745 kystes acquis du stroma irien : à propos d’un cas et revue de la littérature

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Vol. 28, Hors Série 1, 2005 111 e Congrès de la Société Française d’Ophtalmologie COMMUNICATIONS AFFICHÉES TUMEURS 1S347 Conclusion : Le CEC peut survenir à tout âge et prendre des aspects trompeurs en simulant des lésions bénignes. Il ne faut pas hésiter à réaliser une biopsie devant toute manifestation inflammatoire (conjonctivite, kératite limbique, blépharite) chro- nique, récidivante et résistante au traitement médical. Référence : Cervantes G et al. Can J Ophthalmol 2002 ; 37 : 14. McKelvie PA et al. Br J Ophthalmol 2000 ; 86 : 168. 742 Tumeurs conjonctivales avec exophtalmie révélant une dirofilariose oculaire : à propos d’un cas. Conjunctival tumors and proptosis as initial manifestations of ocular dirofilariasis. MESSAOUD R*, BEN SALEM A, BEN ELABEDI A, GHRISSI R, LETAIEF I, JENZERI S, KHAIRALLAH M (Monastir, Tunisie) Introduction : La dirofilariose est une nématodose spécifiquement animale. L’homme constitue un hôte accidentel, son infestation se fait par des moustiques femelles hématophages. Différents organes peuvent être touchés, l’atteinte oculaire décrite dans la littérature est rare. Observation et Méthodes : Nous rapportons un cas de dirofilariose oculaire révé- lée par des tumeurs sous-conjonctivales et une exophtalmie. Observation : Il s’agit d’un homme âgé de 73 ans qui a consulté pour des signes irritatifs avec sensation de corps étranger de l’œil droit. L’examen ophtalmologique montrait une acuité visuelle normale, une hyperhémie conjonctivale avec de multi- ples tumeurs sous-conjonctivales, et une légère exophtalmie. Le reste de l’examen était normal. L’échographie en mode B a montré une formation intra-orbitaire hypo- échogène mal limitée. Lors de la biopsie d’une des tumeurs sous-conjonctivales, un ver filiforme sous-conjonctival a été retrouvé et extirpé. L’examen parasitologique a conclu à une larve L3 du genre Dirofilaria immitis. L’examen anatomo-pathologique de la tumeur montre un infiltrat inflammatoire dense, fait essentiellement de polynu- cléaires éosinophiles. La guérison a été complète après extirpation du ver, avec régression des tumeurs sous-conjonctivales et orbitaires. Discussion : La dirofilariose est une parasitose rare. L’atteinte oculaire peut se pré- senter sous forme de chémosis conjonctival avec visibilité d’un ver filiforme sous- conjonctival, ou de pseudo tumeur inflammatoire sous- conjonctivale et/ou orbitaire. Conclusion : L’atteinte oculaire au cours de la difilariose se présente exceptionnel- lement sous une forme tumorale. Cette affection doit faire partie des étiologies à rechercher devant toute tumeur sous-conjonctivale et/ou orbitaire n’ayant pas fait la preuve de son étiologie. 743 Traitement des tumeurs malignes du limbe chez le sujet âgé : de l’exérèse en vase clos à l’exentération. Surgical management of corneoscleral limbus malignant tumors in old patients: from tumoral excision to exenteration. BEN HADJ HAMIDA F*, TOUZANI F, LOUHICHI S, BEN RAYANA N, YAKOUBI S, MZERGUI M, MAAROUFI M, KRIFA F, MAHJOUB H, GORBEL M (Sousse, Tunisie) Introduction : Le traitement des tumeurs malignes du limbe dispose de moyens divers. Les auteurs discutent la place de la chirurgie parmi ces méthodes thérapeu- tiques chez le sujet âgé. Non traitée, la tumeur envahit les tissus avoisinant et menace de dissémination métastatique, rendant toute thérapeutique palliative. Matériels et Méthodes : Nous avons colligé 23 cas de tumeurs malignes du limbe chez 22 patients âgés 65 à 85 ans avec une moyenne de 72,3 ans. L’examen a précisé le site exact de la tumeur, sa taille, sa couleur, son aspect et ses rapports avec la cor- née, complété par celui du globe oculaire. La recherche d’une éventuelle extension aux paupières, aux fornix et à l’orbite a nécessité une imagerie médicale pour dix patients, soit pour préciser les limites profondes de la lésion, soit dans le cadre d’un bilan d’extension : une échographie oculo-orbitaire (3 cas), une TDM (8 cas), une IRM (3 cas), une scintigraphie osseuse (4 cas) et une échographie abdominale (8 cas). 18 des 23 cas ont été opérés : exérèse en vase clos (7 cas), résection large (10 cas) et exentéra- tion (1 cas). Cinq cas avaient bénéficié d’une radiothérapie, 3 de première intention et 2 après une réduction chirurgicale de la lésion. Toutes les pièces opératoires ont eu un examen histopathologique. Le recul était de 6 mois à 10 ans. Résultats : La biopsie a retrouvé 21 carcinomes épidermoïdes et deux naevi dégénérés. Dans un cas, une exentération, associée à un curage ganglionnaire cervical, ont été indi- qués devant une extension palpébrale et orbitaire et métastases osseuses. 17 cas ont bénéficié d’une exérèse tumorale : en vase clos pour 5 carcinomes in situ et 2 nævi, avec greffe conjonctivale pour les 10 autres. L’évolution a été favorable pour 15 d’entre eux. 2 ont récidivé et nécessité une reprise chirurgicale. Les 5 cas traités par radiothérapie pré- sentaient une tumeur très invasive. Il y a eu régression de la lésion au prix d’une cicatrice cornéenne. Six mois après la fin du traitement, une récidive a été notée dans 1 cas, ce qui a nécessité un complément d’irradiation. Discussion : Les tumeurs du limbe sont fréquentes chez le sujet âgé, dominées par les carcinomes épidermoïdes. La symptomatologie étant souvent absente au début, insidieuse par la suite, le meilleur moyen diagnostique est l’examen histopathologi- que, en microscopie optique, parfois avec immuno-histochimie ou microscopie élec- tronique. Le traitement est surtout chirurgical, dominé par l’excision complète, pouvant aller de la résection en vase clos à une exentération pour les tumeurs qui envahissent les structures voisines. Des traitements additionnels peuvent s’avérer nécessaires : radiothérapie, seule ou associée à la chirurgie, chimiothérapie ou cryo- thérapie. Le pronostic est lié aux récurrences locales, à l’extension locale et régio- nale ainsi que celle à distance par métastases. Conclusion : Chez le sujet âgé, les tumeurs du limbe doivent être traitées précoce- ment car leur évolution est marquée par un envahissement loco-régional et à dis- tance. La chirurgie est alors le traitement de choix pour espérer une résection complète de la tumeur et sans grande mutilation. La prévention des récidives et de l’extension est très importante pour ces patients, en terme d’oncologie oculaire. 744 UBM : intérêt au quotidien dans la pathologie tumorale du segment antérieur. UBM: everyday use in anterior segment tumors. BRIAT B* (La Rochelle), GICQUEL JJ (Poitiers), AGUSSAN J (La Rochelle), GUIGOU S, DIGHIERO P (Poitiers) Introduction : Bien que peu répandu encore en France, l’UBM peut rendre des ser- vices considérables dans la détection et le suivi de pathologies tumorales au niveau du segment antérieur. Nous présentons ici notre expérience après 18 mois d’utilisa- tion en pratique quotidienne. Matériels et Méthodes : L’UBM (UBM P40) est un biomicroscope ultrasonique, entièrement digitalisé, à très haute fréquence (50 MHZ), né dans les années 90 grâce aux travaux de Charles Pavlin. Sa haute fréquence lui confère une résolution axiale de 50 μm. En raison de l’atténuation des ondes ultrasonores par la fréquence émise, la profondeur maximale explorable est de 5 mm. Il est parfaitement adapté à l’étude des tumeurs du segment antérieur. Résultats : Sur une série de 25 patients, la biomicroscopie ultrasonique de haute fréquence nous a été utile dans l’exploration de structures anatomiques difficilement accessibles (angle irido-cornéen, corps ciliaires, racine de l’iris) à la recherche de tumeurs, ou a permis d’en découvrir de manière fortuite. Discussion : Il est possible, de par l’hétéro-échogénicité tissulaire, de localiser des tumeurs difficilement accessibles aux examens conventionnels et, en différenciant une tumeur solide d’un kyste liquidien, d’adapter la thérapeutique. Après traitement, l’UBM permet de dépister d’éventuelles récidives. Conclusion : L’UBM est un examen non invasif, reproductible, bien accepté par les patients, permettant une aide précieuse au diagnostic des affections tumorales du seg- ment antérieur. Cet instrument mériterait certainement une diffusion moins confidentielle. 745 Kystes acquis du stroma irien : à propos d’un cas et revue de la littérature. Iris stromal cysts: a case report and review. BOHU Y*, DE NICOLA R, BARALE PO, GENDRON G, STREHO M, SAHEL JA (Paris) Introduction : La plupart des kystes stromaux iriens acquis apparaissent après un trau- matisme oculaire. Il existe deux types de kystes iriens selon leur localisation histologique : épithélial (issus des couches pigmentées de l’iris) ou stromal (issus du stroma sans continuité directe avec l’épithélium postérieur) qui diffèrent par leur évolution. Matériels et Méthodes : Nous rapportons un cas de kyste stromal irien acquis. Il s’agit d’un patient de 29 ans, originaire d’Afrique du Nord, qui présentait une baisse de l’acuité visuelle progressive depuis 6 mois, sans antécédent ophtalmologique ou traumatique particulier. L’acuité visuelle était mesurée à 0,2 P4. L’examen au biomicroscope retrouvait un kyste irien volumineux dont la face antérieure était accolée à l’endothélium cornéen central et inférieur avec un œdème stromal en regard. Le fond d’œil était inaccessible. Résultats : Le diagnostic de kyste irien acquis, situé entre le stroma et l’épithélium a été confirmé par échographie. La ponction-résection a permis l’exérèse complète du kyste. Après un suivi à moyen terme, aucune récidive n’a été constatée. Discussion : L’évolution des kystes iriens congénitaux au long cours semble, d’après la littérature, favorable. Cependant les kystes acquis (post-traumatiques ou post-chirurgicaux) induisent plus de complications locales (inflammation, glaucome). Les cas rapportés, à l’exception d’un seul avec régression spontanée, nécessitent

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Page 1: 745 Kystes acquis du stroma irien : à propos d’un cas et revue de la littérature

Vol. 28, Hors Série 1, 2005 111e Congrès de la Société Française d’Ophtalmologie

COMMUNICATIONS AFFICHÉESTUMEURS

1S347

Conclusion : Le CEC peut survenir à tout âge et prendre des aspects trompeurs ensimulant des lésions bénignes. Il ne faut pas hésiter à réaliser une biopsie devanttoute manifestation inflammatoire (conjonctivite, kératite limbique, blépharite) chro-nique, récidivante et résistante au traitement médical.Référence : Cervantes G et al. Can J Ophthalmol 2002 ; 37 : 14.McKelvie PA et al. Br J Ophthalmol 2000 ; 86 : 168.

742Tumeurs conjonctivales avec exophtalmie révélant une dirofilariose oculaire : à propos d’un cas.Conjunctival tumors and proptosis as initial manifestations of ocular dirofilariasis.MESSAOUD R*, BEN SALEM A, BEN ELABEDI A, GHRISSI R, LETAIEF I, JENZERI S, KHAIRALLAH M (Monastir, Tunisie)

Introduction : La dirofilariose est une nématodose spécifiquement animale.L’homme constitue un hôte accidentel, son infestation se fait par des moustiquesfemelles hématophages. Différents organes peuvent être touchés, l’atteinte oculairedécrite dans la littérature est rare.Observation et Méthodes : Nous rapportons un cas de dirofilariose oculaire révé-lée par des tumeurs sous-conjonctivales et une exophtalmie.Observation : Il s’agit d’un homme âgé de 73 ans qui a consulté pour des signesirritatifs avec sensation de corps étranger de l’œil droit. L’examen ophtalmologiquemontrait une acuité visuelle normale, une hyperhémie conjonctivale avec de multi-ples tumeurs sous-conjonctivales, et une légère exophtalmie. Le reste de l’examenétait normal. L’échographie en mode B a montré une formation intra-orbitaire hypo-échogène mal limitée. Lors de la biopsie d’une des tumeurs sous-conjonctivales, unver filiforme sous-conjonctival a été retrouvé et extirpé. L’examen parasitologique aconclu à une larve L3 du genre Dirofilaria immitis. L’examen anatomo-pathologiquede la tumeur montre un infiltrat inflammatoire dense, fait essentiellement de polynu-cléaires éosinophiles. La guérison a été complète après extirpation du ver, avecrégression des tumeurs sous-conjonctivales et orbitaires.Discussion : La dirofilariose est une parasitose rare. L’atteinte oculaire peut se pré-senter sous forme de chémosis conjonctival avec visibilité d’un ver filiforme sous-conjonctival, ou de pseudo tumeur inflammatoire sous- conjonctivale et/ou orbitaire.Conclusion : L’atteinte oculaire au cours de la difilariose se présente exceptionnel-lement sous une forme tumorale. Cette affection doit faire partie des étiologies àrechercher devant toute tumeur sous-conjonctivale et/ou orbitaire n’ayant pas fait lapreuve de son étiologie.

743Traitement des tumeurs malignes du limbe chez le sujet âgé : de l’exérèse en vase clos à l’exentération.Surgical management of corneoscleral limbus malignant tumors in old patients: from tumoral excision to exenteration.BEN HADJ HAMIDA F*, TOUZANI F, LOUHICHI S, BEN RAYANA N, YAKOUBI S, MZERGUI M, MAAROUFI M, KRIFA F, MAHJOUB H, GORBEL M (Sousse, Tunisie)

Introduction : Le traitement des tumeurs malignes du limbe dispose de moyensdivers. Les auteurs discutent la place de la chirurgie parmi ces méthodes thérapeu-tiques chez le sujet âgé. Non traitée, la tumeur envahit les tissus avoisinant etmenace de dissémination métastatique, rendant toute thérapeutique palliative.Matériels et Méthodes : Nous avons colligé 23 cas de tumeurs malignes du limbechez 22 patients âgés 65 à 85 ans avec une moyenne de 72,3 ans. L’examen a préciséle site exact de la tumeur, sa taille, sa couleur, son aspect et ses rapports avec la cor-née, complété par celui du globe oculaire. La recherche d’une éventuelle extension auxpaupières, aux fornix et à l’orbite a nécessité une imagerie médicale pour dix patients,soit pour préciser les limites profondes de la lésion, soit dans le cadre d’un biland’extension : une échographie oculo-orbitaire (3 cas), une TDM (8 cas), une IRM (3 cas),une scintigraphie osseuse (4 cas) et une échographie abdominale (8 cas). 18 des 23cas ont été opérés : exérèse en vase clos (7 cas), résection large (10 cas) et exentéra-tion (1 cas). Cinq cas avaient bénéficié d’une radiothérapie, 3 de première intention et2 après une réduction chirurgicale de la lésion. Toutes les pièces opératoires ont eu unexamen histopathologique. Le recul était de 6 mois à 10 ans.Résultats : La biopsie a retrouvé 21 carcinomes épidermoïdes et deux naevi dégénérés.Dans un cas, une exentération, associée à un curage ganglionnaire cervical, ont été indi-qués devant une extension palpébrale et orbitaire et métastases osseuses. 17 cas ontbénéficié d’une exérèse tumorale : en vase clos pour 5 carcinomes in situ et 2 nævi, avecgreffe conjonctivale pour les 10 autres. L’évolution a été favorable pour 15 d’entre eux. 2ont récidivé et nécessité une reprise chirurgicale. Les 5 cas traités par radiothérapie pré-

sentaient une tumeur très invasive. Il y a eu régression de la lésion au prix d’une cicatricecornéenne. Six mois après la fin du traitement, une récidive a été notée dans 1 cas, cequi a nécessité un complément d’irradiation.Discussion : Les tumeurs du limbe sont fréquentes chez le sujet âgé, dominées parles carcinomes épidermoïdes. La symptomatologie étant souvent absente au début,insidieuse par la suite, le meilleur moyen diagnostique est l’examen histopathologi-que, en microscopie optique, parfois avec immuno-histochimie ou microscopie élec-tronique. Le traitement est surtout chirurgical, dominé par l’excision complète,pouvant aller de la résection en vase clos à une exentération pour les tumeurs quienvahissent les structures voisines. Des traitements additionnels peuvent s’avérernécessaires : radiothérapie, seule ou associée à la chirurgie, chimiothérapie ou cryo-thérapie. Le pronostic est lié aux récurrences locales, à l’extension locale et régio-nale ainsi que celle à distance par métastases.Conclusion : Chez le sujet âgé, les tumeurs du limbe doivent être traitées précoce-ment car leur évolution est marquée par un envahissement loco-régional et à dis-tance. La chirurgie est alors le traitement de choix pour espérer une résectioncomplète de la tumeur et sans grande mutilation. La prévention des récidives et del’extension est très importante pour ces patients, en terme d’oncologie oculaire.

744UBM : intérêt au quotidien dans la pathologie tumorale du segment antérieur.UBM: everyday use in anterior segment tumors.BRIAT B* (La Rochelle), GICQUEL JJ (Poitiers), AGUSSAN J (La Rochelle), GUIGOU S, DIGHIERO P (Poitiers)

Introduction : Bien que peu répandu encore en France, l’UBM peut rendre des ser-vices considérables dans la détection et le suivi de pathologies tumorales au niveaudu segment antérieur. Nous présentons ici notre expérience après 18 mois d’utilisa-tion en pratique quotidienne.Matériels et Méthodes : L’UBM (UBM P40) est un biomicroscope ultrasonique,entièrement digitalisé, à très haute fréquence (50 MHZ), né dans les années 90 grâceaux travaux de Charles Pavlin. Sa haute fréquence lui confère une résolution axialede 50 μm. En raison de l’atténuation des ondes ultrasonores par la fréquence émise,la profondeur maximale explorable est de 5 mm. Il est parfaitement adapté à l’étudedes tumeurs du segment antérieur.Résultats : Sur une série de 25 patients, la biomicroscopie ultrasonique de hautefréquence nous a été utile dans l’exploration de structures anatomiques difficilementaccessibles (angle irido-cornéen, corps ciliaires, racine de l’iris) à la recherche detumeurs, ou a permis d’en découvrir de manière fortuite.Discussion : Il est possible, de par l’hétéro-échogénicité tissulaire, de localiser destumeurs difficilement accessibles aux examens conventionnels et, en différenciantune tumeur solide d’un kyste liquidien, d’adapter la thérapeutique. Après traitement,l’UBM permet de dépister d’éventuelles récidives.Conclusion : L’UBM est un examen non invasif, reproductible, bien accepté par lespatients, permettant une aide précieuse au diagnostic des affections tumorales du seg-ment antérieur. Cet instrument mériterait certainement une diffusion moins confidentielle.

745Kystes acquis du stroma irien : à propos d’un cas et revue de la littérature.Iris stromal cysts: a case report and review.BOHU Y*, DE NICOLA R, BARALE PO, GENDRON G, STREHO M, SAHEL JA (Paris)

Introduction : La plupart des kystes stromaux iriens acquis apparaissent après un trau-matisme oculaire. Il existe deux types de kystes iriens selon leur localisation histologique :épithélial (issus des couches pigmentées de l’iris) ou stromal (issus du stroma sanscontinuité directe avec l’épithélium postérieur) qui diffèrent par leur évolution.Matériels et Méthodes : Nous rapportons un cas de kyste stromal irien acquis. Il s’agitd’un patient de 29 ans, originaire d’Afrique du Nord, qui présentait une baisse de l’acuitévisuelle progressive depuis 6 mois, sans antécédent ophtalmologique ou traumatiqueparticulier. L’acuité visuelle était mesurée à 0,2 P4. L’examen au biomicroscope retrouvaitun kyste irien volumineux dont la face antérieure était accolée à l’endothélium cornéencentral et inférieur avec un œdème stromal en regard. Le fond d’œil était inaccessible.Résultats : Le diagnostic de kyste irien acquis, situé entre le stroma et l’épithéliuma été confirmé par échographie. La ponction-résection a permis l’exérèse complètedu kyste. Après un suivi à moyen terme, aucune récidive n’a été constatée.Discussion : L’évolution des kystes iriens congénitaux au long cours semble,d’après la littérature, favorable. Cependant les kystes acquis (post-traumatiques oupost-chirurgicaux) induisent plus de complications locales (inflammation, glaucome).Les cas rapportés, à l’exception d’un seul avec régression spontanée, nécessitent

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111e Congrès de la Société Française d’Ophtalmologie J. Fr. Ophtalmol.

COMMUNICATIONS AFFICHÉESTUMEURS

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un traitement chirurgical. La ponction-exérèse est le traitement habituel de premièreintention, mais le traitement par laser offre une alternative intéressante.Conclusion : Les kystes iriens acquis sont des tumeurs bénignes rares. Toutefois,leur évolution peut conduire à des récidives et des complications locales. Dans notrecas, en dépit de la taille et de la topographie du kyste, le traitement chirurgical apermis un résultat satisfaisant à moyen terme.

746Imagerie d’un kyste irien stromal congénital.Congenital iris stromal cyst imaging.GINEYS R*, BUIL O, PUECH M, EL MAFTOUHI A, LAROCHE L, BOURCIER T (Paris)

Introduction : Le kyste irien stromal congénital est une affection oculaire rare dia-gnostiquée principalement chez un enfant - parfois un adulte jeune - sans antécé-dent de traumatisme oculaire perforant.Observation et Méthodes : Un homme de 24 ans d’origine pakistanaise consulte pourune baisse d’acuité visuelle progressive de l’œil gauche évoluant depuis un an. L’œil gau-che est blanc, indolore, l’acuité visuelle non corrigée est de 6/10e, la pression intraoculaireest normale. L’examen à la lampe à fente met en évidence un volumineux kyste iriend’aspect translucide et polylobé qui s’étend dans la chambre antérieure dans les secteursnasal et supérieur, obstruant partiellement l’axe visuel. Il n’y a pas de signe d’inflammationoculaire, le fond d’œil est normal. L’examen de l’œil adelphe est parfaitement normal.L’UBM confirme la nature kystique de la masse et son origine stromale et élimine uneautre anomalie iridicilaire. L’OCT3 révèle que le kyste est non seulement accolé maisrompu contre l’endothélium cornéen. On décide alors de réaliser une aspiration à l’aiguillecomplétée d’une excision chirurgicale du kyste.Discussion : Le kyste irien stromal congénital est le plus souvent asymptômatiqueet découvert à l’examen ophtalmologique de routine. Cependant, la présence decomplications telles qu’une altération de la vision, une inflammation, un glaucome,justifie un traitement adapté. Nous disposons d’examens d’imagerie non invasifs :l’UBM, déjà bien connue pour l’analyse du segment antérieur, permet le diagnosticdifférentiel d’avec d’autres tumeurs iridociliaires ; l’OCT3, d’abord développé pourl’exploration du segment postérieur, affine l’analyse de la portion antérieure du seg-ment antérieur avec une précision quasi histologique.Conclusion : L’UBM est ici avantageusement complétée par l’OCT3 qui a permis, sanscontact, de mieux décrire la forme clinique du kyste et d’affiner la stratégie thérapeutique.

747Mélanome du corps ciliaire : à propos de 2 cas.Ciliar body melanoma.CHRIFI ALALOUI S* (Casablanca, Maroc)

Introduction : Le mélanome du corps ciliaire reste une tumeur rare du complexe irido-ciliaire. Son diagnostic repose sur la présentation clinique et l’exploration radiologique.Observation et Méthodes : Nous rapportons les observations de deux patientes de24 et 57 ans hospitalisées au service d’ophtalmologie pour œil rouge et douloureux.L’examen retrouve une acuité visuelle limitée à perception lumineuse positive chezla première patiente et compte les doigts chez la deuxième, associée à une hyper-tonie oculaire, une cataracte ainsi q’une diminution de la chambre antérieure chezles deux. Au verre de gonioscopie on retrouve un processus fortement pigmenté auxdépens du corps ciliaire. L’échographie oculaire est très en faveur d’un mélanomedu corps ciliaire. Une énucléation a été décidée après bilan d’extension négatif.Discussion : À travers ce travail, nous illustrons les circonstances de découverte,les différents aspects cliniques ainsi que les modalités thérapeutiques de cette graveaffection.

748HTIO révélatrice d’un mélanome cilio-choroïdien annulaire.Ring melanoma revealed by intraocular hypertony.DE BATS M*, GAMBRELLE J, DEVOUASSOUX M, WOLFF B, KODJIKIAN L, FLEURY J, GRANGE JD (Lyon)

Introduction : Les mélanomes de l’uvée postérieure sont les tumeurs inta-oculairesprimitives les plus fréquentes dans la population caucasienne adulte. Le mélanomeannulaire en est une forme clinique assez exceptionnelle.Matériels et Méthodes : Il s’agit d’un patient âgé de 81 ans venu consulter pourune baisse d’acuité visuelle de l’œil droit progressive depuis quelques mois. L’exa-men révèle une hypertonie majeure de l’œil droit à 50 mmHg et un syndrome dedispersion pigmentaire avec atrophie de l’iris. Devant l’absence d’étiologie retrouvée

une échographie en mode B est réalisée, permettant de mettre en évidence unemasse tumorale hétérogène étendue du corps ciliaire. Le diagnostic de mélanomeannulaire est retenu, conduisant à une énucléation.Discussion : Le mélanome annulaire est une entité rare, et historiquement l’HTIO enest un mode de révélation classique secondaire à : un glaucome néo-vasculaire(nécrose intra tumorale ou secondaire à un décollement de rétine totale), un glau-come par fermeture de l’angle, un glaucome mélanomalytique, un envahissementcirconférentiel direct de l’angle par la tumeur.Conclusion : Une HTIO sans cause doit conduire à un examen rétinien complet pouréliminer cette forme exceptionnelle de mélanome.

749Résultats histopathologiques après la thermothérapie transpupillaire (TTT) pour mélanomes de la choroïde.Histologic findings after transpupillary thermotherapy (TTT) in case of choroidal melanomas.SZABO A*, PAPP A, TOTH J (Budapest, Hongrie)

Objectif : Le but de cette étude est d’évaluer l’effet de la thermothérapie transpupil-laire (TTT), effectuée pour un mélanome de la choroïde, et de constater les change-ments histopatologiques du tissu tumoral.Matériels et Méthodes : Parmi les patients des cinq dernières années de notre cli-nique, nous avons sélectionné rétrospectivement des mélanomes de la choroïdedans lesquels nous avons effectué une TTT, avec ultérieurement énucléation.Résultats : Sur ces cinq dernières années nous avons ainsi retrouvé quatre cas.Trois de ces patients avaient dans un premier temps refusé l’énucléation proposée.Pour le quatrième patient nous avions décidé tout d’abord décidé de conserver l’œilà cause de l’excellente acuité visuelle. Pour ces quatre cas, nous avons effectué laTTT en une ou deux séances. Après ce traitement, les tumeurs ont progressé et c’estla raison pour laquelle l’énucléation a été nécessaire. Lors de l’examen histopatho-logique, une nécrose superficielle du tissu tumoral a été observée.Conclusion : Chez les patients porteurs d’un mélanome de la choroïde, un traite-ment par TTT est conseillé uniquement après une sélection rigoureuse. Si le patientrefuse l’énucléation, une TTT peut être effectuée, mais il est peu probable que l’énu-cléation soit finalement inévitable.

750La thermothérapie transpupillaire des mélanomes choroïdiens malins.Transpupillary thermotherapy of choroidal malignant melanomas.DE CRECCHIO A*, CENNAMO G, FORTE R, CENNAMO G (Naples, Italie)

But : Déterminer l’efficacité de la thermothérapie transpupillaire (TTT) dans le traite-ment des mélanomes choroïdiens malins.Matériels et Méthodes : Nous avons étudié 24 malades avec un mélanome cho-roïdien malin primitif de moins que 4 mm en profondeur, traité avec TTT. Le suiviétait compris entre 8 et 20 mois.Résultats : Dans 12 cas l’évaluation échographique a montré une régression de lamicrocirculation après une semaine, confirmé dans un cas par l’histologie, et uneréduction de 70-80 % des dimensions après six mois (stabilisé aux contrôles sui-vants). Dans 7 cas (29 %) un tissu fibreux résiduel a persisté. Dans un cas (4 %)l’échographiques n’a montré qu’une régression incomplète de la lésion.Discussion : Même si dans la majorité des cas traités avec TTT une complèterégression ou fibrose tumorale était présente pendant le 20 mois suivants, dans 4 %des cas il y avait persistance de la néoplasie.Conclusion : La TTT seule ne semble pas assurer l’efficacité totale dans le traite-ment des mélanomes choroïdiens malins.Référence : Cennamo G et al. Br J Ophthalmol 1994 ; 78 : 823.Cennamo G Ophthalmologica 1998 ; 212 Suppl 1 : 85.

751Prolifération mélanocytique bilatérale diffuse : fausse association avec un cancer de la prostate ? Bilateral diffuse uveal melanocytic proliferation: a false association with prostate cancer?TUIL E*, TEYSSOT N, BONNEL S, SAHEL JA (Paris)

Introduction: Bilateral diffuse uveal melanocytic proliferation (BDUMP) is a rareparaneoplastic syndrome. The case described below was particularly due to theunreported previously association with a prostate cancer, the association realitybeing also discussed.