visquesnel, voyage dans la turquie d'europe ii
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physique et géologiquede la Thrace / par A. Viquesnel...
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Viquesnel, Auguste (1803-1867). Voyage dans la Turquie d'Europe : description physique et géologique de la Thrace / par A. Viquesnel.... 1868.
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VOYAGE DANS LAA
DE LA THRACE
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P ARI S. I MP RI ME RI E DE E. MARTINET, RUE MIGNON, 2.
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'> s7*\ Messieurs les Souscripteurs à l ouvrage Voyage dans lu
';>• Turquie d'Europe, ont appris, par les journaux, la mort de
Taiiteuï-j M. Auguste Viqtjesnel, décédé à Paris !e S févriei-
dernier.
2.La neuvième livraison a été publiée par lui. La dixième
devait comprendre, sous le titre de Parallèle entre les peuple!
Slaves et les Moscovites, quelques pages
résumant des faits
de l'histoire générale des peuples Slaves et de leurs voisins
les Turcs et les Finnois, est complet sans elles.
Mais M. ViqoesneIi travaillait en même temps à toutes
les parties de son œuvre, malgré sa santé profondément
altérée.
gique pourront donc être publiées, ainsi que le texte des
itinéraires et les matériaux qui ont servi à dresser la carte
de la Thrace.
trois livraisons au delà de celles fixées dans le prospectus;
l'impression va en être poussée avec la plus grande activité-
Paris, le 20 mars IKt>7.
f'aris. - Imprimerie de E Martinet, rue Mignon, 2.
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AVIS
'1 i~['~~> 1 ii: w,
l< La 10e- livrai ou, adressée à MM. les Souscripteurs il y a .d~ "Lf~
quelquesmois,comprendles observations météorologiques
faites à Constantin >ple et aux environs depuis 1847 jusqu'au
mois d'août 1860 inclusivement. Il restait à publier les quatre
derniers mois de cette dernière année, qui auraient clos le
chapitre I" de la Météorologie; mais le manuscrit renferme
un si grand nombre de lacunes, que les interpolations
auraient été trop nombreuses pour pouvoir offrir quelque
garantie; il a été en conséquence jugé inutile de les im-
primer.
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VOYAGE
X
I-1BHAIRIE MAKITIME ET SCIENTIFIQUE,
LIBEAIBE DE L A S OC IÉ TÉ DE E GÉOGRAPHIE,
BANS LA
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VOYAGE DANS LA
DE LA THRACE.
TABLEAUX DES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES DANS LE BASSIN DU BOSPHORE.
Discussion des éléments des observations. Moyennes des observations thennométriques faites antérieurement à
l 'année 1847. – Observations [baromètre, thermomètre, hygromètre de Saussure) faites à Péra, eu 18i7, par
M. Noë. Obs ervations (baromètre, thermomètre, étai du ciel ) f ai tes à Bébek, pendant six anuées consécutives
(I8i8-'1833|, par M. l'abbé Régnier. – Observations, comprenant l'ensemble complet des phénomènes météorologiques,
faites à Gallipoli et à Constantinople, du mois d 'aoi ït 1854 au m ois de m ars 18 36 , p ar M. le docteur Grellois.
Observations [baromètre, thermomètre, hauteurs du niveau du Bosphore, température de f eaa du Bosphore à la surface
du courant) faites à Kourou ïcliezmé, en 1857 et 1858, par M. Ritter, et complétées par des observations (direction
et force du vent, é ta t du, ciel, quantités de pluie tomhées, é cl ai rs e t orales) recueillies à Péra par M. le docteur
Verrollot.
La ville de Constantinople, avec ses faubourgs, comprend, ainsi que nous l'avons
dit (tomel, p. 57), les deux rives du Bosphore, depuis l'entrée de la mer Noire jusqu'à a
celle de Marmara, c'est-à-dire depuis les îles Cyanées jusqu'aux îles des Princes d'un
côté, et jusqu'au château des Sept-Tours de l'autre côté. C'est par suite de cette défi-
nition que nous réunissons ici les observations qui ont été recueillies, non pas dans
l'enceinte proprement dite des Sept-Collines, mais il Péra, Galata, Bébok et Kourou
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TABLEAUX DES OBSERVATIONS MKTlîOROLOGIQUES.
Tchezmé, localités s ituées au nord de cette enceinte, le long, de la Corne-d'Or et du
Bosphore, et dont la position indiquée sur la figure 2 d e l a planche 20 de notre Atlas
est comme suit
Position astronomique des stations météorologiques. Selon la Connaissance des
temps, la latitude de la mosquée de Sainte-Sophie, construite dans l'enceinte des Sept-
Collines, est 41°0'16" N., e t sa longitude 26" 38' 50" E. (du méridien de Paris),
Péra, séparé de Constantinople par le port de la Corne-d'Or, couronne le sommet
d'une colline à une minute et demie an nord de ladite mosquée.
Galata, un peu moins éloigné de l a mosquée que Péra, s'étend au pied et sur le
versant méridional de la même colline.
Konroii Tchezmé, assis sur le rivage européen du Bosphore, au N.-E. de la mosquée,
diffère en latitude avec cette dernière d'environ 3 minutes et demie.
Bébek est un village s itué dans un vallon qui débouche dans le Bosphore, environ
une minute plus au nord que Kourou-Tchezmé.
En nombres ronds,
station la plus méridionale,
est 41" ]/;
celle de Bébek, station la plus septentrionale, est 41° 4' 1/2.
Les observations faites de loin en loin par des voyageurs isolés, antérieurement à
l'année 1847, ont commencé à jeter quelque jour sur le climat de Constantinople, ou,
si l 'on préfère, sur la partie m éridionale du canal du Bosphore, qui comprend les
quatre stations météorologiques ci-dessus énumérées. Malheureusement elles n 'ont pas
été publiées, ou, du moins, nous ne connaissons que les résumés sur la marche du
thermomètre qui se trouvent disséminés dans les journaux (4), et sont compris dans un
mémoire de M. Dove (2).
De 1847 à 1858 inclusivement, les observations faites à Constantinople ou dans les
environs forment une série beaucoup moins incomplète et comprenant un plus grand
nombre de phénomènes météorologiques, ainsi que le prouve rémunération suivante 1° Déjà notre ami, M. P. de Tchihatcheff, a publié les tableaux météorologiques des
années 1847 et 1848, dont les éléments (baromètre, thermomètre, direction des
vents, état du cie!) ont été recueill is sous sa direction par le docteur en pharmacie,
M. Noë (3). 2° On doit à M . l'abbé Ilégnier, professeur de physique au collége des
Lazaristes français à Bébek, des observations pendant six années consécutives (1848-
1853) sur la marche du baromètre, du thermomètre et sur l'état du ciel. 3° M. le
docteur Grellois, qui, à l'époque de la guerre de Grimée, exerçait les fonctions de
médecin-major de première classe aux hôpitaux militaires français de l'armée d'Orient,
a étudié, du mois d'août 1854 au m ois de mars 1856, l'ensemble des phénomènes
météorologiques dont il fut témoin d'abord à Gallipoli, ensuite à Constantinople. 4° En
1857 et 1858, notre compatriote, M. Ritter, ingénieur des ponts et chaussées, envoyé en Turquie sur la demande du gouvernement ottoman, a observé i Kourou Tchezmé
(1) Voyez notamment American Journal of sciences and arts, 2e série, n° U> Jnly, I8û6j
(2) Mémoires de l'Académie de Berlin, années 1845 fit 1846.
) (3) Voyez V Annuaire météorolotjique de Francs pour l'année 1851.
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RÉSUMÉ DES OBSERVATIONS TnBKMOMIîTMQDES ANTKIUIÎURES A 1847.
la hauteur du niveau du Bosphore, la hauteur de la colonne barométrique au-dessus
du niveau moyen du même canal, la température de l'eau à la surface du courant et
la température de l'air à 2 mètres au-dessus du Bosphore. Pour compléter ces obser-
vations aussi intéressantes que
nouvelles, M. le docteur Verrollot a étudié, a Péra, la
direction et la force du vent, l'état du ciel, les quantités de pluie tombées, les éclairs
et les orages.
Hâtons-nous de déclarer que les matériaux ci-dessus énumérés ne peuvent pas
être acceptés indistinctement sans discussion préalable. Nous avons toute confiance
dans les soins minutieux de tout genre dont MM. Grellois, Ritter et Verrollot ont l 'ha-
bitude de s'entourer pour obtenir d'excellents résultats; nous ne pouvons pas en dire
autant de quelques-uns de leurs prédécesseurs, qui n'ont pas toujours fait usage
d'instruments irréprochables. Aussi croyons-nous devoir placer tout d e s uite sous les
yeux du lecteur les tableaux des observations et en discuter la valeur, afin qu'il puisse
juger lui-même s'il doit accepter ou modifier les conclusions que nous en avons tirées
dans le cours de la seconde partie de cet ouvrage.
Résumé «les observations tlicrmomc<i.'iqtieg antérieures à l'année 1847.
Des observations thermométriques ont été faites 1° pendant deux années et neuf
mois (1), à Gonstanlinople (très probablement dans le faubourg de Galata?), par un
observateur dont le nom n'est pas indiqué (2); 2° de décembre 1839 à juin 1841, à
Péra, par le révérend Dwight, missionnaire américain; 3' de janvier 1844 à juin 1845,
à Bébek, par le révérend Hamelin, missionnaire américain. Nous d onnerons dans un
seul tableau les moyennes mensuelles obtenues par les missionnaires américains (3),
ainsi que les moyennes générales déduites des trois séries d'observations ci-dessus
énumérées (4). La latitude de ces trois stations a déjà été indiquée (voy. page 2); il
reste à parler de leur altitude et des heures d'observations.
Altitude des stations. 1° Faute d e données exactes sur la position de la station
(1) Ce lt e sé ri e d e deux aimées et trois quarts a précédé les deux suivantes; elle c oncerne donc des années
antérieures ii 1S/|O. Malilmann l'a comprise dans ses tables (voyez Asie centrale, par H. de Huniboldt, t. III), et
Mi Dove l'a reproduite dans son travail (voyez Mémoires de l'Académie royale de Berlin, année 1845, p. 294, et année 1 84 6, p . 1 90 ).
(2) M. le docteur Verrollot nous a écrit que, avant s on ar rivée à Constantinople (1841) le père Dalmas, mission-
naire lazariste, ava it fai t une s érie d 'obs ervations dont la copie avait é té adres sée à l 'A ca dém ie d es sciences de
Paris. Il pense, sans oser l'affirmer positivement, que ce savant physicien français est l'auteur anonyme en question,
et qu'il avait établi sa station météorologique à Galata, dans rétablissement de Saint-Benoît, appartenant aux Lazaristes.
(3) M. Dove donne ces moyennes mensuelles en degrés Faureinlieit; nous les avons transformées en degrés centigrades.
(4) M. Dove donne les moyennes générales des trois séries en degrés Héaumur. Après les avoir réduites en
degrés centigrades, nous nous sommes aperçu qu'elles présentaient de légères différences avec les résultats déduits des moyennes mensuelles. En recherchant la cause de ces différences, nous avons reconnu qu'elle provenait de plusieurs erreurs de calcul que nous avons dû rectifier.
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TABLEAUX DES OBSERVATIONS AllÎTKOROr.OGIQDES.
du révérend Dwight, à Péra, on peut admettre que sa hauteur absolue est environ
de 70 mètres. 2° S'i l était positivement prouvé que l'auteur anonyme des observations
faites à Constantinople (Galata?) n'est autre que le savant lazariste cité dans la note (2)
de la page 3, on connaîtrait approximativement l'altitude de sa station (environ 15 mètres). 3° Le révérend Hamelin avait établi sa station dans l'intérieur du collége
américain de Bébek à 55 mètres environ au-dessus du Bosphore.
Heures des observations. – Les moyennes mensuelles résultent de trois observations
quotidiennes, savoir
1° Observations du révérend Dwight, à Péra huit heures du matin, deux heures et
dix heures du soir.
2° Observations de l'observateur anonyme, à Constantinople (Galata?) les heures
ne sont pas indiquées.
3° Observations du révérend Hamelin, à Bébek lever du soleil (sans autres indica-
tions), deux heures et neuf heures du soir.
a Il
L'examen du tableau ci-dessus donne lieu à plusieurs réflexions l°Les trois obser- vations quotidiennes dont les moyennes sont déduites n'ont pas été faites rigoureuse- ment aux mêmes heures dans les trois stations (voy. ci-dessus, même page), et no peu- vent conduire à des résultats exactement comparables. 2° Les trois stations suhissaient
l'influence de circonstances locales différentes qu' il ne nous est pas possible d'apprécier à leur juste valeur. 3° La moyenne de Bébeli est plus élevée que colle de Péra, et
M OY EN NE S M EN SU EL LE S MOYENNES
DE DEUX SÉRIES. DE CHACUNE DES TROIS SÉRIES. 3 W W
m –
l[?Ttr~rtTîfQ CoNsTAN- ~co E~ POQT E PÉRA. BÉ13LIi.
CONSTAN- PÉRA. 13cBEK
(Galata?) ;S
i83!1.. <~4<t tS4i. i844. <S-t5.2ann.lann.aan. 1 anii.
o n 0 u 0 il il o
Janvier. p g.2î 7 (i.S9 4.4A 6.30 5.10 .43 5.39 5.3)
Février. “ g.83 4.21 9.1't 5.6 6 1.00 4.ü2 7.33 ::>.11
Mars. n 4.31 1 4.90 S.tiN 10.29 7.70 4.62 9.44 7.2.-i
Avril. M 7.68 llJ.6ti S.7:. 14.18 S 11 .00 9.16 U.4'! 10.St
Mai. » 16.63 45.fti t41!) 18.7') ~) 16,30 16.05 16.49 16.28
Juin. 18.37 I 21.27 31.29 9 21.00 1980 20.12 21.19 20.37
Juillet u 2i.5t I/I
Août. “ 22.73 2'GO n 22.40 22.73 24.60 23.21
Septembre. u 20.30 2).07 v 18.60 20.30 0 21.07 19.99
Octobre. n )5.7t u 17.24 t8.GO iS.7! 17.24 Il.'18
Novembre. }) )2.57 » 14.24 10.40 12.S7 'J.i.21 12.40
Décembre. 6.94 3.67 )) S.20 5.80 3 1 r.20 5.44
Année" “ 13.93 14.4â n 13.59 13.37 H.8<) 13.94
y'Hivcr. 3.92 M fi.26 fi 4.9(i 4.92 .T..97 :i.28
Saisons ~Printemps. p 9.55 )) 10.51 u 11.66 9.94 12. 17ï I I .36
Et~ « 22.07 n 23.51 u 21.86 22.4!) ~li 23.t8 8 22.60
'.Automne. n 16.19 n 17.52 a 1:i.86 16.19 1T.51 1 16.52
Di ff ér en ce e ntr e l e m ois l e pl us
c hau d e t l e m oi s l e p lu s fr oid . 20.84 20.17 7 » 1 9.40 20.49 19.4S 1 9. 7 8
Diffe[enceentre)'ëtt!et)'hiter.. u 18.15 17.25 » 16.90 17.53 17.51 17.31
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OliSKKVAÏXOINS FAITUS A. l'liBA, JÎN 1847.
cependant la température moyenne de la première localité est en réalité plus basse
que celle de la seconde, ainsi qu'on le verra plus loin. Par conséquent, le tableau
ci-dessus ne peut donner qu'une mesure approximative de la température de Con-
stantinople.M. la docteur Verrollol a essayé de ramener les moyennes mensuelles déduites des trois observations à la valeur qu'elles auraient eue si elles étaient déduites des vingt- quatre heures, Remarquant que, parmi les villes où l'on fait des observations en
Europe, Padoue se trouve placée sous l'influence de phénomènes météorologiques qui offrent le plus d'analogie avec ceux de Constantinople, il a pris pour base de ses corrections la marche du thermomètre à Padoue. Les moyennes mensuelles obtenues
par ce procédé seront comprises plus loin dans un tableau général (1); pour le moment, contentons-nous de donner les moyennes annuelles
1837-1839. Galata? à l'altitude de 15 m.? Moyenne annuelle 13" .70
1840. Péra 70 m.? 13°.04
1841. Péra 70 m.? 13".78 8
1844. Bébek 55 m.? li°.47 ï
tSin. Bébek fSS m. ? 13". 18
Observations faites à I'cra, en ISA1?, p ar M. Noë (2).
A l'époque de notre séjour à Constantinople, nous ignorions que M. Noë eût entrepris
deux sér ies d'observations quotidiennes l'une faite avec ses propres instruments,
l'autre (à partir de mai 1847) avec ceux de M. P. de Tchihatcheff. Cette ignorance
explique pourquoi nous n'avons pas comparé nos instruments à ceux que M. Noë avait
à sa disposition. Nous le regrettons d'autant plus, qu'un de ces incendies, si fréquents a
Constantinople, détruisit ces
derniers instruments en 1849, et rendit impossible toute
comparaison ultérieure. Plus tard, notre ami, M. Verrollot, sachant le prix que
nous attachions à des observations correspondantes à celles que nous avons faites
pendant notre voyage en Turquie, obtint de M. Noë la permission de prendre copie de
son journal et de nous en donner communication.
M. le commandant Delcros, toujours empressé à rendre service aux voyageurs, eut
la bonté de nous guider dans la recherche des moyens propres à tirer parti de ces
(1) Voyez le tableau de la Température observée à Constantinople pendant dix-neuf ans. Nous indiquerons en
même temps le procédé suivi dans ses calculs par M. le docteur Verrollot.
(2) M. Noë (Guillaume), né à Spandau, près Berlin, en 1796, a été reçu docteur en pltilosophie à l'université de
Erlangen (Bavière), et docteur en pharmacie. Il a fait de nombreux voyages en Europe et en Asie il a parcouru
principalement l'Allemagne, les Alpes de la Suisse, du Tyrol et de PEsclavonie, le royaume de Naples et la Sicile, )a lîoumëlie, l'Anatolie, le Kurdistan, l a Perse et l a Mésopotamie. 11 a rapporté de tous ces voyages des matériaux
précieux au triple point de vue de l a zoologie, de la botanique et de la météorologie. Jl resta attaché pendant quelque temps à l'école de médecine de Galata Saraï, en qualité de naturaliste, conservateur du musée d'histoire
naturelle et directeur du jardin botanique de cette école. Privé de ces fonctions, par suite de l'incendie qui dévora cet établissement public en f 868, M. Noë prit le parti, en 1849, d'exécuter ses longs voyages en Asie; i l ne revint à Constantinople qu'en 1853, après quatre années d'absence. M. le docteur Verrollot représente ce hardi
voyageur comme un homme modeste, laborieux et aimant la science.
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observations. Lorsque les bases du travail furent notre ami, M. Paras, voulut
bien verifier l'exactitude de nos calculs, dont nous allons exposer les résultats.
Description des instruments. – M. Noë faisait usage des instruments ci-après
1° Un baromètre à siphon, construit par Chevalier, opticien à Paris, divisé en pouces
français, et'muni d'un vernier qui permettait de lire les 120"s de pouce; il avait une
monture de bois, sur laquelle était gravée la division, et qui portail deux thermomètres,
l'un lîéaumur, l'autre centigrade. Comme tous les instruments ordinaires de ce
genre, ce baromètre n'était pourvu que d'une soûle échelle indiquant ta hauteur du
mercure dans la branche la plus longue, dont le diamètre extérieur était de S à 9
millimètres.
de l 'ai r extérieur, était fixé
au nord, à 5 ou 6 centimètres du mur. S ci on l es i nf or mat io ns qui nous ont été com-
muniquées, ce Iherinomèirc portait deux divisions, rune en degrés Fahrenheit, l'autre
en degrés f léaumur. M. Noë notait les deprés de cette dernière échelle. Mais les com-
paraisons que nous avons
faites, eï dont nous
parlerons plus bas, nous ont démontré
que l'instrument devait subir une correction préalable. 3° Un hygromètre à cheveu de Saussure.
4° De plus, M. Noë enregistrai!, Félal du ciel et la direction du vent. Malheureuse-
ment ces deux éléments météorologiques élaienl écrits en allemand, et, faute de
savoir cette langue, M. l e docteur Yerrollol n'a pas pu les transcrire.
N'ayant pas d'hygromètre à cheveu, mais seulement un hygromètre d'Àugusl, nous
n'avons à comparer ici que les observations barométriques et Ihermoinélriques avec
celles que nous avons recueillies à Péra, du 9 mars au 20 mai 1847 [I). Disons d'abord
un mot sur ces instruments.
Notre baromètre, construit par Eres!, d'après le système Fortin modifié par le
commandant Delcros (2), a été compare, avant le départ, au baromètre de l 'Obser- vatoire de P aris. II marquai!, ()" 27 de moins, et le thermomètre de cet instrument
donnait des températures trop faibles de ()°,7. Nous avons tenu compte de ces correc-
tions d ans la réduction à zéro.
Nous possédions plusieurs thermomètres exécutés par Danger, et destinés, les uns
a prendre la température de l'air ambiant, les autres la température des eaux ther-
males. Chacun de ce s i ns tr ume nt s portait gravé sur s on tube la division centigrade,
et avait été soigneusement comparé à Paris.
Comparaison des observations l licrmométriques. – La rigueur de la saison, a l'époque de notre arrivée à Péra, nous avait engage à nous loger dans une chambre dont les
deux fenêtres, exposées au midi, donnaient sur une terrasse qui recouvrait la cuisine
de l'hôtel Josépina (actuellement hôtei de France), et se trouvaient abritées contre la
violence des vents par les maisons voisines fvoy. la position de cette station sur la
(1) M. Kofi observait éga lement l 'hygromètre i l'Augnsi . V. de. Tdi ihaiei ie fr a publié l e r ésu lt at d e ce s observa-
lions, d ans l e to me . I f d e s on ouvrage intiiuk: Am'c Mineure (Paris, 183G).
(2) Voyez Y Annuaire météorologique de F ran ce, p ou r les années lS/ iU e t ISôO.
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OliSIÏIIVATlONS l 'Alï lïS A l'IîiiA, 15 I Sl\l.
figure 5 de la planche 2/ de notre Atlas). Le. thermomètre que. nous suspendîmes à la
barre d'appui de l 'une dos fenêtres était, prologé, -pendant une partie do- la journée, par
la persienne contre les rayons du soleil; puis, pour éiudier l'inlluence d'une position
aussi défavorable, nous avons installé un second thermomètre dans une petite cour intérieure où le soleil ne pouvait pas pénétrer; enfin nous allions, en cas de besoin,
consulter le thermomètre que notre jeune ami, liommaire de Hell, logé dans le nienie
hôtel que nous, au troisième étage, avait établi en dehors de ses fenêtres percées au
nord, d ans la façade opposée a celle de notre chambre, et d 'où la vue s'étendait sur
le petit champ des morts.
Les influences locales, on mars et avril, de ces deux stations si différemment
exposées, peuvent s e résumer de l a manière suivante
La station de Hommaire de Hel! recevait obliquement l'influence du soleil. levant;
l a n ôt re ne commençait à la subir, en mars cl avril, que vers onze heures. Rarement
les deux stations donnaient les mémos indications. Nos températures du matin étaient
généralement plus busses que celles de. Hommairo de lie!! entre sept. et huit heures,
l es é car ts étaient souvent de ']" à i".5 en mars; ils montaient quelquefois de 3" a 5"
e n av ri l. Dans ces cas, la température des deux stations devenait égaie le plus géné-
ralement entre dix et onze heures, el resîait fins élevée jusqu'au soir dans la station
méridionale. Suivant que le ciel était plus ou moins couvert ou plus ou moins clair, on
obtenait des différences faciles à concevoir.
Cette première comparaison nous a servi de point de départ pour apprécier la double
série d'observations thermométriques faites par M. Nor».
La série exécutée avec les instruments de M . P. d o Tchîhalcueîï a été commencée
par ce voyageur au premier étage de la maison liomano? actuellement occupée par les
presses et les bureaux du Journal de Constaninwple (voy. la position de cette station
sur la figure 5 de la planche 27 de notre Allas). Mais atteint d'une maladie grave qui
mit ses jours en danger, M, V. de Tchihalchefl" fut obligé de l aisser le s oin des
observations à une personne complètement étrangère à ce genre d'étude, jusqu'au
moment de s on départ en vmnïHlil, époque ou il confia ses instruments à M. Noë. Les
observations faites eu mars et avril au domicile de M. P. de ïchihatcheff, les seules
que nous puissions comparer avec les nôtres et celles de Hommaire de Hell, ne peuvent
donc pas inspirer une grande confiance. Quel qu'en soit le mérite, elles présentent,
comparativement, aux nôtres, des différences qu'il est facile d'expliquer par des
influences dont la connaissance des localités nous a permis d'apprécier la nature,
mais qu'il est inutile d'exposer ici. Passons tout- de suite a la série exécutée par M. Noë avec ses propres instruments.
Parmi nos observations thermomélriques en mars, avril et mai, nous en a vons trouvé
84 qui ont été faites aux même* heures que celles de M. Noë. En les comparant, on
reconnaît d'une manière évidente que le thermomètre Réaumur de M. N oë donnait
des indications trop élevées, et que ses observations thermoraétriques doivent subit-
une correction préalable avant d'être employées. En effet, si l'on augmente d'un quart
8/19/2019 Visquesnel, Voyage Dans La Turquie d'Europe II
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TABLEAUX DES OCSERV AT10KS MKl'KOKOLOGIQUES.
les chiffres de M. INoë pour transformer les degrés Réaumur en degrés centigrades, on
obtient le tableau comparatif suivant
( Notre thermomètre. = 1OU.«5 ), !“,
6 heures du matin (51 observations)., j ThermomÈtre Nog_ = 120.67 j IMereiiee + 1 .836 h eu re s du ma ti n (Si Thermomètre K.i- = 12-.67 { +
2 lieures du soir (11 obsen,atioiis). Notre thermomètre.. = 13". 30 ) l2 heures du soir (il observation».j Thermomètre Noi, = 1B..G8 j
D^reuee + 2».3S
l Notre thermomètre. = 10°. 85 “ 10 heures du soir (22 obs ervations)
\etre Dil le ic iice - |- ' J">0Io iieures soir (22 I T her mo mèt re N on . = 13". 15i
(Notre thermomètre. = 11". 17 ( “ Moyennes des 84 observations 5 “, .““ i Ui' le rence -f- 2".0:>
( Thermomètre Noe. = 13". 19 I
Si l'on se contente d'augmenter les chiffres de M. Noë de l/"20" (au Heu de 1/4,
conformément au rapportqui existe entrela division Kéaumur et ta division centigrade;,
on obtient des résultats beaucoup plus rapprochés, ainsi que le démontre le tableau
suivant que nous présentons avec plus de détail
Sur nos Si observations, il en est 5 seulement, celles du mois de mai à deux heures,
pour lesquelles nous avons pris les températures dans la petite c our de l'hôtel où le
soleil ne pénètre jamais; les 7 9 autres, ayant été faites à notre station méridionale,
devraient donner des résultats plus forts que celles de M. Noë, qui avait placé son
thermomètre au nord. On voit que le contraire s 'est produit non-seulement dans les
k observations de mars à deux heures du soir, mais encore dans les 16 observations
de mars et avril à dix heures du soir. Par conséquent, l'augmentation de l/2Oc que
nous venons de faire subir au thermomètre Noë ne fournit que des résultats approxi-
mativement comparables, ainsi que nous l'avons annoncé; et il ne peut pas en être
autrement, car le coefficient, quel qu'il soit, qu'on voudra substituer au précédent,
devra toujours se composer de trois éléments dont nous ne pouvons apprécier la
valeur, savoir: 1° correction réelle du thermomètre; 2° différence des influences
locales 3° différence des heures d'observations dans une ville privée des moyens de
mesurer le temps avec exactitude. La preuve de cette assertion se trouve dans la
comparaison qu'on peut établir entre les deux séries d'observations faites par M. Noë.
6 HEURES DU MATIN. 2 HEUKES HU SOIE. 10 HEURES DU SOIR.
MOIS.. g“; i «J .⣠BALAHCEdes a g
» -T>£ °
g “•.=
Õ
z~
t II BÊ jj-SE sgpE Esa
z~ .°'n
N + o s] F1 I ë E-o _+ ^J_ 1 I
JL_- I J_J jL_
00 u 0 OOO ° OOO
Mars. 10 G. 17 6.03 » 0.1 1 i 5.7j 6 .6 7 0 ,9 2 » 7 6.'«0 6.7i 0.3-i »
Avril. 23 10.77 10.59 » 0.18 2 12.55 11.55 » l*OU 9 1 1.26 11.94 0.68 »
Mai. 18 13.56 13.27 » 0.29 5 19.66 19.02 » 0.64 6 15.43 14.73 » 0°70
Moyennes. 51 10.S5 10.64 »
Notre thermomètre. = 11°. J7 )
Moyennes des 84 observations < ,.““, i D if fé ren ce. – O ". 0! )J ( Thermomètre Noe = 11°. 08 )
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VOYAGE d ans la Tuhquie. T. II. 2
Les instruments de M. P. de Tchihatcheff ont é té remis à M. Noë dans le courant du
mois de mai 1847. Pour diminuer les chances d'erreur, contentons-nous de comparer
les observations des sept derniers mois de l'année, à deux heures et à dix heures du
soir seulement, celles du matin ayant été faites à des heures différentes. Si l'on augmente de l/8e les indications du thermomètre Noë, on obtient des résultats assez
rapprochés, comme on peut le voir dans le tableau suiv ant
Moyennes comparatives des sept derniers mois de Vannée 1847.
2 HEIÏKES DU SOIR. 10 HEURES DU SOIR.
BALANCE BALANCE
ÉPOUUKS. THERMOMÈTRES.
Tcliih. Noë. -j- – Tchih. Noi;. -j- ––
o 0 o 0- 0 a Juiu. ïi.G (i 25°2 O.°(ï » 20?2 lo!* » 0.8
Juillet. 26.0 20.5 0.5 » 21.6 21.2 >• 0.4Il*
Août 27.9 28.0 0.1 » 23.6 22.1 » 1.5
Septembre. 23.7 24.1 0.4 » 20.1 19.8 » 0.3
Octobre 16.5 Ci 16.2 » 0.3 13.3 13.2 » 0.1
Novembre 11.9 12.2 0.3 » 9.6 9.2 » 0.4
Décembre 7.1 G.8 » 0.3 5.2 4.9 » 0.3
Moyennes 19.67 19.85 0.1S » 16.23 15.68 » 0.55
°
lOheures du s oir réunies . (Thermomètre Noë = 17.77 j luerence, 0.'18
Si l'on examine les observations partielles dont se composent les moyennes men-
suelles ci-dessus, on reconnaît quelquefois dans la marche des deux instruments des
écarts si considérables qu'il paraît impossible de les expliquer, à moins de les attribuer à des erreurs de lecture ou de copistes. Il nous suffira de citer un seul exemple
2 HEURES DU SOIR. 10 HEURES DU SOIR,
o o
t. Le5juin.
Le 5 juin
20.3 15.0 l he rm om et re N oc ..
( Le 0 juin 24.5 16.5
Différences. - j- 4. 2 -(- 1.5
,“ ,“ ) Le 5 juin 22.6 17.3 Thermomètre Tchihatcheff.. )
1 Le 6 juin 23.3 20.3Le fi juin. 23.3 20.3
Différences. - j- 0 .7î -( - 3.0
On peut encore comparer les moyennes annuelles obtenues avec les deux instru-
ments
Le thermomètre Tchihatcheff, observé à 10 heur es du matin, 2 heures et 10 heures du soir, d on ne. H °. T"
Le thermomètre Noë, observé à 6 heures du matin, 2 heures et 10 h eu res , du soir:, donne. 12° . 60
Ramenées aux moyennes des vingt-quatre heures, elles deviennent
Thermomètre Tchihatcheff 13". 69 ) Différence l°.O2
Thermomètre Noë 12J.67 l
Cette différence représente, comme on le voit, un douzième à 0°,03 près.
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TABLEAUXDES OBSERVATIONSMÉTÉOftOLOUlQUES.
Ainsi la comparaison des deux séries exécutées par un seul et même observateur est
insuffisante pour trouver la correction réelle du thermomètre Noë. Tout ce qu'il est
permis d'affirmer, c'est, en premier lieu, que le zéro de la division de cet instrument
était trop élevé; en second lieu, que, pour transformer ses indications dites Réaumur en degrés centigrades, et obtenir des résultats voisins de la réalité, il faut laisser de côté
le rapport naturel entre les deux divisions, et augmenter les chiffres de M. Noë d'une
quantité bien inférieure à un quart.
La comparaison entre la moyenne Ihermomélijjgue de l'année 1847 et les moyennes
d'années antérieures obtenues à Galata et à Péra va nous fournir un quatrième moyen
de contrôle approximatif qui vient confirmer ces dernières conclusions. Nous avons
vu (pages 4 et 5) que les moyennes des trois heures d'observations relatives à ces deux
localités (abstraction faite de celles de Bébek) sont 13°, 37 et 13°, 59, et que, ramenées
aux moyennes des vingt-quatre heures, elles sont de 13°, 70, 13°,04, 13°,78. La
moyenne annuelle de M. Noë
pour 1847 est 12°, G; ramenée à la
moyenne des
vingt- quatre heures, elle ne subit qu'une augmentation de 0°,07, soit 12°, 67 elle deviendrait
15°, 84 si l'on y ajoutait un quart en sus. Or, le baromètre a été plus haut à Péra en
1847 qu'il ne l'est ordinairement, ainsi qu'on le verra plus loin. Il est donc hors de
toute probabilité que le thermomètre ait dépassé de deux degrés, pendant la même
année, les moyennes des années précédentes. Pour obtenir des chiffres voisins de ceux
de Galata et de Péra, il faudrait augmenter d'un quinzième la moyenne de 1857,
laquelle deviendrait 13°, 45.
En résumé, il nous parait démontré que, pour transformer les chiffres de M. Noii
en degrés centigrades, il suffit de les augmenter d'une quantité comprise entre un
vingtième et un douzième, soit en moyenne un quinzième.
Comparaison des observations barométriques. Comparons d'abord les observations
que nous avons faites à celles de Hommaire de Hell, et qui s'élèvent au nombre de 96.
Le baromètre de Hommaire de Hell, portant le n° 424, était à siphon, protégé
par une monture de cuivre, et sortait des ateliers de Bunleii; il n'a pas été comparé à
Paris, mais il l'a été à Turin, ainsi que l'annonce la mention suivante, écrite de la
main du voyageur, et que nous avons lue sur la couverture d'un de ses recueils de notes
« Le baromètre n° 424 se maintient à un millimètre au-dessous du niveau de celui de
l'observatoire de Turin. » Cette mention, qui n'est accompagnée d'aucun chiffre à
l'appui, nous a beaucoup surpris; car pour obtenir des résultats à peu près sem-
blables aux nôtres, il faudrait faire subir à cet instrument une correction en sens
inverse, c'est-à-dire retrancher près d'un millimètre. En effet, la moyenne de nos
96 observations est de v 756mni,/i3
Celle de Hommaire de Hell, réduite à zéro sans autre correction, est
de 756mm,40 à quoi il faut ajouter; pour différence de niveau entre les
deux stations, environ 0min,70, soit en tout 757ram,10
Différence en plus. -f. 0" 67
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OBSERVATIONS FAITES A PÉRA, EN 18/]7.
S'il faut encore ajouter 1 millimètre pour la correction de l'instrument, on aurait
une différence de + lmn\67 tandis que si l'on devait déduire la correction, on
obtiendrait une différence de – 0mm,3â. D'après ce résultat, il nous parait probable
que la mention précitée est erronée, et qu'en réalité le n° 424 se maintenait à 1 milli-
mètre au-dessus et non au-dessous du baromètre de Turin. Les différences en plus ou en moins entre les observations non corrigées de Hommaire
de Hell et les nôtres sont généralement fort légères elles vont cependant quelquefois
de 0mm,50 à 1 millimètre. Nous les attribuons, soit à la différence des heures dites
correspondantes (voy. précédemment, page 8), soit surtout à l'inégalité de tempé-
rature de la pièce dans laquelle Hommaire de Hell avait placé son baromètre. Quoique chauffée avec un poêle, cette pièce é tait à peine habitable pendant les jours où le vent
soufflait avec violence (notamment en mars); on y était transi par les courants d'air
s'introduisant à travers les nombreuses fissures des fenêtres. Dans ces circonstances, le thermomètre intérieur subissait des v ariations de température qui ne pouvaient pas se
reproduire avec la même
rapidité dans la colonne
barométrique aussi
n'indiquail-il pas la température réelle de cette dernière. Notre chambre, au contraire, étant abritée
contre les vents, conservait une température généralement égale. Nous notons ce fait,
parce qu'il explique d 'une manière satisfaisante les différences qui existent entre des
observations faites sous le même toit, mais dans des conditions particulières. De plus, il nous a mis en garde contre les conséquences qu'on peut tirer des différences qui
existent entre nos observations et celles des deux séries de M. Noë.
Les observations faites par M. Noë avec son propre baromètre, et notées en pouces et 120es de pouce, ont été converties en millimètres, puis réduites à zéro, en
employant le coefficient de la dilatation du mercure seul =- 1/5550, à cause de la
monture de b ois. Les 84 observations correspondantes, recueillies en mars, avril et
mai (1), donnent en moyenne les résultats comparatifs suivants mm
Notre baromètre corrigé et réduit à zéro 755.67
B ar om èt re No ë n on corrigé, mais réduit à zéro 754.17
Différence moyenne. – 1,50
baromètrs Noi;. en moins.
mm mnl mm Mars. Moyennes de 21 observations. 755.80 744.49 1.31
Avril. Moyennes de 34 observations. 753.61 751.88 1.73
Mai. Moyennes d e 2 9 observations. 756.27 755.04 1.23
II est à remarquer que
les différences partielles
dont se compose
de
l™m,50 sont toutes dans le même sens et varient de (Fm,22 à 3",03, ce qui fait un
écart maximum de 2mm,81 mais ces deux extrêmes sont purement exceptionnels, les
autres différences partielles sont beaucoup moindres. Si on les réunit successivement
(1) Ces SZiobservations barométriques ont été faites aux mêmes heures que les 84 observations thermométriques dout nous avons donné la comparaison à la page 8.
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TABLEAUX DES OBSISUVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES.
deux à deux (la plus faible avec la plus forte), o n obtient des écarts qui vont en
s'amoindrissant, et finissent par se réduire à zéro.
Guidé par les précédentes comparaisons, nous avons cru pouvoir tirer de cette
dernière les conclusions suivantes
l°La différence moyenne de 1"50 se compose de quatre éléments distincts, savoir:
a, correction du baromètre de M. Noë; b, différence causée par les influences
locales; c, différence provenant des heures réelles d'observations et inévitable dans
une ville privée des moyens de mesurer le temps d, correction pour la différence
de niveau entre les deux stations. Ce dernier élément est le seul dont nous ayons pu
connaître plus tard la valeur, comme on le verra tout à l 'heure.
2° En augmentant de 1",50 les chiffres partiels de M. Noë, on obtient des nombres
généralement très rapprochés des nôtres; mais quelquefois les écarts partiels sont
assez forts et s'élèvent exceptionnellement, à – lmm,28 et à + lram,5S par conséquent,
l'écart maximum entre ces deux extrêmes est de 2mm,81. Telle était, à notre avis, la
plus grande erreur qu'on pût commettre, en prenant les observations de M. Noë comme correspondantes pour calculer les mesures hypsométriques relevées en 1847
dans la Turquie d'Europe. Or, 2mi",81 représentent une hauteur verticale de moins de
30 mètres, soit , en moyenne, 15 mètres.
3° Dans l' incertitude où nous étions sur l'altitude de la station de M. Noë, nous avons
cru devoir mettre à profit cette dernière considération. Nous avons ajouté à chacune
des observations partielles de M. Noë la différence moyenne de l'50. Nous voulions,
en premier lien, les ramener par ce moyen aux nombres approximatifs qu'elles auraient
atteints, si elles avaient été faites à l 'altitude déterminée de notre station (68 mètres);
en second lieu, nous espérions qu'ainsi modifiées, elles nous serviraient à calculer avec
plus de facili té les alt itudes de nos différentes stations
hypsomélriques dans l'intérieur
de la Turquie.
Telles étaient nos idées pendant le cours du long voyage de M. Noë en Asie. A son
retour à Constantinople, elles ont été modifiées par suite d'un renseignement qui
nous a été transmis de sa part par M. le docteur Verrollot. Nous avions admis que
M. Noë avait accompli dans la même maison sa double série d'observations météoro-
logiques c'était une erreur de janvier à mai 1847, il logeait près de Kalioundji i
Koulouk, du côté du palais de l'ambassade anglaise, et non dans la grande rue dePéra
il a également occupé, dans le même endroit, une autre maison voisine de la dernière,
et y a séjourné jusqu'à la f in d e 1848. M. Noë avait consigné la date précise de son
déménagement
sur son journal, qui fut détruit par un incendie. Privé de ce document,
il ne peut pas dire si son changement de domicile a eu lieu au commencement ou à la
fin de mai 1847. Ces faits étant établis, notre excellent ami, M. le docteur Verrollot,
voulut bien entreprendre, à notre prière, un nivellement destiné à fixer les différences
de niveau qui existent entre notre station et les deux stations successives de M. Noë.
Il résulte de ce travail, exécuté avec autant de patience que de sagacité, que dans les
deux cas le baromètre du voyageur allemand était placé plus bas que le nôtre; que la
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OBSERVATIONS FAITES A P1CRA, EN 1847.
différence est de 2m,40 pour la première maison, et de 4m,80 pour la seconde; enfin
que la station de M. P. de Tchihatcheff, dans la maison Romano (en mars et avril 1817),
était plus élevée de 5 mètres environ (voy. la position de ces diverses stations sur la
5 de la pl. 27 de notre Atlas) (1). Pour épuiser ce sujet, il nous reste encore à comparer entre elles les deux séries
barométriques exécutées par M. Noë.
Nous avons déjà vu (page 7) qu'une maladie grave avait forcé M. de Tchihatcheff
à abandonner, pendant les premiers mois de l'année 1817, le soin de ses observations
météorologiques à une personne complétement étrangère à ce genre d'étude. Aussi la
comparaison entre les observations barométriques faites en mars et avril par ce sup-
pléant, d'une part, et de l'autre, celles de la même époque par Hommaire de Hell et
par nous, ne conduit-elle à aucun résultat satisfaisant. Il est donc à regretter que les
circonstances n'aient pas permis à M. P. de Tchihatcheff de faire lui-même ses obser-
vations, et nous ait privé du concours d'un savant dont l'expérience nous aurait été
si utile pour nous guider dans la solution de la question qui nous occupe en ce moment.
Les instruments ayant été remis à M. Noë dans le courant de mai, nous ne compren- drons dans le tableau suivant que les observations des sept derniers mois de l'année,
et comme les baromètres étaient placés dans le même local, nous avons employé les
indications du baromètre Noë, réduites à zéro, sans les augmenter de la différence de
lmm,50, dont il a été question pages 11 et 12. En effet, cette différence se compose de
quatre éléments dont trois se trouvent écartés; il n'y a plus à tenir compte que de la
correction du baromètre Noë, qui est une constante dont nous ignorons la valeur.
(1) Voici les chiffres trouvés par M. le docteur Verrollot
Le nivellement de la grande rue de Péra, exécuté en 1857 sous l a direct ion de M. Ritter, a établi que le seuil de
la porte (sur cette rue) de la maison habitée par M. le docteur Verrollot est à une hauteur absolue de 68'°, 73. Son
bureau au-dessus du seuil est placé W, h9 plus haut; soit, en tout 73.22
Cette altitude concorde, à quelques fractions près, avec celle qu'il a déduite d'une série d'observations
barométriques. Elle lui a s erv i d e point de repère pour déte rminer les hauteurs absolues des stations
suivantes
Stat ion de M. Noë, première maison de Kalioundji Koulouk, au second étage 65.60 – deuxième maison de Kalioundji Koulouk, au premier étage 63.20
Stat ion de M. P. de Tchihatcheff, dans la maison Romano, au premier étage 73.20
Notre station dans l'hôtel Josépina, au premier étage 67.00
Nos propres observations nous ont donné, pour cette dernière station 67.80
Différence en plus. 0.80
Ainsi notre station à Péra, en 1867, avait une hauteur absolue comprise entre 67 et 68 mètres; c'est ce dernier
chiffre que nous avons adopté.
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TABLEAUX DES OBSERVATIONS MKTKOROLOGIQUISS»
Si l'on compare les observations partielles dont se composent les moyennes men-
suelles ci-dessus, on remarque quelquefois des écarts considérables entre les deux
baromètres, ou bien on voit l'un des deux instruments monter au moment où l'autre subit une dépression. En voici un exemple
2 HEURES DD SOIE. 1 0 HEURESBU SOIR.
Baromètre Noë. (Le 5 juin 748^25 748J92
Baromètre Noë Le g m 74g g. g4Le 6 ji?iu. 7~9.95 ï50.94
Différences. -}- 1.70 -f- 2.02
B ar om èt re ( Le 5 juin. • 752.50 756.60
Baromètre Tchihatcheff. j c 755.20
Différences. +2.40 – 1.40
pas
de
telles anomalies; aussi croyons-nous devoir accorder plus de confiance à la série d 'ob-
servations que M. Noë a f aites avec son propre instrument qu'à la seconde, exécutée
avec celui de M. P. de Tchihatcheff. D'ailleurs nous avons tout lieu de craindre que
ce dernier baromètre n'ait subi de graves avaries, pendant son transport à l'un des
trois domiciles où il a été mis en observation. En conséquence, nous donnerons ici les
observations quotidiennes faites par M. Noë avec ses propres instruments le lecteur
pourra les comparer avec celles qui ont été publiées par M. P. de Tchihatcheff dans
Y Annuaire météorologique de France, année 1851.
Conclusions.
Avant de présenter les tableaux mensuels de ces observations, nous allons résumer
les considérations ci-dessus exposées, qu'il est boa de ne pas oublier, si l 'on veut avoir
une idée nette du degré de confiance qu'on peut accorder aux résultats obtenus.
1° Corrections du thermomètre Noë. L'instrument employé par M. Noë était divisé
en degrés Réaumur mais son zéro était trop élevé d'une quantité telle, que les lectures
obtenues seraient plus près de la vérité si on les considérait comme ayant été faites
2 HEURES DU SOIR. 10 HEURES DU SOIR.
MOIS. HiROMÈTBES. DIFFÉRENCES. BAROJIÈTF.ES. DIFFÉRENCES.
Tchih. Noë. -f-
Juin. 755.00 750.81 » 4.19 755.20 750.73 » 4.47
Juillet 755.20 75a. 4 4 0.24 » 755.60 735.29 9 u 0.31
Août • 754.80 754.81 0.01 » 754.60 754.83 0.23 »
Septembre. 757.10 756.72 » 0.38 757.20 7SB.81 » 0.39
Octobre. 762.60 760.71 1 » 1.89 762.50 700.68 >. 1.82
Novembre 763 90 764.40 0.50 » 764.10 7C4.70 0.60 »
Décembre. 700.70 762.99 2.29 » 760.80 762.94 2.14 »
Moyennes des sept mois. 758-47 î 757.98 » 0.49 758.56 757.99 il 0.57
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OnsiiBV AXIONS FAITES A l'IUlA, KA 1847.
sur un thermomètre centigrade. C'est pour ce motif que nous reproduisons les chiffres
sans y apporter aucun changement. Pour leur d onner la valeur des degrés centi-
grades, il faut les augmenter environ d'un quinzième.
2° Corrections du baromètre Noë. – Le baromètre de M. Noë se tenait en moyenne
lmm,50 plus bas que le nôtre, dont la station était à 68 mètres au-dessus du Bosphore.
Nous avons augmenté de cette quantité (ta"50) les observations partielles et quoti-
diennes de M. Noë, afin de l eur donner la valeur qu'elles auraient eue si elles avaient
été notées à une altitude de 68 mètres. Le rapport ci-dessus résulte de la comparaison
d'observations exécutées à une époque où la station de M. Noë était inférieure à la
nôtre de 2m,ù0. De juin à décembre 1847, la seconde station de M. Noë était 2m,40
plus basse que sa première; il faut donc retrancher des chiffres des sept derniers
mois de l'année (compris dans le tableau suivant) 0m"22, représentant cette différence
d'altitude de 2"ViO, afin que toutes les observations de 1847 soient ramenées à la
hauteur absolue de 68 mètres.
3° Interpolations. M. Noë n'a laissé en blanc qu'un très petit nombre d'obser-
vations (trois ou quatre jours en novembre et deux ou trois jours en décembre) pen-
dant le cours de l'année 1847. Nous avons rempli ces lacunes par d
physique et géologiquede la Thrace / par A. Viquesnel...
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Viquesnel, Auguste (1803-1867). Voyage dans la Turquie d'Europe : description physique et géologique de la Thrace / par A. Viquesnel.... 1868.
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VOYAGE DANS LAA
DE LA THRACE
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P ARI S. I MP RI ME RI E DE E. MARTINET, RUE MIGNON, 2.
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'> s7*\ Messieurs les Souscripteurs à l ouvrage Voyage dans lu
';>• Turquie d'Europe, ont appris, par les journaux, la mort de
Taiiteuï-j M. Auguste Viqtjesnel, décédé à Paris !e S févriei-
dernier.
2.La neuvième livraison a été publiée par lui. La dixième
devait comprendre, sous le titre de Parallèle entre les peuple!
Slaves et les Moscovites, quelques pages
résumant des faits
de l'histoire générale des peuples Slaves et de leurs voisins
les Turcs et les Finnois, est complet sans elles.
Mais M. ViqoesneIi travaillait en même temps à toutes
les parties de son œuvre, malgré sa santé profondément
altérée.
gique pourront donc être publiées, ainsi que le texte des
itinéraires et les matériaux qui ont servi à dresser la carte
de la Thrace.
trois livraisons au delà de celles fixées dans le prospectus;
l'impression va en être poussée avec la plus grande activité-
Paris, le 20 mars IKt>7.
f'aris. - Imprimerie de E Martinet, rue Mignon, 2.
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AVIS
'1 i~['~~> 1 ii: w,
l< La 10e- livrai ou, adressée à MM. les Souscripteurs il y a .d~ "Lf~
quelquesmois,comprendles observations météorologiques
faites à Constantin >ple et aux environs depuis 1847 jusqu'au
mois d'août 1860 inclusivement. Il restait à publier les quatre
derniers mois de cette dernière année, qui auraient clos le
chapitre I" de la Météorologie; mais le manuscrit renferme
un si grand nombre de lacunes, que les interpolations
auraient été trop nombreuses pour pouvoir offrir quelque
garantie; il a été en conséquence jugé inutile de les im-
primer.
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VOYAGE
X
I-1BHAIRIE MAKITIME ET SCIENTIFIQUE,
LIBEAIBE DE L A S OC IÉ TÉ DE E GÉOGRAPHIE,
BANS LA
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VOYAGE DANS LA
DE LA THRACE.
TABLEAUX DES OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES FAITES DANS LE BASSIN DU BOSPHORE.
Discussion des éléments des observations. Moyennes des observations thennométriques faites antérieurement à
l 'année 1847. – Observations [baromètre, thermomètre, hygromètre de Saussure) faites à Péra, eu 18i7, par
M. Noë. Obs ervations (baromètre, thermomètre, étai du ciel ) f ai tes à Bébek, pendant six anuées consécutives
(I8i8-'1833|, par M. l'abbé Régnier. – Observations, comprenant l'ensemble complet des phénomènes météorologiques,
faites à Gallipoli et à Constantinople, du mois d 'aoi ït 1854 au m ois de m ars 18 36 , p ar M. le docteur Grellois.
Observations [baromètre, thermomètre, hauteurs du niveau du Bosphore, température de f eaa du Bosphore à la surface
du courant) faites à Kourou ïcliezmé, en 1857 et 1858, par M. Ritter, et complétées par des observations (direction
et force du vent, é ta t du, ciel, quantités de pluie tomhées, é cl ai rs e t orales) recueillies à Péra par M. le docteur
Verrollot.
La ville de Constantinople, avec ses faubourgs, comprend, ainsi que nous l'avons
dit (tomel, p. 57), les deux rives du Bosphore, depuis l'entrée de la mer Noire jusqu'à a
celle de Marmara, c'est-à-dire depuis les îles Cyanées jusqu'aux îles des Princes d'un
côté, et jusqu'au château des Sept-Tours de l'autre côté. C'est par suite de cette défi-
nition que nous réunissons ici les observations qui ont été recueillies, non pas dans
l'enceinte proprement dite des Sept-Collines, mais il Péra, Galata, Bébok et Kourou
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TABLEAUX DES OBSERVATIONS MKTlîOROLOGIQUES.
Tchezmé, localités s ituées au nord de cette enceinte, le long, de la Corne-d'Or et du
Bosphore, et dont la position indiquée sur la figure 2 d e l a planche 20 de notre Atlas
est comme suit
Position astronomique des stations météorologiques. Selon la Connaissance des
temps, la latitude de la mosquée de Sainte-Sophie, construite dans l'enceinte des Sept-
Collines, est 41°0'16" N., e t sa longitude 26" 38' 50" E. (du méridien de Paris),
Péra, séparé de Constantinople par le port de la Corne-d'Or, couronne le sommet
d'une colline à une minute et demie an nord de ladite mosquée.
Galata, un peu moins éloigné de l a mosquée que Péra, s'étend au pied et sur le
versant méridional de la même colline.
Konroii Tchezmé, assis sur le rivage européen du Bosphore, au N.-E. de la mosquée,
diffère en latitude avec cette dernière d'environ 3 minutes et demie.
Bébek est un village s itué dans un vallon qui débouche dans le Bosphore, environ
une minute plus au nord que Kourou-Tchezmé.
En nombres ronds,
station la plus méridionale,
est 41" ]/;
celle de Bébek, station la plus septentrionale, est 41° 4' 1/2.
Les observations faites de loin en loin par des voyageurs isolés, antérieurement à
l'année 1847, ont commencé à jeter quelque jour sur le climat de Constantinople, ou,
si l 'on préfère, sur la partie m éridionale du canal du Bosphore, qui comprend les
quatre stations météorologiques ci-dessus énumérées. Malheureusement elles n 'ont pas
été publiées, ou, du moins, nous ne connaissons que les résumés sur la marche du
thermomètre qui se trouvent disséminés dans les journaux (4), et sont compris dans un
mémoire de M. Dove (2).
De 1847 à 1858 inclusivement, les observations faites à Constantinople ou dans les
environs forment une série beaucoup moins incomplète et comprenant un plus grand
nombre de phénomènes météorologiques, ainsi que le prouve rémunération suivante 1° Déjà notre ami, M. P. de Tchihatcheff, a publié les tableaux météorologiques des
années 1847 et 1848, dont les éléments (baromètre, thermomètre, direction des
vents, état du cie!) ont été recueill is sous sa direction par le docteur en pharmacie,
M. Noë (3). 2° On doit à M . l'abbé Ilégnier, professeur de physique au collége des
Lazaristes français à Bébek, des observations pendant six années consécutives (1848-
1853) sur la marche du baromètre, du thermomètre et sur l'état du ciel. 3° M. le
docteur Grellois, qui, à l'époque de la guerre de Grimée, exerçait les fonctions de
médecin-major de première classe aux hôpitaux militaires français de l'armée d'Orient,
a étudié, du mois d'août 1854 au m ois de mars 1856, l'ensemble des phénomènes
météorologiques dont il fut témoin d'abord à Gallipoli, ensuite à Constantinople. 4° En
1857 et 1858, notre compatriote, M. Ritter, ingénieur des ponts et chaussées, envoyé en Turquie sur la demande du gouvernement ottoman, a observé i Kourou Tchezmé
(1) Voyez notamment American Journal of sciences and arts, 2e série, n° U> Jnly, I8û6j
(2) Mémoires de l'Académie de Berlin, années 1845 fit 1846.
) (3) Voyez V Annuaire météorolotjique de Francs pour l'année 1851.
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RÉSUMÉ DES OBSERVATIONS TnBKMOMIîTMQDES ANTKIUIÎURES A 1847.
la hauteur du niveau du Bosphore, la hauteur de la colonne barométrique au-dessus
du niveau moyen du même canal, la température de l'eau à la surface du courant et
la température de l'air à 2 mètres au-dessus du Bosphore. Pour compléter ces obser-
vations aussi intéressantes que
nouvelles, M. le docteur Verrollot a étudié, a Péra, la
direction et la force du vent, l'état du ciel, les quantités de pluie tombées, les éclairs
et les orages.
Hâtons-nous de déclarer que les matériaux ci-dessus énumérés ne peuvent pas
être acceptés indistinctement sans discussion préalable. Nous avons toute confiance
dans les soins minutieux de tout genre dont MM. Grellois, Ritter et Verrollot ont l 'ha-
bitude de s'entourer pour obtenir d'excellents résultats; nous ne pouvons pas en dire
autant de quelques-uns de leurs prédécesseurs, qui n'ont pas toujours fait usage
d'instruments irréprochables. Aussi croyons-nous devoir placer tout d e s uite sous les
yeux du lecteur les tableaux des observations et en discuter la valeur, afin qu'il puisse
juger lui-même s'il doit accepter ou modifier les conclusions que nous en avons tirées
dans le cours de la seconde partie de cet ouvrage.
Résumé «les observations tlicrmomc<i.'iqtieg antérieures à l'année 1847.
Des observations thermométriques ont été faites 1° pendant deux années et neuf
mois (1), à Gonstanlinople (très probablement dans le faubourg de Galata?), par un
observateur dont le nom n'est pas indiqué (2); 2° de décembre 1839 à juin 1841, à
Péra, par le révérend Dwight, missionnaire américain; 3' de janvier 1844 à juin 1845,
à Bébek, par le révérend Hamelin, missionnaire américain. Nous d onnerons dans un
seul tableau les moyennes mensuelles obtenues par les missionnaires américains (3),
ainsi que les moyennes générales déduites des trois séries d'observations ci-dessus
énumérées (4). La latitude de ces trois stations a déjà été indiquée (voy. page 2); il
reste à parler de leur altitude et des heures d'observations.
Altitude des stations. 1° Faute d e données exactes sur la position de la station
(1) Ce lt e sé ri e d e deux aimées et trois quarts a précédé les deux suivantes; elle c oncerne donc des années
antérieures ii 1S/|O. Malilmann l'a comprise dans ses tables (voyez Asie centrale, par H. de Huniboldt, t. III), et
Mi Dove l'a reproduite dans son travail (voyez Mémoires de l'Académie royale de Berlin, année 1845, p. 294, et année 1 84 6, p . 1 90 ).
(2) M. le docteur Verrollot nous a écrit que, avant s on ar rivée à Constantinople (1841) le père Dalmas, mission-
naire lazariste, ava it fai t une s érie d 'obs ervations dont la copie avait é té adres sée à l 'A ca dém ie d es sciences de
Paris. Il pense, sans oser l'affirmer positivement, que ce savant physicien français est l'auteur anonyme en question,
et qu'il avait établi sa station météorologique à Galata, dans rétablissement de Saint-Benoît, appartenant aux Lazaristes.
(3) M. Dove donne ces moyennes mensuelles en degrés Faureinlieit; nous les avons transformées en degrés centigrades.
(4) M. Dove donne les moyennes générales des trois séries en degrés Héaumur. Après les avoir réduites en
degrés centigrades, nous nous sommes aperçu qu'elles présentaient de légères différences avec les résultats déduits des moyennes mensuelles. En recherchant la cause de ces différences, nous avons reconnu qu'elle provenait de plusieurs erreurs de calcul que nous avons dû rectifier.
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TABLEAUX DES OBSERVATIONS AllÎTKOROr.OGIQDES.
du révérend Dwight, à Péra, on peut admettre que sa hauteur absolue est environ
de 70 mètres. 2° S'i l était positivement prouvé que l'auteur anonyme des observations
faites à Constantinople (Galata?) n'est autre que le savant lazariste cité dans la note (2)
de la page 3, on connaîtrait approximativement l'altitude de sa station (environ 15 mètres). 3° Le révérend Hamelin avait établi sa station dans l'intérieur du collége
américain de Bébek à 55 mètres environ au-dessus du Bosphore.
Heures des observations. – Les moyennes mensuelles résultent de trois observations
quotidiennes, savoir
1° Observations du révérend Dwight, à Péra huit heures du matin, deux heures et
dix heures du soir.
2° Observations de l'observateur anonyme, à Constantinople (Galata?) les heures
ne sont pas indiquées.
3° Observations du révérend Hamelin, à Bébek lever du soleil (sans autres indica-
tions), deux heures et neuf heures du soir.
a Il
L'examen du tableau ci-dessus donne lieu à plusieurs réflexions l°Les trois obser- vations quotidiennes dont les moyennes sont déduites n'ont pas été faites rigoureuse- ment aux mêmes heures dans les trois stations (voy. ci-dessus, même page), et no peu- vent conduire à des résultats exactement comparables. 2° Les trois stations suhissaient
l'influence de circonstances locales différentes qu' il ne nous est pas possible d'apprécier à leur juste valeur. 3° La moyenne de Bébeli est plus élevée que colle de Péra, et
M OY EN NE S M EN SU EL LE S MOYENNES
DE DEUX SÉRIES. DE CHACUNE DES TROIS SÉRIES. 3 W W
m –
l[?Ttr~rtTîfQ CoNsTAN- ~co E~ POQT E PÉRA. BÉ13LIi.
CONSTAN- PÉRA. 13cBEK
(Galata?) ;S
i83!1.. <~4<t tS4i. i844. <S-t5.2ann.lann.aan. 1 anii.
o n 0 u 0 il il o
Janvier. p g.2î 7 (i.S9 4.4A 6.30 5.10 .43 5.39 5.3)
Février. “ g.83 4.21 9.1't 5.6 6 1.00 4.ü2 7.33 ::>.11
Mars. n 4.31 1 4.90 S.tiN 10.29 7.70 4.62 9.44 7.2.-i
Avril. M 7.68 llJ.6ti S.7:. 14.18 S 11 .00 9.16 U.4'! 10.St
Mai. » 16.63 45.fti t41!) 18.7') ~) 16,30 16.05 16.49 16.28
Juin. 18.37 I 21.27 31.29 9 21.00 1980 20.12 21.19 20.37
Juillet u 2i.5t I/I
Août. “ 22.73 2'GO n 22.40 22.73 24.60 23.21
Septembre. u 20.30 2).07 v 18.60 20.30 0 21.07 19.99
Octobre. n )5.7t u 17.24 t8.GO iS.7! 17.24 Il.'18
Novembre. }) )2.57 » 14.24 10.40 12.S7 'J.i.21 12.40
Décembre. 6.94 3.67 )) S.20 5.80 3 1 r.20 5.44
Année" “ 13.93 14.4â n 13.59 13.37 H.8<) 13.94
y'Hivcr. 3.92 M fi.26 fi 4.9(i 4.92 .T..97 :i.28
Saisons ~Printemps. p 9.55 )) 10.51 u 11.66 9.94 12. 17ï I I .36
Et~ « 22.07 n 23.51 u 21.86 22.4!) ~li 23.t8 8 22.60
'.Automne. n 16.19 n 17.52 a 1:i.86 16.19 1T.51 1 16.52
Di ff ér en ce e ntr e l e m ois l e pl us
c hau d e t l e m oi s l e p lu s fr oid . 20.84 20.17 7 » 1 9.40 20.49 19.4S 1 9. 7 8
Diffe[enceentre)'ëtt!et)'hiter.. u 18.15 17.25 » 16.90 17.53 17.51 17.31
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OliSKKVAÏXOINS FAITUS A. l'liBA, JÎN 1847.
cependant la température moyenne de la première localité est en réalité plus basse
que celle de la seconde, ainsi qu'on le verra plus loin. Par conséquent, le tableau
ci-dessus ne peut donner qu'une mesure approximative de la température de Con-
stantinople.M. la docteur Verrollol a essayé de ramener les moyennes mensuelles déduites des trois observations à la valeur qu'elles auraient eue si elles étaient déduites des vingt- quatre heures, Remarquant que, parmi les villes où l'on fait des observations en
Europe, Padoue se trouve placée sous l'influence de phénomènes météorologiques qui offrent le plus d'analogie avec ceux de Constantinople, il a pris pour base de ses corrections la marche du thermomètre à Padoue. Les moyennes mensuelles obtenues
par ce procédé seront comprises plus loin dans un tableau général (1); pour le moment, contentons-nous de donner les moyennes annuelles
1837-1839. Galata? à l'altitude de 15 m.? Moyenne annuelle 13" .70
1840. Péra 70 m.? 13°.04
1841. Péra 70 m.? 13".78 8
1844. Bébek 55 m.? li°.47 ï
tSin. Bébek fSS m. ? 13". 18
Observations faites à I'cra, en ISA1?, p ar M. Noë (2).
A l'époque de notre séjour à Constantinople, nous ignorions que M. Noë eût entrepris
deux sér ies d'observations quotidiennes l'une faite avec ses propres instruments,
l'autre (à partir de mai 1847) avec ceux de M. P. de Tchihatcheff. Cette ignorance
explique pourquoi nous n'avons pas comparé nos instruments à ceux que M. Noë avait
à sa disposition. Nous le regrettons d'autant plus, qu'un de ces incendies, si fréquents a
Constantinople, détruisit ces
derniers instruments en 1849, et rendit impossible toute
comparaison ultérieure. Plus tard, notre ami, M. Verrollot, sachant le prix que
nous attachions à des observations correspondantes à celles que nous avons faites
pendant notre voyage en Turquie, obtint de M. Noë la permission de prendre copie de
son journal et de nous en donner communication.
M. le commandant Delcros, toujours empressé à rendre service aux voyageurs, eut
la bonté de nous guider dans la recherche des moyens propres à tirer parti de ces
(1) Voyez le tableau de la Température observée à Constantinople pendant dix-neuf ans. Nous indiquerons en
même temps le procédé suivi dans ses calculs par M. le docteur Verrollot.
(2) M. Noë (Guillaume), né à Spandau, près Berlin, en 1796, a été reçu docteur en pltilosophie à l'université de
Erlangen (Bavière), et docteur en pharmacie. Il a fait de nombreux voyages en Europe et en Asie il a parcouru
principalement l'Allemagne, les Alpes de la Suisse, du Tyrol et de PEsclavonie, le royaume de Naples et la Sicile, )a lîoumëlie, l'Anatolie, le Kurdistan, l a Perse et l a Mésopotamie. 11 a rapporté de tous ces voyages des matériaux
précieux au triple point de vue de l a zoologie, de la botanique et de la météorologie. Jl resta attaché pendant quelque temps à l'école de médecine de Galata Saraï, en qualité de naturaliste, conservateur du musée d'histoire
naturelle et directeur du jardin botanique de cette école. Privé de ces fonctions, par suite de l'incendie qui dévora cet établissement public en f 868, M. Noë prit le parti, en 1849, d'exécuter ses longs voyages en Asie; i l ne revint à Constantinople qu'en 1853, après quatre années d'absence. M. le docteur Verrollot représente ce hardi
voyageur comme un homme modeste, laborieux et aimant la science.
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observations. Lorsque les bases du travail furent notre ami, M. Paras, voulut
bien verifier l'exactitude de nos calculs, dont nous allons exposer les résultats.
Description des instruments. – M. Noë faisait usage des instruments ci-après
1° Un baromètre à siphon, construit par Chevalier, opticien à Paris, divisé en pouces
français, et'muni d'un vernier qui permettait de lire les 120"s de pouce; il avait une
monture de bois, sur laquelle était gravée la division, et qui portail deux thermomètres,
l'un lîéaumur, l'autre centigrade. Comme tous les instruments ordinaires de ce
genre, ce baromètre n'était pourvu que d'une soûle échelle indiquant ta hauteur du
mercure dans la branche la plus longue, dont le diamètre extérieur était de S à 9
millimètres.
de l 'ai r extérieur, était fixé
au nord, à 5 ou 6 centimètres du mur. S ci on l es i nf or mat io ns qui nous ont été com-
muniquées, ce Iherinomèirc portait deux divisions, rune en degrés Fahrenheit, l'autre
en degrés f léaumur. M. Noë notait les deprés de cette dernière échelle. Mais les com-
paraisons que nous avons
faites, eï dont nous
parlerons plus bas, nous ont démontré
que l'instrument devait subir une correction préalable. 3° Un hygromètre à cheveu de Saussure.
4° De plus, M. Noë enregistrai!, Félal du ciel et la direction du vent. Malheureuse-
ment ces deux éléments météorologiques élaienl écrits en allemand, et, faute de
savoir cette langue, M. l e docteur Yerrollol n'a pas pu les transcrire.
N'ayant pas d'hygromètre à cheveu, mais seulement un hygromètre d'Àugusl, nous
n'avons à comparer ici que les observations barométriques et Ihermoinélriques avec
celles que nous avons recueillies à Péra, du 9 mars au 20 mai 1847 [I). Disons d'abord
un mot sur ces instruments.
Notre baromètre, construit par Eres!, d'après le système Fortin modifié par le
commandant Delcros (2), a été compare, avant le départ, au baromètre de l 'Obser- vatoire de P aris. II marquai!, ()" 27 de moins, et le thermomètre de cet instrument
donnait des températures trop faibles de ()°,7. Nous avons tenu compte de ces correc-
tions d ans la réduction à zéro.
Nous possédions plusieurs thermomètres exécutés par Danger, et destinés, les uns
a prendre la température de l'air ambiant, les autres la température des eaux ther-
males. Chacun de ce s i ns tr ume nt s portait gravé sur s on tube la division centigrade,
et avait été soigneusement comparé à Paris.
Comparaison des observations l licrmométriques. – La rigueur de la saison, a l'époque de notre arrivée à Péra, nous avait engage à nous loger dans une chambre dont les
deux fenêtres, exposées au midi, donnaient sur une terrasse qui recouvrait la cuisine
de l'hôtel Josépina (actuellement hôtei de France), et se trouvaient abritées contre la
violence des vents par les maisons voisines fvoy. la position de cette station sur la
(1) M. Kofi observait éga lement l 'hygromètre i l'Augnsi . V. de. Tdi ihaiei ie fr a publié l e r ésu lt at d e ce s observa-
lions, d ans l e to me . I f d e s on ouvrage intiiuk: Am'c Mineure (Paris, 183G).
(2) Voyez Y Annuaire météorologique de F ran ce, p ou r les années lS/ iU e t ISôO.
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OliSIÏIIVATlONS l 'Alï lïS A l'IîiiA, 15 I Sl\l.
figure 5 de la planche 2/ de notre Atlas). Le. thermomètre que. nous suspendîmes à la
barre d'appui de l 'une dos fenêtres était, prologé, -pendant une partie do- la journée, par
la persienne contre les rayons du soleil; puis, pour éiudier l'inlluence d'une position
aussi défavorable, nous avons installé un second thermomètre dans une petite cour intérieure où le soleil ne pouvait pas pénétrer; enfin nous allions, en cas de besoin,
consulter le thermomètre que notre jeune ami, liommaire de Hell, logé dans le nienie
hôtel que nous, au troisième étage, avait établi en dehors de ses fenêtres percées au
nord, d ans la façade opposée a celle de notre chambre, et d 'où la vue s'étendait sur
le petit champ des morts.
Les influences locales, on mars et avril, de ces deux stations si différemment
exposées, peuvent s e résumer de l a manière suivante
La station de Hommaire de Hel! recevait obliquement l'influence du soleil. levant;
l a n ôt re ne commençait à la subir, en mars cl avril, que vers onze heures. Rarement
les deux stations donnaient les mémos indications. Nos températures du matin étaient
généralement plus busses que celles de. Hommairo de lie!! entre sept. et huit heures,
l es é car ts étaient souvent de ']" à i".5 en mars; ils montaient quelquefois de 3" a 5"
e n av ri l. Dans ces cas, la température des deux stations devenait égaie le plus géné-
ralement entre dix et onze heures, el resîait fins élevée jusqu'au soir dans la station
méridionale. Suivant que le ciel était plus ou moins couvert ou plus ou moins clair, on
obtenait des différences faciles à concevoir.
Cette première comparaison nous a servi de point de départ pour apprécier la double
série d'observations thermométriques faites par M. Nor».
La série exécutée avec les instruments de M . P. d o Tchîhalcueîï a été commencée
par ce voyageur au premier étage de la maison liomano? actuellement occupée par les
presses et les bureaux du Journal de Constaninwple (voy. la position de cette station
sur la figure 5 de la planche 27 de notre Allas). Mais atteint d'une maladie grave qui
mit ses jours en danger, M, V. de Tchihalchefl" fut obligé de l aisser le s oin des
observations à une personne complètement étrangère à ce genre d'étude, jusqu'au
moment de s on départ en vmnïHlil, époque ou il confia ses instruments à M. Noë. Les
observations faites eu mars et avril au domicile de M. P. de ïchihatcheff, les seules
que nous puissions comparer avec les nôtres et celles de Hommaire de Hell, ne peuvent
donc pas inspirer une grande confiance. Quel qu'en soit le mérite, elles présentent,
comparativement, aux nôtres, des différences qu'il est facile d'expliquer par des
influences dont la connaissance des localités nous a permis d'apprécier la nature,
mais qu'il est inutile d'exposer ici. Passons tout- de suite a la série exécutée par M. Noë avec ses propres instruments.
Parmi nos observations thermomélriques en mars, avril et mai, nous en a vons trouvé
84 qui ont été faites aux même* heures que celles de M. Noë. En les comparant, on
reconnaît d'une manière évidente que le thermomètre Réaumur de M. N oë donnait
des indications trop élevées, et que ses observations thermoraétriques doivent subit-
une correction préalable avant d'être employées. En effet, si l'on augmente d'un quart
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TABLEAUX DES OCSERV AT10KS MKl'KOKOLOGIQUES.
les chiffres de M. INoë pour transformer les degrés Réaumur en degrés centigrades, on
obtient le tableau comparatif suivant
( Notre thermomètre. = 1OU.«5 ), !“,
6 heures du matin (51 observations)., j ThermomÈtre Nog_ = 120.67 j IMereiiee + 1 .836 h eu re s du ma ti n (Si Thermomètre K.i- = 12-.67 { +
2 lieures du soir (11 obsen,atioiis). Notre thermomètre.. = 13". 30 ) l2 heures du soir (il observation».j Thermomètre Noi, = 1B..G8 j
D^reuee + 2».3S
l Notre thermomètre. = 10°. 85 “ 10 heures du soir (22 obs ervations)
\etre Dil le ic iice - |- ' J">0Io iieures soir (22 I T her mo mèt re N on . = 13". 15i
(Notre thermomètre. = 11". 17 ( “ Moyennes des 84 observations 5 “, .““ i Ui' le rence -f- 2".0:>
( Thermomètre Noe. = 13". 19 I
Si l'on se contente d'augmenter les chiffres de M. Noë de l/"20" (au Heu de 1/4,
conformément au rapportqui existe entrela division Kéaumur et ta division centigrade;,
on obtient des résultats beaucoup plus rapprochés, ainsi que le démontre le tableau
suivant que nous présentons avec plus de détail
Sur nos Si observations, il en est 5 seulement, celles du mois de mai à deux heures,
pour lesquelles nous avons pris les températures dans la petite c our de l'hôtel où le
soleil ne pénètre jamais; les 7 9 autres, ayant été faites à notre station méridionale,
devraient donner des résultats plus forts que celles de M. Noë, qui avait placé son
thermomètre au nord. On voit que le contraire s 'est produit non-seulement dans les
k observations de mars à deux heures du soir, mais encore dans les 16 observations
de mars et avril à dix heures du soir. Par conséquent, l'augmentation de l/2Oc que
nous venons de faire subir au thermomètre Noë ne fournit que des résultats approxi-
mativement comparables, ainsi que nous l'avons annoncé; et il ne peut pas en être
autrement, car le coefficient, quel qu'il soit, qu'on voudra substituer au précédent,
devra toujours se composer de trois éléments dont nous ne pouvons apprécier la
valeur, savoir: 1° correction réelle du thermomètre; 2° différence des influences
locales 3° différence des heures d'observations dans une ville privée des moyens de
mesurer le temps avec exactitude. La preuve de cette assertion se trouve dans la
comparaison qu'on peut établir entre les deux séries d'observations faites par M. Noë.
6 HEURES DU MATIN. 2 HEUKES HU SOIE. 10 HEURES DU SOIR.
MOIS.. g“; i «J .⣠BALAHCEdes a g
» -T>£ °
g “•.=
Õ
z~
t II BÊ jj-SE sgpE Esa
z~ .°'n
N + o s] F1 I ë E-o _+ ^J_ 1 I
JL_- I J_J jL_
00 u 0 OOO ° OOO
Mars. 10 G. 17 6.03 » 0.1 1 i 5.7j 6 .6 7 0 ,9 2 » 7 6.'«0 6.7i 0.3-i »
Avril. 23 10.77 10.59 » 0.18 2 12.55 11.55 » l*OU 9 1 1.26 11.94 0.68 »
Mai. 18 13.56 13.27 » 0.29 5 19.66 19.02 » 0.64 6 15.43 14.73 » 0°70
Moyennes. 51 10.S5 10.64 »
Notre thermomètre. = 11°. J7 )
Moyennes des 84 observations < ,.““, i D if fé ren ce. – O ". 0! )J ( Thermomètre Noe = 11°. 08 )
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VOYAGE d ans la Tuhquie. T. II. 2
Les instruments de M. P. de Tchihatcheff ont é té remis à M. Noë dans le courant du
mois de mai 1847. Pour diminuer les chances d'erreur, contentons-nous de comparer
les observations des sept derniers mois de l'année, à deux heures et à dix heures du
soir seulement, celles du matin ayant été faites à des heures différentes. Si l'on augmente de l/8e les indications du thermomètre Noë, on obtient des résultats assez
rapprochés, comme on peut le voir dans le tableau suiv ant
Moyennes comparatives des sept derniers mois de Vannée 1847.
2 HEIÏKES DU SOIR. 10 HEURES DU SOIR.
BALANCE BALANCE
ÉPOUUKS. THERMOMÈTRES.
Tcliih. Noë. -j- – Tchih. Noi;. -j- ––
o 0 o 0- 0 a Juiu. ïi.G (i 25°2 O.°(ï » 20?2 lo!* » 0.8
Juillet. 26.0 20.5 0.5 » 21.6 21.2 >• 0.4Il*
Août 27.9 28.0 0.1 » 23.6 22.1 » 1.5
Septembre. 23.7 24.1 0.4 » 20.1 19.8 » 0.3
Octobre 16.5 Ci 16.2 » 0.3 13.3 13.2 » 0.1
Novembre 11.9 12.2 0.3 » 9.6 9.2 » 0.4
Décembre 7.1 G.8 » 0.3 5.2 4.9 » 0.3
Moyennes 19.67 19.85 0.1S » 16.23 15.68 » 0.55
°
lOheures du s oir réunies . (Thermomètre Noë = 17.77 j luerence, 0.'18
Si l'on examine les observations partielles dont se composent les moyennes men-
suelles ci-dessus, on reconnaît quelquefois dans la marche des deux instruments des
écarts si considérables qu'il paraît impossible de les expliquer, à moins de les attribuer à des erreurs de lecture ou de copistes. Il nous suffira de citer un seul exemple
2 HEURES DU SOIR. 10 HEURES DU SOIR,
o o
t. Le5juin.
Le 5 juin
20.3 15.0 l he rm om et re N oc ..
( Le 0 juin 24.5 16.5
Différences. - j- 4. 2 -(- 1.5
,“ ,“ ) Le 5 juin 22.6 17.3 Thermomètre Tchihatcheff.. )
1 Le 6 juin 23.3 20.3Le fi juin. 23.3 20.3
Différences. - j- 0 .7î -( - 3.0
On peut encore comparer les moyennes annuelles obtenues avec les deux instru-
ments
Le thermomètre Tchihatcheff, observé à 10 heur es du matin, 2 heures et 10 heures du soir, d on ne. H °. T"
Le thermomètre Noë, observé à 6 heures du matin, 2 heures et 10 h eu res , du soir:, donne. 12° . 60
Ramenées aux moyennes des vingt-quatre heures, elles deviennent
Thermomètre Tchihatcheff 13". 69 ) Différence l°.O2
Thermomètre Noë 12J.67 l
Cette différence représente, comme on le voit, un douzième à 0°,03 près.
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TABLEAUXDES OBSERVATIONSMÉTÉOftOLOUlQUES.
Ainsi la comparaison des deux séries exécutées par un seul et même observateur est
insuffisante pour trouver la correction réelle du thermomètre Noë. Tout ce qu'il est
permis d'affirmer, c'est, en premier lieu, que le zéro de la division de cet instrument
était trop élevé; en second lieu, que, pour transformer ses indications dites Réaumur en degrés centigrades, et obtenir des résultats voisins de la réalité, il faut laisser de côté
le rapport naturel entre les deux divisions, et augmenter les chiffres de M. Noë d'une
quantité bien inférieure à un quart.
La comparaison entre la moyenne Ihermomélijjgue de l'année 1847 et les moyennes
d'années antérieures obtenues à Galata et à Péra va nous fournir un quatrième moyen
de contrôle approximatif qui vient confirmer ces dernières conclusions. Nous avons
vu (pages 4 et 5) que les moyennes des trois heures d'observations relatives à ces deux
localités (abstraction faite de celles de Bébek) sont 13°, 37 et 13°, 59, et que, ramenées
aux moyennes des vingt-quatre heures, elles sont de 13°, 70, 13°,04, 13°,78. La
moyenne annuelle de M. Noë
pour 1847 est 12°, G; ramenée à la
moyenne des
vingt- quatre heures, elle ne subit qu'une augmentation de 0°,07, soit 12°, 67 elle deviendrait
15°, 84 si l'on y ajoutait un quart en sus. Or, le baromètre a été plus haut à Péra en
1847 qu'il ne l'est ordinairement, ainsi qu'on le verra plus loin. Il est donc hors de
toute probabilité que le thermomètre ait dépassé de deux degrés, pendant la même
année, les moyennes des années précédentes. Pour obtenir des chiffres voisins de ceux
de Galata et de Péra, il faudrait augmenter d'un quinzième la moyenne de 1857,
laquelle deviendrait 13°, 45.
En résumé, il nous parait démontré que, pour transformer les chiffres de M. Noii
en degrés centigrades, il suffit de les augmenter d'une quantité comprise entre un
vingtième et un douzième, soit en moyenne un quinzième.
Comparaison des observations barométriques. Comparons d'abord les observations
que nous avons faites à celles de Hommaire de Hell, et qui s'élèvent au nombre de 96.
Le baromètre de Hommaire de Hell, portant le n° 424, était à siphon, protégé
par une monture de cuivre, et sortait des ateliers de Bunleii; il n'a pas été comparé à
Paris, mais il l'a été à Turin, ainsi que l'annonce la mention suivante, écrite de la
main du voyageur, et que nous avons lue sur la couverture d'un de ses recueils de notes
« Le baromètre n° 424 se maintient à un millimètre au-dessous du niveau de celui de
l'observatoire de Turin. » Cette mention, qui n'est accompagnée d'aucun chiffre à
l'appui, nous a beaucoup surpris; car pour obtenir des résultats à peu près sem-
blables aux nôtres, il faudrait faire subir à cet instrument une correction en sens
inverse, c'est-à-dire retrancher près d'un millimètre. En effet, la moyenne de nos
96 observations est de v 756mni,/i3
Celle de Hommaire de Hell, réduite à zéro sans autre correction, est
de 756mm,40 à quoi il faut ajouter; pour différence de niveau entre les
deux stations, environ 0min,70, soit en tout 757ram,10
Différence en plus. -f. 0" 67
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OBSERVATIONS FAITES A PÉRA, EN 18/]7.
S'il faut encore ajouter 1 millimètre pour la correction de l'instrument, on aurait
une différence de + lmn\67 tandis que si l'on devait déduire la correction, on
obtiendrait une différence de – 0mm,3â. D'après ce résultat, il nous parait probable
que la mention précitée est erronée, et qu'en réalité le n° 424 se maintenait à 1 milli-
mètre au-dessus et non au-dessous du baromètre de Turin. Les différences en plus ou en moins entre les observations non corrigées de Hommaire
de Hell et les nôtres sont généralement fort légères elles vont cependant quelquefois
de 0mm,50 à 1 millimètre. Nous les attribuons, soit à la différence des heures dites
correspondantes (voy. précédemment, page 8), soit surtout à l'inégalité de tempé-
rature de la pièce dans laquelle Hommaire de Hell avait placé son baromètre. Quoique chauffée avec un poêle, cette pièce é tait à peine habitable pendant les jours où le vent
soufflait avec violence (notamment en mars); on y était transi par les courants d'air
s'introduisant à travers les nombreuses fissures des fenêtres. Dans ces circonstances, le thermomètre intérieur subissait des v ariations de température qui ne pouvaient pas se
reproduire avec la même
rapidité dans la colonne
barométrique aussi
n'indiquail-il pas la température réelle de cette dernière. Notre chambre, au contraire, étant abritée
contre les vents, conservait une température généralement égale. Nous notons ce fait,
parce qu'il explique d 'une manière satisfaisante les différences qui existent entre des
observations faites sous le même toit, mais dans des conditions particulières. De plus, il nous a mis en garde contre les conséquences qu'on peut tirer des différences qui
existent entre nos observations et celles des deux séries de M. Noë.
Les observations faites par M. Noë avec son propre baromètre, et notées en pouces et 120es de pouce, ont été converties en millimètres, puis réduites à zéro, en
employant le coefficient de la dilatation du mercure seul =- 1/5550, à cause de la
monture de b ois. Les 84 observations correspondantes, recueillies en mars, avril et
mai (1), donnent en moyenne les résultats comparatifs suivants mm
Notre baromètre corrigé et réduit à zéro 755.67
B ar om èt re No ë n on corrigé, mais réduit à zéro 754.17
Différence moyenne. – 1,50
baromètrs Noi;. en moins.
mm mnl mm Mars. Moyennes de 21 observations. 755.80 744.49 1.31
Avril. Moyennes de 34 observations. 753.61 751.88 1.73
Mai. Moyennes d e 2 9 observations. 756.27 755.04 1.23
II est à remarquer que
les différences partielles
dont se compose
de
l™m,50 sont toutes dans le même sens et varient de (Fm,22 à 3",03, ce qui fait un
écart maximum de 2mm,81 mais ces deux extrêmes sont purement exceptionnels, les
autres différences partielles sont beaucoup moindres. Si on les réunit successivement
(1) Ces SZiobservations barométriques ont été faites aux mêmes heures que les 84 observations thermométriques dout nous avons donné la comparaison à la page 8.
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TABLEAUX DES OBSISUVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES.
deux à deux (la plus faible avec la plus forte), o n obtient des écarts qui vont en
s'amoindrissant, et finissent par se réduire à zéro.
Guidé par les précédentes comparaisons, nous avons cru pouvoir tirer de cette
dernière les conclusions suivantes
l°La différence moyenne de 1"50 se compose de quatre éléments distincts, savoir:
a, correction du baromètre de M. Noë; b, différence causée par les influences
locales; c, différence provenant des heures réelles d'observations et inévitable dans
une ville privée des moyens de mesurer le temps d, correction pour la différence
de niveau entre les deux stations. Ce dernier élément est le seul dont nous ayons pu
connaître plus tard la valeur, comme on le verra tout à l 'heure.
2° En augmentant de 1",50 les chiffres partiels de M. Noë, on obtient des nombres
généralement très rapprochés des nôtres; mais quelquefois les écarts partiels sont
assez forts et s'élèvent exceptionnellement, à – lmm,28 et à + lram,5S par conséquent,
l'écart maximum entre ces deux extrêmes est de 2mm,81. Telle était, à notre avis, la
plus grande erreur qu'on pût commettre, en prenant les observations de M. Noë comme correspondantes pour calculer les mesures hypsométriques relevées en 1847
dans la Turquie d'Europe. Or, 2mi",81 représentent une hauteur verticale de moins de
30 mètres, soit , en moyenne, 15 mètres.
3° Dans l' incertitude où nous étions sur l'altitude de la station de M. Noë, nous avons
cru devoir mettre à profit cette dernière considération. Nous avons ajouté à chacune
des observations partielles de M. Noë la différence moyenne de l'50. Nous voulions,
en premier lien, les ramener par ce moyen aux nombres approximatifs qu'elles auraient
atteints, si elles avaient été faites à l 'altitude déterminée de notre station (68 mètres);
en second lieu, nous espérions qu'ainsi modifiées, elles nous serviraient à calculer avec
plus de facili té les alt itudes de nos différentes stations
hypsomélriques dans l'intérieur
de la Turquie.
Telles étaient nos idées pendant le cours du long voyage de M. Noë en Asie. A son
retour à Constantinople, elles ont été modifiées par suite d'un renseignement qui
nous a été transmis de sa part par M. le docteur Verrollot. Nous avions admis que
M. Noë avait accompli dans la même maison sa double série d'observations météoro-
logiques c'était une erreur de janvier à mai 1847, il logeait près de Kalioundji i
Koulouk, du côté du palais de l'ambassade anglaise, et non dans la grande rue dePéra
il a également occupé, dans le même endroit, une autre maison voisine de la dernière,
et y a séjourné jusqu'à la f in d e 1848. M. Noë avait consigné la date précise de son
déménagement
sur son journal, qui fut détruit par un incendie. Privé de ce document,
il ne peut pas dire si son changement de domicile a eu lieu au commencement ou à la
fin de mai 1847. Ces faits étant établis, notre excellent ami, M. le docteur Verrollot,
voulut bien entreprendre, à notre prière, un nivellement destiné à fixer les différences
de niveau qui existent entre notre station et les deux stations successives de M. Noë.
Il résulte de ce travail, exécuté avec autant de patience que de sagacité, que dans les
deux cas le baromètre du voyageur allemand était placé plus bas que le nôtre; que la
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OBSERVATIONS FAITES A P1CRA, EN 1847.
différence est de 2m,40 pour la première maison, et de 4m,80 pour la seconde; enfin
que la station de M. P. de Tchihatcheff, dans la maison Romano (en mars et avril 1817),
était plus élevée de 5 mètres environ (voy. la position de ces diverses stations sur la
5 de la pl. 27 de notre Atlas) (1). Pour épuiser ce sujet, il nous reste encore à comparer entre elles les deux séries
barométriques exécutées par M. Noë.
Nous avons déjà vu (page 7) qu'une maladie grave avait forcé M. de Tchihatcheff
à abandonner, pendant les premiers mois de l'année 1817, le soin de ses observations
météorologiques à une personne complétement étrangère à ce genre d'étude. Aussi la
comparaison entre les observations barométriques faites en mars et avril par ce sup-
pléant, d'une part, et de l'autre, celles de la même époque par Hommaire de Hell et
par nous, ne conduit-elle à aucun résultat satisfaisant. Il est donc à regretter que les
circonstances n'aient pas permis à M. P. de Tchihatcheff de faire lui-même ses obser-
vations, et nous ait privé du concours d'un savant dont l'expérience nous aurait été
si utile pour nous guider dans la solution de la question qui nous occupe en ce moment.
Les instruments ayant été remis à M. Noë dans le courant de mai, nous ne compren- drons dans le tableau suivant que les observations des sept derniers mois de l'année,
et comme les baromètres étaient placés dans le même local, nous avons employé les
indications du baromètre Noë, réduites à zéro, sans les augmenter de la différence de
lmm,50, dont il a été question pages 11 et 12. En effet, cette différence se compose de
quatre éléments dont trois se trouvent écartés; il n'y a plus à tenir compte que de la
correction du baromètre Noë, qui est une constante dont nous ignorons la valeur.
(1) Voici les chiffres trouvés par M. le docteur Verrollot
Le nivellement de la grande rue de Péra, exécuté en 1857 sous l a direct ion de M. Ritter, a établi que le seuil de
la porte (sur cette rue) de la maison habitée par M. le docteur Verrollot est à une hauteur absolue de 68'°, 73. Son
bureau au-dessus du seuil est placé W, h9 plus haut; soit, en tout 73.22
Cette altitude concorde, à quelques fractions près, avec celle qu'il a déduite d'une série d'observations
barométriques. Elle lui a s erv i d e point de repère pour déte rminer les hauteurs absolues des stations
suivantes
Stat ion de M. Noë, première maison de Kalioundji Koulouk, au second étage 65.60 – deuxième maison de Kalioundji Koulouk, au premier étage 63.20
Stat ion de M. P. de Tchihatcheff, dans la maison Romano, au premier étage 73.20
Notre station dans l'hôtel Josépina, au premier étage 67.00
Nos propres observations nous ont donné, pour cette dernière station 67.80
Différence en plus. 0.80
Ainsi notre station à Péra, en 1867, avait une hauteur absolue comprise entre 67 et 68 mètres; c'est ce dernier
chiffre que nous avons adopté.
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TABLEAUX DES OBSERVATIONS MKTKOROLOGIQUISS»
Si l'on compare les observations partielles dont se composent les moyennes men-
suelles ci-dessus, on remarque quelquefois des écarts considérables entre les deux
baromètres, ou bien on voit l'un des deux instruments monter au moment où l'autre subit une dépression. En voici un exemple
2 HEURES DD SOIE. 1 0 HEURESBU SOIR.
Baromètre Noë. (Le 5 juin 748^25 748J92
Baromètre Noë Le g m 74g g. g4Le 6 ji?iu. 7~9.95 ï50.94
Différences. -}- 1.70 -f- 2.02
B ar om èt re ( Le 5 juin. • 752.50 756.60
Baromètre Tchihatcheff. j c 755.20
Différences. +2.40 – 1.40
pas
de
telles anomalies; aussi croyons-nous devoir accorder plus de confiance à la série d 'ob-
servations que M. Noë a f aites avec son propre instrument qu'à la seconde, exécutée
avec celui de M. P. de Tchihatcheff. D'ailleurs nous avons tout lieu de craindre que
ce dernier baromètre n'ait subi de graves avaries, pendant son transport à l'un des
trois domiciles où il a été mis en observation. En conséquence, nous donnerons ici les
observations quotidiennes faites par M. Noë avec ses propres instruments le lecteur
pourra les comparer avec celles qui ont été publiées par M. P. de Tchihatcheff dans
Y Annuaire météorologique de France, année 1851.
Conclusions.
Avant de présenter les tableaux mensuels de ces observations, nous allons résumer
les considérations ci-dessus exposées, qu'il est boa de ne pas oublier, si l 'on veut avoir
une idée nette du degré de confiance qu'on peut accorder aux résultats obtenus.
1° Corrections du thermomètre Noë. L'instrument employé par M. Noë était divisé
en degrés Réaumur mais son zéro était trop élevé d'une quantité telle, que les lectures
obtenues seraient plus près de la vérité si on les considérait comme ayant été faites
2 HEURES DU SOIR. 10 HEURES DU SOIR.
MOIS. HiROMÈTBES. DIFFÉRENCES. BAROJIÈTF.ES. DIFFÉRENCES.
Tchih. Noë. -f-
Juin. 755.00 750.81 » 4.19 755.20 750.73 » 4.47
Juillet 755.20 75a. 4 4 0.24 » 755.60 735.29 9 u 0.31
Août • 754.80 754.81 0.01 » 754.60 754.83 0.23 »
Septembre. 757.10 756.72 » 0.38 757.20 7SB.81 » 0.39
Octobre. 762.60 760.71 1 » 1.89 762.50 700.68 >. 1.82
Novembre 763 90 764.40 0.50 » 764.10 7C4.70 0.60 »
Décembre. 700.70 762.99 2.29 » 760.80 762.94 2.14 »
Moyennes des sept mois. 758-47 î 757.98 » 0.49 758.56 757.99 il 0.57
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OnsiiBV AXIONS FAITES A l'IUlA, KA 1847.
sur un thermomètre centigrade. C'est pour ce motif que nous reproduisons les chiffres
sans y apporter aucun changement. Pour leur d onner la valeur des degrés centi-
grades, il faut les augmenter environ d'un quinzième.
2° Corrections du baromètre Noë. – Le baromètre de M. Noë se tenait en moyenne
lmm,50 plus bas que le nôtre, dont la station était à 68 mètres au-dessus du Bosphore.
Nous avons augmenté de cette quantité (ta"50) les observations partielles et quoti-
diennes de M. Noë, afin de l eur donner la valeur qu'elles auraient eue si elles avaient
été notées à une altitude de 68 mètres. Le rapport ci-dessus résulte de la comparaison
d'observations exécutées à une époque où la station de M. Noë était inférieure à la
nôtre de 2m,ù0. De juin à décembre 1847, la seconde station de M. Noë était 2m,40
plus basse que sa première; il faut donc retrancher des chiffres des sept derniers
mois de l'année (compris dans le tableau suivant) 0m"22, représentant cette différence
d'altitude de 2"ViO, afin que toutes les observations de 1847 soient ramenées à la
hauteur absolue de 68 mètres.
3° Interpolations. M. Noë n'a laissé en blanc qu'un très petit nombre d'obser-
vations (trois ou quatre jours en novembre et deux ou trois jours en décembre) pen-
dant le cours de l'année 1847. Nous avons rempli ces lacunes par d