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Le Carnet du Public Les deux gentilshommes de Vérone- William Shakespeare 1 Dossier pédagogique réalisé par Laurence Lissoir Service pédagogique du Théâtre le Public : Grégory Bergez [email protected] 02/724.24.23 Anne Mazzacavallo [email protected] 02/724.24.33

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Le Carnet du Public – Les deux gentilshommes de Vérone- William Shakespeare

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Les deux gentilshommes de Vérone de William Shakespeare

Comédie épique

Du 16/03/2013 au 27/04/2013 – Grande Salle

UNE CRÉATION ET COPRODUCTION DU THÉÂTRE LE PUBLIC ET DE LA COMPAGNIE DU

PASSAGE. AVEC LE SOUTIEN DU DÉPARTEMENT DES AFFAIRES CULTURELLES DU

CANTON ET DE LA VILLE DE NEUCHÂTEL, DU SYNDICAT INTERCOMMUNAL DU

THÉÂTRE RÉGIONAL DE NEUCHÂTEL ET DE LA LOTERIE ROMANDE

Avec : Baptiste Blampain, Alexis Julemont, Jeanne Kacenelenbogen, Sherine Seyad, Réal

Siellez, Aurélie Trivillin, Philippe Vuilleumier, …

Mise en scène : Robert Bouvier

Créateur Lumière : Jonas Bülher

Synopsis :

Proteus, le cœur déchiré, doit quitter la belle Julia pour courir le monde avec son ami

Valentin (la belle excuse, entre nous). En cours de voyage, Valentin tombe amoureux de

Silvia, la douce et magnifique fille du Duc de Milan. Mais Proteus aussi est séduit par les

charmes de Silvia ! Tout est bon alors pour obtenir l’assentiment du père et l’amour de la

demoiselle : tromperies, fugues, travestissements, enlèvements,... Autour de nos

gaillards, gravitent encore de multiples personnages savoureux: Thurio, le rival imbécile,

Lucette, l'impertinente servante, le dévoué Sire Eglamour, tout droit sorti d'un roman de

chevalerie, ou encore Crabe, un chien bien incapable de se tenir en société. Les deux

gentilshommes divinisent leurs belles et exaltent l'amitié virile, mais où se cache le vrai

visage de l’amour ? Dans la forêt mystérieuse où toutes les rencontres et les

rebondissements sont possibles ?

Une des premières et des plus fraîches comédies de Shakespeare autour des thèmes

de l’amitié et de la fidélité. Une œuvre de jeunesse où l'on sent un William tout feu tout

flammes, épris de liberté, de fantaisie, et de romanesque, s'amusant des métamorphoses

qu'opère l'amour et jetant ses protagonistes passionnés dans un tourbillon de tromperies,

coups de théâtre, et folles tribulations.

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Le Carnet du Public – Les deux gentilshommes de Vérone- William Shakespeare

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I. Le metteur en scène : Robert Bouvier

Formé à l’école supérieure du théâtre

nationale de Strasbourg, Robert Bouvier

a joué dans une trentaine de spectacles

(mis en scène par Matthias Langhoff,

Jean-Louis Hourdin, Irina Brook, Adel

Hakim, Charles Tordjman, Marion

Bierry,…) et une vingtaine de films

(réalisés par Alain Tanner, Denis Amar,

Alain Resnais, Jean-Blaise Junod, Claude

Champion,…).

Il a réalisé trois courts métrages et un

moyen métrage et écrit plusieurs

adaptations de textes pour la scène ainsi

que des scénarios. Il a signé les mises en

scène de Peepshow dans les alpes, Saint don Juan, Cronopes et fameux, Artemisia, Roi de

rien et, avec la Compagnie du Passage, de Une lune pour les déshérités, Cinq hommes, Les

gloutons et Les estivants. Collaborant étroitement avec la metteuse en scène Anne-Cécile

Moser, il a également conçu et interprété le premier spectacle de La Compagnie du

Passage, Lorenzaccio.

Robert Bouvier a en outre mis en scène cinq opéras: La damnation de Faust, Le mariage

secret, Mefistofele, Don Giovanni et Don Carlo. Directeur du Théâtre du Passage depuis

2000, il est le directeur artistique de la Compagnie du Passage depuis sa création en 2003.

Vocabulaire théâtral : Le metteur en scène

Le metteur en scène est celui qui a pour première tâche de coordonner un spectacle. Il fut

nommé meneur de jeu, régisseur ou encore animateur. Au XIXème siècle, c’était le directeur

de théâtre ou bien l’auteur de la pièce qui en faisait office. Dans le cas d’un théâtre issu du

répertoire (ensemble des pièces jouées régulièrement dans un théâtre, nécessite une

troupe), c’était l’acteur principal qui, ayant mémorisé les placements des spectacles

précédents, réglait la mise en scène. Le mot « metteur en scène » date de 1874. L’histoire du

théâtre français donne André Antoine (1858-1943) comme étant le premier metteur en

scène. Mais c’est l’auteur dramatique Victorien Sardou (1831-1908), mettant lui-même en

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scène ses pièces, qui avait donné le ton de la profession, entre caprices et colères. Quoi qu’il

en soit, le metteur en scène occupe une position de maitrise. Non seulement, il a le contrôle

du texte et de ses interprétations, mais il est également un directeur d’acteurs. Il sert le

texte et doit faire ressortir le meilleur de ses interprètes.

L’avènement du metteur en scène correspond à la disparition du souffleur (employé(e) qui

envoyait la réplique en cas de défaillance mémorielle.). En effet, même si cela nous semble

étrange, le comédien, jusque dans les années 1930, entre sur scène sans vraiment savoir son

texte. La mise en avant de l’intériorité a eu pour conséquence première la mémorisation du

texte.

Le metteur en scène possède également la maîtrise de l’espace.

Souvent, le metteur en scène sert de regard. Ce dernier est présent à chaque représentation

afin de soutenir les comédiens.

Mais le metteur en scène joue un rôle de plus en plus politique, c’est lui à qui il incombe

d’établir et d’entretenir des contacts avec la ville et l’Etat ; ce qui pèse sur son activité

artistique.

Etablissez une fiche synthèse sur le vocabulaire théâtral : metteur en scène, souffleur,

répertoire, comédiens.

II. Avant la représentation : préparation des étudiants

II.1. Le théâtre

Généralités

Monstre de l’art, le théâtre concilie à la fois la littérature et le spectacle. Malgré cette

richesse, le théâtre reste un art que beaucoup d’élèves estiment poussiéreux par rapport

aux nouveaux médias qui les entourent : la télévision ou encore le cinéma. Cependant, cet

art de la représentation montre les conventions du monde dans lesquelles évoluent avec des

acteurs se travestissant, se modifiant pour donner vie à des personnages grâce à un travail

de voix et de mise en place gestuelle. Cette illusion théâtrale est le fruit d’un long labeur qui

demande la participation d’une équipe visible : les acteurs, le dramaturge mais également

des travailleurs de l’ombre : le metteur en scène, le costumier, le régisseur lumières, le

scénographe, le créateur lumière…

L’école du spectateur doit mettre en lumières tous ces métiers afin que étudiants soient

conscients du travail fourni et puissent le respecter lors de la représentation.

Conventions

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Art de la représentation à part, le théâtre se dénote par rapport au cinéma et ou à la

télévision qui sont le quotidien de nos futurs amoureux du théâtre. Ainsi, à la différence du

cinéma ou de la télévision, la représentation est immédiate, il n’y a aucune barrière entre le

public et les spectateurs. C’est pourquoi, le spectateur en devenir doit être familiarisé avec

ces conventions : éteindre les téléphones portables, ne pas manger durant la

représentation, ne pas boire et surtout de garder ses judicieuses remarques pour la fin du

spectacle. La pièce de théâtre débute dès que les lumières sont interrompues ou encore

lorsque qu’un ou plusieurs comédiens arrivent sur la scène. Précédemment, c’étaient les

trois coups frappés avec un brigadier sur le plancher de la scène qui annonçaient le début de

la représentation. Cette dernière se termine lors de la sortie de tous les acteurs de la scène.

En fonction des applaudissements, les acteurs reviennent saluer le public et le travail de

l’équipe technique puis s’en vont en coulisses.

III. Les Deux gentilshommes de Vérone de William Shakespeare

III.1. La comédie

La comédie, quelle que soit son origine ou son époque, présente une structure persistante et

des types de personnages qui traverseront les siècles sans peu de changement.

Deux types de société y coexistent :

1. Un premier groupe de personnages qui représente l’autorité, le pouvoir. Il s’agit

de personnages âgés, souvent des usurpateurs, des personnages obstacles.

2. Un deuxième groupe de personnages qui représente la jeunesse et qui se

retrouve au cœur même de la comédie, il s’agit là des réels héros de la comédie.

L’intrigue de la comédie est construite autour de l’opposition d’un personnage du premier

groupe à la satisfaction des désirs des héros du deuxième groupe.

Le dénouement de la comédie est toujours positif, le héros est reconnu dans une nouvelle

société, accepté, etc.

Les scènes de reconnaissance sont ritualisées par des festivités comme le banquet, le

mariage, le ballet, …)

Finalement, la société devient contrôlée par la jeunesse, elle est plus libre. Elle inclut un

maximum de personnages et le personnage-obstacle n’est pas rejeté trop sévèrement, sans

quoi la comédie se rapproche du drame.

Activité d’analyse :

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Confrontez avec vos élèves la présentation des personnages de la pièce originale de

Shakespeare et relevez les caractéristiques qui rapprochent cette pièce d’une comédie.

Le duc de Milan, père de Silvia

Valentin et Protée, gentilshommes de Vérone

Antonio, père de Protée

Thurio, rival grotesque de Valentin.

Eglamou, compagnon de Silvia dans sa fuite.

Diligence, page bouffon de Valentin.

Lance, page de Protée.

Panthéon, intendant d’Antonio.

Un hôtelier, chez lequel Julia loge à Milan.

Bandits.

Julia, dame de Vérone, amoureuse de Protée.

Silvia, amoureuse de Valentin.

Lucette, suivante de Julia.

Valets et musiciens.

III.1.1. Caractéristiques de la comédie

Traditionnellement, la comédie se définit par trois critères qui l’opposent à la tragédie

- les personnages de condition modeste

- le dénouement heureux

- la finalité du rire

Etant une « imitation d’homme de qualité morale inférieure » selon Aristote, la comédie n’a

pas à puiser dans un fond historique ou mythologique (comme pour la tragédie) ; elle se

consacre à la réalité quotidienne et prosaïque des petites gens : d’où sa faculté d’adaptation

à toutes les sociétés, la diversité infinie de ses manifestations et la difficulté d’en déduire

une théorie cohérente. Quant au dénouement, non seulement il ne saurait laisser de

cadavres ou de victimes désenchantées, mais il débouche presque toujours sur une

conclusion optimiste (mariage, réconciliation, reconnaissance). Le rire du spectateur est

tantôt de complicité, tantôt de supériorité. Le public se sent protégé par la bêtise ou

l’infirmité du personnage comique : il réagit par un sentiment de supériorité aux

mécanismes d‘exagération, de contraste ou de surprise.

Apparue en même temps que la tragédie, la comédie grecque, et à sa suite toute pièce

comique, est le double de l’antidote du mécanisme tragique, car, elles possèdent le même

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conflit : Œdipe. La tragédie joue de nos angoisses profondes et la comédie de nos

mécanismes de défense contre elles.

Les structures de la tragédie jouent sur une suite de motifs qui mènent les personnages vers

la catastrophe sans que le public puisse décrocher.

Les structures de la comédie, quant à elles, jouent sur l’idée soudaine, des changements de

rythme, du hasard et de l’invention scénique.

Mais la comédie ne bafoue pas pour autant l’ordre et les valeurs de la société. En fait, si

l’ordre est menacé par le travers comique du héros, la conclusion se charge de rappeler ce

dernier à l’ordre, parfois avec amertume, et de le réintégrer à la norme sociale dominante.

Comment parvenir au rire ?

Au théâtre, plusieurs formes de comique sont distinguées :

Le comique de caractère ou de personnage : le comique réside dans la personnalité,

les manières, le phrasé, les défauts et les manies des personnages.

Le comique de situation : le comique réside dans la situation incongrue ou

paradoxale. Il repose sur des quiproquos, des malentendus, ou des conjonctions

d'événements.

Le comique de mots ou de phrases : le comique réside dans les jeux de mots, les

défauts de prononciation, mais aussi d'images amusantes, de double sens,...

Le comique de gestes : le comique réside dans les coups, les chutes, les grimaces, les

mimiques.

Le comique de mœurs : le comique consiste à souligner les tendances d'une époque.

Après votre vision de la pièce, reprenez les différents types de comique et voyez par quel type

de personnages, ils sont portés.

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III.2. L’auteur : William Shakespeare

Activité de réécriture :

Travaillez avec vos étudiants l’activité résumante. Demandez-leur de ressortir les éléments

clés de la vie de Shakespeare ainsi que les dates de ses grandes œuvres.

William Shakespeare (né le 23 avril 1564, baptisé le 26 avril 1564, décédé le 23 avril 1616.)

naquit à Stratford Upon Avon, dans le Warwickshire, en Angleterre. Son père était un

marchand de cuir, qui était parvenu à entrer dans la bourgeoisie en épousant Mary Arden,

issue d'une famille respectable.

Alors qu'il était enfant, Shakespeare reçut une bonne éducation, suivant des cours

d'Histoire, de langue, de latin et de rhétorique.

Le 28 novembre 1582, Shakespeare épousa en hâte Anne Hathaway, alors que cette

dernière était déjà enceinte de plusieurs mois.

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Nous perdons ensuite la trace de Shakespeare pendant près de dix ans. L'on ne sait rien de

ce qu'il fit au cours de cette période, mais l'on sait qu'il quitta Stratford pour rejoindre

Londres (sans doute vers 1587 ?), et que sa femme accoucha de plusieurs enfants : Susanna,

en mai 1583 ; ainsi que des jumeaux, Hamnet et Judith, en février 1585 (néanmoins, Hamnet

mourut jeune, en août 1596.).

Shakespeare, alors acteur et dramaturge, reparaît en 1592, vertement critiqué par le

pamphlétaire anglais Robert Greene, pour sa pièce Henri VI.

Peu après, en 1594, Shakespeare rentra en collaboration avec une compagnie théâtrale, le

Lord Chamberlain's Men (du nom de Lord Chamberlain, ministre responsable des

divertissement royaux, qui finançait alors la compagnie.).

Au fil du temps, Shakespeare finit par ne plus écrire que pour le Lord Chamberlain's Men, ne

dédaignant pas de monter sur la scène pour incarner l'un de ses personnages.

Suite à la mort d'Elizabeth I° et à l'avènement de Jacques I°, le roi, attiré par la popularité de

la troupe, rachète la compagnie qui fut renommé le King's Men. Shakespeare et ses

collaborateurs s'installèrent alors au théâtre du Globe[1].

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Quelques documents du début du XVII° siècle attestent que Shakespeare avait amassé une

petite fortune, s'achetant une résidence dans les quartiers sud de Londres, ainsi qu'une

autre à Stratford.

La fin de vie de Shakespeare fut un peu agitée. Il fut assigné en justice pour avoir clôturé ses

terres, privant de revenus de nombreux paysans. En outre, son futur gendre fut accusé

d'avoir eu des relations sexuelles avec une autre personne que Judith, sa fiancée.

Shakespeare mourut le 23 avril 1616, à l'âge de 52 ans. Ses deux filles lui survécurent, mais

n'eurent pas d'enfants. De ce fait, il n'existe pas de descendants de cet auteur aujourd'hui.

L'oeuvre de William Shakespeare est considérable. En effet, ce dernier écrivit de

nombreuses pièces de théâtre (classées aujourd'hui en trois catégories : comédies,

tragédies, pièces historiques.).

Parmi les comédies les plus connues, nous pouvons citer Le songe d'une nuit d'été (1594.), La

mégère apprivoisée (1594.), Beaucoup de bruit pour rien (1598.), etc.

Pour les tragédies, citons Roméo et Juliette (1591.), Hamlet (1594.), Jules César (1599.),

Troïlus et Cressida (1602.), Othello (1604.), Le roi Lear (1605.), Macbeth (1606.), Coriolan

(1608.), Antoine et Cléopâtre (1607.).

Enfin, parmi les pièces historiques les plus renommées de cet auteur, citons Richard III

(1593.) et Le roi Jean (1596.).

Les dernières pièces de Shakespeare, écrites à partir de 1608, sont nommées les romances

tardives, et sont souvent considérées comme des pièces à problème (en effet, ces dernières

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mêlent aspects comiques et tragiques.).

Shakespeare écrivit aussi des sonnets et des poèmes.

Signalons aussi que Shakespeare écrivit parfois certaines de ses pièces en collaboration avec

d'autres auteurs.

Notons que deux oeuvres de cet auteur ne sont pas parvenues jusqu'à nous : Peines d'amour

et peines gagnées (mais il s'agit peut être d'un autre nom de la pièce Beaucoup de bruit pour

rien.), et Cardenio, une pièce composée en collaboration avec un autre auteur.

Enfin, il existe des textes, écrits au XVII° siècles, dont Shakespeare fut peut être l'auteur,

mais nous n'en avons aucune preuve.

[1] Le théâtre du Globe était appelé ainsi car il était de forme ovale. Construit en 1598, il fut détruit

lors d'un incendie en 1613, puis reconstruit l'année d'après. Fermé en 1642, il fut détruit en 1644

pour faire place à des logements. En 1997, il fut construit une réplique quasiment exacte du théâtre

du Globe, située à une dizaine de mètre de l'emplacement historique.

III.3. Les deux gentilshommes de Vérone

Les Deux Gentilshommes de Vérone (The Two Gentlemen of Verona) est une comédie de

William Shakespeare qui date du début de sa carrière. Elle présente la liste de personnages

la plus réduite de tout le canon shakespearien et c'est dans cette pièce que Shakespeare met

pour la première fois en scène une jeune fille se déguisant en garçon. La pièce aborde les

thèmes de l'amitié et de la fidélité, mais elle doit une grande partie de sa saveur comique au

personnage du clown Lancelot, serviteur du changeant Proteus, et à son chien Crab « le plus

bel exemple de cabotinage de tout le théâtre shakespearien » selon un critique.

La date à laquelle fut créée la pièce est inconnue. Elle est mentionnée pour la première fois

dans une liste des pièces de Shakespeare établiée par Francis Mere dans un opuscule intitulé

Palladis Tamia qui paraît en 1598, mais de nombreux auteurs pensent qu'elle date du début

des années 1590. Une certaine « maladresse technique suggérant l'inexpérience » laisse à

penser qu'il s'agit peut-être de la toute première pièce du poète2. La dernière scène, dans

laquelle l'amant constant fait brutalement cadeau de la femme aimée à celui qui a essayé de

la violer en gage de réconciliation est souvent présentée comme preuve de l'inexpérience de

l'auteur par ceux qui défendent la thèse d'une œuvre de jeunesse3. La plus ancienne édition

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de la pièce date de 1623 lorsqu'elle paraît dans la première anthologie de l'œuvre de

Shakespeare.

Source :

L'intrigue est inspirée de « L'Histoire de Felix et de Felismena » parue dans Diana, recueil

d'histoires de l'auteur portugais Jorge de Montemayor. Shakespeare pourrait en avoir lu une

traduction mais on sait qu'une pièce (aujourd'hui disparue) basée sur cette même histoire a

été jouée à Londres par la troupe de la reine (The Queen's Men) en 1585, ainsi Les Deux

Gentilshommes de Vérone peuvent n'être simplement qu'une adaptation de cette pièce.

Histoire :

Valentin et Proteus sont amis. Valentin veut voyager et voir le monde, Proteus, amoureux de

Julia, refuse d'abord de l’accompagner. Mais le père de Proteus, qui souhaite que son fils

acquière de l'expérience, l'envoie rejoindre Valentin à Milan. Julia et Proteus se font des

adieux déchirants.

À Milan Valentin est tombé amoureux de Silvia. Par un étonnant revirement Proteus oublie

Julia et tombe amoureux d'elle au point de calomnier son ami auprès du duc de Milan, le

père de Silvia, qui bannit le malheureux. Valentin erre dans la forêt où il rencontre une

troupe de gentilshommes bannis comme lui et devenus hors-la-loi. Ils lui proposent soit de

mourir soit de devenir leur chef.

Julia, sans nouvelles de Proteus et inquiète, prend l'habit de garçon et se rend à Milan. Là

elle découvre son infortune et entre au service de Proteus comme page. En remettant une

lettre à Silvia, elle apprend que celle-ci méprise Proteus et pleure la mort de Valentin

(nouveau mensonge de Proteus). Julia est perplexe. Elle ne peut ni haïr l'homme qu'elle

aime ni sa rivale innocente.

Exaspéré par son dédain, Proteus essaie de violer Silvia dans la forêt mais Valentin intervient

à point pour la sauver. Il se fâche puis se réconcilie avec Proteus, allant jusqu'à lui offrir Silvia

en gage d'amitié. La malheureuse Julia en perd connaissance ; son identité est révélée et

cette découverte rallume soudain la flamme de Proteus. Chacun retrouve sa chacune, les

hors-la-loi sont graciés et tout le monde retourne joyeusement à Milan.

Critique :

Cette pièce, une des moins remarquables de Shakespeare, ressemble à beaucoup d'égards à

un roman dialogué : cette idée se fortifie quand on lit, dans la Diane de Montemayor, la

nouvelle où le poète a sans doute puisé sa comédie : soit que la Diane lui eût été connue

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dans une traduction, soit qu'un romancier anglais l'eût imitée ou refondue dans un autre

ouvrage.Dans l'épisode de la Diane, nous voyons une bergère-amazone sauver trois

nymphes de la violence de trois hommes sauvages, et leur raconter ensuite, sur la rive d'une

onde au doux murmure, comment elle a été la victime des persécutions de Vénus, à qui sa

mère, dans une discussion mythologique, avait eu l'indiscrétion de préférer Pallas. La belle

Félismena reçoit un billet de don Félix, qu'elle lit après avoir bien grondé sa suivante, qui a

eu l'audace de le lui remettre. Elle aime don Félix et se hâte de lui en faire l'aveu ; mais le

père du jeune homme s'oppose à leur mariage et envoie son fils dans une cour étrangère,

pour lui faire oublier l'engagement qu'il n'approuve pas. Félismena ne peut vivre en son

absence ; elle se procure des habits de page et va retrouver son amant ; mais déjà don Félix

en aime une autre, et Félismena, qui passe à son service à la faveur de son déguisement,

devient le porteur de ses billets doux.

Célie, sa rivale, se prend tout à coup d'une tendre passion pour le page prétendu, et don

Félix ne reçoit plus de réponses favorables de sa belle que quand Félismena est son

messager. Cependant ce cavalier se désole des rigueurs de Célie : son désespoir devient si

grand que Félismena, craignant pour la vie de celui qu'elle aime, se jette aux genoux de sa

rivale, qui croit que le page va l'implorer pour lui-même. Furieuse de l'entendre solliciter

pour son maître, elle ne peut supporter la vie et meurt de douleur.Don Félix, à cette

nouvelle, part sans dire à personne où il va, et la fidèle Félismena court le monde à sa

recherche.Voilà une partie des circonstances que Shakespeare a évidemment empruntées

pour les deux Véronais, mais il a su en ajouter d'autres ; et le personnage comique de

Launce est une idée originale qui n'appartient qu'à lui. Chaque fois que Launce paraît avec

son chien, on est d'abord forcé de rire, quitte à blâmer ensuite la trivialité de quelques

plaisanteries. Ces scènes sentent un peu la farce, mais elles sont marquées au coin de

l'originalité. Speed, l'autre valet, est totalement éclipsé par Launce ; cependant il prouve à

son maître, d'une manière piquante, qu'il est amoureux. La coquetterie de Julie, quand elle

reçoit la lettre de Protéo, est aussi une idée des plus gracieuses ; mais, en général, comme

Jonson le fait observer, on trouve dans cette pièce un singulier mélange d'art et de

négligence qui a fait douter qu'elle fût réellement de Shakespeare.

On doit peu s'arrêter à la critique de l'unité de lieu, qui n'a jamais été aussi ouvertement

violée par le poète ; mais l'inconséquence du caractère de Protéo est bien plus

impardonnable que toutes les fautes contre la géographie et les lois d'Aristote. La

versification des Deux Gentilshommes de Vérone est presque toujours excellente, et on y

trouve une foule de détails qu'embellit la poésie la plus riche.Malone place la composition

de cette pièce dans l'année 1596. Elle appartient visiblement à la jeunesse de l'auteur.

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IV. Analyse du texte Les deux gentilshommes de Vérone

IV.1. Les personnages

Le duc de Milan, père de Silvia ;

Valentin, jeune gentilhomme ;

Proteus, ami de Valentin ;

Silvia, amante de Valentin ;

Julia, amante de Proteus ;

Lucetta, suivante de Julia ;

Antonio, père de Proteus ;

Thurio, rival ridicule de Valentin ;

Eglamour, aide Silvia à s’enfuir ;

Speed, valet burlesque de Valentin ;

Lancelot, serviteur burlesque de Proteus ;

Panthino, serviteur d’Antonio

L'aubergiste qui accueille Julia à Milan ;

Une bande de hors-la-loi réfugiés dans la forêt ;

Divers serviteurs, musiciens etc.

En fonction de la fiche signalétique des personnages et du synopsis, travaillez avec vos

étudiants l’écriture de la scène d’exposition.

Confrontez les productions des étudiants avec la scène d’exposition originale

IV. 2. Analyse de la scène d’exposition

Définition : Scène fournissant les éléments nécessaires à la compréhension de la situation

initiale. Il s’agit souvent de la première scène mais elle peut s’étaler sur plusieurs scènes.

La scène d’exposition correspond à l’incipit dans un roman. Elle doit présenter l’intrigue, le

contexte, les personnages et leurs liens. Cette scène doit être courte et intriguée le

spectateur. Dans les comédies de Molière, la scène d’exposition nous renseigne sur les

caractères de la comédie : la misanthropie, l’hypocondrie, l’avarice, etc.

Acte I, scène 1

En quoi cette scène correspond à une scène d’exposition ?

Que nous apprend cette scène d’exposition ?

Sur les personnages?

Sur les problèmes qu’ils rencontrent ?

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Comparez cette scène d’exposition avec celle de Phèdre de Racine :

ACTE premier Scène première Hippolyte, Théramène HIPPOLYTE

Le dessein en est pris : je pars, cher Théramène, Et quitte le séjour de l’aimable Trézène. Dans le doute mortel dont je suis agité, Je commence à rougir de mon oisiveté. Depuis plus de six mois éloigné de mon père, J’ignore le destin d’une tête si chère ; J’ignore jusqu’aux lieux qui le peuvent cacher.

THÉRAMÈNE Et dans quels lieux, seigneur, l’allez-vous donc chercher ? Déjà pour satisfaire à votre juste crainte, J’ai couru les deux mers que sépare Corinthe ; J’ai demandé Thésée aux peuples de ces bords Où l’on voit l’Achéron se perdre chez les morts ; J’ai visité l’Élide, et, laissant le Ténare, Passé jusqu’à la mer qui vit tomber Icare : Sur quel espoir nouveau, dans quels heureux climats Croyez-vous découvrir la trace de ses pas ? Qui sait même, qui sait si le roi votre père Veut que de son absence on sache le mystère ?

Et si, lorsqu’avec vous nous tremblons pour ses jours, Tranquille, et nous cachant de nouvelles amours, Ce héros n’attend point qu’une amante abusée...

HIPPOLYTE Cher Théramène, arrête, et respecte Thésée. De ses jeunes erreurs désormais revenu, Par un indigne obstacle il n’est point retenu ; Et fixant de ses vœux l’inconstance fatale, Phèdre depuis longtemps ne craint plus de rivale. Enfin, en le cherchant, je suivrai mon devoir, Et je fuirai ces lieux, que je n’ose plus voir.

THÉRAMÈNE Eh ! depuis quand, seigneur, craignez-vous la présence De ces paisibles lieux si chers à votre enfance, Et dont je vous ai vu préférer le séjour Au tumulte pompeux d’Athènes et de la cour ? Quel péril, ou plutôt quel chagrin vous en chasse ?

HIPPOLYTE Cet heureux temps n’est plus. Tout a changé de face, Depuis que sur ces bords les dieux ont envoyé La fille de Minos et de Pasiphaé.

THÉRAMÈNE J’entends : de vos douleurs la cause m’est connue.

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Le Carnet du Public – Les deux gentilshommes de Vérone- William Shakespeare

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Phèdre ici vous chagrine, et blesse votre vue. Dangereuse marâtre, à peine elle vous vit, Que votre exil d’abord signala son crédit. Mais sa haine, sur vous autrefois attachée, Ou s’est évanouie, ou s’est bien relâchée. Et d’ailleurs quels périls vous peut faire courir Une femme mourante, et qui cherche à mourir ? Phèdre, atteinte d’un mal qu’elle s’obstine à taire, Lasse enfin d’elle-même et du jour qui l’éclaire, Peut-elle contre vous former quelques desseins ?

HIPPOLYTE Sa vaine inimitié n’est pas ce que je crains. Hippolyte en partant fuit une autre ennemie ; Je fuis, je l’avouerai, cette jeune Aricie, Reste d’un sang fatal conjuré contre nous.

THÉRAMÈNE Quoi ! vous-même, seigneur, la persécutez-vous ? Jamais l’aimable sœur des cruels Pallantides Trempa-t-elle aux complots de ses frères perfides ? Et devez-vous haïr ses innocents appas ?

HIPPOLYTE Si je la haïssais, je ne la fuirais pas.

THÉRAMÈNE Seigneur, m’est-il permis d’expliquer votre fuite ? Pourriez-vous n’être plus ce superbe Hippolyte

Implacable ennemi des amoureuses lois, Et d’un joug que Thésée a subi tant de fois ? Vénus, par votre orgueil si longtemps méprisée, Voudrait-elle à la fin justifier Thésée ? Et, vous mettant au rang du reste des mortels, Vous a-t-elle forcé d’encenser ses autels ? Aimeriez-vous, seigneur ?

HIPPOLYTE Ami, qu’oses-tu dire ? Toi qui connais mon cœur depuis que je respire, Des sentiments d’un cœur si fier, si dédaigneux, Peux-tu me demander le désaveu honteux ? C’est peu qu’avec son lait une mère amazone M’a fait sucer encor cet orgueil qui t’étonne ; Dans un âge plus mûr moi-même parvenu, Je me suis applaudi quand je me suis connu. Attaché près de moi par un zèle sincère, Tu me contais alors l’histoire de mon père. Tu sais combien mon âme, attentive à ta voix, S’échauffait aux récits de ses nobles exploits, Quand tu me dépeignais ce héros intrépide Consolant les mortels de l’absence d’Alcide, Les monstres étouffés, et les brigands punis, Procruste, Cercyon, et Sciron, et Sinis,

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Et les os dispersés du géant d’Épidaure, Et la Crête fumant du sang du Minotaure. Mais, quand tu récitais des faits moins glorieux, Sa foi partout offerte, et reçue en cent lieux ; Hélène à ses parents dans Sparte dérobée ; Salamine témoin des pleurs de Péribée ; Tant d’autres, dont les noms lui sont même échappés, Trop crédules esprits que sa flamme a trompés ! Ariane aux rochers contant ses injustices ; Phèdre enlevée enfin sous de meilleurs auspices ; Tu sais comme, à regret écoutant ce discours, Je te pressais souvent d’en abréger le cours. Heureux si j’avais pu ravir à la mémoire Cette indigne moitié d’une si belle histoire ! Et moi-même, à mon tour, je me verrais lié ! Et les dieux jusque-là m’auraient humilié ! Dans mes lâches soupirs d’autant plus méprisable, Qu’un long amas d’honneurs rend Thésée excusable, Qu’aucuns monstres par moi domptés jusqu’aujourd’hui, Ne m’ont acquis le droit de faillir comme lui ! Quand même ma fierté pourrait s’être adoucie, Aurais-je pour vainqueur dû choisir Aricie ?

Ne souviendrait-il plus à mes sens égarés De l’obstacle éternel qui nous a séparés ? Mon père la réprouve, et par des lois sévères, Il défend de donner des neveux à ses frères : D’une tige coupable il craint un rejeton ; Il veut avec la sœur ensevelir leur nom ; Et que, jusqu’au tombeau soumise à sa tutelle, Jamais les feux d’hymen ne s’allument pour elle. Dois-je épouser ses droits contre un père irrité ? Donnerai-je l’exemple à la témérité ? Et dans un fol amour ma jeunesse embarquée...

THÉRAMÈNE Ah, seigneur ! si votre heure est une fois marquée, Le ciel de nos raisons ne sait point s’informer. Thésée ouvre vos yeux, en voulant les fermer ; Et sa haine irritant une flamme rebelle, Prête à son ennemi une grâce nouvelle. Enfin d’un chaste amour pourquoi vous effrayer ? S’il a quelque douceur, n’osez-vous l’essayer ? En croirez-vous toujours un farouche scrupule ? Craint-on de s’égarer sur les traces d’Hercule ? Quels courages Vénus n’a-t-elle pas domptés ? Vous-même, où seriez-vous, vous qui la combattez,

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Si toujours Antiope à ses lois opposée D’une pudique ardeur n’eût brûlé pour Thésée ? Mais que sert d’affecter un superbe discours ? Avouez-le, tout change ; et depuis quelques jours, On vous voit moins souvent, orgueilleux et sauvage, Tantôt faire voler un char sur le rivage, Tantôt, savant dans l’art par Neptune inventé, Rendre docile au frein un coursier indompté ; Les forêts de nos cris moins souvent retentissent ; Chargés d’un feu secret, vos yeux s’appesantissent ;

Il n’en faut point douter, vous aimez, vous brûlez ; Vous périssez d’un mal que vous dissimulez : La charmante Aricie a-t-elle su vous plaire ?

HIPPOLYTE Théramène, je pars, et vais chercher mon père.

THÉRAMÈNE Ne verrez-vous point Phèdre avant que de partir, Seigneur ?

HIPPOLYTE C’est mon dessein : tu peux l’en avertir. Voyons-la, puisque ainsi mon devoir me l’ordonne. Mais quel nouveau malheur trouble sa chère Œnone ?

Profitez de la comparaison entre les deux scènes d’exposition pour rappeler les différentes

fondamentales entre la comédie et la tragédie.

Tragédie classique Comédie

Ressort Purgation des passions Correction des mœurs par

le rire

Action Extraordinaire éloignée dans

le temps (mythes &

légendes)

Ordinaire contemporaine

(argent, ambition sociale,

mariage, tromperie)

Personnages Hors du commun Familiers

Tonalité Tragique, fatalité et mort.

Dénouement malheureux

Réalisme relatif, travers

humains. Fin heureuse

Forme En alexandrins, 5 actes En prose ou en vers. 1,3 ou

5 actes.

Règles 3 unités +

vraisemblance+bienséance

Souplesse

Titre Noms propres Noms communs ou

personnages collectifs.

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Le courant du romantisme du début du XIXe siècle va prendre position contre le

classicisme et affirmer son parti pris pour l’esthétique de Shakespeare comme l’atteste le

texte de Stendhal Racine et Shakespeare préférant le théâtre en prose au théâtre en vers.

V. Après le spectacle

Brainstorming : Quels sont les mots qui viennent à l’esprit de vos élèves après la

représentation ?

Reclassez par thèmes et interrogez vos élèves par rapport à ces derniers.

Interrogez-les sur leur ressenti vis-à-vis du jeu des acteurs. Ont-ils trouvé cela juste,

exagéré?

Activité 1: Travail sur le décor et la mise en scène.

Décrivez le décor.

Déterminez en quoi le décor était un support pour le texte et argumentez.

Activité 2: Les deux gentilshommes de Vérone est une œuvre de jeunesse de Shakespeare,

faites rédiger un commentaire littéraire critique de cette œuvre.