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L'avenir précaire pour la faune sauvage en Afrique Centrale ? Des engagements audacieux pour la conservation des espèces Reducing wildlife butchery in Central Africa sub region L'action du WWF: Bushmeat crisis: Issue N° 012 January - March 2008 Latest updates for a living planet ® CARPO FOCUS

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L'avenir précaire pour la faunesauvage en Afrique Centrale ?

Des engagementsaudacieux pour laconservation des

espèces

Reducing wildlifebutchery in Central

Africa sub region

L'action du WWF:

Bushmeat crisis:

Issue N° 012 January - March 2008

Latestupdates

for a living planet®

CARPO FOCUS

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Le problème de viande de brousse continued'être un sujet d'actualité dans la régiond'Afrique centrale -la deuxième plus grande

étendue de forêts denses et humides du mondeaprès l'Amazone. Le braconnage reste la principalemenace à la biodiversité.

L'utilisation des animaux sauvages comme sourcede viande est une pratique répandue et les espècessauvages utilisées directement pour l'alimentation etle commerce en comme une source de revenu. La surexploitation et le ciblagedes espèces menacées est actuellement désigné comme " la crise de la viandede brousse ".

Alors que la crise de viande de brousse est un problème majeur de conserva-tion qui doit être abordé de façon urgente, elle est également le seul choix quireste souvent aux populations pauvres comme source de viande. La menacesubit par les espèces sauvages causé par l'utilisation de ces animaux commeviande est critique en Afrique, mais elle est également très sérieuse dans d'autresparties du monde.

L'édition de janvier 2008 de CARPO FOCUS traite de façon plus détaillée cettecrise et essaye de mesurer l'impact de la problématique de la viande de broussesur l'environnement ; les efforts consentis pour équilibrer la satisfaction desbesoins en protéine essentielle des populations locales et la protection desespèces vitales de la faune suite aux activités humaines irréfléchies.

Le WWF est convaincu que la chasse illégale en général et particulièrement lachasse des espèces menacées telles que les grands singes (sur le plan de lasanté et le plan de la conservation) doivent être arrêtées. En même temps,l'utilisation durable par les communautés locales des espècesnon menacées doit être permise. Cette approche de conservation conjointeconsistant de la protection et de l'utilisation durable devra i t ê t recons idérée dans un contexte plus large de planification dupaysage, permettant l'utilisation contrôlée des espèces moins vulnérabledans les zones situées à l'extérieur des aires protégées (par exemple,les zones tampons, les réserves d'extraction, les réserves de chassecommunautaires).

Cette approche encourage la survie de la faune à l'extérieur des aires protégées,tout en réalisant l'objectif social de fournir la viande à un coût abordable à unepopulation qui est souvent pauvre et en croissance. Cependant, pour qu'un mod-èle d'aire protégée réussisse, les droits de chasser dans les zones tamponsdoivent être clairement définis et appliqués et les communautés locales doiventrecevoir les conseils techniques, l'expertise sur la surveillance et la formation.Ceci assurerait la gestion des activités de chasse à des niveaux durables.

De façon générale, un accent doit être mis sur les solutions pratiques,pragmatiques, à long terme en utilisant une approche holistique quitient compte des conditions et des cultures locales, et les leçons des initiativesprécédentes.

Par conséquent, le WWF croit que les gouvernements devraient mettre unaccent particulier sur le besoin de renforcer les capacités dans les Etats d'AfriqueCentrale en vue de faire face au phénomène de la chasse non durable desespèces sauvages pour leur viande, et d'adopter la nécessaire approche àfacettes multiples.

Les nécessaires actions punitives devraient aussi venir contribues à découragerles intervenants. Les actions de l'ONG LAGA en collaboration avec le ministèreen charge des forêts au Cameroun, sont à ce propos édifiants.

Laurent M. SOME

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CARPO FOCUSWWF CARPO, Rue Citronnelle,

Panda House, BAT Compound, BastosYaoundé - Cameroun,

B.P: 6776; Tél +237 221 70 83.Fax 237 221 42 40

E-mail: [email protected]: www.panda.org

Managing Editor: Peter NgeaFront Page Photos:

Top to Bottom: Kids keep watch over the day’s catch(a pangolin) on display for sale near the Campo Ma’an

National Park, Cameroon (Peter Ngea)Gorilla, gorilla, gorilla in Dzanga Sangha (C. Chloe)

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Protection et utilisation durable desespèces fauniques SOMMAIRE

EDITORIAL......................................

THERMOMETRE................

BUSHMEAT: THE HARD FACTS .....

BRACONNAGE INTER FRONTAL-IER TNS/ TRIDOM...........................

LE COMMERCE DE VIANDE DEBROUSSE DANS LE SOUTH ESTCAMEROUN .....................

BUSHMEAT TRADE PRECIPITATESWILDLIFE EXTINCTION ...............

L’ACTION DU WWF.........................

GFTN POUR LA PROMOTION DUCOMMERCE RESPONSABLE .....

CAFTN: L’HEURE DU BILAN ........

REBOISEMENT AUTOUR DU PARCNATIONAL DE VIRUNGA ..............

WWF CARPO IN 2007 NATIONALGEOGRAPHIC / BUFFET AWARD ...

WWF - FONDATION MTN .............

BIRTH OF A LOWLAND GORILLAIN THE WILD ..............................

WWF S’AGRANDIT .....................

CARPO FOCUS N° 011 January -March 2008

3CARPO FOCUS N° 012 January- March 2008

Les prophètes de mauvais sort?

Le tournoi de la Coupe d'Afrique des Nationsvient d'être la principale préoccupation et leprincipal sujet de discussion même dans les

endroits les plus reculés de la sous région d'AfriqueCentrale. Les fournisseurs d'images par câble et lespostes de télévision ont fait bon marché. Le tempsn'était pas propice pour éditer un tel magazine,encore moins parler de la viande de brousse. Enprincipe, les journaux devraient avoir les photos desstars du football Africain comme Eto'o Fils, Drogba,Essien et bien d'autres. Ce n'était pas le momentpour les chimpanzés, les gorilles, les éléphants ettous les soient disant espèces phares et menacées.

Mettons de côté la Coupe d'Afrique des Nations etvoyons combien il est difficile d'expliquer les prob-lèmes environnementaux. Malgré l'opportunité del'apparition de notre publication, nous sommesaperçus résolument comme des prophètes de mau-vais sort. Pour citer un collègue communicateur deWWF, " nous seront accusés d'être entrain d'ennuyerles gens à mort ".

Maintenant avant de jeter de côté ce magazine,NOTEZ ceci : Au cas où tu ne le savais pas, le tauxactuel de disparition des espèces est au moins 100 à1.000 fois plus élevé que le taux normal.

Si tu es toujours entrain de lire, tenez : Le temps quevous allez prendre pour lire cet article, une desespèces uniques de notre planète aura disparu.

Ou encore :Avant cet heure demain, un plus de 150à 200 animaux supplémentaires auraient disparupour toujours. Avant cette même heure l'année

prochaine, plus de 50,000 espèces auront été con-signées dans les annales de l'histoire.

Oui il est désolant, mais il est également vrai.regardez simplement certaines des photos hor-ribles que nous avons osé publier dans cetteédition !

La réaction est prévisible. La plupart des personnesdiront que c'est terrible, c'est horrible, c'est scan-daleux, et surtout "je n'était pas au courant de tousça, pourquoi les gens n'en parlent pas ?"

Ceci fait que certains d'entre nous dont le travail con-siste à communiquer les problèmes de l'environ-nement, se sentent complètement inaptes. C'estcomme si nous ne connaissons pas les techniquesde communication. Peut-être fallait-il que nous affi-chions des posters des gorilles massacrés pour con-currencer, Dieu seul sait, avec les publicités qui ontabondé sur les terrains de football de Kumasi oud'Accra.

Peut-être en rendant notre environnement et sonavenir plus pertinent dans nos vies quotidiennes,nous mettrons en place une Coupe des Nations anti-braconnage ou anti-viande de brousse et nousaurons les l'Eto'o Fils et les Drogba comme stars dela conservation. Après tout, ces stars jouent pour leséquipes qui ont adoptées les noms de ces mêmesespèces dont nous travaillons pour préserver leuravenir : les LIONS (indomptables du Cameroun) etles ELEPHANTS (de Côte d'Ivoire).

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Par Peter Ngea, Regional Communication Manager, WWF CARPO

La Communication par tout et pour tous est nécessaire

4 CARPO FOCUS N° 018 January - March 2008

WWF SOURCES

BUSHMEAT : The hard facts

The use of wild animal species asa source of meat is a wide-spread practice, with wild

species used both directly for foodand sold as a source of income.Overexploitation and the targeting ofthreatened species in some regions,particularly west and Central Africa isnow being referred to as "the bush-meat crisis". While the bushmeat crisis is a majorconservation issue that needs to beurgently tackled, it also refers to theonly choice that poor human popula-tions often have to obtain meat. Thethreat posed to wild species fromtheir use as meat is critical in Africa,but also very serious in other parts ofthe world, e.g. Asia.Various strategies have been imple-mented to try to address the bush-meat crisis. Some attempts havebeen made to deal with the issue atthe source (e.g. anti-poaching patrolsaround protected areas and loggingconcessions) and at the consumerlevel (e.g. education and awarenesscampaigns). However, experience shows thatimproved law enforcement can drivethe hunting and trade further "under-ground" if local people have no avail-able alternative sources of protein.Similarly, if no alternatives are found,awareness campaigns may have lim-ited impact, especially when targetingthe rural poor. Often it has not beeneasy to find viable alternatives tohunting wild animals. For example,attempts at captive-rearing some ofthe smaller-bodied and faster-repro-ducing species such as cane rats andduikers have had mixed success. Ingeneral, they have not contributedvery much to satisfy the needs forsubsistence protein.Some east and southern Africancountries have developed communi-ty-based natural resource manage-ment programmes which give com-munities user-rights over wildlife quo-tas. In some cases this has been suc-cessful in limiting illegal wildlife off-take whilst providing a source ofmeat. However, in other cases community

capacity or interest to regulate hunt-ing has been limited. Longer-term,sustainable and innovative solutionsneed to be found to stop the trade inmeat from wild species withoutimpacting negatively on rural liveli-hoods.Facts/figures on bushmeat

The Scale of the Bushmeat Trade inAfrica - some facts and figures- Due primarily to hunting, ape popu-lations are declining in 96% of pro-tected areas; populations of apes liv-ing outside protected areas faceextinction in the next 10 to 50 years. - In south-west Central AfricanRepublic (CAR), hunters usingsnares capture 33 species of mam-mals, 7 species of reptiles and 3species of birds; in the Lobeke regionof Cameroon hunters kill at least 36species of animals.

- On average, people in the CongoBasin eat more meat than peoplefrom industrialized northern countries(47kg/person/yr vs. 30 kg/person/yr)and 60-80% of the meat they eatcomes from wildlife.- Bushmeat consumption across theCongo Basin may exceed 1 millionmetric tonnes per year; demand formeat in the region is likely to increaseby 3% per year and double in 20years.- Per capita harvest rates in localcommunities adjacent to loggingroads in the Congo Basin are three tosix times higher than in communitiesfurther from the roads, with up to 75%by weight of the meat being sold.- Studies in Ghana showed that over90% of people in urban and ruralareas would eat bushmeat if it wasavailable, even though it is not a reg-ular part of their diet.

Last leg for sale?

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- In east and southern Africa, illegal hunting is believedto be one of the greatest direct causes of wildlifedeclines outside protected areas, especially of largespecies such as buffalo, eland, duiker and gazelle.

- In Kitui, Kenya, about 14 kg of bushmeat is consumedmonthly by 80% of households, while 46% of house-holds in Kweneng, Botswana consume 18.2 kg monthly.

- In Dzanga-Sangha Special Forest Reserve in CAR,snare hunters' income is comparable to that of the forestguards. In a logging concession in northern Congo, res-idents of a logging camp and nearby village generatedan income of approx. $300 a year from bushmeat, rep-resenting between 6-40% of the household dailyincome.

- Hunters generally concentrate on large-bodied animalssuch as ungulates and primates because they providethe greatest return for hunting effort. In the Kilum-Ijumforest of north-western Cameroon, most animals largerthan 200 g have been hunted out: elephant, buffalo, lion,leopard, chimpanzee, colobus monkey and grey duikerhave all been extirpated, and may be regionally extinct.

- When larger species have been hunted out or becomescarce, smaller species such as grasscutters and otherrodents are taken. The ratio of rodents to other taxa forsale in the local markets can thus be a rough indicatorof the impact bushmeat hunting has had on local wildlifecommunities, and the scarcity or depletion of largerspecies.

- Frugivorous wildlife species consumed as bushmeat,for example primates and elephants, are responsible fordispersing the seeds of over 80% of tree species in cen-tral African forests; their loss will thus affect survival ofthe tree species and forest habitats.

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“Weapons of Mass Destruction” of wildlife

CARPO FOCUS N° 012 January - March 2008

6 CARPO FOCUS N° 011 October-December 2007 6

Le braconnage intensif qui se vit dans la partie Estde l'UTO sud-est du Cameroun, est en grande par-tie encouragé par l'exportation de la viande de

brousse vers les pays voisins principalement versOuesso (Congo). L'on a pu identifier 2 grands circuits d'acheminement dela viande.1. le circuit terrestre qui part du carrefour PK27 (27 kmde Kika) au village de Socambo, (dernier village avantla traversée du Bac sur la Sangha, frontière avec leCongo)2. le circuit maritime qui part du chantier forestier deSocalib à la ville de Ouesso en passant par Kika(Cameroun)

Le premier circuit couvre le secteur du Sud du parcnational de Lobeké et l'UFA 10-064. Le transport deschasseurs et de la viande est assuré par les camionsgrumiers encharge du transport du bois et du ravitaille-ment des villes congolaise de Ouesso, Pokola etGombe.Les chasseurs et leurs butins ne sont pas directementacheminés à leur point de chute c'est-à-dire les grandesagglomérations, mais ils sont débarqués à l'entrée duvillage de Socambo. Une fois débarqué, une partie de laviande est achetée sur place par les revendeurs, pen-dant que certains chasseurs mieux équipés acheminentleur butin eux-mêmes. Le transport se poursuit ensuitepar pirogues sur le cours d'eau Sangha avec l'aide despseudo pécheurs, pour accoster à un port prévu à ceteffet.Sur le marché, cette viande est facilement reconnaiss-able par la poussière qui la couvre.

Le second circuit couvre les cours d'eau de la Ngoko etune partie de la Sangha. La liaison entre les 2 villescongolaises de la Socalib et de Ouesso est assurée parune ''baleinière'' qui parcoure en l'espace de 2 ou 3jours la distance séparant ces 2 villes. Cette embarca-tion joue le rôle de collecteurs de viande de brousse toutau long de son trajet retour entre la Socalib et Ouesso.Il faut noter le transport fait par les radeaux de boisissus pour la plupart des cas du sciage sauvageprovenant de la zone de Kika.Lors d'un seul contrôle de ces 2 circuits l'on a pudénombrer entre autre: 15 colobes noir et blanc(Colobus guereza),19 hocheurs (Cercopithecus nicti-tans), 07 moustac (Cercopithecus cephus) et 24 autressinges non identifiés pour cause de la première trans-formation.

Toujours lors du même contrôle nous avons pu estimerà près d'une cinquantaine les individus de céphalophestoutes espèces confondues. Un dénombrementexhaustif n'a pu avoir lieu à cause de la réticence desvendeurs ; 17 crocodiles vivant ont été aussi comptés etla viande d'éléphant et de gorille. Au cours des contrôlesantérieurs les espèces intégralement protégées commel'éléphant, le Bongo les gorilles et les chimpanzésavaient été saisies

La motivation première de cette chasse est le prix pra-tiqué sur le marché. Ainsi un céphalophe roux entierreviendrait facilement à 15.000fr (US $ 30) et dépiécé, ilpeut atteindre 23.000frs ($ 45).La grande proportion des singes montre la prédomi-nance de la chasse à l'arme, mais il y a lieu de s'in-quiéter du grand nombre de certaines espèces, qui sontparfois des espèces intégralement protégées. C'est lecas des colobes noir et blanc et des crocodiles qui fontpartie des espèces menacées.La lutte contre ce trafic de viande est assurée par lesécogardes camerounais du parc national de Lobekébasé à Kika. Mais le vaste territoire que couvre ceréseau rend presque inefficace leurs multiples interven-tions. En plus la restriction des contrôles des marchésde certaines villes ne permet de lutter efficacementcontre ce trafic.Le secteur maritime bénéficie de temps à autre desopérations d'envergures et des patrouilles binationalesentre le Cameroun et le Congo. Malgré les effortsdéployés par les 2 pays le braconnage reste un fléau àsurmonter dans ce vaste massif.

Etalage de la viande dans un marché frontalier

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Voies de transit de la viande de brousseentre le Congo et le Cameroun

Braconnage inter frontalier TNS/TRIDOM

Par : Bassama Charles René *

* Research Assistant Nki National Park,WWF JENGI SE

7CARPO FOCUS N° 012 January - March 2008 7

Le commerce de la viande de brousse dansle sud-est du Cameroun Par : Pegue Manga Fidelis*

Il fait nuit sur la route de Lamidom, un village situé à 70 kmde Yokadouma. Une équipe d'écogardes ont monté unposte de contrôle de chasse, prête à fouiller des véhicules

supposés transporter la viande de brousse. Les écogardes ontsoigneusement examiné chaque véhicule, sans rien trouverUn kilomètre plus loin, un véhicule surchargé des passagers etde bagages s'est arrêté. L'un de ses occupants, une dame,aidée par le conducteur, a débarqué de façon effrénée dessacs dont le contenu ne pouvait pas être immédiatementconnu. Un garçon rabougris d'une vingtaine d'années attendaitimpatiemment pour transporter les sacs sur un sentier quientrait dans la forêt. En un rien de temps, il place trois des sacssur son épaule gauche et disparaît. Nous apprendrions par lasuite que cet effort était consenti pour fuir le poste de contrôle.Comme ils se sentaient extrêmement acculés, les com-merçants de la viande de brousse opérant au sud-est duCameroun ont développé des instincts pour contourner lespostes de contrôle forestiers et de chasse. Mais la bataille esten train de tournée en faveur des agents de protection de lafaune qui ont porté le combat jusqu'au marchés locaux deviande de brousse. Une récente incursion au marché de viande de brousse deYokadouma a montré l'ampleur des instincts de survie descommerçants. Sous un hangar du marché, TouamaVéronique, une vendeuse de viande de brousse est assisederrière une table bancale sur laquelle est étalée de la viandefumée. Parmi les animaux ainsi étalés étaient les restes degorille, une espèce faunique intégralement protégée auCameroun. La dame ne faisait que jeter un coup d'œil à l'en-trée du marché comme si elle s'attendait à des ennuis. Toutd'un coup, les écogardes sont apparus à l'autre extrémité met-tant un terme au silence irréel du marché. Les écogardes sedirigent tout droit ver le hangar de Touama et confisquent laviande. Alors qu'ils vidaient la table, Touama les regardait avecun air de défi. Ce n'était pas la première fois que cette damese livrait au commerce illégal de la viande de brousse. L'incursion était l'une des opérations de routine effectuéesdepuis plusieurs mois. Il montre que, bien que le commerce dela viande de brousse est entrain d'estomper à cause desopérations anti-braconnage, ses auteurs sont encore en activ-ité dans la périphérie.

Les campements des braconniers Dans le sud-est du Cameroun, les commerçants de viande debrousse travaillent en collaboration avec les braconniers. Lesbraconniers installent des campements à l'intérieur des con-cessions forestières et des parcs nationaux, à partir d'où lesanimaux sont abattus de façon aléatoire. La viande est fuméeet évacuée vers les marchés, en passant par des sentierssecrets.

"Les campements sont généralement construits à proximitéd'une rivière ou un ruisseau où les braconniers peuvent s'ap-provisionner en eau'' a dit Balla Ottou, Chef de SectionDépartemental de la Faune pour le Département de Boumbaand Ngoko. "Parfois, les hommes amènent leurs épouses ettandis qu'ils se livrent au braconnage, les femmes font lapêche et préparent la nourriture. Leur séjour dans la forêt peut

durer plusieurs semaines en fonction de l'approvisionnementen munitions et d'autres besoins fondamentaux. "Nous avonsremarqué que les braconniers qui utilisent les armes à feu sontfournis en balles en échange de viande de brousse toutes lessemaines" a indiqué Balla.

Pistes Le commerce de la viande de brousse a été rendu facile avecl'ouverture de nombreuses pistes d'exploitation, la croissancedémographique dans les villes d'exploitation forestière et lesfrontières poreuses du Cameroun avec les voisins du CongoBrazzaville et de la République Centrafricaine. La situations'aggrave lorsque la société d'exploitation forestière arrête sesactivités laissant derrière elle des vastes sentiers et des cen-taines de personnes sans emploi. Ces derniers sont plusenclins à recourir au braconnage. Les efforts de lutte contre le commerce de la viande debrousse au sud-est du Cameroun sont axés sur la sensibilisa-tion, la création des partenariats avec les parties prenantes etla répression (opérations coup de poing), organisé par leMinistère des Forêts et de la Faune avec l'appui de WWF. La sensibilisation se fait à travers la projection des films et lescampagnes de sensibilisation organisées par les écogardes àl'aide des affiches au cours des réunions tenues dans lesvillages. En outre le WWF travaille en collaboration avec lessociétés d'exploitation forestières et de chasse sportive, lescommunes et les autorités administratives pour une actionconcertée de lutte contre le braconnage et le commerce de laviande de brousse.Des opérations anti-braconnage sont organisées de manièresystématique au cours desquelles les écogardes détruisent lescampements des braconniers, saisissent la viande de brousseet interpellent les présumés braconniers. Des patrouilles sontorganisées sur les routes et des contrôles réguliers sont effec-tués dans les marchés de viande de brousse.

Les accrocsBien que les commerçants de la viande de brousse soient prisen étau, ils trouvent toujours le moyen de s'extirper des forcesde sécurité. De toute évidence, ils sont poussés par un nom-bre toujours croissant de consommateurs et de chômeurs, lapauvreté et la complicité de certaines autorités administrativesde la région. Il y a eu des tentatives de trouver des alternativesà la consommation de la viande de brousse - l'élevage, la créa-tion d'étangs de poissons et des poulaillers - mais l'étendue duterritoire et les intérêts contradictoires on rapetissé ces efforts.Des progrès ont été enregistrés, mais la lutte contre le com-merce de la viande de brousse reste d'actualité au sud-est duCameroun. Toute tentative d'arrêter cette lutte anti-bracon-nage aura pour conséquence de produire de nombreux autresTouamas qui défieront les agents des services de la faunedans un marché de viande de brousse en déclin.

*Communication Officer, Jengi SE Project

8 CARPO FOCUS N° 012 January - March 2007

Bushmeat Trade Precipitates Wildlife ExtinctionBy CHI Augustine MUAM (Ph.D) *

Bush meat simply means meatderived from wildlife. Since inAfrica 'forest' is often referred to as

'the bush', wildlife and the meat derivedfrom it is referred to as "bush meat" (inFrench -viande de brouse or gibier). Inessence the term refers to all wildlifespecies used for meat including elephant,gorilla, chimpanzee and other primateskilled in the wild. With the advent of mod-ern firearms, improved communicationand transport, subsistence hunting hasgiven way to anarchic exploitation ofwildlife to supply a growing human popu-lation and urbanisation. It has become asource of income that a hunter can make$300 - 1.000 per year comparable to thesalaries of those responsible for control-ling hunting and bush meat trade.Traders, transporters, market settlers andrestaurateurs benefit from it. This hasincreased the pressure on wildlife andthreatened the survival of endangeredspecies such as chimpanzees and goril-las. A report released in 2004 estimatedthat for the Nigeria-Cameroon chim-panzee, bush meat hunting alone is suffi-cient to threaten it with extinction within17-23 years. This level of hunting isunsustainable for slow-breading mam-mals like gorillas, hence the concept ofbush meat crisis. Bush meat even threatens human sur-vival. For instance, western gorillas aresusceptible to the same diseases ashumans such as Ebola virus. Recenthuman outbreaks in western equatorialAfrica appearing to have been initiatedwhen people handled the meat of infectedgreat apes. Despite these threats,demand and supply of bush meat contin-

ues to grow. It is manifested in its trade,which though not easy to define, is char-acterized by factors such as poaching,hunting of protected species and in pro-tected areas, weak law enforcement, allof which needs to be elucidated.

PoachingThe law defines poaching as any activitywithout a licence, out of season, inreserved areas or with prohibitedweapons .such as war arms or ammuni-tion. Hunting weapons have shifted fromtraditional bows and snares made fromnatural materials to guns and wire snares.As regards the use of guns, large-gamerifles and their ammunitions (e.g; .458and 50-75 caliber) have replaced daneguns albeit forbidden. A majority of bushmeat is acquired using wire snares, whichare cheap, durable, easy to use, entrycost are lower and for signatories of the1968 (revised 2003) African Conventionon the Conservation of Nature andNatural Resources, illegal. Given thatthey are weapons which endanger theconservation of protected species, wiresnares are supposedly forbidden. While snares made of natural fibbersmust be checked frequently as they willdecompose over time and break whenencountered by non-target large mam-mals (e.g. great apes), wire snares arenon-selective, long-lasting and, as aresult of the latter, likely to maim or killlarge, slowly reproducing species. Alsowire snares are checked so infrequentlythat animals die and decompose withoutbeing recovered (wastage rate of 25-94% have been documented). Limbdeformities were found in 11 of 52 chim-

panzees living in the Budongo ForestReserve in Uganda nearly all of themattributed to wire snares and leg-holdtraps set in the forest. It is argued thatpoaching facilitated by logging roads andwire snares indirectly impactsthe forest significantly reducing thenumber of seed dispersing animals.Through their consumption of fruit theyact as important dispersers of many for-est tree species. In one Ugandan for-est, chimpanzees were responsible fora disproportionately large fraction(about 45 percent) of the seeds defe-cated by frugivorous primates. Studiesin Gabon have shown that gorillas arethe sole dispersers for the dominanttree species at Lopé National ParK,and high-quality dispersers for others.Both chimpanzees and gorillas dis-perse large numbers of viable seedsover far greater distances than otherforest primates, and therefore play amajor role in maintaining those speciesthat generates better from the parenttree. Of course this contributesimmensely to the diversity and hetero-geneity of the forest that serves as ani-mal habitat. The disappearance of thelatter invariably presupposes the disap-pearance of wildlife or precipitates theextinction of endangered species.

Endangered or protectedspeciesChimpanzees and Goril las areclassified as endangered or pro-tected species because they are

OPINION

9CARPO FOCUS N° 012 January - March 2008

subject to a very high risk of extinction in the wild in thenear future. As category A animals, the law demandstotal protection and on no occasion be killed. Regardingthose of category B and C, only persons who hold hunt-ing permits and who have paid the prescribed feesand/or taxes may freely dispose of their meat and tro-phies. Logically, any person found, at any time or anyplace in possession of a whole or part of a dead (endan-gered species) animal, is considered to have killed theanimal and will be punished with a fine of 3.000.000 -10.000.000 francs or imprisonment for from one to threeyears or both such fine and imprisonment for killing aprotected animal.

Despite the legal restrictions, a report released in 2004estimated that for the Nigeria-Cameroon chimpanzee,bush meat hunting alone is sufficient to threaten it withextinction within 17-23 years. This conclusion wasbased on the increasing number of orphaned chim-panzees arriving at sanctuaries in the region, and theassumption that 10 chimpanzees have been killed foreach of these orphans. Gorilla meat has been reported tobe a popular food in northern Congo. Here, about 5% ofwestern lowland gorilla population are estimated to bekilled by hunters each year, despite the sparse localhuman population.

Hunting in protected areasJust as it is forbidden and a crime to hunt protectedspecies, it is same to hunt in protected areas. These arezones geographically delimited and managed with a viewto attaining a specific objective of conserving givenresources such as wildlife. When created such zones aredesignated wildlife reserves and/or forest reserves prop-er. As private property of the State they are strictly regu-lated. Surprisingly poaching and encroachment havebeen discovered and recognized as eminent threats formany of such reserves. For instance chimpanzees havebeen wiped out in the Kilum-Ijim forest reserve in BuiDivision in Northwest Province between 1987 and 1998.Also it is estimated that about 44 gorillas and over 50chimpanzees are killed annually in the Dja WildlifeReserve which is a Biosphere Reserve and a WorldHeritage Site.

Concerning forest reserves (where wildlife thrives) theirony is that they are within what the forest law classifiesas 'permanent forests' usually divided into forest manage-ment units (or UFAs) for commercial logging within thecontext of a forest concessions or contract. As its namesuggest, a forest concession usually is allocated within a'production forest' which by classification is a protectedarea. Consequently its exploitation for whatever purpose(e.g. logging) is subject to government authorisation.When the law demands that the holder of a logging con-tract or concession shall not object to the harvesting ofproducts (e.g. hunting bush meat) not mentioned in hisspecification, an authorisation (possession of a huntinglicence or permit) before such harvest is inevitably envis-aged or contemplated.

As mentioned earlier logging transportation infrastructure

unintentionally opens access into production foreststhereby reducing transport costs for poachers. Industryvehicles and an extensive road network turn what mayonce have been a 3-4 day hunting trip on foot into aneight-hour excursion; with far greater capacity to carry outcarcasses. Furthermore, logging employees can afford tobuy bush meat in large quantities, making the village com-plex of personnel and their families thriving markets intheir own rights. It is reported that during the constructionof the Cameroon-Chad pipeline in 2001-2003, the oil com-pany Esso reported on several case of bush meat pur-chase by its workers, which it discovered in the course ofattempting to enforce stronger environmental standards.

Weak law enforcementThe intensity in bush meat hunting and trade can also beattributed to inadequacy in law enforcement capacity inmost areas. For instance a recent study indicated that82% of Ministry of Forestry and Wildlife (MINFOF) per-sonnel were in the regional centres, with only 28% inforestry and wildlife control posts (480 people). They aresometimes also insufficiently immune to corruption result-ing from low salaries as all are virtually in categories Band C (middle management technical agents), and arepoorly equipped to confront viable poachers.

Conversely, sometimes the punishment specified in thelegislation is often a fine that is smaller than the financialbenefit that the poacher would gain from committing thecrime. Imagine that a Magistrate in his subjective judge-ment on the 21/1/04 fined one Moussa Amadou for illegal-ly being in possession of two (2) elephant tusks and trad-ing in trophies (unspecified) to pay an insignificant sum of400.000 francs as damages. Such sanctions can beaggravated, thanks to coming into force of the 2005Criminal Procedure Code that now gives locus standi (theright to bring an action) to potential stakeholders andclaim damages in criminal offences of this nature.

Facts and opinions expressed in this article are entirely those of the author.

* University Lecturer, Environmental Law, Cameroon

Kids near Campo National Park, Cameroon keep guard over the day’s“harvest”: a pangolin displayed for sale

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Des engagements audacieux pour L’action du WWF

Le problème principal c'est la chasse à but commercialBas Huijbregts, Conseiller Technique Principal, Programme Gamba, WWF Gabon

Comment évaluerais-tu l'importance de la crise deviande de brousse, si c'est le cas, dans votrezone de travail ?

Bas : La viande de brousse est la principale source deprotéine pour les communautés rurales de notre zone.Nous essayons de sécuriser cette ressource pour lescommunautés villageoises en les aidant dans la sécurisa-tion des droits d'accès à la ressource par le développe-ment et le plaidoyer pour l'approbation des zones dechasse villageoises dans les aires protégées de Gamba.Le véritable problème de la viande de brousse concernela chasse à but commercial pour satisfaire la demandedes centres urbains situés autour du Complexe deGamba. Ce type de chasse qui implique les chasseurscommerciaux, le transport motorisé des chasseurs et dugibier sur des longues distances et souvent organisé parles élites urbaines, est le principal problème.Quelle est la solution proposée par votre équipe pour lut-ter contre ce fléau de viande de brousse ?

Bas : Nous sécurisons les zones de chasse pour lespopulations locales et nous les permettons d'interpellerles " cavaliers libres " pour les empêcher de chasser dansces zones et de bloquer les voies d'accès et les fleuvesafin de contrer la chasse à but commerciale utilisant deséquipements motorisés sur des longues distances. Le

WWF apporte également son appui à une ONG locale,Ibonga, pour les activités d'éducation et de sensibilisa-tion.Puisque la principale cause de la chasse ou le bracon-nage est le chômage, nous favorisons également lesopportunités au niveau local pour les alternatives audéveloppement économique liées à la biodiversité tellesque le tourisme et l'artisanat ainsi l'octroi d'aides aux cul-tivateurs locaux pour la protection de leurs plantationscontre les animauxqui détruisent lesrécoltes, réduisant dece fait le " besoin " dechasser les préten-dus " animaux àproblème ".Le WWF a égale-ment décidé de tra-vailler avec le secteurprivé (SHELL Gabonet Compagnie desBois du Gabon) pourles aider à mettre enplace des politiquessur la viande debrousse et sur soncontrôle.

Bas Huijbregts,

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la protection des espèces Les patrouilles et la surveillance sont indispensableLeonard Usongo, Coordonnateur du Programme Jengi, WWF Cameroun

Que fait votre équipe pour lutter contre le problème deviande de brousse ?

Usongo: Pour ce qui concerne la chasse dans les conces-sions forestières, une convention a été signé avec lessociétés d'exploitation forestière en juin 2007. lesexploitants ont accepté d'apporter des contributions men-suelles de 150.000 francs CFA (environs 500 Dollars EU)pour soutenir les opérations anti-braconnage en plusd'autres appui logistiques. Un compte a été ouvert àYokadouma et placé sous la supervision conjointe deWWF et du MINFOF pour le dépôt des fonds et la trans-parence dans la gestion.Une autre convention a été signée entre les comitéslocaux de gestion communautaire de la faune et les chas-seurs sportifs pour lutter contre le braconnage et le com-merce de la viande de brousse. En plus de ces conven-tions signées avec le secteur privé, le WWF apporte unsoutien aux opérations anti-braconnage par les patrouillesrégulières et les missions de surveillance des écogardes. 70 millions de francs CFA environ (approximativement140.000 Dollars EU) sont dépensé annuellement par leprojet pour la lutte contre le braconnage. L'annéedernière, 15 braconniers ont été condamnés par tribunalde grande instance de Yokadouma, 10 armes à feu ontété saisies et plus de 43 camps de chasse ont été détru-it. Le projet a dépensé 30 millions (approximativement60.000 Dollars EU) en 2007 pour la construction etl'équipement de deux postes de contrôle dans des points

stratégiques de la zonedu projet. Un plan desurveillance a étéélaboré sur la based'une analyse desmenaces. Des écoga-rdes ont été formés surles techniques de sur-veillance, le suivi desefforts anti-braconnageet sur la rédaction desprocès verbaux. Le projet travailleégalement avec despartenaires au Congoet en République cen-trafricaine dans le cadredu programme de con-servation transfrontalière de la Tri-Nationale de laSangha. Des patrouilles anti-braconnage mensuelles sontconjointement organisées avec la participation des écog-ardes des trois parcs tri nationaux Lobeke (Cameroun)Dzanga - Ndoki (RCA) Nouabale-Ndoki (République duCongo). Ceci a sensiblement fait diminuer la chassetransfrontalière et particulièrement la chasse d'éléphant etle commerce de l'ivoire. L année dernière 7 braconniersont été interpellés et condamné, 5 fusils d'éléphant ont étéconfisqués et plusieurs centaines de pièges ont été détru-its dans la forêt.

Alternative protein sources as a toolAtanga Ekobo, Programme Coordinator, Coastal Forest Programme (SAWA)

Like in other forest areas in Cameroon, unsustainablebush meat exploitation is rampant in the CoastalForests Program area. Efforts to reduce this are

being put in place by the programme in collaboration withits partners.With support from WWF, state agents of the Ministry ofForestry and Wildlife in the Littoral do carry out sporadicanti poaching raids in collaboration with law enforcementofficials.In the Korup National Park area, WWF has introduced theuse of Cyber Trackers and trained Game Guards on howto establish a database for the management of wildlifespecies and the surveillance of human activity in andaround the park.In a bid to improve livelihoods and provide alternative pro-tein sources to the people, the programme has over theyears promoted income generating initiatives such as bee,cane rat and snail farming. The result has been not only adecrease on the pressure on wildlife, but also a steady flow

of household incomes as trade in honey and snail is boom-ing. This is evident when one checks on the statistics onthe ground. 424 beefarmers have beentrained through the aCommon InitiativeGroup in Mount. Kupeand Yabassi areas;there are about 340snail farmers organizedinto 16 snail farminggroups. At the level ofschools, WWF isencouraging the cre-ation or giving supportto Environmental edu-cation clubs in fourgovernment secondaryschools in the area. Atanga Ekobo

Leonard Usongo

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L’action du WWF

Des engagements audacieux pour Quelques espèces ont disparu dans la localité

Lisa Steel (CTP, Paysage de Salonga, RDC)

La chasse à but commercial et le braconnage sontreconnus comme les plus grandes menaces pour lespopulations de la faune dans le Paysage de Salonga

(RDC). Certaines espèces locales ont déjà disparu (parexemple l'éléphant de forêt) et les chasseurs de la commu-nauté rapportent qu'ils fonts des distances de plus en pluslongues pour trouver le gibier. La chasse et le braconnagesont souvent initiés par des acteurs externes (parfois desmilitaires en activité ou démobilisés) qui s'impliquent dansle braconnage ou ils fournissent des armes, des munitionset/ou des marchés aux chasseurs locaux.

Les solutions développées à Salonga - Documentation du commerce - quantifiant et qualifiant lachaîne des produits de viande de brousse. - Formation du personnel des aires protégées, duMinistère de l'Environnement et les forces de maintien del'ordre responsables de l'application des lois régissant l'ex-ploitation et le commerce de la faune.

- Mise an place dessystèmes de suivi del'utilisation et le com-merce.- Investissement dansles communautés : ren-forcement de capacitésdes OrganisationsCommunautaires, four-niture de micro finance-ments en appui auxactivités d'alternativesgénératrices derevenus, etc…- Application des lois ausein et autour du ParcNational de Salonga(formation planifica-tion stratégique, appui financier et matériel).

Gardez le sourire! Juste pour la protéine

La viande de brousse est une problématique majeureLambert BENE BENE, Project Manager, WWF-NSSP

Depuis plus d'une décennie, le Fonds Mondial pourla Nature (WWF) par le biais du Projet SavanesSoudaniennes du Nord apporte un soutien aux

efforts du gouvernement camerounais dans la gestion etla conservation des ressources naturelles des savanessoudaniennes du Nord Cameroun; notamment du réseaud'aires protégées dont bon nombre font face à de multi-ples agressions. Le parc national de la Bénoué (PNB) etsa zone périphérique font partie des sites d'interventiondu WWF. En raison de sa grande richesse biologique etde sa position géographique entre deux grandes métrop-oles, le Parc National de la Bénoué est l'objet de beau-coup de convoitises en particulier des populationsriveraines en proie à une paupérisation sans cesse crois-sante et dont la survie dépend encore des ressourcesnaturelles. Entre autres menaces qui pèsent sur le parcl'on cite l'orpaillage, la collecte des bois de feu et desservices, l'expansion des terres agricoles, l'installationanarchique des migrants et le braconnage. C'est dans lebut de renverser la tendance de cette exploitation irra-tionnelle et non durable des ressources naturelles que leWWF vient en appui à la mise en œuvre du plan d'amé-nagement de ce parc depuis 2004. Parmi les actionsmenées, le WWF conduit des études bioécologiques etsocioéconomiques pour élucider les phénomènes qui

sous-tendent la ges-tion et l'exploitationdes ressourcesnaturelles. La viande debrousse est unep r o b l é m a t i q u emajeure autour duParc National de laBénoué où les pop-ulations localesdépendent à plus de70% de la faunesauvage pour leurapprovisionnementen protéines ani-males. La filière viande debrousse autour du Parc National de la Bénoué s'appar-ente à la filière classique de commercialisation des pro-duits agricoles incluant la production par le biais de lachasse, les intermédiaires et le consommateur. Lesmoyens de production/prélèvement du gibier assez divers com-prennent les pièges, les arcs et flèches empoisonnées, les armesà feu. Il existe plusieurs types de piège autour du PN

Lambert Bene Bene

Bénoué mais le plus courant en pays Dii est le " tongolodjé "dont le principe repose essentiellement s ur le câble d'acier ànœud coulissant enfoui dans le sol et dont l'un des bouts estsolidement fixé à un morceau de bois ou à un tronc d'arbre. Ce piège est généralement posé autour des points d'eau ousur les pistes empruntées par les animaux. Les armes à feudemeurent les moyens de production les plus efficaces et lesplus répandues autour du PN Bénoué ; en l'occurrence lesarmes de fabrication artisanale dite arme de traite ou "adaqua " ou " ngaoundal " ou " gomta ".La filière viande de brousse autour du Parc National de laBénoué comme partout ailleurs se présente comme unevéritable nébuleuse difficile à cerner en raison de son carac-tère illégal, diffus et de la méfiance des différents acteursimpliqués qui en sont assez conscients. Si les textes régis-sant l'utilisation de cette faune et la protection de l'environ-nement interdisent l'exploitation de cette ressource, lesruraux (ayants droits) ne se privent pas de la consommationde cette protéine que leur offre leurs terroirs malgré les intim-idations. Il est donc important de pouvoir mettre en place unestratégie de suivi et de contrôle de la viande de brousseautour du Parc National de la Bénoué car de toute façon laressource tant sollicitée pourra être prélevée.

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Parc National de la Benoue: Eland de Derby

la protection des espèces

Plus d'appui aux écogardes Akwah George Neba, Coordonnateur, Programme Kudu Zombo, Cameroun

Après une analyse profonde de la situation de laviande de brousse dans la région de CampoMa'an, nous avons choisi de collaborer plus effi-

cacement avec l'Etat en travaillant avec les écogardes etd'autres personnels de l'Etat impliqués dans la protectionde la faune et de la nature. Nos activités les plusrécentes peuvent être résumées comme suit ;- Patrouilles anti-braconnage mensuelles organiséesavec l'aide financière la FEDEC et du WWF et exécutéespar le service de conservation ;- Le programme Kudu Zombo a formé 40 écogardes duParc National de Campo Ma'an sur le technique anti-bra-connage et de suivi en 2007;- Le WWF a fourni des équipements de patrouille auxécogardes : (4 tentes, 5 systèmes de positionnementgéographique (GPS), 4 boussoles, 16 bottes, 5 kits decampement ; - Des négociations ont été lancées avec les concessionsforestières et les sociétés agro-industrielles en vue detrouver un accord sur la gestion de la faune dans leursconcessions respectives (les patrouilles anti-bracon-nage, les règlements internes, les campagnes de sensi-bilisation …) ; - Les supports de sensibilisation (les affiches sur la clas-sification des espèces fauniques du Cameroun avec desnoms en langues locales et les photos) sont en cours deproduction et seront distribués dans la région de Campo

Ma'an. Une versionsimplifiée du plande gestion du parcavec une attentionparticulière sur leslimites du parc et lesactivités interditesest également encours de produc-tion.- Le processus de lasignature de la con-vention de coges-tion a commencéavec les commu-nautés locales afinde réglementer leurtaux d'utilisation desressources naturelles du parc - Le programme de Kudu Zombo lancera un programmede micro financement pour soutenir le renforcement decapacités des acteurs locaux dans la gestion deressources naturelles, et les fonds de micro crédit pourappuyer quelques activités économiques alternatives.

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Le GFTN pour la promotion du commerce responsable des produitsforestiers entre l'Espagne et les pays du Bassin du Congo

Par Peter Ngea

Grâce à WWF-GFTN (Global Forestry & TradeNetwork), les producteurs du bois d'AfriqueCentrale et les acheteurs de l'Espagne sont plus

que jamais déterminés à travailler pour une gestionresponsable des forêts et la certification forestière. Lesgouvernements de la sous région sont égalementengagés à mieux faciliter les meilleurs pratiques enmatière de gestion forestière qui permettront l'utilisationdurable de la deuxième plus grande forêt tropicale dumonde - la Bassin du Congo

Enthousiasme

Cette nouvelle impulsion a été déclenchée à Brazzaville,République du Congo en octobre 2007 lors d'un forumd'affaires visant la promotion de la gestion responsabledes forêts et l'approvisionnement responsable des pro-duits forestiers tenu sous l'égide du gouvernement duCongo et organisé conjointement par le FTN Espagne encollaboration avec le CAFTN. Le but de cet événementétait de permettre aux membres de FTN Espagne demieux comprendre le contexte dans lequel les sociétésde gestion forestière ont été certifiées ou sont entrain deprogresser vers la certification du FSC, de mettre en con-tact les producteurs responsables d'Afrique Centraleavec les acheteurs responsables des produits forestiersen Espagne ; de renforcer l'objectif des entreprisesforestière espagnoles acheteurs et les fournisseurs, lesadministrations forestières et les partenaires d'AfriqueCentrale de faire face aux problèmes liés à l'exploitationet le commerce illégaux des produits forestière et le com-merce ; de promouvoir le commerce du bois certifié desessences moins connues par les marchés espagnole etinternational afin de diminuer la pression sur les espècesfortement appréciées par les marches internationaux ; demettre en relief les solutions au problème de foresterieresponsable dans le Bassin du Congo ; et d'approvision-nement du bois en provenance de cette sous région. Cet événement a rassemblé les représentants des gou-

vernements du Bassin du Congo, des sociétés gestionsforestière en activité dans le Bassin du Congo, lesacheteurs espagnoles du bois membres du FTNEspagne, le personnel et les partenaires du WWFimpliqués dans la promotion de la gestion durable desforêts et la légalité du commerce du bois.

Tenu sous les auspices de quatre Ministres congolais,plus de 60 personnes venus du Cameroun, du Congo, dela République Démocratique du Congo et du Gabon ontréfléchi ensemble et proposé les solutions aux problèmesde certification, d'exploitation illégale et de commerciali-sation du dans la sous région d'Afrique Centrale.

Recherche des solutions

Comme la gestion durable des forêts exige des moyensfinanciers énormes que les pays tropicaux en développe-ment déjà éprouvés par le poids de la crise économiqueet de la dette ne peuvent pas avoir, les participantspublics et privés ont lancé un appel pour une coopérationentre les pays consommateurs et les pays producteursafin de s'assurer que les forêts du Bassin du Congo sontexploitées conformément aux règles et règlements inter-nationaux.

Pour ce qui concerne la promotion, la facilitation de lacertification et le contrôle des produits forestiers certifiés,les gouvernements de la région ont été invités entred'autres à : créer un environnement propice en faveur dela promotion de la certification crédible et du commerceresponsable du bois en mettant en place un cadre qui estinstitutionnellement et politiquement approprie ; faciliterles liens du marché entre des petits producteurs et lesmarchés spécialisés ; et promouvoir les marchésnationaux tout en développant des nouvelles orientationspour la gestion durable des forêts.

CARPO FOCUS N° 012 January - March 2008

L'Espagne est l'un des importateurs les plus importantsdu bois tropical d'Afrique centrale et d'Amérique latine,deux régions de la planète où l'exploitation forestière illé-gale et le marché y afférant mine la durabilité de l'écosys-tème forestier ainsi que le mode de vie de millions de per-sonnes qui vivent dans cet écosystème et qui en dépen-dent.

La diminution de l'exploitation illégale des forêts

L'Espagne est le deuxième plus grand importateureuropéen du bois tropical africain et le troisième plusgrand importateur à l'échelle mondiale, derrière la Chineet la France. C'est pourquoi il est très important que legouvernement espagnol ainsi que les autorités d'AfriqueCentrale et l'industrie forestière toute entière jouent unrôle important dans la promotion de l'exploitationforestière légale et le commerce légal ou certifié du boisentre l’Espagne et les pays de la sous région.Le séminaire d'affaires de Brazzaville a permis demontrer aux gestionnaires des forêts et aux autoritésd'Afrique Centrale que la demande des produitsforestiers certifiés existe. En outre, il a permis auxsociétés espagnoles d'avoir des connaissances ausujet de la possibilité d'acheter le bois chez lessociétés d'Afrique Centrale responsables qui se sontengagées et dans la processus de certification crédible

et pour mieux comprendre le contexte dans lequel lebois certifié est produit, transformé et livré. A traversles tables rondes d'affaires, le GFTN a facilité la créa-tion de plus de 20 liens commerciaux entre les lesentreprises opérant dans la sous région et cellesd’Espagne.

La réunion s'était terminée avec des résultats impor-tants tant au niveau politique qu'au niveau des affaires.Les sociétés espagnoles et africaines ont réaffirméleur engagement pour la promotion de certificationforestière crédible et l'achat responsable des produitsforestiers en provenance des forêts. Les gouverne-ments de la région ont également renforcé leurengagement par rapport à la gestion durable des forêtscertifié d'Afrique Centrale. Dans ce cadre, le Ministrede l'Economie Forestière du Congo a reconnu le rôleimportant que joue le GFTN dans la promotion de lacertification forestière dans les forêts du Bassin duCongo. " WWF-GFTN apporte actuellement un appuiaux sociétés d'exploitation forestière engagées dans leprocessus du développement et la mise en œuvre dessystèmes de vérification de la légalité du bois, de latraçabilité, du producteur au dernier consommateuravec pour objectif de les distinguer des moins respon-sables " a déclaré le Ministre.

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De gauche vers la droite :Elie Hakizumwami (Coordonnateur de CAFTN WWF CARPO) ; André Okombi-Salissa, Ministre duTourisme et l'Environnement ; Félix ROMERO, Chargé du Programme Forêts, WWF Espagne ; Henri Djombo, Ministre del'Economie Forestière ; Adélaïde Moundele Ngolo, Ministre du Commerce et des Marchés ; Charles Zacharie Bowao, Ministre dela Coopération et des Activités Humanitaires ; et Emile MOKOKO, Secrétaire Général de l'Organisation Africaine du Bois (OAB).

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Le Réseau Forêts et Commerce d'Afrique Centrale(CAFTN) : L'heure du bilan!"

Par Elie HAKIZUMWAMI

La gestion durable des écosystèmes forestiers est depuisquelques décennies au centre des préoccupations de lacommunauté internationale qui n'a cessé de s'interroger

sur l'état actuel et futur de l'environnement en général et desressources forestières en particulier, en raison de la destruction,la dégradation des forêts et la mauvaise utilisation desressources forestières globales. C'est ainsi qu'une prise de con-science sous-régionale des acteurs forestiers s'est révélée.Cette prise de conscience s'est traduite au niveau des plushautes hiérarchies politiques des pays d'Afrique Centrale parl'engagement des Chefs d'Etat qui à travers la Déclaration deYaoundé, ont proclamé leur attachement au principe de conser-vation de la biodiversité et de la gestion durable des écosys-tèmes forestiers d'Afrique centrale et se sont engagés, entreautres, à accélérer le processus de mise en place des instru-ments d'aménagement durable, notamment des systèmes decertification reconnus internationalement et à développer lesressources humaines pour leur mise en œuvre. Ceci à été réaf-firmé par le Deuxième Sommet des Chefs d'Etat tenu àBrazzaville en février 2005. Il importe de rappeler que cetengagement a été soutenu par les Nations Unies à travers larésolution N°54/214 sur la conservation et la gestion durabledes écosystèmes forestiers de l'Afrique centrale lors de sa 87eséance plénière tenu le 22 décembre 1999.

Progrès EnregistrésIl y a de cela quelques années, l'éco-certification des forêts trop-icales en général et des forêts du Bassin du Congo en particuli-er était considérée par certains acteurs comme impossible. Enrevanche, les progrès enregistrés dans la sous-région depuis2005 démontrent l'adhésion des opérateurs forestiers auprocessus de certification et les efforts déployés par cesderniers. Parmi les indicateurs de progrès on peut citer les cer-tificats FSC obtenus par trois entreprises, à savoir CIB auCongo, WIJMA et SEFAC au Cameroun. Un nombre d'entre-prises sont également engagés et suffisamment avancés dansle processus de certification à travers le Réseau Forêts etCommerce d'Afrique Centrale (CAFTN) de WWF-CARPO oupar leurs propres moyens.

Le WWF est convaincu que la gestion des forêts et le commercedu bois effectués de manière responsable peuvent jouer un rôletrès important dans l'amélioration des pratiques de gestion desforêts, l'élimination de l'exploitation illégale et le commerce fraud-uleux du bois, tout en offrant également aux entreprises et auxpopulations qui dépendent des forêts la possibilité de bénéficierdes retombées économiques et sociales. C'est dans ce cadrequ'il a mis sur pied le Réseau Global Forêt et Commerce (GlobalForest and Trade Network :GFTN) qui offre un cadre de parte-nariat visant à apporter l'assistance aux acteurs de la filière bois

en faveur de la promotion des pratiques de gestion durable desressources forestières (socialement bénéfiques, respectueusede l'environnement et économiquement viable), de la certifica-tion forestière crédible et indépendante et du commerce légal dubois.

Ce réseau est constitué par des Réseaux Forêt et Commerce(FTN) nationaux et régionaux qui à leur tour sont constitués parles groupes d'acheteurs et les groupes de producteursengagées vers la foresterie responsable. Grâce à la facilitationdes contacts commerciaux entre ces deux Groupes, le Réseaucrée des conditions de marché permettant d'assurer la conser-vation les forêts du monde tout en offrant aux entreprises et auxpersonnes qui en dépendent la possibilité de bénéficier desretombées économiques et sociales. Ainsi, la certificationforestière crédible et indépendante constitue un instrument pri-mordial pour la réalisation des objectifs du GFTN.

En Afrique centrale, le GFTN est représenté par le RéseauForêts et Commerce d'Afrique Centrale (CAFTN). Celui-ci a étélancée en mars 2003 par le WWF-CARPO et ses partenaires.Les textes marquant son fonctionnement ont été développés demanière participatif (WWF, entreprises forestières, administra-tion) et ont été approuvé le 08 octobre 2004 à Douala. A l'heure actuelle, six entreprises forestières (TRC, PALLISCO,DECOLVENAERE, IFO, SEFAC, CIFM, WIJMA) sont Membresà part entière de CAFTN. Les pourpalers sont encours avec unbon nombre d'entreprises (totalisant plus de 6 million d’hectares)qui ont manifesté leur intérêt d'adhésion à cette initiative.

Après plus des trois ans de fonctionnement effectif du CAFTN, il apparaît opportun d'expliquerdavantage le fonctionnement de CAFTN, les avantages d'en être membre, ainsi que les résultatsobtenus à ce jour.

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Le WWF en action dans le plus ancien parc d'AfriqueReboisement autour du Parc national de Virunga

ZOOM

Par Par Yolente Delaunoy WWF Belgium, Forest Officer.

L'électricité est une denrée rare dans les villes et lesvillages situés aux alentours du Parc national desVirunga. On estime à quelque trois millions le nom-

bre de personnes vivant en périphérie directe du parc etqui dépendent directement du bois ou du charbon de boispour leurs besoins énergétiques. Le bois est en outre unmatériau important pour la construction des cases oùhabitent les villageois. Quand on sait que la grandemajorité des collines proches du parc ont déjà été trans-formées en terres de culture ou d'élevage du bétail, oncomprend mieux que la production illégale de charbon debois à l'intérieur du périmètre protégé représente la men-ace la plus sérieuse pour la survie des Virunga, le plusancien parc national en Afrique. Le WWF lutte sansrelâche contre les coupes illégales de bois destiné à laproduction de charbon : depuis une vingtaine d'années, ilaide les populations locales à reboiser les collinesproches du parc. La demande croissante en bois exigetoujours plus de nouvelles plantations. : C'est pourquoi leWWF a décidé d'accorder des moyens supplémentairesà cette action.

Plantez un arbre !Le WWF aide les habitants à aménager des pépinières etdes plantations. Cette action est la plus intense dans lesvillages situés le long de l'ancienne route reliant Goma àRutshuru et qui traverse la partie sud du Parc nationaldes Virunga. Cette route nous fait longer les superbesvolcans de la chaîne des Virunga qui a donné son nomau parc. Sur les flancs boisés du Nyiragongo, nous pou-vons voir des panaches de fumée s'élever entre lesarbres : c'est la que se trouvent des camps de charbon-niers clandestins. Innocent Kapapala est agronome : ilcollabore depuis 1989 au projet. "D'abord et avant tout,nous voulons faire comprendre aux villageois que planterdes arbres peut également fournir des revenus. Nousavons déjà convaincu des milliers de familles, quiplantent elles-mêmes des arbres pour reboiser desmorceaux de leur terrain dont ils n'ont pas besoin pour l'a-griculture".

Le WWF fournit les plants et le matériel nécessaires etexplique aux habitants comment ils doivent procéderpour créer leurs pépinières. De nombreux villageois sesont déjà organisés en coopératives ou en associationsde planteurs, comme le RPVA (Réseau des Planteurspour la Valorisation de l'Arbre), actif dans les environs deRutshuru. Sous le slogan 'Tupande miti' ('Plantez unarbre' en swahili), le WWF a déjà distribué depuis ledébut du projet près de 10 millions de jeunes arbres,

assez pour couvrir plusieurs milliers d'hectares de petitesplantations.

sensibilitéslocalesLes collabora-teurs du WWFdans les Virungane sont pas desinconnus pourles habitants. Ilssont originairesde la région etconnaissent bienles sensibilitésl o c a l e s ."Lorsqu'on arrivequelque part,"r a c o n t eKapapala, "il estimportant de seprésenter auxautorités locales.Cela peut nousamener jusquedans des campsde rebelles aux-quels nousdemandons d'as-surer notre sécurité pendant notre séjour." Le projet aainsi pu se poursuivre même durant le génocide et à tra-vers les différentes guerres civiles qui ont ravagé larégion dans les années 1990. Le courage et la per-sévérance des collaborateurs du WWF leur ont valu laconfiance de nombreux villageois et de leurs chefs.

L'odeur du feu qui couveL'odeur de l'Afrique, c'est indiscutablement l'odeur du feuqui couve sous la cendre : celle des petits foyers surlesquels les femmes cuisent le manioc, celle du grill surlequel rôtit la viande de chèvre ou celle d'un feu debranches au-dessus duquel des militaires font rôtir uneantilope. Même dans la ville de Goma, qui comptequelque 550.000 habitants, seuls 3 % des ménages ontl'accès à l'électricité. Le reste de la population utilise lecharbon de bois pour les besoins ménagers, du charbonde bois dont une bonne partie est produite de manièreillégale aux dépens des forêts du Parc national desVirunga.

Au cours des prochaines années, le WWF-Belgiqueet le WWF-Pays-Bas investiront ensemble 250.000€ par an dans les Virunga, grâce au soutien de nosnombreux membres et sympathisants.

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Même si les infrastructures de la région connaîtront uncertain développement dans le courant de la prochainedécennie, il serait vain d'espérer que des milliers de vil-lages auront trouvé d'ici dix ans une alternative à l'utilisa-tion de bois de chauffe et de charbon de bois. Une étuderécente a indiqué que rien que pour répondre auxbesoins énergétiques actuels de Goma, près de 20.000ha de plantations bien gérées et plantées d'arbres àcroissance rapide sont nécessaires. Les efforts du WWFdoivent donc être intensifiés si l'on veut éviter que lavégétation des Virunga ne parte en fumée !Et l'avenir ?

Le Parc national des Virunga est un site unique qui béné-ficie à juste titre d'une attention au niveau international.Des organisations internationales telles que l'UNESCO etl'Union européenne mettent des moyens à la dispositiondu WWF pour assurer un avenir meilleur à ce parcnational qui a subi de sérieux dommages. En outre, leWWF-Belgique et le WWF-Pays-Bas investiront ensem-ble 250.000 € par an dans les prochaines années, grâceau soutien de leurs nombreux membres et sympa-thisants.

Une partie de ces moyens financiers sera affectée à lacréation de nouvelles plantations plus rentables dans lesenvirons immédiats du parc. Comme le souligneKapapala : "Dans le passé, nos activités forestièresétaient surtout centrées sur la création de pépinières etsur la distribution de jeunes plants aux habitants.Dorénavant, nous allons assurer nous-mêmes unmeilleur suivi de ces plantations." Plus la qualité d'uneplantation est élevée, plus son rendement est élevé. C'est pourquoi, un millier d'hectares de plantations de

haute qualité seront créés chaque année, en plus desautres activités normales du projet.

Le reboisement est une tâche de longue haleine. Il offreune alternative à la destruction de la forêt dans le parcpour les besoins en énergie des populations. Mais il fautégalement mettre fin à toutes les coupes illégales et à laproduction illégale de charbon de bois qui sont encoreopérées dans le parc national. Notre projet n'aura atteintson but que lorsque nous verrons toutes les colonnes defumée provenant des camps de charbonniers et quis'élèvent au-dessus de la forêt des Virunga disparaîtrel'une après l'autre.

Ruhunda colline: Pour satisfaire aux besoins énergétiques actuels de Goma, 20.000 ha de plantations bien gérées etplantées d'arbres à croissance rapide sont nécessaires. © WWF-Belgium / Yolente Delaunoy

Innocent Kapapala, agronome, collaboredepuis 1989 au projet de reboisement.© WWF-Belgium / Yolente Delaunoy

L'eucalyptus : un mal nécessaire ?

Lorsque l'on parle d'essences à croissance rapide dans larégion des Virunga, c'est le plus souvent sur les eucalyptus(des arbres originaires d'Australie) que se portent les choix.Les eucalyptus ont souvent mauvaise réputation. Dans cer-tains cas, ils peuvent épuiser les sols : mais ce problème nese pose pas sur les sols volcaniques fertiles des Virunga. Al'époque coloniale déjà, les eucalyptus furent plantés engrands nombres : ces arbres sont donc ceux que les habi-tants connaissent le mieux.Dans les circonstances actuelles, le WWF considère quel'emploi d'eucalyptus est une option responsable : une alter-native doit en effet être trouvée dans les meilleurs délais àla destruction de la forêt naturelle à l'intérieur du parcnational. Les eucalyptus fournissent déjà du bois de chauffeaprès 3 à 4 ans. Cette stratégie n'empêche nullement leWWF de poursuivre les essais qu'il mène avec desessences locales et d'assurer la promotion de celles-ciauprès des villageois.

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Awildlife champion from the Democratic Republic ofthe Congo (working with WWF Central AfricaRegional Programme), and a leading Colombian

environmentalist are the 2007 winners of the prestigiousNational Geographic Society/Buffett Award for Leadershipin Conservation. Inogwabini Bila-Isia, WWF leader for theLac Tumba Landscape in the Democratic Republic of theCongo, wins for leadership in African conservation. JorgeOrejuela, founder and director of the Cali BotanicalGarden in Colombia, receives the award for leadership inLatin American conservation.They received their $25,000 prizes at a ceremony at theNational Geographic Society in Washington, D.C. onDecember 13, 2007. Established through a gift from theHoward G. Buffett Foundation, the awards acknowledgethe winners' outstanding work and lifetime contributionsthat further the understanding and practice of conserva-tion in their countries.

Born environmentalistInogwabini grew up in the equatorial forests of theDemocratic Republic of the Congo and his early knowl-edge of plants and animals and love of the environmentwere inspired by treks through the terrain. Lac TumbaLandscape project manager since 2005, his responsibili-ties include managing a USAID-funded program in thelandscape, coordinating research activities, implementinga program to help local NGOs strengthen their role in nat-ural resources management and coordinating fundraisingactivities for a biodiversity conservation program in thearea. Among his achievements are trainingdozens of researchers and conservation assis-tants across Central Africa, delineation of thenew Tumba-Lediima Natural Reserve, design-ing and establishing a bonobo habituation pro-gram as well as elephant and buffalo monitor-ing programs in southern Lac Tumba.Before joining World Wildlife Fund, Inogwabinicompleted an eight-month inventory across theentire 72,000- square-km (44,750 squaremiles) landscape, which revealed the presenceof bonobos, elephants and forest buffaloes aswell as the discovery of common chimpanzeesbetween the Ngiri and Congo rivers, an areawhere they had never been scientificallyreported before. Also, the bonobo sightingsproved the range of those animals was muchlarger than previously thought and led toInogwabini's project of a permanent program inthis zone to protect the species.Inogwabini's conservation work over the past14 years has included tracking elephants witha WCS group to help stop illegal trade and

killing, and leading a census for eastern lowland gorillasin the mountain sector of the Kahuzi-Biéga National Park,a UNESCO World Heritage site in the DemocraticRepublic of the Congo.

Inspirational Conservation advocates National Geographic Society/Buffett Award recipients arechosen from nominations submitted to the NationalGeographic Society's Conservation Trust, which screensthe nominations through a peer-review process."This year's awardees are being recognized for their out-standing leadership and the vital role they play in manag-ing and protecting the natural resources in their regions.They are inspirational conservation advocates, who serveas role models and mentors in their communities," saidThomas Lovejoy, chairman of the Conservation Trust. Dedicated to the conservation of the world's biologicaland cultural heritage, the Conservation Trust supportsinnovative solutions to issues of global concern, andencourages model projects that engage and inform theirareas' local populations.Howard Buffett is an agriculturalist, businessman andwidely published photographer. In addition, he is presi-dent of the Howard G. Buffett Foundation, which focuseson humanitarian and conservation issues. He is a mem-ber of the Commission on Presidential Debates, servesas a United Nations Ambassador Against Hunger for theUnited Nations World Food Program and is a member ofthe National Geographic Council of Advisors.

WWF CARPO in 2007 National Geographic/Buffett Award

Howard Buffet of the Buffet Foundation (left) hands over certificate to InogwabiniPhoto: Courtesy NGS

By Peter NGEA

2020 CARPO FOCUS N° 012 January - March 2008

WWF - Fondation MTN : Un arbre pour la vie et les changements climatiques

Par Endamana Dominique, Bene Bene Lambert et Yello Yves, WWF Projet Savanes

Le WWF et la FondationMTN (MobileTelephone Network)

ont signé le 18 juillet 2005une convention de partenari-at pour contribuer à la luttecontre la dégradation desressources naturelles et leschangements climatiques.Cet exemple de collaborationopérateur économique privé- ONG de conservation s'in-scrit dans le cadre d'un projet" Un arbre pour la Vie ". C'estun projet de reboisement, degestion de l'espace et delutte contre la dégradationdes écosystèmes au NordCameroun. Il vise à renforcerle développement de la luttecontre la dégradation desressources naturelles dansles provinces du Nord et del'Extrême Nord Cameroun età accroître, dans les principales villes des ces provinces,une conscience environnementale centrée sur l'arbre envue de consolider la gestion durable des ressourcesnaturelles. En trois ans (2005-2008), le projet devaitatteindre six principaux résultats concentrés dans lesstratégies de communication sociale, du reboisement, dudéveloppement du partenariat et de la protection du ParcNational de la Bénoué.

Communication socialeLe projet a créé un fichier des organisations opéra-tionnelles dans le domaine du reboisement. Cette initia-tive a favorisé le développement du partenariatavec les structures relais. Au niveau de l'appuiorganisationnel des communautés, le projet aformé 15 pépiniéristes villageois, 38 moniteurs vil-lageois de 23 villages différents. Cette formationest allée au niveau des casernes militaires où 30militaires de la Base Aérienne 301 de Garoua ontbénéficié d'une formation sur les approches enéducation environnementale centrée autour de l'ar-bre. Pour renforcer l'implication des populationsaux actions de reboisement, 35 comités locaux desuivi des plants ont été formés et installés. Aumoins 03 table-rondes ont été organisées poursensibiliser les élèves et le grand public lors de lacélébration des journées internationales con-sacrées aux questions environnementales (arbre,terre, zones humides…).

ReboisementL'objectif contractuel du projetétait de planter 90 000 arbresdont 80 000 arbres vivants àla fin de la 3e année, environ23% devaient être des arbresfruitiers pour aider les popula-tions à lutter contre la pau-vreté. A ce jour, 100 026plants ont été mis en terre,soit un excédant de 10 026plants. Le nombre total defruitiers mis en terre en trois(03) ans de reboisementreprésente environ 14% sur23% fixé. Par ailleurs, 56bosquets forestiers ont étécréés par un réseau de 37pépiniéristes dans la provincede l'Extrême Nord. Cereboisement a été aussi biencollectif (reboisement commu-

nautaire des espaces publics) qu'individuel (reboisementpar les ménages autour des concessions). Selonquelques chiffres soulevés par le Programme desNations Unies pour l'Environnement (PNUE) en 2007, enl'espace d'une année un arbre de grandeur moyenneabsorbe douze kilos de gaz carbonique et rejettel'oxygène nécessaire à une famille de quatre personnespour une année. On peut conclure que le Projet " Unarbre pour la Vie " contribuerait chaque année à l'absorp-tion de 840,2 tonnes de Dioxyde de Carbone (CO2) etrejetterait l'oxygène nécessaire pour 322327 familles de 7personnes.

Développement du partenariatLe projet a signé des accords de partenariat avec 05ONG locales à savoir : Garoua Arbre de Vie (GAAVIE),CELDIE et CADEPI, ENVIRO-PROTECT et RAFAKO(Réseau des Association de Femmes del'Arrondissement de Koza) pour la promotion des straté-gies de réduction de la consommation du bois de feu(Promotion des foyers améliorés). Ces organisations sontdes relais et implémentent les activités de reboisementsur le terrain sur la base d'un plan d'action budgétisé etarrêté de commun accord avec le WWF. 02 autresaccords de partenariat ont été signés et mis en œuvreentre le projet et : (ii) Radio Salaaman pour la sensibilisa-tion et l'information du grand public de la ville de Garouaet sa périphérie, (iii) la Commune Rurale de Lagdo pour laprotection des berges du lac de Lagdo.

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WWF CARPO/NSSP

Protection du Parc National de la Bénoué06 villages ont reboisé leurs zones à usages multiples(ZUM), pour régénérer les espaces déboisés. Bien plus,environ 300 plants de karité (Vitellaria paradoxa) ont étémis en terre par les populations de 3 villages pour pro-téger leurs sites sacrés pour la circoncision chez lesDourou, ethnie majoritaire autour du Parc. Ces plants dekarité revêtent un double avantage, conservation de labiodiversité par la promotion et le maintien des espècesforestières locales et la lutte contre la pauvreté commeespèces génératrices de revenu.

GapsLa mise en œuvre du projet " Un arbre pour la vie " n'apas connu que de succès, quelques écueils et des gapssont à relever. On peut citer principalement le problèmed'eau et la divagation des bêtes comme facteurs limitantà la réussite du reboisement. Le gap se situe au niveaudu nombre de plants fruitiers mis en terre. Les plantsfruitiers ne représentent que 14% contre 23% objectifcontractuel. Les principales raisons de ce gap résidentdans le fait que les pépiniéristes ont de la peine à trouverles semences pour produire les plants fruitiers ; ensuite,les plants fruitiers coûtent chers.

Le tandem WWF-MTN mis sur pied pour contribuer à lalutte contre la désertification et les changements clima-tiques, est louable. Les efforts consentis par ces deux

organisations rentrent dans la politique du gouvernementcamerounais en matière de protection de l'environ-nement et de lutte contre la désertification (ProgrammeSectoriel Forêts Environnement, Programme National deReboisement). Les acquis du Projet " Un arbre pour laVie " contribuent à la mise en œuvre de nombreuses con-ventions, accords et protocoles internationaux : conven-tions sur la biodiversité (CBD), la lutte contre la désertifi-cation (UN-CCD), les Changements Climatiques(CCNUCC), la Protection de la Couche d'Ozone,Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD)pour ne citer que ceux-là.

Nouvelle VisionLe WWF entend poursuivre cette initiative, car comme lesouligne le Représentant Régional du WWF CARPO,Laurent Magloire SOME, ce partenariat "a permis auWWF et à MTN d'être les pionniers dans la lutte contreles changements climatiques dans la région des savanesdu Cameroun ". Les provinces du septentrion ont tou-jours de reboisement, mais il ne faudrait pas rester à ceniveau. Il faut monter d'un cran en touchant d'autresdomaines qui entrent dans la lutte contre les change-ments climatiques comme l'énergie, la lutte contre la pol-lution, l'empreinte écologique, etc. Le maintien d'uneplanète vivante nécessite des actions conjointes.Mobilisons-nous donc !

Pour renforcer l'implication des populations aux actions de reboisement, des comités locaux de suivi des plants ont été formés et installés.

On December 4, 2007, staff of the Dzanga-Sangha's Primate Habituation Programme (PHP)located in the South West of the Central African

Republic (CAR), witnessed the birth of a new gorilla(Gorilla gorilla gorilla) infant into the Makumba group. Thegroup has been followed since 2000 from the Bai Hokoubase camp, Dzanga-Ndoki National Park (DNNP),Central African Republic (CAR): an area internationallyrenowned for its exceptional levels of biodiversity. TheMakumba group now numbers 14 individuals including asilverback, 3 females, 3 sub-adults, 4 juveniles, and 3infants. The new-born was named Mowane (meaning 'giftfrom God' in a local Bantu language) by the CAR minis-ter in charge of 'Développement du Tourisme et del'Artisanat', MmeYvonne Mboïssona. The minister whowas on her first to the area, arrived the scene shortly afterthe birth.

MaternityMalui gave birth to Mowane in a tree nest approximately15m from the ground while Makumba, the silverback wasfeeding in a tree nearby. Two juveniles (one an unrelatedsub-adult male of the dominant female, the other possiblyher juvenile daughter) showed great interest in the birthand climbed the tree to watch. Delivered of her baby,Malui bite the umbilical cord free, after which she climbeddown and made three more nests on the ground while herother offspring (three gorillas aged between 7 and 3years respectively) watched with wrapped attention.

Like the other mother-offspring pairs, Mowane has inher-ited the unique nose pattern of her mother, v-shaped nos-trils with distinct line-markings above.

ProtectionToday, the mother and infant are doing well and stayingunder the strict surveillance of the giant male, Makumba,whose traditional role is to protect the group. Shortly afterthe birth, the silverback rapidly led the group away fromthe imminent threat of a menacing solitary male gorillawhich unfortunately also led to the transfer of a sub-adultmale, aged approximately 8. Initially carried on Malui'sunderside, by the second day Mowane is now intermit-tently being carried on her mother's back, and morerecently on her arm

ThreatsDespite being home to one of largest remaining popula-tions of gorillas in Central Africa, poaching, unsustainablelogging, and the potential spread of diseases such as

Ebola present major threats to the survival of apes in theSangha region. The Makumba group is the second goril-la group habituated by the WWF-funded PHP which wasset up in 1997 to protect and better understand thisendangered and little-known species. Its aim is to habitu-ate western gorillas for tourism and research and therebyincrease the economic value of the park, raise revenuefor local communities through revenue sharing, and raisesupport for gorilla conservation. The programme formspart of the larger Dzanga-Sangha Protected AreasEcotourism Programme, managed in partnership by theCAR government, WWF and GTZ/ GFA.

Key successHabituating western gorillas (a process whereby individu-als become accustomed to human presence) can takeover 5 years and requires substantial human and finan-cial resources. The PHP is now considered a key suc-cess of WWF's work in the region and staff are currentlyfollowing 4 gorilla groups in varying stages of habituation(as well as an extraordinary group of approximately 230Cercocebus agilis). Learning a wealth of lessons alongthe way, the programme contributes to gorilla conserva-tion strategies through the application of knowledgegained from long-term research. It provides visitors withthe unique opportunity to see wild western lowland goril-las in their natural forest environment, raising internation-al and national awareness and interest on the plight ofthe western lowland gorilla. Lastly, the programme gener-ates income for the protection of the park, the local com-munity, and substantial donor support for gorilla conser-vation efforts, not only for the DNNP, but throughout theCongo Basin.

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Malui seen here carrying a baby

Eye witness:Birth of a western lowland gorilla in the wild

By Angelique Todd, WWF Tourism and Primate Habituation Advisor, Dzanga-Sangha, CAR

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WWF CARPO s'agrandit

Depuis les vingt-cinq dernières années, Marc Thibault travaille en tant quebiologiste. Il a été Conseiller technique principal (CTP) WWF pour le pro-jet de Complexe d'aires protégées de Gamba au Gabon et Chef de projet

pour le projet de Parc national de Dulombi en Guinée Bissau. Marc Thibault aégalement été Coordonnateur national pour le Forest Stewardship Canada où ila supervisé le développement de la norme d'aménagement durable de la forêtboréale. Pour le compte de Tecsult International, il a coordonné, entre autres, l'é-tude d'impact environnemental et social du programme Kandadji de régénérationdes écosystèmes et de mise en valeur de la vallée du fleuve Niger. Depuisdécembre 2007, Marc a rejoint l'équipe du Projet Dzanga-Sangha en RépubliqueCentrafricaine, en tant que CTP. Une meilleure participation des partenaires etune plus grande durabilité des actions menées sur le terrain sont parmi les objec-tifs qu'il s'est fixé pour le projet.

George a officiellement pris fonction comme coordonnateur duProgramme WWF Kudu-Zombo le 1er Décembre 2007. Titulaire d'unMasters en Anthropologie Environnementale, il accumule huit années

d'expérience et de responsabilité dans les domaines de la recherche, de l'ad-ministration et la gestion des projets. Plus spécifiquement, George a une grandeexpertise dans les domaines de l'élaboration des plans stratégiques d'affecta-tion et de gestion des terres, les initiatives intégrées de conservation etdéveloppement, la gouvernance, l'élaboration des plans de développementdurable avec un accent particulier sur les projets communautaires dans la sousrégion Afrique Centrale notamment au Cameroun, Gabon, en République duCongo et en République Démocratique du Congo. George Akwah Neba prend la tête d'un Programme sur lequel le WWF fondebeaucoup d'espoir pour développer des stratégies davantage innovantes dansla manière de concevoir et exécuter les initiatives de conservation en AfriqueCentrale. En effet, le Programme Kudu Zombo, dont les objectifs et les financements sont centrés sur l'améliorationdes conditions de vie des populations, le développement de partenariats stratégiques et le lobbying pour unemeilleure prise de décision politique en faveur de la gestion durable des ressources naturelles pour la réduction de lapauvreté. Son rôle est donc déterminant dans la réussite de cette nouvelle vision de la conservation et initiative pilotede WWF en Afrique Centrale.

Brice Nganda est, depuis le 3 décembre 2007, le nouveau Coordonnateur régionaldu projet DACEFI (Développement d'alternatives communautaires à l'exploitationforestière illégale) basé à Libreville. Brice est Ingénieur des techniques des Eaux

et Forêts, formé à l'Ecole nationale des Eaux et Forêts du Cap Estérias au Gabon. Avantd'intégrer le WWF, il a longtemps servi comme Chef de brigade de faune au Parc nation-al de Moukalab-Doudou. Plus récemment, Brice était membre du Programme panafricainde contrôles des épizooties (PACE), chargé de la surveillance épidémiologique de lafaune sauvage pour la composante du Gabon. L'expérience acquise à l'ancien Plannational d'action pour l'environnement (PNAE), sur les enquêtes écologiques, socio-économiques et leur mise en forme, constitue également un atout pour le projet dont il adésormais la charge au sein du WWF.

Conseiller Technique Principal du Projet Dzanga-Sangha

Coordonnateur du Programme Kudu-Zombo

Coordonnateur Régional du project DACEFI, Gabon

Next Edition:

Indigenous people in the green “heart” ofCentral Africa

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