une réalité qui touche l’ensemble du secteur accessibilité ...€¦ · nf dtu 40.13 : la...

66
BATI METIERS LA REVUE DES BÂTISSEURS www.ffbatiment.fr NUMÉRO 19 JUIN 2010 Accessibilité Tous concernés! Une réalité qui touche l’ensemble du secteur du bâtiment

Upload: others

Post on 20-May-2021

3 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

BATIMETIERSLA REVUE DES BÂTISSEURSw

ww

.ffb

atim

ent.fr

NUMÉRO 19 JUIN 2010

AccessibilitéTousconcernés !

Une réalité qui touche l’ensemble

du secteur du bâtiment

Page 2: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation
Page 3: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

L’ACTUALITÉ 2

Étude d’impact FEEBat : un succès confirmé auprès des particuliers • Les « Pros de la performance énergétique » : en ordre de marche • Animations métiers : la formule gagnante de Cité Bâtisseur • Concours Métal Jeunes

GRAND TÉMOIN 10

Jean-Pierre Petiteau Sécurité incendie : les nouveaux enjeux

INNOVATION 54

Pass’Innovation : utiliser des produits et systèmes fiables

FORMATION 56

Formation infiltrométrie : anticiper la RT 2012 • Bâtiment basse consommation : comment aborder la mise en œuvre ?

NORMALISATION 57

Les Eurocodes entrent en vigueur lentement mais sûrement

QUALIFICATION 58

NF Service Bâtiment : sept entreprises picardes donnent l’exemple • Trouver le bon signe de qualité

ENVIRONNEMENT 59

Éco-matériaux : vigilance sur la mise en œuvre • Pros de la performance énergétique : savoir-faire et faire savoir • Démarche environnementale : onze entreprises engagées

LA PAROLE À 64

Viviane Tillieux « Changer nos modes de construction »

DOSSIER 48

ACCESSIBILITE

Tous concernés !

S O M M A I R EB ÂT I M É T I E R S • R E V U E T R I M E S T R I E L L E • N U M É R O 1 9 • J U I N 2 0 1 0

MÉTIERS

GROS ŒUVRE/ STRUCTURE

14

Maçonnerie : un nouveau statut pour la pose collée 13Construire BBC avec un monomur en briques 14Construction métallique : un nouvel ensemble normatif 16Échafaudages : nouveau classement pour optimiser la sécurité 17Accessibilité des cheminements extérieurs : une exigence réglementaire 19Enquête flash ciments : quels produits utilisez-vous ? 19

Performance énergétique : les atouts thermiques du volet roulant 21Accessibilité des balcons, loggias et terrasses : des principes à la mise en œuvre 22Une nouveauté du NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation thermique des façades par l’extérieur 26Photovoltaïque intégré : deux entrepreneurs prennent les devants 28Fiche d’autocontrôle : le check-up qualité du menuisier 29

Interclima + Elec 2010 : sous le signe des énergies renouvelables 31Conduits shunt/VMC-gaz : des solutions de substitution lors du remplacement des chaudières 32Salles de bains : nouvelles règles pour les installations électriques 34Chaudières : formalisation des opérations d’entretien 36Génie climatique : attention au bruit 37Réglementation sismique : les équipements techniques concernés 37Domotique : la technologie au service de l’accessibilité 38Installations électriques : nouvelle norme pour la haute tension 38

Carreaux céramiques : nouvelles tolérances dimensionnelles 41Systèmes combinés pour les sols sportifs : champions de la rénovation 42Décoration intérieure : redécouvrir la chaux 44 Douches accessibles : quels revêtements ? 45Aménagement et finitions : nouvelles qualifications 46Réalisation de barrière adhérente : de l’Avis technique au CPT 47

ENVELOPPE

22

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

32

FINITIONS/ AMÉNAGEMENT

42

É D I T O R I A L

ZOOM CHANTIER 62

Rénovation et extension d’un bâtiment en pisé

Développer les nouveaux marchés

D ans un contexte économique difficile, la reconquête des marchés

est un objectif partagé par tous. Deux sujets montent en puissance et vont permettre de développer l’activité : la performance énergétique et l’accessibilité des bâtiments, tout particulièrement en rénovation. Ces deux thèmes mettent en valeur l’initiative de la FFB pour aider ses adhérents à se positionner efficacement. Consacré à l’accessibilité, le dossier de Bâtimétiers illustre les actions que la Fédération a mises en place et les partenariats qu’elle a noués. La rubrique « métiers » détaille également les différentes solutions techniques sur lesquelles les professionnels peuvent s’appuyer pour répondre aux attentes de leurs clients en ce domaine. La performance énergétique, quant à elle, s’invite au fil des sujets abordés et les nombreux exemples de professionnels qui ont fait le choix d’être des « Pros de la performance énergétique » montrent que les entreprises sont bel et bien mobilisées. La FFB développe également ces sujets à chaque étape de Cité Bâtisseur, manifestation itinérante qui lui permet, aux côtés de ses partenaires,

de sensibiliser professionnels et grand public à ces nouveaux enjeux. Développer

les marchés émergents, y préparer les entreprises : ces deux thèmes sont au cœur de notre action.

© D

R

JEAN-YVES ROBIN, PRÉSIDENT DU CONSEIL DES PROFESSIONS DE LA FFB

Page 4: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

2 B Â T I M É T I E R S JUIN 2010

L ’ A C T U A L I T É

Recueil de bouquets de travaux

ÉTUDE D’IMPACT FEEBAT Un succès confirmé auprès des particuliers

Pour répondre de façon pertinente aux nouvelles

obligations constructives, notamment dans le cadre de travaux de rénovation visant la performance énergétique, les professionnels ont désormais une obligation de conseil, y compris d’ordre financier avec la mise en place de l’éco-prêt à taux zéro. Pour les y aider, l’Union des métiers du plâtre et de l’isolation (UMPI-FFB), en partenariat avec Promodul et EDF, a édité un recueil d’exem-ples et de solutions de bouquets

L ’Ademe a réalisé, début 2010, une étude d’impact

du dispositif de formation aux économies d’énergie des entre-prises et artisans du bâtiment (FEEBat). Voici les conclusions de l’enquête auprès des parti-culiers, basée sur une campa-gne de mesures de deux panels. Le premier (population A) composé de particuliers qui ont effectué des travaux avec des entreprises formées par FEEBat ; le second (popula-tion B), des clients ayant réalisé des travaux sans qu’un lien avec FEEBat existe. Résultat : 95 % de la population A déclare être tout à fait satisfait des tra-

de travaux permettant aux clients de bénéficier de l’éco-prêt à taux zéro et du crédit d’impôt. Intégré au kit techni-que des « Pros de la perfor-mance énergétique » (voir p. 3 et 60), ce document recense de façon pédagogique des exem-ples de solutions techniques qui permettent d’organiser et d’ac-compagner les entreprises sur le marché de la rénovation énergétique. Une façon de pré-senter des offres lisibles pour le client, mais aussi un moyen de valorisation qui permet à l’en-

vaux réalisés. L’installation d’un appoint solaire est deux fois plus fréquente, de même que pour l’amélioration de l’isolation. L’étude montre que les « entreprises FEEBat » sont plus pro-actives sur le sujet des économies d’énergie : au moins une sur deux s’appuie sur une plaquette, une attestation de formation ou un label. À noter : les particuliers confirment que l’usage d’un logiciel pour chif-frer les gains énergétiques potentiels théoriques reste épi-sodique. Pour autant, le dis-cours sur les économies d’éner-gie est mieux perçu lorsqu’il s’agit d’« entreprises FEEBat »,

treprise d’être reconnue comme un « Pro » en se différenciant de la concurrence. Ceci via des offres de bouquets qui incluent tous les aspects d’une rénova-tion performante sur le plan énergétique, y compris les tra-vaux induits. Il s’agit également de présenter des exemples de bouquets intégrant plusieurs métiers pour appréhender les travaux en association. �

qui proposent plus souvent dif-férentes solutions en vue de réduire les consommations. Par conséquent, la part de tra-vaux accordée pour les dimi-nuer est plus importante quand l’entreprise a été formée via FEEBat. Mais, l’étude montre aussi que si ces entreprises met-tent en avant l’approche glo-bale, elles la proposent encore peu dans leur offre. La diffi-culté à travailler en réseau per-siste. Le résultat le plus impor-tant de cette étude est que les travaux effectués par les entre-prises ayant suivi les forma-tions FEEBat ont une meilleure efficacité que les autres, autant sur le plan de la réduction des consommations énergétiques (-5 points) que sur la réduc-tion des émissions de gaz à effet de serre (-11 points). �

POUR EN SAVOIR PLUS

Contactez votre fédération départementale

POUR EN SAVOIR PLUS

Contactez votre fédération départementale ou www.feebat.org

Création d’un observatoire de l’accessibilitéCinq ans jour pour jour après la promulgation de la loi dite « handicap » du 11 février 2005, le Gouvernement vient de mettre en place, le 11 février dernier, un observatoire interministériel de l’accessibilité et de la conception universelle. Placé sous la présidence de la sénatrice du Nord Sylvie Desmasrescaux, ayant pour secrétaire général Thierry Dieuleveux, il se compose de soixante-dix membres (dont sept associations de personnes handicapées) représentatifs des pouvoirs publics, des acteurs institutionnels et de la société civile. Sa mission consiste à préparer la conférence nationale du handicap, qui aura lieu en juin 2011 en présence du président de la République. Il s’agit de mobiliser et d’accompagner l’ensemble des acteurs concernés, tout en fournissant des indicateurs partagés sur les avancées de ce chantier.Représentée dans cet organisme par son délégué en charge de l’accessibilité Didier Duchêne, la FFB est aussi partie prenante de différents groupes de travail : « Cadre bâti », « Culture sports, loisirs » et « Recueil de données statistiques ».

@VOUS CHERCHEZ UN ARTICLE DE BATIMETIERS ?

www.ffbatiment.fr espace adhérents

Consommation d’énergie (chauffage + ECS) en kWh/m2.an

Tonnes de C02 émises

par logement

Dépenses (chauffage + ECS) en €/an/logement

Écart (en %) entre AVANT et APRÈS les travaux

Calculs effectués par le logiciel Dialogie.

Moyenne population A (formés FEEBat)

- 43 %

- 47 %

- 40 %

Moyenne population B (entreprises au global)

- 38 %

- 36 %

- 31 %

COMPARAISON DES GAINS APPORTÉS PAR LES TRAVAUX

Page 5: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

3 JUIN 2010 B Â T I M É T I E R S

L ’ A C T U A L I T É

Q uelques mois après son lancement dans le cadre

de Batimat 2009, tous les élé-ments sont désormais réunis pour permettre à la marque « Les Pros de la performance énergétique » de prendre son essor. Mieux : pour accélérer son développement, la FFB a désigné 250 professionnels du bâtiment ambassadeurs de la marque. Ils étaient réunis à Paris le 14 avril dernier afin de les remercier pour leur engagement à promouvoir la démarche des « Pros » et définir leur action pour les mois à venir. Leur rôle ? Aller au devant des profession-nels du bâtiment dans les dépar-tements, pour expliquer l’intérêt de cette démarche à leurs collè-gues, participer aux clubs Bâtir avec l’environnement, en assu-rer la promotion lors des salons locaux ou rencontres, répondre aux questions de la presse. Dirigeant d’une entreprise de maçonnerie, charpente et cou-verture qui emploie une cin-quantaine de personnes au Buis-son-de-Cadouin en Dordogne, Cyril Guy est l’un des trois ambassadeurs de son départe-ment. Il s’agit pour lui d’un engagement stratégique : « Deve-nir un Pro de la performance énergétique est une grande

opportunité pour les profes-sionnels du bâtiment, car c’est s’adapter aux nouvelles exigen-ces du marché, explique-t-il. En effet, la réglementation va nous obliger à construire des bâti-ments de moins en moins éner-givores : à basse consommation en 2012, puis à énergie positive en 2020. En rénovation, nos clients nous demanderont un diagnostic et un engagement sur une consommation conven-tionnelle. Les entreprises qui ne maîtriseront pas cette problé-matique se fermeront de fait une partie du marché. » Le Grenelle de l’environnement a fixé un objectif de réduction de 38 % de la consommation d’énergie des bâtiments existants d’ici 2020, ce qui implique d’accroître le nom-bre de logements rénovés de 175 000 à 470 000 par an. Être un « Pro de la performance énergé-tique », voilà le plus sûr moyen de devenir un acteur majeur du plan bâtiment Grenelle !

CONDITIONS

D’OBTENTION

L’obtention et l’utilisation de la marque est conditionnée à dif-férents critères : l’entreprise ou l’artisan doit avoir signé la charte Bâtir avec l’environnement, détenir une qualification

POUR EN SAVOIR PLUS

Contactez la FFB de votre département

professionnelle(1) attribuée par Qualibat ou Qualifelec assortie d’une mention « économie d’énergie », qui atteste qu’une partie du personnel a suivi les modules de formation FEEBat. Elle obtient ainsi le droit d’utili-ser la marque et le logo « Pro de la performance énergétique » pour valoriser ses compétences sur les marchés liés à la perfor-mance énergétique – que ce soit dans le cadre de travaux isolés, de bouquets de travaux ouvrant droit à l’éco-prêt à taux zéro ou d’amélioration globale de la per-formance énergétique du bien.Pour les accompagner dans la gestion de leur relation client, les « Pros » reçoivent de plus un kit comportant des fiches marke-ting sur les étapes clés de l’ap-proche du chantier et du client, des fiches techniques et d’auto-contrôle, des fiches « assuran-ces » et des modèles de contrat concernant notamment les offres globales (voir p.60). �

(1) Une possibilité d’accès à la marque est également donnée aux titulaires d’appel-lations délivrées par Qualit’Enr.

AGENDA

DU 15 AU 17 JUIN 2010

Preventica Nord Europe,

Lille, Grand Palais

La référence santé sécurité

au travail

DU 16 AU 18 JUIN 2010

Salon des énergies

renouvelables, Paris,

Porte de Versailles

23 JUIN 2010

Congrès de l’Union

des métalliers et de l’Union

du montage levage, Lille

DU 23 AU 25 JUIN 2010

Assises européennes

du bâtiment basse

consommation, Strasbourg,

Maison de la Région Alsace

DU 23 AU 26 JUIN 2010

Cité Bâtisseur, Lille,

place François Mitterrand

24 ET 25 JUIN 2010

Congrès de la FFB, Lille

DU 10 AU 12 SEPTEMBRE 2010

Enerbat, Toulon, Zénith Omega

Salon des énergies renouvelables

DU 16 AU 20 SEPTEMBRE 2010

Salon Habitat et Bois,

Épinal, Centre des Congrès

DU 21 AU 23 SEPTEMBRE 2010

EcoBuilding, Saragosse

(Espagne)

Salon et conférence

internationaux d’architecture

bioclimatique, de construction

durable et d’efficacité

énergétique

DU 28 SEPTEMBRE

AU 2 OCTOBRE 2010

Cité Bâtisseur, Clermont-

Ferrand, place de Jaude

8 OCTOBRE 2010

Congrès de l’UNECB-FFB

à Bordeaux

14 OCTOBRE 2010

États généraux du bois

dans la construction, Angers,

Centre des Congrès

DU 19 AU 23 OCTOBRE 2010

Cité Bâtisseur, Nancy,

place Carnot

DU 21 AU 24 OCTOBRE 2010

Maison bois et énergies

renouvelables, Toulouse,

Parc des Expositions

DU 22 AU 24 OCTOBRE 2010

Ecobat, Marseille, Parc Chanot

LES PROS DE LA PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE En ordre de marche

LES AMBASSADEURS des “Pros de la performance énergétique” étaient réunis à la FFB le 14 avril dernier.

© L

. ME

RC

IER

/ F

FB

Page 6: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

4 B Â T I M É T I E R S JUIN 2010

L ’ A C T U A L I T É

Se procurer les DTU auprès du CSTB La FFB participe activement à l’élaboration des normes et DTU via le bureau de normalisation (BNTEC), animé par les unions et syndicats de métiers de la FFB. Afin de faciliter l’accès à ces documents pour les entreprises, la FFB a reconduit son partenariat avec le CSTB. Les professionnels du bâtiment pourront se procurer ainsi, aux meilleures conditions, les textes de référence, notamment les NF DTU et les règles de calcul. Un catalogue des publications 2010 du CSTB, comprenant un bon de commande, est disponible auprès des FFB départementales.Pour en savoir plus :Contactez la FFB de votre département

Électricité photovoltaïque : précisions sur les tarifs d’achat Après une période de flottement, les nouveaux tarifs d’achat d’électricité photovoltaïque ont été clarifiés par le Gouvernement avec la publication au Journal Officiel, le 23 mars 2010, de deux nouveaux arrêtés (1). Ceux-ci précisent les conditions de transition entre anciens et nouveaux tarifs d’achat. Ils prévoient de conserver les tarifs 2006 pour les projets dont la demande d’achat a été déposée avant le 1er novembre 2009, et ce, quelle que soit la puissance de l’installation. Cela concerne particulièrement les projets d’immeubles tertiaires ou de bâtiments agricoles. Pour les particuliers (petite puissance), les tarifs sont maintenus lorsque la demande de contrat d’achat a été déposée avant le 11 janvier 2010. Cette possibilité s’applique également à des projets de petites et moyennes puissances (jusqu’à 250 kWc), déposés notamment par les agriculteurs.

(1) Arrêtés du 16 mars 2010 relatifs aux conditions d’achat de l’électricité produite par certaines installations.

POUR EN SAVOIR PLUS

www.ffbatiment.fr, espace adhérent, Dossier « technique et environnement »

POUR EN SAVOIR PLUS

GIMSSI-FFB, www.gimssi.com

Des fiches pour l’amélioration énergétique des bâtiments

DÉTECTEURS AUTONOMES AVERTISSEURS DE FUMÉE Bientôt obligatoires

ments tertiaires. Utilisables indé-pendamment les unes des autres, elles comportent deux parties : - le recto permet de se faire une première idée quant aux types de travaux à retenir. Il présente l’opération, ses avantages, les points de vigilance, les NF DTU s’y référant, les qualifications ou certifications associées, ainsi qu’une liste des travaux induits ou à réaliser simultanément ; - le verso offre une évaluation sur les économies réalisables, les aides financières éligibles et les

rifiées par un décret. Il fixera aussi les mesures de sécurité à mettre en œuvre par les proprié-taires dans les parties commu-nes. Cette loi ne se limite donc pas à prévenir le risque incendie dans les parties privatives par des DAAF, mais aussi à trouver des dispositifs dans les parties com-munes qui pourraient être, selon la FFB, la mise en œuvre de por-tes résistantes au feu pour tous les locaux poubelles, chaufferies, caves et locaux à risques don-

V éritables outils d’aide à la prescription, les fiches

d’amélioration énergétique des bâtiments existants visent un seul objectif : aider les profession-nels à choisir les meilleures solu-tions d’amélioration énergéti-que. Issues de l’actualisation d’un guide publié par la FFB en 2004 avec l’Ademe, ces fiches sont regroupées en six chapitres : Isolation thermique de l’enve-loppe, Chauffage à eau chaude, Chauffage électrique, Eau chaude sanitaire, Ventilation et Bâti-

D ’ici 2015, l’occupant d’un logement devra avoir ins-

tallé un détecteur autonome avertisseur de fumée (DAAF). Une obligation, issue de la loi n° 2010-238 du 9 mars dernier, qui a modifié le Code de la construction et de l’habitation, en y intégrant une section inti-tulée : Dispositions générales pour la sécurité des occupants d’immeubles collectifs à usage d’habitation. Les conditions pré-cises d’application vont être cla-

conditions d’attribution, ainsi que les critères techniques liés à la réglementation thermique des bâtiments existants. La présentation des Certificats d’économie d’énergie (CEE) et l’éligibilité des travaux à ce dis-positif clôturent le document. �

nant sur une partie commune. La mise en œuvre d’ouvrants ou d’exutoires de désenfumage dans les escaliers pourrait égale-ment être imaginée. La FFB et particulièrement le GIMSSI-FFB rappellent que 16 % des feux d’habitations proviennent d’in-cendies de locaux poubelles, et 19 % d’incendies de chaufferies et caves. �

DÉCHETS DE CHANTIER Nouveaux pictogrammes

P arce que le tri des déchets est un poste important sur

les chantiers, une signalétique permettant d’identifier facile-ment les différentes catégories de déchets a été élaborée par la FFB, dès les années 2000. Cel-le-ci vient de subir un impor-tant lifting afin, notamment, de prendre en compte les évolu-tions réglementaires. Plus dyna-mique, la nouvelle signalétique est basée sur un code couleur

qui classe les déchets en quatre catégories : fond vert pour les inertes tels que les gravats, le béton, les tuiles, les carrelages ou le verre ; fond orange pour les déchets non dangereux tels que le papier, le carton, le bois, les métaux ou les isolants ; fond rouge pour les déchets dange-reux tels que les bois traités, les peintures ou les pinceaux et chiffons souillés ; et fond bleu pour les déchets disposant de

filières spécifiques tels que les déchets électriques et électro- niques ou les lampes. Ces pic-togrammes, destinés à être apposés sur les bennes, sont téléchargeables en ligne ou disponibles à la vente auprès de la SEBTP. �

POUR EN SAVOIR PLUS

• www.dechets-chantier. ffbatiment.fr• SEBTP, 01 40 69 53 16, www.sebtp.com

di i d’ ib i i

Page 7: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation
Page 8: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

6 B Â T I M É T I E R S JUIN 2010

L ’ A C T U A L I T É

POUR EN SAVOIR PLUS

www.citebatisseur.fr

ANIMATIONS MÉTIERS La formule gagnante de Cité Bâtisseur

J eux participatifs, exercices pratiques proposés au

public, démonstrations… l’édi-tion toulousaine de Cité Bâtis-seur, qui s’est déroulée du 7 au 10 avril, doit pour beaucoup sa réussite à son riche programme d’animations. « Les profession-nels ont été moteurs dans l’or-ganisation de ces opérations, qui ne se feraient pas sans eux, et méritent un grand coup de chapeau, déclare Vincent Sep-peliades, animateur métier à la FFB Midi-Pyrénées. Les contai-ners métiers qui ont proposé une animation, c’est-à-dire presque tous, n’ont pas désem-pli. » Plus de cinquante anima-tions ont ainsi été mises sur pied, notamment sous la forme de démonstrations techniques, à l’image de l’écorché de maison réalisé en direct : la construction d’un pan de mur et de sections de plancher et de toiture, suivie de l’intervention de différents

1 DÉMONSTRATION de coffrage par les maçons.2 RÉALISATION d’un portrait de Claude Nougaro en mosaïque par les élèves du CFA-BTP Pierre-Paul Riquet… 3 …et d’un kiosque en bois par ceux de l’AFPA.4 UN PARCOURS ACCESSIBILITÉ permet aux visiteurs de découvrir les solutions propo-sées par les professionnels.

corps d’état techniques ont révélé au public, de façon trans-versale, les savoir-faire disponi-bles en matière de gros œuvre, de génie climatique, de fini-tions… Cité Bâtisseur a aussi déployé des trésors d’imagination pour faire participer le public, avec par exemple les initiatives du pôle bois : « Le concours du copeau le plus long et celui du planter de clou, avec remise d’un diplôme d’aspirant charpentier, ont fait un tabac auprès des sco-laires », se félicite Michel Clé-mente, président du Syndicat de charpente, menuiserie, parquet de Haute-Garonne. Cette for-mule gagnante a été à nouveau plébiscitée lors de Cité Bâtisseur Paris, qui a eu lieu au Parc de la Villette les 6, 7 et 8 mai derniers, avec plusieurs innovations au programme comme les quiz qui ont été proposés aux profession-nels et au public pour mesurer

ses connaissances en architec-ture et développement durable. Autre exemple, les Murs de la cité, une grande fresque réalisée le samedi par des graphistes et des artistes peintres à partir de la vision de la ville exprimée par les visiteurs, a accueilli un vif succès. De nombreuses anima-tions étaient encore au rendez-vous de Cité Bâtisseur Marseille du 5 au 8 juin 2010. �

FEEBat : il faut y aller !Enjeu majeur pour le bâtiment, la performance énergétique est l’un des marchés mis en avant dans le plan de relance du secteur. Pour les professionnels, il est donc nécessaire de se préparer pour proposer des offres adaptées et répondre à la demande de clients de plus en plus exigeants. Il s’agit aussi, dès maintenant, de donner une visibilité forte à leurs compétences. Comment ? En se formant grâce à FEEBat (1). Cette formation permet en effet de maîtriser les fondamentaux et d’acquérir la culture énergétique du bâtiment, mais également d’utiliser des outils adéquats pour démontrer aux clients l’impact des travaux proposés, que ce soit en termes de confort et/ou d’économies d’énergie. Parallèlement, FEEBat est l’un des éléments nécessaires pour devenir un « Pro de la performance énergétique », dispositif de reconnaissance des compétences qui s’imposera bientôt sur ces marchés. Rappelons que pour aborder le marché du résidentiel, FEEBat propose trois modules : Identifier les éléments-clés d’une offre globale d’amélioration énergétique des bâtiments ; Maîtriser les outils pour la mettre en œuvre ; Connaître, maîtriser et mettre en œuvre les groupes de technologies performantes. FEEBat a également élargi son offre au non-résidentiel, en proposant un module spécifique pour la rénovation des bâtiments tertiaires. Et pour compléter cette approche technique, la FFB propose un module « Offre d’amélioration énergétique globale », organisé sur deux jours pour les entreprises en attente de réponses juridiques et marketing. (1) Formation aux économies d’énergie dans le bâtiment. Cette formation bénéficie d’un dispositif de financement spécifique pour les entrepreneurs et artisans du bâtiment. Valable en 2010, ce soutien risque d’évoluer dès l’année prochaine.

Pour en savoir plus :Contactez votre fédération dépar- tementale ou www.feebat.org©

L. M

ER

CIE

R /

FFB

3 41 2

Page 9: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation
Page 10: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

8 B Â T I M É T I E R S JUIN 2010

L ’ A C T U A L I T É

CONCOURS MÉTAL JEUNES Univers BD

Tous les deux ans, l’Union des métalliers de la FFB

organise, sur une thématique imposée, un grand concours national à destination des apprentis métalliers en CFA et lycées professionnels. Cette année, pour sa 7e édition, le concours a pour thématique l’univers de la BD. La remise des prix aura lieu le jeudi 24 juin à Lille, à l’occasion d’une grande exposition de l’ensemble des œuvres lauréa-tes dans le cadre de Cité Bâtis-seur (place François-Mit-terrand), du 23 au 26 juin.Ce concours a pour particula-rité d’associer l’ensemble des professeurs, et ce quelle que soit la matière enseignée. Les études

équipe… Mais aussi et surtout, fidéliser ces jeunes dans le métier qu’ils ont choisi et valo-riser leur savoir-faire. �

TERMITES Nouvelle réglementation

L ’arrêté « Termites » du 27 juin 2006 a été modifié

par un nouvel arrêté du 16 février dernier. Les infor-mations remises par le constructeur au maître d’ouvrage à la livraison ont évolué. La notice technique indiquant les modalités et caractéristiques des protec-tions mises en place contre les termites et autres insectes xylo-phages doit être plus complète quant à la protection complé-mentaire entre le sol et la construction. Désormais, la mise en place d’une barrière physico-chimique s’accompa-gnera de la fourniture d’une

attestation décrivant le produit utilisé, sa composition et sa durée minimale d’efficacité. Il en va de même pour la mise en place d’une barrière physi-que, qui donnera lieu à la four-niture d’un descriptif du sys-tème utilisé, ainsi que pour le dispositif de construction contrôlable, qui s’accompa-gnera des modalités de contrôle associées. Ces dispositions s’appliquent aux projets de construction dont la demande de permis de construire a été déposée depuis le 1er juin 2010. Afin d’éclairer les entreprises et les construc-teurs sur les modalités techni-

ques de mise en œuvre de la réglementation Termites, un groupe de travail mené par le FCBA et le CSTB, avec le concours d’organismes et syn-dicats professionnels, dont la FFB, a été mis en place. Il va notamment permettre d’éta-blir un référentiel technique sur la conception du traite-ment de l’interface sol/bâti. �

POUR EN SAVOIR PLUS

• UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre) tél. : 01 40 69 51 67, www.umgo.ffbatiment.fr• FFB-DAT, tél. : 01 40 69 52 65

À chaque métier son assurance : la collection s’étoffe Gros œuvre, second œuvre, génie climatique… et bientôt photovoltaïque et rénovation énergétique, la collection « À chaque métier son assurance » s’enrichit de douze nouveaux guides. Éditée par la SMABTP, en collaboration avec les unions et syndicats de métiers de la FFB, elle couvre l’ensemble des secteurs du bâtiment et leurs problématiques d’assurance. À retrouver auprès des correspondants SGAM BTP(1), des unions et syndicats de métiers FFB concernés, ainsi que lors de réunions techniques animées localement.(1) La SGAM BTP regroupe la SMABTP, l’Auxiliaire et Camacte.

Pour en savoir plus :Contactez votre correspondant SGAM BTP ou la FFB de votre département

La FFB crée une instance dédiée au photovoltaïquePour répondre aux attentes croissantes des maîtres d’ouvrage en matière de photovoltaïque, et pour accompagner les entreprises qui souhaitent se positionner sur ce marché, la FFB a décidé de créer le Groupement des métiers du photovoltaïque (GMPV-FFB). Il regroupera cinq membres fondateurs – les unions et syndicats des métiers de la FFB les plus concernés par le photovoltaïque – auxquels pourront s’ajouter des membres actifs et des membres associés. Le GMPV-FFB aura pour objet principal l’information, l’assistance, la défense, la représentation des entreprises et la promotion de leur activité.

Pour sa 7e édition, le Concours Métal Jeunes a choisi la BD pour thématique. Les prix seront remis en juin à Lille, à l’occasion de Cité Bâtisseur.

préalables à la réalisation de l’œuvre sont, en effet, effectuées avec tous les professeurs (français, histoire-géographie, sciences…) et font par-tie du barème de nota-tion du jury à travers le dossier pédagogi-que. Les objectifs de ce concours sont sim-ples : mettre les jeu-nes en situation réelle de production en métallerie – étu-des sur le thème, conception de la pièce, choix des techniques et des matériaux, réalisation – tout en offrant une approche ludique du métier et en donnant le goût du travail en

Page 11: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation
Page 12: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

SECURITEINCENDIELES NOUVEAUX ENJEUX

ENTRETIEN AVEC JEAN-PIERRE PETITEAU,

CHEF DU BUREAU DE LA RÉGLEMENTATION INCENDIE AU MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR

Administrateur civil hors classe, JEAN-PIERRE PETITEAU est chef du bureau de la régle-mentation incendie et des risques de la vie courante au ministère de l’Intérieur. Il y est notamment en charge de la réglementation et de la normalisation en matière de sécurité incendie concernant les établissements recevant du public, les immeubles de grande hauteur et les immeubles d’habitation, ainsi que les matériaux et produits de construc-tion. Il assure aussi l’ani-mation des commissions ministérielles et intermi-nistérielles de sécurité, et les relations avec les industriels de la sécurité incendie. Il a été, à ce titre, administrateur du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB).

10 B Â T I M É T I E R S JUIN 2010

© V

. LE

LOU

P

Page 13: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

11 JUIN 2010 B Â T I M É T I E R S

Quels sont les principaux points

d’actualité réglementaire en

matière de sécurité incendie ?

Deux nouveaux textes impor-tants sont en cours de finalisation. Le premier concerne l’obligation d’installer un détecteur de fumée dans tous les logements, qu’il s’agisse d’habitats collectif (dans les parties privatives) ou individuel, y compris les résidences de tou-risme. L’installation sera en géné-ral à la charge des occupants du logement. Elle devra être effectuée dans un délai de cinq ans, selon un échelonnement qui est en cours de discussion. Avec cette mesure, la France va rattraper son retard sur des pays tels ceux de Scandinavie et d’Amérique du Nord, où elle est déjà la règle, motivée, il est vrai, par l’abondance des constructions en bois. Il faut savoir que le princi-pal danger lors d’un incendie pro-vient des fumées, responsables de 70 % des décès, qui se produisent en majorité la nuit. La généralisa-tion des détecteurs avertisseurs est donc un enjeu important. L’autre sujet concerne les immeu-bles de grande hauteur. La régle-mentation actuelle, qui date d’une trentaine d’années, devait être actualisée. Ce travail a permis d’in-tégrer de nouvelles dispositions relatives notamment au com-portement au feu des matériaux, aux systèmes de sécurité incen-die et aux dispositifs d’évacua-tion. Il fallait aussi tenir compte de la nouvelle classe concernant les immeubles de très grande hauteur (ITGH), supérieurs à 200 m, qui font l’objet de dispositifs spécifi-ques. Cela dit, il s’agit d’une évolu-

tion et non d’une transformation radicale de la réglementation, car nos IGH sont globalement bien construits, notamment grâce au principe du compartimentage.

La montée en puissance des

thématiques de développement

durable conduit-elle

à faire évoluer l’approche

de la sécurité incendie ?

Cette approche évolue effecti-vement au rythme des prati-ques constructives, avec l’objec-tif d’adapter la réglementation aux innovations pour les sécuri-ser. Nous avons notamment tra-vaillé sur les questions de résis-tance au feu du matériau bois, afin d’accompagner le dévelop-pement de son utilisation dans la construction – en particulier dans les établissements recevant du public (ERP). Ces essais per-mettent d’étudier précisément les comportements au feu des diffé-rents bois et d’identifier ceux qui offrent la meilleure résistance, comme le mélèze. Autre exem-ple : nous avons réalisé, en début d’année, un essai incendie sur une paroi en caissons de bois iso-lés avec des bottes de paille com-pressées – la façade a tenu une demi-heure au feu, et s’est donc révélée conforme à la réglemen-tation en vigueur. Cette démarche s’applique, outre les matériaux innovants, aux élé-ments constructifs et aux techni-ques de mise en œuvre. Nous nous sommes intéressés ainsi à la sécu-risation des façades, en prenant en compte l’intégration des solutions bois mais aussi les précautions à

prendre quand on pratique l’iso-lation thermique par l’extérieur. Cela a conduit à modifier l’ins-truction technique sur les faça-des – les nouveaux textes modi-fiés paraîtront bientôt. Il faut citer aussi les travaux sur la sécurisa-tion des équipements photovol-taïques, autre champ d’innova-tion ouvert par le développement durable.

Comment abordez-vous

la démarche d’ingénierie

de la sécurité incendie ?

Rappelons tout d’abord que cette démarche concerne une mino-rité d’ouvrages, principalement des grands bâtiments, pour les-quels il s’agit de raisonner en ter-mes d’objectifs de sécurité incen-die, en laissant aux concepteurs des marges de manœuvre pour calculer et développer des solu-tions autres que celles prévues par la réglementation. Aujourd’hui, cette démarche est autorisée uni-quement en matière de désenfu-mage et de résistance au feu. Dans le cadre du Projet national d’ingé-nierie de la sécurité incendie, l’ob-jectif est de l’élargir à l’ensemble de la conception du système de sécurité incendie, et de préparer l’extension correspondante de la réglementation.

Qu’attendez-vous

de la coopération avec la FFB,

notamment au sein

de la Commission centrale

de sécurité ?

Le regard d’une instance pro-fessionnelle comme la FFB est important, car il nous aide à cer-ner les conséquences concrètes des dispositions réglementaires – et à éviter le risque d’être trop théori-que. La concertation est essentielle dans un domaine comme la sécu-rité incendie. Nous élaborons une réglementation complexe, qui doit prévoir de multiples cas de figure, qui requiert une approche pluri-disciplinaire, et implique dès lors

G R A N D T É M O I N

de s’entourer d’avis complémen-taires et pertinents. Cette concer-tation est d’autant plus néces-saire que le secteur du bâtiment fait l’objet actuellement d’une importante production régle-mentaire dans tous les domaines – environnement, gestion de l’éner-gie, accessibilité… Le regard des professionnels aide notamment à résoudre les problèmes de compa-tibilité entre les différents textes – comme lorsqu’il s’est agi d’adapter la réglementation incendie à celle issue de la loi Handicap. Et puis, l’implication des instances pro-fessionnelles contribue, au-delà de l’attention portée à la règle, à la diffusion d’une culture de la sécu-rité incendie, par le relais de la for-mation des entreprises.

Quelle est, en termes de

résultats, le bilan du dispositif

français de sécurité incendie

dans les bâtiments ?

Nous avons en France une régle-mentation très précise, en parti-culier dans le domaine des ERP. Depuis plusieurs décennies, suite à des incendies tragiques comme celui du CES Édouard Pailleron, l’État a resserré les règles, établi des contrôles, et la réglementation est globalement bien appliquée, ce que confirme le faible taux de mortalité par incendie dans les ERP – moins de vingt morts par an. Certains ERP nécessitent tou-tefois des efforts d’amélioration, comme les petits hôtels, pour les-quels un arrêté de 2006, consécutif à l’incendie de l’hôtel Paris-Opéra, a imposé une série de travaux de sécurisation sur l’existant, à réaliser avant 2011. Le bilan est plus préoc-cupant dans le domaine de l’habi-tat, où le risque incendie est le plus important et où l’on constate une augmentation du nombre de vic-times ces dernières années. D’où la généralisation des détecteurs de fumée, qui devrait permettre de sauver plusieurs centaines de vies par an. �

Détecteurs de fumée dans les logements, nouvelle réglementation sur les immeubles de grande hauteur, adaptation aux évolutions des modes constructifs… La sécurité incendie dans les bâtiments est au cœur de l’actualité et des enjeux du développement durable.

Page 14: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation
Page 15: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

GROS ŒUVRE/STRUCTURE

13 JUIN 2010 B Â T I M É T I E R S

La nouvelle mouture du NF DTU 20.1 « Ouvrages en maçonnerie de petits éléments – Parois et murs » introduit dans les règles de l’art la gamme des matériaux admis en pose collée. Attention cependant au choix des mortiers et aux exigences de mise en œuvre.

a reconnaissance de la maçonnerie à joints min-ces, ou pose collée, vient de

faire un grand pas en avant. Cer-tes, cette technique constructive – considérée comme moderne parce que synonyme de chantier propre, de faible pénibilité et de rapidité d’exécution – faisait déjà partie du NF DTU 20.1 « Ouvrages en maçonnerie de petits éléments – Parois et murs ». Mais le texte fai-sait exclusivement référence aux blocs de béton cellulaire. Ren-due nécessaire par l’intégration des nouvelles normes européen-nes produits, correspondant aux critères exigés pour l’obtention du marquage CE, la nouvelle ver-sion du NF DTU 20.1, publiée en octobre 2008, crée les conditions d’une extension de la maçonne-rie à pose collée à d’autres maté-riaux de construction, comme les blocs de béton de granulats cou-rants, la terre cuite ou encore la pierre naturelle.

ENTRE EXIGENCES

NORMATIVES

ET COMPATIBILITÉ

Selon les termes du nouveau NF DTU, les produits de construction qui peuvent désormais être mis en œuvre avec des joints minces sont ceux qui sont conformes aux exigences des normes de la série NF EN 771 « Spécifications pour éléments de maçonnerie », dont l’un des critères les plus impor-tants est la tolérance dimension-nelle. Ainsi, les blocs en béton de granulats courants (NF EN 771-3 et son complément national) doi-vent appartenir aux catégories D3 (blocs en béton calibré, tolérance

nant le mortier. » À cette architec-ture s’ajoutent les Avis techniques et DTA obtenus par certains fabri-cants de blocs pour leur mise en œuvre en pose collée : une garan-tie supplémentaire qui recoupe les exigences formulées dans le DTU.

UNE MISE EN ŒUVRE

RIGOUREUSE

Pour les entrepreneurs qui réa-lisent des maçonneries à joints minces, deux cas de figure se pré-sentent, offrant une fiabilité tech-nique équivalente. Soit ils utilisent des blocs en béton sous Avis tech-nique, et ils doivent alors utiliser le mortier inclus dans ce docu-ment. Soit ils utilisent des blocs de catégories D3 ou D4 (ce dont ils auront l’assurance grâce à la mar-que NF ou équivalent), et ils pour-ront alors utiliser tout mortier per-formanciel dont ils auront vérifié la compatibilité avec le support

MAÇONNERIE Un nouveau statut pour la pose collée

POUR EN SAVOIR PLUS

UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr

en hauteur de +/– 1,5 mm) ou D4 (blocs en béton rectifié, tolérance en hauteur de +/– 1 mm). Quant aux mortiers utilisables pour la pose collée, il s’agit des mortiers performanciels conformes à la norme NF EN 998-2, dont le NF DTU stipule qu’ils doivent justi-fier de leur compatibilité avec le support – la preuve de cette com-patibilité devant être fournie par un Avis technique ou un Docu-ment technique d’application (DTA). « On aurait pu penser que la conformité des blocs avec la norme NF EN 771-3 d’une part, et la conformité du mortier avec la norme NF EN 998-2 d’autre part, auraient pu suffire à assu-rer leur compatibilité, commente Paul Sauvage, responsable du pôle Sciences du bâtiment au Cerib (1). Mais la commission de rédaction du DTU a préféré garantir cette compatibilité au moyen d’un Avis technique ou d’un DTA concer-

dans son Avis technique ou son DTA. Dans l’un ou l’autre cas, les avantages de cette technique, sur les plans de l’ergonomie et de la productivité, sont conditionnés à une mise en œuvre plus rigoureuse que pour une maçonnerie classi-que. L’entrepreneur doit impéra-tivement s’assurer qu’il utilise des blocs en béton destinés à la pose collée – l’appartenance aux caté-gories D3 et D4 étant clairement indiquée par le fabricant – et un mortier destiné à la pose de joints minces (classé T, une information à vérifier dans l’Avis technique ou le DTA). Il faut aussi strictement respecter les dosages et temps de malaxage indiqués par le fabricant de mortier, car ils conditionnent la présence de toutes les caracté-ristiques attendues dans un joint qui ne mesure qu’ 1 mm d’épais-seur environ. Il faut enfin utiliser un outillage adapté à la mise en œuvre des joints minces, le plus souvent un rouleau pour les blocs de catégorie D4, et une pelle cran-tée pour les blocs de catégorie D3. Contrairement à la maçonnerie à joints épais, qui permet de rattra-per les différences de niveau au fil des rangs, la maçonnerie à joints minces exige une arase réalisée avec le plus grand soin, au choix avec un mortier frais courant ou avec un mortier classé T, mais tou-jours d’une planéité irréprocha-ble. �

(1) Centre d’études et de recherche de l’in-dustrie du béton.

L

SÉLECTION SCRUPULEUSE DES BLOCS, préparation minutieuse du mortier, planéité parfaite : la maçonnerie à joints minces nécessite une mise en œuvre rigoureuse.

© G

RO

UP

E F

AB

EM

I

Page 16: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

14 B Â T I M É T I E R S JUIN 2010

Le projet La Croix Éco-village, actuellement en construction à Alizay (Eure), illustre la capacité de la brique monomur à jouer un rôle actif dans les projets conformes au label BBC-Effinergie. Une mise en œuvre rigoureuse, en particulier des points singuliers, est à même de garantir les performances thermiques et la perméabilité à l’air de cette réalisation.

oilà un projet qui fait de la brique monomur une alliée pour les maî-

tres d’ouvrage en quête de perfor-mance thermique. C’est l’un des enseignements que l’on retiendra de la résidence La Croix, compo-sée de deux bâtiments R +2, dont le rez-de-chaussée accueillera 1 500 m2 de surfaces commercia-les et les deux niveaux supérieurs trente-trois logements, pour une livraison en avril (commerces) et novembre 2010 (logements). Maî-tre d’ouvrage du projet, le bailleur social Siloge a vu sa volonté de

CONSTRUIRE BBC AVEC UN MONOMUR EN BRIQUES

Vconstruire le premier éco-village du département récompensée : sa conformité au label BBC-Effiner-gie en a fait l’un des lauréats du concours Prébat HQE 276, orga-nisé par le conseil régional de Haute-Normandie pour soutenir les projets qui sont en avance sur la réglementation thermique.La conformité des bâtiments aux critères du label BBC – une consommation maximum en énergie primaire des logements de 65 kWh/m2.an, compte tenu de la situation géographique de la Haute-Normandie – a été établie

d’eau chaude est assurée en par-tie par 60 m2 de panneaux solai-res thermiques. Ces équipements sont complétés par 70 m2 de pan-neaux photovoltaïques, qui per-mettent au maître d’ouvrage de produire et revendre de l’électri-cité, et par une ventilation méca-nique performante.

MONOMUR EN BRIQUES

ET PERMÉABILITÉ À L’AIR

Pour Bruno Christin, chef de service commercial chez Quille – filiale régionale de Bouygues Construction, l’entreprise géné-

par une étude thermique préa-lable. Renseigné avec l’ensemble des paramètres liés au bâtiment – conception bioclimatique, élé-ments constructifs, équipements techniques – et en tenant compte des choix du maître d’ouvrage, le bureau d’études a abouti à un projet construit en monomur de briques alvéolaires de 37,5 cm d’épaisseur, sans isolant complé-mentaire. Le chauffage est assuré par une chaudière gaz à conden-sation, qui alimente des plan-chers chauffants dans toutes les pièces, tandis que la production

© Q

UIL

LE

1

Page 17: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

15 JUIN 2010 B Â T I M É T I E R S

rale qui construit cet éco-village – le défi principal de ce chan-tier consiste à réaliser une mise en œuvre de la brique mono-mur qui permette de respecter les impératifs de perméabilité à l’air : « Les exigences du label BBC-Effi-nergie nous amènent à faire réa-liser un test perméabilité démon-trant que la déperdition d’air des logements est inférieure à un seuil réglementaire de 1 m3/h.m2. » Pour respecter ce nouvel engagement non plus de moyens mais de résul-tats, les équipes de Quille ont pro-cédé à une mise en œuvre rigou-reuse, dont la clé se situe au niveau des points singuliers : « Avec le monomur en briques alvéolaires, la pose des fenêtres, des volets rou-lants et des portes se fait avec des éléments de maçonnerie particu-liers qu’il faut souvent découper et ajuster avec le plus grand soin, ajoute Bruno Christin. En effet, travailler les briques peut créer des vides entre les alvéoles, difficiles à combler, avec un effet très néga-tif sur la perméabilité à l’air. » Les alvéoles présentes dans la brique monomur sont donc bien syno-nymes de performances thermi-ques. D’autre part, l’absence d’iso-lant intérieur – la brique jouant le rôle d’un produit 2 en 1 à la fois porteur et isolant, qui se conten-tera d’un enduit extérieur pro-

1 VUE GÉNÉRALE du chantier – au premier plan, le stock de briques monomur.

2 REFEND INTERMÉDIAIRE, réalisé en béton armé. 3 MURS EN BRIQUES monomur et échafaudage périphérique.

4 LES SAIGNÉES opérées dans les briques permettront d’intégrer pots électriques et câblages.

5 DÉCOUPAGE…

6 …ET MONTAGE DES BRIQUES.

jeté – impose des contraintes du même ordre : ne pouvant plus être intégrés dans un doublage inté-rieur, de type plaques de plâtre par exemple, les pots électriques, câblages et interrupteurs doi-vent être intégrés dans la brique à l’aide de saignées. Ces derniè-res doivent donc être réalisées puis bouchées avec soin, avant d’être recouvertes par une finition plâ-tre, pour ne pas créer de points fai-bles dans l’enveloppe qui nuiraient à sa perméabilité à l’air. Quant à la question des ponts thermiques, elle a été résolue par la mise en œuvre de rupteurs thermiques en nez de dalle. Pour finir, le mono-mur en briques alvéolaires est-il un mode constructif compétitif ? La réponse dépend d’un calcul au cas par cas qui intègre, d’une part, le prix d’achat plus élevé du matériau et une mise en œuvre plus exigeante qui peut deman-der davantage de temps, d’autre part, l’économie réalisée sur les isolants intérieurs et extérieurs et leur mise en œuvre. �

GROS ŒUVRE/STRUCTURE

POUR EN SAVOIR PLUS

UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr

© Q

UIL

LE

2

3

4

5

6

Page 18: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

16 B Â T I M É T I E R S JUIN 2010

Avec les publications successi-ves de la norme d’exécution

NF EN 1090-2 en février 2009, de son complément national NF P-101-2/CN en juillet 2009, puis du nouveau NF DTU 32.1 « Char-pente en acier » en octobre 2009, la construction métallique dispose désormais d’un corpus de textes complet et actualisé pour encadrer sa mise en œuvre. Cet ensemble normatif est dû en premier lieu à l’entrée dans le nouveau sys-tème de normalisation euro-péen, qui se définit par les Euro-codes pour le calcul des ouvrages d’un côté, et de l’autre côté par la norme d’exécution EN qui va har-moniser les pratiques en vigueur. Il remédie d’autre part à l’obso-lescence de l’ancienne version du DTU 32.1, qui datait de 1964 et renvoyait à des aciers qui n’étaient plus produits, voire à des exigen-ces en contradiction avec la régle-mentation.

CLASSES D’EXÉCUTION

ET RIGUEUR NORMATIVE

Ces textes définissent désormais les règles techniques d’exécution de tous les types de charpentes métal-liques. « Ce nouveau corpus nous permet aujourd’hui de conserver un DTU dans la tradition fran-çaise, mais renvoyant à la norme EN qui fait l’objet d’un consensus européen, et à son complément national qui réunit des spécifici-tés françaises non normalisées à l’échelon européen », résume Jean-Pierre Pescatore, ancien direc-teur du Bureau de normalisation

coles de contrôle. Si l’ancien DTU renvoyait à quelques normes pour les produits et à une quinzaine de normes d’exécution, désor-mais une norme unique – NF EN 1090 et son complément natio-nal – contient toutes les exigences pour construire la quasi-totalité des ouvrages. Cette évolution s’ac-compagne d’une référence généra-lisée à la normalisation : « L’ancien DTU se contentait souvent d’indi-cations sommaires et citait moins de vingt normes. Aujourd’hui, tout ou presque est normalisé, ce qui fait que la nouvelle version en cite environ deux cents, des aciers aux boulons, du soudage aux trai-tements contre la corrosion…, ajoute Jean-Pierre Pescatore. Les entreprises doivent donc intégrer cette référence à la norme, qui les

CONSTRUCTION MÉTALLIQUE Un nouvel ensemble normatif

de la construction métallique au CTICM (1). Pour cet expert de la construction métallique, ces nou-velles normes ne représentent pas une révolution technique, mais provoquent un bond en avant sur le plan de la rigueur. En effet, en correspondance avec l’Euro-code 0 « Bases de calcul », qui défi-nit trois classes de conséquences dues à la défaillance ou au mauvais fonctionnement d’une structure, la nouvelle norme européenne NF EN 1090 définit quatre clas-ses d’exécution en rapport avec le niveau de sécurité et de qualité recherché pour les ouvrages. En fonction de ce classement initial, la norme définit ensuite l’ensemble de l’exécution, de la mise en œuvre aux produits, jusqu’au niveau de compétence requis et aux proto-

oblige à être plus précises dans leurs commandes, mais leur per-met aussi de justifier de la qualité de la mise en œuvre, grâce à la conformité aux normes citées en référence. » À titre d’exemple, l’an-cien DTU expliquait comment réceptionner les aciers, tandis que la norme EN 1090-2 indique simplement à quelle(s) norme(s) ils doivent être conformes – en intégrant leurs documents de contrôle –, ce dont l’entreprise doit s’assurer auprès du fournis-seur : une disposition adaptée au grand nombre de nuances d’acier aujourd’hui disponibles. Autre innovation importante, le nou-veau corpus introduit des toléran-ces pour toutes les opérations, en matière de perçage ou de poin-çonnage par exemple, ainsi qu’un ensemble de contrôles que l’entre-prise de construction métallique doit réaliser sur ses propres pres-tations dans le cadre d’un plan qualité. Enfin, les nouveaux textes en vigueur intègrent aussi le mon-tage de la charpente acier et les contraintes – notamment en termes d’accessibilité et d’em-placement de stockage – aux-quelles le site d’installation doit répondre pour pouvoir rece-voir la construction métallique. « Tous ces changements placent la construction métallique sous le signe de la rigueur et de la qua-lité, conclut Jean-Pierre Pesca-tore. Les constructeurs disposent désormais de règles de mise en œuvre actualisées, qui correspon-dent aux ouvrages plus pointus qui naîtront de la nouvelle appro-che de calcul des Eurocodes. » �

(1) Centre technique industriel de la construction métallique.

Classes d’exécution pour les ouvrages, produits et techniques normali-sés, contrôles inclus dans un plan qualité… le nouveau corpus normatif de la construction métallique lui donne une rigueur qui répond à l’approche plus complexe des Eurocodes en matière de calcul.

POUR EN SAVOIR PLUS

SCMF-FFB (Syndicat de la construction métallique de France), tél. : 01 47 74 66 15, www.scmf.com.fr

AVEC UN NOUVEL ENSEMBLE NORMATIF, aux textes complets et actualisés, les charpentes métalliques sont placées sous le signe de la rigueur et de la qualité.

© D

. DIE

TSC

HY

/AR

CH

IPO

LE/G

RO

UP

EM

EN

T S

MB

, BA

UM

E

Page 19: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

GROS ŒUVRE/STRUCTURE

17 JUIN 2010 B Â T I M É T I E R S

A méliorer la sécurité au mon-tage et démontage des écha-

faudages de façade : la note tech-nique publiée par la Cramif (1) en mars dernier n’a pas d’autre but. Beaucoup de progrès ont été faits pour améliorer la sécu-rité des échafaudages ces dernières années : en plus de la publication de normes produits européennes, le décret du 1er décembre 2004 a ainsi imposé la formation des monteurs et la justification par calcul des échafaudages, tandis que l’arrêté du 21 décembre 2004 a rendu obligatoires des vérifica-tions réalisées sur les échafauda-ges. Mais avec cette nouvelle note technique, la Cramif veut désor-mais influencer la conception même des produits, en leur appli-quant un classement selon leur aptitude à favoriser le montage et démontage en sécurité (MDS), qui fournira un critère d’appré-ciation important par son inté-gration dans le référentiel de la marque NF.

UN CLASSEMENT

EN TROIS CATÉGORIES

Déjà requis pour l’obtention de la marque NF, le principe du MDS consiste à n’installer le niveau supé-rieur qu’après la mise en place du garde-corps correspondant dans le sens du montage, et à ne retirer ce

visoires à l’avancement le permet-tent aussi –, mais on aurait tort de le présenter comme une solu-tion répondant à toutes les situa-tions. « Les façades complexes ou végétalisées, les portes cochè-res et les balcons créent des por-te-à-faux qui obligent les mon-teurs à utiliser des EPI (harnais de sécurité), même quand l’échafau-dage permet le MDS, argumente Béranger Darley, directeur tech-nique de Ulma. Autre exemple, la mise en œuvre de plus en plus fré-quente d’une isolation thermique par l’extérieur nous oblige à mon-ter l’échafaudage à 40 cm de la façade, et donc à utiliser le même garde-corps sur la face intérieure, ou à avoir recours aux EPI. » Le classement introduit par la Cramif peut aussi être à l’ori-gine d’une contradiction écono-mique, dans la mesure où l’écha-faudage de catégorie 1 ne semble envisageable que pour les façades qui seraient toutes droites. Or, afin de rationaliser leur activité, les entreprises de montage doi-

ÉCHAFAUDAGES Nouveau classement pour optimiser la sécurité

garde-corps que depuis le niveau inférieur dans le sens du démon-tage, afin que le monteur se trouve toujours en sécurité. La note de la Cramif va plus loin dans cette logi-que, en introduisant un classement en trois catégories de produits : la catégorie 1 correspond aux écha-faudages qui, par leur conception même, ne laissent pas d’autre choix au monteur que celui de monter ou démonter en sécurité (il s’agit donc en quelque sorte du produit idéal). La catégorie 2 correspond aux produits qui n’excluent pas techniquement la possibilité pour le monteur de monter ou démon-ter l’échafaudage sans être en sécu-rité, mais rendent ce cas de figure très peu probable, via un ensemble de contraintes. Enfin, la catégorie 3 correspond aux échafaudages qui se prêtent aussi bien au montage et démontage en sécurité qu’au non-respect de ce principe.

RÉPONDRE AUX

CONTRAINTES TECHNIQUES

ET ÉCONOMIQUES

Pour les fabricants d’échafauda-ges, cette initiative va dans le bon sens, mais elle se heurte à une première réalité d’ordre techni-que : non seulement le principe de montage MDS n’est pas le seul qui permette de monter et démonter en sécurité – les garde-corps pro-

Une note technique de la Cramif introduit un classement des échafaudages de façade selon leurs performances en ter-mes de montage et démontage en sécurité (MDS). Objectif : améliorer la sécurité en incitant les fabricants à intégrer cette problé-matique dès la conception de leurs produits.

vent pouvoir compter sur un pro-duit polyvalent qui s’adapte à un grand nombre de configurations. « Pour toutes ces raisons, nous considérons qu’un échafaudage répondant bien aux critères de la catégorie 2, mis en œuvre par des monteurs formés, correspond aux attentes de la Cramif en matière de sécurité, ajoute Béranger Darley, d’autant plus qu’il n’existe pas pour le moment de pro-duits correspondant à la catégo-rie 1. » Pour les acteurs de cette filière, l’attribution sur le chan-tier d’un lot échafaudages séparé, qui conduit à une évaluation des risques et à la définition du pro-duit adapté, est un autre levier à exploiter pour améliorer la sécu-rité lors des opérations de mon-tage et de démontage. �

(1) Caisse régionale d’assurance maladie d’Île-de-France.

POUR EN SAVOIR PLUS

FFB Échafaudage(Syndicat français de l’échafaudage, du coffrage et de l’étaiement), tél. : 01 40 55 13 00

LORS DU MONTAGE, le MDS ne permet la mise en place du niveau supérieur qu’une fois le garde-corps correspondant installé.

© U

LMA

Page 20: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation
Page 21: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

GROS ŒUVRE/STRUCTURE

19 JUIN 2010 B Â T I M É T I E R S

I l n’y a pas d’accessibilité du cadre bâti sans que soit rendue accessi-

ble la partie VRD (voirie et réseaux divers) de la construction qui per-met d’accéder au bâtiment. Pour Philippe Couloumiès, de la direc-tion technique du groupe de BTP Cari, les choses sont tout à fait claires : « La loi du 11 février 2005 impose de rendre accessibles les cir-culations extérieures, au même titre que les circulations intérieures, en tenant compte de tous les handi-caps moteurs, sensoriels, cognitifs. Malheureusement, l’adéquation des cheminements aux règles d’accessi-bilité est un sujet souvent négligé en phase de conception, au contraire des réseaux ou du bâtiment pro-prement dit. Mais les contrevenants s’exposent à des déconvenues, car les contrôles sont en augmentation, notamment ceux effectués par les DDT (1). » Habitations collectives, maisons individuelles destinées à la vente ou à la location (et leurs parkings), établissements recevant du public (ERP)… tous les bâti-ments sont concernés, avec des dis-positions applicables à la réhabili-tation proches des exigences de la construction neuve.

DÉNIVELÉ, ÉCLAIREMENT,

GLISSANCE ET GUIDAGE

En cas de pente, la réglementation impose des rampes dont la déni-vellation est inférieure à 5 % avec des paliers de repos. Avant toute chose, le constructeur doit donc se poser la question du terrain : « Il faut, dès l’origine du projet, obser-ver les courbes de niveau et s’as-surer qu’on aura suffisamment de surface pour réaliser des ram-pes d’accès, argumente Philippe Couloumiès. Faute de quoi, il faut

alors envisager un élévateur, sujet à une dérogation très difficile, voire impossible à obtenir en construc-tion neuve. » Autre point impor-tant à prendre en compte, l’éclai-rage des cheminements extérieurs doit être uniforme et d’une valeur de 20 lux au sol. Pour obtenir ce résultat, il peut être judicieux de faire réaliser une étude par le fabri-cant d’appareils d’éclairage, car il existe une difficulté technique à résorber les zones d’ombre qui sont perturbantes pour les mal-voyants et les personnes attein-tes de certains handicaps psychi-ques. Pour que tout le monde puisse les emprunter, les chemi-nements horizontaux et rampes doivent aussi recevoir un revête-ment qui n’est pas glissant. « Dans ce domaine, il faut faire preuve de simplicité, ajoute Philippe Coulou-miès. Nous savons qu’il existe des solutions à base de béton balayé ou de dalles de gravillons lavés par exemple. Attention aux revête-ments glissants où il faudra appli-quer après coup un antidérapant synonyme de surcoût ! » Les che-minements doivent aussi bénéfi-cier d’un système de guidage pour malvoyants : une bande réalisée au centre de l’allée avec un pavé d’une couleur contrastée et d’une rugo-sité différente, ainsi qu’une bor-dure d’allée pour les personnes qui se déplacent à l’aide d’une canne, sont des réponses possibles à cette exigence. En corollaire, il faut aussi exclure les fentes et grilles dont les espaces excèdent 2 cm, et prévoir un dispositif antichute – barrière, haie végétale… – si le chemine-ment est bordé d’un vide de plus de 40 cm. Enfin, assurer la conti-nuité des chaînes de déplacement,

c’est aussi respecter la largeur des cheminements (1,20 m en habi-tation ; 1,40 m en ERP), la possibi-lité de faire demi-tour en fauteuil à chaque changement de direction (cercle de giration de 1,50 m de diamètre), des escaliers munis de mains courantes de chaque côté et l’accessibilité de tous les disposi-tifs de commande : portillon d’en-trée, aire de manœuvre de portes, visiophone, système de temporisa-tion de l’entrée d’immeuble… sans oublier un espace d’usage devant chacun de ces dispositifs (0,80 x 1,30 m). « L’accessibilité du chemi-nement extérieur est une logique à acquérir, à laquelle correspondent des solutions de bon sens, conclut Philippe Couloumiès. Pour ne pas créer de complications, ni engen-drer de surcoûts de la construction, elle doit être impérativement inté-grée au projet dès son origine. » �(1) Direction départementale des territoi-res (ex DDE).

POUR EN SAVOIR PLUS

• www.accessibilite-batiment.frLe site internet réalisé par le ministère du Logement et le ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développe-ment durable et de la Mer, présente l’ensemble de la réglementation accessibilité des bâtiments, notam-ment les dispositions relatives aux cheminements extérieurs. Ce site comprend un lien gratuit vers le logiciel d’aide à l’application de la réglementa-tion Loqacce Cité.

• EGF-BTP, tél. : 01 40 69 52 78, www.egfbtp.com• UCI-FFB, tél. : 01 40 69 51 86, www.uci.ffbatiment.fr• UMGO-FFB, tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr• UNECB-FFB, tél. : 01 40 69 58 20, www.unecb.ffbatiment.fr• FFIE-FFB, tél. : 01 44 05 84 00, www.ffie.fr• FFB Métallerie, tél. : 01 40 55 13 00, www.metallerie.ffbatiment.fr• Voir également le dossier Accessibilité, p. 48.

Enquête flash ciments : quels produits utilisez-vous ?Depuis quelques années, on constate un élargissement de l’offre en matière de ciments entrant dans la composition des bétons et mortiers de chantiers, avec l’arrivée de nouveaux produits. Mais côté professionnels de la maçonnerie, quels produits utilise-t-on ? Pour connaître les évolutions de la consommation de ciments sur les chantiers, l’Union de la maçonnerie et du gros œuvre (UMGO-FFB) a réalisé en octobre et novembre 2009 une enquête flash auprès des entreprises. L’étude nous apprend par exemple que 81 % des maçons continuent à acheter leur ciment par sac auprès du négoce, ce qui reste le moyen le plus simple et le plus pratique de s’approvisionner. Autre indication, les deux principaux critères de choix d’un ciment sont la dénomination normalisée et l’application – à respectivement 40 % et 38 %, soit 78 % pour la réunion de ces deux critères –, ce qui traduit la connaissance du produit et de son usage par les professionnels. Les résultats complets de cette enquête flash sont consultables sur le site Internet de l’UMGO-FFB.Pour en savoir plus : UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), www.umgo.ffbatiment.fr, espace adhérent, rubrique technique/produits

ACCESSIBILITÉ DES CHEMINEMENTS EXTÉRIEURS Une exigence réglementaire

VOUS CHERCHEZ UN ARTICLE DE BATIMETIERS ?

www.ffbatiment.fr espace adhérents

@

Page 22: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation
Page 23: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

21 JUIN 2010 B Â T I M É T I E R S

ENVELOPPE

Cantonné jusqu’à présent à ses fonctions de sécurité et d’occultation, le volet roulant a aussi un rôle à jouer dans la thermique du bâtiment. Des fabricants, associés à la FFB Fermeture et store, travaillent depuis 2009 à le faire reconnaître.

econnue sur le plan fis-cal (voir Bâtimétiers n° 18, p. 28), la contribution du

volet roulant à la performance énergétique du bâtiment est-elle prise en compte dans l’approche et les pratiques des profession-nels ? « Pas assez », si l’on en croit François Delahaye, technico-com-mercial chez Lemoine Store Déco entreprise, qui assure la vente et la pose de menuiseries et de fermetu-res, principalement en rénovation et pour une clientèle de particu-liers. « Pour la thermique, expli-que-t-il, la demande des clients se focalise sur les fenêtres, dont tout le monde a compris l’apport. Le volet roulant, lui, reste jusqu’à présent attaché à l’occultation et à la sécurité. » Pour le profession-nel impliqué qu’il est, un conseil

d’action reste limitée, résume François Delahaye. Comme ins-tallateurs, nous respectons les bonnes pratiques : mise en place d’un joint d’étanchéité entre le bâti et les coulisses du volet ; soin apporté à l’étanchéité à l’air par le placage ajusté de la lame finale sur son appui, etc. Pour le reste, comme nous sommes des assem-bleurs plutôt que des fabricants – comme la grande majorité de la profession –, nous dépen-dons beaucoup de l’offre des industriels, qui ont seuls la capa-cité de développer de nouveaux concepts… »« Nous pouvons et nous devons parler de thermique », semble lui répondre Thierry Bouscasse, le responsable de Profalux, l’un des industriels leaders du secteur. Sa conviction, il la doit à un constat simple : l’amélioration qu’apporte le volet roulant à la performance thermique d’une fenêtre – de l’or-dre de 10 % (1) pour une fenêtre en bon état, mais jusqu’à 40 % (2) quand celle-ci est mauvaise. Cette spécificité du volet roulant, qu’il estime « insuffisamment recon-nue », a ouvert des perspectives à Thierry Bouscasse. Souhaitant partager sa vision à l’échelle de la profession, il prend, début 2009, l’initiative de réunir une vingtaine de confrères au sein d’un groupe de travail, qui s’est rapproché de la FFB Fermeture et store depuis. Se rejoignant rapidement sur le dia-gnostic et l’enjeu, les membres du groupe se fixent l’objectif de faire

PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE Les atouts thermiques du volet roulant

POUR EN SAVOIR PLUS

FFB Fermeture et store (Syndicat national de la fermeture, de la protection solaire et des professions associées), tél. : 01 40 55 13 00, www.fermeture-store.ffbatiment.fr

argumenté sur le bénéfice thermi-que du volet roulant reste difficile à apporter. Les raisons sont mul-tiples : tantôt la résistance ther-mique est en dessous des valeurs donnant droit au crédit d’impôt ; tantôt « les fabricants ne commu-niquent pas sur ce critère ». Quant aux valeurs par défaut des normes européennes (reprises par la régle-mentation thermique), elles res-tent des valeurs planchers et ne rendent pas suffisamment compte des performances réelles des pro-duits.Si les clients sont au fait des béné-fices pratiques de certaines solu-tions (motorisation, télécom-mande, automatisme, etc.), ils ne sont pas encore assez sensibi-lisés aux critères de confort d’été et d’hiver. « En fait, notre marge

émerger et reconnaître le « volet roulant thermique ». Ils travaillent ainsi sur trois axes : ils confient à un bureau d’études la réalisation d’un état des lieux des données scientifiques, au CSTB une série d’essais selon la méthode dite de la boîte chaude – toujours en cours –, et ils s’attaquent à la mise en place d’un dispositif d’infor-mation en direction des profes-sionnels.La démarche a porté ses premiers fruits. Un travail mené avec des fabricants de peinture a débouché sur la mise au point d’une laque peu émissive permettant de dou-bler la performance thermique des volets en aluminium. La réflexion, centrée au départ sur la thermi-que d’hiver, s’est élargie à la ther-mique d’été, « à l’instar de la RT 2012 », et à la gestion des apports solaires. Là aussi, les lignes bou-gent, et l’on a vu apparaître sur le marché un volet roulant doublé d’un système de store. « Il est évi-dent que nous allons voir appa-raître des produits mariant ther-mique d’hiver et thermique d’été, commente Thierry Bouscasse, et nous n’en sommes qu’au début car il reste beaucoup de chemin à faire sur le plan de l’étanchéité à l’air et des outils de commande qui, demain, devront intégrer des paramètres comme la tempéra-ture et le degré d’éclairement. » �

(1) Gain calculé sur une fenêtre triple vitrage (U = 1,1 W/m².K).(2) Gain calculé sur une fenêtre double vitrage des années 90 (U = 2,8 W/m².K).

R

SCHÉMA DE PRINCIPE DU VOLET ROULANT

© ID

É –

SO

UR

CE

: P

RO

FALU

X

Page 24: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

22 B Â T I M É T I E R S JUIN 2010

Rien de moins abstrait que l’exercice d’un droit. Celui des personnes handicapées en matière d’accès aux bâtiments – spécialement aux balcons, loggias et terrasses – nécessitait que soient précisées des dispositions constructives. Publiées cinq ans après la loi, elles vont enfin donner aux professionnels le moyen de respecter la réglementation.

ugée « importante et for-tement souhaitée » dans les textes réglementaires

des années 80, l’accessibilité des balcons, loggias et terrasses pour les personnes handicapées n’en était pas moins, il y a peu encore, laissée à la discrétion des architec-tes et des maîtres d’ouvrage.La publication de la loi du 11 février 2005, plus connue comme « loi sur l’accessibilité (1) », puis de plusieurs décrets ont changé la donne. Le premier, daté du 17 mai 2006, modifiant diver-ses dispositions de l’article 111-18 du Code de la construction et de l’habitation (CCH), confirme tout

ACCESSIBILITÉ DES BALCONS, LOGGIAS ET TERRASSES DES PRINCIPES À LA MISE EN ŒUVRE

Jd’abord que « les bâtiments d’ha-bitation collectifs […] doivent être construits et aménagés de façon à être accessibles aux personnes handicapées, quel que soit leur handicap […] ». Un autre article, plus engageant pour les professionnels de la construction, stipule, pour les bâti-ments d’habitation dont le permis de construire sera déposé à partir du 1er janvier 2008, qu’« au moins un accès depuis une pièce de vie à tout balcon, terrasse ou loggia […] doit être conçu de manière telle que le seuil et les portes per-mettent, par des aménagements simples, le passage d’une personne

en fauteuil roulant ». Ces « amé-nagements simples » font l’objet d’une description plus explicite dans un texte ultérieur (arrêté du 1er août 2006, modifié par l’arrêté du 30 novembre 2007) qui précise, entre autres, qu’« afin de minimi-ser le ressaut dû au seuil de la por-te-fenêtre, la hauteur du seuil de la menuiserie [liaison seuil-extérieur] doit être inférieure ou égale à 2 cm [et que] la hauteur du rejingot (2) doit être égale à la hauteur mini-male admise par les règles de l’art en vigueur pour assurer la garde d’eau nécessaire […] ». Ces exi-gences pouvant paraître difficiles à concilier et à traiter par les pro-

1 ET 2 DANS LES BÂTIMENTS ANCIENS, les seuils et les châssis des menuiseries, à moins d’être spécifiquement aménagés, constituent de réels obstacles à l’accessibilité des balcons et terrasses.

21© EXCELLENT SYSTEMS

Page 25: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

23 JUIN 2010 B Â T I M É T I E R S

POUR EN SAVOIR PLUS

• FFB-DAT, tél. : 01 40 69 57 60• www.logement.gouv.fr, rubrique Publications, Accessibilité• Voir également le dossier Accessibilité, p. 48

fessionnels – architectes, bureaux d’études et entreprises – dans le délai fixé, la direction de l’habi-tat, de l’urbanisme et des paysa-ges (DHUP, ministère du Loge-ment) a confié fin 2006 au CSTB la réalisation d’un document pré-sentant des solutions validées pour l’exécution.

QUESTIONS EN SUSPENS

Publié en décembre 2007 sous le titre Principes constructifs pour l’accessibilité des balcons des log-gias et des terrasses, puis mis en ligne sur le site Internet du minis-tère, l’ouvrage avait fait l’objet des critiques de la profession, qui n’avait pas été associée à sa réali-sation et pointait ses lacunes. Si, à ce moment-là, le problème ne se pose pas vraiment sur le plan opérationnel, car les premiers bâtiments concernés par une demande de permis de construire postérieure au 1er janvier 2008 ne sont encore que des projets, beau-coup de questions restent en sus-pens, hypothéquant, qui sait ?, la réalisation des balcons en façade. Conscient de l’enjeu, le minis-tère a constitué, début 2009, un groupe de travail associant cette

100

60

100

1 %

ENVELOPPE

DEUX CAS DE FIGURE AVEC LES MENUISERIES COULISSANTES

À la différence des menuiseries à frappe (à

la française), les châssis des menuiseries

coulissantes présentent, en partie basse,

une rainure qui peut occasionner un blocage

des roues avant d’un fauteuil roulant si elles

s’y engagent.

Pour prévenir ce blocage éventuel, le Carnet

de détails distingue deux cas.

Si la largeur de la rainure reste inférieure

ou égale à 18 mm (donc très inférieure à la

largeur d’une roue de fauteuil roulant), aucune

exigence n’est formulée sur la profondeur

de la rainure. Si cette largeur est supérieure

à 18 mm, il est en revanche « nécessaire

d’installer un profilé à l’intérieur de la rainure

pour en diminuer la profondeur.

Ce profilé peut être rapporté ou inclus de

fabrication […].

fois toutes les parties concernées – bureaux de contrôle, fabricants, promoteurs, entreprises, assureurs, bailleurs sociaux, CSTB, etc. – en visant la publication au printemps 2010 d’un « Carnet de détails » – entendons de règles professionnel-les claires, assorties de plans pré-cis et suffisamment détaillés pour que les professionnels n’aient pas à choisir entre le non-res-pect de la réglementation et le ris-que de sinistre. « Ce travail appro-fondi s’imposait à plusieurs titres en raison du flou de la régle-mentation », estime Jean-Pierre Thomas, du bureau d’études de Bouygues Bâtiment, missionné par la FFB, au sein du groupe de tra-vail, pour l’établissement des cou-pes et détails. Et il liste: «La régle-mentation se limitait à la liaison seuil-extérieur et n’abordait pas la liaison seuil-intérieur. Elle ne se prononçait pas sur la possibi-lité ou non de recourir, côté inté-rieur, à des rampes ou à d’autres systèmes mobiliers. Elle s’attachait exclusivement aux menuiseries à la française, en négligeant totale-ment les systèmes coulissants… Par ailleurs, les principes construc-tifs et leurs illustrations 3D n’ap-

portaient aucun éclaircissement sur la façon de traiter certaines questions de fond comme la pro-tection contre les remontées d’hu-midité, les interactions des régle-mentations existantes (sécurité incendie, réglementation thermi-que, sismique), l’assurabilité des ouvrages, etc.»

INVENTAIRE COMPLET

Point particulier touchant l’ouvrage sensible qu’est le balcon, fréquemment objet ou cause de sinistre, la question de la liaison menuiserie-gros œuvre ne pou-vait être abordée comme un détail d’exécution. Elle devait être fouillée en tenant compte de tous les cas pouvant être rencontrés, notamment du fait que les menui-series à seuil bas disponibles, sous Avis technique, ne présentaient ni les mêmes performances d’étan-chéité, ni les mêmes caractéristi-ques thermiques et acoustiques.Le groupe de travail a donc dressé un inventaire complet, par type de balcon (balcons solidaires, balcons désolidarisés, terrasses, etc., et pour chaque cas, existence ou non d’une étanchéité, type d’ouvrant, etc.), côté extérieur et côté intérieur,

prenant en compte pour chaque cas les contraintes réglementaires et le dernier état des règles de l’art concernées afin de proposer des solutions applicables. Au terme de près d’un an de travail, à raison d’une journée de réunion men-suelle, le Carnet de détails pour l’accessibilité des balcons, des log-gias et des terrasses(3) a fait, mi-février, l’objet d’une ultime valida-tion avant d’être remis à la DHUP en mars. «Les solutions présentées sont conformes à la réglementa-tion et prévoient l’évolution des solutions techniques, souligne Jean-Pierre Thomas. Pour résu-mer le travail effectué, on peut dire que nous sommes passés du stade de l’illustration à des plans d’exé-cution – et avec ça, nous savons construire.» �

(1) Loi n° 2005-102 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyen-neté des personnes handicapées.(2) Rejingot : traverse basse du dormant d’une croisée.(3) Publication en cours.

© ID

É –

SO

UR

CE

: C

STB

EXEMPLE DE MISE EN ACCESSIBILITÉ EN MINIMISANT LE DÉCAISSÉ ENTRE LA DALLE INTÉRIEURE ET LA DALLE DE BALCON AVEC ÉTANCHÉITÉ

Page 26: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation
Page 27: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

ENVELOPPE

25 JUIN 2010 B Â T I M É T I E R S

D ans leur pratique courante, les couvreurs peuvent être

amenés à réaliser des ouvrages ou des parties d’ouvrage pour lesquels ils ne peuvent s’appuyer directement sur les prescriptions d’un DTU. L’habillage en petits éléments – tuiles ou ardoises – des jouées de lucarnes, celui des murs de séparation ou des murs d’acrotère font partie de ces cas d’espèce. Les techniques utilisées s’appa-rentent cependant à celles des bardages rapportés en petits élé-ments. Le cahier du CSTB 3251 précise les exigences et les critè-

peut être en bois ou métallique, et sa mise en œuvre est codifiée respectivement par les cahiers du CSTB 2545 et 3194) ; et l’habillage des parties verticales en petits élé-ments, c’est-à-dire la « peau » du bardage, qui est de la compétence des couvreurs et peut être traité comme un « rampant vertical », en se référant aux DTU de cou-verture.

HABILLAGES ET NON

OSSATURES DE BARDAGE

L’évolution des pratiques archi-tecturales, qui voit se dévelop-per les parties verticales en cou-verture, et le regain de l’isolation thermique par l’extérieur (ITE), qui s’associe efficacement aux systèmes de bardage rapporté, ont conduit le groupe de travail en charge de l’élaboration du NF DTU 40.13 « Couverture en ardoises de fibres-ciment » à trai-ter spécifiquement le problème de l’habillage et de la protection des parties verticales, en intégrant au nouveau texte un chapitre dédié – étant précisé que les ouvrages considérés sont les habillages, éga-lement appelés « essentages » dans certaines régions, et non les ossa-tures de bardage, dont les règles propres (type et dimensionne-ment des ossatures, comparti-mentages horizontal et vertical de la lame d’air, etc.) sont traitées par les cahiers du CSTB 2545 et 3194 et leurs modificatifs.Dans le NF DTU 40.13, publié en décembre 2009, figurent donc désormais des exigences sur des points d’exécution jusqu’alors non codifiés : le type de pose (les trois types utilisés en couverture

UNE NOUVEAUTÉ DU NF DTU 40.13 La protection des parties verticales

res de traditionalité applicables à ces ouvrages. D’après ce texte, publié en septembre 2000, sont considérés comme traditionnels les bardages rapportés définis par des DTU et ceux « résultant de techniques éprouvées de longue date ou couvertes par ce qu’il est convenu d’appeler les règles de l’art ». Parallèlement à l’inventaire des techniques, la note souligne la distinction entre les deux prin-cipaux éléments constitutifs du bardage : l’ossature secondaire, qui reporte la charge du système sur la structure porteuse (elle

– pureau entier, pureau déve-loppé, pose en losange – étant admis) ; la valeur minimale de recouvrement (60 mm) ; le sys-tème de pose et de fixation des ardoises (avec un ou deux cro-chets ; avec deux clous ; avec deux clous et un crochet ; avec deux clous et un crochet tempête) ; le traitement des saillies (pignon) par bandes métalliques ou ardoi-ses ; etc. Plusieurs schémas pro-posent, par ailleurs, des solutions pour l’exécution des rives vertica-les en parties basse et haute, pour la réalisation des angles sortants ou entrants (avec profil d’angle saillant ou noquet métallique), et des angles rentrants sur partie verticale avec enduit.Nul doute que, désormais, le trai-tement des parties verticales s’ins-crit comme un prolongement de la couverture, et qu’un chapitre spécifique sera également ajouté aux autres DTU de la famille « couverture » à l’occasion des prochaines mises à jour. �

POUR EN SAVOIR PLUS

UNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), www.uncp.ffbatiment.fr

L’évolution des pratiques architecturales a conduit à consacrer un chapitre à la protection des parties verticales dans le nouveau DTU «Couverture en ardoises de fibres-ciment».

LE NOUVEAU NF DTU 40.13 traite spécifiquement la question des parties verticales, en définissant par exemple les types de pose ou de fixation des ardoises.

© E

TER

NIT

VOUS CHERCHEZ UN ARTICLE DE BATIMETIERS ?

www.ffbatiment.fr espace adhérents

@

Page 28: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

26 B Â T I M É T I E R S JUIN 2010

Désordres des systèmes d’isolation thermique des façades par l’extérieur

LE CONSTATLes systèmes d’isolation thermique par l’extérieur – anciennement appelés SITE, et rebaptisés ETICS (External Thermal Insulation Composite System) pour être en cohérence avec la pratique européenne – concernés par cette fiche sont constitués de panneaux isolants en polystyrène recouverts d’un enduit de base dans lequel est marouflé une toile de verre avec un revêtement de finition tel que : plastique épais (RPE), enduit organique, syloxane, etc. Ce complexe est collé sur une paroi existante et assure l’isolation thermique, l’étanchéité et l’esthétique d’ensemble. Fissurations rectilignes, pelages, écaillages, cloquages, bombements ou tuilages en constituent les signes visibles de dégradation. Limités d’abord à des problèmes d’aspect, ces désordres peuvent évoluer dans le temps, en allant jusqu’à mettre en cause les capacités d’isolation et d’étanchéité des façades.

LE DIAGNOSTIC DES DÉSORDRESLes désordres résultent le plus souvent de facteurs concomitants. Ils seront plus significatifs sur les façades exposées aux chocs thermiques (ensoleillement/précipitations) ou aux vents.

Fissurations, bombements, tuilages

Ces désordres résultent principalement d’une moindre contention des variations dimensionnelles des panneaux, en relation avec l’un et/ou l’autre des motifs suivants :- non respect des dispositions et consommations de colle pour la

fixation des panneaux sur le support ;- manque d’adhérence des plots sur le support dû à un défaut de

préparation ;- non respect de la pose à joints décalés, absence de collage sur

chants des panneaux isolants ;- insuffisance de recouvrement des voiles d’armature ou des

renforts en points singuliers.

Pelages, écaillages, cloquages du RPE

Ces désordres sont souvent révélateurs de l’absence de la couche d’impression assurant la parfaite adhérence du RPE sur le sous-enduit armé. Ils peuvent aussi être la résultante des désordres évoqués ci-dessus, par le biais d’infiltrations d’eau à l’arrière du RPE.

Décollements ou arrachements massifs des plaques

Ces désordres révèlent l’absence de prise en compte des pressions/dépressions exercées par les vents sur les façades (règles neige et vents et Avis technique non respectés).

Problèmes d’aspect

- Fantômes de joints de panneaux. Bien que rares, ces désordres sont liés à la migration préférentielle de la vapeur d’eau intérieure au droit des joints de panneaux non encollés sur chants. Ce phénomène peut aussi apparaître en rénovation après application d’un revêtement d’imperméabilité de façade limitant la porosité initiale du complexe et favorisant ainsi la condensation à l’arrière des joints ;

- salissures d’origine biologique (développement de micro-organismes favorisé par les facteurs climatiques) et/ou chimiques (dépôt de particules en suspension dans l’air).

LES POINTS SENSIBLESLes ETICS sont justifiables d’un agrément technique européen. Ils font ensuite l’objet d’un Document technique d’application (DTA) précisant les domaines d’emploi et conditions de mise en œuvre, qu’il convient de suivre scrupuleusement.

Au stade conception

• Conditions générales d’emploi des SITE faisant l’objet d’un Avis technique – Enduits minces sur polystyrène expansé – Cahier CSTB n° 1833 de mars 1983 ;• isolation thermique des façades par l’extérieur – définition des caractéristiques des treillis textiles utilisés dans les enduits sur isolant – Cahier CSTB n° 3204 d’octobre 1999.

Au stade exécution

• Cahier des prescriptions techniques d’emploi et de mise en œuvre des SITE – Enduits minces sur polystyrène expansé – Cahier CSTB n° 3035 d’avril 1998 et son modificatif 3399 de mars 2002 ;• agrément technique européen complété par un DTA.

LES CONSEILS DE PRÉVENTION

Toujours strictement respecter :

• les règles générales de conception et d’exécution ;• les Avis techniques des systèmes mis en œuvre ;• les contraintes climatiques imposées par le site ;• les températures extérieures minimales et maximales de mise en œuvre.

Pour en savoir plus : UPPF-FFB, tél. : 01 40 69 53 73, http://uppf.ffbatiment.frSFJF-FFB, tél. : 01 56 62 10 03, http://joints-et-facades.asso.fr

Cette fiche est extraite du classeur « Fiches pathologie du bâtiment », réalisé par l’Agence qualité construction (AQC) et la Fondation Excellence SMA. Les 61 fiches pathologie sont consultables sur www.qualiteconstruction.com ou www.smabtp.fr ; elles reprennent les principales pathologies par type d’ouvrage (fondations et infrastructures, structures et gros œuvre, toitures et charpentes, enveloppes et revêtements extérieurs, équipements, aménagements intérieurs).

F I C H E P A T H O L O G I E

ENVELOPPE

Page 29: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation
Page 30: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

28 B Â T I M É T I E R S JUIN 2010

« N ous installions des pro-duits verriers en façade

ou sur verrière, maintenant nous mettons en œuvre des produits verriers avec liaison électrique », résume non sans humour Geor-ges Chambe, fondateur et res-ponsable d’Amsesa, entreprise de métallerie basée à Sarcey (Rhône). Passée de la réalisation de verriè-res à l’installation de produits ver-riers et aux projets clés en main, Amsesa a été consultée, en 2004, par un fabricant de panneaux photovoltaïques pour des pro-blèmes de fuites sur ses installa-tions – et presque aussitôt pour réaliser des installations photo-voltaïques complètes. « Il nous a paru plus intéressant d’intégrer ce savoir-faire », commente Geor-ges Chambe. Pour l’entreprise, ce virage revient à mettre à niveau

PHOTOVOLTAÏQUE INTÉGRÉ Deux entrepreneurs prennent les devants

ses compétences internes (renfor-cement du bureau d’études, habi-litation électrique du personnel) et à résoudre les différents problè-mes techniques : le dimensionne-ment des profils et des structures recevant les panneaux photo-voltaïques ; l’étanchéité des ins-tallations ; la gestion des réseaux électriques (difficiles à dissimu-ler à l’intérieur de structures en verre ou en façade) ; l’installa-tion jusqu’au raccordement élec-trique. Dans ce contexte, il n’a pas été très difficile à l’entreprise de proposer à ses clients de faire évoluer d’an-ciennes couvertures en couvertu-res bac acier et panneaux photo-voltaïques, et de répondre à des appels d’offres publics et privés. « Les débuts nous ont demandé beaucoup d’efforts, mais main-

tenant nous proposons des ins-tallations photovoltaïques clés en main en façade, couverture, sur verrière, brise-soleil et garde-corps, y compris l’étude thermi-que. La surface moyenne de nos chantiers est de l’ordre de 600 à 1 000 m2. À l’avenir, notre ambi-tion est de réaliser un chantier par semaine. » L’objectif d’Aline Meriau, codi-rigeante d’Elicaum, entreprise d’électricité basée à Fay-aux-Lo-ges (Loiret), est plus modeste, à la mesure d’une démarche plus récente et prudente, mais qui ne laisse rien au hasard. « Début 2008, avec Pierrick Fourré, mon asso-cié à la tête d’Elicaum, le “techni-cien” de l’entreprise, nous avons réfléchi à la manière de nous développer dans un contexte de fort regain de la concurrence. Le

L’un est métallier dans le Rhône, l’autre codirigeante d’une société d’électricité dans le Loiret. Comme tant d’autres entrepreneurs et artisans, tous deux ont été confrontés ces dernières années à l’irruption du photovoltaïque et ont choisi de l’intégrer à leur activité, chacun à sa façon.

photovoltaïque nous a d’autant plus intéressé qu’il était en phase avec notre sensibilité environne-mentale. » L’hypothèse de la sous-traitance et de ses prestations banalisées étant très vite écartée, il reste à définir une offre et à la mettre en place. Pas simple à un moment où les produits déferlent sur le marché ! La première étape consiste donc à sélectionner un matériel et à trouver des partenaires. S’ap-puyant sur les ressources de la FFB, Elicaum identifie des pan-neaux sous Avis technique, modi-fie ses contrats avec son assureur et trouve un partenaire reconnu pour la couverture et l’étanchéité qui assurera la pose. Puis il faut se former. Pierrick Fourré et un compagnon de l’entreprise sui-vent une formation spécifique pour l’obtention de l’appellation QualiPV. Autres stages : FEEBat, « afin de mettre des compétences en adé-quation avec nos objectifs », sou-ligne Aline Meriau. Dans sa com-munication comme dans son action commerciale, l’entreprise peut ainsi mettre en avant son savoir-faire technique en s’ap-puyant sur la marque de réfé-rence que sont les « Pros de la per-formance énergétique ». Afin de proposer une offre compétitive et attractive à la clientèle de par-ticuliers qu’elle cible désormais, Elicaum envisage d’intégrer en 2010 la compétence couverture qui viendra compléter la par-tie électricité et travaille avec des banques pour monter un dossier de bail type. Malgré la concur-rence, Aline Meriau espère porter la part d’activité d’Elicaum dans son nouveau métier à 10 % dès 2010. �

ALINE MERIAU,CODIRIGEANTE D’ELICAUM

Le photovoltaïque nous a d’autant plus intéressés qu’il était en phase avec notre sensibilité environnementale.»

«

GEORGES CHAMBE,RESPONSABLE D’AMSESA

Les débuts nous ont demandé beaucoup d’efforts mais maintenant nous proposons des installations clés en main. »

«

Page 31: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

P our les menuisiers, le passé récent a été marqué par deux

évolutions d’importance : la paru-tion du NF DTU 36.5, traitant de la fourniture et de la pose des fenêtres tous matériaux et comme en pro-longement, la création de la certifi-cation Qualibat 3513 « Fourniture et pose de menuiseries tous maté-riaux ». Ces nouveautés s’imposent comme une adaptation naturelle de l’environnement professionnel à l’évolution des pratiques, mais attestent surtout la volonté de la profession de promouvoir et de valoriser ses savoir-faire dans un contexte de renforcement de la réglementation et des exigences qualité. En témoigne, entre autres conditions requises pour l’attribu-

FICHE D’AUTOCONTRÔLE Le check-up qualité du menuisier

POUR EN SAVOIR PLUS

Pôle Fenêtre de la FFB (voir en page 9 les coordonnées des unions et syndicats qui le composent : FFB-CMP, FFB Métallerie, FFB Fermeture et Stores, SNFA-FFB et FFPV-FFB)

tion de la certification, la réalisation d’une fiche d’autocontrôle, qui doit être signée et conservée, à l’issue de la prestation, par l’entreprise et le maître d’ouvrage. Ce document a été élaboré par les membres du pôle fenêtre de la FFB. Il récapitule l’ensemble des points qui doivent être vérifiés pour garantir une qua-lité d’exécution optimale, et n’a pas pour but de rappeler ou de rempla-cer les règles de l’art. Il comprend une cinquantaine d’items divisés en trois parties : vérification de la conformité du produit reçu (par rapport à la commande ou au devis), de la conformité du sup-port reçu (déterminante de la qua-lité de la pose), enfin de tous les facteurs liés à l’interface avec le sup-

29 JUIN 2010 B Â T I M É T I E R S

ENVELOPPE

port, au fonctionnement du pro-duit, à la finition, à la fourniture et aux options. Un dernier aspect, très important pour assurer la qualité de l’équipement dans la durée : la fiche d’autocontrôle mentionne la remise de la fiche d’entretien et de maintenance qui doit – c’est une obligation – être remise par le pro-fessionnel au maître d’ouvrage et peut se révéler importante sur le plan de la garantie, en particulier avec les fenêtres en bois. �

L’AUTOCONTRÔLE, réalisé à l’issue de l’installation d’une menuiserie, devient un passage obligé pour l’obtention de la certification.

© K

HLI

F

Page 32: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation
Page 33: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

31 JUIN 2010 B Â T I M É T I E R S

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

La dernière édition de ce salon a été l’occasion pour les professionnels de s’informer sur les nouvelles offres. Tendance générale : les produits évoluent, mais sans rupture technologique.

ous les deux ans, le salon Interclima + Elec est l’oc-casion pour les fabricants

et les industriels du génie clima-tique et de l’électricité de présen-ter leurs nouveaux produits. C’est aussi l’opportunité pour les entre-prises de venir sentir les tendan-ces. La dernière édition, qui s’est tenue au Parc des expositions de Paris, a suscité un foisonnement d’offres liées aux énergies renou-velables, qu’il s’agisse de solaire thermique ou photovoltaïque, de micro-éolien, de biomasse ou encore de géothermie.

MULTI-ÉNERGIE

Si les fabricants peaufinent leurs offres, personne n’a noté de rup-ture technologique. Cette ten-dance va logiquement de pair avec une autre, à savoir le mariage des énergies fossiles avec les renouve-lables. Car peu de fabricants pro-posent des systèmes totalement basés sur les énergies renouvela-bles, dans la mesure où les tech-niques traditionnelles – chaudière

fonctionnelle et testée sur des chantiers pilotes (200 installa-tions prévues en 2010). Elle est dotée d’une double technologie : une chaudière gaz condensation, couplée à un moteur Stirling fonc-tionnant au gaz naturel. Ce nou-veau système permet à une chau-dière domestique à condensation de produire simultanément de la chaleur et de l’électricité, via le moteur Stirling, ce qui génère des économies d’énergie substantiel-les. Autre système présenté mais encore au stade expérimental : la pile à combustible. Une technolo-gie qui associe hydrogène et oxy-gène pour produire de l’électricité avec du gaz naturel, et qui utilise en plus l’énergie thermique déga-gée pour le chauffage de l’ECS.

CHAUFFE-EAU

THERMODYNAMIQUE

L’ECS était encore à l’honneur avec la multiplication des offres de chauffe-eau thermodynamiques. Ces appareils, offrant une alter-native aux énergies fossiles, fonc-tionnent sur le principe de l’aé-rothermie (sans unité extérieure) et voient leurs performances aug-mentées. Le coefficient de perfor-mance (COP) des systèmes pré-sentés est de l’ordre de 3,5 à 4 kWh d’énergie produite pour 1 kWh d’électricité consommée et factu-rée. Bien adaptés à la rénovation, ces chauffe-eau sont bien entendu combinables avec une chaudière ou un système solaire existant. Du côté des pompes à chaleur (PAC), les fabricants ont également beau-coup travaillé la puissance des PAC air/eau dans le but d’obtenir une

INTERCLIMA + ELEC 2010 Sous le signe des énergies renouvelables

T

POUR EN SAVOIR PLUS

• UECF-FFB (Union des entreprises de génie climatique et énergétique de France), www.uecf.fr• UNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), www.uncp.ffbatiment.fr• FFIE-FFB (Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique), tél. : 01 44 05 84 00, www.ffie.fr

gaz ou fioul – avec la généralisa-tion de la condensation, appor-tent encore des réponses pertinen-tes. Par conséquent, les industriels multiplient les offres multi-éner-gie. Lesquelles associent énergies et technologies (condensation au gaz, au fioul, PAC, solaire…) et regroupent chauffage, rafraîchisse-ment et production d’eau chaude sanitaire (ECS). Sans oublier la régulation, qui devient une pièce maîtresse des systèmes. Là encore, les produits évoluent sans forcé-ment d’innovation majeure.

MICRO-COGÉNÉRATION

Certains domaines connaissent toutefois des avancées notables. On a pu voir ainsi sur le salon une chaudière gaz micro-cogénéra-tion. Déjà présentée en prototype il y a deux ans, elle est aujourd’hui

efficacité énergétique limitant au minimum l’utilisation de la chau-dière en relais. Ainsi, sauf en cas de froid intense (en dessous de -10 °C voire -15 °C), ces nouvel-les pompes à chaleur, dites PAC haute température, sont aptes à produire, sans appoint, l’énergie nécessaire au chauffage et dans certain cas à l’ECS.

DOMOTIQUE

Toutes ces technologies sont liées à un autre secteur bien repré-senté cette année – dans un espace dédié : la domotique. Car, en contrôlant et en maîtrisant pré-cisément les équipements tech-niques (système de chauffage mais aussi occultation solaire), la domotique devient une clé de l’ef-ficacité énergétique. Pour qu’elle joue effectivement ce rôle, l’ergo-nomie des systèmes est en voie de simplification. Ainsi, l’une des grandes tendances réside dans la généralisation des tableaux de bord. Matérialisés sous forme d’écrans ou via le téléphone mobile, ils permettent de gérer en direct les consommations et de créer des scénarios de vie adap-tés aux différents moments de la journée. �

FORTE PRÉSENCE DES PROS DE LA PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE

La FFB, l’Union

des entreprises de

génie climatique

et énergétique de

France (UECF-

FFB) et l’Union

nationale des chambres

syndicales de couverture et

de plomberie (UNCP-FFB) ont

accueilli à l’occasion du salon

de nombreux visiteurs sur un

stand dédié aux « Pros de la

performance énergétique ».

LA CHAUDIÈRE À MICRO-COGÉNÉRATION résulte de l’association d’une chaudière gaz à condensation et d’un moteur Stirling.

© D

E D

IETR

ICH

Page 34: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

32 B Â T I M É T I E R S JUIN 2010

ans sa deuxième par-tie, le NF DTU 24.1 est très claire : le raccor-

dement d’appareils basse tem-pérature et à condensation est interdit sur des conduits col-lectifs existants à départ indivi-duel (type « shunt »), hors procé-dés spécifiques de réhabilitation faisant l’objet d’un Avis techni-que ou d’un Document techni-que d’application. Les chaudières

Dgaz hautes performances actuel-lement sur le marché sont soit des chaudières dites « basse tem-pérature », soit des chaudières à condensation. Le remplacement des chaudières classiques indivi-duelles dans les immeubles col-lectifs par des chaudières hautes performances peut entraîner des phénomènes de condensation au sein des collecteurs. Par exemple, une usure prématurée du conduit

due à la formation des conden-sats acides ou des infiltrations dans les logements font partie des désordres qui peuvent surve-nir. En rénovation, la solution la plus simple consiste donc à chan-ger l’ancienne chaudière par une chaudière classique. Mais cette solution prive les occupants des avantages fiscaux, techniques et environnementaux. Autre pro-blème, ces chaudières classiques

sont en train de disparaître des catalogues des fabricants au pro-fit des plus performantes. Les conduits de VMC-Gaz sont éga-lement confrontés aux désordres énoncés précédemment dans le cas d’un raccordement d’appareils à condensation. Le raccordement d’appareils basse température est, lui, autorisé à la condition que les appareils raccordés bénéficient d’une certification VMC-Gaz.

CONDUITS SHUNT/VMC-GAZ DES SOLUTIONS DE SUBSTITUTION LORS DU REMPLACEMENT DES CHAUDIÈRESLes conduits shunt des bâtiments collectifs ne sont pas compatibles avec les chaudières basse température et à condensation. Un problème pour ceux qui veulent réaliser des économies d’énergie. Il existe toutefois des alternatives techniques.

Avantages

. Installation d’un générateur performant ;. étanchéité du système (pas de refoulement des fumées vers le logement) ;. absence d’interférence avec la VMC.

Idem précédent + faible modification de l’aspect architectural.

. Installation d’un générateur performant ;. dévoiement possible ;. gain de place, intégration à la place de l’ancien conduit facilitée ;. pas de modification de façade ;. installation de la chaudière au même endroit, pas de modification des réseaux.

Inconvénients

. Mise en œuvre importante du fait du déplacement de la chaudière, reprise des réseaux de chauffage, gaz et électrique ;. modification de la façade (sortie de ventouse).

. Mise en œuvre importante du fait du déplacement de la chaudière, reprise des réseaux de chauffage, gaz et électrique ;. aspect du conduit.

. La dépose du conduit shunt est parfois complexe ; . obligation d’installer une colonne VMC.

Réglementation

. NF DTU 61.1 P4 encadre les distances à respecter lors de l’installation des ventouses en façade ;. si courette fermée ou configuration en U, application du NF DTU 61.1 P7.

Considérée comme non traditionnelle, la mise en place d’un système 3CE P relève de la procédure du Document technique d’application.

Idem précédent + respect de la réglementation contre l’incendie des bâtiments d’habitation de la 2e, 3e et 4e familles (arrêté du 31 janvier 1986).

Conduit shunt

. Réutilisation du conduit pour évacuation de l’air vicié ;. diagnostic du conduit pour un chemisage éventuel.

Idem précédent.

. Démontage du conduit élément par élément ; . mise en place d’une VMC conforme à l’arrêté du 24 mars 1982 ;. la colonne doit être parallèle au conduit 3CE P.

VMC-Gaz

Utilisation du conduit en ventilation mécanique classique avec respect des débits imposés par l’arrêté du 24 mars 1982.

Idem précédent.

. Dépose de l’ancien conduit ;. mise en place d’une VMC conforme à l’arrêté du 24 mars 1982 ;. la colonne doit être parallèle au conduit 3CE P.

Solution technique

Chaudière étanche en ventouse horizontale

Chaudière étanche sur conduit 3CE P extérieur

Chaudière étanche sur conduit 3CE P intérieur

Renouvellement d’air

TROIS SOLUTIONS TECHNIQUES

Page 35: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

33 JUIN 2010 B Â T I M É T I E R S

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

« PAS SIMPLE À EXPLIQUER AU CLIENT ! »

Jean-Paul Bardet, gérant de la société Normand, Limoges.

« Dans les logements collectifs avec conduits

shunt, je rencontre deux cas de figure : logements

sociaux et copropriétés.

Dans le premier cas, comme il y a un seul

bailleur, il est possible d’intervenir et de changer

l’ensemble des chaudières par des chaudières

étanches avec ventouses en sortie en façade ou

conduits 3CE P intérieur ou extérieur. Dans le

second cas, comme il est généralement impossible

de mettre tous les propriétaires d’accord, la seule

solution consiste à poser une chaudière classique

type B11 ou BS. Résultat, les clients ne peuvent

pas bénéficier des avantages d’une chaudière

performante, ce qui n’est pas toujours simple à

expliquer. D’autant plus que nous constatons,

avec notre activité d’entretien, que beaucoup de

chaudières basse consommation ont été installées

malgré la présence d’un conduit shunt, soit par

méconnaissance de la réglementation, soit parce

que l’installation est antérieure à l’interdiction

récente, qui date de 2006. Ce qui ne va pas sans

poser de problèmes de responsabilité. Lorsque

nous constatons, lors d’opérations d’entretien,

qu’une installation n’est pas conforme, nous le

signalons à notre client et nous établissons un

rapport d’intervention dans lequel nous précisons

que notre responsabilité n’est pas engagée en

cas de problème. Là encore, ce n’est pas simple

à faire comprendre au client. De plus, de telles

situations sont source de conflits entre exploitants

et installateurs. »

LES CONDUITS 3CE P extérieurs fournissent de bonnes alternatives aux conduits schunt.

© C

HE

MIN

ÉE

S P

OU

JOU

LAT

TROIS OPTIONS

Pour faire face à cette difficulté, la FFB, sous l’égide de l’UECF-FFB, a confié au Costic une étude sur le sujet afin d’aider les entrepri-ses à proposer les bonnes solu-tions de substitution pour les conduits shunt, comme les VMC-Gaz. L’étude, en cours de finalisa-tion, montre qu’il existe d’ores et déjà des solutions. Dans le cas des conduits shunt, elles sont au nom-bre de trois : pose de chaudière étanche en ventouse horizontale ; raccordement de la chaudière sur un conduit 3CE P (1) extérieur ; rac-cordement de la chaudière sur un conduit 3CE P intérieur.

VENTOUSE

OU CONDUITS 3CE P

Si la solution ventouse apparaît comme la plus simple technique-ment, elle n’est en revanche pas simple à proposer dans le cas d’une copropriété, du fait des percements en façade. Du côté des conduits 3CE P – conduits qui assurent à la fois l’amenée d’air et l’évacuation des gaz de combustion – l’intégra-tion dans le bâtiment est facilitée car ces conduits, en légère pression, ont un diamètre réduit ; mais cette option n’est pas toujours possible, faute de place. De nouvelles solu-tions sont en cours de développe-ment. Dans tous les cas, elles pas-seront par la procédure de l’Avis technique et par des essais et ana-lyses complémentaires. D’autres, plus radicales, peuvent être propo-sées au client, comme la création d’une sous-station ou d’une chauf-ferie collective. �(1) Conduit collectif pour chaudières étan-ches pression.

POUR EN SAVOIR PLUS

UECF-FFB (Union des entreprises en génie climatique et énergétique de France), www.uecf.fr

Chapeau

Fumées

Collier de fixationmurale

Té isolésimple piquage

Conduit de liaisonconcentrique

conduit d’évacuationisolé des gaz brûlés

O gaz brûlés (O 80)

O air (O 125)

Élément réglable

Collier de jonction

Air

Support de base

mural ou au sol

Évacuation

des condensats

Chaudière étanche gaz

Cône d’écoulementdémontable

pour entretien

Élément droit

intermédiaire

Air

Air

© ID

É –

SO

UR

CE

: C

HE

MIN

ÉE

S P

OU

JOU

LAT

INSTALLATION D’UN CONDUIT 3CE P EXTÉRIEUR

Entreprise titulaire de la marque

NORMAND, LIMOGES (87)

Page 36: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

34 B Â T I M É T I E R S JUIN 2010

Outre la redéfinition du domaine d’application, le

recensement des matériels admis et la nouvelle définition géométri-que des grands volumes de sécu-rité (voir Batimétiers n°17 p. 37), l’amendement A2 de la norme NF C 15-100, qui fixe la régle-mentation des installations élec-triques dans les salles de bains, s’intéresse également aux maté-riels admis selon les volumes aux chauffe-eau, aux éléments chauf-fants dans le sol et aux liaisons équipotentielles supplémentai-res (LES). En ce qui concerne ces dernières, l’annexe A de l’ancienne partie 7-701 de la norme est remplacée par deux annexes A et B consa-crées aux LES. Il s’agit, cette fois, d’annexes nor-matives. Désormais, l’amende-ment A2 autorise la réalisation des LES de deux façons différentes :- soit par la connexion des élé-ments entre eux de proche en proche. À noter que les huisse-ries de porte ne peuvent plus ser-vir de portions de liaison, en rai-son du risque de remplacement de ces dernières par un élément non métallique ;- soit avec une boîte de connexion spécifique à l’ensemble des cir-cuits concernés. Dans ce cas, la boîte peut être implantée à l’in-térieur du local ou dans un local adjacent, sur une paroi com-mune. Cette option peut, par exemple, faciliter la réalisation d’un carrelage en salle de bains. L’amendement précise aussi qu’il n’est pas nécessaire de relier à la liaison équipotentielle les robi-nets reliés à des canalisations en

SALLES DE BAINS Nouvelles règles pour les installations électriques (2e partie)

matériaux isolants ou composi-tes à paroi externe isolante.

MATÉRIELS ADMIS

Du côté des matériels admis, la principale nouveauté porte sur le volume 2. Désormais, les équi-pements qui s’y trouvent doivent posséder un degré de protection au moins égal à IPX4 (IPX3 aupa-ravant). Pour le volume 1, le degré de protection IPX4 est toujours de mise, sauf pour les douches à jets horizontaux qui imposent la mise en œuvre de matériels IPX5. Sous la baignoire, pas de changement ou presque. Seul le degré de pro-tection des équipements instal-lés passe de IPX3 à IPX4. Quant aux luminaires, les socles DCL (1) sont maintenant admis dans le volume 2. Cependant, lorsque les caractéristiques de la douille DCL ne respectent pas les exigences de

ce volume, le socle DCL du point d’éclairage doit être, soit laissé en attente – dans ce cas, il doit répondre à l’exigence IPX4 par exemple au moyen d’un obtu-rateur –, soit connecté et recou-vert par un luminaire adapté aux exigences du volume. Autre nouveauté, la prise « rasoir » ne donne plus lieu à dérogation sur son degré de protection. L’amen-dement A2 lui impose le respect des règles liées au volume : degré IPX1 en volume 3 et IPX4 en volume 2.

CHAUFFE-EAU

Les chauffe-eau, eux, continuent de faire l’objet de règles spéci-fiques : à accumulation, ils doi-vent être installés en volume 3 ou hors volume. Cependant, lorsque la salle de bains est trop petite, ils peuvent s’installer en volume 2,

voire en volume 1 s’il est hori-zontal et placé le plus haut possi-ble. Une seule condition : qu’il soit protégé par un dispositif différen-tiel à haute sensibilité 30 mA. En revanche, l’obligation de le rac-corder à des canalisations d’eau en matériau conducteur est sup-primée. Les canalisations PER sont maintenant admises. Cette disposition est valable pour tous les types de chauffe-eau à accu-mulation et instantané. Chauf-fe-eau instantané que l’on peut à présent alimenter directement par un câble, sans interposition d’une boîte de connexion. Enfin, il est possible de noyer des éléments électriques chauffants dans le sol sous les volumes 2 ou 3 ou hors volume à condition qu’ils soient recouverts d’un grillage (ou qu’ils comportent un revê-tement) métallique mis à la terre et relié à la liaison équipoten-tielle supplémentaire. En revan-che, l’amendement précise que les éléments électriques chauf-fants noyés, autres que ceux ali-mentés en TBTS (très basse ten-sion de sécurité), sont interdits en dessous du volume 1 et dans les parois délimitant ledit volume.�

(1) DCL : Dispositif de connexions pour luminaires.

POUR EN SAVOIR PLUS

FFIE-FFB (Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique), tél. : 01 44 05 84 00, www.ffie.fr

Les salles de bains changent et, avec elles, les installations électriques. Pour s’adapter à ces évolutions, l’amendement A2 de la norme NF C 15-100 est en application depuis le 30 avril 2009.

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

IP X1*

IP X1*

© ID

É –

SO

UR

CE

: U

TE

* Degré de protection IP requis pour les équipements se trouvant dans le volume.

DÉFINITION DES VOLUMES POUR UNE SALLE DE BAINS COMPORTANT UNE CABINE DE DOUCHE AVEC RECEVEUR

Page 37: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation
Page 38: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

36 B Â T I M É T I E R S JUIN 2010

Optimiser les systèmes de chauffage tout en vérifiant leur sécurité et leur bon fonctionnement, tels sont les objectifs que vise la formalisation de l’entretien des chaudières. L’occasion pour les professionnels de mettre en avant leur devoir de conseil.

Déjà obligatoire mais désor-mais mieux balisé (1), l’entre-

tien annuel des chaudières dont la puissance nominale est comprise entre 4 et 400 kW va connaître deux améliorations : une optimisa-tion du fonctionnement des chau-dières en place, soit une sécurité

CHAUDIÈRES Formalisation des opérations d’entretien

d’usage pour le maître d’ouvrage, avec notamment une mesure obli-gatoire du monoxyde de carbone ; et une formalisation des opéra-tions d’entretien pour les entrepri-ses chargées de l’assurer. Celle-ci se concrétise par la délivrance d’une attestation d’entretien et de conseils

POUR EN SAVOIR PLUS

UECF-FFB (Union des entreprises de génie climatique et énergétique de France), www.uecf.fr

au client, y compris pour l’informer de l’obsolescence de son matériel. Effectué par une personne remplis-sant les conditions de qualification prévues par la loi du 5 juillet 1996, l’entretien, qui n’est pas obligatoi-rement mené dans le cadre d’un contrat dit d’entretien, comprend un certain nombre d’opérations obligatoires(2) et recommandées.

NETTOYAGE COMPLET

Quel que soit le type de générateur, l’entretien porte a minima sur : le corps de chauffe, les conduits d’éva-cuation, les éléments intégrés, les éléments de sécurité, le réglage de la combustion et, pour les chau-dières fioul et gaz, le brûleur. En ce qui concerne le corps de chauffe, deux opérations au moins sont obligatoires : le nettoyage manuel, même après un éventuel prénet-toyage chimique, ainsi que la vérifi-cation et le remplacement éventuel des joints des raccords mécaniques. Pour les chaudières à condensation, il est recommandé de nettoyer le siphon d’évacuation des condensats et de vérifier l’efficacité de l’équipe-ment de neutralisation par mesure du pH ainsi que, le cas échéant, le bon fonctionnement de la pompe de relevage. Les éléments intégrés sont à contrôler, en particulier les organes de régulation, le circula-teur d’eau, la pression du vase d’ex-pansion à « regonfler » si nécessaire et, pour les chaudières avec ballon accumulation, les anodes et acces-soires fournis par le constructeur. Non obligatoire mais conseillée : la vérification des éléments non inté-grés à la chaudière. Le nettoyage du

conduit de fumée n’est pas com-pris dans les opérations d’entretien. Il faut cependant vérifier que le ramonage a été réalisé récemment (la fréquence est fonction du com-bustible). Dans tous les cas, il est indispensable de contrôler l’état, la nature et la géométrie du conduit. Il doit être obligatoirement nettoyé s’il s’agit d’une VMC-Gaz. La pré-sence d’un moyen de réglage du tirage est également à vérifier.

TESTS ET RÉGLAGES

La fonctionnalité des éléments de sécurité est systématiquement revue : aquastat limiteur, contrô-leur de pression, de débit, sou-pape de sécurité, sonde, thermo-couple sur brûleur… tout doit être testé selon les préconisations des constructeurs (quand cela est possi-ble). Pour les brûleurs, quel que soit le combustible, le démontage com-plet et le nettoyage avec remplace-ment des pièces usées sont obliga-toires. Après remontage, le réglage de la combustion, effectué en fonc-tion du type de brûleur, est néces-saire au bon fonctionnement de la chaudière. �

(1) Arrêtés du 11 juin 2009 et du 31 octobre 2009 relatifs à l’entretien annuel des chaudiè-res dont la puissance nominale est comprise entre 4 et 400 kW.(2) Norme NF X50-011 étendue à 400 kW pour le fioul ; norme NF X50-010 étendue à 400 kW pour le gaz et explicitement listée pour le bois dans l’annexe 1 de l’arrêté.

CONTENU DE L’ATTESTATION D’ENTRETIEN

Formalisée par la réglementation, l’attestation d’entretien, remise

obligatoirement au commanditaire après l’entretien, comporte cinq

points incontournables : . un compte rendu des opérations et des mesures effectuées ;. une information sur la performance de la chaudière en termes

de rendement ; . une information sur les émissions de polluants du matériel :

NOx pour les chaudières gaz et fioul, COV et poussières pour

les chaudières utilisant un combustible solide ;. une comparaison des valeurs relevées à celles des meilleures

technologies disponibles, incluant une information sur les

améliorations possibles de l’installation ;. les conseils sur le bon usage de la chaudière en place et sur

les améliorations possibles de l’ensemble de l’installation de

chauffage.

1 MESURE de monoxyde de carbone à proximité d’une chaudière gaz murale.

2 UN NETTOYAGE MANUEL avec des goupillons, des écouvillons, des brosses et un aspirateur doit être obligatoirement effectué en complément du nettoyage chimique.

© C

OS

TIC

1 2

Page 39: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

37 JUIN 2010 B Â T I M É T I E R S

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

POUR EN SAVOIR PLUS

UECF-FFB (Union des entreprises de génie climatique et énergétique de France), www.uecf.fr

N ombreuses sont les sources de nuisance sonore et les ins-

tallations de génie climatique ajou-tent parfois à la cacophonie. Résul-tat : une gêne importante pour les occupants mais aussi pour le voi-sinage… Pour éviter les ennuis, l’entreprise de génie climatique se doit de concevoir son installation en tenant compte de cette problé-matique. C’est la première règle à suivre : mieux vaut intervenir dès la phase d’étude et de conception plutôt que de réagir après coup, car la note peut s’avérer « salée ». Cette étape devra apporter des cor-rections afin que l’installation soit conforme à la réglementation. Et c’est la deuxième règle : connaître et appliquer la réglementation acous-tique en vigueur.

GARANTIR LA CONFORMITÉ

Il importe de savoir que les bâti-ments d’habitation sont régis par le Code de la construction et de l’habitation article R 111-4. Cela ne concerne que les bâtiments neufs ou les parties nouvelles (exten-sions) des bâtiments existants, et des arrêtés spécifiques en précisent

GÉNIE CLIMATIQUE Attention au bruit Chaudières, pompes à chaleur, ventilation peuvent être source de nuisances sonores. Pour éviter les litiges, trois règles : respect de la réglementation, étude de conception et mise en œuvre acoustique.

les modalités d’application. Tel celui du 30 juin 1999 qui fixe, dans ses articles 5 et 6, les exigences mini-males. Il limite notamment le bruit engendré par certains équipements individuels situés dans le logement, par ceux des logements voisins, ainsi que par des équipements collectifs du bâtiment. L’entrepreneur est tenu de garantir la conformité de l’ouvrage à ces prescriptions léga-les. Primordiaux également, la loi n° 92-14444 dite « bruit » de décem-bre 1992 et le décret n° 2006-1099 du 31 août 2006 avec les articles R1334-31 à R1334-37 du Code de santé publique relatifs à la tran-quillité du voisinage vis-à-vis du bruit. Ils fixent les valeurs limites de l’émergence globale du bruit, en fonction de la période de la journée, diurne (de 7 h à 22 h) ou nocturne (de 22 h à 7 h), et de la durée d’émis-sion du bruit (voir tableau).

CHOISIR DU MATÉRIEL

PERFORMANT

Troisième règle à suivre pour réussir son installation : le choix du matériel doit être performant acoustiquement. Les fabricants

sont tenus de proposer des maté-riels permettant à l’installateur de répondre à la réglementation. Difficulté : les industriels infor-ment quant à la puissance acous-tique, tandis que la réglementation est basée sur la pression acousti-que. Ainsi l’arrêté du 23 juin 1978 modifié limite le niveau de pres-sion acoustique engendré par une chaufferie à 30 dB(A) dans les loge-ments, bureaux ou zones accessi-bles au public lorsqu’elle se situe dans le même bâtiment que les locaux concernés , ou à 50 dB(A) à 2 m des façades des bâtiments d’ha-bitation, de bureaux ou d’établisse-ments recevant du public voisins, y compris du bâtiment contenant la chaufferie s’il est habité. C’est donc à l’installateur de prendre les mesu-res nécessaires lors de la conception de l’installation pour ne pas dépas-ser ces valeurs. À sa disposition : plots antivibratiles, socles désoli-darisés, coffrage et gainage… �

Réglementation sismique : les équipements techniques concernésL’application des nouvelles règles de conception et de réalisation des maisons individuelles et bâtiments assimilés selon l’Eurocode 8 (1) – en attente d’un décret d’application – s’étend à tous les aspects de la construction. En toute logique, les équipements techniques n’échappent pas à cette règle. Les dispositions les concernant portent, entre autres, sur les modes de fixation des appareils aux murs et cloisons. Par exemple, la nouvelle réglementation imposera que les ballons d’eau chaude soient installés sur pied et fixés contre un mur porteur. Et, si le volume d’eau dépasse 100 litres, il devra être installé au rez-de-chaussée. Il s’agit d’éviter les chutes d’objet. Ces règles s’intéressent également à la conception des canalisations et des gaines de ventilation et de climatisation, lesquelles doivent être fixées au gros œuvre dans deux directions. (1) Eurocode 8 – Conception et dimensionnement des structures pour leur résistance aux séismes.Pour en savoir plus : FFB-DAT, tél. : 01 40 69 52 65

LE CAS PARTICULIER DES PAC

Avec le succès des pompes à chaleur (PAC), se multiplient les cas de

litiges liés au bruit. Il est donc important que ces équipements soient mis

en place en conformité. Cela passe par une bonne intégration dans un

local semi-ouvert ou fermé de manière à éviter la propagation du bruit

aux logements ou au voisinage. Cela inclut une implantation judicieuse

des prises et des rejets d’air. Dans le cas particulier des PAC air extérieur/

eau dont l’unité est installée à l’extérieur, il est toujours nécessaire de

procéder à un examen de l’intégration acoustique de la machine par

rapport au voisinage. Il peut être utile, par exemple, de prévoir un écran

acoustique, dont l’avantage est aussi psychologique : quand on ne voit

pas, on entend moins. Lorsque les PAC sont posées sur un support

(socle, béton, plots…), il ne doit pas y avoir de liaison rigide avec le bâti afin

d’éviter les vibrations. Il peut être nécessaire dans ce cas d’utiliser des

plots antivibratiles.

Durée cumulée d’apparition du bruit particulier : T

T 1 minute

1 minute T 5 minutes

5 minutes T 20 minutes

20 minutes T 2 heures

2 heures T 4 heures

4 heures T 8 heures

T 8 heures

Valeurs limites de l’émergence globale du bruit particulier en dB(A)

De 7 h à 22 h

11

10

9

8

7

6

5

De 22 h à 7h

9

8

7

6

5

4

3

RÉGLEMENTATION SUR LE BRUIT

Page 40: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

38 B Â T I M É T I E R S JUIN 2010

INSTALLATIONS ÉLECTRIQUES Nouvelle norme pour la haute tension

côté porte-monnaie. C’est là un paramètre essentiel.

COMPRENDRE

LES CONSIGNES

Sur le plan des produits, l’inter-phonie et la visiophonie ont beau-coup progressé. L’important, outre la conformité à la réglementation, c’est que ces produits permettent à une personne aveugle, sourde ou souffrant de tout autre handicap, de bien comprendre, à chaque étape, les consignes. Que cette personne soit à l’extérieur ou à l’intérieur du bâtiment. Ainsi, les portiers exté-rieurs intègrent voyants et picto-

trame d’analyse pour concevoir un réseau haute tension : évaluation du niveau de criticité de chaque récepteur, évaluation de l’aptitude de l’architecture et identification des événements redoutés pouvant occasionner des coupures des ins-tallations. Pour celles comportant des groupes de production, la struc-ture des installations et le choix des différents matériels doivent main-tenant être fonction de la capacité des groupes à contribuer au réglage de la tension et de la fréquence du réseau public. Ce, avec un niveau de performance défini. Sont tout aussi déterminantes les éventuelles per-turbations du réseau public : sur-tensions d’origine atmosphérique, creux de tension… Autres nou-veautés : l’intégration des concepts relatifs à la conception et au raccor-dement des installations de produc-tion. De nouveaux tableaux dédiés aux modes de pose ou aux nou-veaux facteurs de protection ont

grammes visuels, doublés d’une synthèse vocale qui découpe tou-tes les étapes : appel en cours, parler, ouverture de la porte… Des camé-ras avec un large champ facilitent la visualisation de toutes les per-sonnes, de grande ou petite taille. À l’intérieur, le terminal est adapté à chaque handicap – par exemple, un voyant lumineux pour les déficients auditifs. La domotique bien sûr apporte un plus. Outre les applica-tions habituelles, telles que la possi-bilité de créer des scénarios de vie à l’aide d’une télécommande univer-selle, elle propose, selon le handi-cap, des alternatives de contrôle du

fait leur apparition. Ils permettent de déterminer le courant admissi-ble des canalisations avec davantage de précision. Concernant les fac-teurs, les tableaux 52 C 11 à 52 C 35 sont remplacés par les tableaux 52 E à 52 J. Chaque mode de pose se voit préciser le calcul du courant de défaut et le calcul de la tension de contact.

RISQUE INCENDIE

Tout aussi important : le risque incendie. Au niveau des câbles, est privilégié l’usage de câbles sans halogène, dont la combustion limite les émanations toxiques. Pris en compte également, le risque de feu diélectrique liquide avec l’in-troduction de règles de conception des postes. La norme conseille, par ailleurs, l’installation de systèmes de détection incendie avec renvoi d’alarme et coupure automatique de l’alimentation. L’interdiction d’implanter des systèmes d’ex-

système : commande radio, écran tactile, boutons poussoirs, infra-rouge… Avantage supplémentaire, elle est évolutive. Et, dernière avan-cée technologique, certaines appli-cations peuvent être couplées avec le téléphone portable. �

tinction par sprinkleur au-dessus et à proximité des matériels élec-triques à haute tension y est clai-rement notifiée. Pour les extinc-teurs, des précisions sont données selon chaque type de feu. Éclair-cissements également quant aux systèmes d’éclairage de sécurité des postes. Lesquels doivent être constitués d’un ou de plusieurs blocs autonomes portables ali-mentés depuis une prise dédiée, à laquelle s’ajoutera une autre prise de courant. �

(1) HTB (Haute tension B), ouvra-ges pour lesquels la valeur nominale de la tension dépasse 50 000 V en courant alternatif ou 75 000 V en courant continu lisse.

POUR EN SAVOIR PLUS

• FFIE-FFB (Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique), tél. : 01 44 05 84 00, www.ffie.fr• Pour commander la norme, consulter le site de Presselec : www.presselec.com

POUR EN SAVOIR PLUS

• FFB–DAT, tél. : 01 40 69 57 60• Voir également le dossier Accessibilité, p. 48.

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

I l est maintenant admis que rendre accessible un bâtiment,

quel qu’il soit, c’est augmenter le confort de tous les usagers. Et les équipements techniques sont en première ligne, sinon pour garan-tir, du moins pour faciliter cette accessibilité, qu’il s’agisse de visio-phonie, d’interphonie ou, bien sûr, de domotique. Mais attention, pre-mier principe : pas d’usine à gaz, les solutions les plus simples sont souvent les meilleures ! D’ailleurs, les offres des fabricants vont dans ce sens. Autre principe de base : l’accessibilité doit être économi-que. C’est-à-dire accessible à tous

Intitulée « Installations électri-ques à haute tension – Règles

complémentaires pour les sites de production et les installations industrielles, tertiaires et agrico-les », la norme NF C 13-200, dont la dernière version datait de 1987, a subi de profonds changements. Applicable depuis janvier dernier, elle prend en compte les disposi-tions de la norme IEC 61936 et les dispositifs réglementaires sortis depuis 1987, dont les arrêtés bran-chement d’août 2008. Son champ d’application s’étend maintenant aux installations HTB (1) jusqu’à 220 kV et englobe les règles de construction des postes de livrai-son du type ouvert.

NOUVELLE MÉTHODOLOGIE

La norme apporte des précisions dans la méthodologie de concep-tion des systèmes d’alimentation et le traitement des perturbations. Côté conception, elle fournit une

DOMOTIQUE La technologie au service de l’accessibilité

© D

ES

CO

UR

T &

CA

BA

UD

Page 41: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation
Page 42: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation
Page 43: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

41 JUIN 2010 B Â T I M É T I E R S

e cahier du CSTB 3515, qui classe les revête-ments de sols cérami-

ques pour qu’ils puissent corres-pondre au classement Upec des locaux, termine son toilettage et devient le cahier 3659. Grande modification : la notion de tolé-rance dimensionnelle est intro-duite, avec des spécifications deux fois plus contraignantes que cel-les des annexes de la norme NF EN 14411 (« Carreaux cérami-ques – définition, classification, caractéristiques et marquage », mai 2007). Sachant que les car-reaux disponibles sur le marché possèdent déjà des tolérances dimensionnelles plus performan-tes que la norme NF EN 14411, elle-même révisée. Prolongeant le constat d’une campagne d’essais menée par le CSTB, l’Upec revu se prononce aussi pour des tolé-rances dimensionnelles plus dras-tiques. Pour les carreaux P4+ : longueur maximum de 900 mm pour une épaisseur minimum de 8 mm, parce qu’ils sont très souvent posés avec joint mince dans leur local de prédilection, les mails commerciaux. En outre, la notion de planéité des surfa-ces (écart maximum entre cour-bure centrale, courbure latérale et voile – voir schémas) est intro-duite. Elle est de 1,4 mm pour les carreaux P3 et P4S et 1 mm pour les P4+. Pour les carreaux P4 et P4S, outre l’augmentation des formats, d’autres changements ont été opérés. Pour les premiers, le critère d’épaisseur minimale suivant le format a été remplacé

Lpar une épaisseur minimale de l’ordre de 7 mm, moyennant des exigences de charge de rupture à la flexion plus élevées que cel-les de la norme NF EN 14411 et de l’ancien cahier Upec. Pour la résistance à la flexion, les valeurs restent inchangées. En revanche, pour les carreaux P4S, les spécifi-cations de charge de rupture et de résistance à la flexion deviennent largement supérieures aux critè-res de la norme NF EN 14411. Les exigences d’épaisseur varient également suivant les for-mats : 11 mm minimum jusqu’à 400 cm2 et 13 mm minimum de 400 à 1 200 cm2. �

Classement UpecLe cahier du CSTB 3515 « Revêtements de sols céramiques » correspond désormais au cahier 3659 V3 de février 2010. Il classe les revêtements céramiques en fonction des cri-tères d’usure à la marche (U), de poinçon-nement (P), de comportement à l’eau (E) et aux agents chimiques courants (C). Le revêtement céramique choisi doit porter au minimum le même classement Upec que celui du local à revêtir répertorié dans le cahier 3509 du CSTB « Notice sur le clas-sement Upec des carreaux ».

Le nouveau classement Upec des carreaux céramiques répond aux mutations du marché. Il introduit des tolérances dimensionnelles plus drastiques que celles de la norme NF EN 14 411, tout en intégrant de nouveaux formats de carreaux.

CARREAUX CÉRAMIQUES Nouvelles tolérances dimensionnelles

UNE AUGMENTATION DES FORMATS

Classement des carreaux selon Upec

P3

P4

P4S

P4+

Surface nominale admissible max. avant la révision du cahier du CSTB 3515

3 600 cm2

2 200 cm2

1 100 cm2 (soit un format de 33 x 33 cm)

2 200 cm2

Surface nominale admissible max. depuis la révision du cahier du CSTB 3515

10 000 cm2

4 050 cm2 (soit un format de 90 x 45 cm)

1 200 cm2 (soit un format de 35 x 35 cm)

4 050 cm2 (soit un format de 90 x 45 cm)

Voile

Courbure centrale

Courbure latérale

POUR EN SAVOIR PLUS

UNECB-FFB (Union nationale des entrepreneurs céramistes du bâtiment), tél. : 01 40 69 58 20, www.unecb.ffbatiment.fr

SCHÉMAS DE PRINCIPE DES TOLÉRANCES DES CARREAUX

© ID

É -

SO

UR

CE

: N

F E

N 1

4411

Page 44: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

42 B Â T I M É T I E R S JUIN 2010

N euf sols sportifs sur dix sont des sols à défor-mations ponctuelles,

de type PVC collé directement sur le béton. Ce sont des sols très confortables, qui respectent la norme européenne NF EN 14-904. Les quelque 10 % res-tants sont partagés entre les sols surfaciques (type parquet sur béton) et les systèmes combinés, composés d’une sous-construc-tion posée flottante, recouverte ensuite d’un revêtement de sol sportif sur mousse. « Les systè-mes surfaciques ou combinés, plus chers qu’un PVC collé direc-tement sur support béton, sont fortement utiles pour répon-dre aux attentes des maîtres d’ouvrage », explique Christophe Clodic, responsable de l’activité sols sportifs chez Gerflor.

Pour déformer un sol surfaci-que, il faut peser plus de 50 kg – poids que n’atteignent pas les enfants. En cas de chute, le sol n’assure pas son rôle protecteur, reste dur et peut provoquer des blessures. En revanche, avec les systèmes combinés, le sol est confortable pour les enfants, les adultes et les athlètes. Les systè-mes combinés sont intéressants également en rénovation, pour rattraper des défauts du sup-port. Quand ils sont posés sur plots, ils récupèrent des défor-mations très importantes. Les maîtres d’ouvrage optent sou-vent pour des PVC imitation parquet, apportant un confort élevé et offrant un bon rap-port qualité/prix. « Les systè-mes combinés, pouvant associer des sols à déformations surfa-

ciques et ponctuelles, apportent en rénovation une solution haut de gamme pour les sportifs et facile à mettre en œuvre pour les entreprises », souligne Chris-tophe Clodic.

DE L’AVANTAGE DU

PRÉ-ASSEMBLÉ EN USINE

Autre intérêt des systèmes com-binés pour sols sportifs : pré-parés en usine, ils assurent une pose simplifiée et un gain de temps sur le chantier. « Ces sys-tèmes pré-assemblés présentent des garanties de résistance dans le temps beaucoup plus impor-tantes que les kits assemblés à 100 % sur le chantier, poursuit Christophe Clodic. Sous le pan-neau de basket, par exemple, les réceptions des joueurs repré-sentent des impacts qui peuvent

aller jusqu’à 700 kg. Les systè-mes assemblés sur chantier avec de simples rainures/languettes ne résistent pas plus de deux ou trois ans quand ils sont soumis à des chocs répétés. »Dans sa structure sandwich, le système combiné comprend un nid d’abeille aux propriétés de flexibilité sept fois plus impor-tantes que le bois. Complète-ment désolidarisé du support, il permet de rattraper jusqu’à 8 mm de défaut de planimétrie, soit 1,6 cm d’écart entre le point le plus haut et le point le plus bas. Il peut se poser directement sur d’anciens supports sains : résine, PVC, béton, enrobé, etc., ce qui le destine en particulier à la rénovation de salles en très mauvais état. Il suffit d’emboî-ter les panneaux les uns avec les

SYSTÈMES COMBINÉS POUR SOLS SPOR

Permettant de s’adresser à tous les publics utilisateurs, les systèmes combinés apportent une réponse particulièrement adaptée aux maîtres d’ouvrage en quête de solutions de qualité pour rénover les salles de sport.

21© GERFLOR © TARKETT

Page 45: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

43 JUIN 2010 B Â T I M É T I E R S

TIFS CHAMPIONS DE LA RÉNOVATION

« ATTENTION À L’HUMIDITÉ »

Lionel Lawson, gérant de Cibes Sport à Saint-Saturnin-lès-Avignon (Vaucluse).

« Pour certains sports, nous mettons en œuvre des systèmes combinés sur plots en caoutchouc de 8 cm sur 8 espacés tous les 30 cm. Dans l’espace restant, nous positionnons

des lambourdes qui sont ensuite calées pour obtenir une planéité parfaite. Les panneaux de bois sont vissés sur ces dernières, puis collés les uns avec les autres. Un enduit spécial est appliqué pour garantir l’adhérence du revêtement sur la sous-construction. Ces systèmes nécessitent d’être mis en œuvre par des spécialistes : des soliers-parqueteurs. Il faut bien se prémunir de toute remontée d’humidité des dallages béton, et tester les dalles à l’aide d’une bombe à carbure ou d’un testeur électronique. Si le taux d’humidité ne dépasse pas 4 %, un polyéthylène avec recouvrement de 20 cm, liaison par adhésif et relevé en périphérie est posé sur le support. Les lambourdes sont ensuite installées ; pour éviter de générer un échauffement entre le panneau de bois et les lambourdes, nous appliquons un autre polyane. En périphérie du système, nous prévoyons un espace de ventilation et de dilatation de 40 mm, recouvert avec une plinthe en bois massif ventilée. Lors de l’exploitation de la salle, la souplesse du complexe génère un appel d’air évacué sur les côtés. Cette mise en œuvre reste toutefois réservée à des sols sportifs de haut niveau. »

POUR EN SAVOIR PLUS

UNRST-FFB (Union nationale des revêtements de sols techniques), tél. : 01 40 69 51 45, www.unrst.com

autres, de les poncer, d’appli-quer un primaire d’accrochage, puis d’installer le revêtement de sol. « L’économie de la prépa-ration de support et de l’arra-chage de l’ancien sol peut, dans certains cas, compenser le coût du sol combiné et devenir une solution économique. » Celle-ci évite les mauvaises surprises ren-contrées parfois au moment de la dépose. En outre, les systè-mes combinés sous Avis techni-que, « limitent les risques pour le maître d’ouvrage, qui n’a pas à souscrire d’assurances supplé-mentaires. Pour une collectivité, c’est un gage de qualité et d’ex-périence dans le choix d’un sol sportif ». 90 % des litiges dans les gym-nases sont liés à des remon-tées d’humidité. Il est donc très important de multiplier les garanties vis-à-vis des systèmes bois. Il faut s’assurer qu’ils font l’objet d’un Avis technique et qu’ils résistent à un taux d’hu-

midité élevé. « C’est la vraie fai-blesse des sous-constructions tout bois, face aux complexes associés à un nid d’abeille pou-vant résister à des taux d’humi-dité de l’ordre de 10 % », conclut Christophe Clodic. �

1 et 2 LES SOLS COMBINÉS peuvent conserver un aspect PVC classique ou adopter une finition imitation parquet, pour un rapport qualité/prix très intéressant.

3 LES SYSTÈMES COMBINÉS, composés de panneaux sandwich pré-assemblés en usine, permettent une pose simplifiée.

© G

ER

FLO

R

3

Page 46: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

44 B Â T I M É T I E R S JUIN 2010

Utilisée dans la construction comme liant pour la composition des mortiers, la chaux s’emploie aussi en intérieur pour la décoration et la protection des murs, sous forme de badigeon ou d’enduit.

P remière qualité de la chaux : elle laisse respirer les sup-

ports tout en les protégeant. Elle évite donc l’apparition de moisis-sures. Au toucher, la chaux appli-quée sur les murs produit une tex-ture agréable. Et comme avec la plupart des matériaux naturels, son vieillissement améliore son aspect : l’enduit se patine, les badi-geons prennent des teintes nuan-cées. Particulièrement adaptée en rénovation – c’est le seul liant compatible sur supports fragiles –, elle épouse, grâce à sa faible résis-tance, les mouvements du sup-port tout en souplesse. Au plan esthétique, elle offre une infinité de coloris grâce à des nuances qui permettent d’animer les murs des maisons. D’où un retour en affec-tion auprès du grand public. Ten-dance à la couleur en décoration et utilisation de produits naturels

DÉCORATION INTÉRIEURE Redécouvrir la chaux

obligent, la chaux séduit pour son image écologique et saine, tout en véhiculant des valeurs d’authen-ticité et de tradition. Ces valeurs sont attachées en particulier au badigeon à la chaux, une des plus anciennes techniques de décora-tion extérieure mais aussi inté-rieure. Celui-ci doit être fluide et appliqué en plusieurs couches très minces. Les colorations inégales sont tout à fait normales, car ce procédé ne permet pas d’obtenir une finition parfaitement régu-lière.

DES ENDUITS POLYMORPHES

Comme il nécessite d’être renou-velé souvent, il a été progressive-ment délaissé au profit des pein-

tures industrielles stables. En intérieur, la chaux trouve plus volontiers son application sous forme d’enduit. Et quoi de plus prestigieux qu’un stuc italien : mélange de chaux, de poudre de marbre et de pigment. Il imite le marbre dans ses nuances et ses couleurs. L’application néces-site une main d’œuvre spéciali-sée, ayant une grande maîtrise de l’enduisage, et exige beaucoup de temps. Idéal pour les pièces humi-des car imperméable à l’eau, sou-vent utilisé dans les pièces de récep-tion et halls d’accueils, le stuc, par sa brillance et son lustre, donne un éclat différent des enduits décora-tifs classiques et une finition iné-galée. Lui aussi enduit de la Médi-

terranée, poli au fer ou au galet, le Tadelakt suscite un grand engoue-ment avec sa douceur au toucher et la profondeur de ses coloris. Ce produit, destiné aux hammams, convient aussi aux salles de bains et aux piscines. Reste que toutes ces applications demeurent réser-vées à un marché de niche et haut de gamme. Alors, face à l’attrait du public pour ces matières chau-des et naturelles, les industriels ont créé des matériaux similaires, par leurs propriétés esthétiques et techniques, aux enduits à base de chaux. Assurant une facilité de mise en œuvre dans la préparation et la pose, ils doivent cependant être protégés par des vernis. Ces produits sont prêts à l’emploi avec une palette plus ou moins étendue selon les cas. Ils répondent aux attentes de la clientèle comme à celles des entrepreneurs. �

POUR EN SAVOIR PLUS

UPPF-FFB (Union professionnelle peinture finitions), tél. : 01 40 69 53 73, www.uppf.ffbatiment.fr

Chaux aérienne : sa prise à l’air par carbonatation la rend

particulièrement adaptée aux enduits en milieux secs.

Diluée avec de l’eau, elle constitue des peintures naturelles qui,

agrémentées de pigments, décorent les enduits.

Chaux hydraulique : sa prise s’effectue d’abord à l’eau, puis à l’air.

Elle est conseillée en extérieur mais aussi en intérieur pour

les pièces humides (salles d’eau, dalles, caves, murs enterrés…).

CHAUX NATURELLE : DEUX TYPES DE CHAUX

ADAPTÉE EN RÉNOVATION, la faible résistance de la chaux lui permet d’épouser les mouvements du support tout en souplesse.

© C

IME

NTS

CA

LCIA

© C

IME

NTS

CA

LCIA

Page 47: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

Réaliser des salles d’eau répondant aux critères d’accessibilité définis par la loi Handicap : c’est l’objectif d’un guide conçu par le CSTB pour la DHUP (1), à paraître courant 2010.

À la demande de la DHUP, le CSTB prépare un guide bap-

tisé Principes constructifs pour l’ac-cessibilité des salles d’eau privatives en locaux d’habitation. Son but : présenter les principes de solu-tions pour répondre aux exigences réglementaires relatives à l’accessi-bilité des salles d’eau des logements situés dans des bâtiments d’habita-tion collectifs et des maisons indi-viduelles. La notion de douche accessible avec l’exigence de ressaut maximal de 2 cm aboutit à la néces-sité d’installer un siphon de sol. Ce dernier a une forte incidence sur la conception de l’ouvrage : suré-paisseur au droit du plancher, réser-vations localisées pour le corps de siphon et la canalisation d’évacua-tion, mise en œuvre d’une chape ou forme de pente, etc. Par ailleurs, l’exigence d’aménagements simples nécessite de prévoir dès la concep-tion du bâtiment une ou plusieurs solutions d’aménagement des salles d’eau en vue d’installer ultérieure-ment une douche accessible.Côté revêtements, il existe des pro-cédés de douches plastiques, des systèmes complets pour couvrir

DOUCHES ACCESSIBLES Quels revêtements ?

sols et murs, avec siphon et raccord. Ils font l’objet d’Avis techniques (AT) à consulter pour s’assurer des spécificités de mise en œuvre et des exigences complémentaires. Autre possibilité en douches accessibles : poser un revêtement de sol carrelé en pose directe, avec siphon indé-pendant. Dans ce cas, une étan-chéité et une sous-couche acousti-que doivent être mises en œuvre, et plusieurs points singuliers doivent être traités avec soin pour assurer exigences d’étanchéité et acousti-que – comme le raccord sol/mur, qui doit être étanche. Le siphon doit être conçu en deux parties, pour créer un léger mouvement qui assure la fonction acoustique tout en restant étanche. Il doit être rac-cordé à l’étanchéité via une platine souple ou rigide intégrée en usine, une bague ou une bride de fixation. En outre, le dimensionnement de l’ouvrage doit prendre en compte le dénivelé prévu, qui doit être lié au pourcentage de pente attendu et à la surface avec pente (localisée ou sur toute la pièce), mais égale-ment l’épaisseur de l’ouvrage éven-tuellement rapporté qui permet

d’apporter la pente, et la hauteur du siphon – environ 70 à 150 mm – ainsi que l’évacuation associée. Dans les douches accessibles, les revêtements carrelés peuvent aussi se poser sur un receveur prêt à car-reler. Il est constitué d’une plaque support rigide de dimensions varia-bles avec un siphon de sol et éven-tuellement un caniveau, les formes de pente associées et une étanchéité en surface. Dans ce cas, une jonc-tion supplémentaire est à traiter : le raccord procédé/sol existant. Le receveur prêt à carreler relève de l’Avis technique. La mise en œuvre et le traitement des différents points singuliers sont décrits dans le Dos-sier technique lié à l’AT. �

(1) Direction générale de l’habitat, de l’urba-nisme et des paysages.

POUR EN SAVOIR PLUS

• UNECB-FFB (Union nationale des entreprises céramistes du bâtiment), tél. : 01 40 69 58 20, www.unecb.ffbatiment.fr• UNRST-FFB (Union nationale des revêtements de sols techniques), tél. : 01 40 69 51 45, www.unrst.com• Voir également le dossier Accessibilité, p. 48.

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

45 JUIN 2010 B Â T I M É T I E R S

QUELS SIPHONS CHOISIR ?

Types d’évacuation

Siphons pour receveurs ou bondes

Caniveaux

Siphons intégrés

NB : Tous les siphons de sol en douches accessibles doivent correspondre aux exigences de la norme NF EN 1253 « Avaloirs et siphons pour bâtiments ».

Application

Receveurs extra-plats

Pour sols carrelés ou receveurs prêts à carreler

Receveurs prêts à carreler

Normes

NF EN 274 Dispositifs de vidage pour appareil sanitaire

NF EN 1253-1 Avaloirs et siphons pour bâtiments

NF EN 1253 Avaloirs et siphons pour bâtiments

Certifications

NF R-077 Robinetterie sanitaire pour les bondes

NF 0 76 Composants sanitaires pour les siphons

NF 0 76 Composants sanitaires pour les siphons

Calepin de chantier : Chapes et dalles à base de liants hydrauliques Après les revêtements carrelés scellés, la collection des Calepins de chantier aborde les chapes et dalles à base de liants hydrauliques, en revenant de manière didactique sur certains changements notables du NF DTU 26.2, comme la tolérance maximale admissible de planéité locale de la chape, désormais de 5 mm sous la règle des 2 m, contre 7 ou 5 mm auparavant. En outre, pour certains locaux, le mortier ne peut être fabriqué sur chantier, mais à partir de béton de centrale. Rappelons que les Calepins de chantier présentent de manière synthétique et simplifiée les règles nationales de construction adoptées au fur et à mesure de la production des normes européennes harmonisées. Une vingtaine sont aujourd’hui disponibles.Pour en savoir plus :UNECB-FFB (Union nationale des entrepreneurs céramistes du bâtiment), tél. : 01 40 69 58 20, www.unecb.ffbatiment.fr

Page 48: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

46 B Â T I M É T I E R S JUIN 2010

Depuis le début de l’année, la nomenclature Qualibat a intégré de nombreux changements dans les qualifications des métiers de la finition, répondant ainsi aux évolutions combinées des techniques et des métiers. Le point sur les principales nouveautés dans le domaine des revêtements de sols souples, du carrelage et des plafonds suspendus.

P our mieux coller aux mar-chés et permettre aux entre-

prises de faire valoir leurs compé-tences, l’activité 62 « Revêtements de sols et de murs » a été revue en profondeur. Première modifica-tion de taille : la spécialité 622 ne parle plus de revêtements plasti-ques ou assimilés, « mais de revête-ments résilients au sens large pour englober le PVC, le caoutchouc et le linoléum. Trois niveaux de techni-cité sont proposés pour ces ouvra-ges », souligne Christian Moricet, à la tête de la société Moricet à Gué-rande (Loire-Atlantique). Mais le changement majeur, attendu par les soliers, c’est la scission de l’ancienne qualification 6224 en deux quali-fications différentes : l’une pour la mise en œuvre des systèmes dou-ches (la nouvelle 6224), l’autre pour les cuisines collectives (6242). Tou-tes deux sont accessibles aux entre-prises déjà titulaires de la 6223, qui doivent par ailleurs justifier du trai-tement de points singuliers sur ces ouvrages (raccordements, évacua-tions, etc.). La qualification 6263 dédiée aux sols sportifs est main-tenant uniquement consacrée aux systèmes combinés avec une mise en œuvre exécutée en fonction des exigences propres à chaque dis-cipline sportive. Enfin, dernière grande nouveauté, les sols coulés à base de résine de synthèse dispo-sent de leur propre spécialité en 623 avec deux qualifications en techni-cités confirmée et supérieure. Elles sont complétées par une nouvelle qualification pour les locaux à ris-ques identifiés (brasseries, locaux agroalimentaire ou pharmaceuti-ques par exemple), qui intègre la

AMÉNAGEMENT ET FINITIONS Nouvelles qualifications

spécialité 624 « Revêtements tra-vaux complexes ».

SPEC ET SEL

Pour l’activité 63 « Carrelages – revêtements – mosaïques », la nou-velle version de la nomenclature amène son lot de changements. Ainsi, l’ensemble des qualifica-tions concernées par cette activité intègrent maintenant les travaux accessoires de mise en œuvre de système de protection à l’eau sous carrelage (Spec). Une nouvelle qua-lification 6343 « Carrelages – tra-vaux d’étanchéité » voit également le jour. « Ainsi, les entreprises vont pouvoir intervenir dans des locaux EB+ privatifs pour réaliser par exemple des salles d’eau avec éva-cuation directe dans le sol. À condi-tion que leurs références démon-trent le respect des points singuliers (traitement des siphons, pénétra-tions murales). C’est un plus, car ce dispositif leur permet d’accéder à des marchés qui leur échappaient,

comme celui de l’accessibilité. Elles vont pouvoir s’y positionner avec des systèmes d’étanchéité liquide (SEL) », précise Christian Moricet. Enfin, des précisions sont apportées sur la qualification 6334 « Carrela-ges – revêtements dans des locaux à sollicitation particulière », pour mieux définir le type d’ouvrages concernés. Il s’agit par exemple des grandes surfaces commerciales ou industrielles et d’un seul tenant (de plus de 3 000 m2), pour lesquels les revêtements sont mis en œuvre dans des délais réduits. « Celles qui ne répondent pas à ces critères ne pourront pas y prétendre », souli-gne Christian Moricet. Dernier grand changement : une nouvelle spécialité 661 « Plafonds suspendus modulaires » est créée, avec deux nouvelles qualifications : 6611 (technicité courante) et 6612 (technicité confirmée). La pre-mière concerne les entreprises qui fournissent et posent ces ouvrages sans participation à l’étude du pro-

jet. La 6612 s’adresse quant à elle aux entreprises qui disposent de moyens d’étude, et qui fournissent et posent des plafonds suspendus modulaires horizontaux ou incli-nés à fonctions diverses pour tout bâtiment ou équipement. Souli-gnons que cette qualification com-prend également la fourniture et la pose de plafonds suspendus modu-laires chauffants et/ou rafraîchis-sants et de produits et matériaux absorbants acoustiques, tels les baf-fles acoustiques. �

POUR EN SAVOIR PLUS

• UNRST-FFB (Union nationale des revêtements de sols techniques), tél. : 01 40 69 51 45, www.unrst.com • UNECB-FFB (Union nationale des entrepreneurs céramistes du bâtiment), tél. : 01 40 69 58 20, www.unecb.ffbatiment.fr• UMPI-FFB (Union des métiers du plâtre et de l’isolation), tél. : 01 40 69 52 14, www.umpi.ffbatiment.fr• Vous pouvez également consulter votre antenne Qualibat locale (liste disponible sur www.qualibat.com)

Page 49: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

Pour éviter les phénomènes de décollement ou de cloquage liés aux remontées humides, le NF DTU 53.2 a prévu la réalisation d’un système de protection anti-remontées d’humidité sous Avis technique. Les bases d’un futur cahier des prescriptions techniques (CPT) ?

L e DTU 13.3 « Travaux de dal-lage », paru en 2005, a changé

la donne. « Il précise en particulier que les films polyéthylène, géo-textiles ou géosynthétiques n’as-surent pas de rôle anti-capillarité et ne permettent pas de maîtri-ser la siccité du béton de dallage », indique Gilbert Fau, ingénieur au sein de la division revêtements de sol au CSTB. Ainsi, les professions visées par le NF DTU 53.2 « Revê-tement de sols PVC collés », mais aussi par le 51.2 « Parquets collés » et le 54.1 « Revêtement de sols coulés à base de résine de syn-thèse », « ont dû revoir les condi-tions de pose sur dallage, car il faut prévoir une solution contre les remontées d’humidité ».

Or, dans le NF DTU 53.2, plu-sieurs solutions ont été prévues, sachant que le choix construc-tif appartient au concepteur de l’ouvrage : réalisation d’une chape désolidarisée, d’une sous-couche d’interposition de désolidarisa-tion sous Avis technique ou inter-position d’un procédé requa-

RÉALISATION DE BARRIÈRE ADHÉRENTE De l’Avis technique au CPT

lifié par les experts de barrière adhérente de protection anti-remontée d’humidité sous Avis technique. « Pour cette barrière anti-humidité, nous avons tra-vaillé à la rédaction d’un guide pour l’Avis technique car il fallait cadrer le contexte, notamment en matière d’assurance », précise Gil-bert Fau.

EXIGENCES MINIMALES

Ce guide définit les exigences minimales requises pour les bar-rières adhérentes. La première : « La barrière anti-humidité doit avoir une perméa-bilité à la vapeur d’eau limitée, inférieure ou égale à 10 mg/m2/h/mm de mercure, vérifiée selon la norme NF EN ISO 7783 par-tie 2 », poursuit Gilbert Fau. La seconde : « Le procédé barrière adhérente doit faire l’objet d’une adhérence sur béton humide, sur le principe décrit dans la norme NF EN 13578, le béton retenu étant celui du NF DTU 13.3 par-tie 1 ou 2, préparé par sablage. » Après cinquante-six jours d’ex-position à l’humidité, « on doit obtenir une rupture cohésive dans le béton au moins à 90 % en moyenne et pour chaque prise d’essai ; en outre, à l’issue de l’essai, la contrainte moyenne à la rupture doit être égale à au moins 90 % de la contrainte obte-nue sur le même béton sec » ; il ne doit y avoir ni blanchiment, ni cloquage. Dernière exigence : « Le procédé doit faire l’objet de références

chantiers sur dallage d’au moins deux ans. »

DES CRITÈRES IDENTIQUES

POUR TOUS

LES REVÊTEMENTS

« Parallèlement nous avons pro-posé de travailler à l’élaboration d’un CPT de mise en œuvre, poursuit Gilbert Fau. L’idée est de disposer d’un CPT barrière adhérente sablée, valable pour les sols souples mais aussi pour les parquets collés, principa-les familles concernées, et poten-tiellement pour tous les ouvra-ges de revêtements qui peuvent s’avérer sensibles à l’humidité et qui relèvent du classement Upec des locaux. » S’il subsiste encore de nombreux travaux avant la parution de ce CPT, une chose est sûre : « Les cri-tères d’exigence seront les mêmes,

quels que soient les revêtements. Ensuite, il y aura bien sûr des spé-cificités au niveau des recouvre-ments selon les NF DTU corres-pondants, sachant qu’on vient poser sur une barrière sablée. » Le futur CPT pourrait donc ouvrir le marché en élargissant le mode opératoire prévu par le NF DTU 53.2 à d’autres revêtements, et apporter des solutions techni-ques pour toutes ces familles de produits. �

POUR EN SAVOIR PLUS

UNRST-FFB (Union nationale des revêtements de sols techniques), tél. : 01 40 69 51 45, www.unrst.com

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

47 JUIN 2010 B Â T I M É T I E R S

EXEMPLE D’UN SYSTÈME DE BARRIÈRES ANTI-HUMIDITÉ POUR SOLS SOUPLES EN LÈS ET/OU EN DALLES

© S

OU

RC

E :

BO

STI

K

Avec le futur CPT, les critères d’exigence seront les mêmes,

quels que soient les revêtements.GILBERT FAU, DIVISION

REVÊTEMENTS DE SOL,

CSTB

Page 50: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

ACCESSIB

48 B Â T I M É T I E R S JUIN 2010

28 MILLIARDS D’EUROS

MONTANT HT DE LA MISE EN CONFORMITÉ DES ERP AVANT LE 1ER JANVIER 2015

Page 51: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

DOSSIER RÉALISÉ EN PARTENARIAT AVEC

49

ILITEConstruction neuve, mise en conformité des établissements recevant du public et des logements existants… l’accessibilité est devenue une réalité qui touche l’ensemble du secteur du bâtiment. L’offre en formation et les publications techniques de la FFB et de ses partenaires, sans oublier une qualification Qualibat, permettent aux entrepreneurs et artisans de se positionner sur ces nouveaux marchés qui représentent un volume d’activité considérable.

LE TEMPS DE LA MISE EN ŒUVRE

dirigeant d’une entreprise artisanale de métallerie, et délégué en charge de l’accessi-bilité à la FFB. Pendant des décennies, la prise en compte du handicap a été réduite au fau-teuil roulant, mais la loi du 11 février 2005 nous a ouvert les yeux. Nous construisons maintenant pour tous, en tenant compte de tous les handicaps. » Rappelons que la nou-velle réglementation redéfinit le handicap, en l’élargissant à l’ensemble des déficiences physiques, sensorielles, mentales et psychi-

ques, qui affectent non seulement les person-nes handicapées, mais aussi celles qui le sont provisoirement, ainsi que les personnes âgées en perte d’autonomie. En ce qui concerne les bâtiments existants, les aménagements des parties communes doivent satisfaire aux obli-gations du neuf, soit partiellement en cas de travaux sur un élément contribuant à l’ac-cessibilité, soit intégralement si le montant des travaux est supérieur ou égal à 80 % de la valeur du bâtiment. Enfin, les établissements

rois ans après l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation, qui concerne tous les bâtiments neufs

– bâtiments d’habitation collectifs, maisons individuelles destinées à la vente ou à la loca-tion, établissements et installations recevant du public – dont le permis de construire a été délivré après le 1er janvier 2007, l’accessibi-lité a fait son chemin. « On ne construit plus aujourd’hui de la même manière, les menta-lités ont changé, explique Didier Duchêne,

t JUIN 2010 B Â T I M É T I E R S

Page 52: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

recevant du public (ERP) devront avoir réa-lisé un diagnostic d’accessibilité au 1er janvier 2011 et être mis en conformité avec la régle-mentation au plus tard le 1er janvier 2015 (1).

UNE ATTENTE DE LA SOCIÉTÉ

L’accessibilité correspond aujourd’hui à une attente de la société tout entière, comme le montre l’augmentation de ce type de travaux dans les logements existants : « En deux ans, le nombre total de nos projets relatifs à l’accessi-bilité a atteint 34 000 chantiers, sur un total de 95 000 interventions annuelles, soit une aug-mentation supérieure à 10 %, déclare ainsi Éric Malevergne, chargé de mission à la Fédéra-tion des Pact (2). Ces travaux concernent tous les aspects de l’habitat, de l’accès au bâtiment à l’aide de plans inclinés, de rampes, de sols adap-tés, jusqu’à l’adaptation des pièces techniques comme la salle de bains et la cuisine, en pas-sant par l’accessibilité des terrasses. » Le vieillis-sement de la population, associé à la volonté de la société de maintenir les personnes âgées aussi longtemps que possible à leur domicile, aura pour effet d’accélérer la demande pour ce

estime que les travaux de mise en confor-mité à réaliser dans les quelque 193 000 ERP publics s’élèvent à 13 milliards d’euros HT (3) et 12 milliards d’euros HT supplémentaires pour les établissements privés recevant du public, c’est-à-dire les hôtels, restaurants, cen-tres commerciaux ou salles de spectacles… En ce qui concerne le logement, on estime que les travaux de mise en conformité des loge-ments collectifs existants et d’aménagement volontaire des logements individuels pour-raient concerner plusieurs dizaines de milliers de logements par an, pour un montant estimé à environ 1 milliard d’euros par an. Pour le loge-ment collectif, ces aménagements seront cer-tainement associés à des travaux d’économie d’énergie. Ces investissements, qui s’inscrivent dans une politique de maintien des personnes âgées à domicile, devraient s’accroître à mesure du vieillissement de la population : notre pays compte aujourd’hui 5 millions de personnes de plus de 75 ans, et au sein de cette tranche d’âge, les plus de 80 ans auront doublé en 2030. À ces volumes d’activité très importants, il faut aussi ajouter les travaux d’accessibilité dans les pro-jets de constructions neuves, notamment ceux qui doivent être effectués dans les locaux de tra-vail neufs, dont la réglementation est proche de celle applicable dans les ERP (4). Pour être complets, ajoutons les initiatives volontaristes comme celle de l’Agefiph, qui finance 90 % des travaux de mise en accessibilité des locaux de travail existants accueillant moins de 500 sala-riés. Cette mesure, mal connue, est applicable jusqu’au 31 décembre 2010 (on ignore si elle sera maintenue en 2011).Une grande partie de ces travaux, imposés par la réglementation, font l’objet d’une attestation de vérification de l’accessibilité aux personnes handicapées, réalisée à la livraison des bâti-ments par un contrôleur technique agréé ou par un architecte, autre que le signataire du per-mis de construire. Pour Didier Duchêne, « les entreprises du bâtiment, par leur positionne-ment et leur expérience, sont les plus à même de réaliser ces travaux et ne doivent pas lais-ser d’autres acteurs du marché s’en emparer. D’autant que la plus grande part des travaux d’accessibilité ne présentent pas une complexité technique particulière. » En effet, l’une des dif-ficultés de la nouvelle réglementation poin-tées par les experts – l’accessibilité des terras-

« DONNER DU SENS À L’ACTE DE CONSTRUIRE » PATRICK GOHET, PRÉSIDENT DU CONSEIL NATIONAL CONSULTATIF DES PERSONNES HANDICAPÉES (CNCPH)

Où en est le chantier

de l’accessibilité

des bâtiments ?

La réglementation se met

en place petit à petit et les

choses avancent. Les atten-

tes des associations de per-

sonnes handicapées et de

la société sont très fortes,

parce que le changement

s’est fait attendre. Mais

le regard du public et des

professionnels a changé : le

handicap ne concerne plus

seulement « les autres »,

mais chacun d’entre nous.

Quelle doit être l’attitude

des entreprises ?

Elles doivent intégrer l’ac-

cessibilité dans la construc-

tion au même titre que la

sécurité ou l’environnement,

à l’extérieur comme à l’in-

térieur des bâtiments, pour

tous les types de handicaps.

J’ajoute que construire

accessible, c’est faire du

développement durable : en

intégrant dès aujourd’hui

cette problématique, nous

nous dispensons de réaliser

des travaux futurs coûteux,

et nous anticipons le vieillis-

sement de la population.

En quoi s’agit-il d’une

opportunité ?

On parle beaucoup

aujourd’hui de crise des

valeurs, mais l’une des

solutions à cette crise

est d’agir. En s’emparant

de la question de l’accessi-

bilité, les bâtisseurs peuvent

agir sur le réel, en amélio-

rant le cadre de vie de nos

concitoyens et en leur

donnant plus de liberté

de mouvement, donc une

vie meilleure. L’accessibilité

permet tout simplement de

donner un sens à l’acte de

construire.

type de travaux. Pour Didier Duchêne, les pro-fessionnels du bâtiment doivent aujourd’hui se rapprocher et construire des partenariats avec des acteurs comme la Fédération des Pact et les associations de personnes handicapées, qui attendent beaucoup de la société en matière d’accessibilité et jouent un rôle de prescrip-teur. En évitant de prendre des positions extrê-mes : « Il n’est peut-être pas nécessaire d’amé-nager systématiquement tous les logements, argumente-t-il. En revanche, le logement doit être conçu de manière à pouvoir être adap-table facilement et rapidement au handicap. L’accessibilité doit devenir aussi naturelle que la conformité à la réglementation sismique ou à la sécurité incendie. En un mot, construire aujourd’hui, c’est construire accessible. »

UN MARCHÉ CONSIDÉRABLE

En plus d’être une réponse à des attentes sociétales, l’accessibilité est aussi un marché très important pour les entreprises du bâti-ment, notamment avec la mise en conformité, d’ici le 1er janvier 2015, de plus de 650 000 éta-blissements recevant du public. Ainsi, on

50 B Â T I M É T I E R S JUIN 2010

Page 53: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

DOSSIER ACCESSIBILITÉ

ses, balcons et loggias – a depuis trouvé, ou est en passe de trouver, des solutions techniques en partenariat avec les fabricants de menuiseries (voir articles p. 19, 22, 38 et 45). Reste la mise en œuvre de la douche de plain-pied en logement collectif, objet de travaux du CSTB.

FORMATION,

LE SÉSAME DE L’ACCESSIBILITÉ

Les travaux d’accessibilité répondent cepen-dant pour beaucoup à une logique nouvelle, qui passe par la compréhension des besoins spécifiques d’usage de bâtiment. Dans ce but, la FFB a, dès 2002, défini un cahier des char-ges et signé une convention avec la Fédération des Pact Arim, afin de proposer aux entrepri-ses, notamment artisanales, des formations à la fois techniques et méthodologiques à l’adap-tation des logements. « Pour réussir ce type de chantier, il est indispensable de bien com-prendre la problématique particulière de cha-que occupant : perte d’une acuité sensorielle liée au vieillissement, perte ponctuelle d’auto-nomie liée à un accident, handicap moteur… chaque aménagement technique doit être un

compromis entre ce qui est souhaitable pour l’occupant et son entourage, et ce qui est réa-lisable techniquement et financièrement, mais toujours une réponse appropriée à une défi-cience », explique Denis Perrin, responsable de la formation accessibilité au Pact. Une forma-tion qu’il dispense, à leur demande, dans les instituts de formation et de recherche du bâti-ment (IFRB, réseau des organismes de forma-tion de la FFB). La formation à l’accesssibi-lité est aussi devenue une spécialité du Centre d’information et de conseil en aide technique

(CICAT) d’Eckbolsheim (Bas-Rhin) : « Pour bien faire comprendre cette problématique, nous mettons les professionnels en formation en situation de handicap, assis dans un fau-teuil roulant par exemple, et nous les invitons à effectuer quelques gestes simples de la vie cou-rante », raconte André Augst, qui en est le vice-président. Il s’agit donc surtout de sensibiliser les professionnels au handicap, pour leur per-mettre d’offrir, au-delà du simple respect de la réglementation, un véritable confort d’habi-ter pour tous. La FFB est également partie pre-nante de la création du Centre national d’inno-vation santé autonomie et métiers (CNISAM), le pôle national spécialisé dans le maintien à domicile des personnes à mobilité réduite, situé à Limoges. « Les formations que nous propo-sons aux professionnels du bâtiment donnent souvent lieu à des découvertes fructueuses : combien de peintres, par exemple, savent qu’il existe des contrastes réglementaires entre deux couleurs pour adapter un cheminement aux malvoyants ? », questionne Jean-Paul Bardet, président de la FFB de Haute-Vienne, qui est l’un des co-concepteurs de cette formation.

Si les travaux d’accessibiliténe présentent pas de difficultés techniques particulières, ils demandent en revanche aux entreprises l’acquisition d’une logique nouvelle.

3 MILLIARDS D’EUROS

MONTANT HT DE LA RÉHABILITATION DES BÂTIMENTS DE L’ÉTAT AVANT LE 1ER JANVIER 2015

25 MILLIARDS D’EUROS

MONTANT HT DE LA RÉHABILITATION DES ERP PRIVÉS ET DES BÂTIMENTS TERRITORIAUX AVANT LE 1ER JANVIER 2015

51 JUIN 2010 B Â T I M É T I E R S

© P

INE

L

Page 54: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

1 MILLIARD D’EUROSPAR AN

MONTANT DES TRAVAUX DE MISE EN CONFORMITÉ DES LOGEMENTS EXISTANTS (ADAPTATION VOLONTAIRE)

Le CNISAM a réalisé un cédérom qui présente l’ensemble des points techniques de la régle-mentation accessibilité, en proposant pour cha-cun d’eux des solutions techniques. Les forma-tions proposées par ces trois organismes sont aujourd’hui des réponses à un besoin croissant : plus de cinquante entreprises ont été formées au CNISAM de Limoges pendant la première année (2009), un chiffre qui devrait doubler en 2010. De son côté, le CICAT alsacien a formé envi-ron 120 artisans du bâtiment depuis le démar-rage des formations (2007), mais le rythme s’est accéléré pour atteindre 30 entreprises for-mées par mois depuis début 2010. Pour dif-fuser encore plus largement le contenu de ces formations, la FFB propose un ensemble de publications techniques, dont le guide FFB sur l’accessibilité des logements (disponible à l’automne 2010), la plaquette « Répondre aux besoins d’accessibilité du cadre bâti » ou encore

succès des travaux repose en grande partie sur les échanges entre l’ergothérapeute, qui maî-trise le handicap (capacité et incapacité de la personne), et le professionnel du bâtiment qui maîtrise la faisabilité technique (limite et possi-bilité du bâti) assistés, dans certaines situations complexes, par un maître d’œuvre ou un inter-venant de type technicien Pact », résume Denis Perrin. Les chantiers d’accessibilité, qui impli-quent l’intervention de plusieurs corps d’état, se prêtent particulièrement bien à l’approche de type offre globale de travaux, ce qui a motivé la création par Qualibat, à la demande de la FFB, de la qualification 9171 « Offre globale en tra-vaux d’accessibilité des logements ». Elle per-met aux entreprises de faire état de leur capa-

le Guide des bonnes pratiques de mise en couleur, accessibilité, publié par l’UPPF -FFB à destina-tion des peintres. Enfin, réussir sur le marché de l’accessibilité, c’est aussi savoir travailler en réseau, en prenant en considération la complé-mentarité des autres acteurs. L’entrepreneur doit répondre aux attentes, non plus d’un seul client mais d’un groupe de per-sonnes : le futur occupant du logement, mais aussi les autres membres de la famille et les pro-fessionnels de santé prescripteurs des travaux, en premier lieu les ergothérapeutes. Il faut aussi prendre en compte les co-finan-ceurs du projet, car ce type de travaux est sou-vent financé par diverses aides publiques. « Le

52 B Â T I M É T I E R S

© P

INE

L

Page 55: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

DOSSIER ACCESSIBILITÉ

« CRÉER UNE ENTITÉ DÉDIÉE »LUDOVIC FAUVARQUE, ENTREPRISE MILLET, TOURS (INDRE-ET-LOIRE)

À travers ses différentes

activités en métallerie,

dépannage multiservices,

fermetures, fenêtres et

isolation, l’entreprise Millet,

qui emploie 42 personnes

à Tours (Indre-et-Loire),

réalise un nombre

croissant de chantiers

liés à l’accessibilité. Ils

concernent aussi bien

les cheminements et

circulations intérieurs et

extérieurs que les pièces

à vivre comme la salle de

bains, les sanitaires et la

cuisine. Mais son dirigeant,

Ludovic Fauvarque, a décidé

d’aller plus loin : « Pour

répondre aux besoins

croissants du marché,

notamment pour la mise

en conformité des ERP

d’ici 2015, nous créons

une entité spécifiquement

dédiée aux travaux

d’accessibilité, Lib’Accès,

qui verra le jour pendant

l’été 2010, explique-t-il.

Elle s’appuiera sur les

compétences des autres

entités de Millet et sur une

politique de qualité qui

passera par une évaluation

de la satisfaction de nos

clients. En effet, avec les

personnes âgées en

perte d’autonomie

ou les personnes

handicapés, il

faut adopter

une attitude

irréprochable

qui ne donne pas

droit à l’erreur. »

Dans le cadre

de ce projet,

l’entreprise

Millet a formé son

encadrement aux travaux

d’accessibilité et s’est

engagée dans la démarche

de qualification « Offre

globale en travaux

d’accessibilité » de Qualibat.

« L’ACCESSIBILITÉ VA DE PAIR AVEC LA RÉHABILITATION »GUY LE GONIDEC, ENTREPRISE EN.CO.RE, KERFOT (CÔTES-D’ARMOR)

Dirigeant de l’entreprise

tous corps d’état EN.CO.RE.

(Entretien, Construction,

Rénovation), qui emploie

une dizaine de personnes,

Guy Le Gonidec réalise des

travaux d’accessibilité dans

les logements depuis plus

de quinze ans, en relation

avec les bailleurs sociaux

et l’Agence nationale

d’amélioration de l’habitat

(ANAH). Mais depuis peu,

cette problématique a

gagné d’autres projets de

réhabilitation : « Nous avons

travaillé dernièrement

sur plusieurs projets de

transformation d’hôtels en

appartements, explique-t-il,

ce qui implique de rendre

les logements accessibles

par un ensemble de

travaux extérieurs comme

les rampes d’accès

inclinées, et intérieurs

comme l’installation

d’un ascenseur,

l’élargissement des portes,

le positionnement des

poignées et accessoires

électriques à hauteur

réglementaire, ou

l’aménagement de la salle

de bains. » En prévision

d’un développement de

ce type de chantiers, qui

représentent aujourd’hui

environ 20 % de son activité,

Guy Le Gonidec et son

fils ont récemment suivi

avec profit une formation

proposée par la FFB sur

l’adaptation des logements

au handicap.

cité à identifier les besoins du client en fonction de son handicap, établir un programme de tra-vaux à réaliser et maîtriser les interfaces et la coordination des différents corps de métiers intervenant dans le cadre d’une offre globale. Cette formule présente aussi l’avantage de four-nir au client un interlocuteur unique, devenu expert des problématiques et travaux d’acces-sibilité. Sensibilisation, documentation, forma-tion, qualification… tous les outils nécessaires sont désormais en place pour permettre aux entreprises du bâtiment de jouer pleinement leur rôle dans un domaine qui est un chan-tier d’intérêt général, puisqu’il s’agit d’amélio-rer la qualité de vie d’un nombre croissant de nos concitoyens. Il s’agit tout autant d’un mar-ché pérenne et structurant pour les entreprises, jusqu’à la mise en conformité des ERP en 2015, et bien au-delà pour la construction neuve et les travaux d’aménagement de l’habitat existant. �(1) Une synthèse de la réglementation accessibilité est consul-table sur www.ffbatiment.fr, volet adhérent, rubrique « Techni-que-Environnement/Points réglementaires ». On pourra aussi se référer au dossier « Construire pour tous et pour demain » de Batimétiers n°7, mars 2007.(2) Les Pact sont regroupés dans une fédération d’associations ayant pour mission l’amélioration et l’adaptation de l’habi-tat existant.(3) Un pourcentage de cette facturation correspond à un tronc commun de travaux relatifs à l’accessibilité et à d’autres domai-nes comme par exemple la performance énergétique.(4) Le décret fixant la réglementation accessibilité applicable aux locaux de travail neufs a été publié au 4e trimestre 2009.

POUR EN SAVOIR PLUS

• Fiches accessibilité publiées dans Bâtimétiers• Plaquette Répondre aux besoins d’accessibilité du cadre bâti de la FFBContactez votre fédération départementale

• Guide des bonnes pratiques de mise en couleur, accessibilité : UPPF-FFB, tél. : 01 40 69 53 73

• Qualification Offre globale en travaux d’accessibilité des logementsQualibat, tél. : 01 47 04 26 01, www.qualibat.fr

• Aides publiques aux travaux : ANAH (www.anah.fr), ALGI (www.algi.asso.fr), AGEFIPH (www.agefiph.fr)

• Accompagnement des travaux : Fédération des Pact (www.pact-arim.org)

• Accessibilité des ERP : quels enjeux économiques voir l’étude disponible sur www.ffbatiment.fr, volet adhérent

Entreprise titulaire de la marque

MILLET, TOURS (37)

Page 56: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

54 B Â T I M É T I E R S JUIN 2010

PASS’INNOVATION Utiliser des produits et systèmes fiablesSélectionner des produits innovants n’est pas toujours simple pour les entreprises. Mis en place par le CSTB, le Pass’Innovation évalue la fiabilité des procédés constructifs innovants.

P our répondre aux enjeux du Grenelle de l’environne-

ment, les maîtres d’ouvrage, maî-tres d’œuvre et entreprises ont besoin de produits et de procédés innovants, particulièrement pour les produits liés à l’isolation des bâtiments et aux énergies renou-velables. Par définition, ces systèmes béné-ficient de peu de retour d’expé-rience et il n’est pas toujours simple d’obtenir des informations fiables et objectives les concernant. D’où l’utilité du Pass’Innovation, mis en place par le CSTB. Moins onéreux et plus simple à obtenir que l’Appréciation techni-que d’expérimentation (Atex) ou

première évaluation technique des produits ou procédés, dans un délai réduit (trois mois). Il apporte les garanties de maîtrise nécessaires à la mise sur le marché, avant de s’en-

gager vers l’Avis technique, dont il représente une étape facultative ».

FEU VERT,

ORANGE OU ROUGE

Aujourd’hui, nombre d’industriels ont choisi cette voie et l’on comp-tait, début mai, trente-deux pro-duits recensés dans six familles : les systèmes photovoltaïques (la plus importante) ; les procédés d’isola-tion ; la récupération d’énergie ; les produits de structure (maçonne-rie, gros œuvre) ; les produits en toiture, couverture et étanchéité ; et une catégorie divers. L’obtention du Pass n’est pas auto-matique. Pour l’industriel, la pro-cédure se déroule en trois étapes : la définition du procédé, l’analyse de l’aptitude à l’emploi et le rap-port final. Celui-ci donne, en fonc-tion des domaines d’utilisation, un diagnostic synthétique des atouts et des risques associés au procédé. Il se conclut par un feu vert, orange ou rouge. Dans le premier cas, le risque est jugé très limité et la procédure d’AT peut être engagée car le Pass, non renouvelable, n’est valable que deux ans. S’il y a feu orange, le ris-que est « réservé » et le CSTB pro-pose une application pilote sur un chantier, via une Atex de type B. En cas de feu rouge, le CSTB considère que le risque n’est pas maîtrisé et que la technique ne peut être mise en œuvre en l’état. �

I N N O V A T I O N

POUR EN SAVOIR PLUS

CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment), www.cstb.fr

RETOURS D’EXPÉRIENCE Des entrepreneurs ont déjà pris l’habitude

de travailler avec des produits bénéficiant

d’un Pass’Innovation. C’est le cas de Matthieu

Guéret, gérant de l’entreprise d’étanchéité

Euro’Etanche (Loire-Atlantique), et de Jean

Passini, président de SNA (Val-de-Marne),

qui ont eu l’occasion de mettre en œuvre,

entre autres, des membranes d’étanchéité

photovoltaïques fabriquées par Derbigum, l’un

des premiers industriels à avoir obtenu un Pass

pour l’un de ces produits.

Pour Matthieu Guéret, utiliser

un produit bénéficiant d’un

Pass est un plus. Il a pu en

mesurer l’utilité. « Depuis

l’origine du développement de

cette membrane photovoltaïque,

nous sommes aux cotés de l’industriel. Les

premières fois que nous l’avons utilisée, elle

n’avait pas le Pass. Il a donc fallu convaincre

le bureau de contrôle et défendre le procédé

point par point. » Avec le Pass, les choses ont

changé : « Utiliser le même produit avec un Pass

nous permet de décrocher des marchés plus

facilement. C’est un ticket d’entrée au niveau

du contrôleur technique. » Jean Passini fait le

même constat, mais apporte un petit bémol :

« Certes, c’est un système qui nous

permet d’être assuré et d’avoir un cahier de

prescriptions, mais l’expérience m’a montré,

avec un autre procédé, que les contrôleurs

techniques ne s’en satisfont pas toujours, ce qui

peut créer des difficultés en cours de chantier.

Le problème, c’est que le travail mené pour un

Pass’Innovation est assez éloigné de celui d’un

Avis technique. C’est un peu comme un contrat

de progrès. » De son côté, l’industriel n’y voit

que des avantages : « Nous avons fait ce choix

un peu par hasard. Nous étions partis pour une

Atex, puis le CSTB a lancé le Pass. La démarche,

plus simple, est bien adaptée pour les systèmes

photovoltaïques. Pour nous c’est un marchepied

pour l’Avis technique », explique José Otero,

responsable technique Derbigum France.

© D

ER

BIG

UM

© P

INE

L

que l’Avis technique (AT), ce Pass, explique le CSTB, « est un disposi-tif volontaire qui permet aux entre-prises, aux contrôleurs techniques et aux assureurs de disposer d’une

Page 57: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation
Page 58: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

56 B Â T I M É T I E R S JUIN 2010

L ’application de la future régle-mentation thermique (RT

2012) va s’accompagner d’une obligation en termes d’étanchéité à l’air, déjà exigée lors de la construc-tion de bâtiments labellisés BBC-Effinergie. Essentielle pour garan-tir les performances énergétiques et directement liée à la qualité de mise en œuvre, l’étanchéité à l’air doit se traduire par des tests en phase travaux. Il s’agit pour l’en-treprise d’éviter toute surprise à

P our préparer les entrepreneurs et artisans à répondre aux exi-

gences de la construction BBC(1), la FFB a missionné le Costic pour élaborer une nouvelle formation pratique, réalisée dans le cadre du programme de recherche dévelop-pement métiers de la FFB. « L’ob-jectif est de donner aux entreprises les clés pour mettre en œuvre des solutions permettant d’atteindre le niveau BBC », indique Christian Schwarzberg, ingénieur au Costic, en charge de l’élaboration de cette formation, dédiée dans un premier temps au résidentiel neuf. Au programme, trois chapitres

FORMATION INFILTROMÉTRIE Anticiper la RT 2012

BÂTIMENTS BASSE CONSOMMATION Comment aborder la mise en œuvre ?

la réception de l’ouvrage. Dans ce contexte, la FFB Centre a mis en place une formation infiltro-métrie fondée sur l’autocontrôle, pour anticiper plutôt que subir l’application de la RT 2012. Cette dernière a été suivie par douze personnes issues d’une dizaine d’entreprises. Elles ont en parti-culier appris à réaliser des tests d’étanchéité à l’air. Objectif : leur permettre d’avoir un regard cri-tique à la présentation d’un résul-tat. C’est une des raisons pour les-quelles David Amaro, gérant de la SARL Amaro Bâtiment, spéciali-sée dans la réhabilitation de bâti-ments anciens à Nogent-le-Roi (Eure-et-Loir), a décidé d’y par-ticiper. Mais également pour être prêt face à ce nouveau marché et formé pour mieux le compren-dre. « Grâce aux tests d’infiltromé-trie, des bureaux d’études spécia-lisés vont nous aider à détecter les problèmes d’étanchéité à l’air en amont. C’est important, notam-

importants : l’enveloppe, les équi-pements techniques et la ventila-tion. Après une introduction sur le contexte énergétique du bâti-ment, une série de graphiques est présentée, fondée sur plus de cent projets montrant les tendances de la construction basse consom-mation. « Il en ressort que la per-formance énergétique induit une évolution sans pour autant révo-lutionner les métiers du bâtiment, en favorisant les entreprises sou-cieuses de la qualité. » Autre point abordé : la mise en œuvre de l’en-veloppe. « Celle-ci passe par la lutte contre les ponts thermiques et le

ment lors de la réhabilitation de bâtiments anciens pour proposer au client un devis exhaustif. Dans l’entreprise, cette formation a changé notre manière d’inter-venir, sur l’isolation notamment. Désormais, nous sommes encore plus attentifs aux traitements des points singuliers. Suite à cette for-

souci d’aboutir à un bâti étanche à l’air. La mise en œuvre des menui-series, interface importante entre plusieurs corps d’état et points sen-sibles, permet d’insister sur la coo-pération entre métiers et la notion d’autocontrôle », poursuit Chris-tian Schwarzberg. Côté équipements, seront traitées la mise en œuvre des réseaux aérau-liques de ventilation et les princi-pales solutions performantes de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire, avec pour cha-cune des indications de dimen-sionnement. La production délo-calisée d’énergie (photovoltaïque et

mation, j’ai sensibilisé l’ensem-ble de mes collaborateurs qui ont aujourd’hui un autre regard sur le choix des matériaux et leur mise en œuvre. » D’autres sessions seront prévues dans la région Centre au cours du prochain semestre et pro-bablement déployées nationale-ment. �

cogénération) sera suivie d’un cha-pitre consacré à une meilleure maî-trise des consommations d’électri-cité. Chaque partie sera ponctuée d’études de cas pratiques. « La for-mation, sur deux jours, consti-tuera une introduction solide à la basse consommation. Mais elle ne remplacera pas des formations plus longues et indispensables de mise en œuvre de l’enveloppe ou des équipements », tient à rappeler Christian Schwarzberg. �(1) BBC : bâtiment basse consommation consommant en énergie primaire 50 kWh/m2.an sur les cinq usages réglementaires (chauffage, eau chaude sanitaire, rafraîchis-sement, éclairage, auxiliaires).

F O R M A T I O N

« Grâce aux tests, des bureaux d’études spécialisés vont nous aider à

détecter les problèmes en amont. »

DAVID AMARO,GÉRANT DE LA SARL AMARO BÂTIMENT

AU PROGRAMME DE LA FORMATION infiltrométrie proposée par la FFB Centre : apprendre à réaliser des tests d’étanchéité à l’air.

© C

02 C

ON

SE

IL –

OB

JEC

TIF

PAS

SIF

Page 59: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

57 JUIN 2010 B Â T I M É T I E R S

C e n’est qu’un petit sur-sis dans l’avancée progres-

sive, mais inéluctable, des Euro-codes : fixée au 31 mars 2010, la date limite de retrait des normes en contradiction avec les Euroco-des a été repoussée pour certaines au 31 décembre 2010. En tant que normes européennes de calcul et de dimensionnement des ouvra-ges – ou plus précisément normes françaises d’origine européenne, accompagnées d’une annexe natio-nale – les Eurocodes sont appelés à remplacer l’ensemble des normes et règles de calcul antérieures. L’Afnor commence à retirer de sa liste les anciennes normes qui entrent en contradiction avec eux, car pour remplir leur rôle, les Eurocodes doivent être l’unique texte faisant autorité. Les textes normatifs qui devaient être remplacés partielle-ment par un Eurocode ne sont pas annulés, mais ils devront être révi-sés pour supprimer les contradic-tions. En ce qui concerne les docu-ments non normatifs – DTU qui ne sont pas devenus une norme,

Les Eurocodes entrent en vigueur lentement mais sûrementLa plupart des normes de calcul en contradiction avec les Eurocodes commencent à être retirées et toutes le seront au plus tard le 31 décembre 2010. Elles restent applicables dans un certain nombre de cas, mais leurs jours n’en sont pas moins comptés.

fascicule du CCTG… – chaque organisme ayant la charge de ces documents est invité, soit à les retirer de sa collection, soit à reti-rer de ces documents les éléments qui sont en contradiction avec les Eurocodes. Pour les DTU concer-nés, ils sont supprimés de la liste des DTU en vigueur et, sauf excep-tions, ne seront plus d’application implicite dans les marchés privés de bâtiment se référant aux dispo-sitions de la norme NF P 03-001, pour toute consultation lancée à partir du 1er septembre 2010.

LES RÈGLES ANTÉRIEURES

ENCORE APPLICABLES

DANS CERTAINS CAS

Si les Eurocodes doivent d’ores et déjà être utilisés, les règles de calcul antérieures doivent encore être appliquées quand tous les éléments nécessaires à l’applica-tion des Eurocodes ne sont pas encore réunis. Il existe des cas où la construc-tion reste soumise à des régle-mentations faisant référence à des règles de calcul qui ne sont pas des Eurocodes : ainsi, à la date

de rédaction du présent texte, la réglementation parasismique est dictée par le décret du 14 mai 1991, qui impose l’application des règles PS 92 (NF P 06-013), lesquelles sont en contradiction avec l’Eurocode 8. Autre cas de cette espèce, la sécu-rité incendie impose des pro-duits dont les caractéristiques au feu doivent être conformes aux exigences de l’arrêté du 22 mars 2004, qui ne fait pas référence aux Eurocodes. Second cas de figure, certaines normes d’accompagnement, qui sont nécessaires à l’applica-tion des Eurocodes, ne sont pas encore disponibles : c’est le cas des normes relatives aux fonda-tions profondes et aux fondations superficielles (certaines maîtrises d’œuvre peuvent, lorsqu’elles en ont la compétence, produire dans les Documents particuliers du marché des éléments qui rempla-cent ces normes manquantes). Enfin, concernant les normes relevant du domaine contrac-tuel, il reste loisible au maître d’ouvrage de demander l’appli-cation des règles de calcul anté-rieures, une initiative qui relève de sa responsabilité. Quoi qu’il en soit, le retrait programmé des normes, ainsi que des textes non normatifs qui sont les uns et les autres en contradiction avec les Eurocodes, est une raison sup-plémentaire pour les entreprises de se familiariser avec le système des Eurocodes. En attendant que ceux-ci s’appliquent à la totalité des cas, tout panachage des deux systèmes de calcul est exclu. �

N O R M A L I S A T I O N

EUROCODES NUMÉRO NOMBRE THÈMES DE NORME DE NORMES

Eurocode 0 En 1990 1 Bases de calcul des structures

Eurocode 1 En 1991 10 Actions sur les structures

Eurocode 2 En 1992 4 Calcul des structures en béton

Eurocode 3 En 1993 20 Calcul des structures en acier

Eurocode 4 En 1994 3 Calcul des structures mixtes acier-béton

Eurocode 5 En 1995 3 Calcul des structures en bois

Eurocode 6 En 1996 4 Calcul des structures en maçonnerie

Eurocode 7 En 1997 3 Calcul géotechnique

Eurocode 8 En 1998 6 Calcul des structures résistant aux séismes

Eurocode 9 En 1999 5 Calcul des structures en alliage d’aluminium

Page 60: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

58 B Â T I M É T I E R S JUIN 2010

caractéristiques (nom, domaine d’application…), leur type (label, certification…), des informations spécifiques relatives à l’améliora-tion énergétique et, bien sûr, l’orga-nisme qui le délivre. Les plaquettes expliquent les différentes catégo-

Compétences, produits, bâtiments, les signes de qualité se multiplient. Pour aider les entreprises à s’y retrouver, l’AQC met à leur disposition une batterie d’outils pratiques.

Q U A L I F I C A T I O N

Apporter la compétence technique, c’est bien. Apporter en plus la qualité de service, c’est mieux. C’est le raisonnement de sept entreprises picardes, qui vont passer le cap de la certification NF Service Bâtiment.

D émarche volontaire, la mar-que NF Service Bâtiment

prend de l’avance en Picardie, où sept entreprises, dans une démar-che collective, ont ouvert la voie de cette nouvelle certification. Elle va leur permettre d’afficher, outre leurs compétences techni-ques (pour bénéficier de la marque Service Bâtiment, l’entreprise doit bénéficier d’une qualification pro-fessionnelle attestant de la qualité technique de ses réalisations), leur volonté d’apporter un service com-plet à la clientèle. Une clientèle de particuliers parfois un peu dérou-tée et très demandeuse de qualité de service. Délivrée par Afaq Afnor, qui s’appuie sur Qualibat pour le secrétariat technique, cette qualifi-

P as toujours simple de se repé-rer dans la jungle des signes de

qualité ! Le Grenelle de l’environ-nement n’a pas arrangé les choses et l’on assiste à une multiplication de ces signes. Difficulté supplé-mentaire : ils ne correspondent pas tous au même niveau d’enga-gement. Pour Marc Ducourneau, directeur général de l’Agence qua-lité construction (AQC), « les diffé-rents signes de qualité ne se valent pas, mais tous ont leur valeur. Cer-tains, comme Qualibat, deman-dent un engagement fort de l’en-treprise, alors que d’autres, comme la signature d’une charte, s’appa-rentent davantage à des déclara-tions d’intention ». Ces derniers ne

NF SERVICE BÂTIMENT Sept entreprises picardes donnent l’exemple

Trouver le bon signe de qualité

cation atteste que le service associé à la prestation technique de l’entre-prise est conforme aux exigences de la norme NF P 03-700 « Qua-lité des services associés aux presta-tions de travaux de bâtiment dans les marchés privés ». Cette certification n’est délivrée qu’après audit. Des contrôles, réa-lisés par un organisme indépen-dant, sont prévus régulièrement. Avec cette marque, les entreprises s’engagent sur six points : accueil de qualité et information com-plète ; écoute des besoins ; devis et contrats clairs ; ponctualité et res-pect des délais ; préparation et suivi du chantier ; prise en compte de la satisfaction du client avec l’assu-rance d’un service après-vente. �

sont pas pour autant sans valeur, car ils permettent en effet de s’en-gager dans une démarche de pro-grès. Les signes de qualité, quels qu’ils soient, permettent d’identi-fier les entreprises qui s’engagent dans cette voie. Et les chemins, en l’occurrence, sont légion.

TROIS OUTILS

Pour s’y retrouver, l’AQC propose trois types d’outils sur son site Internet : « Un inventaire des signes de qualité, des plaquettes permet-tant de les reconnaître et un moteur de recherche », énumère Marc Ducourneau. L’inventaire, mis à jour régulièrement, liste l’ensem-ble des signes de qualité avec leurs

POUR EN SAVOIR PLUS

www.qualiteconstruction.com, onglet « signes de qualité »

ries de signes de qualité. Deux sont actuellement en ligne, « Valoriser la qualité des compétences » et « Valo-riser la qualité des bâtiments » ; une troisième sur les produits est à venir. Le moteur de recherche, mis en ligne dans le courant du second trimestre, permet de décrypter les signes de qualité et de trouver celui qui correspond le mieux à l’entre-prise. Et ce, dans tous les domaines : compétences, management, service et bâtiment. La recherche peut être effectuée par mot-clé ou à partir d’une arborescence. �

« UN MOYEN DE RASSURER NOS CLIENTS »

Philippe Lemoine, Store Déco (Aisne), entreprise certifiée depuis février 2010.

« Pour notre entreprise qui a fêté ses trente ans

l’année dernière, la qualité est une habitude. Avant de faire le choix

de la certification NF Service Bâtiment, nous avions développé

en interne une charte de qualité. Depuis longtemps, nous travaillons

avec des produits NF ou CE. En revanche, pour le service, nos clients

n’avaient pas de repères. Or, avec une clientèle composée

à 80 % de particuliers, il est essentiel d’instaurer la confiance quant

à la qualité du travail que nous allons entreprendre chez eux.

Avec cette démarche, le client ne se sent pas abandonné.

En outre, travailler à cette certification a eu un effet mobilisateur

sur le personnel de l’entreprise.

Cela nous a permis de rectifier des petits détails à tous les niveaux :

prise de rendez-vous, suivi commercial, niveau des poseurs

(présentation, finition…). Cette démarche nous a aidés à passer

le cap de cette période difficile ; ce fut un moyen efficace de rassurer

nos clients et d’être plus près d’eux. »

« Les différents signes de qualité ne corres-pondent pas tous au même niveau d’engage-

ment. »

MARC DUCOURNEAU, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’AQC

Page 61: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

59 JUIN 2010 B Â T I M É T I E R S

S’ils correspondent à une demande croissante des maîtres d’ouvrage, les éco-matériaux ne bénéficient pas encore des mêmes procédures d’évaluation que les matériaux traditionnels. Pour prévenir la sinistralité, les entrepreneurs ont donc tout intérêt à adopter une attitude vigilante et à appuyer leur mise en œuvre sur des informations fiables.

S ’il n’existe pas de défini-tion réglementaire pour

les éco-matériaux, il est admis que ce terme désigne les maté-riaux qui génèrent le plus faible impact possible sur l’environne-ment et présentent une innocuité pour la santé (1). C’est ce qui les rend intéressants pour les maîtres d’ouvrage, de plus en plus nom-breux, qui souhaitent améliorer la qualité environnementale de leurs constructions. Appartenant prin-cipalement aux familles des maté-riaux de construction (terre crue, terre cuite, bois, pierre ponce, bri-que de chanvre, paille…) et d’iso-lation (chanvre, bois, lin, coton, laine de mouton…), ils devraient donc poursuivre leur essor dans les années et décennies à venir. Du point de vue de l’entrepreneur qui va les mettre en œuvre, les ques-tions à se poser sont les mêmes que celles qu’il doit se poser pour tout matériau de construction : s’agit-il d’un matériau « tradition-nel », autrement dit bénéficie-t-il d’une norme produit et sa mise en œuvre fait-elle l’objet d’un DTU ? Bénéficie-t-il d’une procé-dure d’évaluation : Avis technique, Appréciation technique d’expé-rimentation (Atex), Pass’Innova-tion, Agrément technique euro-péen, règles professionnelles… ? Bénéficie-t-il d’une certification, comme par exemple le certificat Acermi pour les produits d’iso-lation ? L’appartenance ou non d’un éco-matériau au domaine traditionnel, et l’existence ou non d’une procédure d’évaluation conditionnent le risque construc-tif qu’il représente, et donc ses conditions d’assurabilité.

ÉCO-MATÉRIAUX Vigilance sur la mise en œuvre

INFORMATION ET

PRÉCAUTIONS DE RIGUEUR

Si les questions sont les mêmes que pour des matériaux conven-tionnels, ce n’est pas le cas des réponses. « Le problème des éco-matériaux est qu’ils ne bénéficient le plus souvent d’aucun docu-ment d’évaluation externe, ni texte de référence pour leur mise en œuvre, à quelques exceptions près comme le chanvre qui a des règles professionnelles, constate Olivier Moynot, directeur techni-que de Saretec, un cabinet d’ex-pertise en pathologie du bâtiment. Pour les mettre en œuvre de façon fiable, les entrepreneurs doivent donc compenser cette absence de règles de l’art. » Pour lui, la première chose à faire est de se tourner vers le négociant, ou mieux encore le fabricant, sur son site Internet par exemple, pour obtenir la fiche technique du matériau. « Attention à ne pas la confondre avec la documentation technico-commerciale, qui est très sommaire sur le plan des caracté-ristiques techniques, avec peu de conseils, et des restrictions d’em-ploi minimales », insiste-t-il.En cas d’absence de fiche tech-nique, l’expert déconseille forte-ment à l’entrepreneur de mettre en œuvre le produit, en arguant auprès du maître d’œuvre d’une insuffisance de fiabilité, de traça-bilité et de sécurité du procédé. Attention aussi à éviter un autre écueil, qui consiste à penser qu’un éco-matériau ressemble à un homologue conventionnel béné-ficiant d’un DTU, et qu’il peut donc être mis en œuvre selon les mêmes règles de l’art, ce qui ne

E N V I R O N N E M E N T

peut se faire en aucun cas.A contrario, la fiche technique doit permettre d’effectuer deux vérifi-cations incontournables, qui peu-vent prévenir un grand nombre de pathologies. Les éco-matériaux sont des produits naturels qui par définition ne sont pas inertes, il faut donc s’assurer qu’ils ont bien été traités par le fabricant contre les parasites et les infestations potentielles, ce qui leur garan-tit une durabilité raisonnable (l’utilisation de produits chimi-ques à cette fin ne doit pas être vue comme une dénaturation de l’éco-matériau). Le second point à vérifier est leur tenue à l’humidité, très diffé-rente de celle d’un produit inerte, en particulier en réhabilitation : « Si la fiche parle de support sec, alors il faut qu’il soit vraiment sec, car l’approximation ne par-

donne pas », ajoute l’expert. Enfin, il faut tenir compte de la sécurité incendie, notamment pour les constructeurs de maisons indi-viduelles : certains éco-matériaux isolants ont une inflammabilité élevée, ce qui impose de réaliser des installations électriques irré-prochables, pour éviter tout ris-que d’échauffement. « Les éco-matériaux, plus pro-ches de la nature, ont un com-portement différent de celui des produits industriels, conclut Oli-vier Moynot. Dans l’attente de textes encadrant leur mise en œuvre, les utilisateurs doivent donc aussi modifier le leur en adoptant une attitude plus pru-dente. » �

(1) Les indicateurs d’impacts environne-mentaux et sanitaires des éco-matériaux sont consignés dans les fiches FDES, consul-tables sur la base de données www.inies.fr

© S

. CO

UR

GE

Y -

AR

CA

NN

E

À L’EXCEPTION DU BETON DE CHANVRE (photo de gauche), qui bénéficie de règles professionnelles, la plupart des autres éco-matériaux, comme la paille (photo de droite), ne disposent pas encore de textes de référence encadrant leur mise en œuvre.

Page 62: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

60 B Â T I M É T I E R S JUIN 2010

E N V I R O N N E M E N T

Grâce à une démarche structurée, les « Pros de la performance énergétique » apportent à leurs clients un savoir-faire visible, maîtrisé et reconnu.

L e Grenelle de l’environne-ment a défini des objectifs

ambitieux quant à la réduction de la consommation énergétique des bâtiments et la future réglemen-tation thermique 2012 va induire une division par deux ou par qua-tre des seuils de consommation actuels. De tels objectifs de perfor-mance énergétique ne pourront être atteints sans une approche globale des travaux à réaliser. Afin de répondre à cet enjeu, la FFB a créé fin 2009 la marque « les Pros de la performance énergétique » et accompagne ses adhérents dans la mise en œuvre de cette appro-che globale quelle que soit l’offre proposée (travaux isolés, bouquets de travaux, offre globale). Un dis-positif pour l’instant centré sur le marché de la rénovation énergéti-

PROS DE LA PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE Savoir-faire et faire savoir

que, où les entrepreneurs et arti-sans vont pouvoir exercer, avec les meilleures armes, leur rôle depuis la prescription jusqu’à la mise en œuvre et la maintenance éven-

tuelle. En devenant « Pros de la performance énergétique », ils dis-posent en effet des outils nécessai-res pour s’affirmer comme inter-locuteur privilégié de leur client. Leurs offres sont visibles, les solu-tions performantes sont maî-trisées, comme leur capacité à déployer des offres globales.

DES FORMATIONS

ET DES OUTILS

Premier palier pour devenir « Pro de la performance énergétique » : signer la charte Bâtir avec l’envi-ronnement de la FFB. Ainsi, l’en-treprise s’engage à adopter un comportement éco-responsable sur ses chantiers ou dans l’entre-prise. Ensuite, sur la base d’une qualification professionnelle (Qualibat ou Qualifelec), elle doit se former à la performance éner-gétique d’un bâtiment. Dans le domaine de la rénovation, il s’agit précisément du dispositif de for-mation FEEBat, avec ses trois modules « résidentiel », auxquels s’ajoute celui dédié à la rénova-tion des bâtiments tertiaires. L’ob-

« LA VALEUR AJOUTÉE DOIT RESTER DANS NOS ENTREPRISES »

Gérard Campguilhem, dirigeant de l’entreprise Presani (métallerie, menuiseries aluminium et PVC), Eauze (Gers).

« Faire partie des “Pros de la performance énergétique” nous aide à

véhiculer notre image de professionnel auprès de nos clients. Il était

indispensable aussi de parfaire nos connaissances en nous formant.

Le dispositif FEEBat, dédié à la rénovation énergétique, nous a

permis d’appréhender de façon globale les problèmes des interfaces

entre nos métiers. Il va nous aider à proposer des solutions

performantes et les plus adaptées aux besoins de nos clients.

Notre entreprise existe depuis 1971. Sa pérennité est due à la

qualité des prestations que nous apportons à notre clientèle. Et

nous regrettons l’image et les problèmes que laissent certains

intervenants en se positionnant sur des marchés de façon

opportuniste. Nous devons nous démarquer en mettant en avant

notre savoir-faire et le faire savoir. En tant qu’ambassadeur des

“Pros de la performance énergétique”, je souhaite témoigner auprès

de mes confrères de l’intérêt de cette démarche. Pour certains, ces

évolutions de nos métiers ne sont pas encore très claires. À nous,

ambassadeurs, de démontrer la nécessité de se positionner. À nous

aussi d’encourager nos troupes à suivre les formations. La valeur

ajoutée doit rester dans nos entreprises. »

TOUTE UNE PALETTE D’OUTILS, spécialement conçus pour l’épauler, est mise à la disposition de l’adhérent s’engageant à devenir un “Pro de la performance énergétique”.

tention de la mention « économie d’énergie » justifie que 10 % de l’effectif de l’entreprise est formé. Autre possibilité : la certification en « offre globale de rénovation énergétique » de Qualibat ou de Certibat. Enfin, une voie d’accès est aussi possible pour les titulai-res d’une appellation délivrée par Qualit’EnR, sous réserve de répon-dre à des exigences complémen-taires. Dernier point essentiel : un adhérent qui s’engage à devenir un « Pro de la performance éner-gétique » bénéficie d’un accom-pagnement spécifique de la part de sa fédération. Des outils juridi-ques, marketing, techniques, assu-rantiels… lui sont fournis pour lui permettre de répondre au mieux aux attentes de ses clients, dans un cadre sécurisé. �

POUR EN SAVOIR PLUS

Contactez la FFB de votre département

Entreprise titulaire de la marque

PRESANI, EAUZE (32)

© H

. GO

TTS

CH

ALK

/ F

FB

Page 63: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

61 JUIN 2010 B Â T I M É T I E R S

E N V I R O N N E M E N T

À l’initiative de l’Association régionale construire l’environnement en Midi-Pyrénées (ARCE), onze entreprises se sont engagées depuis février 2009 dans une démarche de management environnemental. Une action en deux étapes, levier pour la certification ISO 14001.

P ouvoir se positionner sur des marchés intégrant

des critères environnemen-taux ? Onze entreprises de Midi- Pyrénées ont décidé de s’y pré-parer. Elles se sont engagées dans une démarche pilote de manage-ment environnemental qui s’ins-crit dans un processus d’amélio-ration continue avec des objectifs annuels ou pluriannuels. Depuis mars dernier, ces entreprises ont bouclé la première phase de cette initiative, avec l’assistance d’un bureau d’études externe, Ide Envi-ronnement. Celui-ci a permis de réaliser un important travail de

DÉMARCHE ENVIRONNEMENTALE Onze entreprises engagées

décryptage de la réglementation. Certaines entreprises n’avaient d’ailleurs pas imaginé qu’autant de textes les concernaient ! Une première étape nécessaire pour réaliser un état des lieux des pra-tiques permettant de dégager les points d’amélioration. Mais elle a été chronophage, car il a fallu pas-ser toute l’activité en revue. D’où le nécessaire recrutement d’une personne, l’aide d’un stagiaire ou la mobilisation de ressources en interne. Pour autant, et malgré une période difficile, toutes les entreprises ont joué le jeu, et qua-tre d’entre elles ont même décidé

d’avoir recours à un emploi mutualisé pour la deuxième étape. Objectif de cette dernière : mettre en place un plan d’actions afin de déboucher sur un système de management environnemen-tal et se préparer à la certification ISO 14 001. Mais elles ne vont pas toutes suivre cette voie qui repré-sente un coût non négligeable. D’autant que jusqu’alors, 70 % de l’accompagnement des entrepri-ses et 50 % du pilotage de l’opéra-tion ont été financés par l’Ademe et le conseil régional Midi-Pyré-nées, partenaires de cette démar-che avec l’Agence régionale pour

POUR EN SAVOIR PLUS

ARCE, tél. : 05 61 14 82 65

« UNE OPPORTUNITÉ UNIQUE »

Rob Day, gérant de La Tournée du Coq, Fonsorbes (Haute-Garonne).

« Si nous avions déjà une culture environnementale, cette démarche nous a plu pour sa dimension collective, son esprit pionnier, et parce que notre clientèle est en attente de

cela. La certification apporte une caution et une rigueur à la démarche, ainsi qu’un regard extérieur qui enrichit notre approche. La réalisation de la première phase nous a permis de passer sans encombre l’étape de l’analyse réglementaire qui nous paraissait rébarbative. Nous avons été avertis par le bureau d’études de l’importance de la charge de travail à réaliser et avons décidé d’emblée de nous faire aider par un stagiaire universitaire. Un concours précieux à plus d’un titre qui, au terme de la première étape, nous paraît indispensable sur un plan pratique et enrichissant sur le plan humain. Au-delà, cette démarche collective nous permet d’échanger, de partager des idées et de mettre en commun des process. La pertinence de la première étape nous a convaincus de nous engager dans la deuxième phase de la certification ISO 14 001. Il faut aussi souligner l’appui apporté par les partenaires associés (savoir-faire du bureau d’études environnement, concours financier de la région...). C’est une opportunité à saisir, l’occasion est excellente. Cette dynamique doit rester pérenne. »

« SE TENIR PRÊT POUR LE REDÉMARRAGE DE L’ACTIVITÉ »

Frédéric Carré, PDG de Carré SA, Tournefeuille (Haute-Garonne).

« Cette initiative collective proposée par la fédération est importante. L’environnement, tout le monde en parle. Alors, au lieu d’être seuls dans notre coin, nous avons mis en place cette action collective, et ainsi sensibilisés, nous avons mesuré l’impact de notre production sur l’environnement. La seule contrainte a été de libérer du temps dans l’entreprise, même si le bureau d’études extérieur nous a aidés. Nous avons dû lister toutes nos actions et cette phase d’audit a été lourde. Mais elle a servi à mettre en place le plan d’actions afin d’être prêts quand l’activité redémarrera. Si le client valide cette initiative et y est sensibilisé, nous pensons recruter une personne dédiée à la démarche QSE(1). En revanche, nous ne nous engagerons pas dans la certification ISO 14 001 pour le moment, qui a un coût, car aujourd’hui, malheureusement, nous restons dans une conjoncture économique compliquée. Nous sommes précurseurs dans le second œuvre, certes, mais il faut que le marché y soit sensible. Pour autant, les maîtres d’ouvrage publics ou privés vont privilégier les entreprises engagées dans une démarche environnementale. Il faut donc y aller. » (1) Qualité, sécurité, environnement.

l’environnement (ARPE). Pour faire bénéficier de cette démar-che inédite le plus grand nombre, l’ARCE prépare avec Ide Environ-nement un guide de méthodolo-gie et un film de promotion pour sensibiliser le maximum d’entre-prises. Cette démarche de mana-gement environnemental les concerne toutes, même les plus petites. �

Page 64: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

62 B Â T I M É T I E R S JUIN 2010

ZOOM CHANTIER

Le bâtiment ancien étant en pisé, la brique est apparue comme le matériau le plus proche de ce mode constructif, l’objectif étant d’obtenir une homogénéité de comportement. C’est une brique de 20 de dernière génération, maçonnée à joints minces, qui a été choisie. L’isolation est réalisée par l’intérieur à l’aide d’un complexe de doublage laine minérale (ép. 140 mm) et plaque de plâtre. La dalle intermédiaire est traitée avec des rupteurs thermiques en abouts et rives.

Dans la construction ancienne, il est possible de satisfaire à des critères de perfor-mance énergétique du niveau BBC. C’est ce que montre cette rénovation réalisée par l’entreprise Rabuel, à l’aide de produits et procédés qui ont fait leurs preuves.

RENOVATION ET EXTENSION D’UN BATIMENT EN PISE

© R

AB

UE

L C

ON

STR

UC

TIO

N

EXTENSION EN BRIQUE

Entreprise titulaire de la marque

RABUEL CONSTRUCTION, CORMORANCHE SUR SAÔNE (01)

Page 65: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

JUIN 2010 B Â T I M É T I E R S 63

VENTILATION DOUBLE FLUX

D’après le bureau d’études thermiques, le mur en pisé a une résistance thermique R égale à 1,2/1,4 m2.K/w. Ce qui impose une isolation intérieure, mais avec des épaisseurs moindres. Ainsi, l’ensemble des murs en pisé a été isolé à l’aide de 120 mm de laine minérale. Toutes les façades, briques et pisé, sont traitées de la même façon avec un enduit à la chaux.

Le propriétaire a souhaité pouvoir récupérer les eaux de pluie. Celles-ci sont stockées dans une cuve béton de 900 litres. Le béton offre l’avantage de réguler l’acidité de l’eau. Important lors de la mise en œuvre de la cuve : le remplissage homogène de l’excavation avec du sable. Par ailleurs, toutes les précautions ont été prises (double circuit, vanne de bipasse…) pour éviter la pollution de l’eau du réseau.

Les menuiseries bois (double vitrage peu émissif gaz argon) sont fabriquées par un industriel local respectueux des chartes environnementales. Elles ont été posées avec un double joint sur le bâti et la menuiserie.

La maison étant désormais étanche à l’air, il est important de renouveler l’air intérieur par une ventilation. Le choix s’est porté sur un système de ventilation double flux permettant le réchauffement de l’air neuf entrant. Le réseau de gaines dans la partie rénovée n’a pas été simple à mettre en œuvre en raison du manque de place.

La charpente traditionnelle du bâtiment ancien a été modifiée via un entrait retroussé. Les rampants ont été isolés à l’aide de 300 mm de laine minérale déroulée en deux couches croi-sées (200/100 mm).

Le chauffage principal est assuré par un poêle à bois bûches, placé dans la pièce principale de la maison. Celle-ci bénéficiant d’une isolation performante et d’une importante inertie en raison des modes constructifs, le poêle suffit. Des radiateurs électriques radiants assurent l’appoint dans les autres pièces.

RÉNOVATION DU BÂTIMENT EN PISÉ

RÉCUPÉRATION DES EAUX DE PLUIE

ISOLATION DES RAMPANTS

MENUISERIES BOIS

CHAUFFAGE BOIS

Page 66: Une réalité qui touche l’ensemble du secteur Accessibilité ...€¦ · NF DTU 40.13 : la protection des parties verticales 25 Fiche pathologie : désordres des systèmes d’isolation

64 B Â T I M É T I E R S JUIN 2010

LA PAROLE À

CHANGER NOS MODES DE CONSTRUCTION

VIVIANE TILLIEUX EN BREF

Depuis 1986, Viviane Tillieux assure l’administration et la gestion de l’entreprise familiale et en 2008, elle prend une part plus active à l’activité. Ayant suivi le cycle de formation FEEBat en 2008-2009, elle étudie, réalise les devis et assure le suivi commercial de tous les projets d’installation de menuiseries passives, qui représentent aujourd’hui environ 15 % de l’activité. Elle est membre du groupe Femmes FFB depuis 2001, chef de file du groupe Creneau (groupe Femmes du bâtiment FFB Grand Lille), aujourd’hui « ambassadrice » des Pros de la performance énergétique et vice-présidente de la FFB Grand Lille.

© L

. ME

RC

IER

/ F

FB

Puisque la FFB fait des « Pros de la performance énergétique » l’un des fers de lance de son action, mais que la profession n’est pas encore très familiarisée avec cette marque, je crois être parfaitement dans mon rôle en témoignant ici du parcours qui m’a conduit à faire de l’environnement le cœur de mon projet entrepreneurial et à me voir désignée pour cela « ambassadrice » des « Pros de la performance énergétique » (voir p. 60). Cette démarche a com-mencé en 2008, avec la réfection du système d’aspiration des pous-sières de l’atelier de la menuise-rie familiale que je codirige dans

la périphérie de Lille. Cet inves-tissement était en cohérence avec une sensibilité environnemen-tale clairement revendiquée et avec une volonté d’aller plus loin, confortée par le Grenelle de l’en-vironnement, à la fin 2007. L’étape suivante a été une réflexion appro-fondie sur le sens de notre activité et le monde que nous allons lais-ser à nos petits-enfants. Nous ne voulions pas d’un développement qui aurait augmenté le volume de nos déchets, mais pouvoir propo-ser des produits – portes et fenê-tres – plus performants et res-pectant l’environnement par leur conception. L’occasion nous a été

donnée par le hasard d’une ren-contre avec un menuisier sur un chantier de maison passive en Bel-gique. Cette visite nous a permis de découvrir le grou-pement d’entrepri-ses international fabriquant por-tes et fenêtres très performantes, avec lequel nous avons concrétisé notre engagement par la signature d’un contrat de trans-fert de technologie et de formation pour nos compa-gnons. Nous avons dû investir dans des machines plus performantes pour lancer un début de production en 2010. Pour une entreprise connue pour sa capacité à refaire à l’identi-que d’anciens modèles de fenêtres et – disons-le – spécialisée dans les projets « moutons à cinq pat-tes », il restait à faire connaître ces produits et à apporter notre conseil au client. Le cycle FEEBat, suivi en 2008 et 2009, ainsi qu’un important travail d’information et de formation nous ont permis de comprendre convenablement les choses, de maîtriser le calcul thermique et d’acquérir la com-pétence indispensable. Nos pre-miers chantiers ont été réalisés en cotraitance, avec des partenai-res maçons et couvreurs rencon-trés sur des opérations de réhabi-

litation, dont nous connaissions le sérieux. Parallèlement, nous avons adhéré aux principes de la

charte Bâtir avec l’environnement, car je suis convain-cue qu’il faut chan-ger notre mode de construction de maisons, et nous avons obtenu la mention « écono-mie d’énergie » délivrée par Qua-libat, ce qui nous permet aujourd’hui d’être des « Pros de la performance énergétique ». Cet affichage va, me semble-t-il, nous aider à parache-ver notre démar-che. D’une part, il va nous permettre

de structurer notre offre en visant des objectifs précis et nous en donner les moyens. D’autre part, il nous donnera la visibilité dont nous avons besoin vis-à-vis de nos clients : celle d’une entreprise de confiance, qui connaît son métier, qui sait où elle va et qui s’investit à fond. Être ambassadrice des « Pros de la performance énergétique », comme nous y a invité Benoît Loi-son, le président de la fédération régionale, permettra en plus de faire passer le message auprès des professionnels. �

Entreprise titulaire de la marque

TILLIEUX MENUISERIE, TOURCOING (59)

Revue éditée par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris Cedex 16 -

Tél. 01 40 69 52 58 - www.ffbatiment.fr - Association déclarée – Siret 301 652 673 0015 - Code APE 913E –ISSN 1772-3078 - Dépôt légal :

à parution DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Didier Ridoret DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Jean-Pierre Roche COMITÉ DE RÉDACTION :

Membres de la Fédération française du Bâtiment, de ses Fédérations départementales et régionales, de ses Unions et Syndicats de métiers JOURNALISTES : Jean-Marc

Brujaille, Stéphanie Lacaze, Stéphane Miget, François Salanne, CONCEPTION ET RÉALISATION IDÉ ÉDITION: André Haillotte, Pierre Salanne, Nelly Hurlé, Caroline

Palma, Céline Le Coq, Katia Boudet PHOTOGRAVURE/IMPRESSION : Sphinx/Sib TIRAGE DE CE NUMÉRO : 72 000 exemplaires ILLUSTRATION DE COUVER-

TURE : Hervé Pinel PRIX DU NUMÉRO : 25 € TTC ABONNEMENT ANNUEL : 80 € TTC (4 numéros) SERVICE ABONNEMENT : SEBTP - Tél.: 01 40 69 53 05 RÉGIE

COMMERCIALE : IT-FFB –Tél. : 01 40 69 57 68 ANNONCEURS : Ademe (3e couv), Atlantic (p30), Banque Solfea (p29), EBP (p27), EDF (4e couv), Fiat (p39), GDF Suez

(2e couv), Gestion BTP (p18), Kiloutou (p12), Ocean (p27), Peugeot (p7), Poujoulat (p35), Pro BTP (p24), SMA BTP (p40), SMBTP (p55), Somfy (p20), Weber (p5)

Erratum : la photo publiée page 47 dans Bâtimétiers n° 18 illustrant l’article « CQP pour plafonds suspendus » ne correspond pas aux spécifications techniques détaillées dans cet article.