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COMMUNIQUÉ DE PRESSEParis, le 20 mai 2019

L’étude « ZEN(1) 2050 » est une exploration collective par des entreprises de tous les secteurs de la faisabilité de la neutralité carbone de la France en 2050, au sens de l’équilibre entre émissions de gaz à effet de serre et absorptions. Cette étude ambitieuse et originale intègre les dimensions physique, technique, économique et sociologique du sujet, de façon cohérente et plausible. Elle a impliqué fortement des entreprises, des experts et des parties prenantes variées.

CONTACT PRESSE • Florence Bardin • Tél : 01 82 83 81 90 / 06 77 05 06 17 • [email protected]

(1) Zéro Emission Nette. Étude complète disponible sur : http://www.epe-asso.org/

Z E N2 0 5 0

Imaginer et construire une France neutre en carbone

z é r o é m i s s i o n n e t t e

Atteindre la neutralité carbone en 2050 est possible ; cela nécessite des changements sans précédent de nos modes de vie comme de nos usages des énergies

et technologies pour réduire nos émissions.

•Cette neutralité est compatible avec des modes de vie diversifiés et confortables

ainsi qu’avec la croissance économique et la création d’emplois.

•Elle est réalisable, si tous les acteurs, pouvoirs publics, entreprises et citoyens

l’acceptent et décident ensemble d’engager au plus tôt la transformation.


(2) Millions de tonnes équivalent dioxyde de carbone

UNE RÉVOLUTION SOCIÉTALE ET ECONOMIQUE

Le premier et principal résultat est que la neutralité carbone est possible et nécessite des changements sans précédent.

Eau-déchets

Énergie

Bâtiments

Agriculture

Industrie

Aviation internationale

Transport domestique

Niveau du puits

Émissions

Puits

CSCHors forêt

Forêt

20151990

2050

≈560 MtCO2eq

480 MtCO2eq

100 MtCO2eq

-0,5%/an

-4,5%/an

ÉMISSIONS DE GAZ À EFFETS DE SERRE EN FRANCE (2015-2050, MtCO2eq)ÉTUDE ZEN 2050, EPE

Selon les hypothèses de l’étude, la France pourrait doubler la capacité de ses puits de carbone jusqu’à absorber 100 MtCO2eq(2) en 2050. Parallèlement, elle diminuerait ses émissions de 80%, soit 4% à 5% par an et diviserait par deux la consommation d’énergie finale pour parvenir ainsi à l’équilibre.

L’ampleur de cette transformation est telle qu’elle nécessite des actions au sein de tous les secteurs de l’économie (cf. p.42-43 de la publication). Ainsi l’étude indique que le secteur agricole pourrait diminuer de 50% ses émissions actuelles tandis que le secteur du bâtiment et celui du transport domestique atteindraient des réductions supérieures à 90% : les solutions techniques y sont disponibles.

CSC : capture et stockage de carbone


Les modes de vie en 2050 : moins émetteurs, diversifiés et confortables.

En 2050, les émissions de chaque Français pourraient diminuer en raison des nouvelles infrastructures dispo-nibles et d’offres de services et de produits moins carbo-nés. L’ampleur de cette réduction est ensuite fonction de la motivation individuelle pour adopter de nouvelles habitudes.

Certaines tendances sont déjà là comme la diminution de consommation de viande pour l’alimentation, d’autres doivent être modifiées : distance domicile-travail, modes de mobilité, isolation des logements, modes de consommation, effets rebond de l’efficacité énergétique. Il s’agit de massifier les modes de vie des consommateurs aujourd’hui les plus moteurs (20% de la population française), sans gommer la diversité des situations individuelles.

Grâce à un travail sociologique, 9 profils socio-économiques ont été élaborés selon deux dimensions : les niveaux d’émissions et la motivation à changer de pratiques. Trois niveaux de motivation au sein des ménages sont utilisés :

• les “Réticents”, 20% des ménages qui souhaitent conserver leur mode de vie ;

• les “Variables”, 60% des ménages déployant des stratégies différenciées, de réticence ou de participation selon leurs phases de vie et leurs besoins ressentis ;

• les “Moteurs”, 20% des ménages qui veulent changer et qui valorisent un mode de vie toujours plus sobre.

Trois niveaux de besoins et donc d’émissions ont aussi été utilisés. Ils dépendent de trois principaux déterminants : lieu de vie, situation familiale et revenu.

Portraits de 9 ménages français

Cette neutralité est compatible avec la croissance économique.

La transformation envisagée est légèrement favorable à l’emploi, avec une création nette d’environ 300 000 emplois dans les secteurs clés de la transition énergétique. Les besoins de transformation sont importants au sein des secteurs ou entre secteurs.

Certains territoires aussi auront des besoins importants de transformation et leur reconversion devra être accompagnée : l’investissement privé et public dans cette transformation devrait passer de 30 milliards d’euros en 2015 à plus de 75 milliards par an à partir de 2030 et se poursuivre jusqu’en 2050.

Le développement des nouveaux usages des produits agricoles et forestiers (énergie, matériaux, chimie) induit une tension probable sur l’accès à la biomasse, qui deviendra un facteur dimensionnant et dont la disponibilité est une contrainte forte, entre autres pour la substitution des énergies fossiles. La transformation ZEN appelle donc à l’augmentation de la production et à une gouvernance nouvelle de la biomasse et de l’usage des terres pour arbitrer les conflits d’usages et orienter les décisions des acteurs en préservant les différents services associés (biodiversité, puits de carbone, …).

Les 9 profils résultants montrent une diversité de modes de vie, dont l’ensemble est cohérent avec l’objectif de neutralité carbone. Ils sont présentés dans le chapitre 1 de l’étude.

Les grands systèmes qui structurent nos vies sont transformés : un resserrement urbain avec un fort ralentissement de l’étalement et des centres-villes ou -bourgs plus attractifs, une mobilité largement électrique et fondée sur plus de transports en commun et de services, une alimentation plus locale et moins carnée, une économie plus circulaire dans les modes de consommation comme de production, pratiquement sans énergies fossiles, une consommation finale d’énergie divisée par deux et un système financier qui accompagne la transformation. Cette transformation s’accompagne de nombreux bénéfices sur la qualité de l’air, la santé, l’alimentation, le niveau de bruit ou le cadre de vie.


BESOIN DE TOUS ET DE TOUTES LES SOLUTIONS

Tous les acteurs, pouvoirs publics à tous niveaux, citoyens-consommateurs et entreprises ont be-soin les uns des autres pour le succès de cette transformation, chaque catégorie ayant plu-sieurs rôles à jouer.

La viabilité économique de telles trajectoires est aussi conditionnée par un niveau de coopération internationale élevé, une intégration du climat dans les règles du commerce international et en Europe dans les politiques hors-climat (transport, politique agricole commune, politique industrielle, économique et R&D…).

Globalement, le déploiement massif des technologies existantes permet d’atteindre les niveaux de réduction requis. Les efforts de recherche et d’innovation dans les entreprises, en lien avec la recherche publique, pourraient faciliter la transition en produisant de nouvelles solutions moins coûteuses.

Au vu du retard actuel de la France par rapport à ses engagements de réduction d’émissions(3) et de l’ampleur des transformations requises, un délai supplémentaire compromettrait l’atteinte de l’objectif de neutralité carbone annoncé en 2017. Les vitesses de transition nécessaires sont telles qu’elles demandent dès à présent des politiques déterminées, incitatives et socialement justes, avec une visibilité à long terme et crédibles, tant vers les entreprises que vers les consommateurs.

L’étude formule ainsi des recommandations d’actions à engager au plus tôt pour que cette transformation vers l’objectif de neutralité carbone en 2050 reste possible. (cf. le résumé pour décideurs et le chapitre 5 de la publication)

À PROPOS D’EpE Entreprises pour l’Environnement (EpE) rassemble une quarantaine de grandes entreprises qui partagent la vision de l’environnement comme source de progrès et d’opportunités et travaillent ensemble à mieux le prendre en compte dans leurs stratégies et leur gestion. EpE est le partenaire en France du World Business Council for Sustainable Development (WBCSD).

LES ENTREPRISES MEMBRES d’EpE Air France • Air Liquide • Airbus Group • AXA • BASF France • Bayer France • BCG • BNP Paribas • Caisse des Dépôts • Chanel • Ciments Calcia • Crédit Agricole S.A/Amundi • Deloitte • Économie d’Énergie • EDF • Engie • ERM France • Groupe ADP • Hermes • Imerys • Groupe InVivo • Kering • Groupe La Poste • LafargeHolcim • Marsh • Michelin • Paprec Group • Primagaz • Renault • Rexel • RTE • Saint-Gobain • Sanofi • Schneider Electric • Séché Environnement • Siaci Saint Honoré • SNCF • Société Générale • Solvay • Suez • Total • Vallourec • Veolia • Vesuvius • Vinci

Un consortium d’experts reconnus a réalisé les modélisations, l’étude sociologique et les analyses sectorielles :

• ENERDATA• CARBONE 4• SOLAGRO• STÉPHANE LABRANCHE• CIRED – SMASH - Philippe Quirion

(3) +6,7% par rapport à ses objectifs en 2017. www.observatoire-climat-energie.fr

un monde d’énergie

LES PARTENAIRES DE « ZEN 2050 »

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