annales du service des antiquites de l'egypte -10
DESCRIPTION
ANNALES DU SERVICE DES ANTIQUITES DE L'EGYPTETRANSCRIPT
ANNALES
DU SERVICE DES ANTIQUITES
DE L'EGYPTE
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Tv,<^ ^e^- AViAtrtfy^r^i
SERVICE DES ANTIQUITES DE L'EGYPTE
ANNALES
DU SERVICE DES ANTIQUITES
DE L'EGYPTE
TOME X
LE CAIRE
IMPRIMERIE DE L'INSTITUT FRANGAIS
D'ARCHEOLOGIE ORIENTALE
M DCCCC X
SI
110
6178273o « -S^^
ANNALES
DU SERVICE DES ANTIQUITES
DE L'EGYPTE.
--5j*C--
SUITE
DE LA NOTE SUR UN TEMPLE MYST^RIEUX
QUI EXISTERAIT DANS LE DESERT
A LOUEST DU SAID
PAR
M. GASTON MASPERO.
J'ai public il y a huitans, dansces Annales^^\ quolques documents relatifs
a un temple qui existerait a I'ouest du Nil, dans le desert de Nubie, a la
hauteur d'Amada ou d'Ibsamboul. Je montrais que la tradition en ^tait
d4ja fort ancienne et qu'eile se rattachait a des notions mythologiques
connues : depuis lors un fait s'est pass^ qui prouve combien elle reste vivace,
et avec quelle facility les Europ^ens eux-m^mes se laissent aller a la croire
vraie.
En Janvier 1906, M. Breasted I'entendit raconter tandis qu'il ^tait a
Ibsamboul, et il apprit en m^me temps que plusieurs voyageurs s'etaient
lanc(5s a la recherche du temple, mais sans r^ussir a i'approcher. ttUn
« indigene me dit que M. iVIaspero prit huit chameaux, il y a beaucoup
ttd'ann^es de cela, et qu'il battit le desert pendant trois jours en poursuite
Kvaine de ce temple fabuleux. Je n'ai jamais demands a M. Maspero ce
'"' G. Maspero, Sur Vexistence d'un Temple mysleneux, dans les Annates du Ser-
vice, I. II, p. 1 46-1 53.
Aimales du Service, 1909. *
I
[2]-2-
nqu'il y avail de vrai dans celle histoire. En tout cas, un des villageois s'ap-
« proclia (le moi pour rt5pondre aux questions que je leur faisais poser, et
fcil m'assura qu'il avait d^couvert cc tempic depuis i'expedition de M. Mas-
wpero, et qu'il pouvait m'y conduire. Engageant done le nombre de cha-
Rineaux ndcessaires, je piquai droit dans le d(5sert avec cet homme, un
nbeau matin, r^solu a voir le temple fant6me. Dans une exploration de cc
t genre, on ne devrait jamais oublier ([ue les naturels de la Nubie appli-
«quent le lerme birbSli « temples, a toute espece de constructions; ils vont
(fjusqu'a appeler biMli une niche ou unc tombe ordinaire creusee dans
(rune paroi de rocher. Nous enfd&mes un ouady a un quart de mille au
«sud du temple du Soleil, puis nous abandonnAmes le Nil, et nous mar-
wcbAmes dans la direction du nord-ouest I'espace de vingt minutes apres
« avoir escalade le plateau. A ce point nous tourn^mes au nord et nous cbe-
(tminlimes dans le desert I'espace de deux heures, en nous (5cartant du Nil
wsous un angle de 45°. Mon guide m'indiqua alors quelque chose qui, je
wdois I'avouer, ressemblait singulierement a un (Edifice a moiti^ enseveli
Ksous le sable, dans la direction du nord, ot je poussai all^grement devant
Rmoi pour I'examiner de plus pres, curieux de savoir ce qu'^tait ce sanc-
wtuaire myst(5rieux du d(5scrt. A mesure que nous approchions, le pr^tendu
« edifice se resolut en une masse de roche isolee qui jaillissait brusque-
re ment du sable, et que per(jaient de part en part deux ouvertures h travers
(tlesqucUes on apercevait dislinctement Jes coUines de I'horizon lointain.
« Une de ces ouvertures ressemble beaucoup a une porte, wet, pour com-
npleter I'illusion, un des c6tt5s est convert de nombreux dessins prebis-
wloriques— deux bateaux, deux girafes, deux autruches, une quantitc de
« petits animaux— qu'un indigene peut prendre aisemcnt pour de I't^criture
whieroglypbi([ue. On ne saurait douter que cette curieuse formation natu-
srelle et les dessins qui la recouvrent n'aient donn& naissance a la legende
frdu temple qui existe dans le d(5sert derri^re Abousimbel'". v
J'ai d(5ja montre, dans la note a laquelle je faisais allusion plus haul, que
loule la Haute-Egypte et toute la Nubie, d'Esn(5h a Ouady Halfaii, est per-
suad^e de I'existence de ce temple. Le paysan qui conduisit M. Breasted
s'imaginait I'avoir d^couvert, mais ce n'est pas son rocher perc^ qui a donn(5
<' G. H. Bbeasted, The Temples of Lower Nubia, 1906, I. I, p. 35-36.
- 3 - [3]
naissance n la i^gende : il a appliqui^ a celui-ci I'histoire qui court depuis
des silkies dans ces contrees, et dont la variiinte la plus ancienne suppose
un temple r^el. Quoi qu'il en soil, je puis assurer M. Breasted que je n'ai
jamais enlrepris I'expedition un peu vaine dont son guide lui parlait, ce
qui ne veut pas dire quelle n'ait pas eu lieu. L'inspecteur d'Edfou, Moham-
med Effendi Mahmoud, I'accomplit il y a dix-sept ans par ordre de M. de
Morgan. Ha bien voulu m'adresser, a la dale du uS Janvier i 907, unc leltre
par laquelle il m'informait des circonslances dans lesquelles elle cut lieu.
«En 189.3, un des habitants du village de Koubbania, district d'Assouan,
ftinforma M. de Morgan, alors directeur du Service des Antiquites, que,
«dix ann(5es auparavant, son esclave n^gre s'enfuit de chez lui. 11 le chercha
irdans le desert de I'Ouest, et il apercut, aprcs deux jours de voyage, un
rt petit temple bati en pierre et point de couleurs vives. II rentra alors chez
r?lui, pria ses parents de I'accompagner, et, tons ensemble, ils parlirent a
ctla recherche du temple, mais ils ne reussirent pas a le trouver de nou-
« veau. M. de Morgan ayant appris le fait, chargea l'inspecteur d'Edfou d'en
-? verifier I'exactitude. 11 partil done avec d'autres personnes sur des cha-
•^meaux de Koubbania, et, poussant toujours avant, il fi nit par atteindre
frle mont El F(5ra a soixanfe-dix kilometres du Nil; il I'explora pendant
ftquatre jours sans r^sultat, puis il regagna la vallee par Ramadi, n'ayant
-5 point rencontr(5 le temple en question (". -n
'' Voici ie lexte arabe de cetle lettre qui porte Je n° iit au i-cgislre de 1907 :
JL^I ^w« o«-^t^ j , ;-^
1 ^L^^^ (^^ ^.^^..^m v^-'^ "^^^j 'is^ f'^'^r' JCLm* i xsl fij^ijuM ^,\^ I
X 1 ;.b jm_.« vt-'' (J^ ^\y-i-^ »_Si£ ^i\j gj'-JI iiJl-> d^-S *Jl ti^ (j'>^' 'tT^- *^'-?^' *ff^'-'
Os.<.JO< O-jiLii ^j^y^\^ ^Ly> u\ Oou »;»>« L^l i) tXyiJ\ J^ i XftXe 'ii-^ilS f^yii ii\.iy^\
9^s^^^ A^jLst ,^*~^ i>ok.) t^djj ^Lfj ^uX^^ ^ Cr4^' ^^ ^3 ^>^U U^^' ^^ T^ • id"^ •\:A'^
i>vJ^ Ok^.^?; w*^ .•<» lA'f 1*3^1 i^^^Ji JuX) A^^U j-«l (^'v.^^^ (£j ^~>».l! V^-^^ '^^ {^
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O^^oLil I Jv-i4 4^-j liS U% li-ae {jiUJl
1
.
I
[ft] - a -
C'est, on le voil, une histoiredu genre deceHequ'AhmedEffendi N^guib
m'avait conlt^e en 1900 : un homme de Koubbani(5h est oblige par une
cause forluite de voyager dans le dt^sert, et il y rencontre des ruines anti-
ques qu'il ne peut plus retrouver par la suite, si assidiiment (ju'il les chorche.
Le souvenir de la course entreprise en 1 898 a ili transf(5r(5 de M. de Morgan
a moi : il passera , je n'en doule pas, a mon successeur, et aussi longtemps
que la It^gende subsistera, on alTirmera aux voyageurs que le directeur des
Antiquit^s est parti comme les autres a la recherche de la ville inlrouvable,
et que, pas plus que les autres, il ne I'a trouv^e.
G. Maspero.
NOTES DE VOYAGEPA It
M. GASTON MASPERO.
IV
Sur Ic montant sud de la face est de ia grande porta d'entree du
temple de Ralabcheh, deux inscriptions coptes ont et(5 raises au jour pen-
dant les derniers travaux de restauration. Elles sont superpos^es Tune a
i'autre, et s(5par^es par une croix de la forme latine f. Elles ont ^te
tracees a la pointe par un ouvrier maladroit,peut-etre par I'liomme meme
dont elles nous rappellent le souvenir : les lettres sont claires mais rapidcs,
et les iignes sont irregulieres. Gelle d'en haut se lit :
ANOKnAYAOc npecBYTepoc
TA2C1^XHX MneiMA
NGjopn
«Moi, Paul, pretre, j'ai pri^ en ce lieu pour la premiere foisw : une
grosse croix grecque "h, egale en hauteur aux trois Iignes, est grav^e assez
profondement sur la droite. La seconde inscription est ainsi con^ue :
Tc A.NOKn^Y-'^oc (^g{g^
xpc npecBYTCpoc
A TAoycozncTxypoc
cS MniMXNUjopn
ct J.-Christ, a-cd! — Moi, Paul, le pretre, j'ai dress^ la Croix en ce
lieu pour la premiere fois!» Une petite croix grecque est gravee sur la
droite, a la hauteur de la seconde ligne.
Le pretre Paul ne m'est pas connu d'ailleurs, et j'ai cherche son nom
vainement dans le reste du temple. Si Ton en croit ses inscriptions, il joua
dans Talmis le meme role que I'ev^que Theodore a Philas : ii fut le premier
[2] - 6 -
a y dresser la Ciroix el a yprior scion Ic rite cliretien. Rien nc nous dil a
(jiiclle epocjuc 11 Ic fit, mais on pent croire que ce fut vers la fin du riNgne
de Jiislinien, apres que la chute de rcmpire blemmye cut ouvcrl ofliciel-
lemenl la Nubie au cliristianisme. L'eglise daterail en ce cas de la fin du
vi'si^cle, el c'est bien a celle ^poque que nous ram^ne le style des pein-
lures donl on voit les traces sur lo mur du pronaos.
Les deux inscriptions offrent, la premiere surement, la seconde avec
doute et en surcharge, une particularite graramaticale curieuse, ce temps
en —X2— , —2 — , d<5rive de , liar, dont on a signals tant d'e.vemples
depuis quelques anuses "'. II sembie s'(5tre conserve dans le dialecle de
Nubie, ou du moins dans le dialecte que le pr6tre Paul employait avec le
pr^fixc en ta, mais pour le passed. On remarquera dans la seconde inscrip-
tion que le graveur avait d'aljord oubii(5 le a hori, et (ju'il I'a relabli ensuitc
en plus petit cntre les Ictlres : c'est done bien le temps en — z- que le
pretre Paul voulait employer.
Comme je regardais la paroi nord du vestibule du petit spikis de
Beit-Oualli, M. Barsanti appela men attention sur un cartouche (pii liii
paraissait avoir ^t^ grav6 en surcharge sur un cartouche plus ancien. II
croyait y voir, cntre —— du premier pr^nom de Ramsi^s 11 ( © "j ^ ^^ et
le has du cartouche V J . un signe -^: Ramses 11 aurait usurpe un
monument de f © ^ "^ 1, Nibmaouriya Amcnothes HI. Verification faile,
il n'y a pas de -^ ecliappe a la destruction d'un cartouche ant(5rieur, mais la
saillie dc la pierre comprise cntre -^ ct le has V^ J de I'enroulement ^""^
donnc Timpression du signe "^^ ct explique la lecture de Barsanti. Tou-
tefois un point ressortit de cet examen : les deux cartouches de Ramses II,
places en a vant de la t^tc du soiivcrain , en contrc-bas du reste dc {'inscription
,
sent d'un ciseau moins precis que ic reste, ct ils occupent la place de deux
'"' L. Stern, die Koptische Apokalypse des Sophonias, dans la Zeitschrift, i886,
p. i3a, cf. en dernier lieu Erman, Grammattsches , dans la Zeitschrift, 1907, I. XLIV,
p. 1 13-ll3.
- 7 - [3]
cartouches antdrieurs. Celle observation m'amena a ctudier la technique
du monument plus attentivement que je ne i'avais fait jusqu'alors.
11 m'a paru que les deux cot^s du vestibule n'etaient ni de la m^mcexecution ni du m^me temps. Sur le cote nord, en commencant pr^s de
la paroi du sp^os, les trois premiers tableaux et une partie du quatri^me
ont leurs legendes sculpt^es en un relief aussi fort que celui des sculptures;
le reste des representations a ses inscriptions incis(5es en creux dans le
rocher. De plus, il semble que, dans les premiers tableaux, les figures des
barbares ont (5t^ alter^es en partie pour transformer des Libyens en Asia-
tiques. Au contraire, la paroi sud est tout enti^re d'une seule venue, et les
inscriptions y sont incisees en creux uniform(5ment. D'autre part, sur la
facade, les deux petites portes qui flanquent la baie principale ont ^te pra-
tiqu^es apres coup, lorsque la paroi rocheuse etail d^ja decoree : on voyait
a la place de chacune d'elles un tableau repr(5sentant le roi en adoration
a droite devant un Horus, a gauche devant un Amon, dent les portions
subsistantes ont ^te stuqu^es puis recouvertes de legendes. A I'interieur du
speos, la decoration des deux cbambres ne semble pas avoir et6 modifiee.
Si Ton se demande a quelle epoque ces remaniements eurent lieu, les
cartouches nous prouvent que ce fut sous Ramses II, de preference dans le
temps oil celui-ci avait son prenom simple (©"fP^^ j|°"H®1ii ""^'
Ouasimariya, mais aussi, en quelques endroits, lorsqu'il avait deja pris
son prenom complet ( ®^ P 5^ f^ , Ouasimariya satpenrtya. L'indication
la plus precise a ce sujet se trouve aux deux portes laterales 011, tandis
que les inscriptions du montant offrent la forme Ouasimariya gravee sur
les figures mutil^es d'Amon et d'llorus , celles de la feuillure ont la forme
Ouasimariya satpenriya. On en arrive done a penser que le monument
de Beit-Oualli fut execute pour la plus grande partie pendant la periode
initiale d'activit^ de Ramses II, celle ou il r(5gnait en commun avec
Sdtoui I", mais complete dans les premieres ann^es oii il regna seul avec
le cartouche developp^. Le style des figures confirme ces conclusions : il
semble que, dans certains endroits, le roi et les dieux aient le profil de
Setoui plutot que celui de Ramses. Si mes yeux ne m'ont pas tromp^ et
que Setoui 1" ait etd vraiment repr^sent^ dans ces endroits, les cartouches
que Ramses II a surcharges auraient (5te ceux de son propre pere.
[4] _ 8 -
Pour en linir, jc clirai que, selon loulc apparence, lo projel thi speos
aurait et^ con^u el I'extSculion commencee sous Ic rogue commun de
Stitoui I" et de Ramses II, probablement lors de ia course que Ramses II
lit en Nubie pen apres son association au Irone. S(5tout I" aurait etc rcpre-
sentt5 a cole de son fds el pcut-etre la paroi nord du vestibule lui (5lait-clle
r(5serv6e, mais il mourut avanl qu'elle Ml achevee et Ramses II se I'appro-
pria. Lc lout devait etre termini dans i'an V, car on ne rencontre aucunc
allusion a la {juerre d'alors conlre les Khalis : Ics Syriens figures sur la
paroi nord doivcnt etre ceux qu'il battit en I'an II ou en I'an IV.
VI
La chaussee qui commence en avanl du pylonc du temple de Dakkeb , et
qui se prolongeait naguere assez loin vers le nord a travers le village, est
composee de ddbris antiques. Le 6 Janvier igoy, mo trouvant sur les lieux
avec M. Barsanli, je fis venir quehjues-uns des ouvriers qui travaillaient
au temple, el je lour ordonnai de dogager les premieres piorros. Je consla-
iai aussilot que la route etail hordee de cbaque cole par des fragments de
piliers carr6s ol d'arcbilraves en gr^s du pays, mais que rinlervalle enlre
ces deux paremenls avail el^ bourre avec des tambours do colonnes poly-
gonales, ^galement en gr^s, sur lesqucls avail eto plac6 un pavd en dalles
de gr^s non decor^es, empruntees aux fondations d'un (Edifice. Le ywyY
tout provenail (5videmment dos mines d'un temple anterieur a A}.:.
celui d'Ergamene. ^J^
Les colonnes (5laient a seize pans, avec les qualre bandes syme- \^^triciues dont une seule, celle qui etail tourn<''e vers le- debors,
portait une inscription : elles mesuraient de o m. 88 cent, a
m. (ja cent, de diamc^tre. Sur deux fragments qui so rajuslenl
on lit : (—
)
sur un autre, le dcbul du nom d'Horus : ('—•) 'U
')T^'""'' "" qualriiime (^•) j \, onfin sur le cincjniome («
sur un Iroisiome
CO (1
-9-[5]
ui nous ramene an refjne dc Thoutmosis III. Lcs piliers mesiiraienl de
o m. (JO cent, a o m. go cent, de cote, el les fragments qui restent d'eux
portaient les scenes ordinaires du roi embrasse par les divinites locales. Onlit sur I'un d'eux en gros caracteres (— ) ^, nous montrant que Ic dieu
designe est I'Horus de Baoukit, sur un autre le debut d'une legende royale
(^-•) T|, sur un troisieme, les I6gendes plac(jes
ZZ au-dessus d'une scene (•—•)
'^i La bauteur des architraves etait de
m. 68 cent, en moyenne : il y avait, sur I'un
des fragments qui furent ramen& au jour : (—*)
^^
<
mw
[6] -10-
no rcsle plus ([u'unc corne el un bout de sceptre [, puis Satit, dame
d'Elephantine, qui a disparu complelemcnt, ct
dcvanleux, le roi ieur presentanl ce (jui parail elre
un autei cnllamm(5 J, etde (jui la tele seule subsisle
coiffee d'une lahiih collante devant laquelle se dresse
une seule uraeus. L'arlisle lui a donne un nez ca-
mard, un menton en relrail el de grosses levres
^ J ^ J T^ saillanles, bref, un type a demi negroidc, assez
semblable a celui de Tabarkou, sur la tele en granit
noir du Mus<5e du Caire. Je ne me rappellc pas avoir vu ailleurs Ic prenom
de Kasbta. La lecture n'en est pas enti^rement certaine, par la negligence
du graveur : il m'a paru devoir se lire Mavara avec un .c=, mais il pourrail
elre interpreted Maira avec un s=t.. Comme, jusqu'a pr(5sent, nous n'avons
aucun indice de I'exislence d'un second Kasbta, c'esl sans doule le Kasbla
dont les carloucbes onl iii marteles sur lanl de monuments.
VllI
Acbcle a Edfou, le i3 Janvier i goy, une statuette en calcaire, trouvee
dans le sehahh, au sud du {jrand temple. Eile represenle un bomme
accroupi, les genoux au menton el les mains croisdes a plat sur les genoux.
Elle mesure o m. /12 cent, de bauteur. En avant, sur la face ext(5rieure
des jambes, elle porta une inscription en cinq lignes borizonlales :
(•"*) iTii-.ilk.-»«lI.—.iMM^rT^rn \ iiViiTiiii--.
I^ n^ I
? f 1 ! ^ !!^ \> ! i''^^ ]
"?• '''^ personnage est un
bourgeois (pielcon([ue d'Edfou, el il n'a jou(5 aucun role bistorique : d'apres
le style des hieroglypbcs et I'aspect de sa perruque a grosses m^cbes, il
vivait quel([ue pari enlre la XX' ct la XXV' dyuaslie. Sa statue n'a d'aulre
interest ([uc de nous montrer ce qu'etail I'art a celle (5poque, dans une
polite ville de province. La idle est d'un bon model(5, malgre que le nez
soil mulile, mais les pieds el les mains sonl mediocres, et le corps est trop
elroil, avec des formes Ir^s sommaircment indiquees sous I'eloffe.
IX
On n'eludie pas assez les l^gendes et les superstitions de I'Egyple
— 11 — [7]
modernc; pourlant jamais pays ne fut hant^ de plus do gt5nies ou de reve-
nanls ijue celui-ci.
Le 19 Janvier de celle annee, rcvenant d'Assouan, nous nous arrelames
pour passer ia nuit au Gebel-SerEig, sur la rive gauche du Nil, a dix-liuit
kilom(''tres environ au sud d'Edfou. J'envoyai ic matelot Gafari cliercher du
lail au village voisin d'El-Sersig. Gomme il franchissait la chauss6e du
chemin de fer, il apercut a quelque distance vers la gauche, assis sur la
voie, quatre hommes imniobiles, envelopp^s dans leur manteau, et dont
il ne dislingua pas la figure. 11 leur adressa le Salam aUikoum ordinaire;
comme ils ne repliquaienl pas, il crut qu'ils ne I'avaient pas entendu et il
redit la formule plus haut, mais ils conlinuerent silencieux. 11 s'approcha
un peu d'eux, leur repeta le salut d'une voix plus forte, sans oblenir de
reponse, et soudain il eut peur. sMes genoux, dit-il en rentrant, trem-
blaient sous moi; je voulais m'en alier, mais je ne pouvais pas lever les
picds et je restais sur place. Au bout d'un peu de temps, un cheikh vint
a passer sur un baudet. II me demanda ce que je faisais la, et pourquoi
je ne marchais point. Je lui r^pondis que jMtais parti pour aller chercher
le lait au village, que j'avais salu^ les hommes, qu'ils ne m'avaient pas
ri'pondu et que j'avais peur, mais qu'il m'^tait impossible de bouger.
II poussa son baudet vers eux, ii leur dit quelqucs paroles qui' je n'entendis
pas et auxquellcs ils ne repondirent pas davantage, puis il me cria : «Tu
«as ele imprudent de sortir seul la nuit, dans un pays que tu ne connais
Rpas. Pour cette fois, il ne t'arrivera rien, mais va-t'en et ne revicns
wplusn. Alors mes jambes m'emporterent, et je rentrai a la dahabidh sans
sle laitn. Apres beaucoup d'h^sitations — car il est mauvais de parlor de
ces choses, surlout a la nuit close — il finit par declarer qua ses yeux le
cheikli elait bien xin Jils d'Adam, un homme comme nous, mais que les
(pialrc autres ^taient des afriles, les afritcs du chemin de fer. J'avais note
autrefois Yafrite de notre bateau a vapeur le MenclM'''\ mais c'est la
premiere fois que j'entends parlor des afrites du chemin de fer. Ces quatre-la
sont-ils allies au\ qualro afriles musiciens, deux joueurs de llulc et deux
joueurs de tambourin ou de darabouka, qui hantent ie dt^sert dans les
memes parages? Ils jouent sur le passage des voyageurs et c'est toujours
(') Maspero, Etudes de mtjthologic et d'archeologie egyptiennes , l. II, p. aig-aSo.
[8] - 12 -
un mauvais pr(5sage que de Ics renconlrer : si on s'eloigne vile sans lour
adresser la parole el, aulant que possible, sans les regarder, on a (juelcjue
rhancc d'dchapper au mauvais sorl, sinon i'on est perdu.
Un soir de i'an dernier, vers cinq lieures el demi, a la nuit tombante,
revenanl de Karnak, j'apercus de loin, assis sur le parapet du ponceau qui
traverse le canal un peu en avant des cimeti^res chr^tiens, lui homme, un
Europ(5en, t<?le nue, mais v^tu d'un habit couleur liaici, assez semblable a
riiabil d'uniforme des soldals anglais. Mon Anier poussa une exclamation a
sa vue el se serra centre ma jambe, et, comme je lui demandais ce ([u'il
avail, il mo fit signe de la l(5le qu'il ne parlerait pas. Je sais (ju'il faut
garder le silence lorsqu'on est en pr(5sence d'un (?tre non-bumain, el je
n'insislai pas, mais j'essayai de dislinguer les traits de I'inconnu : il s'elait
iev^, marchait a grands pas dans la direction de Louxor, cl il disparul uu
lournanl du dernier cimeli^re. Ge fut seulemenl a la bauleur du tribunal,
en vue des premiers reverberes, que mon Anier senlit sa langue se delier, el
rbisloire qu'il me raconla est des plus curieuses. II parail qu'en i885 ou
1886, un soldal anjjiais apparlenant a I'un des regiments qui allaienl
combatlrc les mabdistes lomba dans le Nil en debarquant a Louxor et se
noya. II ful enterre dans le cimeliere protestant qui venail d'(5tre Iransfcri^.
a la place od il est aujourd'hui, el mon ^nier pretend m6me qu'il I'inau-
gura, mais il parail s'y elre lrouv<5 mal car il ne tarda pas a revenir. De
lemps en temps, il sort au crepuscule, el il se prom^ne sur la route ou il
va s'asseoir sur le parapet du ponceau : (piand un passant survient a pied
ou a baudet, il va au-devant de lui, le regarde bien en face comme s'il
cberchail h le reconnaitre, puis il reprcnd sa promenade ou retourne
s'asseoir sans rien dire. Jusqu'a present il n'a jamais fait de mal a per-
sonne et son apparition n'a jamais^l^ de mauvais presage pour le pays,
mais on ne s'y fie pas, el personne n'a ose lui demander ce qu'il veul.
On m'a conld une bisloire analogue, mais (jui se scrail passde a Minieb.
11 y avail dans la sucrerie, il y a une trentaine d'anndes de cela, un m^ca-
nicien fran^ais, tres habile de son metier, ivrogne par malheur : une fois
ou deux par mois, il buvail a ne plus savoir ce qu'il faisait, mais alors
I'instincl subsislait, el il fournissait ses rondes de nuit, essayanl ses robi-
nets, tapanl ses chaudieres, v<5rifiaril le jeu des courroics, examinant I'etat
des sirops, el son service n'en souffrail pas. Une nuil, il ful saisi dans un
- 13 - [9]
engrenage et lue avanl qu'on eAt eu le lemps de le ddgager. On I'enterra,
mais deux nuits plus tard, I'homme do garde pr6s dune chaudi^re percut
un l)ruit do pas, entendit des rohinets qu'on ouvrait, une chauditire qui
sonnait sous le maiieau, et vit bientot le mecanicien passer devant lui.
Depuis iors, il n'a cessd de se promener. Ghaque hiver, pendant les mois
de la fabrication, il s'acquitte de ses rondes a intervalles ires irr^guliers
mais avec la plus grande conscience : les gardiens el les m^caniciens
arabes, qui le connalssent, n'ont plus peur de lui, et I'ingenieur qui m'a
raconte cettc histoire, un Francais, m'a affirm^ I'avoir entendu et vu plus
d'une fois.
Ges deux r^cits proci^dcnl d'une m^me croyance : I'individu qui meurl
de mort violenle ou subite revient banter toujours le lieu ou son sang a
et^ vers^ ou sur lequel il a expir^. II y a deux ans , I'un des ghafirs de la
porle nord-est du Mus(5e, celle qui ouvre sur la rue Mariette-Pacha , fut
frappe d'apoplexie et tomba dans une plate-bande, a quelques metres de
I'entree. Ses camarades n'eurent de cesse que je ne I'eusse fait relever
vivant encore et transporter a son domicile : s'il ^tait mort sur le gazon, il
serait revenu tot ou tard garder la porte avec eux.
G. Maspebo.
SUR
DES BRUITS ENTENDIJS A EDFOUDANS LA MATINEE
PENDANT QU'ON REPARAIT LE TEMPLE
PAR
M. GASTON MASPKRO.
Lorsque, en 1901, deux des grandes dalles qui rccouvraient la salle
liyposlyle au lemple d'Edfou s'ecroulcrent subilemenl, jc fis sans retard
donncr aux aulres un soutien provisoire,par le proct5d(5 rapide que Garter
dt5crivit sommairement dans son rapport de 1908'^'. Aussitot le travail
acheve, ia pierre, qui etait demeuree muetle jus([u'alors, prit soudain la
parole, a I'etonnement des visiteurs et a I'effroi des indigenes : chaquc matin
,
au moment oii le soleil, montant sur I'horizon, se trouvait assezliaut pour
que ses rayons vinssent eflBeurer la face sup6rieure des blocs, des detona-
tions se faisaient entendre d'intensit^ diverse, s^ches, courtes, strepitantcs,
lantot isolees, tantot se succMant par scries de trois ou (juatre. Je Ics entendis
pour la premiere fois en Janvier 1908. L'inspccteur d'Edfou, Mohammed
Effendi Mahmoud, m'ayant signale le fait de leur existence, j'avais liesit(5
a ie croire, et j'avais pens6 tout d'ahord que la description qu'il m'en faisait
^tail exageree. Je montai done sur le toit de la salle, un matin, (juelques
instants avant I'heure indiqu(5e : d^s que la iumii'sre toucha la pierre
un eclat se produisit sur ma droite, semblable a I'explosion d'un revolver
de fort calibre, puis, apres un silence de quatre ou cinq minutes, une
d(5charge de bruits moindrcs, qui rappelait a s'y m(5prendre le crepitcment
d'une fusillade lointaine. Deux gros coups r(5sonn^'rent onsuile a trois ou
quatre secondes d'intcrvalle, un long silence et, enfin, une sorte do soupir
clair el vibrant. La manifeslation avait dur(5 un peu plus d'une demi-heure.
'"' H. Gartkr, Report of Work done m Upper Egypt (1 yoa-i 908) , dans ies Annales
du Service, I. IV, p. 171-173.
I
— 15 — [2]
J'attendis une heure encore, puis, comme tout demeurait silencieux, je
redescendis dans la cour. II parait qu'apres mon depart il y eut une
reprise l(5g(''re, mais j'^lais alors trop doign^ et je n'enlendis rien, si bien
jc dois m'en rapporter pour ce dernier point au temoignage du ghafir qui
etait alors de service sur la terrasse.
M. Barsanii, qui fut charg^ peu apres de d^monter le mur ouest et le
portique voisin puis de les remonter, eut souvent I'occasion de faire des
observations analogues a celle que je viens de rapporter, pendant les deux
hivers que ses travaux ie retinrent a Edfou. Les ph^nomenes cess^renl en
avril 1905, lorsqu'il supprima les barres de fer qui traversaient les blocs du
plafond et que, passant des poutres de fer en dessous, il etablit a la place
des architraves tombees naguere un plafond de bois et de bdton. M. (]arlo
Oropesa, peintre du Musee, qui accompagnait M. Barsanti, et M. Pieron,
membre de I'lnstitut francais d'arch^ologie, qui dressait alors le plan du
Mammm pour M. Ghassinat, entendirent (^galement les bruits, et iVI. Pieron
a bien voulu me confirmer par la lettre suivante le recit qu'il m'en avait fait
:
Le Caire, le a5 mai igoS.
Monsieur le Directeur g^n^ral
,
Pendant les quelqiies mois que j'ai passes dans ie grand temple d'Edfou , de Janvier
a mars 1904 et de Janvier a avril dernier, j'ai pn me I'cndre compte du Iravail auquel
les arciiitraves de ce sanctuaire dtaient souraises sous raclion solaire.
A plu.sieurs repi-ises, vous aviez conslald vons-m(*;me el vous aviez appris d'autre
part que des dtStonalions soudaines se faisaient entendre, assez violenles pour effrayer
les touristes; il s'en produit, en effet, qui, sans ^tre sembiables au bruit que feiait un
revolver qu'on d^charge, n'en sont pas moins Ires inlenses. Vers 9 heurcs, chaque
jour, au moment ou le soleil commence a friser de ses rayons la surface des terrasses
,
les premiers bruits sont perceptibies , el, peu apres, une heure environ, ceux-ei
resonnent dans toule leur intensild. Vers une heure de I'apres-midi , le phdnomfene se
renouvelle , mais amoindri ; il ne redevient aussi puissant que le matin,qu'au moment
oil le soleil est assez has vers I'horizon pour permeltre au mur d'enceinte du temple
d'ahriter de son ombre les terrasses surchauffe'es.
Malgr^ ce travail de dilation et de compression journalier, je n'ai jamais vu tomber
dos fragments d'archilraves au moment oil les explosions se produisaienl.
Veuillez agreer, jc vous prie, Monsieur le Directeur gdndral, I'assurance do mes
meillenrs sentimenis,
Henri Piebon.
[3] - 16 -
On conviendra que le ph<5nom^ne observe a Edfou pi'(5sente des analogies
frappanles avec ce que l'anli(juile nous rapporle des voix qui s'ecliappaienl
de la statue de Memnon chaque matin au lever du soleil : il se manifesle
pour la premiere fois apres I'accident de i()Oi et la consolidation provi-
soire qu'elle rendit nt5cessaire, il dure lant que IMtal special cr6e par cetle
consolidation se prolonge, et il disparait quaiid une reslauration plus com-
plete remet les clioses dans un elat semblable a celui oii le loit se Irouvait
avanl raccident. La voix de Memnon ne devait pas diff(5rer beaucoup de
celle que nous avons entendue : mais les anciens, accoulum(5s a inter-
prt5ter comme des manifestations divines les bruits dont ils ne comprenaient
pas la cause, etablirent une sorte de code d'apres lequel ils traduisirent ce
preleiidu langage du heros en langage liumain, et ils transforniereiit en
oracles concertes ce qui n'etait que sonorit(5s accidenlelles.
G. Maspero.
Caire, 98 mars 1909.
LE ROI MEUCURE A TAFAHPAR
M. JEAN MASPERO.
L'inscription suivantc, qui vienl d'arrivcr au Mus^e du Caire, en mai
igocj, a il& decouverle par M. Barsanti dans les environs imm(5dials du
temple antique dc Tafah, devant ia face sud. Eile est gravee sur un biocde
gres, ies leltres passecs a la couleur rouge. Dimensions : liaut. o m. 79 c.
,
iarg. cm. A 2 5 mill., ^paiss. m. 16 cent.
HheNONOMATOVeVTOVnA[T]
)TOVViOV>TOVAri"H
ovnNC"!- erPA<J>/M
xoiAxmiNAi/e
HniTOVAlOKAHTIANfOV]
VKz>teniT0Vir6T
TOV<DIA/BACIA/MePKO
piovereNOiTOovTOJ
eprcoNArAeoNeni
ToveTOveen'iTO[v]
eeo<t)VA>np)i'CL)
ANNOVCTOVAriAC
MOVTOVnnOVTOVT[OV]
eNMX[OIJAXiH
AMHN^.
>i> hv ovoyLairt^ tov 0(eo)u tov Yla7(^pbs]
(xaij TOV Ytov (xa)) tov dyi-
ov nv(eJ(iaTo)s >}< Eypd(p(^ti'j yLtj{vbs^
Xoi'a^ iri', IvSdxTi&voi) 0'
,
ijirl TOV AtoKXtjTiavov
vxZ' <i> Ett} tov ly' hlovij
TOV ^tX{o)(^pi'(7lov') /3ao-iX(/orxoy) Mepxo-
plov iyivono ovtco
ipyeov (xyaBhv, itt\
TOV hov e' iiii tov
B-£o(pv\{a.KTOV^ isp{£cr^VTipov\ I4)-
dvvovs, TOV a.yia.a-
(lOV TOV. . OV TOVTOV,
iv (iviytj Xot'x)(^ It]'
Afttfv 4<
Ugtie //. Xoiax, pour Xolax. — Ligne S. I'liri : lire sm. — Ligne 8. tyivoiTO
ovTCi)^ iyh'STO toOto. — Ligue (j. V.pyuiv = ipyov.-
Ligne IS. Iwivvovf (V) pour Iwawou.
Ligne to. V.rov =^ irovs.
Ce texie ofTre quelques difficull^s d'interpretation.
Lifpie 7. Je lis : tov (^ilo-^pMov jSaatltaxov. L'adjectif <^ik6xpt^'^oi fail
parlicdela litulaturedesempereursbyzantins, auxquels les roilelels nubiens
Annnlet du Service, 1909. ^
[2]-18-
onl emprunlt5 leurs iilres el le cdrdmonial dc leur cour. Unc lettrc rontom-
poraincduroi Kyriakos ouKyrikos'", unties succcsseurs de noire Mercurc
,
I'appeHenGNMAiNOYTG MPPO XYPii^oc, cequiine semble ia traduclion
cxacle, en cople, des lermes grecs de noire inscriplion. Quanl au mol
BACIA/, il se laisserait facilement completer en BACIAeOJC, el c'esl peul-
^Ire, de fail, la v(5rll;dile lecon. J'ai pref(5r(He diminulif /Sacr/X/o-xos, puis(|iic
tol ^lail le lilre dont se parait olficieHemenl Silco , et dont on a quelcjues
aulrcs exempies'-l
Ltfpies g-t 1 . fiw) ToC hov{i) s' d-it) rov B-£o(pvX(clxTov) , elc. ; la traduclion
lillerale serail : «en I'an 5, sous le preshyliral de Jeann, olc. Mais quelle
esl celte ^re nouvelle, donl I'ann^e d'alors (5tait I'an 5? 11 est (Evident que
In phrase esl incorrecle, ou (|u'il faul supprimer le second iit). Nous aurons
ainsi : Ren I'an 5 du prelre Jeann.
lAgnes I 3-1 5. La ligne i3 renferme un mot que je n'ai pu dc'cliiffrcr
avec certitude. Toutefois , je ne crois pas me tromper en supposanl quo les
leltres TinOV cachent le mol TOnOV, mal compris par le graveur. Les
lellres TOVT, qui suivenl immddiatemenl, sonl (ividcmment I'amorce du
mot TOVTOV, qu'un accident fortuit a endommag^. Mais, ce membre de
phrase ainsi reslitu(5, toD dytaafxov toS totvoxj toutov, il est malais(5 de lui
assignor un role grammatical dans I'enseniblo. Je nc crois pas possible de
raltacher ce genilif au nominalif ipyov, place Irois lignes plus haul. Le nom
propre leodwov est suivi d'un signe l^g^rement endommag^ qui ressemblc
Jl un C: pour celte raison j'ai transcritltOANNOVC (faute pour IWANNOV).
Pcut-etre ce signe est-il en realitd une abrtJviation, tenant lieu par oxemple
de la preposition imip; le sens resle identi([ue d'ailleurs, el dans son
ensemble il n'est pas douleux. Je proposerais done la traduction suivanle :
Au nom de Dieu le Pere, du Fils el du Sainl-Espril. Lcril, ie i8 du mois de Kho'iak,
indiclion IX, I'an day de Diocldtien. En I'an i3 du roi ami du Christ, Mcrciire, a &\&
arcomplie cede bonne muvro, pour sanclifier {ou de la sanclificalion do) ce Hnu, en
i'an 5 du j)rdlre (jardd de Dieu, Jeiui, lo i8 du mois de Khoiak. Amen.
'"' Khali. , Beitriige zur Geschichlc der de \apa^'>}v, ^ttm'kdaKOS t&v BAef.i6«ov
niemyer und Nubier, p. i6. (puldid par Raillet, Cornptes rendus de
'*' (If. Ifts fcuilli'ls de parchoniin con- l'Academic des inscriptions et belles-lettres
,
«crv»»auMu8(k;du Caiie, porlant ie nom i888, p. SaG el seq.).
- 19 - [3]
Les nombreuses faules d'orlhographe de I'inscription n'^tonncront per-
sonne. Quelques-unes cependant sont assez singuli^res pour altirer I'atlen-
lion : cesont les mutations arbitraires de voyelles, qui feraient croire qu'a
celle epoque tardive, on ignorait en Nubic la rt^ello prononciallon dcs
letlres grecques. Parexemplo, des faules comme j/ttj pour eVl, iyivono
pour iyivsro, atteslent, au moins chez le graveur dc cc textc, une mccon-
naissance complete de la loi de I'iotacisme.
Mais la pierre presente surtout un r^clinterethistorique. Le roi Mercure
(5tait d^ja connu, assez vaguement dureste, par des documents iitt^raires.
Quatremere '" a public un exlrait de la Vie du palriarclie Kliciil, par le diacre
Jean, dans lequcl il est question de ce prince : wLa Nubia avail cu pour
roi Mercure, ([ue Ton appelait, a cause de ses bonnes oeuvres (cf. I'expres-
sion ovTu epyaov dyaOov, de I'inscription), ie nouveau Conslantinn. Les
dates certaines sont rares dans I'histoire de la Nubie; celle que nous fournit
noire slele est d'autanl plus precieuse, qu'elle permet de fixer d'une nia-
niere precise I'avenemenl de Mercure.
L'an h'2'j de Dioclelien commence le 2(j aoul 710; la(f
indiclion
coincide exactement avec cctte donnee (i'' soplcmbre 710-81 aoul 711).
L'inscriplion a done et(5 gravt^e le 1 /i d^cembre ( 1 8 Khoiak) 7 1 : et ceci se
passait, nous dit-on, en l'an i3 du regno de Mercure. 11 suit de la qu'au
1/1 d(5cembre CxjS, on elait en l'an 1 du meme prince. Les empereurs
byzantins avaient pose en principe formel, au moins depuis Jusliuien '2',
que l'an premier d'un regne courrait du jour meme de ravencmenl du
hasileus jusqu'au premier anniversaire ; les roitelets nubiens out sans doute
adopte celle coutume. En ce cas, I'avenement de Mercure ne pourrait
remonler plus haul que le 1 5 decembre 61)7, puisque le 1 4 decembre 698
est encore dans l'an 1. En pratique, nous pouvons ndgliger ces quinze
derniers jours de 697, et allirmer avec la plus haute vraisemblance que ce
roi est mont^ sur le Irone dans le courant de I'annee G98.
(]e dut elre un fort zele chr»5tien, a le juger d'apres son surnom de
T nouveau Constantino; I'inscription qui nous occupe en est une autre
preuve. Sans aucun doule, il a fait consacrer, par le pretre Jean, une
eglise dans la ville de Tafah.
'"' Memotres ifcographiques et historiques sur VEgmile , II, p. 55. — '"' Nov. 67, 1.
a.
[ft] — 20 —
Nous connaissons a Tdfah une <5glise antique : le temple lui-m^me, occup(5
par les clirt5ticns commc le prouvent plusicurs dessins et graiTili sur la
face int^rieure des murs. L'inscription qui nous occupe ne peut pas etre
celle de son inauguration : il serait surprenant que le christianisme, Iriom-
phant dopuis Justinian, ail atlendu un si6cle et demi avant de s'instalier
dans I'edifice paien. L'(5v(lque de Philas, Th(5odore, dk le r^gne de
Juslinien, avait d^saffecte le grand temple d'Isis qui couvrait la moitie de
son fie, et, sur ses ordres,un de ses vicaires, Joseph, plantait la croix
sur celui de Dendour, en 669 '". Eii outre, rinscriplion relatanl cet &\6-
nement oAl m ecritc sur le mur lui-meme, et non sur une stele s^parde.
Pr($cis(5ment , on peut lire sur le mur du fond du temple de TAfah, on face
de la porte, une inscription infhtelligible, mais qui, d'apres sa position,
parail bien 5tre la vraie d(5dicace. J'ai not^ cette inscription I'an dernier, en
1 908 , el comme je ne I'ai vu signaler nulle part,je transcris ici cette copie,
quelque imparfaitc qu'elle soil, ayant el(5 prise en hate dans un endroit
sombre :
eniK0AAT6CeMAeiKHM.»«KAINAPXOCCVNAMATIenoiHceNCTOAAereTAixantanhagjcgnV'^ c;-
ClABANIXHMNAMOVCnPHTCeBATATAMATIOIKOAOMHCeN
Je croirais plulol que I'inscriplion rapportcje par M. Barsanli a fait
pnrlic d'un monument ^lev<5 par le roi lui-meme, car elle a di*i s'encastrer
dansun mur qui, par consequent, lui serait conlemporain. Abou-Selah '-',
dans le paragraphe relatif a TMah, menlionnc une c'glise do I'arcliango
Michel, sans adirmer posilivement, il est vrai, (|u'elle etail situeo dans
cette localite. Avons-nousia un fragment do cette basilique, qui aurait ^te,
en ce cas, I'oeuvre du roi Mercure? C'est ce qu'il est, pour toujours, j'en
ai peur, impossible de determiner.
J. Maspero.
''' Voir Revillout, Mimoire sur les '*' Ahou-Selali , f'looi (p. rfv-ay/i
Blemmyes. del'dJ. Evells).
LA
SEMAINE DES EGYPTIENSPAR
M. GEORGES DARESSY.
Dans un precodent fascicule ties Annales'^^^ mon coHegue Ahmed hey
Kamal a puhli(5 la stele n" SgSoB du Musee et a meconnu le caracterc
des representations qui y sont gravees. Les images de divinites (jui la cou-
vrent ne sont pas en effet celles qui figurent sur ies steles d'Horus sur les
crocodiles, mais nous donnent une s(^rie incomplete des g(5nies des decans,
tels (ju'on les voit dans les temples ptoldmaiques et sur quelques monuments
comme la statuette de Maut n" 'dSc^ak du Musee du Caire''^'.
L'^lude de ce monument doit done se reduire a sa comparaison avcc les
aulres tableaux pour signaler les variantes et les lacunes.
Premier regislre. Le personnage agenouill(5 en adoration; son nom qui
etait grave au-dessus dc sa tete est illisible; puis les g^nies : i , y , 3 , /i , 5
(la deesse semble tenir un sistre ^ plutot que le ^).
Deuxieme regislre. (5 , 7 avec un support tres bas. 8 , (j , 10, 11, 13, 1
3
(la deesse tient deux fouets au lieu du papyrus et du fouet ou du sistre), 1 /(.
Troisihie regislre. i5, 16, 17, 18, kj, ao, 91, f29.
Qmlrieme regislre. a 3 (a peine visible), ilx (I'urasus est sur un gros
socle ^), 2 5, 96, 97 (la queue du serpent revient en avant), 28, 99 (dont
les bras n'existent plus). A la place de 3o, 3i et 39 il y a une lacune.
Cinquiemc regislre. Place vide de 33, puis 34, 35, 36, 37, 38, 89h et A 1
.
'' Voir Annalcn du Service, t. IX,
!> 192-
''' Dabessy, Catalogue general des
imtiquitcs cgijpliennes du Musee du Caire,
Statues de Diointtcs, p. aSi, pi. XLVI.
Jc suivrai pour la description de la slele
le luiriierolago des images que j'avais
applique a celte staluetle.
[2] — 22 —Stxihne registre. Ce regislre est vide, soil que les figures des d^cans
n'aienl jamais (5lc gravies, soil <ju'ellcs aienl el6 effact^es; on y ill sculemcnt
lo mol ra J^ :>» qui pourrail fairc supposer que Ton devail sculpler en
ebeiic (les staluelles dc ccs divinilds.
La place est sullisante pour les g(5nies /la a /ly.
Septihic rcjristre. 5o (Osiris assis a Icrre, ] sur les geiioux), 5i, 59
(llorus liicracocL'phale coifTe du pclicnl, assis a terre, ] sur les genoux),
53, 5i (indistincl), 55, 56 ( Isis accroupie , avec j sur la tele), 5 7 (raulile),
58 ct 59 n'ont laiss^ aucune trace.
La concordance de cetle lisle avec celle dc la statuette clail done par-
faile, les deux monuments sont du resle a pcu pres contemporains : la
stele est saitc, ou peut-<;lre meme li5geremenl plus ancienne.
Sans vouloir entrer dans un examen d^laiile de ces tableaux je ferai
partdequeiques observations les concernant. H existe deux series de listes de
ces genies astronomiques. L'une complele comprend cinquante-neuf uoms :
c'est celle que nous avons ici , sur la slaluetlc n" 38(j9/i , a Dend6rah , aEsneh.
L'autre (ju'on veil a Edfou, et qui, sauf varianles, correspond au\ listes des
cercueiis du moyen empire , des tombes royales , du sarcophage de Nectanebo
et aussi aux listes grecques , ne comprend que trente-six personnages :
c'est celle derni^re qui, a proprement parler, est la lisle des decans, mais
a ([uoi correspond la premiere?
D'une fa^on g6n6ra\e la seconde lisle est exlraite de la premiere en
supprimant cha([ue quatri^mc personnage. A parlir de /Ig on trouve les
figures d'Osiris, Horus, Set, Isis et Nephlhys qui (5taient les divinites dont
on cel^brait la naissance dans les jours complemenlaires el qui sont
s(5parces les unes des autres chacune par un autre genie; on peut done
consid(5rer ces di\ derniers personnages comme en rapport avec le comple-
ment de I'annee. Resle a trouver sur combien de jours les /iq autres exer-
caient leur influence; or si on leur accorde sepl jours et un quart a cbacun,
un jour aux dix derniers on a :
/((JX 7 i/i = 355 1/4
10 X 1 =103()5 1//1 ou raiiiide eiiliiro.
— 23 — [3]
Ges genies auraient done preside chacun a une semaine, plus un quart
de jour; quatre d'enlrc eux avaient /4 X 7 ijh ou ac) jours a surveiiicr, soil
pres des 3 jours dc trois decades ou du mois , ce qui fait qu'on a supprime
chaque quatri^me genie quand on a Iransforme le systeme des semaines en
ceiui des decades.
Celte explication ne resout pas toutes les dillicuUes; faut-il supposcr
qu'apres les 4 9 semaines il y avail une decade pour completer I'ann^e,
tandis qu'avec 36 ddcades le nombre des jours compymcntaires a du etrc
reduit a 5 ?
Je ne puis m'dtendre sur ce sujet, les documents me font defaut, mais
il me parait que cette donnec que les Egyptiens employaient en astrologie
une semaine de 7 jours ifh doit resulter de I'elude de ces listes.
G. DinEssY.
NOTE
SUR UNK INSCRIPTION LITURGIQUE D'EGYPTE
PAR
M. GABRIEL MILLET.
M. Lcfcbvre a nolablemcnl ameliorc |a loclurc d'utie inleressanfc in-
scription li'KI-Bajaoual, autrefois publico par VV. tie Bock. Son fac-simil6,
d'abonl, puis la pliotojjrapliie (fij. i) (|u'il vient de m'envoyer m'ont sug-
{jere ([ucl([ucs cssais de restitution, doiil son article n'a pas profile de
faton satisfaisaiite '".
Voici une lecture acceptable
[354]
ayioa
etyiov
Kvpioa
5 exaQx(oO
7rX>7pe[«](T
ovpavo<T
Km tj yt) tr)a
[35/| his'\
eX£[r;<7]oi'
xv\^pis xara]
TO ^[oXu £kz\o(T
(Tov a[yia.arov to\w
vtovd avTrja sv Tti
a.\ya\d[oTtiJTi aov vks
ita.\(fov avz\o\J(T vno Ttjv (TKsntiv
Twv 7i[-rep\uyMv crou
afxtjv
[35/i bis]. lAfpie 2. Nomde femme, probubl('mentT;7T<aD)7'r. Comparez
avec les noms d'bommcs T^t<s'''", TnTia.v6s^'^\ pour Titius et Tilianus. —lAgnes 1-5. Onattendrait A/>j(Tov. . . xana. rb fifyix^e6s<Tov[fsaumci, i).
Mais ia leltre M n'est pas possible, tandis (jue n est prcs([He certain.
M. Lcfcbvre me propose •oroXu', qui wjuivaudrait a (/^ya : lY-pitlicte bibli([ue
et lilurgique isokviXeos me parait en ert'et expliquer ceite substitution. —
'"' Aniiales du Service dex Antiiiuiles , 1908, p. 180. — ''' B.G. U., II, pap. 618,
col. 3, 1. 1 1 et 19. — ''' Antholoffie, 9, 445, d'aprte Bailly, s. v.
- 25 - [2]
[jigne 5. G'est par i'cffet d'un maJcntendu que M. Lefebvre a pu croire que
je suggerais dxovcrov qui gouverne le genitif.
Cette inscription, qui occupe le lympan d'une cliapeile funt5rairc, ne
Fig. ..
peut etre qu'une sortc d'(5pitaphe. Des Irois formules groupc^es a droile
[35/i bis], ia premiere parait s'appliqucr a une morte. Elle se retrouve
dans une epitaphe de Nubie "' et fait parlie de I'ollice funebre dans I'Euclio-
loge byzanlin'^'. En revanche les deux autres concernent des vivanls*^'. Co
sont les fils survivants de la morte qui implorcnt pour eux-memes ia sanc-
tilication el la protection divine. G. Millet.
''' Lefebvre, Recueil des insaiplions
ffrccques-chretiennesd'Effyptc, n°663 , 1. 7.
''^' Euchologc, Venisc, 1891, p. 180.
''' Compare/, par oxcmple : ayiacrov
ri;jiois Tij AaftTrpoTj/Ti aov , trj iayyi aov
(Ollice de I'Exailalion do la Croix, Meiiee
(le seplenihre, Venise, p. 89 B; Allifcncs,
p. 107 A); iyliaov ijiiis tu Xdyio t»;j
ar)i yipiTos (liturgies syrienne et ^gyp-
tienne, avant la communion, Brightmaj,,
Liturgies eastern andwcstern, vol. I, 1896,
ji. Cm, 1. a3; p. 187, 1. 3 1).— Sx^Tratrov
Vftas sv rrj aniTtri tUv TSlepiiyuv uov
(dans ia prosconiidi hyzanline. Bright-
man, op. cil., p. 36o, i. ao); de mome a
la (in de la liturgie syrienne (p. 65 ,1. It).
NOUVEAUX VESTIGES
DU TEMPLE DE KOM-EL-AHMARPRifcS DE CHAROUNA
PAR
M. THADl^E SMOLENSKI.
J'ai dt5ja remarqutJ dans ma premiere note sur cc temple"' que des
fragments dc carlouches royuiix , Iransporlfe depuis des siecies de Kom-
el-Alimar, sont encaslr(5s dans cpiehjues maisons du village de Charouna.
Au commencement de lyoS, jeiis I'occasion de passer par Charouna et
d'etudier de plus pres ces fragments. La pluparl furent inulilisables
pour mpi, mais deux d'enlre cux m'ont donne Ics carlouches suivants :
1^
•0 V
qu'il est facile de completer en :
C'csl Ic prolocole de Ptol6m6e II Philadelphos'^'. Nous trouvons done
ainsi un nouvcau souverain qui a laisse des traces dans ce temple de Kom-
el-Alimar, que son pere avait fond(5.
Je mentionnerai aussi une (5norme table d'offrandes que les indigenes
ont dehlayee tout pr^s de la ligne locale du chemin dc fer, un peu au
8ud de Tendroit oii j'avais Iromi en 1907 les fragments publics dans
le tome IX des Annales. Gette table mesure 9 m. 20 cent, de longueur,
sur m. (JO cent, de largeur et ra. 5o cent, de hauteur (fig. 1).
•'' Annalcf du Service, 1908, p. 6. — <'> Budge, The Book of the Kings of Egypt,
vol. II, Loudon, 1908, p. n3.
- 27 - [2]
Elle a deux grands trous carres A et B (o m. 22 cent, de cole) crous(5s
jusqu'a la terre et au milieu un cerclc entoure d'un canal de m. 06 cent.
I'ig. 1.
de largeur, qui conduisait i'eau au point a. Le cercle C a m. 5o cent,
de diamelrc. La table est de calcaire et ne presente du reste rien d'ex-
traordinaire.
TuAUEE Smolensk!.
Le Gaire, le 29 mai 1909.
MONUMENTS
UECIJEILLIS PENDANT MES INSPECTIONS
PAR
MOHAMMED EFFENDI CHABAN.
SI. — All mois dc juillet 1907, quelques paysans dc Temay, (|ui
pronaicnt Ic scbakli au nord-oucst de Tell-el-Roh , ducouvrirent uii sar-
coplia}jc en calcaire. Prcvenu aussilot par Ic {jallir du Musee, je me reiidis
a I'cndroit sifjnale el j'y Irouvai Ic sarcopliajje encore enfoiii a sa place
priniilive; j'en avisai M. Edjjar, inspecleur en chef de la IJassc-Ejjyple, (jui
consenlit a m'envoyer les fonds dont j'avais bcsoin pour le defjager. Je
constatai que, des I'antiquit^, des voleurs avaienl brise le couvercle du c6l(5
nord et mis la momie en pieces; je trouvai m^me, devanl le trou qu'Ils
avaienl pralicjue, les d(5bris des fcuilles d'or donl la momie avail elc
couverle, quelques perles cjjalement en or el une tele de slaliie on {jranit
rouge. J'en conclus que, pendant leur op(5ration, les voleurs, apres avoir
depouili(^ la momie, avaient lout d(5pos6 sur le sol, tandis qu'ils cnlevaient
les menus objels. Lc sarcophagc ne porta que les inscriptions suivantes :
en calcaire, ct il mesure 9 m. 10 cenl. de longueur sur ni. Go cent.
de largcur et m. 70 cent, de hauteur.
811. —- Au commencement dc Tannfe 1 908 , un certain Hossein Al)dallah
oblinl raulorisation de faire (juelques sondages dans une necropolc anli([uc
a Tell-Tiblah, district de Dikcrnes. H y recueillil successivement quehpies
scarabecs au nom deT ©iii»»^J,
un casque dc bronze en mauvais (5tat,
une hachc en bronze, quelques slaluetles en bronze represenlanl Osiris,
Ic lout dans umx tombe btltie en briques crues, enlin une statuette en
— 29 — [2]
calcaire siliceux de o m. 70 cent, de hauteur. Elle est assise, tete chauve,
noz mutile, et le bras droit manque; eiio est vetue de la shenti, avec un
socle long de m. 89 cent, el large de na. 2i5 mill. Elle est bris^e en
morceaux, puis recollee, et un fragment manque dans la region des reins,
sous le coude gauche'^'. Elle est de facture correcle, bien proportionnee, et
Ton voit encore quelques traces de la peinture jaune dont elle ^tait couverle.
Elle porte plusicurs inscriptions. En premier lieu, sur le devant de la
chaise: (— ) + A I^fj^ J^^E I ^©iiri^ I ^©111
ZT!f^i>i("')r^^f^y^nC::st- Ensmte, sur le cote
gauche de la chaise, une ligne verticale courant de droite a gauche :
(-)nr:fy^!jri:eL+:^r:-kj_E»fi". 7^ le cotedmitjic
la chaise, une ligne egalement verticale : ]^ Cj ^l^ J^ 4= jit Z^ -VJi—
' J. On lit, de plus, sur le dossier, deux lignes verticales courant de
droite a gauche :(—)|+A:*iZiJ^S^ir;Soliir;
Les tombes qu'on trouve a Tell-Tiblnh sont toutes bAties en briques :
celles-ci etaient crucs a I'origine, mais elles onl 6te cuites fortement par
un incendie qui a transforme les murs en homrah. Les momies y ont
presque toutes des masques en terre cuite.
La n^cropole a un feddan de superficie. A la suite de ces constatalions jc
m'y rendis avec M. Edgar, et j'y fis des fouilles qui donnerent, a la profon-
dcur de 3 metres, sous un petit tertre, un grand sarcophage de calcaire
mis en pieces dans I'anliquitd par les voleurs. 11 contenait, ouire des debris
d'ossements, deux statues en bronze dort^es, dont Tune representait un
scorpion, Sclkit, et I'autre un serpent, Ranen, plus une statuette d'Osiris
avec figure doree. J'y recueillis Egalement un collier en perles avec des
'"' Elb est inscrile au Livre d'enlree sous le n° 4ooii
.
[3] — 30 —
pendants en or, en cornaline et en lapis-iazuli, quolqucs pelils scarahcos,
cl line boucle d'oroilles d'une belle faclure represenlant une couU'e roniplie
d'une maliisre noire que j'ai cru etre du parfum.
8 HI. — J'ai trouv(5 a Tell-Baslali, pivs de I'endroit oii le Iresor fut
d(5couvert, un bassin en'granit rouge dc forme carrec (pii mesure dc cliacjue
cfil(5 m. 5o cent. On y lit les inscriptions suivantes sur le pourtour : (^•)
8 IV. — Un habitant de Mansourah m'a presente recemment une pierre
avec inscriptions qu'il desirait vendre au Mus^e. Elle se trouvait a Talklia,
et c'est lin socle de granit sur lequel »5tait pos^e une statue de Plolcmee.
Elle mesure o m. 70 cent, sur les cotes longs, m. h^o cent, sur les
c6t(5s courts et on y lit une inscription ainsi concue :
Le Mus(5e a fini par acquerir cc morccau pour le priv de L. E. 10.
Mohammed Ghaban.
EINE
DEMOTISCHE INSCHRIFT VOM QEBEL EL-TARIF
VON
WILHELM SPIEGELBERG.
Dnr GiJIc (les Herrn G. Lofcbvrc verdanke ich den Abklatsch iind die
auf dor zujfchorigen Tafcl verofTentlichte Photographic einer dcmolischen
Inschrift, die sich jetzt in dor Samnilung des Herrn Beauge zu Assiut
befindet. Sie stammt aus den Kalksteinbriichen des Gebel Tarif gegenii-
ber von El-Debbab, die augenbiickiicii von der Verwaltung der acgyp-
tischen Eisenbahnen ausgebeulet werden. Bei einer Sprengung ist der
Stein, auf dem sich die Inschrift befindet, in zwei Stiicke gespalten, und
es ist das Verdienst des jetzigen Besitzers, dass er diese Stiicke gerettet
hat. Auf diese Weise ist das eine Proskynem , zu welchem die Figur gehort,
voilstiindig erhalten gebUeben, und nur rechts ein Text, vvobl ebenfalls
ein Proskynem, verloren gegangen, von dem noch die drei Zeilcnenden
erhalten sind.
Ich gebe zunachst eine Transcription :
[
g7ji(?)P'-n/rs5M (?)-.. (?)...
Imw-t-f...-smr-t(J)p\'imsh
I
P; (?)-wr m-f 'w-f ij nht-f
j'iv-f'r sm n p', shn
I
«; ^'(?) 'rm p] wt n n',i
^rmi mb'Ji Bin [. • •
ISbk nh in(?)- . (?) . p; ntr '; Sbk Vm Mjn
\'vmn\ A/ (?)-';« <;/<•<(?)
UBERSETZCNG.
]«Es hat gefunden (?) P^-w'/r (Panophris), (Sohn des ...(?)...
I
und der ...(?),. .dieses Rrokodii, \ das P\-wr {ii. i. das Grosse)
[J] — 32 —
heisst, und er nimmt seinen Schulz * und segnet (cmoy)'" das Work (?)
Ider Stcinbriiche (?)
1*' und das Wohlergclien (?)(^' dieser ^ Leule vor
dom Phoenix,[ ] ]
(und) Suclios, dem Herrn von ...(?).., dem
jjrosson (lolt, (und) Suchos und Miu, ^ und (or segnel) die Allcslen (?)'*'
der Arbeilerlruppe (?) '^J.
»
BRMERKUNG.
Die Inschrift, die vermullich der romisclicn Kaiserzeit (''' angeliort,
bielel vide Scliwierigkeilen. Wenn mir die Lesung der crslen Grnppe ge-
gliickl sein sollte — aber es ist mir sebr zweilelhaft — so wiire der
Inball dieses Proskynems, welches sich als Gralfilo in einem Sleinbruch
befand, folgender : Panophris hat ein Krokodil gefunden und das beilige
Tier als frommer Aegypter in seinen Scbutz genommen '"', d. li. es
nicht elwa frcvelhaft gelolet sondern vermutlich einem Tempel gcschcnkt,
nichl ohne dem Tier vorher einen Namen gegeben zu haben. So liisst er
sich nun slolz auf seine fromme That mil dem Krokodil im Arm dar-
stellcn '*'. Dadurch glaubt er die besondere Gnade der Gotler erworben
zu haben , benulzt sic aber nicht allein fiir sich sondern fiir alle seine in
dem Steinbruch arbeitenden Kameraden, die er dem Schutze der benach-
barten Gotter empfiehlt. In der That sind ja die genannien Goller soweil
'*' AehnJich in den Serapeumsinschrif-
len, lievuc egyploL, VII, S. 1G7, 1C8.
'*' Die Idculinkaliun- dieser Gruppe
mil dem alien h',-t itSleinhruchi ist selir
fraijlicii.
'*' Die Gmppe isl aus dem n. pr. Sto-
loelis Iickannt nnd vielleichl mil dem wt
d.*s Seine V, i/i idenliscli, das (rOliick,
Segeni 0. si. iiedeulel.
'*' Der Aus<lruck wiirde mpea^iTspoi
enlsprcchen.
'*' h't— falls die Lesung richlig- isl—isl <lomotiscli diirch don Demot. Pap.
dairo 3oGi 9, 8, freilich als Masculimun,
in diesar BeilcuUmg hekanril. Auch die
aiUire Sprache kennt ^ ,in dem Sinne
von (rKiirperschafl, Schaarn o. ii. z.
B. Bauertigeschtchte 190, und Sethe,
Untersuchungen , III, S. ht Anni. q.
'"' ISeaclile die"Sclireil)ung von shn.
''> Das isl vielleichl dor Sinn des
tr seinen Schulz (?)(Nxu)Te?)Nehmens».
Freilicli kcinnto der Ausdruck ifscinen
Schiilz nohnieni nacli einsr Vernmlung
von Enno Liltmann auch hedeulen ffsich
in seinen Schulz sleilen* Dann kiinnin
der Sinn elwa der sein, dass Panopliris
das hcilige Krokodil hesuchl (?= fmden)
und dadurch fiir sich und seine Kameraden
desseu Schulz und Segen {jewonnen hal.
''* Zu dem Typiis vgl. Acg. Zeilschr.,
43, S. 9a.
— 33 — [3]
sie sich sicher iesen lassen, in der Niihe des Steinbruches zu Hause''', und
gerade nicht zu weit vom Gebel Tarif war das Krokodil besondcrs verehrt.
Zwoi Kultstiitten des beiligen Tieres Chenoboskia (Steph.)''^' und Diospobs
parva (i6.) begen ja den Sleinbriichen des genannten Gebirges gegeniiber
auf dem anderen Ufer des Nils. Auf Grund dieser Erwagung ist mir der
Gedanke gekommen, ob nicht in dem Namen der Stadt, als deren «Herr?i
der erslgenannte '^' Sbk (Sucbos) bezeicbnet wird, der aegypliscbe Name
von XrivoSoTxta steckt, der im kopl. o^gnccht erballen geblieben isl.
In der That iiisst sich aus der ersten etwas zerstorten Gruppe leicht sn
heranslesen, nur die Scblusszeichen sind iinklar. Wenigstens wurde ich
es fur mehr als gewagt halten, darin die Gruppe fiir nGansw s-t zu
seben '*', deren Verbiiltniss zu 6Cht ja auch zunacbst ganz dunkel blei-
ben wiirde.
Wie man sieht, ist die Inschrift noch in mancher Hinsicht ratselhaft.
Die obigen Bemerkungen soUen nur zeigen, wie ich auf grund der mir
verstandlichen Stellen des Textes den Gesamtinhalt des Proskynems— denn
um ein solches handelt es sich sicber — auffasse, und andere zur Nach-
priifung anregen. In jedem Fall durfen wir frob sein, dass das Stiick dank
der Fursorge des Herrn Beaug(5 fiir die Wissenschaft gerettet worden ist.
Strassburg '/, Januar 1909.
W. Spiegelberg.
'"' Der Phoenix wurde in der Niihe
von Dinspolis parva verehrt (Brugsch,
Diet, geogr., p. 19a). Min war iiberall
in Aegyplen der besonders in Slein-
briichen verehrte Berggott.
<'' Siehe Sethe bei Pauly- Wissotva ,s.v.
''' Der zweile Shk ohne Zusatz konnle
dann der von Diospolis parva sein.
'*' Auch die Gruppe fiir rfErdbodeni
ecHT («]/"') kann nicht in Frage kom-
Aimakt du Service, 1909.
ALTAR
OF PTOLEMY NEOS DIONYSOS XIII
BY
M. DOW COVINGTON.
April last, while examining the ruins of the ancient Koptos, near Kuft,
I re-located a partly concealed and broken altar of the above monarch
(pi. I-lt). It had been broken at tliis place, and into about three parts,
the two principal parts (counter-parts) of which remained. It is possible
that this missing part could be found here. The stone is greyish basalt,
and measures some i m. o5 cent, x o m. g/i cent, x i m. accent. It was
seen in i883 and left in situ by Prof. Maspero, while making the excava-
tions, which led him to the discovery of part of the great Temple.
Prof. Petrie mentions in his Koptos that he saw this stone there, where it
had lain visible for many years. As it makes an interesting exhibit, and
is of considerable importance, it is surprising that it was not sent at that
time to the Museum, and an effort made to find the missing part.
The greater part of the inscriptions remain intact, and relates to that
last male Ptolemy numbered XIII , and entitled Philopator Philadelphos Neos
Dionysos, whose parentage is uncertain. According to Prof. Mahaffy, there
is no reason to doubt, however, that on his father's side he was a legitimate
descendant of Ptolemy Lathyros, because it is infinitely more probable that
the Alexandrians would select for succession to the throne a man who,
although he might be termed a bastard , was a son of a mistress of the
Pharaoh, than have chosen one who could make no blood or birth claim
to the crown. Still more likely was it also that the Romans, by whose per-
mission and countenance alone he could reign , would see that the new
prince was one who could allege a reasonable dynastic or inheritory claim
to the position. The internal immorality of the Ptolemaic harem would be
a matter of common knowledge to many personages of Alexandria, who
doubtless limited their choice of the king on that information.
— 35 — [2]
By taking ihe name of Philopator and Philadelphios, Ptolemy XIII affixed
officially his relation to Ptolemy Lathyros and to his daughter (lleopatra,
Berenice III, suggesting he was son of the one and brother of the other.
To further legitimate his right to the throne from the Egyptian 'priestly
point of view it was necessary to espouse a princess of true Pharaonic blood,
a descedant of Ra. The earlier Ptolemies, by some arrangement with the
Egyptian theocracy, had settled this apparently rather difficult matter satis-
factorily, and all required was to marry within the Lagide royal family.
A demotic papyrus at Leyden tells us that, in the third year of his reign,
Ptolemy XIII married a princess, a sister (half-sister) named Cleopatra,
and, to distinguish her from the many other similar titled princesses or
daughters of concubines, surnamed Tryphaena. The union with a lady of
the blood royal was consummated B.C. 78, and the divine blood strain
being thus duly received, the king was canonicaliy crowned at Memphis at
the spring equinox of 76 B. G. The High Priest Pasherenptah mentions
this great official function of his career in his funeral stele. It is possible
the king had another wife named Mithridatis, daughter of Mithridates, the
Asiatic monarch.
Dow Covington.
SOCLE DE STATUE DE COPTOSPAR
M. GEORGES DARESSY.
Depuis un quart de sikle'" on voyait au milieu des ruines du temple
de Copies un bloc de basalte bris(5 en deux morceaux couvert d'inscriptions
qui n'ont pas encore il& publiees. L'ar-
riv(5e r^centc de ce monument au IVlus(5e
du Cairc''^', par les soins de M. Dow
Covington , me permet d'en donner main-
tenant la copie.
Ce socle mesurant o m. 99 cent, sur
1 m. 07 cent, a la base, baut de
1 m. 96 cent., est a parois l^geroment
inclin(5es avec corniche orn^e de plumes
comme couronnement; Ic dessus est uni;
le pourtour est orne de figures et inscrip-
tions grav<5es dans un style mediocre sous le regne de Ptol^m^e XIII, Phi-
lopator III , Neodionysios.
Face antirieure. — Le croquis ci-contre indique la disposition gen^rale
de rornomenlalion.
A. Cornicbe, charg(5e d'un disque aile.
B. Frise om(5e 6galement du disque ail(5, de chaque cot^ duquel on
lisait _^^©. naais la partie gaucbe est bris<5e.
A
— 37 — [2]
C et D. Montants sur lesquels ^tail inscrile la l(5gencle royale de
Plolem^e XIII. A gauche il ne resle que^{imZ^TZ^m'^ \
b"|^ =^ 1*J • ^ 1 ^ rZ;' ^ droile, sous le signe '—
•, on lit : j^
-^:i>ITT|H ^ri (!lknlfM!fi:!) .l:r-i:
E. Un dieu agenouill^ sur rr\. II est coifT«5 du disque a deux uraeus vos,
il tient dans chaque main le sccplre des panegyrics *) pose sur :^ et a un ^passe dans son bras droit.
F. Legende accompagnant le tableau pr(5c^dent, en cinq colonnes
tournees vers la droite :
G. Colonne d'hi(5roglyphes explicative du tableau H : {•—*) fe^^^
H. Ptolemee debout, le casque en t^te, tourn^ vers la droite, supporte
j^le ciel ^. Devant lui on lit verticalement : v-^i mY^lvLiW
iUt il ^ ?^ u\^ "^1
*• L*^ •'"i ^^^ montd sur un socle
I. Colonne d'inscription faisant pendant a G : ^^^( '^HT"?
[8]— 38 —
J. Le roi casqu^, lourne a gauche, supporlant le ciel. Devant lui :
^ (!iLnl^S!lJ^J .1£-n> '' dcrriere lui:m^t
La d(5coralion des aulres faces se compose d'un encadremeni, B C D, (it
dc tableaux semblables a H sur la gauche, a J sur la droile, accompagnes
d'une colonne d'inscriplion. Eu tout, il y a di.v repr(5sentations du roi sou-
tenant le ciel, moiti^ tournt5es a gauche, moiti^ tourn(5es a droiie.
CdTE UAVCBE. Bandeau o> »^L(5^^ 1>UI|I1I _
IGXMji f-'^ to
Bordure de droite :T -1 ^ ^ ^C^^ Ul}^ J tf^ |^-
Bordure de gauche : ^ '^^ f il 1^ vZi' IME'
Premier Uibleau.— H est en partie mutile at la fin du nom royal subsists
seul,.:^'TWllw^i:;l»remi6re colonne : '^^M LJi-!^ ')i*^"*'P''l'=*It^-^^-
Deuxiime tableau.— Le nom est detruit, il reste la formulc : X 'f' ]"^ "^
Deuxicime colonne : '•
J J ^ ^^-Jij ^^^^ '5S « ,V.^wl
Troisihie tableau. — Le roi portant le ciel. Devant lui : ww f p"|^ J|[j
~N -i.-
!!-:::^yHI^J .1±-i:>etderr.^relui:^^Ht-S^.
C.)r«i,«Oir.— lkndeau:|:T^j =»^yp^g3^;ijP^t|«—
iliSnwsriM^ •
Bordure de gauche: f^*,|>«<ffi]3K'^ -71^ Vffi-|
H 8 J O w w -—- ^= ,--,_^_^BJ2j
Bordure de droite : ^^ ( !^^ ! ! Pf :^!f jE^I^H!!
— 39 — [U]
Premier tableau.— Le roi , lourne vers la gauche , soulevant le ciel. Devant
iui :xx^('R^WH'^lU^li
115:^1 1' ct dcrriere lui la for-
mule de protection.
Premiere colonne :Mil^J^>5^i)JL^^l->„^;^^i
Deuxieme tableau. — Identiquc au premier.
Douxi6mecolonne:fJ»^i:Sy;i:p.^w.^|3j^Y-i::ni
Troisieine tableau. — Pareil aux precedents.
CdTE DABRikRE. — La disposition est semblable a celle de ia face ant(5-
rieyre, mais le personnage agenouillt^ au milieu n'existe pas, et les quatre
colonnes d'inscriplions occupent toute la hauteur. La corniche n'a que ies
plumes, sans disque aile.
Dans le bandeau, deux inscriptions afTrontees y sont gravies, ayant le
premier signe commun; a gauche : (•—*) | ^^
^ 7^ " ' '^^ *\ ^ ;
adroite:H)|:!-f-»^ |^f.jl}.',
Bordure de gauche: 1 S^(^SSTMSIIISI^^^
"^Bordure de dVoite: ] S^(JS^H^SMMjI^ J^
Tableau de gauche. — Ptoiemee tourne vers la droite, soulevant le ciel.
Legende avec le carlouche-nom et la formule de protection.
Colonne de legende : ^^^MA'f i^^Z^m^ ^^71
Tableau de droite. — Plol(5mee tourn^ vers la gauche portant le ciel.
Legende avec cartouche-prcnom et formule de protection.
Colonne de legende : J^IZJ ^Mi^Z:i.lT-^^1"^
Inscription centrale : j^M2M°l°°l°I.I.^iTill^m"^<£.l
[R] — 40 —
Celle derni^re inscription nous indicjue la deslinalion du moniimenl
quelle d(5signe comme : « Un socle pour la rcine des deesses (iguree sous
son aspect, un siege du Seigneur univcrsel, un escabeau de Shou, un
support de son pt^re, un reposoir de sa soeur, une estrade pour son fils,
sur lequel elle est post5e perpdluellemcnt afin de r(5gler les destinies des
liommes ct raaintenir les dignil6s dc son fils, Horus sous les traits des
humains, le fils du Soleil Plolemee vivant a toujours, aime d(! Ptali et
d'Isis. Elle lui ouvre les grandes mines des vall(5es de la terre d'Orienl, de
la region qui lui fournil les min(5raux priJcieux depuis I'or jusqu'au cuivre.
11 a done fait pour elle ce beau monument sur lequel elle repose assise a
c6t(5 de son pere, accompagnee de sa soeur et son fils sur elle, r^gente des
6tres. n
CMtait done la base d'un groupe represenlant Isis avec Hofus sur ses
genoux assise entre Nephthys el un dieu que le texte appelle son pere, ce
qui devrait se rapporter a Qeb, mais qui evidemment devait elre son mari,
Osiris.
G. Daressy.
Annales, T. X.PI. II
\
Statue du prince Ri.... encore en position dans sa niche.
Pbololyple Berthaud, Paris.
LA
TOMBE DE LA MERE DE CHEFREN
PAR
M. GEORGES DARESSY.
Lorsqu'a la date du 7 fovrier 1909 je fus charged de la surveillance des
fouilles enlrcprises par M. le comte do Galarza a Gizeli, qui jusqu'alors
avaienl etc dirigces par mon collegue Ahmed bey Kamal, la situation etait
la suivante.
Une profonde tranchec avait ii& creusee a travers un monticule de sable
au sud du Sphinx, renconlrant un certain nombre d'edifices peu impor-
lants : constructions en britjues crues de la XVlll" dynastie dans les
couches superieures, murs en plerre et mastabas a la surface du sol. Cette
tranchee, dont la direction g^nerale est de quelques degres seulement a
I'ouest de la ligne sud-nord, apres avoir ete poussee en ligne droite sur
une longueur de A 5 metres, avait alors tourne vers I'ouest, et, 10 metres
plus loin, avait rencontre un groupe de chambres creusees dans le roc de
part et d'autre d'une avenue centraie A, large de 3 m. 1 5 cent, el abou-
lissant, 9 metres plus loin, a une porte entouree d'inscriplioiis, percee
dans la montagne taillee presque a pic. Le rocher est surmont^ d'un mur
en maconnerie de 3 metres de hauteur, destine a retenir le sable se pro-
longeant de 8 metres de chaque cote de la porte; au nord, il tourne a angle
droit vers Test'" sur une longueur de 10 m. 3o cent. On avait done une
sorte de cour bien delimitee a deblayer, le c6t(5 sud etant ferme par nn
grand mastaba a 7 m. 5o cent, de I'allde centraie. La salle C avait seule
ete visit(5e a fond et I'on en avait exlrait deux statues en calcaire; pour ies
I
''' Gel angle est a 55 mfelres au sud prendre pour moi, a 61 m. 3o cent, de
du flanc du grand Spliinx et, seiou les Tangle nord-ouesl de !a salle a dix piliers
mesures que M. ilolscber a bien voulu du temple du Spliinx.
[2] — 42 —
autres parlies on n'avait enlevd que la couche supi^rieure de sable, il res-
lait a desccndre partout jusqu'au sol; c'esl le travail qui fiit effecluu du
7 au 18 ft5vricr, etje vais mainleiiant d^crire en detail cet ensemble.
A. L'all^c centrale, non couverle, se dirige de Test a I'ouesl oil elle est
arr^tue par la paroi a pic. Sur la gaucbe elle dessert le porlique B et le
passage F, sur la droite le portique C et la chambre G. Sa largeur moyenne
est de 3 m. 1 5 cent.
B. Portique de 4 m. 60 cent, d'ouverturc el 5 m. 5o cent, de profon-
deur, baut de 3 metres en moyenne, tuiH(5 dans le roc. Le plafond, (5pais
de m. 80 cent, a 1 m. 5o cent., elait lout fissure ct tomba tout a fail
pendanl le d(5blaicment; il elait soutenu par deux piliers carr^s, pris dans
la masse, et donl I'cicrasemcnl amcna la chute flnab;. L'un de ces piliers
- 43 - [3]
^tait en bordure de Tall^c, il mesurait o m. 63 cent, sur o m. 68 cent.,
i'autre en arriere avait o m. 8o cent, de largeur et o m. 65 cent, d'^pais-
seur; sur sa face anterieure etait creusee une sorte de niche au milieu de
iaquelle se d(5tachait I'image grossierement sculptec d'une femme debout,
les bras pendants. Des lignes rouges indiquaient sommairement les traits du
visage, ainsi qu'une corniche et des montants de naos aulour de cette statue.
C'est peut-etre en prevision de la chute du plafond qu'on avait elev(5 un mur
reliant le pilier au\ parois est et ouest, qui divisait ainsi la salle en deux.
Dans la chambre d'arriere furent retrouv^es quatre statues en calcaire.
La premiere, dans Tangle sud-est, haute de o m. (jo cent., repr(5sente
une femme assise dont aucune inscription ne nous apprend le nom. Tout
a cot^ un groupe large de o m. 77 cent., haut de 1 m. o5 cent., figurait
un homme et une femme assis I'un pros de I'autre; comme pour toutes les
statues d^couvertes en cet endroit les traits n'existenl plus, la surface est
rongee, la pierre s'etant debtee sous Taction de Thumidite. II ne reste que
® du nom de Thomme; a c6l6 des pieds de la femme on distingue a
grand'peine 4°!!!'''4'^>^i^^'^^' ^^ ?^^ P'"® ''^'"' ^'•'"''ii^ ^^ ^'^^S
de la parol sud, gisait une statue en calcaire siliceux de 1 m. 3/i cent, de
hauteur, privee de sa tete et de ses pieds, d'un type non encore rencontre.
La femme quelle repr^sente est debout, appuy^e a un dossier, enroulee
deux fois dans une grande piece d'etoffe pliss& verticalement qui Ten-
veloppe des (5paules aux pieds. Le bras droit ramen^ sur la poitrine est
cache sous T^toffe, le bras gauche orn(5 d'un bracelet plat pcnd le long
du corps. H est regrettable que nous soyons prives de toute indication de
nom a ddfaut de la tete qui aurait pu caracteriser T^poque de ce monument
(pi. I). Je ne puis croire que celte statue soit de basse epoque et je Tattri-
buerai a la IV' dynaslie, ainsi que toutes celles trouvees dans cette fouille,
en la rapprochant de la statuette en bois n° 1 1 5 du Musee du Caire, ou
le personnage a une pose dilT^rente mais est dgaloment drape dans un
manteau. Une qualrieme statue garnissait Tangle sud-ouesl; haute de
1 m. 60 cent., elle repr^senlail une femme assise; le visage est mutile et
il ne subsisle pas de traces de Tinscriplion.
Dans le sable qui remplissait la salle on a recueilU quelques fragments
de statues en alblitre et une plaque de diorite, ayant pu appartenir au dos-
sier d'un groupe, sur Iaquelle on bt seulement : i^-
[4] — 44 —
C. Celte salle, situ(5e a droite de I'aUee, vis-a-vis de ia pr^c6dente, a
un front de 5 m. 96 cent, et une profondeur de 3 m. 35 cent. Deux pHiers
quadrangulaires de m. /i5 cent, a m. 5o cent, de c6t(5 places en
facade soutenaicnt ie plafond (5iev(5 de a m. 5o cent, a 3 m. 10 cent., qui
s'est effondrc? en parlie. La puroi ouest n'esl pas rectiligne; ia masse
rociieuse, a 1 m. Go cent, de la faiade, s'avancc de 1 m. Sy cent., si
liien que ie fond de la salle n'a plus que Zi ra. 5 2 cent, de longueur. Deux
statues etaient en place dans ie fond de ce portique. l/une occupail une
niciie de o m. 6() cent, de largeur, i m. 10 cent, de hauteur et 1 metre
de profondeur, pres do Tangle nord-ouesl. C'est celie d'un homme assis, et
sur Ie socle je lis avec incertitude : ^^'-^/TP^^* '''* soconde statue
occupait Tangle sud-est; elle represente une reine assise dont les traits sont
effaces. Ses cheveux peints en noir sont bien divisds au milieu de la lete,
bouffent Idgerement de part et d'aulre de la ligne mediane el lombenl
ensuite droit jusqu'a hauteur des seins. Ses litres sont graves sur Ie devant
du siege et Ie socle; a gauche : ^^ 4^ ^ IT \H^ 4^ w -ii fi S' ''
droite :V4j>^4^^'~":^+':^xiB.D. Dans Tavanc(5e de la parol ouest de la salle prec(5dentc est percee
une porle donnant acc^s a une petite piece, de 1 m. 2a cent, sur
1 m. 7a cent., servant de vestibule a une salle D, de 5 m. 60 cent, de
long et 3 m. 20 cent, de large, creusde dans Ie roc, sauf Ie mur ouest, la
separant de la chambre F, qui est construit en maconnerie. La destination
fundraire de celte piece est marquee par une fausse stMe en forme de porle,
sculpt»5e dans la parol ouest et dont les inscriptions, qui n'dlaient que
peintes, sont tolalemenl perdues. Le mur oppose a. une niche qu'on a
prolongce plus tard, en faisant Tamorce d'une chambre D restee in-
achevde. Dans ce reduit de 2 metres de long et i m. 1 a cent, de large,
haut de 1 m. 20 cent., se trouvaient quelques ossemcnls ainsi que des
fragments de vase et bols des formes,^^ W en poterie rouge, (5paisse,
grossiercmenl faconnds a la main, evidemmenl contcmporains de la
IV* dynastie.
E. Dans Tangle nord-ouest de la salle D s'ouvre Touverture d'un puits
profond seulement de 3 metres et qui donne acces a une chambre sou-
terraine mesurant de 3 metres a 3 m. 3o cent, de longueur sur
— 45 — [5]
1 m. 85 cent. asm. i o cent, de largeur. Sur la couche de debris qui en
couvrait le fond on voyait les d(5bris d'au moins deux squelettes humains et
dans los decombres on a recueilli plusieurs coupelles en albatre. La paroi
ouest, pres de i'angle sud, est creus^e d'une niche de o m. 5o cent, de
largeur et o m. 55 cent, de hauteur, ayant du servir a ranger les canopes,
mais tout le mobilier fun^raire a disparu.
F. Entre le mur ouest de la salle B et le fond de la cour restait un
espace de a m. 3o cent, de large formant probablement un passage pour
aller vers le sud. A une epoque post^rieurc, lorsque les salles etaient deja
remblayees par le sable, peut-etre sous la XVIII" dynaslie, un particulier
s'avisa d'amenager sa tombe en cct endroit. II fit maconner a parlir du
niveau du toil de la salle B un puits descendant jusqu'au sol antique et don-
nanl acces a une chambrette de o m. 8o cent, de largeur et a m. 9 5 cent,
de longueur, haute seulement de o m. 8o cent., juste sulfisanle pour loger
son cercueil. Dans ce r^duit on n'a gu^re retrouve qu'une partie du crane,
lout le reste ayant ^t(5 detruit par I'humiditc^ due h I'eau qui s'accumulait
dans cette tranchee.
G. La chambrc G, au nord de I'allc^e centrale, a ses parois en partie
taillees dans la pierre, en partie construites en maconnerie. Elle mesure
3 m. Go cent, de longueur et 9 m. 6o cent, de largeur; elle ne faisail
qu'un primitivement avec la salle D quand cet ensemble etait une carriere
avant d'etre transform^ en Edifice fun^raire. Le sol n'a pas ^t^ ^galis(5 : la
partie occidentale, sur o m. ^5 cent, de largeur et sur toute la longueur,
est plus elevee de o m. 3o cent, quo la partie orientale, qui a 3 m. 9 5 cent,
de hauteur sous plafond. Vers le milieu de la paroi ouest est encastr^e une
stele de i m. i5 cent, de largeur et 9 m. i 9 cent, do hauteur; les inscrip-
tions qui n'(5taient que peintes sont perdues.
Porte. — L'avenue A se heurte a I'ouest a une muraille de rocher
taillee presque verticalement et surmont^e d'un parement en pierre; mais
presque dans son axe on voit une porte de o m. f)5 cent, do largeur et
3 m. Zio cent, de hauteur qui ^tait llanqu^e de contreforts, et dont I'en-
tourage ^tait orn^ comme les portes de mastabas. Au-dessus de la bale un
linteau de o m. 5o cent, de hauteur donne en deux lignes superposees les
[6]— 46 —
litres d€s deux princesses pour lesqueiies on avail creus<5 riiypo{i[(^e auquel
donne acc^s celle porle :
I *^p/^>-ir L it! iTi M T -z^\\^^ :h:*.—I'—
,
F^es jambages de la porte ^laienl aussi ornds, mais celui de (jauche csl
enli^remenl d(5lruil el ceiui de droile est en fort mauvais (5tal. Sur la face
exldrieure on lit en haul, en une ligno horizontaie : \y^W^^^,-Au-dessous, en colorlnes verticalos, un lexte qui faisait les louanges do la
d^funle el donl ne subsislent que quelques groupes :jrien
| H^^^^% i»-i
i I
La face interne avail en haul des inscriptions verlicales; voici ce qui en
Au-dessous on reconnait I'image de la reine dehoul, tenant un papyrus |
a tige ondulante, suivie d'une de ses fdles qui la lient par le bras et
I'dpaule. A la parlie inferieurc on distingue vaguement quatre personnages
en marche, de petite laille, probablemenl des servileurs.
La porle avail el^ muree avec de gros blocs de pierre, sauf a la partie
sup6rieure oii elle (5lail bouch(5e par une simple dalledress^e que \c% voleurs
onl bris^e dans I'anliquile. Celle maconnerie, haute d'un metre el qui se
continue dans la chambrc par un massif de i ni. o5 cent, de profondeur
el 1 m. (jo cent, de largeur, avail sans doule etc faite en vue d'arreter
rirruption des eaux dans la lomhe lors des orages.
H. La salle H, creusee dans la monlagne, a 1 1 metres de longueur
sur 3 m. 70 cent, de largeur el 3 metres de hauteur; elle n'a aucune
ornemenlalion el les parois sont ^ peine dressdes '•'. Vis-a-vis de la porle
<"' L'axe de celle salle forme un angle de 8 degres & I'ouest du nidridien magnetique.
- 47 - [7]
existe un enfoncemenl de 9 m. 98 cent, de largeur et 1 m. 65 cent, de
profondeur, plus 6le\i que le reste du sol de la salle de m. /io cent.
Plus loin, a droite, I'entree de la chambrc I a ^t^ mur(5e en ne lalssant
fju'un I'troit passage de m. 79 cent, de cot^, a un metre au-dessus du
sol. En avant de la paroi sud un mur en picrre montant jusqu'au plafond
barrait la piece; I'usage de cette cloison m'^chappe, car I'espace qui i5tait
derrirre, large seulement de m. 65 cent., ne renfermait rien autre que
de la terre et des d(5bris de la taille des pierres; quelques debris de poterie
grossiere y ^taient melanges. Le sol de la parlie sud de la salle (5tait
reconvert de sable et deblais amends par les eaux; on y a trouvd des frag-
ments de statuettes de serviteurs en calcaire, bras, jambcs, et le corps de
deux petrisseuses. Le plafond du milieu de la pi^ce s'(5tait effondre et les
debris recouvraient une tranch(5e creusee dans le sol, un chemin en pente
douce large de 1 m. 1 cent, conduisant a la salle souterraine J.
I. La chambre I, longue de 3 m. 90 cent., est separ(5e de la salle Hpar une muraille de 1 m. o5 cent. d'(5paisseur. EHe renferme un sarco-
phage en calcaire sans aucune ornementation, qui s'est reconvert d'une
brillante couche cristalline de sel. La cuve est rectangulaire, longue de
9 m. 3o cent., large de 1 mMre, haute de m. 70 cent.; les parois onl
m. 9/1 cent. dMpaisseur et le creux interieur est de m. 54 cent. Le
couvercle, <5pais de m. 99 cent., plat en dessous, legeremcnt voAte au-
dessus, est muni de deux oreillettes a chaque extremite. La sepulture avait
^t^ violee d^s I'antiquite; les voleurs avaient soulev^ le couvercle et le
poussant un peu de c6t(5, le faisant reposer sur des pierres, ont bris^ la
momie dont on n'a retrouv^ que quelques os.
Les murs de la cbambre ne sont pas parallMes; on ne s'est pas donne
la peine de tailler tout le cot^ ouest comme il aurait du I'etre, on y a seu-
lement manage a la partie infcrieure un enfoncement oblique, qui atteint
o m. 97 cent, de profondeur a son extremity nord, pour permettre de
loger le sarcopbage parallelement a la muraille est. Le mur sud pr»5sentc
dans sa moiti^ inferieure un retrait de m. 9 3 cent, dans lequel est encore
creusee une nicbe de m. 64 cent, de cot^ et m. 59 cent, de profondeur
qui devait servir h contenir les canopes. Enfin le plafond quia 9 m. 99 cent,
de hauteur a I'ouest s'abaisse jusqu'i 1 m. 98 cent, pour remonter
[8] — 48 —
brusquement i a m. 45 cent, pres de la paroi est. En I'absencc de toute
inscriplion on ne pent dire si c'(5lait bicn ia la tombc de la reinc.
J. La tranchee creust^e dans le sol de la salle H est d'abord a air libre,
puis couvertc, el conduit a une cbambre silu(5c a un niveau inft'rieur a
celui de la piijce I sous lequel elle se trouve en parlie. EUe ne parail pas
avoir ii6 termin^e; longue de 3 m. Sa cent., large de 3 mMres el liaule
de a m. 5o cent., une autre pi^ce de 3 m. to cent, de longueur sur
1 m. 8o cent, a a m. ao cent, de largeur lui est adjacente, mais a un
niveau plus eleve de o m. 5o cent. Dans cbacune des parois de cette
annexe on pent remarquer, a i m. 5o cent, de liauteur du sol, une petite
cavite semi-circulaire ayant du servir a poser des lampes.
Melangee avec les debris venus de la cbambre superieure qui remplis-
saient le couloir, on a recueilli une statuette en calcaire, acopbale, repre-
sentant un servileur assis a terre, petrissant entre ses mains un pain rend
et plat. Sur le sol de la cbambre gisaient deux squelettes incomplets. L'un
d'cux se faisait remarquer par un defoncement du sommet du crane el une
fracture de i'arcade sourciliere gaucbe, en sorte qu'on peut adirmer que
I'individu avail p<5ri de morl violenle; ces ossements, sans consislance par
suite de I'humidite, n'onl pu elre conserves; on ne peul savoir si c'etaient
les debris des corps des proprielaires de la lombe, jel(5s la apres le pillage
des cercueils, ou ceux des viclimes d'une agression.
Aucun des objels trouv6s pendant la fouille ne porle le cartoucbe du
souverain sous le regne duquel les lombes que nous venons de d(5crire onl
('le amenagi'es. Le principal personnage qui y avail el(5 enlerre est la
^ j^<=>^, Merli-r-mercr, jusqu'ici inconnue; mais ces bypogees sent
trop voisins du Sphinx el du temple de granil pour ne pas apparlenir a la
s^rie de tombeaux du temps de Cb(5fren rang(5s de pari el d'aulre de la voie
conduisant de la plaino a la seconde pyramide el loules los probabilit^s
sonl done pour que cette Nebti-r-merer soil la mere de Cliefren. Ses litres
ainsi que ceux de sa fdle qui sent presque idenliques, sonl aussi les memes
que ceux de la reine ^P>^, donl le maslaba est a Saqqarah''', el qui est
'"' Mariettk, Maslahas,.p. i83; Lepbids, Denlcm., II, i4; Gauthier, Le Ltvre des
rotsd'Egyple, I. I, p. 90.
49 [9]
consider^e comme une femme de Ch^fren. Le nom de sa fille commen?ant
aussi par Nebli est malheureusemenl incomplet; peut-clre est-il a lire
^^ •^ si la statue decrile page lilt lui appartient; elie serait dis-
tincte de la Nebti-khd-merer figurant au tombeau n° 99 de Gizeh'" comme
femme du prince — j. Le prince ^{, apparemment un fds de Cheops,
n'avait pas non plus il^ signale jusqu'a ce jour.
G. Darkssy.
•'' Lepsius, Denkmdler, 11, 34 g; Mariette, Mastabas, p. 548.
Annalet du Service, igog.
EGYPTE CHRETIENNE")
M. GUSTAVE LEFEBVREINSPECTEUR EN CHEF I)U SERVICE DES ANTIQUIT^S.
II
A. A PROPOS DE SAINT LUC. — B. INSCRIPTIONS COPTES.
— C. INSCRIPTIONS GRECQUES.
M. Cl^dal a rdcemment publid, dans les Annalea (t. IX, 1908, p. 916-
2q3), deux int^ressanles chapelles copies de la montagne d'Assiout. Jo
viens d'avoir I'occasion —• en faisant nettoyer el fermer d'une grille ces
deux monuments, pri^cieux resles du chrislianisme egyptien — de copier
a mon tour les inscriptions peintes aux murs de ces chapelles. Si je donne
ici mes copies, ce n'est pas tant pour rectifier ou completer (sur quelcjucs
rares points) les lectures de M. Cl^dat, generalement exactes, que pour
indiquer quel est, en 1909, I'^tat de conservation de ces textes qui ont
souffert du temps et des hommes, depuis six ans, et que nous esp^rons
avoir mis desormais a I'abri de toute atteinte.
Je voudrais surtout, grace a un fac-simil^ et un essai d'interprelation,
attirer I'attention des historiens eccl<5siasliques sur une inscription copte de
onze lignes, dont le premier ^diteur n'a pas, a mon grd, suffisamment
soulign(5 I'importance, en disant qu'elle wse rapporle a divers apotres et
aux Evangilesn.
'"' Voir le paragraphe I de celte sdrie, dans les Annates, t. IX, 1908, p. 17a.
— 51 — [2]
Ge texte, peint en noir sur la pa.roi du fond de la chapelle I (la seule
qui renferme des inscriptions), raesure o m. 1 5 cent, de largeur (ligne 1 1
,
dans son ^tat actuel) sur o m. o8 cent, de hauteur. II a -el^ trac^ soigneu-
sement, par une main experte.
•f-XOYKAC tTu OYCX6IN n6
A<<6pMAeHTHC NAnOCTOXOC :
MNNCOJC XHOY.2^2M Ncx nxyxoc :
AH6P iM6N6TXMT6 NpOMne
5 xmczaV MnereY-^^rrAixioM •
equjoon zn ncx ntxxxix : kh
MNNCcuc xqcixV NNenpxii'c : k!a.
-f nKXTx MXGxioc NeyxprxixioN : kz
nti^opTi ne zTi NeyxprxixloN [raturedu scribe]
10 iiTxycxaq zn Ioy-a^-m-^^
•f-MXpKOC 2CUCU8 NTXYCX2M 2N elTXxFx :
Ma copie ne complete celle de Cledat qu'aux lignes 3 et /i. Ligne 3 ,je
lis : MNNCCDC, non [m] nnccuc, — et ligne li : xqep 2M6N6tx'it6
ripoMnc (ClMat : wMefZMeim.T\<iTe).
J'ajoute que, ligne g, c'est le scribe lui-meme qui a efface les dernieres
lellres qui suivaient N6YArrxixi'oN. — Ligne lo, il a refait sur une
/».
[S] — 52 —
lettre rondo prec(5demment Irac^e, le i de iOY-^>>''^- — Enfin, ligne 1 1,
m, vu par Cl^dat, a la fin de la ligne, a disparu. — Le plUlre est abim^
ou a disparu aux endroits (|ue j'ai marques d'une hachure m.
Je traduis litt^ralement :
-J*-Pour ce qui est [fi^v) de Luc, le midecin,
ilfut disciple (jaa^T/Tj/s) des apdtres (awi^iTloXos)'".
Puis, il suivit Paul.
II vkiit qiiatre-vingt-qualre ans.
5 // krivil cet Evangile i^eiia.yyikiov')
se trouvant en Achaie : a8.
Ensuite il krivil les Actes (^lapoi^is^ ; a4.
•fL'Evangile (^svayy^tov) selon Mathieu : aj.
C'esl le premier des hvangiles (^evayyiXtovy
10 Ilful icnt en Jud^e^^K
-p Quanl a Marc [son Evangile) fut krit en Ilalie [: iS].
Ge texte concerne done la personne et les deux ouvrages de Luc, —ceux-ci dans leur rapport avec les Evangiles de Mathieu et de Marc.
Que Luc — celui dont il est trois fois question dans les Epttres de
Paul — soit I'auteur du troisi^me Evangile, c'est une tradition admise
sans conteste, adoptee d(5ja par saint Justin [Dial., io3) et qui remonte
au moins a la premiere moiti(5 du second siecle de notre ^re. Qu'il ait mm^decin, — m(5decin priv^ de saint Paul, qui I'appelle Kovxas b lanphs 6
dyanijTSs expression equivalant, suivant la remarque de Harnack'^', a
iyibs laTp6s; qu'il ait Hi enfin le compagnon et le collaborateur de
I'Apotre des gentils, cc sont la des faits sufiisamment attesles el indiscu-
tables.
Moins connu et moins sflr est le detail de sa vie. II naquit a Antioche. II
''' Gorriger le texte en NNxnocTO- ''' Dans son Uvre Lvlcas der Artz. Je
Xo c
.
citerai mes r^Krences d'aprfes la traduction
'*' Lisez : a Jerusalem; plus has, en anjjlaisfi de J. R. Wilkinson, 1909. —Italie— a Rome. Harnack (Wilkinson), p. 3 el note a.
— 53 — [4]
mourut en Bilhynie, a 78 ou 'jk ans, selon ia presque unanimity des
manuscrits de VArgumentum Evangelii secundum Lucam''^\ — a 84 (2M6N6-
TAqre) suivant notre texte copte. U aurait ecrit son Evangile en Achaie, in
Achaiae parlibus, non pas a Alhenes, peut-etre a Corinthe, peut-etre a
Thessalonique. Cette tradition''^' est suivie par notre inscription d'Assiout
(1. 6: 2N tlCA. NTAXxix).
G'est une question d^battue de savoir si les Actes sont, comme le
troisieme Evangiie, i'ceuvre de Luc'^\ UArgiimentum est aflirmalif sur ce
point, et notre texte copte reproduit la m^me tradition : mnnccdc xhczaV
NNenpASic : kX..
On voit I'int^r^t de I'inscription d'Assiout; maintenant quelle en est
la valeur, et quelle cr(5ance lui accorder? De quelle ^poque est-elie?
Les peintures, dit M. Cledat (^6p. cit., p. 918), peuvent ^tre du vi' siecle
ou du d^but du vii'; c'est sans doute a la meme i^poque que notre texte
a ete peinl sur le mur de la chapelle. Mais il est evidemment extrait d'un
livre de prieres, ou plulot d'un livre d'enseignement beaucoup plus an-
cien, et ce livre, quelle en est la source? Ne serait-ce pas ce document,
d'existence hypolhetique, mais tr^s vraisemblable qui, suivant Harnack'*',
aurait deja inspire Eusebe (^Hist. eccl., Ill, h, 6'^'), et, avant lui, I'auteur
de cet Argumenlum Evangelii secundum Lucam (datant, au plus tard, du
debut du in' siecle) qui s'accorde, sur plusieurs points importants, on I'a
vu, avec notre inscription d'Assiout? Comparons en efFet ces trois textes :
''' VArgumenlum dans Peter Gorssen,
Monarchianische Prologe zu den vier Evan-
gelien. Bin Beitrag ziir Geschichte des
Kanons (I'exle und Untersuch., i" serie,
I. I, fasc. 1, Leipzig, 1896).
''' Blass (Eoang. sec. Lucam, Teubner)
peuse que Luc ^crivit son Evangile en
Palestine [Praefatio, S 3). Harnack (Wil-
kinson), p. 1 5o , dit au contraire : rrFrom
the proeminence given to Ephesus, it
surely foUows that it was written in
some region for which Ephesus was an
important centre (Achaia therefore remains
open)r>.— Deni^me,p. iSa: irAtEphesus
or some place in Asia or Achaian.
<'' Harnack (Wilkinson), p. 26-1 45.
'•' Harnack (Wilkinson), p. 4 : « . .
.
Eusebius is scarcely dependent upon the
Argumenlum Rather we are here
compelled to assume a common source
,
which must therefore be of very early
dale.n
<"' Eusebius , Werke, t. H, ed. Schwartz,
Leipzig, 1903.
[^] — 54
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- 55 - [6]
Dans le texte pr^cit^ de YArgumenlum [p. 8, 1. 2], annorum LXXIU—ou LXX el Ires — est donno par dix manuscrits, tandis que dix autres
donnent sepluaginta quatuor ou LXX el quailuor, ou encore sepluaginla et
qualluor. Un seul est d'accord avec noire version cople, un manuscril d'Atitun
(Gr. Seminaire, n" /i), portanl : octuaginta et qualuor'^^K Ce d(5lail qui n'est
pas sans importance, I'arrangement et la reaction des lignes 8-11, des
omissions capitales, comme celles de la nalionalite et du c^libat de Luc,
me semblent d^montrer — malgre les lignes 1, 9, 3, A, 5, 6, 7 —que la version cople n'est pas, non plus que le passage correspondant
d'Eusebe, une traduction de I'Aripimentum; ces trois textes, Argumentum,
Eusebe, inscriplion d'Assioul, dont le t^moignage Concorde dans I'ensemble,
sont vraisemblablement des oeuvres ind(5pendantes, s'inspirant d'une tr^s
ancienne tradition pouvant remonter aux premiers ages de I'Eglise.
Quelque chose reste pour moi inexplicable dans cette inscription : les
nombres 98, 9/1, 27, [18], qui suivent respeclivement la mention du
troisieme Evangile, des Actes, de I'Evangile de Mathieu, de celui de Marc.
On songe naturellement a une indication du nombre des chapitres de cha-
cun de ces ouvrages; mais c'est 9 4 chapitres qu'a le troisieme Evangile, et
non pas 28; 28 les Actes et non 9/i; 98 I'Evangile de Mathieu, non 97;
1 6 enfin I'Evangile de Marc, et non point 1 8. Faut-il mettre cette erreur—si erreur il y a — sur le compte de I'^tourderie du scribe?
Voici le texte des autres inscriptions peintes sur les murs de cette
meme chapelle (cf. le plan donn^ par Cledat, op. cil.).
ABSIDE.
Dans Tare :
1 ma>H o eeoc ayt^u npocKHNiiccuMen qo
''' Ce maauscrit est du ix* sMe, posldrieur certaiaement a notre inscription.
[7] _ 56 -Au-dessous du cintre :
• 2AMOI 2AMOi
3 -f ICD2ANHC-f HACON 1CD2XNC {sic)
4 nt^e NHACTAMcuN xpi nxM6Y6 «ie
5 nACON MHNX6 nxmmmmnowiD
1. lexle grec : jwr 6 Bs6s- aOrw mpocrx{v)vr}iTeii)iiev aixrjv. Esl-ce une citation?
apoa-xvveiv se rencoutre suivi tin clatif dans le Nouveau Teslameut. — It, xpi
nxMeye qe (souoenezr-vous de moi, amen) esl omis par Clddat. — 3-4, graflili pos-
Idrieurs.— 6, lire nA[coN xJnoxxcD.
PAROIS.
Sur la parol, a droite de I'abside, au-dessus d'une niche en forme de
conque :
7 (Q) YAAB 2XMHN
Plus loin , apr^s une petite niche rectangulaire :
8 \nx nxTepMOvre " sm
Sous I'abside et sous ies deux niches :
9^0C>'Anx (]>OIBAMCUN-fOC " APX r6CDpr6 -foCAnA MHNA
-foe .^
Piiier A :
10 nSNICUT AA.AM T6NMXY ZCDH TGNMAy t-iXf\m
Piiier B :
>« WO9HTHC" N6KF1THC" MApTHpOC '/ neNtJ
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Piiier G «[ \c :
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«a (a) m\GY "AHA <piB wfMGoml3 (i) ^AHA IWZANHC MHAKG '/ \mi4 (c)et(</) MN AHA nAyxe AHA coypoYC atia icakaha icak//a^
Mur est
:
»» ^KApe MiieMCj^HPe « aha mcuychc. . .m
En face i'abside :
— 57 —
xnx nx.
[8]
7, Cl^at a encore pu lire : gtoy-^-^b zxMHti. Je pense que ero do [gtoJy-J^^b
^tait a gauche de Tabsida; a dispani. — 8, Cledat a vu xnx nxTerMOYTe deux
fois repaid: aujourd'Iuii \ iiiilid du second xux subsisle seul.— 9, la-f
de [-f ]oc
a disparu. — 10, 1 et cd de neNicuT combines en un seul signe. — 11, po de
[n]|»o<|)HTHC existe : ces deux lettres
etaient cachees sous du platre que j'ai fait
lomber. — 11, neM[, non plus neNi[.
— la, d'\nx OYNOMer vu par Cledal,
il ne resle plus que JMep. — Lire
nep nepnpM6-o[Y«>| et non ^pMoo[Y^»J le
lexle porte bien uu g (voir le fac-simile),
il n'y a done aucune correction a faire. —i4, xnx 1CA.K est rdpet^, sans doule par
elourderie du scribe. — i5, Mxp « xnx
MA vus par Clddat en Ifile de la iigne onl
disparu. — uj dans MN6Mu^Hpe n'est
pas, comme dit Gl^at, reprdsentd par
Jo (= uj ) , mais bien par ce sigle augmente
en bas, a droite, d'un petit trait vertical, de mani^re a repr&enler exactemeul un u).
— Lire MtoYCHC, non pas moychc. — Les trois letlres qui suivent ce mot sont
illisibles. — 16, aprfes xnx nx[, trois leltres illisibles.
La litanie (7-1 6) se traduira : « [Le Ph-e, le Fils, le] Saint-Espril, Amen!
Apa Patennoute, A[pa '•'], Chrisl^'^'^! Apa Phoibamon, Christ! Apa
George, Christ! Apa Mdna, Christ! — Notre pire Adam, noire mere Zoc^^\
noire mere Marie [. . . ./es] prophctes, lesjuges, les martyrs, notre[
'*' Sans doule ie nom du saint patron
d'un des personnages cilds lignes 2-6,
peul-etre ApoUd.
''' -foe = xpicToc (=Xpio-7^) le
Cbrist est iuvoque, ainsi que dans les
litanies de I'Eglise, apres le nom de
cliaque saint considdre comme inlerces-
seur.
''' zcDH , n'est-ce pas le nom ddguisd
d'Eve? (fEt vocavit Adam nomen uxoris
suae Heva : eo quod mater essetcuncto-
rum viventiunin (Gen., iii, 20). Aprfes
Adam, aprfes Eve-Zoe, il est tout naturel
de Irouver ie nom de la Vierge Marie ifla
nouvelleEvei.
[9] — 58
apa Ouno]phtr, apa Phib de Pergo[usch^^^ • • •], apa Jean de PaU^-^, a [pa . . .]
el apa Paul, apa Sottrous, apa Isaac, apa Isaac, a[pa apa Majcaire et
ses fh, apa Moyse[ ] apa Pa [tt/(?).
»
* «
B. INSCRIPTIONS COPTES.
1° Plaque de marbre, o m. 32 cent, x o m. 38 cent., incomplete a
droite {excepl(5 a la hauteur des iignes 3 , h et 5 ) , bris^e en bas. Elle
apparlient a M. Beaug»5 (Assiout), qui I'a achet(5e au village de Rodah;
elle provienf tres probablement des n^cropoles chrt5tiennes d'AnlinoiJ.
>f 6LUXg6Pfn6H6lOCTtiPH^ANOWpUJn£TNTUJNCAA^Y/NCAOTFat^qhKAnNocANQK:
i^lMomnA^^MAlfOCAlMeeNOYeAifeecriA'MM2hninAnATn^^HMWeeiArre
'' Cf. (jLkdat, Annates, I. IX, 1908, Gehrawi, II, pi. XXIX, 3, I. 9), et ceux
p.aao.n.a.ctAnELmEAu.Gt'ogT.jp.Sig. aussi de Denderah {ibid., p. 46, Appen-
'*' xnx icDzxNHC MuxKe n'est pas dix I). Pakd, dont toute trace a d'ailleurs
un inconnu. M. Crum me le signale parmi disparu , iiMlail peut-(?lre pas trfes ^loignd
les graffiti de Deir-el-Gebraoui {Der-el~ de Lycopolis.
— 59 — [iO|
HE" eg^xe epe neNsioc Tup'l
ANON NPCUMG TNTGJN GKXXy A [n]
NCA OYP2tl>'< NKARNOC ANOK(o)yn cij6NOYTe nxpxix rpoc xi =
5 [nA]pA.re Nee tioyzAiBec pa. =
[ccdm]a m'n zViniMA nxi nAfriTiAJ
[a.6 2]a2 l-N nN(o)Yl'G 6IAITG![
]amn[
'.], (races d'lme letlre apres a.nok (??). — 6, apris n\ final, on voil la parlie
superieure du n de [tfFiA.]. — 8, traces de letlres a la fin de la li{fne, aprfes xmn,niais illisibles. — 6-7, resliliilions dues a M. G. Sehmidl.
St noire vie tout enlivre a nous autres hommes nest semblable a rien qua
nne wuvre de fumie, — moi done SchenouU, mddecxn en chef, j'ai passS telle
line ombre. Mon corps est en ce lieu , mais (fxiv . . . Si'j mon ame repose en Dieu.
Je demande[ . . .
Sans doule demande-t-it qu'on prie pour lui.
On rapprochera de cette inscription iin texte public- par M. Cledat dans
Ic Bull. Inst. Fr. Ar. Or., t. II, 1909 (p. 4 du tirage a part), provenant
de IV'gHsc de Der Abou Hennes, a quelques Iciiomeires de Cheikh Abad^h
(ou je suppose qu'a ^te Irouvee la pierre ici public^e). La vie de I'homme
y est egalement comparee a unefumee (nBJoc THpM cnpcuMe GM62a)H
NO6 NoyKAnNOc), et les sollicitudes de Texislence a une ombre qui s'eva-
nouit (ayuj NpooY") THpoy N'reniBioc eoyo no6 noyzaibhc).
Ce sont la des idees et des comparaisons bibliques : wdies nostri quasi
umbra super terramn i^Par., I, ag, i5); «dies mei sicut umbra declina-
veruntn [Ps., 101, 12), etc.; ttdefecerunt, sicut/umus, dies mei n (P«.,
101, A).
9" Linteau de la porle d'unc chapelle, long de 1 m. 96 cent., large de
o m. 33 cent., trouve a Abou-Hamed (Fayoum), et transporte au Musee
du Caire en decembre 1908. Au centre du monument, une croix inscrite
dans un cercle; a droite et a gauche, le texte tr^s reguli^rement grav^. —Date : 969 (676 de I'^re des martyrs, a.iokah xoe).
[11] — 60 —n<yc icne xc soioeic kypo> rxy ahkatm ZNNeq
piHX nujHpe MnMXKxpioc cijensice - mminmr lMNT6MCaiM6 MN ,^"" MX'J • A.IOKXH X06^ ^ dans un
[N6Ma)Hp]G X.6 NTAM Xq wrcle.
5 [ ]m[ jgCDB
C'est une d^dicace. On peut la traduire
viendrez en aide a Cyrus Gabriel,fh defeu [ . .
Car c'est lui qui a[. . . . el qui] a irigi [ce monument) par ses propres soins.
Annie de I'he diocUtienne Gj5.ii Le d(5but de I'inscriplion est I'^quivalent
de la formule paienne, si fr^quente dans ies dMicaces : ijitkp avzov xa) Tfjs
•ywaixhs xa) -rSv rixvcov. — On notera I'orthograplie rxYP'HX, et Ies
formes dialectales ntam , ahkxth et mmxm.
f^ Seigneur Jhus-Clirisl , vous
.]
, rt safemme et t\ ses enfants.
3° Belle pierre tombale, provenant des fouilles de M. Gayet a Anlinoou-
polis (i (jo8), Iransporlce au Mus^e du Caire en juillet i gocj. — Galcaire :
1 m. 6o cent, x o m. 55 cent. Les letlres ont ^te pass^es au rouge.
~^~
— 61 — [12]
i-g, Jesus-Christ, ne les efface pas du livr.e jusqu'aujour du jugement. — 3, bi = qi.
— 5, nxA.i = -BrAa;, labella, plul6t que liber; mais il s'agil, je crois, du livre oil
sont inscrils les noms des elus. Pourl'idee, comparer Exode, 32, 3a rrdele me de
libi'o luon, et 33, ttQui peccaverit mihi, delebo eum de libro meoi , el suHoul Apocal.,
3,5, (rnon delebo nomen ejus de iibro vilaei; 22, 19, irauferel Deus partem ejus de
libro vitaen, etc.
Je ne comprends pas bien la fin derinscription : epe. . . nxtoynoctic . . . me ressuscitera— Jhus. Qu'est-ce que npco'^'?
** *
C. INSCRIPTIONS GRECQUES'".
8UCheikh Abadkh, dans les ruines dela ville antique d'Antinooupolis, mars
1909. — Mus^e du Caire. — Beau linteau, decor^, a la partie supe-
rieure, de rinceaux et de perles. — Galcaire : i" &o x 0" 3b.
Inddit ; ma copit
:
eii 6eo(T SoriOuv ajza Xoj >i« tov aytov tottoct
mra xepaxou
Les noms propres sont diranges : xspaxoa'^'^ peul ^tre une mauvaise orthograpbe
de Kvpiaxds (la varianle KxpxKoc est connue). Quant au nom feminin A«i, je ne
sais rien qui Ini ressemble.
Ge texte fun^raire, si bref qu'il soit, n'est pas sans int^r^t. 11 se compose
de deux parties, que la croix s^pare. On pent le Iraduire : «Iln'y a qu'un
Dim; il est I'appui de {la dSfunte'j ama Ld. — Sepulture du saint apa
i
*'' M. Crum voit dans fc xc iuitial
el fc final de simples ornements, et il me
propose cette traduction : rrfc xc : De-
fense d'enlever cetlepierre (-aXa^)jttsquau
jour du jugement, (quand) le Seigneur (1)
me ressuscitera. fci. (On sail que le souci
de I'inviolabilit^ de la sepulture Aait aussi
poignant pour les cbretiens que pour les
paieas.)
''' Je leur donne les n" 814-818 ; sur
la mdthode de publicalion de ces textes
grecs, cf. Annates, t. IX, 1908, p. 172,
il propos des inscriptions n" 809-813.
''' Kepaxds est pour KepaxoC [rdiros
TOV dylov dira Kepaxo(O)]. Une pareille
faule est loin dV'lre un cas isold dans
nos inscriptions grecques-chrdliennes
d'%ypte.
[15] G2
Cyriaque. -n L'interpr^lalion dos premiers mots ne pout donner iieu a
aucun doute : le Recueil fournit une vinglaine d'exemples d'inscriptlons ou
I'acclamalion sh @sbs 6 (3oti6siv, suivie du nom du d(5funt, constitue loule
l'(5pilaphe : els &sbe b jSovOiSv, Uhpos [Recueil, n" /i98); els &ebs b l3otj6av,
2«'pa(ii«W., n" 518)"), etc.
Mais Tama Lo ne s'est pas contenlt5e d'une sepulture quelconque. Elie a
voulu que son corps reposdl pros des restes d'un saint '^'. Qu'on ne voie pas
dans ce voeu un sentiment d'origine paienne, une survivance du pieux desir
qui animait tant d'Egyptiens de reposer, en Abydos, pres du tombeau
d'Osiris. Ici , i'id^e est toute chretienne. On la trouve exprim^e sur des (5pi-
laphes de toute provenance ''', et resum^e dans ces passages de saint
Maximin de Turin et de saint Ambroise''*' : n . . . hoc a majoribus pro-
viduni est ut Sanctorum ossibus nostra corpora sociemus. . . «, et « . . .
commendabiliorem Deo fulurum esse me credam, quod supra sancti
corporis ossa quiescam. . .».
Comme tant de chr^tiens d'Occident, Yama Lo voulut done ^Ire inliumee
dans la m^me sepulture— tovos '^'— que cet ayios awa Kepaxbs d'Anti-
nooupolis. Elle voulut etre Ksociata martyribus, sociata Sanctis ii, comme
s'expriment les ^pilaphes latines. Le fait valait la peine d'etre not^ en
%ypte.
Akhmim, f^vrier 1909.
815
Mus^e du Gaire. Colonne de marbre.
(') Cf. Recueil, n" Mh, 438, 4^i9,
488, 492, 493, 498, 499, 500, 501,
518,519, 521, elc.el n" 415, 424,
453,483, 490,495,502,511,512,
51G, 517, 520, elc, ou la formule est
la m^rne, avec, en phis, iiiie dale, uiie
acclamation siippldmenlaire, elc.
''' Uu saiiit, iyios. Lbs Ciirelioiis
d'Egyple n'^laienl pas prodigues de celle
^pilh^te, qui n'esl pas synonyme de fix-
xipioi; elle s'appliqiie a des ddl'unls
dont la vie a ^Ic' parliculiijrement ddi-
(ianle, a un moine {Recueil, \\' 575), J»
une vierge [ibid., n° 577), bref ^ des
saints.
<'' Gf. Le Blant, Manuel, p. i44-i5i.
'*' Ciliis par Le Blant, loc. cil.
'"' Tdnos, frequent dans I'e'pigraphio
clirdlienne d'Attique el d'Asie Mineure,
avec le sens de sepulture, serait uti a;ra$
dans I'epigrapLiechrelienue d'l^gyple, si
Breccia n'en avait Irouvd un exempio a
lladra, I'aii dernier (/?«//. Soc. Arch.AL,
XI, 1909, p. 282).
— 63 — [14]
haute de 3"° 5o, trouv^e dans une maison au sud-est de la ville. Au
haul du monument, une crobc latine, bien grav^e; par-dessous, ce texte
(igalemenl sculpte avec beaucoup de soin. (F^e fac-simii^ ci-dessous d'apres
une photographic de I'estampage.)
Inedit ; ma copie
:
v-TTSp sv)(rj(T riXioScopov
xcti xaXktpoi]U x.a.1 tojv
zeKvcov aancirv
Formule plutot rare, et d'ailleurs speciaie a I'epigraphic chretienne'"
kEx-voIo d'Hiliodore, de Kallirhoi i^safemme), el de leurs enjanlsn.
816
PniL-E. — Stele destlnce au Mus^e du Caire. — C'est a Assouan que
cette stMe a ^te decouverte (dans le jardin pubiic), le 5 juin 1909. Nul
doute quelle n'y ait ett5 transportee jadis de I'ile de Phihe (cf. Recttetl,
n" 58/i-60/i, et surtout n"' 592-GOO). — Gres o"" 5o x o"" 66. Les
Icltres ont (5te pass^es a la couleur rouge.
Y oY K A-o-o c f<j) M.e NOV
tI^Jk\ttocitovi<^\ca^\
e-HOTTYPrOC6Ke6M6ALO) N G O'C^N UJ c TTAXcDMKe
7-HC e IN^I KTICDNOC//
tov xaOocrioo^evov
TtpaiTTOanov xat eraSt
vov TtptyxiTtocT aveveco
Ort tiupyoa ex Oefxski
COV Z'j)(T avu " TC(f)(0)V KS
Ttl7 s i'vStXTtcovoa "
w Cf. Reinach, Traile d'epigraphie grecque , p. 383.
[15] — 64 —On Irouvera dans le liecueil, sous les n°' 58/i-(')0/( (Phihi;), un certain
nombre d'inscriplions similaires. [^e litre de ispanr6Tnos, prmpostlus
,
donn^ a Fl. Sarapion, designe ordinairement les prel'els (pr(5fet du pr(5toire,
de la Ville, etc.). Mais il a aussi le sens de legionis dux^^\ et c'esl proba-
blement alnsi qu'ii faut I'enlendre dans notre inscription '^'. Ge preepositus
est qualifie de xaO(u)!TKoyi^vos ^^^ r^devotus; titulus datus tribunis, secreUiriis
sacri consistoni, magistrianis n , etc. '*'.
Si Fl. Sarapion est le commandant militaire de i'tle, Sabinos en est le
premier dignitaire civil. II porle le titre de wp/yx/xf/, qui parait bien
signifier r6 isp&ros t&v isoXnixSiv Ta^eurSivn '^'. Cc m^me terme, dans les
inscriptions du Recueil, n° 603 et surtout n°' 5 9 A et 597.
Pour I'expression inb ou ix S-s/aeX/wf , cf. Recueil, n°'597, 598, 601.
817
Phil*, 1 909.— StMe destin^e au Mus(5e du Caire. — Petit fragment,
trouvj6 au milieu d'autres steles et fragments de stMes, devant le temple
d'Ari-hes-nefer.— Gr^s :0™ 1 1 x o"" 3 1
.
InMil ; ma copie :
[
(T)(^e xvpte
V afjtapr
]
]
Je n'arrive pas h identifier ce m(5diocre fragment. Le cas aftaprrjfidTuv
ne se rencontre qui' dans ce passage de Jer^mie (^Lumerit., I, 22) : -aep)
'Bsdmuv tSv d(i.ixpTii(iaTcov (xov.
'"' Du Cange, s. v.
'*' Ge serait un Equivalent de I'^irap-
)(ps Aeyewvos de Recueil, n* 597 (de
m^me n° 594). — Gf. Recueil, n" 468,
oil I'ou a -BjpoTidaiTos.
"' Gf. Recueil, n° 003.
'•' Du Gange, s. v.
''' Du Cange, s. v.
— 65 — [16]
Kelabschem, 190^
0" 18x0"' 16.
818
- StMe destin^e au Musde du Caire.
Inedit ") ; ma copte
:
— St^le en gr^s ;
[-|-] evda. x(XTa[xet]
10.1 ri yiolKCt^pia. ti" . [ . 1
Ota STsXecoOrt
ftVyvi) 6eo6 xa [ivS^ixirtcovotr) ly
avomavcTov Triv
etcr xcSkitr]^ a.
Spacifi xat laa.
ax {xatj taxuS qe -|-
Les stales de ce type se rencontrent IrAs fr^quemment en Nubie, et
surtout a K<5labsch6h : cf. Recueil, n°' 622, 623, 62/i, 625, 629, etc. Le
nom propre mis a part, la st^le est identique a celles du Recueil, n°' 6A9,
65/i, 655,660.
Aussi, quoique la fin de la ligne /i soit tres endommagee, et que je n'y
aie pu rien lire avec certitude, si ce n'est un x, il est tri^s probable
cepcndant qu'apres le quantiemc de Thot (xa? ou simplement x?), on doit
avoir — plus ou moins abr^ge — le mot ivSixTt&vos , dent je crois lire
d'ailleurs »x. Le nombre ty est douteux , bien que possible.
Le nom propre '^' reste pour moi enigmatique. La letlre qui suit it initial
est rondc. La lacune est ensuite d'une lettre probabloment : n . [.]S'a-
Ija fin se lit, bien cntendu : dvanautTOv t^v v(/u;^>;j; auT(^s) i(i>) x(<5]X7r(o«s)
ASpaix(i xa\ laaax xa\ lax'JS, dixrfv (ne).
G. Lefebvre.
Assiout, juin 1909.
'' Voy.'z cepHiidant, sur ce lexte,la note de Weigall, dans les i4«nn/es, I. IX, 1908,
p. 1 06. — '') H est pr^c^dc' de I'^pilhele ordinaire v f/a«ap/a , dcrite par erreur n jiapla.
Amialei du Service, igog.
CINQ INSCRIPTIONS GRECQUES
DE KALABGHAH (NUBIE)
PAH
M. HENRI GAUTHIER.
Parmi les nombreuses inscriptions grecques peintes a ia couleur rouge
sur les parois de la cour d'entree et sur la facade du pronaos du grand
temple de Kalabchah (Nubie), I'ancienne Talmts des Grecs et des Remains,
il s'en trouve cin([ qui prtJsentent un interet parliculier. Tandis que les
aulres consistent presque uniformemenl en proscynemes adresses au dieu
Mandoulis par des legioimaires remains du camp de Talmis, celles que
nous allons reproduire et commentcr ici sont d'un caract^re bien difift^rent;
qualre d'entre elles (sur cinq) sont (5crites en vers et constituent de pelites
pieces po^tiques comma on aimait tant a en composer a I'ecole d'Alexan-
drie pendant les premiers siecles de I'ere chrelienne. Ces ([ualre texlcs , a
la verite, ne sont pas nouveaux; mais ils ont (5le si mal copies et si peu
soigneusement (5dil6s que nous avons cru bon de les pr(5senter a nouveau
,
apr&s leur avoir fait subir une revision rigoureuse sur I'original pendant
notre s^jour a Kalabchah I'hiver dernier. Quant a la cinquieme inscription,
elle n'avait pas encore ete remarquee, et nous la publions ici pour la
premiere fois.
I
Le plus considerable et aussi le plus curieux de ces textes est celui qu'on
peut lire sur la paroi sud de la cour (^k gauche en entrant), au-dessus de
la porte donnant accfes a la chambro latdrale la plus rapprochee du pronaos.
11 se compose de trenle-sic vers (donl tronlc-qualre seulement ont t5le
copies et publi»5s par les differents savants qui s'en sont occupes) soigneu-
sement dcrits en belles et r(5guli^res majuscules rouges; la couleur est assez
attdnude par le temps, mais on la fait rapidement rc^apparaitre en versant
sur la pierre de I'eau, ou mieux encore, de I'alcool a brAler.
— 67 — [2]
Avant de reproduire ce texle, je crois utile de dresser la liste complete
des publications successives qui en ont d(5ja die donn^es :
i" L'inscriplion ne figure ni dans I'ouvrage de Gau, ni dans celui de
Lepsius, ni au Corpus inscriplionum gracarum de Bocckh; elle a ^te d^cou-
verte seulement pendant I'hiver i 898-1894 par MM. Sayce et Mahaffy, au
cours d'un voyage a daliabieh que ces deux savants anglais accomplirent en
Basse-Nubie, enlre la premiere et la seconde cataracte. Leur copie fut com-
muniquee au monde savant par M. Mahaffy, dans le tome XVIII du Bullelin
de Correspondance helUnique ( 1 8 9 i ) , aux pages i5o-i5i,etun autre savant
anglais, M. Bury, fit suivre cette copie d'un assez long commenlaire aux
pages i54 a 167 du m^me volume.
q" En 189/1 egalement, M. Sayce publiait la meme copie dans le
tome VII de la Revue des Etudes grecques, aux pages 984 et 286 , et M. Henri
Weil, aux pages 988 a 991 du meme volume, donnait une transcription
en lettres cursives, avec la separation des mots et leur accentual:on, puis
un long commentaire, et enfin un essai de traduction du texte.
3° L'annfe suivante, en 1896, un hell^niste allemand, le professeur
Erwin Rohde, de Heidelberg, donnait une transcription en lettres minus-
cules, avec la separation des mots et leur accentuation, suivie d'un com-
menlaire important, dans le Pliilologus, Zeilschrift fiir das classische
Allertlium (Gottingen), t. LIV, p. 1 1-1 5, sous le litre : Melrische Inschrift
aus Talmis.
h" La meme annee 1896, M. G. Gaslinel reproduisait le texte, en
lettres majuscules, d'apr^s la copie de Sayce, et en coupant les mots, dans
les Melanges d'archdologie et d'Instoire de I'Ecole francaise de Rome, t. XV,
p. /185-/191, sous le litre : Vne inscription grecque acrostiche. II remarquait
le premier le nom de I'auteur du poeme, et se livrait a une assez longue
etude sur cet auteur, a qui il attribuait une autre inscription grecque de
Maharrakah (Nubie), I'ancienne Hierasykaminos (voir au Coi-pus inscrip-
tiomtm grwcarum de Boeckh, n" 6119).
5" En 1902 enfin, M. Henri Weil reprenait purement et simplement,
sans y rien changer ni ajouler, son t^tude de la Revue des Etudes grecques,
[3] — 68 —
et la transportail telle quelle dans ses Eludes (h Uuirahire el de rylhmique
grecques, p. 1 1 2-t i 9, sous le litre : UnpoMe ilhiopien^^K
Toutes ces diverses editions, on le voit, ne reposent, en somme, que
sur la copie de MM. Sayce et Mahaffy a laquelle les commentateurs post^-
rieurs ont fait subir toufes les corrections et conjectures qui leur onf paru
n(5cessaires a la bonne comprehension du texle, mais sans jamais avoir eu
la bonne fortune de pouvoir lire I'original et en prendre une nouvelle
copie. Plus favoris(5 que ces savants, j'ai pu revoir le texle sur place, et
voici la copie que j'en ai faite; elle diff^re, en certains points, de celle de
MM. Sayce el Mahaffy, et fixe definitivement quelques-uns des points douteiix
que cetle derniere avail laisse subsisler. Elle donne, en outre, les quelques
mots qui existent encore du vers 36, lesquels n'avaient pas encore el^
remarqu^s.
MAKAPIONOT6BHNHPeMIHCTOnONeCAePHCAI >
AepiTonoeeiNONVYXHGnNevMenANeiNAi >
lENAMoiBiOTHnepiopeNAnANToeeNeAONeiTO >
' 'iCTOPAKAKIHCeMAYTONOYKeXCJNeAerXON >
5 MYCTHNTOT6-KIKAHCKe<t>YCICnONONreCL)PreiN >
OCOOOCTOTerOjnOIKIAONHPMOZONAOIAHN >
CeMNONAnOeeOJNKCOTIAONeniTYXOJN-NOHMA >
AHAONOTeeeoicApecTONHPrAzeroMOYCA >
eAIKCUNIXAOHCANeeMONAneilNASAKCOMON >
10 KAiToreMeTicYnNOYMYXocHPoeeiceoepeceAi >
OAirONeni<l)OBON<t)ANTACIHCONAPT(')PAn(nHNAI(">)
YnNOCAeMeAeivACTAXYNAneKOMiceopc). . .topohn ("O
Pei0POICeAOKOYNrAPnOTAMOYCtL)MAAnO|AO|YeiN ('«)
TKANOICAnONIAOYrAYKePOYYAACinPOC(?)|H(n]Ntt)C (••')
i5 CUPMHNAeceMNHNMOYC(iJN[KAAJAieneiAN >
[NYM0AICAM]An[ACAICMe(C)CHNKCiJMONAeiAeiN] >
'"' id dois la plus grande partie de grwcae ad res romanas pertinentes , ricem-
ccs renseigncments bibliographiques a ment ddit^es par les soins de rAcad^mie
i'oldigeancc de M. G. Lefebvre, inspec- des inscriptions et I)eilcs - lettres , je n'ai
leur en chef du Service des Antiquiles a pu en avoir h ma disposition le tome II
Assiout. Aucun de ces lexles ne figure contenant les texlcs d'Kgypte, d je ne
dans le Sylloge Inscriplionum greecarum sais si les inscriptions de Kalabcliali y
de Ditienbcrger. Quant aux luscripttones figurent.
— 69 — [4]
eAAAAOCTIKArCJBPAXYAeiVANONNOMIZfCJjN >
rPAnTONAnOCOVHC6nNeYCA<DYXHCMOYNOHMA >
PABAC0A6TIC0IAKATAMeA0CAeMACA0NHCe. .('•)
20 APMorHNMeAeicYNeproNeneKAAOYNXA..T(nTeiN >
VOrON-AAAOTPIOICHeeCINAnOAinCL)NAAH[AO]N- >'
APXHAeMeKAHZerT(»")0C0<D0N-n0HMA-Ae5AI('). .('!')
AAMnPOCTOT[e|MANAOYAICeBHM6rACAnOAY[M]nOY >
eeArcjNBAPBAPiKHNAesiN-AnAieionojN >
a5 KAirAYKePHNeCneYCeNetPeAAAAAMOYCANAeiCAl >
AAMnPAnAPeiA<»)eP(t)NKAIAe5IOCiCIAIBAIN(iJ[N] >
pcoMAicoNMereeeiAOSANArAAAOMeNoc >
MANTIKAnYeiOCONATeAHeeOCOYAYMnOlO >
(jjcBiocANOPConoicnpoopcjMeNoceieeeNAYxei >
3o OJCHMAPKAINYSCeceBeiCOPAIAAMAnACAl >
KAIKAA6OYCICeBPeieKAIMANAOYAINC('0YNOMAIMOY[C(?)] >
ACTPAeeCONeniniCHMAKATOYPANONANnneAAONTA >
KAITAAeCOICinjeiXeOCC'). . .A.OJCeiNAYTOCeAeSAC >
KAicooArpAMMATAnAPAeeoicMencTOicecopAceAi >
35
.KAKAIAY(?)C(')|(?)TOICnP(t)TOICrPAMMACineieOMeNOC
La copie de MM. Sayce et Mahaffy ne tient aucun compte du sigle > , qui
est pourlant tres nettement lisible a la fin de chaque vers (exception pour
las vers ii, 12, i3, 1^, kj, 92et35).
Les points qui sont sem& a tort et a travers dans ce texte, et jusque
dans i'interieur d'un meme mot, n'ont pas davantage ct^ relev^s; ils sont,
du reste, sans aucune espece de signification ni importance, et je ne ies ai
reproduits que par souci de rigoureuse exactitude. Voir aux vers li , 5, 7,
11, 17, 91, 22, 28, 2/1, 3o et 33.
Le vers 16, qui etait fort nettement lisible en 189/1, ^^ trouvant ecrit
sur un joint entre deux assises de pierre , a ete reconvert de ciment lors
des travaux de protection contre les eaux du barrage d'Assouan sureleve,
qui ont ^te ex^cut(5s pendant I'hiver 1907-1908; il n'en reste plus que
les deux lettres AH. II en est de meme du vers 35, qui a compl^tement
disparu, et qui, d'aiileurs, avec le vers 36, n'avait meme pas etc aperfu
des premiers copistes.
Avant de presenter les quelques remarques que comporte ce texte, je
vais le transcrire en lettres minuscules, en coupant les mots, et en ajoutant
[5] - 70 -
raccenluation el la ponctualion , ce qui le rendra plus facilement lisible el
comprehensible :
Maxa'pior &t' eSrtv rips(iins (»») T6-tcov icradpijtjoit
,
Hot to tsoOeivcv i^v^ijs ntveuix' iitoLveivan
,
^iva (lot jStojrj •asp) ^piva. isdvTodev iSoveno.
Icrlopa xotxt'vs ifxavTOv ovh i-)(fi)v tKsyyov,
5 ixvrlijv Ti^TS xixk'naKe (p6<Tis vsbvov yewpyziv.
O (70<p&s t(5t' iyoi) -aoixfkov iipfioiov aoiSt{v,
ae\ivov iirh ^eSiv xanCkov innvyiuv vorjfia..
^rjXov irs (»k) ^eoh dpserlhv tjpydleTO Movaa,
ixixojvt {«c) y\orjs dvBeixov dnsriv/x^a. xSiytov.
10 Ka} tits (xd TH vnvov /iux^s rip{-i)i6i(TS <pipsaBa.i,
dh'yov iit\ <p6Sov (pavTari'vs ovap TpoLnrjvai{t).
fitvos Sk [xe Xet'il/as Taxuv dTisxSfxtys <pp{i). . .T(?)p(?)i?f •
pslOpois iSbxovv yap tsotaftov o-«3f/a d7ro[Xo]veir,
Ixavoh OLTsh l!iCkQV yXvxspov vSa(Tt tspotrmlvjviSs.
i5 Clpuvv Sk (TSfjLvijv MovaSv [xaX\XiSTiet'av
\vv(i(pais a'ftja is[oiaats \ii{a)ar)v xiSfxov det'Seivj
EXXa'iJos Tt xdyo) [Spix)(v Xei^avov voiJ.il,[(>)\v,
ypanlov dtth a-o(pvs £nvsv(7X •\iV)(ris fxov vorjiia.
WSSeo («;e) S^Tts ola xond fxeXos S^^txs Sov>f(T{i)[eis{i)],
so dpixoyiiv fi^et avvspyov iiisxakoiiv )(a. . .t{-!)TSiv[i),
(p6yov dXkoTpiots ijOecrtv dnoXmoov (xSv[Xo]v.
k.pyri Si (IS xXtf^svro al/<^ov tsovfJiot («0 X/$a<^?).
Aainrpbs TOT[e] MdvSovXn iStj {tiycts d-n' OXt;'[(/]7roi/,
3-sXya)v l3apS<tpixrjv Xi^w dii Xidi6-7rct)v,
a5 xat yXuxepriv ('") itnrevasv i(^' EXXdSa ixovtolv deiacn,
Xa.(ntpd urapela (pipcjv xa'i Si^tosl^iSi /3a/vii)[v],
P&)f*a<W (leySet So^av dyaXXoyLSvos
,
(xoivTixd vn)0i6wv, are Srj ^shs OuXviXTroto,
us jS/os dvOpconots ispoopuixevQs i^iOev avx^ei
,
3o d)S iffxap xa.) vv^ (jz cri€ei , upixi S' d(ia -aS^at
,
xa.) xaXiova-t at BpelS xa\ MdvSovXiv avvO(ia{(iov[i] (7)
dalpa B-sHv iTr(i)hnna xnt' ovpctvhv dvy{i)iXX(i)ov7a.
- 71 - [6]
KaJ rolSe aoi ar1ei-)(e('i)(j(i). . . a.eorsw avTbe eXs^as,
xa.) (ToCpoi ypdyLficna aapot B-£o7s{i) fieyta-1ois{J) eaopatrOatii)
35
xaxa) Suit)(7) ro7e apchois ypd^yLCtTt iS£i66[xsvoi.
L'etablissement critique de ce texte a d^ja donn4 iieu a trois commen-
taires, et je n'enlreprendrai pas de refaire a nouveau cette ^tude. Je me
bornerai simplement a ajouter aux explications de MM. J. B, Bury, Henri
Weil et Envin Rohde les quelques remarques suivantes, qui m'ont 6l6
sugg(5r^cs par la revision attentive de I'original.
Vers I. La lecture 6BAN (^l&xv) de M. Sayce ne se justifie pas plus que
sa lecture HPeMIAC [vpe^tt'as); il y a bien l€t]v et ijpeyit'tjs. II est bon a
noter, du resle, a propos de cette derniere forme, que notre auteur emploie
conslamment I'accusatif en tjv et le g^nitif en rts (au lieu des formes r^gu-
lieres en av et as) pour les substantifs de la premiere declinaison dont le
radical est termine par un p ou un « : cf. , par cxemple, xaxivs (vers li),
ipavraa-itjs (vers i i), yXvxeprjv (vers 9 5).
Vei's a. La lecture AGPUe [aipne) au lieu de AePITO [aipi th),
proposee par M. Bury, n'a aucune raison d'etre, pas plus que sa reflexion
sur I'omission de I'article. La lecon dnaveTTat (pour inavsivai) est ^galement
injustifiee.
Vers 3. La lecture nANTOCOGN de M. Sayce, admise encore par
Erwin Rohde, n'a aucune raison d'etre; elle donnerait, dureste, un vers
faux; I'original porte clairement DANTOGGN (•waWo^ev).
Vers 4. Toutes les conjectures et remarques grammaticales, si subfiles
soient-elles, de MM. Bury et Weil ne sauraient pr^valoir centre le texte,
(|ui porte bien clairement ce que nous avons donn6.
Vers 5. II y a bien KIKAHCKE [xixlr^crxe) , et non KeKAHCKG, comme
le porte a tort la transcription de M. Weil.
Vers 8. L'original donne AHAONOTe [S^Xov Sre) au lieu de la forme
correcte AHAONOTI [Sfjlov &Tt).
Vers g. La lecture fix/xwr de MM. Bury, Rohde et Weil est fautive : le
[7] — 72 —lexte porte, sans contestation possible, EAIKCONI (^tiXUavt). M. Sayce
ayant lu, apres ce mot, XAWHC (p^X^ns). M. Bury dit que c'csl la une
faute pour )(Xo>js due, non pas au copiste, mais a I'auteur lui-meme.
M. Weil accepte aussi celte lecture fautive ;t^^>7s. Or, il se Irouve cuie
I'original porle fort nettement la forme correctc XAOHC [x^ofjs), ce niii
coupe court a toute espece de discussion.
II y a bien ANeGMON i^avOsfiov) et non ANeiMON, comme le propose
M. Weil; de m^me, le dernier mot du vers est nettement KGJMON
(xaD/Ltor) el non xufiou, comme voudrait lire M. Weil.
Vei-s 1 J . La lecture TPAriHNAI [Tpmrifvxt) pour le dernier mot, admise
sans reserve par les divers commentateurs du texte, n'est pas absolument
certaine, les caract^res ^tant assez effaces. M. Bury declare se d^fier de la
forme epiquc 0ANTACIHC {(^avTaa/tis) ; voir, a propos de ce mot, la
remarque qui a et(5 presentee plus haul (^vers i).
Vers 12. Je ne sais trop pourquoi M. Sayce a lu AeVAC (Xsxf/as), ni
pourquoi les commentateurs ont mainlenu celtc forme, bien qu'elle les
genat; MM. Bury et Weil ont cru se tirer d'affaire en conjecturant un mot
'[x]Xei|/as, qui n'offrc aucun sens satisfaisant; I'original porte clairement
AGIVAC (X£('\{/as) : le somtneil m'ayanl ahandonni.
La fin du vers est tr^s douteuse : la restitution (pi\kriv y\rjv de M. Weil,
acceptable en ce qui concerne le sens, devient beaucoup plus douteuse
lorsqu'on examine attentivement les lettres subsistantes : ces lettres
paraissent etre, en cfTet, 0P...TPHN. M. Bury conjecture, sans plus de
vraisemblanee, (pop>tTov en apposition au pronom accusatif ^is.
Vers ih. Le dernier mot a ^t^ lu nPOC[H]N(t)C {'uspoa\i]\vS)s)\ mais,
en r^alil^ le C est assez douteux. M. Bury pr(5fcrerait zrpoavvovs, ce qui
est completement impossible.
Vers i5. Tons les commentateurs ont admis apres Sayce, pour le
premier mot, la lecture WOMHN [d)6nr)v), alors que le texte porlo clai-
rement (iJPMHN [wpy-riv), substantif a I'accusatif qualilid par I'opitbete
a-eixvrjv. Les deux lettres HN que Sayce a lues a tort apn^'s (iJPMHN, et que
Bury consid^rait comme une repetition fautive des deux dernieres lettres
- '3 - .,^^; [8]
fie CO mot, n'existent pas sur I'original; il n'y a done aucune raison de les
maintenir, meme entre les crochets () dent les a entour<5es M. Weii.
Vers iG. Tout ce vers ayant disparu, sauf deux lettres, sous le ciment
qui a servi a comblcr le joint entre deux assises de pierre voisines, on ne
saurait trop sc decider enlrc les deux lectures proposes par M. Bury :
ai'sandi \iiar)v ou -nraVats \Liaar\v. M. Weil transforme tout le vers de la
facon suivante :
N(v'ftip)a(s a.\f.a. tsdams \i\[iik a{^v'\y\va)\Lov aetSeiv,
tandis que la copie de M. Sayce porle :
N(t;'f/<p)a«s oifxa. tsatrttis iii{(T)ar}v kcS^iov dsi'Seiv.
J'ai adopte, sans y rien changer, la copie de Sayce, regretlant que I'etat
de I'original ne permelte plus de la verifier.
Vers 1 y. Lisanl, comme tous les autres commentateurs du texte, xawo
I2p(t)(ii (ou Kd-iioSptx)(ii , Weil), M. Bury a etd oblige de supposer, pour la
rnesure du vers, que I'o de i-Trb devenait long devant les deux consonnes
inilialcs de ^po-ynj, ce qui n'aurait aucune vraisemhlance; or la dilliculte
est levee si on lit le texte comme il est clairement ecril KATCjOBPAXY (xayw
Vers 1 8. Le premier mot est bien rPAflTON (^ypctirlbv) , et non panlov,
comme le conjecture Bury.
Vers ig. L'original porle PABAOJ (pa'^^oi), non PABACi)! [pdSSoot ou
pa'g^'u)), comme lisent MM. Rohde et Weil.
Le dernier mot du vers est incertain, parce que legerement mutil6 :
Rohde le lit AONHCeiC [Sovtfersts) , ce qui n'offre aucun sens, et Weil
AONH0eiC [SovtiOeh), parlicipe aoriste passil" du verbe Sovsco «agiler,
secouerw. 11 ne reslc plus, en realite, que AONHCi(?). . ., mais il est cer-
tain que la derniere lettre visible doit etre un 0, non un C.
Vers ao. Le dernier mot de ce vers est egalement doulcux. J'ai cru
pouvoir lire XA. .T(/)TeiN(v), ;^a[pa']T7ejv, au lieu du )(^a.pdrlsis de Rohde
et du )(oipciiS,)si{s) de W^eil. Je dois dire que cette lecture est «ussi celle de
Sayce, et que Bury la declare vraisemhlahle.
[9] -74-Vers 9a. La lecture KAHZerTO (sf'c) [xXti'ievTo) que je donne est abso-
iument certaine; il faut done rcnoncer aux explications auxquelles a donn^
lieu CO vers; les lectures xXtj^eUOCTb ao<pov de Rohde, ap;^») S' inixkri^i nov
ao^bv de Bury, et ixXvl' in(),) rb ao<^av de Weil ne sont pas plus I'expres-
sion de la v^ritu I'une que I'aulre. Le pluriel xX»/?£vto ne pent avoir pour
sujet le singulier apx"! '^^""^ ^^ dernier mot est un datif adverbial : au
ddbul, au commencement, et non un nominatif. Enfin, il n'y a pas -aoirjiKt,
mais nOHMA [ar6rt!iai).
Vers u5. M. Robde propose yXuxspaiv, plus correct que yXvxepvv; mais
I'original porle neltcment FAYKePHN, comme je I'ai deja fait observer
plus baut (p. 71).
Vers aj. Sayce n'ayant pas lu convenablement le mot AOZAN [So^av),
llohde a suivi sa copic qui portail AOTAN , et Weil a propose la correction
S'o(Tj' &v, qui n'ofFre aucun sens salisfaisant. Le mot S6Zav est, en r(5alite,
certain.
Vers ag. Le texle porte bien GieeeNAYXei [s^^9ev avxei), non sx
aiBev avxei comme le pretend Weil, ni i^^6ev a-vyei Y(u), comme ont lu
Sayce et Bury.
Vers 3i. Robde fait un seul mot de ce et BP6I9 et pense que "E^SpeiO
est le nom d'un dieu nubien apparenle a Mandoulis; il rapprocbe ce nom
de celui de la tribu ^thiopienne des "^eSpiSat et de celui du nome egyplien
dit 2e?pj^«T>?s. ^\. Weil pense au contrairc que o-e est I'accusatif du pronom
personnel, deuxieme personne du singulier (cf. au vers precedent ce o-/&<), .
tandis que Bpet'O seul est le nom du dieu apparente "a Mandoulis. Je pense
qu'il a raison, quoique ce nom de hpet'6 soit absolument inconnu par
ailleurs. Tons les commentateurs du lexte ont lu le dernier mot
CYNOMAIMOYC [avvoiiaijiovs);je ne vois plus I'C final, mais la lecture
n'en est pas moins certaine, car il nous faut un accusatif en apposition avec
Bpet'O et MdvSovXiv.
Vers 3ti. 11 y a cerlainement eniCHMA [iithrj^a.) , non ivum^ia (Robde)
ou sv cr^/!/a(Weil).— A la fin du vers, jelirais ANrEAAONTA (^avyiklovta.
,
pour iyy£k\otna.) de pr^fdrence a ANTGAAONTA (arr^Xoi^Ta, pour ava-
T^Xorra].
— 75 — [10]
Vers 33. Ce vers presente beaucoup de difliculles de lecture : les divers
commenlaleurs ont lu :
xa) TolSs (701 (rlsi^oina )(^apixaaetv pC olvtos sks^as
,
landis que I'original scmble plutot porter ceci :
xa) TaSs aot <Tlst)(^s(i)(T(i) . . .a.dasiv avTos IXefas.
Je ne propose, toulefois, cette derniere lecture, qu'avec cerlaines reserves,
en raison du fort mauvais etat de la pierre et des caracteres en cat endroit.
Vers 54. Je ne puis arriver a lire les mots tsSa-tv dOMTrevrcos que Sayce
a propost^s et qu'onl admis, apn^s lui, les divers commentateurs du texte :
il exisle bien, du restc, un adjeclif d^wwgyTOs, mais jo n'ai pas connaissance
de la forme adverbiale en us. 11 me semble voir plutot ceci : nAPAOeoiC
MenCTOICeCOPACeAl (©apa B-eo7s (leyia-lots eo-opao-^a^?]); je dois pour-
tanl avouer que toule cette fin de vers est si niutil(5e que presque aucune
lettre n'en peut elre lue avec certitude; ia-opaa-Sat est une forme poelique
de rinfinitif sivopiaOai.
Vers 35 et 36. Ces deux vers ont ^t^ omis par MM. Sayce et Mahaffy,
qui ne paraissent pas les avoir vus. Le vers 35, en r^alit(5, n'existe plus;
il a ^te, en effet, reconvert parle ciment destine a aveugler le joint entre
deux assises de pierre voisines; mais rien ne permet de dire s'il existait
encore en i 89/1 et s'il elait lisible. — Quant au vers 36, il est extremement
mulile et indistinct; apres beaucoup d'h^sitalions, j'ai cru pouvoir y lire
(le debut manquant) ces mots : . . . .xa. xa.) Suv\[t) tois -apcoTois ypaixfiavt
-BreiOonevos , dont le sens reste forcement obscur, a cause de la longue lacune
([ui les precede.
Je ne reviendrai pas sur ce qui a ete dit par les savants commentateurs
relativement a la division du morceau en deux (ou trois) parties, a la
metrique, enfin au nom de I'auteur; ce dernier est ecrit en acrostiche au
moyen de la premiere lettre de cbacun des vingt-deu\ premiers vers :
Ma5(Uos SsKovpi'rjjv eypat\f/a; M . Gastlnel,qui en a fait le premier la remarque
,
a altiibue a ce Maximos I'inscription de Mabarrakab (Nubie), I'ancienne
Hierasikaminos, publiee au Corpus inscriptionitm grmcarum de Boeckh, sous
le n° 5 1 1 g, et le titre de decurion (militaire) porte par notre auteur lui a
permis de situer avec certitude la composition du morceau en pleine (5poque
[11] — 76 —
romaine, enlre Hndrien el Diocl(5tien (voir, au debut du pr(5sent arlido,
p. 07, le renvoi a I'article de M. Gastinel). La traduction de M. Weil est
^galement ir^s suHisante dans I'ensembie, et il n'y a pas lieu d'y revenir;
si les quelques lectures et conjectures nouvelles que nous avons propos6es
sont exactes, le sens devra ^tre modifnJ par endroits sur de petits points
de dt5lail, mais sans que ces modifications alterent sensiblement la teneur
generale du morceau. Malgn^ notre revision de I'original et nos corrections,
certains passages n'en continuent pas moins a n'ofl'rir aucun sens satisfai-
sanl; je ne sais trop davantage comment traduire les mots du vers 3G que
j'ai ajoutfe au texte ant<5rieurement connu, ni comment les rattacher a ce
qui les precede.
Enfin, avant de passer au\ textes suivants, je liens a faire remarquer que
la composition de iMaximos parait ecrile de la meme main que les deux
inscriptions qu'on va lire maintenant (n°' II el III). II semble bien que ces
troismorceaux(quionl, du reste, des passages commuus, presqueidenliques
de I'un a I'autre), s'ils ne sonl pas forcement ronuvrc du meme auteur, aient
du moins ete pcinis par le meme scribe sur les parois de la cour du grand
temple de Kalabchah.
Voici ces deux aulres inscriptions.
Ce texte est peint en lettres majuscules rouges, mal form^es, sur la
paroi sud de la cour du grand lemple, a quelques metres a gauclie du pre-
cedent. II a ete copie pour la premiere lois par Baillie, publie par Gau,
dans ses AntiquiUs de la Nubie, pi. II, n' 1, el commente par Niebuhr, aux
pages 8 el 9 de ce m^me ouvrage.
11 figure au Corpus tnscriptwnum grwcarum de Boeckh sous le n° SoSg
(= n° loaS de Kaibel) et dans les Denkmdler aiis Aegypten und Aelhiopien
de Lepsius, Abteilung VI, HIatt yy, \i" /i32.
Une copie recenle de Mahaffy, prise sur I'original pendant I'hiver 1898-
1 894 el publi(5e dans le Bullelin de Correspondance helUnique, t. XVIll, 189/1
'
p. iSa, ajoute quelques heureuses corrections au texte du Corpus.
Enfin, cetle m(?me copie a (5t(5 (5dit(5e, simultan(5menl avec Mahaffy, par
le professeur A. H. Sayce dans la Ihvue des Eludes grecqucs , I. Vll, 189/1,
p. a 9 2 , et comment(5e fort savamment par M. Henri Weil (liu/. , p. 293-29/1).
— 77 — [12]
Cetle inscription est beaucoup moins bien conserv^e que la prt5cMente,
et moins int^^ressante aussi. Le sens en est si peu clair que nui n'a os^ en
essayer jusqu'a present une traduction.
Voici d'abord le texte tel qu'il se pr^sente sur la paroi du temple :
XPYCOXeAen^(">)ANMANAOYAIAeHNACArAnHMAeiAIANeniCeMOCAATOYCrONHXPHCMOAeAYPOKTY(?)n . . HT. . . leAnOAACJNOTHNMeAANOCTOAONBACIAICH[l]CeiAie. . .MAicAePHCACAerajeN0Ae('OiHciKANCL)cnpocKYNHCAcee[ON]TONnPOKAeHrHMAMANAOYAIKAinPOOPONTHNCHN[MA]NTOCYNHNTICAANKOMICAieniNeYCANTC0(')[TAAei]MOIMANAOYAIAIOCT6K0CHAHniN[e]YCONCOJzeMeKAIKH . . HNAAOXONK[AI]nAI[AA]CAPICTOYC
KAHCZtiJCenANTOTeKAie[TA]CKAIAMOACnATPIAIIKeCe[A]l
N0C<J>INAT6P[N(?)]0C0YKAI . . . ATH(»)PXAAenO[IN]OICJ
AAMnPO('«)[nAP6IA]<t>eP(ONKAIAe5IOCICIAIBAINajN
KAirAPer[CL)]TACCACICTOPIACMANTOCYNA..A«PAC[(iJMA]NTH(')
[nAT]PIAIMOYCAieCTIN[AM]M0L)NIAKHKA-CI[r(?)N]TOYCA[MM](ON...
A(?)OPeNA[l]CeK. nnONCOXYNACIKAl . IKAN|OICI]
La transcription d'un texte aussi incorrect et aussi mutil(5 n'est pas sans
presenter d'assez grandes difTicult^s; je ne la propose done que sous toutes
reserves :
Xj5UTo;(^£Xe 'ts'^cLv MarJbi/X< Adtjvas ayoTDjf/a siSt'av iiila-e^os' (tie)
Aaxot/s yovn y^ptjcryiO Sk , XvpoxTVO)Tr . .>)t. . . ts AttSXXcjv.
O Ttjv neXavoalSXov ^aurikicrri \<7SiSi e . . .(la
[ejlcra6pv'<Ta.s S' iyu ivOa eitis 'maivSSe •zspoa-x.vvtj'a'a.s B-e[bvj
TCiv 'orpoxaOrfyriyLix MaivSovXt xai 'apoopov{7)
Trjv CTrjv \fia\moyvvrjv Ti's S' iS.v KOfiiaai iiiivevydvzci}.{i)
[TXaS/] fj.01, Mav<5'ovX< , A«os jixos, riSrj s!iv[s\vc70v.
2(3^^ (ts, xa) xtj\Sv\r!V oiXoyov, x[a<] «ra7[^a]s dpio'love.
KXjjc^wo-e •advTOTS, xa) ^Tajs, xa< Sfxoccs vscnpiSi ixeV5[a]<.
Nso-^if a.Tep [vjoo-ow x(u . . . art]{i)p ;(^aX£7ro[/i']o<(y
Xa^inpo («e) [-orape/a] (^ipcov xa.\ Sextos \aiSi ^ai'vuv.
Kai yap iy[oi}{J)] Tas aas ialopt'as navTOavva{i) . . d(ppd<T[ii)iJt.a]vTvV)
[B(xr\p^Sim fjLOvcrai saTiv [A(i]fta)v<a xrixa.' <Tt\y(i)v\ tovs A[yLfi]cov . . . .
\(i)opev S[)\s ix .y(^ov(70))(vvacrt xa] . ixdv[oicTi]
[13] — 78 —
Je laisserai a des heU^nisles, plus comp^lents que je ne saurais lY'lre,
le soin de risijuer une traduction de ces quatorzc lijjiies, assez barbares et
tres obscures. Je me contenlerai de faire remarquer ((ue cet liymne a Man-
doulis se divise en deux parties bien nettes : les lignes i a 6 soni de la
prose, tandis que les lijjnes 7 a 1 1 sont des vers hexametres, puis la prose
reparait aux lignes la a i/i. L'auteur, qui semble bieii etre le nu'nie que
I'auteur de I'inscription n° I, expose d'abord, dans le langage coniniun, les
circonstances qui I'onl amene a adorer le dieu iMandoulis en son temple
de Kalabcbah et a r^diger cet bymne, puis I'hymne lui-m6me est concu
et ^crit sous la forme po^tique. Quanl aux trois dernieres lignes, elles
n'offrent qu'un sens vague.
Les copies de Gau et de Baillie (cette dernlere un peu moins incorrecte
d^ja que la premiere) sont, par endroits, absolument differentes de celles
de MM. Sayce el Mabaffy, au point qu'on se demandc comment plusieurs
copistes ont pu lire et interpreter de facons aussi diverses un meme texte.
Venant encore apres les deux savants anglais, je n'ai pas ^t^ Irhs favorise
pour elablir ma nouvelle copie; les lavages auxquels avait ete soumise la
pierre afin de recevoir les coulees de cimenl qui furent inserees eiitre les
joints des divers blocs avaient contribue plus encore que les rayons du
soleil a effacer la peinture rouge et a detruire un assez grand nombre de
lettres. Voici les observations que m'a sugg^rees n^anmoins mon nouvel
essai de copie.
Ligne 1. 11 y a bien, apres le premier mot, le groupe nT(»«)AN, dans
lequel on ne sait trop que faire du second signe. M. Sayce a lu ce signe TP
et propose riTPAW pour le groupe complet; son interpr(5tation de I'en-
semble : Xpva-oxaXvTrlpos , u MdvSovXi, est acceptable en soi, mais a le
grand tort de d(5figurer completement le texte. Franz, ([ui longtenips avanl,
avait chercbd a tirer parti des copies de Gau et Baillie, avait cm voir dans
le signe r la dipbtongue Al, et lisait ainsi les deux premiers mots :
Xpverox^v Uai'txv, etc. Le dernier commeiitateur du texte, M. H. Weil,
n'a risque aucune opinion ni conjecture au sujet de ce debut.
eiAIAN est probablement, comme le pense Sayce, une faute pour
lAeAN [iS^av). De m^me eniCEMOC est incorrect pour eniCHMOC
{^iirtcrtifios).
— 79 — [14]
Ligne 2. rONH est a lire rONe, y6v{s), et XPHCMO est a lire
XPHCMOJ, xp^M'^)-AYPOKTOn, est corng(5 par Franz en XupoxT(u')7r(e).
Je lie crois pas possible, a la fin de la ligne, la lecture irft'e ATroXXdw
proposfe par Franz, car il y a la place entre les lellres >)t(?) el les leltres
i£, pour au moins deux, sinon trois signes.
fjipie 3. La lecture IC6IAI (^IcretSi^, flonnee pour la premiere fois par
Sayce, est exacte et absolument cerlaine. 11 lit, apres le nom dc la deesse,
les quatre lettres eiMA; mais, outre f[ue je n'ai pu voir le I, il me semble
y avoir entre 6 et M un vide assez large pour autoriser la restitution de
trois lettres. Je ne saurais Irop dire, du reste, (pielles peuvent ^tre ces
lettres.
Ltjriie 4. Les premii^res copies portaient eN9ACIHC, qui n'ofTrait aucune
signification; la correction ENGAeiHC [^v6a sitjs) est due a Franz, et la
revision de roriginal permct d'afJirmer qu'elle est exacfe. Quant au
premier mot, ICAePHCAC, si on le rapproclie du dernier mot du vers i
de I'inscription prec(5dente, eCAePHCAl, on admeltra que ces deu\ formes
sont a corriger en eladOpwas et eiadSprja-at. A la fin de la ligne, Niebuhr
propose apo(T[e]Kvv>jeTa 3-e[iv]; mais, outre que I'e n'cxiste absolument pas,
les deux lettres consecutives C et sont cerlaines; il faut done se resigner
a lire ici un second participe aoriste analogue a [e]/c7a5p»7o-a?, soit
zjpoa-xvvtjffOLS B-s[bv\.
Ligne 5. On ne sait trop a quel mot se rapporle Tarticle accusatif
masculin rtv, suivi d'un mot neulre apoxaOrfyt^/jta. BVanz avail propos^,
pour tirer parti de la copie Ires defectueuse de Gau, ispox<x9tj['yiTrjv], et
Sayce a lu TON nPOKAGHrHC"') MANAOYAI; mais I'original porte bien
visiblemenl la syllabe MA deux fois repet^e : tov wpoxaOrfynyLa MdvSovXi
Le nom de Mandoulis est a I'accusalif, en apposilion a B-sov, el
doit ctre corrige en MdvSovXt[v]. Le dernier mot est bien nPOOPON, que
Sayce a lu faulivement nPOOPOM(.?ic), et qu'il faut, sans doule, corriger
en 'apoop{S)'jv. 11 semble manquer un mot a la lln de la ligne, apres
'srpoop'Sv; Franz a propose iydpr^v.
Ligne 6. Le dernier mot est bien eniNeYCANTCiJ(£7r*v£i;iTaW&)), et non
[15] — 80 —
iTttvevaavToe comme ont voulu \e lire Franz et Niebuhr. Le t[s] intercal^
par ces deux commentateurs entre xofiKrat el sTrivsvadvTco n'existe pas sur
Toriginal el n'a aucune raison d'^lre.
Ligne 7. Celte ligne el les quatre suivanles (8, 9, 10 et 1 1) sont des
vers hexamelres. Toules les copies antdrieures, m^me celle de Sayce,
donnaienl IAA0I pour le premier mot. Je rrois pouvoir corriger avec
certitude ce mot en TAASI [7X0161) imperatif deuxiome personne du singu-
lier du verbe tXccoj. Je ferai pourlant observer que ce mot se relrouve au
di^but du vers 8 de I'inscnplion n° III, que nous (5tudierons plus loin et
qu'il semble elre la IAA9[I]; la premiere lellre est, il est vrai, incer-
taine, el pourrait elre un t aussi bien qu'un I. La fin du vers est bicn
HAHniNevCON, non rjS' [ijirtvevaov , comme lit Niebuhr; cf. Sayce.
Ligiie 8. Niebuhr reslilue K[EAN]HNAAOXON, mais I'original porte
visiblement KH..HN, comme I'a lu Sayce; il faudrait done lire x)7[(5'i'])7i'
dloyov; celte incorrrction n'est pas, du resle, de nature a rendre impos-
sible une telle restitution.
Ligne Q. Sayce lit le premier mot KAHCZOJ (xXj/tw, ou mieux xXtfilo,
suivant la lecture de Mahaffy); mais la veritable orthograplie du molest
KAHCZUJ [sic) sur I'original. Les deux I de -nfcnptSt Ixsadat, lus par Sayce
et rcduits a un seul par iM. IL Weil, sur la loi des copies anlerieures, sont
absolument certains.
Ligne 10. La double orthographe AT6P et ATHP pour le nieme mot
est certaine (cf. Sayce). XaXiTtowoiM me semble elre un adjectif pris sub-
slantivement ttle main, au genilif politique, et jouanl le m^me role que le
g^nitif vocTov «la maladien au debut du vers; I'intcrpretation )(^oLXsTroi[o aro]-
voi[o] de Niebuhr et Franz me parait absolument inutile. Je n'admets pas
davantage la restitution f^^aXeitSiv oi(o[vrSv\ de M. Sayce.
Voir le m^me vers, ou a pen pres, a la ligne 10 de I'inscriplion
suivante (n° III).
Ligne 1
1
. \AMr\PO (sic) pour AAMFIPA esl certain (cf. Sayce). La lacune
est facile a combler au moyen du mot zsapsia «joues», d'apres I'analogie
— 81 — [16]
du vers 96 de I'inscriplion n° I (voir plus haul), qui est absolument
idenlique.
Ligne 19. A parlir d'ici, la veritable physionomie du lexte et le sens
deviennent de plus en plus problematiques. Les copies ant^rieures (5taient
si mauvaises que Niebubr et Franz n'ont ose risquer aucune restitution n
interpretation. Je ne sais oii M. Mahaffy a pu voir que le vers 1 9 ^tait
a lire :
Ka/ yXvxepclv (is (TTteverov i<^' tlXkaSa (xovtolv deluat.
Cetle reminiscence lui a ^t^ sugg^r^e, a coup sur, par le vers 96 de
I'inscription pr^cedente (n" I), qui est identique. Mais je ne puis alFirmer
comme lui, que les deux •premiers mots ne sont pas douleux. Les copies anl^-
rieures, que je n'avais pas sous les yeux lorsque j'ai pris la mionne, et
qui n'ont pu, par suite, influencer en rien ma lecture, concordcnt avec ma
copie, ainsi, du reste, que celle de M. Sayce. La seule difference entre la
lecture de M. Sayce et la mienne est que je ne vois pas aussi nettement
quo le savant anglais les derniers mols AIA<l>PAC(t)MANTH. II est possible
que des lettres, effacees maintenant par le ciment et I'eau de la restau-
ration, aient ete nettement lisibles en i8y/i. Au lieu do MANTH, M. Sayce
propose, pour le dernier mot, la correction (tdini.
Lifrne i3. Je ne suis pas aussi certain que M. Sayce du premier mot,
zraTptSt. M. Weil propose, apros k^iyLvvta, les mols xai xaatyvr{To{v)s
,
qui iraient assez bien avec les traces KHKA (non XA, comme lit Sayce)
CI[rN]TOYC, qui semblenl pouvoir etre lues.
Ltgne ih. Cette ligne est tr^s incertaine. M. Sayce lit le premier mot
nOPGN; je verrais plutot AOPSN ou AOPeN. — M. Sayce lit ensuile AlC
EKTONCXYNOICI, que M. Weil corrige en ^Is Skiov <7x{oi)voiai , el ou il
voil une allusion au district de la Dodecasch^ne, dont faisait partie la ville
de Talmis-Kalabchab. Je ne suis pas absolument certain de ces trois mots.
— Enfm le texte ne semble pas se terminer avec le mot txdv(oi<n) ; il y avail
peul-elre encore un mot ou deux a la lln de la ligne 1 ^ , el peut-^lre
m^me cette ligne 1 A n'^tait-elle pas la dernii^re do cette inscription aussi
barbare que muliiee et peu facile a comprendre.
Annates du Service, igog. 6
[17] — 82 —
III
Celte Iroisi^me inscription est pcinte en caracteres rouges sur la paroi
est (le la cour du grand temple de Kalabchah, a gauche de I'enlree. EUe
comprend quatorze lignes, comme la pr^cedente, dont les six premieres
onl perdu leur d^but, tandis que les huil aulres sont encore completes, a
quelques lettres prfes. Lc texte parait avoir il6 (5crit de la m^me main que
celui de I'inscription pr(5c(5dente , avec lequel il a, du reste, une ligne
commune, qui porte le n" i o dans les deux inscriptions; la ligne 8 presente
aussi quelques analogies avec la ligne 7 de I'inscriplion pr(5c«5dente.
Ge texte ne se Irouve ni dans I'ouvrage de Gau, ni au Corpus inscriptio-
num grcBcarum de Boeckh , ni dans les Denknmler de Lepsius. II a il& copid
pour la premiere fois par MM. Sayce et Mahaffy au cours de leur voyage
en Nubie, en 1898-189/1, et public :
1° Par M. Sayce, dans la Revue lies Etudes grecques, t. VII, 189/4,
p. 991, avec un assez long commentaire de M. H. Weil, aux pages 991-
999.-
2° Par M. MahaflV, dans le Bullelin de Correspnndance helUnigue, t. XVIII,
189/1, P'i5i-i59; le texte donn<5 par Mahaffy est, du resle, la simple
copic de Sayce, qu'il dtjclare n'avoir pu controler sur I'original.
L'inscription est tr^s fruste, car le mur est fortement d(5grad(5, et
la plupart des corrections et restitutions proposees par les deux savants
anglais ont el^ tir<5es par eux des textes analogues subsistant sur les murs
du temple, et principalemenl de I'inscriplion pr<5cedente (n" 11). J'ai revu
soigneusement le texte, sur I'original, en Janvier 1909, et voici le r(5sultat
dc ma collation
:
AAIHIKAIAOIAhN(»")
[AYPOKJTYneHreTAMOYCOJNnOAINIAPYCANTO
[TCt)]NnpoTepcL)NAN0PCL)na)N
5 eAAOCAnOAAtONA[0]AOOICI.A(?)e(nA«eiTON(UP(?)ON
ajPO[C]rAPKA[PinO 5(?)AT0nACI[B|P0T0ICIN
TAAG[l]MOIMANAOYAIAIOCTeK[OCHAjeniNeYCON
— 83 — [18]
HP(iJAHNnAAINOP(?)CONCHNecnA[TPIAIK]eceAI.0 NOC<l>INATePNOYCOYKA[l']ATePX[AAenO]NOIO
TepneoMoicjcnAiciNeniYzc') oenc<D(iJNHNBAPBAPeHNMeiMOY[Me]NOC. .TAnOOCCnHKOJNAYT0c("')ANA5B0YA0l0nP0C(?)A(ne..eNP('")HAANA<l>HNAI
CH..ATAnA[CI]BPOTOICIN("')TAKeNMeAAHC<DireNeceAI.
Voici maintonant ia transcription en minuscules, avec la separation des
mots et I'accentuation :
Xkttji xa.) iotSriv
[Xt/p(5x]TU7re riyera, ^ovj&v
'Tsi'kiv iSpvvavro
rrsilv zspOTipuv a.v6poinci}v
5 OaXos AvSXkuva.
[d]X($o<(T< . Sci)s (?) ix(p6hov ripov.
Clpos yap xa[p^Trb[v xareSdj^ono tsaat ^poToidiv.
TXa6t [lot, MdvSovXi, Atos r^x[os, >7^] iirivsvaov
Hpw^rjv ^cCkiv opct)vov arjv is aa^Tpis' Ix^^trOai,
10 v6a<piv aTep vovcrov xa.) a-rep ^[aXsTri^voto.
T/pTTS oyLOrSs isatah ST:ivt,m[ovcrtv STep]<pdtjs
,
(p^ovriv ^apSapiriv [iei(tov[(j.s\voem [sv]t' drnm a-(i)r)xSiv,
atJTos, iva^, (SovXoio «rpO(T0tS[p£{z]ei»(?) rjS' dva<Pnvat
at] . . ara 'aa.o't l3poTo7(Tt Ta xev (jtikXti (T(p« yevirrOat.
Aucun des trois savants qui se sont occup(5s de cc texte, pas m^me
M. Woil, n'ont os4 en risquer une traduction, et je ne saurais 6tre plus
hardi que ces hell^nistes. Le mauvais ^tat des six premieres lignes rend, du
reste, la signification g^nerale du morceau assez obscure. Les huit lignes
complfites permeltent, en revanche, de reconnaitre que nous avons la un
hymne poutique au dieu Mandoulis, assimil^ a Horus, rMg(5 en metres
(^piques. Sans insister davantage sur le contenu de la piece, je voudrais me
borner a presenter, au sujet de I'^lablissement meme du texte, les quelques
observations suivantes :
Ijfrne 1. M. Sayce lit, a la fin de la lacune occasionn^e par la fracture
de la pierre, eKAIATAAAHl, etc.; je ne suis parvenu a reconnaitre
6.
[19] — 84 —aucun de ces signes avanl Ics deux A. M. Mahaffy a propose dyXai'vs; mais,
outre que les deux X sonl ahsolument certains, il est absolument impossible
de voir un C («) apres I'H. — Le dernier mot du vers a M lu AOIAHI
(datif) par M. Sayce, sans doute par analogie avec le mot ATAAAIHI
r^uni au suivant par la conjonction xaJ; Mahaffy a lu, au contraire, deux
g^nitifs iotSiji et ay\a.irji. Mais I'original porte, sans aucune espijce de
doute possible, un accusatif, AOIAHS(«iV), dont les deux derniers carac-
ttVes sont li^s I'un a I'autre.
Jjigne 9. La restitution \\vp6x\tvne , admise g(5nt5ralement, est auloris(!'e
par I'analogie probable de ce vers avec la ligne a de I'inscription prt5ce-
dente (n" II).
Ligne 3. Le A (^) intercale par Mahaffy entre les mots nOAIN et
lAPYCANTO n'existe pas.
Ligne 4. Sayce a lu avant le mot HPOTePCUN les deux lettres Tl; or
il y a nettement un N sur la pierre, et la presence de cette letlre autorise
la restitution \riS]v, que nous avons propos^e.
Ligne 5. Sayce restitue, a la fin de la lacune, [(?) ATAC]eAAOC.
fjgne 6. L'O initial d'[o]X(io((T< n'est pas certain, et le mot tout enlier
reste lui-m^me assez douteux, aujourd'hui du moins; mais il se pcut qu'il
ait et(5 nettement visible lors du passage de Sayce et Mahaffy. Sayce ne voit
aucun intervalle entre la fin de ce mot et le mot suivant AG; il me semble
pourtant y avoir place au moins pour une lettre entre les deux. — M. Weil a
atlird avec raison I'attention sur le jeu de mots exislant entre rZpov, dernier
mot du vers 6, nom commun poetique signifiant '^annee, saisonw, et Llpos,
premier mot du vers 7, nom propre servant a d(5signer le dieu Horus
avec lequel (5tait souvent identifiee la divinite locale de Talmis-Kalabchah,
Mandoulis.
LigneJ. Sayce a lu le troisieme mot KapnoC; Mahaffy a proposed la
correction xapnbv, qui cadre raieux avec le contexte et qui a <5t6 admise par
M. Weil; I'original, assez mutile, nc porte, en r(5alild, que les signes
K^[P]^\OM. — Sayce a lu ia fin du mot .... AGSATO, et a proposd, tout
naturellement, la restitution [xixTe]S^^a.To ; on ne voit plus aujourd'hui que
ATO, et le f lui-m<5me est incertain.
— 85 — [20]
Ltgne 8. Le premier mot a 6i6 lu lAAO par Sayce et Mahaffy; ce mot
n'offrant aucun sens, M. Weil I'a corrige en IAA0[l](?), qui n'est gufere
plus satisfaisant. II n'y a pourtant aucune hesitation possible : ce mot est
rimpt5ratif TAA9I (rXa'^r), que nous avons deja rencontre au d^but du
vers 7 de I'inscription precedcnte (n° II). Le vers 7 de ce texte et le vers
8 du texte qui nous occupe actuellement sont, du reste, absoiument iden-
liques, si bien que la restitution t^x[os ijS']i7tiveverov est absoiument
certaine.
Ligne Q. Sayce a lu, apres Ic premier mot, HAAIN OCON CON EC . . .
etc. ; M. Weil a cherch^ a donner une signification a ces mots en les corrigeant
ainsi : isaXivoalov aSv ss . . . . ,etc. Mais il y a a ces corrections, a mon avis,
plusieurs dilficultcs : OCTON est absoiument impossible, le premier et
le C elant s^pares Tun de I'autre par une lettre (jui parait etre un P , I'C et
le second se touchant d'autre part si etroitement qu'on ne saurait inter-
calcr cntre eux le T propose par iM. Weil. Quant au mot lu CON et C(t)N,
il est, en r^alile, tres visiblement, a lire CHN (a-tjv), accusatif f^minin de
I'adjeclif possessif po^tique de la seconde personne, et se rapporte a
'marpt'S[(i] dont il n'est separe que par la preposition po^tique e's (pour eis).
La restitution ss aot.T[piS' IxjeVSa*, admise par Sayce et Weil, est certaine;
la lacune n'est pas assez longue pour autoriser la lecture is zsa[Tpt'S(i ya.'ta.v
ix\i<T9at de Mahaffy.
Ligm 10. Ce vers est idenlique au vers 10 de I'inscription pr^c^dente,
el beaucoup plus facilement lisible que lui. Je r(5pete, au sujet du dernier
mot, ce que j'ai d4ja dit plus haut : il est parfailement inutile de restituer,
comme le font Sayce et Weil, x[«^£''']^'' o/!i)[i'«i'] , ou, comme le fait
Mahaffy, y^alsTzolo «r](^i'o«o; la lacune est unique, et non double, et ne serait
pas, d'autre part, assez longue pour admeltre autant de signes; je crois
preferable la lecture y^^aXsTco^voto , ou peut-elre ;^[aXs7ro/]fo<o.
Liipic 11. Le A (J*), intercale par M. Weil entre (lot et (vs, n'existe pas;
au lieu de ripneS fiot {S'yjjs . . . . , etc.,pourquoi ne pas couper les mots ainsi
:
Tspns oyiot'ojs . . . , etc.? — La restitution dTriv^[ov<7tv] est de M. Sayce, et
M. Weil, qui I'acceple, d&lare, a la fin de son commcntaire, que le verbe
intuloj est un mot nouveau; il serait peut-etre sage de se montrer un peu
[21] — 86 —plus rcserv»5 a I'^gard de eel awa? Xsyofievov, car le Y et le Z sont tros
incertains sur I'original. — La restitution du mot suivant en [irepjipOtis est
dgalement de M. Weil.
Ligne 1 a. Sayce avait bien lu le second mot ^apSap^tjv, et MM. MahafTy
el Weil ont change a tort ce mot en celui qu'on trouve au vers u/i de
I'inscriplion n° 1 : ^ap€apixi)v. — Le mot suivant est lu MeiMOYM[eN]OIC
par Saycc, el (jLsifxovnivif! par Weil; je crois que la lecon M6IM0YM6N0C
de iMahaffy ne fait aucun doute. — La (in du vers est iiie sans iacune par
les trois commcntateurs ei/T' dnb atjxSiv; les letlres EY ne sont plus visibles.
Ligne 1 3. Le mot nPOCA0PeMeN i^-isspO(Ta.Bpe[iev) a ete lu sans di(licult6
ni hesitation par les trois commcntateurs. 11 est beaucoup moins apparent
aujourd'hui. La ligature N* a la fin du mot, bien que depourvue de raison
d'etre et de sens, est absoiument certaine. Si le mot est exact, nous avons
encore la, suivant la remarque de M. Weil, un verbe nouveau wpo^adp^co
(cf. elcToiOpict) , rencontre deja a I'infinilif aoriste dans les inscriptions n°' 1
et 11).
Ligiie ill. Le premier mot a etc lu CH[MA]TA par Sayce, o-[>/f/a]Ta par
Mahaffy et Weil. 11 n'est pas certain, et la Iacune parait un pcu large pour
navoir contenu qu'un M entrc I'H ct le premier A, I'original portant
CH..ATA; le mot (jri^a-ca est pourtant celui qui s'accorde ic mieux avec
le sens g(5n6ral et le contcxte. Tout le reste du vers est certain et facilement
lisible.
Voici maintenant deux autres inscriptions, de longueur indgale, qui ne
prdsentent aucune relation ni analogie avec les Irois prec^dentes, mais que
j'ai cru bon de joindre a elles en raison de Icur caraclere special. Vm nc
sont pas, en effet, comme la presquc totality des inscriptions grecques
pcintes en rouge dans la cour du grand temple de Kalabcliah , de mono-
tones proscynemes de soldats ct de sous-olficiers des 16gions romaines
canlonndes a Talmis; ce sont encore deux morceaux d'ullure litteraire,
et qui, par ce caract^re, se rapprochent plus des trois pieces poetiques
pr^ccdentes que des simples actcs d'adoralion a Mandoulis, enserr(5s
dans le cadre dtroit de formules rigides et toujours les memes.
— 87 — [22]
La premiere de ces inscriptions, qui est aussi la plus longue et la plus
int^ressanle, a deja ete publi(5e par Lepsius, dans ses Denkmiiler, mais en
trois fragments isol^s (Abteilung VI, Biatt 97, n°' /i5i, /i55 et ^63). Elle
compte vingt et une lignes. Beaucoup de lettres, lues jadis par Lepsius, no
sont plus visibles aujourd'hui, la peinlure rouge s'^tant considerablement
attenuee ou eflfac^e; j'ai entoure ces lettres de crochets[
]. Le K est toujours
(5crit Cl, comme un tt) incomplet, ainsi que dans beaucoup d'autres textes
peints dans la cour du grand temple de Kalabchah. Voici d'abord le texte
ecrit en majuscules , tel qu'il se pr^sente sur I'original :
A[KT]INOBOAeAeCnOTAMANA0YAITITANMAKAP6YCH[MI]ACOYTINAAAMnPAeeAMeNOCeneNOHCAKAienoAYnPArMOCAA*^(««)«AACL)c
5 IAeNA.ieeACJNeiCYIO('«)HAIOC-A('«)AOTPION
eMAYTON[enOIH]CAMHNnACHCKAKeiACKAI[nACHC. . .jOTOCKAIArNEYCAqe'^nOjAYN
XP[ONON. TieeiACSYCeBIACINeK ]
e[ne KAieNeeACAMSNOCANe ]
10 Ne[YCt) eAei5AC(')MOICeAYTONENTtt)]
XP[YC(U(?) KA<l)OCAI . .T. . POJNTATONJC)
OYP[ANiajeiAa)AO]NKAICTOni.A('). .NAeMMATAKAT[AAeiNONNY|KTIAPOMON..NI(?)AA.niATONnOIHCAMeNOCeN(J[KAIAriCi)TajT]HCAeANACIACYAATIAOYCAMeNOC
i5 <I>[AI OJNHAeeCKAT'AKAIPONANATOAAC
nO[IO ei]CTONeONCHKONAOANa)TecaJKAINA(J6MnNOIANnAP[eXCL)NKAI]AYNAMINMerAAHNeNeAC6erN[GJ]NMANA0YAIHAION[TONnAN]TenonTHNAecnOTHNAnANT(iiJNBACIAeAAia)NA|nANTOKP]ATOPA(OTCJNeYTYXeCTATtiJNAAaJNTCUNKATOI
[KOYNTCJN
30 [H]NOHA[IOCMANAOYAI]CArAnATHNiePANTAAMINHTICeCTINYnO[T]ACKA[ ejeiPACMYPIWNMOYICIAOC.
La transcription en lettres minuscules, avec separation el accentuation
des mots, n'est pas parlout tr^s facile, a cause des nombreuses lacunes.
La voici , telle que je crois pouvoir la presenter :
A[xT]<fo€<5Xe Sea-rroTa,
MavSovXt, TtTotv (idxap ei/-
[23] — 88 —eirsv6n<T(X xau iTto\impdy(xo(Ta. i<T<pa.XSSs
5 iSevixt Q-sXaw els vto (<ie) rfXtos' okiTptov (sU)
ifiavTov ynottj^adftriv aaaijs xaxeias
xai [isoKTits . . .]oTos xa) iyvevcras lis orolXuf
/p[(5i'0i'] [riOeias evaeSias tv ex. . . .]
e[7te . xai ^vOeao-olfxevos dve .... 1
10 ve[vct) iSei^ds (xot o-gayToii iv tw]
^p[d(T^ xa.<poi Si. .T. . pci}VTarov\l,i)
ovp[(xvi''V, stScoXojv xa\ (rloni .a(i). .v S^fificna.
xaT[a Ssivov I'tijxri Spifiov . .vt{i)0M.Trta,TOv tsoitirrdyLSvos
^w[ xai a.yi(u t^ t]^s a.6a.va.(Tia.i vSaji Xovadfievos
1 5 (p[aj ojr ifX^es xcna. xaipbv avajiXa.?
'Bo\io e/js TO (tic) vebv atjxhv a o arwreo-w xa* vaw Sfnrvotav
•orap[£J^a)r xaij^waf/jr (leyaXijv ivOdae ^v\ci)\v, MdvSovkt,
ifkiov ^rhv TSOLv^tsitiTtlriv SsTTioTtjv, aTrdmcop ^aurikia,
aiSivx [aavTOxp^dTopa anM) eCTV)(S(T'ldt(i)v \a&v t6Sv xanoixovvTcov
ao [^]f 6 ^'X[<os MdvSovXijs dyomi Tijv lepoLv TdX^iv, rjjn sa-Dv'uTtb
[tJuIs xa,[ ^]e^pas (ivpiuv fiov latSos.
La signincatioa gencralc dc cet hymiic au dieu Mandoulis, assimile au
soled, est assez claire, a rexceplion dc quelques passages incorrecls que le
mauvais ^lat de la pierre no pcrmel pas de lire avec certitude, et que
Lepsius ne semble pas avoir ddcliiffrd d'une maniere bien satisfaisaiite.
J'arrive maintcnant, pour terminer, a la cinquieroe et derniere des
inscriptions litti5raires qui font Tobjet de ce travail. La multitude des pros-
cynemcs de Kalabcbah sera editec plus tard dans I'ouvragc qui conticndra
la description complete du temple, et ou seront publi(5s in exleiiso tous les
monuments hi^roglyphiques, coptes, grecs, latins et arabes que contiennent
les diverses parties de ce temple.
Cette derniere inscription, assez courte (elle ne comporle, en effet, que
douze lignes), est peinte sur la parol est de la cour, a gauche de I'entree,
comme la pr(5cedente. Elle forme, en (juelque sorte, la transition enlre les
— 89 — [24]
textes purement iitl^raires et po^liques et les simples proscynemes d'ordre
uniquement reliyieux. Elle n'a pas et6 encore, a ma connaissance, copiee
ni publide.
Voici ie texte, sous sa forme originale :
nANTOTeceY(v)MNHC(jJM(?)To.noNeni(neioAno"AAON
AeANATaJNnP0KAeAre("0MAKAPXPYC0X6An(?)AIANKAirApercunAPAcoicnpooYPOiCHAOONAnANevoNKYPieTACnP(')OKC..C(?)MeNC(')TPATIHMerAAA
5 n('>APMOIAOIHCKAT.Ct)ACt)B(?)AICAnOACiJC(0
OlAeeCJMerAAOJKAl • ICIAITHBACIAICCH
cneictonANTOTerojToicAYciTWNnPOKonwNlAeiCONAieOrNCONAIKAITOYNOMATOYrPAVANTOCAieTACAIAKOCIACt('«)Ht<"')ICONITeMIAIvr(''«)
10 TOnPOCKYNHMATOYTPAVANTOCKAITOYANArNONTOCCHMePONHAPAeeWMANAOYAI .\.(«')
Sauf quelques lettres douteuses, I'ensemble du lexte est fort nellement
lisible; la transcription en minuscules n'en est pourtant pas toujours tres
aisee, a cause dc Tincorrection de certains mots qui ne se iaissenl pas
identifier de fafon certaine. Voici celte transcription :
HdvTQTi crev{'/) (ivri'iTM (i(^ro.iTOv e(?), llt\i)6io AttSXXov,
oBavfhuv 'mpoKoBdyefioL (sit) nap Xpva-6)(^eX 'nrma.tav
Kai yap iyoj ufapd ao7s apoOvpois ilXdov diroivevov
Kvpte TOLS •apoK. . .aci)(iev alpoLTtti (teya'kd.
5 tsn)a.p (lot Sot'ns Kon. fii>X«S(?)a«s aito^wau
ola. S-£w /oteyaX'P xai lo-jdi tri l2aatXi(T(Tri
.
^nei'cTco aolvTOj' iyoo toTs Svai t63v tspoKonwv,
tSe{7}7vai, ici)yvfSva.i xa< Tovvofia. tov ypd-^avTOs,
Ststds SiaKOat'as iliri'<Pi<rov (i) hefiiav.
10 To trpo-jKwrjfjLO. tov ypd-^avros
xai ToS dv(xyv6vTos (Ttifxepov
tsapa. 3-ey MdvSovXt . \ •
Le M venant apres nvtfa-a a la ligne i n'est pas certain; il se pourrait
[25] — 90 —
qu'on dAl lire deux X (XX) a la place, ce qui, je dois le reconnaitre,
n'offrirait gu^rc plus do sens que M.
Ce petit texte parail avoir quelque parente de facture avec I'inscription
n" II prcc^deminent publi(5e, car il prcsente avec cette derni^re quelques
mots communs : Xpu(T(^;(,eX vtaiAv (1. a)[= XjSuo-op^eXs btY""^] ; tspoxaOdysfna.
(I. a) [='erpox(x6t(ytifxci\; IcriSi Tj; ^oiytkhar) (1. 6) [= |Sao-<X/o->7 [I|(T£<(Ji].
L'avant- dernier mot de la ligne i est probablement a lire nveiO
(ApoUon Pythien).
Les trois derni^res lignes sent une declaration de proscyneme de la
part de celui qui a dcril I'inscription et de tous ceux qui la liront , en faveur
du dieu Mandoulis.
H. Gauthier.
Lyon, le 1 Q juillet i gog.
THADEE SMOLENSKI(188/1-1909).
Bien que Smolenski ne ful pas attach(5 oflicieHement au Service des
Anticjuiles de I'Egypte, il lui lenalt par tant de liens et il s'y^tait fait tant
d'amis que sa mort y est pour tous unc perte et un deuil personnels '".
H (5tail ne le 1 6 aout i88/j a Jaworze, en pleine Silesie aulrichienne,
d'une famille connue lionorablement dans la science. Son pere, le docteur
Stanislas Smolenski (i 1889), directeur d'un ^tablissement d'hydrotherapie
a Jaworze puis a Szczawnica en Galicie, professeur a I'Universit^deCracovie,
laissa des ouvrages de mMecine fort appreci^s des sp^cialistes. Ses deux
oncles paternels, Mathieu Smolenski (i 1899) et Stanislas Smolenski,
membre dc I'Acadi^mie des Sciences de Cracovie , se sont fait un nom dans
I'historiographie polonaise. D'autre part son oncle malernel , Jean Babirecki
(f 1902), publia des m^moires estim^s sur la carlographie de son pays.
Ce fut lui qui recueillit le jeune Thadde, devenu orphelin de pere et de
mere en 1889, et i'on ne s'^tonnera pas que I'enfant, plonge des I'age de
raison dans un milieu d'etudes desint^ressees, se soit senli de bonne heure
le gout de la science pure. Apres avoir lermine ses classes au Lyc^e Jean
Sobieski a Cracovie, il se fit inscrire en 1902 a I'Universit^ , dans la Facultd
de philosophie, et, comme il ^tait naturel, il s'adonna tout d'abord avec
passion a I'histoire. Des le milieu de son premier trimestre, il ^tait capable
de donner au Cercle liislorique des Etudiants une conference sur un homme
d'Etat polonais du xiv" sikle, le magnat Spytek de Melsztyn, et, comme
contribution de sa part aux travaux du seminaire hislorique, il pr(5parait
une dissertation sur Les origines et les debuts de la Diele de Galicie. Toutefois
son ambition , dans ce temps-la , le tournait de preference vers la geographie
politique, et il se proposait pour but de sa vie scientifique de composer
''' Je (lois a I'obligetince de M. Kocha- qui ni'onl perniis d'ecrirc la partie decelte
nowski, direcleiir de la Recue hislorique notice relative a la premiere jeunesse de
de Vm-sovie, les renseignements dt^laill^s Thadde Smolenski.
[21 — 92 —
el de mcUre au jour un grand atlas liisloriquc de la Polognc. iSon professeur
Czcniy le conlirma dans celle idee, el I'aida de ses conseils a determiner
le degre d'inlluence que Ic celebre St^bastian Miinsler avail exerc(5 sur I'un
dcs meilleurs hisloriens polonais du xvi' si^cle, Marlin Bielski. Dans le
mdme ordre d'id(5es, il choisit pour sujel de sa these de doctoral la vie el
I'oDuvre de I'homme d'Etal el ecrivain polonais Slanilas Orzechowski, qui
llorissait au xvi" si^cle.
Et, comme si ce n'dlail pas assez d'un labeur aussi ardu, il se prodiguail
dans les clubs el dans les soci(5les savantes de Cracovie, a la Jeunesse, h
YKleusis, a la Concentration de I'iducalion nationale que le professeur de philo-
sophie Vincenl Lutoslawski avail fondee. 11 collaborait a divers journaux el
recueils, a la Revue de I'Ecolc populaire, a la Rdjorme Nouvelle, oil il insera,
sous le pseudonymc de D' Samuel Socha, des notices elendues sur le gen(5-
ralissime Branicki et sur la mort du general Sowinski, a la Critique, a la
Grande Encyclopedic universelle illustrde qui lui doit des articles sur Kleber
ct sur Barlh(51emy Nowodworski. Get exc^s dc travail, agissant sur une
conslilulion deja faible par h^r»5dil(5, y developpa les germes de la consomp-
tion : il lomba gravemenl malade au printemps dc i (joA. Lorsqu'il se releva
et qu'il voulut se remellre h la Idcbe, il conslata avec une douleur que
chacun comprendra qu'il elail incapable de supporter longlcmps les froids
de la Gallicie : il chercha pour y sejourner, et pour y guerir si c'(5lait possible,
un pays oil les hiverslTussent plus doux. Au temps (ju'il amassait des matdriaux
pour son Atlas, il avail commence a apprendre I'arabe, afin d'etre a meme
d'uliliser direclemenl les hisloriens el les g(5ographes musulmans qui onl
decrit les regions orientales dc I'Europe au moyen age : I'espoir de se
perfectionner dans celle langue le decida a vcnir en Egyple. 11 d^barqua a
Port-Said au mois de mars it)o5, et apres avoir pass6 quelques jours a
Rassoua chez un de ses compalriotes, M. Geniusz, il se rendit au Caire. II
avail pour toute ressource une bourse de voyage que I'Univcrsit^ de Graco-
vie lui avail accordee, mais (jui subvenail mal a son enlrelicn : il cnlrcprit
courageusemenl de gagner le complement necessaire, el il y r^ussil par dcs
Iravaux d'ecrilures commerciales ct de coniptal)ilil6. II eut vile fail d'orga-
niser son existence de sorte que, sacrifianl ses soirees au metier gagne-pain
,
il eAt la libre disposition de ses journt5es pour la science. G'cAt ^t^ temps
perdu pour lui que d'essayer dc corilinuer ses etudes sur I'hisloire el la
— 93 — [3]
geographic de la Pologne : it n'auFait trouvd, ni dans ies bibliolheques
publiques, ni chez Ies particuHers, Ies iivres ou Ies manuscrits dont il avail
besoin. II reprenait done I'^tude de I'arabe, lorsqu'une visile au Mus(5c
t5gyptien de Kasr-el-Nil iui inspira des curiosiles nouvelies et changea ie
cours de sa vocation.
Un matin du mois d'avril, je vis entrer dans mon cabinet un jeune
bomme d'une taille un pen au-dessus de la moyenne , minco , etroil d'cpauies
,
au visage pMe el amaigri par la maladie, avec des cheveux et one pelile barbe
rare d'un blond terne. II me presenta une letlre par laquelle I'Agence diplo-
matique d'Autriche-Hongrie recommandait a ma bienveillance M. Thadee
Smolenski, etudiant el boursier de I'Universile de Cracovie, momentan(5mcnl
de residence en Egypte pour raison de sante. II me confia, dans un
francais un peu entrecoup(5, qu'il d^sirail s'adonner desormais a Tarch^ologie
(5gyptienne, et il me pria de Iui indiquer a quels auteurs et a quels Iivres
il devail s'adresser pour Ies commencements. Apres Iui avoir recommand(5
I'usage de quelques Iivres el^mentaires , la Grammaire de Loret et celle
d'Erman , le Reading-Book de Budge , la Chrcslmnathie et le Glossaire d'Erman
,
je le menai a la Bibliotheque du Mus^e et je le pr^sentai aux egyptologues
qui y etaient rc^unis, plus particulieremenl a M. Lacau. Tous Ies huit ou dix
jours j'examinais rapidement ce qu'il avail fait, je Iui expliquais Ies passages
qui Iui avaient paru obscurs dans Ies Gramtnaires dont il se servait, el je
corrigeais ses premiers essais de traduction. Rarement debutant manifesta
des aptitudes aussi heureuses : apr^s six mois, il avail lu le Conle des deux
frvres dans la transcription hi^roglyphique de Budge et la pluparl des texles
imprimis dans la CItrestomathie d'Erman. Cel effort assidu, loin de nuire
a sa sante, sembla la raffermir : au prinlemps de lyoG, il crut pouvoir
rentrer dans sa patrie pour quelques mois. 11 prt^senta a I'Acad^mie des
Sciences de Cracovie une note Sur l'4lat acluel des recherches igyplologiques
,
qui fut fort goAl^e et qui Iui valul des subsides nouveaux.
G'^tait une imprudence que d'etre revenu, meme pendant I'^te, dans un
pays oia la temperature est aussi variable qu'elle Test en Pologne. II aurait
du agir comme ce HoUandais, Insinger, qui, emigr^ presque mourant aux
bords du Nil dans Ies derniers jours de i88o, ne Ies a plus quilt(5s que
deux ou trois fois depuis lors et doit a la continuite de son sejour la fortune
de vivre encore aujourd'hui. Smolenski regagna I'Egypte plus faible qu'il
[It] — 9a —n'en ^lait parti, mais d'abonl la douceur do la temp(5rature seml)la le
ranimer. A co moment, un negociant hongrois du Caire, M. Philippe Back
de la maison Orosdi-Back, d^sireux de donnor au Musee national de
Budapest le commencement de Musee dgyptien qui lui manquait, me
demandait si je ne connaitrais pas un jeune savant, sujet autrichien, auquel
il pAt confier le soin d'opdrer des fouilles sous la surveillance et aux condi-
tions ordinaires de notre Service. Je lui d^signai Smolcnski, a qui I'idi^e de
passer quelques scmaines sous la tente sourit aussitot, et I'accord s'etablit
tr^s vite entre les deux hommes. Je leur accordai comme champ de
rccherches le district de Cheikh-Fadl et de Charrounah, et Smolenski
alia s'y installer aux derniers jours de 1906. (Charrounah lui fournit peu
de choses, un tombeau de la VI" dynastie deja connu parliellement , les
mines d'une chapelle ptol(5mafque , un petit nombre do menus ohjets. Au
debut de f^vrior, il transporta ses chantiers sur la rive gauche du fleuve,
prfes de Tell-Gamhoud, dans la n^cropole de I'ancienne Heracl6opolis, et
il y trouva un cimeti^re presque intact de la basse ^poque ptolomaique.
Pendant trois semaines il s'acharna sur les tombes, etil en tira des cercueils,
des cartonnages, du mobilier funt5raire, puis I'ardeur meme qu'il meltait
i\ sa besogne I'^puisa : il me pria de le remplacer par un de nos conserva-
teurs, Ahmed bey Kamal, et il courut se reposer au Caire. Ses repos
n'(5taient jamais bien complels, el il se delassait d'une fatigue par une autre :
il aborda I'explication dos Mdmoires de Sinouhit et, tout en se perfectionnant
iV la lecture des textes hieroglyphiques, il envoya des communications a
divers journaux d'Europe, au Pays de Saint-P^tersbourg, au Livre et a la
Revue Insloriquc de Varsovie, au Penple el a la Parole polonaise de L6opol.
Une fois m^me on 1 908 , il donna a un journal du Caire, I'Eleiidard ^i^plien,
un article de fond sur I'Allemagne et la Polngue, dans lequel il exposait la
guerre que la Prusse poursuivait centre ses compatriotes dans le grand-
duch^ de Posen : mais trouvanl que. les tendances politiquos du parti
nationaliste etaient trop accus^es, il en demeura la.
Quelques jours passes sur la concession de M. Bach, pros de Tell-
Gamhoud, vers la fin de 1907, lui monlr^rent que Tactivili^ des fouilles lui
(5lail desormais plus nuisible qu'ulile : il renonca a cette chasse aux antiquity
qui lui plaisait lant, et il tourna ses (Energies d'un autre cole. II profila des
f^les de Piques en1 908 pour parcourir rapidement avec son ami Geniusz
— 95 — [5]
la Palestine, ia Galilee, une parlie de la Syria, et pendant Ips semaines
qui suivirent il ne mc^dita plus que voyages futurs. C'^taient malheureuse-
ment illusions de malade, que Ton entretint soigneusement pour ne point
I'attrister, tout en cherchant comment lui assurer dans I'Egypte meme
les moyens de se suffire honorablement pendant le peu de jours qui lui
reslaient a passer parmi nous. Le Comit(5 d'organisation du deuxi^me
Congrps international d'arch^ologie classique, qui devait se tenir au Caire
vers les Pliques latines do i go 9, les lui procura. 11 en fut nomm^ secre-
taire adjoint, et il assuma sa fonction nouvelle a partir du 1 5 juillet 1908,
sous ma direction. Pendant les premiers mois ce fut presque une sinecure,
mais, a partir de la derni^re quinzaine de decembre, la correspondance
augmenta dans des proportions considerables. Gependant la maladie faisait
des progr^s rapides, et chaque jour qui s'(5coulait le laissait plus affaibli
pour la tSche du jour suivant. Les jeunes gens attaches au Gomit^, pour
la plupart membres de I'lnstitut d'archeologie du Gaire, s'iiigenierent a le
soulager sans qu'ii s'en apercut, mais malgre leur aide constante, il etait
contraint de s'arr^ter assez souvent pour reprendre haleine. Pendant la duree
entiere du Gongres, du 9 au 16 avril, bien que sa fatigue fAt grande, il tint
k recevoir du matin au soir les arrivants, a les renseigner, a leur remettre
les pieces justificatives dont ils avaient besoin, et sa souffrance n'eut jamais
raison de sa bonne grace. Les congressistes partis, il voulut s'occuper
encore de classer les documents relatifs aux seances et de preparer la pu-
blication des Acles. Ge fut I'affaire d'un mois et demi, puis dans les premiers
jours de juin, il parlit pour Gracovie. 11 y tomba malade presque aussitot,
et, accueilli a I'hopital des Bons Freres, il y mourut en paix le 99 aout :
il fut enterre deux jours plus tard, dans I'un des cimetieres de la ville.
La liste complete des articles et notices public's par lui est tres longue
pour une vie si courte. Je me bornerai a indiquer ici celles de ses neuvres
qu'il avait compos^es pendant son s^jour en Egypte, et, de preference,
celles qui ont trait a I'^gyptologie :
1. Skargtana, dtude sur Pierre Skarga, cel^bre prddicaleur et 6;rivain polonais du
xvn* sifecle, dans le Hvre d^did a la m^moii'e de Nicolas Rey, Zwieku Nicolaja Beja,
Varsovie, 1905. — En polonais.
2. Sur Vital acluel des recherches egyptologtques , dans le Bullelxn de VAcademie des
Sciences de Cracovte, 1906. — En polonais el en franrais.
[6] — 96 —3. Les fouilles austro-hoiigroises en Haute-Egyjile en igoj, dans lo Bulletin de
VAcadetnie des Sciences de Cracovie, 1907. — En polonais et eu franrais.
4. Wykopaliska Egipskie tgot-igo6 (les derniferes fouilles failes en Egyple d(^
1901 h 1906), dans la Revue trimestrielle hislorique, I. XXI, L(5opol, 1907. — En
polonais.
5. Le tombeau d'un prince de la VI' dynaslie d Charouna, dans les Annates du
Service des Antiquilh, 1907, (. VIII. p. i49-i53; lirage a pari de 5o exemplaires.
—
En franrais.
6. Les vestiges d'un temple ptolematque a Kom-el-Ahmar, prh de Charouna, dans les
Annales du Service des Antiquites, 1908, I. IX, p. 3-6; tirage k part de 5o exemplaires.
— En franrais.
7. Komedye Menandra (les Complies de M<!nandre), dans la Berne polonaise , Crarovie,
1908. — En polonais.
8. line intaille gnostique provenanl du Fayoum, dans les Annales du Service des
Antiquites, 1908, I. IX, p. gsi-gS; tirage k part de 5o exemplaires. — En franrais.
9. Le nom geographiquc —»- ou ">-•, dans les Annales du Service des Anti-
quites, 1908, I. IX, p. 94 ; lirage a part de 5o exemplaires hrocW avec le ])rdct'dent.
— En franrais.
10. Fragment d'une insciiplion greeque de I'cmpereur Trajan, dans les Annales du
Service des Antiquites, 1908, 1. IX, p. 190; tirage a part de 5o exemplaires. —En franrais.
11. Le couvetit cople de Saint-Samuel d Galamoun, dans les Annales du Service des
Antiquites, 1908, t. IX, p. 906-907; ''^ge ^ pa""! <lfi •''o exemplaires. — En franrais.
12. Nouveaux vestiges du temple de Kom-el-Ahmar, pres de Charouna, dans les
Annales du Service des Antiquites, 1909, t. X, p. 96-97; tirage a part de 5o exem-
plaires. — En franrais.
II laisse de plus en manuscrit un ouvrage sur f^es peuples marilimrs du
Nord a I'ipoque de MSnephlah el de Ramses 111 , et une Traduction des anciennes
fables igupliennes ; I'un ot I'autrc sont en polonais.
G. Maspero.
Caire, le 28 novembre 1909.
KAnnahs du Service des Antiquitis, T. X.
Statue trouvie a Tell-Tiblah.
X
e^
so
^nnales du Service des AntiquiUs, T. X. PI. II
Une des faces de I'autel de Ptol^m^e Neos Dionysos.
Phototypie Berthaud. Pari
.Annales dii Service des Antiquites, T. X.
^iill
%
> Statue de la IV= dynastie.
DfiCOUVERTE
D'UNE
STATUETTE DE LA DEESSE NEITHDANS LE SOL DE PARIS'''
PAR
M. PAUL HEURE.
La d^couverte d'une statuette ^gyptienne dans le sol de Paris est un fait
assez rare pour ^tre signals a i'attention des savants. II s'agit d'une figurine
de bronze de ia deesse N^ith, de o m. 072 mill, de hauteur. Mallieureuse-
ment ia partie inferieure du corps a disparu : les jambes ont ^te bris^es au
milieu des cuisses, vers une epoquc difiTicile a determiner; toutefois la
cassure est ancienne.
Avant sa mutilation, I'objet devait mesurer environ m. 110 mill, de
hauteur.
Vers 1902, on praliquait des terrassements a Paris, sur la place de la
Bastille, pour poser des tuyaux de conduite paraliMement au M(5tropolitain
;
un tas de pierres provenant du lit de la Seine ^lait plac^ en bordure des
tranch^es, et nous regardions machinalement si quelque (5pave de I'^poque
prehistorique ne se trouvait pas parmi les cailloux du diluvium , ou il n'est
pas rare de rencontrer des silex taill^s par la main de I'homme et reconverts
du poli de rivike, mais Hen d'int^ressant ne s'offrait de ce cot^-la. La
tranch^e avoisinante ^tait creust^e a une profondeur variant d'un metre a
<"' 11 nous a paru iiitdressant de pu- rueile, aujourd'hui disparue, du Port-k-
blier celte notice, ne fiil-ce que pour TAnglais, dans le daliage du trolloir, un
altirer I'altention des savants sur les objels fragment de stMe en grfes de I'age mem-
^gyptiens qui sortenl parfois du sol dans phite, porlant des signes presque efia-
les grandes villes de I'Europe. J'ai vu c^s. Jecrois qu'avec un pen d'attentionil
nagufere, il y a plus de trente ans, serait facile de multiplier les excmples.
—
boulevard Saint-Germain, prte de la G. M.
Annakt du Service, 1909. 7
[2] — 98 —
un m^lre et demi,presque au-dessus du tunnel du canal qui passe sous la
colonne de Juillef. La lerre provenanl de celle Iranch^e ^tait m^lang(5e de
debris de briques, de carrolages et d'ustcnsiles de terre cuite el de cera-
mique de I'epoque moderne et provenanl de demolitions. Lorsqu'on creusa
le canal Saint-Martin a differentes reprises, les terres qui se Irouvaient sous
la parlie couverte actuellemenl par le tunnel du boulevard Richard-Lenoir
furent rejet(5es dans les terrains des maraichers et dans les jardins silu^s
non loin de lii, tandis que celles provenanl de la parlie d(5couverle du canal
qui s'etend jusqu'a la Seine furent m(51ang(5es a des debris de toule sorte
et servirent a remblayer les terrains avoisinants et notammenl la place de la
Bastille, ot!i de nouveaux apporls pnt servi a (Clever le niveau du sol a
diff(5rentes epoques depuis un demi-siecle. La parlie basse du canal etait
creusee bien avant I'c^tablissement du canal acluel; un large foss(5 amenail
les eaux de la Seine aux pieds du chateau fort, et les vieux mariniers de
I'Yonne et de la Seine continuenl d'appeler celle parlie «lcs fosses de la
Bastille 7), suivant la tradition de leurs aines. C'esl au milieu de ces debris
que nous avons Irouve la statuette qui nous interesse.
D'airtres coUectionneurs ont sans doule d^couvert au m^me endroil des
objets de m^me provenance, car, quelques jours apres noire trouvaille,
le Journal et I'Kcho de Paris mentionnaient, sans plus de d(5tails, que des
bibelots ^gyptiens avaient (5le retires du sol place de la Bastille. On pourrait
86 livrer a bien des suppositions sur la provenance de celle statuette et des
objets mentionn^s par les journaux. Le plus simple est d'admettre qu'ils
proviennent du cabinet d'un colleclionneur et qu'ils sont tombds ensuite
en possession du premier venu, qui les aura mis au rebut, surtoul s'ils
etaient mutiles, el c'esl le cas de noire statuette.
Y avait-il, dans le quarlier Saint-Anloine ou dans les environs de la
place de la Bastille, quelque artiste ou quelque amateur poss(5danl une
collection d'objets orienlaux? Nos souvenirs de famille nous permeltent
d'alTirmer que I'ain^ des Cbenavard, Antoine, avail cliez lui et dans une
maison amie, rue de la Roquelte, quantity de documents et d'objets d'art
lui servant a la composition de ses dessins; la plupart de ces documents
ont ^t^ dMaign(5s ou disperses, du moins ceux qui se Irouvaient rue de la
Roquelte; voili ce que nous pouvons avancer. Tombanl entre des mains
quelconques, un debris comme celui qui nous occupe nc pouvait guere (itre
— 99 — [3]
consid^r^ comme int^ressant, ot il se pourrait qu'il eAt ^t^ abandonn^ au
hasard. Hatons-nous de dire que ce n'est qu'une supposition bien vague,
il faut en convenir, mais elle n'est pas invraisemblable. Les coHectionneurs
^tant rares, autrefois, surtout ceux qui s'occupaient d'egyptologie, il est
done permis de supposer qu'un savant artiste du quartier de la Bastille
ait pu posseder une statuette (5gyptienne parmi ses curiosity orientales.
II serait curieux que cette statuette provint d'Antoine Chenavard"'. Sous
le regne de Louis-Philippe, cet artiste fut charge, par I'linprimerie royale,
de dessiner les encadrements, les tetes de chapitres, les culs-de-lampe et
les ornements divers de la Collection orientale. Le fleuron qui figure sur la
couverture et sur le tilre des ouvrages de cette ^poque sortis des presses de
I'Etat fut dessin^ par Antoine Chenavard et grave par Breviere; la signature
des deux artistes figure au has du fleuron de grand format qui repr^sente
un faisceau de drapeaux tricolores entourant un ecusson charg(5 de la
Charte, orn(5 du collier de la L(5gion d'honneur et surmonte de la couronne
royale du gouvernement de Juillet.
La statuette qui nous int^resse reprt5sente la dt^esse N^ith, coifT^e de la
couronne rouge, la t6te leg^rement inclinc^e a droite et le cou entoure d'un
collier a cinq rangs; le rang inft^rieur retombe sur la naissance des seins;
le corps est nu et les bras sont allonges verticalement sur les c6t(5s.
La figure se distingue par une apparence joufllue que Ton rencontre
''' Les Chenavard etaient deux frferes;
le plus jeune, Paul, s'illuslra dans la
peinlure. Elfeve d'Ingres, il exposa plu-
sieurs de ses a-uvres en s'inspirant de
cette maxime que le but de I'art est de
Iraduire les pensees philosophiques. A
une remarquable connaissance du dessin
,
il joignail une science approfondie de
I'histoire. II envoya a TExposition univer-
selle de i855 sa Convention nattonale et
les meiileurs cartons de VHistoire de
I'Humanile qu'il avail pr^par^s en i848
pour la decoration du Panlhdon. —Anloine Chenavard, cehii qui illuslra la
Collection orientale, ^tait architecte. Ne a
Lyon, comme son frfere Paul, qui dtait
de vingt ans plus jeune que lui, il fut
professeur a I'Ecole des beaux-arts de sa
viile natale et correspondanl de I'lnslilut.
11 a public piusieurs travaux illustr^s :
Sur le gout dans les Arts (i83i); Voyage
en Grece et dans le Levant (i849-i858);
Tombcaux (iSoi); Lyon antique restaure
(i85i), et piusieurs aulres ouvrages
artistiques. 11 mounit presque centenaire
a Lyon vers i883. Ses dessins de la
Collection orientale r^velent une conception
fecoude par I'abondance des ddtails dans
la composition d'ornements orientaux
d'uu style elegant.
7-
[4]— 100 —
raremenl, nous semble-l-il, dans les effigies ^gyptiennes, quelle qu'en
soil I'epoque.
Vue de cbli, la die&se offre le profil d'lm soldat a la position fixe.
Ce rapprochement est d'autant plus apparent que la coiffure est ornee,
au-dessus du front, d'un faisceau de plumes formant
panache. Au sommet de I'arrifere de cette coiffure il y
avait sans doute un ornement qui a disparu; une leg^re
cassure semble I'indiquer, cc qui contribue a rappeler
la forme d'un ypi dit a la Saumur, raoins la visi^re.
La face, les seins et le ventre de ia dc'esse sont
nets et d'une belle couleur de bronze; le reste du corps
est reconvert d'une couche tres mince d'oxyde de
cuivre solidifie par ie temps, ce qui donne a I'objet
une 16g^re paline d'un marron verdatre.
La fonte n'est pas de m(5tal compact; celle slatuette
est creuse, et le peu d'epaisseur du bronze a contribu(5
a rendre facile la mutilation.
Nous laissons aux ^gyptologues ^rudits le soin d't^tu-
dier cette divinit(5 qui n'a peut-6tre de particulier que
I'endroit ou elle fut trouv^e '". Nos connaissances en
(5gyptologie se sont bornees, il y a trente ans, a com-
poser a rimprimerie nationale les articles publics par M. G. Maspero dans le
Journal asiatique, et a reunir typograpbiqucment les signes du Compendium
des hieroglypbes, toujours en usage a I'atelier oriental.
P. Heubk,
Correcleur retraile de I'Imprttnerie nationale,
Bibliothicaire-Archioiste de Sens(Vonne).
'"' G'est une N^illi de I'^poque ptol^maique, sans grande valeur artislique.— G. M.
NOTES D'INSPECTIONPAR
M. GEORGES LEGRAIN.
Lxni
^!f 4C1 1 1
1
Mil
S Q+^
SUR LE ROI THOTIEMHAT
ET LA STATUE DE DJAENHESRIT.
Le Service des Antiquit^s a achele a Louqsor ia partie sup^rieure d'une
slatue en calcaire jauni, appartenant a un individu nommd ^'~~*fP^'^'Djaenhesrit. Ce qui fait I'interet principal
de cette statue c'est que sur les ^pauies se
trouvenl graves les textes ci-contre :
A est grave sur I'epaule droite, B sur
r^paule gauche.
Ces deux texles nous apprennent que
celte statue fut octroyee par la faveur royale
du w roi de la Haute et Basse-Egypte Klio-
pirnnjirrl Kliaoui, aim^ de Thot, seigneur
d'Hermopoiis, fds du Soleil Tlwtiemhat,
aime de celui qui est dans Hermopolis«.
Je ne connais pas d'autre monument oij se trouvent I'un ou I'autre car-
touche. Nous nous trouvons, tres probablement, en presence d'un pha-
raon nouveaii. II conviont d'essayer de determiner le plus exactement pos-
sible I'epoqiie a larpielle il veciit. II est facile d'y arriver grace aux six
lignes de texte vertical incompletes qui sont gravees au dos de la statue,
car nous y avons retrouve une partie des noms qui composent la lignee de
la famille Nakhlefmouti, g^n^alogie publi^e sommairement dans le Recueil
I I I I
[2] _ 102 —
de /rflt'auo;'" et sur laquelle nous publierons bientot une ^tude spdcialc.
Grtice, surtout, au Icxle de la statue n° 878 de Karnak, appartenant a un
]~\ j!!L4° !'?' Djotkhonsonefankh, qui vccul sous les rois Osorkon-si-Isit
III et Takelot HI, nous pouvons r(5tal)Iir en [jrande parlie le lexte incomplet
de la statue de Djaeniiesrit. Nous publierons les deux textes parallelement,
d^s qu'ils coincideront, A d^signant le texle de Djaenhesrit, B celui de
Djotkhonsouefankh :
A iri1l!-^^ie:it:":5^K1i-":s^f'M
A
B
« Vi;¥di"."T!-^^i:^£i)-etc. s:::^-
A V2++ r)= >!! yim
B rill^:^- etc. r\^+^fi^, litres :^T^r^,tilres
«»«»,^^-IJ
B-r2Hl-jf^p-rnA
'"' Recueil de travaux, 1906, I. XXVII, p. 78 et suiv.
— 103 — [3]
Arrive a ce loinlain ancetre, le texte B continue :^ J^ iJ^^ JL^
^ * s^^ i ^^-£.i I
^^^^ ^'^^ ^'^^ ^^ i'aulre dans cette niaison, de
peres en peres, seion les temps, selon les rois'i. Puis vient le nom de ia
mere et enfin la dedicace qui va rattacher la cinquieme ligne du texte A a
la sixieme. La clausule est possible dans la lacune, le nom de la mere de
Djaenhesrit presque certain, la dedicace necessaire. Gelle du texte B est
ainsi concue : ^ ^ *P ?^ P f "T'P i-i I*— i%i, puis viennent les
titres et le nom; le texte A fournit les titres suivanls : | ' ^ \ fS]--^
%^\ «». r:] J^ '
/^ et s'arrete brusquement la.
Le texte ainsi retabli ou peu sen faut, se traduit : «Le prophete d'Amon
de Karnak, grand pretre de la demeure de Thot, scribe, ordonnaleur, de la
demeure de Thot de Thot, portant I'insigne |. Djaenhesril , fils du
quatri^me prophete d'[Amon de Karnalc. Horsihi, fils du quatrieme prophete
d'Amon de Karnak, prepose au sceau], Nakhtefmouli, fils de Djotlchon-
souefankh, [fils de Nsipaennoub , fils de Klionsoumehf, fils de Paiikkonsou]
,
fils du pere divin d'Amon Meriouser-Klionsou , fils de Pa[nofirkha, fils de
Toinnholpou , fils de Nsmtmon, fils de Djanofre], fils de Pahonnoutir, fils de
Ouserliatmes [fils de Slibn. Sa m^re est x. D^di^ par son fils pour faire
revivre son nom], le prophMe de Thot dans le temple de Karnak, ^»^,chef, ordonnateur, de la demeure de Thot. ... x.-n
Dans ma restitution du bas de la ligne a,
j'ai indiqu(5 Djaenhesrit
comme petit-fils de Nakhtefmouti. Peut-^lre en fut-il I'arri^re-petit-fils
,
c'est-a-dire fils de Djotkhonsouefankh qui, lui aussi, ^tait U' prophete
d'Amon.
L'etude de la statue elle-raeme nous fournit d'aulre part quelques
indices qu'il ne faut pas negliger d'observer. Le style indique la XXII° dy-
nastie et la p6riode qui s'(5lend entre Osorkon II, Padoubastis I" et Osor-
kon 111. r^a coiffure, quoique non rayee, presenle une grande analogic de
forme avec celic de la statue de Djotkhonsouefankh dont nous nous
sommes deja servi. EUe est basse sur le front, sans oreillettes, rejetee
derrierc les oreillcs. La gravure des hidroglyphes rappelle, elle aussi, celle
de cette statue et de cellos qui forment le groupe de la famille Nakhtef-
mouli.
Tous ces indices m'engagenl a proposer Djotkhonsouefankh comme pere
de Djaenhesrit de preference a Horsiesi. Nous aurons alors le tableau
[4]— Wi —
gem5aIogique suivaiil ou j'ai combin(5 les renseignements fournis par la
statue de Djolkhonsouefankh et celle de Djaenhesrit :
^%. ^ X
n ^'~'IP ©j-j T^
jj
IhJL+^f" +^zA-:% ^cii^^j^
I
J
Nous avons dispose a gauche les cartou-
ches de Thotiemhat qui sont graves sur les
epaules de la statue de Djaenhesrit et a droite
les cartouches graves sur les epaules de la
statue de Djolkhonsouefankh et dans lesquels
nous reconnaissons ceux d'Osorkon III et de
Takelot III qui r(5gnerent simultan^ment pen-
dant la jeunesse de Shapenapit I"', avant que
TEgyple n'appartint a I'Elhiopien Kashta et la
campagne de Piankhi. Le roi Thotiemhat
serait ainsi un de ces nombreux roitelets qui
s'etaient partag(5 I'Egypte ou plutot avaient
r(5tabli au moins quelque temps la feodalile
sur les rives du Nil.
Rien ne nous apprend quelle fut la duree
de son regne, sans doute ^phemere, que nous
placons avant Kiishla et la campagne de
Piankhi, comme le regne d'Osorkon III et de
Takelot III.
La mention du dieu Thot d'Hermopolis,
pr^s des cartouches de
— 105 — [5]
Thotiemhat, dolt-elle nous faire voir dans ce roilelet un predecesseur du
Nimrod d'Hermopolis que vainquit Piankhi? Ge fait serait interessant a
noter pour I'edification future de I'histoire de la principaut6 d'Hermopolis
qui reste encore a faire.
Faute d'aulres documents, nous ne pouvons aujourd'hui qu'y recon-
naitre un predecesseur sinon un de ces iii^;^, rois de Haute-Egypte
que Piankhi soumit (ligne 17) au moins pendant quelque temps. En
r^sum{5, la statue de Djaenhesrit vient nous apporter un nouveau docu-
ment sur la p^riode qui precede la conquete ethiopienne, epoque ou tous
les chefs de clan, les grands feudataires soumis jadis aux pharaons se
d^clarerent independants et prirent les cartouches royaux.
J'ai peu a dire au sujet de celui auquel fut dediee ia statue, c'est-a-dire
de Djaenhesrit lui-meme. Par son pere, il descendail du roi Horsiesi, par
sa mere de Takelot et d'Osorkon II. Sa carriere sacerdotale parait avoir ^t^
consacr^e parliculi^rement au culte de Thot, mais je crois qu'il exerca ses
fonctions a Thebes, dans le temple-succursale que devait y avoir Thot, a
I'exemple de Ptah et des aulres dieux qui formaient la Paout ® du dieu et
mangeaient a sa table comme etant ses vassaux.
Ce temple doit exister quelque part a Karnak. De nombreux textes
contemporains le mentionnent ainsi que les membres de son clerge.
Djaenhesrit se pr(5sente a nous, accroupi, drape dans un manleau dont
le pan tombe du poignet droit : ses deux mains sont ^tendues a plat sur
ses genoux. Sa face est ronde et souriante, avec ses yeux agrandis, ses
sourcils bien fails et sa barbe en trapeze. Le souhait qu'il formait est
grave sur le pan de son manteau :^ 2) H 1 R ^ !^ 1 ^ ""^ "1 H IT
1 III II t3 I '^— A ^ aI <\ m \ \ 1 !—•». mWW m -m^,.^
mais nous n'en connaissons pas la fin. D'apres les nombreux textes de
ce genre, nous pouvons croirc qu'il demandait aux proph^tes et lecteurs
de rituel qui entraient dans le temple dc Thot d'orner sa statue de fleurs
et d'interceder aupres du dieu pour que son double put chaque jour se
repattre des victuailles qui etaient depos^es sur la divine table d'of-
frandes.
Karnak, 9 5 Janvier 1909.
[6] — 106 —
LXIV
SUR UNE STATUE DU ROI OUGAF.
J'ai d^ja eu deux fois I'occasion de m'occuper du roi Ougaf, la premiere
fois pour faire connailrc son nom meme, inconnu jusqu'alors'", puis en
1907, gr&ce a la piaquette Rubensohn, pour proposer d'adjoindre cc car-
louche a celui de f ©^ j et fournir presque en son entier le prolocole
royal de ce pharaon'^'.
La meme annde paraissait The Egyptian Sudan, de M. E. A. Wallis
Bud{je, oil je relrouve (I, p. /i8/i-/i85) une slalue qui ne peut apparlenir
qu'au roi Ougaf, la piaquette Rubensohn indiquant que le second car-
touche ne doit pas dtre lu ( ^''D^ ' comme le propose dubitative-
1i o
m\\
ment M. W. Budge, mais( ^ s^ , Ougaf.
M. W. Budge trouva cette statue ac^phale dans
le sanctuaire du temple de Tahraqa a Semneh.
Elle est en gres, haute de m. 20 cent., et re-
pr^sente un roi assis, vetu de la tunique courte
du Hab-sadou, avec collet dorsal. La poilrinc est
couverte d'un large collier. Le roi tient serrds le^^
et leh\.
Sur ie c6t(5 droit du siege cubique sont gra-
vees assez maladroitement Irois colonnes de texte
hi^roglyphique , ou, grAce a la piaquette Ru-
bensohn, nous pouvons lire desormais avec cer-
titude :
Je renvoie pour le reste au beau livre de M. W. Budge auquel, grace a
un document qu'il ne pouvait connattre lorsqu'il decouvrit cette statue, je
propose aujourd'hui une lecture diff^rente de la sienne.
Q
!1
•'' Annaleg du Service des Antiquites,
I. VI, p. i3o, itLc roi r^^^^—
^
Ougaf", Noles d'itupectlon, 8 XVIII.
'*' Annates du Service des Anliquites,
1907, p. 9/18, irLe roi ( \ TS
Oujjafcl la piaquette RiibensoliiiD , Notes
d'inspection, S XLIX.
— 107 — [7]
Je ferai remarquer que, grace a la statue de M. Budge, la plaquette
Rubensohn a desormais une valeur hisloriquc beaucoup plus grande que
jadis, car, auparavant, ce texle pouvait avoir quelque chose de douteux,
si on le considerait comme un devoir d'eleve. H semble aujourd'hui ^tre la
copie fidele d'un texte ancien que IMcrivain de la palette Rubensohn avait
sous les yeux et reproduisait maladroilement.
M. W. Budge a signals (op. cit., p. 486) tout I'interet que pr^sente
la statue oii figure la plus ancienne mention du dieu Tetun, et pense
que notre roi ^tait d'origine soudanaise ou nubienne. J'ajouterai que le
costume de Hab-sadou que porta Ougaf tendrait a montrer qu'il recut jadis
un culte fun^raire a Semneb.
Nous possedons trop peu de monuments de Khoutoouiri Ougaf pour
pouvoir aujourd'hui pr^ciser davantage et ecrire son histoire, ^bauch^e en
quelques annees a peine. II faut attendre encore d'autres documents.
6juin 1909.
LXV
SUR UN OUSHEBTI DU TEMPS DE KHOUNIATONOU
ET LE SCARABEE N" 5993 DE TURIN.
M. Wiedemann'" et M. Maspero'^' out public deux oushebtis de I'^poque
atonienne; ce ne sont pas les seuls qui datent de la revolution religieuse
d'Amenothes IV : voici quelques annees, j'ai copi(5 le texte ci-dessous qui
couvrait une tr^s belle statuette fundraire dont un marchand de Louqsor
demandait un prix Ivhs elev(5.
EUe (5tait en bois et aussi joliment sculpt^e que celle que le Musee du
Gaire vient d'acquerir, mais la coiffure etait composfe d'une grande per-
ruque a larges naltes et bandeau cervical, comme en portaient les grandes
dames de la fin de la XVIIP dynastie.
'*' Wiedemann, On a Monument of'"' Maspzho , Le Mtisee egyptien , t. Ill
,
Kin/rChu-en-Aten, dsinsles Proceedings (le p. 27, pi. XXIII.
la Societe d'arck. bibl. , t. VII, p. a 00 , 2 o3.
[8] — 108 —Je ne sais ce quest dcvenu ce monument; le texle que j'ai copi^ jadis
permeltra peul-^tre de le retrouver dans quelque collection :
On le voil, In statuette de Pi, la favorite d'Amenotlies IV, est couverte
d'un texte different de celui des deux autrcs ousbebtis eonnus. II ne debute
pas par le proscyn^me a Atonou vivanl et pour finir, aux derni^res lignes,
la formule de I'oushebti ordinaire, le debut du chapitre vi r^apparait.
Nous avons la un monument de transition , dans le genre de ces Frag-
meiils de canopcs que nous avons pu- ^blit5s jadis!" et que j'achetai pour le T il -. V^ fG^fl tHcompte du Mus^e a peu pr^s a la ^Jili"—'AJ'^'—'Sli«,i^m4me ^poque ou je copiai le texle
de la statuette de la dame Pi. ^=_L-.B 'i' 1^^=^^^Puisque nous sommes, dans cette vxn — x ZZ'T'T^j I
note, a I'epoque atonienne, je puis,'~^
griice a trois estampages que m'a li!;^! f 2 =#= T —obligeammenl fournis M. Ballerini, ZZ H fl
" VA ^^ ii: Vdonner une copie du scarabt^e
'*"'
d'Apii (n" 6998 du Musee de '—'^S^_/^'T'l*lli
Turin) que je crois meilleure que
celle fournie par Lanzone dans le'Ur:^:
Regio Museo di Torino, 1. 11 , p. 9 9 : | 2) ' MLenomde
| 2)" ! !' ^P"' "'^^^P"^ ^'"^ " '^<''"*^ epoque. Celui du sca-
rabee de Turin etait cboi'des ouvriers, ou micu\ des porteurs dc corbeiiles de
Hatnoub, c'est-a-dire au.v carrieres d'albalrc situees iJ Test dc Tell el-Amarna.
'' Legraw, Fragments de canapes, dans ies Annates duServ. des Ant., I. IV, p. i38.
— 109 — [9]
Un autre^ ^l! « ! W ^"'' ^°" tambeau a Haggi Qandil (n° lo). II y
porle les seuls litres de :^ ^ « scribe royal n et de^ « majordome 5) , et
aujourd'bui pas plus que jadis"' je ne sais si ces deux Apii furent un seul
et m^me personnage ou vecurent parallelement a la meme epoque.
Une stele du Mus^e du Caire provenant d'Abydos et revue r^cemment
pour I'elablissement de nion Repertoire ginkdogique el onomastique du Musie
du Caire mentionne encore un^^ *\\ 1^' '"'^^ '^^ 2 !iV' '^""'^ '^ i
sonur s'appelait ^ ^ ^ J- Celui-ci porle le litre de JCj ^^ | ^'^
Nous Savons deja quel etait cet Aten Tahen, ce wdisque resplendissant?)
qui a un certain moment fut substitu4 a Amon th^bain'^'.
J'ai, dans men Repertoire, signale ceux qui observaient son culte; tout
d'abord , ces nom])reuses =^ — | « favorites royales 51 ^ |'™^
"fff"^ | « de
la denieure du disque resplendissant, le grandu [Rfp., n" 21G), puis le
1 J ! !""^ ''^Eln y^ \ 'T^_-<_ M "J ^I'ouvrier du temple d'Alonou,
Houi« {Rip., n" 2o5), le ;^^X ^ '— ^ -^ ffi" VT Ik "J ^ekil
du sa du disque resplendissant, Karoaa^i [Rip., n° 266), le || | © "fff
X^2j^ ascribe d'Aten resplendissant, Pasbodoun, le ^]*^®
"tff ^4"j^'J ttle gardien d'Alen resplendissant, Neb-ansouii. J'ai oublie d'y join-
dre le ||'—^ !^ -^ [~~lX ! '^ t? scribe cbarg^ des greniers de la
demeure du disque n; ^ ^^ ! ! "J " Hataaiw '".
M. Wiedemann nous a fait connailre la ^^^ J «dame Qatifl,
M. Maspero le^*^v-i-*J^^^, wekil Hait«.
Peu a peu, la lisle de ceux qui adorerent Alonou s'augmente et je crois
qu'il serait intt^ressant d'en publier une lisle plus longue que celle-ci et
que celle dressde voici quelques ann^es 'par M. Aug. Baillel'*''. Nous le
ferons dans un prochain travail.
Le Caire, 7 juin 1 909.
<' BoDBiANT,LEGRAiNet Jeqiiier, A/onw- •'' Daressy, Bapport sur la trouvaille
ments pour sereir d I'etude du culte d'Ato- de ^\''^\\ tj, dans les Annales du
nou en Egyple, t. I. gg^ig^ j,^ Antiqnites, t. II, p. 1.
<'' Le.G\>.km, Fragments de canapes, Aam <*' Aug. Baju.et, Lesfonctionnaires du
les Annales du Seitice des Antiquilcs, regne de Khounalon, Uecueil de traeaux,
t. IV, p. i38. 1901, I. VII, p. iho.
[10] — 110 —
LXVI
SUR LA MfeRE D'AMENIRITIS V\
Dans ma note d'inspection n" XXXIV, ^Sur un fragment de statue
d'OsirisT? (^Annales du Service des Antiqitilh , 1 906, t. VII, p. /i 8 ) ,j'^mettais
I'opinion qu'Ameniritis I" devait 6tre plutol la fille de Pabatma que de
Shapenapit I". Kashta, ainsl, aurait innov^ le principe de I'adoption des
princesses de sang royal par les divines (5pouses d'Amon.
Un fragment de statue r^ccmment achet^ par le Service a Louqsor vient
entierement confirmer cette liypoth^se vieille de pr^s de quatre ans. Je
d^crirai ainsi ce monument.
Statuette d'Amenibitis I"". — Granit gris. — Hauteur actuelle m. 45 c.
— Parait provenir du sehakh.
Altitude. Femme assise sur une chaise cubique if, la main gauche pos^e
a plat .sur le genou. (L'autre main et la partie sup^rieure de la statuette
manquent.
)
Costume. Tunique dtroite, lissc, moulant le corps, tombant presque aux
cheviiles. Les pieds sent nus.
Couleurs. Aucune trace.
Inscriptions. Le tableau suivant indique leur disposition : A sur le monlant
gauche du siege, B entre les pieds d'Ameniritis, C sur le montant droit
du si^ge, D sur la face sup(5rieure du socle, a cot^ du pied gauche, E sur
la face supdrieure du socle , a cot^ du pied droit.
La gravure des textes D et E est un peu diff^rente de celle des textes
A, B, G. Le texte B ne peut 6tre la suite du texte D. (Voir p. 111.)
Technique et style. Assez bons.
Date. XXIV* dynastie, ^thiopienne.
Conservation. 11 ne rcste que les cuisses, les jambes, les pieds, Ic siege
el le socle.
Bihl. : In^dit.
— Ill [11]
-<«>.
[12] — 112 —
TRADUCTION.
(A). t^La princesse WrMitaire, ia grande en toutes favours, I'agr^abie,
la paime d'amour, r^gente du circuit entier du disque soiaire, I'dpouse du
dieu, fdle royale de Kashta, juste de voix, I'^loile du dieu Ameniritis, juste
de voix, sa m^re est I't^toile du dieu Shapenapit, juste de voix. (B) [Elie a
^t(5] cnfant^e par l'(5pouse royale seconde (? ou soeur) Pabatma. (G) Elle
dit : Je suis venue de la ville el j'entre dans le nome. Je cause I'amour des
hommes et les louanges des dieux, aliments (?) de I'affam^, vetement du nu.
(D). wL'interne de I'epouse du dieu, Horsihi, fds du domestique de
r^toile du dieu, Sanpaoutenamon, lou(5 de Sa Majesty, aim^ de son amour,
favoris^ de ses favours, reclame chaque jour.
n
COMHGISTAIRE.
Je m'occuperai d'abord, pour n'y plus revenir, de I'interne Horsi(5si fds
de Sanpaoutenamon. Gel Horsi(5si ne peut elre confondu avec I'Horsidsi fils
d'Abitourri, dont j'ai parl(5 dans ma note d'inspeclion n" LIV [Annales,
t. Vm, p. .65), ni probablement avec le ^°fl^^H^H flsl!4°^^ i % I i diP ''),:'}>•— (Daressy, Recueilde cdnes funiraircs , n° i 86)
qui parait elre le m(!me que le -j^ i--^ ^ ^^ jj ^ pere du^^ jf\) l|^
p^^^^*^! I^^sll^^j' 1"*^ ^^"^^ connailre diff^renls
monuments que je me propose de rassembler dans une ^tude spc^ciale.
Le nom du p^re d'Horsi^siP ^ 2l 'O^
'—' \ "HHt
Sanpaoutenamon :
rLb rassasi^ des pains d'AmoUT? est une nouveaut^ onomastique.
Le point principal sur lequel j'attire I'attention est que ce monument
donne le nom de la mere charnelle d'Ameniritis I", la 4= IT i( "^ ^^ ~—
*
royale Spouse ( seconde ?) Pabalma. G'est elle qui I'enfanta[|^ P i^S » tout comme
Mehitenousekh enfanta Nitocris et Takhaout enfanta Ankhnasnofritabri.
II y eut done adoption de Shapenapit I", et c'est probablement d'elle
que date cette coutume qui va se continuer jusqu'a Psametique II au moins
^ cinq reprises difTi^renles pour Ameniritis \'\ Shapenapit II, Amenirilis II,
Nitocris, Shapenapit III, Ankhnasnofrilabrt. Peut-^tre y en eut-il d'aulres
apr^s, puisqu'au temps dllerodote, apris la conqu^te persane, Araon
avail encore une femme a lui consacree a Karnak (I, 181-189), mais nous
— 113 — [13]
ne possedons pas encore les documents qui nous les feront connailre quel-
([ue jour : du moins je ne les connais pas.
Pabatma est connue par ccs inscriptions d'epoque ^thiopienne qu'a
lrouv(5es M. Amelineau a Abydos et que M. Daressy reedila utilement dans
ses Notes et remarques, CLXXIV (^Recueil de travaux, t. XXII, p. lAa).
>m =
REPORT ON SOME ANTIQUITIES
FOUND
IN THE INSPECTORATE OF MINIEH
BY
TEWFIK EFFENDI BOULOS.
Dear Sir,
I have the honour to send in a brief statement of the stones of antiqui-
ties, discovered in my district and forwarded to Museum by letter n° 1192,
dated S"' August 1909 :
1° A cornice of limestone, length m. 85 cent., width m. nu cent.,
n°/ii645(fig. 1).
Fig. 1. i{j. 2.
9° A cornice of limestone, length m. .^5 cent., width m. as cent.,
n°/ii646 (fig. 9).
3° A cornice of limestone, width ni. 60 cent., height m. 65 cent.,
n'/i 16/17 (fig- 3).
The above stones and some other smaller fragments of the same qualily
have been discovered among sebakh , at Kom Hehia, named Kom el-Ahmar.
It is situated opposite to Minii5h and west of Bahr Yousif, and the distance
between the Kom and Mini^h is about 1 5 kilometres.
— 115 — [2]
/r A pedestal ofwhite marble, length i ni.o6 cent., breadth i m. 07 cent,
and height 1 m. 9 1 cent. It was
discovered among sebakh at
Shekh-Ebada, Antinoe;n° tiiQliS
(fig./.).
5° A Hermes of black granite
stone, n° /116/19. It consists of
two pieces: 1" the base which
is o m. 2 3 cent, length andFig. 3.
m. 97 cent, height; 9'"' the upper part which
is m. 59 cent, in height and m. 1 9 cent,
in width. The head proves of fine work. It is
broken in the neck but is carefully fixed. Total
height m. 86 cent.
6" A head ofwhite marble, n°/iiG5o. It is
m. 38 cent, in height.
The above two pieces n"' 5 and 6 have been
discovered during removing sebakh at Ashmou-
nein. The Service have kindly granted the
gaffirs who confiscated those pieces L. E. 1 as a gratuity for iheir encou-
ragement.
Fig. /,.
Tewfik Boulos,
Inspecleur de Minielt el d'Assicut.
8.
RAPPORT
SUR LES FOUILLES DU COMTE DE GALARZA
PAR
AHMED BEY KAMAL*".
Le 28 mars 1907, la Direction g^n^rale du Service accorda au comte
de Galarza, dans un but purement scientifique, i'autorisation de fouiUer
fi ses frais le monticule de sable qui s'est forme h I'ouest du temple du
Sphinx et qui menacait alors de le recouvrir une fois de plus. Je fus charge
de la direction des travaux.
Le monticule mesurait, au-dessus du rocher, une hauteur de 90 metres
vers le nord et de 16 metres vei-s le sud. Les debuts du d(5blayenient furent
tr^s.faciles : il s'agissail uniqucment d'enlever le sable du c6t^ sud et de le
rejeter dans le vallon au fond duquel le cimetiere arabe se trouve. Mais
bientot, quand on eut supprime les couches superieures et qu'il fallut
descendre a travers le sable lluide, M. de Galarza decida dV'tal)lir un caisson
carre en bois de 5 metres de cote, qu'on prolongea a mesure quo la
fouille descendait jusqu'a ce qu'on eAt alteint la roche vive. La premiere
tombe qu'on rencontra juste sous le caisson dtait au nom d'un certain
!^T*' pr^lr^ '^6 Halhor. Elle avail «5te creus^e dans la montagne, mais
une de ses faces avail (5te conslruile avec des blocs rapport^s. Elle avail
ele viol<5e dans I'antiquile et il n'y restait plus que quelques ossements.
Tout a cott5 d'elle, on ddcouvril ensuite un senlier creuse en pente dans le
roc, et qui avait environ un metre de largeur. 11 court du sud au nord, et
il ^tait bord6 a droite el a gauche de lombes creust5es dans la roche mais
toules viol(5es, sauf une seule qui renfermail la momie d'une femme coucb^e
sur la terre nue. Elle porlail un collier de cinquante perles enlre am(5lhyste
el cornalinc, plus Irente-huil perles en terre, allongdes, revelues d'^mail
'' Pour la fin de ces fouHles, voir au tome X des Annales, ji. ii-'iy, ie rapport de
M. Daressy sur La tombe de la mire de Chefren.
— 117 — [2]
vert. On avail place a cote d'elle, au moment des funerailles, trois vases a
parfums en albatre, un porte-coUyrc, un scarab^e sans inscription, un
disque de miroir en bronze, une legere feuille d'or, una epingle en or et en
ivoire, neuf aiguilles a kohol. Le tout est probablement de la XIII" dynastle.
Cependant, la pose des caissons continuait, en suivant le sentier qui se
dirigeait vers le milieu du sphinx. Des le troisieme caisson on mit au jour
une tomhe de I'ancien empire, remplie d'eau d'infiltrations et qui, videe
a grand'peine, se trouva ne rien contenir. Au cinquieme caisson, une tombe
de 9 m. 9 cent, de long sur i m. /io cent, de large apparut. Kile s'ados-
sait au rocher qui, iailU a pic, formait la face est, mais les trois autres
cot^s avaient et<5 bsltis en moellons rapport(5s. Une niche pratiquee au has
de la face est contenait des ossements humains provenant d'une momie
d^lruite. Les pierres employees a la construction sont de taille inegale, et
elles proviennent toules de tombeauv plus anciens qui etaient d<5truits
depuis longtemps au moment ou notre tombeau fut bati. Malgrt5 les masses
de sable, le boisement continuait ainsi que la fouille le long du sentier qui
ne changeait pas de direction : a quelquc distance du temple du Sphinx,
nous nous heurtames a un mur en briques, contre-
bute a intervalles egaux de contrcforls ^galement en
briques, et auquel s'appuyaient vers I'extremitt^ nord
quelques peliles chambres conslruites au-dessus du
sable, probablement au moment ou Ton a beiti le mur
d'enceinte autour du Sphinx. Pendant le deblayement
je ramassai des briques crues qui portaient les em-
preintes suivantes :
avec les variantes que voici :
O
III ^ et
O
tit
IT
a
u ffl"
in!T
ITo
ffi"IT
fit
Je recueillis ^galement une tres petite stele cintr^e en calcaire, haute
de m. o8 cent, sur o m. o6 cent., repr(5sentant deux oreilles peintes en
rouge et entre lesquelles un petit sphinx est place. Au has de la stele deux
^^V-ill.«
[3]— 118 —
lignes horizonlales mal frac^es a i'encre noire et presque e(Tac(5es. Voici ce
qu'on en peut deviner : (—*)
Un autre fragment de tres petite stele
en calcaire, haul de o m. 08 cent.,
porte un sphinx avec celte legende :
(— ) Z:II=^^T' et, au-dessus
du sphinx, c^T'- '^P'"'^'^""^ longue
altenle, le sentier nous conduisil onfin a des niastabas ([ui semhlent
avoir appartenu a une seule famiile. Le plan que M. Daressy en a donnc,
en partie d'apres nos releves, indique clairement I'emplacement de chacun
d'eux. C'est d'abord, en arrivant par le sud el en lournanl a gauche, uu
maslaba pris entre deux portiques. Celui de droite se presenlc avec deux
piliers. II apparlenait a une reine ([ui parait se nommer ^^.^^ ou
J^^. Dans le portiquc de droite (C), une grande statue en calcaire
etait plact5e. Elle est assise sur une chaise et elle mesure 9 m. 3o cent, de
hauteur. On lit sur les deux montants de face de la chaise deux iegendes.
Cette statue a cHe a moitie de-
*-' truite par le salpdtre. La reine etait
coiffee d'une lourde perruque a raie
frontale. Elle etait habillee d'uni'
longue chemise collante, ouverle
largement sur le cou, de maniere
a montrer la naissance de la gorge.
C'est le vetement de nos femmes
• indigenes, avec celte difference (jue
X: -1 ^ la chemise actuelle est plus ample.
I >*( Les mains sont posees a plat sur
^ ^ S *» les genoux. Les jamhes sont serrees
4^ ^ I'une contre I'autre. Dans la m(^me
j,_. . U:» salle C, au fond d'une niche, se
^•=- ' *=" trouvait une seconde statue en cal-
caire, assise, ([ui ^tait intacle au moment de la decouverte, mais elle
(5tait si salpetree qu'elle s'effrita lorsqu'on la relira. Elle est coiffi^e d'une
perruque et v^tue d'une slienli. Les mains sont posees a plat sur les genoux
et les pieds nus. La legende qu'on lit sur le devant de la chaise est ainsi
A droite : (—')
\
:r
©
H
— 119 — [4]
concue : (—•) ^ ^'^ !!^-/Jy^ !*''• ^' esl probable que la syringe creusee
a I'ouest de ia niche renfermait ia momie de ce prince.
La tombe de la reine ^^ • (?)^ formait le grand mastaba qui
s'ouvre sur Test. On lisait sur le linteau de la porte d'entrde I'inscription
publi^e par M. Daressy '" et que je ne redonnerai pas. Jc me bornerai a
indiquer que le determinalif qui termine la premiere lignc, derriere le nom
de la reine, represente une femme assise, coiffee du vautour avec la queue
en saillic derriere la tele : eile tient les deux
bras allonges devant elle avec \ d'une main
el c^- de I'autre. De meme, il m'a paru qu'au
debut de la seconde ligne, le mot mm qui suit
^ p etait 4crit avec la femme tenant le baton
et non avec Thomme. Le rtiontant droit de I'en-
Iree du cote e\t6"ieur porte les restes d'inscrip-
lion suivants : 4» • + ^ -^ WMWIfM. ^^ =
Sur le meme montant du cote int^rieur, on lit : (——
)
Le mastaba ^tait creus(5 dans le roc, mais sur la
facade de Test on y a ajout^ un parement de pierres
taillees. H comprend, outre le couloir d'entree, une
chambre de forme rectangulaire a I'extrt^mitt^ de
laquellc se trouve une alcove. On passe, a droite, de
celte premiere piece dans une autre, qui est ^ga-
lement rectangulaire, et de celle-ci a la chambre
du sarcopbage. Le sarcophage est en calcairc sans
inscriptions ni sculptures; il a ^te laiss^ en place.
Le mastaba G , oriente au nord , etait soulenu par deux piliers roughs
de nitre, lis sont tombes, je ne sais a quelle epoque, et a leur chute le
plafond s'est ^croul6 : ses d^combres ont rendu difficile notre entree et
I'extraction des deux statues qui ^laient en mauvais ^lat. EUes reprt^sentaient
sans doute des parents de la reine, mais elles ont ete laissees en place.
Au sud-ouest du mastaba de la reine .^.^ • <')^» i^ Y ^ plusieurs
tombes et , entre autres , celle d'un certain^ 1p qui vivait sous [ _^ "| p=• 1
V"
Rf
m I
'"' Voir Annates du Service, t. X, p. h6.
[5] — 120 —
de la V' dvnastie. II ^tait clief-chanleur ^=>|f|-^^dans le temple ©^^X, Ra-sep-kel, d'Abousir, puis proph^te dans la pyramidc dii loi. Son
lombeau comprend unc chambre fun^raire, de
forme rectangulaire, orient^e du nord au sud, el
soulenue par deux piliers : la partie occidenlale du
plafond s'est ecroul^e. Le caveau qui la suit a envi-
ron 3 metres de largeur. II a et(5 viol^ dans I'antiquile
et il ne renfermait plus aucun objet, loutefois, en
»5cartant les d^combrcs au mois de fevrier 1908,
j'y ai recueilli la lete d'une petite statue en calcaire,
a la face rouge et aux cheveux noirs, qui appartenait
tres probablcment au proprietaire du lombeau. Des
pieds, egalement en calcaire mais peints en jaune,
proviennent d'une seconde statue qui etait celle de
la femme. Trois plats en albSlre, de forme ronde,
ne portaient point d'inscriptions. En revanche, j'ai
pu lire sur les fragments d'un grand disquc en
alb4tre, d'un cote : (—')
de I'autre, a c6li d'une cavite rectangulaire deslinee a recevoir les liquides
de I'ofFrande, les rcstes d'un proscynemc, suivi de la listc mulil(5e des
huiles canoniques :
Sur la paroi ouest de la
chapelle, au-dessus de la
stele en forme de porle, une
scene d'olTrandcs est gravee
en haul- relief rehausse d(!
couleur. Elic d(5bule, a droite,
par I'image d'un gueridon
chargd d'offrandes et (lanque des deux paniers pleins . Vient ensuite un
aulel et une sorte de grand vaisseau plein d'offrandes, dont quelques-
unes sont en panier. Ueux jarres suivent, plac^es chacune sur une sel-
lette, une oie troussee pos^e sur un gueridon entre un panier plat rempli
de figues k droite, et a gauche un autre panier de la forme , ensuile
un second gueridon (5galement entre deux paniers et un troisieme gueridon
efTac^. Le reste de la sc^ne est entierement d(5truit par le salpetro. Fie has
II
— 121 — [6]
de la sl^le est Ires endommage, mais on lit encore a la partie superieure
le proscyn^me habitue! en trois lignes horizontales : (•—) i4= T A ^
A droite, le defunt est assisdevantune table ^iPi et, devant lui, au-dessus
de la table, on lit : (—^)/2^"^. Derriereliii, etadroile dela table, sont
deux legendes identiques : (-— ) 5Z<^f P^-*P©V^S- Enlin, on voit,
sous le defunt, la courte inscription : (—^) 53f P | """^^ "^^^^•Une scene pareille faisait le pendant de celle-ci, mais elle est effacde, etil
n'en reste (ju'une seule legende, identi([ue a celle que nous venons de repro-
duire en dernier lieu.
Rien ne subsiste au has de la stele. Au cole nord, sur la gauche, le
defunt est debout, et devant lui sa femme, accompagnes de leurs legendes :
(—
)
uuu
p©
mam
(Fiffure.)
>r
u ffni
Jv.
1!
->
(—
)
m
Les autres parois sont orn^es de scenes et d'inscriptions, mais elles sont
dans un etat si pr^caire que j'ai jugo prudent de renoncer a ies deblayer
pour le moment. A. Kamai,.
QUELQUES
FRAGMENTS TROUYES A AMADAPAR
M. HENRI GAUTIHER.
Le petit kiosque do Seti i" ile\i a Amada entre le Nil et le grand temple
de la XVIll' dynaslie, qui fut deblay^ par les soins de M. A. Barsanti en
Janvier 1910, et dont on lira ailleurs la description, a donne quelques
iragnients de blocs inscrits, dont voici les principaux.
Ce sont d'abord trois pierres tres mutili^es, dont le rapprochement m'a
permis d'altribuer avec certitude a Seti I" la construction de ce kiosque.
L'une de ces pierres porte, en eflfel, les d6bris de «trois lignes verlicales laissant reconnaitre le prt^nom (M
de ceroi, ( o wh ^ . Une autre porte un roi (— ) t^£
coiffe dupsclient et d6signe par les restes iLf ^ ( ^ |
donne les derniers signes d'un cartouche suivi du nom de la divinit(5 locale
d'Amada, Harmakhis,
wO
i
Une troisieme en fin
1^ %SUi|; ces traces peuvent elre com-
pletees a coup siir en j^^ Iv^M!' ^^ '** fr6qucnce des blocs
portant le debut de cartouche ( ' |^ me fait penser que ce debut, joint
au bloc portant la fin du m^me cartouche, donne le nom de Seti I", dont
nous avons par ailleurs le prenora Mcn-mad-ri, ou Maa-tncn-rL
Vient ensuite un beau fragment de stMe en gr^s , mesurant m. 3/1 cent,
de hauteur sur o ni. Z19 cent, de largeur, portant (5galement des noms
royaux et pr&entanl un haut interel histori([ue. H ne donne malheureuse-
ment que le milieu des cinq premieres lignes d'une stMc qui devait 4tre
assez grande, 4criles de droite a gauche (—*); il ne semble pas manquer
beaucoup a droite, au d(5but de chaque ligne, mais a la fin, au contraire,
on ne saurait dire quelle etait la longueur de la parlic manquante. Voici
— 123 — [2]
A'")
ces debris, bien conserves et facile's a iire : (•^^) i^f 5?o!?! ('?'?' ^
La stele est aujourd'hui conservee au Musee du Caire (^Journal d'enlree,
11° /ti8o6). Le prenom ( ®|,7, 1. assez mulile, mais certain cependant,
prouve que la stiMe, malgre la prt^sence du nom d'| '~^, est anl^rieure a la
revolution religicuse d'Amenholep IV et a son changement de nom. Elle
date done dcs premieres annees du regno. On voit a droile, a quekpies
centimetres du liaut du texte, un oiscau (—'), ct a gauche de fort vagues
resles d'un tableau.
11 n'est pas sans inl^ret de trouver Amenhotep IV menlionne sur un
monument d'Amada.
Les autres fragments portant des inscriptions et ornements sont en assez
grand nombre, mais d'importance assez insignifiante.
Cc sont d'abord Itutl gros blocs, de dimensions et de conservation varia-
bles (les plus grands mesurent o m. 8o cent, de largeur et o m. 3o cent,
de hauteur), portant une frisc de faucons aux ailes ouverles, coifT^s du
disque solaire avec ou sans uraeus, le fouet sur le dos, et tenant entre leurs
serres le symbole q des milliers d'annees. Les uns sont orientes (—*), les
autres (—•); Ic changement de sens dtait au milieu de la frise probablemenl.
Ces faucons sont s^par(5s I'un de I'autre par I'un des noms de Seli 1",
allernativement le cartouche-prenom et le cartouche-nom. Ces cartouches
sont verlicaux, surmonles de 71?; ils etaient certainement, suivant le motif
ornemental bien connu, lermines a leur base par le ^»^. Des carlouches-
prenoms il ne resle que M etdescartouches-nomson nevoit (|ue /IV
Les dimensions de /T^ cetle frise permettent de supposer que
(^'laient proportionnellement assez 1^les parois du kiosque
^levees.
[3] — 124 —
Vient ensuite unc architrave cass^e longitudinalement en deux ^normes
fragments dc q metres de longueur sur o m. 3o cent, environ de hauteur.
Le fragment du haut iaisse voir sur une de ses faces de gros hit^roglyphes
,
resles d'un protocole royal: (— )H«S(^Bj^ "^WMM,'
Puis un enorme bloc haut de o m. 5o cent., long de i m. o5 cent, et
epais de o m. 80 cent., grav^ sur ses deux faces, forme tout ce qui a survecu
d'une autre archil rave.
D'un cote, on lit horizontalement : (—-) ^f^ ^ ^ ^ ! !' ^^'^
I'autre, htfrizontalement aussi : (— ) Sl^^ M A "f*"
La parlie sculpt^e est un peu plus dtoite (0 m. 67 cent.) que I'exlr^mitcJ;
on voit nettement que le bloc formait Tangle de I'archilrave.
Les autres blocs m^ritanl d'etre mentionn^s portent les traces suivantes :
^(^»-verticalement(^).
J>
I O(hauteur m. 90 cent., largeur m. 3o cent.).
,. lH(?)
mm. -A- tr
6" Enfin I'abaquc restant semble avoir porte sur chacune de ses faces
un protocole royal, dont il ne reste plus que la fin : ^ \j^^M^, h Tsur les deux faces qui sont le mieux conservees.
Les autres blocs, pluspetitsetinsignifiants, ne m^ritent aucune mention.
H. Gauthier.
i^mada, 3 f^vricr igto.
NOTE ADDITIONNELLEAUX
INSCRIPTIONS GRECQUES DE KALARCHAHPAR
M. HENRI GAUTHIER.
Les indications bibliographiques que j'ai donnees dans le fascicule pr^-
c(5dent (p. G6 et seq.) relativement aux inscriptions grecques poetiques
du grand temple de kalabchah (Talmis) en Nubie (5laienl incompletes.
M. le professeur Ad. Erman, de Berlin, a bien voulu me donner connais-
sance d'un ouvrage publie en 1880, a Strasbourg, ou deux sur cinq dcs
textes que j'ai publics el commenles ont ^te (Studies. Get ouvrage est celui
de M. Otto Puchstein, intitule : Epigrammala grcecti in Aegyplo reperta
relractavit Olio Puchstein (Argentorali, 1880).
Le chapilre compris enire les pages 68 et 7/1 de cet opuscule est sp^-
cialement consacre au\ inscriptions de I'anlique Talmis : Hymni Tnlmi
i^Kalahscheh) reperli. Le lexte A (p. 69-7 1) est celui que j'ai publie sous le
n° II de mon article; les textes B et G (p. 71-74) correspondent a eux
deux a I'inscription que j'ai publi^e sous le n" IV.
Inscription II.
Vers 1. Puchstein propose de lire Xpii3-o;^^(y) ; mais le lexte porle
bien, suivanl la lecture de Lepsius, \pvcro)(/ks. — Puchstein lit Jlaiav le
mot ^crit n^^AN, de m(5me que Franz.
Vers 2. Puchstein lit a tort EIAIAN [sTklav) pour EIAIAN. II restitue
la fin du vers ainsi : v\Tf\is AnoXXov, bien que I'original porte clairement
A7r6XXei)v pour le dernier mot, et que le vide entre les leltres tj'rt ou vr et
les letlres <e n^cessite plusieurs caract^res entre ces deux groupes.
Vers 3. Puchstein propose, a la fin, la restitution d[no[y<i)v] d[y^vv].
[2] — 126 ~
Vers h. Puchstein lit a(v) ^fis, au lieu de sf>;s.
Vers 5. II lit a la fin 'apoop(&)vTa
Vers 6. 11 lit, comme Franz et Niebuhr, ^7r<v£i>'i7arT(os);jc crois pou-
voir maintenir intvevaavTii) . . .
Vers 7. J'ai propose a tort la correction rXadt pour 'tXaOt, que portent
loutes les copies, qui est accept(5 par Puchstein, et qui est un imp(5ratif tres
fr(5quemment usite dans Ic vocabulaire podtique (de meme au vers 8 de
Hnscriplion n" III, p. 83). — Je mainliens HAHniNGYCON centre la
lecture rjS" [tj-nivsvaov de Niebuhr et Puchslcin.
Vers 8. Je mainliens egalement KH[AN]HN contre x[£](<5'v)^j'.
Vers Q. Puchstein lit avec raison x'ki{<r?,w as en deux mots. Par contre,
je maintiens ^\iha.i au lieu de ^f/(fi)as, -et -earpiSt UiaOai au lieu de •aaapih'
iKSuBcU.
Yers 10. L'original donne bien r6(Tov et non [vjo[u](tow comme le veut
Puchstein. — II se peut que le second arep doive ^tre lu ainsi, ol non
otTrip. — Puchstein adopte la lecture de Niebuhr et Franz, qui m'a paru
devoir ^tre rejetee, ;^aX£7i-or[o «ro]fo/(o).
Vers I ; . La restitution XayL7[p6[TVTa] de Puchstein,quoique peu satis-
faisante grammaticalement, n'est pas impossihle; elle est plus normale
que la mienne, Xafi7rp(a) [•waps/aj, car la derniere leltre visihle est bien
un O, et non un A; mais elle est peul-4trc un peu courte eu egard a la
grandeur de la lacune.
Vers 19. Ce vers est completement different dans le livre de Puchstein
et dans les autres publications qui ont ^t^ faites du po^me. Le savant
allemand le lit, en effet, ainsi :
[x]al IcretSt [arjaWa (T*<r7[p]o[<p]op(^)(') fiavTOtrly^vas
Je ne crois pas cette lecture plus correcte que ccHe de Mahaffy, donl j'ai
d^ja eu I'occasion de parler, et je m'en liens a ma lecture, qui est, a peu
de chose pres, identique a cellc de Niebuhr, de Franz el de Sayce.
— 127 — [3]
Vers i3. Tout le d^bul du vers n'a pas ^l^ lu par Puclistein, et pour
les deux derniers mots ii donne : . . . x(xvi'yv[v]Tovs A.^^i(ovo[s].
Vers J 4. Dc ce vers Puchslein lie donne que le mot, incerlain a la
verite, [ixi]i7)(vvas{'!)
Inscription IV.
L'liymne poelique que j'ai publie sous ce num(5ro est divis^ par Puchslein
en deux morceaux diff^renls, qui portent dans sa publication des po^mes
de Kalabchah les leltres B et C.
Le texte B correspond aux quatorze premiers vers de la pi^ce unique,
que Lepsius a donnes au n" /i5i de la planche 97 du tome VI de ses
Denkmdler.
Le texte C correspond aux lignes 1 5 a 91 de la piece, qui ont et^ elles-
memes divisues en deux sections par Lepsius (op. cil., n" libb et /i63),
et pour lesquelles Puchslein cile comma seule reference le n° /i55 de
Lepsius, nt^gligeant le n° /i63.
Je r^unis done, dans I'examen des lectures et restitutions de Puchslein,
les divers fragments en une seule piece, comme je i'ai fail dans ma
publication. II n'y a aucune raison de diviser en deux ni en Irois sections
ce poeme unique.
Vers 9. Puchslein lit le dernier mot MaxapeC, et voit la un vocatif en
apposition avec MavSovXt et Tnav, servant a designer le dieu.
Vers 3. H lit : <Tt)y.{etjd aoi two.
Vers li. H propose de compl<5ler I'avant-dernier mot en iTToXvTrpay^S-
(vrij(Ta.
Vers 5. Puchslein : {st)Sevai B-ikuv, el cru {sTj i/fktos. Celle interpretation
est certainement preferable a la lecture que j'ai donnee; il suflit, pour
oblenir un sens salisfaisant, de restituer le petit mot et enlre a-v el 6 i^'Xtos.
Vers 7. La restitution |a<ye](^[TnJTOs de Puchslein est cerlaine si Ton
admet la survivance de I'O, que, pour ma part, je ne suis pas arriv^ a voir
sur I'original.
[4] — 128 —
Vers. 8. La rcsUtulion [Sn/wftaJT* est loin d'etre aussi evidenle. La cou-
pure 11, Q-ei'as evaeSi'as est fort satisfaisanle pour le sens; le dernier
mot est bien probablement, comma Puchstein i'a propose, (e)i'v£x[a]; la
premiere et la derniere lellre sont, en effet, seules douteuses.
Vers Q. La restitution i7te[6v<Tixyi)jv] est plausible, et cadre assez bien
avec la longueur de la lacune. De m^me la lecture ave[SXe>l/a[jtt]v] pour le
dernier mot du vers.
Vers 10. Puchslein lit few'(i)[«^ yap xaiySst^ds (xot
Vera 1 1. Je ne puis admetlre sans r($serve la restitution iv rp %pv(T-
\oli:x(fi <T]xa(p(e<), car I'original porte sans aucune espece de doule possible
|C]KA<l>OC, et il est bien dillicile d'admettrc une aussi grossiere confusion
du scribe entre le datif et I'accusalif d'un mot. En revanche la lecture
J'j[a7re]j9^rTa ihv pour les deux derniers mots du vers me parait fort accep-
table.
Vers 19. Puchstein ne lit de ce vers que les trois premiers mots :
o\ipdvi\ov ©(^jXov xa) Les iettres suivantes, que j'ai cru pouvoir
donner, sont encore assez nettes sur i'original.
Vers tS. Le mot [M^]va restitue apr^s vvxTiSp6{tov e&i bien incertain,
et le point d'interrogalion ajoute par Puchstein apres cette restitution me
parait ^tre tout a fait de circonstance.— Les letlres que j'ai cru lire enlre
ce mot et 'aoirtardnevos sont assez pen visibles, et Puchstein a pr(5f^r(5 ne
rien lire a cet endroit.
Vers lit. La coupure iv w xa) a,yl(f), etc., est vraisemblable. Les
petits tirets dont Puchstein a fait suivre ce vers, comme pour indiquer que
le po^me avail une (in illisible, n'ont pas leur raison d'etre, car, en
r^alit(5, le texte C de Puchstein, publie par lui ind^pendamment du texte B,
en est la suite naturelle.
Vers i5. La restitution (^a^Sifxe ATroXXjov, vocatif s'adressant a Man-
doulis assimil4 au soleil, est tout a fait salisfaisante.
Vers 1 6. Je crois que T^r a-bv (rtjxbv est en effet preferable a ma lecture
— 129 — [5]
rb vsbv (Trjxbv, quoique I'examen de I'original ne permette guere de se pro-
noncer avec certitude entre C et €. — La restitution •Bro«o[u'fteros] est accep-
table, quoique peu certaine. — La lecture de Puchstein, c»[^]ar[a]Te, a-ip
xa) VOL'S i(ntvQiav, pour la fin du vers, est ingenieuse, mais ne cadre pas
du tout avec les traces visibles des lettres subsistantes.
Vers 17. La coupure hOa. trs est fort satisfaisante.
Vers ig. De m^me la coupure sS tUv evTvye<TldT(i)v . . .
Vers 9 7. Beaucoup plus probl^matique , k mon avis, est la restitution
de ce vers par Puchstein :
T(i o'xa[7r7pa Ttji eue]Se/pas (xvpicovufiov latSos.
Les lettres restitutes sont certainement en nombre insuffisant pour la
longueur de la lacune, et, d'autre part, je ne vois pas la possibility d'inler-
caler un v entre les mots MYPICUN et MOY qui se touchent; tout au moins
devrait-on ^crire {ivpio)v(y)(iov,pour indiquer que I'u a et^ omis par le
scribe.
N^anmoins l'ing(5nieux travail de restauration et d'interpr^tation auquel
s'est livre M. Puchstein pour ce dernier texte, qui n'^tait connu avant
1880 que par la copie assez fautive de Lcpsius, m^ritait d'etre signals, et
je me suis fait un agreahle devoir, aussitot que j'en ai eu connaissance
grAce a une fort aimable communication de M. le professeur Erman, de
r^parer I'oubii bien involontaire dont je m'^lais rendu coupable a son
^gard.
Quant au poeme pr^c^dent, je n'etais pas seul a ignorer qu'il eut ^te
^galement public et etudi^ par M. Puchstein, car MM. Sayce et Mahaffy,
qui ont eu i'occasion de lui consacrer quelques pages en 189/1, "^ ''°"'^
pas mentionn^ davantage, et Henri Weil lui-m4me n'a pas cru devoir
citer ni utiliser ce travail paru cependant quatorze ans avant son savant
commentaire.
Je profile de I'occasion qui m'est donn^e de revenir sur ces textes pour
Annalet du Service, 1909. 9
k
[6] — 130 —
corriger unc faute typographique qui s'est gliss^e au vers gi de la tran-
scription de I'inscription I (voir plus haul, p. 70), ou il faut lire ^6yov au
lieu de <p6yov.
Enfin, dans I'inscription V, il faut probablement lire, a la ligne t , apres
fivrj'a-e,}, AaTOw yive, ou Xaroyovs, par analogie avec le dt5but du vers 9
de I'inscription 11.
H. Gauthier.
Le Caire, 18 mars jgio.
NOTES DE VOYAGE
PAR
M. GASTON MASPERO.
X
En dt^blayant la r(5gion nord de la facade du sp^os d'lbsamboul
,
M. Barsanii a mis au jour, vers la fin de d^cembre igog, outre une
grande inscription triomphale de Ramses II qu'il pubiiera bientot, une
inscription nouvelle de Ramses -Siphlab. Elle est symetrique, ou peu s'en
faut, a ceile de I'an I du meme prince que Brugscb signala autrefois dans
la region sud du monument. Celie-ci ^tait un proscyn^me priv6, grav^ par
un des fonctionnaires, Rakhpaboulouf, qui accompagnaient le vice-roi de
Koush, Setoui, dans son voyage d'investiture : la nouvelle est un texte
olficiel dedie par S(5toui lui-meme et le reprt5sentant avec sa famille.
Elle a la forme d'un rectangle un peu plus large que haut, et qui est
encadre a droite et a gauche entre deux protocoles du roi, enferm(5s chacun
dans une seule ligne verticale. C'est d'abord, a gauche : (—') ^ IjJ \
IV='"PfCn-^i* (311^ k M !; a droite : (^
Le corps de I'inscription se partage en deux registres superposes. Le
premier contient, a droite, le roi debout : (-—•) J HI I
( ® P^ ir**!
(M%^"l '
I ii'?'®E'^' pr^sentant I'encens : (— ) —^IH^.^,:
^ •^, a cinq divinit^s qui lui font face, a savoir : (—•)
1° If'^^v'x' debout, dans son costume ordinaire;
9° '^^^('"')"^) debout, dans son costume ordinaire;
'' Le 8 el le ->—j sont entre-crois^s i^gferemenl par le haul du 8 et par I'exlr^mil^
[2] — 132 —^° iK^Tl^niilwiJ-' debout, a l^le de faucon surmontee du
disque, dans son costume ordinaire;
W ^ I ^^ ^ ® , debout, avec la t^te de son animal caract(5risti<[ue, coiffee
du pscltent;
5°j ^HP'T' i ^ZZ' Asirat, Asilat, debout, avec la coiffure des d(5esses
m^res, surmontee du diademe mf/", ^, el tenant dans une main le sceptre j,
dans I'aulre le signe de vie ^. Cesl une forme d^ja connue des Aslarte,
Asiti, Anali, que les Egypliens du second empire ih^^bain avaient empruntdes
a I'Asic pour les mellre en rapport avec Sit.
Le second regislre est consacre lout entier au vice-roi d'Ethiopie, a sa
familie et a la pri^re qu'il adresse aux dieux du regislre superieur. Setoui
est represenle au milieu, vi^lu de la longue jupe blanche bouffant sur le
devant, et de la casaque plissee h larges manches. 11 lh\e les deux mains, el,
devant lui, I'inscriplion suivanle est Iracde en cinq lignes verticales : (-—
)
^ ^111 JKWMA
H^ii;ni?-!+)ii:T^'^iirn^s-:k yaa \t^^
M'J I I cl iTew ! !!I!!!I!!
"^^ ? A P-^^^ "'•™ ^^' ^^^^^ au-dessus de sa t^le
en une seule lignc horizontalc : (—•) ^'IIm M "J? ct, derriere lui, de taille
presque moitii^ moindre, son fds est debout les deux bras lev(5s en signe
d-adoration:(HlVw^!im~V|M^Mm\TZ^l
avec la jupe simple et la casaque a longue manche, puis, derri^re celui-ci
encore, et de taille moindre, en jupe longue, mais sans casaque, est debout
les deux bras lev^s en adoration : (— )^ J^l ^^ '—' \ "H!!!!!, ? 4= 1 ! © i J'
On voil, des le premier coup d'neil, I'importance de ce monument. L'in-
scription de Rakhpahoutouf donnait le nom propre du souverain : celle de
S^toui nous fournil le pr^nom qui manquaitdans la premiere, el ce pri^nom.
''' Lisez; Y H I rP """^ longue existence a la suile de leurs doublesn ; -j est la
forme liii^ralique de ^, que le gi-aveur u'a jias su ddehilTrer el qu'il a copi^e en la d^fi-
guranl.
— 133 [3]
joint au nom connii d'abord, forme le protocole d'un Pharaon que I'on
classe d'ordinaire dans la XX° dynastie; les derniers hisloricns qui se sent
occupes de la question i'y ont piacd au neuvieme rang pour la pluparl. Mc
serais-je done trompe en atfribuant, comme Brugscb, Pierret, et d'autres,
\e nom de Ramses-Siphtab au souverain qui porta plus communement
celui de Siphlab-Menepbtab ? Avant de reprendre la question , examinons les
documents qui ont permis d'^tablir I'existence du Ramses-Sipbtab qui serait
Ramses VIII.
II n'y en avait que deux, un scarabs de la collection Flinders Petrie'"
ct un vase canope qui est conserve aujourd'bui au Musoe du Louvre'^'. Je
n'ai pas vu le scarabee, mais il ne porte que les carloucbes du souverain.
Le canope fut decouvert par JMarietle dans la tombe du troisieme Apis
de la XX' dynastie. sLa tombe ou cat Apis reposait fut, dit-il, ornde par
ctdeux rois a la fois, ce que prouvent deux vases trouv(5s a leur place antique
redans une nicbe invioiee et places I'un dans I'autre, de telle faron que le
rplus grand etait revetu de la legende d'un de ces deux rois, et que, sur le
ftplus petit, etaient traces les cartouches de I'autre. Notre Apis serait-il
Rmort a la fin du regne du premier, et aurait-il ele enterr^, soixante-dix
i* ^
c:^
m
('jours apr^s, au commencement du regno du second? ou bien les deux
wmonarques exercaient-ils ensemble le souverain pouvoir? Voila deja un
t? premier probl^me. Mais le nom meme d'un de ces rois constilue un autre
''' FimDEnsPETMB, A Hislori/ ofEgypt, rique de la Galerie cgypttenne , 1891, p. 91,
t. Ill, p. 177. n" 374-875.
''' Pierret , Catalogue de la Salle Hislo-
[4] _ 134 —«embarras. Ce nom (A) esl-il celui d'un Ramses Si-Phlah qui parait ici pour
Rla premiere fois? Quel est ce nouveau Ramses? Prend-il place avant ou
ftapris le Ramsfes VIII (B) dont la l^gende orne le plus petit de ces vases?
rNos incertitudes, comme on le voit, ne font qu'augmenter, puisque, de
sdeux rois qui semblent se presenter ensemble pour presidcr aux funerailles
sdu m^me Apis, I'un est si inconnu qae, jusqu'a la d^couverte de nos deux
R vases, nous n'avions jamais entendu parler de lui Ce qu'il y a de
R probable , c'est , en premier lieu , que Ramses Si-Phtah prec^da Ramses VIII
Rsur le trone, puisque ce dernier prince fit executer seul le caveau sepulcral
wde I'Apis suivant, et, en second lieu, que Ramses Si-Phtab associa au
R trone, avant sa mort, son successeur Ramses VIII, supposition qu'autori-
Rsent sulfisamment les divers exemples de cet usage dt5ja fournis par les
R monuments. Quant a la g^nt'alogie de ces princes, elle reste inconnue.
R Si Ramses VIII est le pelit-fils de Ramses III '", et s'il a succ^de a son pere
R Ramses VI apres la mort de ses oncles Ramses IV, V et VII, nous devons
Rcroire, ou que Ramses Si-Phtah est un fils de Ramses VII, ou bien encore
Rqu'il.^tait le frere de Ramses VIII et, dans lous les cas, petit-fils du
Rconquerant qui occupe si glorieusement la tete de la XX" dynastic'-'. Voila
Rles seuls resultats qu'on puisse presenter avec quelque vraisemblance, et
Rje ne les crois pas de nature a augmenter beaucoup nos connaissances
R sur la dynastie dont les abrevialeurs de Man(5lhon ont si mal a propos
R neglige de nous faire connailrc les noms'*'. » E. de Rouge modifia des
I'annde suivante I'ordre propose par Mariette, et fit de Ramses-Siphtah
un Ramses X, de Ramses Neferk(5res un Ramses XI, mais pour le reste II
accepta Thypothese de son pr^^cesseur. rM. Mariette semble avoir toute
Rraison de conjecturer que le changement de regno eul lieu pendant les
Rsoixante et dix jours consacres aux funerailles du taureau sacre; je ne vois
Rpas d'autre mani^re d'expliquer la presence de ces deux vases dans la
(T tombe d'un m^me Apis '^'. •» Cet arrangement fut bouleverse bientot et
<•' Voyez le tableau g^n^alogique pu- Tabou (Lepsius , Denkmnler, HI , a 1 4 ).—
bli^ par M. Bunseii {Egypl's Place, I. II, Note de Mariette.
p. 5ya).— Note de Mariette. ''' Mariette, OEuvres diverses, I. I,
'*> Si-Phlab ne peut 6lre fils de Ram- p. 17/1-175.
sfes III,puisqu on ne le trouve pas parmi ''' E. de Rouge , OEuvres diverses , I. Ill
,
les fils de ce roi au tableau de M^dindl- p. 996.
— 135 — [5]
Lepsius *", puis Brugsch '^', puis Lauth et Unger ''', Wiedemann '*', Petrie '^',
le chang^renl dc place et ie firent passer du n" VIII des Ramses aux n"' XI
et IX. On sail combien la seconde moitit^ de la XX" dynaslie a et4 boule-
vers^e depuis un demi-si^cle, et eile n'en a peut-etre pas fini encore avec
les changements.
Iln'y a, en resum^, cju'un fait qui plaide pour Tattribution du souverain
a la derniere des dynasties thebaines, la prt5sence dans la tombe d'un m^me
Apis de vases dont I'un lui apparlenait tandis que I'autre etait au nom de
Ramses Neferkeres. Toutefois, il ne faut pas se dissimuier que la rencontre
des deux vases peut elre accidentelle, et que I'incurie ou I'esprit d'^conomie
des pretres ou des embaumeurs a pu r^unir dans le mobilier fun(5raire du
taureau des ^l^ments d'age tres different. En est-il de meme des documents
qui m'avaient decide a considerer le cartoucbe Ramses-Siphlah comme unc
forme ^ph(5mere de nom, que le Pharaon Siphtah-M^nephtah porta pendant
quelque temps au debut de son rAgne? Le Ramses-Siphtah des deux graffiti
d'Ibsamboul et de Ouady llalfab, que j'ai cit^s ailleurs'*', avail intronis^
comme vice-roi d'Ethiopie, dans la premiere ann^e de son regne, un cer-
tain Setoui, et celui-ci m'avait paru etre identique au S^toui, vice-roi
d'Ethiopie qui , en I'an III de Siphtah-M^nephtah,grava un proscyneme sur
I'un des rochers de S^hel '". J'en avals conclu que les noms de Ramses-
Siphtah et de Siphtah-M^n<^phlah recouvraient un meme personnage :
Siphlah-Menephtah aurait 6t6 appel<5 Ramses-Siphtah comme associe a son
pred&esseur, et peut-(5tre pendant les premiers mois de son regne. La
decouvcrle de la seconde inscription d'Ibsamboul qui , nous fournissant son
cartouche-prenom , nous le montre identique au prenom du Ramses-Siphtah
du Serap^um, ne va-t-clle pas m'obligcr maintenant a reformer cette
opinion , et ne faudrait-il pas admettre au conlraire qu'il y eut deux Setoui qui
'"' Lipsivs, Koiiigsbuch, \tl.\L\,n° IX. '*' Maspero, King Stphtah and Queen
''' Brugsch, Geschtchte /Egyplens, Tauosrit, dans Th. Davis, The Tomb of
p. 636. Stphtah, p. xx-xxii.
''' Unger, Manelho, p. aaS. ''' Lepsius, Deitkmdler, III, 902; Ma-'•' Wiedemann, Aiiffi/pUsche Geschtchte
,
riette. Monuments dicers , pi. 71, n' hh;
p. 59 1. J. DE Morgan, De la frontiere de Nubie,
'*' FiifiDEnsPETRiE, A History ofEgypt, p. 86, 11° ag; Brigsch, Thesaurus Inscrip-
t. HI, p. 177. tionum, I. V, p. i9i5 t.
[6] _ 136 —furent vice-rois d'Ethiopie, I'un sous Siphlah-M^nephtah de la XI.V dynastie,
I'aulre sous Ramses-Siphtah dc la XX'l Le nom de S^toui, sans etrc aussi
commuu sous les Ramses de la X\' qu'il I'etait sous la XIX°, se renconlrc
pourlant encore assez souvenl. Ndanmoins il me semblc que la coincidence
des dales est trop curieuse pour qu'on soil en droit de raltrihuer a unc
rencontre accidentelle. Le vice-roi S^toui est expedie en Nubie pour la
gouverner en I'an I de Ramses -Siphtah : c'est son voyage d'intronisation
qui est comm^mor^ en effet a Ibsamboul ct a Ouady Haifa par des gralHli
de I'an I "'. Trois ans plus tard, a S(5hel, Ic vice-roi d'Ethiopie, StHoui, est
ligur^ en adoration devant les cartouches de Siphlah-Men^phtah '-': au Gebel
Silsil^h, au nord de la cataracte, le m^me S(5tou{ est en adoration devant
Siphtah-M(5n^phtah, qui est accompagne de son ministre Baiyi'*', sans
indication de dale, il est vrai, mais nous verrons plus tard qu'on pent
rem^dier a cette omission. La meme annee, le fonctionnairc Piyai est expe-
did par Siphlah-M^nephtah, Taouasrit el Baiyi Rpour recueillir les tribuls
de I'Ethiopien'*'. Enfin en I'an VI de Siphtah-Mene^phlah, un nouveau
vice-roi d'Ethiopie , Haraoui , est mentionnc sur un grallito d'Ouady Halfah '^'.
La vice-royaut(5 de Setoui cessa done entre I'an III et I'an VI de Siphlah-
M^n^phtah, et, si nous admettons que les deux noms de Ramses-Siphtah et
de Siphtah-Mdnephtah couvrentun meme personnage, par consequent, que
le Setoui des graffiti de I'un est identique au Setoui des graffiti de I'autre,
les (5venements menlionnes s'enchalnent dans un ordre logique. Setoui,
nbmm^ vice-roi d'Ethiopie a I'avenement de Ramses-Siphtah-Men^phlah,
va prendre possession de son poste en I'an I; il visile Ibsamboul sur son
chemin, puis Ouady Halfah, otj lui et les gens de sa suite laissent des
souvenirs de leur passage. Le roi change de nom pendant que Setoui
exerce sa fonction , el il devienl Siphlah-M(5n^phtah, puis en I'an III , S(5loui
reparail en Egypte; il s'arr^te a S^hel, au moment de franchir la cataracte
el il grave son nom sur les rochers. Cependanl Piyai va, d'ordre du souve-
rain, recueillir le tribut des chefs du Sud, sans qu'on puisse dire s'il le
'"' Maspero, King Stphlah and Queen ''' Maspero, King Siphlah and Queen
Tauosril, dans Tn. Davis, The Tomb of Tauosril, p. xvm-xix.
Siphlah, p. xx-xxu. O Idem, ibid., p. xxii-xxni.
<*' Idbm, ibid., p. ixui-xxiv. *'' Idem, ibid., p. xxiv.
— 137 — [7]
fail en I'absence du vice-roi rappele en Egyple, on si celui-ci rentre en
Egyple avec ces memes tribuls, apres les avoir recus de Piyai. Setoui ful-il
renvoye en Elliiopie, apres I'an III? Rien ne i'indicjue, el peul-etre ful-il
remplace des Ian III par Haraoui ou par un aulre. Lc certain c'est nu'il
n'^lait plus roi d'Elhiopic en I'an VI de Siphlah el que Haraoui remplissail
la charge.
On le voil, rien dans ce que nous savons jusqu'a presenl ne s'oppose a
ce qui! n'y ait eu qu'un seul Sefoui vice-roi d'Ethiopie, el par consequent,
a ce que le prctendu Ramses-Siphtah de la XX" dynastie et Siphtah-Menc-
phtah ne soient qu'un meme personnage. Voici d'ailleurs un argument plus
direct en faveur de leur identity. Le nom de banniere de Ramses-Siphlah
est, comme nous I'apprend rinscriplion nouvelle d'Elephanline, ^'^f "ji^
;—;, suivi de r^pilhete P'f'l^U^*— '"• Or, c'est un des noms de banniere
que Siphtah-Men^phtah prend dans son lombeau, ^ =-=
| J^S '-'. II y a
peu de chance pour qu'utie formule aussi rare que celle-la ail appartenu a
un aulre roi que celui qui nous occupe : je n'en ai trouv(5 jusqu'a pr<5sent
aucun exemple en dehors de noire souverain , au moins a la seconde epoque
thebaine , el elle parait avoir ele unique en son genre. Remarquons d'ailleurs
que la XlX'dynaslie, de Ramses II a la fin, est, au moins en apparence, le
moment de la plus grande ferveur pour le Nil, celui ou Ton multiplie les
inscriptions en son honneur au Gebel Silsileh : il etait naturel qu'un sou-
verain, regnant en ce siecle, choisit le dieu Nil pour prolecteur dans I'un
de ses noms.
La conclusion a tirer de cetle dtude, c'est qu'il faul reporter h Siphtah-
Men^phtah les rares monuments qui portent les cartouches ( QP J^ \~
^''{ J ffl V~i
'f
'*^^P^**
cons{5quent all^ger d'un souverain la XX' dynastie.
Elle reslerail compos^e, apres Ramses III, de :
i*(ElIM]:,[^(Ulllr;;!. R'»* IV
''' VoirJ).
j3i (lu present volume. Tauosrit, dans Th. Davis, The Tomb of
''' Maspeho, King Stphlah and Queen Siphtak, p. i3.
[8]— 138 —
SCEMII , Ramses V.
t^ (Ems)^ (sem^iiD' «-'-« v»-
En revanchfi, la lilulalure de Siphtah-M(5n(5phlah s'augraenlerail de deux
cartouches et son histoire de deux documents nouveaux :
+*(g3I
i^dlE^^d(EMEIL,
3
SlIMlTAII.
Siplitah ^lail-il un fds dc Ramses 11? Bien qu'on lise sur la lisle de ces
fils le nom (ju'il porte, il est peu vraisemblable qu'il Tail et^, mais apres
loul, c'est a la rigueur possible. Les noms qu'il prit au d^but de son regne
furent remplac(5s presque imm^diatemcnt par ceux (pi'on rencontre sur la
plupart de ses monuments et dans son lombeau : leur presence a Memphis
et en Nubie nous prouve qu'ils furent repandus un moment par tout I'empire.
Les canopes que Ramses IX ulilisa plus tard pour un de ses Apis avaienl
ete graves dans les premiers jours de son r^gne, ce qui pourrait indiquer
que son avenemenl coi'ncida presque avec la mort d'un Apis.
XI
On se rappelle certains bateaux de forme curieuse qui sont repr^sentes
fort souvent dans les tombeaux de la seconde ^poque ih^baine, a Thebes
— 139 — [9]
m^me ou dans le sud de I'Egyple. Oh dirait une sorle de dalle plate, haulc
d'environ o tn. i o cent, ou o m. 19 cent. , si Ton en juge d'apres les dimen-
sions du personnage qu'elle porte, longue de 1 m. 5o cent, a 9 m. 5o cent.
,
toujours d'apres le m^me proc^d^ d'evalualion : le manque de perspective
empeche qu'on en calcule la largeur. EUe est coupee droit a sa partie
post^rieure qui r^pondrait a la poupe d'un de nos bateaux ordinaires, mais
elle se relive a la proue, le plus souvent de quelques centimetres a peine,
en pointe de sabot, quelquefois d'une vingtaine de centimetres au moins :
d'une maniere gen^rale, le signe hieroglyphique —' exprime assez bien sa
forme. Elle est peinte en vert ou en jaune, ce qui suppose qu'elle est en
joncs frals ou dessech^s, Ires rarement en noir : elle est serree a I'extremite
de poupe, et de distance en distance sur toute sa longueur, par des attaches
qui, a le conjecturcr par leur couleur, sont en corde de joncs ou de roseaux
comme le reste. C'esl evidemment un canot vt^getal, du genre de ceux
([u'on voit construire sur les bas-reliefs des tombeaux memphites, mais au
lieu que ceux-ci sont relev^s aux deux bouts, celui-la semble une natte
posee a plat sur I'eau et qui se releverait a I'avant plus ou moins selon les
cas. L'aspect en est paradoxal, et la premiere fois que j'en vis la repre-
sentation, je crus que le tableau etait abimi^ en cet cndroit, si bien que le
dessinateur moderne, en comprenant mal le detail, aurait arrete le trait
vers I'arricre, au lieu d'indiquer une lacune dans laquelle la poupe aurait
disparu. Un peu plus de familiaritd avec les monuments me prouva que je
me trompais et que le bateau avail bien sur les originaux la forme qui
m'avait ^tonne au ddbut.
Depuis mon retour en Egypte ,j'ai eu plusieurs fois I'occasion de constatcr
qu'elle n'a point disparu. La premiere fois que je I'observai , ce fut en
Janvier 1901, au Gebel Silsileh. Le ghafir du speos d'Harmhabi n'^tant
pas a son poste, je I'envoyai chercher sur la rive opposee du Nil 011 il
demeurait. Au bout d'une demi-heure je I'apercus qui traversait le fleuve
au moyen d'un esquif triangulaire dont tout d'abord je ne distinguai point
la facture. II etait deboul sur un point plus rapproche de la base
que de la pointe, et il pagayait avec rapidity. De pres, I'esquif avail I'air
d'un gros paillasson , form^ de joncs seches et de tiges de dourah lies par
paquets de la grosseur du bras : les paquets ^taient alignes sur plusieurs
rangs au bout I'un de I'autre, ie nombre des paquets diminuant sur chaque
[10] _ 140 —
rang de I'arriere a I'avanl. Cetle plaque Iriangulaire elail bord^e d'une sorlc
de tore, form^ d'un torlil de paille de dourah, qui lui donnait de la coh(5sion
el rempechait de s'ellilocher sur les bords. Je ne pus voir s'il y avail a
rinlericur une carcasse en bois destinde a raidir el a mainlenir Ic tout
:
le ghalir n'en savail rien lui-memc, car il avail achelo son radeau dun
berb(5rin de Daraou, et nalurellemenl jc ne voulus pas le lui endom-
mager en essayant de conslaler ce qu'il y avail sous la couverlure de pailic.
Je lui demandai s'il y en avail d'aulres dans son village : il me r^pondil
qu'il n'en connaissait pas, el ([ii'il croyail que le sien (5tail le scul qu'il y
eAl au voisinagc du Gebel Silsileb, mais I'esp^cc en (5lail frequenle en
Nubie. J'ai eu, eel hiver-ci, I'occasion de v»5rifier I'exactilude de son rap-
port. Ges esquil's Iriangulaires n'existenl plus dans ia partie inond^e du
pays entre Phila; el Mehendi , ou du moins je n'en ai observ(5 aucun : pro-
bablemenl I'usage en a disparu au momenl on, le pays clanl mis a I'eau,
le gros de la populalion m41e emigra en Egyple el surloul au (Jairc pour
y servir comme domeslique. Mais plus haul, enlre Korosko et Ibsamboul,
j'en ai comple plus d'une vinglaine qui ^taicnl etendus sur les berges,
lous du mt^me type el de la meme longueur. Les uns ^laienl des paquels
d'herbages months siu' de gros batons, les aulres consislaienl en cinq troncs
ou demi-troncs de palmicrs lies cote a cole, le plus long au milieu, ceux
des coles diminuant de longueur a partir dc celui du milieu. Une fois
seulemeni, un pen au sud du rapide de Toslike, j'en ai vu un en pleine
navigation. II ^tail mont6 d'un scul homme qui pagayait, non plus deboul
comme mon ghafir de Silsil(5h, mais accroupi. li remonlait le lleuve qui
est fori rapide en eel endroit, el, pour s'aider, il avail dresse un petit mat
de fortune, un b4lon haul d'environ un metre el demi, avec une vcrgue
pass6e carr(5ment au sommet el un haillon de toile bleue, probablemenl
une ancienne galabieh. Tout cela marchait assez vile contre le courant,
malgr^ I'insulfisance apparente des moyens employes.
Voil^ done une survivance de I'ancienne Egyple en pleine Egyple mo-
derne, mais combien de temps persislera-l-elle encore? Je n'ai pas pu
apprendre le nom qu'on donne a cetle sorte de llolteur, mais je I'ai trouve,
je crois, dans Burckhardl. Le rdmom, {j^y>^), est, dit-il, ctform(5 de qualre
t troncs de dattiers, li^s assez 14chemenl I'un a I'aulrc el mis en mouve-
(tment au moyen d'une pagaie iongue d'environ qualre pieds, fourchue
— 141 — [11]
spar en haul, et attach^e au radeau au moyen de cordes en paille. II
Rressemble exaclemenl a ceux qui sont repr^sentes sur les murs des temples
K^gyptiens'". n L'arabe o»>*';, rdtnous, est ^videmment I'antique "=='^^,
(ju'on ne trouve que dans les textes d(5motiques de preference au Conte de
Satnt-Klidmots ^'-\ et qui a donne peul-elre la forme pciyl/ dans le conte grec
d'un des papyrus de Leyde '''.
xir
Le grand tablier Iriangulaire, que les Pharaons porlaient suspendu en
avant de leur pagne pendant certaines cert5monies, se termine au bas, sur
la droite el sur la gauche, par deux pointesassezaigues.d'oupartent, comme
autant de rayons, les lignes qui vont rejoindre I'esp^ce de bande qui tombe
de la boucle ou du noeud de la ceinture
et qui marque le milieu de I'^toffe. Le
schema general de cette portion d'habil-
lement est comme il suit, lorsque la figure
est debout et vue de face ((ig. i). Lors-
qu'elle est agenouillde ou assise et vue dei
profd, on apercoit quelquefois les deux
pointes, celle de droite A relev^e en I'air,
celle de gauche B abaissee vers le sol; plus souveni, il semble que le
Pharaon ait rabaltu la pointe B sous la pointeA, selon la ligne mediale
formee par I'un des cot^s de la bande C , et les deux rdunies font saillie en
I'air. Lorsque la couleur est conserv^e, le champ de I'^toffe restant blanc,
les petits triangles des pointes oil les raies convergent sont peints en jaune,
ce qui indique la presence de Tor; si, d'aventure, le jaune a des taches
rouges et bleues, cela semble indiquer la presence sur I'or de p^tes de
verre ou de pierres color&s.
Tout cela est bien connu : ce qui Test moins c'est le detail des parties
d'or ou d'^mail qui constituent les deux pointes du triangle. Examinant, au
moisde f^vrier de cette ann^e, I'^tat des peintures dans les cbambres d'Osiris
Fig. ..
''' BvHCKHARDT , Travels to Nubia , m-W,
Londres, 1822, p. h~.
''' ContedeSatni-Khdmois, p. 1 1 1 , 1. 98.
''' Leebuns, Papyri Grmi Museei anll-
quari publki Lugduni Batae., p. isS.
[12] — 142 —
du temple de S^toui I" en Abydos, je remarquai, pour la premiere fois
apres urie Irenlaine de visiles dont plusieurs furenl tr^s minulieuses, cjue
les poinles du lablier royal avaient la forme d'une idle d'animal. Ge fut
dans la deuxieme chambre du Nord que j'observai le fait, et aussit6t je me
mis a rechercher les figures qui portaient ce vetement, afm de voir si
j'avais sous les yeux la fantaisie isol^e d'un graveur ou une mode g^ndrale
qui aurait il6 m^connue par moi jusqu'a pr(5sent. Je conslatai que, dans
lous les tableaux oil le diJtail t'tait soigne, c'est-a-dire dans neuf sur dix aux
murs d^cor»5s du temps de Setoui I", la m(5me ttlte d'animal se reconnaissalt.
(louranl ensuile au temple de Ramses II, je vis qu'il en elait de m^me dans
les parties bien conservees des salles. La forme de la t^te varie quelque peu
,
lesoreilles sonl plus longues, les narines plus aigues, les yeux plus petits
ou plus ronds, mais ce sont des nuances d'ex^cution qui tiennent a la per-
sonne des ouvriers employ(5s, et il est (Evident que partout on a eu I'inten-
tion de faire la m^me t^te. C'est une tele de renard, ou plulot, a cause de
la longueur des oreilles, de ft^nech. Le museau loge dans Tangle aigu de la
pointe, et les m&choires ainsi que les oreilles sont arr^t^es ext^rieurement
par les deux lignes dont la rencontre produit
Tangle lui-m^me : une sorle de collier de qualre
bandes, dessin^ entre les oreilles, marque la nuque
et sert de point de depart aux raies du jupon (fig. a).
Abydos ^lant ma derni^re station avant ma ren-
tr(5e au Caire, je n'ai pas pu continuer la recherche
sur d'autres monuments. H est tr.es probable que
Fig. s. Textremit^ en tete de f^nech se relrouvera a Gour-
nah et au tombeau de Setoui I", qui ont ^t^ d&o-
r^s par des ouvriers sortis du m^me atelier th^bain que ceux qui ont tra-
vaill^ aux deux Memnonia d'Abydos, mais qu'en sera-t-ilailleurs? Je pense
que Texamen nous prouvera quel'ornement en question (itaittres commun,
et qu'il ^tait partie n^cessaire du tablier triangulaire : il me faudra nean-
moins attendre a Thiver prochain pour savoir si cetle bypoth^se est justifi^e.
Et maintenant, quelle est la matiere en laquelle il est fait et quelle en
est Torigine? La matiere dtait Tor sans doule, puisque Tobjet est peint en
. jaune el du m^me ton que les bracelets et Tarmature des uraeus du roi, par
exemple, mais est-ce une feuille d'or estamp^e ou une broderie de fd d'or?
— U3 — [13]
II ne semble pas que ies Egyptiens, <lu moins ceux de la grande epoque
ih^baine, aient connu le fd d'or de nos brodeurs : Ies fds d'or qu'on trouve
dans leurs bijoux ne sont pas assez fins ni assez souples pour qu'on alt pu
Ies employer a la broderie. II faut done admettre jusqu'a nouvel ordre que
nous avons affaire a une feuille d'or mince et d^coup^e, estampee ou
grav^e au trail en forme de tele d'animal, et probablement munie au dos
d'un petit anneau, semblable a ceux par lesquels Ies pieces de faclure
analogue du collier de la reine Ahhotpou etaient cousues sur I'eloffe ou
passees sur le fil qui Ies r^unissait. II est probable que le choix de la t^le
de renard, de chacal ou de f(5necli nest pas accidenlel, mais qu'il r^pond a
quelque tradition ancienne. U y a un quart de siecle que j'ai montre que
la queue attach^e au dos des rois n'^tait pas une queue de lion , comme on
ledisait, mais une queue de chacal'", et, depuislors, loules Ies d^couverles
nous ont revile le role que la peau du chacal ou de ses congeneres, le
renard et le f(5nech, jouaient dans rhabillement des Egyptiens Ies plus
anciens : on voit la peau complete de ces animaux sur leurs reins au lieu
de la queue seule, et le paquet de trois peaux dess^cht^es li^ par une corde
qui reunit Ies trois museaux est devenu par calembour le signeffj
de I'^cri-
ture. II est probable que le tablier triangulaire avail remplace un insigne
souverain forme de deux peaux de renard suspendues au noeud de la
ceinture et dont Ies letes retombaient a droite et a gauche. Ceci toutefois
n'cst encore qu'une hypotliese : ce qu'il convient de retenir de cette note,
c'est la presence des deux petites t^tes de chacal , de renard ou de f^nech
,
aux deux pointes du triangle de toile et d'orfevreries que Ies Pharaons
portaient dans certaines occasions.
Xlli
J'ai vu a Thebes, entre Ies mains de la comtesse Conlardone, et je
publie ici avec son autorisation , un ostracon qu'elle avail acbet^ d'un fellah
,
pres de Cheikh Abd-el-Gournah. C'est une lame de calcaire Ires mince, a
peu pres rectangulaire etlongue d'environ o m. i 2 cent, sur m. og cent.
''* Le musee de Marseille poss^de I'exlr^raiftJ en bois d'une de ces queues (Maspero,
Catalogue du Musee de Marseille, p. ga, n° 279).
[14] — 144 —
(|ui porte sur Tune de ses faces une scene d'adoralion , dessinee rapidement
a Tencre noire.
Le dieu Phlah-nioniie se tient debout presque au milieu, la face a
droite (•—'), porlant a deux mains le sceptre composite form^ du '][ a mi-
hauteur duquel est pass^ un signe de vie ^ combing avec un didou | . Au-
dessus de sa t^tc, en doux lignes liorizontales, est trac^e la l(5gende sui-
vante en hi^roglyphes cursifs : (—) |
'fJHinS I lll'l- La d^esse
Mariskro , a corps de fomme et a l&le de serpent coiff(5e » , est debout derrike
lui, et elle I'enveloppe a moiti^ de ses deux bras frangt^s d'ailes, de la meme
maniere qu'Isis fait pour Osiris. Sa l(5gende, qui commence borizontalement
au-dessus d'elle, se continue derriere elle en une seule ligne verticale :
(— )S ^12, I f^ ZZ 1in HTi • ^^'^^ scribes sont prostern(5s devant
ce groupe, chacun sur uti registro different. Celui du registre sup^rieur se
tratne sur les genoux , relevant la t^te et le bras en adoration , et son nom
est ^crit devant lui en une ligne verticale : (^^) lil™ j!^ jH \- Celui
du registre inf^rieur fait le proscyn^me veritable *«» (-— ), et son nom est
inscrit verticalement en avant de hii (—•) ^j""^^- Un troisiJsme
scribe prenait part a Tadoralion, mais sa figure n'a pas ^te ins(5ree, faute
de place. Son nom seul a ^t^ ecrit en une ligne verticale, derriere les deux
personnages repr^sent^s le long de la tranche droite de I'ostracon : (—•)
^i "£"\ !^ ! 5 ^ I I
• Lc type de I'^criture et du dessin est celui qu'on
voit sur les oslraca du temps des derniers Ramcssides.
G. Maspero.
RAPPORTSUR
LES FOUILLES I AITES DANS LA MONTAGNE
DE SHEIkH SAtD
PAR
AHMED BEY KAMAL.
Ces fouilles, qui ont ^t^ faites aux frais de S. E. Idris bey Raghib,
commencerent sous ma direclion , le 2 a ocfobre i gog , et durerent jusqu'au
3o du meme mois, dans une zone comprise enlre Deir-el-Bersh^h d'une
partet Sheikha Zobeida de I'aulre, au nord du Sheiich Said. Eile comprend
la fin d'une grande n^cropole qui dale de I'ancien empire et qui, dans
ia suite, recut a toutes les epoques presque tous ies morts du nome
hermopolilain, comme c'est du reste le cas actueiiemenl pour ies deux
cimelieres musulman et copte qui sont silu^s a Bersh^h. Eiie commence a
Deir-el-Bersheh (" et eiie finil a Sheikh Said. EHe se divise en deux parties
assez ^loign^es I'une de I'autre. La premiere comprend ia partie de ia
monlagne Ae\ie en face de Deir-ei-Tiersh^h , oii sont enterr^s ies princes
hermopoiitains, et ia seconde est ceile qui est comprise entre Ei-Nazlah
el-Gharbie au sud et Sheikh Said au nord : c'est sur cette derniere que
notre effort principal se porta. On y rencontre , venant de Bersh^h , un premier
groupe de lombes situ4 devant un grand ravin : il forme une s^rie de
petits tells dans lesquels les morts ont ^t^ inhumes a m^me la terre nue.
Plus liaut, a un quart d'heure vers le sud, sur un escarpement de la
montagne, on se heurte a un second groupe : ce sont de petits hypogees
creus^s les uns au-dessus des autres, comme ceux qu'on voit a B^ni-Hassan
et ailleurs, et ils s'^tendent ninsi jusqu'a Sheikha Zobeida. A Sheikha
Zobeida m^me, et sur la gauche du grand ravin qui se trouve la au nord, les
''' Voir, sur celte locality, aux Annates du Service des Antiquilh, t. Ill, p. 976-382.
Annalei du Service, 1910. »o
[2] — 146 —
st5pultures sonl on partie des puils on des excavations praliqu^es dans la
roche, en partie des caveaux menages au fond de fissures naturelles el ([ui
furent ensuite fermt's au moyen de dalles, quelquefois mtime au moyen de
steles fun($raires.
Deux de celles-ci portent des scenes int^ressanles. La premiere (pi. I),
qui a 4te atlribuee a Idris bey, est en calcaire et mesure o ni. 89 cent, de
haut sur m. all cent, de large. On y voit, dans le cintre, un belier
accroupi sur un socle et coifl"i5 des deux plumes d'Amon : il a devant lui
un gu^ridon cliarge d'offrandes. Au-dessus de cette figure on lit :
| | JJUJU!} f
J ^ J "o. Le second regislre debute a droite par I'inscription suivante en
trois lignes verlicales, qui se tcrmine par une quairieme ligne a I'autre
s^^^I I ])^;^^ J ^. Entre les deux parlies on apercoille person-
""{}^^ 5V.^ T^ agcnouiil(5 el tenant une brancbe de lolus dans sa
main droite ct une lleur de la m^me plante dans sa main gaucbe.
La seconde slMe, qui est au Musee'", est (^galement en calcaire. Elle est
cintr(5e et elle mesure o m. go cent, de longueur sur ni. Go cent, de
largeur. Dans le haul flotle le disque solaire muni d'une seule aile. Le champ
de la stele est divis(5 en deux registres superposes. Le premier repr^sente
le dieu |"
f 4^ "111 ji ' '^'H"''", couronnd des denx plumes et assis sur
une cbaise; il tient a la main droite ^ el a la gauche |. Devant lui, une
table chargee d'oiFrandes lui est presenlee par le d^funt _||_ "^JT® J ,
porte-
flabellum du roi, qui est accroupi et qui leve les bras en signe d'adoralion.
Derrifere Amon-R^i, un bomme est debout, les bras ballants, et tenant dans
chaque main un bouquet de (leurs. II est surmontt^ de la l^gende suivante,
en une seule ligne verlicale : 4^^^ X* '**'• ''^ second regislre coni-
prend cinq lignes borizontales li^^^^'^r^^^— ilowfil
<'' Journal d'entree , n° /11773.
— 147 — [3]
tions sont en creux et d'une facture mediocre.
Les menus objels comprennenl : i° un piat en granit gris sans inscrip-
tions; 9.° Irois petits vases de la forme §; 3° un grand vase w et li° trois
plats d'une bonne cuisson. L'un d'cux a le rebord pli(5 de deux cotes pour
former une goultiere.
Le mausolec m(5me de Sheikha Zobeida a ^t^ (51eve sur une chambre
fun(5raire du moyen empire. Vers Test, sur le bant rocher, on voit gravee
I'une des quatorze steles connues du roi Khouniatounou, par lesquelles il
indiquait les iimites du nome qu'il avail constitue pour la nouvelle metro-
pole de I'Egyple. A quinze minutes a I'intf^ricur du grand ravin qui
commence au nord de Sheikha Zobeida et qui conduit a une grande carriere
situee au fond dudit ravin, est une necropole, form^e de plusieurs tells
a la suite. Cheque tell renferme plusieurs couches de momies inhumees^
les unes au-dessus des autres, probablement dans I'ordre du d^ces. Toutes
ont ^te violees a outrance par les Bedouins d'Abou Tawila, dont la resi-
dence principale est a Arab-el-Borg. II y a une quinzaine d'annees ces
Bedouins , frappes par la famine , commencerent a piller ies villages , et leurs
rapines devinrent l)ientot si frequentes que le Gouvernemcnt dut prendre
des mesures severcs contre eux : on les dispersa dans diff(5rentes localites,
et beaucoup d'ontre eux s'installerent dans les ravins compris entre Banoub
et Sheikh Abaddh. Ne trouvant la ni terrain a cultiver ni commerce a faire,
ils se livrerent a la recherche et a la contrebande du sel dans la montagne.
En depit des gardes-cotes, ils importaient du sel a I'interieur de la vallee,
mais comme le produit de leurs courses etait, somme toute, assez al^a-
toire, ils s'adonnerent bientot a un metier plus profitable. La recherche
du sel, se faisant dans des endroits qui ^taient en partie des nt'cropoles
antiques, les mit en possession de beaucoup de menus objets dont ils
coiinurent bientot la valeur : ils joignirent la contrebande des antiquites a
celle du sel, et ils se mirent a ravager ies monuments. Depuis plus de dix
ans, aucun tell, aucune ndcropole n'a echappe a leurs rapines, et ils sont
devenus si habiles que I'tJgyptologue le plus avis{5, passant apr^s eux, ne
trouvc rien a glaner dans Ies endroits qu'ils ont exploitt5s. Toutes les tombes
qui occupaient la montagne escarp^e de Bersheh ont ele completement
[h] — 148 —
videes par eux, el la n^cropole qui se trouve au milieu du ravin, au nord
de Sheikha ZobeJda, a ^prouv^ le sort commun. II est tr^s rare d'y rencon-
trer avec les niomies un vase de poterie, ou un fragment de calcaire ou
de gres ou m^me quelque perle ordinaire de peu de valeur. Pendant les
quelques jours que j'ai fouill6 dans celte r(5gion, entre Detr-el-Nakhl^ et
Shetkh Said, je n'ai pas eu la chance de mettre la main sur un seul objel
de valeur. II y a de m4me tr^s peu d'espoir de decouvrir cjuelques tombes
inlactes soit dans la plaine en face de la nt^cropole de Deh'-el-Bersh^h,
soil sur le versant de la montagne oil sont inhumes les princes hermopo-
litains. Aupres de Sheikha Zobeida, au fond d'uiie fissure dont I'ouverture
reste encore couverte en partie par des dalles, le bedouin Soletman m'a
montr4 deux caveaux pilles par lui , et dont le produit liii a rapporte une
trentaine de livres, a ce qu'il pretend.
Voici la liste des objets de faible importance que j'ai pu recueillir pen-
dant mes travaux dans cette zone :
i" La partie cintr(5e d'une grande slMe, en gres, largeur moyenne
m. 55 cent. On y volt au sommet le disque ail^ planant au-dessus de
Ramses II, qui, deboul a droite, ofl're | au dieu Thot a t^te d'ibis. U est
coiff^ d'un klaft orn^ d'urjKus et v^tu de la chenii. Devant lui on lit la l^gende
O
suivante
till
Devant lui le dieu Thot
est debout, le sceptre"J
a la main gauche, et coiff^ de a. Derriere lui un
autre dieu est ^galement debout, coi{I(5 du disque solaire lequel est orn^
d'uraeus; sa I^gende est malheureuseinent effac^e.
9° Un autre fragment de la m^me mati^re est peut-elre un morceau
d(5tache de la meme sl^le. On y voit, dans le liaut, les jambes de deux
personnes en marche. Le personnage dessine a droile tenait le sceptre j et
6tait par cons(!([uent une divinitt^; celui de gauche laisse voir encore la
queue de chacal ballant derriere lui, e'est sans doute la figure du roi. La
— 149 — [5]
i^gende qui accompagne cette scene a compl^temenl disparu; il n'en reste
que ^^^- On iit, au-dessous, ie d^but d'un d^cret rendu par Ram-
W^MM X. f<i!M. V f^ I '—1 I « n ^^ s=i 1.
aMWm Ji wxm I Jr sS> i <— i -»-- 1-'^ -"-^ Jr
3° Un fragment de poterie porte I'inscription suivante en iangue copte
{Lxvre i'mlrie, n" ^ 1779) :
ICD2ANHC
CAXAMA
MOYNCOYMNTAceMnxp
MA26T
/i" Une femme inhum^e dans une tombe en briques crues portait les
objets suivanls : un petit peigne en ivoire, long, o m. 07 cent., dentel^
d'un seul cot^. II est ^pais d'en haut et mince du cot^ des dents.
Simulacre d'un petrin ou d'un baquet en bois, ayanl un manche perce
d'un trou pour le tenir suspendu. Long, o ni. 10 cent, sur une largeur
de m. 06 cent.
Petit vase en terre cuite, cuisson bonne et noire, avec base ronde.
Diametre superieur o m. 10 cent., diametre inf(5rieur m. 06 cent.
Une paire de sandales a bout pointu; elies sont doubiees de laine.
Un petit crochet en corne, sembiable a ccux qui sont
actuellement en usage chez les Arabes pour attacher les J ^ |
''"'*
charges sur le dos du chamcau. -i il t ^
Un peigne en bois , dentel6 des deux cot^s ; il raesure X /Il
'
m. 08 cent, de longueur. Travail grossier. '
Une statuette funeraire en albatre, d'un mauvais tra- k*
vail, haute de m. i5 cent, avec I'inscription suivante:
Les yeux, le nez, le collier, les deux bras, la chevelure, ainsi que le sac
de semence attached sur le dos sont marqu(5s a I'encre noire. Deux lignes
verticales encadrent I'inscription. XVIII' dynastie.
t1si
1
iJ
^
[6] — 150 —
Une slaluellc fun(5rairc, de m^me maliere ef de mdme travail que la
prec^denle. Haul,
o m. i/i cent. I i|("0
XVllI" dynaslie.
Une slaluellc fu-
n^raire, de memo
maliere ct de memc
Iravail que la prd-
cedciite. Haul, o m. 1 7 cent. Sans
inscriplion. XVlll' dynaslie'".
' Une slaluellc funerairc en calcaire,
luuilc de ni. 1 6 c. (fig. 1 ). La che-
velure est ndgligemmcnt marquee a
I'encre noire. Les deux bras sonllraces
a I'encri' en deux lignes rouges cernees
cliacunc de deux lignes noires. Sin- le
devanl on lit I'inscriplion suivantc :
Z2i
CO
XVlll" dynaslie.
Une slaluellc funerairc en albalre,
liaule de m. 1 () cent., de memc fac-
lure que les Irois premieres. Kile iie
porle pasd'inscriplion , mais seulemenl
les lignes verlicales Iracees a I'encre
noire qui dcvaienl encadrer la formule. XVill" dynaslie.
Fi;g. 1.
<'* Les deux portent )e n° ^1778, au Ltore d'enlree.
— 151 — [7]
Deux petits anneaux en ivoire : diamMre o m. o a 5 mill . L'un d'eux est cass^.
Un Blsou en terre 6maillee bleue qui servait de pendeloquc dans un collier.
Un Bison en pierre saponaire de meme usage que le pr^cddent. Haul.
m. o3 cent.
Une petite Bastit en pierre emaillee. Haul, o m. oa cent. Elle a servi de
pendeloque.
Une autre petite Bastit debout, marcliant, en pierre Emaillee. Haul.
m. o/i cent. Mdme usage que la precedente.
Deux anneaux en ivoire de o m. o6 cent, de diametre cliacun; en bon etat.
Deux petits anneaux en ivoire de o m. o/i cent, de diametre. L'un d'eux
a <5t^ noirci par le bilume de la momie. Quelques morceaux d'anneaux en
ivoire de differents diametres.
Sept anneaux de fer ayant chacun o m. 0A2 mill, de diametre ct deux
fragments.
Deux petits anneaux tortillas qui semblenl elre des boucles d'orcilles.
Deux boucles d'oreilles en ivoire, donl chacune est formde de deux boutons
qui s'emboitent l'un dans I'autre.
Une petite boucie d'oreille de couleur rouge fonce, en lerre cuite.
Un scarab^e en terre (5maillee portant le nom I SH dans la barque <—
*
(Livre d 'cntrie , n" i 1 7 8 /4 )
.
JL.^^ \^
Un scarab^e en terre Emaillee, portant
Un chaton de baguc en calcaire emaille
,
porlant sur cbaque face I'inscription ^.
n)^u n
Un petit scarabee en pierre saponaire, au nom de ***.
Un scarabee en terre emaillee, porlant graves les deux signes\ |.
Un scarabee en terre (Emaillee mais en mauvais ^tat : (««) | j^ ©•
Deux peliles boucles d'oreilles en or.
Un collier compost 1° de dix grains de couleur jaune imitant d'un cot^
un grain de lupin et de I'aulre I'oeil de chat; 9" de quatre pendeloques de
verre rouge; 3° d'une perle de verre couleur emeraude.
Un collier de petites perles en verre colore.
Un collier de perles de verre mullicolores, melees a quelques amulcltes,
^gides, ouzas, etc.
L
[8] — 152 —
Un collier en petiles perles vertes en forme d'anneau , ayanl au milieu
une figure du dieu Bisou.
Deux colliers de perles jaunatres el vertes, plus un lot de perles assorlics
que j'ai enfdces pour les conservcr.
Une aiguille en fer de o m. i i cent, de longueur pour le kohol.
Trois pelites gourdes en lerre cuite. Haul, o m. i i cent. ; o m. o85 mill.
,
m. 09 cent.
Une coupe en terre cuite en forme de calicc. Haut. m. 1 1 cent.
Une terrlne en terre cuite. Diametre superieur m. 36 cent., haut.
o m. 1 8 cent. , diametre inferieur m. 1 5 cent, t' • G'est I'espece de
magour actuellement encore en usage chez les gens de la Haule-Egypte, pour
la fabrication du leben sulkmiih ou lait caille.
Un recipient en terre cuite, donl les bords se replient sur eux-m^mes
pour former le goulot.
Un support circulaire , ouvert au fond. Diametre superieur m. 16 cent.
,
diametre inferieur m. 06 cent., haut. m. 1 3 cent.
Quatre ^cuelles avec bords replies. Diametre superieur m. 20 cent.;
m. 20 cent.; m. 91 cent.; m. 2/1 cent.
Une ecuellc grossiere de forme cvasee. Diametre superieur m. 28 cent.
,
diametre inferieur m. 1 G cent., haut. m. 07 cent.
Une petite ecuelle servant a recevoir les objets d'offrandes. Diametre
superieur m. 1 1 cent.
Enfin, un lot de vases a goulot de differenles formes communes et de
differentes dimensions et cuisson.
On me permettra de joindre a ce rapport la mention de quelques monu-
ments que j'ai recueillis en divers endroits.
I
Fragment en granit rose plac(5 devdnt la porle de la maison n" 1 8 , rue
Abou-Lifa, au Caire. Long. 1 m. 5o cent., larg. m. 35 cent.
153 —
II
[9]
Une dame americaine, Mrs. Albert W. Johnstone, a achet^ cette annee a
Louxor un fragment d'une stMe historique en calcaire qui mesure environ
o m. 70 cent, dc longueur sur m. Zio cent, de largeur et m. 007 mill,
d'^paisseur. EUe a perdu Ic haut tout entier et un long (5clat sur tout le
cote droit. Le texte contenait I'^numeration des offrandes que Ramses II
avail institutes dans son temple et dans le grenier des Wakfs du temple
d'Amon-RS, a Thebes. 11 est a souhaiter que les autres fragments se
retrouvent un jour. En attendant,je transcris la partie de I'inscription qui
nous est parvenue : (^)| ^ J ,.,, . nn 1 1, . I .... i..ii I. <&
iiiiiiJi'n^.ii • /Tn II ,—, ^0 I ,«i I /~—V 1 1 1 1 1 1 ^m n inu
fc0 eee
• HUM T^aa^I I I /— A
n n n 1 1 \\= _y 1 1 1.= "Ji ||||iii.0n<—^ i i i nnnnn
Wrr.Z 9^ Mi^'<!^^'^Z!!^ll^ffl'T^I vi 'rSJ
I 1 ,—^ I .^ X I I I /"—A JR I Jl JT n m^tm. I I mWf. »r 1 o IT i-~\ Jft TIT- Tjr -ijr
1 . «... bl4 kfl 1/90 ,pain blanc cuit 3 . . .
9 . « pain .S'ei (qu'on faisait cuire sur des cailloux chauff^s) , pain d'oflfran-
des, biere 95 Des (= laB /(e«) ce qui fait par jour 1 Dena (= 160 /lew) et
1 /i , ce qui fait par an . . .
3. «... 45; vin, 1 nemcs par jour, ce qui fait en hsn 365 et fait en
vmn (1 = 9 rotolis) 1 + i/y.
/(. tr . . . /lo; pois 1 Dcna par jour, ce (jui fait 365; herbes en botles
1 par jour, ce qui fait 335o . . ,
[10] — 154 —
5. «... pour le pain SVi, ce qui fail 6 par jour, ce qui fait i Apt+ i/a
+ j/iio; huile a brAler 5 hen par mois, ce qui fail.
6. «... toile(?)
7. «... Paroles de la Majest(5 du Pharaon en ce jour : «Que soil le
temple de Ramses II vivanl ^lernellemcnt. . . .
8. «... dans le grenier du Wakf du temple d'Amon-Ra, roi des dieux
et aussi les revenus de son Ir^sor.
(J.«... pour ce temple el le domaine de Penalenlahen , consislanl en
champs
to. «.... pour Amon, plus les champs apparlenanl a la maison
d'adoralion, (aussi) le domaine.
11. «... Amon-Ra, roi des dieux a loujours et a I'l^lernile.
«
III
J'ai releve egalement a Assioul I'inscriplion suivanle, tracee tout autour
d'un socle de statuette engranitgris : (^^)^ A^^!!!!!!I!!?I^^1^^
J'ai recueilli a llt51iopolis, le 28 mai igoy, deux fragments d'une cor-
niche en calcaire provenant du c6t(5 nord des ruines, a 90 metres environ
du mur d'enceinte septentrional. Us ont 1 m. 26 cent, de longueur sur
m. 23 cent, de largeur et portent le nom de^*^*^, (ilsde~ 5 ^•
A. Kamal.
Mesra , le 2 2 fevrier 1910.
EGYPTE GRECO-ROMAINE '
PAR
M. GUSTAVE LEFEBVRE
INSPECTEUR EN CHEF DU SERVICE DES ANTIQUITES.
II
CROCODILOPOLIS (suite) ET THEADELPHIE.
Voici d'abord quelcjues nouveaux documents ^pigrapliiques , recueillis
au cours do mes voyages, el interessant la capilale du nome Arsinoile. Us
s'ajoiilenl a ceux que j'ai pubiies i'an dernier et qui, depuis, sent enlres
au Musee du Gaire, sous les numeros suivants : I (^&otipie7ov). Journal
(I'mtrde, n° 4072/1; II (ApoUodoros), Journal, 11" ZioySo; III (Ptolemde
Soter II), /ouran/, n"/i079g; \S {^oiJjpi'tsajpoTtdTiup^^Jourmd, n" 40720;
V (fragment romain), Journal, n° /10722.
Je dois indiquer une correction a mon inscription n" I, 1. i3. Le nom
de la seconde d(5dicanle n'est pas Qixvtfe. J'ai dit qu'une letlre pouvait exis-
ter entre Y et H (^Annales, IX, 1908, p. 2.33, note 9); cetle lettre existe
en cfTel; on en voit de faibles traces : c'cst un I. H faut done lire Qavtrfs,
qui est la transcription du nom dgyplien bien connu ^1 \ i^Taouiou).
VI. XlroXeiuais EtJepyeT<s.
Cetle slMe — comme ceile qui suit,
comme les cinq (jui prdc6denl— provient ^ ''EPBAIIIAEri EHToyVE(III {jroupe nord-esl (les maisons de Croco- _ '^"'"^V KA lxXAEc/ANziPo>
dilopolis : eile a He. trouvee , en novembre o^ ' 9 I /\ O/^ H TOpOCKx\|
1 qo(), a queiniie distance de la route afffi- ^ I \| ^Hi. D b re iNIKH i.
I • ) • I ^HEAAFA^HreEArcole (jui coupe les mines, un peu plus 1
'~ ' \f n <^ ^ 1— '^^^
haul que le point laisant lace a la mosquee i'
"'t'N'i'
duCheikh Aziz. C'esl una siaereclangu- ^f^^"^lAlEVEPr^E TiZil
laire, cintree a la partie sui)(!rieure, haute — (r \ r\ r- i~\ '^i.IXilN
(Jeom. 53 cent., large deem. 35 cent.^^p.-, aA OYApY/1 T O y •
Malheureusement, eUe est en tuf, trfesy^^^//, £ t AT O Y EYXHN
friable. Au-dessus du texle un crocodile,
porlant le disque et I'urasus. — Mustie , _X r r \ ETOyC Ia AQYPkAdu Caire (jiun 1910). '- ^ ^ ^'^
'"' Voir le paragraphe I de cette s^rie, dans les Annales, l. IX, 1908, p. a3i.
[2] — 156 —uTt^p ^avikicos IlToXe-
fiaiov TOW xa\ AXe^dvSpov
Qsov (piXofttiTopos xa)
j3a<j-tXta{a-)yis Beper/xijs
Ttts dSeX<^ijs B'sis
^i\aSiX(fiov, oi iv ITto-
XeyLasi'Si FiVspyhiSt
a-iTOfiSTpat ^oxovi^cov-
vs7 S-ew (iey<£k(f) , St'a.
As^iXoLov Kpv'jjiov
yiitt^crldTOV, svyr>lv.
hovs tS i6vp xa.
Pour le snlut du roi Plolhiie
Alexandre, dieu
Philomilor, et de, la
reine swur B6rinice, ddesse Ptiila-
[delphe, les
silonu'lres de Ptol^ais Eucrgclu
onl fail ilever cet cx-volo
a Sokonnokoneus , dieu
grand, par I'inlermSdiaire
de Dexilaos fils d'Harydtes,
ipislalc.
An li, 9 1 A ihyr.
Les souvcrains dont il est question aux ligries i-6 sont Ptolemee XI
Alexandre et B»5r^nice HI. Lc ai Athyr del'an i4 de ce Ptol^mfe corres-
pond au G d^cembre i o i . Le m^me protocole — moins les mots Tijs
dSsX(pfis — sc rencontre sur un int^ressant document de Tebtunis'",
contemporain de I'inscription de Crocodilopolis, et dat(5 du i/rphaoplii de
celte meme annee i /i , soil du 3 i octohre i o i
.
Comme on pent s'y altendre, ctant dotm(5 d'abord la provenance du
monument, et aussi la representation (igur(5e qui surmonle lc texte, c'est
au dieu-crocodile qu'est dedi(5 1'ex-volo. Le nom sous lequel est ici design^
Soucbos, 'Soxovt)(^uvveus^'^\ me parait etre nouveau; mais il n'y faut voir
sans doute (pi'nnc muuvaise orthograpbe de "Eoxmwcoxovsvs (=2oxaroS-
xovevs), forme ([u'on rencontre au papyrus CXXXVII dcs Faijum Towns ^^K
La dedicace est faitc, au nom des sitom^lres do la viile, par un certain
Ae?Aaos ApueoTOV, ipistalc (de quel ^pistate s'agit-il? cf. plus bas, n" X).
Les anofihpai de I'Egypte ptol(5maique , on le sait, n'ont rien de commun
'' Tebi.Pap., I, n" 106.
'*' Ligne g , devaiit El, je vois s, mais
jc ne crois pas que ia lellre dispanie ail
die n, T ou r. Ce dovait dire N. Aussi
hien, 1. 8 , le premier N do ZOKON IKQN
egt-il djjalemeiit surmonld d'uiie harre
verlicale qui peut s'expliquer soil par
une maiadresse, soil par une erreur du
graveur, qui s'esl ensuite corrijjd : le luf
esl exlrdmement teiidre, el d'aulre pari
le ffraveiir — qui lanl6l dcril E tanl6l C
— ue pai'alt pas avoir die In'is soigueux.
'''' Cf. Faij. Towns, lulrod., p. 99,
note I.
— 157 — [3]
que ie nom avec ceiix des cit^s de la Grece propre"', fonclionnaires pu-
blics charges d'inspecter et de verifier les mesures pour le bl^. Les a-iTOfi^-
rpou ^gypliens, eux, ne sont pas des agents de I'Elat. Ce sont, si Ton veut,
des experts en mesures pour les grains (comme les yecofjLhpat etaient des
experts en arpentage); mais alors que certains silometres etaient au service
cxclusif de quelques gros I'ermiers et faisaient fonction d'economes de ieurs
greniers, d'autres se louaienta quiconque avail besoin d'eux. Ainsi voyons-
nous, par exemple, Paontes, sitometre parliculier d'un riche propri^taire-,
Xanthos, donner un recu pour des grains provenant de la vente d'un xXij-
pos'"^'; tandis qu'un autre, Papas, est cbarg^ d'effectuer entre les mains
des sitologues du gouvernement le versement d'impots en nature dus par
un certain Petesoucbos, modeste serrurier de son otat'^'. G't^taient d'ail-
leurs de petites gens : un (rnofxhpns figure sur une liste*'*' en compagnie
d'un coiffeur, d'un berger et d'un Anier.
Les sitom^tres, auteurs de I'ex-voto a Sokonnokoneus (ou Sokanobko-"
neus), resident a Ptoi^mais Euergetis. L'identification de cette ville est un
petit probleme, dont MM. Grenfell et Hunt ont r^cemment indiqu(5 la solu-
tion '^', mais qui en fait n'etait pas encore rt^solu exp^rimentalement. On
savail, par un papyrus deTebtunis (n°92), quellToXs/uaisEi/epy^js^tait, a
la fin du ii' si^cle avant notre ere, la m^tropole du nome, situee a i Go stades
de Kerkeosiris. Les savanls t5diteurs des Tebtums Pap. proposerent d'abord''''
d'identifier cette ville avec UToXsfiais Opftov (Ulahoun), tandis que Wessely
la placait a Hawara '^'. Reprenant la question cinq ans plus tard dans Teblums
Pap., II (p. 898), MM. Grenfell et Hunt montrerent les difficultt^s que
soulevaient I'une et I'autre de ces identifications, et proposerent en fin de
compte de voir dans Plolemais Euergetis un autre nom de Grocodilopolis.
Notre inscription trouvee aux KimAn-Fares, en pleines mines de la capitale
du nome Arsinoite, est la meilieure confirmation de la derniere bypoth^se
<') ARisTOTE,lIoA(T.,IV,cliap.xii (^d. ''i Hibeh Pap., n'lOQ.
Didol, I. I, p. 56i) : ff . . . apx.ai ... <'' Tebt. Pap., n" 367.
ai h'oixovofitxtl (laoXXiKisyip aipodvT^i '*' Wilcken, Os^, 11° 1191.
(TiTOfx^Tpas) 1 — aipovvTxi indique que ''' Tebt. Pap., II, p. SgS-^oo.
dans cerlaines elites les (TiTOfjt^Tpai etaient ''' Tebt. Pap., l.p. It \o-liii.
(T^lusi. <'' Pap. Script. Greec. Spec, 3o. 5.
[4] — 158
de MM. Greiifell et Hunt et r^soul J^fmitivement la cjuestion dans le sens
de ndentificalion de Ptol(5mais-Euergelis avec Grocodilopolis-Arsinoe.
VII. AuTEL.
Parlie nord-osi des mines do Crocodilopolis. Un aiilel, on Uif, haul d'enviroii
9 moires, se composanl d"une base caiTf^e formde de trois assises, el de deux lanibours :
au tambour superieur, resles d'une inscripliou do Irois lignes'"' (hauteur du texle
o m. 10 cent.; longueur actuelle o m. 38 cenl.).
&Ai:i/\Ei nro^EM^AZ\/\ll. ZH$E?EN
11 s'agil de Plolemee III el B^rc^nice (II)
VIII. Un BouSaff7«£7of a Crocodilopolis.
Fragment d'une slMe en calcairelrfes friable, trouv^e aux KimAn-Farfes en novem-
bre 1908. — o m. 3i cent, x o m. 43 cent. — Musfe du Cairo.
[J'ai pu corrigerma premiere copie faite surlapierre en 1908, grace a uno pholo-
graphieelun estampagede I'inscription. L'elude direcle du monument, que je n'ai pas
eu I'occasion de revoir, permettrait sans doute d'aindliorer la lecture dcs lignos 1-9.]
rw^ ;^/\HA•"!
)n r^ PA Q%,7Ma 9/^f'^ MfiA E npafcECG.AlKolMA^AHAMAC HH£^
-.otAWO EN KAGONtINOy'nt f Ono n^
|TonponVAoMKAiTACYM KY/'ONr/r|
f;j^OY8ACTE 10 b- -^ M 17 ri C TH KA(
''' La jtierre esl eu si mauvais ^lat el si friable que j'ai ))r(if(ii'i5 ne pas faire courir
au tambour portanl I'inscriplion les risques du Iransporl. Lc niunumeul loul enlier
est done demeurd in silu.
—159— [5]
Toiis xara, f/>7<5[^]
Tt . . .aB a, [liv^k tsspda-
(TScrOoLt xowa(sj SaTTixvas,
(ivS" ak-
Ao yi)i6sv, xad' ovrivoZv Tp6nov,
5 ro 'ap6TrvXov xa< ra (nivxvpovTO.
^ou&ia-lst Bsa. [fx^eyterlti xa\
\to\!s avvv[dois S-£o7s
Sans parler des temples consacr(5s a Boubaslis ou Bast'^' en Haule-
Egyple (par exemple a Esneh), et dans ie Delia (par exemple a Zaqaziq),
il y avail un BovSaerlte7ov a Kerkt^osiris'^', un a Teblunis'^', un a Th^adel-
phie *'. La fele de la deesse se celebrail le iG Pauni'*'. Le sens des pres-
criptions et interdictions ci-dessus, concernant le hovSaalmov de Croco-
dilopolis, n'est pas tres clair pour moi.
IX. Fragment u'une interdiction.
Fragmeni de sl6le, en calcaire, acheti! chez un marcliand de Fayoum, el provenanl,
parail-il, des ruines de Grocodilopolis. o in. aA cent, x o ni. Sy cent. — Mus^
du Gaire (juillel 1910).
KKOnTilN ^ ,, , f^°CTT-r r I K /I .,1 , ; fiv\T£ exxdnleiv
^MENnNAENAPDM^^ ;* i ' sj s
iPEYPEIElHTlNipV^ 5 a]apevp^<TSi a Tw, ov[. .
THNTlEYPEeb-P^ To]^a,vr, evpe6ri.[. ..'.
.
"lAZETAI^AOOT^ a]/T,«Wa. xa66T[i
'S riT OA EMAT /Sa<nX6]is nToXe^a;[os
TPATlV ]xa) crlpaTV7[os
''' Cf. Herodotk. 11, 137, i.')6.
<'' Tebt. Pa/>., 1, 88, 4 7.
<" Tebt.Pap.,\,^fi(i.
*' C. R. Ac. Inscr., 1908, p. 779, el
ci-desaous, p. 162, n°' XII-XIU.
<') HibehPap., 1,27, t45.
[6] — 160 —
Ligne 4, jc ne tiens pas comple, pour le complement initial, du petit
trait oblique que j'ai vu sur la pierre devant -fiivav : il est probablement
accidental.— Ligne G, la lettre finale est F ou 11.
Nous avons la fin des lignes i-/i. J'ai indiqu6 approximalivement, par
des points, ce qui peut manquer a droite des lignes B-g. II est diflicile de
dire ce qui manque a gaucbe : rien ne prouve que le supplement indique
a la ligne h remplisse toute la lacune. On regrette qu'il nous soit parvenu
si peu dune inscription qui ne devait pas etre sans intt^rM. (Comparez avec
le num^ro Vlll, ci-dessus, p. i 58.)
X. Ex-VOTO.
El Gebkli*". — Belle plaque de calcaire, actuellement en quatre mor-
ceaux. m. 6o cent, x o m. 36 cent. — Musee du Caire (juin 1910).
Ua me:i:c.ph
THEkAJoiErmioNTZiA
L S' fxe(Topr) a .
HpaxXei'Sris inicrlal-
Ttfs xa) oi iy Aiovvcriol-
Sos, ^tXarrspiSos
,
5 KavamidSos.
On ne peut pas dater celte inscription, L S' etanl une indication trop
vague : il s'agit cependant, selon toute vraisemblance, de la quatrieme ann(5e
d'un Ptolem^e du 11° ou 1" si^cle; HpaxXst'Stis sni(7ldTtjs n'est certainemenl
<' El Gebeli, a dhminulea des K'tmAn-
Farfeg, a dii faire parlie juijqu'aii milieu
du xix' si^cle de ce groupe de ruines :
dans I'anliquili; c'^lail un quarlier ou. a
la rijfueur, uii faubourg de Crocodilo-
polis.
— 161 — [7]
pas le meme que celui de Tebt. Pap., II, n° 516, date de i'ann^e 98 de notre
ere. Doit-on comprendre que notre lipaKXstStis est I'^pistate du nome, et
qu'il a offert cet ex-voto de concert avec un groupe d'individus venus des
trois villages de Dionysias, Philoteris et Kanopias? Ges trois bourgades
faisaient parlie de la « division de Themistesw : les deux premieres corres-
pondent aux villages modernes de Qasr Qurun et de Wadfa; la troisieme
n'a pas encore ^t^, que je sache, identifi^e'".
XI. Ex-VOTO A SOKONNOBCFINOUBIS.
Cetle st^le provient de Tell 'Azab (a 3 kilometres des KimSn-Far6s).
o m. 38 cent, x o ra. 19 cent. — Mus^e du Gaire (juin 1910).
Galcaire :
[8] — 162 —
J'ai reproduit sur inon fac-simil^ lous les traits que j'ai vus sur la pierre.
II y a, en fait, deux inscriptions grav6es Tune sur I'aulre, loutes deux
donnant le m<>me texte, mais Tune, moins correcle, semblant une ^bauche
de la seconde quo ma transcription reproduit. Ainsi, 1. i , la lecture vraie
est, je crois, ZOKONNOB; or il semble que le graveur avait d'abord ^crit
ZOKONOP, ft laissant le B final inaclievd (P), il a repris I'inscription a
partir de la cinquieme lettre pour ajouter I'N oubli(5, refaisant cet N sur
prt^cedemment grav6 et utilisant la boucle de son P (= B) pour en faire
un 0. Les lignes 7, 8, i) (>i yvvv, T^)i[)(^)va, ev-j(tlv) sont egalement carac-
t^ristiques. Ligne j q , le quantieme de xo'^^X semble bien ^tre y.
L'inscription est un ex-voto de A.itvy)(^is nerocr/pios , de sa femme et de ses
enfanls qui ont fait Clever un peribole'". Le dieu , objet de cet bommage, est
le dieu crocodile, ador^ sous le nom de 'SoxowoS^vovSts [Sobk -{- Clinoubisy
On ne pent pas savoir a quel regne appartient I'ann^e 5 (1. i3). L'in-
scription cependant est, h mon sens, d'6poque ptol^maique.
XIl-XIII. Theadelphie et le temple de Pnepheros.
J'ai public sommairement, en 1908, le texte, accompagn^ d'un com-
mentaire et d'une traduction ''^', de deux belles inscriptions gravies sur
deux steles provenant de Theadelphie (Baln-H^rit, Fayoum). Avant d'expo-
ser les rechercbes auxquelles m'a engage la decouverte de ces monuments,
jc dois d^crire plus longuement cbacune des steles et rappeler bri^vement
les r^sultats de ma pr^C(5dente etude.
Les deux reproductions photographiques ci-annex^es (pi. l-II), dues
a M. Emile Brugsch pacba, sont d'une telle nettet^ qu'il me parait inutile
de donner un fac-simil(5 ou une copie c^pigrapbique de ces inscriptions : il
sulTira de les transcrire en minuscules accenluees. (Les originaux ne com-
portent ni accentuation ni ponctuation.)
[XII]. Stele A (pi. I).
Longiie stile reclangulaire , cinlree on liaut. Caicaire. Haul. 1 m. 90 cent., larg.
''' Cf.DiTTENBEROER, 0. G./.S., ir6/i. ia conticnt una erreur : il ne faut pas
''' C. li. Ac. Inscr. el B.-L., 1908, livchelwHixixev n)v mspirovTuv STsnpo-
p. 77a etseq. — Le texte que j'ai donnd iti^v Xuxpivp , mais helebxa(jiev, etc.
— 163 — [9]
o m. 54 cent. —^ o m. 5o cent. La stfele est g^n^raiement bien conservde, except^ k
la partie inferieure oil des Erosions superficielles ont fortement endommagd le texte
des six derniferes iignes (4o-45).
Au sommet, dans le cintre, undisqueaile', flanqud d'uroeus non retombantes, plane
au-dessus d'un naos, dont le toit est garni d'un rang d'urseus lov^es; dans le naos ap-
parait le buste d'un personnage coi({6 da pschent et porlant la fausse barbe'''. A droite
et a gauche, deux crocodiles ayant, sur la l^le, le disque et ruraeus, sonl accroupis
sur une sorte de maslaba. — Musde du Gaire, Journal d'entree, n" 40737.
aiavXov, xolto. srp6(7lay(ia m (lii ispayfia.
T&t STTKrldrrii QeaSeXipeiai ' Ttje SeSo-
(xivr)? tfjt Bsai jSoLa-iXt'ercTni svTsv^ecos
xaapd Twv Isp^uv tow iv Ttji xojyLtji Y[v£(psp63TOs
5 B-eov fieydXov, fterevrjveyfjL^vtjs S" e<P' rifias
aiiv tOi ispbs aihtjv isTpotrlsT/xyiidvut , xi dvT[/]-
ypa<pov virSxeijai. xonaxokoiiQst oSv tots lapoa-
Tsrayftivots. Ippaao. l-jS (panevuO y.
^a<rikia'(Ttit Rspevixtii Q-eai iTii<pa.v£7 yoLipsiv.
1 o ol hpsii rov Ilvs(p£piS(TOsj S-eou y.sy(Ckov xpo-
xoSetXov Tov 6vroe iv &eaSsX(p£iat T[i7s]
Qefxttrlov (xep^Sos tov Apvtvo'hov, iviyya.-
voyLSv dSiaXetvlcoi rols ts 3-v<Ttas xai
anovSas xa] xavvets Xv)(vuv xai TaXXx
i5 [ra] vofit^insva. Toti Ssols sTriTeXovmei
Ivnlsp li (TOV xai Toif 'Bspoy6vci)V 'srpoatpovfjte-
[v]ot Sk Ttjv TOV ispov davX/av iittxvpuOijviti,
['/Jfa, TOVTOV vsph? dv^titriv dyoyiivov, aroXXw
fiaXXor Ta vo(uX,6yLeva. to7s B-eo7s vndp <tov
20 xad6Ti 'ap6xstTat i-ntTsXiJTai, SeiyieBa,
xaO' rjv e)(eis 'csposTO B-e7ov evrri^siav, 'apocr-
TCL^ai Th (Tt)(ia.iv6iisvov Upbv xai tovs 'orpoa-
ivTas tSttovs XiSbs fikv itt' d-ntjXteoTtiv [marlelage]
[martelage ] v6tov S" dni j3op-
2 5 pav dnh tov ysnvtQvTO? iy v6tov hov&xtrlt-
st'ov (li^pi T^v apoiTovTCJv dm fSoppa Td(pci)v
''' Gf. la decoration de la stMe a° IV, Annales, 1908, p. a^o.
[10] _ 164 —
tOv ittoOeiovfiivuv iepSiv Xj^fioru slvat derv-
Xous, xa< fjLtjSiva xaOomivovv zpSirov iK Toi-
rCi)v dTtoSia^evOat jbv Sk (^avriO'Susvov
3o ^avoLTcot evoyov ehatf vitkp 3)v xa< ypot(pi}-
vM Atoa-xovpt'Stjt tSit (Tvyyevel xa) (rlpaTtiySSt
ToS vofiov 'tspovoti6i}vat cos Sid altfkris rrjs
-aphs tois SeSr{k(M)fj.ivois t6itois ivotxoSo-
fttiOtierofidvns ivyXv^rf(TSTai Cmip zi erov
35 x<u tSv ispoydvcov tj tov StjXoufi^vov lepov xcii
tQv ispotTdvrcov tSttcov itnkla iiti roli rj^i-
aiiivois xaOdirep iir) t&v dfioiuv ysivSTat *
TOUTOu Sk yevofiivou ia-lai rb Q-e7ov fii) •orapa-
TsOewprjfxivov ' ov SwdyiSvoi Sk toS lepov
lio' dTtO(r7ra[(T\6ai , SsScfixa.[ix\e[v t^vv issp\ T\ov\'tuv i-
jtnpQ\Ttr)v 2wxpa'T)7« i&i yid\\tcr1a r\ov hpo\j\ Sid aa.v-
ihs apot[<Tlandvcot, (TyeBri(ToyL6vct)i\ tov rSiv tj-
^tMft^vuv dTt[oreXi(T;xaTOs, h' «3jue]i' [et/jep/ffT*;-
ft^oj. ^«eu[Tu];^[e(. A<oo-xoup/<J>;«]' ytviaOo).
45 L[g] <Da(y(j5i i^
10, texte : nNE<l>EPQieEOY. nNE<t>EPni est-il pour nNE«EnT(os), ou faut-il
voir dans I final un sigle abrdvialif? — 36, texle : AZYAlAIEfll.
[XIII]. SikE B (pi. II).
Longue stfele reclangulaire, cinlr^e a la parlie sup^rieure. Haul, i m. 20 cenl.,
larg. o m. 54 cenl. — o m. 5o cent. La slMe est g^ndralement en bon dial. D&ora-
tion identique a celle de la stile A. — Mus^e du Caire, Journal d'entree, n° 40728.
iavkov, xard vrpSalayfrn ^ ixrj tspdyna..
rOt dTtKrlaTttt &saSsX(pet(xs' rfie SeSofx^vtis
Ttji B-eat j2a(TtXi<T<Ttit ivTSv^ecos 'Oapd tOv hpiuv
TOV iv Ttji xeofitit Tlvei^epiSiTos B-eov fisydXov, ftere-
5 vttveyiJLdvtie S' i^' ifiiidi viiv t<Si tspbe avrtjv tspovle-
tay^Livut, th dvTiypa(pov vTrSxenai. xaraxoXov-
Oei oSv To7s tspoa-TejayfidvQis. ippcocro .L /S (paixev{ot>6^ y.
^oujiXtaatii hepsvixiji [&]£«< iTti(pavd ^at'peiv.
ol lepeis TOV 'nvs(pspSi(TOs) S-eoD nsydXov xpoxoSeCkov
— 165 — [11]
10 [martelage] too 6vros iv &saSel<^siai Ttjs Qefilvlou
(lepi'Sos Tou Apnvohov , Tvy)(avO(tev dStaXsi-
irlas Tos TE Svert'as xa! tnrovSas xai Koxiuen
Xvyvwv Kcti TaXXa to. voynX/iiitva, To7e S's-
o«s iniTeXovvTSS uitip ti <70u xcti irSv •apoyS-
1 5 vct)V 'BTpoatpovfjiSvot Sk Trjv tov iepov davXi'av
iittKvpaOijvai, iW, toutow •orpos av^rtcrtv dyo-
fi^vov sroXXu [lOiXXov rd voixt^Sfisva
Tois ^eots vTrep crov xoBitt cfp6xsiTai i-
TTireXfiTai, Ss6^s9a, xad' fjv 'i'j(eis ispos
30 TO B-s7ov evcr^Seixv, •apovlat^ou rb cfn-
fiaiv6iJLevov Ispbv xat rove vrpoo'SvTa.s
rS-novs XiSbs (liv ht' diTriXi(uTiiv [martelage]
[martelage ]v6tov S' inl (Soppav dtth
TOV yenviiSvTOs iy v6tov ^uSacrliet'ov
a5 (i^XP' "^^ tspo<T6vrctn) diib jSoppd T(x(pii)v TtSv
ScicoOeiovftivow hp&v X,Cf>c>>v elvai d(TvXov\s\,
xoLi fitfS^va xaOomivovv TpSnov ix toutcjv [dTTo\-
&K£C,ecTOai Tbv Sk (pavrjvSfisvov S-avdrcot &'[o]-
^ov elvai ' VTrkp iSv xa) ypa^ijva.i ^loaxovpiSr^i Td3[«]
3o aruyyevei xa\ <t1paL-rtiySi tov vofiov apovotidiiv^ail^
d)S Sid alrfXtis trjs 'apbs rots SeStjXcoft^vots
tSttois ivoixoSof/LvSticTOfi^ni ivyXv^riaertoLi
vitip li (TOV xai tSAv 'apoydveov r| tov SrjXovfi^vov
(iepov^ xa) TSiv ispo(T6vT(t)v Tbi:wi> davXia iTt\ to7s rj^ico-
35 (tivQis xa.Bd.itsp iit) rSiv bftot'wv yeivSTat ' tov-
TOV Sh ysvofidvov Icrlat rb B-eTov [iri tsrapoLTsOe-
copyj(i^ov • ou Svvdfievoi Sk tov Iepov a-rroand-
(rOat, SeScixansv T»}i» isfep) tovtcjv intrpoTrrlv
^(oxpdTtii tSi fJuxXia-la tov iepov Sid •aoLVTOs
io ispot(T'}a.ftiv(i)t , (ryeOtirro^Livcot tov t&v >/?«<«>-
fidvan) ditOTeXiv^aTOi , 'iv' w^sv evepye-
Tiifiivot. SievTvyei.
AtoaxovpiStif yivitrOco.
44 L |S <^aco<p\ tC,.
[12] — 166 —
1, lexte : martelage aprfes nPAFMA. Le graveur avail commence a graver, jecrois,
NTQIEniZT, il a ensuite efface ce mot. — 7, texle : OAMET. — 9. lexte : HNE-
EPQieEOY. — 10, au ddbut de ia ligue, avant TOYONTOZ, quatrc 011 cinq
lellres ont ^te marleldes a dessein, parce que fautives. — 3 A, texle : AZYAIAIEni.
Le mot iepov, enlre las lignes 33 et 34 , a 6le oul)li(5 par le graveur.
La stele B est assur^ment moins soignee comme graviire que ia stele A. Cclle-ci
semble 5tre roriginal, dont B serail la copie — copie fidfele, reproduisant jusqu'aiix
fautes. Le martelage de A, 1. id-^l> = B,l. 92-93, est une correclion introduile dans
le texle alors que les deux sleles dtaienl deja gravees. Je no vois pas quels mots on
a fait disparaltre.
Ce document"' comprend : I'une petition (Ivtsu^s) des pretres du
temple de Th^adelphie adressee, en 58 ou 67 avant J.-C, a la reine B^r^-
nicelV'^', aux fins d'obtenirle droll d'asile (ao-uX/a) pour Ic temple du dieu
crocodile Pn^ph(5r6s [A, 1. 9-/1 4 ; B, 1. 8-/19 |;2° un decret royal (wpo-
alayfta.) accordant ce privilege et communique au stratege Dioscourid^s,
en date du 1 7 phaophi an 9 = aS octobre 67 [A ,1.M - /i 5 ; B , 1. /i 3 - /i /I]
;
3" la transmission de ce rescrit a I'^pislate de Theadelphie par les bureaux
du stratege, pour la suite n^cessaire, le 3 phamenoth an 9 = 8 mars 56
[A, 1. 9-8; B, 1. 9-7]; /t" la mention en une ligne, au baut de chaque
slMe, du privilege dont jouit le temple [A, 1. 1 ; B, 1. 1 |.
Un passage de cet important document invitait a des recherches topo-
grapbiques, qu'avec I'autorisation de M. Maspero je pus faire en d^cembre
1 908 : K Nous te prions— ^crivent les pretres a la Reine— d'ordonner que
ledit temple [de Pn^pb^ros] et les terrains limitropbes de I'Ouest a I'Est
et du Sud au Nord, a partir du Boubastieion qui y confine au Sud, jus-
qu'aux sepultures des animaux sacr^s divinises qui y touchent au Nord,
soient d^clar^s lieux d'asile. . . . Nous te prions, en consequence, d'^crire
a Dioscourides , ton cousin, le stratege du nome, lui enjoignant de faire
graver sur une stMe qu'on ^rigera aupr^s des lieux en question,pour ton
salut et celui de tes anc^tres, que ce temple et les terrains limitropbes
sonl lieux d'asile •''. v
'' Je n'ai rien d'essentiel a changer a '"' Beri^nice IV regna sans associd de
la traduction int^grale que j'ai donnde seplembre (?) 58 a avrii 55.
de ce texle en 1908, C. R. Ac. Inscr. <'' A, 1. 90-36; B,i. ig-Si.
B.-L., loc. cil., p. 773-775.
— 167 — [13]
Partant de I'endroit meme ou avaienl «5l^ Irouv^es les slMes, je me mis
en quete du temple de Pn^ph^ros, du Boubaslieion, des s(5pullures d'ani-
mau.v sacrc^s. L'insucces relatif de mes recherches s'explique : i° par ce fait
qua Batn-Herit, comme presque partout ailiours au Fayoum, la zone
des terres cultiv^es s'est singulierement elenduc depuis vingt ans : tous
ies terrains bas situes aulour de la viile ancienne ont ^t^ envaliis, \les
dernieres pentes du kom ont ete niveldes; 9° parce qu'a I'tJpoque romaine,
la villc ptolemaique et les lieux de culte ont subi un complet boulever-
sement.
Je pensais que, comme a Magdola'", par exemple, les deux siMes mar-
quaient I'entrc^e du temple de Pnepheros; mais je dus constater qu'elles
avaient ^t^ d^placees, transportees derriere le temple et employees a des
usages plus vulgaires dans d'humbles maisons. Lie temple lui-meme avail
ete desaffecte el change en villa par quelque riche fermier, qui avait peche-
ries sur le lac tout proche et vergers ou murissait le raisin. Voyons done,
ce qu'avail et^ le temple — et les uvvKvpovra. — sous les Ptolemees, et
ce qu'il etait devenu aux mains de son dernier proprietaire.
Du temple il ne reste que des murs, et encore est-il difficile de recon-
stituer la disposition primitive de certaines parties de I'int^rieur (pi. III).
L'ensemble forme un trapeze dont les longs cotes ont a 6 m. 3o cent. Le
cote nord-est, oppose a la facade, mesure 17 m. i5 cent, ei la facade
elle-m^me 18 m. yo cent. Parallelement au temple, a une distance de
9 m. 5o cent., court une rangee de six colonnes qu'encadrent deux piliers
Carres. Plus loin, a 8 metres de la colonnade, nous rencontrons un mur
parallele a la facade du temple et, a quelques centimetres pr^s, de meme
largeur que celle-ci : une porte en briques cuites, faisant face a celle du
temple, donne acces a un enclos d'une superficie d'environ 1.100 metres
carr^s (18 m. 5o cent, x 61 metres) : des murs (en briques crues) hauls
de 9 m. 5o cent, enlourent ce terrain, que je n'ai pas pu d^blayer,
n'ayant ni ie temps ni ies moyens d'enlever un pareil cube de sable. Au
dela de I'enclos, des maisons semblables a celles qui sonl au nord-est
du temple.
Ainsi, ^tant donne le temple de Pn^pb^ros dont I'emplacemenl est
'"' Cf. JoDcuET, dans C. R. Ac. Inscr., lyoa, p. 354.
[14] — 168 —certain , au centre de la ville '", nous avons au nord (plus exactement au nord-
est) un pate de maisons d'(5poque romaine, et, a quelque distance, ies
champs cuUiv^s. Je suppose que le cimetierc '^' des animaux sacr^s (croco-
diles) ^tait par dela Ies derni^res habitations de Theadelphie, en un endroil
ou poussentaujourd'hui Ies mais et Ies bl^s. Toute la partie comprise entrc
le mur nord-est du temple el la necropole jouissait done du privilege
de YdmiXi'a : la pouvaient s'«5iever Ies etablissements qu'on voyait d'ordi-
naire autour des sanctuaires fr(5quent(5s, boutiques, comptoirs de trapezites,
auberges et lupanars sacr^s. Au sud (sud-ouest), je verrais volontiers dans
le grand enclos un zsa.pdSetaos dependant du temple, et inviolable : le Bou-
&tcf1ts7ov se serait ^lev^ au dela, a la place marquee par Ies maisons d'^-
poque plus r(5cente, que Ies sebakliin ont d'ailleurs bouleversees ces temps
derniers. Enfin un large boulevard, formant une des arteres essentielles
de la ville, horde le temple a I'ouest, tandis que des maisons — demeures
sacerdotales peut-dtre — semblent en avoir form(5 la limite a I'est : mais
je n'ai que sommairement explor(5 ce dernier point, car j'avais dA, d^s le
d^hut, le recouvrir de mes d^blais.
ReVenons au temple. Lesmurs sontenbriquescrues,longuesdeom. 9/1 c-
m. 9 5 cent, (except^ en quelques rares endroits, a I'interieur, ou Ton
a employ^ des hriques cuites mesurant o m. 98 cent.). A I'ouest, la
muraille a une hauteur de 3 mkres, et a Test, dans la chambre M, une
hauteur de 3 m. 5o cent, qui pourrait bien ^tre la hauteur primitive. Les
fondations du temple que j'ai examinees du cote nord descendent jusqu'a
une profondeur de 9 m. 90 cent. La largeur des murs est en moycnne de
m. 90 cent. C'^tait done une construction solide que des poutres de hois,
ins^rfes par places dans les briques''', venaient encore renforcer. Bien
entendu, la colonnade ^tail en calcaire; en calcaire aussi les montants de
la porte d'entr^e (dont malheureusement le linteau, portant la d(5dicace,
n'a m retrouv^ nuUe part), les colonnes de la grande salle A, le seuil
de la salle B et les degres de I'escalier D.
''' Le petit temple de Grenfell et Hunt cours d'eau le coupe et la vi^getalion i'en-
est a I'ouest, a 3o yards de la ville (Fayum vahil.
ToiDfts, p. Sa). ''' Le m^me proct^dd au temple de Phi-
*'' Le cimetifere fouill^ par ces m**mes ladelphie. Cf. Zucker, Arch. Anzetger,
savants est au sud-ouest; aujourd'liui un 1909, a, p. i83.
— 169 — [15]
L'individu qui du lemple fit une maison de campagne y introduisit des
modifications profondes. Des portes furent condamnfes, d'autres ouvertes
puis referm^es'"; ie vestibule semble avoir eli boulevers^; un h^micycle
avec un petit bassincinienle et deux piliers en calcaire fut pratiqu4 dans
l'(5paisseur du mur nord de la salle A; mais plus que toute autre la salle Mfut transform^e, ou plutot cr^^e, grace a la destruction d'une cloison et a
I'^tablissement d'une cuve, — ceci dans un dessein particulier. Le propri^-
taire ^tait en effet un vigneron, et voici ce qu'il avait imaging : ayant done
abattu le mur qui separait la salle M de la salle voisine, il avait crcuse dans
le sol une cuve profonde de i m. 85 c. et ayant un rayon de i m. i5 c;
deux rampes et deux escaliers, comprenant chacun dix degr^s, etaient m^-
nag^s a droite et a gauche de la balustrade entourant la cuve et menaient a
une plate-forme formant unbassin quadrangulaire, profond de cm. 5o c.
,
et ayant une superficie d'environ ao metres carres. Ce bassin servait au
pressurage des raisins; une dizaine de grosses pierres y furent trouv^es,
qui Etaient destinies a ^eraser les grappes dont un bon nombre, dess^-
ch^es, etaient encore adh^rentes a ces meules. Les murs sont barbouilles
et tach^s de lie de vin. Le jus exprim6 coulait par une gargouille Xsovto-
x^aXos dans la cuve, ou il fermentait et t^tait conserve le temps n^cessaire,
avant d'en etre retir^ et mis dans les jarres. L'appareil est en briques crues,
recouvertes d'un ciment solide comme de la pierre; autour de la gargouille,
on s'est meme ingt5nie a simuler des pierres de taille; mais la gargouille
est en calcaire, et provient d'un edifice ancien, d'une fontaine qui faisait
partie peut-etre des d^pendances du temple : on sail en effet que les Grecs
donnaient d'ordinaire aux bouches de fontaines la forme d'une tete de
lion'-'. De I'autre cot^ du mur, dans la salle L, meme bassin -pressoir,
mais moins bien conserve, et d'ailleurs aucune trace de cuve (la salle L
''' Marquees par une interruption des ix tuv ihluv Tr) 6e&) xxi r^ ttdXet —hachures sur le plan. avec le commentaire de Dittenberger
,
''' Cf. Perdrizet, Rev. Bibl., igoo, Hist, und Philol. Aufsdlze E. Curtius ge-
p. 9, etnote6 ainsiconrue: <r C. /. L.,X, widmet (Berlin, i884), p. 998; et en
i554,eleucoreC./.CS., I,3o99(L^ba- g^n^ral le mdmoire de Cdrtius, Plaslik
dee en Bdotie) [ . . . iijS&jp xai ra [xpa]- der Hellenen an Quellen mid Brunnen
Ttjpihd xai X[s]ovTixpovva xal -rd -orepi {^Gesamm. Abh. Il)yi.
Trfv xpyjvrjv iario xaTa<TXsiia(7fx[a isjav ... ^
[16] _ 170 —
est en mauvais ^lal). La snlle a colonnes A doit avoir servi a quelque
usage analogue : j'y ai lrouv(5 des ciaies en palmier, couvertes encore de
raisins. Dans diverses pieces de la maison furent ramass^s des bouclions
d'amphorc portant les manjues suivanles ; A (un exemplaire) ; AM (un exem-
plaire); AME (unexemplairc); (un exemplaire); EAFI (un exemplaire);
MOP (quatre excmplaires).
Je ne serais pas (5lonn(5 d'ailleurs que le iscipdSeKTOs des prelres de Pn^ph«5-
ros, situe a (juelques metres au sud du temple, n'eut (5te plus tard exclusi-
vement occup(5 par les trcilles de noire vigneron. Que la vigne ait 6t^ cultiv^e
a Th^adelphie, c'est ce que prouvent au surplus les recommandalions
adress^es par un propri(5laire a son tvekil, dans une letlre '" trouv^e parmi
les ruines d'une maison de la ville, et que je transcrirai ici a titre de
curiosild :
iipaxXsiStjs kyyoptyidu
Xaipziv.
et) aottj'crets Toi hi'iva x.a-
deipas (sic) xa) (Txe\|/a'(/eros dyo-
5 poLTlriv auTfiJv. xStv (ihv
intotrlavw "kdStis, Stfku(j6v
fioi iav Sk (xyopa<Tlr}v f/^
evptji, isoiXiv ypal^ov (tot
TtSte Ss7 avTa Koitijvat
,
\HOTtrjvat\
*° Iva ai ajxTtekoi fifi ami-
'C/J}v^a.l . asfxi^ov ftoi Sv
xe^dXtov yX[ti]xu', inel atrSe-
ve'a-l£p6s £«'[/!/«] . ippiwrAei («if)
Herakleides a Ankhorlmah,
salul.
Tuferas bien d'hionckr Irs sanies
el de me chercher pour eux un acqu6-
reur. Si tu as quelque chose en vue,
expose-moi ton idee; si tu ne trouves
pas d'acheteur, 4cns-inoi quand il con-
vient de lesabattre, njin qu'ils tie cou-
vrent pas (Fombre les vigues. Envoic-
moi une petite grappe douce ( ?) , car je
me sens plus malade. Adieu.
Thdt. J a.
Suivent sept lignesi , en posl-scriptum , mais mal conservc^es ; il y est question des tra-
vaux de la ferine : ypiil/ov hi it[ot] x[a(J aderit xnjvyj, etc.
<' La lettre est sur papyrus jaunAlre mesuranl o ni. i8 cent x o m. o8 cent. —Tous les documents sur papyrus Irouvds pendant cette fouillc seroul publics ultdrieu-
rement.
— 171 [17]
XIV. Une dedicace de l'anne'e 179/171.
Dans line rue de The'adelphie silude a I'esl du temple, on plutol sur une place, j'ai
Irouve un aulel en calcaiie (il esl at demeurera in stlu), porlantune inscriplion longue
de o m. 56 cent., large de m. 23 cent., d'aillcurs incomplete a la partie infe'rieure
et mutil^e en haul.
GE pi N 4*1AOM H TO^^^N KAI
n TCIJAEMAIO Y TO YA A E A 4> YT
I MlO Y P •
•
.THI |<AI A H M H r P lA
y7r[ip ^acrikius ^T\o'k\e\y.a.iou
Tov TlToXeixat'ov xai KXeo^TraToals
UroXefiat'ou tov dSsXipov,
5 TtfiOKpaTris xa) AriyLttTpta.
X(xi[
]<os xa] 2e|u[
—
(urtcaf)
Ex-voto de Timokrales el de (sa femme?) Dem<5tria [1. 5], ainsi que
de deux ou plusieurs autres personnes [1. 6] a une divinite ador^e dans la
ville de Theadeiphie , Pneph^ros ou Boubaslis par exemple.
On peut, je crois, dater a une ann(5e pres cetle inscriplion, donl la fin
ne nous a malheureusement pas M conserv^e. Les personnages du prolo-
cole [1. i-ti] sont les Irois orphelins de Plol^mde Epiphane : Ptolem^e VI
Philomelor, Cleopatre II sa soeur (qu'il epousa en 172), el leur jeune frere
PloIem(5e , le fulur Evergele II. Noire lexle esl postcrieur a la mort de la
reine-mere (Cl^opAlre I), c'esl-a-dire a 178 ; anterieur d'autre partal'annde
170, quand le jeune Plol^m^e recul le litre de roi. Ici, Cl^opalre II n'esl pas
non plus qualifi^e de ^aaiXt'a-cjti. Esl-ce a dessein? Le cas me parail elre
unique. Gela indiqueraii que I'inscriplion est quelque peu anl^rieure au
mariage du frere et de la soeur el quelle date de 178/172. La jeune prin-
cesse peut avoir recu du vivanl de sa mere le m^me predicat que le prince
[18] — 172 —
h^ritier a qui elie diait destin^e dos sa naissance; leur union ne derail plus
^tre d'ailleurs, (juand fut gravde rinscriplioii , qu'une affaire de quelques
mois ou de quelques semaines,— double raison qui expliquerait pourquoi
le Roi et la future Reine ont ^t^ reunis dans la m^me appellation de S-eoi
<piko(ir{Topss , sans qu'on eAt toutefois donne a Gldopatre II le titre de ^avi-
y^iuar) qui ne lui appartenait pas encore en fait.
Admeltons cependanl que I'omission du mot ^aaCkicrai) soit involontaire,
qu'elle soit due a une ^tourderie du graveur : en ce cas , notre inscription
— comme une d^dicace bien connue provenant de Qoussieh (Ctt'DAT,
Bull. Inst. Jr. arch., igoa, p. 43; Dittenbergeh, 0. G.I.S., II, p. ^yS,
n" 734)— pourrait ^tre consid^r^e comme datant des tout premiers temps
du manage de Ptol^m^e VI et de Cl(5op£ltre II, par consequent de 179-171.
G. Lefebvre.
Assioul, Janvier 1910.
SUR
QUELQUES OBJETS COPIES
DU MUSEE DU CAIRE
PAR
M. JEAN MASPERO.
I
Un fUjpoBtlxtov DU vi" siKCLE. — Le num^ro 7902, d&rit comme Buch-
hehdherdeckel , est une plaque d'argent, dor^e par places, trouv^e en 1898
dans les ruines d'une des pelites eglises chr^liennes qui s'devaient sur
I'emplacement du temple de Louqsor. M. Strzygowski a cm y reconnaitre
ie couvercle d'un de ces coffrets plats servant a contenir des livres pr^cieux,
d'une de ces capsm evangeliorum par e.vemple, dont parle Gr^goire de Tours.
La face exterieure porte cette inscription :
XKBX A.BPAMIOYI
eniCKonOY
On lit sur le cot^ interne, en caract^res traces au pointill^ :
A.OYAHeY6Y^oriAnOTAMa}NJkN60HK /.
6KA.IAKONIACnpXinOCITOYnp6CBY ••
JLiArpHTOp .*. MYP •• 'tiA-FoBrpig- .••
Cette l^gende, qui a exerc^ deja I'ing^niosit^ d'un certain nombre de
chercheurs, n'a pas encore ili d^chiflfr^e entiferement. M. B. Keil reconnut
que les derni^res lettres ne pouvaient etre que des chiffres. M. Wessely '",
dans la demi-page qu'il consacre a r^futer la note de J. Strzygowski, a
r^tabli une partie du texte, mais n'a nullement resolu nl'^nigmeii que
ses prM^cesseurs avaient laisse subsister. Pourquoi, en effet, corriger les
lettres myp en >.prYp(ow)? L'original porte myp sans aucune hesitation
possible, et Ton y reconnait facilement I'abr^viation du mot (ivpov. II ne
'"' C. Wbssbly, Sludien zur Paleeographie und Papyruskunde , IV, p. 109.
I
[2] — 174 —
s'agit aucunement d'un poincon, in(li([uant le poids du metal pr^cieux
employ^ : un coffret en plaques d'argent uni, pesant a vide lA livres
a onces 1 6 grammes (sans compter Talilage), ne serait cerles pas un coffrel
ordinaire. II faut traduire : «i/i livres, a onces, i6 grammes d'mcensv.
Par yivpov en effet, on n'enlendait pas seulement une huile aromalique,
mais aussi toule espece de parfums. Ici, il s'agit probablemenl de I'encens
en grains, qu'on brAlait pendant les C(5r»5monies du culte. L'objet n'ysoa
n'est done pas une capsa a Evangile , c'est une boite a parfums , el le chiffre
ci-dessus comment^ en d(5signe la destination en meme temps que la capa-
city.
Mais la troisi^me ligne n'est pas la seule a pr<5senter des obscurites de
sens. M. Keil interpr^te la deuxi^me par ces mots : « mit Hilfe des Presby-
ters PraepositusT5. Une pareille traduction, bien difficile grammaticalement,
n'offre pas un sens tres satisfaisant. On ne voit gu^re, en effet, quelle
sorle d'aide pouvait apporter le pretre Propositus en cette occasion, ni a
qui. L'explication suivante, sans pr^tendre elle-m<?me a la certitude, me
semble plus vraisemblable. Le mot Siaxovia, dans la langue de I'^poque,
a une signification bien precise : c'est un ensemble de biens, mobiliers ou
immobiliers, appartenant a un monastere ou a une ^glise, et g»5r^s par un
fonctionnaire d^cor^ du titre g('in(5ral de Staxov>]Jv's. Le plus souvent, il est
vrai, on entend par la les terrains qui dependent de la maison et assurent
son entretien. On dit ainsi d'un moine qu'il habite «dans la diaconiew de
tel convent : kt&5 aira lo-ax/^, iv Trj StoLKovia toS 6povs A(ppO(5'(/T»7s)"'?5.
Mais le sens r^ei est plus large, et d^signe toutes les proprieties : les vases
et ustensiles sacrds font en effet partie de la St/xxovi'a, le iiaxovinv's charg^
de cette garde et de cette gestion porte plus sp^cialement le nom d'eco-
nome'*'. Telle 4tait la fonction qu'exercait Pra;positus : econome de cette
'"' Papyrus duMusdeiluCaire(in6lil), - iita kivoX)^anos
,
— Sia Lviu;^ icoiivvov,
n° 40879 {Journal d'enlree), foi. V, rec- evXaSscFliTov [fxova]|ovTos xal oixo[v6\-
lo, L 19. Comparer ce sens a celui du (wv rijs txvTijs, elc. (I. h-j). — Dans
latin diaconia, dans radministralion de la Vie du pape L^on III, par Anaslase le
I'Eglise roniaine. Ribliotliecaire {Patrol, lat. , I. CXXVlll,
'"' Ibid., n° 4o868 {Journal d'entree)
:
S 891), on voit ie pontife faire don a une
'I'lij Si[xa/&)] Tijs 4y(a[s ita\xovias tov certaine diaconia de ia vierge Marie, d'e-
veoxrlff[l]ov Sporjs — uvofxaaixivov Si tolTes el d'un ciboire d'argent.
— 175 — [3]
eglise de Louqsor, dont on a relrouve ie lr<5sor en partie. La l^gende de la
cassette d'argent doit done, en definitive, se comprendre ainsi :
Ext^rieur :
L'abb^ Abraham dtaiit evdque.
L'inscription du revers, en effet, interdil de traduire par « propriety n
de I'^veque.
Int^rieur :
La servante de Dieii, Edogla, fille de Potamdn, a cousacr^ (ce coffret).
Faisant partie du trdsor confix a la garde du pr^lre Prsepositus.
OEuvre de Gregorios(?) — (Conlenance) : ilt iivres, q onces at 16 grammes d'en-
cens (en grains).
Les (jLvpodtfuta ou boites a parfums, en metal ou en bois, contenanl
I'encens en reserve jusqu'au moment de son emploi, sont encore aujour-
d'hui en usage dans cjuelques ^glises coptes. D'ailleurs, elles n'etaient pas
reservees exclusivement a cet usage eccl^siastique : elles faisaient aussi
partie du mobilier des parliculiers, comme nous I'apprend un papyrus du
Mus^e du Gaire '".
II
N° 7208. — Cette pi^ce, comme la pr^c^dente, provient de I'^glise de
Louqsor; comme I'autre aussi, elle est intitulee dans le Catalogue Buchbe-
lialterdeckel. En realite, c'est un simple plateau. La legende est ^troitement
apparent^e a celle que j'ai discut^e plus haut :
AnXBHCAMMCDNCIllCKOnOY6nOIHC6N
VnepeecDNGi KxiciA,copoc
nAnAMIKpOY6K-\,IA.KONIAC
npAinociTOYupGCKYTepoY
Apa B^sammfin ^tant ev^que; Isidore, fils de Papa Mikros a exi^cutd (ce plateau) pour
Thednikas. Faisant parlie du tresor confid k la garde du pr^tre Prajposilus.
Theonikas, comme tout a I'heure Eulogia, est le donateur. Ici, I'^vidence
est encore plus grande, que IMveque n'est pas le propri^taire de robjet-,
mais que son nom est seulement indiqu(5 comme date.
''' Calal. des pap. byz. du Musee du Caire, a° 67006, verso, I. 90.
[4]- 176 -
Les mots R Isidore fils de nxnA. Mikrosn sont la seule dilTicullt^ de ce
texle. Peut-^lre faut-il decomposer le mot nxnx, et y voir ie litre copte
\nx, pr^ci^de de I'arlicle. Ou plutot c'est le terme haha ttle pr^tre^i,
qui entrait parfois dans la composition de certains noms de personnes "'.
Quanta M<xp(5s, ce ne peul ^tre la traduction du copte koygi = « juniors,
qui ne se comprendrait qu'apr^s un nom propre. C'est le nom propro lui-
m^me. Un papyrus du Mus^e du Gaire nous fournit un excellent parallMe :
celui d'un individu appel^ M^as, fds de D^mosth^ne ''^'.
III
La croix de cuivre n° 9176 (p- 3o4 du Catalogue) ne pr^senle aucune
allusion a saint Apollo. La l(5gende du verso est la suite de celle du recto
el on doit lire :
IC XC ABBA XPICTo{a.o(?))y>''C
eniCKConOY hcuaaa ta ht[h] {= zsoWci to, h)]).
Leagues ann^es a I'abb^ Clirislodoulos(?), ^v^que.
C'est un souhait de longue vie, analogue ii celui qu'on lit en latin sur
cerlaines monnaies du v' si^cle : multis annis. Ce detail me porle a croire
que la croix doit ^tre attribute au v" si^cle.
IV
Pour terminer, signalons un cachet d'hoslie donl I'inscription a besoin
d'etre corrig^e (n" 8807, p. 189). EUe ne mentionne aucun nom de saint,
mais seulement la formule bien connue de ces series d'objets, d^figur^e ici
par les fautes d'ortliographe :
Ayios Qsbs, oiytoi layyphs, dyios dOolvazos.
Jean Maspero.
'' Au couvenl de Saint- J^r^mie, prfes nxnx commeun nom propre : cf. Berl.
de Saqqara, 011 a relrouv^ la pieire torn- Griesch. Uric, 869, 1. 1 1 : Mr;t'as vibs
bale d'un moine appeid neNCON nxn*. nawi. Dans ce papyrus la lacune de la
n ».\oy {QuiBKLi, Excavaltons at Saf/qara ligno 3 doit probablenient se combler
[1907-1908], inscr. n° 71). ainsi : [At;pv) M'/"** "'"* n]a7ra, plulot
'*) Catai, n" 67056, col. II, 1. 5. Ce- que . . .] Awa [oX],
pendant il serait possible de consid^rer
NEITH PROTECTRICE DU SOMMEIL
PAR
M. GEORGES DARESSY.
Le Mus^e du Caire a fait r^cemment acquisition d'un fragment de chevet
en lerre emaillee'" offrant une scene int^ressante. Le morceau ne repr^-
sente qu'un des col^s de la base; il est long de o m. o85 mill., large de
m. 0^5 mill, et epais de o m. 029 mill. Sur la tranche une inscription
hieroglypliique enlre deux lignes horizontales est grav^e et remplie d'email
bleu lapis se delachant sur le fond vert clair : ^'^|^"^ 4l*jJ'Z^
5lkiL!!l'*14li^^+Y^wU3^H- ^'^*' "" ^^^^'^ special qui ne fait
.
pas partie du chapilre du chevet (clxvi) du Livre des morUs.
Sur la face superieure une
representation curieuse est gra-
v&. Neith est debout, tourn^e
a droite, coiff^e commo d'ordi-
naire de la couronne du Nord;
elle tend un arc et est prele a
d^cocher horizontalement une
fleche (fig. 1). Devant elle un
homme est assis a terre, le
haul du corps pench^ en avant,
ia t^te appuy^e sur le genou ; le
bras droit est pendant, la main
gauche est pos^e sur la tete; il
est ainsi dans une pose de dormeur. Trois fleches sont tomb^es sur lui :
une est enfonci5e dans la t^te, les deux autres dans les bras.
Le Mus^e possc^dait d^ja un fragment analogue trouv^ en 1900 a Abydos
,
Fi«
''' Journal iVentree, n° hili']^.
Annales du Service, 1909.
[2] — 178 —
au nord de Kom-el-SuUan <". li est en calcaire, long de o m. ao cent, et
large de o m. 078 mill.; sa nature n'avail pas ^te reconnue au moment
de I'arriv^e, car il est inscrit au Journal d'entrie comme « petite stele; la
d^esse Neilh debout lirant de Tare sur un animal ditlicile a reconnaftre"
(fig. 3). En r^alit^ c'esl la nioiti^ de la base d'un chevet avec support aux
extremites, ayant a peu pres la forme m; mais I'objet ^tanl bris^, on n'a
gard(5 que I'un des bouts de la
base, qui, retaillt^ droit a la frac-
ture, ressemble en efTet a une
stele arrondie au sommet, mais
tres aiiong<5e. G est que sous ce
chevet on avait grav6 une Neitb
debout, coiff^e de la couronne
rouge strit^e verticalement, pr^-
parant une fl^che sur son arc. De-
vant elle ce qui avait ^t^ pris pour
un animal devaitetre un iiomme,
comnie le prouvent les jambes,
mais baiss^ dans une pose d'au-
tant plus difficile a comprendre
qu'une fracture a enlev^ toule la
partie ant^rieure du corps. Comme
sur I'autre exemplaire, trois fl^cbes
sont tombees sur le corps du per-
sonnage enigmatique.
On comprend assez facilement le sens de ce dernier tableau; I'individu
qui semble fuir les traits de la d^esse doit ^Ire un revenant, une ombre
qui venait pour Iroubler le repos du proprietaire du cbevet; dans le premier
cas on s'explique plus difficilement la pose, car le genie malin etant endormi
ne pouvait troubler le repos du vivant; il faut supposer que c'est I'efret de
I'acte de la deesse qui est figure, que ses flecbes, semblables aux pavots
de iMorph(5e, occasionnent un sommeil irresistible el que le revenant a 6t^
'"' Journal d'enlrie, n' 34545.
— 179 — [3]
ainsi mis dans i'impossibHit^ de d^ranger le dormeur. Ces deux monuments
sonl d'^poque saite; il est a noter qu'on ne voit pas la d^esse Neith figurer
parmi les divinit^s gravies sur les chevets aux anciennes ^poques; sous le
moyen empire et la XVIII' dynastie ce sont surlout B^s et Thoueris qui
veillent sur les endormis, I'attribution a Neith de ce role serait done relati-
vement r^cente.
Faut-il ^tablir un rapprochement enlre cette sc^ne et les representations
de Neith suivie d'un nain difforme , comme par exemple sur la sthle n° a 8 7 3
1
du Caire"'? Des legendes ont pu prendre naissance simplement par simi-
litude de prononciation enlre les mots/-^^j^:^ Rdormirn et "--^j^ jt[
«nainw.
Malgre tout, c'est Bes (ou Harsi^si) qui est rest^ le grand pourchasseur
des mauvais genies, de jour et de nuit; il est le personnage principal des
steles dites d'Horus sur les crocodiles et si on le voit figurer si fr(5quemment
sur les objets de toilette c'est qu'ii remplit un role de gardien, chassant
les malefices, et que les atleintes a la beauts de la femme sont encore
I'tjeuvre d'esprils malins. Enfin il y a lieu de rappeler la statuette de bronze
n° 3878 du Calaloipie giniral du Musie du Caire, ou a la droite de Bes on
voit un singe marchant, et a sa gauche un homme accroupi et dormant,
la lete appuyee sur le genou. Ou il faut consid^rer que c'est un symbole
qu'on peut dormir paisiblement sous la protection de Bes , ou il faut croire
que c'est un revenant, un agitateur du sommeil, que le dieu a endormi et
r^duit a I'impuissance, tout comme le fait Neith sur le chevet,
• G. Daressy.
'> Le lexte de cette stfeie saite esUrfes M V jfl V."**^V.'v ^4^I !^^
mat sravd en hidratique, aussi je propose
sous toutes reserves cette transcription. ^[^ (') <^ Mil j^ _^_^ } X 1 i 1 .H!^
LA
SEMAINE DES EGYPTIENS
PAR M. GEORGES DARESSY.
II
Depuis la publication de I'arlicle sur la Semaine des Egyplieus ") j'ai
trouv^ au Musee du Caire deux pelits monuments qui me paraissenl devoir
venir a I'appui de ma these.
Le premier''^' estun cylindre creux d't5poque saito-perse en terre ^maillee
vert, liautde m. o/i6 mill. , ayanlun diamelre exterieur de o m. o/iGmill.
et int^rieur de o m. 082 mill. Au pourlour sonl {jravees en relief les ligures
suivantes :
1° Osiris-momie debout, WuefsuY la t^te, tenant la crosse et le fouet.
Q° Horus bieracoc^phale, coiff^ du pchmt, marchant et le sceptre1[
a la
main.
.'^° Serpent dress^ |.
li° Thot debout, tenant le sceptre.
.5° Dieu a tete de crocodile surmont^e de Turams, tenant a deux mains
un vase *
.
G° Isis marchant, coiff^e du disque et des comes, le ^ a la main.
7° Dieu crioc^phale portant deux vases «.
8° Nephthys coiffee ^ debout, tenant le sceptre *)[.
9" Dieu leontoc(5phale , avec un ura;us sur la tete , et portant deux vases *
.
10° Serpent dresse |
.
On reconnail ici les m^mes g^nies(n°' ^o a 69) que Ton voit a la fin de
la slhlc el de la statue, avec la seule difference que par suite d'erreur le
serpent qui devait ^tre apres Osiris (n" bi) a f^t^ report^ le tout dernier de
la s(5rie. II n'y a pas de legende explicative.
•'' Annates, i. X, p. ai-a.']. — '*' Journal d'entree , n° 39^97. Provenance : Haute-
Egfyple, et prohablement Karnak.
— 181 — [2]
Je ne sais a quelle sorte de monument a pu appartenir cet objet, mais
on voil ici les protecleurs des dix jours complementaires soigneusemenl
Isolds des quarante-neuf autres g^nies des semaines qui devaient se tiouver
sur la parlie principale de la piece.
Le deuxieme objet que je veux signaler '" est ^galemenl en terre ^maillee
vert, bris^; ce n'est que la partie inferieure, arroiidie, d'un menal, I, ayant
m. 087 mill, de largeur et m. 07 cent, de hauteur. D'un cote on voit
Amon-ra criocephale, coilTe du disque, accroupi entre deux uraus protec-
teurs ayant I'anneau d entre leurs ailes. L'autre face porte la fin d'une
lisle de g^nies conforme a celle des monuments d^ja etudies, dont le
commencement devait se trouver sur la partie manquante du menat. Les
figures, assez lloues, sont r^parties entre trois bandes horizontales ; les
g^nies qu'on reconnait sont :
Premiere rang^e : 33, 34, 35, 36|
jambes de 37, 38, 3c) et /io.
Deuxieme rangh : /i 1 , Aa , 43 , 44|45, 46, 47, 48.
Troisieme rangee : 1° Serpent sur un socle^ (n° 49).
2" UnIremplacant Osiris (n" 5o).
3° Serpent dress^ sur sa queue (n° 5i).
4° Horus hieracocephale coiffe du pclienl marchant (n° 59).
5° Serpent debout (n° 53).
6° Set ou Thot marchant (n" 54).
7° Dieu a t^le de crocodile portant deux vases (n" 55).
8° Deesse (Isis) debout, tenant le ] (n° 56).
9" Serpent dresse (n" 57) au lieu d'un dieu pr^sentant deux vases.
1 0° Deesse (Nephthys) debout, IcJa la main (n° 58).
11° Serpent dress^ (n° 5 9).
Ce qui est inleressant dans cette liste, c'est la classification des genies :
dans les deux premieres ranges ils sont buit, mais une barre de separation
se trouve entre le 36° et le 37', une autre entre le 44° et le 45°, ce qui
suffit pour montrer que les quarante-huit premiers dieux ^taient group^s
quatre par quatre. Au contraire le 49° est plac^ avec les dix divinit^s des
'' Journal d'entree, n° 41761.
[3] _ 182 —
jours compl4menlaires, il en r^sulte done que I'annde se composait de
douze mois de vingt-neuf jours (chacun en quatre semaines de sept jours
et un quart) et d'un mois supplementaire de dix- sept jours et un quart
(une semaine et unc decade). Je ne crois pas qu'on ail sifjnaie jusqu'a
present de calendrier presentant une telle disposition. On a ^videmment
cherch^ a tomber d'accord avec I'ann^e solaire evaluee a 365 j. \;
peut-^tre a-l-on essay^ de faire coincider en m^me temps avec Tannic
lunaire, mais les ig semaines font 355 j. \, soit un jour de trop pour
^galer I'annee lunaire de 354 jours 8 h. 43 m.; dans le ddtail il y a done
divergence, le mois de 99 jours etant trop court de 12 h. kk m. et ne
pouvant par suite suivre les lunaisons.
Ce syst^me est post^rieur a la division en decades (^', la preuve en est
que lorsqu'on a intercal^ un g^nie semainier apr^s chaquc Iroisieme d^can,
on a inlroduit des personnages dont le nom n'a aucun rapport avec les deux
designations d'ast(5rismes destinees a se suivre, et entre lesquelles ils ont
pris place, par exemple t "^^ ^"^""^ JL^ f^*^ P^ (' ^'^^ ig'dt^cans),
ou '^ •Jentre (^
—'ct
ffl <:L ( ^ 7° ''^ ^ ^° d(5cans).
11 n'y a pas trace dans les inscriptions que ce calendrier ait et(5 usitd
dans un autre but que pour les speculations astrologiques; il n'en est pas
moins vrai que, au moins des la XXII" dynastie, date a laquelle je fais
remonler la statuette n" 38994 , les Egypliens avaient eu I'idee d'une annee
de 365 j. \', peut-etre pour les usages civils avaient-ils d'autres proct5des
que nous ignorons encore, pour ramener I'annee vague de 365 jours en
concordance avec le cours r(5gulier des saisons, en dehors de la periode
sothiaque, ce qu'il serait important de savoir avant de tenter les caiculs sur
les faits astronomiques mentionn^s dans les textes.
G. Daressy.
'' Un passage de mon premier article chaque mois sent a t^te de lionne el assis,
pouvanl laisser croire que le sysleme sauf le 1" et le 87' qui sonl deboul, el
hebdomadaire dlait antdrieur au syslfeme peut-6trele 33'donlia leleeslindistiucle;
d^daire est a modifier en ce sens. Au ceux de la deuxifeme ddcade sonl a t4te de
point de vue de Taspect des gdnies, on lion, sauf ih el /i6; pour la Iroisieme
remarquera que tons les nouveaux inlro- decade les aspects varienl, mais les opliio-
duits sonl a forme de serj)ent; parmi les ct^phales sonl en majorile.
ancieng ceux de la premiere decade de
CARTOUCHE D'UN ROl fiTHIOPIEN
SUR UN OBJET TROUVE A MIT RAHINEH
PAR
M. GEORGES DARESSY.
Parmi les objets trouv^s cette ann^e dans le sebakh a Mit Rahineli figure
un morceau de pate bleue (imitation de iapis) ayant dA faire partie d'une
palette votive ou d'une table d'offrandes '''. Le grand c6t(5, qui ^tait un des
bords de I'objet, a o m. 09 cent, de longueur; la partie superieure, brisiic
presque a angle droit de la pr^c(5dente, a m. 06/1 mill.; un troisieme
cot^, a fracture irreguliere, complete la figure vaguement triangulaire du
debris, dont IMpaisseur est de m. oa/i mill. Unc bande de m. o38 mill,
de largeur, portant une inscription, suit le bord droit; a cote est une
depression de m. 028 mill, de largeur, a peine marquee vers ie haut,
mais arrivant progressivement a un creux de m. oo3 mill, vers le bas,
ce qui me fait penser que c'est I'entree de la rainure pour loger les calames
d'une palette de scribe. L'inscription est gravec tres sommairement, et le
cartouche specialement n'offre que des signes ind^cis : ^^^ ^ ^f __ '^m \
" 1^ ^^ . Apres avoir vainement cherch^ a quel pharaon
pouvait appartenir ce cartouche, j'ai reconnu que le nom t^tait celui de
( ^...^'tW! \ i:::::^I , , un roi ethiopien dont un autel, qui se trouvait dans
le temple de Gebel Barkal, a ete emport^ par Lepsius'^'. C'est, je crois, la
premiere fois qu'un monument d'un des successeurs de Tonuatamen est
recueilli en Egypte et Ton peut se demander comment il a pu venir jusqu'a
Memphis, car apr^s le retrait des Ethiopiens les relations semblent avoir
ete rompues entre I'Egyple et la Nubie, et Hen ne laisse supposer un retour
'"' Journal d'entree, 11° ^1393. — ''' Lepsios, Denfcmdler, V, pi. XV; Catalogue du
Musee de Berlin, n' i48i.
[2] — 184 —
des Ethiopiens vers le Delta. H est done pr(5sumable que i'objet a ^t^ rap-
port6 d'au dela de la premiere calaracte , et aiors il pent se faire que la
palette ait ^te prise par un des mercenaires envoyus par Psam^tik a la
poursuite des soldats egyptiens, les Asmakh emigrant au Soudan. Lc style
purement egyptien, les inscriptions correctes aussi bien de cet objet que
de I'autel d^montrent que cc Senka-amen-seken appartient a la premiere
periode du royaumc de Napala, et dans le cas ou I'hypothese ci-dessus
serait admise, ^tant confemporain de Psametik, il serait un des tout pre-
miers, siuon le premier successeur de Tonuatamen.
G. Daressy.
UN
MONUMENT NOUVEAU DU PHARAON KHATOUl
PAR
AHMED BEY KAMAL.
Dans les fouilles que j'ai entreprises a Meir depuis les
d'avril jusqu'aux derniers dc mai 1910, un coup de fortune
m'a fait meltre la main sur la partie inf^rieure d'une cannc
en ebene, d'un bon travail et d'une excellente conservation.
EHe porte en relief une legende ecrite en double, entaill^e
dans le bois et rehaussee d'un fii d'argent, au nom de i'un
des deux Pharaons de la IX" dynastie qui s'appel^renl *^^ ^
,
Khatoul, probablement le premier d'entre eux, celui qui
correspond a I'Akhthoes de Man(5tlion (—')• Les restes du
m^me protocole avaint ^te observes d&jh sur quelques frag-
ments d'une coupe en bronze, conservee actuellement au
Musee du Louvre et publi(5e par M. Maspero, d'abord dans
le Bulletin dcs Musks (t. II, p. 38), puis dans les Proceedings
de la Soci^t^ d'Arclieologie Biblique (t. XIII, 1891 , p. /i 99-
Zt3i)"'. Notre canne nous rend pour la premiere fois en son
entier le protocole de Kliatoui I" : on verra que, de meme
que pour les rois des dynasties memphitcs, puis de la Xl" et
de la XII" dynastie, le nom d'^pervier ''=c^ ^
•#•~
est iden-
tique a celui de vautour et d'ura;us.
II est regrettable que le tombeau qui nous a rendu celte
pi^ce unique, et qui se trouve au pied de la montagne, ait
^t^ saccag^ dans I'antiquit^, et ne nous fournisse aucun
renseignement qui nous permette de connaitre le personnage
qui voulut emporter avec lui dans la mort cette relique pre-
cieuse du roi qu'il avait servi. Toutefois, la presence de cette
canne, I'existence dans cette m^me necropole de quelques
tombeaux appartenant a des princes f(5odaux tels que j_^
derniers jours
i1w
^"^
'' Petrie, History, t. I, p. 11 4, fig. 66; Budge, History, t. II, p. i65.
[2] _ 186 —(peut-^tre le fondateur de la ville de jax«, Sanabo, en face de la n^cropole)
et J I ^ ^'^, enfin, la pr(5sence d'un portrait de rol avec un fragment de
l(5gende :
4m^
\ nous prouvent que les seigneurs de Cusa; jouerent, au
moins depuis la VI" dynastie jusqu'a I'^poque des Lagides, un role assez
important dans I'histoire du pays.
Le nom de notre roi a ^l^ egalement trouve sur un scarab^e conserve au
Mus(5e du Louvre'-', ainsi que sur le papyrus n° i de Saint-P(5tersbourg
qui mentionne ses guerres contre les Bt^douins de la frontiAre asialique '•'*'.
Quant a son histoire, je r(5fere le lecleur a I'article que M. Maspero
publia dans la Revue critique en 1898 (t. II, p. 4io et seq.).
A. Kahal.
''' La figure est peinte a ia ddtrempe
sur line toile sluqu^e. Le roi est en
marche; il porte la double couronne, il
offre de ia main gauche • et il \k\e la
droite en sigue d'adoralion. 11 est velu
d'uiie cuirasse a dcaiJles et d'une xhenli.
'"' Ree. de trav., t. XX, p. 78 et seq.;
Petbie, Uistorij, t. 1, ]). i44, lig. 65.
''' G0LENI8CUEFF, A.Z., I. XIV, 1876,
p. 110.
DEUX
EPITAPHES MUSULMANES
SUR UNE PIERRE D'AUTEL COPTE
PAR
M. ETIENNE COMBE.
M. Maspero a rapport^ cette plerre d'autel d'Esneh, pendant son voyage
d'inspection en Haute -Egypie, I'luvcr dernier, et m"a fort aimablement
auloris^ a publier ce document. II m'a donn(5 iui-meme ies renseignements
qui suivent sur Ies conditions de cette Irouvaille.
En novembre 1909, cette pierre d'autel fut deterr^e par des chercheurs
de s^bakh, a cote de deux petites colonnes, aux chapiteaux byzantins.
C'(5taient la, avec quelques murs informes en brique, Ies restes d'une
okelle wakf, situee devanl la facade, tourn^e a Test, du temple d'Esneh.
11 est peu probable que nous nous trouvions en presence d'un edifice reel;
ces matcrianx ont du 6lre remploy^s. La stfele elle-meme est par contre
originaire d'Esneh, car elle est bien conforme au style copte de I'endroit.
Gette belle stMe de marbre, qui mesure o m. 83 cent, de hauteur,
o m. 85 cent, de largeur a sa base, contient deux epitaphes musulmanes.
Elle est dans un parfait etat de conservation ct Ies inscriptions sont d'une
fort belle execution.
Les pierres d'autel copte de ce type sont bien connues; beaucoup sont
anepigraphes ou ne portent aucun ornement. EUes furent employees par les
Goptes commc steles fun^raires; telle celle du Mus^e ^gyptien du Gaire,
Gbum, Coptic Monuments, p. i/|/i, n° 8706 et pi. LV : inscription fun^raire
de I'an 766 de I'ere chr^tienne'".
Les Musulmans, a leur tour, employerent ces pierres, soit comme steles
'"' Sur ces monuments, voir encore Strzygowski, Koptische Kuiist, n° 8766, et les
articles de revue indiqu^s.
[2] _ 188 —
funeraires, soil comme supports d'inscriptions hisloriques; avec celle que
je publie, le nonibre des documents de cctte esp^ce s'tilevc a cimj
:
j" Stele intacte. Publiee par M. van Berciiem, Corpus fnscr. Arab., I,
Egyplc, 11° 78 el pi. XXV, n" 2 : epilaphe de I'an 667 Heg. (=^ laSq).
3° el 3° Inlaclcs. Publit'cs par M. van Berciiem (Inscriptions d'Oppen-
heim), Beitnieije zur Assyrwlogic , VII, 1 , n" 1 yo, p. 1 Ag etse(j. : deux steles,
avec inscriptions hisloriques du sultan seldjoukide Tutusch, plac^es dans la
mosquee Derwicbijja, a Damas. Date : /i8o H^g. (= 1080-iogo) environ.
/i° Bris& a gauche, en has. In(5dite. Mus^e arahc, salle 1, n" 77.
Epitaphe de 'Alam ed-Din Sandjar le Djomaqdar (porte-massue); date :
viii" si6cle de i'h^gire '''.
5° Le document que je publie, le plus beau, a coup sAr, de toule la
s^rie. II contient deux epitaphes, I'une de Aia H^g., I'autre de 564 H^g.
a) La premiere (Epitaphe est gravde dans le fond de la stele (lignes 1-7)
et sc continue (lignes 8-9) sur le plat du has; sur le plat, autour de la
partie ronde, se Irouve un textc corani([ue. La paleographie est fort inl^-
ressante; mais I'inscription est en surcharge d'une premiere inscription
cople : les petits oiseaux dont est parscm(5 le lexle arabe, surtout sur le
plal dans la partie ronde de la slMe, sulTisenl a le prouver.
*!!j (^-jJ\ »N. » t? Jx Joe (5) 1^\ — Qoraii, xxv, 11 — . . .^^»<uo (i-'i)
tJ?»>^^ {j> (7) (J* ij? jfl-^l {j> <X^ ^Ji rf>Ayl liliXxfi (6) (»a>;lj ^Jiyt>\iali\
Qordn, u, 266 jusqu'a -yi) — ... .aK^uo (autour).
H n'y a a remarquer que I'expression Q-Ua JyJiil stud, non vengd« —expression que je n'ai jamais rencontree jusqu'a mainlenant dans les texles
de celle nature, et qui ici explique la denomination de *Xa^. Les autres
''' Voir Herz bey, Catalogue, p. .3o. des stfeles fundraires arabes dudit Musde,
Elle sera bienldl public par moi dans Je comme suit* au Corpus Inscr. Arab. , de
Corpus, en preparation, de la collection M. van Berchem, partie I, tgypte.
189 — [3]
formules pleuses sont conformes a I'usage courant. La date, lundi 5 Redjeb
Zii 9 Heg. (=i5 octobre loai), fait de celle stele le plus ancien des
monuments de ce genre, remployes par Ics Musulmans.
b) La deuxieme ^pitaphe est gravee sur le rebord de la stele, tout
d'abord (lignes i-a) sur le pourlour rond de la pierre, ensuite (lignes 3-4)
sur le rebord du bas. La paleograpbie est celle de I'epoque falimite et ne
presente rien de particulior; il faut plutot remarcjuer qu'on devrait, a un
siecle el demi de distance, trouver de plus grandes differences pal^ogra-
phiques entre la premiere epitaphe et la deuxieme.
>NJiss! J! J^j CsZsi J>ft J*o 1^1 (a) — Qoidii, \u, 3o — . . .aK^wj (i)
(jj JuC (J^ -ij yj\ fijCyJ\ CiyM j^ijil ^UJI liU?-; Jl j-fr**J' J>>y.* (»=>-;lj
[4] — 190 —
(^.^iLiJ! ^Ji Jlc (<wIjUI ji\ aJj.>J! jaXj^ ^AiliJ! iji tXlLal <^5 >Xxft jt ^5«>UJI
(jverl (^«*^ Aj!^j «jl(^i
Le d^funt, morl le vendredi i6 Scba'bdn 56/i (= i5 mai ii68) est
done qddi, descendant de toute une famiilc de qAdis; leur titulature est
pompeuse; je retiens seulement le litre «confiance du gouvernement et sa
s(5curit^» AXiitj JlUl A»j. Ce sont deux surnoms en kiJJuJl; quant a ^i
io!iljt»Jl «rhomme aux bonheurs«, ce n'est qu'un titre a comparer a «Votre
Beatitude" ^il*«, le tcrme de polilesse bien connu'".
Je n'ai rien a ajouter, pour le moment, sur ces personnages; peut-^tre
Irouvera-t-on un jour quelques renseignements sur ces juges, soil dans
une cbronique de I'epoque, a la Biblioth^que kbediviale ou aillours, soil
dans une histoire des Qadis d'Egypte. Cetle stele sera d'ailleurs reprise,
avec d'autres, dans le Corpus, cit(5 plus haul, des steles fun^raires arabes.
Qu'ilme soitpermis, en terminant, de remercier sincerement M. Maspero
de Thonneur et du plaisir qu'ii m'a fait en me permettant de publier ces
quelques lignes.
Et. Combe.
''' Aimable commuaicalion de M. van Berchem.
LA PLANTE DE HORBEITPAR
M. lEDOUARD NAVILLE.
Vers 1886 ou 1887, quand je faisais les fouilles de Bubaste, j'allai a
plusieurs reprises a Horb^it, I'ancienne Pliarbaethus appel(5e en ^gyptien
23^, ou ies chercheurs de st^bakh avaient decouvert des restes d'Mifices
importanls '". Je remarquai la plusieurs blocs en cnlcaire qui ont ete trans-
port's a Boulac d'abord, puis au Mus<5e du Caire ou ils se trouvent
maintenant.
L'un de ces blocs est una dalle presque reclangulaire, qui a I'air d'etre
un fragment de sarcophage. Sur l'un des cotes (pi. I) se voient deux
registres de sculpture, tous deux incomplets, l'un par en haul, et I'autre
par en bas. Au registre superieur sont quatre personnages assis, tous quatre
indiquescommemorls^^l,J!![^
A^plp-, 'ZIY'^O ^^)^^^j^. lis sont enveloppes dans un drap l'un(5raire, on ne voit pas leurs bras,
et ils ont I'air de momies assises. Je croirais volonliers qu'ils repr'sentent
ou la famille ou les anc^tres du personnage pour qui le sarcopbage 'tail
fait, celui qui est mentionne au-dessus, et dont les tilres bizarres doivent
etre des litres locaux : "]^^ fcO-^ ""^^71 Au-dessous est un texte reli-
gieux qui parle des dieux de Horbeit jn,^ et -'^_y P | P'^-
Le commence-
ment du texte et la fin des lignes manquent.
De I'autre c6t' de la dalle qui devait etre la face int'rieure, est un texte
religieux complet, qui, a certains 'gards, rappelle les textes des pyramides.
11 est precM' d'une plante difficile a identifier (pi. II). A regarder la fleur il
semblerait que ce soit le lotus bleu. Mais ce n'est t5videmment pas un
lotus, dont la tige n'est pas droite et rigide, et ne supporterait pas les deux
plumes qui rappellent la coiffure de Nefertoum. La racine ressemble a un
oignon auquel tenaient de petites feuilles qui ne sont pas celles du lotus. Ce
doit ^Ire I'image d'une plante sp'cialement r'v'ree a Horb'il. G'est a cetle
plante que s'adressent les premieres lignes du texte : «11 est grand celui-ci,
<"' Voir IVaville, Goshen, p. 4.
[2] — 192 —
qui sorl de la lerrc humlde, celui que fail verdir Nou sorti de Nout, la
grande puissance que Keb a mise au monde, et qui arrete Set dans sa
fureurw. On remarquera la forme peu frequenle du pronom ^ ^ ^ ].]..i^
est conime dans les inscriptions geographiques la terre ari'os(5e el fertile
par opposition au desert. Cela correspondrait bien a I'apparence de la
plante dont la racine est en terre, et non pas dans I'eau. Quant a Nou sorti
de Nout, je ne puis m'emp^cher de croire que cela veut dire la pluie du ciel.
Je n'entreprendrai pas ici la traduction de ce morceau qui est plein
d'allusions a des fails niylbologiques ou a des usages que nous avons peine
a reconnailre , comme celui-ci^ ^-^^ ITiflP^^^iliiP'—
' ^ °" ^ coupe
les mains de leurs statues r, ce qui rappellerail les figures qu'on voit de
I'autre cole. Mais ce ([ui est curieuv c'est de Irouver dans ce texte le nom
d'une divinit(5 Ires aucienne, le dieu Hal, qui «st ecrit ici comme quelque-
fois sur les sarcopliagesJ^ J. On ne peut pas se tromper sur I'ordre des
signes qui composent son nom, puisqu'ils apparlieiment a des colonnes
dilTerenles (1. q a lo). La phrase est obscure : il s'agit de chaussures ou
de sandales qui sonl cacli(5es -^ ^^^— J \^^ ^yj ^« ^ 1 -^Kue les voit pas Bat' le fils de Nout, lors(|u'il so dirige vers ton peren. Ce
dieu se trouve d('!Ja sur la palette de Hieraconpolis.
On a voulu quelquefois altribuer la pierre de Horbeit a la XXVI' dynastie.
II me parait vraisemblable qu'il faut la placer a une date plus recul^e.
L'absence de la qualification d'Osiris devant les noms de d^funls, I'ortho-
graphe du mot ^"""^J, la nature du texte lui-meme, tout cela paratt
indiquer qu'elle est plus aucienne que les Psamm^liques. Quelle dale
devons-nous assigner a ce monument? Je n'oserais pas me prononcer a
eel egard. Nous avons encore si peu de texfes du Delta, de I'c^poque pbara-
onique, que les ^l^ments de classification nous manquent, surtout pour
un document comme celui-la, qui a dii loujours conserver un caracl^re
archaique.
E. Naviue.
Annales, J. X.PI. I
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" J t-
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iiiiirn"'iiii'i'''^-''^'^'"
Stile en la possession d'Idris Bey Ragheb.
Phototypie Berthaud, Pans
A finales, J. X. PI. 1
JSlic^V -X'-\S '< -V! s •S,'' '^i^ il rs^^"^-'>^\'3 ^^'
:" ^;' "" V'.vXrS-
.lir^^^'J^n^X-.vi. .- =. c • !_:
!,^\A,:^>*;^v;^ v^^^^^s^'^v^TX-"^'t"'r c'^c^i^^
'\ -3A^^ rjt n r"^r" .N't- N^s ( .^ .>9»ip--
I
7'emnlp Hp Thf^aHplnViip
Annahs, T. X.
— . , w «. . . : ."K,.- ,i^-: r:-.- ''-—r,=^::i-! -\ '
Annales du Service des Antiquites, T. X. PL III
^
D O
P= brique, ^= pierre.
JARDIN
Temple de Thiadelphie.
Anmles. T. X.PI. IV
-1:
^
* t>
Temple Thiadelphie
y
'n
VARlfiTfiS HISTORIQUES
PAB
M. HENRI GAUTHIER.
I
LES FILS ROYAUX DE NEKHABIT (EL-KAB),
La ville que les Egypliens nommaicnt \.^ ou q, et, d'apr^s le nom de
la deesse ].^ Jqui y elail adoree,
I \q, dont les Grecs ont fait Eilythias-
polis ou Eilythia, el qui est aujourd'liui connue sous le nom d'El-Kab, a
joue a toutes les epoques un role de premiiire importance, et, comme I'a
justement fait remarquer M. Maspero, son nom «est m^le aux faits les
plus importants de I'histoire d'Egypte"'«.
Aux premieres epoques hisloriques, elle marqua lafrontifere meridionale
du royaume des Pharaons, et fut comme ia sentinelle avancee de ces
(lerniers du cote des populations nubiennes non encore soumises. Puis
lorsque les rois de la VI° dynastie, et surtout plus lard ceux de la XIl" dy-
nastic, eurent pousse leur conquete et ieur assimilation jusqu'a la deuxi^me
cataracte, toule cetle nouvelie province, depuis El-Kab jusqu'au dela des
rapides de Semneb et de Koummeb, fut confiee pour etre administree et
tenue en respect au Premier d'El-Kab, le ^j J q ou^^- C'est ainsi que
sur sa stele funeraire, conserv^e au Musee de Florence (n" iBGy), le
d(5funt \k," i^^ j^ (^Harmeni) nous dit qu'il fut pendant de longues
annees ^^, et qu'il atteignit la vieillesse dans le pays de i^^ifl, Oua-
ouait'^', qui d^signe a n'en pas douter toute celte region comprise entre
''' Maspero, Histoire ancienne des peu- F/orenee, p. 288-290 [n° iSGy = 25/19];
pies de r Orient classique, 6' eiilioaahri- Pieul, Recucil de Iravaux , II, 1880,
gde, 1904, p. 26. p. 123-123; Breasted, Ancient Records
'*' VoirScHiAPARELLi,Ca/a/.rfMlfuse'e(ie of Egypt, II, S 47-48, et History of
Annalet du Service, 1909. l3
[2] — 19'i —
El-Kab et Ja deuxifeme calaracle, que nous appelons aujourd'liui la Basse-
Nubie. La ville de Nekhen ou Nekhabit ful done pendant toute la derniere
parlie du moyen 'empire la limite septentrionnle dun district spi'^cial,
adminislri' par un fonclioiinaire tpii do la villc memo on il ivsidail pendant
la plus grandc parlie de son temps pouvait rayonner dans loule la province
placee sous sa juridiclion.
Les princes d'El-Kab semblent avoir egiilement <5te merles de Ires prijs a
certains ev^nemenls, malbeureusement mal connus, do la periode confuse
qui sV'tendit de la Xlll" dynastic a la fin de la XVII"; les lonibcaux n°'g
et 10, appartenant a Ransenbou et a Sebeknaklil nous donncnl a cet (-{jard
quelques indications d'aulant plus precieuses quelles sonl plus rares'", et
gr4ce h leurs alliances avec les Sebekbolep et les Sebekemsaf, les princes
d'El-Kab elaient devenus dans le sud de I'Egyple presque les egaux des
petils rois tbebains qui avaient refuse de se soumeltre an joug des Pasleurs,
maitres du Delta. kSous la AVIl' dynastie, dit encore iM. Maspero, les
princes independanls du Sud avaient fait de cetle ville (El-Kab) un de leurs
boulevards, et quelquefois leur capilale. Le gouvernement en etait confie
a un prince de la famille royale, qui prenait le litre de Royal JiU de
Nehhahit^^Kn Le litre exact est, du reste, Premier Jils royal de Nekhabit.
Certains de ces 4" t!?' !I!^ I 1. J ' ^^ ^" parliculier le proprii^laire du
tombeau n° 9 d'El-Kab, Alimose surmmme Pannekliabit (^cclui d'El-Kab),
joutjrent le role le plus aclif et le plus glorieux dans les luttes enlreprises
par le souverain de Thebes conlre les Pasleurs, qui se lerminerent paf
I'cxpulsion definitive de ces derniers bors du terriloire egyptien. Le pbaraon
Ahmose, vainqueur grAce aux seigneurs d'El-Kab, se montra genereux k
leur egard : non seulement, en elTel, il se garda bicn de leur confisqucr
leurs doraaines comme il le fit pour tous les autres nobles apres sa victoire,
mais il accrut nolablement leurs possessions, et peu de temps apres I'ex-
pulsion des Hyksos, sous les premiers rois de la XVllI' dynastie, le cbef
de la maison etait devenu proprietaire de lout le terriloire intermediaire
i^j'^/^/, p. aSS-aS/i.PieWacompletement ''' Voir Maspero, Hisloire ancienne,
meconnii rkienlild de la ville q, qu'il a II (Les Empires), p. 83-85.
faussemeiil rapproclide de la ville * O *'* Maspkho, op. oil., G° edition abre-
ciu$e par Brugscii, Did. geoffr., p. 56o. gde, p. aC.
— 195 — [3]
cntre El-Kab et Esneh, ainsi que de ces deux importanles vilies. C'est ainsi
que le possesseur du tombeau n° 3, Paheri, porte a la fois les litres de
_^_^| J^ el de -^1—»| y I
^*"-
Los Jils I'oyau.v d'El-kah n'eurent, du reste, qu'une duree asscz ^plie-
mei'p, el ils disparurent au plus lard sous Thoulmosis IV, peut-etre m^me
d(5ja sous Ametihotep II. Le plus recent donl nous ayons conserve le sou-
venir est Amenholep, dit Hapou, que nous Irouvons menlionn^ avec sa
lllulature complete au lombeau n" 2 d'El-Kab, que son pere Kbamouast
partage avec Ahmose Pannekliabit. (ie lombeau porte le cartouche-prenom
d'Amenbotep II i ^%\ \, niais les t'iditeurs du texte des Denhmiiler de
Lepsius pretendent que ce cartoucbe a ('-te ajoule posterieurement a I'epoque
oil mourut Kbamouast, el que ce dernier yiVs royal d'El-Kab est anterieur
a Amenholep II''^'.
(I'est precisement celle question cbronologique que je voudrais examiner
de plus pr^s, car ii me semble que Ion s'est jusqu'ici complelement mepris
sur la signification exacle des donnees du lombeau n" a.
Le nombre total des 4^^ JlHJ ]J[, J connus est de sept; nous avons les
noms de cinq d'entre eux, tandis que pour les deux aulres au contraire le
nom est detruit. Ges deux personnages donl nous n'avons que la tilulature
sonl :
1° Le frire d'Ahmose Paniiptchabil, qui, dans le lombeau de ce dernier,
est designe de la facon suivanle : i CT^ 4= ,Za^ !!!-!!![ 1 1. J f i Jli T ^
a" Lefls du mcme Ahmose Pannekliabit, qui, ^galement dans le tombeau
desonpfere,eslappele:V- +VJ!i:JJfI.T^-nH»'-
Quant a Ahmose Pannekbabit lui-m^me, sa titulalure est, dans ce
'"' Voir pour ce tombeau, Lepsius, III, iGa, et L., D., Texte, IV, p. hj.
Denlmialer, Texte, IV, p. ti'j-tiS. Cf. Cf. Lepsius, A^6>ii^.?i«cA, n" 364 et 365;
aussi Breasted, A History of Egypt, E. Bnucscii et Bouriant, Liore des rots,
p. sag. 11°' 3/io el 34 1. M, Budge (Book of the
''' L., D., Texte, IV, p. 46. Kings, I, p. i32) les signale aussi tous
''' Tombeau n° a d'El-Kab : L., D., les deux.
i3.
[4] — 1% —
m^me tombeaii, n'-duile a la seule premiere parlie :4'^*'']-*J"^(tlP
Mais nous savons par sa longue inscriplion bio{jraphi(|ue ([nil a veru
jusqu'i un age IrJss avance, el que sos services, commencc's des le vhgne du
fondaleur de la XVIII' dynaslie, Ahmose, se sonl prolongc^s jus(|iie sous ie
regno commun de Tlioulmosis 111 d de la reine Ilalshopsilou, donl il dit
avoir tenu sur ses genoux la fdle, la princesse Nofriou-R(5 '^'.
Celte derniere indication est precise et permel d'arr^ler la vie d'Alimose
avant la mort d'Halsliopsilou. Aussi est-ce tout a fait sans raison que
M. Budge a place Ahmose parmi les conlemporaiiis d'Anienholep 11'^'. Tout
au plus le fils d'Alimose, menlionne dans son tomheau, et dont le nom est
delruil, a-t-il pu vivre jusqu'a la lin du Ires long regno de Tlioulmosis III;
encore est-ce fort pen probable, car lui aussi devait elre deja d'un age
tres avance iorsque son pere mourut, combl6 d'annees et de faveurs.
Si maintenant, quittant la famille d'Ahmose Pannekhabil, nous |)assons
h celle d'un aulrajils royal d'EI-Kah, le nomme KhamoudHt , qui a parlage
son tombeau avec le prec(5dent, et qui peul-etre elait son frere(?), nous
conslalons que celte famille nous est connue par qualre generations suc-
cessives Ae fils royaux d'Rl-Kab, representees respectivement par :
*i° Tholmk;
a" Amenkolep
;
3° Kltamouast et la dame Ousirhail;
ti° Amenltolep, dit Hapou.
Depuis Lepsius (^Konignlmcli , n"' 358 a SGa) ct E. Hrugscb et Bouriant
(^Livre des rois, n°' 33/i a 338), on a pris I'liabilude de classcr ces qualre
g(5n»5ralions successives en bloc a la suite d'Amenbolep II et avant Thoul-
mosis IV, el c'est encore cet arrangement qui a ^te adopts par M. Budge
'"' Ibid. Cf. Lepsius, ojj. cit., n° 363; traduction de Bheasted, Ancioit Records
E. Bbugscu et Bouriant, op. cil., n" 339; of Egypt, II, S 17-35 et 3^1.
Budge, op. cil., I, j). i3a. '' Voir Budge, Bool: of the Kings, I,
'*' Ibid. Ajouter k la bililiographic la p. iSa.
197 [5]
dans son recent Book of the Kings, I, p. i3i-i3'j. Sans prejuger encore
pour I'inslant de la question de savoir si ces Jils royaux d'El-Kab doivcnt
prendre place dans une lisle de princes rdellement issus du sang pharao-
nique, il convient, je crois, d'insistfr sur ce fait que ces qualre gen(5ralions
ont (5te successives et non simultanees comme semblerait le faire supposer
la classification actuelle.
Or, si Ton examine la titulature complete du plus jeune des qualre
personnages citi5s au lombeau de Kliamouast, voici ce qu'on y lit*'' :
ni^G^nIHirQui
y////i + - J
''""^^•].^J«^'^^|J (le proprietaire du tombeau)
<->-1 Ti , 1 *
I I« -i- a4
Amenliotep, dit Hapou, a done exerce des fonctions relatives au culte
funeraire d'y^menhotep 1" et d'Amenhotep 11 et des reines Ahmes-nofrilari
(1) Tombeau n* a dEI-Kab : L., D., Ill, 43 b, cl L., D., Textc, IV, p. /i6.
[6]— 198 —
el Alimes II. Si le cartouche-prt'nom qu'on a iu (^^%\ ^est bien certain,
el s'il ne convient pas de ie corriger en (^^^^ ,prenom de Tliout-
mosis II, il fuul admcUrc (jiic noire porsonnage a survecu eireclivemenl a
Amenholep II, donl il se dil le [ij, el a tpii il donne Tepityte ~; il serail,
dans ce cas, morl au plus tot sous Tlioutmosis IV. Et c'est, sans aucun
doute, celte consideration qui a induil les auteurs des precedents Livres des
rois a placer en bloc tons les premiers fih roijaux d'El-Kah a la suite
d'Amenbotep II, comme s'ils avaient etc reellement les ills de ce pbaraon.
Mais si nous interpr^tons comme elle doit I'tHre I'inscriplion ci-dessus
empruntee au tombeau n" n d"El-Kab, nous devons remonter de trois
generations au moins au dela d'Amenbotep II (a supposer (|iic le scribe
n'ait omis aucun anneau de la cbaine genealogicpie) pour placer a sa juste
epoque le bisai'eul d'Amenbotep fils d'Hapou, nomme Tboulmosis. J'estime
que ce§ trois g(5nerations, en leur attribuant a chacune une duree moyenne
de 95 a 3o ans, peuvenl nous conduire jusqu'a environ le regne de Tboul-
mosis I", et il serail alors tout naturel que le prince d'El-Kab Tboulmosis
ait porte le m^me nom que le pbaraon sous lequel il elait ne.
En lout cas, Rhamouasl est lui-m^me posterieur a Amenbotep 1", car on
Irouve dans sa titulalurc fort mutilee le litre de OJ^^' Sl ( ®^ LI 1 '"•
De tout cela je voudrais conclure que la creation desjilis roijnnx d'El-Kah
ne parait pas remonter, comme on I'a cru jusqu'ici, au fondaleur de la
XVIII' dynaslie,Abmose. Sans doule.nous voyons Ahmose-Pannekbabit, un
des collaboraleurs du roi Abmose, porter ce litre dans son tombeau, mais
nous ne savons pas par quel pbaraon la (lignit(5 lui en ful conferee, et rien
n'empecbe de supposer que ce ful asscz lard dans le cours de sa carriere.
Je ne serais, en somme, pas 61oigne de croire que la creation du 4^^* '
I ^ Ja (5te
,comme celle du 4^V2 "^ "^ i ^ !
"" '''*^'^'H^^
*'^ '^°"*''
'
administratcur des pays (Strangers du Sud^i, I'oeuvre de Tboulmosis I"'-".
Je sais que celte hypolhese va direclement a I'enconlre de I'opinion de
M. Breasted ''', suivanl laquelle le gouverneur des pays du Sud, prince
'•' L, D., HI, 13 4. Koubban, clc.) : Breasted, Ancienl Re-
'*' Voir riiiscriplion du couronnenienl cords, II, 8 51 el seq., et p. al, n. a.
de Thoulmdsis I" (stfcles de Ouadi-Halfa, ''' A History of Egypt, p. a55.
— 199 — [7]
royal de Roush , aurait remplaci le prince d'El-Kab , I'autorlte de cc dernier
^tanl devenue de plus en plus illusoire a mesure que les pharaons reculaient
plus loin vers le sud les frontieres de la Nubie. Mais, en somme, celle
opinion de M. Breasted n'est appuyee sur aucun document forniel, et ily
a tout autnnt de raison pour admeltre que le gouvernement de la Nubie,
qui s'etendait sous la XVIII" dynastie depuis Nekhen (El-Kab) jusqu'a
Napata, fut d'abord et jusque sous Thoulraosis IV au moins, divis^ entre
deux auloriles :
1° Celle du^^*'].^J pour la region septentrionale ou Basse-Nubie,
depuis El-Kab jusqu'a environ la seconde cataracle;
2° Celle du 4'^S'"'" l"'"'''^ I't^gion nieridionale ou Haute-Nubie,
entre la seconde el la quatrieme cataracle (le Soudan actuel).
La similitude des deux litres autorise cetle supposition. Et ce ne serait
que plus tard, peul-etre sous Amenbotep III, que les princes d'El-Kab
auraient renonce, de gre ou de force, a leur haute charge administrative
dans la Basse-Nubie ou pays de Ouaouat, el que toule la Nubie, depuis
Assouan jusqu'a Napata, aurail (5td ri^unie en une province unique entre les
mains du 4=^2"""' '1*^^ peul-^lre alors, mais alors seulemenl, aurail
ete reellemenl choisi parmi les princes de sang royal.
Je ne crois pas, en effet, que ni \esjils roijaux d'El-Kab, ni, au debul,
les/ils roijaux de Kottsli, aient t5te des membres de la famille du Pbaraon.
La meilleure preuve qu'on en puisse donner est que la fonclion de ^^* *
I ^ J (sinon celle de 4=^S ^'^) ^^^^^ hMdilaire dans une memefamille : nous le conslalons de facon certaine par le lexte qui a ele cite plus
haul, et si nous ignorons encore actuellement de quelle facon la branche
d'Ahmose-Pannekhabit se raltachait a celle de Thoulmosis-Amenhotep-
Khamouast- Amenbotep (dit Hapou), il ne s'ensuit pas du tout que ces
deux branches aient exerce simultandment I'autorile de premier fils voijal
d'El-Kah; il semble, en effet, fort peu vraisemblable qu'il y ail eu en m^metemps deux personnages revelus de cetle haute fonclion.
Quant aux attributions qui dtaient impli([U(5es dans ce litre, elles ne nous
sont pas aulrenient connues; mais il semble raisonnable de les imaginer a
peu pres idenliques a celles des vice-rois de Nubie qui nous sont assez bien
connues. Or ces dernieres avaienl avanl tout un caraclere militaire : il
s'agissait surlout de surveiller les turbulcnles tribus nubiennes et de les
[8] _ 200 —
tenir sans cesse en respect pour les emp^cher de se r(5voIter centre i'auto-
ritt5 lointaine dii pharaon. Mais il fallait aussi surveiller la rentrde de
I'impot, administrer la justice, voire s'occuper de la construction el de
Tentreticn des temples et veiller aux besoins du culte. II ne semble pas
cependant que ces attributions reiifjieuses aienl eu le pas sur les pouvoirs
civils et militaires, et je ne crois pas (jue Ton puisse, comme I'a fait
M. Budge"', traduire le litre ^'^JL!!!}!. J P'"*'"Itigh-prieslde Nekhabit.
II y avait, en elTet, un pr^tre special d'El-Kab, cpii portait le titre habituel
de "^j J :(Tj ^ (C, '^'> fit qui parait n'avoir eu rien de commun avec le
premier ^Is royal d'El-Kab.
Le Gaire, 18 avril 1910.
II
LE PROTOCOLE DE TH0UTM6S1S IV.
Les nombreux monuments qui nous ont conserve les noms du roi Thout-
mflsis IV portent presque unanimement la s^rie que voici, sous rt5serve des
diverses varianles orthographiques :
Consuller, pour les r^fdrences, les divers Uvres des rois de Lepsius,
E. Brugsch el Bouriant, et Budge.
Deux monuments cependant, a nia connaissance, el lous deux originaires
'•' Book 0/ the Kmgs, I, p. i.Si-iSa. — ''' Tombeau n' h d'El-Kab : L., D.,
Texte, IV, p. 48-5o.
201 [9]
de ia region memphite, nous fournissent pour les Irois noms d'Horus, de
nebli, et d'Horus d'or des appellations loutes difF(5renles.
C'est d'abord une table d'olTrandes en granit noir, recemment Irouv^e
a Kom Azizieh pres de Memphis et conserv^e au Musee du Caire (^Journal
d'enlrh, n" 896 16, et Calalogue gdneral, Tables d'ajfrandes, n° 98088).
Ahmed bey Kamal, qui I'a publiee en igoy, dit (p. 72 du volume de
texts) : ttLe protocole de Thoutmosis IV est trace en bordure, en double
expedition. Le signe •^ est commun aux deux legendes. n Mais il neglige de
faire remarquer que ces deux legendes sont bien differentes I'une de I'autre.
Tandis, en effet, que celle de gauche est identique au protocole habituel
du roi , celle de droite est ainsi r^dig^e :
^(15 Of l(">), 10^ \ij|ijijjijetc.
II est regrettable que le mauvais ^tat de conservation emp^che de lire le
nom d'Horus dor et la fin du nom de nehti.
Le second monument est une stele trouvee par M. Fl. Petrie dans les depots
de fondation du temple de Ptah a Memphis et publide I'an dernier par lui
(Petrie, Memphis, I, 1909, pi. VII [photographie] , VIII, n° U [dessin],
et p. 7 et 19). Gette stMe, qui represente le roi Thoutmosis IV immolant
des ennemis devant le dieu Ptah, porte de chaque cote une ligne verlicale
donnant les noms du roi; or, tandis que la ligne de droite porte le nom
-, suivi du cartouche-nom , la ligne dcI'Ha norus nabil""i,k ^^
gauche nous fournit un nom d'Horus qui n'est ni celui-Ia, ni celui de la table
d'olTrandes du Musee du Caire, mais un troisieme, ^ cStJ^-^—
1
suivi du cartouche-prenom.
Je ne crois pas que personne ait jusqu'a present attire I'altention sur ce
triple protocole de Thoutmosis IV. Sans vouloir atlacher une Irop grande
importance au fait, peul-^trc accidentel, que les noms nouvellement connus
[10] _ 202 —
se renconlrenl sur des monuments originaires de la m^me iocalile, il
conviendrait peul-^lre de voir dans les deux nouveaux protocoles des
lilulatures exclusivement memphites.
Quoi qu'il en soil, le nom ^^ ^ ll^o n'existe dans aucun autre prolocole
royal, autant que je sache.
Le nomf ,71*^^ "'<'st pas autrcment connu sous celte forme complete;
mais repithete \,* , seule fait partie du protocole de deux aulres pharaons
anlerieurs a Thoutm6sis. On la trouve en effet :
1° Comme nom d'Horus du roi Akaou-har de la V" dynastie, sur un sceau
en argile du British Museum, ii° 16277 (Ed. Meyer, Aegyptisclie Clirono-
loffie, p. lAg, el Gauthieb, Le Livre des rois d'Egyplc, I, p. 128, n. 1) :
a" Comme nom de nebli du roi Ameni-anlouf-Amenemhait de la XIII" dy-
nastie,' sur la table d'ofTrandes du Mus(5e du Caire (Mariktte, Karnak,
pi. 9-10, et Gacthier, lAvrc dot rois, 11, p. 8) : PIJl,^'"''
Quant au nom ^^, il n'entre, comme ^ ^ ^ '|^o»dans aucun autre
protocole royal. M. Budge (^Boolc of the Kings, I, p. 128) le signale seule-
ment comme nom d'unc princesse de la XVIII" dynastie (d'apres Birch,
Two Papyri, XIl, 1).
Le Cairo, 20 fevrier 1910.
Ill
LES NOMS DE TOUTANKHAMOIV.
Lepsius, dans son Konigslmcli , oil malhcureusement n'exislc aucune
reference, a donn^, sous le numero /joG, le nom d'Horus et le nom d'Horus
'" Cf. aussi BiDCE, Book oftlie Kings, et noii | • ^^ '^ (Gaithibr, op. cil., 1,
I, p. Lxxiv. Le nom d'Horus de la pierre p. 118).
de Palerme allribu($ aussi par M. Budge Cl Cf. aussi Ahmkd bey Kamal, Cntnl.
(«Wi., p. a5-9C)auroiNoufirirkarede]a gencr. du Musee du Caire, Tables d'of-
V' dynastie, est lire en r^alit^a "l*^ ij, frandes, n° aSo'jo.
— 203 — [11]
d'or du pharaon Toulankhamon , deuxieme gendre et deuxi^me successeur
d'Amenophis IV. Ces noms sont : ^^ffiP et ^P^"] "^ "].
E. Brugsch ct Bouriant, sous io numdro 38o de leiir Livre des rots, ont
copi(5 serviiement les donnecs de Lepsius, sans y rien ajouler, et en se con-
tentant, comme reference, de renvoyer a i'ouvrage de leur pred(5cesseur.
Je me suis livrc^ a de vaines recherches pour relrouver ie monument
auquel Lepsius a emprunte ces deux noms, et ne suis pas arrive a I'identifier.
Qnoi qu'il en soil, Ie deuxieme nom de Toulankhamon, Ie nom de ^ ^ou de nebti, esl restd inconnu jus([u'en 1891. A celle date, en effet, c'esl-
a-dire qualre ans apres la publication du Litre des rots de E. Brugsch et
Bouriant, iM. Fl. Pctrie decouvrait a Gourob et publiait une coud^e en hois,
sur laquelle (5laicnt inscrits en deux longues hgnes horizontales Ie proto-
cole complet de Toulankhamon et Ie nom de sa femme, ia reine Ankhas-
ni-amon'". Le protocole royal, sous sa forme complete, apparut des lors
comme elanl ainsi conslitue : '^^^.^"[[iP^^^l'v^lS'i'tJliP
II est probable que le cartouche-nom a ele transcrit de facon inexacle
par M. Pelrie, et il est a regretler que les derniers signes du nom de nebli
et tout le nom dTlorus d'or soient effacc^s. En tout cas le nom d'Horus
confirma la donnee de Lepsius, et le nom de nebti, ou tout au moins son
debut, nous ful r^vele pour la premiere fois par cc monument.
Les choses en etaient la lorsqu'en 1901 M. Legrain ddcouvrit a Karnak
un fragment de stele ([u'il signala aussilot'-', mais sans le publier et en
i'atlribuant a Amenholep III. Deux ans plus lard, il revcnait sur cette iden-
tificalion, altribuait le monument au roi Harmhabi, et en publiait le texte'^'.
Or la premiere lignc de lexte, immedialement au-dessous du tableau,
donnait le protocole royal que voici : [^ lacune assez longue ^]
'"' Voir I'etrie, Illahiin, Kaliun and les Annates du Service des Anliquites,
Gurob (Loiidoi), 1891), ])I. XXIV, 11° 19, II, 1901, p. 979.
et lexte, p. 90. ''' Ibid., IV, 1908, p. 9-10. Le mo-''* Voir i'articie qu'il pui)iia alors dans nument est resle a Karnak.
[12] ^— 20/1 —
dans lequcl le cartouche est le preiiom d'Harmhabi, tandis que les eli^ments
precedant les mols + !^ apparliennenl a une lilulaliire qui n'esl pas celle
d'Harmhabi. Celle divergence elait expliqude par les nombreux grallages
et marlelagcs que M. Legrain ne manquail pas de signaler sur le monument.
On en (5fait done encore a ignorcr a quel pbaraon pouvait bien appartenir
le nom de .^.^ donne par cette stele lorsque M. Legrain trouva pendant
Y6li de 1906 a karnak unc grande stMc en gres rouge compact dal^e du
r^gne de Toutankbamon '". Avant m^me de publier le contenu de celle
stMe, M. Legrain attirait I'attention sur le protocole qui en occupait la
premiere ligne^"-'. Ge protocole se pr<5sentait sous la forme suivante :
W niiMoi:.:i.i_^;j!5^/^fliP^i).:.^Xi(')ai
vTr^I iTi?i llH' P"*^ ^^^ ^^^^^ cartouches d'Harmhabi en surchage
par-dessus ccux de Toutankbamon.
M. Legrain, comparanl ces donnees avec celles 6\i Koiiiifsbiich de Lepsius,
n° 4o6 , faisait remarquer avec raison que le nom d'Horus et le nom d'Horus
d'or 4taienl bien ceux du roi Toutankbamon, et que la stele de Karnak
nous donnait pour la premiere fois le nom de nebli de ce roi. Ce nom
restait, d'ailleurs, assez incertain, et M. Legrain se contenlait a son sujet
de celle phrase pleine de prudcnte r(5serve : « Le nom de vaulour el d'uncus
(5tait assez long, semble-l-il; il parait dcbutcr par | el se terminer par~ ".
Ignorant probablement I'exislence de la coud^e de Gourob, publi^e cepen-
dant depuis qualorze ans, M. Legrain n'<5tait pas cmbarrasse par le peu de
ressemblance du nom de ncbti du roi sur cette coudee avec les quelques
signes qu'il croyait pouvoir lire sur la stele de Karnak.
Vint ensuite la publication integralc, avec photographie, traduction et
commentaire, de cette stMe'^';- M. Legrain y apportait quelques retouches
de detail au texte de la titulature lei qu'il I'avait donn6 en igoS. Puis il
<'' Voir Bulletin de I'lnsUlul igtjplien, p. Kja.
igoS.p. iai-ia3. La slelc est conscivee ''' llec. do Irav., XXIX, 1907, p. iG3
au Musde du Cairo, sous le 11° 34i83. el seq. , et surtout p. 169 pour laqueslioH
''' Ann. du Sero. des Anliq. , VI , 1 goS, du protocole royal.
— 205 — [13]
comparait cetle lilulalure avcc les d(5bris de prolocole releves en 1908 sur
la premiere slele de Karnak. Les signes qui dans ie nom de nebli (5taient
effaces sur la seconde slele apres le groupe ^^| lui semblaient pouvoir
eire reslilues a I'aide de la premiere slele, en |[|| ^ iP^i|^]~, «t
sans altachcr aucune importance a I'addition de la premiere stele, absente
sur la seconde, des mols P^ "] 1 1 "^!!!^ !' ^'- Legrain admeltait I'tdenlilv
de ces deux noms de nebti. Les rapprocbanl alors du nom de nebti d'Amen-
holep III ([ui pr&enle avec eux certaines analogies de formation, soit P™J^ lP<==.f^' ^^ s'aulorisailde ces analogies et de la longueur de la cassure
sur la seconde stele pour relablir ainsi, sur les deux monuments de Karnak,
le nom de vautour et d"ura!us de Toutankhamon : ^,^| g \ !P<^| ^"'•
Puis il retablissait sur ces donn(5cs bien freles lo prolocole complet du roi,
tou jours sans romarquer que ses restitutions elaienl en complet disaccord;
pour le second nom, avec le texte de la coud^e de Gourob.
Tout ce raisonnemenl (5lait, en realile, plus ingc^nienx ([ue solide. II est
bien dillicile, en effet, d'admeltre que Toulankbamon dont nous connais-
sons un seul nom d'Horus et un seul nom d'Horus d'or, ait eu deux noms de
vautour et d'urajus aussi differents entre eux que le feraient celui des steles
de Karnak et celui de la coudde de Gourob. Les traces de ce nom sur la
seconde stele de Karnak sont si vagues et si minimes qu'il est bien impru-
dent de vouloir les completer a tout prix , et si elles doivent etre complet^es,
ne pourraient-elles pas I'etre dans le sens que fournissent les donn^es de
la coudee? Resterait en ce cas, je le sais bien, le nom de .^,^ de la
premiere stele de Karnak, I S > I P^PH f^ P ::*i 1 1 1^ > I
• ^''"is
ne serail-il pas possible d'y voir le nom de nebli de quelque autre des
pliaraons pen importanls qui ont passe rapidement sur le trone d'Egypte
entre Amenbotep IV-Iakbounaton et Harmhabi, par exemple de Saakare-
djousir-kheprou, gendre et premier successeur de lakhounaton, et dont
pr(5cisL^ment nous ne connaissons jusqu'a present aucun des trois noms
precedant les cartouches?
Mais celte supposition meme nous conduit a I'examen d'un quatri^me
''' II proposait m^me una interversion , iuulile el incorrecte, du molP |-
en p^__.i^-i| (op. cit., p. 169).
[14] — 206 —
monumenl, dont nous n'avons encore rien dil, et qui a pourtanl une
grande importance en ce qui concerne les protocoies royaux de la fin de la
XVIII" dynaslie. C'est le fragment d'obcJlisque en granil rose acliele en 1902
par M. Spiegelberg, conserve dans la collection de I'Universili! de Stras-
bourg (n° i336), et public en 190/1'".
Ce fragment d'ob^lisque pr^sente quatre faces, dont chacune porlait une
ligne hieroglyphique verlicale. Les faces a el c sont identiques de conlenu,
el nous donnent deux nouveaux exemplos du nom dc ^^ du pharaon
Ai, connu par neaucoup daulres monuments : » * * Tl j fmwm-
Quant aux faces h el d, ellos sonl diflferenles et conlienncnt les noms de
vaulour el d'ura!us de deux aulres rois, que M. Spiegelbcig pense devoir
<5tre des contemporains d'Ai, soil predecesseurs soil successeurs de ce
pharaon; comme le nom de nehii d'Harmhabi nous est bien connu par
ailleurs, il ne resterait, suivanl M. Spiegelberg, qu'ime possibilite, celle
de voir en ces deux noms ceux de predecesseurs d'Ai; or parmi ces pre-
decesseurs m^me, le choix n'esl pas grand; nous n'avons que Sda-ka-rS-
Djousir-kheprou^-^ el TouUhikhamon. En consequence, le nom j & ~pp. '(^' de la face d appartiendrail au protocole de Sila-ka-re, el le nom
^ ^ ^ «=> *.T de la face b releverait de la titulalure de Toutankbamon.
Je n'ai aucune objection de princIpe a formuler contre la premiere de
ces identifications, le protocole du premier gcndre et successeur d'Amen-
holcp IV-Iakhounalon elanl compl^ement inconnu jusqu'a pr(5sent. Mais
contre la seconde, je fais observer quelle est, comme les identifications
proposdes par M. Legrain pour une des deux slMes de Karnak, en contra-
diction formelle avec les donnees de la coudde de Gourob, sur laquelle le
nom de nebli de Toutankbamon, bien qu'efface en partie et incomplel, se
pr(5senle d'une tout autre facon que le nom de la face b du fragment d'obe-
lisque de Strasbourg '''.
'*' Dans \a Hecueil de travaux, XX\ I, historiens, et qui parail bien ne pas
1904, p. 1 43-1 44. pouvoir se soutenir.
<'• M. Spiegelberg persiste, pour le <'' Voir plus haul, p. ao3. M. Spiegel-
nom de ce roi, dans la lecture Smnh-ka- bergsembIe,Juresle, comme M. Legrain,
He, proposde par M. Pelrie, acceptde par ignorer aiisolumenl Texislence de la cou-
M. Erman, rejet^ par tous les autres die de Gourob.
— 207 — [15]
En realil^, a moins d'admetlre que ia coudee de Gourob ait, comme
c'esl le cas pour une bonne parlie des monuments de cette ^poque, subi
des gratlages et dcs marleiages, elle est, jusqu'a nouvel ordre, le seal monu-
meiU nous donnant defacoii cerlaine la titulalure comph'lc du roi Touldiikliamon.
Quant au premier fragment de stele de Karnak et au fragment d'ob^-
lisque de Strasbourg, ils semblent porter des noms de^^ appartenant
a Sda-ka-re-Djousir-kheprou et a un autre pbaraon de cette ^poque confuse
qui s'elend entre la mort de lakhounalon et I'avenement d'Harmhabi. Ce
nouveau pbaraon nc nous est, a la verite, encore connu par aucun monu-
ment, et nous ignorons jusqu'a son nom. Mais n'a-t-on pas fait remarquer
depuis bientot vingt ans'", el M. Spiegelberg n'a-t-il pas admis lui-meme'"^*
que noire lisle des rois pour cette ^poque dlait notoiremenl incomplete?
Un heureux hasard nous fera peul-elre un jour Irouver le ou les noms qui
manqiient a celle lisle, el on est en droit d'esperer que les noms de^^du fragment de stele de Karnak et du fragment d'obolisque de Strasbourg
recevronl alors leur attribution cerlaine et d(5finitive.
En terminant, je ferai observer que le tome I" du Book of the Kings
de i\I. Budge, paru en igo8, ignore encore la coudee de Gourob et le
fragment d'obeliscjue de Strasbourg'-''.
Enfin je serais reconnaissant au savant qui pourrait m'apprendre de
quel monument sont tires les noms d'Horus et d'Horus d'or de Tout^nkh-
amon, que Lepsius elait deja a m^me de publier dfes i858, et pour lesquels
il n'a pas cru devoir citer la moindre reference.
Le Caire, 9 mars 1910.
IV
LA PRINCESSE BAKIT-AMON.
M. Daressy a bien voulu me signaler r^cemment I'existence de cette
princesse, que personne jusqu'ici, du moins a ma connaissance, n'a encore
mentionn^e. Son nom est ^crit sur un casse-lete en bois d'acacia public par
'' Voir le Recueil de travaux, XIV, '*' Rec.de Irav., XXVI, p. i43, n. 3.
1892, p. 70. ''' Op. eiu, I, p. i5i.
[16] — 208 —
Prisse d'Avennes, dans ses Monuments Sgyptiens, pi. XLVI, n° 6, el p. 8.
Ce monument porle, en elTet, la l^gende 4=^(1"]^^ ^], el ce
nom n'esi connu par aucun autre document.
En presence d'une telle p(5nurie de renseignemenls, il est hien didlcile
de classer dans la st5rie royale cette princesse Bidcit-Amon nla servante
d'Amonii. Je pense toutcfois quelle a vecu sous la XVIII" dynastie, et je
ne serais pas autrement surpris qu'elle soil a identifier avec la princesse
Bahil-Alnn, ^'^|'V J (Tell-el-Amarna : L., D., Ill, looa), ou ^ '^^"^ J (Tell-el-Amarna : L., />., IH, loo c et loi). (lette derniere a
etc consid(5r^e par certains historiens comme une fille d'Amenliotep IV-
lakhounaton, mais est plus vraisemblablemenl sa soeur, la sixieme el
derniere fille d'Amenholep III et de la reine Tii, n(5e peut-^tre apres la
morl de son pSre. On sail combien onl ^te friJquentes a I'epoque de la
revolution alonienne d'Amenhotep IV les transformations, dans les noms
propres, d'Amon en Aton, et reciproqiiemenl, apres la reslauralioii amo-
nienne du roi Toulankhamon, le relour d'Alon a Anion. 11 scrail tout a fail
raisonnable d'admettre que la princesse Bakil-Amon et la princesse Bakil-
Aton n'ont ^te qu'une seule et memo personne. II conviendrait peul-elre,
dans ce cas, de ne pas faire remonter le casse-l^te de Prisse aussi haul
que le regne d'Amenhotep IV, car avant la revolution religieuse suscil^e
par son frere, la princesse ne vecut que fort peu d'annees sous son nom
de Bakit-Amon, tandis que sous le regne de son neveu Toulankhamon,
elle avail deja atteint un certain £ige et pouvait avoir des monuments
inscrits a son nom.
Je me h4le, du reste, de reconnaitre que cette idenliti^ des deux princesses
est tout hypolhelique, et que, si rien ne pent, je crois I'infirmer, rien non
plus ne peut la confirmer jusqu'a nouvel ordre.
H. Gautiiier.
Le Caire, q5 avril 1910.
NOTES
SUR L'ISTHME DE SUEZ
PAR
M. JEAN CLEDAT.
AUTOUR DU LAC DE BAUDOUIN.
Les L(5douins que j'emploie depuis plusieurs ann^es a mes Iravaux de
recherches archdologiques dans I'isthme, ra'aflirmerent a diverses reprises
I'existence de nombreux sites anliques dans la region du Lac de Baudouin,
ou Sabaklial el-Bardaouil , et plus particulierement dans la partie sud de ce
lac. En meme temps que le signalement ils me donnaient en outre, les
noms sous iesquels ils designent actuellement ces ruines. Mes informa-
tions prises a diverses sources, concordant entre elles, je me d^cidai a
faire I'exploration de toule cette partie nord de I'islhme.
Jusqu'a ce jour mes reconnaissances n'avaient pas depass(5 le pays d'El-
Guels, que les cartes designent g^n(5ralement comme ^tant I'emplacement
du mont Casios'". En mai-juin 1909 j'(5tudiai plus specialement la region
comprise entre El-Faraniah (Peluse), Mahemdiah (Casios) et Katiah. De
cette exploration je reconnaissais quelques nouveaux sites antiques a ajouter
a ceux deja mentionn^s par les cartes ou les divers voyageurs qui ont
parcouru cette region. II me restait done toute la region est du lac a
'"' J'ai essayd de monlrer que le Ca- est ^galemenl erronfe en donnant aux
sios ne pouvait ulre plac($ en ce lieu, mais monlagiics du sud du lac le nom d'EI-
plus a I'ouest a Mahemdiah {Comptes ren- Gaels. En outre, le nom ne s'ecrlt pas
dusderAcademiedesInscr., i^o5,p.(')o<i, ^jj^ mais jJUUl; cette leron m'a dt(5
et 1909, p. 764). Quelques cartes plaeent donnee paries bddouias. On verra plus
fautivemenl El-Guels a Mahemdiah. La loin que ce changemenl de lettre est
carte de I'Exp^dition francaise en Egjpte d'un intdrdt capital.
Annales du Service, 1909. i4
[2] — 210 —
explorer, jusqu'a El-Arish : c'esl ce que je fis pendant le mois de f^vrier
de celte ann^o. Celle nouvelle exploration qui fut parliculi^rement heu-
reuse en decouverles arch^olofjiques, le fiit aussi pour I'etude liislorique el
geographique de cetle region.
La parlie de rislhme qui enloure le lac de Baudouin est encore tres mal
connue. Les routes suivies gen(5ralement par les voyageurs modernes qui
vent d'Egypte en Syrie sonl : i" celle da nord, laquelle parlanl de P^luse,
longe la cote de la Mediterranee en passant par El-Gucls et Zaraniq, stalion
siluee h I'extremitd sud-est du lac, que Ton francliil a ce point pour rejoin-
dre, non loin de la, 9° la route de Kanlarali (sur le canal de Suez), a El-
Arish en passant par Kaliah qui est la localite la plus imporlante sur celte
route el oii les caravanes Irouvenf de quoi se ravilailler on vivres, et
ont de I'eau en abondance.
Peu de voyageurs se sonl ecarl(5s de ces deux routes qui sonl les princi-
pales el les plus directes. Leur trace a Ira vers les tiges a peu varied inais
il a chang«5 sulTisamment pour avoir fait croire que toules ces regions ne
renfermaienl ni villes, ni cultures'". En elTel, dans celle ligne, comprise
entre El-Kanlarah el El-Arish, que Ton franchil normalement en Irois ou
quatre jours (la poste en deux jours), le voyageur ne Irouve sur son che-
min qu'un seul campement imporlanl, Katiah, avoc sa grande palmeraie
qui appartienl en grande parlie a la Iribu des Bayadiins, el plusieurs puils
dispers<5s le long de la route donl les principaux sonl Bir en-Noss, Bir
el-Abd et Bir el-l\lazar. Ces deux derniers avec celui dc Kaliah sonl entrete-
nus aux frais du Gouvernement ^gyptien, ([ui a elabli, a posle fixe, un
gardien qui surveiile la prise de I'eau. C'cst en dehors de la route, dans
les repiis de terrain, loujours pn^s d'une palmeraie el d'un puits qu'il faul
aller chercher les villages ou les bedouins onl elabli lours demeures et se
Irouvenl a I'ahri de loule curiosile indiscrete. Presque cache, sous des
hultes conslruiles quelquefois on lerre mais le plus souvenl faites de
branches de palmier ou de liges de mais, le bedouin vil la avec sa famille
et ses Iroupeaux; rarement il est isole. Cerlaines families group&s ensemble
'"' Je ne puis enlrer ici dans (les details approfondie qu'on ne I'a fait jusqii'a
pins precis sur ce point, qui m^rilerait pri^senl : j'esjuVe pouvoir I'enlreprendre
poinlant une elude parlicniifere et plus queique jour.
— 211 — [3]
dans un meme lieu formenl parfois des villages assez considerables. Leurs
ressources proviennent de la vente des chevres, des moutons et aussi des
chameaux; mais le produil de la datle et de la pasl^ue leur donne encore
de tres beaux benefices. La dourah qui est egalement cultivee ne parait pas
donner d'excelients r^sullats; celle c^r^ale ne serl du reste qu'a ses propres
besoins et a la nourriture des animaux. En general le bedouin, bien que
mefiant, est hospilalier et charitable; parlout oil j'ai pass^, j'ai toujours
trouve le meilleur accueil et c'esl grace a leurs precieuses informations et
parfois a leur aide que je dois le succ^s de mon exploration dans cetle
region de I'islhme de Suez.
C'esl sous ces auspices favorables que le matin du 17 f^vrier 1910,
accompagne de M. Gayet, employe a la Gompagnie du Ganal, mis tres
obligeamment a ma disposition par M. Perrier, ing^nieur en chef, pour
executer les releves a faire en cours de route, je quiltai Mahemdiah en
longeant le bord de la mer. Ma petite caravane ^lait formee de b(5douins de
Katiah et d'El-Arish; ceux-ci connalssaient, pour la plupart, parfaitement
ie pays que je devais explorer. Dans la premiere parlie de mon voyage je
longeai les bords de la mer, qui n'est s^part^e du lac de Baudouin que
par une langiie de terre 4lroite, basse, aride, sablonneuse du cote de la
mer, marecageuse vers le lac; la monotonie de la route est a peine inferrom-
pue par quelques rares mamelons de sable sur lesquels pousse une maigre
vegetation; cet aspect se poursuit ainsi jusqu'a El-Guels ou Baraeal el-
Gueh, (JmJuLII i-joji. A ce point la bande de terre s'^largit brusquement,
le sol devient plus mouvement^, de hautes dunes de sable (la plus haute
alteint 68 metres) tombent a pic vers la mer, tandis qu'elles vont en
s'infl(5chissant moUement du cote du lac. Dans les replis du terrain on y
trouve quelques families bedouines de la tribu des Kharsa, (j«jla.il!, qui
font, avec Mevage des bestiaux, la culture de la dourah, des pasteques, des
dattes et des figues'" (fig. 1).
Avant d'alteindre les dunes on francbit tout d'abord un large bogbaz
(100 mkres environ) de 3 metres de profondeur; il a et^ creuse tout
''' Pi'L'tot [Reconnaissance de I'islhme saumAlre et I'aulre d'eau douce; elles
el da canal de Suei, i860, p. 96) y existent encore. PrAot ue parte pas des
avail remarque deux sources, I'une d'eau mines.
ill.
I
[4] 212
rdcemment par une induslrie privtJe, pour facililer le transport du poisson
a Porl-Sald, Icqucl se faisait auparavant a dos de chameaux ou sur des
charrelles en suivanl le rivage de la iner. Sur les Lords du lac et a I'enlree
du boghaz sont les (5tablissemenls des p^cheurs.
Les ruines anlii|ues, peu imporlantes, se Irouvent a environ li kilonii;lres
plus a I'est, pres({ue a I'exlremit^ des champs culliv6s, a la base d'une
sorle de petit cap donl la poinle se dirige vers Test, dans le lac. Aucune
trace de construction n'est visible; comme maleriaux, la brique cuile parail
avoir ^te d'un frequent emploi; le gypse y est plus rare. On y trouve (5gale-
menl des fragments de marbre en assez grand nombre. Les lessons de
poteries qui recouvrenl le sol sont en g(5nt'ral d't5poque romaine ou d'epoque
byzantine et parmi ceux-ci j'ai recueilii ([uebpies fragments de terre rouge
lustr^e avec decor ornemenlal en relief.
C'est a El-Guels que d'Anville a place le mont Casios el a Katlah, tres
loin par consequent de ce point, le temple de Zeus Casios, bien que tous
les auleurs anciens s'accordenl a siluer les deux au meme lieu sur le bord
de la mer. En outre le gcographe donne au cap le nom iYel-Kas ou du
Rciseaufl'". Je ferai remarquer que celle d(5nomination est parfailemenl
inconnue des bedouins, et que le mot «ciseau» en arabe se dit^Uju,
menqdch, pluriel ijai», meqas, et non Las ainsi que nous ladirme d'Anville.
II est possible que cetle terminaison en leas, du mol meqas, ail seduil le
savant geograpbe et Tail entraint5 pour une bonne pari a son identification
et depuis lors ait et^ adople par les aulres geographes. Toulefois je ne me
rends pas compte ou il a puise le nom qu'il donne de ce lieu. Est-ce du a
une mauvaise lecon du mot g-we/s, donl on retrouve quelques el(5ments dans
''• D'Anville, Geographie ancieiine,
nouveile ddilion, 1769, |). 198. L'ideii-
lilication j)ro|)os(fe ('(ralement ])ar Griflllh
(dans Sejiliewe Memoire de VEgijpl Explo-
ration Fund, p. 70) esl egalement impos-
sible. II ii'y a qu'iiiie simple homoiiyniie
eiitre les uoms de Qcls ou Qess (?) et Qes
ou Qessem, qui serait le nom egy|)lien du
nom de Casius. II est demonlrd depuis
loiiglenips que Koiaio; est un des prin-
cipaux dieux des populations de race
aranieenne sous la forme Qaciou (Vogue,
.Sync cenlrale, Inscriptions semitiques,
llaonran, n° 5; lextes nahateons, n° It;
Lenobmant, Leitrcs assyriulogiques , II,
p. 1 19, et Darembeug, Did. des Ant. gr.
el rom. au mot Cnsius). La leron Qess de
Grillitli n'exisle pas plus que celle de
d'Anville Kas, et loutes les deux doivent
^Ire Egalement rajelees.
— 213 — [5]
r.r
[6] — 214 —
le mot menqach ? l\ en est de m^me des noms de Ras-Kacaroun,yj^.*uXJ! ^^
,
marqu^ sur la carte de i'Exp^ditioii fran^aise"' et de Ras-liourouii des cartes
des marines anglaise et francaise. Pour ma part j'ai lieu de supposer que
le pays d'El-Guels correspond exactemcnt a ViKptiyixoi, de Slrabon. En effet
ie nom d'El-Guels, ,jJli)l, donn($ a toute celle region par les bedouins,
^crit par un (i et non par un ^, dusigne rRhumeur que Ton rejelte par la
bouchen, d'ou sdebordern et (r(5cumer»; c'est absolument Ie m^me sens
que le mot grec iKpnyyux. Le nom arabe ne serait done que la traduction
iilterale du mot grec. Strabon nous dit que i'EcrSgma est le nom donne a
Tembouchure du lac Sirbonis dans la Mediterranee'-'. A cela on pourrait
aussi bien entendre que ce dt5boucli(5 pouvait (5lre a lextrt^mild est du lac ou
Ton voit encore un grand boghaz. Mais dans un autre passage le gco-
graphe ne laisse, je le pense, subsister aucun doute sur la situation de ce
boghaz. ft Tout le pays, dit-il, depuis Gaza, est sterile et sablonneux, niais
moins que celui qui vient ensuite, et au dela duquel est le lac Sirbon. Ce
lac suit une direction presque parallele a la mer, donl il n'est S(5parc,
jusqu'a ce lieu qu'on appelle YEcrcgma, que par un cliemin etroit : sa lon-
gueur est d'environ aoo slades; sa plus grande largeur de 5o. L'Ecregma
est combl^ : la cote qui suit immediatement jusqu'a Casius, et, a parlir
de la, jusqu'a Peluse, est de meme nature'^'. 5? Strabon est tres precis dans
sa description et la longueur de aoo stades, soil environ 3 7 kilometres,
represente exactement la distance qui s(5parc I'exfremitc est du lac d'El-
Guels. Si Ton accepte cettc identification qui me semble tres plausible, a
savoir qu'El-Guels = Ecr^gma, la situation du Casios n'est plus dou-
teuse et ropinion que j'ai deja emise au sujet de ce lieu recoit par ce fait
un nouvel appui.
Je m'arrdtai pri^s d'une journ^e a El-Guels; pendant ce temps les
'"' A remarquer dgalement dans le mot assez bien la largeur de cette langiie de
Kafaroun, I'initiale du nom. terre. Le cliiirre 5o donnerail environ
''' Slrabon, liv. I, chap. lxv. loule I'^tendue qui separe la mer y com-
•'* Slrabon, liv. XVI, chap. xxxn. Jc pris ie lac jusqu'a sou extre'mild sud. Mais
crois que Strabon se Irompe pour la lar- il est certain que Strabon ne paiie que de
geur, a moins que ce ne soil une erreur la langue de terre qui s^pare la MtJditer-
de copiste. Je pense qu'il faul lire 5 au ranfe el le lac Sirbonis; par suile la
lieu de 5o. Ce chiffre repr^seiiterait correction parail s'imposer.
O
CO
[8] — 216 —
bedouins me porterenl quolques anliquit^s et surtoul des fragments d'in-
scriplions grecques; la plupart d'entre elles paraissent elre des 6pituphcs
fun^raires (fig. a). Toules sont gravees sur raarbre, sauf le numero 5 qui a
el^ grav^ dans le creux d'un morlier en granit noir. Le numero i comprend
qualre fragments qui ne se raccordent pas enlre eux niais qui appartlennent
sdrement a la meme inscription. Les fragments a et i nous donnent la ligne
sup^'ieure, le fragment c le d(5bul des lignes de gaucbe. Le numero ha
represente une petite pla([ue de cuivre rouge carr^e, de o m. 02/1 mill, dc
cote et m. oo4 mill. 5 d'^paisseur. Sur celte plaque d'epocjue byzantine,
est Incruste d'argenl un monogramme de trois lellres. Le numero 6 nous
montre I'extr^mitiJ inf(5rieure d'une ampbore avec eslampillc en relief.
J'acbetai (5galemenl un tr^s beau chapiteau remain en marbre blanc, orn6
de feuilles d'acantbe. Sur le plat supdrieur le sculpteur a grave les deux
caracteres m g. Hauteur m. 97 cent.; largeur au sommel m. /ly cent.
(fig- 3). _Dans I'apres-midi du 18 je quittai El-Guels pour Zaraniq, p^cberie
Fig. 3.
situde dans les marais a I'extrc^mitc^ oriehtale ot sud du lac. Dans cetle par-
tie de la route la cote redevient uniformement plate, mais plus basse ct plus
mardcageuse avec moins de vegetation'". En sortant d'El-Guels et jusqua
''' Le boghaz marqud sur la carle de
I'Expddilionn'existepliis. Slrabon, qui ne
parie pas du boghaz de Zaraniq, a soin
de nous faire remarquer que de son
temps I'Ecr^jjma dtait cumbld. Les carles
des marines anfjlaise ct francaise mar-
([ucnl dgalemcnl un bojjliaz, a mi-cliemin
d'El-Guels et Zaraniq, qui n'existe pas
davanlage. En somme acluellemenl il n'y
a que deux boghaz, celui d'El-Guels
s
H
a
60
[10] _ 218 —
mi-chemin de Zaraniq je ramassai tout le long de la cote un certain
nombre de fragments d'(5pitaphes grecques rejet^es par la mer et provenant
cerlainement d'El-Gucls (fig. li). En effet, j'ai eu I'occasion d'observer qu'a
Mahemdiab, dont les mines sonl sur les bords de la mer, les (lots rejeltent
du col^ est les d(5bris de loules sorles emportes du site; le charbon qui a
Port-Said tombe a la mer est ^galement reporte aux alentours de P^luse
ou les bedouins le recueillent pour le revendre ensuite. Le m(3me regime
est certain pour El-Guels. La Commission cbarg^e d'explorer la baie de
Pt5luse en vue du percement du canal avait dans son rapport observed le
meme ph^nomenc ainsi que les t^rosions qui sc produisenl le long de la
cote vers Gerreh (Mabemdiah) et Casios (El-Guels); ces alterrissements
,
disait-clle, et ces Erosions partielles n'accusent qu'une tendance dont I'effet
st5culaire est a peu pres nui. Le cordon littoral n'a pas sensiblement vari(5
de forme ou do position , depuis les temps bisloriques ; il pent 6tre consi-
d^re comme immuable"'. C'est tout le contraire qu'aurait observ(5 le g(5neral
Andreossv dans son m(5moire sur le lac Menzaleh '-'; il pense que les vents
d'ouest en remontant vers Gaza, formenl des remous qui ont concouru a
combler les fonds du golfe vers Peluse. Pour ma part, je n'ai jamais eu
I'occasion d'observer ces ensablements, tout au contraire mes remarques
concordent enlierement avec celles exprimees par la Commission du canal.
Ces effets d'atlerrissements et d'(5rosions sont daulant plus nuls, et cela
depuis des temps relativement recules, que nous pouvons nous appuyer sur
un fail absolument bislorique. La position de Peluse, sur I'emplacement de
Faramah, est depuis longtemps delermini^e. Au temps de Strabon , la dis-
tance de cette ville a la mer dtait de aoo stades ou 3 kilometres et demi
environ; cette distance est celle que Ton Irouve actuellement enlre ces deux
points. Peluse 6tait un port int(5rieur, comme Damietle, etablie sur la
creuse il y a moins d'un aa, el celui de ''' Percement de risthme de Suez. Rap-
Zaraniq qui doit ^tre assez ancien et qui ports et projets, a" sdrie, p. 43; 3' fdrie,
se Irouve a rexlremild est du lac Ban- p. 3oi.
douiu. II est bon de remarquer que daus '*' Andreossv, Memolre sur le lac
la descriplion de Strabon il n'est pas fait Memaleh, dans la Decade cgyptienne, I,
mention de ce dernier boghaz : n'exislait- p. 182-216, el Descriplion de I'kgypte,
il done pas de son temps? vol. XI, p. 546.
219 — [H]
branche du Nil qui portail son nom, et non point, comme on I'a ^crit quel-
quefois, un port sur la Mediterrani^e. Des recherches effectu^es sur ce point
ameneraient vraisemblablement la decouverte des traces de I'ancien quai.
Le Casios, tout au contraire, ^tait sur ie bord de la mer'". C'est (^galement
ie cas de Mahemdiah, et si parfois, sur ce point, la mer emporte avec elle
des blocs de maconnerie, cela n'est du qu'aux vagues qui viennent se
briser au pied de la coUine de sable sur laquelle ont et^ edifies les monu-
ments; les murailles s'ecroulent et roulent au pied de la dune, de la elles
sont entraln^es a la mer par les fortes tempetes. II y a peut-etre lieu de
supposer que les anciens, pour se proteger contre cc danger incessant,
avaient elev(5 une muraille en avant de la dune et ie long de la cote; mais
de cette muraille, c'est une simple bypothese, il n'en reste plus aucune
trace visible'-'. De I'ensembie de ces faits il r^sulte que les fragments
d'^pitapbes funeraires trouv^s a El-Guels, proviendraient d'une ndcropole
qui serait a cbercber quelque part dans les dunes qui bordent la mer.
Avant d'alteindre le bogbaz qui est a I'extr^mit^ est du lac, Ton passe
devant un groupe d'lles assez mai indique par les cartes de la marine, dont
les principales portent les noms de Glieziret el-Glialtafah , xiLaiJ! iji'y^, et
Gheziret el-Gleikliah, AjtvJkCJ! ijjijj^. Apres avoir pass^ le Has el-Abid,
(XjujJI (j«lj, Ton arrive au Foum cl-Zaraniq, (3*J;Ut fi, qui lermine cette
langue de terre qui commence a Mabemdiah. A ce point on traverse a
I'aide de petites barques legeres, qui ne servent ordinairement qu'a la
p^cbe du poisson, le lac pour atteindre un village de pecbeurs que Ton
apercoit de tres loin, dans la direction sud et qui a pris le nom de la
boucbe, El-Zaraniq^^\ De la on traverse quelques marais, remplis d'eau
I
''' Je ferai observer en pasfant, que
Mahemdiah est le seul point antique se
Irouvant directemenl sur le bord de la
mer enlre El-Arish et Port-Said. (Jomnie
on I'a vu pr^ddemment , les ruines
qui se trouvent a El-Guels sont situdes
sur les bonis du lac. La ndcropole soule
semble ^tre sur les rivajjes de la mer.
'"' Les bedouins m'ont assur^ qu'k
une cenlaine de metres de distance et au
fond de la mer, Ton voit, lorsque le
Lemps est clair, comme une grande
muraille. Je n'ai pu malheureusement
verifier autrement le fail.
''' Les cartes ne donnent qu'une id(^e
Ires mediocre de cette partie du lac. Je
me suis servi de la carte de la marine
comme base, mais elle n'est pas plus
[12] — 220 —
durant I'liiver, mais a peu pres a sec durant Yii6, pour rejoindre la grandc
route d'El-Arish a Kantarali.
A vingt minutes au sud du village de Zaraniq, on Irouve une viile
enti^rement en ruines. Le site est exploite, en ce moment, m'a-t-on dit,
par des gens de Port-Said qui en relirent la pierre qui avail servi a la
construction des Edifices et dont il ne reste plus guere aujourd'hui que les
substructions. Les monuments ontete Edifies avec un calcaire nummuliliquc
de mauvaise quality dont on retrouve les carrieres dans la region sud du
lac et principalement enire El-Khou^nat et Bir el-Abd. Les ouvriers durant
leurs travaux ont mis a decouvert une vaste construction et dans I'un des
angles les fragments d'une colonne en calcaire blanc assez fin, mais gros-
si^rement taill^e. Le filkt a o m. aB cent, de diametre, la bauteur du socle
est de m. 235 mill, ct la base o m. 35 cent, de c6t(5. Tout proche on
voit (5galement un fragment de colonne en granit rose. Une grande partie
des constructions sont en briques cuites et quelquefois la pierre el la brique
alternent dans le m^me ddifice. Les murs sont en general mal etablis.
L'ensemble des ruines, qui recouvrent un assez vaste cspace de terrain,
parait appartenir a une bonne ^poque.
A environ a kilomMres a I'ouest de ce site nous arrivons, a la tomb^e
de la nuit, aux ruines d'El-Flousiyeh, *.x-«jJjJ!, ou nous dressons noire
campement (fig. 5). Actuellement l'ensemble dc ces ruines forme qualre
ilots recouvrant une Ir^s grande superficie de terrain. lis sont stjpares enlre
eux par des terres basses, marecageuses, couvertes d'eau pendant I'hiver.
C'est avec peine que nous atleignons ce point. Pendant que les cbameaux
font un grand dolour pour nous rejoindre nous allons directement a pled
a travers le marais. II est certain que ces divisions n'exisUiienl pas dans
I'antiquit^, car, ainsi que je I'ai observd, un grand nombre de constructions
sont plong(5es dans le marais el souvenl dans les regions les plus basses
et les plus humides. Evidemment I'aspect des lieux a dA considdrablement
exacle. Ascherson (Bulletin de I'liistilul moire, ii ne semble pas qu'il ait connu
egyplien, 1887, p. j 80) suppose que les ruines d'El-Flousiyeh, qui sont tout
Zaraniq reprdsente I'ancienne Oftracfene. pres de la, k «n kilomfelre environ au
II ne s"explique pas a ce sujet el, si nous sud-est de Zaraniq; dans tons les cas il
nous en rapportons au texle de son m^- ne les mentionne pas.
— 221 — 13]
to
iZ
[14] — 222 —
changer depuis I'abandon de ia ville cl du lerritoire. Acluellement loule
celle r(5gion, el sur une tr^s vasle dtendue, n'est plus qu'un marais immense
d'ou (5mergent de loin en loin des mamelons de sable, formanl autanl
d'llols; c'esl sous ce nom du resle qu'ils sont d(5signes par les gens du pays.
La surface occupee par les ruines d"El-Flousiyeh est d'environ 1.9 oo metres
de Test a I'ouest cl autanl du nord au sud. Le grand ilol, a lui seul, mesure
qoo metres. Le point culminant est occupe par une grande forleresse de
forme irr^guli^re donl les murs Emergent un peu au-dessus du niveau du
sol; le plus grand cole est de 160 metres. On acc(5dait dans I'enceinte par
deux porles, I'une silu^e au sud-ouest, I'autre au nord-est. II semble qu'il
y ail eu des tours dans les angles. La muraille est presque enlierement
delruite vers le nord-est oil le trace est peu visible; il est probable que
c'esl sur ce point qu'a el(5 donn^ I'assaul qui a r^duit la ciladelle el I'a mise
enlre les mains de I'ennemi. Toulc la construction est en calcaire nummu-
lilique. Au bas de la citadelle el tout autour, apparaissenl au niveau du
sol les traces de constructions rectangulaires; ce sont peut-etre des habi-
tations parliculieres.
Les Irois autres ilots sont situ^s au nord-est de ce premier, el s'^tendent
sur une ligne qui s'en va suivanl une direction nord-ouesl, sud-est. Le plus
grand, au nord-ouesl, ressemble assez par sa forme, a celle dun oeuf. 11
parail avoir eu egalement une petite forleresse ou, lout au moins, un edi-
fice reclangulaire donl les lignes ne sont pas absolument determinees par
le terrain, les murailles tJtant forlement enveloppees de sable sur sa plus
grande partie. A I'ouest de eel edifice s'en Irouve un autre reclangulaire
qui est, dans sa plus grande partie, plong(5 dans le marais; il est conslruit
en briques cuiles. Des murs il ne resle que les substructions el le dallage;
celui-ci est en partie forme de dalles en briques cuiles el de marbre.
C'esl dans cet edifice, qui est cohsid(5rable, que j'ai trouv^ enfouis dans le
sol humide deux fragments de sculptures paraissant apparlenir a I'^poque
imp^riale. Le premier est la partie inf(5rieure avec son socle, d'une statue
de marbre; le socle mesure m. 35 cent, de cM el m. 08 cent, d'^pais-
seur; la hauteur tolale est de m. 33 cent. II repr(5senle une femme drapee
d'un long manleau sous lequel est une tunique pliss(5e qui tombe jusqu'aux
pieds; ceux-ci sont enferm^s completemenl dans des chaussures qui ^pou-
sent parfailemeni la forme du pied. Le poids du corps portait sur la jambe
— 223 — [15]
gauche; la droite, legereraent rcpliee, repose sur la pointe du pied qui est
forlemcnt releve a I'arriere. La femme ou ia divinile s'appuyait ou tenait
un insigne suppoiie par une hasle donl on voit i'exlremilt^ inferieure enlre
les plis de ia draperie, a gauche de la statue. La surface du marbre a el^
forlemenl atleinte par I'eau saunialre qui en a ronge tout I'epiderme. La
statue elait a peu pres demi-grandeur nature. Le second morceau repr^-
sente, grandeur nature, le cot^ droit d'un buste de femnoe, avec un socle
rectangulaire comme support; ia t^te a ele brisee a la naissance du cou et
le corps a ete sectionne dans le sens vertical en deux parlies a peu pr^s
egales. Une meche de cheveux est encore visible sur I'epaule, et sous la
draperie aux iignes souples, le sein apparait dans un parfait modele. Bien
que tir(5 de la boue comme I'aulre, ce morceau n'a nullement souffert du
milieu oii il a il6 abandonne. II est probable que des fouilles dirigees de
ce cote ameneraient ia decouverle des autres parlies de ces sculptures.
Dans cet Hot, les gens du pays m'ont dit qu'il y avait des tombes, mais je
dois dire que je n'ai Irouve, dans mes rccherclies, aucune trace de ceiles-ci;
sur ce meme point un grand nombre de fragments architecluraux , colonnes,
chapiteaux, etc., en marbre, gisent sur le sol avec de nombreux debris de
granit noir donl I'un des morceauv apparlenait a une statue, ou de breche
verte; tous ces materlaux montrent qu'il y avail la un edifice important.
Dans le troisieme ilot, les conslruclions sont en pierre etbriques cuites;
a la surface du sol on Irouve m<51es a la polerie de nombreux fragments de
marbre blanc, vert et rouge.
Le quatrieme ilot, le plus petit de tous, est peut-4tre le plus important.
A Test on y remarque I'emplacement d'un temple qui peut mesurer appro-
ximativcmenl de 3o a /jo metres de longueur. Le portique a I'ouest du
temple est enlieremenl plonge dans ie marais, mais quelques-unes des
bases, encore visibles, occupent leurs places primitives. Le sanctuaire, a
Test, estenseveli sous une_forte butte de decombres, assez haute, quiforme
la parlie dominante de I'iie. Deux gros blocs de granit rose couches et
a moitie ensevelis dans le sol sont situes sur i'emplacement du sanctuaire;
un troisieme, plus petit, est rejeld au has de la dune. Derriereies colonnes
on retrouve les traces d'un daliage en pldlre; entre ce point et les blocs
de granit un grand nombre de fragments de colonnes de marbre iisses,
cannelees ou torses gisent a terre au milieu du blocs en calcaire travaill^.
[16] — 224 —
L'on me dit que beaucoup de ces colonnes ont iti transport(5es autrefois
a El-Arisli. Est-ce de celte locality que proviendraienl lous les fragments de
coloniies antiques qui ornent actuellemenl les tombcs musulmanes modernes?
Derriore le temple, a Test de I'ilot, on voit encore une construction circu-
laire en calcaire de 9 metres de diam(Mre, avec de nombreux fragments de
colonnes, qui doivent provenir du temple; c'esl probablemenl I'emplacemenl
d'un puits dont I'usage ^tail reserve au sanctuaire. Les ruines de cette locality
apparliennent toutes a I'epoque romaine, au moins pour ce qui est appa-
rent. C'est egalement le point le plus important de toule la r«5gion par ses
ruines et aussi par son developpement. Je serais lenl(5 d'y voir I'ancienne
Oslmcine des Itineraires et VOuarada des auleurs arabes. Plino (V, i/i)
nous dit qu'Ostracine ^tait distante de 65.ooo pas (5o kilom. o5o mi^tres)
de P(51use; ce qui rcprt5senterait assez bien celle de F'aramah a El-Flousiyeh,
quelle que soit la route prise, soit en longeaiit ie bord de la mer, soit en
prenant la route au sud du lac. La route venant dc Syrie pour aller en
Egypte, qui ^lait unique en quitlant El-Arish, se st'sparait a El-Flousiyeh,
je le pense du moins, et le voyageur prenait Tune ou I'aulre, selon le
cas. C'est a peu de chose pres ce qui se passe actuellemenl. D'apres les
itint5raires , Ostracine et Ouarada sont les premieres stations menlionnt^es
apr^s El-Arish, en venant en Egypte. El-Flousiyeh represente le point le
plus important de la region , correspondant assez exactement a ce que nous
Savons de ces deux villes.
Apr^s El-Flousiyeh nous nous dirigeons vers Test pour aller a Abou-
Mazrouh. L'^tat du terrain, encore trop humide ne nous permettant pas de
marcher direclement, nous sommes obliges de rejoindre la route de la mer
apr^s avoir repass^ lout pres de Zaraniq. Abou-Mazrouh , ^^^y«^!, est
le nom donn^ a un vaste ensemble de dunes silu(5es au nord de la ligne
tel(5graphique et bordant au sud la piaine maritime apres avoir franchi les
derni^res lagunes du lac de Baudouin. Vers le centre de la chaine, au
milieu de marais salins, on apercoit d'assez loin un petit tell beaucoup
plus (5leve que les dunes avoisinantes et remarquable par sa complete
nudit6; c'est Abou-Mazrouh. Dans son ensemble il forme un ovale a double
crdle conique, dont le C(jt(5 long est orionte est-ouest; il mesure environ
3o metres de longueur et la moitie pour la largeur. Le sol est jonch^ de
blocs de calcaire nummulitique, la plupart portent des marques de travail;
— 225 — [17]
sur ie versanl meridional, parmi ies pierres, Ton remarque un grand nom-
bre d'ossemenls humalns; la poterie qui recouvre et designe g(5n(5ralement
Ies sites antiques est ici extrememeni rare. C'est tres probablement I'empla-
cemenl d'un petit forlin d'c^poque romainc.
D'Abou-Mazrouh nous regagnons la mer pour nous rendre a El-Arish.
La distance entre ces deux points est de cinq heures de chameau. El-Arish
est separ^ de la mer de deux kilometres environ et se Irouve a gauche du
ouady qui porta le m^me nom que la iocalitt5. Sur le point culminant de la
colHne sur le llanc de laqueiic se dc'veloppc la ville, est edifiee la Kalaat ou
forteresse; c'est une grande construction en partie reconstruite, rectangu-
iaire, crenelle, avec une lour ronde a chaque angle. A la porte d'entr^e
qui regarde le nord, on a introduit dans la maconnerie deux belles colonnes
monolithes en marbre, d'epoque byzantine; Ies colonnes renverst^es ont
Ies chapiteaux tournds vers la terre. Dans la cour sud, derricre i'edifice
central, Ton y voit un petit naos en granit noir qui avait 6l6 utilise autre-
fois comme fibreuvoir pour Ies animaux. Pres de la, decorant I'allee centrale
du jardin, on remarque six cbapiteaux byzanlins, la plupart en marbre
blanc (".
Dans le nord de la ville, au bas de la Kalaat, est un vaste cimetiere
musulman. La construction des ct^notaphes est faite en grande parlie avec
des materiaux anciens; la sttMe et Ies colonnettes placees aux extr(5mit^s
du monument sont faits le plus g^neralement de
fragments de colonnes en marbre, de formes
diverses. Sur I'une de ces stMes j'ai releve une in-
scription fun^raire copte, malheureusement tres
mutilee, datee du 1 3 du mois de khoiak ; le chiffre
de I'indiction est detruit. La pierre qui (5lait primi-
tivement reclangulaire a ete retaillee et raeme
grattee a certains endroils du c6t(5 de I'inscrip-
tion; elle mesure o m. 56 cent, de hauteur et
m. 3i cent, de largeur (fig. 6). Le sol a Test
de cette necropole est entierement couvert d'une quantity de fragments de
Fig. G.
''' Le naos et Ies chapiteaux out ele
Iraiisporles (lepiiis a IsmaVliah oil ils soiit
Aniuile» du Service, 1909.
conserves actuellemcnl. Lors de I'enleve-
meut de ces monuments,j'ai relrouve nn
i5
[18] _ 226 —
poleries, calcaire, marbre el granit. Parnii tons ces debris, j'ai recueilli
une monnaie a refifigie d'un empereup roniain dont le nom t5tatt iilisible.
A rembouchure do i'oiiady, du cole gauche, siir un haul monlicnle form(5
de sable agglomere, s'el^vc iin oiiMi/ au nom du ciieikli Icsak. Au lonibeau
proprement dil esl accol(5e la denieure du gardieii; des maleriaux anciens
ont m employes a la conslruclion, inais je n'ui releve ni sculpture,
ni inscriplion. Sur la facade nord on remarque lout pres deu\ lombes
arabes modernes avec cenotaphes et steles en marbre. Tout aulour de eel
edifice et plus parliculieremenl du cote ouesl le sol esl joncbe de debris
antiques qui paraissent appartenir au bas-empire romain et a repo([ue
by/antine. A une cinquanlaine de metres environ de I'oudly, loujours du
m^me col^, Ion y voit les traces d'un groupe de conslruclions rectangu-
laires devalanl le coteau. Parmi les poleries j'y ai vu de nombreuv frag-
ments de vases en lerre rouge el lustr(5e. Au sud de ces conslruclions est une
necropole antique d'epoque byzanline. Toutes ces lombes sont creusues
dans le sable agglomL^r(5. La pro.vimili5 de I'ouely parait avoir pr^serv(5 des
spolialeurs cette necropole qui semble a peu prfe intacle et des fouilles
execut^es sur ce point pourraient donner des monuments interessanl
I'arch^ologie chr^tienne.
A mi-chemin de ce point et de la Kalaal, dans un vallon, tout au bas
d'une dune de sable, on relrouve encore de nombreuses traces de debris
antiques qui recouvrent le sol en eel endroit. A une cenlaine de raMres
derrl^re la Kalaal on relrouve encore de ces debris antiques, mais ceux-ci
ne paraissent pas anterieurs a I'dpoque arabe.
Je signalerai encore, tout pr^s du cimeliere moderne, du cot^ ouesl, a
Tangle d'une habitation, un pulls antique. La construction en pierre est
^tablie avec des mal(5riaux anciens. Tout a cole, a moitie ensevelis dans le
sable, on remarque gisant sur le sol des fragments de colonncs de marbre
blanc. II ne resle, comme on le voit par ces indications, que peu de choses
apparentes de cette antique citd; et pour ce qui est visible, ce ne sont
seplierae cliapiteau dans un coin du jar- ont M publit'es par F. Griflitli, dans le
din que j'ai fail eulever el transporter 7' mtSmoire de Tlic Egifpt Exploration
avec les autres. Les inscriptions du naos Fund, p. 71-78 et pi. XXlli-XXVl.
— 227 — [19]
encore que des mat(5riaux remployes le plus souvent dans les cimeli^res'".
De ces fragments architecturaux je n'ai pu connaitre le lieu de provenance
exact, aucuno construction ancienne n'etanl visible actuellement liorsdu sol.
Apres un s^jour de vingt-quatre lieures a El-Arish, nous retournions sur
nos pas pour visiter les autres localiles anciennes qui m'avaient (5te signal^es
dans le sud du lac de Baudouin (carle A). Apres deux heures de marche, en
longeant le Lord de la mer, nous traversions la palmeraie de El-Deheislia
,
^jijuSsNJt,placee entre celle de Mecoudiah '"-', xji^*«uo , a I'est, et de Sdbil, Ja«,
a I'ouest. Vingt minutes apr^s avoir franchi des dunes assez abruples nous
arrivons en un lieu habile par quelques bMouins, ou nous Irouvons de I'eau
el une palmeraie; il est connu sous le nom de Dakar, J»oJl sla verdoyante n.
Dakar est situe sur la ligne t^l^graphique que nous longeons pendant une
heure, en allant vers I'ouest; ensuite nous atteignons Ahou-Haouuhl,
cat>>o>^^?l. et un peu plus loin Oum-el- Oucliotich, J^^ji^ r>\. Entre ces
deux points, et meme au dela de Oum-el-Ouchouch, il y a un immense
banc de calcaire nummulitique qui se dirige est-ouest, parallelement a la
ligne telegraphique. Certaines parties de ce banc paraissent avoir ete mises
autrefois en exploitation comme carri^res; c'est probablement de ce lieu que
i'on a tiri la pierre qui a servi a la construction des villes et des forteresses
qui se trouvent non loin de la et ou Ton retrouve duns les edifices I'emploi
de cetle meme pierre. Mais, sur ces lieux, je n'y trouve aucune ruine ainsi
que me I'avaient annoncc^ les bedouins. Ce banc rocheux se poursuit encore
tres loin , et apres avoir traverse une grande dune de sable nous le retrou-
vons au sud-est de Zaraniq, toujours pres de la ligne telegraphique, en un
lieu qui est designe impropremenl sous le nom de Khirbeh, bien qu'il n'y ail
trace d'aucune ruine antique. La presence dans cette rc^gion de bancs de
calcaire nummulitique et de gypse, en partie caches par les sables, nous
assurent que le relief du sol, pour cette parlie de I'isthme, (5tait d^ja
forme a la periode eocene; pour ma part, je pense que la region nord de
I'isthme a peu vario depuis les temps hisloriques. Peu apres nous arrivons
'"' H y a encore un aulre cimelifere ployds dans ia construction des tombeaux.
plus recent que I'autre, b i'ouest de '"' A Mecoudiali il y a des puils d'eau
la villa. On y Irouve aussi quelques douce de trfes bonne qualite et qui passe
frajjmenls de colonnes antiques em- pour ^tre la meiileure de la region.
i5.
[20] — 228 —
a Nakhlah — il n'y a aucuii palmier — au iiord dc la ligiie lelefjrapliique
et non loin de Bir-Mazar; a Nakhlah comme dans les sites prt'ct^denls on
y voit les traces de constructions en calcaire nummulilique, mais Ics debris
qui recouvrent le sol sont d'epo(|ue arabe; il est meme probable que les
constructions recouverles par le sable parfois visibles, ne doivent pas
remonter a une plus haute anti([uite. Le site forme deux monticules mesuranl
ensemble i5o metres environ danssa plusgrandelongueurelGoayo metres
pour la largeur. Sur le versanl meridional de la butle est on remarque au
niveau du sol de petites constructions rcctangulaires, avec murailles en cal-
caire; c'esl, je pense, remplacemeiit de la necropole.
De Nakhlah nous nous dirigeons vers le sud-ouest el apn's avoir lravers6
la ligne t(51(5graphique nous arrivons peu apres a Bir el-Mazar. La distance
entre ces deux points est d'une heure de chameau. A Bir el-Mazar,j^^lyil, le puits est enlretenu par le Gouvernemenl. Au nord-ouest de ce
puits; sur un sommet (5leve, on apercoil de tres loin les ruines de i'ou(5lv
Salman Abou-Gilbmich. De ce monument conslruit en calcaire bien appa-
reille, il ne reste plus aiijourdhui, debout, que la facade est el une parlie
de celle sud avec une amorce de la coupole qui surmontait le ouely. Le
sarcophage encore en place a ^t^ broy^ par la chute des murs et de la
coupole; le ouely est compl^tement abandonne aujourd'hui. Aulour de cette
construction il y a une vaste necropole arabe; des debris de potories de
m(5me (5poque recouvrent enlieremenl le sol en cet endroil. Sur le versant
est d'une seconde dune de sable, a I'ouest du ouely, le sol est encore enlie-
remenl convert de poteries romaines; mais aucune construction n'est appa-
renle. De la nous allons camper a El-Khouenal silue au nord-ouest de
El-Mazar. La distance est d'un peu plus de deux heures de chameau. Apres
avoir retraverse la ligne lelegraphique nous arrivons dans une region basse,
marecageuse, designee sous les noms de Bm-aca el-M'klieiziii, yv^asl ^j>, et
de Barara Aiclia, jiUxc lo^, au nord du prect'denl. C'est dans ce dernier
lieu coup(5 par la route d'EIl-Arish a Bir el-Abd que so trouvent les ruines
(VEl-Klioiidnal, cii'j^ li*^. (''est le meme lieu indique sur la carle de
rExp(idition sous le nom de Berket Aicli <". El-Rhouenat, a une heure environ
''' Les l)^iouins, au lieu (le Zier/.e/, ou niaren, elc, eniploienl de prt^l'iirence le
plus rejuiiiremenl harahn *5ls inHaiig, mot baruca, U.-^ ou iUo-^, (lonl ie sens
229 [21
[22l — 230 —
de marche directe d'El-Flousiyeb , est bien moins important que cette der-
ni^re station (fig. 7). Le kasr qui occupe ia plus grande parlie d'un petit
Hot sur ie c6tt5 sud de ia route est entierement construit en calcaire nummu-
iitique; on y remarque i^galement quel(pies fragments de marbre qui peuvent
^tre aussi bien des debris de sculptures que des fragments d'arcbiteclure
ayant servi a la d(5coration de certaines parlies de ia forleresse. La con-
struction forme un carr6 de 65 metres environ de c6l6, aux angles arrondis.
L'aspecl des lieux iaisse voir une division de cette enceinte en trois parties;
au centre une grande cour rectangulaire, occupant a peu pr^s le tiers de la
forleresse; a droile el a gauche de cette cour, des constructions altenantes
au mur d'enceintc; elles pouvaient servir lout aussi bien de logement aux
troupes que de magasins de manutention.
Au sud- est du kasr, sur un ilot de 1 5 metres de longueur, s'ilhve une
petite construction en calcaire a moiti^ di-
molie. Ce sont les restes d'un ancien moulin
a buile. En effel, sur le sommet, on y trouve
une grande meulo en granit rose de 1 m. 1 5 c.
de diam^tre et m. /io cent, d'tipaisseur
(fig. 8). Parmi les cendres el detritus amon-
cei^s sur ce point, on y trouve en abondance
des mati^res noires et grasses qui ne peuvent
^tre que le residu de fruits ecrasds.
Un autre groupe de constructions, dmer-
geanl h peine du sol, se voit a une centaine
de metres au nord-est. Au centre est un petit
edifice carrd, encadr^ a droite et a gauche
par une double construction circulaire dont
le diamelre de Tunc, a metres, est sensible-
ment plus grand que I'aulre. Ges constructions sont etablies sur un memc
axe. Je ne sais a quoi elles ont servi.
Fig. 8.
est : fflerrain sablonneux, aride, avoir la
l6prei. On conipreiid tres bien, en voyant
les lieux , la double designation de Baryka
el Barara. Le pays, en etTel, est une
vasts etendue marecageuse, uniforni(5nieut
plate , interrompue de loin en loin par des
dunes de sable complfetemenl ddnudees
el arides.
— 231 — [23]
[24] _ 232 —
La n^cropole est situ^e au nord du kasr, le long el sur le bord de ia
route qui va de Kantarah a El-Arish, laquelle est suivic ordinairemenl par
la posle, comnie t5tant la plus courle et la plus facile. Cetle n(5cropolc s'^lale
sur le versant meridional d'uiie grande dune de sable el se prolonge au dela
du cote ouest, dans des parlies basses que I'eau doil corlainemeiil inonder
pendant I'liiver. Les lombes sonl g»5n^ralement reclangulaires el conslruites
en pierres de taille. On y remarque un certain nombre de constructions
circulaircs dispers(5cs un peu parlout. Je pense que ce sont les ruines de
mausolees de forme ronde; its sont trop nombreux pour songer a des puils.
Entre la ntkropole et le kasr, Ton trouve encore dans la plaine de
nombreuses constructions donl on suit Ires bien le trac^ sur le sol. Evidem-
menl, et comme a El-Flousiyeb , les conditions du pays ont tolalement
chang6.
A une heure de cbameau a I'ouest d'El-Kboudnat est un autre lieu
antique design^ sous le nom d'El-Ralama, *jjJi (fig. g). II est situ^ au
nord el a peu de distance de la route. L'lle form^e par les ruines a la forme
d'une circonft^rencc de 80 metres de dianielre; elle est en grande partie
occup^e par une construction irrdguliere qui pourrait etre celle d'un kasr.
A I'oaest de cet ddifice est une petite n(5cropole donl les tombes sonl con-
slruites avec des dalles en calcaire; elles paraissenl avoir ^te fouill^es depuis
longlemps. On remarque encore, au nord-ouest, au niveau du sol, les ruines
de nombreuses babitalions el aussi celles d'un puils. Enfin je signalerai a
mi-chemin de ce lieu el El-Khou^nal, au milieu de la route I'existence
des ruines d'un puils avec lout h c6t6 Thabitation du gardien, le lout con-
struil en pierres. Comme El-Flousiyeh et El-Khou^nat, les ruines d'El-
Ratimah sont d'(5poque romaine.
Une tradition veul qu'aulrefois le Nil passait par cetle route et allait
jusqu'a Mecoudiab, pres d'EI-Arisb. Le bedouin qui me raconlait celte
legende me monlrait egalement pr6s du puits, des Irenes d'arbres encore
plant^s en lerre, qui selon lui sont des lebakhs el les seuls restes de la
v(5gelation qui poussail autrefois sur les bords du fleuve. Le puits aurail
6te cohslruil apr^s le retrail des eaux. Le memo bedouin me disail les lenir
de son pere, que pour sa part il ^tait trop jcune pour avoir vu cela. De
ses souvenirs je ne pus obtenir qu'un autre fait int(5ressanl, c'esl que ce bras
du Nil venait de Kantarah en se dirigeant vers I'ouesl, jusqu'a Mecoudiab
— 233 — [25]
ou ses eaux se seraieiit deversdes. Je ne sais jusqu'a quei point il faut
accorder crMit a celte legende, mais elle est bien en concordance avcc les
fails rapportes par les liisloriens et g^ographes anciens et aussi avcc la
nature du terrain, qui donne bien I'impression dune large vallee d'ou I'eau
se serait retiree'". Dans un Atlas geographiquc de la mollis du xvin' siede'^'
je retrouve I'indication de ce fleuve, d^signe sous le nom de Sihor (fig. i o)
se dirigeanl do Test a I'ouest ou il va deverser ses eaux dans une sorle de
bale formee par le lac Sirbonis. Le nom de Sihor se retrouve notamment
dans le livre de Josu^ (XIII, 3). Nous savons en outre par les forivains
^n>2^"'v
iv*
Fig. 10.
arabes que le pays nomm^ Djifar, qui s'etendait de Faramah a El-Arish,
formait une suite ininterrompue de champs cullives et renomm^s pour leur
fertility; les habitants y cultivaient en abondance le safran, le carlhame et
''' La carte de rExp^ditiou franraise
doiiiie une excellente idde de celta valine
couranl de Test a i'ouest (feuiile 33 de
I'Atlas) et que la route de Syrie suit dans
une grande parlie de son cours.
''' Robert. Atlas uiiioersel, 1767,
pi. 96. L'auteur ne fait pas accompagner
ses planches d'un texle; je ne sais done
pas a quels documents il a puise pour
dtablir sa carte.
[26] — 234 —
la canne a sucre; les eaux y (5taicnt abondanles et douces'''. A celte descrip-
tion Aboulf^da ajoule que le Djifar, au temps de Pharaon, (5tait couvert de
villages et arros^ d'eau '^'.
D'El-Khou<5nat nous nous dirlgeons a I'ouest, vers un cndroit nomme El-
Breig, gj^J', lequel est silu^ un peu au nord de la route et a mi-chemin
de Bir el-Abd. Avant d'y arriver nous traversons un grand lac nomme
Hoitach,Ji\^, dont le fond, rempli de gypse a I'^tat de cristailisation, rend
la travers(5e assez penible pour les hommes et les chameaux. Au milieu
de ce lac est I'lle de Oum-cl-Girdan, yl^^iiJI |.!, et a Touest une plus petite,
Tabam Oum-el-Girdan, yli;iJ! J ^^.
Le Breig est une vasle (5tendue de terrain bas et marecageux, coupee
parfois de haules dunes de sable. Sur Tun des points culminants, au pied
d'une sorle dMlang form^ par le lac de Baudouin, sont les ruines peu
importantes d'une ancienne forteresse romaine construite en calcaire num-
mulilique. La cr<}te sur laquelle repose la construction a une forme conique
et mcsure 3o a lio metres de diamelrc. De ce point nous arrivons, apres
quatre heures de marche , a Bir el-Abd ou se trouvenl une petite palmeraie et
un puits enlrelenu par le Gouvernement; c'est une des stations les plus
importantes de la route oti viennent se reposer les caravanes mais ou I'eau
saum4tre n'est bonne que pour les animaux. A deux kilometres environ,
au sud-ouest, pr^s de la ligne t<51dgrapbique, le sol est reconvert de tessons
de poteries qui paraissent remonter a I'epoque romaine ; on n'y voit aucune
trace de construction el le lieu ne pr^sente a la surface que peu d'inl^ret.
Apr^s un arr^t de quelques minutes, le temps n^cessaire pour faire boire
les chameaux, nous poursuivons noire route vers Qasr Gheit oii sont des
ruines fort importantes. Avant d'atleindrc ce lieu, nous nous arrelons pour
passer la nuit a Anfoushiyeli , xjAyUxJ!, ou Ton Irouve de I'eau douce, une
'' Makiiii, trad. Bourianl, p. 544. Bir el-Abd, se Irouve uiie se'rie de palmo-
'*' Ahoulfida, trad. Reynaud, p. i5o, rales planl^es dans une sorle de longue
I'avait lui-nieme empruntd a Ibu-Haucal. vallee, orienl^c osl-ouest, et se dirigeaiil
Dans Jes dunes de sable enlre le lac de sur Kaliah; i'une de ces palmeraies porle
Baudouiu et la plaiue de Pdhise, j'ai eu le uom de Uoil el-Nahr, .^\ ^^^; ne
^alemenl i'lmpression d'une valine qui pourrail-onpasvoirla unsouveiiirdupas-
lrail se Jeter dans le lac. Au sud-ouest de sage de celte brauclie du Nil?
— 235 [27]
• •
• •
Fig. II
[28] _ 236 —
palmeraie el un grand village de bedouins IJayadiins. Sur io flanc oriental
de la dune qui entoure la palmeraie, le sol est entiercment rccouvert de
nombreux lessons de poleries romaines et arabes.
Qasr Glieil, la^yaji, est sitae au sud-cst et a Irois heurcs de niarche a
chameaux de Anfousbiyeh et a deux beures et demie de Katiali. C'est I'em-
placement d'un immense camp retranch«5 construit par les Remains et dont
le nom s'est conservd dans celui que porle le village b(5douin et la palme-
raie (jui I'avoisinent. Les ruines couvrent une superficie de terrain qui est
approximativement le double de celle occup^e par El-Flousiyeh. Avec
Pduse cc sont certainement les points les plus imporlants que Ton trouve
dans le nord de I'isthme. L'cmplaccment choisi par les Remains pour ^tablir
le camp de Qasr Gheit est un lieu assez elev6 dans les dunes qui ferment
en cet endroit un immense cirque; de loin en loin on retrouve des traces
nombreuses de I'enceinte, mais on ne peut delimiter exaclemenl le trace
dans r^tat actuel des lieux. Du c6tt5 nord et au pied de ces dunes est une
sorte de longue \a\Ue plant^e de palmiers avec de nombreux puits qui
pouvaient suffire a I'approvisionncment du camp'*'. Sur cette vaste (5tendue
peu de ruines sont apparentes. Les plus remarquablcs et les plus intdrns-
santes sont du cot^ ouest oii Ton voit group(5e ensemble une s^ric de con-
structions dont il est bien didicilc d'en determiner actueliement la nature.
Au centre s'^leve un grand temple qui n'a pas moins de 70 metres de
longueur et 65 de largeur (fig. 1 1). La construction est (5difiee enlierement
avec du calcaire nummulitique qui avail ^t^ rev^tu de stuc dont on retrouve
les traces par endroits. Une double colonnade prec(5dail I'escalier qui con-
duisait au sanctuaire ; celui-ci est surelev^ de 2 metres environ au-dessus du
niveau actuel du sol; il forme un carr(5 a peu pres parfait de 1 6 m. 5o cent.
de cote pris intdricurement, avec des murs de 1 m. 20 cent, d'epaisseur.
Peut--^tre existait-il une colonnade sur les cot^s longs, car Ton retrouve
'' Les principaies palmcraies que i'on Parloul I'on Irouve de i'eau douce et des
trouve a droile et k gauche de noire route lial)ilations bedouines. La distance enlre
en arrivanl parte nord, el en alianlde Test chacune de ces paimeraies est presque
Il Touest, sont di^signees sous les noms de nulle. A El-Maliari Ton passe sur un ter-
El-Maliari, j^^LtfJl; El-M'zahamiyeli. rain comidelemenl recouverl de lessons
no^ljll; Qasr Glieil; El-Hasouali. lyaJL; <le poteries, qui m'ont paru remonter a
El-Farch, ^yUl, et El-Dheisb, ji.<>i«oJl. i'c^poque roinaine.
— 237 — [29]
([uel([ues traces de colonnes du cole sud. A k metres en arri^re est un
autre edifice rectangulaire, qui parait se rallacher au sanctuaire; il mesure
12 m. 70 cent, de long et 5 m. 70 cent, pour la largeur. II est silu(5 en
contre-bas du sanctuaire, a peu pr^s au meme niveau que le sol du portique.
Au sud-ouest du temple est un vaste cimeliere oii parmi les tombes ordi-
naires on reconnait le plan de grands Mifices a plan carre ou rond, qui
sont les restes de mausolees, aujourdhui demolis ou bien enfouis dans le
sable. Ces ruines imposantes meriteraient d'etre ^tudi^es de plus pres et
des fouilles dirig^es de ce cote ameneraient la d^couverte probable de textes
importants qui nous permettraient de determiner exactement le nom du
lieu'"; d'autre part elles sont encore le meilleur tt5moignage de I'antique
prosperite de cette region, qui nous etait alFirmee par les historiens anciens
el surloul par les auteurs arabcs. II ne parail pas douteux maintenanl el
d'apr^s I'ensemble de mes recberches acluelles que les Romains pour prote-
ger le pays aient elabli une importante lignc mililaire avec des camps
relranehes et dc nombreux posies fortifies charges de veiller el proteger les
routes suivies par les caravanes et de defendre centre lout envahissement
etranger, I'entree de I'Egyple du cot^ de I'Orient.
En quitlant Qasr Gheit nous prenons une direction nord-ouesf , vers une
paimeraie nommee Iktaieh , Kfia'S'\, ou pres d'un puils d'eau douce nous
Irouvons des ruines peu importanles d'epoque romaine; ce lieu est tout
proche de Kaliah que nous iaissons a gauche pour poursuivre notrc route
vers le nord. Peu apres nous alleignons une nouvelle paimeraie qui porle
le nom A'El-Ghahai , /-iliJI, ou se voienl encore les ruines de constructions
en briques cuites meliJes a de nombreux debris de poleries grossieres. A
quelque distance de la nous apercevons du haul d'une dune le lac de Bau-
douin, puis au loin, a I'liorizon, Alahemdiah ou nous arrivons bientot,
apres dix jours d'abscnce.
J. Cr.EDAT.
'"' Les ilindralres arabes nous donneiit les memes dislances donnees. ou a peu
eiilre Ouaradah el Farma, Ei-Oharib qui prfes, par les ilineraires. Quoi qu'il en
parait <?trc la ni^me vil!e que celles desi- soit.et je ne propose cela que sous loule
jfnees sous les iioins de Oum-e!-Arab et r&arve. c'est dans celts region que je
KI-Bai|arAIi. Dans lous lis eas ce soni chercherai a placer ces diverses localiles.
SUR UN TEMPLE MYSTERIEUX
QUI EXISTERAIT AU DESERT.
LETTRE A M. GASTON MASPEROPAn
M. JEAN CLEDAT.
Mahemdiah, ii avril 1910.
Mon cher Matlre,
Dans les Annales du Service des AiUlquiles, vous avez publi«5 quelques
notes relatives a un temple mystdiieux qui existerait a I'ouest du Said, el
vos informations ne sMtendent qu'entre Korosko el Esneh. Pour ma part,
j'entendis a plusieurs reprises raconler cetle l(5gende pendant mon sujour
dans la iMoyenne-Egypte. La premiere fois, ce fut a Mdir, en 1900, lorsque
jV'tais occupe a relever les tombes de cette necropole. Oblige de m'arr^ter
frequcmment a Cousieb, un des notables, qui fut nommu peu apres mon
depart omdeh de la locality, me dit connailre les mines d'une grande ville
et d'un temple, situ(5es a Test de la necropole de Meir et a deux journees
de chameau; en outre, il me disait que d'auires ruines, mais molns impor-
tanles, n'elaient qu'a deux beures de marcbe, et naturellemenl, dans ces
lieux, on avail trouve des tresors en quantite. Ce notable, pour m'allecher,
me proposa d'y aller ensemble, d'y faire des fouilles; je me souviens
encore qu'il me pria d'obtenir Tautorisation ndcessaire pour faire les
fouilles, car sdrement on ne la lui donnerait pas, me disait-il, puis qu'il
m'ofTrit de partager les tr<5sors , m'abandonnant encore sur cetle pari tout
ce qui scrail pierrcs <5crites ou aulres objels qui n'avaienl aucune valeur
pour lui, car I'or lui suffisait. Je venais d'arriver en Egyple et je vous
avouerai que la tentation fut forte; je dois simplement a la distance de no
— 239 — [2]
pas avoir enlrepris, a mon tour, la recherche de ces ruines myst(5rieuses.
Si j'nbandonnai, a regret, la recherche du temple doign^, je m'essayai
cependanl sur celui qui paraissait elre mon voisin : a plusieurs reprises je
grimpai sur la montagne el je poursuivis tres loin mes investigations, un
peu dans toutes les directions, mais sans jamais rencontrer I'objel de mes
fatigues. J'eus i^galement recours a la bienveillance du notable habitant
qui m'avait donne le renseignement, mais ce fut en vain; toujours a la
veille de partir, comme le temple, il se derobait. Enfin, las de cette double
poursuite de I'homme et des ruines, j'oubliai pour un moment mon infor-
tune.
J'entendis reparler de ce temple peu apres, a Baouit, en igoa.Cetle
fois-ci, je ne pretai qu'une mt5diocre attention a cette histoire, occupe que
j'tois par mes rccherches dans le monastere de Saint-Apollo. La derniere
fois qu'il me fut signale, ce fut en i()o/i. J'etais a Sohag. A ce moment
j'habilais chez un entrepreneur francais, M. Santamaria, qui m'avait tres
aimablement invite a partager son logis. M. Sanlamaria avail alors comme
associe un indigene nomm^ Amin bey. Celui-ci, mieux que I'autre, connais-
sait lout et avail lout vu par lui-meme. II me donna force dt^tails sur le
temple, sur les richesses qu'on y avail trouv^es et meme sur celles que
Ton pouvait esp^rer y trouver encore; mais moins inleressu ou plus insou-
ciant de la fortune, il ne gardait rien pour lui, el, simplement pour m'etre
agreable, il m'abandonnait toule la trouvaille. En outre, il desirail
m'accompagner pour me montrer les lieux : il fournirait les montures, les
vivres ainsi que les oulils el les hommes necessaires pour le travail.
.M. Santamaria, bien entendu, devait fairc parlie de I'expedilion. Tant
qu'il ne fut question que de partir, noire personnage etail toujours pret,
mais sans pouvoir fixer le depart sauf un jour, oil presse de Irop pr^s, il
se deroba a noire poursuite pour loujours. C'est ainsi que je quiltai Sohag
et les convents Blanc et Rouge, oii j'avais pass^ trois mois, abandonnant
I'idee de jamais alleindre ce temple mysterieux.
Recevez, mon cher Mailrc, la nouvelle assurance de mes sentiments
les plus d^vou^s,
J. Cledat.
DEUXIEME ETUDE
SUR LES BALANCES EGYPTIENNES
PAR
M. HIPPOLYTE DUCROS.
Dans un article prt5c(5dent, paru dans les Annales da Service des Anlt-
quiles^^', nous avons fait I'etude des balances a pied, gravies ou simple-
ment dessinees, ct en mi^me temps reconstruit sur les donn(5es acquises
par celte etude une petite balance qui se trouve expos^e dans une des
vitrines du Mus^e des Antiquites du Caire.
La note que nous presentons aujourd'hui, au contraire, concerne plus
parliculierement les balances a main.
Si Ton se basait sur le tr^s petit nombre de reproductions de balances
a main qui nous sont parvenues, on pourrait faire erreur en pensant que
ces instruments n'ont pas ou n'ont presque pas (5te employt^s par les an-
ciens Egyptiens. lis ont du I'etre assurdment aulanl qu'ils le sont de nos
jours chaque fois que Ton veut op(5rer rapidemenl. La seule raison qui,
pour nous comme peut-(5lre pour les anclens, a fait prdferer la balance a
pied a la balance h main et lui a donnd tous les honneurs de la reproduction
est, ce qui est fort probable, sa justesse et sa sensibiliti5. Et certes, la
balance qui est un instrument d^licat a manipuler, n'esl-elle pas plus stable
et plus facilement maniable si elle est maintenue par un axe, par un pied
solide et immobile, plutot que si elle est simplement suspendue ou main-
tenue par la main de I'op^rateur qui est instable et qui toujours tremble
plus ou moins? Admettant m^me que I'op^rateur, qui tient en suspens dans
sa main la balance, repose son coude sur un plan fixe ct stable, aura-t-il
I'immobilite compile et absolue que presente la colonne en bois ou en
''' Annales du Seniee des Anliquites , I. IX, i" fuse, ji. 3a.
— 2il — [2]
metal qui sert a mainlenir la balance a pied? Evidemment non. Telle est,
tr^s certainement, la seule cause qui a fait pr^ft^rer la balance a pied,
comme balance de pr<5cision, a la balance a main que Ton n'a dA employor
que pour des pes^es ordinaires, des approximations rapides, des mesures
de poids de peu de valeur, voire de simples v(5rificalions.
D'ailleurs, de toutes les balances relevees et reproduites soit dans
rarllcle precedent, soit dans celui d'aujourd'hui, si Ton observe les objets
qu'elles sont destin(5es a peser, on constate que la balance a main sert a
determiner rapidement ou approximativement le poids des cboses leg^res,
alors que quand il s'agit de peser avec precision, de peser minutieusement
la cbose la plus legere entre toutes, I'ame, dont le jugement depend de
I't^quilibre de la balance, c'est la balance a pied qui est toujours employee.
De tousles monuments egyptiens, seuls les zodiaques et parmi ceux-ci
celui du temple dEsneh, repri5senlent la constellation de la Balance par
une d^esse qui tient a la main un de ces instruments dont les deux pla-
teaux vides sont en dquilibre.
Abd-el-Rabman a bien prc^endu, suivanl M. S^diliot'", que surquelques
spheres au lieu d'une balance isolee on trouvait la figure d'un homme por-
tant une petite balance a la main, mais nous ne pouvons adlrmer ce fait
n'ayant trouv^ jusqu'ici qu'un seul exemple de ce genre, celui que nous
venous de citer plus bant et dont le dessin a et{5 repr(5sent(5 dans noire article
prt'xedent. Encore cette representation est-oUe depoque ptoldmaique.
Quoi ([u'il en soit, cette figure ne peut etre consid»5ree que comme un
symbole astronomique, celui qui r^pondait a I'^quinoxe du printomps,
epoque de I'annee ou les jours sont egaux aux nuits '^'.
Pour([uoi ce symbole est-il, dans les zodiaques, qui etaient une all^gorie
religieuse, figur^ par la balance a main et non par la balance a pied et
pourquoi la pesee des limes, qui elle aussi est un sujet ^minemment reli-
gieux, se fait-elle partout, dans les papyrus comme dans les autres repro-
ductions funi5raires, dans la balance a pied et non dans ia balance a main,
'"' Expedition d'^gypte, t. VIII, p. SSj, note.
'') Lilira die somnique pares uhi feoerit lioras,
El medium liici alqiie iimbris jam divldil orbem. . .
ViBClLE, Georgiquea, I, «o8.
Aimalea du Service, 1909. 16
[3] — 242 —
telles seraient des questions qu'il serait int(5i'essant d't^tudier et de connailre.
La balance qui, dans les zodiaques d'Esneh, de Dendt'rah, etc., est fi-
gurine par un (leau a bras egaux munis de ses plateaux a ili, suivant Jo-
mard'", dans les representations vulgaires de certains zodiacjues, dessin»5e
sous la forme de deux lignes paralleles et horizontaies dont la siip6rieure
serait coud($e z£^ on son milieu. Cette figure (ju'il rapproclie d'une faron
assez originale de la letlre (^am-an-nen) ^-'^^ ^-r^ ou ^—J l_^ rappelle bien
les bras (5tendus, la paume de la main ouverte en dessus ou en dessous du
danseur de corde qui, pour tenir re([uilibre sur le fd tendu, se sert de ses
bras en guise de balancier. D'ailleurs, mainles fois en prati(|ue, dans les
campagncs ou Ton n'a pas toujours de balance
a sa disposition, le paysan se sert de ses deux
bras etendus pour comparer le poids de deux
objets qu'il veut soupeser. Et cette position se
retrouve dans une figure astronomicjue'"^' qui
represenle un personnage assis, les deux bras
en forme de regie etendus borizontaloment et
dont ia lete est remplac(5e par la plume de la
V6rit.5 (fig. 5o).
Aux balances h main que nous avons repro-
duites dans notre dernier article (fig. lo, 17,
18, 3i, 33, 3(), 3() et /iG) une seule depuis
nous a ele fournie par un monument du Musee
Fi({. 5o.
du Cairo dont nous parlerons tout a I'heure.
Bien qu'en pelit nombre, les balances a main c^gyplienncs, de quel([ue
t5po(pie qu'elles soient, nous ont pcrmis de faire quelques observations assez
curieuses sur lour constitution.
FUau. — Quelle que soil la forme qu'il pr(5senle, qu'il soil cylindrique
et horizontal (fig. 10), fusiforme et arque (fig. 1 7), cylindrique ou plat et
releve aux exlremites en forme de volute ((ig. 18), ou enfin rectangulaire
en forme de r^gle large et plate, le lleau a toujours les bras (5gaux.
•'1 Expedilion d'Efrypie, I. VIII, p. i3.
astronomiquesi. pi. a. A, vol. I, pi. 79.
>' Descriplion tl'ligyple, fMominients
— 243 — [4]
Dans les representations zodiacales le fl^au est, ou parait ^tre cylin-
drique (fig. lo et 3i), ou bien fusiforme plus ou moins renfl^ en son
milieu avec les exlremites tantot lines, tantot s'evasant a nouveau en pomme
(I'arrosoir ou de fleur de papyrus (fig. 33, 36, 3 9 el /16).
Le systeme de suspension du fl6au varie pen du systeme usit6 encore de
nos jours dans les balances ordinaires a main. G'est pour ies balances
employees a cette epoque :1° soit un gros fil ou une fine laniere qui passe
par le milieu du ll^au ou il s'y atlaclie d'une part tandis que de I'autre, plus
ou moins long, il se termine par une ganse dans laquelle i'op^rateur passe
la main pour soulever et tenir I'instrument au moment de la pes^e
(fig. 1 et 1 7 ) ;9° soit une poign^e d'assez grande dimension qui se termine
a la partie inf^rieure par une fourche entre les dents de laquelle oscille le
lleau(fig. 18); 3° soit une poign^e en forme de corne de chamois qui passe
dans un anneau lequel I'sl plac6 dans une piece de bois rectangulaire de
meme epaisseur et presque de meme longueur que le lleau auquel il semble
fix^ perpendiculairement en croix, dont la branche superieure a un quart
de sa longueur environ et la branche inf^rieure, au-dessous du fleau, au
moins la mollis de cette longueur.
Dans les repr(5sentalions astronomiques on retrouve la poign^e assez
longue termin(5e par une ganse (fig. 3i) ou un ruban enroul^ dans un
anneau (fig. 33 et 89) ou un simple anneau ou crochet (fig. /16); parfois
m^me, comme dans la figure 36, la poignee, ou le systeme de suspension
manque lotalement et est remplac^ par le dis([ue solaire dans lequel est
dessin(5 Horus enfant.
Plateaux.— De toutes ces balances, deux seules, les figures 17 et 18
ni^ritont d'attirer I'attcntion. La premiere (fig. 17)3 ^tefournie par la tombe
d'Anta; la scene qui represente un atelier de poterie montre I'un dcs
ouvriers assis, en train de peser un vase a fond plat et a ouverture ^vasee,
sorte de mortier ou de pot a fleur de grandes dimensions; celui-ci, tandis
que de la main droile passee dans la ganse de la poignee, il souleve la
balance, de la main gauche, appuyee sur le fl^au, il semble vouloir ralen-
lir ou arreter les oscillations de ce flt^au pour arriver plus rapidement a
I'c^quilibre. Ici, point de plateaux; on voil d'une part la poterie ou peul-
etre le vase recouvert d'une enveloppe en bronze accroche a un fil qui est
16.
[5] — 24/1 —
reli^ a I'une des exlr(5mites tlu lleau el d'aulre pari une sorte de figure
rectangulaire qui est suspendue par le milieu de sa face supt5rieure par un
fd a I'aulre exlremit(5 du tlfou. Les dimensions exigues de celle figure
rectangulaire ne nous donncnt pas a croire ([uc nous avons la une sorte de
boite ou de plateau profond cpii pouvail recevoir des poids, il y aurail en
dans ce cas au moins deux fds pour tenir ce plateau, nous pensons au con-
Iraire que c'etait un poids reel ou un contrepoids, qui (5tail suspendu a ce
ni ,poids fixe que devait fort probablement presenter I'objet a peser pour
avoir la valeur voulue.
Le second exemple (fig. 18) nous est fourni par un bas-relief des pyra-
mides de Gbizeli. Le dessin nous montre un atelier de polier; tandis qu'un
ouvrier lient de sa main droite et souleve la balance, le lleau a hauteur de
son oeil, et que de la gauche il reticnt ce fl^au pour arrester les oscillations,
un autre ouvrier accroclie ou enleve le vase suspendu a I'exln^mile du
lleau. Ici encore, pas de plateaux; tandis qua Tunc des extr<5mites du lleau
sont accroch6s a un 111 ou un anneau deux crochets foi-manl niachoire qui
serrent entre ieur grilTe I'objet qu'ils mainticnnent suspendu, a I'autre
extr(5mit^ se voit un double croc qui supporte une sorte de panier profond
lequel est destin^ a recevoir les poids ou peut-^tre encore la pate , le minerai
ou I'alliage necessaire a la confection ou a rornemenlation dun autre vase
pared a celui qui se trouve suspendu de I'aulre c6tt5 du lleau.
Un bas-relief de la V° dynaslie, provenant d'une lombe de Sakkara et
expose au .Musec du Gaire sous le n° 58, nous a fourni une nouvelle repro-
duction de balance a main int(5ressante surlout a cause des pieces assez
grossierement faconnees qui la constituent.
(iette balance se compose d'un ll^au rectangulaire, large et plat perc^
de part en part a ses deux extr^mites; par ces trous passe un fil ou une
tige rigide retenu h la partie superieure par une t^te arrondie et termin(5 a
rextr(5mit(5 inferieure par un crochet d'assez grande dimension ; a ces crochets
sont suspendus par Ieur anse les plateaux, series de paniers on corbeilles
llexibles. Une poignee en forme de corne ([uc I'opdraleur tient a la main,
reliee a une autre pi^ce rectangulaire formant aiguille, de nienie forme que
le lleau et plac(5e en croix avec ce dernier au moyen d'un anneau ou d'un
jeu d'anneaux, forme le systeme de suspension. Ge bas-relief grossierement
2^i5 — [G]
grave n'indiijuant que ies contours de I'instrument avec la seulc superposi-
tion de I'aiguille au lleau, il est difficile de so prononcer sur le systeme de
suspension; il est a croire cependant que I'axe d'osciilation r(5sidait simple-
menl dans le jeu d'anneaux qui clait situ(5 au-dcssus du fleau (fig. 5i).
Fig. 5i.
Parlout ailleurs Ies balances ont deux plateaux en forme de verrc de
monlre, probablemcnt metalliques qui sont suspendus au lleau par deux
ou trois fils, fort probablemcnt quatre ainsi que nous I'avons explique dans
noire article precedent. La balance fig. Mi qui se trouve tracde dans le
zodiaque de Denderali a cela de parliculier que Ics fils qui rctiennent ses
plateaux au lieu d'etre rigides sont en zigzag, schema souvenl employe
dans la reproduction des anneaux d'une chaine, d'une torsade.
I
Baunck du Muske du (JAiiiK, N° 3 1 /|89. — Un fl(5au en bois et deux pla-
teaux en mdtal sont Ies seules pieces qui composent cette balance (pi. 1, A).
Le lleau, de couleur brun acajou, du type egyptien, est en bois tendre,
tourne en forme de fuseau; Ies exlremites evasees et model^es imitent une
lleur de papyrus ; a la partie la plus e{lil(5e du fuseau et tout centre la parlie
renllee formant le calice de la lleur sont tracces ou mieux gravecs quatre
rainurcs 6([uidistantes. Cette piece pri^sente en deux ou trois endroits des
taches ou plutot des plaques noires et brillantes dont I'odenr rappelle celle
[7] — 246 —
du bitume ou cellc d'une mali^re rosincuse. FajoniK^e en bois plein, elle
u'esl ^vid^e de part et d'autre a chaque exlremite que dans la moitie envi-
ron de sa longueur et cela encore obliquemcnt par rapport a I'axc du flc^au
;
I'^videment partant do la parlie centrale de la lleur a I'extr^mitc^ du I16au
vicnl mourir en biais, en bee de clarinetle au Irou median.
En sa partie centrale le lleau est traverse de part en part par un trou
donl un des orifices est perc^ sur le m^me axe el du m^me c6t(5 que les
trous medians. Par ce trou central, qui pr(5sente sur ses bords et pcrpendi-
culairement a I'axe du lleau une l<5gere trace lin^aire, devait passer le
systeme de suspension.
Ce systeme, a en juger par la depression extr^mement douce qui a etc
produite par I'usure au-dessuset au-dessous des orifices centraux sur les
deux faces du fleau, indi([ue que la suspension de la balance elait obti-nuc
non par suspension au moyen d'un anneau ou d'une piike m($talli(pic cpiel-
conque, mais par le simple moyen d'une ficelle. Geci suppose, une question
se pose : Comment etait faile celte suspension?
Si Ton suppose que le fil suspenseur, assez long pour elre tenu a la
main, traversait a une de ses extremities I'orilice central a la facon d'un
double anneau et s'enroulail autour du bois en forme de 8 pour s'attachcr
au lleau, on pourrait s'expliquer ainsi les traces d'usure de part et d'autre
du trou central sur les deux faces du fleau. Mais alors comment com-
prendre et expli([uer la position des trous m6dians ou venaient s'attacher
les fils qui retenaient les plateaux. Ces points d'attache elant rojctcs ainsi en
dehors de I'axe central du f\6a\\, c'est-a-dire en dehors du plan vertical qui
passerait par I'axe memo du fl^au, se trouvant sur le plan horizontal qui
passerait par cet axe qui lui est perpendiculaire, ameneraient un mouve-
ment de torsion du fleau qui serait une entrave a la sensibilitc et a la jus-
tesse de la balance, ce qui ne pent <5tre.
Si au contraire on suppose ({ue les points d'attache m(5dians ainsi que
le trou central du systeme suspenseur sont sur le m6me plan vertical et
que le fil suspenseur de I'appareil traversant de haut en bas le canal central
en s'enroulant et en s'entre-croisant autour du fl(5au pour vcnir se joindre et
se noucr au-dessus de lui, I'harmonie de I'^cjuilibre n'est plus touchee et le
fldau demeure sensible et pr(5t a se deplac(;r pour la moindre addition de
poids d'un cote ou de I'autre. C'est cette derniere sorte de suspension qui,
— 2/)7 — [8]
trfes certainement, a ete applitjuee par les anciens Egypliens ct que nous
proposons comme ^lant la plus vraisemblable.
Nous avons dit que le fil suspenseur devait, aprcs s'etre enroule aulour
du lleau, se nouer au-dessus de lui, et cela devait etre ainsi pour la simple
raison que si le noeud elait fail en dessous, le fl^au n'aurait plus ili sus-
pendu librement mais aurait repost^ sur un plan irregulier. Or un n(Bud
ne pouvant en aucune facon repr^senter un plan parfaitement horizontal
et a fortiori un point, la sensibilitt5 aurait ete diminuee, et ia justesse
toucliee; il elait done do toute necessite que le point d'altaclie fut fait jiu-
dessus du point de suspension ou mieux du point d'^quilibre.
Les plateaux en m^tal qui completent cette balance ont (5te traces au
compas puis decoupes et marteles sur lout lour bord de facon a leur fairc
prendre la forme d'une coupe a fond plat. Quaire trous que I'ouvrier ne
s'est m^me pas soucie de placer a egalc distance les uns des aulres, qu'ii
n'a meme pas pris la peine de percer auv extremil^s des axes perpcndi-
culaires passant par le centre du plateau, point donne par la pointe du
compas, servent d'allache aux fds qui relienl les plateaux au fl^au.
MESURES DE CES DIVERSES PIECES (I)
Flh1" rigmt.
Lonjjiieur du lleau o"' 977
Distance du trou cenlral aux extremilcs 01 385
Disbnce du Iron central aux Irons extremes o'" o(J8. . . o 069
Distance du trou exlremc a I'exlremile du fleau o'" oGC ... o o65
Diam6tre du fleau a ia partie cenlraie o 008
Dianielre du Man a la partie eliilee o 006
Nombre de rainures a la parlie elTil^e du lleau li
licarlement des rainures li'acees a rexLremile du fleau o 001
Longueur de la lleur a I'extr^raitd du lleau o oo5
''' Catalogue general des Anliquiles Irale o ni. 009 mill., dlamMre a la parlie
Sguplienues du Musee du Catre, Arthur cfliide o in. oo5 mill., largeur de I'dlale-
K. P. Weigall, Weights and Balances, menlde la lleur o m. 007 mill., diamelre
1908, p. 6a, n° 81489. Ijongneur tolale du Irou central o m. 009 mill. Nombre
o m. 277 mill., diamelre a la partie ceti- de rainures 3.
[9] _ 2/i8 —Largeiir do I'elalemciil iln la fleiir o" 008
Diamilre des Irons cxlrenics o oo3
Diam^tre du trou central o oo3
Poids du fleau : I'i gr. 5o3.
9" Plateaux.
Diamolre des |)lalcaux o" 061
I'rofondeur des plateaux o oo3
[o"'o33
/ Plateau A.{
jj o oao
I ( o o36Distance
j
desSoMME... o'"i/i3 Movenne o'"o3575
trous.
o"'o3i
Plateau B.i° ^'J"Io 000
o o3A
SOMME. . . 0'"t6o MOYENSE o"'o35oO
Distance des trous au.\ bords du plfileau :
Platciui A : o'" oo5 o"'oo'i5 o"'oo4 o"'ooi.
Plateau B : o'" oo5 o"'oo5 o"'oo45 o"'oo6.
Poids du plateau A : 7 jjr. o5o.
Poids du plateau B : 7 jjr. o3o.
Aiiisi otiil)lic el recouslilucc!, cc'lle baianci! (|ni 11c (Icvail {[uiu'i; scrvir
(ju'a peser des corps doiit Ic poids aurail variii dc i/a scrupulc ou o jjr. (i.'J^
a a onces, c'est-a-dire 61 gr. 188, a donnd comme sensiinlile pour :
gr. 5o
1 gr. 00
5 gr. 00
10 gr. 00
ogr, o5
ogr.
— 2^19 — [10]
•JO gr. oo
[»] — 250 —
{jorge assez pronoricee scparc d'line s^rie de deux ou Irois aulres perles
ovales, biconvexes(fig. 5 a). Celte piece est termin(5e a sa parlie superieure
par une capsule cylindricjue en forme
de mitre que traverse un anneau, et
a sa partie inferieure pur une fourche
a deux branches plates, en /orme de
palettes entre lesquelies est placce ct
se meut I'aiguille. Ces palettes sonl
perches de deux trous superposes (lui
sc correspondent et qui coincident
exactement avec les trous pratiques
dans la lame aplatie de I'aiguille. Une
petite cheville metallique passant par
les trous inf^rieurs des branches de
la poignee et de I'aiguille sert d'axe
commun a ces pieces et forme ainsi
le syst^me de suspension de la ba-
lance : sorte d'etrier sup^rieur a sus-
pension inferieure. Les bras de la fourche entre lesquels se meut I'aiguille
elant assez courts et leur largeur assez grande il semblerait a premiere vue
(|ue la sensibility de la balance aurait a en soulfrir; 11 n'en est rien, car
rop(5rateur, au lieu de se baser sur Tangle ([ue forme I'aiguille avec la
poignee qui indique la verticale pour juger de la rupture d'(5(|uilibre,
s'appuie pour ^tablir eel (5quilibre sur la coincidence des trous superieurs
pcrc(5s dans les bras de la fourche et I'aiguille. A I't^tat de repos ou d'(5qui-
libre, en ^levant la balance a hauteur de son mil, Topt^rateur apercevait
par ces trous de diametre assez petit un jour h travers ces trois pieces,
mais sitot que i'(5quilibre (5tait rompu, sitot que pour la moindre des
charges mises dans I'un des plateaux, I'aiguille s'inclinait a droite ou u
gauche le trou etait obslru^ et I'^quilibre n'existait plus. Ainsi effectuee la
pesee devenait d'une sensibilit»5 extreme et d'une simplicite parfaile.
Les plateaux, en m(5tal aussi, bomb^s en verrc de montrc, sent travailles
au marteau, polis au burin et perces, cbacun de quatre trous par ou
passaient les (ils qui les reliaient aux anneaux fixes aux exlremit6s dii
fl^au.
Fig. 5a.
251 — [12]
MESURES DE GES UIVERSES PIECES.
i" Flhu.
Longueur totale dii (lean o" ayo
Diamfelre du (l&u a la parlie ceulrale o oo5
Diamfetre du (l(^au aux extrdmlt^s o oo3
Longueur de ia parlie ouvrag(^e a rextr^mil^ du fleau o"'oi i5. . . o oia
Longueur de la partie i-enllde exLrdnie o oo5
Diam^tre du trou ford dans la perle extreme o oca
Diametre des anneaux extremes o 007
Largeur de I'aiguille a sa base o oo5
Largeur de I'aiguille a sa parlie supdrieure o oo5
Longueur actuelle de I'aiguille oi5
Epaisseur de I'aiguille ooo5
Distance du trou inferieur au lleau o oo4
Distance des deux trous de I'aiguille o 008
Diamfetre du Irou inferieur de I'aiguille o 009
Diamelre du trou superieur de Taiguille o 00a
9° Poifpiee.
Longueur tolale de la poignee o"" 066
Longueur de la parlie ouvragee o o36
Longueur de la fourclie a la partie ouvragfe o oa3
Largeur de la fourche a la partie superieure o oo5
Largeur de la fourche a la partie inferieure o oo5
Epaisseur de bras de la fourche en haul o 00
1
Epaisseur de bras de la fourche au bas o ooo5
Ecarteraent des bras de la fourche en haul o ooaS
Ecartement des bras de la fourche au bas oo35
Hauleur de I'dvidement de la fourche o 09
1
Distance de rextremittS inferieure au ti-ou inferieur o oca
Distance des deux trous des bras de la fourche o 008
Diamfetre du trou inferieur o oca
Diamelre du trou superieur o ooa
Hauteur de ia mitre 007
Diametre de Panncau de la mitre o 008
Poids du fl^u muni de la poignde : 37 gr. Sao.
[13] 252 —
3" Plateaux.
Diamelrc du plateau A o"' 078
Diametre du plateau B o o8a5
Profondeur du plateau A o 006
Profondeur du plateau B o ooS
Plateau A. < , .
j
i o ouoo
I ( o 0670Distance
j
,1™ /SOMME. . . O'" 1900 MOYENNE o"o!l'j5
li"0U8.
o"o475
Plateau BJ °°ff
J O OtIOO
' o 0^70
SoMME... 0"'l910 MoYENNE o"'oli'J']^
distance des trous aux bords du plateau :
Plateau A : o"' oo55 o"'ooG o"'oo7 o'"oo5.
Plateau B : o'" 006 o'"oo75 o"'oo75 o'"oo75.
Poids du plateau A : 3i gr. i5o.
Poids du plateau B : 3i gr. a 55.
La gracililc dc ce 116au nous iaissc supposer que cette balance, bien
(ju'ayanl des plateaux dc diametre assez grand el de poids assez lourd , ne
devait pas pcscr des objets d'un poids l)icn 6\e\6. Le maximum comme Ic
minimum de charge, ainsi que nous le verrons tout a I'heure, n'etaienl
pas Ir^s eleves; la sensibility seule est leslee uniformc el nous a donne
pour :
gr. 5o gr. uo
1 gr. 00 o gr. 20
5 gr. 00 o gr. 9
10 gr. 00 o gr. ao
— 253 — [U]
ao gr. 00 gr. ao
3o gr. 00 o gr. ao
t»o gr. 00 o gr. ao
el pour ^45 gr. oo o gr. ao
Pour 5o grammes il n'y a pas eu d'inclinaison visible, sensible a
gr. 90. On pent done dire que cetle balance ne devait guere servir a
peser des objets d^passanl le poids dc -i once i /a , c'est-^-dire 46 gr. 88 1
.
On voit par ces r^sultats que celte balance devait etre d'une sensibilil(5
et d'une justesse extremes. La maniere dont elle etait faite, sa forme, son
mode (le suspension el son poids, tout fait pr(^voir que Ton est en presence
d'un instrument de precision deslin^ a la pesee d'orfevrcrie fine, de bijou-
terie ou de joaillerie.
II est fort regrettable (|ue la question des poids ^gyptiens soil, sinon pen
connue, du moins des plus incertaines; il aurait et^ pourtant int(5ressant
d'etudier el de resoudre ce probl^me qui semble encore, parait-il, bien
peu st5duisant. Si les textes n'ont pu jusqu'ci fournir de renseignement bien
exact a ce sujet, si I'on n'a pu encore, outre la stalere, qui, quoique d'ori-
gine grecque, avail deja chez ce peuple une valeur variable, el le ket egyp-
licn i* dont le poids est evalu^ dit-on a 9 gr. 0717, (5tablir la gamme
ou la s(5ne des poids egypliens avec leurs multiples et leurs sous-multiples,
il n'est pas dit que les anciens ne les aient point connus ou employes. Les
deux balances qui viennent d'etre etudi^es et dont la sensibilite ne pent ^Ire
(liscut^c pas plus que celle, d'aiileurs, de la balance a pied dont il a ^te
question dans noire pr(5c^dent article, sent ia pour attester qu'avec de tels
instruments il ne pouvait en ^tre autrement.
Le hasard n'a pas voulu que Ton ait renconlr^ ou trouv^ jusqu'a present
un atelier complel d'orfevre avec tons ses instruments, lous ses oulils, lout
son materiel; lui seul aurait pu donner quel([ues indications precieuses
parmi toutes et concluantes.
Une derni^re balance, une romaine, reste a I'^tude; d'epoque beaucoup
plus r^cente et de systeme different de celles que nous venons d'etudier,
il nous a paru plus rationnel d'en faire un chapilre s^par(5 et le sujel d'une
prochaine note.
H.-A. DtlCROS.
UNE TROUSSE DE MEDECIN COPTE
PAR
M. GEORGES DARESSY.
Dans le lell d'Erment, I'ancienne Hermonllus, on a trouvi; un objct"' en
hois qui me parait avoir Hi la trousse d'un m^lecin dV'poque romaine ou
copte. Le bloc, pris dans le cceur d'un tronc de coniftre, a cm. 35q mill,
de hauleur, el sa position nonnale etait verticale; il a une section octofjonale,
ou piutot carree a pans coup(5s, les faces de o m. ofi/i mill, de largeur
alternant avec d'autres qui n'ont que de o m. oqB mill, a o ni. 028 mill.;
la largeur extreme est de cm. 106 mill.
Le dessous est orn^ de ronds concentriques divis^s en deux groupes, I'un
(le quatre cercles dont les diametres vont de m. o3G mill, a m. 0/18 mill.
,
I'autre de sept cercles ayant de o m. o65 mill, a m. oga mill, do dia-
metre. La partie sup(5rieure avail une decoration analogue, mais il resle
peu de chose des cercles graves prJis du centre; I'autre serie comprend neuf
cercles ayant de m. o55 mill, a m. 088 mill. Gette face sup(5rieure a
loules ses aretes dc^coup^es pour laisser passer des planchetles glissant dans
des rainures fermant les cavites creus^es dans les huit llancs de la trousse
;
elle-m^me olTre un logcment de m, o56 mill, de longueur a parlir de
I'exterieur, et o m. oaS mill, de largeur, sur o m. 006 mill, de profondeur,
avec c6t(5s tallies en biseau,pour une glissiere adherent au-dessous d'une
pianchette ou couvercle sup»5rieur qui maintenait tous les couvercles lale-
raux fermds.
Des groupes de trois ou quatre traits faisaient le tour des cotes vers le
haut et vers le has , mais ils sont maintenanl peu visibles.
Deux des faces laterales , et les (juatre pans coupes ont leurs casiers fer-
m^s par de simples planchettes de m. 00/1 mill. d'(5paisseur; les deux
'"' Journal d'eiilree du Musee, n" 87617.
— 255 — [2]
autres sonl creusees plus profond(5ment et se recouvrent au moyen d'une
planche epaisse de o m. 018 miH., ^videe elle-m^me et munie d'un cou-
vercle a glissiere, qui est mainlenue par deux languettes entrant dans des
rainures.
Chaque cot^ est divise de facon diflft^rente , de maniere a loger les divers
instruments, qui n'ont malheureusement pas ^t^ retrouv<5s et h recevoir des
petites provisions de m(5dicaments mis a m^me dans les cases, oii il en
reste quelques traces, ou log^s dans de pelits tubes. En voici une descrip-
tion succincte en commencant par la face au-dessus de iaquelie entrait le
couvercle-arretoir. Je designe par des ieltres majuscules les grandes faces,
par ies m^mes lettres primes les couvercles formant double fond et par les
minuscules les casiers d'angle.
A. Dans le haut trois compartiments de m. 078 mill, de longueur et
o m. 1 5 mill, de largeur, probablement pour loger de petites fioles ou
lubes contenant des liquides. Dessous un espace de m. ssb mill, de
bauteur, et m. o48 mill, de largeur creux de m. 016 mill. , coup^ vers
le milieu par deux cloisons de m. 1 7 mill, de largeur, espacues d'un
centimetre, et decoupees de qualre encoches de m. oo5 mill, a
m. 007 mill, de large et de o m. 006 mill, a m. 008 mill, de profon-
deur destinees a loger et maintenir des instruments a longue tige : aiguilles,
sondes, pinces, cuiliers, spatules, etc. (pi. I).
a. Le premier pan coup4 est creus^ du haut en bas d'une cavitt5 semi-
cylindrique de m. 1 1 mill, de profondeur divis^e en trois parties par des
cloisons de m. 1 8 mill, de largeur : cclle du haut a une encoche de
o m. 008 mill, de large, celle du bas a deux enlailles de o m. 00/1 mill,
de profondeur pour recevoir des lames minces.
B. Dans le haut est une cavity presque h^misph(5rique de m. oiS mill.
de diam^tre et o m. oao mill, de profondeur, propre a recevoir une cou-
pelle; toutefois une ouverture dans la cloison separative, percee adrolteet
non dans I'axe, descendant jusqu'au niveau du fond ferait plutot supposer
que c'(5tait la place d'un outil muni d'un manche, ayant un peu I'aspect d'un
fer a sender. La partie droite a dans le haut une petite case de o m. o3 c.
X m. 022 mill.; au-dessous il n'y a une cloison mediane que sur
[3] _ 256 —
m. o85 mill, de longueur sans qu'on puisse se rendre comptc si ['absence
de s(5paration dans le has est voulue ou accidenlelle (pi. I).
B'. Le liroir a dans le haul une place speciale, pour un outil apparem-
nienl a lame dt5coup(5e; le reste, soil o m. qsq mill, de longueur, est reserve
pour des instruments h longue tige qu'une double cloison munie de Irois
encoches maintenait en place (pi. I).
b. La gouttiere d'angle est divis(5e en Irois par des separations munies
dVntailles pour loger en haut une tige et en bas une lame tilroite.
(]. Lapartiesuperieureestoccupeeparsixcompartimentsdeom.0 9/i mill,
a o m. 3o cent, de longueur, o m. 0^3 mill, de largeur ct o m. oif) mill,
de creux, contenant encore un peu d'une matifere noiratre. Au-dessous est
I'emplacemenl reserve pour des ciseaux de o m. 21 cent, de longueur;
entre Ics branches on a log<5 deux petites cases de m. oa cent, de lon-
gueur et o m. 019 mill, de largeur, ayant leur couvercle sp(5cial (pi. 11).
c. Mt^me disposition (ju'en h. Les fentes ne sonl pas en face I'une de
I'autre, et Ton en doit d(5duire que deux oulils etaient log^s dans cetle
goutti(^re.
D. Cette face est toutc creust^e en comparlimenls pour des produils d'une
ccrtaine consistance comme des onguenls. En haul sonl quatre cases de
m. 099 mill, et m. 33 cent, de longueur sur m. 093 mill, h
m. 09G mill, de large et m. o33 mill, de creux; le bas a de grands
comparlimenls carr^s de m. o55 mill, de c6l4 en moyenne (pi. II).
D'. Double couvercle semblable h B', mais la case du haut est sans de-
coupage, rectangulaire de o m. 078 mill, sur o m. 09 3 mill, el la double
cloison du comparliment inferieur a trois rainures de m. ooii mill, de
large (pi. 11).
(1. M(5me disposition qu'aux autres angles, rainure de m. oo5 mill.
dans le haut, fente de moins de m. oo3 mill, dans le bas.
Telle est cetle trousse, que son ornemenlalion scmble devoir faire atlri-
buer h la periode copte sans qu'il soil possible den preciser davantage
— 257 — [4]
I'^poque. Un seul des instruments qu'elle renfermait a une silhouette
caract(5rislique, c'est le ciseau de la face C; la presence des nombreux
comparliments ayant contenu des pioduits paraissant 4lre des onguents
permet seulc d'attribuer ce n^cessaire a un m^decin-chirurgien et d'y
voir I'analogue des loculi etudi^s par le docleur DenelTe*''.
G. Dabessv.
''' V. Deneffe , Etude sur la Trousse d'un chinirgien gallo-romain du in' Steele.
Annale$ du Service, 1909. 17
NOTES DMNSPECTION
PAR
M. GEORCKS LEGRAIN.
LXVII
SUR UNE STATUE Dll MOYEN EMPIRE
TROUVEE A KARNAK.
En fevrier igoc), les preneurs de sihahh a la Nagga ez-Zaplieh de
Karnak, a I'ouest du lemple de Khonsou, d«5couvrirent, a une dizaine de
metres au-dessous du niveau des maisons acluelles, la statue qui fait
robjet de celle note. Les habitants prelendant que cette statue avait (5t(5
Irouvee dans leur terrain et non dans une parcelle atlenanle apparlenant
au Gouvernement en revendiquercnl ia propriety.
Plac^ en face de cette contestation dont il aurait el^ facile de prouver
ou non le bien-fond(5, 1'inspecteur local, Mahmoud cffendi Rouchdy, au lieu
de laisser en place le monument decouvert et d'en assurer la garde jusqu'a
nouvel ordre, le laissa enlever, placer sur un chariot et conduirc dans la
cour du markaz de Louqsor. La statue resta la pres d'un an , voisinanl avec
les soldats, les prisonniers et les chevaux; en mars dernier, en attendant
la fin du proces dont elie est cause, on la destina a orner un des mon-
tanls de la porte du jardin plants devant le markaz. Elle fut hissee sur un
nouveau chariot du haut duquel on la jeta a son arrivee a destination.
Deja, auparavant, elle montrait une legere fissure aux reins et aux avant-
bras. Elle se brisa malbeureusemcnl en trois morceaux dans sa chute. La
photographic et la description donnees ici montrent dans quel etat sc
trouvait cette statue avant son recent voyage et son raccommodage.
Statub d'un "^^. — Basalte gris. — Haut. i m. Go cent. —
— 259 — [2]
Karnak , a ia Nagga ez-Zaplieh , a i'ouest du tempie de Rhonsou. Enfouie
profond(5ment dans le sehakh, fevrier 1909.
Alldude. Homme assis sur un siege rf muni d'un dossier montant jusqu'au
(lessons des oraoplales. Les mains posent a plat sur ies genoux, ies jambes
sonl joinles, les pieds pen ^cartes.
Costume, fia tete est couverte d'une ^toffe ray^e formant une coiffure
basse sur le front, sans oreillettes, degageant les vaslos oreilles, retombant
en pointes en avant. Une shenli plissee couvre les reins.
Coukurs. Aucune.
Lixcriptions. a. Sur I'avant du siege et le plat du socle a droite vertica-
lement:(^)tLA!f^W-^^tr:^:3r\:::\.T.5:Hw">-i. /,. Dem^me ^gauche :(HtLM!!:!!TJiI^->t:::.r*?nS:
y|^£ — 1-^S ^ ~*J^_. c. Sur le plat du socle, a I'avant : (—*) 4^ T A
Technique. Rude, lourde et un peu maladroite.
Style et date. Moyen empire.
Comervntioti. Eclats au nez, aux pointes de la coiffure, aux doigts des
mains, trace de felure a la ceiiilure el aux avant-bras.
BM. : In(5dit.
G. Legrain.
Karnak, 26 niai 1910.
EGYPTE CHRETIENNE'*PAH
M. GIJSTAVE LKFEBVRK
INSPEGTEUn KN CHRP DU SERVICK DES ANTIQUITE's.
A. GROTTE DE LA BASSE THEBAIDE. —B. INSCBIPTIONS COPIES. — C. INSCRIPTIONS GRECOUES.
Quand on va de Cheikli Abadeh (Anlinoe) a Cheikh Temni', on rencontre
hi mi-chemin, face au hamcau de Naga-el-Charqi ''^', des resles d'liabitalions
copies et une enceinte en hricjues crues, a demi ruint^e, seuls vestiges d'un
grand monastere que les gens dii pays appellent Deir-d-Dik, lo Convent
du Coq. A quelque 5oo metres pius au nord, s'ouvrent dans la mon-
lagne fauve deux iarges trous noirs, anciennes carri^res, dont la premiere
merite une visite'*' : elle sei'vil en effet de refuge a des chr(5liens pers(5cutes,
peut-t?tre aux moines de la plaine, et I'on y voit encore les traces d'unc
petite t^glise qu'ils y avaienl m(5nag^e et avaient d(5cor(5e comme la Liimch
voisine de i)eir Abou Hennis. Ce qui subsisle de cette chapeile est malheu-
reusement pen de chose : encore ce peu vaut-il la peine, pour qui s'intt5resse
au christianisme egyptien, d'(5lre signals et d(5cril.
'•'1 el II aux Annales, I. IX. 1908, ''' A gauche de i'entrfe, iin dlroil es-
p. 17a, et I. X, 1909, p. 5o. calier de sepl marches, adosse a la paroi
''' Aiix connns des deux moiidirielis de la montajjne, ni<!ne it une sorle de ler-
d'Assiuul el tie Miuieli, suivanl la carle rassc rjui scndile aviiir reuiil celle griilte
au ;^^ du Survey Deparlraenl, 1908. a la suivanle.
— 261 — [2]
La carriere est vasle; I'cglise qui niesure au plus ho metres carres, ii'cn
occupe (ju'une infime partie : elle est un exemple fiappant de I'habiletc^
ties Copies a utiliser ces belles cameras de I'ancienne Egypte, si soigneu-
sement, si artistement exploilees par les architectes des Pharaons. Le Pere
Sicard, en voyageur curieux et avis^, avait bien observed '" le caractere de
ces babilations rupestres connues de son temps sous le nom de grottes de la
Basse-Tli^baide. ttElles ont ete d'abord, dit-il, un terrain pierreux de la
montagne qui cottoye le Nil; on a ensuite fouille ce terrain pour en lirer
des pierres, qui devaient servir a la construction des Villes voisines, des
pyramides et d'aulres grands (Edifices. . . Les pierres qu'on en a tiroes ont
laiss^ (pour ainsi parler) des appartements vastes, et qui forment une
espece d'enfilade sans ordre et sans symmelrie : les voutes de ces concavitez
basses et inegales sont soAteniies de distance en distance par des pillicrs
que les ouvriers ont laissez expres pour les appuyer. Rien ne ressemble
done plus a des carrieres, que ce qu'on appelie aujourd'huy groltes; et il
est hors de doute qu'elles ont ete carrieres dans leur origine. ^i
L'exlraction dun enorme bloc do quelque 60 metres cubes, au coeur
d'un appartement de la carriere qui nous occupe, dans la montagne d'Ati-
tinoe, avait determine au plafond''^' une anfracluosite oblongue, ayant
de o m. 9 cent, a m. 35 cent, de profondeur, et dont les contours
parfaitement reguliers forment un ([uadrilatere, ou plus exaclement un
Irapeze : les longs cotes, perpendiculaires a la vallde, mesurent chacun
7 metres; les pelils c6tt5s ont respectivement, celui de I'ouest 3 m. ao cent.,
celui de Test /i m. 1 5 cent. Utilisant la disposition des lieux, les chr^tiens
avaient construit Irois murs en briques crues qui, s'^levant du sol, rejoi-
gnaient a environ 2 m. 5o cent, de fiauleur les rebords de I'anfracluosite
du plafond, a I'ouest, au nord et au sud : ces murs, dont on peut suivre
la trace, partoul Ires visible, avaient de m. 5o cent, a m. 60 cent,
d'epaisseur, et etaient reconverts, exlerieurement et interieurement, d'un
'' Leltre d'un Misstonnaire en Egijpled dansle Levant, \.\\ , Vims, 1717, p. 2»()).
S. X.S.M^' le comle de Toulouse, itrile An ''' Le sol uussi a conserve des traces
Gaireea jiiin i7i6(daasles Nouveaux me- du bloc, inais moiiis iieLlcs el moiiis jfeo-
moires des Missions de la coiiipn^nie de Jesus nu'lriqiios.
[3] — 262 —
cr«5pi dc plAlro"' : seul, le c6t6 est n'avait pas elo clos, car prolongeant
de 3 moires ies deux longues parols nord el sud jusqu'au fond de ia
carri^re, taill(5 en h(5micycle, Ies habitants de la grolte avaient ainsi cree
line chapellc munie d'une abside, petite eglise en miniature. L'aulel devait
sYlever sous Ic rel)ord est de l'anfracluositi5, llan(ju(5 de deux pilicrs en
bois : on distingue encore au plafond Ies resles d'un rectangle peint et
decor(5 qui aurait surmonte la table dii sacrifice, et deux trous carr^s mar-
quant remplacement des deux piliers. Derri^re I'autel , un dcgre conduisail
a i'abside. G'est a Tangle sud-ouest qu'on pen(5trait dans la chapellc, par
une porte dont le seuii, a deux marches, n'avait pas plus dc o m. 65 cent,
de large; cette porte donnait, au dehors, sur une immense salle, qui com-
muniquait avec le vestibule de la carriere par une autre ouverture et une
elroite plate-forme ^galement a deux marches : Ies traces des gonds et des
serrures sont encore en partie visibles dans le rocher. Inutile de supposer
que la" parol ouest de I'eglise, face au Nil, ait dte percee d'une lucarne'-',
comme on en voit une plus loin, au sud, dans le miir qui sdpare le vesti-
bule de la grando salle : I'^clairage int^ricur de I'eglise me parait avoir 6te
sufiisamment assure par une serie de lampes suspendues au plafond.
Telle j'imagine done la chapelle, ({uand elle etait intacte. (Voyez le plan
ci-joint pi. III.)
Les murs en briques crues, converts d'un cr(5pi, avaient ete decores,
suivanl la coutume, de scenes bibliques et de portraits de saints. De tout
cela il ne reste pour ainsi dire rien; mais nous pourrons, on le verra tout
a I'heure, tenter au moins de reconstituer une partie des motifs de cellc
ornementation. Si les murs en briques ont disparu, Ics rcbords en pierre
de I'anfractuosite du plafond sont demeures a peu pres intacts — trois
d'entre eux du moins — ainsi que I'enduit qui les recouvrait el la decoration
qu'on y avail appliquee : celle-ci consiste (voyez pi. I et II) en deux
longues lignes de textes scripluraires, enlangue grecque, faisant lout le
'"' Une petite parlicde la parol ouosl, siul-oiiest, ct d'aillciirs eml)arr;iss;inle el
face au Nil, suhsiste encore. iii(?me dainjereusc. f^a {jraiide breclie de
'*' II n'y avail cerlainemeiil pas de deux mfelres qu'on voit siir le sol en col
porte de ce cM : elle aurait 6l6 inutile, endroil a dte caustjo par le pas«a{;e du
si proche de la porte qui est a Tangle bloc de pierre.
— 263 — [4]
tour do la chapeile (meme procede d'ornemeatalion dans la chapcllc XX
du couvent dc Baouit '"). Les deux lignes, tracees en noir, sont separecs
I'une de I'autre par un mince fdel rose, et encadr($es entre deux lllels, I'un
noir et i'autre vert; au-dessous, une bande de o m. o4 cent, a o m. o5 c,
vide; au-dessous encore, un fdet noir de o m. oaB mill., ou se dela-
chent, en blanc, les noms des personnages qui etaient peints sur les parois
disparues. Le croquis ci-conlre (page 964) indique la nature de ces textes
et les noms de ces personnages, ainsi que la disposition de I'ensemble.
Voici maintenant ce qui subsiste des passages (5vangeliques et bibliques :
C6te nobd (texte : 7'") :
nof»iifKATACKeYAceiTHNOAONcoY:"^eneiAHnepnoAAOienixeiYNA»MNTHrHet»AITOCnePMAAYTOY:+%MAKAPIOIiliAMWMOieNO
[Lacune] mefH »ixc hcx ixc anxnixc
(nimbe?) (nimbe)
PHCANANATA5ACeAIAIHrHCINnePIT0L)NnenAHPCL)<t)OPHM6NGJNeNAdJOmOPeYOMeNOieNNOMOJKY.MAKAPIOIOiesePeYNCUNTeCTAMA
HM I NnPArMATCONKAeCJCnAPeAWCANHMINOIAnAPXHCAYTOnTAlKPTYPIAAYTOYeNOAHKAPAIAeKZHTHCOYCINAYTON : OYAerAPOIBPr
oxrioccT6<j>A.Noc + m!iw».'immf:!m, ^riocoeoA-tDroc
{nimbe)
AIYnHPeTAireNOMeNOITOYAOrOYeAOieKlMOinAPHKOAOYeHKOTAZOMeNOITHNANii8ANeNTAICOAOICAYTdYenOPeY0HCAN-|-% MAK
Mc:imy/Mf\c >( mnof.oM xnocKtoN(nimbe)
lANCoeeNnAciNAKpeiBGJCKAeeiHccoirpAVAiKPATicTeeeo*!APIOinANTeCOItDOBOYMeNOITONKN : OinOPeYOMeNOieNTAICOAO * '''
CTXNTi Noc nepcM [Lacuiie]
(nimbe)
Cote est completement disparu.
''' Jean Gledat, Le monaslerc et la paru, decouvrant une couche de piMre
necvopole de Baouil, II, p. 1 ly el |il. 011 se Hi une inscriplion plus ancienne,
LXXXIV, 1
.
qii'oii trouvera ci-dessous, p. 977, n° 820
'''•Courte lacune : ici, I'enduit a dis- (cf. pi. II).
[5] 264 —
i\.
— 265 — [6]
CoTK sun (lexle :5"" 5o) :
[Lacuue] Za)HHNKAIHZa)HHNTO0(iJCT(t)NAN(ii)N : KAIT0<t>(UC6NTHCK0
[LacuneI
NA<DeeHi«»ANOMIAI : KAICJN&neKA
. [Lacune]
TIA«AINeiKAIHCKOTIAAYTO§YKATeAABeN -^^ BIBAOCreNeceCJClYi»iHCANAIAMAP«*AI : MAKAPIOCANHPCOOYMHAOreiCHTAIKCAMAP
[Lacune]
XYYiOYAAAYiOYABPAAM : ABPAAMereNNHCeNTONiCAAliiiAKAeerTIAN:OYAeeCTINeNTaJCTOMATIAYTOYAOAOC + ^ MAKAPIOCKYNi
[Lacune]
eNNHC6NTONl'AKC0B:TAK(iJB:Aeer6NNHCeNTONIOYAANKAITOYCAA(UNeninTCOXONKAineNHTA : eNHMePAnONHPAPYCeTAIAYTONKlKC
[Lacune] zxxxpixc
eA<t)OYCAYTOY'lOYAACAeerEN
AIA0YAA5AIAYTONKAIZ
* (ni'mie) (nmbe)
Cote ouest (lexte : y'") :
NHCeNTON<DAPeCKAITONZAPAeKTHCeAMA :/^ > eYArt*AIOHCAIAYTONKAIMAKAPICAIAYTONeNTHrH : KAIOYMHnAPAACJAYTONWMMf/mum, icmxK ixk<dr [Lacune]
Yi;«aWiiil*rPAnTAieN [Lacune-
1
eiCXeiePACexePa)NAYTOY + % MA [Lacune]
[Lacune] akpxam
La ligne i est consliluee par les versels du debul dc chacun des qualrc
evangiles :
a. [Luc, I, I -A.) ^ iiteiSrjTzep uroXXo* ^7r[e];^e/p>;<7aD dvoLTit^aa-Oat Strlytjaiv
mspi tSv aeii'krfpuC^optiy.sviuv iv ri^tJiv -arpa.'yii.dTcov, - xaOoits aapsSci)jav(stc)
ijljuv o't an' dp^fii aCr6it']a.i x.<xi v-nvperai yev6fievoi tov Xoyov, ^ iSo^s x[a]/iioi
[7] — 266 —
zmptlKoXovOtixoTi av(J)ev tsaatv dxpet&Ss(^sic^ naOs^iis trot ypd^mi, KpaTivIe
,e.(1)
h. (^Jcan, I, 1-5.) ['---'. . .*^r at/Tw] ^(wi) ^v, xaJ >) ?(w^ fjv to ^(3s T(!3i>
iiv{6pcuTi)cov. ^xa.) jb <pd3s ^r tfi anoiia. <^alvzi xaJ >; (tkotio. aJri o[t5] KoneXaSev.
c. (^Matthieu, i, i-3.) ' /3/€Xos yev/o-ews I(>;(to)D X(p<T7o)£i uioti A(x(ue})<J
uioiJ ASpadft. - ASpoLoifi iyiwriffSv rhv \iTda.\x, Icra]ax Sk iyivvt)aev tov
taxvS, 1iixSl)€ Sk iyevvttvev tov louSav xa.) Toiis dSe\(poiis avToO, ' lovSas Sk
syivvti<T£v Tov ^apks xai tov 'Lctpdi. ix ttjs 0af*a[p] '-'.
d. {^Marc, I, 1-2.) ['ap;^)) toC] eua7[7e]X<'oo [I(>7To)Li X(p«T7o)i; v{Iq)\j
Tov S(eo)v, '^ xaOws yi~\yp<nt1ai iv [tw Hua'/'a tcD ispo<ptiTrj • iSoii syo)
dTTOtrliWco tov aiyyeX6v [xov -apo isrpo(T6iJTto\y <tov, os] xaTaaxsvdaet tijv
dS6v (TOV.
Dans le passage de Imc, i, a («), noire scribe a ccrit Ires ncltemenl
nAPGAWCAN; c'cst line dislraclion. II n'y a pas iieu de songer a la cor-
rection tsapdSco{x)av, je crois, mais plutot a jssapiS{o)aa.v qui est la lecon
de tons les manuscriis.
Les premiers mots subsislants du prologue de Jean, i, h (/>) sont
]ZOl)HHN; jfv est absolumenl sur; c'est la lecon, enlre aulres inanuscrits,
de YAlexandrintis (alors que le SindUuus, par excmple, doniie ^<t7»j^)*''.
Dans la seconde iacune du debut de Marc, i, i (</), apres le mot
[eVArreJAlOY, il mancjue environ onze lellres, ce qui nous aulorise a
admetire que, d'accord avec \!Alcxandrinm encore, le scribe avail ecril ip)(ri
TOV evayyekiov Uirov Xpt:Tlov vioS tov @eov (APXH eVArreAlOY lY XY
YY TOY eV).
'"' Le versel 4 ^tait en parlie dans la mol, Ensitile veiiaient uuu croix el una
iacune finale de la paroi nord el sur la palnie, pi'^cdd.inl le d^but de Marc,
hordure, disparue, de la paroi est. Celte i, i.
ni<;ine bordure el la Iacune iiiiliale de ''' (A. Lefebvre, Fragments grecs des
la paroi sud renfennaienl ie d^bul de evaiigiles sur oslraka , <.hns Bull. Inst. fr.
Jean, i, i-3, el les mots iv aiiTw de !i. arch., IV, igoi, p. i2-i3 du liragc a
''' Le versel 3 est cerlainemeiil resld part, fragm. 17, avec eommenlaire de la
inachev^, 0AMA[P] en dlail le dernier ligne 5 et note 2.
— 267 — [8]
La ligne q se compose des vcrsets du debul de chacun des Psaumes
cxviii, cxxvii, XXXI, XL, r.xi'" :
a. (Psaume cwiii.) ^ fiaxixptot [oi] ayLwixot iv oSy, oi isopsvofisvot iv
voyLU K(op/o)u. '^(ia.Ka.pioi oi s^spsvuoSvTss ra (lapTupia aJrou iv 6\ti xttpSta.
ix.^r)TrjcTOvatv avTov ^ ovSs yap ol spya^oyLevot Trjv ar[oj«/]ai' sv Ta.7s 6So7s
avToS iTtopsuOtjcTav.
b. (Psaume cxxvii.) ^ (laKaptoi tsavjes oi <poSov[j.svot top K(ypio)v, oi
tsopevofievot iv jals bSo\Js auToC] '-'.
c. (Psaume xxxi.) [' ytaKapioi <S\v a.<piOrj\(Tav ai] oLvoyilai, xa) cov [e'JTrexa-
[Xuf^S] jjcrav ai aytap^Ti^at. ^//axapws dvrjp «5 ou ixi) Xoyeiarjiaii^^sic^ K(u'jO<o)s
dfiaprtav, ovSi suliv iv iv ulo^xaii aurov S6Xos.
d. (Psaume \i,.)^ixaxdpios [o ajvv[ijS}v ewi isiuyhv xai tsevnia, iv riyiipa.
•vovripa pvaSTai avTov \o K(u'p(o)s]. -K(vpto)s Sia<pvkd.^ai aiirov kou C^rjcTixt
avThv xal (laxapiaoLi axnov iv Tj? y\i, xa.\ [irj tsapaSMisic^ avTov els )(et£pa.s(sic^
i-)(Pp(Sv xurov.
e. (Psaume c\i.) ^ fia[xdpioe dvrjp 6 (poSovfievos 7ov K(vpto)v, iv Tats
ivToXats avTOv B-eXtfaet a-<p6Spa. - Sjvva^rov i\v t^ yfj ^[(T7la< to cntspyLa.
auTOv.
II y a dans ccs cinq fragmenls quehjues crreurs materieHes : (c) Xoyst-
(T>)Ta<, pour Xoyi'trrirai '^'; (f?) -aapaSco, pouv -arajsa^o?'*'; ;^e<epas, pour ;^e«pas.
liC point interessant est de savoir quelle version des psaumes le copiste
avait sous les yeux : c'est, je crois , celle que nous a conservee YAlexandrinus^^K
Ainsi : (a) (xaxdptot oi '^' Aficofioi , comme VAlexandrinus, alors que le Vaticanus
''' Je I'elablis partout Viota souscrit du ''' Mon ami Dom H. Leclercq a bien
dalif. voulu, pour tout ce qui concerne YAle-
'' Le verset a , toOs -aovovi twv xap- xandrinus , consuiter I'Driginal du ce-
Ttaiv, etc., ^lail cei'lainenieul peint sur la i6l)re inanuscril qui, comme on le sail,
parol est qui a disparu. est conserve a la librairie du British
''' De nu'me plus haul ixpsiSois au Museum,
verset 3 de Luc, i.'"' H y a cerlainement place dans la
'*' Cf. plus loin, p. a68, nole i. lacune pour I'arlicle o^
[9] — 268 —
a simnlemciil aiiaftoi, sans I'arlicle; (rf) Kvpios Sia.<pvk(t^ai avjov, commc
I'Alexandrinus , tandis que le Valicanus portc Kvptos (pvkd^ai; yupcs s)(^6pojv
avTcv, comnie ie premier, alors (|ue le second donne x^'^P** ^X^P^^ olCtov.
On notera cependant ([ue noire texle s'accoi'de avec ie Vaticanun au
versel a du psaumc .\x\i (c) : (laxaptos ivrjp w ou, abandonnaiil ia lecon de
VAlexandrinus : ^taxizpios ivvp oZ ov ; mais n'y aurail-il pas dans ce passajje
du manuscrit alexandrin une simple erreur de graphie?
Enfin, le verset 3 du psaume cxviii (a), lei qu'il esl reproduit au mur
nord de noire cliapelle, commence par le mot 0YA6 que nc donne aucun
des manuscrils connus; loules les versions onl ici ov ydp el non pas ovSk yap.
Conclurons-nous de celle remarque el de la pr^cedente que notre moine
suivait le texte d'un manuscrit Ires voisin de I'Alexandrinus mais different
de lui sur quelques points secondaires? Non, sans doute. Une fois admises
les distractions, la fantaisie et m^me la sagacite du copiste '", on peut
penser .en toute vraisemblance ([ue, tant pour les evangiles que pour les
psaumes, il se servait d'un manuscrit prototype ou copie de VAlexandrinus.
Lc choix de celle double seiie de textes, comme motif ornemental, esl
nouveau : g6neralement, c'est une longue iitanie ([u'on voit courir le long
des murs des eglises copies : ainsi, aux chapelles XX et XXVII dc Baonit'-',
ou encore au petit oraloire de la montagne d'Assiout ''•^K Ge choix est
d'ailleurs int(5ressaiit, en ce (pi'il parait rcpondre a une double preoccupa-
tion : les versets (5vang(51iques, dt5but du prologue des quatre livres fonda-
mcntaux de la foi chrdlienne, (5taient destines a rappeler aux moines les
bases de leur croyance; et les fragments des cinq psaumes, dont le mot
initial est ixaxdpios ou fiandpiot, les affermir dans les principes de la vie
'' Au versel a du psaume xi, (d),
VAlexandrinus donne : xai pi>; Bsapaitarj
mt6v, au lieu de la forme correcto, que
prdsenle ie Vaticanus par exemple : -nra-
paioi. Noire moiue n'a pas reproduit
exaclemeot ce curieux itacisme (-BrapaSan?
= urapaSoT) ; il s'esl arr^l^ a une forme
encore pins barhare -nrapaSw. Mais il
semhie certain (pi'il avail en mains nn
lexle porlanl esap^'hurj , le texte (jue nons
a conser\e \Alexandrinus , el qu'il a omis
r>; final. Aillcnrs, psaume cxvni, 2(«), ii
n'a ])as re|)roduit la forme orrondo que
donne ce manuscrit elepativcSvTSS. mais
il I'a reclifide : elepevrwrxes.
''' J. (Ilkdat, Le vionastere el la necro-
pole de B/iouit, II. p. 119 el ]). i5o.
''' J. (li.Ei)AT, dans Aim. Serv. Anllif.,
IX, 1908, p. 920-991; cf. (l. LEhEBVBK.
Ann. Sero. Antiq., X, 1909, p. f)5-r)8.
269 [10]
morale et religieuse. Le Synaxaire cople '" rapporle que le saint amba
H(5lie tappliquait son esprit aux biatilucUs menlionn(5es dans i'dvangile de
Mallhieu ''^', les ^numerait compl^lemeiit .... et los acconiplissait par la
parole et Taction n. N'esl-ce pas une intention analogue qui a fait inscrire
au faite des parois de cette chapelle cinq «beatitudes«, extraites du psaulier?
Les parois en briques crues, qui ont malheureusement disparu, etaient
recouvertes de fresques semblables a celles qui decorent les murs des con-
vents de Saint-Jer^mie a Saqqara, de Saint-Apollo a Baouit, ou de I'c^glise
souterraine de Deir Abou Ilennis. Les quelques inscriptions encore subsis-
tantes et lisibles, trac^es en petits caracteres, a la chaux, sur la bande
noire que surmonlent les lextes scripturaires,. nous permettent d'indiquer
une parlie des sujets qui Etaient representees sur les parois de notre chapelle.
(j'^taient d'abord, aux murs nord et sud, les portraits des prophetes :
J«5r(5mie ([I]ep)7f«'as), Isaie (Ho-ai'a?) dans une aureole a fond jaune, Za-
charie'^' {Tjayapias) , Malachie (MaXa;^/as) egalement aureol(5, peut-etre
Nahoum (nazoym ?)''', et d'autres dont les noms ont disparu. Sujet de
decoration assez frequent, qu'on retrouve par exemple sur les murs de la
chapelle XII de Baouit ^^'. Le pan^gyrique de Visa nous apprend d'ailleurs
(|ue les religieux de I'observance de Schenoudi lisaient et ^tudiaient J Pre-
mie, Ez&hiel et les petits prophetes""'.
Les trois noms d'Arav/as, A^ap/as et [M«Ta])7'X indiquent probablement
qu'en cette partie de la parol nord ^tait represent^— comme aux murs de
la chapelle XXVIII de Baouit '^' — I'episode le plus fameux de I'histoire
'"' R. Basset, Le Synaxaire arahe ju-
cobile {Palroloifia Orientalis) , II, p. ^76.
^'' Malthieu, v, 3-io.
''' 11 s'agit ici du proplifete (comrad-
mor^ le i5 d'Eincliir par les C-optes;
cf. VVosTENFELD, Synoxariuvi , p. 3oi)
pIulAt (|iie de Tepoux d'lilisaijelli (lecpiel
esl reprdsenle a Deii- Aboii Ilennis, (Ilk-
DAT, Hull. Insl.fr., II, p. .')i).
"' Lecture lr6s incerlaine. I^ finale
oyn h'«sI pas sure, et j'h(5sile a res-
tiluer 2 dans la laoune. — Nalioiim est
commemor^ le 5 de Choiak (cf. Basset,
.Sf/n. , II. ]). 879; WuSTENFELD, Sl/H.
,
p. i55).
'*' J. Cledat, LeMonastere, I, p. S.*!.
'' Labeuze , Etude sur le cenobilisme
Paclwmien , p. Sao.
''' J. CiLEDAT, Le Moiiastere, I, p. 1 57-
169.
[11] 270 —
(les Irois jeunes H»5breu.\, qui furent, par ordre de Nabuchodorosor, pr^ci-
pit<5s dans la fournaise '•'.
La lapidation de saint Etienne (6 oiytos 2T^(pavos ^) par les Juifs
(^lovSalot) devait fuire I'objet d'une des fresques de ce meme mur*'-'.
Venait ensuite quelqiie aventure de la vie d' [a]y<os @s6§eopos; au-dessous
du nom apparait la parlie sup^rieure d'un nimbe, et, a gauche, une main
rouge et d'autres traces de peinturc rouge que surmontait un litre qui a
disparu'^'. Mdri Tadros, appele le plus souvent I'^mir Tndros I'Orienkil, est
un des saints les plus celebres du calendrier copte; il est fete le is de
Toubeh'*'. La l(5gende de cet t^mule de saint Georges, vainqueur du dragon,
martyrise k Antiocbe, est bien connue'^'. II exisle encore au Vieux-Caire
une ^glise qui est plac6e soys son vocable ^^\
L'interpr^tation de la sc^ne suivante est plus dilficile. Je ne suis pas
absolument sur du mot dytos, que j'ai cru lire devanl Y^uvjldvjtvos'^.
Le personnage, en tout cas, porte raur(5ole des bienheureux. Dans le
Synaxaire copte, I'empereur Conslanlin n'esl jamais appele saint Constan-
tin'^', mais Ton sait que I'Eglise grec(jue I'a canonise, lui donnant m^me
le titre A'igal aux apdlres, et qu'eile ceiebre sa fete le 22 mai '*' (or, a
en juger par I'emploi exclusif qui est fait de la langue grecque au\ murs
de noire chapelle, on peut penser que loute la decoration en esl due
a un Hellene plutot qu'a un Egyptien). Le mot U^pa-ai, qui suit, ferait
allusion peut-6tre a la dernierc campagne de Constantin, qui mourut en
"' Daniel, I el HI.
(') Acta, VI et VII. — A Baoull, cha-
pelle VII (Cledat, op. laud., I, p. 33),
le (liacre Etienne est reprdsentd dans un
groupe (le saints. — Cast le 1 5 de Th6l
que les Copies f^tent le premier niarlyr
de rE{jlise (Basset, Syn., 1, p. 368;
WUSTENFELD, Sytt. , p. a8).
*'' Je ne sais pas non plus comment
inlerprdler les restes des deux litres sui-
vanls : ?ic.. (iiindie) ...pic «i« (ou
^xc pic >i«), el 5^-^op(?)cA. .m.
''' WusTENFEi.D, Syn., p. a3a.
''' Cf. Bdtler , Ancient Coptic Churches,
II, p. 363.
'"' BoTiKR, ibid., I, p. 2G/1.
''' L'^pilhfete arabe accoife k son nom
dquivauL a pieux : ainsi , a la dale du 7 Ila-
llior : nAerfrovime Kaiser Conslanlin kaiii
zur Begierung, er iiirnete die Tliiiron der
Kirclieun (Wustenfeld, Syn., p. 10/i).
'*' (if. Con.stanlin el Thmlose deoant /w
tgli.ie-i orienlales. Elude tiree des sources
ffrecques et armeniennes , dans F. ]\kvK,
I/Anneuie chrellenne et sa lilteralure
,
Louvain, 1886, p. 155-177.
— 271 — [12]
effet, a Nicom^die, pendant sa marche contre le roi de Perse, Sapor II.
Sur le mur ouest, Je nom d'ASpaayi, qui surmonte quelques restes de
peinture, des ai-bros aux vertes frondaisons et une main rouge, parait
indiquer qu'en cet endroit i'artiste a traite la scene classique '•' du sacrifice
d'Isaac, telle qu'elle figurait sans doute a Baouft''^', telle qu'on la trouve
maintes fois representee aux catacombes de Rome "'. M^me parol , a Tangle
sud-ouest, sous les noms d'Isaac et de Jacob (i<T[a]ax, iax(6S), on pent
imaginer la scene de la benediction de Jacob par son p^re Isaac, comme
nous la raconle la Genhe, cbap. xxvii.
Cette cbapelle est ^videmment postdrieure a la Paix de I'Eglise. EUe est
probablement (ainsi que I'eglise souterraine de Deir Abou Hennis) contem-
poraine des premieres persecutions arabes.
B. INSCRIPTIONS COPIES.
1° KoM Demou (Fayoum), 1909''''. — Longue stele rectangulaire, en
fin calcaire; le champ en est occupe par une croix latine, au-dessus de
la([uelle est gravec I'inscription. La partie droite de la stele est abimee. -
—
0'" 77 X 0™ 3.") — Mus^e du Gaire (juin 1910).
MlNAAqMNT^ - r- n
ciHMAHCOYr ^"^ ^^^ coyz [n-J
Kl^K^AAioV KI2K ^ xxi' o[yng-1
7 1 PHr-J 1^ /ijMr Gl NM6H 2NO[Y-J
'.'i ZipHNl 2AMh[n]
Minos est enlri dans le repos, le j de Clwtakh. Dieu, fais-lui misdricorde,
en paix. Amen.
'' GeH., XXII. '') Les slMes copies et grecques prove-
''' (/hapclle VI; Ci.kdat. op. hud., I, nanl do Kom Demon, El Geheli. Dc'ir-
p. .To. el-Gebraoiii out Hi soil li'ouvdes dans le
''* Dom II.Ijeclercq.dansDjV/. rf'/lrc/i. sel)akli, soil acheldes pour le comple du
Clirel., 1, r. col. 112, ait, Abraham. Service des Aiitiquil^s.
[13] — 272 —L'inscriptioii est r^ijjde en Fayoumique. Las caract^risliques du cople dii P'ayoum
soul, on ie sail : h substitution de ^ a o •'-: xmmmtxn mxm (I. i-a), et celle do
X a p : XXI = xpi (I. 3). Au Bohairique noire iuscription a emprunte le sigle <j)'|-
(<j>NOY't- = nNOYT6). Le mot n66i est I'dquivalent du Saludique nx (1. 3-4). La
forme tmeM (=NeM6M) esl spdciale au Fayoumique (I. 'i) '^'.
Dans XMMNTXN, N mt'dial est un plidnomene phonelique connu (cf. Mai.lon,
Grammaire\ p. loa). Quant a la forme kizk (I. 3), qui reprt^sente ie xoixk
l)oliairi(pie et le kixjk sahidique, je noterai seulemenl qu'elle se Irouve exaclemenl
ti-auscrile dans I'arabe A.^S.
9° Dkir-fx-Gebbaoui, i()to. — SlMe en calcaire, incomplete h droile.
F^es leltres onl M pass(5es au rouge. — o'" i ") x n'" ^o — Mus^e du Caire
(juillet 1910).
'h k: IX Api o[yna mIitg-]
/T^f'^^^l9\ 4-nXY flKfYPe NTAH6-1
/ieSOA2NCU/\ I GKOX 2N CCDJMA NC0Y-|/^"fMTylCMTi —
1-
I 1
C-JC© i;<j T I K A MNTY'C Mn|GBOT....|iMe'T' \
ji jjif. Q intikt[/2n oygiphnh]
MO •!«
Mvis-Christ, fais miitincorde a I'dme dc Kyr, leqiiel .nest dva(U de son corps
le dir-neuf du mots. ..,()' indiclion; en paix. Amm («io)»i«.
1, pour fc ix an lieu de fc xc, comparer Sa^rjara , 1907-1908. p. 37, n" 1, 1. 1.
oil Ton a ic ix nxic (I'ensemhle ($quivaut k ihcoyc nxpicToc).— <j-3, le nom
pi'opre doit <"lre dvidemraent tres court. — La formule ei cbox zn ccumx, exire e
corpore, est connue. J'ai supp!^^ NTxq- et non irrxc-. car le sujet du veri>e n'esl
pas •^Y'^'H (S'h^'Y)) ffl'" l''"" •<[YPeJ; comparez d'aillours, Stern, Grammatik,
p. 438, VIII. — 5, je ne vols pas ce que signifie eic : aucun nom de mois ne se
termiiie par celte finale ni par rien d'approcliant. o n'est pas alisoliimenl siir; c esl
<"' M^me pb^nom^ne dans le dialecle acbmimique. — '" Pkyron, Lexicon , p. 1 a'l
,
1. 3-4.
— 273 — [14]
possible. — Le supplement 2n oygiphnh (qni suit intikt/ abrdg*^) est Irop Jong
pour la lacnne : on pourrait suppl<^er aussi, comma dans I'lnscriplion de Stern precit^e
:
x.xic X6I
MO (xmhn) dtles : Amen, el ce supplement, s'ii renferme una formula
plulfit rare, conviendrait mieux a I'dtendue probable de la lacuna.
3° Deir-el-GebraoijI, 1910. — StMe, cinlree au soramet; letlres
pass(5es au rouge. — Galcaire :0'" /io x o'" ay. — Mus^e du Caire
(juiHet 1 g 1 0).
*. .uA(ix (u;)gahx ex.-
a)i NTG nN-
Ov-r^pO^ ^ 0YT6 roY-/V/$v/s/(-/o\'P'/Af NX NGMXI Xe-
{NjKA.C= ....
. .<|>a(m6)ncd(o) kz
1, la croix est peinte, non gravee. La leltre qui suit m paratt ^tre n ou m. Que
signifia ce sigle? Peut-etre ih(c)? — 9 , aprfes xm , une leltre ronde c, ou bien g ou
o incomplfctement gravds. Je corrign en xn(o)k, el suppose que le nom propra a 6ii
oubiie. — .3, CD initial au lieu de uj probablement. \ medial est tr^s douteux : la
haste da droile sembla avoir ^te grav^e aprfes coup (sans avoii* iii peinte) : lire ujxhx.
— 6, NGMxi = tiMMxi; X6NKXC = X6KXC. — 7, je uc vois pas ce que signilient
les sept lettres cuMeapxi. — 8, lire cj)XM6Ncoe.
Jdsusn). Moil. . . .). Priez pour moi, que Dieii mefasse misdricorde, ajln
que 97 Pltamdndtlt.
h" CiiEikii Abadkh, n^cropole antique d'Antinooupoiis, 1910'". —
'"' Les stiles copies el grecques de proviennonl des dornieres fonilles de
Clieikli Abaili'li. |)ubliees dans cal article, M. A. Gavel, 1910.
Annales du Service, igog. 18
[15] — 274 —
SlMe en calcaire; bonne gravure; leltres pass^es au rouge : o^A t x o^S^.
— Musee du Caire (juiUct 1910).
>i< riNOYTG ANAMG-J.TlNOYTE'^f^^ne GV NT6n4-YxiiT-vNTen>^vxH - ..
S\Ne^ecN 4>'^oe6(o)c N-
T/>.HMTONMr. T,,„.,o^. M-
MOMNCOYii^ ^^^^ NCOY-XOY-
T0Y6MnACA>Ne "^OYG MnxcoNG
NTiponeTAi riTipo(M)n6TAi
*• ^ COY ••• ina.(ikticun)
Dieu, doniie le rcpos a I'dme du bieiiheureiix Pliilolhhs, ijui i>sl cnlrd iJuiis
le repos le ai de Padni de celle annie , jour\^.\ , indichon\-\.
1, xNxneCY = """Taue, iviicttMaov. — 2, uoter ri devaiit ^ '"'. — 4, lire
<j>ixoe60C. Les cinq ledres loiulos qui so font suite onl (^videmineut embnrrassd le
(jraveur.— 8, lire NTcpoMnci-xi. — y. coy douteux, niais probable. Quel nonibro
Heut representer jloic?
5° Cheikh AuADKii, necropole anti(|ue d'Antinooiipolis, i<)to. — Stele
en caicaire; lellres passees au rouge. — o'" U-?.x o'" .'58. — Musee du
Caire (juiilet 1910).
_ V tJCy-r (-N T^ HNOYTG NTAK-^^ hAT IsJ f^ t-^OCj NGMTON (m)mOM
^/TTMK <^PI°^ 5 <yi nM(x)Kxpioc
glf<r(^P ^'C^ RIKTCDp MGCO-pH*^ '-/H^y pii A. A." ina.i(ktiu)n)
Jims-Chrxsl, xMr. Pnr la votonle de Dim, est onlre dims le repos le hieii-
heureux Victor, 1 de Misore, premiere indiction.
i
'"' Ten-'f'ixH, de inline, dans une du lirage a parl.n'aQ; dans une inscrip-
Inscription du Musee duCairc, Lekebvar, tion de Berlin, Stkrn, kopl. Grnnnn..
Hull. liul. franc, arrh., Ill, igoS, p. 17 p. 4.18, n° VIU.
275 [16]
On noteia la croix iiiitiale qui repose sur iiii a (a.[cu]?).— 3-5, pour NTA,BNeM-
TOM, lire ntammtom; m superllii est celui tie ug\ a la ligne 5. — 7, apres pH,
lellre remaiiiee. a pen pn's illisible; il semble que sur 1 de i*. precedemmeut grave,
le lapicide ail refail un a. . ce qui m'incline a sdparer ies deux chiffres en atlribuant
cliacun d'eux, i"un au niois, I'aulre a I'indicliou (si le jjroupe iiumeriqiie ix doil ^Ire
mainlenu, le nomhre de I'indiclion aurail ele oubli^).
6" Gheikii Abadkh, necropole antique d'Antinooupolis, igio- — Stele
en calcaire, mal gravee, d'une lecture dillicile.
Musee d'Alexandric; inv. 189^9.
X o'" 37.
«{" nNOYT6 6HBA
opoYNA m7it6'^i-
XY TMAKA.p(lx) i'cDZAM-
NA 6TACMTON GM-
5 (m)oC M6NO(c) IWU)
NG H >i«
(he Dien fn-ise misdricorfk n I'amo de In hieiiheureuse Joliannn, tpii e.il
entree dans le repos le 8 du mots de Padne.
1 , fanl-il voir dans cmrx une erreur de gravnre pour gmnx? gmnxP, 3' personne
du fulur II, au lieu de I'iinpciralif ou du subjouclif? — 3, lire (N)T(e)M\K\|»i\.
7° Cheikh Adadkh, necropole antique d'Antinooupolis, i()io. — Frag-
ment de stele. Letlres passees au rouge. — Calcaire :0'"
;!/i x 0'" 20. —Musee du Cairo (juillel 1910).
AMyi ^o
AMM[
iiho[ytg
18.
[17] — 276 —
C. INSCRIPTIONS GRECQUES.
ANCIEN 90
Ei, Gbbeli'" (Fayoum), 1910. — Calcaire :0'" 35 x 0'"
1 7. L'inscrip-
lion est dispos(5e aulour d'une croix. [Ce nionumonl, public dt5ja dans le
Recueil, p. 20, n" 90, d'apres une copie rapide de S. de Ricci, nous a Hi
cede et est entr(5 au Musee du Caire, en juin 1910. En void !<> fac-simil^
et la transcription :]
Ma copie :
4< £
V tip
t]Vtl
TO)
ava
Tray
aa.fl
svov
sv xvpico
SlQ<T
k, xci). — G, lire a^i-qv, d. Recueil, n° 25.
xopov afxri-
M^me formule, Recueil, n° 103.
819(2)
El Gebkm (Fayoum), 1910. — StcMn cintree a la parlie supcirieure.
Au-dessous du texte ^tait gravee une croix qui a presque totalement dis-
paru. lietlres passees au rouge. — Calcairo : o'" mj x o'" 93-0'" 16. —iMusde du Caire (juin 1910).
hmlit; ma copie :
e ipH\
TV +V-*'
eiptl\vrj\
ara7ra[ua'a]
(xevti sv [xvpico]
yeupytn)
'' El Gelteli , a dix niiiuilcs <les Kiini'iii-
Farfes. Cf. Aimales du Service, X, igoy.
p. lOo.
''' Le nnmdro 818 est le dernier de
la prdc('deiil(! sdrie grocque, Aimales, X,
ujotj, \). 65.
— 277 — [18]
. 4, [x&j] probablomeut. ^ 5, cest la finale de Kvpteo qui a eulraiud le dalif yewpydw.
Pour celtc formule, cf. Recueil, u" 94.
820
GnoTTF, i)E Basse Tiiebaide, au nord d'Arilinoe, 1910. — Dans ia groUe
prccedcmmcnt decritc"', a Tangle nord-est de la chapelle, ce texle incom-
plet, peint en noir, fut plus tard recouvert par les veisels scripturaires,
depuis disparus a leur lour, avec la couche de crepi, en cet endroit.
Inedit; ma copie :
1, xs. H refait sur N. — 9, devanl A, il y avail peuMire •!>.
821
Cheikh Abadeii, necropolc anlicpie d'Anlinooiipolis, 1910. — Slele
rectangulaire. Lctlrcs passees au rouge. — Calcairc :0'° /k) x o"" /i/i. —
Mus^e d'AIexandrie; inv. 1896/1.
Inedit; ma copie ;
^e^OlMe^M oaaKapi
^.
I , „ 0(7 avoLCTia
f^HHNHNj/ cr etiv ixrivt
l>, 'ev; la siraililude des lellres H, M, N a amene la faute de gravure 6HNMHNI.— 4-5, le noin propre est (Svidemmeul kvaalaaios. — 6 , (vSi/.
'' Voir plus haul, p. 268. note a.
[19] 278
822
CiiKiKH Abu>kii, iiecropolc antique d'Antinooupolis, i y i o. — Stele rec-
langulaire.— Galcaire : o'" aB X o'" acj.— Mus(5e du Caire (juillet i y i o).
Inedil; tnn copie
OV X /s/ c °"^A
r K H^ o ta o f/
SKOiyiOiOoi T0^
acr avva tov t
ouXof (TOW a
^nv TtlCT tv(SlKTlCi}V0<7J
fitivt ^(Oiax
uri oySost
Lire : exotixrjdn r/ ^^xn [iort (rijs) (xaxapiai Ai'vas Tijs SouA>;s uou, d;ir}v. rfis
ivhmttoivos oylbrjs , fxrjvi xpiin x»/ '.
Ln formule initiale est curieuse et inusilfe.
823
Cheikh Abaokh, iiecropole antique d'Antinooupolis, i ijio. — Calcaire:
leltres pass^es au rouge. — o"" 35 x o"" a 5. — Musee d'Alcxandrie;
inv. 18987.Inedil; ma copie
•i« eKoiyLsOtt
axitpUit) OeoS
iri ivS{tKri<,)vO!T)
SeinepacT
aixtjr
— 279 — [20I
1 , la haste gauche tie H est peinte seulemeiil , iioii gravee. — a , xup/. — 5 , mS/.
— 7, on a cssayti, a I'aide du piiiceau, de refaii-e iiii A avec Y d'abonl grave.
824
Cheikh Abadkh, necropole anti(|uc d'AnlinooupoHs, 1910. — Bioc de
calcaire; le texte est grave a la pointe. — 0'" 3/1 x o'" 90.
d'Alexandrie ; in v. 189^8.
Inedit; ma copie :
— Museusee
NAfnM
+ M +
2-4, Mapwfi, cf. Recueil, n°' 98, 28/i, 422.
•i< K(ypije a
vcnt{a.vyov) fi
apitt.
825
Cheikh Abadkh, necropole antique d'Anlinooupolis, 1910. — Plaque
de calcaire; lettres rouges, — 0™ 3o x 0'" 3i. — Musee d'Alexandrie;
inv 18938.
Texte iiiinlelligiWe, eii dehors de ixoip;ft; 6 f^iaxapios (ec mot re'pc'tc). Le nom du
mois {{lyjvos) est illisiblc. Le quantieme est xS. Indiction? I^ nom du defunt pourrait
etrc Xioyivijs (?).
82 ()
Cheikh Abadeh, necropole antique d'Anlinooupolis, 1910. — Belle
[21] 280
slele, bicn {jrav(5e; lellres passees au rouge. Mallieurcuscmeiit elle est en
tuf, brisee el incomplete a droile. — o™ /i5 X o™ 38 (on haul). — Musec
d'Alexandrie; inv. iSgiB.
Inedil; ma copie :
NK^
VOMTt
tu fiaHaptoa- liool
avvYiar fxvpo\j(^p\
oocT xoLi (ia.vpo\y\
sv ti{tivi) (xQvp $
exctTn} iv[StKTioov) Tie
ixmri Oeocr
avavava
OV TIJV l|/K
Xnv awT
3-4 , dtaiit (lonnd les lettres et traces de lettres subsislantes,je no vois pas d'autre res-
lituliou possible pour MYPO[;—]00C que ixvp6x,pooi-;jLvp6xpovs . ou bicn ;ivp6m>ooi-
fxvpdnvovs; ol pour MAYPO[-] cpie [xtxiipos. (lo poiaicnil deux epitlictes : fxnpox^pooi,
comnie fxvpdirvoos, signitie patfume, cl je prends fxavpos conime equivaieiil du mot
plus classique ifxavpds, noir (ou obscur). II faut avouer que ces ci»ilheles soul etraiiges
et ne se comjtreuneut pas Iris bieu '''. — 4, xai = _).— 6, ir. — 1 1, *afx(>;j').
827
CiiEiKii AiiADKii, ndcropole anlique d'Antiiiooiipolis, i () lo.— IJcllc slcMc,
bien gravee; ietlres passees au rouge. La sliMe est actucllenienl brisee en
sepl morceaux, mais les lacunes sont insignifiantes.— o'" 96 X 0'" 5/i. —Mus^e d'Alexandrie; inv. 189^16.
•'' Le nom propre }ilvp6nvovs existe
(Pape-Benseler, II, p. 96a) ainsi que
I'elbnique MaOpos. Mais en interprdtant
ainsi ccs deux mots, on n'arrive pas a nn
sens plus satisfaisant; les deux adjeclifs
soul pr(5fdrabies.
281 [221
liudit; ma copie :
(Tiksioa yerofds
voa vtTpOTTiuXov
5 £v ftj/f* TvSt xg' IV
St{xTi(i)voaj e Oeoa dvatta.
\j<Tsii)(T ir]v ^ivyjnv
aanov xat tovy^
opou TMv ayye
S'est eiulormi le bienheureuv Bnsile, Jils de Nilropoles , le q6 dc Tyhi,
5' indtclion. Que Dieu fasse reposer son dme parmi Ic chwur des aiiges. Amen.
3-4, HacriXetos jsv6;isvos NirpoTTfitiAoti : yerofisros siiivi du genilif, au lieu de
yeyovobs in ou airi; mais la signification n'est pas douleuse. Le iiom du pfere est
dtrange. 11 est form^ de vhpov et d'un second mot, qui n'est pas wwAos— ce compost
u'aurait aucuu sens ''' -— , mais isdjlrjs : virpoitcbXr/s , noin commun '^', serait devenu
uom propre de personne; la chose u'esl pas impossible'''. — 6, ivS°. — 6-io, ce
passage, qui est inexplicable grammaticaiement , se comprend sans peine, surtout si
on le rapproche de la formule : iviitrtvaov airbv iv rrj (SaoiAeiot tuv oipavwv ftera
aavraii' xtDr iyitav crov (Itecueil, u° 665); toutefois, il n'est pas question ici de
i'assemblee des saints, mais du choeur des anges. G'est la premiere fois que cette
expression XPP^^ ™'' ^yy^Xuiv se rencontre en Egypte, el, je crois pouvoir dire,
'"' Sur •arwAos, en composition, cf.
Bechtel-Fick, Die Griechisehen Personen-
namen, p. aiy.
'*' A vrai dire, le mot ne se Irouve pas
plus conime noni commun que comme
nom propre dans les lexiques, mais il
s'explique parfaitement.
<'' Ainsi, le mot fiupoifcijXjjs se ren-
contre comme nom propre de lieu, 1'ape-
Benseler, II, p. 969.
[23] — 282 —dans rdpiijrapliie grecque - chrelieime. Nous ii'avous aucune donniie certaine siir Tugo
des inscriptions d'Anlinoe, mais eJles me paraissent etre plus ou moins contemporaines
du debut de I'invasiou musulmaue, d'une cpoque ou la litiu-gie chretienne, dans ses
parties essentielles, ^tait d^ja fix^e. H est done probable que la f'oriuule p^opos ruv
dyyiXwv a son origine dans uno priero do I'Eglise. Nous Irouvons on elTet a rOfllce des
raorls de I'liglise grecque celte oraison '': Sio tov ^oiXdv (jom . . .iv (pwvi nixTirct^ov
(Tvv rats yppoaloiawi iyysXuv aov, — el plus loin ''', ces mots : ivda. -mepi Tdv
Q-pdvov iTov x,opsvo\j(Ttv iyysXoi. — Dans YOrdo commendationts animae do la lilurgic
romainc (iii" siicle), les auges el arehangcs sonl invoquds'"'; el le cliwur des auges
figure dans I'anlienne (iii'-iv" si^cle) qui aujourd'liui encore est chanlee aux obseques :
(fin paradisuni deducani te angeli. . . chorus migelorum le suscipiat, el cum Lazaro
([uondam pau])ere aeternam habeas requiems '*. — Ce n'esl pas ici le lieu de rappeler
le rdle des anges psychagogues dans la th(^ologie, la liturgie el Tarclieologie cliri!-
tieunes ''': j'ai voulu seulement indiquer quelles sent les sources probables de cello
Ibrmule, qui en ^pigraphie me pai-att nouvelie : X'^P'^^'^'^^' a^y^^wv <*'.
828
Deir-ei.-Gebraoui, 1910. — Stele en calcaire, incompleic a droite;
leltres passees an rouge. — 0'" 90 x 0'" 9/1. — Musee d'Alexandrie;
inv. 189.36.
'*' GoAR, EiixoXdyiov, 9"dd., lySo,
p. 44o.
(') Ibid., p. filta.
<'' li s'agit de la premiere oraison,
aprfts les litanies : (tProficiscere, anima
Christiana, de hoc mundo, in nomine
Dei patris in nomine angelorum el
archangelorum . . . n ; et de la seconde :
•^(Jommendo te omnipotenti Deo. . . :
(^redienti de corpore splendidus ange-
lorum cactus occunal . . . n. Sur les
origiues et lantiquile de la commendatio
animae, cf. Dom Cabrol, Le Liore de la
priere antique , p. 'laS-'iay.
'*' Ex officio defunctorum, Exsequia-
rum ordo.
''' Voir Tetude que Dom Leclercq a
eonsacree aux Anges psychagogues , dans
Diet. d'Arch. Clir. , 1, col. 9i9i-9i3o.
'*' Notonsoncore quelemot;^op6> s'om-
ploie ^alement pour df^signer I'assombleo
des saints ot des martyrs : Goak , op. laud.
,
p. 49 5 : hnov X"?'^^'''*'' *>''i*"'; P- 497 :
. . .Tas rmv ftaprupajv p^ope/as toU dy-
ye\oti (Tvvj}piO;j.rj(7as (oflicc dos morls):
el, dans la liturgie lalino : " . . . jubilan-
lium te virginuni chorus oxcipial . . .«
(Ordo commendalionis animae).
283 [241
Inedit; ma copie :
maicaPK
4s ^pM over
Haa- /it* f/>;r[<]
•i, 'sv (sv est devenii N, probableineiit pai' couiusioii avec la pr^posiliuu copte, et
N devanl M s'esl chang^ en M ).
829
Deir-el-Gebbaoui, 19 10. — Stele rectanguiaire. Letlres pass^es au
rouge. — Gaicaire :0'" 29 X 0'" 17. — Mus^e d'Alexandrie ; iiiv. 189/10.
Inedit; ma copie :
+ 6 kHTM
ic ^p|oc
nWcttX uuNjKrr
^t. ^ TAP
riO'i (la
Kaptoa-
leozaiv
5 vti(7 Tta.
Serap
r(n) iS"!)tXiTtOJV]
4-3. le graveur a refail uii (1) siir 1111 N, et uu H sur mi 6 dans I(jl)2ANNHC.
- 7-8. lire rsTdpT(r)) i(v)5ix(ti«uv).
830
I)eir-el-Gebiiaoui, 1910. — Slelc rcclangulairo; belle gravure; lettres
passees au rouge. — Gaicaire : o'" 3o X o'" 87. — Musee d'Alexandrie
;
inv. 189/11.
[25] — 28i —Inedit; ma copie
eHuJxnA
a-3, uoler les jteliUs k/ pciiils. — ^i, * waw^i.
»i< SKOiyLrtO)] o
5 r\ii 'ivhixi^ifxivo t)
INDEX DES NOMS PUOl'UES.
(Je marque d'un ast^risque ceux qui ne figurent pas au Rccueil.)
* kva<Tlaa(tos), Sat.
kvva, 82a.
* Batr/Aeios, Say.
BiKTcor, cople 5.
\'e<bpyws, 819.
A(07^v>;s(?), SaS.
A«i(TXopos, 90.
Isrew;^, 83o.
• [£p]|uas, 838.
Seo^offia, 828.
Jwawvs, 8a6, Sag.
ItUZANMX, coptc 6.
k[ypg], cople 2.
^aptafx, 8sh.
MINX, copte 1
.
* NiTpoTr«6Ar;s (?). 827.
4>ixooeoc, copte It.
G. Lefebvbe.
Assioul, juin 1910.
REPORT
ON SOME EXCAVATIONS AT TUNA
BY
TEVVFIK EFFENDI BOULOS.
Mini(5h, a"'' July 1910.
Sir,
I have the honour to inform you that, on account of the many reports
of the natives that an ancient cemetery had been discovered at Tuna, I
thought to examine it by making sondages. The Service, after you have
inspected the spot, allowed L. E. 10 to be spent for same.
I started work on the 17"' of June in the above cemetery, which is
Roman , opposite to the village called Derwa, to the north, and very near
to the western rock mountain.
This cemetery is put in a hard layer of solid gravel. It is made up of
pits. Each is about one square melre in width and differs between 5 and
20 metres in depth. In general the entrance is built of stone. Every pit
ends in the bottom in a chamber or two and sometimes more. All these
chambers contain mummies, some of them in rough sarcophages of lime-
stone, others in sarcophages of red pottery, and others without, being
simply packed and thrown over the floor.
I have dug 3o pits in all sites of the above cemetery — most of them
had never been dug before— and opened many sarcophages of the above
kind; but, unfortunately, 1 found all mummies were absolutely decayed
and no valuable antiquities, except some small pieces in the form of the
letters | and ^, etc., which were made as necklaces to mummies.
In one of the above tombs I found undamaged small sarcophagus of a
baby, made of pottery, with a lid in the form of a face. This I took to the
Ashmounein magazine. 1 have numbered all those pits excavated, in order
[2] _ 286 —
lo show thai ihey have heen dug. In the tomb n° ua there are about 5 or
6 sarcophages of red pottery without damage. If the Service desires to
have some of them, I can send those they wish. They are covered witli
an avalanche of earth and need one day work to he cleaned and removed.
All the above pits have been entered and searched by myself.
As I did not find any use of continuing in that cemetery, I have spent
two days work at the northern cemetery which is opposite to the village of
Tuna, where I found a (|uantity of beads and some pieces of inscribed
papyri; but most of the cemetery had been dug before.
Finally I completed work at the southern Roman cemetery called El-
Fasaki, which is about 3oo metres south of the first cemetery. This
cemetery contains a high mound upon which ihe Eshsha of the gaihr is
built. This mound consists of three or four layers of buildings. It needs a
great deal of work and long lime to clean it up. It seems lo me that the
spol is interesting, as among the rubbish I found some painted chambers,
and some small fragments of a face made of gyps of very fine work.
As the money supplied me was finished and I could not ask the Service
for more lo continue, I slopped work and handed the above things lo you.
Consequently as I do not think it advisible for the Service to grant
more monev for digging in the above cemetery, I should advise that if any
rich native or European should apply for digging there; it would be lo the
advantage of the Service to grant him the necessary permission.
Believe me to be, Sir, your most obedient servant,
Tewfik Boulos.
TABLE DES MATIERES.
(]. Maspero. Suile de la Note sur un letnple mysterieiiw qui exislerail dans
le desert a t'ouest du Said i- A
— Notes (Ic voyajje, S IV-IX S- i3
— Sur des bruits enlendus a Ivifbii, dans la niatint^e, pendant
qu'ou reparait le temple tli- 16
Jean Maspero. liC roi Mercure a Tdfah 17- 90
G. Daressy. La semaiue des Egyptiens 91- aS
G. MiLi.BT. Note sur une inscription iitnrgiqiio d'Egyple a^- aii
Til. Smolenski. Nouveaux vestiges du lemple de Koiii-el-Aliniar, pres de
Charouna a6- a'j
Mohammed efkendi Giiaban. Monuments recueiilis pendant mes inspections
(avec 1 pianche) 98- 3o
VV. SpiEf.ELBERG. liiue demollsclie Inschrift vom Gebel el-Tarif (avec
1 pianche) 3i- 33
Dow Covington. Altar of Ptolemy Neos Dionysos XIII (avec a planches). . 34- 35
G. Daressy. Socle de statue de Coptos 36- ho
— La lonibe de la mere de Ghdfren (avec a planches) Ai- Ag
G. Lefebvre. Egypte chrdtienno, S 11 .5o- 65
H. Gagthier. Cinq inscriptions grecques de Kalabchah (Nubie) 66- 90
G. Maspero. Notice necrologique de Tliadee Smolenski 91-96P. Heure. Ddcouverte d'une sliilueite de la deosse Neilh dans le sol de Paris. 97-100
G. Legrain. Notes d'inspection, S LXIII-LXVI 101-1 1
3
Tewfik effendi Boulos. a Report on some Antiquities found in the Inspec-
torate of Minidh 1 1 A-i 1
5
Ahmed bey Kamal. Rapport sur les fouilles du comte de Galarza 1 16-iai
H. Galthier. Quelques fragments trouves a Amada laa-iaA
— Note additionnellc aux inscriptions grecques de Kalabchah.... i95-i3o
G. Maspero. Notes de voyage, S X-XUI i3i-i4A
Ahmed bey Kahal. Rapport sur les fouilles failes dans la monlagne de Sheikh
Said (avec 1 pianche) 1 A5-i 5A
G. LErEBVRE. Lgypte grdco-romaine , S II [suite] (avec A planches) 1 55-179
Jean Maspero. Siir quelques objels copies du Musde du Gaire 173-176
G. Daressy. Ncith protcctrice du soinmeil i77"i79
— La semaine des Egyptiens, S II 180-189
— (Cartouche d'un roi ethiopien, sur un objet trouvda Mit Rahineh. 1 83-i8A
Au>iR[> BEY Kamal. Un mnnumeni nouveau du pharaon Khaloui 1 85- 186
— 288 —Kt. Combe. Deux ^piUiplifts musulinaiies siir une pierre d'autel cople 187-190
Ed. Navillk. r^a plaate de Horbuit (avec q planclies) 191-192
H. Gauthigr. Vari^l^s hisloriques, S I-IV 1 gS-ao^
J. Cli^dat. Notes sur Tislhrne de Suez (avec 1 planche) 909-287
— Sur un temple niyst(5rieux qui existerail au desert. — Leltre a
M. Gaston Maspero 238-9.')9
II. DccRos. Deuxifeme dtude sur les balances dgypliennes (avec 1 planche). 24o-253
G. Daressy. Une Irousse de mtSdecin eopte (avec a planclies) 254-257
G. Legrain. Notes d'iuspection, S LXVIl (avec 1 planche) 958-a59
G. I^EFEBVRE. bgypte chrdtienne, 8 III (avec 3 planches) 260-284
Tewfik ErFENDi BouLos. Report on some Excavations at Tuna 285-286
c"^
Annales da Service cles Anliquites , T. X.
B
Balances du MusOc du Caire.
A : 51489. — B : 41666
Annales, T. X. PI. I
, B'
Troussc de mt^decin coptc.
Annates, T. X.PI. II
D' U
Trousse de mWecin copte.
Phototypie BerthautI
Annates, T. X.
f^'
Statue de Montouhotpou.
Pbototyple Berthaui, Pari*
'*ft«*i
y5
fi^'i^f.. 'J^"
ai
Aniiaks dti Service des Antiquites , T. X. PL III
^^ONTAGNE, JScf^effc : t L
CARRIZRE,
cAnmznj: t vestiqule. j
"VALLEE, DU MIL
Grotte de la Basse-Thibaide.
^J«%^rAt»>^ k_r .
f LD A v)jan
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157
t.lO
Egypt. Maslahat al-AtharAnnales*
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