ukraine : atteindre les plus vulnerables

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UKRAINE : ATTEINDRE LES PLUS VULNERABLES Depuis mai 2014, MSF a apporté du soutien une centaine de structures médicales des deux côtés de la ligne de front, par l’approvisionnement en matériel et médicaments, mais également au travers un programme de soutien psychologique. En réponse aux difficultés que rencontrent les personnes vivant en zone rurale à accéder aux soins de santé et aux médicaments, après plus de dix mois de conflit, Médecins Sans Frontières (MSF) conduit des cliniques mobiles dans 25 localisations dans les régions de Donetsk et Lougansk. Photo: Amnon Gutman

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Depuis mai 2014, MSF a apporté du soutien une centaine de structures médicales des deux côtés de la ligne de front, par l’approvisionnement en matériel et médicaments, mais également au travers un programme de soutien psychologique. En réponse aux difficultés que rencontrent les personnes vivant en zone rurale à accéder aux soins de santé et aux médicaments, après plus de dix mois de conflit, Médecins Sans Frontières (MSF) conduit des cliniques mobiles dans 25 localisations dans les régions de Donetsk et Lougansk.

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UKRAINE : ATTEINDRE LES PLUS VULNERABLES Depuis mai 2014, MSF a apporté du soutien une centaine de structures médicales des deux côtés de la ligne de front, par l’approvisionnement en matériel et médicaments, mais également au travers un programme de soutien psychologique. En réponse aux difficultés que rencontrent les personnes vivant en zone rurale à accéder aux soins de santé et aux médicaments, après plus de dix mois de conflit, Médecins Sans Frontières (MSF) conduit des cliniques mobiles dans 25 localisations dans les régions de Donetsk et Lougansk.

Photo: Amnon Gutman

Bien que l’intensité des combats ait diminué en Ukraine depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu du 15 février, les besoins médicaux restent urgents des deux côtés de la ligne de front. Les habitants et les personnes déplacées vivent dans des conditions extrêmement précaires, bon nombre de structures médicales ont été endommagées ou détruites, et il y a de graves pénuries de médicaments de base ou spécialisés, ainsi que de matériel médical. Photo: Amnon Gutman

Comme les voies d’approvisionnement médical dans l’est du pays sont sévèrement perturbées ou totalement coupées depuis l’été dernier et que les structures de santé situées dans les régions contrôlées par les rebelles ne sont pas inclues dans le budget de santé de l’Etat ukrainien pour 2015, les habitants font maintenant face à une grave pénurie de médicaments. Photo: Manu Brabo

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Les structures médicales ont été régulièrement touchées durant le conflit. Ce centre de santé du village de Stepanovka a été détruit par d’intenses bombardements en août 2014, tout comme l’école et plusieurs habitations. Photo: Amnon Gutman

Des infirmiers ont mis en place une clinique de fortune dans un bâtiment administratif tout près, et un médecin de MSF vient désormais deux fois par semaine pour consulter gratuitement les patients, et apporter des médicaments. Durant le premier mois de ces cliniques mobiles à Donetsk et Lougansk, les médecins de MSF ont consulté plus de 1700 patients, ce qui illustre les importants besoins en soins de santé et médicaments dans ces régions. Photo: Amnon Gutman

Les gens se pressent dans la salle d’attente de la clinique mobile de MSF à Kuteynikovo. Le médecin du village a été transféré dans une autre ville au début du conflit, et la

communauté n’a plus de médecin depuis plusieurs mois. Photo: Amnon Gutman

De nombreux médecins et infirmiers ont quitté la région depuis le début du conflit, et ceux qui continuent à travailler n’ont plus reçu de salaire depuis l’été dernier. Photo: Amnon Gutman

Les banques sont fermées et les pensions n’ont pas été payées depuis plusieurs mois. Résultat, les habitants repoussent le moment d’aller consulter un médecin simplement parce qu’ils n’ont pas les moyens de payer le prix du transport ou des médicaments. Vavara a cueilli des plantes pour se faire du thé afin de traiter son hypertension puisqu’il n’y avait pas de médicaments disponibles. Photo: Amnon Gutman

La pharmacie locale de Kuteynikovo est fermée depuis l’été dernier dû au manque d’approvisionnement en médicaments. Les habitants doivent se rendre à la ville voisine la plus importante pour se procurer des médicaments dans une pharmacie privée, alors que le prix des médicaments a considérablement augmenté et que même les médicaments les plus basiques, tels que les antidouleurs, sont hors d’accès pour les gens. Photo: Amnon Gutman

Les patients atteints de maladies chroniques sont particulièrement affectés par le manque de

médicaments. La majorité des patients des cliniques mobiles de MSF ont besoin de traitement pour des maladies cardiaques, de l’hypertension, du diabète

ou de l’asthme. Photo: Amnon Gutman

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Ludmila, 66 ans, vit à Kuteynikovo avec son mari : « Je suis diabétique, et j’ai des complications cardiaques, je fais de l’hypertension et j’ai un ulcère gastrique. J’ai suffisamment d’insuline pour le mois qui vient, mais ensuite je ne sais pas ce que je ferai. Le seul moyen de recevoir notre pension est de traverser la ligne de front et de revenir. Le problème est qu’ici, les médicaments ne sont pas disponibles, et s’ils le sont, ils sont trop chers.» Photo: Amnon Gutman

Alors que de nombreuses personnes ont fui les combats, la majorité de ceux qui sont restés sont les plus vulnérables de la

communauté; les personnes âgées, handicapées ou malades, qui n’ont pas eu les moyens de fuir. Antonyna, 79 ans, vit à

Kuteynikovo : « Je n’ai pas reçu ma pension depuis huit mois. J’ai beaucoup de problèmes de santé; une angine, des problèmes avec

mes yeux, mes sinus et mes articulations. Je ne peux pas me permettre d’acheter des médicaments. J’ai reçu ceux dont j’avais

besoin de MSF, mais avant, je vivais sans. J’utilisais seulement des plantes pour me soigner. Je ne peux pas partir, je suis trop vieille.

Je suis née ici et je vais mourir ici ». Photo: Amnon Gutman