1 perception des risques des français et perception des risques liés au déchets nucléaires g...
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Perception des risques des Français
et perception des risques liés au déchets nucléairesG Baumont/IRSN
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Sommaire• Perception des risques et
baromètre
• Perception des risques liés aux déchets nucléaires
• Etudes qualitatives sur les aspects sociétaux relatifs aux déchets nucléaires
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Représentation des risques et perception
Chaque Français a une vision du monde construite sur son expérience de vie, ses connaissances et les échanges avec la société.La représentation des risques qui peuvent le menacer s’inscrit dans cette vision. Aussi, chacun a une perception différente des risques.
Si cette vision évolue, la perception des risques peut évoluer, si l’expérience des risques se nourrit, la vision change aussi.
Le baromètre de la perception des risques de l’IRSN se base sur des réponses à des questions, qui reflètent un peu cette représentation des risques d’un échantillon de 1000 Français.
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Les enquêtes de l’IRSN ne sont pas de simples sondages, elles s'intègrent dans des études et des recherches sur la perception (où l‘IRSN a une place de premier plan au niveau européen).
Le but premier des enquêtes de l’IRSN est d’aider à concevoir les actions pour réduire et prévenir un risque
Par exemple, en cas d'accident, quelles seront les réactions des riverains ? Leurs attitudes et leurs comportements sont-ils liés à leur manière d’appréhender le risque avant la crise ?..
Des enquêtes originales : différentes situations à risques sous différents aspects - Parler de risque perçu, c’est aussi parler de confiance accordée et de crédibilité..
L’IRSN et le Baromètre des risques
« L'opinion sur l'opinion est une mine de lieux communs et de préjugés très forts, parfois dangereux que les enquêtes contredisent » IRSN
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Des travaux d’enquète depuis 1986
Une partie stable avec des questions relatives aux préoccupations générales des Français et batterie relatives à un ensemble de risques depuis 1991, des questions particulières chaque année dans une autre partie
L'enquête du Baromètre IRSN d'Octobre 2004, confiée à l’institut BVA a été effectuée sur le terrain du 11 au 22 octobre 2004, au moyen d’une “enquête spécifique”, en face à face, auprès d’un échantillon de 1008 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, suivant la méthode des strates (habitat x région) et des quotas (sexe, âge de la personne interrogée et catégorie socioprofessionnelle).
Présentation du baromètre
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Tabagisme
Drogue
Alcool
Accidents de la route
Obésité des jeunes
Déchetschimiques
P ollution des lacs,..P ollution
atmosphériqueP esticide
Sida
Déchetsradioactifs
Terrorisme
Retombées de l'accident de Tchernobyl
Installationschimiques
TMDCentrales nucléaires
BruitInondations
OGMInciné-rateurs
Maladiesprofession-
nelles
Accidentsdomestiques
Antennestél.
portables
P roduits alimentaires
Canicule
Radiographies
Radon
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
0 5 10 15 20 25
Niveau de risque
Vérité sur les dangers
Confiance aux autorités
Résultats : 1ère analyse
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L’opinion sur les risques existe : Elle est stable et non versatile - Le public hiérarchise les risques et pas de façon fantasque - Le " nucléaire" n'est pas perçu "en bloc "
Les résultats du baromètre en 2004
tabagisme
drogue
pollution atmosphérique
pollution des lacs
alcoolisme
accident de la route
obésité
pesticides
déchets chimiques
déchetsradioactifs
sida
terrorisme
Inst.chim
TMD centralesnucléaires
retombées en France de Tchernobyl
inondations
ogmmaladies pro
accidentsdomestiques
antennespour tél. portables
produitsalimentaires
canicule
radiographies
-3
-2
-1
0
1
2
3
4
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30
Risque
Confiance
Vérité
risques élevés
forte confiance et vérité fortes"
faible confiance et vérité fortes"
risques faibles risques élevés
risques faibles
faible confiance et vérité fortes"
forte confiance et vérité fortes"
bruit
incinérateurs
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Risques perçus comme de + en + élevés
Risques individuelsRisques collectifs non industriels
Confiance et vérité au dessus de la moyenne
Confiance et vérité en dessous de la moyenne
Confiance
Vérité
Pollutions diffuses
Sources de pollutions potentielles
Activités économiques et industries
Risques perçus comme de + en + élevés
Risques individuelsRisques collectifs non industriels
Confiance et vérité au dessus de la moyenne
Confiance et vérité en dessous de la moyenne
Confiance
Vérité
Pollutions diffuses
Sources de pollutions potentielles
Activités économiques et industries 1
2
3
4
Synthèse de cette comparaison et positionnement des activités nucléaires
1 centrales nucléaires, 2 déchets nucléaires, 3 retombées de l’accident de tchernobyl 4 radiographie
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Perception des risques liés aux déchets nucléaires
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“ Quel est aujourd’hui, selon vous, l’argument le plus fort contre le nucléaire ?’’
1,3
0,3
13,1
20,5
24,9
39
23,1
20,9
1,5
0,8
14,7
39,9
Ne sait pas
Autre
La vulnérabilité des installations nucléaires
Le manque de transparence dans l'industrienucléaire
Les déchets nucléaires
L'accident de Tchernobyl
2004
2002
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Les déchets radioactifs
0
20
40
60
80
100
N-97 O-98 O-99 O-00 N 01 N-02 N-04
%
FaiblesElevésMoyens
Question : est ce que les déchets radioactifs présentent pour vous un risque élevé, moyen ou faible ?
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Pour le domaine des déchets radioactifs, estimez-vous que l’on dit la vérité sur les dangers qu’ils représentent pour la population ?
Les déchets radioactifs
0
20
40
60
80
oct-92 mai-93 fev-94 mai-94 sept-95
mai-96 nov-97 oct-98 oct-99 oct-00 nov-01 nov-02 nov-04
Non
Oui
Plus ou moins
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Avez-vous confiance dans les autorités françaises pour leurs actions de protection des personnes dans le domaine des déchets radioactifs ?”
Les déchets radioactifs
0
20
40
60
80
100
N-97 O-98 O-99 O-00 N-01 N-02 N-04
%
Non
Oui
Plus oumoins
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Résultats du baromètre de 1997
L’urgence à mettre en œuvre des mesures de sécurité "Les actions de prévention et de sécurité sont coûteuses. Pour vous, est-il urgent derenforcer les mesures de prévention et de sécurité dans le domaine des déchets radioactifs ?" oui : 68,5 %; non 6,3%.
Vraisemblance des risques : pollution des eaux souterraines par des produits radioactifs : Ce risque paraît très vraisemblable ou extrêmement vraisemblable à plus de 81 % des interviewés. Plus aux femmes (85 %) qu'aux hommes (77 %). L'agglomération parisienne est celle où ce type de pollution paraît la plus vraisemblable aux interviewés (87 %). Si ce type de pollution paraît vraisemblable pour 73 % des agriculteurs et 74,6 % des artisans commerçants et chefs d'entreprise, elle l'est pour plus de 80 % des interviewés dans les autres catégories socioprofessionnelles.
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Contamination des animaux dans les pâturages avoisinants
Ce risque paraît très vraisemblable ou extrêmement vraisemblable à plus de 77,2 % des interviewés. Environ 82 % des non diplômés, mais 66 % des personnes ayant un BTS/DUT ou un diplôme supérieur, jugent la proposition vraisemblable.
Contamination des productions agricoles au voisinage du site
Ce risque paraît très vraisemblable ou extrêmement vraisemblable à plus de 76,9 % des interviewés.
Pollution de l'atmosphère par des substances radioactives
Ce risque paraît très vraisemblable ou extrêmement vraisemblable à plus de 75,5 % des interviewés.
Destruction de l’environnement local et de la nature autour du site
Ce risque paraît très vraisemblable ou extrêmement vraisemblable à plus de 74,5% des interviewés.
Survenue d'événements néfastes non connus à ce jour
Ce risque paraît très vraisemblable ou extrêmement vraisemblable à plus de 70,1 % des interviewés_ femmes 74 % contre hommes 65,6 %
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Dispersion de substances radioactives dans l'atmosphère à la suite d'un tremblement de terre.
Ce risque paraît très vraisemblable ou extrêmement vraisemblable à plus de 74,4 % des interviewés ; femmes (78 %) que d'hommes (70,5 %)
Sans diplômes (81,3% vraisemblable) ; titulaires du brevet (80 %), du CEP/CAP (79 %), du BTS/(72,5 %), du baccalauréat (68 %) et enfin, par les diplômés de l'enseignement supérieur (57 %).
L'irradiation des populations vivant à proximité d'un site de stockage de déchets radioactifs
Ce risque paraît très vraisemblable ou extrêmement vraisemblable à plus de 66 % des interviewés.
Diminution de la sécurité du site compte tenu des coûts élevés de fonctionnement
Ce risque paraît très vraisemblable ou extrêmement vraisemblable à plus de 64,6 % des interviewés ; 68 % des femmes interrogées (61 % des hommes)
Destruction des fûts contenant les déchets radioactifs
Ce risque paraît très vraisemblable ou extrêmement vraisemblable à plus de 63 % des interviewés.
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Représentations d’un site de stockage de déchets radioactifs
47,7 se représente le site de stockage de déchets radioactifs comme une usine souterraine très sophistiquée, 28,3 % comme un ensemble de galeries de plusieurs kilomètres, 10,7% comme une caverne très profonde, 5,5% se font une autre représentation de l’installation que celles proposées, 7,7% ne répondent pas.
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Quelques résultats du baromètre de 2005
(en cours de traitement)
Avez vous entendu parler du débat sur les déchets nucléaires : oui 22%
Certains déchets radioactifs resteront dangereux pendant des milliers voire des millions d’années. Entre ces deux types d’installation pour les gérer, laquelle a votre préférence ?
Une installation de stockage des déchets radioactifs à faible profondeur du sol pour être capable de surveiller les déchets et les récupérer, même si l’installation risque d’être exposée à des agressions ou accidents 46%
Une installation de stockage définitif des déchets radioactifs en grande profondeur pour mieux les protéger des agressions mais où personne ne pourra les récupérer si de nouvelles solutions sont découvertes ou s’ils se dégradaient trop rapidement 42%
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Pour régler le problème du stockage des déchets radioactifs, quelle position vous semble la plus raisonnable :
Il faut se décider maintenant et appliquer au plus vite la solution choisie : 64,7%
Il faut encore prolonger d’une dizaine d’années la phase des recherches en cours : 25,5%
Il faut laisser aux générations futures le choix de la solution en attente d’éléments nouveaux 6%
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Les habitants des communes qui vivront à proximité du futur site de stockage de déchets radioactifs doivent impérativement être associés au processus de prise de décisions.
Pas d’accord 7,4 %d’accord 84 %
La future loi sur les déchets radioactifs déterminera comment les gérer. Dans tous les cas, un lieu doit finalement être choisi pour accueillir l’installation permettant de stocker ces déchets. A votre avis, pour décider de la commune qui accueillera cette installation, il vaut mieux que cette décision se prenne… au niveau national 7,7%
au niveau national et local 90,6%
Les communes situées à proximité du site où seront stockés des déchets radioactifs doivent bénéficier d’avantages économiques et financiers. Etes-vous d’accord avec cette proposition ? Pas d’accord :14,5%
d’accord : 68%
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Etudes qualitatives sur les aspects sociétaux relatifs aux déchets nucléaires
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Une étude qualitative (Charron S, Mays C 2000-2003) a cherché à analyser :- les représentations concernant les résidus miniers d’uranium -les représentations vis-à-vis des dispositifs techniques et institutionnels mis en place ou envisagés pour la gestion de ces déchets de déchets miniers.
-Auprès d’une population non concernée« Parlez-nous des déchets radioactifs à haute activité et à vie longue ».
- Auprès de riverains des mines du Limousin : « Parlez-nous des résidus de traitement de minerai d'uranium
».
L’analyse des discours montre l’importance de six dimensions
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La matière
Une différence d'appréhension et de représentation selon les populations
• La population riveraine a une représentation relativement complète du cycle du combustible. Ils situaient l'activité et les résidus en amont d'un cycle industriel générateur d'énergie.
• Difficile pour les chercheurs d'identifier de quel type de déchets les populations non-riveraines parlent. Les déchets chimiques ou les matières dangereuses étaient régulièrement présents dans le discours mais les populations urbaines parlaient simplement de danger et non d’un produit identifiable dans un système de production. De même, il leur était difficile de décrire matériellement les déchets et ils parlaient de barils.
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La Durée
La notion de durée est centrale du fait de la durée de toxicité des radio-éléments. Elle explique que l’on évoque :•La sécurité passive des stockages au long terme, •l’obligation de mémoire (par exemple, de marquage des sites)
En découle, la difficulté conceptuelle d’ajuster les cadres de référence habituels à une temporalité dépassant de nombreuses générations humaines.
Pour les riverains, ils souhaitent connaître à l’avance des effets qui ne s’exprimeront que dans le temps. La question brûlante est celle de la santé, et les riverains s'aperçoivent qu'une réponse sera difficile à obtenir.
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Les Modes de Gestion
La surveillance des sites de stockage = élément le plus important parmi les activités de gestion (en particulier, surveillance des eaux).
Identité de l'acteur qui pourrait en assumer la responsabilité. Niveaux de préoccupation (responsabilité, neutralité, pérénité, solvabilitéNéanmoins, pour une majorité, la charge devrait revenir à l'ancien propriétaire-exploitant de la mine, dans une illustration du principe ‘pollueur-payeur’ mais est-il suffisamment neutre pour assurer la surveillance. L’Etat ou les "instances gouvernementales" semblent plus pérenne à d’autres
Comme la question des effets sanitaires éventuels dus à la présence des résidus miniers paraît sensible, une meilleure information sur les dispositifs de surveillance en place semble indiquée.
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La ConfianceCinq axes principaux : l'ouverture et la transparence, la crédibilité, la foi en la science, l’éveil et la responsabilité du citoyen, et enfin la responsabilité dans les rapports avec l'argent. 1. Le manque de connaissances est décrit comme posant obstacle à l'éveil du citoyen. Certains interviewés confient leur sentiment d'impuissance, leur manque de contrôle de la situation.
2. Les interviewés riverains semblent être reconnaissants envers les médias ou les associations, qui joueraient pleinement leur rôle de 'contre-pouvoir' en promulguant des informations tenues secrètes
3. La conjonction d'une communication officielle d'un niveau de risque peu élevé et, dans le même temps, une insistance sur les dispositifs de prévention et de gestion de risque mis en place, dégrade la confiance.
4. Perception d’une contradiction apparente entre la 1ère information et les actions concrètes de la part des autorités. Incompréhension et méfiance envers les gestionnaires sont le résultat.
5. La reconnaissance ouverte des aspects négatifs ainsi que du danger inhérent à la situation gérée pourrait accroître le niveau de crédibilité des institutions.
6. La présentation des dispositifs institutionnels mis en place permettrait d'évacuer la contradiction citée ci-dessus et de rendre leur sens aux mesures de gestion.
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L'ÉthiqueLes entretiens paraissent avoir fonctionné comme une rare occasion offerte aux riverains de l’ancienne mine d’exprimer leur questionnement quant aux impacts sanitaires de la présence de matières radioactives.
Les interviewés recherchaient un double retour : souvent hors micro, ils souhaitaient à la fois tester auprès d’un observateur extérieur la plausibilité des liens qu’ils croient constater (entre notamment travail dans la mine et maladie), et valider leur conviction que cette préoccupation est partagée par leurs voisins
Pour la population interviewée, le devoir éthique intra génération (envers les contemporains) est un devoir de protection, mais aussi d'information.