738 hyperplasie angio-lymphoïde avec éosinophiles diagnostiquée devant une tumeur pseudo...

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Vol. 32, Hors Série 1, 2009 115 e Congrès de la Société Française d'Ophtalmologie 1S219 Tumeurs des paupières COMMUNICATIONS AFFICHÉES ressemblance fréquente entre les différentes lésions palpébrales, qu’elles soient bénignes ou malignes. L’apport de l’examen anatomopathologique et immuno his- tochimique est donc essentiel. Le traitement chirurgical à réaliser est controversé en ce qui concerne les marges d’exérèse. Un traitement adjuvant par radiothérapie est recommandé mais le pronostic est essentiellement lié à l’extension métastati- que fréquente. Conclusion : Le pronostic de ce carcinome est donc d’autant pire qu’il est de diagnostic difficile et souvent retardé. De plus, la prise en charge est encore dis- cutée. 738 Hyperplasie angio-lymphoïde avec éosinophiles diagnostiquée devant une tumeur pseudo lymphomateuse du sac lacrymal. Angiolymphoid hyperplasia with eosinophic component: aspect of lymphoma of the sac. BRUGNIART C* (Reims), CHEGGOUR M, ALAME M, TRAN SAMET I, DIEBOLD MD, ARNDT C, BRABANT-VIAU A, PENNAFORTE JL, DUCASSE A (Reims) Introduction : Les auteurs rapportent un cas de tumeur du sac lacrymal tout à fait évocatrice d’un lymphome et dont le diagnostic définitif est celui d’une hyperplasie angio-lymphoïde avec éosinophiles, maladie bénigne. Matériels et Méthodes : Monsieur M., 42 ans, nous est adressé en Janvier 2008 par son ophtalmologiste traitant devant l’existence d’une tuméfaction canthale médiale gauche mal limitée, débordant le niveau du ligament palpébral médial, augmentant depuis environ quatre mois ; il n’y a pas de larmoiement, pas de signe d’infection lacrymale. L’acuité visuelle est à 8/10 à droite, 10/10 à gauche. Le reste de l’examen ophtalmologique est normal. Devant cet aspect tout à fait évocateur d’un processus tumoral situé au niveau du sac lacrymal, confirmé par un aspect scannographique non spécifique, une intervention chirurgicale est décidée à visée principalement de biopsie qui permet de retrouver un tissu de type lymphoïde comme on en voit dans les lymphomes. L’anatomopathologie ne confirme pas ce diagnostic puisque le compte-rendu répond : « infiltrat lymphoïde folliculaire avec très importante participation d’un contingent de polynucléaires éosinophiles sans caractère suspect ». Le malade est confié aux internistes. Le bilan pratiqué montre une hyper éosinophilie sanguine marquée avec prédominance lymphocytaire et neutropénie. Devant ces pathologies extrêmement rares, une corticothérapie à rai- son de 60 mg par jour est débutée. Le suivi sera marqué par une diminution lente de la tuméfaction avec apparition de poussées inflammatoires et prurigineuses qui nécessiteront une adaptation de la corticothérapie. Discussion : L’aspect typique de lymphome du sac lacrymal peut parfois mas- quer une pathologie bénigne. Toute tumeur de la région canthale médiale dépas- sant le bord supérieur du ligament palpébral médial doit faire évoquer une tumeur du sac lacrymal et si elle est importante, plutôt une tumeur maligne. On peut tou- tefois parfois avoir des résultats anatomopathologiques discordants, comme cette hyperplasie angio-lymphoïde avec hyper éosinophilie qui semble être la seule loca- lisation de cette maladie chez ce patient. Conclusion : La survenue d’un tableau typique de tumeur maligne du sac lacrymal ne doit pas faire écarter la possibilité de tumeur bénigne. Seul l’examen anatomo- pathologique définitif permet le diagnostic de ce type de maladie.

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Page 1: 738 Hyperplasie angio-lymphoïde avec éosinophiles diagnostiquée devant une tumeur pseudo lymphomateuse du sac lacrymal

Vol. 32, Hors Série 1, 2009 115e Congrès de la Société Française d'Ophtalmologie1S219

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ressemblance fréquente entre les différentes lésions palpébrales, qu’elles soientbénignes ou malignes. L’apport de l’examen anatomopathologique et immuno his-tochimique est donc essentiel. Le traitement chirurgical à réaliser est controverséen ce qui concerne les marges d’exérèse. Un traitement adjuvant par radiothérapieest recommandé mais le pronostic est essentiellement lié à l’extension métastati-que fréquente.Conclusion : Le pronostic de ce carcinome est donc d’autant pire qu’il est dediagnostic difficile et souvent retardé. De plus, la prise en charge est encore dis-cutée.

738Hyperplasie angio-lymphoïde avec éosinophiles diagnostiquée devant une tumeur pseudo lymphomateuse du sac lacrymal.Angiolymphoid hyperplasia with eosinophic component: aspect of lymphoma of the sac.BRUGNIART C* (Reims), CHEGGOUR M, ALAME M, TRAN SAMET I, DIEBOLD MD, ARNDT C, BRABANT-VIAU A, PENNAFORTE JL, DUCASSE A (Reims)

Introduction : Les auteurs rapportent un cas de tumeur du sac lacrymal tout à faitévocatrice d’un lymphome et dont le diagnostic définitif est celui d’une hyperplasieangio-lymphoïde avec éosinophiles, maladie bénigne.Matériels et Méthodes : Monsieur M., 42 ans, nous est adressé en Janvier 2008par son ophtalmologiste traitant devant l’existence d’une tuméfaction canthalemédiale gauche mal limitée, débordant le niveau du ligament palpébral médial,augmentant depuis environ quatre mois ; il n’y a pas de larmoiement, pas de signed’infection lacrymale. L’acuité visuelle est à 8/10 à droite, 10/10 à gauche. Le restede l’examen ophtalmologique est normal. Devant cet aspect tout à fait évocateurd’un processus tumoral situé au niveau du sac lacrymal, confirmé par un aspectscannographique non spécifique, une intervention chirurgicale est décidée à viséeprincipalement de biopsie qui permet de retrouver un tissu de type lymphoïdecomme on en voit dans les lymphomes. L’anatomopathologie ne confirme pas cediagnostic puisque le compte-rendu répond : « infiltrat lymphoïde folliculaire avectrès importante participation d’un contingent de polynucléaires éosinophiles sanscaractère suspect ». Le malade est confié aux internistes. Le bilan pratiqué montreune hyper éosinophilie sanguine marquée avec prédominance lymphocytaire etneutropénie. Devant ces pathologies extrêmement rares, une corticothérapie à rai-son de 60 mg par jour est débutée. Le suivi sera marqué par une diminution lentede la tuméfaction avec apparition de poussées inflammatoires et prurigineuses quinécessiteront une adaptation de la corticothérapie.Discussion : L’aspect typique de lymphome du sac lacrymal peut parfois mas-quer une pathologie bénigne. Toute tumeur de la région canthale médiale dépas-sant le bord supérieur du ligament palpébral médial doit faire évoquer une tumeurdu sac lacrymal et si elle est importante, plutôt une tumeur maligne. On peut tou-tefois parfois avoir des résultats anatomopathologiques discordants, comme cettehyperplasie angio-lymphoïde avec hyper éosinophilie qui semble être la seule loca-lisation de cette maladie chez ce patient.Conclusion : La survenue d’un tableau typique de tumeur maligne du sac lacrymalne doit pas faire écarter la possibilité de tumeur bénigne. Seul l’examen anatomo-pathologique définitif permet le diagnostic de ce type de maladie.