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STRATÉGIE ANTIDROGUE DU SERVICE CORRECTIONNEL DU CANADA

LES MEILLEURES PRATIQUES AU CANADA

JUIN 1995

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Table des matières

Remerciements 1

2 Introduction

Section I - Détection et dissuasion 4

Section ll - Prévention 11

Section III - Conséquences 19

Conclusions 22

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REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier ceux et celles qui m'ont transmis les renseignements grâce auxquels j'ai pu rédiger ce rapport sur les meilleures pratiques au Canada.

Service Correctionnel du Canada

Région du Québec Sommaire régional Établissement de Donnacona Établissement de Sainte-Anne-des-Plaines

Région de l'Ontario Établissement de Bath Établissement pour femmes de Kitchener Établissement de Collins Bay Établissement de Warkworth

Région des Prairies Établissement de la Saskatchewan Établissement d'Edmonton Établissement de Bowden Centre psychiatrique régional Établissement de Rockwood Établissement de Drumheller Établissement pour femmes d'Edmonton

Région du Pacifique Établissement de Mission

Responsables des services correctionnels provinciaux (Information recueillie en 1994 dans le cadre du groupe d'étude sur la lutte contre la drogue)

Yukon Manitoba Alberta Québec Ontario Saskatchewan île-du-Prince-Édouard

Autres sources d'information

Lutte contre la drogue : Examen des meilleures pratiques (tiré du compte rendu de la Conférence des cadres supérieurs de 1994) La situation économique des détenus (Vérifications et enquêtes, 1994) Notes sur l'Examen de la politique relative à la Stratégie antidrogue (1994-1995) Notes d'information à propos des projets pilotes sur de nouvelles technologies (CASTGI, 1995)

REMARQUE: Ce document où sont fondus ensemble des renseignements de diverses sources a été rédigé par Marcy Grossman, coordonnatrice, Stratégie antidrogue. Le texte original peut avoir été légèrement modifié.

Les meilleures pratiques au Canada 1

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INTRODUCTION

Dans la foulée du rapport Meilleures pratiques : examen des systèmes américains paru en janvier dernier, on a prié les directeurs d'établissement du SCC ainsi que les responsables de services correctionnels provinciaux de faire connaître leurs propres « meilleures pratiques » pour qu'on puisse les regrouper dans un rapport global qui serait mis à la disposition de tous les partenaires du système de justice pénale au Canada. On les a également invités à exprimer leurs réactions au rapport sur les systèmes américains.

RÉACTIONS AU RAPPORT MEILLEURES PRATIQUES : EXAMEN DES SYSTÈMES AMÉRICAINS

Beaucoup de directeurs ont trouvé ce rapport aussi instructif qu'intéressant et estiment que le mode de fonctionnement de leurs établissements est comparable aux meilleures pratiques aux États-Unis. D'aucuns ont également signalé que le rapport sur les meilleures pratiques américaines avait suscité des discussions à la suite desquelles certaines pratiques qui avaient cours dans leur établissement avaient été modifiées.

Certains ont indiqué qu'ils avaient l'intention d'adopter le plus possible de ces « meilleures pratiques » américaines, estimant que le rapport présente certaines bonnes idées qu'on pourrait mettre en application à peu de frais. Beaucoup de personnes se sont dites favorables à l'idée de réserver un secteur particulier de la salle des visites aux personnes soupçonnées de se livrer au trafic de la drogue. La présence d'employés dans la salle des visites, particulièrement lorsqu'il y a beaucoup de monde, est elle aussi bien accueillie. Une idée qui est revenue beaucoup plus souvent que les autres était celle de dresser la liste des dix consommateurs ou trafiquants de drogue les plus notoires. Cette pratique était considérée comme extrêmement utile parce qu'elle permettrait de surveiller presque constamment les détenus visiblement impliqués dans les transactions de drogue.

Beaucoup de directeurs d'établissement ont réagi aux pratiques concernant la sécurité et les sanctions décrites dans le rapport. Dans l'ensemble, on semble souhaiter que le SCC instaure des règles plus strictes et impose des sanctions plus sévères. Beaucoup sont favorables à l'exclusion prolongée de certains visiteurs et à l'imposition de sanctions sévères aux personnes reconnues coupables d'infractions liées à la drogue. Cependant, on reconnaît que certains mécanismes de contrôle utilisés aux États-Unis coûtent tellement cher que le SCC ne pourrait y recourir (par exemple : ouverture de toute correspondance confidentielle en présence du détenu, recours excessif aux transfèrements).

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D'autres personnes étaient d'avis que, tout en prenant des mesures pour améliorer la détection, pour faire respecter l'interdiction de la drogue et pour en combattre le trafic, il faut aussi tâcher d'améliorer les programmes et l'information à l'intention des détenus pour enrayer la consommation de drogues. Les Canadiens et les Canadiennes savent bien que les mesures répressives ne sont pas l'unique solution au problème de la drogue. C'est ce qui ressort de la qualité et de la quantité des pratiques décrites par les directeurs d'établissements canadiens, qui correspondent au volet prévention de la Stratégie antidrogue.

Certaines pratiques qui ont cours aux États-Unis prêteraient à controverse. Par exemple, l'idée de limiter les personnes autorisées à rendre visite à un détenu (par exemple, en exigeant des preuves de l'existence d'une relation antérieure) semble attrayante, mais elle serait controversée et difficile à appliquer systématiquement au SOC.

Il ressort clairement des commentaires des directeurs d'établissement du SCC qu'ils sont dans une position difficile lorsqu'il s'agit de mettre en application tous les aspects de la Stratégie antidrogue : ils se sentent tiraillés entre, d'une part, une opinion publique qui réclame le châtiment des criminels et, d'autre part, une optique de gestion qui souligne l'importance d'offrir des programmes aux détenus et de leur accorder un traitement équitable. Il faut trouver le moyen de concilier la détection, la prévention et l'imposition de sanctions sans perdre de vue que tout délinquant peut s'amender et qu'on doit prendre les mesures d'incitation ou de dissuasion nécessaires pour l'aider à le faire.

LES MEILLEURES PRATIQUES AU CANADA

Le rapport que voici regroupe des renseignements de 25 sources différentes. Même si tous les établissements carcéraux du SCC et des provinces n'y ont pas participé, le Rapport sur les meilleures pratiques au Canada semble présenter un échantillon représentatif des interventions antidrogue. Dans certains cas, un seul établissement est identifié à la pratique décrite, alors qu'en fait, cette pratique a cours dans plusieurs établissements.

Le rapport que voici se divise en trois grandes sections :

1. Détection et dissuasion 2. Prévention 3. Conséquences

Enfin, il importe de rappeler que, comme on n'en présente qu'une description sommaire, aucun gestionnaire ne devrait adopter les pratiques mentionnées dans ces pages sans passer par la filière normale (par exemple, consulter le Comité de gestion régional ou les Services juridiques). Ce rapport ne doit sous aucun prétexte être invoqué pour déroger à la politique ou aux directives juridiques en vigueur.

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SECTION 1

DÉTECTION ET DISSUASION

FOUILLES

Les directeurs d'établissements carcéraux sont d'avis qu'un plan de fouille bien pensé est un outil essentiel de détection des drogues en prison. Les règles à suivre dans ce domaine sont énoncées clairement dans la Directive du Commissaire n ° 571 et dans la Loi surie système correctionnel et la mise en liberté sous condition (LSCMLC). D'après ces deux sources, il appartient au directeur ou à la directrice de tracer et de mettre à exécution des plans de fouille adaptés aux besoins de son établissement (par exemple : population carcérale, aménagement des lieux).

En plus d'être un bon moyen de détection, les fouilles régulières sont également un facteur de dissuasion. Si les détenus et leurs visiteurs savent que l'on procède régulièrement à des fouilles, ils seront moins tentés d'utiliser, d'avoir en leur possession ou d'échanger des objets interdits. Cependant, si le plan de fouille est faible ou incohérent, il ne sera efficace ni pour la dissuasion, ni pour la détection.

Outre les méthodes conventionnelles, beaucoup de directeurs ont décrit des façons originales de procéder pour les fouilles dans leurs établissements. En voici quelques-unes :

• Lors d'un événement majeur (par exemple, une activité sociale) on installe un barrage routier à l'entrée du terrain de l'établissement. Des agents de correction, souvent accompagnés par des policiers municipaux, arrêtent chaque véhicule et vérifient si le nom des passagers figure sur la liste des visiteurs autorisés. Toute personne dont le nom figure sur une « liste des visiteurs suspects » est dirigé vers un terrain de stationnement distinct où on lui demande la permission de fouiller le véhicule. Le chien détecteur de drogue est utilisé pour la fouille. (Établissement d'Edmonton)

• Pendant les fouilles, on vérifie si les effets que le détenu garde dans sa cellule respectent les normes de l'établissement et s'ils correspondent bien aux articles énumérés sur les fiches d'effets personnels. (Établissement de Collins Bay)

• Les employés fouillent régulièrement les chambres, avec l'aide du chien détecteur de drogue. (Établissement de Rockwood)

• Un agent de correction se tient dans le secteur des visites et de la correspondance aux moments d'affluence. Sa présence a un effet de dissuasion sur les visiteurs et permet de déceler les comportements inhabituels. (Établissement de Bath)

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• Comme les fouilles nécessitent souvent des heures supplémentaires, tous les employés (y compris le personnel de bureau, les instructeurs d'atelier et les infirmières) reçoivent une formation pour pouvoir participer aux fouilles. (Établissement de Bath)

• On procède régulièrement à des fouilles au hasard et imprévisibles. Les détenus n'ont donc aucun avantage à dissimuler des objets interdits avant la fouille. (Établissement de l'Atlantique - tiré de l'examen des meilleures pratiques de 1994)

• On augmente la fréquence des fouilles des visiteurs et des détenus sur la foi de renseignements fiables obtenus par le secteur de la sécurité préventive. (Ontario - Instruction régionale)

• On s'efforce de fouiller les personnes qui reviennent de secteurs à risque élevé ou qui se sont adonnées à des activités comportant des risques, et on surveille particulièrement les détenus soupçonnés d'activités liées à la drogue. (Ontario - Instruction régionale)

• Après une visite familiale privée, le détenu est fouillé à nu et son unité est rigoureusement fouillée. (Province de l'Alberta)

• Les nouvelles recrues sont initiées aux méthodes de détection de la drogue lors de leur formation initiale. Ils suivent un cours complet sur l'identification des différentes drogues, donné par un corps policier. (Province de l'Alberta)

OUTILS TECHNOLOGIQUES

Le recours à des outils technologiques pour effectuer des fouilles s'est avéré efficace dans plusieurs établissements du SCC. Certains de ces outils sont mis à l'essai dans le cadre de projets pilotes dans certains établissements, en vue d'être éventuellement utilisés à l'échelle nationale. On encourage par ailleurs les régions à faire l'essai de certains produits localement, pourvu qu'ils respectent la politique du SCC et les paramètres de la LSCMLC. Avant de faire l'essai d'un outil technologique, il est sage de consulter les Services juridiques ou la Direction de la technologie, à l'Administration centrale. Voici certains projets d'envergure fondés sur l'utilisation de nouvelles technologies et faisant partie de la Stratégie antidrogue du SCC.

Projet pilote sur le scanner ionique - Établissement de Collins Bay

Le scanner ionique est un appareil électronique qui détecte les traces de cocaïne et d'héroïne. Il est utilisé à l'établissement de Collins Bay depuis janvier 1995 pour effectuer les tests préliminaires de fiabilité et a donné de bons résultats. Les effets des visiteurs qui arrivent par la grille d'entrée à l'établissement de Collins Bay sont vérifiés à l'aide de ce dispositif, et on a effectivement pu détecter de la drogue dans certains cas. Les effets des détenus, dans le secteur de l'admission et de l'élargissement, ont aussi été vérifiés et on y a décelé des traces de stupéfiants. À présent que le scanner a été calibré, on a mis au point un protocole d'utilisation.

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On a également obtenu un avis juridique favorable, et le SCC commencera à prendre des mesures sur la foi des résultats obtenus à l'aide de cet appareil.

Les méthodes de « fouilles discrètes » prévues par la politique du SCC ainsi que la LSCMLC et son règlement seront suivies. Lorsque le scanner détectera de la drogue, le visiteur sera fouillé par palpation ou fouillé à nu, conformément à la politique établie. S'il refuse d'être fouillé, il pourra se voir refuser l'accès à l'établissement ou à des visites-contact.

On continuera à faire l'essai du scanner ionique à l'établissement de Collins Bay, 16 heures par jour, jusqu'en avril 1996. On préparera alors une évaluation complète de cet appareil pour décider s'il y a lieu d'en étendre l'utilisation.

Caméras de télévision en circuit fermé - Tous les établissements

Au début de 1995, le Comité de direction a recommandé que tous les établissements du SCC soient munis de caméras de télévision en circuit fermé, dans le secteur des visites. Cette décision visait à permettre une meilleure surveillance des échanges entre détenus et visiteurs et à améliorer la détection de la consommation de drogues illégales. On installera des caméras de télévision en circuit fermé dans tous les établissements du Service pour favoriser l'uniformité et la cohérence dans les moyens utilisés pour réaliser les objectifs.

Un des principaux avantages de cet outil technologique est qu'il permet de filmer et d'enregistrer les transactions de drogue. Cette surveillance accrue devrait permettre de porter plus d'accusations tant internes qu'externes contre des détenus, de porter plus d'accusations criminelles contre des visiteurs et de réduire l'infiltration de drogue dans les établissements carcéraux. Elle devrait aussi nous gagner l'appui du public et de l'ensemble des détenus, en montrant que le SCC est bien décidé à appliquer la Stratégie antidrogue.

La Direction de la technologie, de l'Administration centrale, a tracé un plan de mise en oeuvre; ces caméras seront installées dans tous les établissements au cours du présent exercice.

Chiens détecteurs de drogue - Québec, Prairies, Pacifique

Plusieurs programmes d'envergure comportant l'utilisation de chiens détecteurs de drogue existent un peu partout au pays. Bien que le recours à ces chiens n'ait pas encore permis de détecter de grandes quantités de drogue, on a régulièrement découvert de petites quantités de drogue et d'objets connexes. De plus, on a pu porter des accusations criminelles contre certains visiteurs. Sur le plan psychologique, la vue d'un chien détecteur de drogue aurait aussi un effet de dissuasion sur les détenus et les visiteurs, et on pense que la présence de ces chiens a empêché l'importation de drogues de sources externes.

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Québec - Le projet pilote national se déroule à l'établissement Archambault depuis décembre 1994. On a conclu une entente avec Douanes Canada qui fournit, contre rémunération, des chiens détecteurs de drogue. Jusqu'à maintenant, cette méthode s'est révélée efficace puisqu'on a détecté de la drogue à de nombreuses reprises. On songe à généraliser cette formule à l'échelle nationale, compte tenu de son coût et de son efficacité. Au cours de l'exercice 1995-1996, on étendra l'utilisation d'un chien détecteur de drogue à d'autres pénitenciers du Québec et de l'Ontario. A la fin de l'exercice, une décision sera prise quant à l'opportunité d'étendre ce programme.

Prairies - Depuis 1990-1991, un chien détecteur de drogue appartenant au SCC et un maître de chien du SCC formé par Douanes Canada assurent les services à l'établissement d'Edmonton et ailleurs dans la région des Prairies. En plus de contribuer aux fouilles dans l'établissement, le chien est sur place pendant les visites et les événements sociaux d'envergure. À l'établissement d'Edmonton, le chien se tient dans sa cage, à la grille d'entrée, pendant tous les événements majeurs; on secoue les blousons des visiteurs devant la cage pour voir si le chien y détectera quelque chose. Le chien participe aussi aux fouilles des cellules. Les résultats de l'évaluation initiale étant encourageants, on a recommandé d'étendre le projet à d'autres établissements des Prairies. Si cette formule n'a pas été étendue aux établissements de tout le pays, c'est que le SCC n'a pas les moyens d'avoir ses propres chiens. C'est pour cette raison que le projet à l'établissement Archambault se poursuit.

Pacifique - Au cours de l'automne de 1994, la région du Pacifique a lancé un projet pilote dirigé par un de ses agents de liaison antidrogue qui travaille en étroite collaboration avec les agents de sécurité préventive et d'autres intervenants du système de justice pénale. L'employé en question et le chien ont reçu une formation à l'établissement correctionnel de McNeil Island, dans l'État de Washington. Cet établissement fournit gratuitement au SCC le chien et le cours de sept semaines. L'équipe maître-chien participe aux opérations depuis mars 1995 et offrira des services de détection tant aux pénitenciers qu'aux établissements résidentiels communautaires de la région du Pacifique. Au cours des douze prochains mois, le projet fera l'objet d'une évaluation.

En plus de mener ce projet, la région du Pacifique sollicite activement d'autres services de chiens détecteurs de drogue. Elle a fait des démarches auprès de la GRC qui a répondu qu'elle était disposée à fournir son aide pour les fouilles et qu'elle permettra au chien du SCC et à son maître de s'entraîner chaque semaine avec la Section canine. L'établissement de Collins Bay, dans la région de l'Ontario, fait état d'une entente semblable avec la Police provinciale de l'Ontario. Les différentes formules comportant le recours à des chiens détecteurs de drogue sont actuellement à l'essai; entre temps, on encourage les régions à conclure de telles ententes. Elles peuvent s'adresser à la Direction de la technologie, à l'Administration centrale, pour se renseigner sur les façons de faire qui seraient conformes à la Stratégie antidrogue.

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Analyses d'urine - Tous les pénitenciers

D'après les renseignements que nous ont transmis beaucoup d'établissements, le programme d'analyse d'urine s'avère très efficace pour détecter la consommation de drogue et comme facteur de dissuasion. La plupart des établissements du SCC participent au programme de prise aléatoire d'échantillons; chaque mois, ils demandent à jusqu'à 5 % de leurs détenus, choisis au hasard, de fournir un échantillon d'urine. D'après la région de l'Atlantique, on obtient des résultats encore plus probants en procédant à ces tests pendant la fin de semaine plutôt qu'en semaine. Cette région met cette théorie à l'épreuve dans tous ses établissements. De plus, on procède de plus en plus, partout au pays, aux prélèvements d'échantillons d'urine pour des motifs raisonnables et en vertu d'autres articles de la LSCMLC.

Instrumemedkdépistage préliminaire - Région de l'Ontarjg

Le projet pilote de dépistage préliminaire lancé dans la région de l'Ontario est une innovation récente dans le domaine des tests par analyse d'urine. Les établissements de Collins Bay et de Frontenac, de même que le bureau de surveillance de Kingston y participent. À chaque endroit, on fait l'essai de différents appareils de dépistage préliminaire qui incluent, notamment, des produits renommés des compagnies Roche, Syva, Abbott et Biosite.

Le dépistage préliminaire sert strictement à effectuer des tests auprès des détenus qui y consentent et dans un environnement très contrôlé. Chaque échantillon testé sur place est par la suite envoyé au laboratoire de la compagnie NovaMann pour y être vérifié. Aucune sanction disciplinaire n'est imposée sur la foi des résultats du dépistage préliminaire, puisque la loi actuelle l'interdit. En ce moment, le SCC évalue les aspects suivants de ces outils technologiques : a) exactitude, b) facilité d'utilisation, c) rentabilité, d) conséquence de l'utilisation et e) conservation des éléments de preuve. Les outils de dépistage préliminaire ne peuvent pas être utilisés ailleurs parce qu'on n'a pas encore approuvé les changements à apporter au règlement et que les tests doivent se faire dans un milieu contrôlé. Les résultats du projet pilote seront présentés au Comité de direction (automne 1995) qui décidera s'il y a lieu d'en recommander l'utilisation future. Entre temps, on a amorcé des démarches pour faire apporter les modifications législatives nécessaires à l'utilisation de ces appareils; les modifications proposées doivent être présentées au gouvernement d'ici la fin de l'année.

Cet appareil a d'abord été mis à l'essai à l'entrée des véhicules du Centre de réception régional du Québec; on l'a utilisé pendant 90 jours pour détecter la présence de personnes cachées. Les employés ont accueilli favorablement cet outil technologique (le trouvant facile à utiliser et à transporter), mais leur confiance a été ébranlée par un cas où il a donné des résultats faussement positifs. De janvier à avril 1995, on a testé cet appareil à l'établissement de Millhaven pour détecter l'alcool de fabrication clandestine, puisque l'alcool dégage beaucoup de dioxide de carbone.

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L'appareil a permis de détecter beaucoup de manquements aux règles de l'établissement et, comme il ne coûte pas très cher (environ 2 000 $), on a décidé d'étendre le projet pilote; d'ici un an, chaque région sera dotée d'un appareil. À la fin de l'exercice 1995-1996, on analysera les résultats obtenus grâce à cet appareil, et on décidera s'il y a lieu d'en généraliser l'utilisation.

Une autre innovation technologique servant à la détection de la drogue est une solution que l'on vaporise pour déceler la présence de cannabis. Bien que cette méthode ne relève pas de la Stratégie antidrogue nationale, elle est utilisée dans plusieurs établissements des Prairies et a permis de détecter du cannabis dans les locaux servant aux visites familiales privées de même que dans des cellules.

Surveillance des conversations téléphoniques - Région de l'Ontario/Tous les établissements

Le SCC ajoute un dispositif de surveillance qui n'était pas prévu, au départ, dans la Stratégie antidrogue, à son système d'interception des conversations téléphoniques. Grâce à ce système, on espère pouvoir réduire le nombre de transactions illégales de drogue. L'installation de ce modem et du système de surveillance perfectionné est en cours dans les établissements de l'Ontario. Une fois que les petites erreurs de logiciel auront été corrigées, l'installation se poursuivra dans les autres régions, d'ici la fin de l'année financière. Le nouveau système permettra aux établissements de contrôler les entretiens des détenus avec des gens de l'extérieur, de gérer l'utilisation des téléphones (par exemple, les périodes d'accès et la durée des appels) et constituera une banque de données pour les renseignements de sécurité.

CONTACTS AVEC LA POLICE ET RENSEIGNEMENTS DE SÉCURITÉ

Les corps policiers locaux et nationaux de même que les renseignements de sécurité qu'on recueille sont une autre source d'information et d'aide pour les responsables de la détection des drogues au SCC. À l'heure actuelle, on obtient des renseignements de détenus informateurs, de gens de l'extérieur préoccupés par certains problèmes, d'organismes divers et d'autres ministères. Voici quelques exemples d'idées innovatrices décrites par les régions.

• Une excellente sécurité active et les services d'informateurs jouent un rôle important dans l'obtention des renseignements nécessaires pour combattre la drogue et la violence. (Établissement de Mission)

• De concert avec la GRC et Douanes Canada, on dresse des barrages routiers à l'entrée de l'établissement lors d'événements majeurs comme les journées de portes ouvertes. (Établissement de Mission)

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• L'économie souterraine qui existe dans l'établissement est surveillée de près. On a adopté certaines pratiques en usage dans l'État de l'Oregon, par exemple : limiter le montant d'argent que les détenus peuvent dépenser à la cantine, soumettre tous les achats faits par les détenus à un « comité d'examen » et surveiller de près les visiteurs ainsi que les transactions des détenus qui sont des trafiquants notoires. (Établissement de Mission)

• Un nouveau système d'interception téléphonique a été instauré et il a donné de bons résultats jusqu'ici. (Établissement de Mission)

• Les renseignements de sécurité concernant la drogue ne se limitent pas à la simple consommation mais incluent également les activités connexes comme le trafic de la drogue, l'extorsion, l'intimidation, le financement et la complicité pour faire entrer de la drogue dans l'établissement. (Ontario - Instruction régionale)

• On a élaboré un cadre conceptuel qui s'applique aux renseignements de sécurité recueillis et aux stratégies à employer pour combattre la drogue. Ce cadre conceptuel distingue l'infiltration « orchestrée » de l'infiltration « artisanale » de drogue. Les stratégies couramment employées pour enrayer le problème de la drogue (par exemple : les fouilles, les analyses d'urine, la surveillance des visites et les sanctions imposées aux consommateurs) sont raisonnablement efficaces contre l'infiltration « artisanale », c'est-à-dire fortuite. En revanche, les opérations d'infiltration « orchestrées », menées par des trafiquants établis à l'aide d'un réseau de distribution, sont beaucoup plus difficiles à contrer et reposent essentiellement sur l'économie illicite du milieu carcéral. (Province du Manitoba)

• Beaucoup d'établissements affectent des employés à la sécurité interne. On donne suite aux renseignements concernant la drogue, notamment en surveillant les opérations financières des détenus mis en cause. On interdit aux détenus de faire des transactions financières directes entre eux et on surveille les transferts d'argent suspects à des personnes de l'extérieur. (Province de l'Alberta)

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SECTION II

PRÉVENTION

Dans les pages qui suivent, il est question des moyens pris pour empêcher la drogue d'entrer dans les établissements carcéraux et des méthodes utilisées pour prévenir la consommation de drogues chez les détenus.

VISITEURS

En plus des facteurs de dissuasion que constituent les fouilles et les outils technologiques servant à détecter la drogue, le SCC emploie d'autres moyens pour empêcher l'introduction de stupéfiants dans les pénitenciers. Il opère, entre autres, une sélection des visiteurs qui sont autorisés à pénétrer dans les pénitenciers et leur impose certaines règles à l'intérieur des murs. Dans le cadre de la Stratégie nationale antidrogue, on a lancé en avril 1995 une campagne d'information, à l'aide d'une affiche et de dépliants, qui s'adresse aux visiteurs des pénitenciers du SCC et qui vise à décourager le trafic de la drogue. Jusqu'à maintenant, le personnel pénitentiaire a réagi très favorablement à ces outils de communication. Dans un deuxième temps, on tâchera d'évaluer si ces documents retiennent l'intérêt des visiteurs et s'ils ont eu un effet sur leur comportement. De plus, pour compléter la campagne d'information fondée sur les affiches et les dépliants, on entend mettre au point un vidéo à l'intention des visiteurs, qui sera envoyé à tous les établissements au cours de l'automne 1995.

Voici quelques-unes des meilleures pratiques relatives aux visites que les directeurs d'établissement et les responsables de services correctionnels ont suggérées :

• La présentation aux visiteurs d'un vidéo décrivant les conséquences auxquelles s'expose quiconque introduit des objets interdits dans un pénitencier. (Établissement de Mission)

• Pendant les heures de visite, les salles de bain du secteur des visites sont verrouillées. On ne peut y avoir accès qu'avec l'autorisation du personnel. (Beaucoup d'établissements carcéraux)

• Lors d'événements majeurs, on dresse un barrage routier à l'entrée du terrain de l'établissement. Des agents de correction, souvent accompagnés de policiers municipaux, interceptent tous les véhicules et vérifient si le nom des passagers figure sur la liste des visiteurs autorisés. Toute personne dont le nom figure sur la liste des « visiteurs suspects » est dirigée vers un terrain de stationnement séparé, où on lui demande la permission de fouiller le véhicule. Le chien détecteur de drogue est utilisé pour la fouille. (Établissement d'Edmonton)

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• Il est désormais interdit de fumer dans le salon des visiteurs, et aucun paquet de cigarettes n'est permis dans le secteur des visites. Cette règle a été adoptée parce qu'on pensait que les visiteurs dissimulaient de la drogue dans des paquets de cigarettes. (Établissement d'Edmonton)

• On limite les effets personnels qu'un visiteur peut avoir sur lui lorsqu'il entre dans l'établissement. On impose aussi des restrictions à ce que les visiteurs peuvent donner aux détenus, sauf à l'argent qu'ils versent dans leur compte. (Établissement de Drumheller)

• Au moment de réaliser des enquêtes communautaires, beaucoup d'agents de liberté conditionnelle distribuent aux familles des détenus la brochure Pensez-y!, imprimée dans le cadre de la Stratégie antidrogue. (Nombreux bureaux de libération conditionnelle de la région du Québec)

• En plus de distribuer, dans le secteur réservé aux visites, le dépliant Pensez-y! publié dans le cadre de la Stratégie antidrogue, on le distribue les jours consacrés aux activités familiales. (Établissement Pittsburgh)

• Pour endiguer l'importation de drogues, on interdit désormais aux visiteurs d'emporter avec eux leurs effets personnels (dentifrice, savon et autres produits de toilette, par exemple) lors des visites familiales privées. Le contenu de leurs valises est placé dans des sacs fournis par l'établissement et qui contiennent assez d'articles personnels pour la durée de la visite. Les valises des visiteurs sont rangées et leur sont remises à leur départ. En procédant ainsi, on réduit le risque que la drogue soit placée dans les contenants de produits de toilette pour être introduite dans le pénitencier. (Établissement de Springhill - Renseignements tirés de La situation économique des détenus)

• Les renseignements sur les visiteurs sont rendus publics et communiqués aux préposés à la sécurité. Il s'agit, entre autres, de la liste des visiteurs ayant récemment fait l'objet d'une saisie ou d'une arrestation et de ceux qui ont été reconnus coupables d'une infraction au Code criminel au cours des trois ou cinq derniers mois. (Établissement Archambault - Renseignements tirés de l'examen des meilleures pratiques de 1994).

• On appelle systématiquement la GRC chaque fois qu'on trouve de la drogue sur un visiteur ou un détenu (Yukon).

• Des affiches sont placées bien en vue près de l'entrée, dans les centres correctionnels, pour avertir les visiteurs que l'introduction d'objets interdits est une infraction criminelle. (Province de l'Alberta)

• Dans un but de dissuasion, on a placé à l'entrée du pavillon principal une affiche avertissant les visiteurs qu'ils peuvent être fouillés. (Yukon)

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• Les seuls contacts physiques autorisés entre détenus et visiteurs sont des manifestations mineures d'affection au début et à la fin de la visite. Des employés exercent une surveillance dans le secteur des visites, et, si le détenu enfreint le règlement sur les contacts physiques, le visiteur est prié de quitter les lieux. (Province de l'Alberta)

• Lorsque des soupçons pèsent sur un détenu ou un visiteur, on utilise des installations vitrées pour les visites, afin de prévenir l'importation de drogues. (Province de l'Alberta)

• Les visiteurs n'ont pas le droit d'apporter d'effets personnels dans le secteur des visites et ils sont fouillés à l'aide d'un appareil électronique servant à détecter la présence d'armes sur leur personne. À la fin de la période des visites, les détenus sont fouillés à nu. (Province de l'Alberta)

• Les personnes condamnées pour des infractions liées à la drogue au cours des deux dernières années ne sont pas autorisées à rendre visite aux détenus. (Province de la Saskatchewan)

• Lorsqu'on a des motifs raisonnables de croire qu'ils ont de la drogue sur eux, les visiteurs sont fouillés à nu. Tout visiteur qui refuse de plier à cette exigence se voit interdire l'accès au pénitencier. (Province de la Saskatchewan)

DÉTENUS

Bien gérer les détenus et leurs effets permet aussi de faire obstacle à l'entrée, à la consommation et au trafic de la drogue dans les établissements carcéraux. Voici quelques-unes des meilleures pratiques utilisées par rapport aux détenus :

• On impose des restrictions en ce qui concerne le type de vêtements que le détenu peut porter pour les visites (c'est-à-dire qu'on interdit les vêtements amples comme les costumes de jogging). Il devient ainsi plus difficile de dissimuler des objets interdits. (Établissement d'Edmonton)

• Pendant leur incarcération à l'unité de réception (environ 6 semaines), tous les détenus reçoivent des visites avec séparation (derrière une vitre). Leur niveau de risque doit être évalué avant qu'ils ne puissent recevoir des visites-contacts. On prévoit que cette mesure réduira les risques de passage de drogue. (Établissement d'Edmonton)

• On a imposé des limites en ce qui concerne le système de cantine des détenus qui ont diminué de beaucoup la capacité de recourir à la cantine dans le cadre de l'économie souterraine de la drogue. En particulier, aucun détenu ne peut désormais servir à la cantine. De plus, toutes les transactions se faisant désormais sur papier, il n'y a plus d'argent pour le troc. (Établissement d'Edmonton)

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• Les détenus peuvent envoyer peu d'argent à l'extérieur sans prouver l'objet de leurs opérations. (Établissement de Collins Bay)

• Le bureau des finances avertit le surveillant correctionnel lorsqu'un détenu envoie de l'argent à l'extérieur afin de mieux contrôler les comptes des détenus. (Établissement de Bath)

• Les détenus qui ont des antécédents de toxicomanie subissent des analyses d'urine avant leur transfèrement ou leur placement. (Établissement de Rockwood)

• On utilise un registre pour signaler aux membres du personnel les détenus qui risquent le plus d'avoir des problèmes de toxicomanie. (Établissement de Rockwood)

• On conclut des « contrats comportementaux » avec les détenus qui ont besoin d'une surveillance et d'un encadrement intensifs. (Établissement de Rockwood)

• On utilise la structure de l'équipe de gestion des cas pour aider des détenus à régler leurs problèmes de drogue. On permet à tous les membres de l'équipe et à des personnes-ressources, comme des aînés autochtones, de participer à la recherche d'une solution. (Établissement de Rockwood)

• On réexamine la cote de sécurité du détenu lorsque les résultats de l'analyse d'urine servant à dépister la consommation de drogue sont positifs. (Établissement de Rockwood)

• Les agents de liaison surveillent étroitement les sommes versées à la Caisse de bienfaisance des détenus ainsi que l'argent fourni par les détenus pour des achats en gros. On évalue la nécessité et l'objet de chacune des activités de groupe pour déterminer si elles répondent aux besoins des détenus et de l'établissement. On dote chacun des groupes d'une constitution et on limite le plus possible les levées de fonds. La direction ne permettant pas de levées de fonds à long terme ou sans raison précise, elle n'a pas besoin de consacrer beaucoup de ressources à la surveillance de telles activités. Elle ferme les clubs dont le rendement ne lui apparaît pas acceptable. (Établissement de Springhill - tiré de l'étude La situation économique des détenus)

• L'automatisation (listage d'ordinateur) du contrôle des effets personnels des détenus se fait parallèlement à la vérification quotidienne des chambres et des cellules. (Établissement d'Elbow Lake - tiré de l'examen des meilleures pratiques de 1994)

• On contrôle les opérations financières, en particulier pour savoir qui envoie de l'argent à l'extérieur. On surveille ensuite de plus près ces détenus lors des visites et on les soumet à une fouille à nu si nécessaire. (Yukon)

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• Les équipes qui travaillent dans la cour extérieure enlèvent leurs vêtements d'extérieur avant d'entrer dans l'immeuble principal. Ils ont donc plus de difficulté à introduire des drogues lancées par-dessus la clôture ou acquises lors de travaux effectués à l'extérieur de la prison. (Yukon)

• On surveille de près la quantité d'articles de la cantine que possèdent les détenus. Un détenu qui en accumule de grandes quantités ou qui n'en a pas du tout est habituellement impliqué dans le commerce de la drogue. (Yukon)

• Les mesures de répression visent principalement les programmes de visites et les équipes de détenus qui travaillent à l'extérieur, soit les activités jugées les plus propices à l'introduction de drogue dans des établissements à sécurité moyenne et à sécurité maximale. On restreint les contacts des détenus avec des gens de l'extérieur, et le personnel veille particulièrement à éviter les livraisons de drogue. On procède à des fouilles aléatoires au moment du retour à l'établissement. (Province de l'Alberta)

• On surveille davantage les détenus ayant des antécédents connus de consommation de drogue. (Province de la Saskatchewan)

• On explique les répercussions de la consommation illégale de drogue à tous les détenus au moment de leur admission. (Province de la Saskatchewan)

PROGRAMMES

La programmation est un autre volet important de la stratégie de prévention du SCC. Ainsi, la région du Pacifique a lancé un projet visant à faire le lien entre les programmes offerts aux détenus et les mesures d'interdiction de la drogue. Elle le fera connaître aux autres régions à l'été de 1995.

Les programmes nationaux de traitement des toxicomanies forment la majorité des programmes du SCC, et on incite tous les établissements à les mettre en oeuvre. Voici une brève description de ces programmes :

Parlons franchement de l'alcool et des drogues

Il s'agit d'une séance d'information d'une demi-journée sur la toxicomanie, qui est conçue à l'intention des détenus nouvellement admis. On veut les amener à réfléchir à l'influence qu'a eue la consommation d'alcool et de drogue, la leur ou celle de leurs proches, sur leur vie. Ils peuvent alors réévaluer la situation et prendre des décisions sur leur avenir. (Programme mis en oeuvre dans tous les centres de réception)

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L'alcool, les drogues et le choix personnel

Ce programme d'information sur les drogues et l'alcool compte neuf séances de trois heures. Il vise essentiellement à sensibiliser les participants aux coûts de la toxicomanie, tant pour eux-mêmes que pour la société. Destiné aux délinquants qui ont des problèmes légers de toxicomanie, il a pour objet de les amener à modifier leur attitude et leur comportement à l'égard des drogues. (La mise en oeuvre intégrale doit débuter au cours du présent exercice)

Programme prélibératoire pour détenus toxicomanes (PPDT)

Ce programme de traitement très poussé vise à répondre aux besoins des délinquants qui ont des problèmes graves de toxicomanie. Il comporte 26 séances d'une demi-journée et se fonde sur une approche cognitivo-comportementale. Il vise à munir les délinquants des compétences de base dont ils auront besoin pour résister à la tentation de prendre des drogues ou de l'alcool dans certaines situations. (Programme mis en oeuvre dans presque tous les établissements)

Programme pour toxicomanes purgeant une peine de longue durée

Ce programme s'apparente au précédent, mais il s'adresse aux détenus condamnés à de longues peines. Contrairement au PPDT, il ne vise pas à préparer les délinquants à une libération imminente mais plutôt à leur faire acquérir et conserver des compétences à l'intérieur de l'établissement. (Programme offert dans presque tous les établissements)

Choix : Programme de traitement, de prévention de la rechute et de suivi dans la collectivité

Ce programme cognitivo-comportemental s'apparente au PPDT, mais il s'adresse aux délinquants qui viennent d'être libérés. Il comporte deux grands volets. Les délinquants suivent d'abord dix séances d'une demi-journée afin d'acquérir les compétences de base dont ils ont besoin pour faire face à des situations très risquées dans la collectivité, puis ils participent à des séances hebdomadaires d'entretien pendant trois mois. (Programme offert dans de nombreux centres communautaires)

Programmes intensifs

On travaille actuellement à la conception et à la mise en oeuvre de programmes intensifs pour les délinquants. On évalue ceux qui existent déjà et on procède à une vaste consultation auprès des intervenants dans le domaine du traitement des toxicomanies. On prévoit mettre la dernière main à un programme-cadre pour ce genre d'intervention au cours de l'exercice 1995-1996.

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Programmes pour les autochtones

Le programme de prétraitement des toxicomanies des délinquants autochtones a été conçu essentiellement à l'intention de ceux qui s'apprêtent à être mis en liberté et placés dans un centre de traitement. Ce programme est offert en permanence, et on forme régulièrement les intervenants qui seront chargés de le donner.

Voici quelques autres suggestions de pratiques intéressantes qui viennent s'ajouter aux programmes nationaux :

• On conclut des « contrats comportementaux » pour inciter les détenus à prendre part aux programmes de traitement des toxicomanies. (Établissement d'Edmonton)

• Programme de prévention de la rechute du centre Oskana. (Centre Oskana - tiré de l'examen des meilleures pratiques de 1994)

• Specialized Recovery Halfway House Halfway Back Concept. (Bureau de district de Vancouver - tiré de l'examen des meilleures pratiques de 1994)

• Le SCC doit inciter les détenus à participer davantage aux programmes offerts en soirée pour optimiser l'utilisation du temps, des locaux et des ressources et pour combattre l'ennui et l'oisiveté. (Recommandation tirée de l'Examen de la politique relative à la Stratégie antidrogue du SCC).

• Renseigner tous les détenus sur les maladies transmissibles, en particulier sur l'utilisation des seringues et les toxicomanies. (Province de la Saskatchewan)

GESTION

D'autres approches de gestion interne ont permis de faire obstacle à l'entrée, à la consommation et au trafic de la drogue dans les établissements carcéraux :

• On examine la possibilité que l'agent de sécurité préventive de l'établissement (ASPE) relève du coordonnateur de la gestion des cas (CGC), car ce dernier pourrait obtenir des renseignements de première main sur les activités des détenus, par l'entremise de l'équipe de gestion des cas. On s'apprête à nommer une deuxième employée de soutien. (Établissement de Bath)

• La GRC donne au personnel une formation sur les drogues. Cette formation ne porte pas sur les effets que les drogues peuvent avoir, mais sur les noms qu'elles peuvent porter, les pratiques de dissimulation observées par les policiers et les modes de distribution des narcotrafiquants. (Centre psychiatrique régional des Prairies)

• On favorise le rassemblement de renseignements sur la sécurité préventive. (Établissement de Rockwood)

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• On demande aux policiers locaux de donner des renseignements aux membres du personnel au cours des séances de formation. (Établissement de Rockwood)

• Les policiers municipaux ont convenu récemment de donner une série d'ateliers sur les drogues au personnel. (Établissement d'Edmonton)

• On a eu énormément de succès en informant clairement des avocats qu'on était au courant des transactions douteuses qu'ils faisaient au nom de leurs clients. Cette mesure a contribué à réduire la fréquence de tels agissements. (Établissement de Springhill - tiré de l'étude La situation économique des détenus, parue en 1994)

• Le SCC devrait porter des accusations en vertu du Code criminel contre les détenus et les visiteurs pris en flagrant délit de possession ou de trafic de drogues. (Recommandation tirée de l'Examen de la politique relative à la Stratégie antidrogue)

• Charger des agents de liaison régionaux du SCC travaillant dans le domaine des drogues de collaborer plus étroitement avec les policiers locaux. (Recommandation tirée de l'Examen de la politique relative à la Stratégie antidrogue)

• On affiche, dans le périmètre de l'établissement, des avis indiquant aux visiteurs qu'ils seront accusés d'intrusion si on les trouve sur les lieux. (Recommandation tirée de l'Examen de la politique relative à la Stratégie antidrogue)

• En plus de procéder à des analyses d'urine et de recueillir de l'information sur la sécurité préventive, on s'efforce de bien connaître les détenus. (Yukon)

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SECTION III

CONSÉQUENCES

Les conséquences auxquelles font face les détenus pris en flagrant délit de consommation, de possession ou de trafic de drogues se répartissent en deux grandes catégories. En général, il s'agit de conséquences administratives qui visent à maintenir la sécurité de l'établissement. En principe, la procédure disciplinaire du SCC ne repose pas sur la punition. On peut cependant imposer des sanctions disciplinaires dans les cas où la procédure officielle est appliquée. La Directive du Commissaire n° 580 et la Loi surie système correctionnel et la mise en liberté sous condition exposent les raisons pour lesquelles des accusations d'infraction disciplinaire peuvent être portées et les sanctions qui peuvent être imposées. Les sanctions disciplinaires se limitent à la suppression de privilèges d'ordre récréatif qui n'empêchent pas le détenu d'atteindre les objectifs de son plan correctionnel.

Voici quelques-unes des meilleures pratiques qui concernent les visites, les transfèrements et le dépôt d'accusations :

VISITES

• Les visiteurs qui sont pris à passer de la drogue ou qui ont enfreint d'autres règlements du SCC au sujet des objets interdits se voient refuser l'accès aux établissements du SCC pendant au plus deux ans, et leur cas est réexaminé tous les six mois.(De nombreux établissements)

• Les détenus qui n'ont pas droit à des visites-contacts ne peuvent recevoir de visites familiales privées ni assister à des événements auxquels sont invités des visiteurs de l'extérieur. (Établissement d'Edmonton)

• Les détenus dont les analyses d'urine s'avèrent positives n'ont pas droit à des visites-contacts. Cette sanction administrative a un effet dissuasif sur les consommateurs de drogue. (Établissement de Drumheller)

TRANSFÈREMENTS

• Les détenus sont transférés à des établissements d'un niveau de sécurité supérieur lorsqu'ils sont pris en flagrant délit de possession de drogue. (Établissement de Bath)

• On place dans la même unité de l'établissement tous les détenus qui se livrent au trafic de stupéfiants afin de les surveiller de plus près. (Établissement d'Elbow Lake)

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• À la deuxième infraction disciplinaire, le détenu perd sa cellule dans la population générale et doit attendre qu'une autre cellule se libère. À la troisième infraction, on envisage son transfèrement à un établissement d'un niveau de sécurité supérieur. (Pénitencier de la Saskatchewan)

• On transfère les détenus trouvés en possession de drogue à des endroits moins intéressants sur le plan des privilèges. (Yukon)

• On augmente la cote de sécurité des détenus trouvés en possession de drogue. (Yukon)

• Les délinquants reconnus coupables d'infractions disciplinaires pour consommation ou possession de drogue sont généralement envoyés dans une unité d'isolement et exclus du programme de visites pendant un certain temps. S'ils récidivent, ils sont transférés dans des établissements d'un niveau de sécurité supérieur. (Province de l'Alberta)

• Les détenus dont un échantillon d'urine s'avère positif sont mis en isolement. (Pénitencier de la Saskatchewan)

ACCUSATIONS

• On applique systématiquement la procédure disciplinaire et les sanctions. (De nombreux établissements)

• On traduit devant un tribunal de l'extérieur les détenus et les visiteurs pris à passer de la drogue. (De nombreux établissements)

• On sensibilise les présidents de l'extérieur aux répercussions de la procédure disciplinaire sur le programme d'analyse d'urine. (Établissement de Donnacona)

• Nous avons eu beaucoup de succès à fonder certaines décisions administratives sur les résultats des analyses d'urine : restriction des visites, réduction de la rémunération et refus de recommander le transfèrement ou la libération conditionnelle. Cette façon de procéder est conforme à l'instruction régionale en vigueur actuellement en Ontario. (Établissement de Collins Bay)

• Lorsque la quantité de drogue trouvée est importante, nous traduisons le détenu devant un tribunal de l'extérieur et les poursuites intentées jusqu'ici ont porté fruit.(Établissement de Mission)

• La région de l'Ontario a élaboré une stratégie d'application des sanctions administratives aux détenus ayant des activités liées à la drogue. Le chef d'unité avise notamment les intéressés à l'aide de formules standard de la nature des activités observées et des conséquences de leur conduite. (Ontario - Instruction régionale)

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• Lorsqu'un détenu est accusé aux termes des alinéas 40k) ou l), on examine d'office les opérations faites dans son compte, notamment celles de la cantine. (Ontario - Instruction régionale)

• Les détenus qui refusent de fournir un échantillon d'urine devraient être passibles des mêmes sanctions disciplinaires que ceux qui obtiennent des résultats positifs à l'analyse d'urine. (Recommandation tirée de l'Examen de la politique relative à la Stratégie antidrogue)

• Chaque fois qu'un détenu est trouvé en possession de drogue à la suite d'une visite, on envoie un rapport à la GRC pour que des accusations puissent être portées en vertu de la Loi sur les stupéfiants. Souvent, on interdit au visiteur de revenir pour une certaine période et on restreint aussi les autres visites pendant un certain temps. (Yukon)

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CONCLUSIONS

La Stratégie nationale antidrogue doit reposer à la fois sur la prévention, la détection et les sanctions pour que le SCC puisse atteindre ses objectifs. Chacun de ces éléments a la même importance pour réduire parallèlement l'offre et la demande de drogue.

Grâce à des mesures de détection structurées, en particulier celles qui font l'objet de projets pilotes nationaux, les établissements carcéraux canadiens peuvent tirer parti des dernières innovations technologiques. En plus d'améliorer notre capacité de détection, ces outils de pointe ont un effet dissuasif sur les détenus et leurs visiteurs.

Dans une optique de prévention, le traitement doit être offert dès le début de l'incarcération et céder le pas progressivement à la détection et aux sanctions si le délinquant poursuit ses activités liées à la drogue. Il faut appliquer avec cohérence et équité d'autres stratégies de prévention axées sur les visiteurs ainsi que nos propres méthodes de gestion.

En ce qui concerne les conséquences, la politique et les dispositions législatives actuelles fournissent aux directeurs d'établissement les outils dont ils ont besoin pour gérer leur établissement. Il conviendrait de veiller, entre autres, à ce que les sanctions imposées aux détenus et à leurs visiteurs impliqués dans des activités liées à la drogue soient appliquées avec plus d'équité et de cohérence. Fait intéressant, même si les détenus se voient souvent rappeler que la consommation de drogue risque fort d'avoir des conséquences fâcheuses (par exemple des recommandations défavorables en ce qui concerne la libération conditionnelle ou la libération anticipée), la plupart d'entre eux semblent malheureusement croire qu'ils ne se feront tout simplement pas prendre.

Les membres du personnel du SCC ont proposé que, en plus de mettre en oeuvre les pratiques envisagées à l'heure actuelle, on améliore la Stratégie antidrogue dans deux autres grands domaines : la sécurité préventive et la formation du personnel. Ils sont nombreux à dire que les ressources consacrées à la sécurité préventive sont nettement insuffisantes. Si l'on veut atteindre les objectifs de la Stratégie antidrogue et mener un combat efficace contre le trafic de stupéfiants, il faudra accorder beaucoup plus d'importance à ce secteur et accroître son effectif. A l'heure actuelle, l'employée de soutien arrive tout juste à répondre aux exigences courantes, et encore, à la condition de recevoir l'aide de l'agent de sécurité préventive. En fait, les deux postes s'en trouvent affaiblis, et il est irréaliste de penser qu'on pourra, dans ces conditions, consacrer un surplus d'efforts à une stratégie de ce genre.

La revitalisation de la sécurité préventive fait partie des objectifs de la Stratégie antidrogue. On a déjà défini plus clairement le rôle et les principes de cette fonction. Les employés peuvent également s'attendre à ce que les directeurs d'établissement réexaminent cette fonction et apportent au Système de gestion des détenus (SGD) des améliorations qui simplifieront leur travail dans le domaine de la sécurité préventive.

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On considère également qu'il est très important d'améliorer la formation du personnel. L'application de la Stratégie antidrogue serait facilitée si les employés actuels et les recrues recevaient de la formation sur les effets, le contrôle et la détection des drogues. On suggère notamment d'ajouter un module plus complet sur la drogue à la formation initiale des agents de correction. Il coûterait cher de former l'ensemble du personnel actuel, mais il serait bon de donner un complément de formation à certains employés, par exemple à ceux qui s'occupent des visites et de la correspondance. D'ailleurs, la formation du personnel figure parmi les objectifs de la Stratégie nationale. On s'efforcera d'améliorer le programme de formation actuel des agents de correction et de compléter la formation des autres employés.

Bref, il ressort clairement que les services correctionnels canadiens regorgent d'idées et de solutions pratiques à proposer pour combattre le fléau de la drogue. Nous avons souvent tendance à nous tourner vers nos homologues américains pour trouver de bonnes solutions, mais le contenu très riche du rapport que voici nous montre qu'il suffit bien souvent de faire le tour de notre propre jardin pour découvrir, chez nous et à portée de la main, les meilleures pratiques.

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