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Hello xx,xx,xx

Nous voilà au Canada anglophone. Ici, tout le monde parle anglais. Les villes sont immenses, les immeubles gigantesques, et il y a des lumières partout. Mais nous avons traversé l’intérieur du pays et marché pour aller voir la vallée des glaciers. Les eaux des lacs sont turquoises car il n’y a pas de pollution, c’est magnifique. Sur le chemin, nous avons rencontré une maman ours et ses petits oursons. Elle a accepté de se faire prendre en photo, ils sont mignons non ? Nous avons aussi pu nous balader au milieu des sequoias geants, ce sont des arbres gigantesques, il faut être très nombreux pour en faire le tour !Bidouille se goinfre tellement de sirop d’érable qu’il a le menton tout collant. Il va falloir lui faire prendre un bon bain !!!

Kisses, Poutchi, Bidouille et Cabotine

Bon matin les enfants,

Et oui ici, au Quebec, on parle français, mais avec un accent bien différent du nôtre et avec beaucoup d’expressions très rigolotes. Les moustiques s’appellent les maringouins, une amoureuse c’est une blonde, et un amoureux c’est un chum. On dit « ca goute bon » au lieu de ca a bon gout et il mouille au lieu de il pleut.Ici aussi il y a plein d’ours, mais aussi des orignaux, des baleines et des phoques. Et des petits écureuils tout mignons qui ne se gênent pas pour venir nous piquer nos sandwichs. Mais j’ai cru comprendre que vous allez bientôt partir en voyage au Quebec, alors vous allez vite vous rendre compte que c’est un pays idéal pour les amoureux de la nature.

Bons becs du Québec. Poutchi, Bidouille et Cabotine

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Kagsagsuk

Il était une fois un pauvre orphelin qui vivait parmi des hommes durs dans le Nord du Canada, un endroit qui s'appelle aujourd'hui le Nunavuk. Son nom était Kagsagsuk. Il habitait avec sa vieille mère adoptive dans une misérable cabane, à côté du portail d'une grande maison où il n'avait pas le droit d'entrer. A vrai dire, Kagsagsuk n'osait même pas pénétrer dans la cabane, et il restait couché sur le seuil, cherchant une place chaude parmi les chiens. Lorsque, le matin, les hommes de la grande maison éveillaient leurs chiens avec des coups de cravache, le pauvre garçon en recevait aussi. Comme il avait mal, il criait: "Nah, nah, wa, wa, wa!" et tous se moquaient de lui, parce qu'il se comportait comme un chien.

Lorsque les hommes de la grande maison se mettaient à manger toutes sortes d'aliments congelés, de la chair ou de la peau de morse, le petit Kagsagsuk les regardait avec envie de son coin. De temps en temps, ils le faisaient venir, en le soulevant par ses narines. Ils lui jetaient quelques restes de viande congelée, mais sans lui donner de couteau pour la couper. Il était obligé de se servir de ses dents, comme un chien! Un jour, par cruauté et par bêtises, les hommes de la grande maison, lui arrachèrent une dent sur deux au prétexte qu'il mangeait de trop. La vie qui était déjà bien difficile devint insupportable pour Kagsagsuk.

Sa mère adoptive qui était brave et bonne lui avait donné des souliers et une petite lance, pour qu'il puisse jouer dehors, devant la maison, avec les autres enfants. Mais ceux-ci le jetaient à terre, car il était resté petit et faible. Ils le roulaient dans la neige puis ils emplissaient ses habits, et le maltraitaient cruellement. Les fillettes aussi, lui jetaient de la neige et de la boue. Ainsi, le pauvre garçon était tourmenté de tous les côtés.

Avec le temps, il prit de l'âge et se risqua à s'éloigner davantage de la maison, jusque dans les montagnes. Il cherchait des lieux isolés et réfléchissait à la façon de devenir fort. Sa mère adoptive avait bien essayé de lui apprendre mais Kagsagsuk, comme tous les enfants devait faire ses expériences tout seul.

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Un jour, il se plaça entre deux hautes montagnes et cria:-"Seigneur de la Force, viens à moi! Seigneur de la Force, montre-toi à moi!"

Un grand ours parut. Kagsagsuk fut tellement effrayé et qu'il se mit à courir, mais le monstre le rattrapa et le jeta à terre violemment. Il était incapable de se relever. Il entendit soudain craquer quelque chose, et il aperçut une quantité d'os de chien marin, pareils aux osselets dont se servent les enfants pour jouer dans la cour de l'école. Les petits os tombaient de son corps comme l'eau tombe de la cascade. L'ours lui dit: "Ces petits os ont empêché ta croissance." Il frotta sa queue autour du corps du garçon et, pour la seconde fois, de petits os s'en échappèrent. Il recommença une troisième, une quatrième et même une cinquième fois et à chaque opération, des petits os tombaient sur le sol. L'ours lui dit: -"Si tu veux devenir grand et fort, tous les jours tu dois venir t'exercer à la lutte avec moi."

Kagsagsuk s'en retourna chez lui, soulagé. Il courut, même, en faisant rouler des pierres sur sa route. Lorsqu'il approcha de la maison, des fillettes crièrent: -"Voilà Kagsagsuk. Jetons-lui de la boue!" Et les garçons le frappèrent et le tourmentèrent comme auparavant. Lui, se laissa faire et alla se coucher, à son habitude, entre les chiens.

Tous les jours, il rencontrait l'ours et s'astreignait à chaque fois aux mêmes exercices. Chaque jour, il se sentait devenir plus fort. Il roulait maintenant de véritables blocs de rochers sur la route. Il devenait plus fort de jours en jours. Enfin, l'ours ne fut plus en mesure de le vaincre, et lui dit: -"C'est assez maintenant! Nulle créature humaine ne pourra plus triompher de toi. Continue encore à t'en tenir à tes anciennes habitudes, mais, quand l'hiver sera venu et que la mer sera gelée, il sera temps de montrer ta force. Alors, trois ours puissants paraîtront, qui tomberont de ta main."

Un jour d'automne, les hommes de la grande maison rapportèrent sur l'eau un gros tronc d'arbre flottant, qu'ils attachèrent à quelques blocs de pierre sur la plage car ils le trouvaient bien trop lourd pour l'emporter immédiatement. A la nuit tombante, Kagsagsuk dit à sa mère adoptive:- "Donne-moi mes souliers, mère, afin que je puisse aller voir ce bois."

Dès que tous furent couchés, il s'en fut vers la plage, délia les attaches, jeta le tronc d'arbre sur ses épaules et le porta derrière la maison où il l'enfouit profondément dans le sol. Lorsqu'au matin, un des hommes sortit, il s'écria: -"Le bois est parti!" Les autres le rejoignirent et virent que les attaches avaient été rompues et ils étaient très surpris, car le bois avait disparu et cependant ni les flots ni le vent n'avaient pu l'emporter. Mais, une vieille femme, qui passait là par hasard, dit soudain: -"Voyez donc, le tronc est là!" Tous accoururent, poussèrent de grands cris et s'exclamèrent: --"Certes, il doit y avoir parmi nous un homme d'une force exceptionnelle! " Et chacun d'eux se rengorgea pour faire croire que c'était lui.

Au début de l'hiver, Kagsagsuk fut encore plus maltraité que par le passé par les habitants de la grande maison, voisine de la cabane de sa mère. Mais lui ne modifia en rien sa manière de se comporter, il continuait à dormir parmi les chiens afin de ne pas éveiller de soupçon. Lorsque la mer fut toute recouverte de glace, la chasse aux phoques fut interrompue et, quand les jours redevinrent plus longs, des hommes accoururent annonçant qu'on avait aperçu trois ours polaires escalader un glacier. Personne n'osa sortir pour aller les combattre. L'heure d'agir était venue pour Kagsagsuk. -"Mère, dit-il, donne-moi mes souliers, je veux aller voir ces ours." Sa mère adoptive s'inquiéta mais lui jeta cependant ses souliers et dit-"Dans ce cas, rapporte-moi, du moins, une peau d'ours pour couverture, et une autre pour me coucher dessus." Il prit les souliers, mit ses hardes sur son corps, et s'élança à la rencontre des ours. Les hommes, qui se trouvaient devant leur maison, crièrent:

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-"Quoi? N'est-ce point Kagsagsuk? Que peut-il bien vouloir faire? Qu'il retourne chez lui! " Et les jeunes filles dirent: -"Il est devenu fou!" Kagsagsuk se fraya un chemin à travers les habitants du village comme s'ils n'étaient qu'un tas de petits poissons. Il se mit à courir. Il était tellement léger que ses talons semblaient toucher sa nuque, et la neige en tourbillonnant étincelait de toutes les teintes de l'arc-en-ciel en se dispersant sous ses pas. Il monta tout en haut du glacier à la force de ses bras. Soudain, sans savoir d'où il venait, un ours énorme leva une patte vers lui. Kagsagsuk se tourna une fois sur lui-même, saisit l'animal par ses pattes de devant et le jeta contre le glacier, de sorte que les os s'y écrasèrent et le corps de l'ours tomba en bas, sur la glace, aux pieds des assistants, les villageois qui l'avaient suivi. Il leur cria: -"C'est là ma première capture! Enlevez-lui la peau et dépecez-le." Les gens pensèrent: -"Le second ours le tuera sûrement! " Une fois encore, le spectacle se répéta, et le corps du second animal fut jeté sur la glace. Uis vint le troisième ours. Kagsagsuk le saisit par les pattes de devant, le fit tournoyer au-dessus de sa tête et en frappa l'un des hommes qui s'était approché de lui. Aussitôt Kagsagsuk s'écria:-"Celui-ci s'est conduit cruellement et injustement avec moi!" Il frappa un second homme en hurlant:-"Celui-ci m'a traité encore plus mal, il m'a laissé avoir faim." Puis il frappa un troisième, un quatrième, un cinquième homme et tous se mirent à fuir, saisis d'une épouvante sauvage.Mais il arriva derrière eux et alla vers sa mère adoptive à qui il lui remit les deux peaux d'ours, en disant: -"Voici une peau pour ton lit et une autre pour t'en couvrir." Puis il lui ordonna de dépecer la chair du troisième ours et de la faire cuire.

Les habitants de la grande maison le prièrent d'entrer dans leur demeure. Mais il ne fit que jeter un regard par-dessus le seuil, selon son habitude, et dit: -"Je n'entrerai pas, à moins que l'un de vous ne vienne me soulever par les narines, comme auparavant." Personne n'osa plus le faire, maintenant; sa vieille mère adoptive s'approcha alors de lui et le fit. Tous étaient soudain très aimables avec lui. L'un dit: -"Approche-toi donc un peu plus!" L'autre: -"Ne te mets donc pas là-bas où le banc est nu. Il y a là une meilleure place pour Kagsagsuk." Mais lui refusa toutes ces invitations et prit place sur le banc de pierre. Quelques-uns lui dirent: -"Nous avons des souliers pour Kagsagsuk." D'autres: -"Voici des pantalons pour lui." Et les jeunes filles rivalisaient à qui offrirait de lui coudre des vêtements. Un homme ordonna à l'une d'elles d'apporter de l'eau pour "notre cher Kagsagsuk". Lorsque la jeune fille revint - c'était l'une de celles qui l'avaient le plus cruellement tourmenté et taquiné - il l'attira contre lui et la serra si fort qu'il l'écrasa. Alors, il dit: -"Il me semble qu'elle s'est écrasée". Mais les parents de la jeune fille dirent: -"Oh! cela ne fait rien! Elle ne valait d'ailleurs pas grand'chose. Et nous avons d'autres enfants encore." Ensuite, quand les garçons entrèrent dans la salle, il les appela et leur fit de même. Il tua tous ceux qui l'avaient maltraité et tourmenté, et toujours, les parents disaient: -"Oh! cela ne fait rien! Il ne valait pas grand'chose. Il ne faisait que jouer!" Ainsi, Kagsagsuk continua à supprimer tous ceux qui l'avaient maltraité et il ne s'arrêta que lorsque tous furent tués de sa main.

Quant à ceux qui avaient été bons pour lui, car comme partout il y en avait, il fut bon pour eux, lui aussi. Il répartit entre les affamés ce que les hommes de la grande maison avaient mis de côté pour l'hiver. Il s'occupa des pauvres et s'en alla loin sur la mer, dans son kayak, pour les servir. Il s'en alla vers le Sud, vers le Nord, vers l'Est, vers l'Ouest et accomplit de hauts faits. Aujourd'hui encore, on se montre les traces de ses actes héroïques, - ce qui prouve que l'histoire de Kagsagsuk est vraie.

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Le grand pin et le bouleau

Il y a bien longtemps, avant que les hommes n’arrivent dans le pays, les arbres étaient capables de parler. Le bruissement de leurs feuilles était leur langage calme et reposant. Lorsqu’ils agitaient leurs branches en tous sens dans le vent violent, leurs paroles étaient des discours pleins de courage ou remplis de peur. La forêt était peuplée d’une multitudes d’arbres de toutes sortes. L’érable laissait couler sa sève sucrée pour les oiseaux assoiffés. Un grand nombre d’oiseaux nichaient dans ses branches. Les merles venaient déposer leurs petits œufs bleus dans des nids bien installés. L’érable les protégeait du vent et de la pluie, toujours prêt à rendre service. Il était respecté aux alentours.

Pas bien loin de lui, un orme élevait ses longues branches vers le ciel. L’orme aimait le soleil et chacune de ses branches s’élançaient vers ses rayons. Les orioles, des oiseaux ressemblant aux rouges-gorge mais en plus petit construisaient leurs nids-balançoires dans sa ramure sachant qu'ils se trouvaient à l'abri dans les hauteurs.

Plus loin encore, le thuya offrait durant l’hiver l’hébergement à des familles entières d'oiseaux. Lorsque le froid faisait rage, le thuya refermait ses épaisses branches sur eux et les gardait bien au chaud. Les oiseaux étaient si confortablement installés qu'ils mettaient du temps, le printemps venu, à quitter leurs logis dans le thuya.

Le bouleau se tenait à peu de distance. Il était mince et élégant et son écorce douce et blanche le distinguait des autres. Ses bras souples et gracieux s'agitaient à la moindre brise. Au printemps, ses feuilles vert tendre étaient si fines qu'elles laissaient passer la lumière du soleil au travers.

Quand les hommes arrivèrent dans ces lieux, ils se servirent de l'écorce du bouleau pour fabriquer des canots, des maisons et même les récipients dans lesquels ils cuisaient leurs aliments.

Mais il arriva un jour que le bouleau, à cause de sa beauté, se mit à mépriser tout le monde.

Le grand pin était le roi de la forêt. C'est à lui que chaque arbre devait faire un salut en courbant la tête un peu comme on manifeste son obéissance au roi. Et ce roi était le plus grand, le plus majestueux, le plus droit de tous les arbres de la forêt. En plus de sa taille, sa magnifique vêture vert foncé assurait son autorité.

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Un jour d'été, la forêt resplendissait des parfums et des couleurs de milliers de fleurs et un éclatant tapis de mousse recouvrait les coins ombragés du sol. Une quantité d'oiseaux, des gros, des petits, des bleus, des gris, des jaunes et des rouges, n'arrêtaient pas de chanter. Les arbres bougeaient dou-cement et agitaient leurs feuilles qui étaient des rires et des gais murmures de contentement. L’érable remarqua que le bouleau ne participait pas à cette réjouissance collective.

- Es-tu malade, bouleau ? demanda le gentil érable.

- Pas du tout, répondit le bouleau en agitant ses branches de façon brusque. Je ne me suis jamais si bien senti. Mais pourquoi donc devrais-je me joindre à vous qui êtes si ordinaires ?

L’érable, surpris de cette réponse, se dit que le roi grand pin ne serait pas content d'entendre de telles paroles. Car la première tâche de Grand Pin était de faire respecter l'harmonie parmi ses sujets.

- Tais-toi ! dirent les arbres au bouleau. Si le grand pin t'entend...

Tous les arbres étaient très solidaires les uns des autres comme le sont les frères et les sœurs qui s'entraident. Seul, le bouleau refusait l'amitié de ses compagnons. Il se mit à agiter ses branches avec mépris et déclara :

- Je me fiche bien du roi. Je suis le plus beau de tous les arbres de la forêt et dorénavant je refuserai de courber la tête pour le saluer !

Le grand pin, qui s'était assoupi, s'éveilla tout d'un coup en entendant son nom. Il secoua ses fines aiguilles pour les remettre en place et s'étira, s'étira en redressant son long corps.

- Bouleau, que viens-tu de dire ? lança-t-il.

Tous les arbres se mirent à trembler car ils se doutaient bien que la colère grondait dans le cœur du grand pin. Mais le bouleau ne semblait nullement craindre sa colère. Il étala ses branches avec dédain, les agita dans un sens et dans l'autre et dit d'un ton hautain :

- Je ne vais plus vous saluer, grand pin. Je suis le plus bel arbre de la forêt, plus beau que tous les autres, plus beau même que vous !

Le grand pin se fâcha. Ses bras se mirent à s'agiter bruyamment. Et tous les arbres attendirent dans le plus grand silence la suite des événements.

- Bouleau, lança le roi pin, tu es devenu vaniteux ! Je vais t'apprendre une leçon que tu n'oublieras jamais.

Le grand pin se pencha en direction du bouleau et frappa sa tendre écorce de toutes ses forces. Ses aiguilles lacérèrent la douce peau blanche du bouleau.

Enfin, il dit :

- Que tous apprennent par toi, bouleau, que l’orgueil et la vanité sont mauvais.

Depuis ce jour, l'écorce de Bouleau est marquée de fines cicatrices noires. C'est le prix qu'il dut payer pour sa vanité. Tous les membres de sa famille, sans exception, ont gardé, marquée dans leur peau, la trace de la colère du roi grand pin.

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