défendre s'its séjournaient dans la ville, d'y esorcor

aucune fonction du saint miniatt'ro. Les Pf'res bésit''ront obéir

et tachèrent do gagner du temps, persuadés que, munis do

l'autorisation MUprémedu Souverain Puntifo. Us n'avaient pas à

Hosoumettro à une juridiction ioférieura et incerlaine. On eut

alors recours à des menaces dont tes Pt'rcs ne so montrèrent

point enrayés; ils y epposprent to titre do leur mission tégIUma

provenant du Saint-Siège, auquel aucune autorité ne pouvait

déroger. Le supérieur refusa d'on tenir compta. A l'heure mémo

où i'on célébrait uno messe eotonuottodanstat'happttoconautaire,it lit afnchot' à la porta une sentence d'interdiction nvpo menace

d'excommunication aux missionnaitra.s'ns orient onrir le aaint

sacriOce ou enteadro les confessions dans la viHo. Les Jésuites

en appelèrent au Souverain Pontife et continuèrent dira la

le coneo!Olliviera pmMs6!M~feoitee(ATB)tMa.Tut'tu~.1.)V.n. ?i)).Cf.aabtMtb.op.e~, p.~0.

t. e 8)n)p))ch<)ma nafMtto d<'ja ett~.

a. Cofdara,M< A'.f. P. Vf,h XV.n. 't9.

Page 365: Compagnie de Jesus en France 1910

352 SOUStUCMEUEt?.– fRQUËREPARTIE.

messe, non Plus dans la chapeUe consolai qnia~it été féroce,mais d'abord dans F~gtise des Maronites, &qmnze cents pas dela viUe. et ensuite en secret dans leur propre chambre. En mêmetemps Us éorivtMnt à .'ambassadeur de France à

Constantinopleet attendirent sa réponse et celle du Saint SiègeM.de Césy regrettait qu'on ne lui eut pas deatandé plus tôt

son avis et ses conseils. « Je vous diray. ccrivait'it à M. do haVi!!e-atM.C!ercs. que j'ay reçeu un extresmo des plaisir de vo;raller les Pères Jésuystes en Alep, sans avoir passé icy pour semunir des commandements oeccssairfs pour leur résidence.dont j'eusse retm~ ou avancé teNtabtiMetnpttt. selon tacogooi~sanco que j'ay des auayfM du pays et de l'humeur de ceux quigouvernent maiuteoant cet empiM. Et di~y encore une foysque tes i~ons t'tfM ue dehvroiont point atit'r en A!ep s'exposerà ta haino des Vénitiens, Aog!oys et Mamenta, sans venir ic~RMad~ langue; et quaud i!s n'eussent eu d'au!tMs ennemique les Pcre~ do Hicru~tem. leur tit'jour en Alep n'cust jamaisesMqu'avec pétita. Je puis dire avec v~tô que personne n'aymcplus que moy tes pt'res J~uyatea, et croy to teut' avoir tesmoign~mais do tels eNthar<p<ementsmat A propos font recepvoir un< untrecuupà la dignité ~u roy, ce quy est très faschoux et deconHcqut'nce; et je crains bien que deux P.'fos que nous avonsà Sm~nechexteconautno courront fortune, lorsque le tuu~MtMtde te Ucu't& saura comme ceu!'< d'Alep ont esté mat M~eus.C'eat pourtluoy je vous supplie, Mons!eut'. do parer et resteraux recherches que feront ces bons t'fps. attendant MOautretemps, car, pour cette heure. il est du tout impossm!u d'euestablir un soul en quelque endroit que ce soit de cet empire

L'amuassadour n'avait que trop raison puur Atep. commet'ev~notm'ut ce tarda pas &la montrer. Aux re!ig;euKqui avaientréduit les missionnaires Al'impuissance s'unireut d'autres adver-aairos de Ja Compagnie, parmi lesquels se signala ~o consulvétMtieua. Atora, pour contraindre les Pères a quitter la ville, ou

t~ttMdo C.tMatd'Alep«nGafdieade~MMhm.a c<wto.<a!&(B)M.nat.fr.? 160,1~ < de May.e d~Mbre MM(Ard~ dnMtn.desACr.M~Kt. To~o)c.Co~poadaoce.1.)«, f. n~. OeetetotoSaetaeConattmU9n!.<tePmp~aoda0~. 99 hottet t6M.eo faveurdeaMM~d'Attp

< Of.~rd~t. SV,o. 9~0. StmpUdMtmana~MUoo. eiMe.a.~ettMde M.doC~ya M.de laVtMMat.O!eM<,<aiam!MMM(MbLaat.tD<.ff.M.)M.f. 4M).Cf.RaMtath. fM..t.. 3:93~t<eUM du tooMt t~Uen au <M'a~de VeotM. 0 tOMa <6M(Vtnnta, AteMttodt

HMOo, Dttp. <MAleppo, o. t, f. <3'«).

Page 366: Compagnie de Jesus en France 1910

MSSMXS DU ~EVA~<T- ALBP. 353

<« mafe t~o ~taeaa, <Mcutv. (u OMW, UMp. <H AMppO, 0. ), f. 0, M).

tM~AOMB M <~09. -t t. H.a~

n'eut pas honte de recourir à la calomnie.Lepacha gouvemeurde la province, étant alors absent, on adressa au moussalem,sonlieutenant, une supplique anonyme dans laquelle les Jésuitesétaient dénoncéscommeespionsde t'Espagoe, ennemisdes Turcs,perturbateurs de tous les Etats, et dont le Sultan lui-mêmeavait tout à craindre si on ne se hâtait de les chasser ignomi-nieusement. La suppliqueétait accompagnéed'une fortesommed'argent, moyen de persuasion tout-puissanten ce paya. Aprèsen avoir pris connaissance,le moussalemporta plainte au cadicontre les deux étrangers et demanda leur renvoi, sousprétextequ'ils n'avaient aucun commandement pour autoriser leurséjour. Lejuge, obéissanta cette injonction, leur ordonna, sousles peines les plus sévères, de partir dans trois jours pourAtexandretto,au ils resteraiont jusqu'à ce qu'ils eussent reçu lecommandement sollicité par l'ambassadeur*.

).csPèressortirent d'Atep.te 3&novembre 1685.sousla gardede deuxjanissaires qui los remirent entre les mains de trois ser-viteurs do l'aga d'Alexandrette,venus à leur rencontre. Aprèsonze joura passésdans la prison de la ville, ils furent connésau vice-consul aui les avait r~eiaméaet demeurèrent plus d'anmoisdans sa maison,attendant toujours, avecla réponsede l'am-bassadeur, l'autorisation de séjourner dans Alep2. Maistes ad-versairesqui les on avaient fait chasser s'euorc&roatde leur eninterdire le retour. L'aga d'Alexandrette,gagné à prix d'argent,ordonna tout a coup aux négociantsfrançaisde lui apporter tesclefs do leurs magasins et déclara qu'il ne les leur Mndpaitqu'après te dopart des Jésuites. Ceux-ci, no voûtant point fairetort au commerceda nos marchanda,perdirent alors tout espoir3.Le 10février i636, ita furent embarques sur un navire anglais,avec ordre au capitaine do ne tes débarquer qu'en France;« mais la Providencequi détruit les projets des hommes,quandits sont contraires à sesdesseins,en ordonna aatremont* p. Surles cotes do Malteil tt'&tevaune si furieuse tempoto, qu'on dutrelâcher au port. LaP. Maniguerse trouvait alors dangereuse-ment malade; le capitaine, touchéde compassion, le mit &terreavec son compagnon pour en prendre soin. A peine le malade

t. 8!mpUc!&tMoaMaUo.Cf. OetdaM,op.cM.,o. aM,aa?.3. Lettre do eoMol d'Atep&M.de <M<y,8 décerna Ma&(AKMtMdo Mta. desAN'.

BttMa., Tomate, correspondance,t. tt), f. t~).8. CbtdMa, t. c.4. ~Mmo~Mdu tecatt, t.1, p. Mt. <<eittedo coMottcntuen d'Atepao Sénat de

~tniM, 6 mais tMa (Veneda,Amble. dt Stalo, Dh)p.dt Ahtppo,o. t, f. ta, M).

Page 367: Compagnie de Jesus en France 1910

35t SOUSMCHEUEU. PRBNËRE PARTIE.

fut-il ~Xt T ? ~.<m~, suivant un avis reçudu P Général firent voile versConstantinople. Là ils sollicite-

raient la protection de J'ambafsadeur, et tacheraient d'obtenirdu Grand Seigneur le commandement dent ils avaient besoinpour retourner et se maintenir dans Atep'. Partis de Malte le2~ septembre i626, écrivait le P. Maniglier au P. Assistant,nous sommes a~ heureusement au port de

Constan<inop!ele 5 novembre, si bien que pour faire environ six milles,nous avons consommé quarante-deux jours dans l'Archipel

8 M.de Céayn'avait pas attendu ce moment pour commencerles démarches en faveur des missionnaire.. Malgré tous lesobstacles,'il parvint à faire respecter, avec leurs droits, la vo.iontôdu roi son mattre, et le i8 octobre <626 il pouvait annoncerune bonne nouvelle au P. Gënérat. Il Révérendissime Père, cem'a esté un M~mo regret d'avoir oy-devant rencontré que!.ques d~cuttes dans l'esprit des ministres du Grand Turc tou-chant l'establissement d'une mission de deux Pères en Alep, etje prends Dieu tatesmoing sy j'ay manqué en ce pieux dessingny d'affection ny de diligence; maya comme il n'y a rien aumonde de plus changeant que les choses de cette Porte Ottomane,Notre Seigneur a permis qu'un nouveau visir, maintenant encharge, s'est trouvé plus capable de raison que son devantierm'ayant accordé

aujourd'huy les commandements impëriauh'"cjay requis du Sultan pour l'establissement et seureté desdeux Révérends Pères Gaspar Maniglier et Jean Stella et jesupp!!e Votre Paternité Révérendissime de croyM que je n'es<S~ mon

sans pour ~cr a toute lavenérabie Société qu'homme du monde ne me peut surpasseren aSechon de la servir o

f t"

ARome, on avait éta indigné des manœuvres employées pourfaire échouer la nu~on. et l'on attendait avec anxiété le résul-tat dea démarches tentées par l'ambassadeur. Dès qu'il futconnu, le cardinal Ludovisi, au nom de la congrégatiM de laPropagande, et M.de Béthuno, au nom du Saint-Père, s'empres-

(G~SM~ -Lettre doP. ~'S' 'MO(Onll.m!88"BpiaLcent.2. Lettredu

'~ov. <6M(Mt.C.MtMt..t. l, 0,133),a.LettredeM.de~8' anP.Ot1nêral,18ocl.1620(BibI.DaL,rr. se.tas,r. 48t).

~SSS~S~6&!em,24Jwo1620(Veoeala,ArebJ\dl 8tato,D1spacc:1d1Aleppo,Q, f. 120),

Page 368: Compagnie de Jesus en France 1910

MtSStOXSDULEVANT. ALEP. 39S

sèrent de remercier M. de Césy de son dévouement aux intérêts

de la religion 1.

Tout semblait promettre qu'un nouvel essai de mission réas-

sirait. Outre les commandements du Grand Seigneur pour les

autorités turques, on avait obtenu un décret de la Propaganderecommandant aux religions d'Alep de ne point s'opposer aux

ministères des Pères de la Compagnie2. Mais il semble qu'on ne

prévoyait pas assez l'attitude hostile des consuls étrangers, surtoutde celui de Venise; or celui-ci avait reçu ordre de la Seigneuriede combattre de tout son pouvoir l'établissement des Jésuites.

Prévenu des luttes ù soutenir de ce c~té, le P. Maniglier avouaitau P. Général qu'il comptait uniquement sur le secours de Dieuet les prières de la Compagnie. Sa confiance fut récompensée.

La Turquie était alors en guerre avec la Perse. Le H janvieri637 le grand viair, ami de notre ambassadeur, partait de Cons-

tantinople pour rejoindre l'armée campée sous les murs d'Alep.Les PP. Stella et Maniglior s'embarquèrent le ai du méma moissur les galères de Chypre, et parvinrent à Aloxandrette le t5 avril.

L'aga, prévenu de leur arrivée, lea ni arrêter; maia a la vue ducommandement signé par le grand visir, il leur permit do con-tinuer leur route Deuxjours après, tes missionnaires rentraientà Alep d'o'~ ils avaient été chassés seize mois auparavant. Unde leurs mortels ennemis N'était vante d'avoir en mains onzemille piastres s destinées à leur procurer un second bannisse-meut* n. A son instigation, les consuls d'Angleterre et de Veniseles accusèrent, do nouveau, d'être des perturbateurs du ropoapublic et d'avoir engagé les sujets du Grand Soigneur it se faira

Francs, o'eat-à.diro catholiques romains' Le grand visir mandadevant lui les deux Pères et leurs accusateur!): Vous êtes des

imposteurs, dit-il à ces derniers; je connais ces religieux je lesai vus a Constantinople et j'ai signé mol-même le commandemoutdonné en leur faveur; je ferai mettre aux fera le premier de voua

1.t~M«det.ut!owhi&M.de<May.tt <Me.<6!a(B!M.nat., f~ totss,CtM).t.eMtedeMthaMaun~mo{Wfh'm,ff.tO.tBO.f.M3).

3. neeKtam89.0.dePm~. tacacMAtepp..23JMV.<6M<M)M.Constant.,1. 1,n. U9).

3.LettrednP.StellaeoP.G~Mt, 29mat<M7(MiM.Coast.,t.1,o. tM).– lettredutootat~aiUeod'Mepaut&MtdeVeotse,28avrilt627(VenextaAMUt.<UStato,Dlsp.dtAleppo,a. t, f. tWM).

4.BesMO.ep.cM.,p. 20.6.~tM<M(tu~epon~,t. t, p. t23. LeUMdueooao!wéatttead'Alepaubatte

de VeniseCoMtMUBOpïe,98avtUt69?(Venezta,Archiv.di Stato,Dbp.dl Cons.tant.,o.tM, f. 6M-M9).

Page 369: Compagnie de Jesus en France 1910

356 SOUS tUCHEHEU. – PREMIÈRE PARTtE.

1-- ~t --t- tt ~-––t ~–A- <-– –– '––-

qui les molestera. Regardant ensuite les missionnaires avec

bouté, it leur dit « Ne craignez rien, rassurez-vous; je vousmaintiendrai dans Alep; faites bien, vivez en paix et ne doutez

point de ma protection 1. » tl ordonna ensuite au cadi d'enregis.trer au greffe un décret par lequel il permettait aux Jésuitesd'en appeler à un tribunal suprême s'ils étaient désormais citésen justice 2.

Le i3 mai, jour de l'Ascension, les Pères commencèrent àcélébrer publiquement la messe dans une chambre qu'ils avaient

touée mais ils essayèrent en vain d'acheter une petite maisonoù ils auraient pu ouvrir une chapelle pour l'exercice de leursministères. Aussi bien, dociles à 4a direction du P. Générât,ils procédaient avec une extrême circonspection, afin de ne pasdonner prise à la jalousie des religieux dont ils redoutaient

toujours la sourde hostilité 3. Quant aux catholiques, charmésd'avoir dans les deux missionnaires un secours longtemps désiré,ils assistaient aux catéchismes et aux instructions avec une tou-

chante assiduité

Lorsque le calme parut solidement rétabli, le P. Généralcrut le moment venu d'ouvrir une école, et comme ni le P. Stellani le P. Manigtier no savaient le grec vulgaire, il conseillanu P. Supérieur de Constantinople de rappeler l'un d'eux et dele remplacer par un autre missionnaire. La persécution à laquelleétaient alors en butte les Jésuites de Galata ne permit pas d'exé-cuter ce dessein D'ailleurs, à ce moment même la mission

d'A!cp était dans la gène les subsides attendus d'Europe n'ar-rivaient point. Telle fut bientôt la pénurie, que le P. Stelladut retourner en France pour y recueillir des aumônes. Peu de

temps après il mourait à Avignon, victime de sa charité au ser-

vice des pestiférés* Le P. Maniglier, resté seul au milieu de ses

néophytes, vécut plus d'un mois dans un dénuement absolu,

réduitâunje&ne rigoureux et trouvant à peine assez de nourriture

pour no pas mourir de faim. Les Francs eux-mêmes, pré-venus contre lui par les ennemis de la Compagnie, lui refu-

t. Mlmoiresdu Levant,t. l, p. 123. Lettredu P. Stellaau P. Général,26malt627 (MtM.Constant,t. o.<3)).

2. Cordara, op. c«., n. 227.

3. Le'tKa do P. Général an P. Manquer, 24 août !62? (GaU mise. Epbt. Gen.).Lettre do consul ~ntHeD,28jaio <627,d~adMe.

4. M~")o<t Mdu teeon!. ). c.6. LettreduP. Généta!auP.Perrloet au P. ManigUer.t" décembm<697(Gat).

miM.Ep!st.Geo.).Dum~meanP.MantgUer,14septembret6M(M<<fem).6. BesMD,op.c«., p.Zf.–Ategambe.FefOMet victimae,p. 281.

Page 370: Compagnie de Jesus en France 1910

MSSMKSDULEV~T. – ALEP. 35?

saient toute assistance quand le P. Queyrot accourut de Smyrne

à son secours, <'il paraissait plus semblable à une ombre qu'à un

homme*Le remplaçant du P. Stella était à peine arrivé dans Alep que

la peste y faisait son apparition s.. Les deux missionnaires

n'hésitèrent pas à s'exposer au danger pour assister les malades.

Cet acte de charité leur gagna l'estime et l'affection de ceux

qui jusqu'alors leur avaient été contraires. Mais les mar-

chands, craignant que la contagion du mal ne leur fit perdre

deux hommes qui leur étaient nécessaires, les forcèrent de se

retirer avec eux dans leur camp, c'est à-dire dans une vaste

maison où plusieurs d'entre eux occupaient dea appartements

sépares~. C'est dans cette retraite que le P. Queyrot, tout en pro-

diguant ses soins à ses compatriotes, commença la composition

d'un ouvrage polyglotte très utile aux missionnaires du Levant;

livre admirable, dit le P. Besson, trésor de toutes les langues

italienne, françoise, latine, grecque vulgaire, grecque littérale,

arabe vulgaire et littérale encore~

A la fin de t'épidénue, le P. Queyrot otirit ses services au

Métropolite grec qui avait pris les Jésuites en amitié. Ce prélat

lui permit do faire des catéchismes pour les enfants et des con-

férences pour les ecclésiastiques dans la maison épiscopato\

Comme elle était située hors do la ville, les Pères durent se sépa.

rer. Tous les lundis le P. Queyrot partait d'Alep pour M rendre

au quartier des chrétiens, « ne portant qu'un peu de riz qu'il

faisoit cuire sur un petit foyer dans une écuelle de cuivre, et un

pou de pain dont il vivoit, sans user de vin, jusqu'au samedi

Ce Jour-là il retournait vers le P. Maniglieraqui n'étoit pas

moins rigoureux à son corpa et ils passaient ensemble la journée

du dimanche

Lesdébuts dos travaux sectaires du P. Queyrot furent modestes

mais assez heureux. Ceste eschote va croissant de jour à autre,

mandait-il à M.de Césy; l'on y compte maintenant jusqu'à trente

enfans grecs qui apprennent en grec, en arabe et en italien,

1.BesMn,op.CM..p. 22.“2. Lettredu P. Queyrotao P. Gênera),20novembret628(mus.ConM.,1.1,o.

148).3. Af<'Mo<rMd)f Levant, 1.1, p. 124.

4.BeMoo,op.c«.,p.M5 Lettre da balle au sénat de Venise, 6 Jaowter t6!9(Venezta Archiv. dt Stato, Msp.

di Constant., o. t07, f. 3M-MO).6.BesMO.p.24. LettreduP.GenerataaP.Qaeyrot,t&BeptembretMO(GatLmlM.

Epht.Gea.).

Page 371: Compagnie de Jesus en France 1910

SOUSMCimmu. PREMIÈREPAWtE.

et espérons qu'avec le temps ceux des autres nations se servirontde nous comme les Grecs en l'instruction de leurs enfans, siNotre Seigneur nous fait la grâce d'avoir icy quelque maisoncomme il est du tout nécessaire »

t

Cerêve ne devait pasde sMotse réaliser. Lepatriarche deCons-tantinople, Cyrille, ayant appris que le métropolite d'Alepemptoymt un religieux de ia Compagnie pour l'instruction desjeunes grecs dans la demeure épiscopale, lit fermer l'école, et leP. Queyrot n'ayant pas d'autre local pour réunir ses élèves dutse résoudre à les licencier2. Dès lors il se livra tout entier à laprédication, comme son confrère. « Nosoccupations, écrivait-il,sont de

f<ureque!ques sermons. J'aypresché quelque temps engrec vulgaire mais comme il y a peu de gens icy qui l'enten-dent, a cause que la langue du pays est l'arabe, j'ay esté con-traint de quitter et prescher en italien, comme le P. Gaspard(Maniglier) en françois. Les autres religieux ont un avantagesur nous, parce que les marchands vénitiens se servent d'eux etnon de nous 3.» Malgré l'opposition du consul de Venise, Jcsins.tructions des deux Pères étaient tr6s suivies et la religion faisaitchaque jour de nouvelles conquêtes. Cesuccès, nous le verronsplus tard, devait leur attirer de nouvelles persécutions, Dieuvoulant ainsi éprouver les instruments dont Use servait pour sagloire.

9. Autant leur etabtiascntent dans Alep avait coûté de peinesaux Jésuites, autant leur installation à Naxie présenta de faci-hté.

~axie, la plus importante des Cyclades par la fertilité de sonterroir et le nombre de ses habitants, avait jadis été attribuée.avec le titre de duché, ù la famille vénitienne des Sanudo etdevint le stegc d'un archevêché qui avait pour suffragants lesévéches de Chio, de Tine, d'Audros. de Santorin et de Mitet.Apr..s l'occupation dos Turcs, la population fut astreinte à payerun tribut au Grand Seigneur; mais cette obligation remplie, ellejouissait du libre exercice de sa religion. Sous le régime descapitulations, l'ambassadeur de Franco se Bt le protecteur de

t<ettmduP.Queyrot&M deCésy,Mtutnt6M(Bib)nat., ff t<!tt.of ~<.t2.~t.nedeM.n,ne<~s.C.n~X Syrienais).B~X.~r' (Archiv.Prov.deFrance,HecueildeHpbeyréte).n~ momentdu partagequi suivitlafondationde l'empirelatinde Coostaat!.nuple.

Page 372: Compagnie de Jesus en France 1910

MISSIONS DU LEVANT. – MAXIE. 359

D

-1. 1_- .1l.m

Naxie, comme de toutes les Cyclades, contre les exactions des

fonctionnaires musulmans

En i626. les PP. Antoine Perrin et Dominique Maurice, au

milieu d'une de leurs excursions apostoliques, avaient abordé dans

l'itedeNaxie, poussés par des vents contraires, ou plutôt conduits

parta Providence. Usfurent parfaitement accueillis par an gentil-

homme chrétien, espagnol de naissance, nommé François Coro-

nello, qui remplissait les fonctions de consul de France. Durant

leur séjour, arriva une bulle du Souverain Pontife, accordant une

indulgence plénifre à tous les tidètes qui recevraient les sacre-

ments de pénitence et d'eucharistie avec les dispositions requises.

Pour exciter son peuple à la piété et le préparer à la grâce du

jubilé, l'archevêque ne vit rien de plus opportun que le minis-

tère de ces religieux étrangers, appartenant à un Ordre dont les

habitants de l'tte, souvent en rapport avec les Pères de Chio,

estimaient le z<e et le dévouement. Pendant deux mois, les

PP. Perrin et Maurice se livr'-rent sans répit aux travaux de

l'apostolat, no pouvant suture à entendre toutes les confessions,

tant était considérable le nombre des pénitentsCe succès inspira au clergé et au peuple le désir de posséder

une maison de missionnaires. L'archevêque, après avoir consulté

la congrégation de la Propagande, pria l'ambassadeur de Franco

à Constantinople de lui obtenir deux Pères Jésuites le bien spi-

rituel du diocèse, disait-it, requérait la présence de cesrotigieux.

On proférait des Français parce qu'ils étaient moins sujets aux

soup~ns de la part des magistrats turcs. Du reste on pour-

voirait à leur habitation ot à leur entretien. M.de Césy vit dans

ce projet un heureux moyen de répandre la lumière do l'évangile

sur toutes les tles de la mer Egée. 11pressa de vive voix le

Il. Perrin, alors supérieur de la mission de Galata, de ne point

laisser échapper une si favorable occasion 3; en même temps il

intervint lui-même auprès du P. Général. Révérendissimo Père,

les jours passés, monsieur l'Archevêque de Naxie m'ayant repré-

senté le grand désir qu'avoit tout le peuple do son isle d'obtenir

la résidence de deux Pères Jésuystes pour leur consolation, et

ayant esté prié d'on escrire à Votre Seigneurie Révérendissimo,

je n'ay pas voullu retarder davantage cet officeavec lequel je la

1.Cf.LMMtt,MMde Kr~. p.460etont*. fagotez,o~.c«., 1.1.p. 3M.

2.Lettreda P. Perttaan P. Gén<taj,14avril t627(Ntsa.CoMt..t. vm, n.4t).CordaM.op. cit.,a. 232.3.~Mde<n.–Cordara,o.238.

Page 373: Compagnie de Jesus en France 1910

360 SOUStUCHEUEU. – PREMIEREPARTIE.

supplie d'agréer ce dessoing, en cas que Votre S. R°" le trouve

raysonnable et bien fondé. Et véritabtem~at on juge que toute

l'Archipelague ne doit pas estre abandonnée de tels secours spi-rituels. Considérant le notable fruiot qu'on peut y fayre en plu-sieurs isles où le peuple ne demande qu'à estre enseigné, et

voyant qu'on travaiito à des establisscments incertains et hasar-

deux en plusieurs endroits du monde, je ue puys comprendre

par queUe rayson on ne vouldroit pas ayder tant de pauvres âmes

en ces quartiers de l'Archipelle, ou nous voyons que, quand vos

Pères y ont été prescher, ils ne pouvoient fournir et satisfaire aux

confessions. Ce que Votre S. K°"scachant mieux que moy, je ne

me veutx étendre d'avantage, la suppliant me voulloir faire

rcsponce et me croyre pour tousjours do cceur et d'âme, de Votre

S. H* Mienhumble et tn'a affectueux serviteur.

« JI est trt's important, ajoutait-il en post.seriptum, queVotre S. B" soit advertie que la prétendue résidence de Naxie no

peutt estre sinon dépendante de Constantinople, puysqu'auttre-ment elle ne seroit ny seure ny selon le désir des Naxiotes et de

moyen particulier' »

La P. Général remercia l'ambassadeur de la bienveillance qu'il

avait toujours témoignée à la Compagnie. Il se déclara tout dis-

posé à permettre rétablissement d'une nouvelle mission mais

il se réservait d'examiner à quelle résidence on devrait la ratta.

cher, à Cbio ou à Constantiaopto~.

Cependant le P. Porfin, sur les vives instances do M.do Céay,

s'était déjà rendu à Cbio pour s'entendre avec les Pères Siciliens

et àNaxie pourconnattre les conditions dans tesquèUoson pourrait

s'y établira L'archevêque et le consul l'accueillirent '< moins

comme un hôte que comme un père Un rédigea un acte par

lequel les habitants, d'un consentement unanime, donnaient à la

Compagnie, avec un revenu annuel, la chapelle ducale appar-

tenant à une confrérie do pénitents, et une maison adjacente

pour servir d'habitation. La mission devait dépendre do la rési*

dence de Constantinople. Deux Pères la composeraient, l'un

chargé des prédications, l'autre de l'instruction des enfants4.

Malgré l'unanimité exprimée dans l'acte de donation, quelques.

t. Lettrede M.deCésyaoP.Cfo~a!,26JotUet'697(B)bt.net.,?. t6<68,f.4t6).2. LettreduP.GénéralAM.deM<y,21septembre!M7(Bplst,Oen.ad Ettercoa,

t. <Ot8.t9M).8.LettreduP.Perrinan P.Général,23a~ùt1627(MiM.CoMt,t. V)U,o.45).4. DoNNentamdonaUoats(MtM.Con;(.,t. Xt, a. 46).Lettreda P. Pettioau

P. Général,8 ottobre<627(~~M, n.47).

Page 374: Compagnie de Jesus en France 1910

MtSSMXSDULEVANT. NAXtE. 36i

uns se montrèrent mécontents que la mission dépendit de Cons-

tantinople et non de Cbio. Ils écrivirent « sous main au P. Gê-

néral afin qu'il la rattachai à la Provioce de Sicile. Ce fut sans

doute en vue de concilier les esprits qu'on envoya aux Naxioies

un Père Français, Mathieu Hardy, et un Père Sicilien, Georges

Casa. Mais cet expédient ne servit qu'à entretenir la division 1.

Sur les représentations de M. de Césy, le P. Général décida quedésormais Naxie ne recevrait plus que des religieux grecs ou

françaiseLespremiers missionnaires trouvèrent dans l'ile de nombreuses

superstitions et des coutumes extravagantes qu'ils s'efforcèrent

d'abolir. Donnons un exemple entre beaucoup d'autres. Une

femme qui avoit perdu son mary ou une mère qui avoit perdu sa

.fille assistoient à leurs funéraitles comme des désespérez, ou plutôt

comme des furies, s'arrachant les cheveux, se battant la poitrine,

déchirant leurs habits et hurlant d'une manière épouvantable,mêlant avec leurs cris des blasphèmes contre la Providence. La

cérémonie achevée, elles a'enfermoiont six mois ou un an durant

dans leurs maisons sans en vouloir sortir, non pas même pour

aller à la messe et à l'ofnce divin aux jours les plus solennels de

l'année~.

L'ignorance des vérités religieuses et le relâchement desmoeurs

n'étaient pas moins grands que la superstition. Lesecclésiastiques

cux-mcmes vivaient dans l'oisiveté et la mollesse, célébrant rare*

ment le saint sacrincoet s'acquittant très mai de leurs autres de-

voirs. Les missionnaires, sachant par expérience que la réforme

des peuples dépond do celle de tours pasteurs, N'appliquèrent

d'abord à l'instruction de eeox-ei quand ils forent instruits, tous

ensemble travaillèrent &enseigner les Gdèlos, et avec tant de fruit

que bientôt la venté et la vertu régnèrent è Naxie sur les ruines

du vice et do l'erreur~.

tO. Au centre des Cyclades il y avait une autre lie qui pouvaitencore offrir & la Compagnie de Jésus un champ fertile d'apos-

1.LeMMaduPtHatdyaaP.Oca~fa).4wH )M7:a.d. 1630;<octobreM30(MtM.CotMt.,t. XI,n. M.49.69).

a.LettredeM.de MayanP. Général,80juin<MO(Miss-Coost..t. Vtn. n. 8t).LettreduP. G~rat &M.de C< 22octobretOM(6pt<H.Cen.ad Etterooa,<0<3.t673).

3. Flenriau, op. p. M2-M3. titi. ano. fMid. Natten~a. <M? (M)M. CoMt.,

).Vttt,n.t09).4. Pteadau..o~.cM-,p. 235.

Page 375: Compagnie de Jesus en France 1910

363 SOUSMCHEUËU. PREMIERSPAMTE.

ttt~i c-~–t'~tolat. Quand tes Turc$ s'emparèrent de l'Archipel, Syra, l'ancienne

Syroa, était devenue le refuge d'an grand nombre de familles

franques qui y introduisirent le rit romain. EUeavait pour évoque

en t687 Domenico Marengo, prélat fJein de zète et de pieté, mais

mal secondé par un clergé grossier et ignorant'. Dans un de ses

voyages à Constantinople, au mois d'avril, il exprima au Supé-

rieur de la résidence le désir d'avoir deux Pèrea de la Compagnie,

non pour une mission temporaire mais pour un établissement

stable. Comme i!était alors question de fonder une maison à Naxie,

le P. Perrin ne put accepter les offres bienveillantes de t'évêque~.

Celui-ci recourut à la résidence de Chio qui répondïtà son appel;i

mais tes deux Pères envoyés à Syra en <629 n'y deme«rèrent

qu'une année3. De nouveau M~Marengo s'adressa au Supérieur do

Constantinople, Le Pd'Au!try, après avoir consuM le P. Générale

ne donna pas suite au projet. Nous eu ignorons la cause peut-

être los ouvriers apostoliques étaient-its trop peu nombreux pour

divtMrainH leurs forces. Cefutseutementsousterègnedo LouiaXV

que les Jésuites s'établirent dénnitivementa Syra, où ils restèrent

jusqu'à la destruction de ta Compagnie~.

). LaemtJt,op.ctt.,p.<M.– Pa~oie!,op.c«.. t. 1,p. M7.9. LettredaP.Pw!a auP. G~ra), a~tt )6a?(Mt~.Coo~ t. Vu),a. tt).a.K~'aa<t,op.p.M.-Oa~ayoo.Boc.<M~d.Xt.p.~9.<. t<MM du P. d'AottfyaoP. Oeo~at. Meept. )MO (MtM.Coatt-, 1. V))î, n. 65).

&. JLeMoh, op. cM-, p. t50.

Page 376: Compagnie de Jesus en France 1910

CHAPtTREXtV

PART PM8E AUX KVEXEMN~M POUTtOfR!

(t62~-i630)

8a!nmaiM:L Insoumission 'te La Rochette. 2. Le fort Saint-Marttn do t)~attaqua par les Aogtab. – 3~Hn on son) chassas par Sehomherc. – 4. Si<go dxLa RocheUe; r~tts du P SuCceo et dM Jésuites aumôntera. – Eot~e du roiLa HocheOe) d~cours du Il. Sufïren. 6. Joie dans toute la franco et ffteachez tes J~uhes. ?. ACfatro de la succciisioo de Mantoue. 8. Guerre duLanguedoc, relation du P. Sun'rcu. – 9. 0))posiUo!t de Marto de Medtcb etdo son parti à la politique do HtcheUm. – )0. Seconde intervention de ta Francedans l'affaire de Mantouc. – La utaiadte du roi à Lyon d'après une lettredu P. SutTrea. – <9. ~ot<m~ <tM (fu~t.

Seoreea taM~Mrttes ) t. Recueils de <!oeamen'aecOMM~~daMta Coopeg~e a) Bpfoto'ho Generallum ad dtMfMSt b) catMa, ept~totae ceneMtiutD ad e!tent~; – e) fmo'ctae ttfstorta; – d) Aqttttaotse htetoria.t). Roma.ArehhtoVadeano, MuottetuM dtfMOfta.n. aas.u<.t'M)9,B)b)toth6qM 6ato<eGeoe<)6te,n<8.aao.

aoureea unprtmeea < M~mow<~ MMft~tt, ~M~af, de fon~oy~aMaft, da B<M.Mmp~fM. – ~cr<MnW<. Atïct), ~«r~ t«a'tA<M<<). <!MMer<'tr<Mp«.Mt'f, t. H. –~tvA(wj) tMr<fH«~de f<if«oft<' <<eFMate, e<r. tt. t. tu. – BodofMM~t.~a <<fMt~< temps (tt <~e <tet<t HocAfKc,M<a<)0ttda oonM. – ttaate), N~fo<M def~M'f. t. mt). Cordara, NtttoWo Sot'e'atX JMM,P. v. – oriSet, Histoire da ~ne<'e~"<a~M. –OettatMo. N~of~o ttùthtn-x~/htnfa'M.– BcaoM.N~Mre de<'Mt<<te ~(tote~. f8 t~ <;Mde. <t«f de ~oAa)). Areere, B<<<o<rede Ro~eXe. –tte fcllce. ~<<f< fMtf«OH« de ftWtM.

i. Tandis q<Mla Compagnie prospérait eu t~ance soHs la pro-tection de Louis XtH et de Richelieu, le royaume avait dû Bappor-ter plusieurs guerres a<M<)ae!!e9!e roi et eoo miM8tra avaient ét6contraints soit pour r~primef les protestants, soit pour refrénerles ambitions de la maison d'Autriche. Or, tes Jésuites ne pou-vaient rester indiMerentsa des eotreprisea intéressant au ptuah~utpoint la religion ou la patrie. D'ailleurs ils n'avaient pas cesséd'avoir les rctatioas !es plus étroites avec la cour. L'un d'eux, leP. Jean Suffren, n'etait-U pas le confesseur de Louis X!H et deMario doMédiois? Accompagnant le monarque daMNea expddi-

Page 377: Compagnie de Jesus en France 1910

3M SOUSMCBBUEU.– PREMtÈREPAMTE.< < t~-<–

tMMmilitaires, en bonne place pour voir tes intrigues formées

autour de Richelieu, c'est un témoin utileà entendre. Sealettres

d'alors, comme aussi celles des aumôniers de l'armée royale,

apportent à l'histoirequelques traits nouveaux,quelques détails

intimes que les mémoirescontemporains,pourtant si riches, ont

omis de relater.A l'époque où nous sommes arrivés (t62%-i630), la réforme

française était devenue un parti pontiquo considérable. Au de-

dans du royaume les huguenots trouvaient un soutien dans les

mécontentsde toutes les opinions;au dehors. ils s'appuyaient sur

l'Europe protestante. Communiquantpar LaRochelleavec l'An-

gleterre, par Sedan avecl'Allemagne,parCenèveaven les cantons

suisses, ils semblaiHnt toujours prêts à diviser les forces de

t'Était IlDéjàen i63t et en 1628, Louis X!H avait du, à la tôte

de ses troupes, guerroyer contre les révoltés~; l'avènement de

RicheUeuau pouvoirne changerait riea Ala volonté royale, à la

nécessitéde briser une organisationdangereusepourta couronne.

Loinde là, le nouveauministre forcé par les besoinsde la politi-

que extérieure à s'unir aus princca protestants, aaifirait avec

empressement,pour se faire pardonner cette alliance, l'occasion

d'anéantu'te protestantismefrançais. OenouveUcsprisesd'armes

dea huguenots attaient bientôt la lui fournir.

Leurschefs, après le traité do Montpellier(t9 octobre 1633).

ne manquèrent pas doprétextespour entretenir l'esprit de rébel-

lion. En déliancede part ot d'autre, on no se hâtait guère d'oxé.

euter les clauses de l'accord. Ainsi le gouvernement aurait dA

démolir le Fort-Louis,élevé dans le voisinage de La Rochelle'

mais tout au contraire le commandant, Pierre Antauld, continua

d'y entreprendre dea travaux de défense,et il en fut de même

sous son successeur,<!eande Saint-Bonnot,soigneur de TairaN.

Les Bochelois r<Mlam~ran<.La vivacité même de leurs récla-

mations parut suspecte ce fort n'avait été élevé que contre tes

rebelles; comment pouvait-il inquiéter dea gens déterminés a

l'obéissance~?Maiseux ne l'entendirent pointainsi, et, en 16~,

sur leurappel, tes ducs de Rohao etdeSoubise organisèrent une

nouvelle campagne. Le premier devait soulever les populationsdu haut et bas Languedoc,pendant que son frère croiserait avec

1.DePtUee.MMt-edespyofMfeo~de~MMM,p.307.t, ,"DI, tome '11. p. 480.487..3. A~r~~t~M ~eM<U. p.Z<M.-De La GMde.te <<Mede ~o~oa,

p. «o. – Rante, R<<<.de ~anee, t. lU, p. tM.

Page 378: Compagnie de Jesus en France 1910

PARTPMSB AOXELEMENTS POMfïQUBS. 3M

Ilune escadresur les cotesde Bretagne, de Saintongeet do Poitou.Au mois de janvier 1635, Soubise surprit six'vaisseau du M;dans le port de Btavet*et s'empara ensuite de Fite de Ré où il9'éiabUt.U en fat chassé peu de temps après par Toisas,tandisque le maréchal de Théminea contraignait les habitanta de LaRochotioà implorer la paix~.Dorant tes pourpar!er9,M.de Cba-tMtonconseillaau noncede demander à la reine mère, pa? Fen*tt<em!sedu P. Sunren, ~u'on detnaoteïat la ville3. Lou!aXM<,ela prière des ao)bassadet)rsd'Angleterre ot de Hollande, crutaofasant d'ordonner aux Rooholoisla restitution des MeïMecc!ô<.8~aa~!q~!esetde leur interdired'armer en guerre aucun vaisseau4.C'était !à aae condescendancedont Richelieu, qui en porte laMs~onsabUité,ne tarda pas à se repentir. Toutefois rabaisse-ment des huguenots fut un sujet de joie pour tous les catholi-quea. A cette occasionte P. Général écrivit au P. do Sëguifancombien on se r~ouissait à Romedo la victoite du roi. n Puissela soumissiondes rebelles, ëcriwait.;t,les amener à se conwertifet à no plus travailler qu'au bien pubMo~."Espoir bientôt déçula paix ne fut pas do longue durée au royaumetrès chrétien.

2. L'uniondo Charles t" awcola sfoar do LouisXtU,qui auraitdû assurer une bonne harmonieentre la Franco et l'Angleterre,ne Mrwitqu'a diviser !Mdeu<couronnea.Leduodo Bochtcgham,ministroet fewn do Charles t". N'était brouillé avec la reineHenrieMe;celle-ci avait beau réclamerl'exécution desconditionsstipulées dans soncontrat de mariage en faveur des catholiques,le miniatro affectait <!on'y avoir aucun égard. Auméprisformeldes traités, la maison françaisede ta reine fut congédiée, et lesAnglaisndetea au Pape se virent en butto à une crueUepeM~eu'tion. !<e)tcontestationa qui s'ensuivirent commencèrcntà jeterde l'aigreur dans les relations politiques,et les Roobetoian'em-pross&reotde rechercher l'alliance anglaisai Soubise,réfugié àLondres,poussaitBucklaghamà voler au secoursde LaRoohetie,prétendant que la demotition du Fort-Louis avait cM UBQdes

t. AndeoaorndePû~.t.ouh.8. ~mo~M de NMeMe", 1.1, aaa. – MfMMM~anfo«, t. XtV, ao. <8M.

p. a0. AeqoM.op. fM.. p. <M et a.8. t<<!<Meda M.de ChaMttonau ooEee.11~utMettStt (AMbtv.Vtt., Naot. dt FMaeh,

o*89~ tell.4. <f<'mo<fMde aMettex, 1.1, p. SM. Benott, ~tXeffe de ~dM (feW<M)<M.

t. M,pfeavM, p. St.s. t~UM da P. <Mo6fa<M P.de MaaiteB. 3 now. t6M(rMae!aEBltt. Ota.. t.tVt.0. De f!M!M. B«!o<M. de <o <Mp<ODm«e~<mte<<e,t. Il, B.M9. – Orlffel,~t. dMt~ de touta ~MM,<. t. p. 650.

Page 379: Compagnie de Jesus en France 1910

368 SOUSMCH6UBU. PMM~M PAM!B.

conditionstacitea de la paix avec ta France, et que le foi d'An-

gteterre était engagé d'honneur a la fairj observer. O'unautre

oûté, le duo irrité de t'aC~ontque Biohetieu lui avait ïnuiëé ss

refusantdo le recevoir comme ambassadeur extraordinaire, jura

qu'il reviendrait en France; le désir de se venger lui fitpréparerla guerre. Le 20juittet t097, il parut à la tête d'une puissanteMottedevant t tte de Ré et attaqua le fort de Saint-Martindéfendu

pat' le brave Toiras'.~oumXtt! était alors dangereusement malade. Par prudence,

Richelieu a'absUot de lui apprendre l'ouverture des hostilités;

tnaM,sans rien laisser paraître de ses soucis, il prit les mesures

les plus graves et les plus aagca, au nom do roi2. Une lettre du

P. Suureo datée de Saiot'Cermaîn le <0 septembre t627, et

adressée à Romeau P. Assistant,nous apprend que!!e mervoit.ïeuso activité déploya le cardinal jusqu'au rétablissement du

souvefaio.« Sa Ma}est6,dit-il, étant malade, a étu quelque temps sans

ttavotr la desceoto des Anglais dans n!e de Be. Lorsqu'ette est

entrée en convalescence,on lui a fait connattre tout ce (lui s'etatt

passé.KUeavait un grand dMr de recouvrer la santé pour aller

en porsonaocombattre t'eunemi, ot on a dA la roten!pcontre sa

volonté. Maintenant les choses aont on honno voie, car on a

trouvéun moyentnfaUuMcde faire pénétrer dans !ofort {Saint'

Marnn]des hommeset des mun!t!ons; en sorte quo !e9Ang!ais

(lui comptaient ie rëduire par la disette, n'osant point tenter un

assaut pour l'emporter do force, n'ont plus aucune espérance de

réussir dans !our entreprise.Ona eu recours aux Basques do Bayonnoet de SainMoan'

de-LuRqui se serventde barques plates, appelées pinasses,qu'i!sconduisenten haute mer avec des ramessana t'aide de voiles.Le

canondes vaisseauxne peut leur nuire pareo qu'oHcssont basses

et entrant dans i'cau jusqu'au bord. Arrivéea à (Monne,au

nom!"e do quinze, on les a obarg~osd'hommeset de munitions.

TreM~~ntpu ponotror dans le fort saM aucun danger et sans

aucune rencontre; tes doux autres, ayant manqué t'entrée de la

rade Cacausedo l'obscuritéde la nuit, ont repass6 au milieu de

la <!otteangtabo Banssubir aucune porte.

t. AMntotfMde a<cM<en,<.t,p.<55. te W«'e«f<~nfct< NM.ann. MM,p. M5. Cf.Btt))!b!, la <tMtAMMde MMMMta, p. <«m).

3. Ct ~me ~MX~cMtc, a*e<f., t. «. p. 4M et Mtv. UetttMde Louis lui au

marquis do Ramboaluet.

Page 380: Compagnie de Jesus en France 1910

PARTPM8EAM;ÊVËNEME?<TSPOUT!QUBS. 367

H Maintenanton espère que l'on pourra toujours avec facilité

employer le même moyenpour ravitailler le fort et en ramenerles malades et les Messéa. Les ennemis au contraire perdentchaque jour bon nombre d'hommes; iia sont déjà obligés de

débarquer tes troupes laissées à la garde dés vaisseaux,et jus-qu'aux mariniers, et bientôt ils se verront réduits à l'extrémité;car Us n'ont presque plus de capitaines qui ne soient ou ma-lades ou blessés. Nousaurons ainsi le temps de rassembler nosvaisseauxet de composerune flotte qui nous permettra de les

attaquer et de les forcer à conclure une paix glorieusepour laFrance.

Déjà le roi do la grande Bretagne a fait des avances parl'intermédiaire de puissancesamies; mais on est résotu à chasserles Anglais par la force et à les faire repentir de la téméritéavec laquelle Us ont osé attaquer la France à l'improviste etsans cause. Alors seulement on pourra consentir à quelquetraité honorable et avantageux. Tout le monde est animé d'unetelle ardeur à servir le roi et la patrie dans cette circonstance,

que chacunest prêt à sacrifiersesbienset sa vie. Lespopulations,les cités, les ports de mer qui se trouvent dans le voisinagefontmerveille. Encorequelques jours, et le 20 de ce mois la Oottesera prête pour courir sus aux Anglais, et assez puissante nonseulement pour les combattre, mais pour les mettre en dé-

route'. n

3. Dansl'extrêmeimpatienceoAit était de marcher à l'ennemile roi, quoique très faible encore, no voulut point dinérer son

départ plus loin que le 85 septembre, et le t3 octobre il pa;oi-

gnit son armée. Le8 novembre, les troupes françaises,sous laconduitedu maréchal de Schomberg, forcèrent l'ennemià leverle siège, et Boohingham retourna piteusement en Angleterre

après avoir perdu la moitié de ses hommes~. Dèsle lendemain9 novembre, le P. Suffren, qui avait accompagné le roi dans

cette expédition, écrivait au P. Chariotune relation des événe-

ments dont il avait été témoin.<' Depuisla dernière que j'écrivis &VostreRévérence, par la-

quelle je luy donnoisadvis de la résolutionque le roy avec sonconseilavoit pris d'envoler cinq mille piétons et quatre cents

Lettîe do P. Su~ea au P. Chalet, eMtetaDide PMoee, to septembre <6ï7,tMdoUde t'ttaHen (Aquttmhe Mtto~a, <. t6M, MM.o. M).

t 0~!BM,op. eM., t.J, p. 60?. – Etcee, Domctttf. eatcmfaf, t. <M7.t6M,p. 4M.

Page 381: Compagnie de Jesus en France 1910

368 SOUSMCHEUEU. – PRBMtËRBPAMTB.

chevaux pour chasser l'Angloia de l'iste de R6, la chose estarrivée en ceste façon. Pour plusieurs raisons; on trouva bon quetous ne passassent par un même lieu. On choisit deux lieux prin*cipaux: l'un s'appelle le Plomb et l'autre Brouage. Maiscomme partous les deux il falloit aborder par mer, et que les vens sontsouvent contraires, il est arrivé que M.de Chomberet M. de Ma-rillac, estans allez en Brouage, ont este retenus jusques au huitde ce mois de novembre, sans pouvoir entrer.

<'Ducosté du Plomb, la nuit du 30au 3i du mois passé, octobre,dix.supt cents [hommesj s'embarquent avec vingt.cinq chevaux.Les Anglais, les descouvrans dans leurs barques, tirèrent contrefurieusement une heure durant, mais aucun ne fut btessé. Estansdonc entrez en l'iste, les Anglois qui estoient en embuscade, leventre par terre, couchez dans les vignes, les attaquent. Lechoc dura long temps, cinq des nostres moururent, dix.huit ouvingt blessez; mais des Anglois trente mortz, plusieurs blessezet prisonniers, et bon nombre do jacobus trouvez et recueillispar nos soldas. Bref, en ce chco les Anglois furent tellementeslonoez que s'enfuians furent contrains do so retirer dans leurstranchées, los nostrcs les poursuivans t'esp~e dans les reins.

<'Cecy a teitemont espouvantë ces pauvres Anglois qu'ils réso-lurent, avant que toute l'armée du roy cntt'ast, de faire leurdernier effort contre la citadelle de Saiot.MarUn. Et do fait, lesixième de ce mois, novembre, depuis les trois heures du matinjusques a onze heures, on ne cessa de tirer coups de canon etmousquetades; car les Angluis, à la desesporade, vouloient em-porter le fort. Mais le sieur de Toiras sortit avec ses (;eos et entua quatre cents, blessa ou prit prisonniers deux cents. Trois grosvaisseauxangtois s'eatans esohouea furent bruslez. et des nostresn'y a eu que .roia ou quatre de tuez, peu de blessez. Ceste vic-toire nous fahmit espérer que si tes cinq mitto [pietooa] et quatrecents chevaux entroient, on les chassaroii tout à fait, et ainsi ilest arrivé.

<'Car la nuit du 7 au 8 de ce mois de novembre, M. de Chom-bert et M.do Marittac avec le reste estans entrez, te lendemain,la messe dito, le conseil de guerre se tint, où fut résolu d'allerattaquer t'ennemi et les faire desloger. On rangea l'armée; lesbataillons disposez marchèrent par ordre contre l'ennemy. Laseule veue de ceste belle armée espouvanta tellement les pauvres

1. MoaM!ed'otaa8!!boftappéesooaJacquest".

Page 382: Compagnie de Jesus en France 1910

PAHT PM8E AUX KVÊXËMEKTS POUTtQUËS. Mt

~Hfe un P. StttfMo au P. Chattet. 9 noMtnbM tM? (Aqa)tan. hht, o. SS;.tONP~.X~ OEittm. – T. )t. tt

Anglois que, quittais te siège de Saint-Martin, s'enfuirent pour sejetter dans leurs vaisseaux. Les nostres volant cela N'enallèrent =

les attendre en un lieu où ils dévoient nécessairement passer,pour aller dans leurs navires; et là, les trouvant à commodité

pour les tailler en pièces, se ment sur eux, en tuent huit cents,blessent quatre cents, prennent prisonniers deu< cents; les au-

tres meurent dans la mer, et ce qui reste se retire dans tes vais*

seaux. Des nostrcs cinq de morts, quatre do blessés entre tes- s

quels est le Général des galères, et le frère de M. de Chapes.mais celui-cy plus dangereusement~ aiant eu l'os de la cuissebrisé. ¡

Ceste nouvelle a esté apportée aujourd'hui, 9 novembre, au¡

tever du Roy, par M.de Betingau. Trout&'sept enseignes prises,sept pièces de canon. Lehoy alla soudain ouïr la messe, lit chan-<cr to ?'c ~«M<. et, faute do chapeUe. la Cour l'entonna, et le

Roy tout le fin beau premier, avec tant de dévotion et de ressen-liment qu'on ne puuvoit retcnit' les larmes. =

IlLa nécessité du fort de Saint-Martin estoit grande. Plusieursmouroieot. les viandes toutes gastees. tl y a plus de huit jours

que lo Hoyno dit qu'ils n'en pouvoieut plus, mais ques'itx pou-voient tenir justptes au 0. do ce mois, tout iroit bien. Kt eu otfot,ça esté te neuvième du novombra que cofi est aftivô. Ainsi sevoit comme Uieu bénist la ttoy. Aussi est-il 1~ ~«« f~~H«'«<~f«ta C<fec€<t< d tXQ/U.

a La Roehette est bien e&tonn~o.Le ttoy a ordonna que ce soirtuutcs les pièces tirasseu<. et que les feux do joie se feissont ic~f't aux environs, et dospc~h~ partout it co qupl'on rem'Tcia~ttneu ~<«/«c~ M)«'a&~<«ntM~~M<«/t«'.

P. 8. ?iouNavons dit toute l'oetava dos Saints

« ~< ~C /(tC~M<Mest 't

t. L'oxpëditinn anglaise. observe Ranhe, ne produisit aucunuuttc résultat si ce n'est de précipiter avec une nouvelle ~'oorgiH

1.)~HfettoP.SuOrMoau P.Chattet.9 noMtnbte'tM?(Aqa)tan.hht, o. SS;.

~PM~MtaM/f~<C~p~!</<tMCfeffpH<<MHtde /'ttt&M<,<a~< M<~o </c~<M

~~so~a~tM «/<!ef~f.

Page 383: Compagnie de Jesus en France 1910

:HO SOUS MtCHEUBU. PRKMfKHEPAHTtE.

sur tes huguenots toutes les forces du pays' Le moment était

venu, en ooet, de porter aux réformés un coupdécisif. Richetieu

résolut de faire cesser le scandale qu'it avait donné aux catho-

li(lues en accordant une première fois la paix au\ rebelles calvi-

nistes scandale qui lui avait valu dans les satires du temps !e

suruuMtde cfII'dinal de La ~o<Ap~ Il montra avec force à

Louis X!)! !a nécessité de s'emparer de cette ville, foyerde toutes

les révoltes ai on nota prenait pas cette fois, ou ne ta éprendrait

jamais, et il faudrait tous les ans recommencer la guerre; le roi

ne sera pas véritable roi de France, tant qu'il ne possédera pas

La tt"choHo, et s'it parvient à s'en rendre mattre, il sera le plus

puissant souverainde l'Europe et t'arbitre de toute la chrétienté

Louis Xtt! se laissa persuader, et Hichotieu nommé <'tieutonant-

générât dans tes armées royales dirigea tes opérations du siège.

four fermer l'entrée du port aux Anglais, que los ltochelois

avaient <'ncoro appelés a leur secours, it fit construire dans

t'Océan, comme autrefois Alexandre devant Tyr, une digue jinfranctussatdo, en sorte <juorien no pouvait plus pénétrer dans c

la ville ni par mer ni par terre*.

La ttochetto était htoouéo. ttieutot ses or~ueitteusos muraittes

xeraient des défenses inutiles; mais si grave était l'enjeu de la g

tuttequi se livrait autour d'ottos que, dans t'attente du dénoue-

ment, la vie do t'Kuropo entière resta comme suspendue toute

une année. Enfin ia royauté t'emporta~ n.

Uurant ce font; siège, on avait beaucoup admire t'ordro et la

disciptine uni no cessèrent do régner daM l'armée du foi. Un les

devait au xt'te et au dévouement que dos religieux, do différents

Ordres, avaient déployés dans leurs fonctions d'innrmicrs ou

d'aum"niors. Parmi eux se trouvaient trois Pères de la Com-

pagnie do J'-sua. On peut v«)r par touM lettres tes grands servi-

cas 'p''ih rendirent; aussi Loui-)Xtt!, aprèsla victoire, so plut-il

à faire toar étogc' La correspondane de ces Jésuites n'est pa~

j

sans iot'Tét, nous y puiserons quelques-unes des particutarités

qui accompagnèrentla reddition do La Rochelle.

Les privations de toutes sortes et le fou des assiégeants avaient

1. Maotœ,~~<.de~~apOM~.)V.p. 198.2. Mégot).~t<<.p''tfta~' ~w~ MO~c<'f)M,t. H. p. 2!?.

:<. WMO~<'< fie WfAetW. 1. t. p. <Mt-:Ot. MemotM du rot, mal <6M (Avenel,

Ae<~M'/e~<c~'t.n.P.80;4. ~<<uM "~e ~e ta ~"cAe//c (Aftb. ruf. do <tH. de France, 2'a6fte, t. tn,

t'.M'.UPCaM~. t)'«<a~"< ~e < «H~<'M"«o"'< 1. Il, p. 230.

6. '.u~dat; M"' 'f f. V, X'

Page 384: Compagnie de Jesus en France 1910

MHT PRtSEALX ÉY~EME'<TSPOUTtQUES. 37)

t t *t-–t~ t- }H~ –t~- _H~ 'tt-décimé les habitants de la ville de plus de vingt mille qu'ilsétaient au commencement du siège, il n'en. restait plus quecinq mille, tellement fanatisés par leurs chefs et leurs ministres

qu'ils auraient préféré mourir que de se rendre. « Messieurs,s'écriait dans un proche l'un de ces derniers, que faisons-nousen cesto vie? n'est-ce pas pour aveoir paradis? Le vray moyend'y parvenir, c'est la persécution que vous avez en mains; maisc'est la persévérance qui fait tout. Kt ainsi s'encourageaient demourir'. M"~do Hohan parcourait les rues, une épée &la main,et criant « Vo!cyl'espée de mon fils qui délivrera la cité; voicyi'espée que Meu a choisy pour vous donner la liberté~. M

Le 26 du mois d'octobre, les habitants rtduitb A la dernière

extrémité, entamèrent dea négociations pour les conditions de

la paix. « Ueux des Boohetois qui estoient dans les vaisseaux,avec deux de la ville, estant allé à cet e8et trouver Nons}out'le

Cardinat, it lour dit que toute la m)8éric«rde qu'ils pouvoientespérer du ttoyestoit qu'ils auroicnt leur vio et leurs hiens saufs,et la liberté de )a religion bans spéeiMet'bi ce heroit dehors oudedans la vitto

Les députés, après en avoir conféré avec le conseil de ville,revinrent totendemain, octobre, trouver le cardinal et deman.

dèront,tua!a en vain, lu conservatton dotours anciens privilèges~.Supportant mal ce refus, ita s'écrièrent, avec insolonce « qu'ilsavoient vivres et argent pour longtemps et que Braguant, leur

capitaine do mer, venu avec l'armée anglaise tes secoureroit. –

Monsieur le Cardinat !eur dit Quant Avos vivres, le Roy a dcasotdata dovant votre vitta pour tes vous faire consumer, caroa

y demeurera dix ans s'it ext do besoin quant &voire argent<attoy en a bon besoin gardez'te ttien dans vos coures. Nais

pour Braguant, quedirex-voua si jo voua le fais veoir? M– ilsd)rfct que <eatMt chose impossible et qu'il leur faudroit donccttarmer !e~ yeux. – Lora Monsieurto Cardinal commanda qu'onappetat Brngnant, le ministre Vincent et Faicao qui traitoientaveole Roy sans !o sceudes ttoche!o}s. Lors les ttochctoia, eaionnés decesto rencontre, parlèrent ptua bas et eurent commandement

d'accepter dans vingt'quatre heures les ottrea du Roy. do la vie,des biena et de l'exercice de leur religion

t. « NutandadefeddtttoneRapcUae(AquHaatM!)t«ot)a.a. 8~.?. ~&<<<fw.

Cttf-tttJd<tettfetderitesausPP.ttePatte(Ptaoc)aahtttottt,t. tt, a.<<t. KataodadeMddfttoaeRuj'eOat'.e&.M"tt'w.Cf.«odoMaacbt,p.Ot.

Page 385: Compagnie de Jesus en France 1910

373 SOUSRtCHËUEU. P!~ERE PARTIE.t--t-t'<-–– **< < <Les habitants réunis en assemblée génératosous la présidence

du maire Guitton nommèrent six députes, chargés do porter auroi tes articles qu'ils avaient coptes et le samedi 88 « tout cetraitté fut conclus et signé à la minuit'

Les ministres calviùistes reconnaissaient que la divine Pro-vidence avait combattu contre tes Rocholois en faveur du roi. Cejour-tu mesmele P. Mitairo (Martin) s'en aUaat pour faire quel-que visite rencontra le ministre Vincent, tequot luy dit que Dieuestoit Papatin cestc année et que la superbe des Hochetois lesavoit perdus, pt qu'ils remat~uoieni trois m!racies en faveur du

Hoy f Que la peste, estant par toute la France, n'avoit point esteau camp, quoique plusieurs quittans leurs maisons empestéesvinssent trafiquer en l'armée. – Que les marées bautos et o~a-ges, qui r~gnoient ordinairement en la pleine lune de septom-bre, avaient esté retenus ceste ann<!aet que jamais on n'avoit veutel catmeen teite saison. – 3" Que quand t'Annota voutust fairela troistesmo attaque, tonnerai feiat demauderqui d'entre euxvoutoit H'ou'firamomirnu passer en despit detadiguo, N'otTrirenthuit cents François (cutvinistcs)et quatre cents Angtois. au~quetzMn fdbt faire la et no et jutCt' sur tea KvangHM, et prit.ouleurs noms, et furent appâtés les MvQUox. Ausquots, letendemain. devant que d'atter au combat, on leur demandaderechef a'ihtperaJstoient; dirent qu'ouy. t.a marée venue on tesmit x t avant-garde <'tle ministre Vincent &la teste, lequel dit auIl. ttHaireMartin que quand il fust amvë à la portée du canon duttoy. une fraieur to saisit et tous tes i)6vouoz, tettement qu'il lourfuatfoModo sa retirer?. –. t" Un quatrioma mirfMteot parti'cutiera Providence do Dieu sur le Hoy et son armce. est que,quoique tos tempeatcs pas<tëean'aient pu faire jamais aucuneouverture butante (sufnaante) a la digue pour faire passerlos vaisseaux, deux jours après quo to roy y est entré, moindre

tempcsto a rompu ta digue en quelques endroits n!que librementtes vaisseaux y pouvoient entfer. ~<M MM~cfau~ «M~Met'"a~, et Atoutes tes créatures qui pouvoient t'cmpcseho~. '<

.<edimanebe 29 octobre, pondant que les maréchaux do campentraient dans La Rochelle pout'disposertcsiogemoMct assignerles quartieM do la ville aux capitaines douze des principauxhabitants vinrent IltFouvertoRoy, iuydemander pardon, conduits

t. KttMhdej)!et~M.~«<MH.

9. !<to<ao<ïtde MddtttoneHopt)!af.e

Page 386: Compagnie de Jesus en France 1910

PARTPRISEAUXëvëXMBXTS POHT!Q~ES. 3~

par M. de BasMmpiefre, accompagnés de cent gentilshommes.

M. !e Cardinal les re~eut A t'entrée de la chambre du Moy. Le

Roy estoit assisté de M. le Comte de Soissons, M. le Cardinal,

M. d'Angooiesme, M. d'Areourt, M. de Scbomberg. H. le Carde

des Sceaux. Les dépota s'estant misa genoux, un d'iceux. appelé

La Goutte, a faict la harangue d un bon dcmy quart d'heure,

avouant franchement la réhetUon, en se remettant tout Araict à

la miséricorde du ttoy. Le Roy luy a reparty en peu de mots,

mais bien sensoz, se ptaignant que tant do fois ils luy avoient

promis oheis~nce do parolle, mais point on eSect; enfin leur a

promisqu'itteurseroitbon Hoy,a'itstuyestoient bonssuhjects'. M

5. Le lundi 3U octobre, âpres dmer. le eardina' <'ntra daus

La Roet)c!!o et se logea au couvent de Sainte-Marguerite dont

les assièges avaient fait un magasin de guerfe~ On trouva la

ville toute pleine do morta, dans tes chambres, dans les maisons

et dans les rues et places pubHqucs; la faiblesse de ceux qui

restoicotMtantvpnuo «tôt point et le nombre de ceux qnimouroient

étant si grand, qu'Us ne se pouvaient enterrer les uns les autres,

et taitiaoient teura morts gisant où ils soient expiré sans que

pour ceta nnfection en fat grande dans la viHf, pour ce qu'ils

estoient si atténua déjeunes, qu'étant morts ils acbevoiout p!ut'~t

de se dessécher qu'its np pourrissoient~.Le P. ttitaire Martin entra dans la ville avec le comto do

Soisaons et une multitude de soldats; ordre avait été donné au

nMifo et au< mintstre') do ne point sortir do leurs ma!aun<<aMnde

n'atre point insultés dans los ru~s'.

Nercrodi, jour de Tonssamtz. to Hoy feiat son entrée à La

Rochelle par la porto du Cigno. Les habitua de h viUe sortiront

tous. et demandèrent pardon au tioy, à doux conta pas de ta

porto, tt faisoit beau veoir la cavalerie et les régimena on bata!!te

allant devant !o noy, qui alla a Sainte.Marguertte faire chanter

le Te ~MW, où prescba le P. Sunren~ »

La courte allocution que prononça en cette so!pnoe!!eciroons.

tance ts prédicatoufdu roi, fut une auito d'applications pleines

t. EttMUde tettfes..Cf.<M'<'«<<' ~cM«", 1.1.M9.– BoioMMtM,~<

<~«<<-M~'Mp<f~ <<<'s<'A<tRochelle,p. t09.9.. SotantiadeMtMttboeHopeUM.3. ~tt)<M.W~fM<t. t. P.&M.<Notao<a<!eMddM!oQeRnpe!)ae.·

0. a Motaotiadefe'MittoaeBofeMM.VotfRtdoeMitcttt,o~. <-M..p. <OS.–

~MM~M~~f~ tt P ~3

Page 387: Compagnie de Jesus en France 1910

3~ SOtS R!CMEUEU. PRËHit~RKPARTtK.

d'à propos, qui plureut égatement aux vainqueurs et aux

vaincus. C'est en persévérant jusqu'à la On, dit-il, que tous les

Saints ont fait la conquête du ciel cétébrép aujourd'hui par la

sainte Église. Apr&savoir surmonté toutes les difficultés, Mles uns

par le martyre, les autres par la pénitence, les autres par une

entière abnégation ils sont maintenant couronnes de gloire et

d'immortalité. C'ext ainsi, Siro, qu'a fait Yostro Majesté en

t'acMui~iti"n do cette ville qui a la gloire de vous posséder A

pté~ont. Apt't'savoir marement considéré tes ottstaeto-iqui s'y

rcutuntrorniont, vous l'avez hardiment entrepris)', Il et vostro

persévérance, tant de jours et do nuits redoubtéc. voua t'a mise

entre tes mains Comme Oavid, ce patron et Modèle do tous les

mis. réduisit A t'ohéissance tes Philistins, ennemis de Dieu et

do 8"!) t.tat, vous avez réduit cette vitte. Sire, c'est ta défait-

lance ctcxtr~tuo nécessité qui «jettex ses habitans entre vosbras

connue a un asito trca asseuré do miséricorde vertu insigneen v't))M,l't en taquetto voua surpassez tous tes ttoya do la terre.

S'adrcstant ensuite «u\ hahitants ~a t.a ttachetto. t'oratour tes

cunjuro, au n<'ntde leurs ptusetters intérêts, de rester dtMmnais

~d'os à celui qui, nndgré leurs égaMments, tcur a montré tant

do douceur et do bontu. Il tta pauvre pcupto Hoehetois. s'écrie.

t'it, pourquoi vas'in chercher t'eau troublée et boueuse de la

terre d'Kgvpte ~'</<~<&<M~ via ~<~<<'<t~M«M<

A«/a<M~joilia ces patua et eaux puantes d'Angtetcrro, en mépri'aint tt's très claires eaux que tu as chez toy et que tu peuxfucitetnent po~édor. Tu voutois vivre sanaHoy ctavois secoué

le joug de son obéyssanco, mais Mto faut en avoir un. Si tu le

desires équitaMe et juste, il ao nomma t<ouyate Juste; si tu aimes

ta douceur et la clémence, it te l'a fait paroititre aujour<! huy; ai

tes biens et tes richesses, it te laisse la libre jouyssaoca do ceux

que tu possèdes. C'fat un Hoy doux et bc~m qui t't'st venu ce

jourd huy visiter, duquel te cteurest entre tes mains do Uieu. et

qui !« conduit par ta main de sa toute-puissance en t'esécution

do ses saineics et royales entreprises. Hcnds'tuy to tribut, la

gloire et l'honneur que tu luy dois; ne rc8i<t8plus Asa puissancecar elle vient du ciel. n

Le P. Suttron termine son discours en Mbortani !c roi a

rapporter a ttieu le bonheur do ses armes et h n'aspirer qu'a la

gloire des étus. Sire, quo Vostre Majesté recognoisso que sa

victoire vient de Dieu ot non de vos armes, oi de vostro conseit;et cependant que vous jonchez vostre chefdo couronnes mortelles

Page 388: Compagnie de Jesus en France 1910

PARTP!U8E AUXÊ~EHEXTS POUTtQUKS a'S

v1 w

de co monde, aspirez à i'immortette et à la gloire eteroette ou

vous nuisiez vivre sans fin au siècle des siècles'. If

Louis Xttt ne se content pas de rendre grâces à Uiou pour le

succès do ses armes; it voulut réparer solennellement les uutrages

commis par tes hérétiques contre l'adorable RucnarisUe, en la

faisant porter en triomphe dans toute la vi!to~ Le vendredy

fust faite la procession générale du saint Sacrement par les

nrincipatcs rues de La liochelle. M. de Bordeaux tonoit le saint

Sacrement. M.d'Angoutesmo et son Ois. M.do Schomborg et do

t<assompierre !o po~p. Le hoyaMoit avec un ctergo tdancaHum~

suivi de trois ceutt seigneurs, tousie c!ot~e en main. Mueston-

dues partant. Apres ces cérémonies expiatoires. Louis XH!

~cceupa de rt-tahUr roscrcice do la religion cathot~ue; mais.

pAt'ménagement pour la population hugnenoto do la ville, il no

jugea pM opportunde rappeler immédiatement tous tes reUgioux

qui y demeuraient autrefois. Pour cesto he~. écrivait le

t'. Suffren, les pr~rcs de l'Oratoire auront les trois paroisses; les

t'ërea Capucin un couvent au t'astion de i'Kvangiie; tes Pères

Woimps & la digue; nostro Compagnie &Saint.Michet. <pti est

mtre la vieille et la nouvelleville. tt y a assois de bastimont pour

nous. pour te commencement', u t.e lecteur se souvient que celle

nouvetto résidence deaJesuitea na tarda paa. commo nous l'avons

raconte plus haut. Ase changer on un florissant coitege'

K<tquittant L'tHochetto pour rotournet' Paris, to roi toujoum

enclin aux actes de la plus tendre piëto. no manqua pas de paMur

par Saumnr. a<!nde remercier la Sainte Vierge dans t'egtiso de

~otta.Uamo des Ardittiers'.

0. Cependant la nouvelle était parvonno ft Momado tabrittanto

victoire remportée sur let tterettquca, et aussitôt le P. VHe!te<Mhi

onvovait ses fcticitationa~ Sa MajeatôTrès Chretienno~. En même

temps it écrivit au cardinal de Richelieu, dont personno n'igno.

rait la part prépondérantedans ce glorieux événement". Lo

t ~~fe"<r' '°~' f'a ~<f<-<tt,p. )t!. –Cf.RodcMtneth!.p. )<M.a e NotandadetcddtUoaonupellae.p

4. a KotandodeM'ddtHoaenopfUM.& Ch. *M< o. N, p. 2~'

6 te ~w'M ~onf0<<. 1.XtV. an. '6!a, p. 710.

~ettMda P.Mo~a!nutoi,9 d~~bM M!a(Bpht.t)eo.ad. <Ute~«M.1.<5M.

1613).*MMdo P. n<n<M!a tUtheMeo.13d~etnbM<02a(Oatt.Bpht.Oea.ad

onteMM,t. toa.tO~.

Page 389: Compagnie de Jesus en France 1910

376 80HS !UCHEUEU. – HtEMtKME PARm.

A tt tt< -<- – ~<t

Souverain l'ontife, de son côté, manifesta une profonde satis-

faction, mats il ne voulut a faite aucune démonstration publique

qu'it n'eut receu ta lettre du !toy Le t8 décembre seulement,

itordonnaunecérémonied'aetionsdoa~tes.Httatta procession*

nettement à pied depuis les AuguatiMBusques a Saint-Louya avec

toute tacomitive des Cardioautx.Entrant

fut chanté le Te Oft«n.

Le ?f ~<Ht uni, !o Pape dit la messe oa estoient tes ambassa-

deurs de France, de Ventte et do Savoie, et tous les Cardinaux.

A la <h)do la messe fut pubHce indutgonco ptémëte, ce jour-ta,

a ceux qui v!i<horo!cntles t~ttsca do Saiot-Louys et des Augus-

t!n~

Ha!"co fut on Franco surtout <)uela chute do t.a Rochettc, ce

boulevard du calvinisme, combla de joie tes cahotiques, t'r~di-

cateurN. poRtHS.auteurs c&tébr&rentà l'envi la victoire du roi

et la défaite dos huguenots. Les Josuites ne furent pas les domiers

a prendre part A ce~ manifestations. Los t'érea du collège de

Ctet mont niant esté priez pnr le onseit do vitto, do faire

quchptetttettes insoriptiona pour t'entrée du ttoy Paris, ta

Hcctenr do t't'niversité et autres en furent jat«ux ita atttrcnt

se ptoindrc ft diM quo ce leur ostuit faire une injure, comme

s'it n'y avait point d'autres <p)ipeussent faire cea choses.ta que

tesJ~Juitea; ma~ il leur fust rcapondu par Meneurs de ta vitto

qu'H teur eat"!t libre do soservir de qui bon leur ttembtoit, comme

ausat a eux do faire co qui bon leur aomMeroit et qu'ita en aoroient

trfs contenit

Lea~'te~eaet les mattrea du collège do Cterm"nt s'aMociL'rent,

danf l'intérieur du cottego, a !a joie de la capitato. et cét<brcrent

par des pn~moa do tuut genre qui sont parvonui<jusqu'à nou~, te

brillant triomphe de <,ouia Xttt\ A cotto occasion le P. Jean

Canaye, profesaaup d'tmmanitéa, pronoms un étoge du roi\'<dans la manière vive et brillante do t'Uoe ttettt harangue et

digne, avec rodo vraiment pindarÏqne do Matherbe, d'être

rema!'qu<!e au milieu do tant d'autres ouvrages composés pourla même drcoMtancc, et d'une vaieuf contestable'\

t. < Notande<!eteddtOoneMut)e!t<tf.03. ~mo~Mde OMfM~.t. ), p.Mt.9. t~«MduP. LeMmnaoP.PMttcda)deChampagne,?<!?. <C99(AqoUM.tt!<-

totta.t. t5M.t?aa.n.M).<.< <.odowtttXttttHomphmde Rape!ttcapta,aba!omntaCtataooatantto!!<'gU

8. variacatn~aumeeneteMtebMtot.a0.~MoCaca~e.itogede ~t)<<XM~t"~ ta prisedefo ~ofAeMe0. Cf.AM<tC,op.f<t.,p.3:8.

Page 390: Compagnie de Jesus en France 1910

t'ARTHUSt! At'X~<iEMEXTS POUT<OLKS

Au collège de La Ftcche les fêtes durèrent plusienrajouM, &vco

panégyfiftttes, poésies, illuminations et pièces de théâtre; onorganisa même nn combat naval, un ~mntacre do siège deLa ttoohe!!e et la ville ne fut prise un'apr~t une vive ~Nistattce.Une semaine ne s'était pas écoulée depuis ces so!ennitéasco!ait'es<jne le comte lIenri (te Schomhorg arrivait ALaPtèche, où Chartesduc de ttattewin, son Ois, avait été é!ové. Il Le vieux maréchalvenait de M couvrir de gtoire en chassant de t't!e de Ré te duodo HucMngham. et te t'ape lui avait même écrit pour le Mucitet'.Scttontbot'g totnoisnn au Typbaine, rMteur, son grand d<'s!rd'aster A uca~ouveUe rept'esontation de ta A~MM<ocA<c.Kt!eMelit en p~needtttt public nombreux et choisi; et comme iln'y a pas de fête sans tendemnin.~etto.ci fut suivie de feux d'arti-t!ce et do rcp~scntatiotM dramatiques ~ui dat~rpnt trois jouraentiers'.

7. Au montent o~ l'on entreprenait ie hit'ge de La Moohette, leduc Vinccntde Mautoue,surto point do Mnurh',reconnut, le 20 dô-cembMtu~?, pouraon tiouthoritiofsuocouamCtMrÏesdQConMguo,duc de ~oveM.sujet do rci do franco, au tieu du duc de <:uaatatta.issu do la m''mo raoe, mais d'un rau~ do parenté plus é!o}~a~.Leprince Charte avait déjà. tiana contestation, pris possession dehcanouveaux Ktats.toMuuc les Ksp«guo!arefust-rent do reconnattrela tcgitimit~ do la succession, ttx étaient secondea par rcmpepaurd'Allemagne ~ei, pfetendant '}ue le duché do Mantouaétait unnef de t'Mmpiro, s'ar~cait !o droit d'inveatituro~ La duc doSavoie, de son coté. signait oveo l'Espagne un traité par tc<)ue!les doua nH~s «o partfgea:ent le Montfoffat; tours forceaféunieaittVMtifent Casai le 95 Mvr!ef <6a8~.

Apft's !a pr:M do La Rochelle, L«uia Xttt étant do retout' AParia, un conseMdes ministt'caae féuuit, le 38 dMeembro,&l'effetdo décider N'!tétait &propos do MutoMt' Chartea de Conzagae.La relno mcro y assistait; or, e!to n'aimait pas le prince, <joiavaitpt~jadia les armes cuntro eMoet so piuututd'étM du plus vieUt~K!ce<{uo!c&Madieia'. Opiuant !a pt'emit'ro ao conseil, la vindi.

t. Dea(M:hetaonte,<.t~foW~ ~oW. t. nt, p. 02.3. ~MMo~MdeBMfM~M,1.1. p.Ma.&99.8. Cf. de ftMMo, o~. f«., p. 3M. -< Boo~aot. M~fofM. <~ ~.w </« t~~M~<-

t. p «5.t. Uojon~.pendtot<MtMoMMdeta~gMfp,ta dacdeNe'Mt.eppMtMotnaaMattc

deMedttttavaitpMMda<ataeaaveome~!<,~pUqM « PcMonneo'~aoMquelesOooMgaadatentp~eM avantquelesMMtcttfmteateeottta&ommM.Ce<p~MÏM.

Page 391: Compagnie de Jesus en France 1910

378 SOUSRtCHt~tEU. t'!<EM!HMKPARtt~

ottive italienne s'opposa formellement à tout dessein do secourir

Casai les troupes, dit.eUe, étaient fatigudes du si~ge de La

ttochette; le parti huguenot n'était pas eccore abattu; il repren-drait ses esprits durant cotte guerre; il valait mieux mettre ordre

aux affaires du dedans de i'Ktat qu'aux auaires du dehors 'lui

importaient peu à h Franco. Hicbetieu combattit ëtoquemmeottes objections en faisant appel aux sentiments d'honneur; l'en-

tendre, l'oppression du nouveau duc do Mantouo n n'ëtoit fuadée

que sur ce qu'il étoit Pran':ois »; te ducho lui appartenait et )i nofallait pas souHrir ~u'un prince sujet de la maison d'Autr!che yf~t ëtevé; tjuant au\ huguenots, ils étaient si bas <)u')!a n*'

devaient inspirer aucune crainte. l'uis, s'adressant au roi, il

njouta Je no suis pas prophète, mais jo croia pouvoir ntituret'Votre Majestû ~u'en no perdant point de temps pour t'ex~cutionde co desseio, vous amea fait toverle ah'gf' do Casai ot donne la

paix &rttatio dans le mois de mai 1. IlLa reine m~re fut tr~a htoss~e que !o cardinal, tlui lui devait

t)a fortune, t'eut combattue dans le Conseil ftto le lui reprochatrt's «igt'ement, en lappelant ingrat, tt s'excusa respectueust!-moot et repondit f)u'it no manquerait jamais ASMdevoira <'nve!)

elle, mais qu'il aimerait mieox quitter le ministère que de faire

par cotoptatsauM quotqu<' fttnfe au déshonneur et désavantagedo son mattre.

Cependant t'avis du ttiettotieu, bon droit, avait prévalu. t.on mars <6ao. t<ou!sX!tt, ft tx tvto da ses troupes avec Schombor~,

Uatisompierro et Ct~qu!, for<;a to paa de Suao; te H. le duo deSavoie lit lu paix et tMittaaux troupes du roi libre ontr~ dans le

Montferrat. t<esEspagnols lovèrent otors to siège da Casât et se

rctiroroctdans le Mitaoais.Le P. SutTron avait suivi to roi Suso. Pana une tettre au 1'.

Cbartet, dat~odo eetto ville te 9:tavrit <6a0. it rapporte uu pro-

dige accompli toMtju'Al'occasion do la fêto do Pâques, Lou!nXtH

touotta Ics écrouelles. J'ai ou fn prcMnco do témoins les imbr-

matioas ';ueje voua avais promises sur le miraclo qu'it plut 4 Dieu

de faire le jour do Paquea par to Rai Tr~s Chrétien. Une petiteHMOagoodo neuf oa~, du pays do VigMano, nommée Catherine

dit Montrât,eptqu~cntta reinea! themfot qu'etteneluipafttonoa{'Mdépart etcommeleafemme.,ptiattpatcmentletItaliennes,Mntfort<)nd!eaU«'eUene)&tMafMSfteoeooaotMttoo<!eeeavengero (~ao~Mde.Von~~o~.Bdt).Mtchtud,XVt),t.. <8).

). DeFteMM,N~fo~ede ta C~OM<t«e/!FOf)fn(tc,t. )t, P. MQ.W'<o<f<tde.Vcn~ t. f.

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t'ART PH!SKAuX ~V~ËMKSTS MUT~tps. 370

Porchère, était atteinte do scrofules depuis deux ans et aveugledepuis M naissance. Aussitôt qu'AUe fut touchée par le ttoi sesyeux s'ouvriront, eite vit son père et toutes les personnes pré-sentes, et depuis ce jour elle n'a cessé de voir toujours mieux.Sa Majesténe veut pas qu'on parle de cette merveille, mais oMpfa

~t "/OM/<ono<t/tCtfMtf~ ')

8. Pendant son séjour A Suse Louis Xttt signa, le 3~ avril, untraitô aveu i'Angteterre. Alors Michctieu, Mtisfait d'avoir humiliéles t;spagnots en Italie, reprit ta lutte contre les protestants. Ce

parti, déjà très xuaihti par la prise do La Hoehe!!e, tentait de srrelever dans les Cévenues, oit son plus habita générât, te duo d~'Mohan. occupait une vingtaine do vittes admirablement défen-dues par la dimcuttë de tour accès s. t.o tardinnt résolut d'on.fermer Hohan Mucœur des montagnes; pourceta, il fallait a'otn''parer succcsaivemont do t'rhas, d'Atais, d'Uxèa et des petitesplaces environnantes; pendant ce temps, Montmorency, d'Ëstrécset Conde ravageraient tout !o paya autour de Mmes, Castres etMontauban. !<tsopérations ~etirent avec entrain t't rapidité; testroupes royales, animées par ta pr~sfnce do Louis Xttt, trave~vent tes passages les ptuadifncUes dcsCevcnnes; Kioheiieu rejui.gnit ttientAt le roi a f rivas; cette ville se rendit Alois et ~escédèrent & leur tour, et Hohan, bloqua dans Anduae avec 3u<'uhommes, demanda lit pai~.Hichetieu aurait pu te torcerdanscette retraita, mais, presse par les mauvaises nouvelles d'ttattooi da ta cour, it proféra être débarrassé do cotte guerre au ptuavite par une paix avec los huguenote. Les condition!) en furentarrêtées &Atais te an juin. Cejour même, ta P. SuMren envoyai),« du camp du Hoy Il une longue lettre au t*. Assistant. <. LouéMit Hieu! Toutes tes vUtcs robettesdes Cevencs, Languedoc oi~ivareta sont venues aujourd'hui so jctter aux piods du Hoyetluy demander pardon avec promesse do le servir ndotemeut. Cetraita a connnencô lundi dernier et a oate conclu aujourd'hui,veille des M. Apostrett saint Pierre et saint Faut. Miorau matinnous pensions cstro encore en guerro, car Uxe!:et Xiamesdoman-dolent deschosea qu'on ne pouvoit teur accorder, et ta Moypar-tyst d'Atez trois heures après midy et viot icy faisant marcher

1.L'UteduP.8o<îtcnooP.ChM:e<,M<w)t<00(ftMt)aeHittoOe,t. tOtHMHo. «6)2..WHMt~M<fe~(eAeMe",1.1, p.0<9.8.M.MeL*Oarde,~e<<ucde/!oAan,p.808,83).

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380 sons MOtRUEt'. PHKMtËRBPAKT!B

Ma troupes comme pour aller assiéger t'~ea et M. le maréchal

d'Estreo, <jui dea-ja dépôts quinze jours avoit fait le dégât a

Sismes, sapprochoit dTzez avec son ar<!)ëo pour en faire de

ntesme; maia paria dextérité do M. ie Cardinal et autres qui se

mc&toientde ce traité, touta'est porto il son devoir. Le confes-~curde Louis Xttt expose ensuite dans te datait tes touditioos dela pai<et it ajoule tte toutea ces villes ~hpUos, <~usont vingt-

cinq eu trft)t«. celle qui s'est mieux ac<puit~o do son -devoir et

qui u eu p!us de gtoh~ f<« «M~po AoM<n«A<a eNtéMontaubaocar eue a porté la carte btanet~' au Hoy, n'so!ue non seulementde dëtuotir les vieilles et nouvelles forttHcations. mais encore!ct?bituptes )uurait)es. si le ttoy te vou)"it. Et quoy (pto bien hmu-btemeot elle demaodast la Hher! do t'e~eccico de la religion,oeaottnoins, !<tle Hoy ne le votiloit pot tnetttc, elle estoit preste&uhéir. Vousvoyez comme <)/Mji ~< M/ A<f;et voilà cesto pro-vince ta pluainffctco. et des plus heU<sdo tar'raoeo. souple au

ttoy, et dana troiomaia han« moyen dojntnttit p!ut se rehetter. Laconttnuno opinion eat que to ttoy, ayant encore «ajourne <p)ot~npttsemaines et) fo pays ponr veoir t'excoation dt") artictes de la

pai<, x'en retuurHora t'aPâtit oit it potura faire la feslo do ~Aa'

sotaption de ta Vierge.Je ne doiUs ouhUer lu soin ~uo M. le Cardiunl a prit pour

cesto paix, cotnt'iou sagetneoi it t 't conduite. <tsemblo tpt'apresle Roy, pieu vent 'pt'it en ayt toute la ~toira, car it ~est trouva

ton~teutpx tout seul portant te fardeau des anairca, MM.tca NaMs.< hauxestans tous malades ou Messex. tt est ttipn raisonnablede prier MouventMan pour ledit sonneur cardinal tant utito

t'~nso et a cet Kstat. et iort ath'ctionuu a noatre CompagnieHichotieu eupu~t. nous t'avoua vu, fa~or!"ade tout son pouvoir,

t:otnnto il l'avait fait à La ttochetto, !'<!tabtiMe<nentdes JésuitesHontauban et &Montpottier. persuade <ju'H travaillait ainsi au

bleu de la franco et da la religion eathott~uc

0. Louis Xttt après une entrée triomphale & fzcs et àXhnca, si~oa dan« <:et<<<deroi~ra ville l'édit </<*~/<'<?~, quiacheva la ruine du parti cahinhto; puis il repartit le SMjuittet

t.t.fttfdttuP. SufTfeaau P.Ctxttet.ttaMetïatampduRot.M~oin)OM(Attbh.dela provincedeLyoat.1.

3..M~n~f) tf<-~<<-A<~e«.t. Il. f. M.3. ~Mem, p. ~).. Cf. Uenott, M~htfe <V<M<de .Vo)t<M.t. tt. pMOWta.p. 9?.

– t'c M!w, op. f~ p. 3ï9.

Page 394: Compagnie de Jesus en France 1910

PART PptSB AUXt~ËM&STS MUTtQ~BS 36<

pour Paris. C'est à ce moment. ctoyoM.nous, que !e monarquetoujours animé d'an esprit de foi dont le mérite rejaillit surtes Jésuites ses directeurs. décida de faire construire dans !acapitaïe une église dédiée ù Notre-Dame des Victoires. actetouchant do feconaaissttnce pour le triomphe emporte surt'herésie. Cette église sera celle du couvent des Auguatinshcchausses, surnommés tes Pet!ta Pcres. et deviendra plus tard,par !o grand nombre des faveurs miraeuteuses que la Mèrede ineu se ptatt & y répandre, t'un des ttanctuaires tes p!usce!hrM du monde. ).e roi en posa la prentière pierre le 9 dé.eenthto tM20*.

Uuant « Richolieu, apr~'s une inurn~o dans le Languedoc,U ne tarda pas Mrojotudro la cour qu'<! Mvatt o~tce et trèstnontco contre lui. Parm! ses eonen):s, les uns lui toprochaicntd'avoir trop n)6nug~ les huguenott. les autres de hr')t)itter leroi avec sa femme, na tnt're et son frcre. Mxit le par!! <~ilui m~nageah l'accuoit to plus ~vëre ~<a:t celui do Mane doM~dtots. taujouM irrtt'e do n'avo;r pn empêcher l'expéditiond'ttat:o. th s qu'tt fut atrivë A ~onta!ncb!eau, le t:) septembfo(tU~t), it <.« tendit eltez ta reine mère avec tes maréchauxde Schnmhp~. de Ht~sotop!erre et do Marittac; re<.uavec unofrotdenr remar<m~e de lont le monde, il répond:! a la re:ne(lui lui demandai des nouvelles de sa ~ant" Je me portebeaucoup mten< que beauconp do gens <)u! sont icy no vou.dro:eot. Mar!e do Ncdtcis rougit, et jetant les yeu< aur lecardiua! de tteruUe vêtu d'un costume do voyage habtt courtet hottmea btanehcs. elle s~ mil a Mur!re de cet accuotrement.Atont s'approchant d'elle, tUchonaH lui dit <.Jo voudrata êtreaussi avant dan~ vos bonnes grâces que celui dont voua vo:tNmonuM. KUf lui repondtt qu'ello no pouvait s'emp~her dorire on voyant t habiuement axtraordmatro do M. do tMruMp.qu'au Kurpms t'cat!mo qu'e!!o faisait do ce prêtât ne diminuaiten tien tes sentiments avantageux qu'eue avait pour !o vain-quenr de t~ Rochelle et du Montauban. HieheUou lui nvantprésenté les marecham do Schomberg. de Bassompierfc et do

t. ~fMM~-oafo~.aan.<0t9.t. XV).p.Cotet <u~.Cf.P),na!atdeLatatfeCwWp«M 1.U.p. t.n. MU.K~h t.ue de M~e ~ed.M

n~ ~f"< Opt.M. ~do.SMH~ttfMaMMm ftNa~naeaeiK:h~t)aa)~tat)<. ta<).<Mett)Nq..e*tttottôtVttto~fttttm«M)«t)<pa~Mm.t.MntsatMftathaetMtoxnoatMtncnM~ntodan~p<~MOMMn)un,.P~ AuRu~toianhOtMat~U.MMMtO.o.abMt~&Mn~?~ <t.~ 0~n))nt MnCX~tX.dte)\ tnenttsMetffthWa,tte~ t<-MXX.Il

Page 395: Compagnie de Jesus en France 1910

J~ SOUSMCM~EU. t'HËHt~REPARTiK.

Narittae, elle aNecta de ne parler qu'au dernier, frère du gardedes sceaux son favori'. A ce moment le roi entra, et aptes avoirdonné &son ministre toutes les marques possibtca de son at!ec*t!on, il s'enferma avec lui dans ie cabinet de la reine mère.Là, Richelieu se plaignit do l'accueil qu'il venait de recevoirdo MarÏo de Médicis, et demanda la permission de se retirerdu ministère. Le roi lui oCrit de les raccommoder; et, en''Met. sa more étant vanuo se plaindre do son côté, il luidit que si le cardinal !ui avait manqué do respect, il serait!o premier te cundamuer, mais qu'il h sup,<Jait de par-donnor cette otfense~

Cependant Micheiiou, 19jour mémo, avorUt la t..at'qui'io doCambatct, sa n~'ce, dame d'atour do la reine mère, et p!us!euraoftieicra qu'il avait p!acës dans la maison de cette princesse,de 80 tenir pr~ts & en sortir parce que tui-m~mo était résolude quitter la cour. Puis il écrivit à Marie do Nëdic!aune lotho.en apparerce aoumiso et a0'ctueuso, où il errait do renoncerau miniatt're si elle le jugeait & propos. L indignation do tareine mure ne s'apaisa point devant cet marques de doMretce.

L'atRtiro alla jusqu'au point que le roi, craignant qu'ellen'ont point de rem''do, en pleura tr< s amèrementpresque toutun jour. et son confpssonr ;!c P. Suttreu) homme do très rarevertu, en fut surpris d'un ch'jtera morbus dont il faillit mou.rir. Le roi, enun, détrempa par eea larmes la co!re do lareine, qui reconnut que fie cardinal) n'avait d'autro tort quecelui do lui avoir trop t~t dfm'tndo tion congé~. H

t0. Mario de M~dicisne tardera pas la cancovttir eftntro Mi-chelieu do nouveaux gficfa sa raneuno sera f:<'nimMo paruno secondo intervention do la r'ranca dans t'aiMro do la ttuc.costion do Mantoue. Intervention amoaeo et voulue par ta poli.tiquo du cardinat. L'empereur d'Autricita, rerdinand t), tenant

l'égard du roide Franoo une conduite étrange, osa soutenirpar !ea armes les compctiteura du due chartes de <:onxaguo.ApreNquetquea mois de négociations, où te minière do Louis \ttt.déploya son hamntd ordinaire, trente mille Autriehiena cnva-

t. Reeuet)deMathtcodeMuafaue~.dtétMfOantet,~fo~e ~mff. 1.X))t,p. Mt.

a..Vonffe*<~aoMon)D«f«)(?<<)!.Mte!iaat!,1.Xvnt.p. – t'f. too<tue~t.te Xu/~M<)la fom de Août).~Met de .<Fnf<e<fe~<'f«f«(M<-fHe~M«MM.~<M</t«foW~"M,1.L~VUt,Jullleietoctobret0&").8. Wmo~M'te /!<fAet«u,1.Il, p.49.

Page 396: Compagnie de Jesus en France 1910

PARTPRtSEAUXt~EM~TS POUTRES. 3~

hissent te Mantouan. tandis que Spinota. à la tête de quinze

mille Espagnols ou italiens pénètre dans teMontterrat (octobre

i6ao); maîtres des petites places dans ces deux paye, Maas-

siègent bientôt Mantouoet Casât. Devant cette derniera vUte le

siège fut mené sans vigueur, tt cause du duc de Savoie qui,

embarrassé entre tes deux partis, essaya de négocier une sus-

pension d'armes. Le pape de son côté offrit sa médiation. Ko

attendant ~e Louis XtH, dont ta Mntô avait donné des inquié-

tudes, vlnt se mettre à la tête do ses troupes. MtoheMeujoignit

A la charge de négociateur souverain tes fonctions do lieu-

tenant générât,desannées du roi. JIavait soussesordres Schom-

horg. La Force et Cr~qui. M~otnn ne rien céder, it entra ce-

pondant en pourparlers avec le due de Savoie pour obtenir le

tihro passage dos troupes royales sur ses Ktats; puis, voyant

que ChartM-Kmtnanuctno cherchait qu'A gagner du temps et

que les négociations tourn'tient on chicanes, il les rompit

résolument le Ht mara ~tntO) 11entrait de force en Piémont

<'t marchait sur Pignerol dont la forteresse se rendit le 3t.

Maiacette victoire n'intimida point l'Espagne ni t'Autricho;

elle n empêcha point le duo do Savoi'' do N0 ranger déci.

dément de leur c~<6en refusant le passage aux Ffaocaia. H

ne rea'uit a HichptioMqua publier contre Chartc~Kmmannet

une déclaration d hostilités; it to fit, ot pressa t.on!aXH<d'en'

vat<irtui-mémo In Savoie.

Cette vigueur a puuMor la guerre fontrariait Mariodo Médt'

c~ etto sQpp<j!)a<!otout son pouvoir nu< desseins du car-

dinat. "cndant que Louis Xttt so rendait en Bou~ogno, prêt

)t entrer dans la Savoio, elle s'avança p!te.m<)mejusqu'à lyon.

t:e fut là quo ttichenou eut & fuMr ses remontrances el cettes

d'autres puissantscontradicteurs. Lo garde des sceaux,Marillac,

intcrpr'tc de la reino mère, insista aur la miaore et t'appau-

~riMemontdu r";anmo, sur la pcato qui dacintnit t'armée.

.e danger que courait !o roi, le périt d'une tutto avec t Europe,

te pou d intMt~tde la franco dans la qu~ttion do Mantouo.Le

tnomfot était mat venu pour do pa t~iHesreprésentations

hicbotiou l'emporta on montrant qu'it f«ttaii ~ien rcsoudre tes

questionspondantesavant de pouvoiratguer un traité. Louis XHt

pénétra doncJusqu'à Chambéry; do tft. tui.memo et ses lieu-

tenanta, soumettant plusieurs autres ptnccs de Savoie, repoas.

seront Chartes-EtamnanetjustjMOdans In Vftuécd'Aoatc.

Mais.do nouveau, to parti de la teiuo mbra nttait entraver

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384 SOUS mCHEUEU. PREMtÈRE PARTIE.

l'ardeur belliqueuse du roi et de son minish'e. Marie de Médicisexigea que son fils et le cardinal revinssent à Lyon s'entendreavec elle, avant de pousser plus loin les opérations; eUe demandaque Sa Majesté se ménageât et ne passât point le mont Cenis.Pat' contre, ~~ie!~o~ieumontrait la nécessité pressante de ravi-tailler Casât il obtint seulement que quelques régiments fran-chissent tes Alpes sous les ordres de Montmorency. Ces troupesforcèrent le passade de Yeittane, occupèrent la place fortede ce nom ainsi que Carignan. mais ne parvinrent pas à ravitail-ter Casât.D'an autre cotf tes Atteutandss'emparfrent de Mantouedont Chartes de t.onzague avait du s'enfuir. Cette situation peubrillante pour la France, était encore aggravée par la mauvaiseentente des chefs et le découragement des soldats que décimaitla maladie. La lassitude de part et d'autr* la mort du duc deSavoie et tes prétentions manifestées par t'empfreur d'Autrichei1 la dh'te de Hatisbonne arrêtèrent tes bostHités une h'êvp futsignée le 2 septembre.

La diète de ttatisbonne s'était ouverte le t! juin sur l'initiativedo Ferdinand Il it désirait, entre autres, y faire élire son filsrui des Romains. Hichetieu voulut y voir régler la successionde Mantoue il confia le soin de cette négociation & Brulart,abbé de Léon, et au capucin Joseph du Trembtay. LePère Josephobtint par son habileté que Ferdinand cédât sur ta question deMantoueet promtt de donnerl'investiture a Charles do (.«nxa~ue.<;rAcoà lui aussi, tes électeurs catholiques, maitres à ta diète.y maintinrent leurs droits, déboutèrent t'ompercurde ses pré-tentions et ne lui accordèrent pas même t'étection d'un roi desHomaiua.

H. Cependant la campagne de t030 avait gravement atteintla santé de Louis XIII it était au camp de Maurionno, en juil-let, quand la maladie s&déclara. Une Sevré violente avec dysen-terie l'obligea bientôt à reprendre le chemin de la France. ttse rendit a Lyon ou les deux reines accoururent pour lui pro-diguer leurs soins. Au début du mois de septembre it semblase remettre. A la date du 3 de ce mois le P. Suitfeo, écrivant deLyon an cardinal de La Hochefoucaut<t,n avait qoe de bonnesnouvellesfi lui apprendre sur la santé de SaMajesté. «Nouaespé-rons bientôt vous voir &Paris, écrivait-il au grand aumônier;mais, depuis deux jours, la continuation de la guerre est plus Acraindre que le traitté de paix à espérer. Le Roy se porte fort

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MMT PM8E AUXËVMXEME~TSPOUKQUES. :<8X

Mon Xtu Man no Ma? MptemoMteot.COt)PAC!<te BB <6êt9. – T. <t. M

bien, et si n'estoyt la considération de la Meyaesa mère qui le

retient, et la crainte de la peste, il s'en irait dans peu de jours enPiedmont t, »

C'était fonder trop d'espoir sur "ne amélioration passagère.Vers la fin de septembre la Ccvre revint plus forte et fit de

rapides progrès. Le roi se trouva si mal qu'il appela son con-fesseur, et lui dit en présence des reines «Quand vous verrez

qubjc serav en danger, ne manquez pas de m'advertir de bonneheure, et ne pensez pas que cela me rende mélancolique, carje ne crains aucunement de mourir. C'est une cruauté à ceux

qui attendent J'advertir de l'éternité quand on n'en peut plus;pour *uoy, je désire avoir six jours pour me bien préparer. –

Sire, nous n'eu sommes pas lu, respond le Père mai9 si lesmédecins jugeoient qu'il y oust du danger, je voudrois tesntoi-gner MVostM Majesté combien je suis sou très humble et trèsnuectionné serviteur, luy faisant ce que je voudrois que l'onttst à moy-mesme car, Sire, il s'agit icy de l'éternité. – )1est vray, dit le hoy c'est pourquoy, mon Pore, jo v<iusparleainsi

tt nous reste deux lettres du P. Suuren sur la maladie deLouis XHl it Lyon, l'une du 28 septembre et l'autre du i" octo-bre, adressées au P. Barthélémy Jacquioot, Provincial do France.Xous ne saurions mieux faire que de leur emprunter un récit

plein d'éditication qui nous montrera comment, dans ces tempsde fui, les Moistrès Chrétienssavaicnt envisager la mort. Hier

;~f soptembtej. sur tes dix heures du matin, ëerivait le P<'reconfesseur de Sa Ma)estu. eu suite d'une grando suubcation quele roi avoit eue sur les deux beurea après minuict, qui avoit portéles médecins & la cinquiesmo sai~uco, on remarqua deux outrois si~Ms de sa maladie mortelle. Et craignant qu'il ne peustporter la force du redoublement qui dovoit arriver sur les dixheures au soir, ou futd'advis qu'il se confessastot pristle viatique;je fommençay donc &le porter doucement ù cela, sans luy direencores le danger auquel il estoit, ma!s &raison du jour de sanaissance3 luy conseillay de faire devant Dieu une reveue de

vingt-neuf ans de vie que Dieului avoit doon6 co qu'il acceptatrès volontiers. Et ayant ce matin employé une demy-heuro à

t. Lettreda P.SaB~eoau cMdtoatdeLaRochefoacMtM.3 septembret03o(BtM.Sah!<e-<~netiëve,me.300,f. 42)..

z. Le ~<'ffMf<fff)ro~. t. XtV, an. tMO, p. 7M.a. ~ooteMUétaitaê tea?septembre<60t.

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:<MG SOUS H!CHKHSU. – fREM!ËHE t'ARTtK

cela, il fut contraint d'interrompre cette action pour prendraquelque remède.

Il L'apres-dtnéo nous continuasmes, et ayant employé quelquesdeu< heures avec un t~s grand jugement, quoy qu'il eust resvétoute la nuict précédente, it me dit MonPère, je sois plusmalade qu'on ne pense. LoMje pris occasion de luy dire le dan.

gerauquel los médecins pensoientqu'it estoit, et que t'en esti-moit Apropos qu'it prist te Viatique. Soudain sans s'estonuer nys esmouvoir, it respondit Ha! que j'en serais aise je le désire,et tout Licelle heure si vous voulez. Je pria donc t'nccasion etMonsieur le Cardinal de t.y«n estant pour lors en la chambre du

ttoy, atta à Saint-Jean pour prendre'et porter le saiuet Sacre-

ment, loquel entrant dedans la chambre, soudain le tto\ se tovade son tit.otse préparant pour le recevoir nt tant d'actes de dévo-

tion, disant tuy'mosmo tout haut le Confiteor a~ec tant de senti-

ment, que tes Moynea qui y estoient présentes, les trois Cardi-

naux, Monsieur te <:arde des Sceaux et la plus part de ses

domestiques fondoient eu larmes.A t'mstant qu'il tnt communia, soscntnnt tout renforcé il dit

tout haut:" ~u'fat ceey'jo me trouve tout changé, me voit&t)ion fort soulagé du ma! do toile. «h qu'il est utile de

'<recevoir ce bon Mieu. Ktpuisse remettant au lit ni doucementet dévotement son action de grâces, après taquctto il voulut voirla Hoyne sa mère, el devant tous luy ~otnandtt pardon dos pei'nés et fasetterios qu'il tuy avoit ittonné. t'espace de vingt'neufaaa que puisque le bon Uieu vouloit qu'il attast do ce monde en

t'autro, il e:i<o't tout prest a faire ce qu'il luy plairoit, et qu'ildisposast do luy comme do sa propre petite créature. Tout cotasont ses propreH paMtca. la Hoyno no luy rcspondU que parea tarmea et Mangtots car la douleur d'un caste, et l'amour do

l'autre, d'un si bon tils, luy petvoicntteca'uf.Il Demy-bcuro âpres, on luy bailla une médecine, laquelle

sans difficulté il prit incontinent jusques a la dernière goute,contre son ordinaire. Ëttf luy fut grandement proutaMe, commeausqi luy estoit-etto beaucoup nécessaire. Mona!our le Cardinatdo Lyon envoya pat' toutes les églises de ia ville commander

d'exposer le sainct Sacrement, et faire prières pour ta santé du

Roy. Les Hoyncs Gront forces vœux le Hoy en Ci un, d'envoyerhomme exprès à Notre-Dame de Lorette, et d'y fonder une messeà perpétuité. !t baisa dévotement quelques reliques quela Moynesa femme luy présentoit, et le cœur de M. de Genève que je

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PAHT PHtSE AUX Ë~KEUEXT~ POUTtQUES. MT

luy fis buser, et voulut qu'on le suspendist sur le chevet deson lit. Je ne pub exprimer les sentiments uoiveraeta de tousceux qui furent spectateurs ou auditeurs des dévote!! ft gène-reuses actions que te Hoy fit en la journée d'hier. Un caresmeentier presché dans le Louvre n'a jamais tant touché les cœursque cette journée.

Le Moy craignant qu'A la minuit il luy arrivait quelque res-verie, me demanda t'Kxtrémo.Onction. Mais les médecins nevoyans rien qui presiast n'en furent pas d'avis, tt me commandado ne t'abandonner point. Ce que je ns, y estant jour et nuictpresque toujours. La Royne régnante, depuis ltier a huict heuresdu matin, n'a bnngé de la cttambro du Roy. La Boyno môra enest sortie à une heure. Bref, chacun est si touché de cet accident,qu'aucun ne pense se conserverpourvu qu'on conserve le Roy'.o

Le-mieux qui s'était manifesté dans l'état du matado ne durapas longtemps. Le roi épuisé par une dysenterie qu'aucun remèdeno put art''ter. se trouva si faible a trois heures du matin du 30,écrit encore to t*.SaQrcn, qu'ayant esté appelé en diligence, jele trouvai quasi sans force, ne pouvant plus se

tever3du lict,comme it faisttit le 8"ir dnupaMvant. Tous les médecins meconsoittèrent do tMdisposer la mort, disant que si Dieu nofaiauit miracle il uo passeroit toute ceste journée. Mevoita bieuestonnc il ceste u"uvette. La Boync m~re s'estait retirée A uneheure aprèi) miuuict et ne t'estimait en si grand danger; lattoyne régnante ne l'avait voulu quitter toute ta nuict, et si bienquu. consultant avec elle et tes médecins Je mo réaotuaModouce.ment disposer le ttoy. à ce dernier instant, de pourvoir à sonéternité. Cummo donc je tuyparh'M, et non si clairement, il medemanda si je t'estimois en danger; je luy dis que si le fluxcontinuoit, il y avoit grand haxard do sa vie. Sur ce, il appelates trois médecins et tes conjura de luy dire la vérité do sonmat et danger. M.Seguin. au nom des trois, t'ndver<it]que leursremèdes escient inutiles et s'estant rotirô. le ttoy m'appette,demande tuy'mea'm' do se confesser, et qu'it tuy fust permia deprendre encore une fois le viatique devant que recevoir i'e~tréme-onction. Il se confessa avec un très grandjugement otsenii'nont,sans aucune appréhension do la mort et trouble do son cœur~H. le Cardinal de Lyon dist la mes<e d<m sa chambre et lecommunia.

~p~~~<

fai,,1.X\'I, an. 1630, p. 789, ?92J.

Page 401: Compagnie de Jesus en France 1910

388 SOUSMCHKUEU.– PRMt~REPAMie.

Lamesse achevée, le Roy, quoyque tout languissant, com-

manda qu'aucun ne sorlist. et ayant fait ouvrir tes portes ann

qu'un chacun entrast. dit ces parcttes a Je suis bien marpy de

Mn'avoir la force de pouvoir parler te Père Soufran vous parlera'< pour moi et vous dira ce q~o je voudrois vonsdire, me trouvant

Micy au lict de la mort. Je voua demande pardon A tous de tout

ce en quoy je puis vouRavoir onencé, et ne monrray pas content

n 8i je ne s';ay que vous me pardonniez; je vous prie de dire do

ma part de mfsme A tous mes subjects. Ces parottes atten-

drirent si f~rt !« cœur de tous ceu\ qui cstoient présents, qui

côtoient presque cent posonnea, que tous, et la ttoyne et mes-

sieurs tes cardinaux et autres ou!o!era de sa maison, se jellans

à gonouK. pteurans et snngtoHans, crièrent C'est à nous

Sire, a vous demander pardon; pardonnt'z-nous, Siro. M cela

fait, il appfHo b Royt'o régnante, qui fstoit tftir~e en un coing

de la chambre d'où il ne pouvoit !a voir, de peur do i'aftn~et~

et ftentrebMssant tendrement. ils se parièrent ptustoat de c~ur

auo do buuche pt do larmes que do voix l'espace de quoique

<em~. Et apr~s il appolit M. le Câlinât de tUcheiieu, et succcs.

bh~~ent quelque autre pfu'ticutier, disant li un chacun on cf

cas ce qui t'ty cstnit pt~pro.ttmant quo tout cecy se passoit, M. le Cxrdinat do t.yon avoit

fait apporter tc~trome-om <)"n et attendoit qu'on t'advortiat d<'

!a donner: o" naju~en encore estro temps, aina, par une inspi-

ration do Uieu, tes médecins se résolurent de le seigner pour la

Mpti~mo foi') du hra~ droit. La soignôe achevée, un nhcex que

les médecins n'avnifnt pas prôveu M rompit et so vuida. tôt s

oa commença à espérer. Sur ces entrefaites, la Moyno n~ro. a

qui on avoit port~ ta nouvollo du danger où le Hoy ao trouvoit.

t ntra dans la chamhro. Hcs vu'u!<nouveaux se nrent a Dieu, a

l'honneur do la ~iorgo. desainct Claude et autrea, si bien que

dcpuia la communion faicte. le ttoy est toujours attëdo mieux en

mieux do façon que sur les dix heures du soir, les Hoynea y

ps!ana. il M trouva avec autant do force qu'il oo leva seul,

mangeant de fort bon appétit, voulut se promener par la

chambre, bref se comporta comme s'it n'avoit esté Ruera malade.

J'y av damc~ro toute la nutct, et l'ay laissé ce matin Asix hcorps

en fort bon estât.

n Je~puis assurer Vostro Révérence que je ne voudrais pas ne

m'esiM trouvé en la cour pour y avoir veu ces actions héroïques,

car tout ce que j'eacri~is samody matin et que j'ai cscrit ce

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PARTKUSE AUX~Vt~EMMiTSPOU~C~ES. 3~

joe~d'huy a teUemeoi touché le cœur de ceste cour d'une si

grande opinion d~ la vertu du Roy, des faveurs particulières qu'ilM~oit de Dieu, qu'on ne ie peut imagier. Bref, je prie Dieu,mon Révérend Père, que tout ce que Dieu a disposé arriver au

Hoy depuis dix jours qu'il est malade, serve à l'amendement deceste cour, qui est maintenant p!eino de bonne volonté. ALyon,Je t" octobre tMM' ·~

12. La cour pot-dit trop tôt te souvenu' de ces grands exemplesd'abnégation. Les intrigues ue devaient pas tarder A y revivre,et devaient amener cette fois âne rupture de !f'nguo dur~e. Avoir t'int!ueoce reconquise MLyon par !a reine tncra sur le jeuneroi échappa a la mort, on crut d'abord qu'oUo allait reprendretouto ma autorité. Mah elle fut bientôt circonvenue pur leaadvct!i.ufeade HitheHfu hop int~t<'ss)~aoxptoitct'cert'viret))ent.Usdisaient bien haut que la campagne do <030 avait tu~ le t'oi.

que !o t ardina!. pour !o ptaisir do fe tendre n~ceMaite, avaittt~rittë ta saott' du souverain. Or, ces critiques repundaicnt auxMentimentsdo M'trie de M~dicis cHe tca t'couta. s'anima do p!uaou pittNcontre tUcbftiou et demanda sa disgrâce. Louis XIII– ce

qui «tontre ses dispositions d'aiorapout'aa mère –eonbta bienaeenciUir cetto demande, Mais il remit sa décision au tnotnent deson rotom' fari~

Il y arriva nu commencement d~ novembre t't prit logement&t'hoatei des ambHss.utpura estraordinnaiM't~ poufehe ptus

pW'ttde lit reine tn~'rc qui habitait le Luxembourg. Il eut aveceUo plusieurs entretiens. La cboso deptut à Richelieu; il orai.guit qu'à la longuo Marie d~ Medicittno remportât; il nnrveittade près les contidt'neea do la tn~re et du tUa. t!n jour, il ~ioatau Luxembourg un pou âpres le roi. approche dea appartementsde !a reine, trouve tuoyen de xe tah'o uuvrir une des portes,entre brusquementet dit que ao persuadant qu~ieurs Majestépar!oient de !uy. il cttperoit qu'elles n'auroient pas dcMgrfab!equ'il vinst puur se ju~incr des crinus quit tiawoit qu'on luyavoit impurs t.. La reine, surprise, fut d'abord 8i en colère

qu'ello no put parier, puis Netant rcssabie, elle lui reprochasa bardicaso ot ajouta '<

qu'il catoit vray, putMpt'it le voutoitsçavoir, qu'its parluient do tuy et qu'elle disoit au roy qu'elle

p.t.«?LeUteet8).duP. SutTHOau P. ~tcqntnot.t" cet. tSM(~M~~M~e~f~, 1.1),

2..M<'M<~<-i<~~)af<an~.Mny<'a~,<<!)<.Mkhaott.t. XWtt,p. 229.

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390 SOUSHtCHEUE~.– P!<M)K!)EPARTtE.

ne pourrait plus assister à ses conseils ni se trouver avec tuy en

quelque lieu que ce fust quand il [Richelieu} y sepoit, et qu'i!ftdtoit nccfssairetocnt qu it {te roij se déCst de l'un ou de t'au-

tro Le cardinal répondit qu'il était bion plus raisonnable quece fût de lui. Le roi, gêné par la tournure que prenait t'enttc.

tien, no se dëetHM point it no chercha qu'& s'ëchappor, pr&-<p\tftnt qu'H so faisoit lard, et que voutunt aller & Versmnea

il c~~o~~temps do parth'; et, faisant la hMrenco, il marcha

au~sy vistoque s'it cuatou peur qu'on eust couru apfcs tuy'Htchctieu no put le rejoindre et se crut perdu. Le jour

mêtne. to hru!t de sa dtsgrace et de son cx}t se r~punditdant; la fapihtto, et ansahot la foule des courtisans accourut au

t.uxetnhourg vers la mcro du roi. Mattteureusotnent pour elle,le cardinal de La Vatettp rot!n< ttichoticu déjt') prêt & gagufrson < t~tcau du ttavt~ et lui fit prendre ta dëtormtnation de

rejoindre le roi AVprsaittca. On sait tes luttes do ce hot conticit.

t.o cardinal trouva le toi dans son lit il l'entretint ptus dfdoux heurta, et pur son adresse to persuada do prendre haute-

ment sa protection et d otcr d'aupr<'9 do la Heine sa mère

ceux qui lui d'tQnotont des conMita contraires à sea votont~s D.Ms t'hpuro. Louis Xttt Ht arrêter le ~ardo des seeaus, Hiebotde Marittac. et le rcmptaea par le marquis de Cttateaunettf. Le

lendemain it retournait tt t'ar!a. le cardicat chowauchant il la

portière do aon carraMe. <'Cetto nouvottc étonna fort la roinomèreot ceux de aon parti; ta foule qui <H"it au Lu\emhourgN'ectaircit en peu do <ontps o et ce jour roata dana t'tdatoi~sous le nom do ~«f~~ </f~<M

t..WM)u<f<'<!fte ~t)<)<<ft~V«~t"«. 1. e. ~om)0ftay. te<<« .<yM« <' tafftMf de <«)'« .VW. (~e< uf fiel OttMt<ott<Mfof~uM. juillet <0"< f. tao et eoh.t

9. WMt"<M< <fe ~fto~hff, f. 3).

Page 404: Compagnie de Jesus en France 1910

CHAPiT!U:XV

ftXMXT~tS ORAGesHKt.A COUR

~U30.<03~)

ScnnnatMa ) t. \'ah)8 t'n'ot-ts t)our)t'cot)Ci)~'r Xatin de M~dtcts avcchtcheUtu.– L~ f<in'tuit'* in<'t)a'')'tt?)t'o de t'Mton 't'Orhana t'en') suspecte !a n'tnfn)~n'. t.Mroi & Mparo ')'U~ ). Kô~ t)u t'. }iu)Y)'cnaut'r<s tt" Maftf df))")tch a Con)p~)t' it est

t\')))t)).tce p~t' te t'. )tai))m comtttp conf''s<eut' deLou))t Xt)t. – ta nin~ tx~r'' scrth))< <-)~aMt' ta f~ot~h'; t" P. Suffrex tx&nt<'tatt& tpit )'a~-)).M. – n. Ht'')t~'tt)anfo df ~)a~ 'K' )K'tticis )'oar tt~J'S))Hf<t)M )')Q<inc's<!ttt&-tt''t{!P)t.-– )!:tfhgc).cerctt)n duo <t'Ur!6aMatcc~):'tt;"frt<e (!<*Yandouont. – Cant~gno tto Louis XUt pn ~otTatoo; tt pro-<t'g<' tp~ fo)t''e' tte ta Comt'.tgn!

–' t~. Co)np!o< et p)crA! <tn duc ttcnrt 'tf

~tonunQCcnet. – 10. Mt'<<a«)"t~)an9 aa mbon et & taort par tf P. Amom.– Il, t.M J~uitcs pt )t:Mt(co <tM Urstm. 'tuchp~so < MonttooMncy. –t~. Xou~et!t' r~ottc et nouvelle soun~Mion d'* ''aston d'UyMaoa. – !:<. !'ic!e'Xtt'nt de la ft'tno tt~re; tcntathtt 'te tvtout' en Pn'nee au~qt)e)tps )'rntd partto )'. Su<îrcu.

8CUMM)ManuM~ttea i t. H' c~ttt <tf dwamenM tt'nM' '<)!<~ta Contpato'e) a! Can).ptnte. tp)tto))n' t:t'tttf.<(tun)! h) tfaoett. t('tt)o)M~fOfM)tuta: <;)ttant)ee eph'totse; d) t.aXift. Et~ttotae eeMMttun) e<ta~tt~oMt et tt90')M~Bt<a)ce, tp)<tot)e<.entt<H)um.)t. t)n'm. tMtthfo W(f«oo. Koottatttta t)) FMCf)9, D. H.t«. CKtt*<)?*.Atfbttfft du Moyacm' MnfS)mn<!ante de Pt)U)ppe K.X. ~.l*. A~M'f* du Mtnhtt't0 dea A)!.Ettang., fMnce,t"Mc<foo't.. t. <t. !.&V. tt)t)h Btbt.nt))., f. O')pt))f.M. aMt <;)m)-tcnM Mben, eo.ft. t~tit, B)M.(!ct'tMtMut.fo)).Go<Wto~. XW.~)t. t<e« M,An.h)<eado la OtOotton, pa~tet' de fa duebMO de Montmen~nf~.

SoofeM ttap~tmeee < Journal de M. ft~Moa) t}<f~«~" q"'« a f''<' pendant(~and oM<j<de la <<<'< t~t foWftM. t< «. t. <ft.M''o<MM'<<h<daf de Mo<t<*tao~W~ t<trf<hv< M~tM<f< <t<y.H. << t~) WmofMt de a<tA'<f«', d*'Afonta~t, tteA/cHt~t~. <~ tf)Mam~<~<, de Mtttaa d'<!fMant, (f~ M** tfot~ftt~. A~eoet.~.fMtv< d< ftMtM'H. De t!t 6ftt< MtttntM eM~tue (f~ tout f~ ~tt<t'Mt ptM~ Mf<at~e tf~ ~) Mfna'M~«(f<tat les f<M~t'fM~wt'BM' < M~~HM/~)nft)i<. -.OtOfet.Wt'o~d't règne de <.o't<tjf~M. – CofdaM,H~to~ft f!tx'.JMM.P. <t. "Mm. W<h)~

~ft~fatt~ue d~ ta ~uf. f~ao!te. C<<ta~w'ff* <on~tM<tM<t<~fat~MUM. ft~<ft'<t<<eutfft tf~nM*. – foaqoeta~. t~ P. ~a't Sf/y~M d <«Mu)~de <f<tWtde <t<'d<ftt.–

Htthe, AMmofMt<u~ ta <'<<d. NoW~fM<M'des t/M<t*. – Mo~e. Mfdon)~ de tfoatmtt.~tx- – HeanTd..Ma~<e de W<Me<*doM &a ~<!)< Ca<.– ToD!tt. Ao«h ~W <<M<A*.<«M. O'HaMntxnte. t~e <? Mo~eda JWdM'. W«o< s"'<Mff d'< ~aatt«f<t)t)Md9t, MhfofM du Pa~nMnt de y.'tftottt'. – tt'Htu'MOtîn~tMf~of~ de M ~ua<and< <<MT<t<n~<)ttt fMttff.

t, Ko gardant aon n)!nh~MLot)!sXIIIn'avait point perdul'espoir de lui rcndpo un jour les bonnes ffracesde af nt&rc

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39J SOUSR!CHEU6U. – fREM!)ÈMEPAhTtE

or. toutes les tentatives aUaient échouer devant une aversion

que le P. Suuron lui-même ne parvenait pas à vaincre. « Ensa qualité de confesseur de !a reine mère, raconte Richelieu, ilétoit l'organe le plus propre pour la disposer à la réconciliation,

ietj fut ptemiérement employé à ~ette iin; mais la malice des

esprits qui étoient près de cette princesse prirent [~f' prétextede sa simplicité pour éluder la force de ses persuasions. Onrecourut alors au cardinal de Bagni <' pour voir si l'autoritéde son entremise pourroit faire ce que n'avoit pu la pieté du

premier' Le nouveau négociateur sembla d'abord réussir etotarie do Médicis consentit à recevoir Riettctiou chez elle. au

Luxembourg. t.e 2:i décembre (i03u) out lieu une premièreentrevue en pt~sence du r"i, du cardinal de Magn!et du t*.Suf-

ffen mais t accueitde la reine fut si gtnciat que« tous b!um<

tcut Nuit procédé'' Troitt jours âpres, A t'wcasion de la fôtode sttiut Kt!enne, qui lui Mppetait le pard"n des injurfs, ellelit ù son tuur des avances A tHcheticu e), p~r t'intermJdinitode son conf<sour, tétuoi~ua le désir de lui parter. Ayautubtenu t'agrement du roi, le ministre «ccompagné du Il. SuHren?0 rendit MULu<emt)out'g, et cette fois ce fut lui qui par sonaltitude montra qu'au fond de t'Ame it se souciait peu d'unacconuuudement. )t refusa danomanière tdea''ante te siège qu'ettelui ourait p~textant que tt'aswh* devant etto estoit unu grâcetr~ particuut're qu'une peMonne qui estait eu sa disgrâce ne

pouvait recevoir .). ~ario de Mcdicio, retenant sur les recpntsdém~t< t'a~sHMqu'ctto n'avait jamais ou i'iutention de t'~toi'

gner dos auaifcs. – Cependant, répliqua le cardiuat, vousnvo!! dit put'tiquomput qu'i! ffutait qu'uu do nous deux sorUtdu conseil. – t<e P. Sunren prit aussitôt la parole pourexcuser la feine Il et dit que c'calult la colêro qui lui avoit faittenir ce langage Le cardinat protesta qu'il n'avait donnéaucun sujet a une si grande cott'ro et que c'était une choseinouïe do condamner & la légère un homme qui pouvoit diresans présomption avoir aarwy t'Katat heureusement on desofcasions fort importantes Au teste, ajonta.tit. « it estoit

prest de se justiner de quoy que co fust o; et il pria la reinede vouloir t'eactaircir M'it catuit coupable ou innocent enverselle o. Le P. SoNrcn eut beau joindre ses instances &celles

1.Wt'to~~<&'M'f~<. 1.1),p. ato.a. ~)"<«a~ .M. tf<~<ao~ t~<fAf~e" ~M~ < M-otto~ tf ~Hd oyosf

<ff eo"~ f tn'A<p.<«-. f/o <W<. ~«xf, 6<'t. tt, ). V, p. 0).

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PEKOAKTLESORAGESM LACOUR. 3M

de hicheueo, Marie de Médicisrefusa de faire connattM tes vraistootifa de aon mécontentement, et rompit l'entretien en disant« qu'elle se comporterait à l'avenir avec le cardînat comme il segouvernerait en son endroit'

De Borne, le P. ViteitescM, informé du grave diHependsurvenuentre deux personnes auxquelles la Compagnie devait une<-gate reconnats~nce, engageait te p. Snmren à faire tous sesefforts pour les accordera Le prudent religieux n'y épargnaitaucune démarche. Au mois de février t63< il pouvait assuMrla reine, de la part de h:cho<teu, tfae cetui'ci tuy uSroH dotaire tout ce qu'il luy ptairoit pour acquénr fa bieoveillanceet Marie de Médiciad'autre part voulait hieo déclarer « qu'ellonvoit donné son ressentiment à Uieu; o!!e recoonoissoit M. lecardioat si utile aux affaires de t'Eatat que, 8'il estoit questionqu'il se retiras!, elle se mettrait & genoux devant le Roy pourque cola no fust pas~ n. Peut-être, avec le temps, le confesseur~erait'it parvenu A ramener la paix a la cour si son action n avaitété contrecarrée par des po~onnagea int<ress~ à envenimer laqneretto, la princc«io de Conli, les maréchaux de ~arittac et de

Hassompiofre, tous tes ennetnis du cardinal et les partisans de<:aa<ond'Crt~acs, fr~re du roi.

2. Subissant le joug de dou< ambitieux, t.f Coigneux et t'u\-taurens, le jeune prince, héritier prcsumptif de ta couronne,ralliait soua son nom tout les mécontenta. Ce fut autour do Mpersonne que ae trama en tcao te complot qui coûta ta vie aucomte de Chntaif. 81est vrai, t'heuroM~einttuonco de M" de Ment'penoier. sa femme, t'arracha pour un temps h sa dissipation,mais, voufapr~ dix mois de mariage, il retomba Mua l'empirede ses deux favoris. Coux.ci, après l'arreatation de otarie dot:on!iasup qu'il voulait éponsat', avaient, en <6a9, provoqué sal'ortlo du royaume, puisocgco!& sa réconciliation avec t~uia XtM.<:aaton avait atora promis d'être désormais entièrement sous ladépendance du roi, <.ajoutaut qu'il aim<'roit le cardinal, puis.quo Sa M~eaté to dësiroit ainMi,et comme une personne queSon Attesso rccotMMissoitpar cnet estre très utiio au service doSa Ma~eaMet au bien de son Estât*

t. /<MtMO~ p. «, 15.Mtte duP. VttettMthtea P.an~po, Il jMt!tt tMt (ttMtta, Eptot.Geo.,

a. ~<w<'o<p.<<).4..Wttotfe" de 6<n'~o« << Of~MM,p. 6M.

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SOUStUCBEUEU.PRBMÏ6HBPART!8.

Toujours prêt aux belles promesses, quand il ne pouvaitautrement se tirer d un mauvais pas, Monsieurles oubliait aumoindre caprice, à la première impulsion de sesnéfastesconseit-iers. Unan s'était &peineécoulé quo Le Coigneuxet Puylaurenscroyant avoir à se plaindre do Richelieuaigrirent de nouveaul'esprit du prince contre lui, et sous prétexte de défendre lacause de la reine mère, le décidèrent As'éloigner de la cour.<:as!onosa bien, en présence da dix ou quinze gentilshommes,reprocher au ministre d'avoir manqué à ses propres engage-ments. Il s'étonnait, ajouia.t.it, que devant sa fortune à laReine sa bienfaitrice, au lieu de lui en témoignersa gratitude,Mfût devenu au contraire son plus grand persécuteur, conti-nuant par ses artifices ordinaires A !a noicir dans esprit duroi il le menaça morne de sa colère avec force gestesdea mains et mouvementsdes yeux < en sorte que !e cardinalresta sansréplique, ne sachant si o'ctoit tout de bon ou seule.ment pour lui faire peur Aussitôt ~prts cette incartade.Mousieurmontait en carrosse et partait pour «r!eana. Unquartdheuro plus tard, le roi accourut « Atouto bride chezllichelieu Il pour lui dire qu'il soroit son second et le prête.geroit hautement contre tous sansexception,fot'ce m~mecontreson propre frère'

On no laissa point do rendre Mario de M~!io!sresponsabledes mauvaisdoMcinadoGaston.Bien qu'eHe protestât les avoirignores, le cardinal, plus dëHantque jamais, résolut de renoncercuvera elle au régime dos concessions.Louis Xttt.au contraire,ca~ssait encore t'espoir d'un accommodement;tout d~oiddqu'ilfut Asoutenir son ministre, tt no voulait pas cependant « man'quer au respect qu'it devait avoir pour cotte dont il avoit ret;u!a vie" .<.Sans doute it lui ferait mieu<entendre raison s'itpouvait h mettre A i'abt! dea intrigues, l'éloigner destnaeontents. ))!parttt donc pour Compifgne, le t7 février, etengagea sa mère à l'y rejoindre. Mariede Médicist'y suivitdeux jours après. Alors il eMaya par toutes les voios possiblesd'adoucir son esprit, employant pour cela ci Vautier. sonpremier médecin,et !o P. Suffren,son confesseur,qu'otte aimaitfort D.Nais, parattètemeni &ces tentatives conciliantes, le car-dinats'était tracé un plan rigoureux qu'Msuivitavec une cons-tance inQesibte~" Pour prévenir tes brAntt!cries dans t'~at.

t. ~M0<~deCfM~M.p.68t.582.~MnMtfM (~ .VoMet~f, p. 43.

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PE?iMKT t.S OTAGESM LA COUR. 39!;

dipa-t-Uptus tard, et afin que la confiancefat entière, U ëtoitoecessaire que la Reine assurât le Roi, même par eoritt qu'elleoe voatoit jamais avoir d'autre pende que ceUe do bien deson ~<atpour lequel elle contribueroit tout ce qui dependroitd'elle et abandonneroit toutes tes personnes que le Roi jugeroitcoupables tant dedans la cour que dehors' Cetengagementécrit, quoique proposé par le P. Sutfren. parut à Marie deM~dioiaune trop dure condition et la marque d'une excessiventenance. Elle ne voulut point s'i y reaoudre,ni recevoir à tel

prix la soumissiondu cardinal.h.~ lors Richelieu n'hésita plus à imposer de forcecp qu'il

ne pouvait obtenir de bongré. Dans!oconseil rënni le 22 février,il exposales moyensdo remédier auxmauxqu'entraînerait infaU'Ubicmeot pour la France la rovotto de Monsieursoutenu par tareine m''ro, p<il conclut par cette alternative ou qu'on l'auto.r!sat qu~ttot tes an'nircs, ou qu'on imitât Mariode Mëdiotsh

a'ë~oignerde la four. Loroi, dans t'iote~t du bien public, con-tientit a ~e sJparer de sa mère pour quoique temps, afin que<*opendant sou esprit eut le loisir de ao désabuser~

Lelendemaindonc, de bon matin, LouisXIIIquitta subitement

€on)piôguo a~ea Anne d'Autriehe, ttpros avoir recommandéauP. Suffren fi d'avertir la Reinemère de son départ, t'it~iqu'ettoserait éveillée, et de l'assurer qu'it avoit un re~rot tionsitnede

partir BanMtui diro aQicuu. Oesinstructionsécritesenjoignaientau maréctt'ttd'Ea<r<!esde rester au château avec huit tompagnieade gardes toyates, d'aecompagnorla reine dans ses promenades~t de lui obéir en tout ce qu'elle commanderait; toutefois, sielle voulait aller à la cour, il devait lui faire entendre avec

respect qu'il avait ordre de t'en empêcher. Marie de Madioisétait en quelque sorte prisonnière; bientôt elle apprit, avect'etevatiou do nichetieuù la dignité de duc et pair, la disgrâcede ses principaux serviteurs, pxitcsou enfermés A la Bastitte*.

3. Malgrétout, Richelieun'était pas troarassura Compiegno

t. JWmoff~<~WfteMfM,t. M.p.3t<.3. Copte!)).~«<ot~ <~ toM« <<'jMf<p. 409,«O3. Wmof~t <f<*Me~W~M, t. ttt, p. 80.

4. PM<M<!fedu cardinal. la pttoMtM doCoatt, 0!te <s~e do due de OutM. dut aeMHMt&Eo. o 6tte tôt tettetntct oot~ de dooteut de se wtt ~tta~ do t< ~taeoëM.qo'~ne ne tootat nt ne Mi pMMtttwfa e(~Mo<fM de BoMotMN~f~p. M)).SoaeMpt fat tahamè dans nnpetttMte.K) det'~Mdoeo!)~e '!MyMu!tea,Mu«)<<b&p<tte8a<nte-Ca<heWna(CofdMe,W't. j;o< jM«. p.VI, t. XV<,o. <M).– B~K~~Mf. <f<'foM~f~M, p. 8?. M).

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3<M sous MCHEU6U. PREMERBPA!WB.

se trouvait bien près deParis; tes partisans de la reine mère ueteoteraient'its point de la détivMr? Des le 2~ février, N. de taVUte-aux-Cte~cs lui fat envoyé pour rengager à se rendre àMoulins et lui offrir le gouvernement du Bourbonnais. A cette

proposition elle sa répandit eu invectives contre te cardinals'imaginant que Nt'uUna ne serait qu'une étape vers i'ttatie, elledéclara d'abord qu'etie souurirait plutôt tons les outrages quede s'y rendre; puis. cédant aux représentations du P. Suuren etde Cottignon, secrétaire do ses commandements, eUe écrivitau Soi t)tt'o!te se lignait à lui choir. MaM, comme la pestedésolait NoniiM et que le château etf't fort dëtabre. elle sup-pliait son nÏs de trouver bon qn'e!!e detnaur~t quelque temps &Nevefs*. Elle n'avait demande que huit ou dix jours pour pré-parer s<'ndépart, bientôt elle r~ctatOH do nouveaux dotais quilui furent accordes.

tarant ces pcnih!cs négocialions, quelle avait t;tô j'atutudodu P SuQrenP~eroi, en partant do <:ontpi6gue, lui avait ordonnéde r~er jusqu'à nouvel avis auprès do Mario de McdiciaaOo dot'assister de ses conseils, et nous savons par la correspondancede Louis \m avec le toar~cMa!d'KstrefH~que le reUgieux sac-

quitta de son t~!e a la satitfactiun de tous. On espérait ai bien

qu'il detcrnuMrait la reine Asa rendre uu lieu de son oxit, qu'onlui donna t'ordro. le tMmaM, do ne ptus la quittera Mah onse trompait fort sur l'apparente docilité de la pnsonxh're. Sachant

qn etto nu manquait point A la cour d'amis pr~ts à se déclarer auutotueni opportun, elle avait le (tcsseio do ne point s'etoignerde Paria; etto avait aussi t'espoirque son tils <:ah<onen viendrait,comme il t'avait dej~ fait tant de fois, à uu accommodement dontelle pourrait profltor. UMctne fut duae pMa son étonnement,quand elle apprit que Monsieur levant t'étondard do la revottofaisait appot il toastcs mécontents pour t)ater la chute du cardinat.A la vcr<te il eut peu de sucera, car il n'inspirait aucune conuaMe;qaotquos rares gentitahommos sa joiguirout A tui: les autres

communiquèrent au fc! les lettres par lesquelles on rectamnitteur cootouM. Apeiao Louis XIII, d la tête d'uno petite armée,commenra-t-it amorcttersur Orléans, que Monsieureno!6 s'enfuiten Bourgogne. Poursuivi d'otapo en étape, it dut passer en

t. ~eUtedeMM)edoNëdttbau roi,9t févriert6t<(CIbt.t)&t-,«)M.Oopoy,tct.·

4sr,t ~t9). ·t. t~UM< do roi &<!B<t~M, 0 maM <63) (~«fe<a, f.aa)t «toaM (~M<-at,f. :8(.3. McooM du P. SofUrea aa M), as tnats t031 (~<t/fM. f. ttt).

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PEXHA!~MS ORMES 08 tA COUR.' 3~7

Franche-Comtéd'où U négociaavec le due Charles !V sa retraiteCO~orraine'.

Cependanila sortie de Monsieupdu royaume avait eonarméMariede Médicisdans son idée de ne pas quitter Compagne.En vain le roi lui envoya le marquiNde Saint-Chamondpourlui ordonner de se rendre à Moulins eUe refusa do partir. pré.tendaatqu'on lui tendait un piègeet que des gaières t'attendaientà Marseillepour la conduire en !taUe~.Lesinstancesdu maréohatd'Estrëea et du P Sa~reo ne nrcot qu'aHgmcuter ses soup' ons.Ellen'accuoilittpasmieuxroUred'échanger MouHaspourAngers;à tous les raisonnementselle répondit«' qu'it en arrivcMtt cequ'it plairait a Meu~

<:etont~temeot, cette r~s!aoce fut biottiM un scandale it lacour et dans tout te ro; autno.Les ennemisde la Compagnieenprocurent pour rejeter !a faute sur le confesseurde la reinemère et du roi. On (dta:t chuchotant que Louis XMt,peu satis-faitdu P. Suttron, songeait à se séparer de lui et à renoncer àtout Jésuite pour la direction do aa conscience. Ce prétenduprojet fut au~it.~ d<'tnoatipar MchoUeu. Mon~ra. ëorivait.iinu prineipal intotessé.on n'a pomt pensé à faire changement ence qui touche \otro personne. Je no trouva point eatrangaque!Mbruif. qui dit tant de fau~etes, i'ayt pubUô. tt awit bienMtv jusqae. qu'on disait qu'on changeroit vostre Ordre, ettouteafoiavoua8.:avezbien que la ttoy l'ainle do toUeaorte. quo.quand n~nto Hicnvoua aur<dt nppa!~ jamaMce changementn'arri~croit. Jem estonne un pouque vouaayezeu <pttacreaoMomaisnous en pa~otona plus amp!t!'ncntvoua et mo; '<

En l'ahsence du Sua'ran. Louis XtMs'était adres;)~pour laconfessionau P. AtaxandroJarfi, jésuite, natif do Poitiers Cene fut pas lui cependant qu'on choisit c~ommeconfMseur ordi.oaire da Sa Majesté,quand on décida que !o P. SuCTraoresteraitavec Mariede Medic:9.Un sermon qua ce dernier prêcha dansune église de Compicgnoaurait 6t6, un dire du P. <:riHet,l'occa-

1.W<t)ft~<-<'f<.<;<t<h,«.p.MO, Cf.BHaeMootttte.W<'to~<-(<<-fa~"oteotte<nt''f'~o~n<' ff«w< 1.1.p. SM.~s;?."s~

net., Ctq-cente Cott~erl,t. "1. t, 4I\).8oj.9. ~Ute do Mt &ea to~M,aa <aa!t ~poaM da la tetop, 3t tMt )MM<'tu,f. il,

J; ~S~f~" 1631eut#. Codefroy.0. XY,fol, 619)..

OM'M<~ff)<ro€<f~<o«~«e ffc ta foof. <. t). p. 99~. Of~ahc. C~to~ <?<rou/it~teu~ades yats, &"331.

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:MM

1

s6fS R!CHEUEU. – PREMtÈHË PAHT<B.

aion ou le prétexte de son changement. « On prétendit qu'il yavoit clairement désigna la reine mère et le cardinal de Richelieu,l'une comme personnb injustement maltraitée, et l'autre commeun persécuteur. Le roi, qui en fut bientôt informé, lui en sut trèsmauvais gré, et, quoique [le Pèrej se défendit d'avoir eu l'in-tention qu'on lui attribuoit et qu'il rejettat sur la malignité de

quelques-uns de ses auditeurs l'application que l'on avoit faitede ses paroles, le cardinal engagea le roi à choisir un autre con-

fesseur, qui fut le P. Maillan, jésuite, et il chargea le marquis de

Saint'Cbamond, par une instruction datée de Dijonle 2 avril <63i,de faire entendre au P. Suffren que Sa Majesté, le jugeant trèsnécessaire auprès de la'reine sa mère, a'étoit résolue de s'en pri-.ver pour le lui laisser entièrement, ayant fait choix d'un de leursPères pour être son confesseur, n On ajoutait dans la même ins-truction Il

qu'i! n'y auroit pas grand mal do lui faire cunnattre

que Sa Majesté n'étoit pas trop satisfaite de sa dernière prédi-cation

Pour un retig.c'tx aussi détaché du tn''nde que le P. Suffren,l'abandon d'une cour orageuse n'était pas un sacrifice mais uneheureuse délivrance. Son successeur, le P. Charles MaiUan,était

provincial de Lyon lorsque tes deux cardinaux de HicheUeu!o

proposèrent à Louis XU! l'un et l'autre avaient eu l'occasiond'admirer ses qualités et sa vertu & tonte éprouve. Le roi, dès

qu'it t'eut vu, i'aceuoittit avec joie et no voulut plus s'en séparer.Toutefois ce vrai jésuite, pou touché de t'honnour d'un poste si

éclatant, n'avait point caché sa répugnance à l'accepter. Celui

qui aime sincèrement la vie religieuse, disait-il, ne peut aimerla vie des cours. !<no résigna par obéissance et dans l'espoir deservir la cause <!eDieu='.

Le P. Cénérat se montra très heureux do ce nouveau choix,et, en félicitant le Père d'avoir été jugé capable d'un si lourd

fardeau, il lui disait les moyens de le porter d'une façon utileet honorable. Il écrivitaussi &Richelieu et au roi pour les remer-cier de l'affection qu'ils avaient témoignée u la Compagnie en

cette circonstance

1. OHC'et. ~«Mpe ~M <~Mc de ~eMf<XIII, 1. )t. p. <0<. )M<MeUon da 8!ear

maTqota de Saht*Chaun'ont (Avenet, MtfM de ~<eAeM<M,t. )V. p. )2t).2. NufAtphonM de HM~ttea erche'&qoa da Lyon, ~o)t < de Mon, <a /<~r<' </<?2. Sur Alphonse de Rlcbflleu arcbe\'tqulI do Lyon, voir: O. de lion, L;n frère de

~'eM'eM. Le faf'Mno~ de Lyon, dans la ~etw ff~taM~ 'Mp~omo«çMe, année

t90t, p. <a<-<09.3. ~no/o~e ~e<M<tt<!«ee de ~ance, t. Il, p. 80t.4. Lettresdo P. G~n<Mtau P. Louisde LaSalle,at mat<63t.au P. MatUan,

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PEXU~Xf LUS ORAGES OE ).A COLH. M~

"o .,s.~

Uésormais le P. Sutfren s'attachera tout entier avec une par-

faite abnégation à la triste fortune de Mafie de Médids. « Depuis

le départ du roi, écrit un témoin, it est tous tes jours un couple

d'heures avec la reine mère, procurant l'attacher solidement à

Uieu, et, par tes priocipos de i'Kvangfto qui sont la seute conao.

lation d'une Ame afUigée. adoucir les amertumes de son

cœur', n Mais son zèle restait impuissant, quand it s'agirait

d'obtenir la soumission de la reine aux volontés du roi. Craignant

toujours d'être enlevée et transportée en Italie, elle se privait de

toute promenade et trouvait un certain plaisir à s'entendre

appeler prisonnière. Dans de telles conjonctures, grande était la

la perpt~itédu confessfur. Par un sentiment do réserve it ne

s'en ouvrait qu'au P. Général, et encore bien rarement. Le

juin (i<:3t) it se décidait à lui exprimer à demi-mot son em-

barras et son affliction.

« Depuis le mois de février, disait-il, où it plut au roi très

chrétien de se séparer de la Sérénissimo reine mère, je n'ai rien

<!erit à Votre Paternité. Cet événement imprévu et douloureux

m'a ému de telle aorto que je ne crois pas avoir éprouvé de ma

vie quelque chose do semblante. Ce qui s'est passé à Mois, il v

a une quinzaine d'années, n'est rien en comparaison do ce qui

arrive aujourd'hui. Je m'applique avec soin à Meucitti. les divers

traits de la sainte écriture et des saints Pères qui peuvent fortifier

le cœur dans la souffrance; ann que. tout en soutenant t'amo

.te taSérénissime reine mère centre t'adveraité, j'aCermisse aussi

la mienne. Quant à la cause de cette séparation et aux circons-

tances qui t'ont accon~ ;née. je n'en dis rien. car je ne veux

blesser personne, depuis ce temps, je suia resté à la cour de la

Sért'nissime reine mure. très occupé par tea confessons et les

prédications.Ce u'est point une petite attaire de vivre ici & la

31ma)et 0MtobM«~ (FMOcta.Ep~. Cet).t. Y). Apftnotnota'~ P'M'

~utaX~e~M <~dtttMt.. Un~.He ~.9~0). t'e~H.~o de

Niendoza,venaitdopublierunounagolheologlquocontenantplusieurspropoalllooaluebebea,dont

1 auteurblamaitl'allianceaveclesprole8taol8,menaçadefaitecondamneret briller

S~~S~S=~Sde

S'p~3~à pareiltravait.

Orace1\I1n\ervenUooduP. Cenemitouttinitpara arranger,Blr.beUeuayanteom-

prisqu'ignedemipasrendreles"êsullesdeFranceresponsablesdel'Imp,odeoeed'on

élranger(LeUredunoaee1\Barberini,27juinttl9t.Atebiv.Vat.,Noœ.dlFranda,

n. 74,f. 175). LettredoP.Généralê alebelleu,19jatllet1&31(Gall.Bplst.000,

ad~M9).- O~Atditv.dumto.des.0. BMMg..Rome,~Mp.. t. XUV.i63t.

Lto9.t'~etaUooen*o~ M (M!n.desA<r.MtM~. P~n~. t. LVt.f. 93).Cf.Ave.

nel,~<~ <teWf&e~e".t. tv. p. M', ooteo.

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MO SOUSBtCHEHEU. PRKMtEREPARTIE.

cour de la reine, de façon à contenter la cour du roi, car leursvœux et tours désirs sont souvent contraires, et je n'ai point à

juger de quel côté se trouve l'équité. Xéanmoinsjusqu'& présent,grâce à Dieu, il n'est rien survenu qui indispostit contre moi le roiuu la reine, bien quo sur un terrain si glissant il soit si facile de

tomber.« Que ne m'est-il donné d'ouvrir mon cœur aux pieds de Votre

Paternité, et de verser avec eonÛan~edans le sein du plus aimantdes Pères tout ce qui cause mon angoisse dans une affaire d'unesi haute importance. Privé de cet espoir, je suis forcé de con-lier à Dieu seul les sentiments de mon cœur, et c'est de lui, quitient mon fort entre ses mains, que j'attends tout secours et toutconseil. Votre Paternité comprend, à mon silence, combien laSérénissime reine mère a besoin des sacriHces et des prières dola Compagnie je vous demande avec instance, en son nom, de

puiser pour elle dans le trésor commun de nos suffrages. QuantIlmoi, qui. depuis dix'sept ans bientxt, vis éloigné de nos mai-sons et collèges, me voici depuis quatre mois à Compiègne, onne se trouve aucun des nôtres, mon compa~n'm excepté, et où

je resterai une ou ptusieuM années, selon qu'it plaira à Uieu.Votre Paternité M'ignore pas, je pense, combien me doit être

pénible une tettp position; toutefois, si c'est pour ta gloire deDieu et la consolation do la reine mère, je ne refuse pas lasoutlrance que la divine volonté s'accomplisse ici'baa conmf auciet

5 Mario de Hédieis était toujours résolue do ne pasquittert~ompiègoe, quand etto reçut de son Ots Gaston, retiré eu Lor-

raine, un message inattendu. On t'invitait &M réfugier dans une

place forte du royaume, seul moyen, lui disait-on, do sosoustraireaux embûches de Richelieu Laville désignée était La Capelle,dont le vieux marquis do Vardes, ndôte au roi. avait cédé te

gouvernement à son Cts, partisan de Monsieur en cas d'échec,il serait facile de franchir la frontière et de trouver asile danstes Pays-Bas. Ce plan fut adopté, et le cardinal, averti des négo-ciations par son admirable police, se garda bien d'empêcher ace

entreprise qui aUait jostiner ses rigueurs it se contenta de

donner des ordres au marquis de Vardes. Cedernier aceourot en

hate &La CapeUe reconnu des soldats, it en fut plus respecté

t. LeUMdu P. SaTMOen P.G~n~at,3t Jato<e« (PMOtta,Bpbt.adGen.,1.1.n. M).

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PEXUAKTLESORAGESCE COLH. 40i

~t.Geo..t.V).coBMCKtSM ~t<M. – T. H. 20

que son fils, le cha&sade la vutaavec toutes les personnes sus-

pectes, ferma ios portes et se tint prêt à tout événement C'étaitle i7jmUet.

Le lendemain à 10 heures dusoir, ignorant tout, la reine mèresortait de Compiègne en cachette, montait dans un carrosse avecdeux femmes de chambre et son médecin, et accompagnée dodeux hommes à cheval eUe marchait directement sur La Capetteoù elle se croyait attendue par le jeune de Vardes. EUen'enétait plus qu'à une demi-licuo quand il vint à sa rencontre etlui apprit qu'elle n'avait ptus aucune espérance d'y entrer. Sur-

prise et tâchée do ce contre-temps, elle hésita d'abord sur le

parti à prendre, mais la crainte de tomber dans les mains ducardinat ta nt rcsuudto <!cpasser outre o. Le 19 juillet elle allacoucher à Kstroeuogt duna tes Pays-Has, le 20 ette se rendit aAvesnes '<d'u~ elle nt savoir à t'tnfante son arrivée < Isabelle

envoya des carrosses nu-devant de la fugitive et vint e!!o-momc

jusqu'à Mous!a reccvoh' et adoucir son chagrinaMariedo Mudicisavait pris la fuite à l'insu du P. Suffren. Hcs

que, à peine en route, eUeeut fait appot à son dôvot.etnent, il sehâta de la tfjoindte, supposant avec raison que ni !o foi ni leI*.Général n'; irouvor~ient redire Cefut &eutement&Nousqu'ilput écrire au VtteHesohtet lui rendre compte des événements.

'<La Sércuissime reine mère craignant de voir augmenter enFranco les ntauvai&traitements, perdant patience au mUieu des<!jntrarietéa et des intrigues, est sortie du royaume et s'est réfu-

giée on Belgique où e!!o a chuisi un domicite plus sûr et plusa~réabte, enaitendant qu'it ptaisaau roi très chrétien de s'adoucirà son égard. Il n'a jamais étc dans son idée d'employer tes moyensviolents ni d'en vonir aux armes paur recouvrer le haut rangque Dieu et la nature lui ont donne; elle veut seulement, dansune anenciouse espérance, attcndro le secours du ciel. «n dit

que io roi a très mai pris ce départ beaucoup essaiont delui persuaier qu'i) cache quelque, mauvaise intention. Maisles actes et le geuro do vie de la reine, qui no Mfpirent que ta

paix, confondront l'impudente ignorance de ses détracteurs.

1. AOMMdeta reinemèredu M février<Mtau t8 ~atMet,Joatdel'évasiondeCotnpt~no (B)M.nat.ta«. de B~eone,t. t?0).

~<'wo~<de~ntgtat. p.3:. Cf.toaqocMy.te ~fonj<«~n d ? fOMfde~o«e<te~d'f<<ft de &o"M.U~(~M'McdM~"M<<o!MA~<o~<9HM,octobre<900,p. <t0etMh.).

3. LeUKsdu P. G<n<tatanP. Sat~en,13septembre,97oo'embm1631(Ptantta.~Geo..t.v).

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4<M SOUS~UCH~MU. – PREMtËREPAM1E.

C'estamoninsuetsaosmeconsutterqu'ettoaquitté Compiègneoù elle était depuis six mois. Lorsqu'après son départ elle mécri-vit de la suivre, elle comptait se retirer non en Belgique maisdansune vitte franoaiseet voisine, do nom deLaCapetto.Ceprojetn'ayant point réussi selon son désir, otteaété forcée de gagnerla Belgique, et sur sou ordre je l'y ai suivie avec tous les gens desu maison. J'ai toutlieu do croire quele roi n'en a pas été froissé,car lui-même m'écrivit, it y a quatre mois, qu'il jugeait oppor*tune ma présence auprès de sa mère, comme confesseur ordi-naire et prédicateur, et, il y a douze ans, quand elle s'enfuit do

Ktots, il m'approuva de ne l'avoir point abandonnée.Je l'avouerai franchement à Votre Paternité, si j'avais pu

prévoir ou soup~nnor cotte nouvelle fuite, j'aurais écrit à mes

supérieurs nHn de connattre par lour entremise la volonté de

Uieu sur moi mais comme tes gens de la reine n'ont eu qu'uneheure pour leurs préparatifs do départ, it no m'a pas été toisiLted'écrire et d'attendre uno réponse. Par ailleurs, si je n'avais pasob'Ut l'ordre qu'e!!o me donnait do l'accompagner j'aurais parucondamner sa conduite, ce que je ne voulais pas et ne me croyais

pas permis, car, aux yeux de juges équitables son départ n'estentacha d'aucune faute.

Votre Paternité devinera en quettu peine et amertume je me

trouve, et combien de pensées diuerentes agitent mon esprit,quand je me demande ai ju dois rester à ta courdo la reine mèreou la quitter. Je vois des courtisans qui abandonnent les pataisdes rois pour aller servir Uiou dans tes monastères, otmoi. il vade si longues années que je suis, à la cour, exilé des maisons

religieuses. Il me paratt diMeite, impossible même do contenterl'le roi et sa mère, tant leurs désirs sont opposés. Je crains quet'un ou l'autre, ou tous les deux, no perdent do lour aUccUonenvers noifa Compagnie si je commets la moindre imprudence,même involontaire, et cela est si facile Je n'ai personne a quimanifester ma façon de voir, a qui faire vatoir les motits quitmiitent on faveur de Marie de Nédicis. Tous ceux &qui je m'ou-

vre ont trop de préjugés pour mo comprendre. Ils prétendent,pour ta plupart, quo j'ouensorai t'Eminontisaitne cardinal deHichetieu si je n'approuve pas les ennuis qu'à son Instigation le

roi occasionne a Famère mais, si je tes approuve, n'oScnserai-

je pas la feine? Je suis donc prit de tous tes cotés'

t. LettteJo P. SuttMnau P.(Ma~M),de Mont,t" Mût tMt(Pmoeh,Ept~t.adCeu 1.1,n. 80).

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PEXUAXTLESORAGESt'R ~A COfR. 40~

Ue alternative où it était n!ac6. le P. SnNfan sutDans la cruelle alternative où it était placé, le P. SuSren sut

garder la mesure parfaite. sans blesser ni le roi, ai Narie de

Médicis.ni le cardinal de Richelieu il ne fut jamais comprisdans les déclarations publiées contre ceux qui sortirent du

royaume pour s'attacher à la reine mère. Maisque penser du

jugement si favorable à sa pénitente, exprimé dans la lettre quenous venons de citer? Faut-il dire de lui, avec plusieurs histo-riens qui ont copié Fontenay-MareuM,qu'il était « trop simple et

facile à abuser'"? L'ensemble de sa correspondance ne nous

permet pMde souscrire à cotte appréciation. Admettons môme,ce qui n'est point du tout prouvé, que Murie de Med!cts aumoment de sa fuite, ait eu quolques-unes des mauvaises inten-tons que Richelieu et ses partisans lui ont prêtées. Si !eP. Suf<

fren ne les a pas données, est-ce do sa part excès de Mimptioitc?Nuitement. Homme do Dieu avant tout, acoupû au bien et au

progrfs surnaturel des âmes, ne prenant ù la cour de la reineMarie d'autft* autorite que celle que lui conférait son titre de

confesseur, it avait lA droit de ne pas chercher & connattre iesdessous peu édifiante de la politique et de l'intrigue il nodevait pas ttre un coureur de salons factieux sa vocation de

prêtre et dejcsuite le tenait dans une sphère plus haute et moins

agitée, t'ien au-dessus des mondes accrûtes et des complota. <tavait encore une autre bonne raison pour ignorer les machina*

Uons dea partis la reine qui t'aima!t et t'catimaÏt beaucoupcomme confesspur, la cotMutta!t fort pou sur sa conduite pot!'t!que :et!oprit a Btois et aComp!&gnp les déterminations les plusgraves sans lui on dire un mot. Par contre, ceux qui voulurentticservir de l'intermédiaire du P. SutTren pour travailler a la rocon'citiotiondota mcro et du Bis. soit en iQtOsuiton <Q3<,n'eHrent

qu'a setouer de sa prudence et de safe<meto. M'est-ca paa lui quiHtt d~ttut du séjour a Compieguo, orfssa Mario de Médicts dedonner par écrit a Louis Xttt tes assuraocesquit lui demandait?Mais&cote dos hounetes gens qui voulaient user do son imtucnce

pour accorder tes partis, il y avait tes ~ena intercala a la cunt!.

uuatioa d'uao rupture. Ceu~ci so gardaient sons aucun doutede dévoiler ioura plans funestes au P. Suffren, oi comme il t'écritau P. Ccuér~ quand il 8'ouvr.tit tui-meme à eux, il n'eiaU pascompris, iln'était pas écoute. Non, le religieux qui a et6 vingt'stxnns confesseur do Mario de Mediois,et prca de cinq ans confcs-

t. ~<'<M'!<fe~</e~bnfMM~J~o~M~,p.2M.

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<0t SOfS MCHBUEU. PMEMtËREPAHTtE.

seut' tant ensemble dn mi etde sa mère. au mnmani~M Mseur tant ensemble dn roi etde sa mère, au moment des relationsles plus tendues entre les deuxcours, sans faire aucune démap-che qui lui en!evat J'estime de l'une ou de J'autre, sans commet.tre une seule imprudence capable d'indisposer l'une ou l'autrecontre la Compare de Jéx<M,ce retigieux-îa Mepeut avoir étéun homme « trop simple et facile a abusero il fut un homme

qui 60renfermait saintement dans son rote: voilit toutRien n'exptiq'te micox comment il put se méprendre sur tes

intentions do Mdr!e do Médicis que le ton de h correspondanceentre co)te-oi et le roi dans tes premiers temps du séjour en

t<e!g!que. Elle parte te langage de t'innoeence méconnue et

persécutée elle accuse, non son fils, mais te caruinat de vouloirsa porte. louis Xt)t, devant ces protestations se montre ptutotsévère. Uans une tettre inspirée par Hichetiou, il <r.titod imagi.naires les rigueurs dont etto se plaint. Je suis d'autant plusfâché, lui dii-i), de la ~solution que vous avez prise de vousretirer do mes Ktatb, que vous n'en aviez point de vcritabte

sujet. Assurément t'orpueit et la ~ncune inclinaient la rpiue at'e~a~ration ctto oubtiait son propre tort, celui do u'atoir

point suivi à Compiegno tca conseils du P. Sunrcn et do ceux quivou!ni<'ntlui persuader ta soumission. Mais,en admettant cellefaute, il est tficn pt'rmM do reprocher il ttichetieu sa conduiterusée et son ambition imp!acat'tc.. t<a dureté, dit M'~de Motte.vittp, avec taquotto il traita la reine mère, sa maitrt'sse et sa hipn*faitrieo, pendant son exil, diminue de

tM-aucouptes louangesqM'"ndoit à sa mémoire, fttest ~ons do ce tompt m'ont assuré que[te r"if n'eut point dessein de ce qui arriva. & (~mpi~ne;mais, peu apWa, le cardinal lui nt 'omproadre qu'il tattoitdétruira toute cotto cauatt' qui portoit la reine n~'M a hrouittnrt'Klat. et que pour co mit il fattoit t'arfétct' quelquo tempa, apr<'slequel, toua ceux de son parti étant motta uu prisonniers, ou laferoit revenir; mais cotte princesse ayant passô en Ftandre ~<'qui fut, à ce qu'on dit, pratiqué partui.mêmo il lai fut ais6 dodéguiser la vérité au Moi(ion«ta <'tlui pcrsnadefquo l'absence dola reine sa mc~ était nécessaire au repos dp son royaume~, n

0. Marie de Médicis, durant son séjour dans les t'ays-Has. eutmointea occasions de montrer les sentiments qui rantmaicot a

t. fouqueMy.~<aa.<~M& ~.Waf~~<-.Wf'fft <~(fc ~ouh.VW.p <5tet Mt*.

2.MmotfMde.Modomede ~oMettffe«d)t. Mtthaud,p. <&).

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PEXDAXrLESORAMSCEH COUR. 40S

nites. « A Mona ~cp!tla P. Sn(!*f~nta raina m&Ml'égard des Jésuites. « A Mona. éorit le P. SnHren, la reine mèrea déjà donné de grandes marques de bienveillance envers notre

Compagnie et a re<;u avec beaucoup d'affection ceux des nôtfea

qui t'ontsatuée. Le jour de la Saint-Ignaceelle osl venue dans notre

église, et durant une demi-heure elle a prié avec ferveur notreBienheureux P&re. On parle de partir bientôt pour Bruxolles etde visiter tes pieux sanctuaires de K&tre-Damodo Hâtes, de Notre'bame d'Aspremont.de Notrf-Uamodo Foix, et les villes les plutcétèbrea de ce pays, comme Anverset Lille

Marie de )!~d)eis était depuis quinze jours la Mona, tors~ucl'infante habette vint de ttruxettes pour rinvitpr ù se rendre danscelle ville et l'y accompagner. Kue tut accueillio par tt's ttabitanttide la capitalo avec tous tes honneurs dus à la mère de ptua!euMsouverains~. Connue ou lui présentait los autorités du pays ettes supérieurs des ordres religieux, on la vit s'entretenir famith'-rftnent avec le P. ttecteur du cottt'ge Uuet~ues jours plus tard,désirant visiter les églises, etto comntem a parcelle des Jésuites.[et; apr~a ;) avoir fait ses pri'-res, <to tut voir toute la maison,en taquotte elle rct eut dext'<'tpsj toute!) surtesde satisfactionsElle gotua surtout te compliment en vers que dans chaque dM-sion lui adressa l'un des ctoves~.

An commeocotuent do septembre, toujours accompagnée doson confesseur et de tintante, elle <!tune excursion AAnvera' t.agrande tité, <?<!portait noblement le nom demëtropotodes arts,lui lit une réception digne de son rang. Elle visita tes églises,orgueil de ta vit<p; elle se rendit t'impritnerte ptantinionno oùttatthasar Morotuscotuposa son ~toge en vers latins; etto fut chezVan Mct<qui poignit son portrait; puis etto n'oubtia point tesfaunes, ui leur Maison protège, ni tour coUegp. Los eh'vps luiotirirent la représentation d'une tragédie: elle s'y trouva envi.ronneo do toute sa er )r, et le .V<'<cM«'/f~MfOMn'a pas manquédo narrer avec cotuphusanco cet événement. uOn lui avoit prépareun théâtre couvert ct richfment pare, aOn qu'ette fnst t.rs de

t. LfXteduP. Su~coaoP.(Ma~at,t" eoat<Mt(~Moch,Bptot.ad Cto <.09.neLe8eKe,W~.fttF<<-u<e~<f<M<«-<(po~f'Af<~tMe<Fe~a~~)em~MdaMilei WMM.f<.i~.BM. p. t?. Cf.OetMeM.~0.~ de~.We de ~d~'A G

~oa<.<!M<<<MMo~de f<<fa~o~ << ~~A~o~ede ~w, t" <Me,t. X)Vp.491.t~o*?' au P.

t"Mdt.Btts., Kpttt. Oen., t,163/)0IIUa).

4. te ~~e"M ~ftafnh. t. Sv)), en. 1631, p. !M.t. Co~dMa.Ntt~. Sof.~t.. P. v(,). XVt,n. 2M.-Oo~ac~, OD.e.a:.6. le ~cM'M~/)'anfo~,p. )03.803.

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406 SOUS HtCHEUëU. t'REJUlÊHEt'AtWE.

la foule du peuple, et les dames de sa suite. Elle demeura fort

satisfaite et loua ce qu'elle avait vu de l'aetion, laquelle ne peut

estre achevéele jour même, qui estoit !e neuvième de septembre,

pour n'avoir esté commencée que sur les quatre heures après

midi. Auparavant la reine était allée à la chapelle des élèves

pbur prier et entende le sermon qu'y fit le P. SouQran

Ce dernier, dana une lettre du 25 septembre, ajoute quelques

détails précieux &recueillir.. Votre Paternité a sans doute appris

!"t. belles rceoptions faites à la reine n~o par nos t'êres de Muns.

de KruxeUeset d'Anvers, combien elle-même nous estimp, avec

quoHe amabitité cHe a visité xca ogHsea. nos cotises, même les

chambres et tes bihtiotbequea. Tout dernièrement elle est restée

presque seule, les portes formées, a considérer dans le pius petit

détail !a magnitiquo ornementation de reguso do notre maison

professe.Oana la n~me tettro le P. Suifren annonçait au P. Ct'nérat que

Mariode Medicis avait décidé de retourner bientôt &Uruxenes. et

de s'y <!xorjusqu'à ce que Dieu eut changé te ctuur de son i!ts.

« Lex ~tfaircs. ajoutait. sont toujours dans le mémo ciat. t."

reine o~t bien r<'so!ucde ne rien entreprendre de contraire au~

intcrcta du roi ou du royaume. Toute pensée de guerre ou do

rccuufa aux armes est loin de son esprit. Ceux qui sunt venus lui

faire de tiembliibles pwpofitiooa ont été ëconduita, et per~nnc

n'osa plus lui tenit pareil tangage. Ku France. e!i« pouvait «

ppiue respirer, craignant continuellement ou une captivité plus

dure. ou quoique péri! poor Msjours, Ici, a!!o vit p!uatr~nquiUe

et plus a t'aiso. ne s'occupant que de parcourir les villes les plus

importantesdo la tto!giquo uu tca principaux sanctuaires con-

aacrétt a la ttienheurauso Vierge.

« La aamaioe derni<'ro, la Sëréuiasimo tnfhnto a envoyé au rai

très chrétien la doyen de Cambrai, aun do trouver quoique voie

a un accommodement, et Son Aitcsao ot!e.méme N'onre tout

t'ntt'-re pour y contribuer; mats jo crains bien que toutes cef

tentatives ne soient inutiles. La reine more, me somMe't-it, ne

peut se promettra aucune sécurité en France, tant que t'r~minen-

tiasime cardinal do Richelieu conservera auprca da roi l'autorité

et l'influence dont il jouit en ce moment. S'il a été aasc!!puissant,

tomme la reine me l'a souvent répété. pour la séparer du roi

alors que, quinze jours auparavant, celui-ci l'avait assurée, les

1.~McB!.p. M3.Cf.DeLeStMe,op.Wf..p. M-69.

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PENOAKTLESORAGESDE LA COUR.

larmes aux veux. qu'il n'avait jamais pense à pareille chose et

<m'it aimerait mieux mourir que concevoir un tel dessein, ne

pourra.t-it pas recommencer, qo~od il le voudra, en disant au

roi qu'ainsi t'exigeât t'ictëfet de t'Ëtat et le bien do me Et

alors la nouvelle situation sera pire, et la seconde ~vite pma

sévère flue la premR're. Votre Paternité devine comu'on tl mest

difficile de tout concilier, et même de donner tel conseil plutôt

qu'un autre. D'un cote, si la reine retourne en France, n'est-il

pas a craindre que matgré toutes les promesses qu'on lui fera, –

on lui en avait bien fait en ma présence, qninze jours avant sa

détention ACompiègne elle n'ait à supporter tes mômes anronts

que par le passé et peut-être do plus graves? car il est prohabte

qu'on la surveillerait do plus près, pour t'empêcher de sortir

une seconde fois du royaume. Maisalors que dirions-nous, moi et

tous ceux qui auraient conseil ce retour? D'un autre cot~. si elle

ne rentre pas. cet exil perpétuel, outre qu'il ne lui sourit gut'ro.

servira do continuel prétexte a des troubles ou révottes on

franco.« Quanta moi, j'essaie de toutes mes forces de ramener la p!)t\

<?tla sécurité, mais tous mes onorta sont inutiles. Le auuvenir

d'un passé que je n'aurais jamais pu prévoir, autorise do triatet

provisions pour t'avenir. J'écris tout ceci avec simplicité a Votre

Paternité. afin qu'ctto Mche qo'Uno dépend pas do moi do proou.

rer la paix au royaume de France, et que, dans sa pateructto

<har!to, et!e vouitte bien me au~erer quoique bon conseil daus

uno anairc si dt'ticato et s! dimcite. Je fais. comme je le dois,

tti grand cas do sa direction qu'H me seraaise do m'y conformer' n

tt n'ëtait pas facile au P. Vitelleschi, de donner au confesseur

da tareinc mère une direction précise dans une affaire trcscom-

ptoxo dont il ignorait to<dessous et tes circonstances particulières.

Co que je puis dire en générât, repondit.it, c'est que vous ferez

nno tMuvretrès agréante a Dieu et digne de votre pietô en travail.

tant a!a pacification des esprits et a raOermissement do la paix

que le Fils da Dieunous a tant recommandée et qui, noua te savons

par expérience, produit do bi bons fruits. Je suis persuadé que

Votre Révérence, avec sa prudence et son zèto habituels, n'omet-

tra rien pourprocureruno enviable concorde, si desiréede toua~.t.s,

7. Après six semaines environ de séjour a Anvers, le P. SutTron

t. t~MMdoP.SofrMOaoP.GMMt.H Mpt.M9t(PMM!MBp!«_.t 1.R.M}.2.i~UMdoP.0<n<M<auP.Safffeo.18Mt.MM(PMnett.BpM.Oeo..t. V).

Page 421: Compagnie de Jesus en France 1910

4<~ SOUSMCHEU6U. PMMÏ6RKPARTtE

suivit Marie de Médioisà BraMttes. Sauf les préoccupations poli-tiques, il se trouvait, disait-it, aussi heureux qu'en France, grâceà la chafite de sea «bien aimes Pères et Frêpes' Mdes deux noris-Motea provinces de Belgique. A Bongrand regret toutefois, t'igno-rance de la langue flamande lai interdisait presque tout minis-tère en dehors de la cour. JI consacra ses loisirs à recueillir lesmatériaux de son beau livre, ~iwt~ cA~«'Ht<~ qui ne devaitêtre publié qu'après sa mort. n'eptrevoya!t ~ucun espoir derentrer en France. La reine mère restait convaincue qu'elle n'yvivrait point tranquille tant que ie card:na! de Richelieu détien~drait le pouvoir, et l'on savait que le roi no sacri6era!t point unministre qu'il regardait comme n~oessairo~.

Aussi bien, ni Louis XtUni Richelieu ne aemhtaient désM-er!eretour de Mariede Médicis; celui de Gaston d'Ortéans leur impor.tait davantage. « On travaille en ce moment, ectivah le P. Suf-fren te 8 ootubpe i63i, Aréconcitior Monsieur, fr~re du roi, avecle cardinal, et &te dëtoumer ainsi de la pieuse et tendre tu!ee-t!on qu'il avait montrée jusqu'ici pour sa n)~re. La Mine nel'ignore pas et craint la réussite de ce projet; car, detaiss~e deses deux Bta elle entrevoit toute une suite de nouveaux nialheurs.Je !aiMo&penser à Votre Paternité queUea sont tes angoisses demon ameau milieu de tout ce que j'entends et je vois. Depuis dix*

sept ans que je suia à la cour, je sais par expérience la ten-dresse que la reine a toujours eue pour le roi et son royaume,tout ce qM'o!!e a fait et sonNert pour !'uu et l'autre, toutes lescalomnies répandues contre elle en Franco et &t'etrangcr. UneNote chose nous coasoto, c'est que lavér! sera connue un jouretnousdetivMra~.

Tels étaient, on peut ta eMM~,les vrais sentimenta de la reinemère au moment où le P. Snn~en écrivait, mais tes choses ne tar-dèrent pas tachanger de face. Latentative d'un accord entre Cas-ton d'Orteaos et Richelieu ayant échoue, le prtnco n'bésitera pasà demander a<MEspagnole des secours d'argent, même à leverdes troopos, et Marie de Nadicia, entonrée d'intrigants, unira sacause a celle do Monsieur soutenu par le dno de Lorraine.

Au premier abord, Charles tV n'avait pas vu sans dépit lefrère de Louis XIII se réfugier dans ses Ëtats. La seote présencedo prince n'attait-ette pas attirer les représailles du gouverne-

t. <<tttedoP.Su~fen.25Mptembte,<MJ&<:)Mp.t~3.LettredoP. ttotffenaup.Q6a6Mt,8Mt.<6M(~mndseEp!:tohB,t, o.M).a.MtredoBMt.teatd~eM~.

Page 422: Compagnie de Jesus en France 1910

PEKOA!~ LES OMGES DE LA COUB. 4<~

ment français? Peu a peu ses appréhensions se dissipèrent, à l'idéedes avantages qui résulteraient d'âne alliance avec t'hédtiep ppé-somptif de ta couronne. Or, deux ans plus tôt, durant un séjourà la cour do duc Charles, Bastou avait paru distinguer sa sœurcadette. Marguerite de Vaodemont, atoraagée de t5 ans. Ontnintentendre qu'il ne devait pas songer à trouver asile en Lorraine,s'U ne s'engageait irrévocablement avec la jeune princesse.Monsieur promit de l'épouser, et aussUût U fut reçu à Êpioat ûùs'était retirée la petite cour, chassée de Nancy par une maladiecontagieuse. Marie doNé<He!sdoson côté approuvait le projet demariage; et!e en pressait même !aoeMbra<ion. Nais la cérémoniedut être ditMrée à cause des formalités a remplir vis.f'.vis du roiet de la cour de Motn".

Entre temps, Gaston pratiquait des intelligences avec lesEspagnol et les gouverneurs de quetques provinces françaises;.le duo de Lorraine, sous prétexte ae renforcer les armées impé-riales contre Custavo.Adotphc, se mettait a tever des troupeseues étaient en réauta destinées à servir sous !e duo d'Orléans,lequel devait entrer en Franco avec une puissante armée pourobtenir du roi M«!M«Mx/t~t le consentement a son mariage. Hdevait bien prévoir, en effet, la puissante opposition de LouisXIIIet do son ministre. L'un et l'autro, aux nouvelles reçues deLorraine, furent vivement blessés to roi ne pouvait agréerl'alliance matrimoniale de son frère avec uno famiite J~dia rivatcde ceHedes Bourbons, et ttichatieM supportait mal les entraves

apportées à ses grands desseins contre la maison d'Autriche t.L'abbé du Horat fut donc envoyé A Charles IV, avec ordre d'e~i'gcr des e~pticatious sur tes levées de troupes et de demanderce qu'il en était du bruit d'un mariage de Monsieur avec laprincesse Marguerite Pois, comme déjà Fon savait Aquoi s'entenir, Louis XUt à la têto de son armée traversa la Champagne,et menaçant les frontières de la Lorraine it s'arfeta dans HetaaveeRichetieu; pendant ce temps-la le maréchat de Lardée

s'emparait de Vie et do Moyenvio,places fortes occupées par desdétachements impériaux. Le duo Charles n'avait plus qu'a serendre à mère?. Par le traité de Vie(0 janvier i632) il teooncaità toute atUaoco avec te< ennemis du Foi~livrait pour trois ans

t. JtMnMtfMde 0<M<Ott(t'0~<toM,p. Ma.68?. D'aauMoawtHp,op.t<t.,p. ZB9.Mt. – ~MmotfMdeHMeMeM.Il. p. aaa.

9. JMAaot~deMtMtee,t. tt, p. aN. –te ~<'CMM/ir<t<tf<i~.t. XVH,Ma. tMt.p. 2M.–D'Haa&MntUte,op.f«., p. 2Met 6oiw.

Page 423: Compagnie de Jesus en France 1910

SOUSMCH6UEU. fREMiÊM PARTtE.

..w v m f 9' 4 Il a _.n v. 1la ville de Maraal, sa principale forioresse, et promettait do ne

donner aucune retraite à Monsieur, ai à la reine mère, ni à leurs

partisans. Naia ces engagements arraches par la contrainte,Charles tVcomptait bien ne pas tes remplir. Louis XtH )ui ayant

signifié son opposition au mariage projeté entre son frère et

Marguerite de Yaudemont, it protesta que cette union n'aurait

jamais lieu. Or, quelques jours auparavant, le 3 janvier au soir,a Nancy, dans une chapelle du prieure de Saint-homain. en prc-seuce do Catherine de Lorraine, abbesso de Remiremont, du duc

d'Elbeuf, de Puylaurens et de la dame Nouvelette, gouvernantede la j<:une princesse, le mariage avait été béni par Frère Atbin

TeUier, de l'ordre de Saiot-Benott, auquel le cardinal Nicolas

François do Lorraine, évoque de Tout, avait donné tout pouvoir'.Aux termes du traité de io, Monsieur devait quitter la Lor*

.raine. Le roi lui ourit l'oubli du passé et son retour ù !a cour

il préféfa se retirer auprès de !a reine mère à BrnseHcs~.

Durant teur séjour & Mots, Louis XIII et Richelieu téntoi-

gnèront plus d'une fois leur bienveillance pour la Compagnie de

Jésus. Le P. tsoaco Armand, alors provincial de Champagne,accouru de Pont-a-Moussou pour ïts saluer, reçut d'eux le plusaimable accueil, Le jour do!a Circ'tocision (iu3~), fête très chère

aux Jésuitet, le roi vint à J'église de leur collège pour y com-

mencer d'une façon vraiment chrétienne la nouvelle anm;e; to

cardinal y'cétébra la sainte mosso. Le soir, des musiciens do

la chapelle royale chantèrent tes vêpres qui furent suivies d'un

sermon auquel assistèrent Louis X!H, Anne d'Autriche et ie"

principaux personnages de la cour~.

8. Le i3 février le roi partait de Netapoar retourner en France.

Il n'eut pas plutôt quitté la Champagne que Chartes IVrenouait

des intelligences avec les ennemis du royaume. L'empereurFerdinand s'engagea, aussitôt qu'il aurait repoussé Custava-

Adotphc, & envoyer 00 Lorraine une puissante armée pour

reprendre Marsal. Le roi d'Espagne, Phitippa IV, promit au duo

l'aide de ses nuances et de ses armes. Maisaucune de ces démar-

ches n'échappait à la perspicacité do tUchoMeu. Dans un con*

seil assemblé parle roi, il dévoita le complot et demanda des

t.Gtt~.op.f~t.H.p. a<9.9. te Afc~cMM/W<nMh,t. XVnt,eu. t632,p. t?-t0.3. Let~eduP.G<o<MtauP.Atmend,tS Inars<Mt(Oampan.,Spïst.Gea.,t. )).

AnoateetM: (O~mpsn.hht.,t. 1.n. <a).Cf.CotdMa,MM.Soc.~MM,P.Vt.t.X~tt.2)5.

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PEXDAKTLESORAGES06 LACOUR. 4U

ersiaues contre te dao de Lon'a~e. Mprince sansMesures énergiques contre le duo de Lorraine, Mprince sans

capote, saus foi, sans prudence, fourbe, déloyal et peu sage,~oimécontre le roi, lié partioutiérementà ceux qui en voulaientà SaMajesté LouisXHLapprouvanHapoutique deson ministre,~e remit en route pour aller prendre le commandementde sonarmée. Le 13 juîn les ducs de LaForceet d'EfnatoccupaientNomény,le lendemain Pont'â-Mousson.Le roi, de sonc&té,aprèss'étM emparé de Bar et de Saint-Hihie!, arrivait le 2~juin sousles tnurs de Xancy.Laville mal ravitailléene pouvait onr'r uae

longue résistance Charles tVune secondefoiademanda la paixet son pardon. Le traité de Liverdun (2Cjuin m33) lui enlevates villes ot citadelles do Stonay et de Jameta et tout ïo comté

deC!ortaooH H devait en outre exécuter les autres clauses dutraité de Vie. et son fr~rc, le < ardinatNicotaf-Fran~oia,démen-tirait eootage jU9<p)'Ah redattion des placespromises. Aus&itôtle prélat se rendit auprès du roi à Pont.a. Mousson

L'ancienne Histoire et les ~M~ .4Hnue/ de la Compagnie<'ntgardé quolques souvenirs du passage de Louis XtMdans lavieille cité universitaire et de sa visite au fo!)~e des Jésuites.S'il y fut Mcu avec courtoisie, on s'abstint cependant de solen.

nelles manifcatationa Pont'a-Moussonétait une vi!telorraine oùle roi avait pénétré en vainqueur plutôt qu'en nmi. Aprèsavoirassisté dans régUaedes é!èvea à la célébration des saints mys-tères, il entra dans l'intérieur de la maison et visita toutes lesbasses. Aux murs étaient suspendus des tableaux ~présentantdes siègeade villcs, des triomphes, des Jens, des festins et plu-sieurs autres sujets empruntéa à l'histoire romaine. Uinterrog<*ales enfants, leur demanda t'oxpucatton de toutes ces choses ets'entretint famiMérement avec eus. En passant prés do la

chapelle des Congréganiatcsoùse conservait le Saint Sacrement:

Voita, dit-il, mes deux dévotions préférées, la Sainte Eucha'ristie et la piété enversla Mèrede Meu. Maisit ce se contenta

pas do paroles aimables.Songeant aux calamitésque la guerreentralnait après elle, Mvoulut en préserver les propriétés du

<'onoge.H les prit of8cie!kmont sous sa protection, et, par unordre du jonr, défendit aux so!d&tsde loger dans les êdinceaoude commettra aucun dégât dans toa champs. On vit alors seréaMsartes paroles du poète courions et sujets a'empMSséMntd'imitfr le roi/Richelieu voulut bien donnera la communauté

1.~MMofnMde MfA~teu,p.888. DeHaMaa,op.Wf.,t. «t.p,?,6.

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4)~ SOUS RtCHËUBU. – PREMtERE PABTtE.

des marques signalées de son estime le maréchal d'EfQat vintdiner au collège et demeura toute ta soirée au milieu des Pères,les traitant avec une exquise simplicité. Les officiers préposes àl'établissement des camps s'enqnirent avec soin où se trouvaientsitués dans les environs tes domaines appartenant à la Com-

pagnie, afin de les préserver de tout dommage. Totte fut ou la

vigilance des chefs ou la réserve des soldats, que dans un

jardin ouvert durant plusieurs jours à une foule nombreuse,personne ne se permit de cueillir aucun des fruits murs quipendaient aux branches des arbres

Le 7 juillet, lorsque les places fortes exigées de Charleseurent été remises aux garnisons françaises, Louis Xtit quittaPont-à'Mouxsonet la Lorraine.

9. Cependant, x Bruxelles, Caston d'Orléans n'était pas restéinactif au milieu des fêtes données en son honneur. H rêvait ànouveau de rentrer en Franco tes armes à la main. De puissant:!personnages lui avaient promis leur concours et parmi euxHenri t! de Montmorency, alors gouverneur du t~angueduc, le

premier des grands du royaume Mécontent d'être tenu en

suspicion par Richelieu et flatté du titre de connétable qu'on tttbriller à ~es yeux, it crut généreux do se mettre à la tête d'unparti qui ramènerait & la cour la mère et le frère du roi. Miseen évcit sur ses agissements, sa fe'nme. Marie-Félico des Ursins,s'enorca, croit-on, de le faire revenir sur ses pas2. tt était troptard le grand seigneur voutut rester Sdèle A une parole donnée

imprudemment. Toutefois it avait déclaré à Monsieur que sonconcours ne pourrait être elfectif qu'à la fin du mois d'août,après le vote de subsides que tes Ktats du Languedoc devaientmettre à sa disposition. Avecsa légèreté coatumière Gaston netint aucun compte de cet avertissement. Dès la fin de juillet, àla tête de dix-huit cents chevaux, rebut de t'armée espagnole,it se jette en France par le Bassigny pour gagner la Bourgogne;

t. Annales<M2(Campan)aehistoria,1.1,n. t8).Cordara,~M~o Soc.JMM,P. Y).). XYU,o. 2t5.

2. Nous MtMtM sur ce point tea CAfOM<?MMde ta ~)<o«oM. Cf. Fttche, AMmot~M<M<la vie. de AfnWf-f~Mfe des ~r~'x) do/< tM cAro~t~MMde la ~MMo<<oa,)'. t62-tM. L'aateor a ot))M aurtoat un travail manuscrit, probablement composépar les vtettandtnMjte Moulins après la mort de la duchesse, et eensen'é &ia Vkt-taUon de SeveM Mas te titre de ~~M~M «mp<e< e~ffM~Met de ee ~)<oa a pu«tt'c~ de certain de /M cottf<M<<e<'< f~< t'e~tM f/e ~t .t/~atae duchesse de~o~morpMey, tn-f de 475 p. Rappelons qa'apf~ la Révolution t'ancteo monastèrede Moulins fut tfaoeK~ a Nevers avec tout ce qu avait pu Muter de sea ttesors.

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PEXDA'STLES ORAGES DE LA COUR. ~3

poursuivi par l'armée royale, il traveMc sons encombre le Cba-rolais, le Bourbonnais, la Limagne et le Rouergue, et arrive,ses tronpes fourbues, dans les premiers joara d'août à Lodève,ville du Languedoc, dont t'évoque s'était déclaré pour lui, ainsi

que ceux d'Atbt, de Ntmes, J'Uzès, d'Aleth et de Saini-Poas*.

Surpris avant d'avoir pu achever ses préparatifs et soulever laprovince, Montmorency réunit en hâte quelques régiments, sedéclare pour Monsieur, gagne d'abord quelques villes à sonpartie et, inférieur en forces, ne craint pas de se mesurer avecl'armée de Scbomberg ACastetoaudary. On sait le reste. Vaincu,blessé et fait prisonniet, 1 infortuné duc est conduit à Lectoure,en attendant son procès'. (/uc)ques jours plus tard, Gaston d'Or*ïéans. assiégé dans Béliers, fa!sait la paix aux trois conditionssuivantes i" renoncer à toute intelligence avec t'Ëspayne, laLorraine et !a reine mètf; 2" demeurer en tct lieu 'tue le roiaurait agréaMe: 3" ne point s'intéresser au châtiment ~uf leroi ferait do ceux qui t'avaient suivi. Pur la dernière il abao.donnait, sans le savoir. Montmorency à la hache du bourreau~.

On chargea le Parlement de Toulouse de Juger le gouverneurdu Languedoc; le roi eHa cuor se rendirent dans cette vitto.et Richelieu réctama un châtiment exemptain'. Le coupablepourtant inspirait un intur~'t universel. Xon seulement parentset amis, cardinaux, grandes dames et nobles ~igneurs a'enor-cèrent d'exciter au cœur de Louis Xttt un sentiment de com-passion mais les gens du peuple eux-m~mes sollicitaient hau-tement la clémence «'yatc; tes églises ~e remplissaient d'unefoule pieuse qui criait grâce, miséricordes Le roi et son ministrerestèrent Inuexibtes. tt faHo)t,ditR:ct<etipu, montrera toustesparticuliers que, quand m~metes grandsse sauvent, tons ceuxquiadhpront&touM desseins n'évitant pastapoine qu'ils méritent". M

Montmorency nt preuve dans ses matheurs d'un courage ma-gmBquo. Depuis qu'it avait utc conduit à Lectoure il ne songeaitplus qu'à se préparer à la mort et il en parlait froidement,comme il aurait fait des dangcrf d'un autre. Seules, !'afQictioa

1. WMO~Mde Ca<~o)).p. M~).&94.2. N~re ~f'ra~ to~M~oc (M)t. M~at). t. XII, preovM. n. 5t0.~h.~ p. 60S~95.ettmd. SehMBb<M8&t\Richelieu (N<<<.du ~«~e~oc. t. c., n. 644).4.DeT.NMofi t< (Mhm retiré )t écrira à Ma frère tt ao cardinal pour MMtdte~la vie de te!at qatt avait entrât~ dacs ta flotte, mats Me M~ea arrlverong troptard.5. Le Mercure ~ottfoi~. p. 869,870.6. ~MO~M de ~c&eMctt, p. «9.

Page 427: Compagnie de Jesus en France 1910

4<t SOUSMCHEUEU. PREMD~EPARTIE.

de sa femme et la peine de ses serviteurs ébranlaient parfoisla fermeté de son esprit, mais il puisait dans une foi profondeet dans la réception de la Sainte Eucharistie une résignation

parfaite à la volonté de Dieu.

Transféré à Toulouse à la fin .d'octobre, il y arriva le a? sous

la garde d'une nombreuse escorte la foule qui l'aimait lui St

une ovation et faillit même l'arracher à la justice du Parlement.

tt fut enfermé dans une salle de l'hôtel de vUte et dès le lende-

main matin il fit prier le cardinal de La Valette de lui envoyer

un confesseur, autant que possible le P. Arooux, supérieur de

la maison professe des Jésuites'. Prévenu de ce désir, le garde-des sceaux objecta qu'il n'était pas d'usage de donner un con-

fesseur aux criminels avant le pron"ncé de l'arrêt. On dut en

référer à Richelieu, puis au roi. HnBnvers 6 heures du soir 1~

maréchal de Brézé vint avertir le P. Arnoux de se transporterà l'h&totde ville et d'y demeurer le jour et la nuit autant qu'ille jugeroit à propos et le puurroit~

Leduo eu voyant entrer le religieux pour lequel il avoit une

aifection particulière temoigna une joie sensible. MonPore,

lui dit-il, je vous prie de mo mettre tout d cotte heure dans le

chemin du ciel !e plus co'trt et le plus certain que vous pourrez,

n'ayant plus rien à espérer ny u souhaiter que Dieu. Le

P. Arnoux luy proposa co qu'it y a de plus rude dans ta péni-

tence, uun qu'il pût tirer du supplice qui luy estoit préparé

une couronne paroitte a celle du martyre et il ajouta sur ce

sujet des considérations si efOcaccs que le prisonnier conçut

dès lors un ardent autour de iactoix. IlAyant, disait-il, un regMi

extrême d'estre si éloigné d~ l'innocence do mon Sauveur, co

m'est une grande consolation do me rendre semblable &luy parla conformité de mes peines.

Le roi et le cardinal avaient fixé leur déport do Toulouse au

30 octobre, comptant que la senieuco serait ro~duo et exécutée

le 29 qui était un vendredi. Le duc aurait «ouhnité que le juge-ment fût différé d'un jour afin de pouvoir se préparer à une

confession générale et « se fortifier par la vertu du Saint'Sacre-

ment Il contre los faiblesses do la nature; il pria donc le Père do

faire tout son possible pour lui obtenir cette faveur~.

t. ~Mmo~MdMtfMe~e~MfHMfMx~.pafBtmnnOocM!,Mtno)nocut.))re~fA~.cw.de<Wt<.<fe~anc< 2'~fte, t. tV.p. 6&.?2).

2. GtitTet, ~o<M (tM~M de ~OM<<XIII, 1. Il, p. 345, 8t0.

3.~motfM~eJMoMfmoMMt~,p.?2.7t.

Page 428: Compagnie de Jesus en France 1910

PENDANTLESGRACESM LA COMt. ~&

Lorsque le P. Amoux revint le lendemain entre cinq et sixheures du matin, on ne savait pas encore si le roi accorderait unjour de délai, Le duc conjura le sieur de Launay de 8'eo informeret de faire une nouvelle et pressante demande. « Ne trouve-riez-vous pas bon, lui répliqua celui-ci, qu'on soUicÏtat la grâcetout entière'? Leduc besita d'abord, puis, sur l'avis du Père,il consentit à ce qu'on lui proposait. « Dites à Monsieur le cardi-nal, ajouta-t-il, que je suis son serviteur et que s'il veut biennecbir le .'œur du roi à la misërMorde et l'engager à me laisserla vie, je vivrai de façon à ne lui donner jamais aucun sujet des'en repentir. Assurez-le en même temps que si le roi et sonconseil jugent que ma mort soit plus utile à l'État que ma vie,je no demande point que l'on fasse rien qui soit contraire auservice du roi pour prolonger mes jours. U Bt ensuite sa con-fession genëra!e, entendit ta messe dans la chapelle et y commu-nia. IlMonPère, dit-il apr~-sl'action de grâces, qui a dedans soil'auteur de la vie no craint plus la mort; j'espère de voir bien-tostce bon Dieu '}uejo viens de recevoir en sacrement~. »

apprit au sortir de la chapelle que le roi accordait le de!aisoUicite. a Aquoy il répondit que, bien que ce dë!ay ne lui sem-t)!ast plus nécessaire, il tacbet~it de ménager cette grâce, sans

perdre un seul moment du toisir qu'on tuy donnoit, pouf 6c

préparer à bien mourir. tt passa le rcato de la matinée a s'en.tretenir pieusement avec son confessour. et s'occupa t'apr~s'midiit mettre ordre tases ouaires temporetics. Il pourvut à la dispffsition de scs biens et à diverses iiberatit~a envers ses serviteurs.Se souvenant do <ro!atableaux de grand prix qui étaient dans sonhôtel à Paris, il légua t'un A la princesse do Conde, "sa sœu)',l'autre à la maison professe des J~Mtitcsde Toulouse, le troisième,~présentant le martyre do saint Sebastien, au cardinal do Riche*lieu

Cependant le de!a< qu'on avait obtenu Ot renaMro un peu d'es'

p~'rance; toute la cour se mit en mouvement pour arracher aLouis XIII la grâce do Montmorency. Leduc de Chevrousc, Saint-Simnn favori du roi, La Vauput gentilhommo de Gaston, furenttes plus empressas, et surtout la princesse <!eCon~Aqui onritdoremettre entre les mains du cardinal ses deux nts comme gage

t. Le~effMM~anfo«.t. <vnt,aa. t6Ji. f. 879.2. OtXret. op.t«.. 1. Il, p. 3)7.3. AMme<fM(le Won<M<of<'a<<,p. 7~.Le AtetCHt~ /)'atfo<<, f. 87&,c!o.

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H6 SOUSHtCHEUEf. – PREMMRBPARTtË.

de la udéiité de son frère Si personne ne parvint à Oéchir le

monarque justement irrité, c'est qu'il avait fait sienne la maxime

de Richelieu MEn matière de crime d'État, il faut fermer la

p&rte&tapitiô~t J)

Le 30 octobre au matin, le duo de Montmorency fut conduit

de l'hôtel de vitte au palais, où tes jugea siégeaient soua la pré-'.idonce du Garde des Sceaux. La rébettion étant manifeste, io

procès ne devait ôtre ni long ni difficile. U'aitteurs l'accusë étaitrésotn à ne pas défendre sa tête, mais, sur te conseil de son con-

fesseur, à dire simplement la mérite: il avoua tout voire il

s'accusa, s'il faut ainsi par!er, se calomnia tuy'mesmc, atin de

souurir la peine do tous ceux que sa considération faisoit crimi-nels Le président, A la Hn do l'interrogatoire, lui ayant de-

mandé s'U ue croyait pas avoir mérité la murt J'ui déjà re-

connu la faute dans taquet te je suis tombe, plutôt par impru'donce qu<. pur mance, répondit-il, et j'en demande pardon a

itieu ot an roi Quand il eut quitta la salle d'audience, le sieur

do CndH!ac lut le rapport du procès, et t'on recueillit les voix.

L'arrêt, prononcé d'un consentement unanime, privait le cou-

pable de tous ses honneurs, eonusquait ses biens au pront du

roi ci le condamnait a avoir la Mto tranchéo sur un éfbafaud

dressé dans ta place de Satio.'Toutefois Louis XIII, ayant égardaux prières de quotqucs parents et hmia, ordonn't que t exécution

ao ferait à huis'cto') dans la cour de t'h'tet do vittette retour dans sa prison, le duc de Montmorency écrivit &sa

femme cette lettre touchante Moncher cn'or, je voua dis le

dernier adieu avec une aUection pureillo a celle qui a tousjoutesté parmy nous. Je voua conjure, par te repos do mon âme el

parCetuy que j'espère voir Mentost au ciel, de modérer vos res.

fontimeais, et do recevoir do la main de nostre doux Sauveur

cotto affliction. Je reçois tant de grâce!) do sa bonté que vous de-vez avoir tout sujet do consolation. Adieu cneon* une fois, moncher cu'ur

Oo te voit, dans cette t~mosi nohte. si viguureuaemeat chré-

tienne, les leçona du P. Arnoux avaient promptemont fructitié;

<.Ot)N!ct,op.eM..p.SM,98<. D'Aumtte, '?< MacM Coae~,t. Mt,M<M)3.

3.H)cheMeu,fMfonM~pott~t'e,3*pttUe,th. w,p.2S.3. AMmeffMtfe~en~mofeof~,p. M..t.MtMfet.p.aM.&.OOffet,p.950.–AtMdemofteoattoMeotmoMaty(u)M.aat.,C!oq-CeotaOot-

IxH.t.XX.p.n?).0..Wmo~«~e~n<~OMn<y,p. 10.

Page 430: Compagnie de Jesus en France 1910

t'CXM~T <~S ORAGESCE M COi!R. ~r

mtnhMMMpMadacoaJM~.--–u~

oHPtctne t)Ë <K<).< – T. t<r.

ee n'était point pourtant sans ressaut de la nature. « MonPère,lui dit-il une fois, cette chair voudroitbien resientir et murmurer,mais nous t'en empescherona avec la grâce de Uieu MEt it s'ef-forçait d'obtenir par la prière le secoura divin, o Avec les Je.suites qui estoient près de tuy, it employoit le temps & dire leslitanies de la Vierge. à boiter dea psaumes, a faire dea prières aMou pour son salut et des questions au P. Arnoux pour sa conso*latiou, et entre autres si tes âmes des bienheureux attoient bienvite en paradis, et si, torsqn'ettes sont, Meu teur ta~se ia con-noissance et le soin dos amis qu'ilsont au monde; quoy le Pèreayant fait une r< punseconforme à son deair, it séct ia Um<'nDieu que voua mf donnez do consolation que je ne mérite paN~.

10. Les tout dernieM moments du maréchat de Montmorencyont et< "acontés par maints t)M<oriensd'apr'< tes relations con-tetuporainp!). Pcut-~tre apporterons-aous quciqucs det«its oon.veaux xur co duutnureux <'ve))cnteut nuu-<tes cfnprunterons aune tfttre écrite p.tr l'un de'*c'uopasrnuns du t*rnou\ tfmoinoculaire, dtguo do < r<-ance,et retracaot d'une ptume nnhe desëtn"tiunt encore toutes chauden.

« Quatre heures avant le supplice. le ttoy envoia demanderaudit S' de ~onttnutancv sou bastun de Maréchat de rrance etKonfotticrdu Saint.~prit. Il respondit: ienos. tesvoi!a;jt) tes

rftneta vo!on<icraau ttoy, puisque je tiuia tout a faict indignede sa tf<ate. – Kt ttuia se tournant vera les p~re~jésuites qui

t'as'.itttoient MesPt'tea. dit.it, dotnaode!! u itieu pmx' moy lapf~ventmo, !a Foy, t'Ksp6rance. la charité, et saint Hep.nard, saint ~na*e otMint Xavier. Apr~a, il teurfeit diro h'

pscaume /M ~M~M. ~~< f<c. pu~ on tuy vint dire qu'Hne ttetoit pas tië s'it no voutuit. « Li6. dit.:i. je te veux estre

pour attor au supplice comme J~sus <:hrMt. n pleura de con.sotation ttai~nt le crneiûx; il se repentit de t avoir haMe H labouche. n pria un dt'a gardes de demander pardon au Maréchaldo ttrext',de sa pa<t, et N'étant mif)en caleçon et <'nchemise allaoutr sun arrcst a la chopellc de t'hoste! do ville. Apr''s t'avoir«uy, il dit à Messieurs tes Cunjnnssaires qu'ils remerciassent leParlement, de sa part; que t'arro''t do la jcsticc du Roy csto!t

t. M<~<a.9. WfanffMde~e<t<mo<'M<y,p. so,8).9~Aad<batdeeeUelettre.taote~ contapprendque teP.AtnoMfataetOMcaao~<!edeut-aotKeP~Mpoa~M)MMob~ ..e'Mt.&.dtteoMêoa~taphteaut?ao~odanaa

MOtntnhMManpMsdneoaJMiO~.

Page 431: Compagnie de Jesus en France 1910

4<8 SOUSMtMm~U. – PHENt~RE PAtUtK

pour luy unatrest de la miséricorde de~ieu; qu'on !uy faisoit

grâce dote faire mourir daastaNaison de vute; qu'il en estuit bien

aise pour éviter la vanité qu'il craignait, mourant avec c"urage,

maisqu'il en ostoit aussi marry, mourant avec moins de confusion.

Il rccect la dernière absolution et dit au père qu'il rcssentoit une

si grande grâce f< égalité d'esprit, que cola sout estoit sufOsant

pour ~uvfaire croire en Dieu, quand il ne i'auroit pas creu pen-dant sa vie. Car, dit it, je ne suisjar-.a~atté avec tant do <epos

d'efprit a aucun plaisir, comme je vai~ au suppUcf. Use tnit

nud hty'mestue jusques au nombril, tondit les mains itn hour*

reau, ftontetëquipa~e pitoyatde, panny les sanglotz et gentis-setuons des gardes ft do toute t aMJstanee, dt"<ct'ndit de la

chapenc en la première basse-court. Estant Arrive pr<'s de t'e'

chafautt, il dit a l'un des pcrcs qui !'aMistoicnt Il Mon porf,

passM do ce coste.ht pourcmppsetfor ma teste de tomber st cttc

nondissoit. Apr~s.il monta, s'ajusta !uy me-one~urto poteau.dit au b"urre!<u Mon amy, je te pardonne do b«n cœur.

t'uia, regardant le f. Araoux Adteu. mon pfre, dit it. je m'en

vois d unseut cuup ~ans !anguir. Kn<!n. regardant !e ciel, pro-nom a dévotetnont ces ueHcs paroles. ~«M««<'~fAM,«tf~e ~<-ft~~Mmc«M<.l'uis sn baista hur poteau, d <tuton âme s'en est

vouée au Cie), après iocoup rcreu. Jamais il no s'excusa, jamaisil no sa ptai~nit, jamaif il ne montra qno douceu: ~'ur ses

ennemis*. Il

Le cu:ur du courageux duc fut por' ain!') qu'H t avait d <!n'.

regUso <)o!a maison profpModfs <!<suites,et 8"n corpa onterr*'

dans t'eg!iso da Sami'Sernin

tmmediatemt'nt après t'es~cution. te Il. Arooux. suivant un

ordre forme', t'tait n!tê trouver !e roi. IlSire, lui dit-u, Votfc Ma*

jeate a fait un grand exempte sur la terre par la mort de M. de

Montmorency mais Uieu, par sa mlséricordo, en a fait un grandsaint dana le cie). MonPère, répondit le t'oi en soupirant, jevoudrais avoir contribue a son salut par des voletsplus doucca Il

Louis XIII tipreprocha, dans la suite, d'avoir retisto aux pricros

t. MehUonde lamnttdoduede MoatrooKoe)fa~undesJ<tn))Mquit'atatenta~stsM(B!M.nat..f. Oopuy.t.3:9,f. tH. tta).

3. <f<mo(ff< de tVonfmo~"'j~. p. ?3. ?~. tour donnef une place d'honneur a ceémut magaaot-ne la duchesse fit <!<i«f une ehapelle et un mauaolfo dans t'ës))M de

~taH~oate (AefOtJ eatM les ~uttM et M"' de Montmoteat). toaa, aut Atth<de !a ~hnanonde Neter*)! n y tMttjOMtucn ):'iT. et futa!oM)Mnt~M auCtothede la Ooufade: la tX~otuttoa te jeta « la tottte (Dubtdtt. W)fo<~<'<h<~'o~fMM~~e yoMtnMxf.tt. tO~).

3. GtitTet. e/t. M., p. 3~3. Giiffet. Dl). tif., P. 341.

Page 432: Compagnie de Jesus en France 1910

PKXM~T LESOHACKSPK t A COU). 4'

et aux larmes de toute sa dur. «n prétend même que, sur son

lit de mort, it protesta qu'il avoit eu dessein de sauver la vie au

duc de Montmorency, mais qu'il s'était laisse entraîner par une

foule de prétextes qu'on lui représontoit comme raison dËtat

Quant à Richelieu, it s'applaudit toujours de son inexorable ri.

gueur. Cechâtiment, dit-il au roi dans son Testament politique,no ''o pouvait obmettre sans ouvrir la porte a toutes sortes de

rébettions dangereuses. fit voir à tout le monde quevotre fermeté egatuit votre prudence; et aussi que vn~ serviteurs

preféroient tes intérêts pubtics aux leurs particuticM. puis-

qu'its résistèrent en cette ntcaaion et aux tt'dticttations de plu-

sieurspersonoea qui leur Jevoient estre dogrande considération,

et aux menaces de Monsieur Il

C'est vrai. t/intpnnité des grands désordres est te spectacle le

plu" d~ntoratisateur que t on puisse donner aux peuples. Aussi,Ane considérer que la tnorato et le droit devons-nous faire un

tneritea Louis XHt et A son ministre do leur Stheritô dans cotte

circonstance, ~uetque sympatttique que pHt être ou devenir le

rcbetto. ils uni en raison de reprimer unptacahtemeni le crime

et le mandate d'un*' insurrection n main nrmco contre le Pouvoir

tc~itime, sant aumn motif tiré des droits de la religion et de ta

cite.

tt. U''s Jésuites avaient assiste 'e duc de Montmorency dans sa

ptbttu et surt'~t'hafand; des Jésuites encore aider'mt s'm tttustre

veuve à gravir te calvaire on ttieu t'appotait aux faveurs de

t'union divine.

Marie.Fetico des t*rsin<)avait hrit!~ à t't cour de Franco moins

pout'etre par ses charmea extérieurs que par «a distinction, sa

ttonoc grâce, son grand sens, tes dehors simples et aimables d'une

ttt's ferme et très deticnto vertu, ttana t~' Languedoc, elle avait

~agn~ toutes les sympathies par sa piët6 et son lngtnieuse bien'

faisanco. Junqu'A ta r~vottc de son mari, elle avait eu l'estime

pr"f"ndo et anectneuso d'un roi très sensitdo aux qualités mo-

rates. Mais. cotume cttc était parente do la roino mère etqu'onla savait epoute parfaite et très aimante, un ta soupçonna d'avoir

connu et hvuris6 t'attiancc de Monsieuravec le marechat. Quand

). t<cLaboate'tf./<<f<Mf'M)<MN~'JM'M. Ct<h't«0ft.t. t), p. )<U.2. ntctteUeu.y«tOH)e'JpoM'f, t" t'atttc.)'.3. PHteduttucdettMfetano.t)!"«att paf84mftot'eme.t)!<fe'tupaco8(t<p-Qt)tnt

et apt'aHMattpartoo a~eataBttMbetha la famtttedet M6dk)<.C~.Henfe,Mf-t/oMp<teMM<mo~entj/.p. <03.

Page 433: Compagnie de Jesus en France 1910

420 SOUStUCHEUEf – fMKXH~BPARTtE.

après le combat do Castetnaudary elle voulut M jeter aux piedsdo roi pour solliciter le pardon du coupable, Louis \Ut refusa de

la recevoir. Retirée à soo château de la Grange, gravement ma-

lade et accablée d'angoisses, elle n'apprit que par les larmes et

les sanglots de ses serviteurs le Mat dénouement qui brisait sa

vie'. Aussitôt eUedépêcha un exprès au P. Arnoux, aBo d'avoir

par cetui'~i quelques dëtaiis sur les derniers moments du con-

damné. le messager devait attendre !a rëponso et la rapporteraL~voici telle qu'elle fut écrite ù la hâte et encore sous t'impres-sion ressentie uu spectacle d'une mott tragique <'<sintjutièrement~dtuautt'.

Madame,

t. Si vous l'ai'nea au dernier point, cona~s-vous de ce que jo

vous proteste, devant le U!eu qui tue doibt juger, que sa fin a

este d:tos l'extase d'amour do Jésus mourant en croix. Lemcspris

absolu de t<'utce qui peuit afuiger. L'exercice de toutes tes vertus

solides, &t'envy t'uno do l'autre; une livraison parfaite do t.on

esprit à tticu par t'entift ahonduouoment de toutes tfs créatures.

Lajuye sensihtu de to déposition du ciel apor'u Mf La ~no.

rosit~ de <ceur taj ptu< viv. La souvenir tendre et continue) de

Mtchère muitiu. La charité ardente envers tuuscouh qu'il a peu

avoir Cicontreco'ur. L'horreur de vivre ptut tungtomps. L'impa-tience do voir hoa Cn~teur. L'aMcoranpe d'en jouir ce jour- La

t 'm~~iou et d~testati"n admirante de toutes ses fautes. La satis-

fdcuun tnarate do sa conscience, Lupréparation <'<snuMrirdi< miHe

<(~sdavanttge. Lf< di)'c«m~ d'un homme qui va au festin d'un

grand roy, le souvenir particulier de tous ses serviteurs. L'ouhh

absolu de toutes te~ d'tices et attaches de ta vie. La cogn«!s.

sauco et reco~noi~ance au dernier degré («f Le snce~s de

tuutea sea nstions te~ ptus particutictea di~ne do son courage, et

ta persévérance jusqu'au bout, sans attcration oi variété quot-

fonquo. En un mot je n'ay jamais vou ou imagina rien do sem-

btauto sauf des samts mortyrs. ni je ne scaurois luy sonttattter un

ptus gMnd bien que cetuy qui tuy a esté procuré par l'arrest de

h justice du prince, qui est~ une sontence favorable de la mi-

séricorde de Dieu. Je me perds on me rcsouvonant de tout ce que

!a gr~cc a operu en luy, et le contemple dans le ciel entre tes

1.Htthe..W")<~M<<t)f Ma~f-fe dei <~<<M.t. t. p. tM. <!3,191.

2~ AMHtufM*«fa~tf~ < ~fMMM <<ece ~u ta a pli <a' o<<'de fe~"<M de t'< f0)t-

Jt)Me et tfM ft~ <fc ~"e Jtfn~mne la dut OcMe<<0.Vo«<moMOf~ <& ttt~.

Page 434: Compagnie de Jesus en France 1910

PEXOAKTLES~MCES DE LA COUR.

bras de Dieu, oit i! demande ardemment pour v~naque vous aies

à mes paroUes la créance ~ue vos yeuk vous eussent donné lors

que ce spectacle c'est passé avec tant et faut de bénédictions de

Dieu qu'on ne penit plus v trouver aucun snbject de pegfet, sinon

pour ceux qui ne t'entendent pas. Adores, Madame, tes volontés

de Uien; profBtés (dej ceste occasion, la plus belle qn ait jamaiseu aucune veuhe en Ftance. Conformés-vous aux intentions de

celuy qui n'a rien tant appréhendé que vostre de~ptaisir. Et s'il

tuy reste quelque chose Aexpier en t'auttre monde, ce que je ne

pense pas, et, « vous dire tout. il n'en a point eu de peur, tant

il estoit intérieurement plein du Uieu do grâce, et vMtié amou-

reusement de son Ange <:ard!cn. de saint Hprnatd, saint tgnaco,saint Xavier, ses saints particuliers, et surtout de la Vierge do-

tpnto ci mourante an pied de la Croix, suppléa y par votre

pattaoce. ~ans pou df jour< voua aur~s !cs part!cu!afitfa de tout

ce qui se passa dans tes trois jours pendant tesque!s le roi m'or-

donna de t'astister fans cpsso selon son d~h', qui est une des

grandes grâces que j'ayo jamais re' eoe de ma vie, qu~nd ce

u'eu''t este que pnur vona t''anh'is"<'r par mon service de quelcœur jt1 tu) ay patu ut vous suis tt~'a humute, tr~ anecttonné et

tr~ obéissant serviteur', u

Avfo cette lettre, !o tnes'n~er de M~ de Mootmorpncy lui

apporta cf!!e 'pte son mar! lui avait ~<rite avant d'ntter au

supptit'a et quo nous avons cih~e plus haut. L'une et l'autre

avivt'rent et consacrent tout ensontbte sa grande duotonr. Son-

tenue par !a foi, ct!e adora tes {'tgements in!'ondah!es du Très

Hant, et Htt!rce déjà vers la vie parfaite, on t'entendit s'écrier

Je animais une lui, mon tneu: vous me l'avez At<~pour que

je n'aime plus que vons~. L'nscoMion de son amo tie fit

~radnettcment. Après avoir atteint son co'ur de femme a t'en-

droit to p!na sensible, to Scisnom !a pfiva do tout appui. KUe

reçut du roi l'ordre dp ao rendre AMoutins. Lyon était sur son

paMagf, et lit elle eaperait trouver un suutngcment &sa tris-

tcsse auprès de la M<'rede Chantât mats t'archovcque, ffere

du cardinal ministre, empoot<a par un moyeu détourné cette

t. t.eUM <t.d" P.Atoom&Matie-MtttaJ''a UMtM<Pa~!fM<!etaduchp~M'deMuottnoffney,d. diaP.do t.) V<<)tat!oodeKetcM).Cette tettte, eM~OM-noae.deMunlmoJl'ncy,"rf/lit.dela Visitationde ~erera).CelleMlf." uo,ons-nou8,t'IItnMftc,ait moinsaousM fonceaothpottquo) ta M!'d!Mntfeptodoettoaqu'enadonnhM'*FOeheest une~taabtotUMphMM(o~.fM..p. <97.t99!.CetBatcofe<Mn<foffn<do<n<'tno<ou<tMdoeampotato'n MptodaX.

2.t'Oche.~<'Mo<M<w la r<p. p. MO.

Page 435: Compagnie de Jesus en France 1910

42~ SOUSMCHEHEU.– PHBHtÈREPARTIE.

si légitime entrevue'. Au château de MoaMns,demeure déla-

brée, d'autres mortincations Fatteodaient. Soumise à une odieuse

surveillance. otte ao pouvait sortir, même dans la viMe, sansêtre accompagnée d'un exempt. Plutôt que de subir cette

contrainte, elle resta connnee dans sa chambre, partageantses pensées entre l'objet de son inoubliable peinn et tticn dontctto voulait conoattro et suivre aveuglément te bon plaisir.Mais, dans cette disposition généreuse, tes troubles, les obscu-

r!t~t:,les tentations l'assaillirent eUo recourut aux couseils duP. Arnou<.

L'etninont directeur s'appliqua d'abord à pacifier cette âme

hrisce, mais toujours forte cependant, et d une at'sotue honnevolonté. Kon, lui disait* l'impuissance u ne pas pleurerdans la pm-t'e, au snuvcnir <te celui que vous avez perdu,ne constitno pa< un tnetango impar de la chair et do es-

prit. t.'iudicibto contentement ttue vous ressentez, malgrévotre immense chagrin, en priant, est une preuve que parce moyco !a grmo vous sotticite c'est le royaume da Uicu

qui tt'ettthtit au'dcdans de voua~.Hn même tomps que toa teOrcs du jésuite, la tecture des

psaumea, du tivre de Job, des epttrea de saint Paut. quoique:)entretiens avec le t*. Ctaudo do Lingcndcs. roctouF du cottcg'et surtout la communion fréqueote~, maintenaient la reclusevoluntairo daus les sphères tes p!us !<autes et t<'s plus puresdu surnaturel. Cependant le t*. Arnuux avait dfvinu qu'a être

toujoux repueo sur sptt propfca u!cMurcs, elle allait rendreinutttos !'toc)inati<'n aaturatte ot les dons excp!~nts qu'elle avait

reçus pour faire to bien. t<a duchesse lui ayant fait quelqueouverture à ce propos, il se hâta de l'exhorter a rendre toutesdivines Ie< honnes intentiona qui !a portaient Casoulager !cs

ntatheurfU! en so proposant pour modt'te et pour motif deses aetef do miséricorde la boniô n~mo du t't'ro cetesto'Kttc oneit et. sans sortir encore do sa retraite, etto se mit afaire t'nu'n'tne comme avant son veuvage.

Toute i1la ptntiqu'' de la charité et d'autres vertus héroïquespour otto, comme i'amour det ennemis et le pardon des in-

jures, M""de Montmorency n'en continuait pas moins souf-

t. ~~p)f),p. 20?.208.?. ftitfte. op. f< p. ït6.3. Koto"! tju e))e lui fut tontett)~* pif tes J~utte~ de Moulins qui tewt~eat ses

MtafutM f) ce BOjct tftttbf, )'. 210).4. Mff~M. p. 22t.

Page 436: Compagnie de Jesus en France 1910

PK~DAXT LES ORAGESUE LA COUR. M3

frir do fortes épreuves, tant de la part de Dieu que de celle

des hommes. Privée de toute consolation spiritueïte. oUe dé-

sira la visite du P. Amoux, une série d'entretiens avec le con-

lident de son âme. Cette faveur lui fut «fusée par ses impi-

toyables gardiens. Singulière dénance à l'égard de l'ancien

confesseur du roi. Oue craignait-on? Toujours cat-ii que Marie-

Fétice ressentit vivement ce nouveau coup. Ktte écrivit à son

directeur Je vois bien que Uieu ne veut pas que mon mat

diminue, puisqu'il ne permet point que j'ayu t'honneu)' de

vous voit c eatoit la seule consolation que je m'estois promiseen ce monde, mais puisque je suis un écueit et que mon ap-

pr"che peut faire faire naufrage, il faut que j'en retienne

mesme le désir. Je voudrais voir tous les autres dans !a bo.

nace, et ne demande pas à Dieu que ma tourmente a apaise.cela ne pouvant plus être, mais bien qu'il me commande de

marcher par dessus comm'' à son apostro. !t fst vray qu'unesi chetifvo créature no peut mériter ses grâces, mais il

en paroMra plus ttieu de fbrtinor tant de faiblesses, et vous

biet. charitaltlo de les regarder avec compassion et de donner

vos assistances à la malheureuse des Ursins, qui est vostre

servante'.

A partir de ce joue. elle teUta soigneusement sur tous !<"<

mouvements do son < «'ur. Mais, à chaque avance dans la per*

fcction. J'ennemi du salut lui livrait de nouveaux assauts. Obsé-

dée du désir de la mort, elle on vint A compromettre sa santé

par des privations oMesaives; elle se sentit mémo un jour

portée & uae imprudence volontaire dans t'inteution d'ahr<-

~er sa vie~. Le P. Arnoux, auquet ello avait raconté cette

tentation, lui défendit !e .io~ne et lui recommanda la sainte

Communion. Je vous conjure, Madame, d" rendre à votre

corps trop faible tes aliments qui lui sont deus. et ne refu-

ser l'Ame la manne des afuigés, dont cite est piua digne

que jamais par la crtix de son cœur, qui lui donne la dispo-sition requise pour en jouir le ptu~ souvent qu'ellc pourrai Il

tt lui couseinait aussi de fuir la solitude, et de distribuer

elle-môme ses aumônes en y ajoutant le bienfait de ses

exemples et de ses paroles instruite 't l'école de la soutiranco

t. LeMM<deMat!e.M))toau P.AnMOt.ctMottaoales~wo~«<w~M e~r~W.~tMM. p. tto, m (MaaoM~tdelaVhttaUondeKeMfot.

2..t~MO~M <fu)/)fM<'< f<'W~6~ P. m't~t

3. <<eUK'du P. AMuu< a la <!ucheMOde Montmoftoey. S tntre <M3 (Afchtw. de la

VitUattua de Xcteft, auto~Mpît~).

Page 437: Compagnie de Jesus en France 1910

t't SQUS H!CHE<J8U. – PREFERE PARTtK.

elle paierait aisément le tangage qui consoïe les matheureax.La duchesse obéit avec la simplicité d'un enfant.

Vers cette époque, uo de ses frètes, le Père des t'fsina.C~rme déchaa~ë, vint à la cour de France et obtint do Louis XIIIquoique adoucissement it l'injuste séquestration d'une femmeinnocente. Malgré cela, elle ne voulut point quitter Moutinaft se retira comme dame pensionnaire chez les Viaitandinos,

par respect, avoua.t-etïe, pour le njm de M'°' do Chantal,et pour attendre là le moment de se consacrer u Uiou si tott&était sa volonté' M. Mte devint pour les religieuses non seu-lement une bienfaitrice, mais uo sujet déditieation. mieuxencore une apôtre, une mattressa tu spintuttti'e. Havie de sahaute vertu, la Mère de Bréchard, une ntte insigne de saintFrançois do Sales, lui permit de voir tes Sueurs en particulieret de les entretenir doa choses spirituelles. I!n peu plus tardcette p~mis~on fut conOrméo.nnr la fondatrice même de !aVisitation. Quand, enfin venue « Moutins, Jeanne de Chautaleut p~ho dA son tcgnrd clairvoyant rame de Mane.Fëuce.<'t)edunna toute tibert*' aux religieuses de t'ccour)!' a ette dahstours besoins car dit-otto, l'intérieur de )a pnuccs~ est unciol dp tomicre et un neuve do pais, et it n'en sortira rienqui ne vous porle puissamment A ttieu~ Toute la premit'ro<*ttela couautta dana ses doutes.

A u~smo que se poursuivjit te travail d<t la ~racp en fctte~mo privitt.~tëp. l'appel do ttieu A lu vie reti~euse se faisaitentendre ptu!! clairement. Toutefois ce ne fui point to t'. Arnou\qui dirigea la ducheoso de Montmorency dans ce moment décisif.H était resté en correspondance avec elle, mais ayant t'o: u detx'uve<tU tu dofft~o de venir la voir pendant qu'il pochait àHium et emp~c!t<-par ses ministères de lui écrire de" tettpfttMquontes. it lui con~citia do se me«t'e sans réserve sous la< ooduite du P. Ctaudo do Lingendex t. Or, elle tfouva près defo nouveau guida tant de force et d'etau pour marcher tasuite do JésMs.Chriat. qu'ette tf crut longtemps nécessaire a

t. F))tht-,np.<<t., 3;9.3. Htche. < «< il. 9f?.2SO. a~t.3. ~'<< li. 2~ Il Mt dtraettede<).)h)u<rla 6~~)t6 du gouvernementde'.outsXtt)a X~fd d uoM-Ustc-jt.jot,atec lapM<u)M).tnduM),atatt ~htê &ta

MOtUedncdeMonttnofeoeytp""MtMefatgoa)t<a)tnat)fneedes<-9td6MM!)t)qaM')utdt t'tatMtents<o<douteà Mtchetiea,eomnec)tMavaientdfp)uaa duedet.M.me; tna)<c~tattser.)MndMsur lanaturedesrelationsduP.AMoma~ceM°"deMontmofMC)f.car )t<tttatentatoMt'utyettaott<'bteo)o)odeh politique.4. POthe.op.e.t..p. 301et Mtc.

Page 438: Compagnie de Jesus en France 1910

PESHAKTLESORAGESÛKLACOUR. 4S5

t'n'uvre de sa sanctinoation sur sa demande, et par un singulier

privilège, le P. Générât le maintint pondant neuf ans à la têtedu collège de Moutius Pourtant la manière du P. Ungendeslui avait paru bien plus rude que~ceUe du P. Amoux. Non pasque les deux directeura diSerassent de doctrine mais le second.recevant une âme déjà disposée au dépouittemeot par le travail

préparatoire du premier, jugea le moment venu de briser tesderniers obstacles que la uature oppose au libre jeu de la grâcet.e P. Arnouxavait eu pour mission d'oHrir !o lait savoureux des

enfants; d~ns les débuts, il devait s'accommoder à fa fatbtossed'une veuv« aftttgéo c'est pourquoi Hne craignait point d'entre-tenir en son cn'ur le souvenir do M.do Montmorency il lui en

partait souvent et le lui donnait comme modèle quand plustard. il lui nt entrevoit' peu à pou la nécessité du détachement.c'était toujours avec une grande douceur dans la forme et enlaissant anpnrattfe par intervalles !e nom de celui qui m<'ritaitdo si jub~s rc~tOtS. Le P. do Lingendes, lui, comprit que sa

charge était de donner le pain des forts. Pendant quatre ans, ilse nt une loi dp no pa*ter à oa pénitente que des grandeurs do

tticu, dcssnuttrances et dea amabititex do Jeaus~Cbrist; et ei elle-tnptno lui confiait los sentiments de sou cœur au sujet do sonmari, il la laissait ta'dessus sans répons. Il avait pris c~tte r<so-tut!on devant ttieu, et itla tint avec une constance qui rétounaittui'm~me sans une assistance spéciale de t'Ksprit-Snint aurait-il p't mattriaor sa ré~t!c entnpas<«n ? Mttrie'Fcticp, très utteetêed'un silence ai ottfaorttmaire. !o subit sans sa plaindre ni safermer au p<être ou qui ctt~ voyait to ropresontaut do tt!euPuis, compreuant ta ~o~unindireote, otto ni la place toute grandeen son anaMa Jésus'Ctuist. Xon~pasqu'elle laissât t'unngc de Mntuari s'eSacer de M mcmou'o, mais olle ne s'y attachait plusavec la vivacité d'une tondrcsso humaine elle ne lui donnait

qu'un regard paisible pour de là s'étover h la source de toute!teau<6et de tout autour. H<'s t<'M,Mus ontravea. elle courutvers les cimes. Héjo ette t.\ait traversé tes chemins tes p!usdif8-ci!es de la vie parfaite, quand après une <ce«o« en r'~gte sousla direction de son confesseur, cite résolut de ae consacrer à iueu

t. Lettresdol', Gén~ata la duchessede MontmoMOcy,6mars,:o mat.a! au&t<03u,<"(Kcembfe«;to.Bp)<t.Uea.elira tta!)am.t. 11).– Lettreda P.ChaîtttatattucheMedeMoatmoteney.M Juta tOM(ftanctaKpht..t. V)). Lettrede la<)urhM~de Montmorencyou P. Général.<.d. (N<'<Mn<<t<,ttx'pfM<'t t<'t-<~<t/f<,f. M), note).

2. fttcbp, o~. f«.. p. 8(t9, 3)0.

Page 439: Compagnie de Jesus en France 1910

~C SOUS MCHËUEU. PREMIÈRE PARTIE.

.)n.~t*t--J!-< t*dans l'Ordre de la Visitation au monastère de Moulin' Elle yaura le pénible mais précieux honneur de recevoir, àcôté du P. deLingendes, le dernier soupir de la sainte Fondatrice; elle y tra-vaillera de toute son influence à la béatification de saint Françoisde Sales, et, devenue supérieure, elle y célébrera les fêtes de sacanonisation

On lui a reproché d'avoir transféré de Toulouse à Moulins lecorps de M. de Montmorency, et d'avoir fait construire pour lasêputturo de sun mari, à la Visitation, une nouvelle église et u~très riche monument3. Or, chose bien digne de remarque,l'initiative ne vint pas d'elle, mais du P. de Lingendes; mêmeelle hésita sérieusement avant de se rendre au conseil, ondirait mieux à l'ordre, do celui qui avait le plus travailléjadts A éteindre en elle les souvenirs et les regrets alors tronvifs de l'amour humain

Peut-être nous sommes-nous trop attardés au récit d'une t:ntrapue et d'une vocation célèbre nous avons voulu montrerpar un exemplo de quel crédit jouissait alors la Compagnie de~sus auprès des grands, et comment ses religieux savaientmériter leur réputation d'habités directeurs d'Ames. Revenonsm~ntcnant au singulier personnage dont l'ambitieuse légèreavait provoqué tant de mathcurs et tant de vertus.

12. Quand, après la défaite deCastetnaudary, Caston d'Or-

téans négocia les clauses de sa soumission, ou le sonda sur lepoint de son mariage avec la princesse Marguerite. quoy ilfut répondu par Son Attelé qu'il y avoit eu des paroles don-nées, mata que t exécutionavait été remise &plus tard OrMontmorency, près de mourir, révéla la réalité de l'unionsecr.'te que les intéressés avaient toujours niée jusque-là. Onconçoit le péril ou se trouvèrent, de ce fait, tous ceuxqui t'avaientfavorisée. Puylaurens se crut perdu et poussa Monsieur A sortirdu royaume au plus vite en prétextant l'exécution du maréchalde NootmorMcy". Partis de Tours le 10 novembre 1632, ils pas-sèrent ta fronti.-re de Belgique et se réfugient à Bruxelles.Gaston allait-il cette fois unir sa cause &celle de la reine mère?Y

t. ~J€M. p.372et 8U)V.2. Il, ~2 et s.3. Sur cette éaUse et le maasotée, voir Char,et. Alnrlellnn y~, p. 62, 63.t ~r.?. 'u,TX~&. ~<M<o<fM~c C'«~oa. p. 697.6. MBet,op.c~ p. 359. BMtn, f<~t. U),p.~s.

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PEKDAKTLESORAGESDELACOUR. 497

ioM t'espéra. surtout quand elle te vit ré!;(.!oMarie de Nédicis t'espéra, surtout quand elle le vit résotod'appeler près de lui sa jeune femme restée à Nancy. A la nou-velle de ce projet, Richelieu envoya une armée menacer laLorraine, soi-disant pour forcer le due Charles à mieux exécuterle traité de Liverdun. Saint-Cbamond, qui avait coupé Kancvde toute communication, reçut l'ordre d'arrêter la princesse.Maiselle s'échappa sous un déguisement et parvint à Bruxellesle 6 septembre t633'. Dès lors Caston ne cacha plus qu'elle fuisa femme et avoua bien haut l'avoir épousée depuis deux aos.It'Etbt-no lui ayant dit que s'il continuait sur ce ton le roi luiinterdirait tout retour en France et le déclarerait déchu deses droits <\ la couronne. Monsieur courut chez le P. Suffren

Croyez.vom. lui demanda-t.it, que mon fréra ait le pouvoirde faire pareille déclaration, et un mariage contracté secr<-te.ment peut-il encourir l'excommunication du !'ape ? Le Pt're lerassura, home n'invaliderait point son mariage', et rien n'auto-risait le roi ù lui enlever son droit de succession

Cependant Louis XtH. alors suns enfant, 1res jittou\ de t.astonet nepouvant sn faire à l'idée quece fn're funderait une dynastie.était déterminé à tout entreprendre pour obtenir h dissolutiond'un mariage conclu sans sou consentement, te~uct était néces-saire d'après la loi française, puisqu'il s'agissait d'un prince dusang. N'espérant pas grand'chose du côté de Rome, il eut recoursA la complaisance des juges civils. Le 2 janvier iM~ il nt pré.senter au parlement par le Procureur générât. Mathieu Mole, unerequête, demandant qu'il fut informé contre le duc de Lorraineà raison du rapt commis par lui sur )a personne de Monsieurpour le marier avec aas<t'ur rapt exécuté Il pn terre étrangèreet dans un couvent, lieu secret et caché, qui suffirait pour établirla clandestinité

A cette requête où l'on prétcodait considérer comme forcé etclandestin un mariage nccompti secrètement, il est vrai, maislibrement et volontairement devant témoins. Monsieur réponditen faisant ratifier à Bruxelles, le 25 février t63~ par t'archevé-<tuede Malines, entouré de ses principaux officiers et de tes-jnoingsa ce spécialement requis les liens sacrés qui l'unissaient

t. <.<'JV<«~~w)f<.<i).t. XtX.en. <Mj,p. 278.< 'fP" ('M)~. Afcht.. du t..taumo. Cotf~p..<. t. p. 269). Cf. H.-oMht. ~o~f de .V~ffh da~ <e<<'a~.aM.«. 3M.a. Ae ~M-rt.t-B /<-o«fo.t, t. XX. an. )83). il. 8M. JMMo~M ~o~e<t ~oM.i. Il, p. an.

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4M SOUSMCHEUEU.– PREMtÈHKPARTIE.

à h princesse Marguerite Cette ratification rendue publiquegênait fort les desseins de Richelieu, car elle pouvait empêcherLouis XIII de rappeler son frère. Or, au moment de guerroyercontre l'Autriche, le cardinal ne voulait pas avoir à t'étranger,dans les P<tys-Basespagnols. un prince français sans cesseoccupé a tramer des complots contre i'Ktat. tt sut adroitementcombattre ta jatousie du roi, et l'on reprit les négociations d'unaccord avec Monsieur. Mtcs n'altèrent pas sans accrocs et furentsuspendues plusieurs fois avant d'aboutir, Gaston poursuivantà la môme époque une entente avec l'Espagne. Enfin, le i" octo-bre t63~,fut signé &Kcouen un accommodement par. lequelMon-sieur promettait une entier résignation aux volontés du roi.< omme aussi do renoncer & toutes sortes de traités et intelli-gonces qu'il pourroit avoir fait avec qui que ce fut Pour sonmariage, il consentait s'en remettre au jugement de tribunauxcivuf, et. s'it était dissous, à ne se remarier qu'avec le consente-ment détruis XtH~

On hait que les promessM ne contaient rien Gaston. Audemeurant, il aimait sa jeune femme et il avait fait tenir auPape uno tothoo~ il assurait Sa Sainteté que son mariage avaitbien été libre et valide, et ta priait de regarder comme nonavenue toute déctaratiun contraire qu'il pourrait être amené àsigner pour ohéirA une volonté supérieure~. Uo3la nu d'octobreit <tnituo rpt<'ur en France, et te P. viteneschi, en écrivant auP. Suiftfn lui primait toute la joie qu'i! ressentait d'une récon-ciliation si désirée'.

t:t. ttaos le traité d Éc'tuen il n'était pas question de la reinemérf. Pourtant, do sun c'tté. otto avait essayé à ptutiours reprisesde renouer t'tnt~t atoc t.)enruinat.tantôt avec te roi, doa négocia.tions auxquoDcs le P. SuMron.obéissant il la direction du P. t~né-rat, no resta {(nsotrMnger.

rue prcmio e <)<'murct)ptentée eu t(!:ta par l'tnfauh' Istibelle,Anne d'Autriche ctt't reine d'Espagne, no réussit point. a:ct<clieuayant proposé com'uo intcr'nédixircs tes comtesses do Saint.Pot etde Soissoos, Mariede Médicis tes récusa, la première n'étant point

t. Acte<!MSMparrefche~ue de MoHnp~.2..fe~)cr '03~(ttib).nat.,fr. 3~).f. U.Ct.~Mtofrct<<<!Ma!'h<.t~'O~~an*.t<.:.mt.2..V<'wo(~ f/ ~eH<<o< p. )93, note t. ~mo~M Jea<fAeMcM, t. t). p, 6X.3. MenMtd. o/). rft. t). t2).

t~uredu P. VttettMtht ap P. SotTreo, 2< octobre <63<(fMBcta.Ep~t. C~n..

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PEKDAKTLES ORAGES US LA COUR. ~9

nt tn c~t~J~ ~Jtt~t ~–' <*de ses amies et la seconde s'étant donnée au eardinal pourmarier son 6ts& M'" de Commet 1. L'expériencelui avait apprisAredouter les agents secrets du rusé ministre; surtont pendantle séjour de <!astondan< h capiiate des Pavs.Bas, elle s'en crutentourée pour leur échapper, elle prit le parti de se réfugierà Cand. Le P. SuSrcn l'y suivit et s'y livra an ministère de laprédication avec son zèle accoutumé

Mais lé cUaMt de ce pays ne fut point favorable &la reinemère. Elle était tombée malade dès le mois de janvier i633la fièvre empira tcttement, vers !a On dn mois de mai. quel'infante ts~ttettc dut pféwentr le roi. Louis XIIIdépêcha aussitôtMsa tm're un gentilhomme porteur d'une tettr'; bien courte etplutôt sèche C'était cependant une marque d'affection filialodont Marie de Médicis se tnontra touchée. Mais,quand M. Dest!ochf!! voulut lui préscntpr tes c«ndo!eancea du cardinal, ellel'interrompit brusquement en lui disant qu'elle ne voûtait feco.voir ni de soa n"nveu(?sni do ses eomp!)mcnts'.

h'ap~ses instruc):ons. t)es Mochesdevait aussivoir te cotues-seur de la reine tt~re et lui faire quelque fecommaudations.e~tre autres que Sa Majesté é.ait bien assurue que ses conseilsn'ava:ent pM< do<mauvais. Mais« si le P. SuUren ou que!.'tu« ault'd h' vnutuit embarquet' en n~goeiatittu d'affaires ildevait ~pondre « qu'il '~tait! bien a!~ de jugcfù sa barbequonno i [avait) jtaa envoie pour négoticr mats seulement poursçavuirdt s m'uveUcsde la t'eyno d.'nt le roy estuit en peinet:e«cdeir.~ro observation, du moins pour le t*. SuMron.semb!«bien bupcrttue !o prudent jésuite n'eut pas entrepris de Mpropre initiative une négociation po!it!qup mais i! se préoc-cupait beaucoup de la sauta do M pénitente qu'it avait n'com-mandee au P. Cooétat. Je suit tr~s inquiet <!o!a maladie do laS~nissimo Keine. lui répondit VitcMeschi. et je demande àDieuqu'il lui rende une parfaite santé. Comment pourrions-nouaoublier dans nos prit'res collo qui a toujours tant aucctionneinCompagnie, qui l'a si sou veut prot~ée de sun autorité et com-

t.t~me Je ttnfanteat'hiHpe <V,t6fe~.«.32(nf<ne))M,~Mhh.do M~nmeCOffMp,). 2J.f. 260).<'f..Ufamn).op. f.t.. ).. a~.2. Lettre du P. G6n~at au P. SunMa. ~Jui)ttt <039 (~aoch, EpM. 0<o.. t. V)3. LeU,e du toi à sa loéle, 3 JUIDtra3 (A..enel, ~eltree de HtcGelteu, 1. IV, p. 467).cr. LeUte duMia Mto~e. a~u.a «-M (AMnet. M~~ d<.

~~<pM. ). )V n 4M)Cf. Jopto, ~"b AW « ~<f<ie«p<t,Mcoade pMtte. p. r&.P. 40~.

t. t<-MM de Scaglia à fh))tp~ )V. 12 Juin tM3 (B~Mtkf., aKMt. du MMQn~C<!tmp.,t.3x.f.6a).Cf.Henmtd.fM.,p.3<?.v.uaMyaQm~

<ostrocuonaus)cutOMBott.M,2JuintM3(Ateo~c~M M<A<< t. tv.t~.!too).

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MO SOUSRtCH8).tËU. PRENDREPARTIE.

kt~t~ M~~f~tt~–t –– t<btee de ses bienfaits, et qui, récemment encore, a obtenu la déli-vrance d'un desn&tres prisonnier en Angleterre. Que Votre hévô-rence la remercie en mon nom et que Uieu si libéral la récom-

pense par toutes sortes de consolations r~De plus en plus isolée, instruite par beaucoup de déceptions et

s'apercevant que le parti de Monsieur ne faisait rien pour eUe,l'idée lui vint de traiter avec le n'Ï~t'insu da tUchelieu. Juste-ment elle apprenait de France que le cardinal était dangereuse-ment malade, et que Louis XIII à plusieurs reprises avait mani-festé quelque regret de l'e\it imposé à sa mère. EUepria donc leroi d'Espagne d'agir auprès du P. Centrât do la Compagnie,pour que celui-ci recommandât au P. Maittan, confesseur deLouis XIII, de disposer son royal punitont à bien accueillir unedemande qu'elle allait faire Cesprccautiona prises, elle envoyavers la <ind'octobre (t033) a l'aria un gentUhomntcdesaauite.M.do ViUiors.Saint-Cencst, parent do Sniut.Simun alors grandécuyer du roi. Louis XIII io reçut courtoisement et s'informa desa mère avec beaucoup d intérêt; maisil se plaignit do ce qu'elleeut tant oubnsu et haï !e cardinot il se montra surtout mécon-tent do la protection dont elle couvrait !o P. Ci~ntetoube. unOfatction de son entourage, intrigant notoire et. en politique, son

principal confidentUn pou plus tard, au mois de d~ccmuM, rctat do Hichotieu

empira; les chirurgiens dcctaraient qu'il n'irait pas jusqu'à!'Kpiphanip. La reine mère en con'.ut les plus vives espérancesde retour; clla pronta du premier pfctoxic pour onvover un desea gens, le sieur Jacquelot, x son fils. r:tte prenait déjà sfadispositions on vue do quitter lus Pays.Mas et avait décida que leP. Sun*renla précéderait a ta cour ann do préparer sa prochainearrivée, quand Jacquotot revint tout a coup rapportant lesnouvo!!es les plus défavorables. Le roi faisait dire à sa m''ro que,puisqu'elle n'avait tenu aucun compte de ses désiM au sujet durenvoi des factieux qui l'entouraient, tous les agents qu'eUeenverrait à Paris dans do pareilles conditions seraient mal vus etne réussiraient ù rien

MatgrôcMdeciarations, oit t'en entrevoit l'influence du cardinal

t. teUrodul'. Généralau P.Roaren,28Juillet11\33(Francia,9p:ti.Gen.,1. \'J.t. t~ttMdt)P.0<o<ratax P.aofTfM.quejn))tettt33 (PMncta.Pf~t. Geo.,t. V).2. HMpnctaquese dioa) pape!queen ï3 doJugttodioe)fonded" Maureen

nombredetaKyoatoadreo(OMMttes,archtt.duroyaume,CorfMp.de PhtMpMtv.t. 3!, tM).

3. AfemM~Mtfe~<ftft<tM.t. Il. p. fa.J~Mo<M< de MeAfMtM, t. n. p. 493.

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ft~MM LUS OMt<6S CE t.\ CQm. <3<

ministre, Louis XHt, t'Aute peut-Ctre troublée pat' tes reprochesde son confesseur, resoiut de soumettre à son conseil d Ktat laquestion du Mtour de sa m''re. Le t8 décembre eut lieu à cesujet une délibération sur iaqxctto ttichetiou. dans ses .Vfwo~,s'étend avec une comutaisance suspecte. Qui sait s; tui-meme nefut pas l'auteur du réquisitoire sévère qu it cite tout au long. et"u le rappel de Marie de Médicisétait présent'' comme iocompa.tihteavec la traaquittitôputdique' On décida, cnnformément auxvues du cardinal, que, si la reine voulait témoigner êtreinnocente des assassinats entrepris depuis peu, aH moins par lasoUiotation dess!ens plus conHdens. en livrant à la justice duroi les auteuM d<}si pcrnkteu\ conseils, Sa Majesté devait latec~votr en sou royaume, lui donner la jouissance de son bienet de toutes ses pensions pour en vivre librement en quelqu'unedo ses maisons, é!o;gnue de la cuur, au moins jusqu'à ce qu'oneut des preuvea nettes de sa conduite'.

Une telle résolution était humilianto pour Marie de M~dicis.Hn ces derniers temps, la po!ico do Richelieu avait arreto, danades circonstances d'ailleurs étranges, un individusci-disant chargéd'assassiner le cardinal. Cet homme, du nom d'featon, fut prismontant un cheval des ecurips de la reine mêra: il aurait eudes rotations avec tes serviteurs du P. Cbanteloube, et, mis à laquestion, il aurait même accusa ce doroier. Quoi qu'il en soit doces con)p!ici)cs dont !ea preuves n'unt pas poru hicn claires auxruntcmporains~ et dont les contidents d~ la reino so défendirentônergiquement sonp'onner la m'-re du roi do tes avuir permisesuu encouragt'-M eunsiituait une grave insulte. N'était-ce pas unomanœuvre pour voiler l'odieux d'un exit impusu par les froidscalculs d'un ministre t«ut*puissaoi

Uuand elle connut la décision du conteit, Mariede SMdictaétaithromtteo avec son second uts, et, depuis la mort do l'infantetsabetto (décembre <<t33).pou sympathique à aes hôtes que fati.guaient les po-p~tuottea intrigues des réfugia ffan':aia. Danscettesituauca aana issue, elle se décide eoun a itechir son or~uei!, ànégocier avec HicheMeu iui.mcme. Eue promet à son rival

t. t&Mt. p. MS.2. KotoM<juecet Alfestonétaitcoupabled'oomea~tMréel pourteaoettt Ht~cocdan)~&moft(MenM~,op.e<<p. 986). WMfwde~eA~p. 490.notet.

~°°cestoy~t{Atfestoo)densh ttgoentde taMMttco.afeoMteP. Chontetoube)ma!<eo son teatataectsuppUdatteet entla question.HptotestaP.Chantelaubelmaisen son testamentBupplldabeet ontl'eechaffaotil protestadevantDieuqu'ontuy aMHa~acheceUe<!<pM)UoapMtMtonnnenta..(Vo)ff par MotMeode Morgues,Acte",1637.J

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SOUS tUCHBUEU. PREMtËHË t'AHHE.

d'oublier te passé et de vivre eo bons termes avec lui; ctte neloi demande que d'user de son inQueuoe pour la réconcitier avecle roi, et ne met à sa rentrée aucune condition'. Ann d'écartertoute défiance, le l'. Suffren écrit lui-même au cardinal et seporte garant de la sincérité de la reine tOt-re~.Entin te P. Chan.tetoube, le ~rand ottstacte à ta paix, déclare expressément qu'itentend être exclu de cet accord. H était diflicile de montrer unesoumission plus compote. Mais Marie do Medician'a-t.oUe pointdcpa~ la mesure? Apr.-s tant de preuves d'opiniatre'f, on nepouvait croire A pareil repentir. Sous la dktue de t'imptacabteministre, Louis X!)t écrivit à sa mère qu'avant do soa~cr auretour elle devait tivrer & sa justice los mauvais conseillers,Chaotetoube, S~iut.Cermaio. et Fabroni'. tir, Marie de Médiciscroyait no le pouvoir faire sans déshonneur.

Cependant elle po~ev~rc dana son attitude aupplianic. Au moisd'avtit <03t, par deux fois, olle dt'maudo un passeport pour let'. Suurcn, honune siocèrc et d'ineompara)de probitc. quin))pu\ qu'aucun autre pourruit assu~r !o t~i des saiutcs intcn.tioasde taMine sanx're' Uoux foia le passcpurt est rofu~Au moMde juiUct ptte déclare au roi par t'cotr«n)iHe do M.doChaott'tncsto, qua pour preuve de t'uncction qu' veut t'icuporter à Hichetien. elle consent il f tonner d'etta tuutos les itor.oonnet)qui lui aunt suspott~s'. )<ou)s\m eraignont tadisaunuta.lion de sa n~rt'. r~pundit. si t'ob en croit )o eardinat. qu'itn'y avoit pas tie't do su départir des p~nu'.itionf fuitoa & taditodame reine do tivrfr ta justice lu personne de Chantotcutte, vuprincipatetneot que. dfpuis tn~m<' que la rcinf traitoit sonaccunxnodement. il s'~toit v~riu~quantito de nouvettcs entrf.prisea que ledit Chantt'tonhu avait fait faire tontrc les ptuaafnd~serviteora du roi' n.

Mariode Medicisaima mieux cesse" pour un tt'mps ses nuppii.cations qnedo sacriNfr un serviteur, innocent Anet)you<. Lorsqu<:nma5. dans une nouvelle pttase de ta guerre do TMnto Ans,Louis XIII menaça tfa t'ays-BM, tes t-raurais habitant Hruxettos

1. L<MM$deMumiBstonoucardinalet auroiappoUtea&fat)aparM.deLaLcu.jamteftMt (U)M.na)..Mt).Ktjpay.1.<M.t. -.0).

2. Xouso'atonaqueta réponsede RkheXeoauP. SutÏMn,25févriert03t'A«-."e!.Mf~< tte?<Ae~eM.1.tV,p. 53t).

3. t~Mte de Louis XIII a <a mêre, :5 février tM<. (~MeMt, p. 53t.)4. LCMMde M"' du Pa~ts a Aone d'AotHche(B!M. oat., ma. t)!t).i.6. PMfOtmoM faites (.at le alear de Khanteme<!e de la part de la Mine. 3a juillet

<Mt(A<ene<.op.f<f..p.M3.Mt).<

<}..Mt-mo~fit t'e MtcteMeM.p. 520.

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PRMMAKTt t!SGRACESDELACOUR. ~33

CMtPAGtUBCBtËOH. t. M.

garent Fordre de quitter cette wUIo.Ou excepta de cette mesure

tes gens de la reine mère et ceux de la princesse d'OfMaoa*.

Néanmoins, pour plus de sûteté, Marie de Mëdicïs se retira dans

Anvers, place forte défendue par une nombreuse garnison. Le

cUmatde cette contrée lui fut aussi funeste que celui de Gand.

EUetomba do nouveau malade, mais cette foisLoutsXU! renvoya

aucun gentilhomme pour informer do aa santé. Au gran~ regret

du P. Suffren, Richelieu étaM parvenu à rompre toute relation

entre la mère et le fils.

t. UA~ton~t)~, t'~ 'MoWftte jtf~f<<, t. tH, p. <M-

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Page 448: Compagnie de Jesus en France 1910

BoMO!'(ftM<ott?< 6. ~.t ~8. <M.Cot-BM'KSeott df, «<<tO«!eMtU.

ÏM.

!KDEX ALPHABÉTIQUE

DESKONSDEPERSONNES

Xnt<:tT <~Mo de', M. M, &), !W. «M.

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Bot~o~ (Jtan\ M.

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M~Qtf ~at<)«Mf. J.. !!A

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BotMT (Atnea!4 dt', ÏM.ttoMMeo(Me'M<!M-.as CtttttOMt'. e?.ÏUCtUt*ft~o)').8. < !M. <“.nat-xto'KSeott df". <«oo«!eMtU. M6t9M.

Page 449: Compagnie de Jesus en France 1910

43'! ~MX A~PHA~ÉT~Q~6CES KOMSMEPERSONSES.

MuM MM'ju~ 8. d., ïo. t MOU~ fChMtc* 8.J.ÏNHM. MO.

DM~t tL~ t&~notoe;. M.

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ts<t)tt tt ft~rtMnd <t', t(t.

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t:Mtt)FM ,t''< ') tn tM. t~ <M.

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t:to"tT<i(R.m"at<d'i, s. J.. za).f) [)"eHO~JOtX!'E!t () t P.). J., t", tf, M.

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f~tnMC,a;,w.ttttBR <tf.<0~ ~M.

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Page 450: Compagnie de Jesus en France 1910

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Page 451: Compagnie de Jesus en France 1910

438 MMX AtPBABËT!QUE PBS KON8 DE PERSON!<ES.

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!<M~CB (Heo~ de', !<9. ?0.

hTtU~ (Jean), 8. J., Mt. M~&M.

scfrM'< (Mende', s. J.. M~.

StfMt'' (Jean. S. J.. O~tt. 20. ?7. ~Mï. M,

9~)00. <Mt60. <M. <6S. nï t~, 2M, Mt.

M~Mt. SM~M.

Tt€o~ (Fran~tth*. S. J., <M, <M, 166. t0?.

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TtWM ~e P. du;, s. J.. ~8.

TBttt~M tMaMfha) tt< M*

TtKtUM (Ctaude;. 8. J..TBftHS (GutHautnf, S. ai).

TMOt)jffaotoh Au~utte de', Mt. Mt.

Toten (Manth~ df. tM, M~.

Tat Mt0t (t~omte <mt de), M.Tatfta (de!. <M.

TOtU6M~ (JOM-ph du\ Mt.

T~(~')B~ (Chatte;. 8. J., ~9. ÏM, m.

mM)'< <))t. Ht). HM. ?t. <M <M. )M tCO,

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VMSEMT (Jttqoei)', &. J. ~!9.

VMOMMT (Margftftte de). M9. MO, ?6~ M?.

YtMtDoca (HtMt OS t.e<)~ duc <!t\ !M~OO.

VBMm (Pt~Meot df'. <t9.<M, <6C.

Vno fft~oph"e de\ M. 6~T!, M.

\)Et)t fosï (J~teMDdft de', S. J., !t0, <tt.

an.Yteea (FfMtûts;. S. J.. !1&

YtG!t)t& tJafqttM). <M. <?.

\tt~tEM (Jean de), S. J.. 2&t,

YtU.tMO!ttEt «if), at«.~)))0!<T (BMtM)fn))). &. J.. ÏM. M. ~'0. Mt.

ttt.

~tK'fT O): P~ (Satnt:, MO.

~tMUMm) (Matto;, t. 5. M. M. 3?. N.

M. &<. TO.~). M. ?. <07. <)t. t~tS9. <

tNH9a. ~97. MO. :)&. <ïM. !W. ?6, Mt.

Mt. 267, ~6, ?0. M. MO. M9. !)?. M!,

SN, SM. m M6. MO. S~. 5t' !0~ ~M.

M9. MO.

~OMtf) (Andrt', S. J.. 68-~ ?9.

Page 452: Compagnie de Jesus en France 1910

TABLEDESMATURES

tWA~Aft-feoM~ ,“BtBUOCMfUM.

vu

CHAPITREPBBMiEB

Les premiers UteUM contre RicheMen (<eM-i6ae).

1. aitteueu estpromu au cardladal. 3. 11entre aa mlo\&têrel" Politique'

&t'ufde M"dame Hentietteblule de Fraum 6. Atralra de la Va1It'lIn~

~x.R~~~?~~c~œlUuÑ pie la Sorbonoe. e. intervention baslile de l'UolveJllté de Parie. 1

CIIAPITRE 11

Les CoiversiMa de PfMee Centre tes Jëanitea (ioea.i686).

t ttntMKiMde Fada e'optmMt t'~tabUMementd'oo taU~sede hCotopaga!o

CoS -~B! eemp~he t-aehat MU~e do Mena. 9. Vict~dM

da~MMM deToatM~- U.t~M!~ de PfMca M HgueotcontM

Se.-0~ L'U~eM!M de P.~ te collègedA~

gouMme.81

CHAPITRR n!

Cae aaite d'atM~ea d<aa8r~b!ea(<e24.iMO).

Ve~cattando jeune faYler. 2. Les biens descollèges. 3. Atralredeslellres

Théophlle de Viau. 6. DIsgrâce du P. de 8êgulreo. 7. Accueil fsit

par becat au P. Jean SotfMn, Ma MCCNMOt. 63

CHAPITRB IV

At<aqoea contre le P. Garasse (<OM-ie88).

'&M.~,Doctrine eurime. Garasse répond par 8011Apulogie. 8. BroUfait autour

Page 453: Compagnie de Jesus en France 1910

440 TABLE DES MATIÈRES.

de cet ouvrage. – 4. Publication de la Somme yAfe~toae. Perfides c~U-Pages.

ques de Saint'Cyran. 6. Un tibeUe contre Richelieu faussement attribué aGarasse.- 6. La XoM)MeM~o~~Me est censurée M Sorbonne. 84

CHAPITRE V

La qneaMon des R6gnUera à t'AaaemMée genérate da clergé~680.1680).

t. La question des Bégniiers. – Innovations de t'ëvêqMOd'Orléans. 3. Dit.ficultés des Jésuites avec t chèque de Poltlers. 4. La question desprivitegesen Sorbonoe; à Paris dans le diocèse de Langres. 5. Lévoque de Seez etles Jésuites d'Aten~on. 6 Assemblée de <62&; plaintes de GuillaumeLe Prestre, ëteqne de Quimper. 7. L'AMeobtee MuUMt le coré deLa BouMat contre tea Jésuites. 8. Un livre du P. Etienne BiMt pour ladéfense des prises. – C~ctorohott de tëtPque'He Charires, ou Règle-MMt<contre tM RegaUeK. t0. CondnHeétraM&ede t'AMembtee. tt. Com.ment ta Off~ro~oM est accueillie à Rome. Condamnation par l'As-semblée de t62&de deux libelles <MMemeot aUrtbnes aux Jésuites. ta.Ingérence du Parlement. tt. Résistance du cte~é et rôle de Richelieu. tOS

CHAPITRE Yt

L'affaire du livre de Santarelli devant le Parlement (<eze).

t. Craintes des Jésuites fran~tsà ('appartUondu t.vre de Santare!)) – 2 Aperçude l'ouvrage. 3. est examtoë par le D' HteMe sentiments de Richelleu.

4. Requ~totre d'Omer Talon; le livre est condamné au feu l'eaistence de laCompagnie en Franco est menacée. 8. Démarches Inutiles du P. Colon à lacour. a. Le P. pMvtnetat et les Snpertenrs de Parts comparaissent devantle Parlement. 7. Rôle du Nonce; regrets du Pape et du P. Général.8. Richelieu taterttent. –9. CcMuttaUon dea Jésuites ao sujet de la déclara.tion à signer. t0. La déclaration est portée ou roi; résistance du Parle-ment. u. Mort et obsèqoes du P. Coton. ~o

CHAPITRE \'n

Le livre de Saatarem en Sorbonne (t6M-i6a?).

1. Les Jésuites se somnettent autant qu'Ma peuvent à t'arret du <7 mar&. –2. Réaction en leur faveur. 3. Projet d'une déclaration touchant la souve-raineté des rois. 4. Jugement sur la conduite des Jésuites français dans l'af.faire Santaretti. –5. Le 7Trncfo«t~ de ~e~Mt est dénoacé à la Sorbonne.

6. Censure de cet ouvrage. ?. Protestation du Nonce; mécontentementdu Pape. 8. tUchetteu se décide a Intervenir. 9. 11obtient ta soumissionde la Sorbonne et brise les résistances de l'Université. t0. Ses dilitenttesavec te Parten.ent. -n Uirectt.n du P. Géneral

et~eidents relatifs a laCompagnie, pendant t'aOMre de la

censure. )66

CHAPITRE VUt

Les fondatioma de 1884 à 1830.

t.NoutelteettnfructoeasetentatiMdetabUssementdanstavtUedeTroTes –a. Fondation du collège d'Atbi. a. Une maison professe à Bordeaux. 4.

Page 454: Compagnie de Jesus en France 1910

TABLEDESMATtÈMS. Mi

uo~Mu

an uc ~c~j. o* at~ucco uu ~o~o~~uc \/j«uc ~~vmto <« mtea<vu.

COBMCNÏE &B ~É~M. – T. t~ 29

ft~t).La résidence de Saint-MiUet. 5. EtabUssemeotd'an collègeà Montpellier.

6. La résidence de Marennes. – 7. A Langresles Pères quittent !enr rëst-deace et prenoeot ta dtreeUondu eollège. Fondation du eottegede LaBoehette. – a. Hëtabtissemeatdes Jésaites au fotttgede Pamiers. – 10.Fon-dation du collègede Vannes t9t

9

CHAPITRE

Quelques événements de la vie des anolens coUëgea (t688-i680).

t A Metz, fête M l'bonneur de la duthesse de La Valette. 2. Solennitésscolafres au eoUegede Paris. 3. L'ët~qoe de Toul soutient on acte pubUcà t'Uai*eKH6 de Poot-à-MottSMm. – 4. Prétentions des Justes de cetteUai~eMtte. 5. Différendeot~etesJésuttea d'ADgo<tM[neet!'et6queAt)totoede La Rochefoucauld. 6. Susceptibilitédo Parlement d'Ait en PKMeoce. –7. QaefeUeavec le f~uveroeor de La Mècheau sujet d un droit de p~che. –8. Une mutinerie dfCotieMau collègede Beane~. 9. Les Jéauites g~oe~dans t uMsede tean dMits par les Universités. to. Bienfalts et ealgeneesdu prince de Condé à Bourges. 11. Construction de Mateîtes églises enprovince et dans la capitale. !2. Incident auquel donna lieu la pose de la

premièrepierre du pea~oanat au collègede Clermont. – )a. L'église doBott'état de Paris. tt. Heureuse fin de deut InsignesMeofaXenK. a2t

CHAPITRE X

Les travaux apostoliques et scientifiques (i6M-<030).

t. Restdencea et maisons de mtMton.– 2. PfedteateoM célèbres. – a. Le~missionsIntérieures. 4. LatootMveKe. 5. L'apostolat de la pttMne:!eférudits. 6. LeaetTttaica ascétiques. 7. Les htstodeos. –8. Les Mttefa*leurs. 9. Les Je~ottea vtetttnMde la thaWte. M. La part prtM par la

Compagoleaux prog~a des congrégatlous religieuses.Débats de l'ordre duVerbe tnearoe.– O.BtaMtMemeatdeaVbttaodtBesaPatay. Développementsde la congrégationdes Filles de Ciotre-Datae. t2. Fondation desPrêtres dela MtMton. 259

CHAPITRE Xt

La misston da Canada (<a~a.ie39).

1. PfemteM foyagesdo Ohamplaln.~'AntMatten de Québec. – 2. Missionde"RecoUets.La SocMMdes <ncrcAotd< et la CuN~o~e de ~OMhwoM"ey.3. Le dno de Ventadouret ta Afission des Jésuites, 4. PMmtefdépart deMlsslonnalrea.RMdeDtedeNotre-Dame.des'Anges. 6. Seconddépart. D~pto.rable situation de ta colonie. MmaKbes du P. Noyrot. – 0. Richelieupreod en<natnles affairesdu Canada. Cam~a~e ttM Cent ~MecMs. 7. Troisièmedépart. Entrepose des frères Kettk contre Québec. Dem Pères prisonniers.8. Quatrième départ et naufrage. 9. Reddition de Qaébee. – !0. Conduitedes Anglaisà l'égard des colons et des mtsafonnatres. J

CHAPITRE XH

La mission de Coastanttmapïe (<088-ie80).

t. Une fête littéraire a Satnt-Benott. 2. L'inttuencede OyritieLoearcombat-tne par M de Ce<y. 3. Menéesdu patriarche CyriUecontre la mission. –

Page 455: Compagnie de Jesus en France 1910

TABLEDESMATEÈMS.

< – tM)t

89<

dd

<. ASMMdesJésuites de OMe.– 6. A CoastMUmop!e,!e patrhMhea'aotteM MobMMdeoKpMttstants poM fa~oeh~ssef testées – 6. AtfMtaUoo.capUtMéete~Ude trots mtsstoaoidfea. 7. M.de Msy fatt tetabU~tesJesuMea&BMnt-BenoK.– 8. MU~Mocedea capUtitet steottte fdaUte de la mMoo. 9<&

CHAPiTBE XtU

Les misatona du Levant (i883*t680).

1. Projet d'un 6)aM)Memeot des Jp;oitp< Je~Mtem. 2. Oppoimton et vaines<:Mtnte9dM Pfanctsfatoe. 3. MaMmemeot 4 Smyrne. 4. Mintstefea desPP. de Caatttae et One~ot. – 5. Apostolat des Arménienspar le P. Rtoodet.LM coag~gattcoB de la Sainte Vterge. –e. L'~taMhsemeot d Atep<< d~-Méet appMo~ par le Tôt. 7. Tribulations des PP. Stettael Rtondet; Ils sontchassés d'Atep. – 8. Leur retour et leurs travaux. 9. E)at))iM)-nMot etsucera apostolique à Natte. )0. L'~ue de 8)ta fait appel aux J~uitea. 335

CHAPtThE X!V

Part prtse aux ëvëoementa poMMqnes (iOM-t6SO).

t. Insoumission de La Rochelle. 2. Le fort de Satot Martin ettaqo~ par teaAngtak. 3. Ils en sont ebaMés par Sehomherg. a. stt~ge de La Roehe)!p;tjreejtado P. Sufhen et des ~snttM autnantcM. – 6. Bntt~e du rol à La Ro-ebelle id!sccms do P. SaC~en. – 6. Jo!e daM toute ta France et fêtes chM lesjesuttes.. – 7. AOMre de la Mceea~a de Meotoue. a. Goe~M en Lanaue~doc; MtaUoQ du P. Snaren. – 9. Oppodthm de Marte de Medtcts et de sonparti à la politique de Richelieu. – <0. Seconde ttttrteattoa de la France dansl'affaire de Mantoue. – tt. La maladie du roi à Lyon, d'après une tetttedaP. au~en.t:.JoMrK<e<<M dupea. 9~

CIIAPITRE XV

Pendant les orages de !& cour (< 680.1634).

LVatns eBbtts pour reeoottMefMartede Médicisavec Rtcbctteo. –2. Laeon.duite toeotMtdereede Gastond'O~tëan~rendsuspecte la Mtnemère. 3. Le rotse s~paMd'e!!e. 4. Bô)e uu P. Suffrenauprès de Mariedo Medtcfe&Com-piègneHest remplacépar la P. MaUtaocomme confesaeurde LouisXIII.6. La reine mère s'enfatt et passe la fmnMefe; le P. auH~enla aatt danstesPay<.Bas. e. BteaveUtancede Marie de MedMspour les J~ottes des pro.vtBeMOallo-Belges. 7. Mariage secmt dn dae d'Otteass Mee blargueritede Vaadotnoot. – 8. CampagnedeLoots Xt)! en Lonaine; il pMttse les col-lègesdo la Compagnie. 9. CtMnptotet procès du duc Henri de Montmo-Knct. – <o. tt est assisté dans sa prison et <tsa mort par le P. AnMM. –«.Les Msattea et Ma~e-PcUce des UMtM. duchesse de Montmorency.–t2. Nouvelle révotte et nouvelle soumissionde Gastond'Orléans. <3. tM.lement de ta reine mère; teotaMveWtajetoor en France, aoMutttes prendpert le P. 8afrrea.t~