utilisation rationnelle et conversation du sol

13
Geoforum 1O/72 35 Utilisation rationndle et mmmtion da sol wtiondIkh8nd Chnmwth of Soil Flatimdk Bachnutzu~ ud Naturschutz F. FOURNIER, Paris* Abswact: b view of the interest shown at the present time In the relationship batween man and his envimnmont, it Is umfulto rc)crll wfu! is water erosion md whatare the means of controlling this dmpntr phenomar(m. TM primuy fVEtojinwa~rrclr5snirnlnNI.tbI~nrltyofItrlctlonbd~ by so0 -Ws, bv I(opI, We-, and man. the results are lam of roll, its impoverishment, and a biologierl degradatie#h Sol! comervatlon is brought about by~~onin~Ioilclwutrri~icrurdbyacontrolofvrglotkn,w~~mddrrkyC.Apdicy~thc Mortal we of eolls would ull for multidisclplinary a&on resulting in land v wEthrvl&wtothecreati&lof a dynamic and well&lanced l nvtronment comspondi~tothesos-knee& Zumw: Angeskhts des grogen Ingresses, das heute den Rezbhungen zwboimn dem Men&en und seiner Urn- welt e-t wlrd, lst die Frsge nwh der Rodeneroslon und einer m6glkhen Abhilfe a wkhtlg. Der m kt dr badmtendW hktor ,kl der Erosion durch Wasser. Die lntens&gt eeinar Einwbkung hgngt ab van der Re- &MenheftdeslMdens,dW H@#Wung, der VegeWomdec.ke und km &nseben. Das ErgetWader Erodon slhd der Vrrkrsdrrik#ldrirhr,~~Udb~~Dyndkrun).~~*WbrryfVar- ~der~,aufV~utzlanrkkuudOnrrWrwq. Eiae Monelk Bodenpolklk erfosW% tnp Wnrbrm lm lMnblkk~.r#rr dm und wrprcrl#uluwkchrttrpsdacsll,d@dan HelenundwkPlolrd#tcNke-d0MemchengerechtwJrd. R&uW II eu utile, &ant da& I’intdf& m actuelkmrnt l ux relrtio~ ntn I’honma et son mWu do vie, de rappaler ce qu’est tJ&oeion hydriqur ot u qua sent la phwipos do lutte conWe ee ph&mm)m dangem~. L’&oslon~hydrLque a PWtorisllurcrirtcMlrksPriclptulrions l tmtqMriqws et son intenti Cau CwuIIoRnk par la n8ture du &, la pente, la v&&&Ion et I’hommc. Ella a &ur conaquences I’ablatlon de tern, I’appauvrlseement du sol et la d~radation biologique de celui-ci. La conservation du sol s’effectue par la modification des proprtitb de celuisi, par k contile de la v6gCtarion et par le contrdle de I’eau. Une politique d’utilisation rationnelle des sols implique une action multidisciplinalre qui d6- bouchc sur I’ambnagement du Territoire en vue de c&r un milieu qul reste en Cquilibre dynamique tout en ripondant auk besolns socio-&xnomiques. 1. Introduction Au cows de ces demibm an&s, des travaux scientifiques comme des recommandationsp&es par de grandesinstitu- tions internationales ont attiri I’attention +N I’importance d’un grand pm&me: celui que pose la diminution progw rive de V&endue des terres cult*kablespar suite de leur 6rosion et de leur d@radation. * Dr. F..FOURNIER, Inspe&ur G&&al de RecheMes, 0ffk.e de k Recherche Sckntlfk~ue et Technique Outre- Mer (ORSTOM), DIrectton G&t&ale, 24 rue Wyard, F-75 Parts I)a, France. Artkle partbllement implti d’un rapport prdpv( par le m&ne auteur pour k Cotrrfl de I’Europe sur les probOmes de conservation du sol dons cc continent. Trois raisonsau moins expliquent la haute prioriti qu’il faut accorder P I’&ude de cc probke: la terre va devoir permettre la subsistance de plus en plus d’hommes; il va falloir les nourrir plus longwmps; il va falloir enfin &ever le niveau mondial de nutrition. Pour ttpondre i ces besoins XCNS par une expansion consid6rWe de la consomme- tion, il faut accroltre la production comme les Cchanges. Ceci signifie un plus grknd appel aux ressources natwelles et, parmi elks, au sol. Mais ce faiint, I’homme, s’il g&e mal sesressources, peut dklancher des phbnor&nes nuisibles et dangereux. L’iro- sion du sol se place parmi ceuxci. Contre elle, que faire? D%bord connaitre les d6gatsrJ& existants et les dangers qui nous manacent. Ensuite dC_ finir des moyens de lutte. Enfin faire des plans bien 6tablis pour les mettre en oeuvre.

Upload: f-fournier

Post on 28-Aug-2016

223 views

Category:

Documents


1 download

TRANSCRIPT

Page 1: Utilisation rationnelle et conversation du sol

Geoforum 1 O/72 35

Utilisation rationndle et mmmtion da sol

wtiondIkh8nd Chnmwth of Soil

Flatimdk Bachnutzu~ ud Naturschutz

F. FOURNIER, Paris*

Abswact: b view of the interest shown at the present time In the relationship batween man and his envimnmont, it Is umful to rc)crll wfu! is water erosion md what are the means of controlling this dmpntr phenomar(m. TM primuy fVEtojinwa~rrclr5snirnlnNI.tbI~nrltyofItrlctlonbd~ by so0 -Ws, bv I(opI, We-, and man. the results are lam of roll, its impoverishment, and a biologierl degradatie#h Sol! comervatlon is brought about by~~onin~Ioilclwutrri~icrurdbyacontrolofvrglotkn,w~~mddrrkyC.Apdicy~thc Mortal we of eolls would ull for multidisclplinary a&on resulting in land v wEthrvl&wtothecreati&lof

a dynamic and well&lanced l nvtronment comspondi~tothesos-knee&

Zumw: Angeskhts des grogen Ingresses, das heute den Rezbhungen zwboimn dem Men&en und seiner Urn- welt e-t wlrd, lst die Frsge nwh der Rodeneroslon und einer m6glkhen Abhilfe a wkhtlg. Der m kt dr badmtendW hktor ,kl der Erosion durch Wasser. Die lntens&gt eeinar Einwbkung hgngt ab van der Re- &MenheftdeslMdens,dW H@#Wung, der VegeWomdec.ke und km &nseben. Das ErgetWader Erodon slhd der Vrrkrsdrrik#ldrirhr,~~Udb~~Dyndkrun).~~*WbrryfVar- ~der~,aufV~utzlanrkkuudOnrrWrwq. Eiae Monelk Bodenpolklk erfosW% tnp Wnrbrm lm lMnblkk~.r#rr dm und wrprcrl#uluwkchrttrpsdacsll,d@dan HelenundwkPlolrd#tcNke-d0MemchengerechtwJrd.

R&uW II eu utile, &ant da& I’intdf& m actuelkmrnt l ux relrtio~ ntn I’honma et son mWu do vie, de rappaler ce qu’est tJ&oeion hydriqur ot u qua sent la phwipos do lutte conWe ee ph&mm)m dangem~. L’&oslon~hydrLque a

PWtorisllurcrirtcMlrksPriclptulrions l tmtqMriqws et son intenti Cau CwuIIoRnk par la n8ture du &, la pente, la v&&&Ion et I’hommc. Ella a &ur conaquences I’ablatlon de tern, I’appauvrlseement du sol et la d~radation biologique de celui-ci. La conservation du sol s’effectue par la modification des proprtitb de celuisi, par k contile de la v6gCtarion et par le contrdle de I’eau. Une politique d’utilisation rationnelle des sols implique une action multidisciplinalre qui d6- bouchc sur I’ambnagement du Territoire en vue de c&r un milieu qul reste en Cquilibre dynamique tout en ripondant auk besolns socio-&xnomiques.

1. Introduction

Au cows de ces demibm an&s, des travaux scientifiques comme des recommandations p&es par de grandes institu- tions internationales ont attiri I’attention +N I’importance d’un grand pm&me: celui que pose la diminution progw rive de V&endue des terres cult*kables par suite de leur 6rosion et de leur d@radation.

* Dr. F..FOURNIER, Inspe&ur G&&al de RecheMes, 0ffk.e de k Recherche Sckntlfk~ue et Technique Outre- Mer (ORSTOM), DIrectton G&t&ale, 24 rue Wyard, F-75 Parts I)a, France.

Artkle partbllement implti d’un rapport prdpv( par le m&ne auteur pour k Cotrrfl de I’Europe sur les probOmes de conservation du sol dons cc continent.

Trois raisons au moins expliquent la haute prioriti qu’il faut accorder P I’&ude de cc probke: la terre va devoir permettre la subsistance de plus en plus d’hommes; il va falloir les nourrir plus longwmps; il va falloir enfin &ever le niveau mondial de nutrition. Pour ttpondre i ces besoins XCNS par une expansion consid6rWe de la consomme- tion, il faut accroltre la production comme les Cchanges. Ceci signifie un plus grknd appel aux ressources natwelles et, parmi elks, au sol.

Mais ce faiint, I’homme, s’il g&e mal ses ressources, peut dklancher des phbnor&nes nuisibles et dangereux. L’iro- sion du sol se place parmi ceuxci.

Contre elle, que faire? D%bord connaitre les d6gats rJ& existants et les dangers qui nous manacent. Ensuite dC_ finir des moyens de lutte. Enfin faire des plans bien 6tablis pour les mettre en oeuvre.

Page 2: Utilisation rationnelle et conversation du sol

Geoforum 1 O/72

Fig. 1

[Photo USDA-SCSI

0 The Stewart county gullies are noted for their enormous size and depth. The total area affected covers more than 40,000 ha (100,000 acres). Gullies are from 15 to 60 m (Sb to 200 ft) in depth. At the head of the gullies, swallowing up good rich farm land, highways and farm buildings.

0 Endphase einer Erosionsschlucht. Die Bodenkrume und die darunter liegenden Schichten kiinnen, wie hier im Stuart county, USA, bis zu einer Tiefe von 60 m weggespiilt werden.

Etat ultime d’un ravinement incisant non seulement le sol mais aussi les couches giographiques.

Cet article n’a pour objet que de rappeler un certain

nombre de don&s et de concepts de base sur I’brosion hydrique et la lutte contre ce phenomene quasi g&&al a la surface du globe.

2. Les dangers qui menacent le sol

2.1. L’Erosion du sol

Le sol est couramment difini comme un element meuble, plus ou moins agrkge, resultant de I’action lente et pro- longde de I’atmospHre et des biocCnoses sur la litho- sphere. Mais il ne faut pas oublier, ce faisant, qu’il traduit

egalement le r6sultat d’un iquilibre entre deux phdno-

m&es dynamiques de la biosphere: d’un cot4 la forma-

tion du sol entretenue par la decomposition des roches; de l’autre I’ablation dVl6ments du sol sous I’effet in6

vitable d’agents atmospheriques auxquels il est expose, pluies et vents, et do&s de puissance erosive.

Un dquilibre s’itablit si la vi&se d’usure du sol est assez lente pour que la vitesse de formation permette une com- pensation des pertes subies. Dans ces conditions dites xd’brosion naturehe,, le sol se maintient en bdnificiant

d’un processus de renouvellement de sa fertilit.6. La prk sence d’une kggitation protectrice constitue un facteur primordial h cet 6gard.

Page 3: Utilisation rationnelle et conversation du sol

Geoforum 10172 37

IPhoto USDA-SCSI Fig. 2

l Typicat gully erosion. This gully started from abandoned road. S % slope

* fypische Erosionsschlucht. Ok Auswaschung hat das amtehende Fclsgesteln crreicht (Naigung 5 %).

0 Erosion en ravin typique. Le Wweg du ravln a atteint 1st roche m&e du sol

Mais s’il existe une rupture d%quilibre en faveur des actions irosi~ to pertes en terre s’accroissent et sur- passent la formation (Fig. 1 et 2). L’importance de l’abla- tion est Me t I’agressivitc du climat et est conditionn6e par la nature du sol, Ies cam&es du relief, I’Ctat de la v&&ation et Ies actions humaines. Si I’brosion acc&rCe pew parfois rklter de conditions natwelles, il faut re- ~nM~e que, dans la grandt majorit des cas, l’homme est souvent I’unique responsable du d6clenchemcnt de ce pMnomi%ne en g&ant mal le sol.

En tout itat de cause, celuici est entamt et peut finale ment disparaRre, ces faits entrainant toute une drie de consequences nefastes.

L’Crosion en effet attaque en premier libu la rhizosphire, horizon bi~y~~nt a&f de la lithosphere air s’effectuent, dans Ies kosy&mes, les dernikes itapes du recyclage de nombre dWments mirtkux. C’est Ii que s’accumulent Ies Cknents nutritifs facteurs de la fertilid et que se rialisent la nutrition minkale et I’ali- mcntation hydrique de !a v&&&on, mailion fondamental de h chaine albnentahe qul permet la vie des animaux et des hommes. L%rosion a done pour r&&at evident la d@dation da ircosystkres.

II est non moins evident qu’elle affecte I’agriculture par- tout o4 elle se manifeste. Provoquant I’entrainement preferentiel de la fraction fine du sol, colloides argileux

Page 4: Utilisation rationnelle et conversation du sol

38 Geoforum 1 O/72

et humiques, elte affecte le complexe absorbant et, par voic de wnskpumce, la richesse du sol en Qliments ferti- Iisants. Elfe entraine done une bake des rendements qui ne pourra itre corrig&e que par un apport d’engrais et d’amendements.

Parall&lement I’eau fuit les r&ions Crud&es air, en g&&i, la pennciabilid s’abaisse; les bewins en eau s’accrobent done dans ces r&ions.

Non seulernent le *ime hydrique est modOfM mds en- core tes matiriaux afra&& gw ks ewx VOM; skcumf&r en qua&t& excessives~dans Ies basses vailbss d ies bicfs b courant lent qu’ils colmatent: cet aencraswmena a des contiquences .sur l’~~lj~ physique et MaaPgique des milieux aquatiques.

La r4giins &o&es se &sertifienb. L’homms akxs les quitte; Ies terms aiM&nnk deviennent *mproductives et affectent ainsi I’bconomk @&ale du pays. S’il est n6cesaife 6 fss mmttm an v;rtaur, I’-~Qw&E~ des moyens P mettre en ieu ainsi que k w4t 6lewI des opka- tions de defense et de mstaumtion p&sent sur l’konomie de la production. L’ikosion du sol a done firtahent des cons6quences sociales et Cconomiques dont I’importance n’est pas des moindres.

2.2. L’_t du sol

A c&4 des pertes en terns qui r&ultent de l’kosion du sol prend place, parmi Isa ph&omlnes dangereux a con- stquences ~n~unt ~i~~j~ l’appauvrisse ment des sols culti& lorsque I’homme ne fait aucun ef- fort spkial pour compenser le dbpart des 616ment.s ferti- lisants ou contrecarrer I’apparition d’une evolution nbfaste des propriMs du sol.

Trop souvent en effet r&me I’idee qu’un sol ayant un certain niveau de fertilit4 le garde naturellement tout au long de sa mise en valeur et de son evolution.

En fait, le remplacement d’une v&&&ion naturelle par une vegetation cultivbe, accompagm? d’un travail n&es- saire du sol, de I’apport d’engrais et d’amend~en~, de I’enl&vement des recoltes etc. . . modifie in&itablement nombre de processus d’bvolution.

Cette modification ne s’accompagne d’aucune cons& quence dangereuse si le travail du sol et la gestion du terrain sont rationnels. lls tirent i conskquence en cas contraire.

Suus ikg!e des propr&& physiques, il peut s’agir par exemple d’une destruction d’agregats et d’une ddgrada- tion de la structure dues aus passage trop frequent d’engins mkaniques, provoquant le tassement des e&menu. C’est ainsi qu’apparait la tsemelle de laboun qui s’oppose i la @n&ration des racines ou, en zone tropicale a longue saison s&he, I’alternance d’&ats, dur en s&son s&he, boueux en s&on des pluies, de l’horizon supkieur do sol. La salinisation des terms peut provoquer I’apparition d’une

structure diffuse et compacte. En sens presqu’imwse, la mise en culture peut provoquer par de&cation, sous I’action directe de I’atnwpMm, un durcirssnrsnt des Mom- poses de fer et de maqpn?w p&~&ants dans le sol: ce phcnam~na produit 18s psawbcotitiartr ou Ies carapaces la~ri~~~ en zone tropkaie. Une irutre ~a~ t&s frdquentc en zone *be ditQmndrnne est I’ap- ~~~~~~li~~~~~~~en nappesatlWqeobliqur,aprbdestructW&las~c- tunr par la culawa. Enffn la d&r&t&s & pnqpridds ~~~~~~u~~~~t~~~un~ veioppanarrb d’aneoaswnent;, hydriques ou & une rcmontie de nappe ph&tQ& en *ii@ sous culture Irrlgrbe.

Sws /‘a~@ des -J&&s physkxxhitn~ les oondi- tions d’oxydo&duMon pwent k &&iwer sous l’effet d’une bydrumwphie Mu&e par ww irrigation mal con- duit&

~~~~l~~d’~~~~~rn~t~ tours de la mise bn culture de celui-ci. Si une neutralii tion consthe le r&&at cli&que et positif de bonnes pratiques arlqral* ii part se produire une akAinisation darts Ies rQeions m4ldi~nes, surtout en culture irrigu&e, et une ~~~~ excessive en r@ons tropkaies.

Sous lti@e des ptvpri&& chimiques, il MI faut jamais perdre de vue toutes fes modifications engendnks par I*utilisation du sol. L’enlbvsment des nkoltes se traduit chaque an&e par I’exportation d’une certaine quantitt de mat&es minkales. Ainsi 50 quintaux de bU exportent annuellement au moins 130 Kg d’azote, 65 Kg de Pa OS, p&s de 80 Kg de potasse et 40 B 50 Kg de chaux. Ces Ble- ments mindraux font partie de la recolte. Pour d’autres plan&s, ils se trouvent dam les r&idus. De toute faqon, une compensation par ~titution doit We apportcie a cet enlkement.

A cet ~p~vris~ent chimique des sols s’ajoute celui qui correspond P la lixiviation des dldments mindraux par les eaux de percolation, jusqu’en dessous de la zone ex- ploitie par les racines. En zone temple, ces exporta- tions sont limit&s sous culture mais elks deviennent notables en cas de ~nudation ou de or-i~igation. En zone tropicale semi-humide, en milieu sableux, elles sont fortes sous jachbre et sur sol nu. Elks s’accroissent encore avec la hauteur des prkipitations; c’est ainsi qu’en Casa- manse les quantites de chaux et de magnkie entrainees pendant les premi&res an&es qui suivent le d~frich~ent sont 12 a 20 fois plus &v&s que celles export&s par les nkoltes d’arachides: En zone dquatoriale, cette lixiviation, faible sous v&&ation fore&&e, est toujoun importante sous culture annuelle posddant un syst&me de racines peu ou moyennement profond. II faut compenser toutes ces pertes par on retour des rhidus v&%aux au sol auquel s’ajoutent I’enfouissement d’engrais verts et I’apport d’en- grais et d’~endemen~ minhraux.

Page 5: Utilisation rationnelle et conversation du sol

Geoforum 10172 39

2.3. La Wgradation Biok@que du Sol

Prenant place B c&t4 de l’cfosion et de l’~p~vfi~en~ la degradation bio~~ique du sol compllite It tableau des pMnom&s dangereux qui peuvent affecter celui-ci a l’6poquc actuelie par suite de son utilisation de plus en plus intense.

La formation du sol provknt d’une succession de processus de destruction, de simpiifkation, de rCarrangements et de r6organisations. Urn fois formb, et g&ice a ses carac- t&es de milku perm&bk, p&&rable, oxydc, partible de s’hydrater et de s’&hauffer, it permet aux micro- organismes de se d6veiopper en lui et a la v@&ation de s’&ablir et de croitre, lui appor%ant en retour des ma- tiires organiques. Des animaux Went en lui 6gakment.

Ces derniers provoquent des transports de matibres, ks animaux fouisseurs en particulkr. Les vers de terre, les termites, ks fburntis ramtint en surface ks Mments des horizons p~fo~s. Certains animaux ancient i la transformation de la ma&e organique.

Les v&&aux agissent sur le sol par remontie des cations par ks wines. Ils le prot&gent contre les bkments atmos- pheriques. Gr8ic.e a la lumiirre solaire, I’appareil vCgttatif a6rien des plantes synttnttise ks matkres organiques qui se transforment ensuite en humus. La rhiiosph&re agit sur la caract&es ph~~i~~ du sol. Ces actions multi- ples de la v+&ation le font 4voker peu i peu mais, pa- ralkkment, la v&&ation Cvoiue au fur et P mesure que le sol se transforme.

Les microwganismes, quant h eux, constituent des trans- formateurs des substances chiiiques du sol. Ils inter- vknnent dans de nombreux cycles d’Cl&nents importants: azote, carbone, fer, soufre, etc.

Ainsi form4, le sol r4aiise une ~bi~i~ d%kments qui sont en rapports mutuels constants et tout I’ensemble pr&ente un tquilibre dynamique. Mats cet Cquiiibre de rapports est toujours delicat: les altirations subies par un ou pluskurs Ckments, pour des raisons naturelks ou arti- ficielks, peuvent provoquer des changements irreversibks, entrainant une d~i~tion du potentief de productiviti.

c’est dans ce cadre que m&itent d’gtre signal& trois ph6nomLnes majeurs d’ordre biologique.

2.3.1. Le rdle des matkres organiques du sol

Les pedologues et ks meilkurs agriculteurs du monde entier reconnaissent I’importance des matiCres organiques qui sont p&en&s dans le sol. On sait qu’olks fournissent de IUnergie et du carbone aux rnkr~i~~. Ces dernkn en ks &omposant concourent i la formation de I’humus et de sous-produits de decomposition, facteurs essentiels de I’existence d’une bonne structure compos4e d’agregats stables. En consequence, Its matibres organi- ques tendent & augmenter la porosit.6 et Pa&ration du sol. Elks contribuent ainsi & ikver le taux d’infiltration et la

capaciti d’absorption d’eau. En tant quo ~couche&ran~, ks mat&es organiques pro&gent it sol contre lo effets de la chute des gouttes de pluk et contre k vent. Leur min&Msation lib&e des 6ltments nutritifs; elks accrois- sent ainsi la fertilit6 du sof.

On r6alise combkn peut Cue catastrophiie kur dispari- tion par la destruction de la v6g&atiin sans le remplace- ment de celiwi, par un travail excessif ou inadapt6 du sot, par Is non retour des r6sidus de culture au sol ou par erosion. Tout aussi &as& est sa mauvaise evolution sous l’effet de conditions p6dologiques particulibres, naturelks ou cn%es, comme par exempk f’existence de milkux androbks ou de milkux fortement acides.

2.3.2. Le feu

Lorsqu’on effectue un d#riihenknt, la destruction de la masse de v4g&aux qui recouvn le terrain pose un prob- I&me souvent n&&u par Is fee, d’autant plus que celui-ci offre l’avantage d’entichir It sol en Mments min&aux facikment utilisabks.

Sous cet angle, le fur petit constituer une action b&iWique. II n’en est pour preuve que I’utilisation encore actuelle de la pratique de Mobuage dent ks avantages sont la de struction des mauvakes herbes et des parashes et la mi- n&ralisation des Wnents fertilBants contenus dam ks d&is vcgcuLx. II faut cependant rappekr que sa r&&i- tion trop frdquente doit We, a la longue, dangereuse car cette pratique occasionne we destruction partielle de la mat&e organiquc et une perk cl’tiote: c’est au niveau de la frequence de la r&&ition que se place le probkme.

Mais le feu reste par aiikurs un f&w lorsqu’il affecte la forme des incendks de for&s. II constitue en particulier la cause principaie du d&&ement des pays n&diterran&ens. La for& climax de ces r&ions a fain place, par ta pratiquc des essarts et par fe feu, a la garrigue et au maquis.

Dans ce domaine, une destruction s’opbre en quelques arm&s; une reconstitution demande un sBcle et davantage.

2.33. La poilutkn des sok

Ce phtnomine c&e un probkme nouveau, nC des pressions accrues qui s’exercent sur les ressources de la biosphl;re. Au fur et a mesure que I’agriculture est devenue plus intensive, on a utilis4 en effet des quantith crohsantes d’agents artifb ciels, engrais, pestickles, pour &ever la rendements. Mais ce fait a eu pour corollaire I’apparition d’importants ex- &dents de d&bets animaux et v@Baux dont on ne peut se d&rraswr de &on satisf&ante. lls powaient finir par poser un probkme p-pant dans ks regions agri. cola.

D’autre part, bien que la plupart des pesticides qui se de- posent sur le sol perdent kur toxicit ou restent extirkurs aux dkments passant dans la chaine alimentaire, certains

Page 6: Utilisation rationnelle et conversation du sol

40 Geoforum 1 O/72

d’entre eux peuvent cependant persister, comme par ex- emple certains hydrocarbures chfork ou composes pMnoxy chlortk Les parties argifeuses et f’humus peuvent fes en- serrer; en ce cas ifs ne sont pas attaquk par fer microofg, nismes. D’autres opposent apparemment une resistance ?r la destruction biofogique en fonction de leur structure. Parmi les insecticides, fe DDT et la diefdtine sent, par ex- empfe, refat~~~t r&&ants. S’ifs ne sont ni d&r&s par les microorganismes, ni fix& dans fe sol, fes pesticides peu- vent donner lieu a des concentrations biologiques danger- ewes et, p&&rant dans la chaine trophique, fmir par atteindre fes animaux et les hommes.

3. Les remkdes

Lorsqu’on examine fes p~n~~~ dus aux agents erosifs, on comtate que la &gradation du sol d&oufe g&&afement de I’emploi de pratiques r&fastes d’expfoitation agricole, forestiere ou pastorale. Sa conservation a done pour prin- cipe fondamental few abandon et f’appfication de prati- ques qui p&went fe sol en rn~n~n~t et m&me accrois- sant sa productivite. Dans ce but, l’homme dispose de toute une drie de moyens biofogiques reposant sur la manipulation de la vegetation et le travail du sol, et de moyens mbcaniques, remt sur I’amCnagement du ter- rain et fe travail du sol 6gafement.

La vegetation et les cultures peuvent Btre manipufees ou conduites de fiy;on i ce que le sol soit efficacement pro& g4 contre l’brosion et garde tout son potentiei de produc- tion.

Les v&&.aux et les techniques de travail du sol peuvent Btre utilids pour ameliorer les propridtis de celuisi et lui conferer une nkfstance accrue i f’erosion.

L’~~n~~ent du terrain et l’utifi~tion de la v&&&ion peuvent permettre un conWIfe du ruisseffement et, de ce fait, un contrble des pertes en terre.

En d’autres termes, la conservation du sol s’effectue par trois contr6fes:

a) le contrijfe du sol,

b) le controle de la vegetation,

c) le contrale de I’eau.

Deux probf&nes peuvent par aiffeurs se poser: cefui de la preservation des zones non degradees, pour empkher tout phdnombne destructif d’y atteindre une ampfeur danger- ewe, et cefui de la restauration des zones degradees.

Lorsque le danger de degradation ne se pose pas en termes graves, I’utifisation de mCtfwdes rationnefles d’expfoita- tion du milieu suffit gkrerafement A conserver le sol. L’ap plication de methodes rationnelfes d’agriculture, de sylvi- culture et d’exploitation des paturages permet en parti- culier de realher fes controles d&i&. II existe cependant des circonstances dans lesqueffes elks se r&&lent insuf-

fisantes. II est nCcessaire alors d’employer en complement des m&odes qui relitvent g6neralement des moyens mecaniques de futte contre f’brosion et qui permettent un controfe plus s&&e du pf&wmbne.

3.1. La consewation du sol par la modification de ses

On sait que f’homme, par des faqons cufturafes appropribes, peut modifier l’btat structural du sol. Lorsqu’il est con- front4 au probf&me de diminution de la susceptibifite de cefui-ci aux actions &o&es, if doit, et ceci dkcoule de I’btude m&ne des mkanismes de f’erosion, tendre P ac- cro?tre la stiifitc de cet &at structural, tant pour cn5er des agr6gats rkistants que pour facifiter I’infiltration et la retention de I’eau. Pour cela, il dispose de moyens varies. Souvent if lui faudra stabifiser une structure d4jS existante. Mais, dans un certain nombre de cas, if lui sera nkessaire d’ambliorer aussi bien P&at physique que sa stabifit&

Les actions de la couverture v&t$tafq de la mat&e organi- que, des amen#ements et du travail du sol sont i con- siddrer dans ce domaine.

3.1.1. lnffuence de la couverture du sol

La couverture du sol joue tout d’abord un role majeur contre fe battage de celuki et la detection de sa struc- ture en surface. Elfe agit en interceptant fes gouttes de pfuie.

Mais des vegetations permanentes, prairies et for&, jouent d’autre part un role fond~en~f de m~i~cati~n et d’ amelioration de la structure par few systkme de racines.

Les prairies engendrent, soit par fragmentation d’un sol massif, soit par agregation d’une structure monoparticu- laire, une a~nulation~ dont l’intensiti d&end fargement de la quantid de racines prkentes. On conceit que fes systkmes racinaires fascicufbs, tefs ceux des gramin&s, favorisent cette evolution.

Les racines des arbres, pour feur part, &ant des gaferfes en utifisant les di~ontinuit~s pr&entes dans le sol et en fes accentuant, president Bgafement i des modifications de structure. On conceit alors une des actions de la for& et on comprend les agricultures fond&s sur un assolement forestier.

3.1.2. Influence de la ma&e oryfanique

Parmi les facteurs qui contribuent i arndliorer les proprie- t& physiques du sol, la presence de mat&es organiques joue un role de tout premier plan. Soit par m~i~cations de cohesion, soit w-tout par modifications de mouiilabiii- d, elles accroissent la stabilk de la structure, la perme- abilitr5, la capacitk du sol pour I’eau et diminuent sit cohesion. I I faut signaler en outre, parmi leurs effets favoyables, I’apport d’ilbments minkaux au sol et l’action

Page 7: Utilisation rationnelle et conversation du sol

Geoforum 1 O/72 41

sur le maintien ou la mise en solution de certains d’entre eux (phosphore, oiigdibments), ainsi que l’action r&ula- trite sur I’alimentatloo midale, azot6e en particuikr.

3.1.3. lnfbmnce des amcdemmts

On sait que ks cations 6changeabks ont une influence sur la stabilite structurale des sols. A cet &gard, il se pose en agriculture dwx probkmes importants dont certains as- pects indressent 6gakment la conservation du sol: il s’agit du chauiage et de la lutte contre ie sodium.

Le chauiage constitue i’une da plus anciennes pratiques connues pour ant&w ks terms. C’est le premier moyen utilis4 pour corriger I’aciditC du milieu.

Mais, sous l’angie de la modification des proprktis du sol, il permet 6gaiement d’amCiiorer sensibkment la structure. II faut, pour obtenir ce r&ritat, rekver le pH nettement au dews de 7. Cette &ion est particuiiLrement utile pour am&wer la structure des soIs pauvres en cabin, ayant une teneur en iugile suffite.

Le sodium quant i lui exerce deux actions n6fastes sur le milieu. Sa presence en exc& da& ie sol entraine une d& gradation de la structlrre par diiion de I’argik. II ex- erce d’autre part un effet caustlque wr ks v&&aux.

En pratique la lutte contre la fixation du sodium ou son extraction dam ks terms d@ra&ies revknt & introduire dam lo miliw da Isis soluCks farmksant un cation forte- ment absorb&, capable de d&placer rapidement le sodium. On associe i cet apport un bon drainage afin d’&acuer ks eaux contestant k sodium d&orb&

3.1.4. lnfluace du wwail du sol

Won sa nature et son mode d’extcution, ie travail du sol peut enfm, par ses effets r&aniques, physiques et in- directement biologiques, contribuer i Uncliirer ceiuiti sous I’angie de sa rdsistance a I’attaque hydrique. II inter- vient en particulkr pour accrottre la p&t&ration de I’eau dans la soIs compacts et imperm&bks. Cest le tile du sous solage et du drainage taupe. Le contr6le de I’eau du sol relive d’autre part des trwaux de drainage.

Le sous-so/uge a pour but de divii ks couches profondes d’un terrain lorsqu’efks sont trop compactes ou trop dures pour permettre la p&&ration de I’eau ou des racines. II s’effectue sur une terre s&he ou sur un matiriau dur non plastique.

Le druh~twpe consisze i ma&r, darts ies parties pro- fondes du terrain, une gakrie jouant le role d’un drain et permettant par con%quent t’lcoukment de I’eau. II con- vient, contrairement au premier cas, aux matiriaux plasti- ques, c’est i dire argileux et humides.

Traditionnellement, on tstimt cts operations utiks. Elks ne constituent pas, cependant, des panac&s et I’on a con- stat6 que kur utiliti ne se manifestait que dans des milkux bien dtfinis et que dam des conditions d’exicution precises.

On sait d’autre part que ie sol retknt une partie au moins des pr&zipitations gr&e i sa capacitd pour I’eau, la mettant ainsi i la disposition de, plantes. Mais il existe des condE tions climatiques (climats humides) ou g&morphologiques qui engendrent des ex&s d’eau darts le sol, excirr tem- poraires ou plus permanents contre ksqueis il convient de lutter si I’on d&ire aminager rationnelkment le milku.

La lutte contm un plan d’ew g~nkml implique une action d’ensemble et I’intervention de services specialis&. Lm techniques mises en oeuvre consistent en digues pour isoier le terrain et un foss6 pour I’assainir.

La lutte contre un exc&s d’ew local cY6ptncl gCn&akment de la nature des causes pedologiques qui I’engendrent. Si par exemple une couche perm&bte est engorg6e par suite de la prt%ence d’une couche imperm&ble sous-jacente, ks for& a grand &artement, la culture en plan&es ou le sous soiage permettent de r&oudre le probkme. Si la couche P drainer est eliameme peu per&able, ie drainage en po- terie constitue la solution ciassique. Si I’emunbie du pro- fil du sol est impermeable, il convisnt de modeler Its champs: la culture en pkches s’impose alors.

Queile que soit la m&hode employee pour contrbler I’eau du sol, eiie ne se suffrt pas h elk-m&me pour la mise en vakur et un bon r&&at final n’est atteint qu’ur cas ou I’agricuiteur peut ensuite pratiquer des m&hocks de cul- ture rationnelks.

3.2.~conrsmUondu~~kconwkdeL~~~

La vbg&ttion est, de toute cuiience, un factew primordial de conservation du sol. Maintenue de faqon permanente, elle assure la protection des surfaces ks plus susceptibks d%tre attaqu&s. L’homrne, d’autre part, krsqu’il utilise le sol pour la production de v6g&u~x, part manipuier ceux-ci de won i ce qu’ils assurent une protection contre I’brosion et qut soit maintenue une bonne productivit4 du milieu.

3.2.1. Le rble des couverts perrmnsno

Le rblt de la vCg&ation dans i’am&oration des propriOt& du sol a et4 indiquC par ailkurs, mais ii convknt de rap- peitr ici la double action qu’ellt exerce, au dessus et au niveau du sol, pour contrewrer ks pMnombnes Crosifs.

Au dews du sol, tile extrct un effet d’interception dts gouttts de pluie. D’une faqon plus ghdrak, elie extra unt influence w1r ie biian d’eau, non seulement par I’tffet qui vient d’2tre signak, mais encart par sa transpiration et son 6vapotranspiration.

Au niveau du sol, la couverture v&&ale intervitnt 2 la fois directement par sa p&ewe et son enracinemtnt et indirectement par la lit% qu’elie fournit. Par sa pr&enct, elle oppose une &irtanck mecaniqut tffkace au ruisselle- ment, agent transporteur des bkments terreux d&a&s du sol. La lit&e, pour sa part, constitut le dernitr Ccran

Page 8: Utilisation rationnelle et conversation du sol

42 Geoforum 1 O/72

entre la surface de la lithosphere et les agents mkeoriques. We permet la dispersion de I’bnergie des gouttes de pluie et le freinage du ~i~ll~ent. C’est h son niveau que s’elaborent les matkes organiques dont le role dans la dynamique des milieux edaphiques est trks important.

3.2.2. L’exploitation des p&wages

Etant don& le role d’un tapis herbac6 en conservation du sol, il devient 6vident que les pgturages, aussi bien les parcours que les prairies temporaires, doivent faire I’objet d’un amknagement rationnel si I’on d&ire qu’ils gardent leurs propriMs conservatrices. A cet egard, la d~te~ina- tion de la charge en b&ail possible d’un p&wage con- stitue un lliment essentiel de i’ambnagement et I’on ad- met assez souvent que les espkes fourragkes fes plus recherchdes par le b&ail ne doivent pas Btre utilities i plus de 40 46 i 50 % de ieur production annuelie. Cette mesure ne s&fit cependant pas i elle seule pour atteindre les buts recherch& et des r5glement.s d‘exploitation doi- vent y Qtre associes pour dviter (es concentrations d’ani- maux et repartir dans le temps I’utilisation du terrain.

3.2.3. L’exploitation des for#s

La for&, comme le tapis herbact!, constitue une formation veg&ale d’importance essentielle pour lutter contre P&o- sion, mais son role protecteur est d’autant plus grand qu’ elle est entretenue et exploit& de faqon rationnelle. II wait hors de propos d’aborder ici les t&s nombreux problknes que cela pose, mais quelques prim&es doivent &r-e rappel&.

Pour la protection contre l’erosion it importe avant tout d’avoir une forgt en tquilibre avec le milieu, c’est-&dire climacique ou naturelle, done de pratiquer une sylvicul- ture prudente et u naturaliste, .

Pour cette mZme protection, un plan de gestion est n&s- saire ainsi qu’une attention particuliere aux moyens m&a- niques d’exploi~tion et i l’equipement des for&s qui ne doivent pas laisser se ddclancher l’kosion.

La perennit6 de I’action benefique des for& pour la pro- tection des sols suppose d’autre part que le passage d’un vieux peuplement au peuplement suivant se passe sans solution de continuid, 6vitant ainsi au sol de rester de longues p&odes d&bob& et que les cultures forestibres n’appauvrissent pas le sol. Ceci pose les probl&mes de re- g&-&ration et de fertilisation des for&s.

A une Cpoque enfin air I’impact de l’homme sur son en- vironnement devient de plus en plus grand, il convient de rappeler que la protection des for&s suppose des actions dvbres pour la lutte contre les defrichements inconsidbres et contre les incendies et pour la protection contre les pollutions et contre les effets nkfastes d’un tourisme ex- cessif.

3.2.4. La conduite des cultures

La conduite des cultures constitue un probl&me-clC de la conservation des sois utiti& t des fins agricoles.

Les moyens mecaniques de lutte contre IVrosion doivent en effet Btre consid&& surtout comme mesures d’appoint aux moyens biol~iqu~ et sont 2 mettre en oeuvre seule ment lorsque ces derniers s’avbrent ins&f&ants pour re- soudre des problkmes d’tkosion et de degradation qui se posent.

Des techniques agricoles rationneiles et adapt&s aux con- ditions pedologiques et climatiques peuvent en effet per- mettre de conserver et m&ne d’ameliorer les propriMs des terms cultivees tout en maintenant intact le capital nature1 que constitue le sol. C’est par leur mise en place que doit dt5buter Ooeuvre de conservation en agriculture.

C’est darts cette optique que doit Btre tout d’abord con- sidM le rale de k fertihution. La morphologie et le de- veloppement de parties a&iennes et souterraines des plantes ddterminent la capacit6 d’intervention d’une vdg&ation dans la lutte entre I’eau et le sol. Or ils sont directement affect& par la fertilisation qui devient ainsi facteur de conservation en m&no temps que facteur du maintien de la fertilitk

L ‘utilisorin et ICI disposition des cultrJre dons Sespace

peuvent rtipondre @alement au doubk objectif do main- tien de la fertiliti et de la lutte contre I’brosion.

C’est dans ce but qu’est pratiquee la culture en bar&s alter&es qui consiste a &ablir sur les versants et dans le sens gtWral des courbes de niveau, des bandes cultivdes de telle man&e qu’au moment Ot une bande est d&tud&e, les bandes adjacentes soient couvertes de vdg&aux; ou qu’au moment oti une bande Porte we culture laissant place a I’erosion, les bwdes adjacentes portent une vege- tation protect&e. Cette mkhode culturale, associee P une rotation des cultures, permet de combiner des moyens biologiques et des moyens m&aniques de conserver le sol (Fig. 3).

Les u bandes d’arr&, , engazonnees ou arbustives, et les haies, convenablement dispostSes et repeties, possedent frequemment un effet conservateur marqud par suite des acoups de freim successifs qu’efies donnent a courte distance au ruissehement.

La culture dtkobee, qui vise i occuper et a utiliser le terrain entre deux cultures principales, et la culture associbe, qui consiste a cultiver simultan6ment sur le mQme champ deux espkes v&&ales, constituent enfin des systemes de culture employ& i des fins agronomiques mais qui peuvent I’etre Cgalement & des fins conservatrices.

L irtilisotion des rhsidus des r&otter permet de r6aliser une couverture morte du sol, Cette pratique du pa?llage influe sur les proprietes physiques du sol par protection contre I’action des gouttes d’eau et par effet sur le pedoclimat.

Page 9: Utilisation rationnelle et conversation du sol

Geoforum 1 O/72 43

[Photo woA-sc!q

Fig. 3

Method of soil conservation. The entire farm land is strip cropm with grain and lespedeta planted In alternate terrace intervals and cotton in the remaining terraces

Das Bild reigt, wie man eine Bodenbefestigung versucht, indem man wechselnde Kulturen in Strelfen parallel zu den Hbhenlinien anbaut.

Mkhodes de conservation du sol: association de la culture en bandss altern& du Iabour selon lea courbes de nivaau et du tsrrassement

Elle enrichit chimiquernent le sol (mat&e organique, potasse) et intensifie I’activite biologique.

Du strict point de we de la lutte contre I’brosion, le patl- lage se place done parmi Ies methodes les plus effkaces mais son emploi n’est pas exempt de problimcs.

Si I’on consid&re enfin, I’ensernble da moyens dont I’hom- me dispose pour conserver au sol sa productivid et lutter contre la degradation, it apparait que la rotation des cultures

se prdsente comme unsystbme de mise en valeur agricole permettant d’atteindre asset sikement Wquilibre d&ire.

Bien comprise, la culture da plantes en rotation permet d’utiliser le sol en tenant compte de la loi de restitution et de pallicr Ies inconvenients des monocultures 6puisantes. Mais sous I’angle de la conservation, la rotation peut dtre Ctablie de maniire telle que la valeur moyenne annuslle de ruissellemsnt et de IUrosion reste tokable. Ceci Cclaire d’un jour nouveau I’alternance des cultures sarclks, des prairies et des engrais verts, avec leurs actions respectives sur la perte en terre et en eau et our la modification des propriktis du sol.

Page 10: Utilisation rationnelle et conversation du sol

44 Geoforum lo/72

3.3.La-tlondusolparleconbdedel’eau

Les principes des techniques de conservation du sol par le

cont&le de I’eau sont dkt6s par les mdcanismes de forma- tion et d’action du ruissellement. L’eau qui ~isselk rep& sente en qudquc sort8 le rebus du sol, c’est i dire la quanti- ti d’eau de pluic qui n’a pu y pCn&rer. Son volume s’ac- croit de t’amont vets I’aval et elk s’6coule P une vitesse d4pendant w-tout de I’inclin&on de la pente. II faut en condquence, pour diminuer le ruissellement et par cela Wosion:

a) faciliter l’infiltration de I’eau,

b) en cas de formation du n~issellement, limiter la longueur des pentes sur lesquelles I’eau s’&ouje afin de fiagmenter son volume et I’emp&her d’atteindis une vitesse erosive,

c) assurer I’ecoulement des eaux contrWes vets des exu- toires puis dans des collecteurs spWa&ment am6nag6s et cons&d&.

L’am&tagement des terms et la modifiiation de la topo- gmphie r6pondent P ces besoii. La v@&ation, sp&ialement dispostk, est 6galement utilis6e pour Is cont&k de l’eau.

C’est dans ce cadre que s’inscrivent la majorltd des moyens mecaniques de lutte contre Mrosion hydrique. Ik sont ZI mettre en oeuvre lorsque Ies moyons biokgiques et la rationalisation de I’qlrkulture s’av&rent insufflsants pour le controle des ph&wm&nes de d+radation.C’est pour cette raison que ces moyens sont ftdausmment pr&ent& comme des emesures de soutien, (“supporting practices” des Etats-Unis). Certains d’entre eux, les terrasses en parti- culier, sont coWux et n&e&tent une machinerie im- portante: leur mix en oeuvre doit done We r6flGchie en fonction de I’importance des pMnombnes i combattre ou de la ndcessit6 de mise en valeur de regions.

3.3.1. Le terrassement des terres

Le terrassement des terres constitue I’une des methodes les

plus connues pour contraler le ruissellement et I’erosion.

Lorsque la pente est faible, deux types d’ambnagement ex-

istent. Si I’on veut r6duire la vitesse du ruissellement et Bvacuer I’eau i une vitesse non erosive, le terrain est amena-

ge, sans modification profonde de la pente originelle, en

une s&ie de bandes de culture dont la direction longitudi- nale s’incline faiblement par rapport a la direction des courbes de niveau. La partie aval de chaque bande s’identi- fre a un ensemble tcanal-bourreleb’ Cet amenagement tree des terrasses de diversion.

Ce type d’ouvrage est essentiellement execute sur des pentes inferieures a 12 94. Au deli de cette limite, ii entraine des travaux trop importants et ne constitue pas la meilleure reponse aux problktes qui se posent.

Si I’on veut reduire la vitesse du ruissellement mais retenir I’eau sur une grande surface d’infiltration, on tree des terrasses de retention, strictement orientees selon les

courbes de niveau. A cet effet un bourrelet est Lrig6 par prWvement de terre i son amont et & son awl, mds ii

n’existe toujoun pas de modifk&kn profonde de la pente originelle.

Ce type de twasse est partkulkrwnent employ4 dans les n&ions i faibla pr&~itations dont la mke en valeur n&e&e la retenue tot&e de I’eau tonMu., I1 n’est con- struit que sur des sols perm&bles et en t&s f4ble pent+ (intirieure B 5 %).

Lorsque la pente est forte, le problhme con&e h pouvoir

cultiver. Les banquettes a profll normal ou d&/e& et les

terrasses en gradins, qui introdulsent une modification de la pente, r&ondent en ce cas au problkne pos6.

Sur une surface terra&e par la mpthode des banquet&s ir p&i% mvmrl ou d&& la pente originelle du terrain n’at pas totalement modifbe, mais elk I’est a intenfalles rttguliers par la cntation d’une sdrie de replats limit& 2 I’aval par un bourrelet de uwe.

Cet ouvrage e$ t&s r@ndu sur les pentes de 25 a 40 %.

Les termses en gfadins quant i elks transforment un ter- rain en pente continue en une surface ayant la forme d’un escalier. Chaque tkiment plan du syst&ne wrplcunbe celui qui lui fait suite i I’aval et est maintenu, soit par un mur en pierres vertical, soit par un talus de terra l@rement obli- que et consolid par de I’herbe.

Cette m&hode d’utilisation des terms a Cte largemsnt 16 pandue de par le monde, dans les n$gions de montagnes et de collines. On en trouve des traws fort anciennes, parti- culibrement en Europe dans tes pays mbditerraneens.

La denivellee entre deux ouvrages successifs constitue la donnee de base pour dtablir un r&au de terrasses et de

banquet&s.

33.2. Les forsis et les wan&es

Ce sont des ouvrages creuds, qui ne sont qu’exceptionnelle- ment utilids sur des terms cultivbes. Relativement protonds

par rapport a leur largeur, ils interdisent en effet le passage

des instruments de culture et gbnent celui des animaux.

Par contre, convenablement disposes aux limites des champs ou des ensembles de champs, ou en des lieux de concentra- tion d’eau, ils peuvent permettre de resoudre des problbmes d’interception et de canalisation de I’eau.

Leur utilit.6 s’accroit sur les fortes pentes, 0L ils peuvent

aider a I’installation des p&wages et i la reforestation. On leur donne souvent la forme de fossks isohypses cloisonnes disposes en chicane sur le versant et permettant le passage entre chaque trou individuel.

II est evident qu’une systkne de fosds peut realiser une retenue d’eau maximale et annihiler le ruissellement.

Page 11: Utilisation rationnelle et conversation du sol

-

Geoforum 1 O/72 45

iphoto USDA-scs I F&. 4

l PloughI#g foilowt~ wntwr fkur on ftefmubb rloaing land

* Die Pftugrichtung fo@t #en tt6hanllnien 6.s Wcbt @m&en und w;lowntu-W~‘~ Gdlnb

@ Labours don les mtrbes de nivuu wr un terrain en frible pente et per&able

3.3.3. Le travail du sui: labours isohypses; travail minimum

Lorsque la pente du terrain at faible, le travail du sol con- stitue i’une des mOthodes ies plus effiiaces pour conwaler le ruissekment et i’&osion, rendant -kwtiie la mise en oeuvre de moyens tkaniies de iutte plus importants.

Lesiabaws, i&mqtd&sont ~ff%~~~~tl~d~r%cti~~ des ccwrbes de nfiwuu, r&alisent en effet une skie de sillons trk pro&es k uns des autres, perpandicuiaires a ta ligne de plus grande pen& et constituant autant de retenues d’eau. Gtte m&hode de @paration du sol permet de fragmenter au plus haut point le ruissekment et de r&ire consider&iement la vitesse d’koukment de I’eau (Fig. 4 et 5).

En zone semi-aridt, elie permet la titention et i’infiitration de I’eau.

En zone humide eiie a pour effet le blocage et la fragmenta- tion d’un large volume d’eau A la surface du sol. ii existe alors une plus grande opportunite d’in~i~tion~ ce qui diminue te ruisseflement.

II est ais de concevoit qu’ii est difkiie d’empioyer ies labours isohypses sur des pentes sup&ieures a 5 96. Au deli de cette valeur, ks risques de rupture sous la pression de i’eau augmentent.

Cette m&hodc de butte contre t’Crosion et ie ruissekment ne peut &re, d’autre part, appiiquk qu’en terrain suffkm- ment permkbie, auwf bi en surface qu’en profondeur.

Page 12: Utilisation rationnelle et conversation du sol

46 Geoforum 1 O/72

Fig. 5 (Photo USDA-SCSI

0 Cultivation (Burley tobacco) following contour lines to protect against erosion (SO % slope)

0 Der Tabakanbau folgt den Hahenlinien auf diesem stark geneigten Hang (50 %), urn Oberflgchenabflu6 und Erosion zu verhindern

l Culture s&on les courbes de niveau pour lutter contre Ie ~is~llement et I’e’rosion

II existe d’autre part certaines situations dans lesquelles le truvd minimum du sol constitue une solution possible aux problkmes de conservation, mais il s’agit IA de tech- niques d6licates dont la mise en oeuvre nkessite encore des recherches.

3.3.4. La lutte contre le ravinement

Lorsque rien n’est entrepris pour contrecarrer I’incision du sol, l’erosion hydrique, dans son stade ultime, prend la forme de ravins. Ceux-ci sont fonctionnels au tours des

precipitations. Ils servant FrCquemment d’bxutoires aux eaux Bvacutses d’un versant trait6 en diversion. Leur cor- rection s’intirgre done normalement darts le problhe de contrale de I%coulement des eaux. Lorsque des exutoires artificiels sent dtablis en liaison avec un terr~~~t, leur protection rel&ve des m&es dbmarches.

Tout plan de correction des voies d’eau ou d’&acuation comporte au minimum la correction des pentes et des profils et leur mise ou remise en vcig&ation. Des ouvrages provisoires de consolidation, tels que fascines, roudins,

Page 13: Utilisation rationnelle et conversation du sol

Geoforum 1 O/72

gabions et murettes en Pierre s&he, peuvent Btre com- bines i cette premiere mesure, souvent pour assurer sa reussite.

Mais frequemme .lt des ouvrages compldmentaires de con- Me sont indispensables dam les chenaux i forte pente pour dissiper I’bnergie hydrique. Les rev&ements de sol, claies et gabions, et les barrages proirisoires sewent i freiner I’eau et iteindre les ravines. Les barrages perrna- nents en matkieux kistants, Pierre, mqonnerie, biton, s’imposent chaque fois que la remise en vegetation du thalweg presente des difficult& ou qu’il est nkessaire de lutter contre des forrnes d’erosion de taille importante.

4. Conclusion: I’amhgement rationml da term en fonction dts caractbres du milieu et des conditions sociokonomiques

Le rapide tableau da mesures propres a assurer la con- servation du sol, ressource essentielle pour la survie de I’humanite, fait apparaitre leur diversiti. Lorsqu’il s’agit de les prendre en considCration dans le cadre de I’amenage- ment d’un territoire, il convient de garder en memoire qu’elles s’appliquent B un espace qui pos&de des car- actkistiques physiques: climat, sol, relief, mais Cgalement da caracteristiques .sociales et Ceonomiques.

En consequence la conservation du sol n’exige pas seule- ment une transformation, si cela est nkessaire, des m&odes d’utilisation du milieu, mais parfois aussi de I’habitat rural et de I‘affectation des terres afin que soient d&elopp&s les possibilitk de mise en oeuvre des tech- niques modernes de consewation. Quelquefois m5me, une transformation des habitudes sociales est nkessaire.

Lorsque I’on considkre les problimes que pose I’intensifi- cation de I’agriculture, on doit reconnaitre que les possi- bilitrk d’application des techniques modernes sont IiCes a I’existence d’une cornbinaison de conditions physiques, bconomiques et sociales favorables. II est clair que I’agri- culture intensive se developpe de preference dans les zones ou la conservation du sol presente le moins de sujbtions.

C’est alors qu’une nouvelle consideration s’impose. Elle dkoule de ce que le developpement de ces upales de croissance, est geneeralement intimement lie i la con- servation des sols et au contrale des eaux des zones qui les entourent: arrikes-pays et zones marginales. Sous peine d’bchec, celles-ci devront 2tre exploitees sous de strictes conditions ou bien consewees darts leur &at naturel.

Depassant ces premieres considerations, on doit rCaliser que I’amdnagement du territoire concerne aussi bien les espaces ruraux et les paysages naturels que les villes, les zones industrielles ou les villages. II s’agit d’un effort en vue d’int6grer les differents programmes et de verifier que les differents secteurs forment un ensemble coherent.

Organiser la v&&&ion, darts un plan de dlveloppement general ou particulier, national ou local, constitue une operation importante. Mais i coup siJr, ce souci devient hauternent prioritaire darts I’ambnagement des espaces ruraux, espaces encore largement pouwus de leur couver- ture vbgetale.

L’amCnagement et le ddveloppernent agricole, sylvicole ou pastoral de tels espaces correspond, du point de vue bcolqique, a une redistribution spatiale da Ccosystkmes naturels, atnCnag6s ou entibrement artificialUs, en vue d’atteindre une production maximale. Les imptratifs sociaux et Cconomiques guident cette redistribution mais elle doit rester en harmonie avec les lois du tapis v@&al, afin qu’aucun dMquilibre n’apparaisse:

En d’autres termes, il importe de tirer parti au maximum des sols et da v@&ations, mais en &ant un milieu qui reste en equilibre dynamique tout en rCpondant aux be soins socio-konomiques.

L’implantation des zones industrielles et urbaines, la creation de zones de repos et de detente, la ntcessit6 de consewer des r&ewes et des parts interviendront d’autre part dans les choix d’affectation des terms.

On constate en conclusion que I’amCnagement du terri- toire doit ttre le rkultat d’une action multidisciplinaire debouchant sur une solution de synthkse. La prise en con- sideration de la conservation du sol constitue I’une des plaques tournantes de cet amenagement.