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LA VISION DU BARILLA CENTER FOR FOOD & NUTRITION

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LA VISION DU BARILLA CENTERFOR FOOD & NUTRITION

Le Barilla Center for Food & Nutrition (BCFN) est un centre d’analyse et d’élaboration de projets, caractérisé par une méthode pluridisciplinaire, qui poursuit le but d’approfondir les grandes questions du débat global concernant l’alimentation et la nutrition.Né en 2009, le BCFN s’est donné la mission de se pencher sur les exigences actuelles et émergentes de la société, en recueillant des expériences et des compétences de niveau mondial et en favorisant un dialogue constant et ouvert. Du fait de la compléxité des phénomènes pris en compte, il nous a semblé nécessaire d’adopter une méthodologie permettant de dépasser les fontières de différentes disciplines et nous avons créé quatre sections d’études : Food for Sustainable Growth, Food for Health, Food for All, Food for Culture.Ces quatre sections d’étude concernent la science, l’environnement, la culture et l’économie, dont le BCFN examine en profondeur les sujets clés, en suggérant des propositions pour relever les défis alimentaires du futur.

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[email protected]

Advisory Board Barbara Buchner, Claude Fischler, Ellen Gustafson, John Reilly,

Gabriele Riccardi, Camillo Ricordi, Umberto Veronesi

En collaboration avec le Prof. Andrea Segrè, Luca Falasconi et Silvia Gaiani,Université de Bologne, Fac. d’Agriculture - Last Minute Market,

avec le Prof. Carlo Alberto Pratesi, Université de Rome 3, Fac. d’Économieet avec the European House-Ambrosetti

Coordination éditoriale et redactionCodice Edizioni

Project graphique et mise en pageadfarmandchicas

Infographique(pp. II, 14, 27, 50 et 65)

centimetri.it

Pertes et gaspillages alimentaires: causes, impacts et propositions(juin 2012)

ImagesNational Geographic Image Collection

Corbis Images

Image de couverture: Corbis

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Résumé 9

1. Signification de l’expression « pertes et gaspillage alimentaire » 171.1 Que signifie l’expression « gaspillage alimentaire » ? 181.2 Une définition possible du gaspillage et des pertes alimentairesproposée par le BCFN 201.3 Pertes et gaspillage tout au long de la filière agroalimentaire 22

2. La quantité du gaspillage et des pertes alimentaires 252.1 Le scénario à l’échelle internationale 262.2 Le gaspillage alimentaire au sein de l’Union Européenne 30

2.2.1 Gaspillage et pertes alimentaires en Italie 322.2.2 Crise économique et gaspillage alimentaire en Italie 372.2.3 Gaspillage et pertes alimentaires en Grande-Bretagne 382.2.4 Le gaspillage alimentaire en France 392.2.5 Le gaspillage alimentaire en Suède 402.2.6 Le gaspillage alimentaire en Allemagne 40

2.3 Gaspillage et pertes alimentaires aux États-Unis 422.4 Les différences entre les pays développés et les paysen voie de développement 45

2.4.1 Pertes et gaspillage des principales matières premières alimentaires 46

3. Les origines et les causes du gaspillage 533.1 L’origine du gaspillage alimentaire 543.2 Les causes des pertes et du gaspillage alimentairesdans l’ensemble de la filière 55

3.2.1 Culture et récolte 55Gaspillages et surproduction d’agrumes et de bananes en Australie 58

3.2.2 Première transformation agricole et transformation industrielle 593.2.3 Distribution et vente 59

Les gaspillages alimentaires à cause des standards esthétiques 603.2.4 Consommation domestique et restauration 61

Les différences entre les mentions « use by » et « best before » enGrande-Bretagne 63

4. Les impacts du gaspillage et des pertes alimentaires 674.1 L’impact environnemental 68

Empreinte carbone, Empreinte écologique et Empreinte eau 694.2 L’impact économique 74

L’impact économique des excédents de production dus à la PAC 754.3 L’impact social 79

5. Les principales initiatives d’intervention 815.1 Les typologies d’intervention pour la réduction et la récupérationde la nourriture gaspillée 825.2 Les principales initiatives lancées en Europe 86

5.2.1 Grande-Bretagne 86Love Food, Hate Waste 89

5.2.2 Italie 90Last Minute Market 91Fondazione Banco Alimentare Onlus 93 Buon Fine 95

5.2.2 France 97Association Nationale de Développementdes Epiceries Solidaires – A.N.D.E.S. 99

5.2.4 Autres initiatives en Europe centrale et septentrionale 1005.3 Les principales initiatives lancées aux États-Unis 101

City Slicker Farms 103Supermarket Recycling Program Certification 105

5.4 Les initiatives lancées dans les pays en voie de développement : les cas du Brésil et de l’Inde 107

Mesa Brasil 109

6. Les recommandations du BCFN 111Le thème du gaspillage alimentaire dans l’ordre du jour européen 114La lutte contre les gaspillages alimentaires aux États-Unis 115Que peut faire chacun de nous dès aujourd’hui ? 117

Notes et références bibliographiques 119

INDEX

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Cher lecteur, chère lectrice,Dans nos champs, dans nos usines et dans nos maisons, nous enregistrons continuellement d’énormes pertes et gaspillages de nourriture. Un tel phénomène,

que nous analysons en profondeur dans ce document, jette une ombre préoccupante sur le modèle de développement qui a régi ces 50 dernières années l’économie de nos Pays. Un modèle économique qui, aujourd’hui, grâce aux connaissances dont nous disposons, apparaît totalement insoutenable.

Une économie qui se mesure uniquement sur la croissance du Produit Intérieur Brut et se fonde sur l’augmentation exagérée de la consommation, sans prendre en compte le fait que les ressources naturelles sont limitées et que notre planète possède des frontières physiques représentant une limite infranchissable au développement effréné. Une économie qui n’a jamais vu dans le gaspillage des ressources, en particulier celles alimentaires, un facteur négatif, et qui l’a même toléré, en le considérant comme un sous-produit inéluctable de son modèle de production. Ce n’est pas de cette économie que nous voulons pour le futur de nos enfants. La réalité culturelle, sociale et économique dans laquelle nous souhaitons vivre n’accepte pas le gaspillage, ni de la part des Pays riches, qui se produit surtout dans les foyers ou dans la distribution au détail, ni de la part des Pays en voie de développement, qui naît surtout dans les champs à cause des difficultés liées à la récolte, à la conservation et au transport de tout ce qui est cultivé.

Il ne s’agit pas seulement de dénoncer un phénomène ou une mise en œuvre erronée, mais de trouver des solutions et des issues possibles. Dans ce document, joint à la présentation de données plutôt surprenantes sur la dimension du phénomène « food losses and waste » (pertes et gaspillages alimentaires) et à l’explication des causes principales, nous mettons en avant les solutions possibles grâce à l’examen minutieux des bonnes pratiques exercées dans les diverses régions du monde. Combattre le gaspillage alimentaire est une bataille qui se gagne uniquement en unissant les forces de tout le monde : des personnes qui cultivent les champs, des personnes qui produisent et distribuent la nourriture, et des personnes qui l’achètent et la consomment. De notre côté, nous sommes prêts à faire notre devoir.

Bonne lecture !

Guido BarillaPrésident BCFN

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Pertes et gaspillages alimentaires: causes, im

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LES PERTES ET LES GASPILLAGES

ALIMENTAIRES S’ÉLÈVENT DANS LE

MONDE À 1,3MILLIARD DE TONNES

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LES CAUSES QUI DÉTERMINENT LES PERTES ET LES GASPILLAGES SONTNOMBREUSES ET AUJOURD’HUI IL EST NÉCESSAIRE DE MIEUX COMPRENDRE LESFACTEURS QUI AGISSENT DANS LES PHASES LES PLUS EN AMONT DE LA FILIÈRE

LES IMPACTS DES GASPILLAGES SONT DE CARACTÈRE ENVIRONNEMENTAL,ÉCONOMIQUE ET SOCIAL

Les institutions et la littérature spécialisée définissent les gaspillages alimentai-res de différentes manières ; en pratique il n’existe pas de définition univoque du phénomène, ni de données homogènes et comparables.

Le BCFN, en prenant en considération toutes les phases de la filière agroalimentaire, propose de distinguer :- les food losses, c’est-à-dire les pertes qu’on relève en amont de la filière agroalimentaire,

principalement dans les phases de semence, culture, cueillette, traitement, conserva-tion et première transformation agricole ;

- le food waste, c’est-à-dire le gaspillage réalisé pendant la transformation industrielle, la distribution et la consommation finale.

L’analyse réalisée en 2011 par la FAO estime les gaspillages alimentaires dans le monde à 1,3 milliard de tonnes par an, soit environ un tiers de la production totale de nourriture destinée à la consommation humaine.Selon une autre recherche (Smil, 2010), si sur l’ensemble de la filière agroalimentaire, en plus des pertes et des gaspillages, on tient compte également de la conversion de la production alimentaire en nourriture pour animaux, on découvre que seulement 43 % de l’équivalent calorique des produits cultivés pour l’alimentation au niveau mondial est réellement consommé par l’homme.Selon l’USDA (2007), aux États-Unis, on gaspille tous les ans 30 % de la nourriture destinée à la consommation humaine, essentiellement à la maison et dans les lieux de restauration.Selon les données Eurostat (2006), en Europe, la quantité de nourriture annuellement gaspillée s’élève à 89 millions de tonnes, soit 180 kg par individu, mais ces données n’in-cluent pas les pertes réalisées dans les phases de production et de récolte agricole.En se limitant aux gaspillages domestiques et en utilisant différentes sources statistiques nationales (qui ne sont pas toujours comparables), il apparaît que chaque individu gaspil-le par an : 110 kg en Grande-Bretagne, 109 kg aux États-Unis, 108 kg en Italie, 99 kg en France, 82 kg en Allemagne et 72 kg en Suède.

Les causes des pertes et des gaspillages alimentaires sont multiples et diverses selon les différentes phases de la filière agroalimentaire.Dans les pays en voie de développement, les pertes les plus importantes se concentrent dans la première partie de la filière agroalimentaire, essentiellement à cause des techni-ques de culture, de récolte et de conservation limitées, ou par manque d’infrastructures adaptées pour le transport et l’emmagasinage.Dans les pays industrialisés, la plus grosse part de gaspillage est produite dans les pha-ses finales de la filière agroalimentaire (en particulier dans le cadre de la consomma-

tion domestique et de la restauration). Mais dans ces pays aussi, on enregistre des pertes considérables dans la phase agricole (à cause des standards dimensionnels et esthétiques et des normes sur la qualité des produits, des surplus de production ou des raisons économiques). Par exemple, en 2009, en Italie, la marchandise agricole restée dans les champs atteignait 17,7 millions de tonnes, soit 3,25 % de la production totale (Segrè et Falasconi, 2011).En agriculture, les pertes alimentaires peuvent être rapportées dans un premier temps à des facteurs climatiques et environnementaux, à la diffusion de maladies et à la présence de parasites. L’équipement technologique et les infrastructures, les compétences agrono-miques et les techniques de préparation du terrain, de semence, de culture, de récolte, de traitement et d’emmagasinage sont à l’origine des différences importantes qui existent entre les pays en voie de développement et les pays développés.Dans les pays développés, mais parfois aussi dans les pays en voie de développement, les motivations à caractère réglementaire et économique sont importantes. Cependant il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour comprendre les causes des pertes dans la partie initiale de la filière.Dans les phases de première transformation du produit agricole et des produits semiéla-borés, les causes qui déterminent les gaspillages sont principalement les dysfonctionne-ments techniques et le manque d’efficacité dans le processus de production : on parle de « déchets de production ».Dans la distribution et la vente (en gros ou au détail), les gaspillages dépendent de mul-tiples causes, parmi lesquelles les commandes inappropriées et les prévisions erronées de la demande.Les gaspillages domestiques naissent de la difficulté du consommateur à interpréter cor-rectement l’étiquetage des aliments ; de la préparation de portions trop abondantes (aussi bien dans les restaurants qu’à la maison) ; à cause aussi des erreurs commises durant la phase de planification des achats (souvent incitées par des offres promotionnelles) ; en-fin, lorsque les aliments ne sont pas conservés de façon adéquate.

Les pertes et les gaspillages alimentaires génèrent un impact négatif sur l’environnement et l’économie, et leur existence soulève des questions de caractère social. Pour estimer l’impact environnemental d’un aliment gaspillé, il faut tenir compte de son « cycle de vie » entier (c’est-à-dire parcourir toutes les phases de la filière agroalimen-taire) en calculant les indicateurs communément utilisés tels que l’empreinte carbone (volume de CO2), l’empreinte écologique (m2) et l’empreinte eau (m3 d’eau virtuelle).En Italie, les données recueillies ont souligné que les fruits et légumes jetés dans les points de vente ont entraîné la consommation de plus de 73 millions de m3 d’eau (em-preinte eau) en un an, l’utilisation de presque 400 millions de mètres carrés (empreinte écologique) de ressources environnementales et l’émission dans l’atmosphère de plus de 8 millions de kg de dioxyde de carbone (empreinte carbone). En Grande-Bretagne, les gaspillages alimentaires engendrent l’émission de 25,7 millions de tonnes de CO2 par an : 78 % de ces émissions peuvent être attribuées à des gaspillages qui pourraient être « toujours évitables », alors que 22 % renvoient à ceux qui sont « parfois évitables » ; l’empreinte eau de la nourriture gaspillée à la maison s’élève à 284 litres par jour et par personne. Aux États-Unis, on estime que les émissions survenant pendant les phases de production, transformation, fabrication, distribution et élimination de la nourriture non consommée, s’élèvent annuellement à environ 112,9 millions de tonnes de CO2 (Venkat, 2011).En ce qui concerne l’évaluation de l’impact économique des gaspillages alimentaires,

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LE BCFN SOUHAITE SUGGÉRER AUX

GOUVERNEMENTS ET AUX INSTITUTIONS

DE DONNER LA PRIORITÉ À 7 POINTS

en Italie, on estime une valeur de 10 milliards d’euros par an pour les pertes qui se produisent dans l’agriculture, 1,2 milliard pour les gaspillages industriels et 1,5 mil-liard pour les pertes concentrées dans la phase de distribution, soit un total d’environ 12,7 milliards d’euros (Segrè et Falasconi, 2011). En Grande-Bretagne, la nourriture gaspillée à la maison atteint 18 milliards d’euros par an, tandis qu’aux États-Unis le gaspillage survenant dans la seule phase de consommation atteint 124,1 milliards de dollars (environ 63 % du total), coûtant en moyenne à une famille de quatre personnes environ 1 600 dollars par an (WRAP, 2008). Le gaspillage alimentaire est un phénomène qui soulève de profondes interrogations du point de vue social. En effet, si on tient compte du problème de la dénutrition qui touche environ un milliard de personnes dans le monde, l’augmentation du gaspillage alimen-taire, même sous la forme d’une nutrition excessive (participant au développement de l’épidémie d’obésité dans les pays occidentaux) n’est que davantage inacceptable.La FAO nous rappelle que la quantité de nourriture qui finit à la poubelle dans les pays industrialisés (222 millions de tonnes) équivaut à la production alimentaire disponible dans l’Afrique subsaharienne (230 millions de tonnes).La faible prise de conscience de l’importance des gaspillages que chacun produit, de leur impact environnemental et de leur valeur économique n’aide certainement pas à résoudre ce problème.

Étant donné l’ampleur du phénomène du gaspillage alimentaire et surtout la portée de ses impacts, le BCFN a identifié sept recommandations qu’il désire porter à l’attention des gouvernements et des institutions politiques :1) Définitions et métrique communes. Donner une signification univoque aux termes

de food losses et food waste et harmoniser au niveau international la collecte des données statistiques.

2) Comprendre les causes. Comprendre plus en détails la raison des gaspillages alimentai-res dans les diverses filières agroalimentaires et mieux en évaluer les impacts.

3) Réduire pour récupérer. Investir d’abord dans la réduction des pertes et des gaspillages alimentaires, puis dans leur récupération.

4) (Ré)utiliser. Entamer des initiatives de récupération des gaspillages pas encore éli-minés, à travers la distribution aux personnes démunies, l’utilisation comme nourri-ture pour animaux ou, en dernier lieu, pour produire des biocarburants.

5) Une priorité politique. Gérer la réduction du gaspillage au niveau institutionnel, en assurant également que l’adoption de standards n’introduira pas de pertes et de gaspil-lages injustifiés dans l’ensemble de la filière agroalimentaire.

6) Coopérer pour économiser. Développer des accords de filière entre agriculteurs, pro-ducteurs et distributeurs pour une planification plus correcte de l’offre alimentaire.

7) Informer pour éduquer. Rendre le consommateur conscient du gaspillage et lui ensei-gner comment rendre plus durables l’achat, la conservation, la préparation et l’élimi-nation finale de la nourriture.

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TRANSFORMATIONINDUSTRIELLE

DISTRIBUTION

RESTAURATION

CONSOMMATION DOMESTIQUE

PRODUCTIONET RÉCOLTE

PREMIÈRETRANSFORMATION

LES PHASES DE LA CHAÎNE ALIMENTAIRE

LES CAUSES

1/3de la production alimentairemondiale finità la poubelle

En Italie, les fruits et légumes jetés dans les points de vente impliquent la consommation de plus de 73 millions de mètres cube d’eau,soit

En moyenne, aux États-Unis, une famille de quatre personnes gaspille de la nourriture pour un montant de 1600 dollars par an, soit 1,3 milliard

de tonnes36,5milliards de bouteilles de 2 litres

dollarspar jour

PERTES ET GASPILLAGE ALIMENTAIRES : CAUSES ET IMPACTS

LES IMPACTS

Pertes alimentaires(food losses)

Gaspillages alimentaires(food waste)

Surplus des achats Surplus des portions préparées Difficulté dans la correcte

interprétation de l’étiquetage Erreurs dans la conservation

des aliments

Limites des systèmes de distribution

Erreurs de prévision des commandes et de gestion des stocks

Détérioration des produits et des emballages

Stratégies de marketing et de vente

Limites des techniques agricoles et des infrastructures pour le transport et le stockage

Facteurs climatiques et environnementaux

Surplus de production Respect des normes et des

standards

ENVIRONNEMENTAUX

Émission de gaz à effet de serre Dégradation du sol Gaspillage des ressources

hydriques Consommation d’énergie

ÉCONOMIQUES

Coût/Valeur de la nourriture gaspillée

Valeur des externalités négatives produites

Coût-opportunité de la superficie agricole

ÉTHIQUES/SOCIAUX

Limites techniques et limites des processus de transformation et de production

CONSOMMATION DOMESTIQUECONSOMMATION DOMESTIQUECONSOMMATION DOMESTIQUECONSOMMATION DOMESTIQUECONSOMMATION DOMESTIQUECONSOMMATION DOMESTIQUECONSOMMATION DOMESTIQUECONSOMMATION DOMESTIQUE

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CONSOMMATION DOMESTIQUECONSOMMATION DOMESTIQUECONSOMMATION DOMESTIQUECONSOMMATION DOMESTIQUECONSOMMATION DOMESTIQUECONSOMMATION DOMESTIQUECONSOMMATION DOMESTIQUECONSOMMATION DOMESTIQUECONSOMMATION DOMESTIQUECONSOMMATION DOMESTIQUECONSOMMATION DOMESTIQUE

En Italie,

146 kgde nourriture par personne sont gaspillés

Gaspillage de nourriture

“Ce qui suffirait à nourrir une famille dans un pays en voie de développement”

Suralimentation

Gaspillagedes substancesnutritives

Carencesnutritionnelles

Dénutrition

Difficultéd’accès à

la nourriture

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1. SiGNiFiCAtioN De L’expReSSioN « peRteS et

GASpiLLAGe ALiMeNtAiReS »

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tés de la chaîne agroalimentaire, qui - pour des raisons économiques, esthétiques ou pour la proximité de l’échéance de consommation, bien qu’encore comestibles et pouvant donc être desti-nés à la consommation humaine -, vont très certainement être éliminés, en l’absence d’un usage alternatif possible. Cela produit alors des effets négatifs du point de vue de l’environnement, des coûts économiques et des manques à gagner pour les entreprises »10.Dans certains pays européens, d’autres définitions ont été proposées.En Italie, un travail complet sur ce thème est réalisé par Andrea Segrè et Luca Falasconi, qui définit le food waste comme des « produits alimentaires éliminés de la chaîne agroalimentaire, qui ont perdu leur valeur commerciale, mais qui peuvent encore être destinés à la consommation humaine »11.En Grande-Bretagne, le Waste Resources Action Program (WRAP) propose une définition12 du food waste, faisant une distinction entre les notions :- évitable, à savoir la nourriture et les boissons jetées bien qu’étant encore comestibles (par

exemple, des morceaux de pain, des pommes, de la viande, etc.) ;- possiblement évitable, à savoir la nourriture et les boissons que certaines personnes

consomment et d’autres non (par exemple, la croûte du pain), ou la nourriture qui peut être comestible, si cuisinée d’une certaine façon plutôt qu’une autre (par exemple, les épluchures de pomme de terre, etc.) ;

- inévitable, à savoir le gaspillage résultant de la préparation de nourriture ou de boissons qui n’est pas, et ne pourrait pas être, comestible (par exemple, les os de viande, les co-quilles d’oeuf, les épluchures d’ananas, etc.).

Aux États-Unis, l’Environmental Protection Agency (EPA) définit le food waste comme des « aliments non consommés et éliminés pendant leur préparation, provenant des habi-tations et des locaux commerciaux, comme les supermarchés, les restaurants, les bars et les cantines d’entreprise ». Il s’agit d’une définition générale qui permet aux différents États américains d’établir arbitrairement la définition du food waste, selon leurs propres pro-positions et objectifs.Pour le California Department of Resources Recycling and Recovery (CalRecycle), la défini-tion du gaspillage alimentaire est assimilable à celle des food scraps (déchets alimentaires). Par conséquent, l’expression food waste désigne « n’importe quel déchet, dont la nourriture en trop, les restes ou les aliments invendus (par exemple, à cause de la mauvaise qualité de certains légumes ou les restes comme la peau des oignons ou les extrémités des carottes), tout comme les restes dans l’assiette ».À partir de la moitié des années 1990, pour corriger les statistiques officielles des aliments disponibles sur le territoire américain, le Département de l’Agriculture des États-Unis (United States Department of Agriculture ou USDA) a déterminé trois types de pertes enre-gistrées le long de la filière agroalimentaire :- les pertes du champ aux points de vente (losses from primary to retail) ;- les pertes au niveau des points de vente (losses at the retail level) ;- les pertes au niveau du consommateur à la maison et à l’extérieur (losses at the consu-

mer level).Dans cette dernière phase en particulier, sont inclus à la fois la nourriture comestible qui devient déchet car n’étant pas consommée (avoidable waste from eaten food), et les déchets inévitables (unavoidable waste from eaten food)13.Une définition plus large est proposée par le professeur Vaclav Smil, qui intègre aussi dans le gaspillage alimentaire la nutrition excessive d’un individu ou bien la différence entre la quantité de nourriture qu’une personne consomme et celle dont elle a réellement besoin (valeur énergétique)14.

Le principal sens de l’expression gaspillage alimentaire (en anglais, food waste) est celui de « jeter de la nourriture non consommée ».Bien qu’elle renvoie sans aucun doute à une importante partie du gaspillage alimen-

taire, cette acception ne permet pas d’être exhaustif. En effet, tout au long de la chaîne agroalimentaire, nombreuses sont les raisons pour lesquelles des produits alimentaires encore comestibles sont jetés. Toutefois, il n’existe pas de définition univoque du gaspillage alimentaire, ni au niveau ins-titutionnel, ni dans la littérature scientifique spécialisée.Selon la FAO, l’expression food waste définit n’importe quelle substance saine et comestible qui, au lieu d’être destinée à la consommation humaine, est gaspillée, perdue, dégradée ou consommée par des parasites dans n’importe quelle phase de la filière agroalimentaire (Food Supply Chain ou FSC)1.Dans une étude récente menée par le Swedish Institute for Food and Biotechnology (SIK) et commissionnée par la FAO2, il est proposé de faire une distinction entre food losses et food waste. L’expression food losses englobe « les pertes alimentaires relevées pendant les phases de production agricole, post-récolte et de transformation des aliments »3, alors que l’expression food waste représente « le gaspillage de nourriture qui se produit au niveau de la dernière partie de la chaîne alimentaire (distribution, vente et consommation finale) »4 : les premières dépendent des limites logistiques et infrastructurelles, les seconds de facteurs comportementaux5.Certains chercheurs, et notamment le professeur Jan Lundqvist du Stockholm Internatio-nal Water Institute (SIWI), parlent de field losses et de spoilage, se référant aux pertes rele-vées dans les champs et survenant pendant la phase de transport et de stockage6.En outre, le SIK précise que les pertes et le gaspillage de nourriture se rapportent uni-quement aux produits destinés à la consommation humaine, excluant donc les aliments pour animaux et les éléments non comestibles7. Par conséquent, les aliments qui étaient adressés à l’origine à la consommation humaine mais qui ne rentrent plus dans cette filière sont considérés comme des pertes, même s’ils ont ensuite un usage différent (aliments pour animaux, bioénergie). Il faut donc distinguer l’usage de la nourriture dans un but non alimentaire « planifié » et « non planifié », en intégrant ce dernier dans les pertes de nour-riture8, bien qu’elle soit ensuite récupérée.Tristram Stuart est également de l’avis selon lequel n’importe quel produit qui est délibérément fourni aux animaux plutôt qu’à la consommation humaine, est un sousproduit sorti de la fabrica-tion des aliments destinés aux humains et rentre donc dans la catégorie du food waste9.Par ailleurs, la définition de « gaspillage alimentaire » varie selon les pays. En Europe, il n’existe pas encore de définition unique. Mais, récemment, au sein de la Com-mission de l’agriculture et du développement rural, on a parlé d’ « ensemble des produits écar-

1.1 QUE SIGNIFIE L’EXPRESSION« GASPILLAGE ALIMENTAIRE » ?

IL N’EXISTE PAS UNE DÉFINITION DE

GASPILLAGE ALIMENTAIRE ADOPTÉE AU NIVEAU

INTERNATIONAL

PERTES ET GASPILLAGE ALIMENTAIRES

PRODUITS ALIMENTAIRES ÉCARTÉS TOUT AU LONG DE LA FILIÈRE AGROALIMENTAIRE

GASPILLAGE ÉVITABLE, POTENTIELLEMENT ÉVITABLE ET INÉVITABLE

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Dans ce centre, on propose de distinguer les « pertes » des « gaspillages alimen-taires » enregistrés tout au long de la filière agroalimentaire, en fournissant les définitions suivantes :

- Food Losses, à savoir les pertes que l’on détermine en amont de la filière agroalimentaire, principalement dans les phases de semence, de culture, de récolte, de traitement, de conservation et de première transformation agricole. Celles-ci sont dues à des facteurs climatiques et environnementaux (difficilement compressibles) mais aussi à des causes accidentelles rapportées aux limites des techniques agricoles employées et des infrastruc-tures. Même les pertes causées par des motifs d’ordre économique, comme les standards esthétiques et qualitatifs imposés par le marché, les réglementations alimentaires et le rap-port qualité/prix majeur ou mineur des opérations de récolte entrent dans cette catégorie.

- Food Waste, à savoir le gaspillage réalisé pendant la transformation industrielle, la dis-tribution et la consommation finale ; celui-ci inclut le choix intentionnel de jeter de la nourriture comestible.

Les pertes et le gaspillage réduisent de façon très significative la nourriture effectivement disponible pour l’alimentation humaine. D’autre part, dans les pays développés, on note une consommation nettement supérieure aux besoins caloriques recommandés par les organi-sations internationales, plaçant surpoids et obésité (et les maladies connexes) au centre du débat. Par conséquent, il semble nécessaire de suivre la suggestion du professeur Smil qui invite à tenir compte du phénomène de la suralimentation même lorsque le gaspillage alimen-taire est évoqué (figure 1.1.).

1.2 UNE DÉFINITION POSSIBLEDU GASPILLAGE ET DES PERTES ALIMENTAIRES PROPOSÉE PAR LE BCFN

Figure 1.1. Pertes, gaspillage et suralimentation entre production alimentaire et besoins nutritionnels

Source : traitement BCFN, 2012.

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PERTES ET GASPILLAGE

ALIMENTAIRES ENREGISTRÉS

TOUT AU LONG DE LA FILIÈRE

AGROALIMENTAIRE

LA SURALIMENTATION COMME FORME DE

GASPILLAGE ALIMENTAIRE

production

Suralimentation

Gaspillage(food waste)

pertes(food losses)

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22 23

Pertes et gaspillages alimentaires: causes, im

pacts et propositions

PREMIÈRE TRANSFORMATION ET TRANSFORMATION INDUSTRIELLE

DISTRIBUTION

RESTAURATION ET CONSOMMATION DOMESTIQUE

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Généralement, étant donné l’extrême diversité des facteurs qui participent à leur créa-tion, y compris les motivations économiques, de telles pertes sont particulièrement dif-ficiles à estimer.Les deux phases suivantes concernent l’ensemble des opérations de première transforma-tion des produits agricoles et de transformation industrielle, qui prévoient les procédures de traitement et de manipulation de la récolte mais aussi sa conversion successive en pro-duits alimentaires comestibles. Durant ces phases, le gaspillage doit être rapporté à des déchets dérivés de la production alimentaire, en partie physiologiques et en partie dus aux limites des techniques et technologies utilisées et des processus de transformation. Même les processus de conditionnement et le choix des matériaux avec lesquels confectionner les aliments ont un rôle à jouer dans la prévention du gaspillage.La quatrième phase concerne les processus de distribution en gros et au détail, dans laquelle une grande partie du gaspillage est constituée de nourriture invendue à cause du respect des réglementations et des standards qualitatifs et esthétiques, des stratégies de marketing et de facteurs logistiques.Les dernières phases coïncident avec la consommation finale qui s’effectue généralement dans les lieux de restauration et chez les particuliers. Le gaspillage enregistré durant ces phases est principalement dû au surplus des portions servies ou dela quantité de nourriture préparée, à la surabondance des aliments achetés, à l’incapacité de les consommer avant la date de péremption et à la difficulté d’interpréter correctement les indications fournies sur l’étiquette.Nous reviendrons, par la suite, sur les causes des pertes et du gaspillage (cf. chapitre 3), préférant d’abord illustrer le cadre général dans lequel s’insère ce phénomène.

Chaque phase de la filière agroalimentaire est composée de diverses opérations, agricoles et industrielles, auxquelles correspondent différentes typologies de pertes et de gaspillage.

Dans le contexte actuel et au niveau mondial, la filière devient toujours plus longue et plus complexe : des éléments, tels que les attentes majeures des consommateurs en termes de variété de choix et de rapport qualité/prix, la part croissante de la population qui quitte les campagnes pour s’installer dans les centres urbains et l’augmentation consécutive des distances géographiques séparant le lieu de production du lieu de consommation, ont toujours compliqué davantage la structure distributive et l’offre alimentaire. Parallèle-ment, l’augmentation de la demande en viande, fruits, légumes et autres produits rapide-ment périssables fait accroître le risque de pertes et de gaspillage.Dans ce document, toutes les phases de la filière seront prises en considération pour véri-fier leurs différentes responsabilités dans la création de food losses et food waste.Six phases principales ont d’abord été identifiées (figure 1.2.) :- culture, production agricole et récolte ;- première transformation ;- transformation industrielle ;- distribution ;- restauration ;- consommation domestique.

La première phase de la chaîne comprend les activités étroitement liées à la culture et à la production agricole, pendant lesquelles on peut enregistrer des pertes. En effet, les cultures ne subissent pas uniquement les intempéries, mais aussi de possibles maladies et infections. Ensuite, pendant et après la récolte, d’autres pertes rapportées aux techniques de traitement, à l’emmagasinage et au transport peuvent survenir.

1.3 PERTES ET GASPILLAGE TOUT AU LONG DE LA FILIÈRE AGROALIMENTAIRE

Figure 1.2. Les phases de la chaîne alimentaire et les pertes et gaspillage alimentaires

Source : traitement BCFN, 2012.

CULTURE, PRODUCTION AGRICOLE ET RÉCOLTE

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2. LA qUANtité DU GASpiLLAGe

et DeS peRteS ALiMeNtAiReS

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L’estimation du volume global du gaspillage et des pertes alimentaires est condi-tionnée par une disponibilité limitée et une hétérogénéité des données. On peut déterminer la quantité disponible à travers des études menées par des institutions

et organisations internationales mais aussi grâce à des recherches conduites par des orga-nismes et des experts, le plus souvent au niveau national.Les analyses relatives aux pertes produites au cours des premières phases de la filière agroali-mentaire sont insuffisantes. En revanche, en ce qui concerne la consommation finale, les tech-niques de relevé spécifiques, comme la waste sorting analysis1 qui permet de collecter des don-nées fiables sur la composition des déchets domestiques, offrent des informations plus détaillées.L’une des rares analyses disponibles au niveau international, réalisée en 2011 par la FAO2, estime le gaspillage mondial annuel à environ 1,3 milliard de tonnes, soit un tiers de la pro-duction totale de nourriture destinée à la consomme humaine.En outre, une recherche menée par Smil3 fournit un panorama global alarmant sur les pertes et le gaspillage produit dans l’ensemble de la filière, « du champ à la fourchette » :

2.1 LE SCÉNARIO À L’ÉCHELLE INTERNATIONALE

33,3 %FOOD

WASTE

WASTE

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= 1,3 mld/ton

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LES DONNÉES DISPONIBLES

SONT LIMITÉES ET HÉTÉROGÈNES,

SURTOUT QUANTAUX PERTES

ALIMENTAIRES

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Figure 2.2. Quelles différentes phases de la FSC ont été considerée par les études disponibles

ITALIE (Source: Segrè et Falasconi, 2011)

pRoDUCtioN AGRiCoLe pReMiÈRe tRANSFoRMAtioN tRANSFoRMAtioN iNDUStRieLLe

DiStRiBUtioN ReStAURAtioN CoNSoMMAtioN DoMeStiqUe

UE 27(Source: DG Environment, 2011)

pRoDUCtioN AGRiCoLe pReMiÈRe tRANSFoRMAtioN tRANSFoRMAtioN iNDUStRieLLe

DiStRiBUtioN ReStAURAtioN CoNSoMMAtioN DoMeStiqUe

GRANDE-BRETAGNE(Source: WRAP, 2011)

pRoDUCtioN AGRiCoLe pReMiÈRe tRANSFoRMAtioN tRANSFoRMAtioN iNDUStRieLLe

DiStRiBUtioN ReStAURAtioN CoNSoMMAtioN DoMeStiqUe

SUÈDE(Source: SMED, 2010)

pRoDUCtioN AGRiCoLe pReMiÈRe tRANSFoRMAtioN tRANSFoRMAtioN iNDUStRieLLe

DiStRiBUtioN ReStAURAtioN CoNSoMMAtioN DoMeStiqUe

ÉTATS-UNIS(Source: USDA, 1995)

pRoDUCtioN AGRiCoLe pReMiÈRe tRANSFoRMAtioN tRANSFoRMAtioN iNDUStRieLLe

DiStRiBUtioN ReStAURAtioN CoNSoMMAtioN DoMeStiqUe

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en moyenne, seulement 43 % des produits cultivés dans un but alimentaire sont réellement consommés.Les agriculteurs sont en mesure de produire l’équivalent de 4 600 kcal par personne et par jour. En poursuivant notre analyse le long de la filière agroalimentaire, en plus des pertes dues à l’inefficacité dans les phases de récolte, de transport, de stockage et de transforma-tion qui déterminent une première réduction (600 kcal), la conversion de la production alimentaire en nourriture destinée aux élevages (principalement des céréales) exerce un impact déterminant sur le montant de kilocalories quotidiennes effectivement disponibles pour la consommation humaine. Une telle conversion détermine un fléchissement net supplémentaire de 1 200 kcal par personne. Même si cela ne représente pas un gaspillage alimentaire au sens strict, destiner de la nourriture aux animaux soulève de nombreuses interrogations parmi ceux qui étudient le phénomène de la food security (sécurité alimen-taire). Enfin, la distribution au détail de la nourriture provoque des gaspillages supplémen-taires (d’environ 800 kcal), déterminant une quantité calorique pour les consommateurs de seulement 2 000 kcal (figure 2.1.).La figure 2.2. résume les études majeures présentées dans la documentation disponible qui fournissent des données relatives au gaspillage et aux pertes alimentaires par pays, en se référant aux différentes phases de la FSC (filière agroalimentaire).

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Pertes et gaspillages alimentaires: causes, im

pacts et propositions

Source : traitement BCFN, 2012.

pHASe CoNSiDeRée pHASe pAS CoNSiDeRée

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Pertes et gaspillages alimentaires: causes, im

pacts et propositions

La partie concernant les processus de transformation des aliments (39 %) et celle des services de restauration et de traiteur (14 %) sont aussi relativement importantes. En revanche, le gaspillage au niveau de la distribution (8 kg par personne/an) est plus contenu, même si, comme nous le verrons plus en détail par la suite, dans certains cas la distribution est indirectement responsable d’une partie du gaspillage produit plus en amont ou en aval de la FSC. Le niveau moyen européen de gaspillage par personne (180 kg par an) est le résultat d’une situation très variée parmi les divers États membres5 (figure 2.4.).

Figure 2.3. Estimations de la composition en pourcentages de food waste au niveau européen

Figure 2.4. Niveaux de gaspillage alimentaire par personne

Source : traitement BCFN par DG environment, Commission européenne, 2010. Source : traitement BCFN sur les données eurostat, 2010.

Usage domestique production

Vente au détail/en gros Restauration/service de traiteur

42 % 39 %

5 % 14 %

Selon une étude récente de la Direction Générale de l’environnement (DG Envi-ronment) de la Commission Européenne4, le gaspillage peut être appréhendé sur quatre phases de la filière :

- manufacturing (fabrication), à savoir les processus de traitement et de transformation des produits alimentaires destinés à la distribution ;

- retail/wholesale (vente au détail/en gros), c’est-à-dire les activités de distribution et de vente à des individus ou à des organisations ;

- food service sector (secteur de la restauration), soit la préparation de nourriture prête à consommer, le service de traiteur et la restauration ;

- households (ménages), à savoir la consommation domestique.Les estimations indiquent qu’au niveau européen, la quantité de nourriture gaspillée tous les ans s’élève à 89 millions de tonnes, soit 180 kg par personne. La figure 2.3. répartit ce gaspillage dans les quatre phases proposées.D’après la figure 2.3., le gaspillage au niveau domestique est le plus important : il cor-respond à 42 % du total (25 % de la dépense alimentaire en termes de poids) et s’élève à environ 76 kg/an/personne (dont 60 % pourraient être évités).

2.2 LE GASPILLAGE ALIMENTAIRE AU SEIN DE L’UNION EUROPÉENNE

PAYS-BAS

IRLANDE

AUTRICHE

ESPAGNE

PORTUGAL

ROUMANIE

REP. TCHÈQUE

BELGIQUE

GRANDE-BRETAGNE

LUXEMBOURG

LITUANIE

ALLEMAGNE

LETTONIE

MALTE

CHYPRE

POLOGNE

FINLANDE

ITALIE

DANEMARK

SLOVÉNIE

GRÈCE

ESTONIE

SUÈDE

HONGRIE

FRANCE

SLOVAQUIE

BULGARIE

579

250

225

176

132

105

71

399

238

207

171

126

94

62

334

235

193

149

118

89

44

264

227

184

144

109

87

LES EUROPÉENS GASPILLENT

180 KG DE NOURRITURE

PAR PERSONNE ET PAR AN

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ons Pertes et gaspillages alim

entaires: causes, impacts et propositions

EN ITALIE 20 MILLIONS DE TONNES

DE NOURRITURE SONT GASPILLÉES DU CHAMP AU POINT DE

VENTE

2.2.1 Gaspillage et pertes alimentaires en Italie

En Italie, le phénomène du gaspillage alimentaire a été négligé jusque récemment. La docu-mentation spécialisée et les relevés statistiques officiels sur le sujet sont, en effet, quasi inexis-tants. L’enquête du 2011 de Segrè et Falasconi6 a été la première à quantifier le gaspillage sur l’ensemble de la filière, soit 20 millions de tonnes du champ au point de vente.Une estimation du gaspillage a été obtenue en confrontant la quantité de nourriture que chaque Italien a à sa disposition par typologie de produit, conformément aux direc-tives de la FAO (food balance sheets), à la consommation de nourriture par personne et par jour, tel que soutenu par l’INRAN (Istituto Nazionale di Ricerca per gli Alimenti e la Nutrizione). Le pourcentage de nourriture en surplus est obtenu en calculant la différence entre la quantité de nourriture potentiellement disponible et celle qui est réellement consommée (figure 2.5.). Une bonne partie de ce pourcentage peut sans doute être classée comme « gaspillage ».

Céréales, produits céréalierset de substitution

433

463

418

205

242

67

258

211

208

91

110

44

40%

54%

50%

55%

54%

33%

Légumes frais et transformés

Fruits frais et transformés

Boissons alcooliséeset de substitution

Viande, produits à basede viande et de substitution

poisson et produits à basede poisson

Figure 2.5. Quantité de food waste en Italie (2005-2006)

Source : Segrè et Falasconi, 2011.

CATÉGORIES D’ALIMENTS QUANTITÉS DISPONIBLES CONSOMMATION ESTIMÉE % DE SURPLUS g/PERSONNE/JOUR g/PERSONNE/JOUR (A) (B) (A) - (B)

Figure 2.6. Tonnes de production aricole restée dans les champs (2009)

Agrumes

Fruits

37 849

62 178

34 541

83 131

127 936

15 712

20 009

217 699

163 657

381 356

163 795

545 151

37 095

61 069

32 866

80 378

124 416

13 744

18 966

211 408

157 126

368 534

158 915

527 449

753

1 108

1 675

2 752

3 519

1 968

1 043

6 288

6 530

12 818

4 879

17 697

1,99%

1,78%

4,85%

3,31%

2,75%

12,53%

5,21%

2,89%

3,99%

3,36%

2,98%

3,25%

olives*

Raisin**

Légumes plein champ***

Légumes sous serre

Légumes secset pommes de terre

total fruits

total légumes

total fruits et légumes

total céréales

total

* olives de table et olives pour l’huile incluses.** Raisin de table et raisin pour le vin inclus.*** tomates de l’industrie incluses.

Source : Segrè et Falasconi, 2011.

PRODUCTION PRODUCTION RESTES DANS %

TOTALE (000 t) RÉCOLTÉE (000 t) LES CHAMPS (000 t)

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Uniquement dans la filière des céréales et du poisson, on enregistre des pourcentages de surplus inférieurs à 50 %. Dans le cas des céréales, cette tendance vient de la péremption mineure des produits, alors que dans celui du poisson, elle est due au bon niveau d’efficacité technologique de la filière.Selon la SINU (Società Italiana di Nutrizione Umana), la disponibilité calorique journalière pour chaque Italien est d’environ 3 700 kcal, l’équivalent de plus d’une fois et demie les besoins énergétiques quotidiens, pour lesquels un surplus de 1 700 kcal est généré, ce qui a tendance à causer suralimentation ou gaspillage.Dans le cas de l’Italie, cinq phases ont été identifiées au coeur de la filière agroalimentaire :- les producteurs ;- les coopératives de premier degré (en se référant en particulier à la filière des fruits et

légumes) ;- les industries de transformation ;- les distributeurs en gros et au détail ;- les consommateurs.Sur la base des données relevées par l’ISTAT, il a été possible de quantifier le pourcentage de la production agricole restée dans les champs, qui s’élève à 3,25 % du total (soit 17 700 586 tonnes).Le pourcentage le plus élevé de la production non récoltée est celui des céréales (figure 2.7.). À partir de l’analyse de la série historique (de 2006 à 2009), on remarque que 2009 a été l’année où la plus grande partie des produits a été laissée dans les champs. Cette ten-dance est due aux prix du marché très bas (en particulier celui du maïs).Dans la filière des fruits et légumes, les coopératives de premier degré pèsent sur le gas-pillage. Elles sont en charge de l’application des normes prévues par l’Organizzazione Co-mune di Mercato (OCM), qui peuvent prévoir le retrait d’une partie de la production pour éviter la chute des prix. Le produit retiré n’est, en effet, destiné qu’en partie à la distribution gratuite (aux tranches pauvres de la population, aux écoles et aux prisons), alors que la

plus grosse partie est destinée à la distillation alcoolique (36 %), au compostage et à la biodégradation (55 %) mais aussi à l’alimentation animale (4 %). Ces utilisations doivent être considérées comme du gaspillage, puisque le produit est destiné à un usage différent de celui de l’alimentation humaine pour lequel il avait été cultivé. Si l’année agricole 2005-2006 est prise en compte, on peut remarquer que seulement 4,43 % du produit retiré n’a pas été gaspillé, sur un total de presque 73 000 tonnes (figure 2.8.).

35

Pertes et gaspillages alimentaires: causes, im

pacts et propositions

Figure 2.7. Répartition en pourcentage de la production agricole restée dans les champs (2009)

Source : Segrè et Falasconi, 2011.

Légumes sous serre

Légumes secs etpomme de terre

olives

Agrumes

Céréales Fruits

11 %

6 %

9 %

4 %

28 % 6 %

Légumes plein champ

20 %Raisin

16 %

QUANTITÉ (000 t)

POURCENTAGE SUR LE TOTAL DES RETRAITS

Distribution gratuite 3,2

Alimentation animale 3,2

Distillation 26,4

Compostage et biodégradation 39,7

Total 72,5

Distribution gratuite 4,5%

Alimentation animale 4,5%

Distillation 36,4%

Compostage et biodégradation 54,6%

Total 100%

Figure 2.8. Quantité de produit retiré et sa destination (2005-2006)

Source : Segrè et Falasconi, 2011.

Dans l’industrie agroalimentaire, le gaspillage atteint en moyenne 2,6 % du total, soit envi-ron 1,9 million de tonnes de nourriture (en excluant l’industrie des boissons). Les produits écartés de la production sont généralement considérés comme des déchets ou utilisés pour la production d’aliments pour animaux. Ils ne sont pas destinés à la redistribution aux tran-ches les plus pauvres de la population, comme on peut le voir dans la figure 2.9.La plus grosse part du gaspillage de nourriture se produit dans l’industrie des produits lai-tiers mais aussi dans le travail et la conservation des fruits et légumes (figure 2.10.).

SECTEUR QUANTITÉ QUANTITÉ QUANTITÉINDUSTRIEL PRODUITE (000 t) GASPILLÉE (000t) GASPILLÉE (%)

Production, fabrication et et conservation de viandes 6 011 150 2,5% et produits à base de viande

Fabrication et conservation de poisson et de produits 232 8 3,5% à base de poisson

Fabrication et conservation de fruits et légumes 6 215 279 4,5%

Fabrication d’huiles et graisses végétales et animales 4 894 73 1,5%

Industrie des produits laitiers et des glaces 13 484 404 3%

Travail du blé et des produits à base d’amidon 16 390 245 1,5%

Fabrication d’autres produits alimentaires 11 977 239 2%

Industrie des boissons 24 641 492 2%

Total 83.844 1.890 2,6%

Figure 2.9. Estimations relatives au gaspillage au niveau de l’industrie agroalimentaire

Source : Segrè et Falasconi, 2011.

17,7 MILLIONS DE TONNES DE NOURRITURE RESTENT

DANS LES CHAMPS

1,9 MILLION DE TONNES DE NOURRITURE GASPILLÉES PAR L’INDUSTRIE

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Figure 2.10.Répartition en pourcentage du gaspillage dans l’industrie agroali-mentaire (2009)

Source : Segrè et Falasconi, 2011.

Fabrication et conservation de poisson et produits

à base de poisson

industrie de boissons

production, fabrication et conservation de viande et produits à base de viande

Fabrication et conservation de fruits et légumes

Fabrication d’autresproduits alimentaires

travail du blé et de produits à base d’amidon

Fabrication de l’huile et graisses végétales et animales

industrie de produits latiers et des glaces

12,7 %

3,9 %

0,4 %

14,8 %

26 % 8 %

12,9 %21,3 %

En ce qui concerne la phase de distribution, une recherche menée par Last Minute Mar-ket7 donne des estimations sur la quantité de nourriture jetée par les marchés à grosse di-stribution (centres alimentaires et marchés des fruits et légumes). À cet égard, il apparaît qu’en 2009, en Italie, 263 645 tonnes de produits alimentaires ont été gaspillées (pour un total de 900 millions d’euros), dont 40 % de fruits et légumes. Au niveau du consommateur final, le gaspillage atteint des chiffres encore plus alarmants (image 2.11.). Les données diffusées par l’ADOC (Associazione per la Difesa e l’Orientamen-to dei Consumatori) montrent qu’à la maison sont gaspillés en moyenne :- 35 % des produits frais ;- 19 % du pain ;- 16 % des fruits et légumes.On enregistre un gaspillage supplémentaire dans les restaurants, les bars et les cantines.

2008 2009 2010Gaspillage annuel par famille en € 561 515 454

Produits frais (lait, oeufs, viande, etc.) 39 % 37 % 35 %

Pain 19 % 19 % 19 %

Fruits et légumes 17 % 17 % 16 %

Charcuterie 10 % 9 % 10 %

Produits sous-vide 6 % 8 % 10 %

Pâtes 4 % 4 % 4 %

Conserves 3 % 3 % 3 %

Surgelés 2 % 3 % 3 %

Figure 2.11. Estimations relatives au gaspillage domestique

Source : Segrè et Falasconi, 2011.

*LOREM IPSUM DOLOR SIT AMET

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Lo SCeNARio GLoBALe DeLL’ACqUA iN piLLoLe

A

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FN Index 2011

37

Pertes et gaspillages alimentaires: causes, im

pacts et propositions

2.2.2 Crise économique et gaspillage alimentaire en Italie

Selon une enquête réalisée en octobre 2011 par Coldiretti-Swg, les italiens ont réduit leur gaspillage alimentaire de 57 % à cause de la crise économique.pour combattre le gaspillage et donc économiser davantage, 3 italiens sur 4 font plus attention à leurs dépenses ali-mentaires qu’auparavant.parmi les mesures adoptées pour ré-duire le food waste, on trouve en pre-mière place « Faire les courses en faisant plus attention » (47 % des ré-ponses), ensuite « Réduire les quantités achetées » (31 %), « Utiliser les restes pour préparer un nouveau repas » (24 %) et « Faire plus attention aux dates de péremption » (18 %).Au fil du temps, la tendance s’inverse et les italiens passent plus de temps à faire les courses : 61 % comparent les prix avec plus d’attention, 59 % re-gardent les promotions « 3 produits au prix de 2 ». ils ne renoncent cependant pas à la qualité, comme le démontrent 43 % de personnes interrogées qui dé-clarent toujours contrôler la qualité des produits et le même pourcentage de sondés qui vérifie le lieu de provenance.parmi ces données encourageantes ne

figurent, toutefois, pas les fêtes de fin d’années 2011. en effet, d’après des données fournies par la CiA (Confede-razione Italiana degli Agricoltori), du 24 au 31 décembre les italiens ont jeté à la poubelle 440 000 tonnes d’aliments, pour une valeur globale de 1,32 milliard d’euros (20 % de la dépense globale). Ces chiffres ne sont pas seulement négatifs en termes d’impact environnemental (une seule tonne de déchets organiques génère 4,2 tonnes de dioxyde de car-bone). ils représentent aussi des dégâts économiques qui pèsent directement sur le budget familial, équivalant à 50 euros par foyer.D’après ces données, en première place des aliments qui finissent à la poubelle, on trouve les produits laitiers, les oeufs et la viande (43 %), suivis du pain (22 %), les fruits et légumes (19 %), les pâtes (4 %) et les desserts (3 %).toutefois, il faut reconnaître que, par rapport à l’année précédente, on a ob-servé une contraction de 12 % du gas-pillage alimentaire. elle est cependant encore trop faible si on la confronte aux données Coldiretti, qui estime la réduc-tion du food waste à 57 %.

CHAQUE FAMILLE GASPILLE EN MOYENNE UNE

QUANTITÉ DE NOURRITURE DE LA VALEUR DE

454 EUROS PAR AN

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1/3 DE LA NOURRITURE ACHETÉE EN GRANDE-

BRETAGNE EST GASPILLÉE

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2.2.3 Gaspillage et pertes alimentaires en Grande-Bretagne

Selon les analyses du WRAP, en 2010, les familles anglaises ont gaspillé 7,2 millions de tonnes d’aliments8, soit environ un tiers des 21 millions de tonnes de nourriture achetée. Dans ce gaspillage, plus de la moitié (4,4 millions de tonnes) est constituée de nourriture ou de boissons encore comestibles (ce qu’on appelle l’ « avoidable food waste » ou le gas-pillage alimentaire évitable).Il y a cependant un point positif : par rapport aux années 2006-2007, le gaspillage alimen-taire total a diminué de 13 %. En effet, il est passé de 8,3 à 7,2 millions de tonnes.En ce qui concerne l’avoidable food waste, le pourcentage reste élevé, bien qu’on ait enre-gistré une diminution de 18 % (figure 2.12.).

Si l’on considère les différences enregistrées à l’intérieur des divers noyaux familiaux, les fa-milles avec des enfants sont celles qui gaspillent le plus : plus d’un quart de la nourriture ache-tée est en effet jetée, alors que les plus vertueux sont les célibataires qui jettent « seulement » 11 % de la nourriture achetée9.

La majeure partie de la nourriture achetée et jetée sans être consommée est composée de légumes frais et, en particulier, de salade (23 %).

Estimation précédente 5,3 mt 1,5 mt 1,5 mt 8,3 mt

Nouvelle estimation 4,4 mt 1,4 mt 1,4 mt 7,2 mt

Difference % -18% -5% -5% -13%

POSSIBLEMENT ÉVITABLE INÉVITABLE TOTAL

Figure 2.12. Food waste au niveau de la consommation domestique en Grande-Bretagne

Source : données 2010 (nouvelles estimations de 2010 comparées aux anciennes estimations de 2006-2007).

Figure 2.13. Nourriture et boissons gaspillées par les familles en Grande-Bretagne

Source : WRAp, 2009.

Légumes crus et saladesAutres

produits laitiers et oeufs

Viande et poisson

Boulangerie, pâtisserie et desserts

Boissons

Fruits frais

7 %

7 %16 %

14 % 23 %

12 % 13 %

Farines

8 %

3939

2.2.4 Le gaspillage alimentaire en France

en France, chaque année, environ 9 mil-lions de tonnes de food waste sont pro-duites : parmi celles-ci, plus de 6 millions de tonnes sont à imputer à la phase de consommation finale et 626 000 tonnes à l’industrie ; alors que les quelque 2 millions de tonnes restantes doivent être attribuées aux secteurs de la distribution et de la restauration10.tous les ans, un citoyen français gaspille

en moyenne l’équivalent de 20 kg de pro-duits alimentaires, dont 7 kg encore sous emballage et 13 kg de restes de repas, fruits et légumes abimés11.Au niveau de la restauration collective12, on estime que chaque repas, de la phase de préparation à la phase de consomma-tion, génère environ 150 g de déchets or-ganiques constitués de 50 g d’épluchures et de déchets durant la préparation.

Pertes et gaspillages alimentaires: causes, im

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Selon le SMeD (Swedish Methodology for environmental Data), en 2010 en Suède, plus d’un million de tonnes de food waste a été généré, sur l’ensemble de la filière agroalimentaire.67 % de ce gaspillage dérivent de la

consommation domestique (dont 35 % de gaspillage alimentaire évitable). en moyenne, il s’agit de 72 kg gaspillés par personne et par an. en revanche, seulement 17% du food waste est à attribuer à l’industrie.

2.2.5 Le gaspillage alimentaire en Suède

2.2.6. Le gaspillage alimentaire en Allemagne

Selon une étude menée par l’Université de Stuttgart en 201213, chaque année en Allemagne environ 11 millions de tonnes de nourriture sont gaspillées pendant les phases de transformation industrielle, de distribution et de consommation finale (maison et restauration). Les raisons de ce gaspillage se répartissent de la ma-nière suivante :- 17 % imputables aux procédures de

transformation industrielle ;

- 61 % imputables à la consommation do-mestique ;

- 17 % imputables à la consommation dans la restauration, hors de la maison.

Ainsi, la plus grosse part du gaspillage alimentaire survient à la maison (environ 6,7 millions de tonnes de nourriture par an) : chaque Allemand jette annuellement 81,6 kg de nourriture, une quantité qui dans 65 % des cas pourrait être partielle-ment ou complètement évitée.

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Ferme inconnue inconnu

Industrie alimentaire 171 000 17

Épiceries 39 000 4

Restaurants 99 000 10

Cantines scolaires 26 000 3

Usage domestique 674 000 67 dont le gaspillage évitable de nourriture 239 000 (35 %) -- dont le gaspillage inévitable de nourriture 435 000 (65 %) --

Total 1 010 000 --

SECTEUR QUANTITÉ PRODUITE POURCENTAGE DES (t) QUANTITÉ TOTALE PRODUITES (%)

Figure 2.14. Food waste en Suède

Source : SMeD, 2011.

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LES CONSOMMATEURS SONT RESPONSABLES DE 60,9 % DES GASPILLAGES

Une autre étude récente16 indique que les gaspillages totaux s’élèvent à 55,4 millions de tonnes, dont 60,9 % sont à imputer à la consommation domestique.

La figure 2.17. met en évidence le rapport entre les déchets et la production de nourriture pour chacune des principales catégories alimentaires des États-Unis.

Le Département de l’Agriculture des États-Unis estime que, chaque année, les Amé-ricains jettent en tout 30 % de la nourriture destinée à la consommation humaine, l’équivalent de 48,3 milliards de dollars (soit 36,8 milliards d’euros)14 ou encore

d’un quart de la dépense totale en nourriture.Aux États-Unis aussi le gaspillage survient surtout chez les particuliers et dans les lieux de restauration. En effet, alors que durant la phase de distribution des produits alimentaires, des pertes d’environ 2,5 millions de tonnes (2 % de l’offre globale) sont enregistrées, envi-ron 41,3 millions de tonnes sont gaspillées par les consommateurs à leur domicile ou dans les lieux de restauration. Cette quantité, qui correspond à 26 % des aliments disponibles tous les ans pour la consommation humaine, se rapporte principalement aux gaspillages de fruits et légumes, de lait, de céréales (dans le cas présent, le blé) et de viande15.Le graphique 2.15. illustre la composition du gaspillage de nourriture enregistré dans les phases de distribution et de consommation, annuellement, aux États-Unis.

2.3 GASPILLAGE ET PERTES ALIMENTAIRES AUX ÉTATS-UNIS

Figure 2.15. Composition du gaspillage alimentaire dans les phases de distribution et de consommation finale

Source : traitement BCFN sur les données du Département de l’Agriculture des états-Unis, 1995.

Fruits frais et légumes

AutreHuiles et graisses

édulcorants

Conserves de fruits et légumes

Viande, volaille et poisson

Lait

produits dérivés du blé

9 %

9 %

12 %

18 %

10 %7 %

20 %

15 %

Figure 2.16. Composition du gaspillage alimentaire dans les phases de distribu-tion et de consommation finale

Source : traitement BCFN sur les données du Département de l’Agriculture des états-Unis, 1995.

Distribution

Vente au détail

5,3 %

33,8 %

Consommateur

60,9 %

Figure 2.17. Pourcentage de food waste pour chacune des catégories de produits alimentaires par rapport au total enregistré aux États-Unis (2009)

Source : traitement BCFN sur les données du Département de l’Agriculture des états-Unis, 1995.

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30

25

20

15

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5

0

Consommateur Vente au détail Distribution

AUX ÉTATS-UNIS ON JETTE 30 % DE LA NOURRITURE

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44 45

Pertes et gaspillages alimentaires: causes, im

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LES PRODUITS FRAIS CONSTITUENT LA PLUS

GRANDE PARTIE DES DÉCHETS

Les produits frais, qui ont donc une shelf life ou une durée de conservation plus brève (comme les fruits et légumes), constituent la plupart des déchets ; d’autres produits, comme la viande ou les condiments, ayant déjà subi une transformation et pouvant donc être conservés plus longtemps, génèrent une quantité de déchets plus faible.Il est également possible d’établir une estimation des pertes enregistrées aux premiers stades de la FSC, qui s’élèvent à environ 15-35 %17. (Toutefois, elles varient considérable-ment selon la typologie et la résistance des cultures).

valeur absolue (mln/ton) 33,7valeur par personne (kg) 109source Venkat, 2011

valeur absolue (mln/ton) 7,2valeur par personne (kg) 110source WRAP, 2011 valeur absolue (mln/ton) 0,7

valeur par personne (kg) 72source SMED, 2011

valeur absolue (mln/ton) 6,3valeur par personne (kg) 99source Eurostat, 2011/ Ademe, 2011

valeur absolue (mln/ton) 6,7valeur par personne (kg) 82source Stuttgard University, 2012

valeur absolue (mln/ton) 6,6valeur par personne (kg) 108source Eurostat, 2010/ Segrè-Falasconi 2011

ÉTATS-UNIS

GRANDE-BRETAGNE

SUÈDE

FRANCE

ALLEMAGNE

ITALIE

Les différences entre les pays développés et les pays en voie de développement sur le poids des pertes et du gaspillage au sein de la FSC sont considérables (figure 2.19.).Dans les pays en voie de développement, les techniques de culture et de récolte

inefficaces, le manque d’infrastructures (qui entravent les opérations de transport et la dis-tribution), les systèmes de stockage et de conservation inadaptés mais aussi les conditions climatiques souvent défavorables provoquent des pertes principalement dans la première partie de la filière alimentaire. Dans les pays riches et développés, en revanche, les gas-pillages alarmants surviennent surtout en aval.

2.4 LES DIFFÉRENCES ENTRE LES PAYS DÉVELOPPÉS ET LES PAYS EN VOIE DE DÉVELOPPEMENT

Figure 2.19. Localisation des pertes et du gaspillage le long de la filière agroalimen-taire, différences entre les pays développés et les pays en voie de développement

Source : traitement BCFN par Lundqvist, 2008.

CON

SOM

MAT

EUR

PROD

UCTE

UR

CHAMP

Modérés au premier stade de la chaîne alimentaire, en fonction du

type d’aliment

pertes et gaspillage relativement élevés dans la partie finale de la

chaîne alimentaire

Relativement élevés au premier stade de la chaîne alimentaire, surtout en ce qui concerne la nourriture susceptible

de se détériorer

pertes et gaspillage relativement élevés dans la partie finale de la chaîne alimentaire ; la nourriture

non consommée à usage domestique ainsi que d’autres types de consommation sont souvent utilisés pour nourrir les animaux ou sont distribués au public

pertes dans les champs

Marketing

pertes dans les champs

Marketing

transport

transformationet emballage

transport

transformationet emballage

premièretransformation

Gaspillagecausé par le

consommateur

premièretransformation

Gaspillagecausé par le

consommateur

Stockage Stockage

FOURCHETTE

PAYSRICHES

PAYSRICHES

PAYS EN VOIE DE

DEVELOP-PEMENT

PAYS EN VOIE DE

DEVELOP-PEMENT

Figure 2.18. Le gaspillage au niveau domestique dans le pays traités

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ons Pertes et gaspillages alim

entaires: causes, impacts et propositions

LES FACTEURS ÉCONOMIQUES À LA BASE DES PERTES

ALIMENTAIRES DANS LESPAYS INDUSTRIALISÉS

PERTES ET GASPILLAGES DE CÉRÉALES

PERTES ET GASPILLAGES DE FRUITS ET LÉGUMES

Toutefois, on enregistre aussi au sein des pays industrialisés un pourcentage élevé de gas-pillage dans les phases en amont de la filière, qui varie selon le type de culture et qui dépend de différents facteurs économiques. En effet, à cause des standards et des niveaux de qua-lité définis par la réglementation et/ou les demandes des consommateurs (surtout pour les fruits et légumes), il n’est pas toujours avantageux du point de vue économique de récolter et de commercialiser certains produits. En outre, malgré la mécanisation excessive des pro-cédures de récolte, il n’est souvent pas possible de séparer les produits mûrs de ceux qui le sont moins, ce qui concourt à augmenter les pertes alimentaires.Les données de la FAO démontrent même que, parmi les pays développés et ceux en voie de développement, à l’exception des pays du Sud-Est asiatique, les niveaux de gaspillage et de pertes par personne enregistrés dans les phases en amont de la consommation finale diffèrent, mais de peu (figure 2.20.).

du total. Cependant, les standards de qualité fixés par les distributeurs provoquent égale-ment des gaspillages élevés dans la phase de distribution.Dans les pays en développement, le gaspillage qui survient au cours du traitement, de la transformation et de la distribution est important. Il se produit à cause du climat humide, qui influe sur la conservation des aliments et de la saisonnalité des produits. Cela provoque souvent des excès de production et des marchandises invendues.Le pourcentage de gaspillage de viande est plus réduit et les différences entre les pays sont

La principale différence entre les pays développés et les pays en voie de développement est l’im-portance des gaspillages dans la partie finale de la filière. On remarque, en effet, qu’en Europe et en Amérique du Nord de tels gaspillages s’élèvent à 95-115 kg par an par personne ; alors qu’au sud, dans le Sud-Est asiatique et en Afrique subsaharienne on relève seulement 6 à 11 kg par personne.

2.4.1 Pertes et gaspillage des principales matières premières ali-mentaires

En analysant les différentes matières premières alimentaires et en commençant par les cé-réales, au dernier stade de la FSC, on enregistre un gaspillage élevé principalement dans les pays développés (en particulier, par rapport au froment). Dans les phases plus en amont de la chaîne (culture et activités agricoles qui suivent la récolte), on relève en revanche des pertes considérables surtout dans les pays les moins développés (en particulier, par rapport au riz).Si on analyse les données relatives aux fruits et légumes (image 2.22.), dans les pays déve-loppés, la nourriture gaspillée directement par les consommateurs finaux atteint 15 à 30 %

Figure 2.20. Food losses et food waste par personne dans les différentes régions du monde

Figure 2.21. Food losses et food waste aux différents niveaux de la FSC dans diver-ses régions du monde : le cas des céréales

Figure 2.22. Food losses et food waste aux différents niveaux de la FSC dans les différentes régions du monde : le cas des fruits et légumes

Source : traitement BCFN sur les données de la FAo, 2011.

Source : traitement BCFN sur les données de la FAo, 2011.

Source : traitement BCFN sur les données de la FAo, 2011.

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Amérique du Nord et océanie

Amérique du Nord et océanie

Amérique du Nord et océanie

Asieindustrialisée

Asieindustrialisée

Asieindustrialisée

Afriquesubsaharienne

Afrique Subsaharienne

Afrique Subsaharienne

Afriqueseptentrionaleet Asie centrale et occidentale

Afriqueseptentrionaleet Asie centraleet occidentale

Afriqueseptentrionaleet Asie centraleet occidentale

Asieméridionaleet Sud-est asiatique

Asiemeridionaleet Sud-est asiatique

Asiemeridionaleet Sud-est asiatique

Amérique Latine

Amérique Latine

Amérique Latine

350

300

60%

60 %

250

50 %

50 %

200

40 %

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150

30 %

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100

20 %

20 %

50

10 %

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Consommateur

Consommation

Consommation

Distribution

Distribution

trasformation

trasformation

Après la récolte

Après la récolte

Agriculture

Agriculture

Du producteur au distributeur

PERTES ET GASPILLAGES DE VIANDE

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49

Pertes et gaspillages alimentaires: causes, im

pacts et propositions

PERTES ET GASPILLAGES DE LAIT ET DÉRIVÉS

moins marquées. Toutefois, il est intéressant de faire les observations suivantes (figure 2.23.) :- dans les pays développés, le gaspillage au dernier niveau de la FSC constitue à lui seul

50 % du total, alors qu’aux autres niveaux il est plus limité ;- dans les pays en voie de développement, les pertes se manifestent en quantités quasi-

ment homogènes le long de la filière. Le cas de l’Afrique subsaharienne est représentatif des pertes au niveau de la production agricole, à cause du taux de mortalité animale élevé qui se rapporte aux maladies dont le bétail souffre fréquemment.

Enfin, quant au lait et ses dérivés (figure 2.24.), on peut remarquer que dans les pays déve-loppés les pertes et le gaspillage se concentrent principalement dans la première et la dernière phase de la filière. En moyenne, le gaspillage du consommateur final s’élève à 40-65 % du total.

Dans les pays en voie de développement, les pertes de lait et de ses dérivés sont élevées à tous les niveaux de la filière précédant celui de la consommation finale, où, en revanche, le gaspillage y est plutôt réduit.

Figure 2.23. Food losses et food waste aux différents niveaux de la FSC dans diver-ses régions du monde : le cas de la viande

Figure 2.24. Food losses et food waste aux différents niveaux de la FSC dans diver-ses régions du monde : le cas du lait et de ses dérivés

Source : traitement BCFN sur les données de la FAo, 2011.

Source : traitement BCFN sur les données de la FAo, 2011.

europe

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Amérique du Nord et océanie

Amérique du Nord et océanie

Asieindustrialisée

Asieindustrialisée

Afriquesubsaharienne

Afriquesubsaharienne

Afriqueseptentrionaleet Asie centrale et occidentale

Afriqueseptentrionaleet Asie centrale et occidentale

Asieméridionaleet Sud-est asiatique

Asieméridionaleet Sud-est asiatique

Amérique Latine

Amérique Latine

60 %

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40 %

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Consommation

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Distribution

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Abattage

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Agriculture

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LE GASPILLAGE DOMESTIQUE:COMPARAISON GÉNÉRALEValeur absolue (million de tonnes)

33,7États-Unis

7,2Royaume-Uni

6,3France

6,6Italie

6,7Allemagne

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Venkat, 2011

WRAP, 2011

Stuttgard University, 2012

Eurostat, 2010/Segrè-Falasconi 2011Eurostat, 2010/Ademe, 2011

SMED, 2011

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3. LeS oRiGiNeS et LeS CAUSeS DU GASpiLLAGe

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ons Pertes et gaspillages alim

entaires: causes, impacts et propositions

CERTAINES TENDANCES MONDIALES ONT ACCÉLÉRÉ LA CROISSANCE DE PERTES ET GASPILLAGE ALIMENTAIRES

DIFFÉRENCES IMPORTANTES ENTRE PAYS DÉVELOPPÉS ET EN VOIE DE DÉVELOPPEMENT DANS CETTE PHASE DE LA FILIÈRE

Au cours du XXe siècle, les progrès de l’agriculture, de l’élevage et de l’industrie alimentaire ont permis aux pays les plus développés de surmonter la condition, jusqu’alors prédominante, d’insuffisance des denrées alimentaires. En outre, l’aug-

mentation du revenu moyen a permis à des tranches de plus en plus larges de la population d’accéder à une quantité et à une qualité croissantes de nourriture.Ainsi, la disponibilité et la variété grandissantes des aliments, la tendance à la baisse des prix et le pourcentage de plus en plus bas de revenu destiné aux denrées alimentaires ont progressivement favorisé une plus grande tolérance envers le gaspillage alimentaire.Aux États-Unis, l’incidence de la dépense alimentaire sur le revenu familial moyen équivaut aujourd’hui à 5-10 %, alors qu’en 1937 elle était de 35 % et en 1914 de 60 %1.En Italie, on est passé de 30 % en 1970 à environ 12 % en 20092.

Avant d’étudier un par un les différents stades de la filière agroalimentaire, il est néces-saire de revenir sur certaines tendances qui ont des implications considérables sur les volumes des pertes et du gaspillage alimentaires, notamment dans les pays développés3.

Nous nous rapportons en premier lieu au phénomène de l’urbanisation, qui a entraîné l’al-longement progressif de la filière agroalimentaire pour satisfaire les besoins alimentaires de la population résidant dans les villes. L’élargissement de la distance entre le lieu de pro-duction et celui où se déroule la consommation finale implique en effet la nécessité de transporter la nourriture sur de plus grandes distances, ce qui exige d’améliorer les infra-structures de transport, de stockage et de vente pour éviter des pertes supplémentaires4.Le deuxième élément est la variation de la composition du régime alimentaire, liée à l’augmen-tation du revenu disponible5. Ce phénomène est particulièrement saillant dans les économies en transition comme le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine. Cela implique de privilégier une consommation plus importante de viande, de poisson et de produits frais, tels que les fruits et légumes, tous plus rapidement périssables6, plutôt que des aliments à base d’amidon.Enfin, le troisième élément se rapporte à la mondialisation croissante du commerce et à la rapide diffusion de la Grande Distribution Organisée (GDO) dans beaucoup de pays émer-gents. Les supermarchés sont devenus l’intermédiaire dominant entre les cultivateurs et les consommateurs, remplaçant les détaillants dans de nombreux pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud, et permettant une plus large diversification de l’alimentation. En outre, la nécessité de meilleurs standards de qualité et de sécurité alimentaires pour les consom-mateurs et l’augmentation des volumes de produits alimentaires commercialisés ont aussi des conséquences sur le niveau de gaspillage engendré7.

3.2.1 Culture et récolte

Les pertes alimentaires qui se produisent dans cette phase peuvent être rapportées dans un premier temps à des facteurs climatiques et environnementaux, à la diffusion de ma-ladies et à la présence de parasites.Évidemment, les pertes dues à ces facteurs varient en fonction des différentes typologies de cultures, de la saisonnalité et des différentes zones de production. En outre, les évènements climatiques font augmenter la perte d’une partie des cultures avant même leur récolte.Toutefois, on relève dans cette phase des différences considérables entre les pays développés et les pays en voie de développement. En effet, les différentes techniques de préparation du terrain, les semences (graines sélectionnées, graines abimées, temps de semence, etc.) et la culture (usage

3.1 3.2L’ORIGINE DU GASPILLAGE ALIMENTAIRE

LES CAUSES DES PERTES ET DU GASPILLAGE ALIMENTAIRES DANS L’ENSEMBLE DE LA FILIÈRE

Figure 3.1. Consommations alimentaires sur les consommations finales internes etmontant global des consommations finales internes en Italie

Source : istat, 2011.

1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005

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total consommations finales internes Consommations alimentaires sur consommations finales internesAnnée

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LES MOTIVATIONS D’ORDRE ÉCONOMIQUE À LA BASE DES PERTES DANS CETTE PHASE

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pacts et propositions

Dans les pays à plus haut revenu, en revanche, l’équipement technologique et infrastruc-turel mieux adapté, les compétences agronomiques, les techniques plus avancées et les conditions environnementales souvent plus favorables indiquent un niveau de pertes net-tement inférieur.Dans les pays développés, mais parfois aussi dans les pays en voie de développement, les motivations de type réglementaire et économique sont importantes. Par conséquent, il peut arriver que les agriculteurs « laissent dans les champs » ou décident de réserver à l’alimentation animale les cultures qui étaient destinées à la consommation humaine quand :- l’offre est supérieure à la demande ;- les standards de qualité pour la consommation humaine, imposés par la réglementation nationale et internationale ou définis par les distributeurs (généralement de la grande di-stribution) ne sont pas respectés ;- les qualités esthétiques (inhérentes à la forme et à la dimension des produits agricoles) demandées par la clientèle ne sont pas satisfaisantes.Ceci arrive souvent pour les fruits et les légumes ; ces produits, s’ils étaient récoltés, risqueraient de toute façon d’être « éliminés » durant les phases de la filière agroali-mentaire qui suivent8. Enfin, certaines politiques de programmation agricole (comme cela est arrivé par le passé en Europe) peuvent contribuer à produire des gaspillages en présence d’excédents de production.

raisonné de l’eau, des fertilisants et des pesticides) déterminent des rendements complètement différents, qui représentent la première cause de pertes. Par exemple, de nombreux champs sont souvent abandonnés parce qu’il n’a pas plu suffisamment et que les cultivateurs ne disposent pas d’équipements adéquats pour irriguer. L’utilisation correcte des pratiques agronomiques avant la récolte et le stockage permet d’éviter une augmentation du niveau des pertes subies. Même pendant les phases de récolte, de traitement et de stockage, on relève des différences importantes entre les pays en voie de développement et les pays développés.En effet, dans les pays en voie de développement, les pertes sont surtout le résultat de :- une agriculture pratiquée avec un travail intense et sur une échelle réduite, qui est sou-

vent peu efficace ;- des compétences techniques, financières et managériales limitées ;- des récoltes prématurées dues à la nécessité urgente de nourriture ou pour atteindre les

revenus visés ;- des pratiques de récolte souvent inefficaces et désuètes ;- des équipements et infrastructures inadaptés (par exemple, routes difficilement pratica-

bles) et une faible disponibilité de moyens de transport, qui rendent difficile le transport des denrées alimentaires ;

- le stockage dans des structures qui ne garantissent pas des températures et une humidité adaptées, favorisant au contraire la détérioration ou les attaques d’insectes ;

- l’utilisation de techniques pour contrôler les infestations d’insectes (pesticides) ;- l’absence d’une organisation logistique efficace, capable de garantir la bonne conserva-

tion pendant le transport.

Figure 3.2. Niveau d’équipement et d’infrastructures dans la phase suivant la récol-te en relation avec le développement du pays

Source : parfitt, 2000.

NiVeAU De DiVeRSiFiCAtioN De L’ALiMeNtAtioNNiVeAU D’URBANiSAtioN

NiVeAU SUiVANt LA RéCoLte et teCHNoLoGie De LA CHAÎNe De DiStRiBUtioN

pAYS eN VoieDe DéVeLoppeMeNt

Infrastructures rudimentaires après la récolte

pAYS eN tRANSitioNéCoNoMiqUe

Infrastructures limitées(comme les structures destockage et d’emballage)

pAYS iNDUStRiALiSéSInfrastructures avancées

(comme la chaîne du froid)

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(qui en février 2011 a détruit 90 % de la récolte de bananes), l’Australian Banana Growers’ Council (Comité des producteurs de bananes australiens) avait demandé aux producteurs d’échelonner la reprise de la production, le nombre d’agriculteurs qui ont accepté une telle requête n’a pas suffi à éviter le risque de surproduction de bananes10.Les données relatives à décembre 2011 montrent qu’en effet le prix de vente desbananes australiennes est descendu plus bas que le coût de production (jusqu’à 6 dollars en moins la caisse).

Récemment, l’Australie a enregistré le plus grand excès de production d’agrumes des trois dernières décennies. pour cette raison, les agrumiculteurs de l’état de queensland ont été contraints de laisser pourrir une partie des fruits sur les arbres.La principale cause d’un tel excès de pro-duction a été la baisse de la demande de fruits en provenance des acheteurs étran-gers, déterminée par une appréciation excessive du dollar australien9.Une situation similaire est survenue dans l’industrie de la production des bananes.Bien que, suite au passage du cyclone Yasi

58

Gaspillages et surproduction d’agrumes et de bananes en Australie

3.2.2 Première transformation agricole et transformation industrielle

Durant la phase de première transformation du produit agricole et des semi-élaborés, les gaspillages furent principalement dus à de mauvais fonctionnements techniques et à un manque d’efficacité lors du processus de production, qui provoquent des pertes du point de vue quantitatif et des dégâts aux aliments qui sont alors jetés.Cela arrive surtout dans les pays en voie de développement, où les équipements technolo-giques sont souvent insuffisants et pas toujours en mesure de garantir une bonne conserva-tion des produits alimentaires (surtout de la nourriture « fraîche »).Toutefois, cela se passe aussi parfois dans les pays développés. Les erreurs commises pen-dant les procédures de transformation alimentaire notamment, engendrent des défauts de poids, de forme ou d’emballage du produit. Bien que ces défauts n’influent pas sur la sécu-rité ou la valeur nutritionnelle des produits, ceux-ci sont retirés.

3.2.3 Distribution et vente

Dans cette phase (pour ce qui est de la distribution en gros ou au détail), les gaspillages sont surtout la conséquence de commandes inappropriées et de prévisions erronées de la demande de produits alimentaires, qui déterminent des quantités considérables de marchandise invendue avant la date de péremption et/ou avant sa péremption naturelle (ce qui arrive principalement pour les fruits et légumes). L’estimation de la demande de produits alimentaires est en effet une opération très complexe et influencée par de multiples facteurs, tels que le climat, les saisons, les campagnes de marketing spécifiques, le lancement de nouveaux produits, les promotions et les fêtes. Dans cette phase, les autres causes du gaspillage alimentaire sont :- les limites de la technologie utilisée pour la conservation des produits, en particulier les produits frais (chaîne du froid) ;- les dégâts que subissent le produit et l’emballage des aliments dans les phases de transport et de stockage, qui les rendent non conformes à la vente ;- l’insuffisante formation professionnelle des responsables des ventes, qui parfois n’exposent pas la marchandise de manière appropriée dans les rayons et n’exécutent pas les procédures de rotation des stocks nécessaires ;- les campagnes de retrait de certains produits du commerce, suite au non-respect des niveaux de qualité et de sécurité ;- les accords contractuels entre fournisseurs et distributeurs, comme par exemple les systèmes take back11, dont le contrat de commande prévoit l’insertion de clauses qui donnent le droit aux distributeurs de rendre à leurs fournisseurs la marchandise invendue ayant dépassé un certain temps d’exposition sur les rayons (habituellement 75 % de la durée possible de consommation) ;- les standards de vente, qui impliquent que des problématiques d’ordre esthétique et des défauts d’emballage excluent de la vente un produit alimentaire ;- les stratégies de marketing, comme les offres « 2 pour le prix d’1 » ou « 3 pour le prix de 2 » , mises en place pour promouvoir la vente de produits proches de la date de péremption et pour résoudre les problématiques de stockage excessif, mais qui déplacent le risque de gaspillage de la distribution à la consommation finale.Les causes que nous avons énumérées sont généralement valables pour les pays industrialisés, alors que pour les pays en voie de développement, cette phase de la filière agroalimentaire se caractérise par l’absence totale ou la forte inefficacité de la distribution au gros. Les gas-pillages peuvent être rapportés aux caractéristiques des marchés : petits, bondés, présentant des conditions d’hygiène insuffisantes et des appareillages de refroidissement et de conserva-tion de la nourriture inefficaces12.

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Pertes et gaspillages alimentaires: causes, im

pacts et propositions

LES INEFFICACITÉS TECHNIQUES ET DES PROCESSUS INDUSTRIELS PROVOQUENT DES GASPILLAGES DANS CETTE PHASE

LES DIFFICULTÉS DE PRÉVISION DE LA DEMANDE SONT À LA BASE DES GASPILLAGES DANS CETTE PHASE DE LA FILIÈRE

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pas une couleur assez brillante, qui sont cabossées ou cassées, sont ainsi jetées dans le récipient de la nourriture pour le bétail.Au total, 25 à 30 % de toutes les carottes produites par M.H. poskitt Carrots sont retirées : environ la moitié à cause des défauts esthétiques, comme la forme ou des dimensions inadéquates ; la moi-tié restante des carottes est retirée car elles sont cassées, ont des cavités ou des bosses.Un autre exemple semblable de gas-pillage alimentaire dû aux standards esthétiques est généré par la chaîne de distribution anglaise Marks and Spencer. tous les jours,environ 13 000 tranches de pain sont gaspillées par les fournisseurs de sandwichs destinés à la vente. en effet, lors de la préparation de ces produits, les standards imposés par ledistributeur demandent de ne pas utiliser les premières tranches ni les bords des pains carrés13. Cela entraîne le gaspillage dans la phase de production de 17 % de la matière première utilisée14.

Dans le cadre des recherches effectuées pour la rédaction de son livre Waste - understanding the global food scandal (2009), tristram Stuart a visité plusieursentreprises agricoles anglaises afin de mieux comprendre dans quelle mesure les standards qualitatifs ont un impact sur la création du gaspillage alimentaire. parmi de nombreuses entreprises, Stuart a visité M. H. poskitt Carrots dans le York-shire, l’un des principaux fournisseurs de la chaîne de supermarchés Asda.De la visite, il est ressorti que les carottes dont la courbure est légèrement irrégu-lière sont écartées de la production et destinées à l’alimentation animale. Le personnel de l’entreprise a en effet expli-qué que « Asda exige que toutes les ca-rottes soient droites, pour que les clients puissent éplucher toute la longueur d’un seul geste ».Dans le département des emballages de l’entreprise, toutes les carottes passent à travers des machines dont les capteurs photographiques particuliers relèvent les éventuels défauts. Les carottes qui n’ont

60

Les gaspillages alimentaires à cause des standards esthétiques

3.2.4 Consommation domestique et restauration

Généralement, le gaspillage produit au dernier stade de la filière agroalimentaire dans les pays en voie de développement est plus limité : les familles ayant un faible revenu, le gaspil-lage de la nourriture est inacceptable. En outre, dans ces pays, la distribution a lieu princi-palement dans de petits marchés locaux qui favorisent d’une part des achats plus fréquents, et de l’autre présentent souvent des conditions hygiéniques inadéquates.La situation est différente dans les pays industrialisés : en effet, dans ces pays, le gaspillage est considérable, que ce soit à la maison ou dans le cadre de la restauration.Les résultats d’une recherche menée en Grande-Bretagne (WRAP, 2008) soulignent les deux principales causes des gaspillages domestiques évitables :1) trop de nourriture est cuisinée, préparée et servie, entraînant ainsi la production des soi-disant « restes » ; cela inclut aussi les aliments qui sont « abimés » pendant la cuisson (par exemple, nourriture brûlée).2) les aliments ne sont pas consommés à temps : de la nourriture et des boissons sont « jetés » parce qu’ils ont dépassé la date de péremption indiquée sur l’emballage, se sont détériorés ou ne semblent plus comestibles.Plus en détails, les causes du gaspillage domestique sont :- l’interprétation de ce qui est écrit sur l’étiquette des aliments : en effet, il est particulièrement

difficile de savoir quelle est la différence entre « à consommer de préférence avant » (qui se rapporte à une évaluation inhérente à la qualité de l’aliment) et « à consommer avant » (qui se rapporte à la sécurité de l’aliment)15, ce qui influe sur les choix d’achat. À cet égard, on note la tendance des consommateurs à sélectionner dans la phase d’achat les produits alimentaires dont la durée de vie est plus longue. Cela participe à la hausse de marchandises non vendues et par conséquent, au gaspillage de nourriture qui aurait été parfaitement comestible16.

- la mauvaise planification des achats, qui pousse parfois à acheter des quantités excessives de nourriture pour profiter d’offres promotionnelles.

- la conservation inadéquate de la nourriture et le peu d’attention portée aux indications sur les étiquettes. En outre, les conditions de conservation varient en fonction du climat et de la température du domicile.

- l’emballage et l’utilisation de matériel inadaptés à la conservation, qui influent sur la saine conservation de la nourriture et en réduisent la durée de consommation.

- des connaissances limitées des méthodes permettant de consommer de façon plus effica-ce et de réduire les gaspillages (par exemple, comment utiliser de manière différente les restes des repas ou comment créer des plats avec les ingrédients disponibles).

- l’absence de prise de conscience de l’importance des gaspillages que chacun produit et de leur impact économique et environnemental.

Enfin, les facteurs qui déterminent la variabilité de la quantité de gaspillage générée au niveau domestique sont :- la dimension et la composition d’une famille (les adultes gaspillent dans l’absolu plus que

les enfants, les familles plus nombreuses gaspillent des quantités plus faibles par person-ne par rapport aux familles plus petites)17 ;

- le revenu familial (les gaspillages alimentaires sont moins importants dans les familles à bas revenu)18 ;

- la culture d’origine (par exemple, aux États-Unis, les familles d’origine hispanique gaspil-lent 25 % de moins que les familles non hispaniques)19 ;

- la saisonnalité des produits (en été, on gaspille plus par rapport aux autres saisons de l’année)20 ;

- le sexe (les femmes gaspillent en moyenne plus que les hommes)21.

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Pertes et gaspillages alimentaires: causes, im

pacts et propositions

PRÉPARER DES PORTIONS EXCESSIVES ET NE PAS CONSOMMER LES ALIMENTS ÀTEMPS SONT LES 2 CAUSES PRINCIPALES DU GASPILLAGE À LA MAISON ET AURESTAURANT

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Quant aux gaspillages générés dans le secteur de la restauration (comme les hôtels, les re-staurants et les cantines), les causes du gaspillage sont plus ou moins les mêmes, mais elles ont des effets encore plus considérables :- la quantité excessive des parts de nourriture servies qui sont laissées dans l’assiette ;- la difficile planification des achats alimentaires, qui se complique davantage encore dans

le cas d’un service de buffet (qui généralement entraîne la préparation d’une quantité de nourriture plus importante que nécessaire) ;

- l’insuffisante diffusion des pratiques qui permettent aux clients de ramener chez eux les « restes » de leur repas.

63

Pertes et gaspillages alimentaires: causes, im

pacts et propositions

a été établi que figurera sur l’étiquette :- seulement la mention « best by »

(à consommer de préférence avant) pour les aliments en conserve ou sous verre, snacks, confitures, biscuits et autres produits similaires, en informant qu’avant une certaine date, le produit se trouve dans les meilleures conditions de consommation, mais qu’il peut être consommé même après l’échéance ;

- seulement la mention « use by » (à consommer avant) pour les aliments qui deviennent effectivement nocifs s’ils sont consommés après une certaine date, comme les fromages à pâte molle, la viande, le poisson et les oeufs.

À cet égard, la Food Standards Agency23 a également fait la distinction entre les deux mentions. Contrairement à la date « à consommer avant » (qui ren-voie à la sécurité alimentaire), la date « à consommer de préférence avant » concerne principalement la qualité du produit. en effet, le dépassement de la date d’échéance ne présente pas de danger pour la santé, mais seulement le risque que le produit ait en partie perdu du goût et de la saveur.

en Grande-Bretagne, le gouvernement a décidé de supprimer la mention « sell by » (à vendre avant le) qui apparaissait sur les emballages de tous les types de produits alimentaires22.L’objectif était de limiter, et si possible éviter, le gaspillage de nourriture dont la date de vente est dépassée, mais qui en réalité est encore parfaitement comes-tible, en réduisant la marge d’erreur des consommateurs dans l’interprétation de l’étiquetage alimentaire en phase d’achat.Le fait qu’il y ait deux ou plusieurs dates sur beaucoup de produits peut en effet prêter à confusion : une date concerne l’échéance à laquelle la marchandise peut être exposée et vendue, une deuxième indique la période avant laquelle elle devrait être consommée (« use by ») et une troisième la période avant laquelle le produit serait optimal (« best by »).La nouvelle mesure a été lancée par le Department for Food, Environment and Rural Affairs (Département de l’Alimen-tation, de l’environnement et des Affaires rurales) suite à des consultations avec des producteurs, des chaînes de distribution et des associations de consommateurs. il

Les différences entre les mentions « use by » et « best before » en Grande-Bretagne

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LE GASPILLAGE DOMESTIQUE PAR PERSONNE: COMPARAISON GÉNÉRALE

110 kg

Royaume-Uni

WRAP, 2011

108 kg

Italie

Eurostat, 2010/Segrè-Falasconi 201199 kg

France

Eurostat, 2010/Ademe, 2011

82 kg

Allemagne

Stuttgard University, 201272 kg

Suède

SMED, 2011

109 kg

Etats-Unis

Venkat, 2011

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4. LeS iMpACtS DU GASpiLLAGe et DeS peRteS ALiMeNtAiReS

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Lo spreco alimentare: cause, im

patti e proposte

LOREM IPSUM DOLOR SIT AMET, CONSECTETUR ADIPISCING ELIT.

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P roduire une nourriture qui ne sera pas consommée gaspille des ressources naturelles, rejette des émissions dans l’atmosphère et génère des déchets. Le gaspillage et les pertes alimentaires peuvent aussi être évalués sur des aspects économiques, nutri-

tionnelles et sociaux. Pour estimer l’impact environnemental d’un aliment, il faut prendre en considération son « cycle de vie » complet, en parcourant toutes les phases de la filière alimentaire. On peut considérer trois indicateurs : empreinte carbone, empreinte écologique et empreinte eau.Par la suite, on rapportera les résultats de quelques études de quantification des impacts envi-ronnementaux, mais aussi du gaspillage et des pertes alimentaires, calculés à l’aide de ces trois indicateurs. Segrè et Falasconi (2001) ont fourni des estimations des impacts environnemen-taux liés au gaspillage de quelques produits, en utilisant ces trois indicateurs. De son côté, le WRAP (2011) a fourni des estimations pour chaque catégorie alimentaire, mais en mesurant uniquement l’empreinte carbone et eau de la consommation domestique de la Grande-Bre-tagne. L’étude menée aux États-Unis par Venkat (2011) a quantifié les émissions de gaz à effet de serre liées au « cycle de vie » complet des produits alimentaires gaspillés. Cependant, il n’a fourni aucune estimation sur l’empreinte écologiqueni sur l’empreinte eau. Les calculs ont été réalisés en utilisant les données de food waste fournies par le Département de l’Agricul-ture des États-Unis en 2009, disponibles pour les phases finales de la filière (distribution et consommation finale).

4.1 L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL

Figure 4.1. Les données à disposition

Source : traitement BCFN, 2012.

Italie Segré Falasconi (2011) Distribution

Grande-Bretagne WRAP (2011) Consommation

États-Unis Venkat (2011) Distribution et consommation

SOURCE PHASE DE LA FILIÈRE EMPREINTE CARBONE EMPREINTE EMPREINTE DANS LA QUELLE (ÉQUIVALENT EN EAU ÉCOLOGIQUE LE GASPILLAGE A ÉTÉ KG DI CO2) (M3 D’EAU) (M2 GLOBAUX) QUANTIFIÉ

Italie

L’analyse italienne se réfère à l’impact des fruits et légumes et de la viande gaspillés dans la phase de distribution1.La figure 4.2. rapporte les données de l’impact environnemental des fruits et légumes par kg de gaspillage et par quantité totale.

Empreinte carbone

L’empreinte carbone (Carbon Footprint) est un indicateur utilisé pour évaluer les émissions de gaz à effet de serre générées par les processus. Dans le cas des filières agroalimentaires, de telles émissions sont constituées principalement de Co2 généré par l’utilisation de combustibles fossiles, du méthane (CH4) produit par les fermenta-tions gastro-entériques des ruminants et des émissions de protoxyde d’azote (N2o) causées par l’utilisation en agriculture de fertilisants à base d’azote.Le calcul correct du Carbon Footprint de la nourriture gaspillée doit nécessairementtenir compte de toutes les phases de la filière alimentaire, en suivant l’approche d’Analyse du Cycle de Vie (ACV).

Empreinte écologique

L’empreinte écologique (ecological Foot-print) est un indicateur employé pour éva-luer l’impact des consommations d’une population donnée sur l’environnement. elle quantifie la superficie totale des éco-systèmes terrestres et aquatiques néces-saires pour fournir, de manière durable, toutes les ressources utilisées et pour absorber, toujours de manière durable, l’ensemble des émissions produites.L’empreinte écologique est donc un indi-cateur composite qui mesure, à l’aide de

facteurs de conversion et d’équivalences spécifiques, les différentes modalités d’uti-lisation des ressources environnementales en fonction d’une unique unité de mesure : l’hectare global (global hectare, gha).L’approche de calcul de l’empreinte écolo-gique est analogue à celle d’une étude ACV.Cela permet d’exprimer les aspects envi-ronnementaux du processus productif, notamment les émissions de Co2 et l’utili-sation de territoire, en termes de superficie (global hectare) « équivalente ».Comme dans le cas de l’empreinte carbone, la valeur finale obtenue suite à ces calculs ne renvoie pas au territoire effectivement occupé.il s’agit plutôt d’une représentation théo-rique de ce territoire qui tient compte d’un poids différent des diverses typologies.

Empreinte eau

L’empreinte eau ou eau virtuelle (Water Footprint ou Virtual water content) est unindicateur spécifique de l’usage de l’eau douce qui indique aussi bien les quantités de ressource hydrique effectivement uti-lisées, que la façon dont l’eau est utilisée. Dans le cas des filières de production des aliments, on tient compte de l’eau utili-sée au cours de la phase de production industrielle, mais aussi de l’eau d’évapo-transpiration et d’irrigation au cours de la phase agricole.

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Pertes et gaspillages alimentaires: causes, im

pacts et propositions

POUR ÉVALUER L’IMPACT

ENVIRONNEMENTAL DE LA NOURRITURE

GASPILLÉE, ON PEUT UTILISER L’EMPREINTE

ÉCOLOGIQUE, CARBONE ET EAU

Page 37: WEB_FRA_Pertes et gaspillage alimentaires  causes, impacts et propositions

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Pertes et gaspillages alimentaires: causes, im

pacts et propositions

Le calcul de l’empreinte carbone4 révèle que 25,7 millions de tonnes de CO2 sont émises par an, dont 78 % sont à attribuer au gaspillage toujours évitable et 22 % au gaspillage parfois évitable (figure 4.4.).

Les données mettent en évidence que la quantité de fruits et légumes jetés dans les points de vente correspond à une consommation de plus de 73 millions de m3 d’eau, l’utilisation de ressources environnementales équivalant quasiment à 400 millions de m2 et l’émis-sion dans l’atmosphère à plus de 8 millions de kg de dioxyde de carbone2.À partir de la figure 4.3., qui rapporte les données sur l’impact de la viande, on en déduit que jeter 22 000 tonnes de produit revient à gaspiller environ 127 millions de m3 d’eau, à émettre dans l’atmosphère 9,8 millions de tonnes de dioxyde de carbone et à apprauvrir les ressources environnementales de l’équivalent de 8 360 hectares de terrain.

Grande-Bretagne

En Grande-Bretagne, l’étude du WRAP (2011) s’est portée sur la quantification du gaspillage en nourriture et en boisson considéré comme toujours « évitable » (avoidable) et « poten-tiellement évitable » (possibly avoidable) dans la phase de consommation domestique, en omettant le gaspillage « inévitable » (unavoidable)3.

Figure 4.3. Impact environnemental du gaspillage de viande en Italie

Figure 4.4. Empreinte carbone total du gaspillage dans la phase de consommation enGrande-Bretagne

Source : Segrè et Falasconi, 2011.

Source : traitement BCFN sur les données WRAp, 2012.

Par kg 4 449 5,8 38

Total 9,8 M 127 M 83 M

EMPREINTE CARBONE EMPREINTE EAU EMPREINTE ÉCOLOGIQUE (ÉQUIVALENTE EN KG DE CO2) (M3 D’EAU) (M2 GLOBAUX)

22 %78 %

total = 25 717 millions de tonnes

Gaspillage potentiellement évitable Gaspillage évitable

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Figure 4.5. Empreinte carbone totale du gaspillage dans la phase de consommation en rande-Bretagne pour les principales catégories alimentaires

Source : traitement BCFN sur les données WRAp, 2012.

0

Lait

BLé

pommes de terre

Boeuf

porc

Légumes frais,

tomates

Volailles

Riz

thé

pommes

Autre bétail

Chèvreset moutons

Concombreset cornichons

Café

500 1000

eMpReiNte CARBoNe(millions de tonnes/an)

1500 2000

évitable

potentiellement évitable

3

9

0

0

0

209 1347

706

709

1008

828

539

834

601

615

473

225

236

159

180

1963

529

378

178

67

67

19

19

242

317

Figure 4.6. Empreinte eau totale du gaspillage dans la phase de consommation en Grande-Bretagne

Source : traitement BCFN sur les données WRAp, 2012.

total = 6 262 millions de m3

Gaspillage potentiellement évitable Gaspillage évitable

14 %86 %

Figure 4.2. Impact environnemental du gaspillage de fruits et légumes en Italie

Source : Segrè et Falasconi, 2011.

Par kg 0,08 0,7 3,7

Total 8,4 M 73,8 M 390 M

EMPREINTE CARBONE EMPREINTE EAU EMPREINTE ÉCOLOGIQUE (ÉQUIVALENT EN KG DE CO2) (M3 D’EAU) (M2 GLOBAUX)

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Les aliments qui pèsent davantage sur l’environnement (niveaux d’empreinte carbone plus élevés) sont les produits d’origine animale (principalement le lait, le boeuf, le porc et les volailles), comme on le voit dans la figure 4.5.En outre, le WRAP estime que l’empreinte eau5 de la nourriture gaspillée par les par-ticuliers s’élève à 6 262 millions de m3 d’eau par an (figure 4.6.), dont 5 368 millions dérivent de gaspillage de nourriture évitable et 894 millions de gaspillage potentielle-ment évitable (représentant respectivement 5 et 1 % de l’empreinte eau britannique totale). Le gaspillage d’eau par personne atteint 284 litres par jour. Toutefois, 71 % de la consommation d’eau virtuelle est réalisée dans les pays dont on importe la nourriture et les boissons gaspillées.Enfin, comme on le voit dans la figure 4.7., la catégorie alimentaire dont le gaspillage pèse le plus sur la consommation de ressources hydriques est le boeuf.

Figure 4.7. Empreinte eau totale du gaspillage dans la phase de consommation domestique en Grande-Bretagne pour les principales catégories alimentaires

Source : traitement BCFN sur les données WRAp, 2012.

Source : traitement BCFN sur les données Venkat, 2012.

0

Boeuf

Fèves de cacao

Riz

Volailles

Café

porc

Lait

Agrumes divers

Autre bétail

Haricots

Légumes frais variés

poivrons

pommes

Bananes

Autre

Blé

200 400

eMpReiNte eAU DU GASpiLLAGe poUR L’UtiLiSAtioN DoMeStiqUe eN GRANDe-BRetAGNe(millions de m3/an)

600 800 1000

évitable

potentiellement évitable

20

Boeu

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Figure 4.8. Émissions de gaz à effet de serre du gaspillage pour les principales catégo-ries alimentaires aux États-Unis (2009, équivalent en millions de tonnes de CO2 par an)

États-Unis

L’étude menée par Venkat aux États-Unis calcule seulement l’empreinte carbone des différentes catégories d’aliments gaspillées. Il a été montré que les émissions survenant pendant les phases de production, de transformation, de mise en emballage, de distribu-tion et d’élimination de la nourriture non consommée s’élèvent chaque année à environ 112,9 millions de tonnes de dioxyde de carbone (données de 2009).Dans la figure 4.8., on peut remarquer que le boeuf est le principal responsable des émis-sions de gaz à effet de serre (16 % sur le total des émissions), même si la quantité gaspillée s’élève à seulement 2 % du total6.En conclusion, dans les trois pays analysés, les évidences empiriques démontrent que le ga-spillage d’origine animale, bien que minime en termes de poids, a un impact environnemental supérieur à celui d’origine végétale.

évitable ee 5368 Mm3/anpotentiellement évitable ee 894 Mm3/antotal ee 6262 Mm3/an

eliminationDistribution/vente au détailemballage

production

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I l existe deux principales méthodes de mise en évidence de l’impact économique, fon-dées sur le coût de production et le prix de marché des biens.Dans le premier cas, selon la définition de l’« école classique », la valeur d’un bien

est proportionnelle aux ressources nécessaires à sa production. Par conséquent, l’impact économique pourrait être estimé comme « la valeur perdue avec le gaspillage », en utili-sant comme critère de calcul les coûts nécessaires pour obtenir les différents biens.Dans le deuxième cas, selon la définition de l’« école néoclassique », la valeur d’un bien ne dépend pas du coût de production, mais de son utilité, représentée par le prix défini sur le marché. Par conséquent, l’impact économique du gaspillage pourrait être estimé en utilisant comme critère de calcul « le prix de marché des différents biens ». À ceci, on peut ajouter une évaluation basée sur la théorie de l’économie du bien-être, qui estime le gaspillage alimentaire à partir de « l’impact sur l’utilité de toute la société ». Par conséquent, dans le calcul doit figurer non seulement le prix de marché, mais aussi les externalités négatives produites, en additionnant donc au prix l’esti-mation de la disponibilité de la société à payer un prix pour l’impact environnemental (comme c’est le cas pour le système de valorisation des émissions de CO2 mis au point par l’Union Euro-péenne). En outre, étant donné qu’une portion importante de terrain est utilisée de façon moins utile pour produire des aliments non consommés, l’impact économique peut être aussi évalué en calculant le coût d’opportunité de la superficie agricole utilisée pour produire les biens gaspillés.Ci-dessous sont rapportées quelques données relatives à la quantification de l’impact éco-nomique du gaspillage en Italie (Segrè et Falasconi, 2011) et aux États-Unis (Venkat, 2011).Les estimations en Grande-Bretagne nous apprennent, en outre, que 30 à 40 % de la production an-nuelle de nourriture gaspillée correspondent à une valeur économique d’environ 18 milliards d’euros.

Italie

L’analyse des impacts économiques en Italie souligne en particulier les pertes et le gas-pillage dont sont responsables le secteur agricole, l’industrie alimentaire et la distribution,

4.2 L’IMPACT ÉCONOMIQUE

Figure 4.9. Méthods pour le calcul de l’impact economique du gaspillage et des pertes alimentaires

Source : traitement BCFN sur les données BCFN, 2012.

Agriculture

Industriealimentaire

Distribution

COÛT DE PRIX DE PRIX DE MARCHÉ ET DES PRIX DE MARCHÉ ET COÛT D’OPPORTUNITÉPRODUCTION MARCHÉ PARTES DE CO2 DE LA SUPERFICIE AGRICOLE

par le passé, la théorie économique a montré peu d’intérêt pour la valorisation du gaspillage alimentaire.Une exception à ce désintéressement a été présentée par les études européennes sur les excédents causés par la vieille poli-tique Agricole Commune (pAC). Avant les récentes réformes, si d’un côté la pAC a permis d’atteindre des objectifs fonda-mentaux, comme la stabilisation des mar-chés, tout en augmentant la productivité

et garantissant la sécurité des approvi-sionnements alimentaires, de l’autre elle a favorisé une série d’effets négatifs, parmi lesquels la prolifération d’excédents pro-ductifs. De tels excédents, excepté le surplus phy-sique, ont représenté un gaspillage écono-mique considérable, puisque leur produc-tion et leur élimination (destruction) ont pesé très lourdement sur le budget com-munautaire et sur l’environnement.

L’impact économique des excédents de production dus à la PAC

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L’IMPACT ÉCONOMIQUE DES GASPILLAGES

INCLUT LA QUANTIFICATION DES

EXTERNALITÉS NÉGATIVES EN PLUS

DU COÛT OU DU PRIX DES PRODUITS JETÉS

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en adoptant les différentes méthodes de quantification décrites ci-dessous (figure 4.9.).Les impacts économiques ont été quantifiés sur les trois phases de la filière selon le prix de marché.Sur le plan agricole, étant donné l’importante disponibilité de données, l’impact a aussi été estimé selon le coût de production en incluant la valorisation des émissions de CO2 et selon le coût d’opportunité de la superficie agricole.Plus en détails, dans la phase agricole, les coûts de production comprennent, par exemple :- l’achat des semences, des fertilisants et d’autres moyens techniques ;- les parts d’amortissement, d’entretien et d’assurance ;- les machines et les entrepôts ;- les installations d’irrigation ;- les impôts ;- la rémunération du travail.Par « prix », on entend, en revanche, « la valeur monétaire à laquelle un agriculteur cède son produit », ce qui définit l’équilibre entre l’offre et la demande. La figure 4.10. indique l’estimation de l’impact économique du gaspillage dans l’agriculture calculé selon le coût de production et le prix de marché.

Les estimations rapportent un impact économique d’environ 8 milliards d’euros, si on utilise la méthode de calcul établie sur le coût de production, et de presque 10 milliards d’euros, si on suit la méthode de calcul établie sur le prix de marché, soit respectivement 136 et 163 euros par personne.On remarque que les deux chiffres, bien qu’étant très élevés, diffèrent de plus de 1,6 milliard d’euros. (Les impacts établis sur le prix de marché sont supérieurs d’environ 16 % par rapport à ceux sur le coût de production.) Les deux méthodes sont correctes, mais elles ont des finalités différentes. Dans ce cas, l’utilisation des deux méthodes a permis de vérifier que, l’année en ques-tion (les données se réfèrent à 2009) pour les tubercules et surtout pour les céréales, les prix de marché n’ont pas été rentables : en effet, à cause de l’effondrement des cotations des céréales, les prix ont été inférieurs aux coûts de production (figure 4.11.) et certains agriculteurs ont choisi de renoncer à leur récolte (augmentant ainsi davantage le gaspillage).En incluant dans le calcul les conséquences négatives dérivant du gaspillage alimentaire en termes de pollution environnementale, l’impact économique est estimé supérieur à 10 milliards d’euros7.Enfin, en mettant aussi en évidence le coût d’opportunité de la superficie de terrain utilisée pour la production de denrées non consommées, l’estimation de l’impact éco-nomique augmente davantage. En effet, le coût d’opportunité devrait avoir une valeur au moins égale au meilleur usage alternatif du terrain (comme la possibilité de bâtir, quantifiée dans l’étude de Segrè et Falasconi à environ 20 000 euros l’hectare) et, dans le cas de l’Italie, se révèle être de 30 milliards d’euros8.En progressant dans la filière agroalimentaire, l’impact économique du gaspillage at-tribuable à l’industrie alimentaire équivaut à quasiment 1 milliard d’euros, si on utilise la méthode de calcul basée sur le prix de marché, et à près de 1,2 milliard d’euros, si on inclut dans le calcul la valorisation de l’émission de CO2

9.Enfin, dans le secteur de la distribution, le gaspillage atteint un peu plus de 1,5 mil-liard d’euros selon les prix de marché.Dans la figure 4.12., un tableau synthétise l’impact économique du gaspillage alimen-

Figure 4.10. Impact économique du gaspillage de l’agriculture en Italie évalué selon le coût de production et le prix de marché des biens

Source : Segrè et Falasconi, 2011.

Total agriculture 8 156 M 9 776 M

COÛT DE PRIX DE MARCHÉ PRODUCTION (¤) (¤)

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Figure 4.11. Impact économique du gaspillage de l’agriculture en Italie évalué selon le coût de production et le prix de marché des biens

Source : Segrè et Falasconi, 2011.

impact économique selon le coût de production impact économique selon le prix de marché

Figure 4.12. Impact économique du gaspillage alimentaire sur toute la filière

10 008 M 1 178 M 1 512 M 12 698 M

IMPACT ÉCONOMIQUE IMPACT ÉCONOMIQUE IMPACT ÉCONOMIQUE IMPACT ÉCONOMIQUE DU GASPILLAGE DANS DU GASPILLAGE DANS DU GASPILLAGE DANS DU GASPILLAGE DANS L’AGRICULTURE (¤) L’INDUSTRIE ALIMENTAIRE (¤) LA DISTRIBUTION (¤) LA FILIÈRE ALIMENTAIRE (¤)

Source : Segrè et Falasconi, 2011.

RIEN QUE LES PERTES AGRICOLES S’ÉLÈVENT À

PLUS DE 160 EUROS PAR PERSONNE ET PAR AN

Figura 4.13. Impact économique du gaspillage alimentaire dans les principaux secteursde la filière en Italie

Source : traitement BCFN sur les données de Segrè et Falasconi, 2011.

totAL = 12 698 millions d’euros

Gaspillage dans l’agriculture Gaspillage dans l’industrie Gaspillage dans la distribution

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taire de toute la filière italienne, calculé sur la base du prix de marché des produits et en tenant compte de l’émission de gaz à effet de serre comme conséquence extérieure négative présente dans les phases agricole et industrielle (figures 4.12. et 4.13.).

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États-Unis

Contrairement à l’Italie, qui estime l’impact économique en adoptant différentes méthodes de calcul, aux États-Unis, le gaspillage alimentaire est quantifié uniquement sur la base du prix de marché (prix de la distribution de 2011 appliqués aux quantités de food waste de 2009) pour les diverses catégories de produits alimentaires, dans les différentes phases de distribution en gros, au détail (incluant également la restauration) et la consommation finale.L’impact économique total du gaspillage aux États-Unis atteint 197,7 milliards de dollars. Le gaspillage dans la phase de consommation s’élève notamment à 124,1 milliards de dollars (soit environ 63 % du total), ce qui représente pour une famille de 4 personnes un coût d’environ 1 600 dollars par an, en moyenne. Dans la phase de distribution au détail, le gaspillage s’élève à 64,6 milliards de dollars.Les produits qui dérivent des animaux ont un impact économique plus faible par rapport aux vé-gétaux, le contraire de la tendance liée à l’impact environnemental. En effet, l’impact de tels pro-duits équivaut à 37 % du total, alors que celui des céréales, fruits et légumes représentent 47 %.

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Figure 4.14. Impact économique du gaspillage aux États-Unis évalué selon le prix de marché des biens

Source : traitement BCFN sur les données Venkat, 2012.

L’ impact social du gaspillage peut être abordé en partie en ayant recours aux concepts de sécurité alimentaire et d’accès à la nourriture.La définition de la sécurité alimentaire, aujourd’hui communément adoptée au

niveau international, est celle qui a été élaborée lors du Sommet mondial sur l’alimenta-tion organisé en 1996. Elle décrit une situation dans laquelle « toutes les êtres humains ont, à tout moment, un accès physique, social et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs préfé-rences alimentaires afin de mener une vie active et saine »10.Généralement, le concept de sécurité fait référence à la disponibilité des aliments au niveau national, en quantité suffisante pour satisfaire les exigences énergétiques de la population de référence. Conjointement aux besoins énergétiques, le régime alimentaire devrait garantir un contenu nutritionnel adapté.La documentation existante sur le sujet fournit différentes estimations sur les quanti-tés énergétiques journalières nécessaires à l’alimentation équilibrée d’une personne. On retient qu’en moyenne, une telle quantité est égale à environ 2 700 kcal.Bien que les données relatives à l’offre démontrent une disponibilité globale de nour-riture suffisante pour combler les besoins énergétiques de la population, il y a dans le monde des problèmes de malnutrition. Ces derniers peuvent être causés par la difficulté d’accéder à l’offre de nourriture, notamment en raison de niveaux de pauvreté élevés ou de la présence de conflits dans une société donnée. On remarque, en effet, une étroite corrélation entre les zones qui ont des pourcentages élevés de population sousalimentée et celles qui ont des pourcentages élevés de personnes extrêmement pauvres.Cela prouve que la pauvreté détermine l’incapacité des individus à produire ou à acheter la nourriture nécessaire à leur propre subsistance11. De la même manière, on note une corrélation analogue entre des zones au climat sec où la disponibilité en eau est insuffi-sante et des niveaux élevés de dénutrition12.Dans les sociétés où la disponibilité est abondante et l’accessibilité à la nourriture est garantie, on assiste à l’augmentation du gaspillage alimentaire, même sous la forme de nutrition excessive, une tendance s’inscrivant à l’inverse du phénomène de dénutrition.Le nombre de personnes qui reçoivent une quantité de calories supérieure à la quantité nécessaire est, en effet, en augmentation, ce qui favorise l’intensification du problème de l’obésité.Pour conclure, selon l’étude de la FAO13, la quantité de nourriture qui termine à la pou-belle dans les pays industrialisés (222 millions de tonnes) équivaut à la production ali-mentaire disponible en Afrique subsaharienne (230 millions de tonnes).

4.3 L’IMPACT SOCIAL

LA QUANTITÉ DE NOURRITURE GASPILLÉE DANS LES PAYS INDUSTRIALISÉSÉQUIVAUT À LA PRODUCTION ALIMENTAIRE DISPONIBLE EN AFRIQUESUBSAHARIENNE

Consommation Vente au détail Distribution

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LES ACTIONS LES PLUS IMPORTANTES VONT DE L’EUROPE AUX ÉTATS-UNIS, JUSQU’AUX PAYS EN VOIE DE DÉVELOPPEMENT

- Initiatives des principales chaînes de distribution, à travers la récupération et la distribu-tion d’aliments invendus (Buon Fine de Coop en Italie), le délai d’achat de promotions commerciales (la formule « buy one, get one later » adoptée par Sainsbury’s et Tesco en Grande-Bretagne), l’utilisation de la nourriture gaspillée comme combustible pour géné-rer de l’électricité (Sainsbury’s et Tesco en Grande-Bretagne), le mécanisme de l’achat solidaire (A.N.D.E.S. en France), l’amélioration des emballages (Morrisons et Marks & Spencer en Grande-Bretagne), les conseils prodigués à la clientèle sur les modalités rela-tives à une meilleure conservation des aliments, à l’aide d’étiquettes des produits ou sur Internet (Morrisons).

- Sites Internet qui commercialisent à prix réduit des produits alimentaires proches de la date de consommation conseillée (l’expérience de Quel che c’è en Italie et de Approved Food en Grande-Bretagne).

- Initiatives « à zéro impact » de la restauration pour la récupération des restes de nourriture et vins laissés à la clientèle (c’est le cas des campagnes italiennes Il buono che avanza en Lom-bardie et Buta Stupa au Piémont, ou de la campagne Portami via de l’Associazione Italiana Sommeliers).

- Initiatives lancées par des structures individuelles (la réorganisation du service de traiteur au sein de l’hôpital de Hvidovre au Danemark et le People’s Supermarket à Londres qui impliquent la communauté locale).

Il s’agit dans un premier temps d’observer les initiatives majeures lancées en Europe (Grande-Bretagne, Italie, France, Allemagne et Danemark), aux États-Unis et dans quelques pays en voie de développement (Inde et Brésil). Les pays anglo-saxons (Grande-Bretagne et États-Unis), ainsi que ceux de l’Europe septentrionale, ont été parmi les premiers à se mobiliser dans la lutte pour la réduction du gaspillage alimentaire. On observe une pré-valence du concept de « récupération » (souvent destinée à des oeuvres caritatives) et du réseau de consommation finale. Des programmes en amont de la phase de récupération et de première transformation des produits agricoles se développent également.Les initiatives reclassées tiennent compte des objectifs de réduction et/ou récupération du gaspillage, de la nature publique ou privée de l’organisme, de la dimension nationale ou locale, des phases de la filière alimentaire concernées et, lorsque cela est possible, des prin-cipaux résultats obtenus.

I l existe dans le monde de nombreuses organisations et initiatives d’intervention visant à réduire et/ou récupérer des produits alimentaires qui ne peuvent plus être vendus mais qui restent comestibles1.

Les principales expériences réalisées, que ce soit dans les pays industrialisés ou dans les pays émergents, peuvent par conséquent être regroupées selon les typologies d’intervention suivantes, sur la base de la nature de l’organisme initiateur et/ou des objectifs à atteindre :- Associations (à but lucratif et non lucratif) qui fournissent des aides alimentaires et - grâce aux

donations provenant de l’industrie, de la distribution alimentaire et de la restauration - récupèrent des produits alimentaires qui une fois sortis du marché, seraient destinés à être détruits, et les distribuent à des structures qui aident les personnes et les familles indigentes ou marginalisées. Il s’agit principalement d’organisations bénévoles (le Banco Alimentare et la Società del Pane Quotidiano en Italie, FareShare en Grande-Bretagne, City Harvest aux États-Unis et Mesa Brasil du SESC au Brésil) ou privées (le spin-off universitaire italien Last Minute Market qui s’occupe de favoriser la rencontre directe entre offre et demande). Dans d’autres cas, les organismes peuvent récupérer et préparer la nourriture dans des cuisines communautaires, pour la servir ensuite dans des cantines (FoodCycle), lors de galas de bienfaisance (The Dinner Exchange) ou de soirées de charité (l’initiative Feeding the 5000 à Londres). Des plats encore intacts peuvent également provenir de réceptions publiques, de services de traiteur et de concerts (comme c’est le cas par exemple du projet The Rock and Wrap It Up! aux États-Unis). Enfin, la filière agricole (Feeding America et la Society of St. Andrew aux États-Unis) peut également récupérer des aliments jetés.

- Initiatives pour la réduction, le recyclage et la réutilisation des aliments, favorisées par des agences gouvernementales et des organismes publics locaux ou municipaux (le WRAP en Grande-Bretagne ; l’EPA et la certification du recyclage réalisée par les supermarchés (SRPC) promue par le Massachusetts Department of Environmental Protection aux États-Unis ; la campagne d’information Trop bon pour ta poubelle ! du Ministère Fédéral de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Protection des Consommateurs en Allemagne ou le projet Buon Samaritano de la mairie de Turin en Italie).

- Campagnes de sensibilisation sur le gaspillage alimentaire (Love Food, Hate Waste du WRAP au niveau national et This is Rubbish en Grande-Bretagne au niveau local, la campagne d’ADEME en France et le mouvement « Stop Wasting Food » au Danemark). Parfois les campagnes s’adressent tout particulièrement aux adolescents, à travers des projets lancés dans les écoles (l’Edible Schoolyard Project aux États-Unis et le Manger autrement dans les collèges en France).

- Coopératives d’entreprises privées dans le secteur agricole (le Grow Sheffield’s Abundance Pro-ject en Grande-Bretagne et le City Slicker Farms aux États-Unis).

5.1 LES TYPOLOGIES D’INTERVENTION POUR LA RÉDUCTION ET LA RÉCUPÉRATION DE LANOURRITURE GASPILLÉE

IL EXISTE UNE VASTE GAMME D’INITIATIVES POUR LA RÉDUCTION ET LA RÉCUPÉRATION

DE LA NOURRITURE GASPILLÉE

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ASSOCIATIONS (À BUT LUCRATIF ET NON LUCRATIF) QUI FOURNISSENT DES AIDES ALIMENTAIRES ETRÉCUPÈRENT DES PRODUITS ALIMENTAIRES QUI SERAIENT DESTINÉS À êTRE DÉTRUITS (12)

INITIATIVES POUR LA RÉDUCTION, LE RECYCLAGE ET LA RÉUTILISATION DES ALIMENTS, FAVORISÉES PAR DES AGENCES GOUVERNEMENTALES ET DES ORGANISMES PUBLICS LOCAUX OU MUNICIPAUX (7)

INITIATIVES DES PRINCIPALES CHAÎNES DE DISTRIBUTION (7)

CAMPAGNES DE SENSIBILISATION SUR LE GASPILLAGE ALIMENTAIRE (9)

SITES INTERNET QUI COMMERCIALISENT À PRIX RÉDUIT DES PRODUITS ALIMENTAIRES PROCHES DE LA DATE DE CONSOMMATION CONSEILLÉE (2)

THE PEOPLE’S SUPERMARKET

Reducing the Waste Stream for Alameda County

INITIATIVES « À zÉRO IMPACT » DE LA RESTAURATION POUR LA RÉCUPÉRATION DES RESTES DE NOURRITURE ET VINS LAISSÉS À LA CLIENTÈLE (3)

COOPÉRATIVES D’ENTREPRISES PRIVÉES DANS LE SECTEUR AGRICOLE (2)

INITIATIVES LANCÉES PAR DES STRUCTURES INDIVIDUELLES (2)

INITIATIVES COMMERCIALES QUI VALORISENT LE GASPILLAGE ALIMENTAIRE (1)

ApprovedFood &Drink

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et coopère avec les producteurs d’emballages pour optimiser la conception et la fonctionna-lité du conditionnement des produits.En 2007, le WRAP a lancé la campagne Love Food, Hate Waste qui vise à sensibiliser les citadins et les entreprises sur la réduction du gaspillage de la nourriture : cette initiative a permis d’éco-nomiser 300 millions de livres sterling et d’éviter la gaspillage de 137 000 tonnes de nourriture.Le site Internet www.lovefoodhatewaste.com offre des conseils utiles (par exemple, sur com-ment évaluer les bonnes portions ou conserver les plats au réfrigérateur, au congélateur ou dans le garde-manger), ainsi que des recettes futées pour cuisiner les restes de repas.En Grande-Bretagne, on étudie en outre l’introduction de nouvelles technologies qui rempla-ceraient l’étiquette « à consommer avant le », par des indicateurs mettant en avant l’âge/la température d’un produit et signalant son exposition à une température excessive (ainsi que le temps d’exposition relatif à cette température).

Initiatives favorisées par les chaînes de la grande distribution organisée

En 2005, le gouvernement britannique et le WRAP ont lancé le Courtauld Commitment, un accord conclu entre les plus grandes chaînes de distribution et les industries alimentaires du pays, afin de réduire le gaspillage en intervenant sur le conditionnement (avec pour objectif une réduction de 10 % de son impact en termes d’émissions de CO2), sur les comportements de consommation domestique (avec pour objectif une réduction de 4 % du gaspillage domestique d’aliments et boissons), et sur le gaspillage dans l’ensemble de la filière de distribution (avec pour objectif une réduction de 5 % du gaspillage des produits et de la nourriture). Au cours des quatre premières années de vie du projet, 1,2 million de tonnes d’aliments gaspillés et d’embal-lages ont été économisées, ce qui représente la somme de 1,8 milliard de livres sterling. Parmi les initiatives des chaînes de distribution individuelles, celle de Morrison, à travers la campagne Great Taste Less Waste, a introduit des autocollants « Best Kept » sur les produits frais pour indiquer aux consommateurs la meilleure façon de conserver les aliments plus longtemps à leur domicile, afin de réduire le gaspillage alimentaire et d’économiser de l’ar-gent. Ces informations sont complétées par des conseils pratiques dans les différents rayons et par des astuces et recettes sur leur site Internet (www.morrisons.co.uk). Un nouveau système de conditionnement pour les produits frais et cuits a également été adopté. Marks & Spencer a aussi repensé les emballages des viandes afin d’utiliser moins de plastique tout en conservant les produits frais plus longtemps. L’entreprise Warburtonsa a reconsidéré les quantités en pro-posant la portion de pain pour une personne. Depuis la seconde moitié de 2009, les chaînes Sainsbury’s (www.sainsburys.co.uk) et Tesco (www.tesco.com) ont introduit les campagnes Buy one, get one later (BOGOL) pour réduire le gaspillage alimentaire et faire économiser de l’argent à la clientèle. Après la publication du rapport « Food 2030 » du gouvernement britan-nique (août 2010), selon lequel les offres « 2 pour le prix d’1 » incitent les consommateurs à trop acheter et favorisent donc le gaspillage, Tesco a proposé un système d’achats échelonnés dans le temps : les clients peuvent acheter et retirer gratuitement un deuxième produit iden-tique après un premier achat, plutôt que de devoir acheter les deux au même moment.Quant à l’impact environnemental, Tesco vise à devenir une « chaîne à zéro impact » d’ici 2050 : le nouveau centre de distribution de Widnes sera alimenté à 100 % par de l’énergie renouvelable produite par le gaspillage alimentaire. Grâce à un partenariat avec l’opérateur de logistique Stobart et le Groupe PDM actif dans le recyclage des déchets alimentaires, ce projet permettra d’éliminer 7 000 tonnes d’émissions de CO2 par an.En 2010, la chaîne de grands magasins Sainsbury’s a également développé un programme visant à réduire chaque semaine de 42 tonnes les produits alimentaires gaspillés dans ses

5.2.1 Grande-Bretagne

Le Waste & Resources Action Programme (WRAP) et la campagne Love Food, Hate Waste

Le WRAP - Waste & Resources Action Programme (www.wrap.org.uk) est un organisme à but non lucratif fondé en 2001 qui opère en Angleterre, en Écosse, au Pays de Galles et en Irlande du Nord pour aider les entreprises et les individus à bénéficier des avantages de la réduction des déchets, du développement de produits durables et de l’utilisation efficace des ressources. Le WRAP, en effet, se fixe pour objectif d’atteindre sur une base annuelle au moins :- 7 millions de tonnes en moins d’émissions de CO2 ;- 3 millions de tonnes en moins de déchets biodégradables dans les décharges anglaises ;- 1,9 milliard de livres sterling économisées par les consommateurs, les entreprises et le sec-

teur public ;- 130 millions de livres sterling supplémentaires pour la gestion des ressources ;- 3 millions de tonnes en moins de ressources primaires utilisées ;- 2 millions de tonnes en moins de déchets produits.En ce qui concerne la réduction du gaspillage alimentaire, d’ici 2015 le WRAP espère éco-nomiser 3,2 millions de tonnes par an d’émissions équivalentes de CO2, liées au gaspillage « évitable » d’aliments et de boissons. Pour atteindre un tel objectif, le WRAP travaille en collaboration avec des producteurs et des distributeurs, prodigue des conseils aux individus sur la façon de réduire les déchets alimentaires, met en place des actions de réduction du gaspillage alimentaire dans les secteurs hôtelier, touristique et de l’administration publique,

5.2 LES PRINCIPALES INITIATIVES LANCÉES EN EUROPE

Figure 5.1. Quelque exemples extraits de la campagne de sensibilisation Love Food, Hate Waste, du WRAP en Grande-Bretagne

D’ICI 2015, LE WRAP SE FIXE

D’IMPORTANTS OBJECTIFS DE

DURABILITÉENVIRONNEMENTALE

EN COMMENÇANT PAR LA RÉDUCTION DU

GASPILLAGEALIMENTAIRE

DEPUIS 2005, UN ACCORD EST EN VIGUEUR ENTRE LA GRANDE DISTRIBUTIONORGANISÉE ET L’INDUSTRIE ALIMENTAIRE BRITANNIQUE POUR RÉDUIRE LE GASPILLAGE ALIMENTAIRE

LES INITIATIVES DE CHAQUE CHAÎNE DE DISTRIBUTION SONT NOMBREUSES

DEPUIS 2007, UNE CAMPAGNE NATIONALE EST EN OEUVRE POUR SENSIBILISER LESCITOYENS ET LES ENTREPRISES

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points de vente en Écosse, qui sont ensuite transformés en biocarburant pour produire de l’électricité à la raffinerie de Motherwell (Écosse).Chaque tonne de déchets alimentaires transformés en énergie pourra générer suffisam-ment d’électricité pour alimenter 500 habitations et fera ainsi économiser 3 tonnes de CO2 en plus par rapport aux combustibles fossiles.

Autres initiatives d’aide en Grande-Bretagne

D’autres initiatives en Grande-Bretagne présentent un intérêt particulier :- L’association caritative FareShare (www.fareshare.org.uk) participe à la réduction de la

pauvreté alimentaire, en fournissant une nourriture de qualité (à partir des excédents de l’industrie alimentaire) aux organisations qui aident les personnes défavorisées. La livraison des produits aux dépôts FareShare est réalisée avant l’envoi au point de vente au détail ou directement auprès des points de vente individuels. En 2010-2011, FareShare a distribué plus de 8,6 millions de repas, avec une réduction de 1 800 tonnes d’émissions de CO2.

- This is Rubbish (www.thisisrubbish.org.uk) est une initiative lancée par un groupe de jeunes du Pays de Galles pour sensibiliser la population sur l’importance des déchets alimentaires en Grande-Bretagne et pour mettre en évidence la responsabilité commune des personnes et des entreprises. Cette campagne demande à tous les commerçants de s’informer de la quantité de gaspillage alimentaire produite par leur entreprise, des certifications étant ensuite ren-dues publiques par une commission indépendante. This is Rubbish a supporté de nombreuses initiatives, parmi lesquelles Feeding the 5000, Dining Down to Earth (un dîner pour 100 per-sonnes), Hungry for Activism et Feast Machynlleth (fête commune sur les excédents locaux).

- Fondée en 2009, l’association caritative Food Cycle (www.foodcycle.org.uk) vise à ren-forcer les communautés locales, formant des groupes de volontaires qui récupèrent les excédents alimentaires produits localement et qui préparent des repas dans des espaces de cuisine. L’organisation, présente dans 5 centres de collecte à Londres et dans 9 autres villes de Grande-Bretagne (Birmingham, Bristol, Cambridge, Durham, Édimbourg, Leeds, Liverpool, Manchester et Norwich), offre des repas aux personnes dans le besoin, permet de fournir des déjeuners copieux à des prix abordables, quatre jours par semaine.

- L’initiative Feeding the 5000 (www.feeding5k.org), qui a eu lieu à Londres en 2009 et en 2011, a permis d’offrir un repas gratuit à 5 000 personnes, en n’utilisant que des produits alimentaires qui seraient très probablement jetés. The Dinner Exchange (www.thedinnerex-change.zzl.org), qui a un objectif semblable et qui est très sensible aux thématiques envi-ronnementales et humanitaires, est une association londonnienne à but non lucratif qui organise une fois par mois un dîner pour 30 personnes (chaque fois dans un lieu différent), au cours duquel sont servis des plats végétariens, équilibrés sur le plan nutritionnel et cuisi-nés à partir d’aliments donnés par des vendeurs du marché de New Covent Garden et d’Earth Natural Foods, destinés à être jetés. Les invités qui y participent doivent faire un don (mini-mum 10 livres sterling) et la recette des dîners est dévolue à des oeuvres de bienfaisance.

- People’s Supermarket (www.thepeoplessupermarket.org) est un exemple de coopérative gérée par ses propres clients, qui répond aux besoins de la communauté et propose une nourriture locale à des prix abordables. En effet, les clients bénéficient, en échange d’une modeste par-ticipation à l’association (25 livres sterling), d’une réduction de 10 % sur tous les produits vendus ; ils s’engagent par ailleurs à donner quatre heures de leur temps afin de permettre une ouverture régulière du supermarché. Parmi les objectifs de l’organisation, inaugurée à Londres en juin 2010, on note la réduction au minimum du gaspillage, à travers la transfor-mation des aliments proches de la date de péremption en petits pains et tartes sucrées et

DES DONNÉES & DES CHIFFRES

LOVE FOOD, HATE WASTE

Type d’initiative CAMpAGNe De SeNSiBiLiSAtioN SUR Le GASpiLLAGe ALiMeNtAiRe et oFFRe De CoNSeiLS UtiLeS poUR UNe BoNNe CoNSeRVAtioN DeS ALiMeNtS et LA RéUtiLiSAtioN DeS ReSteS De RepAS

Date de création 2007

Fondateur WRAp – WASte & ReSoURCeS ACtioN pRoGRAMMe

Objectifs RéDUCtioN DU GASpiLLAGe ALiMeNtAiRe

Phases de la filière alimentaire en charge

Type de structure initiale oRGANiSMe À BUt NoN LUCRAtiF

Type de destinataire CoNSoMMAteUR FiNAL

Niveau d’intervention NAtioNAL

Principaux résultats obtenus 137 000 toNNeS De NoURRitURe GASpiLLée eNMoiNS et 300 MiLLioNS De LiVReS SteRLiNG éCoNoMiSéeS eN GRANDe-BRetAGNe

Site Internet WWW.LoVeFooDHAteWASte.CoM, WWW.WRAp.oRG.UK

DIFFÉRENTES INITIATIVES DE TYPE CARICATIF

ET DE RÉCUPÉRATION ALIMENTAIRE, DE LA RÉCOLTE À LA

DISTRIBUTION INDÉPENDANTE

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LAST MINUTE MARKET FAVORISE LA RENCONTRE DIRECTE ENTRE OFFRE ET

DEMANDE

DE LA DÉCLARATION CONJOINTE AU

PARLEMENT EUROPÉEN...

salées, vendus au sein du supermarché, ainsi que le compostage des autres aliments jetés. - Grow Sheffield’s Abundance Project (www.growsheffield.com) est un groupe dirigé par la

communauté locale qui redistribue les excédents de fruits des récoltes des vergers autour de la ville de Sheffield. En 2010, l’association a entrepris une nouvelle opération en louant une cuisine et en produisant sa propre marque de sauce chutney et de confitures grâce à l’aide des bénévoles. Les recettes de la vente de ces produits sur les marchés agricoles locaux et lors des évènements alimentaires de Sheffield sont réinvesties dans le projet.

- Approved Food (www.approvedfood.co.uk), le réseau principal de vente en ligne de pro-duits secs et de boissons (plus de 1000) en Grande-Bretagne, cherche à responsabiliser les personnes qui peuvent se permettre d’acheter de la nourriture à prix standard et qui sont conscientes que les aliments peuvent souvent être consommés après la date de pé-remption. Les produits mis en avant via ce réseau sont vendus à prix réduit.

5.2.2 Italie

Last Minute Market (LMM)

Créé en 1998, Last Minute Market (LMM) est un spin-off de l’Université de Bologne qui a pris en 2003 le statut d’entreprise présente sur tout le territoire national, avec des projets tournés vers la récupération des produits invendus (ou non commercialisables) en faveur d’organismes caritatifs. LMM s’appuie sur une équipe opérationnelle assistée de profes-seurs et de chercheurs de l’Université de Bologne. Avec plus de 40 projets à son actif à l’échelle communale, provinciale et régionale en Italie, LMM a renforcé une méthode de travail qui permet d’activer de manière progressive le système des dons/retraits, en contrô-lant les aspects nutritionnels, hygiéniques, sanitaires, logistiques et fiscaux.Les modèles logistiques adoptés permettent de récupérer en toute sécurité tous les types de produits, dont les produits « frais » et « extra frais ». LMM ne gère pas directement les produits invendus et ne dispose pas non plus de magasins ni de moyens propres pour le retrait : l’organisation favorise la rencontre directe entre offre et demande et, s’occupant de la sécurisation de toutes les phases du système.Aujourd’hui, les activités de LMM liées au gaspillage alimentaire se concentrent sur la récu-pération des produits alimentaires, les excédents d’activités commerciales et productives (LMM-FOOD), les fruits et légumes non ramassés et abandonnés dans les champs (LMM-HARVEST) et les repas prêts, récupérés auprès de la restauration collective, comme les écoles et les entreprises (LMM-CATERING). Au fil du temps, le modèle a été étendu à d’autres types de produits et d’activités commer-ciales et productives (médicaments en vente libre et de parapharmacie proches de la date de péremption, livres ou biens éditoriaux destinés à la poubelle, autres biens non alimentaires).Quelques chiffres sur les résultats concrets obtenus par Last Minute Market :- dans l’un des hôpitaux de Bologne, on récupère chaque jour 30 repas prêts pour la can-

tine, pour plus de 35 000 euros par an ; - à Vérone, on récupère dans 8 cantines scolaires 8 tonnes de produits cuits par an, soit 15 000 repas ;- entre 2010 et 2011, dans les provinces de Bologne et de Ravenne, 43 000 repas ont été

redistribués.Parmi les nombreuses initiatives secondaires réalisées par le LMM, on peut rappeler aussi :- la création, le lancement et la promotion de la « Dichiarazione Congiunta contro lo Spreco

Alimentare » (Déclaration conjointe contre le gaspillage alimentaire), présentée le 28 oc-tobre 2010 au Parlement européen à Bruxelles, dans laquelle sont précisés les objectifs à at-

DES DONNÉES & DES CHIFFRES

LAST MINUTE MARKET

Type of initiative FAVoRiSe LA ReNCoNtRe DiReCte eNtRe L’oFFRe et LA DeMANDe et oRGANiSe DeS pRoJetS teRRitoRiAUx toURNéS VeRS LA RéCUpéRAtioN DeS pRoDUitS iNVeNDUS oU NoN CoMMeRCiALiSABLeS eN FAVeUR D’oRGANiSMeS CARitAtiFS

Date de création 1998 ; DeVeNU UNe eNtRepRiSe eN 2003

Fondateur UNiVeRSité De BoLoGNe

Objectifs RéDUCtioN et RéCUpéRAtioN DU GASpiLLAGe ALiMeNtAiRe

Phases de la filière alimentaire en charge

Type de structure initiale SpiN-oFF UNiVeRSitAiRe

Type de destinataire oRGANiSMeS CARitAtiFS et AiDeS ALiMeNtAiReS

Type de produits récupérés pRoDUitS ALiMeNtAiReS, FRUitS et LéGUMeS, RepAS pRÊtS (eN pLUS DeS LiVReS, MéDiCAMeNtS, SeMeNCeS et AUtReS pRoDUitS qUi peUVeNt ÊtRe RéCUpéRéS)

Niveau d’intervention NAtioNAL (AVeC DeS pRoJetS LANCéS éGALeMeNt AU

BRéSiL et eN ARGeNtiNe)

Principaux résultats obtenus pRoMotioN De LA « LeGGe ANtiSpReCHi » et De LA CAMpAGNe UN ANNO CONTRO LO SPRECO, LANCeMeNt De LA « DiCHiARAZioNe CoNGiUNtA CoNtRo Lo SpReCo ALiMeNtARe », et SoUtieN De LA RéSoLUtioN DU pARLeMeNt eURopéeN poUR LA RéDUCtioN DU GASpiLLAGe ALiMeNtAiRe D’iCi 2025 et De L’iNStitUtioN De L’ANNée 2014 CoMMe « ANNée eURopéeNNe De LA LUtte CoNtRe Le GASpiLLAGe ALiMeNtAiRe »

Site Internet WWW.LAStMiNUteMARKet.it

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...À LA DÉCLARATION DE 2014 COMME “ANNÉE

EUROPÉENNE CONTRE LEGASPILLAGE ALIMENTAIRE”

La FBAO agit au niveau national avec 21 Organizzazioni Banco Alimentare (organismes de la banque alimentaire), qui constituent la Rete Banco Alimentare (Rete BA - réseau de la banque alimentaire), et s’appuie sur la collaboration de 1 500 bénévoles et 118 personnes rémuné-rées pour mener à bien ses actions.

teindre d’ici 2025 pour réduire le gaspillage de 50 % sur l’ensemble de la filière alimentaire ;- le soutien à la Résolution européenne, présentée par le député européen Salvatore Caron-

na et approuvée en session plénière par le Parlement européen pour réduire le gaspillage alimentaire et améliorer l’efficacité de la filière alimentaire ;

- la contribution à la promotion de la « Legge Antisprechi » (Loi anti-gaspillage) (L. 244/24 décembre 2007), qui a permis de stimuler le don de biens non alimentaires ;

- la campagne pluriannuelle Un anno contro lo spreco (un an contre le gaspillage), organisée sous la haute protection de la Commission de l’Agriculture et du Développement Rural du Parlement Européen, qui vise à sensibiliser l’opinion publique européenne et italienne sur les causes et les conséquences du gaspillage, sur les modalités pour le réduire et sur la promotion d’une culture scientifique et civile tournée vers les principes de la durabilité et de la solidarité. La campagne contre le gaspillage alimentaire, en place depuis 2010, se poursuit en 2012, année dédiée à la lutte contre le gaspillage d’énergie, et continuera en 2013, année de la lutte contre le gaspillage d’eau, pour prendre fin en 2014, « année européenne contre le gaspillage alimentaire » ;

- le développement, conjointement à d’autres sujets économiques, de l’indicateur Carocibo, capable de contrôler le coût des dépenses alimentaires des Italiens.

Fondazione Banco Alimentare Onlus

La Fondazione Banco Alimentare Onlus (FBAO) a été créée en 1989, prenant exemple sur d’autres expériences déjà menées aux États-Unis et en Europe2.Elle a pour objectif « la collecte des excédents de la production agricole, de l’industrie, en parti-culier alimentaire, de la grande distribution et de la restauration organisée ; la collecte de denrées alimentaires auprès des centres de la grande distribution au cours de la Journée Nationale de la Collecte Alimentaire ; et la redistribution à des organismes qui aident les pauvres, les marginaux et, plus généralement, toute personne dans le besoin »3.

UE - AGEA (Agenzia per le Erogazioni in Agricoltura) 41 073

Entreprises agroalimentaires 10 025

Fruits et légumes 3 942

GDO 3 000

Restauration 360

Total 58 400

Giornata Nazionale della Colletta Alimentare 9 600

Autre donnes 524

Total 10 124

ALIMENTS RÉCUPERÉS (TONNES)

ALIMENTS COLLECTÉS (TONNES)

TOTAL DES ALIMENTS RÉCUPERÉS ET COLLECTÉS 68 524

Figure 5.2. Les aliments récuperés et collectés (en tonne) par le Banco Alimentaire en Italie

Source : The European House-Ambrosetti à partir des donnés de la Fondazione Banco Alimentare Onlus, 2012.

DES DONNÉES & DES CHIFFRES

FONDAzIONE BANCO ALIMENTARE ONLUS

Type d’initiative ACtiVité SUBSiDiAiRe D’AiDe ALiMeNtAiRe poUR SoUteNiR LeS StRUCtUReS CARitAtiVeS

Date de création 1989

Fondateurs LUiGi GiUSSANi (FoNDAteUR DU MoUVeMeNt CoMUNioNe e LiBeRAZioNe) et DANiLo FoSSAti (FoNDAteUR De L’eNtRepRiSe ALiMeNtAiRe StAR)

Objectif RéCUpéRAtioN DeS exCéDeNtS ALiMeNtAiReS et ReDiStRiBUtioN

Phases de la filière alimentaire en charge

Type de structure initiale ASSoCiAtioN À BUt NoN LUCRAtiF/oNLUS

Type de destinataire StRUCtUReS CARitAtiVeS D’AiDe AUx peRSoNNeS DANS Le BeSoiN

Type de produits récupérés pÂteS FRAÎCHeS, pÂteS pRépARéeS ; LéGUMeS eN CoNSeRVeS ; CoNSeRVeS De toMAteS ; pRoDUitS LAitieRS FRAiS ; JUS De FRUitS ; BiSCUitS et GoÛteRS ; FRUitS et LéGUMeS

Niveau d’intervention NAtioNAL

Principaux résultats obtenus ASSiStANCe GRAtUite À 8 673 StRUCtUReS CARitAtiVeS RépARtieS SUR toUt Le teRRitoiRe itALieN, qUi CoMpteNt pLUS De 1,7 MiLLioN De peRSoNNeS DANS Le BeSoiN. eN 2011, 58 400 toNNeS D’ALiMeNtS oNt été RéCUpéRéeS et 10 124 toNNeS oNt été CoLLeCtéeS

Site Internet WWW.BANCoALiMeNtARe.it

EN 2011, PLUS DE 68 000 TONNES

D’ALIMENTS ONT ÉTÉ RÉCUPÉRÉES ET

COLLECTÉES POUR LES PLUS

NÉCESSITEUX

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L’ACTIVITÉ DE LA COLLECTE ALIMENTAIRE

IMPLIQUE TOUTE LA FILIÈRE AGROALIMENTAIRE

LE GASPILLAGE ALIMENTAIRE DE LA

GRANDE DISTRIBUTION ORGANISÉE EN ITALIE

POURRAIT NOURRIR 620 000 PERSONNES PAR JOUR

En 2011, la Rete Banco Alimentare a récupéré 58 400 tonnes d’aliments et en a collecté 10 124 grâce à la Giornata Nazionale della Colletta Alimentare (GNCA - Journée nationale de la collecte alimentaire)4 et à d’autres dons. Les 68 524 tonnes d’aliments ont été ensuite redistribuées aux 8 673 structures caritatives conventionnées du réseau, qui à leur tour ont aidé plus de 1,7 million de personnes dans le besoin. En ce qui concerne la récupération des excédents, à travers le développement d’un travail de plus de vingt ans, la FBAO a réussi à intercepter des produits alimentaires en excédent provenant de toute la filière agro-alimentaire, c’est-à-dire ceux qui ne sont plus commercia-lisés ou ne peuvent plus être utilisés. En particulier :- Industrie : plus de 800 entreprises donnent maintenant leurs excédents. Les plus de

10000 tonnes de produits retirés en 2011 représentent un résultat significatif et mettent en évidence une collaboration désormais renforcée.

- Fruits et légumes : grâce à une bonne logistique, la Rete Banco Alimentare réussit à gérer les excédents du secteur des fruits et légumes, qui de par leur nature ont un cycle de vie très court (ils nécessitent la présence de cellules réfrigérées dans tous les dépôts) et requièrent donc une grande rapidité dans la réception et la redistribution sur tout le territoire national. En 2011, la Rete Banco Alimentare a réussi à en récupérer, puis à en distribuer 3 900 tonnes.

- Grande distribution Organisée (GDO) : la récupération des excédents est réalisée à tra-vers deux actions différentes et complémentaires : d’un côté, la FBAO intercepte les pro-duits offerts par les centres de distribution (CE.DI) et, de l’autre, grâce à une logistique complexe, les produits sont retirés directement des points de vente. Aujourd’hui, la Rete Banco Alimentare retire des aliments dans plus de 400 points de vente, générant un flux important de produits intéressants en termes de qualité et de variété.

- Restauration collective : grâce à la « Legge del Buon Samaritano » de 20035 votée par la FBAO, un programme innovant de retrait des excédents dans le réseau de la restauration collective, Siticibo (www.siticibo.it) a été créé. Bénéficiant d’un réseau logistique citadin, le programme se tourne vers des restaurants d’entreprises pour retirer de la nourriture cuite et vers des cantines scolaires pour retirer du pain et des fruits.

Aujourd’hui, cette action a lieu tous les jours sur 53 restaurants d’entreprises et 130 cantines scolaires, 5 traiteurs et 23 services commerciaux dans toute l’Italie, soutenant ainsi directement 146 structures caritatives résidentielles. De nombreuses tonnes d’aliments peuvent encore être récupérées, raison pour laquelle il est nécessaire de développer une collaboration renforcée entre la Rete Banco Alimentare et les sujets intéressés de la filière agroalimentaire. Soutenir le développement logistique de la FBAO permettra en outre de récupérer toujours plus d’aliments de l’industrie, des CE.DI et de la GDO. En effet, « les excédents ne sont pas des déchets, mais une nourriture de valeur qui peut être donnée à ceux qui n’arrivent momentanément pas à se la procurer »6.

Initiatives favorisées par les chaînes de la grande distribution organisée

L’ensemble de la chaîne de distribution alimentaire italienne jette 238 000 tonnes d’ali-ments, pour une valeur de 881 millions d’euros : cela pourrait nourrir 620 000 personnes tous les jours (petit déjeuner, déjeuner et dîner). En Italie, plusieurs chaînes de la grande distribution sont intervenues pour limiter le gaspillage alimentaire.Le groupe Coop offre un bon exemple à travers l’initiative Buon Fine o Brutti ma Buoni, un projet pour la récupération à des fins sociales de produits alimentaires invendus (à cause de défauts de fabrication ou parce que la date de péremption est proche) et donnés à des associations et orga-nisations à but non lucratif Onlus, ou à des organismes caritatifs qui s’occupent de personnes indigentes. Depuis 2007, en plus de la récupération de denrées alimentaires industrielles et

DES DONNÉES & DES CHIFFRES

BUON FINE

Type d’initiative MARCHANDiSe iNVeNDUe MiSe À LA DiSpoSitioN DeS oRGANiSMeS De SoLiDARité

Date de création 2003

Fondateur Coop

Objectifs RéCUpéRAtioN DeS ALiMeNtS GASpiLLéS

Phases de la filière alimentaire en charge

Type de structure initiale GRANDe DiStRiBUtioN oRGANiSée

Type de destinataire ASSoCiAtioNS CARitAtiVeS et oNLUS

Type de produits récupérés pRoDUitS FRAiS, pRoDUitS ALiMeNtAiReS CoNFeCtioNNéS, pRoDUitS poUR L’eNFANCe, LiqUiDeS

Niveau d’intervention NAtioNAL

Principaux résultats obtenus eN 2010, RéCUpéRAtioN De pLUS De 2 990 toNNeS De NoURRitURe, poUR UNe VALeUR De MARCHANDiSe DoNNée éGALe À 18 MiLLioNS D’eURoS, eN FAVeUR DeS 1 009 ASSoCiAtioNS À BUt NoN LUCRAtiF iMpLiqUéeS

Site Internet WWW.e-Coop.it

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A.N.D.E.S. FAVORISE UN RÉSEAU NATIONAL D’ÉPICERIES SOLIDAIRESDE NOMBREUSES

INITIATIVES AU NIVEAU LOCAL

alimentaires qui ne sont plus commercialisables. En tout, les aliments collectés et donnés aux organismes d’assistance ont atteint 117 tonnes en 20099.

- Initiatives issues de la restauration à travers le projet Il buono che avanza (www.ilbuonochea-vanza.it - Le bon qui reste), lancé par l’association de volontariat Cena dell’Amicizia Onlus (Dî-ner de l’amitié) en collaboration avec d’autres partenaires10, et qui aujourd’hui a été étendu à 45 restaurants « zéro restes » à Milan et sa province (plus de 19 dans le reste de l’Italie). Ceux-ci offrent aux clients la possibilité de ramener à la maison les restes de leur repas dans un sachet prévu à cet effet, ainsi que leur bouteille de vin non terminée. Assez similaire, l’initiative Buta Stupa (www.butastupa.net), née au Piémont en 2000 et adoptée par une centaine de restaurants, propose au client d’emporter la bouteille non terminée (d’où le nom de l’initiative, qui en dialecte piémontais signifie « Bouteille débouchée ») dans un élégant sachet. De même en 2011, l’Associazione Italiana Sommeliers (www.aisitalia.it) a lancé la cam-pagne Portami via (Emporte-moi). Là encore, les clients peuvent quitter le restaurant avec un sachet contenant la bouteille de vin qu’ils n’ont pas terminée.

- A propos de la récolte agricole et de la première transformation alimentaire, un groupe de 7 producteurs des Presidi Slow Food a créé la ligne de cosmétiques biologiques IoMiAmo (Moi je m’aime), obtenue en utilisant les restes de produits agroalimentaires émiliens de haute qualité, comme le moût du vinaigre balsamique de Modène ou du raisin de Sangio-vese. L’Agenzia nazionale per le nuove tecnologie, l’energia e lo sviluppo economico sostenibile (ENEA – Agence nationale pour les nouvelles technologies, l’énergie et le développement économique durable) a elle aussi mise au point une technologie qui permet de valoriser tous les composants chimiques d’un coproduit industriel comme le lactosérum11, en les destinant à la production de boissons spéciales aux qualités requises d’alicaments.

5.2.3 France

Association Nationale de Développement des Épiceries Solidaires (A.N.D.E.S.)

En 2010 en France, face au gaspillage alimentaire et au nombre croissant de personnes dans le besoin ayant recours à des aides alimentaires, l’Association Nationale de Dévelop-pement des Épiceries Solidaires - A.N.D.E.S.12 a été créée, à l’initiative de l’actuel directeur Guillaume Bapst. Le réseau d’A.N.D.E.S. fait face au problème de la faim et de la malnu-trition à l’intérieur d’un objectif plus large de resocialisation des individus qui vivent en-dessous du seuil de pauvreté, leur offrant des choix de consommation et les aidant à mieux gérer leur vie quotidienne.Les épiceries solidaires sont des entreprises dans lesquelles les personnes ayant un faible revenu peuvent acheter des produits d’usage quotidien à environ 10-20 % de moins que leur prix de vente normal, en choisissant parmi une vaste gamme de produits : cette forme d’aide alimentaire s’est diffusée en France vers la fin des années 90 pour renforcer un sys-tème de distribution gratuite adressé principalement aux personnes sans domicile fixe ou très pauvres. Les épiceries solidaires se tournent vers cette tranche de la population au faible revenu (comme les travailleurs pauvres, les chômeurs, les retraités ou les personnes devant faire face à des conditions de pauvreté suite à des imprévus) qui ne peut pas se per-mettre d’acheter des aliments dans le canal normal de distribution des supermarchés, qui est plutôt réticente à se tourner vers des organismes caritatifs, et pour qui l’impossibilité d’effectuer des achats alimentaires est une forme d’exclusion sociale.Les objectifs-clé du réseau d’A.N.D.E.S. sont :

non alimentaires, le groupe s’est chargé de récupérer des produits frais et extra frais (proches de la date de péremption, mais encore comestibles) destinés aux personnes nécessiteuses7. Au niveau national, en 2010, Buon Fine a impliqué 471 points de vente (soit 63 % de l’en-semble des points de vente ouverts par les 9 grandes coopératives du réseau Coop) et 1 009 organisations à but non lucratif, évitant l’élimination et redistribuant plus de 2 990 tonnes de nourriture, pour une valeur de 18 millions d’euros8. Ce projet parvient à intégrer sous un statut collaboratif, de nombreux individus (les associés et le personnel Coop, la commu-nauté locale) et à créer une valeur ajoutée pour tout le système et le territoire. En effet, les avantages sont nombreux : pour l’éthique (réduction du gaspillage alimentaire), pour l’envi-ronnement (diminution des déchets à éliminer), le social (distribution de la nourriture à ceux qui en ont besoin) et la communauté (bénéfices dérivant de la création de relations avec les communautés locales). Au fil du temps, la quantité de marchandises donnée aug-mente grâce à l’extension territoriale du projet, et l’attention portée à la réduction du gas-pillage reste élevée, comme en témoigne le choix de certaines coopératives qui proposent des produits frais proches de la date de péremption à des prix réduits.Esselunga a également signé un accord avec la Fondazione Banco Alimentare pour le retrait d’excédents alimentaires et non alimentaires : en 2009, des produits alimentaires d’une valeur de 1 million d’euros ont été récupérés. En outre, la même année, Esselunga a introduit des bar-quettes en polypropylène pour la conservation des fruits et légumes vendus en libre-service, qui permettent de réduire le grammage de l’emballage et de conserver les caractéristiques techniques de résistance du produit. Le recyclage et la transformation des barquettes en nou-veaux emballages affectés au même usage permettent de réduire l’introduction de plastique dans l’environnement, avec une diminution de CO2 égale à environ 500 tonnes par an.De nombreuses autres chaînes de distribution alimentaire ont lancé des initiatives de récu-pération alimentaire au niveau local en lien avec des organismes caritatifs. Enfin, l’initiative Quel che c’è (www.quelchece.it - Ce qu’il y a), encouragée par une société jouissant d’une forte expérience dans le secteur de la vente au détail, oeuvre à Milan et en ligne pour la vente de produits alimentaires et non, à prix réduits.

Autres initiatives d’aide en Italie

En Italie, on dénombre de nombreuses autres initiatives – dont l’origine est souvent volon-taire, caritative ou privée – tournées vers la réduction du gaspillage de nourriture :- Fondée à Milan en 1898, la Società del Pane Quotidiano (www.panequotidiano.org) s’adresse

à cette partie de la population qui vit dans des conditions de pauvreté (ouvriers, employés, retraités et personnes âgées), à laquelle sont offerts des produits de première nécessité comme le pain, le lait, les yaourts, les fruits, les légumes, les biscuits et les pâtes, donnés directement par l’industrie agroalimentaire. Le nombre de personnes aidées quotidiennement est passé de 80-100 en 1970 à 3 000 en 2010, pour un total de 660 000 personnes nourries en 2010.

- Le projet Buon Samaritano est mené par la mairie de Turin, qui depuis 2005 organise la collecte de produits alimentaires non utilisés dans les cantines scolaires, en faveur d’organismes caritatifs. Suite à l’entrée en vigueur de la « Legge del Buon Samaritano », le projet a été étendu à toutes les écoles municipales, récupérant quotidiennement le pain et les fruits non consommés. Le service, organisé par les Divisioni Ambiente e Servizi Edu-cativi (sections environnement et services éducatifs) et réalisé en collaboration avec les entreprises de restauration, réapprovisionne plusieurs cantines qui aident les personnes dans le besoin. Il a été ajouté à la collecte dans les cantines scolaires une autre collecte dans un hypermarché du groupe Auchan, lequel contribue à fournir différentes denrées

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- réduire le gaspillage de fruits et légumes, en récupérant les produits comestibles inven-dus du réseau de distribution destinés à être détruits ;

- promouvoir de meilleures habitudes alimentaires auprès de la tranche de la population la moins aisée qui fréquente les structures d’aide alimentaire, en offrant chaque jour des fruits et des légumes frais ;

- favoriser l’insertion active des sujets exclus du marché du travail, en les soutenant dans la recherche d’un emploi stable et la formation professionnelle ;

- soutenir l’affirmation de modèles agricoles durables à travers la transformation des ex-cédents alimentaires nationaux (par exemple, dans les soupes, jus de fruits, confitures, glaces, etc.) et leur distribution à des organismes d’aide alimentaire au niveau européen.

Le réseau d’A.N.D.E.S. travaille étroitement avec les services sociaux locaux. Les entreprises se réapprovisionnent en produits de qualité grâce au développement d’accords au niveau national et local avec les producteurs, l’industrie et la distribution alimentaire, et avec des associations et des fondations13. En outre, A.N.D.E.S. compte parmi ses partenaires institutionnels le Minis-tère de l’alimentation, de l’agriculture et de la pêche, le Ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer, et d’autres organismes publics au niveau national et local. Grâce à une gestion centralisée de l’approvisionnement et de la logistique, à une filière « courte » et à des économies d’échelle, les épiceries solidaires d’A.N.D.E.S. réussissent à offrir des produits de base pour la préparation d’un repas de qualité, à des prix accessibles aux familles aux faibles revenus, tout en restant largement durables. En permettant de choisir des produits alimentaires différents, l’autonomie et l’adoption d’un régime équilibré sont également encouragés. En effet, les résultats en termes d’impact sur les habitudes alimentaires sont positifs : on a relevé une hausse de 50 % de la consommation de fruits et de 30 % de celle des légumes dans la tranche de la population française qui se tourne vers ce réseau14.En 2011, A.N.D.E.S. a récupéré et livré aux épiceries solidaires et aux structures d’aide ali-mentaire locales 1 289 tonnes de fruits et légumes frais provenant des marchés au gros de Rungis, Perpignan, Lille et Marseille. Au sein du seul marché au gros de Rungis (le plus grand marché de fruits et légumes du monde), 5 tonnes de fruits et légumes sont récupérées chaque jour et redistribuées à des associations d’aide alimentaire de la région parisienne.Fin 2011, le réseau d’A.N.D.E.S. comptait 230 associés en France15, avec une moyenne de 120 000 clients par an : en moyenne, une épicerie solidaire approvisionne 100 personnes par an. Les clients se tournent vers les épiceries solidaires pendant une période de 2 ou 3 mois, qui peut s’étendre jusqu’à 6 mois ou même un an, selon la situation.Via son site Internet (www.epiceries-solidaires.org), A.N.D.E.S. favorise en outre des activi-tés de formation telles que des cours de cuisine et des initiatives pour les familles.

Autres iniziatives d’aide en France

En France, différentes initiatives de sensibilisation au gaspillage alimentaire ont été lancées auprès du consommateur final et dans le cadre scolaire :- Parmi les nombreuses zones d’intervention de l’Agence Française pour l’Environnement

et l’Énergie (ADEME), on trouve également la lutte contre le gaspillage alimentaire. La mission de l’agence est d’encourager, de superviser, de coordonner, de faciliter et de réaliser des opérations destinées à protéger l’environnement et à gérer l’énergie. La campagne de l’ADEME en matière de gaspillage alimentaire consiste à informer les familles sur la pro-duction de déchets et à prévenir un tel phénomène à travers un changement de comporte-ment individuel. Son site Internet offre des conseils pratiques pour réduire les déchets ali-mentaires, aussi bien lors de la phase d’achat qu’au cours de la consommation domestique.

DES DONNÉES & DES CHIFFRES

ASSOCIATION NATIONALE DE DÉVELOPPEMENT DESÉPICERIES SOLIDAIRES – A.N.D.E.S.

Type d’initiative ReDiStRiBUtioN De pRoDUitS ALiMeNtAiReS JetéS

Date de création AVRiL 2000

Fondateur GUiLLAUMe BApSt

Objectifs RéCUpéRAtioN et RéDUCtioN DU GASpiLLAGe ALiMeNtAiRe

Phases de la filière alimentaire en charge

Type de structure initiale ASSoCiAtioN pUBLiqUe-pRiVée D’AiDe ALiMeNtAiRe

Type de destinataire CoNSoMMAteUR FiNAL

Type des produits récupérés pRiNCipALeMeNt LeS FRUitS et LeS LéGUMeS

Niveau d’intervention NAtioNAL et LoCAL

Principaux résultats obtenus eN 2011, 1 289 toNNeS De FRUitS et LéGUMeS FRAiS RéCUpéRéS DANS LeS MARCHéS AU GRoS et DiStRiBUéS À DeS peRSoNNeS DANS Le BeSoiN (120 000 CLieNtS pAR AN eN MoYeNNe)

Site Internet WWW.epiCeRieS-SoLiDAiReS.oRG

EN 2011, PLUS DE 1200 TONNES DE

FRUITS ET LÉGUMES ONT ÉTÉ RÉCUPÉRÉES

DES PRINCIPAUX MARCHÉS AU GROS

ATTENTION PORTÉE À LA SENSIBILISATION DANS

LES ÉCOLES

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- Une autre initiative intéressante, intégrée dans le cadre des initiatives du « Plan National Nutrition Santé » (PNNS), est celle du programme Manger autrement dans les collèges, encouragé en 2006 dans les collèges de nombreuses régions françaises. Le projet a per-mis de sensibiliser les élèves sur la quantité de nourriture gaspillée dans les cantines et dans les cafétérias des écoles et d’adopter un régime équilibré, en appréciant le lien entre l’agriculture, l’alimentation, l’environnement et la santé.

5.2.4 Autres initiatives en Europe centrale et septentrionale

En mars 2012, en Allemagne, le Ministère fédéral de l’alimentation, de l’agriculture et de la protection des consommateurs (BMELV) a lancé une large campagne d’information auprès des citoyens, Zu gut für die Tonne (Trop bon pour la poubelle), visant à leur fournir des infor-mations utiles et des conseils pratiques sur la gestion des aliments, de l’achat à la bonne conservation de la nourriture.L’Association allemande de la distribution (BVL) a elle aussi organisé une campagne in-formative sur les dates de péremption des produits alimentaires. Parmi les initiatives du secteur industriel allemand, signalons Save Food (www.save-food.org) : née en mai 2011 à l’occasion d’Interpack (la plus grande foire mondiale du secteur du conditionnement16) et de la coopération entre la Foire de Düsseldorf (Messe Düsseldorf GmbH) et la FAO, elle aspire à relier les acteurs de l’économie, de la politique et de la recherche, en stimulant le dialogue et en aidant à l’élaboration de solutions sur l’ensemble de la filière alimentaire, afin de lutter contre le gaspillage des biens alimentaires dans le monde.En 2009 au Danemark, alors que le pays traversait sa seconde transformation industrielle, les travailleurs du secteurs de l’hôtellerie et de la restauration ont créé un partenariat pour produire des en-cas à base de poisson riches en Oméga 3, en utilisant les parties de poisson qui n’étaient plus vendables. Fin 2009, ils devaient passer par la phase de contrôle, ayant déjà négocié des accords avec des producteurs et des acheteurs.Même s’il n’y a pas encore de résultats concrets, sachant qu’au Danemark plus de 50 % du poisson est considéré comme n’étant plus comestible, cette expérience semble être une solution intéressante pour un produit qui devait initialement être jeté. Dans le cadre de la restauration, à l’hôpital de Hvidovre, dans la région de Hovedstaden, le fonctionnement de la cantine de l’hôpital a été modifié pour réduire le gaspillage17 : le chef Mogens Peder-sen Fonseca et son équipe de 100 collaborateurs ont étudié et mis au point un menu à la carte pour les patients, en tenant compte des limites budgétaires. Le programme a permis à l’hôpital d’« économiser » 40 tonnes de déchets alimentaires par an et le style « à la carte » a encouragé la gestion des portions individuelles : les économies obtenues ont été ensuite réinvesties dans d’autres réductions de gaspillage et dans l’amélioration de la qualité de l’offre alimentaire du restaurant. Enfin, parmi les ONG danoises, Stop Wasting Food (Stop Spild Af Mad, www.stopspildaf-mad.dk) est le principal mouvement de consommateurs privés du pays engagé contre le gaspillage alimentaire. En réaction aux 2,15 milliards d’euros de nourriture gaspillée par an, cette organisation tente de sensibiliser l’opinion publique sur le thème du gaspillage alimentaire et de sa réduction, en réalisant des campagnes dans les écoles, des conférences publiques et des séminaires, mais surtout à travers l’information et la communication. En collaboration avec de célèbres chefs cuisiniers danois, le mouvement a même mis au point une série de livres de recettes (Leftovers Cookbook) qui expliquent comme réutiliser les restes des repas pour cuisiner de nouveaux plats.

U.S. Environmental Protection Agency (EPA)

L’Agence pour la protection de l’environnement des États-Unis (EPA) a créé le Food Re-covery Challenge, dans le cadre du Sustainable Materials Management Program, qui lance aux participants le défi de minimiser leurs déchets alimentaires, en économisant ainsi de l’argent, en aidant les communautés locales et en contribuant à la protection de l’environne-ment. Les entreprises qui adhèrent au programme doivent évaluer les déchets alimentaires générés et établir un objectif triennal pour réduire la quantité de déchets alimentaires des-tinés à être jetés. La première année, l’entreprise doit s’engager à réduire de 5 % la quantité de nourriture gaspillée, qui est alors donnée ou destinée au compostage. Alternativement, l’entreprise doit s’engager à atteindre une augmentation globale de 5 % sur les trois caté-gories de destination. Au cours des deux années suivantes, des objectifs spécifiques sont imposés à chaque structure. En outre, les entreprises partenaires doivent entreprendre des activités visant à la réduction du gaspillage alimentaire (par exemple, en diminuant la quan-tité de nourriture achetée, en modifiant les processus de production/transformation des aliments, en réduisant les portions des plats, en donnant les excédents aux personnes dans le besoin ou en les compostant).Sur son site Internet (www.epa.gov), l’EPA offre des moyens et des informations sur les programmes qui encouragent la réduction et le recyclage des déchets, alimentaires ou non.

5.3 LES PRINCIPALES INITIATIVES LANCÉES AUX ÉTATS-UNIS

Figure 5.3. La pyramide de la récupération du gaspillage alimentaire

Source : Food Recovery Hierarchy, recommandée par l’epA des états-Unis pour éliminer les excédents alimentaires, epA, 2012.

L’INDUSTRIE ALLEMANDE A LANCÉ LA CAMPAGNE

“SAVE FOOD” AVEC LA FAO

AU DANEMARK, L’ONG “STOP WASTING FOOD”

SENSIBILISE LES CITOYENS SUR LE SUJET

MOINS DE GASPILLAGE, DE LA RÉDUCTION DES RESSOURCES À LA DÉCHARGE

Redcution de ressources

Nourrir les personnes affamées

Nourrir les animaux

Usage industriel

Engrais

Décharge/incenérateur

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City Slicker Farms de West Oakland

City Slicker Farms est une organisation dont le siège se trouve dans la banlieue ouest d’Oakland, formée de 7 entreprises agricoles communautaires (ouvertes au public) et qui gèrent plus de 100 jardins potagers, offrant des produits frais à la communauté locale à des prix abordables. La clien-tèle est composée principalement de familles au faible revenu ou qui vivent dans des conditions de pauvreté. City Slicker Farms accepte aussi les dons de nourriture et les restes de production des résidents d’Oakland ouest, qui sont destinés au compostage ainsi qu’aux fermes et jardins.En plus de la simple réduction des déchets alimentaires qui terminent à la décharge, des programmes alimentaires de récupération des déchets agricoles, comme celui de City Slicker Farms, relient la production de déchets alimentaires d’une seule famille à la production alimentaire de toute la communauté. En 2010, le Community Market Farms Program a produit plus de 4 300 tonnes de fruits et légumes destinés à 725 personnes et a créé environ 11 tonnes de compost provenant des déchets agricoles ou alimentaires de la communauté.

Supermarket Recycling Program Certification del Massachusetts Depart-ment of Environmental Protection

Afin de promouvoir la réduction, le recyclage et la réutilisation des déchets alimentaires et d’autres matières organiques18 dans le cadre de la grande distribution, le Massachusetts De-partment of Environmental Protection (MassDEP) et la Massachusetts Food Association (MFA) ont institué un programme bénévole de certification du recyclage réalisé par les supermar-chés (SRPC). Aujourd’hui, les 87 supermarchés du Massachusetts qui ont adhéré à l’initiative peuvent obtenir la certification annuelle SRPC en démontrant au MassDEP qu’ils possèdent un programme de recyclage complet et de réutilisation. Deux chaînes ayant adhéré au programme et dont au moins 80 % des magasins se trouvent dans le Massachusetts (Hannaford Bros et Whole Foods Market) ont obtenu la certification SRPC pour l’ensemble de leur chaîne. Les programmes de recyclage et de réutilisation incluent des dons de nourriture aux personnes dans le besoin au niveau local ainsi que le compostage des déchets alimentaires, du papier, du carton, des plantes et des boîtes en bois. À son tour, le MassDEP fournit une assistance technique aux supermarchés participants pour développer leurs programmes, comme le Supermarket Composting Handbook. De cette façon, les supermarchés participants économisent de l’argent, reçoivent une reconnaissance positive et un allègement fiscal réglementaire : l’élimination des déchets représente un coût opérationnel important et croissant pour le secteur de la grande distri-bution, surtout au Massachusetts, où les taxes sur l’élimination varient de 80 à 100 dollars/tonne.Étant donné que 75 à 85 % des déchets d’un supermarché sont biodégradables, le compos-tage représente pour ces magasins une alternative d’élimination à faible coût. En août 2005, au Massachusetts, le taux de recyclage des déchets alimentaires et autres produits organiques s’est élevé à 60-75 %. En moyenne, les supermarchés qui participent au programme ont économisé plus de 4 400 dollars par an pour le stockage, ont recyclé 65,9 % du flux total des déchets des supermarchés et économisé 700 000 dollars en élimination. En juillet 2010, le recyclage et la réutilisation des déchets alimentaires introduits dans les magasins des 7 chaînes adhérentes ont permis d’économiser entre 3 et 20 000 dollars par magasin par an.

Autres initiatives d’aide aux États-Unis

Il existe également de nombreuses initiatives au niveau de la production agricole et de la consom-mation finale, à l’échelle locale ou nationale, comme en témoignent les exemples suivants :

DES DONNÉES & DES CHIFFRES

CITY SLICKER FARMS

Type d’initiative oFFRe De pRoDUitS FRAiS À LA CoMMUNAUté LoCALe et ReCYCLAGe DeS DéCHetS eN CoMpoSt

Date de création 2001

Fondateur HABitANtS D’oAKLAND oUeSt (étAtS-UNiS)

Objectifs ReCYCLAGe et RéCUpéRAtioN DU GASpiLLAGe ALiMeNtAiRe

Phases de la filière alimentaire en charge

Type de structure initiale CoopéRAtiVe D’AGRiCULteURS et D’HABitANtS

Type de destinataire CitoYeNS AU FAiBLe ReVeNU et popULAtioN iNDiGeNte

Niveau d’intervention LoCAL

Principaux résultats obtenus eN 2010, RéCUpéRAtioN De 4 300 toNNeS De FRUitS et LéGUMeS et CRéAtioN D’eNViRoN 11 toNNeS De CoMpoSt

Site Internet WWW.CitYSLiCKeRFARMS.oRG

UN EXEMPLE DE RÉCUPÉRATION DANS UNE

COMMUNAUTÉ AGRICOLE

LA MOBILISATION DE LA GRANDE DISTRIBUTION

ORGANISÉE DE L’ÉTAT DUMASSACHUSETTS

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- Organisée par le gouvernement des États-Unis en 1971, Feeding America19 (feedingame-rica.org) est la principale organisation nationale contre la faim aux ÉtatsUnis : tous les ans, 1,3 million de tonnes de nourriture et produits alimentaires sont distribués à plus de 37 millions d’Américains à faible revenu, dont 14 millions d’enfants et 3 millions de personnes âgées. Les aides alimentaires de Feeding America proviennent de 200 banques alimentaires réparties sur tout le pays.

- Au niveau de la collecte agricole, la Society of St. Andrew (www.endhunger.org), une orga-nisation catholique créée en 1992 en Caroline du Nord, travaille sur la récupération de fruits frais et de légumes auprès des entreprises agricoles et sur leur redistribution à des organismes caritatifs et des personnes dans le besoin. Tous les ans, un réseau de 30 000 donateurs, bénévoles et agriculteurs récupèrent jusqu’à 6 800 tonnes de produits frais pour les plus démunis. Parmi les programmes lancés par le SoSA, soulignons The Potato & Produce Project, The Gleaning Network, Harvest of Hope et The Seed Potato Project.

- L’association City Harvest de New York (www.cityharvest.org) récupère depuis 1982 des aliments de la restauration et a distribué plus de 136 000 tonnes de nourriture à un ré-seau d’environ 600 programmes d’aide alimentaire dans tout New York. L’organisation offre aujourd’hui environ 45 tonnes de nourriture par jour pour un total de 15 000 tonnes de nourriture en 2011. City Harvest a inspiré le programme Siticibo, lancé en Italie par le Banco Alimentare.

- Le programme Weekly Pickup - Green Yard Trimmings and Food Scraps Cart, lancé par l’association StopWaste (www.stopwaste.org) et par l’Autorité de gestion des déchets du Comté d’Alameda, permet aux résidents de recycler les restes de nourriture, avec d’autres déchets agricoles organiques. Actuellement, la collecte de déchets alimentaires touche environ 95 000 personnes. Les taux de participation sont évalués périodiquement, mais le processus de collecte hebdomadaire incite les habitants d’Oakland à recycler davantage et à moins gaspiller.

- Rock and Wrap It Up! (RWU) est un programme national de lutte contre la pauvreté qui récupère des plats encore intacts à la fin d’évènements publics ou privés (tels que des concerts, des compétitions sportives, des activités scolaires, des réunions d’entreprise ou des spectacles télévisés) et les redistribue au niveau local à des banques alimentaires et des organismes de bienfaisance. Depuis sa fondation en 1991 par Syd Mandelbaum, l’organisation a récupéré plus de 113 000 tonnes de produits alimentaires et a nourri plus de 500 millions de personnes, en collaborant avec 60 associations sportives, 150 groupes musicaux et 200 écoles et universités.

- En 1995, la Chez Panisse Foundation, une organisation à but non lucratif fondée par Alice Waters, écrivain et chef de cuisine, a lancé l’Edible Schoolyard Project (ESY), un pro-gramme faisant bénéficier aux élèves du collège « Martin Luther King, Jr. » à Berkeley, en Californie d’un jardin potager biologique d’environ un demi hectare et d’une cantine scolaire. Grâce à l’ESY, les élèves participent à tous les aspects liés à la culture, la récolte et la préparation des repas, en faisant attention à ne pas gaspiller la nourriture. Ces leçons favorisent les bonnes pratiques nutritionnelles, les choix alimentaires responsables et la protection de l’environnement. Suite à la première affiliation en 2006 avec les « FirstLine Charter Schools » de La Nouvelle-Orléans, en Louisiane, de nombreux autres projets ont vu le jour dans différents instituts scolaires des États-Unis.

DES DONNÉES & DES CHIFFRES

SUPERMARKET RECYCLINGPROGRAM CERTIFICATION

Type d’initiative CeRtiFiCAtioN DU pRoGRAMMe De ReCYCLAGe DeS CHAÎNeS De DiStRiBUtioN

Date de création 2003

Fondateur MASSACHUSettS DepARtMeNt oF eNViRoNMeNtAL pRoteCtioN (MASSDep) et MASSACHUSettS FooD ASSoCiAtioN (MFA)

Objectifs ReCYCLAGe DU GASpiLLAGe ALiMeNtAiRe

Phases de la filière alimentaire en charge

Type de structure initiale pRoGRAMMe De L’étAt

Type de destinataire GRANDe DiStRiBUtioN (87 MAGASiNS AppARteNANt À 7 CHAÎNeS De DiStRiBUtioN DANS Le MASSACHUSettS)

Niveau d’intervention LoCAL

Principaux résultats obtenus LeS SUpeRMARCHéS ADHéReNtS oNt éCoNoMiSé DANS L’eNSeMBLe 700 000 DoLLARS poUR L’éLiMiNAtioN

Site Internet WWW.MASS.GoV/Dep/ReCYCLe/SUpeRMKt.HtM#SRpC

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Le Brésil est l’un des premiers producteurs mondiaux de denrées alimentaires, mais il gaspille chaque année jusqu’à 12 milliards de dollars, une quantité de nourriture qui pourrait nourrir 30 millions de personnes indigentes (le programme Fome Zero

est adressé à 44 millions de personnes). 64 % de la nourriture destinée à la consommation domestique est perdue dans les différentes phases de la filière alimentaire : en particulier, 20 % dans la récolte agricole, 15 % dans la phase de transformation industrielle et 20 % auprès du consommateur final.Actuellement, 67 unités de banques alimentaires opèrent au Brésil, soutenues par le Minis-tério do Desenvolvimento Social e Combate à Fome (MDS) et distribuent tous les ans environ 39 000 tonnes de nourriture dans les 66 comtés où elles agissent. En particulier, Mesa Brasil (www.sesc.com.br/mesabrasil), qui s’intègre dans le réseau national brésilien contre la faim et le gaspillage des aliments (Rede Nacional de Bancos de Alimentos), est un programme de sécurité alimentaire et nutritionnelle du Serviço Social do Comércio (SESC).Développée à partir du projet du SESC Sopa & Pão (Soupe et pain) à Paraná en 1991 et succes-sivement lancée comme banque alimentaire à São Paulo en 1994, Mesa Brasil a assumé depuis 2000 une dimension nationale : en 2011, elle a distribué 38 793 tonnes de nourriture (donnée par des chaînes de la distribution, des entreprises alimentaires et de fruits et légumes, etc.) à plus de 1,49 million de personnes dans 389 villes du pays à travers 5 594 organismes assistés et 3 248 entreprises partenaires. Les objectifs pour 2012 sont d’atteindre le seuil de 41 000 tonnes de nourriture distribuée pour 1,74 million de personnes et 5 808 organismes assistés.En plus de la distribution alimentaire, le programme propose des formations dans les secteurs de l’alimentation et du social, afin de promouvoir un régime alimentaire équilibré et d’éduquer la population à une bonne alimentation. L’Akatu Brazilian Institute for Consumer Consciousness (www.akatu.org.br), une ONG fondée en 2001 à São Paulo, a lancé une campagne visant à dé-velopper la prise de conscience des consommateurs, en montrant le coût réel de tous les gas-pillages alimentaires générés et en organisant des actions de solidarité dans le monde.Récemment, des lois pour la réduction du gaspillage alimentaire ont été votées. Un pro-gramme de recyclage particulièrement réussi a été instauré dans la ville de Curitiba20, au coeur du programme environnemental de la ville : 10 000 familles ont participé à l’initiative Des ordures qui n’en sont pas, au cours duquel 2 kg de nourriture sont donnés pour 4 kg de déchets recyclables récupérés et livrés aux unités de collecte. Il est même demandé d’apporter un sachet pour recycler les déchets à l’entrée des spectacles en plein air de la ville. L’Inde est le troisième plus grand producteur de nourriture à l’échelle mondiale, mais seule-ment 2 % de la nourriture produite dans le pays est transformée au niveau industriel. Une part considérable de gaspillage alimentaire provient de l’agriculture et peut être imputée au manque

5.4 LES INITIATIVES LANCÉES DANS LES PAYS EN VOIE DE DÉVELOPPEMENT : LES CAS DU BRÉSIL ET DE L’INDE

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Pertes et gaspillages alimentaires: causes, im

pacts et propositions

PRESQUE 39 000 TONNES DE NOURRITURE RÉCUPÉRÉE DISTRIBUÉES GRÂCE À MESA BRASIL

ATTENTION CROISSANTE APPORTÉE AU PROBLÈME DU GASPILLAGE ALIMENTAIRE EN INDE ET EN CHINE AUSSI

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d’infrastructures dans les phases qui suivent la récolte, comme les services de la « chaînedu froid », ceux du transport et d’un stockage adéquat de la nourriture. Par conséquent, le gou-vernement fédéral s’engage à améliorer les infrastructures de stockage et de conservation des produits agricoles, alors que la Cour Suprême se penche sur l’élaboration de lois qui permettent de donner de la nourriture aux plus démunis. Parmi les initiatives les plus intéressantes, sou-lignons qu’à Calcutta, le personnel de la mairie récupère 80 % des déchets domestiques au porte-à-porte. Dans des villes comme Bangalore et Pune, une association de femmes récupère moyennant un paiement, des déchets secs ou alimentaires pour les recycler. Les quartiers les plus pauvres sont particulièrement efficaces : les 419 bidonvilles de Mumbai ont adopté un système de collecte des déchets. Même les hôtels récupèrent les aliments gaspillés : les déchets de nourriture non végétale sont destinés aux élevages de porcs, et les restes sont distribués aux sans domicile fixe ou aux orphelinats. Dans les marchés des villes indiennes, les restes d’ali-ments sont récupérés sur les étals toutes les heures. Dans de nombreux autres pays – que ce soit dans les pays en voie de développement ou dans les pays émergents – il n’est pas possible d’identifier des initiatives notables contre le gas-pillage ou les pertes alimentaires. Toutefois, certaines actions sont encourageantes : la Chine fait face chaque année à une production de déchets alimentaires domestiques estimée à 60 millions de tonnes, et les autorités municipales songent à voter une loi nationale pour com-battre un tel phénomène et encourager le recyclage des déchets alimentaires.

DES DONNÉES & DES CHIFFRES

MESA BRASIL

Type d’initiative BANqUe ALiMeNtAiRe

Date de création 2000

Fondateur SeRViÇo SoCiAL Do CoMéRCio (SeSC)

Objectifs RéCUpéRAtioN DU GASpiLLAGe ALiMeNtAiRe

Phases de la filière alimentaire en charge

Type de structure initiale ASSoCiAtioN D’AiDe ALiMeNtAiRe

Type de destinataire oRGANiSMeS CARitAtiFS

Niveau d’intervention NAtioNAL

Principaux résultats obtenus eN 2011, DiStRiBUtioN De 38 793 toNNeS De NoURRitURe À pLUS De 1,49 MiLLioN De peRSoNNeS

Site Internet WWW.SeSC.CoM.BR/MeSABRASiL

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6. LeS ReCoMMANDAtioNS DU BCFN

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Pertes et gaspillages alimentaires: causes, im

pacts et propositions

INVESTIR D’ABORD DANS LA RÉDUCTION DES PERTES ET DES GASPILLAGES ALIMENTAIRES, PUIS DANS LEUR RÉCUPÉRATION

ENTAMER DES INITIATIVES DE RÉCUPÉRATION DES GASPILLAGES PAS ENCORE ÉLIMINÉS, À TRAVERS LADISTRIBUTION AUX PERSONNES DÉMUNIES, L’UTILISATION COMME NOURRITURE POUR ANIMAUX OU POUR PRODUIRE DES BIOCARBURANTS

GÉRER LA RÉDUCTION DU GASPILLAGE AU NIVEAU INSTITUTIONNEL, EN ASSURANT ÉGALEMENT QUE L’ADOPTION DESTANDARDS N’INTRODUISE PAS DE PERTES ET DE GASPILLAGES INJUSTIFIÉS DANS L’ENSEMBLE DE LA FILIÈRE AGROALIMENTAIRE

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7 RECOMMANDATIONS POUR RÉDUIRE

L’IMPORTANCE ET LES IMPACTS DU GASPILLAGE

ALIMENTAIRE

DONNER UNE SIGNIFICATION UNIVOQUE

AUX TERMES DE FOOD LOSSES ET FOOD WASTE

ET HARMONISER AU NIVEAU INTERNATIONAL LA

COLLECTE DES DONNÉES STATISTIQUES

COMPRENDRE PLUS EN DÉTAILS LA RAISON

DES GASPILLAGES ALIMENTAIRES DANS LES

DIVERSES FILIÈRESAGROALIMENTAIRES ET MIEUX EN ÉVALUER LES

IMPACTS

tenus sous contrôle ; bien qu’ils ne causent pas directement de gaspillages alimentaires, ils transfèrent ce risque en aval de la filière, dans la phase de consommation domestique.Les différents acteurs de la filière, et notamment le consommateur, sont également ame-nés à gaspiller à cause d’une faible prise de conscience de l’importance des gaspillages que chacun produit et de leur impact environnemental et socio-économique (décrit, avec le peu d’éléments à disposition, dans le chapitre 4).Le BCFN estime qu’un investissement plus important est nécessaire dans l’analyse des causes et des impacts (notamment environnementaux) des pertes et des gaspillages dans les filières agroalimentaires. Il faut surtout comprendre pourquoi il semble même être économiquement « avantageux » de gaspiller : alors seulement nous pourrons détermi-ner les solutions les plus efficaces.

Réduire pour récupérer

Il faut concentrer les ressources et les efforts (à tous les niveaux) sur des initiatives vi-sant à réduire les pertes et les gaspillages alimentaires en traitant avant tout les causes, plutôt que de se focaliser uniquement sur les initiatives de récupération. L’objectif premier devrait en effet être de minimiser les inefficacités qui amènent à générer les pertes et les gaspillages, en tenant compte de la particularité de chaque filière agroa-limentaire.

(Ré)utiliser

Les gaspillages qu’on ne peut éliminer devraient avant tout faire l’objet d’interventions de récupération et de redistribution aux tranches de la population en difficulté (cela concerne les produits alimentaires qui ne peuvent plus être vendus, bien qu’encore consommables par l’homme) et seulement ensuite être destinés à la réutilisation pour d’autres buts, comme l’alimentation animale ou la production de biocarburants (dé-chets non comestibles).Il existe de nombreuses initiatives respectables qui constituent des exemples vertueux à reproduire et étendre au niveau international. Nous avons proposé dans le chapitre 5 les initiatives que nous avons jugées intéressantes.

Une priorité politique

Il faut accorder la juste priorité à la réduction des pertes et des gaspillages alimen-taires (food losses et waste) dans les ordres du jour politiques. Au niveau des institutions européennes, les récentes discussions sur le thème semblent avoir lancé un processus de définition d’objectifs concrets de réduction et des initiatives de sensibilisation de l’opinion publique.Le BCFN recommande d’évaluer les impacts en termes de gaspillage dans les diverses phases de la filière agroalimentaire, lorsqu’on introduit (pour des raisons autres que la sécu-rité alimentaire) de nouvelles règles et normes sur les aliments (par exemple en termes de dimensions et de forme).

Le BCFN a identifié sept recommandations prioritaires pour réduire l’importance et les impacts du gaspillage.1) Définitions et métrique communes. Donner une signification univoque aux

termes de food losses et food waste et harmoniser au niveau international la collecte des données statistiques.2) Comprendre les causes. Comprendre plus en détails la raison des gaspillages alimentaires dans les diverses filières agroalimentaires et mieux en évaluer les impacts.3) Réduire pour récupérer. Investir d’abord dans la réduction des pertes et des gaspillages alimentaires, puis dans leur récupération.4) (Ré)utiliser. Entamer des initiatives de récupération des gaspillages pas encore éliminés, à travers la distribution aux personnes démunies, l’utilisation comme nourriture pour ani-maux ou, en dernier lieu, pour produire des biocarburants.5) Une priorité politique. Gérer la réduction du gaspillage au niveau institutionnel, en as-surant également que l’adoption de standards n’introduise pas de pertes et de gaspillages injustifiés dans l’ensemble de la filière agroalimentaire.6) Coopérer pour économiser. Développer des accords de filière entre agriculteurs, produc-teurs et distributeurs pour une planification plus juste de l’offre alimentaire.7) Informer pour éduquer. Rendre le consommateur conscient du gaspillage et lui enseigner comment rendre plus durables l’achat, la conservation, la préparation et l’élimination finale de la nourriture.

Définitions et métrique communes

Dans ce document, de nombreuses définitions et différentes acceptions des concepts de pertes et de gaspillage alimentaires (food losses et food waste) ont été collectées, telles qu’elles sont proposées par les institutions et les chercheurs (chapitre 1). Une variété considérable qui témoigne certainement de l’ attention grandissante portée au phéno-mène au niveau international. D’autre part, l’absence d’une définition partagée des pertes et du gaspillage alimentaires est une limite importante à la possibilité de récolter des données comparables et de développer une métrique partagée au niveau international, condition nécessaire pour comprendre la portée du phénomène et définir des objectifs communs de réduction.C’est pour cette raison que le BCFN recommande de mettre au point des méthodologies de calcul communes et appropriées pour quantifier les impacts des pertes et du gaspillage alimentaires.

Comprendre les causes

Rares sont les études qui analysent en détails les causes des pertes et des gaspillages ali-mentaires, et inexistantes sont celles effectuées sur la filière agroalimentaire : à notre avis, il y a encore beaucoup à analyser et approfondir. Dans ce document, nous avons décrit quelques-unes des causes de la formation de pertes et de gaspillages alimentaires surve-nant dans les différentes phases de la filière agroalimentaire (chapitre 3), en distinguant en particulier les facteurs les plus importants pour les pays en voie de développement et pour les pays développés. Concernant ces derniers, il convient d’expliquer pourquoi dans certains cas il semble même « avantageux » du point de vue économiquede générer des pertes et des gaspillages alimentaires. En outre, certains facteurs qui interviennent dans les phases de production industrielle et de distribution devraient être davantage

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ger des pratiques renouvelables de l’utili-sation de la nourriture, l’Union européen-ne a déclaré que 2014 sera l’« Année européenne contre les gaspillages alimen-taires ». Les états membres seront donc invités à introduire des cours d’éducation alimentaire au niveau scolaire et univer-sitaire pour expliquer comment conserver, cuisiner et éliminer les aliments.Le Rapport prête une attention particulière aux actions tournées vers la réduction des gaspillages. par exemple, il suggère l’a-doption de l’étiquetage à double échéance - comportant à la fois la date d’échéan-ce commerciale pour indiquer jusqu’à quand la nourriture peut être vendue, et la date de péremption pour indiquer ju-squ’à quand elle peut être consommée -, qui se révèle utile pour limiter l’incertitude du consommateur quant à la comestibilité des aliments à acheter et, par conséquent,diminuer les gaspillages.il favorise également l’utilisation effica-ce des emballages : l’offre d’emballages sur mesure variables, pensés de façon à conserver le plus possible la fraîcheur des produits, permet aux consommateurs d’en acheter seulement la quantité nécessaire. en outre, toujours dans le but de diminuer la quantité de marchandise invendue, les aliments proches de la date de péremptiondevraient être distribués à prix réduit.L’échange et le partage de bonnes prati-ques entre les états membres et les sujets intéressés, ainsi que l’adhésion à des pro-grammes de redistribution des aliments non consommés aux citoyens moins aisés sont des points phares étudiés dans ce Rapport.

Le 28 octobre 2010, pendant les travaux de la conférence Transforming food waste into a resource, organisée par le Last Minute Market au parlement européen à Bruxelles dans le cadre de l’initiative Un an contre le gaspillage : la nourriture, a été présentée la « Déclara-tion conjointe contre le gaspillage alimentai-re ». (http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=RepoRt&reference=A7-2011-0430&language=it&mode=xML). La déclaration, présentée à des parlementaires et fonctionnaires européens en présence d’organisations non gouvernementales, de journalistes et membres de la société civile, a demandé au parlement et à la Commission européenne de mettre en place des stratégies et des résolutions pour que le gaspillage ali-mentaire soit réduit d’au moins 50 % d’ici 2025. La Déclaration (qui est à la fois une sorte de manifeste et un engagement pour les institutions européennes et internationa-les) est complétée tous les ans par un nouvel objectif. en 2011, c’est la réduction du gaspil-lage en eau qui a été ajoutée et en 2012 celle du gaspillage énergétique.Sur la base du contenu de la Déclaration, le Rapport sur la façon d’éviter le gaspillage d’aliments : stratégies pour améliorer l’ef-ficacité de la chaîne alimentaire dans l’UE a été élaboré, puis approuvé par le parle-ment européen à une très large majorité le 19 janvier 2012. il s’agit d’une initiative non législative destinée à sensibiliser la Commission, le Conseil et les états mem-bres afin que la lutte contre le gaspillage alimentaire devienne une priorité dans l’ordre du jour politique européen.Dans ce contexte, pour susciter l’attention des gouvernements nationaux et encoura-

Le thème du gaspillage alimentaire dans l’ordre du jour européen

grave négligence ou de dol intentionnel et établit que, dans les autres cas, ils ne sont pas sujets à la responsabilité civile et criminelle pour les dommages dérivant de la distribution d’aliments apparemment salutaires et comestibles.en 2005, l’epA (environmental protec-tion Agency) a commencé à encourager le compostage des substances organiques et une réduction constante des niveaux de gaspillage alimentaire.en outre, d’autres initiatives de recyclage favorisées directement par les états, par-mi lesquels la Californie et la ville de San Francisco, sont à signaler. Cette ville s’est fixé pour objectif d’atteindre le niveau « zero waste » d’ici 2020 et fournit depuis 2009 à tous les habitants les outils nécessaires au compostage des déchets alimentaires. Le compost ainsi produit par la ville est ensu-ite vendu aux entreprises agricoles et aux vignobles de la Bay Arena, permettant une récupération de 72 % des déchets.

La présidence Clinton (1993-2001) a été la première à s’intéresser et à s’im-pliquer dans les problématiques du food waste. Dan Glickman, alors Ministre de l’Agriculture, a créé un programme vi-sant à encourager les initiatives de food recovery et de food gleaning, à savoir le fait de récupérer des pertes (ou des ga-spillages) liés aux procédures de récolte directement dans les champs. Dans cette optique, une initiative d’incitation adres-sée aux agriculteurs, entreprises, écoles et hôpitaux visant à encourager les dons de nourriture et d’aliments aux oeuvres de bienfaisance a été mise en place.Le Bill emerson Good Samaritan Food Donation Act de 1996 encourage le don de nourriture et de produits alimentai-res aux organisations à but non lucratif pour qu’ils soient ensuite redistribués aux tranches de la population dans le besoin. Une telle loi limite en effet la responsa-bilité des sujets « donateurs » en cas de

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Coopérer pour économiser

Il est important de faciliter la coopération horizontale entre les agriculteurs afin de favori-ser la concentration de l’offre et d’encourager des accords de filière verticaux (production-distribution) à plus long terme, pour une planification qui permette de répondre de façon correcte aux demandes du consommateur final en termes de quantité et de qualité.La constitution d’accords entre les entreprises intervenant sur l’ensemble de la filière, ca-pables d’offrir une planification plus complète, peut devenir la clé de voûte d’une meilleurecorrespondance entre demande et offre agroalimentaires.

Informer pour éduquer

Il faut promouvoir des interventions d’éducation et d’information auprès du consommateur pour prévenir et réduire la formation des gaspillages de nourriture, en se référant en parti-culier à la culture alimentaire, à la préparation de la nourriture et aux bonnes modalités de conservation des aliments.La juste interprétation de la date de péremption imprimée sur les produits joue un rôle particulièrement important.

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par où peut-on commencer, dans la vie de tous les jours, pour avoir un comportement tourné vers une réduction progressive et une élimination des gaspillages alimentaires ?Voici quelques recommandations possibles pour le consommateur :

acheter seulement ce que l’on prévoit de consommer ; vérifier toujours les dates de péremption au moment de l’achat ; se rappeler que gaspiller de la nourriture signifie gaspiller de l’argent ; vérifier que le réfrigérateur est réglé correctement ; placer à l’avant les produits proches de la date de péremption ; réutiliser les restes des repas ; ne pas servir de portions excessives ; conserver la nourriture correctement.

Que peut faire chacun de nous dès aujourd’hui ?DÉVELOPPER DES

ACCORDS DE FILIÈRE ENTRE AGRICULTEURS,

PRODUCTEURS ET DISTRIBUTEURS POUR

UNE PLANIFICATION PLUS JUSTE DE L’OFFRE

ALIMENTAIRE

RENDRE PLUS DURABLESL’ACHAT, LA CONSERVATION,

LA PRÉPARATION ET L’ÉLIMINATION FINALE DE

LA NOURRITURE

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NOTES

CHAPITRE 1

1. « Wholesome edible material intended for human consumption, arising at any point in the food supply chain (FSC) that is instead discarded, lost, degraded or consumed by pests ». (FAo, 1981).

2. FAo et SiK, Global Food Losses and Food Waste. Extent, Causes and Prevention, 2011.

3. « Food losses refer to the decrease in edible food mass throughout the part of the supply chain that specifically leads to edible food for human consumption ». (FAo et SiK, 2011).

4. « Food losses take place at production, postharvest and processing stages in the food supply chain. Food losses occurring at the end of the food chain (retail and final consumption) are rather called « food waste », which relates to retailers’ and consumers’ behavior ». (parfitt et al., 2010).

5. « At later stages of the FSC, the term food waste is applied and generally relates to beha-vioural issues. Food losses/spoilage, conversely, relate to systems that require investment in infrastructure ». (parfitt et al., 2010).

6. Lundqvist, J., C. Fraiture de et D. Molden (2008), Saving Water: From Field to Fork - Curbing Losses and Wastage in the Food Chain, in « SiWi policy Brief. SiWi », p.22: « Losses generally refer both to quantitative and qualitative reductions in the amount of and the value of the food. At the field level, part of the crop is lost due to rodents, pest and diseases. Similarly, a part of the produce is lost during transport and storage due to the same type of problems. the lack of effective harvesting, transport and storage technologies will augment the losses at the farm level and during latter stages in the food chain. […] Spoilage is another term used to highlight problems with the harvested crops and other food items during transport, storage, processing and packaging. Conversion refers to the use of cereals and other plant based products as feed to produce animal foods ».

7. « Food waste or loss is measured only for products that are directed to human consumption, excluding feed and parts of products which are not edible. per definition, food losses or waste are the masses of food lost or wasted in the part of food chains leading to “edible products going to human consumption” ». (FAo et SiK, 2011).

8. « therefore food that was originally meant to human consumption but which fortuity gets out the human food chain is considered as food loss or waste even if it is then directed to a non-food use (feed, bioenergy). this approach distinguishes “planned” non-food uses to “unplanned” non-food uses, which are hereby accounted under losses ». (FAo et SiK, 2011).

9. « [...] edible material that is intentionally fed to animals or is a by-product of food processing diverted away from the human food ». Stuart, t. (2009), Waste, uncovering the global food scan-dal, penguin, London, UK.

10. « éviter le gaspillage des aliments : stratégies pour améliorer l’efficacité de la chaîne alimentaire dans l’Ue », Commission pour l’Agriculture et le Développement Rural, parlement européen, 22 juin 2011.

11. Segrè, R. et L. Falasconi (2011). Dans cette étude, le gaspillage a été quantifié à partir du calcul de la différence entre la quantité de nourriture potentiellement disponible et la quantité de nourriture réellement consommée.

12. Le WRAp (Waste & Resources Action programme) est une association anglaise à but non lucratif créée en 2000 et soutenue par le gouvernement britannique, qui a pour objectif de lutter contre le gaspillage en développant des produits durables et en utilisant les ressources de manière plus efficace.

13. USDA (2009), Supermarket Loss Estimates for Fresh Fruit, Vegetables, Meat, Poultry, and Seafood and Their Use en the ERS loss-Adjusted Food Availability Data, in « economic information Bulletin », 44, mars, p. 1: « in the mid-1990s, USDA’s economic Research Service (eRS) developed methods to adjust the availability data for spoilage and other losses. in particular, the Loss-Adjusted Food Availability data series refines the Food Availability data more fully for three general types of losses: (1) loss from pri-mary (e.g., farm) to retail weight; (2) loss at the retail level; (3) loss at the consumer level. this includes losses for food consumed at home and away from home (e.g., restaurants, fast-food outlets, etc.) by consumers and foodservice and has two components: (a) “Non-edible share” of a food (e.g., asparagus stalk, apple core); (b) “Cooking loss and uneaten food such as plate waste” from the edible share ».

14. « [...] including over-nutrition - the gap between the energy value of consumed food per capita and the energy value of food needed per capita ». (Smil, 2004).

CHAPITRE 2

1. Segrè, A. et S. Gaiani (2012), Transforming Food Waste into a Resource, RSC Publishing. La méthode de la waste sorting analysis (analyse du tri sélectif des déchets) est utilisée pour obte-nir des informations sur la composition des déchets alimentaires au niveau domestique. Cette méthode collecte des informations sur les déchets alimentaires jetés aux ordures, sans toutefois prendre en considération les déchets éliminés de façons différentes (par exemple, à l’aide du broyeur, du compost domestique ou en donnant les restes aux animaux domestiques).

2. Gustavsson, J., C. Cederberg, U. Sonesson et le Swedish institute for Food and Biotechnology (SiK-Gothenburg) (2011), Global Food Losses and Food Waste, FAo.

3. Rapportée dans Lundqvist, J., C. de Fraiture et D. Molden (2008), Saving Water : From Field to Fork, dans « SiWi policy Brief. », SiWi.

4. Commission européenne – DG environnement Unité C1, Food Waste in the EU: a study by the European Commission, Workshop on Municipal Waste prevention, Barcelone, 24 novem-bre 2011.

5. À cet égard, il faut signaler que les données ne sont pas fiables à 100 % dans la mesure où les méthodes de relevé et de classement du gaspillage varient selon les états membres, et ne sont pas vraiment comparables.

6. Segrè, A. et L. Falasconi (2011), Il libro nero dello spreco in Italia: il cibo, edizioni Ambiente.

7. Last Minute Market est une unité académique de l’Université de Bologne qui a pour objectif de fournir des services pour la prévention et la réduction du gaspillage alimentaire. pour plus de détails, lire le chapitre 5.

8. WRAp (2011), New estimates for household food and drink waste in the UK, novembre.

9. WRAp (2008), The food we waste, avril.

10. eurostat, 2010 (donnés rapportées à 2006).

11. ADeMe - MoDeCoM, 2007.

12. ADeMe, 2011.

13. Ministère fédéral de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la protection des Consommateurs, Too good for the bin : Consumer Protection Minister Aigner presents new initiative against food waste.

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22. Inghilterra, stop al cibo in pattumiera, la rivoluzione delle date di scadenza (Angleterre : stop à la nourriture gaspillée, c’est la révolution des dates de péremption), disponible à l’adresse http://www.uomoplanetario.org/wordpress/2011/10/inghilterra-stop-al-cibo-in-pattumiera-la-rivoluzione-delle-date-discadenza/

23. La Food Standards Agency est un département indépendant du gouvernement créé en 2000 suite à une loi du parlement ; elle a pour mission de garantir la protection de la santé publique et les intérêts des consommateurs en matière de produits alimentaires.

CHAPITRE 4

1. Comme on l’a déjà souligné dans le chapitre 1, en italie les marchés de gros et la distribution orga-nisée sont responsables de 263 645 tonnes de produits alimentaires gaspillées (données actualisées en 2009), dont 40 % (environ 105 458 tonnes) sont des fruits et légumes et 9 % de la viande (environ 22 000 tonnes).

2. Si l’on considère que l’agriculture est la deuxième cause d’émissions de dioxyde de carbo-ne dans l’atmosphère, on peut supposer que le gaspillage de produits agricoles est l’un des phénomènes causant le plus d’émissions de Co2 dans l’environnement. Segrè, A. et L. Falasconi (2011), Il libro nero dello spreco in Italia: il cibo, edizioni Ambiente.

3. Le gaspillage toujours évitable est la nourriture et les boissons jetés qui sont encore comestibles (par exemple, morceaux de pain, pommes, viande) ; le gaspillage parfois évitable est la nourriture et les boissons que certaines personnes consomment et d’autres non (par exemple, croûte du pain) ou de la nourriture qui ne peut être comestible que si elle est cuisinée d’une certaine façon (par exemple, épluchures de pommes de terre) ; le gaspillage inévitable résulte de la préparation de nourriture ou de boissons qui ne sont pas, et ne pourraient pas être, comestibles dans des circonstances normales (par exemple, os de viande, coquilles d’oeuf, peau d’ananas etc.).

4. Le calcul rapporté a été réalisé selon la méthode top down, imputant les émissions de Co2 dans les divers stades du cycle de vie productif à la nourriture et aux boissons gaspillées.

5. Dans cette analyse, l’estimation de l’empreinte eau est limitée au stade de production agricole qui constitue la phase possédant l’empreinte eau la plus élevée de toute la FSC. en outre, le calcul ne prend pas en considération l’eau souillée qui dérive des autres phases du cycle de vie des aliments.

6. en effet, la production de viande provoque des émissions de gaz à effet de serre nettement supérieures par rapport à la production d’aliments d’origine végétale. il suffit de penser que les produits d’origine animale, qui représentent 30 % de la nourriture gaspillée, correspondent à 57 % du total des émissions. D’autre part, les céréales, les fruits et les légumes représentent 56 % du gaspillage, mais ne causent que 31 % des émissions.

7. impact économique = prix de marché des biens + prix des parts correspondantes au Co2 émis pour produire les biens gaspillés = 9 776 millions + 232 millions = 10 008 millions d’euros.

8. impact économique = prix de marché des biens + coût d’opportunité de la superficie agricole nécessaire à leur production = 9 776 millions + 30 329 millions = 40 105 millions d’euros.

9. impact économique = prix de marché des biens + prix des parts correspondantes au Co2 émis pour produire les biens gaspillés = 994 millions + 184 millions = 1 178 millions d’euros.

10. FAo (1996), the state of food and agriculture.

11. Lundqvist, J., C. de Fraiture et D. Molden (2008), Saving Water : From Field to Fork, in « SiWi policy Brief. », SiWi.

12. Falkenmark, M. et J. Rockström (2004). Balancing water for humans and nature : The new approach in ecohydrology, earthscan, Londres.

13. FAo et SiK, Global Food Losses and Food Waste. Extent, Causes and Prevention, 2011.

14. C. Nellemann et al. (2009), The environmental food crisis – The environment’s role in aver-ting future food crises, UNep.

15. Scott Kantor, L. et al. (1997), Estimating and Adressing America’s Food Losses, in « Food Review », janvier-avril, p. 2-12.

16. Venkat, K. (2011), The Climate Change and Economic Impacts of Food Waste in the United States, CleanMetrics Corp.

17. Segrè, A. et S. Gaiani (2012), Transforming Food Waste into a Resource, RSC publishing.

CHAPITRE 3

1. Segrè, A. et S. Gaiani (2012), Transforming Food Waste into a Resource, RSC publishing.

2. istat, Comptes économiques nationaux, 2011.

3. Centre for Non-traditional Security Studies, Mind The Gap: Reducing Waste And Losses In The Food Supply Chain, 2011.

4. Centre for Non-traditional Security Studies, Mind The Gap: Reducing Waste And Losses In The Food Supply Chain, 2011.

5. parfitt et al., 2010.

6. Lundqvist et al., 2008.

7. Centre for Non-traditional Security Studies, Mind The Gap: Reducing Waste And Losses In The Food Supply Chain, 2011.

8. Kantor L. S. et al. (1997), Estimating and Adressing America’s Food Losses, in « Food Review ».

9. L’Australie fait face à la plus grande surproduction d’agrumes de ces 30 dernières années, disponible à l’adresse http://www.freshplaza.it/news_detail.asp?id=33300

10. en Australie, le prix des bananes continue de chuter, disponible à l’adresse http://www.freshplaza.it/news_detail.asp?id=37914

11. DeFRA (2007), Report on the Food Industry Sustainability Strategy Champions’ Group on Waste.

12. Gustavsson J., C. Cederberg et U. Sonesson (2001), Global Food Losses and Food Waste, FAo.

13. http://ecolutionist.com/2011/07/22/dont-waste-your-food-people-are-starving-in-africa/

14. http://paulkingsnorth.net/journalism/waste/

15. WRAp (2008), Research into Consumer Behaviour in relation to food dates and portion sizes.

16. Segrè, A. et S. Gaiani (2012), Transforming Food Waste into a Resource, RSC publishing.

17. parfitt J., M. Barthel et S. Macnaughton (2010), Food waste within food supply chains: quan-tification and potential for change to 2050, the royal society.

18. Lyndhurst, B., Food Behaviour Consumer Research – Findings from the Quantitative Survey, in « Briefing paper », WRAp, 2007.

19. Jones, t. W. (2006), Using Contemporary Archaeology and Applied Anthropology to Under-stand Food Loss in the American Food System, Bureau of Applied Research in Anthropology, University of Arizona.

20. Muth M. K., K. M. Kosa et S. A. Karns (2007), Explanatory research on estimation of consu-mer-level food conversion factors, Rti international.

21. Muth M. K., K. M. Kosa et S. A. Karns (2007), Explanatory research on estimation of consu-mer-level food conversion factors, Rti international.

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16. Le projet est né de la prise de conscience que les solutions de conditionnement ont un rôle majeur à jouer dans l’effort de réduction des pertes des biens alimentaires, et ce surtout dans les pays en voie de développement.

17. Le programme mis en place à l’hôpital, qui consiste à permettre aux patients de compo-ser leur propre menu, a permis une réduction moyenne de 72 % de la nourriture gaspillée, par rapport à un menu fixe commun à tous les patients. Voir : Freil, M. et al. (2006), Reorga-nization of a hospital catering system increases food intake in patients with inadequate intake, in « Scandinavian Journal of Food and Nutrition », 50(2), p. 83-88.

18. Dans l’état du Massachusetts, la distribution est une source importante de déchets alimentai-res, avec plus de 400 supermarchés qui génèrent environ 90 600 tonnes de déchets organiques par an. Dans le Massachusetts, les déchets alimentaires représentent environ 19 % de tous les déchets commerciaux générés, mais moins d’un dixième de ceux-ci est recyclé, composté ou destiné à des usages autres que l’élimination. Les 400 supermarchés identifiés par le MassDep produisent environ 90 600 tonnes de matières organiques éliminées par an. Massachusetts De-partment of environmental protection (MassDep), 2012.

19. Jusqu’en 2008, l’organisation était connue sous le nom d’America’s Second Harvest Food Bank.

20. Curitiba aspire à devenir un centre d’excellence dans les secteurs de la planification ur-baine et des transports, entraînant une planification urbaine réussie dans les pays en voie de développement.

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CHAPITRE 5

1. À ce propos, nous vous renvoyons à la présentation faite au chapitre 3 des principales causes du gaspillage alimentaire.

2. Le Banco Alimentare est membre de la Fédération européenne des Banques Alimentaires (depuis 1990), et est lié à la Food Bank des états-Unis via le réseau Feeding America de Chi-cago (depuis 1992). il collabore depuis 2002 avec le City Harvest qui opère à New York pour la collecte d’aliments de la restauration ; cela a donné naissance au programme Siticibo en italie.

3. Art. 2 du statut de la Fondazione Banco Alimentare onlus.

4. pendant la Giornata Nazionale della Colletta Alimentare (Journée nationale de la collecte alimentaire), les personnes sont invitées à acheter des denrées alimentaires non périssables pour les offrir au Rete Banco Alimentare qui les redistribue gratuitement aux associations d’aide conventionnées. Cela a lieu tous les ans, dans des milliers de supermarchés italiens, le dernier samedi de novembre. en 2011, 9 600 tonnes d’aliments ont été collectées.

5. Loi italienne n.155/2003 (dite justement « du Bon Samaritain »).

6. BCFN, La misurazione del benessere e della sua sostenibilità : il BCFN Index 2011.

7. Les typologies de biens destinés à Buon Fine de Coop sont : les produits frais (légumes, fruits, charcuterie, produits laitiers, viande, produits frais industriels), les produits alimentai-res confectionnés (pâtes, riz, conserves, biscuits, céréales, goûters, etc.), les produits pour enfants (petits pots, pâtes à potage, couches), les liquides (toutes les boissons hormis l’alcool et les détergents).

8. Coop (2010), Settimo Rapporto Sociale Nazionale della Cooperazione di Consumatori.

9. Ville de turin – Division environnement et Services éducatifs, 2011. Le projet Buon Sama-ritano est mené en collaboration avec l’AMiAt (Azienda Multiservizi igiene Ambientale torino).

10. il s’agit de restaurants, mais aussi d’autres partenaires comme Slow Food Milan, Le-gambiente Lombardia, eDeNReD, CoMieCo et Altreconomia. elle bénéficie de la protection de l’Assessorato alla Salute de la mairie de Milan, de la province de Milan, de l’epAM et de l’Unione del Commercio.

11. L’italie est un important producteur de fromage et donc de lactosérum. toutefois, le lac-tosérum n’a pas sa place dans les secteurs de l’alimentation et des alicaments, puisqu’il est considéré comme un déchet particulier selon la réglementation environnementale actuelle à cause de ses caractéristiques polluantes élevées. L’élimination du lactosérum pose donc un réel problème aux fromageries. Ces dernières cèdent des quantités considérables de lacto-sérum à de grands groupes industriels étrangers, qui l’utilisent ensuite pour fabriquer des produits raffinés à haute valeur ajoutée, largement réintroduits sur le marché italien.

12. Selon des études récentes, seuls 8 % des excédents de fruits et légumes en France sont donnés aux organisations qui redistribuent des produits alimentaires. Le reste est gaspillé, utilisé comme compost ou comme nourriture pour les élevages. Chaque jour, des étals entiers de fruits et légumes sont jetés à la fois pour des raisons de comestibilité mais également pour des raisons de conformité du point de vue esthétique et/ou de ses dimensions.

13. parmi les partenaires d’A.N.D.e.S. on peut citer entre autres : dans l’industrie alimentaire, Coca Cola et Ferrero France ; dans la distribution alimentaire, Carrefour, Auchan et Simply Market ; parmi les associations caritatives, la Croix Rouge, la Fédération Française des Banques Alimentaires, la Fédération des paniers de la Mer, le Secours populaire et les Restos du Coeur.

14. Selon une étude de 2005 menée par ABeNA, seulement 1,2 % des bénéficiaires de ser-vices d’assistance publique consomment 5 portions de fruits et légumes par jour, comme le recommande le programme national Nutrition Santé.

15. Des expériences analogues ont été menées en Belgique et en Grèce, avec le soutien de la Fondation Carrefour international.

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La mesure du bien-êtreet de sa durabilité :le BCFN Index 2011

Au delà des OGM.Les biotechnologies dansle domaine agroalimentaire

Le coût de la nourritureet la volatilité des marchés agricoles : les variables impliquées

Obesité et malnutrition : le paradoxe alimetaire pour nos enfants

Double Pyramide 2011 : alimentation saine pour tous et durable pour l’environnement

Longevité et bien-être :le rôle de l’alimentation

Nouveaux modèlespour une agriculture durable

Mesure de la durabilité des modèles appliqués dans les différents pays, et par conséquent évaluation de la possibilité de garder ou de modifier son propre niveau de bien-être à l’avenir

Á l’échelle mondiale, confrontation des différentes positions et écoles de pensée sur le thème de la durabilité de l’ingénierie génétique et des nouvelles biotechnologies appliquées à l’alimentation

Proposition d’un modèle interprétatif offrant une vision systémique des éléments qui déterminent la tendance des prix des denrées alimentaires

Approfondissement du paradoxe qui voit augmenter aussi bienle nombre de personnes sous-alimentées que celui des personnes en surpoids, en particulier chezles enfants

Développement et évolutiondu modèle de la double pyramide alimentaire environnementale concentré sur l’enfanceet l’adolescence, pour inciter à adopter de bonnes habitudes alimentaires dès les premières années de la vie

Étant donné le vieillissement constantde la population mondiale, évaluation du rôle d’un mode de vie plus sain et de bonnes habitudes alimentaires afin de garantir un allongement de la durée de vie dansde meilleures conditions de santé

Enquête sur les nouveaux modèles agricoles qui permettent de supporter l’impact des changements climatiques et de la croissance démographique tout en assurant une productivité suffisante pour tous

PUBLICATIONS | 2011 - 2012

Le coût de la nourritureet la volatilité desmarchés agricoles : les variables impliquées

Le coût de la nourriture et la volatilité des marchés agricoles : les variables im

pliquées

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Alimentation et bien- être pour une vie saine

Une étude des liens entre santé, habitudes alimentaires et mode de vie à chaque étape de la vie

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