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« Aïe mes Aïeux » de Anne Ancelin SCHUTZENBERGER - Ed . La Méridienne En s’appuyant sur son expérience, sur des faits historiques et sur les travaux de plusieurs chercheurs dans le domaine thérapeutique, au moyen de nombreux exemples cliniques et historiques, l’auteur nous introduit à la thérapie transgénérationnelle psychogénéalogique, qui prend en compte, non pas seulement l’individu mais toute sa famille élargie et son lignage. Selon elle, le destin de chacun d’entre nous serait relié au vécu de ses ancêtres, dont, par une sorte de loyauté invisible, nous serions amenés, entre autres, à « payer les dettes ». La psychanalyse nous a fait découvrir que l’être humain est poussé inconsciemment à rejouer ce qu’il n’a pas « réglé » dans son enfance jusqu'à ce qu’il en prenne conscience et, par une mise en mots, déjoue le processus. Pour l’auteur, cette dynamique inconsciente a lieu aussi entre générations, chacune d’elle héritant, au travers d’une personne représentative, d’un problème vécu parfois des siècles auparavant : acte honteux, secret inavouable qui va être caché, enfoui, non-dit et au bout de la troisième génération, ne sera même plus pensé ; seuls des indices vont ensuite pointer tout au long des générations ce secret devenu inconnu mais toujours présent et agissant. Par une sorte de loyauté invisible, cette personne sera ainsi parasitée par quelque chose ne lui appartenant pas en propre et l’empêchant d’être elle-même pour mener librement et avec lucidité sa propre vie. Elle exprimera, à son insu, par des actes symboliques ou répétitifs le secret qu’elle ne connaît pas, comme un rappel, pour que cela ne soit pas oublié. Ainsi l’auteur met en évidence le syndrome d’anniversaire, événement venant rappeler par répétition inconsciente de dates et de faits un autre fait marquant passé : ce peut être une maladie, un accident, parfois même la mort, à l’âge où une mère, un grand-père,... est mort d’une maladie ou d’un accident ; ce peut être aussi une naissance dont la date rappelle un événement familial important, triste ou gai. Selon l’auteur, si on traite un individu sans toucher à l’ensemble de la famille tant verticale qu’horizontale (élargie aux proches et intimes) la guérison ne sera qu’un mieux provisoire. Elle suggère donc un travail thérapeutique polyréférentiel c’est à dire qui touche l’ensemble du contexte sur plusieurs générations et qui vise notamment à identifier ce qu’elle nomme une crypte ou un fantôme en soi pour s’en libérer et faire ainsi disparaître les affects liés au vécu difficile de même que les répétitions nocives. Sa manière personnelle de travailler suit 4 étapes : accueil de ce qui est exprimé par le sujet au cours de la constitution de son génosociogramme (sorte d’arbre généalogique fait de mémoire, avec mise en évidence graphique des liens affectifs et faits marquants) ; perception d’indices signifiants, apport d’un sens, puis établissement d’un lien dynamique entre l’indice et sa signification pour libérer le sujet et lui permettre d’évoluer vers ses propres buts, désirs et valeurs. L’auteur reconnaît son ignorance des causes du phénomène de transmission d’inconscient à inconscient, se contentant d’avancer des hypothèses : d’abord par le silence, l’évitement qui, au sein d’une famille ne cessent, à leur manière, de pointer le secret, puis aux générations suivantes d’inconscient à inconscient entre mère et enfant dans sa période prénatale. Elle assume la « mission » de les observer, les relater et par des recherches cliniques et statistiques, d’une part provoquer la guérison et d’autre part permettre un jour à la science d’en percer le secret. ___________

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« Aïe mes Aïeux » de Anne Ancelin SCHUTZENBERGER - Ed . La Méridienne

En s’appuyant sur son expérience, sur des faits historiques et sur les travaux de plusieurs chercheurs dans le domaine thérapeutique, au moyen de nombreux exemples cliniques et historiques, l’auteur nous introduit à la thérapie transgénérationnelle psychogénéalogique, qui prend en compte, non pas seulement l’individu mais toute sa famille élargie et son lignage. Selon elle, le destin de chacun d’entre nous serait relié au vécu de ses ancêtres, dont, par une sorte de loyauté invisible, nous serions amenés, entre autres, à « payer les dettes ».La psychanalyse nous a fait découvrir que l’être humain est poussé inconsciemment à rejouer ce qu’il n’a pas « réglé » dans son enfance jusqu'à ce qu’il en prenne conscience et, par une mise en mots, déjoue le processus.Pour l’auteur, cette dynamique inconsciente a lieu aussi entre générations, chacune d’elle héritant, au travers d’une personne représentative, d’un problème vécu parfois des siècles auparavant : acte honteux, secret inavouable qui va être caché, enfoui, non-dit et au bout de la troisième génération, ne sera même plus pensé ; seuls des indices vont ensuite pointer tout au long des générations ce secret devenu inconnu mais toujours présent et agissant. Par une sorte de loyauté invisible, cette personne sera ainsi parasitée par quelque chose ne lui appartenant pas en propre et l’empêchant d’être elle-même pour mener librement et avec lucidité sa propre vie. Elle exprimera, à son insu, par des actes symboliques ou répétitifs le secret qu’elle ne connaît pas, comme un rappel, pour que cela ne soit pas oublié.Ainsi l’auteur met en évidence le syndrome d’anniversaire, événement venant rappeler par répétition inconsciente de dates et de faits un autre fait marquant passé : ce peut être une maladie, un accident, parfois même la mort, à l’âge où une mère, un grand-père,... est mort d’une maladie ou d’un accident ; ce peut être aussi une naissance dont la date rappelle un événement familial important, triste ou gai.Selon l’auteur, si on traite un individu sans toucher à l’ensemble de la famille tant verticale qu’horizontale (élargie aux proches et intimes) la guérison ne sera qu’un mieux provisoire. Elle suggère donc un travail thérapeutique polyréférentiel c’est à dire qui touche l’ensemble du contexte sur plusieurs générations et qui vise notamment à identifier ce qu’elle nomme une crypte ou un fantôme en soi pour s’en libérer et faire ainsi disparaître les affects liés au vécu difficile de même que les répétitions nocives.Sa manière personnelle de travailler suit 4 étapes : accueil de ce qui est exprimé par le sujet au cours de la constitution de son génosociogramme (sorte d’arbre généalogique fait de mémoire, avec mise en évidence graphique des liens affectifs et faits marquants) ; perception d’indices signifiants, apport d’un sens, puis établissement d’un lien dynamique entre l’indice et sa signification pour libérer le sujet et lui permettre d’évoluer vers ses propres buts, désirs et valeurs. L’auteur reconnaît son ignorance des causes du phénomène de transmission d’inconscient à inconscient, se contentant d’avancer des hypothèses : d’abord par le silence, l’évitement qui, au sein d’une famille ne cessent, à leur manière, de pointer le secret, puis aux générations suivantes d’inconscient à inconscient entre mère et enfant dans sa période prénatale. Elle assume la « mission » de les observer, les relater et par des recherches cliniques et statistiques, d’une part provoquer la guérison et d’autre part permettre un jour à la science d’en percer le secret.

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