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Université Pierre et Marie Curie Année 2006-2007
Unité d’Enseignement LC 202
Atomistique et Liaison Chimique
TRAVAUX PRATIQUES:
spectroscopie atomique et
moléculaire
Lab. de Chimie Physique-Matière et Rayonnement 11 rue Pierre et Marie Curie
75231 PARIS cédex 05
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TP n°1: SPECTRE d’EMISSION DE H et He+
DETERMINATION EXPERIMENTALE de la
CONSTANTE DE RYDBERG
Le but de la manipulation est l’étude des raies d’émission observables dans le
visible de l’hydrogène ou de l’hélium ionisé. Le travail consiste à identifier
sur un spectre les raies caractéristiques de ces deux systèmes hydrogénoïdes à
l’aide de spectres de référence réalisés avec des lampes à vapeur de Hg ou Zn.
A partir de ces résultats, on déduira les valeurs expérimentales de la constante
de Rydberg pour l’hydrogène ou l’hélium:
I. Théorie
L’hydrogène H et les ions hydrogénoïdes (He+, Li2+, …) sont des systèmes
atomiques constitués d’un noyau chargé positivement (+Ze) et d’un seul
électron, respectivement de masse M et m. Ce sont des systèmes quantiques
rares pour lesquels nous connaissons une solution exacte.
L’énergie totale est donnée par:
où µ est la masse réduite du système:
Les différences énergétiques entre niveaux s’expriment alors par une
radiation (absorption ou émission) de nombre d’onde:
La valeur numérique de la constante RM est proche de 109700 cm-1. Nous
essayerons par la manipulation d’obtenir une valeur plus précise.
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II. Matériel utilisé et consignes
1. Le spectromètre
On utilisera pour cette manipulation un spectromètre Huet à deux prismes
dont le schéma est donné ci-dessous.
Fente F
L
L'
V
R
Il comporte:
• Une fente F placée dans le plan focal d’un objectif achromatique L, avec
lequel elle constitue un collimateur;
• Deux prismes qui dispersent le faisceau de rayons parallèles fourni par
la fente. Ils sont placés au minimum de déviation pour les radiations
moyennes de façon à réduire l’astigmatisme. On rappelle que l’indice de
réfraction du verre croît du rouge au violet, le violet étant le plus dévié.
• Un objectif L’ qui permet d’obtenir dans son plan focal RV, un spectre
que l’on peut observer avec un oculaire ou enregistrer sur un film
photographique.
2. Spectres d’émission
Des atomes peuvent émettre un rayonnement lorsqu’ils sont excités, par
exemple par une élévation de température ou sous l’effet d’une décharge
obtenue en appliquant une différence de potentiel entre deux électrodes.
Dans la manipulation concernant l’hélium, on utilisera un tube de Geissler. La
décharge à basse pression est concentrée dans un tube capillaire afin
d’augmenter la brillance de la lampe. Un refroidissement par circulation d’eau
est nécessaire. Eteindre les néons du plafond.
Pour l’hydrogène, on utilisera une lampe à décharge d’hydrogène moléculaire
fonctionnant sous haute tension (3-5 kV). Le spectre de raies de H2 se
superpose avec celui de l’hydrogène atomique qui se forme lors de la
décharge. Mettre le carton autour de la lampe pour l’isoler de la lumière
environnante (néons du plafond).
Le spectre de référence sera obtenu à l’aide de lampes à vapeur de Hg ou Zn.
3. Manipulation du film photographique
Au labo-photo, dans l’obscurité complète, placer un film photographique à
l’intérieur du “châssis-photo” du spectromètre. Afin de disposer d’un repère
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visuel lors de l’exploitation du film photographique, positionner les encoches
en haut à droite dans le châssis.
Après exposition aux différentes lampes, rapporter le châssis-photo au labo-
photo: dans l’obscurité complète, extraire le film du châssis et procéder à
son développement. A l’aide d’une pince, plonger le film dans le bain-
révélateur pendant 5 minutes, le rincer à l’eau, le plonger dans le bain-
fixateur pendant 5 minutes, le rincer, et finalement le sécher soigneusement à
l’air comprimé.
4. Exploitation des données
La première étape du traitement des données consiste à numériser, avec une
bonne résolution, le film photographique sur lequel sont enregistrés les
spectres d’émission des différentes lampes.
Puis, en ouvrant le fichier de la photographie numérisée avec le logiciel
proposé, il s’agit d’associer, à chaque raie d’intérêt, une position sur le film
exprimée en numéro de pixel. Sachant que pour les lampes de référence,
chaque raie est par ailleurs caractérisée par une longueur d’onde connue, il est
possible d’établir la courbe d’étalonnage λλλλ = f (numéro de pixel). On
remarquera que les prismes ne possèdent pas une dispersion linéaire. En
reportant ensuite dans cette courbe les positions de quelques raies choisies
dans les spectres des hydrogénoïdes H et He+, la longueur d’onde
correspondante sera déterminée, puis utilisée pour donner une estimation de la
valeur de la constante de Rydberg RH.
III. Manipulation
1. Enregistrement des spectres
On disposera sur le banc optique les lampes considérées (Hg, H, Zn, He). On
observera avec l’oculaire du spectromètre le spectre de la lampe de référence.
Lampe Diaphragme Temps de pose
Hg Petit < 1 sec
H Deux trous 5-6 min
Zn Grand 4 sec
Zn Petit 4 secs
He+ Deux trous 2 min
Hg Grand < 1 sec
Vous disposez d’un seul film photographique par binôme. Sur ce film
vous enregistrerez une série de 3 spectres avec le diaphrame correspondant: la
1ère référence, le spectre d’H ou d’He+, la 2nde référence. Il est fortement
recommandé d’enregistrer chaque série deux fois sur le même film en
déplaçant le châssis d’environ 1,5 cm. En effet, il est toujours possible de
faire une erreur au moment de l’exposition (diamètre du diaphragme, temps
de pose, ...). De plus, dans la 2ème série, vous pouvez inverser grand et petit
diaphragmes pour les lampes (mesure et référence).
Après exposition, le film doit être extrait et développé dans l’obscurité
complète.
2. AVANT LA SEANCE DE TP: préparation des spectres-modèles
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Les observations étant possibles dans le visible, il convient d’abord de
dessiner la partie des spectres de l’atome d’hydrogène et de l’ion He+ dans ce
domaine. Calculer, avec la valeur approximative de la constante de Rydberg
(109700 cm-1), la position de quelques raies1: sur une feuille de papier
millimétré, les positionner par rapport aux raies de référence données ci-
dessous. On s’apercevra que le nombre de raies à exploiter est bien petit !
Tableau 1 : Spectres partiels d'émission visible
Zn Hg
6362,34 Å t.i. orange 5790,66 Å t.i. jaune
5181,95 Å f. 5769,60 Å i. jaune
5069.58 Å très faible 5460,73 Å t.i. vert
4810,53 Å t.i. bleu 4916,04 Å f.
4722,16 Å t.i. bleu 4358,34 Å t.i. violet
4680,14 Å t.i. bleu 4347,50 Å m.
4629,81 Å f. 4339,23 Å f.
4077,80 Å f.
4046,56 Å i.
3341,48 Å
3125,66 Å
3131,56 Å
t.i. ≡ très intense; i. ≡ intense; m. ≡ moyenne ; f. ≡ faible
3. Exploitation des données - Interprétation des résultats
1 On représentera chaque raie par un segment vertical.
a) Sur les spectres, identifier les raies de la lampe de référence. On utilisera le
tableau de longueurs d’onde des raies d’émission des lampes Hg et Zn et le
spectre modèle pré-établi.
b) Pour les références, construire sur papier millimétré la courbe. Remarquez
que la correspondance n’est pas linéaire.
c) Déterminer l’équation λ = f(numéro de pixel) en utilisant une méthode
d’ajustement.
d) Identifier, puis positionner sur votre graphe, les raies d’intérêt des
hydrogénoïdes H et He+. Déterminer alors, pour chacune d’entre elles, la
longueur d’onde correspondante.
e) Estimer l’erreur de lecture et celle liée à l’interpolation sur le graphe.
f) Calculer la constante de Rydberg RH ou RHe+ (en cm-1). Estimer
l’incertitude sur sa valeur à l’aide d’un calcul d’erreur.
g) Comparer la valeur de la constante de Rydberg obtenue expérimentalement
avec celle, approximative, utilisée pour établir le spectre modèle.
h) La précision est-elle suffisante pour distinguer les isotopes 1H et 2D par
leur différence de masse réduite ?
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Spectre électromagnétique: domaine du visible
Principe de fonctionnement du prisme: décomposition de la lumière blanche
Supposons le prisme (indice n, angle au sommet A) placé dans l'air (indice 1).
On note i1 l'angle d'incidence, i2 l'angle du rayon émergent, r1 l'angle de la 1ère réfraction, r2 l'angle de la 2ème réfraction et D l'angle de déviation entre le rayon émergent et le rayon incident
Appliquons la loi de Snell-Descartes de la réfraction:
sin i1 = n sin r1 et sin i2 = n sin r2 r1 + r2 = A et D = i1 + i2 – A
A partir de ces relations, un calcul simple permet, dans l'approximation des petits angles (sin i ≈ i pour i ≈ 0), de déterminer l'angle de déviation:
D = (n - 1) A avec A en radian.
La variation d'indice avec la longueur d'onde λ peut être représentée par la formule de Cauchy n = a + b/λ². En différentiant les relations du prisme, on montre que, dans le domaine visible, le rouge est moins dévié que le violet.
Exemple d’un film photographique
H Cd
H
Hg
H / Hg / H
néon plafond H Cd
Hg
Zn
IR UV