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-:HSMCMB=VVX\^U: 15 ¤ 2009-VIII www.laffont.fr « Il y a plein d’albums de photos à la maison. On a chacun le nôtre. Dans le tien, il y a cette photo où tu es couché sur un cheval à bascule. Tu dois avoir deux ou trois ans. Tu as le nez tout rouge et on voit bien que tu pleures comme une Madeleine. Tu as l’air vraiment vraiment très malheureux. Maman me raconte que tu avais peur du cheval et que tu ne voulais pas monter dessus. Mais c’était un cadeau de tata Binou et Maman voulait lui envoyer une photo. C’était réussi. Plus tard, tu ne voudras plus en descendre. Il est encore à la cave aujourd’hui. Je n’aimerai jamais cette photo. Je préfère celle où tu me serres dans tes bras. Celle où j’ai la joue complètement écrasée contre la tienne tellement tu me serres fort. Celle où j’ai la coupe à la Stone et un collier de perles de toutes les couleurs que je me suis fabriqué. Celle où tu as un pull-over à torsades tricoté par Mémé. On a l’air de s’aimer à la folie. On s’aime à la folie. » Il s’appelle Philippe, elle s’appelle Anne ; de leur enfance dans les années 1970 à aujourd’hui, ils ne se sont jamais quittés. Aussi forte et rare que le lien qui les unit, l’histoire bouleversante d’une petite sœur « normale » et de son frère « pas comme les autres ».

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Ariégeoise de cœur mais Parisienne depuis toujours, Anne Icart est née en 1968. Elle exerce la profession de rédactrice juridique. Les Lits en diagonale est son premier livre.

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-:HSMCMB=VVX\^U: En couverture : © collection d’auteur Photo d’auteur : © E. Robert-Espalieu

15 ¤ 2009-VIII

www.laffont.fr

« Il y a plein d’albums de photos à la maison. On a chacun le nôtre. Dans le tien, il y a cette photo où tu es couché sur un cheval à bascule. Tu dois avoir deux ou trois ans. Tu as le nez tout rouge et on voit bien que tu pleures comme une Madeleine. Tu as l’air vraiment vraiment très malheureux. Maman me raconte que tu avais peur du cheval et que tu ne voulais pas monter dessus. Mais c’était un cadeau de tata Binou et Maman voulait lui envoyer une photo. C’était réussi. Plus tard, tu ne voudras plus en descendre. Il est encore à la cave aujourd’hui. Je n’aimerai jamais cette photo.Je préfère celle où tu me serres dans tes bras. Celle où j’ai la joue complètement écrasée contre la tienne tellement tu me serres fort. Celle où j’ai la coupe à la Stone et un collier de perles de toutes les couleurs que je me suis fabriqué. Celle où tu as un pull-over à torsades tricoté par Mémé. On a l’air de s’aimer à la folie. On s’aime à la folie. »

Il s’appelle Philippe, elle s’appelle Anne ; de leur enfance dans les années 1970 à aujourd’hui, ils ne se sont jamais quittés. Aussi forte et rare que le lien qui les unit, l’histoire bouleversante d’une petite sœur « normale » et de son frère « pas comme les autres ».

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Robert Laffont

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