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Zoo thérapie Georges-Henri Arenstein Avec la collaboration de : Richard Beaudet Claude Carrier Valérie Gosselin Nancy Leblanc Jean Lessard Mélanie Pelletier Johanne Vaillancourt Quand l’animal devient assistant-thérapeute NOUVELLE ÉDITION

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Page 1: Zoothérapie · extrait de Bruce Fogle: Interrelations Between People and Pets, Éd. Charles C. Thomas, 1981, (2) de Zoothérapie-Québec, Montréal et (3) des réflexions du soussigné

ZoothérapieGeorges-Henri Arenstein

Avec la collaboration de :

Richard Beaudet Claude Carrier Valérie Gosselin Nancy Leblanc Jean Lessard Mélanie Pelletier Johanne Vaillancourt

Quand l’animal devient assistant-thérapeute

NOUVELLE

ÉDITION

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ZoothérapieQuand l’animal devient assistant-thérapeute

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Georges-Henri Arenstein

Avec la collaboration de :

Richard Beaudet, Claude Carrier, Valérie Gosselin, Nancy Leblanc, Jean Lessard, Mélanie Pelletier, Johanne Vaillancourt

ZoothérapieQuand l’animal devient assistant-thérapeute

Nouvelle édition

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Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Vedette principale au titre :

Zoothérapie : quand l’animal devient assistant-thérapeute

Nouv. éd.

(Collection Santé bien-être)

Comprend des réf. bibliogr.

ISBN 978-2-89726-046-0

1. Animaux familiers - Emploi en thérapeutique. I. Arenstein, Georges-Henri, 1947- . II. Collection: Collection Santé bien-être.

RM931.A65Z66 2013 615.8’5158 C2013-940345-0

Pour l’aide à la réalisation de son programme éditorial, l’éditeur remercie la Société de Développement des Entreprises Culturelles (SODEC), le Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres - gestion SODEC ainsi que le Conseil des Arts du Canada. L'éditeur remercie également le Gouvernement du Canada pour son aide en regard du programme du Fonds du livre du Canada.

Marcel Broquet Éditeur 351 Chemin Lac Millette, Saint-Sauveur (Québec) Canada J0R 1R6 Téléphone : 450 744-1236 [email protected] www.marcelbroquet.com

Réviseure : Christine Saint-Laurent Couverture et mise en page : Roger Belle-Isle

Distribution : Messageries ADP* 2315, rue de la Province Longueuil (Québec) Canada J4G 1G4 Tél. : 450 640-1237 Téléc. : 450 674-6237 www.messageries-adp.com * filiale du Groupe Sogides inc.

filiale du Groupe Livre Quebecor Media inc.

Distribution pour la France et le Benelux : Distribution pour la Suisse : DNM Distribution du Nouveau Monde Diffusion Transat SA 30, rue Gay-Lussac, 75005, Paris Case postale 3625 Tél. : 01 42 54 50 24 Fax : 01 43 54 39 15 CH-1211 Genève 3Librairie du Québec Tél. : 41 22 342 77 40 30, rue Gay-Lussac, 75005, Paris Fax : 41 22 343 46 46 Tél. : 01 43 54 49 02 [email protected] www.librairieduquebec.fr

Diffusion – Promotion : [email protected]

Dépôt légal : 1er trimestre 2013 Bibliothèque et Archives du Québec Bibliothèque et Archives Canada Bibliothèque nationale de France

© Marcel Broquet Éditeur, 2013 Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction interdits sans l’accord de l’auteur et de l’éditeur.

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À la mémoire de Daisy (1997-2012), compagne de vie et assistante en zoothérapie, en guise de remerciement

pour plus de 15 ans de bons et loyaux services.

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Table des matières

IntroductIon ...............................................................................................................9

chapItre 1La zoothérapie : une thérapie avec un assistant doté de quatre pattes, de nageoires ou de plumesGeorges-henri arenstein, psychologue et zoothérapeute ........................... 11

chapItre 2La thérapie assistée par l’animal.Valérie Gosselin, psychologue et zoothérapeute ..............................................19

chapItre 3Le perroquet, auxiliaire polyvalent.Johanne Vaillancourt, animaliste .............................................................................59

chapItre 4Quand zoo-animation devient zoothérapie.Jean Lessard, éducateur canin .................................................................................91

chapItre 5Susciter l’apprentissage en intégrant le chien en salle de classe. Une expérience pédagogique.claude carrier, professeur ........................................................................................105

chapItre 6Réflexions du coq à l’âne sur la relation humain–chien.Georges-henri arenstein ..........................................................................................141

chapItre 7La zoothérapie : enjeux éthiques.Mélanie pelletier, éthologue ...................................................................................165

chapItre 8Thérapie assistée par l’animal : un son de cloche éthologique.richard Beaudet, éthologue ...................................................................................195

concLusIon ............................................................................................................... 217

À propos des auteurs ........................................................................................ 219

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Introduction

C’est avec fierté que nous vous présentons la version 2013 de cet ouvrage publié pour la première fois en 2008.

Il vous est offert dans une édition revue et enrichie avec plusieurs mises à jour importantes. Tous les collaborateurs et collaboratrices continuent leur travail dans leur milieu respectif, avec amour et dévouement.

Un salut spécial aux lecteurs de l’Europe francophone qui n’ont pas eu l’occasion de voir ce livre dans leurs librairies auparavant. La zoothérapie est une discipline en devenir tant en Europe qu’au Québec et notre espoir est que cet ouvrage y contribue pour une modeste part.

Georges-Henri Arenstein Psychologue et zoothérapeute

Directeur littéraire

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chapItre 1

La zoothérapieUne thérapie avec un assistant doté de quatre pattes,

de nageoires ou de plumesGeorges-henri arenstein, psychologue et zoothérapeute

La zoothérapie est une technique thérapeutique ; elle met à profit l’interaction entre humains et animaux. Parmi les exemples les plus

médiatisés, le chien, mais aussi le chat, le dauphin, ou encore le cheval… accomplissent des miracles avec les enfants vivant avec un trouble du spectre autistique et avec les individus vivant avec une déficience intellectuelle, ainsi qu’avec de nombreuses autres clientèles.

Le chien apparaît sans conteste comme l’animal privilégié pour la zoothérapie. Il se montre doux, docile et fait preuve d’une bonne capacité d’adaptation. Plusieurs de ses caractéristiques en font un animal extrêmement attachant qui plaît à presque tout le monde. Le cheval se révèle être un auxiliaire de choix pour les personnes handicapées qui cherchent à améliorer leur coordination psychomotrice, leur force musculaire et leur équilibre. Le chat est utilisé dans plusieurs hôpitaux pour redonner vie aux malades et aux convalescents. Plusieurs autres animaux à taille réduite comme les furets, les hamsters, les oiseaux, les tourterelles et les perroquets accomplissent des prouesses là où l’intervenant humain est limité. Plusieurs programmes dans le monde francophone ont commencé à lancer des activités d’asinothérapie (l’âne), de lamathérapie (le lama), de multothérapie (le mouton) et de caprathérapie (la chèvre).

Une relation humain–animal de qualité peut combler une très grande quantité de nos besoins psychoaffectifs ; elle entraîne d’innombrables effets positifs sur la santé physique et mentale.

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Zoothérapie

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Définition

« La zoothérapie est une technique thérapeutique, individuelle ou de groupe,

caractérisée par l’assistance d’un animal soigneusement sélectionné et

entraîné, avec lequel un intervenant, dûment formé à cette fin, travaille

pour maintenir ou améliorer la performance d’un client sur un ou plusieurs

plans (cognitif, physique, psychologique, social ou affectif). cette technique

devrait idéalement être utilisée à l’intérieur d’une approche plus vaste qui

l’encadre et lui donne un sens. »

Cette définition est celle que je privilégie ; elle tire ses sources (1) de Jules Loss in Pet Facilitated Therapy in Human Health Care (p. 124-145), extrait de Bruce Fogle : Interrelations Between People and Pets, Éd. Charles C. Thomas, 1981, (2) de Zoothérapie-Québec, Montréal et (3) des réflexions du soussigné.

Une autre définition nous est fournie par l’Office de la langue française (2000) : « Psychothérapie qui exploite l’apport bénéfique de la présence d’animaux auprès des êtres humains ». On ne peut que déplorer que l’OLF débute sa définition par le terme de « psychothérapie ». La zoothérapie, précisément à cause du préfixe « zoo », n’est pas de la psychothérapie, celle-ci utilisant des moyens psychologiques alors que la zoothérapie travaille avec la présence et l’action d’animaux. Toutes les thérapies ayant un préfixe (zoothérapie, art thérapie, musicothérapie, etc.) sont des techniques qui s’inscrivent dans une approche plus vaste qui, comme mentionné précédemment, les encadre et leur donne un sens. Il est également permis de remettre en question l’usage du verbe « exploiter » dans cette définition. Pourquoi ne pas le remplacer par « psychothérapie qui jouit de l’apport bénéfique de la présence d’animaux auprès des êtres humains ».

Finalement, le dictionnaire Larousse (2005, 2011), nous apprend que la « zoothérapie » n’est autre qu’une médecine vétérinaire. Cette définition

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Zoothérapie

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surprend. Si la médecine vétérinaire s’est déjà appelée ainsi par le passé, aucun vétérinaire d’aujourd’hui ne définirait sa pratique comme étant de la « zoothérapie ».

Nuance importante

La présence ou la compagnie d’un animal auprès d’une personne, qu’il s’agisse d’un poisson, d’un oiseau, d’un chien, d’un chat ou d’un hamster, change l’environnement et favorise l’établissement de liens émotionnels, entre autres de liens d’attachement ; ceux-ci sont d’ailleurs nécessaires au développement harmonieux de l’être humain. Ce n’est pas sans raison que la majorité des personnes qui vivent avec un animal domestique le considère comme un membre de la famille à part entière.

Il convient cependant de porter attention à ceci : la simple possession d’un animal domestique ne peut, en aucun cas, être associée à la zoothérapie. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il n’y a pas de thérapeute. Ce que l’on appelle « thérapie assistée par l’animal » est un ensemble structuré d’interventions réalisées par un thérapeute humain dûment formé, lequel est assisté par un animal, le tout au service du mieux-être d’un client humain. De la même manière, on ne peut pas considérer l’animal comme étant le thérapeute. Il est l’auxiliaire ou l’assistant du thérapeute. Une visite à la ferme n’est pas non plus considérée comme une séance de zoothérapie.

Comment ça fonctionne ? Je me tais et je t’accepte.

Un élément important qui favorise le travail en TAPA (thérapie assistée par l’animal) est que l’amour d’un chien est inconditionnel (à quelques exceptions près). Que l’on soit jeune ou vieux, pauvre ou riche, beau ou laid, malade ou en santé, gros ou maigre, l’animal ne nous juge pas et nous voue toujours la même sympathie. On se sent alors en confiance

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Zoothérapie

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et on se laisse aller à nos émotions et à nos confidences, ce qui peut contribuer à accroître notre estime de soi et notre bien-être général.

Quelles sont les deux attitudes, peut-être les plus importantes, qu’un psychothérapeute en général devrait adopter avec son client ? Deux attitudes qui favorisent chez le client la conviction de se sentir inconditionnellement entendu et reçu ? Deux attitudes qui relèvent à la fois du savoir-être et du savoir-faire du thérapeute ? Deux attitudes qu’il est très malaisé d’enseigner et qui ne s’acquièrent qu’avec le temps, car elles font rarement partie du bagage habituel du débutant ? Deux attitudes : se taire et accepter. Un bon thérapeute sait se taire et sait accepter.

Le chien, de façon naturelle, est déjà porteur de ces deux habiletés. Contrairement au thérapeute humain qui multiplie souvent les questions et les commentaires pour analyser et tenter de comprendre ce qui se passe, le chien ne pose aucune question. Il se tait. Il n’éprouve pas le besoin de comprendre ni d’analyser. Il semble accepter facilement tout ce qui se déroule autour de lui. Tout au plus émet-il quelques « commentaires » ici et là par son comportement non verbal (queue, pattes, museau, oreilles, position du corps, etc.), mais ses « commentaires » sont peu nombreux et très discrets. Le chien se montre, de nature, très peu interventionniste.

En se taisant, le chien laisse toute la place au client. Ce dernier ne se gênera pas pour profiter de la situation : il arrive que, dans ses verbalisations, le client prenne la place du chien en plus de la sienne. En effet, il n’est pas rare de voir un client poser des questions au chien… puis y répondre lui-même :

– Es-tu contente aujourd’hui, ma belle ?– Oh oui, très contente.– Et comment ça va ?– Oui, très bien.– Oh oui, tu es toute excitée !

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Un client en thérapie a besoin d’un espace. On parle ici d’un espace psychique dans lequel il peut explorer son monde intérieur sans être dérangé. En se taisant, le chien lui offre cet espace. Même le thérapeute le moins bavard ne peut offrir ce cadeau à son client parce que celui-ci sait très bien que son thérapeute pense et réfléchit, ce qui occupe inévitablement une partie de l’espace, même si ce processus n’est pas, à proprement parler, bruyant.

Il peut sembler redondant d’insister sur le phénomène d’acceptation inconditionnelle en thérapie, ce concept si précieux aux yeux des humanistes de la première heure. Les thérapeutes s’entendent pour dire qu’ils acceptent leurs clients en tant qu’êtres humains même s’ils désapprouvent bon nombre de leurs comportements. Cette distinction est très précieuse et utile. Par analogie, on recommande aux parents de ne pas s’en prendre à l’enfant lui-même, mais à son comportement si ce dernier s’avérait inapproprié. La phrase « Tu es un cochon » n’a pas le même sens ni le même impact que « Je n’aime pas ta façon de manger ». En thérapie aussi, on s’efforce de donner au client des reflets justes et appropriés face à un comportement précis et non face à toute sa personne.

Force est de constater que l’acceptation inconditionnelle, si elle demeure une qualité thérapeutique enviable, est beaucoup plus l’apanage des chiens que celui des humains. Si nous, humains, tentons de ratisser très large, et même si nous osons dire que nous y parvenons la plupart du temps, il serait juste de reconnaître qu’il nous est impossible de posséder cette qualité d’acceptation totale et inconditionnelle que manifestent les chiens.

Ces deux attitudes, se taire et accepter, semblent bien inscrites et imprégnées dans la modalité relationnelle dominante du chien et ce, sans qu’il ait bénéficié d’un apprentissage ou d’un entraînement particulier pour y arriver. L’animal, par son absence de langage verbal, nous laisse

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tout l’espace psychique dont nous avons besoin. Son silence, autant que l’absence de jugement de sa part, en fait un être attachant auprès de qui on peut aller chercher réconfort et acceptation inconditionnelle.

Un catalyseur

Il a souvent été dit, dans le contexte de la thérapie assistée par l’animal (TAPA), que le chien est un catalyseur. Mais peu de gens sont en mesure de définir clairement ce mot emprunté à la chimie. Un catalyseur est un ingrédient qui, ajouté à deux produits, provoque, facilite ou accélère une réaction chimique. Au sens figuré, catalyser, c’est provoquer une réaction chez quelqu’un par sa seule présence.

Dans la fabrication du savon pour la lessive, par exemple, on ajoute des enzymes (des protéines) à la poudre. Celles-ci ont un effet catalyseur : elles modifient certaines taches (par exemple de sang ou de gras) afin qu’elles soient mieux dissoutes par le détergent. Dans l’industrie des pâtes et papiers, on utilise aussi des enzymes pour blanchir la pâte et pour améliorer la cuisson. Dans ces deux exemples, si on n’ajoutait pas le catalyseur, la réaction attendue se produirait quand même, mais moins bien. L’ajout du catalyseur permet non seulement d’obtenir un résultat satisfaisant, mais encore de gagner du temps puisqu’il accélère l’obtention de la réaction souhaitée.

La présence du chien en thérapie agit donc comme un catalyseur puisque le chien est doté de certaines qualités que le thérapeute humain ne maîtrise pas totalement et ces qualités provoquent, favorisent ou accélèrent chez le client des réactions qui se produiraient à plus petite échelle si le chien n’était pas présent.

Il serait injuste de qualifier le chien de « co-thérapeute ». On ne dit pas d’une enzyme qu’elle est un « co-détergent ». S’il était co-thérapeute, l’animal agirait tout à fait comme un thérapeute. Or, ce n’est pas le cas. Un copilote, par exemple, est parfaitement capable d’effectuer toutes

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les manœuvres aux commandes d’un avion. Or, ce n’est pas le cas d’un chien qui accompagne son maître thérapeute. Le chien fait autre chose, entre autres parce qu’il appartient à une espèce différente. Au terme de « co-thérapeute », je préfère celui d’« assistant ».

Formation et association

Il existe actuellement sept écoles de formation à la zoothérapie au Québec :

•UneestsituéeàLoretteville(CliniqueAmis-maux).

•UneautresetrouveàQuébec:ils’agitdel’Institutdezoothérapiedu Québec (IZQ).

•DeuxsontsituéesàMontréal:Zoothérapie-Québec(ZooQ) et l’École internationale de zoothérapie (ÉIZ).

•Uneautre,néeen2006,setrouveàLaPocatière.Unesuccursale à St-Hyacinthe s’est ouverte peu après. Il s’agit de l’ITA (Institut de technologie agroalimentaire), relié au Cégep de l’endroit. Seule la dernière relève du Ministère de l’Éducation du Québec.

•Finalement,ilexisteunprogrammedeformationprofessionnelleà la zoothérapie (PFPZ) issu du Congrès international de zoothérapie (CIZ) basé à Montréal. Ce programme est né en 2008 et se donne à Montréal, à Québec et au Mexique.

Aucune structure ne régit actuellement les écoles qui offrent un programme de formation à la zoothérapie. Ni le titre ni l’exercice ne sont réservés.

Nous connaissons au Québec la Corporation des zoothérapeutes du Québec (CZQ) dont la mission consiste à faire la promotion de cette technique et de rassembler les praticiens en exercice (www.corpozootherapeute.com).

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Zoothérapie

Conclusion

Le terme de « zoothérapeute » n’est pas un titre réservé, de sorte que tout un chacun peut librement exercer cette activité sans se préoccuper de la qualité des services fournis ni de l’impact qu’il a auprès de la clientèle. En d’autres mots, ni le titre ni l’exercice de cette activité ne sont régis par un code ou une loi. Par conséquent, le domaine comporte des personnes, les unes bénévoles, les autres non, qui sont tantôt formées, tantôt pas du tout.

On peut dire que le chien, ou tout autre animal, assistant du thérapeute, rayonne les qualités qu’il possède de manière intrinsèque (se taire et accepter) si, bien sûr, on lui en laisse l’occasion. Voilà pourquoi le thérapeute humain peut, au moment opportun, s’effacer et permettre à son assistant de jouer un rôle complémentaire au sien.

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chapItre 2

La thérapie assistée par l’animalValérie Gosselin, M.ps., psychologue et zoothérapeute

collaboration de nancy Leblanc, infirmière lors de la première édition

Qu’est-ce que la thérapie assistée par l’animal (TAA1) ?

Chacun de nous peut avoir besoin de l’animal, de l’animal sans ordonnance, de l’animal qui apaise et aime sans juger. Au fond, c’est une thérapie du quotidien, une hygiène d’aimer qui nous rappelle que dans un monde sans animaux, l’homme ne se supporterait pas.

Traduction libre de Borrel (1995)

La thérapie assistée par l’animal ou TAA désigne une approche structurée d’intervention en réadaptation psychologique/physique

qui intègre un animal dans le processus afin de favoriser l’atteinte des objectifs thérapeutiques. Ainsi, lors d’une TAA, on retrouve, comme dans toutes formes de thérapie, un plan de traitement. Celui-ci est conçu et appliqué par un spécialiste de la santé et comporte des objectifs thérapeutiques adaptés à la situation du client, des moyens pour atteindre ces objectifs et des notes évolutives sur les progrès réalisés et mesurés de façon objective tout au long du processus (par des tests, par l’observation clinique, etc.). Or, l’animal fait partie du plan de traitement dans le but d’enrichir un programme régulier. Dans la plupart des cas, la TAA s’effectue en individuel et l’animal sert alors d’intermédiaire et de trait d’union entre l’intervenant et le client.

1 tapa et taa peuvent être utilisés indistinctement pour signifier « thérapie assistée par l’animal ». (note du directeur littéraire)

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Cet ouvrage, composé en Soho, Myriad Pro et Garamond Premier Pro,

a été achevé d’imprimer sur les presses de l’imprimerie Marquis Imprimeur,

Cap St-Ignace, Québec – Canada en mars deux mille treize

pour le compte de Marcel Broquet Éditeur

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ZoothérapieQuand l’animal devient assistant-thérapeute

Zoothérapie… un mot qui revient sur les lèvres de tous. Cette technique de santé alternative qui fait appel à un animal jouant le rôle d’assistant-thérapeute a fait

ses preuves. C’est maintenant une pratique courante, hors du commun, qui réussit admirablement bien dans nombre de situations nécessitant une thérapie.

La plupart des gens pensent que la zoothérapie se limite à amener un animal doux et docile dans un foyer de personnes âgées et à permettre aux résidents de le caresser pour leur faire passer un bon moment. Sans aucun doute. Mais la zoothérapie va beaucoup plus loin. Elle permet d’établir un contact humain, souvent déclencheur de guérison.

Cet ouvrage vous fera découvrir la zoothérapie sous des aspects nouveaux. Vous serez surpris de constater comment des élèves en difficulté d’apprentissage reprennent goût à l’étude lorsqu’un professeur intègre un chien, par exemple, dans le processus éducatif. Voyez comment un perroquet peut faciliter les interactions sociales entre bénéficiaires d’une résidence de personnes du troisième âge et pourquoi le chat ne devrait pas être déplacé d’un lieu à un autre.

La zoothérapie acquiert une notoriété grandissante. Cependant, il est indispensable que les règles qui la gouvernent soient appliquées avec discernement. Elle constitue de plus en plus une méthode de choix parce qu’elle présente des vertus indéniables qui font le bonheur de ceux qui l’utilisent.

Georges-Henri Arenstein est psychologue en pratique privée à Montréal et à St-Jean-sur-Richelieu. En plus d’être psychothérapeute, il fait des expertises psycho légales et enseigne à l’UQAM à titre de chargé de cours. Par ailleurs, il anime des groupes de développement axés sur l’expression des émotions et sur la communication claire. Il est également zoothérapeute et enseigne cette discipline au Québec et au Mexique. Co-auteur de deux chapitres du livre Trouble de personnalité limite et réadaptation, il publiera sous peu chez Marcel Broquet Communication authentique entre êtres humains et animaux.