cadre stratégique pour le développement de l'horticulture au burundi
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L'horticulture est devenue un des domaines de prédilection de la diversification de l'agriculture burundaise. Elle englobe un large éventail de
cultures incluant les fruits, les légumes, les champignons, les plantes à racines et à tubercules, les plantes ornementales, les plantes condimentaires et les épices. Le Cadre Stratégique pour le Développement de l’Horticulture au Burundi (CSHB) envisage de
développer un secteur horticole diversifié et concurrentiel, capable de contribuer à une solution durable du problème de la malnutrition chronique qui sévit dans le pays, d’accroitre
le revenu des ménages et de diversifier les sources de devises. Le CSHB a pour mission de valoriser au mieux le potentiel de la filière horticole dans les différentes zones
agro-écologiques du pays, tant pour l’approvisionnement du marché local que pour l’exportation. Pour y arriver, il prône l’intensification et la diversification
des cultures horticoles, suivant une approche de développement durable par rapport à l’environnement, à la rentabilité économique
et au contexte social.
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FAO
Cadre stratégiquepour le développement de l’horticulture au Burundi
I3876F/1/06.14
ISBN 978-92-5-208445-7
9 7 8 9 2 5 2 0 8 4 4 5 7
Cadre stratégique pour le développement de l’horticulture au Burundi
ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L’ALIMENTATION ET L’AGRICULTURERome, 2014
Ministère de l’agriculture et de l’élevage et la FAO-BurundiBujumbura, décembre 2013
1
Les appellations employées dans ce produit d’information et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la part de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) aucune prise de position quant au statut juridique ou au stade de développement des pays, territoires, villes ou zones ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites. La mention de sociétés déterminées ou de produits de fabricants, qu’ils soient ou non brevetés, n’entraîne, de la part de la FAO, aucune approbation ou recommandation desdits produits de préférence à d’autres de nature analogue qui ne sont pas cités.
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ISBN 978-92-5-208445-7 (version imprimée)E-ISBN 978-92-5-208446-4 (PDF)
© FAO, 2014
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Table des matières
v Liste des abréviationsvi Liste des tableaux et figuresvii Préfacex Remerciementsxi Sommaire
CHAPITRE 11 Introduction générale2 1.1 Les principaux indicateurs sur le Burundi3 1.2 La part des cultures horticoles face aux indicateurs de développement4 1.3 Contribution des cultures horticoles pour une alimentation équilibrée
CHAPITRE 27 Contexte du cadre stratégique d’horticulture8 2.1 Historique des cultures horticoles au Burundi9 2.2 La place actuelle des cultures horticoles au Burundi10 2.3 Le contexte politique et institutionnel de l’horticulture
CHAPITRE 313 Processus d’élaboration du cadre stratégique d’horticulture
14 3.1 Origines du cadre stratégique pour le développement horticole14 3.2 Elaboration du cadre stratégique d’horticulture16 3.3 La vision du cadre stratégique pour le développement du secteur horticole16 3.4 Les objectifs principaux17 3.5 Les cinq axes du cadre stratégique17 3.6 Perspectives d’organisation du secteur horticole
CHAPITRE 419 Analyse de l’état des lieux des cultures horticoles au Burundi22 4.1 Les cultures fruitières25 4.2 Les cultures maraîchères26 4.3 Les fleurs27 4.4 Les champignons27 4.5 L’analyse des forces et faiblesses par axe stratégique
CHAPITRE 537 Options prioritaires pour le développement de l’horticulture au Burundi38 5.1 Les différentes typologies de l’horticulture
39 5.2 Priorités de développement
CHAPITRE 641 Éléments d’un plan d’actions par axe stratégique42 6.1 Actions pour l’axe «Contexte politique et institutionnel»43 6.2 Actions pour l’axe «Agronomie des cultures horticoles»46 6.3 Actions pour l’axe «Environnement et cultures horticoles»
iv
47 6.4 Actions pour l’axe «Mise en marché et valeur ajoutée»48 6.5 Actions pour l’axe «Genre et santé»
CHAPITRE 751 Mise en œuvre du cadre stratégique du développement de l’horticulture
au Burundi52 7.1 Les principales parties prenantes du cadre stratégique d’horticulture54 7.2 Synthèse des interventions du cadre stratégique de l’horticulture du
Burundi54 7.3 L’estimation des moyens nécessaires à la mise en œuvre des actions59 7.4 La logique d’intervention du cadre stratégique d’horticulture
CHAPITRE 873 Conclusion
75 Références
77 ANNEXES78 Annex 1 – Questionnaire d’enquête dans les communes du pays
82 Annex 2 – Liste des membres du comité technique chargé de l’élaboration du cadre stratégique pour le développement de l’horticulture au Burundi
82 Annex 3 – Personnel technique de la FAO
83 Annex 4 – Budget détaillé de la filière banane
85 Annex 5 – Budget détaillé de la filière macadamia
v
Liste des abréviations
ADISCO Appui au Développement Intégrale et à la Solidarité sur les CollinesAPI Agence de Promotion des Investissements et des ExportationsBBN Bureau Burundais de Normalisation et Contrôle de la QualitéBEI Budget Extraordinaire d’InvestissementBM Banque MondialeBNDE Banque Nationale pour le Développement EconomiqueBV Bassins VersantsCAFOB Collectif des associations et organisations (non gouvernementales) féminines du
BurundiCEC Champs écoles communautairesCEP Champs écoles paysansCIRAD Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le
développementCNTA Centre National de Technologie AlimentaireCOLEACP Comité de Liaison Europe-Afrique-Caraïbes-PacifiqueCOCUCHABU Collectif des cultivateurs des champignons comestibles au BurundiCPP Cadre de programmation par paysCSHB Cadre stratégique pour le développement de l’horticulture au BurundiCSLP Cadre Stratégique de Lutte contre la PauvretéCVHA Cultures Villageoises en Hautes AltitudesDPAE Direction Provinciale de l’Agriculture et de l’ElevageDVV Développer des Villes VertesFABI Faculté d’Agronomie et de Bio-IngénierieFAO Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’AgricultureFBU Franc BurundaisHUP Horticulture urbaine et périurbaineIPPTE Initiative en faveur des pays pauvres très endettésISABU Institut des Sciences Agronomiques du BurundiISTEEBU Institut de Statistiques et d’Etudes Economiques du BurundiLMR Limites maximales de résidusMINAGRIE Ministère de l’Agriculture et de l’ElevageMINEEATU Ministère de l’Eau, de l’Environnement de l’Aménagement du Territoire et de
l’UrbanismeMINICIPT Ministère du Commerce, de l’Industrie, des Postes et du TourismeNAPA National Adaptation Plan of Action to Climate ChangeODHB Office pour le développement de l’horticulture au BurundiOMD Objectifs du millénaire pour le développementONCCS Office Nationale de Contrôle et de Certification des semencesONG Organisation non gouvernementaleONUDI Organisation des Nations Unies pour le développement industrielOPA Organisation des Producteurs AgricolesPDDAA Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture en AfriquePIB Produit intérieur brutPNIA Plan National d’Investissement AgricolePNSA Programme National de Sécurité AlimentairePNUD Programme des Nations Unies pour le développementPPI Production et protection intégréesPRHB Projet de Relance du secteur Horticole au BurundiPRONIANUT Programme National Intégré d’Alimentation et de NutritionPROFEL Promotion des Fruits et LégumesPTF Partenaires Techniques et Financiers
vi
SAN Stratégie Nationale AgricoleSTABEX Système de Stabilisation des Recettes d’ExportationSOCHA Société des champignonsSIDA Syndrome de l’immunodéficience acquiseUSAID Agence des États-Unis pour le développement international
Liste des tableaux et figures
Tableau 1 Synthèse des principaux indicateurs sur le Burundi 21Tableau 2 Les principaux fruitiers et légumes cultivés par zone agro-écologique sur base
d’informations recueillies à l’occasion des ateliers régionaux45
Tableau 3 Budget indicatif sur une période de cinq ans par axe et résultats attendus du cadre stratégique du secteur horticole du Burundi
60
Figure 1 Les zones climatiques du Burundi (Source: NAPA 2007) 11
Figure 2 Diversité horticole et large contribution dans l’alimentation équilibrée (A gauche: photo Google sur légumes et fruits frais ; A droite: photo champignon SOCHA).
13
Figure 3 La part des principaux fruitiers dans le revenu annuel moyen des ménages au Burundi.
34
Figure 4 L’illustration de revenus moyens par légume selon les résultats de l’enquête menée dans les communes du pays.
38
Figure 5 Des cas de malnutrition chez les enfants et les adultes, Makamba, Kayanza, Makamba (de gauche à droite).
50
vii
Préface
Le Cadre Stratégique pour le Développement de l’Horticulture au Burundi (CSDH) a pour mission de valoriser au mieux le potentiel de la filière horticole par l’intensification et la diversification des cultures, suivant une approche et des pratiques durables par rapport à l’environnement, le contexte social et la rentabilité économique.
L’horticulture est devenue un des domaines de prédilection de la diversification de l’agriculture burundaise. En effet, elle englobe un large éventail de cultures incluant les:
• fruits;
• légumes;
• champignons;
• plantes à racines et tubercules;
• plantes ornementales;
• plantes condimentaires et épices.
LES PRINCIPAUX ATOUTS DE L’HORTICULTUREL’horticulture offre de réelles possibilités d’emploi permettant l’intégration de jeunes désœuvrés et l’amélioration du statut socio-économique de la femme comme agricultrice. La culture d’une gamme variée d’espèces et de variétés permet aux familles à faible revenu de diversifier leur alimentation et de vendre les surplus, ce qui génère des revenus d’appoint très appréciés.
Au niveau commercial, le secteur de l’horticulture contribue réellement à l’activité économique du pays et se classe en quatrième position de la production agricole en valeur monétaire.
LUTTE CONTRE LA MALNUTRITIONL’horticulture apporte une réponse au défi nutritionnel burundais. C’est le secteur de l’agriculture qui est le mieux placé pour contribuer à la réduction de la malnutrition et à l’amélioration de la santé des populations de manière durable.
Les Nations Unies, par le biais de la FAO et de l’OMS, recommandent une consommation d’un minimum de 400 grammes de fruits et légumes par jour, car une consommation suffisante de ceux-ci permet de prévenir les maladies non transmissibles telles que:
• les affections cardiovasculaires;
• certains types de cancer;
• le diabète et l’obésité;
• d’autres maladies et retards de croissance liés aux carences en micronutriments.
De plus, un régime alimentaire mal équilibré compromet le développement des capacités d’apprentissage chez les enfants, entraînant de mauvais résultats scolaires. Il est aussi responsable d’une baisse de productivité au travail chez les adultes et engendre des risques de pauvreté pour les générations futures.
POURQUOI LE CADRE STRATÉGIQUE DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI (CSHB)? Le potentiel horticole est encore largement sous-exploité. C’est la raison pour laquelle le Burundi s’est attelé à formuler un Cadre Stratégique pour le Développement de l’Horticulture au Burundi (CSHB).
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Cette stratégie, et le plan d’action qui l’accompagne, traduit la volonté du Gouvernement de renforcer le rôle de l’horticulture comme un secteur d’activité à part entière au sein de l’agriculture. Cette démarche prend toute son importance dans le cadre de l’Année de l’agriculture familiale. En effet, l’horticulture peut être pratiquée à petite échelle au sein des familles, dans les divers contextes agro-écologiques du Burundi, tant en milieu rural qu’en milieu urbain ou périurbain.
Le CSHB est destiné à promouvoir une intensification durable de l’horticulture au Burundi.
IMPACTL’augmentation de la consommation de produits horticoles et la diminution du taux de malnutrition endémique seront les indicateurs de l’impact du CSHB.
Par ailleurs, la valorisation du potentiel de l’horticulture au Burundi pourra se mesurer au travers:
• du nombre d’emplois créés pour les jeunes et les femmes;
• des revenus générés;
• de l’amélioration du bien-être de l’ensemble de la population.
VISION DU CSHBLe CSHB envisage de développer un secteur horticole diversifié et concurrentiel, capable d’apporter une solution durable au spectre de la malnutrition chronique qui affecte 58 pour cent de la population et en majorité les jeunes. Le CSHB envisage de faciliter le développement de l’horticulture dans son ensemble afin:
• d’améliorer la sécurité alimentaire et l’état nutritionnel des populations burundaises;
• d’accroître les revenus et réduire la pauvreté.
La démarche poursuivie vise à obtenir une augmentation durable et diversifiée de la productivité par unité d’espace grâce à une utilisation efficiente des divers facteurs de production. En outre, l’accent sera mis sur la qualité sanitaire des produits afin d’assurer leur valeur nutritionnelle et commerciale tant sur le marché local qu’à l’exportation.
Le Burundi réunit toutes les conditions naturelles et écologiques nécessaires au développement d’une horticulture diversifiée:
• les différentes zones climatiques;
• les sols fertiles alluvionnaires;
• la pluviométrie et l’eau pour l’irrigation;
• l’ensoleillement;
• une main-d’œuvre jeune, abondante et disponible.
Si le Burundi parvient à valoriser ses avantages, il pourrait reproduire les succès récents du développement de l’horticulture dans les pays voisins. A l’instar de celle d’autres pays de l’Afrique de l’Est, l’horticulture burundaise possède de nombreux atouts pour conquérir des parts de marché dans le secteur de l’exportation, générant ainsi des recettes en devises. Celles-ci viendraient en complément des recettes provenant des exportations des cultures traditionnelles telles que le café et le thé.
LE CSHB DANS LE CADRE DES DOCUMENTS DE POLITIQUES SE RÉFÉRANT À L’AGRICULTURE AU BURUNDILa stratégie de développement de l’horticulture au Burundi 2013-2017 est une initiative du Gouvernement. Elle s’appuie sur les partenaires et acteurs des secteurs public et privé en s’intégrant dans.
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• le Plan National d’Investissement Agricole (PNIA) (2012-2017) au niveau de la valorisation des sous-produits parmi lesquels la transformation et la commercialisation des produits horticoles;
• le CSLP II (2011-2015) au niveau de la contribution dans la diversification des exportations du Burundi;
• le cadre de la Vision – Burundi 2025, adoptée en 2011.
LE CSHB EN COHÉRENCE AVEC LE CADRE DE PROGRAMMATION DE LA FAOLa FAO considère l’horticulture comme une composante de différents axes de son programme et elle l’intègre dans plusieurs Objectifs Stratégiques (OS), à savoir:
• OS-1, portant sur l’éradication de la faim, de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition;
• OS-2, portant sur l’intensification et l’amélioration de la fourniture des biens et services provenant de l’agriculture, et ce, de manière durable;
• OS-4, portant sur l’éradication de la pauvreté en milieu rural.
Plus spécifiquement, parmi les «Principaux Sujets de Travail (PST)1» de la FAO, l’horticulture fait partie du sujet 4 «Utilisation efficiente des ressources», qui comprend la mise en œuvre de «pratiques durables et intégrées». Ce concept de gestion de la production agricole intègre les trois dimensions:
• environnementale (notamment l’adaptation et la résilience au changement climatique);
• sociale (bien-être des populations ciblées);
• économique des systèmes de production agricoles (rentabilité commerciale).
Dans le Cadre de Programmation Pays (CPP), la FAO Burundi et le Minagrie (Ministère de l’agriculture et de l’élevage) placent l’horticulture dans l’axe prioritaire 1, «Professionnalisation et intensification du secteur agricole».
DÉFIS ET PARTENAIRES Le secteur horticole burundais doit faire face à plusieurs défis: faible productivité et accès limité aux intrants et aux sources de financement.
Cependant, pour répondre à ceux-ci, il faudra une coopération plus forte entre les partenaires et acteurs de la filière horticole. Il s’agit notamment des:
• groupements de producteurs;
• exportateurs;
• transitaires;
• autorités gouvernementales;
• partenaires au développement (bailleurs de fonds);
• institutions d’appui concernées par la recherche et la vulgarisation;
• services aux entreprises, public et privé.
Le CSBH offre le cadre pour consolider la collaboration entre les partenaires de la filière horticole.
Bujumbura, décembre 2013
Mohamed Hama GarbaReprésentant de la FAO
au Burundi
Odette KayitesiMinistre de l’agriculture
et de l’élevage
Clayton CampanholaDirecteur,
Division de la Production et de la Protection des Plantes,
FAO siège
1 MAW: Major Areas of Work
x
Remerciements
Ce document a été réalisé sous la direction de Madame le Ministre Odette Kayitesi, Ministère de l’agriculture et de l’élevage (MINAGRIE), en collaboration avec Monsieur Mohamed Hama Garba, Représentant de la FAO au Burundi.
Les informations ont été compilées et le texte rédigé par une équipe d’experts et de consultants nationaux: Célestin Nyongere, Consultant principal; Adelin Ntungumburanye, Chercheur à l’ISABU; P. Claver Ntibakivayo, Conseiller au cabinet du MINAGRIE; Dismas Baradandikanya, Conseiller au Ministère du commerce; Séverin Sindayikengera, Directeur du CNTA; Fortunat Ntafatiro, Expert au PRONIANUT; Evariste Rufuguta, Conseiller au MEEATU; Anne Spès Nishimwe, CAFOB; sans omettre les contributions des 17 Directeurs provinciaux de l’agriculture et de l’élevage.
Supervision technique: Grégoire Mutshail Mutomb, Conseiller technique principal du projet FAO-FBPP/GLO/013/BEL (Appui à l’Horticulture Urbaine et Péri-urbaine au Burundi) et Amed Yamuremye, Coordonnateur national du projet et Responsable du service fruits et légumes au MINAGRIE. Edition: Bertrand Barbiaux et Diana Gutiérrez. Mise en page et graphisme: Magda Morales et Yota Nicolarea.Photos: Projet FAO-FBPP/GLO/013/BEL.Secrétariat: Nicolette DeBona, Nadia Sozzi et Jayne Rose. Avis techniques: NeBambi Lutaladio et Rémi Nono-Womdim.Coordination: Alison Hodder et Wilfried Baudoin.
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Sommaire
L’élaboration du Cadre stratégique pour le développement de l’horticulture au Burundi résulte de la demande du Ministère de l’agriculture et de l’élevage (MINAGRIE). Celui-ci a approché l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) en vue d’un appui pour l’élaboration d’un document stratégique pour le développement de l’horticulture au niveau national, dans le cadre de la mise en application du Plan National d’Investissement Agricole (PNIA). La FAO a accepté de réaliser ce document, avec l’appui du Projet d’Horticulture Urbaine et Périurbaine (FBPP/GLO/013/BEL) et une contribution financière du programme de coopération technique de la FAO (TCP/BDI/3401). Le MINAGRIE a mis en place une équipe technique multidisciplinaire chargée de l’élaboration du document, en collaboration avec l’expertise mobilisée par la FAO. Cette équipe comprenait:
• des représentants du:
1. Ministère de l’agriculture et de l’élevage;
2. Ministère de l’eau, de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme;
3. Ministère de la santé publique et de la lutte contre le SIDA;
4. Ministère du commerce, de l’industrie, du tourisme et des postes;
• une représentante des ONG-CAFOB (collectif des associations féminines et ONGs du Burundi).
Le Cadre stratégique d’horticulture repose sur 5 axes intimement liés:
√ le contexte politique et institutionnel;
√ l’agronomie visant l’augmentation de la production en quantité et en qualité;
√ l’environnement pour une utilisation efficiente de la terre et de l’eau;
√ l’économie et la mise en marché des cultures horticoles;
√ le genre et la santé publique.
Ce Cadre stratégique d’horticulture est le résultat d’une large consultation nationale de tous les intervenants dans le secteur horticole. En plus, une enquête au niveau des communes a été effectuée pour établir la situation actuelle des productions horticoles. De manière générale, les forces et les faiblesses, ainsi que les opportunités et contraintes ont été identifiées pour servir d’appui à l’élaboration de ce cadre stratégique.
Au niveau institutionnel, la mise en œuvre de ce cadre stratégique nécessitera une structure spécialisée: un Office pour le développement de l’horticulture au Burundi (ODHB), pour faciliter les synergies entre les interventions en appui au secteur horticole. Un secteur horticole dynamique et bien structuré sera en mesure de mieux contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, à la progression de l’économie nationale, pour le bien-être des populations du Burundi.
Introduction générale
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CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
2
1.1 LES PRINCIPAUX INDICATEURS SUR LE BURUNDILe tableau 1 (ci-dessous) résume les principales caractéristiques ayant trait au développement du Burundi en général. Ces indicateurs sont, notamment, les superficies et activités en relation avec l’environnement, les ressources humaines, la part du secteur agricole dans le développement du pays, le niveau d’instruction et la situation nutritionnelle.
Tableau 1: Synthèse des principaux indicateurs sur le Burundi
Caractéristiques Chiffres
Superficie totale et terres cultivables
Superficie totale en km2
Terres potentiellement agricoles en km2
Marais cultivables en km2
Taille moyenne de l’exploitation agricole en ha
27 834
23 500
1 179,93
0,5
Conditions générales ayant un impact sur l’environnement
Pertes des terres par érosion en T/ha/an selon les formes des pentes1
Altitude (m) très variable – variabilité climatique
Disponibilité de l’eau en litres/seconde2
Augmentation de la température tous les 10 ans (°C)
Perturbations périodiques et excès des précipitations (%)
Utilisation d’arbres comme source d’énergie (%)
Pourcentage des ménages ayant accès à l’électricité
4-100
775-2 600
6 600
0,4
3-10
96,80
5,00
Ressources humaines
Population estimée en 2013 (taux d’accroissement annuel de 2,4 % où P=P0 (1+r)t
Population en milieu rural estimée en 2013
Population en milieu urbain (taux d’accroissement de 5,1 %)
Proportion de femmes (aspect genre) (%)
Proportion des hommes (%)
Proportion des jeunes de moins de 15 ans (%)
Densité moyenne d’habitants par km2
Ménages ruraux vivant de l’agriculture en millions
9 067 500
8 153 438
1 041 113
50,80
49,20
47,00
289 (571 à Kayanza)
1,2 La part du secteur agricole en général
Proportion de la population dans le secteur (%)
Offre alimentaire du secteur agricole
Contribution du secteur dans le PIB
Contribution du secteur dans l’entrée des devises3
88,50
90,00
50,00
90,00Niveau d’instruction
Uniquement alphabétisés hommes/femmes (%)
Primaire hommes/femmes (%)
Secondaire hommes/femmes (%)4
Niveau Supérieur hommes/femmes (%)5
34,80 / 46,70
67,50 / 66,80
19,00 / 11,00
2,00 / 1,00
1 République du Burundi - Ministère de l’agriculture et de l’élevage. 2011. Rapport de Stratégie sous sectorielle d’aménagement des marais et de protection des bassins versants. Bujumbura.
2 République du Burundi - Ministry for land management, tourism and environment. 2007. National adaptation plan of action to climate change (NAPA). Bujumbura.
3 République du Burundi - Ministère de l’agriculture et de l’élevage. 2009. Programme National de Sécurité Alimentaire (PNSA) (2009-2015). Bujumbura.
4 République du Burundi. 2010. Rapport sur le Recensement général de la population et de l’habitat du Burundi 2008. Bujumbura.
5 République du Burundi - Ministère de la santé et de la lutte contre le SIDA (INSP) et Ministère des finances et de la planification du développement économique. 2012. Rapport d’Enquête Démographique et de Santé au Burundi 2010. Bujumbura.
INTRODUCTION GÉNÉRALE
3
1.2 LA PART DES CULTURES HORTICOLES FACE AUX INDICATEURS DE DÉVELOPPEMENTReconnues pour leur grande valeur ajoutée, les cultures horticoles présentent une excellente opportunité dans le contexte de l’exigüité des terres, à savoir une moyenne de plus ou moins 50 ares/ménage. En effet, ces cultures horticoles peuvent être une solution pour maximiser le profit sur une petite superficie cultivable.
Les fruitiers peuvent être également utilisés dans le cadre de la protection des bassins versants pour faire face aux pertes en terres par l’érosion, elle-même causée par le déboisement comme source d’énergie. Cela permettra à la fois de produire des fruits à des fins nutritionnelles et de protéger l’environnement en atténuant les effets du changement climatique: inondations,
Figure 1: Les zones climatiques du Burundi (Source: NAPA 2007)
Caractéristiques Chiffres
État de la malnutrition et carences nutritionnelles
Malnutrition chronique d’enfants de moins de 5 ans (%)
Femmes de 15-49 ans souffrant d’anémie (%)
Hommes de 15-49 ans souffrant d’anémie (%)
58,00
19,00
12,00
Suite...
CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
4
sécheresses prolongées. A titre d’exemple, dans les pays asiatiques, comme la Chine, les fruitiers Kiwi sont souvent cultivés dans les montagnes rocheuses et constituent, comme exportations vers l’Europe, une grande source de devises. Les aménagements des zones vertes, ainsi que l’usage des plantes ornementales, peuvent aussi contribuer à embellir les villes et, tout à la fois, protéger l’environnement.
Sur la carte des zones climatiques du Burundi (figure 1, ci-dessous), on remarque un réseau important de cours d’eau à travers tout le pays, ce qui offre des possibilités d’irrigation. Cela fait du Burundi un pays où toutes les régions peuvent pratiquer l’horticulture. Cet atout est à mettre en valeur, en particulier en matière de production des cultures maraîchères. Il est, cependant, important de tenir compte des changements climatiques et de veiller à une utilisation rationnelle de l’eau en adoptant des technologies qui permettent d’économiser l’eau d’irrigation.
Le secteur agricole contribue à près de 50 pour cent du PIB et représente 90 pour cent de la rentrée des devises. L’organisation et l’appui au secteur horticole permettront de consolider le poids du secteur agricole à travers la diversification des exportations, la création d’emplois. Ils contribueront à accélérer le rythme de développement du pays. Toutefois, le niveau d’électrification des ménages est encore très faible: seulement 5 pour cent des ménages ont accès à l’énergie électrique. Cette faible électrification constitue une entrave à l’intensification de la production. En effet, l’énergie électrique est requise pour permettre le pompage de l’eau d’irrigation et pratiquer les techniques de transformation6 des produits récoltés.
Le niveau d’instruction, très bas dans le monde rural, est également un handicap pour l’adoption de nouvelles techniques de production. Ainsi un volet permanent de renforcement des capacités est-il indispensable pour une vulgarisation effective des cultures horticoles. En effet, produire les cultures horticoles ne suffit pas; il faut aussi réduire au maximum les pertes après-récolte et assurer une liaison forte entre la production et la consommation.
Les chiffres du tableau 1 (p. 9) révèlent également une grande pression démographique (289 à 571 habitants/km2) et une insécurité alimentaire chronique dans le pays: 58 pour cent de cas de malnutrition chronique des enfants de moins de 5 ans. Selon la FAO, la sécurité alimentaire comprend quatre composantes indissociables: la disponibilité, la stabilité des approvisionnements, l’accessibilité et la valeur nutritionnelle de l’alimentation7. Le cadre stratégique horticole est appelé à contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle du Burundi à travers l’exploitation raisonnée des ressources disponibles.
1.3 CONTRIBUTION DES CULTURES HORTICOLES POUR UNE ALIMENTATION ÉQUILIBRÉELes cultures horticoles sont diversifiées (figure 2, p. 13) et offrent toute une gamme de vitamines:
• la vitamine C (goyave, fraise, agrumes, tomate, poivron, etc.) dont le pouvoir antioxydant peut améliorer la mémoire, réduire le risque des maladies cardio-vasculaires et renforcer la résistance à certains cancer;
• la provitamine A (carotène) dans les légumes et fruits (carotte, persil, épinards, banane, mangue) a des effets positifs sur l’immunité et la vision;
• la vitamine D possède des propriétés anticancéreuses et se retrouve dans les champignons, qui contiennent également la vitamine B.
6 République du Burundi - Ministère de la santé et de la lutte contre le SIDA (INSP) et Ministère des finances et de la planification du développement économique. 2012. Rapport d’Enquête Démographique et de Santé au Burundi 2010. Bujumbura.
7 République du Niger. 2002. Appui à la mise en œuvre de la politique agricole de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) en matière de sécurité alimentaire. Proposition d’investissement dans le domaine de la sécurité alimentaire au Niger.
INTRODUCTION GÉNÉRALE
5
En outre, les produits horticoles sont riches en sels minéraux (calcium, magnésium, phosphore, potassium, sodium et soufre) et en oligo-éléments (aluminium, cuivre, fer, iode, sélénium, silicium, etc.) indispensables pour les différentes fonctions métaboliques de l’organisme.
Les cultures horticoles contiennent également des glucides, des lipides et des protéines en quantités variables selon les produits. Elles constituent des produits incontournables pour apporter une solution durable aux problèmes de la malnutrition chronique. Cela implique par ailleurs une sensibilisation des consommateurs: assurer une éducation nutritionnelle pour atteindre un niveau minimal de consommation de 400g par jour et par personne, comme le recommandent l’OMS et la FAO. Enfin, il est possible de décentraliser la production horticole et de faciliter l’accès aux produits frais, en promouvant les jardins de case et les microjardins, particulièrement auprès des ménages qui accusent un risque élevé de malnutrition.
À gauche: légumes et fruits frais; à droite: champignonFigure 2: Diversité horticole et large contribution dans l’alimentation équilibrée
Contexte du cadre stratégique d’horticulture
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CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
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2.1 HISTORIQUE DES CULTURES HORTICOLES AU BURUNDIIl est possible de distinguer différentes étapes dans l’évolution du secteur horticole burundais. Les premières introductions de fruitiers datent du début du 20e siècle. Elles furent principalement le fait des missionnaires européens et des commerçants arabes. Les fruitiers se sont ensuite répandus et développés là où les conditions climatiques leur furent favorables sans qu’aucun plan de diffusion n’ait été élaboré. La propagation s’est faite par voie générative avec semis des graines ou noyaux après consommation du fruit. Ainsi, les variétés de fruitiers cultivées sont mal connues, à l’exception de quelques introductions récentes de manguiers dans la région de l’Imbo.
En 1979, sur financement belge, un projet maraîcher voit le jour sous la tutelle du Ministère de l’agriculture et de l’élevage. Il avait comme objectif premier le développement des cultures maraîchères. Ensuite, dans sa deuxième phase (1982-85), un volet fruitier fut mis en place avec, au programme, la diffusion de l’avocatier et du manguier greffés, ainsi que la diversification des cultures fruitières. Au cours de cette période, le projet, qui est encore actif, a pu diffuser environ 2 500 plants par an, dont 80 pour cent d’avocatiers.
D’autres initiatives de projets agricoles ont contribué à la diffusion des cultures fruitières. C’est le cas de la culture de la grenadille violette (maracuja) qui connaît un essor considérable, notamment grâce au projet CVHA (Cultures Villageoises en Hautes Altitudes) des années 1980, au programme des urgences de la FAO au cours des années 2000, ainsi qu’aux initiatives privées portant sur des unités de transformation, telles que FRUITO.
En 1988, le gouvernement burundais a lancé des études pour diversifier les exportations, à l’exemple des réalisations des pays voisins dans le domaine du secteur horticole. Le COLEACP (Comité de Liaison Europe-Afrique-Caraïbe-Pacifique) a alors apporté son expertise et est arrivé à des conclusions très favorables sur les capacités burundaises d’exportation de certains produits vers les marchés européens (mangues, papayes, passiflore, haricots verts, etc.).
Les recommandations de l’étude COLEACP comportaient la nécessité d’initier la recherche dans le domaine de l’horticulture. C’est ainsi qu’il y a eu la mise en place d’un programme de recherche horticole en 1989 à l’ISABU (Institut des Sciences Agronomiques du Burundi). Les objectifs nationaux se résumaient à l’ambition de faire passer la consommation de fruits de 6 kg par habitant et par année à 12 kg à l’horizon 2000; d’atteindre une production exportable de 1 500 tonnes de fruits et légumes et, enfin, de fournir 3 000 tonnes de produits horticoles à l’industrie de transformation locale.
En parallèle, en 1993 fut créé, avec l’appui du PNUD, le Centre National de Technologie Alimentaire (CNTA), qui a la mission de développer des technologies semi-artisanales pour la transformation des produits alimentaires, principalement les produits de l’horticulture. En 1993, une étude du CIRAD (Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement) a débouché sur un projet de recherche fruitière à l’ISABU. Des formations ont été organisées en Europe mais, suite à la crise intérieure de 1993, tous les programmes de recherche et d’introduction du matériel de plantation ont été suspendus. Toutefois, les exportations de produits horticoles, constituées principalement de fruits et légumes de collecte, avaient atteint de bonnes performances avec 1 100 tonnes en 1993. Elles allaient décliner progressivement en 1994 et 1995, et pratiquement disparaître suite à l’embargo de 1996 qui a affecté l’export par avion.
En 2000, face aux difficultés financières des opérateurs restés inactifs pendant au moins 4 ans, le gouvernement burundais a décidé la création d’un Fonds de promotion des exportations doté d’un milliard de Francs burundais. Le Fonds a permis d’accorder des prêts à une dizaine d’opérateurs, exportateurs actifs ou potentiels de produits horticoles. Les sommes ont été prêtées à un taux préférentiel de 9 pour cent, au lieu des 23 pour cent usuels dans les taux bancaires de l’époque. Elles étaient assorties d’un délai de remboursement de 3 ans. Néanmoins, suite au problème de la logistique aérienne et à la non-reprise des exportations, le remboursement des sommes empruntées était devenu impossible. La pérennité du fonds n’était donc plus possible: cet appui financier n’a pas contribué à la
CONTEXTE DU CADRE STRATÉGIQUE D’HORTICULTURE
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relance escomptée de la filière horticole. Toutefois, grâce à ces fonds, la filière du manguier a été renforcée par la plantation de variétés nouvelles (Kent, Valencia, Tommy, etc.), introduites dans la province de Cibitoke par les privés, à savoir FRUITO et MA FERMETTE.
Entre 2002 et 2007, des études ont été financées sur fonds STABEX de l’Union Européenne et ont réaffirmé les atouts liés au développement du secteur horticole au Burundi (JEXCO en 2002, PROMAN 2004, 2006 et 2007). Au cours de cette période, le Cadre d’Obligations Mutuelles (COM) des transferts STABEX 1990-1991, signé le 21 mai 2003, avait réservé deux millions d’euros pour le financement du projet de relance et de réhabilitation du secteur horticole du Burundi.
Ces études ont abouti à la mise en place du projet PRHB, qui a travaillé sous la tutelle du Ministère des finances de 2007 à 2010, avec l’objectif d’appuyer les opérateurs dans les secteurs de la production et de l’exportation des cultures horticoles. Ce projet avait pour mission d’organiser les producteurs dans une «Maison horticole», d’introduire des cultures identifiées, de grande valeur ajoutée pour les marchés de niches. Ainsi, les variétés de banane fressinette «figue sucrée», d’ananas «Queen Victoria» ont été introduites au Burundi à partir du CIRAD-France, via l’ISABU; la variété porte-greffe jaune de maracuja a été introduite en provenance du Kenya8. Le projet PRHB a financé des études d’analyse et d’identification des sols pour les cultures horticoles d’exportation. Toutefois, ce projet n’a pas pu réunir les exportateurs dans une «Maison horticole».
La culture de maracuja a bénéficié, autour des années 2010, des appuis organisationnels et financiers du programme des urgences de la FAO, avec l’extension des cultures de la province de Kayanza vers celle de Bujumbura rural, dans la région de Mumirwa. Dès 2010, le Gouvernement et la FAO, avec l’aide financière de la Belgique, ont mis en œuvre un projet d’appui à l’Horticulture Urbaine et Périurbaine (HUP). C’est ce même projet (FBPP/GLO/013/BEL) qui a aidé et contribué à l’élaboration du présent Cadre stratégique pour le développement de l’horticulture au Burundi.
Le projet P3F de la CARITAS, de 2009 à 2015, appuie l’organisation de la filière des agrumes à Rumonge et des ananas dans la province de Cibitoke. Des initiatives privées pour la mise en place d’unités de transformation des jus ont vu le jour et, même si elles sont peu documentées, des exportations régionales sont signalées entre le Burundi et les pays voisins: avocats vers la Tanzanie; maracuja, tomate et agrumes vers le Rwanda; aubergine africaine vers la République Démocratique du Congo.
En outre, depuis 2010, le Gouvernement finance directement, sur le budget national, l’achat d’arbres fruitiers. Pour atteindre plus de résultats, la planification de l’action, la préparation des plants en pépinière, la plantation et le suivi s’avèrent indispensables pour avoir plus de résultats.
D’autres initiatives, privées, sont plus orientées vers la mise en place d’unités de transformation qui auront sûrement besoin, pour leur pérennité, de productions en quantité et de qualité.
2.2 LA PLACE ACTUELLE DES CULTURES HORTICOLES AU BURUNDILes cultures horticoles contribuent à l’amélioration du niveau nutritionnel de la population, à la protection de l’environnement, à la création d’emplois, à la diversification des sources de revenus et au développement économique en général. Cependant, l’horticulture est longtemps restée le parent pauvre de l’agriculture burundaise, sans budget ni plan d’action sectoriel. Et pourtant, le secteur horticole, considéré comme négligeable, représentait, en 1994, près de 0,4 pour cent du PIB, soit le double de la filière Coton. En 2005, les productions étaient estimées à 250 000 tonnes de légumes et 85 000 tonnes de fruits9.
8 République du Burundi - Ministère des finances. 2010. Rapport de fin du projet de Relance et de Réhabilitation du secteur Horticole du Burundi. Bujumbura, page 17.
9 Projet d’appui à la gestion économique (PAGE). 2007. Rapport intégrateur soutenant le diagnostic de la chaîne de valeur et l’élaboration de la stratégie de l’horticulture au Burundi. Bujumbura.
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Les cultures fruitières ont fini par se développer de façon significative. C’est le cas des agrumes le long du Lac Tanganyika et du maracuja sur les crêtes du Mugamba et du Mumirwa. Toutefois, il est rare de trouver des structures de production organisées en vergers. Le plus souvent, les plants fruitiers se trouvent en ordre dispersé dans les exploitations agricoles et les techniques de conduite culturale sont négligées. Les planteurs ont tendance à laisser les arbres en croissance libre, sans interventions pour la taille de formation ou la fructification, sans apport d’engrais ni traitements phytosanitaires. Toutefois, ce secteur, quoi que peu développé et inorganisé, présente un potentiel de développement et mérite une attention et un soutien à tous les niveaux.
C’est dans ce contexte que le renforcement du secteur horticole est devenu une priorité du Gouvernement du Burundi et, à ce titre, a été inséré dans le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP II – août 2011) et le Plan national d’investissement agricole (PNIA 2012-2017)10. Dans ces documents, la structuration de la production des cultures horticoles en nouvelle filière est une option proposée pour contribuer significativement à la création d’emplois11, à la diversification des exportations et, ainsi, diminuer la dépendance aux seules cultures d’exportation traditionnelles, comme le café qui affiche des déficits de production ces dernières années.
Le gouvernement du Burundi a également pris des initiatives en vue de promouvoir le secteur horticole. En témoigne, à titre d’exemple, la politique de diffusion des plants fruitiers qui a commencé il y a quatre ans et qui est annuellement financée à raison de deux milliards de Francs burundais.
2.3 LE CONTEXTE POLITIQUE ET INSTITUTIONNEL DE L’HORTICULTURE L’importance que le Burundi accorde à l’agriculture et, plus particulièrement, au secteur horticole apparaît à travers les différents documents indiquant le cadre politique, légal et institutionnel pour le développement de tous les secteurs de la vie nationale. On peut citer:
a) La Vision 2025 du Burundi
b) Le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP II 2013 – 2015)
c) La Stratégie agricole nationale (SAN 2008-2015)
d) Le Programme national de Sécurité alimentaire (PNSA 2009-2015)
e) Le Plan national d’investissement agricole (PNIA 2012-2017)
La Vision 2025 du Burundi comprend 8 piliers. L’objectif est de doter le pays d’un instrument de planification du développement partagé, à l’horizon d’une génération, afin d’élaborer des politiques et stratégies pour un développement durable. Il éclaire le futur pour mieux orienter les actions prises dans le présent. Le développement de l’horticulture trouve sa place dans l’accroissement et la diversification de l’économie du pays afin de relever le revenu par tête d’habitant. L’horticulture représente, par conséquent, une nouvelle filière stratégique pour, d’une part, améliorer les conditions de vie des populations (dont 90 pour cent vivent de l’agriculture) et, d’autre part, diversifier les exportations12.
Le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP II 2013-2015) a la vision du développement à moyen et long terme pour le Burundi: il fixe des objectifs volontaristes de réduction de la vulnérabilité et de la pauvreté. Ces objectifs sont cohérents avec les objectifs
10 République du Burundi - Ministère de l’agriculture et de l’élevage. 2011. Plan national d’investissement agricole (PNIA) 2012-2017. Bujumbura, page 13.
11 République du Burundi. 2012. Cadre stratégique de croissance et de lutte contre la pauvreté - CSLP II. Bujumbura, page 76.
12 République du Burundi. 2011. Vision du Burundi 2025. Bujumbura.
CONTEXTE DU CADRE STRATÉGIQUE D’HORTICULTURE
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du Millénaire pour le développement (OMD)13 et de la Vision 2025. Déjà le CSLP I, adopté en septembre 2006 (axe 2.1.2: relance des cultures d’exportation), avait proposé la mise en place de l’Agence de Promotion des Investissements et des Exportations (API). Cette dernière devait explorer le potentiel d’exportation des cultures horticoles. Le CSLP II (2013-2015) réaffirme encore la volonté du Gouvernement de promouvoir les cultures horticoles qui font partie des filières rentables pouvant contribuer à la diversification des exportations du Burundi14.
La Stratégie Agricole Nationale (SAN 2008-2015) a comme objectif de réhabiliter l’outil de production et redynamiser l’activité agricole afin de relancer la production et atteindre, voire surpasser, les meilleurs niveaux d’avant la crise des années 1990. Il veut également moderniser à moyen et long terme le secteur agricole de manière à transformer l’agriculture de subsistance en une agriculture de marché. La grande critique était que la SAN ne donne pas de proposition pour une politique claire de promotion d’une agriculture intensive: elle embrasserait trop de domaines sans établir les priorités des activités agricoles. La SAN avait suggéré d’explorer et organiser les cultures horticoles en filières de rente15.
Le Programme National de Sécurité Alimentaire (PNSA: 2009-2015) a pour objectif de rétablir l’autosuffisance alimentaire, l’amélioration de la couverture nutritionnelle de la population, la réduction de la vulnérabilité des ménages ainsi que la mobilisation rapide et efficace des aides d’urgence en cas de catastrophes16. Ce programme indique qu’il y a une consommation des fruits et légumes très limitée au Burundi. Les statistiques relatives à ces cultures montrent que le Burundi avait importé 34,7 tonnes de fruits et 211,7 tonnes de légumes en 2007, soulignant ainsi l’intérêt de promouvoir ces cultures pour limiter la fuite des devises.
Le Plan National d’Investissement Agricole (PNIA: 2012-2017) a comme objectif d’assurer la sécurité alimentaire pour tous, augmenter les revenus des ménages, procurer des devises, fournir la matière première au secteur industriel et créer des emplois dans le secteur de la transformation et des services connexes à l’agriculture. Il opérationnalise la SAN qui prend en compte les défis du secteur agricole et les orientations prioritaires fixées par le Gouvernement à travers le CSLP. Le PNIA est un cadre de cohérence et de coordination des investissements dans le secteur agricole pour une période de 6 ans. Il est en phase avec les engagements pris par le Gouvernement dans le cadre du Programme Détaillé de Développement de l’Agriculture en Afrique (PDDAA). Il propose que les fruits et légumes puissent faire partie de la restructuration des filières et l’Agro-business pour contribuer au développement du secteur agricole et, surtout, à la création d’emplois dans les activités de valorisation des sous-produits, notamment la transformation et la commercialisation17. En plus, il existe des Plans Provinciaux d’Investissement Agricole (PPIA 2013-2017) qui font référence au PNIA selon les spécificités de chaque province: ils orientent, priorisent, coordonnent et suivent les interventions au niveau des provinces.
13 République du Burundi. 2006. Cadre stratégique de croissance et de lutte contre la pauvreté - CSLP. Bujumbura.14 République du Burundi. 2012. Cadre stratégique de croissance et de lutte contre la pauvreté - CSLP II. Bujumbura,
page 74.15 République du Burundi - Ministère de l’agriculture et de l’élevage. 2008. Stratégie Agricole Nationale (SAN)
2008-2015. Bujumbura.16 République du Burundi - Ministère de l’agriculture et de l’élevage. 2009. Programme National de Sécurité
Alimentaire (PNSA) (2009-2015). Bujumbura.17 République du Burundi - Ministère de l’agriculture et de l’élevage. 2011. Plan national d’investissement agricole
(PNIA) 2012-2017. Bujumbura, page 13.
Processus d’élaboration du cadre stratégique d’horticulture
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CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
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3.1 ORIGINES DU CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT HORTICOLELe Ministère de l’agriculture et de l’élevage a approché la FAO, en vue d’un appui technique pour l’élaboration d’un document du Cadre stratégique pour le développement de l’horticulture au Burundi, en conformité avec les priorités inscrites dans le programme national d’investissement agricole (PNIA). La formulation est financée par le MINAGRIE, avec l’appui de la FAO et du Royaume de Belgique, par le biais des projets TCP/BDI/3401 et FBPP/GLO/013/BEL. Un comité national multidisciplinaire a été mis en place par le Ministère de l’agriculture et de l’élevage en vue de l’élaboration de cette stratégie. Ce comité travaille en collaboration avec un consultant national et un consultant international, avec le support technique du projet FBPP/GLO/013/BEL «Appui à l’horticulture urbaine et périurbaine (HUP)». Ce cadre stratégique vise l’organisation effective de la filière horticole à court, moyen et long terme. Il tient compte, d’une part, des forces et potentialités de la filière et, d’autre part, de ses faiblesses et contraintes. Ce secteur comprend des cultures classées dans quatre groupes, à savoir :
√ les fruitiers;
√ les cultures maraîchères et les plantes condimentaires;
√ les champignons;
√ les fleurs, les plantes médicinales et les plantes à huiles essentielles.
3.2 ELABORATION DU CADRE STRATÉGIQUE D’HORTICULTURELa mission s’est déroulée suivant la feuille de route du «Cadre stratégique pour le développement de l’horticulture au Burundi (CSHB)». Les dix étapes de cette feuille de route sont:
La demande d’appui pour l’élaboration du CSHB par le MINAGRIE adressée à la FAO.
1. L’élaboration d’une note de concepts.
2. La recherche de financements auprès du Royaume de Belgique et de la FAO (FBPP/GLO/013/BEL-TCP/BDI/3401).
3. La nomination par le MINAGRIE d’un comité de pilotage pluridisciplinaire.
4. La tenue, en mai 2013, de l’atelier de lancement qui a permis de préciser les cinq axes d’intervention du CSHB, à savoir:
• contexte politique et institutionnel;
• agronomie;
• environnement;
• mise en marché; et
• genre et santé.
5. Les enquêtes communales pour dresser un état des lieux de l’horticulture au niveau national.
6. La restitution des résultats des enquêtes et échanges sur les actions à mener lors des rencontres dans quatre zones avec des représentants de toutes les provinces du pays.
PROCESSUS D’ÉLABORATION DU CADRE STRATÉGIQUE D’HORTICULTURE
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7. La concertation au niveau national et validation lors de l’atelier national.
8. La finalisation du document.
9. L’adoption du cadre de stratégie horticole par le Gouvernement du Burundi.
Ces différentes phases sont détaillées comme suit:Phase 1: L’élaboration du questionnaire et du guide d’entretien par le comité de pilotage
en vue de la collecte des données sur l’état des lieux du secteur horticole.
Phase 2: La descente sur le terrain d’une délégation représentant le comité technique de l’élaboration du cadre stratégique et plan d’action nationale de l’horticulture (CTESH): dans toutes les provinces du pays, durant le mois d’août 2013, la délégation a discuté de l’état des lieux de l’horticulture et de la malnutrition, avec les acteurs provinciaux œuvrant dans les secteurs agricole et sanitaire. En marge des missions sur le terrain, huit représentants par province ont été invités à participer dans des ateliers régionaux.
Phase 3: De septembre à octobre 2013, des ateliers régionaux ont été organisés afin de restituer les résultats des enquêtes, identifier les forces et les faiblesses, ainsi que les activités à mener pour satisfaire les besoins réels des différents acteurs dans le secteur horticole. Quatre ateliers ont été organisés:
• l’atelier de Ngozi, tenu le 24 septembre 2013, a regroupé une trentaine de participantsprovenant des provinces de Kirundo, Muyinga, Kayanza et Ngozi;
• l’atelier de Gitega, du 26 septembre 2013, a regroupé les participants des provincesde Cankuzo, Karusi, Ruyigi et Gitega;
• celui de Rutana a eu lieu le 1er octobre 2013 et a regroupé les participants de Bururi,Makamba, Mwaro et Rutana;
• celui de Muramvya a réuni les participants de Bubanza, Bujumbura, Cibitoke etMuramvya, en date du 3 octobre 2013.
Dans ces ateliers, les participants ont suivi les quatre exposés suivants:
• les objectifs de l’atelier;
• l’environnement et les cultures horticoles;
• le cadre politique et institutionnel par rapport au secteur horticole;
• l’apport des cultures horticoles à la nutrition.
Après avoir suivi les exposés et posé des questions d’éclaircissements, les participants aux ateliers ont été répartis en trois groupes de travail pour couvrir respectivement les espèces suivantes: les fruitiers, les légumes, ainsi que les fleurs et champignons.
En plus, l’enquête effectuée dans les communes du pays à raison de deux questionnaires par commune (à l’exception de deux communes de Bururi — Rumonge et Vyanda —, ainsi que la commune de Bukinanyana en province Cibitoke) a permis de quantifier l’état des lieux des cultures horticoles au Burundi. Toutefois, afin d’approfondir les informations sur la situation du secteur horticole au Burundi, il est recommandé de conduire une enquête plus détaillée et complète par filière, préalable à la mise en œuvre de ce Cadre stratégique pour le développement de l’horticulture.
Phase 4: Le 11 novembre 2013, un atelier national d’enrichissement et de validation de la proposition du CSHB a réuni les représentants des services du MINAGRIE, les exportateurs, les transformateurs (les opérateurs œuvrant dans la transformation des produits horticoles)
CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
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ainsi que les partenaires techniques et financiers. Le but était de recueillir des avis et une adhésion maximale à la stratégie horticole. En outre, le 12 novembre 2013, la FAO a organisé, sous le haut patronage de Madame la Ministre du MINAGRIE, un dîner d’affaires auquel ont été conviés les partenaires techniques et financiers. Les exposés des consultants ont ouvert les échanges sur les modalités et les financements requis pour la mise en œuvre du cadre stratégique de développement de l’horticulture au Burundi.
Cette réunion informelle a permis de créer plus de visibilité pour l’approche et les actions proposées dans le cadre du CSHB. Elle a permis de dégager un consensus sur l’opportunité d’entreprendre une intervention concertée entre les différentes agences et les partenaires du développement afin de combattre conjointement et en priorité la malnutrition chronique au Burundi. Ainsi, des avis favorables et des engagements de collaboration «de principe» ont été recueillis de la part de l’Ambassadeur des Pays-Bas, des Représentants de l’Union Européenne, du PNUD, de l’UNICEF et du PAM.
De l’avis de ces représentants, l’approche du CSHB constitue, en effet, un cadre de travail au travers duquel les contributions des uns et des autres pourront être intégrées en vue d’une approche harmonisée, afin de combattre la malnutrition chronique au Burundi.
Phase 5: L’inclusion des recommandations issues de l’atelier de validation du 11 novembre 2013 et des avis des bailleurs dans le document final à transmettre au Gouvernement du Burundi, via le Ministère de l’agriculture et de l’élevage.
3.3 LA VISION DU CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DU SECTEUR HORTICOLE Permettre d’optimiser les opportunités offertes par les cultures horticoles au service d’une alimentation équilibrée et de la réduction de la pauvreté au sein de la population du Burundi.
3.4 LES OBJECTIFS PRINCIPAUX
• Inclure dans les priorités politiques la promotion des cultures horticoles en vue d’une mobilisation conséquente des financements des filières horticoles.
• Mettre en place un «Office pour le développement de l’horticulture au Burundi» (ODHB), pour faciliter la coordination et l’harmonisation des interventions en faveur du développement horticole. L’ODHB, comme une entité spécialisée au sein du MINAGRIE, serait l’organe d’animation et de facilitation des interventions en faveur du développement de l’horticulture au Burundi. Il serait chargé, entre autres, de:
√ faciliter une concertation permanente entre les acteurs;
√ renforcer les maillons des filières par des apports structurels, techniques et financiers et par des outils appropriés de gestion, de recherche et développement pour avoir accès aux technologies et au renforcement des capacités, à travers divers partenariats stratégiques locaux ou extérieurs entre les acteurs impliqués dans le développement de l’horticulture;
√ assurer, dans une vision multisectorielle, la création de débouchés nombreux et variés, par une stratégie spécifique axée sur l’information, la formation professionnelle, l’éducation nutritionnelle, la sensibilisation et l’implication des ménages ou des institutions dans la promotion de l’horticulture;
√ créer des dispositifs de professionnalisation du métier horticole et de création d’emplois pour les jeunes, favoriser l’émergence d’un entrepreneuriat organisé en faitière pour pérenniser les activités horticoles;
√ faciliter l’accès des horticulteurs aux facteurs de production et au marché des produits horticoles de façon permanente et régulière.
PROCESSUS D’ÉLABORATION DU CADRE STRATÉGIQUE D’HORTICULTURE
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• Promouvoir la production des cultures horticoles en quantité et en qualité, en tenantcompte des conditions agro-écologiques du pays.
• Augmenter les revenus des filières du secteur horticole en améliorant les circuits decommercialisations locaux et l’exportation.
• Valoriser les cultures horticoles dans la protection de l’environnement avec, commeconséquences, l’utilisation rationnelle de l’eau et la protection des sols.
• Promouvoir la consommation des fruits, des légumes et des champignons, ensensibilisant la population sur l’importance nutritionnelle des cultures horticoles.
• Tenir compte de la santé publique et du genre lorsqu’on promeut le secteur horticole,sachant que la femme est le pilier du ménage dans le domaine de l’alimentation.
3.5 LES CINQ AXES DU CADRE STRATÉGIQUELa mise en œuvre du CSHB s’articule sur cinq axes, à savoir:
• le contexte politique et institutionnel;
• l’agronomie pour une production en quantité et de qualité;
• l’environnement pour une utilisation efficiente de la terre et l’eau;
• l’économie et la mise en marché des cultures horticoles;
• le genre et la santé publique.
3.6 PERSPECTIVES D’ORGANISATION DU SECTEUR HORTICOLE Au niveau de l’organisation de la production, les cultures horticoles présentent des spécificités, notamment leur caractère périssable, le caractère saisonnier des productions, les maladies et insectes nuisibles à traiter en respectant les normes de santé publique (LMR – limites maximales de résidus). Il y a nécessité de renforcer les capacités pour la spécialisation des services techniques d’appui pour le développement de l’horticulture dans sa diversité.
Il est donc important de mettre en place un Office pour le développement de l’horticulture au Burundi (ODHB). Celui-ci serait basé au Ministère de l’agriculture et de l’élevage, avec des services décentralisés de mise en œuvre dans les provinces et les communes. Cela serait à l’image d’autres pays de la sous-région, comme le Rwanda (RHODA – «Rwanda Horticulture Development Authority») ou le Kenya (HCDA – «HorticulturalCrops Development Authority»). Cet office serait chargé de faciliter des interventions harmonisées et coordonnées dans le secteur horticole. La mise en place de cet office devra tenir compte des expertises requises des membres dirigeants pour assurer efficacement son mandat. A cet effet, un comité consultatif multisectoriel comprenant les différents intervenants dans le secteur horticole sera mis en place par le MINAGRIE, avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers, pour définir les textes réglementaires et les modalités de recrutement des dirigeants de l’office sur base des critères de compétences techniques requises à chaque poste.
La recherche sur tous les aspects des cultures horticoles est également à renforcer pour assurer des introductions de matériel végétal et le développement des technologies agricoles au niveau de l’ISABU. Le CNTA est également à appuyer dans le développement des technologies de transformation des récoltes horticoles: des technologies adaptées, simplifiées et accessibles aux utilisateurs à travers tout le pays.
CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
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En outre, il y a nécessité de mettre en place des sections horticoles dans les écoles techniques d’agriculture et un département horticole à la Faculté d’agronomie et de bio-ingénierie à l’Université du Burundi. Cela permettrait de former les futurs techniciens et cadres pour l’encadrement et la mise en place d’un système de production durable.
Les produits horticoles contribuent à la sécurité alimentaire et peuvent réduire la malnutrition de manière durable. En effet, même si les cultures horticoles sont riches en apports nutritionnels, leur part reste très faible dans les repas des ménages burundais. Cet état des lieux est plus lié à la méconnaissance des consommateurs et à leurs habitudes alimentaires. Il est, par conséquent, nécessaire de faire la promotion de la consommation des cultures horticoles à tous les niveaux: colline, commune, province et nation.
Les intervenants dans le secteur horticole (producteurs, exportateurs, «transformateurs») ont également besoin de travailler dans des groupes d’intérêts communs afin de pouvoir négocier ensemble les avantages et les opportunités propres à ces cultures horticoles. Si elle est soutenue, la filière horticole est très rentable. L’appui des services financiers devra tenir compte des spécificités de chaque espèce. A titre d’exemple, l’octroi des crédits au secteur fruitier devrait tenir compte de la période d’avant les premières récoltes et accorder des taux d’intérêt préférentiels, assortis d’un délai de remboursement de 5 à 6 ans.
Analyse de l’état des lieux des cultures horticoles au Burundi
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CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
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L’horticulture comprend différentes catégories d’espèces: espèces fruitières, espèces maraîchères, champignons, fleurs, condiments, plantes à huiles essentielles et plantes médicinales. Le tableau 2 (ci-dessous) rapporte les principales cultures fruitières et maraîchères cultivées dans différentes zones agro-écologiques. Les champignons et les fleurs ne sont pas largement cultivés dans le pays.
Tableau 2: Les principaux fruitiers et légumes cultivés par zone agro-écologique sur base d’informations recueillies à l’occasion des ateliers régionaux
Nom de la région
Relief Hydrographie Pluviométrie/Température
Les fruitiers cultivés
Les légumes cultivés
Bugesera Relief moyen, variant entre 1 300 et 1 600 m
Réseau hydrographique tributaire du Nil
Plusieurs lacs (Cohoha, Rweru, Kanzigiri, Rwihinda)
Moyennes annuelles de 1 000 à 1 100 mm
Température moyenne 18,8°C
Jacquiers
Manguiers
Avocatiers
Ananas
Bananiers
Agrumes
Macadamia
Oignons
Choux
Tomates
Aubergines locales
Poivrons
Carottes
Amarantes
Poireaux
Piment
Ail
Buragane Faiblement ondulé
Malagarazi et ses affluents
Réseau hydrographique peu dense
Moyenne annuelle: 1 200 mm
Température moyenne: 19°C
Ananas
Bananiers
Avocatiers
Manguiers
Arbre à tomates
Papayers
Tomates
Choux
Amarante
Oignons
Aubergines africaines
Bututsi 1 750 à 1 800 m d’altitude
Beaucoup de rivières: Jiji, Kigira, Siguvyaye, etc.
Précipitations de 1 400 à 1 600 mm
Maracuja (fruits de la passion)
Avocatiers
Arbre à tomates
Goyaviers
Choux
Aubergine locales
Amarante
Tomates
Oignons.
Buyenzi Décroît de l’Ouest à l’Est
Altitude moyenne de 1 800 m
Relativement dense
Deux importantes rivières: Akanyaru et Ruvubu
Précipitations annuelles varient entre 1 100 et 1 700 mm
Température moyenne variée entre 18 et 19°C.
Avocatiers
Agrumes
Maracuja
Bananiers
Ananas
Manguiers
Papayers
Macadamia
Pommiers
Oignons
Choux
Tomates
Aubergines locales
Poivrons
Carottes
Amarantes
Poireaux
Piment
Ail
Buyogoma Semi plateau ondulé;
1 500 à 1 700 m avec des crêtes pouvant atteindre 2 000 m d’altitude
Beaucoup de ruisseaux se jetant dans la Ruvubu
Pluviométrie annuelle comprise entre 1 200 et 1 300 mm
Températures moyennes maximales et minimales de l’ordre de 25 et 12°C.
Avocatiers
Ananas
Bananiers
Agrumes
Maracuja
Arbre à tomates
Choux
Tomates
Oignons
Amarantes
Carottes
Feuilles de manioc
Aubergine africaine
ANALYSE DE L’ÉTAT DES LIEUX DES CULTURES HORTICOLES AU BURUNDI
21
Nom de la région
Relief Hydrographie Pluviométrie/Température
Les fruitiers cultivés
Les légumes cultivés
Bweru Altitude de 1 600 à 1 800 m dans la partie occidentale
Le réseau hydrographique alimente la Kagera et la Ruvubu.
Pluviométrie moyenne varie de 900 à 1 200 mm
Température moyenne tourne autour de 20°C
Avocatiers
Jacquiers
Ananas
Agrumes
Macadamia
Choux
Amarantes
Aubergines locales
Courges
Imbo 700 à 1 000 m Rivières: Mpanda, Rusizi, Kajeke
Lac Tanganyika
Pluies de 800 à 1 000 mm par an
Saison sèche > à 7 mois
Température annuelle > à 23°C
Manguiers
Agrumes (orangers, citronniers, mandariniers)
Papayers
Bananiers
Ananas
Goyaviers
Pastèque
Cœur de bœuf
Tomates
Aubergines
Amarantes
Poivrons
Oignons
Kirimiro Plateau central du pays avec une altitude qui varie de 1 500 à 2 000 m.
Son altitude moyenne est de 1 600 m
La Ruvubu
La Ruvyironza
La Kigira
Précipitations de 1 200 à 1 300 mm
Température moyenne annuelle est comprise entre 18 et 20°C
Température maximale varie entre 25 et 27°C
Température moyenne minimale varie entre 11 et 14°C
Avocatiers
Bananiers
Ananas
Maracuja
Arbre à tomates
Groseillier du Cap
Fraisiers
Choux
Aubergines
Amarantes
Poireaux
Oignons
Moso Moyenne altitude de 1 300 m
Rumpungwe qui est tributaire de la Malagarazi
Longue saison sèche (juin-septembre)
Pluviométrie moyenne: 1 100 mm
Température moyenne maximale de 28°C.
Température moyenne minimale de 14°C.
Manguiers
Bananiers
Avocatiers
Papayers
Agrumes
Maracuja jaune.
Choux
Tomates
Oignons
Courges
Mugamba Sommets > 2 600 m
Peu de cours d’eau Pluviométrie de l’ordre de 2 000 mm
Températures moyennes annuelles < à 15°C.
Maracuja
Arbre à tomates
Avocatiers
Fraisiers
Pommiers
Groseilles du Cap.
Choux
Poireaux
Carottes
Epinards
Betteraves
CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
22
4.1 LES CULTURES FRUITIÈRESLa bonne conduite des cultures fruitières, le choix de la variété et du porte-greffe ainsi que la qualité sanitaire des plants sont essentiels pour assurer la productivité et la rentabilité du verger. Cela est indispensable pour une culture pérenne qui permettra de récupérer les frais engagés avant le début de la production. Ces frais sont engagés pour la plantation, le tuteurage ou la mise en place des brise-vent, la taille de croissance et d’entretien, l’irrigation, la fertilisation, le travail du sol, le traitement phytosanitaire d’éventuelles maladies ou la lutte contre les ravageurs. La croissance et le développement des jeunes arbres fruitiers dépendront en grande partie des soins apportés pendant les premières années de production18. Chaque culture a des spécificités à prendre en considération pour son développement. C’est ainsi qu’il est important d’avoir des stratégies sous-sectorielles pour chaque culture, comme c’est le cas du macadamia et du bananier.
4.1.1 Les principaux fruitiers cultivés au BurundiSelon les résultats de l’enquête effectuée dans les communes du pays:
1. Le bananier dessert19 est cultivé dans toutes les provinces: 3 à plus de 180 touffes par ménage. Le prix moyen par régime est estimé à 3 000 FBU, mais il peut aller de 1 500 à 7 000 FBU selon la taille du régime et les régions de production. D’après les agronomes communaux, on observe la plus grande production de banane dessert entre juillet et octobre, même si c’est une culture à production pérenne.
2. L’avocatier est également présent dans toutes les provinces du pays, mais moins important dans Cibitoke, à raison de 2 à 6 fruitiers par ménage. Le prix moyen d’un avocat est estimé à 80 FBU, mais il varie entre 50 et 300 FBU, selon la taille de l’avocat et le lieu de vente. La plus grande production s’observe d’août à octobre et s’étend ensuite en faible quantité sur toute l’année.
3. L’ananas est plus cultivé dans Bururi, Cankuzo, Cibitoke, Gitega, Karuzi, Makamba, Muramvya, Ngozi, Ruyigi et Rutana, avec 16 à 400 pieds par ménage. Le prix moyen par fruit est estimé à 430 FBU, et la plus grande production durant les mois de mai à décembre. L’ananas produit toute l’année et sa production est liée à la disponibilité des pluies.
Nom de la région
Relief Hydrographie Pluviométrie/Température
Les fruitiers cultivés
Les légumes cultivés
Mumirwa 1 000 à 1750 m
Peu de cours d’eau dans les montagnes
Pluies de 1 000 à 1 700 mm ;
Température moyennes annuelles de 18 à 21°C
Saison sèche de juin-septembre
Ananas
Bananiers
Agrumes
Avocatiers
Arbre à tomates
Maracuja
Manguiers
Goyaviers
Papayers
Choux
Oignons
Aubergine locales
Tomates
Carottes
18 Loussert, R. 1987. Les agrumes. Volume 1. Arboriculture. Paris.19 Au Burundi, on distingue trois catégories de bananiers et chaque catégorie comprend différentes variétés:
1. Variétés à bière 2. Variétés à dessert 3. Variétés à cuire
Suite...
ANALYSE DE L’ÉTAT DES LIEUX DES CULTURES HORTICOLES AU BURUNDI
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4. Les agrumes, constitués principalement d’orangers, mandariniers et citronniers, sont plus cultivés dans Bubanza, Bujumbura, Bururi, Cibitoke et Makamba. Le nombre de fruitiers par ménage varie de 1 à 70 plants. Le prix moyen d’un fruit est estimé à 50 FBU et la production couvre les mois de février à août.
5. Le manguier est plus cultivé dans les régions de l’Imbo et du Moso. Le nombre de plants varie entre 3 et 250 (cas isolés de Cibitoke) par ménage. Le prix moyen par fruit est estimé à 500 FBU et la grande production s’étend de novembre à janvier.
6. Le maracuja est plus cultivé dans les provinces de Kayanza (5 plants/ménage) et, récemment, dans la région de Mumirwa dans Bujumbura rural (30 plants/ménage). Selon les producteurs de la province de Kayanza, la récolte se fait toutes les semaines durant la période des pluies, de février à juillet, avec une moyenne de 50 kg par pied. La récolte peut rapporter jusqu’à 60 000 FBU, à raison de 1 200 FBU le kg (prix plus élevé en saison sèche), soit 1 200 000 FBU par an pour un agriculteur ayant 200 plants dans son champ. Toutefois, les résultats d’enquête affichent un revenu moyen faible, car les producteurs possèdent moins de pieds par ménage.
7. Le jacquier est plus cultivé dans Muyinga (10 plants/ménage) et Kirundo (3 plants/ménage), mais il est peu connu dans les autres provinces. Le prix moyen d’un fruit est de 1 000 FBU dans toutes les provinces et le plant produit de février à avril.
8. La pastèque est surtout cultivée dans la province de Cibitoke, avec une moyenne de 4 plants par ménage. Le prix moyen par fruit est de 3 000 FBU. La récolte se fait en décembre, mars, juillet et septembre. Mais la pastèque peut produire toute l’année s’il y a irrigation.
9. L’arbre à tomates (prunier du Japon) est plus cultivé dans les provinces de Bubanza, Bujumbura, Muramvya, Mwaro et Makamba. Le nombre moyen est de 2 à 3 plants par ménage, mais par des initiatives isolées, un seul ménage possède jusqu’à 150 plants à Muramvya. Le prix moyen par fruit est de 105 FBU (soit 2 000 FBU le kg). La grande production est observée d’octobre à novembre.
10. Le papayer est plus cultivé dans les provinces de Bubanza, Bujumbura, Bururi, Cankuzo, Muyinga, Karusi et Cibitoke, à raison de 3 plants par ménage. Le prix moyen d’un fruit est estimé à 400 FBU.
Figure 3: La part des principaux fruitiers dans le revenu annuel moyen des ménages au Burundi
CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
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Le revenu des fruitiers par ménage est peu important pour différentes raisons:
• l’absence de vergers organisés;
• les variétés peu performantes et non greffées;
• le vieillissement des arbres fruitiers et leur dégénérescense;
• le manque d’entretien des fruitiers en général.
En outre, il y a de faibles investissements dans ces cultures: la production actuelle vise surtout l’autoconsommation et est souvent destinée aux enfants. Cela s’explique, chez les agriculteurs, par la méconnaissance des marchés d’écoulement et de l’importance nutritionnelle des fruits pour leur santé. Le nombre de producteurs qui visent uniquement le marché reste très faible: environ 2,4 pour cent, selon les résultats de l’enquête réalisée au cours de l’élaboration de ce Cadre stratégique.
4.1.2. Etat des lieux sur la conduite des cultures fruitières Selon les agriculteurs,
• 55 pour cent d’entre eux plantent les fruitiers pour l’autoconsommation;
• 93 pour cent visent à la fois l’autoconsommation et le marché;
• 2,4 pour cent des agriculteurs plantent les fruitiers en visant uniquement la production pour le marché.
Par rapport aux plants fruitiers, les provinces de Cankuzo, Kirundo, Mwaro et Ngozi disposent de moins de pépinières que les provinces de Cibitoke (40 pour cent), Kayanza (25 pour cent) et Bubanza (20 pour cent). La moyenne générale est de 11 pour cent des communes ayant des pépinières. Les fruitiers les plus fréquents en pépinière sont l’avocatier, le manguier, les agrumes, le maracuja et l’arbre à tomates. Toutefois, uniquement 4 pour cent des pépiniéristes affirment avoir une source de greffons pour les plants produits.
Parmi les techniques de production fruitière, 61,5 pour cent des enquêtés appliquent de la fumure organique (FO) sur leur fruitiers en cours de production. Les raisons avancées par ceux qui n’appliquent pas ces intrants sont, entre autres, (1)
• le manque de moyens;
• la priorité aux autres cultures vivrières dans un contexte de rareté de paillis;
• les habitudes culturales.
Seulement 18,4 pour cent appliquent des engrais minéraux aux fruitiers: les raisons invoquées pour la non-application de FO sont valables pour les agriculteurs qui n’appliquent pas les engrais minéraux.
La moyenne de l’application des produits phytosanitaires sur les fruitiers est estimée à 46 pour cent. Par contre, les agriculteurs de la province de Cibitoke appliquent à 90 pour cent des pesticides pour protéger les fruitiers. Les raisons invoquées pour la non-application de produits phytosanitaires sont: le manque de moyens financiers et la non-disponibilité sur
ANALYSE DE L’ÉTAT DES LIEUX DES CULTURES HORTICOLES AU BURUNDI
25
le marché local des produits phytosanitaires spécifiques aux cultures horticoles. Les herbicides sont appliqués sur environ 4 pour cent des plantations de Cibitoke, Ngozi et Muyinga.
La taille d’entretien est effectuée par 49 pour cent des producteurs. Les raisons de l’absence de cette pratique sont plus liées aux habitudes culturales, à la méconnaissance des techniques de taille et au manque de moyens financiers pour payer la main-d’œuvre.
4.2 LES CULTURES MARAÎCHÈRES La production des cultures maraîchères exige une main-d’œuvre intensive pour mener différentes activités: la pépinière (préparation, installation, arrosage, ombrage, etc.), le labour du terrain, le repiquage de jeunes plants, l’arrosage régulier en champs, l’application des produits phytosanitaires, le sarclage/paillage, la taille d’entretien (par exemple, pour les tomates et aubergines), le tuteurage, la récolte, le gardiennage contre le vol ou les oiseaux.
Le monde rural se vide des jeunes et il y reste des vieilles personnes incapables de produire suffisamment pour leur autosuffisance et l’approvisionnement des villes. Ces jeunes, sans qualification particulière, trouvent parfois un emploi dans l’horticulture urbaine et périurbaine.
Cette situation se vérifie dans d’autres pays et villes d’Afrique. A titre d’exemple, selon le programme de la FAO «Développer des villes vertes», l’horticulture urbaine et périurbaine joue un rôle indispensable dans le quotidien de cinq villes de la République Démocratique du Congo en livrant 150 000 tonnes de légumes par an, en apportant des moyens d’existence durables à 16 000 petits exploitants (femmes et jeunes), et en garantissant des revenus mensuels à 60 000 personnes participant à la chaîne de valeur horticole, soit de 190 à 375 $EU obtenus par un faible investissement, mais avec des prix très intéressants20.
Dans cette chaîne de production, il est important d’intégrer l’approche genre pour assurer l’équité, d’une part et, d’autre part, le maximum des bénéfices à toute la famille, sachant que la femme est le pilier du ménage qui prépare et nourrit la famille en général.
4.2.1 Les principaux légumes cultivées dans le paysSelon les enquêtes, les légumes les plus cultivés sont:
• l’aubergine locale et l’amarante (94 pour cent);
• les choux (91 pour cent);
• les tomates (88 pour cent);
• l’oignon (78 pour cent);
• l’aubergine et le poireau (60 pour cent);
• la carotte (38 pour cent);
• divers épinards (16 pour cent).
D’autres légumes, comme la courge et ses feuilles, la chayotte ou les feuilles de manioc, sont également cultivés. Les condiments les plus cultivés sont le piment (78 pour cent), le céleri (32 pour cent), l’ail (10,5 pour cent) et persil (8 pour cent).
20 FAO. 2000. Développer des villes plus vertes - Lubumbashi, RD Congo, “FAO project for urban and peri-urban horticulture (UPH) in the city of Lubumbashi, Democratic Republic of the Congo”. Disponible sur le site internet: www.fao.org/ag/agp/greenercities/fr/lubumbashi/index.html.
CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
26
4.2.2 Etat des lieux sur la conduite des cultures maraîchèresSur l’ensemble des personnes interrogées, l’approvisionnement en semences se fait, à 68 pour cent, sur les marchés locaux et, à 32 pour cent, dans des boutiques qui vendent des intrants agricoles ainsi que des semences. Ces boutiques sont présentes dans 13 pour cent des collines enquêtées. Cela montre l’insuffisance de commerces spécialisés dans la vente de semences de qualité au niveau local et constitue donc une entrave à l’accès aux semences améliorées de légumes et à leur diffusion. Les semences de légumes sont produites individuellement (à raison de 85 pour cent), en associations (10 pour cent) et en moindre quantité à travers les coopératives (4,1 pour cent).
Dans le système de production, la superficie moyenne ensemencée varie entre 1 et 13 ares, avec une moyenne générale de 6 ares par culture. Les deux premières cultures sont l’amarante, avec 13 ares, ainsi que la tomate cultivée sur une moyenne de 11,5 ares par ménage. La majorité des agriculteurs appliquent de la matière organique (93 pour cent) dans le maraîchage. Les fertilisants inorganiques (67 pour cent), les produits phytosanitaires (75 pour cent) sont également appliqués sur les légumes. La cause principale (50-60 pour cent) de non-application des différents produits est le manque de moyens.
Les agriculteurs appliquent les différentes pratiques culturales dans des proportions variables. On observe que 83 pour cent font la transplantation; le semis direct est fait par 65 pour cent, le sarclage par 91 pour cent, tandis que 36 pour cent pratiquent l’irrigation.
Les revenus moyens par ménage et par an sont synthétisés dans la Figure 4 (ci-dessous). Les légumes sont, pour les ménages, une source de revenus plus importante que les
fruitiers. L’explication se trouve dans le système de production semi-intensif du maraîchage, avec l’utilisation de plus en plus importante d’intrants à grande valeur ajoutée sur une petite unité de surface. Ensuite, des ONGs tant nationales qu’internationales ont régulièrement approvisionné en semences la population rurale, afin de contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire des groupes les plus vulnérables.
4.3 LES FLEURSLes fleurs sont faiblement cultivées dans le pays, à raison de 3 pour cent des producteurs dans trois provinces: Bujumbura, Muramvya et Ngozi. Les espèces souvent cultivées sont le draceana, le ficus, le croton, les palmiers kentia et les roses coupées.
Figure 4: Revenus moyens par légume selon les résultats de l’enquête menée dans les communes du pays
ANALYSE DE L’ÉTAT DES LIEUX DES CULTURES HORTICOLES AU BURUNDI
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4.4 LES CHAMPIGNONS La culture des champignons (principalement des pleurotes) est encore très localisée autour de quelques centres urbains. Elle est moins connue des agriculteurs dans les zones rurales du Burundi. Les champignons sont faiblement cultivés dans huit provinces (Bubanza, Bujumbura, Cibitoke, Gitega, Kirundo, Makamba, Rutana et Ngozi). Leur culture date seulement des années 2000, suivant une moyenne de 4 pour cent des 226 enquêtés. Les organisations comme la FAO, l’ADISCO, TWITEZIMBERE, World Vision ont été les pionniers dans l’introduction de la culture des champignons. Les semences de champignons (mycélium) sont produites à la Faculté d’Agronomie et de Bio-ingénierie (FABI) de l’Université du Burundi. La quantité produite est actuellement insuffisante pour satisfaire la demande sans cesse croissante.
4.5 L’ANALYSE DES FORCES ET FAIBLESSES PAR AXE STRATÉGIQUE Les forces et les faiblesses, ainsi que les opportunités et contraintes pesant sur les cultures horticoles, sont présentées ci-dessous par axe stratégique. Elles sont issues des différents ateliers régionaux et des réponses à l’enquête réalisée à travers tout le pays.
4.5.1 L’axe «Contexte politique et institutionnel» Au plan politique et institutionnel, toutes les cultures horticoles sont soumises aux mêmes forces et faiblesses, aux mêmes opportunités, aux mêmes menaces.
Forces Faiblesses
• Volonté politique de promouvoir les cultures horticoles;
• Existence du personnel d’encadrement agronomique au niveau local;
• Volonté d’organiser les groupements des producteurs (OP);
• L’Université (FABI), dans le renforcement des capacités et la production des semences de champignons;
• Existence des services de contrôle de qualité, d’homologation et de certification (BBN, ONCCS, etc.), mais à renforcer;
• Investissement public dans la recherche.
• Inexistence, au niveau du MINAGRIE, d’une structure spécialisée en horticulture en mesure de faciliter des interventions coordonnées et harmonisées en appui au secteur horticole;
• Absence d’un service décentralisé au niveau des DPAE en charge de l’horticulture;
• Peu d’intervenants en matière d’horticulture;
• Manque de personnel qualifié dû à l’absence de programmes de formation horticole dans l’enseignement;
• Faiblesse et manque de moyens pour les structures de contrôle de qualité à tous les niveaux;
• Manque de professionnalisation des producteurs (filières fruitières);
• Absence de législation sur les normes de qualité des cultures horticoles;
• Absence de référence aux champignons dans les documents de de politique agricole tels que le PNIA;
• Insuffisance d’équipements au niveau des services d’encadrement;
• Insuffisance des données sur l’état des lieux actuel des cultures horticoles.
Opportunités Menaces/contraintes
• Possibilité de mobilisation d’investissements publics et privés;
• Appui des bailleurs en faveur de la promotion des cultures horticoles (FAO, CARITAS, ONUDI, Belgique, USAID, etc.);
• Eligibilité des produits horticoles dans la zone franche pour exportation;
• Existence de structures d’encadrement à spécialiser en horticulture.
• La distribution des semences et plants en dehors de la saison culturale;
• Changement des priorités politiques (politique sectorielle, lois et règlements) en fonction des leaders politiques.
CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
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4.5.2 Axe agronomie/techniques de production
Cultures fruitières Forces Faiblesses
• Disponibilité des terres favorables à la culture fruitière;
• Disponibilité des terres cultivables dans certaines zones du pays (Cankuzo, Ruyigi, Karusi, Rutana et Makamba);
• Disponibilité de l’eau des pluies et des rivières;
• Abondance de la main-d’œuvre;
• Existence des pépinières dans certaines localités du pays à spécialiser.
• Faible fertilité des sols et exigüité des exploitations familiales;
• Faible organisation et peu de pépiniéristes spécialisés disposant des vergers mères, sources de greffons et porte-greffes;
• Irrigation non maitrisée et dépendant de la saison pluvieuse;
• Insuffisance des semences et plants de qualité;
• Prix relativement élevé des semences et plants disponibles;
• Cultures nécessitant de l’investissement à long terme;
• Faible pouvoir d’achat des producteurs;
• Faible vulgarisation des techniques agronomiques de conduite des fruitiers;
• Insuffisance de techniciens formés en fruiticulture;
• Absence de traçabilité dans la distribution des plants fruitiers;
• Insuffisance de suivi du matériel diffusé;
• Manque d’intrants appropriés (produits phytosanitaires, greffoirs, sachets, etc.) sur le marché local;
• Problèmes de marchés d’écoulement en cas de grande production saisonnière (prix peu rémunérateurs pour les producteurs);
• Faible connaissance des techniques post-récoltes de conservation et de transformation (pourritures de fruits, pertes, etc.);
• Faible budget pour la recherche horticole.
ANALYSE DE L’ÉTAT DES LIEUX DES CULTURES HORTICOLES AU BURUNDI
29
Opportunités Menaces/contraintes
• Diversité climatique et possibilité de produire différents types de fruitiers;
• Possibilité d’assurer l’irrigation toute l’année du fait de la présence d’un réseau hydrographique dense;
• Possibilité d’association des fruitiers avec les autres cultures;
• Demande en fruits croissante suite aux unités de transformation pour les jus (FATRACO-Ngozi, FRUITO, COPED-agrumes, Moines de Mabayi pour l’avocatier, CAPAD-Tomates à Cibitoke…);
• Possibilité d’améliorer les anciens vergers de fruitiers par la technique de sur-greffage à terme.
• Attaque des maladies et pestes (insectes, virus et maladies cryptogamiques);
• Faible organisation dans la distribution des plants fruitiers;
• Plantation d’arbres non greffés de variétés inconnues et sans contrôle de la qualité sanitaire;
• Instabilité dans les services d’encadrement et absence de décentralisation du budget vers les DPAE;
• Aléas climatiques (vents violents, sécheresse) souvent accentués par les effets du changement climatique;
• Vagabondage des animaux d’élevage (en particulier en saison sèche) qui détruisent les fruitiers;
• Risques de vol des fruits sur arbres qui décourage les producteurs de planter plus de fruitiers;
• Faible appui aux projets fruitiers de la part des bailleurs et ONGs;
• Priorité aux cultures vivrières au détriment des fruitiers;
• Présence de termites dans certaines régions qui font que les plants sont aussitôt détruits après la plantation;
• Fabrication du charbon à base des arbres fruitiers (avocatier, manguier et agrumes);
• Pratique des feux de brousse qui détruisent les jeunes plants;
• Croissance démographique continue;
• Pollinisation libre et méconnaissance du paquet génétique des cultivars;
• Age de certains arbres et dégénérescence des variétés longtemps cultivées et de moins en moins productives;
• Productions saisonnières des fruitiers.
CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
30
Légumes Forces Faiblesses
• Existence de variétés à cycle végétatif court;
• Cultures n’exigeant pas de grandes superficies;
• Rendement élevé par unité de surface;
• Main-d’œuvre disponible.
• Manque de semences sélectionnées adaptées aux différentes régions;
• Techniques culturales non maîtrisées;
• Faible technicité des encadreurs en conduite maraîchère et, par conséquent, faible niveau d’encadrement;
• Manque de terrains ayant des aménagements hydro-agricoles appropriés pour le maraîchage;
• Manque de fumure organique en quantité suffisante;
• Manque de techniques de conservation et d’unités de transformation;
• Faible articulation multisectorielle des services;
• Faible vulgarisation en milieu rural des fiches techniques de conduite des cultures maraîchères.
Opportunités Menaces/contraintes
• Disponibilité de l’eau des rivières et des pluies;
• Possibilité de produire toute l’année, pratiquement sans irrigation, dans certaines régions proches de la forêt naturelle de Kibira (pluies régulières);
• Existence de réseaux routiers pour fournir les marchés locaux et régionaux;
• Existence des initiatives privées;
• Soutien fourni, par exemple, par le projet d’appui à l’Horticulture Urbaine et Périurbaine (HUP-FAO) en faveur de la promotion du maraîchage.
• Irrégularité des pluies, avec comme conséquence une insuffisance d’eau pour l’irrigation;
• Faible accès aux intrants agricoles (semences, engrais, produits phytosanitaires, etc.) au niveau local;
• Prolifération des maladies et ravageurs des cultures;
• Absence de filière maraîchère et inexistence de stratégie de développement de ces cultures;
• Absence de marché structuré pour les cultures maraîchères et manque de marché d’écoulement en période de grande production (cas des choux et tomates).
ANALYSE DE L’ÉTAT DES LIEUX DES CULTURES HORTICOLES AU BURUNDI
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Champignons Forces Faiblesses
• Semences de base disponibles produites à la FABI;
• Cycle végétatif très court (1 mois) avec une grande production;
• Facile à cultiver sur un petit espace;
• Très productifs, avec des récoltes échelonnées sur 4 à 6 mois;
• Existence d’une plate-forme des producteurs de champignons COCUCHABU appuyée par le projet HUP–FAO;
• Demande en champignons croissante dans Kayanza, Makamba et Bujumbura.
• La culture exige beaucoup de matériel (abris-champignonnière, fûts, bidons, bassins, arrosoirs, sacs, sachets en plastique, roofing noir, papier collant, etc.);
• Méconnaissance des techniques de production par les encadreurs agricoles;
• Faible vulgarisation de la culture des champignons;
• Faibles connaissances des techniques de conservation et de transformation;
• Peu de producteurs de semences tertiaires et secondaires;
• Absence d’un encadrement spécialisé pour la vulgarisation de la culture des champignons.
Opportunités Menaces/contraintes
• Disponibilité du substrat (paille de riz ou de blé, brisures de graines de coton, graines de sorgho, etc.);
• Croissante demande en semences diversifiées et en grandes quantités;
• Intérêt croissant du secteur privé;
• Source de revenu important pour les producteurs: prix intéressants sur le marché et facilité de la transformation.
• Accès difficile aux semences (mycélium) produites par un seul laboratoire de la FABI et peu diversifiées;
• Habitudes alimentaires et interdits frappant la consommation des champignons;
• Risque de contamination des substrats lors de la culture des champignons.
CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
32
4.5.3 Axe de l’environnement / Utilisation rationnelle de l’eau et la terreForces Faiblesses
• Les cultures horticoles contribuent au maintien de la fertilité des terres;
• Contribution à la purification de l’air par absorption du CO2;
• Délimitation facile des terres avec des haies ou des routes et, donc, limitation des conflits fonciers;
• Existence de l’eau de qualité pour l’irrigation;
• Les plantes ornementales et les fleurs sont une source d’alimentation des insectes d’importance économique et écologique.
• Les légumes occupent peu de place et sont des plantes de couvertures du sol.
• Existence des marais et bassins versants non aménagés;
• Rivières ayant des bassins versants non aménagés et non protégés;
• Utilisation non raisonnée et excessive des produits phytosanitaires.
Opportunités Menaces/contraintes
• Climat favorable aux différentes cultures horticoles;
• Utilisation des fruitiers dans la protection des sols contre l’érosion;
• Les arbres en général favorisent la pluviométrie;
• Disponibilité de l’eau des rivières avec possibilité d’assurer une irrigation continue pour les cultures en toute saison;
• Possibilité d’utiliser les fruitiers comme brise-vent.
• Fréquence des feux de brousse et destruction des fruitiers;
• Destruction des insectes utiles par l’usage non contrôlé des produits phytosanitaires;
• Sensibilité des cultures aux aléas climatiques;
• Déforestation qui frappe également les fruitiers;
• Mauvaise gestion de l’eau et problème d’érosion;
• Utilisation du bois dans la construction des abris et du chauffage pour la production des champignons;
• Saison pluvieuse courte pour l’Imbo, le Buragane, le Moso et le Mumirwa;
• Sensibilité aux ravageurs (agrumes et manguiers).
Fleurs Forces Faiblesses
• Existence d’une association de producteurs;
• Semences disponibles pour certaines espèces (Dracaena);
• Terres disponibles;
• Disponibilité de la main-d’œuvre.
• Méconnaissance de la culture des fleurs;
• Manque de techniciens spécialisés dans la culture des fleurs;
• Produits phytosanitaires et engrais spécifiques non disponibles sur place;
• Manque de semences pour la plupart des espèces;
• Absence d’infrastructures de préparation et de conditionnement des fleurs.
Opportunités Menaces/contraintes
• Climat favorable;
• Cycle végétatif très court (±3 mois);
• Possibilité d’export, via le Kenya, en collaboration avec la Kenya Airways;
• Existence de marchés d’écoulement extérieurs.
• Pression parasitaire peu maîtrisée;
• Marché intérieur restreint, étant donné le peu d’intérêt que représentent les fleurs dans les habitudes des populations;
• Difficultés de conservation et de manutention;
• Produits périssables ;
• Faible demande au niveau du marché intérieur.
ANALYSE DE L’ÉTAT DES LIEUX DES CULTURES HORTICOLES AU BURUNDI
33
4.5.4 Axe de mise en marché et valeur ajoutée des produits horticolesForces Faiblesses
• Source de revenus au niveau de la famille;
• Source de devises pour le pays;
• Création d’emplois d’amont en aval de la chaîne des valeurs;
• Existence de légumes moins chers pour la consommation locale;
• Marché disponible pour les champignons et à des prix abordables;
• Existence d’une main-d’œuvre abondante et bon marché;
• Les prix de vente sont relativement moins élevés par rapport aux autres pays.
• Peu d’unités de transformation spécialisées pour valoriser les produits horticoles;
• Mauvaises conditions de conditionnement et de transport;
• Ignorance de la population par rapport à l’importance économique des produits horticoles;
• Coût du transport aérien cher pour l’export, étant donné l’enclavement du pays;
• Faible organisation des agriculteurs pour faciliter les négociations avec des acheteurs potentiels;
• Marché intérieur restreint des produits récoltés de façon saisonnière;
• Investissement très élevé pour la production des fleurs;
• Accès difficile au marché à cause des faibles productions de qualité pour satisfaire les normes exigées par le marché d’exportation;
• Problèmes de maîtrise des normes de qualité et d’accès à la certification des produits.
Opportunités Menaces/contraintes
• La grande valeur ajoutée reconnue aux cultures horticoles;
• Existence d’un marché sous-régional;
• Le potentiel d’une demande pour une consommation croissante des produits horticoles au niveau national;
• L’existence de l’API (Agence de promotion d’investissements) qui octroie des avantages aux investisseurs privés;
• Existence de projets et de partenaires engagés dans l’horticulture comme ONUDI, pour les aspects de qualité, et TRADE MARK pour les infrastructures d’appui et échanges d’expérience avec la communauté Est-Africaine;
• Existence de marchés d’écoulement intérieur, régional (East Africa) et international ayant la préférence pour les produits d’origine burundaise.
• Les cultures horticoles sont des produits rapidement périssables;
• Insuffisance d’énergie thermique et électrique pour les unités de conservation et de transformation;
• Faible accès aux crédits dans le secteur de production-transformation (taux d’intérêt élevés et crédits à court terme);
• Faible pouvoir d’achat de la population et manque de marchés d’écoulement en période de grande production;
• Mauvaises habitudes des agriculteurs habitués à la distribution gratuite des semences et plants: cela limite la commercialisation, par les privés, de ces intrants, en milieu rural.
• Taxes sur les produits horticoles et sous-produits transformés (taxes de consommation en plus de la TVA);
• Manque d’assurance agricole pour sécuriser la chaîne des valeurs des fruits.
CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
34
Les principales causes de la malnutrition sont, entre autres:Des causes liées aux facteurs de production:
• la dégradation des sols par érosion et la faible production dans un contexte de surpopulation croissante;
• la tranche de la population qui n’a pas accès à la terre pour assurer l’autoconsommation;
• les changements climatiques, qui entraînent l’allongement des saisons sèches;
• les maladies des plantes qui affectent le niveau de production;
• la méconnaissance des bonnes pratiques en techniques horticoles;
• la faible vulgarisation des variétés bio-fortifiées, riches en micronutriments indispensables pour l’équilibre alimentaire (manioc, patate douce, etc.);
• le manque de boutiques de proximité pour la vente des semences améliorées.
4.5.5 Axe Genre et santé publiqueForces Faiblesses
• Existence d’animations dans les centres de santé;
• Forte participation des femmes dans la production et la commercialisation des cultures horticoles;
• Existence d’agents de santé communautaires formés en nutrition;
• Richesse des produits horticoles en protéines végétales, en vitamines et en oligo-éléments essentiels à l’organisme;
• Réduction des risques de maladies nutritionnelles et carentielles;
• Lutte contre les moustiques (citronnelle, «belles-de-nuit»);
• Propriétés curatives pour certaines espèces horticoles.
• Ignorance de l’importance de la consommation des fruits chez les adultes;
• Absence d’un programme nutritionnel multisectoriel incluant tous les ministères qui ont la charge de la nutrition;
• Faible consommation des légumes chez les femmes;
• Faible niveau d’autoconsommation lorsque la vente de toutes les récoltes engendre la malnutrition;
• Faible niveau de sensibilisation des femmes à l’importance des cultures horticoles dans l’alimentation;
• Négligence du port de gants et de masques de protection pendant les traitements aux pesticides.
Opportunités Menaces/contraintes
• Lutte contre la malnutrition;
• Tendance des femmes à s’associer pour travailler ensemble et profiter des avantages d’associations;
• Facilité de promouvoir les pratiques culinaires dans les centres de santé;
• Spécificité des activités de productions horticoles: celles-ci exigent des soins pour lesquels les femmes sont très habiles.
• Utilisation abusive des intrants nuisibles à la santé humaine;
• Forte exposition des femmes aux intrants et pesticides nuisibles à leur santé et aux enfants;
• Faible sensibilité à la malnutrition des femmes, car elles font en plus beaucoup d’activités de ménage qui les fatiguent;
• Habitudes alimentaires qui accordent peu de place aux produits horticoles;
• Mauvaises pratiques culinaires et pertes d’éléments nutritifs;
• Mauvaises habitudes de certains hommes qui vendent leur production juste pour se payer à boire;
• Difficulté pour les femmes d’avoir accès à la terre pour cultiver.
ANALYSE DE L’ÉTAT DES LIEUX DES CULTURES HORTICOLES AU BURUNDI
35
Des causes relatives aux habitudes des populations:
• les habitudes alimentaires (par exemple, dans la région de l’Imbo, le régime alimentaire est principalement constitué de pâte de manioc et d’un peu de poisson, sans légumes);
• la vente au marché des productions de récoltes au détriment de l’autoconsommation: cela engendre la malnutrition. Celle-ci est moins prononcée durant les premiers mois de grande production agricole.
Des causes liées au contexte social:
• les effets post-conflit: les familles vivent dans des centres de réfugiés;
• les enfants sans père connu, plus vulnérables et exposés à l’insuffisance alimentaire;
• les hommes qui, souvent, au détriment de leurs femmes et enfants, consomment seuls le gros des revenus issus des ventes de produits agricoles;
• la non-responsabilisation ou non-implication des femmes dans l’amélioration nutritionnelle de la ration familiale.
Les enfants mal nourris passent 10 à 52 jours sous traitement intensif avec du lait thérapeutique fourni par l’UNICEF dans les centres de santé (figure 5). En plus du traitement au lait thérapeutique, l’ONG Action contre la faim avait un projet à Makamba: mettre à la disposition des parents d’enfants mal nourris l’appui technique des agronomes. Ceux-ci assuraient une distribution de semences de légumes et de chèvres, afin de permettre l’accès à une alimentation équilibrée. A l’exemple de cette ONG, il y a nécessité de mettre en place des projets multi-partenariaux (OMS / FAO / UNICEF / PAM / PNUD / FIDA / USAID) intégrant les aspects de production agricole en amont et de santé en aval (et vice-versa), pour une gestion durable et participative de la malnutrition. En effet, la lutte contre la malnutrition nécessite des actions combinées des différents intervenants pour une maîtrise des causes/conséquences y relatives.
Figure 5: Des cas de malnutrition chez les enfants et les adultes, Makamba, Kayanza-Makamba (de gauche à droite).
Options prioritaires pour le développement de l’horticulture au Burundi
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CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
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5.1 LES DIFFÉRENTES TYPOLOGIES DE L’HORTICULTURELa filière horticole comprend différents types de cultures et les stratégies de développement sont intimement liées à ces catégories de cultures. Le Burundi a le potentiel agro-climatique de produire une grande diversité de cultures horticoles, à savoir:
1. Les grands fruits: avocat, banane, macadamia, agrumes (mandarine, orange, citron, pamplemousse), mangue, ananas.
2. Les petits fruits: fraise, maracuja, physalis, arbre à tomates.
3. Les légumes exotiques: tomate, chou, aubergine, poireau, poivron, oignon, betterave, courgette.
4. Les légumes indigènes: amarante, aubergine locale, courge, chayotte;
5. Les fleurs: fleurs et feuillages coupés, plantes en pots, plantes à massif, bulbiculture et pépinières.
6. Les champignons.
L’horticulture comprend également l’aménagement des parcs et jardins, les condiments, les plantes à huiles essentielles et les plantes médicinales. Il y a également l’horticulture urbaine et périurbaine qui pratique une diversité d’activités ayant trait à la contribution alimentaire et nutritionnelle, à l’embellissement des villes et à la création des emplois donnant des revenus stables aux populations urbaines et péri-urbaines. En outre, l’horticulture est aussi pratiquée en milieu rural soit pour l’autoconsommation ou pour nourrir les populations dans les villes proches.
L’horticulture urbaine et périurbaine (HUP)L’horticulture urbaine et périurbaine (HUP) consiste à cultiver une large gamme de cultures dans les villes et leurs alentours: fruits, légumes, racines, tubercules et plantes d’ornement.
On estime que 130 millions de citadins en Afrique et 230 millions en Amérique latine se sont lancés dans l’agriculture urbaine, en particulier l’horticulture urbaine et périurbaine, pour nourrir leur famille ou pour tirer un revenu de leur production.
Alors que les citadins pauvres, notamment ceux qui viennent de zones rurales, pratiquent depuis longtemps l’horticulture comme moyen d’existence et de survie, dans nombre de pays, ce secteur est encore souvent informel, précaire, voire parfois illégal.
Mais la situation évolue rapidement. Au cours des 10 dernières années, les gouvernements de 20 pays ont demandé à la FAO de les aider à vaincre les réticences. Ils veulent inciter les «agriculteurs urbains» à faible revenus dans les mégapoles en pleine expansion en Afrique de l’Ouest et du Centre, et dans les bidonvilles de Managua, Caracas et Bogotá, à se lancer dans l’horticulture, en leur fournissant des moyens de production et en leur dispensant une formation.
Par le biais de projets multidisciplinaires, la FAO a offert aux gouvernements et aux municipalités son assistance pour accroître l’efficacité des politiques, des structures institutionnelles, des services logistiques de l’HUP et pour améliorer les systèmes de production horticole. Elle a encouragé la culture maraîchère commerciale irriguée dans la périphérie des villes, la création de micro-jardins dans les bidonvilles et des toits végétalisés dans les centres-villes densément peuplés.
Le programme de la FAO et les initiatives similaires d’organisations partenaires ont montré que l’horticulture contribuait à rendre les pauvres des villes plus autonomes en matière de sécurité alimentaire et de nutrition. Elle peut aussi contribuer au développement de villes
OPTIONS PRIORITAIRES POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
39
plus vertes qui soient capables de relever les défis sociaux et environnementaux, en passant par l’amélioration des bidonvilles, la gestion des déchets urbains, la création d’emplois et le développement communautaire.
Pour le Burundi, l’exemple du projet HUP-FAO avec la contribution financière du Royaume de Belgique, a démontré que le développement des cultures horticoles autour des villes est très important. Ces cultures peuvent donner une occupation rémunératrice aux femmes et aux jeunes sans emplois qui ont quitté la campagne, à la recherche du bien-être. Grâce à l’horticulture urbaine et périurbaine, les populations urbaines ont accès à des produits frais à moindre coût de transport. Ce secteur de production urbaine et périurbaine est à promouvoir en impliquant le Ministère chargé de l’urbanisme afin de réserver et protéger les espaces de productions horticoles dans les plans de viabilisation des villes. Malgré la forte expansion de l’urbanisation, celle-ci ne peut se faire au détriment des espaces nécessaires pour l’horticulture. L’inexistence de dispositions garantissant l’accès à la terre limite l’investissement durable dans les exploitations urbaines et périurbaines: cela a un impact négatif sur la productivité par unité de surface tout en accentuant la dégradation et la fragilité des terres.
L’horticulture dans le monde ruralL’horticulture en milieu rural a un grand potentiel: elle peut produire une grande diversité de cultures horticoles, selon les différentes zones agro-écologiques. Comme effet direct, il y a la création d’emplois et la stabilisation des populations jeunes tentées de quitter la campagne, qui perd de plus en plus la force active de production. L’augmentation des productions aura comme conséquence la mise en place de centres de collecte, avec un système amélioré d’emballage, des unités de transformation et des boutiques d’intrants. A la seule condition de renforcer l’organisation effective des producteurs en coopératives par filière horticole.
Le système d’exploitation et l’accès à la terre et l’eau Il y a de nombreux cas de producteurs non propriétaires qui utilisent des terrains en location. Ces derniers limitent les apports en intrants organiques et cela fragilise la structure du support de production-terre. Pour faire face à ces contraintes, le cadre juridique devrait intervenir pour garantir la période d’exploitation des terrains à au moins 5 ans et ainsi encourager l’utilisation durable des sols et augmenter le niveau de productivité des exploitations.
En plus, l’accès à l’eau propre pour les productions de qualité est indispensable, car on observe des cas d’utilisation des eaux usées impropres aux productions des cultures maraîchères.
5.2 PRIORITÉS DE DÉVELOPPEMENTA l’exemple d’autres pays de la sous-région, comme le Kenya, le développement de la stratégie de l’horticulture passe par la réforme du cadre juridique et réglementaire, la promotion du développement technologique et de la recherche, la création d’un système de services de vulgarisation plus efficace, la diminution des taxes et l’établissement d’un système de crédit et d’intrants agricoles fondé sur le marché21.
Plusieurs options de promotion de l’horticulture au Burundi sont à considérer:
1. Introduction de l’horticulture dans les documents des stratégies politiques sur l’agriculture comme le CSLP, la SAN, le PNIA et le CPP.
2. Facilitation des interventions harmonisées et coordonnées sous l’égide d’une structure spécialisée au niveau du MINAGRIE (office pour le développement de l’horticulture au Burundi).
21 République du Kenya - Fonds Africain de Développement (FAD). 2007. Projet de développement de la petite horticulture au Kenya. Rapport d’évaluation.
CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
40
3. Promotion de la recherche sur les variétés et des technologies pour l’intensification durable des cultures, en vue de d’accélérer le changement économique lié aux cultures horticoles.
4. Renforcement des services de vulgarisation et amélioration de l’accès des agriculteurs aux outils de production.
5. Professionnalisation de l’horticulture pour en faire une activité commerciale économiquement rentable et compétitive, capable d’attirer des investissements privés.
6. Promotion de la consommation des produits horticoles afin de réduire le nombre de personnes souffrant de la malnutrition.
7. Concertation entre les différents acteurs et partenaires (différents ministères, institutions, bailleurs et projets) pour un développement harmonieux du secteur horticole.
8. Utilisation rationnelle des terres en sécurisant des espaces nécessaires au développement horticole en milieu rural, urbain et périurbain.
Éléments d’un plan d’actions par axe stratégique
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CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
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Les principales actions à mener pour la mise en œuvre du Cadre stratégique pour le développement de l’horticulture sont en fonction des périodes probables d’exécution, à savoir:
1. Le court terme correspondant à la première phase du PNIA de 2014 à 2017 (3 ans).
2. Le moyen terme de 2016 à 2022 en alignement à la deuxième phase du PNIA.
3. Le long terme, avec comme référence la troisième phase du PNIA et les ambitions de développement de la vision 2025 du Burundi.
Les actions sont présentées par axe stratégique et les résultats attendus sont décrits ci-dessous.
6.1 ACTIONS POUR L’AXE «CONTEXTE POLITIQUE ET INSTITUTIONNEL»L’objectif est de «Mettre dans les priorités politiques la promotion des cultures horticoles en vue d’une mobilisation conséquente des financements pour les filières horticoles».
Résultat 1: Le secteur horticole, bien structuré, est une priorité du Gouvernement Les actions à court terme
• Mettre en place au sein du MINAGRIE une structure chargée de faciliter les interventions harmonisées et coordonnées (office national pour le développement de l’horticulture au Burundi – ODHB).
• Intégrer les stratégies de promotion des cultures horticoles dans les plans des documents stratégiques comme le CSLP, la SAN, le PNIA et le CPP.
Les actions à moyen terme
• Elaborer des stratégies spécifiques pour chaque culture selon son adaptation à la zone agro-écologique: ananas, avocatier, maracuja, arbre à tomates, manguier, papayer, agrumes, jacquier, tomate, oignon, champignons, fleurs et plantes à huiles essentielles, plantes médicinales.
Résultat 2: Les capacités dans le secteur horticole sont créées et renforcéesLes actions à court terme
• Doter l’ODHB de ressources humaines spécialisées et expérimentées.
• Renforcer les compétences techniques des services d’encadrement, de recherche et de production.
• Organiser les producteurs en pré-coopératives et en coopératives structurées.
• Promouvoir la professionnalisation des producteurs horticoles.
• Favoriser l’investissement du secteur privé dans le secteur horticole.
• Les actions à moyen terme
ÉLÉMENTS D’UN PLAN D’ACTIONS PAR AXE STRATÉGIQUE
43
• Former les acteurs et partenaires de la filière horticole aux normes de qualité et de traçabilité en vue d’accéder à la certification des produits horticoles.
• Promouvoir les spécialisations (fruiticulture, fleurs, transformation, etc.) dans le secteur horticole.
• Mettre en place un département d’horticulture au sein de la FABI.
• Créer des sections horticoles au sein des écoles techniques d’agriculture (ITAB – Institut technique agricole du Burundi).
• Inclure et renforcer la formation théorique et pratique dans le domaine de l’horticulture au niveau des écoles «professionnelles».
Les actions à long terme
• Insérer des notions d’horticulture et les activités en jardins scolaires dans les programmes d’enseignement au niveau primaire et secondaire.
• Créer une Faculté horticole: formation agronomique, technologies agro-alimentaires et mécaniques relatives aux unités de transformation.
Résultat 3: Les moyens de mise en œuvre des actions sont mobilisés et utilisésLes actions à court terme
• Promouvoir le partenariat public et privé: le public assure la réglementation et le contrôle, avec des appuis transversaux, tandis que le privé s’occupe des investissements dans la chaîne des valeurs.
• Organiser des ateliers de vulgarisation de ce Cadre stratégique et de son plan d’action auprès des partenaires au développement pour la mobilisation des financements.
• Mobiliser des financements pour la mise en œuvre des stratégies des filières horticoles existantes: banane et macadamia.
• Consolider et élargir la stratégie de l’horticulture urbaine et périurbaine initiée avec le projet HUP (FAO-FBPP/GLO/013/BEL).
• Appuyer l’interprofession sur fruitiers existante dans ce secteur.
6.2 ACTIONS POUR L’AXE «AGRONOMIE DES CULTURES HORTICOLES»L’objectif est de «Promouvoir une intensification durable des cultures horticoles en vue d’améliorer la disponibilité en quantité et en qualité, tout en tenant compte des conditions agro-écologiques du pays».
CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
44
Résultat 4: Les étapes de production, l’encadrement des producteurs et les techniques de production sont appuyésLes actions à court terme
• Produire et rendre accessibles les semences et plants de qualité et en quantité suffisante:
1. identifier et organiser les pépinières pour une production des plants fruitiers indemnes de maladies, de qualité et en quantité suffisante;
2. disposer de pépinières proches des bénéficiaires pour stimuler la plantation des fruitiers de qualité et de variétés certifiées;
3. sélectionner, domestiquer et produire, avec l’implication de la recherche, des semences de légumes locales en quantité suffisante et de qualité;
4. vulgariser les résultats de la recherche auprès des horticulteurs;
5. favoriser une large distribution des semences auprès des bénéficiaires au niveau local en facilitant la mise en place des boutiques d’intrants/semences au sein des communautés.
• Promouvoir les cultures horticoles dans le système de micro-jardins au niveau des ménages pour lutter contre la malnutrition.
• Faciliter l’installation des boutiques de vente d’intrants, d’outils et d’équipements pour les exploitations horticoles (engrais, produits phytosanitaires, matériel) via l’octroi de microcrédits agricoles à des taux préférentiels.
• Elaborer et vulgariser le calendrier horticole pour garantir l’investissement dans toute la chaîne de valeur.
• Aider au contrôle des pestes et des maladies des cultures horticoles en facilitant la disponibilité des produits phytosanitaires spécifiques et le respect des normes de lutte intégrée contre les maladies.
• Former les techniciens et encadreurs de toute la chaîne des valeurs horticoles à la traçabilité, aux principes PPI et au bon usage des produits agricoles.
Les actions à moyen terme
• Planter, par ménage, au moins 12 plants de fruitiers des meilleures variétés à grande valeur économique pour augmenter la production, sachant que la moyenne actuelle est de 3 plants par ménage.
• Accompagner les pré-coopératives et les privés dans l’installation des vergers de qualité.
Les actions à long terme
• Promouvoir la production des produits horticoles biologiques pour viser le marché d’exportation, en tenant compte de la valeur des produits biologiques pour pouvoir supporter le coût de transport par avion et rentabiliser les investissements.
• Développer et promouvoir le compostage ou le vermi-compostage à grande échelle au niveau national.
ÉLÉMENTS D’UN PLAN D’ACTIONS PAR AXE STRATÉGIQUE
45
Résultat 5: La recherche-développement des technologies/variétés horticoles est assuréeLes actions à court terme
• Produire et diffuser des fiches techniques/guides sur l’utilisation des produits agricoles (engrais et produits phytosanitaires).
• Mettre à la disposition des techniciens encadreurs et des leaders producteurs des cahiers de charge qui déterminent la traçabilité et peuvent servir à la certification.
Les actions à moyen terme
• Produire des fiches techniques correspondant aux meilleures variétés ayant des qualités préférées par le marché et assurer l’enregistrement du comportement de ces variétés dans la base de données «HORTIVAR» mise à disposition par la FAO:
1. manguier (variétés Kent, Valencia et Bolibo);
2. agrumes (nécessité d’introduire des variétés améliorées via la recherche),
3. papayer solo;
4. avocatier (Hass et Fuerté, autres variétés locales à identifier), avec une diversification sur base des teneurs en huiles des variétés et de la préférence du marché local ou de l’exportation;
5. maracuja (greffage de la variété violette sur la variété jaune);
6. Arbre à tomates;
7. ananas (2 variétés Cayenne lisse et Queen Victoria pour le marché d’exportation).
• Introduire et tester les nouvelles variétés horticoles performantes:
1. diversifier les souches de champignons cultivées au Burundi (champignons de Paris, les pleurotes…);
2. diversifier et promouvoir les cultures à huiles essentielles;
3. introduire et tester les variétés diverses de légumes exogènes;
4. introduire et tester l’adaptabilité de fruitiers et de légumes des zones climatiques tempérées dans les régions d’altitude: le pommier, le raisin, l’asperge, le poirier, etc.
• Promouvoir et vulgariser les techniques d’irrigation, de drainage et de conservation de l’eau pour faire face aux aléas climatiques.
• Développer et promouvoir les technologies post-récoltes.
Résultat 6: Les communautés rurales sont organisées Les actions à court terme
• Renforcer les capacités des producteurs et boutiques d’intrants pour faciliter le système d’approvisionnement.
• Sensibiliser les bénéficiaires pour une adoption de nouvelles variétés et de technologies durables tout au long de la chaîne des valeurs.
CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
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• Accompagner les producteurs à travers les champs écoles paysans (FFS/CEP et les CEC) axés sur la qualité, la nutrition familiale et la commercialisation.
Résultat 7: Les infrastructures rurales sont améliorées Les actions à court terme
• Assurer l’entretien régulier des routes pour faciliter le transport des productions vers les centres de commercialisation.
• Assurer les aménagements de périmètres maraîchers irrigués et la construction de pavillons de vente de fruits et légumes frais et salubres au niveau des zones de production.
Les actions à long terme
• Assurer l’accès à l’énergie électrique et renouvelable pour faciliter le système d’irrigation ainsi que la petite conservation et la transformation.
6.3 ACTIONS POUR L’AXE «ENVIRONNEMENT ET CULTURES HORTICOLES»L’objectif est de «Protéger l’environnement par le biais des cultures horticoles, un usage raisonné de l’eau et la protection des sols contre l’érosion».
Résultat 8: Le problème de l’érosion est maîtrisé grâce à l’horticultureLes actions à court terme
• Sensibiliser les agriculteurs aux principes et pratiques de conservation de l’environnement.
• Renforcer, par la formation, le savoir-faire des agriculteurs sur les techniques de collecte et d’utilisation des eaux pluviales pour l’horticulture.
Les actions à moyen terme
• Aménager des marais pour les cultures maraîchères et des bassins versants pour les fruitiers à planter le long des courbes de niveaux.
• Mettre en application les principes des «Villes plus Vertes» en plantant des arbres le long des rues, en aménageant des jardins publics boisés et fleuris, pour contenir l’érosion et améliorer l’environnement des villes.
Les actions à long terme
• Développer des technologies de maîtrise de l’eau et augmenter les superficies des cultures horticoles irriguées.
Résultat 9: La qualité des sols cultivables est sauvegardéeLes actions à court terme
• Promouvoir l’association de l’horticulture avec l’élevage pour, d’une part, utiliser les restes et sous-produits des cultures dans l’alimentation des animaux et, d’autre part, produire du fumier organique pour la fertilisation des sols.
ÉLÉMENTS D’UN PLAN D’ACTIONS PAR AXE STRATÉGIQUE
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• Lutter contre les feux de brousse qui non seulement détruisent les arbres mais aussi affectent la qualité des sols cultivables.
• Améliorer le système de compostage et introduire le système de vermi-compostage.
Résultat 10: Le système de production qui respecte l’environnement est pratiquéLes actions à court terme
• Sensibiliser les producteurs aux principes de l’intensification durable des cultures en cherchant à produire plus tout en sauvegardant les ressources et l’environnement.
• Former les producteurs aux bonnes pratiques agricoles (BPA) et aux techniques de gestion intégrée des maladies et pestes des plantes.
6.4 ACTIONS POUR L’AXE «MISE EN MARCHÉ ET VALEUR AJOUTÉE» L’objectif est de «Renforcer les filières du secteur horticole en améliorant l’organisation des circuits de commercialisation locaux et l’exportation».
Résultat 11: Les marchés d’écoulement des produits horticoles sont explorés et exploitésLes actions à court terme
• Explorer et diffuser les informations concernant les marchés d’écoulement des productions horticoles en vue de:
1. planifier l’offre des produits horticoles afin d’éviter la chute des cours sur le marché et les pertes post-récoltes des produits périssables;
2. répartir l’offre en fonction de la demande et améliorer les revenus des producteurs.
• Promouvoir l’usage de nouvelles technologies de communication et de l’information pour améliorer le circuit d’information sur les variations des prix sur les marchés.
• Assurer un réseau performant et décentralisé de la commercialisation des semences et plants.
• Organiser les horticulteurs en réseaux au niveau de chaque filière.
• Renforcer le réseau des acteurs de la filière de la fruiticulture déjà existante (Cas de l’interprofession des fruits du Burundi-CARITAS).
Les actions à moyen terme
• Réaliser une étude sur les avantages comparatifs des produits horticoles du Burundi, sur le marché local, régional et international.
• Inclure les fruits, les champignons et les légumes dans le régime alimentaire des corps organisés comme l’armée, la police, les écoles, les universités et hôpitaux pour appuyer et assurer la promotion de la consommation des produits horticoles.
CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
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Les actions à long terme
• Mettre en œuvre une politique de promotion de la consommation des fruits et légumes pour la santé des populations.
• Introduire la traçabilité et la labellisation des produits horticoles pour répondre aux exigences du marché.
Résultat 12: Les technologies post-récoltes sont vulgarisées et largement utiliséesLes actions à court terme
• Construire des unités de transformation décentralisées dans les zones de production.
• Développer des systèmes simples, hygiéniques et durables d’emballage des produits transformés.
Les actions à moyen terme
• Installer/multiplier les centres de collecte et de conditionnement afin de préserver la qualité des produits dans la chaîne des valeurs.
• Construire des centres frigorifiques au niveau des grands centres de commercialisation pour la conservation.
• Renforcer les équipements et les capacités de contrôle de qualité.
• Diffuser les informations et assurer la formation sur les technologies d’entreposage et la transformation des récoltes.
Les actions à long terme
• Mettre en place des infrastructures adaptées pour chaque type de produit destiné à l’exportation.
• Améliorer les conditions de transport des produits horticoles par l’aménagement et l’entretien des routes de desserte et l’accès au crédit pour l’acquisition des moyens de transport qui leur sont propres.
Résultat 13: Les procédures de mise en marché sont facilitées Les actions à court terme
• Plaidoyer auprès des pouvoirs publics afin d’ajuster le régime des taxes sur les produits horticoles pour promouvoir la consommation locale des produits horticoles et les rendre compétitifs sur le marché d’exportation.
6.5 ACTIONS POUR L’AXE «GENRE ET SANTÉ» L’objectif est de «Promouvoir la consommation des fruits, des légumes et champignons, en vue d’une santé sans discrimination basée sur le genre».
ÉLÉMENTS D’UN PLAN D’ACTIONS PAR AXE STRATÉGIQUE
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Résultat 14: Les capacités en matière de «l’égalité des genres» sont renforcéesLes actions à court terme
• Former les communautés aux approches du genre pour assurer le partage équitable du travail et des revenus entre les femmes et les hommes dans tous les maillons de la chaîne des valeurs horticoles.
Les actions à court terme
• Impliquer autant les femmes que les hommes dans l’installation des micro-jardins.
• Sensibiliser la population aux apports nutritionnels des produits horticoles afin de changer l’image des produits horticoles et les intégrer dans les habitudes alimentaires:
1. informer la population des effets de prévention (réduction des risques) des maladies non transmissibles (cancer, hypertension, diabète), grâce à des éléments nutritifs contenus dans ces produits horticoles;
2. organiser, avec la collaboration du Ministère de la santé, des journées «Fruits et légumes» pour la promotion de la consommation des produits horticoles;
3. viser plus les femmes qui sont majoritaires dans la production horticole (elles sont plus de 60 pour cent dans la production) et qui sont responsables de la nutrition des ménages, dans la sensibilisation pour augmenter la production, la commercialisation des fruits et légumes (>80 pour cent);
4. impliquer les centres de santé dans la promotion de la consommation des fruits et légumes pour l’amélioration de la nutrition familiale (femmes et enfants).
• Sensibiliser la population à l’importance de la consommation des légumes indigènes riches en micronutriments et faciles à produire (comme amarante et aubergine africaine).
• Instituer et impliquer une plateforme PROFEL multisectorielle de lutte contre la malnutrition a travers la promotion de la consommation des produits horticoles, fruits et légumes.
Les actions à moyen terme
• Sensibiliser la jeunesse sur les bienfaits de la consommation des produits horticoles en faveur de leur santé, par le biais des jardins scolaires et l’éducation nutritionnelle.
• Introduire dans les programmes scolaires des matières de formation sur l’importance nutritionnelle des cultures horticoles dans l’organisme humain.
• Mettre en place des micro-finances de référence, sous la gestion des femmes, pour appuyer les femmes dans l’achat des intrants de l’horticulture.
• Appuyer les femmes dans la création de restaurants verts où se consomment les fruits et légumes de bonne qualité.
CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
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Résultat 16: Les produits horticoles de bonne qualité sanitaire sont produits et accessibles aux consommateursLes actions à court terme
• Former les producteurs à l’utilisation des bonnes pratiques agricoles par des applications raisonnées des produits phytosanitaires, en respectant notamment les limites maximales des résidus (LMR), l’utilisation de semences performantes et de la fumure organique de bonne qualité.
• Instituer une plateforme PROFEL multisectorielle de lutte contre la malnutrition a travers la promotion de la consommation des produits horticoles, fruits et légumes.
Les actions à long terme
• Assurer la disponibilité et l’accès aux produits horticoles pour tous, en faveur de la santé publique.
• Créer des centres de formation dirigés par des femmes, voués à l’art culinaire des cultures horticoles, qui préserve les éléments nutritifs contenus dans ces cultures.
Mise en œuvre du cadre stratégique du développement de l’horticulture au Burundi
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7.1 LES PRINCIPALES PARTIES PRENANTES DU CADRE STRATÉGIQUE D’HORTICULTURELes cultures horticoles s’étendent sur les différents domaines de la vie du pays et, par conséquent, leur développement demande une synergie d’interventions dans la complémentarité pour un développement intégral de ce secteur.
Le Ministère de l’agriculture et de l’élevage a la responsabilité de créer des conditions favorables pour assurer une production suffisante en quantité et de qualité. Entre autres responsabilités, le MINAGRIE, appuiera la recherche en vue de l’introduction de variétés adaptées et plus performantes, le développement des technologies post-récoltes pour ajouter de la valeur aux productions. En outre, il veillera à ce que ces technologies de production et de transformation soient directement vulgarisées auprès des utilisateurs pour une exploitation optimale des cultures horticoles. Les cultures prioritaires sur lesquelles il faudrait miser comprennent des fruits, des légumes et des champignons qui représentent une source de vitamines, de sels minéraux et protéines pouvant atténuer la malnutrition au Burundi.
Le Ministère chargé de la santé est aussi directement concerné par le fait qu’il est appelé à soigner des maladies dues à la malnutrition ou à une alimentation non équilibrée. C’est pour cette raison que ce ministère sera impliqué dans la sensibilisation et l’éducation nutritionnelle en faveur d’un régime alimentaire équilibré qui comporte une consommation suffisante de fruits et légumes, avec l’objectif d’atteindre à terme les normes proposées par l’OMS-FAO de 400 g par jour et par personne. Cette sensibilisation peut être régulièrement faite notamment au niveau des centres de santé, lors du suivi des enfants et de leurs mères.
Les Ministères chargés de l’éducation (primaire, secondaire et universitaire), du fait que les formations agronomiques accusent des lacunes en matière de cultures horticoles. Comme conséquence, il y a un manque de techniciens spécialisés pour toute la chaîne des valeurs du secteur horticole, de la production à la transformation. L’Education a sa part à jouer dans la stratégie horticole, à savoir l’intégration de ces cultures dans le programme de formation: mettre des sections horticoles dans les écoles techniques (comme l’ITAB), créer un département d’horticulture dans la FABI, et implanter des jardins de cultures maraîchères et fruitières dans les écoles primaires et secondaires. En outre, des formations culinaires incluant les légumes et les fruits pourraient contribuer à une bonne éducation alimentaire dès le bas âge. Qui plus est, compte tenu du faible niveau d’instruction des agriculteurs burundais, il y a nécessité de mettre en place des formations continues axées sur les techniques de production et sur l’importance tant économique que nutritionnelle des cultures horticoles. Ces formations seraient assurées par les centres d’excellence des techniques horticoles de type FFS/CEP et CEC (champs écoles communautaires). Comme au Kenya, ces centres de formation des agriculteurs (FTC: Farmers’ Training Centres) seront situés au niveau des communes ou des DPAE.
Le Ministère chargé du commerce interviendra dans la mise en place des instruments juridiques et de la logistique d’appui. Il s’agit de faciliter l’écoulement rapide des produits horticoles, compte tenu de leur fragilité et de leur périssabilité. Il a également la responsabilité de faciliter la construction des centres de collecte des produits horticoles dans les zones de production, des pavillons de vente des fruits et légumes frais salubres, des équipements frigorifiques pour limiter les pertes et sauvegarder la qualité des produits horticoles. Les services du Ministère du commerce sont également appelés à faire la promotion des ventes des produits horticoles à travers l’organisation des foires d’exposition et l’accompagnement des producteurs dans la recherche des marchés extérieurs.
Le Ministère ayant dans ses attributions l’aménagement du territoire et la gestion urbaine est appelé à faire protéger, par des réglementations et des lois, les superficies occupées par l’horticulture urbaine et périurbaine. Parmi ses actions, la délimitation des zones de construction doit tenir compte des espaces à réserver à l’horticulture urbaine et périurbaine pour approvisionner les consommateurs urbains à partir de zones de proximité. Cela contribuerait à limiter la pollution due au transport des produits à partir des milieux
MISE EN ŒUVRE DU CADRE STRATÉGIQUE DU DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
53
ruraux éloignés des villes, mais aussi à réduire le coût de revient et, partant, le prix de vente au consommateur final: cela faciliterait l’accès aux produits horticoles pour les moins nantis. Aménager les collines pour permettre la plantation de fruitiers selon les courbes de niveau, assurer la protection des bassins versants par la réduction de l’érosion, tout cela permet de protéger les ressources en eau.
Le Ministère chargé des finances doit être associé en vue de mobiliser les ressources financières nécessaires à la mise en œuvre du CSHB. Il y a lieu de valoriser au mieux la chaîne des valeurs des cultures horticoles, laquelle comprend la production, la transformation et la commercialisation de ces cultures. En effet, à chaque maillon de la chaîne, toutes ces activités nécessitent des financements, notamment à travers des investissements publics en matière d’infrastructures comme les routes et les pavillons de collectes groupées (à l’exemple de la collecte du thé). Les initiatives privées sont également à appuyer à travers l’octroi de crédits à des taux préférentiels et de contrats d’assurance couvrant les risques liés aux intempéries, épidémies ou autres désastres naturels. En plus, des mesures d’encouragement aux exportations des produits horticoles sont à mettre en place: par exemple, en suspendant les taxes durant les 10 premières années de la mise en œuvre de la Stratégie. Cela permettra d’attirer les investissements et de promouvoir la création d’emplois. De ce fait, le secteur horticole pourra contribuer à la stabilité sociopolitique à travers l’occupation des jeunes qui représentent 47 pour cent de la population.
Les producteurs jouent un rôle primordial dans le domaine de la production des produits horticoles du fait qu’ils assurent la disponibilité au champ.
D’autres intervenants sont les intermédiaires, entre le producteur et le consommateur, qui jouent leur rôle dans la distribution des produits horticoles. Ainsi que les privés qui interviendront également dans l’apport des investissements, plutôt dans la transformation et la commercialisation qui présentent moins de risques.
Les partenaires internationaux La communauté des agences internationales et les bailleurs (Banque Mondiale, Union Européenne, FIDA, FAO, OMS, UNICEF, PAM, PNUD…) et la coopération multi- et bilatérale avec les pays qui apporteront des appuis financiers aux projets spécifiques en faveur de la promotion des cultures horticoles. Des appuis existent déjà. A titre d’exemple, la Belgique finance, depuis les années 1990, des projets dans le domaine des cultures maraîchères et appuie financièrement les projets HUP-FAO et CARITAS (agrumes et ananas). L’Union européenne a financé le projet PRHB pour relancer les exportations horticoles via le STABEX. Les autres bailleurs interviennent indirectement par un appui aux ONGs qui travaillent avec les producteurs.
Ce Cadre stratégique est repris de façon succincte dans le schéma ci-dessous montrant le cadre logique global d’interventions valable pour toutes les cultures horticoles. Les sources de financement des actions de la stratégie horticole proviendront du Gouvernement, des partenaires de développement et des producteurs privés.
CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
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7.2 SYNTHÈSE DES INTERVENTIONS DU CADRE STRATÉGIQUE DE L’HORTICULTURE DU BURUNDI
7.3 L’ESTIMATION DES MOYENS NÉCESSAIRES À LA MISE EN ŒUVRE DES ACTIONSDans le secteur horticole, il existe déjà des stratégies sous-sectorielles et détaillées à mettre en œuvre. Il s’agit de la stratégie pour le développement de la culture du Macadamia de juin 2008 qui propose un budget progressif de 3 499 082 $EU22 et réparti sur 5 ans (196 411, 409 539, 702 689, 1 019 993, 1 170 450 $EU). L’autre stratégie élaborée en 2012 se rapporte à la culture du bananier23 et propose 13 430 000 $EU, également répartis sur cinq ans, soit une moyenne annuelle de 2 686 000 $EU pour couvrir 4 axes, à savoir:
1. Renforcement de la recherche bananière.
2. Relance de la production bananière.
3. Appui à l’industrialisation et à la commercialisation.
4. Renforcement des capacités.
GOUVERNEMENT DU BURUNDI:
LE CADRE DE STRATÉGIE NATIONALE D’HORTICULTURE
MINAGRIE: OFFICE D’HORTICULTURE:
Interventions harmonisées et coordonnées
dans le secteur Recherche-Développement Autres Ministères/ONGs:
«Projets multisectoriels»
Les PTF/ Privés(chaîne des valeurs):
Investissements
Genre et Santé
Marché et valeur ajoutée Environnement
Agronomie
Politique & Institutionnel
1. Le secteur horticole
est une priorité du Gouvernement: «mise en place de l’office national d’horticulture».
2. Capacités créées et renforcées .
3. Mobilisation des moyens techniques
et financiers.
8. Maîtrise de l’érosion avec l’usage de l’horticulture.
9. Sauvegarde de la qualité du sol.
10. Bonnes pratiques de production.
4. Appui à toutes les étapes de production.
5. Recherche-développement des technologies et variétés.
6. Organisation des communautés locales.
7. Amélioration des Infrastructures rurales.
11. Exploration et exploitation des marchés.
12. Vulgarisation et utilisation des technologies post –récoltes.
13. Facilitation des procédures de mise en marché.
14. Renforcement des capacités pour l’égalité «genre».
15. Promotion de la production et de la consommation des produits horticoles.
16. Rendre accessibles les produits de qualité et en quantité.
22 République du Burundi - Ministère de l’agriculture et de l’élevage. 2008. Rapport du Plan stratégique pour le développement d’une filière Macadamia au Burundi 2008-2013 par le bureau FRESHCO. Bujumbura.
23 République du Burundi - Ministère de l’agriculture et de l’élevage avec l’appui de la FAO. 2013. Rapport du Plan d’action stratégique de la filière banane. Bujumbura.
MISE EN ŒUVRE DU CADRE STRATÉGIQUE DU DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
55
En outre, Il existe une proposition de note pour la consolidation et l’extension de l’horticulture urbaine et périurbaine dans les principales agglomérations du pays. Le budget s’élève à 6 188 400 $EU, sur une période de 5 ans. L’objectif principal est de développer des villes plus vertes, améliorer la sécurité alimentaire et les conditions nutritionnelles des populations, réduire la pauvreté par la création de revenus et d’emplois stables pour les catégories vulnérables (femmes et jeunes).
Les activités de consolidation de l’horticulture urbaine et périurbaine s’aligneront sur l’approche programme préconisée par la FAO: «Développer des Villes Vertes». Ces activités visent 6 objectifs:
• Sécurisation de l’accès aux ressources de base: espace et terre de culture, eau pour l’irrigation.
• Sécurisation de la qualité sanitaire des produits par la mise en œuvre des bonnes pratiques tout au long de la chaîne des valeurs.
• Sécurisation de la filière par l’organisation professionnelle et le renforcement des capacités techniques et de gestion, afin d’assurer l’appropriation durable de la filière par ses acteurs, y compris les ONG et autres partenaires du secteur public et privé.
• Sécurisation des débouchés, en cherchant à aligner l’offre à la demande aux points de vue de la qualité, de la diversité et de la quantité; amélioration des conditions d’acheminement et de présentation des produits. La sécurisation des débouchés comporte, par ailleurs, la promotion de la consommation des fruits et légumes comme composante d’une politique de santé publique conjointement préconisée par l’OMS et la FAO (UNICEF/PAM/PNUD).
• Sécurisation de l’ancrage institutionnel et politique par l’insertion de l’HUP/DVV dans les documents de politique agricole et l’établissement d’un cadre institutionnel tant au niveau central qu’au niveau décentralisé (communes), pour assurer la gestion de ce programme au niveau national.
• Sécurisation de l’accès à l’information et sa dissémination. Un effort particulier sera fait pour assurer la disponibilité et l’accès à l’information et à sa diffusion, sous plusieurs formes, en fonction des besoins (par exemple: manuels et fiches techniques, vidéo, cartes PPI, données sur le comportement des cultures saisies dans HORTIVAR, site web, journée nationale de l’horticulture, émission radio et télévision).
Comme le secteur horticole comprend une grande diversité d’espèces, il y a nécessité d’organiser différentes filières spécifiques, avec des actions détaillées ainsi que le budget correspondant pour leur mise en œuvre: le maracuja, l’ananas, les agrumes, la mangue, les fleurs, les champignons et les huiles essentielles.
Le budget est estimé pour les 5 premières années à 48 450 000 $EU en tenant compte des prévisions budgétaires des stratégies déjà existantes (bananier et Macadamia) et l’estimation d’autres stratégies spécifiques à développer qui sont indiquées ci-haut. Ce budget relatif au Cadre stratégique du développement de l’horticulture au Burundi représente 5,17 pour cent (au taux de 1 550 FBU/$EU) de l’enveloppe globale du PNIA de 2012-2017 dont le plan de financement de ses 4 programmes s’élève à 1 452 300 718 000 FBU.
Avec l’ambition de planter au moins 12 fruitiers par ménage, il est possible de planter 18 678 348 fruitiers variés, selon les conditions agro-écologiques dans les 1 556 529 ménages. Le coût de plantation revient à 4 021 FBU par fruitier. Pour produire ce nombre de plants, il faudra organiser des pépinières capables de produire au moins 50 000 plants par an, pendant
CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
56
cinq ans à raison d’une moyenne de 4 à 5 pépinières par entité provinciale. Les autres cultures comme les légumes et les champignons vont bénéficier des apports du Cadre stratégique à travers l’appui à l’horticulture urbaine et périurbaine.
Le PNIA couvre les 4 prochaines années et devrait être un programme flexible pour inclure les cultures horticoles qui représentent 10 à 15 pour cent du reste du budget sur le PNIA. Il semble cohérent de consacrer la part de 10 à 15 pour cent dans les prévisions budgétaires du PNIA en faveur de l’horticulture, la composante au sein de laquelle le bananier se retrouve et représente à lui seul 40 pour cent des superficies cultivées (23 pour cent du produit intérieur brut du Burundi).
MISE EN ŒUVRE DU CADRE STRATÉGIQUE DU DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
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Suite
...
MISE EN ŒUVRE DU CADRE STRATÉGIQUE DU DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
59
7.4 LA LOGIQUE D’INTERVENTION DU CADRE STRATÉGIQUE D’HORTICULTUREAxe 1: Contexte politique et Institutionnel
Objectif: Mettre dans les priorités politiques la promotion des cultures horticoles en vue d’une mobilisation conséquente des financements pour les filières horticoles.
Logique d’intervention
Activités Indicateur de vérification
Source de vérification
Hypothèses
R1. Le secteur horticole, bien structuré, est une priorité du Gouvernement
Mettre en place au sein du MINAGRIE une structure chargée de faciliter les interventions harmonisées et coordonnées (office national pour le développement de l’horticulture au Burundi – ODHB)
Décret de mise en place de l’office
L’office est fonctionnel
Volonté du gouvernement de faire de l’Office un organisme plus technique que politique
Intégrer les stratégies de promotion des cultures horticoles dans les plans des documents stratégiques du pays
Le budget alloué à l’horticulture dans PNIA et PCDC
Les documents PNIA et PCDC actualisés
Existence d’une volonté ferme des services du MINAGRIE d’inclure des activités sur les cultures horticoles
Elaborer des stratégies spécifiques pour chaque culture selon son adaptation à la zone agro-écologique
Les documents de stratégies
Rapports et document par filière.
• Diversification du marché hortofruiticole
• Mobilisation du financement par le gouvernement
R2. Les capacités dans le secteur horticole sont créées et renforcées
Doter l’Office de ressources humaines spécialisées et expérimentées
Le nombre d’experts engagés par filière
Les documents techniques produits par les experts
Appui des PFT dans le paiement des experts pendant les 5 premières années et renforcement des capacités locales
Renforcer les compétences techniques des services d’encadrement, de recherche et de production
Le nombre de personnes formées
Rapports Disponibilisation du budget pour engagement et professionnalisation du personnel
Organiser les producteurs en pré-coopératives et en coopératives structurées
Le nombre de pré-coopératives et coopératives
Descentes sur terrain et rapport de leur distribution spatiale
• Production suffisante
• Conviction des producteurs sur l’importance de travailler ensemble
• Disponibilité d’un fonds de démarrage des coopératives remboursable
• Mise en place des lois garantissant la bonne gestion des coopératives
CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
60
Logique d’intervention
Activités Indicateur de vérification
Source de vérification
Hypothèses
R2. Les capacités dans le secteur horticole sont créées et renforcées (suite)
Promouvoir la professionnalisation des producteurs horticoles
Le nombre des membres professionnels
Rapport de l’Office et procès-verbaux des réunions
Réconcilier les intérêts communs des différentes sous-filières du secteur horticole
Favoriser l’investissement du secteur privé dans le secteur horticole
Le nombre des sociétés et coopératives dans le secteur horticole travaillant avec l’Office
Rapports de l’Office
Existence de la maison horticole et d’un fonds de roulement
Former les acteurs et partenaires de la filière horticole aux normes de qualité et de traçabilité en vue d’accéder à la certification des produits horticoles
• Le nombre de produits certifiés
• Le nombre de produits exportés remplissant les normes exigées par le marché extérieur
• Visite des alimentations et marchés locaux
• Rapports de l’Office, du Ministère du commerce et de l’industrie
• Existence au sein de la maison horticole d’un laboratoire de contrôle de qualité
• Plaidoyer en faveur des lois sur la certification
Mettre en place un département d’horticulture au sein de la FABI (Faculté de Bio-Ingénierie de l’Université du Burundi)
• Le nombre d’écoles avec des sections horticoles
• L’existence d’un département horticole à l’Université
• Le nombre d’étudiants formés
• Le nombre d’heures de formation allouées à l’horticulture
Rapports du Ministère chargé de l’éducation
• Augmentation du budget alloué à l’éducation
• Collaboration avec les autres institutions de formation supérieure et échange des professeurs spécialisés en horticulture
• Financement des formations à l’extérieur en différentes spécialités horticoles
Créer des sections horticoles au sein des écoles secondaires d’agriculture
Promouvoir les spécialisations dans le secteur horticole
Inclure et renforcer la formation théorique et pratique dans le domaine de l’horticulture au niveau des écoles «professionnelles»
Insérer des notions d’horticulture et les activités en jardins scolaires dans les programmes d’enseignement au niveau primaire et secondaire
Créer une faculté horticole: formation agronomique, technologies agro-alimentaires et mécaniques relatives aux unités de transformation
Suite...
MISE EN ŒUVRE DU CADRE STRATÉGIQUE DU DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
61
Logique d’intervention
Activités Indicateur de vérification
Source de vérification
Hypothèses
R3. Les moyens de mise en œuvre des actions sont mobilisés et utilisés
Promouvoir le partenariat public et privé
• Le nombre de contrats de collaboration signé
• Le nombre de projets entre secteur privé et public élaborés
Rapport d’activités
• Changement des mentalités individualistes du secteur privé
• moins de favoritisme politique pour une collaboration axée sur les compétences
Organiser des ateliers de vulgarisation de ce Cadre stratégique pour la mobilisation des financements
• Le nombre de rencontres et ateliers avec les PTF
• Le nombre d’émissions radios et télévisions
Rapports
et résultats d’enquêtes médiatiques
Le dynamisme de l’équipe de pilotage de la filière horticole attire l’intérêt des PTF et les initiatives privées à financer les actions de la filière
Mobiliser les financements pour la mise en œuvre des stratégies des filières existantes sur le bananier et le Macadamia
Le budget alloué à la mise en œuvre des activités horticoles
Extraits bancaires et patrimoine acquis
A condition d’en faire une priorité et intégrer ces sous-stratégies dans le PNIA
Consolider et élargir la stratégie de l’horticulture urbaine et périurbaine initiée avec le projet HUP (FAO-FBPP/GLO/013/BEL)
• Le nombre des bénéficiaires
• Les superficies ensemencées
• Rapports
• Visites de terrain
Le prolongement des actions avec le financement de la Hollande et d’autres PTF
Appuyer l’interprofession sur fruitiers existante dans ce secteur
• Le nombre de nouvelles associations membres
• Le nombre de réunions
Les rapports et procès-verbaux des rencontres
La légalisation de l’interprofession au niveau du Ministère de l’Intérieur
Suite...
CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
62
Axe 2: L’agronomie des cultures horticoles
Objectif: Promouvoir une intensification durable des cultures horticoles en vue d’améliorer la disponibilité en quantité et en qualité, tout en tenant compte des conditions agro-écologiques du pays.
Logique d’intervention
Activités Indicateur de vérification
Source de vérification
Hypothèses
R4. Les étapes de production, l’encadrement des producteurs et les techniques de production sont appuyés
Produire et rendre accessibles les semences et plants de qualité et en quantité suffisantes
• Le nombre de plants produits
• La quantité de semences
• Rapports
• Visites de terrain
• Les ressources humaines et financières sont disponibles et formées
• La professionnalisation des intervenants dans le secteur horticole
Promouvoir les cultures horticoles dans le système de micro-jardins au niveau des ménages pour lutter contre la malnutrition
Le nombre de ménages ayant les Jardins de cuisine
• Rapports
• Visites de terrain
Faciliter l’installation des boutiques de vente d’intrants et de matériaux horticoles (engrais, produits phytosanitaires, matériel) via l’octroi des crédits agricoles à des taux préférentiels
Les taux des banques pour les crédits agricoles
Rapports BRB
Élaborer et vulgariser le calendrier horticole pour garantir l’investissement de toute la chaîne de valeurs
• Le nombre de fiches techniques sur les pratiques agricoles et le calendrier des plantations des plants/semences
• Publications des dates usuelles de plantation par zone agro-écologiques
• Rapports des DPAE
• Entretien avec les producteurs
Aider au contrôle des pestes et des maladies des cultures horticoles en facilitant la disponibilité des produits phytosanitaires spécifiques et le respect des normes de lutte intégrée contre les maladies
• Les quantités de produits homologués utilisées
• Les superficies traitées
Boutiques d’intrants et visites de terrain
Former les techniciens et encadreurs de toute la chaîne des valeurs horticoles à la traçabilité, aux principes PPI et au bon usage des produits agricoles
Le nombre des bénéficiaires de la formation
Rapports
Planter au moins 12 plants de fruitiers par ménage pour augmenter la production
Le nombre de plants par ménage
Rapports d’enquête
MISE EN ŒUVRE DU CADRE STRATÉGIQUE DU DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
63
Logique d’intervention
Activités Indicateur de vérification
Source de vérification
Hypothèses
R4. Les étapes de production, l’encadrement des producteurs et les techniques de production sont appuyés (suite)
Accompagner les pré-coopératives et les privés dans l’installation des vergers de qualité
Le nombre de pépiniéristes soutenus
• Rapports
• Visites de terrain
Promouvoir la production des produits horticoles biologiques pour viser le marché d’exportation
• Le nombre de labels bio accordés
• Le nombre de produits biologiques acceptés et exportés par le marché extérieur
Rapports de la
Maison horticole et / ou du Ministère du commerce et de l’Industrie
Développer et promouvoir le compostage ou le vermi-compostage à grande échelle au niveau national
Le nombre de compostières par ménage
• Rapports
• Visites de terrain
• Adoption de la technologie par les bénéficiaires
• Production de biomasse en suffisance
R5. La Recherche-Développement des technologies/variétés horticoles est assurée
Produire et diffuser des fiches techniques sur l’utilisation des produits agricoles
• Le nombre de technologies vulgarisées et utilisées par les producteurs
• Le nombre de boutiques agricoles disposant des fiches techniques
• Rapports des institutions de recherche
• Visites de terrain
• Ressources humaines suffisantes et formées
• Financements de la recherche par le Gouvernement et les PTF
• La collaboration et les échanges d’expériences régionales et Internationales renforcées
Mettre à la disposition des techniciens encadreurs et des leaders producteurs des cahiers de charge qui déterminent la traçabilité et peuvent servir à la certification
• Le nombre de documents mis à la disposition des techniciens
• Le nombre de leaders producteurs suivant les directives indiquées dans le cahier de charges
• Rapports
• Visite de terrain
Suite...
CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
64
Logique d’intervention
Activités Indicateur de vérification
Source de vérification
Hypothèses
R5. La Recherche-Développement des technologies/variétés horticoles est assurée (suite)
Produire des technologies à l’aide des fiches techniques correspondant aux meilleures variétés ayant des qualités préférées par le marché
• Le nombre de nouvelles technologies proposées
• Le nombre de variétés en diffusion et
• Le nombre de fiches techniques variétales
• Rapports des institutions de recherche
• Visites de terrain
Introduire et tester de nouvelles variétés horticoles performantes
• Le nombre de variétés introduites
• Rapports
• Visites de terrain
Promouvoir et vulgariser les techniques d’irrigation, de drainage et de conservation de l’eau pour faire face aux aléas climatiques
• Le nombre de techniques proposées
• La superficie totale gérée sous irrigation, drainage ou pratiques conservatoires des eaux et sols
• Rapports
• Visites de terrain
Développer et promouvoir les technologies post-récoltes
Le nombre de techniques post-récolte proposées et utilisées par les producteurs
Rapports et visites dans les ménages, les pré-coopératives et coopératives
R6. Les communautés rurales sont organisées
Renforcer les capacités des producteurs et boutiques d’intrants
• Le nombre de personnes et/ ou représentants des coopératives formés
• Le nombre des boutiques d’intrants fonctionnelles
Rapports • Disponibilité des crédits agricoles
• Mise en place des sous-filières horticoles
Suite...
MISE EN ŒUVRE DU CADRE STRATÉGIQUE DU DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
65
Logique d’intervention
Activités Indicateur de vérification
Source de vérification
Hypothèses
R6. Les communautés rurales sont organisées (suite)
Sensibiliser les bénéficiaires pour une adoption de nouvelles variétés et de technologies durables
• Le nombre de personnes sensibilisées
• Le nombre de nouvelles variétés vulgarisées en milieu rural
• Sketchs radiodiffusés sur les variétés de fruits et légumes
• Rapports et visites de terrain
• Les radios et horaires de diffusion des formations
Engouement des bénéficiaires aux nouvelles technologies
Accompagner les producteurs à travers les écoles paysans (FFS/CEP et les CEC) axées sur la qualité, la nutrition familiale et la commercialisation
• Le nombre de champs écoles installés par colline
• le nombre de producteurs ayant visité les champs écoles par cycle végétatif
• Rapports
• Visites de terrain
R7. Les infrastructures rurales sont améliorées
Assurer l’entretien régulier des routes pour faciliter le transport des productions vers les centres de commercialisation
Le nombre de routes réhabilitées ou entretenues
• Rapports
• Visites de terrain Financement des PTF et du gouvernement
Assurer les aménagements de périmètres maraîchers irrigués et la construction de pavillons de vente de fruits et légumes salubres au niveau des zones de production
• La superficie totale des périmètres maraîchers irrigables aménagés
• Le nombre de pavillons construits
• Rapports
• Visites de terrain
Assurer l’accès à l’énergie électrique et renouvelable pour faciliter le système d’irrigation ainsi que la petite conservation et la transformation
• Le nombre de plaques solaires communautaires installées
• Le nombre de ménages ruraux disposant de l’électricité
• Rapports
• Visites de terrain
Suite...
CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
66
Axe 3: L’environnement et les cultures horticoles
Objectif: Protéger l’environnement par le biais des cultures horticoles, un usage raisonné de l’eau et la protection des sols contre l’érosion.
Logique d’intervention
Activités Indicateur de vérification
Source de vérification
Hypothèses
R8. Le problème de l’érosion est maîtrisé avec l’horticulture
Sensibiliser les agriculteurs aux principes et pratiques de conservation de l’environnement
• Le nombre d’ateliers de formation
• Le nombre de ménages disposant des infrastructures de collecte des eaux pluviales
Rapports • Financement du Gouvernement et PTF
• Maitrise et appropriation par les bénéficiaires des technologies de conservation de l’eau d’irrigation
Renforcer, par la formation, le savoir-faire des agriculteurs sur les techniques de collecte et d’utilisation des eaux pluviales pour l’horticulture
Aménager des marais pour les cultures maraîchères et des bassins versants pour les fruitiers à planter le long des courbes de niveaux
• Le nombre des BV et marais aménagés
• Le nombre de cultures horticoles en place
• Rapports
• Visites de terrain
Mettre en application les principes des «Villes plus Vertes» en plantant des arbres le long des rues, en aménageant des jardins publics boisés et fleuris, pour contenir l’érosion et améliorer l’environnement des villes
• Le nombre de jardins publics aménagés
• La longueur des routes embellies par des fleurs
• Rapports
• Visites de terrain
Développer des technologies sur la maîtrise de l’eau et augmenter les superficies des cultures horticoles irriguées
• Le nombre de technologies appliquées
• Les superficies totales réservées à l’horticulture sous irrigation
Rapports
R9. La qualité des sols cultivables est sauvegardée
Promouvoir l’association de l’horticulture avec l’élevage
• Le nombre d’apiculteurs utilisant leurs propres champs fruitiers dans leur métier
• Le nombre d’agriculteurs fertilisant les plantes horticoles par le fumier du bétail
• Rapports
• Visites de terrain
• Financement du Gouvernement et PTF
• Disposer des moyens financiers pour l’achat des intrants organiques et minéraux
• Introduction des espèces de vers de terre adaptées aux conditions agro-écologiques du Burundi
MISE EN ŒUVRE DU CADRE STRATÉGIQUE DU DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
67
Logique d’intervention
Activités Indicateur de vérification
Source de vérification
Hypothèses
R9. La qualité des sols cultivables est sauvegardée (suite)
Lutter contre les feux de brousse qui non seulement détruisent les arbres mais aussi affectent la qualité des sols cultivables
• Le % de réduction du nombre de cas et de superficies consumées par des feux de brousses
• Rapports des statistiques
• Visites de terrains
Améliorer le système de compostage et introduire le vermi-compostage
• Le nombre de producteurs utilisant les techniques de compostage améliorées
• Le nombre de ménages testant le vermi-compostage
• Le nombre d’espèces de vers identifiées ou introduites pour un bon vermi-compostage
Rapports
R10. Le système de production qui respecte l’environnement est pratiqué
Sensibiliser les producteurs aux principes de l’intensification durable des cultures en cherchant à produire plus tout en sauvegardant les ressources et l’environnement
• Le nombre de producteurs formés
• Le nombre de producteurs modèles (respectant les principes et les normes environnementaux)
Rapports • Financement du Gouvernement et PTF
• Adhésion des agriculteurs aux bonnes pratiques qui respectent l’environnement
Former les producteurs aux bonnes pratiques agricoles (BPA) et aux techniques de gestion intégrée des maladies et pestes des plantes
Suite...
CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
68
Axe 4: La mise en marché et valeur ajoutée
Objectif: Renforcer les filières du secteur horticole en améliorant l’organisation des circuits de commercialisation locaux et l’exportation
Logique d’intervention
Activités Indicateur de vérification
Source de vérification
Hypothèses
R11. Les marchés d’écoulement des produits horticoles sont explorés et exploités
Explorer et diffuser les informations concernant les marchés d’écoulement des productions horticoles
• Le nombre de marchés ou unités de transformation contactés
• Le nombre de marchés désignés comme à finalité spécialisée ou de grande consommation
• Le nombre de producteurs travaillant en réseau pour s’informer mutuellement des prix du marché
• Le nombre de contrats d’achat et ventes
• Rapport de la maison horticole
• Visites des marchés ciblés
Assurance des productions en quantité et régularité dans le respect des commandes
Promouvoir l’usage de nouvelles technologies de communication et de l’information pour améliorer le circuit d’information sur les variations des prix sur les marchés
Le nombre de technologies adoptées et utilisées
Rapports d’enquêtes
Sensibilisation large des intervenants dans le secteur horticole
Assurer un réseau performant et décentralisé de la commercialisation des semences et plants
Le nombre de boutiques de semences
Rapport de la Maison horticole
Accès aux crédits pour faciliter la commercialisation
Organiser les horticulteurs en réseaux au niveau de chaque filière
• Le nombre d’associations disposant de semences et plants en quantité suffisante
• Le nombre de pôles d’entreprises agricoles
• Rapports
• Visites de terrain
• Engagement des producteurs
• Importance économique de chaque sous-filière
Renforcer le réseau des acteurs de la filière de la fruiticulture déjà existante (Cas de l’interprofession des fruits du Burundi-CARITAS)
• Le patrimoine chiffré alloué au réseau des acteurs
• Rapports
• Visites des lieux de travail
Financement par les PTF
MISE EN ŒUVRE DU CADRE STRATÉGIQUE DU DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
69
Logique d’intervention
Activités Indicateur de vérification
Source de vérification
Hypothèses
R11. Les marchés d’écoulement des produits horticoles sont explorés et exploités (suite)
Réaliser une étude sur les avantages comparatifs des produits horticoles du Burundi, sur le marché local, régional et international
Rapport Rapport de l’étude
• Financement de l’étude
• Disponibilité de suffisamment de productions
Inclure les fruits, les champignons et les légumes dans le régime alimentaire des corps organisés comme l’armée, la police, les écoles, les universités et hôpitaux pour appuyer et assurer la promotion de leur consommation
Les quantités achetées par ces corps
Rapports Engagement du Gouvernement et de ses partenaires
Mettre en œuvre une politique de promotion de la consommation des fruits et légumes pour la santé des populations
• L’évolution des volumes de ventes sur le marché
• Le nombre d’ateliers de sensibilisation
Rapports d’enquêtes nutritionnelles dans les ménages
Disponibilité du financement / synergies intersectorielles
Introduire la traçabilité et la labellisation des produits horticoles pour répondre aux exigences du marché
• Le nombre de produits avec label
• Visites dans les marchés
• Rapports des labos d’analyse
• Capacités renforcées
• Connaissance des exigences des marchés d’écoulement
R12. Les technologies post-récoltes sont vulgarisées et largement utilisées
Construire des unités de transformation décentralisées dans les zones de production
• Le nombre d’unités fonctionnelles en place
• Rapports
• Visites de terrain
Intensification de la production et surplus justifiant la mise en place des unités de transformation
Développer des systèmes simples, hygiéniques et durables d’emballage des produits transformés
• Le nombre de produits emballés
• La durée de vie («shelf-life») du produit conditionné
• Rapports
• Visite de marchés
Disponibilité d’usines de production d’emballages peu chers et spécifiques à chaque produit
Installer/multiplier les centres de collecte et de conditionnement
Le nombre de centres construits et fonctionnels
• Rapports
• visites sur terrain
Financement et disponibilité des espaces pour faire des constructions
Construire des centres frigorifiques au niveau des grands centres de commercialisation
• Le nombre de centres équipés de réfrigérateurs
• La capacité de stockage de ces centres
Rapports Productions justifiant la construction des frigos et disponibilité/régularité de l’énergie électrique
Suite...
CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
70
Logique d’intervention
Activités Indicateur de vérification
Source de vérification
Hypothèses
R12. Les technologies post-récoltes sont vulgarisées et largement utilisées (suite)
Renforcer les équipements et les capacités de contrôle de qualité
• Le nombre d’équipements nouveaux ou réhabilités
• La qualité de ces équipements
• Le nombre de gens formés pour le contrôle de la qualité
• Rapports
• Visites des lieux
Financement par les PTF/ Gouvernement
Diffuser les informations et assurer la formation sur les technologies d’entreposage et de transformation des récoltes
• Le nombre de personnes formées
• Les fiches techniques diffusées
Rapports
Mettre en place des infrastructures adaptées pour les produits destinés à l’exportation
Le nombre et la capacité d’infrastructures de manutention et de stockage
Rapports
Améliorer les conditions de transport des produits horticoles en dotant les producteurs des moyens de transports qui leur sont propres
• Le nombre de véhicules spécialisés dans le transport des produits périssables
• La longueur des pistes joignant les centres de collectes réhabilités
• Rapports
• Visites de terrain
R13. Les procédures de mise en marché sont facilitées
Plaidoyer auprès des pouvoirs publics afin d’ajuster le régime des taxes sur les produits horticoles pour promouvoir la consommation locale des produits horticoles et les rendre compétitifs sur le marché d’exportation
Le taux des taxes adaptés
Documents comptables
Engagement du gouvernement à encourager les horticulteurs
Suite...
MISE EN ŒUVRE DU CADRE STRATÉGIQUE DU DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
71
Axe 5: Genre et santé
Objectif: Promouvoir la consommation des fruits, des légumes et des champignons, en vue d’une santé sans discrimination basée sur le genre.
Logique d’intervention
Activités Indicateur de vérification
Source de vérification
Hypothèses
R14. Les capacités en matière de l’égalité des genres sont renforcées
Former les communautés aux approches du genre pour assurer le partage équitable du travail et des revenus entre les femmes et les hommes dans tous les maillons de la chaîne des valeurs horticoles
Le nombre de personnes formées
La part des revenus destinée à la satisfaction des besoins de la femme et de l’homme
Rapports d’enquête Participation des hommes et femmes
R15. La production et la consommation des cultures horticoles sont promues pour leur apport nutritionnel
Impliquer autant les femmes que les hommes dans l’installation des micro-jardins
Le nombre de micro-jardins
Le % en termes de responsabilité de gestion ou entretien selon le genre
Rapports d’enquête Disponibilité des semences à planter dans les micro-jardins
Sensibiliser la population aux apports nutritionnels des produits horticoles afin de changer l’image des produits horticoles et les intégrer dans les habitudes alimentaires
Le nombre d’ateliers
Le degré de consommation (fréquence) des produits horticoles selon le genre
Rapports d’enquête Financements coordonnés des différents PTF
Sensibiliser la population à l’importance de la consommation des légumes indigènes riches en micronutriments et faciles à produire
Les fiches de sensibilisation
Le nombre de réunions
Le nombre d’émissions radiodiffusées et leur durée
Rapports Contrôle de la qualité des semences des légumes indigènes
Instituer et impliquer une plateforme PROFEL multisectorielle de lutte contre la malnutrition a travers la promotion de laconsommation des produitshorticoles, fruits et légumes
Le nombre de projets et ménages concernés
Le nombre de services travaillant sur les fruits et légumes
Rapports
Sensibiliser la jeunesse aux bienfaits de la consommation des produits horticoles en faveur de leur santé, par le biais des jardins scolaires et l’éducation nutritionnelle
Les modules de formation
Le nombre d’ateliers
Le nombre d’écoles avec des jardins et leur superficie
Rapports Appui financier des PTF
CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
72
Logique d’intervention
Activités Indicateur de vérification
Source de vérification
Hypothèses
R15. La production et la consommation des cultures horticoles sont promues pour leur apport nutritionnel (suite)
Introduire dans les programmes scolaires des matières de formation sur l’importance des cultures horticoles dans l’alimentation
Les modules de formation
Programmes pédagogiques
Participation active du Ministère chargé de l’éducation
Mettre en place des micro-finances de référence, sous la gestion des femmes, pour appuyer les femmes dans l’achat des intrants de l’horticulture
Le nombre de micro-finances
Le nombre de bénéficiaires
Rapports
Visites sur terrain
Financement des PTF
Appuyer les femmes dans la création de restaurants verts où se préparent les fruits et légumes de bonne qualité
Le nombre de restaurants gérés par les femmes
Rapports
Visite de terrain
Accès aux crédits et changement des habitudes des consommateurs
R16. Les produits horticoles de bonne qualité pour la santé sont produits et accessibles aux consommateurs
Former les producteurs à l’utilisation des bonnes pratiques agricoles par des applications raisonnées des produits phytosanitaires, en respectant les limites maximales des résidus (LMR).
Le nombre d’ateliers
le nombre de producteurs formés
Rapports Disponibilité des produits spécifiques aux cultures horticoles sur le marché local
Assurer la disponibilité et l’accès aux produits horticoles pour tous, en faveur de la santé publique
Les statistiques de production par ménage
Rapports ISTEEBU Synergie de tous les intervenants
Créer des centres de formation dirigés par des femmes voués à l’art culinaire des cultures horticoles, qui préserve les éléments nutritifs contenus dans ces cultures
Le nombre de centres de formation
Le nombre de personnes formées
Les modules de formation
Rapports Financement des PTF
Engagement des bénéficiaires
Instituer une plateforme PROFEL multisectorielle de lutte contre la malnutrition a travers la promotion de la consommation des produits horticoles, fruits et légumes
Existence d’une plateforme interministérielle entre le MINAGRIE, MINISANTE et le Ministère en charge de l’éducation
Plan d’action commun et modules de sensibilisation
Fréquence des réunions de la plateforme
Comptes rendus des réunions
Rapports
Financement des PTF
Collaboration interministérielle
Suite...
Conclusions
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CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
74
Le Cadre stratégique national pour le développement de l’Horticulture propose la mise en place d’un Office pour le Développement de l’Horticulture au Burundi (ODHB) en mesure de faciliter l’harmonisation et la coordination des interventions basées sur une approche interdisciplinaire. Cet Office sera chargé de promouvoir les cultures horticoles dans leur diversité à savoir,
• les fruitiers, comprenant la culture du bananier qui occupe plus de 40 pour cent de la superficie cultivable et 23 pour cent de la production nationale;
• les produits maraîchers, qui jouent un rôle incontournable dans l’approvisionnement journalier d’une diversité de légumes et qui constituent aussi des cultures de rente ayant une grande valeur ajoutée par petite unité de surface;
• les fleurs pouvant représenter une source de devises à travers les exportations;
• les champignons, très riches en protéines.
Le cadre stratégique propose cinq axes d’intervention:
1. Le contexte Politique et Institutionnel.
2. L’Agronomie pour une production en quantité et de qualité.
3. L’Environnement pour une utilisation efficiente de la terre et l’eau.
4. L’Économie et la mise en marché des cultures horticoles.
5. Le Genre et la Santé publique.
Selon la vision 2025, le Burundi n’a pas d’autres choix que de promouvoir un développement durable. Cela sera possible à travers l’exploitation optimale des ressources dont le pays dispose. C’est ainsi que le cadre stratégique pour le développement du secteur horticole propose comme vision l’optimisation des opportunités offertes par les cultures horticoles au service d’une alimentation équilibrée et de la réduction de la pauvreté de la population du Burundi.
Toutefois, l’efficacité de toute stratégie est l’œuvre du savoir-faire des leaders responsables de son exécution, car il s’agit d’un processus dynamique qui demande l’initiative et l’engagement de tous les intervenants. Les critères de mise en œuvre devraient tenir compte de cet aspect pour doter ce Cadre stratégique des ressources humaines à la hauteur de leur noble tâche et, ainsi, promouvoir le secteur horticole du Burundi.
Références
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CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDIÉ
76
FAO. 2000. Développer des villes plus vertes - Lubumbashi, RD Congo, “FAO project for urban and peri-urban horticulture (UPH) in the city of Lubumbashi, Democratic Republic of the Congo”. Disponible sur le site internet: www.fao.org/ag/agp/greenercities/fr/lubumbashi/index.html.
Loussert, Raymond. 1987. Les agrumes. Volume 1. Arboriculture. Paris.Projet d’appui à la gestion économique (PAGE). 2007. Rapport intégrateur soutenant
le diagnostic de la chaîne de valeur et l’élaboration de la stratégie de l’horticulture au Burundi. Bujumbura.
République du Burundi - Ministère de l’Aménagement du Territoire, du Tourisme et de l’Environnement. 2007. Plan d’Action National d’Adaptation aux changements climatiques (PANA). Bujumbura.
République du Burundi. 2006. Cadre stratégique de croissance et de lutte contre la pauvreté - CSLP. Bujumbura.
République du Burundi. 2012. Cadre stratégique de croissance et de lutte contre la pauvreté - CSLP II. Bujumbura.
République du Burundi. 2010. Rapport sur le Recensement général de la population et de l’habitat du Burundi 2008. Bujumbura.
République du Burundi. 2011. Vision du Burundi 2025. Bujumbura.République du Burundi - Ministère de l’agriculture et de l’élevage. 2011. Plan national
d’investissement agricole (PNIA) 2012-2017. Bujumbura.République du Burundi - Ministère de l’agriculture et de l’élevage. 2009. Programme
National de Sécurité Alimentaire (PNSA) (2009-2015). Bujumbura.République du Burundi - Ministère de l’agriculture et de l’élevage. 2008. Rapport du
Plan stratégique pour le développement d’une filière Macadamia au Burundi 2008-2013 par le bureau FRESHCO. Bujumbura.
République du Burundi - Ministère de l’agriculture et de l’élevage. 2011. Rapport de Stratégie sous sectorielle d’aménagement des marais et de protection des bassins versants. Bujumbura.
République du Burundi - Ministère de l’agriculture et de l’élevage avec l’appui de la FAO. 2013. Rapport du Plan d’action stratégique de la filière banane. Bujumbura.
République du Burundi - Ministère de l’agriculture et de l’élevage. 2008. Stratégie Agricole Nationale (SAN) 2008-2015. Bujumbura.
République du Burundi - Ministère de la santé et de la lutte contre le SIDA (INSP) et Ministère des finances et de la planification du développement économique. 2012. Rapport d’Enquête Démographique et de Santé au Burundi 2010. Bujumbura.
République du Burundi - Ministère des finances. 2010. Rapport de fin du projet de Relance et de Réhabilitation du secteur Horticole du Burundi. Bujumbura.
République du Burundi - Ministère des finances. 2002. Rapport sur l’étude du secteur hortofruticole du Burundi par le bureau d’études JEXCO. Bujumbura.
République du Burundi - Ministère des finances. 2006. Rapport sur le Plan de mise en œuvre du projet de relance du secteur hortofruticole au Burundi par le bureau d’études PROMAN. Bujumbura.
République du Kenya - Fonds Africain de Développement (FAD). 2007. Projet de développement de la petite horticulture au Kenya. Rapport d’évaluation.
République du Niger. 2002. Appui à la mise en œuvre de la politique agricole de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) en matière de sécurité alimentaire. Proposition d’investissement dans le domaine de la sécurité alimentaire au Niger.
Annexes
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CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
78
A.1. QUESTIONNAIRE D’ENQUÊTE DANS LES COMMUNES DU PAYSQuestionnaire pour établir l’état des lieux du secteur horticole
Section A: IdentificationPériode de l’enquête: Date ……………… /08/2013Province: …………………………………… Commune: …………………………………… Colline: ……………………………………Région naturelle (Intara Kama): ………………………………………………Nom de l’agronome communal: ……………………………………………………………..Nom du moniteur agronome: ……………..……….……...……………………….…
Section B: État des lieux des cultures fruitières1. Mettez une croix devant les fruitiers cultivés au niveau de votre colline.
Manguier: [ ] Avocatier: [ ] Oranger: [ ]
Citronnier: [ ] Mandarinier: [ ] Maracuja: [ ]
Ananas: [ ] Papayer: [ ] Pastèque: [ ]
Banane-fruit: [ ] Prune du japon:
[ ]
Autres: ….………….………….………….………….………….………….………….………
2. Parmi ces fruitiers, listez les 5 plus cultivés (par ordre d’importance):Fruitiers Variété/ou
pas connueNombre moyen de plants (fruitiers) par ménage
Période de récolte-mois de l’année
Nombre de fruits récoltés par arbre
Prix moyen d’un fruit sur le marché local (FBU)
Revenu de production moyen par arbre fruitier (FBU)
1.2.3.4.5.
3. En général, les agriculteurs sur votre colline plantent les fruitiers pour:
3.1 Avoir des fruits à manger en famille: (1 = oui ; 2 = non) = [ ]
3.2 Avoir des fruits à manger et commercialiser: (1 = oui; 2 = non) = [ ]
3.3 Vendre toute la production au marché: (1 = oui ; 2 = non) = [ ]
4. Avez-vous des pépinières de fruitiers au niveau de votre colline: (1 = oui; 2 = non) = [ ]
4.1 Si oui (1), pour produire quels fruitiers: ……….………….………….…………
4.2 Si oui, ces pépinières disposent-elles des vergers sources de greffons pour le greffage? (1 = oui; 2 = non) = [ ]
ANNEXES
79
4.3 Nombre de plants produits par type de fruitier = 1 .……….………….………….………….………….………….……… 2 .……….………….………….………….………….………….……… 3 .……….………….………….………….………….………….………
5. Indiquez les pratiques agricoles couramment utilisées par les agriculteurs sur les fruitiers au niveau de votre colline.Pratique culturale Pratiques
effectives:
= Oui
= Non
Si non indiquez la raison de ne pas la pratiquer
= priorité aux cultures vivrière
= manque de moyens
= habitude culturale pour ces cultures
= pas de produits disponibles sur le marché
= autre à spécifier
Application de fumure organique
Application des fertilisants inorganiques (engrais)
Contrôle des maladies par pesticides
Application des herbicides
Coupe (Taille) d’entretien
Coupe (Taille) de régénération
6. Quelle est la place des fruitiers dans la protection de l’environnement?
a) Les arbres fruitiers sont-ils plantés sur des pentes et protègent-ils les bassins versants contre l’érosion des sols: (1 = oui; 2 = non) = [ ]
b) Les fruitiers sont plantés selon leur adaptation aux conditions agro-écologiques: (1 = oui; 2 = non) = [ ]
c) Citez les fruitiers locaux qui ont disparu suite aux variations de l’environnement: ……….………….………….………….………
7. Quelles sont les 5 contraintes de production des fruitiers?
1. ……….………….………….………….………….………….………
2. ……….………….………….………….………….………….………
3. ……….………….………….………….………….………….………
4. ……….………….………….………….………….………….………
5. ……….………….………….………….………….………….………
CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
80
Section C: État des lieux des cultures maraîchères et condiments 8. Mettez une croix devant les légumes cultivés au niveau de votre colline.
Tomates: [ ]
Oignon: [ ]
Poireau: [ ]
Aubergine: [ ]
Intore - Aubergine locale: [ ]
Choux: [ ]
Amarantes (imbwija: lengalenga): [ ]
Epinard: [ ]
Carotte: [ ]
Autres légumes exogènes: ………………………………………………………………………………………….
Autres légumes indigènes: …………………………………………………………………………………………..
9. Source des semences de légumes cultivés:
9.1. Magasins de vente des semences et produits phytosanitaires (1 = oui; 2 = non) = [ ]
9.2. Marché local: (1 = oui; 2 = non) = [ ]9.3. Boutique des semences au niveau de la colline: (1 = oui; 2 = non) = [ ]9.4. Des semences de légumes produites localement: [ ]
«Mettez dans la case le chiffre correspondant»: (1 = individuel; 2 = en association; 3 = en coopérative; 4 = autre (précisez))
10. Parmi ces légumes, listez les 5 plus cultivées (par ordre d’importance). Légumes Variété / ou
pas connueSuperficie moyenne occupée par la culture dans un ménage (are)
Période de récolte-mois de l’année
Production / Rendement par are (Kg)
Prix (FBU) par unité (kg)
Revenu moyen (FBU) par are (10 x10m2) de culture
1.2.3.4.5.
11. Mettez une croix devant les condiments cultivés au niveau de votre colline.a) Piments: [ ]
b) Ail: [ ]
c) Céleri: [ ]
d) Persil: [ ]
e) Autres condiments: ………………………………………………………………………………………………..
ANNEXES
81
12. Les pratiques agricoles couramment utilisées par les agriculteurs sur légumes au niveau de votre colline.
Pratique culturale Pratiques effectives:
= Oui
= Non
Si non, indiquez la raison de ne pas la pratiquer
= priorité aux cultures vivrière
= manque de moyens
= habitude culturale
= pas de produits disponibles sur le marché
= autre (à spécifier)Application de fumure organique
Application des fertilisants inorganiques
Contrôle des maladies par Pesticides
Pépinière-transplantation
Semis direct des semences
Sarclage
Irrigation gravitaire
Irrigation goutte à goutte
Irrigation par aspersion
Autres pratiques:
13. Quelles sont les 5 contraintes de production des légumes?1……….………….………….………….………….………….………
2……….………….………….………….………….………….………
3……….………….………….………….………….………….………
4……….………….………….………….………….………….………
5……….………….………….………….………….………….………
Section D: Etat des lieux d’autres cultures horticoles et vivrières14. Cultivez-vous des champignons? (1 = oui; 2 = non) = [ ]Si oui(1), depuis quelle année? ……………. Avec l’appui de quel projet? ……………….
15. Cultivez-vous des fleurs? (1 = oui; 2 = non) = [ ]Si oui(1), depuis quelle année? ………………. Avec l’appui de quel projet? ………….…….
16. Quelles sont les 5 contraintes de production des champignons?1……….………….………….………….………….………….………2……….………….………….………….………….………….………3……….………….………….………….………….………….………4……….………….………….………….………….………….………5……….………….………….………….………….………….………
17. Quelles sont les 5 contraintes de production des fleurs?1……….………….………….………….………….………….………2……….………….………….………….………….………….………3……….………….………….………….………….………….………4……….………….………….………….………….………….………5……….………….………….………….………….………….………
CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
82
Section E : La gestion des fruitiers et légumes avec l’aspect genre18. Existe-t-il des producteurs des fruitiers en associations? (1 = oui; 2 = non) = [ ] Si oui, citez ces associations:
……….………………………………...…… Nombre de femmes: [ ] Nombre d’hommes: [ ]
……….………………………………...….… Nombre de femmes: [ ] Nombre d’hommes: [ ]
……….………………………………...….… Nombre de femmes: [ ] Nombre d’hommes: [ ]
……….……………………………………… Nombre de femmes: [ ] Nombre d’hommes: [ ]
……….………………………………...….… Nombre de femmes: [ ] Nombre d’hommes: [ ]
19. Existe-t-il des producteurs des légumes en associations? (1 = oui; 2 = non) = [ ] Si oui, citez ces associations et composition:
……….………………………………...… Nombre de femmes: [ ] Nombre d’hommes: [ ]
……….………………………………...…. Nombre de femmes: [ ] Nombre d’hommes: [ ]
……….……………………………...….… Nombre de femmes: [ ] Nombre d’hommes: [ ]
……….……………………………..….… Nombre de femmes: [ ] Nombre d’hommes: [ ]
……….…………………………………… Nombre de femmes: [ ] Nombre d’hommes: [ ]
«Je vous remercie de votre contribution en faveur du développement de l’Horticulture»
A.2. LISTE DES MEMBRES DU COMITÉ TECHNIQUE CHARGÉ DE L’ÉLABORATION DU CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
N° Nom et Prénom Institution Origine
1. Adelin NTUNGUMBURANYE ISABU Recherche - Ministère de l’agriculture et de l’élevage
2. Amed YAMUREMYE MINAGRIE Coordinateur du projet HUP - Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage
3. Dismas BARADANDIKANYA MINICIPT Conseiller et porte-parole au Ministère en charge du commerce et de l’industrie
4. P. Claver NTIBAKIVAYO MINAGRIE Conseiller au Ministère de l’agriculture et de l’élevage
5. Anne-Spès NISHIMWE CAFOB Organisation civile
6. Evariste RUFUGUTA MEEATU Conseiller au Ministère en charge de l’environnement, eau, aménagement du territoire et de l’urbanisme
7. Fortunat NTAFATIRO PRONIANUT Ministère en charge de la santé – Programme National intégré d’alimentation et de nutrition (mis en place en 2009)
8. Séverin SINDAYIKENGERA CNTA Ministère de l’agriculture et de l’élevage - Centre National de Transformation Agro-alimentaire
A.3. PERSONNEL TECHNIQUE DE LA FAON° Nom et Prénom Fonctions
1. Dr. Ir. Célestin Niyongere Consultant National, Chercheur ISABU-Horticulture
2. Monsieur Wilfried Baudoin Consultant International, FAO siège.
3. Grégoire Mutshail Mutomb Conseiller Technique Principal du Projet FBPP/GLO/013/BEL. FAO-HUP Burundi.
ANNEXES
83
A.4. BUDGET DÉTAILLÉ DE LA FILIÈRE BANANE
Axe 1: Renforcement de la recherche agronomique
Résultats Activités Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5
Recherche bananière est renforcée
Elaboration d’un programme consolidé de recherche sur le bananier par un consultant
30 000 0 0 0 0
Renforcement de l’équipe de chercheurs de l’ISABU
30 000 30 000 30 000 30 000 30 000
Mise en place d’un partenariat avec programmes régionaux et internationaux
30 000 30 000 30 000 30 000 30 000
Réhabilitation et renforcement des collections
15 000 15 000 15 000 15 000 15 000
Caractérisation et confirmation variétés
5 000 5 000 5 000 5 000 5 000
Recherche sur les différents thèmes retenus
50 000 50 000 50 000 50 000 50 000
S/total 160 000 130 000 130 000 130 000 130 000
Axe 2: Relance production
Résultats Activités Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5
Sous-filière semencière est mise en place
Renforcement labo FACAGRO (assainissement et pré-multiplication)
20 000 20 000 10 000 5 000 5 000
Création et entretien d’une collection in vitro
5 000 5 000 5 000 5 000 5 000
Appui en équipement aux laboratoires privés
40 000 30 000 20 000 10 000 0
Réhabilitation 6 pépinières (5 000 $EU/pépinière)
15 000 15 000 0 0 0
Création 30 nouvelles pépinières (7 500 $EU/pépinière)
60 000 75 000 90 000 0 0
Création 120 jardins-mères (3 000 $EU/jardin)
80 000 80 000 80 000 80 000 40 000
Approvisionnement intrants est assuré
Fourniture d’engrais 0 0 0 0 0
Etude intégration des autres intrants dans le «Basket fund»
20 000 0 0 0 0
Achat de plants (IPPTE / financements des PTF)
1 000 000 1 500 000 2 000 000 2 500 000 3 000 000
Transport et distribution des plants (100 000 $EU/an)
50 000 75 000 100 000 125 000 150 000
Achat produits phytosanitaires
10 000 15 000 20 000 25 000 30 000
Transport et distribution de produits phytosanitaires
5 000 7 500 10 000 12 500 15 000
S/total 1 305 000 1 822 500 2 335 000 2 762 500 3 245 000
CADRE STRATÉGIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HORTICULTURE AU BURUNDI
84
Axe 3: Commercialisation & transformation
Résultats Activités Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5
Conditionnement et transformation mis au point
Inventaire des technologies de transformation existantes
20 000 0 0 0 0
Etudes et micro-usinages 5 000 15 000 20 000 30 000 30 000
Elaboration de dossiers techniques nouveaux produits
2 500 7 500 10 000 15 000 15 000
Sensibilisation/incitation secteur privé pour investir
0 2 500 5 000 7 500 10 000
Circuits de commercialisation organisés/encadrés
Etude circuits commercialisation & exportation
0 10 000 0 0 0
Inventaire des unités de transformation
0 10 000 0 0 0
Organisation producteurs en coopératives/associations
2 500 7 500 10 000 15 000 15 000
Organisation de foires et journées portes-ouvertes
2 500 7 500 10 000 15 000 15 000
S/total 32 500 60 000 55 000 82 500 85 000
Axe 4. Renforcement capacités/appui institutionnel
Résultats Activités Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5
Transfert des résultats en milieu rural est assuré
Production et distribution des fiches techniques, dépliants, posters et vidéos
5 000 10 000 15 000 20 000 25 000
Formation des formateurs et de sensibilisation (30)
5 000 5 000 5 000 7 500 7 500
Formation agronomes de commune et de colline (120)
10 000 10 000 10 000 15 000 15 000
Création 120 champs écoles
75 000 75 000 50 000 50 000 50 000
Formation des agriculteurs
2 500 5 000 5 000 5 000 7 500
Utilisation médias pour la sensibilisation
2 500 7 500 10 000 15 000 15 000
Coordination/fonctionnement filière assurés
Appui au fonctionnement Comité National Banane
5 000 5 000 5 000 5 000 5 000
Appui Comité technique, séminaires / voyages d’études
5 000 15 000 20 000 30 000 30 000
Appui secrétariat du Coordonnateur National
2 500 7 500 10 000 15 000 15 000
Appui au fonctionnement des comités locaux
50 000 50 000 50 000 50 000 50 000
S/total 162 500 190 000 180 000 212 500 220 000
Totaux Total annuel 1 660 000 2 202 500 2 700 000 3 187 500 3 680 000
Grand Total 13 430 000
ANNEXES
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Suite
...
L'horticulture est devenue un des domaines de prédilection de la diversification de l'agriculture burundaise. Elle englobe un large éventail de
cultures incluant les fruits, les légumes, les champignons, les plantes à racines et à tubercules, les plantes ornementales, les plantes condimentaires et les épices. Le Cadre Stratégique pour le Développement de l’Horticulture au Burundi (CSHB) envisage de
développer un secteur horticole diversifié et concurrentiel, capable de contribuer à une solution durable du problème de la malnutrition chronique qui sévit dans le pays, d’accroitre
le revenu des ménages et de diversifier les sources de devises. Le CSHB a pour mission de valoriser au mieux le potentiel de la filière horticole dans les différentes zones
agro-écologiques du pays, tant pour l’approvisionnement du marché local que pour l’exportation. Pour y arriver, il prône l’intensification et la diversification
des cultures horticoles, suivant une approche de développement durable par rapport à l’environnement, à la rentabilité économique
et au contexte social.
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Cadre stratégiquepour le développement de l’horticulture au Burundi
I3876F/1/06.14
ISBN 978-92-5-208445-7
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