victimation 2014

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© novembre 2015 - INHESJ/ONDRP – Rapport annuel 2015 La criminalité en France 1 La victimation en 2014 et les perceptions en matière de sécurité Exploitation des résultats de l’enquête annuelle de victimation « Cadre de vie et sécurité » INSEE-ONDRP sur les atteintes aux personnes ou à leurs biens ainsi que sur les opinions sur les questions de sécurité Cyril RIZK Responsable des statistiques La criminalité en France Rapport annuel 2015 de l’ONDRP Établir le bilan de la victimation en 2014 en France métropolitaine consiste pour l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) à écrire un nouveau chapitre d’une histoire qu’il a commencé à raconter en novembre 2007, lors de la publication des résultats de la première enquête nationale « Cadre de vie et sécurité ». L’objet de cette histoire a été, dès l’origine, de rendre compte des évolutions annuelles des taux de victimation en matière d’atteintes aux personnes ou à leurs biens en s’appuyant sur le témoignage direct d’un échantillon de la population. Pour parvenir à cet objectif, l’Observatoire a noué un partenariat étroit avec l’INSEE. Aujourd’hui, avec la diffusion dans le présent article des premiers résultats de l’enquête « Cadre de vie et sécurité » 2015 portant sur les atteintes subies en 2013 ou 2014, les tendances en matière de vols, de violences, de menaces ou d’autres actes de vandalisme peuvent être analysées, en comparant notamment les résultats des deux dernières enquêtes annuelles entre elles. Il est aussi possible de disposer d’une période d’étude plus longue comportant jusqu’à neuf taux de victimation annuels et couvrant près de 10 années. Au chapitre précédent de l’enquête « Cadre de vie et sécurité », l’ONDRP avait soulevé de nombreuses questions qui demeuraient en suspens. Elles concernaient notamment des tendances nouvelles apparues en matière de vols avec violences, de vols de vélos et d’actes de vandalisme contre le logement. Lorsqu’il a commenté les variations émergentes concernant ces atteintes, l’Observatoire a insisté sur la nécessité d’attendre au moins une année afin de vérifier si les hausses ou les baisses observées se confirmeraient. Pour les cambriolages de la résidence principale ou les vols de voiture, la situation était toute autre : après plusieurs années de stabilité, des signes de retournement de tendances étaient apparus. Cependant, comme rien n’assurait qu’une telle inversion se produirait effectivement lors de l’enquête « Cadre de vie et sécurité » 2015, on restait dans l’expectative. L’ONDRP se propose donc, via le présent article et le recueil de résultats qui lui est associé, de présenter et de commenter les évolutions les plus récentes de la victimation et de différentes questions de perception, dont celles sur le sentiment d’insécurité. La criminalité en France Rapport de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales Sous la direction de Stéfan LOLLIVIER et Christophe SOULLEZ 2015 Trafic de drogues Statistiques Cambriolages Injures Contrefaçon Fraude Sanctions pénales Atteintes aux personnes et aux biens Cybercriminalité Cadre de vie et sécurité Vols Viols Crime Analyse Insécurité Homicides TENDANCES VICTIMATION Agressions Violences Outrage Mis en cause Menaces INTRODUCTION

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© novembre 2015 - INHESJ/ONDRP – Rapport annuel 2015 La criminalité en France

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La victimation en 2014 et les perceptions en matière de sécuritéExploitation des résultats de l’enquête annuelle de victimation « Cadre de vie et sécurité » INSEE-ONDRP sur les atteintes aux personnes ou à leurs biens ainsi que sur les opinions sur les questions de sécurité

Cyril RIZKResponsable des statistiques

La criminalité en France Rapport annuel 2015 de l’ONDRP

Établir le bilan de la victimation en 2014 en France métropolitaine consiste pour l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) à écrire un nouveau chapitre d’une histoire qu’il a commencé à raconter en novembre 2007, lors de la publication des résultats de la première enquête nationale « Cadre de vie et sécurité ».

L’objet de cette histoire a été, dès l’origine, de rendre compte des évolutions annuelles des taux de victimation en matière d’atteintes aux personnes ou à leurs biens en s’appuyant sur le témoignage direct d’un échantillon de la population. Pour parvenir à cet objectif, l’Observatoire a noué un partenariat étroit avec l’INSEE.

Aujourd’hui, avec la diffusion dans le présent article des premiers résultats de l’enquête « Cadre de vie et sécurité » 2015 portant sur les atteintes subies en 2013 ou 2014, les tendances en matière de vols, de violences, de menaces ou d’autres actes de vandalisme peuvent être analysées, en comparant notamment les résultats des deux dernières enquêtes annuelles entre elles.

Il est aussi possible de disposer d’une période d’étude plus longue comportant jusqu’à neuf taux de victimation annuels et couvrant près de 10 années.

Au chapitre précédent de l’enquête « Cadre de vie et sécurité », l’ONDRP avait soulevé de nombreuses questions qui demeuraient en suspens.

Elles concernaient notamment des tendances nouvelles apparues en matière de vols avec violences, de vols de vélos et d’actes de vandalisme contre le logement.

Lorsqu’il a commenté les variations émergentes concernant ces atteintes, l’Observatoire a insisté sur la nécessité d’attendre au moins une année afin de vérifier si les hausses ou les baisses observées se confirmeraient.

Pour les cambriolages de la résidence principale ou les vols de voiture, la situation était toute autre : après plusieurs années de stabilité, des signes de retournement de tendances étaient apparus. Cependant, comme rien n’assurait qu’une telle inversion se produirait effectivement lors de l’enquête « Cadre de vie et sécurité » 2015, on restait dans l’expectative.

L’ONDRP se propose donc, via le présent article et le recueil de résultats qui lui est associé, de présenter et de commenter les évolutions les plus récentes de la victimation et de différentes questions de perception, dont celles sur le sentiment d’insécurité.

La criminalité en FranceRapport de

l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales

Sous la direction de

Stéfan LOLLivieR et Christophe SOuLLez

2015

Trafic de drogues

Statistiques

Cambriolages

Injures

Cont

refaç

on

Fraude

Sanctions pénales

Atteintes aux personnes et aux biens

Cybercriminalité

Cadre de vie et sécurité

Vols

ViolsCrime

AnalyseInsécurité

Homicides

Tendances

victimationAgressions

Violences

Outra

ge

Mis en cause

Menaces

INTRODUCTION

La criminalité en France © novembre 2015 - INHESJ/ONDRP – Rapport annuel 2015

La victimation en 2014 et les perceptions en matière de sécurité

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Présentation des résultats1Il n’existe pas de réponse statistique simple aux interrogations sociales sur les phénomènes de criminalité et de délinquance.

L’interprétation des chiffres existant dans ce domaine nécessite d’en connaître la nature et les limites. Pour l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), cette démarche passe, en premier lieu, par le choix des termes employés.

Par exemple, il précise toujours qu’une victime au sens de l’enquête annuelle de victimation « Cadre de vie et sécurité » INSEE-ONDRP est une personne qui se déclare comme telle en réponse à une question posée.

Concernant leurs nombres, l’Observatoire ajoute qu’il s’agit d’estimations dont les variations ne peuvent, que sous certaines conditions, renseigner sur l’évolution de la victimation. Pour ce faire, on procède à des tests statistiques.

Les tableaux et graphiques sont, eux aussi, conçus afin de participer à l’effort de pédagogie sur les chiffres.

À partir de chaque donnée estimée, on peut définir un intervalle de valeurs dans lequel la grandeur qu’on cherche à évaluer a 95 % de chance de se trouver. Ces intervalles, appelés intervalles de confiance, sont représentés dans les graphiques en tendances du présent article par l’intermédiaire d’une barre verticale. Ils illustrent ainsi la nature des données diffusées.

A. Significativité

Lorsque l’on compare les estimations extraites de la dernière enquête « Cadre de vie et sécurité » avec celles mesurées lors des enquêtes précédentes, on peut déterminer l’existence probable d’une variation si l’écart obtenu est suffisant grand au regard du degré de précision de l’enquête.

On module le terme « significatif » par des qualificatifs pour rendre compte du niveau de certitude associé à une variation.

Une variation « non significative » ne nous permet pas de conclure, avec un degré de confiance suffisant, à

l’existence d’une tendance. Si elle est « faiblement » significative, on peut en faire état mais elle demeure fragile. C’est moins le cas lorsque l’évolution est qualifiée de « significative », sans autre précision. Enfin, le risque d’erreur est le plus faible (moins de 1 %) lorsque elle est dite « très significative ».

B. Indicateurs de tendances

Dans une enquête de victimation, on aimerait disposer d’un procédé assurant le dénombrement des victimes, sans oubli ou excès. Ce procédé n’existant pas, on doit rappeler que les témoignages recueillis ne se confondent pas avec ce que serait, théoriquement, une mesure exhaustive de la victimation.

Par refus, oubli, erreur sur la date ou incompré-hension de la question posée, une personne qui aurait dû être comptée comme victime au cours de la période de référence peut ne pas l’avoir été tandis qu’une autre pourrait l’avoir été à tort en cas d’atteinte antérieure.

Il s’agit d’une limite inhérente à toute enquête auprès de la population, en particulier lorsqu’on s’intéresse à des événements de la vie quotidienne.

Si la façon de répondre des enquêtés est stable dans le temps, c’est-à-dire si les biais d’enquête sont constants, les données collectées chaque année peuvent être exploitées en évolution, constituant ainsi des indicateurs de tendances.

Dans ses bilans de victimation précédents, l’Observatoire s’est donc souvent interrogé sur la qualité des variations observées en y consacrant des développements assez techniques.

L’objectif de simplicité du présent texte statistique conduit l’ONDRP à commenter les variations significatives des indicateurs de tendances, en évoquant des considérations méthodologiques seulement si cela s’avère nécessaire à l’usage et l’interprétation des données diffusées.

Le complément indispensable d’une telle démarche est l’accès à l’ensemble des données sur lesquelles l’ONDRP s’est fondé. Elles sont disponibles dans un fichier au format tableur indissociable du présent article.

© novembre 2015 - INHESJ/ONDRP – Rapport annuel 2015 La criminalité en France

La victimation en 2014 et les perceptions en matière de sécurité

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Principaux résultats sur les tendances : Victimation 2

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2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

Cambriolages de la résidence principale ou tentatives(Nombre de ménages s'étant déclarés victimes en milliers -

Vols ou tentatives liés aux véhicules à moteuret intervalle de confiance à 95 %)

Graphique 1

Nombres estimés de ménages s’étant déclarés victimes de «Cambriolages ou tentatives de cambriolage de la résidence principale» ou de «Vols ou tentatives de vol liés aux véhicules à moteur» de 2006 à 2014 (En milliers de victimes avec intervalles de confiance à 95 %)

Champ : Ménages ordinaires résidant en France métropolitaine.

Source : Enquêtes « Cadre de vie et sécurité » 2007 à 2015, INSEE-ONDRP

Note de lecture : Selon les résultats de l’enquête « Cadre de vie et sécurité » 2015, on estime à 568 000 le nombre de ménages ayant déclaré avoir été victimes de cambriolages ou tentatives de cambriolage de la résidence principale en 2014.

C. Périodes de référence

Selon la nature de l’atteinte subie, le questionnement adopté dans l’enquête « Cadre de vie et sécurité » diffère. Pour chaque victimation, la période de référence correspond aux actes ayant eu lieu au cours des deux années civiles précédant l’enquête.

Dans le cas général, on dénombre et on date séparément les actes subis lors de chacune de ces deux années, et en particulier au cours de l’année civile précédente. Cela permet de définir des indicateurs de victimation sur un an.

Pour une partie des actes de violences, les violences sexuelles et les violences intrafamiliales, le dénombrement et la datation des atteintes subies ont été envisagés à l’origine sur les deux années civiles précédant l’enquête, sans distinction. Par conséquent, l’ONDRP étudie l’évolution du nombre de victimes de violences physiques ou sexuelles par périodes consécutives de deux ans.

Par ailleurs, les questions de perception, comme celles sur le sentiment d’insécurité, sont datées de l’année de l’enquête tandis que la question sur l’observation des phénomènes liés à la drogue porte sur les « 12 derniers mois ».

2.1 Le nombre de ménages victimes de cambriolages de la résidence principale ou tentatives est toujours voisin en 2014 du niveau élevé qui avait été atteint dès 2011 après un retournement de tendances intervenu à partir de 2008.

2.2 Le nombre de ménages victimes de vols liés aux véhicules à moteur se situe à un niveau historiquement bas en 2014.

La criminalité en France © novembre 2015 - INHESJ/ONDRP – Rapport annuel 2015

La victimation en 2014 et les perceptions en matière de sécurité

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Les évolutions plus ou moins anciennes que l’on a observées en matière de cambriolages de résidences principales et de vols liés aux véhicules à moteur ne sont pas remises en cause en 2014.

Le nombre de 568 000 ménages s’étant déclarés victimes de cambriolages ou tentatives de cambriolage de la résidence principale en 2014 (graphique 1), et la part de 2 % qu’ils représentent dans l’ensemble des ménages ordinaires de France métropolitaine, sont des valeurs qui ne sont pas significativement différentes de celles mesurées pour l’année 2013, soit respectivement 520 000 et 1,8 %, ou celles des années 2010-2012 (510 000 et 1,8 % de moyenne).

Dans le détail, si depuis 2011 on peut dire que la fréquence de ces cambriolages est relativement stable, en revanche, par rapport à 2006-2009, elle s’affiche en forte hausse.

Entre 2006 et 2009, en effet, environ 400 000 ménages se disaient victimes de cambriolages

ou tentatives de cambriolage de la résidence principale en moyenne sur un an, soit à l’époque 1,5 % d’entre eux.

En 2014, on estime à 960 000 le nombre de ménages se déclarant victimes de vols ou tentatives de vol liés aux véhicules à moteur, soit 3,1 % d’entre eux. Ce regroupement d’atteintes comprend les vols ou tentatives de vol de la voiture ou des deux-roues à moteur ainsi que les vols ou tentatives dans ou sur la voiture.

Pour ces actes, le nombre de victimes se situait à environ 1 050 000 tant en 2013 que lors des trois années précédentes considérées en moyenne, sachant qu’entre cette moyenne 2010-2012 et 2014, la baisse est significative.

Cette variation s’inscrit dans un mouvement de diminution de grande ampleur. On rappelle qu’en 2006, on estimait le nombre de victimes de vols ou tentatives de vol liés aux véhicules à moteur à 1 450 000 ménages, soit 5 % d’entre eux.

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266307275

319

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2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014Vols de vélos ou tentatives(Nombre de ménages s'étant déclarés victimes en milliers -

Actes de vandalisme contre le logementet intervalle de confiance à 95 %)

Graphique 2

Nombres estimés de ménages s’étant déclarés victimes de « vols ou tentatives de vol de vélos » de 2006 à 2014 ou d’« actes de vandalisme contre le logement » de 2007 à 2014 (En milliers de victimes avec intervalles de confiance à 95 %)

Champ : Ménages ordinaires résidant en France métropolitaine.

Source : Enquêtes « Cadre de vie et sécurité » 2007 à 2015, INSEE-ONDRP

Note de lecture : Selon les résultats de l’enquête « Cadre de vie et sécurité » 2015, on estime à 596 000 le nombre de ménages ayant déclaré avoir été victimes d’acte de vandalisme contre le logement en 2014

2.3 La hausse du nombre de ménages victimes de vols de vélos entre 2012 et 2013 se confirme en 2014.

2.4 Pour les actes de vandalisme contre le logement, la baisse s’amplifie en 2014 alors que le nombre de ménages victimes d’actes de vandalisme contre la voiture est stable depuis 2011.

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La victimation en 2014 et les perceptions en matière de sécurité

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Deux tendances apparues il y a un an en France métropolitaine sont confirmées par les résultats de la dernière enquête « Cadre de vie et sécurité ».

Pour les vols de vélos ou tentatives, le nombre de ménages se déclarant victimes en 2014, soit 343 000, est voisin de celui de 2013 (327 000). Il avait connu une hausse l’année dernière. En 2012, il se situait à 266 000 (graphique 2).

Entre 2012 et 2014, le taux de ménages qui ont subi un vol ou une tentative de vol de vélos est passé de moins de 1 % à plus de 1,2 %.

Par rapport au niveau moyen de la période 2010-2012, soit 283 000 ménages se disant victimes, le nombre mesuré pour l’année 2014 s’accroît significativement. Parallèlement, le taux d’équipement des ménages en vélos a peu varié entre 2011-2013 (54,4 %) et 2013-2014 (54,8 %).

Pour les actes de vandalisme contre le logement, la tendance à la baisse observée en 2013 est amplifiée en 2014 : pour la seconde année consécutive, le nombre de ménages se déclarant victimes diminue en effet de près de 100 000. Mesuré à plus de 780 000 en 2012, il s’établit à moins de 600 000 en 2014.

Cette forte variation contraste avec la stabilité récente du nombre de ménages s’étant déclarés victimes d’actes de vandalisme contre la voiture. En 2014, il se situe à un peu plus de 1,3 million, tout comme cela a été le cas en 2011, 2012 et 2013 (graphique 3).

Pour ces actes, une forte baisse est intervenue entre 2009 et 2011. Avant 2007, plus de 6 % des ménages se disaient victimes de vandalisme contre la voiture. En 2014, cette proportion s’affiche à 4,7 %.

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2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014Actes de vandalisme contre la voiture (Nombres en milliers et intervalles de confiance à 95 %)

Graphique 3

Nombres estimés de ménages s’étant déclarés victimes de «vols ou tentatives de vol de vélos» de 2006 à 2014 ou d’« actes de vandalisme contre le logement » de 2007 à 2014 (En milliers de victimes avec intervalles de confiance à 95 %)

Champ : Ménages ordinaires résidant en France métropolitaine.

Source : Enquêtes « Cadre de vie et sécurité » 2007 à 2015, INSEE-ONDRP

Note de lecture : Selon les résultats de l’enquête « Cadre de vie et sécurité » 2015, on estime à 1 338 000 le nombre de ménages ayant déclaré avoir été victimes d’acte de vandalisme contre la voiture en 2014.

* * *

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La victimation en 2014 et les perceptions en matière de sécurité

6En 2014, le nombre de victimes de vols ou tentatives de vol personnels avec violences ou menaces telle qu’estimé à partir de l’enquête « Cadre de vie et sécurité » s’établit à son niveau le plus faible jamais observé (graphique 4).

Moins de 180 000 personnes de 14 ans et plus se sont déclarées victimes pour cette dernière année, soit 0,3 % d’entre elles. De 2010 à 2012, ce nombre se situait en moyenne à 275 000 et, en 2013, il avait connu un pic à plus de 360 000, ce qui correspondait alors à 0,7 % des personnes de 14 ans et plus.

Le scénario envisageable l’année dernière d’une éventuelle hausse des vols avec violences est donc, au mieux, réduit à une seule année, 2013. Avec le recul, on peut même s’interroger sur l’existence en 2013 d’un éventuel aléa statistique particulièrement élevé.

Pour 2014, cette question se pose aussi. Il est cependant légitime d’évoquer une baisse des vols ou tentatives avec violences ou menaces, puisque celle-ci s’observe, non seulement sur un an, mais aussi par comparaison de moyenne avec des périodes récentes (2010-2012) ou plus anciennes (2006-2009).

2.5 S’il y a eu effectivement eu une hausse du nombre de personnes de 14 ans et plus victimes de vols ou tentatives avec violences ou menaces en 2013, elle aura été éphémère et elle laisse place en 2014 à une baisse d’une intensité encore supérieure

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2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014

Graphique 4

Nombres estimés de personnes de 14 ans et plus s’étant déclarées victimes de « Vols ou tentatives de vol personnels avec violences ou menaces » de 2006 à 2014 (En milliers de victimes et intervalles de confiance à 95 %)

Champ : Personnes de 14 ans et plus vivant en ménages ordinaires en France métropolitaine.

Source : Enquêtes « Cadre de vie et sécurité » 2007 à 2015, INSEE-ONDRP.

Note de lecture : Selon les résultats de l’enquête « Cadre de vie et sécurité » 2015, on estime à 178 000 le nombre de personnes de 14 ans et plus ayant déclaré avoir été victimes de vols ou tentatives de vol avec violences ou menaces en 2014.

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© novembre 2015 - INHESJ/ONDRP – Rapport annuel 2015 La criminalité en France

La victimation en 2014 et les perceptions en matière de sécurité

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Lors de l’enquête « Cadre de vie et sécurité » 2015, pour la première fois depuis le début de la décennie 2010, le nombre estimé de personnes de 18 à 75 ans se déclarant victimes de violences physiques ou sexuelles sur deux ans, soit en 2013/14 1, est supérieur à 2 millions (graphique 5) en France métropolitaine.

Ce seuil a été franchi, en premier lieu, car le nombre de femmes se disant victimes de violences physiques (hors vol) sur deux ans est passé de moins de 860 000 à plus de 1 million.

Si les données dont on dispose sont encore trop fragiles pour établir une hausse des violences, au minimum, on peut dire que lors la dernière période de deux ans disponible, le nombre de victimes se situe à un niveau intermédiaire entre le palier de la période 2006-2009 (en moyenne, plus de 2,1 millions de victimes sur deux ans) et celui des années suivantes (environ 1,9 million de victimes en moyenne sur deux ans de 2009/10 à 2011/12).

2.6 On compte plus de femmes de 18 à 75 ans victimes de violences physiques sur deux ans et plus de personnes de 14 ans et plus victimes de menaces sur un an mais ces évolutions nouvelles doivent être confirmées avant de pouvoir vraiment remettre en cause les baisses observées à partir des années 2009 et 2010.

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2 1922 177

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1 8461 942 1 977 1 977

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2006/07 2007/08 2008/09 2009/10 2010/11 2011/12 2012/13 2013/14

Violences physiques ou sexuelles - Personnes de 18 à 75 ans(Nombre estimé de victimes en milliers et intervalle de confiance à 95 %)

DontViolences physiques - Femmes de 18 à 75 ans

Graphique 5

Nombres estimés de personnes de 18 à 75 ans s’étant déclarées victimes de violences physiques ou sexuelles sur deux ans de 2006/07 à 2013/14 et parmi elles, Nombre de femmes de 18 à 75 ans s’étant déclarées victimes de violences physiques hors vol sur deux ans (En milliers de victimes avec intervalles de confiance à 95 %)

Champ : Personnes de 18 à 75 ans et plus vivant en ménages ordinaires en France métropolitaine.

Source : Enquêtes « Cadre de vie et sécurité » 2008 à 2015, INSEE-ONDRP.

Note de lecture : Selon les résultats de l’enquête « Cadre de vie et sécurité » 2015, on estime à 2 044 000 le nombre de personnes de 18 à 75 ans ayant déclaré avoir été victimes de violences physiques ou sexuelles en 2013 ou 2014.

••• (1) Selon la nature des atteintes abordées lors des enquêtes « Cadre de vie et sécurité », le mode de questionnement diffère. En matière de violences physiques ou sexuelles, l’indicateur de tendances qui est exploité par l’ONDRP couvre une période de victimation de deux ans. Ce sont donc des nombres de victimes sur deux ans et les taux de victimation qui leurs sont associés dont les variations sont analysées afin de déterminer la tendance suivies en matière de violences.

La criminalité en France © novembre 2015 - INHESJ/ONDRP – Rapport annuel 2015

La victimation en 2014 et les perceptions en matière de sécurité

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En 2014, près de 3,6 % des personnes de 14 ans et plus ont déclaré avoir été victimes de menaces, en dehors des violences physiques, des vols, et des menaces dont l’auteur est un membre du ménage. Pour ces « menaces hors ménage », le nombre estimé de victimes correspondant, soit 1 855 000 (graphique 6), est en hausse en 2014 par rapport au niveau moyen d’environ 1 650 000 que l’on observait de 2010 à 2012.

Au cours de cette période moyenne de référence, 832 000 hommes de 14 ans et plus et 822 000 femmes disaient avoir subi de telles menaces hors ménage. Ces nombres ont connu une variation

comparable en 2014, année de victimation pour laquelle on les mesure à 932 000 hommes et 922 000 femmes, soit 3,8 % des hommes de 14 ans et plus et 3,4 % des femmes.

Comme pour les violences, les valeurs observées en 2014 se situent à un niveau intermédiaire entre un pic datant d’avant 2010 (en 2008 pour les menaces) et un creux intervenu quelques années après (en 2011). Au plus, on avait compté plus de 2 millions de personnes de 14 ans se déclarant victimes sur un an et, au minimum, moins de 1,6 million. 2014 se place entre deux.

1 8551 800

1 6711 585

1 6981 708

1 893

1 842

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1 000

1 250

1 500

1 750

2 000

2 250

2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014Personnes de 14 ans et plus s'étant déclarées victimes de menaces hors ménage, hors vol, hors violences (Nombreestimé en milliers et intervalle de confiance à 95 %)

Graphique 6

Nombres estimés de personnes de 14 ans et plus s’étant déclarées victimes menaces hors ménage, hors vol, hors violences de 2006 à 2014 (En milliers de victimes avec intervalles de confiance à 95 %)

Champ : Personnes de 14 ans et plus vivant en ménages ordinaires en France métropolitaine.

Source : Enquêtes « Cadre de vie et sécurité » 2007 à 2015, INSEE-ONDRP.

Note de lecture : Selon les résultats de l’enquête « Cadre de vie et sécurité » 2015, on estime à 1 855 000 le nombre de personnes de 14 ans et plus ayant déclaré avoir été victimes de menaces hors ménage (hors vols, hors violence) en 2014.

* * *

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La victimation en 2014 et les perceptions en matière de sécurité

9

La hausse des violences physiques subies par les femmes concerne à la fois les violences physiques hors et intra ménage : entre 2012/13 et 2013/2014, le nombre de victimes déclarées est passé de 421 000 femmes de 18 à 75 ans à 508 000 pour les actes dont l’auteur ne vit pas avec la victime et de 522 000 à 578 000 pour ceux dont l’auteur vit dans le même logement (graphique 7).

Prises séparément, ces variations ne sont pas suffisantes pour être considérées, ne serait-ce que

« faiblement significatives ». Leurs effets conjugués le sont cependant.

Au sein du ménage, ce ne sont pas les violences physiques par le conjoint actuel (au moment de l’enquête) mais celles dont l’auteur a un autre lien avec la victime qui expliquent la progression décrite. En effet, en 2013/2014, on estime à 336 000 le nombre de femmes de 18 à 75 ans ayant dit avoir subi des violences physiques par leur conjoint actuel, si bien que par rapport à 2012/13 (365 000), leur nombre n’augmente pas.

Nombre estimé de femmes de 18 à 75 ans s'étant déclarées victimes sur deux ans

578

508

522524504495

616613

559

336365338337

303

350363349

421430

463

550

449475

445

0

100

200

300

400

500

600

2006/07 2007/08 2008/09 2009/10 2010/11 2011/12 2012/13 2013/14

Violences physiques intra ménage DontViolences physiques par conjoint actuel

Violences physiques hors ménage

Graphique 7

Nombres estimés de femmes de 18 à 75 ans s’étant déclarées victimes de violences physiques sur deux ans de 2006/07 à 2013/14 (En milliers de victimes par types d’atteintes).

Champ : Femmes de 18 à 75 ans vivant en ménages ordinaires en France métropolitaine.

Source : Enquêtes « Cadre de vie et sécurité » 2008 à 2015, INSEE-ONDRP

Note de lecture : Selon les résultats de l’enquête « Cadre de vie et sécurité » 2015, on estime à 578 000 le nombre de femmes de 18 à 75 ans ayant déclaré avoir été victimes de violences physiques intra ménage en 2013 ou 2014.

2.7 Dans un contexte où le nombre de femmes victimes de violences physiques tend à s’accroître, le nombre de celles victimes du conjoint actuel est relativement stable. Dans l’ensemble, on observe peu de variations en matière de violences physiques ou sexuelles par conjoint ou ex-conjoint subies par les femmes.

2.8 Pour les hommes, le nombre de victimes de violences physiques hors ménage baisse mais pas celui des victimes de violences intra ménage, par le conjoint actuel notamment.

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La victimation en 2014 et les perceptions en matière de sécurité

1 0

Le nombre de femmes de 18 à 75 ans s’étant déclarées victimes de violences physiques ou sexuelles par conjoint ou ex-conjoint sur deux ans est stable entre 2012/13 et 2013/14. Il se situe à un peu moins de 400 000, ce qui correspond pour la période de deux ans la plus récente à une part de 1,7 % des femmes de 18 à 75 ans.

Précédemment, à trois reprises, en 2006/07, 2007/08 et en 2010/11, un nombre proche de 400 000 femmes se déclarant victimes sur deux ans avait été mesuré, sachant que, par ailleurs, aucune valeur significativement différente de ce niveau moyen n’a été observée sur l’ensemble de la période (graphique 8).

Cette stabilité d’ensemble était par le passé encore plus remarquable pour les hommes se déclarant victimes de violences physiques ou sexuelles par conjoint ou ex-conjoint sur deux ans : leur nombre s’était situé entre 120 000 et 150 000 hommes de 18 à 75 ans, soit 0,6 % ou 0,7 % d’entre eux, lors de chaque période de 2006/07 à 2012/13.

C’est pourquoi, sans être significativement supérieur, le tout dernier chiffre de la série, soit 175 000 hommes se déclarant victimes en 2013/14 (0,8 %), se démarque quelque peu. L’écart n’est cependant pas suffisant pour être interprété en termes de tendance.

Violences physiques ou sexuelles par conjoint ou ex-conjoint

393

458

405406

361

404

373

398

143

175

149140137142134

122

0

100

200

300

400

500

2006/07 2007/08 2008/09 2009/10 2010/11 2011/12 2012/13 2013/14

Nombre estimé de femmes de 18 à 75 ans s'étant déclarés victimes sur deux ans (En milliers)

Nombre estimé d'hommes de 18 à 75 ans s'étant déclarées victimes sur deux ans (En milliers)

Graphique 8

Nombres estimés d’hommes et de femmes de 18 à 75 ans s’étant déclarées victimes de violences physiques ou sexuelles par conjoint ou ex-conjoint sur deux ans de 2006/07 à 2013/14 (En milliers de victimes avec intervalles de confiance à 95 %)

Champ : Hommes et Femmes de 18 à 75 ans vivant en ménages ordinaires en France métropolitaine.

Source : Enquêtes « Cadre de vie et sécurité » 2008 à 2015, INSEE-ONDRP.

Note de lecture : Selon les résultats de l’enquête « Cadre de vie et sécurité » 2015, on estime respectivement à 393 000 femmes de 18 à 75 ans et à 175 000 hommes de 18 à 75 ans, les nombres de victimes de violences physiques ou sexuelles par conjoint ou ex-conjoint en 2013 ou 2014.

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La victimation en 2014 et les perceptions en matière de sécurité

1 1

Le nombre estimé d’hommes de 18 à 75 ans victimes de violences physiques hors ménage en 2013/14, soit environ 470 000, est voisin du niveau minimum de la série qui avait été observé en 2009/10. En 2012/2013, il se situait à plus de 570 000 (graphique 9).

En conséquence en 2013/14, pour la première fois, le taux de violences physiques hors ménage des femmes de 18 à 75 ans, soit 2,3 %, n’est plus inférieur à celui des hommes (2,2 %).

En moyenne de 2006/07 à 2008/09, plus de 3 % des hommes de 18 à 75 ans déclaraient avoir subi au moins un acte de violences physiques hors ménage sur deux ans, soit alors un taux très supérieur à celui des femmes (2,2 %).

Pour les violences intra-ménage, ce sont respecti-vement 2,6 % des femmes et 1,5 % des hommes de 18 à 75 ans qui se sont déclarés victimes en 2013/14. Pour ces violences, le nombre d’hommes est estimé à plus de 300 000 pour la première fois depuis 2006/07, ce qui contraste fortement avec le seuil atteint pour les violences hors ménage.

Nombre estimé d'hommes de 18 à 75 ans s'étant déclarés victimes sur deux ans

315

471

266285

263261241

292

250

171

149135125

140124122118

573

664

676

560

566

520

469

0

100

200

300

400

500

600

2006/07 2007/08 2008/09 2009/10 2010/11 2011/12 2012/13 2013/14

Violences physiques intra ménage DontViolences physiques par conjoint actuel

Violences physiques hors ménage

Graphique 9

Nombres estimés d’hommes de 18 à 75 ans s’étant déclarés victimes de violences physiques sur deux ans de 2006/07 à 2013/14 (En milliers de victimes par types d’atteintes)

Champ : Hommes de 18 à 75 ans vivant en ménages ordinaires en France métropolitaine.

Source : Enquêtes « Cadre de vie et sécurité » 2008 à 2015, INSEE-ONDRP.

Note de lecture : Selon les résultats de l’enquête « Cadre de vie et sécurité » 2015, on estime à 471 000 le nombre d’hommes de 18 à 75 ans ayant déclaré avoir été victimes de violences physiques hors ménage en 2013 ou 2014.

* * *

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La victimation en 2014 et les perceptions en matière de sécurité

1 2

Principaux résultats sur les tendances : Sentiment d’insécurité et autres questions de perception ou d’observation

3

Début 2015, en France métropolitaine, un peu plus de 21 % des personnes de 14 ans et plus ont dit qu’il leur arrive de ressentir de l’insécurité dans leur quartier ou leur village souvent (2,6 %), de temps en temps (8,4 %) ou rarement (10,1 %).

Cette part avait atteint son niveau le plus élevé, soit 22,1 %, en 2013 (graphique 10). Elle était alors en augmentation de 4 points par rapport à 2008 (18,1 %). La hausse du sentiment d’insécurité dans le quartier qui avait été évoquée à l’époque ne se poursuit donc plus. Le taux mesuré en 2015 n’en demeure pas moins plus proche du pic de 2013 que des proportions observées 2007 à 2009 (au plus 19,5 %).

Pour le sentiment d’insécurité au domicile, la hausse s’interrompt en 2015. La part des personnes déclarant éprouver un tel sentiment s’élève à 16,8 % alors que l’année précédente, en 2014, elle s’affichait à 17,4 %. Ce taux était alors, lui aussi, en accroissement de 4 points par rapport à 2008 (13,3 %).

Lors des quatre premières enquêtes « Cadre de vie et sécurité », celles de 2007 à 2010, il se situait en moyenne à 14,6 %. En 2015, il est toujours bien plus élevé qu’à l’époque.

Dans le détail, 2,3 % des personnes de 14 ans et plus ont dit, début 2015, qu’il leur arrivait souvent de ressentir de l’insécurité au domicile, 6,3 % de temps en temps et un peu moins de 8,3 % rarement.

Source : DGGN – BCGEP / Traitement ONDRP.

3.1 La fréquence du sentiment d’insécurité ne progresse plus mais elle demeure élevée au regard des valeurs observées à la fin des années 2000.

21,1

16,8

21,2

22,120,7

20,0

20,6

19,5

18,119,0

13,3

14,4

15,9 15,8

16,317,1 17,4

15,0

0,0

4,0

8,0

12,0

16,0

20,0

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Insécurité ressentie dans le quartier ou le village (souvent, de temps en temps ou rarement)

Insécurité ressentie au domicile (souvent, de temps en temps ou rarement)

En %

Graphique 10

Proportions de personnes de 14 ans et plus ayant dit qu’il leur arrivait de ressentir de l’insécurité au domicile ou dans le quartier ou le village (souvent, de temps en temps ou rarement).

Champ : Personnes de 14 ans et plus vivant en ménages ordinaires en France métropolitaine.

Source : Enquêtes « Cadre de vie et sécurité » 2007 à 2015, INSEE-ONDRP.

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La victimation en 2014 et les perceptions en matière de sécurité

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Les réponses fournies par les personnes de 14 ans et plus à la question qui leur est posée depuis 2007 sur les problèmes les plus préoccupants de la société française actuelle ont, semble-t-il, subi un fort impact en raison des attentats des 7 et 9 janvier.

Jusqu’en 2014, la part des personnes de 14 ans et plus citant le terrorisme comme le problème numéro 1 n’avait jamais dépassé 5 % (graphique 11). Elle avait même été inférieure à 3 % à deux reprises, en 2010 (2,7 %) et à nouveau l’année dernière (2,6 %).

En 2015, elle bondit à 17,7 %. On rappelle que la collecte de la dernière enquête « Cadre de vie et sécurité » s’est déroulée au cours des mois qui ont suivies les attaques terroristes.

La forte augmentation de la part des personnes de 14 ans et plus citant le terrorisme comme le problème le plus préoccupant de la société française actuelle concerne encore plus les femmes que les hommes : entre 2014 et 2015, elle passe de 2,4 % à 16,1 % pour les hommes et de 2,8 % à 19,2 % pour les femmes.

Les problèmes les plus souvent cités de 2007 à 2014, chômage, pauvreté ou délinquance voient tous leur part baisser sur un an en 2015 en raison de la forte augmentation de celle du terrorisme. Pour le cas particulier de la délinquance, cela conduit la proportion de personne en faisant le problème principal à moins de 10 % alors qu’elle avait été supérieure ou égale à 13 % de 2010 à 2014.

3.2 Les attentats du début de l’année 2015 ont fortement bouleversé la hiérarchie des problèmes les plus préoccupants dans la société française actuelle établie à partir des résultats de l’enquête «Cadre de vie et sécurité». Le chômage demeure la première préoccupation (38,3 %,  – 8,4  points  sur  un  an) mais après lui, ce n’est plus la pauvreté (12,1 %, – 2,7 points) et la délinquance (9,7 %, – 4,1 points) qui sont le plus cités, mais le terrorisme (17,7 %, + 15,1 points).

13,8

9,7

17,7

13,013,4

16,4

13,4

15,1

13,6

10,2

4,3

3,22,7

4,03,2

4,0

2,6

4,8

0,0

3,0

6,0

9,0

12,0

15,0

18,0

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

La délinquance terrorisme est le problème le plus préoccupant (parmi 8 problèmes au choix)

Le terrorisme est le problème le plus préoccupant

En %

Graphique 11

Proportions de personnes de 14 ans et plus ayant cité la «délinquance» ou le «terrorisme» comme le problème le plus préoccupant de la société française actuelle parmi la liste de 8 problèmes proposés.

Champ : Personnes de 14 ans et plus vivant en ménages ordinaires en France métropolitaine.

Source : Enquêtes « Cadre de vie et sécurité » 2007 à 2015, INSEE-ONDRP.

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La victimation en 2014 et les perceptions en matière de sécurité

1 4

Interrogées début 2015, plus d’une personne de 14 ans et plus sur cinq a dit avoir observé, souvent (7,8 %), de temps en temps (8 %) ou rarement (4,8 %), des phénomènes liés à la drogue (consommation,  trafic  ou  autre) dans son quartier ou son village au cours des 12 derniers mois.

Entre 2014 (20,4 %) et 2015 (20,5 %), cette part a peu varié. En revanche, elle est en hausse par rapport aux années précédentes : de 2007 à

2013, elle avait toujours était inférieure à 19 % (graphique 12). Elle s’était même située à 17 % en 2008.

Si on considère les personnes ayant déclaré observer « souvent ou de temps en temps » des phénomènes de drogue dans leur quartier, il apparaît que leur part est passée de moins de 13 % en 2008 à près de 16 % en 2015, soit près de 3 points de plus en sept ans.

3.3 En 2015, comme ce fut déjà le cas en 2014, plus de 20 % des personnes de 14 ans et plus disent avoir observé des phénomènes de consommation ou de trafic de drogue dans leur quartier. Cette part s’établissait à 17 % en 2008.

20,520,4

19,018,518,618,917,6

17,0 17,9

15,8

12,9 13,514,3 14,0 14,3 14,7

16,0

13,2

0,0

3,0

6,0

9,0

12,0

15,0

18,0

21,0

2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Phénomènes liés à la drogue observés dans le quartier lors des 12 derniers mois : Souvent, de temps en temps, rarement

Dont Souvent, de temps en temps

En %

Graphique 12

Proportions de personnes de 14 ans et plus ayant dit avoir observé des phénomènes de consommation ou de trafic de drogues dans le quartier ou le village au cours des 12 derniers mois.

Champ : Personnes de 14 ans et plus vivant en ménages ordinaires en France métropolitaine.

Source : Enquêtes « Cadre de vie et sécurité » 2007 à 2015, INSEE-ONDRP.

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La victimation en 2014 et les perceptions en matière de sécurité

1 5

La baisse des taux de violences physiques ou sexuelles que l’on a mesurée à partir de l’enquête « Cadre de vie et sécurité » 2011 avait été confortée par les résultats collectés lors des trois enquêtes suivantes.

Cette tendance contredisait le lieu commun d’une augmentation de la violence dans la société française actuelle.

Les taux de violences les plus récents ne l’accréditent toujours pas : on avait estimé à 5,1 %, la part des personnes de 18 à 75 ans s’étant déclarées victimes de violences physiques ou sexuelles sur deux ans en 2007/08 et en 2008/09 alors qu’en 2013/14, elle s’établit à 4,6 %.

Mesurer la perception des tendances en plus de la victimation personnelle, comme cela se fait dans les enquêtes outre-Manche, est une piste envisagée par l’ONDRP afin d’affiner ses analyses sur la relation qui existe entre le vécu individuel d’une part, et les opinions et les sentiment sur la sécurité d’autre part.

Il apparaît en effet que les variations que l’on déduit du témoignage des personnes interrogées sur leur victimation n’est pas nécessairement en concordance avec l’image qu’elles se font de la fréquence des phénomènes de vols ou de violences considérés à l’échelle de l’ensemble de la société.

Les tendances émergentes de 2013 pour lesquelles une vérification est désormais possiblePour ce qui est des variations nouvelles signalées par l’ONDRP il y a un an, il apparaît que celle mesurée pour les vols violents était rétrospectivement, au mieux une forte hausse très ponctuelle, au pire un artefact d’enquête.

Lors des trois dernières enquêtes, le nombre de victimes de 14 ans et plus pour les vols ou tentatives de vols avec violences ou menaces a,

en effet, été successivement estimé à 270 000 en 2012, 360 000 en 2013 et 178 000 en 2014.

On observe une baisse très significative entre 2013 et 2014 dont on peut se demander si elle n’est pas en partie due à un chiffre 2013 surestimé, à un chiffre 2014 sous-estimé ou à la conjonction des deux.

On peut aussi remarquer que la moyenne sur trois ans est précisément le niveau de 270 000 de 2012. Il peut arriver que des séries oscillent assez fortement par rapport à leur niveau moyen. Pour l’instant, il est difficile de déterminer si ces oscillations peuvent être considérées pleinement comme indicatrice de tendances.

Le cas des vols de vélos fournit, en revanche, l’exemple d’une tendance qui se confirme. Le nombre de ménages s’étant déclaré victimes augmente très légèrement entre 2013 et 2014, ce qui conforte l’augmentation significative observé il y a un an.

Pour les actes de vandalisme contre le logement, la forte baisse se poursuit, si bien qu’en deux ans, le nombre de ménages s’étant déclarés victimes a diminué de près d’un quart de sa valeur, passant d’environ 790 000 en 2012 à moins de 600 000 en 2014.

Une phase de baisse aussi nette permet d’établir une tendance dont on devra vérifier si les effets sont durables par un maintien au niveau de 600 000 ménages victimes ou moins, alors que des nombres compris entre 720 000 et 830 000 avait été observés de 2007 à 2012.

Pas d’inversion de tendance en 2014 pour les cambriolages de la résidence principale ou les vols liés aux véhicules à moteurAu cours de l’année 2014, deux tendances non étayées par l’enquête « Cadre de vie et sécurité » ont été évoquées dans le débat public : une baisse des cambriolages de résidence principale et une hausse des vols de voiture.

Commentaires de l’ONDRP des principaux résultats en tendances 4

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La victimation en 2014 et les perceptions en matière de sécurité

1 6

Dans les deux cas, de telles variations auraient signifié l’émergence d’une nouvelle tendance mettant un terme à une période de hausse des cambriolages et de baisse des vols de voiture.

À l’époque, l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales a analysé les données de victimation en 2013 et en a conclu que si ces deux tendances ne s’observaient pas sur cette année là, la question pour 2014 demeurait ouverte en raison de la stabilité observée sur le passé récent.

La prudence imposait alors d’attendre les résultats aujourd’hui disponibles et c’est d’ailleurs ce que l’Observatoire a demandé publiquement.

La nécessité d’une telle démarche n’aurait pas été remise en cause si les variations évoquées trop tôt en 2014 avaient été confirmées par l’enquête « Cadre de vie et sécurité » 2015. Cependant pour des raisons pédagogiques, il s’avère assez utile qu’elle ne l’ai pas été, ne serait-ce que pour justifier de se montrer patient au sujet de l’année en cours.

Il apparaît en effet que le nombre de ménages se déclarant victimes de cambriolages ou tentatives de cambriolage de la résidence principale n’a pas baissé en 2014 : il se situe même à son niveau le plus élevé depuis 2006, soit 568 000 ménages. Ce nombre a peu varié sur 4 ans puisqu’il a été successivement mesuré à 542 000 en 2011, 531 000 en 2012 et 520 000 en 2013. On rappelle qu’entre 2006 et 2009, il ne dépassait pas 410 000 en moyenne annuelle.

En 2014, 208 000 ménages ont dit avoir subi un vol ou une tentative de vol de voiture, soit significativement moins qu’en 2013. Sur un an, c’est le nombre de ménages ayant déclaré avoir subi au moins une tentative baisse fortement : il est passé de plus de 200 000 en 2013 à moins de 150 000 en 2014.

Des évolutions en matière de violences ou de menaces à vérifier dès l’année prochaine Pour les violences physiques déclarées par les femmes de 18 à 75 ans, comme pour les menaces hors ménage visant les personnes de 14 ans et plus, les hausses observées lors de l’enquête « Cadre de vie et sécurité » 2015 demandent confirmation dès la prochaine enquête.

Ces signes de hausses des atteintes aux personnes (hors vol) sont observés au cours d’une enquête marquée, par ailleurs, par une stabilisation de la fréquence du sentiment d’insécurité dans le quartier et au domicile.

Or, jusqu’à l’année dernière, la hausse du sentiment d’insécurité fournissait un élément susceptible d’expliquer, en partie, la difficulté à envisager que les violences aient pu connaître une baisse depuis 2010. Il pouvait en effet, en première analyse, sembler assez paradoxal qu’en période de diminution de la fréquence des violences, le sentiment d’insécurité s’élève.

Même si une telle mise en parallèle est une démarche par défaut (faute d’indicateurs de perception des tendances), il serait très intéressant de voir à l’avenir comment les séries statistiques vont se poursuivre.

La situation actuelle suggère qu’un nouveau décalage ne serait pas totalement improbable, si la hausse des violences devaient devenir significative et si le sentiment d’insécurité devait reculer par rapport à son plateau actuel, sachant que ce n’est qu’un des nombreux scénarios envisageables.

* * *