la prise en charge en ehpad d'un patient présentant des séquelles
Post on 05-Jan-2017
220 Views
Preview:
TRANSCRIPT
Nicole GRILLET 1
UE 5.06.S6
Nicole GRILLET
IFSI du Centre Hospitalier
Intercommunal Marmande-Tonneins
Promotion 2009/2012
La prise en charge en EHPAD d’un patient présentant des séquelles d’AVC
Nicole GRILLET 2
Nicole GRILLET 3
Sommaire :
Introduction : ................................................................................................... 4
I- De la situation professionnelle à la question de départ : ................................ 5
1- La situation : ...................................................................................................... 5
2- Le questionnement : ........................................................................................... 6
3- La question de départ : ....................................................................................... 7
II- La phase exploratoire :................................................................................. 7
1- Les troubles cognitifs : ........................................................................................ 7
2- Le soin : ............................................................................................................ 10
3- Les entretiens exploratoires : ............................................................................ 13
4- La prise en charge globale : ............................................................................... 14
5- L’aphasie : ........................................................................................................ 16
III- Problématique : ........................................................................................ 19
1- Synthèse des concepts : .................................................................................... 19
2- La question de recherche : ................................................................................ 20
3- Les hypothèses : ............................................................................................... 20
Conclusion : ................................................................................................... 21
ANNEXE ......................................................................................................... 22
Bibliographie
Nicole GRILLET 4
Introduction :
Au cours de mes études en soins infirmiers, j’ai pu, par le biais de
nombreux stages, constater la difficulté récurrente de l’optimisation des soins et
de la prise en charge des patients.
Le personnel infirmier doit assumer de lourdes responsabilités et dispenser
justement et efficacement des soins. Pour se faire, il lui faut posséder habilité et
connaissances autant théoriques que pratiques.
Cette efficacité dans les soins peut être compromise par la charge de
travail à accomplir dans la journée, ainsi que par les conditions d’exercice. En
effet, le manque de matériel, la mauvaise organisation ou encore le manque de
personnel peuvent nuire la qualité des soins, mais aussi à la prise en charge
globale du patient.
Ainsi, dans le cadre du travail de fin d’études, j’ai choisi d’aborder le cas
de l’échec d’une prise en charge, d’en analyser les causes ainsi que les axes
d’amélioration envisageables dans ma future pratique.
Au regard de cette situation, découle une question de départ et les concepts
qui y sont associés.
Pour m’aider dans cette analyse, j’ai effectué de nombreuses lectures, un
recueil d’informations et entrepris des rencontres avec des professionnels de
santé.
Grâce à ces démarches, j’ai abordé différents concepts qui m’ont permis de
faire émerger une question de recherche suivie de deux hypothèses.
Nicole GRILLET 5
I- De la situation professionnelle à la question de départ :
1- La situation :
La situation se déroule lors du stage du semestre 4. Elle concerne Mr C,
âgé de 80 ans, retraité de la viticulture, résident à l’EHPAD1 depuis décembre
2009. Mr C présente une hyperplasie de la prostate, responsable d’une rétention
urinaire nécessitant la pose d’une sonde vésicale à demeure. Cette hyperplasie
ayant été diagnostiquée en 2007, il devait subir l’ablation de la prostate au cours
du 1er
trimestre 2008. Mais en janvier 2008, il présente le premier d’une série
d’accidents vasculaires cérébraux, dont résulte une hémiparésie droite, ainsi
qu’une dépression nécessitant un traitement aux benzodiazépines. De ce fait,
l’opération a été abandonnée. Les infections urinaires à répétition, ainsi que
l’obstruction répétée de la sonde entrainant des globes, ont amené les médecins à
pratiquer une injection de toxine botulique dans la prostate2 pour tenter de libérer
le passage de l’urètre, le 04 mars 2011. Ce geste nécessite la pose d’un cathéter
sus-pubien, afin de permettre également une rééducation sphinctérienne. Ce
protocole, expliqué au résident par le chirurgien et son médecin traitant, nécessite
des épreuves de clampage. La pose du cathéter sus-pubien a été pratiquée en
ambulatoire, il est donc revenu à l’EHPAD le lendemain, soit le 05 mars 2011. A
J4 post injection, débutent les épreuves de clampage. Du fait de ces épisodes
douloureux à répétition, Mr C avait pris l’habitude de boire beaucoup afin de
limiter les infections, c'est-à-dire près de deux litres d’eau par jour, en dehors des
repas.
Avec l’équipe du soir, j’apprends aux transmissions que l’épreuve du
matin n’est pas concluante et que la deuxième épreuve est débutée depuis deux
heures.
Quand je rentre dans la chambre de Mr C, après avoir frappé, Mr C attend
que quelqu’un vienne l’installer au fauteuil commode, comme d’habitude.
Pendant que je l’y installe, je lui demande s’il ressent l’envie d’uriner. Alors qu’il
me répond par la négative, je lui donne la sonnette et rapproche l’adaptable où est
posée une bouteille d’eau. Je le quitte en lui rappelant de nous appeler lorsqu’il
aura terminé.
Quand Mr C sonne, je vais répondre. En l’installant sur son fauteuil
roulant, je lui redemande s’il a eu l’impression d’uriner lorsqu’il était sur le
fauteuil commode ou s’il en ressent l’envie. Sa réponse étant toujours négative, je
décide d’interrompre l’épreuve de clampage, qui dure depuis maintenant trois
heures.
Le résultat est de 250cc d’urines recueillies. Je demande à Mr C s’il a bu et
quelle quantité. Il me répond qu’il n’a bu qu’au cours du repas. L’anxiété de Mr C
quant à la possibilité de faire un globe est connue. Je décide donc de lui demander
s’il sait pourquoi nous devons clamper son cystocath. Comme il me répond qu’il
ne comprend pas de quoi je lui parle, je lui demande s’il sait pourquoi nous
devons fermer le tuyau que le médecin de Bordeaux a fait passer à travers la peau
de son ventre pour arriver directement dans sa vessie. Comme il me répond de
nouveau par la négative, j’entreprends de lui ré-expliquer que ce tuyau sert à
soulager la voie naturelle, car cela fait longtemps qu’il portait une sonde vésicale
et que sa vessie n’a plus l’habitude de retenir l’urine.
1 Etablissement Hospitalier pour Personnes Agées Dépendantes 2 Voir Annexe : Premiers résultats de la toxine botulique dans le traitement de l’hyperplasie bénigne de la
prostate
Nicole GRILLET 6
Voyant que Mr C ne comprend pas ce que je lui explique, je lui demande
s’il sait comment fonctionne la vessie. Je constate qu’il ne sait pas, j’utilise alors
ses connaissances mécaniques en rapport à son ancien métier. Je lui explique que
la vessie fonctionne sur le même principe, mais inversé, qu’un réservoir de
tracteur. Comme il me répond qu’il connait bien les tracteurs, je continue : car,
tous les deux sont munis de capteurs de niveau. Dans le cas de la vessie, ils
indiquent au cerveau qu’elle est pleine et qu’il faut uriner pour la vider. Dans le
cas du réservoir, ils indiquent au chauffeur qu’il est vide et qu’il faut faire le plein.
Or, depuis qu’il porte une sonde vésicale, sa vessie n’est jamais pleine, sauf quand
la sonde se bouche, et il faut réapprendre aux capteurs à fonctionner. Pour que
cela fonctionne, il doit boire afin de remplir sa vessie lorsque nous fermons le
tuyau. En même temps, cela permet aux muscles qui ferment sa vessie de se
remuscler. Afin qu’il visualise la quantité d’urine nécessaire à sa vessie pour
ressentir l’envie d’uriner je lui montre la ligne des 400cc sur la poche à urines.
Mr C acquiesce, attentif et moins anxieux. Il me demande alors combien
de bouteilles d’eau il doit boire pour que cela fonctionne. Je lui réponds alors qu’il
doit boire au moins 2 bouteilles de 500ml le matin et 2 bouteilles l’après-midi, en
plus de ce qu’il boit à table et au goûter. Je lui précise que cela ne sera pas
permanent, mais seulement le temps de réapprendre à ses « capteurs » de
fonctionner.
2- Le questionnement :
De cette situation est apparu un questionnement :
- Mr C a présenté plusieurs AVC3 qui induisent des troubles cognitifs qui peuvent
altérer la qualité de l’alliance thérapeutique, s’il en est. Cette situation évoque une
question qui est :
Est-il possible de mettre en place une « alliance thérapeutique » avec Mr
C, du fait de ses antécédents ?
- La pose d’un cathéter sus-pubien nécessite une prise en charge et une
information spécifiques. Or un EHPAD, même s’il est médicalisé, est un lieu de
vie. De ce constat né une interrogation :
Est-ce à l’équipe de soin du service de chirurgie ou à celle de l’EHPAD
d’informer Mr C quant à son appareillage
- Les troubles cognitifs conséquents de l’AVC amènent d’autres questions
comme :
Existe-t-il un lien entre les antécédents de Mr C et sa difficulté de
compréhension du soin ?
- La répétition des consignes et les tentatives des soignants de faire participer Mr
C aux soins interrogent sur les limites de l’éducation thérapeutique :
Quelle est la limite entre information et éducation thérapeutique du fait de
la répétition des consignes ?
- Le fait de ne pas connaître exactement la nature des troubles cognitifs de Mr C
interroge sur l’utilité de lui répéter l’information, d’autant qu’il ne la comprend
pas :
La répétition des informations, du fait des troubles cognitifs, est elle utile ?
De ce questionnement découle une question de départ :
3 Accident Vasculaire Cérébral
Nicole GRILLET 7
3- La question de départ :
Le questionnement qu’amène l’étude de cette situation peut se résumer en une
question :
En quoi les troubles cognitifs peuvent-ils interférer dans le déroulement d’un
soin ?
Cette question de départ fait référence à deux concepts que je vais développer ci-
après, en commençant par les troubles cognitifs.
II- La phase exploratoire :
1- Les troubles cognitifs :
Afin de comprendre la situation, il m’apparait important d’aborder les
troubles cognitifs dans leur ensemble, pour en dégager celui dont souffre Mr C.
a- Définition :
« Trouble au niveau de la cognition, fonction complexe multiple
regroupant l’ensemble des activités mentales (pensée, perception, action, volonté,
mémorisation, rappel, apprentissage) impliquées dans la relation de l’être humain
avec son environnement et qui lui permettent d’acquérir et de manipuler des
connaissances (associations, rétroaction, traitement de l’information, résolution de
problèmes, prise de décision…) »4.
« Trouble cognitif est un terme utilisé pour décrire la détérioration des
processus mentaux de la mémoire, du jugement, de la compréhension et du
raisonnement »5.
b- Les différents troubles cognitifs :
- Délirium : Distorsion importante de la relation de l’individu avec le monde
extérieur liée à la présence d’idées ou de croyances délirantes auxquelles il adhère
avec conviction, s’opposant aux faits montrés par la réalité et le sens commun.
Ou encore, « état de confusion mentale accompagnée d’idées incohérentes,
d’illusions et d’hallucinations, observable dans les états infectieux, fébriles ou
toxiques »6.
Les critères de définition selon le DSM IV :
● Perturbation de la conscience (c'est-à-dire baisse d’une prise de conscience
claire de l’environnement) avec diminution de la capacité à diriger, focaliser,
soutenir ou mobiliser l’attention ;
● Modification du fonctionnent cognitif (telle qu’un déficit de la mémoire, une
désorientation, une perturbation du langage) ou bien survenue d’une perturbation
4 IUGM, « bibliothèque de gériatrie et de gérontologie », in : http://catalogue.iugm.qc.ca 5 BERG (N), GIET (D), « L’hopital de jour gériatrique, un apport pour le médecin généraliste dans la mise au
point et le suivi de troubles cognitifs », in : Rev Med Brux, page 310 6 Dictionnaire sensagent, « définition délirium », in : http://sensagent.com
Nicole GRILLET 8
des perceptions qui ne sont pas mieux expliquées par une démence pré-existante,
stabilisée ou en évolution ;
● La perturbation s’installe rapidement (quelques heures ou quelques jours) et
tend à avoir une évolution fluctuante tout au long de la journée ;
● Mise en évidence, d’après l’histoire de la maladie, l’examen physique ou les
examens complémentaires que la perturbation est due aux conséquences
physiologiques directes d’une affection médicale générale, d’une intoxication ou
d’effets secondaires d’un médicament.
- Démence : Le Larousse définit la démence comme un trouble mental grave
caractérisé par un affaiblissement progressif des fonctions intellectuelles,
irréversibles en l’absence de traitement.
La CIM 10 reprend la définition de l’OMS (1994) : « c’est une altération
progressive de la mémoire et de l’idéation, suffisamment marquée pour
handicaper les activités de la vie de tous les jours. Cette altération doit être
apparue depuis au moins six mois et être associée à un trouble d’au moins une des
fonctions suivantes : le langage, le calcul, le jugement, la pensée abstraite, les
praxies, les gnosies, ou modification de la personnalité »7.
L’APA (2000), quant à elle, définit la démence «comme un syndrome
insidieux et progressif se caractérisant par des déficits multiples, à la tête desquels
figurent nécessairement les troubles de la mémoire. Ces derniers doivent
s’accompagner d’au moins un autre type de déficit (langage, praxie, gnosie ou
fonction exécutive). Ces déficits cognitifs doivent constituer un déclin par
comparaison aux capacités antérieures et ils doivent compromettre les activités
professionnelles ou sociales de la personne. Enfin, ils ne doivent pas être liés à un
delirium ou à une affection psychiatrique»8.
Il existe étiologiquement plusieurs types de démences, comme la maladie
d’Alzheimer, la démence à corps de Lewy, la démence frontale temporale, la
maladie de Parkinson, la maladie de Huntington, l’aphasie primaire progressive
qui sont dégénératives ou la démence vasculaire, la démence traumatique (ou
apparentée), la démence infectieuse, la démence toxique ou métabolique qui sont
non dégénératives.
- Les troubles amnésiques : Selon le DSM IV :
● Apparition d’une altération de la mémoire dont témoigne une altération de la
capacité à apprendre des informations nouvelles ou à se rappeler les informations
apprises antérieurement ;
● La perturbation de la mémoire est à l’origine d’une altération significative du
fonctionnement social ou professionnel et représente un déclin significatif par
rapport au niveau de fonctionnement antérieur ;
● La perturbation de la mémoire ne survient pas exclusivement au cours de
l’évolution d’un délirium ou d’une démence ;
● Mise en évidence d’après l’histoire de la maladie, l’examen physique ou les
examens complémentaires, que la perturbation est la conséquence physiologique
directe d’une affection médicale générale (notamment traumatisme physique), ou
est liée étiologiquement aux effets persistants de l’utilisation d’une substance
(sédatifs, hypnotiques, anxiolytiques ou substances inconnues).
7 VOYER (P), « Les Démences », in : http://erpi.com 8 Ibid
Nicole GRILLET 9
Spécifier si l’altération de la mémoire dure au moins un mois (transitoire) ou plus
d’un mois (chronique).
- Les troubles cognitifs non spécifiques : Selon le DSM IV, cette catégorie est
réservée aux troubles qui sont caractérisés par un dysfonctionnement cognitif dont
on présume qu’il est dû à l’effet physiologique direct d’une affection médicale
générale, mais qui ne remplit les critères d'aucun des troubles spécifiques décrits
plus haut : délirium, démences ou troubles amnésiques, et qui ne seraient pas
classés de manière plus adéquate comme Délirium non spécifique, Démence non
spécifique ou Trouble Amnésique non spécifique.
c- Les troubles cognitifs consécutifs à l’accident vasculaire
cérébral :
Ils sont de plusieurs ordres et dépendent du type ainsi que de la
localisation de l’AVC. En fait, il peut s’agir d’un AVC ischémique ou transitoire.
Cela peut concerner le territoire carotidien ou vertébro-basilaire.
Dans le référentiel d’autoévaluation des pratiques professionnelles en
masso kinésithérapie, qui sert de base dans les centres de rééducation, les troubles
cognitifs pris en compte sont :
- les troubles de la communication (aphasie) et de la compréhension,
- l’apraxie,
- l’anosognosie,
- l’héminégligence,
- les troubles des fonctions exécutives comme la mémoire, la
concentration, l’attention, la stratégie.
d- Troubles mnésiques induits par le vieillissement :
Le vieillissement est l’ensemble des processus qui modifient l’organisme
et laissent apparaitre des perturbations liées à la réduction des capacités
fonctionnelles. Il en résulte notamment une diminution des performances
mnésiques, concernant principalement les nouvelles informations.
« La plainte mnésique est un trouble subjectif, fréquent au cours du
vieillissement normal puisqu’il touche jusqu’à 50% des sujets âgés de plus de 50
ans»9. Elle est le signe d’une diminution des ressources d’attention, pénalisant les
capacités d’utilisation de la mémoire récente. Afin de pallier ces difficultés
d’attention, il faut savoir activer sa mémoire de travail et omettre les interférences.
Il est à noter que les troubles mnésiques dus au vieillissement ne doivent
pas retentir sur les actes de la vie courante, mais ils peuvent majorer ceux induits
par une pathologie.
e- L’environnement :
Pour Monique ZAMBON, aide soignante retraitée qui a travaillé dans un
EHPAD, les troubles peuvent être la résultante d’interaction de différents facteurs.
Elle considère que l’étendue des lésions cérébrales n’en est pas la seule
9 DUNOIS (B), AGID (Y), Vulnérabilité et vieillissement : comment les prévenir, les retarder ou les
maitriser ?, page 108
Nicole GRILLET 10
responsable. Des modifications de l’environnement physique et social, les
réactions du patient à sa pathologie, l’attitude de son entourage, en relation avec
son caractère, sa personnalité et son passé psychologique, sont autant de facteurs
qui peuvent être responsables de ces troubles.
Dans ma situation, les troubles dont est atteint Mr C peuvent être attribués
au vieillissement normal. Effectivement, certaines capacités mnésiques et
d’attention diminuent avec l’âge, sans que cela gêne la personne dans les actes de
la vie quotidienne.
En réalité, Mr C a tout de même subi plusieurs AVC en 2008, ce qui laisse
penser que les troubles cognitifs dont il souffre en sont des séquelles.
De plus, Mr C a vécu des changements dans sa vie depuis sa retraite, car il
a du intégrer l’EHPAD suite à ses AVC et à sa perte d’autonomie induite par son
hémiparésie.
Cependant, j’ai fait le choix de développer les troubles cognitifs, car, la
situation que j’ai choisi de travailler concerne un patient ayant subi plusieurs
AVC. Dans ce cadre, je me concentre principalement sur les troubles mnésiques
(et de la compréhension), car ce sont des troubles qui peuvent altérer la prise en
charge. En effet, l’équipe est intervenue à plusieurs reprises pour expliquer le soin
à Mr C. Il est apparu qu’il ne comprenait pas ce qu’on lui demandait, ni la finalité
du soin.
2- Le soin :
a- Définition :
Le soin est défini dans le Petit Larousse comme étant une attention, une
application portée à quelque chose.
Le soin, quelle qu’en soit la nature, peut être abordé selon des approches
différentes …
- L’approche législative :
Selon le code de la santé publique, « les soins infirmiers, préventifs,
curatifs ou palliatifs, intègrent qualité technique et qualité des relations avec le
malade. Ils ont pour objet, dans le respect des droits de la personne, dans le souci
de son éducation à la santé, et en tenant compte de la personnalité de celle- ci dans
ses composantes physiologique, psychologique, économique, sociale et
culturelle :
Al.1 : de protéger, maintenir, restaurer et promouvoir la santé physique et mentale
des personnes ou l’autonomie de leurs fonctions vitales physiques et psychiques
en vue de favoriser leur maintien, leur insertion ou leur réinsertion dans leur cadre
de vie familiale ou sociale ; […] »10
.
Selon l’OMS, « la mission des soins infirmiers dans la société est d’aider
les individus, les familles et les groupes à déterminer et réaliser leur plein
potentiel physique, mental et social et à y parvenir dans le contexte de
l’environnement dans lequel ils vivent et travaillent, tout cela en respectant un
10 CODE DE LA SANTE PUBLIQUE, Article, R.4311-2
Nicole GRILLET 11
code de déontologie très strict. […] Les soins infirmiers englobent également la
planification et la mise en œuvre des soins curatifs et de réadaptation, et
concernent les aspects physiques, mentaux et sociaux de la vie en ce qu’ils
affectent la santé, la maladie, le handicap et la mort. Les infirmières permettent la
participation active de l’individu, de sa famille et de ses amis, du groupe social et
de la communauté, de façon appropriée dans tous les aspects des soins de santé, et
encouragent ainsi l’indépendance et l’autodétermination. Les infirmières
travaillent aussi comme partenaires des membres des autres professions
impliquées dans la prestation des services de santé »11
.
Selon la classification des interventions de soins infirmiers, « un soin à
l’initiative de l’infirmière est une intervention initiée par une infirmière au regard
d’un diagnostic infirmier et qui relève de son rôle propre. Il s’agit d’une action
autonome qui a une base scientifique et est réalisée au bénéfice du patient de
manière prévisible au regard d’un diagnostic infirmier et dans la perspective
d’atteindre des résultats escomptés. » Ou encore, « un soin prescrit par un
médecin est une intervention ordonnée par un médecin en réponse à un diagnostic
médical, mais assurée par une infirmière en réponse à une prescription
médicale »12
.
- L’approche philosophique :
Virginia Henderson : « Les soins consistent à apporter à la personne
malade, ou en santé, de l’aide dans l’exécution des activités liées à la satisfaction
des besoins fondamentaux. Ces personnes pourraient accomplir ces activités sans
aide si elles possédaient la force, la volonté et les connaissances nécessaires »13
.
F. Saillant définit le soin comme « un ensemble de gestes et paroles,
répondant à des valeurs et visant le soutien, l’aide, l’accompagnement de
personnes fragilisées dans leurs corps et leur esprit, donc limitées de manière
temporaire ou permanente dans leur capacité de vivre de manière « normale » ou
« autonome » au sein de la collectivité »14
.
Walter Hesbeen donne une multitude de définitions du soin, dont celle-ci :
« le soin, au singulier, permet de rappeler qu’il s’agit ou devrait s’agir d’une
œuvre de création à chaque fois unique qui concerne une personne dans la
singularité de sa situation de vie »15
.
Dans ma pratique, le soin consiste à apporter une attention à un individu,
ou à un groupe, dans le but de l’aider à restaurer ou maintenir son état de santé,
son indépendance vis-à-vis de l’environnement dans lequel il vit. Cette attention
consiste notamment à aborder l’individu dans son intégralité physique, psychique
et sociale.
Dans le cas de Mr C, l’intégralité physique prend en compte l’hémiparésie
dont il souffre et qui nécessite l’utilisation d’un fauteuil roulant. Cependant, il est
capable d’effectuer les transferts avec aide. Je faisais en sorte qu’il fasse le
maximum du transfert seul, tout en assurant sa sécurité. Il est essentiel pour lui
d’être capable de « faire ». Cette capacité est d’autant plus importante qu’elle
11 PERLEMUTER (G), PERLEMUTER (L), PITARD (L) et coll., Soins de confort et de bien être,
relationnels, palliatifs et de fin de vie, p118 12 BULECHEK (G), BUTCHER (H) et Mc CLOSKEY DOCHTERMAN (J), Classification des interventions
de soins infirmiers, p XXVII 13 PERLEMUTER (G), PERLEMUTER (L), PITARD (L) et coll., Soins de confort et de bien être,
relationnels, palliatifs et de fin de vie, p27 14 COMBRET (M), cours : « La philosophie de soins : Une approche globale des personnes souffrantes », UE
1.01.S1, diapositive 92 15 HESBEEN (W), Prendre soin l’hôpital, Inscrire le soin infirmier dans une perspective soignante, p9
Nicole GRILLET 12
contribue à son intégralité psychique. En ce qui concerne le côté social de Mr C,
j’ai pris en compte sa place dans l’institution, vis-à-vis de ses relations avec les
autres résidents. J’ai également fait attention à sa place dans sa famille. Il est très
entouré par celle-ci. De plus, le fait de s’intéresser à son parcours professionnel et
d’échanger sur celui-ci, permet à l’homme de se positionner dans la société.
b- La relation dans le soin :
« Le soin est un processus interactif entre la personne qui a besoin d’aide
et l’infirmier qui, pour y répondre, mobilise ses valeurs personnelles et
professionnelles16
.
Ceci sous-entend l’entrée en relation avec le patient. Il est vrai que la
dimension relationnelle est « l’ossature de toute prise en soin »17
. Elle permet,
entre autres, d’écouter le patient afin de recueillir les éléments importants dans le
but d’enrichir la démarche de soins et la connaissance du patient. Le climat de
confiance établi par le soignant permet un échange de qualité et ainsi une
connaissance plus approfondie du patient et de ses besoins.
Ce climat de confiance s’établit naturellement, il fait partie du savoir-être
dans le soin. Il faut simplement être à l’écoute de la personne en étant authentique
et lui renvoyer la confiance que l’on a en elle, sans mettre en doute ses
expériences, ses sentiments ou ses ressentis.
Dans le cadre du soin, la relation relie le professionnel par l’écoute et par
l’aide à toute personne qui exprime, de manière explicite ou implicite, une
demande de soin. Cette demande peut être ponctuelle ou s’inscrire dans le cadre
d’une prise en charge à court, moyen ou long terme.
D’ailleurs, selon C. Rogers, « la relation d’aide consiste en une interaction
particulière entre deux personnes, l’intervenant et l’aidé, chacun contribuant à la
recherche de la satisfaction d’un besoin d’aide chez ce dernier »18
.
De plus, la relation d’aide nécessite diverses interventions verbales et/ ou
non verbales instaurées par l’infirmière afin d’établir une communication dans le
but d’apporter de l’aide psychologique à une personne ou un groupe.
La relation d’aide, qui fait partie du soin relationnel, induit un savoir-être
et un cadre particulier qui ne sont pas présents dans la situation actuelle.
Par contre, la relation aidante fonctionnelle semble y correspondre, car cet
échange est moins cadré que la relation d’aide, avec pour objectif d’identifier un
problème de santé physique ou des questionnements et de tenter d’y répondre par
des informations pratiques, c'est-à-dire qui concernent soit le traitement soit les
examens. Cette relation a souvent lieu au cours d’un entretien, ce qui permet de
cadrer la rencontre.
16 TALDIR (B), « Le sens du soin : approche théorique de soins infirmiers en IFSI », in : Objectifs Soins
n°188, p3 de l’article 17 PERLEMUTER (G), PERLEMUTER (L), PITARD (L) et coll., Soins de confort et de bien être,
relationnels, palliatifs et de fin de vie, p150 18 PERLEMUTER (G), PERLEMUTER (L), PITARD (L) et coll., Soins de confort et de bien être,
relationnels, palliatifs et de fin de vie, p162
Nicole GRILLET 13
c- La communication dans le soin :
L’entretien, selon D. Lagache19
, « est une situation provisoire d’interaction
et d’inter-influence essentiellement verbale, entre deux personnes en contact
direct, avec un objectif préalable ».
De plus, pour Robert E. Carlson20
, « l’entretien est donc une conversation
à caractère professionnel entre une aidante et une personne qui a besoin d’aide.
Précisons que les contacts entre l’infirmière et le malade ne sont pas tous des
entretiens infirmiers. De ce fait, il peut y avoir des rencontres et des échanges qui
ne sont orientés par aucun objectif précis et qui, en conséquence, ne sont pas des
entretiens au sens propre de ce terme ».
En effet, lorsque je suis entrée dans la chambre, je n’avais pas en tête de
réaliser un entretien. C’est lorsque j’ai évalué la situation et ses connaissances par
rapport à son appareillage que j’ai décidé de transformer cette rencontre en
entretien. Étant donné qu’il ne maitrisait pas le vocabulaire que les soignants
avaient utilisé jusque-là, je me suis attachée à transposer sa situation en problème
mécanique, qu’il maîtrisait dans sa vie professionnelle.
L’entretien que j’ai effectué peut s’articuler autour de plusieurs objectifs,
car j’ai abordé plusieurs axes :
- entretien informatif : il sert à poser des questions, à donner des informations et
explications sur les traitements, les examens…
- entretien éducatif : l’infirmier partage son savoir avec le patient de manière
adaptée afin d’aider celui-ci à s’émanciper. Le point de départ est l’évaluation du
niveau des connaissances du patient. À partir de là, l’infirmier apportera des
éclairages et des conseils. Il se montrera éducatif en amenant le patient à prendre
soin de lui, en allant au-delà de son savoir initial.
3- Les entretiens exploratoires :
a- Les professionnels rencontrés :
Ayant choisi de traiter les troubles cognitifs consécutifs à l’AVC, j’ai
souhaité m’entretenir avec des professionnels qui ont en charge quotidiennement
la rééducation post AVC. Ces professionnels exercent dans un centre de
rééducation fonctionnelle situé dans un village avoisinant.
Étant donné la charge de travail et les disponibilités de chacun, j’ai pu
rencontrer, lors de cinq entretiens distincts, deux infirmières, une ergothérapeute,
deux kinésithérapeutes, ainsi que l’animatrice.
Dans le cadre de mes recherches exploratoires, j’ai entrepris des entretiens
semi-directifs pour laisser la liberté aux soignants de s’exprimer dans le but de
révéler les points importants de cette prise en charge particulière, tout en gardant
la direction de la conversation.
2- Analyse des entretiens :
Lorsque j’ai abordé les difficultés rencontrées lors de la prise en charge
des patients présentant des troubles cognitifs consécutifs à l’AVC, les réponses se
19 BRANDAO (D), cours : « L’Entretien » UE 3.01.S1, p1 20 Ibid, p1
Nicole GRILLET 14
sont regroupées autour de plusieurs points, bien que les axes de prise en charge
soient différents :
- La difficulté de communication induite par l’aphasie ;
- La désorientation temporo-spatiale ;
- L’héminégligence ;
- Les difficultés de concentration ;
- L’anosognosie ;
Quant à la façon d’aborder ces patients, les soignants ont insisté sur deux
axes :
- Prise en charge individualisée, au cas par cas, qui passe par la connaissance de
chaque patient ;
- Prise en charge globale, holistique, qui induit une pluridisciplinarité ainsi qu’une
collaboration étroite entre toutes ces disciplines.
Les moyens à mettre en place pour la prise en charge de ces patients sont
de divers ordres :
- Une évaluation cognitive de départ qui permet à toute l’équipe de monter un
projet de soins adapté à chaque patient ;
- La mise en sécurité, à l’aide de moyens matériels et organisationnels ;
- La mise en place de pictogrammes qui permettent une communication plus
aisée ;
- La mise en place de calendriers, de plannings, de pendules qui permettent au
patient de se repérer dans l’espace et dans le temps…
Il est important de préciser que tous ces professionnels ont insisté sur le
fait que l’aphasie est la principale difficulté à prendre en compte lorsque l’on doit
prendre en soin un patient ayant subi un AVC. De même, pour prendre en soin ces
patients, il faut mettre en place une prise en charge aussi bien globale
qu’individualisée.
Après m’être entretenue avec ces professionnels, je me suis aperçue que la
problématique de Mr C tourne autour de deux nouveaux concepts principaux :
l’aphasie et la prise en charge globale du patient. Je vais donc les développer ci-
après, en commençant par la prise en charge globale.
4- La prise en charge globale :
D’un point de vue législatif, la prise en charge globale est définie comme
faisant partie du rôle propre de l’infirmière : « les soins infirmiers […] ont pour
objet, dans le respect des droits de la personne […] en tenant compte de la
personnalité de celle-ci dans ses composantes physiologique, psychologique,
économique, sociale et culturelle : (Al. 2 :) de concourir à la mise en place de
méthodes et au recueil des informations utiles aux autres professionnels et
notamment aux médecins pour poser leur diagnostic et évaluer l’effet de leurs
prescriptions ; […] »21
. En effet, l’infirmière de par son recueil de données prend
en compte la personne soignée dans sa globalité afin de construire son projet de
soin.
21 CODE DE LA SANTE PUBLIQUE, Article, R.4311-2
Nicole GRILLET 15
Comme le précise Caroline Gaule, les attentes des patients ont évolué, ils
ne veulent plus rester passifs quant à leurs prises en charge. Ils deviennent
exigeants au même titre qu’un bien de consommation. Ils réclament du sur
mesure, qui ne consiste pas à faire une pause de sa vie à l’hôpital. « Ils veulent
être reconnus comme des personnes humaines avec une vie qui a commencé avant
leur séjour hospitalier. Ils ont des droits dans leur histoire, bien plus qu’un
professionnel de santé »22
.
Il est difficile de trouver des écrits qui définissent en tant que telle la prise
en charge globale ou holistique de la personne. Pourtant, cela fait parti du modèle
conceptuel de Virginia Henderson dans son approche bio-psycho-sociale du
patient.
L’anthropologie permet d’aborder ce concept de par la notion d’approche
globale de la personne. Cette approche s’appuie sur le principe que le patient a
« un corps, mais aussi une histoire, une appartenance sociale, des valeurs et des
croyances qui déterminent sa sensibilité et par conséquent son rapport au corps, à
la maladie et à la mort »23
.
Afin d’obtenir une définition, il faut consulter les écrits qui concernent les
soins palliatifs. En effet la Société Française d’Accompagnement et de Soins
Palliatifs écrit en 1996 : « Les soins palliatifs sont des soins actifs délivrés dans
une approche globale de la personne atteinte d’une maladie grave, évolutive ou
terminale. […] »24
.
Dans le principe de la prise en charge globale, il ne faut pas omettre les
autres professionnels de santé (de l’équipe) qui s’occupent de domaines différents,
mais complémentaires, comme le psychomotricien, le kinésithérapeute… Une
prise en charge globale ne repose pas intégralement sur les « épaules » du corps
infirmier, elle sous-entend la pluridisciplinarité et l’interdisciplinarité : un travail
d’équipe.
La prise en charge de ces patients, dans des établissements spécialisés dans
la rééducation, passe par des bilans effectués par le neuropsychologue, mais
également par les soignants de chaque discipline exerçant dans ces établissements.
Cette prise en charge globale permet de connaitre au mieux ces patients
avant qu’ils aient subi l’AVC. En effet, les séquelles cognitives fixent les
capacités des patients à un moment donné. Cette connaissance de la personne sur
ses habitudes, ses goûts, ses centres d’intérêt permet une prise en charge au long
cours facilité, car les réponses du patient aux situations habituelles sont
instinctives, se font inconsciemment, ce que l’on peut également appeler la prise
en charge individualisée.
Cette prise en charge individualisée induit un recueil de données très
poussé auprès de l’entourage proche et un investissement important de la part de
l’équipe soignante afin de définir un projet de soins correspondant au patient et
non pas à la structure.
Il me semblait avoir pris en charge Mr C dans sa globalité. Lors du recueil
de données dans le but de rédiger une démarche de soins et de construire un projet
de soin, j’ai abordé tous les domaines bio- psycho- social et familial. Cependant, il
22 GAULE (C), « Reconnaissance : Considérer le patient comme une personne », in : Objectifs Soins n°115,
p2 de l’article 23 GERMAIN (M), « L’anthropologie à l’hôpital », in : Infirmière Magazine n° 177, p2 de l’article 24 PERLEMUTER (G), PERLEMUTER (L), PITARD (L) et coll., Soins de confort et de bien être,
relationnels, palliatifs et de fin de vie, p202
Nicole GRILLET 16
me semble évident aujourd’hui que je n’ai pas été capable d’aborder Mr C dans
son intégralité, je me suis focalisée sur son problème d’élimination alors que
j’aurais du répondre à celui de communication et de compréhension. J’aurais dû
prendre en compte l’aphasie dont est atteint Mr C.
5- L’aphasie :
a- Définition :
« L’aphasie désigne l’ensemble des troubles de la communication par le
langage secondaires à des lésions cérébrales acquises entraînant une rupture du
code linguistique. Elle se manifeste par une altération à des degrés divers de
l’expression et/ou de la compréhension dans les modalités orale et/ ou écrite, et
survient suite à une lésion de l’hémisphère dominant pour le langage, en général
l’hémisphère gauche. Selon les aires lésées, et le type d’aphasie, les déficits
peuvent concerner différents niveaux de langage : lexical, sémantique,
phonologique, morphosyntaxique, pragmatique »25
.
Une définition abordable par tous serait « l’aphasie est un trouble du
langage écrit et oral qui survient après un accident vasculaire cérébral, un
traumatisme crânien ou encore une maladie dégénérative. Les personnes touchées
ont du mal à s’exprimer ou à comprendre et parfois les deux »26
.
Cette définition réduite au plus simple ne rend pas compte ni de la
sémiologie, ni de l’étiologie, ni de la classification des multiples aphasies.
Il me semble tout de même important d’aborder l’aphasie dont est atteint Mr C,
l’aphasie de BROCA.
b- L’aphasie de BROCA :
L’aphasie de Broca est dite non fluente. Le débit de la parole et le nombre
de mots consécutifs dans une phrase sont réduits. Le manque du mot est
caractéristique. L’importance de la réduction de la fluence signe la sévérité de
l’atteinte, mais peut s’améliorer dans le temps. La dyssynthaxie peut également
être présente. Par contre, dans le cadre du langage automatique comme les
formules de politesse, le débit verbal est fluide. Il en est de même pour le chant,
car la capacité à chanter est intacte.
La compréhension conversationnelle est préservée, mais les difficultés
apparaissent lorsqu’il s’agit d’informations quelque peu complexes. A ce sujet, les
écrits divergent.
La répétition ne peut souvent que concerner les mots mono syllabiques,
ensuite elle est perturbée selon le même schéma que pour le langage spontané. La
lecture à voix haute est également altérée. Le déficit de la mémoire de travail rend
difficile l’épellation.
Il est difficile d’évaluer l’expression écrite du fait de l’association
récurrente d’une hémiparésie ou d’une hémiplégie droite.
25 CHOMEL-GUILLAUME (S), LELOUP (G) et BERNARD (I), Les aphasies, évaluation et rééducation,
p61 26 ARGAUD (L), « Aphasie. Rompre l’isolement », in : LeTélégramme.com, p1 de l’article
Nicole GRILLET 17
Il existe souvent l’association d’autres signes neurologiques tels que
l’apraxie bucco faciale au stade initial de la pathologie, ainsi qu’une apraxie
idéomotrice avec une capacité d’imitation et de reconnaissance des gestes
préservées.
Le pronostic peut évoluer défavorablement avec la persistance de l’aphasie
ou favorablement avec une amélioration considérable de la formulation, une
facilité d’articulation et un manque du mot moins probant.
Mr C semble souffrir de cette aphasie. En effet, il a une fluence réduite et
un manque du mot certain. Cependant, lorsqu’il prononce une formule de
politesse, la fluence est tout a fait normale. Il est capable de tenir une conversation
autour de la pluie et du beau temps, même autour de l’actualité, tant qu’il n’y a
pas de défense des idées ou de prise de position.
Il présente également une apraxie idéomotrice dans le sens où quand je le
stimule verbalement à l’habillage, Mr C n’arrive pas à suivre les consignes. Alors
que quand je mime le geste devant lui, il le reproduit sans difficultés. Il est à noter
que Mr C souffre également d’une hémiparésie droite qui le gène dans les actes de
la vie courante.
d- L’étiologie de l’aphasie :
Les étiologies de l’aphasie sont nombreuses. Dans l’intérêt de mes
recherches, je ne vais aborder que celle qui concerne Mr C, soit l’AVC.
Il y a deux types d’AVC, l’ischémique et l’hémorragique.
L’AVC ischémique est une lésion du cerveau causée par une baisse ou une
interruption de la circulation sanguine qui irrigue les cellules neuronales.
Il est à noter qu’il y a également un processus transitoire résolutif sur 24 heures,
nommé AIT, Accident Ischémique Transitoire. L’AIT est souvent prédictif d’un
AVC dans les jours ou semaines à venir, de ce fait il est considéré comme une
urgence au même titre que l’AVC.
L’AVC hémorragique est, à l’inverse, une lésion provoquée par le saignement
d’un vaisseau cérébral.
e- La prise en charge de l’aphasie :
La prise en charge de l’aphasie consiste en la rééducation, processus
dynamique qui s’adapte à l’évolution du patient.
Les objectifs de la rééducation sont de permettre au patient :
- une réorganisation du processus cognitif avec un retour à l’état pré-
lésionnel, qu’il ne faut pas confondre avec l’état antérieur ;
- de s’adapter à l’environnement avec optimisation des échanges
linguistiques et la capacité de communication dans la vie quotidienne.
« Deux courants actuels peuvent être isolés : une stratégie analytique
visant la restauration des fonctions langagières par un réentraînement
systématique du processus cognitif déficitaire ou par son contournement
(thérapies « classiques » de stimulation et thérapies d’inspiration cognitiviste), et
Nicole GRILLET 18
une approche fonctionnelle qui propose l’entraînement progressif de
comportements observables (approche pragmatique) » 27
.
L’approche classique consiste en l’utilisation d’image, sauf dans le cas de
déficit sévère où les objets sont plus utilisés, car l’aphasique a des difficultés à
associer une représentation à un objet.
De plus, comme spécifié plus haut, les professionnels que j’ai interrogés
m’ont expliqué que dans la prise en charge de l’aphasie, ils utilisaient beaucoup le
principe du pictogramme pour communiquer.
Les pictogrammes sont des images qui peuvent représenter des objets ou
des situations. Elles sont souvent utilisées dans le cadre de rééducation de troubles
de langage ou simplement lorsque la communication est impossible pour tout
autre raison.
Avec Mr C, j’ai utilisé la méthode de la répétition, c'est-à-dire que je
passais régulièrement dans sa chambre afin de le stimuler pour boire. Néanmoins,
il aurait fallu que j’utilise des pictogrammes pour permettre à Mr C de
comprendre la situation et la nécessité de boire. Il y avait également la possibilité
de laisser ces pictogrammes à sa portée pour qu’il se rappelle qu’il devait boire.
De plus, cette méthode de prise en charge basée sur le pictogramme permet
aux soignants d’économiser du temps en ne passant pas régulièrement dans la
chambre de Mr C pour lui rappeler les consignes, les rendez-vous. S’il avait
affiché les pictogrammes concernant les repas, car il se repère dans le temps, les
rendez-vous avec la kinésithérapeute, les diverses animations de l’établissement,
les consignes en rapport à la boisson, les soignants seraient soulagés et Mr C plus
autonome dans les actes de la vie quotidienne.
En outre, le problème de la rééducation de l’aphasie n’est pas la seule
chose à considérer, la vie quotidienne très éprouvante est à prendre en compte.
Effectivement, dans une étude menée par le docteur Pierre Aiach, sociologue et
directeur de recherche honoraire, il est mis en relief que l’aphasie est la séquelle la
plus éprouvante, aussi bien dans la vie sociale professionnelle que familiale. C’est
certainement pour cette raison que les patients ayant subi un AVC qui présente
une aphasie ont tendance à s’isoler, comme le précisent deux orthophonistes
interrogés à ce sujet : « Il faut laisser le temps aux patients de s’exprimer par un
moyen ou un autre. Il ne faut pas jeter la pierre aux familles, car les situations sont
difficiles à vivre au quotidien »28
.
Cette remarque est également valable pour le personnel soignant qui
s’occupe de ces patients. Il y a actuellement en France près de 500 000 personnes
ayant été victimes d’un AVC, avec 150 000 nouveaux cas chaque année. Or, 60%
d’entre eux ont besoin d’une aide partielle ou totale dans les actes de la vie
quotidienne. De plus, 15% des résidents en EHPAD ont été victimes d’un AVC.
Ceci induit que tous les soignants en EHPAD rencontrent quotidiennement ces
résidents, alors que la prise en charge au long cours reste souvent méconnue.
27 CHOMEL-GUILLAUME (S), LELOUP (G) et BERNARD (I), Les aphasies, évaluation et rééducation,
p185 28
ARGAUD (L), « Aphasie. Rompre l’isolement », in : LeTélégramme.com, p1 de l’article
Nicole GRILLET 19
III- Problématique :
1- Synthèse des concepts :
a- Les troubles cognitifs :
Les troubles cognitifs sont des dysfonctionnements de l’ensemble des
fonctions qui regroupent les activités mentales qui permettent à l’Homme
d’échanger avec son environnement.
Ils peuvent être de plusieurs ordres et leurs manifestations sont tout autant
variées que leurs étiologies.
b- Le soin :
Le soin est la base du métier de soignant. Il consiste en une attention
portée à un individu ou un groupe de personnes en demande.
Le soin aborde plusieurs domaines, comme la législation, la philosophie, le
relationnel, ou encore la communication.
c- La prise en charge globale :
La prise en charge globale nécessite de s’occuper d’un patient, ou d’un
résident, dans le cadre d’une prise en charge médicale ou médico-sociale, en
incluant la connaissance de la personne sur ses habitudes de vie, ainsi que d’un
point de vue :
- biologique : antécédents médicaux et pathologie(s) actuelle(s) ;
- psychologique : où en est la personne par rapport à sa situation médicale ;
- sociale : place de l’individu dans la société et/ ou au sein de sa famille.
d- L’aphasie :
L’aphasie est une maladie neurologique ayant de multiples étiologies qui
se manifeste par un trouble de la communication. D’autres troubles y sont souvent
associés.
Dans le cas de l’aphasie de BROCA, la parole est réduite en production et
en fluidité. La compréhension simple est préservée.
La prise en charge de ces pathologies consiste en une rééducation qui tente
de réorganiser les fonctions du langage et de la réflexion.
La prise en charge au long cours nécessite un mode de communication
adapté, souvent basé sur les pictogrammes.
Le sujet de travail de fin d’étude que j’ai choisi d’aborder concerne Mr C,
résident en EHPAD, âgé de 80 ans, présentant des séquelles d’AVC multiples et
une hyperplasie de la prostate. Mr C est porteur d’un cathéter sus-pubien depuis
peu, dans un but de rééducation sphinctérienne qui se fait à l’EHPAD. Mr C ne
boit pas suffisamment, malgré les interventions et explications répétées des
soignants.
Après analyse de la situation à l’aide des différents concepts développés il
apparait que la prise en charge de Mr C n’est pas adaptée. En effet, une prise en
Nicole GRILLET 20
charge globale aurait permis de mettre en évidence l’aphasie de Mr C, et ainsi de
mettre en place un mode de communication adaptée à l’aide de pictogrammes.
Le vieillissement de la population ainsi que le nombre croissant de patients
ayant subi des AVC font qu’actuellement un résident en EHPAD sur six est dans
cette situation, avec 150 000 nouveaux cas annuels en France. Comparativement,
5% de la population de plus de 65 ans et 15% des plus de 85 ans est atteinte de la
maladie d’Alzheimer, avec 160 000 nouveaux cas annuels en France. Or, il y a
une réflexion poussée et des moyens importants autour de la prise en charge de
ces patients, ce qui n’est pas le cas des patients présentant des séquelles d’AVC.
2- La question de recherche :
L’analyse de la situation à l’aide des concepts développés me permet de
formuler la question de recherche ci-après :
Quels sont les éléments qui, en EHPAD, favorisent la prise en charge
de résidents présentant des séquelles d’AVC ?
3- Les hypothèses :
Afin de tenter de répondre à cette question de recherche, j’ai formulé deux
hypothèses :
Une première hypothèse consisterait en la présence d’un secteur spécifique
aux patients présentant des séquelles d’AVC pour permettre une prise en charge
adaptée.
Une seconde hypothèse serait l’élaboration d’un projet de soin établi suite
à un bilan d’entrée pour permettre une prise en charge adaptée.
Nicole GRILLET 21
Conclusion :
A travers ce travail de fin d’études, j’ai perçu la démarche soignante
induite par chaque situation, la difficulté de combiner la réalité avec la prise en
charge idéale.
La qualité de la prise en charge est aléatoire car elle dépend de chaque
soignant. En effet, chacun fait de son mieux avec ce qu’il est et ce qu’il a ! Il ne
faut pas omettre, qu’en tant que soignants, nous avons l’obligation de moyens et
non l’obligation de résultats.
L’étude de cette situation a conduit à une question de départ de laquelle
émergent deux concepts qui sont les troubles cognitifs et le soin. Le
développement de ces concepts, ainsi que les entretiens que j’ai effectués auprès
de professionnels qui travaillent avec cette population de patients, m’a permis de
mettre en exergue deux nouveaux concepts que j’ai également développés, qui
sont la prise en charge globale et l’aphasie.
L’analyse de la situation de Mr C, à travers l’étude de ces concepts, m’a
permis de comprendre que la prise en charge n’était pas adaptée. En effet, les
antécédents, ainsi que son âge avancé ont une importance dans l’approche de Mr
C quant à son problème de cathéter sus-pubien et de rééducation. Ils induisent un
mode de communication adapté, en l’occurrence à l’aide de pictogrammes.
Pour que la prise en charge soit adaptée, il aurait fallu qu’elle soit globale
et individualisée, ce qui nous aurait permis de connaître ses habitudes avant les
AVC pour que l’équipe « s’appuie » dessus, car les AVC n’effacent pas les
habitudes.
Personnellement, ce que j’espère garder à l’esprit est de ne pas être happée
par la dynamique d’une équipe ou d’un service en oubliant les expériences et les
enseignements précédents. En effet, j’avais les connaissances pour adapter la prise
en charge de Mr C, mais je n’ai pas pris le recul nécessaire afin de le visualiser
dans sa globalité.
De cette analyse surgit une question de recherche dont le thème est
l’optimisation de la prise en charge en EHPAD de patients présentant des
séquelles d’AVC. Les hypothèses émises abordent soit la mise en place d’un
secteur spécifique à ces patients au sein de l’établissement, soit la mise en place
de bilans d’entrée afin d’établir un projet de soins pour chaque patient.
Mais s’agit-il d’un projet de soins ou d’un projet de vie ? Les avis
divergent à ce sujet. Il serait intéressant d’étudier les différences et les points
communs de ces deux démarches associées à des lieux d’exercices différents pour
les mêmes bénéficiaires.
Nicole GRILLET 22
ANNEXE
Nicole GRILLET 23
BIBLIOGRAPHIE :
1. DOCUMENTS PUBLIES
Livres :PERLEMUTER (G),
PERLEMUTER (L), PITARD (L),
QUEVAUVILLIERS (J)
CHOMEL-GUILLAUME (S),
LELOUP (G), BERNARD (I)
HESBEEN (W)
AMERICAN PSYCHIATRIC
ASSOCIATION, GUELFI (JD)
LIM- SABBAH (I)
SOMOGUY (A), BOURDAIN (F)
GOURSAUD (C), SIEBERT (C)
DUBOIS (B), AGID (Y)
Soins de confort et de bien-être,
relationnels, palliatifs et de fin de
vie, Issy-les-Moulineaux, Masson,
2010, « Cahiers des sciences
infirmières », ISBN 978-2-294-
712333, 247 pages
Les aphasies, évaluation et
rééducation, Issy-les-Moulineaux,
Masson, 2010, ISBN 978-2-294-
08852-0, 268 pages
Prendre soin à l’hôpital, inscrire les
soins infirmiers dans une perspective
soignante, Paris, Masson, 1997,
ISBN 978-2-225-85565-8, 195 pages
Mini DSM-IV-TR, critères
diagnostiques, Issy-les-Moulineaux,
Masson, 2004, ISBN 978-2-294-
71143-5, 384 pages
Processus psycho- pathologiques,
unité d’enseignement 2.6, Issy-les-
Moulineaux, Masson, 2010, « Mémo
infirmier », ISBN 978-2-294-71096-
4, 171 pages
Neurologie, Issy-les-Moulineaux,
Masson, 2008, « Carnet des ECN »,
ISBN 978-2-294-70456-7, 217 pages
S’entraîner en gériatrie, Issy-les-
Moulineaux, Masson, 2008,
«Evaluation en IFSI », ISBN 978-2-
294-70638-7, 96 pages
Vulnérabilité et vieillissement :
comment les prévenir, les retarder ou
les maîtriser, Issy-les-Moulineaux,
Masson, 2004, « Les colloques de
l’Institut Servier », ISBN 978-2-842-
99400-6, 252 pages
Nicole GRILLET 24
BULECHEK (G), BUTCHER (H) et
Mc CLOSKEY DOCHTERMAN (J)
MINISTERE DE LA SANTE ET
DES SPORTS
Classification des interventions de
soins infirmiers, Issy-les-
Moulineaux, Masson, 2010,
« Démarche soignante », 5ème
édition, 1104 pages
Profession infirmier, recueil des
principaux textes relatifs à la
formation préparant au diplôme
d’Etat et à l’exercice de la
profession, Uzès, SEDI équipement,
2009, « formations des professions
de santé », Réf : 650505, 227 pages
Périodiques : TEICHMANN (M)
POULIN (P), CAMPEAU (MJ),
PREVOST (N)
BERG (N), GIET (D)
BARAT (M), MAZAUX (JM),
JOSEPH (PA)
ARGAUD (L)
AIACH (P), BAUMANN (M)
GERMAIN (M)
«Des modèles linguistiques aux
aphasies primaires progressives», in :
La lettre du neurologue, Vol. XIV,
n°8, septembre 2010, pp. 244-250
« L’approche relationnelle, outil de
l’approche prothétique », in :
Objectif prévention, Vol.26, n°5,
décembre 2003, pp. 23-23
« Geriatric day care hospital, an
apport for the general practitioner in
the management and follow-up
cognitive disorders », in : Rev Med
Brux, 2010, pp. 309-314
« Intérêt de la rééducation prolongée
des aphasies au décours des
accidents vasculaires cérébraux »,
in : La lettre du neurologue, Vol. IV,
n°3, juin 2000, pp. 151- 154
« Aphasie. Rompre l’isolement
social », in : LeTélégramme.com, 4
février 2010, 1 page
« L’aphasie, principal facteur
aggravant du vécu d’un AVC par les
proches », in : Médecine, Vol. 3, n°,
mars 2007, pp. 130- 135
« L’anthropologie à l’hôpital », in :
Infirmière Magazine, n°177, 01
décembre 2002, 9 pages
Nicole GRILLET 25
GAULE (C)
WARNET (S)
TALDIR (B)
BOURGEON (D)
ALBOUY (B), CAREMEL (R), DE
FOURMESTRAU (A), et Al.
« Reconnaissance : Considérer le
patient comme une personne », in :
Objectif Soin, n°115, 01 avril 2003,
4 pages
« Inscrire les soins dans un
perspective soignante », in : La revue
de l’Infirmière, n°138, mars 2008,
pp. 14- 15
« Le sens du soin : approche des
théories de soins infirmiers en
IFSI », in : Objectif Soin, n°188, 01
aout 2010, 7 pages
« Vieillesse et qualité de vie, le
regard du sociologue », in : Objectif
Soins, janvier 2012, pp. 33-35
« Premiers résultats de la toxine
botulique dans le traitement de
l’hyperplasie bénigne de la
prostate », in : Progrès en urologie,
2007, pp. 796-800
2. DOCUMENTS NON PUBLIES
Cours : AUROUER (E), BENIT (E)
BRANDAO (D)
SCHORR (S)
MORONI (C)
BRUGRUIERE (P), MORIN (C)
« Les troubles cognitifs », Service de
gériatrie, Hôpital Bichat-Claude
Bernard, le 01/11/2011
« L’entretien (UE 3.01.S1) », IFSI du
CHIC Marmande- Tonneins, le
12/10/2009
« L’aphasie », Diplôme Universitaire
de Neuropsychologie
« Introduction à la
neuropsychologie : Apraxies et
Agnosies visuelles »
« Psychopathologie et prise en
charge des AVC », Service de
médecine physique et de réadaptation
du groupe hospitalier Pitié-
Salpêtrière
Nicole GRILLET 26
FACULTE DE MEDECINE DE
STRASBOURG
CHU de Saint Etienne
COMBRET (M)
« Le vieillissement normal » ITEM
54, Module 5, Faculté de médecine
de Strasbourg, 2005/2006
« Troubles cognitifs et troubles du
comportement après lésions
cérébrales acquises », Centre
Hospitalier de Saint Etienne
« La philosophie des soins : Une
approche des personnes souffrantes
(UE 1.01.S2) », IFSI du CHIC
Marmande- Tonneins, le 25/05/2010
Documents électroniques : * Association Française d’Urologie, Premiers résultats de la toxine botulique
dans le traitement de l’hyperplasie bénigne de la prostate, site internet :
http://www.urofrance.org/science-et-recherche/base-
bibliographique/article/html/premiers-resultats-de-la-toxine-botulique-dans-le-
traitementde-lhyperplasie-benigne-de-la-prostat.html (page consultée le
21/07/2011)
* Sensagent, définition Délirium, site internet :
http://dictionnaire.sensagent.com/d%C3%A9lirium/fr-fr/ (page consultée le
15/10/2011)
* Stéphanie Lagoutiere, L’aphasie : Quand la difficulté de parler devient une
angoisse et parfois un handicap, site internet : http://www.france-handicap-
info.com/index.php?option=com_content&view=article&id=187%3Alaphasie-
quand-la-difficulte-de-parler-devient-une-angoisse-et-parfois-un-handicap-
&catid=10%3Areportage&Itemid=57&lang=fr (page consultée le 04/02/2012)
* Monique Zambon, Approches de projets de soins pour les personnes présentant
des déficits cognitifs et/ou démences, site internet : http://www.papidoc.chic-
cm.fr/14canevastableau.html (page consultée le 01/11/2011)
* France AVC Fédération Nationale, Mais au fait, c’est quoi un AVC ?, site
internet : http://www.franceavc.com/?rep=avc_infos (page consultée le
16/02/2012)
* Docteure Elisabeth Fery-Lemonnier, La prévention et la prise en charge des
accidents vasculaires cérébraux en France : Synthèse du rapport à Madame la
ministre de la santé et des sports, PDF :
http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/AVC_-_synthese_rapport_final_-_vf.pdf (page
consultée le 7/01/2012)
Nicole GRILLET 27
* Espace infirmer.com, Objectif soins : le sens du soin, approche des théories de
soins infirmiers en IFSI, site internet :
http://www.espaceinfirmier.com/Recherche/Resultat/fbc6d62651924b778cd9f187
92bd1c9e/0 (page consultée le 03/02/2012)
* Espace infirmier.com, Objectif soins : reconnaissance : considérer le patient
comme une personne, site internet :
http://www.espaceinfirmier.com/Recherche/Resultat/e5bf553a3fb8d52b06ee4489
9fc657b1/0 (page consultée le 03/02/2012)
* Espace infirmier.com, infirmière magazine : l’anthropologie à l’hôpital, site
internet :
http://www.espaceinfirmier.com/Recherche/Resultat/c6d52540d268901166b869fe
a00429fb/0 (page consultée le 04/02/2012)
* John Libbey Eurotext, l’aphasie, principal facteur aggravant du vécu d’un
AVC par les proches, site internet : http://www.jle.com/fr/print/e-
docs/00/04/2B/F8/article.phtml (page consultée le 04/03/2012)
* Le Télégramme.com, Aphasie : rompre l’isolement social, site internet :
http://www.letelegramme.com/local/cotes-d-armor/lannion-paimpol/ville/aphasie-
rompre-l-isolement-social-04-02-2010-768307.php (page consultée le
04/03/2012)
* La revue médicale de Bruxelles, l’hôpital de jour gériatrique, un apport pour le
médecin généraliste dans la mise au point et le suivi de troubles cognitifs, site
internet : http://www.amub.be/rmb/article.php?id=654 (page consultée le
29/09/2011)
* Dossier CHSLD, l’approche relationnelle, outil de l’approche prothétique,
PDF :
http://www.asstsas.qc.ca/Documents/Publications/Repertoire%20de%20nos%20p
ublications/OP/op265022.pdf (document consulté le 27/09/2011)
* Edimark santé, la lettre du neurologue : intérêt de la rééducation prolongée des
aphasies au décours des accidents vasculaires cérébraux : site internet :
http://www.edimark.fr/publications/articles/interet-de-la-reeducation-prolongee-
des-aphasies-au-decours-des-accidents-vasculaires-cerebraux/4887 (page
consultée le 19/02/2012)
* Edimark santé, la lettre du neurologue : des modèles linguistiques aux aphasies
primaires progressives, site internet :
https://www.edimark.fr/publications/articles/des-modeles-linguistiques-aux-
aphasies-primaires-progressives/16568 (page consultée le 19/02/2012)
* Collège des enseignants de neurologie, Sémiologie des fonctions cognitives,
site internet : http://www.cen-neurologie.fr/1er-
cycle/propedeutique/analytique/cognitives/index.phtml (page consultée le
21/01/2012)
Nicole GRILLET 28
* S. Chorr, cours : l’aphasie, PDF :
http://www.chups.jussieu.fr/polys/dus/duneuropsycho/aphasie.pdf (page consultée
le 21/01/2012)
* Philippe Voyer, Les Démences, PDF :
http://erpi.com/elm/6574.7169644398843329300.pdf (document consulté le
10/10/2011)
* Faculté de médecine de Strasbourg, cours : Le vieillissement normal, PDF :
http://www-ulpmed.u-
strasbg.fr/medecine/cours_en_ligne/e_cours/vieillissement/vieillissement_normal
_item54.pdf (page consultée le 21/03/2012)
* Service évaluation des pratiques de l’HAS, Référentiel d’auto- évaluation des
pratiques professionnelles en massokinésithérapie : évaluation fonctionnelle de
l’AVC, PDF : http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2010-
10/evaluation_fonctionnelle_de_lavc_referentiel_2006.pdf (document consulté le
16/12/2011)
* Christine Moroni (Maitre de conférence en neuropsychologie, université de
Lille), cours : Introduction à la neuropsychologie : apraxie et agnosies visuelles,
PDF : http://nca.recherche.univ-
lille3.fr/uploads/File/Apraxies%20et%20agnosies.pdf (document consulté le
24/03/2012)
* Pascale Bruguière et Christine Morin, cours : Psychopathologie et prise en
charge des AVC, PDF :
http://www.chups.jussieu.fr/polys/dus/durehabilitationneuropsycho/reedupsychop
athomorinetbruiguiere.pdf (document consulté le 08/12/2012)
* CHU de Saint Etienne, cours : Troubles cognitifs et troubles du comportement
après lésions cérébrales acquises, PDF : http://www.chu-st-
etienne.fr/reseau/reseau/UmcssrAdulte/Troubles_cognitifs.pdf (document consulté
le 21/09/2011)
* Institut Universitaire de gériatrie de Montréal, bibliothèque de gériatrie et de
gérontologie, site internet :
http://catalogue.iugm.qc.ca/Record.htm?record=19145316146919635989 (page
consultée le 08/10/2011)
* Pierrick Horde, Santé médecine, comment ça marche, site internet :
http://sante-
medecine.commentcamarche.net/contents/alzheimer/01_definitions_et_statistique
s_de_la_maladie_d_alzheimer.php3#q=alzheimer&cur=2&url=%2F (page
consultée le 29/03/2012)
* 123RF, illustration : esprit humain le travail en équipe, site internet :
http://fr.123rf.com/photo_10135172_esprit-humain-le-travail-en-equipe.html
(page consultée le 21/03/2012)
29
top related