actes de l’académie nationale de pharmacie
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© Masson, Paris, 2005 Ann Pharm Fr 2005, 63 : 167-175
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Vie de l’AcadémieActes de l’Académie nationale de pharmacie
Compte rendu
de la séance du 30 juin 2004
(Séance de Juillet avancée)
Activités administratives
de l’académie
La séance est ouverte sous la prési-dence de François Bourillet, Présidenten exercice.
Adoption du procès verbal de laséance du 2 juin 2004.
• Informations du Président— Décès, le 24 juin 2004, de notre
collègue Michel Chambrin.• Éloge de Marcel Legrain (1923-
2003)• Informations du Secrétaire
général— Déclaration de vacance d’un
poste de Membre titulaire non-résidant3e Section (Comité secret octobre etélection novembre).
— Remerciements de Mme Domini-que Duchêne, suite à son élection le2 juin, en qualité de Membre titulaire.
— Parution d’un ouvrage « Pharma-cothérapie pratique à l’officine : l’essentiel »par Jean Costentin, aux éditions Else-vier — Collection Pharma.
— Parution du rapport d’activité2003 de l’Institut Français pour laNutrition (IFN).
— Parution du rapport annuel 2003de l’Académie des Technologies.
— L’EUFEPS 2004 (European Fede-ration for pharmaceutical sciences) orga-nise une conférence sur le thème :« New Safe Medicines : Towards Mechanis-tic Prediction — Building European ScienceNetworks and Opportunities » du 17 au20 octobre 2004 à Bruxelles.
— Parution par l’ANAES (AgenceNationale d’Accréditation et d’Évaluationen Santé) d’un texte de recommandations— version courte, sur « l’intoxication par leplomb de l’enfant et de la femme enceinte —prévention et prise en charge médico-sociale »,suite à la Conférence de Consensus du 5et 6 novembre 2003.
— Dans le cadre des Journées Inter-nationales de Biologie, les 12e journéesde l’Internat des Hôpitaux de Paris —Île-de-France Biologie médicale etpharmacie, auront lieu au CNIT-LADÉFENSE, les 4 et 5 novembre 2004.
• Élection d’un membre de la1re section, titulaire, résidant enÎle-de-France.
Dominique Pradeau est élu dès le1er tour.
Communications
« Applications analytiques de la titri-métrie thermométrique » par Gwe-nola Burgot, Professeur, Laboratoirede Chimie Analytique — Faculté dessciences pharmaceutiques et biologiquesde Rennes.
La titrimétrie thermométrique est uneméthode thermique d’analyse en solu-tion. Elle consiste à suivre la réaction detitrage en objectivant la variation de tem-pérature du mélange réactionnel au furet à mesure de l’addition de solutiontitrante. La variation de températureenregistrée est due à l’effet thermiquedissipé par la réaction de titrage maisaussi à d’autres phénomènes d’originephysique parasites que l’on s’efforce deminimiser. Il s’ensuit que la connaissancede la capacité calorifique du système per-met de chiffrer l’effet thermique mesuré.La titrimétrie thermométrique permet uncertain nombre d’applications :
• sur le plan analytique, il s’agitd’une méthode linéaire indicatrice defin de réaction,
• sur le plan thermodynamique, lamesure des effets thermiques dissipéspermet l’obtention des paramètresthermodynamiques tels que l’enthal-pie, l’enthalpie libre ou l’entropie d’unprocessus chimique ou physique maisaussi les paramètres cinétiques,
• d’un point de vue pratique,l’utilisation de thermistances, semi-conducteurs, insensibles à la nature dumilieu en contact avec elles (aqueux/non aqueux, polyphasé) présente là unavantage certain sur une électrodedont l’utilisation nécessite un milieuconducteur.
Dans le cadre de cet exposé, Mme Burgots’est intéressée à la place de la titrimétriethermométrique dans l’analyse pharma-ceutique et plus particulièrement auxdosages de matières premières en rapportavec ceux de la Pharmacopée. Au traversd’exemples de réactions usuelles telles quela protométrie, l’oxydo-réduction ou lacomplexométrie, ou de protocoles dévelop-pés dans le laboratoire de Chimie Analy-tique de la Faculté de Pharmacie deRennes, elle a souligné les avantages de laméthode par rapport aux autres méthodeslinéaires de titrage puis a terminé sonexposé par une brève présentation del’appareillage.
Questions et/ou commentaires de :— A. Bieder sur la possibilité de doser
simultanément des polyols stéréoisomèrespar cette méthode après oxydation périodi-que. R : probablement non, pour un pro-blème de sensibilité.
— C. Monneret qui demande s’il existe, enterme de facilité, une différence de détermina-tion du point d’équivalence entre réactionsendothermiques et réactions exothermiques.Clairement la réponse est non.
— F. Bourillet qui s’interroge sur l’uti-lisation de cette méthode pour les produitsen développement et sur la place qu’ellepourrait avoir dans la pharmacopée.
« De la difficulté d’administrationà l’erreur d’administration des médi-caments en pédiatrie : identificationdes facteurs de risque » par Fran-çoise Brion, Professeur, Service dePharmacie clinique — Faculté dessciences pharmaceutiques et biologi-ques de Paris V.
Le risque d’erreurs médicamenteusesinduites par les difficultés rencontréespar le personnel infirmier lors de l’admi-nistration des médicaments à l’enfant,révélé par l’enquête nationale PEDIAD,nous a incité à mener une enquêtecomplémentaire (PEDIEM) à l’hôpitalRobert Debré (AP-HP). L’objectif était declasser les erreurs, de déterminer leurfréquence et d’identifier des facteurs derisque grâce à une analyse statistiquemulti-niveaux hiérarchisée (logicielSAS 8.12).
L’enquête PEDIEM a utilisé laméthode de l’observation directe enrespectant l’anonymat du personneldans le recueil de données. Diversparamètres ont fait l’objet d’une ana-lyse : le statut et la charge de travail desinfirmières ; les caractéristiques despatients et des soins reçus ; celles ducircuit du médicament et de la pres-cription ; le statut réglementaire dumédicament par rapport à l’enfant, laclasse thérapeutique concernée et la voied’administration.
Les résultats sont exprimés en risquerelatif (RR) avec un intervalle deconfiance à 95 %.
Les principaux facteurs de risquesont issus de la prescription de médica-ments cardiologiques (RR = 3,38 ;p = 0,02), anti-infectieux (RR = 2,43 ;p = 0,05) et neuropsychiatriques(RR = 2,65 ; p = 0,04).
Les autres facteurs accroissant le ris-que d’erreur sont l’administration parune infirmière diplômée mais non titu-
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laire du service (RR = 1,04 ; p = 0,03),tout soin spécifique au patient (RR= 1,22 ; p = 0,04) et l’utilisation d’unmédicament pris hors du stockageconforme aux procédures du circuit dumédicament (RR = 2,06 ; p = 0,02).
Un seul facteur protecteur a étéidentifié : la voie injectable (RR = 0,28 ;p = 0,0001).
Un comité d’évaluation « de gravité »constitué de deux médecins, deux phar-maciens, un épidémiologiste et un cadreinfirmier a statué a posteriori sur l’impactpotentiel des anomalies observées.
Dix recommandations préventivesont été dégagées.
Après un an de formation pratiqueau Canada, une interne en pharmaciedevrait permettre d’évaluer l’impact cli-nique, économique et éventuellementprotecteur de la présence des pharma-ciens cliniciens dans les services de soinset de promouvoir la pharmacie cliniqueen France comme facteur d’améliora-tion de la qualité des soins.
Question et/ou commentaires de :— P. Faure demandant des informa-
tions complémentaires sur le rôle que peutjouer la carte CPS lors des alertes sanitaires.
— F. Chast qui souligne que l’hôpitalest un lieu à hauts risques.
— R. Boulu : question technique sur lepersonnel soignant.
— A. Astier qui fait remarquer que le pro-blème n’est pas seulement lié à la pédiatrie.
— F. Puisieux qui souligne l’indiffé-rence de l’industrie vis-à-vis des formespédiatriques et se demande s’il n’y auraitpas là une niche possible pour un labora-toire qui se spécialiserait.
— M. Adolphe qui espère que de telsdocuments éviteront les erreurs ultérieures.
— G. Hazebroucq sur le fait que laDHOS a organisé une journée sur la sécuri-sation du circuit du médicament mais qu’ilfaut des travaux de qualité, comme ceux pré-sentés, pour faire avancer la question.
— J.-M Chéron qui insiste sur le faitqu’il s’agit d’un vrai problème de santépublique et que l’on devrait proposer cesujet au Président de la République en susdes sujets qu’il a lui-même proposés lors dela cérémonie du bicentenaire.
Travaux scientifiques
& professionnels
Exposé« La contrefaçon de médicaments : unrisque potentiel pour la France ? » parYves Juillet, LeeM — Les Entreprisesdu Médicament.
Dans les pays en développement, leschiffres de la contrefaçon sont impres-sionnants, jusqu’à 70 % d’après une
étude récente de l’Institut de Recherchepour le Développement (avril 2004).Les conséquences en matière de santépublique sont bien sûr très importanteset les actions correctives, difficiles àmener. Aux États-Unis, le problème asemblé suffisamment important poursusciter une réunion publique et unrapport de la Food and Drug Administra-tion en février 2004. L’absence de cou-verture sociale d’une partie importantede la population et l’utilisation de pro-duits moins chers en dehors du circuitpharmaceutique en sont la cause.
En Europe, et plus particulièrementen France, les cas relatés semblentexceptionnels.
Jusqu’à présent, le fait que lesmalades rechignent à acheter des pro-duits non-remboursés en dehors ducircuit de distribution pharmaceutique,principale garantie de la qualité et dela traçabilité du médicament, en est laprincipale raison.
Pourtant, le risque existe, qui est liéau développement des ventes parInternet, notamment, des médica-ments « de société » non pris en chargepar l’Assurance Maladie. Les importa-tions parallèles avec les altérations deconditionnement qui peuvent lescaractériser sont un facteur susceptibled’être aggravé par l’entrée des pays del’Europe centrale et orientale.
Une attitude proactive et préventivedes différents acteurs de la chaînepharmaceutique apparaît être uneclaire nécessité dans le cadre d’unecoopération positive avec les pouvoirspublics, tout en développant une stra-tégie prudente de communication per-mettant de mettre en perspective lerisque potentiel sans toutefois mettreen danger les produits de qualité pré-sents sur le marché.
Le conférencier insiste sur l’importancefondamentale de la distribution et de la dis-pensation pharmaceutiques, seuls moyens deprévenir les conséquences négatives des impor-tations parallèles. Celles-ci ont été jusqu’iciexceptionnelles mais elles devraient s’amplifierlors de l’entrée des nouveaux pays membresau sein de l’Europe, pays dans lesquels lesfrontières sont plus perméables.
Questions et/ou commentaires de :— F. Clostre sur la fréquence relative des
contrefaçons et malfaçons grossières ? R : il ya en réalité peu d’études chiffrées bien quel’absence de principes actifs ou la présenced’impuretés soient susceptibles de causer degraves problèmes. Un exemple typique : celuide la résistance aux antipaludéens.
— B. Chalchat sur l’existence de contre-façons soutenues par des États ? R : Il y ades états qui poussent au non respect desbrevets mais ce qui domine ici est plutôt uneattitude passive.
— B. Péjouan qui se demande s’il n’y apas confusion entre risques dus aux médica-ments adultérés et importations parallèles.
— P. Masson sur l’achat de médica-ments sans prescription tel qu’il se pratiqueaux États-Unis et sur les risques d’appari-tion d’un tel phénomène dans notre pays ?
— M.-C. Belleville sur l’implication del’OMS en terme de lutte contre les contrefa-çons ? R : Celle-ci s’implique par le biais dela certification tandis que se développe enFrance une politique informative à l’égarddes pays d’Afrique francophone.
— G. Hazebroucq sur le fait que la qua-lité d’échantillons fournis ne garantit pascelle des produits livrés ultérieurement etsur ce que l’on sait en matière de contrefa-çon des dispositifs médicaux ?
— R. Boulu : quid sur les produits dedopage ?
Présentation d’ouvrages« Le matériel de maintien à domicile »par J. Callanquin, C. Camuzeaux etP. Labrude, présenté par P. Bourri-net, Masson, 3e édition.
Cette mise à jour tient compte desmodifications du TIPS (tarificationinterministérielle des prestations sani-taires). Sa rédaction a obéi aux objectifssuivants : le maintien à domicile avecses contraintes, ses alternatives ; la pré-sentation générique des matériels lesplus utilisés (18 catégories) en facili-tant leur choix ; l’apprentissage etl’évaluation des connaissances par desexercices d’applications (24 cas clini-ques avec indication succincte de laréponse à apporter).
Préfacé par le Pr Claude Huriet,l’ouvrage comporte un glossaire, unindex, une bibliographie et des annexes.Très complet, il rassemble de nombreu-ses données qui seront utiles aux phar-maciens d’officine, aux étudiants etautres professionnels de santé impliquésdans le maintien à domicile des person-nes malades ou handicapées.
« Perfusion à domicile » parO. Chatelet, J. Callanquin, S. Geor-get et P. Labrude, présenté parP. Bourrinet. Actualités pharma-ceutiques, Hors-série, mars 2004.
Ce livret, hors-série, comporte deuxparties : la première est consacrée à laformation avec les voies utilisées enperfusion et les appareillages ; laseconde partie est essentiellement pra-tique, avec la prise en charge selon laLPPR (liste des produits et prestationsremboursables). Y figurent égalementdes annexes relatives à la désinfection,à la matériovigilance ainsi qu’auxfabricants et prestataires, sans oublierune bibliographie. Là encore il s’agitd’un ouvrage qui sera très utile auxprofessionnels de santé.