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Tuteurs de Stage : M. Stéphane KIEFFER (Responsable d’exploitation) M. Guy STURTZER (Professeur responsable) POULAILLON NICOLAS GE5 PFE Du 4/02/2008 au 28/06/2008 BUREAU VERITAS ZAC de l’observatoire 12, rue de Saulnois 54520 LAXOU

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Tuteurs de Stage :

M. Stéphane KIEFFER (Responsable d’exploitation) M. Guy STURTZER (Professeur responsable)

POULAILLON NICOLAS

GE5

PFE

Du 4/02/2008 au 28/06/2008

BUREAU VERITAS ZAC de l’observatoire 12, rue de Saulnois 54520 LAXOU

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L’objectif de ce projet de fin d’étude est d’optimiser les prestations d’expertise dans le contrôle technique des installations électriques. En effet, les inspecteurs électriciens de Bureau Veritas utilisent maintenant un nouvel outil pour faire leur rapport, il s’agit du logiciel « Opale Elec ». Afin d’aider le responsable du déploiement du logiciel, j’ai suivi les étapes suivantes :

Assimilation des textes en vigueur dans le contrôle des installations électriques

Accompagnement des inspecteurs sur des sites industriels

Prise en main de la méthode de rapportage papier

Découverte et identification des points à améliorer du logiciel « Opale élec »

Assistance des inspecteurs électriciens dans l’utilisation du nouvel outil

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Je remercie avant tout Virginie Negretti et Stéphane Kieffer pour avoir été des tuteurs de stage toujours à l’écoute de mes remarques. Je remercie également tout le personnel de l’agence Bureau Veritas de Nancy pour sa sympathie et sa disponibilité.

Je tiens à remercier plus particulièrement Stéphane Neveux, expert électricien au Bureau Veritas à Laxou, pour m’avoir transmis une partie de son savoir sur les installations électriques.

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PROJET DE FIN D’ETUDES

Auteur : Nicolas Poulaillon Promotion : 2008

Génie Electrique option Système

Titre : Optimisation des prestations d’expertise dans

le contrôle technique des installations électriques

Soutenance : le 16/06/2008

Structure d’accueil : Mme Virginie NEGRETTI – Ex responsable d’exploitation industrie

M. Stéphane KIEFFER – responsable d’exploitation industrie

Bureau Veritas -

12, rue de Saulnois - 54520 LAXOU

Résumé :

Bureau Veritas est une société de contrôle qui propose aux entreprises une large gamme de

prestations, notamment dans le domaine électrique. Toutes les entreprises doivent faire effectuer,

annuellement, des vérifications de leur installation électrique. Pour cela, elles font appel à des

bureaux de contrôle comme Bureau Veritas.

Ma mission est d’optimiser la vérification des installations électriques, ainsi j’ai :

♦ Pris connaissance des normes en application

♦ Accompagné les inspecteurs sur le terrain

♦ Proposé des améliorations sur certaines méthodes

De plus, une nouvelle méthode de rédaction des rapports est en train d’être testée (le logiciel

« OPALE élec »). Par rapport à cette application, j’ai aidé le responsable à détecter les anomalies et

à expliquer aux inspecteurs son fonctionnement.

Mots clés : contrôle des installations électriques ; basse tension ; Bureau Veritas ; normes

électriques ; vérifications périodiques

Summary :

Bureau Veritas is a controlling company offering a wide range of services, particularly in the

electrical domain. Every company has to have their electric installation controlled annually.

To respect the law, they appeal to specialised firms like Bureau Veritas.

My mission was to optimize the verification of the electric installations, and in this way, I:

♦ have become acquainted with standards in force

♦ have accompanied the inspectors on site

♦ have suggested a few improvements

Furthermore, a new report writing method is being tested (software: Opale élec). Thus, I helped the

person in charge to detect anomalies and to explain its functioning to the inspectors.

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Fiche d’objectif ___________________________________________________________ 2 Remerciements ___________________________________________________________ 3 Condensé ________________________________________________________________ 4 Sommaire ________________________________________________________________ 5

1. Introduction _____________________________________________________________ 7

2. Présentation de Bureau Veritas______________________________________________ 8

2.1. Généralités ________________________________________________________________ 8

2.2. L’inspection des bâtiments et infrastructures en service ___________________________ 9

3. De la signature du contrat jusqu’au compte rendu _____________________________ 11

4. Le métier d’inspecteur en électricité _________________________________________ 12

4.1. Qu’est ce que le métier d’inspecteur : _________________________________________ 12

4.2. Le matériel de l’inspecteur : _________________________________________________ 12

5. Les référentiels réglementaires _____________________________________________ 14

5.1. Les textes réglementaires____________________________________________________ 14

5.2. Les principaux textes « électricité » ___________________________________________ 14

6. Vérification périodique des installations électriques ____________________________ 16

6.1. A l’arrivée de l’inspecteur___________________________________________________ 16

6.2. La vérification des installations électriques_____________________________________ 16

6.3. Avant de quitter le client ____________________________________________________ 17

7. Exemples de vérification périodique _________________________________________ 18

7.1. Vérification périodique des Grands Moulins de Paris ____________________________ 18 7.1.2. Le poste de livraison (20kV) _________________________________________________ 19 7.1.3. Le poste de transformation _______________________________________________________ 20 7.1.4. Remarque sur les postes de transformation/livraison ___________________________________ 21 7.1.5. Le tableau général basse tension (TGBT) ____________________________________________ 23 7.1.6. Les armoires et coffrets de distribution ______________________________________________ 24 7.1.7. La vérification des câbles ________________________________________________________ 25 7.1.8. La vérification des récepteurs _____________________________________________________ 25 7.1.9. La vérification des sources particulières _____________________________________________ 26 7.1.10. Les Chaufferies _______________________________________________________________ 26 7.1.11. Vérification générale des bâtiments________________________________________________ 27 7.1.12. Quelques exemples de non-conformité _____________________________________________ 28 7.1.13. Conclusion sur la vérification des GMP ____________________________________________ 29

7.2. Vérification périodique de l’installation électrique de Launoy Tourisme ____________ 30 7.2.1. Introduction ___________________________________________________________________ 30 7.2.2. Les armoires électriques _________________________________________________________ 31 7.2.3. Les récepteurs _________________________________________________________________ 32 7.2.4. Conclusion sur la vérification _____________________________________________________ 32

8. La nouvelle méthode de rapportage__________________________________________ 33

8.1. Le pré-rapport RAP2000____________________________________________________ 33

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8.2. Présentation générale du pré-rapport RAP2000_________________________________ 34

8.3. Description des parties essentielles____________________________________________ 34 8.3.1. Classement des locaux en fonction des influences externes ______________________________ 34 8.3.2. Coffrets et armoires électriques BT_________________________________________________ 35 8.3.3. Récepteurs électriques ___________________________________________________________ 37

8.4. Présentation générale du pré-rapport Opale Elec _______________________________ 38

8.5. Les nouveautés du pré-rapport Opale élec _____________________________________ 39

8.6. Le logiciel Opale Elec_______________________________________________________ 43

8.7. Avantages et inconvénients de la nouvelle méthode ______________________________ 45

8.8. Réponses proposées aux problèmes posés ______________________________________ 47

8.9. Conclusion sur Opale Elec __________________________________________________ 49

9. Conclusion _____________________________________________________________ 50

Bibliographie ___________________________________________________________ 51

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1. Introduction

Dans le cadre de mon projet de fin d’études d’ingénieur en Génie Electrique à l’INSA de Strasbourg, j’ai effectué un stage du 4 février au 28 juin 2008 au sein de Bureau Veritas à Laxou. Ce service dispose de 10 inspecteurs dans le domaine distribution/ bâtiments et

infrastructures en service. Certains d’entre eux ont pour mission de faire un rapport sur l’état des installations électriques de leurs clients.

Ce présent rapport a pour objectif de présenter le travail réalisé. Afin de comprendre la démarche adoptée, je vais énumérer les tâches dans l’ordre où je les ai effectuées :

Découverte de l’agence Bureau Veritas, ses locaux, son personnel

Etude des normes en application pour les installations électriques basse tension

Accompagnement des inspecteurs pendant leur vérification.

Prise en main du logiciel de rapportage RAP2000

Formation sur le nouvel outil « Opale elec »

Aide des inspecteurs dans la prise en main d’ « Opale Elec »

A cela il faut ajouter que mon stage chez Bureau Veritas a été complété par des

formations sur :

Les plans de prévention

L’ATEX

Le management de la sécurité (réunion MASE)

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2. Présentation de Bureau Veritas

2.1. Généralités

Bureau Veritas, fondé en 1828, est un groupe international dont le cœur de métier est l’évaluation de conformité appliquée aux domaines de la qualité, de la santé, de la sécurité, de l’environnement et de la responsabilité sociale.

La mission de Bureau Veritas consiste à évaluer, contrôler, inspecter ou certifier aussi bien des actifs que des projets, des produits, ou des systèmes, par rapport à ses référentiels propres ou à des normes externes, pour délivrer ensuite des rapports de conformité.

Bureau Veritas est présent dans 140 pays à travers un réseau de plus de 600 agences et laboratoires. En France, Bureau Veritas propose la gamme de prestations la plus large de son secteur pour couvrir l’ensemble des enjeux QHSE-SA des actifs industriels et immobiliers ainsi que des systèmes de production de ses clients. Bureau Veritas, c’est :

180 ans d’existence, 2,067 milliards d’euro de chiffre d’affaires en 2005 33 000 collaborateurs Le seul organisme français certifié ISO 9001-2000 pour l’ensemble de ses

activités dans le monde 300 000 clients à travers le monde, de la petite entreprise aux plus

grands groupes internationaux

Bureau Veritas est organisé en 4 divisions :

Marine (constructions neuves, navires en service, matériel & équipement, conseil)

Biens de consommation (jouets, textiles, produits domestiques, appareils électriques, inspection audit, évaluation)

Services aux gouvernements et commerce international (contrats de gouvernement, commerce international, aéronautique et espace)

Industrie, bâtiment et infrastructures (pétrole et gaz, industrie de process, immobilier et infrastructures, certification de systèmes, vérification en service, évaluation de conformité de produits)

Il y a 9 domaines de prestations qui sont :

La vérification de la conformité et la maîtrise des processus de construction des bâtiments et infrastructures L’inspection réglementaire ou volontaire des bâtiments et

infrastructures en service

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Le diagnostique et le suivi de l’état des patrimoines immobiliers

ou industriels lors des opérations de gestion, de transaction ou d’externalisation

L’inspection des équipements et la maîtrise des procédés

industriels La mesure et la maîtrise du risque sanitaire et des performances

énergétiques et environnementales L’analyse, la mesure et l’expertise en laboratoire Le diagnostique, l’audit, et l’amélioration de la maîtrise des

risques HSE des organisations et systèmes La formation et l’amélioration des comportements La certification des systèmes, des services et des produits

2.2. L’inspection des bâtiments et infrastructures en service Bureau Veritas intervient pour vérifier la conformité des bâtiments et

infrastructures en service aux exigences réglementaires en vigueur. Sa connaissance des réglementations lui permet également d’assister et de conseiller ses clients pour maintenir un bâtiment ou un parc de bâtiments en conformité. Ses vérifications réglementaires initiales, de mise en service et périodiques

s’effectuent sur les domaines techniques suivants :

Installations électriques

Appareils de levage et équipements de travail

Equipements sous pression de gaz et de vapeur

Installations incendie (moyens de secours, Systèmes Sécurité Incendie)

Ascenseurs

Installations thermiques (chaufferies, aérothermes…)

Portes automatiques

Appareils à rayonnement ionisant

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Dans ce cadre, BureauVeritas propose aussi :

une assistance technique pour mise en conformité suite aux visites réglementaires

des audits de conformité La gestion de la conformité d’un parc de bâtiments : suivi du traitement des actions correctives, élaboration de synthèses et de statistiques

Toutes ces missions font appel à des outils informatisés, permettant aux clients

de suivre pas à pas toutes les étapes-clés du projet de la diffusion des rapports jusqu’au suivi des actions correctives sur un espace Internet dédié (MAESTRO).

Dans ce domaine, Bureau Veritas possède environ 30 000 clients avec entre autres :

Les vérifications réglementaires des sites de Renault, EDF, Alcatel

Un contrat national pour l’ensemble des vérifications réglementaires des équipements et installations du patrimoine immobilier de la SNCF

Un contrat national pour l’ensemble des vérifications des installations électriques de tous les sites français de France Télécom

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3. De la signature du contrat jusqu’au compte rendu

« La périodicité des vérifications est fixée à un an, le point de départ de cette périodicité étant la date de la vérification initiale » Arrêté du 10 octobre 2000.Arrêté du 10 octobre 2000.Arrêté du 10 octobre 2000.Arrêté du 10 octobre 2000. C’est pour cette raison que les entreprises prennent contact avec un bureau de contrôle.

Si une entreprise désire faire vérifier son installation par Bureau Veritas (par exemple grâce à un appel d’offre) et que le devis est accepté par les deux parties, un contrat est signé. On rentre dans un logiciel toutes les données que l’on connaît sur l’entreprise (nom, adresse, numéro Siret, etc.). Le nombre d’heures dont disposera l’inspecteur pour réaliser sa mission sera estimé en fonction de la taille du local et de la nature de ce dernier. En effet, on ne passe pas le même temps pour vérifier des bureaux, que des ateliers remplis de nombreux moteurs. La personne chargée de la relation client planifie ensuite la vérification et prépare la fiche d’intervention et, s’il s’agit d’une visite périodique, prépare le rapport de l’année précédente (ce dernier est appelé « pré-rapport »). L’inspecteur passe généralement à l’agence les lundi pour prendre connaissance de ses missions hebdomadaires, pour prendre ses pré-rapports, et pour déposer au service dactylo les rapports des vérifications exécutées la semaine précédente. L’inspecteur se rend sur le site et effectue le travail convenu. Lorsqu’il rentre au bureau, il donne son rapport à la chargée de clientèle qui valide sur ordinateur la fin de la mission ; cela est répercuté à Bureau Veritas de Lyon qui envoie la facture. Le rapport passe ensuite entre les mains des dactylos qui ont 4 points à contrôler :

La date de remise du rapport La date de départ du rapport à la frappe La date de retour du rapport La date d’envoi du rapport au client

La date de remise correspond généralement au lundi, c’est la date où l’inspecteur rapporte le rapport. Ce dernier est saisi sur ordinateur. L’inspecteur relie et signe le rapport. Cela correspond à la date de retour du rapport. Enfin le rapport est envoyé au client par le biais de l’informatique, de la poste ou par fax, selon son choix. Pour les clients qui en ont fait la demande, le rapport peut être consultable depuis Internet grâce à un espace Internet dédié appelé « MAESTRO ». Les dactylos ont donc une étape supplémentaire pour ces clients, celle de mettre en ligne le rapport.

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4. Le métier d’inspecteur en électricité

4.1. Qu’est ce que le métier d’inspecteur : Chez Bureau Veritas, l’inspecteur est la personne qui vérifie l’installation électrique d’un client (site industriel) et signale, au moyen d’un rapport écrit, toutes les non conformités présentes sur le site. Pour cela, un certain nombre de normes et procédures est à connaître. Chaque jour l’inspecteur peut consulter son emploi du temps via un logiciel de gestion d’emploi du temps. Toute la semaine il se rend chez des clients pour inspecter leurs installations. Quelques heures de la semaine sont consacrées à la relecture des rapports. Il y a plusieurs types de missions réglementaires :

La vérification initiale La vérification périodique La vérification périodique menée comme une initiale La vérification périodique quadriennale La vérification sur mise en demeure La vérification « CONSUEL »

La vérification initiale est unique et réalisée à la mise en service des installations neuves. La vérification périodique est effectuée chaque année d’après un rapport déjà établi. La vérification périodique menée comme une initiale est à réaliser sur une installation existante si l’on ne dispose pas du ou des rapports antérieurs. La vérification périodique quadriennale est une vérification périodique avec émission d’un rapport complet pour le client .à réaliser tous les quatre ans. La vérification sur mise en demeure est une vérification menée comme une initiale suite à la demande de l’inspecteur du travail portant uniquement sur le code du travail et rédigée de manière concise. La vérification « Consuel » permet de dire si l’installation peut ou non être mise sous tension. Dans certains cas, le rapport conditionne directement l’ouverture d’un établissement.

4.2. Le matériel de l’inspecteur : Pour travailler en toute sécurité, l’inspecteur doit se munir de ses EPI (équipement de protection individuel). Il est constitué d’une combinaison, d’un casque à visière, d’un gilet phosphorescent, d’une paire de gants et des chaussures

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de sécurité. Il n’est pas nécessaire de les porter en permanence. C’est la nature du site qui détermine l’obligation du port des EPI. Pour mener à bien sa mission, l’inspecteur dispose de 4 instruments individuels de mesure :

Un dispositif de vérification des seuils de déclenchement des dispositifs différentiels résiduels ( DDR )

Un dispositif de mesure de résistance de prise de terre (résistance de boucle)

Un ohmmètre Un Mégohmmètre

Et de 3 instruments collectifs de mesure :

Un telluromètre (mesure à l’aide de prise de terre auxiliaire) Un dispositif de mesure des impédances de boucle Un milliohmmètre permettant la mesure des résistances de contact « méthode 4 fils »

Il possède aussi les moyens suivants :

Un voltmètre Un ampèremètre Des tournevis Un cordon de mesure isolé d’une longueur d’au moins 20 m et muni de fiches « bananes » isolées

1 perche isolée pour la vérification de la continuité du conducteur de protection

1 lampe portable isolée 1 clef pour empreinte à triangle mâle de 11 mm (EDF) 1 pince multiprise isolée

Figure 1 : Le matériel de l’inspecteur; de gauche à droite : un dispositif de vérification des DDR, un mégohmmètre, un Telluromètre et une perche munie d’un ohmmètre

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5. Les référentiels réglementaires

5.1. Les textes réglementaires Il n’est pas question ici d’aborder l’étude des textes. Celle-ci a lieu durant les stages de formation qu’exécutent les inspecteurs et à l’issue desquels ils acquièrent les qualifications nécessaires. Les textes applicables sont « hiérarchisés » suivant le schéma suivant : Lois => Arrêtés => Circulaires => Normes => notes techniques => Avis,…

Certains articles de lois, de décrets, d’arrêtés, peuvent être introduits dans des textes généraux dénommés « codes » : Code du travail, Code de la Construction et de l’Habitation,… Les articles qui le composent sont issus :

- de dispositions législatives - de décrets pris en Conseil d’état - de décrets

Directives Européennes : dans certains cas, des textes pris au niveau européen sont traduits au plan national dans chaque pays membre de la Communauté européenne (en France par des décrets, arrêtés,…) : Ce sont les « Directives Européennes » qui définissent les règles qui doivent être respectées pour permettre le libre échange entre pays de la communauté. Normes : elles ne sont d’application obligatoire que si un arrêté le précise. C’est le cas des principales normes « électricité » traitant de la conception d’installations qui sont rendues d’application obligatoire en tout ou partie selon la nature des établissements concernés. Guides UTE : les guides rédigés par l’UTE (Union Technique de l’Electricité) donnent les modalités de calcul adoptées dans les normes, précisent les raisons qui ont conduit à adopter certaines positions. Ils ne sont pas en tant que tels des référentiels d’application obligatoire.

5.2. Les principaux textes « électricité » Le décret 88-1056 du 14 novembre 1988 : c’est le texte de base qui définit les règles générales qui doivent être appliquées dans les établissements visés par le code du travail. L’article 53 introduit l’obligation de réaliser les vérifications initiales et périodiques. Ce décret est décomposé en 7 sections :

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- section I : généralités - section II : conditions auxquelles doivent satisfaire les installations - section III : protection des travailleurs contre les risques de contact avec des conducteurs actifs ou des pièces conductrices habituellement sous tension (contact direct)

- section IV : Protection des travailleurs contre les risques de contact avec des masses mises accidentellement sous tension (contact indirect)

- section V : prévention des brûlures, incendies et explosions d’origine électrique

- section VI : utilisation, surveillance, entretien et vérification des installations électriques

- section VII : mesures diverses. L’arrêté du 10 octobre 2000 : il définit la portée des vérifications initiales périodiques ainsi que le contenu des rapports et la périodicité des vérifications. A noter que la périodicité est annuelle avec toutefois une possibilité de passer à 2 ans sous certaines conditions, au demeurant assez contraignantes. La norme NF C 15-100 : elle s’applique à la conception des installations électriques alimentées en basse tension. Certaines parties sont d’application obligatoire dans les installations visées par le code du travail. Dans le cas des établissements recevant du public, comme pour les marchés publics, elle est applicable en totalité. Les normes NF C 13-100 et C13-200 : elles sont relatives à la conception des installations alimentées en haute tension. Certaines parties sont rendues d’application obligatoire dans les établissements visés par le code du travail.

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6. Vérification périodique des installations électriques

La vérification périodique est de loin la plus courante. Son contenu est défini par l'arrêté du 10 octobre 2000. Il s'agit de s'assurer que l'installation est maintenue en état de conformité. Il n'est pas utile de refaire toutes les investigations nécessaires lors de la vérification initiale. Il est d'ailleurs important, si une anomalie semble ne pas avoir été vue lors de la première vérification, d'en parler avec le premier intervenant, qui a peut être des raisons de ne pas l'avoir signalée.

6.1. A l’arrivée de l’inspecteur

Avant de commencer la vérification, l’inspecteur se présente au responsable de l’établissement ou à son représentant (la personne qui doit accueillir l’inspecteur est notée sur sa feuille d’intervention). Il doit indiquer la portée de la vérification qu’il entreprend, préciser les besoins de mise hors tension et se mettre d’accord sur les horaires possibles pour effectuer cette dernière. Il doit aussi s’informer des risques éventuels présentés par l’installation. Un plan de prévention peut être proposé. C’est aussi à se moment là qu’il doit se renseigner pour savoir :

Si l’installation a évolué Si les améliorations préconisées lors de la précédente visite ont été effectuées

Si le client a des préoccupations particulières

Le décret du 14/11/1988 prévoit que l’inspecteur doit être accompagné par une personne de l’établissement compétente. Un accompagnement permanent est rare. Il faut cependant savoir où joindre en cas de besoin la personne compétente, en particulier pour réaliser les manoeuvres de coupure et de remise sous tension. En outre, si le cheminement dans l'établissement est complexe ou, s'il faut ouvrir des accès normalement fermés (bureaux, locaux et armoires électriques …) il est impératif qu'une personne même non compétente en électricité soit présente.

6.2. La vérification des installations électriques Il est nécessaire de « faire un tour les mains dans les poches » afin de constater

dans les grandes lignes l’étendue de l’installation, où sont les points délicats et quel rythme adopter. Si l’inspecteur intervient régulièrement sur le site, ce tour est moins nécessaire.

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Si la vérification initiale a été correctement menée, la vérification est simplifiée dans la mesure où elle se limite à la vérification de la cohérence entre l’installation réalisée et le rapport de l’année précédente. S’il y a du nouveau matériel dans l’installation, l’inspecteur doit relever ou vérifier le schéma, les caractéristiques des appareillages, s’assurer que le pouvoir de coupure des appareils est correct, qu’il y a adéquation entre les sections et réglages des disjoncteurs, etc. La vérification porte essentiellement sur 5 thèmes :

l’examen général de la conception (type de distribution, sélectivité des protections, calcul des courants de court-circuit, conception des installations d’éclairage de sécurité ou d’alimentation des installations de sécurité, respect des préconisations spécifiques aux locaux à risques particuliers …) ;

les sources électriques (normales, de sécurité, de remplacement) ;

les armoires de distribution (TBGT, divisionnaires, terminales) ;

les liaisons (câbles, canalisations préfabriquées, …) ;

les récepteurs électriques.

Le détail technique des points à vérifier est abordé dans les parties suivantes « Exemple de vérification périodique ».

6.3. Avant de quitter le client Lorsque la vérification est terminée, l’inspecteur doit prendre contact avec le client et l’informer du travail effectué et des constatations observées si elles sont de nature importante. Cet entretien doit être bref, quitte, s’il s’agit d’une grande installation, à proposer une présentation du rapport lorsqu’il sera rédigé.

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7. Exemples de vérification périodique

Les deux parties ci-dessous permettent d’illustrer les différents points à prendre en compte lors de la vérification périodique d’une installation. Il a été choisi deux sites bien différents. Le premier, le site des Grands Moulins de Paris, regroupe presque tous les types de locaux (bureaux, zones ATEX, poste de livraison etc.). Il permet ainsi d’avoir une vision assez exhaustive des problèmes rencontrés. Le deuxième exemple, l’entreprise Launoy Tourisme, est présenté car il représente une visite tout à fait opposée à la première de par sa simplicité. Le temps passé ainsi que le nombre d’armoires et de récepteurs est bien moindre.

7.1. Vérification périodique des Grands Moulins de Paris Cette partie est destinée à passer en revue les différent points d’une installation électrique à vérifier grâce au superbe et très complet site des GMP. Les Grands Moulins de Paris est un groupe agroalimentaire à dimension internationale spécialiste de la filière blé/farine/pains et de ses transformations industrielles (pain, viennoiserie, pâtisserie, traiteur). L’unité de Nancy transforme le blé en farine ou la farine en produits de boulangerie avec le concours de nombreuses machines de production. Pour ce faire, elle met aussi en œuvre d’importantes forces électriques et thermiques.

Figure 2 : photo du site de Nancy des Grands Moulins de Paris de face (a gauche) et vue de derrière (à droite)

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Figure 3 : Le poste de livraison

7.1.1. Introduction A notre arrivée sur le site, nous nous sommes installés dans l’atelier des électriciens des GMP. Nous avons discuté avec les 3 personnes qui s’occupent de la maintenance électrique du site. Nous leur avons demandé s’il n’y avait pas de changement depuis la dernière visite. Ils nous ont indiqué les quelques moteurs et machines qui ont été remplacés. Ensuite, nous avons signé le plan de prévention. L’inspecteur, Stéphane Neveux, avait déjà réalisé la précédente vérification. Les électriciens des GMP ne nous ont donc pas suivi en permanence. Etant donné l’ampleur de ce site, l’organisation de la visite est un élément crucial pour ne pas perdre de temps inutilement. Ainsi, il est préférable de séparer le rapport en plusieurs parties. Il a donc été subdivisé bâtiment par bâtiment. Les armoires et les récepteurs ont donc été vérifiés en même temps. Cette méthode présente l’intérêt de ne pas passer deux fois dans les locaux (comme on le verra pour la vérification des installations plus restreintes). L’inconvénient est que l’architecture de l’installation est plus difficile à réaliser dans le cas où les documents nécessaires n’ont pas été remis préalablement. La vérification a débuté par l’origine de l’installation, c’est-à-dire le poste de livraison. L’inspection s’est poursuivie avec le poste de transformation. Nous avons continué avec les lieux suivants : bâtiment 9, bâtiment 7, bâtiment 8, bâtiment 5, sous-sol et galerie, le bâtiment 3 le quai à blé, le poste de garde et le bâtiment 4(l’administration)). Quelques indications sur l’installation :

- Puissance souscrite : 2400kVA - Schéma de mise à la terre IT - Nombre d’armoires et tableaux électriques : 130

7.1.2. Le poste de livraison (20kV)

Il est constitué comme, on peut le voir ci-contre, de plusieurs cellules. Il y a notamment deux cellules « arrivée » et deux cellules « départ ». On a à faire à un schéma de distribution en antenne. Dans les postes de livraison, il faut s’assurer que :

L’intérieur des cellules n’a pas subi de dommage visible pouvant affecter la sécurité

Les consignes de manoeuvre sont lisibles et éventuellement mises à jour.

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Figure 4 : le matériel d’exploitation

Figure 5 : le transformateur de 1600kVA

Le matériel d’exploitation suivant est présent, entretenu et approprié à la tension nominale d’alimentation du poste et conforme aux normes en vigueur : - Un tabouret ou tapis isolant - Une paire de gants isolants placé dans une boîte - Une perche à corps - Un dispositif de vérification d’absence de tension - Un dispositif d’extinction

Le poste est équipé d’affiches et de pancartes de sécurité (fabriquées dans un matériau durable, insensible à la corrosion et imprimées avec des caractères indélébiles)

La résistance la prise de terre est inférieure à 3 ohms

7.1.3. Le poste de transformation

Le poste de transformation des GMP est constitué de deux transformateurs, l’un de 1600 kVA et l’autre de 800 kVA. Ces transformateurs sont alimentés depuis le poste de livraison. En vérification périodique, l’inspecteur a pour mission de :

vérifier que l’ouverture de la porte est facile depuis l’intérieur

vérifier qu’au niveau de la ventilation, les grilles sont propres et dégagées pour permettre le refroidissement des transformateurs

vérifier que l’éclairage de sécurité

est suffisant pour effectuer les manœuvres

vérifier que l’état général du local est

propre.

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Vérifier la présence d’un système de déconnexion permettant la mesure de résistance de la prise de terre

vérifier la section des liaisons équipotentielles

mesurer la résistance de la prise de terre

vérifier que les masses sont bien interconnectées

noter le schéma, mais aussi la réalité des liaisons neutre terre directe ou

par impédance, ainsi que, en IT, la présence et les caractéristiques de l’impédance, du limiteur de surtension

vérifier que le matériel d’exploitation (qui est constitué des mêmes

éléments que pour les postes de livraison) est en bon état et adapté à la tension

vérifier la nature et le calibre (ou le réglage) des dispositifs de

protection haute tension et basse tension

vérifier l’état général du transformateur (température, étanchéité des joints, des bornes de connexion) et des dispositifs des protections (DGPT, thermostat, etc.)

7.1.4. Remarque sur les postes de transformation/livraison

Les sites où les cellules haute tension sont dans un local différent du/des transformateur(s) sont assez rares car le comptage se fait en haute tension. Dans ce cas, comme dans l’exemple des Grands Moulins de Paris, il faut se référer à la norme C13-100 pour la vérification des cellules haute tension, et à la norme C13-200 pour la partie transformation comme l’indique le schéma ci-dessous (tiré de la NF C13-100) :

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Figure 6 : schéma d’un poste de livraison avec comptage en haute tension

La plupart des installations possèdent le poste de transformation et de livraison dans le même local et le comptage se fait en basse tension. Dans ce cas, il faut se référer à la norme C13-100 comme le montre le schéma ci-dessous (tiré de la NF C13-100) :

Figure 7 : Schéma d’un poste de livraison avec comptage en basse tension (n’alimentant qu’un seul transformateur HT/BT)

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Figure 8 : Photo du TGBT

7.1.5. Le tableau général basse tension (TGBT)

Etant donné la taille de l’installation et les nombreuses machines à alimenter, on pourrait s’attendre à un TGBT énorme. Au lieu de cela, il n’y a que quelques départs ; un pour chaque bâtiment. Comme on le voit sur la photo ci-dessous, le TGBT est placé dans le même local que les transformateurs.

Le tableau général basse tension doit subir les mêmes vérifications que n’importe quel autre tableau. Nous verrons lesquels au prochain paragraphe. Toutefois, certaines opérations particulières vont être réalisées :

S‘il s’agit d’une installation alimentée en basse tension, c’est généralement à proximité du TGBT que se situe la prise de terre. Sa valeur doit être mesurée.

En alimentation BT, si l’examen des documents n’a pas pu être fait, c’est à partir de la puissance délivrée que l’inspecteur doit déterminer l’Icc (courant de court-circuit)

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Figure 9 : photo d’une armoire électrique

7.1.6. Les armoires et coffrets de distribution

Le site des Grands moulins de Paris comptabilise 130 armoires électriques. Pour chacune d’elles il a fallu faire l’examen de la manière suivante :

Vérifier l’état général de l’armoire (fermeture, état des presse-étoupe, fixation des plaques de fermeture,… maintien de l’IP1 initial).

Vérifier l’état général intérieur (état des connexions, traces éventuelles d’échauffement).

Vérifier que chaque circuit est bien identifié. Pour le repérage des câbles, il faut simplement

s’assurer que le câble de terre a une coloration vert-jaune.

Si les appareils de protection ont une fonction « coupure d’urgence », ils doivent être accessibles de l’extérieur, sinon, l’ensemble de l’appareillage situé à l’intérieur de l’armoire doit avoir un indice IP 2x.

En ce qui concerne la protection contre les surintensités, on vérifie simplement que les dispositifs n’ont pas changé. Cependant, si un nouveau départ est ajouté, il faut se reposer les questions suivantes :

- est ce que le pouvoir de coupure du dispositif est correct - est ce que l’adéquation calibre/section de câble est correcte Cependant, le calibre des fusibles doit être vérifié de façon systématique.

En ce qui concerne la protection des contacts indirects par DDR, tous les DDR doivent être essayés. Une mesure d’isolement des câbles doit être réalisée dès lors qu’un DDR a un fonctionnement défectueux. La

valeur de déclenchement doit être comprise entre 0,5.I∆n et I∆n.

Vérifier la fiabilité des connexions ; les liaisons douteuses de l’ensemble des conducteurs sur une unique borne « FERREL » sont à proscrire car non sûres, mais le raccordement de 2 ou 3 fils sur une borne conçue pour les recevoir est accepté.

1 IP signifie indice de protection ; c’est le degré de protection qui caractérise l’aptitude d’un matériel à supporter

les deux influences externes suivantes :

- pénétration de corps solides et protection des personnes

- pénétration de l’eau

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Pour les armoires de machines, en plus de la vérification des protections contre les contacts directs et indirects, la vérification doit porter sur la protection contre les surintensités de tous les moteurs de puissance supérieure à 1kW.

Remarque : pour les machines neuves munies de marquage CE, d’après l’arrêté du 10/10/2000, il n’y a pas lieu de vérifier les protections contre les surintensités des moteurs.

7.1.7. La vérification des câbles

Il est évident que l’on ne peut pas suivre chaque câble un par un, cependant, il faut être attentif à certains points:

La fixation des câbles doit être correcte Les chemins de câbles ne doivent pas être surchargés Les câbles doivent avoir une tenue au feu suffisante s’ils sont placés dans des locaux à risques d’incendie ou d’explosion.

Les récepteurs amovibles doivent être alimentés par des câbles souples

7.1.8. La vérification des récepteurs

Le site des Grands Moulins de Paris est constitué de nombreux récepteurs aussi divers que variés et la procédure de vérification s’applique pour chacun d’eux:

En ce qui concerne les petits récepteurs (matériel de bureau, appareils portatifs,…), la vérification ne porte que sur l’état général extérieur : état du cordon, de la liaison au conducteur de protection ou, de l’état de l’isolant s’il s’agit de matériel de classe II.

Pour la vérification générale des récepteurs, l’attention sera portée sur :

- la continuité des broches de terre avec le conducteur de protection ;

- L’état général de la prise ; - Pour les prises de plus de 32A, il doit y avoir un dispositif de coupure, avant de pouvoir retirer le câble ;

- Les prises doivent être protégées par un DDR 30mA si le courant est inférieur ou égal à 32A ;

- L’indice de protection doit être en accord avec les influences externes relevées ;

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Figure 10 : photo d’une chaufferie des GMP

La vérification des luminaires doit porter sur l’état général, la liaison à la terre (sauf les appareils classe II), l’indice de protection, etc.

En ce qui concerne les machines, on regarde :

- l’état général de l’armoire ainsi que l’état des liaisons électriques apparentes ;

- si la liaison à la terre de toutes les masses est réalisée - si le dispositif de protection générale est correctement calibré.

L’isolement des récepteurs doit être mesuré chaque fois qu’un défaut de liaison à la terre est constaté. Si un isolement est défectueux, le client doit en être informé immédiatement.

7.1.9. La vérification des sources particulières

En ce qui concerne les groupes électrogènes, la vérification porte :

- sur le local (ventilation suffisante, accès - local réservé aux électriciens etc.)

- sur l’installation du groupe, l’état des équipements électriques - sur l’adéquation des dispositifs de protection - s’il s’agit d’un groupe destiné à assurer l’alimentation d’installations de sécurité : adéquation du régime de neutre, de la puissance et de la réserve de carburant

7.1.10. Les Chaufferies

Les chaufferies font l’objet de mesures plus strictes que pour les autres locaux. Les conditions d’installations sont définies dans l’arrêté du 23 juin 1978. Concernant la vérification périodique des installations électriques, l’inspecteur doit porter son attention sur les points suivants :

Le passage de toutes canalisations électriques qui ne sont pas nécessaires au fonctionnement propre de la chaufferie est interdit

Deux dispositifs de coupure, l’un pour les circuits d’éclairage électrique, l’autre pour tous les autres circuits électriques, doivent être placés à l’extérieur du local dans un coffret sous verre dormant.

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Figure 11 : dispositif de coupure à l’exterieur d’une

chaufferie

Chaque dispositif doit être convenablement repéré par une plaque qui précise le sens de manœuvre.

Chaque dispositif de commande doit être constitué par un interrupteur à coupure omnipolaire ou un dispositif d’arrêt d’urgence

L’éclairage de la chaufferie doit être suffisant pour permettre la conduite de la chauffe et une lecture facile de tous les appareils de réglage des chaudières

7.1.11. Vérification générale des bâtiments

Il s’agit de vérifier si le rapport initial est toujours à jour et de :

Vérifier que chaque local a été classé correctement en fonction de ces influences externes (par exemple risque d’explosion)

Vérifier que l’éclairage de sécurité est approprié à chaque zone

Vérifier que le synoptique de l’installation et que les tableaux de relevés des coffrets et armoires, notés lors de la visite initiale, soient corrects

Remarque générale : la vérification d’un site doit se faire avec le texte en vigueur lors de l’année de mise en service de l’installation. Ainsi, si une installation électrique a été construite avant le décret du 14/11/1988, il n’est pas nécessaire d’avoir un DDR 30 mA sur les prises de courant. Cependant, si l’installation a évolué (construction d’un nouveau bureau par exemple), la conformité du nouveau matériel doit être établie en fonction des normes en application cette année-là, et non plus en fonction des anciens textes.

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Figure 12 : boite de dérivation ouverte Figure 13 : Conduits

métalliques relié à la terre

7.1.12. Quelques exemples de non-conformité

Concernant les armoires :

Nettoyer l’armoire et la rendre étanche aux pénétrations de poussières. (article 5.3)

Identifier les circuits (article 6.1) Compléter le schéma existant (article 6.1) Définir le régime de neutre du secondaire du transformateur Fermer les portes des armoires électriques à clé ou protéger les bornes nues sous tension

Remplacer ou renforcer le pouvoir de coupure du dispositif de protection du circuit X car le pouvoir de coupure est insuffisant au regard du courant de court-circuit susceptible de s’établir à l’endroit où il est installé.

Concernant les récepteurs :

La sonde n’est pas adaptée pour être en zone ATEX Vérifier l’indice de protection du thermostat ; minimum autorisé : IP5X Remplacer la prise cassée Les conduits ne sont pas reliés à la terre, y remédier Refermer le boîtier de jonction

Remarques générales :

Remédier au non fonctionnement du bloc autonome au dessus de la porte d’accès bâtiment 9

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7.1.13. Conclusion sur la vérification des GMP

Une fois la mission achevée, nous avons fait part de quelques unes de nos observations aux 3 électriciens du site en leur précisant bien qu’ils recevront le rapport complet d’ici quelques jours. L’inspecteur signa le registre de sécurité et leur donna sa carte de visite en leur expliquant qu’ils pouvaient l’appeler s’ils avaient un souci avec le rapport, ou avec leur installation électrique.

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Figure 14 : photo du site « Launoy Tourisme »

7.2. Vérification périodique de l’installation électrique de Launoy Tourisme Dans cette partie, on ne va pas répéter les différents points à observer, mais on se concentrera sur les non-conformités rencontrées sur ce type de site. Launoy tourisme est une entreprise qui assure le transport de groupes de personnes par autocars. C’est dans ces ateliers que l’entretien des autocars est effectué.

7.2.1. Introduction

A notre arrivée à l’accueil, nous nous sommes présentés et nous avons demandé s’il y avait eu des changements depuis l’année dernière. Il n’y en avait aucun. Il faut savoir que cette entreprise (et donc l’installation électrique) est assez récente (moins de 10 ans). Elle est composée de :

- Bureaux - Ateliers garages

L’inspecteur, Jérôme Grosclaude, n’avait pas réalisé la précédente vérification. Etant donné que cette entreprise ne possède pas d’électricien parmi ses employés, nous avons demandé au responsable d’exploitation de nous indiquer les endroits où étaient installés les armoires et tableaux. Personne ne nous a donc accompagné lors de la vérification. Cette fois, la stratégie pour mener à bien cette mission n’a pas été la même que pour les GMP. En effet, nous avons d’abord vérifié l’ensemble des armoires électriques et nous nous sommes ensuite occupés des récepteurs. L’avantage de cette méthode est que l’architecture de l’installation électrique est plus facile à comprendre, car on vérifie les armoires les unes à la suite des autres.

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Figure 15 : dispositif général intégré dans une armoire en bois

Figure 16: dispositif de protection à

identifier

Cependant, il faut effectuer 2 visites par local. Cette méthode est donc surtout utilisée pour les installations peu étendues. L’installation ne possède pas de poste de livraison et de poste de transformation. Nous avons donc commencé la vérification par le TGBT. Une fois que celle-ci fut réalisée pour les armoires, nous avons contrôlé les récepteurs en commençant par les bureaux pour finir par les ateliers. Quelques indications sur l’installation :

- Réseau public de distribution BT : 400V, 160A - Schéma de mise à la terre TT - Nombre d’armoires et tableaux électriques : 3

7.2.2. Les armoires électriques

Sont répertoriées ci-dessous toutes les non-conformités relevées sur les armoires électriques :

On pouvait lire sur le précédent rapport que le disjoncteur général et les câbles étaient à protéger contre les chocs mécaniques. Ce problème a été résolu par l’installation d une petite armoire en bois (voir figure 15).

Une armoire possédait des circuits à identifier (voir figure 16 ).

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Figure 17 : Câble d’alimentation sortie de son

boîtier

7.2.3. Les récepteurs

En ce qui concerne les récepteurs, nous avons observé les non-conformités suivantes :

Sur le précédent rapport, on pouvait lire qu’il fallait remplacer le câble d’alimentation d’une fontaine de nettoyage par un câble 3x1 ,5 H07RV. Le câble n’a pas été changé, on laisse donc la même remarque

La pénétration d’un câble d’alimentation est à refaire au niveau du presse-étoupe ( voir figure 17 )

Refaire la liaison à la terre de l’appareil d’éclairage « Applique fluo » et remettre la verrine

7.2.4. Conclusion sur la vérification

Cette installation ne comporte pas beaucoup de non-conformités. Ceci est dû au fait qu’elle est assez récente et que le nombre d’armoires électriques et de récepteurs n’est pas élevé. A la fin de la vérification, l’inspecteur signa le registre de sécurité et nous confirmâmes à notre interlocuteur que le rapport leur parviendrait bientôt par courrier.

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8. La nouvelle méthode de rapportage

Opale Elec est la nouvelle méthode de rédaction de rapport que Bureau Veritas met au point pour répondre encore plus efficacement au besoin de ses clients. Avant cela, les inspecteurs partaient en intervention à l’aide du pré-rapport « RAP20002 » de l’année précédente. Il s’agit d’un rapport papier, sous forme de tableau. Tout comme l’ancien procédé, le rapport client créé répond à la réglementation qui est déterminée par l’arrêté du 10 novembre 2000.

Cette nouvelle méthode n’est pas seulement innovante par le contenu du rapport, mais aussi par l’outil. En effet, l’objectif est que chaque inspecteur part en mission avec son PC tablette pour rédiger le rapport client. Pour cela, en plus de se familiariser avec le pré-rapport (le rapport papier) OPALE ELEC, il doit aussi savoir utiliser son PC tablette ainsi que le nouveau logiciel.

Ma mission consiste donc à comprendre le fonctionnement du logiciel ainsi que du pré-rapport pour pouvoir aider les inspecteurs dans le besoin.

Je vais tout d’abord décrire brièvement la méthode de rapportage « RAP2000 » pour ensuite aborder celle d’ « Opale élec ». Nous examinerons enfin les changements majeurs entre les deux méthodes pour pouvoir cibler les problèmes que pourront rencontrer les inspecteurs.

8.1. Le pré-rapport RAP2000 Un exemple de pré-rapport RAP2000 est donné en annexe. Je ne vais pas détailler chaque ligne du pré-rapport mais je vais insister sur les parties importantes car il est primordial de connaître sa structure afin de bien comprendre l’organisation d’une vérification électrique.

Les informations contenues dans les pré-rapports sont exploitées par l’application informatique RAP2000 dont la saisie est faite par les dactylos. Cette application a été développée par Bureau Veritas et est spécialement conçue pour le rapportage lié aux vérifications des installations électriques.

Elle assure automatiquement :

La mise en forme des rapports et documents

La rédaction de certaines observations nommées « actions à entreprendre »

Le synoptique de l’installation en fonction des armoires

2 RAP2000 est en fait le nom du logiciel qui permet de saisir et d’imprimer les rapports.

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8.2. Présentation générale du pré-rapport RAP2000 Le pré-rapport RAP2000 comprend 6 grandes parties :

Une page de garde permettant de définir les renseignements administratifs liés à la vérification.

Une partie « informations générales » permettant de spécifier :

o La portée et les modalités de la vérification o Le classement de l’établissement o Le classement des locaux en fonction des influences externes o Les caractéristiques des installations de sécurité o Les appareils de mesures utilisés

Une partie descriptive des installations Basse et très Basse Tension

Une partie descriptive des installations Haute Tension

Une partie « tables articles » Elle regroupe l’ensemble des articles utilisables dans le pré-rapport en fonction de la nature de la vérification (périodique, mise en demeure, …)

8.3. Description des parties essentielles Je vais passer en revue les parties du rapport où l’inspecteur passe le plus de temps c'est-à-dire les parties classement des locaux et Basse tension. Il ne faut pas en conclure que les autres parties sont inutiles.

8.3.1. Classement des locaux en fonction des influences externes

Ces informations peuvent être fournies par le chef d’établissement. Dans le cas contraire, l’inspecteur peut procéder lui-même au classement des locaux en s’appuyant du guide UTE 15 103 (choix des matériels électriques en fonction des influences externes) La figure 18 montre la page du rapport qui traite du classement des locaux.

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Figure 18 : Partie du pré rapport RAP2000 : Classement des locaux Le tableau indique les 9 critères les plus fréquents pour classifier les locaux (il existe en tout 23 critères d’influence externe). Leur signification est donnée ci-dessous : AE : présence de corps solides AD : présence d’eau AG : chocs mécaniques BA : compétence des personnes BE : matières traitées ou entreposées BB : résistance du corps humain

BC : contact avec la terre AF : corrosion AH : vibrations

Le tableau de la figure 18 permet d’identifier les caractéristiques que doivent comporter les matériels électriques suivant leur emplacement. Ainsi, l’inspecteur regarde la cohérence entre l’IP (l’indice de protection) et l’IK (protection contre les impacts mécaniques) indiqués sur le matériel et les indices AE, AD et AG.

8.3.2. Coffrets et armoires électriques BT

Cette fiche permet de :

Réaliser les relevés techniques des coffrets et/ou armoires électriques

Définir le synoptique de l’installation

La fiche comporte :

Une zone permettant de localiser l’armoire sur 4 niveaux

Une zone permettant de désigner l’armoire

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Figure 19 : Partie du pré rapport RAP2000 : Coffrets et armoires électriques BT

Une zone permettant d’indiquer la valeur du courant maximal de court-circuit

Une zone permettant de définir le synoptique

Une zone permettant d’indiquer des repères d’actions à entreprendre

Un tableau permettant de relever les caractéristiques de chaque circuit

La figure 19 montre la page du rapport qui permet de répertorier les armoires et leurs dispositifs.

Information concernant le dispositif

(pouvoir de coupure, nombre de pôles

coupés et protégés etc.)

Zone permettant

d’inscrire un

commentaire

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Figure 20 : Partie du pré rapport RAP2000 : Récepteurs électriques

Avec la partie « récepteurs électriques », les fiches coffrets et armoires électriques sont les plus nombreuses. Pour chaque armoire il faut une fiche différente car elles sont répertoriées par localisation.

8.3.3. Récepteurs électriques Cette feuille concerne l’ensemble des récepteurs en basse tension. Comme pour la fiche précédente, chaque fiche correspond à un lieu différent (bureau, atelier, couloir etc.) La figure 20 montre la page du rapport qui permet de répertorier les récepteurs électriques.

Tous les récepteurs sont répertoriés dans ces fiches et ils doivent bien entendu tous être reliés à la terre, sauf les appareils de classe II3 ou les récepteurs alimentés en TBTS4.

3 Matériel dans lequel la protection contre les chocs électriques ne repose pas uniquement sur l’isolation

principale mais qui comporte des mesures supplémentaires de sécurité, telles que la double isolation ou

l’isolation renforxée. 4 TBTS : très basse tension de sécurité

Nature des

récepteurs

Zone permettant d’inscrire un

commentaire (par exemple remplacer

le câble d’alimentation de la fontaine

car celui-ci est dénudé)

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8.4. Présentation générale du pré-rapport Opale Elec Le pré-rapport Opale Elec remplace le pré-rapport RAP2000 que les

inspecteurs avaient l’habitude d’utiliser pendant leurs missions. Il faut savoir que le but final est de faire en sorte que les inspecteurs utilisent uniquement leur PC tablette avec le logiciel OPALE. Cependant, pour les inspecteurs dont l’utilisation avec l’outil informatique pose problème, il est préférable de leur montrer comment user du rapport papier.

La grande différence avec l’ancien rapport est qu’avec la venue d’Opale Elec,

un nouveau type de contrat apparaît dans le domaine des vérifications électriques. Il s’agit de la vérification périodique simplifiée. Pour se rendre compte de ces différences, nous allons récapituler les contrats les plus souvent utilisés :

Nom de la vérification

Code sous RAP2000

Code sous Opale Elec

Commentaires Détaillé

Vérification initiale

EL-VC-INI EL-INI

Vérification effectuée dans la 1ère année suivant la mise en

exploitation de l’établissement. L’installation inclut l’ensemble des équipements nécessaires à l’exploitation de l’établissement

OUI

Vérification périodique Simplifiée

EL-VP

Vérification périodique réalisée en présence d’un rapport de

vérification initiale, quadriennale de moins de 4 ans ou du dernier

rapport de vérification périodique complet

NON

Vérification périodique détaillée

EL-VP EL-VPD

Similaire à la vérification périodique simplifiée sauf que l’inspecteur complète plus en

détail le rapport

OUI

Vérification quadriennale

EL-VP EL-QD

Vérification périodique permettant la mise à jour tous les 4 ans du rapport de vérification

complet

OUI

On remarque que les codes prestations avec Opale élec sont plus variés que

pour RAP2000. Cependant, l’inspecteur ne change pas ses méthodes de vérification sur le terrain. Il s’agit simplement de la prise de note qui est différente.

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La colonne « Détaillé » indique si l’inspecteur rentre, sur Opale Elec, la vérification détaillée ou non. Dans la version non détaillée, l’inspecteur, en plus de réaliser sa mission de vérification, indique le nombre de dispositifs de protection et le nombre de récepteurs alors que dans la version détaillée, il doit inscrire le nom de chaque dispositif et récepteur.

Comme nous pouvons le voir dans le tableau ci-dessus, la vérification périodique simplifiée n’existe pas avec RAP2000. Elle permet à l’inspecteur d’alléger sa prise de note comme nous le verrons plus bas (Toutes les non-conformités sont bien évidemment signalées).

Un commentaire de chaque vérification est donné ci-dessous :

Vérification Initiale : mise à part le code qui change, l’inspecteur à le même travail de prise de note, c'est-à-dire qu’il doit compléter en détail les fiches récepteurs et armoires

Vérification périodique simplifiée : Cette vérification est un gain de temps pour l’inspecteur puisqu’il ne remplit pas le rapport en détail (comme nous pouvons le voir ci-dessous dans la présentation des pages BT d’Opale Elec). Si un récepteur à été remplacé, la vérification du récepteur sera réalisée, mais son nom ne sera pas ressaisi. Cette opération sera effectuée lors de la vérification quadriennale ou de la vérification périodique détaillée.

Vérification périodique détaillée : Cette vérification est la plus courante pour les inspecteurs, et elle ne fait l’objet que de quelques modifications dans la prise de note. Cependant, ce sera la vérification périodique simplifiée qui sera dorénavant la plus utilisée.

Vérification quadriennale : cette vérification doit être effectuée tous les 4 ans, comme l’annonce la lettre circulaire N°2004-12. Il s’agit de la mise à jour complète de l’ensemble des renseignements descriptifs. Ce rapport nécessite le même travail pour l’inspecteur qu’une vérification périodique détaillée.

8.5. Les nouveautés du pré-rapport Opale élec Le pré-rapport Opale élec est le rapport « papier » que les inspecteurs

remplissent en vue de sa saisie dans le logiciel Opale Elec. Ce pré-rapport est conçu pour les inspecteurs dans l’incapacité d’utiliser le logiciel Opale (site trop sale, PC en panne etc.) et traite donc des mêmes questions que le logiciel. La mise en page est différente entre les deux pré-rapports, et certaines rubriques sont plus étoffées : c’est le cas pour les parties suivantes :

La partie Renseignements généraux : il y a un nombre de renseignements

plus grand à fournir pour Opale Elec comme par exemple des indications sur les

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documents que le client doit fournir à l’inspecteur ( plans de locaux, plan des masses, etc…). Cependant, avec l’habitude, cela ne constitue pas une perte de temps notable.

La partie Relevé d’armoires et dispositif BT et : elle est constituée de deux parties ; le relevé simplifié (7) et le relevé détaillé (7.1) (voir les figures 21 et 22). Lorsque l’inspecteur effectue une vérification périodique non détaillée, il ne remplit que la partie Relevé armoires BT. On remarque sur la fiche 7 que le nom et la référence des dispositifs ne sont pas demandés

La partie Relevé de locaux : elle est aussi constituée de deux parties, l’une

pour le relevé simplifié (8) et l’autre pour le relevé détaillé (8.1) (voir les figures 23 et 24). Même remarque que précédemment, pour une vérification périodique non détaillée, il ne faut remplir que la partie 8. On notera sur cette dernière que seul le nombre de récepteurs est demandé, et non plus les caractéristiques détaillées comme pour la fiche 8.1.

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Figure 21 : Partie du pré rapport Opale Elec : Relevé armoires BT

Figure 22 : Partie du pré rapport Opale Elec : Dispositifs BT

Relevé d’armoires BT (1)

ARMOIRES BT

Local Nom des armoires TGBT

(2) Alimentée par

Nb de

dispositifs*

Nb de

DDR

Nb de

DDR

vérifiés

Ik3

max

(kA)

schéma

Statut

(V/NV) Justif.

obs.

7. Relevé

armoires

BT

Dispositifs BT

Commande / sectionnement / Protection surintensités DDR Iso-

lement

Alimenté par : Dénomination Quantit

é Type et

calibre

(A)

Nbr pôles

coupés

Nbr

pôles

proté-gés

PdC

(kA)

Section

des

conducteurs (mm²)

Nature

des

conducteurs

(mm²) (1)

Type

du

circuit (2)

Nat

/ M

de pose

K

(3)

A

calib

rer à (A)

Seuil

Aff.

(mA)

t

(ms)

Seuil

fonct.

(mA) (4)

(MΩ)

Statut

(V/NV)

Justif. N°

obs.

7.1.

Dispo-

sitifs

BT

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Figure 23 : Partie du pré rapport Opale Elec : Relevé de locaux

Figure 24 : Partie du pré rapport Opale Elec : Récepteur

Localisation Nb de prises de courant

(4)

Nb de points lumineux

(4) (6) Nb de récepteurs (5)

Niveaux Nom des locaux Accessibles Vérifiée

s Existants Vérifiés

Matériel

de

bureau

Autres

Statut

(V/N

V)

Justif. N° obs.

8.

Relevé

de

locaux

Localisation Identification Caractéris-tiques DDR

Niveaux Nom du local Nat. (1) Nom Quant.. Quant..

vérifiée Classe I(A) Type et calibre (A)

Seuil

affiché (mA)

t (ms) Seuil

fonct. (mA)

Liaison à la

terre à

améliorer ou à réaliser

Isolement (MΩ)

Statut (V/NV) Justif. N°

obs.

8.1.

Rec

ept.

/PL

/PC

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Figure 25 : Le PC tablette en position ouverte

Figure 26 : Le PC tablette en position « tablette »

Les autres sections du pré-rapport sont sensiblement identiques à l’ancien pré-rapport. Il n’y a donc pas beaucoup de questions dessus.

8.6. Le logiciel Opale Elec L’arrivée du logiciel Opale Elec a bouleversé

les habitudes des inspecteurs, puisque ceux qui n’ont pas la spécialité « levage » ou « machine » doivent s’habituer au PC tablette (en effet, pour les missions de levage ou de machine, un logiciel a déjà remplacé les rapports papier). Tous les inspecteurs étaient déjà équipés d’ordinateurs afin de pouvoir consulter leurs courriels et les textes réglementaires. Mais certains ne connaissent pas le PC tablette, c’est-à-dire l’utilisation du stylet car sur le terrain, il n’est pas pratique d’utiliser l’ordinateur portable en position « ouvert » (voir figure 25). Il sera donc uniquement utilisé en position « tablette » pendant les missions.

Les inspecteurs et moi-même avons eu une

formation d’un jour et demi sur le logiciel Opale Elec lot 1. Ceci n’était pas la version définitive. Elle fut testée afin que les gros défauts soient relevés. C’est ensuite au début du mois de mai que le lot 2 fit son apparition avec quelques améliorations par rapport au lot 1.

Je vais expliquer brièvement le fonctionnement

du logiciel pour ensuite faire ressortir ses avantages et ses inconvénients.

Opale Elec est un logiciel qui permet de convertir les données que l’inspecteur

saisit en un rapport dont la mise en page sera adaptée pour le client. Ce n’est donc pas une base de données. L’inspecteur doit récupérer ses demandes d’intervention de la semaine en court. Pour cela, il doit « synchroniser » le logiciel, ce qui revient à faire une mise à jour des interventions.

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Figure 27 : Schéma expliquant le processus de planification des missions

C’est toujours la chargée de relation client qui programme la semaine de

l’inspecteur au moyen du logiciel SGO, mais au lieu de lui fournir le rapport papier, elle crée une demande d’intervention sur les missions à effectuer. Cela a pour conséquence de faire apparaître, sur le PC tablette de l’inspecteur, les pré-rapports de l’année antérieure. Mais pour cela, il doit se synchroniser. Il faut savoir que tous les rapports frappés jusqu’alors par les dactylos sont convertis de manière à être compatibles avec Opale Elec. Ainsi, lorsque l’inspecteur récupère ses demandes

d’intervention, il récupère, au format Opale, le rapport déjà complété de l’année antérieure.

L’inspecteur réalise sa mission en saisissant le rapport sur son PC tablette.

Ensuite, il doit relire le rapport au format PDF et clôturer l’intervention (c'est-à-dire valider la relecture et l’exactitude du rapport). C’est en se connectant à l’Internet que l’inspecteur pourra :

Envoyer le rapport par mail si le client en a fait la demande (ceci est une option d’Opale)

Envoyer le rapport dans la base de données de Bureau Veritas au moyen d’une synchronisation

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8.7. Avantages et inconvénients de la nouvelle méthode Le tableau ci-dessous permet de s’apercevoir rapidement des avantages et des inconvénients de l’utilisation du logiciel OPALE par rapport à l’ancienne méthode, qui est l’utilisation du rapport papier « RAP2000 »

Domaines

Avantages Inconvénients

Les récepteurs -1- Le rapport simplifié donne uniquement le nombre de récepteurs par local, il ne précise pas le type (convecteur, imprimante etc.…) et la marque. Le problème est que chaque inspecteur comptabilise les récepteurs à sa manière (par exemple un micro-ordinateur est pour certain 2 récepteurs, le moniteur et l’unité centrale, et pour d’autre 1 récepteur). Le rapport peut donc être différent d’une année à l’autre alors que l’entreprise n’a rien changé.

-2- Lorsque l’on réalise une vérification périodique simplifiée il n’apparaît dans le pré-rapport Opale que le nombre de récepteurs (dans la partie 8) mais les observations sont enregistrées dans la section détaillée (8.1). Il faut donc quand même ouvrir la partie détaillé (8.1) pour pouvoir connaître l’existence d’observation.

L’ordinateur Portable / le système informatique

-3- Ce support est plus fragile que le papier, faire attention au choc ! (le disque dur peut perdre ses données et donc de nombreuses heures de travail)

-4- Le PC tablette est plus lourd que le rapport papier

-5- Attention à la capacité des batteries

-6- Un bug informatique peut paralyser entièrement le déroulement de la visite.

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Domaine

Avantages Inconvénients

L’inspecteur n’est pas obligé de se rendre au

bureau pour récupérer les rapports de

l’année précédente, il peut obtenir cela en se

synchronisant chez lui via sa connexion

Internet

-7- Perte de temps pour ceux qui

n’arrivent pas à utiliser le stylet

pour écrire

-8- Très mauvaise visibilité de

l’écran lorsqu’il est utilisé en

plein jour ou dans des endroits

fortement éclairés

Permet de stocker toutes les normes et

procédures. C’est aussi un gain de place

dans la voiture, et une recherche plus aisée

d’un article particulier

Le

rapport

Le rapport est corrigé le jour même,

l’inspecteur se rappelle donc parfaitement

de l’installation.

-9- Le rapport n’est pas relu à tête

reposée, certaines erreurs peuvent

donc passer inaperçues.

Les rapports sont transmis au client plus

rapidement ; au mieux, le jour même

Les rapports ne sont plus imprimés, mais

sont au format informatique.

meilleur moyen de stockage (gain de

temps et d’espace)

Le rapport dématérialisé permet de réduire

les coûts dus à l’impression

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8.8. Réponses proposées aux problèmes posés Les inconvénients cités dans le tableau ci-dessus ont été relevés par ma propre expérience en accompagnant les inspecteurs, mais ce sont aussi les critiques les plus fréquemment observées lorsqu’on demande à ces derniers leur avis sur l’utilisation d’Opale. Afin de pouvoir répondre à ces inconvénients, il a été élaboré, avec le responsable du déploiement du logiciel, les réponses suivantes :

-1- Le relevé des récepteurs :

Afin d’harmoniser la prise de note et que tous les rapports soient homogènes entre eux, des réunions techniques sur opale rappellent les règles de prise de données. Par exemple il faut bien mémoriser que :

les BAES (Bloc autonome d’éclairage de sécurité) sont comptés dans la catégorie « points lumineux » (PL)

Tous les appareils électriques, même de classe II doivent être répertoriés.

Un micro + un moniteur est compté comme 2 récepteurs.

-2- Le manque de visibilité dans les observations

Cette remarque, tout comme d’autres erreurs de conception du logiciel est remontée aux informaticiens responsables du développement d’Opale. Pour ce problème, il suffit de leur signaler que les locaux avec des observations doivent être affichés en rouge dans la partie simplifiée (8) et plus de la partie détaillée (8.1).

-3- La fragilité du support

Il est vrai qu’un PC tablette ne peut pas encaisser les mêmes chocs qu’un

rapport papier. Il est donc à craindre que le disque dur puisse perdre ses données et donc le travail de plusieurs missions. Il faut savoir que les PC tablette sont équipés de la technologie « ThinkVantage Active Protection System ». C’est un système qui détecte tout déplacement brusque et bloque temporairement le disque dur pour protéger les données contre les chocs. Ceci permet de minimiser les pertes de données, mais aucun système n’est infaillible c’est pourquoi il est préférable de synchroniser tous les soirs, chez soi, son PC tablette afin d’envoyer au serveur les interventions effectuées la journée.

-4- Le poids du PC tablette S’il est vrai que cet outil est un peu plus lourd que le rapport papier, il faut

savoir que le PC tablette est fourni avec une housse qui permet une utilisation portative simplifiée grâce à une lanière qui se place autour du cou de l’utilisateur.

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Cela réduit donc les efforts au niveau des bras. Le conseil étant tout de même de poser la tablette PC le plus souvent possible.

-5- La capacité des batteries Chaque inspecteur est équipé d’un PC tablette « Lenovo ThinkPad » avec 2

batteries. La capacité d’une batterie étant estimée à plus de 4 heures, cela est suffisant pour une journée de 8 heures. Il faut donc être prévoyant et recharger ses batteries le soir, chez soi ou l’après midi au bureau.

-6- Bogue informatique L’inspecteur n’est jamais à l’abri d’un bogue informatique, c’est pourquoi avec

le déploiement d’OPALE deux lignes téléphoniques de services en ligne ont été spécialement créées. Le numéro 02-72-64-03-03 concerne les erreurs liées au logiciel et le numéro 01-71-01-02-91 concerne l’utilisation du logiciel Opale, des renseignements sur des champs, etc. Cependant, il est conseillé de synchroniser tous les soirs afin que le minimum sde données soient perdues. -7- Utilisation du stylet En utilisation « tablette », l’inspecteur n’a pas accès au clavier pour saisir le texte. Il doit donc utiliser le stylet fourni avec le PC. Bien que cela puisse en effrayer certains, il faut savoir que cet outil permet de noter des commentaires comme sur une feuille de papier et permet même la reconnaissance de l’écriture pour les transcrire sur des applications bureautiques (par exemple « word »). L’application qui permet la reconnaissance de l’écriture possède même une intelligence artificielle qui enregistre au fur et à mesure de son utilisation le style d’écriture de l’utilisateur afin d’améliorer la reconnaissance. -8- La mauvaise visibilité de l’affichage en extérieur Le conseil à donner est d’utiliser le moins possible le PC tablette en extérieur, voire d’imprimer le pré-rapport Opale si l’intervention ne se déroule qu’en extérieur. -9- La relecture des rapports à la fin de la vérification Concernant la relecture des rapports, on pourrait reprocher que celle-ci est effectuée en négligeant la qualité car elle a lieu dorénavant en fin de vérification et que l’inspecteur peut être moins concentré. Néanmoins, il ne faut pas oublier qu’avec l’ancienne méthode, les rapports étaient relus en moyenne 3 semaines après la frappe de celui-ci par les dactylos, ce qui laissait tout le temps aux inspecteurs d’oublier les caractéristiques de l’intervention. Cette méthode est donc un bon compromis concernant la qualité du rapport puisque l’inspecteur reste dans l’ambiance de sa vérification et se remémore donc parfaitement les non-conformités à faire apparaître dans le rapport.

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8.9. Conclusion sur Opale Elec Bien que l’avis des inspecteurs sur cette nouvelle méthode soit encore assez

passable, il faudra certainement attendre un mois afin que cette opinion évolue. En effet, le logiciel est en perpétuel développement et des bogues sont remontés chaque semaine aux informaticiens responsables du projet. De plus, avec l’accoutumance des inspecteurs à ce nouvel outil, les jugements devraient s’améliorer.

Ainsi, en ce qui concerne la fiabilité de la méthode et le gain de temps obtenu, on ne peut pas se prononcer car la méthode est encore perfectible.

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9. Conclusion

L’assimilation des normes dans le domaine des installations électriques est un travail assez impressionnant au début puisque qu’il y a un certain nombre de textes et d’arrêtés. Cependant, avec l’accompagnement des inspecteurs sur le terrain, les textes se retiennent plus aisément. J’ai ainsi acquis de solides connaissances sur les installations Basse Tension. En ce qui concerne le logiciel Opale, les inspecteurs ont tous adopté cette nouvelle méthode. L’évaluation du logiciel a laissé apparaître de nombreux bogues, mais les principaux ont été rectifiés. Le contrôle électrique chez Bureau Veritas prend donc une nouvelle dimension, celle de la protection de la nature (grâce à la dématérialisation des rapports).

La vérification des installations électriques est un domaine à la fois passionnant et très vaste. Passionnant dans le domaine électrique et pour la culture générale puisqu’à chaque vérification nous intervenons sur une installation différente. Nous apprenons en permanence car nous sommes confrontés à toutes sortes de technologies. De plus, chaque mission est la découverte ou la redécouverte de procédé industriel, ce qui est très enrichissant.

J’ai été enchanté d’effectuer mon stage au sein de Bureau Veritas car le personnel (les inspecteurs tout comme les personnes travaillant dans les bureaux) ont été patients, avenants et d’une grande gentillesse à mon égard. De plus mon tuteur me laissa une grande autonomie. J’ai ainsi pu découvrir le métier de CSPS (coordinateur sécurité et protection de la santé) en accompagnant un coordinateur pendant une demi journée.

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Cours de monsieur Grüner Décret n°88-1056 du 14 novembre 1988 : il concerne la protection des travailleurs dans les établissements qui mettent en œuvre des courants électriques. L’arrêté du 10 octobre 2000 : Le présent arrêté fixe la périodicité, l'objet et l'étendue des vérifications des installations électriques au titre de la protection des travailleurs ainsi que le contenu des rapports relatifs auxdites vérifications. La lettre circulaire n°2004-12 : Elle consiste en des commentaires répondant aux principales questions posées concernant l’arrêté du 10/10/2000. C’est notamment ici qu’est donné la définition du rapport dit quadriennal. La norme C 15-100 (12-2002) : Ce document traite de la conception, de la réalisation, de la vérification et de l’entretien des installations électriques alimentées sous une tension au pus égale à 1000 volts (valeur efficace) en courant alternatif et à 1500 volts en courant continu. La norme C 15-103 (de Mars 2004) : c’est une guide qui regroupe, sous forme de tableaux, les caractéristiques que doivent présenter les matériels électriques suivant

les emplacements où ils sont mis en œuvre. La norme C 15-105 : Il regroupe de façon synthétique les différentes règles de la norme C 15-100 déterminant les sections des conducteurs des canalisations et le choix des dispositifs de protection et en précise les conditions pratiques d’application. La norme C 13-100 (avril 2001) : Cette norme traite des installations électriques des postes de livraison d’énergie électrique à un utilisateur à partir du réseau de distribution publique sous une tension nominale comprise entre 1kV et 33kV. La norme C 13-200 (avril 1987) : Cette norme contient les règles de conception et de réalisation des installations électriques de tensions comprises entre 1kV e 63 kV.